Speaker #0Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mizzono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur Flavie.mtca. Très belle écoute. Bonjour et bienvenue donc dans ce live du lundi, le fameux live hebdomadaire où je prends le temps de répondre à vos questions, vos questions que vous m'avez posées depuis hier en boîte à questions, en story, mais... également, évidemment, surtout les questions que vous allez me poser en direct, parce que c'est tout le but d'un live quand même. Donc bienvenue par ici, n'hésitez pas à me poser vos questions d'ores et déjà, peu importe le sujet en fait, je réponds à tout type de questions. Si c'est pas dans mes compétences, je vous le dirai. Si c'est pour une raison ou une autre qui m'étonnerait, j'aurais pas envie d'y répondre, je le dirai aussi, mais ça, ça ne m'est encore jamais arrivé. Petit rappel de début de live. L'idée, c'est que ce soit assez court comme d'hab, on est sur 20 minutes, 20-30 minutes maxi. Vous avez le live de la semaine dernière qui est dispo sur Insta, mais aussi sur le podcast TCA, etc. Si vous ne connaissez pas, je vous invite vraiment à aller l'écouter. C'est l'endroit où je mets le plus de ressources vraiment disponibles et gratuites pour vous. Et donc, chaque lundi matin à 6h30, vous avez le live de la semaine passée qui est diffusé. Mais vous avez aussi l'épisode de vendredi dernier à aller écouter. qui parle des 7 erreurs que j'ai faites en voulant guérir des troubles alimentaires. Donc n'hésitez pas à les écouter. Et puis, grande nouveauté sur le podcast, désormais, je vous donne la possibilité de soutenir financièrement le podcast pour qu'il puisse continuer d'exister en me faisant un don du montant que vous voulez. Il y a un lien dans la signature du podcast. Je ne peux pas changer les signatures de tous les autres épisodes publiés. Donc en fait, c'est juste sur... Vous avez le lien sur l'épisode de ce matin qui est sorti ou sur l'épisode de vendredi. Voilà, l'épisode de vendredi prochain qui va sortir, c'est un épisode témoignage. En ce moment, j'enregistre beaucoup, beaucoup, beaucoup d'épisodes avec vous. Et c'est vraiment chouette. Donc voilà, restez à l'écoute. Ça arrive très bientôt. Autre précision pour vous faire un peu mes actualités. Autant profiter de ce moment live. J'ouvre des places, j'ouvre une place d'accompagnement individuel, voilà, j'ouvre quelques places de suivi en groupe sur SOS Compulsion ce mois-ci, mais la grande nouveauté c'est que je propose désormais de la supervision pour les professionnels qui seraient intéressés, mais aussi une forme de coaching formation, donc si vous êtes des professionnels de l'accompagnement et que vous avez envie d'accompagner la question des troubles alimentaires ou de mieux accompagner la question des troubles alimentaires. Je peux vous aider à la fois à développer des outils, à vous former, mais aussi vous aider dans le développement de votre clientèle, le fait de trouver de la clientèle, et puis dans la supervision aussi, donc la prise de hauteur de vos rendez-vous, etc. Voilà, ceci étant dit, allons-y, je pars sur les questions, n'hésitez pas à me les poser en direct aussi, vous savez que c'est vraiment le but du live. Alors... Une question qui date d'il y a plusieurs semaines, j'avais eu du mal à répondre à toutes les questions que vous m'aviez posées. Comment faire quand on a les mieux et que les restrictions reviennent ? Impression de ne pas y arriver. Déjà, en premier élément de réponse, ce qui me semble important de rappeler, c'est qu'il n'y a rien de linéaire dans la vie et que donc la guérison des troubles alimentaires, elle ne va pas être linéaire. Ça ne va pas être quelque chose qui suit une courbe comme ça logique et avec quelque chose qui va toujours monter. C'est le cas pour à peu près n'importe quoi, peu importe dans quoi vous vous lancez. Les personnes, celles qui sont entrepreneurs comme moi, savent aussi que dans l'entrepreneuriat, c'est pareil. Donc en fait, il n'y aura pas cette notion de croissance normale où ça va toujours, toujours, toujours aller mieux et puis il n'y a jamais de coup dur. Non, en fait, il y a des hauts, des bas, des trucs un peu comme ça au milieu où on ne sait plus trop où on en est. C'est normal, c'est OK. Je sais que c'est difficile et je sais qu'on peut facilement se laisser happer par des pensées qui vont nous dire qu'effectivement on n'y arrive pas, qu'effectivement on n'avance pas. Attention, ces pensées-là... Comme n'importe quelle autre pensée autour de la maladie, ne sont que des pensées. Attention à ne pas fusionner à fond avec vos pensées et se dire, ouais, effectivement, je ne m'en sortirai jamais, je n'y arrive pas, je n'avance pas. Prenez le recul nécessaire dans ces cas-là de vous dire, ok, j'ai cette pensée-là parce que je traverse quelque chose de difficile, mais qu'est-ce que j'ai fait dernièrement, en quoi j'ai avancé ? Et donc ? À toi qui posais cette question, comment faire quand on allait mieux, que les restrictions reviennent, est-ce que réellement tout revient comme avant ? Est-ce que vraiment, si tu regardes de manière très factuelle les choses, est-ce que tes restrictions sont vraiment revenues comme avant ? Et du coup, peut-être les symptômes associés, genre les compulsions qui arrivent, on le sait principalement en lien avec les restrictions, est-ce qu'elles sont aussi nombreuses qu'avant ? Est-ce qu'elles sont aussi violentes en termes d'intensité qu'avant, en termes de fréquence, etc. ? Donc, regardez ça avec un peu plus de recul et de se dire, ok, là, il y a des symptômes qui reviennent, mais est-ce que réellement, c'est complètement la même chose ? Est-ce que j'ai juste replongé comme avant ? Peut-être pas. En fait, ça, ça pourrait déjà t'aider, vous aider, en fait, si vous vous sentez concerné par ça. Et puis, eh bien, justement, tu dis, ok, je vois déjà, bravo à toi qui poses cette question de dire, j'allais mieux, je sens que les restrictions reviennent. Déjà, il faut vachement de lucidité pour les voir revenir les restrictions. Je pense que c'est le plus difficile parce que quand il y a des compulsions, c'est visible, elles arrivent, elles débarquent. Mais les restrictions, c'est vachement compliqué de les voir. Donc déjà, tu as cette lucidité-là de voir tes restrictions arriver, revenir. OK, avec quoi sont-elles en lien, tes restrictions ? À quoi correspondent-elles ? À quelle peur elles répondent ? Si tu as besoin de reprendre le contrôle là-dessus, c'est qu'il y a une énergie de... peur derrière le contrôle il répond à une peur systématiquement on ne contrôle pas les choses dans lesquelles on se sent complètement en confiance la confiance va plutôt amener une forme de tranquillité de laisser aller là où la peur va amener du contrôle donc de quoi as tu peur est ce qui s'est passé des choses particulières dans ta vie est ce qui s'est passé des choses dans le rapport à ton corps ou même des choses qui n'ont rien à voir Est-ce qu'il y a des choses plus compliquées dans ton travail, dans ton couple, dans ta famille, que sais-je ? Voilà, il peut y avoir tout un tas de choses qui viennent l'expliquer. Et dans ce cas, ce besoin de contrôle, c'est un peu ta sonnette d'alarme qui vient te dire « Ok, il y a d'autres choses là sur lesquelles j'ai besoin de me remettre au travail. » Et ça peut expliquer que ça, ça revienne. Par ailleurs, si tu étais suivi avant par rapport à ton comportement alimentaire, peut-être que quand tu sens qu'il y a ça qui revient, c'est le moment De se faire un petit rendez-vous avec le ou la thérapeute qui te suivait, refaire un point. Il ne faut pas voir ça comme un échec. Ça, c'est pareil. Si vous n'étiez plus accompagné et qu'il y a des choses qui ressurgissent, n'ayez pas peur de vous refaire accompagner. Ça ne veut pas dire que vous êtes revenu au début. Ça veut dire que là, vous traversez une phase qui nécessite ça et c'est complètement OK. Sans parler des troubles alimentaires, je pense que les personnes... qui, comme vous, là, qui m'écoutez, si vous m'écoutez, c'est que vous êtes en recherche de compréhension, d'outils, de solutions, donc vous êtes dans une ouverture à tout ça. Donc les personnes comme vous et comme moi, qui sommes en recherche de compréhension, de mieux-être, etc., ben en fait, on va, par période dans notre vie, aller consulter des professionnels de la santé, pour différentes raisons. Peut-être que vous reconsulterez à nouveau pour des choses qui n'ont rien à voir avec les TCA, mais en tout cas, c'est pas du tout un échec de faire ça, au contraire. Donc peut-être que c'est le moment... pour toi qui m'écoutent de faire ça. D'ailleurs, désolée, ça fait un peu la meuf qui fait sa pub, mais en même temps, why not, j'ai envie de dire, puisque c'est mon contenu, n'est-ce pas ? Mais je pense à ça. Vous le savez, je ne fais aucun suivi en dehors de mon programme SOS Compulsion, mais j'ai décidé d'ouvrir des rendez-vous comme ça, one shot, en one-one, d'une heure, une heure quinze grand maximum, avec un questionnaire avant. Enfin, avec, voilà. Il y a des rendez-vous qui vont vous permettre de, peut-être si vous vous sentez bloqué sur un truc précis, ou besoin de faire un point, d'avoir une vision un peu globale pour repartir avec des outils en main et savoir comment avancer, ou voilà, genre ça allait mieux puis ça va moins bien, sachez que je vais ouvrir des créneaux comme ça, je ne vais pas en ouvrir beaucoup, peut-être je pense, allez, un par semaine, donc quatre par mois je pense. Donc si vous êtes intéressé, n'hésitez pas à m'écrire, à me contacter. Bon, je referme cette parenthèse, mais donc voilà, c'est peut-être le moment pour toi, si tu sens qu'il y a des restrictions qui reviennent, de pouvoir remettre un certain nombre de choses en mouvement. Et en fait, si tu avais réussi à les diminuer, voire à les enlever, tes restrictions, ça veut dire que tu as des outils. C'est pas loin en toi. Je pense que voilà, il y a sûrement moyen de... Si tu prends le recul nécessaire par rapport à ce qui se joue pour toi, peut-être tu vas même pouvoir réutiliser des outils que tu as eu grâce à une thérapie ou autre. Voilà, j'espère que j'ai à peu près répondu à la question. Il n'y a pas de questions en direct, donc je continue. À quand un épisode concernant le lien entre TDAH ? Donc on est sur le trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité. Et compulsion alimentaire ? Eh bien, très bonne question. Je sais exactement avec qui je veux tourner des épisodes. En tout cas, il y a une personne avec qui j'ai très envie de tourner des épisodes de podcast et j'ai envie de la faire intervenir aussi sur mon programme SOS Compulsion. Donc une personne qui est comme moi de formation éducatrice spécialisée, qui est aujourd'hui thérapeute familiale et qui, par ailleurs, s'est formée et spécialisée autour de... haut potentiel intellectuel, du trouble de l'attention et donc de tout ce qui tourne autour aussi de l'hypersensibilité parce que ça va très souvent avec. Et elle est un peu inquiète de l'idée, elle est surrangée comme moi, c'est quelqu'un que j'aime beaucoup, elle est un peu inquiète de l'idée du podcast mais je la travaille au corps et bientôt vous l'aurez avec moi sur le podcast pour parler de ces sujets-là qui sont... Effectivement, très lié. En tout cas, pour juste en dire deux, trois mots, moi, je ne suis pas une experte du TDAH, mais c'est un sujet qui m'a beaucoup questionné pour l'un de mes enfants et pour moi. Donc, j'ai creusé, j'en ai parlé avec des pros, tout ça. Et je vois effectivement aussi par le biais de mes formations, un lien a été fait, notamment le dernier diplôme universitaire que j'ai fait. On avait toute une partie vraiment hyper intéressante sur d'autres pathologies en lien. avec les TCA. Et donc, notamment, on a parlé des TCA et des troubles autistiques, du TDAH, etc. Donc, il y a des vrais liens. Le TDAH, on est effectivement plutôt du côté des compulsions alimentaires, parce qu'en fait, il y a une grande impulsivité aussi qui va avec. Donc, voilà, très intéressant. Et ça me plairait beaucoup de creuser davantage et de, pourquoi pas, créer des outils aussi pour les personnes spécifiquement avec cette problématique. Parce que, bien sûr que ça vient ajouter une notion, un truc supplémentaire à avoir en tête. Pour autant, ça ne rend pas du tout le travail impossible, le travail sur les sensations, tout ça. Donc voilà. Donc bientôt, j'espère, pour répondre à la question à quand un épisode, eh bien bientôt. Est-ce normal d'avoir l'impression de ne pas vouloir guérir en anorexie ? Oui, c'est très fréquent. L'anorexie, déjà, va souvent avec beaucoup de déni. J'en parlais tout à l'heure quand je disais à la personne qui parlait de ces restrictions, où je disais, mais bravo déjà, en fait, d'être lucide là-dessus, parce que c'est souvent très difficile. Et donc, l'anorexie, c'est quand même très difficile, déjà, de la regarder en face, quoi, de dire, OK, je suis dans cette pathologie, de l'admettre. On se dit toujours, mais non, mais c'est pas ça. Oh, et puis, je suis pas si maigre. Voilà. Et quand même, en vrai, je mange. Oui, mais sortons de l'idée qu'une personne qui souffre d'anorexie ne mangerait pas du tout, en fait. Donc oui, c'est déjà quelque chose de... C'est difficile d'en sortir, puisque déjà, c'est difficile d'admettre qu'on est dans cette pathologie. Et donc, le fait de ne pas vouloir en guérir, en fait, c'est lié à d'énormes peurs reliées à la guérison de cette espèce de... des espèces de scénarios catastrophes qu'on se fait autour de la guérison. Et le problème, c'est qu'on tourne en rond parce que le fonctionnement psychique qui se met en place quand on souffre d'anorexie, il a quelque chose de très enfermant, de très rigide et de binaire. C'est noir ou c'est blanc. Et donc du coup, on va aussi penser et voir le monde de cette manière-là. Il faut aussi ajouter le fait que... Si on est particulièrement dénutri, avec un poids qui baisse en sous poids etc, le corps lui, il va à l'essentiel à un moment donné, c'est à dire qu'il va faire en sorte qu'on puisse respirer, d'avoir un coeur qui bat et donc les capacités cognitives elles peuvent être quand même pas mal altérées. Donc finalement on se retrouve avec un mode de fonctionnement, une pensée un peu binaire et en plus une fatigue physique, psychique qui nous permet pas de trop... pousser les raisonnements, les réflexions. Et donc, on peut vite se retrouver bloqué dans un truc. Si je guéris, il va se passer ça. Ou si je ne fais pas ça, il se passera ça. Si je fais ça, il va se passer ça. Avec énormément d'anxiété aussi associée. Donc, avec des pensées qui vont venir renforcer ça. Le côté, oh là là, si je fais ça, mon Dieu, il va se passer ça. C'est certain, presque de la pensée magique. Donc, tout ça, ça explique que oui, C'est très difficile et en fait, on peut se retrouver très très partagé sur la guérison. Mais d'ailleurs, les personnes qui souffrent de boulimie, notamment les personnes qui souffrent de boulimie vomitive, je trouve, dites-moi si ça vous parle ou à l'inverse si vous n'êtes pas du tout d'accord avec moi, ont aussi cette difficulté à concevoir la guérison. avec l'impression d'avoir trouvé un peu le moyen finalement d'avoir un corps qui correspond à peu près au standard, ou en tout cas dans ce que nous on s'est imaginé. Donc voilà, si je réponds simplement à ta question, est-ce que c'est normal ? En tout cas c'est très fréquent, sache-le. Et j'ai envie d'aller plus loin sur ta question, c'est-à-dire comment travailler là-dessus ? Je crois que je l'ai dit, je ne sais plus, je dis tellement de choses mais... Je crois que je l'ai dit la semaine dernière en live, ou c'est lors d'une interview où j'en parlais avec quelqu'un, donc de toute façon vous l'entendrez à un moment donné quelque part, mais quand j'accompagnais, parce que ce n'est plus le cas, mais quand j'accompagnais spécifiquement les personnes qui souffrent d'anorexie, on passait beaucoup de temps en début de suivi, le premier et voire même le deuxième rendez-vous, on travaillait beaucoup beaucoup sur les freins à la guérison. Qu'est-ce que t'as à perdre si tu guéris ? En tout cas, qu'est-ce que t'imagines que tu pourrais perdre ? Qu'est-ce que t'imagines que tu pourrais gagner ? Mais qu'est-ce que tu imagines aussi gagner dans ta situation actuelle ? Et donc en fait, vraiment travailler sur tout ça, bien en dehors de l'aspect du corps et tout, c'est aller bosser aussi là-dessus dans les relations. Qu'est-ce que tu as peur de perdre dans tes relations si tu n'es plus dans l'anorexie ? Vraiment aller bosser ça avec ton ou ta thérapeute, c'est quelque chose qui pourra peut-être aider, débloquer certaines choses. Et puis... Ne pas avoir peur d'avancer en n'étant pas sûr. Ok, je ne suis pas sûre d'avoir envie de guérir. Je ne suis pas sûre de tout à fait le faire pour moi, tout le temps. Parce qu'en fait, je fais ça, mais moi, est-ce que vraiment j'ai envie de guérir ? Ce n'est pas grave, tu avances et tu fais des pas, et ton cheminement, il va continuer en fait. Et ce n'est pas grave. Pas besoin d'attendre, de te dire, ouais, moi, je suis 100% sûre d'avoir envie de guérir. Ben non, c'est normal en fait d'avoir peur de quitter cette situation actuelle, et je crois que c'est important d'y aller quand même. Alors, une question en direct. Est-ce que le fait d'être HPE, donc au potentiel émotionnel, peut amener à avoir plus facilement des TCA et donc des moments de crise ? C'est difficile de répondre à ça. Je ne me permettrais pas de répondre à ça parce que je n'ai pas de chiffre sous la main. Surtout que le HPE, ça me semble un peu flou encore. Est-ce qu'il y a une vraie définition médicale comme HPI qui a été posée pour HPE ? Je ne suis pas sûre. Donc je trouve qu'il y a quelque chose de très flou autour de ça, du haut potentiel émotionnel. Et que du coup, si c'est une notion toute nouvelle et un peu floue, c'est encore plus compliqué d'avoir des études qui ont creusé le sujet, des gens qui se sont questionnés sur le sujet. Par contre, ce que je pourrais dire, on va prendre une personne qui... vit ses émotions de manière, comment je pourrais dire ça, équilibrée, tu vois, enfin voilà, et puis quelqu'un qui va tout vivre, peu importe le pourquoi, elle vit tout comme ça hyper intensément, tu vois, il y a quelque chose au niveau de l'émotionnel de très intense et du coup un peu envahissant, ben la personne qui va être beaucoup plus envahie par ses émotions est forcément beaucoup plus à risque de développer... Tout un tas de choses qui lui permettraient d'éviter ça, tout un tas d'évitements émotionnels. Plus on est envahi par les émotions, plus on risque de vouloir chercher à les gérer, les éviter, les faire taire, les étouffer. Donc il y a les troubles alimentaires, mais il y a toutes sortes d'addictions, que ce soit les drogues, que ce soit l'alcool, que ce soit... Mais même, en fait, le rapport au sport, le rapport au travail, enfin, voilà. Donc, oui, dans l'absolu, j'ai envie de te dire, ouais, on peut imaginer qu'il y a peut-être un plus grand risque, mais je ne sais pas. Et il faut faire gaffe aussi aux liens de corrélation, parce que, par exemple, quelqu'un qui va être diagnostiqué, je ne sais pas si aujourd'hui on peut parler de diagnostic, mais sur le haut potentiel émotionnel, quelqu'un qui va vivre les choses comme ça hyper, hyper intensément, eh bien, c'est peut-être quelqu'un qui a vécu... des choses traumatiques dans son enfance. Alors, de la violence, de la violence sexuelle, mais aussi une enfance traumatique parce que pas du tout sécurisante, ou voilà. Et du coup... Ce vécu-là va faire que cette personne se construit d'une manière bien particulière dans son vécu émotionnel, et donc on va dire qu'elle est au potentiel émotionnel. Mais finalement, qu'est-ce qui l'amène à développer des TCA ? Peut-être son vécu d'enfant en lien, du coup, qui a créé une sorte de vécu émotionnel bien particulier. Mais tu vois, c'est compliqué parce que les choses sont interconnectées entre elles, et du coup, ça reste toujours très compliqué de dire « Ah ben ça, c'est à cause de ça » . L'être humain, il n'est jamais dans une relation de cause à effet linéaire. Moi, je n'y crois pas du tout. Moi, j'aime beaucoup l'approche systémique aussi pour ça, parce que l'approche systémique part de ce principe-là, qui a une pluralité, de toute façon, de causes, qu'on appartient toujours à plusieurs systèmes qui, du coup, vont créer... On ne peut pas prendre l'être humain en dehors de son système, en fait. On appartient à un système sociétal, à un système familial, et il y a tout ça qui va créer des choses. Donc, c'est toujours plus compliqué que... une simple ligne comme ça qui explique. Même sensation, je pensais aller mieux car mon poids me convenait. Ça, c'est intéressant. Et quelques grammes de plus et là, panique à bord. Compulsion, vomissement, c'est insupportable de se croire foutu. Eh bien, du coup, Précilia, merci pour déjà cette intervention et ton témoignage. Je me dis que vraiment, ce que tu dis, c'est super intéressant. Tu pensais que... En fait... Tu pensais que tu allais mieux. Aujourd'hui, avec le recul, tu te dis que c'était parce que ton poids te convenait ou est-ce que vraiment sur le moment, tu te disais ça y est, je vais mieux. Mon poids, il est bien comme ça. Parce que si déjà, vous avez la sensation que vous allez bien en vous basant sur votre physique ou votre poids, en guérison de troubles alimentaires, c'est jamais très, très bon signe. Parce que ce n'est pas là-dessus que repose une guérison. On n'est pas guéri quand on fait un certain poids. Ça pourrait n'avoir aucun lien, même si, bien sûr que dans le cadre de l'anorexie, ça a un lien. Tant que tu es dans un extrême sous-poids, tu ne peux pas dire « Ah si, si, mais moi je suis guéri dans ma tête, ça n'a rien à voir avec mon poids. » Non, là on est sûrement beaucoup plus dans le déni. Mais en tout cas, je comprends que ce soit très difficile à vivre pour toi. J'ai envie de te dire, prends ce qu'il y a à prendre, c'est-à-dire que tu as... Peut-être goûter à une certaine liberté alimentaire, peut-être qu'il y a plein de choses qui allaient mieux et c'est trop chouette et c'est pas perdu. Ça veut dire que tu as fait du travail sur toi, sur ton comportement alimentaire et ça n'est pas perdu. Néanmoins, là, tu as une information importante sur le rapport à ton poids et ce que ça peut venir jouer. Sache aussi que refaire une crise, des crises, ça peut être des événements complètement anecdotiques et que ce qui va être hyper important, c'est ta façon de gérer. La crise qui est survenue, tu peux faire une crise et que ce soit insignifiant, c'est-à-dire que, ah ok, du coup très bien, je me rends compte qu'il faut que je bosse sur le rapport à ce foutu chiffre, le rapport à mon poids et peut-être à mon corps aussi. Mais en fait, je sais comment fonctionne le mécanisme des crises, je ne vais pas retomber dedans. Donc là, j'ai fait une crise hier, je vais prendre soin de moi, je vais faire en sorte que ça se passe bien. Et du coup, tu peux ne pas du tout refaire de crise. Et puis tu sais que tu as ce truc-là à bosser avec ton poids et tu le réenclenches. Même conseil que tout à l'heure pour l'autre personne à qui je répondais. Peut-être que c'est le moment de reprendre un suivi, au moins de refaire un rendez-vous pour faire un point, un bilan, etc. Peut-être que je vais arrêter là. Je regarde s'il y a... Alors, il y a d'autres choses en direct. C'est exactement ce que je ressens. Le sentiment d'avoir trouvé une solution magique avec la boulimie vomitive en pouvant manger ce que je veux sans grossir. Tu as super bien décrit le caractère très vicieux de cette maladie mentale qui fait tout pour te donner l'illusion que tu contrôles et que tout va bien. Tu peux t'arrêter quand tu veux, sauf que non. Oui, effectivement, je suis contente que ça t'ait parlé et que tu trouves que c'est bien décrit. En même temps, je l'ai tellement vécu, je sais exactement ce que c'est. Et je connais cette ambivalence du coup de... Un jour, tu as dit « Ah non, mais c'est cool, en fait, je gère. » Puis moi, c'est mon petit moyen à moi, mais en fait, je vais vous parler de moi là, mais c'était mon petit moyen à moi de quoi ? De plaire ? D'être validée ? D'être suffisamment mince ? Ok, c'était ça le but de ma vie en fait ? Donc en fait, c'est tout ça aussi qui sera utile de remettre en question, de prendre de la hauteur par rapport à ça. Et donc certaines fois, je me disais ça, et puis d'autres fois, je vivais l'enfer sur terre. Vraiment, vraiment, vraiment, en me disant... Je ne peux plus vivre comme ça. En fait, ma vie ne peut pas ressembler à ça. Jusqu'à avoir des idées vraiment noires. Donc je comprends cette ambivalence-là. Peut-être que ce qui va être hyper aidant, c'est de lutter contre la petite voix qui te raconte que si tu guéris, alors tu vas perdre. En fait, la boucle est bouclée. On revient aussi à la question du début sur l'anorexie. Bosser sur les freins à la guérison, c'est-à-dire que là, les moments où tu es en grosse phase de down, tu sais que tu n'en peux plus de vivre dans la boulimie vomitive, tu dis ok, il faut que je me fasse aider. Donc tu as envie d'enclencher des trucs. Mais à un moment donné, tu vas être rattrapé par la peur de « bah ouais, mais est-ce que ça veut dire que du coup, je vais forcément grossir, je vais pas pouvoir rester mince ? » Et puis, il va me manquer le plaisir de mes crises, le lâcher-prise que m'apportent mes crises, etc. Mais tout Ausha, c'est des trucs que tu te racontes, qui sont pas réels. Donc ça va être intéressant d'aller bosser sur ces freins-là, à la guérison. Et donc Priscilla qui répond « Effectivement, rapport au poids, très compliqué. Je suis une droguée de la balance, et c'est extrêmement difficile pour moi de m'en défaire. Matin, soir, ma vie tourne autour de ça, en fait. » Ok, donc oui, ça allait mieux. Il y a des choses qui allaient mieux, mais ça dépend aussi d'où on part, effectivement, en gardant cette pesée matin et soir. Eh bien, tu as un super objectif à travailler. Voilà, cette rechute, je ne sais pas si on peut parler de rechute, ou en tout cas, j'aime pas du tout en plus parler de rechute. Et puis, je ne connais pas ta situation. Ce regain de symptômes, on va dire ça comme ça. Eh bien, il t'indique aussi sur quoi aller travailler et peut-être qu'il y a un objectif vraiment à mettre en place autour de cette addiction à la balance, à la pesée. Mais d'ailleurs, addiction à la balance, t'es addict au contrôle de ton poids, pas à la balance. Priscilla, j'étais comme toi avec la balance, je l'ai carrément jetée il y a quelques semaines et ça m'a beaucoup aidée. Même si ce n'est pas tous les jours facile de ne pas pouvoir checker son poids. Ah, trop chouette ! Eh bien, écoute, jolie chose, il mag, donc c'est mag. Merci de ton partage, j'adore quand vous répondez comme ça, que vous intervenez, que vous vous apportez des petites choses, c'est vraiment trop bien. Encore une fois, le pouvoir de la communauté, vraiment, ça vaut beaucoup, beaucoup. Je n'ai pas eu le temps de répondre à toutes les questions, donc je terminerai plus tard si ça vous va. Il restait une question sur la grande fatigue en guérison d'anorexie et une question sur le trouble du réconfort. Très intéressant ça, c'est chouette de me poser ce type de questions, j'aime bien les trucs un peu... technique entre guillemets, donc j'y répondrai lors du prochain live lundi prochain. D'ici là, je vais vous souhaiter une très belle journée, une très belle semaine. J'espère que mes réponses auront pu vous aider, vous inspirer, vous apporter des choses. Je vous le répète, n'oubliez pas que vous pouvez désormais me soutenir, même si on n'a jamais travaillé ensemble et que peut-être on ne travaillera jamais ensemble, il est possible que mes podcasts, mes contenus vous aient quand même apporté de l'aide. Et donc, j'ai mis en place la possibilité de pouvoir me soutenir. Alors, il y a toujours un truc énorme qui est trop bien, c'est de partager vraiment autour de vous mes contenus. Mais vous pouvez désormais aussi me soutenir financièrement. Voilà, et puis sachez, je vous le redis, que j'ouvre des nouveautés. C'est-à-dire que je vais vous ouvrir la possibilité d'avoir un rendez-vous avec moi, de bilan. Soit bilan, et puis je vous fais des propositions de choses à mettre en place. Soit là, il y a... une difficulté, ça allait mieux, mais il y a une difficulté qui survient, ou un truc précis sur lequel vous avez envie de bosser, on peut se prendre un rendez-vous ensemble, n'hésitez pas à m'écrire, et si vous êtes professionnel, c'est pareil, ça c'est la grande nouveauté de 2025 que je vais vraiment développer, c'est l'accompagnement des pros et la formation des professionnels. Voilà, je vous ai tout dit, merci d'avoir été là en direct, merci pour vos partages, et puis je vous dis à très bientôt, et surtout, prenez bien soin de vous. Ciao !