- Speaker #0
Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation,
- Speaker #1
peur du manque,
- Speaker #0
insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Bien contente de t'accueillir Claire aujourd'hui dans le podcast. On va parler de tout un tas de choses super intéressantes mais on va pas mal parler des vêtements notamment. En tout cas c'est pour ça que je t'ai invitée parce que moi je te connais d'Instagram. sur un compte qui s'appelle la mode intuitive.
- Speaker #1
Ça.
- Speaker #0
Et du coup, je suis déjà en train d'en dire avant même que tu te présentes, donc je vais me taire et puis te laisser la parole pour que tu commences par te présenter de la manière dont tu le souhaites.
- Speaker #1
Alors, moi, je m'appelle Claire, j'ai 35 ans. Et il y a environ 7 ans, j'ai commencé, on va dire, un processus de changement total de ma vision des choses, de la vie. De tout, quoi. Et c'est tombé donc à peu près au moment que j'étais enceinte et parce que la grossesse, ça m'a pas mal aidée aussi à voir les choses sous un autre angle. Je sais pas si t'as des enfances la vie, mais... Oui,
- Speaker #0
tout à fait. Ouais.
- Speaker #1
Et à un moment, je pense un peu, à un moment de la séprise, ça aide, quoi, à rentrer dans... Ça m'a aidée à rentrer dans le bain de plus de... Comment dire ? De... Merci. Être sereine avec moi-même et me laisser foutre la paix, quoi. Et donc, à ce moment-là, j'ai été licenciée économique.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Donc, c'était en 2019. Et c'est tombé pile au moment du confinement. Donc, en fait, à ce moment-là, j'ai eu beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps pour moi. Enfin... Tout est relatif quand on a un bébé qui vient de naître.
- Speaker #0
C'est clair.
- Speaker #1
Mais bon, voilà, on était tranquilles. Mon mari ne bossait pas. Bref, on avait du temps. Et à partir de là, j'ai commencé à bien réfléchir. J'ai connu le concept de l'alimentation intuitive. Fortunatement, via un commentaire de quelqu'un. Et voilà, à partir de là, il y a eu... Un grand changement qui s'est opéré en moi. Après, moi, je n'ai jamais souffert de TCA, personnellement. Je dirais que j'ai plutôt souffert d'une alimentation troublée, en fait. Comme beaucoup de gens, juste un petit peu de restriction, un peu de culpabilité par-ci, par-là.
- Speaker #0
Tu n'as jamais eu de gros symptômes, tu dirais ?
- Speaker #1
Non, non, non. Je n'ai jamais essayé de me faire vomir, eu des crises, des pharphagies. des périodes d'anorexie, non, rien,
- Speaker #0
jamais comment tu décrirais ton rapport au corps par le passé, je dirais même quand tu étais petite fille puis en grandissant, adolescente etc.
- Speaker #1
Alors en fait moi je pense que j'ai eu une sorte de de chance parce que j'ai jamais été une on a jamais questionné mon poids quand j'étais petite Et même, au contraire, j'étais plutôt maigre. Ça n'avait rien d'alarmant, mais j'étais vraiment une petite fille. Il y avait la peau sur les os. J'exagère. Et en fait, ça m'a aidée parce que du coup, je n'avais pas un rapport conflictuel avec la nourriture. Personne ne m'a jamais rien dit. Personne ne m'a jamais dit, fais attention à ce que tu manges. Et je pouvais manger ce que je voulais. Voilà, j'étais... J'étais une petite brindille jusqu'à mes 18-19 ans. Donc en fait, ça m'a quand même permis d'avoir une adolescence sereine vis-à-vis de mon poids. Franchement, je pense que c'est vraiment, par rapport à d'autres personnes, quand on a un cerveau en construction, quand on est adolescent, c'est vachement compliqué d'avoir un rapport conflictuel à son corps. Voilà, je pense que j'ai eu la chance. Et ensuite, à partir de mes 18-19 ans... Mais là, ça a commencé un petit peu à changer. Et c'est vrai que ça a été un peu compliqué pour moi parce que je n'avais jamais grossi, en fait. J'étais toujours restée mince. Et ça m'a un petit peu perturbée, on va dire. Et ça a aussi perturbé mes parents. Et là, à partir de là, j'ai commencé à prendre des réflexions. Mais... Comme j'étais majeure, donc franchement, ils n'avaient pas vraiment grand-chose à dire. Ils ne pouvaient pas me forcer à faire tout ce qu'ils voulaient que je fasse. Mais quand même, ma mère, elle m'a poussée à aller voir une diététicienne, alors que je faisais un 40, un 38 hors-taxe, comme on dit. Et du coup, je suis allée la voir.
- Speaker #0
mais j'ai trouvé ça ridicule en fait j'avais suffisamment de recul pour me rendre compte qu'est-ce qu'il y avait c'est fou quand même à 18 ans d'avoir ce recul là parce que tu dis il pouvait pas m'imposer grand chose en même temps ça pouvait quand même t'impacter oui
- Speaker #1
oui oui en effet mais parce qu'en fait la diététicienne elle m'a vraiment sorti les trucs en lunaire quoi et même à 18 ans j'ai trouvé ça débile parce que je lui expliquais ce que je mangeais Elle me demandait de faire un rapport sur ma semaine de ce que j'avais mangé. Et en fait, elle n'a tellement rien trouvé à dire qu'elle me disait, mais en fait, vous mangez trop de fruits.
- Speaker #0
Ah oui, d'accord.
- Speaker #1
Franchement, du coup, quand je suis sortie de là, j'ai fait, mais qu'est-ce que c'est que ça ? La seule chose qu'elle a à me dire, c'est que je mange trop de fruits. Non, mais n'importe quoi. Du coup, j'ai dit à ma mère que je trouvais ça débile. Bon, après, j'étais un petit peu... Dans mon caractère, j'étais toujours un peu rebelle à ne pas vouloir qu'on me dise ce que je dois faire. Dès que j'avais de quoi démonter des théories et des arguments de mes parents, je le faisais. Du coup, j'étais assez contente. Et par rapport au fait de s'habiller, je me souviens, j'ai un souvenir très clair de mon père la première fois, qui m'a dit oui Je commençais à prendre pas mal de poids. J'étais cette fois un bon 40. Je devais avoir 20 ans, 21 ans. Il me dit qu'il faudrait peut-être cacher ses jambes un peu. En gros, il m'a dit que j'étais trop grosse, que ce n'était pas joli. Il me dit que je devrais plutôt acheter des jupes et des robes longues. Et en fait... Ah, f... Moi, déjà, je l'ai mal pris, mais je me suis dit, bah, oui, peut-être, je sais pas, je vais voir. Et je suis allée, je me souviens, je suis allée avec mon mari. Aujourd'hui, c'est mon mari, mais à l'époque, c'était mon copain. Et je suis allée essayer des trucs, et puis je me sentais tellement bête dans la cabine. J'avais cette jupe, j'ai essayé une jupe, une robe, je me sentais stupide, en fait. Je trouvais que ça avait l'air assez moche, quoi, ça me plaisait pas. Je me plaisais pas, donc au final, j'ai... J'ai lâché l'affaire. Je me suis dit, mais non, ce n'est pas pour moi. Donc, voilà, ils ont essayé de m'influencer. Mais j'ai réussi à ne pas me laisser faire. Et en fait, au fur et à mesure, j'ai pris quand même beaucoup de poids. Jusqu'au jour... Alors, une histoire un petit peu compliquée, on va dire. En fait, j'ai été diagnostiquée avec un TDAH. Et j'ai été diagnostiquée à 24 ans. Et en fait, j'ai été soumise sous... En gros, c'est du méthylphénidate. C'est ce qu'on appelle concerta. Et le concerta, en fait, ça fait perdre du poids. Enfin, en tout cas, ça régule l'appétit. Et du coup, j'ai perdu 10 kilos d'un coup en quelques mois. Et du coup, moi qui étais en léger surpoids, on va dire, je me suis sentie, entre guillemets, poussée des ailes. J'étais contente. Et du coup, ça m'a un peu porté préjudice parce que j'ai eu des attitudes... Je me sentais un peu tout permis.
- Speaker #0
C'est-à-dire ? Qu'est-ce que tu veux dire par là, quand tu dis que ça t'a porté préjudice ? Tu as eu l'impression vraiment que ton comportement envers toi-même, envers les autres a changé ?
- Speaker #1
Oui. Oui, oui, complètement.
- Speaker #0
j'étais devenue un peu arrogante voilà j'étais j'étais ah ouais non mais vraiment le truc de ok t'accédais aux privilèges minces quoi c'est ça ? Tu y accédais, tu y réaccédais, mais disons qu'avant, c'était l'enfance, l'adolescence, et que tu n'étais pas dans la conscience sans doute de tout ça. Oui,
- Speaker #1
complètement. Et puis, il y avait aussi le fait d'être sous médicaments et d'avoir l'impression que c'était la recette miracle à tous mes problèmes, TDAH, etc. Donc, en fait, doublé à ça, vraiment, j'avais l'impression d'être la reine du monde. Bon, bref. Et du coup, j'ai été détestable pendant cette période-là.
- Speaker #0
Ça a duré combien de temps cette période ?
- Speaker #1
Je dirais peut-être deux ans. Ok. Ouais, peut-être deux ans. Et en fait, au bout d'un moment, j'ai arrêté les... Attends, il faut que je me souvienne. Oui, oui, en fait, c'est ça, ça a duré deux ans, et pendant lesquels, vraiment, j'étais... J'ai passé plusieurs entretiens d'embauche, par exemple, et j'étais insupportable, quoi. Je croyais que c'était douteux. cuit, enfin... Bref, je sais pas du tout...
- Speaker #0
Mais c'est marrant, alors, de base, c'est pas spécifiquement notre sujet, mais en même temps, c'est hyper intéressant à plein d'égards, parce que déjà, le TDAH, je pense qu'il y a pas mal de femmes qui sont sous-diagnostiquées, tu vois ? Les personnes qui écoutent le podcast, c'est des personnes avec troubles alimentaires. Quand t'es du côté des TCA compulsifs... Il y a quand même, je pense, pas mal de personnes qui sont peut-être concernées, tu vois, ou non, par le TDAH. Donc, ça m'intéresse ce que tu dis parce que c'est fou. C'est la première fois que j'entends ce témoignage, tu vois. Et en fait, je me dis, mais attends, quand tu dis, ouais, OK, j'étais insupportable. Tu prends l'exemple des entretiens d'embauche.
- Speaker #1
Toi,
- Speaker #0
tu n'en avais pas conscience sur le moment. Qu'est-ce qui te permet de dire que tu étais insupportable ? C'est ce qu'on t'a renvoyé à ce moment-là. est-ce que toi t'en avais un peu conscience ?
- Speaker #1
oui oui C'est-à-dire que j'avais plein de gens autour de moi qui me disaient que j'étais sans gêne, que je n'avais pas assez de filtres. Et puis même, des fois, pendant mes entretiens d'embauche, je voyais les gens qui faisaient des gros yeux. C'est genre, mais c'est qui celle-là ? Pour qui elle se prend ? Enfin, voilà, je le sentais bien qu'il y avait un truc comme ça. Mais j'avais un peu l'impression, tu sais, de rattraper le temps perdu, quoi.
- Speaker #0
Qu'est-ce qu'il y avait cet impact-là ? Parce que tu l'as associé tout à l'heure à la perte de poids. Il y avait sans doute quand même le traitement qui modifiait peut-être des choses. Enfin, tu vois, j'y connais rien du tout.
- Speaker #1
Oui, c'est possible. Même si, bon, ça c'est un autre sujet que je pense qu'on ne développera pas parce que sinon ça prendrait des heures. Je pense que le diagnostic, je le remets vachement en question aujourd'hui.
- Speaker #0
Ah ouais ?
- Speaker #1
Parce qu'autant il y a des TDAH qui sont, à mon avis, sous-diagnostiqués, mais il y a aussi une part de sur-diagnostics dans d'autres cas. Et parce qu'il y a une histoire de diagnostic différentiel, moi, finalement, je me retrouve peut-être plus dans un trouble anxieux généralisé. Et du coup, c'est vrai que je pense que ça a plus eu un effet placebo, les médicaments, qu'un véritable effet, dans le sens où je me disais, bon, c'est génial, maintenant... Tous mes soucis vont être réglés. Et du coup, tu vois, j'avais une forme de désinhibition, quoi. Avec aussi la perte de poids. Et du coup, cette période a duré à peu près deux ans. Et j'ai arrêté, finalement, le concertat. Parce que finalement, j'avais plus d'effets secondaires que de bénéfices au bout d'un moment. C'est pour ça qu'aussi, je suis... un peu convaincue par le coup de l'effet placebo parce que je me suis dit, bon, au bout d'un moment, tu te rends compte que c'est pas si différent d'avant, qu'une fois que l'enthousiasme, il retombe, tu retournes dans tes travers. Et les effets secondaires, c'était des maux de tête, des courbatures, voilà, j'avais extrêmement mal dans les cervicales, etc. Donc j'ai arrêté. Et là, j'avais 27 ans, je pense, quelque chose comme ça. Et c'est là que j'ai commencé à avoir des projets avec mon mari pour un bébé. Donc, quand j'ai arrêté le Concerta, je commençais à reprendre du poids petit à petit. Mais alors, vraiment doucement, doucement, doucement. Jusqu'à ce que je tombe enceinte. Et là, du coup, pendant ma grossesse, j'ai pris une dizaine de kilos. Et en fait, finalement, après j'ai accouché. Et puis les kilos ne sont pas partis. J'ai passé beaucoup de temps à la maison. J'étais sédentaire. Donc j'ai continué à prendre du poids.
- Speaker #0
Après la grossesse, tu veux dire ?
- Speaker #1
Oui. Après la grossesse.
- Speaker #0
Mais ça, c'est un truc qui est assez fréquent, en fait. On en parle assez peu, alors que je trouve que c'est hyper fréquent.
- Speaker #1
Oui, oui, bah oui. En plus, il y a beaucoup de croyances qui disent que si tu allaites, tu vas perdre tes kilos. Alors qu'en fait, non, c'est pas vrai. J'ai allaité, j'ai pas perdu. Et que ça va se remettre en place. Mais je pense que c'est beaucoup de choses pour rassurer les mères, en fait. Parce que déjà... tu as un bébé, tu es crevé. Alors si en plus, on te dit que tu ne vas pas perdre tes kilos, je crois que le postpartum, il est éclaté au sol. Donc voilà. Après, ça dépend. Il doit y avoir des femmes qui perdent leurs kilos. J'en vois.
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Non, mais voilà, tout existe. C'est juste qu'on a une surreprésentation et on a une attente très forte aussi du fait que les femmes perdent le poids après. Oui,
- Speaker #1
tout à fait.
- Speaker #0
Moi, je me demande comment tu te sentais dans ton corps à toutes ces étapes-là. Tu vois, quand tu dis que tu as repris doucement après l'arrêt du traitement, mais que tu sentais une forme d'euphorie d'avoir perdu tout ce poids. Donc, est-ce que ça n'a pas été trop dur de le reprendre ? Et comment c'était sur cette phase postpartum où tu dis que tu prenais du poids ? Comment tu te sentais ?
- Speaker #1
Alors, avant ma grossesse, je le vivais assez mal. je me rappelle d'une fois par exemple moi je suis travaillée dans le commerce, dans la vente en pré-terpoté donc du coup évidemment avec les vêtements et il y a eu un moment où avec ma collègue parce qu'on était deux, on s'amusait à essayer les vêtements de la marque pour laquelle on travaillait et voilà, je voyais que elle, elle prenait du small voire du XS, moi je prenais du L et c'était déjà un peu petit quoi euh euh Donc ouais, à ce moment-là, je le vivais assez mal. Je sentais que... Je me disais, mince, quoi. J'avais réussi à avoir tout ce poids, puis là, c'est en train de revenir. Voilà, je le vivais plutôt mal. Après, comme je t'ai dit, avec la grossesse, ça m'a aidée à lâcher prise un peu. Et puis, ensuite, c'était le confinement, dont finalement, je me suis retrouvée un peu plus seule et à avoir beaucoup de... rapport aux autres via les réseaux sociaux. Donc finalement, moins de personnes à qui me comparer dans la vraie vie. Et puis c'est évidemment à ce moment-là que j'ai commencé mon projet de la mode intuitive. Donc ouais, ça m'a vachement aidée aussi d'être seule au final et de ne pas avoir trop de gens autour de moi auxquels me comparer. C'était bien, ça m'a aidée ça.
- Speaker #0
Et justement, tu as commencé à en parler un peu, parce que c'est aussi beaucoup pour ça que j'ai envie qu'on discute toutes les deux. Qu'est-ce qui t'a amenée à construire ce projet ? Au début, c'était sans doute qu'un œuf, une idée de projet, de créer ce concept de mode intuitive. Comment tu es venue à ça ?
- Speaker #1
Alors, en fait, déjà, on va parler de comment j'ai connu l'alimentation intuitive.
- Speaker #0
Ouais, tu parlais du fait que, déjà sur les réseaux, il y a eu un commentaire qui t'a emmenée vers l'alimentation intuitive.
- Speaker #1
Exactement. En fait, voilà. J'étais donc... C'était le confinement, je venais d'accoucher. J'étais quand même pas hyper sereine non plus avec mon corps. J'avoue que... Et donc, je passais pas mal de temps sur les réseaux sociaux. Je pense qu'un peu comme tout le monde pendant le confinement. Et à un moment, je vois une pub pour la marque Wild. Je me rappelle bien que c'était cette marque. Et en fait, je vois dessus, c'est une jeune femme qui, je crois qu'elle lève les bras, elle a un pareo, et on voit qu'elle est très maigre. Vraiment, genre, elle est vraiment très, très maigre. Et ça m'a révoltée, on va dire. Je me suis dit, mais pourquoi, en fait ? À quoi ça sert ? Puis en plus, je me rappelle, je me disais, mais c'est un pareo. Enfin, pas besoin d'être mince pour vendre un pareo. Pas besoin d'être maigre. pour vendre un pare-héros. Pour le coup, ça n'a aucun rapport, mais sur le coup, je me suis dit ça. Et en fait, énervée comme tout, parce qu'en plus, avec le manque de sommeil, le petit de un mois, etc., j'ai mis un commentaire, j'ai dit « Pourquoi est-ce qu'on est toujours obligés d'avoir des... Vous étiez obligés de mettre une femme aussi maigre sur la photo ? Est-ce qu'on ne peut pas voir des gens normaux un peu ? » Et la marque m'a répondu Et je crois qu'elle m'a dit quelque chose du style « Si tu veux voir autre chose, abonne-toi à des hashtags différents, essaie de voir de... » En gros, elle m'a dit, si t'es pas contente, casse-toi.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça. Va voir ailleurs, nous, on fera pas d'efforts. Va voir ailleurs, exactement. Nous, la diversité, c'est pas notre truc.
- Speaker #1
Voilà. Et donc, je me suis dit, bon, c'est un super conseil, au final. Donc, au final, j'ai commencé à m'abonner un peu à des pages plus feel-good, quoi. De l'époque, je sais toujours pas si c'est à la mode encore, mais body positive, etc. J'étais dans la version soft, tu vois. du truc et là d'un coup je vois le commentaire c'était un compte qui venait juste d'arriver et franchement c'était un des premiers comptes sur la mode intuitive sur l'alimentation intuitive la mode intuitive j'aime pas donc c'était un des premiers comptes sur l'alimentation intuitive c'était j'arrive plus à me rappeler du nom ah oui c'est ça c'était the cherry on the cake Ça te parle ou pas ?
- Speaker #0
Oui, ça me parle, mais je le vois plus, ce conte, en fait.
- Speaker #1
Oui, c'est hyper... Enfin, je vais dire hyper vieux nom, peut-être pas, mais du coup, je suis tombée sur un commentaire d'elle, et puis j'ai découvert son conte, et puis ça a été une vraie révélation pour moi. J'étais une des premières follow-euses de ce conte. Et voilà, ça m'a ouvert la porte à l'alimentation intuitive. Au final, j'ai vu des gens qui commentaient aussi. Et c'est là que j'ai commencé à rencontrer un peu tout le petit monde. C'est là que j'ai rencontré Juliette de la Skish. C'est là que j'ai rencontré Jeanne de Women in Progress. J'ai rencontré Apéty Libre. J'ai commencé à entrer tout le gratin, on va dire. De l'alimentation intuitive. Et en fait, le truc, c'est que moi, à la base, j'ai un diplôme de stylisme, stylisme modéliste. Et en fait, la mode, c'est ma passion depuis que je suis adolescente, même peut-être avant. Quand j'étais petite, je faisais déjà plein de dessins, de vêtements. Mais bon, on va dire que quand on est une petite fille, c'est un petit peu souvent le cas. Mais disons que moi, j'ai continué dans cette voie. Et c'est vrai que je me suis dit, mais en fait, il manque un truc. L'alimentation intuitive, c'est bien, mais moi, j'aimerais bien parler du vêtement aussi, parce que finalement, ça aussi, c'est important, et ça aussi, on peut le déconstruire et trouver des choses à faire. Donc, je me suis dit, en fait, parce que j'ai connu, tu sais, l'alimentation intuitive à travers les dix principes, donc, une tribole et...
- Speaker #0
Élise Reich.
- Speaker #1
Élise Reich, oui. Et je me suis dit, mais en fait, en vrai, on pourrait très bien faire 10 principes aussi autour de la mode et du vêtement, quoi, pour essayer de déconstruire et de voir les choses autrement. En parallèle, on va dire, en fait, on peut passer de l'un à l'autre, quoi. Quand on commence à s'intéresser à l'alimentation intuitive, il y a un moment où on va forcément passer aux vêtements. Je pense, tu l'as dit toi-même, c'est bien pour ça que je suis là, je pense. et euh Et inversement, quand on s'intéresse à la mode et qu'on a du mal, généralement l'alimentation ça va avec parce qu'on pense à son poids, on associe toujours le poids à la manière dont on mange. Et donc je pense que l'un va pas sans l'autre finalement. Donc c'est pour ça que j'avançais que c'était important.
- Speaker #0
Ouais, je dirais même que la question du vêtement, elle se pose tout au long du processus. C'est même quelque chose qui revient énormément. Et en fait, le vêtement, tu vois, c'est ce qu'on met sur notre corps. Et donc, c'est ce qu'on montre à l'autre. Et la question du regard de l'autre dans la question des troubles alimentaires ou en tout cas des difficultés avec son image et avec son alimentation, etc. C'est central, quoi. Tu as la question de ce que pensent les autres de moi, etc. Et effectivement, le vêtement, il est central là-dedans. Mais je trouve que c'est... En fait, même si c'est central dès le début, c'est pas forcément effectivement ce qu'on déconstruit tout de suite. J'ai l'impression, moi, tu vois, qu'il y a genre des étapes et qu'il y a plein de choses intéressantes à questionner, à déconstruire. En tout cas, moi, je te suivais à l'époque, tu vois, je sais plus quand, en fait. Et je sais qu'il y a plein de choses que tu partageais, qui m'ont fait réfléchir, tu vois, qui m'ont fait vachement avancer sur ce sujet-là, quoi. Et du coup, je l'explique maintenant. J'aurais pu l'expliquer en préambule, mais on s'en fout, en fait. Là, dernièrement, il y a eu plusieurs personnes, enfin, il y a eu deux personnes que j'ai accompagnées et qui, en parallèle, se sont faites accompagner par des personnes un peu spécialisées en images, tu vois. Ouais. Et ça les a beaucoup aidées, mais... bon, j'ai pas mal questionné sur la manière dont ces personnes-là les accompagnaient et ça semblait quand même plutôt safe, mais avec des petits biais quand même, avec des trucs où je me disais, putain c'est con parce que voilà, ces meufs-là, elles ont bossé comme des malades sur le rapport à leur corps, à l'alimentation, elles ont déconstruit des trucs de ouf, mais du coup, c'est comme si ça n'allait pas jusqu'au bout avec, tu vois, la question du vêtement en fait, et de Merci. l'image que je renvoie de moi et des choix que je fais. D'où le fait que je me suis dit, mais au fait, elle est où, Claire ? Il faut qu'on en parle. Je me suis même dit, mais c'est fou que j'en ai pas parlé avant dans le podcast, même, parce que je pense que c'est vraiment important.
- Speaker #1
C'est intéressant ce que tu dis, parce que je trouve qu'en fait, c'est même carrément, ça va à contre-courant. J'ai l'impression que ce qu'on a déconstruit sur l'alimentation, on est limite en train de le reconstruire via le vêtement, via cet accompagnement du conseiller en images et tout, moi, franchement, les conseillers en images, j'ai du mal à imaginer que ça puisse être pertinent, en fait. En fait, moi, je me suis jamais considérée comme conseillère en images. J'avais un service, donc Je proposais du personal shopping. Je me suis jamais positionnée comme conseillère en images parce que pour moi, c'est pas à moi de conseiller la personne sur son image. Je peux la coacher au sens où je peux la pousser à prendre plus de liberté, à ouvrir son champ d'impossibles, on va dire, en termes de vêtements. Mais jamais, je suis qui pour lui donner des conseils sur son image ? Je suis qui ? Je l'ai souvent dit, la mode, ce n'est pas une science. Ce n'est pas jean skinny divisé par t-shirt en lin fois boots en cuir égal. Ça ne marche pas comme ça. Qui décide de ce qui est vrai et de ce qui n'est pas vrai ? C'est du vent, tout ça.
- Speaker #0
En fait, il y a souvent deux grands principes, j'ai l'impression. Je ne suis pas une experte. Mais je me disais aussi que ça pourrait être intéressant que j'invite une conseillère en image à discuter avec moi aussi pour le podcast, pour aussi leur donner la parole. Parce que peut-être que je passe à côté de plein de choses, mais ce que je vois de l'extérieur, c'est qu'il y a deux grands principes. C'est en gros ta morphologie, et c'est là où ça me fait grincer des dents, et la colorimétrie. Qu'est-ce qui te va le mieux au teint ? Je dirais que le côté couleur me pose moins problème. quoi que si on t'impose un truc c'est problématique mais qu'en tout cas si on t'amène à essayer de voir à oser aussi porter des couleurs que t'aurais jamais porté en pensant que ça t'allait pas alors que finalement tu te sens bien, c'est lumineux tout ça ok bon le côté morpho bah effectivement enfin en fait je suis des fois je t'avoue que je suis hyper partagée je vais être complètement honnête je sais pas une nana je vais te donner un exemple une nana elle fait la paix avec la bouffe Ça va vachement mieux, il n'y a plus de compulsion, il n'y a plus rien, elle mange tranquillement, intuitivement, on pourrait dire. Ça va de mieux en mieux aussi avec le rapport à son corps, même si pour plein de femmes, c'est compliqué d'abandonner. C'est compliqué de sortir de l'insatisfaction corporelle pour plein de femmes et d'abandonner l'espoir un jour peut-être de maigrir. Il y a certaines femmes pour qui ça reste un peu, sans les empêcher de vivre. Et donc, elle voit une conseillère en image et celle-ci, par exemple, lui dit « Ah mais si, mais regarde, quand tu portes... » telle ou telle forme de vêtement, peut-être que là, on voit moins ton ventre.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Clairement, ça me pose problème parce que je me dis qu'on continue de faire vivre des injonctions autour du fait qu'on ne devrait pas avoir de ventre. Et à la fois, cette nana-là, elle me dit « Ah mais moi, c'est génial parce qu'en fait, je ne suis plus dans la lutte à vouloir changer mon corps, je mets des fringues dans lesquelles je me trouve jolie, tu vois, le matin sans... » sans être dans l'obsession de vouloir changer mon corps. Et tu vois, c'est là où je me dis, bah, ouais, c'est problématique, mais à la fois, au niveau collectif, c'est problématique. Tu vois, c'est un peu ça. Mais au niveau individuel, ça l'aide. Tu vois, c'est cool quand même.
- Speaker #1
Ouais, ouais, je vois tout à fait ce que tu veux dire. Après, est-ce que c'est pas un pansement sur une hémorragie ? Enfin...
- Speaker #0
D'ailleurs, je l'avais mis, celle-là. J'aime bien faire des mèmes sur ma page. Je ne sais pas si tu as remarqué, d'ailleurs. J'en ai posté quelques-uns parce que c'est vrai que, comme en ce moment, je n'ai pas beaucoup de temps, c'est rapide et efficace. Tu sais, tu as le mec qui met du scotch sur l'aquarium. Voilà. Et du coup, dessus, j'ai mis la confiance en soi ou le manque de confiance en soi. Et paf, le conseil en image. qui vient mettre un simple boule scotch sur une grosse consuite. Pour moi, je vois ça comme ça, en fait. C'est-à-dire qu'au bout d'un moment, certes, ça va lui faire du bien sur le coup, mais après, en fait, c'est un peu comme... En fait, ça me fait penser un peu à la restriction alimentaire. Alors, je ne sais pas où est-ce que cette métaphore va me mener, mais disons qu'en fait, au bout d'un moment, si un jour, elle n'a pas son pantalon qui lui cache le ventre, qu'elle est obligée de mettre autre chose, il va se passer quoi, en fait ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr.
- Speaker #0
Elle va paniquer, en fait. Elle va se dire, ben merde, alors mon pantalon, il est au sale. Je vais mettre quoi ? Ça, ça va pas, parce que c'est pas celui qui me fait des belles fesses. Enfin, tu vois.
- Speaker #1
Ouais, mais peut-être que c'est l'idée aussi de cheminer tranquillement et que peut-être qu'en transition, il y a des vêtements comme ça qui peuvent être aidants et que ça permet aussi de voir que, en fait, le corps, c'est comme la mode, c'est pas une science exacte. Le corps, c'est hyper mouvant et que... il n'y a pas un seul regard posé sur son corps. Il y a le regard de tel jour où je n'ai pas dormi, où j'ai les hormones comme ça, ou machin. Et que le corps, il est aussi différent selon le vêtement qu'on porte. Et du coup, on va pouvoir avoir un regard très différent. Et je me dis, peut-être, peut-être que cette personne, ce que je souhaiterais dans ce parcours-là, c'est que cette personne-là, ça ait adouci un peu son regard sur elle, de dire, ah putain, je peux me trouver vachement belle. Pour autant, peut-être que ça l'aidera juste à accepter les moments où effectivement, elle n'a pas ce vêtement-là, et on voit vachement plus son ventre, et que c'est ça aussi son corps, quoi. En tout cas, ça me semblerait souhaitable, mais c'était important pour moi de parler de ça avec toi, parce que moi, je me sens effectivement un peu le cul entre deux chaises, tu vois, par rapport à ce sujet. Parce que, tu vois, je n'ai pas envie de dire aux personnes que j'accompagne, ah ben non, surtout pas, quoi. Il faut aller au bout du processus, et... Et non, pas passer par le conseil en images et machin, tu sais, pour aller déconstruire ces trucs-là. Parce que je me dis que si ça apporte un peu d'aide et de douceur... Enfin, tu vois, elles font bien ce qu'elles veulent. Je vais me dire qui je suis pour dire aux gens, ah non, fais pas ça, quoi. Tu vois ce que je veux dire ?
- Speaker #0
En fait, c'est intéressant ce que tu dis parce que, justement, la mode intuitive, c'est pas ça. En fait, il faut voir ça autrement. C'est-à-dire que la mode intuitive et l'alimentation intuitive, tu peux pas commencer en faisant les deux en même temps. enfin en faisant les deux en même temps si tu peux mais il faut pas penser que c'est lié à ce point en fait par la mode intuitive tu commences par c'est dans les principes alors je t'avoue ça fait 7 ans je ne les connais plus exactement par coeur parce que c'est vrai que la vie avec eux j'ai pas vraiment pu me poser dessus H24 tout le temps et j'ai dû reprendre une activité salariée Mais globalement, il faut commencer par ne pas se regarder soi et regarder le vêtement. Et l'idée très importante, le principe 6, c'est comprendre que le vêtement et toi, c'est deux choses totalement différentes. Et tu ne dois pas voir le vêtement comme un prolongement de ton corps. Le vêtement, c'est le vêtement. Toi, tu es toi. C'est deux choses différentes. Les vêtements, c'est des objets. Toi, tu es une personne. Et en fait, il faut avant tout, la première partie des principes, ça ne te concerne pas du tout toi. Ça ne concerne que tes vêtements. C'est-à-dire, il faut que tu apprennes, tu vas sur Internet, tu vas regarder ce qui te plaît sans l'imaginer sur toi. Tu vas essayer de déterminer les matières que tu aimes. alors oui forcément là c'est forcément un petit peu lié à toi, mais pas à ton corps, en fait, en termes de silhouette, par exemple. Tu te dis, ben voilà, le coton, je trouve que c'est doux. Moi, j'aime pas quand c'est synthétique parce que ça me donne chaud. Moi, je préfère quand c'est de la maille parce que c'est plus confortable. En fait, il faut voir les choses sous cet angle-là. Jamais, jamais, jamais penser à soi en tant que personne. Je sais pas si tu vois ce que je veux dire. Ouais.
- Speaker #1
Je pense. Je pense percevoir, ouais. Voilà, il y a... Voilà, c'est ce que...
- Speaker #0
Qu'est-ce que j'aime, qu'est-ce que j'aime complètement, et... à aucun moment se dire ah oui mais moi ça m'irait pas et en fait à partir du moment où tu commences à avoir les vêtements par eux-mêmes là tu peux éventuellement commencer à revenir vers toi en fait ok hyper intéressant et ouais par rapport à conseil en images je voulais aussi dire quelque chose c'est que quand je faisais mes Et... Le personnel shopping, c'était tout un travail en amont avec la personne pour qui je faisais le shopping. On avait un entretien en téléphone qui durait généralement une heure. Et avant ça, elle remplissait un questionnaire. Et en fait, à aucun moment, je ne lui posais des questions sur son corps et la manière dont il était fait. C'est-à-dire que je n'ai jamais demandé... en quelle forme de son corps, H, V, Z. Je n'ai jamais demandé la couleur de sa peau, je n'ai jamais demandé la couleur de ses cheveux, de ses yeux. Parce qu'en fait, pour moi, ce n'est pas important, ce n'est pas intéressant. Parce que tu ne dois pas t'habiller en fonction de ça. Oui, après, si tu as envie, tu peux le faire. Mais ce n'est pas une règle absolue. Et pour en revenir à cette histoire... de morphologie, je suis totalement d'accord avec toi c'est questionnant sur le fait qu'il y a des injonctions par exemple en général c'est des règles qui sont déguisées, en fait on te dit de t'habiller en fonction de ta morphologie par exemple si t'es en A, si t'es en V etc, mais ce qui est caché derrière c'est que ce qu'on veut c'est que tu paraisses plus mince que tu... Enfin, à la fin, derrière, c'est toujours la même chose, en fait. On te met des lettres, des trucs, des machins. En fait, tout ce qu'on veut, c'est que ton corps se rapproche le plus possible de cette fameuse forme en sablier que tout le monde recherche, en fait. Voir même carrément bouteilles d'orangina, quoi. Enfin, il faut mettre tes seins en avant, il faut avoir des plus grosses fesses, il faut affiner ta taille. Au final, toutes les injonctions, en termes de morphologie, c'est ça. Il y a aussi quelque chose qui m'agace beaucoup, c'est le fait de confondre la morphologie et la corpulence. Ça, c'est deux choses totalement différentes. Il y a des marques qui mettent en avant qu'on habite toutes les morphologies du 34 au 52, mais ça n'a rien à voir avec la morphologie, c'est juste la corpulence. Donc, confondre les deux,
- Speaker #1
je trouve que c'est aussi un gros problème.
- Speaker #0
Et dernière chose, après je te laisse parler ce premier.
- Speaker #1
Le but, c'est que ce soit toi qui parle, donc il n'y a pas de souci.
- Speaker #0
En fait, tu me dis, oui, la colorimiatrie, ça te gêne moins que les questions de morphologie. Mais c'est parce qu'en fait, je pense qu'on n'est pas suffisamment, on creuse pas suffisamment assez loin, parce que, alors moi, j'ai déjà creusé ce sujet, et on m'a dit que je... j'allais vraiment trop loin et que vraiment c'était n'importe quoi mais moi j'y crois quand même c'est que pour moi il y a vraiment une injonction productiviste dans la colorimétrie parce que ce qu'on attend de nous avec la colorimétrie c'est que c'est au niveau du teint qu'on est bonne mine qu'on ait l'air énergique prête à faire plein de choses il faut surtout pas avoir l'air fatigué Donc finalement, ça rejoint énormément l'obsession capitaliste d'avoir des petits esclaves prêts à tout. Donc en fait, en gros, ce qu'on va nous dire, c'est si t'as l'air fatigué, vas-y, mets du rouge, ça va te faire un beau teint. Mais par contre, on va pas te dire, on va faire la sieste, quoi. Donc ouais, pour moi, c'est problématique, la corollarymétrie. alors forcément il y a des règles qui ne sont pas forcément en rapport avec ça. Quelque chose du style, il faut faire du contraste ou alors il faut faire ressortir la couleur de tes yeux. Et c'est pareil, en fait. Pour tout ce genre de règles, colorimétrie, morphologie, etc., il y a des écoles de pensée totalement paradoxales. Et c'est là qu'on voit qu'en fait, ça n'a aucun sens parce qu'il n'y a pas de règles. Il y en a qui vont te dire, par exemple pour la morphologie, il faut casser, en fait. Si tu as une morphologie avec des épaules fortes, Il faut casser en mettant quelque chose, par exemple, en trapèze en bas. Puis il y en a qui vont te dire au contraire, il faut que ça suive les formes du corps, parce que c'est plus joli. En fait, du coup, ça n'a aucun sens. Et pareil pour la colorimétrie, des fois, on va te dire, il faut faire un contraste. Si t'es blonde, il faut porter du bleu ou du violet. Et il y en a qui vont te dire, non, pas du tout. Sinon, ça fait des couleurs trop criardes. Donc finalement, l'un dans l'autre, il n'y a jamais de vérité. Donc tant qu'à faire, autant porter ce qu'on veut.
- Speaker #1
ouais c'est ça De quelle manière tu penses que ça peut être aidant pour une personne qui est, comme on pourrait le dire, un peu en guerre avec elle-même, avec son corps ? De quelle manière ça peut être aidant de déconstruire tout ça et de passer par un processus de type mode intuitif, comme tu l'as pensé et construit ?
- Speaker #0
Moi, je trouve ça, comme je te disais tout à l'heure, c'est très intéressant de se concentrer sur le vêtement et pas sur soi, parce que ça change en fait. Ça change de l'habitude. On va arrêter de penser à 60 minutes là et on va penser à autre chose, aux vêtements. Alors, ça peut passer par plein d'autres choses. En fait, finalement, c'est un peu comme si tu t'intéressais... Tu vois les vêtements comme des œuvres d'art, par exemple. Voir ça comme un tableau, comme un beau motif, quelque chose de joli en soi et pas sur soi. tu vois, ça c'est un processus qui est très important et je te dis ça prend la moitié du travail de la mode intuitive en fait ça me paraît difficile en vrai chercher
- Speaker #1
ce qu'on aime comme vêtement, en fait il y a autre chose qui m'est venue parce que je crois qu'effectivement c'est difficile de ne plus s'imaginer systématiquement dans le vêtement tu vois de le défendre mais il y a autre chose c'est que tu l'as très bien cité avec la marque où ils mettaient une nana toute maigre dans le paréo il y a aussi le fait que on aime ce que rend un vêtement des fois sur des vêtements c'est hyper difficile de dire ah tiens j'aime bien ça mais en même temps le vêtement tout seul sans la personne je trouve que c'est hyper dur de décorréler tout ça
- Speaker #0
Ouais, ouais, ouais. Et ce que tu dis, en fait, c'est tout simplement la phrase qui dit « j'aime bien, mais pas sur moi » .
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
C'est ça. Et ça, j'en ai fait, refait des publications sur cette phrase « j'aime ça, mais pas sur moi » . Ben alors, dans ces cas-là, t'aimes pas vraiment ça, tu vois. Je oublie. Alors, oublie-le, passe à autre chose. Voilà, enfin, ou alors tu l'oublies, ou alors tu te dis « mais pourquoi, en fait ? » . J'aime bien ce vêtement, mais finalement, je le porte pour lui, pas pour moi. Je le porte parce que je le trouve joli. C'est comme si tu disais... J'en sais rien. J'aime bien ce tapis, mais pas chez moi. Ça n'a pas trop de sens. Soit tu le laisses tomber et tu trouves des choses qui sont jolies et que tu trouves jolies sur soi. Soit tu essaies de voir les choses sous un autre angle et de te dire que... Pourquoi pas toi, finalement ?
- Speaker #1
il est intéressant ton exemple avec le tapis je trouve parce que en vrai je crois que ça illustre pas mal parce que je me dis qu'effectivement si je dis ça d'un objet ah oui j'aime bien mais pas chez moi en fait potentiellement ça veut dire que finalement j'ose pas le dire mais je trouve ça très moche par exemple et donc ok c'est pas un sujet ou alors j'ose pas et je pense qu'il y a beaucoup ça avec les vêtements tu vois c'est Et avec les vêtements, on a internalisé tout un tas de règles. Je pense qu'il y a plein de femmes qui fantasment le fait de porter un certain type de vêtements et qui sont d'ailleurs au régime pour ça, en disant « quand je serai mince, je pourrai porter ça » . Qu'est-ce que tu dis d'ailleurs, toi, à une nana qui… Tu as dû l'entendre plein de fois. « Je pourrai porter ça quand je serai mince » .
- Speaker #0
Alors ça, c'est plus le côté « je ne peux pas me le permettre » . Ou les dames qui disent... qui ont peut-être passé 40-50 ans qui disent je ne peux plus me le permettre j'y ai pensé tout à l'heure et je me disais finalement il faut juste se rappeler qu'on est des êtres humains et que le droit de s'habiller comme on veut il est inaliénable par exemple justement là on a passé il y a quelques semaines une période de grosse canicule Et je suis sûre qu'il y a des femmes qui se sont forcées à porter des pantalons, des manches suffisamment longues pour pas qu'on voit leurs bras, etc. Alors qu'en soi, c'est horrible, on est des êtres humains, on a le droit de découvrir son corps. Autant quelqu'un qui fait une taille 46 que quelqu'un qui fait une taille 36, en fait, c'est même plus une histoire de mode, c'est une histoire de... prendre soin de soi, en fait. Juste prendre soin de soi parce qu'on y a droit aussi. Ça me plaît beaucoup.
- Speaker #1
Ça me plaît trop que tu parles de ça, de prendre soin de soi. Je me dis, mais oui, en fait, prendre soin de soi aussi par le vêtement, en fait. Par la façon dont on choisit nos vêtements et dont on s'habille.
- Speaker #0
Oui. Il y a, en fait, le problème avec le fait de prendre soin de soi. Je ne te l'apprends pas. C'est une injonction qui a totalement perdu son sens. En tout cas, qui a un sens très différent pour les uns et les autres. Je ne le vois pas du tout comme l'injonction capitaliste qui te dit « prends soin de toi et sois productif, sinon c'est ta faute » .
- Speaker #1
« Prends soin de toi » au sens de « sois mince, maquillée, bien coiffée, avec du vernis à ongles » répond à toutes les normes qu'on a devant une femme. Je l'entendais au sens très littéral. prendre soin de soi, en fait, voilà, prendre soin de soi au global en tant qu'être humain, de son corps, de son mental, de tout ça, quoi.
- Speaker #0
Ouais, voilà, enfin, c'est comme se faire un câlin à soi-même, se dire, écoute, tu as le droit, voilà, se dire des mots d'amour, quoi, tout simplement. Et, c'est même pas une histoire de, on s'en fout de ce que pensent les autres, parce que là, d'un coup, tu vas commencer à mettre les autres dans ta phrase, et puis... Ça va te rappeler... Pas les autres, justement. C'est... Voilà. Pense à tes propres besoins. Pense à la manière dont tu te sens. Est-ce que t'as chaud ? Est-ce que t'as froid ? Est-ce que t'as envie de... Est-ce que t'as envie d'être remitouflée dans un truc qui tient... Par exemple, j'avais une cliente qui avait un souci. Comment dire ? Elle voulait absolument des vêtements qui... à la fois la maintiennent bien et puis par dessus j'ai des choses très amples c'était assez particulier comme demande mais voilà il y a des gens qui ont besoin de ça par exemple les personnes qui sont dans le spectre autistique ils ont beaucoup besoin de il y en a beaucoup qui ont des demandes comme ça spécifiques par rapport à leur peau par rapport à comment ils se sentent dans les vêtements, par rapport en matière euh... Et voilà, ça c'est une façon de prendre soin de soi aussi. Tout simplement, écouter. S'écouter de soi-même, écouter son corps, écouter ses ressentis, ses émotions, à travers le vêtement.
- Speaker #1
C'est difficile. C'est difficile pour beaucoup de femmes, je pense. Qu'est-ce qui... Toi, je t'avais posé cette question en amont, je me demandais si toi, t'avais eu un peu un élément marquant dans ton parcours. un truc qui avait fait un peu comme un game changer, tu vois, ou, claque, quelque chose qui t'avait aidé, parce que, bah, parce que, ouais, je trouve ça difficile pour beaucoup de personnes, beaucoup de femmes, en fait, de s'autoriser tout ce qu'on vient de se dire, là.
- Speaker #0
Bah, en tout cas, par rapport aux vêtements, j'en ai pas vraiment eu, parce que, en fait, du fait que j'ai fait des études, là-dedans... Moi, ça m'a permis de laisser libre cours à ma créativité. C'est-à-dire que quand tu es en études de mode, on te demande de faire les trucs le plus fou possible. Donc finalement, s'autoriser deux, trois trucs, c'est rien à côté. Donc ça, c'est une chose. Après, vis-à-vis de mon corps, c'est vrai que le fait de ne pas avoir perdu de poids après ma grossesse, au début, ça a été compliqué. Je me suis posé plein de questions, je me suis dit mais qu'est-ce que je fais pas bien parce que j'essaye de manger correctement, on va dire, tu sais, cette injonction à manger exquis, etc. Mais au bout d'un moment, j'en ai eu marre, en fait, ça m'a saoulée. Je voyais que je perdais pas de poids, donc je me suis dit bon bah voilà, en fait, mon corps, il veut pas perdre. Il perdra plus tard ou il perdra pas ou je sais pas, mais en tout cas... J'ai envie de me foutre la paix S'il veut pas perdre c'est qu'il doit pas perdre
- Speaker #1
T'as eu l'impression de te dire ça du jour au lendemain ?
- Speaker #0
Oui, oui complètement Du jour au lendemain. C'est... Est-ce que c'est dans ma personnalité ? Je sais pas, peut-être.
- Speaker #1
Et ça a changé quoi, pour toi ?
- Speaker #0
C'était agréable, j'ai pu me concentrer sur autre chose, en fait. Mais en soi, je suis... Je suis... On va dire... C'est à la fois courageux et pas courageux, je pense. Je suis quelqu'un qui abandonne très vite. Bizarrement. Et dans notre société capitaliste, etc., ça peut être très mal vu. Mais en même temps, c'est hyper... Voilà, pour le coup, moi, je m'écoute. Je m'écoute si je vois qu'il y a un truc qui est trop pour moi, que je ne peux pas. Je n'essaye pas, en fait. Enfin, j'arrête d'essayer.
- Speaker #1
Et tu ne t'auto-flagelles pas d'arrêter d'essayer. C'est ça aussi qui est important.
- Speaker #0
Ben, disons que oui, je peux, mais il y a quand même une part de moi qui me dit, non mais de toute façon, t'inquiète pas, t'aurais pas pu, ça sert à rien de te faire du mal, par exemple, ça n'a pour le coup rien à voir avec tout ce dont on parle, mais conduire, j'y arrive pas, j'ai mis des heures et des heures et des heures à la voir, mais en fait, ça me fait trop peur, ça me fait beaucoup trop peur, donc je me dis, écoute, arrête, parce que si c'est pour avoir un accident. à cause de ta peur de finir emboutie dans une autre voiture, ça ne sert à rien. Et on a des limites et je pense qu'il faut les respecter nos limites. Parce qu'on nous dit tout le temps de sortir de notre zone de confort etc. Mais si elle existe, parfois c'est pour nous protéger en fait.
- Speaker #1
Ouais, c'est trop bien. Je suis trop contente que tu dises tout ça. J'étais en train de me dire mais waouh, c'est trop bien parce que Je t'ai invitée pour parler de ce concept de la mode intuitive que je trouve génial. Et je trouve qu'on va bien, bien, bien au-delà. En fait, que ton message, c'est un message qui va bien au-delà de ça. Mais tout comme, de toute façon, quand on accompagne quelqu'un sur un parcours d'alimentation intuitive, en fait, tu vois, la personne, elle vient à la base pour parler de son rapport à l'alimentation et au corps. Et en fait, c'est quelque chose de bien plus global. D'arrêter d'être tout le temps... contre soi, d'arrêter d'être dans une lutte interne sans arrêt, arrêter de s'invalider, tu vois, sans arrêt. Invalider ses émotions, invalider ses limites, invalider son corps, tout, quoi. Et ouais, je suis assez admirative, effectivement, peut-être comme tu dis, c'est ta personnalité, mais tu vois, du fait que t'aies eu cette faculté à faire ce choix, ou de poser ce stop à un moment, quoi, de dire Non, mais en fait, ça ne marche pas. Le problème, ce n'est pas moi. Tu as été en capacité de ça. J'ai l'impression que plein de femmes pensent que le problème, c'est elles.
- Speaker #0
Je ne sais pas si c'est une histoire de le problème, c'est moi ou pas moi. C'est que même si le problème, c'est moi, qu'est-ce que ça change au final ? Oui,
- Speaker #1
tu as raison.
- Speaker #0
Oui, je n'y arrive pas. Mais pour le coup, par rapport à ce que tu dis, D'invalider ses émotions, s'invalider soi-même. Justement, c'est là que c'est intéressant d'arrêter de penser à soi un peu et de se concentrer sur autre chose. C'est même, à la limite, pas forcément les vêtements, mais on peut essayer de s'intéresser à l'art, regarder des films, se cultiver d'une manière ou d'une autre. Mais voilà, essayer de voir du beau et indépendamment de soi. Et peut-être que pendant le temps, on fait un travail sur soi. Et au final, quand on se sent mieux, les deux peuvent se rejoindre.
- Speaker #1
Tout à l'heure, tu as parlé de... Je n'ai plus la phrase exacte, mais tu parlais des autres. Et tu disais, déjà, il suffit, tu commences à penser à ça, du coup, tu penses aux autres et tu ramènes la question du regard de l'autre. et je le disais déjà un petit peu tout à l'heure c'est central à mon sens dans la question du vêtement parce qu'en fait c'est qu'est-ce que je vais montrer de moi aux autres etc moi je trouve qu'il y a un rapport au vêtement très amour-haine chez les femmes que j'accompagne il y a un rapport au vêtement punitif ou récompense, je sais pas si t'as déjà vu ça genre j'ai pas le droit de porter tel ou tel vêtement parce que j'ai pas mangé comme il fallait, j'ai pas le corps qu'il faut où j'ai enfin perdu un peu de poids et je vais aller m'offrir la robe de mes rêves, bon, tu vois, un truc comme ça. Oui,
- Speaker #0
je vois.
- Speaker #1
Je ne sais pas, la question, elle est très vaste, et tu y as déjà répondu de plein de manières différentes, mais j'avais envie de resserrer un peu et de dire, mais en fait, qu'est-ce que toi, tu aurais envie de dire aux femmes qui nous écoutent et qui se retrouvent un peu dans ce rapport à l'amour-haine aux vêtements ? en lien avec des difficultés avec leur corps, bien sûr.
- Speaker #0
Oui, alors comme tu dis, au final, on a mis plein de petits points, mis plein de petites astuces. Qu'est-ce que je pourrais leur dire ? Ouais, qu'elles méritent d'exister, en fait. C'est difficile de trouver une phrase à dire, parce que ça passe par... Il n'y a pas de recette miracle, il n'y a pas de potion magique.
- Speaker #1
Ah bon ? Mais non, tu rigoles ou quoi ? Moi, je t'ai invitée pour ça.
- Speaker #0
Tu vas être très déçue, Flavie. Mais ouais, enfin, voilà, j'aimerais juste lui dire que c'est un être humain qui mérite, elle mérite en fait, mérite de pouvoir s'écouter. Au final, les vêtements, c'est que des objets. Voilà, je ne sais pas quoi dire de plus. Si ce n'est qu'il y a trois choses. C'est un être humain comme les autres. Elle mérite... En fait, il n'y a pas de... C'est un peu terrible, cette histoire de se punir ou se récompenser. C'est vraiment faire une hiérarchisation des êtres humains. Et j'espère bien qu'on n'en est plus là. Malheureusement, on y revient. Mais voilà, si on lui met ça devant les yeux... En gros, on lui dit, mais là, tu es en train de te dire que tu vaux moins que quelqu'un d'autre. Et ça remet la question de se mettre en valeur, etc. Oh, on n'en a pas parlé !
- Speaker #1
Ben oui, on n'a pas parlé ! On n'a pas parlé de ça ! Mais non, mais il faut qu'on en parle. Oui, oui. Il faut qu'on en parle, parce que moi, ça a été le gros... Je pense que c'est la... Enfin, en tout cas, c'est le truc le plus marquant de ce que tu partageais. C'est ce truc de se mettre en valeur. tu vois et en fait ça a été un truc après derrière dont tu vois genre même mon mec je suis allée le chercher là-dessus quoi par exemple un jour où il me dit ah ouais j'adore quand t'as ce pantalon il te va trop bien pourquoi pourquoi il me va bien bah je sais pas ça te met bien en valeur mais ça met quoi en valeur du coup et c'est un truc que j'ai creusé et que j'ai déconstruit même tu vois avec mon entourage parce qu'en vrai je ne voyais même pas à quel point c'était problématique alors s'il te plaît parle-nous explique explique à nos auditeurices à quel point ça peut être questionnant et problématique, ce truc de se mettre en valeur.
- Speaker #0
Eh ben, en fait, ça me fait penser c'est totalement lié à cette histoire de morphologie, à cette histoire de mettre en valeur son corps en fonction de sa morphologie, etc. Mais parce qu'en fait, c'est de la poudre aux yeux, tout ça. On occulte complètement le fait. Si on enlève tout le maquillage qu'il y a autour de ces injonctions, ce qui arrive derrière, c'est que ta valeur est meilleure si tu as l'air plus mince. Si tu as une poitrine ni trop grosse ni trop petite, bien mise en avant, qui se tient bien. Si tu as des fesses ni trop grosses ni trop petites, mais pareil, en gros, se mettre en valeur, c'est... ressembler à ça. Et il n'y a rien d'autre, en fait, derrière. On a beau chercher, on en revient toujours à ça, en fait. Et donc, ça veut bien dire que les femmes qui ressemblent à ça ont plus de valeur que les autres. Et le but dans l'idée de se mettre en valeur, c'est de leur ressembler le plus possible. Donc, il y a bien une hiérarchie des apparences, en fait. Voir, ça amène à une hiérarchie des êtres humains.
- Speaker #1
Oui. C'est important de le dire, de pousser le truc, parce qu'en fait, c'est quand même choquant. Enfin, j'espère que la majorité des gens trouvent ça choquant. Et en même temps, c'est vraiment ça qu'il y a derrière. Je me dis, si on regarde froidement le truc, quand mon mec me disait « Ah, j'adore, tel truc te va bien » , pourquoi ? Parce que ça te met en valeur quoi ? Donc en fait... On prend la liste des injonctions de ce à quoi est censé ressembler une femme. Et c'est juste que là, ce pantalon permet de cocher un maximum de cases. Tu vois ? Mais même lui, moi, ça m'a amenée à questionner plein de trucs. Tu vois, dans la question du désir. Quand lui, il dit « Ah ouais, j'adore quand t'as ce pantalon. » En fait, oui, en tant qu'homme, un... On est conditionné sans doute à désirer certains endroits du corps de la femme, certains types de corps de femme. J'ai trouvé ça chouette parce que lui aussi, ça l'a amené à se questionner, à déconstruire pas mal de trucs en vrai.
- Speaker #0
Ah bah oui, si on creuse encore, là on est en train d'éplucher le truc jusqu'à avoir plus que l'os et la moelle, ça reste les hommes qui déterminent s'il y a notre valeur ou pas. Nous les femmes, parce que finalement on se fait la guerre à soi-même. Mais bon, je ne vais pas dire que c'est les hommes, parce qu'évidemment, sinon on va se prendre toutes les foudres d'Instagram, mais en gros, c'est la société patriarcale qui est axée sur le regard masculin, en fait.
- Speaker #1
Eh oui. Et justement, petite question bonus subsidiaire. Qu'est-ce qui, toi, t'a aidé, t'aide encore aujourd'hui à te libérer de ça, te défaire de ça ? La question subsidiaire un peu qui m'est venue en t'écoutant tout à l'heure, c'était plutôt autour du regard des autres, tu vois. Mais dans le regard des autres, forcément, je fais le lien avec ce qu'on vient de se dire, c'est le regard des autres très patriarcal, et donc la validation, la recherche de validation masculine, etc. Qu'est-ce qui t'aide ou t'a aidé à prendre un peu de distance avec ça ?
- Speaker #0
C'est le fait de le faire tous les jours. je pense, la régularité alors je dis pas qu'il faut faire ça comme un mantra style je dis pas ça mais par exemple ça me fait penser à ce que tu me demandes au fait que moi ça fait des années que j'ai laissé un peu ça de côté parce que j'ai une vie qui me prend beaucoup de temps, un travail qui me prend beaucoup de temps, je suis maman etc et du coup c'est vrai que moi je pense à tout ça plus ça commence à revenir. Il faut que je m'y expose plus quand même, recommencer à m'intéresser aux vêtements pour ce qu'ils sont, continuer à me dire que j'ai droit, que c'est mon droit fondamental, continuer à me dire que ma valeur, elle ne réside pas dans ce à quoi mon corps ressemble. C'est important de se répéter ce genre de choses. Même dans le tourbillon du quotidien, il y a des moments où il faut qu'on se pose et qu'on prenne soin de soi. Qu'on prenne soin de voir les choses avec bienveillance et qu'on se fasse un câlin soi-même.
- Speaker #1
Merci pour ce partage parce que, en plus, je me dis en t'écoutant que toi, tu es peut-être un peu surexposée sur le fait de bosser dans la mode. t'es toujours dans le prêt-à-porter actuellement oui mais par contre bon là en ce moment je vends des vêtements pour hommes ah oui c'est vrai mais j'ai vu du coup j'avais vu passer l'autre versant du problème patriarcal on va dire je sais plus j'avais vu passer des trucs tu sais sur le repassage de sa femme tu vois c'était ça Merci. Ah oui, d'accord, en fait, tu es replongée en 1975.
- Speaker #0
C'est ça, ouais. En gros, oui, c'est vrai, si vous ne m'avez pas vue sur Instagram depuis longtemps, si vous pensez que j'ai disparu, c'est parce que j'ai changé d'application. Maintenant, je suis sur Streets et si vous voulez me retrouver, je suis là-bas.
- Speaker #1
C'est cool, en plus, ça va permettre d'enchaîner avec ma toute dernière question. Mais avant ça, simplement, pour revenir sur ce que tu as dit juste avant, Je trouve ça trop important ce que tu dis sur le fait qu'on vit dans une société un peu, non, carrément pressurisante, en fait, et tu vois, avec vraiment beaucoup, beaucoup d'injonctions et qu'on ne s'en rend pas compte à quel point on baigne là-dedans. Et que c'est normal de se faire râper par ce truc-là et que même n'importe quelle meuf qui n'a jamais eu de troubles alimentaires ou des trucs comme ça, en fait, baigne là-dedans et... peut avoir des pensées négatives sur son corps, sur sa façon de manger, etc. Juste, j'insiste là-dessus parce que les personnes que j'accompagne et qui, à la fin de l'accompagnement, vont vachement mieux, il n'y a plus de questions sur la bouffe et tout ça, souvent, elles me disent « Ouais, mais bon, tu vois, je te le disais un peu plus tôt, ouais, il y a toujours un peu d'insatisfaction corporelle, de trucs. » Mais en même temps, je leur dis « Mais en fait, je veux dire, ça pourrait aller très bien si là, je te catapultais dans un autre monde, en fait, tu vois ? » Mais en vrai, regarde dans quel monde tu vis. Et du coup, je trouve ça trop chouette que tu aies partagé ça, parce que ça prouve qu'on vit dans un monde qui est quand même pas mal maltraitant, je pense, et que c'est important de prendre ces temps où on se fait du bien à soi, comme tu dis, l'auto-calin, on se rappelle ces choses hyper importantes, qu'en fait, on n'est pas là juste pour plaire aux hommes et avoir un corps-objet qu'on pourrait montrer, qui serait valable ou quoi.
- Speaker #0
donc voilà tout simplement merci beaucoup finalement l'existence elle est courte et ouais et on est on est tous pareils ouais c'est tout ça quand on quand il nous pense c'est complètement futile et Ça ne sert à rien,
- Speaker #1
quoi. Oui, c'est clair. En tout cas, un grand merci. Et donc, juste, ma dernière question, c'est de me dire, OK, s'il y a des personnes qui nous écoutent et qui ont envie de venir vers toi pour découvrir ton travail, pour te lire. D'ailleurs, je ne sais pas, est-ce que tes services sont complètement à l'arrêt ? Est-ce que ton guide de la mode intuitive, il existe toujours ? Oui, il existe toujours.
- Speaker #0
Alors, je vais expliquer un petit peu de quoi il s'agit. En fait, j'ai monté mon compte Instagram au fur et à mesure. Et je me suis posée un jour devant ma table en disant « Ouais, c'est vrai que je compare vachement l'alimentation intuitive avec la mode intuitive. Mais finalement, il n'y a rien de concret. C'est-à-dire que je n'ai pas fait mes propres principes. » Et au final, je me suis... posé et je les ai faits en fait, je les ai écrits. Donc voilà, ils ont pris un peu forme, ils sont nés sur mon compte Instagram et je me suis dit bon, ça serait bien quand même d'avoir un support où ils sont recensés et puis avoir un petit peu plus de quelque chose de substantiel quoi, à lire, à relire pour s'aider à revoir sa relation vêtement. Donc j'ai écrit le... petit guide. Là, j'essaie de regarder s'il y en a un dispo. Non, malheureusement. Mais oui, en fait, il est toujours dispo. Je peux faire des tirages. Alors, c'est vrai que c'est mieux pour moi quand il y en a au minimum 5-6 parce que même c'est mieux pour vous parce que ça coûte moins cher. Plus gentil, moins c'est cher pour vous. Je le vendais à, si je me souviens bien, je le vendais à 49 euros. 49 euros. Et il y a environ 130 pages. C'est un petit cahier à spirale et qui est fait exprès. Il y a des exercices, il y a plein de choses. Vous pouvez prendre des notes. Si vous voulez le retrouver, c'est possible. Vous pouvez venir me parler en message privé. Même à la limite, il me semble que je l'ai encore en format PDF. Vous pouvez toujours me le demander et on peut s'arranger. Pour ce qui est de mes services de personnel shopping, oui, j'ai mis tout à l'arrêt pour le moment. Je dis pour le moment, même si ça fait un moment là, quand même. Parce que je suis trop prise. Je fais 40 heures par semaine. J'ai mon office à gérer. J'aimerais beaucoup reprendre... D'ailleurs, je vivais vraiment ma meilleure vie quand je faisais que ça. Par contre, ça ne paie pas les factures. Donc, au bout d'un moment, il faut... il faut revenir à ce putain de monde réel. Désolée, j'ai juré.
- Speaker #1
Voilà. OK. Et de quelle manière les personnes peuvent te contacter ? Qu'est-ce que je mets de préférence ? Alors, de toute façon, il y aura... Je vais faire un ou plusieurs reels, je verrai sur Insta. Donc là, je te marquerai. Mais plutôt, tu es en description du podcast. Vers où je dirige les gens ? Est-ce que tu as un site Internet ? Est-ce que je les dirige ?
- Speaker #0
En fait, le mieux, ça reste mon compte Instagram, la mode intuitive, sur lequel ils peuvent m'écrire. D'ailleurs, c'est bien qu'ils m'écrivent là-dessus parce qu'au moins, quand je reçois des messages, je sais que c'est par rapport à ça. Pour info, j'ai aussi un petit compte qui parle d'alimentation intuitive. Je ne sais pas si tu t'en souviens. C'est l'intuitivore.
- Speaker #1
Ok, merci, d'accord.
- Speaker #0
Et c'est pas mal parce que j'ai encore pas mal de gens qui s'abonnent, alors que ça fait un moment que je n'écris plus dessus.
- Speaker #1
Ok, trop bien, je le mettrai aussi du coup.
- Speaker #0
Ouais, et si vous voulez voir des choses sur lesquelles je suis vraiment active en ce moment, c'est mon compte Thread et qui s'appelle enveloppement.personnel. Je me suis fait une petite rêve au fait que je suis contre le développement personnel.
- Speaker #1
J'adore.
- Speaker #0
Et pour l'enveloppement personnel. Voilà, vous pourrez voir mes petites pensées. C'est un réseau social que j'apprécie beaucoup.
- Speaker #1
Ok, trop bien. Franchement, Claire, merci beaucoup. Encore plus merci quand j'entends à quel point ta vie est déjà bien remplie, comme à peu près nous tous. Mais voilà, merci pour le temps que tu as consacré à cet enregistrement. Ça me fait trop plaisir. Je suis vraiment trop contente que tu sois venue parler de ces sujets-là. Je suis trop contente d'avoir eu l'occasion en plus d'échanger avec toi parce qu'on se connaissait de loin sur Instagram, mais on n'avait jamais autant échangé. et puis vraiment... hyper heureuse de pouvoir proposer ce contenu sur mon podcast. Merci.
- Speaker #0
Je t'en prie. Merci à toi aussi, Flavie. Et à bientôt.
- Speaker #1
Yes, avec plaisir.
- Speaker #2
Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Comme je te le dis souvent, ton soutien est super important. C'est même ça qui permet au podcast d'exister encore aujourd'hui. Alors, si mon contenu t'apporte de l'aide d'une quelconque manière que ce soit, sache que tu peux m'en redonner à ton tour. Pour ça, il y a plusieurs façons de faire. Tu peux tout d'abord partager le podcast, en parler autour de toi, à tes proches, mais aussi à des professionnels. Tu peux laisser 5 étoiles notamment sur Spotify ou Apple Podcast ou laisser ton meilleur commentaire. Mais depuis peu, j'ai aussi apporté une nouveauté qui te permet de me soutenir encore plus concrètement avec de l'argent. Effectivement, tu trouveras en description de cet épisode un lien qui te permettra de faire un don à la hauteur de ce que tu trouves que ce podcast t'a apporté. Merci, merci beaucoup. C'est grâce à ton soutien que ce travail va pouvoir continuer. Je te souhaite de prendre soin de toi autant que ce sera possible. Et je te dis à très bientôt sur un nouvel épisode. Ciao !