undefined cover
undefined cover
Le poids de nos kilos avec Zoé Desbouis (rediffusion)  E.175 cover
Le poids de nos kilos avec Zoé Desbouis (rediffusion)  E.175 cover
TCA etc - Comprendre et lutter contre les troubles alimentaires

Le poids de nos kilos avec Zoé Desbouis (rediffusion) E.175

Le poids de nos kilos avec Zoé Desbouis (rediffusion) E.175

1h42 |31/10/2025|

549

Play
undefined cover
undefined cover
Le poids de nos kilos avec Zoé Desbouis (rediffusion)  E.175 cover
Le poids de nos kilos avec Zoé Desbouis (rediffusion)  E.175 cover
TCA etc - Comprendre et lutter contre les troubles alimentaires

Le poids de nos kilos avec Zoé Desbouis (rediffusion) E.175

Le poids de nos kilos avec Zoé Desbouis (rediffusion) E.175

1h42 |31/10/2025|

549

Play

Description


Mon podcast t’apporte de l’aide ?

-> Tu peux m'aider à ton tour en faisant un don juste ici

-> Laisse moi 5 belles étoiles sur Spotify et Apple Podcast afin de me soutenir et me donner le boost pour continuer!
Cela permettra aussi à de nouvelles personnes de me découvrir et de profiter de mes outils! 🙏


Pour participer au podcast, merci d'écrire à podcasttcaetc@gmail.com


Rediffusion d'un super épisode durant lequel j'ai le plaisir d'accueillir Zoé Desbouis, diététicienne et nutritionniste passionnée (et passionnante), spécialisée dans la prise en charge des TCA, pour une discussion approfondie sur les enjeux liés aux troubles du comportement alimentaire (TCA) et à la perte de poids.


Ensemble, nous plongeons dans un sujet souvent délicat, en mettant en lumière le rapport au corps et l'importance d'une approche bienveillante face à l'alimentation.


Au fil de notre échange, nous abordons plusieurs thèmes essentiels :


  • La vision déformée que beaucoup de personnes souffrant de TCA ont de leur poids et de leur image corporelle,

  • Les dangers des régimes restrictifs et des pseudo-coachs qui promettent des transformations rapides.

  • Zoé partage ses réflexions sur la nécessité de réévaluer notre définition de la santé, remettant en question l'idée reçue selon laquelle la minceur est synonyme de bien-être.

  • Nous discutons également de l'importance de l'alimentation intuitive, qui permet de retrouver une relation sereine avec la nourriture, loin des compulsions alimentaires et des crises de boulimie.


Ensemble, nous proposons des outils pratiques pour renforcer l'estime de soi et encourager chacun à se libérer des normes sociétales sur l'apparence.

Nous parlons de la grossophobie et de ses effets délétères sur le rapport au corps, tout en soulignant l'importance d'une approche thérapeutique adaptée, comme la thérapie ACT ou la psychogénéalogie, pour ceux qui traversent des périodes difficiles liées à leur alimentation.


Cet épisode est une invitation à réfléchir sur notre rapport à l'alimentation et à notre corps, tout en prenant conscience des réalités des troubles des conduites alimentaires.


Que tu sois directement concerné(e) ou que tu souhaites simplement mieux comprendre ces enjeux pour aider un proche, cet échange riche et nuancé t'apportera des clés pour manger sainement et sereinement, tout en cultivant un bien-être global.



💌 Tous les vendredis, un nouvel exercice dans ta boîte mail, en lien avec l’épisode de la semaine


📲Retrouve-moi sur Instagram


🎁 Consulte la liste de mes outils




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram, où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca.

  • Speaker #1

    Très belle écoute.

  • Speaker #0

    Bienvenue Zoé, dans le podcast TCA etc, je suis trop contente de t'accueillir, vraiment vraiment.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Ce que je te propose pour commencer, c'est de te laisser te présenter en disant ce que... T'as envie de nous partager sur qui tu es, afin que les auditeurices puissent savoir un peu à qui ils ont affaire. Et puis, assez rapidement ensuite, on viendra au pourquoi je t'ai invitée spécifiquement.

  • Speaker #1

    Ok. À qui ils ont affaire ? Peut-être simplement, je m'appelle Zoé Desbouys, je suis diététicienne, nutritionniste, en tout cas c'est ça mon... métier. Je fais surtout des consultations individuelles, beaucoup de visio. J'habite à Lyon, je suis aussi formatrice. J'aime beaucoup aussi cette partie du métier, la transmission. Après, je pense que ça fait aussi partie de mes consultations individuelles. J'aime beaucoup transmettre ce que j'ai compris, ce que je connais. même si c'est des fois des pistes de réflexion. Je n'attends pas forcément d'être sûre à 100% d'une info pour avoir envie de la transmettre, mais ce côté de transmission, j'adore. Et donc, dans la formation, c'est important aussi pour moi. Et le podcast, c'est ça aussi. Je transmets, j'essaye à l'écrit sur Insta, mais du coup, ton invitation, je trouve que c'est cool aussi de pouvoir en parler à l'oral. Je suis ravie. Et après, je ne sais pas trop. ou quoi dire d'autre de plus. Je pense que les gens vont apprendre à connaître un peu ma vision des choses au cours du podcast, tout simplement.

  • Speaker #0

    Oui, je t'ai invitée pour parler d'un sujet qui est central dans nos métiers, dans nos accompagnements, puisqu'il s'agit du poids, de la perte de poids, de la prise de poids. L'idée, ce n'est pas d'être focus perte de poids, mais plutôt parler du poids, parce que le poids, c'est comme tout. C'est comme nos cheveux, c'est comme... Ça bouge, ça monte, ça descend. C'est en mouvement comme n'importe quoi chez l'être humain. Et en fait, le truc, c'est que c'est central dans nos accompagnements. Mais si c'est autant central dans nos accompagnements, parce que oui, tu ne l'as pas précisé, mais tu accompagnes exclusivement des personnes qui ont des troubles des conduites alimentaires.

  • Speaker #1

    Oui, je ne l'ai pas précisé. Des adultes, majoritairement des femmes. Oui, qui ont soit des TCA, troubles des conduites alimentaires, au sens diagnostique du terme, soit des personnes qui sont sur le spectre des troubles alimentaires, qui ont une relation à l'alimentation qu'on ne pourrait pas qualifier d'apaisée, sereine, simple. Il y a des tracas, des préoccupations, des difficultés comportementales. et qui ont besoin d'être accompagnés pour y voir plus clair dans tout ça. Et effectivement, tu fais lien avec le poids parce que je pense que le rapport au corps, c'est central chez les personnes qui ont des troubles alimentaires, que ce soit des petits ou des gros troubles alimentaires. En fait, le rapport au corps, c'est jamais un non-sujet. Donc du coup, ça prend une grosse place dans les consultations.

  • Speaker #0

    Oui, et en fait, ce que je constate, malheureusement j'ai envie de dire c'est que le rapport au corps et au poids c'est un non sujet pour assez peu de personnes dans notre société la question du poids et de la perte de poids elle est partout, il suffit d'allumer la télé d'aller dans un kiosque à journaux d'aller sur insta je pense que c'est l'argument de vente numéro 1 c'est le truc qui peut rapporter je pense le plus d'argent si on veut se mettre à vendre quelque chose sur les réseaux on peut vendre de la perte de poids Merci. Du coup, on voit apparaître... Alors ça, ce n'est pas nouveau, clairement. Moi, je fais partie de la génération des... J'ai dit que j'allais monter un club des mamans au régime. C'est un truc de fou. Les mamans qui ont autour des 60, 70 ans ont toutes été au régime. Donc, il n'y a rien de nouveau dans ce phénomène de perte de poids, surtout autour des femmes. Ce que je trouve assez nouveau, c'est l'arrivée de pseudo-accompagnement, pseudo-coach. Je n'arrive pas à dire coach, thérapeute, parce que pour moi, ce n'est pas vraiment des gens qui promettent d'améliorer son comportement alimentaire, son estime, son voilà, par aussi le biais de la perte de poids, en tout cas qui associent, qui font des espèces de mélanges, voilà. Je trouve que c'est encore un niveau supplémentaire de dangerosité. C'est-à-dire qu'il y a ceux qui disent, les gens lambda, venez, je vous aide à maigrir, comme ça vous serez plus heureux, blablabla. Et il y a ceux qui sont à un autre niveau pour moi, qui disent, les gens qui ont des TCA, venez, je vous aide à guérir et en plus vous allez maigrir. Et là, voilà. Donc moi, j'avais envie de parler avec quelqu'un. quelqu'un en qui j'ai toute confiance. Je connais ton approche, mais je connais aussi ton professionnalisme. Je connais ton... Voilà, tu as fait partie de mes formatrices. Enfin, je sais que tu es quelqu'un qui creuse beaucoup les sujets, qui s'intéresse beaucoup, beaucoup à tous ces sujets-là. Donc voilà, tu étais la personne idéale pour moi pour parler de ce sujet-là, pour creuser. J'avais envie qu'on parle un peu globalement de cette question du poids, de cette question du rapport au corps dans cet épisode-là. Et histoire de mettre les deux pieds dans le plat tout de suite, la première question à laquelle j'ai pensé, c'est une question que je nous pose à toutes les deux. Est-ce que c'est possible d'accompagner à la perte de poids, aujourd'hui, durable, et en préservant la santé globale de la personne ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, tu vas fort !

  • Speaker #0

    C'est la première question !

  • Speaker #1

    C'est la première question, très bien ! C'est compliqué d'y répondre. Je pense que moi, pour y répondre bien, j'aimerais bien la découper en étapes. Est-ce que c'est possible ? C'était ça la formulation de ta question ?

  • Speaker #0

    Oui, mais en fait, effectivement, on pourrait dire qu'il y a plusieurs étapes dans la question. Est-ce que c'est possible d'accompagner à la perte de poids ? Ça, c'est une première question, quelque part. Est-ce que c'est possible d'accompagner à la perte de poids et que ce soit quelque chose de durable ? Et puis, je rajoute encore une composante, est-ce que c'est possible de faire tout ça en préservant la santé globale ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de te donner une réponse intéressante, une réponse courte, qu'on va après pouvoir vraiment étoffer étape par étape. Et en même temps, je trouve ça cool parce que je pense que c'est une réponse qui pourrait un peu au début... Merci. un peu déstabilisante, je vais te dire oui, je pense que c'est possible, dans de rares cas. Et pour moi, c'est si et seulement si, en tant que professionnelle de l'accompagnement, on prend ses responsabilités de façon assez radicale sur le fait d'être très bien informée sur le sujet, sur ses enjeux, sur les conséquences pour la personne qu'on accompagne, notamment les conséquences négatives que ça pourrait avoir pour elle. qu'on lui exprime en toute transparence ce que ça implique et qu'on la laisse décider par elle-même en étant informée. Dans ce cas-là, éventuellement, oui, ça peut. Tu vois, je ne suis pas forcément dans le discours « Non, ce n'est en aucun cas possible pour une personne qui va nous demander « Moi, j'aimerais perdre du poids. » C'est en aucun cas possible de répondre à sa demande d'une quelconque façon. en le faisant bien, voilà. Je pense que oui, c'est possible dans certains cas, mais dans pas beaucoup de cas, ça c'est sûr, pas dans la majorité, je pense, parce que, on y reviendra, mais la plupart des gens qui nous formulent cette demande sont à un moment de leur cheminement avec leur relation à l'alimentation qui fait qu'il y a peu de latitude dans les changements alimentaires, parce que, voilà, tu le sais, il y a beaucoup de frustration, beaucoup de règles, beaucoup de culpabilité, beaucoup de mésestime, beaucoup de compulsion éventuellement. Donc en fait, ce n'est pas du tout le moment où on peut éventuellement mettre des changements en place qui potentiellement pourraient induire une perte de poids, et ce, de façon saine pour l'organisme, ou en tout cas qui ne serait pas mal saine, qui ne va pas lui nuire à court ou à long terme. Mais éventuellement, à la fin d'un accompagnement, quand la personne a un rapport à l'aimantation qui est vraiment serein, qu'on a l'impression... Ça reste une hypothèse à ce stade qu'elle est au-dessus de son poids d'équilibre et qu'elle a l'impression qu'il y a certains changements qu'elle peut tenter et qu'on le fait de façon vraiment lente. avec beaucoup d'observations pour s'assurer qu'il n'y a rien qui se dérégule à nouveau dans le comportement alimentaire. Là, éventuellement, oui, tu vois. Mais c'est quand même une niche, je trouve. Ce n'est pas la majorité de nos accompagnements.

  • Speaker #0

    Oui, clairement.

  • Speaker #1

    Pour répondre autrement, je pourrais te dire non. Dans la majorité des cas, accompagner sur la perte de poids intentionnelle, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Parce que ça fonctionne. pas très bien factuellement pour les gens. Quand je dis que ça ne fonctionne pas très bien, c'est que ça ne produit pas le résultat escompté. La personne perd du poids vraiment et elle garde cette perte de poids. Mais en plus de ça, le peu de fois où ça arrive, généralement, au-delà d'être pas durable, c'est nuisible pour elle. Donc ça, c'est le classique régime au plan alimentaire en général qu'on ne pratique plus en diététique comportementale parce qu'on en est revenu. On voit bien que c'est trop délicat. Trop d'effets indésirables, quoi.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    elle n'est pas si courte, finalement, ma réponse.

  • Speaker #0

    Elle n'est pas si courte ? C'était impossible, j'aurais été très étonnée que tu me dises juste oui ou non. J'aurais été étonnée, un peu déçue, je pense.

  • Speaker #1

    Oui, oui, je crois que vous n'étiez pas à faire ça de toute façon.

  • Speaker #0

    En fait, déjà, en disant ça, on ouvre plein de portes. Je m'étais dit, on en a parlé un peu en off avant de commencer l'enregistrement, j'ai eu mille idées de questions, je me suis... énormément contenu dans mes questions parce qu'il y a des sujets sur lesquels, si on commence à ouvrir, ça va aller hyper loin. On ne va pas forcément aller creuser tout ça, mais déjà, en disant ça, on pose la question de c'est quoi le surpoids ? Est-ce que nos mesures, aujourd'hui, sont recevables, valables ? Est-ce que c'est OK de dire que si l'IMC dit que tu es en surpoids, ça veut dire qu'il faut forcément que tu maigrisses ? Mais on peut quand même peut-être dire quelques mots sur... la santé. Je me dis que cette porte-là peut être intéressante à ouvrir parce que déjà, on en a parlé sans en parler dans la question précédente. Quand je te disais, est-ce que c'est possible d'accompagner Assa en maintenant une bonne santé ? La réponse c'est pour la majorité des gens, non. Pour une petite niche, oui. Et du coup, peut-être qu'on peut parler de ça, de la santé, de se dire, ok, de quelle manière est-ce que ça peut dégrader la santé ? de chercher à être dans une perte de poids, de quelle manière est-ce que la perte de poids peut aussi améliorer la santé ? Enfin bon, tu vois, je sens que là, je suis dans des questions pas préparées, donc ça risque de partir dans tous les sens, mais tu vois, ce que je veux dire par là, c'est que ce qu'on nous vend, c'est qu'il faut maigrir pour la santé.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Donc finalement, on peut se poser la question de se dire, est-ce que c'est forcément vrai ? Est-ce qu'on ne peut pas être en bonne santé sans perte de poids ? Est-ce que parfois... Ce serait bien de perdre du poids, effectivement, pour la santé. Je ne sais pas, santé cardiaque, articulaire, je n'en sais rien. Mais que du coup, une perte de poids volontaire vient abîmer la santé d'un autre niveau, notamment santé mentale. Comment est-ce que toi, tu fais le tri dans tout ça ? Qu'est-ce que tu pourrais en dire ?

  • Speaker #1

    Déjà, avant de rentrer dans le sujet, ce que je me suis dit en t'écoutant, c'est que... On essaye de cibler des gros sujets intéressants pour ne pas partir dans tous les sens. La précision, c'est qu'hésite pas à me guider parce que moi, je n'ai pas écouté tes autres épisodes. Donc effectivement, je pense qu'il y a aussi des sujets que tu as déjà abordés, seul ou avec d'autres personnes. Donc du coup, qu'il n'y ait pas trop de redites non plus. N'hésite pas, si je pars dans un sujet, vu que toi, tu sais ce qui a déjà été abordé, à me recentrer vers éventuellement des choses différentes pour changer un peu. parce que moi un truc que j'arrive pas à faire c'est écouter ou lire du contenu sur des choses que je sais déjà c'est impossible de rester concentré je doute pas du tout que ton podcast est génial mais je pense que je serais pas capable de l'écouter donc voilà ça n'hésite pas à me recentrer par rapport à la santé ouais il y a plein plein de choses à en dire c'est trop intéressant je pars effectivement du postulat que tu as évoqué globalement ... Ce qu'on nous dit tout le temps et partout, c'est que l'état de santé est très corrélé au poids. Globalement, ce qu'on entend partout, encore une fois, c'est que plus on grossit au cours de sa vie, moins on est en bonne santé. Et ça, c'est un peu le gros slogan. Sans jamais préciser de quel type de santé on parle, les gens ne savent même pas. Ce qui est un peu sous-entendu quand même, c'est de la santé physique, somatique. Mais du coup, on écarte tout un pan la santé mentale et l'autre pan la santé sociale, ça on n'en parle jamais. Et ensuite dans la santé somatique, on fait des liens entre certaines pathologies qui arriveraient forcément. Si on grossit au cours de notre vie, si on est grosse, surpoids, obèse, ça dépend des termes qu'on utilise. Il y a cette idée que certaines pathologies vont forcément arriver. Je pense par exemple au diabète de type 2, aux pathologies cardiovasculaires, c'est surtout ça qui est mis en évidence. Si on est grosse ou gros, forcément un jour, on va avoir un diabète de type 2. Et en fait, du coup, rien que ça, c'est un problème. Ça devrait être intéressant de ne plus parler de la santé comme une énorme catégorie où il n'y aurait pas de sous-catégorie, où il y a plein de sous-sujets. Parce que finalement, notre corps, c'est un ensemble d'organes. Et quand on parle de la santé d'un organe, ça n'implique peut-être rien de la santé d'un autre organe au même moment. Donc, quand on entend ces messages-là, on oublie de parler qu'il y a plein d'organes où il n'y a aucun lien. Que tu fasses n'importe quel poids, n'importe quel IMC, ça n'affectera pas du tout certains organes, certaines composantes de la santé. Il y a même aussi une des choses qu'on oublie, c'est que le poids, le surpoids, ça peut être protecteur pour certaines pathologies, certaines affections, certaines périodes de vie avec un traitement médicamenteux. Donc ça, on n'en parle pas beaucoup. On ne parle que du fait que c'est dangereux en certains aspects. Et aussi, je trouve que ce qui serait intéressant, c'est plutôt de parler de sur-risques. Ça serait de pouvoir dire... Et là aussi, ça serait vraiment bien d'avoir des chiffres précis. Sur une population, par exemple, il y a des études qui ont été faites au Québec. Sur cette population-là, on sait que chez les femmes de telle tranche d'âge, le sur-risque... pour telle pathologie, il est de tant de pourcents quand il y a tel IMC. Tu vois, ça, à la limite, ça pourrait être pertinent. Parce que je pense quand même qu'il y a certaines choses qui sont avérées en termes de sur-risques. Tu vois, on pourrait dire, voilà, tel IMC, ou telle prise de poids au cours de la vie, ou telle variation de poids au cours de la vie, ça peut créer tel sur-risque chez telle population. Ça, ça pourrait être pertinent, mais malheureusement, ce n'est pas ça le message aujourd'hui, ce qui fait que la plupart des gens ont hyper peur de prendre du poids, de ne pas en perdre, d'être malade. Et en fait, ce qui est super intéressant, j'ai lu des études là-dessus il y a quelques jours, donc ça tombe bien que tu en parles, ce qui est super intéressant dans les études que j'ai lues, c'est qu'en fait, apparemment, le fait d'être insatisfait de son corps, peu importe l'IMC, ça ne permet pas de mettre en place des comportements qui vont favoriser un bon état de santé par la suite. C'est-à-dire qu'il y a vraiment cette corrélation négative qui est mise en évidence dans plein d'études. Plus les gens se sentent mal dans leur corps, plus les gens sont en insatisfaction corporelle, moins ils ont de probabilités d'avoir, par exemple, une activité physique régulière qui leur plaît. plus ils ont probabilité de consommer des aliments ultra transformés. C'est super intéressant du coup, parce qu'en fait, les gens ont super peur de trop en consommer. Les gens se jugent énormément et en fait, il y a des études qui mettent en évidence qu'en fait, plus les gens sont insatisfaits de leur corps, plus ils en mangent. Alors qu'on pourrait penser que c'est l'inverse. On voit souvent l'insatisfaction corporelle comme une motivation. Je m'aime pas à l'ego. je vais mettre des choses en place et des bonnes choses pour moi. Et en fait, les études mettent en évidence que c'est l'inverse. Peut-être que ça a un petit peu cet effet boost, motivant à très court terme, mais en fait, à long terme, on voit que plus les gens se détestent, plus les gens jugent leur corps négativement, moins ils vont mettre en place des choses qui potentiellement seraient bonnes pour leur hygiène de vie au sens large. Et en fait, au final, plus ils ont de risques, de sur-risques de pathologies chroniques, de certaines pathologies chroniques. Donc c'est trop intéressant, c'est hyper intéressant pour qu'on entend généralement, mais en plus ça semble contre-productif ce discours ambiant de peur. Après globalement, ça c'est valable pour tout, je trouve notre cerveau il réagit assez mal à la peur, je trouve pas qu'on fasse les bonnes choses pour nous quand on a peur d'un truc. Et du coup tous les discours ambiants dans les médias ou sur les réseaux sociaux de peur, ça va pas vraiment nous pousser à prendre les bonnes décisions pour nous en fait. les bonnes décisions pour la suite de notre vie, tu vois, qui, sur le long terme, nous feront nous sentir mieux en plein d'aspects, parce que là, tu parlais de la santé, mais il y a aussi des échelles pour mesurer d'autres choses, la qualité de vie, le niveau de bonheur, de satisfaction vis-à-vis de sa vie, les qualités de relationnel, etc., quoi.

  • Speaker #0

    C'est top qu'il y ait des études qui démontrent ça, parce que... Pour moi, ça vient juste illustrer ce que j'observe énormément dans les accompagnements. Enfin, tu vois, quelqu'un qui a des TCA, à tous les coups, à chaque fois, ce sont des personnes qui sont prises dans ce cercle vicieux de mal se parler et qui ont utilisé ça comme un outil. Mal se parler, dès qu'accroise leur reflet de limite s'insulter, garder des vêtements trop petits dans les placards. Tu vois ? Tous ces trucs horribles qui sont censés être une motivation, qui sont en fait juste une torture, qui ne permet pas, en fait, qui au contraire empêche d'être dans une bonne relation avec soi, de prendre soin de soi et de faire les meilleurs choix pour soi, etc. Mais du coup, trop bien qu'il y ait une étude qui est juste dire « Ouais, ouais, ça se vérifie, quoi » .

  • Speaker #1

    Et comme tu dis, on l'observe en pratique, et ça me fait penser à ce qu'on disait au début sur la perte de points intentionnels. En fait, t'as bien dû le voir dans tes accompagnements aussi. Moi, je trouve qu'au début, les gens, quand ils consultent, où globalement, ils ont... Plein de symptômes alimentaires, ils ont une estime de soi assez basse et beaucoup de troubles de la relation au corps. Donc ça va être par exemple des gens qui se pèsent beaucoup, qui se parlent super mal, qui refusent de se voir en photo ou sur les photos qui adoptent tout un tas de stratagèmes pour que leur perception de leur corps passe à peu près. Des gens qui vont s'empêcher de faire des choses, de porter certains vêtements ou comme tu dis qui vont... garder énormément de vêtements dans leur garde-robe qui ne leur conviennent plus et qui vont les garder en se disant ça me motive à perdre du poids, etc. Enfin, plein de comportements, en fait, qui sont assez maltraitants, tu sais, dans la relation à soi. Et en fait, d'ailleurs, parlons aussi de l'activité physique, à ce moment-là, c'est soit il n'y en a plus parce que la personne, elle s'est déjà dégoûtée de l'activité physique, soit il y en a encore, mais c'est vraiment pas une activité physique plaisante, c'est vraiment le no pain, no gain. Je n'aime pas, mais je me force. J'ai la flemme, mais je me force. Je me fais mal. Je déteste ce que je fais, mais je continue. Vraiment, la relation à soi, globalement, elle est dégradée. Moi, j'utilise ce terme. Elle est maltraitante. C'est-à-dire que comment les gens se comportent envers eux-mêmes, comment ils se parlent, comment ils agissent, ils ne feraient jamais ça à quelqu'un d'autre. En fait, c'est ultra maltraitant. Et du coup, ça, c'est souvent au début des accompagnements. et en fait Ce n'est pas du tout le moment où on pourrait, techniquement, donner les meilleurs conseils d'hygiène de vie. Peu importe, ajouter une cuillère à soupe d'huile de lin pour avoir des oméga-3, c'est intéressant pour la protection cardiovasculaire. Faites un peu de cardio pour l'endurance, un peu de renfaux pour faire des mouvements, pour des articulations qui vieillissent bien. des choses qui peuvent se tenir théoriquement qui pourraient vraiment être perçues comme des bons conseils, en fait, les gens à ce moment-là ne vont pas les mettre en place concrètement, parce que la relation à soi, elle est trop dégradée pour que les gens réussissent à mettre en place des choses qui sont bonnes pour elles. Et donc du coup, c'est tout un cheminement long de réconciliation avec soi, en plein d'aspects. Et c'est pour ça que je disais que c'est vraiment éventuellement plutôt à la fin de l'accompagnement. après plusieurs mois ou plusieurs années de travail, que lorsque la personne a vraiment envie de prendre soin d'elle au sens large, que là, éventuellement, si toutefois il y a des changements alimentaires, même sur le sommeil, sur le temps d'écran, sur l'activité physique, la sédentarité qui seraient pertinentes sur le papier, c'est là, en fait, la personne va réussir. Déjà, elle va avoir envie de le faire. un peu plus par elle-même plutôt que parce que c'est le ou la professionnelle qui accompagne, qui dit fais-ci, fais-ça. Elle va plus avoir envie de le faire par elle-même, mais au-delà de l'envie, elle va y arriver. Parce qu'en fait, elle s'aime, elle se respecte davantage et en fait, c'est possible du coup de passer à l'action à ce moment-là. Et ça, c'est un truc qu'on observe, je trouve, t'as raison, on le voit en pratique et c'est cool qu'il y ait des études qui viennent nous dire Après, les études, je les ai trouvées maintenant, mais je me trouvais qu'ils datent de 2016, 2008. Donc, elles existaient déjà, mais je n'en avais juste pas connaissance. Mais c'est cool quand on tombe dessus, on se dit « Ah yes, ce n'est pas juste moi dans mon coin qui fait cette observation. » En fait, c'est étudié sur des échantillons de 500 personnes, 300 personnes, 1000 personnes sur l'étude. Du coup, oui, il y a quelque chose quand même. Il y a des mécanismes sous-jacents qui sont assez universels.

  • Speaker #0

    Et ce que tu dis, ça me fait... faire un lien aussi avec la question du poids parce que cette étape dont tu parles, plutôt en fin de suivi, où il y a la possibilité de se remobiliser sur différentes choses, en fait, la question du poids, elle n'a plus du tout la même place non plus. Et quand on arrive, quand quelqu'un arrive en début d'accompagnement, même si, par exemple... Moi, je ne suis pas diététicienne déjà. Donc, ça fait que, mine de rien, par rapport aux demandes, ça peut filtrer un peu. Mon message, je pense qu'il est très clair sur les réseaux. Au tout début, j'avais quand même des personnes qui venaient vers moi où il n'y avait peut-être pas une incompréhension, mais tu vois, ce n'était pas tout à fait clair, et qui me parlaient de perte de poids. Aujourd'hui, pas du tout. Enfin, voilà, les personnes, elles savent très bien qu'en venant vers moi, ce n'est pas ça qu'on va travailler. Pour autant, la question... du poids, de leur image corporelle, de l'envie de mincir et de la peur de grossir, elle est centrale au début, quoi qu'il arrive. Je veux dire, ça prend, je ne sais pas, peut-être 90 % de la place.

  • Speaker #1

    Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Là où, quand on est dans une démarche différente de « Tiens, en fait, qu'est-ce qui me ferait du bien ? » Que ce soit en termes de mouvement, que ce soit en termes d'activité, de choses comme ça. À ce moment-là, cette question du poids, elle peut toujours exister, cette préoccupation-là, mais elle ne va pas dépasser les 50 %, alors qu'avant, elle était à 90 %. Je dis n'importe quoi, j'invente des pourcentages dans la tête des gens, mais en fait, c'est un sujet. Je m'étais noté une question, donc de toute façon, on y reviendra, c'est un sujet important aussi, parce que là où le poids est partout, dans notre société et chez les vendeurs de rêves et de régimes. Peut-être que les personnes qui commencent à s'intéresser à des approches un peu différentes, comme la tienne, comme la mienne, comme on va parler globalement d'alimentation intuitive, les personnes peuvent s'imaginer à tort que le sujet du poids va être tabou.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fréquent.

  • Speaker #0

    Dans nos approches, tu vois. Voire même, moi, j'ai déjà ressenti beaucoup de colère chez des personnes... que j'ai accompagné dans le cadre de mon programme, qui ressentaient presque une injonction, quoi, à ne plus détester leur corps.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Qui se sentaient en colère et qui disaient, non, mais moi, en fait, c'est bon, quoi, laissez-moi tranquille, je n'ai pas envie d'aimer mes bourrelets, je n'ai pas envie d'aimer ce corps dans lequel je ne me sens pas bien. Presque, il y avait un laissez-moi détester mon corps.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, on bascule presque déjà sur un autre sujet, voilà, dont j'avais envie. qu'on parle, mais avant peut-être pour refermer le premier qu'on avait ouvert sur cette question du poids, est-ce que t'en as déjà un peu parlé où tu disais bah voilà en fait le lien santé-poids, enfin dès qu'on parle de santé on est uniquement sur le côté somatique on oublie le reste, on nous parle tout de suite du poids alors qu'en fait c'est une sous-catégorie, comme il y en a plein plein plein, il y a plein de déterminants de notre santé et donc il y a le poids au milieu de tout ça. Et l'alimentation aussi, au milieu de tout ça. Mais je ne me souviens même plus des premières questions que je posais. Mais finalement, est-ce que le poids a une si grande importance dans la santé ? Est-ce qu'on peut être en bonne santé en étant considéré en surpoids ? Est-ce que... Tu vois, je sais qu'il y a des personnes, j'ai déjà échangé avec des gens comme ça sur Instagram plusieurs fois, qui me disaient, mais moi, Flavie, on me demande de perdre du poids pour ma santé. Sauf que j'ai des compulsions alimentaires. je souffre de compulsions alimentaires, dès que j'essaie de perdre du poids, ça flambe, mais on me dit de perdre du poids pour ma santé, j'ai envie aussi de m'adresser à ces personnes-là, peut-être qui écoutent le podcast. Oui,

  • Speaker #1

    très bien. Déjà, pour moi, ce qui me semble assez évident, c'est qu'il n'y a pas autant de liens entre poids et santé que ce qu'on entend dans le discours ambiant médiatique, ou même le discours de certains... professionnels de santé, peu importe, diète, médecin, psy, peu importe. Des gens qui, en vrai, n'ont pas trop creusé le sujet, à mon avis, parce que dès que tu creuses, tu te rends bien compte que c'est beaucoup plus complexe et nuancé que ça. Mais voilà, typiquement, ça arrive souvent des personnes qui vont me dire, là, j'ai une patiente, une fois, une problématique de fuite urinaire. Mon médecin, mon neurologue ne m'opère pas si je ne perds pas 20 kilos. Je dois perdre 20 kilos. En fait, c'est un médecin qui peut-être est un très bon urologue, peut-être un très bon chirurgien, d'un point de vue de la technique chirurgicale, mais il n'est juste pas au courant qu'on ne peut pas demander... Il y avait un délai de 4 mois, je crois. On a dit ça en juin, elle devait être opérée en octobre, un truc comme ça. Il n'est pas au courant qu'on ne peut pas demander à une personne de perdre 20 kilos. Je dis 20, mais c'était peut-être 15, je ne sais plus. Mais bon, c'était infaisable.

  • Speaker #0

    On ne peut pas demander ça. Déjà, à n'importe qui, on ne peut pas demander. D'autant plus, c'était une personne qui avait un passé, un passif avec les troubles alimentaires, des variations de poids colossales depuis l'enfance. Donc, tu peux encore moins demander ça à une personne. C'est lunaire, c'est lunaire. Mais je pense que ce médecin, il n'était juste pas formé, pas informé que ce n'est pas possible. Mais en fait, ça, c'est la réalité. On doit composer avec ça. Comment tu fais ? C'est hyper compliqué. Comment tu fais quand la personne te dit ça à rendez-vous ? Ou même là, tu parlais d'un message Insta, mais qu'est-ce que tu réponds à une personne ? Tu n'es même pas en train de l'accompagner et elle te partage sa détresse. Comme ça, qu'est-ce que je dois faire ? Il faut que je perde du poids, parce que c'est le médecin qui l'a dit. Et je n'ai pas le choix, sinon je n'ai pas ma chirurgie. Puis c'est l'autorité médicale. Même moi, je ne connais pas bien la chirurgie qu'il voulait faire. Son argument, c'était de toute façon, je ne peux pas opérer, le tissu adipeux gêne trop. trop, l'opération n'aura pas lieu. C'est même pas qu'elle sera plus simple ou plus complexe. Je ne la fais pas tant qu'il n'y a pas cette perte de poids. Moi, je ne connais tellement pas le sujet, je ne peux pas argumenter de s'il me semble que c'est possible. Non, je ne sais pas, je ne peux rien faire. Donc, c'est vrai que c'est des cas hyper complexes, mais du coup, tout ça pour dire que à mon avis, non, il n'y a pas du tout autant de liens entre la santé et le poids. Le poids n'a pas du tout autant de mauvaises influences sur la santé. que ce qu'on entend globalement et du coup ce que la plupart des gens qui nous consultent ou du coup vont nous écouter peuvent penser, ils ont appris à penser ça parce que c'est ce qu'on leur a tout le temps répété mais à mon avis il y a une grosse part de ce discours là qu'on peut déconstruire qu'on peut nuancer, qu'on peut venir préciser et du coup une autre question que tu as posée, bien sûr c'est possible d'être en bonne santé à n'importe quel poids Je pense aussi que c'est possible d'être en mauvaise santé à n'importe quel poids, parce que du coup, ça nécessite vraiment de dire c'est quoi la bonne santé, c'est quoi la mauvaise santé. Toi, aujourd'hui, Flavie, là, le 20 septembre, est-ce que tu estimes être en bonne santé ? Tu vas peut-être me dire globalement oui, mais il y a forcément deux, trois petits quoi qu'en ce moment, tout le monde en a, en fait, des tout petits trucs, que ce soit entre la santé physique, mentale, sociale. on a tous des... deux, trois petites choses en ce moment qui ne sont pas top, où on doit refaire une prise de sang, où on a une petite carence en vitamine D, ou tu vois, même un micro-truc. Mais la bonne ou la mauvaise santé, finalement, c'est deux énormes catégories superbinaires et on ne peut pas l'estimer comme ça. Donc, bien sûr qu'il y a des personnes qui sont grosses et qui, là, tout de suite, si on zoome sur leur vie, il n'y a rien. Il n'y a rien, tu vois. J'ai une patiente, si elle écoute, elle se reconnaîtra. Elle était très, très, très inquiète. Bon, elle l'est encore, mais... en cours de travail là-dessus, au sujet de sa santé cardiovasculaire. Et là, ça fait plusieurs mois, elle a fait toute une batterie de tests, donc plusieurs cardiologues. Je crois qu'elle a fait tous les examens cardio possibles. Il n'y a rien, RAS, absolument tout est parfait. Et donc, du coup, voilà, là, je lui disais à la fois, bon, du coup, vous allez pouvoir vous détendre maintenant, parce que vraiment, tous les examens sont faits, tous les cardiologues ont dit, voilà, il n'y a rien, vous pouvez vous détendre, votre cœur. fonctionne parfaitement, il n'y a rien, les artères vont bien, tout va bien. Elle n'est pas encore dans cette étape où elle peut respirer, tu vois. Elle est encore un peu en apnée de tellement persuader qu'elle a un problème ou qu'elle veut en avoir un. Voilà, je pense qu'elle a besoin de cette étape pour faire toute la batterie de tests nécessaires, mais il va falloir encore quelques mois, je pense, pour qu'elle intègre. Il n'y a rien, il n'y a rien, il n'y a rien, et qu'elle soit soulagée, tu vois. C'est vraiment pour ça que j'ai dit qu'elle respire, qu'elle arrive à... à se détendre vis-à-vis de ça. Mais oui, c'est tout à fait possible d'être grosse, d'être gros et de faire tous les examens et de voir qu'il n'y a rien qui dysfonctionne. Mais tout comme c'est tout à fait possible à un autre côté du spectre soit d'être mince ou d'avoir le corps parfait selon les standards de beauté et d'avoir des problèmes de santé. C'est tout à fait possible, c'est même fréquent. Parce que du coup, on peut aussi parler brièvement du standard de beauté qui n'est pas conforme à la diversité naturelle des corps, mais aussi qui n'est pas conforme à la réalité, notamment de la morphologie féminine. Le standard de beauté, que ce soit aujourd'hui ou celui d'il y a 10-15 ans, qui était plutôt en profil très mince, voire maigre, avec vraiment peu de tissu adipeux, aujourd'hui on est plus sur une femme qui a... un peu plus de tissu adipeux, bien sûr, ventre plat, mais qui a un peu plus de forme et qui est plus musclée et qui est plus sportive. Dans les deux cas, cette femme, elle a peu de tissu adipeux, alors que Madame Tout-le-Monde, elle a quand même du tissu adipeux, plus que le standard de beauté, en tout cas. Et donc, du coup, il y a beaucoup de femmes... qui sont conformes aux standards de beauté, qui ont peu de tissus adipeux et qui ont des problématiques de santé liées à ça. Notamment les femmes qui n'ont pas leurs règles ou des cycles menstruels irréguliers, sans aucune explication liée à des pathologies, comme le SOPK ou autre. Vraiment, c'est ce qu'on peut appeler de la ménorée hypothalamique. En fait, elles ne mangent pas assez et ou elles n'ont pas assez de tissus adipeux pour le bon fonctionnement de leur système hormonal. Ça, c'est... hyper fréquent en population générale. Chez des femmes, peu importe l'âge, mais qui sont assez conformes à ce qu'on attend d'elles. Elles font du sport plusieurs fois par semaine, elles mangent assez, elles si. Sur le papier, personne ne s'inquiète parce que, encore une fois, elles sont conformes à ce qui est attendu d'elles. Mais en fait, leur état de santé, si on zoome, il y en a plein. Il n'est pas ouf, tu vois. Donc ça, c'est vrai que c'est intéressant. je pense à rappeler brièvement, c'est tout à fait possible. En tout cas, le lien qu'on nous présente, plus on grossit, moins on est en bonne santé. Non, c'est vraiment à déconseiller. C'est très important.

  • Speaker #1

    Ce que tu dis, ça me fait écho à ce que m'avait dit Lisa de mon gros podcast. On a fait un épisode ensemble et à un moment donné, on est venus à parler de grossophobie et de grossophobie médicale. Elle, malheureusement, elle a une belle collection d'anecdotes de... en lien avec la grossophobie, mais de sa place, j'avais trouvé ça encore plus intéressant, parce que de sa place, qui a vécu énormément de grossophobie médicale en tant que personne considérée en obésité, elle alarmait aussi, enfin, je ne sais pas si ça se dit, elle alarmait, en tout cas, elle tirait la sonnette d'alarme sur l'autre pendant de la grossophobie médicale, qui est de penser qu'une personne mince est en bonne santé. Oui. De fait. Et en fait, elle disait, mais on passe à côté de plein de pathologies chez des personnes minces, parce que comme elles sont minces, tout va bien. Donc, il y a des tas de choses qui ne sont pas creusées, qui ne vont pas nous alarmer. Tu vois, que ce soit dans... C'est un très bon exemple, ce que tu viens de dire, en fait, sur des femmes qui, par exemple... En fait, on va juste dire, oui, OK, elles n'ont plus leurs règles. Oui, mais attends, qu'est-ce que ça implique, en fait ? qu'il n'y ait plus ces hormones-là qui fonctionnent correctement. Ça n'implique pas que le cycle féminin. Ça implique des problèmes potentiels d'ostéoporose. Il y a des tas de problèmes de santé qui peuvent être associés à ça. Et c'est juste hyper inquiétant, finalement. Mais à partir du moment où tu as un corps dans les standards de beauté, on part du principe, on mélange un petit peu standards de beauté, de santé. Il y a un truc ultra malsain, je trouve.

  • Speaker #0

    Il y a une vraie confusion. Un discours qui est simpliste, qui est trop simpliste, trop raccourci, et qu'il est biaisé aussi, ce discours. Il y a plein d'infos qu'on ne nous donne pas. Mais après, c'est le problème du discours médiatique au sens large. Tu ne peux pas, en une phrase qui est lisible en trois secondes, dire toute la complexité du fonctionnement du corps, du poids. C'est comme les messages très critiqués, manger cinq fruits et légumes par jour. On ne peut pas, en fait, dans une phrase aussi courte, préciser quel type de légumes et fruits on parle, quel type de portions et pourquoi, et quelles spécificités pour personnaliser le message. C'est le problème avec les discours de santé publique, c'est qu'il faut qu'ils soient courts. Et après, il y a un relais par les médias qui est faible, parce que, comme tu dis, tout le monde aujourd'hui est embourbé, j'ai l'impression, dans ce culte de l'apparence. et de la minceur, et du coup même des gens qui sont médecins, qui sont diètes, qui sont journalistes, n'ont même pas conscience qu'ils ont internalisé ces messages et qu'ils les considèrent comme des vérités absolues, et qu'ils les propagent du coup, sans être critiques. Donc oui, c'est un gros problème. Et d'ailleurs, je pensais à ça au tout début, il n'y a pas longtemps j'ai appris ce terme d'insatisfaction corporelle normative. Je trouvais ça super intéressant, je me renseignerais un peu plus, mais du coup, de ce que j'en ai compris, ce terme a été créé parce que des chercheurs en psycho et en socio qui travaillent sur l'image corporelle se rendent compte qu'aujourd'hui, on est à un moment de l'humanité où c'est tellement normal et banalisé d'avoir de l'insatisfaction corporelle, autrement dit d'avoir des complexes, qu'on a créé ce terme, on a créé une norme. peut-être une quantité, un degré d'insatisfaction corporelle qu'on va estimer normale et non pathologique. Il y a tellement plus de gens qui existent, qui peuvent dire « Non, mon corps, moi je m'en fous un peu, mon apparence, c'est pas si important. » Tu vois, des gens qui, d'eux-mêmes, ne t'en parleraient pas, mais si tu les questionnes, vont te dire « Non, mon apparence, en vrai, je m'en fous un peu, c'est pas important. Oui, des complexes, je sais pas, j'en ai peut-être quelques-uns. » Des gens qui n'ont pas trop investi le sujet, en fait, apparemment, ça existe tellement plus qu'on a créé une case, les gens qui ont de l'insatisfaction corporelle normative, mais c'est pas pathologique. c'est juste normal d'accord ok c'est pour dire en fait on est dans une telle société de l'apparence qu'on a toutes et tous internalisé ça et c'est dur c'est sacrément dur à déconstruire à donner bien sûr notre apparence corporelle existe mais à lui redonner une juste place Dans notre estime personnelle, dans les échanges, dans les entretiens d'embauche, ça existe, les autres voient à quoi on ressemble et les autres peuvent penser des choses de ça. Ça existe, l'idée ce n'est pas de croire qu'on est transparent et qu'il n'y a que notre âme ou notre personnalité qui existe. Non, l'apparence corporelle, elle existe. Mais il faut, comme tu disais, si on essaie d'imaginer des pourcentages, il faut lui donner un pourcentage d'importance moindre dans notre... perception de nous, dans notre estime de nous-mêmes, dans notre façon de projeter les jugements que les autres vont avoir sur nous, enfin voilà, lui redonner une place moindre en fait. Ça me semble important.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu penses du body positive dans ce contexte-là ?

  • Speaker #0

    Vaste question. Je pense que, déjà de ce que j'en ai compris... Mais comme beaucoup de choses, le body positive, c'était initialement un mouvement politique très militant qui a forcément été dépolitisé et utilisé aussi à des fins marketing. Clairement, je pense qu'il y a plein de marques qui ne se mouillent pas trop en utilisant maintenant un petit peu des mannequins qui ne sont plus que des mannequins minces qui font du 36. Et en parlant, si tu mets sur un site de vente le joli terme d'inclusif et que tu vends jusqu'à la taille 48, tu es contente, tu as un peu redoré l'image de la marque et tu dis que tu adores le body positive. C'est en ça que je dis que parfois, c'est dépolitisé. C'est tombé dans le grand public comme un truc un peu cool, qui a un peu aidé, mais sans plus. Ça, c'est le côté un petit peu dommage. Globalement, je pense que le body positive, c'est aidant et c'est insuffisant. On ne peut pas tout miser là-dessus non plus. Tu vois, un concept qui est né après, c'est la body neutrality. Et c'est important aussi. Le body positive, en fait, je pense que ce qui est super intéressant, c'est qu'on peut avoir aujourd'hui une représentation des corps sur les réseaux sociaux qui est quand même un peu plus représentative de la diversité naturelle des corps. Tu te promènes dans la rue, tu te poses à la terrasse d'un café, tu regardes les gens qui passent. Il n'y a pas que des gens très minces, musclés, qui mangent que des brocolis et tout. Ce n'est pas vrai, ce n'est pas ça la vraie vie. Donc c'est bien que sur les réseaux sociaux, sur les marques de vêtements et tout, on voit des corps plus représentatifs de la réalité. Je pense que ça, c'est vraiment important. Après, ce n'est pas suffisant. Ce qui est intéressant aussi, c'est d'aller vers de la neutralité pour déconstruire ce qu'on disait, désinvestir plutôt l'apparence physique. Dans tous les cas, ça va être important de mettre moins d'attention sur l'image qu'on a de nous-mêmes, sur l'apparence qu'on présente aux autres, de désinvestir un petit peu ce sujet-là, au moins un petit peu. Parce que le but aussi, ce qui est mal compris, souvent dans des notions comme l'acceptation. pour elle, etc. Le but, c'est pas de se trouver ultra canon tous les jours de l'année. Franchement, si ça arrive, tant mieux. Mais d'ailleurs, c'est souvent assez impossible. Ça me semble vraiment pas très réaliste. Mais le but, c'est de, je pense, ne plus se détester, ne plus se parler mal, ne plus mettre autant d'attention sur ce à quoi on ressemble, ne plus passer des heures devant le miroir, à se maquiller, à se prendre la tête pour chaque tenue, ne plus se regarder 35 fois par jour dans le miroir, ne plus se regarder dans toutes les vitrines qu'on croise dans la rue. Tu vas vraiment désinvestir l'importance de l'apparence et être plus neutre, en fait. Se dire, aujourd'hui, je ressemble à ça, point. Aujourd'hui, je me kiffe, cool. Aujourd'hui, je me kiffe moins. Ce n'est pas grave, ma journée va se passer exactement de la même façon. Et ça change rien en fait, les jours où je me trouve pas ouf. Ça ne change rien dans ma façon de faire mon boulot, dans les relations sociales, etc. Donc c'est vers ça, moi, je pense qu'on essaye de tendre dans les accompagnements. Oui,

  • Speaker #1

    je suis complètement d'accord. J'allais dire que je n'ai rien à ajouter, mais si, en vrai. En tout cas, c'est juste que ça me fait penser à nouveau à une espèce de temporalité aussi. l'évolution de la personne. Et si je prends l'exemple des réseaux, moi, un des premiers trucs dont je parle aux personnes que j'accompagne, c'est de veiller aux comptes qu'elles suivent, tu vois, sur les réseaux, parce que ça a une influence énorme. Et en plus, on a le contrôle là-dessus, donc autant en faire autre chose. Donc, voilà, d'arrêter de suivre au maximum les comptes culpabilisants, les comptes de... personnes ultra-fit et tout, qui ne sont pas du tout représentatives de la réalité, etc. Et donc, je trouve ça intéressant de remettre de la diversité corporelle dans le feed, effectivement, mais aussi de mettre autre chose que des corps. Et en fait, j'ai l'impression qu'il y a différentes temporalités, quoi. Au début, en tout cas, c'est la sensation que j'ai, je ne veux pas dire que c'est une règle absolue, mais au début, je pense vraiment que les personnes, elles ont besoin de nourrir leur représentation. avec d'autres images de corps. Des corps non valides, des corps gros, des corps... Enfin voilà, plein de sortes de corps.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et donc voilà, déjà ça, ça va nourrir, ça va déconstruire plein de choses au niveau de la représentation. Je pense que c'est vraiment utile. Mais derrière, dans un second temps, c'est exactement ce que tu dis, l'idée c'est aussi de ne plus mettre toute cette importance. Et donc ça va passer par le fait de... Moins chercher à voir des corps et des corps dénudés aussi, et plus voir des gens qui vont parler d'autres sujets qui nous stimulent intellectuellement, ou des contes qui font du tricot parce qu'on a envie d'apprendre ça depuis longtemps. Enfin, voilà, des trucs qui n'ont rien à voir, en fait, avec juste à quoi je ressemble et à quoi les autres ressemblent.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, carrément. Et peut-être autre chose que j'aimerais bien ajouter, parce que je trouve que c'est assez intéressant de le... de le voir comme ça, par rapport au poids, au sens large ? Parce que peut-être après, tu disais qu'on pourrait fermer cette question une, mais on part dans plusieurs directions, c'est trop intéressant. Oui, autre chose qui me vient, c'est... Moi, je pense que, comme tous les animaux, comme chaque espèce, on a chez l'adulte des normes. qui s'observent en termes de taille, poids, pointure de pied, etc. Tu vois, des moyennes. Et je pense que c'est OK, tu vois, de se dire il y a des moyennes. Voilà, je prends un truc assez factuel et qui n'est pas trop émotionnel en général, la pointure des pieds. On peut, et après on peut faire des différences aussi qui sont intéressantes selon les origines ethniques, mais de se dire, par exemple, si on prend telle population, la pointure moyenne de pied de la femme, par exemple, ça s'étend de... telle taille à telle taille, ça c'est l'intervalle moyen. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'individus avant et après. Il y en a, avant et après l'intervalle, c'est le principe d'une moyenne. Il y a toujours des individus qui sont en dessous et des individus qui sont au-dessus. Et ça ne veut absolument pas dire que les gens, par exemple les femmes qui Ausha du 35 ou qui Ausha du 44 sont en mauvaise santé ou un problème avec leur pied ou un problème postural. Peut-être pas du tout. Peut-être ça peut arriver. mais selon peut-être d'autres éléments, pas uniquement la pointure de pied isolément. Mais ce n'est pas parce qu'une femme chose du 35 que forcément elle est déséquilibrée, par exemple, parce qu'elle n'a pas assez de surface au sol. Ça va peut-être poser problème factuellement pour qu'elle trouve toutes les chaussures qu'elle veut, parce qu'il y a plein de marques qui ne font pas du 35 ou quoi. Ou elle va peut-être des fois devoir se chausser au rayon enfant. Il y a peut-être des particularités et des difficultés qui vont se présenter à elle. Mais ça ne veut pas du tout dire qu'elle doit se juger pour ça, se dévaloriser, que des gens doivent lui faire penser, lui mettre en tête que c'est un problème, que forcément ça a des complications en termes de santé dans sa vie et tout. Et du coup, le poids, je le vois aussi un petit peu comme ça, même s'il y a des choses différentes. mais voilà il y a peut-être un intervalle de poids assez moyen dans une population donnée. Et de se dire qu'il y a aussi des individus qui sont naturellement en dessous, des individus qui sont naturellement au-dessus. Le problème, encore une fois, c'est qu'à cause de cette grossophobie ambiante constante, on va estimer que les gens qui sont au-dessus ne peuvent pas l'être naturellement. On nous perd, en fait. C'est forcément la personne, elle est au-dessus du poids qui serait bon pour elle, alors qu'en fait, non, c'est peut-être vraiment son poids d'équilibre. Et c'est un problème. C'est un problème esthétique et c'est un problème de santé. Et donc, il faut qu'elle perde. Et ça, en fait, souvent, c'est présenté comme un non négociable. Et les gens, de toute façon, tu le vois bien, ils grandissent avec cette idée-là. Il y a plein de gens qui... En consultation, encore hier, j'ai une nouvelle personne en consultation, et le discours, c'est presque toujours le même, c'est depuis que je suis enfant, depuis aussi loin que je me souvienne, je sens que mon poids est un problème. Et ça, c'est aberrant. Et tu vois, moi, je pense que dans cet intervalle qui va un petit peu au-delà des moyennes, en dessous de la moyenne et au-dessus de la moyenne, il n'y a pas de problème de santé, le corps, il fonctionne bien. Par contre, je peux entendre et comprendre que quand on va trop loin de son poids d'équilibre, à la hausse ou à la baisse, il peut y avoir des complications, bien sûr. Je l'entends aussi, tu vois, je ne dis pas que n'importe qui peut peser je ne sais combien de kilos et il n'y aura jamais aucun problème. Si, je pense que des fois, il y en a. Parce que quand on est très au-dessus de son poids d'équilibre, mais comme quand on est très en dessous, en fait, il y a des choses qui fonctionnent différemment dans le corps. et qui peuvent dysfonctionner, pour le coup. Et ça, je l'entends complètement. Mais ce qui est intéressant aussi, c'est que, tu vois, on disait, globalement, on s'inquiète beaucoup plus quand on prend du poids que quand on en perd. Les gens autour de nous aussi s'inquiètent beaucoup plus quand on prend du poids plutôt qu'on en perd. Quand on en perd, pardon. Alors que, d'un point de vue santé, factuellement, c'est l'inverse qu'il faudrait faire, parce que quand on est à notre poids d'équilibre adulte, peu importe quel que soit notre poids d'équilibre, mais quand on y est, On a beaucoup moins de marge en termes de perte de poids avant d'avoir des problèmes de santé qu'en termes de prise de poids. Tu vois, toi comme moi, je pense qu'on est à notre poids d'équilibre. Si on perd 5 kilos, déjà on va avoir beaucoup plus froid. Peut-être on aura des troubles des règles, déjà à moins 5 kilos en dessous de notre poids d'équilibre. Voilà, on va être, je pense, un peu plus fatigué. Notre système immunitaire, il sera moins performant. Donc on va plus tomber malade. À moins 10 kilos, ça commence à être chaud. Je pense que c'est l'arrêt de travail pour bientôt. Les règles, c'est sûr qu'il n'y en a plus du tout. Plus de système hormonal qui fonctionne, malade tout le temps, fatigué tout le temps. À 15 kilos, moins 20 kilos, c'est l'hospite. Tu vois ? Alors que toi comme moi, on prend 5 kilos, aucune différence de santé. Aucune. La seule différence effectivement qu'il peut y avoir à 5 kilos, c'est que tu peux te sentir plus serré dans tes vêtements. Ça dépend si tu... tu portes des vêtements ajustés, mais si tu portes des vêtements ajustés, tu peux te sentir plus serré, donc c'est inconfortable. Éventuellement, il faut en changer. À 10 kilos, même chose. La différence aussi, c'est que Société Grossophobe dit que peut-être on aura plus de complexes à 10 kilos au-dessus de notre poids d'aujourd'hui que notre poids d'aujourd'hui, tu vois. Mais c'est juste la question de l'apparence. Et avant qu'on ait des problématiques au niveau de certains organes ou au niveau de certaines articulations, Particulation, on nous parle souvent des genoux, par exemple, quand on porte trop de poids sur nos genoux. Je ne sais pas trop estimer combien de kilos il faudrait qu'on prenne, mais à mon avis, on est au-dessus de 20. Et donc, c'est ça qui est intéressant, c'est qu'en fait, on a beaucoup plus de marge en termes de prise de poids avant d'avoir des problèmes de santé qu'en termes de pertes. On ne va pas être hospitalisé, même à plus 30, plus 50 kilos, on n'est pas hospitalisé. Alors qu'à moins 15... moins 20, on est hospitalisé. Donc, quand je dis hospitalisé, c'est qu'on ne peut presque plus se lever de son lit. C'est ça qui est super intéressant aussi, parce que ça, c'est vraiment... J'aime bien le dire, là j'en profite du podcast, mais je le dis souvent en consultation individuelle, parce que je trouve que quand je dis ça, les gens disent souvent, ah ouais, en fait c'est hyper logique, mais on ne le dit tellement jamais, et ça remet vraiment l'église au milieu du village. Donc voilà, j'avais pris.

  • Speaker #1

    Et ce que tu dis, ça me fait penser aussi à autre chose, c'est les fausses croyances sur le fait que quand on prend du poids, on ne prend que du gras. Mais je veux dire, notre corps, il gagne aussi forcément en masse musculaire, sinon il ne peut juste pas nous porter. C'est-à-dire qu'il y a plus de poids à porter.

  • Speaker #0

    Quand on perd du poids,

  • Speaker #1

    on perd du poids. Mais oui. Et en fait, ça, il n'y a encore pas longtemps, une personne que j'accompagne qui disait ça, qui parlait d'une prise de poids sur la dernière année. et en disant voilà, j'ai pris je ne sais plus 10-15 kilos et j'ai perdu tous mes muscles, j'ai perdu toute ma masse musculaire. Non, c'est complètement impossible. Tu as même forcément pris du muscle avec ta prise de poids. C'est juste qu'effectivement, tu as pris aussi de la masse grasse et que peut-être qu'avant tes muscles, ils étaient plus visibles. Tu arrivais à plus les voir et aujourd'hui, tu les vois moins, mais ils sont là et il y en a même sans doute plus. Il y a plein de représentations ultra faussées autour de ça. Ce n'est pas du tout étonnant qu'ils vont avec ce qu'on nous dit sur les réseaux. Oui,

  • Speaker #0

    carrément.

  • Speaker #1

    J'avais envie de prendre l'exemple de... Juste avant ce que tu disais, tu parlais de personnes qui seraient au-dessus de leur poids d'équilibre. Admettons, une personne, voilà, elle peut avoir une idée. Parce que ça, c'est pareil. Souvent, moi, en tout cas, les personnes que j'accompagne, elles n'ont aucune idée. Elles ne peuvent pas dire ce que c'est que leur poids d'équilibre. Parce qu'en fait, tout a toujours été sous contrôle. Et que finalement... Je ne peux pas trop dire.

  • Speaker #0

    La plupart du temps, les gens, des fois, me demandent c'est quoi mon poids équilibre ? Je peux faire des hypothèses, parfois, en fonction de ce que la personne me raconte de son histoire de vie. Mais on ne peut pas le prédire, en fait.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est hyper compliqué. En fait, comme il y a toujours eu du contrôle, des fois, il y a des grosses prises, des grosses pertes de poids. Et le trouble alimentaire, en plus, qui s'est installé très tôt, souvent avant la vie d'adulte. Donc, en fait, c'est hyper compliqué. Mais en tout cas, il y a des personnes qui vont arriver considérées en surpoids et qui se disent « Non, mais moi, je pense forcément être au-dessus de mon poids d'équilibre parce que j'avais plutôt une morphologie mince dans l'enfance, même début de ma vie d'adulte, etc. » Donc, c'est quelque chose que... je ne vis pas forcément très bien. Mais mettons, cette personne, elle a compris quand même qu'il y avait quelque chose qui se jouait beaucoup autour de son rapport à l'alimentation, rapport au corps, mais surtout rapport à l'alimentation. Donc, elle vient te voir, toi, moi, une personne qui accompagne autour du comportement alimentaire. Je le disais tout à l'heure, souvent, les personnes, elles pensent que en venant nous voir, nous, on ne va pas parler de poids. Presque, on va leur dire Ah non, moi, je ne veux pas entendre parler de ça, tu acceptes ton poids et on n'en parle plus. Je pense que c'est intéressant de dire que ça n'est pas ça, qu'on peut peut-être expliquer ça. On peut s'imaginer, voilà, quelqu'un vient de voir Zoé. Cette personne, elle dit, moi, je suis à peu près sûre que je suis au-dessus de mon poids d'équilibre. Donc, j'aimerais revenir à ce qui est mon poids d'équilibre parce que, si j'ai bien compris, c'est ce qui est le... l'idéal pour mon corps, le plus confortable à tout niveau. Mais en même temps, j'ai des troubles alimentaires. Je vois bien que juste l'idée de faire attention à quelque chose, ça me déclenche des compulsions. Je me jette sur la bouche, je suis incontrôlable. Comment est-ce que c'est possible d'entendre et d'accompagner cette demande qui est... connexes, parallèles, je sais pas comment on pourrait le dire, tu vois, il y a effectivement une demande en lien avec, ouais j'ai bien compris, là j'ai envie moi d'être en paix avec la bouffe, j'ai plus envie d'y penser H24 et que ça régisse ma vie néanmoins, bah j'aimerais bien perdre du poids

  • Speaker #0

    Ouais, bah je pense que ce qui est essentiel sur ce premier rendez-vous déjà c'est d'en parler en détail et de se comprendre sur le, voilà tu vois je pense que je vais expliquer ce que je pense être la définition du poids d'équilibre Je vais expliquer quelle marge de manœuvre je pense qu'on peut avoir ou pas, que j'ai entendu, qu'elle pense être au-dessus, et qu'en fait c'est une hypothèse qui se tient. Mais il y a peut-être aussi une hypothèse où elle n'est pas au-dessus, elle est à son poids d'équilibre, ou elle est en dessous, et que je ne peux pas le savoir aujourd'hui. Et qu'au fil des séances, on en saura un peu plus progressivement. Je pense que ce premier échange, il est vraiment pour que la personne comprenne l'approche. Et comme tu disais, qu'elles comprennent que c'est pas tabou. Je veux bien qu'on parle du poids, il n'y a aucun problème. Au contraire, il faut même mieux en parler si c'est tabou, c'est mauvais signe. Je ne suis pas contre le fait qu'elles en perdent, mais absolument pas en fait. La seule chose éventuellement contre laquelle je suis, c'est de lui en faire perdre coûte que coûte en fait. C'est ça, c'est que je ne vais pas... lui donner des conseils uniquement dans le but de perdre du poids sans être sûre que ça peut potentiellement fonctionner et sans me soucier de ce que ça pourrait causer comme dommages collatéraux pour elle. C'est juste contre ça que je suis. Mais pour moi, c'est vraiment important, quitte à ce que ça prenne une heure, qu'on se comprenne bien là-dessus. Parce que c'est vrai que j'y fais beaucoup plus attention ces derniers temps. Je m'étais rendue compte il n'y a encore pas longtemps, genre six mois, qu'il y a des gens que j'accompagnais depuis longtemps qui en fait ne parlaient plus du poids. Et moi, j'avais pensé que c'est parce qu'on était raccord sur la question du fait que ce n'était pas la priorité. Parce que là, tout de suite, de toute façon, on ne savait pas où était le poids d'équilibre et que la priorité, c'était d'apaiser la relation alimentation. Mais en fait, c'est arrivé qu'elle me dise à demi-mot qu'en fait, elle n'osait pas en parler parce qu'elle pensait que c'était tabou, parce qu'elle pensait que je ne voulais pas qu'elle en parle. Et je trouve ça hyper triste. Pour moi, c'est important, mais c'est ultra important dans la relation thérapeutique qu'on puisse tous dire en transparence et que la personne ne s'inhibe pas sur certains sujets. Si on met un sujet de côté, c'est vraiment un choix conscient parce que c'est pertinent de le mettre de côté pour elle, pour son cheminement. mais pas par dépit, parce qu'elle n'a pas le droit de l'aborder, parce qu'elle n'a pas trop compris mon approche, mais elle a compris que je ne veux pas qu'elle l'aborde. Enfin, ça, je ne veux surtout pas. Et en soi, je ne l'ai jamais voulu. Je pense que je ne me suis pas rendue compte que certaines choses, comment je les formulais, ça induisait ça. Et malheureusement, c'est trop triste. Je le vois aussi sur Insta ou même d'autres. thérapeute que je connais et que j'adore par ailleurs, mais ça m'arrive régulièrement d'avoir des gens qui me disent, je vous consulte et bon, je ne vais pas vous mentir, j'ai eu un rendez-vous avec une telle, et en fait, je n'ai pas repris rendez-vous parce que j'ai eu l'impression que je n'avais pas le droit de parler de mon poids, que je n'avais pas le droit de... Mon désir de perdre de poids, actuellement, il est là et j'ai l'impression que je n'avais pas le droit d'avoir ce désir qu'il fallait que je change avant de reprendre rendez-vous. Et en fait, je pense que c'est de l'incompréhension. C'est qu'on a mal, nous, en tant que... thérapeute, et c'est pour ça que ce podcast j'espère que ce sera l'occasion pour moi de pouvoir le formuler, j'espère que ce sera clair j'espère vraiment, parce que c'est vrai que des fois c'est très compliqué de communiquer, je pense que c'est ça le hic je trouve ça triste qu'on se rencontre pas parfois entre personnes qui accompagnent personnes accompagnées, parce qu'on s'est pas comprises sur ce sujet-là. C'est trop dommage. Parce qu'au fond, moi, je pense que la plupart des autres thérapeutes qui travaillent comme moi, qu'elles soient liées ou pas, t'en fais partie, mais il y en a plein d'autres auxquelles je pense qui, selon moi, sont vraiment des super thérapeutes dans le sens où elles ont un bagage de connaissances qui est super fourni et qu'elles ont une éthique professionnelle qui est super. Moi, je suis assez exigeante avec mon éthique et du coup, je suis assez exigeante avec celle des autres professionnels aussi. Et voilà, il y a plein de gens que je trouve Je trouve génial là-dessus. Mais je pense que des fois, on n'arrive pas bien à expliquer ce qu'on pense du sujet du poids, de la perte de poids intentionnelle, ce qu'on est OK de faire dans les accompagnements, ce qu'on n'est pas OK de faire. Et globalement, j'aimerais rappeler, en gros, ce qu'on ne veut pas, c'est nuire aux gens. On a choisi ce métier parce qu'on a envie d'aider la plupart du temps. C'est ça. Et du coup, on ne veut pas leur nuire. Et il y a des choses où on a compris, par nos expériences personnelles et professionnelles, qu'il y a des choses qu'on fait, on pense être bien intentionné en le faisant, et en fait, on leur nuit. Et donc, c'est surtout ça qu'on ne veut pas faire. C'est pour ça qu'on ne veut pas répondre aveuglément à toutes les demandes de perdre de poids. On ne veut pas, quand une personne dit « Moi, je veux perdre du poids. » On ne veut pas dire « Ok, pas de problème. Go, je vous conseille de faire ci, ça, ça, et on y va, vous allez voir, vous allez perdre du poids. » On ne veut pas rentrer dans cette... dans cette dynamique-là, en fait, où on dit oui à toutes les demandes de la personne. On veut venir questionner les demandes et on sait ce qu'il y a qui est sous-jacent. On parlait de le surinvestissement de l'apparence physique. Ce qu'on veut, c'est aussi accompagner les gens à désinvestir en partie l'importance qu'elle donne à l'apparence physique. Mais ce qui ne veut pas dire qu'on ne pourra pas, en parallèle, du tout répondre à une demande de perte de poids. Et de toute façon... Ce qu'on va faire en priorité, c'est apaiser la relation avec la nourriture. Autrement dit, avec des termes plus de diététique comportementale, réguler la relation, le comportement alimentaire. Et réguler, ça veut dire manger à sa faim, arrêter de se priver, mais aussi s'arrêter au rassasiement la plupart du temps. Ne plus avoir de compulsion, ne plus avoir de grignotage. En fait, c'est ne plus sous-manger, mais ne plus sur-manger non plus. La régulation. C'est-à-dire qu'on n'est pas pour que les gens surmangent, on n'est pas pour que les gens grossissent, on n'est pas pour que les gens mangent 18 hinders par jour, on n'est pas pour tout ça. On est pour que les gens ne culpabilisent plus, que les gens ne se restreignent plus, et ça passe Parfois par des périodes de prise de poids, de manger 18 kinder par jour. Ça peut passer par ça, mais c'est une étape. Ce n'est pas la finalité de l'alimentation qu'on vise.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est compliqué parce qu'il y a plein de finesse là-dedans. Et encore une fois, ce n'est pas trop à la mode la finesse. Les nuances et tout, mais c'est exactement ça. Il y a énormément d'incompréhension. Il y a des détracteurs aussi de l'alimentation intuitive et des approches assimilées.

  • Speaker #0

    hein ? il nous aide pas, mais c'est un cercle vicieux parce que si nous on explique pas bien notre approche les détracteurs nous comprennent mal et du coup, bah tu vois oui oui,

  • Speaker #1

    bon après, d'accord on va être sur le partage des responsabilités je te reconnais bien là, oui c'est nous qui expliquons mal j'aurais tendance à être un peu plus cash, je pense que enfin voilà, parmi les personnes auxquelles je pense, qui t'ont l'impression que presque l'alimentation intuitive ce serait presque une secte, après c'est vrai que le nom et... Des fois, je me dis, c'est un peu particulier, mais il ne représente pas bien ce que c'est, je trouve. Mais effectivement, l'idée, ce n'est pas de basculer dans la suralimentation, ce n'est pas d'envoyer valser tout ce qui peut représenter l'équilibre alimentaire et même toutes les recommandations qu'il peut y avoir autour de l'équilibre alimentaire. Et c'est hyper important de le préciser. Et du coup, il y avait un... Ce n'est pas vraiment une question, mais un point que j'avais envie d'éclaircir. et qui va aussi avec tout ce qu'on vient de se dire, c'est le fait que des personnes puissent vraiment guérir leur comportement alimentaire, apaiser, réguler, le meilleur mot chaud, c'est ça, arriver à cette régulation du comportement alimentaire, même si elles ont toujours un désir de perdre de poids. Parce que c'est vrai que quand on commence à parler de restrictions cognitives, et qu'on dit que la restriction cognitive est un problème, en sachant que la restriction cognitive, c'est le fait de contrôler son alimentation dans le but de contrôler son poids et donc, sous-entendu, de ne pas grossir, voire de maigrir. Quand on sait que juste ça, la restriction cognitive, peut déclencher des compulsions et tout, et que donc quand on bosse sur les compulsions, eh ben, on va bosser sur la restriction cognitive. Moi, je vois bien ce que ça peut créer. comme confusion chez des personnes que j'accompagne et qui en concluent qu'en fait, pour pouvoir ne plus avoir de compulsions, il faut qu'elles arrêtent d'espérer maigrir un jour, alors qu'en réalité, ben ouais, quand elles sont complètement honnêtes, elles vont me dire, ben voilà, moi je viens vers toi parce que mon but, c'est de stopper mes compulsions, c'est d'arrêter d'être dans ce rapport-là, d'être obsédée par la bouffe, de perdre le contrôle, de toujours dépasser le rassasiement, et j'ai quand même l'espoir, quelque part, je me dis en toute logique, si je fais ça, je vais maigrir si je suis au-dessus de mon poids d'équilibre. Et du coup, je me disais que c'était important qu'on en parle. Moi, j'essaie de le dire souvent sur les réseaux, si vous attendez de ne plus avoir peur de grossir pour vous lancer dans un processus de guérison des TCA, en fait, vous allez rester bloqués dans les TCA parce que c'est le propre du TCA d'avoir peur de grossir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Il ne faut vraiment pas attendre le jour où. Les gens n'auront plus envie de perdre du poids pour consulter, pour entamer cette démarche. Déjà, peut-être que ce jour, il n'arrivera jamais. Moi, je pense que le désir de minceur et ou la peur de prendre du poids, ça dépend. Ça peut prendre ces deux formes-là, mais chez certaines personnes, ça ne prend que l'une ou que l'autre, selon l'histoire de vie, selon ce qui a été vécu, dit dans l'enfance. Ce désir de perdre ou cette peur de prendre du poids, il y a des gens chez qui ce sera... Toujours présent. C'est un truc, je ne sais pas, un truc très émotionnel, un truc dans les tripes qu'on n'arrivera jamais à effacer, à soigner à 100%. On va réussir à énormément l'apaiser de façon à ce que ça ne s'active plus tous les jours, que ça ne s'active plus de façon intense, de façon à ce que ça n'induise plus de comportements que la personne pourrait trouver par ailleurs nuisibles pour elle. Ça pourrait être juste des fois des pensées qui traversent l'esprit de « Ah, j'espère que je perds du poids » ou « Ah, j'en ai perdu, cool, ça m'arrange » . Juste ça en fait. Je pense qu'il faut aussi, en tant qu'accompagnante, qu'on soit réaliste dans ce qui est possible de faire pour les gens. Où est-ce qu'on peut les accompagner ? Jusqu'où on peut aller dans cette fameuse guérison ? Je pense qu'il y a des gens, ils ont internalisé ça. Vraiment, tu vois, quand je dis dans leur trip, c'est pour dire que c'est hyper profond en eux, dans leur histoire. C'est tellement, tellement ancré que de se dire que ça n'existera plus jamais, ça me semble difficile. Donc surtout, il ne faut pas attendre que ça ne soit plus là pour entamer cette démarche. Il faut le faire en parallèle, effectivement. Je pensais à un autre truc qui paraît pas directement lié, enfin en tout cas je sais pas comment le lier, mais je pensais à ça quand tu parlais de notre difficulté à exprimer l'approche et des détracteurs. Je pense que ce qui est difficile aussi, c'est que, à mon avis, moi c'est une approche qui est profondément féministe, parce qu'aujourd'hui c'est vraiment plus approuvé, toute la recherche le met en évidence, le culte de la minceur touche beaucoup plus les femmes. Du coup, les troubles alimentaires touchent beaucoup plus les femmes. Les stéréotypes de beauté binaire, hommes-femmes, sont ultra surreprésentés et idiots. Franchement, disons-le, le cliché de la femme qui est mince, avec une forte poitrine, avec des cheveux longs, qui aime la dentelle, qui aime le rose, en fait, ça... Ça perturbe énormément l'identité de chaque personne depuis l'enfance. Et donc, c'est vraiment important déjà de voir qu'on ne va pas pouvoir attendre qu'une personne ait déconstruit tout ça pour travailler sur sa relation à l'alimentation. Voilà, on ne peut pas attendre ça. Il faut pouvoir accueillir les gens vraiment comme ils sont, avec tout ce qu'ils ont internalisé, avec tous les clichés auxquels ils essayent de coller. Et ce n'est pas grave, en fait, il faut faire avec. mais par contre... je pense que ça s'inscrit forcément dans une démarche féministe. Et du coup, je pense qu'il y a des gens qui ont aussi du mal à intégrer ça, parce qu'il y a encore une mauvaise connotation du mot féministe, pas que par des hommes, par des femmes aussi, qui ont l'impression que si on se dit féministe, on est chiante. Et donc du coup, qui ne vont pas aller vers des thérapeutes qui, en fait, soit l'utilisent beaucoup dans leur... communication, où tu vois, moi je le dis pas, il n'y a pas écrit quelque part, par exemple, sur mon compte Instagram, sur mon site, que je suis féministe, mais par contre, je pense que ça se sent de façon évidente quand tu commences à travailler avec moi, parce que bien sûr, ça va être important de déconstruire ce qu'on a appris en tant que femme, ce à quoi on devait ressembler pour plaire aux hommes. Et ça, enfin voilà, en fait, on ne peut pas solutionner sa relation à l'alimentation, sa relation à son corps, sans travailler là-dessus, à mon avis, ou très difficilement. Et du coup, ça, effectivement, parce que tu as justement parlé de détracteur, tu n'as pas dit détractrice, et c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair.

  • Speaker #0

    Dans les couacs qu'il y a eu dans l'histoire d'Instagram, les conflits entre des gens qui clashent l'alimentation intuitive et des gens qui essayent de défendre l'alimentation intuitive, tu peux voir que c'était quasiment tout le temps des hommes qui clashaient des femmes thérapeutes en alimentation intuitive. Donc ça qui est intéressant aussi, c'est qu'en fait, ce qu'on essaye de faire, en tant que thérapeute, ça s'inscrit dans un contexte qui nous dépasse et qui ne parle pas du tout que du poids et de l'alimentation, en fait. Pas du tout. Et là, je parle que de féministes, mais voilà, on pourrait aussi parler de lutte des classes, parce que ça se joue beaucoup. Le standard de beauté n'est pas du tout le même d'une classe sociale à l'autre et chaque classe sociale n'est pas réceptive de la même façon à ce standard de beauté. Donc, Merci. En fait, il y a plein de choses qui sont ultra importantes et qui, quelque part, nous dépassent un peu, en tout cas dans notre bagage initial de formation. On n'est pas du tout au courant de ça. On a même l'impression que ce n'est pas un sujet. On a même l'impression qu'il ne faut pas lier ces sujets, alors qu'en fait, ils sont intrinsèquement liés. Et du coup, après, ça nécessite de faire quand même pas mal de réflexions personnelles, de documentation pour avoir une pratique professionnelle qui est plus cohérente avec ce que les gens vivent, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est clair, mais il y a presque une sensation de vertige, de se sentir minuscule, je trouve, quand on met le doigt là-dedans. En fait, quand tu te rends compte à quel point tout est relié, effectivement, tous ces sujets-là sont reliés. tu sais il y a un moi en tout cas plein de fois ça m'a donné cette sensation de vertige de on a rieux mais je ne déjà je ne connais rien mais je suis qui enfin tu vois parce que c'est tellement vaste après la colère ouais je crois que Moi, de base, j'ai une formation d'éducatrice spécialisée. J'ai travaillé beaucoup dans le milieu de la protection de l'enfance. C'est un milieu qui... Je suis partie en burn-out. Et en fait, j'ai pris conscience que je vivais en colère à longueur de temps, que c'était le moteur de mon travail, en fait. D'aller réparer des injustices à tous les niveaux. Et je m'étais dit non, plus jamais, nan, nan, nan. Et puis, bon, en fait, quand je prends un peu de recul sur mon travail d'aujourd'hui, c'est encore mon moteur, en fait. Quelque part, j'ai encore envie... J'agis contre des injustices. dans leur vie de libérer un autre type de femme. Mais c'était déjà... Je travaillais qu'avec des jeunes filles, en plus, à l'époque. Donc voilà, il y a quand même ce moteur-là. Donc ça y est, je l'ai accepté avec la colère. Ça faisait partie de mes moteurs, mais effectivement, tout ça, c'est hyper relié. Je suis contente que tu parles de féminisme et en plus, ça répond à la question que j'avais envie de te poser. En fait, il me restait plusieurs questions et en les relisant, je me dis, mais en fait, c'est la même chose. Ces questions-là, elles vont être complètement reliées. C'est-à-dire qu'il y avait une question que je m'étais notée aussi pour l'aborder, peut-être pour rassurer certaines personnes. qu'on peut peut-être aborder vite fait, mais limite, j'allais la squeezer. C'était par rapport à la fameuse prise de poids. Tu disais, oui, on peut prendre du poids en guérison de TCA. Et finalement, on parlait beaucoup de perte de poids. Est-ce que c'est possible ou non ? Oui, peut-être. En fait, on ne sait pas. Je me disais que ça pouvait être intéressant d'en dire quelques mots sur qu'en est-il de la prise de poids ? J'ai aussi l'impression qu'il y a plein de personnes qui restent bloquées. dans un processus de guérison, tu vois, par exemple, qui sont sur Insta, qui voient plein de comptes comme les nôtres, qui disent, oui, ça fait sens, ce truc-là, mais je n'y vais pas parce que je ne veux pas grossir, en fait.

  • Speaker #0

    En quelques mots, peut-être, comme tu dis, pour rassurer, moi, je dirais, choisissez bien votre thérapeute. Assurez-vous que votre thérapeute va tout faire pour ne pas vous mettre en difficulté ou en échec. Je dirais ça. Parce que, moi, tu vois, des gens qui prennent du poids, ce n'est pas juste, je le constate, qu'ils prennent du poids et je les laisse avec ça. Ils prennent du poids, mais je les accompagne en même temps, tout le temps, sur leur perception de leur corps, leur image corporelle, pour améliorer leur image corporelle. Ce qui fait qu'il y a des personnes en fin d'accompagnement qui disent « J'ai pris 20 kilos et je me sens beaucoup mieux, je me sens beaucoup plus libre. Cet été, j'ai osé mettre tel maillot de bain, deux pièces orange, alors qu'il y a trois ans, je faisais 20 kilos de moins et je n'allais pas à la plage. » En fait, il faut vraiment entendre que... On ne va pas juste vous accompagner à prendre du poids. On va vous accompagner à améliorer votre relation à l'alimentation et à votre corps. Et si vous prenez du poids, on s'assurera, en tout cas, moi, je le fais, et j'estime que les autres professionnels doivent le faire aussi, vraiment, c'est notre responsabilité. On doit s'assurer que si la personne, il y a des choses qui changent pendant son suivi, mais notamment, elle prend du poids, que ça ne la met pas plus en difficulté, ou si ça crée des difficultés nouvelles, qu'on accompagne ces difficultés nouvelles. C'est pas juste avec ça. Mais tout comme, regarde, elle développerait un problème de santé en lien avec ça, c'est notre taf de dire, consultez tel médecin, faites une prise de sang, allez voir tel cardiologue. En fait, de ne pas juste la laisser avec la prise de poids. Et s'il y a des conséquences de cette prise de poids, de dire, ça, ce n'est pas mon taf. Moi, je voulais juste réguler le comportement alimentaire. Non, non, c'est vraiment notre boulot. On l'accompagne de A à Z. Moi, mon but, c'est que la personne, quand elle arrête l'accompagnement, elle se sente mieux. en tout point, et que j'ai l'impression d'avoir fait le max de ce qui était possible avec les outils que j'ai et avec ce qui est réaliste chez l'être humain. On ne peut pas non plus faire des resets, comme je disais, totalement de notre cerveau. On a une histoire de vie et il y a des choses qui seront toujours un petit peu compliquées et qui vont se réactiver à certains moments, mais ça, c'est OK. Je pense que pour rassurer, on ne va pas juste vous laisser prendre du poids et rien faire de cette information.

  • Speaker #1

    Et tu vois, ça va être complètement en lien, encore une fois, finalement, les deux dernières questions, mais qui se regroupent en une seule. Les deux dernières questions auxquelles je pensais, c'était comment mieux vivre une prise de poids. Mais j'avais aussi envie de parler de comment vivre une perte de poids en guérison. Parce que moi, de ce que j'ai pu observer, en fait, j'ai vu des pertes de poids. activés, réactivés. Je ne vais pas parler de rechute, parce que pour moi, ce n'était pas des rechutes, c'était vraiment sur le parcours de guérison. Mais j'ai vu la perte de poids, voire même parfois, ce n'était même pas une perte de poids réelle, c'était la sensation d'être mieux dans son corps, de se sentir plus légère, de se dire, hé, mais super, je vais mieux, et en plus, je suis en train de perdre du poids, réenflammer les compulsions, les troubles alimentaires. Donc en fait, pour moi, c'est un vrai sujet. On est là, on se dit, attends, c'est le mieux qui puisse m'arriver de mincir. Non, en réalité, s'il y a un TCA, ça peut être hyper compliqué. Donc finalement, mes deux dernières questions, c'était comment mieux vivre une prise ou une perte de poids ? Mais finalement, ces deux questions-là, pour y répondre, ça rejoint ce que tu disais, c'est comment aider à avoir une meilleure image corporelle et à désinvestir ? J'imagine, si on devait finalement résumer, ça rejoint beaucoup ce qu'on s'est dit tout le long, tu as commencé à y répondre. Pour moi, le féminisme, c'est un élément de réponse, pour aussi décoder, déconstruire tous les carcans dans lesquels on a été enfermés depuis des années. J'étais curieuse de savoir ce que tu avais à en dire, finalement, de ça. Tu vois, comment aider ça.

  • Speaker #0

    Quelques petites choses qui me viennent, c'est parce qu'on a parlé de désinvestir l'importance de l'apparence, mais c'est vrai qu'on peut peut-être donner des choses concrètes. Par exemple, prenez un papier et notez tout ce que vous aimez à propos de votre personnalité, de votre histoire de vie, de vos valeurs, de vos accomplissements, de vos rêves dans la vie, de vos... projets, notez des choses qui sont vraiment vous et qui vous plaisent en fait. Vous êtes fière, vous êtes satisfaite ou satisfait. Ça c'est important, on ne le fait jamais. Parce que les gens surinvestissent l'apparence, c'est-à-dire ne pensent que à ce qui constitue leur apparence physique et très peu au reste. Mais prenez un temps pour vraiment faire un point sur tout ce qui est génial dans la personne que vous êtes. Et après, en complément, vraiment, demandez à vos proches. Qu'est-ce que t'aimes chez moi ? Pourquoi t'es mon ami ? Qu'est-ce qui fait que tu m'appelles quand t'as un problème ? Qu'est-ce qui fait que t'aimes passer du temps avec moi ? Qu'est-ce qui fait que t'aimes partir en vacances avec moi ? Pourquoi t'es en couple avec moi ? Demandez à vos proches ce qu'il y a de génial en vous, parce que tout le monde a des trucs top, mais ça c'est vraiment désinvesti au possible. Et c'est important, c'est super important de le réinvestir. Faites-vous un bocal, un gros bocal chez Jiffy. mettez plein de papier dedans avec des choses que vous aimez. Dès que vous vous dites, ah tiens, j'aime ça chez moi, hop, vous l'écrez sur un P, vous le mettez dans le bocal. Dès qu'il y a une nouvelle chose qui s'ajoute dans votre vie, dont vous êtes fière ou satisfaite, mettez dans le bocal. Tu vois, ça peut être des choses très concrètes comme ça, mais pour mettre son attention ailleurs qu'uniquement sur l'apparence physique. Je pense à ça déjà. Après, ça me fait penser aussi à autre chose. C'est peut-être de faire un petit point sur... Qu'est-ce qui est important pour vous sur les dizaines d'années de vie qui vous restent ? Quelles sont dans les grandes lignes vos gros projets, vos grandes aspirations ? Et en quoi perdre du temps à mettre en place tel ou tel comportement alimentaire dans le but de perdre du poids, ça va servir ça ? Ou ça va vous en éloigner ? Parce que ça, je pense, effectivement, souvent, les gens, quand ils perdent du poids pendant le suivi, je suis complètement d'accord avec toi, ça réactive un truc de... « Ah putain, mais je peux perdre du poids, allez go, je m'y remets. » Et des fois, vraiment très instantanément, t'as raison, ça réactive des compulsions, le fait de manger en cachette, des choses qui avaient plu, en fait, des fois. Je pense que quelque part, c'est une certaine pression que la personne se remet. « Ah bah cool, là, j'ai perdu du poids, allez, je vais en perdre encore. » Ou « je vais pas en reprendre. »

  • Speaker #1

    Ou « je veux pas le reprendre. » Ouais, voilà, il y a beaucoup ça.

  • Speaker #0

    Ça met cette pression-là, en fait. Alors... vu que le poids était stable auparavant, il y avait une certaine tranquillité. Et là, ça remet une pression, un stress. Et du coup, ça redérégule certains comportements alimentaires. Donc peut-être à ce moment-là, juste avant de prendre une décision, de mettre quelque chose en place, de faire le point. Ok, qu'est-ce qui se passe là ? Effectivement, j'ai perdu du poids. Et de revenir à ça, en fait. En quoi le fait que j'ai perdu 500 grammes ou 2 kilos, ça fait que j'ai plus de valeur ? Non, j'ai pas plus de valeur. Tout est identique dans ma vie. Donc, je ne me mets pas la pression. Si je les reprends, ces deux kilos, en fait, ça ne change rien. Ça reviendra à mon poids d'il y a des mois et tout allait bien. Je pense à ça, par exemple. Je réfléchis s'il y a d'autres choses. Après, je trouve ça un peu dur de répondre à des questions générales comme ça parce que... En fait, c'est des choses qui marchent bien, je trouve, dans un accompagnement individuel, parce qu'au moment où tu discutes avec la personne, tu lui proposes un ou deux exercices vraiment personnalisés à ce moment-là. Et c'est difficile, je trouve, de donner des astuces ou des exercices comme ça, de façon générale, qui s'appliqueraient un petit peu à tout le monde. Moi,

  • Speaker #1

    je te rejoins complètement. Ce que je dis souvent aux personnes... qui viennent vers moi, c'est que leur estime personnelle, elle est beaucoup trop reliée, l'estime qu'elles se portent est beaucoup trop reliée à leur apparence physique. Et là, en plus, où c'est doublement problématique, c'est qu'elles sont en constante insatisfaction. Donc ça, c'est aussi quelque chose qui peut être aidant en termes de prise de conscience et même pour aider à se détacher de cet objectif. Moi, souvent, j'ai un petit document support et je propose aux gens de faire un historique, en fait, alors du poids, mais de ce qui était associé, en fait. donc des fois je conseille de céder de photos ou de choses comme ça parce qu'on se souvient plus trop de manière à revoir les photos et se dire ah oui là j'étais mince mais quand on se replonge dans le truc en fait on se faisait la guerre on était pas satisfaites et donc de refaire cette frise chronologique et de dire ok c'est donc le combat de ma vie qui n'a jamais été satisfaisant de toute façon Et remis en lien avec cette histoire d'estime, ça veut dire qu'en fait, ce qui compte le plus dans l'estime que je me porte, c'est mon apparence, mais mon apparence, elle ne va jamais. Donc finalement, j'ai toujours une estime au ras des chaussettes que j'essaie d'améliorer en ayant une meilleure apparence. Et voilà, on est dans le cercle vicieux. Et l'idée, c'est de... Mais c'est ce que tu disais, en allant creuser d'autres aspects de la personnalité, c'est de découvrir d'autres aspects de sa personnalité, les nourrir, les renforcer, et de... de rééquilibrer ça. OK, j'ai un corps. C'est aussi ce que tu disais un peu plus tôt. On ne peut pas le nier, en fait. On a un corps, ça joue quelque chose dans notre manière de nous présenter au monde, etc. Mais c'est une partie de nous. Et il y a tout le reste. Et tout le reste, c'est en attente d'être développé, pour pouvoir cultiver une estime de soi qui soit plus basée que sur l'apparence. Je pense que c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ce qui me vient aussi, ce que j'aime bien faire pour compléter, c'est, je trouve intéressant de s'inspirer de la relation qu'on entretient avec les autres pour construire notre relation à nous-mêmes. Parce qu'elles sont très différentes ces deux relations naturelles, la relation à soi et la relation avec tous les autres. Elles sont très différentes, mais je trouve qu'on gagne à s'inspirer un peu plus de comment on fonctionne avec les autres, donc exemple. demandez-vous, parce que si on parle d'estime de soi, on peut parler aussi d'estime des autres, qu'est-ce qui fait que, tu vois, par exemple, moi j'accepte ta proposition de podcast parce que je t'estime en tant que personne et que thérapeute, une autre personne m'aurait demandé, j'aurais pu dire non, tu vois. Et du coup, de se demander, les gens que j'estime, pourquoi je les estime ? C'est quoi les qualités que je perçois ou les caractéristiques que je perçois chez elles, chez eux, qui me font dire, ah, cette personne, je l'aime bien. Cette personne, je stime qu'elle est compétente sur tel ou tel sujet. Cette personne, j'ai envie d'être sa pote. En fait, c'est quoi ces caractéristiques-là ? Faites des listes aussi, faites des listes. On peut prendre chacun ou chacune de ses amis et noter pour chacun, chacune, trois à cinq caractéristiques de cette personne qu'on aime. Parce que ça permet de voir aussi qu'est-ce qui est important pour nous dans les relations sociales. Parce qu'on n'aime pas... toutes et tous les mêmes traits de personnalité et il y a des choses qui vont revenir. Globalement, quand on regarde tous nos amis, ils ne sont pas si différents que ça. Ils ont beaucoup de points communs et ces points communs, c'est des caractéristiques de personnalité qui sont importantes pour nous. Et du coup, ça peut être intéressant aussi de se demander dans quelle mesure ce que j'estime chez les autres, je les ai, moi aussi. Parce que souvent, c'est le cas. Souvent, en fait, ce n'est pas tant qu'on fréquente les gens qui nous ressemblent, ce n'est pas tant une idée comme ça. un peu bateau, c'est qu'en fait, factuellement, il y a des choses qui sont importantes pour nous, c'est notre système de valeurs, et on va se rapprocher, on va tendre vers des gens qui ont à peu près le même système de valeurs. C'est ça qui va faire qu'on va les estimer, les apprécier. Et donc, du coup, ça peut être cool de remarquer ça, de remarquer que nous, on les a aussi, ces valeurs-là. Et si certaines, on estime qu'elles sont un peu sous-développées, on peut aller les développer et consolider ça pour avoir une meilleure estime de nous, tu vois. sur des choses très concrètes. Ça peut être de dire, par exemple, moi, la générosité, c'est un truc qui me touche énormément. Quand je vois des gens généreux, ça peut vraiment me faire chialer, tellement je trouve ça beau. Et c'est de se dire, si ça me touche autant, en quoi, moi, est-ce que je suis une personne généreuse ? Et si je trouve que je ne le suis pas assez, je peux faire quoi, là, au cours de cette semaine, pour me sentir plus généreuse ? Qu'est-ce que je peux donner ? Je peux donner de mon temps, je peux peut-être donner de l'argent à quelqu'un, je peux peut-être donner des objets. Je peux peut-être faire un repas à quelqu'un, prêter mon appart. Je peux faire quoi pour servir cette valeur générosité qui va me faire me sentir mieux avec moi-même, dans ma relation à moi ? Et ça, je trouve que c'est des trucs très concrets, mais c'est super important. Parce qu'en fait, oui, plus tu as une bonne estime de toi, plus tu vas t'apprécier, être contente d'être toi, plus tu vas avoir envie de prendre soin de toi. Et du coup, ça a des répercussions, comme on disait au tout début, sur les comportements de santé au sens large, sur... le rapport au corps, l'hygiène de vie, etc. Bien sûr. Et puis ça permet aussi, je trouve, de moins se dévaloriser, se critiquer. Les gens, au début des accompagnements, ils se critiquent énormément. Ils ne savent pas accueillir les compliments. Quand on leur fait des compliments, c'est oui, mais non. Il ou elle dit ça pour me faire plaisir, ce n'est pas vrai. En fait, tu vois, de pouvoir aussi dire, je suis comme ça et j'aime ça chez moi et je suis contente d'être moi. C'est à ça aussi qu'on veut pouvoir aboutir.

  • Speaker #1

    Sous

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ce qu'il me veut dire.

  • Speaker #1

    Ouais, ça ressemble beaucoup à plein d'exercices que je propose. Je me sens hyper raccord dans le programme. Il y a même un exercice qui peut paraître un peu bête et bateau comme ça. Mais tu vois, il n'y a pas longtemps, il y a une personne qui m'en a parlé du programme et qui m'a dit, en vrai, ça m'a mis une petite claque. C'est un peu, ça ressemble à ce que tu viens de dire. Je dirais que c'est peut-être même l'étape d'avant. C'est en mode, OK, tu vas penser à tes trois humains préférés. Et tu vas noter ce qui te vient. C'est quoi leur... Qu'est-ce que tu préfères chez eux ? Qu'est-ce qui peut-être provoque une forme d'admiration ? Qu'est-ce qui... Voilà, il y a différentes questions. Et puis à la fin, je dis, OK, en quoi leur corps, leur poids, leur apparence physique jouent un rôle dans ce que tu ressens pour eux ? Et du coup, ramener ensuite, tu vois, à soi en mode, et donc, et toi, pourquoi est-ce que tu devrais avoir tel corps, telle apparence ? Et en fait, il y a une personne dernièrement... programme, qui m'a parlé de cet exercice.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    En vrai, ça m'a mis une petite claque de me dire oui, c'est une évidence, mais en fait, quand tu ne prends pas le temps de faire cet exercice-là, on baigne tellement dans un monde d'apparence, d'image, qu'on a l'impression que c'est vraiment ça qui prime. Mais quand on prend le temps de se poser sur qu'est-ce qui me rend heureux, avec qui je suis bien, qu'est-ce qui m'apporte de la joie, du... un sentiment d'utilité. Enfin, tu vois, il y a plein de choses à aller creuser. En fait, ça n'est jamais en lien avec un physique, un poids.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est aussi parce que, tu sais, dans notre construction depuis qu'on est enfant, la minceur est associée à beaucoup de traits de personnalité ou beaucoup de vertus. Même, voilà, la minceur est associée à la beauté, bien sûr, mais à la richesse, à la désirabilité, à la réussite sociale, la réussite professionnelle, enfin, à plein de choses. La force de caractère, la volonté, la motivation, c'est associé à plein de choses comme ça, et c'est stocké au niveau cérébral comme des associations d'informations qui vont de pair. Et ça, effectivement, il faut pouvoir le déconstruire. Et je trouve que cet exercice, il permet vraiment de faire ça, de se dire, mais en fait, quand j'apprécie quelqu'un pour un trait de personnalité, à aucun moment, si cette personne prend 50 kilos, ça change quelque chose dans ma perception de ce trait de personnalité chez elle. Ça peut changer certaines choses. Si j'ai une amie qui prend 50 kilos, peut-être si on va au resto, il va falloir que je sois plus vigilante à ce qu'il y ait des chaises sans accoudoir. Ou peut-être si je lui dis, tiens, on va faire une rando de 5 heures, peut-être pas, il faut que je vérifie avec elle que c'est OK ce niveau d'activité physique depuis qu'elle a pris du poids. Tu vois, ça peut changer des choses. Mais par contre, ça ne va pas changer l'estime que je lui porte. Et c'est pour ça que je disais au tout début, je n'avais pas fait le lien parce que je commence une idée, je ne la termine pas, c'est tout moi. Je disais, il faut... essayer de plus s'inspirer de comment on fonctionne avec les autres pour fonctionner comme ça avec soi c'est de se dire la même chose s'applique pour nous en fait factuellement si moi je prends 50 kilos mes amis vont rester mes amis les gens comme toi qui sont des gens que je connais dans un contexte professionnel et avec qui j'aime travailler a priori vont continuer de travailler avec moi sauf si vraiment c'est des gens qui jouent énormément sur le physique et tant mieux ça fera le tri tu vois en fait il n'y a pas grand chose qui va changer dans ma vie Merci. concernant mon estime, l'estime que je me porte, l'estime que me portent les autres, si mon poids varie en fait. Et ça c'est super important de se le rappeler, parce que finalement les gens apprennent, internalisent ça, se jugent très fort, et projettent leur propre jugement sur les autres. Ils pensent que les autres vont les juger, s'ils prennent du poids, ou si c'est les gens qui ont peur d'aller à la plage parce que cellulite sur les cuisses, ou parce que gros ventre, il y a peur du jugement des autres, mais en fait il y a plein d'autres qui ne jugent pas. Déjà les autres ce n'est pas un groupe. homogène, c'est un groupe très hétérogène. Il y a les autres, les connus, il y a les autres, les inconnus. Parmi ces deux sous-groupes, il y a les gens qui jugent pas, il y a les gens qui vous voient même pas, il y a les gens qui vous voient et qui vont porter un jugement péjoratif, il y a les gens qui vous voient et qui vont porter un jugement positif, du style « Ah, il est trop beau son maillot de bain, et j'avoue, elle a de la cellulite et elle a trop de chance de s'en foutre parce que moi, j'aimerais bien, enfin, je l'admire pour ça, j'aimerais bien être à sa place parce que moi je suis cachée sous mon pareo et je n'assume pas ma cellulite Tu vois, en fait, c'est intéressant d'arrêter, d'imaginer que les autres jugent tout le temps, tout le temps, tout le temps négativement. Et d'essayer de se rappeler que même si on prend du poids, que notre apparence, elle change, il y a plein de choses dans notre vie qui ne changent pas. Et notamment, je trouve les choses les plus importantes, c'est les relations de qualité qu'on a. Et celles-ci, elles ne vont pas changer pour quelques kilos, en fait.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est une belle conclusion. Je me dis que... franchement pour un épisode sur le poids conclure par ça je trouve ça hyper chouette et je trouve ça je suis vraiment contente que t'aies parlé là du rapport aussi aux autres au regard des autres parce qu'on l'a assez peu abordée, même si c'est forcément sous-jacent à tout ce qu'on a dit avant.

  • Speaker #0

    C'est vraiment important. Et après, ça peut être un travail de tous les jours, tu vois. C'est des petites choses comme ça qui peuvent se réactiver et qui nécessitent d'apprendre à s'auto-coacher et de se dire, attends, là, j'ai pris 2 kilos, c'est pas grave, mes proches, ils vont rien dire. Si des gens inconnus me jugent, tant pis, c'est des gens inconnus, je m'en fous. Et par contre, mes proches, ils s'en foutent, en fait.

  • Speaker #1

    voire même il peut se passer autre chose. C'est-à-dire qu'il y a les kilos qui se prennent, je prends 2, 3, 5 kilos, et il y a tout ce qui se passe en moi à côté de cette prise de poids. Si je suis dans un travail de libération du comportement alimentaire, quand on se libère de ces carcans-là, on ne se libère pas que de ça en fait. Et il n'y a pas très longtemps, j'ai enregistré un épisode de podcast avec une personne qui est venue témoigner en fait et elle parlait de ça à la fin elle dit bah là donc il y a plein de choses qui ont changé dans son comportement alimentaire tout ça je sais pas si elle a pris du poids a priori elle a pas perdu en fait son corps soit je me rappelle plus si elle avait pris un peu mais en tout cas elle avait pas perdu c'est sûr et en gros voilà il y a tout un tas de choses qui se sont libérées en elle et elle disait oh c'est marrant mon mari Oui. arrête pas de me faire des compliments depuis quelques temps sur le fait que je n'ai jamais été aussi belle sur le fait que je rayonne il y a plein d'autres choses qui se passent et ça peut aller de pair avec une prise de poids aussi mais c'est ça que je trouve génial moi j'adore ce métier pour ça et peut-être tu

  • Speaker #0

    penses que moi je me sens tellement privilégiée parce que j'assiste à des tranches de vie qui... qui sont des grosses améliorations. J'ai vraiment l'impression qu'entre le moment où je débute un accompagnement et ce que je vois de la personne et comment elle est quand on termine, bien sûr, elle est apaisée, libérée sur celui de l'alimentation et du corps, mais sur tellement d'autres sujets. Les relations, notamment, tu parles du couple, mais bien sûr, j'en ai plein, plein, plein de personnes qui me disent « mais en fait, ça se passe mieux dans mon couple » parce qu'en fait, ça a créé plein de discussions, ça a créé des reconnexions. des réajustements sur certaines choses. Et oui, oui, des gens qui peuvent dire, même on a questionné le travail, le nombre d'heures de travail, la pression mise au travail. Il y a plein de gens qui font des reconversions professionnelles pendant l'accompagnement, ou qui osent se mettre en arrêt de travail alors qu'ils étaient au bord de l'épuisement pendant longtemps, mais enfin, ils osent faire le pas de l'arrêt et c'était ultra nécessaire. En fait, plein de choses extrêmement positives pour elles et pour eux. Ça se passe pendant l'accompagnement et d'assister à ça, c'est vraiment trop beau, j'adore.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord. Moi aussi, je me le dis très souvent. Il y a parfois beaucoup d'émotions d'assister à tout ça. Et ça me fait penser aussi à une personne avec qui je suis en fin d'accompagnement actuellement et qui l'autre fois me disait « Ah, j'ai toujours dans un coin de tête des fois, presque je culpabilise parce qu'on ne parle pas du tout d'alimentation. » Parce qu'en fait, au début, on en a parlé. pas mal, en sachant qu'en plus elle a accès au programme à côté, donc en fait tout ce travail elle l'a fait aussi en semi-autonomie, et du coup nos rendez-vous individuels ils sont axés sur toute autre chose, parce qu'en fait elle ne s'y attendait pas, et généralement les personnes, les femmes, ne s'y attendent pas du tout, d'aller soulever cette question de l'alimentation et du rapport au corps, en fait ça soulève tout le reste, les relations familiales, la place qu'on prend ou non, que ce soit dans le couple, dans la famille, au travail, la façon dont on prend soin de soi au global, tout ce qu'on a dit depuis le début. Mais si ça pouvait vous donner envie de vous lancer, vous qui nous écoutez, dans ce type de travail, c'est vraiment incroyable ce qu'on peut en sortir. Et c'est vrai que pour boucler la boucle sur cette question du poids, jamais je ne jugerais quelqu'un qui veut perdre du poids. Je comprends ce désir. profond, je comprends aussi cette injustice en fait tu vois du culte de la minceur dans notre société c'est profondément injuste donc je comprends complètement mais donnez-vous cette liberté d'accéder à autre chose quoi essayez d'ouvrir cette petite porte ça va pas vous coûter grand chose et franchement peut-être que vous perdrez pas de poids mais que vous allez transformer votre vie quand même quoi.

  • Speaker #0

    Ouais c'est exactement ça c'est bien pour finir je pense de rappeler que Il ne faut pas mettre un hyper focus sur la peur de prendre du poids et l'impression que du coup, ce sera négatif comme accompagnement, comme aboutissement. C'est l'inverse en fait qui va se passer. C'est qu'il y ait une prise de poids ou pas. Ça va apporter tellement de choses positives en parallèle qu'il faut se lancer.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, on a bien débordé. Sans blague.

  • Speaker #0

    Je le savais. De toute façon, je t'avais dit, je prévois large, deux heures. C'est même pas un débordement. C'est normal. Comme tu dis, toutes les nuances sont importantes. Et encore, il y a plein de choses.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression qu'il y a plein de choses qu'on n'a pas dites. C'est sûr, c'est pas possible de tout dire. Après, il y a des choses importantes qui ont été dites, je crois. Et je pense que ce sera vraiment utile. Donc, merci. Merci pour le temps que tu m'as accordé.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir, franchement. Merci de m'avoir proposé. Je suis vraiment trop contente. Ça fait longtemps, en plus, très longtemps que je n'avais pas participé à un podcast. Et puis, c'est un exercice qui me semble intéressant aussi, d'essayer de transmettre ce qui me semble important, ce qui me semble aidant, de transmettre oralement dans un format long. Voilà, c'est presque un art. Et du coup, j'espère qu'on a réussi à transmettre des trucs importants.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Ça parlera forcément du monde.

  • Speaker #0

    Vraiment.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Zoé.

  • Speaker #0

    De rien.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Et puis, je mettrai les informations, évidemment, sous l'épisode de podcast, mais si jamais les personnes ont envie de te retrouver après avoir écouté ce podcast, où est-ce qu'elles peuvent te retrouver le plus facilement ? C'est quoi le mieux ?

  • Speaker #0

    Insta, dans un premier temps, c'est bien. Insta et le site, simplement zoedébrouille.com. Au moins, là-dessus, vous avez des infos. Et après, si vous voulez me contacter, vous n'êtes pas 50 à m'envoyer un mail, ça peut le faire. Sinon, en tout cas, pour toute demande, moi, j'aime être contactée par mail. Mais après, au moins, sur Insta et sur le site, vous pouvez déjà trouver des informations. J'essaye de mettre des ressources, que ce soit des articles, des lectures. J'essaye, dès que j'ai du temps et de l'énergie, à... laisser des traces écrites de choses qui me semblent utiles pour que les gens puissent aussi dans leurs coins cheminer et trouver des ressources.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Merci pour tout ça.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Mon podcast étant une ressource gratuite que je mets à disposition, le meilleur moyen pour me soutenir est de laisser une note, un commentaire sur ta plateforme d'écoute. Et bien sûr de partager mon podcast pour le faire connaître et diffuser le message que je souhaite transmettre. Un grand merci à toi pour ton soutien.

Chapters

  • Présentation de Zoé Desbouis, diététicienne nutritionniste spé TCA

    00:55

  • Discussion sur le poids et les TCA

    02:33

  • Est-il possible d'accompagner à la perte de poids ?

    06:44

  • Le lien entre santé et poids : déconstruction des idées reçues

    12:20

  • Importance de l'estime de soi et de la perception corporelle

    20:55

  • Outils pratiques pour améliorer la relation à soi

    01:20:05

  • Conclusion et réflexions finales sur le poids et la santé

    01:39:31

Description


Mon podcast t’apporte de l’aide ?

-> Tu peux m'aider à ton tour en faisant un don juste ici

-> Laisse moi 5 belles étoiles sur Spotify et Apple Podcast afin de me soutenir et me donner le boost pour continuer!
Cela permettra aussi à de nouvelles personnes de me découvrir et de profiter de mes outils! 🙏


Pour participer au podcast, merci d'écrire à podcasttcaetc@gmail.com


Rediffusion d'un super épisode durant lequel j'ai le plaisir d'accueillir Zoé Desbouis, diététicienne et nutritionniste passionnée (et passionnante), spécialisée dans la prise en charge des TCA, pour une discussion approfondie sur les enjeux liés aux troubles du comportement alimentaire (TCA) et à la perte de poids.


Ensemble, nous plongeons dans un sujet souvent délicat, en mettant en lumière le rapport au corps et l'importance d'une approche bienveillante face à l'alimentation.


Au fil de notre échange, nous abordons plusieurs thèmes essentiels :


  • La vision déformée que beaucoup de personnes souffrant de TCA ont de leur poids et de leur image corporelle,

  • Les dangers des régimes restrictifs et des pseudo-coachs qui promettent des transformations rapides.

  • Zoé partage ses réflexions sur la nécessité de réévaluer notre définition de la santé, remettant en question l'idée reçue selon laquelle la minceur est synonyme de bien-être.

  • Nous discutons également de l'importance de l'alimentation intuitive, qui permet de retrouver une relation sereine avec la nourriture, loin des compulsions alimentaires et des crises de boulimie.


Ensemble, nous proposons des outils pratiques pour renforcer l'estime de soi et encourager chacun à se libérer des normes sociétales sur l'apparence.

Nous parlons de la grossophobie et de ses effets délétères sur le rapport au corps, tout en soulignant l'importance d'une approche thérapeutique adaptée, comme la thérapie ACT ou la psychogénéalogie, pour ceux qui traversent des périodes difficiles liées à leur alimentation.


Cet épisode est une invitation à réfléchir sur notre rapport à l'alimentation et à notre corps, tout en prenant conscience des réalités des troubles des conduites alimentaires.


Que tu sois directement concerné(e) ou que tu souhaites simplement mieux comprendre ces enjeux pour aider un proche, cet échange riche et nuancé t'apportera des clés pour manger sainement et sereinement, tout en cultivant un bien-être global.



💌 Tous les vendredis, un nouvel exercice dans ta boîte mail, en lien avec l’épisode de la semaine


📲Retrouve-moi sur Instagram


🎁 Consulte la liste de mes outils




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram, où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca.

  • Speaker #1

    Très belle écoute.

  • Speaker #0

    Bienvenue Zoé, dans le podcast TCA etc, je suis trop contente de t'accueillir, vraiment vraiment.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Ce que je te propose pour commencer, c'est de te laisser te présenter en disant ce que... T'as envie de nous partager sur qui tu es, afin que les auditeurices puissent savoir un peu à qui ils ont affaire. Et puis, assez rapidement ensuite, on viendra au pourquoi je t'ai invitée spécifiquement.

  • Speaker #1

    Ok. À qui ils ont affaire ? Peut-être simplement, je m'appelle Zoé Desbouys, je suis diététicienne, nutritionniste, en tout cas c'est ça mon... métier. Je fais surtout des consultations individuelles, beaucoup de visio. J'habite à Lyon, je suis aussi formatrice. J'aime beaucoup aussi cette partie du métier, la transmission. Après, je pense que ça fait aussi partie de mes consultations individuelles. J'aime beaucoup transmettre ce que j'ai compris, ce que je connais. même si c'est des fois des pistes de réflexion. Je n'attends pas forcément d'être sûre à 100% d'une info pour avoir envie de la transmettre, mais ce côté de transmission, j'adore. Et donc, dans la formation, c'est important aussi pour moi. Et le podcast, c'est ça aussi. Je transmets, j'essaye à l'écrit sur Insta, mais du coup, ton invitation, je trouve que c'est cool aussi de pouvoir en parler à l'oral. Je suis ravie. Et après, je ne sais pas trop. ou quoi dire d'autre de plus. Je pense que les gens vont apprendre à connaître un peu ma vision des choses au cours du podcast, tout simplement.

  • Speaker #0

    Oui, je t'ai invitée pour parler d'un sujet qui est central dans nos métiers, dans nos accompagnements, puisqu'il s'agit du poids, de la perte de poids, de la prise de poids. L'idée, ce n'est pas d'être focus perte de poids, mais plutôt parler du poids, parce que le poids, c'est comme tout. C'est comme nos cheveux, c'est comme... Ça bouge, ça monte, ça descend. C'est en mouvement comme n'importe quoi chez l'être humain. Et en fait, le truc, c'est que c'est central dans nos accompagnements. Mais si c'est autant central dans nos accompagnements, parce que oui, tu ne l'as pas précisé, mais tu accompagnes exclusivement des personnes qui ont des troubles des conduites alimentaires.

  • Speaker #1

    Oui, je ne l'ai pas précisé. Des adultes, majoritairement des femmes. Oui, qui ont soit des TCA, troubles des conduites alimentaires, au sens diagnostique du terme, soit des personnes qui sont sur le spectre des troubles alimentaires, qui ont une relation à l'alimentation qu'on ne pourrait pas qualifier d'apaisée, sereine, simple. Il y a des tracas, des préoccupations, des difficultés comportementales. et qui ont besoin d'être accompagnés pour y voir plus clair dans tout ça. Et effectivement, tu fais lien avec le poids parce que je pense que le rapport au corps, c'est central chez les personnes qui ont des troubles alimentaires, que ce soit des petits ou des gros troubles alimentaires. En fait, le rapport au corps, c'est jamais un non-sujet. Donc du coup, ça prend une grosse place dans les consultations.

  • Speaker #0

    Oui, et en fait, ce que je constate, malheureusement j'ai envie de dire c'est que le rapport au corps et au poids c'est un non sujet pour assez peu de personnes dans notre société la question du poids et de la perte de poids elle est partout, il suffit d'allumer la télé d'aller dans un kiosque à journaux d'aller sur insta je pense que c'est l'argument de vente numéro 1 c'est le truc qui peut rapporter je pense le plus d'argent si on veut se mettre à vendre quelque chose sur les réseaux on peut vendre de la perte de poids Merci. Du coup, on voit apparaître... Alors ça, ce n'est pas nouveau, clairement. Moi, je fais partie de la génération des... J'ai dit que j'allais monter un club des mamans au régime. C'est un truc de fou. Les mamans qui ont autour des 60, 70 ans ont toutes été au régime. Donc, il n'y a rien de nouveau dans ce phénomène de perte de poids, surtout autour des femmes. Ce que je trouve assez nouveau, c'est l'arrivée de pseudo-accompagnement, pseudo-coach. Je n'arrive pas à dire coach, thérapeute, parce que pour moi, ce n'est pas vraiment des gens qui promettent d'améliorer son comportement alimentaire, son estime, son voilà, par aussi le biais de la perte de poids, en tout cas qui associent, qui font des espèces de mélanges, voilà. Je trouve que c'est encore un niveau supplémentaire de dangerosité. C'est-à-dire qu'il y a ceux qui disent, les gens lambda, venez, je vous aide à maigrir, comme ça vous serez plus heureux, blablabla. Et il y a ceux qui sont à un autre niveau pour moi, qui disent, les gens qui ont des TCA, venez, je vous aide à guérir et en plus vous allez maigrir. Et là, voilà. Donc moi, j'avais envie de parler avec quelqu'un. quelqu'un en qui j'ai toute confiance. Je connais ton approche, mais je connais aussi ton professionnalisme. Je connais ton... Voilà, tu as fait partie de mes formatrices. Enfin, je sais que tu es quelqu'un qui creuse beaucoup les sujets, qui s'intéresse beaucoup, beaucoup à tous ces sujets-là. Donc voilà, tu étais la personne idéale pour moi pour parler de ce sujet-là, pour creuser. J'avais envie qu'on parle un peu globalement de cette question du poids, de cette question du rapport au corps dans cet épisode-là. Et histoire de mettre les deux pieds dans le plat tout de suite, la première question à laquelle j'ai pensé, c'est une question que je nous pose à toutes les deux. Est-ce que c'est possible d'accompagner à la perte de poids, aujourd'hui, durable, et en préservant la santé globale de la personne ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, tu vas fort !

  • Speaker #0

    C'est la première question !

  • Speaker #1

    C'est la première question, très bien ! C'est compliqué d'y répondre. Je pense que moi, pour y répondre bien, j'aimerais bien la découper en étapes. Est-ce que c'est possible ? C'était ça la formulation de ta question ?

  • Speaker #0

    Oui, mais en fait, effectivement, on pourrait dire qu'il y a plusieurs étapes dans la question. Est-ce que c'est possible d'accompagner à la perte de poids ? Ça, c'est une première question, quelque part. Est-ce que c'est possible d'accompagner à la perte de poids et que ce soit quelque chose de durable ? Et puis, je rajoute encore une composante, est-ce que c'est possible de faire tout ça en préservant la santé globale ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de te donner une réponse intéressante, une réponse courte, qu'on va après pouvoir vraiment étoffer étape par étape. Et en même temps, je trouve ça cool parce que je pense que c'est une réponse qui pourrait un peu au début... Merci. un peu déstabilisante, je vais te dire oui, je pense que c'est possible, dans de rares cas. Et pour moi, c'est si et seulement si, en tant que professionnelle de l'accompagnement, on prend ses responsabilités de façon assez radicale sur le fait d'être très bien informée sur le sujet, sur ses enjeux, sur les conséquences pour la personne qu'on accompagne, notamment les conséquences négatives que ça pourrait avoir pour elle. qu'on lui exprime en toute transparence ce que ça implique et qu'on la laisse décider par elle-même en étant informée. Dans ce cas-là, éventuellement, oui, ça peut. Tu vois, je ne suis pas forcément dans le discours « Non, ce n'est en aucun cas possible pour une personne qui va nous demander « Moi, j'aimerais perdre du poids. » C'est en aucun cas possible de répondre à sa demande d'une quelconque façon. en le faisant bien, voilà. Je pense que oui, c'est possible dans certains cas, mais dans pas beaucoup de cas, ça c'est sûr, pas dans la majorité, je pense, parce que, on y reviendra, mais la plupart des gens qui nous formulent cette demande sont à un moment de leur cheminement avec leur relation à l'alimentation qui fait qu'il y a peu de latitude dans les changements alimentaires, parce que, voilà, tu le sais, il y a beaucoup de frustration, beaucoup de règles, beaucoup de culpabilité, beaucoup de mésestime, beaucoup de compulsion éventuellement. Donc en fait, ce n'est pas du tout le moment où on peut éventuellement mettre des changements en place qui potentiellement pourraient induire une perte de poids, et ce, de façon saine pour l'organisme, ou en tout cas qui ne serait pas mal saine, qui ne va pas lui nuire à court ou à long terme. Mais éventuellement, à la fin d'un accompagnement, quand la personne a un rapport à l'aimantation qui est vraiment serein, qu'on a l'impression... Ça reste une hypothèse à ce stade qu'elle est au-dessus de son poids d'équilibre et qu'elle a l'impression qu'il y a certains changements qu'elle peut tenter et qu'on le fait de façon vraiment lente. avec beaucoup d'observations pour s'assurer qu'il n'y a rien qui se dérégule à nouveau dans le comportement alimentaire. Là, éventuellement, oui, tu vois. Mais c'est quand même une niche, je trouve. Ce n'est pas la majorité de nos accompagnements.

  • Speaker #0

    Oui, clairement.

  • Speaker #1

    Pour répondre autrement, je pourrais te dire non. Dans la majorité des cas, accompagner sur la perte de poids intentionnelle, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Parce que ça fonctionne. pas très bien factuellement pour les gens. Quand je dis que ça ne fonctionne pas très bien, c'est que ça ne produit pas le résultat escompté. La personne perd du poids vraiment et elle garde cette perte de poids. Mais en plus de ça, le peu de fois où ça arrive, généralement, au-delà d'être pas durable, c'est nuisible pour elle. Donc ça, c'est le classique régime au plan alimentaire en général qu'on ne pratique plus en diététique comportementale parce qu'on en est revenu. On voit bien que c'est trop délicat. Trop d'effets indésirables, quoi.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    elle n'est pas si courte, finalement, ma réponse.

  • Speaker #0

    Elle n'est pas si courte ? C'était impossible, j'aurais été très étonnée que tu me dises juste oui ou non. J'aurais été étonnée, un peu déçue, je pense.

  • Speaker #1

    Oui, oui, je crois que vous n'étiez pas à faire ça de toute façon.

  • Speaker #0

    En fait, déjà, en disant ça, on ouvre plein de portes. Je m'étais dit, on en a parlé un peu en off avant de commencer l'enregistrement, j'ai eu mille idées de questions, je me suis... énormément contenu dans mes questions parce qu'il y a des sujets sur lesquels, si on commence à ouvrir, ça va aller hyper loin. On ne va pas forcément aller creuser tout ça, mais déjà, en disant ça, on pose la question de c'est quoi le surpoids ? Est-ce que nos mesures, aujourd'hui, sont recevables, valables ? Est-ce que c'est OK de dire que si l'IMC dit que tu es en surpoids, ça veut dire qu'il faut forcément que tu maigrisses ? Mais on peut quand même peut-être dire quelques mots sur... la santé. Je me dis que cette porte-là peut être intéressante à ouvrir parce que déjà, on en a parlé sans en parler dans la question précédente. Quand je te disais, est-ce que c'est possible d'accompagner Assa en maintenant une bonne santé ? La réponse c'est pour la majorité des gens, non. Pour une petite niche, oui. Et du coup, peut-être qu'on peut parler de ça, de la santé, de se dire, ok, de quelle manière est-ce que ça peut dégrader la santé ? de chercher à être dans une perte de poids, de quelle manière est-ce que la perte de poids peut aussi améliorer la santé ? Enfin bon, tu vois, je sens que là, je suis dans des questions pas préparées, donc ça risque de partir dans tous les sens, mais tu vois, ce que je veux dire par là, c'est que ce qu'on nous vend, c'est qu'il faut maigrir pour la santé.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Donc finalement, on peut se poser la question de se dire, est-ce que c'est forcément vrai ? Est-ce qu'on ne peut pas être en bonne santé sans perte de poids ? Est-ce que parfois... Ce serait bien de perdre du poids, effectivement, pour la santé. Je ne sais pas, santé cardiaque, articulaire, je n'en sais rien. Mais que du coup, une perte de poids volontaire vient abîmer la santé d'un autre niveau, notamment santé mentale. Comment est-ce que toi, tu fais le tri dans tout ça ? Qu'est-ce que tu pourrais en dire ?

  • Speaker #1

    Déjà, avant de rentrer dans le sujet, ce que je me suis dit en t'écoutant, c'est que... On essaye de cibler des gros sujets intéressants pour ne pas partir dans tous les sens. La précision, c'est qu'hésite pas à me guider parce que moi, je n'ai pas écouté tes autres épisodes. Donc effectivement, je pense qu'il y a aussi des sujets que tu as déjà abordés, seul ou avec d'autres personnes. Donc du coup, qu'il n'y ait pas trop de redites non plus. N'hésite pas, si je pars dans un sujet, vu que toi, tu sais ce qui a déjà été abordé, à me recentrer vers éventuellement des choses différentes pour changer un peu. parce que moi un truc que j'arrive pas à faire c'est écouter ou lire du contenu sur des choses que je sais déjà c'est impossible de rester concentré je doute pas du tout que ton podcast est génial mais je pense que je serais pas capable de l'écouter donc voilà ça n'hésite pas à me recentrer par rapport à la santé ouais il y a plein plein de choses à en dire c'est trop intéressant je pars effectivement du postulat que tu as évoqué globalement ... Ce qu'on nous dit tout le temps et partout, c'est que l'état de santé est très corrélé au poids. Globalement, ce qu'on entend partout, encore une fois, c'est que plus on grossit au cours de sa vie, moins on est en bonne santé. Et ça, c'est un peu le gros slogan. Sans jamais préciser de quel type de santé on parle, les gens ne savent même pas. Ce qui est un peu sous-entendu quand même, c'est de la santé physique, somatique. Mais du coup, on écarte tout un pan la santé mentale et l'autre pan la santé sociale, ça on n'en parle jamais. Et ensuite dans la santé somatique, on fait des liens entre certaines pathologies qui arriveraient forcément. Si on grossit au cours de notre vie, si on est grosse, surpoids, obèse, ça dépend des termes qu'on utilise. Il y a cette idée que certaines pathologies vont forcément arriver. Je pense par exemple au diabète de type 2, aux pathologies cardiovasculaires, c'est surtout ça qui est mis en évidence. Si on est grosse ou gros, forcément un jour, on va avoir un diabète de type 2. Et en fait, du coup, rien que ça, c'est un problème. Ça devrait être intéressant de ne plus parler de la santé comme une énorme catégorie où il n'y aurait pas de sous-catégorie, où il y a plein de sous-sujets. Parce que finalement, notre corps, c'est un ensemble d'organes. Et quand on parle de la santé d'un organe, ça n'implique peut-être rien de la santé d'un autre organe au même moment. Donc, quand on entend ces messages-là, on oublie de parler qu'il y a plein d'organes où il n'y a aucun lien. Que tu fasses n'importe quel poids, n'importe quel IMC, ça n'affectera pas du tout certains organes, certaines composantes de la santé. Il y a même aussi une des choses qu'on oublie, c'est que le poids, le surpoids, ça peut être protecteur pour certaines pathologies, certaines affections, certaines périodes de vie avec un traitement médicamenteux. Donc ça, on n'en parle pas beaucoup. On ne parle que du fait que c'est dangereux en certains aspects. Et aussi, je trouve que ce qui serait intéressant, c'est plutôt de parler de sur-risques. Ça serait de pouvoir dire... Et là aussi, ça serait vraiment bien d'avoir des chiffres précis. Sur une population, par exemple, il y a des études qui ont été faites au Québec. Sur cette population-là, on sait que chez les femmes de telle tranche d'âge, le sur-risque... pour telle pathologie, il est de tant de pourcents quand il y a tel IMC. Tu vois, ça, à la limite, ça pourrait être pertinent. Parce que je pense quand même qu'il y a certaines choses qui sont avérées en termes de sur-risques. Tu vois, on pourrait dire, voilà, tel IMC, ou telle prise de poids au cours de la vie, ou telle variation de poids au cours de la vie, ça peut créer tel sur-risque chez telle population. Ça, ça pourrait être pertinent, mais malheureusement, ce n'est pas ça le message aujourd'hui, ce qui fait que la plupart des gens ont hyper peur de prendre du poids, de ne pas en perdre, d'être malade. Et en fait, ce qui est super intéressant, j'ai lu des études là-dessus il y a quelques jours, donc ça tombe bien que tu en parles, ce qui est super intéressant dans les études que j'ai lues, c'est qu'en fait, apparemment, le fait d'être insatisfait de son corps, peu importe l'IMC, ça ne permet pas de mettre en place des comportements qui vont favoriser un bon état de santé par la suite. C'est-à-dire qu'il y a vraiment cette corrélation négative qui est mise en évidence dans plein d'études. Plus les gens se sentent mal dans leur corps, plus les gens sont en insatisfaction corporelle, moins ils ont de probabilités d'avoir, par exemple, une activité physique régulière qui leur plaît. plus ils ont probabilité de consommer des aliments ultra transformés. C'est super intéressant du coup, parce qu'en fait, les gens ont super peur de trop en consommer. Les gens se jugent énormément et en fait, il y a des études qui mettent en évidence qu'en fait, plus les gens sont insatisfaits de leur corps, plus ils en mangent. Alors qu'on pourrait penser que c'est l'inverse. On voit souvent l'insatisfaction corporelle comme une motivation. Je m'aime pas à l'ego. je vais mettre des choses en place et des bonnes choses pour moi. Et en fait, les études mettent en évidence que c'est l'inverse. Peut-être que ça a un petit peu cet effet boost, motivant à très court terme, mais en fait, à long terme, on voit que plus les gens se détestent, plus les gens jugent leur corps négativement, moins ils vont mettre en place des choses qui potentiellement seraient bonnes pour leur hygiène de vie au sens large. Et en fait, au final, plus ils ont de risques, de sur-risques de pathologies chroniques, de certaines pathologies chroniques. Donc c'est trop intéressant, c'est hyper intéressant pour qu'on entend généralement, mais en plus ça semble contre-productif ce discours ambiant de peur. Après globalement, ça c'est valable pour tout, je trouve notre cerveau il réagit assez mal à la peur, je trouve pas qu'on fasse les bonnes choses pour nous quand on a peur d'un truc. Et du coup tous les discours ambiants dans les médias ou sur les réseaux sociaux de peur, ça va pas vraiment nous pousser à prendre les bonnes décisions pour nous en fait. les bonnes décisions pour la suite de notre vie, tu vois, qui, sur le long terme, nous feront nous sentir mieux en plein d'aspects, parce que là, tu parlais de la santé, mais il y a aussi des échelles pour mesurer d'autres choses, la qualité de vie, le niveau de bonheur, de satisfaction vis-à-vis de sa vie, les qualités de relationnel, etc., quoi.

  • Speaker #0

    C'est top qu'il y ait des études qui démontrent ça, parce que... Pour moi, ça vient juste illustrer ce que j'observe énormément dans les accompagnements. Enfin, tu vois, quelqu'un qui a des TCA, à tous les coups, à chaque fois, ce sont des personnes qui sont prises dans ce cercle vicieux de mal se parler et qui ont utilisé ça comme un outil. Mal se parler, dès qu'accroise leur reflet de limite s'insulter, garder des vêtements trop petits dans les placards. Tu vois ? Tous ces trucs horribles qui sont censés être une motivation, qui sont en fait juste une torture, qui ne permet pas, en fait, qui au contraire empêche d'être dans une bonne relation avec soi, de prendre soin de soi et de faire les meilleurs choix pour soi, etc. Mais du coup, trop bien qu'il y ait une étude qui est juste dire « Ouais, ouais, ça se vérifie, quoi » .

  • Speaker #1

    Et comme tu dis, on l'observe en pratique, et ça me fait penser à ce qu'on disait au début sur la perte de points intentionnels. En fait, t'as bien dû le voir dans tes accompagnements aussi. Moi, je trouve qu'au début, les gens, quand ils consultent, où globalement, ils ont... Plein de symptômes alimentaires, ils ont une estime de soi assez basse et beaucoup de troubles de la relation au corps. Donc ça va être par exemple des gens qui se pèsent beaucoup, qui se parlent super mal, qui refusent de se voir en photo ou sur les photos qui adoptent tout un tas de stratagèmes pour que leur perception de leur corps passe à peu près. Des gens qui vont s'empêcher de faire des choses, de porter certains vêtements ou comme tu dis qui vont... garder énormément de vêtements dans leur garde-robe qui ne leur conviennent plus et qui vont les garder en se disant ça me motive à perdre du poids, etc. Enfin, plein de comportements, en fait, qui sont assez maltraitants, tu sais, dans la relation à soi. Et en fait, d'ailleurs, parlons aussi de l'activité physique, à ce moment-là, c'est soit il n'y en a plus parce que la personne, elle s'est déjà dégoûtée de l'activité physique, soit il y en a encore, mais c'est vraiment pas une activité physique plaisante, c'est vraiment le no pain, no gain. Je n'aime pas, mais je me force. J'ai la flemme, mais je me force. Je me fais mal. Je déteste ce que je fais, mais je continue. Vraiment, la relation à soi, globalement, elle est dégradée. Moi, j'utilise ce terme. Elle est maltraitante. C'est-à-dire que comment les gens se comportent envers eux-mêmes, comment ils se parlent, comment ils agissent, ils ne feraient jamais ça à quelqu'un d'autre. En fait, c'est ultra maltraitant. Et du coup, ça, c'est souvent au début des accompagnements. et en fait Ce n'est pas du tout le moment où on pourrait, techniquement, donner les meilleurs conseils d'hygiène de vie. Peu importe, ajouter une cuillère à soupe d'huile de lin pour avoir des oméga-3, c'est intéressant pour la protection cardiovasculaire. Faites un peu de cardio pour l'endurance, un peu de renfaux pour faire des mouvements, pour des articulations qui vieillissent bien. des choses qui peuvent se tenir théoriquement qui pourraient vraiment être perçues comme des bons conseils, en fait, les gens à ce moment-là ne vont pas les mettre en place concrètement, parce que la relation à soi, elle est trop dégradée pour que les gens réussissent à mettre en place des choses qui sont bonnes pour elles. Et donc du coup, c'est tout un cheminement long de réconciliation avec soi, en plein d'aspects. Et c'est pour ça que je disais que c'est vraiment éventuellement plutôt à la fin de l'accompagnement. après plusieurs mois ou plusieurs années de travail, que lorsque la personne a vraiment envie de prendre soin d'elle au sens large, que là, éventuellement, si toutefois il y a des changements alimentaires, même sur le sommeil, sur le temps d'écran, sur l'activité physique, la sédentarité qui seraient pertinentes sur le papier, c'est là, en fait, la personne va réussir. Déjà, elle va avoir envie de le faire. un peu plus par elle-même plutôt que parce que c'est le ou la professionnelle qui accompagne, qui dit fais-ci, fais-ça. Elle va plus avoir envie de le faire par elle-même, mais au-delà de l'envie, elle va y arriver. Parce qu'en fait, elle s'aime, elle se respecte davantage et en fait, c'est possible du coup de passer à l'action à ce moment-là. Et ça, c'est un truc qu'on observe, je trouve, t'as raison, on le voit en pratique et c'est cool qu'il y ait des études qui viennent nous dire Après, les études, je les ai trouvées maintenant, mais je me trouvais qu'ils datent de 2016, 2008. Donc, elles existaient déjà, mais je n'en avais juste pas connaissance. Mais c'est cool quand on tombe dessus, on se dit « Ah yes, ce n'est pas juste moi dans mon coin qui fait cette observation. » En fait, c'est étudié sur des échantillons de 500 personnes, 300 personnes, 1000 personnes sur l'étude. Du coup, oui, il y a quelque chose quand même. Il y a des mécanismes sous-jacents qui sont assez universels.

  • Speaker #0

    Et ce que tu dis, ça me fait... faire un lien aussi avec la question du poids parce que cette étape dont tu parles, plutôt en fin de suivi, où il y a la possibilité de se remobiliser sur différentes choses, en fait, la question du poids, elle n'a plus du tout la même place non plus. Et quand on arrive, quand quelqu'un arrive en début d'accompagnement, même si, par exemple... Moi, je ne suis pas diététicienne déjà. Donc, ça fait que, mine de rien, par rapport aux demandes, ça peut filtrer un peu. Mon message, je pense qu'il est très clair sur les réseaux. Au tout début, j'avais quand même des personnes qui venaient vers moi où il n'y avait peut-être pas une incompréhension, mais tu vois, ce n'était pas tout à fait clair, et qui me parlaient de perte de poids. Aujourd'hui, pas du tout. Enfin, voilà, les personnes, elles savent très bien qu'en venant vers moi, ce n'est pas ça qu'on va travailler. Pour autant, la question... du poids, de leur image corporelle, de l'envie de mincir et de la peur de grossir, elle est centrale au début, quoi qu'il arrive. Je veux dire, ça prend, je ne sais pas, peut-être 90 % de la place.

  • Speaker #1

    Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Là où, quand on est dans une démarche différente de « Tiens, en fait, qu'est-ce qui me ferait du bien ? » Que ce soit en termes de mouvement, que ce soit en termes d'activité, de choses comme ça. À ce moment-là, cette question du poids, elle peut toujours exister, cette préoccupation-là, mais elle ne va pas dépasser les 50 %, alors qu'avant, elle était à 90 %. Je dis n'importe quoi, j'invente des pourcentages dans la tête des gens, mais en fait, c'est un sujet. Je m'étais noté une question, donc de toute façon, on y reviendra, c'est un sujet important aussi, parce que là où le poids est partout, dans notre société et chez les vendeurs de rêves et de régimes. Peut-être que les personnes qui commencent à s'intéresser à des approches un peu différentes, comme la tienne, comme la mienne, comme on va parler globalement d'alimentation intuitive, les personnes peuvent s'imaginer à tort que le sujet du poids va être tabou.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fréquent.

  • Speaker #0

    Dans nos approches, tu vois. Voire même, moi, j'ai déjà ressenti beaucoup de colère chez des personnes... que j'ai accompagné dans le cadre de mon programme, qui ressentaient presque une injonction, quoi, à ne plus détester leur corps.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Qui se sentaient en colère et qui disaient, non, mais moi, en fait, c'est bon, quoi, laissez-moi tranquille, je n'ai pas envie d'aimer mes bourrelets, je n'ai pas envie d'aimer ce corps dans lequel je ne me sens pas bien. Presque, il y avait un laissez-moi détester mon corps.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, on bascule presque déjà sur un autre sujet, voilà, dont j'avais envie. qu'on parle, mais avant peut-être pour refermer le premier qu'on avait ouvert sur cette question du poids, est-ce que t'en as déjà un peu parlé où tu disais bah voilà en fait le lien santé-poids, enfin dès qu'on parle de santé on est uniquement sur le côté somatique on oublie le reste, on nous parle tout de suite du poids alors qu'en fait c'est une sous-catégorie, comme il y en a plein plein plein, il y a plein de déterminants de notre santé et donc il y a le poids au milieu de tout ça. Et l'alimentation aussi, au milieu de tout ça. Mais je ne me souviens même plus des premières questions que je posais. Mais finalement, est-ce que le poids a une si grande importance dans la santé ? Est-ce qu'on peut être en bonne santé en étant considéré en surpoids ? Est-ce que... Tu vois, je sais qu'il y a des personnes, j'ai déjà échangé avec des gens comme ça sur Instagram plusieurs fois, qui me disaient, mais moi, Flavie, on me demande de perdre du poids pour ma santé. Sauf que j'ai des compulsions alimentaires. je souffre de compulsions alimentaires, dès que j'essaie de perdre du poids, ça flambe, mais on me dit de perdre du poids pour ma santé, j'ai envie aussi de m'adresser à ces personnes-là, peut-être qui écoutent le podcast. Oui,

  • Speaker #1

    très bien. Déjà, pour moi, ce qui me semble assez évident, c'est qu'il n'y a pas autant de liens entre poids et santé que ce qu'on entend dans le discours ambiant médiatique, ou même le discours de certains... professionnels de santé, peu importe, diète, médecin, psy, peu importe. Des gens qui, en vrai, n'ont pas trop creusé le sujet, à mon avis, parce que dès que tu creuses, tu te rends bien compte que c'est beaucoup plus complexe et nuancé que ça. Mais voilà, typiquement, ça arrive souvent des personnes qui vont me dire, là, j'ai une patiente, une fois, une problématique de fuite urinaire. Mon médecin, mon neurologue ne m'opère pas si je ne perds pas 20 kilos. Je dois perdre 20 kilos. En fait, c'est un médecin qui peut-être est un très bon urologue, peut-être un très bon chirurgien, d'un point de vue de la technique chirurgicale, mais il n'est juste pas au courant qu'on ne peut pas demander... Il y avait un délai de 4 mois, je crois. On a dit ça en juin, elle devait être opérée en octobre, un truc comme ça. Il n'est pas au courant qu'on ne peut pas demander à une personne de perdre 20 kilos. Je dis 20, mais c'était peut-être 15, je ne sais plus. Mais bon, c'était infaisable.

  • Speaker #0

    On ne peut pas demander ça. Déjà, à n'importe qui, on ne peut pas demander. D'autant plus, c'était une personne qui avait un passé, un passif avec les troubles alimentaires, des variations de poids colossales depuis l'enfance. Donc, tu peux encore moins demander ça à une personne. C'est lunaire, c'est lunaire. Mais je pense que ce médecin, il n'était juste pas formé, pas informé que ce n'est pas possible. Mais en fait, ça, c'est la réalité. On doit composer avec ça. Comment tu fais ? C'est hyper compliqué. Comment tu fais quand la personne te dit ça à rendez-vous ? Ou même là, tu parlais d'un message Insta, mais qu'est-ce que tu réponds à une personne ? Tu n'es même pas en train de l'accompagner et elle te partage sa détresse. Comme ça, qu'est-ce que je dois faire ? Il faut que je perde du poids, parce que c'est le médecin qui l'a dit. Et je n'ai pas le choix, sinon je n'ai pas ma chirurgie. Puis c'est l'autorité médicale. Même moi, je ne connais pas bien la chirurgie qu'il voulait faire. Son argument, c'était de toute façon, je ne peux pas opérer, le tissu adipeux gêne trop. trop, l'opération n'aura pas lieu. C'est même pas qu'elle sera plus simple ou plus complexe. Je ne la fais pas tant qu'il n'y a pas cette perte de poids. Moi, je ne connais tellement pas le sujet, je ne peux pas argumenter de s'il me semble que c'est possible. Non, je ne sais pas, je ne peux rien faire. Donc, c'est vrai que c'est des cas hyper complexes, mais du coup, tout ça pour dire que à mon avis, non, il n'y a pas du tout autant de liens entre la santé et le poids. Le poids n'a pas du tout autant de mauvaises influences sur la santé. que ce qu'on entend globalement et du coup ce que la plupart des gens qui nous consultent ou du coup vont nous écouter peuvent penser, ils ont appris à penser ça parce que c'est ce qu'on leur a tout le temps répété mais à mon avis il y a une grosse part de ce discours là qu'on peut déconstruire qu'on peut nuancer, qu'on peut venir préciser et du coup une autre question que tu as posée, bien sûr c'est possible d'être en bonne santé à n'importe quel poids Je pense aussi que c'est possible d'être en mauvaise santé à n'importe quel poids, parce que du coup, ça nécessite vraiment de dire c'est quoi la bonne santé, c'est quoi la mauvaise santé. Toi, aujourd'hui, Flavie, là, le 20 septembre, est-ce que tu estimes être en bonne santé ? Tu vas peut-être me dire globalement oui, mais il y a forcément deux, trois petits quoi qu'en ce moment, tout le monde en a, en fait, des tout petits trucs, que ce soit entre la santé physique, mentale, sociale. on a tous des... deux, trois petites choses en ce moment qui ne sont pas top, où on doit refaire une prise de sang, où on a une petite carence en vitamine D, ou tu vois, même un micro-truc. Mais la bonne ou la mauvaise santé, finalement, c'est deux énormes catégories superbinaires et on ne peut pas l'estimer comme ça. Donc, bien sûr qu'il y a des personnes qui sont grosses et qui, là, tout de suite, si on zoome sur leur vie, il n'y a rien. Il n'y a rien, tu vois. J'ai une patiente, si elle écoute, elle se reconnaîtra. Elle était très, très, très inquiète. Bon, elle l'est encore, mais... en cours de travail là-dessus, au sujet de sa santé cardiovasculaire. Et là, ça fait plusieurs mois, elle a fait toute une batterie de tests, donc plusieurs cardiologues. Je crois qu'elle a fait tous les examens cardio possibles. Il n'y a rien, RAS, absolument tout est parfait. Et donc, du coup, voilà, là, je lui disais à la fois, bon, du coup, vous allez pouvoir vous détendre maintenant, parce que vraiment, tous les examens sont faits, tous les cardiologues ont dit, voilà, il n'y a rien, vous pouvez vous détendre, votre cœur. fonctionne parfaitement, il n'y a rien, les artères vont bien, tout va bien. Elle n'est pas encore dans cette étape où elle peut respirer, tu vois. Elle est encore un peu en apnée de tellement persuader qu'elle a un problème ou qu'elle veut en avoir un. Voilà, je pense qu'elle a besoin de cette étape pour faire toute la batterie de tests nécessaires, mais il va falloir encore quelques mois, je pense, pour qu'elle intègre. Il n'y a rien, il n'y a rien, il n'y a rien, et qu'elle soit soulagée, tu vois. C'est vraiment pour ça que j'ai dit qu'elle respire, qu'elle arrive à... à se détendre vis-à-vis de ça. Mais oui, c'est tout à fait possible d'être grosse, d'être gros et de faire tous les examens et de voir qu'il n'y a rien qui dysfonctionne. Mais tout comme c'est tout à fait possible à un autre côté du spectre soit d'être mince ou d'avoir le corps parfait selon les standards de beauté et d'avoir des problèmes de santé. C'est tout à fait possible, c'est même fréquent. Parce que du coup, on peut aussi parler brièvement du standard de beauté qui n'est pas conforme à la diversité naturelle des corps, mais aussi qui n'est pas conforme à la réalité, notamment de la morphologie féminine. Le standard de beauté, que ce soit aujourd'hui ou celui d'il y a 10-15 ans, qui était plutôt en profil très mince, voire maigre, avec vraiment peu de tissu adipeux, aujourd'hui on est plus sur une femme qui a... un peu plus de tissu adipeux, bien sûr, ventre plat, mais qui a un peu plus de forme et qui est plus musclée et qui est plus sportive. Dans les deux cas, cette femme, elle a peu de tissu adipeux, alors que Madame Tout-le-Monde, elle a quand même du tissu adipeux, plus que le standard de beauté, en tout cas. Et donc, du coup, il y a beaucoup de femmes... qui sont conformes aux standards de beauté, qui ont peu de tissus adipeux et qui ont des problématiques de santé liées à ça. Notamment les femmes qui n'ont pas leurs règles ou des cycles menstruels irréguliers, sans aucune explication liée à des pathologies, comme le SOPK ou autre. Vraiment, c'est ce qu'on peut appeler de la ménorée hypothalamique. En fait, elles ne mangent pas assez et ou elles n'ont pas assez de tissus adipeux pour le bon fonctionnement de leur système hormonal. Ça, c'est... hyper fréquent en population générale. Chez des femmes, peu importe l'âge, mais qui sont assez conformes à ce qu'on attend d'elles. Elles font du sport plusieurs fois par semaine, elles mangent assez, elles si. Sur le papier, personne ne s'inquiète parce que, encore une fois, elles sont conformes à ce qui est attendu d'elles. Mais en fait, leur état de santé, si on zoome, il y en a plein. Il n'est pas ouf, tu vois. Donc ça, c'est vrai que c'est intéressant. je pense à rappeler brièvement, c'est tout à fait possible. En tout cas, le lien qu'on nous présente, plus on grossit, moins on est en bonne santé. Non, c'est vraiment à déconseiller. C'est très important.

  • Speaker #1

    Ce que tu dis, ça me fait écho à ce que m'avait dit Lisa de mon gros podcast. On a fait un épisode ensemble et à un moment donné, on est venus à parler de grossophobie et de grossophobie médicale. Elle, malheureusement, elle a une belle collection d'anecdotes de... en lien avec la grossophobie, mais de sa place, j'avais trouvé ça encore plus intéressant, parce que de sa place, qui a vécu énormément de grossophobie médicale en tant que personne considérée en obésité, elle alarmait aussi, enfin, je ne sais pas si ça se dit, elle alarmait, en tout cas, elle tirait la sonnette d'alarme sur l'autre pendant de la grossophobie médicale, qui est de penser qu'une personne mince est en bonne santé. Oui. De fait. Et en fait, elle disait, mais on passe à côté de plein de pathologies chez des personnes minces, parce que comme elles sont minces, tout va bien. Donc, il y a des tas de choses qui ne sont pas creusées, qui ne vont pas nous alarmer. Tu vois, que ce soit dans... C'est un très bon exemple, ce que tu viens de dire, en fait, sur des femmes qui, par exemple... En fait, on va juste dire, oui, OK, elles n'ont plus leurs règles. Oui, mais attends, qu'est-ce que ça implique, en fait ? qu'il n'y ait plus ces hormones-là qui fonctionnent correctement. Ça n'implique pas que le cycle féminin. Ça implique des problèmes potentiels d'ostéoporose. Il y a des tas de problèmes de santé qui peuvent être associés à ça. Et c'est juste hyper inquiétant, finalement. Mais à partir du moment où tu as un corps dans les standards de beauté, on part du principe, on mélange un petit peu standards de beauté, de santé. Il y a un truc ultra malsain, je trouve.

  • Speaker #0

    Il y a une vraie confusion. Un discours qui est simpliste, qui est trop simpliste, trop raccourci, et qu'il est biaisé aussi, ce discours. Il y a plein d'infos qu'on ne nous donne pas. Mais après, c'est le problème du discours médiatique au sens large. Tu ne peux pas, en une phrase qui est lisible en trois secondes, dire toute la complexité du fonctionnement du corps, du poids. C'est comme les messages très critiqués, manger cinq fruits et légumes par jour. On ne peut pas, en fait, dans une phrase aussi courte, préciser quel type de légumes et fruits on parle, quel type de portions et pourquoi, et quelles spécificités pour personnaliser le message. C'est le problème avec les discours de santé publique, c'est qu'il faut qu'ils soient courts. Et après, il y a un relais par les médias qui est faible, parce que, comme tu dis, tout le monde aujourd'hui est embourbé, j'ai l'impression, dans ce culte de l'apparence. et de la minceur, et du coup même des gens qui sont médecins, qui sont diètes, qui sont journalistes, n'ont même pas conscience qu'ils ont internalisé ces messages et qu'ils les considèrent comme des vérités absolues, et qu'ils les propagent du coup, sans être critiques. Donc oui, c'est un gros problème. Et d'ailleurs, je pensais à ça au tout début, il n'y a pas longtemps j'ai appris ce terme d'insatisfaction corporelle normative. Je trouvais ça super intéressant, je me renseignerais un peu plus, mais du coup, de ce que j'en ai compris, ce terme a été créé parce que des chercheurs en psycho et en socio qui travaillent sur l'image corporelle se rendent compte qu'aujourd'hui, on est à un moment de l'humanité où c'est tellement normal et banalisé d'avoir de l'insatisfaction corporelle, autrement dit d'avoir des complexes, qu'on a créé ce terme, on a créé une norme. peut-être une quantité, un degré d'insatisfaction corporelle qu'on va estimer normale et non pathologique. Il y a tellement plus de gens qui existent, qui peuvent dire « Non, mon corps, moi je m'en fous un peu, mon apparence, c'est pas si important. » Tu vois, des gens qui, d'eux-mêmes, ne t'en parleraient pas, mais si tu les questionnes, vont te dire « Non, mon apparence, en vrai, je m'en fous un peu, c'est pas important. Oui, des complexes, je sais pas, j'en ai peut-être quelques-uns. » Des gens qui n'ont pas trop investi le sujet, en fait, apparemment, ça existe tellement plus qu'on a créé une case, les gens qui ont de l'insatisfaction corporelle normative, mais c'est pas pathologique. c'est juste normal d'accord ok c'est pour dire en fait on est dans une telle société de l'apparence qu'on a toutes et tous internalisé ça et c'est dur c'est sacrément dur à déconstruire à donner bien sûr notre apparence corporelle existe mais à lui redonner une juste place Dans notre estime personnelle, dans les échanges, dans les entretiens d'embauche, ça existe, les autres voient à quoi on ressemble et les autres peuvent penser des choses de ça. Ça existe, l'idée ce n'est pas de croire qu'on est transparent et qu'il n'y a que notre âme ou notre personnalité qui existe. Non, l'apparence corporelle, elle existe. Mais il faut, comme tu disais, si on essaie d'imaginer des pourcentages, il faut lui donner un pourcentage d'importance moindre dans notre... perception de nous, dans notre estime de nous-mêmes, dans notre façon de projeter les jugements que les autres vont avoir sur nous, enfin voilà, lui redonner une place moindre en fait. Ça me semble important.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu penses du body positive dans ce contexte-là ?

  • Speaker #0

    Vaste question. Je pense que, déjà de ce que j'en ai compris... Mais comme beaucoup de choses, le body positive, c'était initialement un mouvement politique très militant qui a forcément été dépolitisé et utilisé aussi à des fins marketing. Clairement, je pense qu'il y a plein de marques qui ne se mouillent pas trop en utilisant maintenant un petit peu des mannequins qui ne sont plus que des mannequins minces qui font du 36. Et en parlant, si tu mets sur un site de vente le joli terme d'inclusif et que tu vends jusqu'à la taille 48, tu es contente, tu as un peu redoré l'image de la marque et tu dis que tu adores le body positive. C'est en ça que je dis que parfois, c'est dépolitisé. C'est tombé dans le grand public comme un truc un peu cool, qui a un peu aidé, mais sans plus. Ça, c'est le côté un petit peu dommage. Globalement, je pense que le body positive, c'est aidant et c'est insuffisant. On ne peut pas tout miser là-dessus non plus. Tu vois, un concept qui est né après, c'est la body neutrality. Et c'est important aussi. Le body positive, en fait, je pense que ce qui est super intéressant, c'est qu'on peut avoir aujourd'hui une représentation des corps sur les réseaux sociaux qui est quand même un peu plus représentative de la diversité naturelle des corps. Tu te promènes dans la rue, tu te poses à la terrasse d'un café, tu regardes les gens qui passent. Il n'y a pas que des gens très minces, musclés, qui mangent que des brocolis et tout. Ce n'est pas vrai, ce n'est pas ça la vraie vie. Donc c'est bien que sur les réseaux sociaux, sur les marques de vêtements et tout, on voit des corps plus représentatifs de la réalité. Je pense que ça, c'est vraiment important. Après, ce n'est pas suffisant. Ce qui est intéressant aussi, c'est d'aller vers de la neutralité pour déconstruire ce qu'on disait, désinvestir plutôt l'apparence physique. Dans tous les cas, ça va être important de mettre moins d'attention sur l'image qu'on a de nous-mêmes, sur l'apparence qu'on présente aux autres, de désinvestir un petit peu ce sujet-là, au moins un petit peu. Parce que le but aussi, ce qui est mal compris, souvent dans des notions comme l'acceptation. pour elle, etc. Le but, c'est pas de se trouver ultra canon tous les jours de l'année. Franchement, si ça arrive, tant mieux. Mais d'ailleurs, c'est souvent assez impossible. Ça me semble vraiment pas très réaliste. Mais le but, c'est de, je pense, ne plus se détester, ne plus se parler mal, ne plus mettre autant d'attention sur ce à quoi on ressemble, ne plus passer des heures devant le miroir, à se maquiller, à se prendre la tête pour chaque tenue, ne plus se regarder 35 fois par jour dans le miroir, ne plus se regarder dans toutes les vitrines qu'on croise dans la rue. Tu vas vraiment désinvestir l'importance de l'apparence et être plus neutre, en fait. Se dire, aujourd'hui, je ressemble à ça, point. Aujourd'hui, je me kiffe, cool. Aujourd'hui, je me kiffe moins. Ce n'est pas grave, ma journée va se passer exactement de la même façon. Et ça change rien en fait, les jours où je me trouve pas ouf. Ça ne change rien dans ma façon de faire mon boulot, dans les relations sociales, etc. Donc c'est vers ça, moi, je pense qu'on essaye de tendre dans les accompagnements. Oui,

  • Speaker #1

    je suis complètement d'accord. J'allais dire que je n'ai rien à ajouter, mais si, en vrai. En tout cas, c'est juste que ça me fait penser à nouveau à une espèce de temporalité aussi. l'évolution de la personne. Et si je prends l'exemple des réseaux, moi, un des premiers trucs dont je parle aux personnes que j'accompagne, c'est de veiller aux comptes qu'elles suivent, tu vois, sur les réseaux, parce que ça a une influence énorme. Et en plus, on a le contrôle là-dessus, donc autant en faire autre chose. Donc, voilà, d'arrêter de suivre au maximum les comptes culpabilisants, les comptes de... personnes ultra-fit et tout, qui ne sont pas du tout représentatives de la réalité, etc. Et donc, je trouve ça intéressant de remettre de la diversité corporelle dans le feed, effectivement, mais aussi de mettre autre chose que des corps. Et en fait, j'ai l'impression qu'il y a différentes temporalités, quoi. Au début, en tout cas, c'est la sensation que j'ai, je ne veux pas dire que c'est une règle absolue, mais au début, je pense vraiment que les personnes, elles ont besoin de nourrir leur représentation. avec d'autres images de corps. Des corps non valides, des corps gros, des corps... Enfin voilà, plein de sortes de corps.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et donc voilà, déjà ça, ça va nourrir, ça va déconstruire plein de choses au niveau de la représentation. Je pense que c'est vraiment utile. Mais derrière, dans un second temps, c'est exactement ce que tu dis, l'idée c'est aussi de ne plus mettre toute cette importance. Et donc ça va passer par le fait de... Moins chercher à voir des corps et des corps dénudés aussi, et plus voir des gens qui vont parler d'autres sujets qui nous stimulent intellectuellement, ou des contes qui font du tricot parce qu'on a envie d'apprendre ça depuis longtemps. Enfin, voilà, des trucs qui n'ont rien à voir, en fait, avec juste à quoi je ressemble et à quoi les autres ressemblent.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, carrément. Et peut-être autre chose que j'aimerais bien ajouter, parce que je trouve que c'est assez intéressant de le... de le voir comme ça, par rapport au poids, au sens large ? Parce que peut-être après, tu disais qu'on pourrait fermer cette question une, mais on part dans plusieurs directions, c'est trop intéressant. Oui, autre chose qui me vient, c'est... Moi, je pense que, comme tous les animaux, comme chaque espèce, on a chez l'adulte des normes. qui s'observent en termes de taille, poids, pointure de pied, etc. Tu vois, des moyennes. Et je pense que c'est OK, tu vois, de se dire il y a des moyennes. Voilà, je prends un truc assez factuel et qui n'est pas trop émotionnel en général, la pointure des pieds. On peut, et après on peut faire des différences aussi qui sont intéressantes selon les origines ethniques, mais de se dire, par exemple, si on prend telle population, la pointure moyenne de pied de la femme, par exemple, ça s'étend de... telle taille à telle taille, ça c'est l'intervalle moyen. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'individus avant et après. Il y en a, avant et après l'intervalle, c'est le principe d'une moyenne. Il y a toujours des individus qui sont en dessous et des individus qui sont au-dessus. Et ça ne veut absolument pas dire que les gens, par exemple les femmes qui Ausha du 35 ou qui Ausha du 44 sont en mauvaise santé ou un problème avec leur pied ou un problème postural. Peut-être pas du tout. Peut-être ça peut arriver. mais selon peut-être d'autres éléments, pas uniquement la pointure de pied isolément. Mais ce n'est pas parce qu'une femme chose du 35 que forcément elle est déséquilibrée, par exemple, parce qu'elle n'a pas assez de surface au sol. Ça va peut-être poser problème factuellement pour qu'elle trouve toutes les chaussures qu'elle veut, parce qu'il y a plein de marques qui ne font pas du 35 ou quoi. Ou elle va peut-être des fois devoir se chausser au rayon enfant. Il y a peut-être des particularités et des difficultés qui vont se présenter à elle. Mais ça ne veut pas du tout dire qu'elle doit se juger pour ça, se dévaloriser, que des gens doivent lui faire penser, lui mettre en tête que c'est un problème, que forcément ça a des complications en termes de santé dans sa vie et tout. Et du coup, le poids, je le vois aussi un petit peu comme ça, même s'il y a des choses différentes. mais voilà il y a peut-être un intervalle de poids assez moyen dans une population donnée. Et de se dire qu'il y a aussi des individus qui sont naturellement en dessous, des individus qui sont naturellement au-dessus. Le problème, encore une fois, c'est qu'à cause de cette grossophobie ambiante constante, on va estimer que les gens qui sont au-dessus ne peuvent pas l'être naturellement. On nous perd, en fait. C'est forcément la personne, elle est au-dessus du poids qui serait bon pour elle, alors qu'en fait, non, c'est peut-être vraiment son poids d'équilibre. Et c'est un problème. C'est un problème esthétique et c'est un problème de santé. Et donc, il faut qu'elle perde. Et ça, en fait, souvent, c'est présenté comme un non négociable. Et les gens, de toute façon, tu le vois bien, ils grandissent avec cette idée-là. Il y a plein de gens qui... En consultation, encore hier, j'ai une nouvelle personne en consultation, et le discours, c'est presque toujours le même, c'est depuis que je suis enfant, depuis aussi loin que je me souvienne, je sens que mon poids est un problème. Et ça, c'est aberrant. Et tu vois, moi, je pense que dans cet intervalle qui va un petit peu au-delà des moyennes, en dessous de la moyenne et au-dessus de la moyenne, il n'y a pas de problème de santé, le corps, il fonctionne bien. Par contre, je peux entendre et comprendre que quand on va trop loin de son poids d'équilibre, à la hausse ou à la baisse, il peut y avoir des complications, bien sûr. Je l'entends aussi, tu vois, je ne dis pas que n'importe qui peut peser je ne sais combien de kilos et il n'y aura jamais aucun problème. Si, je pense que des fois, il y en a. Parce que quand on est très au-dessus de son poids d'équilibre, mais comme quand on est très en dessous, en fait, il y a des choses qui fonctionnent différemment dans le corps. et qui peuvent dysfonctionner, pour le coup. Et ça, je l'entends complètement. Mais ce qui est intéressant aussi, c'est que, tu vois, on disait, globalement, on s'inquiète beaucoup plus quand on prend du poids que quand on en perd. Les gens autour de nous aussi s'inquiètent beaucoup plus quand on prend du poids plutôt qu'on en perd. Quand on en perd, pardon. Alors que, d'un point de vue santé, factuellement, c'est l'inverse qu'il faudrait faire, parce que quand on est à notre poids d'équilibre adulte, peu importe quel que soit notre poids d'équilibre, mais quand on y est, On a beaucoup moins de marge en termes de perte de poids avant d'avoir des problèmes de santé qu'en termes de prise de poids. Tu vois, toi comme moi, je pense qu'on est à notre poids d'équilibre. Si on perd 5 kilos, déjà on va avoir beaucoup plus froid. Peut-être on aura des troubles des règles, déjà à moins 5 kilos en dessous de notre poids d'équilibre. Voilà, on va être, je pense, un peu plus fatigué. Notre système immunitaire, il sera moins performant. Donc on va plus tomber malade. À moins 10 kilos, ça commence à être chaud. Je pense que c'est l'arrêt de travail pour bientôt. Les règles, c'est sûr qu'il n'y en a plus du tout. Plus de système hormonal qui fonctionne, malade tout le temps, fatigué tout le temps. À 15 kilos, moins 20 kilos, c'est l'hospite. Tu vois ? Alors que toi comme moi, on prend 5 kilos, aucune différence de santé. Aucune. La seule différence effectivement qu'il peut y avoir à 5 kilos, c'est que tu peux te sentir plus serré dans tes vêtements. Ça dépend si tu... tu portes des vêtements ajustés, mais si tu portes des vêtements ajustés, tu peux te sentir plus serré, donc c'est inconfortable. Éventuellement, il faut en changer. À 10 kilos, même chose. La différence aussi, c'est que Société Grossophobe dit que peut-être on aura plus de complexes à 10 kilos au-dessus de notre poids d'aujourd'hui que notre poids d'aujourd'hui, tu vois. Mais c'est juste la question de l'apparence. Et avant qu'on ait des problématiques au niveau de certains organes ou au niveau de certaines articulations, Particulation, on nous parle souvent des genoux, par exemple, quand on porte trop de poids sur nos genoux. Je ne sais pas trop estimer combien de kilos il faudrait qu'on prenne, mais à mon avis, on est au-dessus de 20. Et donc, c'est ça qui est intéressant, c'est qu'en fait, on a beaucoup plus de marge en termes de prise de poids avant d'avoir des problèmes de santé qu'en termes de pertes. On ne va pas être hospitalisé, même à plus 30, plus 50 kilos, on n'est pas hospitalisé. Alors qu'à moins 15... moins 20, on est hospitalisé. Donc, quand je dis hospitalisé, c'est qu'on ne peut presque plus se lever de son lit. C'est ça qui est super intéressant aussi, parce que ça, c'est vraiment... J'aime bien le dire, là j'en profite du podcast, mais je le dis souvent en consultation individuelle, parce que je trouve que quand je dis ça, les gens disent souvent, ah ouais, en fait c'est hyper logique, mais on ne le dit tellement jamais, et ça remet vraiment l'église au milieu du village. Donc voilà, j'avais pris.

  • Speaker #1

    Et ce que tu dis, ça me fait penser aussi à autre chose, c'est les fausses croyances sur le fait que quand on prend du poids, on ne prend que du gras. Mais je veux dire, notre corps, il gagne aussi forcément en masse musculaire, sinon il ne peut juste pas nous porter. C'est-à-dire qu'il y a plus de poids à porter.

  • Speaker #0

    Quand on perd du poids,

  • Speaker #1

    on perd du poids. Mais oui. Et en fait, ça, il n'y a encore pas longtemps, une personne que j'accompagne qui disait ça, qui parlait d'une prise de poids sur la dernière année. et en disant voilà, j'ai pris je ne sais plus 10-15 kilos et j'ai perdu tous mes muscles, j'ai perdu toute ma masse musculaire. Non, c'est complètement impossible. Tu as même forcément pris du muscle avec ta prise de poids. C'est juste qu'effectivement, tu as pris aussi de la masse grasse et que peut-être qu'avant tes muscles, ils étaient plus visibles. Tu arrivais à plus les voir et aujourd'hui, tu les vois moins, mais ils sont là et il y en a même sans doute plus. Il y a plein de représentations ultra faussées autour de ça. Ce n'est pas du tout étonnant qu'ils vont avec ce qu'on nous dit sur les réseaux. Oui,

  • Speaker #0

    carrément.

  • Speaker #1

    J'avais envie de prendre l'exemple de... Juste avant ce que tu disais, tu parlais de personnes qui seraient au-dessus de leur poids d'équilibre. Admettons, une personne, voilà, elle peut avoir une idée. Parce que ça, c'est pareil. Souvent, moi, en tout cas, les personnes que j'accompagne, elles n'ont aucune idée. Elles ne peuvent pas dire ce que c'est que leur poids d'équilibre. Parce qu'en fait, tout a toujours été sous contrôle. Et que finalement... Je ne peux pas trop dire.

  • Speaker #0

    La plupart du temps, les gens, des fois, me demandent c'est quoi mon poids équilibre ? Je peux faire des hypothèses, parfois, en fonction de ce que la personne me raconte de son histoire de vie. Mais on ne peut pas le prédire, en fait.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est hyper compliqué. En fait, comme il y a toujours eu du contrôle, des fois, il y a des grosses prises, des grosses pertes de poids. Et le trouble alimentaire, en plus, qui s'est installé très tôt, souvent avant la vie d'adulte. Donc, en fait, c'est hyper compliqué. Mais en tout cas, il y a des personnes qui vont arriver considérées en surpoids et qui se disent « Non, mais moi, je pense forcément être au-dessus de mon poids d'équilibre parce que j'avais plutôt une morphologie mince dans l'enfance, même début de ma vie d'adulte, etc. » Donc, c'est quelque chose que... je ne vis pas forcément très bien. Mais mettons, cette personne, elle a compris quand même qu'il y avait quelque chose qui se jouait beaucoup autour de son rapport à l'alimentation, rapport au corps, mais surtout rapport à l'alimentation. Donc, elle vient te voir, toi, moi, une personne qui accompagne autour du comportement alimentaire. Je le disais tout à l'heure, souvent, les personnes, elles pensent que en venant nous voir, nous, on ne va pas parler de poids. Presque, on va leur dire Ah non, moi, je ne veux pas entendre parler de ça, tu acceptes ton poids et on n'en parle plus. Je pense que c'est intéressant de dire que ça n'est pas ça, qu'on peut peut-être expliquer ça. On peut s'imaginer, voilà, quelqu'un vient de voir Zoé. Cette personne, elle dit, moi, je suis à peu près sûre que je suis au-dessus de mon poids d'équilibre. Donc, j'aimerais revenir à ce qui est mon poids d'équilibre parce que, si j'ai bien compris, c'est ce qui est le... l'idéal pour mon corps, le plus confortable à tout niveau. Mais en même temps, j'ai des troubles alimentaires. Je vois bien que juste l'idée de faire attention à quelque chose, ça me déclenche des compulsions. Je me jette sur la bouche, je suis incontrôlable. Comment est-ce que c'est possible d'entendre et d'accompagner cette demande qui est... connexes, parallèles, je sais pas comment on pourrait le dire, tu vois, il y a effectivement une demande en lien avec, ouais j'ai bien compris, là j'ai envie moi d'être en paix avec la bouffe, j'ai plus envie d'y penser H24 et que ça régisse ma vie néanmoins, bah j'aimerais bien perdre du poids

  • Speaker #0

    Ouais, bah je pense que ce qui est essentiel sur ce premier rendez-vous déjà c'est d'en parler en détail et de se comprendre sur le, voilà tu vois je pense que je vais expliquer ce que je pense être la définition du poids d'équilibre Je vais expliquer quelle marge de manœuvre je pense qu'on peut avoir ou pas, que j'ai entendu, qu'elle pense être au-dessus, et qu'en fait c'est une hypothèse qui se tient. Mais il y a peut-être aussi une hypothèse où elle n'est pas au-dessus, elle est à son poids d'équilibre, ou elle est en dessous, et que je ne peux pas le savoir aujourd'hui. Et qu'au fil des séances, on en saura un peu plus progressivement. Je pense que ce premier échange, il est vraiment pour que la personne comprenne l'approche. Et comme tu disais, qu'elles comprennent que c'est pas tabou. Je veux bien qu'on parle du poids, il n'y a aucun problème. Au contraire, il faut même mieux en parler si c'est tabou, c'est mauvais signe. Je ne suis pas contre le fait qu'elles en perdent, mais absolument pas en fait. La seule chose éventuellement contre laquelle je suis, c'est de lui en faire perdre coûte que coûte en fait. C'est ça, c'est que je ne vais pas... lui donner des conseils uniquement dans le but de perdre du poids sans être sûre que ça peut potentiellement fonctionner et sans me soucier de ce que ça pourrait causer comme dommages collatéraux pour elle. C'est juste contre ça que je suis. Mais pour moi, c'est vraiment important, quitte à ce que ça prenne une heure, qu'on se comprenne bien là-dessus. Parce que c'est vrai que j'y fais beaucoup plus attention ces derniers temps. Je m'étais rendue compte il n'y a encore pas longtemps, genre six mois, qu'il y a des gens que j'accompagnais depuis longtemps qui en fait ne parlaient plus du poids. Et moi, j'avais pensé que c'est parce qu'on était raccord sur la question du fait que ce n'était pas la priorité. Parce que là, tout de suite, de toute façon, on ne savait pas où était le poids d'équilibre et que la priorité, c'était d'apaiser la relation alimentation. Mais en fait, c'est arrivé qu'elle me dise à demi-mot qu'en fait, elle n'osait pas en parler parce qu'elle pensait que c'était tabou, parce qu'elle pensait que je ne voulais pas qu'elle en parle. Et je trouve ça hyper triste. Pour moi, c'est important, mais c'est ultra important dans la relation thérapeutique qu'on puisse tous dire en transparence et que la personne ne s'inhibe pas sur certains sujets. Si on met un sujet de côté, c'est vraiment un choix conscient parce que c'est pertinent de le mettre de côté pour elle, pour son cheminement. mais pas par dépit, parce qu'elle n'a pas le droit de l'aborder, parce qu'elle n'a pas trop compris mon approche, mais elle a compris que je ne veux pas qu'elle l'aborde. Enfin, ça, je ne veux surtout pas. Et en soi, je ne l'ai jamais voulu. Je pense que je ne me suis pas rendue compte que certaines choses, comment je les formulais, ça induisait ça. Et malheureusement, c'est trop triste. Je le vois aussi sur Insta ou même d'autres. thérapeute que je connais et que j'adore par ailleurs, mais ça m'arrive régulièrement d'avoir des gens qui me disent, je vous consulte et bon, je ne vais pas vous mentir, j'ai eu un rendez-vous avec une telle, et en fait, je n'ai pas repris rendez-vous parce que j'ai eu l'impression que je n'avais pas le droit de parler de mon poids, que je n'avais pas le droit de... Mon désir de perdre de poids, actuellement, il est là et j'ai l'impression que je n'avais pas le droit d'avoir ce désir qu'il fallait que je change avant de reprendre rendez-vous. Et en fait, je pense que c'est de l'incompréhension. C'est qu'on a mal, nous, en tant que... thérapeute, et c'est pour ça que ce podcast j'espère que ce sera l'occasion pour moi de pouvoir le formuler, j'espère que ce sera clair j'espère vraiment, parce que c'est vrai que des fois c'est très compliqué de communiquer, je pense que c'est ça le hic je trouve ça triste qu'on se rencontre pas parfois entre personnes qui accompagnent personnes accompagnées, parce qu'on s'est pas comprises sur ce sujet-là. C'est trop dommage. Parce qu'au fond, moi, je pense que la plupart des autres thérapeutes qui travaillent comme moi, qu'elles soient liées ou pas, t'en fais partie, mais il y en a plein d'autres auxquelles je pense qui, selon moi, sont vraiment des super thérapeutes dans le sens où elles ont un bagage de connaissances qui est super fourni et qu'elles ont une éthique professionnelle qui est super. Moi, je suis assez exigeante avec mon éthique et du coup, je suis assez exigeante avec celle des autres professionnels aussi. Et voilà, il y a plein de gens que je trouve Je trouve génial là-dessus. Mais je pense que des fois, on n'arrive pas bien à expliquer ce qu'on pense du sujet du poids, de la perte de poids intentionnelle, ce qu'on est OK de faire dans les accompagnements, ce qu'on n'est pas OK de faire. Et globalement, j'aimerais rappeler, en gros, ce qu'on ne veut pas, c'est nuire aux gens. On a choisi ce métier parce qu'on a envie d'aider la plupart du temps. C'est ça. Et du coup, on ne veut pas leur nuire. Et il y a des choses où on a compris, par nos expériences personnelles et professionnelles, qu'il y a des choses qu'on fait, on pense être bien intentionné en le faisant, et en fait, on leur nuit. Et donc, c'est surtout ça qu'on ne veut pas faire. C'est pour ça qu'on ne veut pas répondre aveuglément à toutes les demandes de perdre de poids. On ne veut pas, quand une personne dit « Moi, je veux perdre du poids. » On ne veut pas dire « Ok, pas de problème. Go, je vous conseille de faire ci, ça, ça, et on y va, vous allez voir, vous allez perdre du poids. » On ne veut pas rentrer dans cette... dans cette dynamique-là, en fait, où on dit oui à toutes les demandes de la personne. On veut venir questionner les demandes et on sait ce qu'il y a qui est sous-jacent. On parlait de le surinvestissement de l'apparence physique. Ce qu'on veut, c'est aussi accompagner les gens à désinvestir en partie l'importance qu'elle donne à l'apparence physique. Mais ce qui ne veut pas dire qu'on ne pourra pas, en parallèle, du tout répondre à une demande de perte de poids. Et de toute façon... Ce qu'on va faire en priorité, c'est apaiser la relation avec la nourriture. Autrement dit, avec des termes plus de diététique comportementale, réguler la relation, le comportement alimentaire. Et réguler, ça veut dire manger à sa faim, arrêter de se priver, mais aussi s'arrêter au rassasiement la plupart du temps. Ne plus avoir de compulsion, ne plus avoir de grignotage. En fait, c'est ne plus sous-manger, mais ne plus sur-manger non plus. La régulation. C'est-à-dire qu'on n'est pas pour que les gens surmangent, on n'est pas pour que les gens grossissent, on n'est pas pour que les gens mangent 18 hinders par jour, on n'est pas pour tout ça. On est pour que les gens ne culpabilisent plus, que les gens ne se restreignent plus, et ça passe Parfois par des périodes de prise de poids, de manger 18 kinder par jour. Ça peut passer par ça, mais c'est une étape. Ce n'est pas la finalité de l'alimentation qu'on vise.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est compliqué parce qu'il y a plein de finesse là-dedans. Et encore une fois, ce n'est pas trop à la mode la finesse. Les nuances et tout, mais c'est exactement ça. Il y a énormément d'incompréhension. Il y a des détracteurs aussi de l'alimentation intuitive et des approches assimilées.

  • Speaker #0

    hein ? il nous aide pas, mais c'est un cercle vicieux parce que si nous on explique pas bien notre approche les détracteurs nous comprennent mal et du coup, bah tu vois oui oui,

  • Speaker #1

    bon après, d'accord on va être sur le partage des responsabilités je te reconnais bien là, oui c'est nous qui expliquons mal j'aurais tendance à être un peu plus cash, je pense que enfin voilà, parmi les personnes auxquelles je pense, qui t'ont l'impression que presque l'alimentation intuitive ce serait presque une secte, après c'est vrai que le nom et... Des fois, je me dis, c'est un peu particulier, mais il ne représente pas bien ce que c'est, je trouve. Mais effectivement, l'idée, ce n'est pas de basculer dans la suralimentation, ce n'est pas d'envoyer valser tout ce qui peut représenter l'équilibre alimentaire et même toutes les recommandations qu'il peut y avoir autour de l'équilibre alimentaire. Et c'est hyper important de le préciser. Et du coup, il y avait un... Ce n'est pas vraiment une question, mais un point que j'avais envie d'éclaircir. et qui va aussi avec tout ce qu'on vient de se dire, c'est le fait que des personnes puissent vraiment guérir leur comportement alimentaire, apaiser, réguler, le meilleur mot chaud, c'est ça, arriver à cette régulation du comportement alimentaire, même si elles ont toujours un désir de perdre de poids. Parce que c'est vrai que quand on commence à parler de restrictions cognitives, et qu'on dit que la restriction cognitive est un problème, en sachant que la restriction cognitive, c'est le fait de contrôler son alimentation dans le but de contrôler son poids et donc, sous-entendu, de ne pas grossir, voire de maigrir. Quand on sait que juste ça, la restriction cognitive, peut déclencher des compulsions et tout, et que donc quand on bosse sur les compulsions, eh ben, on va bosser sur la restriction cognitive. Moi, je vois bien ce que ça peut créer. comme confusion chez des personnes que j'accompagne et qui en concluent qu'en fait, pour pouvoir ne plus avoir de compulsions, il faut qu'elles arrêtent d'espérer maigrir un jour, alors qu'en réalité, ben ouais, quand elles sont complètement honnêtes, elles vont me dire, ben voilà, moi je viens vers toi parce que mon but, c'est de stopper mes compulsions, c'est d'arrêter d'être dans ce rapport-là, d'être obsédée par la bouffe, de perdre le contrôle, de toujours dépasser le rassasiement, et j'ai quand même l'espoir, quelque part, je me dis en toute logique, si je fais ça, je vais maigrir si je suis au-dessus de mon poids d'équilibre. Et du coup, je me disais que c'était important qu'on en parle. Moi, j'essaie de le dire souvent sur les réseaux, si vous attendez de ne plus avoir peur de grossir pour vous lancer dans un processus de guérison des TCA, en fait, vous allez rester bloqués dans les TCA parce que c'est le propre du TCA d'avoir peur de grossir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Il ne faut vraiment pas attendre le jour où. Les gens n'auront plus envie de perdre du poids pour consulter, pour entamer cette démarche. Déjà, peut-être que ce jour, il n'arrivera jamais. Moi, je pense que le désir de minceur et ou la peur de prendre du poids, ça dépend. Ça peut prendre ces deux formes-là, mais chez certaines personnes, ça ne prend que l'une ou que l'autre, selon l'histoire de vie, selon ce qui a été vécu, dit dans l'enfance. Ce désir de perdre ou cette peur de prendre du poids, il y a des gens chez qui ce sera... Toujours présent. C'est un truc, je ne sais pas, un truc très émotionnel, un truc dans les tripes qu'on n'arrivera jamais à effacer, à soigner à 100%. On va réussir à énormément l'apaiser de façon à ce que ça ne s'active plus tous les jours, que ça ne s'active plus de façon intense, de façon à ce que ça n'induise plus de comportements que la personne pourrait trouver par ailleurs nuisibles pour elle. Ça pourrait être juste des fois des pensées qui traversent l'esprit de « Ah, j'espère que je perds du poids » ou « Ah, j'en ai perdu, cool, ça m'arrange » . Juste ça en fait. Je pense qu'il faut aussi, en tant qu'accompagnante, qu'on soit réaliste dans ce qui est possible de faire pour les gens. Où est-ce qu'on peut les accompagner ? Jusqu'où on peut aller dans cette fameuse guérison ? Je pense qu'il y a des gens, ils ont internalisé ça. Vraiment, tu vois, quand je dis dans leur trip, c'est pour dire que c'est hyper profond en eux, dans leur histoire. C'est tellement, tellement ancré que de se dire que ça n'existera plus jamais, ça me semble difficile. Donc surtout, il ne faut pas attendre que ça ne soit plus là pour entamer cette démarche. Il faut le faire en parallèle, effectivement. Je pensais à un autre truc qui paraît pas directement lié, enfin en tout cas je sais pas comment le lier, mais je pensais à ça quand tu parlais de notre difficulté à exprimer l'approche et des détracteurs. Je pense que ce qui est difficile aussi, c'est que, à mon avis, moi c'est une approche qui est profondément féministe, parce qu'aujourd'hui c'est vraiment plus approuvé, toute la recherche le met en évidence, le culte de la minceur touche beaucoup plus les femmes. Du coup, les troubles alimentaires touchent beaucoup plus les femmes. Les stéréotypes de beauté binaire, hommes-femmes, sont ultra surreprésentés et idiots. Franchement, disons-le, le cliché de la femme qui est mince, avec une forte poitrine, avec des cheveux longs, qui aime la dentelle, qui aime le rose, en fait, ça... Ça perturbe énormément l'identité de chaque personne depuis l'enfance. Et donc, c'est vraiment important déjà de voir qu'on ne va pas pouvoir attendre qu'une personne ait déconstruit tout ça pour travailler sur sa relation à l'alimentation. Voilà, on ne peut pas attendre ça. Il faut pouvoir accueillir les gens vraiment comme ils sont, avec tout ce qu'ils ont internalisé, avec tous les clichés auxquels ils essayent de coller. Et ce n'est pas grave, en fait, il faut faire avec. mais par contre... je pense que ça s'inscrit forcément dans une démarche féministe. Et du coup, je pense qu'il y a des gens qui ont aussi du mal à intégrer ça, parce qu'il y a encore une mauvaise connotation du mot féministe, pas que par des hommes, par des femmes aussi, qui ont l'impression que si on se dit féministe, on est chiante. Et donc du coup, qui ne vont pas aller vers des thérapeutes qui, en fait, soit l'utilisent beaucoup dans leur... communication, où tu vois, moi je le dis pas, il n'y a pas écrit quelque part, par exemple, sur mon compte Instagram, sur mon site, que je suis féministe, mais par contre, je pense que ça se sent de façon évidente quand tu commences à travailler avec moi, parce que bien sûr, ça va être important de déconstruire ce qu'on a appris en tant que femme, ce à quoi on devait ressembler pour plaire aux hommes. Et ça, enfin voilà, en fait, on ne peut pas solutionner sa relation à l'alimentation, sa relation à son corps, sans travailler là-dessus, à mon avis, ou très difficilement. Et du coup, ça, effectivement, parce que tu as justement parlé de détracteur, tu n'as pas dit détractrice, et c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair.

  • Speaker #0

    Dans les couacs qu'il y a eu dans l'histoire d'Instagram, les conflits entre des gens qui clashent l'alimentation intuitive et des gens qui essayent de défendre l'alimentation intuitive, tu peux voir que c'était quasiment tout le temps des hommes qui clashaient des femmes thérapeutes en alimentation intuitive. Donc ça qui est intéressant aussi, c'est qu'en fait, ce qu'on essaye de faire, en tant que thérapeute, ça s'inscrit dans un contexte qui nous dépasse et qui ne parle pas du tout que du poids et de l'alimentation, en fait. Pas du tout. Et là, je parle que de féministes, mais voilà, on pourrait aussi parler de lutte des classes, parce que ça se joue beaucoup. Le standard de beauté n'est pas du tout le même d'une classe sociale à l'autre et chaque classe sociale n'est pas réceptive de la même façon à ce standard de beauté. Donc, Merci. En fait, il y a plein de choses qui sont ultra importantes et qui, quelque part, nous dépassent un peu, en tout cas dans notre bagage initial de formation. On n'est pas du tout au courant de ça. On a même l'impression que ce n'est pas un sujet. On a même l'impression qu'il ne faut pas lier ces sujets, alors qu'en fait, ils sont intrinsèquement liés. Et du coup, après, ça nécessite de faire quand même pas mal de réflexions personnelles, de documentation pour avoir une pratique professionnelle qui est plus cohérente avec ce que les gens vivent, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est clair, mais il y a presque une sensation de vertige, de se sentir minuscule, je trouve, quand on met le doigt là-dedans. En fait, quand tu te rends compte à quel point tout est relié, effectivement, tous ces sujets-là sont reliés. tu sais il y a un moi en tout cas plein de fois ça m'a donné cette sensation de vertige de on a rieux mais je ne déjà je ne connais rien mais je suis qui enfin tu vois parce que c'est tellement vaste après la colère ouais je crois que Moi, de base, j'ai une formation d'éducatrice spécialisée. J'ai travaillé beaucoup dans le milieu de la protection de l'enfance. C'est un milieu qui... Je suis partie en burn-out. Et en fait, j'ai pris conscience que je vivais en colère à longueur de temps, que c'était le moteur de mon travail, en fait. D'aller réparer des injustices à tous les niveaux. Et je m'étais dit non, plus jamais, nan, nan, nan. Et puis, bon, en fait, quand je prends un peu de recul sur mon travail d'aujourd'hui, c'est encore mon moteur, en fait. Quelque part, j'ai encore envie... J'agis contre des injustices. dans leur vie de libérer un autre type de femme. Mais c'était déjà... Je travaillais qu'avec des jeunes filles, en plus, à l'époque. Donc voilà, il y a quand même ce moteur-là. Donc ça y est, je l'ai accepté avec la colère. Ça faisait partie de mes moteurs, mais effectivement, tout ça, c'est hyper relié. Je suis contente que tu parles de féminisme et en plus, ça répond à la question que j'avais envie de te poser. En fait, il me restait plusieurs questions et en les relisant, je me dis, mais en fait, c'est la même chose. Ces questions-là, elles vont être complètement reliées. C'est-à-dire qu'il y avait une question que je m'étais notée aussi pour l'aborder, peut-être pour rassurer certaines personnes. qu'on peut peut-être aborder vite fait, mais limite, j'allais la squeezer. C'était par rapport à la fameuse prise de poids. Tu disais, oui, on peut prendre du poids en guérison de TCA. Et finalement, on parlait beaucoup de perte de poids. Est-ce que c'est possible ou non ? Oui, peut-être. En fait, on ne sait pas. Je me disais que ça pouvait être intéressant d'en dire quelques mots sur qu'en est-il de la prise de poids ? J'ai aussi l'impression qu'il y a plein de personnes qui restent bloquées. dans un processus de guérison, tu vois, par exemple, qui sont sur Insta, qui voient plein de comptes comme les nôtres, qui disent, oui, ça fait sens, ce truc-là, mais je n'y vais pas parce que je ne veux pas grossir, en fait.

  • Speaker #0

    En quelques mots, peut-être, comme tu dis, pour rassurer, moi, je dirais, choisissez bien votre thérapeute. Assurez-vous que votre thérapeute va tout faire pour ne pas vous mettre en difficulté ou en échec. Je dirais ça. Parce que, moi, tu vois, des gens qui prennent du poids, ce n'est pas juste, je le constate, qu'ils prennent du poids et je les laisse avec ça. Ils prennent du poids, mais je les accompagne en même temps, tout le temps, sur leur perception de leur corps, leur image corporelle, pour améliorer leur image corporelle. Ce qui fait qu'il y a des personnes en fin d'accompagnement qui disent « J'ai pris 20 kilos et je me sens beaucoup mieux, je me sens beaucoup plus libre. Cet été, j'ai osé mettre tel maillot de bain, deux pièces orange, alors qu'il y a trois ans, je faisais 20 kilos de moins et je n'allais pas à la plage. » En fait, il faut vraiment entendre que... On ne va pas juste vous accompagner à prendre du poids. On va vous accompagner à améliorer votre relation à l'alimentation et à votre corps. Et si vous prenez du poids, on s'assurera, en tout cas, moi, je le fais, et j'estime que les autres professionnels doivent le faire aussi, vraiment, c'est notre responsabilité. On doit s'assurer que si la personne, il y a des choses qui changent pendant son suivi, mais notamment, elle prend du poids, que ça ne la met pas plus en difficulté, ou si ça crée des difficultés nouvelles, qu'on accompagne ces difficultés nouvelles. C'est pas juste avec ça. Mais tout comme, regarde, elle développerait un problème de santé en lien avec ça, c'est notre taf de dire, consultez tel médecin, faites une prise de sang, allez voir tel cardiologue. En fait, de ne pas juste la laisser avec la prise de poids. Et s'il y a des conséquences de cette prise de poids, de dire, ça, ce n'est pas mon taf. Moi, je voulais juste réguler le comportement alimentaire. Non, non, c'est vraiment notre boulot. On l'accompagne de A à Z. Moi, mon but, c'est que la personne, quand elle arrête l'accompagnement, elle se sente mieux. en tout point, et que j'ai l'impression d'avoir fait le max de ce qui était possible avec les outils que j'ai et avec ce qui est réaliste chez l'être humain. On ne peut pas non plus faire des resets, comme je disais, totalement de notre cerveau. On a une histoire de vie et il y a des choses qui seront toujours un petit peu compliquées et qui vont se réactiver à certains moments, mais ça, c'est OK. Je pense que pour rassurer, on ne va pas juste vous laisser prendre du poids et rien faire de cette information.

  • Speaker #1

    Et tu vois, ça va être complètement en lien, encore une fois, finalement, les deux dernières questions, mais qui se regroupent en une seule. Les deux dernières questions auxquelles je pensais, c'était comment mieux vivre une prise de poids. Mais j'avais aussi envie de parler de comment vivre une perte de poids en guérison. Parce que moi, de ce que j'ai pu observer, en fait, j'ai vu des pertes de poids. activés, réactivés. Je ne vais pas parler de rechute, parce que pour moi, ce n'était pas des rechutes, c'était vraiment sur le parcours de guérison. Mais j'ai vu la perte de poids, voire même parfois, ce n'était même pas une perte de poids réelle, c'était la sensation d'être mieux dans son corps, de se sentir plus légère, de se dire, hé, mais super, je vais mieux, et en plus, je suis en train de perdre du poids, réenflammer les compulsions, les troubles alimentaires. Donc en fait, pour moi, c'est un vrai sujet. On est là, on se dit, attends, c'est le mieux qui puisse m'arriver de mincir. Non, en réalité, s'il y a un TCA, ça peut être hyper compliqué. Donc finalement, mes deux dernières questions, c'était comment mieux vivre une prise ou une perte de poids ? Mais finalement, ces deux questions-là, pour y répondre, ça rejoint ce que tu disais, c'est comment aider à avoir une meilleure image corporelle et à désinvestir ? J'imagine, si on devait finalement résumer, ça rejoint beaucoup ce qu'on s'est dit tout le long, tu as commencé à y répondre. Pour moi, le féminisme, c'est un élément de réponse, pour aussi décoder, déconstruire tous les carcans dans lesquels on a été enfermés depuis des années. J'étais curieuse de savoir ce que tu avais à en dire, finalement, de ça. Tu vois, comment aider ça.

  • Speaker #0

    Quelques petites choses qui me viennent, c'est parce qu'on a parlé de désinvestir l'importance de l'apparence, mais c'est vrai qu'on peut peut-être donner des choses concrètes. Par exemple, prenez un papier et notez tout ce que vous aimez à propos de votre personnalité, de votre histoire de vie, de vos valeurs, de vos accomplissements, de vos rêves dans la vie, de vos... projets, notez des choses qui sont vraiment vous et qui vous plaisent en fait. Vous êtes fière, vous êtes satisfaite ou satisfait. Ça c'est important, on ne le fait jamais. Parce que les gens surinvestissent l'apparence, c'est-à-dire ne pensent que à ce qui constitue leur apparence physique et très peu au reste. Mais prenez un temps pour vraiment faire un point sur tout ce qui est génial dans la personne que vous êtes. Et après, en complément, vraiment, demandez à vos proches. Qu'est-ce que t'aimes chez moi ? Pourquoi t'es mon ami ? Qu'est-ce qui fait que tu m'appelles quand t'as un problème ? Qu'est-ce qui fait que t'aimes passer du temps avec moi ? Qu'est-ce qui fait que t'aimes partir en vacances avec moi ? Pourquoi t'es en couple avec moi ? Demandez à vos proches ce qu'il y a de génial en vous, parce que tout le monde a des trucs top, mais ça c'est vraiment désinvesti au possible. Et c'est important, c'est super important de le réinvestir. Faites-vous un bocal, un gros bocal chez Jiffy. mettez plein de papier dedans avec des choses que vous aimez. Dès que vous vous dites, ah tiens, j'aime ça chez moi, hop, vous l'écrez sur un P, vous le mettez dans le bocal. Dès qu'il y a une nouvelle chose qui s'ajoute dans votre vie, dont vous êtes fière ou satisfaite, mettez dans le bocal. Tu vois, ça peut être des choses très concrètes comme ça, mais pour mettre son attention ailleurs qu'uniquement sur l'apparence physique. Je pense à ça déjà. Après, ça me fait penser aussi à autre chose. C'est peut-être de faire un petit point sur... Qu'est-ce qui est important pour vous sur les dizaines d'années de vie qui vous restent ? Quelles sont dans les grandes lignes vos gros projets, vos grandes aspirations ? Et en quoi perdre du temps à mettre en place tel ou tel comportement alimentaire dans le but de perdre du poids, ça va servir ça ? Ou ça va vous en éloigner ? Parce que ça, je pense, effectivement, souvent, les gens, quand ils perdent du poids pendant le suivi, je suis complètement d'accord avec toi, ça réactive un truc de... « Ah putain, mais je peux perdre du poids, allez go, je m'y remets. » Et des fois, vraiment très instantanément, t'as raison, ça réactive des compulsions, le fait de manger en cachette, des choses qui avaient plu, en fait, des fois. Je pense que quelque part, c'est une certaine pression que la personne se remet. « Ah bah cool, là, j'ai perdu du poids, allez, je vais en perdre encore. » Ou « je vais pas en reprendre. »

  • Speaker #1

    Ou « je veux pas le reprendre. » Ouais, voilà, il y a beaucoup ça.

  • Speaker #0

    Ça met cette pression-là, en fait. Alors... vu que le poids était stable auparavant, il y avait une certaine tranquillité. Et là, ça remet une pression, un stress. Et du coup, ça redérégule certains comportements alimentaires. Donc peut-être à ce moment-là, juste avant de prendre une décision, de mettre quelque chose en place, de faire le point. Ok, qu'est-ce qui se passe là ? Effectivement, j'ai perdu du poids. Et de revenir à ça, en fait. En quoi le fait que j'ai perdu 500 grammes ou 2 kilos, ça fait que j'ai plus de valeur ? Non, j'ai pas plus de valeur. Tout est identique dans ma vie. Donc, je ne me mets pas la pression. Si je les reprends, ces deux kilos, en fait, ça ne change rien. Ça reviendra à mon poids d'il y a des mois et tout allait bien. Je pense à ça, par exemple. Je réfléchis s'il y a d'autres choses. Après, je trouve ça un peu dur de répondre à des questions générales comme ça parce que... En fait, c'est des choses qui marchent bien, je trouve, dans un accompagnement individuel, parce qu'au moment où tu discutes avec la personne, tu lui proposes un ou deux exercices vraiment personnalisés à ce moment-là. Et c'est difficile, je trouve, de donner des astuces ou des exercices comme ça, de façon générale, qui s'appliqueraient un petit peu à tout le monde. Moi,

  • Speaker #1

    je te rejoins complètement. Ce que je dis souvent aux personnes... qui viennent vers moi, c'est que leur estime personnelle, elle est beaucoup trop reliée, l'estime qu'elles se portent est beaucoup trop reliée à leur apparence physique. Et là, en plus, où c'est doublement problématique, c'est qu'elles sont en constante insatisfaction. Donc ça, c'est aussi quelque chose qui peut être aidant en termes de prise de conscience et même pour aider à se détacher de cet objectif. Moi, souvent, j'ai un petit document support et je propose aux gens de faire un historique, en fait, alors du poids, mais de ce qui était associé, en fait. donc des fois je conseille de céder de photos ou de choses comme ça parce qu'on se souvient plus trop de manière à revoir les photos et se dire ah oui là j'étais mince mais quand on se replonge dans le truc en fait on se faisait la guerre on était pas satisfaites et donc de refaire cette frise chronologique et de dire ok c'est donc le combat de ma vie qui n'a jamais été satisfaisant de toute façon Et remis en lien avec cette histoire d'estime, ça veut dire qu'en fait, ce qui compte le plus dans l'estime que je me porte, c'est mon apparence, mais mon apparence, elle ne va jamais. Donc finalement, j'ai toujours une estime au ras des chaussettes que j'essaie d'améliorer en ayant une meilleure apparence. Et voilà, on est dans le cercle vicieux. Et l'idée, c'est de... Mais c'est ce que tu disais, en allant creuser d'autres aspects de la personnalité, c'est de découvrir d'autres aspects de sa personnalité, les nourrir, les renforcer, et de... de rééquilibrer ça. OK, j'ai un corps. C'est aussi ce que tu disais un peu plus tôt. On ne peut pas le nier, en fait. On a un corps, ça joue quelque chose dans notre manière de nous présenter au monde, etc. Mais c'est une partie de nous. Et il y a tout le reste. Et tout le reste, c'est en attente d'être développé, pour pouvoir cultiver une estime de soi qui soit plus basée que sur l'apparence. Je pense que c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ce qui me vient aussi, ce que j'aime bien faire pour compléter, c'est, je trouve intéressant de s'inspirer de la relation qu'on entretient avec les autres pour construire notre relation à nous-mêmes. Parce qu'elles sont très différentes ces deux relations naturelles, la relation à soi et la relation avec tous les autres. Elles sont très différentes, mais je trouve qu'on gagne à s'inspirer un peu plus de comment on fonctionne avec les autres, donc exemple. demandez-vous, parce que si on parle d'estime de soi, on peut parler aussi d'estime des autres, qu'est-ce qui fait que, tu vois, par exemple, moi j'accepte ta proposition de podcast parce que je t'estime en tant que personne et que thérapeute, une autre personne m'aurait demandé, j'aurais pu dire non, tu vois. Et du coup, de se demander, les gens que j'estime, pourquoi je les estime ? C'est quoi les qualités que je perçois ou les caractéristiques que je perçois chez elles, chez eux, qui me font dire, ah, cette personne, je l'aime bien. Cette personne, je stime qu'elle est compétente sur tel ou tel sujet. Cette personne, j'ai envie d'être sa pote. En fait, c'est quoi ces caractéristiques-là ? Faites des listes aussi, faites des listes. On peut prendre chacun ou chacune de ses amis et noter pour chacun, chacune, trois à cinq caractéristiques de cette personne qu'on aime. Parce que ça permet de voir aussi qu'est-ce qui est important pour nous dans les relations sociales. Parce qu'on n'aime pas... toutes et tous les mêmes traits de personnalité et il y a des choses qui vont revenir. Globalement, quand on regarde tous nos amis, ils ne sont pas si différents que ça. Ils ont beaucoup de points communs et ces points communs, c'est des caractéristiques de personnalité qui sont importantes pour nous. Et du coup, ça peut être intéressant aussi de se demander dans quelle mesure ce que j'estime chez les autres, je les ai, moi aussi. Parce que souvent, c'est le cas. Souvent, en fait, ce n'est pas tant qu'on fréquente les gens qui nous ressemblent, ce n'est pas tant une idée comme ça. un peu bateau, c'est qu'en fait, factuellement, il y a des choses qui sont importantes pour nous, c'est notre système de valeurs, et on va se rapprocher, on va tendre vers des gens qui ont à peu près le même système de valeurs. C'est ça qui va faire qu'on va les estimer, les apprécier. Et donc, du coup, ça peut être cool de remarquer ça, de remarquer que nous, on les a aussi, ces valeurs-là. Et si certaines, on estime qu'elles sont un peu sous-développées, on peut aller les développer et consolider ça pour avoir une meilleure estime de nous, tu vois. sur des choses très concrètes. Ça peut être de dire, par exemple, moi, la générosité, c'est un truc qui me touche énormément. Quand je vois des gens généreux, ça peut vraiment me faire chialer, tellement je trouve ça beau. Et c'est de se dire, si ça me touche autant, en quoi, moi, est-ce que je suis une personne généreuse ? Et si je trouve que je ne le suis pas assez, je peux faire quoi, là, au cours de cette semaine, pour me sentir plus généreuse ? Qu'est-ce que je peux donner ? Je peux donner de mon temps, je peux peut-être donner de l'argent à quelqu'un, je peux peut-être donner des objets. Je peux peut-être faire un repas à quelqu'un, prêter mon appart. Je peux faire quoi pour servir cette valeur générosité qui va me faire me sentir mieux avec moi-même, dans ma relation à moi ? Et ça, je trouve que c'est des trucs très concrets, mais c'est super important. Parce qu'en fait, oui, plus tu as une bonne estime de toi, plus tu vas t'apprécier, être contente d'être toi, plus tu vas avoir envie de prendre soin de toi. Et du coup, ça a des répercussions, comme on disait au tout début, sur les comportements de santé au sens large, sur... le rapport au corps, l'hygiène de vie, etc. Bien sûr. Et puis ça permet aussi, je trouve, de moins se dévaloriser, se critiquer. Les gens, au début des accompagnements, ils se critiquent énormément. Ils ne savent pas accueillir les compliments. Quand on leur fait des compliments, c'est oui, mais non. Il ou elle dit ça pour me faire plaisir, ce n'est pas vrai. En fait, tu vois, de pouvoir aussi dire, je suis comme ça et j'aime ça chez moi et je suis contente d'être moi. C'est à ça aussi qu'on veut pouvoir aboutir.

  • Speaker #1

    Sous

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ce qu'il me veut dire.

  • Speaker #1

    Ouais, ça ressemble beaucoup à plein d'exercices que je propose. Je me sens hyper raccord dans le programme. Il y a même un exercice qui peut paraître un peu bête et bateau comme ça. Mais tu vois, il n'y a pas longtemps, il y a une personne qui m'en a parlé du programme et qui m'a dit, en vrai, ça m'a mis une petite claque. C'est un peu, ça ressemble à ce que tu viens de dire. Je dirais que c'est peut-être même l'étape d'avant. C'est en mode, OK, tu vas penser à tes trois humains préférés. Et tu vas noter ce qui te vient. C'est quoi leur... Qu'est-ce que tu préfères chez eux ? Qu'est-ce qui peut-être provoque une forme d'admiration ? Qu'est-ce qui... Voilà, il y a différentes questions. Et puis à la fin, je dis, OK, en quoi leur corps, leur poids, leur apparence physique jouent un rôle dans ce que tu ressens pour eux ? Et du coup, ramener ensuite, tu vois, à soi en mode, et donc, et toi, pourquoi est-ce que tu devrais avoir tel corps, telle apparence ? Et en fait, il y a une personne dernièrement... programme, qui m'a parlé de cet exercice.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    En vrai, ça m'a mis une petite claque de me dire oui, c'est une évidence, mais en fait, quand tu ne prends pas le temps de faire cet exercice-là, on baigne tellement dans un monde d'apparence, d'image, qu'on a l'impression que c'est vraiment ça qui prime. Mais quand on prend le temps de se poser sur qu'est-ce qui me rend heureux, avec qui je suis bien, qu'est-ce qui m'apporte de la joie, du... un sentiment d'utilité. Enfin, tu vois, il y a plein de choses à aller creuser. En fait, ça n'est jamais en lien avec un physique, un poids.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est aussi parce que, tu sais, dans notre construction depuis qu'on est enfant, la minceur est associée à beaucoup de traits de personnalité ou beaucoup de vertus. Même, voilà, la minceur est associée à la beauté, bien sûr, mais à la richesse, à la désirabilité, à la réussite sociale, la réussite professionnelle, enfin, à plein de choses. La force de caractère, la volonté, la motivation, c'est associé à plein de choses comme ça, et c'est stocké au niveau cérébral comme des associations d'informations qui vont de pair. Et ça, effectivement, il faut pouvoir le déconstruire. Et je trouve que cet exercice, il permet vraiment de faire ça, de se dire, mais en fait, quand j'apprécie quelqu'un pour un trait de personnalité, à aucun moment, si cette personne prend 50 kilos, ça change quelque chose dans ma perception de ce trait de personnalité chez elle. Ça peut changer certaines choses. Si j'ai une amie qui prend 50 kilos, peut-être si on va au resto, il va falloir que je sois plus vigilante à ce qu'il y ait des chaises sans accoudoir. Ou peut-être si je lui dis, tiens, on va faire une rando de 5 heures, peut-être pas, il faut que je vérifie avec elle que c'est OK ce niveau d'activité physique depuis qu'elle a pris du poids. Tu vois, ça peut changer des choses. Mais par contre, ça ne va pas changer l'estime que je lui porte. Et c'est pour ça que je disais au tout début, je n'avais pas fait le lien parce que je commence une idée, je ne la termine pas, c'est tout moi. Je disais, il faut... essayer de plus s'inspirer de comment on fonctionne avec les autres pour fonctionner comme ça avec soi c'est de se dire la même chose s'applique pour nous en fait factuellement si moi je prends 50 kilos mes amis vont rester mes amis les gens comme toi qui sont des gens que je connais dans un contexte professionnel et avec qui j'aime travailler a priori vont continuer de travailler avec moi sauf si vraiment c'est des gens qui jouent énormément sur le physique et tant mieux ça fera le tri tu vois en fait il n'y a pas grand chose qui va changer dans ma vie Merci. concernant mon estime, l'estime que je me porte, l'estime que me portent les autres, si mon poids varie en fait. Et ça c'est super important de se le rappeler, parce que finalement les gens apprennent, internalisent ça, se jugent très fort, et projettent leur propre jugement sur les autres. Ils pensent que les autres vont les juger, s'ils prennent du poids, ou si c'est les gens qui ont peur d'aller à la plage parce que cellulite sur les cuisses, ou parce que gros ventre, il y a peur du jugement des autres, mais en fait il y a plein d'autres qui ne jugent pas. Déjà les autres ce n'est pas un groupe. homogène, c'est un groupe très hétérogène. Il y a les autres, les connus, il y a les autres, les inconnus. Parmi ces deux sous-groupes, il y a les gens qui jugent pas, il y a les gens qui vous voient même pas, il y a les gens qui vous voient et qui vont porter un jugement péjoratif, il y a les gens qui vous voient et qui vont porter un jugement positif, du style « Ah, il est trop beau son maillot de bain, et j'avoue, elle a de la cellulite et elle a trop de chance de s'en foutre parce que moi, j'aimerais bien, enfin, je l'admire pour ça, j'aimerais bien être à sa place parce que moi je suis cachée sous mon pareo et je n'assume pas ma cellulite Tu vois, en fait, c'est intéressant d'arrêter, d'imaginer que les autres jugent tout le temps, tout le temps, tout le temps négativement. Et d'essayer de se rappeler que même si on prend du poids, que notre apparence, elle change, il y a plein de choses dans notre vie qui ne changent pas. Et notamment, je trouve les choses les plus importantes, c'est les relations de qualité qu'on a. Et celles-ci, elles ne vont pas changer pour quelques kilos, en fait.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est une belle conclusion. Je me dis que... franchement pour un épisode sur le poids conclure par ça je trouve ça hyper chouette et je trouve ça je suis vraiment contente que t'aies parlé là du rapport aussi aux autres au regard des autres parce qu'on l'a assez peu abordée, même si c'est forcément sous-jacent à tout ce qu'on a dit avant.

  • Speaker #0

    C'est vraiment important. Et après, ça peut être un travail de tous les jours, tu vois. C'est des petites choses comme ça qui peuvent se réactiver et qui nécessitent d'apprendre à s'auto-coacher et de se dire, attends, là, j'ai pris 2 kilos, c'est pas grave, mes proches, ils vont rien dire. Si des gens inconnus me jugent, tant pis, c'est des gens inconnus, je m'en fous. Et par contre, mes proches, ils s'en foutent, en fait.

  • Speaker #1

    voire même il peut se passer autre chose. C'est-à-dire qu'il y a les kilos qui se prennent, je prends 2, 3, 5 kilos, et il y a tout ce qui se passe en moi à côté de cette prise de poids. Si je suis dans un travail de libération du comportement alimentaire, quand on se libère de ces carcans-là, on ne se libère pas que de ça en fait. Et il n'y a pas très longtemps, j'ai enregistré un épisode de podcast avec une personne qui est venue témoigner en fait et elle parlait de ça à la fin elle dit bah là donc il y a plein de choses qui ont changé dans son comportement alimentaire tout ça je sais pas si elle a pris du poids a priori elle a pas perdu en fait son corps soit je me rappelle plus si elle avait pris un peu mais en tout cas elle avait pas perdu c'est sûr et en gros voilà il y a tout un tas de choses qui se sont libérées en elle et elle disait oh c'est marrant mon mari Oui. arrête pas de me faire des compliments depuis quelques temps sur le fait que je n'ai jamais été aussi belle sur le fait que je rayonne il y a plein d'autres choses qui se passent et ça peut aller de pair avec une prise de poids aussi mais c'est ça que je trouve génial moi j'adore ce métier pour ça et peut-être tu

  • Speaker #0

    penses que moi je me sens tellement privilégiée parce que j'assiste à des tranches de vie qui... qui sont des grosses améliorations. J'ai vraiment l'impression qu'entre le moment où je débute un accompagnement et ce que je vois de la personne et comment elle est quand on termine, bien sûr, elle est apaisée, libérée sur celui de l'alimentation et du corps, mais sur tellement d'autres sujets. Les relations, notamment, tu parles du couple, mais bien sûr, j'en ai plein, plein, plein de personnes qui me disent « mais en fait, ça se passe mieux dans mon couple » parce qu'en fait, ça a créé plein de discussions, ça a créé des reconnexions. des réajustements sur certaines choses. Et oui, oui, des gens qui peuvent dire, même on a questionné le travail, le nombre d'heures de travail, la pression mise au travail. Il y a plein de gens qui font des reconversions professionnelles pendant l'accompagnement, ou qui osent se mettre en arrêt de travail alors qu'ils étaient au bord de l'épuisement pendant longtemps, mais enfin, ils osent faire le pas de l'arrêt et c'était ultra nécessaire. En fait, plein de choses extrêmement positives pour elles et pour eux. Ça se passe pendant l'accompagnement et d'assister à ça, c'est vraiment trop beau, j'adore.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord. Moi aussi, je me le dis très souvent. Il y a parfois beaucoup d'émotions d'assister à tout ça. Et ça me fait penser aussi à une personne avec qui je suis en fin d'accompagnement actuellement et qui l'autre fois me disait « Ah, j'ai toujours dans un coin de tête des fois, presque je culpabilise parce qu'on ne parle pas du tout d'alimentation. » Parce qu'en fait, au début, on en a parlé. pas mal, en sachant qu'en plus elle a accès au programme à côté, donc en fait tout ce travail elle l'a fait aussi en semi-autonomie, et du coup nos rendez-vous individuels ils sont axés sur toute autre chose, parce qu'en fait elle ne s'y attendait pas, et généralement les personnes, les femmes, ne s'y attendent pas du tout, d'aller soulever cette question de l'alimentation et du rapport au corps, en fait ça soulève tout le reste, les relations familiales, la place qu'on prend ou non, que ce soit dans le couple, dans la famille, au travail, la façon dont on prend soin de soi au global, tout ce qu'on a dit depuis le début. Mais si ça pouvait vous donner envie de vous lancer, vous qui nous écoutez, dans ce type de travail, c'est vraiment incroyable ce qu'on peut en sortir. Et c'est vrai que pour boucler la boucle sur cette question du poids, jamais je ne jugerais quelqu'un qui veut perdre du poids. Je comprends ce désir. profond, je comprends aussi cette injustice en fait tu vois du culte de la minceur dans notre société c'est profondément injuste donc je comprends complètement mais donnez-vous cette liberté d'accéder à autre chose quoi essayez d'ouvrir cette petite porte ça va pas vous coûter grand chose et franchement peut-être que vous perdrez pas de poids mais que vous allez transformer votre vie quand même quoi.

  • Speaker #0

    Ouais c'est exactement ça c'est bien pour finir je pense de rappeler que Il ne faut pas mettre un hyper focus sur la peur de prendre du poids et l'impression que du coup, ce sera négatif comme accompagnement, comme aboutissement. C'est l'inverse en fait qui va se passer. C'est qu'il y ait une prise de poids ou pas. Ça va apporter tellement de choses positives en parallèle qu'il faut se lancer.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, on a bien débordé. Sans blague.

  • Speaker #0

    Je le savais. De toute façon, je t'avais dit, je prévois large, deux heures. C'est même pas un débordement. C'est normal. Comme tu dis, toutes les nuances sont importantes. Et encore, il y a plein de choses.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression qu'il y a plein de choses qu'on n'a pas dites. C'est sûr, c'est pas possible de tout dire. Après, il y a des choses importantes qui ont été dites, je crois. Et je pense que ce sera vraiment utile. Donc, merci. Merci pour le temps que tu m'as accordé.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir, franchement. Merci de m'avoir proposé. Je suis vraiment trop contente. Ça fait longtemps, en plus, très longtemps que je n'avais pas participé à un podcast. Et puis, c'est un exercice qui me semble intéressant aussi, d'essayer de transmettre ce qui me semble important, ce qui me semble aidant, de transmettre oralement dans un format long. Voilà, c'est presque un art. Et du coup, j'espère qu'on a réussi à transmettre des trucs importants.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Ça parlera forcément du monde.

  • Speaker #0

    Vraiment.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Zoé.

  • Speaker #0

    De rien.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Et puis, je mettrai les informations, évidemment, sous l'épisode de podcast, mais si jamais les personnes ont envie de te retrouver après avoir écouté ce podcast, où est-ce qu'elles peuvent te retrouver le plus facilement ? C'est quoi le mieux ?

  • Speaker #0

    Insta, dans un premier temps, c'est bien. Insta et le site, simplement zoedébrouille.com. Au moins, là-dessus, vous avez des infos. Et après, si vous voulez me contacter, vous n'êtes pas 50 à m'envoyer un mail, ça peut le faire. Sinon, en tout cas, pour toute demande, moi, j'aime être contactée par mail. Mais après, au moins, sur Insta et sur le site, vous pouvez déjà trouver des informations. J'essaye de mettre des ressources, que ce soit des articles, des lectures. J'essaye, dès que j'ai du temps et de l'énergie, à... laisser des traces écrites de choses qui me semblent utiles pour que les gens puissent aussi dans leurs coins cheminer et trouver des ressources.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Merci pour tout ça.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Mon podcast étant une ressource gratuite que je mets à disposition, le meilleur moyen pour me soutenir est de laisser une note, un commentaire sur ta plateforme d'écoute. Et bien sûr de partager mon podcast pour le faire connaître et diffuser le message que je souhaite transmettre. Un grand merci à toi pour ton soutien.

Chapters

  • Présentation de Zoé Desbouis, diététicienne nutritionniste spé TCA

    00:55

  • Discussion sur le poids et les TCA

    02:33

  • Est-il possible d'accompagner à la perte de poids ?

    06:44

  • Le lien entre santé et poids : déconstruction des idées reçues

    12:20

  • Importance de l'estime de soi et de la perception corporelle

    20:55

  • Outils pratiques pour améliorer la relation à soi

    01:20:05

  • Conclusion et réflexions finales sur le poids et la santé

    01:39:31

Share

Embed

You may also like

Description


Mon podcast t’apporte de l’aide ?

-> Tu peux m'aider à ton tour en faisant un don juste ici

-> Laisse moi 5 belles étoiles sur Spotify et Apple Podcast afin de me soutenir et me donner le boost pour continuer!
Cela permettra aussi à de nouvelles personnes de me découvrir et de profiter de mes outils! 🙏


Pour participer au podcast, merci d'écrire à podcasttcaetc@gmail.com


Rediffusion d'un super épisode durant lequel j'ai le plaisir d'accueillir Zoé Desbouis, diététicienne et nutritionniste passionnée (et passionnante), spécialisée dans la prise en charge des TCA, pour une discussion approfondie sur les enjeux liés aux troubles du comportement alimentaire (TCA) et à la perte de poids.


Ensemble, nous plongeons dans un sujet souvent délicat, en mettant en lumière le rapport au corps et l'importance d'une approche bienveillante face à l'alimentation.


Au fil de notre échange, nous abordons plusieurs thèmes essentiels :


  • La vision déformée que beaucoup de personnes souffrant de TCA ont de leur poids et de leur image corporelle,

  • Les dangers des régimes restrictifs et des pseudo-coachs qui promettent des transformations rapides.

  • Zoé partage ses réflexions sur la nécessité de réévaluer notre définition de la santé, remettant en question l'idée reçue selon laquelle la minceur est synonyme de bien-être.

  • Nous discutons également de l'importance de l'alimentation intuitive, qui permet de retrouver une relation sereine avec la nourriture, loin des compulsions alimentaires et des crises de boulimie.


Ensemble, nous proposons des outils pratiques pour renforcer l'estime de soi et encourager chacun à se libérer des normes sociétales sur l'apparence.

Nous parlons de la grossophobie et de ses effets délétères sur le rapport au corps, tout en soulignant l'importance d'une approche thérapeutique adaptée, comme la thérapie ACT ou la psychogénéalogie, pour ceux qui traversent des périodes difficiles liées à leur alimentation.


Cet épisode est une invitation à réfléchir sur notre rapport à l'alimentation et à notre corps, tout en prenant conscience des réalités des troubles des conduites alimentaires.


Que tu sois directement concerné(e) ou que tu souhaites simplement mieux comprendre ces enjeux pour aider un proche, cet échange riche et nuancé t'apportera des clés pour manger sainement et sereinement, tout en cultivant un bien-être global.



💌 Tous les vendredis, un nouvel exercice dans ta boîte mail, en lien avec l’épisode de la semaine


📲Retrouve-moi sur Instagram


🎁 Consulte la liste de mes outils




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram, où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca.

  • Speaker #1

    Très belle écoute.

  • Speaker #0

    Bienvenue Zoé, dans le podcast TCA etc, je suis trop contente de t'accueillir, vraiment vraiment.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Ce que je te propose pour commencer, c'est de te laisser te présenter en disant ce que... T'as envie de nous partager sur qui tu es, afin que les auditeurices puissent savoir un peu à qui ils ont affaire. Et puis, assez rapidement ensuite, on viendra au pourquoi je t'ai invitée spécifiquement.

  • Speaker #1

    Ok. À qui ils ont affaire ? Peut-être simplement, je m'appelle Zoé Desbouys, je suis diététicienne, nutritionniste, en tout cas c'est ça mon... métier. Je fais surtout des consultations individuelles, beaucoup de visio. J'habite à Lyon, je suis aussi formatrice. J'aime beaucoup aussi cette partie du métier, la transmission. Après, je pense que ça fait aussi partie de mes consultations individuelles. J'aime beaucoup transmettre ce que j'ai compris, ce que je connais. même si c'est des fois des pistes de réflexion. Je n'attends pas forcément d'être sûre à 100% d'une info pour avoir envie de la transmettre, mais ce côté de transmission, j'adore. Et donc, dans la formation, c'est important aussi pour moi. Et le podcast, c'est ça aussi. Je transmets, j'essaye à l'écrit sur Insta, mais du coup, ton invitation, je trouve que c'est cool aussi de pouvoir en parler à l'oral. Je suis ravie. Et après, je ne sais pas trop. ou quoi dire d'autre de plus. Je pense que les gens vont apprendre à connaître un peu ma vision des choses au cours du podcast, tout simplement.

  • Speaker #0

    Oui, je t'ai invitée pour parler d'un sujet qui est central dans nos métiers, dans nos accompagnements, puisqu'il s'agit du poids, de la perte de poids, de la prise de poids. L'idée, ce n'est pas d'être focus perte de poids, mais plutôt parler du poids, parce que le poids, c'est comme tout. C'est comme nos cheveux, c'est comme... Ça bouge, ça monte, ça descend. C'est en mouvement comme n'importe quoi chez l'être humain. Et en fait, le truc, c'est que c'est central dans nos accompagnements. Mais si c'est autant central dans nos accompagnements, parce que oui, tu ne l'as pas précisé, mais tu accompagnes exclusivement des personnes qui ont des troubles des conduites alimentaires.

  • Speaker #1

    Oui, je ne l'ai pas précisé. Des adultes, majoritairement des femmes. Oui, qui ont soit des TCA, troubles des conduites alimentaires, au sens diagnostique du terme, soit des personnes qui sont sur le spectre des troubles alimentaires, qui ont une relation à l'alimentation qu'on ne pourrait pas qualifier d'apaisée, sereine, simple. Il y a des tracas, des préoccupations, des difficultés comportementales. et qui ont besoin d'être accompagnés pour y voir plus clair dans tout ça. Et effectivement, tu fais lien avec le poids parce que je pense que le rapport au corps, c'est central chez les personnes qui ont des troubles alimentaires, que ce soit des petits ou des gros troubles alimentaires. En fait, le rapport au corps, c'est jamais un non-sujet. Donc du coup, ça prend une grosse place dans les consultations.

  • Speaker #0

    Oui, et en fait, ce que je constate, malheureusement j'ai envie de dire c'est que le rapport au corps et au poids c'est un non sujet pour assez peu de personnes dans notre société la question du poids et de la perte de poids elle est partout, il suffit d'allumer la télé d'aller dans un kiosque à journaux d'aller sur insta je pense que c'est l'argument de vente numéro 1 c'est le truc qui peut rapporter je pense le plus d'argent si on veut se mettre à vendre quelque chose sur les réseaux on peut vendre de la perte de poids Merci. Du coup, on voit apparaître... Alors ça, ce n'est pas nouveau, clairement. Moi, je fais partie de la génération des... J'ai dit que j'allais monter un club des mamans au régime. C'est un truc de fou. Les mamans qui ont autour des 60, 70 ans ont toutes été au régime. Donc, il n'y a rien de nouveau dans ce phénomène de perte de poids, surtout autour des femmes. Ce que je trouve assez nouveau, c'est l'arrivée de pseudo-accompagnement, pseudo-coach. Je n'arrive pas à dire coach, thérapeute, parce que pour moi, ce n'est pas vraiment des gens qui promettent d'améliorer son comportement alimentaire, son estime, son voilà, par aussi le biais de la perte de poids, en tout cas qui associent, qui font des espèces de mélanges, voilà. Je trouve que c'est encore un niveau supplémentaire de dangerosité. C'est-à-dire qu'il y a ceux qui disent, les gens lambda, venez, je vous aide à maigrir, comme ça vous serez plus heureux, blablabla. Et il y a ceux qui sont à un autre niveau pour moi, qui disent, les gens qui ont des TCA, venez, je vous aide à guérir et en plus vous allez maigrir. Et là, voilà. Donc moi, j'avais envie de parler avec quelqu'un. quelqu'un en qui j'ai toute confiance. Je connais ton approche, mais je connais aussi ton professionnalisme. Je connais ton... Voilà, tu as fait partie de mes formatrices. Enfin, je sais que tu es quelqu'un qui creuse beaucoup les sujets, qui s'intéresse beaucoup, beaucoup à tous ces sujets-là. Donc voilà, tu étais la personne idéale pour moi pour parler de ce sujet-là, pour creuser. J'avais envie qu'on parle un peu globalement de cette question du poids, de cette question du rapport au corps dans cet épisode-là. Et histoire de mettre les deux pieds dans le plat tout de suite, la première question à laquelle j'ai pensé, c'est une question que je nous pose à toutes les deux. Est-ce que c'est possible d'accompagner à la perte de poids, aujourd'hui, durable, et en préservant la santé globale de la personne ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, tu vas fort !

  • Speaker #0

    C'est la première question !

  • Speaker #1

    C'est la première question, très bien ! C'est compliqué d'y répondre. Je pense que moi, pour y répondre bien, j'aimerais bien la découper en étapes. Est-ce que c'est possible ? C'était ça la formulation de ta question ?

  • Speaker #0

    Oui, mais en fait, effectivement, on pourrait dire qu'il y a plusieurs étapes dans la question. Est-ce que c'est possible d'accompagner à la perte de poids ? Ça, c'est une première question, quelque part. Est-ce que c'est possible d'accompagner à la perte de poids et que ce soit quelque chose de durable ? Et puis, je rajoute encore une composante, est-ce que c'est possible de faire tout ça en préservant la santé globale ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de te donner une réponse intéressante, une réponse courte, qu'on va après pouvoir vraiment étoffer étape par étape. Et en même temps, je trouve ça cool parce que je pense que c'est une réponse qui pourrait un peu au début... Merci. un peu déstabilisante, je vais te dire oui, je pense que c'est possible, dans de rares cas. Et pour moi, c'est si et seulement si, en tant que professionnelle de l'accompagnement, on prend ses responsabilités de façon assez radicale sur le fait d'être très bien informée sur le sujet, sur ses enjeux, sur les conséquences pour la personne qu'on accompagne, notamment les conséquences négatives que ça pourrait avoir pour elle. qu'on lui exprime en toute transparence ce que ça implique et qu'on la laisse décider par elle-même en étant informée. Dans ce cas-là, éventuellement, oui, ça peut. Tu vois, je ne suis pas forcément dans le discours « Non, ce n'est en aucun cas possible pour une personne qui va nous demander « Moi, j'aimerais perdre du poids. » C'est en aucun cas possible de répondre à sa demande d'une quelconque façon. en le faisant bien, voilà. Je pense que oui, c'est possible dans certains cas, mais dans pas beaucoup de cas, ça c'est sûr, pas dans la majorité, je pense, parce que, on y reviendra, mais la plupart des gens qui nous formulent cette demande sont à un moment de leur cheminement avec leur relation à l'alimentation qui fait qu'il y a peu de latitude dans les changements alimentaires, parce que, voilà, tu le sais, il y a beaucoup de frustration, beaucoup de règles, beaucoup de culpabilité, beaucoup de mésestime, beaucoup de compulsion éventuellement. Donc en fait, ce n'est pas du tout le moment où on peut éventuellement mettre des changements en place qui potentiellement pourraient induire une perte de poids, et ce, de façon saine pour l'organisme, ou en tout cas qui ne serait pas mal saine, qui ne va pas lui nuire à court ou à long terme. Mais éventuellement, à la fin d'un accompagnement, quand la personne a un rapport à l'aimantation qui est vraiment serein, qu'on a l'impression... Ça reste une hypothèse à ce stade qu'elle est au-dessus de son poids d'équilibre et qu'elle a l'impression qu'il y a certains changements qu'elle peut tenter et qu'on le fait de façon vraiment lente. avec beaucoup d'observations pour s'assurer qu'il n'y a rien qui se dérégule à nouveau dans le comportement alimentaire. Là, éventuellement, oui, tu vois. Mais c'est quand même une niche, je trouve. Ce n'est pas la majorité de nos accompagnements.

  • Speaker #0

    Oui, clairement.

  • Speaker #1

    Pour répondre autrement, je pourrais te dire non. Dans la majorité des cas, accompagner sur la perte de poids intentionnelle, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Parce que ça fonctionne. pas très bien factuellement pour les gens. Quand je dis que ça ne fonctionne pas très bien, c'est que ça ne produit pas le résultat escompté. La personne perd du poids vraiment et elle garde cette perte de poids. Mais en plus de ça, le peu de fois où ça arrive, généralement, au-delà d'être pas durable, c'est nuisible pour elle. Donc ça, c'est le classique régime au plan alimentaire en général qu'on ne pratique plus en diététique comportementale parce qu'on en est revenu. On voit bien que c'est trop délicat. Trop d'effets indésirables, quoi.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    elle n'est pas si courte, finalement, ma réponse.

  • Speaker #0

    Elle n'est pas si courte ? C'était impossible, j'aurais été très étonnée que tu me dises juste oui ou non. J'aurais été étonnée, un peu déçue, je pense.

  • Speaker #1

    Oui, oui, je crois que vous n'étiez pas à faire ça de toute façon.

  • Speaker #0

    En fait, déjà, en disant ça, on ouvre plein de portes. Je m'étais dit, on en a parlé un peu en off avant de commencer l'enregistrement, j'ai eu mille idées de questions, je me suis... énormément contenu dans mes questions parce qu'il y a des sujets sur lesquels, si on commence à ouvrir, ça va aller hyper loin. On ne va pas forcément aller creuser tout ça, mais déjà, en disant ça, on pose la question de c'est quoi le surpoids ? Est-ce que nos mesures, aujourd'hui, sont recevables, valables ? Est-ce que c'est OK de dire que si l'IMC dit que tu es en surpoids, ça veut dire qu'il faut forcément que tu maigrisses ? Mais on peut quand même peut-être dire quelques mots sur... la santé. Je me dis que cette porte-là peut être intéressante à ouvrir parce que déjà, on en a parlé sans en parler dans la question précédente. Quand je te disais, est-ce que c'est possible d'accompagner Assa en maintenant une bonne santé ? La réponse c'est pour la majorité des gens, non. Pour une petite niche, oui. Et du coup, peut-être qu'on peut parler de ça, de la santé, de se dire, ok, de quelle manière est-ce que ça peut dégrader la santé ? de chercher à être dans une perte de poids, de quelle manière est-ce que la perte de poids peut aussi améliorer la santé ? Enfin bon, tu vois, je sens que là, je suis dans des questions pas préparées, donc ça risque de partir dans tous les sens, mais tu vois, ce que je veux dire par là, c'est que ce qu'on nous vend, c'est qu'il faut maigrir pour la santé.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Donc finalement, on peut se poser la question de se dire, est-ce que c'est forcément vrai ? Est-ce qu'on ne peut pas être en bonne santé sans perte de poids ? Est-ce que parfois... Ce serait bien de perdre du poids, effectivement, pour la santé. Je ne sais pas, santé cardiaque, articulaire, je n'en sais rien. Mais que du coup, une perte de poids volontaire vient abîmer la santé d'un autre niveau, notamment santé mentale. Comment est-ce que toi, tu fais le tri dans tout ça ? Qu'est-ce que tu pourrais en dire ?

  • Speaker #1

    Déjà, avant de rentrer dans le sujet, ce que je me suis dit en t'écoutant, c'est que... On essaye de cibler des gros sujets intéressants pour ne pas partir dans tous les sens. La précision, c'est qu'hésite pas à me guider parce que moi, je n'ai pas écouté tes autres épisodes. Donc effectivement, je pense qu'il y a aussi des sujets que tu as déjà abordés, seul ou avec d'autres personnes. Donc du coup, qu'il n'y ait pas trop de redites non plus. N'hésite pas, si je pars dans un sujet, vu que toi, tu sais ce qui a déjà été abordé, à me recentrer vers éventuellement des choses différentes pour changer un peu. parce que moi un truc que j'arrive pas à faire c'est écouter ou lire du contenu sur des choses que je sais déjà c'est impossible de rester concentré je doute pas du tout que ton podcast est génial mais je pense que je serais pas capable de l'écouter donc voilà ça n'hésite pas à me recentrer par rapport à la santé ouais il y a plein plein de choses à en dire c'est trop intéressant je pars effectivement du postulat que tu as évoqué globalement ... Ce qu'on nous dit tout le temps et partout, c'est que l'état de santé est très corrélé au poids. Globalement, ce qu'on entend partout, encore une fois, c'est que plus on grossit au cours de sa vie, moins on est en bonne santé. Et ça, c'est un peu le gros slogan. Sans jamais préciser de quel type de santé on parle, les gens ne savent même pas. Ce qui est un peu sous-entendu quand même, c'est de la santé physique, somatique. Mais du coup, on écarte tout un pan la santé mentale et l'autre pan la santé sociale, ça on n'en parle jamais. Et ensuite dans la santé somatique, on fait des liens entre certaines pathologies qui arriveraient forcément. Si on grossit au cours de notre vie, si on est grosse, surpoids, obèse, ça dépend des termes qu'on utilise. Il y a cette idée que certaines pathologies vont forcément arriver. Je pense par exemple au diabète de type 2, aux pathologies cardiovasculaires, c'est surtout ça qui est mis en évidence. Si on est grosse ou gros, forcément un jour, on va avoir un diabète de type 2. Et en fait, du coup, rien que ça, c'est un problème. Ça devrait être intéressant de ne plus parler de la santé comme une énorme catégorie où il n'y aurait pas de sous-catégorie, où il y a plein de sous-sujets. Parce que finalement, notre corps, c'est un ensemble d'organes. Et quand on parle de la santé d'un organe, ça n'implique peut-être rien de la santé d'un autre organe au même moment. Donc, quand on entend ces messages-là, on oublie de parler qu'il y a plein d'organes où il n'y a aucun lien. Que tu fasses n'importe quel poids, n'importe quel IMC, ça n'affectera pas du tout certains organes, certaines composantes de la santé. Il y a même aussi une des choses qu'on oublie, c'est que le poids, le surpoids, ça peut être protecteur pour certaines pathologies, certaines affections, certaines périodes de vie avec un traitement médicamenteux. Donc ça, on n'en parle pas beaucoup. On ne parle que du fait que c'est dangereux en certains aspects. Et aussi, je trouve que ce qui serait intéressant, c'est plutôt de parler de sur-risques. Ça serait de pouvoir dire... Et là aussi, ça serait vraiment bien d'avoir des chiffres précis. Sur une population, par exemple, il y a des études qui ont été faites au Québec. Sur cette population-là, on sait que chez les femmes de telle tranche d'âge, le sur-risque... pour telle pathologie, il est de tant de pourcents quand il y a tel IMC. Tu vois, ça, à la limite, ça pourrait être pertinent. Parce que je pense quand même qu'il y a certaines choses qui sont avérées en termes de sur-risques. Tu vois, on pourrait dire, voilà, tel IMC, ou telle prise de poids au cours de la vie, ou telle variation de poids au cours de la vie, ça peut créer tel sur-risque chez telle population. Ça, ça pourrait être pertinent, mais malheureusement, ce n'est pas ça le message aujourd'hui, ce qui fait que la plupart des gens ont hyper peur de prendre du poids, de ne pas en perdre, d'être malade. Et en fait, ce qui est super intéressant, j'ai lu des études là-dessus il y a quelques jours, donc ça tombe bien que tu en parles, ce qui est super intéressant dans les études que j'ai lues, c'est qu'en fait, apparemment, le fait d'être insatisfait de son corps, peu importe l'IMC, ça ne permet pas de mettre en place des comportements qui vont favoriser un bon état de santé par la suite. C'est-à-dire qu'il y a vraiment cette corrélation négative qui est mise en évidence dans plein d'études. Plus les gens se sentent mal dans leur corps, plus les gens sont en insatisfaction corporelle, moins ils ont de probabilités d'avoir, par exemple, une activité physique régulière qui leur plaît. plus ils ont probabilité de consommer des aliments ultra transformés. C'est super intéressant du coup, parce qu'en fait, les gens ont super peur de trop en consommer. Les gens se jugent énormément et en fait, il y a des études qui mettent en évidence qu'en fait, plus les gens sont insatisfaits de leur corps, plus ils en mangent. Alors qu'on pourrait penser que c'est l'inverse. On voit souvent l'insatisfaction corporelle comme une motivation. Je m'aime pas à l'ego. je vais mettre des choses en place et des bonnes choses pour moi. Et en fait, les études mettent en évidence que c'est l'inverse. Peut-être que ça a un petit peu cet effet boost, motivant à très court terme, mais en fait, à long terme, on voit que plus les gens se détestent, plus les gens jugent leur corps négativement, moins ils vont mettre en place des choses qui potentiellement seraient bonnes pour leur hygiène de vie au sens large. Et en fait, au final, plus ils ont de risques, de sur-risques de pathologies chroniques, de certaines pathologies chroniques. Donc c'est trop intéressant, c'est hyper intéressant pour qu'on entend généralement, mais en plus ça semble contre-productif ce discours ambiant de peur. Après globalement, ça c'est valable pour tout, je trouve notre cerveau il réagit assez mal à la peur, je trouve pas qu'on fasse les bonnes choses pour nous quand on a peur d'un truc. Et du coup tous les discours ambiants dans les médias ou sur les réseaux sociaux de peur, ça va pas vraiment nous pousser à prendre les bonnes décisions pour nous en fait. les bonnes décisions pour la suite de notre vie, tu vois, qui, sur le long terme, nous feront nous sentir mieux en plein d'aspects, parce que là, tu parlais de la santé, mais il y a aussi des échelles pour mesurer d'autres choses, la qualité de vie, le niveau de bonheur, de satisfaction vis-à-vis de sa vie, les qualités de relationnel, etc., quoi.

  • Speaker #0

    C'est top qu'il y ait des études qui démontrent ça, parce que... Pour moi, ça vient juste illustrer ce que j'observe énormément dans les accompagnements. Enfin, tu vois, quelqu'un qui a des TCA, à tous les coups, à chaque fois, ce sont des personnes qui sont prises dans ce cercle vicieux de mal se parler et qui ont utilisé ça comme un outil. Mal se parler, dès qu'accroise leur reflet de limite s'insulter, garder des vêtements trop petits dans les placards. Tu vois ? Tous ces trucs horribles qui sont censés être une motivation, qui sont en fait juste une torture, qui ne permet pas, en fait, qui au contraire empêche d'être dans une bonne relation avec soi, de prendre soin de soi et de faire les meilleurs choix pour soi, etc. Mais du coup, trop bien qu'il y ait une étude qui est juste dire « Ouais, ouais, ça se vérifie, quoi » .

  • Speaker #1

    Et comme tu dis, on l'observe en pratique, et ça me fait penser à ce qu'on disait au début sur la perte de points intentionnels. En fait, t'as bien dû le voir dans tes accompagnements aussi. Moi, je trouve qu'au début, les gens, quand ils consultent, où globalement, ils ont... Plein de symptômes alimentaires, ils ont une estime de soi assez basse et beaucoup de troubles de la relation au corps. Donc ça va être par exemple des gens qui se pèsent beaucoup, qui se parlent super mal, qui refusent de se voir en photo ou sur les photos qui adoptent tout un tas de stratagèmes pour que leur perception de leur corps passe à peu près. Des gens qui vont s'empêcher de faire des choses, de porter certains vêtements ou comme tu dis qui vont... garder énormément de vêtements dans leur garde-robe qui ne leur conviennent plus et qui vont les garder en se disant ça me motive à perdre du poids, etc. Enfin, plein de comportements, en fait, qui sont assez maltraitants, tu sais, dans la relation à soi. Et en fait, d'ailleurs, parlons aussi de l'activité physique, à ce moment-là, c'est soit il n'y en a plus parce que la personne, elle s'est déjà dégoûtée de l'activité physique, soit il y en a encore, mais c'est vraiment pas une activité physique plaisante, c'est vraiment le no pain, no gain. Je n'aime pas, mais je me force. J'ai la flemme, mais je me force. Je me fais mal. Je déteste ce que je fais, mais je continue. Vraiment, la relation à soi, globalement, elle est dégradée. Moi, j'utilise ce terme. Elle est maltraitante. C'est-à-dire que comment les gens se comportent envers eux-mêmes, comment ils se parlent, comment ils agissent, ils ne feraient jamais ça à quelqu'un d'autre. En fait, c'est ultra maltraitant. Et du coup, ça, c'est souvent au début des accompagnements. et en fait Ce n'est pas du tout le moment où on pourrait, techniquement, donner les meilleurs conseils d'hygiène de vie. Peu importe, ajouter une cuillère à soupe d'huile de lin pour avoir des oméga-3, c'est intéressant pour la protection cardiovasculaire. Faites un peu de cardio pour l'endurance, un peu de renfaux pour faire des mouvements, pour des articulations qui vieillissent bien. des choses qui peuvent se tenir théoriquement qui pourraient vraiment être perçues comme des bons conseils, en fait, les gens à ce moment-là ne vont pas les mettre en place concrètement, parce que la relation à soi, elle est trop dégradée pour que les gens réussissent à mettre en place des choses qui sont bonnes pour elles. Et donc du coup, c'est tout un cheminement long de réconciliation avec soi, en plein d'aspects. Et c'est pour ça que je disais que c'est vraiment éventuellement plutôt à la fin de l'accompagnement. après plusieurs mois ou plusieurs années de travail, que lorsque la personne a vraiment envie de prendre soin d'elle au sens large, que là, éventuellement, si toutefois il y a des changements alimentaires, même sur le sommeil, sur le temps d'écran, sur l'activité physique, la sédentarité qui seraient pertinentes sur le papier, c'est là, en fait, la personne va réussir. Déjà, elle va avoir envie de le faire. un peu plus par elle-même plutôt que parce que c'est le ou la professionnelle qui accompagne, qui dit fais-ci, fais-ça. Elle va plus avoir envie de le faire par elle-même, mais au-delà de l'envie, elle va y arriver. Parce qu'en fait, elle s'aime, elle se respecte davantage et en fait, c'est possible du coup de passer à l'action à ce moment-là. Et ça, c'est un truc qu'on observe, je trouve, t'as raison, on le voit en pratique et c'est cool qu'il y ait des études qui viennent nous dire Après, les études, je les ai trouvées maintenant, mais je me trouvais qu'ils datent de 2016, 2008. Donc, elles existaient déjà, mais je n'en avais juste pas connaissance. Mais c'est cool quand on tombe dessus, on se dit « Ah yes, ce n'est pas juste moi dans mon coin qui fait cette observation. » En fait, c'est étudié sur des échantillons de 500 personnes, 300 personnes, 1000 personnes sur l'étude. Du coup, oui, il y a quelque chose quand même. Il y a des mécanismes sous-jacents qui sont assez universels.

  • Speaker #0

    Et ce que tu dis, ça me fait... faire un lien aussi avec la question du poids parce que cette étape dont tu parles, plutôt en fin de suivi, où il y a la possibilité de se remobiliser sur différentes choses, en fait, la question du poids, elle n'a plus du tout la même place non plus. Et quand on arrive, quand quelqu'un arrive en début d'accompagnement, même si, par exemple... Moi, je ne suis pas diététicienne déjà. Donc, ça fait que, mine de rien, par rapport aux demandes, ça peut filtrer un peu. Mon message, je pense qu'il est très clair sur les réseaux. Au tout début, j'avais quand même des personnes qui venaient vers moi où il n'y avait peut-être pas une incompréhension, mais tu vois, ce n'était pas tout à fait clair, et qui me parlaient de perte de poids. Aujourd'hui, pas du tout. Enfin, voilà, les personnes, elles savent très bien qu'en venant vers moi, ce n'est pas ça qu'on va travailler. Pour autant, la question... du poids, de leur image corporelle, de l'envie de mincir et de la peur de grossir, elle est centrale au début, quoi qu'il arrive. Je veux dire, ça prend, je ne sais pas, peut-être 90 % de la place.

  • Speaker #1

    Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Là où, quand on est dans une démarche différente de « Tiens, en fait, qu'est-ce qui me ferait du bien ? » Que ce soit en termes de mouvement, que ce soit en termes d'activité, de choses comme ça. À ce moment-là, cette question du poids, elle peut toujours exister, cette préoccupation-là, mais elle ne va pas dépasser les 50 %, alors qu'avant, elle était à 90 %. Je dis n'importe quoi, j'invente des pourcentages dans la tête des gens, mais en fait, c'est un sujet. Je m'étais noté une question, donc de toute façon, on y reviendra, c'est un sujet important aussi, parce que là où le poids est partout, dans notre société et chez les vendeurs de rêves et de régimes. Peut-être que les personnes qui commencent à s'intéresser à des approches un peu différentes, comme la tienne, comme la mienne, comme on va parler globalement d'alimentation intuitive, les personnes peuvent s'imaginer à tort que le sujet du poids va être tabou.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fréquent.

  • Speaker #0

    Dans nos approches, tu vois. Voire même, moi, j'ai déjà ressenti beaucoup de colère chez des personnes... que j'ai accompagné dans le cadre de mon programme, qui ressentaient presque une injonction, quoi, à ne plus détester leur corps.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Qui se sentaient en colère et qui disaient, non, mais moi, en fait, c'est bon, quoi, laissez-moi tranquille, je n'ai pas envie d'aimer mes bourrelets, je n'ai pas envie d'aimer ce corps dans lequel je ne me sens pas bien. Presque, il y avait un laissez-moi détester mon corps.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, on bascule presque déjà sur un autre sujet, voilà, dont j'avais envie. qu'on parle, mais avant peut-être pour refermer le premier qu'on avait ouvert sur cette question du poids, est-ce que t'en as déjà un peu parlé où tu disais bah voilà en fait le lien santé-poids, enfin dès qu'on parle de santé on est uniquement sur le côté somatique on oublie le reste, on nous parle tout de suite du poids alors qu'en fait c'est une sous-catégorie, comme il y en a plein plein plein, il y a plein de déterminants de notre santé et donc il y a le poids au milieu de tout ça. Et l'alimentation aussi, au milieu de tout ça. Mais je ne me souviens même plus des premières questions que je posais. Mais finalement, est-ce que le poids a une si grande importance dans la santé ? Est-ce qu'on peut être en bonne santé en étant considéré en surpoids ? Est-ce que... Tu vois, je sais qu'il y a des personnes, j'ai déjà échangé avec des gens comme ça sur Instagram plusieurs fois, qui me disaient, mais moi, Flavie, on me demande de perdre du poids pour ma santé. Sauf que j'ai des compulsions alimentaires. je souffre de compulsions alimentaires, dès que j'essaie de perdre du poids, ça flambe, mais on me dit de perdre du poids pour ma santé, j'ai envie aussi de m'adresser à ces personnes-là, peut-être qui écoutent le podcast. Oui,

  • Speaker #1

    très bien. Déjà, pour moi, ce qui me semble assez évident, c'est qu'il n'y a pas autant de liens entre poids et santé que ce qu'on entend dans le discours ambiant médiatique, ou même le discours de certains... professionnels de santé, peu importe, diète, médecin, psy, peu importe. Des gens qui, en vrai, n'ont pas trop creusé le sujet, à mon avis, parce que dès que tu creuses, tu te rends bien compte que c'est beaucoup plus complexe et nuancé que ça. Mais voilà, typiquement, ça arrive souvent des personnes qui vont me dire, là, j'ai une patiente, une fois, une problématique de fuite urinaire. Mon médecin, mon neurologue ne m'opère pas si je ne perds pas 20 kilos. Je dois perdre 20 kilos. En fait, c'est un médecin qui peut-être est un très bon urologue, peut-être un très bon chirurgien, d'un point de vue de la technique chirurgicale, mais il n'est juste pas au courant qu'on ne peut pas demander... Il y avait un délai de 4 mois, je crois. On a dit ça en juin, elle devait être opérée en octobre, un truc comme ça. Il n'est pas au courant qu'on ne peut pas demander à une personne de perdre 20 kilos. Je dis 20, mais c'était peut-être 15, je ne sais plus. Mais bon, c'était infaisable.

  • Speaker #0

    On ne peut pas demander ça. Déjà, à n'importe qui, on ne peut pas demander. D'autant plus, c'était une personne qui avait un passé, un passif avec les troubles alimentaires, des variations de poids colossales depuis l'enfance. Donc, tu peux encore moins demander ça à une personne. C'est lunaire, c'est lunaire. Mais je pense que ce médecin, il n'était juste pas formé, pas informé que ce n'est pas possible. Mais en fait, ça, c'est la réalité. On doit composer avec ça. Comment tu fais ? C'est hyper compliqué. Comment tu fais quand la personne te dit ça à rendez-vous ? Ou même là, tu parlais d'un message Insta, mais qu'est-ce que tu réponds à une personne ? Tu n'es même pas en train de l'accompagner et elle te partage sa détresse. Comme ça, qu'est-ce que je dois faire ? Il faut que je perde du poids, parce que c'est le médecin qui l'a dit. Et je n'ai pas le choix, sinon je n'ai pas ma chirurgie. Puis c'est l'autorité médicale. Même moi, je ne connais pas bien la chirurgie qu'il voulait faire. Son argument, c'était de toute façon, je ne peux pas opérer, le tissu adipeux gêne trop. trop, l'opération n'aura pas lieu. C'est même pas qu'elle sera plus simple ou plus complexe. Je ne la fais pas tant qu'il n'y a pas cette perte de poids. Moi, je ne connais tellement pas le sujet, je ne peux pas argumenter de s'il me semble que c'est possible. Non, je ne sais pas, je ne peux rien faire. Donc, c'est vrai que c'est des cas hyper complexes, mais du coup, tout ça pour dire que à mon avis, non, il n'y a pas du tout autant de liens entre la santé et le poids. Le poids n'a pas du tout autant de mauvaises influences sur la santé. que ce qu'on entend globalement et du coup ce que la plupart des gens qui nous consultent ou du coup vont nous écouter peuvent penser, ils ont appris à penser ça parce que c'est ce qu'on leur a tout le temps répété mais à mon avis il y a une grosse part de ce discours là qu'on peut déconstruire qu'on peut nuancer, qu'on peut venir préciser et du coup une autre question que tu as posée, bien sûr c'est possible d'être en bonne santé à n'importe quel poids Je pense aussi que c'est possible d'être en mauvaise santé à n'importe quel poids, parce que du coup, ça nécessite vraiment de dire c'est quoi la bonne santé, c'est quoi la mauvaise santé. Toi, aujourd'hui, Flavie, là, le 20 septembre, est-ce que tu estimes être en bonne santé ? Tu vas peut-être me dire globalement oui, mais il y a forcément deux, trois petits quoi qu'en ce moment, tout le monde en a, en fait, des tout petits trucs, que ce soit entre la santé physique, mentale, sociale. on a tous des... deux, trois petites choses en ce moment qui ne sont pas top, où on doit refaire une prise de sang, où on a une petite carence en vitamine D, ou tu vois, même un micro-truc. Mais la bonne ou la mauvaise santé, finalement, c'est deux énormes catégories superbinaires et on ne peut pas l'estimer comme ça. Donc, bien sûr qu'il y a des personnes qui sont grosses et qui, là, tout de suite, si on zoome sur leur vie, il n'y a rien. Il n'y a rien, tu vois. J'ai une patiente, si elle écoute, elle se reconnaîtra. Elle était très, très, très inquiète. Bon, elle l'est encore, mais... en cours de travail là-dessus, au sujet de sa santé cardiovasculaire. Et là, ça fait plusieurs mois, elle a fait toute une batterie de tests, donc plusieurs cardiologues. Je crois qu'elle a fait tous les examens cardio possibles. Il n'y a rien, RAS, absolument tout est parfait. Et donc, du coup, voilà, là, je lui disais à la fois, bon, du coup, vous allez pouvoir vous détendre maintenant, parce que vraiment, tous les examens sont faits, tous les cardiologues ont dit, voilà, il n'y a rien, vous pouvez vous détendre, votre cœur. fonctionne parfaitement, il n'y a rien, les artères vont bien, tout va bien. Elle n'est pas encore dans cette étape où elle peut respirer, tu vois. Elle est encore un peu en apnée de tellement persuader qu'elle a un problème ou qu'elle veut en avoir un. Voilà, je pense qu'elle a besoin de cette étape pour faire toute la batterie de tests nécessaires, mais il va falloir encore quelques mois, je pense, pour qu'elle intègre. Il n'y a rien, il n'y a rien, il n'y a rien, et qu'elle soit soulagée, tu vois. C'est vraiment pour ça que j'ai dit qu'elle respire, qu'elle arrive à... à se détendre vis-à-vis de ça. Mais oui, c'est tout à fait possible d'être grosse, d'être gros et de faire tous les examens et de voir qu'il n'y a rien qui dysfonctionne. Mais tout comme c'est tout à fait possible à un autre côté du spectre soit d'être mince ou d'avoir le corps parfait selon les standards de beauté et d'avoir des problèmes de santé. C'est tout à fait possible, c'est même fréquent. Parce que du coup, on peut aussi parler brièvement du standard de beauté qui n'est pas conforme à la diversité naturelle des corps, mais aussi qui n'est pas conforme à la réalité, notamment de la morphologie féminine. Le standard de beauté, que ce soit aujourd'hui ou celui d'il y a 10-15 ans, qui était plutôt en profil très mince, voire maigre, avec vraiment peu de tissu adipeux, aujourd'hui on est plus sur une femme qui a... un peu plus de tissu adipeux, bien sûr, ventre plat, mais qui a un peu plus de forme et qui est plus musclée et qui est plus sportive. Dans les deux cas, cette femme, elle a peu de tissu adipeux, alors que Madame Tout-le-Monde, elle a quand même du tissu adipeux, plus que le standard de beauté, en tout cas. Et donc, du coup, il y a beaucoup de femmes... qui sont conformes aux standards de beauté, qui ont peu de tissus adipeux et qui ont des problématiques de santé liées à ça. Notamment les femmes qui n'ont pas leurs règles ou des cycles menstruels irréguliers, sans aucune explication liée à des pathologies, comme le SOPK ou autre. Vraiment, c'est ce qu'on peut appeler de la ménorée hypothalamique. En fait, elles ne mangent pas assez et ou elles n'ont pas assez de tissus adipeux pour le bon fonctionnement de leur système hormonal. Ça, c'est... hyper fréquent en population générale. Chez des femmes, peu importe l'âge, mais qui sont assez conformes à ce qu'on attend d'elles. Elles font du sport plusieurs fois par semaine, elles mangent assez, elles si. Sur le papier, personne ne s'inquiète parce que, encore une fois, elles sont conformes à ce qui est attendu d'elles. Mais en fait, leur état de santé, si on zoome, il y en a plein. Il n'est pas ouf, tu vois. Donc ça, c'est vrai que c'est intéressant. je pense à rappeler brièvement, c'est tout à fait possible. En tout cas, le lien qu'on nous présente, plus on grossit, moins on est en bonne santé. Non, c'est vraiment à déconseiller. C'est très important.

  • Speaker #1

    Ce que tu dis, ça me fait écho à ce que m'avait dit Lisa de mon gros podcast. On a fait un épisode ensemble et à un moment donné, on est venus à parler de grossophobie et de grossophobie médicale. Elle, malheureusement, elle a une belle collection d'anecdotes de... en lien avec la grossophobie, mais de sa place, j'avais trouvé ça encore plus intéressant, parce que de sa place, qui a vécu énormément de grossophobie médicale en tant que personne considérée en obésité, elle alarmait aussi, enfin, je ne sais pas si ça se dit, elle alarmait, en tout cas, elle tirait la sonnette d'alarme sur l'autre pendant de la grossophobie médicale, qui est de penser qu'une personne mince est en bonne santé. Oui. De fait. Et en fait, elle disait, mais on passe à côté de plein de pathologies chez des personnes minces, parce que comme elles sont minces, tout va bien. Donc, il y a des tas de choses qui ne sont pas creusées, qui ne vont pas nous alarmer. Tu vois, que ce soit dans... C'est un très bon exemple, ce que tu viens de dire, en fait, sur des femmes qui, par exemple... En fait, on va juste dire, oui, OK, elles n'ont plus leurs règles. Oui, mais attends, qu'est-ce que ça implique, en fait ? qu'il n'y ait plus ces hormones-là qui fonctionnent correctement. Ça n'implique pas que le cycle féminin. Ça implique des problèmes potentiels d'ostéoporose. Il y a des tas de problèmes de santé qui peuvent être associés à ça. Et c'est juste hyper inquiétant, finalement. Mais à partir du moment où tu as un corps dans les standards de beauté, on part du principe, on mélange un petit peu standards de beauté, de santé. Il y a un truc ultra malsain, je trouve.

  • Speaker #0

    Il y a une vraie confusion. Un discours qui est simpliste, qui est trop simpliste, trop raccourci, et qu'il est biaisé aussi, ce discours. Il y a plein d'infos qu'on ne nous donne pas. Mais après, c'est le problème du discours médiatique au sens large. Tu ne peux pas, en une phrase qui est lisible en trois secondes, dire toute la complexité du fonctionnement du corps, du poids. C'est comme les messages très critiqués, manger cinq fruits et légumes par jour. On ne peut pas, en fait, dans une phrase aussi courte, préciser quel type de légumes et fruits on parle, quel type de portions et pourquoi, et quelles spécificités pour personnaliser le message. C'est le problème avec les discours de santé publique, c'est qu'il faut qu'ils soient courts. Et après, il y a un relais par les médias qui est faible, parce que, comme tu dis, tout le monde aujourd'hui est embourbé, j'ai l'impression, dans ce culte de l'apparence. et de la minceur, et du coup même des gens qui sont médecins, qui sont diètes, qui sont journalistes, n'ont même pas conscience qu'ils ont internalisé ces messages et qu'ils les considèrent comme des vérités absolues, et qu'ils les propagent du coup, sans être critiques. Donc oui, c'est un gros problème. Et d'ailleurs, je pensais à ça au tout début, il n'y a pas longtemps j'ai appris ce terme d'insatisfaction corporelle normative. Je trouvais ça super intéressant, je me renseignerais un peu plus, mais du coup, de ce que j'en ai compris, ce terme a été créé parce que des chercheurs en psycho et en socio qui travaillent sur l'image corporelle se rendent compte qu'aujourd'hui, on est à un moment de l'humanité où c'est tellement normal et banalisé d'avoir de l'insatisfaction corporelle, autrement dit d'avoir des complexes, qu'on a créé ce terme, on a créé une norme. peut-être une quantité, un degré d'insatisfaction corporelle qu'on va estimer normale et non pathologique. Il y a tellement plus de gens qui existent, qui peuvent dire « Non, mon corps, moi je m'en fous un peu, mon apparence, c'est pas si important. » Tu vois, des gens qui, d'eux-mêmes, ne t'en parleraient pas, mais si tu les questionnes, vont te dire « Non, mon apparence, en vrai, je m'en fous un peu, c'est pas important. Oui, des complexes, je sais pas, j'en ai peut-être quelques-uns. » Des gens qui n'ont pas trop investi le sujet, en fait, apparemment, ça existe tellement plus qu'on a créé une case, les gens qui ont de l'insatisfaction corporelle normative, mais c'est pas pathologique. c'est juste normal d'accord ok c'est pour dire en fait on est dans une telle société de l'apparence qu'on a toutes et tous internalisé ça et c'est dur c'est sacrément dur à déconstruire à donner bien sûr notre apparence corporelle existe mais à lui redonner une juste place Dans notre estime personnelle, dans les échanges, dans les entretiens d'embauche, ça existe, les autres voient à quoi on ressemble et les autres peuvent penser des choses de ça. Ça existe, l'idée ce n'est pas de croire qu'on est transparent et qu'il n'y a que notre âme ou notre personnalité qui existe. Non, l'apparence corporelle, elle existe. Mais il faut, comme tu disais, si on essaie d'imaginer des pourcentages, il faut lui donner un pourcentage d'importance moindre dans notre... perception de nous, dans notre estime de nous-mêmes, dans notre façon de projeter les jugements que les autres vont avoir sur nous, enfin voilà, lui redonner une place moindre en fait. Ça me semble important.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu penses du body positive dans ce contexte-là ?

  • Speaker #0

    Vaste question. Je pense que, déjà de ce que j'en ai compris... Mais comme beaucoup de choses, le body positive, c'était initialement un mouvement politique très militant qui a forcément été dépolitisé et utilisé aussi à des fins marketing. Clairement, je pense qu'il y a plein de marques qui ne se mouillent pas trop en utilisant maintenant un petit peu des mannequins qui ne sont plus que des mannequins minces qui font du 36. Et en parlant, si tu mets sur un site de vente le joli terme d'inclusif et que tu vends jusqu'à la taille 48, tu es contente, tu as un peu redoré l'image de la marque et tu dis que tu adores le body positive. C'est en ça que je dis que parfois, c'est dépolitisé. C'est tombé dans le grand public comme un truc un peu cool, qui a un peu aidé, mais sans plus. Ça, c'est le côté un petit peu dommage. Globalement, je pense que le body positive, c'est aidant et c'est insuffisant. On ne peut pas tout miser là-dessus non plus. Tu vois, un concept qui est né après, c'est la body neutrality. Et c'est important aussi. Le body positive, en fait, je pense que ce qui est super intéressant, c'est qu'on peut avoir aujourd'hui une représentation des corps sur les réseaux sociaux qui est quand même un peu plus représentative de la diversité naturelle des corps. Tu te promènes dans la rue, tu te poses à la terrasse d'un café, tu regardes les gens qui passent. Il n'y a pas que des gens très minces, musclés, qui mangent que des brocolis et tout. Ce n'est pas vrai, ce n'est pas ça la vraie vie. Donc c'est bien que sur les réseaux sociaux, sur les marques de vêtements et tout, on voit des corps plus représentatifs de la réalité. Je pense que ça, c'est vraiment important. Après, ce n'est pas suffisant. Ce qui est intéressant aussi, c'est d'aller vers de la neutralité pour déconstruire ce qu'on disait, désinvestir plutôt l'apparence physique. Dans tous les cas, ça va être important de mettre moins d'attention sur l'image qu'on a de nous-mêmes, sur l'apparence qu'on présente aux autres, de désinvestir un petit peu ce sujet-là, au moins un petit peu. Parce que le but aussi, ce qui est mal compris, souvent dans des notions comme l'acceptation. pour elle, etc. Le but, c'est pas de se trouver ultra canon tous les jours de l'année. Franchement, si ça arrive, tant mieux. Mais d'ailleurs, c'est souvent assez impossible. Ça me semble vraiment pas très réaliste. Mais le but, c'est de, je pense, ne plus se détester, ne plus se parler mal, ne plus mettre autant d'attention sur ce à quoi on ressemble, ne plus passer des heures devant le miroir, à se maquiller, à se prendre la tête pour chaque tenue, ne plus se regarder 35 fois par jour dans le miroir, ne plus se regarder dans toutes les vitrines qu'on croise dans la rue. Tu vas vraiment désinvestir l'importance de l'apparence et être plus neutre, en fait. Se dire, aujourd'hui, je ressemble à ça, point. Aujourd'hui, je me kiffe, cool. Aujourd'hui, je me kiffe moins. Ce n'est pas grave, ma journée va se passer exactement de la même façon. Et ça change rien en fait, les jours où je me trouve pas ouf. Ça ne change rien dans ma façon de faire mon boulot, dans les relations sociales, etc. Donc c'est vers ça, moi, je pense qu'on essaye de tendre dans les accompagnements. Oui,

  • Speaker #1

    je suis complètement d'accord. J'allais dire que je n'ai rien à ajouter, mais si, en vrai. En tout cas, c'est juste que ça me fait penser à nouveau à une espèce de temporalité aussi. l'évolution de la personne. Et si je prends l'exemple des réseaux, moi, un des premiers trucs dont je parle aux personnes que j'accompagne, c'est de veiller aux comptes qu'elles suivent, tu vois, sur les réseaux, parce que ça a une influence énorme. Et en plus, on a le contrôle là-dessus, donc autant en faire autre chose. Donc, voilà, d'arrêter de suivre au maximum les comptes culpabilisants, les comptes de... personnes ultra-fit et tout, qui ne sont pas du tout représentatives de la réalité, etc. Et donc, je trouve ça intéressant de remettre de la diversité corporelle dans le feed, effectivement, mais aussi de mettre autre chose que des corps. Et en fait, j'ai l'impression qu'il y a différentes temporalités, quoi. Au début, en tout cas, c'est la sensation que j'ai, je ne veux pas dire que c'est une règle absolue, mais au début, je pense vraiment que les personnes, elles ont besoin de nourrir leur représentation. avec d'autres images de corps. Des corps non valides, des corps gros, des corps... Enfin voilà, plein de sortes de corps.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et donc voilà, déjà ça, ça va nourrir, ça va déconstruire plein de choses au niveau de la représentation. Je pense que c'est vraiment utile. Mais derrière, dans un second temps, c'est exactement ce que tu dis, l'idée c'est aussi de ne plus mettre toute cette importance. Et donc ça va passer par le fait de... Moins chercher à voir des corps et des corps dénudés aussi, et plus voir des gens qui vont parler d'autres sujets qui nous stimulent intellectuellement, ou des contes qui font du tricot parce qu'on a envie d'apprendre ça depuis longtemps. Enfin, voilà, des trucs qui n'ont rien à voir, en fait, avec juste à quoi je ressemble et à quoi les autres ressemblent.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, carrément. Et peut-être autre chose que j'aimerais bien ajouter, parce que je trouve que c'est assez intéressant de le... de le voir comme ça, par rapport au poids, au sens large ? Parce que peut-être après, tu disais qu'on pourrait fermer cette question une, mais on part dans plusieurs directions, c'est trop intéressant. Oui, autre chose qui me vient, c'est... Moi, je pense que, comme tous les animaux, comme chaque espèce, on a chez l'adulte des normes. qui s'observent en termes de taille, poids, pointure de pied, etc. Tu vois, des moyennes. Et je pense que c'est OK, tu vois, de se dire il y a des moyennes. Voilà, je prends un truc assez factuel et qui n'est pas trop émotionnel en général, la pointure des pieds. On peut, et après on peut faire des différences aussi qui sont intéressantes selon les origines ethniques, mais de se dire, par exemple, si on prend telle population, la pointure moyenne de pied de la femme, par exemple, ça s'étend de... telle taille à telle taille, ça c'est l'intervalle moyen. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'individus avant et après. Il y en a, avant et après l'intervalle, c'est le principe d'une moyenne. Il y a toujours des individus qui sont en dessous et des individus qui sont au-dessus. Et ça ne veut absolument pas dire que les gens, par exemple les femmes qui Ausha du 35 ou qui Ausha du 44 sont en mauvaise santé ou un problème avec leur pied ou un problème postural. Peut-être pas du tout. Peut-être ça peut arriver. mais selon peut-être d'autres éléments, pas uniquement la pointure de pied isolément. Mais ce n'est pas parce qu'une femme chose du 35 que forcément elle est déséquilibrée, par exemple, parce qu'elle n'a pas assez de surface au sol. Ça va peut-être poser problème factuellement pour qu'elle trouve toutes les chaussures qu'elle veut, parce qu'il y a plein de marques qui ne font pas du 35 ou quoi. Ou elle va peut-être des fois devoir se chausser au rayon enfant. Il y a peut-être des particularités et des difficultés qui vont se présenter à elle. Mais ça ne veut pas du tout dire qu'elle doit se juger pour ça, se dévaloriser, que des gens doivent lui faire penser, lui mettre en tête que c'est un problème, que forcément ça a des complications en termes de santé dans sa vie et tout. Et du coup, le poids, je le vois aussi un petit peu comme ça, même s'il y a des choses différentes. mais voilà il y a peut-être un intervalle de poids assez moyen dans une population donnée. Et de se dire qu'il y a aussi des individus qui sont naturellement en dessous, des individus qui sont naturellement au-dessus. Le problème, encore une fois, c'est qu'à cause de cette grossophobie ambiante constante, on va estimer que les gens qui sont au-dessus ne peuvent pas l'être naturellement. On nous perd, en fait. C'est forcément la personne, elle est au-dessus du poids qui serait bon pour elle, alors qu'en fait, non, c'est peut-être vraiment son poids d'équilibre. Et c'est un problème. C'est un problème esthétique et c'est un problème de santé. Et donc, il faut qu'elle perde. Et ça, en fait, souvent, c'est présenté comme un non négociable. Et les gens, de toute façon, tu le vois bien, ils grandissent avec cette idée-là. Il y a plein de gens qui... En consultation, encore hier, j'ai une nouvelle personne en consultation, et le discours, c'est presque toujours le même, c'est depuis que je suis enfant, depuis aussi loin que je me souvienne, je sens que mon poids est un problème. Et ça, c'est aberrant. Et tu vois, moi, je pense que dans cet intervalle qui va un petit peu au-delà des moyennes, en dessous de la moyenne et au-dessus de la moyenne, il n'y a pas de problème de santé, le corps, il fonctionne bien. Par contre, je peux entendre et comprendre que quand on va trop loin de son poids d'équilibre, à la hausse ou à la baisse, il peut y avoir des complications, bien sûr. Je l'entends aussi, tu vois, je ne dis pas que n'importe qui peut peser je ne sais combien de kilos et il n'y aura jamais aucun problème. Si, je pense que des fois, il y en a. Parce que quand on est très au-dessus de son poids d'équilibre, mais comme quand on est très en dessous, en fait, il y a des choses qui fonctionnent différemment dans le corps. et qui peuvent dysfonctionner, pour le coup. Et ça, je l'entends complètement. Mais ce qui est intéressant aussi, c'est que, tu vois, on disait, globalement, on s'inquiète beaucoup plus quand on prend du poids que quand on en perd. Les gens autour de nous aussi s'inquiètent beaucoup plus quand on prend du poids plutôt qu'on en perd. Quand on en perd, pardon. Alors que, d'un point de vue santé, factuellement, c'est l'inverse qu'il faudrait faire, parce que quand on est à notre poids d'équilibre adulte, peu importe quel que soit notre poids d'équilibre, mais quand on y est, On a beaucoup moins de marge en termes de perte de poids avant d'avoir des problèmes de santé qu'en termes de prise de poids. Tu vois, toi comme moi, je pense qu'on est à notre poids d'équilibre. Si on perd 5 kilos, déjà on va avoir beaucoup plus froid. Peut-être on aura des troubles des règles, déjà à moins 5 kilos en dessous de notre poids d'équilibre. Voilà, on va être, je pense, un peu plus fatigué. Notre système immunitaire, il sera moins performant. Donc on va plus tomber malade. À moins 10 kilos, ça commence à être chaud. Je pense que c'est l'arrêt de travail pour bientôt. Les règles, c'est sûr qu'il n'y en a plus du tout. Plus de système hormonal qui fonctionne, malade tout le temps, fatigué tout le temps. À 15 kilos, moins 20 kilos, c'est l'hospite. Tu vois ? Alors que toi comme moi, on prend 5 kilos, aucune différence de santé. Aucune. La seule différence effectivement qu'il peut y avoir à 5 kilos, c'est que tu peux te sentir plus serré dans tes vêtements. Ça dépend si tu... tu portes des vêtements ajustés, mais si tu portes des vêtements ajustés, tu peux te sentir plus serré, donc c'est inconfortable. Éventuellement, il faut en changer. À 10 kilos, même chose. La différence aussi, c'est que Société Grossophobe dit que peut-être on aura plus de complexes à 10 kilos au-dessus de notre poids d'aujourd'hui que notre poids d'aujourd'hui, tu vois. Mais c'est juste la question de l'apparence. Et avant qu'on ait des problématiques au niveau de certains organes ou au niveau de certaines articulations, Particulation, on nous parle souvent des genoux, par exemple, quand on porte trop de poids sur nos genoux. Je ne sais pas trop estimer combien de kilos il faudrait qu'on prenne, mais à mon avis, on est au-dessus de 20. Et donc, c'est ça qui est intéressant, c'est qu'en fait, on a beaucoup plus de marge en termes de prise de poids avant d'avoir des problèmes de santé qu'en termes de pertes. On ne va pas être hospitalisé, même à plus 30, plus 50 kilos, on n'est pas hospitalisé. Alors qu'à moins 15... moins 20, on est hospitalisé. Donc, quand je dis hospitalisé, c'est qu'on ne peut presque plus se lever de son lit. C'est ça qui est super intéressant aussi, parce que ça, c'est vraiment... J'aime bien le dire, là j'en profite du podcast, mais je le dis souvent en consultation individuelle, parce que je trouve que quand je dis ça, les gens disent souvent, ah ouais, en fait c'est hyper logique, mais on ne le dit tellement jamais, et ça remet vraiment l'église au milieu du village. Donc voilà, j'avais pris.

  • Speaker #1

    Et ce que tu dis, ça me fait penser aussi à autre chose, c'est les fausses croyances sur le fait que quand on prend du poids, on ne prend que du gras. Mais je veux dire, notre corps, il gagne aussi forcément en masse musculaire, sinon il ne peut juste pas nous porter. C'est-à-dire qu'il y a plus de poids à porter.

  • Speaker #0

    Quand on perd du poids,

  • Speaker #1

    on perd du poids. Mais oui. Et en fait, ça, il n'y a encore pas longtemps, une personne que j'accompagne qui disait ça, qui parlait d'une prise de poids sur la dernière année. et en disant voilà, j'ai pris je ne sais plus 10-15 kilos et j'ai perdu tous mes muscles, j'ai perdu toute ma masse musculaire. Non, c'est complètement impossible. Tu as même forcément pris du muscle avec ta prise de poids. C'est juste qu'effectivement, tu as pris aussi de la masse grasse et que peut-être qu'avant tes muscles, ils étaient plus visibles. Tu arrivais à plus les voir et aujourd'hui, tu les vois moins, mais ils sont là et il y en a même sans doute plus. Il y a plein de représentations ultra faussées autour de ça. Ce n'est pas du tout étonnant qu'ils vont avec ce qu'on nous dit sur les réseaux. Oui,

  • Speaker #0

    carrément.

  • Speaker #1

    J'avais envie de prendre l'exemple de... Juste avant ce que tu disais, tu parlais de personnes qui seraient au-dessus de leur poids d'équilibre. Admettons, une personne, voilà, elle peut avoir une idée. Parce que ça, c'est pareil. Souvent, moi, en tout cas, les personnes que j'accompagne, elles n'ont aucune idée. Elles ne peuvent pas dire ce que c'est que leur poids d'équilibre. Parce qu'en fait, tout a toujours été sous contrôle. Et que finalement... Je ne peux pas trop dire.

  • Speaker #0

    La plupart du temps, les gens, des fois, me demandent c'est quoi mon poids équilibre ? Je peux faire des hypothèses, parfois, en fonction de ce que la personne me raconte de son histoire de vie. Mais on ne peut pas le prédire, en fait.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est hyper compliqué. En fait, comme il y a toujours eu du contrôle, des fois, il y a des grosses prises, des grosses pertes de poids. Et le trouble alimentaire, en plus, qui s'est installé très tôt, souvent avant la vie d'adulte. Donc, en fait, c'est hyper compliqué. Mais en tout cas, il y a des personnes qui vont arriver considérées en surpoids et qui se disent « Non, mais moi, je pense forcément être au-dessus de mon poids d'équilibre parce que j'avais plutôt une morphologie mince dans l'enfance, même début de ma vie d'adulte, etc. » Donc, c'est quelque chose que... je ne vis pas forcément très bien. Mais mettons, cette personne, elle a compris quand même qu'il y avait quelque chose qui se jouait beaucoup autour de son rapport à l'alimentation, rapport au corps, mais surtout rapport à l'alimentation. Donc, elle vient te voir, toi, moi, une personne qui accompagne autour du comportement alimentaire. Je le disais tout à l'heure, souvent, les personnes, elles pensent que en venant nous voir, nous, on ne va pas parler de poids. Presque, on va leur dire Ah non, moi, je ne veux pas entendre parler de ça, tu acceptes ton poids et on n'en parle plus. Je pense que c'est intéressant de dire que ça n'est pas ça, qu'on peut peut-être expliquer ça. On peut s'imaginer, voilà, quelqu'un vient de voir Zoé. Cette personne, elle dit, moi, je suis à peu près sûre que je suis au-dessus de mon poids d'équilibre. Donc, j'aimerais revenir à ce qui est mon poids d'équilibre parce que, si j'ai bien compris, c'est ce qui est le... l'idéal pour mon corps, le plus confortable à tout niveau. Mais en même temps, j'ai des troubles alimentaires. Je vois bien que juste l'idée de faire attention à quelque chose, ça me déclenche des compulsions. Je me jette sur la bouche, je suis incontrôlable. Comment est-ce que c'est possible d'entendre et d'accompagner cette demande qui est... connexes, parallèles, je sais pas comment on pourrait le dire, tu vois, il y a effectivement une demande en lien avec, ouais j'ai bien compris, là j'ai envie moi d'être en paix avec la bouffe, j'ai plus envie d'y penser H24 et que ça régisse ma vie néanmoins, bah j'aimerais bien perdre du poids

  • Speaker #0

    Ouais, bah je pense que ce qui est essentiel sur ce premier rendez-vous déjà c'est d'en parler en détail et de se comprendre sur le, voilà tu vois je pense que je vais expliquer ce que je pense être la définition du poids d'équilibre Je vais expliquer quelle marge de manœuvre je pense qu'on peut avoir ou pas, que j'ai entendu, qu'elle pense être au-dessus, et qu'en fait c'est une hypothèse qui se tient. Mais il y a peut-être aussi une hypothèse où elle n'est pas au-dessus, elle est à son poids d'équilibre, ou elle est en dessous, et que je ne peux pas le savoir aujourd'hui. Et qu'au fil des séances, on en saura un peu plus progressivement. Je pense que ce premier échange, il est vraiment pour que la personne comprenne l'approche. Et comme tu disais, qu'elles comprennent que c'est pas tabou. Je veux bien qu'on parle du poids, il n'y a aucun problème. Au contraire, il faut même mieux en parler si c'est tabou, c'est mauvais signe. Je ne suis pas contre le fait qu'elles en perdent, mais absolument pas en fait. La seule chose éventuellement contre laquelle je suis, c'est de lui en faire perdre coûte que coûte en fait. C'est ça, c'est que je ne vais pas... lui donner des conseils uniquement dans le but de perdre du poids sans être sûre que ça peut potentiellement fonctionner et sans me soucier de ce que ça pourrait causer comme dommages collatéraux pour elle. C'est juste contre ça que je suis. Mais pour moi, c'est vraiment important, quitte à ce que ça prenne une heure, qu'on se comprenne bien là-dessus. Parce que c'est vrai que j'y fais beaucoup plus attention ces derniers temps. Je m'étais rendue compte il n'y a encore pas longtemps, genre six mois, qu'il y a des gens que j'accompagnais depuis longtemps qui en fait ne parlaient plus du poids. Et moi, j'avais pensé que c'est parce qu'on était raccord sur la question du fait que ce n'était pas la priorité. Parce que là, tout de suite, de toute façon, on ne savait pas où était le poids d'équilibre et que la priorité, c'était d'apaiser la relation alimentation. Mais en fait, c'est arrivé qu'elle me dise à demi-mot qu'en fait, elle n'osait pas en parler parce qu'elle pensait que c'était tabou, parce qu'elle pensait que je ne voulais pas qu'elle en parle. Et je trouve ça hyper triste. Pour moi, c'est important, mais c'est ultra important dans la relation thérapeutique qu'on puisse tous dire en transparence et que la personne ne s'inhibe pas sur certains sujets. Si on met un sujet de côté, c'est vraiment un choix conscient parce que c'est pertinent de le mettre de côté pour elle, pour son cheminement. mais pas par dépit, parce qu'elle n'a pas le droit de l'aborder, parce qu'elle n'a pas trop compris mon approche, mais elle a compris que je ne veux pas qu'elle l'aborde. Enfin, ça, je ne veux surtout pas. Et en soi, je ne l'ai jamais voulu. Je pense que je ne me suis pas rendue compte que certaines choses, comment je les formulais, ça induisait ça. Et malheureusement, c'est trop triste. Je le vois aussi sur Insta ou même d'autres. thérapeute que je connais et que j'adore par ailleurs, mais ça m'arrive régulièrement d'avoir des gens qui me disent, je vous consulte et bon, je ne vais pas vous mentir, j'ai eu un rendez-vous avec une telle, et en fait, je n'ai pas repris rendez-vous parce que j'ai eu l'impression que je n'avais pas le droit de parler de mon poids, que je n'avais pas le droit de... Mon désir de perdre de poids, actuellement, il est là et j'ai l'impression que je n'avais pas le droit d'avoir ce désir qu'il fallait que je change avant de reprendre rendez-vous. Et en fait, je pense que c'est de l'incompréhension. C'est qu'on a mal, nous, en tant que... thérapeute, et c'est pour ça que ce podcast j'espère que ce sera l'occasion pour moi de pouvoir le formuler, j'espère que ce sera clair j'espère vraiment, parce que c'est vrai que des fois c'est très compliqué de communiquer, je pense que c'est ça le hic je trouve ça triste qu'on se rencontre pas parfois entre personnes qui accompagnent personnes accompagnées, parce qu'on s'est pas comprises sur ce sujet-là. C'est trop dommage. Parce qu'au fond, moi, je pense que la plupart des autres thérapeutes qui travaillent comme moi, qu'elles soient liées ou pas, t'en fais partie, mais il y en a plein d'autres auxquelles je pense qui, selon moi, sont vraiment des super thérapeutes dans le sens où elles ont un bagage de connaissances qui est super fourni et qu'elles ont une éthique professionnelle qui est super. Moi, je suis assez exigeante avec mon éthique et du coup, je suis assez exigeante avec celle des autres professionnels aussi. Et voilà, il y a plein de gens que je trouve Je trouve génial là-dessus. Mais je pense que des fois, on n'arrive pas bien à expliquer ce qu'on pense du sujet du poids, de la perte de poids intentionnelle, ce qu'on est OK de faire dans les accompagnements, ce qu'on n'est pas OK de faire. Et globalement, j'aimerais rappeler, en gros, ce qu'on ne veut pas, c'est nuire aux gens. On a choisi ce métier parce qu'on a envie d'aider la plupart du temps. C'est ça. Et du coup, on ne veut pas leur nuire. Et il y a des choses où on a compris, par nos expériences personnelles et professionnelles, qu'il y a des choses qu'on fait, on pense être bien intentionné en le faisant, et en fait, on leur nuit. Et donc, c'est surtout ça qu'on ne veut pas faire. C'est pour ça qu'on ne veut pas répondre aveuglément à toutes les demandes de perdre de poids. On ne veut pas, quand une personne dit « Moi, je veux perdre du poids. » On ne veut pas dire « Ok, pas de problème. Go, je vous conseille de faire ci, ça, ça, et on y va, vous allez voir, vous allez perdre du poids. » On ne veut pas rentrer dans cette... dans cette dynamique-là, en fait, où on dit oui à toutes les demandes de la personne. On veut venir questionner les demandes et on sait ce qu'il y a qui est sous-jacent. On parlait de le surinvestissement de l'apparence physique. Ce qu'on veut, c'est aussi accompagner les gens à désinvestir en partie l'importance qu'elle donne à l'apparence physique. Mais ce qui ne veut pas dire qu'on ne pourra pas, en parallèle, du tout répondre à une demande de perte de poids. Et de toute façon... Ce qu'on va faire en priorité, c'est apaiser la relation avec la nourriture. Autrement dit, avec des termes plus de diététique comportementale, réguler la relation, le comportement alimentaire. Et réguler, ça veut dire manger à sa faim, arrêter de se priver, mais aussi s'arrêter au rassasiement la plupart du temps. Ne plus avoir de compulsion, ne plus avoir de grignotage. En fait, c'est ne plus sous-manger, mais ne plus sur-manger non plus. La régulation. C'est-à-dire qu'on n'est pas pour que les gens surmangent, on n'est pas pour que les gens grossissent, on n'est pas pour que les gens mangent 18 hinders par jour, on n'est pas pour tout ça. On est pour que les gens ne culpabilisent plus, que les gens ne se restreignent plus, et ça passe Parfois par des périodes de prise de poids, de manger 18 kinder par jour. Ça peut passer par ça, mais c'est une étape. Ce n'est pas la finalité de l'alimentation qu'on vise.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est compliqué parce qu'il y a plein de finesse là-dedans. Et encore une fois, ce n'est pas trop à la mode la finesse. Les nuances et tout, mais c'est exactement ça. Il y a énormément d'incompréhension. Il y a des détracteurs aussi de l'alimentation intuitive et des approches assimilées.

  • Speaker #0

    hein ? il nous aide pas, mais c'est un cercle vicieux parce que si nous on explique pas bien notre approche les détracteurs nous comprennent mal et du coup, bah tu vois oui oui,

  • Speaker #1

    bon après, d'accord on va être sur le partage des responsabilités je te reconnais bien là, oui c'est nous qui expliquons mal j'aurais tendance à être un peu plus cash, je pense que enfin voilà, parmi les personnes auxquelles je pense, qui t'ont l'impression que presque l'alimentation intuitive ce serait presque une secte, après c'est vrai que le nom et... Des fois, je me dis, c'est un peu particulier, mais il ne représente pas bien ce que c'est, je trouve. Mais effectivement, l'idée, ce n'est pas de basculer dans la suralimentation, ce n'est pas d'envoyer valser tout ce qui peut représenter l'équilibre alimentaire et même toutes les recommandations qu'il peut y avoir autour de l'équilibre alimentaire. Et c'est hyper important de le préciser. Et du coup, il y avait un... Ce n'est pas vraiment une question, mais un point que j'avais envie d'éclaircir. et qui va aussi avec tout ce qu'on vient de se dire, c'est le fait que des personnes puissent vraiment guérir leur comportement alimentaire, apaiser, réguler, le meilleur mot chaud, c'est ça, arriver à cette régulation du comportement alimentaire, même si elles ont toujours un désir de perdre de poids. Parce que c'est vrai que quand on commence à parler de restrictions cognitives, et qu'on dit que la restriction cognitive est un problème, en sachant que la restriction cognitive, c'est le fait de contrôler son alimentation dans le but de contrôler son poids et donc, sous-entendu, de ne pas grossir, voire de maigrir. Quand on sait que juste ça, la restriction cognitive, peut déclencher des compulsions et tout, et que donc quand on bosse sur les compulsions, eh ben, on va bosser sur la restriction cognitive. Moi, je vois bien ce que ça peut créer. comme confusion chez des personnes que j'accompagne et qui en concluent qu'en fait, pour pouvoir ne plus avoir de compulsions, il faut qu'elles arrêtent d'espérer maigrir un jour, alors qu'en réalité, ben ouais, quand elles sont complètement honnêtes, elles vont me dire, ben voilà, moi je viens vers toi parce que mon but, c'est de stopper mes compulsions, c'est d'arrêter d'être dans ce rapport-là, d'être obsédée par la bouffe, de perdre le contrôle, de toujours dépasser le rassasiement, et j'ai quand même l'espoir, quelque part, je me dis en toute logique, si je fais ça, je vais maigrir si je suis au-dessus de mon poids d'équilibre. Et du coup, je me disais que c'était important qu'on en parle. Moi, j'essaie de le dire souvent sur les réseaux, si vous attendez de ne plus avoir peur de grossir pour vous lancer dans un processus de guérison des TCA, en fait, vous allez rester bloqués dans les TCA parce que c'est le propre du TCA d'avoir peur de grossir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Il ne faut vraiment pas attendre le jour où. Les gens n'auront plus envie de perdre du poids pour consulter, pour entamer cette démarche. Déjà, peut-être que ce jour, il n'arrivera jamais. Moi, je pense que le désir de minceur et ou la peur de prendre du poids, ça dépend. Ça peut prendre ces deux formes-là, mais chez certaines personnes, ça ne prend que l'une ou que l'autre, selon l'histoire de vie, selon ce qui a été vécu, dit dans l'enfance. Ce désir de perdre ou cette peur de prendre du poids, il y a des gens chez qui ce sera... Toujours présent. C'est un truc, je ne sais pas, un truc très émotionnel, un truc dans les tripes qu'on n'arrivera jamais à effacer, à soigner à 100%. On va réussir à énormément l'apaiser de façon à ce que ça ne s'active plus tous les jours, que ça ne s'active plus de façon intense, de façon à ce que ça n'induise plus de comportements que la personne pourrait trouver par ailleurs nuisibles pour elle. Ça pourrait être juste des fois des pensées qui traversent l'esprit de « Ah, j'espère que je perds du poids » ou « Ah, j'en ai perdu, cool, ça m'arrange » . Juste ça en fait. Je pense qu'il faut aussi, en tant qu'accompagnante, qu'on soit réaliste dans ce qui est possible de faire pour les gens. Où est-ce qu'on peut les accompagner ? Jusqu'où on peut aller dans cette fameuse guérison ? Je pense qu'il y a des gens, ils ont internalisé ça. Vraiment, tu vois, quand je dis dans leur trip, c'est pour dire que c'est hyper profond en eux, dans leur histoire. C'est tellement, tellement ancré que de se dire que ça n'existera plus jamais, ça me semble difficile. Donc surtout, il ne faut pas attendre que ça ne soit plus là pour entamer cette démarche. Il faut le faire en parallèle, effectivement. Je pensais à un autre truc qui paraît pas directement lié, enfin en tout cas je sais pas comment le lier, mais je pensais à ça quand tu parlais de notre difficulté à exprimer l'approche et des détracteurs. Je pense que ce qui est difficile aussi, c'est que, à mon avis, moi c'est une approche qui est profondément féministe, parce qu'aujourd'hui c'est vraiment plus approuvé, toute la recherche le met en évidence, le culte de la minceur touche beaucoup plus les femmes. Du coup, les troubles alimentaires touchent beaucoup plus les femmes. Les stéréotypes de beauté binaire, hommes-femmes, sont ultra surreprésentés et idiots. Franchement, disons-le, le cliché de la femme qui est mince, avec une forte poitrine, avec des cheveux longs, qui aime la dentelle, qui aime le rose, en fait, ça... Ça perturbe énormément l'identité de chaque personne depuis l'enfance. Et donc, c'est vraiment important déjà de voir qu'on ne va pas pouvoir attendre qu'une personne ait déconstruit tout ça pour travailler sur sa relation à l'alimentation. Voilà, on ne peut pas attendre ça. Il faut pouvoir accueillir les gens vraiment comme ils sont, avec tout ce qu'ils ont internalisé, avec tous les clichés auxquels ils essayent de coller. Et ce n'est pas grave, en fait, il faut faire avec. mais par contre... je pense que ça s'inscrit forcément dans une démarche féministe. Et du coup, je pense qu'il y a des gens qui ont aussi du mal à intégrer ça, parce qu'il y a encore une mauvaise connotation du mot féministe, pas que par des hommes, par des femmes aussi, qui ont l'impression que si on se dit féministe, on est chiante. Et donc du coup, qui ne vont pas aller vers des thérapeutes qui, en fait, soit l'utilisent beaucoup dans leur... communication, où tu vois, moi je le dis pas, il n'y a pas écrit quelque part, par exemple, sur mon compte Instagram, sur mon site, que je suis féministe, mais par contre, je pense que ça se sent de façon évidente quand tu commences à travailler avec moi, parce que bien sûr, ça va être important de déconstruire ce qu'on a appris en tant que femme, ce à quoi on devait ressembler pour plaire aux hommes. Et ça, enfin voilà, en fait, on ne peut pas solutionner sa relation à l'alimentation, sa relation à son corps, sans travailler là-dessus, à mon avis, ou très difficilement. Et du coup, ça, effectivement, parce que tu as justement parlé de détracteur, tu n'as pas dit détractrice, et c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair.

  • Speaker #0

    Dans les couacs qu'il y a eu dans l'histoire d'Instagram, les conflits entre des gens qui clashent l'alimentation intuitive et des gens qui essayent de défendre l'alimentation intuitive, tu peux voir que c'était quasiment tout le temps des hommes qui clashaient des femmes thérapeutes en alimentation intuitive. Donc ça qui est intéressant aussi, c'est qu'en fait, ce qu'on essaye de faire, en tant que thérapeute, ça s'inscrit dans un contexte qui nous dépasse et qui ne parle pas du tout que du poids et de l'alimentation, en fait. Pas du tout. Et là, je parle que de féministes, mais voilà, on pourrait aussi parler de lutte des classes, parce que ça se joue beaucoup. Le standard de beauté n'est pas du tout le même d'une classe sociale à l'autre et chaque classe sociale n'est pas réceptive de la même façon à ce standard de beauté. Donc, Merci. En fait, il y a plein de choses qui sont ultra importantes et qui, quelque part, nous dépassent un peu, en tout cas dans notre bagage initial de formation. On n'est pas du tout au courant de ça. On a même l'impression que ce n'est pas un sujet. On a même l'impression qu'il ne faut pas lier ces sujets, alors qu'en fait, ils sont intrinsèquement liés. Et du coup, après, ça nécessite de faire quand même pas mal de réflexions personnelles, de documentation pour avoir une pratique professionnelle qui est plus cohérente avec ce que les gens vivent, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est clair, mais il y a presque une sensation de vertige, de se sentir minuscule, je trouve, quand on met le doigt là-dedans. En fait, quand tu te rends compte à quel point tout est relié, effectivement, tous ces sujets-là sont reliés. tu sais il y a un moi en tout cas plein de fois ça m'a donné cette sensation de vertige de on a rieux mais je ne déjà je ne connais rien mais je suis qui enfin tu vois parce que c'est tellement vaste après la colère ouais je crois que Moi, de base, j'ai une formation d'éducatrice spécialisée. J'ai travaillé beaucoup dans le milieu de la protection de l'enfance. C'est un milieu qui... Je suis partie en burn-out. Et en fait, j'ai pris conscience que je vivais en colère à longueur de temps, que c'était le moteur de mon travail, en fait. D'aller réparer des injustices à tous les niveaux. Et je m'étais dit non, plus jamais, nan, nan, nan. Et puis, bon, en fait, quand je prends un peu de recul sur mon travail d'aujourd'hui, c'est encore mon moteur, en fait. Quelque part, j'ai encore envie... J'agis contre des injustices. dans leur vie de libérer un autre type de femme. Mais c'était déjà... Je travaillais qu'avec des jeunes filles, en plus, à l'époque. Donc voilà, il y a quand même ce moteur-là. Donc ça y est, je l'ai accepté avec la colère. Ça faisait partie de mes moteurs, mais effectivement, tout ça, c'est hyper relié. Je suis contente que tu parles de féminisme et en plus, ça répond à la question que j'avais envie de te poser. En fait, il me restait plusieurs questions et en les relisant, je me dis, mais en fait, c'est la même chose. Ces questions-là, elles vont être complètement reliées. C'est-à-dire qu'il y avait une question que je m'étais notée aussi pour l'aborder, peut-être pour rassurer certaines personnes. qu'on peut peut-être aborder vite fait, mais limite, j'allais la squeezer. C'était par rapport à la fameuse prise de poids. Tu disais, oui, on peut prendre du poids en guérison de TCA. Et finalement, on parlait beaucoup de perte de poids. Est-ce que c'est possible ou non ? Oui, peut-être. En fait, on ne sait pas. Je me disais que ça pouvait être intéressant d'en dire quelques mots sur qu'en est-il de la prise de poids ? J'ai aussi l'impression qu'il y a plein de personnes qui restent bloquées. dans un processus de guérison, tu vois, par exemple, qui sont sur Insta, qui voient plein de comptes comme les nôtres, qui disent, oui, ça fait sens, ce truc-là, mais je n'y vais pas parce que je ne veux pas grossir, en fait.

  • Speaker #0

    En quelques mots, peut-être, comme tu dis, pour rassurer, moi, je dirais, choisissez bien votre thérapeute. Assurez-vous que votre thérapeute va tout faire pour ne pas vous mettre en difficulté ou en échec. Je dirais ça. Parce que, moi, tu vois, des gens qui prennent du poids, ce n'est pas juste, je le constate, qu'ils prennent du poids et je les laisse avec ça. Ils prennent du poids, mais je les accompagne en même temps, tout le temps, sur leur perception de leur corps, leur image corporelle, pour améliorer leur image corporelle. Ce qui fait qu'il y a des personnes en fin d'accompagnement qui disent « J'ai pris 20 kilos et je me sens beaucoup mieux, je me sens beaucoup plus libre. Cet été, j'ai osé mettre tel maillot de bain, deux pièces orange, alors qu'il y a trois ans, je faisais 20 kilos de moins et je n'allais pas à la plage. » En fait, il faut vraiment entendre que... On ne va pas juste vous accompagner à prendre du poids. On va vous accompagner à améliorer votre relation à l'alimentation et à votre corps. Et si vous prenez du poids, on s'assurera, en tout cas, moi, je le fais, et j'estime que les autres professionnels doivent le faire aussi, vraiment, c'est notre responsabilité. On doit s'assurer que si la personne, il y a des choses qui changent pendant son suivi, mais notamment, elle prend du poids, que ça ne la met pas plus en difficulté, ou si ça crée des difficultés nouvelles, qu'on accompagne ces difficultés nouvelles. C'est pas juste avec ça. Mais tout comme, regarde, elle développerait un problème de santé en lien avec ça, c'est notre taf de dire, consultez tel médecin, faites une prise de sang, allez voir tel cardiologue. En fait, de ne pas juste la laisser avec la prise de poids. Et s'il y a des conséquences de cette prise de poids, de dire, ça, ce n'est pas mon taf. Moi, je voulais juste réguler le comportement alimentaire. Non, non, c'est vraiment notre boulot. On l'accompagne de A à Z. Moi, mon but, c'est que la personne, quand elle arrête l'accompagnement, elle se sente mieux. en tout point, et que j'ai l'impression d'avoir fait le max de ce qui était possible avec les outils que j'ai et avec ce qui est réaliste chez l'être humain. On ne peut pas non plus faire des resets, comme je disais, totalement de notre cerveau. On a une histoire de vie et il y a des choses qui seront toujours un petit peu compliquées et qui vont se réactiver à certains moments, mais ça, c'est OK. Je pense que pour rassurer, on ne va pas juste vous laisser prendre du poids et rien faire de cette information.

  • Speaker #1

    Et tu vois, ça va être complètement en lien, encore une fois, finalement, les deux dernières questions, mais qui se regroupent en une seule. Les deux dernières questions auxquelles je pensais, c'était comment mieux vivre une prise de poids. Mais j'avais aussi envie de parler de comment vivre une perte de poids en guérison. Parce que moi, de ce que j'ai pu observer, en fait, j'ai vu des pertes de poids. activés, réactivés. Je ne vais pas parler de rechute, parce que pour moi, ce n'était pas des rechutes, c'était vraiment sur le parcours de guérison. Mais j'ai vu la perte de poids, voire même parfois, ce n'était même pas une perte de poids réelle, c'était la sensation d'être mieux dans son corps, de se sentir plus légère, de se dire, hé, mais super, je vais mieux, et en plus, je suis en train de perdre du poids, réenflammer les compulsions, les troubles alimentaires. Donc en fait, pour moi, c'est un vrai sujet. On est là, on se dit, attends, c'est le mieux qui puisse m'arriver de mincir. Non, en réalité, s'il y a un TCA, ça peut être hyper compliqué. Donc finalement, mes deux dernières questions, c'était comment mieux vivre une prise ou une perte de poids ? Mais finalement, ces deux questions-là, pour y répondre, ça rejoint ce que tu disais, c'est comment aider à avoir une meilleure image corporelle et à désinvestir ? J'imagine, si on devait finalement résumer, ça rejoint beaucoup ce qu'on s'est dit tout le long, tu as commencé à y répondre. Pour moi, le féminisme, c'est un élément de réponse, pour aussi décoder, déconstruire tous les carcans dans lesquels on a été enfermés depuis des années. J'étais curieuse de savoir ce que tu avais à en dire, finalement, de ça. Tu vois, comment aider ça.

  • Speaker #0

    Quelques petites choses qui me viennent, c'est parce qu'on a parlé de désinvestir l'importance de l'apparence, mais c'est vrai qu'on peut peut-être donner des choses concrètes. Par exemple, prenez un papier et notez tout ce que vous aimez à propos de votre personnalité, de votre histoire de vie, de vos valeurs, de vos accomplissements, de vos rêves dans la vie, de vos... projets, notez des choses qui sont vraiment vous et qui vous plaisent en fait. Vous êtes fière, vous êtes satisfaite ou satisfait. Ça c'est important, on ne le fait jamais. Parce que les gens surinvestissent l'apparence, c'est-à-dire ne pensent que à ce qui constitue leur apparence physique et très peu au reste. Mais prenez un temps pour vraiment faire un point sur tout ce qui est génial dans la personne que vous êtes. Et après, en complément, vraiment, demandez à vos proches. Qu'est-ce que t'aimes chez moi ? Pourquoi t'es mon ami ? Qu'est-ce qui fait que tu m'appelles quand t'as un problème ? Qu'est-ce qui fait que t'aimes passer du temps avec moi ? Qu'est-ce qui fait que t'aimes partir en vacances avec moi ? Pourquoi t'es en couple avec moi ? Demandez à vos proches ce qu'il y a de génial en vous, parce que tout le monde a des trucs top, mais ça c'est vraiment désinvesti au possible. Et c'est important, c'est super important de le réinvestir. Faites-vous un bocal, un gros bocal chez Jiffy. mettez plein de papier dedans avec des choses que vous aimez. Dès que vous vous dites, ah tiens, j'aime ça chez moi, hop, vous l'écrez sur un P, vous le mettez dans le bocal. Dès qu'il y a une nouvelle chose qui s'ajoute dans votre vie, dont vous êtes fière ou satisfaite, mettez dans le bocal. Tu vois, ça peut être des choses très concrètes comme ça, mais pour mettre son attention ailleurs qu'uniquement sur l'apparence physique. Je pense à ça déjà. Après, ça me fait penser aussi à autre chose. C'est peut-être de faire un petit point sur... Qu'est-ce qui est important pour vous sur les dizaines d'années de vie qui vous restent ? Quelles sont dans les grandes lignes vos gros projets, vos grandes aspirations ? Et en quoi perdre du temps à mettre en place tel ou tel comportement alimentaire dans le but de perdre du poids, ça va servir ça ? Ou ça va vous en éloigner ? Parce que ça, je pense, effectivement, souvent, les gens, quand ils perdent du poids pendant le suivi, je suis complètement d'accord avec toi, ça réactive un truc de... « Ah putain, mais je peux perdre du poids, allez go, je m'y remets. » Et des fois, vraiment très instantanément, t'as raison, ça réactive des compulsions, le fait de manger en cachette, des choses qui avaient plu, en fait, des fois. Je pense que quelque part, c'est une certaine pression que la personne se remet. « Ah bah cool, là, j'ai perdu du poids, allez, je vais en perdre encore. » Ou « je vais pas en reprendre. »

  • Speaker #1

    Ou « je veux pas le reprendre. » Ouais, voilà, il y a beaucoup ça.

  • Speaker #0

    Ça met cette pression-là, en fait. Alors... vu que le poids était stable auparavant, il y avait une certaine tranquillité. Et là, ça remet une pression, un stress. Et du coup, ça redérégule certains comportements alimentaires. Donc peut-être à ce moment-là, juste avant de prendre une décision, de mettre quelque chose en place, de faire le point. Ok, qu'est-ce qui se passe là ? Effectivement, j'ai perdu du poids. Et de revenir à ça, en fait. En quoi le fait que j'ai perdu 500 grammes ou 2 kilos, ça fait que j'ai plus de valeur ? Non, j'ai pas plus de valeur. Tout est identique dans ma vie. Donc, je ne me mets pas la pression. Si je les reprends, ces deux kilos, en fait, ça ne change rien. Ça reviendra à mon poids d'il y a des mois et tout allait bien. Je pense à ça, par exemple. Je réfléchis s'il y a d'autres choses. Après, je trouve ça un peu dur de répondre à des questions générales comme ça parce que... En fait, c'est des choses qui marchent bien, je trouve, dans un accompagnement individuel, parce qu'au moment où tu discutes avec la personne, tu lui proposes un ou deux exercices vraiment personnalisés à ce moment-là. Et c'est difficile, je trouve, de donner des astuces ou des exercices comme ça, de façon générale, qui s'appliqueraient un petit peu à tout le monde. Moi,

  • Speaker #1

    je te rejoins complètement. Ce que je dis souvent aux personnes... qui viennent vers moi, c'est que leur estime personnelle, elle est beaucoup trop reliée, l'estime qu'elles se portent est beaucoup trop reliée à leur apparence physique. Et là, en plus, où c'est doublement problématique, c'est qu'elles sont en constante insatisfaction. Donc ça, c'est aussi quelque chose qui peut être aidant en termes de prise de conscience et même pour aider à se détacher de cet objectif. Moi, souvent, j'ai un petit document support et je propose aux gens de faire un historique, en fait, alors du poids, mais de ce qui était associé, en fait. donc des fois je conseille de céder de photos ou de choses comme ça parce qu'on se souvient plus trop de manière à revoir les photos et se dire ah oui là j'étais mince mais quand on se replonge dans le truc en fait on se faisait la guerre on était pas satisfaites et donc de refaire cette frise chronologique et de dire ok c'est donc le combat de ma vie qui n'a jamais été satisfaisant de toute façon Et remis en lien avec cette histoire d'estime, ça veut dire qu'en fait, ce qui compte le plus dans l'estime que je me porte, c'est mon apparence, mais mon apparence, elle ne va jamais. Donc finalement, j'ai toujours une estime au ras des chaussettes que j'essaie d'améliorer en ayant une meilleure apparence. Et voilà, on est dans le cercle vicieux. Et l'idée, c'est de... Mais c'est ce que tu disais, en allant creuser d'autres aspects de la personnalité, c'est de découvrir d'autres aspects de sa personnalité, les nourrir, les renforcer, et de... de rééquilibrer ça. OK, j'ai un corps. C'est aussi ce que tu disais un peu plus tôt. On ne peut pas le nier, en fait. On a un corps, ça joue quelque chose dans notre manière de nous présenter au monde, etc. Mais c'est une partie de nous. Et il y a tout le reste. Et tout le reste, c'est en attente d'être développé, pour pouvoir cultiver une estime de soi qui soit plus basée que sur l'apparence. Je pense que c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ce qui me vient aussi, ce que j'aime bien faire pour compléter, c'est, je trouve intéressant de s'inspirer de la relation qu'on entretient avec les autres pour construire notre relation à nous-mêmes. Parce qu'elles sont très différentes ces deux relations naturelles, la relation à soi et la relation avec tous les autres. Elles sont très différentes, mais je trouve qu'on gagne à s'inspirer un peu plus de comment on fonctionne avec les autres, donc exemple. demandez-vous, parce que si on parle d'estime de soi, on peut parler aussi d'estime des autres, qu'est-ce qui fait que, tu vois, par exemple, moi j'accepte ta proposition de podcast parce que je t'estime en tant que personne et que thérapeute, une autre personne m'aurait demandé, j'aurais pu dire non, tu vois. Et du coup, de se demander, les gens que j'estime, pourquoi je les estime ? C'est quoi les qualités que je perçois ou les caractéristiques que je perçois chez elles, chez eux, qui me font dire, ah, cette personne, je l'aime bien. Cette personne, je stime qu'elle est compétente sur tel ou tel sujet. Cette personne, j'ai envie d'être sa pote. En fait, c'est quoi ces caractéristiques-là ? Faites des listes aussi, faites des listes. On peut prendre chacun ou chacune de ses amis et noter pour chacun, chacune, trois à cinq caractéristiques de cette personne qu'on aime. Parce que ça permet de voir aussi qu'est-ce qui est important pour nous dans les relations sociales. Parce qu'on n'aime pas... toutes et tous les mêmes traits de personnalité et il y a des choses qui vont revenir. Globalement, quand on regarde tous nos amis, ils ne sont pas si différents que ça. Ils ont beaucoup de points communs et ces points communs, c'est des caractéristiques de personnalité qui sont importantes pour nous. Et du coup, ça peut être intéressant aussi de se demander dans quelle mesure ce que j'estime chez les autres, je les ai, moi aussi. Parce que souvent, c'est le cas. Souvent, en fait, ce n'est pas tant qu'on fréquente les gens qui nous ressemblent, ce n'est pas tant une idée comme ça. un peu bateau, c'est qu'en fait, factuellement, il y a des choses qui sont importantes pour nous, c'est notre système de valeurs, et on va se rapprocher, on va tendre vers des gens qui ont à peu près le même système de valeurs. C'est ça qui va faire qu'on va les estimer, les apprécier. Et donc, du coup, ça peut être cool de remarquer ça, de remarquer que nous, on les a aussi, ces valeurs-là. Et si certaines, on estime qu'elles sont un peu sous-développées, on peut aller les développer et consolider ça pour avoir une meilleure estime de nous, tu vois. sur des choses très concrètes. Ça peut être de dire, par exemple, moi, la générosité, c'est un truc qui me touche énormément. Quand je vois des gens généreux, ça peut vraiment me faire chialer, tellement je trouve ça beau. Et c'est de se dire, si ça me touche autant, en quoi, moi, est-ce que je suis une personne généreuse ? Et si je trouve que je ne le suis pas assez, je peux faire quoi, là, au cours de cette semaine, pour me sentir plus généreuse ? Qu'est-ce que je peux donner ? Je peux donner de mon temps, je peux peut-être donner de l'argent à quelqu'un, je peux peut-être donner des objets. Je peux peut-être faire un repas à quelqu'un, prêter mon appart. Je peux faire quoi pour servir cette valeur générosité qui va me faire me sentir mieux avec moi-même, dans ma relation à moi ? Et ça, je trouve que c'est des trucs très concrets, mais c'est super important. Parce qu'en fait, oui, plus tu as une bonne estime de toi, plus tu vas t'apprécier, être contente d'être toi, plus tu vas avoir envie de prendre soin de toi. Et du coup, ça a des répercussions, comme on disait au tout début, sur les comportements de santé au sens large, sur... le rapport au corps, l'hygiène de vie, etc. Bien sûr. Et puis ça permet aussi, je trouve, de moins se dévaloriser, se critiquer. Les gens, au début des accompagnements, ils se critiquent énormément. Ils ne savent pas accueillir les compliments. Quand on leur fait des compliments, c'est oui, mais non. Il ou elle dit ça pour me faire plaisir, ce n'est pas vrai. En fait, tu vois, de pouvoir aussi dire, je suis comme ça et j'aime ça chez moi et je suis contente d'être moi. C'est à ça aussi qu'on veut pouvoir aboutir.

  • Speaker #1

    Sous

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ce qu'il me veut dire.

  • Speaker #1

    Ouais, ça ressemble beaucoup à plein d'exercices que je propose. Je me sens hyper raccord dans le programme. Il y a même un exercice qui peut paraître un peu bête et bateau comme ça. Mais tu vois, il n'y a pas longtemps, il y a une personne qui m'en a parlé du programme et qui m'a dit, en vrai, ça m'a mis une petite claque. C'est un peu, ça ressemble à ce que tu viens de dire. Je dirais que c'est peut-être même l'étape d'avant. C'est en mode, OK, tu vas penser à tes trois humains préférés. Et tu vas noter ce qui te vient. C'est quoi leur... Qu'est-ce que tu préfères chez eux ? Qu'est-ce qui peut-être provoque une forme d'admiration ? Qu'est-ce qui... Voilà, il y a différentes questions. Et puis à la fin, je dis, OK, en quoi leur corps, leur poids, leur apparence physique jouent un rôle dans ce que tu ressens pour eux ? Et du coup, ramener ensuite, tu vois, à soi en mode, et donc, et toi, pourquoi est-ce que tu devrais avoir tel corps, telle apparence ? Et en fait, il y a une personne dernièrement... programme, qui m'a parlé de cet exercice.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    En vrai, ça m'a mis une petite claque de me dire oui, c'est une évidence, mais en fait, quand tu ne prends pas le temps de faire cet exercice-là, on baigne tellement dans un monde d'apparence, d'image, qu'on a l'impression que c'est vraiment ça qui prime. Mais quand on prend le temps de se poser sur qu'est-ce qui me rend heureux, avec qui je suis bien, qu'est-ce qui m'apporte de la joie, du... un sentiment d'utilité. Enfin, tu vois, il y a plein de choses à aller creuser. En fait, ça n'est jamais en lien avec un physique, un poids.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est aussi parce que, tu sais, dans notre construction depuis qu'on est enfant, la minceur est associée à beaucoup de traits de personnalité ou beaucoup de vertus. Même, voilà, la minceur est associée à la beauté, bien sûr, mais à la richesse, à la désirabilité, à la réussite sociale, la réussite professionnelle, enfin, à plein de choses. La force de caractère, la volonté, la motivation, c'est associé à plein de choses comme ça, et c'est stocké au niveau cérébral comme des associations d'informations qui vont de pair. Et ça, effectivement, il faut pouvoir le déconstruire. Et je trouve que cet exercice, il permet vraiment de faire ça, de se dire, mais en fait, quand j'apprécie quelqu'un pour un trait de personnalité, à aucun moment, si cette personne prend 50 kilos, ça change quelque chose dans ma perception de ce trait de personnalité chez elle. Ça peut changer certaines choses. Si j'ai une amie qui prend 50 kilos, peut-être si on va au resto, il va falloir que je sois plus vigilante à ce qu'il y ait des chaises sans accoudoir. Ou peut-être si je lui dis, tiens, on va faire une rando de 5 heures, peut-être pas, il faut que je vérifie avec elle que c'est OK ce niveau d'activité physique depuis qu'elle a pris du poids. Tu vois, ça peut changer des choses. Mais par contre, ça ne va pas changer l'estime que je lui porte. Et c'est pour ça que je disais au tout début, je n'avais pas fait le lien parce que je commence une idée, je ne la termine pas, c'est tout moi. Je disais, il faut... essayer de plus s'inspirer de comment on fonctionne avec les autres pour fonctionner comme ça avec soi c'est de se dire la même chose s'applique pour nous en fait factuellement si moi je prends 50 kilos mes amis vont rester mes amis les gens comme toi qui sont des gens que je connais dans un contexte professionnel et avec qui j'aime travailler a priori vont continuer de travailler avec moi sauf si vraiment c'est des gens qui jouent énormément sur le physique et tant mieux ça fera le tri tu vois en fait il n'y a pas grand chose qui va changer dans ma vie Merci. concernant mon estime, l'estime que je me porte, l'estime que me portent les autres, si mon poids varie en fait. Et ça c'est super important de se le rappeler, parce que finalement les gens apprennent, internalisent ça, se jugent très fort, et projettent leur propre jugement sur les autres. Ils pensent que les autres vont les juger, s'ils prennent du poids, ou si c'est les gens qui ont peur d'aller à la plage parce que cellulite sur les cuisses, ou parce que gros ventre, il y a peur du jugement des autres, mais en fait il y a plein d'autres qui ne jugent pas. Déjà les autres ce n'est pas un groupe. homogène, c'est un groupe très hétérogène. Il y a les autres, les connus, il y a les autres, les inconnus. Parmi ces deux sous-groupes, il y a les gens qui jugent pas, il y a les gens qui vous voient même pas, il y a les gens qui vous voient et qui vont porter un jugement péjoratif, il y a les gens qui vous voient et qui vont porter un jugement positif, du style « Ah, il est trop beau son maillot de bain, et j'avoue, elle a de la cellulite et elle a trop de chance de s'en foutre parce que moi, j'aimerais bien, enfin, je l'admire pour ça, j'aimerais bien être à sa place parce que moi je suis cachée sous mon pareo et je n'assume pas ma cellulite Tu vois, en fait, c'est intéressant d'arrêter, d'imaginer que les autres jugent tout le temps, tout le temps, tout le temps négativement. Et d'essayer de se rappeler que même si on prend du poids, que notre apparence, elle change, il y a plein de choses dans notre vie qui ne changent pas. Et notamment, je trouve les choses les plus importantes, c'est les relations de qualité qu'on a. Et celles-ci, elles ne vont pas changer pour quelques kilos, en fait.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est une belle conclusion. Je me dis que... franchement pour un épisode sur le poids conclure par ça je trouve ça hyper chouette et je trouve ça je suis vraiment contente que t'aies parlé là du rapport aussi aux autres au regard des autres parce qu'on l'a assez peu abordée, même si c'est forcément sous-jacent à tout ce qu'on a dit avant.

  • Speaker #0

    C'est vraiment important. Et après, ça peut être un travail de tous les jours, tu vois. C'est des petites choses comme ça qui peuvent se réactiver et qui nécessitent d'apprendre à s'auto-coacher et de se dire, attends, là, j'ai pris 2 kilos, c'est pas grave, mes proches, ils vont rien dire. Si des gens inconnus me jugent, tant pis, c'est des gens inconnus, je m'en fous. Et par contre, mes proches, ils s'en foutent, en fait.

  • Speaker #1

    voire même il peut se passer autre chose. C'est-à-dire qu'il y a les kilos qui se prennent, je prends 2, 3, 5 kilos, et il y a tout ce qui se passe en moi à côté de cette prise de poids. Si je suis dans un travail de libération du comportement alimentaire, quand on se libère de ces carcans-là, on ne se libère pas que de ça en fait. Et il n'y a pas très longtemps, j'ai enregistré un épisode de podcast avec une personne qui est venue témoigner en fait et elle parlait de ça à la fin elle dit bah là donc il y a plein de choses qui ont changé dans son comportement alimentaire tout ça je sais pas si elle a pris du poids a priori elle a pas perdu en fait son corps soit je me rappelle plus si elle avait pris un peu mais en tout cas elle avait pas perdu c'est sûr et en gros voilà il y a tout un tas de choses qui se sont libérées en elle et elle disait oh c'est marrant mon mari Oui. arrête pas de me faire des compliments depuis quelques temps sur le fait que je n'ai jamais été aussi belle sur le fait que je rayonne il y a plein d'autres choses qui se passent et ça peut aller de pair avec une prise de poids aussi mais c'est ça que je trouve génial moi j'adore ce métier pour ça et peut-être tu

  • Speaker #0

    penses que moi je me sens tellement privilégiée parce que j'assiste à des tranches de vie qui... qui sont des grosses améliorations. J'ai vraiment l'impression qu'entre le moment où je débute un accompagnement et ce que je vois de la personne et comment elle est quand on termine, bien sûr, elle est apaisée, libérée sur celui de l'alimentation et du corps, mais sur tellement d'autres sujets. Les relations, notamment, tu parles du couple, mais bien sûr, j'en ai plein, plein, plein de personnes qui me disent « mais en fait, ça se passe mieux dans mon couple » parce qu'en fait, ça a créé plein de discussions, ça a créé des reconnexions. des réajustements sur certaines choses. Et oui, oui, des gens qui peuvent dire, même on a questionné le travail, le nombre d'heures de travail, la pression mise au travail. Il y a plein de gens qui font des reconversions professionnelles pendant l'accompagnement, ou qui osent se mettre en arrêt de travail alors qu'ils étaient au bord de l'épuisement pendant longtemps, mais enfin, ils osent faire le pas de l'arrêt et c'était ultra nécessaire. En fait, plein de choses extrêmement positives pour elles et pour eux. Ça se passe pendant l'accompagnement et d'assister à ça, c'est vraiment trop beau, j'adore.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord. Moi aussi, je me le dis très souvent. Il y a parfois beaucoup d'émotions d'assister à tout ça. Et ça me fait penser aussi à une personne avec qui je suis en fin d'accompagnement actuellement et qui l'autre fois me disait « Ah, j'ai toujours dans un coin de tête des fois, presque je culpabilise parce qu'on ne parle pas du tout d'alimentation. » Parce qu'en fait, au début, on en a parlé. pas mal, en sachant qu'en plus elle a accès au programme à côté, donc en fait tout ce travail elle l'a fait aussi en semi-autonomie, et du coup nos rendez-vous individuels ils sont axés sur toute autre chose, parce qu'en fait elle ne s'y attendait pas, et généralement les personnes, les femmes, ne s'y attendent pas du tout, d'aller soulever cette question de l'alimentation et du rapport au corps, en fait ça soulève tout le reste, les relations familiales, la place qu'on prend ou non, que ce soit dans le couple, dans la famille, au travail, la façon dont on prend soin de soi au global, tout ce qu'on a dit depuis le début. Mais si ça pouvait vous donner envie de vous lancer, vous qui nous écoutez, dans ce type de travail, c'est vraiment incroyable ce qu'on peut en sortir. Et c'est vrai que pour boucler la boucle sur cette question du poids, jamais je ne jugerais quelqu'un qui veut perdre du poids. Je comprends ce désir. profond, je comprends aussi cette injustice en fait tu vois du culte de la minceur dans notre société c'est profondément injuste donc je comprends complètement mais donnez-vous cette liberté d'accéder à autre chose quoi essayez d'ouvrir cette petite porte ça va pas vous coûter grand chose et franchement peut-être que vous perdrez pas de poids mais que vous allez transformer votre vie quand même quoi.

  • Speaker #0

    Ouais c'est exactement ça c'est bien pour finir je pense de rappeler que Il ne faut pas mettre un hyper focus sur la peur de prendre du poids et l'impression que du coup, ce sera négatif comme accompagnement, comme aboutissement. C'est l'inverse en fait qui va se passer. C'est qu'il y ait une prise de poids ou pas. Ça va apporter tellement de choses positives en parallèle qu'il faut se lancer.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, on a bien débordé. Sans blague.

  • Speaker #0

    Je le savais. De toute façon, je t'avais dit, je prévois large, deux heures. C'est même pas un débordement. C'est normal. Comme tu dis, toutes les nuances sont importantes. Et encore, il y a plein de choses.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression qu'il y a plein de choses qu'on n'a pas dites. C'est sûr, c'est pas possible de tout dire. Après, il y a des choses importantes qui ont été dites, je crois. Et je pense que ce sera vraiment utile. Donc, merci. Merci pour le temps que tu m'as accordé.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir, franchement. Merci de m'avoir proposé. Je suis vraiment trop contente. Ça fait longtemps, en plus, très longtemps que je n'avais pas participé à un podcast. Et puis, c'est un exercice qui me semble intéressant aussi, d'essayer de transmettre ce qui me semble important, ce qui me semble aidant, de transmettre oralement dans un format long. Voilà, c'est presque un art. Et du coup, j'espère qu'on a réussi à transmettre des trucs importants.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Ça parlera forcément du monde.

  • Speaker #0

    Vraiment.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Zoé.

  • Speaker #0

    De rien.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Et puis, je mettrai les informations, évidemment, sous l'épisode de podcast, mais si jamais les personnes ont envie de te retrouver après avoir écouté ce podcast, où est-ce qu'elles peuvent te retrouver le plus facilement ? C'est quoi le mieux ?

  • Speaker #0

    Insta, dans un premier temps, c'est bien. Insta et le site, simplement zoedébrouille.com. Au moins, là-dessus, vous avez des infos. Et après, si vous voulez me contacter, vous n'êtes pas 50 à m'envoyer un mail, ça peut le faire. Sinon, en tout cas, pour toute demande, moi, j'aime être contactée par mail. Mais après, au moins, sur Insta et sur le site, vous pouvez déjà trouver des informations. J'essaye de mettre des ressources, que ce soit des articles, des lectures. J'essaye, dès que j'ai du temps et de l'énergie, à... laisser des traces écrites de choses qui me semblent utiles pour que les gens puissent aussi dans leurs coins cheminer et trouver des ressources.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Merci pour tout ça.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Mon podcast étant une ressource gratuite que je mets à disposition, le meilleur moyen pour me soutenir est de laisser une note, un commentaire sur ta plateforme d'écoute. Et bien sûr de partager mon podcast pour le faire connaître et diffuser le message que je souhaite transmettre. Un grand merci à toi pour ton soutien.

Chapters

  • Présentation de Zoé Desbouis, diététicienne nutritionniste spé TCA

    00:55

  • Discussion sur le poids et les TCA

    02:33

  • Est-il possible d'accompagner à la perte de poids ?

    06:44

  • Le lien entre santé et poids : déconstruction des idées reçues

    12:20

  • Importance de l'estime de soi et de la perception corporelle

    20:55

  • Outils pratiques pour améliorer la relation à soi

    01:20:05

  • Conclusion et réflexions finales sur le poids et la santé

    01:39:31

Description


Mon podcast t’apporte de l’aide ?

-> Tu peux m'aider à ton tour en faisant un don juste ici

-> Laisse moi 5 belles étoiles sur Spotify et Apple Podcast afin de me soutenir et me donner le boost pour continuer!
Cela permettra aussi à de nouvelles personnes de me découvrir et de profiter de mes outils! 🙏


Pour participer au podcast, merci d'écrire à podcasttcaetc@gmail.com


Rediffusion d'un super épisode durant lequel j'ai le plaisir d'accueillir Zoé Desbouis, diététicienne et nutritionniste passionnée (et passionnante), spécialisée dans la prise en charge des TCA, pour une discussion approfondie sur les enjeux liés aux troubles du comportement alimentaire (TCA) et à la perte de poids.


Ensemble, nous plongeons dans un sujet souvent délicat, en mettant en lumière le rapport au corps et l'importance d'une approche bienveillante face à l'alimentation.


Au fil de notre échange, nous abordons plusieurs thèmes essentiels :


  • La vision déformée que beaucoup de personnes souffrant de TCA ont de leur poids et de leur image corporelle,

  • Les dangers des régimes restrictifs et des pseudo-coachs qui promettent des transformations rapides.

  • Zoé partage ses réflexions sur la nécessité de réévaluer notre définition de la santé, remettant en question l'idée reçue selon laquelle la minceur est synonyme de bien-être.

  • Nous discutons également de l'importance de l'alimentation intuitive, qui permet de retrouver une relation sereine avec la nourriture, loin des compulsions alimentaires et des crises de boulimie.


Ensemble, nous proposons des outils pratiques pour renforcer l'estime de soi et encourager chacun à se libérer des normes sociétales sur l'apparence.

Nous parlons de la grossophobie et de ses effets délétères sur le rapport au corps, tout en soulignant l'importance d'une approche thérapeutique adaptée, comme la thérapie ACT ou la psychogénéalogie, pour ceux qui traversent des périodes difficiles liées à leur alimentation.


Cet épisode est une invitation à réfléchir sur notre rapport à l'alimentation et à notre corps, tout en prenant conscience des réalités des troubles des conduites alimentaires.


Que tu sois directement concerné(e) ou que tu souhaites simplement mieux comprendre ces enjeux pour aider un proche, cet échange riche et nuancé t'apportera des clés pour manger sainement et sereinement, tout en cultivant un bien-être global.



💌 Tous les vendredis, un nouvel exercice dans ta boîte mail, en lien avec l’épisode de la semaine


📲Retrouve-moi sur Instagram


🎁 Consulte la liste de mes outils




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram, où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca.

  • Speaker #1

    Très belle écoute.

  • Speaker #0

    Bienvenue Zoé, dans le podcast TCA etc, je suis trop contente de t'accueillir, vraiment vraiment.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Ce que je te propose pour commencer, c'est de te laisser te présenter en disant ce que... T'as envie de nous partager sur qui tu es, afin que les auditeurices puissent savoir un peu à qui ils ont affaire. Et puis, assez rapidement ensuite, on viendra au pourquoi je t'ai invitée spécifiquement.

  • Speaker #1

    Ok. À qui ils ont affaire ? Peut-être simplement, je m'appelle Zoé Desbouys, je suis diététicienne, nutritionniste, en tout cas c'est ça mon... métier. Je fais surtout des consultations individuelles, beaucoup de visio. J'habite à Lyon, je suis aussi formatrice. J'aime beaucoup aussi cette partie du métier, la transmission. Après, je pense que ça fait aussi partie de mes consultations individuelles. J'aime beaucoup transmettre ce que j'ai compris, ce que je connais. même si c'est des fois des pistes de réflexion. Je n'attends pas forcément d'être sûre à 100% d'une info pour avoir envie de la transmettre, mais ce côté de transmission, j'adore. Et donc, dans la formation, c'est important aussi pour moi. Et le podcast, c'est ça aussi. Je transmets, j'essaye à l'écrit sur Insta, mais du coup, ton invitation, je trouve que c'est cool aussi de pouvoir en parler à l'oral. Je suis ravie. Et après, je ne sais pas trop. ou quoi dire d'autre de plus. Je pense que les gens vont apprendre à connaître un peu ma vision des choses au cours du podcast, tout simplement.

  • Speaker #0

    Oui, je t'ai invitée pour parler d'un sujet qui est central dans nos métiers, dans nos accompagnements, puisqu'il s'agit du poids, de la perte de poids, de la prise de poids. L'idée, ce n'est pas d'être focus perte de poids, mais plutôt parler du poids, parce que le poids, c'est comme tout. C'est comme nos cheveux, c'est comme... Ça bouge, ça monte, ça descend. C'est en mouvement comme n'importe quoi chez l'être humain. Et en fait, le truc, c'est que c'est central dans nos accompagnements. Mais si c'est autant central dans nos accompagnements, parce que oui, tu ne l'as pas précisé, mais tu accompagnes exclusivement des personnes qui ont des troubles des conduites alimentaires.

  • Speaker #1

    Oui, je ne l'ai pas précisé. Des adultes, majoritairement des femmes. Oui, qui ont soit des TCA, troubles des conduites alimentaires, au sens diagnostique du terme, soit des personnes qui sont sur le spectre des troubles alimentaires, qui ont une relation à l'alimentation qu'on ne pourrait pas qualifier d'apaisée, sereine, simple. Il y a des tracas, des préoccupations, des difficultés comportementales. et qui ont besoin d'être accompagnés pour y voir plus clair dans tout ça. Et effectivement, tu fais lien avec le poids parce que je pense que le rapport au corps, c'est central chez les personnes qui ont des troubles alimentaires, que ce soit des petits ou des gros troubles alimentaires. En fait, le rapport au corps, c'est jamais un non-sujet. Donc du coup, ça prend une grosse place dans les consultations.

  • Speaker #0

    Oui, et en fait, ce que je constate, malheureusement j'ai envie de dire c'est que le rapport au corps et au poids c'est un non sujet pour assez peu de personnes dans notre société la question du poids et de la perte de poids elle est partout, il suffit d'allumer la télé d'aller dans un kiosque à journaux d'aller sur insta je pense que c'est l'argument de vente numéro 1 c'est le truc qui peut rapporter je pense le plus d'argent si on veut se mettre à vendre quelque chose sur les réseaux on peut vendre de la perte de poids Merci. Du coup, on voit apparaître... Alors ça, ce n'est pas nouveau, clairement. Moi, je fais partie de la génération des... J'ai dit que j'allais monter un club des mamans au régime. C'est un truc de fou. Les mamans qui ont autour des 60, 70 ans ont toutes été au régime. Donc, il n'y a rien de nouveau dans ce phénomène de perte de poids, surtout autour des femmes. Ce que je trouve assez nouveau, c'est l'arrivée de pseudo-accompagnement, pseudo-coach. Je n'arrive pas à dire coach, thérapeute, parce que pour moi, ce n'est pas vraiment des gens qui promettent d'améliorer son comportement alimentaire, son estime, son voilà, par aussi le biais de la perte de poids, en tout cas qui associent, qui font des espèces de mélanges, voilà. Je trouve que c'est encore un niveau supplémentaire de dangerosité. C'est-à-dire qu'il y a ceux qui disent, les gens lambda, venez, je vous aide à maigrir, comme ça vous serez plus heureux, blablabla. Et il y a ceux qui sont à un autre niveau pour moi, qui disent, les gens qui ont des TCA, venez, je vous aide à guérir et en plus vous allez maigrir. Et là, voilà. Donc moi, j'avais envie de parler avec quelqu'un. quelqu'un en qui j'ai toute confiance. Je connais ton approche, mais je connais aussi ton professionnalisme. Je connais ton... Voilà, tu as fait partie de mes formatrices. Enfin, je sais que tu es quelqu'un qui creuse beaucoup les sujets, qui s'intéresse beaucoup, beaucoup à tous ces sujets-là. Donc voilà, tu étais la personne idéale pour moi pour parler de ce sujet-là, pour creuser. J'avais envie qu'on parle un peu globalement de cette question du poids, de cette question du rapport au corps dans cet épisode-là. Et histoire de mettre les deux pieds dans le plat tout de suite, la première question à laquelle j'ai pensé, c'est une question que je nous pose à toutes les deux. Est-ce que c'est possible d'accompagner à la perte de poids, aujourd'hui, durable, et en préservant la santé globale de la personne ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, tu vas fort !

  • Speaker #0

    C'est la première question !

  • Speaker #1

    C'est la première question, très bien ! C'est compliqué d'y répondre. Je pense que moi, pour y répondre bien, j'aimerais bien la découper en étapes. Est-ce que c'est possible ? C'était ça la formulation de ta question ?

  • Speaker #0

    Oui, mais en fait, effectivement, on pourrait dire qu'il y a plusieurs étapes dans la question. Est-ce que c'est possible d'accompagner à la perte de poids ? Ça, c'est une première question, quelque part. Est-ce que c'est possible d'accompagner à la perte de poids et que ce soit quelque chose de durable ? Et puis, je rajoute encore une composante, est-ce que c'est possible de faire tout ça en préservant la santé globale ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de te donner une réponse intéressante, une réponse courte, qu'on va après pouvoir vraiment étoffer étape par étape. Et en même temps, je trouve ça cool parce que je pense que c'est une réponse qui pourrait un peu au début... Merci. un peu déstabilisante, je vais te dire oui, je pense que c'est possible, dans de rares cas. Et pour moi, c'est si et seulement si, en tant que professionnelle de l'accompagnement, on prend ses responsabilités de façon assez radicale sur le fait d'être très bien informée sur le sujet, sur ses enjeux, sur les conséquences pour la personne qu'on accompagne, notamment les conséquences négatives que ça pourrait avoir pour elle. qu'on lui exprime en toute transparence ce que ça implique et qu'on la laisse décider par elle-même en étant informée. Dans ce cas-là, éventuellement, oui, ça peut. Tu vois, je ne suis pas forcément dans le discours « Non, ce n'est en aucun cas possible pour une personne qui va nous demander « Moi, j'aimerais perdre du poids. » C'est en aucun cas possible de répondre à sa demande d'une quelconque façon. en le faisant bien, voilà. Je pense que oui, c'est possible dans certains cas, mais dans pas beaucoup de cas, ça c'est sûr, pas dans la majorité, je pense, parce que, on y reviendra, mais la plupart des gens qui nous formulent cette demande sont à un moment de leur cheminement avec leur relation à l'alimentation qui fait qu'il y a peu de latitude dans les changements alimentaires, parce que, voilà, tu le sais, il y a beaucoup de frustration, beaucoup de règles, beaucoup de culpabilité, beaucoup de mésestime, beaucoup de compulsion éventuellement. Donc en fait, ce n'est pas du tout le moment où on peut éventuellement mettre des changements en place qui potentiellement pourraient induire une perte de poids, et ce, de façon saine pour l'organisme, ou en tout cas qui ne serait pas mal saine, qui ne va pas lui nuire à court ou à long terme. Mais éventuellement, à la fin d'un accompagnement, quand la personne a un rapport à l'aimantation qui est vraiment serein, qu'on a l'impression... Ça reste une hypothèse à ce stade qu'elle est au-dessus de son poids d'équilibre et qu'elle a l'impression qu'il y a certains changements qu'elle peut tenter et qu'on le fait de façon vraiment lente. avec beaucoup d'observations pour s'assurer qu'il n'y a rien qui se dérégule à nouveau dans le comportement alimentaire. Là, éventuellement, oui, tu vois. Mais c'est quand même une niche, je trouve. Ce n'est pas la majorité de nos accompagnements.

  • Speaker #0

    Oui, clairement.

  • Speaker #1

    Pour répondre autrement, je pourrais te dire non. Dans la majorité des cas, accompagner sur la perte de poids intentionnelle, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Parce que ça fonctionne. pas très bien factuellement pour les gens. Quand je dis que ça ne fonctionne pas très bien, c'est que ça ne produit pas le résultat escompté. La personne perd du poids vraiment et elle garde cette perte de poids. Mais en plus de ça, le peu de fois où ça arrive, généralement, au-delà d'être pas durable, c'est nuisible pour elle. Donc ça, c'est le classique régime au plan alimentaire en général qu'on ne pratique plus en diététique comportementale parce qu'on en est revenu. On voit bien que c'est trop délicat. Trop d'effets indésirables, quoi.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    elle n'est pas si courte, finalement, ma réponse.

  • Speaker #0

    Elle n'est pas si courte ? C'était impossible, j'aurais été très étonnée que tu me dises juste oui ou non. J'aurais été étonnée, un peu déçue, je pense.

  • Speaker #1

    Oui, oui, je crois que vous n'étiez pas à faire ça de toute façon.

  • Speaker #0

    En fait, déjà, en disant ça, on ouvre plein de portes. Je m'étais dit, on en a parlé un peu en off avant de commencer l'enregistrement, j'ai eu mille idées de questions, je me suis... énormément contenu dans mes questions parce qu'il y a des sujets sur lesquels, si on commence à ouvrir, ça va aller hyper loin. On ne va pas forcément aller creuser tout ça, mais déjà, en disant ça, on pose la question de c'est quoi le surpoids ? Est-ce que nos mesures, aujourd'hui, sont recevables, valables ? Est-ce que c'est OK de dire que si l'IMC dit que tu es en surpoids, ça veut dire qu'il faut forcément que tu maigrisses ? Mais on peut quand même peut-être dire quelques mots sur... la santé. Je me dis que cette porte-là peut être intéressante à ouvrir parce que déjà, on en a parlé sans en parler dans la question précédente. Quand je te disais, est-ce que c'est possible d'accompagner Assa en maintenant une bonne santé ? La réponse c'est pour la majorité des gens, non. Pour une petite niche, oui. Et du coup, peut-être qu'on peut parler de ça, de la santé, de se dire, ok, de quelle manière est-ce que ça peut dégrader la santé ? de chercher à être dans une perte de poids, de quelle manière est-ce que la perte de poids peut aussi améliorer la santé ? Enfin bon, tu vois, je sens que là, je suis dans des questions pas préparées, donc ça risque de partir dans tous les sens, mais tu vois, ce que je veux dire par là, c'est que ce qu'on nous vend, c'est qu'il faut maigrir pour la santé.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Donc finalement, on peut se poser la question de se dire, est-ce que c'est forcément vrai ? Est-ce qu'on ne peut pas être en bonne santé sans perte de poids ? Est-ce que parfois... Ce serait bien de perdre du poids, effectivement, pour la santé. Je ne sais pas, santé cardiaque, articulaire, je n'en sais rien. Mais que du coup, une perte de poids volontaire vient abîmer la santé d'un autre niveau, notamment santé mentale. Comment est-ce que toi, tu fais le tri dans tout ça ? Qu'est-ce que tu pourrais en dire ?

  • Speaker #1

    Déjà, avant de rentrer dans le sujet, ce que je me suis dit en t'écoutant, c'est que... On essaye de cibler des gros sujets intéressants pour ne pas partir dans tous les sens. La précision, c'est qu'hésite pas à me guider parce que moi, je n'ai pas écouté tes autres épisodes. Donc effectivement, je pense qu'il y a aussi des sujets que tu as déjà abordés, seul ou avec d'autres personnes. Donc du coup, qu'il n'y ait pas trop de redites non plus. N'hésite pas, si je pars dans un sujet, vu que toi, tu sais ce qui a déjà été abordé, à me recentrer vers éventuellement des choses différentes pour changer un peu. parce que moi un truc que j'arrive pas à faire c'est écouter ou lire du contenu sur des choses que je sais déjà c'est impossible de rester concentré je doute pas du tout que ton podcast est génial mais je pense que je serais pas capable de l'écouter donc voilà ça n'hésite pas à me recentrer par rapport à la santé ouais il y a plein plein de choses à en dire c'est trop intéressant je pars effectivement du postulat que tu as évoqué globalement ... Ce qu'on nous dit tout le temps et partout, c'est que l'état de santé est très corrélé au poids. Globalement, ce qu'on entend partout, encore une fois, c'est que plus on grossit au cours de sa vie, moins on est en bonne santé. Et ça, c'est un peu le gros slogan. Sans jamais préciser de quel type de santé on parle, les gens ne savent même pas. Ce qui est un peu sous-entendu quand même, c'est de la santé physique, somatique. Mais du coup, on écarte tout un pan la santé mentale et l'autre pan la santé sociale, ça on n'en parle jamais. Et ensuite dans la santé somatique, on fait des liens entre certaines pathologies qui arriveraient forcément. Si on grossit au cours de notre vie, si on est grosse, surpoids, obèse, ça dépend des termes qu'on utilise. Il y a cette idée que certaines pathologies vont forcément arriver. Je pense par exemple au diabète de type 2, aux pathologies cardiovasculaires, c'est surtout ça qui est mis en évidence. Si on est grosse ou gros, forcément un jour, on va avoir un diabète de type 2. Et en fait, du coup, rien que ça, c'est un problème. Ça devrait être intéressant de ne plus parler de la santé comme une énorme catégorie où il n'y aurait pas de sous-catégorie, où il y a plein de sous-sujets. Parce que finalement, notre corps, c'est un ensemble d'organes. Et quand on parle de la santé d'un organe, ça n'implique peut-être rien de la santé d'un autre organe au même moment. Donc, quand on entend ces messages-là, on oublie de parler qu'il y a plein d'organes où il n'y a aucun lien. Que tu fasses n'importe quel poids, n'importe quel IMC, ça n'affectera pas du tout certains organes, certaines composantes de la santé. Il y a même aussi une des choses qu'on oublie, c'est que le poids, le surpoids, ça peut être protecteur pour certaines pathologies, certaines affections, certaines périodes de vie avec un traitement médicamenteux. Donc ça, on n'en parle pas beaucoup. On ne parle que du fait que c'est dangereux en certains aspects. Et aussi, je trouve que ce qui serait intéressant, c'est plutôt de parler de sur-risques. Ça serait de pouvoir dire... Et là aussi, ça serait vraiment bien d'avoir des chiffres précis. Sur une population, par exemple, il y a des études qui ont été faites au Québec. Sur cette population-là, on sait que chez les femmes de telle tranche d'âge, le sur-risque... pour telle pathologie, il est de tant de pourcents quand il y a tel IMC. Tu vois, ça, à la limite, ça pourrait être pertinent. Parce que je pense quand même qu'il y a certaines choses qui sont avérées en termes de sur-risques. Tu vois, on pourrait dire, voilà, tel IMC, ou telle prise de poids au cours de la vie, ou telle variation de poids au cours de la vie, ça peut créer tel sur-risque chez telle population. Ça, ça pourrait être pertinent, mais malheureusement, ce n'est pas ça le message aujourd'hui, ce qui fait que la plupart des gens ont hyper peur de prendre du poids, de ne pas en perdre, d'être malade. Et en fait, ce qui est super intéressant, j'ai lu des études là-dessus il y a quelques jours, donc ça tombe bien que tu en parles, ce qui est super intéressant dans les études que j'ai lues, c'est qu'en fait, apparemment, le fait d'être insatisfait de son corps, peu importe l'IMC, ça ne permet pas de mettre en place des comportements qui vont favoriser un bon état de santé par la suite. C'est-à-dire qu'il y a vraiment cette corrélation négative qui est mise en évidence dans plein d'études. Plus les gens se sentent mal dans leur corps, plus les gens sont en insatisfaction corporelle, moins ils ont de probabilités d'avoir, par exemple, une activité physique régulière qui leur plaît. plus ils ont probabilité de consommer des aliments ultra transformés. C'est super intéressant du coup, parce qu'en fait, les gens ont super peur de trop en consommer. Les gens se jugent énormément et en fait, il y a des études qui mettent en évidence qu'en fait, plus les gens sont insatisfaits de leur corps, plus ils en mangent. Alors qu'on pourrait penser que c'est l'inverse. On voit souvent l'insatisfaction corporelle comme une motivation. Je m'aime pas à l'ego. je vais mettre des choses en place et des bonnes choses pour moi. Et en fait, les études mettent en évidence que c'est l'inverse. Peut-être que ça a un petit peu cet effet boost, motivant à très court terme, mais en fait, à long terme, on voit que plus les gens se détestent, plus les gens jugent leur corps négativement, moins ils vont mettre en place des choses qui potentiellement seraient bonnes pour leur hygiène de vie au sens large. Et en fait, au final, plus ils ont de risques, de sur-risques de pathologies chroniques, de certaines pathologies chroniques. Donc c'est trop intéressant, c'est hyper intéressant pour qu'on entend généralement, mais en plus ça semble contre-productif ce discours ambiant de peur. Après globalement, ça c'est valable pour tout, je trouve notre cerveau il réagit assez mal à la peur, je trouve pas qu'on fasse les bonnes choses pour nous quand on a peur d'un truc. Et du coup tous les discours ambiants dans les médias ou sur les réseaux sociaux de peur, ça va pas vraiment nous pousser à prendre les bonnes décisions pour nous en fait. les bonnes décisions pour la suite de notre vie, tu vois, qui, sur le long terme, nous feront nous sentir mieux en plein d'aspects, parce que là, tu parlais de la santé, mais il y a aussi des échelles pour mesurer d'autres choses, la qualité de vie, le niveau de bonheur, de satisfaction vis-à-vis de sa vie, les qualités de relationnel, etc., quoi.

  • Speaker #0

    C'est top qu'il y ait des études qui démontrent ça, parce que... Pour moi, ça vient juste illustrer ce que j'observe énormément dans les accompagnements. Enfin, tu vois, quelqu'un qui a des TCA, à tous les coups, à chaque fois, ce sont des personnes qui sont prises dans ce cercle vicieux de mal se parler et qui ont utilisé ça comme un outil. Mal se parler, dès qu'accroise leur reflet de limite s'insulter, garder des vêtements trop petits dans les placards. Tu vois ? Tous ces trucs horribles qui sont censés être une motivation, qui sont en fait juste une torture, qui ne permet pas, en fait, qui au contraire empêche d'être dans une bonne relation avec soi, de prendre soin de soi et de faire les meilleurs choix pour soi, etc. Mais du coup, trop bien qu'il y ait une étude qui est juste dire « Ouais, ouais, ça se vérifie, quoi » .

  • Speaker #1

    Et comme tu dis, on l'observe en pratique, et ça me fait penser à ce qu'on disait au début sur la perte de points intentionnels. En fait, t'as bien dû le voir dans tes accompagnements aussi. Moi, je trouve qu'au début, les gens, quand ils consultent, où globalement, ils ont... Plein de symptômes alimentaires, ils ont une estime de soi assez basse et beaucoup de troubles de la relation au corps. Donc ça va être par exemple des gens qui se pèsent beaucoup, qui se parlent super mal, qui refusent de se voir en photo ou sur les photos qui adoptent tout un tas de stratagèmes pour que leur perception de leur corps passe à peu près. Des gens qui vont s'empêcher de faire des choses, de porter certains vêtements ou comme tu dis qui vont... garder énormément de vêtements dans leur garde-robe qui ne leur conviennent plus et qui vont les garder en se disant ça me motive à perdre du poids, etc. Enfin, plein de comportements, en fait, qui sont assez maltraitants, tu sais, dans la relation à soi. Et en fait, d'ailleurs, parlons aussi de l'activité physique, à ce moment-là, c'est soit il n'y en a plus parce que la personne, elle s'est déjà dégoûtée de l'activité physique, soit il y en a encore, mais c'est vraiment pas une activité physique plaisante, c'est vraiment le no pain, no gain. Je n'aime pas, mais je me force. J'ai la flemme, mais je me force. Je me fais mal. Je déteste ce que je fais, mais je continue. Vraiment, la relation à soi, globalement, elle est dégradée. Moi, j'utilise ce terme. Elle est maltraitante. C'est-à-dire que comment les gens se comportent envers eux-mêmes, comment ils se parlent, comment ils agissent, ils ne feraient jamais ça à quelqu'un d'autre. En fait, c'est ultra maltraitant. Et du coup, ça, c'est souvent au début des accompagnements. et en fait Ce n'est pas du tout le moment où on pourrait, techniquement, donner les meilleurs conseils d'hygiène de vie. Peu importe, ajouter une cuillère à soupe d'huile de lin pour avoir des oméga-3, c'est intéressant pour la protection cardiovasculaire. Faites un peu de cardio pour l'endurance, un peu de renfaux pour faire des mouvements, pour des articulations qui vieillissent bien. des choses qui peuvent se tenir théoriquement qui pourraient vraiment être perçues comme des bons conseils, en fait, les gens à ce moment-là ne vont pas les mettre en place concrètement, parce que la relation à soi, elle est trop dégradée pour que les gens réussissent à mettre en place des choses qui sont bonnes pour elles. Et donc du coup, c'est tout un cheminement long de réconciliation avec soi, en plein d'aspects. Et c'est pour ça que je disais que c'est vraiment éventuellement plutôt à la fin de l'accompagnement. après plusieurs mois ou plusieurs années de travail, que lorsque la personne a vraiment envie de prendre soin d'elle au sens large, que là, éventuellement, si toutefois il y a des changements alimentaires, même sur le sommeil, sur le temps d'écran, sur l'activité physique, la sédentarité qui seraient pertinentes sur le papier, c'est là, en fait, la personne va réussir. Déjà, elle va avoir envie de le faire. un peu plus par elle-même plutôt que parce que c'est le ou la professionnelle qui accompagne, qui dit fais-ci, fais-ça. Elle va plus avoir envie de le faire par elle-même, mais au-delà de l'envie, elle va y arriver. Parce qu'en fait, elle s'aime, elle se respecte davantage et en fait, c'est possible du coup de passer à l'action à ce moment-là. Et ça, c'est un truc qu'on observe, je trouve, t'as raison, on le voit en pratique et c'est cool qu'il y ait des études qui viennent nous dire Après, les études, je les ai trouvées maintenant, mais je me trouvais qu'ils datent de 2016, 2008. Donc, elles existaient déjà, mais je n'en avais juste pas connaissance. Mais c'est cool quand on tombe dessus, on se dit « Ah yes, ce n'est pas juste moi dans mon coin qui fait cette observation. » En fait, c'est étudié sur des échantillons de 500 personnes, 300 personnes, 1000 personnes sur l'étude. Du coup, oui, il y a quelque chose quand même. Il y a des mécanismes sous-jacents qui sont assez universels.

  • Speaker #0

    Et ce que tu dis, ça me fait... faire un lien aussi avec la question du poids parce que cette étape dont tu parles, plutôt en fin de suivi, où il y a la possibilité de se remobiliser sur différentes choses, en fait, la question du poids, elle n'a plus du tout la même place non plus. Et quand on arrive, quand quelqu'un arrive en début d'accompagnement, même si, par exemple... Moi, je ne suis pas diététicienne déjà. Donc, ça fait que, mine de rien, par rapport aux demandes, ça peut filtrer un peu. Mon message, je pense qu'il est très clair sur les réseaux. Au tout début, j'avais quand même des personnes qui venaient vers moi où il n'y avait peut-être pas une incompréhension, mais tu vois, ce n'était pas tout à fait clair, et qui me parlaient de perte de poids. Aujourd'hui, pas du tout. Enfin, voilà, les personnes, elles savent très bien qu'en venant vers moi, ce n'est pas ça qu'on va travailler. Pour autant, la question... du poids, de leur image corporelle, de l'envie de mincir et de la peur de grossir, elle est centrale au début, quoi qu'il arrive. Je veux dire, ça prend, je ne sais pas, peut-être 90 % de la place.

  • Speaker #1

    Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Là où, quand on est dans une démarche différente de « Tiens, en fait, qu'est-ce qui me ferait du bien ? » Que ce soit en termes de mouvement, que ce soit en termes d'activité, de choses comme ça. À ce moment-là, cette question du poids, elle peut toujours exister, cette préoccupation-là, mais elle ne va pas dépasser les 50 %, alors qu'avant, elle était à 90 %. Je dis n'importe quoi, j'invente des pourcentages dans la tête des gens, mais en fait, c'est un sujet. Je m'étais noté une question, donc de toute façon, on y reviendra, c'est un sujet important aussi, parce que là où le poids est partout, dans notre société et chez les vendeurs de rêves et de régimes. Peut-être que les personnes qui commencent à s'intéresser à des approches un peu différentes, comme la tienne, comme la mienne, comme on va parler globalement d'alimentation intuitive, les personnes peuvent s'imaginer à tort que le sujet du poids va être tabou.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fréquent.

  • Speaker #0

    Dans nos approches, tu vois. Voire même, moi, j'ai déjà ressenti beaucoup de colère chez des personnes... que j'ai accompagné dans le cadre de mon programme, qui ressentaient presque une injonction, quoi, à ne plus détester leur corps.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Qui se sentaient en colère et qui disaient, non, mais moi, en fait, c'est bon, quoi, laissez-moi tranquille, je n'ai pas envie d'aimer mes bourrelets, je n'ai pas envie d'aimer ce corps dans lequel je ne me sens pas bien. Presque, il y avait un laissez-moi détester mon corps.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, on bascule presque déjà sur un autre sujet, voilà, dont j'avais envie. qu'on parle, mais avant peut-être pour refermer le premier qu'on avait ouvert sur cette question du poids, est-ce que t'en as déjà un peu parlé où tu disais bah voilà en fait le lien santé-poids, enfin dès qu'on parle de santé on est uniquement sur le côté somatique on oublie le reste, on nous parle tout de suite du poids alors qu'en fait c'est une sous-catégorie, comme il y en a plein plein plein, il y a plein de déterminants de notre santé et donc il y a le poids au milieu de tout ça. Et l'alimentation aussi, au milieu de tout ça. Mais je ne me souviens même plus des premières questions que je posais. Mais finalement, est-ce que le poids a une si grande importance dans la santé ? Est-ce qu'on peut être en bonne santé en étant considéré en surpoids ? Est-ce que... Tu vois, je sais qu'il y a des personnes, j'ai déjà échangé avec des gens comme ça sur Instagram plusieurs fois, qui me disaient, mais moi, Flavie, on me demande de perdre du poids pour ma santé. Sauf que j'ai des compulsions alimentaires. je souffre de compulsions alimentaires, dès que j'essaie de perdre du poids, ça flambe, mais on me dit de perdre du poids pour ma santé, j'ai envie aussi de m'adresser à ces personnes-là, peut-être qui écoutent le podcast. Oui,

  • Speaker #1

    très bien. Déjà, pour moi, ce qui me semble assez évident, c'est qu'il n'y a pas autant de liens entre poids et santé que ce qu'on entend dans le discours ambiant médiatique, ou même le discours de certains... professionnels de santé, peu importe, diète, médecin, psy, peu importe. Des gens qui, en vrai, n'ont pas trop creusé le sujet, à mon avis, parce que dès que tu creuses, tu te rends bien compte que c'est beaucoup plus complexe et nuancé que ça. Mais voilà, typiquement, ça arrive souvent des personnes qui vont me dire, là, j'ai une patiente, une fois, une problématique de fuite urinaire. Mon médecin, mon neurologue ne m'opère pas si je ne perds pas 20 kilos. Je dois perdre 20 kilos. En fait, c'est un médecin qui peut-être est un très bon urologue, peut-être un très bon chirurgien, d'un point de vue de la technique chirurgicale, mais il n'est juste pas au courant qu'on ne peut pas demander... Il y avait un délai de 4 mois, je crois. On a dit ça en juin, elle devait être opérée en octobre, un truc comme ça. Il n'est pas au courant qu'on ne peut pas demander à une personne de perdre 20 kilos. Je dis 20, mais c'était peut-être 15, je ne sais plus. Mais bon, c'était infaisable.

  • Speaker #0

    On ne peut pas demander ça. Déjà, à n'importe qui, on ne peut pas demander. D'autant plus, c'était une personne qui avait un passé, un passif avec les troubles alimentaires, des variations de poids colossales depuis l'enfance. Donc, tu peux encore moins demander ça à une personne. C'est lunaire, c'est lunaire. Mais je pense que ce médecin, il n'était juste pas formé, pas informé que ce n'est pas possible. Mais en fait, ça, c'est la réalité. On doit composer avec ça. Comment tu fais ? C'est hyper compliqué. Comment tu fais quand la personne te dit ça à rendez-vous ? Ou même là, tu parlais d'un message Insta, mais qu'est-ce que tu réponds à une personne ? Tu n'es même pas en train de l'accompagner et elle te partage sa détresse. Comme ça, qu'est-ce que je dois faire ? Il faut que je perde du poids, parce que c'est le médecin qui l'a dit. Et je n'ai pas le choix, sinon je n'ai pas ma chirurgie. Puis c'est l'autorité médicale. Même moi, je ne connais pas bien la chirurgie qu'il voulait faire. Son argument, c'était de toute façon, je ne peux pas opérer, le tissu adipeux gêne trop. trop, l'opération n'aura pas lieu. C'est même pas qu'elle sera plus simple ou plus complexe. Je ne la fais pas tant qu'il n'y a pas cette perte de poids. Moi, je ne connais tellement pas le sujet, je ne peux pas argumenter de s'il me semble que c'est possible. Non, je ne sais pas, je ne peux rien faire. Donc, c'est vrai que c'est des cas hyper complexes, mais du coup, tout ça pour dire que à mon avis, non, il n'y a pas du tout autant de liens entre la santé et le poids. Le poids n'a pas du tout autant de mauvaises influences sur la santé. que ce qu'on entend globalement et du coup ce que la plupart des gens qui nous consultent ou du coup vont nous écouter peuvent penser, ils ont appris à penser ça parce que c'est ce qu'on leur a tout le temps répété mais à mon avis il y a une grosse part de ce discours là qu'on peut déconstruire qu'on peut nuancer, qu'on peut venir préciser et du coup une autre question que tu as posée, bien sûr c'est possible d'être en bonne santé à n'importe quel poids Je pense aussi que c'est possible d'être en mauvaise santé à n'importe quel poids, parce que du coup, ça nécessite vraiment de dire c'est quoi la bonne santé, c'est quoi la mauvaise santé. Toi, aujourd'hui, Flavie, là, le 20 septembre, est-ce que tu estimes être en bonne santé ? Tu vas peut-être me dire globalement oui, mais il y a forcément deux, trois petits quoi qu'en ce moment, tout le monde en a, en fait, des tout petits trucs, que ce soit entre la santé physique, mentale, sociale. on a tous des... deux, trois petites choses en ce moment qui ne sont pas top, où on doit refaire une prise de sang, où on a une petite carence en vitamine D, ou tu vois, même un micro-truc. Mais la bonne ou la mauvaise santé, finalement, c'est deux énormes catégories superbinaires et on ne peut pas l'estimer comme ça. Donc, bien sûr qu'il y a des personnes qui sont grosses et qui, là, tout de suite, si on zoome sur leur vie, il n'y a rien. Il n'y a rien, tu vois. J'ai une patiente, si elle écoute, elle se reconnaîtra. Elle était très, très, très inquiète. Bon, elle l'est encore, mais... en cours de travail là-dessus, au sujet de sa santé cardiovasculaire. Et là, ça fait plusieurs mois, elle a fait toute une batterie de tests, donc plusieurs cardiologues. Je crois qu'elle a fait tous les examens cardio possibles. Il n'y a rien, RAS, absolument tout est parfait. Et donc, du coup, voilà, là, je lui disais à la fois, bon, du coup, vous allez pouvoir vous détendre maintenant, parce que vraiment, tous les examens sont faits, tous les cardiologues ont dit, voilà, il n'y a rien, vous pouvez vous détendre, votre cœur. fonctionne parfaitement, il n'y a rien, les artères vont bien, tout va bien. Elle n'est pas encore dans cette étape où elle peut respirer, tu vois. Elle est encore un peu en apnée de tellement persuader qu'elle a un problème ou qu'elle veut en avoir un. Voilà, je pense qu'elle a besoin de cette étape pour faire toute la batterie de tests nécessaires, mais il va falloir encore quelques mois, je pense, pour qu'elle intègre. Il n'y a rien, il n'y a rien, il n'y a rien, et qu'elle soit soulagée, tu vois. C'est vraiment pour ça que j'ai dit qu'elle respire, qu'elle arrive à... à se détendre vis-à-vis de ça. Mais oui, c'est tout à fait possible d'être grosse, d'être gros et de faire tous les examens et de voir qu'il n'y a rien qui dysfonctionne. Mais tout comme c'est tout à fait possible à un autre côté du spectre soit d'être mince ou d'avoir le corps parfait selon les standards de beauté et d'avoir des problèmes de santé. C'est tout à fait possible, c'est même fréquent. Parce que du coup, on peut aussi parler brièvement du standard de beauté qui n'est pas conforme à la diversité naturelle des corps, mais aussi qui n'est pas conforme à la réalité, notamment de la morphologie féminine. Le standard de beauté, que ce soit aujourd'hui ou celui d'il y a 10-15 ans, qui était plutôt en profil très mince, voire maigre, avec vraiment peu de tissu adipeux, aujourd'hui on est plus sur une femme qui a... un peu plus de tissu adipeux, bien sûr, ventre plat, mais qui a un peu plus de forme et qui est plus musclée et qui est plus sportive. Dans les deux cas, cette femme, elle a peu de tissu adipeux, alors que Madame Tout-le-Monde, elle a quand même du tissu adipeux, plus que le standard de beauté, en tout cas. Et donc, du coup, il y a beaucoup de femmes... qui sont conformes aux standards de beauté, qui ont peu de tissus adipeux et qui ont des problématiques de santé liées à ça. Notamment les femmes qui n'ont pas leurs règles ou des cycles menstruels irréguliers, sans aucune explication liée à des pathologies, comme le SOPK ou autre. Vraiment, c'est ce qu'on peut appeler de la ménorée hypothalamique. En fait, elles ne mangent pas assez et ou elles n'ont pas assez de tissus adipeux pour le bon fonctionnement de leur système hormonal. Ça, c'est... hyper fréquent en population générale. Chez des femmes, peu importe l'âge, mais qui sont assez conformes à ce qu'on attend d'elles. Elles font du sport plusieurs fois par semaine, elles mangent assez, elles si. Sur le papier, personne ne s'inquiète parce que, encore une fois, elles sont conformes à ce qui est attendu d'elles. Mais en fait, leur état de santé, si on zoome, il y en a plein. Il n'est pas ouf, tu vois. Donc ça, c'est vrai que c'est intéressant. je pense à rappeler brièvement, c'est tout à fait possible. En tout cas, le lien qu'on nous présente, plus on grossit, moins on est en bonne santé. Non, c'est vraiment à déconseiller. C'est très important.

  • Speaker #1

    Ce que tu dis, ça me fait écho à ce que m'avait dit Lisa de mon gros podcast. On a fait un épisode ensemble et à un moment donné, on est venus à parler de grossophobie et de grossophobie médicale. Elle, malheureusement, elle a une belle collection d'anecdotes de... en lien avec la grossophobie, mais de sa place, j'avais trouvé ça encore plus intéressant, parce que de sa place, qui a vécu énormément de grossophobie médicale en tant que personne considérée en obésité, elle alarmait aussi, enfin, je ne sais pas si ça se dit, elle alarmait, en tout cas, elle tirait la sonnette d'alarme sur l'autre pendant de la grossophobie médicale, qui est de penser qu'une personne mince est en bonne santé. Oui. De fait. Et en fait, elle disait, mais on passe à côté de plein de pathologies chez des personnes minces, parce que comme elles sont minces, tout va bien. Donc, il y a des tas de choses qui ne sont pas creusées, qui ne vont pas nous alarmer. Tu vois, que ce soit dans... C'est un très bon exemple, ce que tu viens de dire, en fait, sur des femmes qui, par exemple... En fait, on va juste dire, oui, OK, elles n'ont plus leurs règles. Oui, mais attends, qu'est-ce que ça implique, en fait ? qu'il n'y ait plus ces hormones-là qui fonctionnent correctement. Ça n'implique pas que le cycle féminin. Ça implique des problèmes potentiels d'ostéoporose. Il y a des tas de problèmes de santé qui peuvent être associés à ça. Et c'est juste hyper inquiétant, finalement. Mais à partir du moment où tu as un corps dans les standards de beauté, on part du principe, on mélange un petit peu standards de beauté, de santé. Il y a un truc ultra malsain, je trouve.

  • Speaker #0

    Il y a une vraie confusion. Un discours qui est simpliste, qui est trop simpliste, trop raccourci, et qu'il est biaisé aussi, ce discours. Il y a plein d'infos qu'on ne nous donne pas. Mais après, c'est le problème du discours médiatique au sens large. Tu ne peux pas, en une phrase qui est lisible en trois secondes, dire toute la complexité du fonctionnement du corps, du poids. C'est comme les messages très critiqués, manger cinq fruits et légumes par jour. On ne peut pas, en fait, dans une phrase aussi courte, préciser quel type de légumes et fruits on parle, quel type de portions et pourquoi, et quelles spécificités pour personnaliser le message. C'est le problème avec les discours de santé publique, c'est qu'il faut qu'ils soient courts. Et après, il y a un relais par les médias qui est faible, parce que, comme tu dis, tout le monde aujourd'hui est embourbé, j'ai l'impression, dans ce culte de l'apparence. et de la minceur, et du coup même des gens qui sont médecins, qui sont diètes, qui sont journalistes, n'ont même pas conscience qu'ils ont internalisé ces messages et qu'ils les considèrent comme des vérités absolues, et qu'ils les propagent du coup, sans être critiques. Donc oui, c'est un gros problème. Et d'ailleurs, je pensais à ça au tout début, il n'y a pas longtemps j'ai appris ce terme d'insatisfaction corporelle normative. Je trouvais ça super intéressant, je me renseignerais un peu plus, mais du coup, de ce que j'en ai compris, ce terme a été créé parce que des chercheurs en psycho et en socio qui travaillent sur l'image corporelle se rendent compte qu'aujourd'hui, on est à un moment de l'humanité où c'est tellement normal et banalisé d'avoir de l'insatisfaction corporelle, autrement dit d'avoir des complexes, qu'on a créé ce terme, on a créé une norme. peut-être une quantité, un degré d'insatisfaction corporelle qu'on va estimer normale et non pathologique. Il y a tellement plus de gens qui existent, qui peuvent dire « Non, mon corps, moi je m'en fous un peu, mon apparence, c'est pas si important. » Tu vois, des gens qui, d'eux-mêmes, ne t'en parleraient pas, mais si tu les questionnes, vont te dire « Non, mon apparence, en vrai, je m'en fous un peu, c'est pas important. Oui, des complexes, je sais pas, j'en ai peut-être quelques-uns. » Des gens qui n'ont pas trop investi le sujet, en fait, apparemment, ça existe tellement plus qu'on a créé une case, les gens qui ont de l'insatisfaction corporelle normative, mais c'est pas pathologique. c'est juste normal d'accord ok c'est pour dire en fait on est dans une telle société de l'apparence qu'on a toutes et tous internalisé ça et c'est dur c'est sacrément dur à déconstruire à donner bien sûr notre apparence corporelle existe mais à lui redonner une juste place Dans notre estime personnelle, dans les échanges, dans les entretiens d'embauche, ça existe, les autres voient à quoi on ressemble et les autres peuvent penser des choses de ça. Ça existe, l'idée ce n'est pas de croire qu'on est transparent et qu'il n'y a que notre âme ou notre personnalité qui existe. Non, l'apparence corporelle, elle existe. Mais il faut, comme tu disais, si on essaie d'imaginer des pourcentages, il faut lui donner un pourcentage d'importance moindre dans notre... perception de nous, dans notre estime de nous-mêmes, dans notre façon de projeter les jugements que les autres vont avoir sur nous, enfin voilà, lui redonner une place moindre en fait. Ça me semble important.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu penses du body positive dans ce contexte-là ?

  • Speaker #0

    Vaste question. Je pense que, déjà de ce que j'en ai compris... Mais comme beaucoup de choses, le body positive, c'était initialement un mouvement politique très militant qui a forcément été dépolitisé et utilisé aussi à des fins marketing. Clairement, je pense qu'il y a plein de marques qui ne se mouillent pas trop en utilisant maintenant un petit peu des mannequins qui ne sont plus que des mannequins minces qui font du 36. Et en parlant, si tu mets sur un site de vente le joli terme d'inclusif et que tu vends jusqu'à la taille 48, tu es contente, tu as un peu redoré l'image de la marque et tu dis que tu adores le body positive. C'est en ça que je dis que parfois, c'est dépolitisé. C'est tombé dans le grand public comme un truc un peu cool, qui a un peu aidé, mais sans plus. Ça, c'est le côté un petit peu dommage. Globalement, je pense que le body positive, c'est aidant et c'est insuffisant. On ne peut pas tout miser là-dessus non plus. Tu vois, un concept qui est né après, c'est la body neutrality. Et c'est important aussi. Le body positive, en fait, je pense que ce qui est super intéressant, c'est qu'on peut avoir aujourd'hui une représentation des corps sur les réseaux sociaux qui est quand même un peu plus représentative de la diversité naturelle des corps. Tu te promènes dans la rue, tu te poses à la terrasse d'un café, tu regardes les gens qui passent. Il n'y a pas que des gens très minces, musclés, qui mangent que des brocolis et tout. Ce n'est pas vrai, ce n'est pas ça la vraie vie. Donc c'est bien que sur les réseaux sociaux, sur les marques de vêtements et tout, on voit des corps plus représentatifs de la réalité. Je pense que ça, c'est vraiment important. Après, ce n'est pas suffisant. Ce qui est intéressant aussi, c'est d'aller vers de la neutralité pour déconstruire ce qu'on disait, désinvestir plutôt l'apparence physique. Dans tous les cas, ça va être important de mettre moins d'attention sur l'image qu'on a de nous-mêmes, sur l'apparence qu'on présente aux autres, de désinvestir un petit peu ce sujet-là, au moins un petit peu. Parce que le but aussi, ce qui est mal compris, souvent dans des notions comme l'acceptation. pour elle, etc. Le but, c'est pas de se trouver ultra canon tous les jours de l'année. Franchement, si ça arrive, tant mieux. Mais d'ailleurs, c'est souvent assez impossible. Ça me semble vraiment pas très réaliste. Mais le but, c'est de, je pense, ne plus se détester, ne plus se parler mal, ne plus mettre autant d'attention sur ce à quoi on ressemble, ne plus passer des heures devant le miroir, à se maquiller, à se prendre la tête pour chaque tenue, ne plus se regarder 35 fois par jour dans le miroir, ne plus se regarder dans toutes les vitrines qu'on croise dans la rue. Tu vas vraiment désinvestir l'importance de l'apparence et être plus neutre, en fait. Se dire, aujourd'hui, je ressemble à ça, point. Aujourd'hui, je me kiffe, cool. Aujourd'hui, je me kiffe moins. Ce n'est pas grave, ma journée va se passer exactement de la même façon. Et ça change rien en fait, les jours où je me trouve pas ouf. Ça ne change rien dans ma façon de faire mon boulot, dans les relations sociales, etc. Donc c'est vers ça, moi, je pense qu'on essaye de tendre dans les accompagnements. Oui,

  • Speaker #1

    je suis complètement d'accord. J'allais dire que je n'ai rien à ajouter, mais si, en vrai. En tout cas, c'est juste que ça me fait penser à nouveau à une espèce de temporalité aussi. l'évolution de la personne. Et si je prends l'exemple des réseaux, moi, un des premiers trucs dont je parle aux personnes que j'accompagne, c'est de veiller aux comptes qu'elles suivent, tu vois, sur les réseaux, parce que ça a une influence énorme. Et en plus, on a le contrôle là-dessus, donc autant en faire autre chose. Donc, voilà, d'arrêter de suivre au maximum les comptes culpabilisants, les comptes de... personnes ultra-fit et tout, qui ne sont pas du tout représentatives de la réalité, etc. Et donc, je trouve ça intéressant de remettre de la diversité corporelle dans le feed, effectivement, mais aussi de mettre autre chose que des corps. Et en fait, j'ai l'impression qu'il y a différentes temporalités, quoi. Au début, en tout cas, c'est la sensation que j'ai, je ne veux pas dire que c'est une règle absolue, mais au début, je pense vraiment que les personnes, elles ont besoin de nourrir leur représentation. avec d'autres images de corps. Des corps non valides, des corps gros, des corps... Enfin voilà, plein de sortes de corps.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et donc voilà, déjà ça, ça va nourrir, ça va déconstruire plein de choses au niveau de la représentation. Je pense que c'est vraiment utile. Mais derrière, dans un second temps, c'est exactement ce que tu dis, l'idée c'est aussi de ne plus mettre toute cette importance. Et donc ça va passer par le fait de... Moins chercher à voir des corps et des corps dénudés aussi, et plus voir des gens qui vont parler d'autres sujets qui nous stimulent intellectuellement, ou des contes qui font du tricot parce qu'on a envie d'apprendre ça depuis longtemps. Enfin, voilà, des trucs qui n'ont rien à voir, en fait, avec juste à quoi je ressemble et à quoi les autres ressemblent.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, carrément. Et peut-être autre chose que j'aimerais bien ajouter, parce que je trouve que c'est assez intéressant de le... de le voir comme ça, par rapport au poids, au sens large ? Parce que peut-être après, tu disais qu'on pourrait fermer cette question une, mais on part dans plusieurs directions, c'est trop intéressant. Oui, autre chose qui me vient, c'est... Moi, je pense que, comme tous les animaux, comme chaque espèce, on a chez l'adulte des normes. qui s'observent en termes de taille, poids, pointure de pied, etc. Tu vois, des moyennes. Et je pense que c'est OK, tu vois, de se dire il y a des moyennes. Voilà, je prends un truc assez factuel et qui n'est pas trop émotionnel en général, la pointure des pieds. On peut, et après on peut faire des différences aussi qui sont intéressantes selon les origines ethniques, mais de se dire, par exemple, si on prend telle population, la pointure moyenne de pied de la femme, par exemple, ça s'étend de... telle taille à telle taille, ça c'est l'intervalle moyen. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'individus avant et après. Il y en a, avant et après l'intervalle, c'est le principe d'une moyenne. Il y a toujours des individus qui sont en dessous et des individus qui sont au-dessus. Et ça ne veut absolument pas dire que les gens, par exemple les femmes qui Ausha du 35 ou qui Ausha du 44 sont en mauvaise santé ou un problème avec leur pied ou un problème postural. Peut-être pas du tout. Peut-être ça peut arriver. mais selon peut-être d'autres éléments, pas uniquement la pointure de pied isolément. Mais ce n'est pas parce qu'une femme chose du 35 que forcément elle est déséquilibrée, par exemple, parce qu'elle n'a pas assez de surface au sol. Ça va peut-être poser problème factuellement pour qu'elle trouve toutes les chaussures qu'elle veut, parce qu'il y a plein de marques qui ne font pas du 35 ou quoi. Ou elle va peut-être des fois devoir se chausser au rayon enfant. Il y a peut-être des particularités et des difficultés qui vont se présenter à elle. Mais ça ne veut pas du tout dire qu'elle doit se juger pour ça, se dévaloriser, que des gens doivent lui faire penser, lui mettre en tête que c'est un problème, que forcément ça a des complications en termes de santé dans sa vie et tout. Et du coup, le poids, je le vois aussi un petit peu comme ça, même s'il y a des choses différentes. mais voilà il y a peut-être un intervalle de poids assez moyen dans une population donnée. Et de se dire qu'il y a aussi des individus qui sont naturellement en dessous, des individus qui sont naturellement au-dessus. Le problème, encore une fois, c'est qu'à cause de cette grossophobie ambiante constante, on va estimer que les gens qui sont au-dessus ne peuvent pas l'être naturellement. On nous perd, en fait. C'est forcément la personne, elle est au-dessus du poids qui serait bon pour elle, alors qu'en fait, non, c'est peut-être vraiment son poids d'équilibre. Et c'est un problème. C'est un problème esthétique et c'est un problème de santé. Et donc, il faut qu'elle perde. Et ça, en fait, souvent, c'est présenté comme un non négociable. Et les gens, de toute façon, tu le vois bien, ils grandissent avec cette idée-là. Il y a plein de gens qui... En consultation, encore hier, j'ai une nouvelle personne en consultation, et le discours, c'est presque toujours le même, c'est depuis que je suis enfant, depuis aussi loin que je me souvienne, je sens que mon poids est un problème. Et ça, c'est aberrant. Et tu vois, moi, je pense que dans cet intervalle qui va un petit peu au-delà des moyennes, en dessous de la moyenne et au-dessus de la moyenne, il n'y a pas de problème de santé, le corps, il fonctionne bien. Par contre, je peux entendre et comprendre que quand on va trop loin de son poids d'équilibre, à la hausse ou à la baisse, il peut y avoir des complications, bien sûr. Je l'entends aussi, tu vois, je ne dis pas que n'importe qui peut peser je ne sais combien de kilos et il n'y aura jamais aucun problème. Si, je pense que des fois, il y en a. Parce que quand on est très au-dessus de son poids d'équilibre, mais comme quand on est très en dessous, en fait, il y a des choses qui fonctionnent différemment dans le corps. et qui peuvent dysfonctionner, pour le coup. Et ça, je l'entends complètement. Mais ce qui est intéressant aussi, c'est que, tu vois, on disait, globalement, on s'inquiète beaucoup plus quand on prend du poids que quand on en perd. Les gens autour de nous aussi s'inquiètent beaucoup plus quand on prend du poids plutôt qu'on en perd. Quand on en perd, pardon. Alors que, d'un point de vue santé, factuellement, c'est l'inverse qu'il faudrait faire, parce que quand on est à notre poids d'équilibre adulte, peu importe quel que soit notre poids d'équilibre, mais quand on y est, On a beaucoup moins de marge en termes de perte de poids avant d'avoir des problèmes de santé qu'en termes de prise de poids. Tu vois, toi comme moi, je pense qu'on est à notre poids d'équilibre. Si on perd 5 kilos, déjà on va avoir beaucoup plus froid. Peut-être on aura des troubles des règles, déjà à moins 5 kilos en dessous de notre poids d'équilibre. Voilà, on va être, je pense, un peu plus fatigué. Notre système immunitaire, il sera moins performant. Donc on va plus tomber malade. À moins 10 kilos, ça commence à être chaud. Je pense que c'est l'arrêt de travail pour bientôt. Les règles, c'est sûr qu'il n'y en a plus du tout. Plus de système hormonal qui fonctionne, malade tout le temps, fatigué tout le temps. À 15 kilos, moins 20 kilos, c'est l'hospite. Tu vois ? Alors que toi comme moi, on prend 5 kilos, aucune différence de santé. Aucune. La seule différence effectivement qu'il peut y avoir à 5 kilos, c'est que tu peux te sentir plus serré dans tes vêtements. Ça dépend si tu... tu portes des vêtements ajustés, mais si tu portes des vêtements ajustés, tu peux te sentir plus serré, donc c'est inconfortable. Éventuellement, il faut en changer. À 10 kilos, même chose. La différence aussi, c'est que Société Grossophobe dit que peut-être on aura plus de complexes à 10 kilos au-dessus de notre poids d'aujourd'hui que notre poids d'aujourd'hui, tu vois. Mais c'est juste la question de l'apparence. Et avant qu'on ait des problématiques au niveau de certains organes ou au niveau de certaines articulations, Particulation, on nous parle souvent des genoux, par exemple, quand on porte trop de poids sur nos genoux. Je ne sais pas trop estimer combien de kilos il faudrait qu'on prenne, mais à mon avis, on est au-dessus de 20. Et donc, c'est ça qui est intéressant, c'est qu'en fait, on a beaucoup plus de marge en termes de prise de poids avant d'avoir des problèmes de santé qu'en termes de pertes. On ne va pas être hospitalisé, même à plus 30, plus 50 kilos, on n'est pas hospitalisé. Alors qu'à moins 15... moins 20, on est hospitalisé. Donc, quand je dis hospitalisé, c'est qu'on ne peut presque plus se lever de son lit. C'est ça qui est super intéressant aussi, parce que ça, c'est vraiment... J'aime bien le dire, là j'en profite du podcast, mais je le dis souvent en consultation individuelle, parce que je trouve que quand je dis ça, les gens disent souvent, ah ouais, en fait c'est hyper logique, mais on ne le dit tellement jamais, et ça remet vraiment l'église au milieu du village. Donc voilà, j'avais pris.

  • Speaker #1

    Et ce que tu dis, ça me fait penser aussi à autre chose, c'est les fausses croyances sur le fait que quand on prend du poids, on ne prend que du gras. Mais je veux dire, notre corps, il gagne aussi forcément en masse musculaire, sinon il ne peut juste pas nous porter. C'est-à-dire qu'il y a plus de poids à porter.

  • Speaker #0

    Quand on perd du poids,

  • Speaker #1

    on perd du poids. Mais oui. Et en fait, ça, il n'y a encore pas longtemps, une personne que j'accompagne qui disait ça, qui parlait d'une prise de poids sur la dernière année. et en disant voilà, j'ai pris je ne sais plus 10-15 kilos et j'ai perdu tous mes muscles, j'ai perdu toute ma masse musculaire. Non, c'est complètement impossible. Tu as même forcément pris du muscle avec ta prise de poids. C'est juste qu'effectivement, tu as pris aussi de la masse grasse et que peut-être qu'avant tes muscles, ils étaient plus visibles. Tu arrivais à plus les voir et aujourd'hui, tu les vois moins, mais ils sont là et il y en a même sans doute plus. Il y a plein de représentations ultra faussées autour de ça. Ce n'est pas du tout étonnant qu'ils vont avec ce qu'on nous dit sur les réseaux. Oui,

  • Speaker #0

    carrément.

  • Speaker #1

    J'avais envie de prendre l'exemple de... Juste avant ce que tu disais, tu parlais de personnes qui seraient au-dessus de leur poids d'équilibre. Admettons, une personne, voilà, elle peut avoir une idée. Parce que ça, c'est pareil. Souvent, moi, en tout cas, les personnes que j'accompagne, elles n'ont aucune idée. Elles ne peuvent pas dire ce que c'est que leur poids d'équilibre. Parce qu'en fait, tout a toujours été sous contrôle. Et que finalement... Je ne peux pas trop dire.

  • Speaker #0

    La plupart du temps, les gens, des fois, me demandent c'est quoi mon poids équilibre ? Je peux faire des hypothèses, parfois, en fonction de ce que la personne me raconte de son histoire de vie. Mais on ne peut pas le prédire, en fait.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est hyper compliqué. En fait, comme il y a toujours eu du contrôle, des fois, il y a des grosses prises, des grosses pertes de poids. Et le trouble alimentaire, en plus, qui s'est installé très tôt, souvent avant la vie d'adulte. Donc, en fait, c'est hyper compliqué. Mais en tout cas, il y a des personnes qui vont arriver considérées en surpoids et qui se disent « Non, mais moi, je pense forcément être au-dessus de mon poids d'équilibre parce que j'avais plutôt une morphologie mince dans l'enfance, même début de ma vie d'adulte, etc. » Donc, c'est quelque chose que... je ne vis pas forcément très bien. Mais mettons, cette personne, elle a compris quand même qu'il y avait quelque chose qui se jouait beaucoup autour de son rapport à l'alimentation, rapport au corps, mais surtout rapport à l'alimentation. Donc, elle vient te voir, toi, moi, une personne qui accompagne autour du comportement alimentaire. Je le disais tout à l'heure, souvent, les personnes, elles pensent que en venant nous voir, nous, on ne va pas parler de poids. Presque, on va leur dire Ah non, moi, je ne veux pas entendre parler de ça, tu acceptes ton poids et on n'en parle plus. Je pense que c'est intéressant de dire que ça n'est pas ça, qu'on peut peut-être expliquer ça. On peut s'imaginer, voilà, quelqu'un vient de voir Zoé. Cette personne, elle dit, moi, je suis à peu près sûre que je suis au-dessus de mon poids d'équilibre. Donc, j'aimerais revenir à ce qui est mon poids d'équilibre parce que, si j'ai bien compris, c'est ce qui est le... l'idéal pour mon corps, le plus confortable à tout niveau. Mais en même temps, j'ai des troubles alimentaires. Je vois bien que juste l'idée de faire attention à quelque chose, ça me déclenche des compulsions. Je me jette sur la bouche, je suis incontrôlable. Comment est-ce que c'est possible d'entendre et d'accompagner cette demande qui est... connexes, parallèles, je sais pas comment on pourrait le dire, tu vois, il y a effectivement une demande en lien avec, ouais j'ai bien compris, là j'ai envie moi d'être en paix avec la bouffe, j'ai plus envie d'y penser H24 et que ça régisse ma vie néanmoins, bah j'aimerais bien perdre du poids

  • Speaker #0

    Ouais, bah je pense que ce qui est essentiel sur ce premier rendez-vous déjà c'est d'en parler en détail et de se comprendre sur le, voilà tu vois je pense que je vais expliquer ce que je pense être la définition du poids d'équilibre Je vais expliquer quelle marge de manœuvre je pense qu'on peut avoir ou pas, que j'ai entendu, qu'elle pense être au-dessus, et qu'en fait c'est une hypothèse qui se tient. Mais il y a peut-être aussi une hypothèse où elle n'est pas au-dessus, elle est à son poids d'équilibre, ou elle est en dessous, et que je ne peux pas le savoir aujourd'hui. Et qu'au fil des séances, on en saura un peu plus progressivement. Je pense que ce premier échange, il est vraiment pour que la personne comprenne l'approche. Et comme tu disais, qu'elles comprennent que c'est pas tabou. Je veux bien qu'on parle du poids, il n'y a aucun problème. Au contraire, il faut même mieux en parler si c'est tabou, c'est mauvais signe. Je ne suis pas contre le fait qu'elles en perdent, mais absolument pas en fait. La seule chose éventuellement contre laquelle je suis, c'est de lui en faire perdre coûte que coûte en fait. C'est ça, c'est que je ne vais pas... lui donner des conseils uniquement dans le but de perdre du poids sans être sûre que ça peut potentiellement fonctionner et sans me soucier de ce que ça pourrait causer comme dommages collatéraux pour elle. C'est juste contre ça que je suis. Mais pour moi, c'est vraiment important, quitte à ce que ça prenne une heure, qu'on se comprenne bien là-dessus. Parce que c'est vrai que j'y fais beaucoup plus attention ces derniers temps. Je m'étais rendue compte il n'y a encore pas longtemps, genre six mois, qu'il y a des gens que j'accompagnais depuis longtemps qui en fait ne parlaient plus du poids. Et moi, j'avais pensé que c'est parce qu'on était raccord sur la question du fait que ce n'était pas la priorité. Parce que là, tout de suite, de toute façon, on ne savait pas où était le poids d'équilibre et que la priorité, c'était d'apaiser la relation alimentation. Mais en fait, c'est arrivé qu'elle me dise à demi-mot qu'en fait, elle n'osait pas en parler parce qu'elle pensait que c'était tabou, parce qu'elle pensait que je ne voulais pas qu'elle en parle. Et je trouve ça hyper triste. Pour moi, c'est important, mais c'est ultra important dans la relation thérapeutique qu'on puisse tous dire en transparence et que la personne ne s'inhibe pas sur certains sujets. Si on met un sujet de côté, c'est vraiment un choix conscient parce que c'est pertinent de le mettre de côté pour elle, pour son cheminement. mais pas par dépit, parce qu'elle n'a pas le droit de l'aborder, parce qu'elle n'a pas trop compris mon approche, mais elle a compris que je ne veux pas qu'elle l'aborde. Enfin, ça, je ne veux surtout pas. Et en soi, je ne l'ai jamais voulu. Je pense que je ne me suis pas rendue compte que certaines choses, comment je les formulais, ça induisait ça. Et malheureusement, c'est trop triste. Je le vois aussi sur Insta ou même d'autres. thérapeute que je connais et que j'adore par ailleurs, mais ça m'arrive régulièrement d'avoir des gens qui me disent, je vous consulte et bon, je ne vais pas vous mentir, j'ai eu un rendez-vous avec une telle, et en fait, je n'ai pas repris rendez-vous parce que j'ai eu l'impression que je n'avais pas le droit de parler de mon poids, que je n'avais pas le droit de... Mon désir de perdre de poids, actuellement, il est là et j'ai l'impression que je n'avais pas le droit d'avoir ce désir qu'il fallait que je change avant de reprendre rendez-vous. Et en fait, je pense que c'est de l'incompréhension. C'est qu'on a mal, nous, en tant que... thérapeute, et c'est pour ça que ce podcast j'espère que ce sera l'occasion pour moi de pouvoir le formuler, j'espère que ce sera clair j'espère vraiment, parce que c'est vrai que des fois c'est très compliqué de communiquer, je pense que c'est ça le hic je trouve ça triste qu'on se rencontre pas parfois entre personnes qui accompagnent personnes accompagnées, parce qu'on s'est pas comprises sur ce sujet-là. C'est trop dommage. Parce qu'au fond, moi, je pense que la plupart des autres thérapeutes qui travaillent comme moi, qu'elles soient liées ou pas, t'en fais partie, mais il y en a plein d'autres auxquelles je pense qui, selon moi, sont vraiment des super thérapeutes dans le sens où elles ont un bagage de connaissances qui est super fourni et qu'elles ont une éthique professionnelle qui est super. Moi, je suis assez exigeante avec mon éthique et du coup, je suis assez exigeante avec celle des autres professionnels aussi. Et voilà, il y a plein de gens que je trouve Je trouve génial là-dessus. Mais je pense que des fois, on n'arrive pas bien à expliquer ce qu'on pense du sujet du poids, de la perte de poids intentionnelle, ce qu'on est OK de faire dans les accompagnements, ce qu'on n'est pas OK de faire. Et globalement, j'aimerais rappeler, en gros, ce qu'on ne veut pas, c'est nuire aux gens. On a choisi ce métier parce qu'on a envie d'aider la plupart du temps. C'est ça. Et du coup, on ne veut pas leur nuire. Et il y a des choses où on a compris, par nos expériences personnelles et professionnelles, qu'il y a des choses qu'on fait, on pense être bien intentionné en le faisant, et en fait, on leur nuit. Et donc, c'est surtout ça qu'on ne veut pas faire. C'est pour ça qu'on ne veut pas répondre aveuglément à toutes les demandes de perdre de poids. On ne veut pas, quand une personne dit « Moi, je veux perdre du poids. » On ne veut pas dire « Ok, pas de problème. Go, je vous conseille de faire ci, ça, ça, et on y va, vous allez voir, vous allez perdre du poids. » On ne veut pas rentrer dans cette... dans cette dynamique-là, en fait, où on dit oui à toutes les demandes de la personne. On veut venir questionner les demandes et on sait ce qu'il y a qui est sous-jacent. On parlait de le surinvestissement de l'apparence physique. Ce qu'on veut, c'est aussi accompagner les gens à désinvestir en partie l'importance qu'elle donne à l'apparence physique. Mais ce qui ne veut pas dire qu'on ne pourra pas, en parallèle, du tout répondre à une demande de perte de poids. Et de toute façon... Ce qu'on va faire en priorité, c'est apaiser la relation avec la nourriture. Autrement dit, avec des termes plus de diététique comportementale, réguler la relation, le comportement alimentaire. Et réguler, ça veut dire manger à sa faim, arrêter de se priver, mais aussi s'arrêter au rassasiement la plupart du temps. Ne plus avoir de compulsion, ne plus avoir de grignotage. En fait, c'est ne plus sous-manger, mais ne plus sur-manger non plus. La régulation. C'est-à-dire qu'on n'est pas pour que les gens surmangent, on n'est pas pour que les gens grossissent, on n'est pas pour que les gens mangent 18 hinders par jour, on n'est pas pour tout ça. On est pour que les gens ne culpabilisent plus, que les gens ne se restreignent plus, et ça passe Parfois par des périodes de prise de poids, de manger 18 kinder par jour. Ça peut passer par ça, mais c'est une étape. Ce n'est pas la finalité de l'alimentation qu'on vise.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est compliqué parce qu'il y a plein de finesse là-dedans. Et encore une fois, ce n'est pas trop à la mode la finesse. Les nuances et tout, mais c'est exactement ça. Il y a énormément d'incompréhension. Il y a des détracteurs aussi de l'alimentation intuitive et des approches assimilées.

  • Speaker #0

    hein ? il nous aide pas, mais c'est un cercle vicieux parce que si nous on explique pas bien notre approche les détracteurs nous comprennent mal et du coup, bah tu vois oui oui,

  • Speaker #1

    bon après, d'accord on va être sur le partage des responsabilités je te reconnais bien là, oui c'est nous qui expliquons mal j'aurais tendance à être un peu plus cash, je pense que enfin voilà, parmi les personnes auxquelles je pense, qui t'ont l'impression que presque l'alimentation intuitive ce serait presque une secte, après c'est vrai que le nom et... Des fois, je me dis, c'est un peu particulier, mais il ne représente pas bien ce que c'est, je trouve. Mais effectivement, l'idée, ce n'est pas de basculer dans la suralimentation, ce n'est pas d'envoyer valser tout ce qui peut représenter l'équilibre alimentaire et même toutes les recommandations qu'il peut y avoir autour de l'équilibre alimentaire. Et c'est hyper important de le préciser. Et du coup, il y avait un... Ce n'est pas vraiment une question, mais un point que j'avais envie d'éclaircir. et qui va aussi avec tout ce qu'on vient de se dire, c'est le fait que des personnes puissent vraiment guérir leur comportement alimentaire, apaiser, réguler, le meilleur mot chaud, c'est ça, arriver à cette régulation du comportement alimentaire, même si elles ont toujours un désir de perdre de poids. Parce que c'est vrai que quand on commence à parler de restrictions cognitives, et qu'on dit que la restriction cognitive est un problème, en sachant que la restriction cognitive, c'est le fait de contrôler son alimentation dans le but de contrôler son poids et donc, sous-entendu, de ne pas grossir, voire de maigrir. Quand on sait que juste ça, la restriction cognitive, peut déclencher des compulsions et tout, et que donc quand on bosse sur les compulsions, eh ben, on va bosser sur la restriction cognitive. Moi, je vois bien ce que ça peut créer. comme confusion chez des personnes que j'accompagne et qui en concluent qu'en fait, pour pouvoir ne plus avoir de compulsions, il faut qu'elles arrêtent d'espérer maigrir un jour, alors qu'en réalité, ben ouais, quand elles sont complètement honnêtes, elles vont me dire, ben voilà, moi je viens vers toi parce que mon but, c'est de stopper mes compulsions, c'est d'arrêter d'être dans ce rapport-là, d'être obsédée par la bouffe, de perdre le contrôle, de toujours dépasser le rassasiement, et j'ai quand même l'espoir, quelque part, je me dis en toute logique, si je fais ça, je vais maigrir si je suis au-dessus de mon poids d'équilibre. Et du coup, je me disais que c'était important qu'on en parle. Moi, j'essaie de le dire souvent sur les réseaux, si vous attendez de ne plus avoir peur de grossir pour vous lancer dans un processus de guérison des TCA, en fait, vous allez rester bloqués dans les TCA parce que c'est le propre du TCA d'avoir peur de grossir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Il ne faut vraiment pas attendre le jour où. Les gens n'auront plus envie de perdre du poids pour consulter, pour entamer cette démarche. Déjà, peut-être que ce jour, il n'arrivera jamais. Moi, je pense que le désir de minceur et ou la peur de prendre du poids, ça dépend. Ça peut prendre ces deux formes-là, mais chez certaines personnes, ça ne prend que l'une ou que l'autre, selon l'histoire de vie, selon ce qui a été vécu, dit dans l'enfance. Ce désir de perdre ou cette peur de prendre du poids, il y a des gens chez qui ce sera... Toujours présent. C'est un truc, je ne sais pas, un truc très émotionnel, un truc dans les tripes qu'on n'arrivera jamais à effacer, à soigner à 100%. On va réussir à énormément l'apaiser de façon à ce que ça ne s'active plus tous les jours, que ça ne s'active plus de façon intense, de façon à ce que ça n'induise plus de comportements que la personne pourrait trouver par ailleurs nuisibles pour elle. Ça pourrait être juste des fois des pensées qui traversent l'esprit de « Ah, j'espère que je perds du poids » ou « Ah, j'en ai perdu, cool, ça m'arrange » . Juste ça en fait. Je pense qu'il faut aussi, en tant qu'accompagnante, qu'on soit réaliste dans ce qui est possible de faire pour les gens. Où est-ce qu'on peut les accompagner ? Jusqu'où on peut aller dans cette fameuse guérison ? Je pense qu'il y a des gens, ils ont internalisé ça. Vraiment, tu vois, quand je dis dans leur trip, c'est pour dire que c'est hyper profond en eux, dans leur histoire. C'est tellement, tellement ancré que de se dire que ça n'existera plus jamais, ça me semble difficile. Donc surtout, il ne faut pas attendre que ça ne soit plus là pour entamer cette démarche. Il faut le faire en parallèle, effectivement. Je pensais à un autre truc qui paraît pas directement lié, enfin en tout cas je sais pas comment le lier, mais je pensais à ça quand tu parlais de notre difficulté à exprimer l'approche et des détracteurs. Je pense que ce qui est difficile aussi, c'est que, à mon avis, moi c'est une approche qui est profondément féministe, parce qu'aujourd'hui c'est vraiment plus approuvé, toute la recherche le met en évidence, le culte de la minceur touche beaucoup plus les femmes. Du coup, les troubles alimentaires touchent beaucoup plus les femmes. Les stéréotypes de beauté binaire, hommes-femmes, sont ultra surreprésentés et idiots. Franchement, disons-le, le cliché de la femme qui est mince, avec une forte poitrine, avec des cheveux longs, qui aime la dentelle, qui aime le rose, en fait, ça... Ça perturbe énormément l'identité de chaque personne depuis l'enfance. Et donc, c'est vraiment important déjà de voir qu'on ne va pas pouvoir attendre qu'une personne ait déconstruit tout ça pour travailler sur sa relation à l'alimentation. Voilà, on ne peut pas attendre ça. Il faut pouvoir accueillir les gens vraiment comme ils sont, avec tout ce qu'ils ont internalisé, avec tous les clichés auxquels ils essayent de coller. Et ce n'est pas grave, en fait, il faut faire avec. mais par contre... je pense que ça s'inscrit forcément dans une démarche féministe. Et du coup, je pense qu'il y a des gens qui ont aussi du mal à intégrer ça, parce qu'il y a encore une mauvaise connotation du mot féministe, pas que par des hommes, par des femmes aussi, qui ont l'impression que si on se dit féministe, on est chiante. Et donc du coup, qui ne vont pas aller vers des thérapeutes qui, en fait, soit l'utilisent beaucoup dans leur... communication, où tu vois, moi je le dis pas, il n'y a pas écrit quelque part, par exemple, sur mon compte Instagram, sur mon site, que je suis féministe, mais par contre, je pense que ça se sent de façon évidente quand tu commences à travailler avec moi, parce que bien sûr, ça va être important de déconstruire ce qu'on a appris en tant que femme, ce à quoi on devait ressembler pour plaire aux hommes. Et ça, enfin voilà, en fait, on ne peut pas solutionner sa relation à l'alimentation, sa relation à son corps, sans travailler là-dessus, à mon avis, ou très difficilement. Et du coup, ça, effectivement, parce que tu as justement parlé de détracteur, tu n'as pas dit détractrice, et c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair.

  • Speaker #0

    Dans les couacs qu'il y a eu dans l'histoire d'Instagram, les conflits entre des gens qui clashent l'alimentation intuitive et des gens qui essayent de défendre l'alimentation intuitive, tu peux voir que c'était quasiment tout le temps des hommes qui clashaient des femmes thérapeutes en alimentation intuitive. Donc ça qui est intéressant aussi, c'est qu'en fait, ce qu'on essaye de faire, en tant que thérapeute, ça s'inscrit dans un contexte qui nous dépasse et qui ne parle pas du tout que du poids et de l'alimentation, en fait. Pas du tout. Et là, je parle que de féministes, mais voilà, on pourrait aussi parler de lutte des classes, parce que ça se joue beaucoup. Le standard de beauté n'est pas du tout le même d'une classe sociale à l'autre et chaque classe sociale n'est pas réceptive de la même façon à ce standard de beauté. Donc, Merci. En fait, il y a plein de choses qui sont ultra importantes et qui, quelque part, nous dépassent un peu, en tout cas dans notre bagage initial de formation. On n'est pas du tout au courant de ça. On a même l'impression que ce n'est pas un sujet. On a même l'impression qu'il ne faut pas lier ces sujets, alors qu'en fait, ils sont intrinsèquement liés. Et du coup, après, ça nécessite de faire quand même pas mal de réflexions personnelles, de documentation pour avoir une pratique professionnelle qui est plus cohérente avec ce que les gens vivent, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est clair, mais il y a presque une sensation de vertige, de se sentir minuscule, je trouve, quand on met le doigt là-dedans. En fait, quand tu te rends compte à quel point tout est relié, effectivement, tous ces sujets-là sont reliés. tu sais il y a un moi en tout cas plein de fois ça m'a donné cette sensation de vertige de on a rieux mais je ne déjà je ne connais rien mais je suis qui enfin tu vois parce que c'est tellement vaste après la colère ouais je crois que Moi, de base, j'ai une formation d'éducatrice spécialisée. J'ai travaillé beaucoup dans le milieu de la protection de l'enfance. C'est un milieu qui... Je suis partie en burn-out. Et en fait, j'ai pris conscience que je vivais en colère à longueur de temps, que c'était le moteur de mon travail, en fait. D'aller réparer des injustices à tous les niveaux. Et je m'étais dit non, plus jamais, nan, nan, nan. Et puis, bon, en fait, quand je prends un peu de recul sur mon travail d'aujourd'hui, c'est encore mon moteur, en fait. Quelque part, j'ai encore envie... J'agis contre des injustices. dans leur vie de libérer un autre type de femme. Mais c'était déjà... Je travaillais qu'avec des jeunes filles, en plus, à l'époque. Donc voilà, il y a quand même ce moteur-là. Donc ça y est, je l'ai accepté avec la colère. Ça faisait partie de mes moteurs, mais effectivement, tout ça, c'est hyper relié. Je suis contente que tu parles de féminisme et en plus, ça répond à la question que j'avais envie de te poser. En fait, il me restait plusieurs questions et en les relisant, je me dis, mais en fait, c'est la même chose. Ces questions-là, elles vont être complètement reliées. C'est-à-dire qu'il y avait une question que je m'étais notée aussi pour l'aborder, peut-être pour rassurer certaines personnes. qu'on peut peut-être aborder vite fait, mais limite, j'allais la squeezer. C'était par rapport à la fameuse prise de poids. Tu disais, oui, on peut prendre du poids en guérison de TCA. Et finalement, on parlait beaucoup de perte de poids. Est-ce que c'est possible ou non ? Oui, peut-être. En fait, on ne sait pas. Je me disais que ça pouvait être intéressant d'en dire quelques mots sur qu'en est-il de la prise de poids ? J'ai aussi l'impression qu'il y a plein de personnes qui restent bloquées. dans un processus de guérison, tu vois, par exemple, qui sont sur Insta, qui voient plein de comptes comme les nôtres, qui disent, oui, ça fait sens, ce truc-là, mais je n'y vais pas parce que je ne veux pas grossir, en fait.

  • Speaker #0

    En quelques mots, peut-être, comme tu dis, pour rassurer, moi, je dirais, choisissez bien votre thérapeute. Assurez-vous que votre thérapeute va tout faire pour ne pas vous mettre en difficulté ou en échec. Je dirais ça. Parce que, moi, tu vois, des gens qui prennent du poids, ce n'est pas juste, je le constate, qu'ils prennent du poids et je les laisse avec ça. Ils prennent du poids, mais je les accompagne en même temps, tout le temps, sur leur perception de leur corps, leur image corporelle, pour améliorer leur image corporelle. Ce qui fait qu'il y a des personnes en fin d'accompagnement qui disent « J'ai pris 20 kilos et je me sens beaucoup mieux, je me sens beaucoup plus libre. Cet été, j'ai osé mettre tel maillot de bain, deux pièces orange, alors qu'il y a trois ans, je faisais 20 kilos de moins et je n'allais pas à la plage. » En fait, il faut vraiment entendre que... On ne va pas juste vous accompagner à prendre du poids. On va vous accompagner à améliorer votre relation à l'alimentation et à votre corps. Et si vous prenez du poids, on s'assurera, en tout cas, moi, je le fais, et j'estime que les autres professionnels doivent le faire aussi, vraiment, c'est notre responsabilité. On doit s'assurer que si la personne, il y a des choses qui changent pendant son suivi, mais notamment, elle prend du poids, que ça ne la met pas plus en difficulté, ou si ça crée des difficultés nouvelles, qu'on accompagne ces difficultés nouvelles. C'est pas juste avec ça. Mais tout comme, regarde, elle développerait un problème de santé en lien avec ça, c'est notre taf de dire, consultez tel médecin, faites une prise de sang, allez voir tel cardiologue. En fait, de ne pas juste la laisser avec la prise de poids. Et s'il y a des conséquences de cette prise de poids, de dire, ça, ce n'est pas mon taf. Moi, je voulais juste réguler le comportement alimentaire. Non, non, c'est vraiment notre boulot. On l'accompagne de A à Z. Moi, mon but, c'est que la personne, quand elle arrête l'accompagnement, elle se sente mieux. en tout point, et que j'ai l'impression d'avoir fait le max de ce qui était possible avec les outils que j'ai et avec ce qui est réaliste chez l'être humain. On ne peut pas non plus faire des resets, comme je disais, totalement de notre cerveau. On a une histoire de vie et il y a des choses qui seront toujours un petit peu compliquées et qui vont se réactiver à certains moments, mais ça, c'est OK. Je pense que pour rassurer, on ne va pas juste vous laisser prendre du poids et rien faire de cette information.

  • Speaker #1

    Et tu vois, ça va être complètement en lien, encore une fois, finalement, les deux dernières questions, mais qui se regroupent en une seule. Les deux dernières questions auxquelles je pensais, c'était comment mieux vivre une prise de poids. Mais j'avais aussi envie de parler de comment vivre une perte de poids en guérison. Parce que moi, de ce que j'ai pu observer, en fait, j'ai vu des pertes de poids. activés, réactivés. Je ne vais pas parler de rechute, parce que pour moi, ce n'était pas des rechutes, c'était vraiment sur le parcours de guérison. Mais j'ai vu la perte de poids, voire même parfois, ce n'était même pas une perte de poids réelle, c'était la sensation d'être mieux dans son corps, de se sentir plus légère, de se dire, hé, mais super, je vais mieux, et en plus, je suis en train de perdre du poids, réenflammer les compulsions, les troubles alimentaires. Donc en fait, pour moi, c'est un vrai sujet. On est là, on se dit, attends, c'est le mieux qui puisse m'arriver de mincir. Non, en réalité, s'il y a un TCA, ça peut être hyper compliqué. Donc finalement, mes deux dernières questions, c'était comment mieux vivre une prise ou une perte de poids ? Mais finalement, ces deux questions-là, pour y répondre, ça rejoint ce que tu disais, c'est comment aider à avoir une meilleure image corporelle et à désinvestir ? J'imagine, si on devait finalement résumer, ça rejoint beaucoup ce qu'on s'est dit tout le long, tu as commencé à y répondre. Pour moi, le féminisme, c'est un élément de réponse, pour aussi décoder, déconstruire tous les carcans dans lesquels on a été enfermés depuis des années. J'étais curieuse de savoir ce que tu avais à en dire, finalement, de ça. Tu vois, comment aider ça.

  • Speaker #0

    Quelques petites choses qui me viennent, c'est parce qu'on a parlé de désinvestir l'importance de l'apparence, mais c'est vrai qu'on peut peut-être donner des choses concrètes. Par exemple, prenez un papier et notez tout ce que vous aimez à propos de votre personnalité, de votre histoire de vie, de vos valeurs, de vos accomplissements, de vos rêves dans la vie, de vos... projets, notez des choses qui sont vraiment vous et qui vous plaisent en fait. Vous êtes fière, vous êtes satisfaite ou satisfait. Ça c'est important, on ne le fait jamais. Parce que les gens surinvestissent l'apparence, c'est-à-dire ne pensent que à ce qui constitue leur apparence physique et très peu au reste. Mais prenez un temps pour vraiment faire un point sur tout ce qui est génial dans la personne que vous êtes. Et après, en complément, vraiment, demandez à vos proches. Qu'est-ce que t'aimes chez moi ? Pourquoi t'es mon ami ? Qu'est-ce qui fait que tu m'appelles quand t'as un problème ? Qu'est-ce qui fait que t'aimes passer du temps avec moi ? Qu'est-ce qui fait que t'aimes partir en vacances avec moi ? Pourquoi t'es en couple avec moi ? Demandez à vos proches ce qu'il y a de génial en vous, parce que tout le monde a des trucs top, mais ça c'est vraiment désinvesti au possible. Et c'est important, c'est super important de le réinvestir. Faites-vous un bocal, un gros bocal chez Jiffy. mettez plein de papier dedans avec des choses que vous aimez. Dès que vous vous dites, ah tiens, j'aime ça chez moi, hop, vous l'écrez sur un P, vous le mettez dans le bocal. Dès qu'il y a une nouvelle chose qui s'ajoute dans votre vie, dont vous êtes fière ou satisfaite, mettez dans le bocal. Tu vois, ça peut être des choses très concrètes comme ça, mais pour mettre son attention ailleurs qu'uniquement sur l'apparence physique. Je pense à ça déjà. Après, ça me fait penser aussi à autre chose. C'est peut-être de faire un petit point sur... Qu'est-ce qui est important pour vous sur les dizaines d'années de vie qui vous restent ? Quelles sont dans les grandes lignes vos gros projets, vos grandes aspirations ? Et en quoi perdre du temps à mettre en place tel ou tel comportement alimentaire dans le but de perdre du poids, ça va servir ça ? Ou ça va vous en éloigner ? Parce que ça, je pense, effectivement, souvent, les gens, quand ils perdent du poids pendant le suivi, je suis complètement d'accord avec toi, ça réactive un truc de... « Ah putain, mais je peux perdre du poids, allez go, je m'y remets. » Et des fois, vraiment très instantanément, t'as raison, ça réactive des compulsions, le fait de manger en cachette, des choses qui avaient plu, en fait, des fois. Je pense que quelque part, c'est une certaine pression que la personne se remet. « Ah bah cool, là, j'ai perdu du poids, allez, je vais en perdre encore. » Ou « je vais pas en reprendre. »

  • Speaker #1

    Ou « je veux pas le reprendre. » Ouais, voilà, il y a beaucoup ça.

  • Speaker #0

    Ça met cette pression-là, en fait. Alors... vu que le poids était stable auparavant, il y avait une certaine tranquillité. Et là, ça remet une pression, un stress. Et du coup, ça redérégule certains comportements alimentaires. Donc peut-être à ce moment-là, juste avant de prendre une décision, de mettre quelque chose en place, de faire le point. Ok, qu'est-ce qui se passe là ? Effectivement, j'ai perdu du poids. Et de revenir à ça, en fait. En quoi le fait que j'ai perdu 500 grammes ou 2 kilos, ça fait que j'ai plus de valeur ? Non, j'ai pas plus de valeur. Tout est identique dans ma vie. Donc, je ne me mets pas la pression. Si je les reprends, ces deux kilos, en fait, ça ne change rien. Ça reviendra à mon poids d'il y a des mois et tout allait bien. Je pense à ça, par exemple. Je réfléchis s'il y a d'autres choses. Après, je trouve ça un peu dur de répondre à des questions générales comme ça parce que... En fait, c'est des choses qui marchent bien, je trouve, dans un accompagnement individuel, parce qu'au moment où tu discutes avec la personne, tu lui proposes un ou deux exercices vraiment personnalisés à ce moment-là. Et c'est difficile, je trouve, de donner des astuces ou des exercices comme ça, de façon générale, qui s'appliqueraient un petit peu à tout le monde. Moi,

  • Speaker #1

    je te rejoins complètement. Ce que je dis souvent aux personnes... qui viennent vers moi, c'est que leur estime personnelle, elle est beaucoup trop reliée, l'estime qu'elles se portent est beaucoup trop reliée à leur apparence physique. Et là, en plus, où c'est doublement problématique, c'est qu'elles sont en constante insatisfaction. Donc ça, c'est aussi quelque chose qui peut être aidant en termes de prise de conscience et même pour aider à se détacher de cet objectif. Moi, souvent, j'ai un petit document support et je propose aux gens de faire un historique, en fait, alors du poids, mais de ce qui était associé, en fait. donc des fois je conseille de céder de photos ou de choses comme ça parce qu'on se souvient plus trop de manière à revoir les photos et se dire ah oui là j'étais mince mais quand on se replonge dans le truc en fait on se faisait la guerre on était pas satisfaites et donc de refaire cette frise chronologique et de dire ok c'est donc le combat de ma vie qui n'a jamais été satisfaisant de toute façon Et remis en lien avec cette histoire d'estime, ça veut dire qu'en fait, ce qui compte le plus dans l'estime que je me porte, c'est mon apparence, mais mon apparence, elle ne va jamais. Donc finalement, j'ai toujours une estime au ras des chaussettes que j'essaie d'améliorer en ayant une meilleure apparence. Et voilà, on est dans le cercle vicieux. Et l'idée, c'est de... Mais c'est ce que tu disais, en allant creuser d'autres aspects de la personnalité, c'est de découvrir d'autres aspects de sa personnalité, les nourrir, les renforcer, et de... de rééquilibrer ça. OK, j'ai un corps. C'est aussi ce que tu disais un peu plus tôt. On ne peut pas le nier, en fait. On a un corps, ça joue quelque chose dans notre manière de nous présenter au monde, etc. Mais c'est une partie de nous. Et il y a tout le reste. Et tout le reste, c'est en attente d'être développé, pour pouvoir cultiver une estime de soi qui soit plus basée que sur l'apparence. Je pense que c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ce qui me vient aussi, ce que j'aime bien faire pour compléter, c'est, je trouve intéressant de s'inspirer de la relation qu'on entretient avec les autres pour construire notre relation à nous-mêmes. Parce qu'elles sont très différentes ces deux relations naturelles, la relation à soi et la relation avec tous les autres. Elles sont très différentes, mais je trouve qu'on gagne à s'inspirer un peu plus de comment on fonctionne avec les autres, donc exemple. demandez-vous, parce que si on parle d'estime de soi, on peut parler aussi d'estime des autres, qu'est-ce qui fait que, tu vois, par exemple, moi j'accepte ta proposition de podcast parce que je t'estime en tant que personne et que thérapeute, une autre personne m'aurait demandé, j'aurais pu dire non, tu vois. Et du coup, de se demander, les gens que j'estime, pourquoi je les estime ? C'est quoi les qualités que je perçois ou les caractéristiques que je perçois chez elles, chez eux, qui me font dire, ah, cette personne, je l'aime bien. Cette personne, je stime qu'elle est compétente sur tel ou tel sujet. Cette personne, j'ai envie d'être sa pote. En fait, c'est quoi ces caractéristiques-là ? Faites des listes aussi, faites des listes. On peut prendre chacun ou chacune de ses amis et noter pour chacun, chacune, trois à cinq caractéristiques de cette personne qu'on aime. Parce que ça permet de voir aussi qu'est-ce qui est important pour nous dans les relations sociales. Parce qu'on n'aime pas... toutes et tous les mêmes traits de personnalité et il y a des choses qui vont revenir. Globalement, quand on regarde tous nos amis, ils ne sont pas si différents que ça. Ils ont beaucoup de points communs et ces points communs, c'est des caractéristiques de personnalité qui sont importantes pour nous. Et du coup, ça peut être intéressant aussi de se demander dans quelle mesure ce que j'estime chez les autres, je les ai, moi aussi. Parce que souvent, c'est le cas. Souvent, en fait, ce n'est pas tant qu'on fréquente les gens qui nous ressemblent, ce n'est pas tant une idée comme ça. un peu bateau, c'est qu'en fait, factuellement, il y a des choses qui sont importantes pour nous, c'est notre système de valeurs, et on va se rapprocher, on va tendre vers des gens qui ont à peu près le même système de valeurs. C'est ça qui va faire qu'on va les estimer, les apprécier. Et donc, du coup, ça peut être cool de remarquer ça, de remarquer que nous, on les a aussi, ces valeurs-là. Et si certaines, on estime qu'elles sont un peu sous-développées, on peut aller les développer et consolider ça pour avoir une meilleure estime de nous, tu vois. sur des choses très concrètes. Ça peut être de dire, par exemple, moi, la générosité, c'est un truc qui me touche énormément. Quand je vois des gens généreux, ça peut vraiment me faire chialer, tellement je trouve ça beau. Et c'est de se dire, si ça me touche autant, en quoi, moi, est-ce que je suis une personne généreuse ? Et si je trouve que je ne le suis pas assez, je peux faire quoi, là, au cours de cette semaine, pour me sentir plus généreuse ? Qu'est-ce que je peux donner ? Je peux donner de mon temps, je peux peut-être donner de l'argent à quelqu'un, je peux peut-être donner des objets. Je peux peut-être faire un repas à quelqu'un, prêter mon appart. Je peux faire quoi pour servir cette valeur générosité qui va me faire me sentir mieux avec moi-même, dans ma relation à moi ? Et ça, je trouve que c'est des trucs très concrets, mais c'est super important. Parce qu'en fait, oui, plus tu as une bonne estime de toi, plus tu vas t'apprécier, être contente d'être toi, plus tu vas avoir envie de prendre soin de toi. Et du coup, ça a des répercussions, comme on disait au tout début, sur les comportements de santé au sens large, sur... le rapport au corps, l'hygiène de vie, etc. Bien sûr. Et puis ça permet aussi, je trouve, de moins se dévaloriser, se critiquer. Les gens, au début des accompagnements, ils se critiquent énormément. Ils ne savent pas accueillir les compliments. Quand on leur fait des compliments, c'est oui, mais non. Il ou elle dit ça pour me faire plaisir, ce n'est pas vrai. En fait, tu vois, de pouvoir aussi dire, je suis comme ça et j'aime ça chez moi et je suis contente d'être moi. C'est à ça aussi qu'on veut pouvoir aboutir.

  • Speaker #1

    Sous

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ce qu'il me veut dire.

  • Speaker #1

    Ouais, ça ressemble beaucoup à plein d'exercices que je propose. Je me sens hyper raccord dans le programme. Il y a même un exercice qui peut paraître un peu bête et bateau comme ça. Mais tu vois, il n'y a pas longtemps, il y a une personne qui m'en a parlé du programme et qui m'a dit, en vrai, ça m'a mis une petite claque. C'est un peu, ça ressemble à ce que tu viens de dire. Je dirais que c'est peut-être même l'étape d'avant. C'est en mode, OK, tu vas penser à tes trois humains préférés. Et tu vas noter ce qui te vient. C'est quoi leur... Qu'est-ce que tu préfères chez eux ? Qu'est-ce qui peut-être provoque une forme d'admiration ? Qu'est-ce qui... Voilà, il y a différentes questions. Et puis à la fin, je dis, OK, en quoi leur corps, leur poids, leur apparence physique jouent un rôle dans ce que tu ressens pour eux ? Et du coup, ramener ensuite, tu vois, à soi en mode, et donc, et toi, pourquoi est-ce que tu devrais avoir tel corps, telle apparence ? Et en fait, il y a une personne dernièrement... programme, qui m'a parlé de cet exercice.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    En vrai, ça m'a mis une petite claque de me dire oui, c'est une évidence, mais en fait, quand tu ne prends pas le temps de faire cet exercice-là, on baigne tellement dans un monde d'apparence, d'image, qu'on a l'impression que c'est vraiment ça qui prime. Mais quand on prend le temps de se poser sur qu'est-ce qui me rend heureux, avec qui je suis bien, qu'est-ce qui m'apporte de la joie, du... un sentiment d'utilité. Enfin, tu vois, il y a plein de choses à aller creuser. En fait, ça n'est jamais en lien avec un physique, un poids.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est aussi parce que, tu sais, dans notre construction depuis qu'on est enfant, la minceur est associée à beaucoup de traits de personnalité ou beaucoup de vertus. Même, voilà, la minceur est associée à la beauté, bien sûr, mais à la richesse, à la désirabilité, à la réussite sociale, la réussite professionnelle, enfin, à plein de choses. La force de caractère, la volonté, la motivation, c'est associé à plein de choses comme ça, et c'est stocké au niveau cérébral comme des associations d'informations qui vont de pair. Et ça, effectivement, il faut pouvoir le déconstruire. Et je trouve que cet exercice, il permet vraiment de faire ça, de se dire, mais en fait, quand j'apprécie quelqu'un pour un trait de personnalité, à aucun moment, si cette personne prend 50 kilos, ça change quelque chose dans ma perception de ce trait de personnalité chez elle. Ça peut changer certaines choses. Si j'ai une amie qui prend 50 kilos, peut-être si on va au resto, il va falloir que je sois plus vigilante à ce qu'il y ait des chaises sans accoudoir. Ou peut-être si je lui dis, tiens, on va faire une rando de 5 heures, peut-être pas, il faut que je vérifie avec elle que c'est OK ce niveau d'activité physique depuis qu'elle a pris du poids. Tu vois, ça peut changer des choses. Mais par contre, ça ne va pas changer l'estime que je lui porte. Et c'est pour ça que je disais au tout début, je n'avais pas fait le lien parce que je commence une idée, je ne la termine pas, c'est tout moi. Je disais, il faut... essayer de plus s'inspirer de comment on fonctionne avec les autres pour fonctionner comme ça avec soi c'est de se dire la même chose s'applique pour nous en fait factuellement si moi je prends 50 kilos mes amis vont rester mes amis les gens comme toi qui sont des gens que je connais dans un contexte professionnel et avec qui j'aime travailler a priori vont continuer de travailler avec moi sauf si vraiment c'est des gens qui jouent énormément sur le physique et tant mieux ça fera le tri tu vois en fait il n'y a pas grand chose qui va changer dans ma vie Merci. concernant mon estime, l'estime que je me porte, l'estime que me portent les autres, si mon poids varie en fait. Et ça c'est super important de se le rappeler, parce que finalement les gens apprennent, internalisent ça, se jugent très fort, et projettent leur propre jugement sur les autres. Ils pensent que les autres vont les juger, s'ils prennent du poids, ou si c'est les gens qui ont peur d'aller à la plage parce que cellulite sur les cuisses, ou parce que gros ventre, il y a peur du jugement des autres, mais en fait il y a plein d'autres qui ne jugent pas. Déjà les autres ce n'est pas un groupe. homogène, c'est un groupe très hétérogène. Il y a les autres, les connus, il y a les autres, les inconnus. Parmi ces deux sous-groupes, il y a les gens qui jugent pas, il y a les gens qui vous voient même pas, il y a les gens qui vous voient et qui vont porter un jugement péjoratif, il y a les gens qui vous voient et qui vont porter un jugement positif, du style « Ah, il est trop beau son maillot de bain, et j'avoue, elle a de la cellulite et elle a trop de chance de s'en foutre parce que moi, j'aimerais bien, enfin, je l'admire pour ça, j'aimerais bien être à sa place parce que moi je suis cachée sous mon pareo et je n'assume pas ma cellulite Tu vois, en fait, c'est intéressant d'arrêter, d'imaginer que les autres jugent tout le temps, tout le temps, tout le temps négativement. Et d'essayer de se rappeler que même si on prend du poids, que notre apparence, elle change, il y a plein de choses dans notre vie qui ne changent pas. Et notamment, je trouve les choses les plus importantes, c'est les relations de qualité qu'on a. Et celles-ci, elles ne vont pas changer pour quelques kilos, en fait.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est une belle conclusion. Je me dis que... franchement pour un épisode sur le poids conclure par ça je trouve ça hyper chouette et je trouve ça je suis vraiment contente que t'aies parlé là du rapport aussi aux autres au regard des autres parce qu'on l'a assez peu abordée, même si c'est forcément sous-jacent à tout ce qu'on a dit avant.

  • Speaker #0

    C'est vraiment important. Et après, ça peut être un travail de tous les jours, tu vois. C'est des petites choses comme ça qui peuvent se réactiver et qui nécessitent d'apprendre à s'auto-coacher et de se dire, attends, là, j'ai pris 2 kilos, c'est pas grave, mes proches, ils vont rien dire. Si des gens inconnus me jugent, tant pis, c'est des gens inconnus, je m'en fous. Et par contre, mes proches, ils s'en foutent, en fait.

  • Speaker #1

    voire même il peut se passer autre chose. C'est-à-dire qu'il y a les kilos qui se prennent, je prends 2, 3, 5 kilos, et il y a tout ce qui se passe en moi à côté de cette prise de poids. Si je suis dans un travail de libération du comportement alimentaire, quand on se libère de ces carcans-là, on ne se libère pas que de ça en fait. Et il n'y a pas très longtemps, j'ai enregistré un épisode de podcast avec une personne qui est venue témoigner en fait et elle parlait de ça à la fin elle dit bah là donc il y a plein de choses qui ont changé dans son comportement alimentaire tout ça je sais pas si elle a pris du poids a priori elle a pas perdu en fait son corps soit je me rappelle plus si elle avait pris un peu mais en tout cas elle avait pas perdu c'est sûr et en gros voilà il y a tout un tas de choses qui se sont libérées en elle et elle disait oh c'est marrant mon mari Oui. arrête pas de me faire des compliments depuis quelques temps sur le fait que je n'ai jamais été aussi belle sur le fait que je rayonne il y a plein d'autres choses qui se passent et ça peut aller de pair avec une prise de poids aussi mais c'est ça que je trouve génial moi j'adore ce métier pour ça et peut-être tu

  • Speaker #0

    penses que moi je me sens tellement privilégiée parce que j'assiste à des tranches de vie qui... qui sont des grosses améliorations. J'ai vraiment l'impression qu'entre le moment où je débute un accompagnement et ce que je vois de la personne et comment elle est quand on termine, bien sûr, elle est apaisée, libérée sur celui de l'alimentation et du corps, mais sur tellement d'autres sujets. Les relations, notamment, tu parles du couple, mais bien sûr, j'en ai plein, plein, plein de personnes qui me disent « mais en fait, ça se passe mieux dans mon couple » parce qu'en fait, ça a créé plein de discussions, ça a créé des reconnexions. des réajustements sur certaines choses. Et oui, oui, des gens qui peuvent dire, même on a questionné le travail, le nombre d'heures de travail, la pression mise au travail. Il y a plein de gens qui font des reconversions professionnelles pendant l'accompagnement, ou qui osent se mettre en arrêt de travail alors qu'ils étaient au bord de l'épuisement pendant longtemps, mais enfin, ils osent faire le pas de l'arrêt et c'était ultra nécessaire. En fait, plein de choses extrêmement positives pour elles et pour eux. Ça se passe pendant l'accompagnement et d'assister à ça, c'est vraiment trop beau, j'adore.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord. Moi aussi, je me le dis très souvent. Il y a parfois beaucoup d'émotions d'assister à tout ça. Et ça me fait penser aussi à une personne avec qui je suis en fin d'accompagnement actuellement et qui l'autre fois me disait « Ah, j'ai toujours dans un coin de tête des fois, presque je culpabilise parce qu'on ne parle pas du tout d'alimentation. » Parce qu'en fait, au début, on en a parlé. pas mal, en sachant qu'en plus elle a accès au programme à côté, donc en fait tout ce travail elle l'a fait aussi en semi-autonomie, et du coup nos rendez-vous individuels ils sont axés sur toute autre chose, parce qu'en fait elle ne s'y attendait pas, et généralement les personnes, les femmes, ne s'y attendent pas du tout, d'aller soulever cette question de l'alimentation et du rapport au corps, en fait ça soulève tout le reste, les relations familiales, la place qu'on prend ou non, que ce soit dans le couple, dans la famille, au travail, la façon dont on prend soin de soi au global, tout ce qu'on a dit depuis le début. Mais si ça pouvait vous donner envie de vous lancer, vous qui nous écoutez, dans ce type de travail, c'est vraiment incroyable ce qu'on peut en sortir. Et c'est vrai que pour boucler la boucle sur cette question du poids, jamais je ne jugerais quelqu'un qui veut perdre du poids. Je comprends ce désir. profond, je comprends aussi cette injustice en fait tu vois du culte de la minceur dans notre société c'est profondément injuste donc je comprends complètement mais donnez-vous cette liberté d'accéder à autre chose quoi essayez d'ouvrir cette petite porte ça va pas vous coûter grand chose et franchement peut-être que vous perdrez pas de poids mais que vous allez transformer votre vie quand même quoi.

  • Speaker #0

    Ouais c'est exactement ça c'est bien pour finir je pense de rappeler que Il ne faut pas mettre un hyper focus sur la peur de prendre du poids et l'impression que du coup, ce sera négatif comme accompagnement, comme aboutissement. C'est l'inverse en fait qui va se passer. C'est qu'il y ait une prise de poids ou pas. Ça va apporter tellement de choses positives en parallèle qu'il faut se lancer.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, on a bien débordé. Sans blague.

  • Speaker #0

    Je le savais. De toute façon, je t'avais dit, je prévois large, deux heures. C'est même pas un débordement. C'est normal. Comme tu dis, toutes les nuances sont importantes. Et encore, il y a plein de choses.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression qu'il y a plein de choses qu'on n'a pas dites. C'est sûr, c'est pas possible de tout dire. Après, il y a des choses importantes qui ont été dites, je crois. Et je pense que ce sera vraiment utile. Donc, merci. Merci pour le temps que tu m'as accordé.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir, franchement. Merci de m'avoir proposé. Je suis vraiment trop contente. Ça fait longtemps, en plus, très longtemps que je n'avais pas participé à un podcast. Et puis, c'est un exercice qui me semble intéressant aussi, d'essayer de transmettre ce qui me semble important, ce qui me semble aidant, de transmettre oralement dans un format long. Voilà, c'est presque un art. Et du coup, j'espère qu'on a réussi à transmettre des trucs importants.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Ça parlera forcément du monde.

  • Speaker #0

    Vraiment.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Zoé.

  • Speaker #0

    De rien.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Et puis, je mettrai les informations, évidemment, sous l'épisode de podcast, mais si jamais les personnes ont envie de te retrouver après avoir écouté ce podcast, où est-ce qu'elles peuvent te retrouver le plus facilement ? C'est quoi le mieux ?

  • Speaker #0

    Insta, dans un premier temps, c'est bien. Insta et le site, simplement zoedébrouille.com. Au moins, là-dessus, vous avez des infos. Et après, si vous voulez me contacter, vous n'êtes pas 50 à m'envoyer un mail, ça peut le faire. Sinon, en tout cas, pour toute demande, moi, j'aime être contactée par mail. Mais après, au moins, sur Insta et sur le site, vous pouvez déjà trouver des informations. J'essaye de mettre des ressources, que ce soit des articles, des lectures. J'essaye, dès que j'ai du temps et de l'énergie, à... laisser des traces écrites de choses qui me semblent utiles pour que les gens puissent aussi dans leurs coins cheminer et trouver des ressources.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Merci pour tout ça.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Mon podcast étant une ressource gratuite que je mets à disposition, le meilleur moyen pour me soutenir est de laisser une note, un commentaire sur ta plateforme d'écoute. Et bien sûr de partager mon podcast pour le faire connaître et diffuser le message que je souhaite transmettre. Un grand merci à toi pour ton soutien.

Chapters

  • Présentation de Zoé Desbouis, diététicienne nutritionniste spé TCA

    00:55

  • Discussion sur le poids et les TCA

    02:33

  • Est-il possible d'accompagner à la perte de poids ?

    06:44

  • Le lien entre santé et poids : déconstruction des idées reçues

    12:20

  • Importance de l'estime de soi et de la perception corporelle

    20:55

  • Outils pratiques pour améliorer la relation à soi

    01:20:05

  • Conclusion et réflexions finales sur le poids et la santé

    01:39:31

Share

Embed

You may also like