- Speaker #0
Je suis Elodie, psychologue, et au travers de mes accompagnements Téki Zen, j'accompagne les femmes à sortir du stress, de l'anxiété et de la peur du regard des autres. Dans ce podcast, on part à la découverte des clés qui aident à vivre une vie plus zen au quotidien. Salut à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. Aujourd'hui, on découvre le parcours de Delphine. On va voir comment, petit à petit... Sa flamme s'est éteinte dans le quotidien et le flux incessant de la vie, et comment alors, grâce à la créativité, elle a pu rallumer cette flamme, être beaucoup plus alignée à ses valeurs et ses besoins au quotidien ? Plein de sujets dont on entend parler très souvent, mais finalement on ne sait pas vraiment comment appliquer. Ok, les valeurs, les besoins, tout ça c'est très joli, mais qu'est-ce qu'on en fait concrètement dans notre vie de tous les jours ? Eh bien c'est ce qu'on aborde aujourd'hui. En tout cas, c'est ce qu'on a essayé. J'espère que ça va te plaire. Bonne écoute ! Bonjour Delphine, bienvenue sur le podcast Techie Zen.
- Speaker #1
Bonjour Élodie, merci de m'accueillir.
- Speaker #0
Avec grand plaisir. On s'est, comme beaucoup d'invités sur mon podcast, on s'est rencontrés via Instagram et notamment le crew de Pauline.
- Speaker #1
Voilà, qui s'appelle maintenant les deux.
- Speaker #0
Voilà, bête de marketing qui nous accompagne dans cette aventure. Et effectivement, ton approche m'intéressait et ton parcours notamment, donc c'est là-dessus qu'on va échanger aujourd'hui.
- Speaker #1
Très bien.
- Speaker #0
Est-ce que tu veux te présenter d'abord en quelques mots ?
- Speaker #1
Oui, alors bon, moi je m'appelle Delphine, j'ai 47 ans, j'ai deux enfants, un ado, un plus petit, voilà, je suis mariée, j'habite dans le sud-est de la France, au bord de la mer. Au niveau de mon activité pro, je me suis reconvertie, peut-être qu'on en parlera après, qu'on l'abordera, mais actuellement je suis accompagnatrice en journal créatif et facilitatrice en créativité, plutôt orientée sur la prévention en santé mentale et émotionnelle et le développement de la créativité. Et voilà, c'est à peu près ça.
- Speaker #0
C'est déjà pas mal, et effectivement c'est cet aspect créativité qui m'intéressait, parce que c'est quelque chose que j'aime. ajouté aussi moi dans mes accompagnements donc ton approche peut être super intéressante. Écoute je te propose qu'on rentre tout de suite dans le vif du sujet.
- Speaker #1
Avec plaisir, je suis d'ici.
- Speaker #0
Dis-nous dans quel milieu familial tu as grandi toi ?
- Speaker #1
Alors moi j'ai grandi dans une famille de parents séparés. Mes parents se sont séparés j'avais je pense 9 ans à peu près 9 ans et demi. Et donc, ça a donné lieu aussi à un déménagement. Donc, j'ai totalement changé de vie. Mes parents, à l'époque, habitaient en région parisienne. Comme beaucoup de provinciaux, ils étaient montés à la capitale pour travailler. Et donc, du coup, après, je suis revenue dans ma famille maternelle, dans le sud-ouest de la France. Donc, total changement de vie. Et j'ai plutôt vécu seule avec ma mère. Et je voyais mon père de temps en temps. Je n'avais pas des relations très, très... facile avec lui, on va dire. Et voilà, j'étais dans ce milieu-là, milieu modeste, et milieu dans lequel j'ai aussi très tôt pris soin des autres.
- Speaker #0
Ok. Dans quel sens ?
- Speaker #1
Dans le sens où je soutenais pas mal ma mère dans beaucoup de choses à faire administratives au quotidien. Voilà, donc c'est quelque chose qui était déjà très présent en moi et qui a un petit peu aussi certainement déterminé mon parcours. parcours de vie et professionnel par la suite, bien sûr.
- Speaker #0
Ok. Et alors, tu étais quel type de petite fille à cette époque ?
- Speaker #1
Moi, j'étais très timide, mais vraiment introvertie. On me décrivait comme ça, on me définissait comme ça. Ça a duré assez longtemps. J'ai envie de dire jusqu'à jeune adulte, même un peu après. Et j'étais très, comment dire, très calme, très dans mon coin. Je ne m'exprimais pas tant que ça. Voilà pourquoi. pour que la créativité ait apparu aussi dans ma vie après. Et voilà, je n'étais pas... À l'école, tout allait bien. J'aimais apprendre. J'aime toujours d'ailleurs beaucoup. Voilà, rien de très, très particulier. Mais effectivement, je ne prenais pas trop de place. On va dire ça comme ça.
- Speaker #0
Et est-ce que cette introversion, cette timidité t'a posé souci par moment ? Ou ça...
- Speaker #1
J'ai envie de dire oui et non. Je pense qu'à une certaine époque, quand j'étais plus jeune, effectivement, ça pouvait me poser problème. Alors, j'étais plutôt timide, finalement, dans les groupes. Pas trop avec les gens avec qui j'étais en confiance. Ça se passait bien. J'étais quand même très bien entourée. J'avais de très bonnes amies. Enfin, j'avais des amis, ce n'était pas le souci. Mais quand il y avait des groupes un peu plus grands, c'était un peu plus compliqué pour moi de m'exprimer, de m'exposer. Je le vivais comme ça, en tout cas. Finalement, c'est aussi qu'on est... On est étiqueté par aussi l'entourage dans lequel on est et du coup, on s'accroche parfois même à ces étiquettes qui, des fois, n'ont plus lieu d'être. Parce qu'en grandissant, en vieillissant, en ayant différentes expériences de vie, finalement, cette timidité, elle n'est presque plus là. Et je pense que c'est aussi toutes les expériences qu'on a, les rencontres qu'on fait aussi, aident à aussi... parfois se détacher un peu de ces étiquettes-là qui, effectivement, peuvent nous entraver parce que la timidité ou se percevoir comme telle, à un moment donné, ça peut freiner dans certains projets, dans des choses qu'on a envie de faire parce qu'on se dit « Ah mais non, je suis timide, je n'ose pas » ou « Qu'est-ce qu'on va penser de moi ? » parce qu'évidemment, il y a aussi ça, le regard des autres. Donc, ça a duré quand même un petit moment et puis en grandissant, en vieillissant, ça s'est quand même estompé et j'ai envie de dire « Plus ça va, moins je le suis » . Et le chemin entrepreneurial m'a beaucoup aussi challengée sur ça. Et c'est finalement assez positif.
- Speaker #0
Oui, ça aide beaucoup à ce niveau-là. C'est intéressant parce qu'effectivement, cette notion de transition vers autre chose, c'est quelque chose qu'on peut retrouver souvent dans les accompagnements autres. Il peut y avoir notamment s'identifier effectivement à cette timidité. Ou à l'anxiété, par exemple, je suis quelqu'un d'anxieux, les autres me voient comme telle. Et quand j'ai envie finalement d'aller vers autre chose, c'est vrai que c'est comme si on perdait une identité en fait, et qu'il fallait en recréer une autre. Et les autres ont tendance à nous renvoyer l'ancienne identité, ou alors à faire remarquer dès qu'il y a un changement. Ah bah dis donc, là t'oses parler, ah bah dis donc. Et ça renvoie à une gêne, donc parfois ça nous remet dans la coquille. Donc, il y a une vraie transition à opérer à la fois pour soi, d'accepter ce changement et que peut-être ça ne nous identifie pas tant que ça et qu'on peut aussi s'identifier différemment, mais aussi avec ce que les autres nous renvoient.
- Speaker #1
Tout à fait. Et j'ai envie de rajouter aussi que parfois, les autres peuvent nous renvoyer aussi l'inverse. C'est-à-dire que moi, dans mon expérience, justement, je disais tout à l'heure… Je pense qu'à une partie de ma vie, je me suis accrochée un peu, effectivement, à cette identité, cette étiquette, parce qu'on m'a presque toujours définie aussi comme ça, donc je l'avais un peu intégrée. Et puis, finalement, au fil des expériences, d'autres, des proches, en qui j'ai confiance, qui me connaissent depuis très longtemps, m'ont renvoyé justement le fait que, ben non, en fait, t'es pas timide, tu l'es plus, ou en tout cas, tu as évolué, voilà. Donc pourquoi tu continues à dire que t'es timide ou que ceci, alors que c'est plus le cas ? Et ça m'a aidée aussi à me dire, mais oui. Tu vois, les fameux effets miroirs parfois dont on parle, c'est aussi le côté positif de l'autre. C'est-à-dire que l'autre voit des choses en nous qu'on ne voit pas toujours parce qu'on est collé à quelque chose, à un schéma, à un fonctionnement qu'on a tellement intégré depuis longtemps que c'est difficile parfois de s'en dissocier tout seul. D'où l'intérêt aussi d'être accompagné. Oui,
- Speaker #0
complètement. Et là-dessus, je trouve que les mots de vocabulaire qu'on utilise... ont énormément d'importance, c'est-à-dire qu'effectivement, on peut continuer à utiliser par automatisme des mots, des définitions, dans plein de domaines de vie, et en fait, les utiliser entretient cette image, parfois ses blocages ou ses définitions, mais si on change, prendre conscience qu'en fait, ils sont peut-être plus si valides et les transformer, permet aussi d'accompagner la transformation physique, comportementale, je trouve.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Je suis une fan des mots. Pour moi, les mots ont vraiment leur importance. Un mot est un mot. Et donc, oui, je suis entièrement d'accord. Je pense que le vocabulaire et les choses qu'on applique aux autres et à soi, oui, ça a énormément d'importance sur la perception qu'on a aussi. Oui, tout à fait.
- Speaker #0
Je le remarquais, par exemple, il n'y a pas longtemps avec une patiente. C'était sur l'argent. Longtemps, elle avait fonctionné avec la peur de manquer. Et alors, on avait remarqué qu'elle utilisait toujours, s'il y a un projet, s'il y a quelque chose, elle va toujours amener cette notion de « j'espère que j'aurai assez » ou « c'est un peu cher » ou des choses comme ça, alors que finalement, on remarquait qu'elle s'en sort toujours, qu'elle fait toujours les projets. Donc finalement, dire ça par automatisme, c'était comme un peu un petit doudou de réassurance, de « bon, je rajoute la petite notion de j'espère que je ne manquerai pas » . Mais en fait, si on l'enlève... Est-ce que ça change quelque chose à la réalité ? Est-ce que ça ne permet pas de se détacher aussi un peu, d'éviter d'entretenir ça ? Et ça peut changer des choses aussi, ces consciences-là.
- Speaker #1
Oui, je suis tout à fait d'accord. Ça permet aussi, comme tu dis, de se désidentifier, de se dire, OK, est-ce qu'il n'y a pas autre chose ? Est-ce qu'il n'y a pas plus de nuances aussi ? Tu vois, je trouve que, par exemple, quand on parlait du mot timide, mais timide, c'est vaste, c'est une situation finalement. J'avais commencé aussi à repérer ça, à me dire, mais ce n'est pas dans toutes les situations, c'est... avec certaines personnes, dans certains événements. Donc déjà, ça nuançait un peu plus. Ce n'était pas en totalité dans ma vie tout le temps. Et je trouve que rapporter aussi un peu de la nuance, l'être humain est un être complexe, donc ce n'est pas noir ou blanc. Et je trouve que ça a son importance aussi et ça aide, comme tu dis, à sortir un petit peu du cercle dans lequel on s'enferme même soi-même.
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Et puis aussi, différencier ce qui est problématique de ce qui ne l'est pas. C'est-à-dire qu'être timide ou être introvertie n'est pas forcément du tout une problématique. En fait, on a besoin de gens calmes, réservés, à l'écoute. Et donc, il y a aussi des grandes qualités et notamment la créativité, souvent, qui peut émaner de ce type de tempérament. Donc, c'est aussi dire, OK, il y a parfois, ça me limite, ça me bloque. Et là, peut-être que je peux transformer, assouplir des choses. Mais il y a aussi une part de ce tempérament qui est positive et que je peux, au contraire, cultiver, finalement.
- Speaker #1
Merci de le souligner, parce que je voulais l'aborder tout à l'heure, justement, quand j'en ai parlé. Parce qu'effectivement, je l'ai vu après coup, en grandissant, mais quand ça m'a posé problème, je ne le voyais pas, le côté positif. Maintenant, je me dis, oui, c'est aussi ça qui m'a permis de développer mon observation. J'observe beaucoup, j'analyse, je prends du recul. J'ai toujours eu ce côté-là, mais c'est parce que... Avant de m'engager, même dans la prise de parole, j'ai tendance, et je l'avais beaucoup maintenant, je le fais, mais ce n'est pas par difficulté, par crainte, etc., comme je pouvais avoir avant. Mais j'ai développé effectivement cette capacité de vraiment prendre du recul, observer et voir un peu ce que les situations me font ressentir, vivre, etc. Oui, donc... Donc oui, il peut y avoir aussi, comme dans tout, j'ai envie de dire, le côté plus positif, parce que ça permet de développer d'autres axes, effectivement.
- Speaker #0
Oui, c'est ça, et on a tendance peut-être à valoriser les caractères extravertis, parce que par définition, ils prennent plus de place. Mais finalement, eux aussi ont ce besoin d'équilibrer les choses et parfois d'être moins impulsifs. Ça peut, à l'inverse, être fonceur ou prendre sa place peut être à plein de côtés positifs. mais doit aussi être interrogée par moment et peut aussi poser problème et présenter des blocages aussi par moment, dans des conflits ou empêcher certaines choses. Donc vraiment, comme d'habitude, c'est toujours une question d'équilibre.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Ok. Alors, dans ton parcours peut-être étudiante professionnelle, comment ça s'est passé ?
- Speaker #1
Alors moi, mon parcours, j'ai fait des études d'assistante sociale et j'ai exercé ce métier pendant 20 ans. pas eu de problème par rapport à ma timidité, parce que je faisais beaucoup d'entretiens individuels, c'était principalement ma pratique, et ça ne me posait pas de problème. Et puis c'était dans le cadre professionnel, donc moi, je me disais, c'est dans le cadre pro, donc tu vois, il y avait des cadres, des situations dans lesquelles ça me posait moins de problèmes, même si c'était toujours un peu challengeant pour moi quand même de prendre la parole en public, par exemple, quand il y avait un certain nombre de personnes, et pourtant, je l'ai fait, j'ai parlé devant 200 personnes, etc., et ça s'est bien passé, ça s'est toujours bien passé. C'est là aussi qu'on voit qu'on a, c'est une représentation, on fait des projections sur quelque chose qui potentiellement pourrait nous mettre en danger, entre guillemets, en inconfort, par exemple parler devant un grand groupe, et au final, on se rend compte que c'est pas ce qui se passe, tout se passe bien. Donc il y a beaucoup de choses qui se mêlent, et des expériences comme ça, ça permet aussi, je trouve, effectivement, d'oser, en fait, finalement, d'oser, de faire un peu différemment, ça permet de se rendre compte que, bah oui, on n'est pas que timide, il y a autre chose, il y a d'autres facettes, quoi. Donc voilà, en fait, moi j'ai exercé ce métier pendant 20 ans avec passion et engagement, beaucoup d'engagement. J'ai exercé dans plein de secteurs différents, accompagnement des bénéficiaires du RMI, à l'époque on disait RMI, pas RSA, mais c'est la même chose, accompagnement à la parentalité, dans des associations d'aide aux anciens toxicomanes, porteurs de VIH, accueil tout public, on appelle ça la polyvalence de secteur, en clinique, en service d'oncologie. Qu'est-ce que j'ai fait d'autre ? J'ai travaillé à la maison départementale des personnes handicapées pour accompagner les personnes en situation de handicap ou de maladie adulte. J'ai travaillé dans des CMPP auprès de parents qui ont des enfants avec des troubles divers et variés, troubles d'apprentissage et autres, une équipe de diagnostic de l'autisme. Enfin voilà, différentes expériences, j'en ai sûrement oublié, mais j'ai pas mal bougé. Et puis j'ai eu des enfants. Ça a été... Ça a été une étape et ça a commencé justement à, comment dire, ce n'est pas effectivement facile à expliquer parce que c'est de l'ordre du ressenti, mais ça a réveillé ma part créative. J'ai toujours dit que les enfants, c'était la création ultime pour moi, c'est ma vision. Et je me rappelle très bien, j'en ai un qui a 14 ans maintenant, un autre qui a 6 ans et demi, mais ça a commencé déjà avec mon plus grand. Ma créativité a commencé à se réveiller petit à petit, envie de reconnaître cette partie de moi, mais j'étais à une phase où je ne me suis pas vraiment autorisée. Et puis le temps a continué. Et avant que j'aie mon deuxième enfant, je commençais à m'essouffler dans mon activité professionnelle. J'avais changé beaucoup de secteur, de public, d'équipe de travail. Et je tournais un petit peu en rond et je me sentais un peu lassée aussi des différents systèmes institutionnels, etc. Il y avait une certaine lourdeur. Le métier de l'accompagnement aussi, je trouve, a évolué. Pas dans le sens que moi, en tout cas... me convenait, je trouvais que justement la partie accompagnement elle se réduisait de plus en plus à la portion congrue et que on était mangé par le côté très administratif du métier etc. Bref donc j'avais besoin un peu d'un renouveau et puis j'ai fait une pause, je parle souvent des vertus de la pause mais oui parce que à la naissance de mon deuxième enfant j'ai pris un congé parental d'un an et là j'ai eu besoin de faire le point de prendre du recul sur ce que je voulais ce que je ne voulais plus etc. et c'est là que effectivement je me suis par des rencontres j'ai rencontré le journal créatif en particulier puisque j'en ai parlé tout rapidement en introduction tout à l'heure mais c'est vraiment l'outil avec lequel j'accompagne principalement c'est un outil d'exploration de soi qui mêle à la fois le dessin, le collage et l'écriture mais dans une approche spontanée ça veut dire qu'on n'a pas besoin de savoir-faire ni de savoir-faire artistique ni créatif enfin créatifs on les tous ça c'est sûr mais voilà c'est vraiment tout un processus qui permet d'aller réveiller cette créativité et puis de mieux se connaître et de réguler ses émotions enfin on peut faire plein plein de choses avec le journal créatif et moi voilà ça a vraiment été une rencontre hyper hyper importante dans ma vie, je dis souvent que ça a été même une renaissance et c'est en me reconnectant à ma créativité que je me suis aperçue aussi à ce moment là que ma petite flamme intérieure elle était en train de s'étouffer en fait ... Le fait d'avoir la tête dans le guidon quand on a un quotidien, qu'on travaille, qu'on a les enfants à gérer, beaucoup de gens connaissent ce genre de choses. On ne prend pas le temps trop des fois de souffler et de prendre un pas de recul pour voir un peu où on en est. Et c'est vrai que cette pause de congé parental m'a permis de faire ça et de me dire, ok, là, je sens bien qu'il y a des choses à faire évoluer. Au niveau de la régulation de mes émotions, il y avait des choses qui n'allaient pas aussi. Je sentais bien que j'étais très... pareil, tu vois au niveau de mon activité ça se passait bien extérieurement, ça se voyait pas mais moi intérieurement je sentais que j'étais en déséquilibre complet en fait et aussi au niveau émotionnel et j'ai commencé à exprimer tout ça dans le journal créatif et ça a été vraiment un espace d'immense liberté pour moi et puis de reconnexion à mes besoins surtout parce qu'en fait finalement je me suis aperçue aussi à cette occasion que je m'étais voilà, c'est pas que je m'étais éloignée de mes besoins mais il y en a certains dont j'avais pas forcément conscience carrément et j'étais très très centré et très tourné vers ceux des autres. Effectivement, de par mon métier, mais aussi dans ma vie quotidienne, perso, etc., j'ai toujours fonctionné comme ça, au détriment un peu des miens. Et donc, ça a été le début, en fait, finalement, de cette reconnexion à la fois à mes besoins, à ma créativité et à mes envies du moment qui, effectivement, étaient en train d'évoluer depuis quelque temps déjà.
- Speaker #0
Ça, c'était à quelle période de ta vie qu'il y a eu ce déclic ?
- Speaker #1
Ça fait à peu près 6-7 ans.
- Speaker #0
Oui, c'était à la naissance...
- Speaker #1
c'était en filigrane disons que le déclencheur ça a été à la fois la naissance, la pause et la reconnexion de la créativité et avant ça,
- Speaker #0
les émotions étaient très variées, qu'à l'intérieur tu ressentais des choses est-ce que tu peux nous décrire un peu plus, peut-être que des gens qui nous écoutent pourront se reconnaître dans ce quotidien qui nous présente cette routine effectivement quand on est beaucoup beaucoup tourné vers les autres. Est-ce que c'est un schéma que tu as pu maintenant, avec le recul, comprendre et voir les signes qui peut-être manifestaient qu'il y avait un souci à ce niveau-là ?
- Speaker #1
Oui. En fait, avec le recul, je me suis dit après coup que j'étais, je pense, un peu au bord de l'épuisement. Mais je n'y étais pas totalement encore. J'ai réagi avant d'y arriver, je pense. Et puis un peu en perte de sens, en fait, aussi. C'était deux choses qui se mêlaient pour moi, en perte de sens au niveau de ce que je faisais dans mon boulot. Et puis des besoins qui n'étaient pas nourris. Mais ça, c'est après coup que je me suis dit, je ne me suis pas dit sur le moment. Et ça se manifestait surtout au niveau des ascenseurs un peu émotionnels. C'est-à-dire que j'avais beaucoup de colère, alors que je n'étais pas du tout quelqu'un… Enfin, tu vois, habituellement, jusque-là, ce n'était pas du tout forcément dans mon tempérament. J'avais cette énergie, cette colère avec des pics où à un moment donné, je me sentais à fleur de peau, en fait. Voilà, c'est ça surtout. Et puis, je me suis dit que ce n'était pas possible parce que ça ne me convenait pas d'être comme ça. Déjà, moi, je ne me sentais pas bien. Et puis, surtout, c'était sur mon entourage que ça a transparaissu. Tu ne vois pas dans mon quotidien pro où là, c'était pro, donc j'étais pro. Pas de problème. Mais dans mon quotidien perso, je me disais, mais en fait, non, ce n'est pas possible. Il y a quelque chose qui… mais je ne savais pas trop quoi encore. Il y a quelque chose qui ne m'allait pas, mais il ne fallait pas que ça dure. Et puis, j'étais fatiguée aussi, physiquement. Je rentrais les soirs, j'enchaînais tout ce qu'il y avait à faire. Et en fait, je m'endormais sur mon canapé dès que j'étais posée. Et donc, tout ça a fait que je me suis dit, mais à un moment donné, il y a un truc à rééquilibrer. Mais je ne savais pas par quel bout prendre les choses communes à ce moment-là. Et j'ai beaucoup, beaucoup exploré dans mon journal créatif à ce moment-là. Et puis, je me suis formée aussi au journal créatif. J'ai décidé d'écouter cette envie que j'avais vraiment au fond de moi, d'aller plus loin et de vraiment tirer ce fil de cette créativité qui se réveillait et qui faisait que je me sentais beaucoup plus vivante à l'intérieur. Parce qu'encore une fois, à l'extérieur, mon entourage n'avait pas du tout cette impression que ça n'allait pas, mais moi non plus. Par contre, à partir du moment où j'ai commencé à toucher et à réveiller ma créativité, J'ai bien senti une différence entre ce qui se passait à l'intérieur de moi à ce moment-là et comment je vivais les choses des dernières années. Vraiment, ça a été quelque chose où je me sentais beaucoup plus vivante, beaucoup plus joyeuse et puis surtout une certaine liberté aussi parce que je pouvais exprimer tout ce que je voulais exprimer d'une autre manière. J'ai toujours aimé parler, j'ai toujours aimé m'exprimer par la parole, mais là, c'était et c'est toujours une façon différente d'exprimer ses ressentis, son vécu. ses désirs, ses rêves, ses projets, ses envies, ses difficultés, etc.
- Speaker #0
Comme une sorte d'hypersensibilité que tu ressentais à ce moment-là quand tu étais à fleur de peau. Parce qu'effectivement, il y a eu une période où on a énormément parlé d'hypersensibilité et où on l'a mis peut-être un petit peu facilement sur les situations. Et c'est là où, toujours pareil, il faut mettre de la nuance. C'est-à-dire que c'est une très bonne chose d'avoir pu en parler, de libérer la parole à ce sujet-là. Mais bien souvent... L'hypersensibilité, elle vient traduire quelque chose de plus profond. Et quand on va explorer ça, cette hypersensibilité peut s'apaiser. On est beaucoup moins à fleur de peau. Donc, c'est important aussi, je pense, de ne pas tout mettre tout de suite sur « Ah ben, c'est que je suis hypersensible et donc il faut faire avec. » Parce que parfois, c'est quand même plus subtil que ça. Et on peut tout à fait l'atténuer finalement.
- Speaker #1
Je suis entièrement d'accord avec toi. Ça a concordé aussi cette époque avec... justement ma connaissance, on va dire. J'ai rencontré ce terme hypersensibilité que je ne connaissais pas non plus jusque-là. Et effectivement, ça m'a interpellée. Je me reconnaissais dans plein de points. Et puis au fil de mon cheminement, encore une fois, je me suis dit, mais je n'avais pas envie de m'enfermer non plus dans une étiquette. Tu vois, on parlait de la timidité tout à l'heure. Ça a été un peu pareil pour ça, de me dire OK. Et puis même, même si c'est le cas, qu'est-ce que j'en fais dans mon quotidien ? Qu'est-ce que j'en fais ? Qu'est-ce que ça m'apporte ? Qu'est-ce que... Comment ça répond finalement ? Comment je peux répondre à ça ? Ou comment je peux à nouveau répondre à mes besoins du moment qui ont évolué ? En fait, moi, vraiment, le truc qui a été finalement le plus important et qu'il est toujours, c'est l'histoire des besoins. C'est vraiment reconnecter à ces besoins. Un des grands besoins que j'avais, c'était la créativité au sens large. C'est-à-dire créer des choses, créer avec mes mains, mais créer aussi des choses. Donc après, ça a donné lieu quand même au fait que j'ai démissionné de mon ancien boulot et que j'ai créé mon activité actuelle. Donc tout ça pour dire que ça, ça s'est fait, mais parce que j'ai pris un temps pour intégrer le fait que j'avais des besoins nourris à ce moment-là et qui, effectivement, quand j'ai commencé à les nourrir petit à petit, alors c'est fluctuant les besoins, donc c'est jamais fini, etc. Mais en tout cas, certains qui à ce moment-là étaient dominants et importants pour moi, tu as tout à fait raison, au niveau émotionnel, ça a complètement évolué aussi. C'est-à-dire que j'avais plus et j'ai plus des ascenseurs émotionnels comme je pouvais avoir. mais parce que j'ai aussi mis des choses en place c'est-à-dire que ça ne s'est pas fait tout seul j'ai cette pratique effectivement créative qui pour moi est très très importante mais j'ai aussi modifié dans mon mode de vie le rythme etc. n'est plus du tout le même que celui que j'avais avant alors que j'ai pas non plus j'habite pas en région parisienne j'ai un rythme de vie assez tranquille par rapport à plein de gens mais ça a été une période où j'ai eu besoin aussi de me poser la question de tout ça qu'est-ce qui me convient ... qu'est-ce qui me convient dans la façon, qu'est-ce que je veux transmettre à mes enfants, est-ce que j'ai envie de leur transmettre ce modèle-là de parents speedés, etc., ou pas. Toutes ces questions-là se sont posées et je me suis aussi beaucoup intéressée à tous les mouvements slow, quels qu'ils soient, parce que c'est quelque chose qui, moi, me correspond davantage. Mais ça, j'ai pu le faire parce que, aussi, je me suis reconnectée à mes besoins. Encore une fois, j'insiste, mais c'est vrai que je pense que jusque-là, je n'avais pas conscience à ce point-là. de l'importance des besoins qui sont différents d'un individu à l'autre et que ça explique, ça peut, ça interfère sur un certain nombre de choses au niveau de notre équilibre émotionnel, ça c'est sûr.
- Speaker #0
C'est ce qui est difficile justement dans cette connexion aux besoins, c'est qu'il y a toutes les croyances que l'on a sur effectivement ou les peurs ou les blocages pour être accepté dans sa famille, dans son cercle d'amis, dans la société. Il faut et donc en fait je ne peux pas écouter mes besoins et donc en fait il y a cette barrière-là qui se fait parce qu'en ce moment particulièrement j'ai beaucoup de patientes qui sont... en surmenage, proche du burn-out, et on est vraiment dans cette problématique-là de, oui, mais je ne peux pas, il y en a qui travaillent énormément et ils vont très bien, pourquoi moi je ne pourrais pas, pourquoi je diminuerais, et quelle image je donne si j'ai envie de moins travailler, par exemple. On peut utiliser cet exemple-là, mais ça peut être sur plein d'autres choses.
- Speaker #1
Oui, ça c'est sûr qu'il y a beaucoup d'injonctions, il y a notre histoire aussi, notre histoire personnelle évidemment qu'on porte et qui fait que encore une fois comme on le disait tout à l'heure soit on se colle un peu des étiquettes soit on nous en a collé soit effectivement on a des loyautés familiales qui font que ceci que cela et puis oui oui il y a la société dans laquelle on est parce que vouloir faire différemment ça demande quand même aussi il faut oser quoi c'est pas toujours évident et je le comprends tout à fait parce que dès qu'on est un petit peu à contre-courant c'est vrai que c'est pas toujours facile à assumer Mais encore une fois, déjà, on n'est pas obligé d'être à contre-courant. Premièrement, je voulais quand même le préciser. Mais c'est vrai que si on a envie d'aller jusqu'au bout et de se respecter, parce que je me dis, respecter ses besoins, c'est se respecter avant tout. C'est vrai que des fois, il y a nécessité de se poser, de dire, OK, qu'est-ce qui me convient ? Qu'est-ce qui ne me convient vraiment plus ? Et donc, comment je fais pour agir, pour faire en sorte que les choses qui ne me conviennent plus fassent moins partie de ma vie ? Alors, des fois, ce n'est pas toujours possible. On ne va pas tout faire. voler en éclats du jour au lendemain mais moi je suis beaucoup pour la politique des petits pas, c'est ce que je dis souvent en atelier quand on fait des ateliers individuels ou collectifs je pense qu'on peut déjà mettre des petites choses en place et parfois il suffit pas de tout révolutionner, il n'y a pas besoin de tout révolutionner, il suffit de quelques petites choses à réajuster et puis déjà voilà, on sent que la pression elle baisse, on sent que on se sent plus à l'aise avec soi-même voilà, mais ça demande une certaine action à un moment donné, voilà récupérer cette capacité qu'on a, nous, d'agir sur nos quotidiens.
- Speaker #0
Parfois, on se dit, il faudrait que je réponde à l'entièreté de mes besoins, que je révolutionne ma vie et que je change tout. C'est trop important, chronophage ou effrayant, donc je ne fais rien. Or, en fait, on peut déjà s'organiser une demi-journée par mois. où on change un peu le fonctionnement, et il se passera déjà des choses. On n'est pas obligé, effectivement, d'aller tout de suite sur le haut de la montagne. On peut commencer par des petites choses.
- Speaker #1
Oui, puis de toute façon, le haut de la montagne, je crois que pour beaucoup de gens, et c'est tout à fait légitime, ça fait peur aussi. Y arriver d'un coup, c'est très compliqué. Et comme tu dis, je pense que si on se met ça comme objectif, forcément, c'est plutôt figeant qu'autre chose, parce que ça fait trop d'un coup. Alors qu'en se disant, ok, alors par quelle petite page commence pour gravir déjà la première marche ? Voyons ce que je peux concrètement mettre en place aussi. Alors moi, ça, c'est quelque chose que je trouve très important. J'étais assistante sociale, donc avec un regard un peu systémique, tu vois, sur l'ensemble, l'environnement, etc. Et ça, c'est vrai que ça me reste parce que ça dépend aussi de l'environnement dans lequel on est actuellement. Prendre en compte son environnement. On a une famille, on n'a pas de famille, on est seul ou pas. Effectivement, on ne va pas faire la même chose, ça, c'est clair. Et ça, c'est important à prendre en compte. Mais je crois que dans... toute situation, on a toujours quand même une marge de manœuvre, on a une possibilité de se dire ok ça je continue, ça j'arrête, ça se fait autrement mais même sur des choses qui peuvent paraître infimes mais qui ont leur importance
- Speaker #0
Oui puis là encore il y a du positif dans tous les cas c'est à dire qu'on peut avoir des personnes seules sans enfants, on est dans une période où de plus en plus tard on peut se retrouver seule sans enfant et que ce soit pour certains mal vécu, pour d'autres non mais ... Mais en même temps, c'est voir que ça peut laisser... une liberté, une marge de manœuvre peut-être plus grande pour changer certaines choses. Et puis, à l'inverse, des personnes qui vont être peut-être dans une situation familiale, avec la maison, le travail, etc., qui vont se sentir enfermées là-dedans, en même temps se dire que c'est une force, une source de motivation très, très forte aussi, que d'avoir des enfants et d'avoir une famille qui peut soutenir aussi là-dedans. Et bon, après, chacun va avoir son vécu et son histoire et son contexte, mais on peut... qui sait des forces dans toutes les situations.
- Speaker #1
Oui, moi j'en suis convaincue aussi. Avoir le soutien aussi de son entourage, c'est sûr que ça facilite ça. Je crois qu'on ne peut pas dire le contraire. Moi, ça a été mon cas. J'ai un mari qui est très soutenant, qui m'a suivi dans mon aventure là. Et effectivement, ça aide, ça c'est sûr. Le fait d'avoir des enfants, oui, ça aide aussi. Parce que je pense que quand on est parent, on a un... On a cette envie aussi de transmettre. Alors, on transmet chacun comme on peut, avec les ressources qu'on a, etc. Mais de transmettre, en tout cas, certaines valeurs. Et donc, ces valeurs-là, elles nous portent. Et d'ailleurs, en parlant des valeurs, c'est quand même aussi des vrais guides dans nos vies. Et ça aussi, je pense que c'est très important. Moi, ça a été quelque chose d'important aussi dans mon parcours, de me reposer aussi sur ces valeurs. C'est-à-dire, j'avais conscience des valeurs. qui ont été à l'origine, par exemple, de mon engagement dans le travail social. Mais à un moment donné, j'ai eu besoin aussi de me reposer sur où elles en sont aujourd'hui, ces valeurs, et les affiner aussi, tu vois. Et puis, il y a des valeurs dont j'avais moins conscience quand j'ai démarré. Par exemple, la créativité, comme je l'avais complètement étouffée, forcément, elle ne faisait pas forcément partie de ma vie. Mais aujourd'hui, c'est tellement incontournable pour moi que... c'est sûr que c'est une valeur très importante, comme la valeur de partage, de solidarité, l'est toujours. Mais les valeurs, elles évoluent aussi. Et je trouve que regarder son quotidien à l'aune de ses valeurs, ou en tout cas, prendre un petit temps pour refaire le point d'où on en est dans nos valeurs, parce que les valeurs, elles fluctuent aussi quand même, elles peuvent fluctuer en fonction de l'expérience de vie, je trouve que c'est important aussi, parce que c'est vraiment des guides aussi qui vont nous aider dans Ausha, dans nos décisions, et dans nos façons de faire.
- Speaker #0
Et comment tu les as explorées, ces valeurs ? Parce qu'on retrouve souvent des personnes qui disent « Ok, très bien, on nous parle de ça, mais en fait, c'est le flou et le vide de dire « Je ne sais rien, parce que c'est mes valeurs » . Toi, tu les as explorées comment ? »
- Speaker #1
Alors moi, j'ai eu différents types d'accompagnement aussi, mais dans le cadre de mon activité pro. Et c'est vrai que c'est quelque chose qu'on a travaillé, les valeurs. Mais j'en avais déjà quand même conscience, parce que c'est toujours un sujet qui m'a intéressée, qui était important pour moi. Et en fait, c'est au fil des pages de mon journal, j'ai envie de dire, puisque quand... ça transparaît. Moi, j'aime bien relire mes journaux d'il y a quelques années, je vois un peu ce qu'il en est, et c'est vrai que finalement, on les voit, les grandes valeurs, petit à petit. Après, j'ai pas de trucs... Il y a des exercices qui existent, etc., des listes de valeurs. Déjà, ça peut être une base pour se dire, ok, de quoi je me rapproche le plus, de faire un peu de les hiérarchiser, etc., mais je trouve que ça demande à être affiné. Par exemple, la valeur, je ne sais pas, tu vois, authenticité, on en parle beaucoup depuis quelques temps. Qu'est-ce qu'on met derrière ? Est-ce que c'est la même chose exactement pour toi et pour moi, par exemple ? Je ne sais pas, je ne suis pas sûre. Donc, moi, par exemple, j'ai la valeur intégrité qui est importante. Et finalement, voilà, l'intégrité, peut-être que pour moi, elle ne veut pas dire exactement la même chose pour ma voisine, tu vois. Donc, pouvoir savoir exactement ce qu'on met derrière, ce qui a du sens pour nous, finalement, je trouve que c'est ça le principal, plus que des mots, encore une fois. Pourtant, je tiens aux mots, comme je t'ai dit tout à l'heure. Mais les mots, quel sens on y met derrière aussi ? Ça aussi, je pense que c'est quelque chose sur lequel s'interroger.
- Speaker #0
C'est intéressant parce qu'on peut avoir tendance à vouloir des outils tout prêts et donc calquer effectivement, ok, je mets ça, ça, ça. Et en fait, ça peut être bloquant, parce que ça peut être un peu vide de sens de procéder comme ça. Et c'est vrai que dans le travail des valeurs, il y a quand même une vraie introspection qui doit se faire. personnaliser les choses. En fait, ne pas hésiter, mais ça je crois que c'est dans tous les outils de développement personnel. C'est ce qu'on dit souvent, c'est que le développement personnel devient impersonnel finalement à force de mettre des outils tout fait pour tout le monde. Or, l'idée c'est vraiment de se dire ok, ça, ça me parle. Comment moi je le vis et comment je peux petit à petit, et pas forcément en une seule fois en dix minutes, mais au fil de l'eau interroger tout ça. Et ce qui me parle dans ce que tu as dit, c'est que Cette observation peut être aussi des moments où les émotions sont plus fortes, notamment l'irritabilité, la colère ou de la tristesse aussi, ces émotions désagréables qui nous viennent. Et à force de noter les pensées, les situations qui sont associées à ces émotions, on peut mettre dans un carnet ou même sur son portable, quand on l'a, une fois qu'on en a beaucoup, on peut commencer à les regarder à nouveau et à dégager des thématiques en fait. De bon bah là c'est telle limite qui était dépassée, là c'est parce que j'ai pas apprécié ça, là. Et on va voir que ça revient et on peut dégager deux, trois, quatre thématiques et commencer à affiner aussi son regard sur peut-être ce qui nous manque ou justement certains besoins ou certaines valeurs qui ne sont pas respectées dans notre quotidien.
- Speaker #1
Et un truc aussi pour trouver ces valeurs auxquelles je pense, c'est aussi de voir ce qui nous révolte, ce qui est difficile, ce qu'on a du mal à accepter, par exemple. Ce qui nous révolte, c'est le bon truc. Parce que ça permet aussi, peut-être par opposition, de se rendre compte de ce qui est important pour soi aussi. Et de là, effectivement, on peut dégager des grandes valeurs. Et comme tu dis, le principal, c'est de dégager quelque chose qui est vraiment une signification pour nous.
- Speaker #0
Et ça peut être chouette aussi d'aller investiguer certaines questions comme des émotions qui reviennent régulièrement, mais aussi parce qu'en fait, je pense au fait de donner beaucoup. Derrière le mot valeur, on peut avoir souvent solidarité. Ce qui peut nous révolter, c'est effectivement les gens qui souffrent, qui sont dans le besoin et donc on va avoir envie d'aider. Mais dans notre vie personnelle, on peut aussi être en souffrance de toujours donner et de ne pas assez recevoir. Et là, on peut avoir un conflit de valeurs, c'est-à-dire, ah mais oui, mais je suis quelqu'un de généreux ou autre, mais en même temps, j'en ai marre de toujours donner et d'avoir l'impression de me faire avoir. Et là aussi, il y a quelque chose à interroger.
- Speaker #1
Oui, oui, tout à fait. Ah oui, oui, oui. Je trouve que ça rejoint toujours cette histoire des besoins aussi, de se dire, OK, mais... c'est pas parce que je donne et que en plus quand ça fait partie de mon activité pro par exemple, dans tous les métiers de l'humain est-ce qu'il n'y a pas un biais justement quand on est aussi dans ces activités-là de se dire ok c'est tellement normal de donner, de ça fait partie etc et le risque c'est ça aussi effectivement je trouve de s'oublier Et de se dire, mais oui, mais non, et jusqu'où on s'oublie ? Jusqu'à l'épuisement, jusqu'à la négation de ce qu'il y a vraiment à l'intérieur de soi, de ce qu'on a envie d'exprimer. Voilà, c'est vraiment des questions aussi que j'ai pu avoir, moi, à l'époque, quand je me suis posée sur tout ça et tout ce dont j'avais besoin. Et d'accepter, de se dire, effectivement, on a besoin en tant qu'humain d'avoir cet équilibre entre le donner et le recevoir, et c'est normal. Moi, ça a été presque un deuil d'arrêter mon métier. Parce que je collais totalement à mon identité professionnelle. Et puis, il a fallu que je fasse tout un travail, je le fais encore, pour me dire, oui, mais OK, il y a ça, ça fait partie, effectivement, tu as ces intérêts, tu as envie de contribuer, etc. Mais il y a aussi, toi, ton expression, tes besoins, et c'est normal aussi que tu puisses, à un moment donné, y répondre. C'est comme tout être humain.
- Speaker #0
Oui, c'est par amour pour les autres. pour les humains, pour les animaux, qu'est-ce que je suis prête à faire, mais par amour pour moi, qu'est-ce que je suis prête à faire ? Et souvent, en fait, on oublie cette partie-là.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Oui, oui, après, ça s'apprend. Ça s'apprend. Et je voulais rebondir sur les outils. Tu parlais tout à l'heure des outils. Oui, les outils, c'est que des outils. Les outils, je suis entièrement d'accord avec ce que tu as dit, c'est important de se les approprier, déjà en fonction de... qui on est, parce qu'on est tous différents et voilà, et en fonction du contexte de vie dans lequel on est aussi et que effectivement oui c'est vrai des fois on aimerait trouver le truc l'Irak qui nous convient pile poil à nous, super, on n'a plus qu'à appliquer c'est génial, mais non je crois bien que ça fonctionne comme ça et que le fait des fois d'avoir une sorte de synergie j'ai envie de dire une synergie d'outils, c'est ça qui va plus nous convenir parce que et qu'on va adapter celui-là et un peu plus celui-là et celui-là on va faire un peu différemment ... Et c'est vrai que tout ça, c'est par l'expérimentation aussi. C'est aussi ce que m'a appris beaucoup et ce que continue à m'apprendre dans le chemin de l'entrepreneuriat, c'est qu'expérimenter, c'est quand même un petit peu la clé aussi. On a besoin d'expérimenter les choses. Moi, je suis quelqu'un qui était beaucoup, je suis un peu moins, mais ça revient, mais qui était beaucoup dans la tête. Et donc, dans la tête, ça turbine, ça turbine. Mais en fait, d'expérimenter concrètement dans la matière, de revenir au corps aussi. aux émotions, donc aux ressentis, d'accepter qu'elle soit là, etc. Ça, je trouve que ça permet aussi d'avoir une compréhension, une connaissance expérimentale qui apporte un plus et qui est hyper précieuse.
- Speaker #0
C'est important de le souligner parce que certaines personnes vont cultiver énormément de culpabilité à ne pas réussir à appliquer ce que les autres ont l'air de tellement réussir facilement. Alors en fait, ça ne se passe jamais comme ça. Il n'y a pas de règle universelle et on est obligé de tout adapter, de faire son chemin, de faire sa bouillabaisse, c'est le terme qui m'est venu. Mais de prendre différents outils, de les mettre à sa sauce. Et comme tu as répété aussi plusieurs fois, ça varie en fonction des moments de notre vie aussi.
- Speaker #1
Oui, ça, je trouve que c'est important de le dire parce que ce n'est pas parce qu'on a mis quelque chose en place qui nous convient maintenant que ça va nous convenir dans dix ans encore. Voilà. La vie, je crois que c'est ça. La vie, elle nous demande de nuancer, elle nous demande de tester, elle nous demande de nous réajuster. Et ce n'est pas du tout linéaire. Et je crois que ça, c'est une illusion qu'on a de se dire que la vie, c'est comme ça. On a commencé par là, on va jusque là. Non, on ne va pas d'un point A à un point B. On fait plein de détours souvent. Et que la vie, elle est là aussi pour nous... nous le montrer parce qu'il y a des événements de vie qui sont indépendants de nous et pourtant pour lesquels on a à faire face aussi et qui nous demandent à nous réajuster etc. Voilà. Les maladies, le deuil, toutes les transitions qu'on peut connaître, enfin tout ça, ça fait partie de la vie de chacun et que, ben oui, ça nous montre que on est en... Moi je dis souvent que l'équilibre c'est une succession de déséquilibres parce qu'on a des petits déséquilibres qu'à un moment donné on sent qu'on doit avoir besoin de se remettre en équilibre et on cherche comment se remettre en équilibre et on... Et ça, effectivement, je crois que ça évolue vraiment en fonction des périodes de nos vies, parce qu'on a des phases de vie qui peuvent être très différentes les unes des autres.
- Speaker #0
Et pour moi, une des clés, c'est que souvent, on vit en essayant de contrôler justement ces événements de vie, de peur de ne pas pouvoir y faire face. Tout notre quotidien va tourner autour de « je ne veux pas qu'il arrive quelque chose auquel je ne pourrais pas faire face » . Or, pour moi, la clé, elle est de développer suffisamment de ressources internes et externes pour dire, quoi qu'il arrive, je pourrais faire face et me détacher de cette peur-là.
- Speaker #1
J'ai envie de dire, je comprends tout à fait, la peur, elle est légitime. Je pense qu'on a tous pu la ressentir à un moment donné dans notre vie, etc., ou on la ressentira. Ça fait partie de la vie, la peur aussi. Ça n'empêche pas les événements de vie. De toute façon, les événements de vie, ils vont être là, ils vont nous confronter et effectivement, développer ses ressources et sa capacité de résilience et de se dire « Ok, je sais que j'ai ces ressources-là, je suis entièrement d'accord avec toi pour faire face, quoi qu'il arrive, et encore faire face, qu'est-ce que ça veut dire ? » Parce que, tu vois, quand je m'entends dire ça, je me dis « Oui, mais qu'est-ce que ça peut vouloir dire pour certains ? » C'est affronter, se battre, tu vois, ce côté très… Oui, il y a ça, mais il y a aussi… être traversé par les événements de la vie aussi et les vivre parce qu'on a les vivre, moi j'ai vécu des deuils aussi par exemple tu vois et à un moment donné tu ne peux que les vivre en fait parce que t'as pas le choix et que c'est comme ça et voilà après il y a plein de manières de le vivre ça c'est sûr mais voilà c'est vrai que je trouve que les expériences de vie aussi elles nous, enfin c'est plutôt le monde dans lequel on vit nous laisse pas toujours le temps de vivre les choses, de vivre les expériences. Toujours ce côté, d'ailleurs, on parle des mots depuis tout à l'heure, mais ça s'entend beaucoup dans le langage. Il faut rebondir vite, il faut aller de l'avant, il faut passer à autre chose. Ça, c'est beaucoup employé, je trouve, dans le cadre des deuils, justement, mais pas que. Ça peut être dans d'autres situations, la maladie, même une transition professionnelle, par exemple. Et je trouve que ces phases-là de transition de vie, elles prennent du temps, en fait. Plus que ce qu'on croit, bien souvent. Et puis, ça dépend des personnes aussi. C'est très variable d'une personne à l'autre. Et moi, avec le recul, je trouve qu'effectivement, on est un peu dans une société où il faut aller vite. On n'a pas trop le temps de s'étendre sur les émotions qu'on peut ressentir. Le temps qu'un nouvel équilibre et des nouveaux repères se mettent en place, parce que ça prend du temps, voilà. Et ça, je trouve que c'est un peu dommage. Et effectivement... S'autoriser ce temps-là, c'est presque être, encore une fois, à contre-cours en défaut, de se dire, ok, mais moi, je vais avoir le temps de traverser ce qui se passe dans ma vie, etc. Mais après, on a aussi des fois un modèle de vie, un modèle quotidien qui ne nous laisse pas le temps non plus d'accepter tout ça.
- Speaker #0
Non, c'est vrai qu'on a tendance à vouloir sauter les étapes et effectivement, on tente de faire face comme il faut être forte, il faut avancer, il ne faut plus que ce soit un souci. Et en fait, c'est là aussi y mettre de la nuance. C'est-à-dire que dans un deuil, effectivement, si au bout d'un an, deux ans, trois ans, le deuil est toujours aussi présent, impactant, bloquant dans sa vie, alors il faut s'interroger sur, ok, il y a quelque chose là à aller investiguer pour transformer ça et ne pas que ce soit aussi bloquant. En revanche, que ce soit toujours présent. mais qu'à côté, on arrive quand même à avancer et à avoir aussi des bons moments, en fait. Eh bien, il y a cet entre-deux. Il y a le moment où ça vient nous envahir et où on doit traverser cette période de vrai deuil où c'est extrêmement présent. Et puis, petit à petit, le temps, les ressources, toutes ces choses-là font que ça s'atténue et que ça s'intègre petit à petit dans notre quotidien. On peut parler d'une rupture amoureuse aussi. Tous ces deuils de la vie, finalement, ces transitions. Je sais que pour avoir vécu une rupture il y a à peu près un an, j'ai eu cette réflexion-là de me dire, ça fait un an, ça ne devrait pas être aussi présent dans ma vie, je devrais en être remis et passer à autre chose. En fait, non, il n'y a pas de timing pour ça et ça ne m'empêche pas à côté d'avoir quand même des moments, d'être heureuse, de savoir tout aussi le positif que ça m'apporte, tout ça. Et de l'autre, que ce soit par moments difficiles et on peut jongler avec tout ça finalement.
- Speaker #1
Et puis qu'est-ce que c'est un an à l'échelle d'une vie ? Quand tu y penses, c'est court.
- Speaker #0
Quand on vit, on a du mal à se le dire, mais oui.
- Speaker #1
Ça c'est sûr, le temps peut paraître parfois très très long, comme il peut paraître très très court.
- Speaker #0
Oui, la notion du temps, elle est très différente en fonction de ce qu'on vit. C'est effectivement passionnant, mais c'est important d'apporter cette déculpabilisation. Sur tout ça, il n'y a pas de normalité. Et ce n'est pas là-dessus, en fait, qu'on doit mettre notre attention, je pense. On va mettre l'attention sur est-ce que c'est normal ? Est-ce que ce n'est pas normal ? Pourquoi je le ressens, etc. Et au lieu de mettre l'attention sur quel est mon besoin, en fait, comment je peux y répondre sur le sujet.
- Speaker #1
Sur le vécu, oui.
- Speaker #0
Pour terminer, peut-être... Tu parlais de cette notion d'écouter ses émotions, son corps qui parfois part et revient. Comment tu reviens à cette écoute-là, toi, quand tu sens que ça y est, tu n'es plus connectée à ça ?
- Speaker #1
Ça, c'est un vrai sujet. Je pense que tu l'auras compris. Mon journal créatif m'aide beaucoup. J'ai plusieurs niveaux dans ma créativité. Je ne sais pas si on peut dire des niveaux. Plusieurs pratiques, on va dire ça comme ça. J'ai mon journal créatif qui, pour moi, est vraiment un outil d'introspection. Par les outils créatifs, par le langage créatif, mais c'est vraiment un outil qui me permet à la fois d'être un témoin, une observatrice un peu de tout ce qui s'agit en moi. Je prends de la distance, je prends de la hauteur, et ça me permet de faire redescendre et de me dire « Ok, là c'est bon, là-haut c'est en train de s'emballer, on se calme, voyons où on en est, etc. » parce que je l'utilise aussi comme ça, ce n'est pas le cas de tout le monde, mais après chacun, encore une fois, s'approprie la pratique comme il a envie. Ça me permet aussi de, justement, plutôt orienter vers mes ressources. C'est-à-dire que moi, j'ai toujours à cœur de me dire, OK, là, voilà, qu'est-ce qui se passe ? Comment je peux transformer ça ? C'est-à-dire comment ? Alors, j'ai accueilli, déjà, donc j'ai déchargé l'émotion, je l'ai accueilli. Qu'est-ce que je peux en faire ? Comment après je peux... Qu'est-ce qu'il y a comme besoin aussi derrière ça, surtout ? Ou quel besoin qui ne serait pas nourri ? Et comment je peux y répondre ? Est-ce que je peux aujourd'hui ? De quelle manière ? Est-ce que c'est à ma portée ? de quelqu'un, ou est-ce que je peux le faire moi-même, enfin voilà, donc déjà ça me permet de voir ça, que je faisais pas du tout avant, ce que je fais depuis quelques années, c'est quand même assez récent, je t'ai parlé de revenir au corps, mais c'est vrai, c'est-à-dire que moi j'essaie d'inclure aussi plus de pratiques corporelles, tu vois, quand j'ai des moments où j'ai des émotions dans tous les sens, ça peut arriver, ou alors une forte agitation mentale, tu vois, beaucoup de choses comme ça, j'ai vécu une période comme ça il n'y a pas très longtemps, donc j'en parle très fraîchement, et bien je reviens, j'essaie d'avoir une pratique plus corporelle, tu vois. alors ça aussi c'est très personnel je pense que c'est vraiment expérimenté et puis à tester ce qui convient à chacun parce que moi je teste encore des choses par exemple je vais faire des étirements mais ça me fait quelque chose qui va vraiment me remettre dans mon corps et du coup me faire descendre je fais le geste mais on va pas me voir au podcast mais c'est pas grave de la tête à vraiment mon corps dans la matière je fais de la respiration, je fais un peu de méditation, je vais me balader en nature aussi. Tout ça, c'est des choses qui, moi, m'aident en complément de mon journal créatif. Tu vois, quand vraiment, j'ai beaucoup, beaucoup d'agitation. Et puis, je parlais aussi des niveaux de créativité, donc j'ai aussi des pratiques créatives qui sont plus de la créativité. J'ai envie de plaisir et vraiment ressources, relâchement, où je vais faire du collage, où je vais faire des petits tableaux, où je fais de l'art journal aussi, mais sans réfléchir, sans forcément... Avoir un résultat esthétique, je colle parce que j'ai envie de coller ça et voilà, et je ne cherche pas à comprendre le pourquoi du comment, puisque justement je n'ai pas envie de me prendre la tête, c'est le cas de le dire, donc j'essaie de vraiment ne pas du tout être axée sur le résultat. Et il y a d'autres moments où j'ai envie de faire une page qui me fait du bien, qui me plaît, que je trouve jolie, parce que tout simplement ça me fait du bien et que je sais que ça répond à un besoin et que je ne suis pas en train de me dire, mais par contre je ne me dis pas pourquoi ça me fait du bien. Non, je fais. Et l'aspect esthétique peut avoir une importance aussi pour moi à ce moment-là parce que ça me fait du bien, tout simplement. C'est sûrement une ressource. Je suis très visuelle, donc c'est quelque chose qui moins m'apaise. Mais encore une fois, ce n'est pas une recette, un miracle. C'est vraiment en expérimentant, en testant des choses au quotidien, en disant, ça, je sais que cette synergie-là, elle m'aide en ce moment. Peut-être que dans six mois, on en reparle et je te dirai, ben non, finalement, c'est un peu autre chose. Où j'ai ajusté, j'ai adapté, et certainement même d'ailleurs. Par exemple, moi, en journal créatif, je propose des consignes aux gens, des propositions d'exercices, en fait. J'ai une intention quand je propose des exercices, mais j'insiste toujours énormément sur la liberté de les suivre ou pas, et puis, ou de commencer, et puis si ça les emmène ailleurs, ça les emmène ailleurs, parce que ça les emmène où ça a besoin, peut-être qu'ils aillent à ce moment-là. vraiment s'approprier et pas rester collé à ce que je dis. Moi, je facilite, donc je propose. Et ce n'est pas moi qui vais décider où les gens vont, etc. C'est eux qui le décident. Et ça, c'est très, très important aussi. Et ça va avec le sens de ce qu'on disait, s'approprier aussi les outils et ne pas coller parce qu'on doit faire comme si on nous a dit qu'il fallait faire comme ça. C'est des idées. Et c'est comme les formations, par exemple. Je trouve que c'est hyper important. Enfin, moi, je... je m'approprie toujours les formations. C'est très rare quand je fais exactement le même truc qu'on m'a transmis. J'ai besoin de me l'approprier, d'approprier en fonction des gens que j'ai en face de moi, de l'adapter, pardon. Je trouve que ça nous concerne tous. On a besoin de s'approprier les outils.
- Speaker #0
Parfait. Et ce qui me parle dans ce que tu dis, c'est que pour moi, il y a un peu deux niveaux de lecture. C'est-à-dire qu'il y a... nos mécanismes qui se répètent, qui sont plus en fond, en profondeur. Et là, effectivement, on va aller mettre de la conscience dessus et passer peut-être par une part de mentalisation pour comprendre ces mécanismes-là. Et puis, il y a une autre part qui est beaucoup plus la fluctuation, finalement, de nos périodes de vie, où surtout, nous, en tant que femmes, on a nos cycles, donc on a naturellement des variations. Je sais que moi, en ce moment, le passage au printemps me bouleverse un peu. C'est assez challengeant pour moi en termes d'émotions, de sensations dans le corps, de fatigue, de plein de choses. Évidemment, c'est un mélange, ce n'est jamais qu'une seule chose qui explique ça. Mais je vois bien que là, en ce moment, ça me travaille. Et là, je ne vais pas aller forcément chercher, comme tu disais, le pourquoi, du comment. Ok, je suis à cette période-là du cycle, on est à cette période-là du cycle au niveau de la nature, dans ma vie. Là, j'ai un peu de la fatigue, donc je vais mettre du repos. Puis j'ai besoin un peu d'une vie sociale, donc je vais m'activer un peu. Puis je vais essayer de répondre à ces besoins du moment, sans trop chercher pourquoi, comment. Et la chose qui me fait le plus de bien, ça va être effectivement, moi, la danse, l'expression corporelle, les étirements. D'aller bouger le corps, c'est des moments où ça y est, j'arrive à décrocher du mental, à remettre du mouvement dans le corps. Ça ne tient pas forcément sur le temps dans ces périodes-là. Mais par contre, il y a un moment donné où je souffle et où ça me fait du bien. Et du coup, de remettre ça régulièrement dans sa semaine, ça permet de vivre, de soutenir ces périodes qui parfois sont un peu plus difficiles.
- Speaker #1
Oui, mais ça me fait penser aussi que c'est un travail aussi d'accepter qu'on ait des périodes comme ça. Ça fait partie aussi de la vie qu'il y a des périodes où on va être beaucoup plus... challenger, et que c'est normal, ça fait partie aussi. Et ce que tu dis sur le cycle, je trouve aussi que c'est important de le dire, parce que je pense qu'on n'en a pas toujours conscience. Moi, la première, je n'avais pas conscience, étant plus jeune, de vraiment ces variations qu'il y avait. Et donc, je rebondis aussi sur ce que tu dis par rapport au fait d'avoir, d'abord de prendre conscience des choses, pour se rendre compte de ce qui se passe, des mécanismes, etc. Puis après... qu'est-ce qu'on peut mettre en place, donc rattacher ça aussi à nos besoins, et puis après, qu'est-ce qu'on peut mettre en place pour se sentir mieux, etc. Qu'est-ce qu'il y a en notre pouvoir ? Parce que par exemple, pour les cycles, effectivement, si je paniquais à chaque fois que je suis en syndrome prémenstruel, je remettrais ma vie en question tous les mois, j'arrêterais mon activité tous les mois, et heureusement qu'effectivement... J'ai pu avoir cette prise de conscience, mais je te dis, ça ne s'est pas fait quand j'avais 25 ans. Je ne m'apercevais pas de tout ça. Donc, c'est aussi en lisant, en me renseignant, en écoutant d'autres personnes, en échangeant. C'est ça aussi qui fait que je trouve qu'on peut s'ouvrir et puis se dire, OK, peut-être que ma vision à moi, ce n'est pas la vision. Il n'y a pas que celle-là, il y en a peut-être d'autres aussi. Et ça m'a permis, je suis comme toi, maintenant, je sais que pendant ces phases-là, j'ai besoin de plus de repos, donc je ne vais pas me charger l'emploi du temps à bloc. Je vais avoir besoin d'être un petit peu plus renfermée sur moi. Donc, ma famille, j'ai trois gars à la maison, mais je leur dis bon... Venez pas trop me chercher, je vous le dis tout de suite. Mais en attendant, mon mari sait qu'il faut qu'il prenne un peu plus le relais à ce moment-là. Mais oui, je sais que je vais beaucoup plus être attentive à ce qui va me soutenir pendant cette période-là, effectivement. Parce que ça ne sert à rien d'aller en force, parce que de toute façon, ça ne va pas résoudre le truc. Donc oui, d'avoir conscience. Et tu l'as très bien dit, je trouve. Et c'est vraiment ce que je fais dans mon journal. Tu as raison, maintenant. La façon dont tu l'as dit, ça m'a bien parlé. C'est d'abord, je prends conscience des choses. J'évacue, je décharge, je me mets à distance. Je prends conscience. Et après, je me dis, OK, une fois que j'ai pris conscience, on ne va pas non plus chercher tout le temps le pourquoi du et revenir à 25 ans en arrière tout le temps. Mais OK, aujourd'hui, qu'est-ce que je fais de ça ? Comment je peux être actrice dans mon quotidien, finalement ? C'est ça.
- Speaker #0
Oui, tout passe. Donc c'est soutenir cette période au mieux pour qu'elle soit moins difficile peut-être, mais ne pas non plus vouloir totalement la supprimer si on n'y arrive pas, parce que ce n'est peut-être pas possible là. Et puis ça va finir par s'atténuer, par se transformer et faire confiance en ce processus-là. Est-ce que tu vois des choses que tu aimerais ajouter ou compléter ?
- Speaker #1
Écoute, je trouve que déjà, on a eu un échange assez riche. Oui,
- Speaker #0
je crois.
- Speaker #1
Donc, je trouve que c'est pas mal et qu'il y a plein de pistes, plein de clés qui peuvent effectivement concerner pas mal de gens. Donc, écoute, a priori. Rien de spécial, à moins que toi, tu aies des questions en particulier.
- Speaker #0
Non, écoute, je trouve aussi qu'on a fait un tour très intéressant de toutes ces questions-là, qui, j'espère, inspireront, déculpabiliseront, aideront celles et ceux qui nous écoutent. Et d'ailleurs, pour eux, où est-ce qu'ils peuvent te retrouver ?
- Speaker #1
Alors, moi, j'ai un compte Instagram qui s'appelle Le Temps d'être libre. J'ai aussi une page Facebook. Enfin, je suis plus active sur Instagram quand même. Voilà, et puis j'ai aussi un site internet, enfin tout est sur la page Insta, voilà.
- Speaker #0
C'est bien, le lien est en description comme d'habitude. Écoute, il ne me reste plus qu'à te remercier et puis à te dire à une prochaine fois.
- Speaker #1
Merci à toi pour cet échange très riche, c'était super chouette. Merci beaucoup Lélie.
- Speaker #0
Avec plaisir. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si vous appréciez ce programme, n'hésitez pas à le soutenir de manière totalement gratuite en le partageant autour de vous, en vous abonnant et en laissant un avis. Je vous dis à très vite pour une vie plus zen au quotidien.