Speaker #0Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute ! Bienvenue dans cet épisode de podcast qui va être un peu un épisode SOS, une boîte à outils que j'ai envie de te mettre à disposition si jamais tu fais une crise, une compulsion alimentaire. Quand on fait une crise, peu importe le moment de la journée, de la nuit, de la soirée, peu importe le moment où ça arrive, c'est hyper compliqué. C'est vraiment le moment où... À la fois, on ressent un grand besoin d'aide, une forme de désespoir. C'est un grand moment de vulnérabilité et c'est aussi un moment important dans ce qui va pouvoir se passer, en fait, dans l'après. C'est un moment qui est pour moi un peu décisif. Les minutes et les heures qui vont suivre le moment d'une crise vont faire qu'il y aura d'autres crises ou pas, vraiment, sincèrement. Une chose importante que j'ai envie de dire en préambule, c'est qu'on n'agit pas sur une crise sur le moment ou juste après. Du coup, les conseils que je vais donner, ça ne va pas être, tu vas voir, d'analyser tes émotions, de faire de la respiration ou je ne sais pas quoi, parce que sincèrement, ça ne sert à rien. Il y a des moments où tu vas pouvoir réfléchir à ton vécu émotionnel. réfléchir à plein de choses en fait et réfléchir aussi peut-être au déclencheur de cette crise mais c'est pas sur le moment et pas non plus juste après, ce sera pas du tout ta priorité. Allez c'est parti j'ai pensé à trois grands points dans lesquels englober pas mal de petites choses qui sont importants à mon sens quand tu viens de vivre une crise donc encore une fois là je te parle pas de ok tu sens que la crise monte où tu sens que tu as besoin de faire une crise, où la crise elle a commencé. Non, là je te parle de ok, c'est fait Et qu'est-ce que tu peux faire dans l'après ? Quels sont les conseils que je peux te donner quand la crise vient d'être faite ? Mon premier conseil, c'est surtout de te rappeler que ta culpabilité est ta pire ennemie. La culpabilité ne va pas t'aider, elle ne te servira à rien. Méfie-toi de l'idée que... La culpabilité pourrait être un élan motivationnel pour te reprendre en main, pour aller mieux, etc. Non, la culpabilité, ça ne sert à rien. Et en plus de ça, vraiment, ça n'a aucun intérêt dans ce cas de figure, puisque tu ne peux pas lutter contre tes crises. Et ça, c'est hyper important que tu l'entendes et que tu le réentendes et que tu te le dises aussi à toi-même. Même si ta crise, elle était plus ou moins programmée. Parce que je sais qu'il y a différents types de crises, je pourrais le dire de cette manière-là. Il y a les crises qui t'emmènent comme ça sur le moment où tu es comme dépossédé de toi-même. Il y a quelque chose d'un peu robotique. En fait, tu es complètement embarqué dans le truc. Mais il y a les crises qui se préparent. Il y a les crises qui montent. Il y a la crise, tu sais, toute la semaine que tu vas la faire. Tu attends ce moment où tu pourras enfin faire ta crise. Il y a la crise qui se prépare tout au long de la journée et qui monte tranquillement. Et ce type de crise pourrait te donner l'impression que tu pourrais les éviter, étant donné qu'il y a un truc un peu prémédité, tu te dis bah voilà en fait c'est moi qui construis mon truc. En réalité, non, tu peux pas l'éviter parce que ta crise, peu importe de quelle manière elle arrive, bah en fait elle répond à tout un fonctionnement du trouble alimentaire et en fait tu ne peux pas l'éviter. Si elle arrive, c'est que finalement il y a un besoin qu'elle arrive cette crise là et ça sert à rien d'aller mettre... toute ton énergie sur cette foutue crise alors que le vrai problème, c'est pas ça. Tu vois, l'exemple souvent qui est pris, qui est quand même assez parlant, je trouve, c'est le nez qui coule. Je veux dire, si tu es malade, s'il y a un virus, s'il y a quelque chose qui fait, ou même ça peut être une allergie, ça peut être plein de raisons différentes, mais tu vois, il y a des raisons qui vont faire que, potentiellement, t'as le nez qui coule. Je veux dire, à quoi ça va te servir de te mettre des cotons dans le nez, de mettre toute ton énergie à chercher à empêcher ton nez de couler ? En fait, c'est juste symptomatique d'un problème qui existe. Et bien en fait, les compulsions, elles sont reliées à plein d'autres choses et elles sont inévitables dans ton fonctionnement aujourd'hui. C'est pas sur la compulsion qu'il faut agir, c'est ailleurs. et principalement sur tes restrictions alimentaires, qu'elles soient réelles ou cognitives. Une fois que tu as ça en tête, je pense que ça peut déjà alléger le sentiment de culpabilité. Tant que tu restes persuadé que tu aurais pu éviter cette crise, du coup tu vas t'en vouloir de ne pas avoir évité cette crise. Quand tu sais que tu ne peux pas l'éviter, bon ben voilà. Alors bien sûr, bien sûr que tu as un pouvoir sur tout ça, puisque ton pouvoir ça va être d'aller travailler sur tes restrictions, sur l'évitement émotionnel, sur plein plein de trucs, tu vois. Mais en dehors de ces moments-là, c'est-à-dire que sur le moment, de toute façon, tu n'y peux rien. Et ça, c'est important. Et ce que j'ai aussi envie de te rappeler dans ce même ordre d'idées, dans le fait de fuir la culpabilité, c'est que la façon dont tu te parles au quotidien, mais aussi beaucoup après ces moments de compulsion, la façon dont tu te parles va jouer un rôle important dans le maintien des mécanismes des troubles alimentaires. La façon dont tu te parles va jouer un rôle important sur le manque de confiance en toi que tu peux ressentir, sur la faible estime que tu peux avoir pour toi-même. Tu vois bien que tu entretiens tout ça en te parlant mal, en te culpabilisant, en étant hyper dur avec toi-même. Donc garde à l'esprit que tu n'as pas de raison de culpabiliser pour cette crise, vraiment, et qu'en plus de ça, plus tu seras dans la culpabilité, l'autocritique et des mots durs à ton égard, plus tu risques de renforcer les mécanismes qui ont créé le trouble alimentaire et qui t'y maintiennent, mais aussi renforcer les crises. C'est-à-dire que quand on se parle mal, on se fait vivre dans un espèce d'univers hyper dur, hyper violent, hyper sombre, et qui est difficile à vivre. En fait, tu te fais vivre dans un univers dans lequel n'importe qui aurait du mal à évoluer. Et du coup... ces pensées hyper dures envers toi-même, ont un impact émotionnel. Elles déclenchent des émotions désagréables, voire très difficiles à vivre. Ces mêmes émotions qui vont créer un besoin de manger, peut-être même, tu vois, qui vont venir appuyer sur tes mécanismes d'évitement émotionnel et de il faut que j'aille manger et voilà, et la boucle est bouclée. Donc tout ça, c'est vraiment très important. Alors par quoi remplacer ? Parce que... Là, il va y avoir à chaque fois plusieurs étapes, c'est-à-dire que je vais te lister les choses qui sont, à mon sens, à éviter après une crise et qui sont souvent faites après une crise. Et du coup, je vais aussi te proposer des choses à mettre à la place. Donc, par quoi remplacer cette culpabilité et cet auto-jugement que tu peux avoir après une crise ? Eh bien, j'ai envie de te poser une question. Qu'est-ce que tu dirais à ta meilleure pote ? Ta meilleure pote, elle est bloquée dans les troubles alimentaires, elle galère, elle fait ce qu'elle peut pour s'en dépatouiller, mais bim, elle vient de revivre une compulsion alimentaire. Qu'est-ce que tu vas lui dire à ta meilleure pote ? Réfléchis à ça. Qu'est-ce qui t'empêche d'aller te dire la même chose ? Eh bien, tu peux te dire que tu es sur le chemin, et que cette compulsion, elle faisait partie du chemin aussi, à part entière. C'est pas synonyme d'échec, c'est synonyme d'apprentissage. et qu'il se passe plein de choses sur le chemin et que tout ne peut pas disparaître du jour au lendemain. Tu peux aussi te rappeler que les compulsions font partie d'un mécanisme, dont elles sont indissociables et que tu ne peux donc pas lutter contre. Et puis tu peux peut-être aussi te dire que t'es une meuf géniale et que ce comportement-là, en aucun cas, il peut venir te définir. Tu ne peux pas te définir par une ou des compulsions. Le deuxième point important à aborder... C'est le fait de ne pas chercher à te rattraper. Oui, je sais, c'est hyper tentant de le faire, aussi parce que ça soulage en fait sur le moment. Tu vois, t'es dans l'autocritique, t'es pas bien, t'es dans la culpabilité, et qu'est-ce qui va venir soulager ça ? C'est le fait de te dire, ok, ok, j'ai merdé, mais demain je me reprends en main, c'est terminé, tout ça je vais le laisser derrière moi, et pour être sûre de ne pas grossir, ce que je vais faire c'est que... demain je mange soupe yaourt toute la journée ou fruits ou légumes ou je sais pas, tous les millions de trucs qui existent malheureusement autour des injonctions sur l'alimentation. Bref, en gros tu te dis, allez c'est bon, pour arrêter de m'en vouloir, pour me sentir mieux là maintenant, je me promets que... demain je me reprends en main. Pourquoi c'est problématique ça ? En fait, tu ne fais qu'appuyer sur le bouton des compulsions, de la création des compulsions. Tu réactives le pourquoi tu fais des compulsions à la base. Puisqu'en fait, tu réactives les restrictions. Tu es en train de t'envoyer le message que c'est terminé, que les aliments que tu viens de manger pendant tes compulsions, tu vas reprendre tes bonnes habitudes. Je mets des gros guillemets. Et que donc, du coup, ces aliments vont disparaître, que tu vas remanger sainement, etc. Bim, tu es en train de recréer la peur du manque, tu es en train de recréer tous les mécanismes de la restriction. Et en fait, tu es juste en train de créer ta future crise. Et d'ailleurs, peut-être que ta crise, elle ne va même pas attendre plusieurs jours. Peut-être même qu'en te disant ça, tu vas te faire une crise dans l'heure qui suit, dans les deux heures qui suivent. Ça peut être vraiment des mécanismes qui expliquent le fait qu'on puisse se faire deux, trois crises dans la même journée. En fait, ton corps, il a une régulation qui lui permet de se réguler. Excusez-moi pour la répétition, mais je crois qu'il n'y a pas de meilleur mot. Et qui donc fait que quand on mange vraiment trop à un moment, sur les moments qui suivent, on n'a pas envie de ces trucs-là, on a des envies différentes, des envies plus légères, ou on n'a même pas faim du tout, on n'est pas censé se tourner vers la nourriture. Sauf que, en te disant... je vais me reprendre en main en cherchant à remettre du contrôle rigide sur ton alimentation, tu empêches ces mécanismes-là de régulation d'avoir lieu. Et donc potentiellement, tu vois, en réenclenchant tout ça, alors même que tu viens de te taper une compulsion, tu vas te remettre à penser à du gras, du sucre, des bonbons, du chocolat, de la pizza, tout ce que tu veux. Garde en tête que plus tu cherches à compenser, moins tu vas pouvoir te réguler. Bon ok, mais alors par quoi on peut remplacer tout ça ? Par le fait. d'écouter tes besoins et tes envies. C'est important, je nomme volontairement ces deux choses qui ne sont quand même pas tout à fait la même chose, et que, oui, tes besoins, j'imagine que c'est ce que t'aimerais écouter, et que tu te dis, bah, oui, je vais attendre de re-avoir faim. Et du coup, tu peux être un peu obsédé par ce truc-là, et il y a tellement une interdiction formelle de remanger avant d'avoir faim pour être à l'écoute de tes besoins, que tu risques de repartir en crise, en fait. Et oui, et en fait, dans les débuts, en tout cas, de guérison, quand il y a vraiment beaucoup d'insécurité, et bien peut-être que tu vas devoir passer par des moments où tu vas remanger après une crise, avant même de ressentir la faim. Parce que si tu es dans quelque chose de rigide, d'absolument interdit de remanger avant de ressortir la faim, alors même que tu viens de te taper une compulsion, tu vas en refaire une. C'est quasiment sûr, tu vois. L'interdiction et l'obligation d'attendre la faim vont créer ça. Donc autorise-toi à manger ce qui te fera envie de manger, même si ce n'est pas si light que ça, même si tu n'as pas encore faim, il va falloir t'autoriser à manger. Même si, effectivement, pour ta digestion, ça risque de ne pas être tout à fait commode. Mais c'est vraiment important de savoir que tu as cette autorisation-là parce que c'est de cette manière-là que tu vas pouvoir détendre. La pression, avoir moins peur de manquer et que tu vas pouvoir vraiment te réguler. Garde en tête que se priver après une crise revient à programmer ta future crise. Donc, dans la mesure du possible, écoute ton corps. La digestion, le besoin de repos, ça c'est important aussi. Parce que t'obliger à aller te taper un footing ou une séance de vélo ou de la muscu, que sais-je, peu importe. En tout cas du mouvement, alors que tu es déjà en souffrance digestive, tu vois c'est compliqué. Oui, la digestion ça prend de l'énergie. Oui, une crise ça prend de l'énergie, autant physique que psychique. Donc oui, tu peux avoir besoin de repos après ça. Et c'est important de le respecter aussi. Donc dans la mesure du possible, dans l'idéal, écoute ta faim, ta digestion, ton besoin de repos, tes envies, essaie de faire cohabiter tout ça. J'insiste à nouveau. Il y a des moments où ce ne sera pas possible, notamment au début de parcours. En fait, ce qu'il va falloir que tu priorises dans un premier temps, c'est la question de l'insécurité. Et ce qui crée l'insécurité et qui t'emmène vers les crises, c'est le fait de ne pas avoir le droit, c'est le fait d'être dans la rigidité et tout ça. Donc du coup, vraiment, même si tu n'as pas faim, il va falloir écouter le fait que tu puisses avoir envie de manger, en chassant au maximum les pensées culpabilisantes qui vont te dire que oui, mais quand même, tu ne devrais pas remanger ça, etc. Non, ces pensées-là, encore une fois, ce n'est pas dans ces moments-là que tu vas pouvoir prendre le temps de les déconstruire, etc. Donc peut-être que dans ces moments-là, il va juste falloir être hyper ferme et pouvoir lâcher, ferme-la, tu vois, à ces pensées-là et de te visualiser, mettre ça dans une boîte, faire ma double tour ou imaginer que c'est des fenêtres pop-up qui s'ouvrent et d'aller les fermer comme un bloqueur de publicité, tu vois. Donc vraiment de pouvoir... couper court à ce discours interne qui viendrait te dire qu'il faut pas, il faut pas. Rappelle-toi que tu es en train de faire ça justement pour ne plus te retrouver dans ces situations d'après crise. C'est ça qui va te permettre de ne plus te retrouver dans ces situations d'après crise, puisque de ne plus faire de crise. Le troisième point super important qui est très en lien avec ce que je viens de raconter, c'est la douceur. Je pourrais l'appeler la douceur ou l'autocompassion. Après une crise, t'es dans un truc un peu glauque. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est morose et que tu es très dur avec toi. Il y a aussi autre chose, c'est qu'après une crise, généralement, t'as l'impression d'avoir doublé de volume. C'est atroce, tu te détestes. Tout ça, c'est une construction de ton esprit. Ça n'est pas possible. Là, tu es pris 5 kilos, c'est pas possible que t'aies doublé de volume. Par rapport à ça, le problème, c'est que... T'es capable de te regarder dans le miroir et d'avoir une vision qui vient confirmer le biais qui est en train de te raconter que t'as doublé de volume. Donc c'est à double tranchant, je vais pas te dire va te regarder dans le miroir, va vérifier, regarde t'as pas doublé de volume. Ouais sauf que la dysmorphophobie peut faire que tu sois un peu paumé et que t'as l'impression d'avoir doublé de volume. Donc évite peut-être plutôt les miroirs. En fait évite tout ce qui va venir te torturer après une crise. Et va chercher tout ce qui pourrait amener de la douceur. Donc évite de monter sur la balance après une crise, ça ne va pas t'informer de ton poids réel, ça va t'informer d'une prise alimentaire qui vient d'avoir lieu, ça va t'informer de rétention d'eau, de digestion qui est en cours, de mouvements de fluides, donc aucun intérêt, ne va pas te peser. Ne va pas te regarder dans les moindres détails dans un miroir. En fait si tu viens de faire une crise, c'est que tu es en difficulté avec ton image corporelle, c'est peut-être... pas le moment d'aller là, alors que tu es fragilisé par la compulsion qui vient d'avoir lieu, c'est peut-être pas le moment d'aller te regarder etc. Non, évite plutôt ça. Par quoi tu peux remplacer tout ça ? Tu peux remplacer tout ça par tout ce qui va te permettre de prendre soin, peu importe ce que c'est, peu importe le niveau. Pour commencer, Prends soin au maximum de ta digestion. Donc ça rejoint un peu ce que je disais tout à l'heure. Je parlais du fait de ne pas t'imposer de sport, boire des tisanes, veiller à t'hydrater, mets-toi une bouillotte si tu as besoin, mets-toi dans des vêtements confortables. Ne va pas t'amuser à mettre des vêtements qui vont te scier le ventre, parce qu'en plus ça va ralentir ta digestion, et puis ça va te ramener sans cesse à ton corps, à un inconfort, et à l'idée que t'agrossis, que c'est pas bien, enfin ça va te ramener sans arrêt à cette crise. Donc... Ça déjà c'est important. Si tu ressens le besoin de manger des aliments réconfortants, eh bien pourquoi pas ? Va chercher des aliments réconfortants. Si tu peux allier réconfort et digestion, c'est top pour ne pas te surcharger, mais je te renvoie au point aussi tout à l'heure sur le fait que la priorité c'est de ne pas te mettre en insécurité alimentaire. Mais attention aux pensées culpabilisantes, selon les aliments que tu vas choisir. Donne-toi des encouragements. Encourage-toi, mon sang de bonsoir. Encore une fois, qu'est-ce que tu dirais à ta meilleure pote ? Tu es sur le chemin. Ça fait peut-être 10 ans, 20 ans que tu vis avec des TCA, t'es en train de chercher à régler ce problème-là, t'es en train de mettre plein de trucs en mouvement, c'est pas facile. Et bien sûr que c'est normal qu'il y ait des crises sur le chemin, mais encourage-toi, félicite-toi pour tout ça. Et félicite-toi pour... Chaque petite douceur que tu vas réussir à t'accorder pour ces changements de comportement en fait, et ces changements de comportement, oui ce sont des petits pas, oui peut-être ça te paraît rien du tout, mais crois-moi ça n'est pas rien, et ça pourra faire toute la différence. Moi ce que j'aime bien aussi dire, c'est que tu peux imaginer que t'es en train de sortir d'une grosse grippe, ou que t'es en train d'essayer de te remettre d'un gros chagrin d'amour, tu vois. Prends soin de toi comme dans le cadre d'une convalescence. Quand tu viens de faire une... compulsion qui a été relativement forte et que t'es pas bien, eh bien traite-toi comme tu te traiterais si t'étais en train d'essayer de sortir d'un chagrin d'amour, de quelque chose de très difficile ou d'une grosse grippe enfin voilà, d'une grosse maladie offre-toi du confort de la douceur un plaid doudou, des bougies quelque chose qui sent bon un film, une série va te promener seule avec un ou une amie Appelle quelqu'un que tu aimes bien, regarde une vidéo comique d'un spectacle que tu aimes bien et que tu sais qui te fait rire. Dessine, écris. chante, danse, écoute de la musique. En fait, tout ce qui, toi, peut te faire du bien. Et puis, si t'es un peu paumé sur ce qui te fait du bien, essaye, essaye. Prends une douche chaude ou un bain chaud. Fais-toi un... Il y a des personnes qui ont des appareils à faire des bains de pied, là. Enfin, voilà, il y a plein de choses, en fait, à envisager. Il faut juste trouver le truc qui, toi, te fait du bien, parce qu'on est tous différents. Et aussi parce que selon les moments, ce n'est pas les mêmes choses qui nous font du bien. Mais en tout cas, sois vraiment dans cette optique, un peu comme si tu sortais d'une grosse maladie, de dire, bon ok, là il faut que j'aille en douceur, de quoi j'ai besoin en vie. Garde en tête que tu n'as pas à te punir, tu as à guérir. Et peut-être que c'est la phrase que j'aimerais que tu retiennes sur l'après-crise. Tu viens de vivre une crise, tu n'as pas à te... autoflageller, à te punir. Tu souffres d'une pathologie, ok ? Cette crise, ça en fait partie. Tu es sur le chemin de guérison, mais t'as pas à t'autoflageller et à t'envoyer des trucs pas sympas à la figure en lien avec ce qui vient de se passer. En gros, si je devais récapituler, l'idée forte quand même derrière cet épisode, c'est que la façon dont tu vas te comporter après cette compulsion va faire que tu refasses ou non d'autres compulsions, et va jouer aussi sur la rapidité avec laquelle d'autres compulsions peuvent arriver. C'est-à-dire, peut-être que la façon dont tu vas agir, ça fera que, oui ou non, tu vas refaire une crise, mais surtout dans combien de temps, quelle force de la crise, parce qu'il y a aussi l'intensité des compulsions qui peut varier, en fait. Donc le premier grand point qui était important pour moi, c'était de te méfier de la culpabilité, de te souvenir que... Bah non, en fait, tu ne peux pas lutter contre tes crises, ok ? Que c'est pas à cet endroit-là qu'il faut mettre ton énergie et que donc tu n'as pas à t'en vouloir après que cette crise soit passée. Le deuxième point, c'est le fait de ne pas chercher à te rattraper, à compenser, à te dire que voilà, désormais, vraiment, tu vas te reprendre en main, tu ne mangeras plus ci, tu feras comme ça, tu vas faire plein de sports, etc. Tout ça, ça va faire que ça va simplement t'emmener vers... une future compulsion, donc c'est vraiment important de te méfier de ces mécanismes-là. Et à l'inverse, d'être vraiment à l'écoute de tes envies et de tes besoins, et de ne pas être dans une quelconque privation, vraiment. Et puis, le troisième point, c'est de chercher à développer l'autocompassion, encore plus à ces moments-là, sur tout ton parcours de guérison, vraiment, c'est quelque chose auto-observation et auto-compassion, c'est vraiment des outils qui vont être primordiaux sur ton chemin, mais encore plus juste après une crise. Et faire attention à te mettre dans des vêtements confortables, des situations confortables, et faire en priorité des choses qui te font du bien pour mieux repartir dans les jours qui suivent vers quelque chose de plus serein. Voilà, j'espère que cet épisode t'aura apporté, t'aura aidé, peut-être donné des outils. N'hésite pas à le réécouter en mode secours. si tu fais une crise. Et puis, comme d'habitude, je te rappelle que mon podcast, l'existence de mon podcast dépend simplement de vos écoutes, de vos partages, de vos encouragements. Donc n'hésite pas à liker, tu vois, à mettre des petites étoiles sur ta plateforme d'écoute, à laisser un commentaire sur l'épisode, si l'épisode t'a plu, à partager autour de toi, à en parler à tes proches, mais aussi aux professionnels qui t'entourent. Je serais ravie de développer le côté prévention par le biais de formations, de conférences, de plein de choses comme ça qui sont déjà en cours. Mais j'aimerais que ça devienne vraiment plus présent pour éviter à des personnes de développer des troubles alimentaires. Donc voilà, n'hésite pas à en parler autour de toi. Un grand merci pour ton écoute et puis prends grand soin de toi. Je te dis à bientôt.