- Speaker #0
Est-ce que toute cette énergie-là, ça vaut le coup pour vendre des rouges à lèvres sur Internet ? Et assez rapidement, je me suis mis en ordre de bataille pour pouvoir quitter L'Oréal. Et ça, c'est hyper intéressant pour les boîtes. Et puis, il y a aussi un sujet RH d'évolution des compétences. J'ai envie de rester en com et en marketing, mais par contre, pour des boîtes avec lesquelles je suis allé. Ou est-ce que c'est plutôt des sujets de transfo qui m'animent ? La com et le market, compétence géniale et hyper importante. pour embarquer, valoriser, créer de la valeur sur une démarche RSE. Et c'est pas en portantier dans la transformation. Un certain nombre de fois, à la limite, sur la crête du washing.
- Speaker #1
Pour m'aider à produire ce podcast, abonnez-vous et mettez une note à cet épisode. Est-ce que mon job me permet de générer l'impact que je veux avoir sur le monde ? C'est la question que me posent tous les talents que je m'entoure. Et parmi eux, beaucoup de marketeurs. Après 10 ans en tant que CMO, j'ai décidé de devenir Kiff Impact Officer. pour aider les marketeurs et entrepreneurs à bâtir des marques fortes et engagées qui attirent, fidélisent et accélèrent le changement. Comme moi, Isabelle Châtillon est une pure marketeuse. Elle a piloté le marketing digital du Club Med avant de créer le département Data de L'Oréal où elle a même piloté le marketing digital international. Mais voilà, Isabelle a plaqué L'Oréal pour avoir plus d'impact. Aujourd'hui, elle est leader SE chez Swile, la plateforme qui regroupe tous les avantages salariés sur une carte bancaire. Isabelle est venue me voir dans The Impacters. parler de la transformation du métier de marketing et surtout de son impact sur les entreprises et les marketeurs. Ensemble, on voit si le marketing peut vraiment transformer les entreprises, comment déceler les symptômes d'une crise de sens, comment réagir en tant qu'employé et en tant qu'employeur face à une crise de sens et ensuite, pourquoi passer d'une vision RH verticale à horizontale. Pour retrouver le résumé de cet épisode, rendez-vous sur la newsletter, le lien en bas de l'épisode. Bonne écoute !
- Speaker #0
Salut Marc-Antoine, ravi également d'être avec. toi alors j'ai 46 ans je suis une maman une ado de 13 ans je vis à paris mais je passe pas mal de temps en normandie à fécond j'ai grandi en région parisienne dans une famille avec une culture plutôt méditerranéenne j'ai fait un bac littéraire des études à la fac en sociaux et en com et après en digital j'ai longtemps été plongeuse ah ouais ouais Forcément, je voyage beaucoup moins maintenant, donc c'est assez limité. Mais j'essaye un peu. Au niveau ? Non, j'ai un niveau 2. Donc le niveau qui permet juste de faire des balades chouettes. Et autre petite passion que je peux raconter, j'adore cuisiner. Et c'est quelque chose de très important pour moi, parce que déjà, c'est un très fort lié à ma culture familiale. Ça relie aussi à des sujets par rapport à... à nos discussions autour de l'alimentation et des enjeux d'agroalimentaire, qui est un sujet qui m'intéresse énormément.
- Speaker #1
Un sujet sur lequel tu as pas mal travaillé. Donc la cuisine, une passion qu'on partage, également avec le marketing. Donc ton parcours, tu as un profil plutôt sociologique à la base. Et après, comment tu es arrivée dans le marketing ?
- Speaker #0
Alors le marketing, j'y suis arrivée via le digital. Et j'y suis arrivée, on va dire, par curiosité pendant mes études. Ça a été une option qui s'est présentée. Et à l'époque, vraiment, j'y suis allée par curiosité. On se parle de quelque chose comme 1996. Donc, à l'époque, c'était quand même quelque chose de… Naissant. Exactement. Donc, j'ai fait mes études, ma deuxième partie d'études sur ces sujets-là, ce qu'on appelait les nouvelles technologies de l'information et de la communication à l'époque, les NTIC, c'est un vieux, vieux mot.
- Speaker #1
Ah oui !
- Speaker #0
Exact. Je ne pensais pas que tu connaissais.
- Speaker #1
T'en ai parlé, j'ai connu cette abréviation avant que j'attaque les études. Au lycée, je me souviens qu'il y avait ça dans les brochures.
- Speaker #0
Exactement, c'est un mot coup au appui aujourd'hui. J'ai reçu mes parts des stages et j'ai rejoint directement, j'ai eu la chance de rejoindre directement en fin de stage l'agence digitale dans laquelle je bossais. C'est un projet qui s'appelle toujours d'ailleurs, qui a été racheté par... DETC, si je ne dis pas de bêtises, à la base, qui s'appelle Full6. Et j'ai 22 ans. Je démarre à 22 ans chez Full6. Après quelques stages, j'y reste 7 ans. Là, j'apprends vraiment les bases du métier, gestion de projet, digital, sur un peu toutes les dimensions, marketing, back-office, technique aussi. Et je suis débauchée par ma cliente du Club Med. Et je rejoins l'équipe Strat. du Club Med pour m'occuper de toute la plateforme e-commerce. C'est un gros job de coordination internationale et direction de programme, on va dire. avec aussi des sujets de l'e-commerce, un peu de CRM.
- Speaker #1
Donc là, tu passes du marketing OP en digital à vraiment du stratégique dans le tourisme, donc deux secteurs.
- Speaker #0
Dans le tourisme, Strat et beaucoup d'opérationnels, puisque c'est vraiment la direction de programme. On a une vingtaine de pays sur la plateforme e-commerce, donc on bascule tout le monde. On a fait la conception et le déploiement de la plateforme, donc gros programme e-commerce. Je fais ça pendant cinq ans. J'ai ma fille, je fais un break. et je rejoins L'Oréal à ce moment-là pour rejoindre toujours une équipe en digital à la division luxe. Et là je m'occupe toujours de déploiement de programmes e-commerce, là on n'est plus sur du multimarque. L'échelle de taille du programme a un cran supplémentaire, toujours beaucoup de coordination au niveau des marques et au niveau des pays. Cette dimension coordination se poursuit. qui est hyper importante aussi par rapport à ce que je fais aujourd'hui. C'est une compétence qui m'est très utile aujourd'hui. Derrière, je monte le département Data et Performance Digitale, toujours la division Luxe, et je bascule à la division Produits Professionnels pour prendre le poste de directrice digitale. Ça, c'est le parcours jusqu'à il y a six ans. Et il y a six ans, on va pas mal en parler. Je décide de faire un move et de m'orienter. vers la RSE.
- Speaker #1
Donc pour toi, à cette période-là, c'est quoi le marketing ?
- Speaker #0
À cette période-là, j'ai une vision hyper technique du métier. Comme je viens du digital, de l'e-commerce, j'ai une vision très centrée sur l'expérience client, le travail, du parcours, omni-canal, très fluide. Voilà, c'était des préoccupations très métis. Je me nourrissais beaucoup de data. Ça, c'est le... toujours la culture digitale, beaucoup d'études conso aussi. Donc très technique comme approche. Et je ne suis même pas forcément hyper intéressée par les marques en tant que telles. C'est vraiment le côté métier, e-commerce, UX,
- Speaker #1
acquisitions.
- Speaker #0
Et 360 aussi, puisqu'à l'époque, on est déjà sur des problématiques de parcours d'achat 360, avec le mobile aussi. qui est redirection en magasin. J'ai une vision très technique.
- Speaker #1
Donc, tu finis les études à 22 ans, tu sors, de suite, tu es embauché, agence digitale, Club Med, tu montes le département Data chez L'Oréal. Donc, tu as la carrière rêvée, en fait.
- Speaker #0
Je coche beaucoup de cases. Effectivement, à ce moment-là, carrière qui se déroule hyper bien, considérée comme réussie.
- Speaker #1
Qu'est-ce que c'est qui cloche ? à ce moment-là.
- Speaker #0
À ce moment-là, ce qui cloche, un manque de sens dans une entreprise, dans un grand groupe, avec toute la lourdeur et l'inertie aussi d'un grand groupe, même si pour un groupe de Stéphane L'Oréal, il est quand même connu pour une boîte d'être plutôt agile. Je trouve que c'est lourd. Ça fait encore plus transparaître, mettre en avant le manque de sens. Et je m'interroge vachement sur le niveau d'énergie que je mets pour l'utilité que j'apporte. Et c'est vrai qu'à un moment, je me dis, est-ce que toute cette énergie-là, ça vaut le coup ? Ce n'est pas du tout pour un jugement, mais comme un jugement. Mais je me dis, pour vendre des rouges à lèvres sur Internet, je schématise à la hache. Mais à un moment, je me dis, et ça fait remonter des questionnements sur le sens. J'ai 40 ans aussi, à ce moment-là. Certainement des questionnements sur, je suis à la moitié de ma carrière, qu'est-ce que je fais de la suite ? et le catalyseur, on va dire, pas le déclencheur parce que c'est un processus assez long, mais le catalyseur de tout ça, c'est un coaching que je fais un peu par hasard un boss de l'époque chez L'Oréal a l'opportunité de me proposer ça on y va, sur des problématiques très pro et à un moment ma coach me propose un exercice plus personnel qui s'appelle l'arbre de vie pour ramèter des liens, en gros ça consiste à un peu retracer ta vie, mais en le faisant ... en décrivant en fait, tu te nourris, d'où tu viens, comment tu fonctionnes, et à la fin, tes rêves et tes ambitions. Et en fait, je me rends compte que je n'ai pas vraiment de rêve. Et c'est un énorme stock, parce que je me rends compte que toute ma carrière, même mes études, mes choix d'études, ça s'est hyper bien déroulé, mais c'était toujours entre guillemets par opportunisme. Ça m'intéressait, je voyais de la lumière, j'y allais, quoi. Et j'ai un peu toujours driveé ma carrière comme ça, sans avoir des plans très précis en tête, plus par intérêt et par rencontre. En fait, quand je m'interroge sur ce qui, moi, me meut vraiment, je me rends compte qu'aujourd'hui, c'est plus... À cette époque-là, c'est plus... C'est plus le côté très métier, plus digital. Et ça me secoue énormément. Et je me dis, en fait, d'abord, tu poses tes ambitions, tu as les moyens d'eux, et puis après, tu déroules le plan. Mais je ne le faisais pas comme ça. Et c'est là que ça me...
- Speaker #1
Tu étais en réaction un petit peu.
- Speaker #0
Exactement. Et ça me secoue énormément, au point où je ressors de la séance physiquement, avec la tête un peu qui tourne. Ça m'a vraiment...
- Speaker #1
Révélation.
- Speaker #0
Ouais, ça m'a beaucoup secouée. Et c'est là que ça s'est très vite embrayé. J'ai toujours séparé un peu mes convictions personnelles, mes valeurs, ma façon de vivre et mon boulot. Et en fait, c'est là où le désalignement me saute au visage. Et je comprends pourquoi cette séance de coaching a eu tant d'écho chez moi. Et je décide d'aligner. Je ne sais pas trop comment m'y prendre. Je commence par échanger avec des proches qui travaillent sur les sujets. au sens large de l'RSE et de l'écologie. Et le premier conseil qu'on me donne, c'est de trouver un projet parallèle le temps que tu arrives à bouger au niveau du job pour pouvoir tenir. Et j'ai la chance d'avoir un ami assez proche qui a un projet qui s'appelle Ecofrugal Project, qui existe toujours, qui m'aide toujours. Et comment tu as travaillé avec lui en parallèle ?
- Speaker #1
En side par rapport à l'autre.
- Speaker #0
En side project, ce qui m'a permis de tenir. Et assez rapidement, je me suis mis en ordre de bataille pour... Pouvoir quitter L'Oréal, parce qu'à l'époque, je me dis, si tu ne te mets pas au pied du mur, en fait, ça ne bougera pas.
- Speaker #1
Provoquer vraiment le shift, quoi. Et du coup, donc, avec Ecofrugal, job, c'est toujours le marketing ou c'est quelque chose qui n'a plus rien à voir ? Non,
- Speaker #0
c'est toujours le marketing.
- Speaker #1
OK. En fait, une mission que l'entreprise porte qui est plus alignée à tes valeurs, c'est ça ?
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Donc, à ce moment-là, tu te lances. Donc avec ton ami, tu es toujours chez L'Oréal. Cette période, ça doit être un peu intense. Ça dure combien de temps ?
- Speaker #0
Ça ne dure pas très longtemps parce que, ce que je te disais, je me rends vite compte en fait que si je veux transformer cette prise de conscience, il faut que je me mette dans un contexte où je n'ai pas le choix. Donc très vite, je me rends compte en entrant en discussion avec L'Oréal pour partir. Et ça se goupille assez vite. En quelques mois, je suis bouclée. Je pars de l'Oréal, le texte-là, son plan très clair en tête.
- Speaker #1
Tu passes en full-time.
- Speaker #0
Je suis focalisée sur mettre dans un contexte où je me concentre sur le move. Ça nécessitait que je sois full-time sur le sujet. Et donc, je pars de l'Oréal. Et une fois que je suis partie, je me dis « Ok, comment je m'y prends ? » À l'époque, je sais juste que je ne veux pas bouger en RSE. Je veux rester en marketing en me disant « La RSE, ce n'est pas assez dans les entreprises au centre de la stratégie. » En revanche, la com et le marketing, ça a du poids. Donc, si on arrive à faire bouger les lignes en rentrant par cette porte-là, on devrait arriver à faire des choses. Ça, je suis claire là-dessus. Et l'autre point sur lequel je suis claire, c'est qu'il faut que je me forme parce que j'ai une énorme trouille, j'ai pas mal de lectures, je m'auto-forme pas mal. Mais je me rends compte aussi, notamment côté environnement, que les sujets sont complexes. Et j'ai une grosse trouille de faire du washing malgré moi. Donc, je savais que de toute façon, la case formation, elle était obligatoire. C'est les deux seuls éléments que j'ai en tête. Je trouve ma formation, j'ai suivi une masterclass chez Central Supélec. C'était 50 heures étalées sur 10 mois.
- Speaker #1
Donc, vraiment sur de la structuration RSE pour des entreprises.
- Speaker #0
Structure RSE, toutes les bases théoriques, tous les grands enjeux, des témoignages de directeurs et directrices. avec Chris RSE, des revues d'actualité, des études de cas, donc vraiment en pur RSE pour le coup.
- Speaker #1
Ok, et donc tu te formes, les étapes d'après ?
- Speaker #0
Alors cette période-là, elle est assez particulière, parce que d'un côté, je me forme en RSE, je me plonge, en plus comme j'ai le temps, je lis énormément de choses en RSE, et en même temps, j'ai toujours un CV de marketeuse.
- Speaker #1
Ça ne colle pas.
- Speaker #0
Ça ne colle pas hyper bien. et je commence à réfléchir au pont que je peux faire entre les deux, sachant que je sors de L'Oréal, que mon job chez L'Oréal, c'était de gérer des gros plateformes e-commerce, des grosses plateformes éditoriales et de faire des guidelines au pays au max sur les investissements, etc. Forcément, je me dis, je viens de sortir d'un job où le modèle est de mettre énormément d'argent en marketing. Les boîtes... qui sont soucieuses des enjeux environnementaux et socio-économiques. Pas autant d'argent en marketing, ce n'est pas des modèles de ces boîtes-là. Je me dis comment je vais faire le pont et je commence à finalement repartir un peu, essayer de faire un petit step back sur mes compétences. Et je me dis, la base du digital et la base de mon métier, c'est vraiment le marketing relationnel. En fait, c'est là où je vois le lien et que je commence à refaire des ponts. Et je me dis, le digital aujourd'hui, c'est un outil génial. au niveau relationnel pour que les marques puissent arriver à exprimer leurs engagements et à créer de la confiance et du dialogue. avec leurs clients. C'est là que je commence à faire le lien. Je me dis, bon, il y a peut-être une carte à jouer à ce niveau-là. Et comme, pour réfléchir, j'écris, je me dis, allons jusqu'au bout de l'exercice. Et je monte un blog qui s'appelle SustainableMarketing.fr. C'était dispo, incroyable. Et je commence à écrire des articles, faire de la veille, monter un petit site vraiment sur le marketing responsable. En me disant aussi, je n'ai pas d'expérience à revendiquer. En revanche, j'ai une vision. Je vais la détailler et ça va me servir comme fac-clip pour aller chercher le job que je veux.
- Speaker #1
Donc, tu construis toute ta preuve sociale là-dessus. Exactement. Et donc, à cette époque-là, on est en quelle année ?
- Speaker #0
On est en 2018-19.
- Speaker #1
Le nom de domaine Sustainable Marketing était dispo. C'est dingue. Et ça, c'est une période qui dure combien de temps ?
- Speaker #0
Sur un an et demi, grosse année. Ouais,
- Speaker #1
quand même. Et l'étape d'après ?
- Speaker #0
Alors, l'étape d'après, je suis toujours en train de réfléchir. Je me dis que je vais me lancer en freelance parce que c'est quand même ce qui est le plus pratique dans ce genre de contexte. Je construis mon offre. Je me fais une jolie prés. Et là, je me rends compte que, déjà, exercice pas simple. Et à ce moment-là, j'écoute par hasard un podcast qui s'appelle Radio Circulable. et c'était un podcast qui s'appelait, je crois, « Bienvenue dans l'économie circulaire » , quelque chose comme ça. Et j'écoute le cofondateur d'une agence qui s'appelle Useful et qui est positionnée sur la stratégie de marque engagée avec une dimension communautaire super forte parce qu'ancienne agence social media qui s'est repositionnée avec une grosse expertise communautaire et finalement une vision marketing, mais très proche de l'RSE sur l'implication des parties prenantes. J'écoute. j'ai le rêve le cofondateur et je me dis mais en fait ce qui raconte c'est exactement ce que je suis en train d'essayer de raconter dans son blog tôt dans ma presse en fait de fri et je le contacte je me dis que rien à perdre je contacte je comptais que je le rends compte ça fait plutôt bien mais il n'y a pas spécialement de suite eux ils n'y répondent pas de freelance frat et il n'avait pas de besoin en fait des dix donc on reste en contact Moi, je continue ma route. J'ai rejoint l'association de ma formation de la masterclass de Centrale Supélec. L'association, c'est MR21. J'organise une table ronde sur le marketing responsable. Je l'invite en lui disant, viens poser des questions qui grattent un peu, ce sera intéressant. Il demande aussi certains feedbacks sur mes articles de blog. On reste en contact. Et à un moment, il cherche une directrice conseil parce qu'il vient de gagner un gros compte, qui est le compte Tribala, en gamme. ça s'appelle, qu'elle est marque, Sojade, Vrai, Petit Billy, c'est un gros groupe agro breton, et je l'ai rejoint, du coup, à ce moment-là. Donc je me dis, c'est un terrain parfait, culture du digital qu'on a en commun, gros feat humain, je me dis, je vais pouvoir tester mon approche, est-ce que vraiment en rentrant par la com' et le marketing dans une agence qui travaille sur les stratégies de marques engagées, on va arriver à faire bouger les choses au pas. Ça, c'est ma première ambition. Et l'autre question que je me pose, c'est est-ce que j'ai envie de rester en com et en marketing, mais en gros, d'exercer mon métier basiquement, mais par contre pour des boîtes avec lesquelles je suis alignée en termes de valeur et qui sont cohérentes en termes de business model, ou est-ce que c'est plutôt des sujets de transfo qui m'animent ? Voilà, c'est le... Le questionnement aussi que j'ai à ce moment-là, quand je rentre chez Useful, j'ai la chance de travailler sur les deux types de projets. On le disait tout à l'heure, j'ai beaucoup travaillé pour des clients dans l'industrie agroalimentaire, pour des marques bio, des labels aussi. J'ai deux types de projets, des projets de marketing classique sur travailler la promesse, les propositions de valeur en intégrant les engagements et un gros projet de... de transfo pour la marque vraie. L'objectif, c'est de relancer la marque, mais en mettant en place tous leurs nouveaux engagements de marque. Donc là, on arrive un peu à la logique que moi, j'avais en tête, qui est le trait d'union entre la strata de marque mais angler engagement qui te permet d'aller toucher des sujets liés au cœur d'activité. Donc, je fais ça pendant trois ans. Super aventure. Je travaille aussi un petit peu avec des responsables RSE pour les aider à poser les missions. pour aboutir à leur feuille de route RSE. Mais globalement, ça reste quand même, même s'il y a des sujets plus RSE autour de l'engagement des collaborateurs aussi, ça reste quand même très comme les markets. Et là, j'arrive un peu à une fin de premier cycle, premier moule. Et concordance de timing, l'agence ferme.
- Speaker #1
Ferme complètement, liquidation.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Donc là, du coup, comment tu réagis ?
- Speaker #0
C'est une expérience humaine déjà qui n'est pas évidente. On était une petite agence. À la fin, on était huit. Oui,
- Speaker #1
donc il y a du lien vraiment.
- Speaker #0
Oui, il y a beaucoup de liens. Il y a quand même aussi beaucoup d'affect. Moi, c'est mon premier job qui m'amène aussi vers ma nouvelle vie pro. Je profite humain. Donc, elle paraît pas évidente. Et en même temps, je me dis que j'ai de la chance parce que j'arrive quand même à la fin de ce premier cycle en me disant... Globalement, j'arrive avec des conclusions assez mitigées sur mon ambition de départ, en me disant la com et le market, compétence géniale et hyper importante pour embarquer, valoriser, créer de la valeur sur une démarche RSE. Mais c'est pas... une porte d'entrée dans la transpo. C'est vraiment la conclusion à laquelle j'arrive. Et en plus, c'est énormément d'énergie pour finalement te retrouver un certain nombre de fois à la limite, sur la crête du washing. Et je n'avais pas mis tout ce bazar dans ma vie pro à faire ça. Donc, j'arrive quand même à une période où je me dis, bon, il faut que je rebouche parce que le plan de départ n'est pas validé. De toute façon, il fallait que je teste pour me rendre compte. Donc, je ne regrette pas du tout d'avoir fait ça. Rien au contraire, j'ai appris. énormément de choses, mais je me rends compte qu'en tout cas, ce n'est pas ce que je cherche.
- Speaker #1
Donc en fait, tu te rends compte ?
- Speaker #0
J'ai beaucoup plus de plaisir à travailler sur des sujets de transfo que sur des sujets de common market.
- Speaker #1
Donc là, en fait, tu te rends compte que le marketing, c'est simplement un outil. Ce n'est pas une fin en soi pour accélérer la transformation.
- Speaker #0
Exactement. Je me rends compte qu'en fait, s'il n'y a pas une stratégie d'entreprise derrière, S'il n'y a pas une vision business qui est câblée en intégrant les enjeux de durabilité, tu ne peux pas faire de la com responsable et du marketing responsable. On va raconter l'histoire au mieux du mieux, mais à la fin, pour être vraiment cohérente et tangible et concrète pour toutes les parties prenantes, la com, elle doit, de toute façon, elle soutient. C'est le but de la com, c'est soutenir, c'est l'interface entre l'entreprise et ses clients, quels qu'ils soient. Donc, je me rends compte que finalement, il faut peut-être que je remonte d'un cran.
- Speaker #1
Et donc là, à ce moment, tu décides de passer vraiment full transformation. Oui.
- Speaker #0
Déjà, je me rends compte que ma première partie de carrière en digital, j'ai énormément travaillé sur des sujets de transfo digital. Je me dis finalement, c'est mon fil rouge en fait. Et j'en prends conscience qu'à ce moment-là, j'avais un peu mis de côté mon ancienne vie pro. C'est un peu un chapitre différent. Et en fait, je me rends compte que... où il y a un vrai fil rouge que je veux juste rajouter un niveau de sens et d'utilité mais qu'à la fin, on se parle de transfo d'entreprise. Donc ça, ça me rassure pas mal aussi. Il y a un vrai fil rouge, il y a une vraie direction, une vraie histoire à raconter aussi dans mon parcours et je me forme par contre. J'ai fait énormément de formations conscientes que j'ai un profil de marketeuse. Donc le switch, il n'est pas simple. Et donc... À la fois, je fais des formations qui me simulent intellectuellement. La première formation que j'ai faite, c'est Butterfly d'Axia Climate sur l'économie régénérative. J'avais besoin de me régénérer aussi après la fermeture de l'avant. Et j'avais besoin aussi d'une formation qui me cassait un peu mes schémas de pensée. C'est ça que je suis venue chercher dans Butterfly.
- Speaker #1
Quelque chose qui dépasse vraiment le stade de la RSE, quoi.
- Speaker #0
Ouais. Puis, quand tu as un certain nombre d'années, tu réfléchis un peu de la même manière, tu rends dans des automatismes intellectuels. Et j'avais envie d'aborder cette nouvelle période aussi en cassant un certain nombre de réflexes de pensée et d'automatisme. C'est vraiment ce que je suis allée chercher dans cette formation. Et j'ai rencontré des gens géniaux avec qui je suis toujours en contact. C'est une vraie communauté. Et je me suis formée aussi. L'autre réflexion que j'ai eue, c'est de me dire... Il faut que je me forme sur des problématiques ou des outils sur lesquels les boîtes sont en ce moment. C'est beaucoup plus pragmatique comme approche. Je me forme à Picor, je me forme à la CSRD et à l'économie circulaire.
- Speaker #1
Donc des gros pavés.
- Speaker #0
Je me suis dit qu'à ce moment-là, il fallait que je muscle à la fois mes compétences, parce que de toute façon, c'est... tellement vaste la rs que domaine que il faut un peu se former tout le temps il faut que je teinte mon cv d'une autre couleur parce que je me rends compte que le switch il est pas simple en salle presque 15 et 20 ans tu t'es une étiquette et du coup tu as une expertise aussi qui va avec c'est le switch est pas simple
- Speaker #1
En t'écoutant parler, je vois vraiment un miroir qui me projette mon reflet. C'est-à-dire, moi, en fait, je suis passé en freelance full-time justement pour utiliser le marketing vraiment pour permettre aux marques d'être catalyseurs de changements. Et c'est vrai que c'est une question que je me pose. Est-ce qu'on va... pas resté trop en surface ? Est-ce qu'il faut aller plus loin ? C'est vraiment une question qui est importante chez moi en ce moment. Une question tellement importante que depuis, j'ai creusé et j'ai avancé. Et je suis fier de vous annoncer que j'accompagne ma première entreprise dans son processus de certification Bicorp. Si tu connais pas, Bicorp, c'est un outil gratuit pour évaluer l'impact d'une entreprise. 200 000 entreprises l'utilisent dans le monde. Je vous en parle dans un autre épisode, je vous mets le lien en dessous. On y retourne. Du coup...
- Speaker #0
Après, c'est une question personnelle. C'est ça. Moi, je ne suis pas du tout en train de dire que les gens qui sont engagés, qui ont envie de faire bouger des choses, ils doivent partir du marketing. Il faut au contraire qu'il y en ait plein qui y restent. Après, c'est une question d'alignement personnel, en fait.
- Speaker #1
Donc, là, du coup, à cette période-là, tu te formes. Enfin, tu as vraiment les charmés pour être vraiment head of impact avec tout ça. Tu te relances en freelance, tu deviens un salarié. Qu'est-ce que tu fais ?
- Speaker #0
Je me relance en freelance. Je prends la même approche. Je fais les deux. Je me lance en freelance et je cherche un job à côté. J'enchaîne pas mal de missions en marketing responsable, limite de la RSE, en free. C'est logique, moi. On vient te chercher pour ce que tu sais faire, pas pour ce que tu veux faire. Mais je sais que le switch, il ne va pas être simple. J'ai besoin de temps. Donc, en fait, je m'achète du temps. Je gagne de l'argent, mais je m'achète du temps, en fait. C'est vraiment cette logique-là en me disant je me sécurise financièrement pour avoir le plus de temps possible pour trouver la bonne boîte, le bon job et continuer à réfléchir aussi. Je fais énormément de confs aussi à cette période-là et d'échanges réseaux. Énormément, énormément, énormément. J'ai aussi la même approche que la fois d'avant dans le sens où je... Relance sur LinkedIn. De toute façon, je lis tellement de choses, j'écoute tellement de confs que ce n'est pas très compliqué. Et comme j'aime écrire, ce n'est pas très compliqué de publier une fois par semaine un contenu un peu dense. Et vraiment, je fais beaucoup de réseaux. La période économique était en particulier, essayer de comprendre un petit peu dans quel sens sont les choses. L'arrivée de la CSRD bouscule aussi pas mal les recrutements RSE. Et à la fois pour me faire des contacts, bien évidemment, pour essayer de rencontrer. rencontrer des gens dans des boîtes qui m'intéressent, mais vraiment aussi pour arriver à comprendre comment le secteur de la RSE est en train de bouger. Et puis pour avoir aussi des feedbacks sur des parcours qui ressemblent au mien, ou des avis des gens que je connais très bien aussi, qui connaissent les sujets et qui me donnent un avis très franc aussi sur ce que je veux faire, quels sont mes atouts et quelle est la meilleure manière de raconter tout ça. Et en parallèle, je fais un coaching aussi. Je me mets vraiment à investir. C'est la période où j'investis sur moi. Je me dis de toute façon, la deuxième étape du move, c'est le moment où jamais je me forme, je me fais coacher.
- Speaker #1
Et ce second move, tu le vis bien ?
- Speaker #0
C'est une période compliquée. C'est une période compliquée parce que, déjà, sortir d'une liquidation, ce n'est pas anodin. Il y a quand même un petit temps d'atterrissage. C'est un moment où, si je me relance, dans un deuxième move, une deuxième recherche de job. Et je sais que ce n'est pas simple et que ça manque beaucoup d'énergie parce que je l'ai vécu quatre ans, trois, quatre ans avant. Je sais que ça va être une période qui va chahuter un peu. L'avantage que j'ai, c'est que par contre, je sais déjà comment m'y prendre puisque je l'ai fait une première fois. Et je passe par des moments, c'est un peu montagne russe, une gestion de l'état d'esprit, de l'énergie qui n'est pas évidente. Je suis passée par des gros moments de doute parce que quand tu vois que les choses n'avancent pas assez vite, n'étant pas déjà très patiente à la base, forcément, tu t'interroges sur est-ce que je ne fantasme pas ? Et c'est ça, est-ce que vraiment ce switch, il est réaliste ? Est-ce que je ne mets pas la barre trop haut ? Je fais des candidatures, mais je n'ai pas d'état d'entretien, surtout qu'à partir du début d'année dernière, je me dis qu'il faut vraiment que je me frotte au marché, j'arrête l'émission. Je ne fais que de la recherche de job et là, peu d'entretien. Pas mal de gens dans mon réseau qui me disent, tu as un profil conseil, reste en conseil, c'est plus facile pour toi. Mais moi, en plus, non seulement je veux basculer en RSE, mais je ne veux plus faire de conseil. Parce que je veux vraiment être au cœur de la transfo. Et même si j'adore le conseil intellectuellement, j'ai besoin d'être ancré dans un projet d'entreprise. Donc, c'était un peu le triple loup de piqué. Donc, pas mal de moments de doute. je m'interroge aussi et c'est des vraies questions parce que même si tu n'aimes pas les réponses que les gens te donnent c'est aussi de la matière tu ne peux pas quand c'est plusieurs qui te font les mêmes feedbacks à un moment tu ne peux pas écarter indéfiniment le truc en disant mais non moi j'ai mon projet je sais ce que je veux il faut aussi écouter puis il faut aussi à un moment se dire que il ne faut pas projeter quelque chose de trop précis à réfléchir à vraiment ce qui t'anime et ce que tu recherches et dont tu as besoin pour laisser les opportunités ouvertes C'est pas forcément simple. Il y a pas mal de gens qui me disaient, reste en com et en market. Rentre dans une boîte qui est assez engagée, tu feras ton chemin. Et je me disais, ça veut dire encore...
- Speaker #1
C'est ça. Du coup, à ce moment-là, c'est un moment qui dure combien, cette phase de questionnement ?
- Speaker #0
Entre la fermeture de Useful et le job que j'ai aujourd'hui, il y a de nouveau un an et demi.
- Speaker #1
Ouais, donc c'est pas simple. En fait, c'est un an et demi dans lequel tu dois accepter de... pas avoir de plan clair.
- Speaker #0
Ça demande pas mal de lâcher prise, à la fois ça demande aussi ce que je disais de la lucidité, parce que c'est facile de tomber dans une espèce de vision tunnel quand t'es impliqué dans un changement de carrière pro comme ça, c'est pas anodin, puis c'est des changements de carrière qui touchent au personnel. Si j'ai voulu faire ce Ausha, c'est aussi parce que j'avais besoin de plus de sens, j'avais besoin de me sentir plus alignée, plus utile. Forcément, ça vient à... toucher à des choses qui sont des moteurs. C'est pas rien. Après moi, vraiment, cette période-là, elle a été aussi hyper positive dans le sens où je me suis vraiment construite un réseau de personnes bienveillantes, inspirantes, qui, à la fois, me faisaient des feedbacks constructifs et pas bisounours, à la fois, me soutenaient. Je tenais quand j'avais des baisses d'énergie.
- Speaker #1
Je me permets d'interrompre cet épisode pour vous présenter la mission d'Eres Podcast. Je suis Marc-Antoine Bouteille-Torre, ex-CMO et impact manager. Ma mission, c'est de chasser les meilleures opportunités d'impact pour les PME ambitieuses. Un jeudi sur deux, je reçois ici les experts et talents cachés de l'impact. Le but, vous partager des stratégies à copier-coller pour transformer votre business. On y retourne. Un réseau qui te ressemble le plus aussi, peut-être.
- Speaker #0
Oui, oui. Très marrant. La chance que j'ai eue, c'est que, vu que j'ai fait beaucoup de formations, c'est là aussi que tu rencontres des gens qui sont avec les mêmes sortes d'intérêt que toi, souvent dans des situations aussi similaires. Plein de gens qui sont en transition de carrière, qui se forment. C'est un réseau aussi de solidarité, de soutien qui est hyper important. Il faut aller chercher l'énergie. Il faut vraiment se questionner sur où est-ce qu'on remplit sa besace d'énergie pour continuer et durer dans le temps.
- Speaker #1
Et parce que c'est vite fait de se laisser emporter encore et de retomber dans un système un petit peu réactionnaire où tu vas marcher à l'opportunité, comme tu disais au début.
- Speaker #0
Il faut aussi affiner son projet, mais il faut aussi se dire qu'il n'y a pas qu'un frein pour y arriver. Ouais,
- Speaker #1
il faut accepter ça aussi.
- Speaker #0
Le côté opportuniste aussi, il est hyper important parce que... Tu vas aussi déclencher des choses par feed humain, par rencontre. Il ne faut pas trop s'enfermer dans une idée précise et ce n'est pas évident parce que quand on a un projet qui nous tient à cœur, on a tendance un peu à s'enfermer dans une certaine image et se projeter.
- Speaker #1
Oui, du coup, tu n'attires pas toutes les opportunités qui pourraient venir. Et donc, au bout de cinq ans et demi, tu rentres à temps plein chez Swag.
- Speaker #0
Oui, c'est ma rencontre. Ma rencontre réseau entre le pro et le perso. Donc voilà, je rencontre la directrice RSE de Swile quelques mois avant, à une période en plus où j'avais pas mal de doutes. Je lui demande un feedback très objectif sur mon profil, et on a eu un super feed, hyper positif, hyper dans le soutien. Et il s'est avéré que la leader RSE de son équipe lui annonce sa grossesse quelques mois après, et ça s'est fait comme ça. Depuis début octobre, j'ai rejoint l'équipe RSE de Swile.
- Speaker #1
En deux mots, Swile ?
- Speaker #0
C'est une entreprise qui fait des titres au restaurant et des avantages salariés. C'est une work tech.
- Speaker #1
Donc, vraiment, on dirait pour améliorer les conditions de travail et les avantages salariés. Donc, ça rejoint un petit peu aussi le sens de l'entreprise, ça rejoint aussi tes valeurs.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et tu conseillerais quoi à une personne qui commence à se questionner par rapport à son job, par rapport à sa boîte ? Moi ça m'intéresse parce que je mentor des profils sur Gaia Impact. Gaia Connect, pardon, c'est une plateforme justement dédiée au mentoring pour les profils qui veulent se reconvertir vers la transition écologique et sociétale. Et du coup, il m'arrive des fois des profils, je me dis mais qu'est-ce que je peux bien leur dire ? La dernière fois, il m'est arrivé quelqu'un qui était à la commission européenne, enfin le gars, je me dis mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? Et du coup, tu vois que ça touche en fait tous les... tous les corps de métier. Toi, quand on détecte les symptômes, ça serait quoi un petit peu ton conseil ?
- Speaker #0
C'est une question qui est difficile parce que c'est tellement personnel et puis après, ça dépend aussi un peu de... Quand tu es en crise de sens, comme ça, ça dépend des raisons de cette crise et puis du degré de la crise où tu en es dans le processus. Moi, ce que je trouve hyper important, c'est vraiment de prendre le temps pour se poser les bonnes questions. Quand on est en manque de sens comme ça, il faut quand même arriver à mettre le doigt sur ce qui pose problème. Est-ce que c'est vraiment ton métier qui te semble désaligné ? Est-ce que c'est l'activité de ta boîte ? Est-ce que c'est la culture de ta boîte ? Est-ce que c'est ta vie perso aussi ? Parce qu'on peut vouloir créer aussi un manque de sens dans la vie perso par du pro. Je pense que c'est hyper important d'arriver à mettre le doigt sur le ou les nœuds du problème. sans quoi faire un diagnostic pour arriver à poser une solution.
- Speaker #1
Après, peut-être se faire aider par un coach, peut-être c'est la meilleure solution.
- Speaker #0
Ça peut être ça. Le conseil qu'on m'a donné au début, qui était prendre un side project le temps que tu changes de job, finalement, j'aurais pu arriver à la conclusion que mon équilibre était là. Je n'avais peut-être pas envie de changer de boulot pour x ou y raison, mais en revanche, je pouvais très bien aussi se dire que son besoin de sens... On l'a souvi, il y a des assos, s'impliquer dans la vie citoyenne de son quartier. Il y a plein de façons d'aller chercher du sens, pas forcément en changeant de job. Ça peut, effectivement. Après, je pense qu'il faut aussi prendre le temps de se documenter, de s'auto-former un peu pour comprendre un petit peu ce qui nous touche. Il y a des gens qui vont être beaucoup plus sensibles à des problématiques, à des enjeux environnementaux, d'autres sociaux. Il faut aussi arriver à bien comprendre pourquoi on est touché et pourquoi on a ce besoin-là, je pense. Tout au début, j'ai rencontré pas mal de gens pour échanger. Je ressens ça, j'ai cette idée-là en tête, j'ai ce projet-là, mais ce n'est pas encore très clair. Qu'est-ce que tu en penses ? Des gens qui ont aussi initié ces Switchs, soit qu'ils les ont menés, soit qu'ils sont en cours. C'est intéressant aussi d'échanger pour apprendre des réflexions du parcours des autres. Ça amène quand même pas mal d'eau au moulin de la réflexion. Et puis, on n'est pas obligé de quitter sa boîte aussi. Si on est à l'aise dans sa boîte, il faut aussi capitaliser dessus. Moi, j'ai fait le choix typiquement de partir de L'Oréal et de me mettre au pied du mur. Mais clairement, si j'avais quelque part essayé de capitaliser sur L'Oréal pour monter en RSE, ça aurait été quand même beaucoup plus facile. C'est mon tiers.
- Speaker #1
Oui, clairement.
- Speaker #0
Donc, ça peut être une pif. Puis après, au-delà de son métier même, il y a de plus en plus de boîtes, il y a quand même des collectifs de salariés engagés. qui se montent. Il y a une asso qui s'appelle Les Collectifs, qui réunit tous ces collectifs de salariés.
- Speaker #1
Sur du mécénat, auprès d'associations, tout ça ?
- Speaker #0
Oui, ou même un peu comme des contre-pouvoirs, ce n'est pas l'idée, mais en tout cas des instances internes. Ils se réunissent pour échanger sur comment ils ont envie de voir bouger leur boîte à l'avenir, sur les enjeux de durabilité, et d'échanger avec la direction, etc. Il y a de plus en plus. De toute façon, tu as de plus en plus de boîtes qui les orchestrent, ces collectifs, parce qu'ils ont besoin pour avancer dans leur démarche RSE. Dans d'autres boîtes, c'est des initiatives de salariés.
- Speaker #1
Tu as une plateforme qui, ça m'y fait penser, qui a créé justement un software là-dessus, sur la création de squad en interne. Donc là, c'est vraiment sur la RSE, mais où tu as un collectif en interne, tu crées un défi avec une ambition. Par exemple, cette année, on veut faire… un objectif chiffré. Et du coup, ça te permet de demander un budget à ta boîte, etc. Donc ça, c'est vrai, ça peut être des solutions. Après, il faut que... Parce qu'aujourd'hui, il y a une crise de sens qui ne fait que grandir ces dernières années au travail. Dans le dernier épisode, j'étais avec Vincent Baud. C'est le gars qui a lancé le projet 4121, qui est spécialiste de la santé au travail. Il est chercheur à Aix-Marseille. Donc assez calé sur le sujet. Et il nous disait, on mettra le lien en description de l'épisode, il me citait une étude qui montrait que depuis les 15 dernières années, les 20 dernières années, le sens au travail avait fait... Comme ça, si on veut fidéliser les talents aussi, il faut qu'il y ait une écoute, prendre en compte les aspirations de chacun pour les faire rester dans l'entreprise peut-être.
- Speaker #0
C'est clair que les entreprises, elles peuvent plus s'épargner la question de comment elles se positionnent par rapport à ce sujet-là. Je n'induis pas forcément la réponse, mais en tout cas, elles ne peuvent pas ne pas se poser la question. Aujourd'hui, effectivement, c'est une attente qui est de plus en plus exprimée. parmi certaines populations de salariés quand même, plutôt cadres. Les boîtes doivent intégrer cette problématique dans leur stratégie RH. C'est incontournable. La manière dont elles veulent y répondre, ça dépend de leur stratégie globale. Si elles sont engagées dans une démarche RSE volontariste, ça a quand même aussi beaucoup d'avantages d'avoir des salariés qui sont en recherche de cette quête de sens. Ça veut dire que tu peux t'appuyer. C'est exactement ce dont on parlait sur les collectifs de salariés engagés. C'est des ambassadeurs, des référents RSE dans les différents métiers. C'est ça qui permet de... Comme dans toute transfo, en fait, il faut que ça intègre, ça diffuse au niveau des métiers. Tu as besoin de t'appuyer sur un réseau de référents internes ou d'ambassadeurs. Donc, c'est un gros avantage pour les boîtes. Si tant est qu'elles le font dans un... le cadre des activités du salarié. On est bien d'accord, parce que c'est de la problématique aussi. Ça peut être, oui, tu gardes ton job, mais en plus, tu fais ça à côté. Ça, ça ne marche pas très bien. Ça ne dure pas très longtemps. À un moment, la motivation, elle s'étiole. Et ça, c'est hyper intéressant pour les boîtes. Et puis, il y a aussi, de toute façon, un sujet RH d'évolution des compétences. Aujourd'hui, on le voit déjà, mais ça va s'accentuer dans tous les métiers. On va devoir intégrer des compétences nouvelles liées à... au dérèglement climatique, à la perte de biodiversité, etc. Par exemple, un métier des acheteurs, ils doivent acquérir un certain nombre de compétences, de connaissances sur la RSE. Je vois que les achats en général, si on parle carbone, les achats en général, ça pèse pas mal dans le bilan carbone des boîtes. Donc, c'est des équipes qui sont hyper importantes pour l'entreprise pour arriver à réduire les émissions carbone typiquement. Donc, ça ne s'improvise pas. Il faut former les acheteurs et c'est valable dans tous les métiers. Donc une boîte qui prend conscience qu'il y a des enjeux de pérennité, des enjeux d'évolution et d'adaptation, elle va forcément se dire que des salariés qui sont en quête de sens, ce sont des salariés qui vont être motivés pour se former et diffuser ces connaissances-là dans les équipes. C'est aussi des atouts pour les boîtes. Je suis toujours surprise, alors c'est peut-être parce que je ne viens pas de ce... cet écosystème-là, mais je suis toujours très surprise qu'on entende si peu les RH sur les sujets de transformation durable des boîtes, parce que pour moi, c'est un sujet éminemment, pas que bien sûr, mais la dimension RH est très très forte dans ces problématiques de transfo, et je ne les entends pas si souvent que ça, un peu, mais pas tant que ça, c'est vrai que ça me surprend. Et après, il faut aussi se dire que l'entreprise, c'est un lieu hyper important, mais ça ne fait pas tout, et au niveau de besoin de sens, On ne peut pas non plus demander à les entreprises d'assouvir des besoins de France. Il y a des limites, on va dire.
- Speaker #1
Oui, bien sûr. L'entreprise ne peut pas répondre à tout.
- Speaker #0
C'est ça que c'est important de se questionner sur ceci. Comment ton champ perso répond à ton besoin et de réfléchir à l'équilibre entre les deux.
- Speaker #1
Après, tu parlais des RH. Je trouve que les RH, comme tu dis, se sont un peu dessaisis. Je ne sais pas si c'est le bon mot. sont mis en retrait du sujet développement des compétences écologiques, transformation des métiers, marque employeur, un petit peu, et que ça a été progressivement soit vers le département RSE, soit vers le département marketing com.
- Speaker #0
Il y a des configurations très différentes dans les petites boîtes. Par exemple, la RSE est souvent portée par les RH. Ça dépend quand même pas mal des configurations et des cultures de boîtes. Dans les cercles RH, les problématiques autour de la transformation des métiers, je trouve que ça commence un peu à bouger. Mais finalement, tu te dis que les collaborateurs, c'est la partie prenante presque la plus importante d'une boîte en RSE. Et ce n'est pas forcément là où le poids du corps a souvent été mis pour embarquer dans des démarches RSE. Ça commence un peu à changer. Il y a aussi pas mal d'autres acteurs. Audencia, cette année, qui avait sorti un rapport. hyper intéressant sur les attentes des collaborateurs tu as les nouveaux géants ont fait une énorme étude avec des fiches par métier j'ai pas eu le temps de tout regarder c'est il ya quelques mois J'avais suivi la conf qui était hyper intéressante.
- Speaker #1
On la mettra en lien de l'épisode.
- Speaker #0
Ça bouge, mais c'est vrai que c'est peut-être par mes connaissances de ma part, mais je suis sûre que ce ne sont pas des acteurs qu'on entend plus que ça.
- Speaker #1
L'importance est haute. En fait, il y a vraiment, si l'avenir de quelqu'un qui est en situation un petit peu, qui détecte les symptômes d'une transformation arrivée, s'il se voit dans l'entreprise, Les deux conditions, c'est peut-être l'écoute en fait, l'écoute, un plan de formation et aussi pour la marque de définir vraiment sa raison d'être, de travailler vraiment là-dessus peut-être.
- Speaker #0
C'est sûr que quand tu as une vraie raison d'être, une vraie mission qui est bien construite et bien co-construite et du coup qui parle avant, parce qu'il y a beaucoup de missions de raison d'être qui sont très abstraites pour certains métiers dans les boîtes. normalement, c'est censé être ton étoile du Nord. C'est un être pour les décisions du quotidien qui sont censées quand même t'aider à mettre en cohérence le projet d'entreprise ou de l'aide économique.
- Speaker #1
C'est ça. Et pour finir, Isabelle, si tu devais donner un podcast ou un livre pour aider nos auditeurs là-dessus ?
- Speaker #0
Je n'écoute pas énormément de podcasts sur des switches de parcours. Par contre, j'ai réfléchi et j'écoute pas mal de podcasts d'interviews de DG sur la manière dont ils mènent leur transfo, au niveau de leur activité, de leurs équipes. Et j'ai pensé à deux podcasts qui font quand même un lien, un écho avec le sujet du switch de carrière. Le premier, c'est un podcast qui s'appelle Canary Call, de Périne Gruat, interviewé à Mehdi Berrada. qui est le cofondateur d'Agronutrist, qui est une startup qui développe et transforme des insectes en protéines. Et j'avais beaucoup aimé ce podcast parce qu'il prenait le sujet du changement dans l'entreprise par son changement personnel en tant que leader. C'était hyper intéressant d'avoir toute sa réflexion sur comment changer l'organisation et les modes de fonctionnement d'une boîte, mais en t'interrogeant aussi clairement en tant que leader. sur ce que tu vas chercher, ce que tu mets. J'avais particulièrement aimé et je l'ai écouté. Je l'ai vu aussi dans une conférence. Il est vraiment très singulier. Et l'autre podcast, c'est le podcast qui s'appelle Feuille de route, qui a été créé par Romain Roy il y a une petite année. Et il avait reçu le DG de MAPED, qui est une boîte française qui fait, entre autres, des fournitures scolaires. L'épisode était vraiment centré sur une boîte familiale aussi, sur le chemin de transformation. Donc là, ce n'est pas du personnel, mais c'était quand même une entreprise familiale. Et je trouve que c'est hyper intéressant de mêler à la fois les questionnements personnels de la famille dirigeante, on va dire, et la manière dont ils ont mené la Transfo dans leur boîte. C'est deux beaux épisodes, je trouve, à la fois de parcours de Transfo, mais très centrés sur les motivations individuelles. des fondateurs et des...
- Speaker #1
On mettra les liens juste en dessous pour aller les écouter tout de suite. Du coup, Isabelle, on arrive à la fin de cet épisode. Si on veut te contacter pour accélérer sa transformation ou pour en savoir plus sur les avantages de la Réde Soil, on passe par vous. LinkedIn. Super. Écoute, je te remercie pour ton temps.
- Speaker #0
Merci à toi. Conversation très agréable et j'espère que ça pourra éclairer celles et ceux qui se tessent. Qu'est-ce qu'il y a dans qui sont en main ?
- Speaker #1
Il y en a beaucoup, il y en a beaucoup. Voilà, c'est la fin de cet épisode. J'espère que vous repartez des idées plein la tête. Pour remercier mon invité et rendre ce contenu accessible au plus grand nombre, c'est très simple. Abonnez-vous et déposez un 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée. On se dit à très vite.