Speaker #0Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram, où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Bonjour bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast dans lequel je suis comme d'hab super contente de vous retrouver, super contente d'imaginer que vous êtes là à m'écouter. Merci pour ça, au passage. Aujourd'hui, j'ai envie de parler de la peur de grossir. Alors... bon déjà je sais même pas si ça vaut le coup que j'explique pourquoi j'ai envie de parler de ça parce que en fait c'est central et on va y revenir justement à cette notion mais en fait l'une d'entre vous via un DM, un message privé sur Insta me dit voilà qu'elle a écouté tous mes podcasts en l'espace d'un mois que ça lui parle beaucoup c'est génial et que voilà ça lui donne aussi confiance en mon approche mais qu'il y a un petit point qui la chagrine un peu c'est qu'elle a l'impression que ... Je ne m'occupe pas trop de la peur de grossir, que je balaie ça un peu d'un revers de la main. Donc ça m'a un peu interpellée, c'est vraiment, je ne sais pas quel autre mot utiliser, parce que je n'ai pas cette sensation, ni dans mes contenus, ni dans mes accompagnements, ni dans mes programmes. Mais en même temps, s'il y a cette sensation-là, c'est qu'elle naît bien de quelque chose. Et puis, je me suis dit que de toute façon, c'était trop bien d'en refaire un épisode, de venir reparler un peu de ça. Donc, pour répondre à la fois à cette personne, mais pour répondre à toi, à toi et à toi, à toutes les personnes qui vont écouter ce podcast, j'ai eu envie de parler de cette peur de grossir et de comment moi, je la conçois en fait, comment je la prends en charge, comment je te propose de la prendre en charge à toi qui a des TCA et comment... toi qui es peut-être un ou une professionnelle qui m'écoute, ça pourra aussi te donner des pistes sur comment moi je la prends en charge auprès des personnes qui viennent me voir. En premier lieu, ça me semble important de faire un rappel qui est que la peur de grossir, c'est le cœur de la problématique. C'est vraiment un peu autour de ça que tout gravite, tu vois. Finalement, la peur de grossir, elle est complètement reliée à l'insatisfaction corporelle. corporelle qui elle-même est le moteur des troubles alimentaires. Allez, je vais encore vous bassiner avec cette même question, mais imagine-toi, d'un coup de baguette magique, je change les choses et du coup, tout ce que tu manges n'a plus aucun impact sur la forme de ton corps. Tout ce que tu manges n'a plus aucun impact sur ta masse corporelle, sur ton poids. Donc ni ta morphonie, la forme de ton corps, ni ta masse, ton poids, peu importe ce que tu manges. Ça n'a plus aucun impact. Est-ce que tu penses que tu serais encore dans cette galère avec la nourriture, à te battre pour ne pas manger ci, pour manger ça, à te retrouver à faire des compulsions énormes sur certains aliments ? En fait, il y a de grandes chances que non. Ça ne peut pas être un non à 100%, bien sûr, aussi parce que, autre petit rappel important, les troubles alimentaires sont multifactoriels, on est bien d'accord, mais cette notion d'insatisfaction corporelle, elle est quand même... Présente dans l'immense majorité des cas. Et au cœur de celle-ci, une peur panique de grossir. Une envie de maigrir souvent, mais aussi une peur panique de grossir. Et là où c'est aussi au cœur du problème, c'est que malheureusement, tu as très certainement internalisé quelque chose qui est que ton poids, ou je pourrais dire ce à quoi ressemble ton corps, égale ta valeur. C'est terrible, mais il y a quelque chose de cet ordre-là qui est ancré chez... Beaucoup de femmes, l'immense majorité des femmes qui souffrent d'un trouble alimentaire, mais même en dehors de ça finalement, cette obsession du poids du corps, c'est quelque chose qui se retrouve dans la majorité de la population féminine et pour cause, nous allons en parler un peu plus tard. La peur de grossir est au cœur du problème parce qu'on a internalisé qu'on devait avoir tel ou tel corps pour être aimé, être aimable, avoir de la valeur. Et que pour avoir tel ou tel corps, il faut contrôler son corps, contrôler le sport qu'on fait, contrôler ce qu'on mange, etc. Donc peur de grossir égale cœur du problème des troubles alimentaires. Donc ce qui me semble important de préciser, c'est que bien sûr que je prends en charge la peur de grossir, bien sûr qu'il faut l'entendre, il faut l'accompagner, il faut la creuser, il faut vraiment la regarder sous toutes les coutures, en fait la tourner dans tous les sens, pour voir, ok, où est-ce qu'il y a une racine, où est-ce qu'il y en a une autre, pour voir ce qu'on va pouvoir en faire, mais d'un autre côté, j'ai envie de te dire, on ne va pas tourner en rond autour de ça pendant des mois et des mois, parce qu'en fait Tourner autour de la peur de grossir pour vouloir à tout prix la faire partir, à mon sens, ça ne sert pas à grand-chose, pour deux raisons. Si tu tournes en rond autour de cette peur de grossir dans le but de la faire disparaître à tout prix pour pouvoir guérir de tes TCA, tu vas te confronter à des grandes difficultés, tu vas te confronter au cercle vicieux du trouble alimentaire. C'est-à-dire qu'en fait, ta peur de grossir, c'est le cœur du problème. C'est aussi ce qui crée ton TCA. Donc, tu as le trouble alimentaire. qui est bien enracinée et qui est enracinée avec une peur de grossir et toi tu veux enlever la peur de grossir. Mais en fait, ça va être hyper compliqué de fonctionner comme ça, tu vois. Parce qu'en fait, il y a un cercle vicieux qui fait que tu as peur de grossir, donc tu développes de l'hyper contrôle de ton corps, de la nourriture et tout ça étant basé sur plein de fausses croyances dont on va parler un peu plus tard dans cet épisode. Et donc le fait que tu agisses au quotidien avec tout ce contrôle du corps, de ton alimentation, etc., continue de donner raison à ta peur de grossir. En fait, tes fonctionnements du quotidien viennent nourrir tes croyances déjà ancrées sur lesquelles ces fonctionnements se sont basés. Et donc en fait, t'es là, tu tournes en rond avec ce truc-là. Et puis il y a une autre raison, c'est parce que ta peur de grossir, elle disparaîtra peut-être jamais complètement. Alors attention, pas de panique. Je vais en parler un peu plus tard dans la fin de cet épisode. Mais c'est aussi important de parler de ça. Et donc, non, il n'y a pas d'intérêt à mettre toute son énergie sur le fait d'enlever sa peur de grossir. C'est comme quand on fait des compulsions, il n'y a pas d'intérêt à mettre toute son énergie sur les compulsions en elles-mêmes. Mais bon, ce n'est pas le sujet de l'épisode, donc je ne vais pas partir là-dessus. Alors, parlons de ma façon de prendre en charge la peur de grossir. Le premier point important, à mon sens, c'est de la regarder et regarder son omniprésence. Regarder à quel point elle est là. partout, à quel point c'est une charge mentale qui va prendre 80-90% de la place disponible dans ton esprit, alors que tu as déjà une vie bien bien remplie, et voir à quel point elle pollue tout, partout. Voir à quel point elle n'est même pas reliée à ton corps réel. Tu vois, t'as peur de grossir, si t'es honnête et que tu regardes, tu vas regarder des photos de toi il y a 20 ans, et tu vas dire j'étais tétanisé par la peur de grossir, et d'ailleurs, J'étais aussi obsédée par l'envie de maigrir, alors que j'étais super bien sur cette photo. Donc en fait, cette peur de grossir, elle n'est pas reliée au réel. Et c'est important d'en prendre conscience, elle n'est pas reliée à ton corps. C'est important de te rendre compte que même si là, tu te trouves par exemple trop grosse, et que du coup, tu as peur de grossir encore davantage. Peut-être que tu te dis, ben voilà, si je perdais 10 kilos, je me sentirais vachement mieux, et je pourrais me lâcher la grappe. Mais pas du tout. Si tu perds 10 kilos, tu vas avoir encore plus peur de grossir, encore plus peur de reprendre ces kilos-là. Donc en fait, il y a quelque chose qui ne disparaît jamais dans ce fonctionnement-là tel qu'il existe aujourd'hui au milieu d'un trouble alimentaire. Donc cette peur de grossir, elle n'est même pas reliée à l'apparence de ton corps et à ce à quoi ressemble ton corps dans le réel. Prendre conscience que la peur de grossir, elle t'a pourri la vie. J'en parlais juste avant, là, du niveau de charge mentale, mais aussi à plein d'autres niveaux. Peut-être que tu t'es empêché de vivre certaines choses. Peut-être que tu t'es pas autorisé à aller manger au resto ou à vivre pleinement plein de moments de ta vie, en fait, qui auraient mérité d'être vécus pleinement. En gros, ta peur de grossir te pourrit la vie. Et puis, prendre conscience aussi d'un truc super important, c'est que ta peur de grossir, ben t'as pas protégé du fait de grossir, hein. Ça ne fonctionne pas. Et, dernier point super important là-dessus, sur cette omniprésence là, dont il est important de prendre conscience, c'est que... T'as peur de grossir et t'as pas permis d'être heureuse. Parce que finalement, si t'as mis tout ça en place, c'est parce que t'es accrochée à l'idée que en étant plus mince, en étant plus en maîtrise de ton corps, eh bien en fait tu accéderas à d'autres choses et tu seras plus heureuse. Mais finalement, depuis que ce fonctionnement s'est mis en place dans ta vie, il t'a pas permis d'accéder à ça, à cette espèce de soulagement. et d'accéder à quelque chose qui te rende vraiment plus heureuse. Donc ça, c'est un premier point important à mon sens, et c'est quelque chose qui se travaille de plein de différentes manières avec les personnes que j'accompagne. L'autre point important, c'est... comprendre qu'elle n'appartient pas qu'à toi, cette peur de grossir. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Eh bien, tout simplement qu'on vit dans une société hautement grossophobe. Et que finalement, là où tu as l'impression que c'est toi qui es un peu timbré avec tes histoires de corps et ton obsession de surtout pas vouloir grossir, en fait, il y a des milliers et des milliers et des milliers de femmes qui vivent exactement la même chose que toi. Et ce n'est pas pour rien, c'est parce que... Notre société nous impose ça, en fait, depuis l'enfance. Donc, en fait, tu vis dans une société où, de manière hyper insidieuse, on t'a fait comprendre, penser que c'était le pire truc qui pouvait t'arriver, le fait de grossir. Que ça ferait de toi quelqu'un de moins joli, moins aimable, moins respectable, même parce que ça va jusque-là, en fait, la grossophobie qui existe dans notre société, elle va jusque-là. On se permet de ne pas respecter des personnes parce qu'elles ont un corps gros, je veux dire. Si on creuse un peu le sujet, on part du principe qu'il y a des personnes qui ont moins de droits que les autres, qui ont peut-être même moins le droit d'être là que les autres, parce que leur corps, il est plus gros. Il y a quand même quelque chose de complètement flippant, en fait, là-dedans, qu'on peut assez facilement comparer au fait qu'on considère qu'il y a des gens... qui ont moins de valeur parce qu'ils ont une couleur de peau plus foncée. Il y a quelque chose qui est aussi choquant. Notre société est malade à plein d'égards, mais sur cette obsession de la minceur et du contrôle du corps, elle fait des dégâts de plus en plus. Tu as grandi dans cette société, donc c'est important de voir que ce n'est pas juste toi. Et puis, c'est pas juste toi aussi, parce que dans cette société complètement cinglée, complètement malade autour du corps, il y a plein de femmes qui sont prisonnières de ça autour de toi. Peut-être ta maman, peut-être des tantes, des grands-mères, sœurs, que sais-je, amis rencontrés au collège, au lycée. Plein de personnes, tes collègues de travail aujourd'hui, sont prisonnières elles-mêmes de ce fonctionnement complètement délirant autour du culte de la minceur, et que ces personnes-là... t'ont transmis, peut-être te transmettent encore, en tout cas aujourd'hui peut-être qu'elles te maintiennent aussi dans ce fonctionnement, te donnent l'impression que c'est ça la normalité et que, ben oui, c'est comme ça pour tout le monde, donc pourquoi est-ce que tu fonctionnerais différemment, alors qu'en fait non, c'est pas un fonctionnement normal, c'est juste un fonctionnement complètement malade en fait dans le rapport au corps et à l'alimentation et donc ce qu'on t'a transmis notamment dans l'enfance, ça a quand même un impact hyper important ... Si tu as vu ta maman passer sa vie au régime, par exemple, même si elle ne t'a fait aucune réflexion sur ta façon de manger et sur ton corps, de l'avoir détesté son corps, de l'avoir cherché à le contrôler, de l'avoir se malmené elle-même, ça a eu des impacts forcément sur toi, sur le fait qu'aujourd'hui tu as internalisé ça. Et pour finir sur ce point de compréhension que ça n'appartient pas qu'à toi, je voudrais quand même... On rajoutait une petite couche sur le fait que c'est un outil d'oppression, vraiment. C'est-à-dire que ça maintient les femmes bien occupées à gérer leur régime et à surtout pas prendre de place. Déjà symboliquement, c'est intéressant cette idée que les femmes ne devraient pas prendre de place, être toujours plus petites, moins lourdes que les hommes, ne pas développer trop de force, etc. En fait, c'est vraiment un outil d'oppression. pendant qu'on est occupé à regarder combien on pèse et à faire attention à tout ce qu'on mange, on ne bouscule pas trop l'ordre établi, on ne cherche pas trop à prendre de place, on ne cherche pas trop à prendre notre place, on ne cherche pas trop à évoluer dans nos carrières et à gagner plus de fric que les mecs et à prendre notre place en politique et à militer dans la rue, etc. Donc c'est un outil majeur d'oppression. Et c'est... important, je crois, de le voir comme ça, parce que c'est ce que c'est. Et d'ailleurs, il y a des tas d'autrices qui ont pu écrire sur le sujet. Donc vraiment, je t'invite à aller y jeter un œil. Je pense à Mona Cholet, mais plus récemment, je pense aussi à Lorraine Malka, qui a écrit le livre « Mangeuse » , et puis à Juliette Lanrouilly, qui a écrit le livre « Affamée » . Bon, il y a... Plein d'autres autrices super intéressantes qui ont écrit à ce sujet. Mais voilà, je pense que c'est intéressant d'aller se renseigner là-dessus. Et vraiment, si j'insiste là-dessus, c'est parce qu'il y a des enjeux collectifs. Mais tu verras que prendre conscience justement de ces enjeux collectifs, ça peut être aussi très libérateur à un niveau individuel. Je ne suis pas en train de te dire qu'il faudrait que tu ailles toi aussi faire un podcast, écrire un livre, hurler dans la rue, ton ras-le-bol pour tout ça. Mais le simple fait que tu puisses te libérer de ça, c'est une femme de plus qui est sortie de cette oppression et qui va peut-être semer des petites graines autour d'elle. Et rien que ça, c'est super important. Et puis juste le fait de te libérer toi, sans avoir l'obligation d'en faire quoi que ce soit derrière, et ben merde quoi, t'as le droit en fait, juste de te libérer de ce truc là. Et bon voilà, je vais arrêter avec ça, mais c'est vraiment, je trouve que c'est des outils forts, tous ces livres écrits par ces femmes et voilà, qui parlent de cette oppression, c'est vraiment des super outils pour aller mieux. Bon, on passe à l'autre grande partie qui me permet d'accompagner cette peur de grossir. Je vous ai parlé du fait que... c'était important de regarder son omniprésence, de comprendre qu'elle n'appartenait pas qu'à soi. Et le troisième point sur lequel j'accompagne, c'est l'expérimentation. Expérimenter que cela repose sur de fausses croyances. Alors c'est sûrement la partie la plus difficile, parce qu'il s'agit de passer à l'action malgré cette peur, avec cette peur. Et je me dis que c'est peut-être là qu'il y a eu une confusion. sur le fait que je balaye ça un peu d'un revers de la main, c'est qu'effectivement, je le dis souvent, n'attends pas de ne plus avoir peur de grossir. Viens, on passe à l'action, en fait. Viens, on teste des trucs. Et peut-être qu'en m'écoutant, vous aussi, comme cette personne qui m'a écrit, vous vous êtes dit « Attends, t'es gentille, mais justement, c'est le cœur du problème. Donc moi, je n'y arrive pas, en fait, à passer à l'action parce que je suis tétanisée par cette peur de grossir. » Et c'est pour ça que parfois c'est aidant d'être accompagné, ou peut-être que vous avez besoin d'écouter encore quelques épisodes de podcast de plus, ou peut-être que, enfin j'en sais rien, il y a plein de trucs qui feront qu'à un moment donné vous en serez peut-être capable, mais le fait d'être accompagné crée une forme de filet de sécurité qui est quand même intéressant, j'ai envie de dire. Alors comment on fait en fait pour expérimenter que ça repose sur de fausses croyances ? Bah on va commencer par les repérer ces fausses croyances. Il y a plein de fausses croyances qui sont ancrées chez toi, chez vous toutes. Des croyances alimentaires sur le fait qu'il y a des aliments qui sont bons pour la santé, d'autres qui ne sont pas bons, des aliments qui sont grossissants. Des aliments que à peine tu vas les avaler, tu vas te mettre à grossir. Après, c'est des croyances alimentaires aussi reliées à ton fonctionnement. Si tu es dans des compulsions depuis des années, tu as la croyance que tu ne peux pas. manger, tu n'es pas capable de manger tel ou tel aliment sans partir dans un binge. Donc c'est repérer ces croyances-là et les mettre au travail, et c'est aussi toutes les croyances sur ton propre corps. Non mais moi j'ai un métabolisme complètement cassé, c'est même pas la peine, dès que je mange un truc je grossis, ou comme moi j'ai pu l'entendre quand j'étais petite, ah bah non mais moi il suffit que je passe devant la boulangerie, que je regarde les gâteaux pour prendre du poids. plein de choses comme ça autour de ça sur des fausses croyances aussi sur le fonctionnement de son propre corps et qui crée d'ailleurs une scission entre un peu l'esprit et le corps, où le corps c'est devenu un ennemi dont on devrait se méfier. Et donc concrètement, comment tu vas faire pour expérimenter que ça repose sur de fausses croyances ? À un moment donné, tu vas te lancer dans le grand bain ou même peut-être sauter dans le vide, peut-être que c'est ça que ça te fera comme impression. en vrai non, je pense que C'est l'intérêt d'être accompagné, on passe par des petits exercices, le but c'est de ne pas aller tout de suite vers les aliments les plus flippants, etc. Donc en fait ça peut se faire vraiment en douceur. Les TCA c'est une maladie où on se malmène beaucoup, moi j'ai pas envie de t'accompagner en te malmenant en mode no pain no gain, on y va. Non, pas du tout, on peut vraiment guérir dans la douceur. Donc ça va passer par le biais d'exercices, d'expérimentations, qui vont te permettre de constater que, ah bah non ! Tu ne prends pas 10 kilos dès que tu manges les aliments que tu t'es interdit jusqu'ici. Alors, je veux m'arrêter ici parce qu'on pourrait voir ça comme un peu contradictoire. D'un côté, je te dis, viens, on déconstruit le culte de la minceur et donc la peur de grossir qui va avec. Et d'un autre côté, je te dis, viens, tu vas te rassurer sur le fait que tu ne grossis pas comme tu le pensais en mangeant certains aliments. Donc on se dit, attends. Il ne faut plus avoir peur de grossir, mais en même temps, il faut se rassurer sur le fait qu'on ne grossit pas. Ça pourrait paraître antinomique. Pour moi, c'est complètement complémentaire. Il s'agit de repérer tout ce système oppressif, aussi peut-être les traumas, s'il y en a, tu vois, que tu as vécu, et les adresser à quelqu'un qui sera spécialisé là-dedans et en mesure de t'accompagner. Et en parallèle, où on travaille sur tout ça, où tu vas être au travail sur la déconstruction du culte de la minceur, et l'apaisement de trauma que tu as vécu, l'idée c'est de reprendre confiance en ton corps, en faire ton allié, parce que c'est ça finalement, reprendre confiance dans le fait que ton corps, il peut avoir un métabolisme qui fonctionne, que ton corps, il n'est pas là pour se venger de toi et stocker dès que tu vas manger le moindre truc, et que tes envies, elles peuvent se réguler et que tu ne vas pas rester bloqué sur les kinder ou que sais-je, ou des cookies Tout ce que tu t'interdis jusqu'ici. Alors avant de clôturer cet épisode de podcast, un dernier mot quand même sur le fait que je vous ai parlé un peu plus tôt dans l'épisode de podcast sur l'idée que potentiellement la peur de grossir elle ne disparaît jamais. Précision par rapport à ça. On est bien d'accord qu'en faisant ce travail d'apaisement du comportement alimentaire et donc d'apaisement du rapport au corps, parce que ça va nécessairement avec, bien sûr que l'idée à la fin c'est que... il n'y ait plus du tout d'envahissement, de la peur de grossir. Que tu ne sois pas obsédé par l'apparence de ton corps, qu'il n'y ait plus toutes les vérifications dans le miroir, les pesées un peu compulsives, et le fait que tu ne sois pas en train de penser à ça H24. On est bien d'accord aussi que l'idée, c'est que tu sois en mesure de manger librement. Et ça, ce n'est pas possible. Si tu es obsédé par la peur de grossir, ça vient freiner. Donc, on est bien d'accord que l'idée, c'est qu'il n'y ait plus... d'enjeux comme ça et que tu puisses manger sans trop te poser de questions. Mais, il y a un mais, et c'est ce que je voulais dire tout à l'heure. On vit, et même si tu guéris de ton trouble alimentaire, tu continueras de vivre dedans, dans une société, je l'ai dit tout à l'heure, complètement cinglée sur la peur de grossir en fait. Enfin, complètement cinglée sur les corps gros en fait. Complètement obsédée par la minceur, et par la performance, et par... tout un tas de trucs qui ne vont pas du tout à mon sens. Et donc, cette société-là, elle maintient une pression. Et c'est ça que je voulais dire sur mettre ton énergie pour faire partir à la directe la peur de grossir. Je crois que ça ne sert à rien et je crois que c'est vraiment passer à côté d'une réalité dans notre société. Et que ça va aussi se déconstruire, continuer de se déconstruire tout au long de ta vie parce que moi, je ne sais pas quelle est ton histoire avec tout ça. Et il y a des personnes pour qui ça se déconstruit plus ou moins vite. Mais vivre dans cette société, c'est pas aidant. Comme je dis souvent aux personnes que j'accompagne, si je pouvais, une fois qu'on a fini notre job ensemble, boum, je te téléporterais dans une société matriarcale complètement différente, dans laquelle on s'en fout complètement de l'apparence de ton corps, et voilà, tout serait beaucoup plus simple. Mais c'est pas le cas. Donc en fait, bah oui, il est possible que des fois, tu sois un peu réactivé autour de la peur de grossir. Pour autant, est-ce que ça veut dire que tu rechuteras dans les TCA ? Non. Par contre, bah oui, en fait, je veux dire, il va y avoir des trucs plus spécifiques autour de ton corps que peut-être dans certaines phases de vie ou certaines phases du cycle, tiens, au hasard, tu aimeras moins. Ce que je veux dire, c'est qu'on peut complexer sur tout un tas de choses, mais je veux dire, globalement, nous, les femmes, on va se prendre la tête par phase sur plutôt... Je ne sais pas, moi, la forme de nos cuisses, nos bras, notre ventre, nos fesses. Et puis, il va y avoir aussi dans un autre temps, selon l'âge qui avance, à un moment donné, la problématique qui va aussi se déplacer sur le fait qu'on vieillit, etc. En fait, ces trucs-là, c'est des constructions sociétales. On subit ça individuellement, mais en lien avec un collectif. Et une pression collective, en fait, une pression sociétale. Voilà, j'ai l'impression de tourner un peu en rond et de redire la même chose, donc ça sert peut-être à rien et je vais conclure cet épisode de podcast, mais ce que je veux dire c'est qu'il y a peut-être aussi de l'utopie dans le fait que plus jamais t'auras de pensées qui te traverseront sur le fait que quand même ton corps il serait peut-être mieux avec 2-3 kilos de moins, ou que quand même ça te ferait un peu chier de prendre 10 kilos quoi. en fait on vit dans une société où c'est compliqué mais je pense que vraiment Tu peux, sur la globalité du temps, vivre sereinement dans ton corps. Vraiment, vraiment, vraiment. Mais ça ne peut pas être du toujours, en fait. Tu ne peux pas être toujours dans le kiff. Et bien sûr qu'il y aura peut-être des parties de ton corps que tu continueras de ne pas aimer. Et en fait, c'est OK. C'est aussi important de déconstruire le fait qu'il faudrait absolument aimer son corps pour avoir une vie épanouissante. C'est une autre question. Tiens, je pourrais en faire un épisode de podcast. En tout cas, j'espère que... Ces petits éclaircissements auront pu éclaircir mon positionnement par rapport à cette peur de grossir, que ce soit pour la personne qui m'avait écrit en DM, mais aussi pour n'importe laquelle d'entre vous qui m'écoute. Sur ce... Je vous dis à bientôt et puis bien sûr, merci d'être là. Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Comme je te le dis souvent, ton soutien est super important. C'est même ça qui permet au podcast d'exister encore aujourd'hui. 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