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TCA etc - Comprendre et lutter contre les troubles alimentaires

7 choses qu’on a normalisées (mais qui détruisent ta relation à ton corps et à la nourriture) E.179

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32min |14/11/2025|

516

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Description


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7 choses que les femmes ont tellement normalisées qu’on ne les voit même plus… alors qu’elles abîment profondément la relation au corps et à l’alimentation.


Culture des régimes, commentaires sur le poids, blagues en famille, grossophobie banalisée, peur de “trop manger”, pression sur l’apparence… Rien n’y échappe.

Je te montre comment tout cela s’est installé, pourquoi ça impacte directement les troubles alimentaires (TCA) et la façon dont tu te regardes — et surtout comment commencer à t’en émanciper.

Au programme :

  • pourquoi “faire attention toute sa vie” n’a rien de normal,

  • comment les remarques sur ton corps ou ton assiette entretiennent la honte,

  • en quoi la culture minceur façonne tes pensées,

  • pourquoi tu n’as pas à subir les blagues sexistes ou grossophobes,

  • comment reprendre ton pouvoir, un petit pas à la fois.


Pense à t’abonner au podcast et à laisser 5 étoiles : ça change vraiment tout pour le faire découvrir à d’autres femmes en difficulté avec leur alimentation. 🙏


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram, où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Bienvenue dans ce nouvel épisode de TCA etc. Je suis comme d'habitude très heureuse de vous retrouver. Aujourd'hui, j'avais envie de vous partager des choses qu'à mon sens on a beaucoup trop normalisées en tant que femmes et qui ont un impact certain dans la relation qu'on a bien sûr... à notre corps, à notre alimentation, mais en fait au global, à nous-mêmes. J'en avais fait un reel sur Instagram et je me suis dit que ça avait vraiment toute son utilité de pouvoir aussi en parler ici. Donc, sans plus attendre, rentrons dans le vif du sujet. Pour moi, le premier truc qu'on normalise beaucoup trop et que tu as très certainement ancré comme une vérité dans ta vie, c'est le fait qu'en tant que femme, on doit faire attention à ce que l'on mange toute sa vie durant. En fait, ça, c'est complètement faux. Aujourd'hui, je le sais, mais ça a été ma normalité, ma réalité pendant toute ma vie, jusqu'à ce que j'aille mieux, finalement. Mais depuis toute petite, autour de moi, je voyais les femmes faire attention, parler de ça, parler de leur alimentation et du fait qu'il fallait se reprendre en main, ou lors d'un repas de famille, nommer le fait que ce soir, je ne vais pas manger, ou ce soir, je prendrai juste une soupe, un yaourt, parce que quand même... Ou à partir de lundi, je refais attention. Donc il y avait vraiment ce truc joyeux des femmes se faire plaisir quand même autour de moi. Mais c'était nommé comme étant un plaisir un peu exceptionnel et que le reste du temps, il fallait faire super gaffe. En fait, il faut savoir que les calories, c'est une découverte, c'est quelque chose qui est arrivé au tout début du XXe siècle. Et donc c'était vraiment dans la sphère de la science. Et ça a été démocratisé autour des années 60. Et là, c'est arrivé en mode grand public autour des années 60. Voilà, il faut compter ses calories, faire attention à ce qu'on mange. Et comme par hasard, Weight Watchers a été créé en 1963. Donc certes, pas avec un système de calories, mais un système de points. Je pense que vous connaissez bien. Mais du coup, c'est très en lien. et en fait de là on a On crée vraiment cette réalité de devoir finalement toujours faire attention parce que c'est un peu l'ancêtre du « non, je ne fais pas un régime, c'est un mode de vie » . Effectivement, c'est un peu ça. Ce n'était pas vendu pour faire gaffe sur une courte période et puis ensuite manger normalement. Non, c'était vendu comme étant une façon de manger qu'on devait maintenir tout le temps, toujours, toujours, toujours. Et d'ailleurs, ça s'ancre tellement fort, toutes les femmes. qui ont fait White Watchers, aujourd'hui sont capables de savoir combien de points, quels aliments sont autorisés et qui comptent pas de points. Donc cette façon de concevoir les choses est venue encore renforcer l'idée que bah ouais c'est normal, on doit faire attention toute sa vie. Mais du coup ça renforce l'idée que le corps c'est quelque chose dont on doit se méfier et que finalement on doit maintenir un contrôle rigide sur ce que l'on mange. pour avoir un contrôle plus ou moins rigide sur notre corps, sans quoi c'est la débandade, sans quoi n'importe quoi, on grossit. Et donc il y a aussi plusieurs choses, c'est qu'on est dans une idée qu'un corps est nécessairement mince à la naissance, mais peut devenir gros à tout moment, et que finalement le seul truc qui différencie un corps mince d'un corps gros, c'est... le niveau d'attention qu'on va porter dessus et que si on fait attention, finalement, on va être mince, rester mince toute sa vie. Et tout ça, c'est de la foutaise. Donc voilà, première chose importante pour moi, en tout cas moi qui s'étais ancrée très très très fort, donc je me dis que forcément chez vous aussi, moi j'ai 40 ans et je fais partie de cette génération des mamans qui font White Watcher, qui sont à fond, les mamans au régime. et je pense qu'on est très nombreuses dans ce cas-là et que ça s'est accroché très très fort à nous. Donc non. On n'est pas censé faire attention toute notre vie à ce qu'on mange parce qu'en fait notre corps possède des mécanismes de régulation et qui fonctionnent plutôt très bien et qui nous permettent de nous maintenir à notre poids d'équilibre tant qu'on mange en lien avec nos envies, nos besoins, mais aussi notre réalité émotionnelle. Enfin, il y a plein de choses qui peuvent venir bousculer un petit peu tout ça et changer le poids qu'on va faire et on a toutes et tous une morphologie très différente. Et que je crois qu'il est important d'accepter, même si c'est difficile de faire un travail d'acceptation de sa morphologie, plutôt que de lutter contre, parce qu'au final, globalement, on est plutôt perdant-perdante à lutter contre. La deuxième chose qu'on a beaucoup trop normalisée, à mon sens, c'est le fait de recevoir des commentaires sur notre corps en tant que femme. C'est un truc, ça c'est pareil, je sais pas vous, mais moi, depuis que je suis petite fille, je vois ça. C'est-à-dire que si je regarde la télé, je vois des femmes ramenées à leur... corps, à leur apparence physique. Dans ma famille, j'ai toujours entendu des réflexions sur le corps des femmes de la famille, le corps des femmes qu'on croise, le corps des femmes qu'on voit dans les magazines, à la télévision, etc. C'est un truc qui s'ancre depuis qu'on est petit et du coup, on a l'impression que c'est normal. Mais finalement, on devient objet petit à petit au cours de notre vie. Je dis petit à petit, je pense qu'en fait... C'est très vite ancré. En réalité, je pense que dès l'enfance, il y a des choses qui s'ancrent par rapport à ça, au fait que notre corps, c'est quand même un objet pour nous, les femmes. On apprend en fait à se soumettre au regard de l'autre. Je ne sais plus dans quel livre j'ai lu ça, il n'y a pas très longtemps, donc désolé, je ne peux même pas vous donner la réf. Mais j'ai trouvé ça très très intéressant, où la personne défendait l'idée que finalement... Si les femmes se regardent comme elles se regardent, c'est-à-dire qu'on se scrute nous-mêmes, on a un regard tellement intransigeant sur nous-mêmes, c'est aussi parce qu'on a appris ça à être sous le regard de l'autre. On est toujours à l'extérieur de notre corps à essayer de voir à quoi on ressemble parce qu'on a l'habitude d'être sous le regard, et notamment sous le regard masculin qui va venir nous jauger. Et donc on essaie, on a internalisé ce regard masculin jugeant. Et on essaie de s'externaliser un peu de notre corps pour avoir une vision qui serait objective de ce à quoi on ressemble, ce qui n'a aucun sens. C'est-à-dire que n'importe qui pose un regard sur quelqu'un ou sur quelque chose avec son filtre de son propre rapport au corps, de son éducation, de sa culture, de sa vie, etc. Et que du coup, il n'y a jamais deux mêmes regards posés sur une même personne. Donc ça n'a aucun sens de vouloir à tout prix savoir à quoi on ressemble dans le regard des autres. Ça, c'est impossible en fait. Mais en tout cas, nous, on a cette habitude de vouloir accéder à ça parce qu'on est soumise à ce regard de l'autre. Et donc, l'autrice, dans le livre que je lisais, disait aussi qu'à l'inverse, les garçons apprennent à être celui qui regarde, qui jauge et qui juge. Il y a quelque chose qui se met en place très très tôt dans notre éducation. Et ça, ça passe notamment par les commentaires sur notre corps. Si tu vois ta mère accepter les commentaires de tonton Jean-Mi, si tu vois ta grand-mère faire des commentaires sur le corps de ta mère et puis qu'elle ne dit rien, tout ça, ça va s'inscrire comme une normalité. Et tu vas te dire, petite fille, ok, c'est comme ça, le corps de la femme, il est là pour plaire, pour plaire notamment aux hommes. C'est important qu'il soit mince, c'est important qu'il soit comme ça. Et puis finalement, si à un moment donné, on ne fait pas ce qu'il faut, on sera remise dans le droit chemin, je mets des normes guillemets. par les gens de notre entourage. Pour moi, c'est une forme de violence et on doit pouvoir s'autoriser à refuser les commentaires sur notre corps et aussi sur le corps des autres, sur le corps, en fait, parce qu'il faut arrêter de considérer l'autre et son corps comme un objet, arrêter d'accepter qu'on puisse nous considérer comme ça et poser des limites. Ce n'est pas facile, mais ça peut se faire petit à petit. Petit pas après petit pas, c'est quelque chose dont je parle beaucoup quand même, j'ai l'impression dans ce podcast, le fait de poser ses limites avec l'autre et dire non je ne veux pas en fait que tu parles de mon corps, je refuse d'avoir ce commentaire là. En lien avec ça, qui en découle, c'est même pas vraiment un autre point pour moi, c'est vraiment ça en découle, c'est le fait d'avoir des remarques sur notre façon de manger, sur notre assiette. Bah oui, si on a le droit de nous faire des remarques sur notre corps, et comme on est censé contrôler... Ce qu'on mange pour contrôler notre corps, en découle le fait qu'on a le droit de nous faire des remarques sur ce qu'on mange. Ah bah dis donc, tu manges beaucoup pour une femme toi ? Attends, t'es sûre que tu vas manger tout ça ? Ou à l'inverse, mais tu manges que ça ? Non mais attends, je vais te resservir, tu vas pas te nourrir que de ça, qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui t'arrive ? En fait, là aussi, je pense que c'est important de pouvoir poser des limites. Alors bien sûr... Il y a sûrement de la saine inquiétude de la part de vos proches. Si leur inquiétude pour vous est plutôt saine et marque d'affection ou d'amour, la façon d'exprimer l'inquiétude n'est pas pour autant très saine. Donc c'est important aussi de renvoyer ça à la personne. Dire écoute, c'est chouette, tu t'intéresses à moi et tu t'inquiètes pour moi, mais ce sujet-là, c'est non en fait. Je n'ai pas envie que tu commentes la façon dont je mange. Chacun mange comme il le veut et comme il le peut, parce que c'est quand même une grande réalité. Et s'il te plaît, ne commente pas ce que je mange ou ce qu'il y a dans l'assiette de ton voisin. Après, bon, les gens, vous allez avoir du mal à les empêcher de commenter ce qu'eux, ils mangent, parce que ça, c'est très présent. Ah, j'ai trop mangé. Oh, ce soir, je ne mangerai pas. Oh, il faudrait que je fasse attention, blablabla. Si c'est quelqu'un de suffisamment proche, peut-être vous pouvez... Lui en parler, lui amener à quel point finalement c'est délétère pour lui, pour elle de parler de cette manière-là. Mais bon, on sait bien que ça peut être un peu plus compliqué. En tout cas, vous, vous avez le droit de poser vos limites. C'est vraiment super important et c'est très en lien avec les limites autour de votre corps. Vous n'êtes pas un objet qu'on peut modeler, commenter, valider ou invalider à sa guise. Et en découle le fait que ce que vous mangez ne regarde... que vous et ne devraient pas subir la moindre remarque. Le point suivant est très en lien avec ce que je viens de dire. Je me rends compte que finalement, tous les points auxquels j'ai pensé sont très proches les uns des autres. Et en même temps, je pense que c'est assez normal. Une autre chose qui est très normalisée, c'est l'idée de se priver de manger parce qu'on estime avoir déjà trop mangé. Alors soit j'estime avoir trop mangé là au repas et j'anticipe le fait de me priver à l'avenir. Ou je vais me priver de manger parce qu'hier j'ai l'impression d'avoir trop mangé, ou voire même je sais que je vais au resto ou que j'ai un repas de famille ou quoi, et donc du coup je vais me priver par anticipation, je vais très peu manger, en prévision de ce moment où je vais au resto, où j'ai un gros repas de famille, etc. Bon, non seulement c'est quand même plutôt se tirer une balle dans le pied parce que tu vois, si tu te prives par anticipation, tu vas arriver complètement affamé à ce truc là et ça va être la débandade et tu as un mal au ventre et ça va être la galère et tu vas t'en vouloir et non, non, non, tu vois, ça fait que nourrir le cercle vicieux. mais finalement en plus, là je dis en anticipation mais dans tous les cas de figure, c'est-à-dire que si tu as l'habitude de rien manger après être allé au resto, etc. En fait, à chaque fois que tu vas aller au resto, ça va être n'importe quoi. Tu vas te sentir complètement incontrôlable face à la nourriture. Donc vraiment, c'est te tirer une balle dans le pied de faire les choses comme ça. Mais au-delà de ça, ça renforce cette idée que déjà, on est censé se priver, on est censé tout régir avec sa tête, et comme si le corps n'avait aucun moyen de gérer ça. Comme si ton corps n'avait pas d'autonomie sur ses sujets. d'alimentation, alors que oui, si, bien sûr, c'est le cas. Ton corps, il n'a pas besoin de toi pour aller gérer un surplus de prise alimentaire. Ton corps, il va se réguler. Le truc, c'est que plus tu essaieras d'être dans un contrôle absolu de ça, moins ça va fonctionner, moins tes envies seront diversifiées et ça va renforcer l'idée que tu ne sais pas te réguler. Ah non, moi, mon corps, il ne sait pas faire. Non, mais ton corps, il ne sait pas faire parce que tu ne lui laisses pas la place. Imagine, t'aimerais que ton enfant apprenne à faire la vaisselle. Mais à chaque fois qu'il commence à vouloir faire la vaisselle, ça te stresse, t'as l'impression que ça va pas être assez bien lavé. Donc t'arrives derrière et puis tu fais, et tu fais à sa place. Puis tu dis ben non mais voilà, là je suis sûre que t'allais laisser de la saleté. Voilà, ça renforce l'idée. Alors lui, ça lui donne l'impression qu'il sait pas faire, il va pas y arriver, ça va pas être très agréable. Et toi, ça va renforcer l'idée qu'en fait, il ne sait pas faire, qu'il faut que tu fasses à sa place, etc. Ben non, en fait, il faut que tu lui laisses la possibilité de faire. et de faire de manière imparfaite peut-être au début pour se corriger, pour apprendre et y s'en raffaire. Bon, c'est un peu tiré par les cheveux comme exemple, mais c'est vraiment un exemple aussi de lâcher prise et d'acceptation de l'imperfection surtout au début pour ensuite aller vers quelque chose qui roule. Et franchement, c'est quand même assez comparable. C'est-à-dire que quand on sort de troubles alimentaires et qu'on accepte de lâcher un peu de la bride, pour voir si son corps sait se réguler, effectivement ça ne va pas être top dès les premières fois, parce qu'en fait il peut y avoir une telle insécurité alimentaire chez toi, que même si tu commences à t'autoriser, tu sens que tes envies sont encore très très fortes, tu sens que tu as encore vachement de mal à t'arrêter de manger, etc. Oui c'est imparfait, mais il faut continuer, persévérer, pour qu'ensuite les choses vraiment se lissent. s'équilibre. Donc non, c'est pas normal de se priver parce que t'as trop mangé ou parce que tu sais que tu vas trop manger. Non, on n'est pas censé fonctionner de cette manière-là. Il y a un autre point qui est très en lien avec ce que j'ai pu dire avant, mais j'avais envie de le nommer, c'est le fait de subir des blagues sur le poids ou l'apparence lors des repas de famille. Et en fait, j'ajouterais toutes les blagues sexistes, parce qu'il y en a énormément. Alors je pourrais ajouter... les blagues racistes, je pourrais ajouter les blagues homophobes, je pourrais ajouter tout un tas de choses. Après, tu vas me dire « Mais bon, je ne peux plus aller à un seul repas de famille, en fait, si je refuse d'entendre ces choses-là. » En fait, peut-être, ça peut être juste de nommer le fait que toi, tu ne trouves ça pas drôle, par exemple, et ça te permettrait de te sentir peut-être plus alignée, finalement, quand tu entends ces trucs-là. L'idée, ce n'est pas nécessairement d'aller au conflit. Il faut choisir ses combats. Quand tu es face à des gens qui ont des idées obtues, telles que l'homophobie, le racisme, la grossophobie, tu sais que ça va être super compliqué d'échanger avec ces personnes-là. L'idée, ce n'est pas forcément de créer un échange, mais en tout cas de pouvoir peut-être te sentir alignée avec le fait que ça ne te convient pas. Et en fait, en tant que femme... jeunes femmes, enfants, dans une famille, c'est quand même un des premiers lieux de transmission des troubles alimentaires. On le sait, il y a des recherches qui sont en cours autour de la génétique, mais ce qu'on sait, c'est que la transmission familiale, elle est très très très forte pour ces troubles-là. Et l'univers grossophobe qu'il peut y avoir dans certaines familles va être particulièrement délétère. Et en fait, on a normalisé le fait de subir les blagues des mecs lourds de notre famille. Mais je crois qu'il ne faut plus normaliser ça. Ça n'a rien de normal d'entendre ça. Et en fait, encore une fois, il y a une sorte de déséquilibre dans le pouvoir. Le mec qui prend toute la place à table, qui parle fort, qui fait ses blagues de merde que personne ose contredire, en fait, bah non, peut-être qu'il est temps que ça s'arrête et que ça change. Et tu n'as pas à subir ça. Tu n'as pas à subir des blagues sur ton apparence à chaque fois que tu as fêté Noël en famille. Tu n'as pas à entendre des blagues horribles. sur les femmes, les femmes en général, les femmes grosses. Tu n'as pas à subir ça et non, ça n'est pas normal. Et je pense que c'est important de poser des stops. Et je suis aussi plutôt partisane du fait que, même si c'est notre famille, on n'est pas obligé de subir. C'est-à-dire qu'on a le droit d'avoir certaines limites et il y a des personnes que tu as le droit de ne pas avoir envie de voir, vraiment. Et peut-être que tu peux... réfléchir, anticiper ça, là on est à quoi ? Un mois et demi de Noël ? Bon bah voilà, peut-être que c'est le moment pour commencer à réfléchir à ça, peut-être en parler avec d'autres personnes de ta famille, mais en tout cas, ne normalise pas ça, c'est-à-dire, même si t'as pas trop d'autres choix que de côtoyer ces gens-là et d'entendre ces blagues pourries, ne rends pas ça normal. Je crois que ça c'est vraiment particulièrement destructeur en fait, non. Ça n'est pas normal et ça n'est pas acceptable. Et d'ailleurs, j'ajouterais, c'est de la violence. Vraiment. Un autre point qu'on a vraiment beaucoup trop normalisé à mon sens, c'est le fait qu'en tant que femme, tu vas avoir peur de sortir le soir seule. Alors, je pourrais ajouter plein d'autres contextes qui vont faire peur à une femme seule, mais je suis un peu triste de faire ce constat, mais sincèrement, j'ai l'impression qu'on l'a... normalisé. Enfin, pas dans le sens où c'est ok, on trouve qu'il n'y a aucun souci avec ça, mais dans le sens que c'est comme ça de toute façon. Et il y a quelque chose de très ancré, je trouve, dans notre génération. Et sur le fait qu'on va à fond réfléchir à comment on s'habille avant de sortir. On va peut-être emmener une deuxième paire de chaussures si on peut, pour pouvoir courir si besoin. On va s'empêcher d'aller dans certains endroits si on est seul ou si on n'est que deux femmes et qu'il n'y a pas d'hommes qui nous accompagnent, par exemple. Il faut se rendre compte d'une chose, c'est que, hommes et femmes, on ne vit pas du tout l'espace collectif, l'espace partagé de la même manière. Et c'est injuste, ça n'est pas normal. Et je pense que beaucoup d'hommes, j'ai même l'impression malheureusement que la majorité des hommes n'ont pas conscience de ça aujourd'hui. Beaucoup d'hommes ont l'air de penser que le féminisme aujourd'hui ça sert plus à grand chose, que c'est bon, nos droits sont acquis, etc., qu'on n'a pas trop de quoi se plaindre, alors même que... On ne vit pas du tout l'espace collectif extérieur de la même manière, en fait. On n'a pas du tout les mêmes possibilités en extérieur. Je parlais de sortir seule le soir, mais moi qui cours beaucoup, aller courir toute seule, selon l'heure, il y a des endroits où je ne vais pas aller. Il y a quand même des choses vraiment très différentes. On n'a pas la même possibilité de vivre l'espace. Et simplement, encore une fois, c'est comme pour les blagues pourries sur les repas de famille. On n'y peut pas grand-chose, j'ai l'impression quand même. Mais il ne faut pas le normaliser en fait. Et il faut le visibiliser. Il faut en parler. Et il faut que les personnes s'en rendent compte. Et il faut œuvrer. Il faut continuer de... Quand je dis œuvrer, c'est vraiment ça. C'est en parler, mener des actions. lire des livres sur le féminisme, rejoindre des collectifs féministes, parler de tout ça pour petit à petit faire bouger les mentalités. Parce qu'il n'y a que comme ça qu'on pourra vraiment changer les choses au global. Je pense que ça prendra encore beaucoup beaucoup de temps, mais ça vaut le coup d'essayer. Donc non, ne normalisons pas ça. Là encore, c'est une injustice mais incroyable et il faut rendre ça visible. L'avant-dernier point que je voulais aborder, c'est le fait qu'il ne faut surtout pas normaliser le fait d'être interrompu, ignoré ou invisibilisé parce que tu es une femme. Parce que ça, c'est pareil, ça me fait sourire. Je me dis, quand je fais ce genre de contenu sur Instagram, je me fais tomber dessus en commentaire par des hommes qui disent que, ouin ouin, on fait nos victimes, n'importe quoi. En fait, c'est pourtant assez simple. Il suffit d'aller regarder des débats politiques, des échanges sur des plateaux télé. Les hommes et les femmes ne sont pas mis à la même place. Et en fait, il y a vraiment du sexisme puant partout. Et donc, les femmes sont beaucoup plus interrompues. On explique beaucoup plus la vie aux femmes. Il y a souvent un ton très paternaliste qui est pris. Et il y a aussi beaucoup de... comment dire... On va ridiculiser. ce que peuvent amener les femmes. C'est-à-dire que si une femme a le malheur de ressentir un tant soit peu d'émotion et donc de hausser le ton ne serait-ce qu'un peu, pas forcément plus que son interlocuteur, alors en face plane sur elle le risque de se faire traiter d'hystérique et de se prendre dans la figure des petites phrases bien connues telles que « calmez-vous, ça va bien se passer » , voilà. Donc il y a vraiment une place haute et condescendante qui est facilement prise des hommes vis-à-vis des femmes. Et puis il y a une forme d'invisibilisation encore aujourd'hui du travail des femmes. Et je crois qu'en tant que femme, on peut aussi agir là-dessus. C'est-à-dire que c'est intéressant de se questionner sur ses propres biais sexistes. Je ne fais que ça, vous encourager franchement à vous questionner sur vos biais grossophobes, sur vos biais racistes, sexistes, j'en sais rien, transphobes, homophobes. On a tous des biais et c'est pas très agréable, mais je crois que c'est vraiment intéressant d'aller les regarder en face et de se questionner, est-ce que je fais plus confiance à un homme médecin par exemple qu'à une femme médecin ? Est-ce qu'un professeur surdiplômé qui... S'y connaître à fond sur un sujet, je l'imagine plutôt de type masculin ou féminin. Il y a des biais qui sont vraiment établis en nous. On a une histoire aussi en lien avec la médecine où le début de la médecine, c'est vraiment les hommes qui sont arrivés et qui ont pris la place de femmes qui avaient un savoir empirique. Je pense notamment aux accouchements où les femmes s'accompagnaient entre elles. dans le fait de donner naissance. Et quand la médecine est arrivée, c'est là où on a viré les femmes de cet espace-là. Et puis, on est parti sur un truc très médical. Et du coup, on est parti sur une position pour accoucher qui est la pire qui soit, qui n'est pas du tout physiologique, mais qui, en fait, est juste pratique pour le médecin qui a besoin de voir ce qui se passe. Donc, en fait, il y a des trucs comme ça, complètement délirants, qui existent encore aujourd'hui, parce que malheureusement, il y a encore plein d'endroits où on propose... uniquement aux femmes d'accoucher dans cette position-là à l'hôpital, alors que c'est la pire physiologiquement parlant, mais que c'est juste très pratique pour les médecins. Donc on voit bien comment la mainmise... a été faite par les hommes sur ces sujets-là. Et juste une petite anecdote, je n'ai pas retrouvé l'association en question, j'ai cherché avant d'enregistrer le podcast, mais je suis désolée, je n'ai pas retrouvé. Mais en fait, je faisais des recherches il y a quelques temps sur les TCA et je suis tombée sur une asso qui proposait une conférence chaque année pour parler, rendre visibles les troubles alimentaires. Et donc chaque année, cette asso demande à un ou une professionnelle des troubles alimentaires d'intervenir. un ou une spécialiste. Et il y avait eu 15 années, en fait, d'écouler, donc 15 conférences. Sur 15 conférences, une seule femme est intervenue, contre 14 hommes. Et donc même dans cette pathologie des troubles alimentaires qui est à 90% féminine, et où il y a énormément de femmes soignantes, de femmes vraiment avec un fort domaine d'expertise sur le sujet, eh bien, il y a une invisibilisation. encore une fois du travail féminin. Donc voilà, je trouve ça intéressant et je vais même aller encore un peu plus loin. Sur Instagram, il y a des comptes assez connus, voire influents, d'hommes qui parlent des troubles alimentaires et qui peuvent avoir un rapport problématique aux femmes qui font la même chose qu'eux avec des discours sexistes. Des discours écrasants. Enfin voilà, moi je vois beaucoup de choses qui se passent et qui sont puantes de sexisme à tous les niveaux. Et simplement, ne le normalisons pas. Ouvrons les yeux, regardons ça. Et voilà, et en fait, c'est aussi une des raisons pour lesquelles, moi dans mon podcast, je ne veux pas faire venir d'hommes professionnels. Peut-être que pour le moment ça changera, mais j'ai envie de donner la parole aux femmes. On est hyper nombreuses. à avoir des choses super intéressantes à dire sur le sujet des troubles alimentaires. Je n'ai pas besoin d'aller interroger des hommes qui sont de base facilités pour être visibles. Donc en fait, j'ai envie de faciliter les choses pour les femmes. Donc qu'il y ait des hommes souffrant de troubles alimentaires qui viennent discuter avec moi, c'est une chose. Ça a été le cas par deux fois. Et merci à vous les gars. Mais je n'ai pas envie de faire venir des experts TCA. Je préfère interroger des femmes. dans ce domaine-là. Et le dernier point que j'avais envie de souligner, c'est que je crois qu'on a beaucoup trop normalisé le fait de subir, je dis bien subir et pas voir, subir les publicités, que ce soit à la télé, sur les réseaux, les magazines, toutes ces pubs qui nous vendent un corps parfait. Et forcément, les régimes qui vont avec. C'est devenu normal, en fait, de voir des nanas sans arrêt dénudées, c'est devenu normal de voir des corps qui n'ont rien à voir. avec un corps classique, lambda, tel qu'on en croise plein dans la rue, et arrêtons de normaliser ça. Voyons à quel point c'est choquant. Je vous invite en fait à être outré, choqué par ces choses-là, parce que l'indignation, c'est vraiment le début de tout pour moi. C'est le début peut-être de la révolte, et donc peut-être du changement des choses, mais pour soi, avec soi, s'indigner, c'est déjà reconnaître que ça n'est pas OK avec nos valeurs. Et c'est donc la possibilité de pouvoir se réaligner avec ce qui est OK pour nous. Vous n'êtes pas obligé de subir les pubs sur Insta. Vous pouvez d'ailleurs à chaque pub cliquer dessus en disant que c'est offensant, que ça ne vous intéresse pas ou peu importe. Vous pouvez éduquer votre algorithme et voir des choses qui n'ont rien à voir avec du fitness, des corps parfaits, etc. Les magazines, vous n'êtes pas obligé de les acheter. La télé, moi perso, je n'ai pas la télé depuis des années et je le vis plutôt bien. Bon, c'est bien sûr impossible d'échapper à toutes ces publicités-là, mais en tout cas, indignez-vous face à ça et passez le message aussi autour de vous que ça n'est pas normal, que ça n'a rien à voir avec la réalité et que c'est juste une grosse, grosse, grosse, grosse machine à argent et que c'est de l'argent produit sur les complexes, les douleurs, les difficultés des femmes. C'est-à-dire qu'on nous crée ça depuis l'enfance pour ensuite nous vendre. des soi-disant solutions qui ne fonctionnent pas et qui vont faire que renforcer le problème, et donc nous maintenir dans ce besoin de changer les choses, etc. Donc voilà, c'est quand même bien puant, bien pourri. Encore une fois, si je vous ai nommé toutes ces choses-là, c'est pas du tout pour vous faire culpabiliser si vous vous retrouvez dans certaines d'entre elles. Parce que c'est normal de se retrouver là-dedans. C'est plutôt dans l'idée de rendre ça visible, d'en prendre conscience. Et de faire des choix en conscience de « est-ce que j'ai envie de me retrouver là-dedans, dans ces fonctionnements-là ? Est-ce que vraiment je trouve ça normal ? Ou est-ce que ça me pose problème, voire ça me choque ? Qu'est-ce que j'ai envie de faire pour moi ? » Vous n'êtes pas obligés de vous engager dans un combat, de changer le monde ou de changer vos proches ou de, voilà, choisissez vos combats. Il y a déjà beaucoup de choses à vivre, à faire, encore plus si vous êtes en train de vous... bataillé avec un trouble alimentaire. Donc c'est important de prendre soin de soi. Mais je crois qu'on se sent aussi vachement mieux quand on se sent aligné en accord avec ses valeurs. Et simplement faire ce tri-là, ça peut faire vachement de bien. Ça veut pas dire que derrière, vous avez la mission d'aller changer les choses. Pas du tout, en fait. Vous avez le droit de juste faire les choses pour vous. C'est même plutôt conseillé de commencer par ça, par soi. Donc si, comme moi, ces choses-là vous semblent vraiment anormales, et ben... nommez-les, rendez-les visibles si vous vous en sentez capable, mais au moins déjà vous avec vous. Prenez conscience que pour vous c'est vraiment pas acceptable, c'est pas normal et posez vos limites si vous arrivez à le faire parce que ça, ça me semble vraiment très important pour aller mieux, pour aller bien. Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Comme je te le dis souvent, ton soutien est super important, c'est même ça qui permet au podcast d'exister encore aujourd'hui. Alors, si mon contenu t'apporte de l'aide, d'une quelconque manière que ce soit, sache que tu peux m'en redonner à ton tour. Pour ça, il y a plusieurs façons de faire. Tu peux tout d'abord partager le podcast, en parler autour de toi, à tes proches, mais aussi à des professionnels. Tu peux laisser 5 étoiles, notamment sur Spotify ou Apple Podcast, ou laisser ton meilleur commentaire. 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Chapters

  • Faire attention toute sa vie

    01:28

  • Les commentaires sur le corps

    05:40

  • Se priver quand tu as trop mangé

    11:33

  • Subir les blagues lors des repas de famille

    15:17

  • La peur que vit une femme

    18:32

  • Être coupée ou ignorée parce que tu es une femme

    21:30

  • Surbir les pubs pour des corps parfaits

    27:32

Description


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7 choses que les femmes ont tellement normalisées qu’on ne les voit même plus… alors qu’elles abîment profondément la relation au corps et à l’alimentation.


Culture des régimes, commentaires sur le poids, blagues en famille, grossophobie banalisée, peur de “trop manger”, pression sur l’apparence… Rien n’y échappe.

Je te montre comment tout cela s’est installé, pourquoi ça impacte directement les troubles alimentaires (TCA) et la façon dont tu te regardes — et surtout comment commencer à t’en émanciper.

Au programme :

  • pourquoi “faire attention toute sa vie” n’a rien de normal,

  • comment les remarques sur ton corps ou ton assiette entretiennent la honte,

  • en quoi la culture minceur façonne tes pensées,

  • pourquoi tu n’as pas à subir les blagues sexistes ou grossophobes,

  • comment reprendre ton pouvoir, un petit pas à la fois.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram, où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Bienvenue dans ce nouvel épisode de TCA etc. Je suis comme d'habitude très heureuse de vous retrouver. Aujourd'hui, j'avais envie de vous partager des choses qu'à mon sens on a beaucoup trop normalisées en tant que femmes et qui ont un impact certain dans la relation qu'on a bien sûr... à notre corps, à notre alimentation, mais en fait au global, à nous-mêmes. J'en avais fait un reel sur Instagram et je me suis dit que ça avait vraiment toute son utilité de pouvoir aussi en parler ici. Donc, sans plus attendre, rentrons dans le vif du sujet. Pour moi, le premier truc qu'on normalise beaucoup trop et que tu as très certainement ancré comme une vérité dans ta vie, c'est le fait qu'en tant que femme, on doit faire attention à ce que l'on mange toute sa vie durant. En fait, ça, c'est complètement faux. Aujourd'hui, je le sais, mais ça a été ma normalité, ma réalité pendant toute ma vie, jusqu'à ce que j'aille mieux, finalement. Mais depuis toute petite, autour de moi, je voyais les femmes faire attention, parler de ça, parler de leur alimentation et du fait qu'il fallait se reprendre en main, ou lors d'un repas de famille, nommer le fait que ce soir, je ne vais pas manger, ou ce soir, je prendrai juste une soupe, un yaourt, parce que quand même... Ou à partir de lundi, je refais attention. Donc il y avait vraiment ce truc joyeux des femmes se faire plaisir quand même autour de moi. Mais c'était nommé comme étant un plaisir un peu exceptionnel et que le reste du temps, il fallait faire super gaffe. En fait, il faut savoir que les calories, c'est une découverte, c'est quelque chose qui est arrivé au tout début du XXe siècle. Et donc c'était vraiment dans la sphère de la science. Et ça a été démocratisé autour des années 60. Et là, c'est arrivé en mode grand public autour des années 60. Voilà, il faut compter ses calories, faire attention à ce qu'on mange. Et comme par hasard, Weight Watchers a été créé en 1963. Donc certes, pas avec un système de calories, mais un système de points. Je pense que vous connaissez bien. Mais du coup, c'est très en lien. et en fait de là on a On crée vraiment cette réalité de devoir finalement toujours faire attention parce que c'est un peu l'ancêtre du « non, je ne fais pas un régime, c'est un mode de vie » . Effectivement, c'est un peu ça. Ce n'était pas vendu pour faire gaffe sur une courte période et puis ensuite manger normalement. Non, c'était vendu comme étant une façon de manger qu'on devait maintenir tout le temps, toujours, toujours, toujours. Et d'ailleurs, ça s'ancre tellement fort, toutes les femmes. qui ont fait White Watchers, aujourd'hui sont capables de savoir combien de points, quels aliments sont autorisés et qui comptent pas de points. Donc cette façon de concevoir les choses est venue encore renforcer l'idée que bah ouais c'est normal, on doit faire attention toute sa vie. Mais du coup ça renforce l'idée que le corps c'est quelque chose dont on doit se méfier et que finalement on doit maintenir un contrôle rigide sur ce que l'on mange. pour avoir un contrôle plus ou moins rigide sur notre corps, sans quoi c'est la débandade, sans quoi n'importe quoi, on grossit. Et donc il y a aussi plusieurs choses, c'est qu'on est dans une idée qu'un corps est nécessairement mince à la naissance, mais peut devenir gros à tout moment, et que finalement le seul truc qui différencie un corps mince d'un corps gros, c'est... le niveau d'attention qu'on va porter dessus et que si on fait attention, finalement, on va être mince, rester mince toute sa vie. Et tout ça, c'est de la foutaise. Donc voilà, première chose importante pour moi, en tout cas moi qui s'étais ancrée très très très fort, donc je me dis que forcément chez vous aussi, moi j'ai 40 ans et je fais partie de cette génération des mamans qui font White Watcher, qui sont à fond, les mamans au régime. et je pense qu'on est très nombreuses dans ce cas-là et que ça s'est accroché très très fort à nous. Donc non. On n'est pas censé faire attention toute notre vie à ce qu'on mange parce qu'en fait notre corps possède des mécanismes de régulation et qui fonctionnent plutôt très bien et qui nous permettent de nous maintenir à notre poids d'équilibre tant qu'on mange en lien avec nos envies, nos besoins, mais aussi notre réalité émotionnelle. Enfin, il y a plein de choses qui peuvent venir bousculer un petit peu tout ça et changer le poids qu'on va faire et on a toutes et tous une morphologie très différente. Et que je crois qu'il est important d'accepter, même si c'est difficile de faire un travail d'acceptation de sa morphologie, plutôt que de lutter contre, parce qu'au final, globalement, on est plutôt perdant-perdante à lutter contre. La deuxième chose qu'on a beaucoup trop normalisée, à mon sens, c'est le fait de recevoir des commentaires sur notre corps en tant que femme. C'est un truc, ça c'est pareil, je sais pas vous, mais moi, depuis que je suis petite fille, je vois ça. C'est-à-dire que si je regarde la télé, je vois des femmes ramenées à leur... corps, à leur apparence physique. Dans ma famille, j'ai toujours entendu des réflexions sur le corps des femmes de la famille, le corps des femmes qu'on croise, le corps des femmes qu'on voit dans les magazines, à la télévision, etc. C'est un truc qui s'ancre depuis qu'on est petit et du coup, on a l'impression que c'est normal. Mais finalement, on devient objet petit à petit au cours de notre vie. Je dis petit à petit, je pense qu'en fait... C'est très vite ancré. En réalité, je pense que dès l'enfance, il y a des choses qui s'ancrent par rapport à ça, au fait que notre corps, c'est quand même un objet pour nous, les femmes. On apprend en fait à se soumettre au regard de l'autre. Je ne sais plus dans quel livre j'ai lu ça, il n'y a pas très longtemps, donc désolé, je ne peux même pas vous donner la réf. Mais j'ai trouvé ça très très intéressant, où la personne défendait l'idée que finalement... Si les femmes se regardent comme elles se regardent, c'est-à-dire qu'on se scrute nous-mêmes, on a un regard tellement intransigeant sur nous-mêmes, c'est aussi parce qu'on a appris ça à être sous le regard de l'autre. On est toujours à l'extérieur de notre corps à essayer de voir à quoi on ressemble parce qu'on a l'habitude d'être sous le regard, et notamment sous le regard masculin qui va venir nous jauger. Et donc on essaie, on a internalisé ce regard masculin jugeant. Et on essaie de s'externaliser un peu de notre corps pour avoir une vision qui serait objective de ce à quoi on ressemble, ce qui n'a aucun sens. C'est-à-dire que n'importe qui pose un regard sur quelqu'un ou sur quelque chose avec son filtre de son propre rapport au corps, de son éducation, de sa culture, de sa vie, etc. Et que du coup, il n'y a jamais deux mêmes regards posés sur une même personne. Donc ça n'a aucun sens de vouloir à tout prix savoir à quoi on ressemble dans le regard des autres. Ça, c'est impossible en fait. Mais en tout cas, nous, on a cette habitude de vouloir accéder à ça parce qu'on est soumise à ce regard de l'autre. Et donc, l'autrice, dans le livre que je lisais, disait aussi qu'à l'inverse, les garçons apprennent à être celui qui regarde, qui jauge et qui juge. Il y a quelque chose qui se met en place très très tôt dans notre éducation. Et ça, ça passe notamment par les commentaires sur notre corps. Si tu vois ta mère accepter les commentaires de tonton Jean-Mi, si tu vois ta grand-mère faire des commentaires sur le corps de ta mère et puis qu'elle ne dit rien, tout ça, ça va s'inscrire comme une normalité. Et tu vas te dire, petite fille, ok, c'est comme ça, le corps de la femme, il est là pour plaire, pour plaire notamment aux hommes. C'est important qu'il soit mince, c'est important qu'il soit comme ça. Et puis finalement, si à un moment donné, on ne fait pas ce qu'il faut, on sera remise dans le droit chemin, je mets des normes guillemets. par les gens de notre entourage. Pour moi, c'est une forme de violence et on doit pouvoir s'autoriser à refuser les commentaires sur notre corps et aussi sur le corps des autres, sur le corps, en fait, parce qu'il faut arrêter de considérer l'autre et son corps comme un objet, arrêter d'accepter qu'on puisse nous considérer comme ça et poser des limites. Ce n'est pas facile, mais ça peut se faire petit à petit. Petit pas après petit pas, c'est quelque chose dont je parle beaucoup quand même, j'ai l'impression dans ce podcast, le fait de poser ses limites avec l'autre et dire non je ne veux pas en fait que tu parles de mon corps, je refuse d'avoir ce commentaire là. En lien avec ça, qui en découle, c'est même pas vraiment un autre point pour moi, c'est vraiment ça en découle, c'est le fait d'avoir des remarques sur notre façon de manger, sur notre assiette. Bah oui, si on a le droit de nous faire des remarques sur notre corps, et comme on est censé contrôler... Ce qu'on mange pour contrôler notre corps, en découle le fait qu'on a le droit de nous faire des remarques sur ce qu'on mange. Ah bah dis donc, tu manges beaucoup pour une femme toi ? Attends, t'es sûre que tu vas manger tout ça ? Ou à l'inverse, mais tu manges que ça ? Non mais attends, je vais te resservir, tu vas pas te nourrir que de ça, qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui t'arrive ? En fait, là aussi, je pense que c'est important de pouvoir poser des limites. Alors bien sûr... Il y a sûrement de la saine inquiétude de la part de vos proches. Si leur inquiétude pour vous est plutôt saine et marque d'affection ou d'amour, la façon d'exprimer l'inquiétude n'est pas pour autant très saine. Donc c'est important aussi de renvoyer ça à la personne. Dire écoute, c'est chouette, tu t'intéresses à moi et tu t'inquiètes pour moi, mais ce sujet-là, c'est non en fait. Je n'ai pas envie que tu commentes la façon dont je mange. Chacun mange comme il le veut et comme il le peut, parce que c'est quand même une grande réalité. Et s'il te plaît, ne commente pas ce que je mange ou ce qu'il y a dans l'assiette de ton voisin. Après, bon, les gens, vous allez avoir du mal à les empêcher de commenter ce qu'eux, ils mangent, parce que ça, c'est très présent. Ah, j'ai trop mangé. Oh, ce soir, je ne mangerai pas. Oh, il faudrait que je fasse attention, blablabla. Si c'est quelqu'un de suffisamment proche, peut-être vous pouvez... Lui en parler, lui amener à quel point finalement c'est délétère pour lui, pour elle de parler de cette manière-là. Mais bon, on sait bien que ça peut être un peu plus compliqué. En tout cas, vous, vous avez le droit de poser vos limites. C'est vraiment super important et c'est très en lien avec les limites autour de votre corps. Vous n'êtes pas un objet qu'on peut modeler, commenter, valider ou invalider à sa guise. Et en découle le fait que ce que vous mangez ne regarde... que vous et ne devraient pas subir la moindre remarque. Le point suivant est très en lien avec ce que je viens de dire. Je me rends compte que finalement, tous les points auxquels j'ai pensé sont très proches les uns des autres. Et en même temps, je pense que c'est assez normal. Une autre chose qui est très normalisée, c'est l'idée de se priver de manger parce qu'on estime avoir déjà trop mangé. Alors soit j'estime avoir trop mangé là au repas et j'anticipe le fait de me priver à l'avenir. Ou je vais me priver de manger parce qu'hier j'ai l'impression d'avoir trop mangé, ou voire même je sais que je vais au resto ou que j'ai un repas de famille ou quoi, et donc du coup je vais me priver par anticipation, je vais très peu manger, en prévision de ce moment où je vais au resto, où j'ai un gros repas de famille, etc. Bon, non seulement c'est quand même plutôt se tirer une balle dans le pied parce que tu vois, si tu te prives par anticipation, tu vas arriver complètement affamé à ce truc là et ça va être la débandade et tu as un mal au ventre et ça va être la galère et tu vas t'en vouloir et non, non, non, tu vois, ça fait que nourrir le cercle vicieux. mais finalement en plus, là je dis en anticipation mais dans tous les cas de figure, c'est-à-dire que si tu as l'habitude de rien manger après être allé au resto, etc. En fait, à chaque fois que tu vas aller au resto, ça va être n'importe quoi. Tu vas te sentir complètement incontrôlable face à la nourriture. Donc vraiment, c'est te tirer une balle dans le pied de faire les choses comme ça. Mais au-delà de ça, ça renforce cette idée que déjà, on est censé se priver, on est censé tout régir avec sa tête, et comme si le corps n'avait aucun moyen de gérer ça. Comme si ton corps n'avait pas d'autonomie sur ses sujets. d'alimentation, alors que oui, si, bien sûr, c'est le cas. Ton corps, il n'a pas besoin de toi pour aller gérer un surplus de prise alimentaire. Ton corps, il va se réguler. Le truc, c'est que plus tu essaieras d'être dans un contrôle absolu de ça, moins ça va fonctionner, moins tes envies seront diversifiées et ça va renforcer l'idée que tu ne sais pas te réguler. Ah non, moi, mon corps, il ne sait pas faire. Non, mais ton corps, il ne sait pas faire parce que tu ne lui laisses pas la place. Imagine, t'aimerais que ton enfant apprenne à faire la vaisselle. Mais à chaque fois qu'il commence à vouloir faire la vaisselle, ça te stresse, t'as l'impression que ça va pas être assez bien lavé. Donc t'arrives derrière et puis tu fais, et tu fais à sa place. Puis tu dis ben non mais voilà, là je suis sûre que t'allais laisser de la saleté. Voilà, ça renforce l'idée. Alors lui, ça lui donne l'impression qu'il sait pas faire, il va pas y arriver, ça va pas être très agréable. Et toi, ça va renforcer l'idée qu'en fait, il ne sait pas faire, qu'il faut que tu fasses à sa place, etc. Ben non, en fait, il faut que tu lui laisses la possibilité de faire. et de faire de manière imparfaite peut-être au début pour se corriger, pour apprendre et y s'en raffaire. Bon, c'est un peu tiré par les cheveux comme exemple, mais c'est vraiment un exemple aussi de lâcher prise et d'acceptation de l'imperfection surtout au début pour ensuite aller vers quelque chose qui roule. Et franchement, c'est quand même assez comparable. C'est-à-dire que quand on sort de troubles alimentaires et qu'on accepte de lâcher un peu de la bride, pour voir si son corps sait se réguler, effectivement ça ne va pas être top dès les premières fois, parce qu'en fait il peut y avoir une telle insécurité alimentaire chez toi, que même si tu commences à t'autoriser, tu sens que tes envies sont encore très très fortes, tu sens que tu as encore vachement de mal à t'arrêter de manger, etc. Oui c'est imparfait, mais il faut continuer, persévérer, pour qu'ensuite les choses vraiment se lissent. s'équilibre. Donc non, c'est pas normal de se priver parce que t'as trop mangé ou parce que tu sais que tu vas trop manger. Non, on n'est pas censé fonctionner de cette manière-là. Il y a un autre point qui est très en lien avec ce que j'ai pu dire avant, mais j'avais envie de le nommer, c'est le fait de subir des blagues sur le poids ou l'apparence lors des repas de famille. Et en fait, j'ajouterais toutes les blagues sexistes, parce qu'il y en a énormément. Alors je pourrais ajouter... les blagues racistes, je pourrais ajouter les blagues homophobes, je pourrais ajouter tout un tas de choses. Après, tu vas me dire « Mais bon, je ne peux plus aller à un seul repas de famille, en fait, si je refuse d'entendre ces choses-là. » En fait, peut-être, ça peut être juste de nommer le fait que toi, tu ne trouves ça pas drôle, par exemple, et ça te permettrait de te sentir peut-être plus alignée, finalement, quand tu entends ces trucs-là. L'idée, ce n'est pas nécessairement d'aller au conflit. Il faut choisir ses combats. Quand tu es face à des gens qui ont des idées obtues, telles que l'homophobie, le racisme, la grossophobie, tu sais que ça va être super compliqué d'échanger avec ces personnes-là. L'idée, ce n'est pas forcément de créer un échange, mais en tout cas de pouvoir peut-être te sentir alignée avec le fait que ça ne te convient pas. Et en fait, en tant que femme... jeunes femmes, enfants, dans une famille, c'est quand même un des premiers lieux de transmission des troubles alimentaires. On le sait, il y a des recherches qui sont en cours autour de la génétique, mais ce qu'on sait, c'est que la transmission familiale, elle est très très très forte pour ces troubles-là. Et l'univers grossophobe qu'il peut y avoir dans certaines familles va être particulièrement délétère. Et en fait, on a normalisé le fait de subir les blagues des mecs lourds de notre famille. Mais je crois qu'il ne faut plus normaliser ça. Ça n'a rien de normal d'entendre ça. Et en fait, encore une fois, il y a une sorte de déséquilibre dans le pouvoir. Le mec qui prend toute la place à table, qui parle fort, qui fait ses blagues de merde que personne ose contredire, en fait, bah non, peut-être qu'il est temps que ça s'arrête et que ça change. Et tu n'as pas à subir ça. Tu n'as pas à subir des blagues sur ton apparence à chaque fois que tu as fêté Noël en famille. Tu n'as pas à entendre des blagues horribles. sur les femmes, les femmes en général, les femmes grosses. Tu n'as pas à subir ça et non, ça n'est pas normal. Et je pense que c'est important de poser des stops. Et je suis aussi plutôt partisane du fait que, même si c'est notre famille, on n'est pas obligé de subir. C'est-à-dire qu'on a le droit d'avoir certaines limites et il y a des personnes que tu as le droit de ne pas avoir envie de voir, vraiment. Et peut-être que tu peux... réfléchir, anticiper ça, là on est à quoi ? Un mois et demi de Noël ? Bon bah voilà, peut-être que c'est le moment pour commencer à réfléchir à ça, peut-être en parler avec d'autres personnes de ta famille, mais en tout cas, ne normalise pas ça, c'est-à-dire, même si t'as pas trop d'autres choix que de côtoyer ces gens-là et d'entendre ces blagues pourries, ne rends pas ça normal. Je crois que ça c'est vraiment particulièrement destructeur en fait, non. Ça n'est pas normal et ça n'est pas acceptable. Et d'ailleurs, j'ajouterais, c'est de la violence. Vraiment. Un autre point qu'on a vraiment beaucoup trop normalisé à mon sens, c'est le fait qu'en tant que femme, tu vas avoir peur de sortir le soir seule. Alors, je pourrais ajouter plein d'autres contextes qui vont faire peur à une femme seule, mais je suis un peu triste de faire ce constat, mais sincèrement, j'ai l'impression qu'on l'a... normalisé. Enfin, pas dans le sens où c'est ok, on trouve qu'il n'y a aucun souci avec ça, mais dans le sens que c'est comme ça de toute façon. Et il y a quelque chose de très ancré, je trouve, dans notre génération. Et sur le fait qu'on va à fond réfléchir à comment on s'habille avant de sortir. On va peut-être emmener une deuxième paire de chaussures si on peut, pour pouvoir courir si besoin. On va s'empêcher d'aller dans certains endroits si on est seul ou si on n'est que deux femmes et qu'il n'y a pas d'hommes qui nous accompagnent, par exemple. Il faut se rendre compte d'une chose, c'est que, hommes et femmes, on ne vit pas du tout l'espace collectif, l'espace partagé de la même manière. Et c'est injuste, ça n'est pas normal. Et je pense que beaucoup d'hommes, j'ai même l'impression malheureusement que la majorité des hommes n'ont pas conscience de ça aujourd'hui. Beaucoup d'hommes ont l'air de penser que le féminisme aujourd'hui ça sert plus à grand chose, que c'est bon, nos droits sont acquis, etc., qu'on n'a pas trop de quoi se plaindre, alors même que... On ne vit pas du tout l'espace collectif extérieur de la même manière, en fait. On n'a pas du tout les mêmes possibilités en extérieur. Je parlais de sortir seule le soir, mais moi qui cours beaucoup, aller courir toute seule, selon l'heure, il y a des endroits où je ne vais pas aller. Il y a quand même des choses vraiment très différentes. On n'a pas la même possibilité de vivre l'espace. Et simplement, encore une fois, c'est comme pour les blagues pourries sur les repas de famille. On n'y peut pas grand-chose, j'ai l'impression quand même. Mais il ne faut pas le normaliser en fait. Et il faut le visibiliser. Il faut en parler. Et il faut que les personnes s'en rendent compte. Et il faut œuvrer. Il faut continuer de... Quand je dis œuvrer, c'est vraiment ça. C'est en parler, mener des actions. lire des livres sur le féminisme, rejoindre des collectifs féministes, parler de tout ça pour petit à petit faire bouger les mentalités. Parce qu'il n'y a que comme ça qu'on pourra vraiment changer les choses au global. Je pense que ça prendra encore beaucoup beaucoup de temps, mais ça vaut le coup d'essayer. Donc non, ne normalisons pas ça. Là encore, c'est une injustice mais incroyable et il faut rendre ça visible. L'avant-dernier point que je voulais aborder, c'est le fait qu'il ne faut surtout pas normaliser le fait d'être interrompu, ignoré ou invisibilisé parce que tu es une femme. Parce que ça, c'est pareil, ça me fait sourire. Je me dis, quand je fais ce genre de contenu sur Instagram, je me fais tomber dessus en commentaire par des hommes qui disent que, ouin ouin, on fait nos victimes, n'importe quoi. En fait, c'est pourtant assez simple. Il suffit d'aller regarder des débats politiques, des échanges sur des plateaux télé. Les hommes et les femmes ne sont pas mis à la même place. Et en fait, il y a vraiment du sexisme puant partout. Et donc, les femmes sont beaucoup plus interrompues. On explique beaucoup plus la vie aux femmes. Il y a souvent un ton très paternaliste qui est pris. Et il y a aussi beaucoup de... comment dire... On va ridiculiser. ce que peuvent amener les femmes. C'est-à-dire que si une femme a le malheur de ressentir un tant soit peu d'émotion et donc de hausser le ton ne serait-ce qu'un peu, pas forcément plus que son interlocuteur, alors en face plane sur elle le risque de se faire traiter d'hystérique et de se prendre dans la figure des petites phrases bien connues telles que « calmez-vous, ça va bien se passer » , voilà. Donc il y a vraiment une place haute et condescendante qui est facilement prise des hommes vis-à-vis des femmes. Et puis il y a une forme d'invisibilisation encore aujourd'hui du travail des femmes. Et je crois qu'en tant que femme, on peut aussi agir là-dessus. C'est-à-dire que c'est intéressant de se questionner sur ses propres biais sexistes. Je ne fais que ça, vous encourager franchement à vous questionner sur vos biais grossophobes, sur vos biais racistes, sexistes, j'en sais rien, transphobes, homophobes. On a tous des biais et c'est pas très agréable, mais je crois que c'est vraiment intéressant d'aller les regarder en face et de se questionner, est-ce que je fais plus confiance à un homme médecin par exemple qu'à une femme médecin ? Est-ce qu'un professeur surdiplômé qui... S'y connaître à fond sur un sujet, je l'imagine plutôt de type masculin ou féminin. Il y a des biais qui sont vraiment établis en nous. On a une histoire aussi en lien avec la médecine où le début de la médecine, c'est vraiment les hommes qui sont arrivés et qui ont pris la place de femmes qui avaient un savoir empirique. Je pense notamment aux accouchements où les femmes s'accompagnaient entre elles. dans le fait de donner naissance. Et quand la médecine est arrivée, c'est là où on a viré les femmes de cet espace-là. Et puis, on est parti sur un truc très médical. Et du coup, on est parti sur une position pour accoucher qui est la pire qui soit, qui n'est pas du tout physiologique, mais qui, en fait, est juste pratique pour le médecin qui a besoin de voir ce qui se passe. Donc, en fait, il y a des trucs comme ça, complètement délirants, qui existent encore aujourd'hui, parce que malheureusement, il y a encore plein d'endroits où on propose... uniquement aux femmes d'accoucher dans cette position-là à l'hôpital, alors que c'est la pire physiologiquement parlant, mais que c'est juste très pratique pour les médecins. Donc on voit bien comment la mainmise... a été faite par les hommes sur ces sujets-là. Et juste une petite anecdote, je n'ai pas retrouvé l'association en question, j'ai cherché avant d'enregistrer le podcast, mais je suis désolée, je n'ai pas retrouvé. Mais en fait, je faisais des recherches il y a quelques temps sur les TCA et je suis tombée sur une asso qui proposait une conférence chaque année pour parler, rendre visibles les troubles alimentaires. Et donc chaque année, cette asso demande à un ou une professionnelle des troubles alimentaires d'intervenir. un ou une spécialiste. Et il y avait eu 15 années, en fait, d'écouler, donc 15 conférences. Sur 15 conférences, une seule femme est intervenue, contre 14 hommes. Et donc même dans cette pathologie des troubles alimentaires qui est à 90% féminine, et où il y a énormément de femmes soignantes, de femmes vraiment avec un fort domaine d'expertise sur le sujet, eh bien, il y a une invisibilisation. encore une fois du travail féminin. Donc voilà, je trouve ça intéressant et je vais même aller encore un peu plus loin. Sur Instagram, il y a des comptes assez connus, voire influents, d'hommes qui parlent des troubles alimentaires et qui peuvent avoir un rapport problématique aux femmes qui font la même chose qu'eux avec des discours sexistes. Des discours écrasants. Enfin voilà, moi je vois beaucoup de choses qui se passent et qui sont puantes de sexisme à tous les niveaux. Et simplement, ne le normalisons pas. Ouvrons les yeux, regardons ça. Et voilà, et en fait, c'est aussi une des raisons pour lesquelles, moi dans mon podcast, je ne veux pas faire venir d'hommes professionnels. Peut-être que pour le moment ça changera, mais j'ai envie de donner la parole aux femmes. On est hyper nombreuses. à avoir des choses super intéressantes à dire sur le sujet des troubles alimentaires. Je n'ai pas besoin d'aller interroger des hommes qui sont de base facilités pour être visibles. Donc en fait, j'ai envie de faciliter les choses pour les femmes. Donc qu'il y ait des hommes souffrant de troubles alimentaires qui viennent discuter avec moi, c'est une chose. Ça a été le cas par deux fois. Et merci à vous les gars. Mais je n'ai pas envie de faire venir des experts TCA. Je préfère interroger des femmes. dans ce domaine-là. Et le dernier point que j'avais envie de souligner, c'est que je crois qu'on a beaucoup trop normalisé le fait de subir, je dis bien subir et pas voir, subir les publicités, que ce soit à la télé, sur les réseaux, les magazines, toutes ces pubs qui nous vendent un corps parfait. Et forcément, les régimes qui vont avec. C'est devenu normal, en fait, de voir des nanas sans arrêt dénudées, c'est devenu normal de voir des corps qui n'ont rien à voir. avec un corps classique, lambda, tel qu'on en croise plein dans la rue, et arrêtons de normaliser ça. Voyons à quel point c'est choquant. Je vous invite en fait à être outré, choqué par ces choses-là, parce que l'indignation, c'est vraiment le début de tout pour moi. C'est le début peut-être de la révolte, et donc peut-être du changement des choses, mais pour soi, avec soi, s'indigner, c'est déjà reconnaître que ça n'est pas OK avec nos valeurs. Et c'est donc la possibilité de pouvoir se réaligner avec ce qui est OK pour nous. Vous n'êtes pas obligé de subir les pubs sur Insta. Vous pouvez d'ailleurs à chaque pub cliquer dessus en disant que c'est offensant, que ça ne vous intéresse pas ou peu importe. Vous pouvez éduquer votre algorithme et voir des choses qui n'ont rien à voir avec du fitness, des corps parfaits, etc. Les magazines, vous n'êtes pas obligé de les acheter. La télé, moi perso, je n'ai pas la télé depuis des années et je le vis plutôt bien. Bon, c'est bien sûr impossible d'échapper à toutes ces publicités-là, mais en tout cas, indignez-vous face à ça et passez le message aussi autour de vous que ça n'est pas normal, que ça n'a rien à voir avec la réalité et que c'est juste une grosse, grosse, grosse, grosse machine à argent et que c'est de l'argent produit sur les complexes, les douleurs, les difficultés des femmes. C'est-à-dire qu'on nous crée ça depuis l'enfance pour ensuite nous vendre. des soi-disant solutions qui ne fonctionnent pas et qui vont faire que renforcer le problème, et donc nous maintenir dans ce besoin de changer les choses, etc. Donc voilà, c'est quand même bien puant, bien pourri. Encore une fois, si je vous ai nommé toutes ces choses-là, c'est pas du tout pour vous faire culpabiliser si vous vous retrouvez dans certaines d'entre elles. Parce que c'est normal de se retrouver là-dedans. C'est plutôt dans l'idée de rendre ça visible, d'en prendre conscience. Et de faire des choix en conscience de « est-ce que j'ai envie de me retrouver là-dedans, dans ces fonctionnements-là ? Est-ce que vraiment je trouve ça normal ? Ou est-ce que ça me pose problème, voire ça me choque ? Qu'est-ce que j'ai envie de faire pour moi ? » Vous n'êtes pas obligés de vous engager dans un combat, de changer le monde ou de changer vos proches ou de, voilà, choisissez vos combats. Il y a déjà beaucoup de choses à vivre, à faire, encore plus si vous êtes en train de vous... bataillé avec un trouble alimentaire. Donc c'est important de prendre soin de soi. Mais je crois qu'on se sent aussi vachement mieux quand on se sent aligné en accord avec ses valeurs. Et simplement faire ce tri-là, ça peut faire vachement de bien. Ça veut pas dire que derrière, vous avez la mission d'aller changer les choses. Pas du tout, en fait. Vous avez le droit de juste faire les choses pour vous. C'est même plutôt conseillé de commencer par ça, par soi. Donc si, comme moi, ces choses-là vous semblent vraiment anormales, et ben... nommez-les, rendez-les visibles si vous vous en sentez capable, mais au moins déjà vous avec vous. Prenez conscience que pour vous c'est vraiment pas acceptable, c'est pas normal et posez vos limites si vous arrivez à le faire parce que ça, ça me semble vraiment très important pour aller mieux, pour aller bien. Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Comme je te le dis souvent, ton soutien est super important, c'est même ça qui permet au podcast d'exister encore aujourd'hui. Alors, si mon contenu t'apporte de l'aide, d'une quelconque manière que ce soit, sache que tu peux m'en redonner à ton tour. Pour ça, il y a plusieurs façons de faire. Tu peux tout d'abord partager le podcast, en parler autour de toi, à tes proches, mais aussi à des professionnels. Tu peux laisser 5 étoiles, notamment sur Spotify ou Apple Podcast, ou laisser ton meilleur commentaire. 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Chapters

  • Faire attention toute sa vie

    01:28

  • Les commentaires sur le corps

    05:40

  • Se priver quand tu as trop mangé

    11:33

  • Subir les blagues lors des repas de famille

    15:17

  • La peur que vit une femme

    18:32

  • Être coupée ou ignorée parce que tu es une femme

    21:30

  • Surbir les pubs pour des corps parfaits

    27:32

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7 choses que les femmes ont tellement normalisées qu’on ne les voit même plus… alors qu’elles abîment profondément la relation au corps et à l’alimentation.


Culture des régimes, commentaires sur le poids, blagues en famille, grossophobie banalisée, peur de “trop manger”, pression sur l’apparence… Rien n’y échappe.

Je te montre comment tout cela s’est installé, pourquoi ça impacte directement les troubles alimentaires (TCA) et la façon dont tu te regardes — et surtout comment commencer à t’en émanciper.

Au programme :

  • pourquoi “faire attention toute sa vie” n’a rien de normal,

  • comment les remarques sur ton corps ou ton assiette entretiennent la honte,

  • en quoi la culture minceur façonne tes pensées,

  • pourquoi tu n’as pas à subir les blagues sexistes ou grossophobes,

  • comment reprendre ton pouvoir, un petit pas à la fois.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram, où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Bienvenue dans ce nouvel épisode de TCA etc. Je suis comme d'habitude très heureuse de vous retrouver. Aujourd'hui, j'avais envie de vous partager des choses qu'à mon sens on a beaucoup trop normalisées en tant que femmes et qui ont un impact certain dans la relation qu'on a bien sûr... à notre corps, à notre alimentation, mais en fait au global, à nous-mêmes. J'en avais fait un reel sur Instagram et je me suis dit que ça avait vraiment toute son utilité de pouvoir aussi en parler ici. Donc, sans plus attendre, rentrons dans le vif du sujet. Pour moi, le premier truc qu'on normalise beaucoup trop et que tu as très certainement ancré comme une vérité dans ta vie, c'est le fait qu'en tant que femme, on doit faire attention à ce que l'on mange toute sa vie durant. En fait, ça, c'est complètement faux. Aujourd'hui, je le sais, mais ça a été ma normalité, ma réalité pendant toute ma vie, jusqu'à ce que j'aille mieux, finalement. Mais depuis toute petite, autour de moi, je voyais les femmes faire attention, parler de ça, parler de leur alimentation et du fait qu'il fallait se reprendre en main, ou lors d'un repas de famille, nommer le fait que ce soir, je ne vais pas manger, ou ce soir, je prendrai juste une soupe, un yaourt, parce que quand même... Ou à partir de lundi, je refais attention. Donc il y avait vraiment ce truc joyeux des femmes se faire plaisir quand même autour de moi. Mais c'était nommé comme étant un plaisir un peu exceptionnel et que le reste du temps, il fallait faire super gaffe. En fait, il faut savoir que les calories, c'est une découverte, c'est quelque chose qui est arrivé au tout début du XXe siècle. Et donc c'était vraiment dans la sphère de la science. Et ça a été démocratisé autour des années 60. Et là, c'est arrivé en mode grand public autour des années 60. Voilà, il faut compter ses calories, faire attention à ce qu'on mange. Et comme par hasard, Weight Watchers a été créé en 1963. Donc certes, pas avec un système de calories, mais un système de points. Je pense que vous connaissez bien. Mais du coup, c'est très en lien. et en fait de là on a On crée vraiment cette réalité de devoir finalement toujours faire attention parce que c'est un peu l'ancêtre du « non, je ne fais pas un régime, c'est un mode de vie » . Effectivement, c'est un peu ça. Ce n'était pas vendu pour faire gaffe sur une courte période et puis ensuite manger normalement. Non, c'était vendu comme étant une façon de manger qu'on devait maintenir tout le temps, toujours, toujours, toujours. Et d'ailleurs, ça s'ancre tellement fort, toutes les femmes. qui ont fait White Watchers, aujourd'hui sont capables de savoir combien de points, quels aliments sont autorisés et qui comptent pas de points. Donc cette façon de concevoir les choses est venue encore renforcer l'idée que bah ouais c'est normal, on doit faire attention toute sa vie. Mais du coup ça renforce l'idée que le corps c'est quelque chose dont on doit se méfier et que finalement on doit maintenir un contrôle rigide sur ce que l'on mange. pour avoir un contrôle plus ou moins rigide sur notre corps, sans quoi c'est la débandade, sans quoi n'importe quoi, on grossit. Et donc il y a aussi plusieurs choses, c'est qu'on est dans une idée qu'un corps est nécessairement mince à la naissance, mais peut devenir gros à tout moment, et que finalement le seul truc qui différencie un corps mince d'un corps gros, c'est... le niveau d'attention qu'on va porter dessus et que si on fait attention, finalement, on va être mince, rester mince toute sa vie. Et tout ça, c'est de la foutaise. Donc voilà, première chose importante pour moi, en tout cas moi qui s'étais ancrée très très très fort, donc je me dis que forcément chez vous aussi, moi j'ai 40 ans et je fais partie de cette génération des mamans qui font White Watcher, qui sont à fond, les mamans au régime. et je pense qu'on est très nombreuses dans ce cas-là et que ça s'est accroché très très fort à nous. Donc non. On n'est pas censé faire attention toute notre vie à ce qu'on mange parce qu'en fait notre corps possède des mécanismes de régulation et qui fonctionnent plutôt très bien et qui nous permettent de nous maintenir à notre poids d'équilibre tant qu'on mange en lien avec nos envies, nos besoins, mais aussi notre réalité émotionnelle. Enfin, il y a plein de choses qui peuvent venir bousculer un petit peu tout ça et changer le poids qu'on va faire et on a toutes et tous une morphologie très différente. Et que je crois qu'il est important d'accepter, même si c'est difficile de faire un travail d'acceptation de sa morphologie, plutôt que de lutter contre, parce qu'au final, globalement, on est plutôt perdant-perdante à lutter contre. La deuxième chose qu'on a beaucoup trop normalisée, à mon sens, c'est le fait de recevoir des commentaires sur notre corps en tant que femme. C'est un truc, ça c'est pareil, je sais pas vous, mais moi, depuis que je suis petite fille, je vois ça. C'est-à-dire que si je regarde la télé, je vois des femmes ramenées à leur... corps, à leur apparence physique. Dans ma famille, j'ai toujours entendu des réflexions sur le corps des femmes de la famille, le corps des femmes qu'on croise, le corps des femmes qu'on voit dans les magazines, à la télévision, etc. C'est un truc qui s'ancre depuis qu'on est petit et du coup, on a l'impression que c'est normal. Mais finalement, on devient objet petit à petit au cours de notre vie. Je dis petit à petit, je pense qu'en fait... C'est très vite ancré. En réalité, je pense que dès l'enfance, il y a des choses qui s'ancrent par rapport à ça, au fait que notre corps, c'est quand même un objet pour nous, les femmes. On apprend en fait à se soumettre au regard de l'autre. Je ne sais plus dans quel livre j'ai lu ça, il n'y a pas très longtemps, donc désolé, je ne peux même pas vous donner la réf. Mais j'ai trouvé ça très très intéressant, où la personne défendait l'idée que finalement... Si les femmes se regardent comme elles se regardent, c'est-à-dire qu'on se scrute nous-mêmes, on a un regard tellement intransigeant sur nous-mêmes, c'est aussi parce qu'on a appris ça à être sous le regard de l'autre. On est toujours à l'extérieur de notre corps à essayer de voir à quoi on ressemble parce qu'on a l'habitude d'être sous le regard, et notamment sous le regard masculin qui va venir nous jauger. Et donc on essaie, on a internalisé ce regard masculin jugeant. Et on essaie de s'externaliser un peu de notre corps pour avoir une vision qui serait objective de ce à quoi on ressemble, ce qui n'a aucun sens. C'est-à-dire que n'importe qui pose un regard sur quelqu'un ou sur quelque chose avec son filtre de son propre rapport au corps, de son éducation, de sa culture, de sa vie, etc. Et que du coup, il n'y a jamais deux mêmes regards posés sur une même personne. Donc ça n'a aucun sens de vouloir à tout prix savoir à quoi on ressemble dans le regard des autres. Ça, c'est impossible en fait. Mais en tout cas, nous, on a cette habitude de vouloir accéder à ça parce qu'on est soumise à ce regard de l'autre. Et donc, l'autrice, dans le livre que je lisais, disait aussi qu'à l'inverse, les garçons apprennent à être celui qui regarde, qui jauge et qui juge. Il y a quelque chose qui se met en place très très tôt dans notre éducation. Et ça, ça passe notamment par les commentaires sur notre corps. Si tu vois ta mère accepter les commentaires de tonton Jean-Mi, si tu vois ta grand-mère faire des commentaires sur le corps de ta mère et puis qu'elle ne dit rien, tout ça, ça va s'inscrire comme une normalité. Et tu vas te dire, petite fille, ok, c'est comme ça, le corps de la femme, il est là pour plaire, pour plaire notamment aux hommes. C'est important qu'il soit mince, c'est important qu'il soit comme ça. Et puis finalement, si à un moment donné, on ne fait pas ce qu'il faut, on sera remise dans le droit chemin, je mets des normes guillemets. par les gens de notre entourage. Pour moi, c'est une forme de violence et on doit pouvoir s'autoriser à refuser les commentaires sur notre corps et aussi sur le corps des autres, sur le corps, en fait, parce qu'il faut arrêter de considérer l'autre et son corps comme un objet, arrêter d'accepter qu'on puisse nous considérer comme ça et poser des limites. Ce n'est pas facile, mais ça peut se faire petit à petit. Petit pas après petit pas, c'est quelque chose dont je parle beaucoup quand même, j'ai l'impression dans ce podcast, le fait de poser ses limites avec l'autre et dire non je ne veux pas en fait que tu parles de mon corps, je refuse d'avoir ce commentaire là. En lien avec ça, qui en découle, c'est même pas vraiment un autre point pour moi, c'est vraiment ça en découle, c'est le fait d'avoir des remarques sur notre façon de manger, sur notre assiette. Bah oui, si on a le droit de nous faire des remarques sur notre corps, et comme on est censé contrôler... Ce qu'on mange pour contrôler notre corps, en découle le fait qu'on a le droit de nous faire des remarques sur ce qu'on mange. Ah bah dis donc, tu manges beaucoup pour une femme toi ? Attends, t'es sûre que tu vas manger tout ça ? Ou à l'inverse, mais tu manges que ça ? Non mais attends, je vais te resservir, tu vas pas te nourrir que de ça, qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui t'arrive ? En fait, là aussi, je pense que c'est important de pouvoir poser des limites. Alors bien sûr... Il y a sûrement de la saine inquiétude de la part de vos proches. Si leur inquiétude pour vous est plutôt saine et marque d'affection ou d'amour, la façon d'exprimer l'inquiétude n'est pas pour autant très saine. Donc c'est important aussi de renvoyer ça à la personne. Dire écoute, c'est chouette, tu t'intéresses à moi et tu t'inquiètes pour moi, mais ce sujet-là, c'est non en fait. Je n'ai pas envie que tu commentes la façon dont je mange. Chacun mange comme il le veut et comme il le peut, parce que c'est quand même une grande réalité. Et s'il te plaît, ne commente pas ce que je mange ou ce qu'il y a dans l'assiette de ton voisin. Après, bon, les gens, vous allez avoir du mal à les empêcher de commenter ce qu'eux, ils mangent, parce que ça, c'est très présent. Ah, j'ai trop mangé. Oh, ce soir, je ne mangerai pas. Oh, il faudrait que je fasse attention, blablabla. Si c'est quelqu'un de suffisamment proche, peut-être vous pouvez... Lui en parler, lui amener à quel point finalement c'est délétère pour lui, pour elle de parler de cette manière-là. Mais bon, on sait bien que ça peut être un peu plus compliqué. En tout cas, vous, vous avez le droit de poser vos limites. C'est vraiment super important et c'est très en lien avec les limites autour de votre corps. Vous n'êtes pas un objet qu'on peut modeler, commenter, valider ou invalider à sa guise. Et en découle le fait que ce que vous mangez ne regarde... que vous et ne devraient pas subir la moindre remarque. Le point suivant est très en lien avec ce que je viens de dire. Je me rends compte que finalement, tous les points auxquels j'ai pensé sont très proches les uns des autres. Et en même temps, je pense que c'est assez normal. Une autre chose qui est très normalisée, c'est l'idée de se priver de manger parce qu'on estime avoir déjà trop mangé. Alors soit j'estime avoir trop mangé là au repas et j'anticipe le fait de me priver à l'avenir. Ou je vais me priver de manger parce qu'hier j'ai l'impression d'avoir trop mangé, ou voire même je sais que je vais au resto ou que j'ai un repas de famille ou quoi, et donc du coup je vais me priver par anticipation, je vais très peu manger, en prévision de ce moment où je vais au resto, où j'ai un gros repas de famille, etc. Bon, non seulement c'est quand même plutôt se tirer une balle dans le pied parce que tu vois, si tu te prives par anticipation, tu vas arriver complètement affamé à ce truc là et ça va être la débandade et tu as un mal au ventre et ça va être la galère et tu vas t'en vouloir et non, non, non, tu vois, ça fait que nourrir le cercle vicieux. mais finalement en plus, là je dis en anticipation mais dans tous les cas de figure, c'est-à-dire que si tu as l'habitude de rien manger après être allé au resto, etc. En fait, à chaque fois que tu vas aller au resto, ça va être n'importe quoi. Tu vas te sentir complètement incontrôlable face à la nourriture. Donc vraiment, c'est te tirer une balle dans le pied de faire les choses comme ça. Mais au-delà de ça, ça renforce cette idée que déjà, on est censé se priver, on est censé tout régir avec sa tête, et comme si le corps n'avait aucun moyen de gérer ça. Comme si ton corps n'avait pas d'autonomie sur ses sujets. d'alimentation, alors que oui, si, bien sûr, c'est le cas. Ton corps, il n'a pas besoin de toi pour aller gérer un surplus de prise alimentaire. Ton corps, il va se réguler. Le truc, c'est que plus tu essaieras d'être dans un contrôle absolu de ça, moins ça va fonctionner, moins tes envies seront diversifiées et ça va renforcer l'idée que tu ne sais pas te réguler. Ah non, moi, mon corps, il ne sait pas faire. Non, mais ton corps, il ne sait pas faire parce que tu ne lui laisses pas la place. Imagine, t'aimerais que ton enfant apprenne à faire la vaisselle. Mais à chaque fois qu'il commence à vouloir faire la vaisselle, ça te stresse, t'as l'impression que ça va pas être assez bien lavé. Donc t'arrives derrière et puis tu fais, et tu fais à sa place. Puis tu dis ben non mais voilà, là je suis sûre que t'allais laisser de la saleté. Voilà, ça renforce l'idée. Alors lui, ça lui donne l'impression qu'il sait pas faire, il va pas y arriver, ça va pas être très agréable. Et toi, ça va renforcer l'idée qu'en fait, il ne sait pas faire, qu'il faut que tu fasses à sa place, etc. Ben non, en fait, il faut que tu lui laisses la possibilité de faire. et de faire de manière imparfaite peut-être au début pour se corriger, pour apprendre et y s'en raffaire. Bon, c'est un peu tiré par les cheveux comme exemple, mais c'est vraiment un exemple aussi de lâcher prise et d'acceptation de l'imperfection surtout au début pour ensuite aller vers quelque chose qui roule. Et franchement, c'est quand même assez comparable. C'est-à-dire que quand on sort de troubles alimentaires et qu'on accepte de lâcher un peu de la bride, pour voir si son corps sait se réguler, effectivement ça ne va pas être top dès les premières fois, parce qu'en fait il peut y avoir une telle insécurité alimentaire chez toi, que même si tu commences à t'autoriser, tu sens que tes envies sont encore très très fortes, tu sens que tu as encore vachement de mal à t'arrêter de manger, etc. Oui c'est imparfait, mais il faut continuer, persévérer, pour qu'ensuite les choses vraiment se lissent. s'équilibre. Donc non, c'est pas normal de se priver parce que t'as trop mangé ou parce que tu sais que tu vas trop manger. Non, on n'est pas censé fonctionner de cette manière-là. Il y a un autre point qui est très en lien avec ce que j'ai pu dire avant, mais j'avais envie de le nommer, c'est le fait de subir des blagues sur le poids ou l'apparence lors des repas de famille. Et en fait, j'ajouterais toutes les blagues sexistes, parce qu'il y en a énormément. Alors je pourrais ajouter... les blagues racistes, je pourrais ajouter les blagues homophobes, je pourrais ajouter tout un tas de choses. Après, tu vas me dire « Mais bon, je ne peux plus aller à un seul repas de famille, en fait, si je refuse d'entendre ces choses-là. » En fait, peut-être, ça peut être juste de nommer le fait que toi, tu ne trouves ça pas drôle, par exemple, et ça te permettrait de te sentir peut-être plus alignée, finalement, quand tu entends ces trucs-là. L'idée, ce n'est pas nécessairement d'aller au conflit. Il faut choisir ses combats. Quand tu es face à des gens qui ont des idées obtues, telles que l'homophobie, le racisme, la grossophobie, tu sais que ça va être super compliqué d'échanger avec ces personnes-là. L'idée, ce n'est pas forcément de créer un échange, mais en tout cas de pouvoir peut-être te sentir alignée avec le fait que ça ne te convient pas. Et en fait, en tant que femme... jeunes femmes, enfants, dans une famille, c'est quand même un des premiers lieux de transmission des troubles alimentaires. On le sait, il y a des recherches qui sont en cours autour de la génétique, mais ce qu'on sait, c'est que la transmission familiale, elle est très très très forte pour ces troubles-là. Et l'univers grossophobe qu'il peut y avoir dans certaines familles va être particulièrement délétère. Et en fait, on a normalisé le fait de subir les blagues des mecs lourds de notre famille. Mais je crois qu'il ne faut plus normaliser ça. Ça n'a rien de normal d'entendre ça. Et en fait, encore une fois, il y a une sorte de déséquilibre dans le pouvoir. Le mec qui prend toute la place à table, qui parle fort, qui fait ses blagues de merde que personne ose contredire, en fait, bah non, peut-être qu'il est temps que ça s'arrête et que ça change. Et tu n'as pas à subir ça. Tu n'as pas à subir des blagues sur ton apparence à chaque fois que tu as fêté Noël en famille. Tu n'as pas à entendre des blagues horribles. sur les femmes, les femmes en général, les femmes grosses. Tu n'as pas à subir ça et non, ça n'est pas normal. Et je pense que c'est important de poser des stops. Et je suis aussi plutôt partisane du fait que, même si c'est notre famille, on n'est pas obligé de subir. C'est-à-dire qu'on a le droit d'avoir certaines limites et il y a des personnes que tu as le droit de ne pas avoir envie de voir, vraiment. Et peut-être que tu peux... réfléchir, anticiper ça, là on est à quoi ? Un mois et demi de Noël ? Bon bah voilà, peut-être que c'est le moment pour commencer à réfléchir à ça, peut-être en parler avec d'autres personnes de ta famille, mais en tout cas, ne normalise pas ça, c'est-à-dire, même si t'as pas trop d'autres choix que de côtoyer ces gens-là et d'entendre ces blagues pourries, ne rends pas ça normal. Je crois que ça c'est vraiment particulièrement destructeur en fait, non. Ça n'est pas normal et ça n'est pas acceptable. Et d'ailleurs, j'ajouterais, c'est de la violence. Vraiment. Un autre point qu'on a vraiment beaucoup trop normalisé à mon sens, c'est le fait qu'en tant que femme, tu vas avoir peur de sortir le soir seule. Alors, je pourrais ajouter plein d'autres contextes qui vont faire peur à une femme seule, mais je suis un peu triste de faire ce constat, mais sincèrement, j'ai l'impression qu'on l'a... normalisé. Enfin, pas dans le sens où c'est ok, on trouve qu'il n'y a aucun souci avec ça, mais dans le sens que c'est comme ça de toute façon. Et il y a quelque chose de très ancré, je trouve, dans notre génération. Et sur le fait qu'on va à fond réfléchir à comment on s'habille avant de sortir. On va peut-être emmener une deuxième paire de chaussures si on peut, pour pouvoir courir si besoin. On va s'empêcher d'aller dans certains endroits si on est seul ou si on n'est que deux femmes et qu'il n'y a pas d'hommes qui nous accompagnent, par exemple. Il faut se rendre compte d'une chose, c'est que, hommes et femmes, on ne vit pas du tout l'espace collectif, l'espace partagé de la même manière. Et c'est injuste, ça n'est pas normal. Et je pense que beaucoup d'hommes, j'ai même l'impression malheureusement que la majorité des hommes n'ont pas conscience de ça aujourd'hui. Beaucoup d'hommes ont l'air de penser que le féminisme aujourd'hui ça sert plus à grand chose, que c'est bon, nos droits sont acquis, etc., qu'on n'a pas trop de quoi se plaindre, alors même que... On ne vit pas du tout l'espace collectif extérieur de la même manière, en fait. On n'a pas du tout les mêmes possibilités en extérieur. Je parlais de sortir seule le soir, mais moi qui cours beaucoup, aller courir toute seule, selon l'heure, il y a des endroits où je ne vais pas aller. Il y a quand même des choses vraiment très différentes. On n'a pas la même possibilité de vivre l'espace. Et simplement, encore une fois, c'est comme pour les blagues pourries sur les repas de famille. On n'y peut pas grand-chose, j'ai l'impression quand même. Mais il ne faut pas le normaliser en fait. Et il faut le visibiliser. Il faut en parler. Et il faut que les personnes s'en rendent compte. Et il faut œuvrer. Il faut continuer de... Quand je dis œuvrer, c'est vraiment ça. C'est en parler, mener des actions. lire des livres sur le féminisme, rejoindre des collectifs féministes, parler de tout ça pour petit à petit faire bouger les mentalités. Parce qu'il n'y a que comme ça qu'on pourra vraiment changer les choses au global. Je pense que ça prendra encore beaucoup beaucoup de temps, mais ça vaut le coup d'essayer. Donc non, ne normalisons pas ça. Là encore, c'est une injustice mais incroyable et il faut rendre ça visible. L'avant-dernier point que je voulais aborder, c'est le fait qu'il ne faut surtout pas normaliser le fait d'être interrompu, ignoré ou invisibilisé parce que tu es une femme. Parce que ça, c'est pareil, ça me fait sourire. Je me dis, quand je fais ce genre de contenu sur Instagram, je me fais tomber dessus en commentaire par des hommes qui disent que, ouin ouin, on fait nos victimes, n'importe quoi. En fait, c'est pourtant assez simple. Il suffit d'aller regarder des débats politiques, des échanges sur des plateaux télé. Les hommes et les femmes ne sont pas mis à la même place. Et en fait, il y a vraiment du sexisme puant partout. Et donc, les femmes sont beaucoup plus interrompues. On explique beaucoup plus la vie aux femmes. Il y a souvent un ton très paternaliste qui est pris. Et il y a aussi beaucoup de... comment dire... On va ridiculiser. ce que peuvent amener les femmes. C'est-à-dire que si une femme a le malheur de ressentir un tant soit peu d'émotion et donc de hausser le ton ne serait-ce qu'un peu, pas forcément plus que son interlocuteur, alors en face plane sur elle le risque de se faire traiter d'hystérique et de se prendre dans la figure des petites phrases bien connues telles que « calmez-vous, ça va bien se passer » , voilà. Donc il y a vraiment une place haute et condescendante qui est facilement prise des hommes vis-à-vis des femmes. Et puis il y a une forme d'invisibilisation encore aujourd'hui du travail des femmes. Et je crois qu'en tant que femme, on peut aussi agir là-dessus. C'est-à-dire que c'est intéressant de se questionner sur ses propres biais sexistes. Je ne fais que ça, vous encourager franchement à vous questionner sur vos biais grossophobes, sur vos biais racistes, sexistes, j'en sais rien, transphobes, homophobes. On a tous des biais et c'est pas très agréable, mais je crois que c'est vraiment intéressant d'aller les regarder en face et de se questionner, est-ce que je fais plus confiance à un homme médecin par exemple qu'à une femme médecin ? Est-ce qu'un professeur surdiplômé qui... S'y connaître à fond sur un sujet, je l'imagine plutôt de type masculin ou féminin. Il y a des biais qui sont vraiment établis en nous. On a une histoire aussi en lien avec la médecine où le début de la médecine, c'est vraiment les hommes qui sont arrivés et qui ont pris la place de femmes qui avaient un savoir empirique. Je pense notamment aux accouchements où les femmes s'accompagnaient entre elles. dans le fait de donner naissance. Et quand la médecine est arrivée, c'est là où on a viré les femmes de cet espace-là. Et puis, on est parti sur un truc très médical. Et du coup, on est parti sur une position pour accoucher qui est la pire qui soit, qui n'est pas du tout physiologique, mais qui, en fait, est juste pratique pour le médecin qui a besoin de voir ce qui se passe. Donc, en fait, il y a des trucs comme ça, complètement délirants, qui existent encore aujourd'hui, parce que malheureusement, il y a encore plein d'endroits où on propose... uniquement aux femmes d'accoucher dans cette position-là à l'hôpital, alors que c'est la pire physiologiquement parlant, mais que c'est juste très pratique pour les médecins. Donc on voit bien comment la mainmise... a été faite par les hommes sur ces sujets-là. Et juste une petite anecdote, je n'ai pas retrouvé l'association en question, j'ai cherché avant d'enregistrer le podcast, mais je suis désolée, je n'ai pas retrouvé. Mais en fait, je faisais des recherches il y a quelques temps sur les TCA et je suis tombée sur une asso qui proposait une conférence chaque année pour parler, rendre visibles les troubles alimentaires. Et donc chaque année, cette asso demande à un ou une professionnelle des troubles alimentaires d'intervenir. un ou une spécialiste. Et il y avait eu 15 années, en fait, d'écouler, donc 15 conférences. Sur 15 conférences, une seule femme est intervenue, contre 14 hommes. Et donc même dans cette pathologie des troubles alimentaires qui est à 90% féminine, et où il y a énormément de femmes soignantes, de femmes vraiment avec un fort domaine d'expertise sur le sujet, eh bien, il y a une invisibilisation. encore une fois du travail féminin. Donc voilà, je trouve ça intéressant et je vais même aller encore un peu plus loin. Sur Instagram, il y a des comptes assez connus, voire influents, d'hommes qui parlent des troubles alimentaires et qui peuvent avoir un rapport problématique aux femmes qui font la même chose qu'eux avec des discours sexistes. Des discours écrasants. Enfin voilà, moi je vois beaucoup de choses qui se passent et qui sont puantes de sexisme à tous les niveaux. Et simplement, ne le normalisons pas. Ouvrons les yeux, regardons ça. Et voilà, et en fait, c'est aussi une des raisons pour lesquelles, moi dans mon podcast, je ne veux pas faire venir d'hommes professionnels. Peut-être que pour le moment ça changera, mais j'ai envie de donner la parole aux femmes. On est hyper nombreuses. à avoir des choses super intéressantes à dire sur le sujet des troubles alimentaires. Je n'ai pas besoin d'aller interroger des hommes qui sont de base facilités pour être visibles. Donc en fait, j'ai envie de faciliter les choses pour les femmes. Donc qu'il y ait des hommes souffrant de troubles alimentaires qui viennent discuter avec moi, c'est une chose. Ça a été le cas par deux fois. Et merci à vous les gars. Mais je n'ai pas envie de faire venir des experts TCA. Je préfère interroger des femmes. dans ce domaine-là. Et le dernier point que j'avais envie de souligner, c'est que je crois qu'on a beaucoup trop normalisé le fait de subir, je dis bien subir et pas voir, subir les publicités, que ce soit à la télé, sur les réseaux, les magazines, toutes ces pubs qui nous vendent un corps parfait. Et forcément, les régimes qui vont avec. C'est devenu normal, en fait, de voir des nanas sans arrêt dénudées, c'est devenu normal de voir des corps qui n'ont rien à voir. avec un corps classique, lambda, tel qu'on en croise plein dans la rue, et arrêtons de normaliser ça. Voyons à quel point c'est choquant. Je vous invite en fait à être outré, choqué par ces choses-là, parce que l'indignation, c'est vraiment le début de tout pour moi. C'est le début peut-être de la révolte, et donc peut-être du changement des choses, mais pour soi, avec soi, s'indigner, c'est déjà reconnaître que ça n'est pas OK avec nos valeurs. Et c'est donc la possibilité de pouvoir se réaligner avec ce qui est OK pour nous. Vous n'êtes pas obligé de subir les pubs sur Insta. Vous pouvez d'ailleurs à chaque pub cliquer dessus en disant que c'est offensant, que ça ne vous intéresse pas ou peu importe. Vous pouvez éduquer votre algorithme et voir des choses qui n'ont rien à voir avec du fitness, des corps parfaits, etc. Les magazines, vous n'êtes pas obligé de les acheter. La télé, moi perso, je n'ai pas la télé depuis des années et je le vis plutôt bien. Bon, c'est bien sûr impossible d'échapper à toutes ces publicités-là, mais en tout cas, indignez-vous face à ça et passez le message aussi autour de vous que ça n'est pas normal, que ça n'a rien à voir avec la réalité et que c'est juste une grosse, grosse, grosse, grosse machine à argent et que c'est de l'argent produit sur les complexes, les douleurs, les difficultés des femmes. C'est-à-dire qu'on nous crée ça depuis l'enfance pour ensuite nous vendre. des soi-disant solutions qui ne fonctionnent pas et qui vont faire que renforcer le problème, et donc nous maintenir dans ce besoin de changer les choses, etc. Donc voilà, c'est quand même bien puant, bien pourri. Encore une fois, si je vous ai nommé toutes ces choses-là, c'est pas du tout pour vous faire culpabiliser si vous vous retrouvez dans certaines d'entre elles. Parce que c'est normal de se retrouver là-dedans. C'est plutôt dans l'idée de rendre ça visible, d'en prendre conscience. Et de faire des choix en conscience de « est-ce que j'ai envie de me retrouver là-dedans, dans ces fonctionnements-là ? Est-ce que vraiment je trouve ça normal ? Ou est-ce que ça me pose problème, voire ça me choque ? Qu'est-ce que j'ai envie de faire pour moi ? » Vous n'êtes pas obligés de vous engager dans un combat, de changer le monde ou de changer vos proches ou de, voilà, choisissez vos combats. Il y a déjà beaucoup de choses à vivre, à faire, encore plus si vous êtes en train de vous... bataillé avec un trouble alimentaire. Donc c'est important de prendre soin de soi. Mais je crois qu'on se sent aussi vachement mieux quand on se sent aligné en accord avec ses valeurs. Et simplement faire ce tri-là, ça peut faire vachement de bien. Ça veut pas dire que derrière, vous avez la mission d'aller changer les choses. Pas du tout, en fait. Vous avez le droit de juste faire les choses pour vous. C'est même plutôt conseillé de commencer par ça, par soi. Donc si, comme moi, ces choses-là vous semblent vraiment anormales, et ben... nommez-les, rendez-les visibles si vous vous en sentez capable, mais au moins déjà vous avec vous. Prenez conscience que pour vous c'est vraiment pas acceptable, c'est pas normal et posez vos limites si vous arrivez à le faire parce que ça, ça me semble vraiment très important pour aller mieux, pour aller bien. Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Comme je te le dis souvent, ton soutien est super important, c'est même ça qui permet au podcast d'exister encore aujourd'hui. Alors, si mon contenu t'apporte de l'aide, d'une quelconque manière que ce soit, sache que tu peux m'en redonner à ton tour. Pour ça, il y a plusieurs façons de faire. Tu peux tout d'abord partager le podcast, en parler autour de toi, à tes proches, mais aussi à des professionnels. Tu peux laisser 5 étoiles, notamment sur Spotify ou Apple Podcast, ou laisser ton meilleur commentaire. 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Chapters

  • Faire attention toute sa vie

    01:28

  • Les commentaires sur le corps

    05:40

  • Se priver quand tu as trop mangé

    11:33

  • Subir les blagues lors des repas de famille

    15:17

  • La peur que vit une femme

    18:32

  • Être coupée ou ignorée parce que tu es une femme

    21:30

  • Surbir les pubs pour des corps parfaits

    27:32

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7 choses que les femmes ont tellement normalisées qu’on ne les voit même plus… alors qu’elles abîment profondément la relation au corps et à l’alimentation.


Culture des régimes, commentaires sur le poids, blagues en famille, grossophobie banalisée, peur de “trop manger”, pression sur l’apparence… Rien n’y échappe.

Je te montre comment tout cela s’est installé, pourquoi ça impacte directement les troubles alimentaires (TCA) et la façon dont tu te regardes — et surtout comment commencer à t’en émanciper.

Au programme :

  • pourquoi “faire attention toute sa vie” n’a rien de normal,

  • comment les remarques sur ton corps ou ton assiette entretiennent la honte,

  • en quoi la culture minceur façonne tes pensées,

  • pourquoi tu n’as pas à subir les blagues sexistes ou grossophobes,

  • comment reprendre ton pouvoir, un petit pas à la fois.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram, où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Bienvenue dans ce nouvel épisode de TCA etc. Je suis comme d'habitude très heureuse de vous retrouver. Aujourd'hui, j'avais envie de vous partager des choses qu'à mon sens on a beaucoup trop normalisées en tant que femmes et qui ont un impact certain dans la relation qu'on a bien sûr... à notre corps, à notre alimentation, mais en fait au global, à nous-mêmes. J'en avais fait un reel sur Instagram et je me suis dit que ça avait vraiment toute son utilité de pouvoir aussi en parler ici. Donc, sans plus attendre, rentrons dans le vif du sujet. Pour moi, le premier truc qu'on normalise beaucoup trop et que tu as très certainement ancré comme une vérité dans ta vie, c'est le fait qu'en tant que femme, on doit faire attention à ce que l'on mange toute sa vie durant. En fait, ça, c'est complètement faux. Aujourd'hui, je le sais, mais ça a été ma normalité, ma réalité pendant toute ma vie, jusqu'à ce que j'aille mieux, finalement. Mais depuis toute petite, autour de moi, je voyais les femmes faire attention, parler de ça, parler de leur alimentation et du fait qu'il fallait se reprendre en main, ou lors d'un repas de famille, nommer le fait que ce soir, je ne vais pas manger, ou ce soir, je prendrai juste une soupe, un yaourt, parce que quand même... Ou à partir de lundi, je refais attention. Donc il y avait vraiment ce truc joyeux des femmes se faire plaisir quand même autour de moi. Mais c'était nommé comme étant un plaisir un peu exceptionnel et que le reste du temps, il fallait faire super gaffe. En fait, il faut savoir que les calories, c'est une découverte, c'est quelque chose qui est arrivé au tout début du XXe siècle. Et donc c'était vraiment dans la sphère de la science. Et ça a été démocratisé autour des années 60. Et là, c'est arrivé en mode grand public autour des années 60. Voilà, il faut compter ses calories, faire attention à ce qu'on mange. Et comme par hasard, Weight Watchers a été créé en 1963. Donc certes, pas avec un système de calories, mais un système de points. Je pense que vous connaissez bien. Mais du coup, c'est très en lien. et en fait de là on a On crée vraiment cette réalité de devoir finalement toujours faire attention parce que c'est un peu l'ancêtre du « non, je ne fais pas un régime, c'est un mode de vie » . Effectivement, c'est un peu ça. Ce n'était pas vendu pour faire gaffe sur une courte période et puis ensuite manger normalement. Non, c'était vendu comme étant une façon de manger qu'on devait maintenir tout le temps, toujours, toujours, toujours. Et d'ailleurs, ça s'ancre tellement fort, toutes les femmes. qui ont fait White Watchers, aujourd'hui sont capables de savoir combien de points, quels aliments sont autorisés et qui comptent pas de points. Donc cette façon de concevoir les choses est venue encore renforcer l'idée que bah ouais c'est normal, on doit faire attention toute sa vie. Mais du coup ça renforce l'idée que le corps c'est quelque chose dont on doit se méfier et que finalement on doit maintenir un contrôle rigide sur ce que l'on mange. pour avoir un contrôle plus ou moins rigide sur notre corps, sans quoi c'est la débandade, sans quoi n'importe quoi, on grossit. Et donc il y a aussi plusieurs choses, c'est qu'on est dans une idée qu'un corps est nécessairement mince à la naissance, mais peut devenir gros à tout moment, et que finalement le seul truc qui différencie un corps mince d'un corps gros, c'est... le niveau d'attention qu'on va porter dessus et que si on fait attention, finalement, on va être mince, rester mince toute sa vie. Et tout ça, c'est de la foutaise. Donc voilà, première chose importante pour moi, en tout cas moi qui s'étais ancrée très très très fort, donc je me dis que forcément chez vous aussi, moi j'ai 40 ans et je fais partie de cette génération des mamans qui font White Watcher, qui sont à fond, les mamans au régime. et je pense qu'on est très nombreuses dans ce cas-là et que ça s'est accroché très très fort à nous. Donc non. On n'est pas censé faire attention toute notre vie à ce qu'on mange parce qu'en fait notre corps possède des mécanismes de régulation et qui fonctionnent plutôt très bien et qui nous permettent de nous maintenir à notre poids d'équilibre tant qu'on mange en lien avec nos envies, nos besoins, mais aussi notre réalité émotionnelle. Enfin, il y a plein de choses qui peuvent venir bousculer un petit peu tout ça et changer le poids qu'on va faire et on a toutes et tous une morphologie très différente. Et que je crois qu'il est important d'accepter, même si c'est difficile de faire un travail d'acceptation de sa morphologie, plutôt que de lutter contre, parce qu'au final, globalement, on est plutôt perdant-perdante à lutter contre. La deuxième chose qu'on a beaucoup trop normalisée, à mon sens, c'est le fait de recevoir des commentaires sur notre corps en tant que femme. C'est un truc, ça c'est pareil, je sais pas vous, mais moi, depuis que je suis petite fille, je vois ça. C'est-à-dire que si je regarde la télé, je vois des femmes ramenées à leur... corps, à leur apparence physique. Dans ma famille, j'ai toujours entendu des réflexions sur le corps des femmes de la famille, le corps des femmes qu'on croise, le corps des femmes qu'on voit dans les magazines, à la télévision, etc. C'est un truc qui s'ancre depuis qu'on est petit et du coup, on a l'impression que c'est normal. Mais finalement, on devient objet petit à petit au cours de notre vie. Je dis petit à petit, je pense qu'en fait... C'est très vite ancré. En réalité, je pense que dès l'enfance, il y a des choses qui s'ancrent par rapport à ça, au fait que notre corps, c'est quand même un objet pour nous, les femmes. On apprend en fait à se soumettre au regard de l'autre. Je ne sais plus dans quel livre j'ai lu ça, il n'y a pas très longtemps, donc désolé, je ne peux même pas vous donner la réf. Mais j'ai trouvé ça très très intéressant, où la personne défendait l'idée que finalement... Si les femmes se regardent comme elles se regardent, c'est-à-dire qu'on se scrute nous-mêmes, on a un regard tellement intransigeant sur nous-mêmes, c'est aussi parce qu'on a appris ça à être sous le regard de l'autre. On est toujours à l'extérieur de notre corps à essayer de voir à quoi on ressemble parce qu'on a l'habitude d'être sous le regard, et notamment sous le regard masculin qui va venir nous jauger. Et donc on essaie, on a internalisé ce regard masculin jugeant. Et on essaie de s'externaliser un peu de notre corps pour avoir une vision qui serait objective de ce à quoi on ressemble, ce qui n'a aucun sens. C'est-à-dire que n'importe qui pose un regard sur quelqu'un ou sur quelque chose avec son filtre de son propre rapport au corps, de son éducation, de sa culture, de sa vie, etc. Et que du coup, il n'y a jamais deux mêmes regards posés sur une même personne. Donc ça n'a aucun sens de vouloir à tout prix savoir à quoi on ressemble dans le regard des autres. Ça, c'est impossible en fait. Mais en tout cas, nous, on a cette habitude de vouloir accéder à ça parce qu'on est soumise à ce regard de l'autre. Et donc, l'autrice, dans le livre que je lisais, disait aussi qu'à l'inverse, les garçons apprennent à être celui qui regarde, qui jauge et qui juge. Il y a quelque chose qui se met en place très très tôt dans notre éducation. Et ça, ça passe notamment par les commentaires sur notre corps. Si tu vois ta mère accepter les commentaires de tonton Jean-Mi, si tu vois ta grand-mère faire des commentaires sur le corps de ta mère et puis qu'elle ne dit rien, tout ça, ça va s'inscrire comme une normalité. Et tu vas te dire, petite fille, ok, c'est comme ça, le corps de la femme, il est là pour plaire, pour plaire notamment aux hommes. C'est important qu'il soit mince, c'est important qu'il soit comme ça. Et puis finalement, si à un moment donné, on ne fait pas ce qu'il faut, on sera remise dans le droit chemin, je mets des normes guillemets. par les gens de notre entourage. Pour moi, c'est une forme de violence et on doit pouvoir s'autoriser à refuser les commentaires sur notre corps et aussi sur le corps des autres, sur le corps, en fait, parce qu'il faut arrêter de considérer l'autre et son corps comme un objet, arrêter d'accepter qu'on puisse nous considérer comme ça et poser des limites. Ce n'est pas facile, mais ça peut se faire petit à petit. Petit pas après petit pas, c'est quelque chose dont je parle beaucoup quand même, j'ai l'impression dans ce podcast, le fait de poser ses limites avec l'autre et dire non je ne veux pas en fait que tu parles de mon corps, je refuse d'avoir ce commentaire là. En lien avec ça, qui en découle, c'est même pas vraiment un autre point pour moi, c'est vraiment ça en découle, c'est le fait d'avoir des remarques sur notre façon de manger, sur notre assiette. Bah oui, si on a le droit de nous faire des remarques sur notre corps, et comme on est censé contrôler... Ce qu'on mange pour contrôler notre corps, en découle le fait qu'on a le droit de nous faire des remarques sur ce qu'on mange. Ah bah dis donc, tu manges beaucoup pour une femme toi ? Attends, t'es sûre que tu vas manger tout ça ? Ou à l'inverse, mais tu manges que ça ? Non mais attends, je vais te resservir, tu vas pas te nourrir que de ça, qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui t'arrive ? En fait, là aussi, je pense que c'est important de pouvoir poser des limites. Alors bien sûr... Il y a sûrement de la saine inquiétude de la part de vos proches. Si leur inquiétude pour vous est plutôt saine et marque d'affection ou d'amour, la façon d'exprimer l'inquiétude n'est pas pour autant très saine. Donc c'est important aussi de renvoyer ça à la personne. Dire écoute, c'est chouette, tu t'intéresses à moi et tu t'inquiètes pour moi, mais ce sujet-là, c'est non en fait. Je n'ai pas envie que tu commentes la façon dont je mange. Chacun mange comme il le veut et comme il le peut, parce que c'est quand même une grande réalité. Et s'il te plaît, ne commente pas ce que je mange ou ce qu'il y a dans l'assiette de ton voisin. Après, bon, les gens, vous allez avoir du mal à les empêcher de commenter ce qu'eux, ils mangent, parce que ça, c'est très présent. Ah, j'ai trop mangé. Oh, ce soir, je ne mangerai pas. Oh, il faudrait que je fasse attention, blablabla. Si c'est quelqu'un de suffisamment proche, peut-être vous pouvez... Lui en parler, lui amener à quel point finalement c'est délétère pour lui, pour elle de parler de cette manière-là. Mais bon, on sait bien que ça peut être un peu plus compliqué. En tout cas, vous, vous avez le droit de poser vos limites. C'est vraiment super important et c'est très en lien avec les limites autour de votre corps. Vous n'êtes pas un objet qu'on peut modeler, commenter, valider ou invalider à sa guise. Et en découle le fait que ce que vous mangez ne regarde... que vous et ne devraient pas subir la moindre remarque. Le point suivant est très en lien avec ce que je viens de dire. Je me rends compte que finalement, tous les points auxquels j'ai pensé sont très proches les uns des autres. Et en même temps, je pense que c'est assez normal. Une autre chose qui est très normalisée, c'est l'idée de se priver de manger parce qu'on estime avoir déjà trop mangé. Alors soit j'estime avoir trop mangé là au repas et j'anticipe le fait de me priver à l'avenir. Ou je vais me priver de manger parce qu'hier j'ai l'impression d'avoir trop mangé, ou voire même je sais que je vais au resto ou que j'ai un repas de famille ou quoi, et donc du coup je vais me priver par anticipation, je vais très peu manger, en prévision de ce moment où je vais au resto, où j'ai un gros repas de famille, etc. Bon, non seulement c'est quand même plutôt se tirer une balle dans le pied parce que tu vois, si tu te prives par anticipation, tu vas arriver complètement affamé à ce truc là et ça va être la débandade et tu as un mal au ventre et ça va être la galère et tu vas t'en vouloir et non, non, non, tu vois, ça fait que nourrir le cercle vicieux. mais finalement en plus, là je dis en anticipation mais dans tous les cas de figure, c'est-à-dire que si tu as l'habitude de rien manger après être allé au resto, etc. En fait, à chaque fois que tu vas aller au resto, ça va être n'importe quoi. Tu vas te sentir complètement incontrôlable face à la nourriture. Donc vraiment, c'est te tirer une balle dans le pied de faire les choses comme ça. Mais au-delà de ça, ça renforce cette idée que déjà, on est censé se priver, on est censé tout régir avec sa tête, et comme si le corps n'avait aucun moyen de gérer ça. Comme si ton corps n'avait pas d'autonomie sur ses sujets. d'alimentation, alors que oui, si, bien sûr, c'est le cas. Ton corps, il n'a pas besoin de toi pour aller gérer un surplus de prise alimentaire. Ton corps, il va se réguler. Le truc, c'est que plus tu essaieras d'être dans un contrôle absolu de ça, moins ça va fonctionner, moins tes envies seront diversifiées et ça va renforcer l'idée que tu ne sais pas te réguler. Ah non, moi, mon corps, il ne sait pas faire. Non, mais ton corps, il ne sait pas faire parce que tu ne lui laisses pas la place. Imagine, t'aimerais que ton enfant apprenne à faire la vaisselle. Mais à chaque fois qu'il commence à vouloir faire la vaisselle, ça te stresse, t'as l'impression que ça va pas être assez bien lavé. Donc t'arrives derrière et puis tu fais, et tu fais à sa place. Puis tu dis ben non mais voilà, là je suis sûre que t'allais laisser de la saleté. Voilà, ça renforce l'idée. Alors lui, ça lui donne l'impression qu'il sait pas faire, il va pas y arriver, ça va pas être très agréable. Et toi, ça va renforcer l'idée qu'en fait, il ne sait pas faire, qu'il faut que tu fasses à sa place, etc. Ben non, en fait, il faut que tu lui laisses la possibilité de faire. et de faire de manière imparfaite peut-être au début pour se corriger, pour apprendre et y s'en raffaire. Bon, c'est un peu tiré par les cheveux comme exemple, mais c'est vraiment un exemple aussi de lâcher prise et d'acceptation de l'imperfection surtout au début pour ensuite aller vers quelque chose qui roule. Et franchement, c'est quand même assez comparable. C'est-à-dire que quand on sort de troubles alimentaires et qu'on accepte de lâcher un peu de la bride, pour voir si son corps sait se réguler, effectivement ça ne va pas être top dès les premières fois, parce qu'en fait il peut y avoir une telle insécurité alimentaire chez toi, que même si tu commences à t'autoriser, tu sens que tes envies sont encore très très fortes, tu sens que tu as encore vachement de mal à t'arrêter de manger, etc. Oui c'est imparfait, mais il faut continuer, persévérer, pour qu'ensuite les choses vraiment se lissent. s'équilibre. Donc non, c'est pas normal de se priver parce que t'as trop mangé ou parce que tu sais que tu vas trop manger. Non, on n'est pas censé fonctionner de cette manière-là. Il y a un autre point qui est très en lien avec ce que j'ai pu dire avant, mais j'avais envie de le nommer, c'est le fait de subir des blagues sur le poids ou l'apparence lors des repas de famille. Et en fait, j'ajouterais toutes les blagues sexistes, parce qu'il y en a énormément. Alors je pourrais ajouter... les blagues racistes, je pourrais ajouter les blagues homophobes, je pourrais ajouter tout un tas de choses. Après, tu vas me dire « Mais bon, je ne peux plus aller à un seul repas de famille, en fait, si je refuse d'entendre ces choses-là. » En fait, peut-être, ça peut être juste de nommer le fait que toi, tu ne trouves ça pas drôle, par exemple, et ça te permettrait de te sentir peut-être plus alignée, finalement, quand tu entends ces trucs-là. L'idée, ce n'est pas nécessairement d'aller au conflit. Il faut choisir ses combats. Quand tu es face à des gens qui ont des idées obtues, telles que l'homophobie, le racisme, la grossophobie, tu sais que ça va être super compliqué d'échanger avec ces personnes-là. L'idée, ce n'est pas forcément de créer un échange, mais en tout cas de pouvoir peut-être te sentir alignée avec le fait que ça ne te convient pas. Et en fait, en tant que femme... jeunes femmes, enfants, dans une famille, c'est quand même un des premiers lieux de transmission des troubles alimentaires. On le sait, il y a des recherches qui sont en cours autour de la génétique, mais ce qu'on sait, c'est que la transmission familiale, elle est très très très forte pour ces troubles-là. Et l'univers grossophobe qu'il peut y avoir dans certaines familles va être particulièrement délétère. Et en fait, on a normalisé le fait de subir les blagues des mecs lourds de notre famille. Mais je crois qu'il ne faut plus normaliser ça. Ça n'a rien de normal d'entendre ça. Et en fait, encore une fois, il y a une sorte de déséquilibre dans le pouvoir. Le mec qui prend toute la place à table, qui parle fort, qui fait ses blagues de merde que personne ose contredire, en fait, bah non, peut-être qu'il est temps que ça s'arrête et que ça change. Et tu n'as pas à subir ça. Tu n'as pas à subir des blagues sur ton apparence à chaque fois que tu as fêté Noël en famille. Tu n'as pas à entendre des blagues horribles. sur les femmes, les femmes en général, les femmes grosses. Tu n'as pas à subir ça et non, ça n'est pas normal. Et je pense que c'est important de poser des stops. Et je suis aussi plutôt partisane du fait que, même si c'est notre famille, on n'est pas obligé de subir. C'est-à-dire qu'on a le droit d'avoir certaines limites et il y a des personnes que tu as le droit de ne pas avoir envie de voir, vraiment. Et peut-être que tu peux... réfléchir, anticiper ça, là on est à quoi ? Un mois et demi de Noël ? Bon bah voilà, peut-être que c'est le moment pour commencer à réfléchir à ça, peut-être en parler avec d'autres personnes de ta famille, mais en tout cas, ne normalise pas ça, c'est-à-dire, même si t'as pas trop d'autres choix que de côtoyer ces gens-là et d'entendre ces blagues pourries, ne rends pas ça normal. Je crois que ça c'est vraiment particulièrement destructeur en fait, non. Ça n'est pas normal et ça n'est pas acceptable. Et d'ailleurs, j'ajouterais, c'est de la violence. Vraiment. Un autre point qu'on a vraiment beaucoup trop normalisé à mon sens, c'est le fait qu'en tant que femme, tu vas avoir peur de sortir le soir seule. Alors, je pourrais ajouter plein d'autres contextes qui vont faire peur à une femme seule, mais je suis un peu triste de faire ce constat, mais sincèrement, j'ai l'impression qu'on l'a... normalisé. Enfin, pas dans le sens où c'est ok, on trouve qu'il n'y a aucun souci avec ça, mais dans le sens que c'est comme ça de toute façon. Et il y a quelque chose de très ancré, je trouve, dans notre génération. Et sur le fait qu'on va à fond réfléchir à comment on s'habille avant de sortir. On va peut-être emmener une deuxième paire de chaussures si on peut, pour pouvoir courir si besoin. On va s'empêcher d'aller dans certains endroits si on est seul ou si on n'est que deux femmes et qu'il n'y a pas d'hommes qui nous accompagnent, par exemple. Il faut se rendre compte d'une chose, c'est que, hommes et femmes, on ne vit pas du tout l'espace collectif, l'espace partagé de la même manière. Et c'est injuste, ça n'est pas normal. Et je pense que beaucoup d'hommes, j'ai même l'impression malheureusement que la majorité des hommes n'ont pas conscience de ça aujourd'hui. Beaucoup d'hommes ont l'air de penser que le féminisme aujourd'hui ça sert plus à grand chose, que c'est bon, nos droits sont acquis, etc., qu'on n'a pas trop de quoi se plaindre, alors même que... On ne vit pas du tout l'espace collectif extérieur de la même manière, en fait. On n'a pas du tout les mêmes possibilités en extérieur. Je parlais de sortir seule le soir, mais moi qui cours beaucoup, aller courir toute seule, selon l'heure, il y a des endroits où je ne vais pas aller. Il y a quand même des choses vraiment très différentes. On n'a pas la même possibilité de vivre l'espace. Et simplement, encore une fois, c'est comme pour les blagues pourries sur les repas de famille. On n'y peut pas grand-chose, j'ai l'impression quand même. Mais il ne faut pas le normaliser en fait. Et il faut le visibiliser. Il faut en parler. Et il faut que les personnes s'en rendent compte. Et il faut œuvrer. Il faut continuer de... Quand je dis œuvrer, c'est vraiment ça. C'est en parler, mener des actions. lire des livres sur le féminisme, rejoindre des collectifs féministes, parler de tout ça pour petit à petit faire bouger les mentalités. Parce qu'il n'y a que comme ça qu'on pourra vraiment changer les choses au global. Je pense que ça prendra encore beaucoup beaucoup de temps, mais ça vaut le coup d'essayer. Donc non, ne normalisons pas ça. Là encore, c'est une injustice mais incroyable et il faut rendre ça visible. L'avant-dernier point que je voulais aborder, c'est le fait qu'il ne faut surtout pas normaliser le fait d'être interrompu, ignoré ou invisibilisé parce que tu es une femme. Parce que ça, c'est pareil, ça me fait sourire. Je me dis, quand je fais ce genre de contenu sur Instagram, je me fais tomber dessus en commentaire par des hommes qui disent que, ouin ouin, on fait nos victimes, n'importe quoi. En fait, c'est pourtant assez simple. Il suffit d'aller regarder des débats politiques, des échanges sur des plateaux télé. Les hommes et les femmes ne sont pas mis à la même place. Et en fait, il y a vraiment du sexisme puant partout. Et donc, les femmes sont beaucoup plus interrompues. On explique beaucoup plus la vie aux femmes. Il y a souvent un ton très paternaliste qui est pris. Et il y a aussi beaucoup de... comment dire... On va ridiculiser. ce que peuvent amener les femmes. C'est-à-dire que si une femme a le malheur de ressentir un tant soit peu d'émotion et donc de hausser le ton ne serait-ce qu'un peu, pas forcément plus que son interlocuteur, alors en face plane sur elle le risque de se faire traiter d'hystérique et de se prendre dans la figure des petites phrases bien connues telles que « calmez-vous, ça va bien se passer » , voilà. Donc il y a vraiment une place haute et condescendante qui est facilement prise des hommes vis-à-vis des femmes. Et puis il y a une forme d'invisibilisation encore aujourd'hui du travail des femmes. Et je crois qu'en tant que femme, on peut aussi agir là-dessus. C'est-à-dire que c'est intéressant de se questionner sur ses propres biais sexistes. Je ne fais que ça, vous encourager franchement à vous questionner sur vos biais grossophobes, sur vos biais racistes, sexistes, j'en sais rien, transphobes, homophobes. On a tous des biais et c'est pas très agréable, mais je crois que c'est vraiment intéressant d'aller les regarder en face et de se questionner, est-ce que je fais plus confiance à un homme médecin par exemple qu'à une femme médecin ? Est-ce qu'un professeur surdiplômé qui... S'y connaître à fond sur un sujet, je l'imagine plutôt de type masculin ou féminin. Il y a des biais qui sont vraiment établis en nous. On a une histoire aussi en lien avec la médecine où le début de la médecine, c'est vraiment les hommes qui sont arrivés et qui ont pris la place de femmes qui avaient un savoir empirique. Je pense notamment aux accouchements où les femmes s'accompagnaient entre elles. dans le fait de donner naissance. Et quand la médecine est arrivée, c'est là où on a viré les femmes de cet espace-là. Et puis, on est parti sur un truc très médical. Et du coup, on est parti sur une position pour accoucher qui est la pire qui soit, qui n'est pas du tout physiologique, mais qui, en fait, est juste pratique pour le médecin qui a besoin de voir ce qui se passe. Donc, en fait, il y a des trucs comme ça, complètement délirants, qui existent encore aujourd'hui, parce que malheureusement, il y a encore plein d'endroits où on propose... uniquement aux femmes d'accoucher dans cette position-là à l'hôpital, alors que c'est la pire physiologiquement parlant, mais que c'est juste très pratique pour les médecins. Donc on voit bien comment la mainmise... a été faite par les hommes sur ces sujets-là. Et juste une petite anecdote, je n'ai pas retrouvé l'association en question, j'ai cherché avant d'enregistrer le podcast, mais je suis désolée, je n'ai pas retrouvé. Mais en fait, je faisais des recherches il y a quelques temps sur les TCA et je suis tombée sur une asso qui proposait une conférence chaque année pour parler, rendre visibles les troubles alimentaires. Et donc chaque année, cette asso demande à un ou une professionnelle des troubles alimentaires d'intervenir. un ou une spécialiste. Et il y avait eu 15 années, en fait, d'écouler, donc 15 conférences. Sur 15 conférences, une seule femme est intervenue, contre 14 hommes. Et donc même dans cette pathologie des troubles alimentaires qui est à 90% féminine, et où il y a énormément de femmes soignantes, de femmes vraiment avec un fort domaine d'expertise sur le sujet, eh bien, il y a une invisibilisation. encore une fois du travail féminin. Donc voilà, je trouve ça intéressant et je vais même aller encore un peu plus loin. Sur Instagram, il y a des comptes assez connus, voire influents, d'hommes qui parlent des troubles alimentaires et qui peuvent avoir un rapport problématique aux femmes qui font la même chose qu'eux avec des discours sexistes. Des discours écrasants. Enfin voilà, moi je vois beaucoup de choses qui se passent et qui sont puantes de sexisme à tous les niveaux. Et simplement, ne le normalisons pas. Ouvrons les yeux, regardons ça. Et voilà, et en fait, c'est aussi une des raisons pour lesquelles, moi dans mon podcast, je ne veux pas faire venir d'hommes professionnels. Peut-être que pour le moment ça changera, mais j'ai envie de donner la parole aux femmes. On est hyper nombreuses. à avoir des choses super intéressantes à dire sur le sujet des troubles alimentaires. Je n'ai pas besoin d'aller interroger des hommes qui sont de base facilités pour être visibles. Donc en fait, j'ai envie de faciliter les choses pour les femmes. Donc qu'il y ait des hommes souffrant de troubles alimentaires qui viennent discuter avec moi, c'est une chose. Ça a été le cas par deux fois. Et merci à vous les gars. Mais je n'ai pas envie de faire venir des experts TCA. Je préfère interroger des femmes. dans ce domaine-là. Et le dernier point que j'avais envie de souligner, c'est que je crois qu'on a beaucoup trop normalisé le fait de subir, je dis bien subir et pas voir, subir les publicités, que ce soit à la télé, sur les réseaux, les magazines, toutes ces pubs qui nous vendent un corps parfait. Et forcément, les régimes qui vont avec. C'est devenu normal, en fait, de voir des nanas sans arrêt dénudées, c'est devenu normal de voir des corps qui n'ont rien à voir. avec un corps classique, lambda, tel qu'on en croise plein dans la rue, et arrêtons de normaliser ça. Voyons à quel point c'est choquant. Je vous invite en fait à être outré, choqué par ces choses-là, parce que l'indignation, c'est vraiment le début de tout pour moi. C'est le début peut-être de la révolte, et donc peut-être du changement des choses, mais pour soi, avec soi, s'indigner, c'est déjà reconnaître que ça n'est pas OK avec nos valeurs. Et c'est donc la possibilité de pouvoir se réaligner avec ce qui est OK pour nous. Vous n'êtes pas obligé de subir les pubs sur Insta. Vous pouvez d'ailleurs à chaque pub cliquer dessus en disant que c'est offensant, que ça ne vous intéresse pas ou peu importe. Vous pouvez éduquer votre algorithme et voir des choses qui n'ont rien à voir avec du fitness, des corps parfaits, etc. Les magazines, vous n'êtes pas obligé de les acheter. La télé, moi perso, je n'ai pas la télé depuis des années et je le vis plutôt bien. Bon, c'est bien sûr impossible d'échapper à toutes ces publicités-là, mais en tout cas, indignez-vous face à ça et passez le message aussi autour de vous que ça n'est pas normal, que ça n'a rien à voir avec la réalité et que c'est juste une grosse, grosse, grosse, grosse machine à argent et que c'est de l'argent produit sur les complexes, les douleurs, les difficultés des femmes. C'est-à-dire qu'on nous crée ça depuis l'enfance pour ensuite nous vendre. des soi-disant solutions qui ne fonctionnent pas et qui vont faire que renforcer le problème, et donc nous maintenir dans ce besoin de changer les choses, etc. Donc voilà, c'est quand même bien puant, bien pourri. Encore une fois, si je vous ai nommé toutes ces choses-là, c'est pas du tout pour vous faire culpabiliser si vous vous retrouvez dans certaines d'entre elles. Parce que c'est normal de se retrouver là-dedans. C'est plutôt dans l'idée de rendre ça visible, d'en prendre conscience. Et de faire des choix en conscience de « est-ce que j'ai envie de me retrouver là-dedans, dans ces fonctionnements-là ? Est-ce que vraiment je trouve ça normal ? Ou est-ce que ça me pose problème, voire ça me choque ? Qu'est-ce que j'ai envie de faire pour moi ? » Vous n'êtes pas obligés de vous engager dans un combat, de changer le monde ou de changer vos proches ou de, voilà, choisissez vos combats. Il y a déjà beaucoup de choses à vivre, à faire, encore plus si vous êtes en train de vous... bataillé avec un trouble alimentaire. Donc c'est important de prendre soin de soi. Mais je crois qu'on se sent aussi vachement mieux quand on se sent aligné en accord avec ses valeurs. Et simplement faire ce tri-là, ça peut faire vachement de bien. Ça veut pas dire que derrière, vous avez la mission d'aller changer les choses. Pas du tout, en fait. Vous avez le droit de juste faire les choses pour vous. C'est même plutôt conseillé de commencer par ça, par soi. Donc si, comme moi, ces choses-là vous semblent vraiment anormales, et ben... nommez-les, rendez-les visibles si vous vous en sentez capable, mais au moins déjà vous avec vous. Prenez conscience que pour vous c'est vraiment pas acceptable, c'est pas normal et posez vos limites si vous arrivez à le faire parce que ça, ça me semble vraiment très important pour aller mieux, pour aller bien. Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Comme je te le dis souvent, ton soutien est super important, c'est même ça qui permet au podcast d'exister encore aujourd'hui. Alors, si mon contenu t'apporte de l'aide, d'une quelconque manière que ce soit, sache que tu peux m'en redonner à ton tour. Pour ça, il y a plusieurs façons de faire. Tu peux tout d'abord partager le podcast, en parler autour de toi, à tes proches, mais aussi à des professionnels. Tu peux laisser 5 étoiles, notamment sur Spotify ou Apple Podcast, ou laisser ton meilleur commentaire. Mais depuis peu, j'ai aussi apporté une nouveauté qui te permet de me soutenir encore plus concrètement avec de l'argent. Effectivement, tu trouveras en description de cet épisode un lien qui te permettra de faire un don à la hauteur de ce que tu trouves que ce podcast t'a apporté. Merci, merci beaucoup. C'est grâce à ton soutien que ce travail va pouvoir continuer. Je te souhaite de prendre soin de toi autant que ce sera possible. Et je te dis à très bientôt sur un nouvel épisode. Ciao.

Chapters

  • Faire attention toute sa vie

    01:28

  • Les commentaires sur le corps

    05:40

  • Se priver quand tu as trop mangé

    11:33

  • Subir les blagues lors des repas de famille

    15:17

  • La peur que vit une femme

    18:32

  • Être coupée ou ignorée parce que tu es une femme

    21:30

  • Surbir les pubs pour des corps parfaits

    27:32

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