- Speaker #0
attendre de moi, ça a toujours été un défaut parce que dire non et tout ça, ça n'a pas été... C'est le truc que j'apprends maintenant, j'apprends à lire, mais c'est pas inné quoi.
- Speaker #1
Et si on décryptait ensemble la recette du courage ? Bienvenue dans The Patrol, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer et ça sans avoir toutes les réponses. À travers tous ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur que tu vis, c'est normal. Et que ça ne doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on ne sort jamais de sa zone de confort, on l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte, d'apprendre à dire non, que ce soit à ton boss ou à qui que ce soit, tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'accueille Dr. Océane Sorel. Océane est vulgarisatrice scientifique. Elle a un compte Instagram qui cartonne, qui s'appelle The French Virologist. Un nom en anglais parce qu'elle est basée in the US depuis un certain nombre d'années. Elle a deux doctorats, un en médecine vétérinaire et un en recherche, en virologie et immunologie. Et avec son contenu Instagram, elle nous partage énormément de données scientifiques et... très utile au quotidien pour, par exemple, éviter une intoxication alimentaire ou de choper tel ou tel virus. Donc, c'est un contenu hyper fun, hyper drôle et elle est aujourd'hui l'invitée de The Patron. Bienvenue, Océane. Alors, Océane, tu avais une carrière aux US dans la biotech, un poste, j'imagine, le poste peut-être que dont tu avais rêvé pendant une grande partie de tes études. Et tu avais aussi ce compte Instagram extrêmement drôle et avec beaucoup d'accessoires et de perruques. Et je crois que c'est l'année dernière, tu as décidé de quitter la biotech et de devenir influenceuse à plein temps. Raconte-nous un peu comment ça s'est passé dans ta tête.
- Speaker #0
Oui, c'était un long chemin parce que ça n'a pas été du jour au lendemain, évidemment. J'ai commencé le compte Instagram en février 2021, en pleine pandémie. avec absolument pas l'idée d'en faire un métier à temps plein. À l'époque, j'étais scientifique dans une grosse bibliothèque en Californie. Et moi, je voulais juste aider les gens à comprendre ce qui se passait avec la pandémie, pourquoi les vaccins n'étaient pas des espèces de démons que la désinformation voulait bien nous faire croire et juste aider, en fait, tout simplement à donner des bonnes informations. Donc, j'ai démarré ce compte Instagram vraiment... un peu par hasard et juste dans le but d'aider quelques amis et éventuellement famille et puis ça a pris une ampleur très rapidement que je n'avais pas anticipé je suis un peu devenue influenceuse malgré moi et après j'ai appris sur le tas et en fait ça m'a beaucoup beaucoup plu, beaucoup amusé et je crois que pour la première fois, parce que tu disais tout à l'heure que c'était sûrement le job de mes rêves en fait ça n'a jamais été le job de mes rêves j'ai l'impression que je n'ai jamais trouvé le job de mes rêves avant d'avoir quitter ce job pour faire ça à temps plein. Et donc ça a été vraiment pour moi une révélation. C'était vraiment la communication scientifique, la vulgarisation scientifique. Je me sentais vraiment utile et c'était vraiment ce que je voulais faire au final de ma vie. Ça m'a pris trois ans pour quitter mon boulot. J'ai fait les deux pendant trois ans. Ça a été très compliqué. J'ai fini par faire un burn-out complet. Vraiment, je bossais tout le temps. Je bosse encore tout le temps, mais je bossais vraiment beaucoup pour pouvoir tenir le rythme sur les deux. Mais je ne voyais pas du tout comment faire un métier. C'était vraiment, pour moi, c'était tellement bénévole et pas rémunérateur que je ne voyais pas comment je pouvais démissionner et pouvoir vivre parce qu'il faut quand même payer ses factures. Malheureusement, on ne peut pas.
- Speaker #1
Surtout aux US, parce qu'aujourd'hui,
- Speaker #0
tu es toujours aux US.
- Speaker #1
Et tu as trois enfants en plus de tout ça, juste pour ceux qui ne te connaissent pas. Trois enfants, donc une grande carrière, le compte, ça faisait beaucoup.
- Speaker #0
Et puis j'ai eu cette idée, on m'a souple cette idée, j'ai un ami qui m'a dit « mais pourquoi tu ne crées pas une newsletter payante éventuellement pour essayer de te rémunérer un petit peu ? » Et puis alors j'ai créé cette newsletter au mois de février 2024. Et en fait, ça a très vite très bien marché, très bien pris. Et en fait, le retour des gens était extrêmement positif. Et je pouvais aller dans les sujets en profondeur. Vraiment, moi, ça me comblait complètement. Parce que c'est vrai que la frustration de faire des formats courts sur Instagram, c'était génial. Mais on n'arrivait pas forcément à aller dans les détails de certaines choses. Et parfois, c'était frustrant parce que je voulais dire plus, expliquer plus. Et en fait, le temps d'attention sur les réseaux, il est vraiment hyper limité. Avec la newsletter, ça me permettait vraiment de... En plus, j'adore écrire. C'est vrai que c'est un truc... Ça me permet d'organiser mes idées et tout ça. Donc ça a vraiment complété complètement le truc que je voulais faire. Et puis ça a très bien pris. Donc en fait, financièrement, je me suis retrouvée aussi. Et puis bon, je me suis dit ouais, je vais quand même faire les deux au cas où, parce que je suis une grosse anxieuse et que j'ai toujours peur de manquer ou de me retrouver dans la merde. Je sais pas si on peut dire ça, mais dans la merde. Surtout que les enfants, je ne pouvais pas non plus me dire, bon, je démissionne et on se débrouillera. Donc, j'avais vraiment cette pression de me dire, il faut absolument que tu assures et que voilà. Donc, par contre, en mai, je ne pouvais plus. En mai, j'ai complètement craqué mentalement.
- Speaker #1
C'était là ton burn-out en mai ?
- Speaker #0
Oui, vraiment, le point de rupture, c'était en mai. Mais ça faisait longtemps que ça...
- Speaker #1
C'était là ton...
- Speaker #0
Oui, que c'était là, comment on dit... Ça mijotait, on va dire, parce que je n'avais pas plusieurs signes depuis un moment. Mais c'est vrai que jusqu'à présent, j'arrivais à tenir. Et puis, on a eu aussi des... Je ne sais pas si tu avais suivi un peu l'actualité, mais il y a eu beaucoup de phases de licenciements aux US dans les techs, notamment dans les biotech. Donc, on s'est retrouvés avec des équipes très réduites. Moi, j'étais passée à travers à chaque fois. Mais du coup, on devait faire le travail de cinq personnes. Du coup, ça devenait vraiment plus. La newsletter Instagram, je m'étais imposé un rythme, je voulais absolument pas en rater une, tout ça. En fait, ça se venait absolument ingérable. Je travaillais la nuit, la journée, le week-end. Humainement, c'était compliqué. Et puis après, je me suis dit, OK, t'as pas le choix. Soit tu démissionnes et tu fais ça à temps plein et tu prends un risque. Parce qu'à l'époque, c'était il y a un an, mais il y a un an, la newsletter, ça marchait bien, mais ça ne complétait pas mon salaire. Ça ne couvrait pas mon salaire. ou alors tu arrêtes tout ce que tu fais, Instagram tout ça alors que c'est ce qui te plaît le plus et tant pis tu te dis tu vas être salariée toute ta vie et tu fais un job parce qu'en plus c'est ça aussi le truc mon entraînement ne me plaisait plus et je me sentais jamais à ma place c'est vrai que je me suis jamais sentie à ma place dans la biotech le fait d'avoir quelqu'un qui te dit ce que tu dois faire moi c'était pas Je rêvais d'être indépendante. Mais je crois que j'ai toujours rêvé d'être indépendante. Et donc, après, j'ai décidé. J'ai dit, OK, bon, je démissionne. Et voilà. On verra. Advienne que pourra.
- Speaker #1
Il y avait presque un besoin. C'était l'un ou l'autre. Tu ne pouvais plus allier les deux.
- Speaker #0
Non, non, ce n'était plus possible. À ce rythme, non. Et alors, j'ai un truc. Tout le monde me disait, mais tu n'as qu'à faire moins. Oui, mais en fait, je ne peux pas faire moins. Je ne sais pas faire moins. je peux pas c'est soit je fais tout ou rien mais je pourrais pas tout faire à moitié c'est pas possible tu pouvais faire moins sur le compte Instagram ou faire moins au boulot ?
- Speaker #1
c'était lequel qui te plaît ?
- Speaker #0
les deux parce que j'ai une conscience professionnelle qui est beaucoup trop même si mon travail ne me plaisait plus trop j'aurais pas pu décevoir les gens c'est vraiment un truc qui m'angoisse j'ai toujours besoin qu'on fasse qu'on m'attende ce que les gens attendent de moi ça a toujours été un défaut parce que j'ai dire non et tout ça, ça n'a pas été... C'est le truc que j'apprends maintenant. J'apprends à dire non. Mais ce n'est pas inné, quoi.
- Speaker #1
Comment est-ce que ton entourage a réagi quand tu as pris ce choix-là ? Parce que tu as quand même pris le choix le plus risqué. Je trouve d'autant plus surprenant, c'est que tu as fait le choix du non-sérieux, de la casquette un peu fun, ludique, Instagram, alors que tu avais une carrière méga sérieuse. Tu as quand même deux PhD, toi. Tu ne t'es pas arrêtée à un. Le côté académique, scientifique, intellectuel, c'est super important pour toi. Donc, comment est-ce que tu as géré ce choix ?
- Speaker #0
Je n'ai pas eu de problème, parce que le fond de ce que je fais, au final, même si la forme est un peu déjantée, le fond est toujours sérieux. La newsletter, si tu la lis, elle est méga sérieuse. Chaque édition me prend 40 heures. Le fond reste extrêmement sérieux, extrêmement documenté, sérieux, etc. C'est vrai que parfois, par contre, la forme, je la change complètement. C'est ça qui... qui me fait justement, qui trouve ça génial, c'est que tu peux, en plus quand tu es à ton compte, en ton nom, c'est que tu peux te permettre de faire ça, d'avoir du contenu sérieux, mais de le présenter sous une forme complètement... un peu what the fuck, les gens ne s'y attendent pas et c'est ça qui est intéressant parce que en fait les gens déjà ils en ont marre qu'on leur parle de façon hyper sérieuse tout le temps, qu'on soit toujours en train de leur expliquer des choses avec des mots compliqués qu'ils comprennent pas et c'est tellement plus simple d'expliquer au grand public des choses compliquées que des mots simples que tout le monde peut comprendre et c'est pas encore et encore une fois c'est pas pour prendre les gens pour des débiles c'est juste que Moi j'adorerais qu'on m'explique les trucs sur la bourse par exemple de la même façon que j'explique les sciences parce que j'y connais rien, je comprends rien. Et quand je lis des trucs, je me dis ok j'ai toujours rien compris quoi. Donc tu vois c'est des... quand t'as une certaine expertise, je trouve que c'est super difficile de simplifier les choses et c'est un vrai job en fait. C'est un vrai job de prendre une information et après de dire ok c'est compliqué, comment je vais faire pour que les gens comprennent en une phrase. Et c'est ça le défi, et c'est ce que j'adore faire. Et je pense que tout le monde a respecté cette décision pour revenir à ta question, parce que je pars dans tous les sens. Même mes managers, bon, ils ont essayé de me faire rester. Ça a été un peu compliqué. Oui, mais tu peux partir à un mi-temps, tu peux... Non, je ne fais pas à moitié. En plus, je ne pouvais plus. Moi, j'avais mis une date. Finalement, ils m'ont repoussé deux semaines, je crois. Et j'ai dit, OK, deux semaines, je vous donne deux semaines. Mais après, je me... Merci.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
Pour moi, c'était fini. J'ai décidé que c'était terminé. On n'est pas parti en mauvais termes, mais c'est vrai que c'était déjà une équipe restreinte. Je m'en vais, c'est encore plus compliqué. Encore une fois, je n'ai pas pris le choix du risque, parce que je vis aux Etats-Unis, que la sécurité de l'emploi ici, ça n'existe pas. La moitié de mes collègues se sont fait virer entre 2023 et 2024. parce qu'ils n'avaient pas les résultats excomptés au niveau de la boîte, donc ils sont obligés de faire des vagues de lay-off pour pouvoir économiquement s'y retrouver. Et c'était injustifié, c'est juste qu'ils ont tué des projets, donc ils ont viré des gens. Donc encore une fois, je ne pense pas qu'être indépendant, ce soit prendre un risque de nos jours, en plus dans la situation actuelle maintenant économique pour la science, ça devient encore plus compliqué. Je ne pense pas que ce soit prendre de risque. un risque parce que mon salaire a été beaucoup plus élevé que ce que je faisais à l'époque mais je pense que c'est prendre un pari sur l'avenir et surtout me lancer, je me suis dit ok si tu mets l'énergie que tu mets dans ton boulot tous les jours, dans ton job ensuite, dans ton job à toi qui est pour toi et justement tu doubles un peu cette énergie sur ta newsletter, sur Instagram et tout ça la marge de progression elle est énorme et c'est ce qui s'est passé clairement, en plus Je ne suis pas devin, mais il n'y avait pas de raison que ça ne marche pas. Il n'y avait pas de raison qu'en n'y mettant pas tout mon cœur, toutes mes tripes, parce que c'est un projet en lequel je crois, que j'adore ce que je fais, que je me sens hyper utile. Je pense que c'est la première fois de ma vie dans un job, pourtant j'ai fait de la recherche académique, j'ai fait de la recherche privée, etc., où je me sens vraiment utile. Mais vraiment, c'est très con à dire, mais dans la recherche académique, je ne me suis jamais sentie trop... Je ne sais pas, il y avait un truc qui n'allait pas. Mais j'ai adoré ce que j'ai fait. Mais au niveau utilité, parfois je me dis, est-ce que c'est vraiment utile ce que je fais ?
- Speaker #1
Est-ce que c'est parce que tu rentres chez les gens ?
- Speaker #0
Je pense que c'est ça. Et tu vois l'impact direct que tu as sur les gens, sur leur prise de décision. Encore une fois, le but, ce n'est pas d'influencer naïvement les gens, c'est juste de leur expliquer pour qu'après, ils puissent prendre leurs décisions de manière éclairée. en connaissance de cause. Tu forces personne à se faire vacciner, etc. Ou à faire attention à ne pas choper une intoxication alimentaire. Et puis le fait d'avoir de l'interaction avec des gens au quotidien. Alors il y a des gros défauts de cette situation. Les réseaux sociaux, tout ça, ce n'est pas toujours tout rose, etc. Mais par contre, j'ai l'impression que... J'ai l'impression d'être ce chénon manquant parfois entre les scientifiques et le grand public. et où le scientifique et les institutions, parce que parfois les institutions ne t'expliquent pas très bien, etc. Et je me dis, waouh, j'arrive à les relier les deux, mais c'est trop bien. Tu arrives à expliquer à un scientifique comment parler aux gens, et puis en même temps expliquer aussi aux gens ce que les scientifiques essaient de dire. Donc, tu es utile dans les deux sens, tu vois.
- Speaker #1
C'est marrant parce que moi, je pense souvent à toi. En fait, je ne sais pas si tu as le même impact sur tout le monde, mais dans la gestion de ma cuisine, c'est comme si parfois je mettais tes lunettes et je me disais qu'est-ce qu'Océane dirait de la manière dont je décongèle tel truc. Et je fais hyper attention à ça. Et je me dis, ah ben non, là, on l'a laissé toute la nuit. Je ne peux pas le remanger. Océane va dire ça. Donc, c'est rigolo. Tu es rentrée dans une conversation chez moi et je me suis payée une intoxication alimentaire très violente il y a dix jours. et j'ai encore beaucoup pensé qu'est-ce que j'ai pas vu qu'est-ce que j'ai mal fait il y a ça comme risque et c'est intéressant parce que c'est vraiment tu donnes des outils des grilles de lecture en dehors du côté fun ton message arrive et je prends le message et j'essaye d'intégrer tous tes messages au fur et à mesure ... Donc, c'est clair que moi, je le vis en tant que consommatrice. Et ce que j'entends quand tu parles, c'est que ton pourquoi, ce qui a du sens pour toi, est super fort. Il réserve vraiment fort chez toi.
- Speaker #0
Ah bah, c'est sûr. Sinon, je ne pourrais pas le faire au rythme auquel je le fais, c'est clair. Parce que c'est toujours tellement intense. Ce n'est pas un job 9 to 5, comme on dit ici, mais c'est un job à temps plein, tout le temps. Voilà, c'est... parfois c'est trop, mais en plus je m'impose un rythme qui est beaucoup trop élevé parfois, mais voilà, c'est vraiment, tu peux pas, de toute façon, je pense que c'est un truc qui revient souvent, quand on parle, tu sais, quand t'as des discussions avec des solopreneurs, des entrepreneurs solos, c'est que tu peux pas lancer un business, parce qu'au final c'est un boulot, si t'es pas passionné par ce que tu fais, c'est tellement dur, il y a tellement de choses à faire et à gérer. Et puis bon, il n'y a pas de succès overnight comme les Américains disent toujours. Il n'y a pas de succès en une nuit. Il faut bosser. En fait, ça fait quatre ans que c'est un projet que je prépare. Au final, c'est un projet par hasard, mais c'est devenu après un projet.
- Speaker #1
Le side hustle est arrivé.
- Speaker #0
Le side hustle est devenu un time job. Parce que tout le monde me dit oui, mais c'est facile, tu as 250 000 abonnés. Je dis ouais, mais bon, les gens qui sont arrivés là, on est nuit, quoi. C'est du boulot, ça a été de la régularité. Je dis beaucoup d'anglicisme, je suis désolée, j'essaye de ne pas le faire.
- Speaker #1
It's okay, it's okay.
- Speaker #0
C'est compliqué. Il y a des moines qui arrivent comme ça, c'est comme les gens clôtures. Et c'est de la régularité, c'est de la... Là, il y a du boulot, c'est pas un truc que... j'ai décidé il y a un an, je dis ok, allez, je plaque tout et on verra bien.
- Speaker #1
On va voir ce qui se passe.
- Speaker #0
On verra ce qui se passe. C'était aussi un truc que j'avais déjà testé, donc je savais que quelque part ça allait marcher, c'était pas un risque énorme, mais si t'arrives à trouver le point de fusion entre ce que tu aimes faire, l'utilité pour les gens, c'est-à-dire que tu résouds un vrai problème et en plus, quand il y a des gens qui sont intéressés, il n'y a pas de raison que ça ne marche pas. Tu y mets l'énergie qu'il faut et le temps qu'il faut. Il n'y a pas de risque. Mais il faut être prêt à le faire. C'est pour ça qu'il faut que ce soit un truc passionnant et qu'il y ait un vrai truc qui t'anime. Ça, il faut vraiment que ça te batte. Si c'est un domaine que tu aimes bof ou que tu n'as pas l'expertise, c'est pareil. Si c'est un domaine que tu aimes bien mais dont tu n'as pas l'expertise, je ne suis pas sûre que ça fonctionne. Parce que sur des trucs comme ça très pointus, tu ne peux pas inventer des choses. C'est des choses qu'il faut quand même... savoir où trouver les informations, etc.
- Speaker #1
Surtout avec ta niche. Ce que j'entends aussi quand même beaucoup, c'est cette pression que tu te mets, ce rythme que tu t'imposes. Tu as déjà fait un burn-out. Là, le risque de faire un burn-out avec cette nouvelle vocation, passion, tu l'estimes où ?
- Speaker #0
Élevé. Je ne pense que je n'ai jamais sorti complètement du burn-out. Je ne me suis pas fait aider non plus. Ça va mieux. Mais il y a des semaines où je suis vraiment sur la pente. Il y a vraiment des semaines avec, des semaines sans. Et je me pousse trop et c'est vrai que je le vois. Je n'arrive pas encore à jauger le moment où c'est trop. Je suis vraiment nulle à ça, nulle à reconnaître les signes. Parce que je me mets dans des états où parfois je suis physiquement pas bien. Parce que j'étais trop loin, je ne dors pas assez, etc. Et je n'applique pas. Les conseils, je les connais. Mais je ne les applique pas. Je n'arrive pas encore à... Tu vois, les faire des pauses, tout ça, c'est un truc... Les pauses, ça m'angoisse. C'est un truc... Pourtant, il ne faut rien. Je sais que c'est bon et que c'est bénéfique pour l'efficacité, etc.
- Speaker #1
Mais tu parles de faire des pauses entre midi et deux ou faire des pauses un week-end ? C'est quoi ?
- Speaker #0
N'importe quoi. Parce que, par exemple, je ne sais pas... Le soir, je ne peux pas me mettre devant la télé et regarder un truc sans mon ordinateur. Ce n'est pas possible.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
J'ai l'impression de perdre mon temps. Que j'aurais pu utiliser ce temps pour travailler. Alors après, quand il y a mes enfants, je ne travaille pas tout le temps. Le week-end, la journée, je ne bosse pas, mais le soir, je bosse. Même le week-end. Et parfois, je m'oblige à ne pas prendre mon ordinateur. On est partis une semaine en novembre. Et là, je me suis forcée à ne pas prendre mon ordinateur. Comme ça, je savais que je n'allais pas travailler. Mais bon, c'est rare. C'était dur ? À la fin, j'étais en train de rentrer et de récupérer mon ordinateur. En plus, c'est un manque. C'est ça que tu... C'est un espèce de relation vicieuse avec le travail. Parce que quand c'est un truc que tu aimes faire, tu sais que ce n'est pas bon d'en faire trop, mais que... Au bout d'un moment, il faut quand même que tu reboisses. C'est compliqué. Quand on aime ce qu'on fait, c'est compliqué de ne pas se faire prendre dans le grenage. Mais bon, après, les seules pauses que je m'autorise, c'est avec mes enfants. Mais au final, ce ne sont pas vraiment des pauses dans le sens où je dois gérer tout. Les enfants, faire à manger. C'est fatigant aussi. Ce ne sont pas des vraies pauses où je vide mon cerveau. Mais bon, c'est des pauses en famille. Mais le week-end, oui. Dans le week-end, je n'essaie pas... Je veux pas qu'ils aient cette image de moi où je bosse tout le temps, même si je pense qu'ils s'en rendent compte que je bosse tout le temps. Je veux pas que le week-end, ils se disent « on n'a pas eu de week-end parce que maman-là travaille tout week-end, tu vois » . Le week-end, on fait des trucs, on bouge, etc. Mais c'est vrai que le soir, j'ai du mal à ne pas reprendre mon ordinateur pour avancer parce que j'ai cette angoisse de tout le temps de pas délivrer. Parce que tu vois, maintenant, avec la newsletter, c'est génial, mais tous les 15 jours, je dois en sortir une. Et que ça me demande tellement d'heures de travail que c'est déjà un peu limite de pouvoir le faire en deux semaines. Sachant que j'ai d'autres trucs à faire, je dois aussi créer du contenu pour Instagram, répondre à des interviews, etc. Répondre aux emails, etc. Et donc, je n'ai pas trop de... Tu vois, parce qu'on dit toujours, ouais, c'est génial quand tu es indépendant, tu peux te mettre au rythme quand tu veux. Ouais, mais tu dois aussi délivrer des choses. Donc, il n'y a personne d'autre pour le faire à ta place, même si maintenant, je commence à avoir de l'aide de freelance, etc. tout ce qui est partie scientifique par contre je délègue pas du tout ça donc ça demande une rigueur et une régularité absolument nécessaire tu peux pas écrire ma newsletter la veille avant de la sortir c'est impossible tu peux pas décider ok aujourd'hui je t'écris un truc ça c'est pas un truc que tu peux sortir de ton cerveau sans vérifier ce que t'as écrit en plus je vérifie 15 je pense que je la relis au moins 25 fois avant de l'envoyer ouais Non mais je suis une psychopathe, après il faut...
- Speaker #1
C'est un psychothéperfect. C'est sûr que c'est difficile quand on aime à tel point ce qu'on fait, c'est difficile de s'arrêter, parce qu'on a l'impression de se punir nous-mêmes. Et je pense que ce que tu décrivais, il y a beaucoup de mamans qui ont une carrière, même salariées, elles peuvent ressentir ça, cette envie de faire, de faire plus, et en même temps les journées sont courtes. Peut-être le risque, il est s'il y a un moment, la machine ne suit plus, si le corps ne suit plus.
- Speaker #0
Ah oui, c'est clairement ça. D'ailleurs, il y a des semaines où je sens que je ne suis pas au top. Et du coup, je me force à ralentir parce que mon corps me dit non, mais là, t'as déconné. Mais c'est clair que c'est ça. Et puis, je pense qu'il y a aussi le fait que comme c'est moi, c'est mon sujet, c'est sur la santé. J'ai une hantise, c'est de balancer des informations fausses qui peuvent éventuellement affecter la santé des gens. Tu vois, c'est pas juste de donner des petits conseils à droite à gauche, j'en sais rien, pour nettoyer sa maison, des trucs comme ça. Mais là, il y a un vrai impact sur la santé, donc ça c'est vraiment un truc. C'est pour ça que je relis 15 000 fois, que je revérifie 10 000 fois, même si je sais que j'ai mis la bonne information, je vais la revérifier. Parce que j'ai tellement peur de mettre des trucs faux ou des trucs partiellement vrais ou mal interprétés. Je crois que c'est ça aussi qui me fait peur, c'est parfois... Je relis mes phrases... être sûre qu'il n'y a pas moyen de l'interpréter de mauvaise façon. Vraiment, je me fais des films... Parce qu'en plus, quand tu touches à des trucs où il y a beaucoup de fake news, etc., t'as vite fait que ton contenu, il soit mal interprété, déformé, transformé. Et donc, je veux absolument éviter ça. Je veux que ce soit clair comme de l'eau de roche. Vraiment, que quand on lit, il n'y ait pas du tout d'alternative possible de compréhension. Ça, ça prend du temps, en fait. On ne se rend pas compte, mais aligner des mots pour que les choses soient claires, franchement, ce n'est pas si simple que ça.
- Speaker #1
Oui, et puis j'entends la pression que tu te mets pour rester juste et en plus le contexte actuel qui fait que ça devient difficile aussi de vérifier. Parce que c'est un vrai travail de vérifier les informations parce qu'on trouve énormément d'informations fausses.
- Speaker #0
Exactement. Après, l'avantage, c'est que je sais où chercher et ça arrive très vite à faire la différence. C'est parce que de par ma formation, on sait exactement un peu vérifier les informations. Et je mets toujours les sources, tout ça. Mais c'est vrai que ça va devenir compliqué. En plus, là, maintenant que... Nous, aux Etats-Unis, on a un gouvernement qui est anti-sciences, etc. Quand on voit que les institutions qui avant étaient des références en termes d'information, comme le CDC, le NIH, etc., vont être gouvernées par des gens qui sont soit anti-vax, soit anti-sciences, je vais commencer à douter de l'information qui est sur leur site. Donc je ne vais devoir rien la chercher ailleurs, tu vois. Bon, après, il y a toujours PubMed, etc. Mais bon, j'espère que PubMed ne va pas, comme on dit, de go dark, quoi. Enfin, il ne va pas dégager. On ne sait jamais. Je ne sais pas, je suis prête à tomber maintenant. Il y a plein de choses qui me semblaient absolument impossibles et qui ont été faites récemment. Franchement, je crois que c'est la plus grosse angoisse qu'on a en tant que scientifique en ce moment, c'est de ne plus pouvoir accéder à des informations nous-mêmes, des informations brutes, fiables, pour qu'on puisse communiquer après avec le grand public ou entre nous. Parce qu'au final, si on nous coupe tous les canaux de communication, alors... Comment on va faire pour échanger le data, comment on va faire pour échanger l'information, et comment on va faire pour communiquer auprès du grand public.
- Speaker #1
Oui, si on vous coupe l'information ou si on commence à corrompre les informations qui étaient dans des institutions de confiance. Est-ce que pour les personnes qui... Je pense qu'en France, on a découvert un petit peu ce qui se passait sur les mots qui vont être censurés, mais toi qui es au cœur... Au coeur de l'info, tu peux nous expliquer ce qui se passe en ce moment aux États-Unis et comment ça t'impacte ?
- Speaker #0
Oui, alors il y a beaucoup... Donc Trump est arrivé au pouvoir avec son fameux projet 2025, où en fait ils démantèlent un peu toutes les institutions scientifiques. Ils attaquent clairement la science, que ce soit la science au niveau du climat, de la santé, même la santé... tout ce qui est au niveau de la truc spatiale, donc tout ce qui est NASA, etc., sont attaqués, tous les scientifiques sont attaqués, ils coupent les budgets, les financements sont réduits, ils ont viré beaucoup de gens aux institutions comme le CDC, qui est à peu près l'équivalent de l'AHS, si vous voulez, en France, les autorités de santé, ils sont en train de retirer des gens pour mettre d'autres gens qui n'ont soit pas de... qui ont soit des visions un peu controversées. de la science, notamment je pense à RFK Junior, Kennedy Junior, qui est anti-vax et qui est notre nouveau ministre de la santé. Donc des choses absolument improbables comme ça. Donc bon, on va avoir des... et alors l'impact que ça va avoir, il y a d'autres trucs, il y a tellement de choses en fait. Hier j'ai fait justement des slides pour un carousel Instagram sur toutes les attaques qui ont été faites à la science en moins de six semaines. J'ai fait 14 slides de carousel. Ouais.
- Speaker #1
Foul.
- Speaker #0
C'est énorme. Même pas tous. C'était le premier à le choper. Mais voilà, ils ont retiré les informations du CDC. Et c'est pas fini. Ils vont faire d'autres trucs. Ils ont coupé les financements. Donc ça va affecter les universités, les chercheurs. Ça va affecter aussi les chercheurs dans le monde entier, y compris en France, parce qu'il y a beaucoup de collaborations scientifiques internationales. Donc si t'as plus de financement américain, les labos français auront aussi moins de possibilités de travailler avec des Américains. Donc voilà, ça va affecter, ça va ralentir toute la recherche de manière générale. Et surtout, la désinformation va devenir ce qu'on appelle mainstream. Parce qu'en fait, au plus haut niveau de l'État, on a des désinformateurs. Donc les fake news vont devenir normales, complètement normales. Ils vont être au milieu des informations. Et ils vont être en plus colportés par des sites. des institutions publiques officielles. C'est dramatique. Je pense que c'est le cauchemar du communicateur scientifique, ce qui est en train de se passer. Moi, ça me met dans un état. Parce que le faire du tri des infos, je sais le faire, mais je me dis que les gens qui vont voir ça, mais mon Dieu, ça va être... Là, on a une épidémie de rougeole au Texas en tout moment. C'est là qu'il y a eu le premier mort. Premier enfant mort de la rougeole aux Etats-Unis depuis 2015, donc plus de 10 ans. Et on le voit. Kennedy, je pense qu'il a eu un petit sursaut parce qu'il est avocat à la base. Il s'est dit, oh, parce qu'ils ont mis un mec qui n'a aucune connaissance scientifique. Et il a dû avoir un petit sursaut. Peut-être que je vais être responsable si je ne dis rien. Donc, il a dit, ouais, si vous voulez vous faire vacciner, vous pouvez. Alors qu'il était anti-vaccin contre la rougeole. Bref. Mais il a quand même dit, après, il s'est rattrapé, pour ses fans anti-vax, il a été sur un plateau de télé dire que non, mais vous pouvez prendre de l'huile de je ne sais pas quoi, de je ne sais quoi, et de la vitamine A, ça marche très bien, alors que c'est absolument pas le... Ce qui est recommandé contre la rougeole, avec la vaccination qui fonctionne. Mais voilà, c'est...
- Speaker #1
C'est lunaire, en fait, ce qui est en train de se passer.
- Speaker #0
C'est lunaire, et en fait, ce qui est très grave, c'est que les gens vont mourir. C'est la désinformation, tu tues des gens. Et je ne comprends pas, moi, ça me fait en furie de me dire qu'il y a des gens. Parce qu'en plus, je suis sûre que le mec, il n'y croit pas du tout à ces histoires. C'est ce qu'il fait. Lui, il fait des millions à vendre ses trucs alternatifs, à vendre ses machins et tout, à faire ses conférences. Il fait des millions chaque année à raconter de la merde. Et il ne dit pas, peut-être que je vais tuer des gens. Comment tu arrives à dormir le soir ? Moi, c'est un truc malade.
- Speaker #1
J'entends que ça te prend énormément d'énergie en ce moment.
- Speaker #0
Ça doit te consommer.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
parce qu'en fait, il y a des actions qui se mettent. Je ne suis pas là juste en train de me plaindre et en train de dire que c'est bordé. On a des coalitions scientifiques. On fait tout ça en plus de notre boulot. On essaie de mettre en place des actions, de parler à la presse. Vendredi, il y a une action mondiale pour... Voilà, dénoncer un peu ce qui se passe, y compris en France d'ailleurs. Mais, et puis voilà, moi je pense que ça fait partie de mon travail de mettre en garde les gens aussi. Parce que ce qui se passe ici, les Français ne se rendent pas compte, mais ce qui se passe ici peut aussi arriver en Europe. Parce que, attention, c'est pas un truc qui se passe en une nuit. C'est un petit glissement, petit à petit. On passe d'un discours pro-science à un truc, peut-être que finalement, scientifique, machin, et puis après, hop, on glisse vers le discours complètement anti-science. Moi, j'ai l'impression d'être dans, tu vois, la série The Unmanned Tale, la série, je crois que c'est en français, tu sais, la série où elles sont déguisées, et en blanc et en rouge, là.
- Speaker #1
La servante écarlate, oui.
- Speaker #0
Oui, oui, oui,
- Speaker #1
tout à fait.
- Speaker #0
J'ai l'impression d'être là-dedans, c'est un truc de... entre le manque de liberté et la démocratie qui n'existe plus et voilà c'est hallucinant et c'est terrifiant mais il faut se méfier parce que ça peut se répandre ailleurs qu'aux Etats-Unis il y a quand même des mouvements en Europe qui sont dans le même genre donc attention j'ai vu des propos hier soir sur LinkedIn
- Speaker #1
justement Trump il a fait une déclaration qu'il allait réinstaurer la peine de mort pour ceux qui tuaient des policiers tous les commentaires de français qui étaient en mode félicitations Trump enfin on remet en place j'étais en mode alors moi je suis pour protéger les forces de l'ordre et en même temps je ne suis pas du tout pour réinstaurer la peine de mort je ne pense pas que ce soit une bonne idée Mais il y avait peu de monde. Il y avait quand même quelques commentaires qui essayaient d'alerter sur ce glissement de terrain, comme tu le dis. Et en réalité, il y avait beaucoup de personnes favorables, même en France.
- Speaker #0
Oui, mais je les vois sur mon compte aussi, quand on partage des trucs. Il y en a, il y en a beaucoup. Après, je ne pense pas que ce soit actuellement la majorité, heureusement. Mais il y en a et ce n'est pas en baisse.
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
c'est ça qu'il faut faire attention c'est que c'est pas un mouvement qui est pour l'instant voué à il y a d'autres choses que je connais mal mais tu vois le fait que ce soit des mecs qui aient vraiment beaucoup d'argent, qui soient au pouvoir etc, qui ont du coup des espèces de pouvoirs tentaculaires sur la manipulation de l'information, ça fait ça fait flipper en fait parce que ils vont pouvoir agir sur plein de ... plein de choses, plein de moyens de communication tu vois la méta qui s'est rangée un peu du côté du président il y a beaucoup de gens qui consomment du contenu sur les réseaux moi j'en produis en plus je fais partie un peu du truc mais les gens qui se renseignent qu'en regardant des posts de Facebook tu te dis wow qu'est-ce qu'on va leur mettre devant les yeux c'est inquiétant
- Speaker #1
On a l'impression d'arriver dans le début d'un roman de science-fiction très flippant.
- Speaker #0
Complètement. Ah oui, non mais...
- Speaker #1
On n'est que dans les premiers chapitres.
- Speaker #0
Et pourtant, je suis du genre optimiste. Là, ça fait une semaine que j'ai un peu plus de mal à être optimiste. Entre le discours qu'il a fait et ce qui s'est passé avec notamment Zelensky dans son bureau ovale. Je ne vais pas tout mélanger, mais tout est hallucinant de A à Z. Lui, il mélange tout de toute façon. Mais même sa façon de parler aux gens, c'est des dingueries tous les jours.
- Speaker #1
Tu te poses la question de rester aux US ?
- Speaker #0
Oui, clairement oui. Maintenant je suis américaine donc voilà c'est... Après je me sens un petit peu... Les américains ils ont pas tous voté Trump. Il y en a moitié qui sont comme moi, qui sont complètement révoltés par ce qui se passe. Et qui essayent de lutter et tout ça. C'est un peu trop facile d'abandonner le navire quand il est en train de couler. Alors que bon ça fait quand même 9 ans que je vis ici et que... Et voilà. Donc là, je suis en plus en mode, OK, je vais me battre avec, tu vois. Parce qu'aussi, mine de rien, c'est l'équilibre du monde entier qui est mis entre ce qui se passe avec la Russie et ce qui se passe aussi. Il a démantelé quand même toute l'aide internationale. Donc, tu vois ce qui va se passer en Afrique, en Asie, etc. Quand il n'y aura plus d'aide financière, etc. pour lutter contre le sida. Enfin, c'est toute la... C'est un truc global. Les Etats-Unis, c'est pas juste le petit pays où personne ne parle. Ce qui se passe ici impacte forcément ce qui va se passer dans le monde. Pour l'instant, je suis plus en mode on va rester et on va voir ce qu'on peut faire pour que ça s'arrête. Il y a forcément moyen d'arrêter ça. Je dis, c'est pas possible, on peut pas laisser... Tu vois ? On est trop nombreux à apprécier ça pour que... qu'on puisse laisser ça 4 ans, se passer, parce que là, on ne s'en fait que 6 semaines. C'est déjà le bordel. Alors imagine 4 ans. Et après, si ça part vraiment en cacahuètes et que je ne peux plus supporter ça, peut-être que je partirai. Pour l'instant, ce n'est pas d'actualité, mais oui.
- Speaker #1
Pour l'instant, tu résistes.
- Speaker #0
Oui, je le fais pour... Les Américains, parce que c'est quand même un pays, finalement, c'est aussi mon pays, finalement. Je suis française, mais je suis américaine aussi maintenant, mais dans la France, on est ici. Ça fait 9 ans que j'y suis. Il y a aussi des bons côtés aux États-Unis. Ah bon, tout ce merdier, là. Et donc, je le fais pour ce pays, mais je le fais aussi pour l'Europe, pour le monde entier, quoi. Pour la santé publique du monde entier aussi, et pour la communauté scientifique, parce que la communauté scientifique américaine, c'est... Et elle est déjà blindée d'étrangers, il n'y a pas que des Américains qui bossent dans les universités américaines. Et si on déglingue la recherche scientifique américaine, ça va être compliqué pour la recherche scientifique tout court, en fait, aussi. Ce qu'on n'a pas envie de voir arriver, clairement.
- Speaker #1
Non, non, on n'a pas du tout envie de ça. Et je trouve que toi qui... a choisi ce métier, enfin qui a découvert ce métier passionnant de communication scientifique pour le grand public, ça va être d'autant plus utile. Là, je sens qu'il va vraiment falloir être forte et donc il va falloir aussi ménager ton énergie parce que ça va être un marathon, ça va être un long marathon. Donc vraiment, on a besoin de toi et on a besoin que tu tiennes. Il ne nous reste pas beaucoup de temps, donc j'avais deux, trois questions en plus pour toi. Est-ce qu'il y a un moment où tu t'es dit, j'ai pris la bonne décision ? Ou est-ce que quand tu l'as pris, c'était déjà évident ? Oui,
- Speaker #0
non. Quand je l'ai pris, je me suis dit, ok, ça va être compliqué, on va bouffer des pâtes pendant trois mois. Et en fait, quand j'ai annoncé que j'avais démissionné, déjà sur les réseaux, J'ai eu un pic d'abonnement sur ma newsletter de fou. Et les gens ont juste eu envie de soutenir, tu vois, la cause, entre guillemets, enfin, la mission, parce que moi, j'ai l'impression que c'est pas juste, tu vois, un produit que je vends, etc. C'est juste une mission globale, tu vois. Pour moi, c'est... Je donne de l'information fiable et puis, si vous voulez... Alors, je laisse beaucoup en gratuit, tu vois. Je mets un P.O. sur certaines newsletters, mais il est assez bas en général. Je veux aussi que les gens, même qui ne puissent pas financer, après il y a aussi un système de financement solidaire où tous les 100 abonnés, je donne 10 abonnements pour des gens qui ne peuvent pas se payer l'abonnement. Je reverse 10% de mes revenus, de mes bénéfices annuitaires aussi à une association qui lutte contre tout ce qui est fake news en ligne. Je veux que ce soit une mission globale, que ce ne soit pas juste moi qui fais des sous. Il ne se passe rien, c'est un échange. Pour moi, je donne de l'information fiable, je passe du temps à le faire, mais aussi je redistribue à d'autres, etc. Et le moment où je me suis dit, c'est quand justement j'ai vu ce pic d'abonnement et que du coup, je me suis dit, ok, en fait, je vais peut-être pouvoir en vivre. Je n'ai peut-être pas galéré trop. Ça va peut-être aller. Après, ça ne fait que monter. Là où je me suis dit que j'ai vraiment bien fait, c'est quand j'ai matché mon salaire assez rapidement. Un peu moins d'un an, mon ancien salaire. Je me suis dit que c'était le changement. Après, je me suis dit pourquoi je ne l'ai pas fait avant. La vérité, je me suis dit que j'aurais dû faire ça avant parce que j'ai tellement aucun regret. mais quand je vois parfois les postes LinkedIn passer de mon ancienne boîte, je me dis comment ça ne me manque pas ça c'est un bon indicateur pas du tout je me sens à ma place et je me sens utile, c'est vraiment ça la motivation première c'est l'utilité je cherche toujours à améliorer le truc là j'ai embauché une illustratrice pour faire mes dessins d'annualité avant je faisais un peu avec l'IA je n'étais pas fan mais J'essaie toujours d'améliorer pour que les gens, quand ils y allient, ils se disent « Ah, elle est trop bien » , ou « Elle est agréable à lire » . Tu vois, c'est vraiment que les gens soient contents et limite délivrés plus que la valeur que ça a financièrement.
- Speaker #1
Oui, clairement.
- Speaker #0
On a créé cette newsletter. Maintenant, avec le problème aussi de la désinformation ambiante, je me suis un peu associée avec Catherine, que j'ai rencontrée d'ailleurs dans le cadre de… d'une conférence sur la désinformation en France à Paris l'année dernière. Et en fait, on s'est rendu compte qu'elle était veto aussi. Plus elle, elle a travaillé à l'OMS et tout ça. Et elle, sur la communication scientifique, elle a dit « Ah mais on a trop de points communs » . Donc maintenant, on a monté un petit projet où tous les mois, elle m'aide à sortir une édition d'un newsletter gratuite où là, on apprend aux gens à repérer la désinformation tous eux, à repérer les fake news. Parce que c'est ça le... Aussi, il ne suffit pas juste de réfugier certains trucs et de donner des informations aux gens pour certains sujets. Il faut aussi apprendre à les armer eux pour ce qui va arriver. Parce que là, ce qui va arriver, c'est qu'on va être submergé. On est déjà, mais ça va être encore pire. C'est encore plus compliqué de repérer. Et alors moi, je ne peux pas répondre à tous les trucs. Donc là, le fait de leur donner des outils pour repérer les fausses photos, les fausses vidéos, comment checker comment c'est vrai. où est-ce qu'on peut trouver des sources fiables, etc. Je me dis, ça, ça va vraiment...
- Speaker #1
Ça, ça a de la valeur.
- Speaker #0
Un peu utilité publique, quoi. Vraiment, la mission, c'est de l'utilité publique.
- Speaker #1
Quand on voit que ta mission, c'est cette utilité publique, si je te donne justement un énorme panneau d'affichage où tu peux afficher ce que tu veux et du coup, c'est un peu ton message pour le monde, ce serait quoi ? Ça pouvait tenir...
- Speaker #0
La science n'est pas une opinion. Ça, c'est ce que je répète depuis 15 ans. Ce n'est pas que vous y croyez ou pas. Ce sera vrai ou faux, mais ce n'est pas une opinion. Les faits, ils ne sont pas dépendants de l'opinion publique. Ce n'est pas comme ça que ça marche.
- Speaker #1
Et si tu pouvais retourner dans le temps et parler à Océane dix ans, qu'est-ce que tu lui donnerais comme conseil ?
- Speaker #0
De croire en Sam. Tu vois, moi, il y a dix ans, j'aurais rêvé d'être indépendante, mais j'étais persuadée que je ne pouvais pas travailler en tant qu'indépendante, que j'allais être salariée. Parce que pour moi, c'était inconcevable. Qu'est-ce qu'un scientifique allait faire tout seul chez lui avec un ordinateur ? Pour moi, c'était... Et je ne me voyais pas d'une carrière académique. Ce n'est pas un truc qui m'a fait rêver, vraiment. Et j'ai longtemps qu'il m'a visé en me disant « En fait, tu n'as pas d'ambition. Tu ne veux pas être chercheur académique. Tu as fait tout ceci, tu sais pourquoi. » Et puis, on m'a aussi un peu... Quand j'étais post-doc, on m'a dit « Parce que tu as des enfants, ta carrière, elle est foutue. » En gros, c'est ce qu'on m'a fait comprendre. Et en fait, de coup, gros syndrome de l'imposteur. Je l'ai toujours, 815 000, mais je pense que ça, c'est toutes les femmes dans des métiers comme ça. De me dire, ouais, t'es légitime. Si t'as envie de faire un truc, fais-toi confiance et lance ce projet. Attends pas que les gens valident ou attends pas que tes boss ou, j'en sais rien, tes mentors, etc., valident. Fais ce que tu penses qui est juste et aie confiance en toi et ça va marcher.
- Speaker #1
Excellent.
- Speaker #0
Mais je ne l'aurais jamais cru il y a dix ans. Tu m'aurais dit, tu as créé ton truc, tu fais de la communication civique. J'ai dit, de quoi tu me parles ? Qu'est-ce que tu racontes ?
- Speaker #1
Si on t'avait dit qu'il y aurait une pandémie mondiale qui te pousserait à faire quelque chose de très différent, tu aurais dit, non, arrêtez de fumer.
- Speaker #0
Un anti-vax à la santé et Trump gouvernement encore. Empire.
- Speaker #1
Encore et empire, c'est clair. Quel est le truc, le projet que tu n'as pas encore lancé, mais que tu aimerais être le... Si tu avais le courage infini, ce serait quoi ?
- Speaker #0
Si, il y a un projet que j'aimerais bien lancer, mais j'ai absolument pas le temps. J'en ai parlé avec Catherine qui m'aide sur la newsletter, etc. C'est que j'aimerais bien, parce que je suis souvent contactée par des scientifiques qui rêveraient de faire de la communication scientifique. Et en fait, c'est vrai que c'est un truc dont on ne parle pas du tout quand on fait des études de scientifiques. C'est comment apprendre à communiquer avec le grand public. Et donc, j'aimerais bien, si je pouvais, créer peut-être des conférences ou des formations pour les scientifiques. Mais ça prend... tellement de temps que là je ne vois pas absolument pas comment je pourrais caser ça dans mon planning mais c'est des choses que j'aimerais faire alors idéalement ce serait de déléguer certaines tâches dans le newsletter pour pouvoir me libérer du temps pour créer ça mais absolument pas à court terme là, ce sera plus je sais pas si un jour j'aurai du temps pour faire ça, mais vraiment j'aimerais bien faire ça parce que je me dis il faut qu'on soit plus quoi, qu'on soit plus nombreux à faire ça il y a trop trop besoin et on est trop peu nombreux à le faire et en fait la question qui revient le plus souvent c'est mais t'arrives à en vivre ? Parce que dans leur tête, et je comprends parce qu'en fait si tu crie pas les opportunités ou les produits pour en vivre, tu gagnes pas ta vie. Ou alors on attend que du bénévolat. Parce que ça c'est compliqué aussi de se faire payer quand tu parles de santé, de science. Je me souviens on vient de trouver, oh oui tu peux pas nous faire un peu de visibilité, à un moment on n'a pas de but. Donc c'est un peu compliqué. Après, je travaille avec des gens qui ont compris la valeur du travail, etc. Et je suis rémunérée sur certaines collabs sur Instagram. Mais si tu veux le faire en plus de manière éthique, tu ne peux pas...
- Speaker #1
C'est ce que j'allais dire, parce que j'imagine beaucoup de labos pharmaceutiques qui seraient prêts à te payer très cher pour faire des trucs.
- Speaker #0
J'ai été contactée plusieurs fois, et à chaque fois, je leur avais dit non. Pareil pour la newsletter. La newsletter, je refuse de faire de la pub dedans. Pourtant, je suis contactée toutes les semaines pour promouvoir des compléments alimentaires, des machins. Ce serait facile pour moi, je foutrais un bandeau d'un truc, je chargerais, je sais pas, 2000 euros par édition, et voilà, bim. Maintenant, je préfère faire un truc éthique, sans biais, le moins de biais possible, puisqu'on a toujours des biais, personnels, etc., mais j'essaye de pas trop en avoir, et pas avoir les conflits d'intérêt, ça j'essaye d'éviter au maximum, déjà que ils sont persuadés que je suis payée par Big Pharma pour parler, parce que bizarrement... Je sais pas, non, j'ai pas reçu un seul dollar de Big Pharma. Parce que moi, je les ai refusés, les dollars de Big Pharma.
- Speaker #1
Ouais, c'est ça.
- Speaker #0
Pour parler de la vaccination. Non, par contre, c'est vrai que je fais des collabs avec tout ce qui est institutions. Tu vois, je travaille avec l'Institut Pasteur, par exemple, depuis trois ans maintenant. Justement, pour leur donner la visibilité. Mais c'est pas du placement de produits, tu vois. Encore une fois, c'est pour... J'utilise ma plateforme pour faire rebondir un peu l'information, leur montrer ce qu'ils font. Parce qu'en plus, ils font un super boulot, tu vois. La Fondation pour la recherche médicale pareil, c'est des gens avec qui j'adore bosser, c'est des équipes super. C'est toujours les mêmes personnes avec qui tu travailles, donc tu sais à la fin ça devient limite tes collègues. Je trouve ça super sympa, vraiment. Mais du coup tu peux choisir, c'est ça qui est bien quand tu es tout seul, tu peux choisir avec qui tu as envie de travailler. Quand ça ne se passe pas très bien, tu te dis ok je ne travaillerai plus avec eux. La liberté ça c'est cool, c'est vrai que j'aime bien être libre moi. J'aime bien que l'on me force à faire rien que je n'ai pas envie de faire.
- Speaker #1
Tu es libre et tu es... très droite et très axée en fait c'est intéressant quand tu parles on voit bien que c'est très clair pour toi, pourquoi tu le fais qu'est-ce qui est important tout le système de balade et aussi toutes les implications de ce que tu fais ça m'a marqué aussi quand t'as dit que tu relisais vraiment la manière dont tu exprimais les choses pour pas que ce soit mal interprété il y a vraiment une précision et une clarté sur ton pourquoi et les messages que tu veux faire passer. C'est vraiment admirable. Et en plus, la manière dont tu le fais sur les réseaux est super fun. La manière dont tu le fais dans ta newsletter est super instructive. Donc vraiment bravo pour ce travail. J'essaie, j'essaie. C'est un super contenu. Et c'est génial de voir comment tu as un peu inventé un nouveau métier pour les scientifiques. Oui, c'est ça.
- Speaker #0
C'est vraiment génial de voir comment tu as inventé un nouveau... pas inventé parce qu'il y a d'autres gens qui le font je peux me jeter le crédit mais il y a des scientifiques c'est beaucoup plus démocratisé aux Etats-Unis le truc c'est que je suis beaucoup influencée par ce qui se passe ici j'écoute beaucoup de podcasts américains et je suis beaucoup de scientifiques américains qui ont déjà des newsletters donc j'ai rien inventé mais après c'est mon univers c'est clair que les gens ils ont pas envie de parler à un robot ou d'écouter un robot je vais essayer de savoir En plus, avec l'IA maintenant, tout va devenir à peu près lisse et mélangé. Donc, je pense qu'il faut aussi un peu se démarquer. C'est ce que je conseille que je donnerais peut-être aux gens qui veulent se lancer. C'est, soyez vous-même. Déjà, n'essayez pas de prétendre que vous êtes quelqu'un d'autre, parce que vous n'arriverez pas à tenir. Il y a un moment donné, vous allez vous perdre. Et voilà, transparence, ça, c'est vraiment important. C'est une qualité. En plus, quand tu es scientifique, c'est vraiment hyper important. L'authenticité et l'éthique, je crois que c'est vraiment... Surtout quand on se touche à la santé, des trucs comme ça. Il faut avoir un niveau d'éthique qui est au max du max. Parce que si tu le fais pour le fric, déjà, tu n'es pas bien parti. Moi, ça n'a jamais été ma motivation. Alors après, oui, j'ai besoin de vivre, clairement. Il faut que je puisse vivre quand même. Mais surtout aux États-Unis, où l'assurance santé coûte un demi-bras. Mais ma mission... C'est parce que parfois, mon mari n'est pas du tout dans le domaine de la santé. Il me dit, mais pourquoi tu n'acceptes pas ce genre de collab ? T'imagines ? Je dis, mais non, en fait, je ne peux pas. Et... Et je ne peux pas. Tu ne pourrais pas dormir, tu vois. Ça m'empêcherait de dormir si je faisais des trucs qui sont un peu limites.
- Speaker #1
Je vois bien. Mais il faudrait quand même que tu dormes tout court parce que tu en fais beaucoup. Donc je pense que tu fais tout ce qu'il faut pour dormir tranquillement. Il faut juste que tu t'autorises à avoir plus de temps pour le faire. On a besoin de toi encore une fois sur la durée. Donc prends soin de toi s'il te plaît pour nous. C'est hyper important.
- Speaker #0
Là, je prends une semaine de vacances. J'ai décidé de décaler la newsletter. Ça me fend le cœur. Et je vais m'excuser un milliard de fois, mais je vais la décaler d'une semaine pour pouvoir justement avoir une semaine un peu pour pouvoir approcher les wagons parce que là, je suis cramée de chez cramée.
- Speaker #1
Fais le profit de tes vacances. Merci beaucoup, Océane, pour ton temps. On te retrouve sur les réseaux sociaux, Instagram notamment, pour voir tous tes rires, les stories extrêmement drôles et instructives. Et évidemment, je vous invite tout le monde à s'abonner à ta newsletter. Encore une fois, il y a des options payantes et des options gratuites. Si vous voulez soutenir le projet d'Océane, allez voir ce qui se passe au niveau de la newsletter. Merci beaucoup, Océane, et à très bientôt.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
Merci à toi d'être restée jusqu'au bout. J'espère que cet épisode t'aura inspirée. Et tiens, laisse-moi en commentaire quelle partie t'as le plus marquée. Et si le podcast te plaît, écoute, ça me ferait super plaisir que... tu en parles autour de toi, que tu laisses un avis et un commentaire sur les plateformes. Vraiment, ce serait un énorme plus. Donc, merci d'avance pour ça. Et on se retrouve très bientôt dans un prochain épisode. Il y a plein de super invités qui arrivent. Donc, merci, merci d'être patient. Le montage est artisanal, mais ce n'est pas grave. Ce n'est pas ce qui compte. Ce qui compte, c'est de démarrer. Et voilà, quel que soit ton projet, prends un petit pas vers ton projet. Allez, à très vite.