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TCA etc - Comprendre et lutter contre les troubles alimentaires

Ton corps t’épuise pendant la guérison : sabotage ou réparation ? LQDL - E.164

Ton corps t’épuise pendant la guérison : sabotage ou réparation ? LQDL - E.164

11min |22/09/2025|

465

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L’une d’entre vous m’a questionnée sur le fait de sentir beaucoup plus fatiguée depuis qu’elle a commencé à reprendre du poids.

Effectivement, il est très courant en guérison de troubles alimentaires (notamment d’anorexie ou tout du moins d’une période de grande restriction) d’avoir l’impression que le corps « lâche », de se sentir extrêmement fatiguée, ballonnée, d’avoir des suées… bref de se sentir vraiment pas terrible quoi…

Je tente de vous expliquer pourquoi dans cet épisode. 



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Bienvenue dans la question du lundi. L'une d'entre vous m'a questionné autour du fait de se sentir très fatiguée alors que justement elle commence à reprendre du poids. Et donc j'ai décidé de répondre à cela dans cet épisode. C'est une question qui est très fréquente. on me l'a beaucoup, beaucoup, beaucoup posée depuis bientôt 5 ans que je fais ce travail-là. Et ce n'est pas étonnant qu'elle soit beaucoup posée, déjà d'une, parce que c'est ultra fréquent, de ressentir une fatigue beaucoup plus présente, voire une fatigue un peu écrasante quand on est en guérison, notamment d'anorexie. Mais j'ai envie d'élargir un peu le spectre en parlant de quand on sort d'une grande période de restriction. finalement peu importe qu'il y ait un diagnostic d'anorexie, peu importe que c'est été une vraie anorexie entre guillemets, c'est quand on sort d'une grande période de restriction et qu'on commence à se réalimenter ou qu'on commence à reprendre du poids, alors oui c'est souvent associé à pas mal d'inconvénients, qu'ils soient digestifs, qu'ils soient autour de sueur et de sueur nocturne, mais il y a aussi beaucoup beaucoup beaucoup de fatigue. C'est pas étonnant non plus qu'on vienne me poser cette question parce que C'est super désagréable en fait. Je pense qu'il y a une sensation de perte de contrôle qui est associée à cette fatigue à ce moment-là. C'est un peu injuste presque. On se dit mais attends, en fait, j'étais plus en forme. En tout cas, je me sentais plus en forme quand je ne mangeais rien. Et puis peut-être aussi que derrière ça, il y a la peur que ça reste comme ça. Ah ok, donc ça va être ça ma nouvelle vie maintenant en fait. Je vais me traîner là avec ma fatigue accrochée aux chevilles. En réalité, ce qui se passe, c'est un mécanisme complètement normal du corps et qui est assez facile à imaginer, à conceptualiser, à comprendre. En fait, quand on ne mange plus, plus suffisamment en tout cas, le corps, au bout d'un moment, il va enclencher un mode survie. Ce mode survie, il va s'accompagner de plein plein de choses, c'est-à-dire qu'il va y avoir une baisse drastique du métabolisme, il va y avoir des choix. qui vont être faits, en fait c'est un peu bizarre de le dire comme ça, mais le corps ne peut pas être partout, enfin disons qu'il n'y a pas assez d'énergie pour tout faire fonctionner, et qu'il y a des priorités, comme un cœur qui bat, des poumons qui font leur job. Donc on sait qu'on va avoir un peu un déficit au niveau cognitif, on sait qu'au niveau hormonal, ça risque d'être un bazar sans nom, on sait aussi qu'au niveau digestif, c'est pas mieux qu'au niveau hormonal. Donc voilà, il y a tout qui se met un peu à l'arrêt, en suspens, entre parenthèses, et le corps, lui, il est en mode survie. Et il faut bien imaginer que, pour parler un peu du système nerveux, je ne suis pas du tout une experte, mais je vous en parle parce que c'est très à la mode, et c'est très intéressant, en fait, ce dont on nous parle, je trouve, dernièrement avec le système nerveux, et donc là, il faut bien imaginer que le système nerveux, il est un peu bloqué dans le mode sympathique. Je vous invite à lire des choses sur le système nerveux si ça vous interpelle. Il y a deux modes, sympathique et parasympathique. Le mode sympathique, c'est vraiment le mode qu'on active en cas de difficulté, de danger. Il n'y a pas de repos autorisé dans ce mode-là. C'est donc un mode qui est épuisant pour le corps. Et quand on ne se nourrit plus correctement et qu'on se force à vivre quand même comme si de rien n'était, voire même qu'on s'impose plus de sport que quelqu'un qui mangerait correctement, il y a un stress continu dans le corps et donc il y a ce mode-là qui est activé. Il faut bien imaginer que tout est inhibé. Ce n'est pas la priorité de ressentir des besoins tels que la fatigue, par exemple. Alors, dans ces phases-là, on peut se sentir un peu comme une super-héroïne. Il y a vraiment un truc « waouh » . C'est incroyable, genre je ne mange pas ou je mange très peu, je mange clairement pas assez, mais en fait je suis capable de vivre ma vie alors. Si on est honnête avec soi-même et qu'on regarde un peu le détail, on ne vit pas sa vie normalement et ce n'est pas si simple. Mais pour beaucoup de personnes, à ce moment-là, il y a un peu un sentiment de puissance et un peu associé en mode super-héros. Sauf que sur le long terme, ce n'est pas tenable et ce n'est clairement pas terrible pour le corps. Même sur du court terme, il y a forcément un peu un retour de flamme en fait. Il y a ce qu'on appelle le revers de la médaille. Et donc justement... qu'est-ce qui se passe ? Quand tu recommences à te nourrir un peu plus, quand tu recommences à prendre un petit peu de poids, petit à petit, ton corps va retrouver ses différentes fonctions. Il va pouvoir apaiser ce mode survie et redistribuer de l'énergie pour plein d'autres choses dans le corps. Et à ce moment-là, la fatigue que tu peux ressentir, elle va s'expliquer de différentes façons. Déjà... c'est hyper fatigant pour le corps de remettre la machine en route. En fait, il y a plein de choses qui sont fatigantes pour le corps, mais qu'on n'a pas l'habitude de repérer, et qu'on n'a même pas envie de regarder aussi, parce qu'on est dans une société où tout doit aller vite, où on doit être dans la performance, etc. Mais si je prends l'exemple du sport, les moments de récupération vont être aussi importants que les moments d'entraînement. Ça, on a du mal à le voir, à l'entendre. Mais le corps a besoin d'énormément de moments de récupération, de repos, et même aussi, par exemple, si on regarde l'alimentation et la digestion. La digestion prend de l'énergie. Ce n'est pas pour rien que des fois, on se sent hyper fatigué après avoir mangé. Ça nous prend de l'énergie aussi de manger, même si ça nous en apporte. Quand le corps doit se remettre en marche, alors que plein de fonctions étaient à l'arrêt, comme par exemple... la fonction digestive qui était vraiment ralentie, eh bien, ça prend nécessairement plus d'énergie que la normale. Ce qui peut expliquer aussi ce sentiment de fatigue, c'est le fait que le corps sort du mode survie et que donc on peut imaginer qu'au moins de temps en temps, pour reparler du système nerveux, il rebascule dans le mode parasympathique, qui est un mode beaucoup plus dédié à la détente, au relâchement. Et que donc, Ça se pose, ça se relâche. Et on peut quand même facilement imaginer qu'il y a quand même un contre-coup. J'en parlais juste avant du revers de la médaille, du retour de flamme. Quand tu as trop tiré sur la corde, si tu t'es surentraîné ou je ne sais pas quoi, tu auras besoin de plus de repos. Là, tu as tiré sur la corde en ne t'alimentant pas ou pas correctement, le corps va avoir besoin. d'autant plus de temps de repos pour se remettre. Il va t'envoyer des signaux de fatigue qui seront beaucoup plus élevés parce qu'il a besoin, en lien avec ce qui s'est passé avant, de ce retour au calme plus long, plus conséquent. Je prends souvent l'exemple de l'élastique, mais je veux dire, si tu prends un élastique et que tu le tires dans un sens et que tu le lâches, il va avoir un mouvement quand même qui va l'emmener dans l'autre sens, tu vois. Ou tu peux imaginer, je ne sais pas, une bille au bout d'une ficelle, elle est pile au milieu, et puis quand tu la tires dans un sens et que tu la lâches, elle va repartir loin dans l'autre sens, et puis elle va faire des allers-retours jusqu'à pouvoir se restabiliser. Là, c'est exactement la même chose. Avant de retrouver un équilibre, ton corps va avoir besoin de plus de repos que tu n'en avais besoin avant habituellement. Il ne faut pas oublier que s'affamer, Et même sans, peut-être que toi qui m'écoutes, tu n'as pas eu l'impression de réellement t'affamer, mais si tu n'as pas mangé en lien avec tes besoins, si tu as tiré sur cette corde-là, sache que c'est quelque chose de traumatisant pour ton corps, c'est vraiment important. Et le corps a une mémoire, et le corps va avoir besoin d'être sécurisé, en ayant suffisamment à manger, et en ayant suffisamment de repos, c'est vraiment important, pour repartir sur de bonnes bases. Et puis pour illustrer un peu ce qui se passe à ce moment-là J'ai un peu un parallèle qui m'est venu, qui est peut-être un peu tiré par les cheveux, je vous l'accorde, sur les enfants qu'on laisse à la crèche, chez la nounou, ou même à l'école, et qui, quand on les récupère, vont par exemple beaucoup crier, beaucoup pleurer, alors que la nounou, l'instit a dit « Oh non, super, je ne l'entends pas de la journée, tout se passe bien » . Si vous êtes parent, vous qui m'écoutez, ça vous parle. Très certainement ça. Et en fait, ce qu'on sait, c'est que l'enfant, il est capable de prendre sur lui. Il va vivre tout un tas d'émotions tout au long de la journée, mais il est capable de prendre sur lui et il va choisir d'évacuer ça au moment où son parent est revenu la récupérer. Pourquoi ? Parce que ça y est, il est en sécurité. Il a un espace où évacuer ça. Et en fait, c'est un peu la même chose, je trouve, avec ce qui se passe pour le corps, c'est qu'il y avait ce mode survie, il faut tenir, il faut tenir, il faut tenir, il faut tenir, tu offres enfin un espace de sécurité à ton corps, alors il va avoir besoin d'aller un peu évacuer ce trauma de ce qui s'est passé sur les dernières semaines, voire les derniers mois. Et donc non, ce n'est pas quelque chose qui va durer désormais ad vitam aeternam, bien sûr que non. Ça va se stabiliser, tu vas retrouver un équilibre. Mais il faut vraiment accepter de passer par cette phase-là, aussi inconfortable soit-elle, et t'offrir le repos que tu mérites, dont ton corps a besoin. Voilà, j'espère que cet épisode aura pu éclairer la personne qui me posait cette question, mais aussi vous toutes qui m'écoutez et qui traversez peut-être une phase similaire. N'oubliez pas que votre corps n'a rien contre vous, n'est pas de votre ennemi. n'est pas là pour vous piéger, bien au contraire, c'est votre meilleur allié, c'est vous en fait, et que du coup les signaux qu'il vous envoie méritent vraiment d'être entendus et respectés. Sur ce, merci de votre écoute, merci de votre soutien, pensez à laisser 5 belles étoiles si vous trouvez que mon podcast vous apporte de l'aide, pensez aussi à laisser un petit commentaire, c'est génial, ça va le rendre plus visible, ça va m'aider à le faire connaître et à Aidez encore davantage de monde. Et puis, je vous dis à très bientôt et je vous souhaite de prendre soin de vous autant que possible. Ciao !

Chapters

  • Un mécanisme physiologique / normal

    03:42

  • Pourquoi cette fatigue?

    06:40

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Effectivement, il est très courant en guérison de troubles alimentaires (notamment d’anorexie ou tout du moins d’une période de grande restriction) d’avoir l’impression que le corps « lâche », de se sentir extrêmement fatiguée, ballonnée, d’avoir des suées… bref de se sentir vraiment pas terrible quoi…

Je tente de vous expliquer pourquoi dans cet épisode. 



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    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Bienvenue dans la question du lundi. L'une d'entre vous m'a questionné autour du fait de se sentir très fatiguée alors que justement elle commence à reprendre du poids. Et donc j'ai décidé de répondre à cela dans cet épisode. C'est une question qui est très fréquente. on me l'a beaucoup, beaucoup, beaucoup posée depuis bientôt 5 ans que je fais ce travail-là. Et ce n'est pas étonnant qu'elle soit beaucoup posée, déjà d'une, parce que c'est ultra fréquent, de ressentir une fatigue beaucoup plus présente, voire une fatigue un peu écrasante quand on est en guérison, notamment d'anorexie. Mais j'ai envie d'élargir un peu le spectre en parlant de quand on sort d'une grande période de restriction. finalement peu importe qu'il y ait un diagnostic d'anorexie, peu importe que c'est été une vraie anorexie entre guillemets, c'est quand on sort d'une grande période de restriction et qu'on commence à se réalimenter ou qu'on commence à reprendre du poids, alors oui c'est souvent associé à pas mal d'inconvénients, qu'ils soient digestifs, qu'ils soient autour de sueur et de sueur nocturne, mais il y a aussi beaucoup beaucoup beaucoup de fatigue. C'est pas étonnant non plus qu'on vienne me poser cette question parce que C'est super désagréable en fait. Je pense qu'il y a une sensation de perte de contrôle qui est associée à cette fatigue à ce moment-là. C'est un peu injuste presque. On se dit mais attends, en fait, j'étais plus en forme. En tout cas, je me sentais plus en forme quand je ne mangeais rien. Et puis peut-être aussi que derrière ça, il y a la peur que ça reste comme ça. Ah ok, donc ça va être ça ma nouvelle vie maintenant en fait. Je vais me traîner là avec ma fatigue accrochée aux chevilles. En réalité, ce qui se passe, c'est un mécanisme complètement normal du corps et qui est assez facile à imaginer, à conceptualiser, à comprendre. En fait, quand on ne mange plus, plus suffisamment en tout cas, le corps, au bout d'un moment, il va enclencher un mode survie. Ce mode survie, il va s'accompagner de plein plein de choses, c'est-à-dire qu'il va y avoir une baisse drastique du métabolisme, il va y avoir des choix. qui vont être faits, en fait c'est un peu bizarre de le dire comme ça, mais le corps ne peut pas être partout, enfin disons qu'il n'y a pas assez d'énergie pour tout faire fonctionner, et qu'il y a des priorités, comme un cœur qui bat, des poumons qui font leur job. Donc on sait qu'on va avoir un peu un déficit au niveau cognitif, on sait qu'au niveau hormonal, ça risque d'être un bazar sans nom, on sait aussi qu'au niveau digestif, c'est pas mieux qu'au niveau hormonal. Donc voilà, il y a tout qui se met un peu à l'arrêt, en suspens, entre parenthèses, et le corps, lui, il est en mode survie. Et il faut bien imaginer que, pour parler un peu du système nerveux, je ne suis pas du tout une experte, mais je vous en parle parce que c'est très à la mode, et c'est très intéressant, en fait, ce dont on nous parle, je trouve, dernièrement avec le système nerveux, et donc là, il faut bien imaginer que le système nerveux, il est un peu bloqué dans le mode sympathique. Je vous invite à lire des choses sur le système nerveux si ça vous interpelle. Il y a deux modes, sympathique et parasympathique. Le mode sympathique, c'est vraiment le mode qu'on active en cas de difficulté, de danger. Il n'y a pas de repos autorisé dans ce mode-là. C'est donc un mode qui est épuisant pour le corps. Et quand on ne se nourrit plus correctement et qu'on se force à vivre quand même comme si de rien n'était, voire même qu'on s'impose plus de sport que quelqu'un qui mangerait correctement, il y a un stress continu dans le corps et donc il y a ce mode-là qui est activé. Il faut bien imaginer que tout est inhibé. Ce n'est pas la priorité de ressentir des besoins tels que la fatigue, par exemple. Alors, dans ces phases-là, on peut se sentir un peu comme une super-héroïne. Il y a vraiment un truc « waouh » . C'est incroyable, genre je ne mange pas ou je mange très peu, je mange clairement pas assez, mais en fait je suis capable de vivre ma vie alors. Si on est honnête avec soi-même et qu'on regarde un peu le détail, on ne vit pas sa vie normalement et ce n'est pas si simple. Mais pour beaucoup de personnes, à ce moment-là, il y a un peu un sentiment de puissance et un peu associé en mode super-héros. Sauf que sur le long terme, ce n'est pas tenable et ce n'est clairement pas terrible pour le corps. Même sur du court terme, il y a forcément un peu un retour de flamme en fait. Il y a ce qu'on appelle le revers de la médaille. Et donc justement... qu'est-ce qui se passe ? Quand tu recommences à te nourrir un peu plus, quand tu recommences à prendre un petit peu de poids, petit à petit, ton corps va retrouver ses différentes fonctions. Il va pouvoir apaiser ce mode survie et redistribuer de l'énergie pour plein d'autres choses dans le corps. Et à ce moment-là, la fatigue que tu peux ressentir, elle va s'expliquer de différentes façons. Déjà... c'est hyper fatigant pour le corps de remettre la machine en route. En fait, il y a plein de choses qui sont fatigantes pour le corps, mais qu'on n'a pas l'habitude de repérer, et qu'on n'a même pas envie de regarder aussi, parce qu'on est dans une société où tout doit aller vite, où on doit être dans la performance, etc. Mais si je prends l'exemple du sport, les moments de récupération vont être aussi importants que les moments d'entraînement. Ça, on a du mal à le voir, à l'entendre. Mais le corps a besoin d'énormément de moments de récupération, de repos, et même aussi, par exemple, si on regarde l'alimentation et la digestion. La digestion prend de l'énergie. Ce n'est pas pour rien que des fois, on se sent hyper fatigué après avoir mangé. Ça nous prend de l'énergie aussi de manger, même si ça nous en apporte. Quand le corps doit se remettre en marche, alors que plein de fonctions étaient à l'arrêt, comme par exemple... la fonction digestive qui était vraiment ralentie, eh bien, ça prend nécessairement plus d'énergie que la normale. Ce qui peut expliquer aussi ce sentiment de fatigue, c'est le fait que le corps sort du mode survie et que donc on peut imaginer qu'au moins de temps en temps, pour reparler du système nerveux, il rebascule dans le mode parasympathique, qui est un mode beaucoup plus dédié à la détente, au relâchement. Et que donc, Ça se pose, ça se relâche. Et on peut quand même facilement imaginer qu'il y a quand même un contre-coup. J'en parlais juste avant du revers de la médaille, du retour de flamme. Quand tu as trop tiré sur la corde, si tu t'es surentraîné ou je ne sais pas quoi, tu auras besoin de plus de repos. Là, tu as tiré sur la corde en ne t'alimentant pas ou pas correctement, le corps va avoir besoin. d'autant plus de temps de repos pour se remettre. Il va t'envoyer des signaux de fatigue qui seront beaucoup plus élevés parce qu'il a besoin, en lien avec ce qui s'est passé avant, de ce retour au calme plus long, plus conséquent. Je prends souvent l'exemple de l'élastique, mais je veux dire, si tu prends un élastique et que tu le tires dans un sens et que tu le lâches, il va avoir un mouvement quand même qui va l'emmener dans l'autre sens, tu vois. Ou tu peux imaginer, je ne sais pas, une bille au bout d'une ficelle, elle est pile au milieu, et puis quand tu la tires dans un sens et que tu la lâches, elle va repartir loin dans l'autre sens, et puis elle va faire des allers-retours jusqu'à pouvoir se restabiliser. Là, c'est exactement la même chose. Avant de retrouver un équilibre, ton corps va avoir besoin de plus de repos que tu n'en avais besoin avant habituellement. Il ne faut pas oublier que s'affamer, Et même sans, peut-être que toi qui m'écoutes, tu n'as pas eu l'impression de réellement t'affamer, mais si tu n'as pas mangé en lien avec tes besoins, si tu as tiré sur cette corde-là, sache que c'est quelque chose de traumatisant pour ton corps, c'est vraiment important. Et le corps a une mémoire, et le corps va avoir besoin d'être sécurisé, en ayant suffisamment à manger, et en ayant suffisamment de repos, c'est vraiment important, pour repartir sur de bonnes bases. Et puis pour illustrer un peu ce qui se passe à ce moment-là J'ai un peu un parallèle qui m'est venu, qui est peut-être un peu tiré par les cheveux, je vous l'accorde, sur les enfants qu'on laisse à la crèche, chez la nounou, ou même à l'école, et qui, quand on les récupère, vont par exemple beaucoup crier, beaucoup pleurer, alors que la nounou, l'instit a dit « Oh non, super, je ne l'entends pas de la journée, tout se passe bien » . Si vous êtes parent, vous qui m'écoutez, ça vous parle. Très certainement ça. Et en fait, ce qu'on sait, c'est que l'enfant, il est capable de prendre sur lui. Il va vivre tout un tas d'émotions tout au long de la journée, mais il est capable de prendre sur lui et il va choisir d'évacuer ça au moment où son parent est revenu la récupérer. Pourquoi ? Parce que ça y est, il est en sécurité. Il a un espace où évacuer ça. Et en fait, c'est un peu la même chose, je trouve, avec ce qui se passe pour le corps, c'est qu'il y avait ce mode survie, il faut tenir, il faut tenir, il faut tenir, il faut tenir, tu offres enfin un espace de sécurité à ton corps, alors il va avoir besoin d'aller un peu évacuer ce trauma de ce qui s'est passé sur les dernières semaines, voire les derniers mois. Et donc non, ce n'est pas quelque chose qui va durer désormais ad vitam aeternam, bien sûr que non. Ça va se stabiliser, tu vas retrouver un équilibre. Mais il faut vraiment accepter de passer par cette phase-là, aussi inconfortable soit-elle, et t'offrir le repos que tu mérites, dont ton corps a besoin. Voilà, j'espère que cet épisode aura pu éclairer la personne qui me posait cette question, mais aussi vous toutes qui m'écoutez et qui traversez peut-être une phase similaire. N'oubliez pas que votre corps n'a rien contre vous, n'est pas de votre ennemi. n'est pas là pour vous piéger, bien au contraire, c'est votre meilleur allié, c'est vous en fait, et que du coup les signaux qu'il vous envoie méritent vraiment d'être entendus et respectés. Sur ce, merci de votre écoute, merci de votre soutien, pensez à laisser 5 belles étoiles si vous trouvez que mon podcast vous apporte de l'aide, pensez aussi à laisser un petit commentaire, c'est génial, ça va le rendre plus visible, ça va m'aider à le faire connaître et à Aidez encore davantage de monde. Et puis, je vous dis à très bientôt et je vous souhaite de prendre soin de vous autant que possible. Ciao !

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  • Pourquoi cette fatigue?

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Effectivement, il est très courant en guérison de troubles alimentaires (notamment d’anorexie ou tout du moins d’une période de grande restriction) d’avoir l’impression que le corps « lâche », de se sentir extrêmement fatiguée, ballonnée, d’avoir des suées… bref de se sentir vraiment pas terrible quoi…

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C'est une question qui est très fréquente. on me l'a beaucoup, beaucoup, beaucoup posée depuis bientôt 5 ans que je fais ce travail-là. Et ce n'est pas étonnant qu'elle soit beaucoup posée, déjà d'une, parce que c'est ultra fréquent, de ressentir une fatigue beaucoup plus présente, voire une fatigue un peu écrasante quand on est en guérison, notamment d'anorexie. Mais j'ai envie d'élargir un peu le spectre en parlant de quand on sort d'une grande période de restriction. finalement peu importe qu'il y ait un diagnostic d'anorexie, peu importe que c'est été une vraie anorexie entre guillemets, c'est quand on sort d'une grande période de restriction et qu'on commence à se réalimenter ou qu'on commence à reprendre du poids, alors oui c'est souvent associé à pas mal d'inconvénients, qu'ils soient digestifs, qu'ils soient autour de sueur et de sueur nocturne, mais il y a aussi beaucoup beaucoup beaucoup de fatigue. C'est pas étonnant non plus qu'on vienne me poser cette question parce que C'est super désagréable en fait. Je pense qu'il y a une sensation de perte de contrôle qui est associée à cette fatigue à ce moment-là. C'est un peu injuste presque. On se dit mais attends, en fait, j'étais plus en forme. En tout cas, je me sentais plus en forme quand je ne mangeais rien. Et puis peut-être aussi que derrière ça, il y a la peur que ça reste comme ça. Ah ok, donc ça va être ça ma nouvelle vie maintenant en fait. Je vais me traîner là avec ma fatigue accrochée aux chevilles. En réalité, ce qui se passe, c'est un mécanisme complètement normal du corps et qui est assez facile à imaginer, à conceptualiser, à comprendre. En fait, quand on ne mange plus, plus suffisamment en tout cas, le corps, au bout d'un moment, il va enclencher un mode survie. Ce mode survie, il va s'accompagner de plein plein de choses, c'est-à-dire qu'il va y avoir une baisse drastique du métabolisme, il va y avoir des choix. qui vont être faits, en fait c'est un peu bizarre de le dire comme ça, mais le corps ne peut pas être partout, enfin disons qu'il n'y a pas assez d'énergie pour tout faire fonctionner, et qu'il y a des priorités, comme un cœur qui bat, des poumons qui font leur job. Donc on sait qu'on va avoir un peu un déficit au niveau cognitif, on sait qu'au niveau hormonal, ça risque d'être un bazar sans nom, on sait aussi qu'au niveau digestif, c'est pas mieux qu'au niveau hormonal. Donc voilà, il y a tout qui se met un peu à l'arrêt, en suspens, entre parenthèses, et le corps, lui, il est en mode survie. Et il faut bien imaginer que, pour parler un peu du système nerveux, je ne suis pas du tout une experte, mais je vous en parle parce que c'est très à la mode, et c'est très intéressant, en fait, ce dont on nous parle, je trouve, dernièrement avec le système nerveux, et donc là, il faut bien imaginer que le système nerveux, il est un peu bloqué dans le mode sympathique. Je vous invite à lire des choses sur le système nerveux si ça vous interpelle. Il y a deux modes, sympathique et parasympathique. Le mode sympathique, c'est vraiment le mode qu'on active en cas de difficulté, de danger. Il n'y a pas de repos autorisé dans ce mode-là. C'est donc un mode qui est épuisant pour le corps. Et quand on ne se nourrit plus correctement et qu'on se force à vivre quand même comme si de rien n'était, voire même qu'on s'impose plus de sport que quelqu'un qui mangerait correctement, il y a un stress continu dans le corps et donc il y a ce mode-là qui est activé. Il faut bien imaginer que tout est inhibé. Ce n'est pas la priorité de ressentir des besoins tels que la fatigue, par exemple. Alors, dans ces phases-là, on peut se sentir un peu comme une super-héroïne. Il y a vraiment un truc « waouh » . C'est incroyable, genre je ne mange pas ou je mange très peu, je mange clairement pas assez, mais en fait je suis capable de vivre ma vie alors. Si on est honnête avec soi-même et qu'on regarde un peu le détail, on ne vit pas sa vie normalement et ce n'est pas si simple. Mais pour beaucoup de personnes, à ce moment-là, il y a un peu un sentiment de puissance et un peu associé en mode super-héros. Sauf que sur le long terme, ce n'est pas tenable et ce n'est clairement pas terrible pour le corps. Même sur du court terme, il y a forcément un peu un retour de flamme en fait. Il y a ce qu'on appelle le revers de la médaille. Et donc justement... qu'est-ce qui se passe ? Quand tu recommences à te nourrir un peu plus, quand tu recommences à prendre un petit peu de poids, petit à petit, ton corps va retrouver ses différentes fonctions. Il va pouvoir apaiser ce mode survie et redistribuer de l'énergie pour plein d'autres choses dans le corps. Et à ce moment-là, la fatigue que tu peux ressentir, elle va s'expliquer de différentes façons. Déjà... c'est hyper fatigant pour le corps de remettre la machine en route. En fait, il y a plein de choses qui sont fatigantes pour le corps, mais qu'on n'a pas l'habitude de repérer, et qu'on n'a même pas envie de regarder aussi, parce qu'on est dans une société où tout doit aller vite, où on doit être dans la performance, etc. Mais si je prends l'exemple du sport, les moments de récupération vont être aussi importants que les moments d'entraînement. Ça, on a du mal à le voir, à l'entendre. Mais le corps a besoin d'énormément de moments de récupération, de repos, et même aussi, par exemple, si on regarde l'alimentation et la digestion. La digestion prend de l'énergie. Ce n'est pas pour rien que des fois, on se sent hyper fatigué après avoir mangé. Ça nous prend de l'énergie aussi de manger, même si ça nous en apporte. Quand le corps doit se remettre en marche, alors que plein de fonctions étaient à l'arrêt, comme par exemple... la fonction digestive qui était vraiment ralentie, eh bien, ça prend nécessairement plus d'énergie que la normale. Ce qui peut expliquer aussi ce sentiment de fatigue, c'est le fait que le corps sort du mode survie et que donc on peut imaginer qu'au moins de temps en temps, pour reparler du système nerveux, il rebascule dans le mode parasympathique, qui est un mode beaucoup plus dédié à la détente, au relâchement. Et que donc, Ça se pose, ça se relâche. Et on peut quand même facilement imaginer qu'il y a quand même un contre-coup. J'en parlais juste avant du revers de la médaille, du retour de flamme. Quand tu as trop tiré sur la corde, si tu t'es surentraîné ou je ne sais pas quoi, tu auras besoin de plus de repos. Là, tu as tiré sur la corde en ne t'alimentant pas ou pas correctement, le corps va avoir besoin. d'autant plus de temps de repos pour se remettre. Il va t'envoyer des signaux de fatigue qui seront beaucoup plus élevés parce qu'il a besoin, en lien avec ce qui s'est passé avant, de ce retour au calme plus long, plus conséquent. Je prends souvent l'exemple de l'élastique, mais je veux dire, si tu prends un élastique et que tu le tires dans un sens et que tu le lâches, il va avoir un mouvement quand même qui va l'emmener dans l'autre sens, tu vois. Ou tu peux imaginer, je ne sais pas, une bille au bout d'une ficelle, elle est pile au milieu, et puis quand tu la tires dans un sens et que tu la lâches, elle va repartir loin dans l'autre sens, et puis elle va faire des allers-retours jusqu'à pouvoir se restabiliser. Là, c'est exactement la même chose. Avant de retrouver un équilibre, ton corps va avoir besoin de plus de repos que tu n'en avais besoin avant habituellement. Il ne faut pas oublier que s'affamer, Et même sans, peut-être que toi qui m'écoutes, tu n'as pas eu l'impression de réellement t'affamer, mais si tu n'as pas mangé en lien avec tes besoins, si tu as tiré sur cette corde-là, sache que c'est quelque chose de traumatisant pour ton corps, c'est vraiment important. Et le corps a une mémoire, et le corps va avoir besoin d'être sécurisé, en ayant suffisamment à manger, et en ayant suffisamment de repos, c'est vraiment important, pour repartir sur de bonnes bases. Et puis pour illustrer un peu ce qui se passe à ce moment-là J'ai un peu un parallèle qui m'est venu, qui est peut-être un peu tiré par les cheveux, je vous l'accorde, sur les enfants qu'on laisse à la crèche, chez la nounou, ou même à l'école, et qui, quand on les récupère, vont par exemple beaucoup crier, beaucoup pleurer, alors que la nounou, l'instit a dit « Oh non, super, je ne l'entends pas de la journée, tout se passe bien » . Si vous êtes parent, vous qui m'écoutez, ça vous parle. Très certainement ça. Et en fait, ce qu'on sait, c'est que l'enfant, il est capable de prendre sur lui. Il va vivre tout un tas d'émotions tout au long de la journée, mais il est capable de prendre sur lui et il va choisir d'évacuer ça au moment où son parent est revenu la récupérer. Pourquoi ? Parce que ça y est, il est en sécurité. Il a un espace où évacuer ça. Et en fait, c'est un peu la même chose, je trouve, avec ce qui se passe pour le corps, c'est qu'il y avait ce mode survie, il faut tenir, il faut tenir, il faut tenir, il faut tenir, tu offres enfin un espace de sécurité à ton corps, alors il va avoir besoin d'aller un peu évacuer ce trauma de ce qui s'est passé sur les dernières semaines, voire les derniers mois. Et donc non, ce n'est pas quelque chose qui va durer désormais ad vitam aeternam, bien sûr que non. Ça va se stabiliser, tu vas retrouver un équilibre. Mais il faut vraiment accepter de passer par cette phase-là, aussi inconfortable soit-elle, et t'offrir le repos que tu mérites, dont ton corps a besoin. Voilà, j'espère que cet épisode aura pu éclairer la personne qui me posait cette question, mais aussi vous toutes qui m'écoutez et qui traversez peut-être une phase similaire. N'oubliez pas que votre corps n'a rien contre vous, n'est pas de votre ennemi. n'est pas là pour vous piéger, bien au contraire, c'est votre meilleur allié, c'est vous en fait, et que du coup les signaux qu'il vous envoie méritent vraiment d'être entendus et respectés. Sur ce, merci de votre écoute, merci de votre soutien, pensez à laisser 5 belles étoiles si vous trouvez que mon podcast vous apporte de l'aide, pensez aussi à laisser un petit commentaire, c'est génial, ça va le rendre plus visible, ça va m'aider à le faire connaître et à Aidez encore davantage de monde. Et puis, je vous dis à très bientôt et je vous souhaite de prendre soin de vous autant que possible. Ciao !

Chapters

  • Un mécanisme physiologique / normal

    03:42

  • Pourquoi cette fatigue?

    06:40

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L’une d’entre vous m’a questionnée sur le fait de sentir beaucoup plus fatiguée depuis qu’elle a commencé à reprendre du poids.

Effectivement, il est très courant en guérison de troubles alimentaires (notamment d’anorexie ou tout du moins d’une période de grande restriction) d’avoir l’impression que le corps « lâche », de se sentir extrêmement fatiguée, ballonnée, d’avoir des suées… bref de se sentir vraiment pas terrible quoi…

Je tente de vous expliquer pourquoi dans cet épisode. 



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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Bienvenue dans la question du lundi. L'une d'entre vous m'a questionné autour du fait de se sentir très fatiguée alors que justement elle commence à reprendre du poids. Et donc j'ai décidé de répondre à cela dans cet épisode. C'est une question qui est très fréquente. on me l'a beaucoup, beaucoup, beaucoup posée depuis bientôt 5 ans que je fais ce travail-là. Et ce n'est pas étonnant qu'elle soit beaucoup posée, déjà d'une, parce que c'est ultra fréquent, de ressentir une fatigue beaucoup plus présente, voire une fatigue un peu écrasante quand on est en guérison, notamment d'anorexie. Mais j'ai envie d'élargir un peu le spectre en parlant de quand on sort d'une grande période de restriction. finalement peu importe qu'il y ait un diagnostic d'anorexie, peu importe que c'est été une vraie anorexie entre guillemets, c'est quand on sort d'une grande période de restriction et qu'on commence à se réalimenter ou qu'on commence à reprendre du poids, alors oui c'est souvent associé à pas mal d'inconvénients, qu'ils soient digestifs, qu'ils soient autour de sueur et de sueur nocturne, mais il y a aussi beaucoup beaucoup beaucoup de fatigue. C'est pas étonnant non plus qu'on vienne me poser cette question parce que C'est super désagréable en fait. Je pense qu'il y a une sensation de perte de contrôle qui est associée à cette fatigue à ce moment-là. C'est un peu injuste presque. On se dit mais attends, en fait, j'étais plus en forme. En tout cas, je me sentais plus en forme quand je ne mangeais rien. Et puis peut-être aussi que derrière ça, il y a la peur que ça reste comme ça. Ah ok, donc ça va être ça ma nouvelle vie maintenant en fait. Je vais me traîner là avec ma fatigue accrochée aux chevilles. En réalité, ce qui se passe, c'est un mécanisme complètement normal du corps et qui est assez facile à imaginer, à conceptualiser, à comprendre. En fait, quand on ne mange plus, plus suffisamment en tout cas, le corps, au bout d'un moment, il va enclencher un mode survie. Ce mode survie, il va s'accompagner de plein plein de choses, c'est-à-dire qu'il va y avoir une baisse drastique du métabolisme, il va y avoir des choix. qui vont être faits, en fait c'est un peu bizarre de le dire comme ça, mais le corps ne peut pas être partout, enfin disons qu'il n'y a pas assez d'énergie pour tout faire fonctionner, et qu'il y a des priorités, comme un cœur qui bat, des poumons qui font leur job. Donc on sait qu'on va avoir un peu un déficit au niveau cognitif, on sait qu'au niveau hormonal, ça risque d'être un bazar sans nom, on sait aussi qu'au niveau digestif, c'est pas mieux qu'au niveau hormonal. Donc voilà, il y a tout qui se met un peu à l'arrêt, en suspens, entre parenthèses, et le corps, lui, il est en mode survie. Et il faut bien imaginer que, pour parler un peu du système nerveux, je ne suis pas du tout une experte, mais je vous en parle parce que c'est très à la mode, et c'est très intéressant, en fait, ce dont on nous parle, je trouve, dernièrement avec le système nerveux, et donc là, il faut bien imaginer que le système nerveux, il est un peu bloqué dans le mode sympathique. Je vous invite à lire des choses sur le système nerveux si ça vous interpelle. Il y a deux modes, sympathique et parasympathique. Le mode sympathique, c'est vraiment le mode qu'on active en cas de difficulté, de danger. Il n'y a pas de repos autorisé dans ce mode-là. C'est donc un mode qui est épuisant pour le corps. Et quand on ne se nourrit plus correctement et qu'on se force à vivre quand même comme si de rien n'était, voire même qu'on s'impose plus de sport que quelqu'un qui mangerait correctement, il y a un stress continu dans le corps et donc il y a ce mode-là qui est activé. Il faut bien imaginer que tout est inhibé. Ce n'est pas la priorité de ressentir des besoins tels que la fatigue, par exemple. Alors, dans ces phases-là, on peut se sentir un peu comme une super-héroïne. Il y a vraiment un truc « waouh » . C'est incroyable, genre je ne mange pas ou je mange très peu, je mange clairement pas assez, mais en fait je suis capable de vivre ma vie alors. Si on est honnête avec soi-même et qu'on regarde un peu le détail, on ne vit pas sa vie normalement et ce n'est pas si simple. Mais pour beaucoup de personnes, à ce moment-là, il y a un peu un sentiment de puissance et un peu associé en mode super-héros. Sauf que sur le long terme, ce n'est pas tenable et ce n'est clairement pas terrible pour le corps. Même sur du court terme, il y a forcément un peu un retour de flamme en fait. Il y a ce qu'on appelle le revers de la médaille. Et donc justement... qu'est-ce qui se passe ? Quand tu recommences à te nourrir un peu plus, quand tu recommences à prendre un petit peu de poids, petit à petit, ton corps va retrouver ses différentes fonctions. Il va pouvoir apaiser ce mode survie et redistribuer de l'énergie pour plein d'autres choses dans le corps. Et à ce moment-là, la fatigue que tu peux ressentir, elle va s'expliquer de différentes façons. Déjà... c'est hyper fatigant pour le corps de remettre la machine en route. En fait, il y a plein de choses qui sont fatigantes pour le corps, mais qu'on n'a pas l'habitude de repérer, et qu'on n'a même pas envie de regarder aussi, parce qu'on est dans une société où tout doit aller vite, où on doit être dans la performance, etc. Mais si je prends l'exemple du sport, les moments de récupération vont être aussi importants que les moments d'entraînement. Ça, on a du mal à le voir, à l'entendre. Mais le corps a besoin d'énormément de moments de récupération, de repos, et même aussi, par exemple, si on regarde l'alimentation et la digestion. La digestion prend de l'énergie. Ce n'est pas pour rien que des fois, on se sent hyper fatigué après avoir mangé. Ça nous prend de l'énergie aussi de manger, même si ça nous en apporte. Quand le corps doit se remettre en marche, alors que plein de fonctions étaient à l'arrêt, comme par exemple... la fonction digestive qui était vraiment ralentie, eh bien, ça prend nécessairement plus d'énergie que la normale. Ce qui peut expliquer aussi ce sentiment de fatigue, c'est le fait que le corps sort du mode survie et que donc on peut imaginer qu'au moins de temps en temps, pour reparler du système nerveux, il rebascule dans le mode parasympathique, qui est un mode beaucoup plus dédié à la détente, au relâchement. Et que donc, Ça se pose, ça se relâche. Et on peut quand même facilement imaginer qu'il y a quand même un contre-coup. J'en parlais juste avant du revers de la médaille, du retour de flamme. Quand tu as trop tiré sur la corde, si tu t'es surentraîné ou je ne sais pas quoi, tu auras besoin de plus de repos. Là, tu as tiré sur la corde en ne t'alimentant pas ou pas correctement, le corps va avoir besoin. d'autant plus de temps de repos pour se remettre. Il va t'envoyer des signaux de fatigue qui seront beaucoup plus élevés parce qu'il a besoin, en lien avec ce qui s'est passé avant, de ce retour au calme plus long, plus conséquent. Je prends souvent l'exemple de l'élastique, mais je veux dire, si tu prends un élastique et que tu le tires dans un sens et que tu le lâches, il va avoir un mouvement quand même qui va l'emmener dans l'autre sens, tu vois. Ou tu peux imaginer, je ne sais pas, une bille au bout d'une ficelle, elle est pile au milieu, et puis quand tu la tires dans un sens et que tu la lâches, elle va repartir loin dans l'autre sens, et puis elle va faire des allers-retours jusqu'à pouvoir se restabiliser. Là, c'est exactement la même chose. Avant de retrouver un équilibre, ton corps va avoir besoin de plus de repos que tu n'en avais besoin avant habituellement. Il ne faut pas oublier que s'affamer, Et même sans, peut-être que toi qui m'écoutes, tu n'as pas eu l'impression de réellement t'affamer, mais si tu n'as pas mangé en lien avec tes besoins, si tu as tiré sur cette corde-là, sache que c'est quelque chose de traumatisant pour ton corps, c'est vraiment important. Et le corps a une mémoire, et le corps va avoir besoin d'être sécurisé, en ayant suffisamment à manger, et en ayant suffisamment de repos, c'est vraiment important, pour repartir sur de bonnes bases. Et puis pour illustrer un peu ce qui se passe à ce moment-là J'ai un peu un parallèle qui m'est venu, qui est peut-être un peu tiré par les cheveux, je vous l'accorde, sur les enfants qu'on laisse à la crèche, chez la nounou, ou même à l'école, et qui, quand on les récupère, vont par exemple beaucoup crier, beaucoup pleurer, alors que la nounou, l'instit a dit « Oh non, super, je ne l'entends pas de la journée, tout se passe bien » . Si vous êtes parent, vous qui m'écoutez, ça vous parle. Très certainement ça. Et en fait, ce qu'on sait, c'est que l'enfant, il est capable de prendre sur lui. Il va vivre tout un tas d'émotions tout au long de la journée, mais il est capable de prendre sur lui et il va choisir d'évacuer ça au moment où son parent est revenu la récupérer. Pourquoi ? Parce que ça y est, il est en sécurité. Il a un espace où évacuer ça. Et en fait, c'est un peu la même chose, je trouve, avec ce qui se passe pour le corps, c'est qu'il y avait ce mode survie, il faut tenir, il faut tenir, il faut tenir, il faut tenir, tu offres enfin un espace de sécurité à ton corps, alors il va avoir besoin d'aller un peu évacuer ce trauma de ce qui s'est passé sur les dernières semaines, voire les derniers mois. Et donc non, ce n'est pas quelque chose qui va durer désormais ad vitam aeternam, bien sûr que non. Ça va se stabiliser, tu vas retrouver un équilibre. Mais il faut vraiment accepter de passer par cette phase-là, aussi inconfortable soit-elle, et t'offrir le repos que tu mérites, dont ton corps a besoin. Voilà, j'espère que cet épisode aura pu éclairer la personne qui me posait cette question, mais aussi vous toutes qui m'écoutez et qui traversez peut-être une phase similaire. N'oubliez pas que votre corps n'a rien contre vous, n'est pas de votre ennemi. n'est pas là pour vous piéger, bien au contraire, c'est votre meilleur allié, c'est vous en fait, et que du coup les signaux qu'il vous envoie méritent vraiment d'être entendus et respectés. Sur ce, merci de votre écoute, merci de votre soutien, pensez à laisser 5 belles étoiles si vous trouvez que mon podcast vous apporte de l'aide, pensez aussi à laisser un petit commentaire, c'est génial, ça va le rendre plus visible, ça va m'aider à le faire connaître et à Aidez encore davantage de monde. Et puis, je vous dis à très bientôt et je vous souhaite de prendre soin de vous autant que possible. Ciao !

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  • Un mécanisme physiologique / normal

    03:42

  • Pourquoi cette fatigue?

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