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TCA etc - Comprendre et lutter contre les troubles alimentaires

Les 7 erreurs que j’ai faites en voulant guérir des troubles alimentaires E.104

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25min |07/02/2025
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Description

Un parcours de guérison n'est pas linéaire.
Il s'y passe beaucoup de choses. C'est même difficile d'en délimiter les contours : quand ai-je commencé à "être en guérison".

Mais en repensant à toutes ces années durant lesquelles j'ai tenté de sortir de ces foutus TCA, j'ai repensé à des erreurs.
Des choses qui m'ont fait perdre du temps et beaucoup d'énergie.

J'ai eu envie de les partager ici, histoire de vous faire gagner du temps !

Au programme :


Vouloir garder la maîtrise de tout

Être trop focus sur l’arrêt des crises

Trop chercher le pourquoi et pas assez le comment

Attendre de mincir pour se lancer

Ne plus avoir peur de grossir pour guérir 1

Penser que ça doit être parfait

Avoir été trop freinée par la honte



Mon podcast t’apporte de l’aide ?

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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram, où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Bienvenue, bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast, dans lequel j'avais envie de vous parler de mes erreurs, et ouais, les faux pas que j'ai pu faire tout au long de mon parcours de guérison. Et je pense qu'il y en a eu pas mal. Je pense que ma liste ne va pas être exhaustive, c'est ce que je me disais. J'ai lâché un peu l'idée de pouvoir trouver toutes les erreurs que j'ai faites. Et vous allez voir, ça revient aussi à lâcher cette fameuse idée de perfection que je vous conseille de laisser sur le côté. Mais voyez, même une fois sorti de tout ça, le perfectionnisme nous guette derrière pas mal de portes, notamment en tant que femme. Bref, je ne vais pas commencer à trop m'éloigner du sujet. Aujourd'hui, j'ai donc envie de vous partager les erreurs que j'ai faites en voulant guérir des troubles des conduites alimentaires. Alors, notamment... Là, je parle quand même beaucoup de la boulimie vomitive, mais pas que. En réalité, c'est quelque chose qui pourra vous parler aussi si vous souffrez plutôt d'un TCA de type restrictif, donc type anorexie. Mais aussi, bien sûr, hyperphagie. Pour moi, hyperphagie, boulimie, on est quand même ultra proche dans les mécanismes. Donc voilà, j'espère que ça va vous aider. J'ai recensé 7 grands points. J'ai pas trop préparé ce que j'allais vous dire dessus, j'ai vraiment plutôt ces 7 idées, ces 7 erreurs que j'ai faites. Allez, sans plus de teasing, on y va, je vous parle de la première erreur. La première erreur, eh bien, c'est le fait d'avoir voulu garder la maîtrise de tout le processus et notamment de ce que je mangeais. En fait, je cherchais à guérir un peu selon mes critères et en gardant la main sur ce qui allait se passer. C'est-à-dire que je me revois complètement aller à mes séances de thérapie où je creusais tout un tas de choses, etc. Mais en fait, mon alimentation, elle, elle ne bougeait pas. Alors, c'est aussi relié au fait que je n'étais pas bien accompagnée finalement sur cette question-là, bien sûr. Mais il y avait quand même l'idée de toute façon que ce contrôle de ce que je mangeais et ce contrôle... plus globalement un peu absolu de ma vie, c'était quelque chose qu'il fallait que je garde. En fait, je n'arrivais pas à le remettre suffisamment en question, et je pense que je le voyais même comme quelque chose de sain. Et donc finalement, je me projetais dans la guérison de mes troubles alimentaires en me projetant dans le maintien d'un contrôle de tout ce qui allait se passer, d'un contrôle de ce que j'allais manger, potentiellement quand même d'un contrôle de mon poids, c'est ce que j'espérais. Enfin voilà, il n'y avait pas de notion de lâcher prise qui s'insinuait. Et je ne suis pas en train de vous dire que ce que vous devez faire, c'est rentrer dans la guérison, aller sans les mains, je lâche prise et j'y vais. Non, c'est plutôt rentrer dans la guérison en remettant en question ce contrôle et cet hyper contrôle. En remettant en question l'envie, le besoin de maîtrise que vous avez sur tous les sujets de votre vie. Alors sur votre comportement alimentaire. Est-ce qu'il est normal et souhaitable d'être en contrôle et en hyper contrôle de tout ce qu'on mange ? Est-ce qu'il est normal et souhaitable d'être en contrôle, hyper contrôle du sport que l'on fait, des activités que l'on fait, de l'organisation familiale à la maison, du ménage, de la nourriture, du travail, du planning familial, que sais-je. Il y a des tas de choses en fait, de la programmation des vacances, en fait il y a plein de sujets sur lesquels vous pouvez aller regarder votre manière de... de vivre les choses, vraiment. Donc voilà, premier point autour de la maîtrise et du contrôle. La deuxième erreur que j'ai faite, c'est le fait de vouloir trop me concentrer sur l'arrêt des crises et pas sur ce qui les créait. Quand on souffre de compulsions alimentaires, qu'on soit dans l'hyperphagie, dans la boulimie, peu importe, quand on souffre de compulsions alimentaires, on est complètement focus sur les crises et sur le fait qu'il faut que ça s'arrête. D'ailleurs, je vais même élargir mon discours. Quand on souffre d'une anorexie avec compulsion, donc crise de boulimie associée, on est aussi complètement focus sur cette question des compulsions. On trouve ça horrible, c'est comme si le contrôle... absolu et ultra rigide qu'on a sur notre nourriture et sur le corps dans l'anorexie, ok ça passe c'est normal, par contre au secours arrêtez-moi ces crises c'est l'enfer. Et en fait c'est quelque chose qui s'observe aussi dans l'hyperphagie, aussi dans la boulimie. Avec la difficulté que plus on avance dans ses troubles, vous voyez je vous parle souvent d'un niveau de contrôle, d'un niveau de restriction et de restriction cognitive. qui va être du plus élevé au moins élevé quand on part de l'anorexie et qu'on s'en va vers la boulimie puis vers l'hyperphagie. Donc c'est plus difficile d'observer ce qui va créer les crises quand on est dans l'hyperphagie. Enfin voilà, plus on avance, plus c'est difficile. D'un autre côté, il y a tellement de déni dans l'anorexie que de toute façon c'est difficile. J'ai pas été accompagnée. correctement là-dessus parce que j'ai pas été accompagnée par des personnes réellement formées au trouble des conduites alimentaires. Donc, il y a des personnes qui m'ont aidée sur d'autres choses. Il y a des personnes qui m'ont juste pas du tout aidée. Il y a même des personnes, je pense, sur mon parcours, qui ont peut-être empiré les choses. Mais, en tout cas, moi, ce que j'observe, et si je voulais vous transmettre une erreur importante, c'est celle-ci. C'est le fait que j'étais ultra-centrée sur mes crises et l'arrêt de mes crises. Mais en fait, qu'est-ce qui créait mes crises ? Ça, j'y mettais pas assez d'attention, de recherche. Et du coup, je restais sur la simple idée que je manquais de volonté, que j'étais addict à la bouffe, que j'étais une junkie, que j'étais... Franchement, que j'étais un peu cinglée, monstrueuse. Enfin voilà, j'avais des mots hyper durs envers moi-même, parce qu'on se dit, mais comment c'est possible de faire des trucs comme ça ? Pour moi, je ne mangeais pas normalement. Pendant mes crises, mon anormalité, elle était reliée à mes crises. Je ne remettais pas du tout en question ma façon de manger autour. Et ça, c'est une erreur, mais hyper importante, que je vois principalement, finalement, dans les personnes qui souffrent de compulsion alimentaire et qui souffrent de TCA d'une manière plus générale, aller regarder un peu plus ce qui crée la compulsion. Et quand je vous dis ça, je parle de comportement alimentaire, je ne vous parle pas d'émotion, même si, bien sûr, notamment dans le cadre de l'hyperphagie, il va y avoir intérêt à se poser sur le vécu émotionnel, sur l'évitement émotionnel, sur tout un tas de choses autour des émotions. Mais c'est pareil, ne tombez pas dans ce piège. Ah, c'est marrant parce que je ne l'ai pas mis ça comme étant une des erreurs, mais j'aurais pu mettre ça. Une des erreurs aussi que j'ai faites, c'est de penser que tout ça, c'était une question de gestion émotionnelle. Ah là là, mon Dieu, C'était hyper culpabilisant pour moi. Qu'est-ce que j'ai pas géré comme émotion ? Alors, quelle émotion a déclenché cette crise ? Mais en fait, c'est ça, les émotions, elles sont tout au plus un déclencheur, mais c'est pas la vraie cause. Quand je vous dis, arrêtez de vous concentrer sur l'arrêt de vos crises et regardez plutôt ce qui crée vos crises, et bien en fait, c'est aller regarder dans votre comportement alimentaire. Allez regarder si vous êtes sous-alimenté, allez regarder si vous êtes frustré, allez regarder si vous êtes tout le temps dans le contrôle de ce que vous êtes censé manger ou pas manger. Allez regarder si toute votre vie tourne autour du fait que vous devriez maigrir et que donc chaque jour est censé être un nouveau combat pour « ok, aujourd'hui je vais y arriver et je ne vais pas trop manger et je vais me priver, etc. » Donc ça, c'est le deuxième point que j'avais envie d'aborder mais qui est peut-être le plus important pour moi. C'est difficile de mettre des niveaux d'importance mais c'est vraiment quelque chose de central. Le troisième point, c'est que j'ai trop cherché à mon sens le pourquoi et pas assez le comment. Et il y a une personne qui se reconnaîtra si elle écoute ce podcast, avec qui je travaille en ce moment en suivi individuel, qui était un peu là-dedans aussi. On a commencé à travailler ensemble et je trouvais que régulièrement, que ce soit dans nos rendez-vous ou que ce soit dans nos échanges sur WhatsApp, il y avait beaucoup cette question qui revenait. Le pourquoi ? Pourquoi j'ai développé des troubles alimentaires ? Est-ce que c'est relié à un trauma ? À quel trauma c'est relié ? Quel trauma au pluriel ? Parce qu'on est d'accord que c'est tout le temps multifactoriel, donc ça peut être un ou plusieurs traumas, plus la société, plus la famille qui, en fait, elle-même amène des injonctions qui découlent de celles de la société. Ça peut être, bah ouais, effectivement un manque de confiance en vous, mais qui est aussi vachement relié à tout ce qui découle de la société patriarcale et de ce qu'on est censé attendre de vous. Enfin bon, il y a énormément de choses. Et en fait, je crois que moi, j'ai passé trop de temps autour de ça. Mais encore une fois, finalement, je ne pensais pas que j'allais faire ça, mais j'ai l'impression d'être vachement accusée. Les thérapeutes qui m'ont accompagnée, mais en vrai, c'était les thérapeutes qui m'accompagnaient étaient énormément axés sur cette question-là. On va creuser le pourquoi, le nanana. Mais moi, je me souviens d'une des dernières thérapies que j'ai suivies autour de mes TCA. Quand je suis arrivée face à cette femme, qui était donc psychologue, qui avait elle-même vécu les troubles des conduites alimentaires. C'est ce qui m'avait emmenée aussi vers elle. Mais elle était formée à tout un tas de super outils, mais pas spécifiquement au TCA. Eh bien, en fait, je suis arrivée et la première séance, je lui ai juste déballé toute ma vie. Tout ce qui était intéressant dans ma vie pour comprendre. Pourquoi j'en étais là aujourd'hui ? Et j'avais les fils, les interconnexions, il n'y avait pas de soucis. Pour moi, c'était assez limpide, le fait que je finisse par développer des troubles des conduites alimentaires, mais ça ne me donnait pas de porte de sortie pour autant. Et donc voilà, on m'a trop accompagnée là-dedans, et j'ai moi-même trop cherché ça, le pourquoi j'en suis là, et je n'ai pas mis assez d'énergie dans le comment. Je ne dis pas qu'il ne faut pas du tout chercher pourquoi on en est là. De toute façon... ça se fait assez naturellement je trouve dans le processus parce qu'en tant qu'être humain on a besoin de comprendre ces choses là, donc on va aller les chercher et ce qui est génial c'est que en travaillant sur le comment donc en travaillant avec des outils concrets, des exercices à mettre en place, une sorte de rééducation alimentaire à mettre en place et ben on se retrouve aussi à tirer les ficelles du pourquoi, il y a plein de choses qui sont soulevées et puis au fur et à mesure où on va mieux où les symptômes du trouble alimentaire se font moins bruyants, voire disparaissent, des fois ça permet aussi de soulever d'autres choses et de se dire « Ah mais oui, j'avais ça en fait avant, et peut-être que j'ai amené le TCA dans ma vie aussi pour m'aider à gérer ces angoisses-là, ce truc-là. » Donc voyez, en fait, le pourquoi, vous allez continuer d'y répondre. Pendant longtemps, en réalité, même une fois complètement guéri, je vous assure qu'il y a des choses qui vont peut-être encore venir s'éclairer à vous. Et c'est trop cool et c'est trop bien, c'est le travail de toute une vie, enfin le travail ou l'exploration de toute une vie, mais c'est pas ça qui va vous permettre nécessairement de guérir sur le moment ou pas seulement en tout cas. Donc attention à ne pas trop être focus sur le pourquoi et à aussi explorer le comment. Le quatrième point qui a été une grosse erreur à mon sens mais que j'observe encore chez pas mal de personnes, c'est le fait d'attendre d'être à un certain poids pour me lancer dans la guérison. Ça c'est un truc qu'on observe notamment quand les personnes ont cheminé, ont peut-être consommé du contenu, ont été un peu accompagnées et ont compris qu'en fait il y a la nécessité de lâcher un peu cet hyper contrôle alimentaire, lâcher les règles alimentaires, lâcher tout ça. Et du coup forcément l'idée qui vient avec c'est le fait de se dire bah oui mais si je lâche tout ça j'ai vraiment hyper peur de grossir. Et donc ça, ça peut être déjà un frein immense à se dire « Ok, je me lance dans le processus de guérison. » Ou alors certaines personnes vont se dire « Ouais, bon bah, ok, je m'autoriserai à lâcher tout ça et tout quand j'aurai remégré un peu. En gros, j'aurai grappillé un peu de marge là et puis comme ça, je vais descendre un peu, je vais mincir. Et puis après, ce sera ok. Je pourrais y aller, je me lancerai dans la guérison et c'est moins grave si je prends du poids. » Pourquoi c'est une erreur ? Parce qu'en fait, vous allez attendre toute votre vie. Vous n'allez jamais vous lancer. Parce que déjà, il y a des chances que si vous êtes dans les compulsions alimentaires, le simple fait de dire « allez, je repère 5 kilos avant de me lancer dans la guérison » , le fait de vous mettre dans l'optique de perdre du poids, et donc dans des restrictions, ça va faire flamber vos compulsions. Donc ça va juste faire flamber vos symptômes, et voire potentiellement même vous faire prendre du poids. Donc c'est quelque chose dont vous ne sortirez jamais. Et même dans le cas où vous réussiriez à perdre ces 5 kilos, vous ne serez jamais prête à les reprendre. C'est impossible de se dire, allez c'est ok, maintenant je me lance dans la guérison et je suis ok si je prends 5 kilos. Non, ce sera jamais ok. Parce que c'est le principe même de votre problématique là, avec l'alimentation, qui est reliée à votre corps et à cette peur panique de grossir. Et plus on fait d'efforts pour mincir ou ne pas grossir, plus on entretient la peur panique de grossir. Ça c'est... hyper important de l'avoir en tête. Ça m'amène tout naturellement au cinquième point hyper important que j'observe aussi beaucoup et qui m'a concernée. En fait, on peut avoir l'impression qu'il faudrait attendre de ne plus avoir peur de grossir pour se lancer dans la guérison. Et je le comprends parce que franchement, on sait pas trop par quel bout prendre les choses. Et du coup, quand on se rend compte que notre problématique avec l'alimentation elle est en fait intimement reliée... à notre corps, à l'image de notre cœur et à la peur de grossir, on se dit, OK, il faut d'abord que je bosse sur ce truc-là. Et puis, quand je serai bien dans ma peau et que je n'aurai plus peur de grossir, ce sera beaucoup plus facile d'aller bosser sur le trouble alimentaire. Ok, je comprends que ça puisse tenir debout, mais en réalité, ça va être hyper compliqué d'agir comme ça. Et ça va être hyper compliqué d'attendre de ne plus avoir peur de grossir pour changer ton alimentation. De toute façon, si tu as ce type d'alimentation, c'est parce que tu as peur de grossir et parce que tu es obsédé par l'apparence de ton corps. Et aussi fou que ça puisse paraître, eh bien en fait, le fait de changer ton alimentation, de te mettre en marche, en mouvement par rapport à ça, Ça va faciliter les choses par rapport à l'image de ton corps. Pour plein de raisons différentes. Parce que ça va enlever déjà le côté très obsessionnel. C'est-à-dire que c'est l'enfer ce que tu te fais vivre au quotidien avec la bouffe, avec les pensées autour de la bouffe, toute cette obsession, tout ce contrôle ou toute cette volonté de contrôle. Et du coup, eh bien, il faut bien justifier cet enfer quelque part, tu vois. En fait, vu que tu vis cet enfer, tu vas vérifier les résultats ou non de cet enfer-là. Quand tu diminues cette obsession, tout ce contrôle, etc., et que tu vis un peu plus librement, il y a beaucoup moins de pression à aller voir s'il y a du résultat autour de ça. Il y a beaucoup moins de pression autour du corps. En fait, assez naturellement, ça descend la pression. Et puis, il y a une telle liberté à retrouver ces sensations alimentaires, à retrouver le droit de manger, que même si tu prends 2 kilos, En fait, déjà, il y a moyen que tu te dises, ok, je m'attendais à en prendre 20 et en fait j'en prends 2. Et puis il y a moyen surtout que tu te dises, ah la vache, mais quand même, est-ce que ça ne vaut pas un peu la peine de prendre 2 kilos pour vivre de cette manière-là ? Ne plus être obsédé, ne plus avoir ça tout le temps dans la tête, me sentir tellement moins stressé, me sentir tellement libre de faire tout un tas d'autres choses. Waouh, peut-être que ça va remettre un peu en question l'importance autour du poids. Et on est bien d'accord que... Un travail sur les troubles alimentaires, de toute façon, ça va inclure cette question de « Ok, pourquoi je suis autant obsédée par mon poids ? Pourquoi c'est si important pour moi ? Qu'est-ce que je peux faire pour y remédier ? » etc. Donc non, je pense que c'est vraiment une erreur d'attendre de ne plus avoir peur de grossir pour te lancer dans la guérison. En fait, ton trouble alimentaire, un des morceaux de ton trouble alimentaire, il y a peut-être les compulsions, l'obsession alimentaire, plein de choses, tu vois, on pourrait rajouter la peur de grossir. C'est un gros morceau de ton trouble alimentaire. Donc en fait... Tu ne peux pas attendre de ne plus avoir ça pour aller vers la guérison parce que, j'allais dire, c'est une fois que tu seras guéri que tu l'auras pu et encore. On est bien d'accord que tu peux être guéri et avoir encore la peur de grossir. Simplement, que ce soit pas du tout obsessionnel, que ça joue pas du tout sur ta façon de bouger, sur ta façon de manger, sur ta façon de t'habiller, de faire des choix, etc. Pour autant, on vit dans une société où on est bien d'accord que personne... personne ne peut dire « ouais, moi, j'aimerais trop prendre 10 kilos, 20 kilos, là » . Donc en fait, il y a quelque chose aussi peut-être à déconstruire de ce niveau-là, de croyance de ce à quoi pourrait ressembler la guérison. Et donc, je me fais des transitions parfaites, et ce n'était même pas prévu, mais justement, par rapport à cette question de la perfection, s'imaginer que la guérison, c'est ne plus jamais avoir peur de grossir, ne plus avoir de pensées parasites, etc. Eh ben ça c'est une fausse croyance aussi et une erreur que moi j'ai pu faire, c'est de penser que ça devrait être parfait, que mon chemin de guérison devrait être parfait. Et du coup de baisser les bras un peu trop vite ou d'abandonner, je sais pas, à la moindre compulsion par exemple, se dire ok je me lance dans le chemin de guérison, putain j'ai fait une crise, ok j'y arriverai jamais. Voilà, ben ça c'est peut-être aussi parce que c'est accroché à l'idée que je me lance et ça va marcher direct. Dans le sens où ça va enlever mes compulsions directes en un claquement de doigts, en fait. Donc, pensez que le chemin devrait être parfait et pensez que la guérison serait parfaite. Pensez qu'une fois guérie, du coup, ça voudrait dire que déjà, j'aurai le corps que je veux, au poids que je veux, que je porterai un regard toujours ultra positif et bienveillant sur moi, que je kifferai mon corps, que ma vie, elle serait parfaite, que j'aurai plus jamais peur de grossir. que plus jamais aucune pensée de régime ne me traverserait. Bah non, en fait, c'est complètement faux. Et c'est dangereux de penser ça, parce que du coup, ça veut dire qu'à tout moment, tu peux abandonner, comme je l'ai dit juste avant, mais à tout moment aussi, eh bien, tu peux remettre en question ton chemin, et tu peux remettre en question ta guérison. Je ne vais pas redire ici ce qu'est selon moi une guérison. Je vais mettre dans les notes de cet épisode le... Le lien qui vous permettra d'aller écouter un épisode que j'ai fait sur la guérison spécifiquement. Mais je crois qu'il est vraiment important de se méfier d'un idéal de perfection autour de la guérison. Je le répète, moi je crois fermement en une vraie guérison des troubles des conduites alimentaires. Pour autant, est-ce que ça veut dire que plus jamais on a de pensées négatives sur son corps, plus jamais on a de pensées intrusives, plus jamais on aura peur de grossir, que monter sur la balance nous fera ni chaud ni froid à vie ? En fait, c'est impossible de se projeter là-dedans, et quelque part tu ne sais pas à quoi elle ressemblera ta guérison. Ta guérison sera à l'image de ton vécu et de ta personnalité en fait, tu vois, c'est une évidence. Le dernier point que j'avais envie d'aborder, qui a été une erreur importante pour moi, c'est le fait d'avoir été trop guidée par la honte quand j'avais des TCA et même quand je me suis lancée dans la guérison. Qu'est-ce que ça veut dire ? Eh ben ça veut dire que j'en ai peu parlé autour de moi, que j'ai plein de proches qui n'ont pas été au courant. En fait j'ai très peu de proches qui ont été au courant de ce que je vivais. C'est marrant, il n'y a encore pas longtemps, lors d'une discussion familiale, j'ai dit ça à des gens de ma famille, qui, je pense, n'ont aucune idée de quand j'ai été malade. Alors, ils voient bien mes phases d'anorexie, il n'y a pas de souci, mais pour eux, le trouble alimentaire, il m'a quitté quand j'avais 18-19 ans. Alors que pas du tout, mon Dieu, j'étais loin d'en être sortie. Et en fait, c'est tellement invisible, déjà, pour les autres. et puis incompréhensible, je pense que c'est difficile de capter ce qui se passe, et puis c'était tellement honteux pour moi que je voulais pas en parler. Bon, ça c'est une chose autour des proches, je dis pas qu'on devrait nécessairement en parler plus. Là où j'ai un peu un regret, enfin, je sais pas si on peut dire un regret, en tout cas j'ai envie de vous partager cette erreur, je pense que c'en était une, c'est plutôt sur le fait du coup d'aller demander de l'aide. En fait... Je rêvais de participer à des groupes de parole et je ne l'ai jamais fait de peur qu'on me reconnaisse, qu'on me dise ah mais en fait je te connais, ah mais en fait tu souffres de TCA. C'était impossible pour moi que quelqu'un m'identifie comme souffrant de boulimie, quelqu'un de ma vie à l'extérieur alors qu'il y a quelque chose d'un peu bizarre dans ce mode de pensée parce que si la personne se retrouvait là-bas c'est qu'elle aussi elle en souffrait. Qu'est-ce que ça pouvait bien faire qu'elle identifie que j'en souffre ? On aurait même pu être un super soutien mutuel potentiellement. Mais j'étais complètement bloquée par ça. Et si je dis ça, c'est qu'aujourd'hui, en tant que thérapeute, je me suis formée à l'animation des groupes de paroles, et donc je pratique des groupes de paroles. Et franchement, c'est d'une grande aide, vraiment. C'est quelque chose qui permet d'aller plus vite, plus loin, plus profondément, selon le sujet et les personnes. ça amène du plus de toute façon. Et voilà, et je sais que certaines d'entre vous ne viendront pas à des groupes de parole, que ce soit via Zoom ou que ce soit en présentiel, à cause de cette honte. Et je trouve ça dommage, parce qu'en fait, déjà, un peu comme ce que j'ai dit me concernant, si vous retrouvez des personnes dans ces groupes de parole, c'est qu'elles aussi, elles en souffrent. Et que donc, elles partagent la même gêne, la même honte que vous. Et puis parce que ça entrave... votre guérison, de rester bloqué derrière cette honte, et que c'est vraiment dommage. Et qu'il n'y a pas de honte à avoir. C'est une vraie pathologie, et qu'il n'y a pas de honte à avoir. Voilà, j'espère que mes partages d'erreurs vous ont permis d'y voir plus clair. Je vous refais dans l'ordre les sept erreurs auxquelles j'ai pensé. Le fait de vouloir garder la maîtrise de tout le proc... Le fait de vouloir garder la maîtrise dans... tout le processus et donc notamment dans ce que je mangeais. Le fait de trop me concentrer sur l'arrêt des crises et pas de ce qui crée des crises. En troisième point, il y avait le fait de trop chercher le pourquoi et pas assez le comment. En quatrième, il y avait le fait d'attendre d'être à un certain poids pour me lancer dans la guérison et donc potentiellement de chercher à mincir pour ça. En lien avec ça, en cinquième point, il y avait le fait d'attendre de ne plus avoir peur de grossir pour guérir. En sixième point, Il y a le fait de penser que ça devrait être un chemin parfait et que la guérison allait être quelque chose aussi de parfait. Et puis le septième et dernier point, c'est le fait d'avoir trop été guidé par la honte et du coup un peu freiné, je pense, à certains moments dans mon processus de guérison. Merci beaucoup pour ton écoute. Merci d'être arrivé jusqu'au bout de cet épisode de podcast. Comme je le dis très souvent, le meilleur moyen de me soutenir, c'est le fait de partager autour de toi. à des proches, à des professionnels, à n'importe qui qui pourrait être aidé, impacté par ce discours. Et en fait, je pense qu'à peu près tout le monde pourrait avoir un intérêt à entendre plus d'informations sur les troubles des conduites alimentaires. Et puis, il y a une nouveauté. c'est que j'ai décidé de mettre en place une cagnotte en ligne, un soutien, de t'offrir la possibilité de me soutenir financièrement pour que je puisse maintenir ce travail. Parce que oui, c'est du travail de créer un podcast et de faire deux épisodes par semaine. Et donc désormais, si ce podcast t'a aidé d'une manière ou d'une autre, si tu trouves que c'est une ressource importante, eh bien tu vas pouvoir me soutenir avec de l'argent pour me permettre de continuer ça. Tu trouveras toutes les infos nécessaires en description de cet épisode de podcast. Merci beaucoup et à très bientôt. Ciao.

Chapters

  • Vouloir garder la maîtrise de tout

    02:11

  • Être trop focus sur l’arrêt des crises

    04:26

  • Trop chercher le pourquoi et pas assez le comment

    08:45

  • Attendre de mincir pour se lancer

    12:17

  • Ne plus avoir peur de grossir pour guérir

    14:29

  • Penser que ça doit être parfait

    18:13

  • Avoir été trop freinée par la honte

    20:39

Description

Un parcours de guérison n'est pas linéaire.
Il s'y passe beaucoup de choses. C'est même difficile d'en délimiter les contours : quand ai-je commencé à "être en guérison".

Mais en repensant à toutes ces années durant lesquelles j'ai tenté de sortir de ces foutus TCA, j'ai repensé à des erreurs.
Des choses qui m'ont fait perdre du temps et beaucoup d'énergie.

J'ai eu envie de les partager ici, histoire de vous faire gagner du temps !

Au programme :


Vouloir garder la maîtrise de tout

Être trop focus sur l’arrêt des crises

Trop chercher le pourquoi et pas assez le comment

Attendre de mincir pour se lancer

Ne plus avoir peur de grossir pour guérir 1

Penser que ça doit être parfait

Avoir été trop freinée par la honte



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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram, où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Bienvenue, bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast, dans lequel j'avais envie de vous parler de mes erreurs, et ouais, les faux pas que j'ai pu faire tout au long de mon parcours de guérison. Et je pense qu'il y en a eu pas mal. Je pense que ma liste ne va pas être exhaustive, c'est ce que je me disais. J'ai lâché un peu l'idée de pouvoir trouver toutes les erreurs que j'ai faites. Et vous allez voir, ça revient aussi à lâcher cette fameuse idée de perfection que je vous conseille de laisser sur le côté. Mais voyez, même une fois sorti de tout ça, le perfectionnisme nous guette derrière pas mal de portes, notamment en tant que femme. Bref, je ne vais pas commencer à trop m'éloigner du sujet. Aujourd'hui, j'ai donc envie de vous partager les erreurs que j'ai faites en voulant guérir des troubles des conduites alimentaires. Alors, notamment... Là, je parle quand même beaucoup de la boulimie vomitive, mais pas que. En réalité, c'est quelque chose qui pourra vous parler aussi si vous souffrez plutôt d'un TCA de type restrictif, donc type anorexie. Mais aussi, bien sûr, hyperphagie. Pour moi, hyperphagie, boulimie, on est quand même ultra proche dans les mécanismes. Donc voilà, j'espère que ça va vous aider. J'ai recensé 7 grands points. J'ai pas trop préparé ce que j'allais vous dire dessus, j'ai vraiment plutôt ces 7 idées, ces 7 erreurs que j'ai faites. Allez, sans plus de teasing, on y va, je vous parle de la première erreur. La première erreur, eh bien, c'est le fait d'avoir voulu garder la maîtrise de tout le processus et notamment de ce que je mangeais. En fait, je cherchais à guérir un peu selon mes critères et en gardant la main sur ce qui allait se passer. C'est-à-dire que je me revois complètement aller à mes séances de thérapie où je creusais tout un tas de choses, etc. Mais en fait, mon alimentation, elle, elle ne bougeait pas. Alors, c'est aussi relié au fait que je n'étais pas bien accompagnée finalement sur cette question-là, bien sûr. Mais il y avait quand même l'idée de toute façon que ce contrôle de ce que je mangeais et ce contrôle... plus globalement un peu absolu de ma vie, c'était quelque chose qu'il fallait que je garde. En fait, je n'arrivais pas à le remettre suffisamment en question, et je pense que je le voyais même comme quelque chose de sain. Et donc finalement, je me projetais dans la guérison de mes troubles alimentaires en me projetant dans le maintien d'un contrôle de tout ce qui allait se passer, d'un contrôle de ce que j'allais manger, potentiellement quand même d'un contrôle de mon poids, c'est ce que j'espérais. Enfin voilà, il n'y avait pas de notion de lâcher prise qui s'insinuait. Et je ne suis pas en train de vous dire que ce que vous devez faire, c'est rentrer dans la guérison, aller sans les mains, je lâche prise et j'y vais. Non, c'est plutôt rentrer dans la guérison en remettant en question ce contrôle et cet hyper contrôle. En remettant en question l'envie, le besoin de maîtrise que vous avez sur tous les sujets de votre vie. Alors sur votre comportement alimentaire. Est-ce qu'il est normal et souhaitable d'être en contrôle et en hyper contrôle de tout ce qu'on mange ? Est-ce qu'il est normal et souhaitable d'être en contrôle, hyper contrôle du sport que l'on fait, des activités que l'on fait, de l'organisation familiale à la maison, du ménage, de la nourriture, du travail, du planning familial, que sais-je. Il y a des tas de choses en fait, de la programmation des vacances, en fait il y a plein de sujets sur lesquels vous pouvez aller regarder votre manière de... de vivre les choses, vraiment. Donc voilà, premier point autour de la maîtrise et du contrôle. La deuxième erreur que j'ai faite, c'est le fait de vouloir trop me concentrer sur l'arrêt des crises et pas sur ce qui les créait. Quand on souffre de compulsions alimentaires, qu'on soit dans l'hyperphagie, dans la boulimie, peu importe, quand on souffre de compulsions alimentaires, on est complètement focus sur les crises et sur le fait qu'il faut que ça s'arrête. D'ailleurs, je vais même élargir mon discours. Quand on souffre d'une anorexie avec compulsion, donc crise de boulimie associée, on est aussi complètement focus sur cette question des compulsions. On trouve ça horrible, c'est comme si le contrôle... absolu et ultra rigide qu'on a sur notre nourriture et sur le corps dans l'anorexie, ok ça passe c'est normal, par contre au secours arrêtez-moi ces crises c'est l'enfer. Et en fait c'est quelque chose qui s'observe aussi dans l'hyperphagie, aussi dans la boulimie. Avec la difficulté que plus on avance dans ses troubles, vous voyez je vous parle souvent d'un niveau de contrôle, d'un niveau de restriction et de restriction cognitive. qui va être du plus élevé au moins élevé quand on part de l'anorexie et qu'on s'en va vers la boulimie puis vers l'hyperphagie. Donc c'est plus difficile d'observer ce qui va créer les crises quand on est dans l'hyperphagie. Enfin voilà, plus on avance, plus c'est difficile. D'un autre côté, il y a tellement de déni dans l'anorexie que de toute façon c'est difficile. J'ai pas été accompagnée. correctement là-dessus parce que j'ai pas été accompagnée par des personnes réellement formées au trouble des conduites alimentaires. Donc, il y a des personnes qui m'ont aidée sur d'autres choses. Il y a des personnes qui m'ont juste pas du tout aidée. Il y a même des personnes, je pense, sur mon parcours, qui ont peut-être empiré les choses. Mais, en tout cas, moi, ce que j'observe, et si je voulais vous transmettre une erreur importante, c'est celle-ci. C'est le fait que j'étais ultra-centrée sur mes crises et l'arrêt de mes crises. Mais en fait, qu'est-ce qui créait mes crises ? Ça, j'y mettais pas assez d'attention, de recherche. Et du coup, je restais sur la simple idée que je manquais de volonté, que j'étais addict à la bouffe, que j'étais une junkie, que j'étais... Franchement, que j'étais un peu cinglée, monstrueuse. Enfin voilà, j'avais des mots hyper durs envers moi-même, parce qu'on se dit, mais comment c'est possible de faire des trucs comme ça ? Pour moi, je ne mangeais pas normalement. Pendant mes crises, mon anormalité, elle était reliée à mes crises. Je ne remettais pas du tout en question ma façon de manger autour. Et ça, c'est une erreur, mais hyper importante, que je vois principalement, finalement, dans les personnes qui souffrent de compulsion alimentaire et qui souffrent de TCA d'une manière plus générale, aller regarder un peu plus ce qui crée la compulsion. Et quand je vous dis ça, je parle de comportement alimentaire, je ne vous parle pas d'émotion, même si, bien sûr, notamment dans le cadre de l'hyperphagie, il va y avoir intérêt à se poser sur le vécu émotionnel, sur l'évitement émotionnel, sur tout un tas de choses autour des émotions. Mais c'est pareil, ne tombez pas dans ce piège. Ah, c'est marrant parce que je ne l'ai pas mis ça comme étant une des erreurs, mais j'aurais pu mettre ça. Une des erreurs aussi que j'ai faites, c'est de penser que tout ça, c'était une question de gestion émotionnelle. Ah là là, mon Dieu, C'était hyper culpabilisant pour moi. Qu'est-ce que j'ai pas géré comme émotion ? Alors, quelle émotion a déclenché cette crise ? Mais en fait, c'est ça, les émotions, elles sont tout au plus un déclencheur, mais c'est pas la vraie cause. Quand je vous dis, arrêtez de vous concentrer sur l'arrêt de vos crises et regardez plutôt ce qui crée vos crises, et bien en fait, c'est aller regarder dans votre comportement alimentaire. Allez regarder si vous êtes sous-alimenté, allez regarder si vous êtes frustré, allez regarder si vous êtes tout le temps dans le contrôle de ce que vous êtes censé manger ou pas manger. Allez regarder si toute votre vie tourne autour du fait que vous devriez maigrir et que donc chaque jour est censé être un nouveau combat pour « ok, aujourd'hui je vais y arriver et je ne vais pas trop manger et je vais me priver, etc. » Donc ça, c'est le deuxième point que j'avais envie d'aborder mais qui est peut-être le plus important pour moi. C'est difficile de mettre des niveaux d'importance mais c'est vraiment quelque chose de central. Le troisième point, c'est que j'ai trop cherché à mon sens le pourquoi et pas assez le comment. Et il y a une personne qui se reconnaîtra si elle écoute ce podcast, avec qui je travaille en ce moment en suivi individuel, qui était un peu là-dedans aussi. On a commencé à travailler ensemble et je trouvais que régulièrement, que ce soit dans nos rendez-vous ou que ce soit dans nos échanges sur WhatsApp, il y avait beaucoup cette question qui revenait. Le pourquoi ? Pourquoi j'ai développé des troubles alimentaires ? Est-ce que c'est relié à un trauma ? À quel trauma c'est relié ? Quel trauma au pluriel ? Parce qu'on est d'accord que c'est tout le temps multifactoriel, donc ça peut être un ou plusieurs traumas, plus la société, plus la famille qui, en fait, elle-même amène des injonctions qui découlent de celles de la société. Ça peut être, bah ouais, effectivement un manque de confiance en vous, mais qui est aussi vachement relié à tout ce qui découle de la société patriarcale et de ce qu'on est censé attendre de vous. Enfin bon, il y a énormément de choses. Et en fait, je crois que moi, j'ai passé trop de temps autour de ça. Mais encore une fois, finalement, je ne pensais pas que j'allais faire ça, mais j'ai l'impression d'être vachement accusée. Les thérapeutes qui m'ont accompagnée, mais en vrai, c'était les thérapeutes qui m'accompagnaient étaient énormément axés sur cette question-là. On va creuser le pourquoi, le nanana. Mais moi, je me souviens d'une des dernières thérapies que j'ai suivies autour de mes TCA. Quand je suis arrivée face à cette femme, qui était donc psychologue, qui avait elle-même vécu les troubles des conduites alimentaires. C'est ce qui m'avait emmenée aussi vers elle. Mais elle était formée à tout un tas de super outils, mais pas spécifiquement au TCA. Eh bien, en fait, je suis arrivée et la première séance, je lui ai juste déballé toute ma vie. Tout ce qui était intéressant dans ma vie pour comprendre. Pourquoi j'en étais là aujourd'hui ? Et j'avais les fils, les interconnexions, il n'y avait pas de soucis. Pour moi, c'était assez limpide, le fait que je finisse par développer des troubles des conduites alimentaires, mais ça ne me donnait pas de porte de sortie pour autant. Et donc voilà, on m'a trop accompagnée là-dedans, et j'ai moi-même trop cherché ça, le pourquoi j'en suis là, et je n'ai pas mis assez d'énergie dans le comment. Je ne dis pas qu'il ne faut pas du tout chercher pourquoi on en est là. De toute façon... ça se fait assez naturellement je trouve dans le processus parce qu'en tant qu'être humain on a besoin de comprendre ces choses là, donc on va aller les chercher et ce qui est génial c'est que en travaillant sur le comment donc en travaillant avec des outils concrets, des exercices à mettre en place, une sorte de rééducation alimentaire à mettre en place et ben on se retrouve aussi à tirer les ficelles du pourquoi, il y a plein de choses qui sont soulevées et puis au fur et à mesure où on va mieux où les symptômes du trouble alimentaire se font moins bruyants, voire disparaissent, des fois ça permet aussi de soulever d'autres choses et de se dire « Ah mais oui, j'avais ça en fait avant, et peut-être que j'ai amené le TCA dans ma vie aussi pour m'aider à gérer ces angoisses-là, ce truc-là. » Donc voyez, en fait, le pourquoi, vous allez continuer d'y répondre. Pendant longtemps, en réalité, même une fois complètement guéri, je vous assure qu'il y a des choses qui vont peut-être encore venir s'éclairer à vous. Et c'est trop cool et c'est trop bien, c'est le travail de toute une vie, enfin le travail ou l'exploration de toute une vie, mais c'est pas ça qui va vous permettre nécessairement de guérir sur le moment ou pas seulement en tout cas. Donc attention à ne pas trop être focus sur le pourquoi et à aussi explorer le comment. Le quatrième point qui a été une grosse erreur à mon sens mais que j'observe encore chez pas mal de personnes, c'est le fait d'attendre d'être à un certain poids pour me lancer dans la guérison. Ça c'est un truc qu'on observe notamment quand les personnes ont cheminé, ont peut-être consommé du contenu, ont été un peu accompagnées et ont compris qu'en fait il y a la nécessité de lâcher un peu cet hyper contrôle alimentaire, lâcher les règles alimentaires, lâcher tout ça. Et du coup forcément l'idée qui vient avec c'est le fait de se dire bah oui mais si je lâche tout ça j'ai vraiment hyper peur de grossir. Et donc ça, ça peut être déjà un frein immense à se dire « Ok, je me lance dans le processus de guérison. » Ou alors certaines personnes vont se dire « Ouais, bon bah, ok, je m'autoriserai à lâcher tout ça et tout quand j'aurai remégré un peu. En gros, j'aurai grappillé un peu de marge là et puis comme ça, je vais descendre un peu, je vais mincir. Et puis après, ce sera ok. Je pourrais y aller, je me lancerai dans la guérison et c'est moins grave si je prends du poids. » Pourquoi c'est une erreur ? Parce qu'en fait, vous allez attendre toute votre vie. Vous n'allez jamais vous lancer. Parce que déjà, il y a des chances que si vous êtes dans les compulsions alimentaires, le simple fait de dire « allez, je repère 5 kilos avant de me lancer dans la guérison » , le fait de vous mettre dans l'optique de perdre du poids, et donc dans des restrictions, ça va faire flamber vos compulsions. Donc ça va juste faire flamber vos symptômes, et voire potentiellement même vous faire prendre du poids. Donc c'est quelque chose dont vous ne sortirez jamais. Et même dans le cas où vous réussiriez à perdre ces 5 kilos, vous ne serez jamais prête à les reprendre. C'est impossible de se dire, allez c'est ok, maintenant je me lance dans la guérison et je suis ok si je prends 5 kilos. Non, ce sera jamais ok. Parce que c'est le principe même de votre problématique là, avec l'alimentation, qui est reliée à votre corps et à cette peur panique de grossir. Et plus on fait d'efforts pour mincir ou ne pas grossir, plus on entretient la peur panique de grossir. Ça c'est... hyper important de l'avoir en tête. Ça m'amène tout naturellement au cinquième point hyper important que j'observe aussi beaucoup et qui m'a concernée. En fait, on peut avoir l'impression qu'il faudrait attendre de ne plus avoir peur de grossir pour se lancer dans la guérison. Et je le comprends parce que franchement, on sait pas trop par quel bout prendre les choses. Et du coup, quand on se rend compte que notre problématique avec l'alimentation elle est en fait intimement reliée... à notre corps, à l'image de notre cœur et à la peur de grossir, on se dit, OK, il faut d'abord que je bosse sur ce truc-là. Et puis, quand je serai bien dans ma peau et que je n'aurai plus peur de grossir, ce sera beaucoup plus facile d'aller bosser sur le trouble alimentaire. Ok, je comprends que ça puisse tenir debout, mais en réalité, ça va être hyper compliqué d'agir comme ça. Et ça va être hyper compliqué d'attendre de ne plus avoir peur de grossir pour changer ton alimentation. De toute façon, si tu as ce type d'alimentation, c'est parce que tu as peur de grossir et parce que tu es obsédé par l'apparence de ton corps. Et aussi fou que ça puisse paraître, eh bien en fait, le fait de changer ton alimentation, de te mettre en marche, en mouvement par rapport à ça, Ça va faciliter les choses par rapport à l'image de ton corps. Pour plein de raisons différentes. Parce que ça va enlever déjà le côté très obsessionnel. C'est-à-dire que c'est l'enfer ce que tu te fais vivre au quotidien avec la bouffe, avec les pensées autour de la bouffe, toute cette obsession, tout ce contrôle ou toute cette volonté de contrôle. Et du coup, eh bien, il faut bien justifier cet enfer quelque part, tu vois. En fait, vu que tu vis cet enfer, tu vas vérifier les résultats ou non de cet enfer-là. Quand tu diminues cette obsession, tout ce contrôle, etc., et que tu vis un peu plus librement, il y a beaucoup moins de pression à aller voir s'il y a du résultat autour de ça. Il y a beaucoup moins de pression autour du corps. En fait, assez naturellement, ça descend la pression. Et puis, il y a une telle liberté à retrouver ces sensations alimentaires, à retrouver le droit de manger, que même si tu prends 2 kilos, En fait, déjà, il y a moyen que tu te dises, ok, je m'attendais à en prendre 20 et en fait j'en prends 2. Et puis il y a moyen surtout que tu te dises, ah la vache, mais quand même, est-ce que ça ne vaut pas un peu la peine de prendre 2 kilos pour vivre de cette manière-là ? Ne plus être obsédé, ne plus avoir ça tout le temps dans la tête, me sentir tellement moins stressé, me sentir tellement libre de faire tout un tas d'autres choses. Waouh, peut-être que ça va remettre un peu en question l'importance autour du poids. Et on est bien d'accord que... Un travail sur les troubles alimentaires, de toute façon, ça va inclure cette question de « Ok, pourquoi je suis autant obsédée par mon poids ? Pourquoi c'est si important pour moi ? Qu'est-ce que je peux faire pour y remédier ? » etc. Donc non, je pense que c'est vraiment une erreur d'attendre de ne plus avoir peur de grossir pour te lancer dans la guérison. En fait, ton trouble alimentaire, un des morceaux de ton trouble alimentaire, il y a peut-être les compulsions, l'obsession alimentaire, plein de choses, tu vois, on pourrait rajouter la peur de grossir. C'est un gros morceau de ton trouble alimentaire. Donc en fait... Tu ne peux pas attendre de ne plus avoir ça pour aller vers la guérison parce que, j'allais dire, c'est une fois que tu seras guéri que tu l'auras pu et encore. On est bien d'accord que tu peux être guéri et avoir encore la peur de grossir. Simplement, que ce soit pas du tout obsessionnel, que ça joue pas du tout sur ta façon de bouger, sur ta façon de manger, sur ta façon de t'habiller, de faire des choix, etc. Pour autant, on vit dans une société où on est bien d'accord que personne... personne ne peut dire « ouais, moi, j'aimerais trop prendre 10 kilos, 20 kilos, là » . Donc en fait, il y a quelque chose aussi peut-être à déconstruire de ce niveau-là, de croyance de ce à quoi pourrait ressembler la guérison. Et donc, je me fais des transitions parfaites, et ce n'était même pas prévu, mais justement, par rapport à cette question de la perfection, s'imaginer que la guérison, c'est ne plus jamais avoir peur de grossir, ne plus avoir de pensées parasites, etc. Eh ben ça c'est une fausse croyance aussi et une erreur que moi j'ai pu faire, c'est de penser que ça devrait être parfait, que mon chemin de guérison devrait être parfait. Et du coup de baisser les bras un peu trop vite ou d'abandonner, je sais pas, à la moindre compulsion par exemple, se dire ok je me lance dans le chemin de guérison, putain j'ai fait une crise, ok j'y arriverai jamais. Voilà, ben ça c'est peut-être aussi parce que c'est accroché à l'idée que je me lance et ça va marcher direct. Dans le sens où ça va enlever mes compulsions directes en un claquement de doigts, en fait. Donc, pensez que le chemin devrait être parfait et pensez que la guérison serait parfaite. Pensez qu'une fois guérie, du coup, ça voudrait dire que déjà, j'aurai le corps que je veux, au poids que je veux, que je porterai un regard toujours ultra positif et bienveillant sur moi, que je kifferai mon corps, que ma vie, elle serait parfaite, que j'aurai plus jamais peur de grossir. que plus jamais aucune pensée de régime ne me traverserait. Bah non, en fait, c'est complètement faux. Et c'est dangereux de penser ça, parce que du coup, ça veut dire qu'à tout moment, tu peux abandonner, comme je l'ai dit juste avant, mais à tout moment aussi, eh bien, tu peux remettre en question ton chemin, et tu peux remettre en question ta guérison. Je ne vais pas redire ici ce qu'est selon moi une guérison. Je vais mettre dans les notes de cet épisode le... Le lien qui vous permettra d'aller écouter un épisode que j'ai fait sur la guérison spécifiquement. Mais je crois qu'il est vraiment important de se méfier d'un idéal de perfection autour de la guérison. Je le répète, moi je crois fermement en une vraie guérison des troubles des conduites alimentaires. Pour autant, est-ce que ça veut dire que plus jamais on a de pensées négatives sur son corps, plus jamais on a de pensées intrusives, plus jamais on aura peur de grossir, que monter sur la balance nous fera ni chaud ni froid à vie ? En fait, c'est impossible de se projeter là-dedans, et quelque part tu ne sais pas à quoi elle ressemblera ta guérison. Ta guérison sera à l'image de ton vécu et de ta personnalité en fait, tu vois, c'est une évidence. Le dernier point que j'avais envie d'aborder, qui a été une erreur importante pour moi, c'est le fait d'avoir été trop guidée par la honte quand j'avais des TCA et même quand je me suis lancée dans la guérison. Qu'est-ce que ça veut dire ? Eh ben ça veut dire que j'en ai peu parlé autour de moi, que j'ai plein de proches qui n'ont pas été au courant. En fait j'ai très peu de proches qui ont été au courant de ce que je vivais. C'est marrant, il n'y a encore pas longtemps, lors d'une discussion familiale, j'ai dit ça à des gens de ma famille, qui, je pense, n'ont aucune idée de quand j'ai été malade. Alors, ils voient bien mes phases d'anorexie, il n'y a pas de souci, mais pour eux, le trouble alimentaire, il m'a quitté quand j'avais 18-19 ans. Alors que pas du tout, mon Dieu, j'étais loin d'en être sortie. Et en fait, c'est tellement invisible, déjà, pour les autres. et puis incompréhensible, je pense que c'est difficile de capter ce qui se passe, et puis c'était tellement honteux pour moi que je voulais pas en parler. Bon, ça c'est une chose autour des proches, je dis pas qu'on devrait nécessairement en parler plus. Là où j'ai un peu un regret, enfin, je sais pas si on peut dire un regret, en tout cas j'ai envie de vous partager cette erreur, je pense que c'en était une, c'est plutôt sur le fait du coup d'aller demander de l'aide. En fait... Je rêvais de participer à des groupes de parole et je ne l'ai jamais fait de peur qu'on me reconnaisse, qu'on me dise ah mais en fait je te connais, ah mais en fait tu souffres de TCA. C'était impossible pour moi que quelqu'un m'identifie comme souffrant de boulimie, quelqu'un de ma vie à l'extérieur alors qu'il y a quelque chose d'un peu bizarre dans ce mode de pensée parce que si la personne se retrouvait là-bas c'est qu'elle aussi elle en souffrait. Qu'est-ce que ça pouvait bien faire qu'elle identifie que j'en souffre ? On aurait même pu être un super soutien mutuel potentiellement. Mais j'étais complètement bloquée par ça. Et si je dis ça, c'est qu'aujourd'hui, en tant que thérapeute, je me suis formée à l'animation des groupes de paroles, et donc je pratique des groupes de paroles. Et franchement, c'est d'une grande aide, vraiment. C'est quelque chose qui permet d'aller plus vite, plus loin, plus profondément, selon le sujet et les personnes. ça amène du plus de toute façon. Et voilà, et je sais que certaines d'entre vous ne viendront pas à des groupes de parole, que ce soit via Zoom ou que ce soit en présentiel, à cause de cette honte. Et je trouve ça dommage, parce qu'en fait, déjà, un peu comme ce que j'ai dit me concernant, si vous retrouvez des personnes dans ces groupes de parole, c'est qu'elles aussi, elles en souffrent. Et que donc, elles partagent la même gêne, la même honte que vous. Et puis parce que ça entrave... votre guérison, de rester bloqué derrière cette honte, et que c'est vraiment dommage. Et qu'il n'y a pas de honte à avoir. C'est une vraie pathologie, et qu'il n'y a pas de honte à avoir. Voilà, j'espère que mes partages d'erreurs vous ont permis d'y voir plus clair. Je vous refais dans l'ordre les sept erreurs auxquelles j'ai pensé. Le fait de vouloir garder la maîtrise de tout le proc... Le fait de vouloir garder la maîtrise dans... tout le processus et donc notamment dans ce que je mangeais. Le fait de trop me concentrer sur l'arrêt des crises et pas de ce qui crée des crises. En troisième point, il y avait le fait de trop chercher le pourquoi et pas assez le comment. En quatrième, il y avait le fait d'attendre d'être à un certain poids pour me lancer dans la guérison et donc potentiellement de chercher à mincir pour ça. En lien avec ça, en cinquième point, il y avait le fait d'attendre de ne plus avoir peur de grossir pour guérir. En sixième point, Il y a le fait de penser que ça devrait être un chemin parfait et que la guérison allait être quelque chose aussi de parfait. Et puis le septième et dernier point, c'est le fait d'avoir trop été guidé par la honte et du coup un peu freiné, je pense, à certains moments dans mon processus de guérison. Merci beaucoup pour ton écoute. Merci d'être arrivé jusqu'au bout de cet épisode de podcast. Comme je le dis très souvent, le meilleur moyen de me soutenir, c'est le fait de partager autour de toi. à des proches, à des professionnels, à n'importe qui qui pourrait être aidé, impacté par ce discours. Et en fait, je pense qu'à peu près tout le monde pourrait avoir un intérêt à entendre plus d'informations sur les troubles des conduites alimentaires. Et puis, il y a une nouveauté. c'est que j'ai décidé de mettre en place une cagnotte en ligne, un soutien, de t'offrir la possibilité de me soutenir financièrement pour que je puisse maintenir ce travail. Parce que oui, c'est du travail de créer un podcast et de faire deux épisodes par semaine. Et donc désormais, si ce podcast t'a aidé d'une manière ou d'une autre, si tu trouves que c'est une ressource importante, eh bien tu vas pouvoir me soutenir avec de l'argent pour me permettre de continuer ça. Tu trouveras toutes les infos nécessaires en description de cet épisode de podcast. Merci beaucoup et à très bientôt. Ciao.

Chapters

  • Vouloir garder la maîtrise de tout

    02:11

  • Être trop focus sur l’arrêt des crises

    04:26

  • Trop chercher le pourquoi et pas assez le comment

    08:45

  • Attendre de mincir pour se lancer

    12:17

  • Ne plus avoir peur de grossir pour guérir

    14:29

  • Penser que ça doit être parfait

    18:13

  • Avoir été trop freinée par la honte

    20:39

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Description

Un parcours de guérison n'est pas linéaire.
Il s'y passe beaucoup de choses. C'est même difficile d'en délimiter les contours : quand ai-je commencé à "être en guérison".

Mais en repensant à toutes ces années durant lesquelles j'ai tenté de sortir de ces foutus TCA, j'ai repensé à des erreurs.
Des choses qui m'ont fait perdre du temps et beaucoup d'énergie.

J'ai eu envie de les partager ici, histoire de vous faire gagner du temps !

Au programme :


Vouloir garder la maîtrise de tout

Être trop focus sur l’arrêt des crises

Trop chercher le pourquoi et pas assez le comment

Attendre de mincir pour se lancer

Ne plus avoir peur de grossir pour guérir 1

Penser que ça doit être parfait

Avoir été trop freinée par la honte



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  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram, où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Bienvenue, bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast, dans lequel j'avais envie de vous parler de mes erreurs, et ouais, les faux pas que j'ai pu faire tout au long de mon parcours de guérison. Et je pense qu'il y en a eu pas mal. Je pense que ma liste ne va pas être exhaustive, c'est ce que je me disais. J'ai lâché un peu l'idée de pouvoir trouver toutes les erreurs que j'ai faites. Et vous allez voir, ça revient aussi à lâcher cette fameuse idée de perfection que je vous conseille de laisser sur le côté. Mais voyez, même une fois sorti de tout ça, le perfectionnisme nous guette derrière pas mal de portes, notamment en tant que femme. Bref, je ne vais pas commencer à trop m'éloigner du sujet. Aujourd'hui, j'ai donc envie de vous partager les erreurs que j'ai faites en voulant guérir des troubles des conduites alimentaires. Alors, notamment... Là, je parle quand même beaucoup de la boulimie vomitive, mais pas que. En réalité, c'est quelque chose qui pourra vous parler aussi si vous souffrez plutôt d'un TCA de type restrictif, donc type anorexie. Mais aussi, bien sûr, hyperphagie. Pour moi, hyperphagie, boulimie, on est quand même ultra proche dans les mécanismes. Donc voilà, j'espère que ça va vous aider. J'ai recensé 7 grands points. J'ai pas trop préparé ce que j'allais vous dire dessus, j'ai vraiment plutôt ces 7 idées, ces 7 erreurs que j'ai faites. Allez, sans plus de teasing, on y va, je vous parle de la première erreur. La première erreur, eh bien, c'est le fait d'avoir voulu garder la maîtrise de tout le processus et notamment de ce que je mangeais. En fait, je cherchais à guérir un peu selon mes critères et en gardant la main sur ce qui allait se passer. C'est-à-dire que je me revois complètement aller à mes séances de thérapie où je creusais tout un tas de choses, etc. Mais en fait, mon alimentation, elle, elle ne bougeait pas. Alors, c'est aussi relié au fait que je n'étais pas bien accompagnée finalement sur cette question-là, bien sûr. Mais il y avait quand même l'idée de toute façon que ce contrôle de ce que je mangeais et ce contrôle... plus globalement un peu absolu de ma vie, c'était quelque chose qu'il fallait que je garde. En fait, je n'arrivais pas à le remettre suffisamment en question, et je pense que je le voyais même comme quelque chose de sain. Et donc finalement, je me projetais dans la guérison de mes troubles alimentaires en me projetant dans le maintien d'un contrôle de tout ce qui allait se passer, d'un contrôle de ce que j'allais manger, potentiellement quand même d'un contrôle de mon poids, c'est ce que j'espérais. Enfin voilà, il n'y avait pas de notion de lâcher prise qui s'insinuait. Et je ne suis pas en train de vous dire que ce que vous devez faire, c'est rentrer dans la guérison, aller sans les mains, je lâche prise et j'y vais. Non, c'est plutôt rentrer dans la guérison en remettant en question ce contrôle et cet hyper contrôle. En remettant en question l'envie, le besoin de maîtrise que vous avez sur tous les sujets de votre vie. Alors sur votre comportement alimentaire. Est-ce qu'il est normal et souhaitable d'être en contrôle et en hyper contrôle de tout ce qu'on mange ? Est-ce qu'il est normal et souhaitable d'être en contrôle, hyper contrôle du sport que l'on fait, des activités que l'on fait, de l'organisation familiale à la maison, du ménage, de la nourriture, du travail, du planning familial, que sais-je. Il y a des tas de choses en fait, de la programmation des vacances, en fait il y a plein de sujets sur lesquels vous pouvez aller regarder votre manière de... de vivre les choses, vraiment. Donc voilà, premier point autour de la maîtrise et du contrôle. La deuxième erreur que j'ai faite, c'est le fait de vouloir trop me concentrer sur l'arrêt des crises et pas sur ce qui les créait. Quand on souffre de compulsions alimentaires, qu'on soit dans l'hyperphagie, dans la boulimie, peu importe, quand on souffre de compulsions alimentaires, on est complètement focus sur les crises et sur le fait qu'il faut que ça s'arrête. D'ailleurs, je vais même élargir mon discours. Quand on souffre d'une anorexie avec compulsion, donc crise de boulimie associée, on est aussi complètement focus sur cette question des compulsions. On trouve ça horrible, c'est comme si le contrôle... absolu et ultra rigide qu'on a sur notre nourriture et sur le corps dans l'anorexie, ok ça passe c'est normal, par contre au secours arrêtez-moi ces crises c'est l'enfer. Et en fait c'est quelque chose qui s'observe aussi dans l'hyperphagie, aussi dans la boulimie. Avec la difficulté que plus on avance dans ses troubles, vous voyez je vous parle souvent d'un niveau de contrôle, d'un niveau de restriction et de restriction cognitive. qui va être du plus élevé au moins élevé quand on part de l'anorexie et qu'on s'en va vers la boulimie puis vers l'hyperphagie. Donc c'est plus difficile d'observer ce qui va créer les crises quand on est dans l'hyperphagie. Enfin voilà, plus on avance, plus c'est difficile. D'un autre côté, il y a tellement de déni dans l'anorexie que de toute façon c'est difficile. J'ai pas été accompagnée. correctement là-dessus parce que j'ai pas été accompagnée par des personnes réellement formées au trouble des conduites alimentaires. Donc, il y a des personnes qui m'ont aidée sur d'autres choses. Il y a des personnes qui m'ont juste pas du tout aidée. Il y a même des personnes, je pense, sur mon parcours, qui ont peut-être empiré les choses. Mais, en tout cas, moi, ce que j'observe, et si je voulais vous transmettre une erreur importante, c'est celle-ci. C'est le fait que j'étais ultra-centrée sur mes crises et l'arrêt de mes crises. Mais en fait, qu'est-ce qui créait mes crises ? Ça, j'y mettais pas assez d'attention, de recherche. Et du coup, je restais sur la simple idée que je manquais de volonté, que j'étais addict à la bouffe, que j'étais une junkie, que j'étais... Franchement, que j'étais un peu cinglée, monstrueuse. Enfin voilà, j'avais des mots hyper durs envers moi-même, parce qu'on se dit, mais comment c'est possible de faire des trucs comme ça ? Pour moi, je ne mangeais pas normalement. Pendant mes crises, mon anormalité, elle était reliée à mes crises. Je ne remettais pas du tout en question ma façon de manger autour. Et ça, c'est une erreur, mais hyper importante, que je vois principalement, finalement, dans les personnes qui souffrent de compulsion alimentaire et qui souffrent de TCA d'une manière plus générale, aller regarder un peu plus ce qui crée la compulsion. Et quand je vous dis ça, je parle de comportement alimentaire, je ne vous parle pas d'émotion, même si, bien sûr, notamment dans le cadre de l'hyperphagie, il va y avoir intérêt à se poser sur le vécu émotionnel, sur l'évitement émotionnel, sur tout un tas de choses autour des émotions. Mais c'est pareil, ne tombez pas dans ce piège. Ah, c'est marrant parce que je ne l'ai pas mis ça comme étant une des erreurs, mais j'aurais pu mettre ça. Une des erreurs aussi que j'ai faites, c'est de penser que tout ça, c'était une question de gestion émotionnelle. Ah là là, mon Dieu, C'était hyper culpabilisant pour moi. Qu'est-ce que j'ai pas géré comme émotion ? Alors, quelle émotion a déclenché cette crise ? Mais en fait, c'est ça, les émotions, elles sont tout au plus un déclencheur, mais c'est pas la vraie cause. Quand je vous dis, arrêtez de vous concentrer sur l'arrêt de vos crises et regardez plutôt ce qui crée vos crises, et bien en fait, c'est aller regarder dans votre comportement alimentaire. Allez regarder si vous êtes sous-alimenté, allez regarder si vous êtes frustré, allez regarder si vous êtes tout le temps dans le contrôle de ce que vous êtes censé manger ou pas manger. Allez regarder si toute votre vie tourne autour du fait que vous devriez maigrir et que donc chaque jour est censé être un nouveau combat pour « ok, aujourd'hui je vais y arriver et je ne vais pas trop manger et je vais me priver, etc. » Donc ça, c'est le deuxième point que j'avais envie d'aborder mais qui est peut-être le plus important pour moi. C'est difficile de mettre des niveaux d'importance mais c'est vraiment quelque chose de central. Le troisième point, c'est que j'ai trop cherché à mon sens le pourquoi et pas assez le comment. Et il y a une personne qui se reconnaîtra si elle écoute ce podcast, avec qui je travaille en ce moment en suivi individuel, qui était un peu là-dedans aussi. On a commencé à travailler ensemble et je trouvais que régulièrement, que ce soit dans nos rendez-vous ou que ce soit dans nos échanges sur WhatsApp, il y avait beaucoup cette question qui revenait. Le pourquoi ? Pourquoi j'ai développé des troubles alimentaires ? Est-ce que c'est relié à un trauma ? À quel trauma c'est relié ? Quel trauma au pluriel ? Parce qu'on est d'accord que c'est tout le temps multifactoriel, donc ça peut être un ou plusieurs traumas, plus la société, plus la famille qui, en fait, elle-même amène des injonctions qui découlent de celles de la société. Ça peut être, bah ouais, effectivement un manque de confiance en vous, mais qui est aussi vachement relié à tout ce qui découle de la société patriarcale et de ce qu'on est censé attendre de vous. Enfin bon, il y a énormément de choses. Et en fait, je crois que moi, j'ai passé trop de temps autour de ça. Mais encore une fois, finalement, je ne pensais pas que j'allais faire ça, mais j'ai l'impression d'être vachement accusée. Les thérapeutes qui m'ont accompagnée, mais en vrai, c'était les thérapeutes qui m'accompagnaient étaient énormément axés sur cette question-là. On va creuser le pourquoi, le nanana. Mais moi, je me souviens d'une des dernières thérapies que j'ai suivies autour de mes TCA. Quand je suis arrivée face à cette femme, qui était donc psychologue, qui avait elle-même vécu les troubles des conduites alimentaires. C'est ce qui m'avait emmenée aussi vers elle. Mais elle était formée à tout un tas de super outils, mais pas spécifiquement au TCA. Eh bien, en fait, je suis arrivée et la première séance, je lui ai juste déballé toute ma vie. Tout ce qui était intéressant dans ma vie pour comprendre. Pourquoi j'en étais là aujourd'hui ? Et j'avais les fils, les interconnexions, il n'y avait pas de soucis. Pour moi, c'était assez limpide, le fait que je finisse par développer des troubles des conduites alimentaires, mais ça ne me donnait pas de porte de sortie pour autant. Et donc voilà, on m'a trop accompagnée là-dedans, et j'ai moi-même trop cherché ça, le pourquoi j'en suis là, et je n'ai pas mis assez d'énergie dans le comment. Je ne dis pas qu'il ne faut pas du tout chercher pourquoi on en est là. De toute façon... ça se fait assez naturellement je trouve dans le processus parce qu'en tant qu'être humain on a besoin de comprendre ces choses là, donc on va aller les chercher et ce qui est génial c'est que en travaillant sur le comment donc en travaillant avec des outils concrets, des exercices à mettre en place, une sorte de rééducation alimentaire à mettre en place et ben on se retrouve aussi à tirer les ficelles du pourquoi, il y a plein de choses qui sont soulevées et puis au fur et à mesure où on va mieux où les symptômes du trouble alimentaire se font moins bruyants, voire disparaissent, des fois ça permet aussi de soulever d'autres choses et de se dire « Ah mais oui, j'avais ça en fait avant, et peut-être que j'ai amené le TCA dans ma vie aussi pour m'aider à gérer ces angoisses-là, ce truc-là. » Donc voyez, en fait, le pourquoi, vous allez continuer d'y répondre. Pendant longtemps, en réalité, même une fois complètement guéri, je vous assure qu'il y a des choses qui vont peut-être encore venir s'éclairer à vous. Et c'est trop cool et c'est trop bien, c'est le travail de toute une vie, enfin le travail ou l'exploration de toute une vie, mais c'est pas ça qui va vous permettre nécessairement de guérir sur le moment ou pas seulement en tout cas. Donc attention à ne pas trop être focus sur le pourquoi et à aussi explorer le comment. Le quatrième point qui a été une grosse erreur à mon sens mais que j'observe encore chez pas mal de personnes, c'est le fait d'attendre d'être à un certain poids pour me lancer dans la guérison. Ça c'est un truc qu'on observe notamment quand les personnes ont cheminé, ont peut-être consommé du contenu, ont été un peu accompagnées et ont compris qu'en fait il y a la nécessité de lâcher un peu cet hyper contrôle alimentaire, lâcher les règles alimentaires, lâcher tout ça. Et du coup forcément l'idée qui vient avec c'est le fait de se dire bah oui mais si je lâche tout ça j'ai vraiment hyper peur de grossir. Et donc ça, ça peut être déjà un frein immense à se dire « Ok, je me lance dans le processus de guérison. » Ou alors certaines personnes vont se dire « Ouais, bon bah, ok, je m'autoriserai à lâcher tout ça et tout quand j'aurai remégré un peu. En gros, j'aurai grappillé un peu de marge là et puis comme ça, je vais descendre un peu, je vais mincir. Et puis après, ce sera ok. Je pourrais y aller, je me lancerai dans la guérison et c'est moins grave si je prends du poids. » Pourquoi c'est une erreur ? Parce qu'en fait, vous allez attendre toute votre vie. Vous n'allez jamais vous lancer. Parce que déjà, il y a des chances que si vous êtes dans les compulsions alimentaires, le simple fait de dire « allez, je repère 5 kilos avant de me lancer dans la guérison » , le fait de vous mettre dans l'optique de perdre du poids, et donc dans des restrictions, ça va faire flamber vos compulsions. Donc ça va juste faire flamber vos symptômes, et voire potentiellement même vous faire prendre du poids. Donc c'est quelque chose dont vous ne sortirez jamais. Et même dans le cas où vous réussiriez à perdre ces 5 kilos, vous ne serez jamais prête à les reprendre. C'est impossible de se dire, allez c'est ok, maintenant je me lance dans la guérison et je suis ok si je prends 5 kilos. Non, ce sera jamais ok. Parce que c'est le principe même de votre problématique là, avec l'alimentation, qui est reliée à votre corps et à cette peur panique de grossir. Et plus on fait d'efforts pour mincir ou ne pas grossir, plus on entretient la peur panique de grossir. Ça c'est... hyper important de l'avoir en tête. Ça m'amène tout naturellement au cinquième point hyper important que j'observe aussi beaucoup et qui m'a concernée. En fait, on peut avoir l'impression qu'il faudrait attendre de ne plus avoir peur de grossir pour se lancer dans la guérison. Et je le comprends parce que franchement, on sait pas trop par quel bout prendre les choses. Et du coup, quand on se rend compte que notre problématique avec l'alimentation elle est en fait intimement reliée... à notre corps, à l'image de notre cœur et à la peur de grossir, on se dit, OK, il faut d'abord que je bosse sur ce truc-là. Et puis, quand je serai bien dans ma peau et que je n'aurai plus peur de grossir, ce sera beaucoup plus facile d'aller bosser sur le trouble alimentaire. Ok, je comprends que ça puisse tenir debout, mais en réalité, ça va être hyper compliqué d'agir comme ça. Et ça va être hyper compliqué d'attendre de ne plus avoir peur de grossir pour changer ton alimentation. De toute façon, si tu as ce type d'alimentation, c'est parce que tu as peur de grossir et parce que tu es obsédé par l'apparence de ton corps. Et aussi fou que ça puisse paraître, eh bien en fait, le fait de changer ton alimentation, de te mettre en marche, en mouvement par rapport à ça, Ça va faciliter les choses par rapport à l'image de ton corps. Pour plein de raisons différentes. Parce que ça va enlever déjà le côté très obsessionnel. C'est-à-dire que c'est l'enfer ce que tu te fais vivre au quotidien avec la bouffe, avec les pensées autour de la bouffe, toute cette obsession, tout ce contrôle ou toute cette volonté de contrôle. Et du coup, eh bien, il faut bien justifier cet enfer quelque part, tu vois. En fait, vu que tu vis cet enfer, tu vas vérifier les résultats ou non de cet enfer-là. Quand tu diminues cette obsession, tout ce contrôle, etc., et que tu vis un peu plus librement, il y a beaucoup moins de pression à aller voir s'il y a du résultat autour de ça. Il y a beaucoup moins de pression autour du corps. En fait, assez naturellement, ça descend la pression. Et puis, il y a une telle liberté à retrouver ces sensations alimentaires, à retrouver le droit de manger, que même si tu prends 2 kilos, En fait, déjà, il y a moyen que tu te dises, ok, je m'attendais à en prendre 20 et en fait j'en prends 2. Et puis il y a moyen surtout que tu te dises, ah la vache, mais quand même, est-ce que ça ne vaut pas un peu la peine de prendre 2 kilos pour vivre de cette manière-là ? Ne plus être obsédé, ne plus avoir ça tout le temps dans la tête, me sentir tellement moins stressé, me sentir tellement libre de faire tout un tas d'autres choses. Waouh, peut-être que ça va remettre un peu en question l'importance autour du poids. Et on est bien d'accord que... Un travail sur les troubles alimentaires, de toute façon, ça va inclure cette question de « Ok, pourquoi je suis autant obsédée par mon poids ? Pourquoi c'est si important pour moi ? Qu'est-ce que je peux faire pour y remédier ? » etc. Donc non, je pense que c'est vraiment une erreur d'attendre de ne plus avoir peur de grossir pour te lancer dans la guérison. En fait, ton trouble alimentaire, un des morceaux de ton trouble alimentaire, il y a peut-être les compulsions, l'obsession alimentaire, plein de choses, tu vois, on pourrait rajouter la peur de grossir. C'est un gros morceau de ton trouble alimentaire. Donc en fait... Tu ne peux pas attendre de ne plus avoir ça pour aller vers la guérison parce que, j'allais dire, c'est une fois que tu seras guéri que tu l'auras pu et encore. On est bien d'accord que tu peux être guéri et avoir encore la peur de grossir. Simplement, que ce soit pas du tout obsessionnel, que ça joue pas du tout sur ta façon de bouger, sur ta façon de manger, sur ta façon de t'habiller, de faire des choix, etc. Pour autant, on vit dans une société où on est bien d'accord que personne... personne ne peut dire « ouais, moi, j'aimerais trop prendre 10 kilos, 20 kilos, là » . Donc en fait, il y a quelque chose aussi peut-être à déconstruire de ce niveau-là, de croyance de ce à quoi pourrait ressembler la guérison. Et donc, je me fais des transitions parfaites, et ce n'était même pas prévu, mais justement, par rapport à cette question de la perfection, s'imaginer que la guérison, c'est ne plus jamais avoir peur de grossir, ne plus avoir de pensées parasites, etc. Eh ben ça c'est une fausse croyance aussi et une erreur que moi j'ai pu faire, c'est de penser que ça devrait être parfait, que mon chemin de guérison devrait être parfait. Et du coup de baisser les bras un peu trop vite ou d'abandonner, je sais pas, à la moindre compulsion par exemple, se dire ok je me lance dans le chemin de guérison, putain j'ai fait une crise, ok j'y arriverai jamais. Voilà, ben ça c'est peut-être aussi parce que c'est accroché à l'idée que je me lance et ça va marcher direct. Dans le sens où ça va enlever mes compulsions directes en un claquement de doigts, en fait. Donc, pensez que le chemin devrait être parfait et pensez que la guérison serait parfaite. Pensez qu'une fois guérie, du coup, ça voudrait dire que déjà, j'aurai le corps que je veux, au poids que je veux, que je porterai un regard toujours ultra positif et bienveillant sur moi, que je kifferai mon corps, que ma vie, elle serait parfaite, que j'aurai plus jamais peur de grossir. que plus jamais aucune pensée de régime ne me traverserait. Bah non, en fait, c'est complètement faux. Et c'est dangereux de penser ça, parce que du coup, ça veut dire qu'à tout moment, tu peux abandonner, comme je l'ai dit juste avant, mais à tout moment aussi, eh bien, tu peux remettre en question ton chemin, et tu peux remettre en question ta guérison. Je ne vais pas redire ici ce qu'est selon moi une guérison. Je vais mettre dans les notes de cet épisode le... Le lien qui vous permettra d'aller écouter un épisode que j'ai fait sur la guérison spécifiquement. Mais je crois qu'il est vraiment important de se méfier d'un idéal de perfection autour de la guérison. Je le répète, moi je crois fermement en une vraie guérison des troubles des conduites alimentaires. Pour autant, est-ce que ça veut dire que plus jamais on a de pensées négatives sur son corps, plus jamais on a de pensées intrusives, plus jamais on aura peur de grossir, que monter sur la balance nous fera ni chaud ni froid à vie ? En fait, c'est impossible de se projeter là-dedans, et quelque part tu ne sais pas à quoi elle ressemblera ta guérison. Ta guérison sera à l'image de ton vécu et de ta personnalité en fait, tu vois, c'est une évidence. Le dernier point que j'avais envie d'aborder, qui a été une erreur importante pour moi, c'est le fait d'avoir été trop guidée par la honte quand j'avais des TCA et même quand je me suis lancée dans la guérison. Qu'est-ce que ça veut dire ? Eh ben ça veut dire que j'en ai peu parlé autour de moi, que j'ai plein de proches qui n'ont pas été au courant. En fait j'ai très peu de proches qui ont été au courant de ce que je vivais. C'est marrant, il n'y a encore pas longtemps, lors d'une discussion familiale, j'ai dit ça à des gens de ma famille, qui, je pense, n'ont aucune idée de quand j'ai été malade. Alors, ils voient bien mes phases d'anorexie, il n'y a pas de souci, mais pour eux, le trouble alimentaire, il m'a quitté quand j'avais 18-19 ans. Alors que pas du tout, mon Dieu, j'étais loin d'en être sortie. Et en fait, c'est tellement invisible, déjà, pour les autres. et puis incompréhensible, je pense que c'est difficile de capter ce qui se passe, et puis c'était tellement honteux pour moi que je voulais pas en parler. Bon, ça c'est une chose autour des proches, je dis pas qu'on devrait nécessairement en parler plus. Là où j'ai un peu un regret, enfin, je sais pas si on peut dire un regret, en tout cas j'ai envie de vous partager cette erreur, je pense que c'en était une, c'est plutôt sur le fait du coup d'aller demander de l'aide. En fait... Je rêvais de participer à des groupes de parole et je ne l'ai jamais fait de peur qu'on me reconnaisse, qu'on me dise ah mais en fait je te connais, ah mais en fait tu souffres de TCA. C'était impossible pour moi que quelqu'un m'identifie comme souffrant de boulimie, quelqu'un de ma vie à l'extérieur alors qu'il y a quelque chose d'un peu bizarre dans ce mode de pensée parce que si la personne se retrouvait là-bas c'est qu'elle aussi elle en souffrait. Qu'est-ce que ça pouvait bien faire qu'elle identifie que j'en souffre ? On aurait même pu être un super soutien mutuel potentiellement. Mais j'étais complètement bloquée par ça. Et si je dis ça, c'est qu'aujourd'hui, en tant que thérapeute, je me suis formée à l'animation des groupes de paroles, et donc je pratique des groupes de paroles. Et franchement, c'est d'une grande aide, vraiment. C'est quelque chose qui permet d'aller plus vite, plus loin, plus profondément, selon le sujet et les personnes. ça amène du plus de toute façon. Et voilà, et je sais que certaines d'entre vous ne viendront pas à des groupes de parole, que ce soit via Zoom ou que ce soit en présentiel, à cause de cette honte. Et je trouve ça dommage, parce qu'en fait, déjà, un peu comme ce que j'ai dit me concernant, si vous retrouvez des personnes dans ces groupes de parole, c'est qu'elles aussi, elles en souffrent. Et que donc, elles partagent la même gêne, la même honte que vous. Et puis parce que ça entrave... votre guérison, de rester bloqué derrière cette honte, et que c'est vraiment dommage. Et qu'il n'y a pas de honte à avoir. C'est une vraie pathologie, et qu'il n'y a pas de honte à avoir. Voilà, j'espère que mes partages d'erreurs vous ont permis d'y voir plus clair. Je vous refais dans l'ordre les sept erreurs auxquelles j'ai pensé. Le fait de vouloir garder la maîtrise de tout le proc... Le fait de vouloir garder la maîtrise dans... tout le processus et donc notamment dans ce que je mangeais. Le fait de trop me concentrer sur l'arrêt des crises et pas de ce qui crée des crises. En troisième point, il y avait le fait de trop chercher le pourquoi et pas assez le comment. En quatrième, il y avait le fait d'attendre d'être à un certain poids pour me lancer dans la guérison et donc potentiellement de chercher à mincir pour ça. En lien avec ça, en cinquième point, il y avait le fait d'attendre de ne plus avoir peur de grossir pour guérir. En sixième point, Il y a le fait de penser que ça devrait être un chemin parfait et que la guérison allait être quelque chose aussi de parfait. Et puis le septième et dernier point, c'est le fait d'avoir trop été guidé par la honte et du coup un peu freiné, je pense, à certains moments dans mon processus de guérison. Merci beaucoup pour ton écoute. Merci d'être arrivé jusqu'au bout de cet épisode de podcast. Comme je le dis très souvent, le meilleur moyen de me soutenir, c'est le fait de partager autour de toi. à des proches, à des professionnels, à n'importe qui qui pourrait être aidé, impacté par ce discours. Et en fait, je pense qu'à peu près tout le monde pourrait avoir un intérêt à entendre plus d'informations sur les troubles des conduites alimentaires. Et puis, il y a une nouveauté. c'est que j'ai décidé de mettre en place une cagnotte en ligne, un soutien, de t'offrir la possibilité de me soutenir financièrement pour que je puisse maintenir ce travail. Parce que oui, c'est du travail de créer un podcast et de faire deux épisodes par semaine. Et donc désormais, si ce podcast t'a aidé d'une manière ou d'une autre, si tu trouves que c'est une ressource importante, eh bien tu vas pouvoir me soutenir avec de l'argent pour me permettre de continuer ça. Tu trouveras toutes les infos nécessaires en description de cet épisode de podcast. Merci beaucoup et à très bientôt. Ciao.

Chapters

  • Vouloir garder la maîtrise de tout

    02:11

  • Être trop focus sur l’arrêt des crises

    04:26

  • Trop chercher le pourquoi et pas assez le comment

    08:45

  • Attendre de mincir pour se lancer

    12:17

  • Ne plus avoir peur de grossir pour guérir

    14:29

  • Penser que ça doit être parfait

    18:13

  • Avoir été trop freinée par la honte

    20:39

Description

Un parcours de guérison n'est pas linéaire.
Il s'y passe beaucoup de choses. C'est même difficile d'en délimiter les contours : quand ai-je commencé à "être en guérison".

Mais en repensant à toutes ces années durant lesquelles j'ai tenté de sortir de ces foutus TCA, j'ai repensé à des erreurs.
Des choses qui m'ont fait perdre du temps et beaucoup d'énergie.

J'ai eu envie de les partager ici, histoire de vous faire gagner du temps !

Au programme :


Vouloir garder la maîtrise de tout

Être trop focus sur l’arrêt des crises

Trop chercher le pourquoi et pas assez le comment

Attendre de mincir pour se lancer

Ne plus avoir peur de grossir pour guérir 1

Penser que ça doit être parfait

Avoir été trop freinée par la honte



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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram, où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Bienvenue, bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast, dans lequel j'avais envie de vous parler de mes erreurs, et ouais, les faux pas que j'ai pu faire tout au long de mon parcours de guérison. Et je pense qu'il y en a eu pas mal. Je pense que ma liste ne va pas être exhaustive, c'est ce que je me disais. J'ai lâché un peu l'idée de pouvoir trouver toutes les erreurs que j'ai faites. Et vous allez voir, ça revient aussi à lâcher cette fameuse idée de perfection que je vous conseille de laisser sur le côté. Mais voyez, même une fois sorti de tout ça, le perfectionnisme nous guette derrière pas mal de portes, notamment en tant que femme. Bref, je ne vais pas commencer à trop m'éloigner du sujet. Aujourd'hui, j'ai donc envie de vous partager les erreurs que j'ai faites en voulant guérir des troubles des conduites alimentaires. Alors, notamment... Là, je parle quand même beaucoup de la boulimie vomitive, mais pas que. En réalité, c'est quelque chose qui pourra vous parler aussi si vous souffrez plutôt d'un TCA de type restrictif, donc type anorexie. Mais aussi, bien sûr, hyperphagie. Pour moi, hyperphagie, boulimie, on est quand même ultra proche dans les mécanismes. Donc voilà, j'espère que ça va vous aider. J'ai recensé 7 grands points. J'ai pas trop préparé ce que j'allais vous dire dessus, j'ai vraiment plutôt ces 7 idées, ces 7 erreurs que j'ai faites. Allez, sans plus de teasing, on y va, je vous parle de la première erreur. La première erreur, eh bien, c'est le fait d'avoir voulu garder la maîtrise de tout le processus et notamment de ce que je mangeais. En fait, je cherchais à guérir un peu selon mes critères et en gardant la main sur ce qui allait se passer. C'est-à-dire que je me revois complètement aller à mes séances de thérapie où je creusais tout un tas de choses, etc. Mais en fait, mon alimentation, elle, elle ne bougeait pas. Alors, c'est aussi relié au fait que je n'étais pas bien accompagnée finalement sur cette question-là, bien sûr. Mais il y avait quand même l'idée de toute façon que ce contrôle de ce que je mangeais et ce contrôle... plus globalement un peu absolu de ma vie, c'était quelque chose qu'il fallait que je garde. En fait, je n'arrivais pas à le remettre suffisamment en question, et je pense que je le voyais même comme quelque chose de sain. Et donc finalement, je me projetais dans la guérison de mes troubles alimentaires en me projetant dans le maintien d'un contrôle de tout ce qui allait se passer, d'un contrôle de ce que j'allais manger, potentiellement quand même d'un contrôle de mon poids, c'est ce que j'espérais. Enfin voilà, il n'y avait pas de notion de lâcher prise qui s'insinuait. Et je ne suis pas en train de vous dire que ce que vous devez faire, c'est rentrer dans la guérison, aller sans les mains, je lâche prise et j'y vais. Non, c'est plutôt rentrer dans la guérison en remettant en question ce contrôle et cet hyper contrôle. En remettant en question l'envie, le besoin de maîtrise que vous avez sur tous les sujets de votre vie. Alors sur votre comportement alimentaire. Est-ce qu'il est normal et souhaitable d'être en contrôle et en hyper contrôle de tout ce qu'on mange ? Est-ce qu'il est normal et souhaitable d'être en contrôle, hyper contrôle du sport que l'on fait, des activités que l'on fait, de l'organisation familiale à la maison, du ménage, de la nourriture, du travail, du planning familial, que sais-je. Il y a des tas de choses en fait, de la programmation des vacances, en fait il y a plein de sujets sur lesquels vous pouvez aller regarder votre manière de... de vivre les choses, vraiment. Donc voilà, premier point autour de la maîtrise et du contrôle. La deuxième erreur que j'ai faite, c'est le fait de vouloir trop me concentrer sur l'arrêt des crises et pas sur ce qui les créait. Quand on souffre de compulsions alimentaires, qu'on soit dans l'hyperphagie, dans la boulimie, peu importe, quand on souffre de compulsions alimentaires, on est complètement focus sur les crises et sur le fait qu'il faut que ça s'arrête. D'ailleurs, je vais même élargir mon discours. Quand on souffre d'une anorexie avec compulsion, donc crise de boulimie associée, on est aussi complètement focus sur cette question des compulsions. On trouve ça horrible, c'est comme si le contrôle... absolu et ultra rigide qu'on a sur notre nourriture et sur le corps dans l'anorexie, ok ça passe c'est normal, par contre au secours arrêtez-moi ces crises c'est l'enfer. Et en fait c'est quelque chose qui s'observe aussi dans l'hyperphagie, aussi dans la boulimie. Avec la difficulté que plus on avance dans ses troubles, vous voyez je vous parle souvent d'un niveau de contrôle, d'un niveau de restriction et de restriction cognitive. qui va être du plus élevé au moins élevé quand on part de l'anorexie et qu'on s'en va vers la boulimie puis vers l'hyperphagie. Donc c'est plus difficile d'observer ce qui va créer les crises quand on est dans l'hyperphagie. Enfin voilà, plus on avance, plus c'est difficile. D'un autre côté, il y a tellement de déni dans l'anorexie que de toute façon c'est difficile. J'ai pas été accompagnée. correctement là-dessus parce que j'ai pas été accompagnée par des personnes réellement formées au trouble des conduites alimentaires. Donc, il y a des personnes qui m'ont aidée sur d'autres choses. Il y a des personnes qui m'ont juste pas du tout aidée. Il y a même des personnes, je pense, sur mon parcours, qui ont peut-être empiré les choses. Mais, en tout cas, moi, ce que j'observe, et si je voulais vous transmettre une erreur importante, c'est celle-ci. C'est le fait que j'étais ultra-centrée sur mes crises et l'arrêt de mes crises. Mais en fait, qu'est-ce qui créait mes crises ? Ça, j'y mettais pas assez d'attention, de recherche. Et du coup, je restais sur la simple idée que je manquais de volonté, que j'étais addict à la bouffe, que j'étais une junkie, que j'étais... Franchement, que j'étais un peu cinglée, monstrueuse. Enfin voilà, j'avais des mots hyper durs envers moi-même, parce qu'on se dit, mais comment c'est possible de faire des trucs comme ça ? Pour moi, je ne mangeais pas normalement. Pendant mes crises, mon anormalité, elle était reliée à mes crises. Je ne remettais pas du tout en question ma façon de manger autour. Et ça, c'est une erreur, mais hyper importante, que je vois principalement, finalement, dans les personnes qui souffrent de compulsion alimentaire et qui souffrent de TCA d'une manière plus générale, aller regarder un peu plus ce qui crée la compulsion. Et quand je vous dis ça, je parle de comportement alimentaire, je ne vous parle pas d'émotion, même si, bien sûr, notamment dans le cadre de l'hyperphagie, il va y avoir intérêt à se poser sur le vécu émotionnel, sur l'évitement émotionnel, sur tout un tas de choses autour des émotions. Mais c'est pareil, ne tombez pas dans ce piège. Ah, c'est marrant parce que je ne l'ai pas mis ça comme étant une des erreurs, mais j'aurais pu mettre ça. Une des erreurs aussi que j'ai faites, c'est de penser que tout ça, c'était une question de gestion émotionnelle. Ah là là, mon Dieu, C'était hyper culpabilisant pour moi. Qu'est-ce que j'ai pas géré comme émotion ? Alors, quelle émotion a déclenché cette crise ? Mais en fait, c'est ça, les émotions, elles sont tout au plus un déclencheur, mais c'est pas la vraie cause. Quand je vous dis, arrêtez de vous concentrer sur l'arrêt de vos crises et regardez plutôt ce qui crée vos crises, et bien en fait, c'est aller regarder dans votre comportement alimentaire. Allez regarder si vous êtes sous-alimenté, allez regarder si vous êtes frustré, allez regarder si vous êtes tout le temps dans le contrôle de ce que vous êtes censé manger ou pas manger. Allez regarder si toute votre vie tourne autour du fait que vous devriez maigrir et que donc chaque jour est censé être un nouveau combat pour « ok, aujourd'hui je vais y arriver et je ne vais pas trop manger et je vais me priver, etc. » Donc ça, c'est le deuxième point que j'avais envie d'aborder mais qui est peut-être le plus important pour moi. C'est difficile de mettre des niveaux d'importance mais c'est vraiment quelque chose de central. Le troisième point, c'est que j'ai trop cherché à mon sens le pourquoi et pas assez le comment. Et il y a une personne qui se reconnaîtra si elle écoute ce podcast, avec qui je travaille en ce moment en suivi individuel, qui était un peu là-dedans aussi. On a commencé à travailler ensemble et je trouvais que régulièrement, que ce soit dans nos rendez-vous ou que ce soit dans nos échanges sur WhatsApp, il y avait beaucoup cette question qui revenait. Le pourquoi ? Pourquoi j'ai développé des troubles alimentaires ? Est-ce que c'est relié à un trauma ? À quel trauma c'est relié ? Quel trauma au pluriel ? Parce qu'on est d'accord que c'est tout le temps multifactoriel, donc ça peut être un ou plusieurs traumas, plus la société, plus la famille qui, en fait, elle-même amène des injonctions qui découlent de celles de la société. Ça peut être, bah ouais, effectivement un manque de confiance en vous, mais qui est aussi vachement relié à tout ce qui découle de la société patriarcale et de ce qu'on est censé attendre de vous. Enfin bon, il y a énormément de choses. Et en fait, je crois que moi, j'ai passé trop de temps autour de ça. Mais encore une fois, finalement, je ne pensais pas que j'allais faire ça, mais j'ai l'impression d'être vachement accusée. Les thérapeutes qui m'ont accompagnée, mais en vrai, c'était les thérapeutes qui m'accompagnaient étaient énormément axés sur cette question-là. On va creuser le pourquoi, le nanana. Mais moi, je me souviens d'une des dernières thérapies que j'ai suivies autour de mes TCA. Quand je suis arrivée face à cette femme, qui était donc psychologue, qui avait elle-même vécu les troubles des conduites alimentaires. C'est ce qui m'avait emmenée aussi vers elle. Mais elle était formée à tout un tas de super outils, mais pas spécifiquement au TCA. Eh bien, en fait, je suis arrivée et la première séance, je lui ai juste déballé toute ma vie. Tout ce qui était intéressant dans ma vie pour comprendre. Pourquoi j'en étais là aujourd'hui ? Et j'avais les fils, les interconnexions, il n'y avait pas de soucis. Pour moi, c'était assez limpide, le fait que je finisse par développer des troubles des conduites alimentaires, mais ça ne me donnait pas de porte de sortie pour autant. Et donc voilà, on m'a trop accompagnée là-dedans, et j'ai moi-même trop cherché ça, le pourquoi j'en suis là, et je n'ai pas mis assez d'énergie dans le comment. Je ne dis pas qu'il ne faut pas du tout chercher pourquoi on en est là. De toute façon... ça se fait assez naturellement je trouve dans le processus parce qu'en tant qu'être humain on a besoin de comprendre ces choses là, donc on va aller les chercher et ce qui est génial c'est que en travaillant sur le comment donc en travaillant avec des outils concrets, des exercices à mettre en place, une sorte de rééducation alimentaire à mettre en place et ben on se retrouve aussi à tirer les ficelles du pourquoi, il y a plein de choses qui sont soulevées et puis au fur et à mesure où on va mieux où les symptômes du trouble alimentaire se font moins bruyants, voire disparaissent, des fois ça permet aussi de soulever d'autres choses et de se dire « Ah mais oui, j'avais ça en fait avant, et peut-être que j'ai amené le TCA dans ma vie aussi pour m'aider à gérer ces angoisses-là, ce truc-là. » Donc voyez, en fait, le pourquoi, vous allez continuer d'y répondre. Pendant longtemps, en réalité, même une fois complètement guéri, je vous assure qu'il y a des choses qui vont peut-être encore venir s'éclairer à vous. Et c'est trop cool et c'est trop bien, c'est le travail de toute une vie, enfin le travail ou l'exploration de toute une vie, mais c'est pas ça qui va vous permettre nécessairement de guérir sur le moment ou pas seulement en tout cas. Donc attention à ne pas trop être focus sur le pourquoi et à aussi explorer le comment. Le quatrième point qui a été une grosse erreur à mon sens mais que j'observe encore chez pas mal de personnes, c'est le fait d'attendre d'être à un certain poids pour me lancer dans la guérison. Ça c'est un truc qu'on observe notamment quand les personnes ont cheminé, ont peut-être consommé du contenu, ont été un peu accompagnées et ont compris qu'en fait il y a la nécessité de lâcher un peu cet hyper contrôle alimentaire, lâcher les règles alimentaires, lâcher tout ça. Et du coup forcément l'idée qui vient avec c'est le fait de se dire bah oui mais si je lâche tout ça j'ai vraiment hyper peur de grossir. Et donc ça, ça peut être déjà un frein immense à se dire « Ok, je me lance dans le processus de guérison. » Ou alors certaines personnes vont se dire « Ouais, bon bah, ok, je m'autoriserai à lâcher tout ça et tout quand j'aurai remégré un peu. En gros, j'aurai grappillé un peu de marge là et puis comme ça, je vais descendre un peu, je vais mincir. Et puis après, ce sera ok. Je pourrais y aller, je me lancerai dans la guérison et c'est moins grave si je prends du poids. » Pourquoi c'est une erreur ? Parce qu'en fait, vous allez attendre toute votre vie. Vous n'allez jamais vous lancer. Parce que déjà, il y a des chances que si vous êtes dans les compulsions alimentaires, le simple fait de dire « allez, je repère 5 kilos avant de me lancer dans la guérison » , le fait de vous mettre dans l'optique de perdre du poids, et donc dans des restrictions, ça va faire flamber vos compulsions. Donc ça va juste faire flamber vos symptômes, et voire potentiellement même vous faire prendre du poids. Donc c'est quelque chose dont vous ne sortirez jamais. Et même dans le cas où vous réussiriez à perdre ces 5 kilos, vous ne serez jamais prête à les reprendre. C'est impossible de se dire, allez c'est ok, maintenant je me lance dans la guérison et je suis ok si je prends 5 kilos. Non, ce sera jamais ok. Parce que c'est le principe même de votre problématique là, avec l'alimentation, qui est reliée à votre corps et à cette peur panique de grossir. Et plus on fait d'efforts pour mincir ou ne pas grossir, plus on entretient la peur panique de grossir. Ça c'est... hyper important de l'avoir en tête. Ça m'amène tout naturellement au cinquième point hyper important que j'observe aussi beaucoup et qui m'a concernée. En fait, on peut avoir l'impression qu'il faudrait attendre de ne plus avoir peur de grossir pour se lancer dans la guérison. Et je le comprends parce que franchement, on sait pas trop par quel bout prendre les choses. Et du coup, quand on se rend compte que notre problématique avec l'alimentation elle est en fait intimement reliée... à notre corps, à l'image de notre cœur et à la peur de grossir, on se dit, OK, il faut d'abord que je bosse sur ce truc-là. Et puis, quand je serai bien dans ma peau et que je n'aurai plus peur de grossir, ce sera beaucoup plus facile d'aller bosser sur le trouble alimentaire. Ok, je comprends que ça puisse tenir debout, mais en réalité, ça va être hyper compliqué d'agir comme ça. Et ça va être hyper compliqué d'attendre de ne plus avoir peur de grossir pour changer ton alimentation. De toute façon, si tu as ce type d'alimentation, c'est parce que tu as peur de grossir et parce que tu es obsédé par l'apparence de ton corps. Et aussi fou que ça puisse paraître, eh bien en fait, le fait de changer ton alimentation, de te mettre en marche, en mouvement par rapport à ça, Ça va faciliter les choses par rapport à l'image de ton corps. Pour plein de raisons différentes. Parce que ça va enlever déjà le côté très obsessionnel. C'est-à-dire que c'est l'enfer ce que tu te fais vivre au quotidien avec la bouffe, avec les pensées autour de la bouffe, toute cette obsession, tout ce contrôle ou toute cette volonté de contrôle. Et du coup, eh bien, il faut bien justifier cet enfer quelque part, tu vois. En fait, vu que tu vis cet enfer, tu vas vérifier les résultats ou non de cet enfer-là. Quand tu diminues cette obsession, tout ce contrôle, etc., et que tu vis un peu plus librement, il y a beaucoup moins de pression à aller voir s'il y a du résultat autour de ça. Il y a beaucoup moins de pression autour du corps. En fait, assez naturellement, ça descend la pression. Et puis, il y a une telle liberté à retrouver ces sensations alimentaires, à retrouver le droit de manger, que même si tu prends 2 kilos, En fait, déjà, il y a moyen que tu te dises, ok, je m'attendais à en prendre 20 et en fait j'en prends 2. Et puis il y a moyen surtout que tu te dises, ah la vache, mais quand même, est-ce que ça ne vaut pas un peu la peine de prendre 2 kilos pour vivre de cette manière-là ? Ne plus être obsédé, ne plus avoir ça tout le temps dans la tête, me sentir tellement moins stressé, me sentir tellement libre de faire tout un tas d'autres choses. Waouh, peut-être que ça va remettre un peu en question l'importance autour du poids. Et on est bien d'accord que... Un travail sur les troubles alimentaires, de toute façon, ça va inclure cette question de « Ok, pourquoi je suis autant obsédée par mon poids ? Pourquoi c'est si important pour moi ? Qu'est-ce que je peux faire pour y remédier ? » etc. Donc non, je pense que c'est vraiment une erreur d'attendre de ne plus avoir peur de grossir pour te lancer dans la guérison. En fait, ton trouble alimentaire, un des morceaux de ton trouble alimentaire, il y a peut-être les compulsions, l'obsession alimentaire, plein de choses, tu vois, on pourrait rajouter la peur de grossir. C'est un gros morceau de ton trouble alimentaire. Donc en fait... Tu ne peux pas attendre de ne plus avoir ça pour aller vers la guérison parce que, j'allais dire, c'est une fois que tu seras guéri que tu l'auras pu et encore. On est bien d'accord que tu peux être guéri et avoir encore la peur de grossir. Simplement, que ce soit pas du tout obsessionnel, que ça joue pas du tout sur ta façon de bouger, sur ta façon de manger, sur ta façon de t'habiller, de faire des choix, etc. Pour autant, on vit dans une société où on est bien d'accord que personne... personne ne peut dire « ouais, moi, j'aimerais trop prendre 10 kilos, 20 kilos, là » . Donc en fait, il y a quelque chose aussi peut-être à déconstruire de ce niveau-là, de croyance de ce à quoi pourrait ressembler la guérison. Et donc, je me fais des transitions parfaites, et ce n'était même pas prévu, mais justement, par rapport à cette question de la perfection, s'imaginer que la guérison, c'est ne plus jamais avoir peur de grossir, ne plus avoir de pensées parasites, etc. Eh ben ça c'est une fausse croyance aussi et une erreur que moi j'ai pu faire, c'est de penser que ça devrait être parfait, que mon chemin de guérison devrait être parfait. Et du coup de baisser les bras un peu trop vite ou d'abandonner, je sais pas, à la moindre compulsion par exemple, se dire ok je me lance dans le chemin de guérison, putain j'ai fait une crise, ok j'y arriverai jamais. Voilà, ben ça c'est peut-être aussi parce que c'est accroché à l'idée que je me lance et ça va marcher direct. Dans le sens où ça va enlever mes compulsions directes en un claquement de doigts, en fait. Donc, pensez que le chemin devrait être parfait et pensez que la guérison serait parfaite. Pensez qu'une fois guérie, du coup, ça voudrait dire que déjà, j'aurai le corps que je veux, au poids que je veux, que je porterai un regard toujours ultra positif et bienveillant sur moi, que je kifferai mon corps, que ma vie, elle serait parfaite, que j'aurai plus jamais peur de grossir. que plus jamais aucune pensée de régime ne me traverserait. Bah non, en fait, c'est complètement faux. Et c'est dangereux de penser ça, parce que du coup, ça veut dire qu'à tout moment, tu peux abandonner, comme je l'ai dit juste avant, mais à tout moment aussi, eh bien, tu peux remettre en question ton chemin, et tu peux remettre en question ta guérison. Je ne vais pas redire ici ce qu'est selon moi une guérison. Je vais mettre dans les notes de cet épisode le... Le lien qui vous permettra d'aller écouter un épisode que j'ai fait sur la guérison spécifiquement. Mais je crois qu'il est vraiment important de se méfier d'un idéal de perfection autour de la guérison. Je le répète, moi je crois fermement en une vraie guérison des troubles des conduites alimentaires. Pour autant, est-ce que ça veut dire que plus jamais on a de pensées négatives sur son corps, plus jamais on a de pensées intrusives, plus jamais on aura peur de grossir, que monter sur la balance nous fera ni chaud ni froid à vie ? En fait, c'est impossible de se projeter là-dedans, et quelque part tu ne sais pas à quoi elle ressemblera ta guérison. Ta guérison sera à l'image de ton vécu et de ta personnalité en fait, tu vois, c'est une évidence. Le dernier point que j'avais envie d'aborder, qui a été une erreur importante pour moi, c'est le fait d'avoir été trop guidée par la honte quand j'avais des TCA et même quand je me suis lancée dans la guérison. Qu'est-ce que ça veut dire ? Eh ben ça veut dire que j'en ai peu parlé autour de moi, que j'ai plein de proches qui n'ont pas été au courant. En fait j'ai très peu de proches qui ont été au courant de ce que je vivais. C'est marrant, il n'y a encore pas longtemps, lors d'une discussion familiale, j'ai dit ça à des gens de ma famille, qui, je pense, n'ont aucune idée de quand j'ai été malade. Alors, ils voient bien mes phases d'anorexie, il n'y a pas de souci, mais pour eux, le trouble alimentaire, il m'a quitté quand j'avais 18-19 ans. Alors que pas du tout, mon Dieu, j'étais loin d'en être sortie. Et en fait, c'est tellement invisible, déjà, pour les autres. et puis incompréhensible, je pense que c'est difficile de capter ce qui se passe, et puis c'était tellement honteux pour moi que je voulais pas en parler. Bon, ça c'est une chose autour des proches, je dis pas qu'on devrait nécessairement en parler plus. Là où j'ai un peu un regret, enfin, je sais pas si on peut dire un regret, en tout cas j'ai envie de vous partager cette erreur, je pense que c'en était une, c'est plutôt sur le fait du coup d'aller demander de l'aide. En fait... Je rêvais de participer à des groupes de parole et je ne l'ai jamais fait de peur qu'on me reconnaisse, qu'on me dise ah mais en fait je te connais, ah mais en fait tu souffres de TCA. C'était impossible pour moi que quelqu'un m'identifie comme souffrant de boulimie, quelqu'un de ma vie à l'extérieur alors qu'il y a quelque chose d'un peu bizarre dans ce mode de pensée parce que si la personne se retrouvait là-bas c'est qu'elle aussi elle en souffrait. Qu'est-ce que ça pouvait bien faire qu'elle identifie que j'en souffre ? On aurait même pu être un super soutien mutuel potentiellement. Mais j'étais complètement bloquée par ça. Et si je dis ça, c'est qu'aujourd'hui, en tant que thérapeute, je me suis formée à l'animation des groupes de paroles, et donc je pratique des groupes de paroles. Et franchement, c'est d'une grande aide, vraiment. C'est quelque chose qui permet d'aller plus vite, plus loin, plus profondément, selon le sujet et les personnes. ça amène du plus de toute façon. Et voilà, et je sais que certaines d'entre vous ne viendront pas à des groupes de parole, que ce soit via Zoom ou que ce soit en présentiel, à cause de cette honte. Et je trouve ça dommage, parce qu'en fait, déjà, un peu comme ce que j'ai dit me concernant, si vous retrouvez des personnes dans ces groupes de parole, c'est qu'elles aussi, elles en souffrent. Et que donc, elles partagent la même gêne, la même honte que vous. Et puis parce que ça entrave... votre guérison, de rester bloqué derrière cette honte, et que c'est vraiment dommage. Et qu'il n'y a pas de honte à avoir. C'est une vraie pathologie, et qu'il n'y a pas de honte à avoir. Voilà, j'espère que mes partages d'erreurs vous ont permis d'y voir plus clair. Je vous refais dans l'ordre les sept erreurs auxquelles j'ai pensé. Le fait de vouloir garder la maîtrise de tout le proc... Le fait de vouloir garder la maîtrise dans... tout le processus et donc notamment dans ce que je mangeais. Le fait de trop me concentrer sur l'arrêt des crises et pas de ce qui crée des crises. En troisième point, il y avait le fait de trop chercher le pourquoi et pas assez le comment. En quatrième, il y avait le fait d'attendre d'être à un certain poids pour me lancer dans la guérison et donc potentiellement de chercher à mincir pour ça. En lien avec ça, en cinquième point, il y avait le fait d'attendre de ne plus avoir peur de grossir pour guérir. En sixième point, Il y a le fait de penser que ça devrait être un chemin parfait et que la guérison allait être quelque chose aussi de parfait. Et puis le septième et dernier point, c'est le fait d'avoir trop été guidé par la honte et du coup un peu freiné, je pense, à certains moments dans mon processus de guérison. Merci beaucoup pour ton écoute. Merci d'être arrivé jusqu'au bout de cet épisode de podcast. Comme je le dis très souvent, le meilleur moyen de me soutenir, c'est le fait de partager autour de toi. à des proches, à des professionnels, à n'importe qui qui pourrait être aidé, impacté par ce discours. Et en fait, je pense qu'à peu près tout le monde pourrait avoir un intérêt à entendre plus d'informations sur les troubles des conduites alimentaires. Et puis, il y a une nouveauté. c'est que j'ai décidé de mettre en place une cagnotte en ligne, un soutien, de t'offrir la possibilité de me soutenir financièrement pour que je puisse maintenir ce travail. Parce que oui, c'est du travail de créer un podcast et de faire deux épisodes par semaine. Et donc désormais, si ce podcast t'a aidé d'une manière ou d'une autre, si tu trouves que c'est une ressource importante, eh bien tu vas pouvoir me soutenir avec de l'argent pour me permettre de continuer ça. Tu trouveras toutes les infos nécessaires en description de cet épisode de podcast. Merci beaucoup et à très bientôt. Ciao.

Chapters

  • Vouloir garder la maîtrise de tout

    02:11

  • Être trop focus sur l’arrêt des crises

    04:26

  • Trop chercher le pourquoi et pas assez le comment

    08:45

  • Attendre de mincir pour se lancer

    12:17

  • Ne plus avoir peur de grossir pour guérir

    14:29

  • Penser que ça doit être parfait

    18:13

  • Avoir été trop freinée par la honte

    20:39

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