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TCA etc - Comprendre et lutter contre les troubles alimentaires

Hyperphagie : le témoignage inspirant de Pauline et sa victoire sur une bataille familiale - E.90

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58min |13/12/2024
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Description

Pauline est venue vers moi il y a quelques mois parce qu’elle souffrait d’hyperphagie.
Au fil des années son trouble s’était intensifié jusqu’à prendre toute la place.
Les crises étaient quotidiennes et la charge mentale omniprésente.

Lutter contre son poids c’était l’histoire de sa vie, après avoir vu sa maman mener un combat contre l’obésité, sa plus grande peur était de prendre le même chemin…

Pauline a rejoint SOS COMPULSIONS et a pris l’option suivi individuel.
En seulement 6 mois tout a changé.

Elle nous raconte quoi, comment et pourquoi dans cet épisode de podcast. 


Au programme :


Présentation Pauline

Souvenir le plus ancien avec l’alimentation

Le début des TCA au collège

De quels TCA a-t-elle souffert ?

La prise de conscience

L’impact de la vie de couple

Là où elle en est lorsqu’elle arrive vers moi

Ce qui a été marquant pour elle, + difficile ou + facile que prévu

Le plus gros changement dans sa vie

Ce qui l’a aidée à se libérer

L’alimentation de sa fille

Ce que Pauline aimerait vous dire



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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur Flavie.m TCA. Très belle écoute. Bienvenue Pauline dans cet épisode de TCA etc qui va tourner autour de toi. Je suis trop contente de t'accueillir ici et puis je suis trop contente de discuter avec toi parce que ça fait un petit moment qu'on s'est parlé toutes les deux donc c'est trop cool. Avant d'aller plus loin... Je te propose de commencer par te présenter de la manière dont tu le souhaites.

  • Speaker #1

    Ok. Déjà, effectivement, on va dire que ça va tourner autour de moi. Donc, je m'appelle Pauline, j'ai... Je ne suis jamais sûre. Et je suis maman d'une petite fille, je vis dans le sud-ouest et je suis vétérinaire.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu es là aujourd'hui pour discuter avec moi, c'est parce qu'on a fait un bout de chemin toutes les deux pendant quelques mois. On a travaillé ensemble, tu as rejoint SOS Compulsion avec la particularité qu'il y avait un accompagnement individuel. Donc on se connaît, j'allais dire on se connaît bien, je ne sais pas si on peut dire ça, on se connaît un peu toutes les deux en tout cas. On a eu une certaine proximité et du coup l'idée c'était que tu puisses venir témoigner à la fois de ton parcours, de ce qui s'est passé pour toi. autour de l'alimentation et du rapport au corps, et puis de ce qu'on a vécu aussi toutes les deux, du travail qu'on a fait ensemble. Il y a une question que j'aime bien, pour entrer en matière, c'est de demander quel est le souvenir le plus ancien, ce qui serait peut-être ton premier souvenir, ou en tout cas le truc marquant qui te vient, si je te demande de me parler de ton rapport à la fois à l'alimentation et au corps. Parfois c'est le même souvenir. parfois c'en est deux distincts est-ce qu'il y a des trucs qui émergent comme ça spontanément ?

  • Speaker #1

    les deux principaux trucs je crois que c'était pas du tout la même période de ma vie mais le plus ancien chronologiquement et je pense qu'on voit assez bien l'impact de l'éducation de la famille dans ce souvenir c'est les repas du dimanche chez ma grand-mère où on était donc toute la famille les cousins, les cousines, les tantes et tout et et Le petit plaisir du dimanche, notamment comme les adultes prenaient l'apéritif, de nous avoir droit à un verre de sirop de pêche. Très précis, le souvenir est très précis. Et je me souviens d'un dimanche où ma tante a dit vraiment droit dans les yeux à ma mère, le sirop de pêche poli, ce n'est peut-être pas obligé. Alors que l'ensemble des cousins en prenaient quand même. Et je me souviens que ma mère lui avait fait une tête en mode... C'est vrai qu'à l'époque, je le sais, à l'époque j'étais en forme, entre guillemets, un peu ronde. Mais voilà, premier souvenir. Et je me rappelle que je me mettais clairement à poser des questions. Quel est le problème, en fait ?

  • Speaker #0

    Ok, ouais, c'est ça. Toi, tu n'as pas compris à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Ouais, non, je n'ai pas compris.

  • Speaker #0

    Tu avais quel âge, tu penses ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'étais genre 10 ans, un truc comme ça. 9-10 ans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je me rappelle surtout que j'avais pris ça comme une embrouille entre ma mère et ma tante, mais je ne voyais pas le rapport par rapport à moi. Pourquoi moi, je ne pourrais pas en voir ? Et plus dans le côté, vraiment, moi, personnellement, et du coup, début, je pense, point d'orgue du début des TCA, c'était au collège, là, pour le coup. Et je me rappelle avoir eu tellement envie de perdre du poids et de maigrir. Je pense que je t'en avais parlé au tout début. J'avais... J'avais eu l'idée lumineuse de commencer ce qu'on avait appelé avec mes copines le régime yaourt. C'est-à-dire me nourrir exclusivement d'un yaourt dans toute la journée au collège, comme je mangeais à la cantine entre midi et deux. J'ai perdu du poids, forcément. Mais c'était horrible. Je prenais le petit-déjeuner le plus petit que je pouvais à la maison, parce que quand même à la maison, j'étais pas avec mes parents. Et puis après, je ne remangeais qu'un yaourt jusqu'au soir où le soir, je disais, je n'ai pas trop faim, j'ai beaucoup mangé. franchement je ne vais plus me souvenir de combien de temps ça a tenu ce que j'allais te demander parce que wow tu devais être quand même hyper fatiguée 3 semaines,

  • Speaker #0

    1 mois et tu te souviens combien de poids tu avais perdu ?

  • Speaker #1

    en chiffres je ne sais pas mais je me rappelle que j'étais quand même trop fière de moi en mode wow ça y est j'atteins le corps dont je rêve etc et leur alerte dès que je me suis commencé à remanger j'ai repris mon poids Ouais. C'est basse,

  • Speaker #0

    quoi. Ok. Et t'as l'impression que c'est un peu le point de départ de tes troubles alimentaires, ce moment-là ?

  • Speaker #1

    En tout cas, j'ai l'impression que ça a été un des moments les plus graves pour cet âge-là, entre guillemets, et que c'est venu couronner le tout, entre guillemets, à cette époque-là.

  • Speaker #0

    Justement, c'est ma question suivante, c'est de savoir un peu de quoi tu as souffert, quel type de troubles alimentaires, comment ça a pris racine chez toi. Quelle lecture t'en fais aujourd'hui ? Si tu devais expliquer un peu aux personnes qui nous écoutent ton parcours.

  • Speaker #1

    Du coup, déjà avec les deux sexes, on a compris que ça prend racine dans mon enfance. J'ai l'impression qu'il y a plein de paramètres. Le premier, c'est vraiment juste ma propre relation avec mon corps. Dans ma famille, je pense génétiquement, du coup, avec le recul, on est quand même... assez bien en chair on va dire de base je veux dire même même avec une alimentation à 100% équilibré et voilà je rien que le côté comparaison aux autres et potentiellement moqueries aussi à l'école primaire où on jouait là dedans donc bah moi principalement ce dont j'ai souffert c'est de l'hyperphagie vraiment des crises, à me priver très très fort pendant certaines périodes de ma vie, et puis après à l'inverse, ouvrir toutes les vannes et me remplir, me remplir, me remplir. Donc il y a ce côté relation au corps, et puis après dans la famille en fait. Donc du coup, ma maman s'ouvrait elle-même de TCA, et elle pour le coup, elle a vécu... de la nourricier, de la boulimie, puis de l'hyperphagie. Et je l'ai vu se battre toute sa vie contre sa relation à l'alimentation. Et en fait, j'ai l'impression que toute ma vie, je me suis dit, et d'ailleurs, c'était écrit, je me rappelle, même dans un journal intime de collège, pareil, à peu près à la même période, Je ne veux surtout pas finir comme maman. Alors, cette phrase est d'une violence énorme. Je la vois, je le répète maintenant. Et du coup, en fait, à force de me dire ça, J'ai tellement lutté que moi aussi, je suis...

  • Speaker #0

    T'es dans les dignes traces de ta maman, effectivement. Je me souviens très bien de cette phrase-là aussi, de nos premiers échanges autour de ça. Et du fait que, oui, en fait, de la prise de conscience que oui, en fait, j'ai tellement pas voulu ressembler à ma mère que je me bats exactement comme ma mère s'est battue toute sa vie, finalement.

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, je pense que pour ma mère, on identifie... Déjà parce que c'était l'époque entre guillemets, je pense qu'on en parlait peut-être moins, et parce qu'elle n'a pas été aussi bien aidée. Ce n'était pas mis en relation en fait son poids, elle était en surpoids, et sa relation alimentation. C'était deux choses différentes. Et du coup, moi dans ma tête, il y avait juste au niveau du poids, je ne veux pas ressembler à ma mère. Et du coup, qu'est-ce que je peux mettre en place pour ça ? Me priver, faire attention à ce que je mange, etc. Ça m'a conduit exactement au même schéma.

  • Speaker #0

    Mais c'est le problème global de la perception qu'on a des personnes considérées en surpoids ou en obésité, avec cette impression que, ok, elle est grosse, donc elle ne fait pas attention, elle mange trop, je ne veux pas devenir grosse comme elle, je vais moi-même faire attention, machin. Et il y a quelque chose de complètement invisibilisé du combat, en fait, qu'elle menait depuis toujours face à elle-même. Parce que même si, c'est le problème de l'hyperphagie, tu vois la personne, je ne sais pas moi... dégommer un paquet de sneakers, tu la vois faire ça, t'as pas idée que finalement elle fait ça parce qu'elle est en lutte permanente contre ce type d'aliments. C'est vrai que c'est complexe. Et comme tu dis, c'était une autre période. Je pense que l'hyperphagie, je sais que c'est le trouble le moins bien diagnostiqué aujourd'hui, c'est le plus présent dans les TCA, c'est le moins connu, le moins bien diagnostiqué et donc le moins bien pris en charge. Mais à l'époque, c'était encore un autre level. Ok. T'as dit aussi un truc intéressant ? quand tu parlais de ton corps que tu disais aujourd'hui je me dis c'est génétique dans la famille on est costaud,

  • Speaker #1

    bien en chair je ne sais plus quel terme tu as utilisé j'ai l'impression qu'il y a un truc qui a switché chez toi j'ai l'impression que tu ne le voyais pas comme ça avant c'est pas encore on va être honnête c'est encore en cours de process depuis la fin de notre suivi Là, maintenant, je ne sais plus, ça fait trois mois qu'on a arrêté le suivi vraiment en one-to-one. Malgré tout, je n'ai pas refait de crise du tout. Mon alimentation est stabilisée, j'ai l'impression, sur le côté en tout cas, crise, etc. J'ai l'impression que j'ai vachement réussi à me comparer dans le bon sens aux autres. par rapport à ce que c'était avant, c'est-à-dire que quand je suis dans des événements festifs, etc., je regarde les personnes que je considère comme minces et en relation saine avec leur nourriture, même si je ne connais pas toute leur vie, je me dis en fait, je mange comme eux, je ne suis pas plus en train de me gaver qu'eux, alors qu'avant, j'avais vraiment le sentiment que le problème ne venait que de moi et que c'était moi qui me surgavais. En me comparant à ces personnes-là, je me dis je mange comme la plupart des gens, là, maintenant. mon corps, j'ai pas perdu de poids. Donc là, j'ai l'impression que c'est ce qu'on appelle le poids d'équilibre. Et du coup, je suis en train de l'accepter comme ça. Mais c'est donc...

  • Speaker #0

    Ok. Oui, mais c'est quand même un des gros challenges aussi, je pense, de pouvoir faire prendre conscience à un maximum de personnes. Je pense notamment à la petite fille que t'étais, en fait, tu vois. où tu dis des petites, peut-être que tu étais un peu au-dessus des courbes ou dans les courbes hautes, etc. Et en fait, au lieu de se dire, tiens, c'est peut-être sa morphologie. Oui, c'est sûr. Il y a quelque chose qui s'est installé autour de Pauline. Il ne faudrait peut-être pas qu'elle prenne de sirop, quoi. Non, mais au secours. On sait à quel point ça a plutôt tendance à faire dépasser le poids d'équilibre, justement,

  • Speaker #1

    cette histoire-là.

  • Speaker #0

    Mais n'allons pas trop vite en besogne. Revenons au passé. Tu dis que ton trouble principal, c'était plutôt l'hyperphagie. Est-ce que tu sais quand est-ce qu'ont commencé tes crises ? Est-ce que tu as le souvenir, petite fille, d'être déjà dans une forme de suralimentation ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense. En fait, justement, dans toute cette démarche de Pauline, il faut qu'elle fasse attention à son poids etc., j'ai eu des privations déjà même imposées par mes parents assez tôt. Genre, Pauline, au petit-déj, il ne faut pas qu'elle prenne… des céréales, ou alors il faut qu'elle prenne des spécialitas, genre, à 5 ans, enfin, voilà. Et du coup, je me vois déjà être trop heureuse d'aller à l'anniversaire d'une copine parce qu'il va y avoir des bonbons et que je vais pouvoir me gaver jusqu'à ne plus en pouvoir. Je pense que c'était déjà une forme de prise, quoi. De tout ce que je n'avais pas à la maison, aller me gaver dès que j'allais chez une copine. Oui,

  • Speaker #0

    ça, c'est un bon... Genre en tant que parent, t'organises un anniversaire pour ton gamin, tu vas rapidement voir quels enfants ont accès au sucre, au gâteau, etc. à la maison, dans le comportement qu'ils vont avoir.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ok, donc il y avait déjà cette forme-là. Et les premières vraies crises, est-ce que tu te souviens ?

  • Speaker #1

    Celles, enfin oui, je pense que j'en ai fait avant, mais celles dont je me souviens avoir identifié que là, il y avait un problème et que c'était des crises, c'est quand même assez tard. prise de conscience entre guillemets. J'étais sur la fin de mes études et je faisais mes premières gardes seule dans une clinique où je me retrouvais seule tout le week-end et où en arrivant, j'allais faire mes courses pour le week-end, pour manger le week-end. Et où en fait, par exemple, rien qu'à partir du samedi midi, j'avais déjà potentiellement tout mangé, ce que j'avais acheté pour les courses et où je me disais Ah non, mais là, ce n'est pas assez gras, pas assez sucré. Je retournais ou je me recommandais des choses en plus. Et il y avait ce côté, je suis seule, donc personne ne me voit, donc je mange ce que je veux. Et ça me faisait vraiment prendre une crise à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, il y avait le rapport bien ancré du regard de l'autre qui vient regarder ce que tu manges, juger ce que tu manges, sûrement en lien avec ton enfance, où assez tôt, on a commencé à vouloir contrôler ton alimentation. Et du coup... Là, tu dis que tu as, à ce moment-là, la prise de conscience qu'ils sont des comportements compulsifs, des comportements, entre guillemets, pas normaux.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était plus, c'était pas tant pendant, parce que je pense que pendant, voilà, c'était dans l'état de crise, entre guillemets, mais après, quoi, je me sentais pas bien, c'était justement parlant, après avoir encore tiré cette quantité surtout d'aliments, et du coup, c'était plus, voilà, je me disais, voilà, il y a quand même un truc qui n'est pas normal, mais bon, je ferai gaffe demain, et au final, c'était la pire des conclusions, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Et du coup, à ce moment-là, il y a quand même un truc, une idée qui germe un peu de... Il y a quelque chose de pas normal, mais pour autant, est-ce que tu en parles à quelqu'un ? Est-ce que tu cherches de l'aide ?

  • Speaker #1

    Non, pour moi, c'était juste... Pauline, elle est gourmande. Elle aime bien le gras et les sucres. Et ouais, juste, je me reconditionnais en mode, non, mais là, t'as déconné. Vas-y, tu reprends le régime, quoi. Le sport, le régime, etc. une petite conscience que c'est pas normal mais pas de là à se dire j'ai besoin d'une aide particulière ok et ça ça a duré combien de temps ?

  • Speaker #0

    bah je sais pas ce que je te vois donc ouais facile disons et qu'est-ce qui a permis de te dire à un moment donné il y a un vrai problème déjà d'une part puis ensuite de te dire il y a un vrai problème et il y a des solutions à ce problème là

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'il y a eu la récurrence, c'est-à-dire que j'ai alterné du coup phases de régime et phases de décès à l'étranger. Et j'ai l'impression que ces phases se sont de plus en plus rapprochées parce que je tenais de moins en moins les phases de régime. Et du coup, au bout d'un moment, je me suis dit que ce n'était pas normal. Et notamment, du coup, après la naissance de ma fille. Je me suis dit direct en mode, OK, là, c'est bon, la sage-femme m'a donné l'accord de reprendre le sport. Donc, go, go, go, régime et sport pour reperdre tout le poids. Ceci dit, je n'avais pas pris de poids de grossesse, donc ce n'est pas ce que je m'étais mis en tête. Et en fait, là, pour le coup, ça a été la prise de conscience en 15 jours. J'ai repris le sport à fond et en fait, je n'étais pas dingue. Je me suis dit, je faisais de la musculation en salle. En fait, j'étais en mode légère. pas ce sport, je me force à y aller et j'y vais pour un objectif physique mais pas pour un objectif de bien-être ni mental ni quoi et c'est en même temps que je suis tombée je crois que c'était d'ailleurs en allant à la salle du sport sur tes podcasts et du coup voilà tout ce que j'entendais dire de témoignages ou de toi, ça a résonné je me suis dit bah ouais c'est moi ça en fait c'est peut-être ça le nid du problème c'est arrivé un peu en même temps le En fait, tout ce que je me dis depuis ces années, il y a vraiment une cause et il y a vraiment une aide possible.

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas juste je suis trop gourmande, je manque de volonté, il faut que je me reprenne plus fort en main, bien au contraire.

  • Speaker #1

    C'était toujours ça la conclusion, c'était je ne dois pas avoir la bonne motivation, je suis une fainéasse, je ne suis pas assez motivée. Et c'était toujours à chaque phase où je reprends. repartait en régime des sports, c'était toujours serré de plus en plus fort du coup parce que je me disais là je te poussie, c'est vraiment la bonne voilà, bah non ok,

  • Speaker #0

    on n'en a pas parlé jusqu'ici mais tu vis en couple est-ce que tu as l'impression que ta vie de couple est venue changer quelque chose accentuer ou au contraire ralentir des compulsions, qu'est-ce que ça a joué pour toi ?

  • Speaker #1

    au tout début, tant qu'on est des pensées pas du tout, il n'y a plus d'impact particulier Après, mon convent est donc très sportif. Lui, pour le coup, n'a pas du tout de TCA à mon sens, je ne dis pas dans sa tête. Mais pour le coup, il a cette volonté de, selon les périodes de sa vie, modeler son alimentation pour des objectifs sportifs, physiques, etc., sans visiblement que ça lui déclenche de crise ou quoi que ce soit. Le problème, c'est qu'effectivement, dans les premières années, qui ont suivi le fait qu'on habite ensemble, il a très bien vu, senti, et puis je lui ai dit que je n'étais pas à l'aise avec mon corps, donc de manière très sympathique, il a proposé de m'aider aussi dans cette démarche-là, de me sentir mieux, et comme lui, son dada, c'était le sport, de m'accompagner sur quoi mettre en place, pour bouger plus, pour bouger mieux, pour être plus efficace, et puis petit à petit, aussi de m'aider dans l'alimentation, etc. Bref, on s'est retrouvés au bout de plusieurs années où c'était 100% lui. qui cuisinaient et qui faisaient les courses à la maison, pour mon plus grand plaisir, parce que je déteste cuisiner, on va pas se mentir. Mais du coup, c'est ce qu'on avait vu pendant le suivi, je ne prenais quasiment plus aucune décision alimentaire. Vraiment, quand je dis quasiment plus, c'est vraiment... Quand j'étais à la maison, je ne décidais de rien. Pas parce qu'ils me l'imposaient, mais parce que c'était dans notre fonctionnement normal et quotidien, que ce soit lui qui fasse les courses, lui qui fasse à manger. Et du coup, même si c'était des trucs dont je n'avais pas envie, je les mangeais.

  • Speaker #0

    Oui, et à la fois l'envie... Enfin, c'était un vrai sujet, ça d'ailleurs. de quoi j'ai envie, qu'est-ce que j'aime parce que tes envies tournaient principalement autour de choses grasses et sucrées et que finalement t'avais intériorisé le fait que c'était peut-être mieux de toute façon de pas suivre tes envies, que lui il était capable de manger sain donc fallait suivre mais oui c'est vrai en discutant avec toi je me souviens même sur le choix des desserts ouais est-ce que tu veux un yaourt, une compote ou quoi, non hop il te ramenait ton dessert ouais c'était en mode bas comme toi ouais

  • Speaker #1

    alors ça c'est pas encore 100% j'y ai pensé en plus parce que je savais qu'on enregistrait le podcast aujourd'hui il y a très exactement deux jours j'ai fait une petite rechute de ça dans le sens où on arrive le soir, arrive à bouclé l'heure où on va manger et il me dit j'ai envie de manger indien ok très bien moi ce soir là j'avais pas faim et je savais qu'il y avait de la soupe au frigo et qu'il me faisait trop envie je lui dis bah non pas envie il me dit bon bah d'accord et puis on continue de travailler et au bout d'un moment il me dit non mais j'ai vraiment envie de commander un djinn et je dis bah ok bah commande et en fait dans l'habitude de la chose il a appelé, il a commandé un djinn pour nous deux et je me suis retrouvée une demi-heure plus tard à manger un djinn alors que j'en avais pas du tout envie vraiment pas et je l'ai pas apprécié je me suis sentie dès la première bouchée je me sentais ballonnée, c'était pas ce dont j'avais envie ni besoin je pense. Mais prise dans le boulot, dans le quotidien, etc., j'ai pas... Il y a encore du travail là-dessus, mais j'en ai eu conscience même avant, pendant et après. Je conscientise.

  • Speaker #0

    Et puis, ça n'a pas vocation à être parfait.

  • Speaker #1

    Oui, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu vois, ces moments-là, je trouve que ce qui est super, c'est que ce moment-là, il te permet de voir à quel point aujourd'hui, tu es connectée à tes sensations, à tes envies et à tes sensations qui sont... complètement relié à ça. Enfin, tu vois, tout était raccord, quoi. T'en avais pas envie, t'as commencé à en manger, t'as dit... Ouais. Après, c'est intéressant parce que le rapport à l'alimentation, finalement, il ouvre à tellement, tellement, tellement de choses et il ouvre beaucoup à notre rapport aux autres aussi et notre capacité à dire oui, non.

  • Speaker #1

    Là, c'est full ma problématique de ma vie et ma problématique aussi du moment. Et du coup, je sais qu'un jour, j'arriverai à dire... ce que je veux, ce que j'ai besoin, etc. Mais les sensations au moins et la perception des envies et des besoins est là maintenant.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est la première étape essentielle. Comment tu peux faire respecter tes besoins à quelqu'un quand toi-même, tu ne les entends même plus. En fait, tu ne les connais pas. Là, tu as déjà la première étape qui est hyper importante. Et encore une fois, des fois, tu le feras, des fois, tu ne le feras pas. Et puis, c'est OK. Il y a mille et une raisons qui peuvent créer ça. OK. Et donc, au moment où tu arrives vers moi, ce que tu dis, c'est qu'il y a un truc qui s'est un peu intensifié. D'ailleurs, c'est souvent le cas. C'est horrible. Vraiment, les compulsions, on est bien d'accord, c'est vraiment horrible à vivre. Et à la fois, c'est quand même ça qui permet de demander de l'aide souvent. Et c'est souvent quand tu arrives... plus du tout justement ou très peu à reprendre ce fameux contrôle là bah voilà quand ça prend toute la place c'est souvent à ce moment là qu'on va demander de l'aide à quelqu'un ça ouais j'ai l'impression que ça arrive en tout cas pour moi c'était un peu arrivé à un point de non retour quoi mais tu te souviens quand ça prend tellement de place quoi que ouais du coup je me dis bon bah là je vais pas y arriver toute seule quoi et tu te souviens justement de la place que ça prenait genre en termes d'un nombre de compulsions par semaine

  • Speaker #1

    Je pense qu'on est arrivés à quelque chose de quasi quotidien. Ça, c'est la place juste des compulsions. Mais après, il y a aussi, on avait parlé au début de la charge mentale où j'avais l'impression que je pensais à ce que j'allais manger ou ce que j'avais mangé 100% du temps où j'étais réveillée. Le moment où je ne pensais pas à l'alimentation, c'était quand je dormais. Et encore, je devais en rêver, je ne sais rien.

  • Speaker #0

    Alors que t'étais maman d'un tout petit bout de chou et que t'as un job ultra ultra prenant.

  • Speaker #1

    Ouais, mais vraiment, il y a ce que j'ai mangé, ce que je vais manger, est-ce que c'était bien, est-ce que c'est pas bien ? Et le corps aussi, tout ça mis du tabou. C'était un brouillard mental énorme.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, on a commencé à bosser ensemble. On ne va pas refaire le détail de tout ce qu'on s'est dit, tout ce qu'on a fait. Je pense qu'en plus, on en serait bien incapable. Avant de... On va prendre dans l'ordre. Avant de parler de où tu en es aujourd'hui, qu'est-ce qui... Quand tu repenses à tout ce que tu as mis au boulot, tout ce que tu as fait, qu'est-ce qui a été... J'ai plusieurs questions. Qu'est-ce qui t'a aidé sur le chemin ? Mais aussi, tu vois, peut-être, allez, on pourrait se dire, qu'est-ce qui a été marquant pour toi, peut-être en termes de prise de conscience, etc. Qu'est-ce qui a été plus difficile ? Tu vois, s'il y a des choses qui te viennent en tête. Qu'est-ce qui a été peut-être plus facile que prévu aussi, c'est possible ? Qu'est-ce que tu retiens de tout ça ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a été plus facile, c'est reconnecter aux sensations. ça pour le coup j'ai eu l'impression une fois que j'ai pris la gymnastique de me connecter à chaque moment etc j'arrivais assez facilement à voir ça ce qui a été plus compliqué et qui est toujours l'image et la relation à mon corps et il y avait quoi dans tes questions ?

  • Speaker #0

    je me suis perdue oui c'est clair je te lance un fouillis de questions et tu te débrouilles avec ça Est-ce qu'il y a des choses qui t'ont marquée ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a marquée, c'est qu'il y a un moment, je ne sais pas si tu te souviens, j'avais l'impression d'avoir un peu comme un blocage en mode. J'ai l'impression que c'est hypocrite de dire... Pour moi, ça me paraissait hypocrite de dire j'ai envie de manger de la salade à aucun moment versus, je ne sais pas moi, versus un burger. Je vais avoir envie de manger de la salade. Et ça avait duré quand même plusieurs séances où tu me reformulais les choses, où tu me menais à réfléchir à certains trucs. Et j'avais l'impression que c'était un peu hypocrite de dire oui, j'ai envie de la salade parce que c'est ce dont je pense que j'ai besoin, etc. Alors qu'en fait, non, c'est juste que j'ai envie de perdre du poids, avoue-le. Et en fait, je me suis rendue compte avec les séances que... Si, déjà des fois j'en avais juste envie, vraiment juste gustativement parlant. Des fois, ça pouvait être pour autre chose que pour de la perte de poids, ça pouvait être juste parce que je sais et je sens que ça m'apporte du bien-être et du confort, je sais et je sens que ça m'apporte des vitamines, peut-être pas la salade mais si on parle de certains fruits par exemple, et là en ce moment j'en ai besoin. Et de plus connecter à son corps dans le sens santé et bien-être en général. que juste au point.

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant ce que tu dis. Je pense qu'il y a deux versants. Je me souviens très, très, très bien de notamment une séance où j'ai senti qu'il y avait eu un tilt, un truc, clac, qui avait changé. Et c'était en vrai vers la fin. Mais ce qui est important de préciser, je pense, c'est qu'avant ça, tu avais déjà eu, je me souviens, tu m'avais raconté un resto, tu sais, l'envie. D'ailleurs, je me demande si la première fois où ça t'est arrivé, tu avais eu envie d'une salade, mais tu avais quand même pris la viande.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Parce qu'en mode, je suis au resto, tu vois, les vieux réflexes.

  • Speaker #1

    Je ne vais pas prendre une salade. Si ma pote, elle prend un truc fatos, je ne vais pas prendre une salade. Oui, c'est ça. J'avais vraiment envie de cette salade et que du coup, tu m'avais dit, vas-y, fais-la. Et du coup, le lendemain, j'étais allée faire des courses exprès pour me faire cette salade.

  • Speaker #0

    Oui, exact. Et tout comme on pourrait, et ça, c'est valable pour n'importe quel plat aussi, à l'inverse. Genre, t'as pris ta salade, t'avais envie d'un burger, vas-y, fais-toi ton burger le lendemain. Et du coup, l'envie spontanée d'un truc que t'aurais estampillé comme étant plus sain, ça, tu l'avais déjà eu depuis un moment. Mais je me souviens que le blocage, c'était sur la notion de faire des choix conscients, qui est pour moi une étape... Genre, quand t'es dans les compulsions, on va pas parler de ça, c'est trop tôt. C'est déjà une étape d'avancement bien avancée, justement, pour moi. Et c'était ce truc que tu trouvais un peu hypocrite de dire, non, mais à quel moment je ferais le choix de manger une salade, un fruit, un truc sain, entre guillemets, pour autre chose que pour la perte de poids ? Je me souviens que c'était ce truc-là. Parce que les envies, tu les avais déjà eues, spontanées, gustatives, mais il y avait un truc qui continuait, qui bloquait un peu. En mode, non, non, les gens qui disent ça, ils racontent des craques, quoi. C'est forcément pour le poids. Alors, je ne me souviens plus du moment où ça s'est débloqué de qu'est-ce que j'avais dit, qu'est-ce que tu vois, la teneur, tout ça.

  • Speaker #1

    On parlait de ta prépa pour rester en marathon que tu faisais.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et je me suis dit, tu vois, tu m'expliquais comment tu choisissais tes aliments pour ta prépa et que oui, c'était des choix du départ, en l'occurrence, un objectif sportif, mais ça pouvait être aussi... juste pour un côté bien-être, etc. Et tu avais pris plein d'exemples dans ce sens-là. Et oui, c'est vrai que je peux réfléchir à autre chose qu'à mon propre.

  • Speaker #0

    Ouais. Je n'ai pas fait de prépa alimentaire spécifique pour le marathon. Peut-être que j'en ferai un épisode de podcast pour en parler. Mais par contre, c'est vrai que je me souviens, on avait parlé des protéines en poudre, tu vois ? D'ailleurs, je n'ai pas du tout été régulière parce que je suis une bique pour ça. Moi, si tu me donnes des gélules, des machins à prendre, c'est impossible, j'oublie tout le temps. Mon Dieu ! Donc, je n'ai pas du tout été régulière, mais par exemple, effectivement, j'essayais d'avoir un apport en protéines qui n'avait rien à voir avec le poids ou quoi, mais plutôt de protéger mon corps, lui donner de la force, etc. Je me souviens qu'on avait parlé des fruits. Genre, je n'ai pas envie de tomber malade, il faut que j'ai un minimum de vitamine C, donc c'est cool de manger des clémentines.

  • Speaker #1

    Et alors, si, en fait, c'est en parlant là que je me rappelle, mais je crois qu'en même, au-delà de ça, la plus grosse prise de conscience... Ça a été quand tu m'as dit... Alors, moi, mon aliment phare de crise, c'était les pâtes carbonarables. Ah !

  • Speaker #0

    Mais oui, il faut qu'on en parle, des pâtes carbo.

  • Speaker #1

    Et tu m'as dit, vas-y, go, tu te fais des pâtes carbo à chaque fois que tu en as envie. Et... Bon, déjà, j'ai eu peur. Je me suis dit, c'est qui cette meuf ? Elle est tarée. Elle ne me regarde pas. Et en fait, oui, je m'en suis fait pas mal, du coup, pendant une semaine, dix jours. Il y a eu deux jours de suite où j'en ai mangé les midis, puis après les soirs. Et en fait, ça s'est paré tout seul. Et maintenant, si j'en ai envie, j'en mange. Mais là, je ne sais même pas te dire, c'est quand la dernière fois que j'en ai mangé et la dernière fois que j'y ai pensé. Et donc ça, ça avait été un énorme déclic de me dire. L'exercice, en gros, c'était être tout le temps de quoi faire des pâtes à la bouche. Comme ça, dès que tu en as envie, tu t'en fais. En fait, je n'en ai pas envie de faire ça par rapport à ce que je pensais en avant.

  • Speaker #0

    bah oui je me souviens tu me disais mais si mais moi je t'assure ça passera jamais la preuve quand j'étais étudiante je mangeais que ça tous les jours et donc tu me disais bah voilà regarde j'en mangeais tout le temps tous les jours donc c'est bien la preuve là ça va continuer je vais en manger tout le temps tous les jours ça c'est la partie visible de ce qui se passait pour toi à l'époque mais en vrai t'en mangeais avec certainement beaucoup de culpabilité avec tu vois...

  • Speaker #1

    Oui, alors que quand c'est du coup totalement libre, en fait, tu es au-delà d'autre chose.

  • Speaker #0

    Ce qui est génial, c'est que, ça me semble important de le préciser, c'est que tu flippais. Quand je t'ai proposé de faire ça, tu flippais. Donc, j'ai envie de dire aux gens qui écoutent, lancez-vous, essayez. Parce que tu vois, là, tu flippais forcément qu'il devait bien y avoir des... De toute façon, c'est clair, je le sais, je m'en souviens, il y avait quand même des petites... de pensée culpabilisante, oui, mais quand même, tu vois, il y avait quand même un petit brouhaha interne, et malgré tout, l'exercice, il a fonctionné, en fait, ça n'a pas duré six mois, quoi.

  • Speaker #1

    Non, puis il y avait un brouhaha interne et même externe, parce que je me rappelle, je l'ai expliqué à mon chéri. Bon, alors, ne t'inquiète pas, je fais un test, mais n'aie pas peur, genre, je me sentais obligée de me justifier, parce que justement, comme c'était tout le temps lui qui faisait manger, là, j'étais en mode, juste ne t'occupe pas de moi pendant... Je ne sais pas te dire combien de temps, mais en gros, je vais manger des pâtes herbo dès que j'en ai envie. Et je le revois en mode, d'accord, mais quoi, c'est une expérience bizarre. Et en fait, ça a dû durer trois jours où vraiment, je les ai mangées tranquilles dans mon coin. Et puis, après, j'ai eu envie d'autre chose.

  • Speaker #0

    Et puis, je me souviens, ça, c'est beaucoup plus tard, parce que ça fait juste quelques mois, je pense. Tu sais, tu étais en déplacement pendant une semaine. Et c'était un peu face test pour toi de dire, OK, je me retrouve toute seule pendant toute une semaine. Et je crois que tu as fait des pâtes carbo le premier soir. Tu t'es acheté des super ingrédients, des super lardons, de la super crème de qualité et tout.

  • Speaker #1

    Oui, et j'ai fait les deux premiers soirs. Le premier soir, et puis après, comme il y avait du reste, le deuxième soir, j'étais pas en train de finir. Mais après, tout le reste de la semaine, j'ai même plus en tête, mais je sais qu'il y a eu des légumes. Je veux dire, c'est pas... Et je ne me suis pas forcée à les manger.

  • Speaker #0

    C'est quoi le plus gros changement dans ta vie suite à tout ce travail ?

  • Speaker #1

    C'est le brouillard mental qui a plu. Là, tu vois, ce matin, je savais qu'on allait enregistrer. Du coup, je réfléchissais à est-ce que j'ai fait des crises ? il n'y a rien dans mon cerveau. Donc, il y a une place qui s'est libérée de fou et du coup, qui est dispo pour le reste, qui est même dispo pour juste passer des bons moments sans réfléchir et stresser au repas suivant, etc. Donc, oui, c'est hyper appréciable.

  • Speaker #0

    Et dans ton rapport à l'activité physique, ça se passe comment aujourd'hui ? Tu en es où ?

  • Speaker #1

    Alors, du coup, je ne fais plus de sport que je n'aime pas. Ce n'est pas que je n'aimais pas. pas, mais j'y allais vraiment full pour un objectif de perdre de poids. Une fois que j'y étais, je prenais du plaisir parce que ça reste quand même un effort physique et que voilà, je pense quand même le petit shoot d'hormones qui fait que tu prends du plaisir. Mais maintenant, je vais tout réorienter sur des sports vraiment plaisir. Donc moi, ce qui me plaît, c'est la danse. Et quand j'arrive à y aller, c'est un autre sujet. Et je fais du yoga aussi. Voilà. Et j'essaye... à la fois pour mon bien-être physique et mental de sortir aussi, me balader, prendre l'air dans la nature avec mon chien, etc.

  • Speaker #0

    OK. Aujourd'hui, ce n'est plus une charge, ce n'est plus une obligation, c'est quelque chose...

  • Speaker #1

    Vraiment, il n'y a plus de... Oh là là, il faut que j'aille au sport, vraiment, il faut que j'y aille parce que c'est important pour ma perte de poids. Là, c'est... Bon, si je n'ai pas le temps, c'est qu'il y a des contraintes professionnelles, donc voilà, c'est différent. Mais c'est genre... Oh, trop cool, aujourd'hui, c'est le jour de la danse. Trop bien, ça me fait du bien. Je vais tout faire. Rien à voir.

  • Speaker #0

    Bon, tu as déjà quand même pas mal répondu. Qu'est-ce qui... Même si tu as donné des choses autour de ça, est-ce que tu vois d'autres choses qui t'ont aidé ? Qu'est-ce qui t'a aidé, finalement, à enlever ce brouillard mental, à apaiser ton rapport avec l'alimentation, à changer ton rapport au sport ?

  • Speaker #1

    Euh... Ben, toi. Non.

  • Speaker #0

    Mais encore ! Est-ce que tu vois dans... C'est pas facile comme question, j'en ai bien conscience. En termes d'outils, de changements, de...

  • Speaker #1

    Clairement, c'était de faire les expériences. Comme on a dit avec les carbonaras, je l'aurais peut-être pas fait toute seule.

  • Speaker #0

    Il y a peu de chance même, je pense.

  • Speaker #1

    Très peu probable. Mais en étant encadrée avec ce suivi... voilà je sais qu'on faisait des points réguliers et juste j'ai fait confiance quoi et genre vas-y on teste des trucs et on voit et en fait je trouve qu'il y avait rien de plus parlant que de faire des expériences il y a eu plusieurs trucs là j'avoue que j'ai eu avec les carbos qui me viennent en tête mais d'autres il y avait aussi tous les moments festifs où il y avait des apéros etc et où j'étais toujours mais perdue parce que j'avais l'impression de me laisser aller etc et Voilà, juste de me dire, écoute, le prochain, tu fais comme ci, comme ça, et tu essaies de voir ce que ça fait. Voilà, toutes ces petites expériences, mais bout à bout, il n'y a rien de mieux que de le tester en direct.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Je suis complètement d'accord avec toi. Souvent, je dis, il y a deux phases. Il y a quand même la phase de compréhension intellectuelle, quand tu dis, et d'adhésion, j'ai envie de dire. Genre, tu adhères au discours, tu dis, mais oui, c'est logique. Ça tient de bout ce truc-là. Ça, c'est important comme première phase. Mais si t'en restes là, malheureusement, tu risques de continuer de patauger un peu. Le passage à l'action, il est super important. Mais il est hyper flippant. Ça, c'est clair. Je me souviens qu'on avait aussi quand même beaucoup parlé du regard des autres, mais surtout de ton propre regard, de ta manière de te parler, des vêtements dans ton dressing.

  • Speaker #1

    Il y a eu du progrès. j'ai que des vêtements de ma taille maintenant déjà je me sens mieux je suis sur moi après ça reste compliqué pour moi d'accepter une forme et après voilà dans ce que tu m'avais dit il y avait le côté, tu vois moi je cherchais forcément à m'aimer mais en fait peut-être déjà on peut juste faire avec ce sera déjà besoin merci plutôt que de s'autoflageller et puis dans tout ce que tu partages etc et aussi on se suit individuellement il y avait le côté bon est-ce qu'il n'y a pas plus important est-ce qu'on peut déjà peut-être profiter de la vie et arrêter de se prendre la tête sur ça du moment que tu es en bonne santé et ça ça m'a vachement aidée aussi la charge mentale qui est libérée autour de l'alimentation

  • Speaker #0

    Ça permet aussi de, comment dire, apaiser peut-être le... l'insatisfaction corporelle, je pourrais le dire comme ça. Et puis, l'un nourrit l'autre. Si tu veux, je suis insatisfaite de mon corps, donc je mets en place des choses. Je mets en place des choses, c'est pour changer mon corps. Je n'aime pas mon corps. Enfin, tu vois, il y a un truc qui s'autonourrit. Après, effectivement, ça prend du temps. Je pense que c'est un processus de déconstruction et de reconstruction qui peut être hyper long. Déjà parce qu'on baigne tous là-dedans depuis qu'on est petit. Aussi parce que la réalité, c'est que notre société continue d'être comme ça, d'être grossophobe, de prôner la minceur, etc. Et puis, encore plus quand c'est aussi très relié à une histoire personnelle. Donc, il y a des choses qui, forcément, vont continuer d'évoluer, de se déconstruire.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'être moins dans l'urgence, tu vois. Parce que, justement, le fait d'avoir... pris en charge cette relation à l'alimentation comme tu dis, j'ai l'impression d'avoir stoppé le cercle vicieux qui s'entretient entre l'alimentation et la relation au corps et que du coup maintenant je sais que c'est toujours une problématique la relation au corps mais qui est un peu de côté et qui ne prend pas toute ma charge mentale et qui peut-être va rester tout le temps là et c'est ok quoi oui

  • Speaker #0

    Peut-être que ce que tu veux dire, c'est que tu envisages de jamais vraiment aimer ton corps ?

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Mais j'ai l'impression de plus être en mode, je l'accepte, je ne l'aime pas, mais je l'accepte.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que c'est possible de différencier certaines parties de ton corps ? Est-ce que c'est tout ton corps que tu n'aimes pas, absolument pas ? Ou est-ce qu'il y a certaines parties de ton corps que tu n'aimes absolument pas et d'autres, soit que tu aimes bien, soit ça va ?

  • Speaker #1

    Bah je me rappelle que tu m'avais donné aussi des petits exercices pour essayer de régler le corps, de régler, mais rien que de me mettre de la crème hydratante, c'est compliqué, voire pas possible. Donc vraiment, à part ma tête, il n'y a pas de partie que j'aime, il y a des parties neutres on va dire. Ok. Mais euh... mais non donc ouais tout ce qui va être vraiment touché tu vois c'est compliqué mais du coup je prends plus de plaisir pour le coup par tout ce qui va être ouais vêtements essayer quand même de me sentir bien je dirais pas me trouver jolie mais me trouver ok ok

  • Speaker #0

    mais c'est déjà bien et quand tu dis qu'il y a des parties qui sont neutres ça c'est hyper important et du coup On peut peut-être se décaler un peu du discours j'aime pas mon corps En fait, ce que tu n'aimes pas, c'est certaines parties de ton corps. Il y a vraiment des parties pour toi qui sont très compliquées. Mais c'est pas ton corps.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Je n'aime pas certaines parties de mon corps. Ok. Et c'est possible pour toi aujourd'hui de te regarder dans un miroir sans partir dans des autocritiques hyper dures ?

  • Speaker #1

    Habillée, oui. En sous-vêtements ou mûres. Ça fait très longtemps que je ne me suis pas posée devant un miroir en sous-vêtements.

  • Speaker #0

    T'évites parce que tu sais que tu vas être hyper dure avec toi-même.

  • Speaker #1

    Oui, ça va me plomber.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que tu dis ça va me plomber. Ça risque de te casser le moral, mais finalement, c'est pas ton corps nu devant le miroir qui casse ton moral. C'est les jugements que tu aimais. Oui. Sur ton corps nu devant le miroir.

  • Speaker #1

    Mais en tout cas, je sais que je vais encore les émettre, là. Je pense que c'est pas... Ok,

  • Speaker #0

    ok. Ok, ça avance tranquillement. C'est hyper important quand tu dis sortir de l'urgence, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. En fait, là, maintenant, et surtout, aussi dans ton approche, tu m'as dit plusieurs fois, en fait, c'est normal, ça ne va pas se faire en une séance, en deux fois. Et du coup, maintenant, j'ai l'impression que comme le côté, voilà, je fais plus de crise, je sais que ça, c'est... gérer, même si peut-être un jour je referai une, il n'y a pas de souci avec ça. Mais du coup, ça processe tranquille. Jusqu'à quand, je ne sais pas. Peut-être qu'il n'y aura jamais de moment où ce sera en mode Ok, c'est bon, c'est fini. En tout cas, ça va.

  • Speaker #0

    Oui, et puis, ça va me permettre de faire le lien, mais tu es maman d'une petite fille, donc ta petite fille elle va grandir et peut-être que... son évolution à elle te permettra de continuer de cheminer toi aussi pour l'aider à être la mieux dans sa peau possible. Ça m'amène à parler de ta fille, parce que c'était aussi un petit sujet quand même, même si ça n'a pas été le truc principal. Mais disons que sur la fin, étant donné que tu allais déjà beaucoup mieux et tout, on a passé un peu plus de temps à parler de ça. Tu avais pas mal de, j'allais dire d'angoisse, le mot il est peut-être fort. En tout cas, tu avais pas mal de peur ou d'inquiétude par rapport à l'alimentation de ta fille.

  • Speaker #1

    Oui, déjà j'avais peur de lui. mes troubles, quoi, entre guillemets. Je me suis dit, justement, mes parents, en voulant bien faire, m'orientaient exactement vers les mêmes trucs que ma mère. Je me suis dit, oula, mais moi, je suis, du coup, capable de faire pareil. Et du coup, bien entendu, je ne lui souhaite pas du tout d'avoir des TCA. Du coup, je me suis dit que ma prise en charge me servirait également à savoir, voilà, lui donner... les clés pour avoir une alimentation qui soit harmonieuse mais juste ok aussi psychologiquement et à la fois du coup ça m'a aidée à savoir quoi lui dire ou quoi ne pas dire et à la fois en fait c'est elle qui m'aidait sur la fin là elle est dans l'âge typiquement, bon en plus elle va commencer à dire non à tout mais bref elle sait très très très bien dire de quoi elle a envie et de quoi elle n'a pas envie en fait. Et de la voir évoluer, je me suis dit, mais putain, c'est dingue en fait, comme c'est inné à la nécessité. Comment ça se fait qu'on perde ça ? Comment ça se fait que personnellement, je me sois perdue dans autant de il faut, il ne faut pas, etc. Alors en fait, purée, mais elle a moins d'un an à l'époque et elle sait tout à fait dire ce dont elle a envie, ce dont elle n'a pas envie, ce qu'elle veut, ce qu'elle ne veut pas. Donc en fait, maintenant, je ne veux qu'elle que sur elle.

  • Speaker #0

    C'est une énorme avancée. C'est énorme parce que je veux dire, je me souviens quand même de tes inquiétudes qui n'étaient vraiment pas du tout orientées poids, mais qui étaient orientées santé, en fait, pour ta fille. Oui, mais il faut qu'elle ait accès à tel et tel truc.

  • Speaker #1

    Au début, en fait, j'appliquais le même côté cadre rigide que j'avais pour moi sur elle, où je suivais absolument toutes les recommandations. en termes de diététique, une enfant, il faut qu'elle mange tant de grammes de protéines, à tel âge. Et en fait, elle m'a dit elle-même non. Il y a des trucs où des fois, c'est des heures à lui préparer selon les recommandations pour avoir tous les petits pots de la semaine. Et juste, tu lui donnes la première bouchée, elle crache tout. À moi, je me serais potentiellement imposée des trucs, mais à elle, je ne vais pas la gaver. Donc, c'est QFD.

  • Speaker #0

    Et je me souviens que dans nos derniers rendez-vous, justement, on avait parlé du choix des aliments, tu sais que ça avait déjà bien évolué pour toi, mais c'est là où on avait mis le doigt sur les desserts, tu t'étais rendu compte que tu continuais de ne pas choisir ton dessert, où tu t'étais dit, ah, je vais y prêter attention, tout ça, et quand on s'était revus, tu m'avais dit, mais c'est marrant, parce que du coup, je me suis rendu compte que ma fille, c'est pareil, on ne lui proposait pas.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais instauré, entre guillemets, que... le midi c'était une compote, un petit suisse, le goûter c'était une compote et le soir c'était un petit suisse. Et suite à ça, du coup maintenant à chaque fois je sors du frigo, je lui demande qu'est-ce que tu veux. Au début alors ça devait être sans doute totalement au hasard qu'elle pointait un truc du doigt ou qu'elle prenait un truc, mais maintenant je suis intimement persuadée qu'elle choisit. Et là dernièrement en plus, elle se met à manger comme un homme dans la dauphine sémaine, elle prend les deux directs, elle me tend les deux bras. prend les deux et je dis, ok, on fait les deux, yaourt, compote. C'est fou. En fait, c'est la base, mais que nous, on a oublié.

  • Speaker #0

    C'est trop beau de constater ça. C'est trop chouette.

  • Speaker #1

    Je pense qu'elle met dans les prises de conscience. Comme tu dis, pour l'instant, c'est juste sur le côté alimentaire, mais effectivement, forcément, plus elle va grandir, plus il y aura le côté reflet dans le miroir, relation au corps, etc. Et je suis sûre qu'elle va continuer de m'aider.

  • Speaker #0

    Eh oui. Et en fait, ce qu'on dit souvent, c'est qu'on éduque un enfant plus par l'exemple qu'autre chose. Et j'avais fait un épisode de podcast pour parler de ça, de comment ne pas transmettre les TCA à son enfant. Et ce que je disais, c'est qu'il n'y a pas besoin de critiquer le corps de son enfant pour lui transmettre de l'insatisfaction corporelle. Il suffit de critiquer son propre corps. Et du coup, ça aide vachement à cheminer vers sa propre acceptation corporelle pour aider ses enfants. à être dans cette même démarche derrière mais oui c'est très juste ce que tu dis et moi j'ai plein d'exemples de mamans comme ça que j'ai accompagnées certaines pour qui tu vois toi tu le dis bon bah je me suis lancée dans les tests et tout tu t'es lancée dans les trucs, il y a des femmes pour qui c'est plus compliqué et de passer par les enfants et bah ça facilitait les choses en fait elles observaient d'abord leurs enfants et elles se rendaient compte, tu vois je pense à une maman comme ça, les enfants étaient plus grands ils avaient 8 et 12 ans mais il n'y avait jamais de gâteau industriel, de pâte à tartiner de trucs comme ça, quand ils faisaient de la pizza c'était la pâte aux choux fleurs enfin tu vois le truc Cette maman, je tiens à préciser, et ça va casser un peu les idées reçues qu'on a, c'était une femme qui était considérée en obésité, obésité sévère. Et qui était dans des grandes restrictions et prises de tête. Et donc, elle a commencé à accepter que ses enfants fassent les courses sur le drive avec elle. Et donc forcément, ça a été les paquets de gâteaux qui arrivent et tout. Et les premiers goûters, elle a flippé. Parce qu'effectivement, elle a vu son grand descendre un paquet de gâteaux entier. Oui, mais à force de rentrer de l'école et de voir que les gâteaux, ils sont là, ça n'a pas duré longtemps, quoi. Il l'a fait une ou deux fois de manger un paquet entier. Et en fait, ils ont fini par les oublier, les gâteaux, et ne plus en vouloir.

  • Speaker #1

    Ouais, bah, ça m'étonne pas, hein.

  • Speaker #0

    Et donc, voilà, ou je la revois m'envoyer un message sur WhatsApp. Non, mais tu sais quoi ? Mon grand, il a préféré prendre du melon à la place du gâteau. Donc, voilà, c'est vrai que les enfants, c'est des bons exemples.

  • Speaker #1

    Ouais, ah, mais tout à fait.

  • Speaker #0

    Bon, trop chouette. J'allais en venir à plutôt une dernière question qui s'adresse aux personnes qui nous écoutent, mais peut-être qu'avant ça, est-ce qu'il y a quelque chose que tu avais envie de dire, dont on n'aurait pas parlé ? Je ne sais pas, quelque chose autour de ton parcours, de ce qui s'est passé pour toi ?

  • Speaker #1

    Un peu plus vague encore, comme question.

  • Speaker #0

    si je pourrais te dire est-ce que tu veux ajouter quelque chose c'est encore plus vague je sais pas est-ce que quand je te dis ça il y a quelque chose qui vient qui émerge est-ce que t'as l'impression qu'on a parlé de on a besoin d'aller parce que ma dernière question elle s'adresse aux personnes qui sont dans la situation de ton ancienne toi celle que t'étais genre en tout début d'année quoi finalement et qui sont en train de nous écouter, qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ? Qu'est-ce que tu voudrais leur transmettre ?

  • Speaker #1

    Franchement, que si c'est possible pour ces personnes de ne pas hésiter à se faire accompagner et de chercher, même si ça prend du temps, de chercher la bonne personne pour se faire accompagner. Parce que pour avoir vu ma mère se débattre toute sa vie avec ça, je suis en termes intimement persuadée que peu de personnes sont aptes... à accompagner sur les TCA et notamment sur l'hyperphagie donc voilà j'ai l'impression de l'image un peu de quelqu'un qui essaie de se dépatouiller dans un verre de miel ou je sais pas un truc bien t'essayes en l'occurrence elle a été en voir des psychologues, elle a été en voir des tététiciens ou des tététiciens etc, je pense que toutes les cultures plein de personne et je ne trouvais pas du tout en cause les compétences de ces personnes. Ça l'a aidé dans plein d'aspects de sa vie, mais en fait aucune de ces personnes n'était formée au TCA et du coup ben voilà. Du coup vraiment de trouver la bonne personne, tu vois quand j'y réfléchis c'est je sais pas combien de temps durait notre accompagnement mais ton accompagnement Pas longtemps, je crois. Dans tous les cas, moins d'un an.

  • Speaker #0

    Je dirais six mois, un truc comme ça.

  • Speaker #1

    Versus une vie entière à se débattre.

  • Speaker #0

    C'est vrai ce que tu dis. Et puis, la partie compulsion qui disparaît, ça peut aller hyper vite. Ça ne veut pas dire que tout est réglé.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Même les personnes qui rejoignent le programme sans accompagnement, moi, j'ai vu des personnes, ou je pense aussi à une personne qui a fait l'accompagnement. On a commencé notre premier rendez-vous. Elle n'avait déjà plus de compulsion, en fait. Parce que, tu vois, il y avait le programme souvent.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Je vous laisse faire trois semaines, un mois de programme avant de mettre le premier rendez-vous. Donc, après, on a eu plein de choses à creuser et tout. Ça n'empêche pas. Mais je veux dire, ça peut faire un peu vendeur de tapis de dire ça, tu sais, un peu charlatan, quoi. Ah ouais, genre, ça fait 20 ans que j'ai des compulsions. Et puis toi ?

  • Speaker #1

    Six mois, oui.

  • Speaker #0

    Et en fait, bah si. Ça ne veut pas dire que pour 100% des personnes, ça va se terminer en trois semaines, six mois, machin. Mais pour beaucoup de personnes, en vrai, c'est possible. Et par rapport à ce que tu disais pour ta maman, je pense que malheureusement, c'est très vrai. En fait, moi, ce qui me fait le plus de peine, c'est que dans nos systèmes de soins gratuits... il y a un peu de retard sur les formations autour de ça. C'est trop dommage parce que c'est les systèmes de soins les plus accessibles. Après, j'ai l'impression que ça bouge et qu'il y a de plus en plus de personnes qui se forment. Le dernier diplôme que j'ai fait, le diplôme universitaire, on était quand même 180 dans la promo. C'est l'énorme promotion. Alors, avec la problématique, peut-être qu'il y en a peut-être... ceux qui découvraient complètement cette approche, peut-être que ça aurait été un peu trop juste pour la mettre vraiment en place, mais déjà, c'est vrai que c'est des gens qui s'ouvrent à autre chose, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça progresse et que ça va dans le bon sens, mais il faut être dans la démarche de chercher quelqu'un pour pouvoir... Il n'y en a tellement pas encore en assez grand nombre, que c'est pas en allant voir la première personne au coin de la rue, le premier psychologue, c'est très peu probable que ce soit une personne formée. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai.

  • Speaker #1

    Ça va dans le bon sens,

  • Speaker #0

    c'est ça. ouais, bah écoute trop chouette, qu'est-ce que je peux te souhaiter ?

  • Speaker #1

    euh, que ça continue et puis que quand même je pense l'acceptation de ton corps continue,

  • Speaker #0

    pas d'urgence mais continue tranquillement ouais c'est ça acceptation de ton corps et comment on pourrait le nommer tu vois le fait de prendre de continuer de prendre ta place comme tu le fais en lien avec la connaissance de toi effectivement

  • Speaker #1

    dans tous les domaines au-delà de l'alimentation, mais de continuer à me mettre au centre de mes décisions, d'apprendre à me mettre au centre de mes décisions.

  • Speaker #0

    On m'a parlé un peu en off tout à l'heure, il y a quand même des choses aussi qui ont énormément bougé par rapport à ça. Eh bien, écoute, je n'ai plus qu'à te dire merci, c'est passé tellement vite, j'ai l'impression que ça fait dix minutes qu'on discute. J'étais trop contente d'avoir de tes nouvelles, trop contente d'avoir cet échange avec toi. j'avais aucun doute sur le fait que ça continue de bien aller parce que c'est vrai qu'on l'a pas dit je l'ai pas précisé mais en vrai là on s'est écrit peut-être une ou deux fois mais là dernièrement j'avais vraiment pas de nouvelles donc c'était surmise de savoir comment ça se passait pour toi mais bon j'avais pas du tout de doute sinon t'aurais eu des petits messages bien avant oui peut-être aussi oui c'est ça non et puis j'étais hyper confiante en te laissant donc donc voilà merci beaucoup d'avoir accepté de témoigner je pense que c'est précieux parce que c'est un message d'espoir et hyper inspirant que tu délivres aux personnes donc merci pour ça merci à toi et puis à très bientôt à très bientôt merci à bientôt un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode mon podcast te plaît ? t'apporte de l'aide ? alors partage-le laisse un commentaire laisse 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée Ça va te prendre quelques secondes et pour moi, c'est un soutien immense. Mon podcast, c'est une ressource gratuite que j'ai envie de mettre à disposition. Comme tu l'as remarqué, il n'y a pas de pub avant, pendant, après. Pouvoir me permettre de continuer à le faire, c'est hyper important de m'apporter ce soutien en le partageant, en en parlant autour de toi et en mettant ces 5 étoiles et ce petit commentaire qui permettront de valoriser et faire connaître le podcast. Je te remercie et je te dis à dans quelques jours pour un nouvel épisode. Ciao !

Chapters

  • Présentation Pauline

    01:58

  • Souvenir le plus ancien avec l’alimentation

    03:01

  • Le début des TCA au collège

    04:50

  • De quels TCA a-t-elle souffert ?

    06:36

  • La prise de conscience

    17:01

  • L’impact de la vie de couple

    19:20

  • Là où elle en est lorsqu’elle arrive vers moi

    24:05

  • Ce qui a été marquant pour elle, + difficile ou + facile que prévu

    26:08

  • Le plus gros changement dans sa vie

    35:20

  • Ce qui l’a aidée à se libérer

    37:10

  • L’alimentation de sa fille

    45:32

  • Ce que Pauline aimerait vous dire

    52:35

Description

Pauline est venue vers moi il y a quelques mois parce qu’elle souffrait d’hyperphagie.
Au fil des années son trouble s’était intensifié jusqu’à prendre toute la place.
Les crises étaient quotidiennes et la charge mentale omniprésente.

Lutter contre son poids c’était l’histoire de sa vie, après avoir vu sa maman mener un combat contre l’obésité, sa plus grande peur était de prendre le même chemin…

Pauline a rejoint SOS COMPULSIONS et a pris l’option suivi individuel.
En seulement 6 mois tout a changé.

Elle nous raconte quoi, comment et pourquoi dans cet épisode de podcast. 


Au programme :


Présentation Pauline

Souvenir le plus ancien avec l’alimentation

Le début des TCA au collège

De quels TCA a-t-elle souffert ?

La prise de conscience

L’impact de la vie de couple

Là où elle en est lorsqu’elle arrive vers moi

Ce qui a été marquant pour elle, + difficile ou + facile que prévu

Le plus gros changement dans sa vie

Ce qui l’a aidée à se libérer

L’alimentation de sa fille

Ce que Pauline aimerait vous dire



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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur Flavie.m TCA. Très belle écoute. Bienvenue Pauline dans cet épisode de TCA etc qui va tourner autour de toi. Je suis trop contente de t'accueillir ici et puis je suis trop contente de discuter avec toi parce que ça fait un petit moment qu'on s'est parlé toutes les deux donc c'est trop cool. Avant d'aller plus loin... Je te propose de commencer par te présenter de la manière dont tu le souhaites.

  • Speaker #1

    Ok. Déjà, effectivement, on va dire que ça va tourner autour de moi. Donc, je m'appelle Pauline, j'ai... Je ne suis jamais sûre. Et je suis maman d'une petite fille, je vis dans le sud-ouest et je suis vétérinaire.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu es là aujourd'hui pour discuter avec moi, c'est parce qu'on a fait un bout de chemin toutes les deux pendant quelques mois. On a travaillé ensemble, tu as rejoint SOS Compulsion avec la particularité qu'il y avait un accompagnement individuel. Donc on se connaît, j'allais dire on se connaît bien, je ne sais pas si on peut dire ça, on se connaît un peu toutes les deux en tout cas. On a eu une certaine proximité et du coup l'idée c'était que tu puisses venir témoigner à la fois de ton parcours, de ce qui s'est passé pour toi. autour de l'alimentation et du rapport au corps, et puis de ce qu'on a vécu aussi toutes les deux, du travail qu'on a fait ensemble. Il y a une question que j'aime bien, pour entrer en matière, c'est de demander quel est le souvenir le plus ancien, ce qui serait peut-être ton premier souvenir, ou en tout cas le truc marquant qui te vient, si je te demande de me parler de ton rapport à la fois à l'alimentation et au corps. Parfois c'est le même souvenir. parfois c'en est deux distincts est-ce qu'il y a des trucs qui émergent comme ça spontanément ?

  • Speaker #1

    les deux principaux trucs je crois que c'était pas du tout la même période de ma vie mais le plus ancien chronologiquement et je pense qu'on voit assez bien l'impact de l'éducation de la famille dans ce souvenir c'est les repas du dimanche chez ma grand-mère où on était donc toute la famille les cousins, les cousines, les tantes et tout et et Le petit plaisir du dimanche, notamment comme les adultes prenaient l'apéritif, de nous avoir droit à un verre de sirop de pêche. Très précis, le souvenir est très précis. Et je me souviens d'un dimanche où ma tante a dit vraiment droit dans les yeux à ma mère, le sirop de pêche poli, ce n'est peut-être pas obligé. Alors que l'ensemble des cousins en prenaient quand même. Et je me souviens que ma mère lui avait fait une tête en mode... C'est vrai qu'à l'époque, je le sais, à l'époque j'étais en forme, entre guillemets, un peu ronde. Mais voilà, premier souvenir. Et je me rappelle que je me mettais clairement à poser des questions. Quel est le problème, en fait ?

  • Speaker #0

    Ok, ouais, c'est ça. Toi, tu n'as pas compris à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Ouais, non, je n'ai pas compris.

  • Speaker #0

    Tu avais quel âge, tu penses ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'étais genre 10 ans, un truc comme ça. 9-10 ans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je me rappelle surtout que j'avais pris ça comme une embrouille entre ma mère et ma tante, mais je ne voyais pas le rapport par rapport à moi. Pourquoi moi, je ne pourrais pas en voir ? Et plus dans le côté, vraiment, moi, personnellement, et du coup, début, je pense, point d'orgue du début des TCA, c'était au collège, là, pour le coup. Et je me rappelle avoir eu tellement envie de perdre du poids et de maigrir. Je pense que je t'en avais parlé au tout début. J'avais... J'avais eu l'idée lumineuse de commencer ce qu'on avait appelé avec mes copines le régime yaourt. C'est-à-dire me nourrir exclusivement d'un yaourt dans toute la journée au collège, comme je mangeais à la cantine entre midi et deux. J'ai perdu du poids, forcément. Mais c'était horrible. Je prenais le petit-déjeuner le plus petit que je pouvais à la maison, parce que quand même à la maison, j'étais pas avec mes parents. Et puis après, je ne remangeais qu'un yaourt jusqu'au soir où le soir, je disais, je n'ai pas trop faim, j'ai beaucoup mangé. franchement je ne vais plus me souvenir de combien de temps ça a tenu ce que j'allais te demander parce que wow tu devais être quand même hyper fatiguée 3 semaines,

  • Speaker #0

    1 mois et tu te souviens combien de poids tu avais perdu ?

  • Speaker #1

    en chiffres je ne sais pas mais je me rappelle que j'étais quand même trop fière de moi en mode wow ça y est j'atteins le corps dont je rêve etc et leur alerte dès que je me suis commencé à remanger j'ai repris mon poids Ouais. C'est basse,

  • Speaker #0

    quoi. Ok. Et t'as l'impression que c'est un peu le point de départ de tes troubles alimentaires, ce moment-là ?

  • Speaker #1

    En tout cas, j'ai l'impression que ça a été un des moments les plus graves pour cet âge-là, entre guillemets, et que c'est venu couronner le tout, entre guillemets, à cette époque-là.

  • Speaker #0

    Justement, c'est ma question suivante, c'est de savoir un peu de quoi tu as souffert, quel type de troubles alimentaires, comment ça a pris racine chez toi. Quelle lecture t'en fais aujourd'hui ? Si tu devais expliquer un peu aux personnes qui nous écoutent ton parcours.

  • Speaker #1

    Du coup, déjà avec les deux sexes, on a compris que ça prend racine dans mon enfance. J'ai l'impression qu'il y a plein de paramètres. Le premier, c'est vraiment juste ma propre relation avec mon corps. Dans ma famille, je pense génétiquement, du coup, avec le recul, on est quand même... assez bien en chair on va dire de base je veux dire même même avec une alimentation à 100% équilibré et voilà je rien que le côté comparaison aux autres et potentiellement moqueries aussi à l'école primaire où on jouait là dedans donc bah moi principalement ce dont j'ai souffert c'est de l'hyperphagie vraiment des crises, à me priver très très fort pendant certaines périodes de ma vie, et puis après à l'inverse, ouvrir toutes les vannes et me remplir, me remplir, me remplir. Donc il y a ce côté relation au corps, et puis après dans la famille en fait. Donc du coup, ma maman s'ouvrait elle-même de TCA, et elle pour le coup, elle a vécu... de la nourricier, de la boulimie, puis de l'hyperphagie. Et je l'ai vu se battre toute sa vie contre sa relation à l'alimentation. Et en fait, j'ai l'impression que toute ma vie, je me suis dit, et d'ailleurs, c'était écrit, je me rappelle, même dans un journal intime de collège, pareil, à peu près à la même période, Je ne veux surtout pas finir comme maman. Alors, cette phrase est d'une violence énorme. Je la vois, je le répète maintenant. Et du coup, en fait, à force de me dire ça, J'ai tellement lutté que moi aussi, je suis...

  • Speaker #0

    T'es dans les dignes traces de ta maman, effectivement. Je me souviens très bien de cette phrase-là aussi, de nos premiers échanges autour de ça. Et du fait que, oui, en fait, de la prise de conscience que oui, en fait, j'ai tellement pas voulu ressembler à ma mère que je me bats exactement comme ma mère s'est battue toute sa vie, finalement.

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, je pense que pour ma mère, on identifie... Déjà parce que c'était l'époque entre guillemets, je pense qu'on en parlait peut-être moins, et parce qu'elle n'a pas été aussi bien aidée. Ce n'était pas mis en relation en fait son poids, elle était en surpoids, et sa relation alimentation. C'était deux choses différentes. Et du coup, moi dans ma tête, il y avait juste au niveau du poids, je ne veux pas ressembler à ma mère. Et du coup, qu'est-ce que je peux mettre en place pour ça ? Me priver, faire attention à ce que je mange, etc. Ça m'a conduit exactement au même schéma.

  • Speaker #0

    Mais c'est le problème global de la perception qu'on a des personnes considérées en surpoids ou en obésité, avec cette impression que, ok, elle est grosse, donc elle ne fait pas attention, elle mange trop, je ne veux pas devenir grosse comme elle, je vais moi-même faire attention, machin. Et il y a quelque chose de complètement invisibilisé du combat, en fait, qu'elle menait depuis toujours face à elle-même. Parce que même si, c'est le problème de l'hyperphagie, tu vois la personne, je ne sais pas moi... dégommer un paquet de sneakers, tu la vois faire ça, t'as pas idée que finalement elle fait ça parce qu'elle est en lutte permanente contre ce type d'aliments. C'est vrai que c'est complexe. Et comme tu dis, c'était une autre période. Je pense que l'hyperphagie, je sais que c'est le trouble le moins bien diagnostiqué aujourd'hui, c'est le plus présent dans les TCA, c'est le moins connu, le moins bien diagnostiqué et donc le moins bien pris en charge. Mais à l'époque, c'était encore un autre level. Ok. T'as dit aussi un truc intéressant ? quand tu parlais de ton corps que tu disais aujourd'hui je me dis c'est génétique dans la famille on est costaud,

  • Speaker #1

    bien en chair je ne sais plus quel terme tu as utilisé j'ai l'impression qu'il y a un truc qui a switché chez toi j'ai l'impression que tu ne le voyais pas comme ça avant c'est pas encore on va être honnête c'est encore en cours de process depuis la fin de notre suivi Là, maintenant, je ne sais plus, ça fait trois mois qu'on a arrêté le suivi vraiment en one-to-one. Malgré tout, je n'ai pas refait de crise du tout. Mon alimentation est stabilisée, j'ai l'impression, sur le côté en tout cas, crise, etc. J'ai l'impression que j'ai vachement réussi à me comparer dans le bon sens aux autres. par rapport à ce que c'était avant, c'est-à-dire que quand je suis dans des événements festifs, etc., je regarde les personnes que je considère comme minces et en relation saine avec leur nourriture, même si je ne connais pas toute leur vie, je me dis en fait, je mange comme eux, je ne suis pas plus en train de me gaver qu'eux, alors qu'avant, j'avais vraiment le sentiment que le problème ne venait que de moi et que c'était moi qui me surgavais. En me comparant à ces personnes-là, je me dis je mange comme la plupart des gens, là, maintenant. mon corps, j'ai pas perdu de poids. Donc là, j'ai l'impression que c'est ce qu'on appelle le poids d'équilibre. Et du coup, je suis en train de l'accepter comme ça. Mais c'est donc...

  • Speaker #0

    Ok. Oui, mais c'est quand même un des gros challenges aussi, je pense, de pouvoir faire prendre conscience à un maximum de personnes. Je pense notamment à la petite fille que t'étais, en fait, tu vois. où tu dis des petites, peut-être que tu étais un peu au-dessus des courbes ou dans les courbes hautes, etc. Et en fait, au lieu de se dire, tiens, c'est peut-être sa morphologie. Oui, c'est sûr. Il y a quelque chose qui s'est installé autour de Pauline. Il ne faudrait peut-être pas qu'elle prenne de sirop, quoi. Non, mais au secours. On sait à quel point ça a plutôt tendance à faire dépasser le poids d'équilibre, justement,

  • Speaker #1

    cette histoire-là.

  • Speaker #0

    Mais n'allons pas trop vite en besogne. Revenons au passé. Tu dis que ton trouble principal, c'était plutôt l'hyperphagie. Est-ce que tu sais quand est-ce qu'ont commencé tes crises ? Est-ce que tu as le souvenir, petite fille, d'être déjà dans une forme de suralimentation ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense. En fait, justement, dans toute cette démarche de Pauline, il faut qu'elle fasse attention à son poids etc., j'ai eu des privations déjà même imposées par mes parents assez tôt. Genre, Pauline, au petit-déj, il ne faut pas qu'elle prenne… des céréales, ou alors il faut qu'elle prenne des spécialitas, genre, à 5 ans, enfin, voilà. Et du coup, je me vois déjà être trop heureuse d'aller à l'anniversaire d'une copine parce qu'il va y avoir des bonbons et que je vais pouvoir me gaver jusqu'à ne plus en pouvoir. Je pense que c'était déjà une forme de prise, quoi. De tout ce que je n'avais pas à la maison, aller me gaver dès que j'allais chez une copine. Oui,

  • Speaker #0

    ça, c'est un bon... Genre en tant que parent, t'organises un anniversaire pour ton gamin, tu vas rapidement voir quels enfants ont accès au sucre, au gâteau, etc. à la maison, dans le comportement qu'ils vont avoir.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ok, donc il y avait déjà cette forme-là. Et les premières vraies crises, est-ce que tu te souviens ?

  • Speaker #1

    Celles, enfin oui, je pense que j'en ai fait avant, mais celles dont je me souviens avoir identifié que là, il y avait un problème et que c'était des crises, c'est quand même assez tard. prise de conscience entre guillemets. J'étais sur la fin de mes études et je faisais mes premières gardes seule dans une clinique où je me retrouvais seule tout le week-end et où en arrivant, j'allais faire mes courses pour le week-end, pour manger le week-end. Et où en fait, par exemple, rien qu'à partir du samedi midi, j'avais déjà potentiellement tout mangé, ce que j'avais acheté pour les courses et où je me disais Ah non, mais là, ce n'est pas assez gras, pas assez sucré. Je retournais ou je me recommandais des choses en plus. Et il y avait ce côté, je suis seule, donc personne ne me voit, donc je mange ce que je veux. Et ça me faisait vraiment prendre une crise à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, il y avait le rapport bien ancré du regard de l'autre qui vient regarder ce que tu manges, juger ce que tu manges, sûrement en lien avec ton enfance, où assez tôt, on a commencé à vouloir contrôler ton alimentation. Et du coup... Là, tu dis que tu as, à ce moment-là, la prise de conscience qu'ils sont des comportements compulsifs, des comportements, entre guillemets, pas normaux.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était plus, c'était pas tant pendant, parce que je pense que pendant, voilà, c'était dans l'état de crise, entre guillemets, mais après, quoi, je me sentais pas bien, c'était justement parlant, après avoir encore tiré cette quantité surtout d'aliments, et du coup, c'était plus, voilà, je me disais, voilà, il y a quand même un truc qui n'est pas normal, mais bon, je ferai gaffe demain, et au final, c'était la pire des conclusions, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Et du coup, à ce moment-là, il y a quand même un truc, une idée qui germe un peu de... Il y a quelque chose de pas normal, mais pour autant, est-ce que tu en parles à quelqu'un ? Est-ce que tu cherches de l'aide ?

  • Speaker #1

    Non, pour moi, c'était juste... Pauline, elle est gourmande. Elle aime bien le gras et les sucres. Et ouais, juste, je me reconditionnais en mode, non, mais là, t'as déconné. Vas-y, tu reprends le régime, quoi. Le sport, le régime, etc. une petite conscience que c'est pas normal mais pas de là à se dire j'ai besoin d'une aide particulière ok et ça ça a duré combien de temps ?

  • Speaker #0

    bah je sais pas ce que je te vois donc ouais facile disons et qu'est-ce qui a permis de te dire à un moment donné il y a un vrai problème déjà d'une part puis ensuite de te dire il y a un vrai problème et il y a des solutions à ce problème là

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'il y a eu la récurrence, c'est-à-dire que j'ai alterné du coup phases de régime et phases de décès à l'étranger. Et j'ai l'impression que ces phases se sont de plus en plus rapprochées parce que je tenais de moins en moins les phases de régime. Et du coup, au bout d'un moment, je me suis dit que ce n'était pas normal. Et notamment, du coup, après la naissance de ma fille. Je me suis dit direct en mode, OK, là, c'est bon, la sage-femme m'a donné l'accord de reprendre le sport. Donc, go, go, go, régime et sport pour reperdre tout le poids. Ceci dit, je n'avais pas pris de poids de grossesse, donc ce n'est pas ce que je m'étais mis en tête. Et en fait, là, pour le coup, ça a été la prise de conscience en 15 jours. J'ai repris le sport à fond et en fait, je n'étais pas dingue. Je me suis dit, je faisais de la musculation en salle. En fait, j'étais en mode légère. pas ce sport, je me force à y aller et j'y vais pour un objectif physique mais pas pour un objectif de bien-être ni mental ni quoi et c'est en même temps que je suis tombée je crois que c'était d'ailleurs en allant à la salle du sport sur tes podcasts et du coup voilà tout ce que j'entendais dire de témoignages ou de toi, ça a résonné je me suis dit bah ouais c'est moi ça en fait c'est peut-être ça le nid du problème c'est arrivé un peu en même temps le En fait, tout ce que je me dis depuis ces années, il y a vraiment une cause et il y a vraiment une aide possible.

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas juste je suis trop gourmande, je manque de volonté, il faut que je me reprenne plus fort en main, bien au contraire.

  • Speaker #1

    C'était toujours ça la conclusion, c'était je ne dois pas avoir la bonne motivation, je suis une fainéasse, je ne suis pas assez motivée. Et c'était toujours à chaque phase où je reprends. repartait en régime des sports, c'était toujours serré de plus en plus fort du coup parce que je me disais là je te poussie, c'est vraiment la bonne voilà, bah non ok,

  • Speaker #0

    on n'en a pas parlé jusqu'ici mais tu vis en couple est-ce que tu as l'impression que ta vie de couple est venue changer quelque chose accentuer ou au contraire ralentir des compulsions, qu'est-ce que ça a joué pour toi ?

  • Speaker #1

    au tout début, tant qu'on est des pensées pas du tout, il n'y a plus d'impact particulier Après, mon convent est donc très sportif. Lui, pour le coup, n'a pas du tout de TCA à mon sens, je ne dis pas dans sa tête. Mais pour le coup, il a cette volonté de, selon les périodes de sa vie, modeler son alimentation pour des objectifs sportifs, physiques, etc., sans visiblement que ça lui déclenche de crise ou quoi que ce soit. Le problème, c'est qu'effectivement, dans les premières années, qui ont suivi le fait qu'on habite ensemble, il a très bien vu, senti, et puis je lui ai dit que je n'étais pas à l'aise avec mon corps, donc de manière très sympathique, il a proposé de m'aider aussi dans cette démarche-là, de me sentir mieux, et comme lui, son dada, c'était le sport, de m'accompagner sur quoi mettre en place, pour bouger plus, pour bouger mieux, pour être plus efficace, et puis petit à petit, aussi de m'aider dans l'alimentation, etc. Bref, on s'est retrouvés au bout de plusieurs années où c'était 100% lui. qui cuisinaient et qui faisaient les courses à la maison, pour mon plus grand plaisir, parce que je déteste cuisiner, on va pas se mentir. Mais du coup, c'est ce qu'on avait vu pendant le suivi, je ne prenais quasiment plus aucune décision alimentaire. Vraiment, quand je dis quasiment plus, c'est vraiment... Quand j'étais à la maison, je ne décidais de rien. Pas parce qu'ils me l'imposaient, mais parce que c'était dans notre fonctionnement normal et quotidien, que ce soit lui qui fasse les courses, lui qui fasse à manger. Et du coup, même si c'était des trucs dont je n'avais pas envie, je les mangeais.

  • Speaker #0

    Oui, et à la fois l'envie... Enfin, c'était un vrai sujet, ça d'ailleurs. de quoi j'ai envie, qu'est-ce que j'aime parce que tes envies tournaient principalement autour de choses grasses et sucrées et que finalement t'avais intériorisé le fait que c'était peut-être mieux de toute façon de pas suivre tes envies, que lui il était capable de manger sain donc fallait suivre mais oui c'est vrai en discutant avec toi je me souviens même sur le choix des desserts ouais est-ce que tu veux un yaourt, une compote ou quoi, non hop il te ramenait ton dessert ouais c'était en mode bas comme toi ouais

  • Speaker #1

    alors ça c'est pas encore 100% j'y ai pensé en plus parce que je savais qu'on enregistrait le podcast aujourd'hui il y a très exactement deux jours j'ai fait une petite rechute de ça dans le sens où on arrive le soir, arrive à bouclé l'heure où on va manger et il me dit j'ai envie de manger indien ok très bien moi ce soir là j'avais pas faim et je savais qu'il y avait de la soupe au frigo et qu'il me faisait trop envie je lui dis bah non pas envie il me dit bon bah d'accord et puis on continue de travailler et au bout d'un moment il me dit non mais j'ai vraiment envie de commander un djinn et je dis bah ok bah commande et en fait dans l'habitude de la chose il a appelé, il a commandé un djinn pour nous deux et je me suis retrouvée une demi-heure plus tard à manger un djinn alors que j'en avais pas du tout envie vraiment pas et je l'ai pas apprécié je me suis sentie dès la première bouchée je me sentais ballonnée, c'était pas ce dont j'avais envie ni besoin je pense. Mais prise dans le boulot, dans le quotidien, etc., j'ai pas... Il y a encore du travail là-dessus, mais j'en ai eu conscience même avant, pendant et après. Je conscientise.

  • Speaker #0

    Et puis, ça n'a pas vocation à être parfait.

  • Speaker #1

    Oui, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu vois, ces moments-là, je trouve que ce qui est super, c'est que ce moment-là, il te permet de voir à quel point aujourd'hui, tu es connectée à tes sensations, à tes envies et à tes sensations qui sont... complètement relié à ça. Enfin, tu vois, tout était raccord, quoi. T'en avais pas envie, t'as commencé à en manger, t'as dit... Ouais. Après, c'est intéressant parce que le rapport à l'alimentation, finalement, il ouvre à tellement, tellement, tellement de choses et il ouvre beaucoup à notre rapport aux autres aussi et notre capacité à dire oui, non.

  • Speaker #1

    Là, c'est full ma problématique de ma vie et ma problématique aussi du moment. Et du coup, je sais qu'un jour, j'arriverai à dire... ce que je veux, ce que j'ai besoin, etc. Mais les sensations au moins et la perception des envies et des besoins est là maintenant.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est la première étape essentielle. Comment tu peux faire respecter tes besoins à quelqu'un quand toi-même, tu ne les entends même plus. En fait, tu ne les connais pas. Là, tu as déjà la première étape qui est hyper importante. Et encore une fois, des fois, tu le feras, des fois, tu ne le feras pas. Et puis, c'est OK. Il y a mille et une raisons qui peuvent créer ça. OK. Et donc, au moment où tu arrives vers moi, ce que tu dis, c'est qu'il y a un truc qui s'est un peu intensifié. D'ailleurs, c'est souvent le cas. C'est horrible. Vraiment, les compulsions, on est bien d'accord, c'est vraiment horrible à vivre. Et à la fois, c'est quand même ça qui permet de demander de l'aide souvent. Et c'est souvent quand tu arrives... plus du tout justement ou très peu à reprendre ce fameux contrôle là bah voilà quand ça prend toute la place c'est souvent à ce moment là qu'on va demander de l'aide à quelqu'un ça ouais j'ai l'impression que ça arrive en tout cas pour moi c'était un peu arrivé à un point de non retour quoi mais tu te souviens quand ça prend tellement de place quoi que ouais du coup je me dis bon bah là je vais pas y arriver toute seule quoi et tu te souviens justement de la place que ça prenait genre en termes d'un nombre de compulsions par semaine

  • Speaker #1

    Je pense qu'on est arrivés à quelque chose de quasi quotidien. Ça, c'est la place juste des compulsions. Mais après, il y a aussi, on avait parlé au début de la charge mentale où j'avais l'impression que je pensais à ce que j'allais manger ou ce que j'avais mangé 100% du temps où j'étais réveillée. Le moment où je ne pensais pas à l'alimentation, c'était quand je dormais. Et encore, je devais en rêver, je ne sais rien.

  • Speaker #0

    Alors que t'étais maman d'un tout petit bout de chou et que t'as un job ultra ultra prenant.

  • Speaker #1

    Ouais, mais vraiment, il y a ce que j'ai mangé, ce que je vais manger, est-ce que c'était bien, est-ce que c'est pas bien ? Et le corps aussi, tout ça mis du tabou. C'était un brouillard mental énorme.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, on a commencé à bosser ensemble. On ne va pas refaire le détail de tout ce qu'on s'est dit, tout ce qu'on a fait. Je pense qu'en plus, on en serait bien incapable. Avant de... On va prendre dans l'ordre. Avant de parler de où tu en es aujourd'hui, qu'est-ce qui... Quand tu repenses à tout ce que tu as mis au boulot, tout ce que tu as fait, qu'est-ce qui a été... J'ai plusieurs questions. Qu'est-ce qui t'a aidé sur le chemin ? Mais aussi, tu vois, peut-être, allez, on pourrait se dire, qu'est-ce qui a été marquant pour toi, peut-être en termes de prise de conscience, etc. Qu'est-ce qui a été plus difficile ? Tu vois, s'il y a des choses qui te viennent en tête. Qu'est-ce qui a été peut-être plus facile que prévu aussi, c'est possible ? Qu'est-ce que tu retiens de tout ça ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a été plus facile, c'est reconnecter aux sensations. ça pour le coup j'ai eu l'impression une fois que j'ai pris la gymnastique de me connecter à chaque moment etc j'arrivais assez facilement à voir ça ce qui a été plus compliqué et qui est toujours l'image et la relation à mon corps et il y avait quoi dans tes questions ?

  • Speaker #0

    je me suis perdue oui c'est clair je te lance un fouillis de questions et tu te débrouilles avec ça Est-ce qu'il y a des choses qui t'ont marquée ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a marquée, c'est qu'il y a un moment, je ne sais pas si tu te souviens, j'avais l'impression d'avoir un peu comme un blocage en mode. J'ai l'impression que c'est hypocrite de dire... Pour moi, ça me paraissait hypocrite de dire j'ai envie de manger de la salade à aucun moment versus, je ne sais pas moi, versus un burger. Je vais avoir envie de manger de la salade. Et ça avait duré quand même plusieurs séances où tu me reformulais les choses, où tu me menais à réfléchir à certains trucs. Et j'avais l'impression que c'était un peu hypocrite de dire oui, j'ai envie de la salade parce que c'est ce dont je pense que j'ai besoin, etc. Alors qu'en fait, non, c'est juste que j'ai envie de perdre du poids, avoue-le. Et en fait, je me suis rendue compte avec les séances que... Si, déjà des fois j'en avais juste envie, vraiment juste gustativement parlant. Des fois, ça pouvait être pour autre chose que pour de la perte de poids, ça pouvait être juste parce que je sais et je sens que ça m'apporte du bien-être et du confort, je sais et je sens que ça m'apporte des vitamines, peut-être pas la salade mais si on parle de certains fruits par exemple, et là en ce moment j'en ai besoin. Et de plus connecter à son corps dans le sens santé et bien-être en général. que juste au point.

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant ce que tu dis. Je pense qu'il y a deux versants. Je me souviens très, très, très bien de notamment une séance où j'ai senti qu'il y avait eu un tilt, un truc, clac, qui avait changé. Et c'était en vrai vers la fin. Mais ce qui est important de préciser, je pense, c'est qu'avant ça, tu avais déjà eu, je me souviens, tu m'avais raconté un resto, tu sais, l'envie. D'ailleurs, je me demande si la première fois où ça t'est arrivé, tu avais eu envie d'une salade, mais tu avais quand même pris la viande.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Parce qu'en mode, je suis au resto, tu vois, les vieux réflexes.

  • Speaker #1

    Je ne vais pas prendre une salade. Si ma pote, elle prend un truc fatos, je ne vais pas prendre une salade. Oui, c'est ça. J'avais vraiment envie de cette salade et que du coup, tu m'avais dit, vas-y, fais-la. Et du coup, le lendemain, j'étais allée faire des courses exprès pour me faire cette salade.

  • Speaker #0

    Oui, exact. Et tout comme on pourrait, et ça, c'est valable pour n'importe quel plat aussi, à l'inverse. Genre, t'as pris ta salade, t'avais envie d'un burger, vas-y, fais-toi ton burger le lendemain. Et du coup, l'envie spontanée d'un truc que t'aurais estampillé comme étant plus sain, ça, tu l'avais déjà eu depuis un moment. Mais je me souviens que le blocage, c'était sur la notion de faire des choix conscients, qui est pour moi une étape... Genre, quand t'es dans les compulsions, on va pas parler de ça, c'est trop tôt. C'est déjà une étape d'avancement bien avancée, justement, pour moi. Et c'était ce truc que tu trouvais un peu hypocrite de dire, non, mais à quel moment je ferais le choix de manger une salade, un fruit, un truc sain, entre guillemets, pour autre chose que pour la perte de poids ? Je me souviens que c'était ce truc-là. Parce que les envies, tu les avais déjà eues, spontanées, gustatives, mais il y avait un truc qui continuait, qui bloquait un peu. En mode, non, non, les gens qui disent ça, ils racontent des craques, quoi. C'est forcément pour le poids. Alors, je ne me souviens plus du moment où ça s'est débloqué de qu'est-ce que j'avais dit, qu'est-ce que tu vois, la teneur, tout ça.

  • Speaker #1

    On parlait de ta prépa pour rester en marathon que tu faisais.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et je me suis dit, tu vois, tu m'expliquais comment tu choisissais tes aliments pour ta prépa et que oui, c'était des choix du départ, en l'occurrence, un objectif sportif, mais ça pouvait être aussi... juste pour un côté bien-être, etc. Et tu avais pris plein d'exemples dans ce sens-là. Et oui, c'est vrai que je peux réfléchir à autre chose qu'à mon propre.

  • Speaker #0

    Ouais. Je n'ai pas fait de prépa alimentaire spécifique pour le marathon. Peut-être que j'en ferai un épisode de podcast pour en parler. Mais par contre, c'est vrai que je me souviens, on avait parlé des protéines en poudre, tu vois ? D'ailleurs, je n'ai pas du tout été régulière parce que je suis une bique pour ça. Moi, si tu me donnes des gélules, des machins à prendre, c'est impossible, j'oublie tout le temps. Mon Dieu ! Donc, je n'ai pas du tout été régulière, mais par exemple, effectivement, j'essayais d'avoir un apport en protéines qui n'avait rien à voir avec le poids ou quoi, mais plutôt de protéger mon corps, lui donner de la force, etc. Je me souviens qu'on avait parlé des fruits. Genre, je n'ai pas envie de tomber malade, il faut que j'ai un minimum de vitamine C, donc c'est cool de manger des clémentines.

  • Speaker #1

    Et alors, si, en fait, c'est en parlant là que je me rappelle, mais je crois qu'en même, au-delà de ça, la plus grosse prise de conscience... Ça a été quand tu m'as dit... Alors, moi, mon aliment phare de crise, c'était les pâtes carbonarables. Ah !

  • Speaker #0

    Mais oui, il faut qu'on en parle, des pâtes carbo.

  • Speaker #1

    Et tu m'as dit, vas-y, go, tu te fais des pâtes carbo à chaque fois que tu en as envie. Et... Bon, déjà, j'ai eu peur. Je me suis dit, c'est qui cette meuf ? Elle est tarée. Elle ne me regarde pas. Et en fait, oui, je m'en suis fait pas mal, du coup, pendant une semaine, dix jours. Il y a eu deux jours de suite où j'en ai mangé les midis, puis après les soirs. Et en fait, ça s'est paré tout seul. Et maintenant, si j'en ai envie, j'en mange. Mais là, je ne sais même pas te dire, c'est quand la dernière fois que j'en ai mangé et la dernière fois que j'y ai pensé. Et donc ça, ça avait été un énorme déclic de me dire. L'exercice, en gros, c'était être tout le temps de quoi faire des pâtes à la bouche. Comme ça, dès que tu en as envie, tu t'en fais. En fait, je n'en ai pas envie de faire ça par rapport à ce que je pensais en avant.

  • Speaker #0

    bah oui je me souviens tu me disais mais si mais moi je t'assure ça passera jamais la preuve quand j'étais étudiante je mangeais que ça tous les jours et donc tu me disais bah voilà regarde j'en mangeais tout le temps tous les jours donc c'est bien la preuve là ça va continuer je vais en manger tout le temps tous les jours ça c'est la partie visible de ce qui se passait pour toi à l'époque mais en vrai t'en mangeais avec certainement beaucoup de culpabilité avec tu vois...

  • Speaker #1

    Oui, alors que quand c'est du coup totalement libre, en fait, tu es au-delà d'autre chose.

  • Speaker #0

    Ce qui est génial, c'est que, ça me semble important de le préciser, c'est que tu flippais. Quand je t'ai proposé de faire ça, tu flippais. Donc, j'ai envie de dire aux gens qui écoutent, lancez-vous, essayez. Parce que tu vois, là, tu flippais forcément qu'il devait bien y avoir des... De toute façon, c'est clair, je le sais, je m'en souviens, il y avait quand même des petites... de pensée culpabilisante, oui, mais quand même, tu vois, il y avait quand même un petit brouhaha interne, et malgré tout, l'exercice, il a fonctionné, en fait, ça n'a pas duré six mois, quoi.

  • Speaker #1

    Non, puis il y avait un brouhaha interne et même externe, parce que je me rappelle, je l'ai expliqué à mon chéri. Bon, alors, ne t'inquiète pas, je fais un test, mais n'aie pas peur, genre, je me sentais obligée de me justifier, parce que justement, comme c'était tout le temps lui qui faisait manger, là, j'étais en mode, juste ne t'occupe pas de moi pendant... Je ne sais pas te dire combien de temps, mais en gros, je vais manger des pâtes herbo dès que j'en ai envie. Et je le revois en mode, d'accord, mais quoi, c'est une expérience bizarre. Et en fait, ça a dû durer trois jours où vraiment, je les ai mangées tranquilles dans mon coin. Et puis, après, j'ai eu envie d'autre chose.

  • Speaker #0

    Et puis, je me souviens, ça, c'est beaucoup plus tard, parce que ça fait juste quelques mois, je pense. Tu sais, tu étais en déplacement pendant une semaine. Et c'était un peu face test pour toi de dire, OK, je me retrouve toute seule pendant toute une semaine. Et je crois que tu as fait des pâtes carbo le premier soir. Tu t'es acheté des super ingrédients, des super lardons, de la super crème de qualité et tout.

  • Speaker #1

    Oui, et j'ai fait les deux premiers soirs. Le premier soir, et puis après, comme il y avait du reste, le deuxième soir, j'étais pas en train de finir. Mais après, tout le reste de la semaine, j'ai même plus en tête, mais je sais qu'il y a eu des légumes. Je veux dire, c'est pas... Et je ne me suis pas forcée à les manger.

  • Speaker #0

    C'est quoi le plus gros changement dans ta vie suite à tout ce travail ?

  • Speaker #1

    C'est le brouillard mental qui a plu. Là, tu vois, ce matin, je savais qu'on allait enregistrer. Du coup, je réfléchissais à est-ce que j'ai fait des crises ? il n'y a rien dans mon cerveau. Donc, il y a une place qui s'est libérée de fou et du coup, qui est dispo pour le reste, qui est même dispo pour juste passer des bons moments sans réfléchir et stresser au repas suivant, etc. Donc, oui, c'est hyper appréciable.

  • Speaker #0

    Et dans ton rapport à l'activité physique, ça se passe comment aujourd'hui ? Tu en es où ?

  • Speaker #1

    Alors, du coup, je ne fais plus de sport que je n'aime pas. Ce n'est pas que je n'aimais pas. pas, mais j'y allais vraiment full pour un objectif de perdre de poids. Une fois que j'y étais, je prenais du plaisir parce que ça reste quand même un effort physique et que voilà, je pense quand même le petit shoot d'hormones qui fait que tu prends du plaisir. Mais maintenant, je vais tout réorienter sur des sports vraiment plaisir. Donc moi, ce qui me plaît, c'est la danse. Et quand j'arrive à y aller, c'est un autre sujet. Et je fais du yoga aussi. Voilà. Et j'essaye... à la fois pour mon bien-être physique et mental de sortir aussi, me balader, prendre l'air dans la nature avec mon chien, etc.

  • Speaker #0

    OK. Aujourd'hui, ce n'est plus une charge, ce n'est plus une obligation, c'est quelque chose...

  • Speaker #1

    Vraiment, il n'y a plus de... Oh là là, il faut que j'aille au sport, vraiment, il faut que j'y aille parce que c'est important pour ma perte de poids. Là, c'est... Bon, si je n'ai pas le temps, c'est qu'il y a des contraintes professionnelles, donc voilà, c'est différent. Mais c'est genre... Oh, trop cool, aujourd'hui, c'est le jour de la danse. Trop bien, ça me fait du bien. Je vais tout faire. Rien à voir.

  • Speaker #0

    Bon, tu as déjà quand même pas mal répondu. Qu'est-ce qui... Même si tu as donné des choses autour de ça, est-ce que tu vois d'autres choses qui t'ont aidé ? Qu'est-ce qui t'a aidé, finalement, à enlever ce brouillard mental, à apaiser ton rapport avec l'alimentation, à changer ton rapport au sport ?

  • Speaker #1

    Euh... Ben, toi. Non.

  • Speaker #0

    Mais encore ! Est-ce que tu vois dans... C'est pas facile comme question, j'en ai bien conscience. En termes d'outils, de changements, de...

  • Speaker #1

    Clairement, c'était de faire les expériences. Comme on a dit avec les carbonaras, je l'aurais peut-être pas fait toute seule.

  • Speaker #0

    Il y a peu de chance même, je pense.

  • Speaker #1

    Très peu probable. Mais en étant encadrée avec ce suivi... voilà je sais qu'on faisait des points réguliers et juste j'ai fait confiance quoi et genre vas-y on teste des trucs et on voit et en fait je trouve qu'il y avait rien de plus parlant que de faire des expériences il y a eu plusieurs trucs là j'avoue que j'ai eu avec les carbos qui me viennent en tête mais d'autres il y avait aussi tous les moments festifs où il y avait des apéros etc et où j'étais toujours mais perdue parce que j'avais l'impression de me laisser aller etc et Voilà, juste de me dire, écoute, le prochain, tu fais comme ci, comme ça, et tu essaies de voir ce que ça fait. Voilà, toutes ces petites expériences, mais bout à bout, il n'y a rien de mieux que de le tester en direct.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Je suis complètement d'accord avec toi. Souvent, je dis, il y a deux phases. Il y a quand même la phase de compréhension intellectuelle, quand tu dis, et d'adhésion, j'ai envie de dire. Genre, tu adhères au discours, tu dis, mais oui, c'est logique. Ça tient de bout ce truc-là. Ça, c'est important comme première phase. Mais si t'en restes là, malheureusement, tu risques de continuer de patauger un peu. Le passage à l'action, il est super important. Mais il est hyper flippant. Ça, c'est clair. Je me souviens qu'on avait aussi quand même beaucoup parlé du regard des autres, mais surtout de ton propre regard, de ta manière de te parler, des vêtements dans ton dressing.

  • Speaker #1

    Il y a eu du progrès. j'ai que des vêtements de ma taille maintenant déjà je me sens mieux je suis sur moi après ça reste compliqué pour moi d'accepter une forme et après voilà dans ce que tu m'avais dit il y avait le côté, tu vois moi je cherchais forcément à m'aimer mais en fait peut-être déjà on peut juste faire avec ce sera déjà besoin merci plutôt que de s'autoflageller et puis dans tout ce que tu partages etc et aussi on se suit individuellement il y avait le côté bon est-ce qu'il n'y a pas plus important est-ce qu'on peut déjà peut-être profiter de la vie et arrêter de se prendre la tête sur ça du moment que tu es en bonne santé et ça ça m'a vachement aidée aussi la charge mentale qui est libérée autour de l'alimentation

  • Speaker #0

    Ça permet aussi de, comment dire, apaiser peut-être le... l'insatisfaction corporelle, je pourrais le dire comme ça. Et puis, l'un nourrit l'autre. Si tu veux, je suis insatisfaite de mon corps, donc je mets en place des choses. Je mets en place des choses, c'est pour changer mon corps. Je n'aime pas mon corps. Enfin, tu vois, il y a un truc qui s'autonourrit. Après, effectivement, ça prend du temps. Je pense que c'est un processus de déconstruction et de reconstruction qui peut être hyper long. Déjà parce qu'on baigne tous là-dedans depuis qu'on est petit. Aussi parce que la réalité, c'est que notre société continue d'être comme ça, d'être grossophobe, de prôner la minceur, etc. Et puis, encore plus quand c'est aussi très relié à une histoire personnelle. Donc, il y a des choses qui, forcément, vont continuer d'évoluer, de se déconstruire.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'être moins dans l'urgence, tu vois. Parce que, justement, le fait d'avoir... pris en charge cette relation à l'alimentation comme tu dis, j'ai l'impression d'avoir stoppé le cercle vicieux qui s'entretient entre l'alimentation et la relation au corps et que du coup maintenant je sais que c'est toujours une problématique la relation au corps mais qui est un peu de côté et qui ne prend pas toute ma charge mentale et qui peut-être va rester tout le temps là et c'est ok quoi oui

  • Speaker #0

    Peut-être que ce que tu veux dire, c'est que tu envisages de jamais vraiment aimer ton corps ?

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Mais j'ai l'impression de plus être en mode, je l'accepte, je ne l'aime pas, mais je l'accepte.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que c'est possible de différencier certaines parties de ton corps ? Est-ce que c'est tout ton corps que tu n'aimes pas, absolument pas ? Ou est-ce qu'il y a certaines parties de ton corps que tu n'aimes absolument pas et d'autres, soit que tu aimes bien, soit ça va ?

  • Speaker #1

    Bah je me rappelle que tu m'avais donné aussi des petits exercices pour essayer de régler le corps, de régler, mais rien que de me mettre de la crème hydratante, c'est compliqué, voire pas possible. Donc vraiment, à part ma tête, il n'y a pas de partie que j'aime, il y a des parties neutres on va dire. Ok. Mais euh... mais non donc ouais tout ce qui va être vraiment touché tu vois c'est compliqué mais du coup je prends plus de plaisir pour le coup par tout ce qui va être ouais vêtements essayer quand même de me sentir bien je dirais pas me trouver jolie mais me trouver ok ok

  • Speaker #0

    mais c'est déjà bien et quand tu dis qu'il y a des parties qui sont neutres ça c'est hyper important et du coup On peut peut-être se décaler un peu du discours j'aime pas mon corps En fait, ce que tu n'aimes pas, c'est certaines parties de ton corps. Il y a vraiment des parties pour toi qui sont très compliquées. Mais c'est pas ton corps.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Je n'aime pas certaines parties de mon corps. Ok. Et c'est possible pour toi aujourd'hui de te regarder dans un miroir sans partir dans des autocritiques hyper dures ?

  • Speaker #1

    Habillée, oui. En sous-vêtements ou mûres. Ça fait très longtemps que je ne me suis pas posée devant un miroir en sous-vêtements.

  • Speaker #0

    T'évites parce que tu sais que tu vas être hyper dure avec toi-même.

  • Speaker #1

    Oui, ça va me plomber.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que tu dis ça va me plomber. Ça risque de te casser le moral, mais finalement, c'est pas ton corps nu devant le miroir qui casse ton moral. C'est les jugements que tu aimais. Oui. Sur ton corps nu devant le miroir.

  • Speaker #1

    Mais en tout cas, je sais que je vais encore les émettre, là. Je pense que c'est pas... Ok,

  • Speaker #0

    ok. Ok, ça avance tranquillement. C'est hyper important quand tu dis sortir de l'urgence, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. En fait, là, maintenant, et surtout, aussi dans ton approche, tu m'as dit plusieurs fois, en fait, c'est normal, ça ne va pas se faire en une séance, en deux fois. Et du coup, maintenant, j'ai l'impression que comme le côté, voilà, je fais plus de crise, je sais que ça, c'est... gérer, même si peut-être un jour je referai une, il n'y a pas de souci avec ça. Mais du coup, ça processe tranquille. Jusqu'à quand, je ne sais pas. Peut-être qu'il n'y aura jamais de moment où ce sera en mode Ok, c'est bon, c'est fini. En tout cas, ça va.

  • Speaker #0

    Oui, et puis, ça va me permettre de faire le lien, mais tu es maman d'une petite fille, donc ta petite fille elle va grandir et peut-être que... son évolution à elle te permettra de continuer de cheminer toi aussi pour l'aider à être la mieux dans sa peau possible. Ça m'amène à parler de ta fille, parce que c'était aussi un petit sujet quand même, même si ça n'a pas été le truc principal. Mais disons que sur la fin, étant donné que tu allais déjà beaucoup mieux et tout, on a passé un peu plus de temps à parler de ça. Tu avais pas mal de, j'allais dire d'angoisse, le mot il est peut-être fort. En tout cas, tu avais pas mal de peur ou d'inquiétude par rapport à l'alimentation de ta fille.

  • Speaker #1

    Oui, déjà j'avais peur de lui. mes troubles, quoi, entre guillemets. Je me suis dit, justement, mes parents, en voulant bien faire, m'orientaient exactement vers les mêmes trucs que ma mère. Je me suis dit, oula, mais moi, je suis, du coup, capable de faire pareil. Et du coup, bien entendu, je ne lui souhaite pas du tout d'avoir des TCA. Du coup, je me suis dit que ma prise en charge me servirait également à savoir, voilà, lui donner... les clés pour avoir une alimentation qui soit harmonieuse mais juste ok aussi psychologiquement et à la fois du coup ça m'a aidée à savoir quoi lui dire ou quoi ne pas dire et à la fois en fait c'est elle qui m'aidait sur la fin là elle est dans l'âge typiquement, bon en plus elle va commencer à dire non à tout mais bref elle sait très très très bien dire de quoi elle a envie et de quoi elle n'a pas envie en fait. Et de la voir évoluer, je me suis dit, mais putain, c'est dingue en fait, comme c'est inné à la nécessité. Comment ça se fait qu'on perde ça ? Comment ça se fait que personnellement, je me sois perdue dans autant de il faut, il ne faut pas, etc. Alors en fait, purée, mais elle a moins d'un an à l'époque et elle sait tout à fait dire ce dont elle a envie, ce dont elle n'a pas envie, ce qu'elle veut, ce qu'elle ne veut pas. Donc en fait, maintenant, je ne veux qu'elle que sur elle.

  • Speaker #0

    C'est une énorme avancée. C'est énorme parce que je veux dire, je me souviens quand même de tes inquiétudes qui n'étaient vraiment pas du tout orientées poids, mais qui étaient orientées santé, en fait, pour ta fille. Oui, mais il faut qu'elle ait accès à tel et tel truc.

  • Speaker #1

    Au début, en fait, j'appliquais le même côté cadre rigide que j'avais pour moi sur elle, où je suivais absolument toutes les recommandations. en termes de diététique, une enfant, il faut qu'elle mange tant de grammes de protéines, à tel âge. Et en fait, elle m'a dit elle-même non. Il y a des trucs où des fois, c'est des heures à lui préparer selon les recommandations pour avoir tous les petits pots de la semaine. Et juste, tu lui donnes la première bouchée, elle crache tout. À moi, je me serais potentiellement imposée des trucs, mais à elle, je ne vais pas la gaver. Donc, c'est QFD.

  • Speaker #0

    Et je me souviens que dans nos derniers rendez-vous, justement, on avait parlé du choix des aliments, tu sais que ça avait déjà bien évolué pour toi, mais c'est là où on avait mis le doigt sur les desserts, tu t'étais rendu compte que tu continuais de ne pas choisir ton dessert, où tu t'étais dit, ah, je vais y prêter attention, tout ça, et quand on s'était revus, tu m'avais dit, mais c'est marrant, parce que du coup, je me suis rendu compte que ma fille, c'est pareil, on ne lui proposait pas.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais instauré, entre guillemets, que... le midi c'était une compote, un petit suisse, le goûter c'était une compote et le soir c'était un petit suisse. Et suite à ça, du coup maintenant à chaque fois je sors du frigo, je lui demande qu'est-ce que tu veux. Au début alors ça devait être sans doute totalement au hasard qu'elle pointait un truc du doigt ou qu'elle prenait un truc, mais maintenant je suis intimement persuadée qu'elle choisit. Et là dernièrement en plus, elle se met à manger comme un homme dans la dauphine sémaine, elle prend les deux directs, elle me tend les deux bras. prend les deux et je dis, ok, on fait les deux, yaourt, compote. C'est fou. En fait, c'est la base, mais que nous, on a oublié.

  • Speaker #0

    C'est trop beau de constater ça. C'est trop chouette.

  • Speaker #1

    Je pense qu'elle met dans les prises de conscience. Comme tu dis, pour l'instant, c'est juste sur le côté alimentaire, mais effectivement, forcément, plus elle va grandir, plus il y aura le côté reflet dans le miroir, relation au corps, etc. Et je suis sûre qu'elle va continuer de m'aider.

  • Speaker #0

    Eh oui. Et en fait, ce qu'on dit souvent, c'est qu'on éduque un enfant plus par l'exemple qu'autre chose. Et j'avais fait un épisode de podcast pour parler de ça, de comment ne pas transmettre les TCA à son enfant. Et ce que je disais, c'est qu'il n'y a pas besoin de critiquer le corps de son enfant pour lui transmettre de l'insatisfaction corporelle. Il suffit de critiquer son propre corps. Et du coup, ça aide vachement à cheminer vers sa propre acceptation corporelle pour aider ses enfants. à être dans cette même démarche derrière mais oui c'est très juste ce que tu dis et moi j'ai plein d'exemples de mamans comme ça que j'ai accompagnées certaines pour qui tu vois toi tu le dis bon bah je me suis lancée dans les tests et tout tu t'es lancée dans les trucs, il y a des femmes pour qui c'est plus compliqué et de passer par les enfants et bah ça facilitait les choses en fait elles observaient d'abord leurs enfants et elles se rendaient compte, tu vois je pense à une maman comme ça, les enfants étaient plus grands ils avaient 8 et 12 ans mais il n'y avait jamais de gâteau industriel, de pâte à tartiner de trucs comme ça, quand ils faisaient de la pizza c'était la pâte aux choux fleurs enfin tu vois le truc Cette maman, je tiens à préciser, et ça va casser un peu les idées reçues qu'on a, c'était une femme qui était considérée en obésité, obésité sévère. Et qui était dans des grandes restrictions et prises de tête. Et donc, elle a commencé à accepter que ses enfants fassent les courses sur le drive avec elle. Et donc forcément, ça a été les paquets de gâteaux qui arrivent et tout. Et les premiers goûters, elle a flippé. Parce qu'effectivement, elle a vu son grand descendre un paquet de gâteaux entier. Oui, mais à force de rentrer de l'école et de voir que les gâteaux, ils sont là, ça n'a pas duré longtemps, quoi. Il l'a fait une ou deux fois de manger un paquet entier. Et en fait, ils ont fini par les oublier, les gâteaux, et ne plus en vouloir.

  • Speaker #1

    Ouais, bah, ça m'étonne pas, hein.

  • Speaker #0

    Et donc, voilà, ou je la revois m'envoyer un message sur WhatsApp. Non, mais tu sais quoi ? Mon grand, il a préféré prendre du melon à la place du gâteau. Donc, voilà, c'est vrai que les enfants, c'est des bons exemples.

  • Speaker #1

    Ouais, ah, mais tout à fait.

  • Speaker #0

    Bon, trop chouette. J'allais en venir à plutôt une dernière question qui s'adresse aux personnes qui nous écoutent, mais peut-être qu'avant ça, est-ce qu'il y a quelque chose que tu avais envie de dire, dont on n'aurait pas parlé ? Je ne sais pas, quelque chose autour de ton parcours, de ce qui s'est passé pour toi ?

  • Speaker #1

    Un peu plus vague encore, comme question.

  • Speaker #0

    si je pourrais te dire est-ce que tu veux ajouter quelque chose c'est encore plus vague je sais pas est-ce que quand je te dis ça il y a quelque chose qui vient qui émerge est-ce que t'as l'impression qu'on a parlé de on a besoin d'aller parce que ma dernière question elle s'adresse aux personnes qui sont dans la situation de ton ancienne toi celle que t'étais genre en tout début d'année quoi finalement et qui sont en train de nous écouter, qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ? Qu'est-ce que tu voudrais leur transmettre ?

  • Speaker #1

    Franchement, que si c'est possible pour ces personnes de ne pas hésiter à se faire accompagner et de chercher, même si ça prend du temps, de chercher la bonne personne pour se faire accompagner. Parce que pour avoir vu ma mère se débattre toute sa vie avec ça, je suis en termes intimement persuadée que peu de personnes sont aptes... à accompagner sur les TCA et notamment sur l'hyperphagie donc voilà j'ai l'impression de l'image un peu de quelqu'un qui essaie de se dépatouiller dans un verre de miel ou je sais pas un truc bien t'essayes en l'occurrence elle a été en voir des psychologues, elle a été en voir des tététiciens ou des tététiciens etc, je pense que toutes les cultures plein de personne et je ne trouvais pas du tout en cause les compétences de ces personnes. Ça l'a aidé dans plein d'aspects de sa vie, mais en fait aucune de ces personnes n'était formée au TCA et du coup ben voilà. Du coup vraiment de trouver la bonne personne, tu vois quand j'y réfléchis c'est je sais pas combien de temps durait notre accompagnement mais ton accompagnement Pas longtemps, je crois. Dans tous les cas, moins d'un an.

  • Speaker #0

    Je dirais six mois, un truc comme ça.

  • Speaker #1

    Versus une vie entière à se débattre.

  • Speaker #0

    C'est vrai ce que tu dis. Et puis, la partie compulsion qui disparaît, ça peut aller hyper vite. Ça ne veut pas dire que tout est réglé.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Même les personnes qui rejoignent le programme sans accompagnement, moi, j'ai vu des personnes, ou je pense aussi à une personne qui a fait l'accompagnement. On a commencé notre premier rendez-vous. Elle n'avait déjà plus de compulsion, en fait. Parce que, tu vois, il y avait le programme souvent.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Je vous laisse faire trois semaines, un mois de programme avant de mettre le premier rendez-vous. Donc, après, on a eu plein de choses à creuser et tout. Ça n'empêche pas. Mais je veux dire, ça peut faire un peu vendeur de tapis de dire ça, tu sais, un peu charlatan, quoi. Ah ouais, genre, ça fait 20 ans que j'ai des compulsions. Et puis toi ?

  • Speaker #1

    Six mois, oui.

  • Speaker #0

    Et en fait, bah si. Ça ne veut pas dire que pour 100% des personnes, ça va se terminer en trois semaines, six mois, machin. Mais pour beaucoup de personnes, en vrai, c'est possible. Et par rapport à ce que tu disais pour ta maman, je pense que malheureusement, c'est très vrai. En fait, moi, ce qui me fait le plus de peine, c'est que dans nos systèmes de soins gratuits... il y a un peu de retard sur les formations autour de ça. C'est trop dommage parce que c'est les systèmes de soins les plus accessibles. Après, j'ai l'impression que ça bouge et qu'il y a de plus en plus de personnes qui se forment. Le dernier diplôme que j'ai fait, le diplôme universitaire, on était quand même 180 dans la promo. C'est l'énorme promotion. Alors, avec la problématique, peut-être qu'il y en a peut-être... ceux qui découvraient complètement cette approche, peut-être que ça aurait été un peu trop juste pour la mettre vraiment en place, mais déjà, c'est vrai que c'est des gens qui s'ouvrent à autre chose, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça progresse et que ça va dans le bon sens, mais il faut être dans la démarche de chercher quelqu'un pour pouvoir... Il n'y en a tellement pas encore en assez grand nombre, que c'est pas en allant voir la première personne au coin de la rue, le premier psychologue, c'est très peu probable que ce soit une personne formée. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai.

  • Speaker #1

    Ça va dans le bon sens,

  • Speaker #0

    c'est ça. ouais, bah écoute trop chouette, qu'est-ce que je peux te souhaiter ?

  • Speaker #1

    euh, que ça continue et puis que quand même je pense l'acceptation de ton corps continue,

  • Speaker #0

    pas d'urgence mais continue tranquillement ouais c'est ça acceptation de ton corps et comment on pourrait le nommer tu vois le fait de prendre de continuer de prendre ta place comme tu le fais en lien avec la connaissance de toi effectivement

  • Speaker #1

    dans tous les domaines au-delà de l'alimentation, mais de continuer à me mettre au centre de mes décisions, d'apprendre à me mettre au centre de mes décisions.

  • Speaker #0

    On m'a parlé un peu en off tout à l'heure, il y a quand même des choses aussi qui ont énormément bougé par rapport à ça. Eh bien, écoute, je n'ai plus qu'à te dire merci, c'est passé tellement vite, j'ai l'impression que ça fait dix minutes qu'on discute. J'étais trop contente d'avoir de tes nouvelles, trop contente d'avoir cet échange avec toi. j'avais aucun doute sur le fait que ça continue de bien aller parce que c'est vrai qu'on l'a pas dit je l'ai pas précisé mais en vrai là on s'est écrit peut-être une ou deux fois mais là dernièrement j'avais vraiment pas de nouvelles donc c'était surmise de savoir comment ça se passait pour toi mais bon j'avais pas du tout de doute sinon t'aurais eu des petits messages bien avant oui peut-être aussi oui c'est ça non et puis j'étais hyper confiante en te laissant donc donc voilà merci beaucoup d'avoir accepté de témoigner je pense que c'est précieux parce que c'est un message d'espoir et hyper inspirant que tu délivres aux personnes donc merci pour ça merci à toi et puis à très bientôt à très bientôt merci à bientôt un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode mon podcast te plaît ? t'apporte de l'aide ? alors partage-le laisse un commentaire laisse 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée Ça va te prendre quelques secondes et pour moi, c'est un soutien immense. Mon podcast, c'est une ressource gratuite que j'ai envie de mettre à disposition. Comme tu l'as remarqué, il n'y a pas de pub avant, pendant, après. Pouvoir me permettre de continuer à le faire, c'est hyper important de m'apporter ce soutien en le partageant, en en parlant autour de toi et en mettant ces 5 étoiles et ce petit commentaire qui permettront de valoriser et faire connaître le podcast. Je te remercie et je te dis à dans quelques jours pour un nouvel épisode. Ciao !

Chapters

  • Présentation Pauline

    01:58

  • Souvenir le plus ancien avec l’alimentation

    03:01

  • Le début des TCA au collège

    04:50

  • De quels TCA a-t-elle souffert ?

    06:36

  • La prise de conscience

    17:01

  • L’impact de la vie de couple

    19:20

  • Là où elle en est lorsqu’elle arrive vers moi

    24:05

  • Ce qui a été marquant pour elle, + difficile ou + facile que prévu

    26:08

  • Le plus gros changement dans sa vie

    35:20

  • Ce qui l’a aidée à se libérer

    37:10

  • L’alimentation de sa fille

    45:32

  • Ce que Pauline aimerait vous dire

    52:35

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Description

Pauline est venue vers moi il y a quelques mois parce qu’elle souffrait d’hyperphagie.
Au fil des années son trouble s’était intensifié jusqu’à prendre toute la place.
Les crises étaient quotidiennes et la charge mentale omniprésente.

Lutter contre son poids c’était l’histoire de sa vie, après avoir vu sa maman mener un combat contre l’obésité, sa plus grande peur était de prendre le même chemin…

Pauline a rejoint SOS COMPULSIONS et a pris l’option suivi individuel.
En seulement 6 mois tout a changé.

Elle nous raconte quoi, comment et pourquoi dans cet épisode de podcast. 


Au programme :


Présentation Pauline

Souvenir le plus ancien avec l’alimentation

Le début des TCA au collège

De quels TCA a-t-elle souffert ?

La prise de conscience

L’impact de la vie de couple

Là où elle en est lorsqu’elle arrive vers moi

Ce qui a été marquant pour elle, + difficile ou + facile que prévu

Le plus gros changement dans sa vie

Ce qui l’a aidée à se libérer

L’alimentation de sa fille

Ce que Pauline aimerait vous dire



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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur Flavie.m TCA. Très belle écoute. Bienvenue Pauline dans cet épisode de TCA etc qui va tourner autour de toi. Je suis trop contente de t'accueillir ici et puis je suis trop contente de discuter avec toi parce que ça fait un petit moment qu'on s'est parlé toutes les deux donc c'est trop cool. Avant d'aller plus loin... Je te propose de commencer par te présenter de la manière dont tu le souhaites.

  • Speaker #1

    Ok. Déjà, effectivement, on va dire que ça va tourner autour de moi. Donc, je m'appelle Pauline, j'ai... Je ne suis jamais sûre. Et je suis maman d'une petite fille, je vis dans le sud-ouest et je suis vétérinaire.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu es là aujourd'hui pour discuter avec moi, c'est parce qu'on a fait un bout de chemin toutes les deux pendant quelques mois. On a travaillé ensemble, tu as rejoint SOS Compulsion avec la particularité qu'il y avait un accompagnement individuel. Donc on se connaît, j'allais dire on se connaît bien, je ne sais pas si on peut dire ça, on se connaît un peu toutes les deux en tout cas. On a eu une certaine proximité et du coup l'idée c'était que tu puisses venir témoigner à la fois de ton parcours, de ce qui s'est passé pour toi. autour de l'alimentation et du rapport au corps, et puis de ce qu'on a vécu aussi toutes les deux, du travail qu'on a fait ensemble. Il y a une question que j'aime bien, pour entrer en matière, c'est de demander quel est le souvenir le plus ancien, ce qui serait peut-être ton premier souvenir, ou en tout cas le truc marquant qui te vient, si je te demande de me parler de ton rapport à la fois à l'alimentation et au corps. Parfois c'est le même souvenir. parfois c'en est deux distincts est-ce qu'il y a des trucs qui émergent comme ça spontanément ?

  • Speaker #1

    les deux principaux trucs je crois que c'était pas du tout la même période de ma vie mais le plus ancien chronologiquement et je pense qu'on voit assez bien l'impact de l'éducation de la famille dans ce souvenir c'est les repas du dimanche chez ma grand-mère où on était donc toute la famille les cousins, les cousines, les tantes et tout et et Le petit plaisir du dimanche, notamment comme les adultes prenaient l'apéritif, de nous avoir droit à un verre de sirop de pêche. Très précis, le souvenir est très précis. Et je me souviens d'un dimanche où ma tante a dit vraiment droit dans les yeux à ma mère, le sirop de pêche poli, ce n'est peut-être pas obligé. Alors que l'ensemble des cousins en prenaient quand même. Et je me souviens que ma mère lui avait fait une tête en mode... C'est vrai qu'à l'époque, je le sais, à l'époque j'étais en forme, entre guillemets, un peu ronde. Mais voilà, premier souvenir. Et je me rappelle que je me mettais clairement à poser des questions. Quel est le problème, en fait ?

  • Speaker #0

    Ok, ouais, c'est ça. Toi, tu n'as pas compris à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Ouais, non, je n'ai pas compris.

  • Speaker #0

    Tu avais quel âge, tu penses ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'étais genre 10 ans, un truc comme ça. 9-10 ans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je me rappelle surtout que j'avais pris ça comme une embrouille entre ma mère et ma tante, mais je ne voyais pas le rapport par rapport à moi. Pourquoi moi, je ne pourrais pas en voir ? Et plus dans le côté, vraiment, moi, personnellement, et du coup, début, je pense, point d'orgue du début des TCA, c'était au collège, là, pour le coup. Et je me rappelle avoir eu tellement envie de perdre du poids et de maigrir. Je pense que je t'en avais parlé au tout début. J'avais... J'avais eu l'idée lumineuse de commencer ce qu'on avait appelé avec mes copines le régime yaourt. C'est-à-dire me nourrir exclusivement d'un yaourt dans toute la journée au collège, comme je mangeais à la cantine entre midi et deux. J'ai perdu du poids, forcément. Mais c'était horrible. Je prenais le petit-déjeuner le plus petit que je pouvais à la maison, parce que quand même à la maison, j'étais pas avec mes parents. Et puis après, je ne remangeais qu'un yaourt jusqu'au soir où le soir, je disais, je n'ai pas trop faim, j'ai beaucoup mangé. franchement je ne vais plus me souvenir de combien de temps ça a tenu ce que j'allais te demander parce que wow tu devais être quand même hyper fatiguée 3 semaines,

  • Speaker #0

    1 mois et tu te souviens combien de poids tu avais perdu ?

  • Speaker #1

    en chiffres je ne sais pas mais je me rappelle que j'étais quand même trop fière de moi en mode wow ça y est j'atteins le corps dont je rêve etc et leur alerte dès que je me suis commencé à remanger j'ai repris mon poids Ouais. C'est basse,

  • Speaker #0

    quoi. Ok. Et t'as l'impression que c'est un peu le point de départ de tes troubles alimentaires, ce moment-là ?

  • Speaker #1

    En tout cas, j'ai l'impression que ça a été un des moments les plus graves pour cet âge-là, entre guillemets, et que c'est venu couronner le tout, entre guillemets, à cette époque-là.

  • Speaker #0

    Justement, c'est ma question suivante, c'est de savoir un peu de quoi tu as souffert, quel type de troubles alimentaires, comment ça a pris racine chez toi. Quelle lecture t'en fais aujourd'hui ? Si tu devais expliquer un peu aux personnes qui nous écoutent ton parcours.

  • Speaker #1

    Du coup, déjà avec les deux sexes, on a compris que ça prend racine dans mon enfance. J'ai l'impression qu'il y a plein de paramètres. Le premier, c'est vraiment juste ma propre relation avec mon corps. Dans ma famille, je pense génétiquement, du coup, avec le recul, on est quand même... assez bien en chair on va dire de base je veux dire même même avec une alimentation à 100% équilibré et voilà je rien que le côté comparaison aux autres et potentiellement moqueries aussi à l'école primaire où on jouait là dedans donc bah moi principalement ce dont j'ai souffert c'est de l'hyperphagie vraiment des crises, à me priver très très fort pendant certaines périodes de ma vie, et puis après à l'inverse, ouvrir toutes les vannes et me remplir, me remplir, me remplir. Donc il y a ce côté relation au corps, et puis après dans la famille en fait. Donc du coup, ma maman s'ouvrait elle-même de TCA, et elle pour le coup, elle a vécu... de la nourricier, de la boulimie, puis de l'hyperphagie. Et je l'ai vu se battre toute sa vie contre sa relation à l'alimentation. Et en fait, j'ai l'impression que toute ma vie, je me suis dit, et d'ailleurs, c'était écrit, je me rappelle, même dans un journal intime de collège, pareil, à peu près à la même période, Je ne veux surtout pas finir comme maman. Alors, cette phrase est d'une violence énorme. Je la vois, je le répète maintenant. Et du coup, en fait, à force de me dire ça, J'ai tellement lutté que moi aussi, je suis...

  • Speaker #0

    T'es dans les dignes traces de ta maman, effectivement. Je me souviens très bien de cette phrase-là aussi, de nos premiers échanges autour de ça. Et du fait que, oui, en fait, de la prise de conscience que oui, en fait, j'ai tellement pas voulu ressembler à ma mère que je me bats exactement comme ma mère s'est battue toute sa vie, finalement.

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, je pense que pour ma mère, on identifie... Déjà parce que c'était l'époque entre guillemets, je pense qu'on en parlait peut-être moins, et parce qu'elle n'a pas été aussi bien aidée. Ce n'était pas mis en relation en fait son poids, elle était en surpoids, et sa relation alimentation. C'était deux choses différentes. Et du coup, moi dans ma tête, il y avait juste au niveau du poids, je ne veux pas ressembler à ma mère. Et du coup, qu'est-ce que je peux mettre en place pour ça ? Me priver, faire attention à ce que je mange, etc. Ça m'a conduit exactement au même schéma.

  • Speaker #0

    Mais c'est le problème global de la perception qu'on a des personnes considérées en surpoids ou en obésité, avec cette impression que, ok, elle est grosse, donc elle ne fait pas attention, elle mange trop, je ne veux pas devenir grosse comme elle, je vais moi-même faire attention, machin. Et il y a quelque chose de complètement invisibilisé du combat, en fait, qu'elle menait depuis toujours face à elle-même. Parce que même si, c'est le problème de l'hyperphagie, tu vois la personne, je ne sais pas moi... dégommer un paquet de sneakers, tu la vois faire ça, t'as pas idée que finalement elle fait ça parce qu'elle est en lutte permanente contre ce type d'aliments. C'est vrai que c'est complexe. Et comme tu dis, c'était une autre période. Je pense que l'hyperphagie, je sais que c'est le trouble le moins bien diagnostiqué aujourd'hui, c'est le plus présent dans les TCA, c'est le moins connu, le moins bien diagnostiqué et donc le moins bien pris en charge. Mais à l'époque, c'était encore un autre level. Ok. T'as dit aussi un truc intéressant ? quand tu parlais de ton corps que tu disais aujourd'hui je me dis c'est génétique dans la famille on est costaud,

  • Speaker #1

    bien en chair je ne sais plus quel terme tu as utilisé j'ai l'impression qu'il y a un truc qui a switché chez toi j'ai l'impression que tu ne le voyais pas comme ça avant c'est pas encore on va être honnête c'est encore en cours de process depuis la fin de notre suivi Là, maintenant, je ne sais plus, ça fait trois mois qu'on a arrêté le suivi vraiment en one-to-one. Malgré tout, je n'ai pas refait de crise du tout. Mon alimentation est stabilisée, j'ai l'impression, sur le côté en tout cas, crise, etc. J'ai l'impression que j'ai vachement réussi à me comparer dans le bon sens aux autres. par rapport à ce que c'était avant, c'est-à-dire que quand je suis dans des événements festifs, etc., je regarde les personnes que je considère comme minces et en relation saine avec leur nourriture, même si je ne connais pas toute leur vie, je me dis en fait, je mange comme eux, je ne suis pas plus en train de me gaver qu'eux, alors qu'avant, j'avais vraiment le sentiment que le problème ne venait que de moi et que c'était moi qui me surgavais. En me comparant à ces personnes-là, je me dis je mange comme la plupart des gens, là, maintenant. mon corps, j'ai pas perdu de poids. Donc là, j'ai l'impression que c'est ce qu'on appelle le poids d'équilibre. Et du coup, je suis en train de l'accepter comme ça. Mais c'est donc...

  • Speaker #0

    Ok. Oui, mais c'est quand même un des gros challenges aussi, je pense, de pouvoir faire prendre conscience à un maximum de personnes. Je pense notamment à la petite fille que t'étais, en fait, tu vois. où tu dis des petites, peut-être que tu étais un peu au-dessus des courbes ou dans les courbes hautes, etc. Et en fait, au lieu de se dire, tiens, c'est peut-être sa morphologie. Oui, c'est sûr. Il y a quelque chose qui s'est installé autour de Pauline. Il ne faudrait peut-être pas qu'elle prenne de sirop, quoi. Non, mais au secours. On sait à quel point ça a plutôt tendance à faire dépasser le poids d'équilibre, justement,

  • Speaker #1

    cette histoire-là.

  • Speaker #0

    Mais n'allons pas trop vite en besogne. Revenons au passé. Tu dis que ton trouble principal, c'était plutôt l'hyperphagie. Est-ce que tu sais quand est-ce qu'ont commencé tes crises ? Est-ce que tu as le souvenir, petite fille, d'être déjà dans une forme de suralimentation ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense. En fait, justement, dans toute cette démarche de Pauline, il faut qu'elle fasse attention à son poids etc., j'ai eu des privations déjà même imposées par mes parents assez tôt. Genre, Pauline, au petit-déj, il ne faut pas qu'elle prenne… des céréales, ou alors il faut qu'elle prenne des spécialitas, genre, à 5 ans, enfin, voilà. Et du coup, je me vois déjà être trop heureuse d'aller à l'anniversaire d'une copine parce qu'il va y avoir des bonbons et que je vais pouvoir me gaver jusqu'à ne plus en pouvoir. Je pense que c'était déjà une forme de prise, quoi. De tout ce que je n'avais pas à la maison, aller me gaver dès que j'allais chez une copine. Oui,

  • Speaker #0

    ça, c'est un bon... Genre en tant que parent, t'organises un anniversaire pour ton gamin, tu vas rapidement voir quels enfants ont accès au sucre, au gâteau, etc. à la maison, dans le comportement qu'ils vont avoir.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ok, donc il y avait déjà cette forme-là. Et les premières vraies crises, est-ce que tu te souviens ?

  • Speaker #1

    Celles, enfin oui, je pense que j'en ai fait avant, mais celles dont je me souviens avoir identifié que là, il y avait un problème et que c'était des crises, c'est quand même assez tard. prise de conscience entre guillemets. J'étais sur la fin de mes études et je faisais mes premières gardes seule dans une clinique où je me retrouvais seule tout le week-end et où en arrivant, j'allais faire mes courses pour le week-end, pour manger le week-end. Et où en fait, par exemple, rien qu'à partir du samedi midi, j'avais déjà potentiellement tout mangé, ce que j'avais acheté pour les courses et où je me disais Ah non, mais là, ce n'est pas assez gras, pas assez sucré. Je retournais ou je me recommandais des choses en plus. Et il y avait ce côté, je suis seule, donc personne ne me voit, donc je mange ce que je veux. Et ça me faisait vraiment prendre une crise à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, il y avait le rapport bien ancré du regard de l'autre qui vient regarder ce que tu manges, juger ce que tu manges, sûrement en lien avec ton enfance, où assez tôt, on a commencé à vouloir contrôler ton alimentation. Et du coup... Là, tu dis que tu as, à ce moment-là, la prise de conscience qu'ils sont des comportements compulsifs, des comportements, entre guillemets, pas normaux.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était plus, c'était pas tant pendant, parce que je pense que pendant, voilà, c'était dans l'état de crise, entre guillemets, mais après, quoi, je me sentais pas bien, c'était justement parlant, après avoir encore tiré cette quantité surtout d'aliments, et du coup, c'était plus, voilà, je me disais, voilà, il y a quand même un truc qui n'est pas normal, mais bon, je ferai gaffe demain, et au final, c'était la pire des conclusions, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Et du coup, à ce moment-là, il y a quand même un truc, une idée qui germe un peu de... Il y a quelque chose de pas normal, mais pour autant, est-ce que tu en parles à quelqu'un ? Est-ce que tu cherches de l'aide ?

  • Speaker #1

    Non, pour moi, c'était juste... Pauline, elle est gourmande. Elle aime bien le gras et les sucres. Et ouais, juste, je me reconditionnais en mode, non, mais là, t'as déconné. Vas-y, tu reprends le régime, quoi. Le sport, le régime, etc. une petite conscience que c'est pas normal mais pas de là à se dire j'ai besoin d'une aide particulière ok et ça ça a duré combien de temps ?

  • Speaker #0

    bah je sais pas ce que je te vois donc ouais facile disons et qu'est-ce qui a permis de te dire à un moment donné il y a un vrai problème déjà d'une part puis ensuite de te dire il y a un vrai problème et il y a des solutions à ce problème là

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'il y a eu la récurrence, c'est-à-dire que j'ai alterné du coup phases de régime et phases de décès à l'étranger. Et j'ai l'impression que ces phases se sont de plus en plus rapprochées parce que je tenais de moins en moins les phases de régime. Et du coup, au bout d'un moment, je me suis dit que ce n'était pas normal. Et notamment, du coup, après la naissance de ma fille. Je me suis dit direct en mode, OK, là, c'est bon, la sage-femme m'a donné l'accord de reprendre le sport. Donc, go, go, go, régime et sport pour reperdre tout le poids. Ceci dit, je n'avais pas pris de poids de grossesse, donc ce n'est pas ce que je m'étais mis en tête. Et en fait, là, pour le coup, ça a été la prise de conscience en 15 jours. J'ai repris le sport à fond et en fait, je n'étais pas dingue. Je me suis dit, je faisais de la musculation en salle. En fait, j'étais en mode légère. pas ce sport, je me force à y aller et j'y vais pour un objectif physique mais pas pour un objectif de bien-être ni mental ni quoi et c'est en même temps que je suis tombée je crois que c'était d'ailleurs en allant à la salle du sport sur tes podcasts et du coup voilà tout ce que j'entendais dire de témoignages ou de toi, ça a résonné je me suis dit bah ouais c'est moi ça en fait c'est peut-être ça le nid du problème c'est arrivé un peu en même temps le En fait, tout ce que je me dis depuis ces années, il y a vraiment une cause et il y a vraiment une aide possible.

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas juste je suis trop gourmande, je manque de volonté, il faut que je me reprenne plus fort en main, bien au contraire.

  • Speaker #1

    C'était toujours ça la conclusion, c'était je ne dois pas avoir la bonne motivation, je suis une fainéasse, je ne suis pas assez motivée. Et c'était toujours à chaque phase où je reprends. repartait en régime des sports, c'était toujours serré de plus en plus fort du coup parce que je me disais là je te poussie, c'est vraiment la bonne voilà, bah non ok,

  • Speaker #0

    on n'en a pas parlé jusqu'ici mais tu vis en couple est-ce que tu as l'impression que ta vie de couple est venue changer quelque chose accentuer ou au contraire ralentir des compulsions, qu'est-ce que ça a joué pour toi ?

  • Speaker #1

    au tout début, tant qu'on est des pensées pas du tout, il n'y a plus d'impact particulier Après, mon convent est donc très sportif. Lui, pour le coup, n'a pas du tout de TCA à mon sens, je ne dis pas dans sa tête. Mais pour le coup, il a cette volonté de, selon les périodes de sa vie, modeler son alimentation pour des objectifs sportifs, physiques, etc., sans visiblement que ça lui déclenche de crise ou quoi que ce soit. Le problème, c'est qu'effectivement, dans les premières années, qui ont suivi le fait qu'on habite ensemble, il a très bien vu, senti, et puis je lui ai dit que je n'étais pas à l'aise avec mon corps, donc de manière très sympathique, il a proposé de m'aider aussi dans cette démarche-là, de me sentir mieux, et comme lui, son dada, c'était le sport, de m'accompagner sur quoi mettre en place, pour bouger plus, pour bouger mieux, pour être plus efficace, et puis petit à petit, aussi de m'aider dans l'alimentation, etc. Bref, on s'est retrouvés au bout de plusieurs années où c'était 100% lui. qui cuisinaient et qui faisaient les courses à la maison, pour mon plus grand plaisir, parce que je déteste cuisiner, on va pas se mentir. Mais du coup, c'est ce qu'on avait vu pendant le suivi, je ne prenais quasiment plus aucune décision alimentaire. Vraiment, quand je dis quasiment plus, c'est vraiment... Quand j'étais à la maison, je ne décidais de rien. Pas parce qu'ils me l'imposaient, mais parce que c'était dans notre fonctionnement normal et quotidien, que ce soit lui qui fasse les courses, lui qui fasse à manger. Et du coup, même si c'était des trucs dont je n'avais pas envie, je les mangeais.

  • Speaker #0

    Oui, et à la fois l'envie... Enfin, c'était un vrai sujet, ça d'ailleurs. de quoi j'ai envie, qu'est-ce que j'aime parce que tes envies tournaient principalement autour de choses grasses et sucrées et que finalement t'avais intériorisé le fait que c'était peut-être mieux de toute façon de pas suivre tes envies, que lui il était capable de manger sain donc fallait suivre mais oui c'est vrai en discutant avec toi je me souviens même sur le choix des desserts ouais est-ce que tu veux un yaourt, une compote ou quoi, non hop il te ramenait ton dessert ouais c'était en mode bas comme toi ouais

  • Speaker #1

    alors ça c'est pas encore 100% j'y ai pensé en plus parce que je savais qu'on enregistrait le podcast aujourd'hui il y a très exactement deux jours j'ai fait une petite rechute de ça dans le sens où on arrive le soir, arrive à bouclé l'heure où on va manger et il me dit j'ai envie de manger indien ok très bien moi ce soir là j'avais pas faim et je savais qu'il y avait de la soupe au frigo et qu'il me faisait trop envie je lui dis bah non pas envie il me dit bon bah d'accord et puis on continue de travailler et au bout d'un moment il me dit non mais j'ai vraiment envie de commander un djinn et je dis bah ok bah commande et en fait dans l'habitude de la chose il a appelé, il a commandé un djinn pour nous deux et je me suis retrouvée une demi-heure plus tard à manger un djinn alors que j'en avais pas du tout envie vraiment pas et je l'ai pas apprécié je me suis sentie dès la première bouchée je me sentais ballonnée, c'était pas ce dont j'avais envie ni besoin je pense. Mais prise dans le boulot, dans le quotidien, etc., j'ai pas... Il y a encore du travail là-dessus, mais j'en ai eu conscience même avant, pendant et après. Je conscientise.

  • Speaker #0

    Et puis, ça n'a pas vocation à être parfait.

  • Speaker #1

    Oui, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu vois, ces moments-là, je trouve que ce qui est super, c'est que ce moment-là, il te permet de voir à quel point aujourd'hui, tu es connectée à tes sensations, à tes envies et à tes sensations qui sont... complètement relié à ça. Enfin, tu vois, tout était raccord, quoi. T'en avais pas envie, t'as commencé à en manger, t'as dit... Ouais. Après, c'est intéressant parce que le rapport à l'alimentation, finalement, il ouvre à tellement, tellement, tellement de choses et il ouvre beaucoup à notre rapport aux autres aussi et notre capacité à dire oui, non.

  • Speaker #1

    Là, c'est full ma problématique de ma vie et ma problématique aussi du moment. Et du coup, je sais qu'un jour, j'arriverai à dire... ce que je veux, ce que j'ai besoin, etc. Mais les sensations au moins et la perception des envies et des besoins est là maintenant.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est la première étape essentielle. Comment tu peux faire respecter tes besoins à quelqu'un quand toi-même, tu ne les entends même plus. En fait, tu ne les connais pas. Là, tu as déjà la première étape qui est hyper importante. Et encore une fois, des fois, tu le feras, des fois, tu ne le feras pas. Et puis, c'est OK. Il y a mille et une raisons qui peuvent créer ça. OK. Et donc, au moment où tu arrives vers moi, ce que tu dis, c'est qu'il y a un truc qui s'est un peu intensifié. D'ailleurs, c'est souvent le cas. C'est horrible. Vraiment, les compulsions, on est bien d'accord, c'est vraiment horrible à vivre. Et à la fois, c'est quand même ça qui permet de demander de l'aide souvent. Et c'est souvent quand tu arrives... plus du tout justement ou très peu à reprendre ce fameux contrôle là bah voilà quand ça prend toute la place c'est souvent à ce moment là qu'on va demander de l'aide à quelqu'un ça ouais j'ai l'impression que ça arrive en tout cas pour moi c'était un peu arrivé à un point de non retour quoi mais tu te souviens quand ça prend tellement de place quoi que ouais du coup je me dis bon bah là je vais pas y arriver toute seule quoi et tu te souviens justement de la place que ça prenait genre en termes d'un nombre de compulsions par semaine

  • Speaker #1

    Je pense qu'on est arrivés à quelque chose de quasi quotidien. Ça, c'est la place juste des compulsions. Mais après, il y a aussi, on avait parlé au début de la charge mentale où j'avais l'impression que je pensais à ce que j'allais manger ou ce que j'avais mangé 100% du temps où j'étais réveillée. Le moment où je ne pensais pas à l'alimentation, c'était quand je dormais. Et encore, je devais en rêver, je ne sais rien.

  • Speaker #0

    Alors que t'étais maman d'un tout petit bout de chou et que t'as un job ultra ultra prenant.

  • Speaker #1

    Ouais, mais vraiment, il y a ce que j'ai mangé, ce que je vais manger, est-ce que c'était bien, est-ce que c'est pas bien ? Et le corps aussi, tout ça mis du tabou. C'était un brouillard mental énorme.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, on a commencé à bosser ensemble. On ne va pas refaire le détail de tout ce qu'on s'est dit, tout ce qu'on a fait. Je pense qu'en plus, on en serait bien incapable. Avant de... On va prendre dans l'ordre. Avant de parler de où tu en es aujourd'hui, qu'est-ce qui... Quand tu repenses à tout ce que tu as mis au boulot, tout ce que tu as fait, qu'est-ce qui a été... J'ai plusieurs questions. Qu'est-ce qui t'a aidé sur le chemin ? Mais aussi, tu vois, peut-être, allez, on pourrait se dire, qu'est-ce qui a été marquant pour toi, peut-être en termes de prise de conscience, etc. Qu'est-ce qui a été plus difficile ? Tu vois, s'il y a des choses qui te viennent en tête. Qu'est-ce qui a été peut-être plus facile que prévu aussi, c'est possible ? Qu'est-ce que tu retiens de tout ça ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a été plus facile, c'est reconnecter aux sensations. ça pour le coup j'ai eu l'impression une fois que j'ai pris la gymnastique de me connecter à chaque moment etc j'arrivais assez facilement à voir ça ce qui a été plus compliqué et qui est toujours l'image et la relation à mon corps et il y avait quoi dans tes questions ?

  • Speaker #0

    je me suis perdue oui c'est clair je te lance un fouillis de questions et tu te débrouilles avec ça Est-ce qu'il y a des choses qui t'ont marquée ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a marquée, c'est qu'il y a un moment, je ne sais pas si tu te souviens, j'avais l'impression d'avoir un peu comme un blocage en mode. J'ai l'impression que c'est hypocrite de dire... Pour moi, ça me paraissait hypocrite de dire j'ai envie de manger de la salade à aucun moment versus, je ne sais pas moi, versus un burger. Je vais avoir envie de manger de la salade. Et ça avait duré quand même plusieurs séances où tu me reformulais les choses, où tu me menais à réfléchir à certains trucs. Et j'avais l'impression que c'était un peu hypocrite de dire oui, j'ai envie de la salade parce que c'est ce dont je pense que j'ai besoin, etc. Alors qu'en fait, non, c'est juste que j'ai envie de perdre du poids, avoue-le. Et en fait, je me suis rendue compte avec les séances que... Si, déjà des fois j'en avais juste envie, vraiment juste gustativement parlant. Des fois, ça pouvait être pour autre chose que pour de la perte de poids, ça pouvait être juste parce que je sais et je sens que ça m'apporte du bien-être et du confort, je sais et je sens que ça m'apporte des vitamines, peut-être pas la salade mais si on parle de certains fruits par exemple, et là en ce moment j'en ai besoin. Et de plus connecter à son corps dans le sens santé et bien-être en général. que juste au point.

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant ce que tu dis. Je pense qu'il y a deux versants. Je me souviens très, très, très bien de notamment une séance où j'ai senti qu'il y avait eu un tilt, un truc, clac, qui avait changé. Et c'était en vrai vers la fin. Mais ce qui est important de préciser, je pense, c'est qu'avant ça, tu avais déjà eu, je me souviens, tu m'avais raconté un resto, tu sais, l'envie. D'ailleurs, je me demande si la première fois où ça t'est arrivé, tu avais eu envie d'une salade, mais tu avais quand même pris la viande.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Parce qu'en mode, je suis au resto, tu vois, les vieux réflexes.

  • Speaker #1

    Je ne vais pas prendre une salade. Si ma pote, elle prend un truc fatos, je ne vais pas prendre une salade. Oui, c'est ça. J'avais vraiment envie de cette salade et que du coup, tu m'avais dit, vas-y, fais-la. Et du coup, le lendemain, j'étais allée faire des courses exprès pour me faire cette salade.

  • Speaker #0

    Oui, exact. Et tout comme on pourrait, et ça, c'est valable pour n'importe quel plat aussi, à l'inverse. Genre, t'as pris ta salade, t'avais envie d'un burger, vas-y, fais-toi ton burger le lendemain. Et du coup, l'envie spontanée d'un truc que t'aurais estampillé comme étant plus sain, ça, tu l'avais déjà eu depuis un moment. Mais je me souviens que le blocage, c'était sur la notion de faire des choix conscients, qui est pour moi une étape... Genre, quand t'es dans les compulsions, on va pas parler de ça, c'est trop tôt. C'est déjà une étape d'avancement bien avancée, justement, pour moi. Et c'était ce truc que tu trouvais un peu hypocrite de dire, non, mais à quel moment je ferais le choix de manger une salade, un fruit, un truc sain, entre guillemets, pour autre chose que pour la perte de poids ? Je me souviens que c'était ce truc-là. Parce que les envies, tu les avais déjà eues, spontanées, gustatives, mais il y avait un truc qui continuait, qui bloquait un peu. En mode, non, non, les gens qui disent ça, ils racontent des craques, quoi. C'est forcément pour le poids. Alors, je ne me souviens plus du moment où ça s'est débloqué de qu'est-ce que j'avais dit, qu'est-ce que tu vois, la teneur, tout ça.

  • Speaker #1

    On parlait de ta prépa pour rester en marathon que tu faisais.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et je me suis dit, tu vois, tu m'expliquais comment tu choisissais tes aliments pour ta prépa et que oui, c'était des choix du départ, en l'occurrence, un objectif sportif, mais ça pouvait être aussi... juste pour un côté bien-être, etc. Et tu avais pris plein d'exemples dans ce sens-là. Et oui, c'est vrai que je peux réfléchir à autre chose qu'à mon propre.

  • Speaker #0

    Ouais. Je n'ai pas fait de prépa alimentaire spécifique pour le marathon. Peut-être que j'en ferai un épisode de podcast pour en parler. Mais par contre, c'est vrai que je me souviens, on avait parlé des protéines en poudre, tu vois ? D'ailleurs, je n'ai pas du tout été régulière parce que je suis une bique pour ça. Moi, si tu me donnes des gélules, des machins à prendre, c'est impossible, j'oublie tout le temps. Mon Dieu ! Donc, je n'ai pas du tout été régulière, mais par exemple, effectivement, j'essayais d'avoir un apport en protéines qui n'avait rien à voir avec le poids ou quoi, mais plutôt de protéger mon corps, lui donner de la force, etc. Je me souviens qu'on avait parlé des fruits. Genre, je n'ai pas envie de tomber malade, il faut que j'ai un minimum de vitamine C, donc c'est cool de manger des clémentines.

  • Speaker #1

    Et alors, si, en fait, c'est en parlant là que je me rappelle, mais je crois qu'en même, au-delà de ça, la plus grosse prise de conscience... Ça a été quand tu m'as dit... Alors, moi, mon aliment phare de crise, c'était les pâtes carbonarables. Ah !

  • Speaker #0

    Mais oui, il faut qu'on en parle, des pâtes carbo.

  • Speaker #1

    Et tu m'as dit, vas-y, go, tu te fais des pâtes carbo à chaque fois que tu en as envie. Et... Bon, déjà, j'ai eu peur. Je me suis dit, c'est qui cette meuf ? Elle est tarée. Elle ne me regarde pas. Et en fait, oui, je m'en suis fait pas mal, du coup, pendant une semaine, dix jours. Il y a eu deux jours de suite où j'en ai mangé les midis, puis après les soirs. Et en fait, ça s'est paré tout seul. Et maintenant, si j'en ai envie, j'en mange. Mais là, je ne sais même pas te dire, c'est quand la dernière fois que j'en ai mangé et la dernière fois que j'y ai pensé. Et donc ça, ça avait été un énorme déclic de me dire. L'exercice, en gros, c'était être tout le temps de quoi faire des pâtes à la bouche. Comme ça, dès que tu en as envie, tu t'en fais. En fait, je n'en ai pas envie de faire ça par rapport à ce que je pensais en avant.

  • Speaker #0

    bah oui je me souviens tu me disais mais si mais moi je t'assure ça passera jamais la preuve quand j'étais étudiante je mangeais que ça tous les jours et donc tu me disais bah voilà regarde j'en mangeais tout le temps tous les jours donc c'est bien la preuve là ça va continuer je vais en manger tout le temps tous les jours ça c'est la partie visible de ce qui se passait pour toi à l'époque mais en vrai t'en mangeais avec certainement beaucoup de culpabilité avec tu vois...

  • Speaker #1

    Oui, alors que quand c'est du coup totalement libre, en fait, tu es au-delà d'autre chose.

  • Speaker #0

    Ce qui est génial, c'est que, ça me semble important de le préciser, c'est que tu flippais. Quand je t'ai proposé de faire ça, tu flippais. Donc, j'ai envie de dire aux gens qui écoutent, lancez-vous, essayez. Parce que tu vois, là, tu flippais forcément qu'il devait bien y avoir des... De toute façon, c'est clair, je le sais, je m'en souviens, il y avait quand même des petites... de pensée culpabilisante, oui, mais quand même, tu vois, il y avait quand même un petit brouhaha interne, et malgré tout, l'exercice, il a fonctionné, en fait, ça n'a pas duré six mois, quoi.

  • Speaker #1

    Non, puis il y avait un brouhaha interne et même externe, parce que je me rappelle, je l'ai expliqué à mon chéri. Bon, alors, ne t'inquiète pas, je fais un test, mais n'aie pas peur, genre, je me sentais obligée de me justifier, parce que justement, comme c'était tout le temps lui qui faisait manger, là, j'étais en mode, juste ne t'occupe pas de moi pendant... Je ne sais pas te dire combien de temps, mais en gros, je vais manger des pâtes herbo dès que j'en ai envie. Et je le revois en mode, d'accord, mais quoi, c'est une expérience bizarre. Et en fait, ça a dû durer trois jours où vraiment, je les ai mangées tranquilles dans mon coin. Et puis, après, j'ai eu envie d'autre chose.

  • Speaker #0

    Et puis, je me souviens, ça, c'est beaucoup plus tard, parce que ça fait juste quelques mois, je pense. Tu sais, tu étais en déplacement pendant une semaine. Et c'était un peu face test pour toi de dire, OK, je me retrouve toute seule pendant toute une semaine. Et je crois que tu as fait des pâtes carbo le premier soir. Tu t'es acheté des super ingrédients, des super lardons, de la super crème de qualité et tout.

  • Speaker #1

    Oui, et j'ai fait les deux premiers soirs. Le premier soir, et puis après, comme il y avait du reste, le deuxième soir, j'étais pas en train de finir. Mais après, tout le reste de la semaine, j'ai même plus en tête, mais je sais qu'il y a eu des légumes. Je veux dire, c'est pas... Et je ne me suis pas forcée à les manger.

  • Speaker #0

    C'est quoi le plus gros changement dans ta vie suite à tout ce travail ?

  • Speaker #1

    C'est le brouillard mental qui a plu. Là, tu vois, ce matin, je savais qu'on allait enregistrer. Du coup, je réfléchissais à est-ce que j'ai fait des crises ? il n'y a rien dans mon cerveau. Donc, il y a une place qui s'est libérée de fou et du coup, qui est dispo pour le reste, qui est même dispo pour juste passer des bons moments sans réfléchir et stresser au repas suivant, etc. Donc, oui, c'est hyper appréciable.

  • Speaker #0

    Et dans ton rapport à l'activité physique, ça se passe comment aujourd'hui ? Tu en es où ?

  • Speaker #1

    Alors, du coup, je ne fais plus de sport que je n'aime pas. Ce n'est pas que je n'aimais pas. pas, mais j'y allais vraiment full pour un objectif de perdre de poids. Une fois que j'y étais, je prenais du plaisir parce que ça reste quand même un effort physique et que voilà, je pense quand même le petit shoot d'hormones qui fait que tu prends du plaisir. Mais maintenant, je vais tout réorienter sur des sports vraiment plaisir. Donc moi, ce qui me plaît, c'est la danse. Et quand j'arrive à y aller, c'est un autre sujet. Et je fais du yoga aussi. Voilà. Et j'essaye... à la fois pour mon bien-être physique et mental de sortir aussi, me balader, prendre l'air dans la nature avec mon chien, etc.

  • Speaker #0

    OK. Aujourd'hui, ce n'est plus une charge, ce n'est plus une obligation, c'est quelque chose...

  • Speaker #1

    Vraiment, il n'y a plus de... Oh là là, il faut que j'aille au sport, vraiment, il faut que j'y aille parce que c'est important pour ma perte de poids. Là, c'est... Bon, si je n'ai pas le temps, c'est qu'il y a des contraintes professionnelles, donc voilà, c'est différent. Mais c'est genre... Oh, trop cool, aujourd'hui, c'est le jour de la danse. Trop bien, ça me fait du bien. Je vais tout faire. Rien à voir.

  • Speaker #0

    Bon, tu as déjà quand même pas mal répondu. Qu'est-ce qui... Même si tu as donné des choses autour de ça, est-ce que tu vois d'autres choses qui t'ont aidé ? Qu'est-ce qui t'a aidé, finalement, à enlever ce brouillard mental, à apaiser ton rapport avec l'alimentation, à changer ton rapport au sport ?

  • Speaker #1

    Euh... Ben, toi. Non.

  • Speaker #0

    Mais encore ! Est-ce que tu vois dans... C'est pas facile comme question, j'en ai bien conscience. En termes d'outils, de changements, de...

  • Speaker #1

    Clairement, c'était de faire les expériences. Comme on a dit avec les carbonaras, je l'aurais peut-être pas fait toute seule.

  • Speaker #0

    Il y a peu de chance même, je pense.

  • Speaker #1

    Très peu probable. Mais en étant encadrée avec ce suivi... voilà je sais qu'on faisait des points réguliers et juste j'ai fait confiance quoi et genre vas-y on teste des trucs et on voit et en fait je trouve qu'il y avait rien de plus parlant que de faire des expériences il y a eu plusieurs trucs là j'avoue que j'ai eu avec les carbos qui me viennent en tête mais d'autres il y avait aussi tous les moments festifs où il y avait des apéros etc et où j'étais toujours mais perdue parce que j'avais l'impression de me laisser aller etc et Voilà, juste de me dire, écoute, le prochain, tu fais comme ci, comme ça, et tu essaies de voir ce que ça fait. Voilà, toutes ces petites expériences, mais bout à bout, il n'y a rien de mieux que de le tester en direct.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Je suis complètement d'accord avec toi. Souvent, je dis, il y a deux phases. Il y a quand même la phase de compréhension intellectuelle, quand tu dis, et d'adhésion, j'ai envie de dire. Genre, tu adhères au discours, tu dis, mais oui, c'est logique. Ça tient de bout ce truc-là. Ça, c'est important comme première phase. Mais si t'en restes là, malheureusement, tu risques de continuer de patauger un peu. Le passage à l'action, il est super important. Mais il est hyper flippant. Ça, c'est clair. Je me souviens qu'on avait aussi quand même beaucoup parlé du regard des autres, mais surtout de ton propre regard, de ta manière de te parler, des vêtements dans ton dressing.

  • Speaker #1

    Il y a eu du progrès. j'ai que des vêtements de ma taille maintenant déjà je me sens mieux je suis sur moi après ça reste compliqué pour moi d'accepter une forme et après voilà dans ce que tu m'avais dit il y avait le côté, tu vois moi je cherchais forcément à m'aimer mais en fait peut-être déjà on peut juste faire avec ce sera déjà besoin merci plutôt que de s'autoflageller et puis dans tout ce que tu partages etc et aussi on se suit individuellement il y avait le côté bon est-ce qu'il n'y a pas plus important est-ce qu'on peut déjà peut-être profiter de la vie et arrêter de se prendre la tête sur ça du moment que tu es en bonne santé et ça ça m'a vachement aidée aussi la charge mentale qui est libérée autour de l'alimentation

  • Speaker #0

    Ça permet aussi de, comment dire, apaiser peut-être le... l'insatisfaction corporelle, je pourrais le dire comme ça. Et puis, l'un nourrit l'autre. Si tu veux, je suis insatisfaite de mon corps, donc je mets en place des choses. Je mets en place des choses, c'est pour changer mon corps. Je n'aime pas mon corps. Enfin, tu vois, il y a un truc qui s'autonourrit. Après, effectivement, ça prend du temps. Je pense que c'est un processus de déconstruction et de reconstruction qui peut être hyper long. Déjà parce qu'on baigne tous là-dedans depuis qu'on est petit. Aussi parce que la réalité, c'est que notre société continue d'être comme ça, d'être grossophobe, de prôner la minceur, etc. Et puis, encore plus quand c'est aussi très relié à une histoire personnelle. Donc, il y a des choses qui, forcément, vont continuer d'évoluer, de se déconstruire.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'être moins dans l'urgence, tu vois. Parce que, justement, le fait d'avoir... pris en charge cette relation à l'alimentation comme tu dis, j'ai l'impression d'avoir stoppé le cercle vicieux qui s'entretient entre l'alimentation et la relation au corps et que du coup maintenant je sais que c'est toujours une problématique la relation au corps mais qui est un peu de côté et qui ne prend pas toute ma charge mentale et qui peut-être va rester tout le temps là et c'est ok quoi oui

  • Speaker #0

    Peut-être que ce que tu veux dire, c'est que tu envisages de jamais vraiment aimer ton corps ?

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Mais j'ai l'impression de plus être en mode, je l'accepte, je ne l'aime pas, mais je l'accepte.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que c'est possible de différencier certaines parties de ton corps ? Est-ce que c'est tout ton corps que tu n'aimes pas, absolument pas ? Ou est-ce qu'il y a certaines parties de ton corps que tu n'aimes absolument pas et d'autres, soit que tu aimes bien, soit ça va ?

  • Speaker #1

    Bah je me rappelle que tu m'avais donné aussi des petits exercices pour essayer de régler le corps, de régler, mais rien que de me mettre de la crème hydratante, c'est compliqué, voire pas possible. Donc vraiment, à part ma tête, il n'y a pas de partie que j'aime, il y a des parties neutres on va dire. Ok. Mais euh... mais non donc ouais tout ce qui va être vraiment touché tu vois c'est compliqué mais du coup je prends plus de plaisir pour le coup par tout ce qui va être ouais vêtements essayer quand même de me sentir bien je dirais pas me trouver jolie mais me trouver ok ok

  • Speaker #0

    mais c'est déjà bien et quand tu dis qu'il y a des parties qui sont neutres ça c'est hyper important et du coup On peut peut-être se décaler un peu du discours j'aime pas mon corps En fait, ce que tu n'aimes pas, c'est certaines parties de ton corps. Il y a vraiment des parties pour toi qui sont très compliquées. Mais c'est pas ton corps.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Je n'aime pas certaines parties de mon corps. Ok. Et c'est possible pour toi aujourd'hui de te regarder dans un miroir sans partir dans des autocritiques hyper dures ?

  • Speaker #1

    Habillée, oui. En sous-vêtements ou mûres. Ça fait très longtemps que je ne me suis pas posée devant un miroir en sous-vêtements.

  • Speaker #0

    T'évites parce que tu sais que tu vas être hyper dure avec toi-même.

  • Speaker #1

    Oui, ça va me plomber.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que tu dis ça va me plomber. Ça risque de te casser le moral, mais finalement, c'est pas ton corps nu devant le miroir qui casse ton moral. C'est les jugements que tu aimais. Oui. Sur ton corps nu devant le miroir.

  • Speaker #1

    Mais en tout cas, je sais que je vais encore les émettre, là. Je pense que c'est pas... Ok,

  • Speaker #0

    ok. Ok, ça avance tranquillement. C'est hyper important quand tu dis sortir de l'urgence, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. En fait, là, maintenant, et surtout, aussi dans ton approche, tu m'as dit plusieurs fois, en fait, c'est normal, ça ne va pas se faire en une séance, en deux fois. Et du coup, maintenant, j'ai l'impression que comme le côté, voilà, je fais plus de crise, je sais que ça, c'est... gérer, même si peut-être un jour je referai une, il n'y a pas de souci avec ça. Mais du coup, ça processe tranquille. Jusqu'à quand, je ne sais pas. Peut-être qu'il n'y aura jamais de moment où ce sera en mode Ok, c'est bon, c'est fini. En tout cas, ça va.

  • Speaker #0

    Oui, et puis, ça va me permettre de faire le lien, mais tu es maman d'une petite fille, donc ta petite fille elle va grandir et peut-être que... son évolution à elle te permettra de continuer de cheminer toi aussi pour l'aider à être la mieux dans sa peau possible. Ça m'amène à parler de ta fille, parce que c'était aussi un petit sujet quand même, même si ça n'a pas été le truc principal. Mais disons que sur la fin, étant donné que tu allais déjà beaucoup mieux et tout, on a passé un peu plus de temps à parler de ça. Tu avais pas mal de, j'allais dire d'angoisse, le mot il est peut-être fort. En tout cas, tu avais pas mal de peur ou d'inquiétude par rapport à l'alimentation de ta fille.

  • Speaker #1

    Oui, déjà j'avais peur de lui. mes troubles, quoi, entre guillemets. Je me suis dit, justement, mes parents, en voulant bien faire, m'orientaient exactement vers les mêmes trucs que ma mère. Je me suis dit, oula, mais moi, je suis, du coup, capable de faire pareil. Et du coup, bien entendu, je ne lui souhaite pas du tout d'avoir des TCA. Du coup, je me suis dit que ma prise en charge me servirait également à savoir, voilà, lui donner... les clés pour avoir une alimentation qui soit harmonieuse mais juste ok aussi psychologiquement et à la fois du coup ça m'a aidée à savoir quoi lui dire ou quoi ne pas dire et à la fois en fait c'est elle qui m'aidait sur la fin là elle est dans l'âge typiquement, bon en plus elle va commencer à dire non à tout mais bref elle sait très très très bien dire de quoi elle a envie et de quoi elle n'a pas envie en fait. Et de la voir évoluer, je me suis dit, mais putain, c'est dingue en fait, comme c'est inné à la nécessité. Comment ça se fait qu'on perde ça ? Comment ça se fait que personnellement, je me sois perdue dans autant de il faut, il ne faut pas, etc. Alors en fait, purée, mais elle a moins d'un an à l'époque et elle sait tout à fait dire ce dont elle a envie, ce dont elle n'a pas envie, ce qu'elle veut, ce qu'elle ne veut pas. Donc en fait, maintenant, je ne veux qu'elle que sur elle.

  • Speaker #0

    C'est une énorme avancée. C'est énorme parce que je veux dire, je me souviens quand même de tes inquiétudes qui n'étaient vraiment pas du tout orientées poids, mais qui étaient orientées santé, en fait, pour ta fille. Oui, mais il faut qu'elle ait accès à tel et tel truc.

  • Speaker #1

    Au début, en fait, j'appliquais le même côté cadre rigide que j'avais pour moi sur elle, où je suivais absolument toutes les recommandations. en termes de diététique, une enfant, il faut qu'elle mange tant de grammes de protéines, à tel âge. Et en fait, elle m'a dit elle-même non. Il y a des trucs où des fois, c'est des heures à lui préparer selon les recommandations pour avoir tous les petits pots de la semaine. Et juste, tu lui donnes la première bouchée, elle crache tout. À moi, je me serais potentiellement imposée des trucs, mais à elle, je ne vais pas la gaver. Donc, c'est QFD.

  • Speaker #0

    Et je me souviens que dans nos derniers rendez-vous, justement, on avait parlé du choix des aliments, tu sais que ça avait déjà bien évolué pour toi, mais c'est là où on avait mis le doigt sur les desserts, tu t'étais rendu compte que tu continuais de ne pas choisir ton dessert, où tu t'étais dit, ah, je vais y prêter attention, tout ça, et quand on s'était revus, tu m'avais dit, mais c'est marrant, parce que du coup, je me suis rendu compte que ma fille, c'est pareil, on ne lui proposait pas.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais instauré, entre guillemets, que... le midi c'était une compote, un petit suisse, le goûter c'était une compote et le soir c'était un petit suisse. Et suite à ça, du coup maintenant à chaque fois je sors du frigo, je lui demande qu'est-ce que tu veux. Au début alors ça devait être sans doute totalement au hasard qu'elle pointait un truc du doigt ou qu'elle prenait un truc, mais maintenant je suis intimement persuadée qu'elle choisit. Et là dernièrement en plus, elle se met à manger comme un homme dans la dauphine sémaine, elle prend les deux directs, elle me tend les deux bras. prend les deux et je dis, ok, on fait les deux, yaourt, compote. C'est fou. En fait, c'est la base, mais que nous, on a oublié.

  • Speaker #0

    C'est trop beau de constater ça. C'est trop chouette.

  • Speaker #1

    Je pense qu'elle met dans les prises de conscience. Comme tu dis, pour l'instant, c'est juste sur le côté alimentaire, mais effectivement, forcément, plus elle va grandir, plus il y aura le côté reflet dans le miroir, relation au corps, etc. Et je suis sûre qu'elle va continuer de m'aider.

  • Speaker #0

    Eh oui. Et en fait, ce qu'on dit souvent, c'est qu'on éduque un enfant plus par l'exemple qu'autre chose. Et j'avais fait un épisode de podcast pour parler de ça, de comment ne pas transmettre les TCA à son enfant. Et ce que je disais, c'est qu'il n'y a pas besoin de critiquer le corps de son enfant pour lui transmettre de l'insatisfaction corporelle. Il suffit de critiquer son propre corps. Et du coup, ça aide vachement à cheminer vers sa propre acceptation corporelle pour aider ses enfants. à être dans cette même démarche derrière mais oui c'est très juste ce que tu dis et moi j'ai plein d'exemples de mamans comme ça que j'ai accompagnées certaines pour qui tu vois toi tu le dis bon bah je me suis lancée dans les tests et tout tu t'es lancée dans les trucs, il y a des femmes pour qui c'est plus compliqué et de passer par les enfants et bah ça facilitait les choses en fait elles observaient d'abord leurs enfants et elles se rendaient compte, tu vois je pense à une maman comme ça, les enfants étaient plus grands ils avaient 8 et 12 ans mais il n'y avait jamais de gâteau industriel, de pâte à tartiner de trucs comme ça, quand ils faisaient de la pizza c'était la pâte aux choux fleurs enfin tu vois le truc Cette maman, je tiens à préciser, et ça va casser un peu les idées reçues qu'on a, c'était une femme qui était considérée en obésité, obésité sévère. Et qui était dans des grandes restrictions et prises de tête. Et donc, elle a commencé à accepter que ses enfants fassent les courses sur le drive avec elle. Et donc forcément, ça a été les paquets de gâteaux qui arrivent et tout. Et les premiers goûters, elle a flippé. Parce qu'effectivement, elle a vu son grand descendre un paquet de gâteaux entier. Oui, mais à force de rentrer de l'école et de voir que les gâteaux, ils sont là, ça n'a pas duré longtemps, quoi. Il l'a fait une ou deux fois de manger un paquet entier. Et en fait, ils ont fini par les oublier, les gâteaux, et ne plus en vouloir.

  • Speaker #1

    Ouais, bah, ça m'étonne pas, hein.

  • Speaker #0

    Et donc, voilà, ou je la revois m'envoyer un message sur WhatsApp. Non, mais tu sais quoi ? Mon grand, il a préféré prendre du melon à la place du gâteau. Donc, voilà, c'est vrai que les enfants, c'est des bons exemples.

  • Speaker #1

    Ouais, ah, mais tout à fait.

  • Speaker #0

    Bon, trop chouette. J'allais en venir à plutôt une dernière question qui s'adresse aux personnes qui nous écoutent, mais peut-être qu'avant ça, est-ce qu'il y a quelque chose que tu avais envie de dire, dont on n'aurait pas parlé ? Je ne sais pas, quelque chose autour de ton parcours, de ce qui s'est passé pour toi ?

  • Speaker #1

    Un peu plus vague encore, comme question.

  • Speaker #0

    si je pourrais te dire est-ce que tu veux ajouter quelque chose c'est encore plus vague je sais pas est-ce que quand je te dis ça il y a quelque chose qui vient qui émerge est-ce que t'as l'impression qu'on a parlé de on a besoin d'aller parce que ma dernière question elle s'adresse aux personnes qui sont dans la situation de ton ancienne toi celle que t'étais genre en tout début d'année quoi finalement et qui sont en train de nous écouter, qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ? Qu'est-ce que tu voudrais leur transmettre ?

  • Speaker #1

    Franchement, que si c'est possible pour ces personnes de ne pas hésiter à se faire accompagner et de chercher, même si ça prend du temps, de chercher la bonne personne pour se faire accompagner. Parce que pour avoir vu ma mère se débattre toute sa vie avec ça, je suis en termes intimement persuadée que peu de personnes sont aptes... à accompagner sur les TCA et notamment sur l'hyperphagie donc voilà j'ai l'impression de l'image un peu de quelqu'un qui essaie de se dépatouiller dans un verre de miel ou je sais pas un truc bien t'essayes en l'occurrence elle a été en voir des psychologues, elle a été en voir des tététiciens ou des tététiciens etc, je pense que toutes les cultures plein de personne et je ne trouvais pas du tout en cause les compétences de ces personnes. Ça l'a aidé dans plein d'aspects de sa vie, mais en fait aucune de ces personnes n'était formée au TCA et du coup ben voilà. Du coup vraiment de trouver la bonne personne, tu vois quand j'y réfléchis c'est je sais pas combien de temps durait notre accompagnement mais ton accompagnement Pas longtemps, je crois. Dans tous les cas, moins d'un an.

  • Speaker #0

    Je dirais six mois, un truc comme ça.

  • Speaker #1

    Versus une vie entière à se débattre.

  • Speaker #0

    C'est vrai ce que tu dis. Et puis, la partie compulsion qui disparaît, ça peut aller hyper vite. Ça ne veut pas dire que tout est réglé.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Même les personnes qui rejoignent le programme sans accompagnement, moi, j'ai vu des personnes, ou je pense aussi à une personne qui a fait l'accompagnement. On a commencé notre premier rendez-vous. Elle n'avait déjà plus de compulsion, en fait. Parce que, tu vois, il y avait le programme souvent.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Je vous laisse faire trois semaines, un mois de programme avant de mettre le premier rendez-vous. Donc, après, on a eu plein de choses à creuser et tout. Ça n'empêche pas. Mais je veux dire, ça peut faire un peu vendeur de tapis de dire ça, tu sais, un peu charlatan, quoi. Ah ouais, genre, ça fait 20 ans que j'ai des compulsions. Et puis toi ?

  • Speaker #1

    Six mois, oui.

  • Speaker #0

    Et en fait, bah si. Ça ne veut pas dire que pour 100% des personnes, ça va se terminer en trois semaines, six mois, machin. Mais pour beaucoup de personnes, en vrai, c'est possible. Et par rapport à ce que tu disais pour ta maman, je pense que malheureusement, c'est très vrai. En fait, moi, ce qui me fait le plus de peine, c'est que dans nos systèmes de soins gratuits... il y a un peu de retard sur les formations autour de ça. C'est trop dommage parce que c'est les systèmes de soins les plus accessibles. Après, j'ai l'impression que ça bouge et qu'il y a de plus en plus de personnes qui se forment. Le dernier diplôme que j'ai fait, le diplôme universitaire, on était quand même 180 dans la promo. C'est l'énorme promotion. Alors, avec la problématique, peut-être qu'il y en a peut-être... ceux qui découvraient complètement cette approche, peut-être que ça aurait été un peu trop juste pour la mettre vraiment en place, mais déjà, c'est vrai que c'est des gens qui s'ouvrent à autre chose, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça progresse et que ça va dans le bon sens, mais il faut être dans la démarche de chercher quelqu'un pour pouvoir... Il n'y en a tellement pas encore en assez grand nombre, que c'est pas en allant voir la première personne au coin de la rue, le premier psychologue, c'est très peu probable que ce soit une personne formée. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai.

  • Speaker #1

    Ça va dans le bon sens,

  • Speaker #0

    c'est ça. ouais, bah écoute trop chouette, qu'est-ce que je peux te souhaiter ?

  • Speaker #1

    euh, que ça continue et puis que quand même je pense l'acceptation de ton corps continue,

  • Speaker #0

    pas d'urgence mais continue tranquillement ouais c'est ça acceptation de ton corps et comment on pourrait le nommer tu vois le fait de prendre de continuer de prendre ta place comme tu le fais en lien avec la connaissance de toi effectivement

  • Speaker #1

    dans tous les domaines au-delà de l'alimentation, mais de continuer à me mettre au centre de mes décisions, d'apprendre à me mettre au centre de mes décisions.

  • Speaker #0

    On m'a parlé un peu en off tout à l'heure, il y a quand même des choses aussi qui ont énormément bougé par rapport à ça. Eh bien, écoute, je n'ai plus qu'à te dire merci, c'est passé tellement vite, j'ai l'impression que ça fait dix minutes qu'on discute. J'étais trop contente d'avoir de tes nouvelles, trop contente d'avoir cet échange avec toi. j'avais aucun doute sur le fait que ça continue de bien aller parce que c'est vrai qu'on l'a pas dit je l'ai pas précisé mais en vrai là on s'est écrit peut-être une ou deux fois mais là dernièrement j'avais vraiment pas de nouvelles donc c'était surmise de savoir comment ça se passait pour toi mais bon j'avais pas du tout de doute sinon t'aurais eu des petits messages bien avant oui peut-être aussi oui c'est ça non et puis j'étais hyper confiante en te laissant donc donc voilà merci beaucoup d'avoir accepté de témoigner je pense que c'est précieux parce que c'est un message d'espoir et hyper inspirant que tu délivres aux personnes donc merci pour ça merci à toi et puis à très bientôt à très bientôt merci à bientôt un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode mon podcast te plaît ? t'apporte de l'aide ? alors partage-le laisse un commentaire laisse 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée Ça va te prendre quelques secondes et pour moi, c'est un soutien immense. Mon podcast, c'est une ressource gratuite que j'ai envie de mettre à disposition. Comme tu l'as remarqué, il n'y a pas de pub avant, pendant, après. Pouvoir me permettre de continuer à le faire, c'est hyper important de m'apporter ce soutien en le partageant, en en parlant autour de toi et en mettant ces 5 étoiles et ce petit commentaire qui permettront de valoriser et faire connaître le podcast. Je te remercie et je te dis à dans quelques jours pour un nouvel épisode. Ciao !

Chapters

  • Présentation Pauline

    01:58

  • Souvenir le plus ancien avec l’alimentation

    03:01

  • Le début des TCA au collège

    04:50

  • De quels TCA a-t-elle souffert ?

    06:36

  • La prise de conscience

    17:01

  • L’impact de la vie de couple

    19:20

  • Là où elle en est lorsqu’elle arrive vers moi

    24:05

  • Ce qui a été marquant pour elle, + difficile ou + facile que prévu

    26:08

  • Le plus gros changement dans sa vie

    35:20

  • Ce qui l’a aidée à se libérer

    37:10

  • L’alimentation de sa fille

    45:32

  • Ce que Pauline aimerait vous dire

    52:35

Description

Pauline est venue vers moi il y a quelques mois parce qu’elle souffrait d’hyperphagie.
Au fil des années son trouble s’était intensifié jusqu’à prendre toute la place.
Les crises étaient quotidiennes et la charge mentale omniprésente.

Lutter contre son poids c’était l’histoire de sa vie, après avoir vu sa maman mener un combat contre l’obésité, sa plus grande peur était de prendre le même chemin…

Pauline a rejoint SOS COMPULSIONS et a pris l’option suivi individuel.
En seulement 6 mois tout a changé.

Elle nous raconte quoi, comment et pourquoi dans cet épisode de podcast. 


Au programme :


Présentation Pauline

Souvenir le plus ancien avec l’alimentation

Le début des TCA au collège

De quels TCA a-t-elle souffert ?

La prise de conscience

L’impact de la vie de couple

Là où elle en est lorsqu’elle arrive vers moi

Ce qui a été marquant pour elle, + difficile ou + facile que prévu

Le plus gros changement dans sa vie

Ce qui l’a aidée à se libérer

L’alimentation de sa fille

Ce que Pauline aimerait vous dire



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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur Flavie.m TCA. Très belle écoute. Bienvenue Pauline dans cet épisode de TCA etc qui va tourner autour de toi. Je suis trop contente de t'accueillir ici et puis je suis trop contente de discuter avec toi parce que ça fait un petit moment qu'on s'est parlé toutes les deux donc c'est trop cool. Avant d'aller plus loin... Je te propose de commencer par te présenter de la manière dont tu le souhaites.

  • Speaker #1

    Ok. Déjà, effectivement, on va dire que ça va tourner autour de moi. Donc, je m'appelle Pauline, j'ai... Je ne suis jamais sûre. Et je suis maman d'une petite fille, je vis dans le sud-ouest et je suis vétérinaire.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu es là aujourd'hui pour discuter avec moi, c'est parce qu'on a fait un bout de chemin toutes les deux pendant quelques mois. On a travaillé ensemble, tu as rejoint SOS Compulsion avec la particularité qu'il y avait un accompagnement individuel. Donc on se connaît, j'allais dire on se connaît bien, je ne sais pas si on peut dire ça, on se connaît un peu toutes les deux en tout cas. On a eu une certaine proximité et du coup l'idée c'était que tu puisses venir témoigner à la fois de ton parcours, de ce qui s'est passé pour toi. autour de l'alimentation et du rapport au corps, et puis de ce qu'on a vécu aussi toutes les deux, du travail qu'on a fait ensemble. Il y a une question que j'aime bien, pour entrer en matière, c'est de demander quel est le souvenir le plus ancien, ce qui serait peut-être ton premier souvenir, ou en tout cas le truc marquant qui te vient, si je te demande de me parler de ton rapport à la fois à l'alimentation et au corps. Parfois c'est le même souvenir. parfois c'en est deux distincts est-ce qu'il y a des trucs qui émergent comme ça spontanément ?

  • Speaker #1

    les deux principaux trucs je crois que c'était pas du tout la même période de ma vie mais le plus ancien chronologiquement et je pense qu'on voit assez bien l'impact de l'éducation de la famille dans ce souvenir c'est les repas du dimanche chez ma grand-mère où on était donc toute la famille les cousins, les cousines, les tantes et tout et et Le petit plaisir du dimanche, notamment comme les adultes prenaient l'apéritif, de nous avoir droit à un verre de sirop de pêche. Très précis, le souvenir est très précis. Et je me souviens d'un dimanche où ma tante a dit vraiment droit dans les yeux à ma mère, le sirop de pêche poli, ce n'est peut-être pas obligé. Alors que l'ensemble des cousins en prenaient quand même. Et je me souviens que ma mère lui avait fait une tête en mode... C'est vrai qu'à l'époque, je le sais, à l'époque j'étais en forme, entre guillemets, un peu ronde. Mais voilà, premier souvenir. Et je me rappelle que je me mettais clairement à poser des questions. Quel est le problème, en fait ?

  • Speaker #0

    Ok, ouais, c'est ça. Toi, tu n'as pas compris à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Ouais, non, je n'ai pas compris.

  • Speaker #0

    Tu avais quel âge, tu penses ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'étais genre 10 ans, un truc comme ça. 9-10 ans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je me rappelle surtout que j'avais pris ça comme une embrouille entre ma mère et ma tante, mais je ne voyais pas le rapport par rapport à moi. Pourquoi moi, je ne pourrais pas en voir ? Et plus dans le côté, vraiment, moi, personnellement, et du coup, début, je pense, point d'orgue du début des TCA, c'était au collège, là, pour le coup. Et je me rappelle avoir eu tellement envie de perdre du poids et de maigrir. Je pense que je t'en avais parlé au tout début. J'avais... J'avais eu l'idée lumineuse de commencer ce qu'on avait appelé avec mes copines le régime yaourt. C'est-à-dire me nourrir exclusivement d'un yaourt dans toute la journée au collège, comme je mangeais à la cantine entre midi et deux. J'ai perdu du poids, forcément. Mais c'était horrible. Je prenais le petit-déjeuner le plus petit que je pouvais à la maison, parce que quand même à la maison, j'étais pas avec mes parents. Et puis après, je ne remangeais qu'un yaourt jusqu'au soir où le soir, je disais, je n'ai pas trop faim, j'ai beaucoup mangé. franchement je ne vais plus me souvenir de combien de temps ça a tenu ce que j'allais te demander parce que wow tu devais être quand même hyper fatiguée 3 semaines,

  • Speaker #0

    1 mois et tu te souviens combien de poids tu avais perdu ?

  • Speaker #1

    en chiffres je ne sais pas mais je me rappelle que j'étais quand même trop fière de moi en mode wow ça y est j'atteins le corps dont je rêve etc et leur alerte dès que je me suis commencé à remanger j'ai repris mon poids Ouais. C'est basse,

  • Speaker #0

    quoi. Ok. Et t'as l'impression que c'est un peu le point de départ de tes troubles alimentaires, ce moment-là ?

  • Speaker #1

    En tout cas, j'ai l'impression que ça a été un des moments les plus graves pour cet âge-là, entre guillemets, et que c'est venu couronner le tout, entre guillemets, à cette époque-là.

  • Speaker #0

    Justement, c'est ma question suivante, c'est de savoir un peu de quoi tu as souffert, quel type de troubles alimentaires, comment ça a pris racine chez toi. Quelle lecture t'en fais aujourd'hui ? Si tu devais expliquer un peu aux personnes qui nous écoutent ton parcours.

  • Speaker #1

    Du coup, déjà avec les deux sexes, on a compris que ça prend racine dans mon enfance. J'ai l'impression qu'il y a plein de paramètres. Le premier, c'est vraiment juste ma propre relation avec mon corps. Dans ma famille, je pense génétiquement, du coup, avec le recul, on est quand même... assez bien en chair on va dire de base je veux dire même même avec une alimentation à 100% équilibré et voilà je rien que le côté comparaison aux autres et potentiellement moqueries aussi à l'école primaire où on jouait là dedans donc bah moi principalement ce dont j'ai souffert c'est de l'hyperphagie vraiment des crises, à me priver très très fort pendant certaines périodes de ma vie, et puis après à l'inverse, ouvrir toutes les vannes et me remplir, me remplir, me remplir. Donc il y a ce côté relation au corps, et puis après dans la famille en fait. Donc du coup, ma maman s'ouvrait elle-même de TCA, et elle pour le coup, elle a vécu... de la nourricier, de la boulimie, puis de l'hyperphagie. Et je l'ai vu se battre toute sa vie contre sa relation à l'alimentation. Et en fait, j'ai l'impression que toute ma vie, je me suis dit, et d'ailleurs, c'était écrit, je me rappelle, même dans un journal intime de collège, pareil, à peu près à la même période, Je ne veux surtout pas finir comme maman. Alors, cette phrase est d'une violence énorme. Je la vois, je le répète maintenant. Et du coup, en fait, à force de me dire ça, J'ai tellement lutté que moi aussi, je suis...

  • Speaker #0

    T'es dans les dignes traces de ta maman, effectivement. Je me souviens très bien de cette phrase-là aussi, de nos premiers échanges autour de ça. Et du fait que, oui, en fait, de la prise de conscience que oui, en fait, j'ai tellement pas voulu ressembler à ma mère que je me bats exactement comme ma mère s'est battue toute sa vie, finalement.

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, je pense que pour ma mère, on identifie... Déjà parce que c'était l'époque entre guillemets, je pense qu'on en parlait peut-être moins, et parce qu'elle n'a pas été aussi bien aidée. Ce n'était pas mis en relation en fait son poids, elle était en surpoids, et sa relation alimentation. C'était deux choses différentes. Et du coup, moi dans ma tête, il y avait juste au niveau du poids, je ne veux pas ressembler à ma mère. Et du coup, qu'est-ce que je peux mettre en place pour ça ? Me priver, faire attention à ce que je mange, etc. Ça m'a conduit exactement au même schéma.

  • Speaker #0

    Mais c'est le problème global de la perception qu'on a des personnes considérées en surpoids ou en obésité, avec cette impression que, ok, elle est grosse, donc elle ne fait pas attention, elle mange trop, je ne veux pas devenir grosse comme elle, je vais moi-même faire attention, machin. Et il y a quelque chose de complètement invisibilisé du combat, en fait, qu'elle menait depuis toujours face à elle-même. Parce que même si, c'est le problème de l'hyperphagie, tu vois la personne, je ne sais pas moi... dégommer un paquet de sneakers, tu la vois faire ça, t'as pas idée que finalement elle fait ça parce qu'elle est en lutte permanente contre ce type d'aliments. C'est vrai que c'est complexe. Et comme tu dis, c'était une autre période. Je pense que l'hyperphagie, je sais que c'est le trouble le moins bien diagnostiqué aujourd'hui, c'est le plus présent dans les TCA, c'est le moins connu, le moins bien diagnostiqué et donc le moins bien pris en charge. Mais à l'époque, c'était encore un autre level. Ok. T'as dit aussi un truc intéressant ? quand tu parlais de ton corps que tu disais aujourd'hui je me dis c'est génétique dans la famille on est costaud,

  • Speaker #1

    bien en chair je ne sais plus quel terme tu as utilisé j'ai l'impression qu'il y a un truc qui a switché chez toi j'ai l'impression que tu ne le voyais pas comme ça avant c'est pas encore on va être honnête c'est encore en cours de process depuis la fin de notre suivi Là, maintenant, je ne sais plus, ça fait trois mois qu'on a arrêté le suivi vraiment en one-to-one. Malgré tout, je n'ai pas refait de crise du tout. Mon alimentation est stabilisée, j'ai l'impression, sur le côté en tout cas, crise, etc. J'ai l'impression que j'ai vachement réussi à me comparer dans le bon sens aux autres. par rapport à ce que c'était avant, c'est-à-dire que quand je suis dans des événements festifs, etc., je regarde les personnes que je considère comme minces et en relation saine avec leur nourriture, même si je ne connais pas toute leur vie, je me dis en fait, je mange comme eux, je ne suis pas plus en train de me gaver qu'eux, alors qu'avant, j'avais vraiment le sentiment que le problème ne venait que de moi et que c'était moi qui me surgavais. En me comparant à ces personnes-là, je me dis je mange comme la plupart des gens, là, maintenant. mon corps, j'ai pas perdu de poids. Donc là, j'ai l'impression que c'est ce qu'on appelle le poids d'équilibre. Et du coup, je suis en train de l'accepter comme ça. Mais c'est donc...

  • Speaker #0

    Ok. Oui, mais c'est quand même un des gros challenges aussi, je pense, de pouvoir faire prendre conscience à un maximum de personnes. Je pense notamment à la petite fille que t'étais, en fait, tu vois. où tu dis des petites, peut-être que tu étais un peu au-dessus des courbes ou dans les courbes hautes, etc. Et en fait, au lieu de se dire, tiens, c'est peut-être sa morphologie. Oui, c'est sûr. Il y a quelque chose qui s'est installé autour de Pauline. Il ne faudrait peut-être pas qu'elle prenne de sirop, quoi. Non, mais au secours. On sait à quel point ça a plutôt tendance à faire dépasser le poids d'équilibre, justement,

  • Speaker #1

    cette histoire-là.

  • Speaker #0

    Mais n'allons pas trop vite en besogne. Revenons au passé. Tu dis que ton trouble principal, c'était plutôt l'hyperphagie. Est-ce que tu sais quand est-ce qu'ont commencé tes crises ? Est-ce que tu as le souvenir, petite fille, d'être déjà dans une forme de suralimentation ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense. En fait, justement, dans toute cette démarche de Pauline, il faut qu'elle fasse attention à son poids etc., j'ai eu des privations déjà même imposées par mes parents assez tôt. Genre, Pauline, au petit-déj, il ne faut pas qu'elle prenne… des céréales, ou alors il faut qu'elle prenne des spécialitas, genre, à 5 ans, enfin, voilà. Et du coup, je me vois déjà être trop heureuse d'aller à l'anniversaire d'une copine parce qu'il va y avoir des bonbons et que je vais pouvoir me gaver jusqu'à ne plus en pouvoir. Je pense que c'était déjà une forme de prise, quoi. De tout ce que je n'avais pas à la maison, aller me gaver dès que j'allais chez une copine. Oui,

  • Speaker #0

    ça, c'est un bon... Genre en tant que parent, t'organises un anniversaire pour ton gamin, tu vas rapidement voir quels enfants ont accès au sucre, au gâteau, etc. à la maison, dans le comportement qu'ils vont avoir.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ok, donc il y avait déjà cette forme-là. Et les premières vraies crises, est-ce que tu te souviens ?

  • Speaker #1

    Celles, enfin oui, je pense que j'en ai fait avant, mais celles dont je me souviens avoir identifié que là, il y avait un problème et que c'était des crises, c'est quand même assez tard. prise de conscience entre guillemets. J'étais sur la fin de mes études et je faisais mes premières gardes seule dans une clinique où je me retrouvais seule tout le week-end et où en arrivant, j'allais faire mes courses pour le week-end, pour manger le week-end. Et où en fait, par exemple, rien qu'à partir du samedi midi, j'avais déjà potentiellement tout mangé, ce que j'avais acheté pour les courses et où je me disais Ah non, mais là, ce n'est pas assez gras, pas assez sucré. Je retournais ou je me recommandais des choses en plus. Et il y avait ce côté, je suis seule, donc personne ne me voit, donc je mange ce que je veux. Et ça me faisait vraiment prendre une crise à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, il y avait le rapport bien ancré du regard de l'autre qui vient regarder ce que tu manges, juger ce que tu manges, sûrement en lien avec ton enfance, où assez tôt, on a commencé à vouloir contrôler ton alimentation. Et du coup... Là, tu dis que tu as, à ce moment-là, la prise de conscience qu'ils sont des comportements compulsifs, des comportements, entre guillemets, pas normaux.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était plus, c'était pas tant pendant, parce que je pense que pendant, voilà, c'était dans l'état de crise, entre guillemets, mais après, quoi, je me sentais pas bien, c'était justement parlant, après avoir encore tiré cette quantité surtout d'aliments, et du coup, c'était plus, voilà, je me disais, voilà, il y a quand même un truc qui n'est pas normal, mais bon, je ferai gaffe demain, et au final, c'était la pire des conclusions, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Et du coup, à ce moment-là, il y a quand même un truc, une idée qui germe un peu de... Il y a quelque chose de pas normal, mais pour autant, est-ce que tu en parles à quelqu'un ? Est-ce que tu cherches de l'aide ?

  • Speaker #1

    Non, pour moi, c'était juste... Pauline, elle est gourmande. Elle aime bien le gras et les sucres. Et ouais, juste, je me reconditionnais en mode, non, mais là, t'as déconné. Vas-y, tu reprends le régime, quoi. Le sport, le régime, etc. une petite conscience que c'est pas normal mais pas de là à se dire j'ai besoin d'une aide particulière ok et ça ça a duré combien de temps ?

  • Speaker #0

    bah je sais pas ce que je te vois donc ouais facile disons et qu'est-ce qui a permis de te dire à un moment donné il y a un vrai problème déjà d'une part puis ensuite de te dire il y a un vrai problème et il y a des solutions à ce problème là

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'il y a eu la récurrence, c'est-à-dire que j'ai alterné du coup phases de régime et phases de décès à l'étranger. Et j'ai l'impression que ces phases se sont de plus en plus rapprochées parce que je tenais de moins en moins les phases de régime. Et du coup, au bout d'un moment, je me suis dit que ce n'était pas normal. Et notamment, du coup, après la naissance de ma fille. Je me suis dit direct en mode, OK, là, c'est bon, la sage-femme m'a donné l'accord de reprendre le sport. Donc, go, go, go, régime et sport pour reperdre tout le poids. Ceci dit, je n'avais pas pris de poids de grossesse, donc ce n'est pas ce que je m'étais mis en tête. Et en fait, là, pour le coup, ça a été la prise de conscience en 15 jours. J'ai repris le sport à fond et en fait, je n'étais pas dingue. Je me suis dit, je faisais de la musculation en salle. En fait, j'étais en mode légère. pas ce sport, je me force à y aller et j'y vais pour un objectif physique mais pas pour un objectif de bien-être ni mental ni quoi et c'est en même temps que je suis tombée je crois que c'était d'ailleurs en allant à la salle du sport sur tes podcasts et du coup voilà tout ce que j'entendais dire de témoignages ou de toi, ça a résonné je me suis dit bah ouais c'est moi ça en fait c'est peut-être ça le nid du problème c'est arrivé un peu en même temps le En fait, tout ce que je me dis depuis ces années, il y a vraiment une cause et il y a vraiment une aide possible.

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas juste je suis trop gourmande, je manque de volonté, il faut que je me reprenne plus fort en main, bien au contraire.

  • Speaker #1

    C'était toujours ça la conclusion, c'était je ne dois pas avoir la bonne motivation, je suis une fainéasse, je ne suis pas assez motivée. Et c'était toujours à chaque phase où je reprends. repartait en régime des sports, c'était toujours serré de plus en plus fort du coup parce que je me disais là je te poussie, c'est vraiment la bonne voilà, bah non ok,

  • Speaker #0

    on n'en a pas parlé jusqu'ici mais tu vis en couple est-ce que tu as l'impression que ta vie de couple est venue changer quelque chose accentuer ou au contraire ralentir des compulsions, qu'est-ce que ça a joué pour toi ?

  • Speaker #1

    au tout début, tant qu'on est des pensées pas du tout, il n'y a plus d'impact particulier Après, mon convent est donc très sportif. Lui, pour le coup, n'a pas du tout de TCA à mon sens, je ne dis pas dans sa tête. Mais pour le coup, il a cette volonté de, selon les périodes de sa vie, modeler son alimentation pour des objectifs sportifs, physiques, etc., sans visiblement que ça lui déclenche de crise ou quoi que ce soit. Le problème, c'est qu'effectivement, dans les premières années, qui ont suivi le fait qu'on habite ensemble, il a très bien vu, senti, et puis je lui ai dit que je n'étais pas à l'aise avec mon corps, donc de manière très sympathique, il a proposé de m'aider aussi dans cette démarche-là, de me sentir mieux, et comme lui, son dada, c'était le sport, de m'accompagner sur quoi mettre en place, pour bouger plus, pour bouger mieux, pour être plus efficace, et puis petit à petit, aussi de m'aider dans l'alimentation, etc. Bref, on s'est retrouvés au bout de plusieurs années où c'était 100% lui. qui cuisinaient et qui faisaient les courses à la maison, pour mon plus grand plaisir, parce que je déteste cuisiner, on va pas se mentir. Mais du coup, c'est ce qu'on avait vu pendant le suivi, je ne prenais quasiment plus aucune décision alimentaire. Vraiment, quand je dis quasiment plus, c'est vraiment... Quand j'étais à la maison, je ne décidais de rien. Pas parce qu'ils me l'imposaient, mais parce que c'était dans notre fonctionnement normal et quotidien, que ce soit lui qui fasse les courses, lui qui fasse à manger. Et du coup, même si c'était des trucs dont je n'avais pas envie, je les mangeais.

  • Speaker #0

    Oui, et à la fois l'envie... Enfin, c'était un vrai sujet, ça d'ailleurs. de quoi j'ai envie, qu'est-ce que j'aime parce que tes envies tournaient principalement autour de choses grasses et sucrées et que finalement t'avais intériorisé le fait que c'était peut-être mieux de toute façon de pas suivre tes envies, que lui il était capable de manger sain donc fallait suivre mais oui c'est vrai en discutant avec toi je me souviens même sur le choix des desserts ouais est-ce que tu veux un yaourt, une compote ou quoi, non hop il te ramenait ton dessert ouais c'était en mode bas comme toi ouais

  • Speaker #1

    alors ça c'est pas encore 100% j'y ai pensé en plus parce que je savais qu'on enregistrait le podcast aujourd'hui il y a très exactement deux jours j'ai fait une petite rechute de ça dans le sens où on arrive le soir, arrive à bouclé l'heure où on va manger et il me dit j'ai envie de manger indien ok très bien moi ce soir là j'avais pas faim et je savais qu'il y avait de la soupe au frigo et qu'il me faisait trop envie je lui dis bah non pas envie il me dit bon bah d'accord et puis on continue de travailler et au bout d'un moment il me dit non mais j'ai vraiment envie de commander un djinn et je dis bah ok bah commande et en fait dans l'habitude de la chose il a appelé, il a commandé un djinn pour nous deux et je me suis retrouvée une demi-heure plus tard à manger un djinn alors que j'en avais pas du tout envie vraiment pas et je l'ai pas apprécié je me suis sentie dès la première bouchée je me sentais ballonnée, c'était pas ce dont j'avais envie ni besoin je pense. Mais prise dans le boulot, dans le quotidien, etc., j'ai pas... Il y a encore du travail là-dessus, mais j'en ai eu conscience même avant, pendant et après. Je conscientise.

  • Speaker #0

    Et puis, ça n'a pas vocation à être parfait.

  • Speaker #1

    Oui, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu vois, ces moments-là, je trouve que ce qui est super, c'est que ce moment-là, il te permet de voir à quel point aujourd'hui, tu es connectée à tes sensations, à tes envies et à tes sensations qui sont... complètement relié à ça. Enfin, tu vois, tout était raccord, quoi. T'en avais pas envie, t'as commencé à en manger, t'as dit... Ouais. Après, c'est intéressant parce que le rapport à l'alimentation, finalement, il ouvre à tellement, tellement, tellement de choses et il ouvre beaucoup à notre rapport aux autres aussi et notre capacité à dire oui, non.

  • Speaker #1

    Là, c'est full ma problématique de ma vie et ma problématique aussi du moment. Et du coup, je sais qu'un jour, j'arriverai à dire... ce que je veux, ce que j'ai besoin, etc. Mais les sensations au moins et la perception des envies et des besoins est là maintenant.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est la première étape essentielle. Comment tu peux faire respecter tes besoins à quelqu'un quand toi-même, tu ne les entends même plus. En fait, tu ne les connais pas. Là, tu as déjà la première étape qui est hyper importante. Et encore une fois, des fois, tu le feras, des fois, tu ne le feras pas. Et puis, c'est OK. Il y a mille et une raisons qui peuvent créer ça. OK. Et donc, au moment où tu arrives vers moi, ce que tu dis, c'est qu'il y a un truc qui s'est un peu intensifié. D'ailleurs, c'est souvent le cas. C'est horrible. Vraiment, les compulsions, on est bien d'accord, c'est vraiment horrible à vivre. Et à la fois, c'est quand même ça qui permet de demander de l'aide souvent. Et c'est souvent quand tu arrives... plus du tout justement ou très peu à reprendre ce fameux contrôle là bah voilà quand ça prend toute la place c'est souvent à ce moment là qu'on va demander de l'aide à quelqu'un ça ouais j'ai l'impression que ça arrive en tout cas pour moi c'était un peu arrivé à un point de non retour quoi mais tu te souviens quand ça prend tellement de place quoi que ouais du coup je me dis bon bah là je vais pas y arriver toute seule quoi et tu te souviens justement de la place que ça prenait genre en termes d'un nombre de compulsions par semaine

  • Speaker #1

    Je pense qu'on est arrivés à quelque chose de quasi quotidien. Ça, c'est la place juste des compulsions. Mais après, il y a aussi, on avait parlé au début de la charge mentale où j'avais l'impression que je pensais à ce que j'allais manger ou ce que j'avais mangé 100% du temps où j'étais réveillée. Le moment où je ne pensais pas à l'alimentation, c'était quand je dormais. Et encore, je devais en rêver, je ne sais rien.

  • Speaker #0

    Alors que t'étais maman d'un tout petit bout de chou et que t'as un job ultra ultra prenant.

  • Speaker #1

    Ouais, mais vraiment, il y a ce que j'ai mangé, ce que je vais manger, est-ce que c'était bien, est-ce que c'est pas bien ? Et le corps aussi, tout ça mis du tabou. C'était un brouillard mental énorme.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, on a commencé à bosser ensemble. On ne va pas refaire le détail de tout ce qu'on s'est dit, tout ce qu'on a fait. Je pense qu'en plus, on en serait bien incapable. Avant de... On va prendre dans l'ordre. Avant de parler de où tu en es aujourd'hui, qu'est-ce qui... Quand tu repenses à tout ce que tu as mis au boulot, tout ce que tu as fait, qu'est-ce qui a été... J'ai plusieurs questions. Qu'est-ce qui t'a aidé sur le chemin ? Mais aussi, tu vois, peut-être, allez, on pourrait se dire, qu'est-ce qui a été marquant pour toi, peut-être en termes de prise de conscience, etc. Qu'est-ce qui a été plus difficile ? Tu vois, s'il y a des choses qui te viennent en tête. Qu'est-ce qui a été peut-être plus facile que prévu aussi, c'est possible ? Qu'est-ce que tu retiens de tout ça ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a été plus facile, c'est reconnecter aux sensations. ça pour le coup j'ai eu l'impression une fois que j'ai pris la gymnastique de me connecter à chaque moment etc j'arrivais assez facilement à voir ça ce qui a été plus compliqué et qui est toujours l'image et la relation à mon corps et il y avait quoi dans tes questions ?

  • Speaker #0

    je me suis perdue oui c'est clair je te lance un fouillis de questions et tu te débrouilles avec ça Est-ce qu'il y a des choses qui t'ont marquée ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a marquée, c'est qu'il y a un moment, je ne sais pas si tu te souviens, j'avais l'impression d'avoir un peu comme un blocage en mode. J'ai l'impression que c'est hypocrite de dire... Pour moi, ça me paraissait hypocrite de dire j'ai envie de manger de la salade à aucun moment versus, je ne sais pas moi, versus un burger. Je vais avoir envie de manger de la salade. Et ça avait duré quand même plusieurs séances où tu me reformulais les choses, où tu me menais à réfléchir à certains trucs. Et j'avais l'impression que c'était un peu hypocrite de dire oui, j'ai envie de la salade parce que c'est ce dont je pense que j'ai besoin, etc. Alors qu'en fait, non, c'est juste que j'ai envie de perdre du poids, avoue-le. Et en fait, je me suis rendue compte avec les séances que... Si, déjà des fois j'en avais juste envie, vraiment juste gustativement parlant. Des fois, ça pouvait être pour autre chose que pour de la perte de poids, ça pouvait être juste parce que je sais et je sens que ça m'apporte du bien-être et du confort, je sais et je sens que ça m'apporte des vitamines, peut-être pas la salade mais si on parle de certains fruits par exemple, et là en ce moment j'en ai besoin. Et de plus connecter à son corps dans le sens santé et bien-être en général. que juste au point.

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant ce que tu dis. Je pense qu'il y a deux versants. Je me souviens très, très, très bien de notamment une séance où j'ai senti qu'il y avait eu un tilt, un truc, clac, qui avait changé. Et c'était en vrai vers la fin. Mais ce qui est important de préciser, je pense, c'est qu'avant ça, tu avais déjà eu, je me souviens, tu m'avais raconté un resto, tu sais, l'envie. D'ailleurs, je me demande si la première fois où ça t'est arrivé, tu avais eu envie d'une salade, mais tu avais quand même pris la viande.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Parce qu'en mode, je suis au resto, tu vois, les vieux réflexes.

  • Speaker #1

    Je ne vais pas prendre une salade. Si ma pote, elle prend un truc fatos, je ne vais pas prendre une salade. Oui, c'est ça. J'avais vraiment envie de cette salade et que du coup, tu m'avais dit, vas-y, fais-la. Et du coup, le lendemain, j'étais allée faire des courses exprès pour me faire cette salade.

  • Speaker #0

    Oui, exact. Et tout comme on pourrait, et ça, c'est valable pour n'importe quel plat aussi, à l'inverse. Genre, t'as pris ta salade, t'avais envie d'un burger, vas-y, fais-toi ton burger le lendemain. Et du coup, l'envie spontanée d'un truc que t'aurais estampillé comme étant plus sain, ça, tu l'avais déjà eu depuis un moment. Mais je me souviens que le blocage, c'était sur la notion de faire des choix conscients, qui est pour moi une étape... Genre, quand t'es dans les compulsions, on va pas parler de ça, c'est trop tôt. C'est déjà une étape d'avancement bien avancée, justement, pour moi. Et c'était ce truc que tu trouvais un peu hypocrite de dire, non, mais à quel moment je ferais le choix de manger une salade, un fruit, un truc sain, entre guillemets, pour autre chose que pour la perte de poids ? Je me souviens que c'était ce truc-là. Parce que les envies, tu les avais déjà eues, spontanées, gustatives, mais il y avait un truc qui continuait, qui bloquait un peu. En mode, non, non, les gens qui disent ça, ils racontent des craques, quoi. C'est forcément pour le poids. Alors, je ne me souviens plus du moment où ça s'est débloqué de qu'est-ce que j'avais dit, qu'est-ce que tu vois, la teneur, tout ça.

  • Speaker #1

    On parlait de ta prépa pour rester en marathon que tu faisais.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et je me suis dit, tu vois, tu m'expliquais comment tu choisissais tes aliments pour ta prépa et que oui, c'était des choix du départ, en l'occurrence, un objectif sportif, mais ça pouvait être aussi... juste pour un côté bien-être, etc. Et tu avais pris plein d'exemples dans ce sens-là. Et oui, c'est vrai que je peux réfléchir à autre chose qu'à mon propre.

  • Speaker #0

    Ouais. Je n'ai pas fait de prépa alimentaire spécifique pour le marathon. Peut-être que j'en ferai un épisode de podcast pour en parler. Mais par contre, c'est vrai que je me souviens, on avait parlé des protéines en poudre, tu vois ? D'ailleurs, je n'ai pas du tout été régulière parce que je suis une bique pour ça. Moi, si tu me donnes des gélules, des machins à prendre, c'est impossible, j'oublie tout le temps. Mon Dieu ! Donc, je n'ai pas du tout été régulière, mais par exemple, effectivement, j'essayais d'avoir un apport en protéines qui n'avait rien à voir avec le poids ou quoi, mais plutôt de protéger mon corps, lui donner de la force, etc. Je me souviens qu'on avait parlé des fruits. Genre, je n'ai pas envie de tomber malade, il faut que j'ai un minimum de vitamine C, donc c'est cool de manger des clémentines.

  • Speaker #1

    Et alors, si, en fait, c'est en parlant là que je me rappelle, mais je crois qu'en même, au-delà de ça, la plus grosse prise de conscience... Ça a été quand tu m'as dit... Alors, moi, mon aliment phare de crise, c'était les pâtes carbonarables. Ah !

  • Speaker #0

    Mais oui, il faut qu'on en parle, des pâtes carbo.

  • Speaker #1

    Et tu m'as dit, vas-y, go, tu te fais des pâtes carbo à chaque fois que tu en as envie. Et... Bon, déjà, j'ai eu peur. Je me suis dit, c'est qui cette meuf ? Elle est tarée. Elle ne me regarde pas. Et en fait, oui, je m'en suis fait pas mal, du coup, pendant une semaine, dix jours. Il y a eu deux jours de suite où j'en ai mangé les midis, puis après les soirs. Et en fait, ça s'est paré tout seul. Et maintenant, si j'en ai envie, j'en mange. Mais là, je ne sais même pas te dire, c'est quand la dernière fois que j'en ai mangé et la dernière fois que j'y ai pensé. Et donc ça, ça avait été un énorme déclic de me dire. L'exercice, en gros, c'était être tout le temps de quoi faire des pâtes à la bouche. Comme ça, dès que tu en as envie, tu t'en fais. En fait, je n'en ai pas envie de faire ça par rapport à ce que je pensais en avant.

  • Speaker #0

    bah oui je me souviens tu me disais mais si mais moi je t'assure ça passera jamais la preuve quand j'étais étudiante je mangeais que ça tous les jours et donc tu me disais bah voilà regarde j'en mangeais tout le temps tous les jours donc c'est bien la preuve là ça va continuer je vais en manger tout le temps tous les jours ça c'est la partie visible de ce qui se passait pour toi à l'époque mais en vrai t'en mangeais avec certainement beaucoup de culpabilité avec tu vois...

  • Speaker #1

    Oui, alors que quand c'est du coup totalement libre, en fait, tu es au-delà d'autre chose.

  • Speaker #0

    Ce qui est génial, c'est que, ça me semble important de le préciser, c'est que tu flippais. Quand je t'ai proposé de faire ça, tu flippais. Donc, j'ai envie de dire aux gens qui écoutent, lancez-vous, essayez. Parce que tu vois, là, tu flippais forcément qu'il devait bien y avoir des... De toute façon, c'est clair, je le sais, je m'en souviens, il y avait quand même des petites... de pensée culpabilisante, oui, mais quand même, tu vois, il y avait quand même un petit brouhaha interne, et malgré tout, l'exercice, il a fonctionné, en fait, ça n'a pas duré six mois, quoi.

  • Speaker #1

    Non, puis il y avait un brouhaha interne et même externe, parce que je me rappelle, je l'ai expliqué à mon chéri. Bon, alors, ne t'inquiète pas, je fais un test, mais n'aie pas peur, genre, je me sentais obligée de me justifier, parce que justement, comme c'était tout le temps lui qui faisait manger, là, j'étais en mode, juste ne t'occupe pas de moi pendant... Je ne sais pas te dire combien de temps, mais en gros, je vais manger des pâtes herbo dès que j'en ai envie. Et je le revois en mode, d'accord, mais quoi, c'est une expérience bizarre. Et en fait, ça a dû durer trois jours où vraiment, je les ai mangées tranquilles dans mon coin. Et puis, après, j'ai eu envie d'autre chose.

  • Speaker #0

    Et puis, je me souviens, ça, c'est beaucoup plus tard, parce que ça fait juste quelques mois, je pense. Tu sais, tu étais en déplacement pendant une semaine. Et c'était un peu face test pour toi de dire, OK, je me retrouve toute seule pendant toute une semaine. Et je crois que tu as fait des pâtes carbo le premier soir. Tu t'es acheté des super ingrédients, des super lardons, de la super crème de qualité et tout.

  • Speaker #1

    Oui, et j'ai fait les deux premiers soirs. Le premier soir, et puis après, comme il y avait du reste, le deuxième soir, j'étais pas en train de finir. Mais après, tout le reste de la semaine, j'ai même plus en tête, mais je sais qu'il y a eu des légumes. Je veux dire, c'est pas... Et je ne me suis pas forcée à les manger.

  • Speaker #0

    C'est quoi le plus gros changement dans ta vie suite à tout ce travail ?

  • Speaker #1

    C'est le brouillard mental qui a plu. Là, tu vois, ce matin, je savais qu'on allait enregistrer. Du coup, je réfléchissais à est-ce que j'ai fait des crises ? il n'y a rien dans mon cerveau. Donc, il y a une place qui s'est libérée de fou et du coup, qui est dispo pour le reste, qui est même dispo pour juste passer des bons moments sans réfléchir et stresser au repas suivant, etc. Donc, oui, c'est hyper appréciable.

  • Speaker #0

    Et dans ton rapport à l'activité physique, ça se passe comment aujourd'hui ? Tu en es où ?

  • Speaker #1

    Alors, du coup, je ne fais plus de sport que je n'aime pas. Ce n'est pas que je n'aimais pas. pas, mais j'y allais vraiment full pour un objectif de perdre de poids. Une fois que j'y étais, je prenais du plaisir parce que ça reste quand même un effort physique et que voilà, je pense quand même le petit shoot d'hormones qui fait que tu prends du plaisir. Mais maintenant, je vais tout réorienter sur des sports vraiment plaisir. Donc moi, ce qui me plaît, c'est la danse. Et quand j'arrive à y aller, c'est un autre sujet. Et je fais du yoga aussi. Voilà. Et j'essaye... à la fois pour mon bien-être physique et mental de sortir aussi, me balader, prendre l'air dans la nature avec mon chien, etc.

  • Speaker #0

    OK. Aujourd'hui, ce n'est plus une charge, ce n'est plus une obligation, c'est quelque chose...

  • Speaker #1

    Vraiment, il n'y a plus de... Oh là là, il faut que j'aille au sport, vraiment, il faut que j'y aille parce que c'est important pour ma perte de poids. Là, c'est... Bon, si je n'ai pas le temps, c'est qu'il y a des contraintes professionnelles, donc voilà, c'est différent. Mais c'est genre... Oh, trop cool, aujourd'hui, c'est le jour de la danse. Trop bien, ça me fait du bien. Je vais tout faire. Rien à voir.

  • Speaker #0

    Bon, tu as déjà quand même pas mal répondu. Qu'est-ce qui... Même si tu as donné des choses autour de ça, est-ce que tu vois d'autres choses qui t'ont aidé ? Qu'est-ce qui t'a aidé, finalement, à enlever ce brouillard mental, à apaiser ton rapport avec l'alimentation, à changer ton rapport au sport ?

  • Speaker #1

    Euh... Ben, toi. Non.

  • Speaker #0

    Mais encore ! Est-ce que tu vois dans... C'est pas facile comme question, j'en ai bien conscience. En termes d'outils, de changements, de...

  • Speaker #1

    Clairement, c'était de faire les expériences. Comme on a dit avec les carbonaras, je l'aurais peut-être pas fait toute seule.

  • Speaker #0

    Il y a peu de chance même, je pense.

  • Speaker #1

    Très peu probable. Mais en étant encadrée avec ce suivi... voilà je sais qu'on faisait des points réguliers et juste j'ai fait confiance quoi et genre vas-y on teste des trucs et on voit et en fait je trouve qu'il y avait rien de plus parlant que de faire des expériences il y a eu plusieurs trucs là j'avoue que j'ai eu avec les carbos qui me viennent en tête mais d'autres il y avait aussi tous les moments festifs où il y avait des apéros etc et où j'étais toujours mais perdue parce que j'avais l'impression de me laisser aller etc et Voilà, juste de me dire, écoute, le prochain, tu fais comme ci, comme ça, et tu essaies de voir ce que ça fait. Voilà, toutes ces petites expériences, mais bout à bout, il n'y a rien de mieux que de le tester en direct.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Je suis complètement d'accord avec toi. Souvent, je dis, il y a deux phases. Il y a quand même la phase de compréhension intellectuelle, quand tu dis, et d'adhésion, j'ai envie de dire. Genre, tu adhères au discours, tu dis, mais oui, c'est logique. Ça tient de bout ce truc-là. Ça, c'est important comme première phase. Mais si t'en restes là, malheureusement, tu risques de continuer de patauger un peu. Le passage à l'action, il est super important. Mais il est hyper flippant. Ça, c'est clair. Je me souviens qu'on avait aussi quand même beaucoup parlé du regard des autres, mais surtout de ton propre regard, de ta manière de te parler, des vêtements dans ton dressing.

  • Speaker #1

    Il y a eu du progrès. j'ai que des vêtements de ma taille maintenant déjà je me sens mieux je suis sur moi après ça reste compliqué pour moi d'accepter une forme et après voilà dans ce que tu m'avais dit il y avait le côté, tu vois moi je cherchais forcément à m'aimer mais en fait peut-être déjà on peut juste faire avec ce sera déjà besoin merci plutôt que de s'autoflageller et puis dans tout ce que tu partages etc et aussi on se suit individuellement il y avait le côté bon est-ce qu'il n'y a pas plus important est-ce qu'on peut déjà peut-être profiter de la vie et arrêter de se prendre la tête sur ça du moment que tu es en bonne santé et ça ça m'a vachement aidée aussi la charge mentale qui est libérée autour de l'alimentation

  • Speaker #0

    Ça permet aussi de, comment dire, apaiser peut-être le... l'insatisfaction corporelle, je pourrais le dire comme ça. Et puis, l'un nourrit l'autre. Si tu veux, je suis insatisfaite de mon corps, donc je mets en place des choses. Je mets en place des choses, c'est pour changer mon corps. Je n'aime pas mon corps. Enfin, tu vois, il y a un truc qui s'autonourrit. Après, effectivement, ça prend du temps. Je pense que c'est un processus de déconstruction et de reconstruction qui peut être hyper long. Déjà parce qu'on baigne tous là-dedans depuis qu'on est petit. Aussi parce que la réalité, c'est que notre société continue d'être comme ça, d'être grossophobe, de prôner la minceur, etc. Et puis, encore plus quand c'est aussi très relié à une histoire personnelle. Donc, il y a des choses qui, forcément, vont continuer d'évoluer, de se déconstruire.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'être moins dans l'urgence, tu vois. Parce que, justement, le fait d'avoir... pris en charge cette relation à l'alimentation comme tu dis, j'ai l'impression d'avoir stoppé le cercle vicieux qui s'entretient entre l'alimentation et la relation au corps et que du coup maintenant je sais que c'est toujours une problématique la relation au corps mais qui est un peu de côté et qui ne prend pas toute ma charge mentale et qui peut-être va rester tout le temps là et c'est ok quoi oui

  • Speaker #0

    Peut-être que ce que tu veux dire, c'est que tu envisages de jamais vraiment aimer ton corps ?

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Mais j'ai l'impression de plus être en mode, je l'accepte, je ne l'aime pas, mais je l'accepte.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que c'est possible de différencier certaines parties de ton corps ? Est-ce que c'est tout ton corps que tu n'aimes pas, absolument pas ? Ou est-ce qu'il y a certaines parties de ton corps que tu n'aimes absolument pas et d'autres, soit que tu aimes bien, soit ça va ?

  • Speaker #1

    Bah je me rappelle que tu m'avais donné aussi des petits exercices pour essayer de régler le corps, de régler, mais rien que de me mettre de la crème hydratante, c'est compliqué, voire pas possible. Donc vraiment, à part ma tête, il n'y a pas de partie que j'aime, il y a des parties neutres on va dire. Ok. Mais euh... mais non donc ouais tout ce qui va être vraiment touché tu vois c'est compliqué mais du coup je prends plus de plaisir pour le coup par tout ce qui va être ouais vêtements essayer quand même de me sentir bien je dirais pas me trouver jolie mais me trouver ok ok

  • Speaker #0

    mais c'est déjà bien et quand tu dis qu'il y a des parties qui sont neutres ça c'est hyper important et du coup On peut peut-être se décaler un peu du discours j'aime pas mon corps En fait, ce que tu n'aimes pas, c'est certaines parties de ton corps. Il y a vraiment des parties pour toi qui sont très compliquées. Mais c'est pas ton corps.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Je n'aime pas certaines parties de mon corps. Ok. Et c'est possible pour toi aujourd'hui de te regarder dans un miroir sans partir dans des autocritiques hyper dures ?

  • Speaker #1

    Habillée, oui. En sous-vêtements ou mûres. Ça fait très longtemps que je ne me suis pas posée devant un miroir en sous-vêtements.

  • Speaker #0

    T'évites parce que tu sais que tu vas être hyper dure avec toi-même.

  • Speaker #1

    Oui, ça va me plomber.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que tu dis ça va me plomber. Ça risque de te casser le moral, mais finalement, c'est pas ton corps nu devant le miroir qui casse ton moral. C'est les jugements que tu aimais. Oui. Sur ton corps nu devant le miroir.

  • Speaker #1

    Mais en tout cas, je sais que je vais encore les émettre, là. Je pense que c'est pas... Ok,

  • Speaker #0

    ok. Ok, ça avance tranquillement. C'est hyper important quand tu dis sortir de l'urgence, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. En fait, là, maintenant, et surtout, aussi dans ton approche, tu m'as dit plusieurs fois, en fait, c'est normal, ça ne va pas se faire en une séance, en deux fois. Et du coup, maintenant, j'ai l'impression que comme le côté, voilà, je fais plus de crise, je sais que ça, c'est... gérer, même si peut-être un jour je referai une, il n'y a pas de souci avec ça. Mais du coup, ça processe tranquille. Jusqu'à quand, je ne sais pas. Peut-être qu'il n'y aura jamais de moment où ce sera en mode Ok, c'est bon, c'est fini. En tout cas, ça va.

  • Speaker #0

    Oui, et puis, ça va me permettre de faire le lien, mais tu es maman d'une petite fille, donc ta petite fille elle va grandir et peut-être que... son évolution à elle te permettra de continuer de cheminer toi aussi pour l'aider à être la mieux dans sa peau possible. Ça m'amène à parler de ta fille, parce que c'était aussi un petit sujet quand même, même si ça n'a pas été le truc principal. Mais disons que sur la fin, étant donné que tu allais déjà beaucoup mieux et tout, on a passé un peu plus de temps à parler de ça. Tu avais pas mal de, j'allais dire d'angoisse, le mot il est peut-être fort. En tout cas, tu avais pas mal de peur ou d'inquiétude par rapport à l'alimentation de ta fille.

  • Speaker #1

    Oui, déjà j'avais peur de lui. mes troubles, quoi, entre guillemets. Je me suis dit, justement, mes parents, en voulant bien faire, m'orientaient exactement vers les mêmes trucs que ma mère. Je me suis dit, oula, mais moi, je suis, du coup, capable de faire pareil. Et du coup, bien entendu, je ne lui souhaite pas du tout d'avoir des TCA. Du coup, je me suis dit que ma prise en charge me servirait également à savoir, voilà, lui donner... les clés pour avoir une alimentation qui soit harmonieuse mais juste ok aussi psychologiquement et à la fois du coup ça m'a aidée à savoir quoi lui dire ou quoi ne pas dire et à la fois en fait c'est elle qui m'aidait sur la fin là elle est dans l'âge typiquement, bon en plus elle va commencer à dire non à tout mais bref elle sait très très très bien dire de quoi elle a envie et de quoi elle n'a pas envie en fait. Et de la voir évoluer, je me suis dit, mais putain, c'est dingue en fait, comme c'est inné à la nécessité. Comment ça se fait qu'on perde ça ? Comment ça se fait que personnellement, je me sois perdue dans autant de il faut, il ne faut pas, etc. Alors en fait, purée, mais elle a moins d'un an à l'époque et elle sait tout à fait dire ce dont elle a envie, ce dont elle n'a pas envie, ce qu'elle veut, ce qu'elle ne veut pas. Donc en fait, maintenant, je ne veux qu'elle que sur elle.

  • Speaker #0

    C'est une énorme avancée. C'est énorme parce que je veux dire, je me souviens quand même de tes inquiétudes qui n'étaient vraiment pas du tout orientées poids, mais qui étaient orientées santé, en fait, pour ta fille. Oui, mais il faut qu'elle ait accès à tel et tel truc.

  • Speaker #1

    Au début, en fait, j'appliquais le même côté cadre rigide que j'avais pour moi sur elle, où je suivais absolument toutes les recommandations. en termes de diététique, une enfant, il faut qu'elle mange tant de grammes de protéines, à tel âge. Et en fait, elle m'a dit elle-même non. Il y a des trucs où des fois, c'est des heures à lui préparer selon les recommandations pour avoir tous les petits pots de la semaine. Et juste, tu lui donnes la première bouchée, elle crache tout. À moi, je me serais potentiellement imposée des trucs, mais à elle, je ne vais pas la gaver. Donc, c'est QFD.

  • Speaker #0

    Et je me souviens que dans nos derniers rendez-vous, justement, on avait parlé du choix des aliments, tu sais que ça avait déjà bien évolué pour toi, mais c'est là où on avait mis le doigt sur les desserts, tu t'étais rendu compte que tu continuais de ne pas choisir ton dessert, où tu t'étais dit, ah, je vais y prêter attention, tout ça, et quand on s'était revus, tu m'avais dit, mais c'est marrant, parce que du coup, je me suis rendu compte que ma fille, c'est pareil, on ne lui proposait pas.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais instauré, entre guillemets, que... le midi c'était une compote, un petit suisse, le goûter c'était une compote et le soir c'était un petit suisse. Et suite à ça, du coup maintenant à chaque fois je sors du frigo, je lui demande qu'est-ce que tu veux. Au début alors ça devait être sans doute totalement au hasard qu'elle pointait un truc du doigt ou qu'elle prenait un truc, mais maintenant je suis intimement persuadée qu'elle choisit. Et là dernièrement en plus, elle se met à manger comme un homme dans la dauphine sémaine, elle prend les deux directs, elle me tend les deux bras. prend les deux et je dis, ok, on fait les deux, yaourt, compote. C'est fou. En fait, c'est la base, mais que nous, on a oublié.

  • Speaker #0

    C'est trop beau de constater ça. C'est trop chouette.

  • Speaker #1

    Je pense qu'elle met dans les prises de conscience. Comme tu dis, pour l'instant, c'est juste sur le côté alimentaire, mais effectivement, forcément, plus elle va grandir, plus il y aura le côté reflet dans le miroir, relation au corps, etc. Et je suis sûre qu'elle va continuer de m'aider.

  • Speaker #0

    Eh oui. Et en fait, ce qu'on dit souvent, c'est qu'on éduque un enfant plus par l'exemple qu'autre chose. Et j'avais fait un épisode de podcast pour parler de ça, de comment ne pas transmettre les TCA à son enfant. Et ce que je disais, c'est qu'il n'y a pas besoin de critiquer le corps de son enfant pour lui transmettre de l'insatisfaction corporelle. Il suffit de critiquer son propre corps. Et du coup, ça aide vachement à cheminer vers sa propre acceptation corporelle pour aider ses enfants. à être dans cette même démarche derrière mais oui c'est très juste ce que tu dis et moi j'ai plein d'exemples de mamans comme ça que j'ai accompagnées certaines pour qui tu vois toi tu le dis bon bah je me suis lancée dans les tests et tout tu t'es lancée dans les trucs, il y a des femmes pour qui c'est plus compliqué et de passer par les enfants et bah ça facilitait les choses en fait elles observaient d'abord leurs enfants et elles se rendaient compte, tu vois je pense à une maman comme ça, les enfants étaient plus grands ils avaient 8 et 12 ans mais il n'y avait jamais de gâteau industriel, de pâte à tartiner de trucs comme ça, quand ils faisaient de la pizza c'était la pâte aux choux fleurs enfin tu vois le truc Cette maman, je tiens à préciser, et ça va casser un peu les idées reçues qu'on a, c'était une femme qui était considérée en obésité, obésité sévère. Et qui était dans des grandes restrictions et prises de tête. Et donc, elle a commencé à accepter que ses enfants fassent les courses sur le drive avec elle. Et donc forcément, ça a été les paquets de gâteaux qui arrivent et tout. Et les premiers goûters, elle a flippé. Parce qu'effectivement, elle a vu son grand descendre un paquet de gâteaux entier. Oui, mais à force de rentrer de l'école et de voir que les gâteaux, ils sont là, ça n'a pas duré longtemps, quoi. Il l'a fait une ou deux fois de manger un paquet entier. Et en fait, ils ont fini par les oublier, les gâteaux, et ne plus en vouloir.

  • Speaker #1

    Ouais, bah, ça m'étonne pas, hein.

  • Speaker #0

    Et donc, voilà, ou je la revois m'envoyer un message sur WhatsApp. Non, mais tu sais quoi ? Mon grand, il a préféré prendre du melon à la place du gâteau. Donc, voilà, c'est vrai que les enfants, c'est des bons exemples.

  • Speaker #1

    Ouais, ah, mais tout à fait.

  • Speaker #0

    Bon, trop chouette. J'allais en venir à plutôt une dernière question qui s'adresse aux personnes qui nous écoutent, mais peut-être qu'avant ça, est-ce qu'il y a quelque chose que tu avais envie de dire, dont on n'aurait pas parlé ? Je ne sais pas, quelque chose autour de ton parcours, de ce qui s'est passé pour toi ?

  • Speaker #1

    Un peu plus vague encore, comme question.

  • Speaker #0

    si je pourrais te dire est-ce que tu veux ajouter quelque chose c'est encore plus vague je sais pas est-ce que quand je te dis ça il y a quelque chose qui vient qui émerge est-ce que t'as l'impression qu'on a parlé de on a besoin d'aller parce que ma dernière question elle s'adresse aux personnes qui sont dans la situation de ton ancienne toi celle que t'étais genre en tout début d'année quoi finalement et qui sont en train de nous écouter, qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ? Qu'est-ce que tu voudrais leur transmettre ?

  • Speaker #1

    Franchement, que si c'est possible pour ces personnes de ne pas hésiter à se faire accompagner et de chercher, même si ça prend du temps, de chercher la bonne personne pour se faire accompagner. Parce que pour avoir vu ma mère se débattre toute sa vie avec ça, je suis en termes intimement persuadée que peu de personnes sont aptes... à accompagner sur les TCA et notamment sur l'hyperphagie donc voilà j'ai l'impression de l'image un peu de quelqu'un qui essaie de se dépatouiller dans un verre de miel ou je sais pas un truc bien t'essayes en l'occurrence elle a été en voir des psychologues, elle a été en voir des tététiciens ou des tététiciens etc, je pense que toutes les cultures plein de personne et je ne trouvais pas du tout en cause les compétences de ces personnes. Ça l'a aidé dans plein d'aspects de sa vie, mais en fait aucune de ces personnes n'était formée au TCA et du coup ben voilà. Du coup vraiment de trouver la bonne personne, tu vois quand j'y réfléchis c'est je sais pas combien de temps durait notre accompagnement mais ton accompagnement Pas longtemps, je crois. Dans tous les cas, moins d'un an.

  • Speaker #0

    Je dirais six mois, un truc comme ça.

  • Speaker #1

    Versus une vie entière à se débattre.

  • Speaker #0

    C'est vrai ce que tu dis. Et puis, la partie compulsion qui disparaît, ça peut aller hyper vite. Ça ne veut pas dire que tout est réglé.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Même les personnes qui rejoignent le programme sans accompagnement, moi, j'ai vu des personnes, ou je pense aussi à une personne qui a fait l'accompagnement. On a commencé notre premier rendez-vous. Elle n'avait déjà plus de compulsion, en fait. Parce que, tu vois, il y avait le programme souvent.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Je vous laisse faire trois semaines, un mois de programme avant de mettre le premier rendez-vous. Donc, après, on a eu plein de choses à creuser et tout. Ça n'empêche pas. Mais je veux dire, ça peut faire un peu vendeur de tapis de dire ça, tu sais, un peu charlatan, quoi. Ah ouais, genre, ça fait 20 ans que j'ai des compulsions. Et puis toi ?

  • Speaker #1

    Six mois, oui.

  • Speaker #0

    Et en fait, bah si. Ça ne veut pas dire que pour 100% des personnes, ça va se terminer en trois semaines, six mois, machin. Mais pour beaucoup de personnes, en vrai, c'est possible. Et par rapport à ce que tu disais pour ta maman, je pense que malheureusement, c'est très vrai. En fait, moi, ce qui me fait le plus de peine, c'est que dans nos systèmes de soins gratuits... il y a un peu de retard sur les formations autour de ça. C'est trop dommage parce que c'est les systèmes de soins les plus accessibles. Après, j'ai l'impression que ça bouge et qu'il y a de plus en plus de personnes qui se forment. Le dernier diplôme que j'ai fait, le diplôme universitaire, on était quand même 180 dans la promo. C'est l'énorme promotion. Alors, avec la problématique, peut-être qu'il y en a peut-être... ceux qui découvraient complètement cette approche, peut-être que ça aurait été un peu trop juste pour la mettre vraiment en place, mais déjà, c'est vrai que c'est des gens qui s'ouvrent à autre chose, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça progresse et que ça va dans le bon sens, mais il faut être dans la démarche de chercher quelqu'un pour pouvoir... Il n'y en a tellement pas encore en assez grand nombre, que c'est pas en allant voir la première personne au coin de la rue, le premier psychologue, c'est très peu probable que ce soit une personne formée. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai.

  • Speaker #1

    Ça va dans le bon sens,

  • Speaker #0

    c'est ça. ouais, bah écoute trop chouette, qu'est-ce que je peux te souhaiter ?

  • Speaker #1

    euh, que ça continue et puis que quand même je pense l'acceptation de ton corps continue,

  • Speaker #0

    pas d'urgence mais continue tranquillement ouais c'est ça acceptation de ton corps et comment on pourrait le nommer tu vois le fait de prendre de continuer de prendre ta place comme tu le fais en lien avec la connaissance de toi effectivement

  • Speaker #1

    dans tous les domaines au-delà de l'alimentation, mais de continuer à me mettre au centre de mes décisions, d'apprendre à me mettre au centre de mes décisions.

  • Speaker #0

    On m'a parlé un peu en off tout à l'heure, il y a quand même des choses aussi qui ont énormément bougé par rapport à ça. Eh bien, écoute, je n'ai plus qu'à te dire merci, c'est passé tellement vite, j'ai l'impression que ça fait dix minutes qu'on discute. J'étais trop contente d'avoir de tes nouvelles, trop contente d'avoir cet échange avec toi. j'avais aucun doute sur le fait que ça continue de bien aller parce que c'est vrai qu'on l'a pas dit je l'ai pas précisé mais en vrai là on s'est écrit peut-être une ou deux fois mais là dernièrement j'avais vraiment pas de nouvelles donc c'était surmise de savoir comment ça se passait pour toi mais bon j'avais pas du tout de doute sinon t'aurais eu des petits messages bien avant oui peut-être aussi oui c'est ça non et puis j'étais hyper confiante en te laissant donc donc voilà merci beaucoup d'avoir accepté de témoigner je pense que c'est précieux parce que c'est un message d'espoir et hyper inspirant que tu délivres aux personnes donc merci pour ça merci à toi et puis à très bientôt à très bientôt merci à bientôt un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode mon podcast te plaît ? t'apporte de l'aide ? alors partage-le laisse un commentaire laisse 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée Ça va te prendre quelques secondes et pour moi, c'est un soutien immense. Mon podcast, c'est une ressource gratuite que j'ai envie de mettre à disposition. Comme tu l'as remarqué, il n'y a pas de pub avant, pendant, après. Pouvoir me permettre de continuer à le faire, c'est hyper important de m'apporter ce soutien en le partageant, en en parlant autour de toi et en mettant ces 5 étoiles et ce petit commentaire qui permettront de valoriser et faire connaître le podcast. Je te remercie et je te dis à dans quelques jours pour un nouvel épisode. Ciao !

Chapters

  • Présentation Pauline

    01:58

  • Souvenir le plus ancien avec l’alimentation

    03:01

  • Le début des TCA au collège

    04:50

  • De quels TCA a-t-elle souffert ?

    06:36

  • La prise de conscience

    17:01

  • L’impact de la vie de couple

    19:20

  • Là où elle en est lorsqu’elle arrive vers moi

    24:05

  • Ce qui a été marquant pour elle, + difficile ou + facile que prévu

    26:08

  • Le plus gros changement dans sa vie

    35:20

  • Ce qui l’a aidée à se libérer

    37:10

  • L’alimentation de sa fille

    45:32

  • Ce que Pauline aimerait vous dire

    52:35

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