- Speaker #0
Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mizzono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Bienvenue dans ce nouvel épisode de TCA etc. où j'ai la chance de recevoir Sephora qui vient témoigner à mon micro. Bonjour. J'ai hâte de découvrir un nouveau récit, j'ai hâte de savoir où ça va nous emmener. Donc merci à toi Sephora. Merci à toi aussi. d'être venue toquer à ma porte pour proposer ton témoignage. Merci beaucoup pour ce temps que tu vas m'accorder, nous accorder. Je te propose pour commencer de te présenter de la manière dont tu as envie de le faire avec ce qui te vient.
- Speaker #1
Pas de souci. Écoutez, enchantée. Moi, je m'appelle du coup, voilà, Sephora. J'ai 24 ans, pas très longtemps. Le 2 août. Bon, ça fait un peu chiant. Mais plus trop jeune non plus.
- Speaker #0
Ah bon ?
- Speaker #1
On n'a plus 20 ans, comme on dit. Ça fait souvent sourire. Et alors à côté, dans la vie, je suis assistante pédagogique, je travaille dans les écoles après le bac. Donc je m'occupe des étudiants, je fais leur emploi du temps, je m'occupe des intervenants, je suis vraiment dans tout ce qui est administratif. Donc ça me plaît, c'est récent, j'ai un nouveau job, ça fait pas très longtemps, mais j'ai toujours travaillé dans l'enseignement à différents postes. Toujours côté administratif, bien évidemment. Et du coup, j'habite du côté de Lille. Donc, une chouette ville. Il y a beaucoup de choses à faire, donc c'est pas mal. Et puis, en fait, moi, du coup, j'ai découvert que j'avais des troubles. Mais je ne savais pas réellement depuis combien de temps. En fait, pour moi, j'ai eu des troubles après ma perte de poids parce que j'ai perdu 35 kilos en un an et demi, deux ans à peu près. Et en fait, je pensais que mes troubles se sont déclarés. Après, ma perte de poids, en fait, pas du tout. J'ai des troubles depuis que je suis petite, en fait. Malheureusement, lié à un passé très compliqué, beaucoup de traumas d'enfance. Et donc, en fait, inconsciemment, ça m'a créé aussi des troubles depuis toute jeune. Mais je n'en avais pas forcément conscience.
- Speaker #0
Oui, c'est important ce que tu dis. C'est difficile de... de voir à partir de quand ça a commencé. Et d'ailleurs, c'est la raison pour laquelle aussi, moi j'aime bien dans ce podcast, commencer par une première question qui est reliée à l'enfance et de savoir pour toi justement, quand tu étais une petite fille, aussi loin que tu t'en souviennes, de quoi tu te rappelles dans ton rapport à l'alimentation et dans ton rapport au corps ?
- Speaker #1
Alors, j'ai pas réellement de... Enfin, j'ai quelques souvenirs, mais c'est vrai qu'assez vague en fait. Au niveau de l'alimentation, déjà, j'ai vécu avec une mère dépressive. Donc, en fait, elle ne s'est pas réellement occupée de moi avec un père maltraitant. Donc, déjà, dans un environnement très malsain, très toxique. Donc, pour grandir, s'élever, au niveau rapport du corps, l'alimentation, c'est très compliqué. On mangeait un peu de tout et n'importe quoi. En fait, vraiment, il n'y avait pas réellement de repas précis. mais c'est vrai que... On pouvait manger. En fait, malheureusement, on ne faisait pas de vrai repas. C'est-à-dire de repas assez classiques. Le petit déjeuner, le soir, c'était un petit peu de tout. Tu pouvais manger un gâteau. Il n'y avait pas réellement de repas concret. Et en fait, du coup, j'étais aussi avec ma tante et ma cousine qui m'ont élevée. Là, là-dessus, c'était mieux parce qu'effectivement, ma tante prenait le temps de cuisiner, de nous faire à manger. Chose que je n'avais pas chez moi avant. Ma mère était incapable de s'occuper de nous.
- Speaker #0
Elle ne pouvait pas s'occuper de nous. Tu es allée vivre chez ta tante, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, j'allais de temps en temps chez elle, quand ma mère ne pouvait pas, parce qu'elle était en hôpital psychiatrique. Donc de temps en temps, j'allais effectivement des fois un ou deux mois chez elle, puis après je revenais. Mais je sais que quand j'étais chez elle, ma tante ne travaillait pas, donc elle avait le temps pour cuisiner de bons petits repas, équilibrés, j'ai envie de dire, assez sains. Donc, on mangeait correctement à ce moment-là.
- Speaker #0
Et c'était un sujet pour toi ? Même le rapport à ton corps, par exemple. Comment tu te souviens d'être dans ton corps en tant que petite fille ?
- Speaker #1
Alors, c'est un peu compliqué parce que j'ai subi des violences sexuelles. Donc, mon rapport à mon corps, il est très flou. En fait, j'ai très peu de... J'ai des souvenirs, petites, non, mais j'ai des souvenirs un peu plus récemment, mais on va dire années collège, lycée. Mais quand j'étais plus jeune... comme j'étais un peu dans une... Je ne comprenais pas ce qui m'est arrivé. Je ne savais pas ce que je subissais. Ce n'était pas la norme, en fait. J'étais là sans être là, en fait. Mais c'est vrai que dès petite, déjà, à cause de ça, j'avais déjà des réactions avec mon corps. Je n'aimais pas qu'on me touche. Je n'aimais pas qu'on soit tactile. Il ne fallait pas qu'on s'approche de moi. Je n'aimais pas les câlins. Je n'aimais pas parce que je n'en avais pas eu aussi. Je pense que ça joue, malheureusement. Comme je n'ai pas grandi avec de l'amour, je ne sais pas ce que c'est réellement. Je n'ai pas su ce que c'était l'amour. C'est vrai que le rapport au corps était très compliqué à ce moment-là. Même étant plus jeune, j'étais très gênée. Je me souviens que ma mère me racontait quand j'étais petite, je n'étais pas encore prof, j'avais une couche, je me mettais toujours dans un coin. Il ne fallait pas qu'on me regarde. J'étais vraiment très, très pudique. Tout de suite, j'étais très pudique avec mon corps. Très jeune, en fait. et je pense que ça vient de ça
- Speaker #0
Oui, il y a sûrement eu une forme de dissociation qui est arrivée très vite.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça exactement. Avec le climat familial, les violences subies, sexuelles. En fait, ça n'a pas arrangé la situation.
- Speaker #0
Ok. Et tu dis que tu as des souvenirs à partir collège-lycée. Et comment c'était pour toi, du coup, au lycée ? Alors,
- Speaker #1
au collège, j'ai des souvenirs. J'avais commencé à prendre du poids. En fait, à partir du collège, j'ai commencé à prendre beaucoup de poids. C'était à ce moment-là que mes parents ont divorcé. Mon père était très méchant, il était très dur avec moi. Donc du coup, c'est là que j'ai pris du... Enfin, je me suis réconfortée dans l'alimentation. C'était le seul truc positif qu'il y avait à ce moment-là. Donc c'était vraiment le seul élément qui me faisait du bien. Donc en fait, je me réconfortais dans l'alimentation parce que rien n'allait malheureusement. Et donc j'ai commencé à prendre du poids et puis malheureusement, au collège, harcèlement parce que j'étais ronde. Voilà. Donc ça a été très compliqué, parce que j'étais plus costaud, donc forcément on sait comment ils sont les enfants, ils sont très méchants entre eux. On va dire quand on n'est pas dans leur norme, évidemment je fais des parenthèses, on se fait tout de suite harceler en fait, discriminer, peu importe. Et ça a été comme ça au collège de ma cinquième jusqu'à... On va dire à partir de la cinquième jusqu'à la troisième. Après la troisième, j'ai commencé à perdre du poids. Mais vraiment, là, ça a été beaucoup de harcèlement, se moquer de moi. On ne voulait pas que je sois amie. On ne voulait pas être avec moi. J'étais vraiment la personne qui était sur le banc de l'école, rejetée, en fait. On ne voulait pas. C'était vraiment ça. Puis, c'était des moqueries. Alors, je n'ai pas été violentée physiquement, mais mentalement, ça a été quand même dur. Parce que forcément, on arrive au collège, on sait qu'il n'y a personne qui veut jouer avec nous. Ou alors, je suis là, mais on ne m'aime pas réellement. J'ai quelques souvenirs de personnes à l'époque que je pensais qui étaient mes amies, mais en fait non, parce que dès que je n'étais pas là, elle disait « c'est pour la grosse, elle n'est pas là » . Des choses comme ça, c'est horrible. Donc forcément, on se dit « je pensais que c'était mes copines, mais non, finalement non » . Puis ça a été, je devais aussi répéter certaines choses dénigrantes. certaines phrases, et si je ne les répétais pas, ça n'allait pas. C'était vraiment une période compliquée.
- Speaker #0
Waouh ! Ah ouais ! Non, mais c'est aller loin dans les violences, quoi.
- Speaker #1
Oui, ça allait loin. Il n'y a pas eu de violence physique, mais bon, en fait, j'ai envie de dire que c'est une finalité, la violence physique, puisque ce n'est pas parce qu'on n'est pas frappé qu'on ne subit pas, en fait.
- Speaker #0
Ouais, ouais.
- Speaker #1
Parce qu'il y a beaucoup de personnes qui l'oublient, que la violence mentale, ça peut être pire. C'est aussi destructeur, mais oui, carrément.
- Speaker #0
Et puis moi, ce que je me dis aussi, c'est que tu n'avais pas de socle à la maison. Parce que ce qu'on sait aujourd'hui, c'est que deux mêmes enfants peuvent vivre des mêmes événements à priori traumatiques et ne pas en être traumatisés parce qu'il y a un lieu sécure dans lequel se retrouver, parler et construire une bonne estime de soi. Mais en fait, toi, tu n'avais pas de lieu sécure, ni l'école, ni la maison.
- Speaker #1
C'est ça, exactement. Je n'avais aucun lieu sécure parce que du coup, à l'école, ça ne m'allait pas à la maison. Dès que je rentrais, j'avais super peur, j'étais terrorisée par mon père. J'ai eu un peu un lieu sécure au moment où mes parents... Après, ça a été parce que ma mère a trouvé une maison. Donc là, j'avais au moins... Bon, ma mère, elle était là, mais elle était là sans être là. Mais au moins, j'ai envie de dire... Elle n'était pas mauvaise. Elle n'était pas méchante comme mon père l'a pu l'être. Mais du coup, au moins, j'avais une maison, ma chambre, où je pouvais être en paix avec moi-même si je n'avais pas le soutien de ma mère et que j'étais seule finalement, malgré tout. Mais au moins, j'étais soulagée de rentrer quand ma mère avait trouvé une maison. C'est sûr. C'était déjà ça en moi.
- Speaker #0
Oui, oui, oui.
- Speaker #1
On va dire.
- Speaker #0
Oui, oui. Et du coup, tu disais que finalement, j'ai cru comprendre qu'il y a eu des grosses prises de poids, des grosses pertes de poids.
- Speaker #1
Oui, j'ai fait beaucoup yo-yo avec mon corps. Et j'ai fait beaucoup de bêtises aussi.
- Speaker #0
De bêtises ?
- Speaker #1
Parce qu'après, par la suite, il n'y a pas très longtemps, il y a deux, trois ans, je suis forcément après rentrée dans une obsession du poids, obsession du chi de la balance. C'est là que j'étais par la suite. Je le dis maintenant, je ne sais pas si vous pouvez voir ça. Mais j'étais aussi hospitalisée, en fait, tous les lundis à l'hôpital pour ça. Mais j'étais devenue, on va dire le mot folle, parce que c'était vraiment ça. Quand je repense, j'étais devenue folle, mais en fait, je n'en avais pas conscience. Puis folle, c'est encore plus. J'étais vraiment dans une obsession du poids. Et il faut absolument que je fasse ce chiffre-là. Et si je n'avais pas ce chiffre-là, je ne mangeais plus, je ne me nourrissais plus. C'est devenu... En fait, après ma perte de poids, ça a été... Ça dégringole les GG. J'ai fait n'importe quoi.
- Speaker #0
Oui, mais ce que tu décris, c'est très fort et ça décrit très bien les troubles alimentaires, loin de ce qu'on peut imaginer comme étant, je ne sais pas, une crise d'ado, un caprice ou un truc de meuf superficielle. Non, c'est une pathologie. C'est une pathologie. Quand tu dis que tu es devenue folle, tu as l'impression d'être cinglée.
- Speaker #1
Et puis moi, à ce moment-là, je suivais des... J'ai eu des spécialistes, bien sûr, des psychologues, des psychiatres, par rapport à mon passé aussi, forcément. Mais je veux dire, ça a été diagnostiqué. Si je suis rentrée à l'hôpital tous les lundis, je ne sais pas parce que ce qu'on peut entendre, oui, va à la salle et mange des légumes et des fruits. Oui, non, mais merci. En fait, les gens, ce qu'ils ne comprennent pas, c'est que c'est là. En fait, c'est mental. C'est une maladie. C'est une maladie mentale. C'est pas juste, comme tu as dit, une crise. Une folie, je ne sais pas, de tendance TikTok, King Girl, je ne sais pas. Tous ces trucs qu'on peut voir, non, c'est vraiment une maladie.
- Speaker #0
Et du coup, tu disais tout à l'heure, un peu en préambule, que finalement, tu as cru que les TCA avaient commencé après cette grande perte de poids. Bien sûr. Et tu te dis, en fait, non. En regardant ton parcours maintenant, tu te dis, non, non, c'était là avant.
- Speaker #1
En fait, c'est ça.
- Speaker #0
Tu penses que finalement... cette phase-là où au collège tu subissais du harcèlement et tu te tournais vers la nourriture, tu dirais que déjà, là, il y avait une forme de trouble alimentaire pour toi.
- Speaker #1
En fait, c'est justement en rentrant à l'hôpital que j'ai rencontré des spécialistes qui étaient vraiment... Enfin, qui sont spécialistes de tout ce qui était ça, hyperphagie, toutes les maladies liées à l'alimentation. Et en fait, c'est en échangeant avec eux qu'ils m'ont dit... J'ai eu des traumas, des psychotraumas. Et en fait, ça vient vraiment d'avant. Et c'est vrai, quand on remonte l'histoire, mon alimentation, ça n'a jamais été quelque chose d'équilibré. Mon corps, ça a toujours fait yo-yo, en fait. Et ça, depuis l'enfance. Et c'est vrai qu'en fait, avant, on n'avait pas forcément conscience. Mais oui, ça vient vraiment d'il y a longtemps, finalement. Et pas que après la perte de poids. Parce que comme tu as dit, au collège, je rentrais, je mangeais, je me réfugiais dans la nourriture. puis après Tout de suite, j'étais costaud, je reprends encore plus de poids, je culpabilisais. J'avais un rapport très compliqué avec l'alimentation. Ce n'était pas du tout un rapport sain, c'était très toxique. En même temps, ça me faisait du bien sur moi-même, et dans ma tête, je voyais que c'était compliqué. Je ne voulais pas, je pense que c'était comme un doudou. C'était mon doute. Oui,
- Speaker #0
carrément. Mais en fait, on peut même aller plus loin. Peut-être que ça a été ta béquille de survie. Oui, c'est ça. Heureusement que tu avais ça quelque part.
- Speaker #1
Heureusement, oui. C'est ça, heureusement. Parce qu'en fait, je ne sais pas... S'il n'y avait pas eu ça, je ne sais pas comment ça serait... Si je serais toujours là, peut-être. Parce que j'ai aussi fait une tentative de suicide à ce moment-là aussi. J'étais au collège, ça a été... Ça a été très loin, en fait. Avec ça, tout l'accumulation. Puis bon, je sais que peut-être qu'il y en a qui diront qu'ils sont un peu plus forts mentalement. Moi, à ce moment-là, je n'étais pas forte mentalement. Pour subir tout ça, je ne pouvais pas. Et c'est super les personnes qui arrivent à... En fait, à mettre des barrières tout de suite, à s'en sortir. Même pour moi, ça n'a pas été le cas tout de suite.
- Speaker #0
Oui, je pense que si quelqu'un, en écoutant un témoignage comme le tien, dit qu'il suffit d'avoir un peu de force mentale, c'est juste quelqu'un qui ne sait pas de quoi elle parle.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
C'est juste, ok, tu as la chance de ne pas avoir traversé ce genre de choses. Écoute, grand bien te fasse. Bien sûr. C'est ce que je disais tout à l'heure. Peut-être qu'une personne pourrait dire « Attends, moi aussi, on s'est moqués de moi à l'école. » Mais déjà, il y a recevoir quelques moqueries et vivre un véritable harcèlement. Et puis, ce que je disais un peu plus tôt, il y a aussi, OK, il y a l'école. Et quand tu rentres chez toi, dans quel cadre tu vis ? Je veux dire, dans ce que tu décris, je me dis que tu es une véritable survivante. Tu fais vraiment partie de cette catégorie de personnes qu'on peut nommer comme des survivantes. vu tout ce qui s'est passé depuis ta toute petite enfance.
- Speaker #1
C'est gentil.
- Speaker #0
Je ne sais pas si c'est gentil, je préférerais vraiment dire autre chose. Oui, bien sûr. Je pense qu'il faut nommer les choses et voir le niveau de résilience qu'il faut pour être capable d'après tout ça, être debout, avoir un job, avoir une vie. Oui,
- Speaker #1
c'est vrai que ça n'a pas été si facile. Mais j'ai réussi et je suis très contente quand même. On a toujours tendance à se dénigrer. J'étais une personne comme ça aussi, parce que j'étais très négative. Après, je pense que ça joue. J'ai vécu dans un environnement très mauvais. Donc, j'étais vraiment le reflet de ma famille, de mes parents. J'étais leur reflet très négatif, même méchant des fois. enfin vraiment Rien de bon. Rien de bon, en fait. Du noir, du noir. Et donc, c'est vrai qu'on avait toujours tendance à se dénigrer. Mais quand on change et qu'on évolue et qu'on guérit et qu'on est enfin aligné avec soi-même, on va dire, non, quand même, j'ai eu ça. Je suis fière de moi. J'en ai arrivé là. Donc, c'est important aussi d'être fière de soi. On l'oublie des fois trop souvent, même.
- Speaker #0
Oui, je suis complètement d'accord. Et j'aimerais bien revenir un peu à ton parcours, ton histoire. À quel moment tu as l'impression que ça a un peu vrillé ? Parce que tu dis qu'il y a eu une grande prise de poids. Et tout à l'heure, tu as juste dit, après arriver au lycée, j'ai commencé à perdre du poids. Est-ce que c'est là où tu as entamé une grande perte de poids ?
- Speaker #1
Alors, j'ai refait encore. Arrivé au lycée, en arrivant en seconde, j'ai perdu du poids. J'ai perdu, on va dire, une quinzaine, 10 kilos, 10 kilos, on va dire 15 kilos à peu près. Entre le collège et le lycée, j'ai perdu du poids. Et ensuite, en fait, là, pareil, j'avais encore un rapport à l'alimentation un peu... Parce que du coup, j'avais perdu du poids. J'étais enfin bien. C'est très grave, mais on voit les regards qui changent aussi. Enfin, c'est malheureux, mais on voit au lycée tout ça. Donc, on voit les regards qui changent. C'est-à-dire, les hommes, ils ne s'intéressent plus à moi, alors qu'avant, on ne s'intéressait pas forcément à moi. On voit plein de garçons qui s'intéressent aussi. Donc, nous, à ce moment-là, je suis contente. Je veux dire, les gens s'intéressent à moi. Sauf que je n'avais pas forcément conscience si c'était intéressé à moi, puisque je n'étais plus la même personne, j'avais perdu du poids. Il s'intéressait à moi, puisque j'avais perdu du poids. Si j'étais malheureusement toujours une personne que ce serait intéressé à moi. Je ne fallait absolument pas que je prenne du poids. On commence à se priver, on ne se fait pas de plaisir, on ne déjeune pas, on mange le midi un petit peu, le soir si on ne peut pas manger, on ne mange pas. Il n'y a aucun plaisir. En second, première, aucun plaisir. On ne se fait pas plaisir. On fait très attention parce qu'il ne faudrait pas reprendre du poids. Ça veut dire que les gens vont plus s'intéresser à moi. C'était vraiment ça à ce moment-là. En première, j'ai rencontré aussi quelqu'un avec qui je suis restée de longues années. C'est là que j'ai repris du poids. J'ai pris beaucoup de poids, mais j'ai pris une trentaine de kilos. Pendant 5-6 ans, j'ai pris 30 kilos. J'en rigole maintenant, mais à ce moment-là, ce n'était pas... C'est compliqué, mais en fait, c'était des kilos d'amour. Donc, ce n'est pas des mauvais kilos. C'est parce qu'en fait, j'étais bien. J'étais bien, que ce soit avec lui ou dans sa famille aussi. Parce que du coup, j'avais enfin une famille réellement. Et je savais que c'était une famille qui s'intéressait à moi. C'est bizarre, je n'ai pas l'habitude. Mais du coup, j'étais tellement bien que je mangeais. Même si je mangeais normalement, comme je ne m'alimentais plus, le peu que je mangeais, forcément, mon corps est stocké. Parce qu'il y avait peur de... de dire maintenant si elle refait une phase comme ça, il faut que je stocke. Et du coup, j'ai pris du poids à ce moment-là. donc là j'ai refait yo-yo avec mon corps, donc j'ai pris tout ce poids-là. À un moment donné, je savais que j'avais grossi, mais j'étais bien et je voulais pas, en fait, je pense, affronter la réalité. Mais je le voyais bien. Dans mes vêtements, je rentrais plus dans mes vêtements. Quand même, 30 kilos, c'est quand même beaucoup. Et un jour, je sais pas, à ce moment-là, je voulais perdre du poids quand même pour moi parce que je sentais que... Alors oui, j'étais bien, mais au fond, moi, j'étais pas... Ça a commencé à être compliqué. Je ne voulais plus sortir, je ne voulais plus rien faire, je ne m'habillais plus, je ne m'achetais plus de vêtements. Ça devenait quand même assez dur. Oui,
- Speaker #0
ce n'était pas facile à vivre.
- Speaker #1
Ce n'était pas facile à vivre. J'avais beau être avec quelqu'un et être bien, malgré tout, moi, je n'avais pas confiance en moi. Il y a quand même des choses qui, au fur et à mesure, ça n'allait pas. Je me suis dit, je vais repaire du poids. Ensuite, je me suis pesée et j'ai eu un choc. En fait, je ne savais pas que je faisais 100 kilos. Et en fait, je me souviens comme si c'était hier. Vraiment, je me suis montée sur la balance. Et en fait, j'étais tellement choquée que je n'ai pas eu de réaction sur le mouvement même. J'étais comme paralysée. Je ne sais pas comment expliquer. Parce que je savais que j'avais pris du poids, mais de voir trois chiffres sur la balance, ça m'a heurtée.
- Speaker #0
Oui, et puis il y avait sûrement un peu de déni quand même dans ce que tu décris. Bien sûr. Tu le savais, mais bon, en même temps, tu n'avais pas envie de voir ça. Je ne peux pas m'empêcher de me demander à quel point il y avait quand même un peu une forme de dissociation aussi avec ton corps, je ne sais pas. Mais oui, là, c'est comme si ça te mettait une grosse claque. Oui,
- Speaker #1
c'est ça. J'étais dissociée, en fait. Mais là, vraiment, je me suis dit... En fait, j'ai eu un choc. Moi, malheureusement, je ne sais pas, je pense que ça joue aussi avec... Je marche, en fait, à... Parce qu'avant ça, avant de me peser, je voulais, j'essayais. Je n'arrivais pas. Je n'avais pas forcément... peut-être l'envie où j'arrêtais, je faisais encore des bêtises. Et en fait, le retour en arrière n'était plus possible. J'étais tellement choquée. Je me suis dit, là, ce n'est plus possible pour perdre du poids et tout ça. Donc là, j'ai commencé des démarches pour perdre du poids. Au début, j'avais vu effectivement des petits titiens nutritionnistes, mais ce n'était pas forcément concluant. Je pense que j'ai voulu aussi me dire, non, je vais y arriver toute seule. Je pense qu'à ce moment-là, j'étais un petit peu rebelle. Je voulais montrer, j'en avais marre. Je me suis dit non, je suis capable. Je suis capable d'y arriver seule. Je veux surtout y arriver seule. Donc j'ai perdu du poids sur un an. J'ai essayé de ne pas faire de bêtises. Donc à peu près en un an et demi, deux ans, j'ai perdu mes 30 kilos à peu près sur cette période-là. Je dirais que sur cette période-là, je ne me suis pas vraiment privée. J'ai essayé de faire comme ce qu'on peut voir. Mais bon, on voit de tout et pas grand-chose. Mais j'ai essayé de manger équilibré, de continuer mes petits plaisirs, de faire un peu plus de sport, boire un peu plus d'eau. Au fur et à mesure, j'ai changé un petit peu mon alimentation, mais sans passer d'un extrême à un autre.
- Speaker #0
Mais tu as fini par tomber dans un extrême.
- Speaker #1
Voilà, exactement. Parce qu'en fait, j'ai vu que j'ai perdu... poids. Et en fait, je me suis dit, en fait, on perd 1, 2, 3 kilos. On voit qu'on perd, donc c'est super. En fait, on en veut toujours plus. Et donc, moi, je voulais atteindre un certain chiffre, donc je voulais être à 65 kilos. Et en fait, non, tant que je n'allais pas à 65 kilos, ça ne m'allait pas. En fait, il fallait absolument... Donc, j'ai commencé après à... Parce qu'après, entre-temps, je me suis séparée. donc j'étais pas bien, je n'ai pas mangé donc là j'ai réussi à atteindre mes 65 kilos mais après j'allais mieux donc j'ai repris du poids à peu près 1 ou 2 kilos et là à partir de 2023 on va dire 2020-2023 je me suis barre en 2023 donc à partir de ce moment là les quelques mois qui ont suivi je ne manquais pas mais à partir de là ça a été je suis rentrée en crise en fait Je suis tombée bas, en fait.
- Speaker #0
Oui, c'est-à-dire ?
- Speaker #1
En fait, là, je...
- Speaker #0
Les graisses qui s'est passées.
- Speaker #1
C'est-à-dire que là, du coup, après, je l'ai remangé. Je n'ai plus que j'ai mangé. J'ai vu que je reprenais du poids. Et là, ce n'était plus possible. J'ai dit, il y a hors de question que je reprenne du poids. J'ai perdu 30 kilos. Je ne veux pas les reprendre. Et donc là, je faisais tout. Mais alors, tout. C'est-à-dire que s'il ne fallait pas que je mange pour perdre du poids et pour avoir ce chiffre, le fric. Donc en fait, je ne mangeais plus. Si je mangeais... Des fois, si je mangeais, par exemple, je me faisais un plaisir, je culpabilisais directement. C'était direct, je culpabilisais, je rentrais en crise. Tous les lundis, pas les lundis, une fois par semaine, je me pesais. Si je ne voyais pas le chiffre 65 et que je voyais plus, et souvent c'était plus, je rentrais en crise, je me frappais. Je me donnais des coups dans le ventre. Mais en cri, je hurlais partout. Je refusais les sorties. Je ne voulais pas qu'on... Quand on m'invitait, j'étais genre « Ouais, mais moi, il faut que ce soit pas un truc gras. Il faut que ce soit ça, ça, ça. » Je ne mangeais plus mes assiettes. En fait, les gens pensaient que je ne mangeais plus parce que j'avais plus faim. Alors oui, forcément, ça a joué parce que mon estomac était rétréci quand on ne mange plus. Mais c'est surtout parce qu'il était hors de question que je finisse mon assiette. Si je finissais mon assiette, j'allais regrossir. Donc, j'allais au restaurant. J'étais là sans être là parce qu'en plus, j'étais... Je mangeais et j'avais toujours ces petites voix dans ma tête. Si tu manges, tu vas grossir très mauvaise. Attention, là, tu vas grossir. T'es grosse. Vraiment des trucs, j'avais une image de moi, je faisais de la dysmorphophobie à ce moment-là. En fait, je n'arrivais pas à voir comme les gens me voyaient. Même si j'avais perdu mes 30 kilos, oui, mais non. En fait, je me voyais toujours comme avant. Je n'arrivais pas à accepter. Et donc, du coup... J'avais l'obsession de l'apparence physique, je me prenais tous les jours en photo, sur tous les angles. Je demandais à ma mère de me prendre en photo, je demandais à mes amis tous les jours dès que je les voyais, est-ce que j'ai grossi, est-ce que je suis grosse ? T'es sûre ? Je me comparais à des gens dans la rue, mais est-ce que tu trouves que je suis grosse ? Tout le temps, ça devenait en boucle dans ma tête. Mentalement, c'était tout le temps ça et je ne prenais plus de plaisir à mon jour. J'avais plus aucun plaisir.
- Speaker #0
Et puis, il n'y a pas grand-chose, j'imagine, parce que ça avait l'air de prendre toute la place dans ta vie. Voilà, c'est ça. Même voir tes amis, finalement, le sujet principal, c'était ça.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Excuse-moi. Vas-y, vas-y. Non,
- Speaker #1
c'est moi.
- Speaker #0
J'allais te demander combien de temps ça avait duré, cette période-là.
- Speaker #1
On va dire que ça a duré un an, un an et demi.
- Speaker #0
Oui, quand même.
- Speaker #1
Oui, ça a duré la période vraiment très, très... Pour moi, ça a été l'extrême, ça a duré là.
- Speaker #0
Et qu'est-ce qui a permis de mettre un stop à cette période-là ? En fait,
- Speaker #1
j'ai été du coup, au début d'année, là, donc 2025, début d'année, j'ai été du coup, en parlant à ma psychologue, elle m'a dit, écoute, il y a un centre à côté de où je vis, spécialisé pour les gens qui ont des troubles. Tu devrais aller, ça te ferait du bien. Au début, je ne voulais pas y aller, puisque je suis euh Mais non, ça veut dire que je suis folle. Enfin, on voyait tout de suite. Mais je vais aller dans un hôpital de cible. C'est ça, à la base, un hôpital de cible spécialisé. Ils font plein de branches. Et là, je me suis dit, mais ça veut dire que je suis folle. Donc, vraiment, je ne voulais pas y aller. Mais je me suis dit, bon, je vais... Elle m'a dit, tu testes une fois. C'est tous les lundis de telle heure à telle heure, tu vois. Et en fait, j'ai été là-bas. Et du coup, j'ai rencontré aussi plein de personnes. En fait, on avait tous la même problématique. pas forcément les mêmes traumas les mêmes choses mais en fait on était tous là parce qu'on avait Il y a des personnes qui souffraient d'hyperphagie, de boulimie, il y avait vraiment des problèmes au niveau de l'alimentation. Et en fait, déjà, je me suis rendue compte que toutes les personnes avaient vécu plus ou moins des choses graves dans leur vie, en échange avec elles. Et du coup, tous les lundis, j'allais à l'hôpital, le matin jusqu'au soir. On faisait des ateliers, on parlait, ils nous ont bien aidées aussi. Donc c'est vrai que ça a fait du bien de voir qu'on n'était pas la seule. et qu'il y avait d'autres gens aussi qui étaient dans la même situation. Et donc, à ce moment-là, du coup, ça m'a permis aussi de prendre conscience qu'en fait, déjà que c'est une maladie mentale, que ce n'est pas juste parce que je n'ai pas été au sport aujourd'hui ou que j'ai mangé un Twix ou je ne sais pas. Donc, ça m'a fait du bien. En fait, je suis restée à peu près deux mois. Donc, c'était tous les lundis. Donc oui, c'était à peu près 8-9 lundis. Donc, c'était à peu près ça que c'était ça. Donc ça m'a vraiment fait du bien, ça m'a permis de me ressourcer. Et c'est vrai qu'ensuite, j'ai eu un événement, il n'y a pas très longtemps, je me suis séparée et il y a eu plein de choses, j'ai su plein de trucs suite à ça. Et en fait, c'est un peu bizarre parce que moi, vraiment encore une fois, je marche au déclic et en fait, je me suis dit, tu ne peux plus avoir un rapport comme ça avec ton corps, ce n'est plus possible. Et en fait, je me suis dit, non mais là, stop. Et du coup, ça m'a aidée. Et je me suis dit, non, je n'ai plus envie de rentrer dans cette phase où j'ai envie de manger comme j'ai envie. Je n'ai plus envie de culpabiliser. Alors déjà, j'ai jeté toutes les balances. Je n'ai plus aucune balance chez moi. Donc tout ça, j'ai jeté. Après, j'ai vu aussi un hypnothérapeute qui m'a beaucoup aidée. Parce que j'ai vu beaucoup de spécialistes. Ça a plus ou moins été mes hypnothérapeutes. Ça a vraiment été ce qui m'a aussi aidée. Parce qu'on a bien appris le rapport au corps. Il m'a vraiment boostée en fait et du coup déjà j'ai jeté toutes les balances. Et voilà, en fait c'est pas forcément tout le temps évident d'expliquer la raison du courant parce qu'il y a vraiment plein de choses qui ont fait que, mais c'est vraiment en fait à chaque fois...
- Speaker #0
Je dois me manger un mur, je ne sais pas pourquoi, pour comprendre que... Stop. En fait, je dois être au plus mal pour ensuite me dire non. En fait, tu ne peux pas... Ce n'est plus possible. Et en fait, même dans mes relations, j'ai deux relations, même dans mes relations, moi, j'étais exécrable. C'est-à-dire que tous les jours, je demandais comment j'étais. Tous les jours, en fait, c'était invivable pour moi, mais pour les autres personnes aussi. c'était alors oui la priorité c'est moi c'est vrai que moi mentalement en fait je pense que je m'en rendais même pas compte que c'était insupportable à vivre c'est tout le temps et je suis grosse et je pleure et je me mets en crise et je refuse de faire des choses et là je me suis dit attends et je me suis regardée en fait dans un miroir et je me suis dit non ok t'as eu ça ça ça aujourd'hui tu vas y arriver tu vas te soigner tu vas réussir des guerres de tes traumas et ça va aller mieux mais tu peux pas... Je ne peux pas être comme ça tout le temps. En fait, tu ne vis pas, tu survis. Je me suis par là, moi-même, vraiment dans le miroir. Je me suis dit les choses. Ce n'est pas possible d'être comme ça, de te prendre en photo. Tu gâches ta vie. Vraiment, je me suis dit des mots forts. Et ça m'a, au fur et à mesure, ça m'a vraiment réalisé que non, ce n'était plus possible. Et là, je sais que je suis arrivée dans un autre extrême où je suis très positive. J'ai totalement confiance en moi. Après, je suis guérie aussi. Donc forcément, ça joue. Quand on est guérie, je suis alignée avec moi-même. donc ça joue mais je sais qu'aujourd'hui j'adore manger, je mange tout ce que j'ai envie de manger j'ai plus aucun problème je m'en fous de ce que je mange je suis étonnée de dire ça parce que je pensais jamais que ça allait arriver du poids que je pèse ça m'apporte plus maintenant je mange comme j'en veux et je veux pas aussi que les gens dès qu'on peut me faire une petite remarque je me mets toujours dans ma bulle Laissez-moi tranquille.
- Speaker #1
Tu poses des limites. Exactement.
- Speaker #0
Je pose des limites sur tout. Mais c'est vrai que là-dessus, je pose aussi certaines limites.
- Speaker #1
OK. Wow. Qu'est-ce qui t'a aidée ? Alors, j'ai bien compris que toi, ton mode de fonctionnement, c'est un peu extrême. C'est extrême. Je ne sais pas si c'est bizarre. Je pense qu'il y a plein de gens qui se reconnaîtront en vrai là-dedans. Mais donc ça, j'ai bien compris que toi, sur le chemin, tu as eu besoin, comme tu dis, de te prendre des murs. Oui,
- Speaker #0
c'est ça.
- Speaker #1
Ça, j'ai bien compris. Mais qu'est-ce que tu... Au-delà de ça, est-ce que tu vois d'autres choses qui t'ont aidé finalement à apaiser ce comportement, à ton alimentation, à ton corps ? C'est lundi que tu passais à l'hôpital. Est-ce qu'il y a des choses particulières dedans qui t'ont marqué ? Qu'est-ce qui a été aidant ?
- Speaker #0
Au niveau de l'hôpital ?
- Speaker #1
Au niveau de tout, finalement. Tu vois, si tu devais... Disons que là, il y a pas mal de personnes qui nous écoutent qui ne vont pas très bien avec leur corps et avec l'alimentation. Et donc, c'est aussi un peu un partage de « Tiens, qu'est-ce qui a été aidant pour toi ? Qu'est-ce qui a fonctionné pour toi ? » Même si on le sait. Ce n'est pas parce que ça a fonctionné pour toi que ça fonctionnera pour quelqu'un d'autre. Mais c'est toujours utile de pouvoir partager ce qui, soit, nous a aidé.
- Speaker #0
En fait, moi, je me suis vraiment... Au moment où je me suis séparée, il n'y a pas très longtemps, au mois de mai, que j'ai forcément appris pas mal de choses, que lui a fait. En fait, j'étais tellement... Je me suis posée, en fait, vraiment posée. Et je me suis dit, bon, il y a plein de choses qui vont pas. Enfin, en fait, je me suis vraiment... J'ai essayé de me recentrer sur moi-même. J'ai vraiment pris le temps. Parce qu'en fait, je pense que... Après, voilà, c'est ma vision. Mais je trouve qu'on a toujours trop tendance à dire oui, mais c'est la faute d'un tel, c'est la faute d'un tel. Et on ne se remet pas forcément en question. Et surtout, on a subi ça, ça, ça. C'est vrai, ça a été dur. Ce n'est pas normal de subir. Mais il faut aussi des fois savoir se poser et savoir se dire, je pense qu'il faut que je pense à moi. Parce que les gens ne pensent pas à eux. Et en fait, se ressourcer, se poser, se dire, voilà, là, tu as fait ça, tu es comme ça. Ce n'est pas normal aussi. Et il faut accepter que la personne ne peut pas forcément supporter un comportement. comme ça, à outrance, tout le temps, quotidiennement. Et même si c'est dur à se dire, moi, j'ai essayé vraiment de poser mes limites. Et donc, tous les jours, j'écrivais. Je me suis dit, non, je ne veux plus être comme ça. Au fur et à mesure, je me suis dit, aujourd'hui, ça va être une bonne journée. Je vais faire ça, ça, ça, ça va aller. En fait, tous les jours, je me parlais à moi-même. Je me disais des choses positives, des belles affirmations positives. Et ça m'a vraiment aidé aussi, après mon entourage, mes amis qui sont là aussi, parce que forcément ça m'a aidé à m'en sortir. Et puis les gens que j'ai rencontrés aussi à l'hôpital, les spécialistes, ils ont été vraiment top, parce qu'ils ont vraiment, souvent dans le milieu médical... Moi, en tout cas, pour ma part, ça a été un milieu très grossophobe, je trouve. Je trouve qu'on ramène tout au poids des choses des fois qu'il n'y a même pas forcément aucun rapport. Mais c'est vrai qu'eux, ils ont été très bienveillants. Ils nous ont donné aussi beaucoup de podcasts à écouter sur la confiance en soi, des livres à lire. Donc, ça m'a aidée aussi de lire des livres, d'écouter d'autres témoignages aussi. Ça m'a aidée. En fait, ça a été vraiment plein de... plein de petites choses qui ont fait que j'ai réussi à me sortir de là et surtout ce qui est très important c'est vraiment penser à soi et poser ses limites et quand ça ne me plaît pas il faut le dire il n'y a pas de honte à en tout cas moi je sais que des fois j'entends des choses ça ne me plaît pas, j'ai pas de honte à le dire je l'exprime de la bonne façon mais j'ai pas de de « on t'a posé mes limites, non ça, ça ne me plaît pas, moi, ce n'est pas ma vision, je ne veux pas qu'on m'impose ça » , surtout au niveau de l'alimentation, parce que c'est souvent ça qu'on entend, des choses un peu bancales.
- Speaker #1
Mais c'est fort ce que tu dis, parce que poser ses limites, ça veut dire… En fait, c'est exactement ce que tu dis, tu parles d'un recentrage sur soi qui t'a amené finalement, de fil en aiguille, à poser tes limites. Mais c'est hyper fort, parce que ça veut dire qu'il faut légitimer ce qu'on ressent. Arrêtez de croire qu'on ne devrait pas penser ci, ressentir ça et machin. Non seulement c'est OK, j'ai le droit de ressentir ça, en plus j'ai le droit de dire à l'autre, non, s'il te plaît, je n'ai pas envie d'entendre ça, ou je n'ai pas envie de vivre ça. Et waouh, c'est un sacré chemin, quoi. Effectivement.
- Speaker #0
C'est ça, et ce n'est pas forcément évident. Mais après, je veux dire, moi, en tout cas, pour ma part, j'étais... C'est ça. J'étais vraiment dans une extrême... Si on ne prend pas en compte les autres personnes et qu'on pense à soi-même, ce n'était pas vivable pour moi d'être comme ça. Des fois, je me refusais de passer dans certains rayons pour ne pas être tentée. Des fois, on me disait, tiens, mes collègues m'offraient une vignoiserie. Je refusais parce que... Alors que, eh bien... Le problème, c'est qu'en fait, j'étais devenue obsessionnelle sur... Par exemple, le matin même, je vais arriver au travail et dans ma tête, dès le matin, j'avais envie de manger un Twix. Souvent, moi, ça a été ça, c'était les sucreries, une vénoiserie. Et en fait, d'un côté, j'avais la vénoiserie qui était là et de l'autre côté, en fait, non, t'es grosse, attends, tu peux pas faire ça, tu vas prendre du poids, y'a hors de question, t'as perdu 30 kilos, c'est pas pour les reprendre. prendre, tu fais pas sauf... Vraiment, des mots très durs. Enfin, regarde ton gros ventre. Vraiment, des trucs très, très durs. Donc, en fait, j'avais les deux. Et de l'autre côté, l'obsession de, dès le matin que je me réveille, à de l'alimentation, en fait. Parce que, du coup, forcément, je me privais. Non, c'est pas possible. Je trouve que c'est... Mentalement, j'avais des CR, j'étais épuisée. Parce qu'en fait, oui, le... Je pensais dormir, je ne dormais pas. Même la nuit, des fois, je me réveillais. Des fois, je mangeais. Des fois, ça m'arrivait de me réveiller en pleine nuit. Je me disais, non, je dois venir manger. Parce que du coup, je pensais que j'avais cédé. Je me suis dit, c'est tout. J'ai réussi à dormir. Je vais aller dormir. Je n'ai pas cédé à mon caprice de manger à une vénézerie. Sauf qu'en fait, je me réveillais dans la nuit et j'allais manger un gâteau. Il fallait que je le mange. Sur mon moment, j'étais super contente. mais après c'était tout on pleurait Et ça ne va pas. Je ne me faisais pas vomir. Moi, je n'étais pas de ce stade. Moi, c'était vraiment, je le mangeais. Je ne mangeais pas des grosses quantités. Par exemple, un paquet de gâteaux, je ne mangeais pas un, deux, trois. Je pouvais manger un, plusieurs choses. Mais c'était souvent réparti dans la journée. Mais de toute façon, dès le matin même, si je l'avais en tête, c'était fini. Je savais que c'était mince. Allez, je le mange.
- Speaker #1
Mais oui. Tu parles de la nuit, on n'en parle pas souvent de l'hyperphagie nocturne, mais en même temps, on pourrait aussi comparer à des personnes qui vont faire des compulsions que quand elles ont consommé de l'alcool. En fait, il y a une baisse de la vigilance, tu vois, la nuit aussi. C'est vrai. Quelque chose qui se relâche et qui fait qu'à ce moment-là, enfin, on y va. Mais ça parle d'un contrôle absolu qui est présent toute la journée, qui est horrible à vivre.
- Speaker #0
Qui est horrible. Et puis en plus, moi, en fait, comme du coup, En fait, les gens de ma famille étaient... Enfin, plutôt de ma famille, c'est une famille assez toxique. Ils étaient toujours en me disant... On est... Enfin... Ah oui, c'est trop... Enfin, une cousine, c'est tout. Ça s'est arrêté là. Mais t'as perdu du poids, c'est trop bien et tout. Et donc, en fait, moi, dans ma tête, je me suis mise... J'ai une image à tenir. On ne peut pas manger devant eux des sucreries. C'est-à-dire que des fois, je me cachais. En fait, je prenais, je me cachais. Il ne fallait pas qu'ils voient que je mange des sucreries. Après, ils vont... Enfin, dans ma tête, ce n'était pas possible. J'ai perdu 30 kilos. J'ai une image à tenir aux yeux de tout le monde. En fait, je me suis mis ça dans ma tête. Et on ne peut pas voir que je mange... Non, on ne peut pas voir que mon alimentation doit toujours être parfaite, équilibrée. On ne doit pas voir que je mange des... Et des fois, je me... Je me cachais, en fait. Je veux dire, même dans ma relation, j'allais, par exemple, t'occuper, moi, je descendais, je prenais à manger, je mangeais la sucre, le truc, et je le cachais dans mon sac. Et, enfin, mais comme... Et ça, ça m'arrivait très souvent de me cacher pour manger. C'est là que je me suis dit, mais c'est... Waouh, là, c'est vraiment... En fait, toute l'accumulation sociale, c'est d'être cachée pour manger. Je me suis dit, oui, là, c'est vraiment... Il y a quelque chose qui ne va pas. Ce n'est pas au-delà juste de... C'est là que je me suis dit, non, en fait, ce n'est pas juste un poste de volonté.
- Speaker #1
Exactement,
- Speaker #0
parce qu'en plus de ça, je faisais du sport. J'allais à la salle tous les jours, sauf le week-end. Voilà, donc... Et je me dis, non, ce n'est pas possible. Il y a quelque chose qui ne va pas.
- Speaker #1
Oui. Est-ce que tu as l'impression d'avoir... balayer, fais le tour parce que j'ai une dernière question à te poser mais avant cette dernière question, j'aimerais aussi te laisser l'opportunité de pouvoir... Est-ce que tu as l'impression d'avoir dit ce que tu avais à peu près envie de dire ou est-ce qu'il y a des choses qu'on n'a pas abordées, que tu aurais voulu aborder ?
- Speaker #0
Là, c'est vrai qu'il y a beaucoup de choses, je parle beaucoup mais là, je pense comme ça, après là, ça va, après il y a peut-être sûrement des choses mais je... Là, comme ça, c'est vrai que sur le moment, non. Je pense avoir abordé surtout ce que j'ai parlé, effectivement, de l'image, la dysmorphophobie. Ça joue aussi l'image qu'on reflète. On se voit d'une façon qui n'est pas la réalité. Donc, ça aussi, ça fait partie de la maladie. Pour moi, ça fait partie aussi de la maladie. Réapprendre à se reconnecter avec son corps. Souvent, après une perte de poids ou une... prise de poids, il y a souvent la dysmorphobie qui vient en parallèle parce que du coup, on n'arrive pas à se reconnaître. On a du mal à accepter son corps, son nouveau corps, en fait, la personne qu'on est. Donc ça, c'est pas forcément évident aussi, mais c'est un travail aussi avec le long terme qui se fait, en fait.
- Speaker #1
Oui, tout à fait.
- Speaker #0
Mais non, je pense avoir tout dit, je pense, je sais pas.
- Speaker #1
Ouais, bon, après, de toute façon, tout dire, je pense qu'on pourrait y passer des heures. Oui, c'est vrai. Mais effectivement, j'ai l'impression qu'on a balayé pas mal de choses. Et ma dernière question, c'est plutôt dans le but de s'adresser aux personnes qui nous écoutent et de savoir ce que tu aimerais dire, toi, à des personnes qui souffrent actuellement ou peut-être même ce que tu aurais dit à l'ancienne toi.
- Speaker #0
Oui, alors moi, déjà, ce que j'aimerais dire, c'est que la première chose, c'est qu'on peut y arriver. On peut sortir de... de ça, on peut y arriver parce qu'en fait, on a beau encore entendre ce qu'on peut sur les réseaux ou les personnes, on peut y arriver. Et surtout, ce qui est important, c'est que si nous, on ressent qu'on souffre de quelque chose, on n'est pas fou. Parce que souvent, on nous catégorise oui, c'est bon, on a eu une crise d'ado, une crise de je ne sais pas, non. on n'en est pas fou c'est une vraie maladie malheureusement c'est beaucoup trop banalisé je trouve aujourd'hui on en parle comme si c'était voilà il faut aller au sport tout ça c'est vraiment faux c'est une maladie mentale donc il faut aussi se soigner il n'y a pas de honte moi j'étais toujours honteuse je n'ai pas envie d'aller voir des psychologues même pour les autres problèmes que j'avais vécu c'est la honte on va dire que je suis folle Non, en fait, déjà, d'aller voir quelqu'un, c'est déjà un premier pas. Ça veut déjà dire qu'on veut s'en sortir. Ça veut dire qu'on veut s'en sortir, qu'on veut y arriver et qu'on veut sortir de ce qu'on a vécu, des troubles même. C'est déjà un premier pas, donc il n'y a pas de honte à dire. Il faut être fier de nous, déjà. Il faut être fier parce qu'on a réussi à se dire « Oui, je pense que ça ne va pas. Il faut que je sois aidée. » Il faut surtout s'aider parce qu'en fait, des fois, on a toujours à se dire « Oui, mais ce n'est pas grave, ça va se régler avec le temps. » ça ira mieux et en fait non malheureusement ça va pas mieux avec le temps ça peut même faire pire en fait avec le temps et donc il faut se soigner et parce que vraiment quand on passe qu'on va pas bien et qu'un jour qu'on va réellement bien en tout cas je suis passé par là waouh je vis c'est quoi finalement en fait j'ai jamais vécu en fait là je vis et moi si je sais pas un regret parce que maintenant je vais mieux c'est l'essentiel mais je sais que j'aurais bien aimé me soigner de tout ça des traumas, des troubles, des violences de l'harcèlement, toutes ces choses là avant parce que forcément du moment où tu vis et que t'es vraiment bien tu te dis Oh ! On a toujours cette petite phase de se dire « Ah oui, j'aurais dû le faire avant. » Ce n'est pas grave, l'essentiel, il n'est jamais trop tard de toute façon pour que ce soit nu. Et surtout, se protéger des réseaux sociaux. Vraiment se protéger, parce que ça, c'est horrible. Je vois tellement de choses, de gens... C'est très, très grave. Moi, je sais que, par exemple, pendant un moment, j'ai coupé les réseaux. J'ai tout coupé, parce qu'en fait, je me comparais au fil d'Instagram. Je me comparais tout le temps. Je voyais des choses. À Bohémia, il y avait des challenges. Je me souviens, il y a quelques années, il y avait des filles qui prenaient des feuilles A4 et qui devaient rentrer dedans. Je me souviens de ça, oui. Là, pareil, des 64-1 challenge. C'est des choses, en fait, pour des gens qui ont déjà des troubles, c'est horrible. Mais en plus, ces personnes-là ne s'en rendent pas compte. Mais eux-mêmes ont des troubles.
- Speaker #1
Oui, bien sûr.
- Speaker #0
Elles ont elles-mêmes des troubles et en fait, elles ne se rendent pas compte et c'est banalisé. Et du coup, elles reflètent ça. Mais surtout, parce qu'il y a de plus en plus d'adolescents qui ont les réseaux, ça commence de plus en plus jeune. Et moi, le conseil aussi que je donnerais, c'est de faire une pause des réseaux. Une pause des réseaux ou alors filtrer son contenu. Moi, je sais que maintenant, j'ai un contenu très sain, c'est filtré. C'est vraiment les choses que j'aime. Et dès que je vois quelque chose comme ça, j'enlève. Je ne veux pas de... Parce que franchement, on est rentré tellement dans une société où l'apparence physique, c'est trop important, qu'en fait, on est prêt à tout. Comme moi, j'ai arrêté de manger parce qu'il fallait absolument... Non, et c'est très, très toxique. Vraiment, essayer de s'éloigner un maximum des réseaux. Sinon, ce n'est pas forcément tout le temps évident parce qu'on aime bien être actif et tout. En tout cas, ou alors filtrer son contenu. Parce que quand j'entends qu'il faut manger une pomme le soir, il ne faut pas manger de féculents, on pourrait en dire des choses. Et puis les gens... Et puis maintenant, il y a aussi les... Les gens qui font des piqûres, qui se piquent pour perdre du poids. Là, ça devient très grave. Donc vraiment, les réseaux, c'est très dangereux. C'est très dangereux quand on... Déjà, même pour moi, quand on va bien, c'est dangereux. Mais on arrive à imposer ses limites. Quand on est un peu plus fragile, non, non. C'est très toxique, très dangereux.
- Speaker #1
Oui, c'est très juste. On en revient à la question des limites, en plus. C'est ça,
- Speaker #0
exactement.
- Speaker #1
C'est très juste.
- Speaker #0
C'est trop dangereux pour moi. Il faut essayer de... Et puis, il faut savoir ses coûts. écoutez, j'aime bien dire qu'il faut être un peu égoïste. Attention, quand je dis égoïste, c'est pas rentrer dans une extrême, mais il faut penser à soi. C'est ça, en fait, c'est penser à soi. Parce qu'en fait, malheureusement, si on ne pense pas à soi, personne ne va penser à nous.
- Speaker #1
C'est vrai. Je crois qu'il faut apprendre ça, cultiver cette part en soi d'égoïsme qui est importante. La vie, c'est un équilibre.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
On n'est pas noir ou blanc, en fait. On essaie de trouver des nuances. Et en fait, si on veut être altruiste et tourner vers les autres, OK, mais il faut... cultiver la part égoïste sans quoi ce sera déséquilibré. Je suis complètement alignée.
- Speaker #0
Franchement, pour moi, c'est important. De toute façon, les extrêmes, ça ne va jamais. Il faut essayer de trouver un juste milieu. Après, je sais, là, c'est facile pour moi d'en parler parce que forcément, je suis guérie. Mais si on m'avait dit ça il y a quelques années, j'aurais dit oui, elle est marrante. C'est facile à dire et pas forcément facile à faire. C'est vrai, c'est facile à dire. Mais ce n'est pas impossible à faire.
- Speaker #1
Mais ce n'est pas impossible.
- Speaker #0
Exactement, on peut y arriver. Et il n'y a pas de raison. Il ne faut pas écouter les gens qui disent des bêtises. Non, tu ne peux pas. Parce que moi, je me souviens, quand j'ai perdu mon poids, je voulais me remuscler. Et puis, j'ai eu des coachs très méchants. Enfin, un coach qui a été méchant. Je me disais, non, mais toi, en fait, jamais de la vie, tu seras assez impossible. Enfin, voilà, pareil. Il y a des gens qui ont des paroles assez blessantes. Il faut savoir essayer de se mettre dans sa bulle. OK, à mon avis, ce n'est pas le mien. Voilà, après... C'est facile à dire, c'est vrai comme ça.
- Speaker #1
c'est facile à dire tu as aussi toute légitimité à le dire puisque tu l'as traversé merci beaucoup merci à toi c'est passé à toute vitesse, j'ai l'impression que ça fait 10 minutes qu'on parle, c'est assez étrange en plus je parle pas mal forcément il y a beaucoup de choses à dire en même temps quand tu viens sur un podcast c'est mieux d'avoir des choses à dire c'est vrai
- Speaker #0
J'essaie de dire forcément un maximum d'affrontements. Comment dire ? Il y a sûrement des choses. J'essaie en tout cas de dire les choses les plus importantes, les plus graves. J'essaie de parler aussi des périodes où ça a été vraiment finalement... C'est quand j'ai perdu mon poids que ça a été... On pourrait ne pas penser, mais ça a été dégringolé mentalement. Donc, c'est vrai que j'essaye de dire un maximum d'informations pour que les personnes puissent se dire « Oui, moi, c'est vrai qu'à ce moment-là, ça ne vient plus de l'enfance. » Ce n'est pas tout le temps évident à tout dire, mais j'essaye d'être un maximum.
- Speaker #1
Merci beaucoup pour ce témoignage que j'ai trouvé hyper fort. Je ressens beaucoup de force chez toi. C'est gentil. Oui, une force... Je ne sais pas comment dire, mais bon, ne serait-ce que le fait que tu sois là, tu vois, il y a cette volonté de transmettre, il y a beaucoup de force, sans oublier d'être tournée vers l'autre. Je trouve que tu as parlé beaucoup du fait de penser à soi, de poser ses limites. Et je suis très contente que tu aies partagé ça, parce que tu incarnes le fait qu'on peut penser à soi, poser ses limites, tout en étant très tournée vers l'autre, tu vois. Bien sûr. L'un n'empêche pas l'autre. Donc voilà, je trouve qu'il y a beaucoup de force qui émane de toi. et de ton témoignage et merci,
- Speaker #0
merci beaucoup je suis très contente d'avoir pu témoigner ça me fait vraiment plaisir j'ai dépressé je suis assez contente de faire ça c'est des choses peut-être banales pour d'autres mais moi c'est super important et je suis vraiment dans cette optique de pouvoir en fait aider les gens malheureusement j'ai subi beaucoup de choses j'aurais peut-être aimé ne pas passer par là mais aujourd'hui ça fait la personne que je suis Voilà. Et du coup, je suis vraiment... Si je peux donner un petit conseil, aider à travers les réseaux, des podcasts, peu importe la forme, je le fais. J'ai vraiment envie de... Cette envie-là, depuis que je suis guérie, j'ai vraiment cette envie. Je sais pas ça. Il faut que je suive mon instinct. Je suis mon instinct, mon intuition et mes rêves aussi. Je m'écoute, tout simplement. En fait.
- Speaker #1
Eh ben bravo pour tout ça et merci de l'avoir partagé ici.
- Speaker #0
Merci beaucoup. Avec plaisir.
- Speaker #1
Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Comme je te le dis souvent, ton soutien est super important. C'est même ça qui permet au podcast d'exister encore aujourd'hui. Alors, si mon contenu t'apporte de l'aide d'une quelconque manière que ce soit, sache que tu peux m'en redonner à ton tour. Pour ça, il y a plusieurs façons de faire. Tu peux tout d'abord partager le podcast, en parler autour de toi, à tes proches mais aussi à des professionnels. Tu peux laisser 5 étoiles, notamment sur Spotify ou Apple Podcast. ou laisser ton meilleur commentaire. Mais depuis peu, j'ai aussi apporté une nouveauté qui te permet de me soutenir encore plus concrètement avec de l'argent. Effectivement, tu trouveras en description de cet épisode un lien qui te permettra de faire un don à la hauteur de ce que tu trouves que ce podcast t'a apporté. Merci, merci beaucoup. C'est grâce à ton soutien que ce travail va pouvoir continuer. Je te souhaite de prendre soin de toi autant que ce sera possible et je te dis à très bientôt sur un nouvel épisode. Ciao !