- Speaker #0
Je montre à admirer les gens, c'est génial, tu vois même dans l'amitié et tout ça, je continue, je suis une grande fan de ce que font mes copines, je trouve que c'est génial et j'ai envie de soutenir ce qu'elles font et c'est un composant hyper important pour moi à quelqu'un.
- Speaker #1
Et si on décryptait ensemble la recette du courage Bienvenue dans The Patron, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer et ça sans avoir toutes les réponses. A travers tous ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur que tu vis, c'est normal. Et que ça ne doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on ne sort jamais de sa zone de confort, on l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou d'apprendre à dire non, que ce soit à ton boss ou à qui que ce soit. Tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'accueille Vera Kempf. Vera est la cofondatrice de Singular Art, la plus grande galerie d'art au monde en ligne, qui en plus accompagne les artistes à travers différents outils SaaS. C'est une société qu'elle a créée en 2017 avec d'autres associés. Elle va nous parler de cette aventure entrepreneuriale parce que Vera est une grande entrepreneuse d'ailleurs. Directement à la fin de ses études, elle s'est lancée. Elle vient juste de me dire que visiblement, passer de étudiant sans argent à entrepreneur sans argent, au début, il n'y a pas de grande différence. Mais aujourd'hui, c'est une entrepreneuse à fort succès. Elle est l'ambassadrice de la French Touch. Bienvenue, Vera, sur The Patron.
- Speaker #0
Il m'a ravie d'être là avec toi, Elvire.
- Speaker #1
Alors, raconte-nous comment... t'es venue cette idée de Singular, je crois d'ailleurs que c'est pas ta première boîte en réalité.
- Speaker #0
Non, effectivement Singular c'est le moment où je me suis dit en fait je suis vraiment entrepreneur et j'ai envie de continuer puisque j'avais déjà monté un premier projet, essayé de monter un projet, j'avais rejoint quelqu'un qui avait une idée et qui m'avait dit c'est la bonne personne pour m'aider à la développer. On a essayé pendant un an et demi, ça n'a pas fonctionné et j'hésitais puisque comme tu le dis j'avais fait Sciences Po. Je n'avais pas du tout eu l'idée pendant mes études, avant jamais de ma vie, de monter une boîte. Ça m'était un petit peu tombée dessus avec un passage au Congo dont on pourra reparler où j'ai rencontré les premiers entrepreneurs de ma vie. Donc après avoir découvert qu'en fait peut-être l'entrepreneuriat c'était pour moi, j'ai monté une première boîte. Et donc à la fin, quand j'ai décidé d'arrêter, qui a été une décision difficile. et courageuse, mais je ne savais pas ce que j'allais faire. J'avais entre guillemets raté aux yeux du monde ma première boîte puisqu'on n'avait jamais rien mis sur le marché. Donc, retour à la case départ après le diplôme de Sciences Po. Et c'est là que j'ai eu la chance de rencontrer un de mes associés, Denis Fayol, qui lui était un entrepreneur très expérimenté et qui... au fil d'une discussion m'a fait comprendre à quel point, oui, j'étais entrepreneur et qu'il fallait que je poursuive sur cette voie, même si la première tentative n'avait pas abouti. Que ça faisait partie des risques du métier et que j'avais appris plein de choses, ce que je n'arrivais pas forcément à faire quand j'étais en plein dedans. Je me disais, mais comment tu valorises un an et demi à essayer de créer un projet, ne pas y arriver Comment tu valorises ça et lui,
- Speaker #1
un entrepreneur comprend tout de suite ce que tu retires d'un échec ou en tout cas de quelque chose qui n'a pas abouti donc tu as rebondi finalement tu as rebondi assez rapidement comment ça s'est passé parce que le temps de digérer le premier échec et retrouver la force de repartir oui,
- Speaker #0
j'ai beaucoup de gratitude envers Denis parce que c'est vraiment lui qui m'a permis de faire ce que je fais d'utiliser cette aventure comme un tremplin, puisqu'il m'a dit, non mais je ne te lâche pas, tu prends deux, trois mois pour te remettre, et puis ensuite on monte une boîte ensemble. Donc en fait, vraiment Singular, tu es né de ma rencontre avec Denis. C'était aussi pour moi la première fois que je rencontrais quelqu'un dans le milieu entrepreneurial, puisque du coup, j'ai monté ma première boîte, je suis rentrée dans le monde des startups, on va dire. Donc ça fait un an et demi que j'étais dans l'écosystème, que je commençais à rencontrer du monde, que j'organisais des startups week-end. Et Denis, c'est la première personne qui m'a parlé d'Impact. Et ça, c'était très très important pour moi parce que j'ai fait Sciences Po, j'ai fait... énormément de stages et de volontariats dans des associations. J'ai fait de la mesure d'impact social lors d'un de mes stages. Donc, j'étais assez branchée à l'entrepreneuriat social. Mais l'entrepreneuriat tout court, ça me semblait un petit peu limité par rapport à la vision que j'avais envie, enfin, ce que j'avais envie d'apporter au monde. Donc, c'est vraiment Denis qui, le premier dans le monde un peu plus venture capital, m'a parlé d'impact. Et donc là, j'ai su. qu'on pourrait entreprendre ensemble parce que lui aussi avait envie de monter une boîte, pas juste pour monter une boîte, mais pour essayer d'améliorer le quotidien ou la vie.
- Speaker #1
Pas lever des millions juste pour le principe de lever des millions et d'être potentiellement une licorde, mais avoir en ligne de mire ce qui est important pour toi, tes valeurs, et penser à l'impact que tu peux avoir sur les autres.
- Speaker #0
Oui, il avait saisi aussi, je pense que... Il m'avait dit, pour arriver à se lever tous les matins les dix prochaines années, il faut un sujet qui te motive et il faut quelque chose qui te drive, parce que ça ne va pas tous les jours être très facile. Donc c'est comme ça, en réfléchissant, en mettant sur le papier ce qui était important pour nous, qu'on a peu à peu abouti à l'idée de
- Speaker #1
Singular. Tu as toujours été créative, attirée par le milieu de l'art. Comment c'est fait passer ce choix de galerida
- Speaker #0
Créative, je pense, oui. Même si à 25 ans, je n'aurais pas... Je ne pensais pas que c'était une des choses qui me... Pour moi, c'était juste normal d'être comme ça. Quand on évolue et qu'on rencontre des gens différents, on se rend compte qu'on est un petit peu foufou. Donc, créative, clairement. Après le milieu culturel, j'avais plutôt fait une croix dessus au départ parce qu'à Sciences Po, il y a un master affaires publiques spécialisé dans les affaires culturelles. Et moi, je m'étais dit non, je ne voulais pas faire affaires publiques, travailler dans un environnement franco-français. D'ailleurs, un des critères pour monter ma boîte, c'était je veux un business qui puisse être international puisque je ne voulais pas évoluer avec une équipe française. Je voulais avoir... une diversité linguistique et culturelle dans ma boîte au quotidien. C'était super important pour moi. Bref, j'avais décidé, non, je ne vais pas faire un master dans la culture parce que qu'est-ce que je vais faire Il n'y a pas de boulot. Il n'y a pas de boulot. C'est un peu, bon, à part travailler, ça me semble…
- Speaker #1
Ça te semblait limité.
- Speaker #0
Ça me semblait limité et je m'étais dit, bon, il n'y a pas d'innovation, il n'y a rien à faire. Et puis, il y a plein de gens qui savent mieux le faire que moi, surtout. Au-delà de ça, je me disais, si je ne suis pas sur une scène ou en train de faire le spectacle, je ne suis pas sûre d'avoir une grande valeur ajoutée à gérer un projet culturel. Donc j'avais fait une croix là-dessus. Mais bien sûr, j'ai toujours beaucoup lu, j'ai toujours beaucoup allé au théâtre ou au cinéma. Et le lien avec Singular Art, c'est que mon père est spécialiste de photographie. Il a enseigné pendant très longtemps l'histoire des États-Unis à travers. l'histoire de la photo. Donc, clairement, à la maison, la bibliothèque était pleine de livres de photos. Donc, voilà, ça, c'est mon lien avec la photo, avec l'art plus visuel qui a amené à Singular. Disons que je connaissais bien le persona du photographe.
- Speaker #1
Et donc, création de Singular en rebondissant d'un échec, dans quelle mesure tu as dû te battre contre certaines pensées qui te disaient mais t'en es pas capable Comment est-ce que t'as réussi à faire taire cette voix-là qui pouvait te mettre des bâtons dans les roues Une bonne question.
- Speaker #0
Déjà, en verbalisant, je pense que j'ai beaucoup exprimé ça. Et j'avais encore une fois la chance d'entreprendre avec Denis, quelqu'un qui avait beaucoup plus d'expérience. Et du coup, il avait toujours une réponse à ça. À force d'avoir des réponses, pas des réponses. des arguments qui me permettaient de contrer ma pensée limitante, même si ce n'est pas forcément les réponses que je referais aujourd'hui à quelqu'un ou ce n'est pas forcément comme ça qu'il n'y a pas une vérité vraie, disons. Mais disons qu'il y avait toujours une réponse qui faisait que j'élargissais un peu l'horizon et que je ne me concentrais pas juste sur ma pensée limitante.
- Speaker #1
C'était pas équipe fake it till you make it, tu n'as pas fait semblant de tout savoir, t'as plutôt verbalisé ce qui te faisait peur et ce qui te paraissait comme difficile à surmonter et avec ce dialogue avec un mentor. tu as pu, parce qu'il a un peu eu ce Ausha, du coup, j'imagine, Denis, mentor.
- Speaker #0
Alors après, le fake it until you make it, je ne vais pas le... Disons qu'aux yeux de plein de gens, il faut avoir l'air quand même très assuré. Quand tu veux lever des sous, quand tu veux recruter, il faut être honnête sur ce que tu ne sais pas, bien sûr, mais il faut quand même avoir l'air assuré. Mais bien entendu, au quotidien... devant mes associés, même parfois ensuite devant mes salariés. Oui, je suis totalement capable d'exprimer un questionnement. Et devant Denis, clairement, son rôle, c'était d'aller chercher ce qui m'empêchait de passer à l'action.
- Speaker #1
Et du coup, si tu étais face à quelqu'un qui, toi maintenant, si tu te retrouvais dans la position de devoir coacher, mentorer quelqu'un qui se retrouve dans tes chaussures il y a 8 ans, qu'est-ce que tu lui dirais, toi, maintenant
- Speaker #0
La position qu'avait Denis était à la fois très compliquée et en même temps, je ne sais pas si je saurais faire différemment, dans le sens où il avait les mains dans le cambouis avec nous. Il était cofondateur, puisque j'ai un troisième associé qui est un associé opérationnel. Mais pendant un an, on voyait toutes les semaines, on discutait de tous les sujets, on était dans les bureaux ensemble. Donc il avait une proximité et une compréhension du business. qui manque parfois, je trouve, quand on fait que mentoré ou quand on n'est que business angel. Et j'avoue que moi, j'ai du mal à faire différemment que poser une tonne de questions pour bien comprendre la situation de l'entrepreneur avant de pouvoir éventuellement soit l'aider, soit comprendre là où il y a des zones à creuser. J'ai fait cet exercice assez récemment d'ailleurs avec une super boîte qui... distribue des probiotiques. Enfin, des probiotiques, elle me tapait sur les doigts si je disais ça, mais c'est de la micronutrition pour les femmes qui sont atteintes d'endométriose. Et j'adore son projet, j'adore sa mission, et je discutais avec elle. C'est une distribution à les pharmacies, donc je connais pas du tout comment fonctionne une pharmacie ou comment fonctionne le réseau de distribution en pharmacie. Et avant de pouvoir lui donner quelconque conseil, mais surtout de la pousser dans ses retranchements, je lui ai posé, je lui ai fait passer un interrogatoire, en fait.
- Speaker #1
donc je pense que pour moi c'est nécessaire pour me mettre à la place de l'entrepreneur c'est vraiment comprendre ce qu'il fait donc être dans une approche où tu poses beaucoup de questions ou tu aides aussi l'autre peut-être à préciser sa pensée ouais
- Speaker #0
j'ai même envie d'aller vendre son produit pour comprendre les objections qu'il rencontre et du coup vraiment je ne sais pas donner des conseils généralistes de Sur le business, en tout cas. Après, sur une personne, bien sûr, mais c'est important pour moi de comprendre la spécificité des enjeux de la personne.
- Speaker #1
Ce qui est intéressant, c'est quand je t'ai posé la question, dans ma manière de la poser, j'avais en tête les syndromes de l'imposteur, les biais cognitifs qui t'empêchent d'avancer. Enfin, tu vois, ces limites-là. Et toi, tout de suite, c'est là où on voit ton esprit quand même très business. C'est que finalement, tu te focuses sur le business plan, sur les axes stratégiques. C'est intéressant, tu as toujours eu cette appétence-là pour les sujets stratégiques et le développement des business
- Speaker #0
En fait, je pense que j'ai une appétence pour le concret. Et du coup, je pense que je pourrais aider la personne à sortir de ses retranchements ou... à aller contre une pensée limitante, si je lui montre cette action-là, vas-y, on prend un exemple. Cette action-là, concrètement, pourquoi tu n'y vas pas Ou qu'est-ce qui t'empêche Et concrètement, tu as reçu quoi comme mail qui t'a mis dans cet état Et vas-y, montre-le-moi. Je pense que c'est ça, le concret. Et là-dessus, oui, je pense que ça s'est souvent joué à Sciences Po, où j'adorais les sujets de recherche. tout ce qu'on nous faisait faire, notamment en sociologie, par exemple. Mais je ne me voyais pas passer des années de ma vie à travailler des concepts abstraits. Et donc, j'aime bien le lien entre les concepts, les théories, les études, qui permettent de rationaliser un petit peu des comportements humains. Mais ensuite, comment tu l'appliques concrètement à ta situation précise Voilà, c'est ce lien que j'aime beaucoup.
- Speaker #1
Tu as évoqué un voyage au Congo qui a eu un fort impact sur toi. Est-ce que tu veux bien partager cette expérience
- Speaker #0
Oui, alors ce n'est pas vraiment un voyage, mais c'est quand même un voyage personnel, on va dire. Mais j'y allais pour travailler. Donc j'ai fait un stage à la chambre de commerce de Pointe-Noire, au Congo-Brasa. Pointe-Noire, c'est un port pétrolier, c'est la capitale économique, ce n'est pas la capitale politique qu'il y a à Brasaville, et donc la chambre de commerce. la plus puissante, on va dire, du pays, elle est à Pointe-Noire. Et je suis partie faire un stage de 4 mois et demi pour aider la Chambre de commerce à organiser, c'était à l'époque la troisième édition d'un forum sur le green business, donc tous les business qui font en gros autre chose que du pétrole, qui essayent de travailler dans le développement.
- Speaker #1
D'être utile.
- Speaker #0
Voilà. Et ça a été pour moi le début d'une transformation complète, parce que c'est là que je travaillais à la chambre de commerce, donc je passais mon temps à rencontrer des entrepreneurs. Et j'avais en plus décidé de faire mon mémoire de fin d'études sur les entrepreneurs dans le green business au Congo, parce qu'on pourrait y revenir, c'était une des choses qui m'avaient manqué lors de mon Erasmus en Hongrie. d'avoir un prétexte pour aller rencontrer les gens. Donc, je m'étais dit, là, je pars au bout du monde. Pour moi, c'était le bout du monde. Et là, je veux un prétexte pour aller rencontrer des gens, pour qu'ils me racontent leur vie. Et ça a été magnifique, magique. J'ai passé des après-midi avec des entrepreneurs qui me racontaient leur vie. Donc, voilà. Et je me suis, peu à peu, beaucoup plus retrouvée dans... J'ai trouvé beaucoup plus de points communs entre ces entrepreneurs qu'avec mes collègues de la chambre de commerce ou des gens que j'avais pu rencontrer à l'occasion de mes autres stages dans des administrations ou dans le parapublic ou l'associatif, qui était plutôt ce à quoi je me destinais en ayant fait Sciences Po en relations internationales. Je m'imaginais beaucoup plus dans une ONG ou dans une institution parapublique. Et là, de rencontrer ces gens qui avaient envie d'avoir un impact, qui montaient des boîtes avec beaucoup de difficultés, mais aussi avec passion, quoi, que ça les habitait, je me suis dit, en fait, je ressemble beaucoup plus à ces gens-là. Et puis, par ailleurs, ce stage, ça a été incroyable parce qu'à 23 ans, je me suis retrouvée avec énormément de responsabilités. Donc, j'ai appris à faire face à toutes ces responsabilités. J'ai adoré. Et là, je me suis dit, waouh, ça va être compliqué de trouver un job quand je vais rentrer. Parce que moi, en fait, le job que je veux, il faut avoir 45 ans en France. Ça va être très compliqué. Donc, ça a été un tremplin incroyable. Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, je suis entrepreneur.
- Speaker #1
Du coup, tu es rentrée en France, tu as essayé de créer ta première boîte. Et puis, tu en as créé une deuxième, Singular. Tu avais quel âge quand tu l'as lancée
- Speaker #0
J'ai commencé à bosser à 26 ans. J'avais 27 ans quand on a immatriculé la société.
- Speaker #1
Ok. Et vous avez rapidement développé la boîte. C'était quoi le rythme de croissance
- Speaker #0
Oui, c'est allé vite, mais surtout parce qu'on avait décidé dès le début de lever des fonds. Donc ça, c'est une décision, vraiment, je le répète.
- Speaker #1
C'était ton idée. Je le vois, c'était ton idée.
- Speaker #0
Non, ce n'était pas du tout mon idée. Non, j'étais totalement d'accord avec ça. Mais c'est un des trucs sur lesquels il faut absolument se mettre d'accord avec ses associés. Et c'est ce qui fait, ou pas, qu'on s'associe avec quelqu'un. Il faut avoir la même ambition là-dessus. Parce que lever des fonds, ça implique plein de choses hyper positives, mais aussi plein de contraintes. Donc nous, on était d'accord. On voulait lever de l'argent sur un PowerPoint pour aller vite, construire un leader. Et accessoirement aussi se payer. Tu le mentionnais au début, mais moi, j'avais été étudiante, j'avais lancé un premier projet qui n'avait pas marché. Et donc, je n'avais ni chômage, ni salaire. Donc, c'était aussi important de lever des fonds pour se payer.
- Speaker #1
J'ai bien aimé. Attends, tu as dit, on va lever des fonds sur un PowerPoint.
- Speaker #0
Ouais, alors... Vas-y,
- Speaker #1
explique pour le commun des mortels ce que ça représente exactement.
- Speaker #0
L'idée, c'est de dire, on n'a pas de produit, on n'a pas de site Internet, on a juste une équipe. une idée et une étude de marché et ça va marcher. Voilà, c'est ça.
- Speaker #1
Et donc, donnez-nous, investissez chez nous pour qu'on puisse le faire.
- Speaker #0
Voilà. Et en réalité, ce n'est pas si absurde. Il y a de plus en plus de boîtes qui se lancent comme ça, notamment à l'heure de l'IA ou dans les boîtes deep tech où il faut énormément d'argent pour juste commencer à lancer le projet. Parce qu'il y a beaucoup d'investisseurs, et je pense que c'est la majorité des investisseurs qui investissent en ce qu'on appelle en seed, donc vraiment au tout début d'un projet.
- Speaker #1
Comme la petite graine de la plante.
- Speaker #0
Exactement. Comme la petite graine qu'on plante et qu'on va aider à grandir, ils investissent sur une équipe. Et ça, c'est vrai que c'est compliqué à comprendre quand on démarre. Et moi, je pense qu'en 2017, ça me semblait totalement absurde aussi. Et c'est ensuite en évoluant, en rencontrant d'autres projets, qu'on voit bien qu'il y a quelque chose qui se dégage de certaines équipes, qui ne se dégage pas de certaines autres équipes, parce qu'on leur fait confiance déjà sur une certaine complémentarité qui fait qu'elles sont au complet pour adresser un maximum de sujets, ce qui était le cas de notre équipe. C'est un critère hyper important pour les investisseurs. Et deuxièmement, parce qu'on fait confiance sur leur énergie pour emporter le projet très loin, sur le fait qu'ils incarnent le projet, sur le fait qu'ils le vivent avec leurs tripes. Et puis sur leur intelligence, on va dire, sur en tout cas une certaine forme d'intelligence, pour dire si jamais le projet ne marche pas, de la manière dont ils nous l'ont présenté, on pense qu'ils sont suffisamment intelligents, armés, entourés aussi pour... pivoter, ce qu'on appelle pivoter dans le milieu des startups, donc faire évoluer l'idée vers quelque chose qui fonctionnera mieux. Ça c'est assez clé. Donc forcément, la complémentarité de l'équipe, l'entourage de l'équipe, leurs études, leurs expériences précédentes vont compter. Et nous, finalement, on avait chacun raté une boîte avant. Donc on avait appris beaucoup de choses. On était très entourés puisqu'il y avait Denis Fayol qui nous entourait, qui était là pour nous accompagner. On avait des business angels et on avait la BPI qui nous avait... Ils ont un système où ils abondent, ils multiplient par deux les investissements des business angels. Donc voilà, ça fait partie des facteurs de réassurance aussi.
- Speaker #1
Et du coup, dès 2017, vous avez eu cette levée Enfin, ça a été quoi le...
- Speaker #0
Au mois de 2017, un million d'euros et on... En fait, on avait plus ou moins déjà recruté l'équipe. Donc, le jour où on a eu l'argent, l'équipe est arrivée. Donc, une équipe de six personnes. En trois mois et demi, on a lancé un site. On avait 150 artistes sur le site quand on l'a lancé. C'était un challenge parce qu'il fallait convaincre des artistes de nous rejoindre alors que le site n'existait pas. Pas encore, ouais. Et puis ensuite, c'était lancé. Ensuite, on a fait notre première vente au bout de cinq jours, etc.
- Speaker #1
Si rapidement.
- Speaker #0
Oui, c'était très symbolique parce que c'était une artiste qui vivait en Angleterre et qui a vendu deux œuvres à une collectionneuse qui vivait en Allemagne. Et donc, cette capacité à mettre en relation un artiste et un amateur ou une amatrice d'art qui ne vivaient pas dans le même pays, c'était ce qu'on voulait proposer et c'est la base de ce qu'on fait aujourd'hui.
- Speaker #1
Aujourd'hui, vous avez plus de 4000 artistes, c'est ça
- Speaker #0
On a plus de 5000 artistes.
- Speaker #1
Plus de 5000.
- Speaker #0
Alors la boîte, elle a beaucoup évolué. Donc voilà, aujourd'hui, en plus d'être une marketplace, donc pendant plusieurs années, pour moi, c'est important de dire qu'on a toujours eu la vision de Empower Artists, de les accompagner en développant des services et des outils pour eux, pour faire du digital un atout puissant. pour leur travail et leur accompagnement. Mais au début, il faut juste montrer qu'on peut vendre et que votre idée, elle peut marcher. Et donc, en fait, la première brique, c'était une marketplace, donc de la mise en relation entre des artistes et des collectionneurs, et à l'international. Notre point de positionnement principal, c'était on représente des artistes du monde entier et on s'adresse à des clients du monde entier. Donc ça, on l'a fait et... Petit à petit, on a pu réaliser des briques de notre vision. Et donc aujourd'hui, on propose trois abonnements aux artistes qui leur permettent d'accéder à des services différents. Donc au-delà de notre marketplace, on a ajouté, comme tu le disais en intro, une partie SaaS qui s'adresse directement aux artistes.
- Speaker #1
En fait, ce qui est fou, c'est que toi... Tu as ce côté entrepreneur, tu veux avoir de l'impact. Tu crées ta boîte avec ce projet de permettre aux artistes du monde entier de vendre dans le monde entier. Mais j'imagine que ton quotidien, c'est beaucoup des problématiques de tech. Il y a finalement peut-être un décalage entre le résultat et ce qu'il y a derrière, ce qui est indispensable pour rendre ce résultat possible.
- Speaker #0
Oui, clairement.
- Speaker #1
Comment tu l'as vécu, toi
- Speaker #0
C'est parfois très étrange. Après, on a la chance que les artistes établissent un contact continu avec nous. C'est-à-dire qu'on reçoit des mails. Moi, je reçois des mails tout le temps d'artistes qui se plaignent, nous disent merci. Peu importe. Ils communiquent. En tout cas, ils communiquent. Partagent. Exactement, ils partagent. Et moi, j'ai toujours essayé, parfois dans les moments où je n'avais pas beaucoup de temps. C'est ce qui m'a le plus manqué, mais j'essaie de les rencontrer. Donc, j'aime bien... Parfois, ils passent au bureau. On a des artistes qui aiment bien passer au bureau quand ils sont à Paris ou des choses comme ça. Donc, il y a toujours des occasions pour les rencontrer où je lis un peu ce qu'ils racontent sur les réseaux. J'essaie de garder ce lien. J'ai aussi... Pendant des années, j'étais complètement addict au... aux ventes. C'est-à-dire que je regardais toutes les ventes, mais vraiment toutes les ventes qu'on faisait. Même quand on est monté à 3 millions de GMV par mois, je regardais toutes les ventes parce que j'étais trop contente.
- Speaker #1
3 millions de GMV
- Speaker #0
De business. On vendait pour 3 millions par mois.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Beaucoup d'œuvres.
- Speaker #1
Énorme, oui.
- Speaker #0
Parce que notre panier moyen, il est à 2 000 euros. Donc, c'est beaucoup d'œuvres. Et c'est vrai que... Comme j'ai vécu, je te dis, la première vente, et puis pendant des mois et des mois, on ne faisait pas beaucoup de ventes par mois. Donc, chaque vente était un succès. Et moi, je suis contente pour l'artiste, en fait. Dès qu'il y a une œuvre qui se vend, je vois très concrètement, donc là, on revient peut-être à mon côté très concret, mais j'imagine l'artiste dans son atelier qui reçoit la nouvelle qu'on lui a vendue cette œuvre. Et en fait, pourquoi cette œuvre plutôt qu'une autre Moi, je n'en sais rien, c'est la magie du truc. C'est pourquoi le collectionneur, dans tout son portfolio, il a choisi celle-là. Et ça, c'est trop magique. Parfois, les artistes se disent je suis trop surpris que ce soit cette œuvre plutôt que celle-là Et puis, je vois l'artiste dans son atelier qui va commencer à empacter l'œuvre. C'est hyper concret ce qui est en train de se passer. Donc, j'imagine que cette capacité à visualiser m'a aidée à rendre les choses concrètes. Et par ailleurs, je m'occupais du produit. pendant très longtemps de manière opérationnelle. Donc, le produit, toute l'expérience sur la marketplace. Et ça, du coup, forcément, même si c'est digital, ça reste quand même très concret. Parce qu'il faut sans arrêt essayer de se mettre à la place de son client et de l'artiste quand on touche au back-office pour essayer de se dire, OK, mon client, il voit quoi Et donc, on voit aussi beaucoup d'œuvres d'art quand on fait ça. Donc, ça, le lien, il était là quand même.
- Speaker #1
Tu gardais ton lien. Oui,
- Speaker #0
je gardais mon lien. plus concret, même dans les moments où tu dois gérer des problèmes tech, des problèmes d'équipe. On est monté à 140 personnes. C'est de la RH, en fait.
- Speaker #1
Tu organises aussi beaucoup de concours pour révéler des artistes. Parle-nous des différents concours que tu organises.
- Speaker #0
Les concours, c'est un truc qu'on fait depuis... On ne les appelait pas les concours avant, mais on... On demandait à nos artistes de nous soumettre des œuvres qui correspondaient à des thèmes pour nous aider à faire les collections. Donc, quand vous allez sur Singular, vous pouvez avoir des collections. Et moi, dans la partie produit éditorial, ça me servait à rédiger les newsletters pour que chaque newsletter adressé au client ait une thématique. Et comme, clairement, on avait un inventaire humainement qu'on ne pouvait pas regarder un par un, je ne voulais pas rater une œuvre qui... et un lien avec le thème qu'on était en train d'aborder. C'est quelque chose que j'ai commencé pendant le confinement, parce que je me rendais compte que, quand je regardais les ventes, justement, je voyais qu'il y avait des gens qui achetaient des œuvres vraiment sur le Covid. Donc, je ne savais pas quels étaient les artistes qui commençaient à faire des œuvres spécifiquement sur la période qu'on était en train de vivre. Donc, ça pouvait aller de personnes qui applaudissent au bal. qui applaudissaient au balcon, à des gens dans les masques, à la pénurie de papier toilette. Enfin, voilà, il y avait vraiment des choses extrêmement variées, mais qui nous racontaient ce qu'on était en train de vivre. Et donc, quand je me suis dit, OK, il y a un intérêt de la part des collectionneurs, je me suis dit, bah oui, c'est l'art contemporain, en fait. Ils retrouvent via une œuvre une certaine sensibilité qui leur permet de prendre de la distance avec ce qu'on est en train de vivre. Et en même temps, probablement, ils se disent que c'est un témoignage historique d'un moment et ça peut complètement faire partie de ma collection. Donc, j'ai commencé à m'intéresser aux artistes, à regarder. Puis je me suis dit, je vais faire un appel. Je vais faire un appel aux artistes en disant si vous avez une œuvre là-dessus, mettez-moi le lien. Et puis ensuite, on a créé... Deux ou trois collections d'ailleurs là-dessus, tellement il y en avait. Et c'est un truc que j'ai gardé parce que les artistes aimaient beaucoup. Et là, il y a quelques mois, quand on a réfléchi aux actions qui pouvaient nous aider à souder un peu plus la communauté, à montrer qu'on faisait vraiment des choses chouettes et puis à faire parler de Singular Art, on s'est dit qu'on n'a qu'à rendre ces appels à œuvres. Call for artworks, c'est plus simple en anglais. à les pimper, à les rendre mieux et à surtout ajouter, enfin, permettre à d'autres personnes de participer à la sélection parce que c'est génial de participer à la sélection des œuvres, en fait, sur un thème. C'est génial. Et donc, on en a effectivement fait des sortes de concours. Donc, on a une thématique à chaque fois. On a un jury international pour lequel j'essaye d'avoir des gens très différents. Donc là, par exemple, pour le mois de la femme, des droits des femmes, il y avait Naya Munte qui est une fashion designer, qui a une marque qui s'appelle Munte au Danemark très engagée sur les femmes artistes donc voilà, on a mis une fashion designer à côté du CEO de Beaux-Arts Magazine avec une curatrice avec la fille qui a lancé Women in Art Fair à Londres, on essaie de mettre des gens très différents pour nous aider à avoir une collection la plus diverse possible et la plus intéressante. Donc voilà, c'est ce qu'on fait. À chaque fois, on essaye d'avoir des prix, des rewards pour les artistes, pour en faire un petit événement, on va dire.
- Speaker #1
Quand je t'entends parler de ces panels que tu arrives à créer avec des personnes influentes et des personnes inspirantes, Je repense à Vera qui, en 2015-2016, venait d'échouer son premier projet. Qu'est-ce qui est différent dans ta perception de toi
- Speaker #0
C'est drôle parce que sur ce sujet précis, en fait, c'est ce que je faisais quand j'étais au Congo. De mettre des gens très différents ensemble pour parler d'un sujet et d'aller chercher des gens hyper influents. donc là dessus rien ça tu savais déjà le faire avant ça j'avais pas de doute et au contraire j'adore, enfin voilà c'est un des trucs que j'adore je sais pas si un en fait j'ai juste des preuves maintenant pour avancer ce que je sais faire. Alors qu'avant, probablement, il me fallait une intro plus longue ou souvent, tu sais, quand on est mis en relation. La mise en relation était primordiale pour avoir accès à une certaine personne. Alors qu'aujourd'hui, je peux contacter quelqu'un et souvent, il va me répondre. C'est peut-être ça la différence. Donc du coup, maintenant que j'ai compris ça... J'y vais encore plus, quoi. Mais avant, ça me prenait sûrement un peu plus de temps de me dire, alors attends, je veux atteindre cette personne. Qui va pouvoir m'aider Donc, j'avais besoin de réfléchir un peu stratégiquement à qui peut m'aider à atteindre une personne qui fait ça. Si je n'avais pas forcément le nom, j'avais un peu le portrait robot. Et puis, maintenant, je pense que je suis un peu plus autonome pour faire ça.
- Speaker #1
Ce qui est génial, c'est que Ce mécanisme qui était très naturel, tout le monde ne l'a pas en fait. Il y a beaucoup de personnes qui se diraient, en fait, moi je ne connais personne, je ne suis personne, je ne vais pas oser aller déranger telle ou telle personne. Enfin, tu vois, ce côté stratégie, encore une fois, de qui dans mon cercle proche pourrait m'aider à atteindre mon objectif que j'ai fixé. Moi, je le retiens parce que finalement, on connaît tous des personnes. En réalité, on a...
- Speaker #0
C'est le fameux on est à cinq personnes d'une autre personne dans le monde Ouais, ça, c'est des théories, tu vois, c'est des théories sociologiques, enfin, sciences humaines, quoi, que je me suis dit bah ouais, ça doit être vrai Et puis, l'autre truc, c'est... Il y a beaucoup de gens qui sûrement se disent moi je veux travailler dans ce secteur ils vont du coup développer un réseau dans un secteur. Et je pense que la chance que j'ai eue, c'est juste ma curiosité naturelle, mais j'ai touché à plein de secteurs différents. Donc forcément, ça amplifie les chances de rencontrer des gens qui ont des connexions, pas absurdes, mais auxquelles tu ne t'attends pas. Et je me souviendrai toujours quand j'ai commencé dans la pâtisserie. Vraiment, ce n'est pas du tout les gens auxquels je m'attendais qui m'ont mis en relation avec les personnes qui m'ont le plus aidée. Et en fait, j'avais un copain de Sciences Po dont une des meilleures amies s'était reconvertie dans la pâtisserie. Bon, il m'a présentée. Et un gars, c'était son père qui travaillait dans l'industrie agroalimentaire. Il ne m'avait jamais raconté ce que son père faisait.
- Speaker #1
Ça me fait penser à deux choses. premièrement j'ai écouté ce week-end un des derniers épisodes du podcast de Jay Shetty où je crois que c'est un enregistrement d'une conférence qui est sur comment trouver son purpose donc ta mission, merci, ce que tu dois faire ta mission dans la vie et justement il reprenait une étude, je crois que c'était du MIT qui expliquait que de manière un peu contre-intuitive un bon réseau qualitatif peut être finalement moins intéressant. Il y a ce côté où on est très influencé par les gens qui sont dans notre cercle proche. Et ce que lui disait, c'est qu'en réalité, les personnes qui allaient avoir le plus d'impact, c'était les personnes pour qui ces cinq personnes-là étaient extrêmement variées. On peut avoir tendance à être dans des microcosmes où on est tous des copies les uns des autres. On a fait les mêmes études. On vient du même milieu. On fait les mêmes activités, les mêmes sports. Et en réalité, il dit, allez chercher ces personnes qui sont très différentes de vous, qui viennent d'un milieu différent, qui font des métiers différents, parce que c'est le point de vue de ces personnes-là et le réseau de ces personnes-là va vous apporter beaucoup plus que les quatre copiés-collés.
- Speaker #0
Oui, bien sûr.
- Speaker #1
Et ça, j'ai trouvé ça hyper intéressant et ça rejoint ce que tu dis finalement, que tes expériences très variées t'ont permis de développer fortement ton réseau. Le deuxième point qui me revient, c'est quand tu cherchais des personnes, des mises en relation avec le secteur de la pâtisserie, c'est venu de personnes où tu ne t'y attendais pas. Et dans certains coachings, on va parler de synchronicité. À partir du moment où ton cerveau est conscient de quelque chose que tu recherches, ton attention va se diriger là-dessus. Et donc, tu vas venir créer des opportunités. À partir du moment où tu gagnes en clarté sur quelque chose que tu recherches dans ta vie, tu vas avoir un petit peu des heureux hasards parce que tu es à la recherche de ça et tu vas en parler plus librement ou te mettre dans des événements. Finalement, les personnes vont t'en parler naturellement. Ça va devenir très, très spontané.
- Speaker #0
Pour moi, c'est le kiff absolu. C'est le truc, c'est de me dire waouh, je suis chaque, je sais pas, chaque mois, chaque deux mois, je change de focus. C'est un autre truc que je suis en train de chercher. Je fais consciemment, ça va arriver.
- Speaker #1
Et tu le fais consciemment, en fait, tous les mois ou tous les deux mois, de changer de focus
- Speaker #0
Non, en fait, je le sens dans mon changement de discours, quand je bois un café, tu vois, avec des gens de mon deuxième, troisième cercle. Je sens que... Ce sur quoi je vais mettre l'emphase, c'est autre chose. Ça a changé. Et dans ce cas-là, du coup, je me prends en conscience. Et après, oui, ça va être un peu... Je fais, OK, donc ça, c'est ce que je suis en train de chercher. Donc, OK, la prochaine fois, je vais... Mais il y a plein de sujets sur lesquels je me dis, ah ben, il faut que je cherche, quoi. Et pour moi, une façon de chercher, c'est d'en parler aux gens. Donc, oui, oui, c'est ma manière de faire parce que j'ai toujours tellement appris avec les gens. que j'ai gagné tellement de temps que c'est naturel chez moi maintenant de me dire, ce sujet m'intéresse, comment je vais faire Il faut que j'en parle pour apprendre plus. J'avais une prof de droit qui disait, quand vous lisez un livre qui cite votre première source ou que les livres que vous lisez commencent à tous se citer entre eux, c'est que vous avez fait le tour du sujet. Moi, quand il y a un sujet qui m'intéresse... Je me dis, quand quelqu'un commence à me parler d'un sujet, ou de quelqu'un que j'ai déjà entendu, c'est que je commence à maîtriser le truc. C'est drôle que j'en parle maintenant, parce que c'est une des choses qui m'a interpellée dans le marché de l'art. C'est que... Quand je demandais aux gens en France qui est-ce que je devais rencontrer, qu'est-ce que je devais savoir, Ah, t'as pas un bouquin à me recommander Quelqu'un à rencontrer sur le marché de l'art parce que c'est mon nouveau projet Enfin voilà, typiquement. Eh bien, ils ne me citaient que des Français. Ils ne me citaient que des trucs en France, que des artistes français. Et donc, j'ai commencé à chercher aux États-Unis où j'ai moins de contacts. Tu vois, typiquement aussi. Maintenant, si je dois trouver quelqu'un en France, ça va être beaucoup plus simple. Si je dois aller aux États-Unis, je vais peut-être chercher quelqu'un qui va me mettre en relation. En tout cas, pour le marché de l'art, je me disais qu'il faut que je vois si on est le centre du monde ou pas.
- Speaker #1
Probablement pas. Spoiler.
- Speaker #0
Mais voilà, ça m'a mis un peu la pisse à l'oreille. Je me suis rendue compte qu'aux US, bon, no surprise, ils ne citaient que des Américains. Mais en Allemagne, ils allaient citer que des Allemands, etc. Et donc là, je me suis dit, mais c'est trop bizarre. Pourquoi Et en fait, c'est comme ça que je me suis rendue compte que les marchés étaient hyper organisés par nation parce que les galeries ont une envergure nationale. Généralement, il y a très peu de galeries qui sont sur un marché international parce qu'elles vont à toutes les foires internationales. Et donc, il y a très peu d'artistes mécaniquement qui arrivent à avoir une carrière internationale. Et c'est comme ça qu'on s'est dit, en fait, avec Singular, avec notre boîte, on pourrait aider des artistes qui sont un peu connus en France, qui sont intéressants, qui sont cités comme étant intéressants en France, à dépasser ce plafond de verre qui existe juste parce que les galeries, leurs galeries ont une zone de chalandise locale ou nationale. C'est comme ça que notre idée s'est précisée.
- Speaker #1
C'est intéressant, surtout qu'on aurait pu croire que... C'est un peu bête ce que je vais dire, mais j'allais dire le fait que le marché soit comme ça, que chaque marché soit très national, des personnes auraient pu te dire Ah, mais c'est pas possible, en fait, en France, on veut acheter que des artistes français, et puis en Allemagne, on achète que des... Et en réalité, t'es venue casser ce...
- Speaker #0
Ouais. Bien sûr, j'ai vérifié ce que tu viens de dire. Je veux dire, bien sûr, c'est une des premières... Donc, tu vois, je commençais à parler de ça. Les gens me disaient peut-être parce que... Objection, tu vois Ouais. Et du coup, je fais OK, je vais vérifier, est-ce que c'est une vraie objection ou pas Et là, pas du tout. Tu rencontres des gens qui te disent, non, moi, à chaque fois que je vais voyager, je visite les galeries locales, j'essaye de comprendre la culture via les artistes du pays. J'ai même ramené, et puis c'est là que les gens commencent à te parler de la toile qui est dans leur salon, parce qu'en fait, ils l'ont ramenée de leur dernier voyage au Mexique. Ça a beau être un truc que l'UE considère comme anecdotique, et sans valeur, quand je dirais, ils disent, voilà, c'est pas un grand artiste, blablabla, tu te rends bien compte que les gens ont naturellement une curiosité envers les artistes d'autres pays. Et ensuite, l'objection était balayée, donc on pouvait passer à autre chose. Et le fait que les foires cherchent de plus en plus des galeries étrangères pour exposer, voilà, après tu trouves des arguments.
- Speaker #1
Et puis en plus, avec le Covid, votre plateforme elle s'est retrouvée de...
- Speaker #0
Au centre du monde.
- Speaker #1
Au centre du monde, voilà exactement, parce qu'il n'y avait plus possibilité de découvrir l'art autrement, donc c'est bien joué. En tout cas, ce que je retiens aussi, le business en soi est super intéressant et c'est une magnifique réussite, mais le conseil que je garde, peut-être pour ceux qui nous écoutent, c'est cette idée de parler de ce qui nous intéresse, d'essayer d'avoir cette curiosité et cette ouverture. Ce n'est pas parce que vous n'avez pas encore bien défini votre idée, que vous n'avez pas une vision claire de ce que vous voulez faire, partagez-le, essayez de sonder les uns et les autres. Peut-être que justement, parmi vos collègues ou vos cousins, on va vous parler de quelqu'un qui, lui, s'y connaît bien, qui, lui, a une relation. C'est très utile et ça permet de faire avancer beaucoup plus vite dans nos idées.
- Speaker #0
Complètement. Et je pense que la plupart des gens aiment aider. Oui. Donc, vont le faire très spontanément, avec beaucoup de gentillesse et sans rien attendre en retour.
- Speaker #1
Et en parlant de cette idée que les gens aiment aider, ça peut quand même être un frein. Moi, je sais que c'est un de mes freins d'aller solliciter des gens. Je n'aime pas... J'adore aider, mais j'ai toujours peur de déranger en étant intéressée, en voulant obtenir quelque chose de quelqu'un d'autre. Et ça, c'est un conseil qu'on m'avait donné, qui était que... Tu peux demander une fois, tu peux même demander une deuxième fois, parce que peut-être que la personne n'a tout simplement pas eu le temps et ça lui rend service que tu la relances sur le sujet. Et au pire du pire, la personne, elle ne fait rien. Ne pas avoir cette peur-là de déranger, c'est... C'est quand même gagné beaucoup de temps dans nos projets.
- Speaker #0
Oui, clairement. Je te rejoins sur le côté... Moi, c'est plutôt sur l'approche sales où quand quelqu'un est toujours intéressé... Il y a l'art et la manière, on va dire. Je ne pose pas de la même manière la question à quelqu'un avec qui j'ai une relation authentique, qui sait qu'on partage autre chose que la question que je suis en train de lui poser, que quelqu'un que je n'ai pas vu... depuis des années à qui je vais poser une question directement. Voilà, je sais que...
- Speaker #1
Faut mettre la forme.
- Speaker #0
Faut mettre la forme. Et puis, par ailleurs, c'est un peu mon truc de faire un mémoire quand je... Mon mémoire de fin d'études quand j'étais au Congo.
- Speaker #1
C'est-à-dire que parfois,
- Speaker #0
le fait de demander un service à quelqu'un va te rapprocher de cette personne. Moi, le fait de devoir demander... deux heures d'interview aux entrepreneurs qui avaient clairement autre chose à faire, eh bien, ça m'a permis de nouer des relations hyper fortes. Donc, après, moi, j'ai cette personnalité où j'ai envie de rendre un petit peu... Voilà, donc, ensuite, on a fait une expo photo sur eux. J'ai essayé de leur rendre un tout petit peu de ce qu'ils m'avaient donné. Je leur ai déjà envoyé mon mémoire. Et puis, ensuite, j'ai fait toute une expo photo sur eux. Et c'est vrai que... ça m'a créé des relations humaines hyper fortes. Il y avait un mec qui faisait du chocolat, il transformait le chocolat. Il faisait des barres pour faire les pains au chocolat. Moi, j'étais fascinée. Je lui ai dit, quand est-ce que vous allez faire marcher la prochaine production Il m'a appelée un samedi, si tu veux, on fait une prod et je me suis retrouvée à les aider un samedi après-midi à mettre en boîte des barres de chocolat. Voilà. Parce que moi, je trouvais ça trop cool. Et beaucoup plus concret, authentique. Et j'avais l'impression de faire un truc avec lui. Et voilà, c'était un moment de partage, quoi. Super cool. Et je me rends compte que parfois, quand les gens me demandent un service, je leur dis, quand je sais que je peux faire le truc facilement ou que je n'ai pas le temps, si ça ne me coûte pas trop, je le fais. Mais parfois, c'est juste sympa d'aller boire un café ou de prendre le temps de faire un catch-up avec cette personne. qui te demande un service et avec qui tu n'as pas été en relation depuis longtemps, parce que peut-être qu'elle va te mettre en relation avec quelqu'un pour le truc qui t'intéresse maintenant, ou je ne sais pas, il peut y avoir mille options. Mais du coup, puis même, c'est tout simplement une super opportunité de faire un catch-up avec quelqu'un avec qui tu avais passé un bon moment et que tu avais trouvé sympa. Donc, nous, voilà, ça renforce la relation, je dirais. Ça renforce la relation parfois de demander des services.
- Speaker #1
C'est vrai que c'est un bon point. Je me rappellerai toujours d'une personne qui m'avait contactée au bout d'une dizaine d'années et qui me disait Ah, je suis un peu embêtée Et puis en fait, moi personnellement, j'étais trop contente d'avoir des nouvelles au bout de dix ans. Et si c'était un sujet sur lequel je pouvais aider, tant mieux. Mais il faut faire attention à la forme et en même temps, quand on est sincère dans notre intention, ça peut très bien se passer et comme tu dis, renforcer la relation.
- Speaker #0
Et dire merci. ou garder en tête, en fait, ce que t'as donné cette personne. Moi, j'adore aussi cette théorie de cette personne va t'aider, toi, tu vas aider quelqu'un d'autre. Enfin, voilà, c'est un petit peu... C'est pas forcément cette personne-là qui va pouvoir t'aider, mais peut-être que demain, c'est quelqu'un d'autre que tu vas aider pour rendre l'appareil. Mais il faut toujours le garder à l'esprit, en fait. Moi, je suis toujours consciente que le temps ou le service que me rend cette personne, c'est pas dû. Je pense que c'est un peu ce que tu disais sur la synchronicité ou l'intention. Tant que tu le gardes en tête, naturellement, soit tu vas le rendre, soit la personne sait que toi aussi, quand on te contacte, tu vas répondre oui.
- Speaker #1
Il y a cette expression américaine qui est to give forward Cette idée de... Ce n'est pas forcément de la réciprocité, mais tu peux avoir un effet boule de neige en continuant à donner en avant. Tu donnes à ton prochain. C'est un principe que j'aime beaucoup aussi. Si demain, je t'offre un énorme... Parce que j'ai les moyens. Je t'offre un énorme panneau publicitaire dans la ville de ton choix avec énormément de passages en dessous et tu peux afficher ce que tu veux. Et c'est donc ton message au monde.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu y mets Il y a deux trucs qui me viennent en tête. Alors, il faut choisir. Un peu des principes de vie. J'aime bien le concept de trois kiffs par jour. Je ne sais pas... aujourd'hui, quels sont vos trois kiffs N'oubliez pas d'avoir un kiff un jour. Voilà, un truc pour... Il y a plein de gens qui ne le font pas, qui ne se disent pas aujourd'hui, c'était quoi mes trois kiffes Mais parfois, ça peut être juste, j'ai bu un café sans que personne ne m'interrompe. Et c'était trop cool. C'est incroyable. Moi, tu vois, j'ai pris mon lunch sur mon balcon, il y avait un rayon de soleil. Kiff. Voilà, un truc pour parler de cette idée. Ou sinon, il y a une phrase, je ne sais plus de quel livre, que mon conjoint répète souvent, qui est les bons souvenirs, on se les crée. Et ça, c'est un truc auquel je crois assez fort. Donc, dans le même esprit, c'est aussi à vous de créer vos bons souvenirs.
- Speaker #1
D'être actif. Actif non seulement dans la création du moment, mais aussi dans la conscientisation de ce qu'est un bon souvenir.
- Speaker #0
En fait, il y a plein de choses trop cool qui t'arrivent toute la journée.
- Speaker #1
Les bons souvenirs, on se les crée. Super. Et si tu devais prendre ta machine à voyager dans le temps et te retrouver face à Vera à 10 ans, qu'est-ce que tu lui donnes comme...
- Speaker #0
J'avais 10 ans.
- Speaker #1
Toi, à 10 ans. Thème 2.
- Speaker #0
Qu'est-ce que je lui dirais Ouais.
- Speaker #1
Quel conseil tu lui donnes
- Speaker #0
Je ne sais pas comment exprimer le truc, mais ce n'était pas loin après mes 10 ans, mais c'est souvent des gens extérieurs, troisième cercle, on va dire, deuxième cercle, qui voient des trucs en moi que je ne vois pas. et du coup qui me disent Tiens, ça c'est pour toi Donc je ne sais pas comment je formulerais le truc, mais quand quelqu'un te dit que ça c'est pour toi, creuse le truc ou saisis l'opportunité. Parce que ça m'est souvent arrivé, le truc auquel je pense que ce n'était pas longtemps après, c'est ma principale de collège, non, principale adjointe, qui avait... Il n'y avait personne qui se présentait parmi les délégués pour représenter le collège au Conseil général des jeunes de la Savoie. Moi, j'ai grandi à Chambéry, donc Savoie, 73. Et donc, on était tous dans une salle et puis on entendait les mouches voler, quoi. Parce qu'il n'y avait personne qui voulait passer ses mercredis, une fois par mois, au Conseil général des jeunes. Et moi, je n'étais pas dans le bon niveau. Elle avait d'abord demandé au troisième. Bon, parmi les troisièmes, qui veut aller au conseil général des jeunes Elle a fait, ah bah ça tombe bien, parce que je pense que c'est toi, Vera, qui dois y aller. J'ai dit, quoi Pardon Et c'est quoi ce truc Je ne savais pas de quoi on parlait. Et en fait, ça a été une expérience incroyable. Je pense, ma ouverte... Donc, elle avait décidé que c'était moi qui allais y aller, quoi. Et je ne sais toujours pas ce qu'elle avait vu en moi. Je pense que probablement, je devais incarner un truc ou refléter un truc. Mais pour moi, ça a été un cadeau incroyable. Elle m'a donné une chance. J'ai été élue sans avoir à faire de vote. Personne ne voulait y aller. C'est comme une dictatrice. Et c'était génial. Ça m'a ouverte. Le Conseil général des jeunes, ça a été une expérience pour me projeter dans faire des choses qui sont plus grandes que moi. Le département pour... pour le collège. Et ça, c'était le début de beaucoup de choses. Et ça m'est arrivé plusieurs fois. Et tu vois, Denis Fayol, je pense, mon associé, pareil, il a vu un truc en moi que je n'avais pas vu. Les investisseurs, parfois, ils voient des trucs en toi que toi, tu ne dis même pas. Donc, il y a plusieurs fois où ça m'est arrivé de me dire ça. Donc, je pense qu'à 10 ans, je me dirais ça.
- Speaker #1
Sois curieuse du feedback des personnes qui te connaissent.
- Speaker #0
Quand quelqu'un te dit d'y aller, vas-y.
- Speaker #1
Si tu vois que c'est bienveillant, n'égoutte pas toutes les opinions des gens.
- Speaker #0
Non, non. Si on te propose une opportunité, on te dit que c'est pour toi, sois curieuse et va voir. Au pire, tu diras que ce n'est pas pour toi et ce n'est pas grave.
- Speaker #1
Bon conseil. J'ai envie de te demander, comment ça se fait que tu ne vois pas ces choses pour toi la coach non mais c'est vrai à quel point ces perceptions là te surprennent et quel est le lien je sais pas ça me surprend parce
- Speaker #0
que je pense que ça étend tu vois c'est un peu ma zone d'inconfort je ne suis jamais allée, c'est l'inconnu je sais pas On fera une petite session.
- Speaker #1
On fera une session, une prochaine. Et la dernière question qui est, quelle est la chose, le projet, l'idée que tu n'as pas encore lancée que tu n'as pas encore osé lancer, mais qui revient, qui te trotte dans la tête
- Speaker #0
Ça, c'est une bonne question, parce que si ça me trotte trop dans la tête, je ne vais pas la laisser longtemps trotter dans ma tête. Pour repartir sur les discussions, il y a quand même deux ou trois personnes, je pense, que je n'ose toujours pas contacter, alors que j'aimerais trop les rencontrer.
- Speaker #1
Vas-y, donne des noms. On va lancer l'univers sur cette mission.
- Speaker #0
On va lancer l'univers sur cette mission. Non, mais tu vois, deux, trois personnes où ça fait un moment que je me dis, tiens, j'aimerais bien les rencontrer. Et donc, ils sont dans ma tête. Et le jour où je trouverai la bonne raison de les contacter, j'irai. Mais pour l'instant, sans bonne raison.
- Speaker #1
Tu ne veux pas te griller.
- Speaker #0
Je n'y vais pas. Voilà.
- Speaker #1
Tu ne veux pas me dire ce que c'est
- Speaker #0
Non, mais il y en a... Je ne sais même pas dire les noms. Non, non, c'est pas forcément des gens très célèbres, mais voilà, peu importe les noms, en fait. C'est juste des gens que je trouve trop cool, qui ont fait des choses qui m'impressionnent. Parfois, c'est des gens que j'écoute dans des podcasts, en fait. Et je me dis, oui, je pourrais. Et c'est vrai que souvent, c'est plus simple d'aller vers une femme, en fait, par exemple. Parce que comme je suis maintenant, j'ai entre guillemets l'étiquette entrepreneur, femme, blablabla. Et donc, je vois... Et ça, notamment, le prix Bold Woman de Veuve Clicquot, ça m'a... Là, tu vois, en termes de crédibilité, ça m'a ouvert. Ça m'a donné, moi, la possibilité de me sentir crédible et légitime à envoyer un message à une autre femme entrepreneur. Tu vois, par exemple. Là-dessus, clairement.
- Speaker #1
Tu fais bien de le citer. Donc, Vera a été élue Bold Woman, qui est un prix décerné dans le cadre d'une opération pour... promouvoir l'entrepreneuriat féminin et c'est un événement veuve Crico et cette maison a beaucoup d'initiatives pour mettre en valeur ses femmes, ses paroles de femme. Il y a un podcast qui est génial. Et donc toi tu as été nommée Bored Woman de l'année en quelle année 2022. Qu'est-ce que ça t'a fait quand tu as su que tu étais déjà nominée Comment est-ce que tu l'as vécu Oui,
- Speaker #0
j'ai été nominée. On était dans un tourbillon. C'était hyper intense à ce moment-là. Donc, franchement, je ne sais même plus ce que j'ai ressenti. Mais je me suis dit, waouh, trop cool. Mais maintenant, il va falloir travailler le truc, quoi. Parce qu'il fallait pitcher devant un jury. Je pense qu'un des premiers trucs que je me suis dit, c'est qu'est-ce que je vais mettre Parce que j'avoue, c'est un peu toujours une obsession dans ces trucs-là. Et tu te dis, bon. Et en fait, je me suis dit, bah... profite du moment et Veuve Clicquot ils ont cette capacité à créer des expériences de ouf tous les trucs, tous les events auxquels je vais tu te sens trop bien ils sont hyper t'as l'impression d'être une star donc ça s'est hyper bien passé là le voyage, the journey était super et le moment sur scène où on a dit que c'était moi bah là je n'y croyais pas j'étais vraiment persuadée que c'était une des autres filles qui allait la voir J'étais hyper surprise. Forcément, il était fier, mais en même temps, maintenant, qu'est-ce que je vais faire de ça Quelle est ma responsabilité d'incarner un rôle modèle Parce qu'ensuite, pendant toute la soirée, c'est ce qu'on m'a répété, que je devenais un rôle modèle. Et ce qui était très beau aussi lors de cette soirée, c'était que c'était le cinquantième anniversaire du prix. Donc, c'était vraiment, ils avaient sorti, c'était le grand show à l'Olympia. Et ils avaient retrouvé la dame qui avait gagné le prix il y a 50 ans, 50 ans auparavant, et donc qui était assez âgée, et qui me l'a remis. Et elle m'a regardée dans les yeux et elle m'a dit, ce prix va changer de votre vie. Et ensuite, il fallait que je me retourne vers la salle, donc il y avait quand même 1300 personnes à l'Olympia, pour dire quelque chose d'intelligent, quoi. Donc j'ai dit une phrase, je crois, et après j'ai fondu en larmes. donc là j'ai tout à fait compris et eu beaucoup d'empathie pour les stars qui me mettent à pleurer aux Oscars et aux Césars je me suis dit ok en fait je comprends et c'était hyper intense parce que je me suis dit qu'est-ce que je fais de ce côté rôle modèle mais à la fois ça m'a aussi donné beaucoup de confiance ensuite pour aller rencontrer d'autres nanas entrepreneur en me disant au moins j'ai cette étiquette même si j'ai pas hyper confiance dans le fait que là avec Singular tout ce que j'ai fait c'est incroyable toujours pas hyper confiance mais par contre j'ai eu le bold woman c'était ma carte et grâce à ça j'ai rencontré parmi les personnes que je pouvais avoir sur ma liste de un jour j'aurai l'occasion de les rencontrer il y avait par exemple Alice Zaguri qui est la CEO de The Family, que je trouvais hyper inspirante et qui était, par moi, quand il y avait The Family et qu'elle faisait ses shows et ses masterclass sur l'entrepreneuriat féminin, moi, j'avais 24 ans, elle, 30, ou 29. Moi, clairement, j'étais dans ma toute première boîte, baby, je me souviens d'être allée à The Family pour voir Cheryl Sandberg et me faire dédicacer mon livre. C'était une big star. Et là, je me suis dit, bon... La fille, elle a eu le prix avant moi. Bon. Je rentre. Je fais lui écrire. Puis maintenant, on connaît une ou deux personnes en commun. Bon. Et voilà, on a passé un super moment. Elle était ravie de me rencontrer.
- Speaker #1
Ce qui est génial, c'est que tu montres ce paradoxe qu'il y a entre le succès et l'humilité. Parce que... Toi, tu as un vrai succès, tu es une vraie entrepreneuse à succès et tu as encore ta part de remise en question et d'admiration pour les autres. Enfin, tu vois, c'est comme si... C'est vraiment les poupées russes, quoi. Et on ne sait jamais trop à quel niveau on est dans la poupée russe. On voit toujours celles qui sont plus grandes que nous et qu'on n'ose pas, qu'on aimerait bien aborder. Et en fait, on ne se rend pas compte de toutes celles qui... qui nous regardent avec ce regard-là. Alors, quand je dis nous, je pense que c'est plutôt pour toi, parce que je pense qu'il y en a beaucoup moins qui me regardent comme ça. Mais... Et peut-être pas. Tu vois, peut-être... Moi, j'ai un énorme complexe de l'imposteur et je pense que certaines personnes se disent que je fais des trucs chouettes et c'est pareil à tous les niveaux, finalement.
- Speaker #0
Bien sûr. Et ce qui est... Enfin, moi, je pense que, par contre, admirer les gens, c'est génial. Enfin, tu vois, même dans l'amitié et tout ça, je continue à... Je suis une grande fan de ce que font mes copines. Je trouve génial et j'ai envie de soutenir ce qu'elles font. Et c'est un composant hyper important pour moi. Quelqu'un que je n'admire pas, je ne vais pas forcément le trouver intéressant ou je ne vais pas avoir forcément envie de continuer la relation. Ou alors elle va être plus transactionnelle, mais quelqu'un que j'admire, il va y avoir un truc de magique à chaque fois. Donc c'est beau aussi d'admirer les gens.
- Speaker #1
En tout cas, tu es d'une accessibilité et d'une humilité qui est incroyable.
- Speaker #0
C'est ça qu'elle dit, j'accepte. Voilà,
- Speaker #1
accepte-le et merci beaucoup pour ta générosité aujourd'hui. On retrouve Singularity sur toutes les plateformes. N'hésitez pas à aller voir si vous êtes curieux, allez découvrir les artistes. Allez les soutenir aussi, il y a vraiment des grands artistes qui sont distribués sur le single art et aussi des artistes émergents. Donc allez leur donner un petit peu de love, allez soutenir aussi leur compte personnel sur Instagram, ça leur fera du bien. Et Vera, on a hâte de voir,
- Speaker #2
tu es encore très jeune,
- Speaker #1
donc une grande impatience de voir tout ce que tu vas encore créer et proposer. Merci beaucoup d'avoir été à mon micro et à très bientôt, Vera. Merci à toi d'être restée jusqu'au bout.
- Speaker #2
J'espère que cet épisode t'aura inspirée. Et tiens, laisse-moi en commentaire quelle partie t'as le plus marquée. Et si le podcast te plaît, ça me ferait super plaisir que tu en parles autour de toi, que tu laisses un avis et un commentaire sur les plateformes. Vraiment, ce serait un énorme plus de pouces. Donc, merci d'avance pour ça. Et on se retrouve très bientôt dans un prochain épisode. Il y a plein de super invités qui arrivent. Donc, merci. Merci d'être patient. Le montage est artisanal, mais ce n'est pas grave. Ce n'est pas ce qui compte. Ce qui compte, c'est de démarrer. Et voilà. Quel que soit ton projet, prends un petit pas vers ton projet. Allez, à très vite.