Speaker #0Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram, où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute ! Bienvenue dans la question du lundi. Aujourd'hui, voici la question à laquelle je réponds, qui m'a été posée sur Instagram. En demi-guérison, mais impossible de se débarrasser de la restriction cognitive. Tips, please ! Voilà, cette question de la dé... demi-guérison, elle revient assez souvent, il faut le dire, mais surtout la question de la restriction cognitive, elle revient tout le temps. J'ai envie de dire que c'est plutôt bon signe, parce que déjà, ça veut dire que tu as quand même une conscience assez fine de ce qui est en train de se jouer, et déjà, je trouve que c'est un gros job de se rendre compte de cette restriction cognitive qui est à l'œuvre. Alors, voici donc concrètement ce que j'ai envie de vous dire sur la restriction cognitive. On va commencer par un... rapide rappel, une définition de ce que c'est que la restriction cognitive. La restriction cognitive, c'est le fait de chercher à contrôler ce que l'on mange dans le but de ne pas grossir ou de maigrir. Donc la restriction cognitive, ça concerne beaucoup de personnes. Beaucoup de personnes sont en restriction cognitive sans pour autant développer des troubles alimentaires. Néanmoins, la restriction cognitive, c'est un peu le fil rouge du trouble alimentaire. La restriction cognitive, c'est le truc qu'on va retrouver dans chacun des troubles alimentaires. Et en fait, c'est un truc qui va aussi nous renseigner sur là où on en est dans le trouble alimentaire, c'est-à-dire qu'elle va être plus ou moins forte, plus ou moins efficiente, si je pouvais le dire comme ça, c'est-à-dire qu'elle aura plus ou moins de pouvoir, en fait, selon le trouble alimentaire dans lequel tu te retrouves bloqué. Donc, c'est important d'avoir en tête que c'est le fil rouge parce que, je le rappelle aussi, une personne qui souffre du côté compulsif, plutôt de l'hyperphagie boulimique, va avoir tendance à se dire que son problème, c'est justement de ne pas réussir à se restreindre et va plutôt se dire qu'elle n'a aucune restriction. Alors que si, je peux vous assurer que si on va faire le tri ensemble et qu'on cherche ça, et d'ailleurs, je le redis, j'ai l'impression de le dire aussi à chaque fois, mais c'est vraiment la première étape. Chez moi, la première étape d'accompagnement, elle est vraiment autour de ça. On fait un point, on s'auto-observe, on apprend aussi, on gagne. compétence d'auto-observation, on apprend à s'observer et on regarde comment on mange, comment on pense autour de la nourriture, qu'est-ce qu'on ressent autour des prises alimentaires. On va faire le point autour de tout ça et on débusque la restriction et la restriction cognitive. Donc ça vraiment, c'est important d'avoir en tête que si t'as un TCA, il y a de la restriction cognitive. Ok, mais comment on fait concrètement ? Donc je vais répondre vraiment à cette personne qui me dit être en semi-guérison. Mais bon, bien sûr que prenez tout ce qui pourra vous parler, vous intéresser et vous être utile. Alors, premier truc que j'ai envie de te dire, mon premier tips autour de ton comportement alimentaire, ça va être de faire avec. C'est un peu comme la peur de grossir où je vous le dis tout le temps, si vous attendez de ne plus avoir peur de grossir pour avancer sur votre chemin de guérison, alors vous n'avancerez jamais. Puisque votre peur de grossir, c'est le centre. Vraiment, le truc constitutif de votre trouble alimentaire, c'est le rapport à votre corps et c'est votre peur de grossir. Donc, on y va. On a peur de grossir, mais on y va. Parce que sinon, on reste ad vitam aeternam là-dedans. Eh bien, la restriction cognitive, c'est pareil. Je vais te conseiller de ne pas chercher à l'enlever à tout prix, mais plutôt accepter qu'elle soit là, accepter qu'elle génère des pensées culpabilisantes, mais avancer avec. Ça c'est le premier point vraiment important. Deuxième point important, appliquer la méthode des petits pas. Tu as un objectif final qui est peut-être de manger de manière très libre, très intuitive. Peut-être que ton objectif final c'est de ne plus jamais culpabiliser lorsque tu manges un Mars parce que simplement tu en avais envie et que voilà, de ne plus jamais compenser, culpabiliser, ni changer tes repas d'avant ou d'après autour de ce type de prise alimentaire. Ok. Sauf que si tu te dis, ok, c'est parti, je vais manger en mars. Et que du coup, soit ça part en crise, ou alors tu t'en veux à mort, ou le soir tu n'arrives même plus à manger parce que tu as mangé un Mars, tu vas te dire, ça ne marche pas l'alimentation intuitive sur moi. Ben oui, normal, parce qu'en fait, ça, c'est l'objectif final. Donc, reste accroché aux petits pas. Peut-être que tes petits pas pour être capable de manger un Mars librement, ça va déjà passer par un autre aliment que le Mars. Peut-être que le Mars, c'est ultra trigger, que c'est vraiment en haut. le top du top de ta liste rouge des aliments qui font flipper à éviter, alors vas-y avec des aliments qui seront peut-être un peu moins flippants. Essaie d'amener de la sécurité d'une manière ou d'une autre quand tu vas consommer des aliments qui sont ne serait-ce qu'un petit peu flippants. La méthode des petits pas. Arrêtez de... Je m'adresse à toi, à la personne, arrête-toi, mais arrêtez au global de toujours voir la ligne d'arrivée et d'agir comme si ce soir vous deviez franchir la ligne d'arrivée. Si demain vous vous préparez à une compétition sportive ou même à un examen où tiens, voilà, le permis de conduire, vous êtes inscrit un jour à une auto-école, vous n'espériez pas passer votre permis de conduire le lendemain ou à la fin de la semaine. Vous avez dû y aller avec des petits pas. Vous avez d'ailleurs commencé avec beaucoup de théories avant de passer à la pratique et il a fallu accepter de caler, d'être un peu nul, voilà, avant un jour de savoir conduire et d'obtenir votre permis de conduire. Donc les petits pas. C'est comme ça qu'on fonctionne. Le troisième tip qui est toujours très orienté comportement alimentaire, ça va être de suivre les étapes que tu te fixes à la lettre. Bon, c'est vrai que là, moi je vais parler plutôt dans l'idéal où tu es accompagné par un ou une professionnelle de santé et qui t'aide vraiment spécifiquement sur ton comportement alimentaire. En fait, la personne va te... donner des exercices, ou plutôt vous allez co-construire, c'est ce qui me semble être idéal, des petites choses à travailler, des exercices à faire, qui seront dans cet esprit des petits pas. Et l'idée, ça va être de les suivre à la lettre, même si au début, ça te fait un peu grincer des dents et que tu n'y crois pas trop. Je vais te donner un exemple. Un jour, on t'a dit que le chocolat, ça faisait grossir. Un jour, on t'a dit que tel aliment était bon pour la santé. Un jour, on t'a dit qu'un tel autre, il fallait surtout l'éviter et tu l'as cru, tu l'as pris. Peut-être tout de suite, d'ailleurs, on a un peu une déformation comme ça où les fausses idées comme ça reçues, on les prend très vite et on les accepte très vite comme vraies et on met beaucoup de temps à les déconstruire. En tout cas, il y a des choses comme ça que tu as accepté de prendre comme vraies et que tu as accepté de suivre. C'est surtout ça. quand tu as fait des régimes et qu'on t'a dit Ok, tu veux maigrir, arrête de manger ça. Eh bien, tu t'es mise à suivre ce truc à la lettre. Pourquoi ? Parce que tu faisais confiance, tu étais persuadée que c'était ce qui allait enfin t'emmener vers ton objectif de perte de poids, etc. Là, on va te donner des exercices. Si je reprends mon exemple du mars, on va te dire, ok, méthode des petits pas, tu vas peut-être commencer par tel aliment et je te propose de manger telle quantité de tel aliment à telle fréquence, en présence de telle personne. Je vais loin dans mon truc, ce sera peut-être pas aussi cadré, mais voilà, en tout cas, on va sûrement te proposer des exercices pour travailler là-dessus. Ok, ça va être important, même si tu as peur et même s'il y a encore de la restriction cognitive active en lien avec des croyances qui te disent « Non, mais j'ai trop peur de grossir, j'ai l'impression que c'est n'importe quoi et imagine si ça fait flamber mon poids, etc. » Même s'il y a tout ça, ça va être important que tu suives. ces trucs-là, que tu le fasses, un peu comme tu as suivi des régimes, des conseils diététiques avant, sans vraiment plus te poser de questions. Essaie de prendre les choses aussi de cette manière-là, vraiment. En fait, l'expérimentation, c'est ce qui va avoir le plus d'impact pour te permettre de déconstruire tes croyances et virer la restriction cognitive. Parce que moi, je peux t'expliquer pendant des heures sur un épisode de podcast en quoi c'est pas vrai que le chocolat, ça fait forcément grossir. Tant que tu ne seras pas allé l'expérimenter toi, et tant que tu n'auras pas pu constater que, bah ouais, finalement, t'arrêtes de te jeter sur le chocolat, que ça devient un aliment comme un autre, et que finalement, bah tout va bien, ton poids se régule, etc. Bah, tu vois, ce sera un peu comme pisser dans un violon, désolé pour l'expression, mais vraiment, c'est important, une fois que t'as compris intellectuellement l'intérêt de tout ça, et que du coup t'es ok pour te lancer dans cette thérapie, alors let's go, lance-toi, et... Suis les choses comme t'aurais appliqué un régime à une époque, suis-les, suis ces expérimentations pour t'aider à déconstruire la restriction cognitive. Je fais une petite parenthèse parce que peut-être que vous vous dites qu'il y a quelque chose de contradictoire, que là je suis en train de vous dire qu'il faudrait suivre un truc hyper spécifique à la lettre. Alors qu'on a l'impression que l'alimentation intuitive, c'est quand même plutôt quelque chose de très libre. Et effectivement, l'idée, là, c'est de pouvoir suivre des exercices qui vont vous être proposés de manière à déconstruire plein de pensées et de croyances limitantes qui vous empêchent de manger librement, qui vous empêchent de ressentir vos sensations, qui vous empêchent d'être en sécurité et d'arrêter de vous jeter sur les aliments, etc. pour que dans un autre temps vous puissiez justement être complètement libre d'être à l'écoute de vos sensations, de votre confort, de votre plaisir, de votre digestion, etc. J'ai deux autres points à aborder qui basculent plutôt sur autre chose que le comportement alimentaire. Et oui, je pense qu'il y a d'autres choses à faire pour se débarrasser de la restriction cognitive et qui ne reposent pas que sur vraiment concrètement le comportement alimentaire. la relation à ton corps. En fait, je le disais un peu plus tôt, mais la relation au corps, à l'insatisfaction corporelle et l'envie de modifier son corps, c'est les bases du trouble alimentaire. S'il n'y a plus ça, il n'y a plus la notion de contrôler ce qu'on mange finalement et d'être en bagarre sans arrêt avec la nourriture. Donc, le centre de tout ça, c'est vraiment le corps. Donc, moi, je te conseille d'aller mettre en place des choses pour améliorer la relation à ton corps, pour... Moins avoir cette envie de maigrir qui est toujours collée à tes basques ou cette peur de grossir qui est toujours collée à tes basques, de manière à du coup avoir moins besoin d'écouter la voix de la restriction cognitive. En fait, forcément, si tu n'as pas envie de maigrir, alors tu n'es pas dans le besoin de contrôler tout ce que tu manges pour maigrir. Encore une fois, je ne suis pas en train de te dire, fais deux ou trois exercices, tu n'auras plus envie de maigrir, plus peur de grossir. Non, ce n'est pas ça, c'est diminuer l'intensité. Et comme ça, en parallèle des exercices de comportement alimentaire, ça va être vachement facilitant. Alors, sur quoi tu peux bosser ? Tu peux bosser sur les représentations. Fais attention à ton feed Insta, fais attention aux magazines que tu lis, aux émissions que tu regardes. Regarder, écouter des choses qui sont toujours dans la survalorisation des corps minces, ça a un impact. Ça a un vrai impact sur le regard que tu portes sur ton corps. Donc voilà, la question de la représentation, c'est super important. La question du mouvement est super importante. Vive des choses dans ton corps. Le mouvement, ça aide vachement à mieux se ressentir de l'intérieur pour être moins dans... toujours à se regarder de l'extérieur. Donc il y a des choses vraiment à mettre en place par rapport à ça. Et puis je te dirais, c'est un peu en lien aussi, des choses en lien avec l'interoception. Le fait de pouvoir ressentir de l'intérieur et mettre en place des exercices pour améliorer améliorer ton interoception. Et puis, la dernière chose, qui, pareil, n'est pas en lien avec le comportement alimentaire, mais qui, je crois, peut vraiment aider sur la restriction cognitive et sur le rapport au corps, c'est le fait de développer des trucs qui n'ont rien à voir, qui n'ont rien à voir avec ton corps, qui n'ont rien à voir avec l'apparence. En fait, le but derrière ça, c'est un peu oublier, t'oublier, oublier ton enveloppe corporelle. Faire des choses qui vont te faire kiffer, qui vont, le moment où tu le fais, te permettre d'oublier ce à quoi tu ressembles et tous ces enjeux-là, qui vont te permettre de stimuler peut-être d'autres choses chez toi, que ce soit le côté très intellectuel, créatif, peu importe, mais en tout cas d'être dans quelque chose qui n'a rien à voir et qui développe d'autres facettes de toi. Je sais pas, ça peut être tout, tout, tout, tout et n'importe quoi. Mais vraiment, ça, c'est quelque chose qui me semble primordial parce que dans le travail que l'on fait pour sortir des troubles alimentaires, on est vachement focus quand même sur qu'est-ce que je mange, qu'est-ce que je pense autour de ce que je mange. Et même si on travaille dur pour améliorer la relation à son corps, il y a encore plein de choses qui vont tourner autour de son corps, de l'image de son corps, tout ça. Et je pense que c'est super important d'ouvrir une fenêtre. où on va exister complètement en dehors de ça, en fait. Alors, ça peut être grâce au contact des animaux, grâce au contact des enfants, ça peut être la lecture, les puzzles, ça peut être aussi le sport, même si ça passe par le corps. Il y a plein de choses, en fait, à toi d'explorer et de voir ce qui pourra t'aider. Voilà ! J'arrive au terme de cet épisode de podcast du lundi où je répondais à la question « Mais comment, bon sang de bonsoir, se défaire de cette restriction cognitive ? » J'espère que les tips vous auront aidé. Comme d'hab', petit rappel important, moi j'ai besoin de votre soutien, j'ai besoin de voir que ce que je fais, ça vous aide, sinon j'arrête de le faire. 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