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The Patronne

#12 Nathalie : mieux comprendre et célébrer le cycle féminin

#12 Nathalie : mieux comprendre et célébrer le cycle féminin

1h12 |15/05/2025
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#12 Nathalie : mieux comprendre et célébrer le cycle féminin

#12 Nathalie : mieux comprendre et célébrer le cycle féminin

1h12 |15/05/2025
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Description

L'empowerment féminin a fait fausse route : "oui, tu peux le faire!".


Grâce à la "bonne" protection, oublie que tu as tes règles ; continue de vivre pleinement, comme si de rien était.


Et nous allons droit dans le mur.


49% des femmes salariées présentent des signes de dépression ou d'épuisement, contre 36% des hommes (étude OpinionWay, mars 2023)


Demandez à 5 femmes autour de vous si elles se sentent fatiguées et le constat sera rapide.


Demandez-leur comment elles vivent leurs règles. Vous serez surpris.


Maintenant posez-leur cette question :


"est-ce que tu t'organises différemment pendant tes règles?"


La majorité répondra avec un petit rire nerveux et une certaine irritation.


"genre, je peux ralentir juste parce que j'ai mes règles? et qui va s'occuper de..."


J'ai longtemps pensé que cela ne devait pas être un sujet.


Voire que cela faisait partie de ma liberté en tant femme moderne ; les règles ne m'empêcheront pas de vivre la vie que je souhaite!


Nathalie DESTIN m'a donc gentiment secouée lors du dernier épisode de "the Patronne podcast".


Elle m'a expliqué que :

- nier mon cycle est lié à une forme de conditionnement (pas très femme libérée du coup)

- ignorer les différents phases et les besoins spécifiques de mon corps à chaque phase m'empêche de récupérer et donc d'être performante

- il est temps de changer les conversations


Découvrez la notre (et ma résistance sur le sujet) lors du nouvel épisode maintenant disponible!


Suivez Nathalie sur

Linkedin https://www.linkedin.com/in/nathalie-destin/

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je respecte mon rythme et j'adapte mon activité à mon rythme et non l'inverse. Or, on est dans une société qui nous demande de nier carrément notre rythme et donc de nous conformer au rythme qui nous est imposé. Mais il nous est aussi imposé par ignorance. Et si on décryptait ensemble la recette du courage ?

  • Speaker #1

    Bienvenue dans The Patron, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les... prise de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer et ça sans avoir toutes les réponses. A travers tous ces récits, j'espère te montrer que le chaos intérieur que tu vis est normal et que ça doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on sort jamais de sa zone de confort. On l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou d'apprendre à dire non, que ce soit ton boss. qui que ce soit, tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'accueille Nathalie Destin. Destin, oui, ce nom de famille est incroyable et il est à l'image du parcours de Nathalie. Nathalie a démarré sa carrière avec d'abord 6 ans en tant que conseillère financière et ensuite plus de 15 ans dans l'éducation nationale. Elle a été professeure des écoles et aussi maître formateur.

  • Speaker #0

    Et

  • Speaker #1

    2020 arrive, le Covid, une idée qu'elle avait déjà en tête commence à prendre forme et Nathalie décide de devenir entrepreneur. Aujourd'hui, Nathalie est consultante et elle accompagne les entreprises à mieux prendre en compte les spécificités du cycle féminin pour améliorer les conditions de travail des femmes, mais également leur performance au travail. Donc évidemment, quand on parle de spécificité du cycle féminin, on a en tête... nos règles, mais aussi les sujets d'endométriose, de périménopause, de ménopause, un sujet que je n'aime pas, mais qui est pourtant si intéressant et qu'on va aborder aujourd'hui avec Nathalie. Merci Nathalie d'être là.

  • Speaker #0

    Merci Elvire pour ta confiance et pour ton invitation et c'est avec plaisir et joie que je participe à diffuser une autre approche de notre pleine féminité qui, oui, effectivement est cyclique.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est cyclique et j'en ai parlé il y a quelques temps. Personnellement, je vis très très mal mes cycles menstruels et je vois à quel point c'est pénalisant dans mon activité et je n'aime pas en parler comme je disais. Toi, selon toi, c'est une erreur de ne pas en parler et tu aimerais que l'on célèbre plus nos cycles plutôt qu'on les ignore. Est-ce que tu peux m'expliquer comment on peut célébrer quelque chose d'aussi pénible ?

  • Speaker #0

    Alors, peut-être avant d'expliquer pourquoi c'est important de célébrer, c'est important de rappeler qu'on est toutes conditionnées par notre environnement sociétal, familial, culturel, sur ce sujet spécifique qui est notre cycle menstruel. Et j'aimerais juste rappeler que notre cycle, il fait partie de notre biologie féminine. C'est-à-dire qu'on ne le choisit pas, bien sûr, il est là, il est en nous. dès qu'on a des ovaires en état de fonctionner. D'ailleurs, c'est même installé dès la petite enfance, même s'il n'y a pas encore de flux. Et en fait, on est dans une société, une culture occidentale qui amène beaucoup, beaucoup d'énergie à invisibiliser ce fonctionnement cyclique, mais aussi à le rendre antipathique. Voilà, parce qu'on parle souvent, on parle régulièrement des douleurs, on parle des maux. On parle des risques, risques de grossesse. N'oublions pas que la grossesse dans notre culture est devenue un risque. Donc, tout ça, ça nourrit aussi les imaginaires, ça nourrit nos croyances, ça nous conditionne, quelque part, à rejeter cet aspect de notre biologie féminine originelle. Et donc, ça va créer intérieurement, plus ou moins consciemment, des luttes. C'est-à-dire qu'on va rejeter ce moment, on n'a pas envie d'y aller, on va amplifier le fait que c'est pénible. On va sentir toutefois qu'au moment du flux, et je distingue bien le flux du cycle, parce que le cycle, ce n'est pas uniquement la phase des règles, c'est bien plus riche que ça. Mais quand on commence à s'approcher de notre phase de règles, il y a des femmes qui ont des douleurs, effectivement. Et ça, je ne le nie pas, la douleur a une réalité. Et c'est intéressant d'aller chercher l'origine. de ces douleurs et pas uniquement de traiter le symptôme douloureux. Et oui, il y a des cultures qui ont fait le choix de célébrer cet aspect-là de la féminité parce que c'est corrélé à la vie. Tout simplement. Et comme j'aime à le dire régulièrement, notre cycle menstruel, c'est aussi notre allié de créativité, notre allié pour fonctionner en accord avec qui on est, en accord avec nos propres rythmes, nos propres saisons internes. Voilà, et je crois que c'est ça qui est à restaurer dans notre société parce qu'on vit dans une société androcentrée qui a pensé les choses par et pour des hommes et qui a mis un certain nombre d'éléments liés aux femmes de côté, voire qui les ignorent totalement. D'ailleurs, aujourd'hui, c'est très intéressant de remarquer que dans les dirigeants qui viennent à moi, beaucoup d'hommes sont priants de vouloir comprendre, parce que ces hommes, ils ont beau être dirigeants, ils sont aussi souvent accompagnés de femmes dans leur vie, ils peuvent être papa de fille, ils peuvent avoir des sœurs, ils ont évidemment une mère, et donc ça leur donne des clés de compréhension aussi. de leur rapport aux femmes. Donc oui, j'ai une curiosité saine qui me vient des hommes pour mieux comprendre le fonctionnement des femmes. Et pour les entreprises où j'ai eu la chance d'intervenir, certains managers qui se disent, mais oui, effectivement, je vais revoir ma posture ou en tout cas mes exigences maintenant que je sais qu'une femme ne fonctionne pas de manière linéaire. Donc, pas après pas, nous avançons. Donc oui, célébrons, célébrons notre féminité, parce que plus on va la célébrer et l'accueillir, cette féminité cyclique, moins on va créer de terrain de tension intérieure. On a déjà assez d'occasion d'être dans le stress par des éléments extérieurs. Si on peut s'apaiser intérieurement, avoir des clés de lecture de soi-même, des clés de compréhension de son fonctionnement, eh bien ça donne beaucoup, beaucoup de plaisir. plus de sérénité, ça permet de réduire notre charge mentale aussi. Je fais une aparté, il y a eu, il y a peu de temps, un très très joli documentaire qui est paru sur la qualité du sang des règles, en fait. Et on comprend qu'on le gaspille, nous, alors qu'en fait c'est un sang qui est différent de celui qui coule dans nos veines parce qu'il pourrait être porteur de cellules souches. Et vous savez que les cellules souches sont des cellules qui peuvent devenir à peu près n'importe quoi, puisqu'elles sont à l'origine de toute la création de nos organes. Donc, c'est très intéressant ce qui se passe en ce moment autour de cette réappropriation du cycle féminin, du sang des règles, tout comme on a parlé, fut un temps, du fameux cordon ombilical ou du placenta pour les jeunes mamans.

  • Speaker #1

    Alors, c'est rigolo quand tu dis ça. c'est que j'ai tout de suite une réaction de dégoût personnellement. Quand tu évoques ça, l'idée de récolter le sang des règles, ça ne me plaît pas. Et j'entends que je suis certainement très fortement conditionnée pour, comme beaucoup de personnes, quand j'associe les règles, effectivement, à quelque chose de douloureux, de pénible, de détestable. se dira qu'elle va avoir ses règles ou qu'elle a ses règles, c'est forcément parce qu'on est de mauvaise humeur ou qu'on n'est pas sympa. Je trouve difficile cette idée de voir ça comme une opportunité. En quoi mieux connaître son cycle peut devenir une opportunité ?

  • Speaker #0

    Tout simplement parce que, tu viens de le dire dans ton propos, on a réduit le cycle au flux menstruel. Donc, on a réduit le cycle féminin. aux règles. Or, c'est une seule phase du cycle qui en comporte quatre. Et chacune de ces phases est porteuse, on va dire, d'un capital d'énergie. Alors, c'est au départ en lien, bien sûr, avec des sécrétions hormonales. Je le rappelle, notre cycle menstruel, c'est ce qui permet originellement de pouvoir porter la vie. Donc, on a un cycle qui est prévu, si je puis dire. D'ailleurs, il a été prouvé que nos ovaires contiennent un certain nombre d'ovocytes qui vont être créés tout au long de notre vie cyclique, en tout cas de notre vie menstruelle avec un flux. Et on est au départ conçu comme ça. Donc chaque phase du cycle prépare en quelque sorte, il y a des phases qui préparent une éventuelle ovulation et à partir du moment où il n'y a pas eu ovulation, le corps se libère. de ce qui n'a pas été fécondé. On ne stocke pas ce qui n'a pas été fécondé. Et donc, c'est déjà hyper important de comprendre ça pour se libérer d'une forme de dégoût. Parce que pourquoi on est dégoûté ? Parce que 9 fois sur 10, on ne comprend pas ce qu'est ce sang. En plus, il a une couleur particulière, parfois il peut avoir même une odeur. Son aspect peut varier pendant la période des règles. Il peut être plus ou moins rouge, plus ou moins marron. On a énormément de méconnaissances de ce sang, de ce qu'il est, de ce qu'il représente. Donc forcément, comme tout ce qui est inconnu, très souvent, on met des craintes, on a peur, on n'est pas à l'aise. on a du mal à y aller. Alors, je ne suis pas en train de dire qu'il faut aller décortiquer son sang et regarder. Non, dans le reportage que j'ai évoqué, il était question, bien sûr, que la médecine récupère d'une certaine façon ce sang pour pouvoir mieux soigner les femmes, justement. Voilà, donc c'est en ce sens que je parlais d'une forme de gaspillage. On n'en est pas encore, comme dans certaines sociétés, où les femmes, à chaque fois qu'elles ont leurs règles, Merci. récupèrent leur sang et s'en servent soit dans de l'art, soit par des rituels qui sont soutenants pour leur féminité. Nous, on n'en est pas là, ce n'est pas le sujet. Pas du tout là. Mais c'est important pour moi de faire comprendre que notre cycle menstruel ne se limite pas au flux. Et c'est là qu'est le nerf de la guerre, parce qu'on a trois autres phases. On en a deux qui sont très porteuses, où si on a... su bien utiliser la phase des règles justement pour s'écouter, pour ralentir, pour déléguer, pour se reposer. Parce que quand le corps est dans une période de libération, de nettoyage et de purification, mais pas au sens religieux du terme comme je l'entends souvent, mais juste au sens de garder. dans les ovaires ou dans le système reproducteur féminin, on ne va pas garder ce qui n'a pas été fécondé puisqu'il faut, la création d'autres ovocytes est lancée. Donc, il y a besoin de libérer ça. Tout ça, ce nettoyage, ça prend l'énergie et ça explique que beaucoup de femmes, dans ces moments-là, sont plus fatiguées, ont besoin de ralentir. Mais qu'est-ce qui se passe dans notre société merveilleuse ? On leur a expliqué, mais non, tu n'as pas... pas ralentir, tu vas mettre tes protections et tu vas continuer à vivre comme si de rien n'était. D'ailleurs, les publicités qui vendent ces produits-là ne disent pas autre chose. La dernière en date, alors oui, ils ont changé. Maintenant, le liquide n'est plus bleu, il est rouge. Voilà, on va dire qu'ils ont fait un peu de cosmétique pour dire, vous voyez, on regarde les règles autrement, mais c'est faux. Parce qu'une des dernières publicités qui a été très diffusée, c'était une jeune femme Merci. qui faisait du patinage artistique et qui repartait de plus belle à l'entraînement dans la phase où c'est le moins conseillé, la phase des règles. Et on la voit, elle tourne, elle tourne. Il y a une notion de vitesse, il y a une notion de performance dans cette publicité qui est contre-performante pour les femmes. Alors aujourd'hui…

  • Speaker #1

    C'est un point sur lequel je voudrais revenir. Concrètement, on ne devrait pas faire du… sport, on ne devrait pas s'entraîner de la même manière pendant nos règles.

  • Speaker #0

    Exactement. Quand on est dans la période de règles, on peut continuer à faire du sport, de l'activité physique, mais ce n'est pas le moment de rechercher la performance, ce n'est pas le moment d'être dans l'endurance et ce n'est pas le moment d'être dans, comment dire, le fait de pousser ces performances. C'est au contraire peut-être le moment d'aller vers des pratiques qui vont soutenir des performances à venir par des choses plus tournées vers les étirements, vers la marche, vers de l'entretien, mais certainement pas vers de l'intensif. Voilà, je l'ai expliqué, c'est lié à la libération de notre corps, au nettoyage que fait notre corps à ce moment-là et où le corps a besoin de se mettre au ralenti. Voilà. Et donc, si on comprend ça, on voit aujourd'hui tout le problème des femmes, que ce soit d'ailleurs même en entreprise. En entreprise, on a demandé aux femmes de fonctionner de manière linéaire, c'est-à-dire d'avoir les mêmes performances du 1er au 31 du mois.

  • Speaker #1

    Mais t'imagines l'enfer dans une équipe où t'as 10 nanas, si tu peux pas faire la réunion où tout le monde doit être à fond parce que ça tombe forcément... pendant le moment des règles d'une... Enfin, tu vois, il y a un moment où le groupe ne peut pas s'adapter de cette manière-là.

  • Speaker #0

    Alors, le groupe ne va pas s'adapter, mais la femme va se mettre en disposition de... C'est-à-dire que si je sais que j'ai mes règles à tel moment et que j'ai des éléments indispensables, je suis obligée d'aller sur une foire commerciale, je suis obligée de faire ma prospection, je suis obligée de passer un entretien à ce moment-là parce que je n'ai pas décidé de la date et du moment. Ce n'est pas la même chose si j'y vais inconsciente et que je suis complètement à la ramasse, fatiguée, que je n'en peux plus, donc je vais y aller, mais finalement, je ne vais pas être au mieux de mes performances. je vais donner le minimum, voire je vais laisser mon esprit vagabonder parce que je ne serai pas en état d'être vraiment concentrée, que si je le sais et que je m'y prépare, donc je sais qu'en plein milieu de mes règles, mince, là, j'ai une super réunion hyper importante, je ne peux pas la décaler, je vais me préparer en connaissance de cause et surtout, je vais anticiper, c'est-à-dire que je vais amplifier mon repos avant. et je vais surtout m'autoriser du repos ou du ralenti après. Mais sur le moment, je vais pouvoir être opérationnelle et compétente parce que je vais y aller en conscience. Ce n'est pas du tout la même chose. Et quand je dis se préparer, c'est sur le plan physique, c'est ralentir, c'est avoir une alimentation soutenante aussi qui va me permettre d'avoir des nutriments, des vitamines qui vont me porter pour ce moment-là. Et puis, une fois que j'ai donné tout ce que j'avais à donner pour cette réunion qui n'a pas été décidée par moi, très bien, je vais pouvoir faire ralentir, m'organiser un peu différemment et déléguer tout ce que je peux déléguer. C'est-à-dire, au lieu que ce soit la énième réunion empilée sur des agendas déjà bien chargés, je vais voir ce que je peux reporter, ce que je peux déléguer, ce que je peux différer.

  • Speaker #1

    Prioriser, en fait.

  • Speaker #0

    prioriser ce que ne font pas l'essentiel des femmes parce que elles ont elles reçoivent comme une injonction d'être performant tout le temps et d'être performant de manière linéaire mais ça que je veux dire voilà donc ça c'est déjà contraire à notre fonctionnement Hormonale et notre fonctionnement et qu'est ce qui se passe quand les femmes font ça donc pendant les règles elle continue allez on y va à fond en fait au lieu de profiter de cette période où elle pourrait se régénérer et en plus gagner aussi en intuition, en connexion un peu plus subtile avec elles-mêmes, écouter leur corps, comprendre ce qui se passe, quand elles ne le font pas, les phases qui sont censées être porteuses après, elles n'en profitent pas parce qu'elles sont épuisées. Et donc, c'est comme ça que la charge mentale s'installe. Et c'est comme ça que la culpabilité vient en plus de la charge mentale parce qu'elles ressentent bien au fond d'elles-mêmes qu'elles ne donnent pas le meilleur. Elles ressentent bien au fond d'elles-mêmes qu'elles ont une difficulté à tout gérer. Et comme elles ont compris, ou plutôt, elles ont été conditionnées à être performantes tout le temps, ça vient percuter, ça. Elles ont l'impression, elles se dévalorisent elles-mêmes, elles s'auto-dévalorisent, elles disent « Ouais, mais non, mais je ne peux pas, je ne suis pas performante, c'est nul, je suis nulle, voilà, je ne suis bonne à rien, je n'y arrive pas, je suis épuisée. » Ben oui, et pour cause, je suis épuisée. Si au moment où mon corps en a le plus besoin, je continue à courir comme un lévrier après un leurre, évidemment que quand les phases plus porteuses arrivent, où je pourrais être plus performante et compétente presque naturellement, je n'en profite pas parce que je suis épuisée en fait. Donc, je passe plus de temps à chercher comment fonctionner dans l'épuisement plutôt qu'à régler le problème d'épuisement. Évidemment, ce phénomène va être amplifié quand on arrive en pré-ménopause et en ménopause, où la baisse des oestrogènes, le yo-yo hormonal entre la progestérone et les oestrogènes, font que là, oui, les oestrogènes jouent en moins leur rôle. On va connaître peut-être des sueurs nocturnes, on va avoir un sommeil haché la nuit. Donc, vous voyez, tout ça, c'est amplifié encore plus si on n'a jamais pris le temps d'écouter son corps. de repérer ses besoins et d'y répondre. Or ça, personne, absolument personne, ne peut le faire à notre place.

  • Speaker #1

    Ce que je trouve fou, excuse-moi, c'est qu'effectivement, on n'a à aucun moment, enfin moi en tout cas, à aucun moment de ma vie, J'ai eu la moindre sensibilisation, éducation, information sur le fait que j'avais des besoins cycliques. J'avais mes règles qui étaient dans le cycle et que ça allait être un mauvais moment à passer. Mais à aucun moment, j'ai été formée à comment m'adapter. En gros, c'est... peut-être que tu vas être complètement à plat pendant 24 heures, 48 heures à cause de tes règles, mais ça va revenir. C'est comme si tu étais handicapé pendant deux jours et après tu repars. Je ne me suis jamais dit ou on ne m'a jamais dit, pendant cette période-là, c'est hyper important que tu te reposes autant que possible, que tu limites telle ou telle activité qui n'est pas nécessaire pour pouvoir... récupérer et repartir de plus belle. Et pourtant, ça, je l'entends pour tout entraînement sportif. La récupération est indispensable pour la performance sportive. S'entraîner tous les jours sans aucune phase de repos ne permet pas aux muscles de se régénérer, etc., et au corps de reprendre. Mais jamais je ne l'ai entendu par rapport au cycle féminin.

  • Speaker #0

    Alors moi, je fais un parallèle quand j'interviens. Je fais toujours un parallèle avec les saisons. Si on observe les saisons dans la nature, et là on est à bonne école parce qu'on est en pleine éclosion printanière, qu'est-ce qu'on voit dans la nature ? On voit bien ces quatre phases. Et on voit bien qu'avant l'explosion printanière, là c'est vraiment un jaillissement de couleurs, de corolles de fleurs, qu'est-ce qu'on voit avant ? On est dans l'hiver. On est dans l'hiver où les arbres se sont dépouillés au maximum de ce qui est énergivore pour eux, c'est-à-dire l'entretien d'un feuillage, l'entretien de fleurs, de fruits. Ils se sont totalement dépouillés pour s'adapter à la nourriture et à la lumière disponibles. Il y en a moins. Donc, ils fonctionnent en état de réserve, ils fonctionnent au ralenti. Et pour ça, ils sont dépouillés de leurs attributs, on va dire, esthétiques pour beaucoup, mais pas qu'eux, ils sont aussi nutritifs, ils sont aussi utiles pour la photosynthèse, ils sont utiles pour les insectes pollinisateurs, tout ça. Mais non, eux, tout le monde se met plus ou moins… au repos, au ralenti. Parce que la nature ne s'arrête pas. Les arbres ne meurent pas en hiver, mais ils se mettent au ralenti. Et ce faisant, quand vient le printemps, quand il y a plus de lumière, quand la nourriture revient de manière plus abondante, d'un seul coup, il y a un regain. Et on le voit là, si on observe bien, si vous avez la chance de pouvoir observer de la nature dans votre environnement, que ce soit dans un parc, dans un jardin, dans un paysage qui vous entoure, observez bien combien la nature a repli toute sa flamboyance, quasiment spontanément, ça a pris quelques jours, vraiment pour revoir des bourgeons, des feuilles. Et ensuite, qu'est-ce qui se passe ? Il y a une maturation de cette végétation. En été, après la floraison, vient le temps des fruits. Et puis, à nouveau... La lumière va commencer à décliner. En plus, ça décline à partir du 21 juin, à partir du solstice d'été. Donc, la lumière commence à décliner et à l'automne, les arbres commencent à se mettre, se préparer à la phase où il y aura moins de lumière, moins de nutriments. Et donc ça, nous fonctionnons de la même façon. Et si on s'intéresse à un des paires, on va dire du colu. considéré comme un des pères du coaching qui est Frédéric Hudson, il a schématisé aussi le cycle de vie d'un projet en utilisant les saisons. Et finalement, on se rend compte qu'on fonctionne, nous les humains, très très souvent dans cette énergie cyclique. C'est-à-dire que là, je vous ai donné la nature, on parle du cycle féminin, mais un projet aussi a un cycle. Il y a l'idée, il y a le démarrage, il y a, à partir du moment où on le lance, Merci. Ça y est, le projet est en pleine vie, puis vient le moment des doutes, le moment des questionnements, le moment parfois du désengagement. On n'a plus la même appétence pour porter le projet. Et donc, le projet va connaître son cycle dépressif à lui aussi, c'est-à-dire un petit peu à l'abandon, il va vivoter, il va être moins attractif. Et puis, tout le challenge, évidemment, c'est de voir ce qu'on fait quand le projet tombe un peu dans cet état dépressif, un peu d'inertie. Est-ce qu'on le maintient ? et qu'on lui redonne de l'élan par des idées nouvelles, ou est-ce qu'on en change ? Est-ce qu'on acte qu'on a mis fin à ce projet et on repart sur autre chose ? Donc finalement, si on observe bien, tout est cycle. Et j'ai adoré, quand j'ai enseigné, montrer aux élèves qui m'étaient confiés travailler sur le cycle de vie d'une plante ou d'un animal. Et c'est très formateur, c'est très intéressant. Ça leur montre bien qu'il y a cette énergie de… Voilà, il y a la… pour une plante, il y a la germination, il y a la croissance, il y a ensuite la reproduction et il y a la mort. l'atténuation et hop ça repart. Donc c'est très très important de se rappeler que nous aussi nous faisons partie du vivant et faisant partie du vivant, nous avons ce fonctionnement naturellement à notre disposition.

  • Speaker #1

    La pensée qui m'a traversée quand tu comparais notre cycle aux saisons c'est que c'est pas forcément cohérent mais je disais oui mais ce qui galère c'est que là l'hiver il revient trop vite.

  • Speaker #0

    Oui, 28-30 jours selon les femmes. Voilà,

  • Speaker #1

    ça revient trop vite. Et du coup, d'un côté, ça peut être vu comme une opportunité, puisque ça nous permet finalement de récupérer et de se remettre à flot sur des plus petites périodes. Mais j'ai souvent l'impression que, vu que notre vie va tellement vite, le fait que ce soit Un cycle court, je trouve ça difficile à gérer. Finalement, l'hiver, je m'y adapte parce que je n'ai pas le temps. Et puis bon, si j'ai besoin, je vais faire un tour en Espagne pour avoir un peu plus de soleil. Mais en gros, le fait d'avoir tous les 28-30 jours cette période douloureuse, en fait, quand même de fatigue forte et de douleur, je trouve ça un peu déprimant en réalité. Comme si on... Tu n'as pas le temps de te remettre sur pied que ça revient.

  • Speaker #0

    Ça, c'est le cas quand on subit, quand on n'est pas de sens et quand on n'utilise pas son cycle. Pour moi, ma plus grande liberté aujourd'hui, c'est de fonctionner selon mon rythme personnel. Donc, mon rythme personnel, même après mes no-pause, parce que j'ai développé des façons de m'observer, de repérer en moi. ce qui fonctionne facilement et ce qui me demande un peu plus d'effort dans différentes phases. Et ce faisant, je respecte mon rythme et j'adapte mon activité à mon rythme et non l'inverse. Or, on est dans une société qui nous demande de nier carrément notre rythme et donc de nous conformer au rythme qui nous est imposé. Mais il nous est aussi imposé par ignorance. Par ignorance, c'est-à-dire qu'à force d'ignorer que la femme a ce fonctionnement cyclique qui lui est propre, et qui pourrait être un allié, il est invisible. Donc, rendu invisible, il y a énormément de femmes qui font comme toi, c'est-à-dire qui subissent et qui sont dans l'incapacité de fonctionner en accord avec ça. Or, je sais que j'ai diffusé aussi beaucoup, beaucoup ces informations dans des cercles de femmes que j'ai animées, et des femmes de tous âges. Et il y a des femmes d'un certain âge, même certaines qui étaient retraitées, qui m'ont dit « mais si seulement j'avais su ça avant ! » Parce que le cycle, là je parle un peu sur l'aspect activité professionnelle, mais c'est la même chose pour notre vie intime, on n'a pas une sexualité linéaire. Donc là aussi, au lieu de lutter dans cette sphère-là, en pensant qu'il faut s'adapter au rythme de l'autre, aux envies de l'autre, écoutons nos propres envies, on va en voir, on va en percevoir toute la richesse. Mais simplement, ça aussi... Pour l'instant, c'était tu. Voilà. Parce que, alors, tu disais qu'on ne t'a jamais enseigné ça. Il faut savoir que déjà, tout ce qui concerne le fonctionnement féminin, là, la ménopause, la préménopause, c'est rentré dans le cursus des futurs médecins que depuis 2020. Oui, on est contents. Mais oui, parce que la médecine, originellement, elle a été pensée par et pour des hommes. D'ailleurs, très longtemps, tout ce qui concernait le cycle menstruel, a été mis un peu sous l'angle de « les femmes sont hystériques » . Voilà, elles ont leurs humeurs, elles ont leurs règles, elles sont hystériques. On a résumé le fonctionnement féminin à ce mot et toutes les croyances qui peuvent en découler. Donc, on ne s'est pas intéressé pendant des années, des années, des siècles même, je pourrais dire, aux spécificités féminines. Pourquoi ? Parce que c'est aussi un levier de puissance féminine. Un levier de puissance douce, l'idée ce n'est pas d'aller prendre le pouvoir sur quelqu'un, sur quiconque. C'est un levier de fonctionnement plus libre, plus responsable de soi, plus responsable de la vie qu'on veut se créer. Ça veut dire que là, on va moins obéir aussi à des injonctions extérieures. Voilà, là où moi je mets l'opportunité de puissance des femmes dans notre cycle, parce que c'est aussi une réalité, qu'on a besoin de se réapproprier. Parce qu'il y a longtemps, les femmes vivaient plus aussi comme ça, et d'ailleurs même les femmes paysannes, parce que les femmes ont toujours travaillé, ça aussi c'est une belle lubie de nous dire qu'on a travaillé depuis les années pré-guerre. Non, c'est faux, les femmes ont toujours travaillé, et quand la société était beaucoup plus rurale, qu'elle ne l'est aujourd'hui, les femmes travaillaient. Elles travaillaient au champ, mais les femmes au champ, il y avait le fonctionnement de la lune, le fonctionnement des saisons. En fait, elles étaient tout le temps connectées à ça. Donc, elles savaient reconnaître, observer leur corps. D'ailleurs, elles se respectaient tellement qu'il y a certaines femmes qui allaient enceintes, continuaient de travailler au champ. On accouchait debout parce qu'accoucher debout… C'est beaucoup plus sensé que d'accoucher allongé comme ça où on va demander des efforts surhumains au corps alors qu'en fait, voilà.

  • Speaker #1

    La gravité aide.

  • Speaker #0

    La gravité fait que, oui, il y a encore des cultures où on accouche accroupi ou on accouche debout. Voilà, ça c'est très occidental d'être allé chercher des postures qui sont plus favorables aux praticiens qu'à la femme qui accouche. Mais ça explique aussi. beaucoup de choses, cette ignorance qu'on a du fonctionnement féminin.

  • Speaker #1

    Oui, tu évoquais la nature et il y a une information qui m'a toujours fait un peu sourire qui est ce lien entre la lune, notre cycle féminin et les marées. Les marées quotidiennes sont liées à la lune, notre cycle aussi est lié à la lune et en même temps, je trouve ce lien fabuleux et on en parle peu. Il paraît presque mystique. Oui,

  • Speaker #0

    il y a aussi, alors moi, par chemin personnel aussi, je mets du sens, je mets beaucoup de sens spirituel dans la réappropriation de mon fonctionnement et effectivement dans cette connexion à l'énergie lunaire. Quand on commence à observer son cycle personnel, je le propose notamment aux femmes qui n'ont plus de flux, parce que quand il n'y a plus de flux, Le flux, c'est un bon repère. On a le flux, donc on va commencer l'observation depuis ces dernières règles, les règles à venir. Mais quand on n'a plus ce flux, pour observer son fonctionnement, on peut prendre comme repère certaines phases de lune. Et observer, il y a énormément de critères observables, si je puis dire, de données observables sur son fonctionnement personnel en les connectant comme ça aux phases lunaires. Et oui, on se rend compte de même que des femmes qui vivent ensemble, des mamans avec des filles, des sœurs entre elles, elles témoignent que leur flux arrive quasiment en même temps. Elles se synchronisent, elles s'auto-synchronisent.

  • Speaker #1

    Effectivement, quand j'étais en colocation, on avait fini par être synchronisés. Ce n'était pas le cas au début. À la fin, on était synchronisés. Et c'est vrai que ça, on le sait. Ça, on le sait. Mais c'est intéressant aussi de se dire que, moi, quelque chose que je vis comme, encore une fois, alors je vais, promis, Nathalie, je vais essayer de me renseigner pour être un petit peu plus au fait de comment mon cycle peut être mon allié. Et ce que je trouve terrible dans ce que tu me dis, c'est que moi qui, jusqu'à présent, avait envie de supprimer mon cycle. D'ailleurs, à un moment, j'ai même été sous pilule qui m'enlevait complètement mes règles pour ne pas avoir ces accoutumants du flux. Et bien, ce que j'entends de plus en plus, c'est que je vais regretter cette période-là puisque la périménopause et la ménopause vont apporter d'autres chamboulements et que je n'aurai plus ce repère temporel avec les règles. donc À quoi je peux me préparer ?

  • Speaker #0

    Alors, moi j'ai découvert, moi je suis en pleine préménopause, j'ai bientôt 52 ans, et en fait, j'ai découvert que en ayant fait ce chemin de connaissance vers moi-même à travers mon cycle menstruel, finalement, je me suis outillée. Je me suis outillée pour décrypter les messages que mon corps m'envoie maintenant en préménopause. C'est-à-dire que... d'avoir mis en œuvre cette observation régulière et de fonctionner beaucoup plus à mon rythme, si je puis dire. Ça me donne des clés de lecture et aussi des clés d'anticipation ou de correction de certaines habitudes. Ça veut dire que je suis capable d'atténuer mon exposition à certains symptômes parce que je les anticipe. Mais je ne les anticipe pas parce que j'ai lu que la femme a emprimé nos pauses, elle vit ça ou ça. Je les anticipe parce que je reconnais les signaux que m'envoie mon corps. Et donc, à partir du moment où je reçois le signal, je suis capable de le décrypter, de l'accueillir. et de prendre les mesures qui me sont adaptées.

  • Speaker #1

    Tu peux donner un exemple ?

  • Speaker #0

    Par exemple, clairement, les premières bouffées de chaleur. Parce que les premières bouffées de chaleur, elles me sont arrivées, même un petit peu, j'ai découvert que c'était l'après-ménopause, parce que l'après-ménopause, elle peut démarrer autour de 41 ans de manière naturelle. Après, elle peut venir plutôt pour des femmes qui ont subi des traitements particuliers, mais en tout cas, de manière naturelle, les premiers, voilà. Ça peut démarrer à 41 ans, mais on va dire qu'autour de 45 ans, ça commence vraiment à s'installer pour une majorité de femmes. Et bien, ces premières bouffées de chaleur, au début, je ne comprenais pas. Je me dis, mais tiens, pourquoi j'ai chaud ? Alors, j'ai beaucoup de chance. Moi, je ne rougis pas, je ne commence pas à suer de tous les côtés, mais d'un seul coup, j'ai très chaud. Donc, au débarrage, qu'est-ce que j'ai fait comme beaucoup ? J'ai pris un petit éventail ou un petit ventilateur pendant que je travaillais. Mais évidemment, ça, ça me soulage sur le moment. Ça ne vient pas régler. en fait, cette question des bouffées de chaleur. Et comme moi, je fais partie des femmes qui ne peuvent pas avoir de traitement hormonal particulier, voilà, au personnel aussi, et par rapport à mes antécédents, familiaux notamment, je trouve des solutions. Voilà, donc je fais attention, par exemple, à ce que je mange. Donc, je réfléchis à une autre alimentation. J'augmente ma pratique, mon activité physique. Je fais attention quand je me vêtis à porter des matières plus adaptées. Je prends des mesures qui font que je ne suis pas gênée par les bouffées de chaleur. Je ne peux pas dire que je ne sais pas si j'en aurai pas dans l'avenir, mais là, je n'en ai plus. Parce que j'ai eu les choses en main. Je me suis décidée à ne pas subir. et je ressens que plus... J'ai accueilli ma féminité et comme tu le sais, dans mon parcours personnel, ça n'a pas forcément été simple parce que la féminité a pu être vue aussi comme un outil de prédation. Donc, quand on fait un travail de la thérapie sur soi, quand on va régler un certain nombre de blessures, et d'ailleurs j'en dirais deux mots pour la ménopause, on peut avoir ce rapport à sa féminité qui a été altéré. Je le constate aussi chez des femmes qui m'ont partagé. le fait qu'elles sont sujettes à de l'endométriose, il y a tellement une lutte permanente entre ces douleurs, le corps et elles, que quelque part leur rapport à la féminité est altéré. Or, se réapproprier un rapport sain à notre féminité, ça permet aussi de mieux la comprendre et de mieux la gérer. Donc on n'a plus forcément à tout subir. Et pour moi, je suis persuadée avec le temps, de plus en plus, que oui, je peux traiter mes symptômes avec des gélules, avec ci ou ça, très bien. Mais si je ne vais pas voir la cause, ça va revenir à un moment ou à un autre. Et justement, il y a quelque chose de très important que j'aurais partagé ici, c'est que les femmes qui arrivent en pré-ménopause et plus sûrement en ménopause, en n'ayant pas réglé un certain nombre de blessures émotionnelles qu'elles portent en elles, alors la ménopause peut être une déflagration. Parce que c'est une phase de changement important dans notre vie. Changement dans le corps, changement souvent dans la vie personnelle, parce que ça correspond plus ou moins au départ des enfants, de la maison. Qu'est-ce qu'on a fait de son couple ? Est-ce qu'on a continué tout en étant parent à nourrir son couple ou pas ? Quel est le regard de l'autre sur nos changements ? Et comment on en parle avec l'autre ? Et donc, tout ça, ça va influencer aussi notre manière d'entrer dans ces phases-là. Et moi, j'ai décidé… par mes accompagnements, de proposer aux femmes d'utiliser cette phase comme une superbe opportunité de métamorphose. C'est-à-dire, enfin, quand elles n'ont pas pu le faire avant, c'est de s'autoriser à saisir cette phase pour se métamorphoser, aller vraiment à la rencontre d'elles-mêmes et en se connaissant, en vivant plus en respect de qui elles sont. elles vont agir autrement dans le monde et elles vont se respecter. Et en se respectant, elles sont inspirantes pour leurs filles, elles sont inspirantes pour d'autres, elles sont performantes, elles sont plus alignées, plus sereines. Et même s'il y a des symptômes de ménopause, elles apprennent à les gérer, elles apprennent à les anticiper. Et ça, pour moi, se donner ces clés de liberté, pour moi aujourd'hui, dans le monde dans lequel on vit, c'est fondamental.

  • Speaker #1

    J'aime ce mot que tu utilises de métamorphose, puisqu'on voit bien que de toute façon, c'est une phase où on évolue, où il y a une sorte de mutation interne, on a les hormones qui se stabilisent différemment. Il y a ce shift d'énergie et effectivement, c'est une belle opportunité pour réorienter et en faire quelque chose de positif et pas le vivre comme une perte, comme un deuil ou en tout cas comme quelque chose qui vient pénaliser la suite. Bien sûr, c'est une étape et il faut le gérer et il y a une opportunité pour le transformer. J'aime bien aussi dans ce que tu dis, cette idée de s'écouter, de mieux se comprendre. Et je pense à toutes mes amies et beaucoup de femmes qui sont autour de moi qui vont avoir ce sentiment d'épuisement, de lutte contre les éléments. Et on parle beaucoup justement de la charge mentale, du fait qu'on est des générations de superwomen qui doivent avoir et la carrière et... le corps en corps sexy après les enfants et les goûter fait maison et et et et toujours beaucoup beaucoup de choses que l'on doit gérer et je me dis en t'écoutant que finalement peut-être le premier pas pour reprendre le contrôle sur sur cette vie qui défile c'est d'accélérer et de réaccélérer en fonction de notre cycle Et si on avait cette conduite un peu plus habile de notre véhicule, pendant ces périodes-là, on arriverait certainement à plus récupérer et donc à être plus performant quand on peut l'être. À vouloir être trop performant tout le temps, même quand ça devient extrêmement difficile, finalement on vient puiser très très loin dans nos ressources et on a plus de difficultés. À repartir.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on fait tous quand notre téléphone a une batterie proche de la fin ou qui s'éteint ? Qu'est-ce qu'on fait ?

  • Speaker #1

    On pose et on le recharge.

  • Speaker #0

    Et on le met à charger, exactement. Et ça, je prends toujours cet exemple parce qu'il est d'une banalité affligeante. C'est des automatismes qu'on a tous développés. On ne veut pas avoir notre téléphone, on ne veut pas avoir la batterie du téléphone qui s'éteint. parce qu'on est beaucoup et nombreux à avoir une part de notre vie en lien avec ce fameux téléphone. Et donc, je le vois même quand je vais à des séminaires. Enfin, voilà, il y a tout le temps quelqu'un qui cherche à brancher son téléphone. Parfois, ce téléphone s'étale. Eh bien, je dirais que le bon sens voudrait qu'avant de penser à notre téléphone, on pense d'abord à notre premier véhicule, celui sans lequel rien n'est possible, notre corps. Tout simplement, rien, absolument rien n'est possible si notre corps a ses batteries à plat.

  • Speaker #1

    Mais on n'a pas le petit signal qui nous dit que là, on est à moins de 20% et qu'il faut qu'on se mette en économie d'énergie. Le mode économie d'énergie, on le connaît mal et on est vraiment capable, en plus, de se dire qu'on n'en est pas du tout là.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ce n'est pas qu'on ne l'a pas le signal, c'est qu'on ne le perçoit pas. Voilà, parce que les signaux, il y en a. Il y a des signaux faibles d'abord, puis après les signaux qui s'amplifient. Puis après, ça devient de plus en plus amplifié jusqu'à des personnes qui deviennent insomniaques, qui ne dorment plus, tellement épuisées. On a tellement tiré sur la corde qu'on se met dans des états où même le sommeil devient problématique alors qu'on en a besoin. Donc, c'est vraiment réapprendre à s'observer. D'ailleurs, c'est très drôle. On est cette discussion aujourd'hui parce que c'est exactement le sujet de mon poste du jour. Pour inviter les femmes, notamment dirigeantes et leaders, à se demander si l'avenir, c'est toujours la course du livrier ou si au contraire, ce n'est pas accepter de ralentir pour fonctionner différemment. Et moi, je suis évidemment persuadée de cela. C'est vraiment le message que je diffuse. Et quand je vais en entreprise et que j'en parle, le fait de bien montrer Merci. comment l'énergie disponible est différente à chaque phase de cycle, il y a des femmes qui spontanément disent « Attends, je vais revoir mon agenda, je vais m'organiser différemment. » Et là, on a déjà gagné. Parce que le but, c'est pas de... Alors moi, j'ai une position très tranchée sur le congé menstruel. Le but, c'est pas de s'arrêter. Le but, c'est de mieux fonctionner en respect de qui on est et de son rythme. Voilà. Évidemment, comme tu l'as pointé tout à l'heure, on ne va pas ralentir tout au même moment. De même qu'on ne va pas accélérer tout au même moment. Simplement, si on est dans une équipe de femmes, il peut y arriver qu'il y ait de la synchronisation aussi. Mais sinon, quand chacune est outillée pour s'observer, ça va faire un amalgame très sympa finalement parce que personne ne va fonctionner à contrephase ou si on le fait, on va le faire en conscience. Donc, ça va mieux se caler dans les obligations du groupe. Et en plus, il y a une chose que je propose aussi qui est un module dédié plutôt au manager sur comment on fait pour communiquer quand on a des femmes dans ses équipes et qui évidemment… Il n'est pas question d'aller demander quelle phase de cycle elle est. Mais comment on s'assure, quand on fait une communication écrite, par exemple, qu'on parle à toutes les femmes, quelle que soit leur phase ? Voilà. Aussi, c'est une richesse. C'est-à-dire que, de toute façon, par mon expérience de formatrice, je sais très bien qu'on peut montrer la même slide à 50 personnes. Il n'y a pas 50 personnes qui voient la même chose sur la slide.

  • Speaker #1

    Les perceptions ont adopté à entendre les femmes.

  • Speaker #0

    Et pourtant, on a bien fait cette slide avec les mots, avec tout ce qui va bien. Donc, c'est la même chose dans une réunion ou dans un événement professionnel. Il n'y a jamais 100 % des gens qui voient ou qui lisent la même chose. Mais si on prend la peine, quand on doit rédiger un écrit, d'utiliser des mots, des formules qui vont faire que chaque femme, selon là où elle en est dans sa phase, va sentir qu'on s'adresse à elle. Alors là, écoutez, je dirais que c'est l'objectif ultime. qu'on atteigne tous ce degré de prise en compte pour améliorer encore notre communication, et professionnelle, et relationnelle d'ailleurs. Parce que là aussi, il y a quelque chose qui est encore moins, mais alors encore moins connu, c'est que nos partenaires masculins, notamment si on est une femme qui vit avec un homme, peuvent aussi jouer un rôle extrêmement précieux et précis selon les phases que l'on traverse. Mais ça, ça va demander que madame se connaisse bien, qu'elle soit capable, évidemment, de communiquer sur ces sujets à son partenaire et ensuite que son partenaire ait suffisamment, on va dire, d'envie.

  • Speaker #1

    D'intelligence professionnelle ?

  • Speaker #0

    Oui, d'intelligence. Mais en général, je me rends compte qu'il y a énormément d'hommes qui ont envie de comprendre. Simplement, ils n'ont pas les clés. Ils n'ont pas les clés, ils observent, ou parfois ils subissent sans rien comprendre. Mais qui a pris la peine de leur expliquer ? Moi, je commence. Voilà, c'est mon premier pas. Et donc, oui, je réfléchis même à créer un parcours dédié aux hommes pour comprendre le fonctionnement féminin et aussi leur donner des clés pour que leurs attitudes Merci. puissent être soutenantes, sans rien leur enlever à eux, de leur masculinité, de l'homme qu'ils ont envie d'être. Mais au contraire, de leur apporter ce supplément d'âme et ce supplément dans une masculinité beaucoup plus attentionnée.

  • Speaker #1

    Il y a une tendance en ce moment sur Instagram de... Instagram, TikTok, de vidéos d'hommes qui apprennent que leurs partenaires ont leurs règles et qui, d'un seul coup, sont en mode bouillotte, petites attentions. J'en ai vu plusieurs comme ça et je me suis dit, waouh ! Et c'est bizarre. J'ai quand même cette première réaction. Je ne dis pas que mon mari est un goujat sur le sujet, mais... C'est vrai que ce n'est pas un sujet que j'aime aborder particulièrement. Et donc, je ne lui ai jamais donné l'opportunité d'être aussi attentionnée. Je vais peut-être commencer, on verra, ce sera peut-être un test pour lui. Comme il n'écoute pas mes podcasts, je n'ai pas d'inquiétude. Mais je vais le tester juste pour voir. C'est vrai qu'encore une fois, il y a un gros travail. Et moi, j'ai envie de le faire pour ma fille, surtout, et même pour mon fils. Pour la première fois hier de ma vie, j'ai dit à ma famille, je ne suis pas bien parce que j'ai mes règles. Et donc, j'ai eu la conversation avec mon fils qui a 7 ans, où j'ai essayé de lui expliquer ce que ça voulait dire. Et je l'ai vécu un peu comme un acte de rébellion, très honnêtement. Et je pense qu'il faut qu'on transforme le discours, les conversations. J'ai eu la conversation avec ma fille du fait que moi, le jour où j'ai eu mes règles, pour la première fois, ma mère m'a giflé par tradition. C'est certainement une des seules fois où ma mère m'a giflé dans ma vie. Et j'étais grande puisque j'ai eu mes règles très tard. J'étais en seconde. Donc, personnellement, je les attendais. Je savais qu'elles allaient venir un jour. J'étais la dernière de mes copines. Mais j'étais très mal. Et c'est vrai qu'on a parlé toutes les deux ans avant le podcast ce cette tradition n'aide pas à accueillir cette phase de notre vie. Et donc, il y a beaucoup de petites choses que nous pouvons faire pour transformer les conversations et les attitudes et que les femmes se sentent plus soutenues tout au long de leur cycle.

  • Speaker #0

    Clairement, démarrer une expérience comme celle-là par une violence physique, qui n'est pas toujours explicite d'ailleurs, qui est juste une perpétuation d'une tradition qu'on n'a pas réinterrogée. On sait que notre corps garde les émotions les plus fortes en mémoire et elles reviennent ces émotions quand une situation peut nous ramener justement dans cette émotion-là. Donc si quand on a nos premiers flux, c'est corrélé à un moment où on reçoit une violence physique, évidemment que ça va nourrir la croyance que là, C'est de la douleur, c'est de la souffrance, c'est de la violence. Ça se passe de manière inconsciente, mais oui, bien sûr que ça vient s'engrammer en nous. Alors que c'est un moment où on a besoin d'explicitation, d'explication, de compréhension, de mots M-O-T-S pour adoucir peut-être les mots M-A-U-X parce que très souvent à la mise en place du flux, oui, il peut y avoir des crampes utérines, il peut y avoir des douleurs dont on ne sait même pas l'origine, on ne comprend même pas d'où ça vient. on a besoin à ce moment-là de soutien et on reçoit une gifle. Donc, on nous met déjà dans les dispositions de subir, parce que là, on subit la gifle. On ne la voit même pas arriver souvent, d'ailleurs. Peut-être que tu te dis très bien, ma mère ne m'a jamais giflé juste à ce moment-là. Donc, c'est encore plus incompréhensible. Et ça vient d'une femme qui gifle une autre femme. C'est vraiment des choses à réinterroger rapidement et surtout, j'espère que ça y est, ça n'existe plus. que c'est vraiment dramatique. C'est vraiment dramatique pour les femmes qui commencent leur rentrée dans leur pleine féminité biologique comme ça, par un geste violent.

  • Speaker #1

    Ta période à toi de première règle a été accompagnée d'un lourd traumatisme et on peut en faire un lien aussi avec la première décision que tu as prise qui était extrêmement courageuse. Est-ce que tu veux bien nous partager ce qui s'est passé à ce moment-là pour toi ?

  • Speaker #0

    Oui, moi, mon entrée, on va dire quelques mois après mes règles, je n'ai pas pris de gifle, en tout cas par ma mère. Mais par contre, j'ai eu un père qui s'est octroyé le droit de me prendre comme objet sexuel. Donc, j'ai vécu de l'inceste, on va dire à peu près en sixième, au milieu de la sixième, jusqu'en troisième. Un jour, je me suis levée. et avec cette énergie en moi, je ne pourrais pas dire d'où elle est venue, mais j'ai trouvé l'énergie de lui dire maintenant c'est stop ou alors je te dénonce à la police. Et il faut se rappeler du contexte qui à l'époque, on est en plein milieu des années 80, on ne parle pas de ces sujets, on n'en parle pas à la télé, on n'en parle pas à l'école. Moi je lisais bien quelques magazines de jeunes filles, ce n'était pas des sujets qui étaient traités. même pas dans les rubriques, il y avait toujours un docteur qui venait répondre aux questions des jeunes filles. Il n'y avait même pas ces sujets-là qui étaient traités dans ces colonnes-là. Donc voilà, j'ai trouvé cette énergie-là. Je te disais, c'est devenu comme une fulgurance parce que je n'ai pas du tout ruiné ça pendant des mois. C'est vraiment un matin, je me suis levée, j'ai dit stop. Donc j'ai réussi à faire changer la peur de quand et j'ai été écoutée. Voilà, mais je pense que... Je ressens encore parce que je pars. Cette énergie, elle est peut-être quelque part encore en moi. Je me souviens très bien que le non et le stop avaient une énergie de non négociable. Je pense que je portais une énergie… où je devais montrer que je n'étais pas en train de... Oui, ce n'était pas négociable. Ce n'était pas des paroles en l'air. Voilà, c'est stop, tu ne me touches plus jamais, sinon, voilà ce qui va se passer. Et j'ai tenu cette menace, j'en ai même joué. J'ai pris un peu le pouvoir aussi sur ce personnage qui, au départ, aurait dû être mon guide dans la vie et qui ne l'a pas du tout été. Et en fait, ça m'a... Ça m'a donné une espèce de force intérieure. Et moi, je pourrais dire que mon entrée dans ma pleine féminité, ça a été d'avoir affaire à un prédateur. Donc, j'aurais pu sombrer beaucoup plus que je ne l'ai fait finalement, parce que j'ai réussi à mener une vie. Je te disais, j'ai bien sûr des blessures que j'ai traînées inconsciemment pendant quelques décennies derrière, puisque moi, j'ai décidé de ne pas aller en justice. j'ai fait le choix de ne jamais aller en justice, même quand il était question d'un droit de prescription augmenté. Je n'ai plus voulu parce que j'ai compris que ça n'était pas là que j'allais trouver mon chemin de résilience. J'ai pu accéder à des thérapies, notamment l'UMDR, pour enlever tout l'aspect trauma et douleur. Et après une thérapie de pleine conscience, pour mettre du sens finalement à la fois sur ma démarche, sur ma décision, sur l'expérience aussi. Et c'est, je pense, ce qui a fait aussi que j'ai eu à cœur et que j'ai à cœur d'accompagner des femmes à retrouver leur plein pouvoir, leur liberté d'être. Parce que pour moi, c'est comme ça aussi qu'on va déjà inspirer les générations derrière nous, les générations qu'on éduque aussi, pour lesquelles on sert de modèle. et finalement de dire aux femmes Attention, nous ne sommes pas des victimes permanentes. On peut à un moment donné être victime d'une situation, d'un être. On n'a pas à y rester dans ce statut. C'est un statut intermédiaire qu'il est important de reconnaître. Et moi, ça a été reconnu par mes thérapeutes. Donc, ça a été reconnu quand même par l'extérieur. Mais je n'ai pas vécu la double humiliation que la justice, à mon sens, dans tout ce que je lis aujourd'hui, fait vivre aux femmes victimes, c'est-à-dire Les questionnements outranciers, les allusions, la mise en doute aussi de la parole, alors qu'il y a moult examens gynécologiques, médicaux, qui montrent bien qu'il y a bien eu agression. Voilà, je n'ai pas vécu cette humiliation-là, et je pense que c'est une force aussi pour moi pour avoir pu entrer dans une pleine résilience, et surtout restaurer mon rapport à une pleine féminité de manière allégée. Voilà. Aujourd'hui, je suis très bien dans mon corps. J'ai de nouveau fait confiance à un homme, mais en étant dans la pleine conscience, parce que j'ai été mariée deux fois, j'ai eu des expériences longues avec des hommes, mais je me suis rendue compte, en faisant l'analyse de mes relations, que j'étais dans la dépendance affective dans ces relations. Je n'ai pas du tout apporté les mêmes choses qu'aujourd'hui. Donc, de retrouver mon rapport à ma pleine féminité, aujourd'hui de m'octroyer, de vivre, de m'autoriser, c'est vraiment ça, c'est ma liberté d'être à tous les niveaux. Voilà, j'ai envie de dire que c'est ce que je souhaite à toutes mes consoeurs, franchement.

  • Speaker #1

    C'est un parcours qui est très fort et qui est très courageux et je trouve intéressant le lien que tu fais justement avec ton combat actuel qui n'est pas le combat de l'inceste. Puisque ça, ça a été une partie de ta vie et tu as fait un travail pour toi pour finalement mettre ton énergie sur un autre combat, qui est celui de donner plus de pouvoir aux femmes avec une meilleure connaissance de leur cycle. Et ce que tu me disais aussi, c'est qu'il y a ce lien également dans la gestion de nos émotions et de nos traumas à travers le cycle. Et j'ai été choquée quand je l'ai appris. Et je ne sais pas si tous ceux qui nous écoutent auront ces informations-là. des femmes qui ont été victimes d'inceste ou d'actes pédophiles pendant leur jeunesse et qui peuvent avoir été dans le déni de ce qui s'est passé, leur vie de femme va faire ressortir ces traumatismes. C'est souvent, soit au moment des grossesses, des accouchements ou de la ménopause, que ces traumatismes qui n'ont pas été gérés parce qu'ils ont été ignorés et parce que le cerveau fait un blocage pour... pour permettre à la femme de continuer sa vie. Mais au moment de ces transformations, de ces variations fortes, hormonale, les traumatismes ressortent et donc c'est effectivement très important d'avoir cette lecture.

  • Speaker #0

    de l'impact de notre cycle et de nos fortes variations sur notre santé mentale finalement.

  • Speaker #1

    Ah mais clairement, très très clairement, c'est fondamental. Pour nous, c'est fondamental. Et comme il est fondamental aussi de parler, d'aller parler de ces traumas, d'aller parler de ces blessures émotionnelles pour ne pas arriver dans ces phases, comme tu l'as dit, de transformation importante. avec ces caillasses-là dans notre sac à dos, parce que ça va ne faire qu'alourdir ces moments de passage. Voilà, la maternité, c'est une transition aussi. On devient maman, on n'est pas inné de manière innée, même si on a une matrice qui permet de procréer si on en fait le choix. Devenir maman, c'est un chemin aussi, et c'est un chemin qu'on fait auprès de ses enfants. Donc, il y a vraiment... ça à comprendre que plus on va éliminer de nos vies les tabous quels qu'ils soient, et là on est sur nos tabous liés à notre féminité, plus on va se permettre aussi d'alléger le bagage et aussi on ouvre la voie pour nos filles on ouvre la voie pour nos fils de vivre dans une société plus résiliente plus bienveillante, plus accueillante de tout ça donc au-delà de nous j'ai envie de dire C'est aussi un acte d'inspiration et d'apaisement pour les générations qui arrivent. Voilà, il y a quelque chose qui m'a toujours marquée, c'est quand j'ai été… Donc, tu vois, moi, j'ai commencé dans l'entreprise privée. Ensuite, je suis allée du côté de la fonction publique et j'étais sidérée de voir qu'on envoyait les jeunes professeurs dans les contextes les plus difficiles. Pour moi, ça n'avait pas de sens. Et on me répondait « Oui, alors moi, j'ai vécu ça, alors il n'y a pas de raison qu'eux ne vivent pas. » pas. Moi, je ne veux pas de ce monde, en fait. Je ne veux pas de ce monde.

  • Speaker #0

    Un monde où on dégoûte les jeunes générations.

  • Speaker #1

    Et où on va finalement reproduire des schémas de violence, parce qu'on est dans l'irrespect, parce qu'on n'est pas dans l'accueil. Moi, je me dis que chaque femme qui va faire le pas de mieux se connaître et d'en parler avec simplicité, dans son entourage proche, dans sa famille, dire à sa famille, cette semaine, je vais vous déléguer un certain nombre de tâches parce que moi... j'ai besoin de me reposer, ça devrait être une évidence. Ça ne l'est pas. Donc, arriver à ça, c'est faire un acte, pour moi, c'est beaucoup plus parlant que de faire des textes et des textes et des textes sur les hommes ne partagent pas les tâches ménagères. Tant qu'on en parle, il ne se passe rien. Par contre, si dans sa vie, on se prend en main et que dans sa façon d'être femme, on inspire, on délègue, on met tout le monde à contribution simplement, et bien oui là on a des chances de faire évoluer concrètement les choses pour ces générations là et on a de plus en plus d'hommes ouverts,

  • Speaker #0

    intelligents émotionnellement, qui s'intéressent moi je suis entourée je trouve d'hommes qui sont fabuleux qui ont envie de vivre dans cette société là aussi bien sûr, mais bien sûr c'est important de ne pas faire ça contre les hommes Moi, je me sens très féministe et en même temps, je considère que c'est un nouveau monde pour nous tous. Et il y a beaucoup d'hommes qui ont envie d'en faire partie. Et d'ailleurs, dans la communauté The Patron, il y a énormément d'hommes qui ont cette sensibilité, cette ouverture-là, cette humanité.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'ils ont compris que les valeurs qu'on aura besoin de faire vivre, c'est la mixité. Autant que la sororité, la fraternité, la mixité est très importante. Et pour que la mixité fonctionne... Il y a besoin de comprendre. Il y a besoin de comprendre l'autre. Voilà, dans son fonctionnement, dans ses réalités.

  • Speaker #0

    Oui, et aussi, je pense qu'il y a beaucoup d'hommes qui aiment les femmes, qui sont admiratifs de femmes pour leur qualité, pour leur force, pour leur différence, qui aussi s'épanouissent dans leur rôle de père et ont envie de vivre ces expériences-là avec leurs enfants. C'est vraiment une forme d'amour pour les femmes, pour les enfants et qui ne se reconnaissent pas forcément dans certains schémas. Moi, je trouve qu'on est de mieux en mieux entourés. Il y a encore beaucoup de personnes qui ont du chemin à faire. Mais j'entends qu'en réalité, ils sont aussi prêts que moi à parler du cycle féminin et des règles. Et qu'il va falloir que... que je commence moi-même à... Enfin, j'espère le faire avec cet épisode, mais que je commence moi-même à changer de perspective sur le sujet.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup cette citation. qu'on attribue à Gandhi, c'est soit le changement que tu veux voir dans le monde. J'aime bien parce que le monde ne change pas de l'extérieur comme ça par un claquement de doigts. Chaque pas qu'on fait pour faire évoluer une cause qui nous tient à cœur compte en fait. Voilà, et donc ce qu'on peut changer en soi, sa façon d'être au monde, le fait de ralentir, de se respecter dans ses rythmes. Comme on recharge son téléphone quand il n'a plus de batterie, il va recharger son corps. Quand les batteries commencent à montrer des signaux d'affaiblissement, ça me semble sain, c'est une attitude saine et c'est une attitude inspirante pour nos enfants. On montre à nos enfants qu'on est humain, qu'on a des limites physiques, qu'on a aussi des magnifiques opportunités, des capacités émotionnelles, physiques, spirituelles très intéressantes. Mais c'est important de leur montrer, d'être explicite. Quoi de mieux que de modéliser ça, en fait, de vivre comme ça, parce qu'on n'est pas un modèle parce qu'on parle et qu'on exige des autres de faire comme ci ou comme ça. On est un modèle par les actions qu'on pose, par l'exemple qu'on montre.

  • Speaker #0

    On voit que ça résonne beaucoup pour toi et que tu mènes cette mission avec presque du militantisme, ce que je trouve fabuleux, puisque la manière dont tu abordes le sujet se veut utile et inclusive. Ce que j'ai envie de retenir, c'est que tu veux embarquer tout le monde et lever un tabou. Et même si, tu vois, moi aujourd'hui, je ne sais pas si un jour j'arriverai à célébrer une de mes saisons de mon cycle, j'ai envie d'être plus raisonnable, de gérer mon cycle avec un peu plus d'intelligence. Parce que finalement, ma gestion actuelle était un petit peu naïve et à vouloir être forte. et ne pas me plaindre, je n'ai pas été raisonnable. Je n'ai donc pas été une bonne gestionnaire de mon énergie et de mon corps. Et pour le coup, gérer mon énergie, c'est une priorité pour moi pour avoir la vie que je veux finalement. Si je ne gère pas mon énergie, je ne peux pas être une maman patiente, je ne peux pas être performante dans mon activité professionnelle, je ne peux pas avoir des conversations même agréables avec mes amis. Parce que si je suis épuisée, même si je sors le soir pour un dîner, je ne vais pas être très agréable parce que je suis trop fatiguée pour l'être. Je me dois d'être un petit peu plus raisonnable et maligne dans ma gestion.

  • Speaker #1

    C'est un bon mot de la fin.

  • Speaker #0

    Je pose toujours cette question à mes invités sur si je t'offre un panneau publicitaire dans la ville de ton choix, tu peux y inscrire et y afficher ce que tu veux, c'est ton message au monde.

  • Speaker #1

    Suis tes rêves, ils connaissent le chemin.

  • Speaker #0

    Suis tes rêves, ils connaissent le chemin.

  • Speaker #1

    Oui, suis tes rêves, ils connaissent le chemin. C'est aussi une façon de dire, fais-toi confiance, écoute-toi, respecte-toi. Tes rêves, ils t'appartiennent. Ils sont en toi, ils ont une part de toi et ils vont nous guider.

  • Speaker #0

    On a le GPS intégré. Il suffit de savoir l'exécuter.

  • Speaker #1

    Et encore plus, nous les femmes, on a un GPS hyper, hyper performant.

  • Speaker #0

    Faisons confiance un peu plus à notre intuition. Elle est bien forte. Et si tu te retrouvais face à Nathalie, 10 ans, alors c'est un âge particulier pour toi, quels conseils tu lui donnerais ?

  • Speaker #1

    À 10 ans, j'étais encore dans l'insouciance de l'enfance, on va dire. Mais aujourd'hui, avec le parcours que j'ai, je dirais tu es précieuse au monde, révèle ta lumière et inspire-nous.

  • Speaker #0

    Une phrase que tous les enfants de 10 ans devraient entendre. Voilà. Est-ce qu'il y a une chose que tu aimerais faire et tu n'as pas encore eu le courage de le faire ? Ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, le courage. Je ne sais pas parce que j'ose beaucoup de choses. Bon, après, je ne suis pas quelqu'un de très téméraire non plus, a priori. Mais, oui, voir plus grand, en fait, encore. Voir plus grand pour mon activité, mettre en œuvre ce qu'il faut pour que la grandeur de la vision se prenne dans la matière.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un peu plus écouter tes rêves ou est-ce que c'est prendre le temps d'élargir la vision ? Est-ce que la vision est déjà là ?

  • Speaker #1

    La vision est là, donc c'est vraiment persévérer pour que la vision dans sa grandeur puisse vraiment voir le jour. Là, j'ai l'impression d'être au balbutiement.

  • Speaker #0

    En même temps, tu as beaucoup de choses qui vont arriver. Je sais que... Tu travailles sur des programmes d'accompagnement pour justement aider les femmes. Tu m'as parlé d'accompagnement pour la ménopause, mais aussi pour mieux comprendre son cycle. Et tu m'as aussi parlé d'un programme à destination des hommes, pour qu'ils puissent justement être des partenaires de vie et des partenaires professionnels un peu plus conscients et attentionnés. Donc, on attend ça pour cette année ?

  • Speaker #1

    Écoute, oui, pour cette année, clairement, sur les parcours. Alors, je parle plutôt de parcours que de programme parce que la programmation ne me convient pas. Donc, je suis vraiment dans des parcours. Et les parcours, oui, pour comprendre son cycle menstruel complet dans ses quatre phases, comprendre son cycle, comment c'est un allié pour sa carrière professionnelle, comment c'est un allié pour sa vie intime et relationnelle. Et puis, j'aimerais créer un parcours pour les hommes, qui sera lui aussi avec un accompagnement où ils pourront poser des questions, parce que je sais que ça peut être challengeant pour eux de ne pas pouvoir poser des questions, de ne pas oser, de ne pas avoir l'espace pour poser leurs questions sans jugement, sans être jugé et sans être tout de suite mis à l'index d'un quelconque sexisme ou je ne sais quoi, de déplacer. Donc là, non, ça serait un espace pour eux. Dans les parcours, il y aura toujours deux formules, une formule en ligne sans moi ou sans trop moi et une formule accompagnée où je serai présente par des rendez-vous individuels. Et puis, une expérience, l'expérience M. Là, je donne un peu son mot. Là, c'est plus pour accompagner les femmes en pré et en ménopause de manière totalement personnalisée avec des expertes en plus de mon expertise. pour les aider par rapport à des questions, des symptômes ou des choses qu'elles ont besoin de régler pour vivre au mieux cette phase. Parce que pour moi, il ne suffit pas d'aller voir des professionnels de santé qui, eux, vont agir pour réduire l'impact des symptômes potentiellement. Mais j'ai bien compris que la ménopause, c'est une métamorphose beaucoup plus grande que ça. Et ça me tient à cœur d'accompagner les femmes qui le souhaitent. à vivre ce moment-là comme ça. Donc, aime pour, aime-toi, aime pour métamorphose, aime pour ménopause. Voilà, transformer.

  • Speaker #0

    Excellent. On a hâte de voir tous les parcours que tu proposes. Merci, Nathalie, pour ton temps. Merci pour ton ouverture et merci pour ton travail puisqu'il est nécessaire et nous avons besoin de plus d'informations et de plus de sensibilisation sur ces sujets. Puisque qu'on le veuille ou non, ça fait partie de notre vie. Et on sera plus efficace en étant en conscience. C'est aussi la base du coaching. Donc, on est bien alignés là-dessus. Merci Nathalie. Vous pouvez bien entendu suivre Nathalie sur LinkedIn, mais aussi via son site internet pour avoir toutes les actualités de Nathalie. Merci Nathalie et à bientôt. Merci à toi d'être restée jusqu'au bout. J'espère que cet épisode... t'auras plu, intrigué, inspiré et n'hésite pas à le partager ainsi que de laisser une évaluation ou un commentaire, ça aidera énormément le podcast à être plus diffusé. Merci et à très bientôt sur The Patron Podcast.

Description

L'empowerment féminin a fait fausse route : "oui, tu peux le faire!".


Grâce à la "bonne" protection, oublie que tu as tes règles ; continue de vivre pleinement, comme si de rien était.


Et nous allons droit dans le mur.


49% des femmes salariées présentent des signes de dépression ou d'épuisement, contre 36% des hommes (étude OpinionWay, mars 2023)


Demandez à 5 femmes autour de vous si elles se sentent fatiguées et le constat sera rapide.


Demandez-leur comment elles vivent leurs règles. Vous serez surpris.


Maintenant posez-leur cette question :


"est-ce que tu t'organises différemment pendant tes règles?"


La majorité répondra avec un petit rire nerveux et une certaine irritation.


"genre, je peux ralentir juste parce que j'ai mes règles? et qui va s'occuper de..."


J'ai longtemps pensé que cela ne devait pas être un sujet.


Voire que cela faisait partie de ma liberté en tant femme moderne ; les règles ne m'empêcheront pas de vivre la vie que je souhaite!


Nathalie DESTIN m'a donc gentiment secouée lors du dernier épisode de "the Patronne podcast".


Elle m'a expliqué que :

- nier mon cycle est lié à une forme de conditionnement (pas très femme libérée du coup)

- ignorer les différents phases et les besoins spécifiques de mon corps à chaque phase m'empêche de récupérer et donc d'être performante

- il est temps de changer les conversations


Découvrez la notre (et ma résistance sur le sujet) lors du nouvel épisode maintenant disponible!


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Transcription

  • Speaker #0

    Je respecte mon rythme et j'adapte mon activité à mon rythme et non l'inverse. Or, on est dans une société qui nous demande de nier carrément notre rythme et donc de nous conformer au rythme qui nous est imposé. Mais il nous est aussi imposé par ignorance. Et si on décryptait ensemble la recette du courage ?

  • Speaker #1

    Bienvenue dans The Patron, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les... prise de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer et ça sans avoir toutes les réponses. A travers tous ces récits, j'espère te montrer que le chaos intérieur que tu vis est normal et que ça doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on sort jamais de sa zone de confort. On l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou d'apprendre à dire non, que ce soit ton boss. qui que ce soit, tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'accueille Nathalie Destin. Destin, oui, ce nom de famille est incroyable et il est à l'image du parcours de Nathalie. Nathalie a démarré sa carrière avec d'abord 6 ans en tant que conseillère financière et ensuite plus de 15 ans dans l'éducation nationale. Elle a été professeure des écoles et aussi maître formateur.

  • Speaker #0

    Et

  • Speaker #1

    2020 arrive, le Covid, une idée qu'elle avait déjà en tête commence à prendre forme et Nathalie décide de devenir entrepreneur. Aujourd'hui, Nathalie est consultante et elle accompagne les entreprises à mieux prendre en compte les spécificités du cycle féminin pour améliorer les conditions de travail des femmes, mais également leur performance au travail. Donc évidemment, quand on parle de spécificité du cycle féminin, on a en tête... nos règles, mais aussi les sujets d'endométriose, de périménopause, de ménopause, un sujet que je n'aime pas, mais qui est pourtant si intéressant et qu'on va aborder aujourd'hui avec Nathalie. Merci Nathalie d'être là.

  • Speaker #0

    Merci Elvire pour ta confiance et pour ton invitation et c'est avec plaisir et joie que je participe à diffuser une autre approche de notre pleine féminité qui, oui, effectivement est cyclique.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est cyclique et j'en ai parlé il y a quelques temps. Personnellement, je vis très très mal mes cycles menstruels et je vois à quel point c'est pénalisant dans mon activité et je n'aime pas en parler comme je disais. Toi, selon toi, c'est une erreur de ne pas en parler et tu aimerais que l'on célèbre plus nos cycles plutôt qu'on les ignore. Est-ce que tu peux m'expliquer comment on peut célébrer quelque chose d'aussi pénible ?

  • Speaker #0

    Alors, peut-être avant d'expliquer pourquoi c'est important de célébrer, c'est important de rappeler qu'on est toutes conditionnées par notre environnement sociétal, familial, culturel, sur ce sujet spécifique qui est notre cycle menstruel. Et j'aimerais juste rappeler que notre cycle, il fait partie de notre biologie féminine. C'est-à-dire qu'on ne le choisit pas, bien sûr, il est là, il est en nous. dès qu'on a des ovaires en état de fonctionner. D'ailleurs, c'est même installé dès la petite enfance, même s'il n'y a pas encore de flux. Et en fait, on est dans une société, une culture occidentale qui amène beaucoup, beaucoup d'énergie à invisibiliser ce fonctionnement cyclique, mais aussi à le rendre antipathique. Voilà, parce qu'on parle souvent, on parle régulièrement des douleurs, on parle des maux. On parle des risques, risques de grossesse. N'oublions pas que la grossesse dans notre culture est devenue un risque. Donc, tout ça, ça nourrit aussi les imaginaires, ça nourrit nos croyances, ça nous conditionne, quelque part, à rejeter cet aspect de notre biologie féminine originelle. Et donc, ça va créer intérieurement, plus ou moins consciemment, des luttes. C'est-à-dire qu'on va rejeter ce moment, on n'a pas envie d'y aller, on va amplifier le fait que c'est pénible. On va sentir toutefois qu'au moment du flux, et je distingue bien le flux du cycle, parce que le cycle, ce n'est pas uniquement la phase des règles, c'est bien plus riche que ça. Mais quand on commence à s'approcher de notre phase de règles, il y a des femmes qui ont des douleurs, effectivement. Et ça, je ne le nie pas, la douleur a une réalité. Et c'est intéressant d'aller chercher l'origine. de ces douleurs et pas uniquement de traiter le symptôme douloureux. Et oui, il y a des cultures qui ont fait le choix de célébrer cet aspect-là de la féminité parce que c'est corrélé à la vie. Tout simplement. Et comme j'aime à le dire régulièrement, notre cycle menstruel, c'est aussi notre allié de créativité, notre allié pour fonctionner en accord avec qui on est, en accord avec nos propres rythmes, nos propres saisons internes. Voilà, et je crois que c'est ça qui est à restaurer dans notre société parce qu'on vit dans une société androcentrée qui a pensé les choses par et pour des hommes et qui a mis un certain nombre d'éléments liés aux femmes de côté, voire qui les ignorent totalement. D'ailleurs, aujourd'hui, c'est très intéressant de remarquer que dans les dirigeants qui viennent à moi, beaucoup d'hommes sont priants de vouloir comprendre, parce que ces hommes, ils ont beau être dirigeants, ils sont aussi souvent accompagnés de femmes dans leur vie, ils peuvent être papa de fille, ils peuvent avoir des sœurs, ils ont évidemment une mère, et donc ça leur donne des clés de compréhension aussi. de leur rapport aux femmes. Donc oui, j'ai une curiosité saine qui me vient des hommes pour mieux comprendre le fonctionnement des femmes. Et pour les entreprises où j'ai eu la chance d'intervenir, certains managers qui se disent, mais oui, effectivement, je vais revoir ma posture ou en tout cas mes exigences maintenant que je sais qu'une femme ne fonctionne pas de manière linéaire. Donc, pas après pas, nous avançons. Donc oui, célébrons, célébrons notre féminité, parce que plus on va la célébrer et l'accueillir, cette féminité cyclique, moins on va créer de terrain de tension intérieure. On a déjà assez d'occasion d'être dans le stress par des éléments extérieurs. Si on peut s'apaiser intérieurement, avoir des clés de lecture de soi-même, des clés de compréhension de son fonctionnement, eh bien ça donne beaucoup, beaucoup de plaisir. plus de sérénité, ça permet de réduire notre charge mentale aussi. Je fais une aparté, il y a eu, il y a peu de temps, un très très joli documentaire qui est paru sur la qualité du sang des règles, en fait. Et on comprend qu'on le gaspille, nous, alors qu'en fait c'est un sang qui est différent de celui qui coule dans nos veines parce qu'il pourrait être porteur de cellules souches. Et vous savez que les cellules souches sont des cellules qui peuvent devenir à peu près n'importe quoi, puisqu'elles sont à l'origine de toute la création de nos organes. Donc, c'est très intéressant ce qui se passe en ce moment autour de cette réappropriation du cycle féminin, du sang des règles, tout comme on a parlé, fut un temps, du fameux cordon ombilical ou du placenta pour les jeunes mamans.

  • Speaker #1

    Alors, c'est rigolo quand tu dis ça. c'est que j'ai tout de suite une réaction de dégoût personnellement. Quand tu évoques ça, l'idée de récolter le sang des règles, ça ne me plaît pas. Et j'entends que je suis certainement très fortement conditionnée pour, comme beaucoup de personnes, quand j'associe les règles, effectivement, à quelque chose de douloureux, de pénible, de détestable. se dira qu'elle va avoir ses règles ou qu'elle a ses règles, c'est forcément parce qu'on est de mauvaise humeur ou qu'on n'est pas sympa. Je trouve difficile cette idée de voir ça comme une opportunité. En quoi mieux connaître son cycle peut devenir une opportunité ?

  • Speaker #0

    Tout simplement parce que, tu viens de le dire dans ton propos, on a réduit le cycle au flux menstruel. Donc, on a réduit le cycle féminin. aux règles. Or, c'est une seule phase du cycle qui en comporte quatre. Et chacune de ces phases est porteuse, on va dire, d'un capital d'énergie. Alors, c'est au départ en lien, bien sûr, avec des sécrétions hormonales. Je le rappelle, notre cycle menstruel, c'est ce qui permet originellement de pouvoir porter la vie. Donc, on a un cycle qui est prévu, si je puis dire. D'ailleurs, il a été prouvé que nos ovaires contiennent un certain nombre d'ovocytes qui vont être créés tout au long de notre vie cyclique, en tout cas de notre vie menstruelle avec un flux. Et on est au départ conçu comme ça. Donc chaque phase du cycle prépare en quelque sorte, il y a des phases qui préparent une éventuelle ovulation et à partir du moment où il n'y a pas eu ovulation, le corps se libère. de ce qui n'a pas été fécondé. On ne stocke pas ce qui n'a pas été fécondé. Et donc, c'est déjà hyper important de comprendre ça pour se libérer d'une forme de dégoût. Parce que pourquoi on est dégoûté ? Parce que 9 fois sur 10, on ne comprend pas ce qu'est ce sang. En plus, il a une couleur particulière, parfois il peut avoir même une odeur. Son aspect peut varier pendant la période des règles. Il peut être plus ou moins rouge, plus ou moins marron. On a énormément de méconnaissances de ce sang, de ce qu'il est, de ce qu'il représente. Donc forcément, comme tout ce qui est inconnu, très souvent, on met des craintes, on a peur, on n'est pas à l'aise. on a du mal à y aller. Alors, je ne suis pas en train de dire qu'il faut aller décortiquer son sang et regarder. Non, dans le reportage que j'ai évoqué, il était question, bien sûr, que la médecine récupère d'une certaine façon ce sang pour pouvoir mieux soigner les femmes, justement. Voilà, donc c'est en ce sens que je parlais d'une forme de gaspillage. On n'en est pas encore, comme dans certaines sociétés, où les femmes, à chaque fois qu'elles ont leurs règles, Merci. récupèrent leur sang et s'en servent soit dans de l'art, soit par des rituels qui sont soutenants pour leur féminité. Nous, on n'en est pas là, ce n'est pas le sujet. Pas du tout là. Mais c'est important pour moi de faire comprendre que notre cycle menstruel ne se limite pas au flux. Et c'est là qu'est le nerf de la guerre, parce qu'on a trois autres phases. On en a deux qui sont très porteuses, où si on a... su bien utiliser la phase des règles justement pour s'écouter, pour ralentir, pour déléguer, pour se reposer. Parce que quand le corps est dans une période de libération, de nettoyage et de purification, mais pas au sens religieux du terme comme je l'entends souvent, mais juste au sens de garder. dans les ovaires ou dans le système reproducteur féminin, on ne va pas garder ce qui n'a pas été fécondé puisqu'il faut, la création d'autres ovocytes est lancée. Donc, il y a besoin de libérer ça. Tout ça, ce nettoyage, ça prend l'énergie et ça explique que beaucoup de femmes, dans ces moments-là, sont plus fatiguées, ont besoin de ralentir. Mais qu'est-ce qui se passe dans notre société merveilleuse ? On leur a expliqué, mais non, tu n'as pas... pas ralentir, tu vas mettre tes protections et tu vas continuer à vivre comme si de rien n'était. D'ailleurs, les publicités qui vendent ces produits-là ne disent pas autre chose. La dernière en date, alors oui, ils ont changé. Maintenant, le liquide n'est plus bleu, il est rouge. Voilà, on va dire qu'ils ont fait un peu de cosmétique pour dire, vous voyez, on regarde les règles autrement, mais c'est faux. Parce qu'une des dernières publicités qui a été très diffusée, c'était une jeune femme Merci. qui faisait du patinage artistique et qui repartait de plus belle à l'entraînement dans la phase où c'est le moins conseillé, la phase des règles. Et on la voit, elle tourne, elle tourne. Il y a une notion de vitesse, il y a une notion de performance dans cette publicité qui est contre-performante pour les femmes. Alors aujourd'hui…

  • Speaker #1

    C'est un point sur lequel je voudrais revenir. Concrètement, on ne devrait pas faire du… sport, on ne devrait pas s'entraîner de la même manière pendant nos règles.

  • Speaker #0

    Exactement. Quand on est dans la période de règles, on peut continuer à faire du sport, de l'activité physique, mais ce n'est pas le moment de rechercher la performance, ce n'est pas le moment d'être dans l'endurance et ce n'est pas le moment d'être dans, comment dire, le fait de pousser ces performances. C'est au contraire peut-être le moment d'aller vers des pratiques qui vont soutenir des performances à venir par des choses plus tournées vers les étirements, vers la marche, vers de l'entretien, mais certainement pas vers de l'intensif. Voilà, je l'ai expliqué, c'est lié à la libération de notre corps, au nettoyage que fait notre corps à ce moment-là et où le corps a besoin de se mettre au ralenti. Voilà. Et donc, si on comprend ça, on voit aujourd'hui tout le problème des femmes, que ce soit d'ailleurs même en entreprise. En entreprise, on a demandé aux femmes de fonctionner de manière linéaire, c'est-à-dire d'avoir les mêmes performances du 1er au 31 du mois.

  • Speaker #1

    Mais t'imagines l'enfer dans une équipe où t'as 10 nanas, si tu peux pas faire la réunion où tout le monde doit être à fond parce que ça tombe forcément... pendant le moment des règles d'une... Enfin, tu vois, il y a un moment où le groupe ne peut pas s'adapter de cette manière-là.

  • Speaker #0

    Alors, le groupe ne va pas s'adapter, mais la femme va se mettre en disposition de... C'est-à-dire que si je sais que j'ai mes règles à tel moment et que j'ai des éléments indispensables, je suis obligée d'aller sur une foire commerciale, je suis obligée de faire ma prospection, je suis obligée de passer un entretien à ce moment-là parce que je n'ai pas décidé de la date et du moment. Ce n'est pas la même chose si j'y vais inconsciente et que je suis complètement à la ramasse, fatiguée, que je n'en peux plus, donc je vais y aller, mais finalement, je ne vais pas être au mieux de mes performances. je vais donner le minimum, voire je vais laisser mon esprit vagabonder parce que je ne serai pas en état d'être vraiment concentrée, que si je le sais et que je m'y prépare, donc je sais qu'en plein milieu de mes règles, mince, là, j'ai une super réunion hyper importante, je ne peux pas la décaler, je vais me préparer en connaissance de cause et surtout, je vais anticiper, c'est-à-dire que je vais amplifier mon repos avant. et je vais surtout m'autoriser du repos ou du ralenti après. Mais sur le moment, je vais pouvoir être opérationnelle et compétente parce que je vais y aller en conscience. Ce n'est pas du tout la même chose. Et quand je dis se préparer, c'est sur le plan physique, c'est ralentir, c'est avoir une alimentation soutenante aussi qui va me permettre d'avoir des nutriments, des vitamines qui vont me porter pour ce moment-là. Et puis, une fois que j'ai donné tout ce que j'avais à donner pour cette réunion qui n'a pas été décidée par moi, très bien, je vais pouvoir faire ralentir, m'organiser un peu différemment et déléguer tout ce que je peux déléguer. C'est-à-dire, au lieu que ce soit la énième réunion empilée sur des agendas déjà bien chargés, je vais voir ce que je peux reporter, ce que je peux déléguer, ce que je peux différer.

  • Speaker #1

    Prioriser, en fait.

  • Speaker #0

    prioriser ce que ne font pas l'essentiel des femmes parce que elles ont elles reçoivent comme une injonction d'être performant tout le temps et d'être performant de manière linéaire mais ça que je veux dire voilà donc ça c'est déjà contraire à notre fonctionnement Hormonale et notre fonctionnement et qu'est ce qui se passe quand les femmes font ça donc pendant les règles elle continue allez on y va à fond en fait au lieu de profiter de cette période où elle pourrait se régénérer et en plus gagner aussi en intuition, en connexion un peu plus subtile avec elles-mêmes, écouter leur corps, comprendre ce qui se passe, quand elles ne le font pas, les phases qui sont censées être porteuses après, elles n'en profitent pas parce qu'elles sont épuisées. Et donc, c'est comme ça que la charge mentale s'installe. Et c'est comme ça que la culpabilité vient en plus de la charge mentale parce qu'elles ressentent bien au fond d'elles-mêmes qu'elles ne donnent pas le meilleur. Elles ressentent bien au fond d'elles-mêmes qu'elles ont une difficulté à tout gérer. Et comme elles ont compris, ou plutôt, elles ont été conditionnées à être performantes tout le temps, ça vient percuter, ça. Elles ont l'impression, elles se dévalorisent elles-mêmes, elles s'auto-dévalorisent, elles disent « Ouais, mais non, mais je ne peux pas, je ne suis pas performante, c'est nul, je suis nulle, voilà, je ne suis bonne à rien, je n'y arrive pas, je suis épuisée. » Ben oui, et pour cause, je suis épuisée. Si au moment où mon corps en a le plus besoin, je continue à courir comme un lévrier après un leurre, évidemment que quand les phases plus porteuses arrivent, où je pourrais être plus performante et compétente presque naturellement, je n'en profite pas parce que je suis épuisée en fait. Donc, je passe plus de temps à chercher comment fonctionner dans l'épuisement plutôt qu'à régler le problème d'épuisement. Évidemment, ce phénomène va être amplifié quand on arrive en pré-ménopause et en ménopause, où la baisse des oestrogènes, le yo-yo hormonal entre la progestérone et les oestrogènes, font que là, oui, les oestrogènes jouent en moins leur rôle. On va connaître peut-être des sueurs nocturnes, on va avoir un sommeil haché la nuit. Donc, vous voyez, tout ça, c'est amplifié encore plus si on n'a jamais pris le temps d'écouter son corps. de repérer ses besoins et d'y répondre. Or ça, personne, absolument personne, ne peut le faire à notre place.

  • Speaker #1

    Ce que je trouve fou, excuse-moi, c'est qu'effectivement, on n'a à aucun moment, enfin moi en tout cas, à aucun moment de ma vie, J'ai eu la moindre sensibilisation, éducation, information sur le fait que j'avais des besoins cycliques. J'avais mes règles qui étaient dans le cycle et que ça allait être un mauvais moment à passer. Mais à aucun moment, j'ai été formée à comment m'adapter. En gros, c'est... peut-être que tu vas être complètement à plat pendant 24 heures, 48 heures à cause de tes règles, mais ça va revenir. C'est comme si tu étais handicapé pendant deux jours et après tu repars. Je ne me suis jamais dit ou on ne m'a jamais dit, pendant cette période-là, c'est hyper important que tu te reposes autant que possible, que tu limites telle ou telle activité qui n'est pas nécessaire pour pouvoir... récupérer et repartir de plus belle. Et pourtant, ça, je l'entends pour tout entraînement sportif. La récupération est indispensable pour la performance sportive. S'entraîner tous les jours sans aucune phase de repos ne permet pas aux muscles de se régénérer, etc., et au corps de reprendre. Mais jamais je ne l'ai entendu par rapport au cycle féminin.

  • Speaker #0

    Alors moi, je fais un parallèle quand j'interviens. Je fais toujours un parallèle avec les saisons. Si on observe les saisons dans la nature, et là on est à bonne école parce qu'on est en pleine éclosion printanière, qu'est-ce qu'on voit dans la nature ? On voit bien ces quatre phases. Et on voit bien qu'avant l'explosion printanière, là c'est vraiment un jaillissement de couleurs, de corolles de fleurs, qu'est-ce qu'on voit avant ? On est dans l'hiver. On est dans l'hiver où les arbres se sont dépouillés au maximum de ce qui est énergivore pour eux, c'est-à-dire l'entretien d'un feuillage, l'entretien de fleurs, de fruits. Ils se sont totalement dépouillés pour s'adapter à la nourriture et à la lumière disponibles. Il y en a moins. Donc, ils fonctionnent en état de réserve, ils fonctionnent au ralenti. Et pour ça, ils sont dépouillés de leurs attributs, on va dire, esthétiques pour beaucoup, mais pas qu'eux, ils sont aussi nutritifs, ils sont aussi utiles pour la photosynthèse, ils sont utiles pour les insectes pollinisateurs, tout ça. Mais non, eux, tout le monde se met plus ou moins… au repos, au ralenti. Parce que la nature ne s'arrête pas. Les arbres ne meurent pas en hiver, mais ils se mettent au ralenti. Et ce faisant, quand vient le printemps, quand il y a plus de lumière, quand la nourriture revient de manière plus abondante, d'un seul coup, il y a un regain. Et on le voit là, si on observe bien, si vous avez la chance de pouvoir observer de la nature dans votre environnement, que ce soit dans un parc, dans un jardin, dans un paysage qui vous entoure, observez bien combien la nature a repli toute sa flamboyance, quasiment spontanément, ça a pris quelques jours, vraiment pour revoir des bourgeons, des feuilles. Et ensuite, qu'est-ce qui se passe ? Il y a une maturation de cette végétation. En été, après la floraison, vient le temps des fruits. Et puis, à nouveau... La lumière va commencer à décliner. En plus, ça décline à partir du 21 juin, à partir du solstice d'été. Donc, la lumière commence à décliner et à l'automne, les arbres commencent à se mettre, se préparer à la phase où il y aura moins de lumière, moins de nutriments. Et donc ça, nous fonctionnons de la même façon. Et si on s'intéresse à un des paires, on va dire du colu. considéré comme un des pères du coaching qui est Frédéric Hudson, il a schématisé aussi le cycle de vie d'un projet en utilisant les saisons. Et finalement, on se rend compte qu'on fonctionne, nous les humains, très très souvent dans cette énergie cyclique. C'est-à-dire que là, je vous ai donné la nature, on parle du cycle féminin, mais un projet aussi a un cycle. Il y a l'idée, il y a le démarrage, il y a, à partir du moment où on le lance, Merci. Ça y est, le projet est en pleine vie, puis vient le moment des doutes, le moment des questionnements, le moment parfois du désengagement. On n'a plus la même appétence pour porter le projet. Et donc, le projet va connaître son cycle dépressif à lui aussi, c'est-à-dire un petit peu à l'abandon, il va vivoter, il va être moins attractif. Et puis, tout le challenge, évidemment, c'est de voir ce qu'on fait quand le projet tombe un peu dans cet état dépressif, un peu d'inertie. Est-ce qu'on le maintient ? et qu'on lui redonne de l'élan par des idées nouvelles, ou est-ce qu'on en change ? Est-ce qu'on acte qu'on a mis fin à ce projet et on repart sur autre chose ? Donc finalement, si on observe bien, tout est cycle. Et j'ai adoré, quand j'ai enseigné, montrer aux élèves qui m'étaient confiés travailler sur le cycle de vie d'une plante ou d'un animal. Et c'est très formateur, c'est très intéressant. Ça leur montre bien qu'il y a cette énergie de… Voilà, il y a la… pour une plante, il y a la germination, il y a la croissance, il y a ensuite la reproduction et il y a la mort. l'atténuation et hop ça repart. Donc c'est très très important de se rappeler que nous aussi nous faisons partie du vivant et faisant partie du vivant, nous avons ce fonctionnement naturellement à notre disposition.

  • Speaker #1

    La pensée qui m'a traversée quand tu comparais notre cycle aux saisons c'est que c'est pas forcément cohérent mais je disais oui mais ce qui galère c'est que là l'hiver il revient trop vite.

  • Speaker #0

    Oui, 28-30 jours selon les femmes. Voilà,

  • Speaker #1

    ça revient trop vite. Et du coup, d'un côté, ça peut être vu comme une opportunité, puisque ça nous permet finalement de récupérer et de se remettre à flot sur des plus petites périodes. Mais j'ai souvent l'impression que, vu que notre vie va tellement vite, le fait que ce soit Un cycle court, je trouve ça difficile à gérer. Finalement, l'hiver, je m'y adapte parce que je n'ai pas le temps. Et puis bon, si j'ai besoin, je vais faire un tour en Espagne pour avoir un peu plus de soleil. Mais en gros, le fait d'avoir tous les 28-30 jours cette période douloureuse, en fait, quand même de fatigue forte et de douleur, je trouve ça un peu déprimant en réalité. Comme si on... Tu n'as pas le temps de te remettre sur pied que ça revient.

  • Speaker #0

    Ça, c'est le cas quand on subit, quand on n'est pas de sens et quand on n'utilise pas son cycle. Pour moi, ma plus grande liberté aujourd'hui, c'est de fonctionner selon mon rythme personnel. Donc, mon rythme personnel, même après mes no-pause, parce que j'ai développé des façons de m'observer, de repérer en moi. ce qui fonctionne facilement et ce qui me demande un peu plus d'effort dans différentes phases. Et ce faisant, je respecte mon rythme et j'adapte mon activité à mon rythme et non l'inverse. Or, on est dans une société qui nous demande de nier carrément notre rythme et donc de nous conformer au rythme qui nous est imposé. Mais il nous est aussi imposé par ignorance. Par ignorance, c'est-à-dire qu'à force d'ignorer que la femme a ce fonctionnement cyclique qui lui est propre, et qui pourrait être un allié, il est invisible. Donc, rendu invisible, il y a énormément de femmes qui font comme toi, c'est-à-dire qui subissent et qui sont dans l'incapacité de fonctionner en accord avec ça. Or, je sais que j'ai diffusé aussi beaucoup, beaucoup ces informations dans des cercles de femmes que j'ai animées, et des femmes de tous âges. Et il y a des femmes d'un certain âge, même certaines qui étaient retraitées, qui m'ont dit « mais si seulement j'avais su ça avant ! » Parce que le cycle, là je parle un peu sur l'aspect activité professionnelle, mais c'est la même chose pour notre vie intime, on n'a pas une sexualité linéaire. Donc là aussi, au lieu de lutter dans cette sphère-là, en pensant qu'il faut s'adapter au rythme de l'autre, aux envies de l'autre, écoutons nos propres envies, on va en voir, on va en percevoir toute la richesse. Mais simplement, ça aussi... Pour l'instant, c'était tu. Voilà. Parce que, alors, tu disais qu'on ne t'a jamais enseigné ça. Il faut savoir que déjà, tout ce qui concerne le fonctionnement féminin, là, la ménopause, la préménopause, c'est rentré dans le cursus des futurs médecins que depuis 2020. Oui, on est contents. Mais oui, parce que la médecine, originellement, elle a été pensée par et pour des hommes. D'ailleurs, très longtemps, tout ce qui concernait le cycle menstruel, a été mis un peu sous l'angle de « les femmes sont hystériques » . Voilà, elles ont leurs humeurs, elles ont leurs règles, elles sont hystériques. On a résumé le fonctionnement féminin à ce mot et toutes les croyances qui peuvent en découler. Donc, on ne s'est pas intéressé pendant des années, des années, des siècles même, je pourrais dire, aux spécificités féminines. Pourquoi ? Parce que c'est aussi un levier de puissance féminine. Un levier de puissance douce, l'idée ce n'est pas d'aller prendre le pouvoir sur quelqu'un, sur quiconque. C'est un levier de fonctionnement plus libre, plus responsable de soi, plus responsable de la vie qu'on veut se créer. Ça veut dire que là, on va moins obéir aussi à des injonctions extérieures. Voilà, là où moi je mets l'opportunité de puissance des femmes dans notre cycle, parce que c'est aussi une réalité, qu'on a besoin de se réapproprier. Parce qu'il y a longtemps, les femmes vivaient plus aussi comme ça, et d'ailleurs même les femmes paysannes, parce que les femmes ont toujours travaillé, ça aussi c'est une belle lubie de nous dire qu'on a travaillé depuis les années pré-guerre. Non, c'est faux, les femmes ont toujours travaillé, et quand la société était beaucoup plus rurale, qu'elle ne l'est aujourd'hui, les femmes travaillaient. Elles travaillaient au champ, mais les femmes au champ, il y avait le fonctionnement de la lune, le fonctionnement des saisons. En fait, elles étaient tout le temps connectées à ça. Donc, elles savaient reconnaître, observer leur corps. D'ailleurs, elles se respectaient tellement qu'il y a certaines femmes qui allaient enceintes, continuaient de travailler au champ. On accouchait debout parce qu'accoucher debout… C'est beaucoup plus sensé que d'accoucher allongé comme ça où on va demander des efforts surhumains au corps alors qu'en fait, voilà.

  • Speaker #1

    La gravité aide.

  • Speaker #0

    La gravité fait que, oui, il y a encore des cultures où on accouche accroupi ou on accouche debout. Voilà, ça c'est très occidental d'être allé chercher des postures qui sont plus favorables aux praticiens qu'à la femme qui accouche. Mais ça explique aussi. beaucoup de choses, cette ignorance qu'on a du fonctionnement féminin.

  • Speaker #1

    Oui, tu évoquais la nature et il y a une information qui m'a toujours fait un peu sourire qui est ce lien entre la lune, notre cycle féminin et les marées. Les marées quotidiennes sont liées à la lune, notre cycle aussi est lié à la lune et en même temps, je trouve ce lien fabuleux et on en parle peu. Il paraît presque mystique. Oui,

  • Speaker #0

    il y a aussi, alors moi, par chemin personnel aussi, je mets du sens, je mets beaucoup de sens spirituel dans la réappropriation de mon fonctionnement et effectivement dans cette connexion à l'énergie lunaire. Quand on commence à observer son cycle personnel, je le propose notamment aux femmes qui n'ont plus de flux, parce que quand il n'y a plus de flux, Le flux, c'est un bon repère. On a le flux, donc on va commencer l'observation depuis ces dernières règles, les règles à venir. Mais quand on n'a plus ce flux, pour observer son fonctionnement, on peut prendre comme repère certaines phases de lune. Et observer, il y a énormément de critères observables, si je puis dire, de données observables sur son fonctionnement personnel en les connectant comme ça aux phases lunaires. Et oui, on se rend compte de même que des femmes qui vivent ensemble, des mamans avec des filles, des sœurs entre elles, elles témoignent que leur flux arrive quasiment en même temps. Elles se synchronisent, elles s'auto-synchronisent.

  • Speaker #1

    Effectivement, quand j'étais en colocation, on avait fini par être synchronisés. Ce n'était pas le cas au début. À la fin, on était synchronisés. Et c'est vrai que ça, on le sait. Ça, on le sait. Mais c'est intéressant aussi de se dire que, moi, quelque chose que je vis comme, encore une fois, alors je vais, promis, Nathalie, je vais essayer de me renseigner pour être un petit peu plus au fait de comment mon cycle peut être mon allié. Et ce que je trouve terrible dans ce que tu me dis, c'est que moi qui, jusqu'à présent, avait envie de supprimer mon cycle. D'ailleurs, à un moment, j'ai même été sous pilule qui m'enlevait complètement mes règles pour ne pas avoir ces accoutumants du flux. Et bien, ce que j'entends de plus en plus, c'est que je vais regretter cette période-là puisque la périménopause et la ménopause vont apporter d'autres chamboulements et que je n'aurai plus ce repère temporel avec les règles. donc À quoi je peux me préparer ?

  • Speaker #0

    Alors, moi j'ai découvert, moi je suis en pleine préménopause, j'ai bientôt 52 ans, et en fait, j'ai découvert que en ayant fait ce chemin de connaissance vers moi-même à travers mon cycle menstruel, finalement, je me suis outillée. Je me suis outillée pour décrypter les messages que mon corps m'envoie maintenant en préménopause. C'est-à-dire que... d'avoir mis en œuvre cette observation régulière et de fonctionner beaucoup plus à mon rythme, si je puis dire. Ça me donne des clés de lecture et aussi des clés d'anticipation ou de correction de certaines habitudes. Ça veut dire que je suis capable d'atténuer mon exposition à certains symptômes parce que je les anticipe. Mais je ne les anticipe pas parce que j'ai lu que la femme a emprimé nos pauses, elle vit ça ou ça. Je les anticipe parce que je reconnais les signaux que m'envoie mon corps. Et donc, à partir du moment où je reçois le signal, je suis capable de le décrypter, de l'accueillir. et de prendre les mesures qui me sont adaptées.

  • Speaker #1

    Tu peux donner un exemple ?

  • Speaker #0

    Par exemple, clairement, les premières bouffées de chaleur. Parce que les premières bouffées de chaleur, elles me sont arrivées, même un petit peu, j'ai découvert que c'était l'après-ménopause, parce que l'après-ménopause, elle peut démarrer autour de 41 ans de manière naturelle. Après, elle peut venir plutôt pour des femmes qui ont subi des traitements particuliers, mais en tout cas, de manière naturelle, les premiers, voilà. Ça peut démarrer à 41 ans, mais on va dire qu'autour de 45 ans, ça commence vraiment à s'installer pour une majorité de femmes. Et bien, ces premières bouffées de chaleur, au début, je ne comprenais pas. Je me dis, mais tiens, pourquoi j'ai chaud ? Alors, j'ai beaucoup de chance. Moi, je ne rougis pas, je ne commence pas à suer de tous les côtés, mais d'un seul coup, j'ai très chaud. Donc, au débarrage, qu'est-ce que j'ai fait comme beaucoup ? J'ai pris un petit éventail ou un petit ventilateur pendant que je travaillais. Mais évidemment, ça, ça me soulage sur le moment. Ça ne vient pas régler. en fait, cette question des bouffées de chaleur. Et comme moi, je fais partie des femmes qui ne peuvent pas avoir de traitement hormonal particulier, voilà, au personnel aussi, et par rapport à mes antécédents, familiaux notamment, je trouve des solutions. Voilà, donc je fais attention, par exemple, à ce que je mange. Donc, je réfléchis à une autre alimentation. J'augmente ma pratique, mon activité physique. Je fais attention quand je me vêtis à porter des matières plus adaptées. Je prends des mesures qui font que je ne suis pas gênée par les bouffées de chaleur. Je ne peux pas dire que je ne sais pas si j'en aurai pas dans l'avenir, mais là, je n'en ai plus. Parce que j'ai eu les choses en main. Je me suis décidée à ne pas subir. et je ressens que plus... J'ai accueilli ma féminité et comme tu le sais, dans mon parcours personnel, ça n'a pas forcément été simple parce que la féminité a pu être vue aussi comme un outil de prédation. Donc, quand on fait un travail de la thérapie sur soi, quand on va régler un certain nombre de blessures, et d'ailleurs j'en dirais deux mots pour la ménopause, on peut avoir ce rapport à sa féminité qui a été altéré. Je le constate aussi chez des femmes qui m'ont partagé. le fait qu'elles sont sujettes à de l'endométriose, il y a tellement une lutte permanente entre ces douleurs, le corps et elles, que quelque part leur rapport à la féminité est altéré. Or, se réapproprier un rapport sain à notre féminité, ça permet aussi de mieux la comprendre et de mieux la gérer. Donc on n'a plus forcément à tout subir. Et pour moi, je suis persuadée avec le temps, de plus en plus, que oui, je peux traiter mes symptômes avec des gélules, avec ci ou ça, très bien. Mais si je ne vais pas voir la cause, ça va revenir à un moment ou à un autre. Et justement, il y a quelque chose de très important que j'aurais partagé ici, c'est que les femmes qui arrivent en pré-ménopause et plus sûrement en ménopause, en n'ayant pas réglé un certain nombre de blessures émotionnelles qu'elles portent en elles, alors la ménopause peut être une déflagration. Parce que c'est une phase de changement important dans notre vie. Changement dans le corps, changement souvent dans la vie personnelle, parce que ça correspond plus ou moins au départ des enfants, de la maison. Qu'est-ce qu'on a fait de son couple ? Est-ce qu'on a continué tout en étant parent à nourrir son couple ou pas ? Quel est le regard de l'autre sur nos changements ? Et comment on en parle avec l'autre ? Et donc, tout ça, ça va influencer aussi notre manière d'entrer dans ces phases-là. Et moi, j'ai décidé… par mes accompagnements, de proposer aux femmes d'utiliser cette phase comme une superbe opportunité de métamorphose. C'est-à-dire, enfin, quand elles n'ont pas pu le faire avant, c'est de s'autoriser à saisir cette phase pour se métamorphoser, aller vraiment à la rencontre d'elles-mêmes et en se connaissant, en vivant plus en respect de qui elles sont. elles vont agir autrement dans le monde et elles vont se respecter. Et en se respectant, elles sont inspirantes pour leurs filles, elles sont inspirantes pour d'autres, elles sont performantes, elles sont plus alignées, plus sereines. Et même s'il y a des symptômes de ménopause, elles apprennent à les gérer, elles apprennent à les anticiper. Et ça, pour moi, se donner ces clés de liberté, pour moi aujourd'hui, dans le monde dans lequel on vit, c'est fondamental.

  • Speaker #1

    J'aime ce mot que tu utilises de métamorphose, puisqu'on voit bien que de toute façon, c'est une phase où on évolue, où il y a une sorte de mutation interne, on a les hormones qui se stabilisent différemment. Il y a ce shift d'énergie et effectivement, c'est une belle opportunité pour réorienter et en faire quelque chose de positif et pas le vivre comme une perte, comme un deuil ou en tout cas comme quelque chose qui vient pénaliser la suite. Bien sûr, c'est une étape et il faut le gérer et il y a une opportunité pour le transformer. J'aime bien aussi dans ce que tu dis, cette idée de s'écouter, de mieux se comprendre. Et je pense à toutes mes amies et beaucoup de femmes qui sont autour de moi qui vont avoir ce sentiment d'épuisement, de lutte contre les éléments. Et on parle beaucoup justement de la charge mentale, du fait qu'on est des générations de superwomen qui doivent avoir et la carrière et... le corps en corps sexy après les enfants et les goûter fait maison et et et et toujours beaucoup beaucoup de choses que l'on doit gérer et je me dis en t'écoutant que finalement peut-être le premier pas pour reprendre le contrôle sur sur cette vie qui défile c'est d'accélérer et de réaccélérer en fonction de notre cycle Et si on avait cette conduite un peu plus habile de notre véhicule, pendant ces périodes-là, on arriverait certainement à plus récupérer et donc à être plus performant quand on peut l'être. À vouloir être trop performant tout le temps, même quand ça devient extrêmement difficile, finalement on vient puiser très très loin dans nos ressources et on a plus de difficultés. À repartir.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on fait tous quand notre téléphone a une batterie proche de la fin ou qui s'éteint ? Qu'est-ce qu'on fait ?

  • Speaker #1

    On pose et on le recharge.

  • Speaker #0

    Et on le met à charger, exactement. Et ça, je prends toujours cet exemple parce qu'il est d'une banalité affligeante. C'est des automatismes qu'on a tous développés. On ne veut pas avoir notre téléphone, on ne veut pas avoir la batterie du téléphone qui s'éteint. parce qu'on est beaucoup et nombreux à avoir une part de notre vie en lien avec ce fameux téléphone. Et donc, je le vois même quand je vais à des séminaires. Enfin, voilà, il y a tout le temps quelqu'un qui cherche à brancher son téléphone. Parfois, ce téléphone s'étale. Eh bien, je dirais que le bon sens voudrait qu'avant de penser à notre téléphone, on pense d'abord à notre premier véhicule, celui sans lequel rien n'est possible, notre corps. Tout simplement, rien, absolument rien n'est possible si notre corps a ses batteries à plat.

  • Speaker #1

    Mais on n'a pas le petit signal qui nous dit que là, on est à moins de 20% et qu'il faut qu'on se mette en économie d'énergie. Le mode économie d'énergie, on le connaît mal et on est vraiment capable, en plus, de se dire qu'on n'en est pas du tout là.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ce n'est pas qu'on ne l'a pas le signal, c'est qu'on ne le perçoit pas. Voilà, parce que les signaux, il y en a. Il y a des signaux faibles d'abord, puis après les signaux qui s'amplifient. Puis après, ça devient de plus en plus amplifié jusqu'à des personnes qui deviennent insomniaques, qui ne dorment plus, tellement épuisées. On a tellement tiré sur la corde qu'on se met dans des états où même le sommeil devient problématique alors qu'on en a besoin. Donc, c'est vraiment réapprendre à s'observer. D'ailleurs, c'est très drôle. On est cette discussion aujourd'hui parce que c'est exactement le sujet de mon poste du jour. Pour inviter les femmes, notamment dirigeantes et leaders, à se demander si l'avenir, c'est toujours la course du livrier ou si au contraire, ce n'est pas accepter de ralentir pour fonctionner différemment. Et moi, je suis évidemment persuadée de cela. C'est vraiment le message que je diffuse. Et quand je vais en entreprise et que j'en parle, le fait de bien montrer Merci. comment l'énergie disponible est différente à chaque phase de cycle, il y a des femmes qui spontanément disent « Attends, je vais revoir mon agenda, je vais m'organiser différemment. » Et là, on a déjà gagné. Parce que le but, c'est pas de... Alors moi, j'ai une position très tranchée sur le congé menstruel. Le but, c'est pas de s'arrêter. Le but, c'est de mieux fonctionner en respect de qui on est et de son rythme. Voilà. Évidemment, comme tu l'as pointé tout à l'heure, on ne va pas ralentir tout au même moment. De même qu'on ne va pas accélérer tout au même moment. Simplement, si on est dans une équipe de femmes, il peut y arriver qu'il y ait de la synchronisation aussi. Mais sinon, quand chacune est outillée pour s'observer, ça va faire un amalgame très sympa finalement parce que personne ne va fonctionner à contrephase ou si on le fait, on va le faire en conscience. Donc, ça va mieux se caler dans les obligations du groupe. Et en plus, il y a une chose que je propose aussi qui est un module dédié plutôt au manager sur comment on fait pour communiquer quand on a des femmes dans ses équipes et qui évidemment… Il n'est pas question d'aller demander quelle phase de cycle elle est. Mais comment on s'assure, quand on fait une communication écrite, par exemple, qu'on parle à toutes les femmes, quelle que soit leur phase ? Voilà. Aussi, c'est une richesse. C'est-à-dire que, de toute façon, par mon expérience de formatrice, je sais très bien qu'on peut montrer la même slide à 50 personnes. Il n'y a pas 50 personnes qui voient la même chose sur la slide.

  • Speaker #1

    Les perceptions ont adopté à entendre les femmes.

  • Speaker #0

    Et pourtant, on a bien fait cette slide avec les mots, avec tout ce qui va bien. Donc, c'est la même chose dans une réunion ou dans un événement professionnel. Il n'y a jamais 100 % des gens qui voient ou qui lisent la même chose. Mais si on prend la peine, quand on doit rédiger un écrit, d'utiliser des mots, des formules qui vont faire que chaque femme, selon là où elle en est dans sa phase, va sentir qu'on s'adresse à elle. Alors là, écoutez, je dirais que c'est l'objectif ultime. qu'on atteigne tous ce degré de prise en compte pour améliorer encore notre communication, et professionnelle, et relationnelle d'ailleurs. Parce que là aussi, il y a quelque chose qui est encore moins, mais alors encore moins connu, c'est que nos partenaires masculins, notamment si on est une femme qui vit avec un homme, peuvent aussi jouer un rôle extrêmement précieux et précis selon les phases que l'on traverse. Mais ça, ça va demander que madame se connaisse bien, qu'elle soit capable, évidemment, de communiquer sur ces sujets à son partenaire et ensuite que son partenaire ait suffisamment, on va dire, d'envie.

  • Speaker #1

    D'intelligence professionnelle ?

  • Speaker #0

    Oui, d'intelligence. Mais en général, je me rends compte qu'il y a énormément d'hommes qui ont envie de comprendre. Simplement, ils n'ont pas les clés. Ils n'ont pas les clés, ils observent, ou parfois ils subissent sans rien comprendre. Mais qui a pris la peine de leur expliquer ? Moi, je commence. Voilà, c'est mon premier pas. Et donc, oui, je réfléchis même à créer un parcours dédié aux hommes pour comprendre le fonctionnement féminin et aussi leur donner des clés pour que leurs attitudes Merci. puissent être soutenantes, sans rien leur enlever à eux, de leur masculinité, de l'homme qu'ils ont envie d'être. Mais au contraire, de leur apporter ce supplément d'âme et ce supplément dans une masculinité beaucoup plus attentionnée.

  • Speaker #1

    Il y a une tendance en ce moment sur Instagram de... Instagram, TikTok, de vidéos d'hommes qui apprennent que leurs partenaires ont leurs règles et qui, d'un seul coup, sont en mode bouillotte, petites attentions. J'en ai vu plusieurs comme ça et je me suis dit, waouh ! Et c'est bizarre. J'ai quand même cette première réaction. Je ne dis pas que mon mari est un goujat sur le sujet, mais... C'est vrai que ce n'est pas un sujet que j'aime aborder particulièrement. Et donc, je ne lui ai jamais donné l'opportunité d'être aussi attentionnée. Je vais peut-être commencer, on verra, ce sera peut-être un test pour lui. Comme il n'écoute pas mes podcasts, je n'ai pas d'inquiétude. Mais je vais le tester juste pour voir. C'est vrai qu'encore une fois, il y a un gros travail. Et moi, j'ai envie de le faire pour ma fille, surtout, et même pour mon fils. Pour la première fois hier de ma vie, j'ai dit à ma famille, je ne suis pas bien parce que j'ai mes règles. Et donc, j'ai eu la conversation avec mon fils qui a 7 ans, où j'ai essayé de lui expliquer ce que ça voulait dire. Et je l'ai vécu un peu comme un acte de rébellion, très honnêtement. Et je pense qu'il faut qu'on transforme le discours, les conversations. J'ai eu la conversation avec ma fille du fait que moi, le jour où j'ai eu mes règles, pour la première fois, ma mère m'a giflé par tradition. C'est certainement une des seules fois où ma mère m'a giflé dans ma vie. Et j'étais grande puisque j'ai eu mes règles très tard. J'étais en seconde. Donc, personnellement, je les attendais. Je savais qu'elles allaient venir un jour. J'étais la dernière de mes copines. Mais j'étais très mal. Et c'est vrai qu'on a parlé toutes les deux ans avant le podcast ce cette tradition n'aide pas à accueillir cette phase de notre vie. Et donc, il y a beaucoup de petites choses que nous pouvons faire pour transformer les conversations et les attitudes et que les femmes se sentent plus soutenues tout au long de leur cycle.

  • Speaker #0

    Clairement, démarrer une expérience comme celle-là par une violence physique, qui n'est pas toujours explicite d'ailleurs, qui est juste une perpétuation d'une tradition qu'on n'a pas réinterrogée. On sait que notre corps garde les émotions les plus fortes en mémoire et elles reviennent ces émotions quand une situation peut nous ramener justement dans cette émotion-là. Donc si quand on a nos premiers flux, c'est corrélé à un moment où on reçoit une violence physique, évidemment que ça va nourrir la croyance que là, C'est de la douleur, c'est de la souffrance, c'est de la violence. Ça se passe de manière inconsciente, mais oui, bien sûr que ça vient s'engrammer en nous. Alors que c'est un moment où on a besoin d'explicitation, d'explication, de compréhension, de mots M-O-T-S pour adoucir peut-être les mots M-A-U-X parce que très souvent à la mise en place du flux, oui, il peut y avoir des crampes utérines, il peut y avoir des douleurs dont on ne sait même pas l'origine, on ne comprend même pas d'où ça vient. on a besoin à ce moment-là de soutien et on reçoit une gifle. Donc, on nous met déjà dans les dispositions de subir, parce que là, on subit la gifle. On ne la voit même pas arriver souvent, d'ailleurs. Peut-être que tu te dis très bien, ma mère ne m'a jamais giflé juste à ce moment-là. Donc, c'est encore plus incompréhensible. Et ça vient d'une femme qui gifle une autre femme. C'est vraiment des choses à réinterroger rapidement et surtout, j'espère que ça y est, ça n'existe plus. que c'est vraiment dramatique. C'est vraiment dramatique pour les femmes qui commencent leur rentrée dans leur pleine féminité biologique comme ça, par un geste violent.

  • Speaker #1

    Ta période à toi de première règle a été accompagnée d'un lourd traumatisme et on peut en faire un lien aussi avec la première décision que tu as prise qui était extrêmement courageuse. Est-ce que tu veux bien nous partager ce qui s'est passé à ce moment-là pour toi ?

  • Speaker #0

    Oui, moi, mon entrée, on va dire quelques mois après mes règles, je n'ai pas pris de gifle, en tout cas par ma mère. Mais par contre, j'ai eu un père qui s'est octroyé le droit de me prendre comme objet sexuel. Donc, j'ai vécu de l'inceste, on va dire à peu près en sixième, au milieu de la sixième, jusqu'en troisième. Un jour, je me suis levée. et avec cette énergie en moi, je ne pourrais pas dire d'où elle est venue, mais j'ai trouvé l'énergie de lui dire maintenant c'est stop ou alors je te dénonce à la police. Et il faut se rappeler du contexte qui à l'époque, on est en plein milieu des années 80, on ne parle pas de ces sujets, on n'en parle pas à la télé, on n'en parle pas à l'école. Moi je lisais bien quelques magazines de jeunes filles, ce n'était pas des sujets qui étaient traités. même pas dans les rubriques, il y avait toujours un docteur qui venait répondre aux questions des jeunes filles. Il n'y avait même pas ces sujets-là qui étaient traités dans ces colonnes-là. Donc voilà, j'ai trouvé cette énergie-là. Je te disais, c'est devenu comme une fulgurance parce que je n'ai pas du tout ruiné ça pendant des mois. C'est vraiment un matin, je me suis levée, j'ai dit stop. Donc j'ai réussi à faire changer la peur de quand et j'ai été écoutée. Voilà, mais je pense que... Je ressens encore parce que je pars. Cette énergie, elle est peut-être quelque part encore en moi. Je me souviens très bien que le non et le stop avaient une énergie de non négociable. Je pense que je portais une énergie… où je devais montrer que je n'étais pas en train de... Oui, ce n'était pas négociable. Ce n'était pas des paroles en l'air. Voilà, c'est stop, tu ne me touches plus jamais, sinon, voilà ce qui va se passer. Et j'ai tenu cette menace, j'en ai même joué. J'ai pris un peu le pouvoir aussi sur ce personnage qui, au départ, aurait dû être mon guide dans la vie et qui ne l'a pas du tout été. Et en fait, ça m'a... Ça m'a donné une espèce de force intérieure. Et moi, je pourrais dire que mon entrée dans ma pleine féminité, ça a été d'avoir affaire à un prédateur. Donc, j'aurais pu sombrer beaucoup plus que je ne l'ai fait finalement, parce que j'ai réussi à mener une vie. Je te disais, j'ai bien sûr des blessures que j'ai traînées inconsciemment pendant quelques décennies derrière, puisque moi, j'ai décidé de ne pas aller en justice. j'ai fait le choix de ne jamais aller en justice, même quand il était question d'un droit de prescription augmenté. Je n'ai plus voulu parce que j'ai compris que ça n'était pas là que j'allais trouver mon chemin de résilience. J'ai pu accéder à des thérapies, notamment l'UMDR, pour enlever tout l'aspect trauma et douleur. Et après une thérapie de pleine conscience, pour mettre du sens finalement à la fois sur ma démarche, sur ma décision, sur l'expérience aussi. Et c'est, je pense, ce qui a fait aussi que j'ai eu à cœur et que j'ai à cœur d'accompagner des femmes à retrouver leur plein pouvoir, leur liberté d'être. Parce que pour moi, c'est comme ça aussi qu'on va déjà inspirer les générations derrière nous, les générations qu'on éduque aussi, pour lesquelles on sert de modèle. et finalement de dire aux femmes Attention, nous ne sommes pas des victimes permanentes. On peut à un moment donné être victime d'une situation, d'un être. On n'a pas à y rester dans ce statut. C'est un statut intermédiaire qu'il est important de reconnaître. Et moi, ça a été reconnu par mes thérapeutes. Donc, ça a été reconnu quand même par l'extérieur. Mais je n'ai pas vécu la double humiliation que la justice, à mon sens, dans tout ce que je lis aujourd'hui, fait vivre aux femmes victimes, c'est-à-dire Les questionnements outranciers, les allusions, la mise en doute aussi de la parole, alors qu'il y a moult examens gynécologiques, médicaux, qui montrent bien qu'il y a bien eu agression. Voilà, je n'ai pas vécu cette humiliation-là, et je pense que c'est une force aussi pour moi pour avoir pu entrer dans une pleine résilience, et surtout restaurer mon rapport à une pleine féminité de manière allégée. Voilà. Aujourd'hui, je suis très bien dans mon corps. J'ai de nouveau fait confiance à un homme, mais en étant dans la pleine conscience, parce que j'ai été mariée deux fois, j'ai eu des expériences longues avec des hommes, mais je me suis rendue compte, en faisant l'analyse de mes relations, que j'étais dans la dépendance affective dans ces relations. Je n'ai pas du tout apporté les mêmes choses qu'aujourd'hui. Donc, de retrouver mon rapport à ma pleine féminité, aujourd'hui de m'octroyer, de vivre, de m'autoriser, c'est vraiment ça, c'est ma liberté d'être à tous les niveaux. Voilà, j'ai envie de dire que c'est ce que je souhaite à toutes mes consoeurs, franchement.

  • Speaker #1

    C'est un parcours qui est très fort et qui est très courageux et je trouve intéressant le lien que tu fais justement avec ton combat actuel qui n'est pas le combat de l'inceste. Puisque ça, ça a été une partie de ta vie et tu as fait un travail pour toi pour finalement mettre ton énergie sur un autre combat, qui est celui de donner plus de pouvoir aux femmes avec une meilleure connaissance de leur cycle. Et ce que tu me disais aussi, c'est qu'il y a ce lien également dans la gestion de nos émotions et de nos traumas à travers le cycle. Et j'ai été choquée quand je l'ai appris. Et je ne sais pas si tous ceux qui nous écoutent auront ces informations-là. des femmes qui ont été victimes d'inceste ou d'actes pédophiles pendant leur jeunesse et qui peuvent avoir été dans le déni de ce qui s'est passé, leur vie de femme va faire ressortir ces traumatismes. C'est souvent, soit au moment des grossesses, des accouchements ou de la ménopause, que ces traumatismes qui n'ont pas été gérés parce qu'ils ont été ignorés et parce que le cerveau fait un blocage pour... pour permettre à la femme de continuer sa vie. Mais au moment de ces transformations, de ces variations fortes, hormonale, les traumatismes ressortent et donc c'est effectivement très important d'avoir cette lecture.

  • Speaker #0

    de l'impact de notre cycle et de nos fortes variations sur notre santé mentale finalement.

  • Speaker #1

    Ah mais clairement, très très clairement, c'est fondamental. Pour nous, c'est fondamental. Et comme il est fondamental aussi de parler, d'aller parler de ces traumas, d'aller parler de ces blessures émotionnelles pour ne pas arriver dans ces phases, comme tu l'as dit, de transformation importante. avec ces caillasses-là dans notre sac à dos, parce que ça va ne faire qu'alourdir ces moments de passage. Voilà, la maternité, c'est une transition aussi. On devient maman, on n'est pas inné de manière innée, même si on a une matrice qui permet de procréer si on en fait le choix. Devenir maman, c'est un chemin aussi, et c'est un chemin qu'on fait auprès de ses enfants. Donc, il y a vraiment... ça à comprendre que plus on va éliminer de nos vies les tabous quels qu'ils soient, et là on est sur nos tabous liés à notre féminité, plus on va se permettre aussi d'alléger le bagage et aussi on ouvre la voie pour nos filles on ouvre la voie pour nos fils de vivre dans une société plus résiliente plus bienveillante, plus accueillante de tout ça donc au-delà de nous j'ai envie de dire C'est aussi un acte d'inspiration et d'apaisement pour les générations qui arrivent. Voilà, il y a quelque chose qui m'a toujours marquée, c'est quand j'ai été… Donc, tu vois, moi, j'ai commencé dans l'entreprise privée. Ensuite, je suis allée du côté de la fonction publique et j'étais sidérée de voir qu'on envoyait les jeunes professeurs dans les contextes les plus difficiles. Pour moi, ça n'avait pas de sens. Et on me répondait « Oui, alors moi, j'ai vécu ça, alors il n'y a pas de raison qu'eux ne vivent pas. » pas. Moi, je ne veux pas de ce monde, en fait. Je ne veux pas de ce monde.

  • Speaker #0

    Un monde où on dégoûte les jeunes générations.

  • Speaker #1

    Et où on va finalement reproduire des schémas de violence, parce qu'on est dans l'irrespect, parce qu'on n'est pas dans l'accueil. Moi, je me dis que chaque femme qui va faire le pas de mieux se connaître et d'en parler avec simplicité, dans son entourage proche, dans sa famille, dire à sa famille, cette semaine, je vais vous déléguer un certain nombre de tâches parce que moi... j'ai besoin de me reposer, ça devrait être une évidence. Ça ne l'est pas. Donc, arriver à ça, c'est faire un acte, pour moi, c'est beaucoup plus parlant que de faire des textes et des textes et des textes sur les hommes ne partagent pas les tâches ménagères. Tant qu'on en parle, il ne se passe rien. Par contre, si dans sa vie, on se prend en main et que dans sa façon d'être femme, on inspire, on délègue, on met tout le monde à contribution simplement, et bien oui là on a des chances de faire évoluer concrètement les choses pour ces générations là et on a de plus en plus d'hommes ouverts,

  • Speaker #0

    intelligents émotionnellement, qui s'intéressent moi je suis entourée je trouve d'hommes qui sont fabuleux qui ont envie de vivre dans cette société là aussi bien sûr, mais bien sûr c'est important de ne pas faire ça contre les hommes Moi, je me sens très féministe et en même temps, je considère que c'est un nouveau monde pour nous tous. Et il y a beaucoup d'hommes qui ont envie d'en faire partie. Et d'ailleurs, dans la communauté The Patron, il y a énormément d'hommes qui ont cette sensibilité, cette ouverture-là, cette humanité.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'ils ont compris que les valeurs qu'on aura besoin de faire vivre, c'est la mixité. Autant que la sororité, la fraternité, la mixité est très importante. Et pour que la mixité fonctionne... Il y a besoin de comprendre. Il y a besoin de comprendre l'autre. Voilà, dans son fonctionnement, dans ses réalités.

  • Speaker #0

    Oui, et aussi, je pense qu'il y a beaucoup d'hommes qui aiment les femmes, qui sont admiratifs de femmes pour leur qualité, pour leur force, pour leur différence, qui aussi s'épanouissent dans leur rôle de père et ont envie de vivre ces expériences-là avec leurs enfants. C'est vraiment une forme d'amour pour les femmes, pour les enfants et qui ne se reconnaissent pas forcément dans certains schémas. Moi, je trouve qu'on est de mieux en mieux entourés. Il y a encore beaucoup de personnes qui ont du chemin à faire. Mais j'entends qu'en réalité, ils sont aussi prêts que moi à parler du cycle féminin et des règles. Et qu'il va falloir que... que je commence moi-même à... Enfin, j'espère le faire avec cet épisode, mais que je commence moi-même à changer de perspective sur le sujet.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup cette citation. qu'on attribue à Gandhi, c'est soit le changement que tu veux voir dans le monde. J'aime bien parce que le monde ne change pas de l'extérieur comme ça par un claquement de doigts. Chaque pas qu'on fait pour faire évoluer une cause qui nous tient à cœur compte en fait. Voilà, et donc ce qu'on peut changer en soi, sa façon d'être au monde, le fait de ralentir, de se respecter dans ses rythmes. Comme on recharge son téléphone quand il n'a plus de batterie, il va recharger son corps. Quand les batteries commencent à montrer des signaux d'affaiblissement, ça me semble sain, c'est une attitude saine et c'est une attitude inspirante pour nos enfants. On montre à nos enfants qu'on est humain, qu'on a des limites physiques, qu'on a aussi des magnifiques opportunités, des capacités émotionnelles, physiques, spirituelles très intéressantes. Mais c'est important de leur montrer, d'être explicite. Quoi de mieux que de modéliser ça, en fait, de vivre comme ça, parce qu'on n'est pas un modèle parce qu'on parle et qu'on exige des autres de faire comme ci ou comme ça. On est un modèle par les actions qu'on pose, par l'exemple qu'on montre.

  • Speaker #0

    On voit que ça résonne beaucoup pour toi et que tu mènes cette mission avec presque du militantisme, ce que je trouve fabuleux, puisque la manière dont tu abordes le sujet se veut utile et inclusive. Ce que j'ai envie de retenir, c'est que tu veux embarquer tout le monde et lever un tabou. Et même si, tu vois, moi aujourd'hui, je ne sais pas si un jour j'arriverai à célébrer une de mes saisons de mon cycle, j'ai envie d'être plus raisonnable, de gérer mon cycle avec un peu plus d'intelligence. Parce que finalement, ma gestion actuelle était un petit peu naïve et à vouloir être forte. et ne pas me plaindre, je n'ai pas été raisonnable. Je n'ai donc pas été une bonne gestionnaire de mon énergie et de mon corps. Et pour le coup, gérer mon énergie, c'est une priorité pour moi pour avoir la vie que je veux finalement. Si je ne gère pas mon énergie, je ne peux pas être une maman patiente, je ne peux pas être performante dans mon activité professionnelle, je ne peux pas avoir des conversations même agréables avec mes amis. Parce que si je suis épuisée, même si je sors le soir pour un dîner, je ne vais pas être très agréable parce que je suis trop fatiguée pour l'être. Je me dois d'être un petit peu plus raisonnable et maligne dans ma gestion.

  • Speaker #1

    C'est un bon mot de la fin.

  • Speaker #0

    Je pose toujours cette question à mes invités sur si je t'offre un panneau publicitaire dans la ville de ton choix, tu peux y inscrire et y afficher ce que tu veux, c'est ton message au monde.

  • Speaker #1

    Suis tes rêves, ils connaissent le chemin.

  • Speaker #0

    Suis tes rêves, ils connaissent le chemin.

  • Speaker #1

    Oui, suis tes rêves, ils connaissent le chemin. C'est aussi une façon de dire, fais-toi confiance, écoute-toi, respecte-toi. Tes rêves, ils t'appartiennent. Ils sont en toi, ils ont une part de toi et ils vont nous guider.

  • Speaker #0

    On a le GPS intégré. Il suffit de savoir l'exécuter.

  • Speaker #1

    Et encore plus, nous les femmes, on a un GPS hyper, hyper performant.

  • Speaker #0

    Faisons confiance un peu plus à notre intuition. Elle est bien forte. Et si tu te retrouvais face à Nathalie, 10 ans, alors c'est un âge particulier pour toi, quels conseils tu lui donnerais ?

  • Speaker #1

    À 10 ans, j'étais encore dans l'insouciance de l'enfance, on va dire. Mais aujourd'hui, avec le parcours que j'ai, je dirais tu es précieuse au monde, révèle ta lumière et inspire-nous.

  • Speaker #0

    Une phrase que tous les enfants de 10 ans devraient entendre. Voilà. Est-ce qu'il y a une chose que tu aimerais faire et tu n'as pas encore eu le courage de le faire ? Ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, le courage. Je ne sais pas parce que j'ose beaucoup de choses. Bon, après, je ne suis pas quelqu'un de très téméraire non plus, a priori. Mais, oui, voir plus grand, en fait, encore. Voir plus grand pour mon activité, mettre en œuvre ce qu'il faut pour que la grandeur de la vision se prenne dans la matière.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un peu plus écouter tes rêves ou est-ce que c'est prendre le temps d'élargir la vision ? Est-ce que la vision est déjà là ?

  • Speaker #1

    La vision est là, donc c'est vraiment persévérer pour que la vision dans sa grandeur puisse vraiment voir le jour. Là, j'ai l'impression d'être au balbutiement.

  • Speaker #0

    En même temps, tu as beaucoup de choses qui vont arriver. Je sais que... Tu travailles sur des programmes d'accompagnement pour justement aider les femmes. Tu m'as parlé d'accompagnement pour la ménopause, mais aussi pour mieux comprendre son cycle. Et tu m'as aussi parlé d'un programme à destination des hommes, pour qu'ils puissent justement être des partenaires de vie et des partenaires professionnels un peu plus conscients et attentionnés. Donc, on attend ça pour cette année ?

  • Speaker #1

    Écoute, oui, pour cette année, clairement, sur les parcours. Alors, je parle plutôt de parcours que de programme parce que la programmation ne me convient pas. Donc, je suis vraiment dans des parcours. Et les parcours, oui, pour comprendre son cycle menstruel complet dans ses quatre phases, comprendre son cycle, comment c'est un allié pour sa carrière professionnelle, comment c'est un allié pour sa vie intime et relationnelle. Et puis, j'aimerais créer un parcours pour les hommes, qui sera lui aussi avec un accompagnement où ils pourront poser des questions, parce que je sais que ça peut être challengeant pour eux de ne pas pouvoir poser des questions, de ne pas oser, de ne pas avoir l'espace pour poser leurs questions sans jugement, sans être jugé et sans être tout de suite mis à l'index d'un quelconque sexisme ou je ne sais quoi, de déplacer. Donc là, non, ça serait un espace pour eux. Dans les parcours, il y aura toujours deux formules, une formule en ligne sans moi ou sans trop moi et une formule accompagnée où je serai présente par des rendez-vous individuels. Et puis, une expérience, l'expérience M. Là, je donne un peu son mot. Là, c'est plus pour accompagner les femmes en pré et en ménopause de manière totalement personnalisée avec des expertes en plus de mon expertise. pour les aider par rapport à des questions, des symptômes ou des choses qu'elles ont besoin de régler pour vivre au mieux cette phase. Parce que pour moi, il ne suffit pas d'aller voir des professionnels de santé qui, eux, vont agir pour réduire l'impact des symptômes potentiellement. Mais j'ai bien compris que la ménopause, c'est une métamorphose beaucoup plus grande que ça. Et ça me tient à cœur d'accompagner les femmes qui le souhaitent. à vivre ce moment-là comme ça. Donc, aime pour, aime-toi, aime pour métamorphose, aime pour ménopause. Voilà, transformer.

  • Speaker #0

    Excellent. On a hâte de voir tous les parcours que tu proposes. Merci, Nathalie, pour ton temps. Merci pour ton ouverture et merci pour ton travail puisqu'il est nécessaire et nous avons besoin de plus d'informations et de plus de sensibilisation sur ces sujets. Puisque qu'on le veuille ou non, ça fait partie de notre vie. Et on sera plus efficace en étant en conscience. C'est aussi la base du coaching. Donc, on est bien alignés là-dessus. Merci Nathalie. Vous pouvez bien entendu suivre Nathalie sur LinkedIn, mais aussi via son site internet pour avoir toutes les actualités de Nathalie. Merci Nathalie et à bientôt. Merci à toi d'être restée jusqu'au bout. J'espère que cet épisode... t'auras plu, intrigué, inspiré et n'hésite pas à le partager ainsi que de laisser une évaluation ou un commentaire, ça aidera énormément le podcast à être plus diffusé. Merci et à très bientôt sur The Patron Podcast.

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Description

L'empowerment féminin a fait fausse route : "oui, tu peux le faire!".


Grâce à la "bonne" protection, oublie que tu as tes règles ; continue de vivre pleinement, comme si de rien était.


Et nous allons droit dans le mur.


49% des femmes salariées présentent des signes de dépression ou d'épuisement, contre 36% des hommes (étude OpinionWay, mars 2023)


Demandez à 5 femmes autour de vous si elles se sentent fatiguées et le constat sera rapide.


Demandez-leur comment elles vivent leurs règles. Vous serez surpris.


Maintenant posez-leur cette question :


"est-ce que tu t'organises différemment pendant tes règles?"


La majorité répondra avec un petit rire nerveux et une certaine irritation.


"genre, je peux ralentir juste parce que j'ai mes règles? et qui va s'occuper de..."


J'ai longtemps pensé que cela ne devait pas être un sujet.


Voire que cela faisait partie de ma liberté en tant femme moderne ; les règles ne m'empêcheront pas de vivre la vie que je souhaite!


Nathalie DESTIN m'a donc gentiment secouée lors du dernier épisode de "the Patronne podcast".


Elle m'a expliqué que :

- nier mon cycle est lié à une forme de conditionnement (pas très femme libérée du coup)

- ignorer les différents phases et les besoins spécifiques de mon corps à chaque phase m'empêche de récupérer et donc d'être performante

- il est temps de changer les conversations


Découvrez la notre (et ma résistance sur le sujet) lors du nouvel épisode maintenant disponible!


Suivez Nathalie sur

Linkedin https://www.linkedin.com/in/nathalie-destin/

et sur https://www.nathaliedestin.fr/entreprises


suivez moi sur Linkedin linkedin. com/in/elvire-blasset-9327bb10">www. linkedin. com/in/elvire-blasset-9327bb10



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je respecte mon rythme et j'adapte mon activité à mon rythme et non l'inverse. Or, on est dans une société qui nous demande de nier carrément notre rythme et donc de nous conformer au rythme qui nous est imposé. Mais il nous est aussi imposé par ignorance. Et si on décryptait ensemble la recette du courage ?

  • Speaker #1

    Bienvenue dans The Patron, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les... prise de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer et ça sans avoir toutes les réponses. A travers tous ces récits, j'espère te montrer que le chaos intérieur que tu vis est normal et que ça doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on sort jamais de sa zone de confort. On l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou d'apprendre à dire non, que ce soit ton boss. qui que ce soit, tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'accueille Nathalie Destin. Destin, oui, ce nom de famille est incroyable et il est à l'image du parcours de Nathalie. Nathalie a démarré sa carrière avec d'abord 6 ans en tant que conseillère financière et ensuite plus de 15 ans dans l'éducation nationale. Elle a été professeure des écoles et aussi maître formateur.

  • Speaker #0

    Et

  • Speaker #1

    2020 arrive, le Covid, une idée qu'elle avait déjà en tête commence à prendre forme et Nathalie décide de devenir entrepreneur. Aujourd'hui, Nathalie est consultante et elle accompagne les entreprises à mieux prendre en compte les spécificités du cycle féminin pour améliorer les conditions de travail des femmes, mais également leur performance au travail. Donc évidemment, quand on parle de spécificité du cycle féminin, on a en tête... nos règles, mais aussi les sujets d'endométriose, de périménopause, de ménopause, un sujet que je n'aime pas, mais qui est pourtant si intéressant et qu'on va aborder aujourd'hui avec Nathalie. Merci Nathalie d'être là.

  • Speaker #0

    Merci Elvire pour ta confiance et pour ton invitation et c'est avec plaisir et joie que je participe à diffuser une autre approche de notre pleine féminité qui, oui, effectivement est cyclique.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est cyclique et j'en ai parlé il y a quelques temps. Personnellement, je vis très très mal mes cycles menstruels et je vois à quel point c'est pénalisant dans mon activité et je n'aime pas en parler comme je disais. Toi, selon toi, c'est une erreur de ne pas en parler et tu aimerais que l'on célèbre plus nos cycles plutôt qu'on les ignore. Est-ce que tu peux m'expliquer comment on peut célébrer quelque chose d'aussi pénible ?

  • Speaker #0

    Alors, peut-être avant d'expliquer pourquoi c'est important de célébrer, c'est important de rappeler qu'on est toutes conditionnées par notre environnement sociétal, familial, culturel, sur ce sujet spécifique qui est notre cycle menstruel. Et j'aimerais juste rappeler que notre cycle, il fait partie de notre biologie féminine. C'est-à-dire qu'on ne le choisit pas, bien sûr, il est là, il est en nous. dès qu'on a des ovaires en état de fonctionner. D'ailleurs, c'est même installé dès la petite enfance, même s'il n'y a pas encore de flux. Et en fait, on est dans une société, une culture occidentale qui amène beaucoup, beaucoup d'énergie à invisibiliser ce fonctionnement cyclique, mais aussi à le rendre antipathique. Voilà, parce qu'on parle souvent, on parle régulièrement des douleurs, on parle des maux. On parle des risques, risques de grossesse. N'oublions pas que la grossesse dans notre culture est devenue un risque. Donc, tout ça, ça nourrit aussi les imaginaires, ça nourrit nos croyances, ça nous conditionne, quelque part, à rejeter cet aspect de notre biologie féminine originelle. Et donc, ça va créer intérieurement, plus ou moins consciemment, des luttes. C'est-à-dire qu'on va rejeter ce moment, on n'a pas envie d'y aller, on va amplifier le fait que c'est pénible. On va sentir toutefois qu'au moment du flux, et je distingue bien le flux du cycle, parce que le cycle, ce n'est pas uniquement la phase des règles, c'est bien plus riche que ça. Mais quand on commence à s'approcher de notre phase de règles, il y a des femmes qui ont des douleurs, effectivement. Et ça, je ne le nie pas, la douleur a une réalité. Et c'est intéressant d'aller chercher l'origine. de ces douleurs et pas uniquement de traiter le symptôme douloureux. Et oui, il y a des cultures qui ont fait le choix de célébrer cet aspect-là de la féminité parce que c'est corrélé à la vie. Tout simplement. Et comme j'aime à le dire régulièrement, notre cycle menstruel, c'est aussi notre allié de créativité, notre allié pour fonctionner en accord avec qui on est, en accord avec nos propres rythmes, nos propres saisons internes. Voilà, et je crois que c'est ça qui est à restaurer dans notre société parce qu'on vit dans une société androcentrée qui a pensé les choses par et pour des hommes et qui a mis un certain nombre d'éléments liés aux femmes de côté, voire qui les ignorent totalement. D'ailleurs, aujourd'hui, c'est très intéressant de remarquer que dans les dirigeants qui viennent à moi, beaucoup d'hommes sont priants de vouloir comprendre, parce que ces hommes, ils ont beau être dirigeants, ils sont aussi souvent accompagnés de femmes dans leur vie, ils peuvent être papa de fille, ils peuvent avoir des sœurs, ils ont évidemment une mère, et donc ça leur donne des clés de compréhension aussi. de leur rapport aux femmes. Donc oui, j'ai une curiosité saine qui me vient des hommes pour mieux comprendre le fonctionnement des femmes. Et pour les entreprises où j'ai eu la chance d'intervenir, certains managers qui se disent, mais oui, effectivement, je vais revoir ma posture ou en tout cas mes exigences maintenant que je sais qu'une femme ne fonctionne pas de manière linéaire. Donc, pas après pas, nous avançons. Donc oui, célébrons, célébrons notre féminité, parce que plus on va la célébrer et l'accueillir, cette féminité cyclique, moins on va créer de terrain de tension intérieure. On a déjà assez d'occasion d'être dans le stress par des éléments extérieurs. Si on peut s'apaiser intérieurement, avoir des clés de lecture de soi-même, des clés de compréhension de son fonctionnement, eh bien ça donne beaucoup, beaucoup de plaisir. plus de sérénité, ça permet de réduire notre charge mentale aussi. Je fais une aparté, il y a eu, il y a peu de temps, un très très joli documentaire qui est paru sur la qualité du sang des règles, en fait. Et on comprend qu'on le gaspille, nous, alors qu'en fait c'est un sang qui est différent de celui qui coule dans nos veines parce qu'il pourrait être porteur de cellules souches. Et vous savez que les cellules souches sont des cellules qui peuvent devenir à peu près n'importe quoi, puisqu'elles sont à l'origine de toute la création de nos organes. Donc, c'est très intéressant ce qui se passe en ce moment autour de cette réappropriation du cycle féminin, du sang des règles, tout comme on a parlé, fut un temps, du fameux cordon ombilical ou du placenta pour les jeunes mamans.

  • Speaker #1

    Alors, c'est rigolo quand tu dis ça. c'est que j'ai tout de suite une réaction de dégoût personnellement. Quand tu évoques ça, l'idée de récolter le sang des règles, ça ne me plaît pas. Et j'entends que je suis certainement très fortement conditionnée pour, comme beaucoup de personnes, quand j'associe les règles, effectivement, à quelque chose de douloureux, de pénible, de détestable. se dira qu'elle va avoir ses règles ou qu'elle a ses règles, c'est forcément parce qu'on est de mauvaise humeur ou qu'on n'est pas sympa. Je trouve difficile cette idée de voir ça comme une opportunité. En quoi mieux connaître son cycle peut devenir une opportunité ?

  • Speaker #0

    Tout simplement parce que, tu viens de le dire dans ton propos, on a réduit le cycle au flux menstruel. Donc, on a réduit le cycle féminin. aux règles. Or, c'est une seule phase du cycle qui en comporte quatre. Et chacune de ces phases est porteuse, on va dire, d'un capital d'énergie. Alors, c'est au départ en lien, bien sûr, avec des sécrétions hormonales. Je le rappelle, notre cycle menstruel, c'est ce qui permet originellement de pouvoir porter la vie. Donc, on a un cycle qui est prévu, si je puis dire. D'ailleurs, il a été prouvé que nos ovaires contiennent un certain nombre d'ovocytes qui vont être créés tout au long de notre vie cyclique, en tout cas de notre vie menstruelle avec un flux. Et on est au départ conçu comme ça. Donc chaque phase du cycle prépare en quelque sorte, il y a des phases qui préparent une éventuelle ovulation et à partir du moment où il n'y a pas eu ovulation, le corps se libère. de ce qui n'a pas été fécondé. On ne stocke pas ce qui n'a pas été fécondé. Et donc, c'est déjà hyper important de comprendre ça pour se libérer d'une forme de dégoût. Parce que pourquoi on est dégoûté ? Parce que 9 fois sur 10, on ne comprend pas ce qu'est ce sang. En plus, il a une couleur particulière, parfois il peut avoir même une odeur. Son aspect peut varier pendant la période des règles. Il peut être plus ou moins rouge, plus ou moins marron. On a énormément de méconnaissances de ce sang, de ce qu'il est, de ce qu'il représente. Donc forcément, comme tout ce qui est inconnu, très souvent, on met des craintes, on a peur, on n'est pas à l'aise. on a du mal à y aller. Alors, je ne suis pas en train de dire qu'il faut aller décortiquer son sang et regarder. Non, dans le reportage que j'ai évoqué, il était question, bien sûr, que la médecine récupère d'une certaine façon ce sang pour pouvoir mieux soigner les femmes, justement. Voilà, donc c'est en ce sens que je parlais d'une forme de gaspillage. On n'en est pas encore, comme dans certaines sociétés, où les femmes, à chaque fois qu'elles ont leurs règles, Merci. récupèrent leur sang et s'en servent soit dans de l'art, soit par des rituels qui sont soutenants pour leur féminité. Nous, on n'en est pas là, ce n'est pas le sujet. Pas du tout là. Mais c'est important pour moi de faire comprendre que notre cycle menstruel ne se limite pas au flux. Et c'est là qu'est le nerf de la guerre, parce qu'on a trois autres phases. On en a deux qui sont très porteuses, où si on a... su bien utiliser la phase des règles justement pour s'écouter, pour ralentir, pour déléguer, pour se reposer. Parce que quand le corps est dans une période de libération, de nettoyage et de purification, mais pas au sens religieux du terme comme je l'entends souvent, mais juste au sens de garder. dans les ovaires ou dans le système reproducteur féminin, on ne va pas garder ce qui n'a pas été fécondé puisqu'il faut, la création d'autres ovocytes est lancée. Donc, il y a besoin de libérer ça. Tout ça, ce nettoyage, ça prend l'énergie et ça explique que beaucoup de femmes, dans ces moments-là, sont plus fatiguées, ont besoin de ralentir. Mais qu'est-ce qui se passe dans notre société merveilleuse ? On leur a expliqué, mais non, tu n'as pas... pas ralentir, tu vas mettre tes protections et tu vas continuer à vivre comme si de rien n'était. D'ailleurs, les publicités qui vendent ces produits-là ne disent pas autre chose. La dernière en date, alors oui, ils ont changé. Maintenant, le liquide n'est plus bleu, il est rouge. Voilà, on va dire qu'ils ont fait un peu de cosmétique pour dire, vous voyez, on regarde les règles autrement, mais c'est faux. Parce qu'une des dernières publicités qui a été très diffusée, c'était une jeune femme Merci. qui faisait du patinage artistique et qui repartait de plus belle à l'entraînement dans la phase où c'est le moins conseillé, la phase des règles. Et on la voit, elle tourne, elle tourne. Il y a une notion de vitesse, il y a une notion de performance dans cette publicité qui est contre-performante pour les femmes. Alors aujourd'hui…

  • Speaker #1

    C'est un point sur lequel je voudrais revenir. Concrètement, on ne devrait pas faire du… sport, on ne devrait pas s'entraîner de la même manière pendant nos règles.

  • Speaker #0

    Exactement. Quand on est dans la période de règles, on peut continuer à faire du sport, de l'activité physique, mais ce n'est pas le moment de rechercher la performance, ce n'est pas le moment d'être dans l'endurance et ce n'est pas le moment d'être dans, comment dire, le fait de pousser ces performances. C'est au contraire peut-être le moment d'aller vers des pratiques qui vont soutenir des performances à venir par des choses plus tournées vers les étirements, vers la marche, vers de l'entretien, mais certainement pas vers de l'intensif. Voilà, je l'ai expliqué, c'est lié à la libération de notre corps, au nettoyage que fait notre corps à ce moment-là et où le corps a besoin de se mettre au ralenti. Voilà. Et donc, si on comprend ça, on voit aujourd'hui tout le problème des femmes, que ce soit d'ailleurs même en entreprise. En entreprise, on a demandé aux femmes de fonctionner de manière linéaire, c'est-à-dire d'avoir les mêmes performances du 1er au 31 du mois.

  • Speaker #1

    Mais t'imagines l'enfer dans une équipe où t'as 10 nanas, si tu peux pas faire la réunion où tout le monde doit être à fond parce que ça tombe forcément... pendant le moment des règles d'une... Enfin, tu vois, il y a un moment où le groupe ne peut pas s'adapter de cette manière-là.

  • Speaker #0

    Alors, le groupe ne va pas s'adapter, mais la femme va se mettre en disposition de... C'est-à-dire que si je sais que j'ai mes règles à tel moment et que j'ai des éléments indispensables, je suis obligée d'aller sur une foire commerciale, je suis obligée de faire ma prospection, je suis obligée de passer un entretien à ce moment-là parce que je n'ai pas décidé de la date et du moment. Ce n'est pas la même chose si j'y vais inconsciente et que je suis complètement à la ramasse, fatiguée, que je n'en peux plus, donc je vais y aller, mais finalement, je ne vais pas être au mieux de mes performances. je vais donner le minimum, voire je vais laisser mon esprit vagabonder parce que je ne serai pas en état d'être vraiment concentrée, que si je le sais et que je m'y prépare, donc je sais qu'en plein milieu de mes règles, mince, là, j'ai une super réunion hyper importante, je ne peux pas la décaler, je vais me préparer en connaissance de cause et surtout, je vais anticiper, c'est-à-dire que je vais amplifier mon repos avant. et je vais surtout m'autoriser du repos ou du ralenti après. Mais sur le moment, je vais pouvoir être opérationnelle et compétente parce que je vais y aller en conscience. Ce n'est pas du tout la même chose. Et quand je dis se préparer, c'est sur le plan physique, c'est ralentir, c'est avoir une alimentation soutenante aussi qui va me permettre d'avoir des nutriments, des vitamines qui vont me porter pour ce moment-là. Et puis, une fois que j'ai donné tout ce que j'avais à donner pour cette réunion qui n'a pas été décidée par moi, très bien, je vais pouvoir faire ralentir, m'organiser un peu différemment et déléguer tout ce que je peux déléguer. C'est-à-dire, au lieu que ce soit la énième réunion empilée sur des agendas déjà bien chargés, je vais voir ce que je peux reporter, ce que je peux déléguer, ce que je peux différer.

  • Speaker #1

    Prioriser, en fait.

  • Speaker #0

    prioriser ce que ne font pas l'essentiel des femmes parce que elles ont elles reçoivent comme une injonction d'être performant tout le temps et d'être performant de manière linéaire mais ça que je veux dire voilà donc ça c'est déjà contraire à notre fonctionnement Hormonale et notre fonctionnement et qu'est ce qui se passe quand les femmes font ça donc pendant les règles elle continue allez on y va à fond en fait au lieu de profiter de cette période où elle pourrait se régénérer et en plus gagner aussi en intuition, en connexion un peu plus subtile avec elles-mêmes, écouter leur corps, comprendre ce qui se passe, quand elles ne le font pas, les phases qui sont censées être porteuses après, elles n'en profitent pas parce qu'elles sont épuisées. Et donc, c'est comme ça que la charge mentale s'installe. Et c'est comme ça que la culpabilité vient en plus de la charge mentale parce qu'elles ressentent bien au fond d'elles-mêmes qu'elles ne donnent pas le meilleur. Elles ressentent bien au fond d'elles-mêmes qu'elles ont une difficulté à tout gérer. Et comme elles ont compris, ou plutôt, elles ont été conditionnées à être performantes tout le temps, ça vient percuter, ça. Elles ont l'impression, elles se dévalorisent elles-mêmes, elles s'auto-dévalorisent, elles disent « Ouais, mais non, mais je ne peux pas, je ne suis pas performante, c'est nul, je suis nulle, voilà, je ne suis bonne à rien, je n'y arrive pas, je suis épuisée. » Ben oui, et pour cause, je suis épuisée. Si au moment où mon corps en a le plus besoin, je continue à courir comme un lévrier après un leurre, évidemment que quand les phases plus porteuses arrivent, où je pourrais être plus performante et compétente presque naturellement, je n'en profite pas parce que je suis épuisée en fait. Donc, je passe plus de temps à chercher comment fonctionner dans l'épuisement plutôt qu'à régler le problème d'épuisement. Évidemment, ce phénomène va être amplifié quand on arrive en pré-ménopause et en ménopause, où la baisse des oestrogènes, le yo-yo hormonal entre la progestérone et les oestrogènes, font que là, oui, les oestrogènes jouent en moins leur rôle. On va connaître peut-être des sueurs nocturnes, on va avoir un sommeil haché la nuit. Donc, vous voyez, tout ça, c'est amplifié encore plus si on n'a jamais pris le temps d'écouter son corps. de repérer ses besoins et d'y répondre. Or ça, personne, absolument personne, ne peut le faire à notre place.

  • Speaker #1

    Ce que je trouve fou, excuse-moi, c'est qu'effectivement, on n'a à aucun moment, enfin moi en tout cas, à aucun moment de ma vie, J'ai eu la moindre sensibilisation, éducation, information sur le fait que j'avais des besoins cycliques. J'avais mes règles qui étaient dans le cycle et que ça allait être un mauvais moment à passer. Mais à aucun moment, j'ai été formée à comment m'adapter. En gros, c'est... peut-être que tu vas être complètement à plat pendant 24 heures, 48 heures à cause de tes règles, mais ça va revenir. C'est comme si tu étais handicapé pendant deux jours et après tu repars. Je ne me suis jamais dit ou on ne m'a jamais dit, pendant cette période-là, c'est hyper important que tu te reposes autant que possible, que tu limites telle ou telle activité qui n'est pas nécessaire pour pouvoir... récupérer et repartir de plus belle. Et pourtant, ça, je l'entends pour tout entraînement sportif. La récupération est indispensable pour la performance sportive. S'entraîner tous les jours sans aucune phase de repos ne permet pas aux muscles de se régénérer, etc., et au corps de reprendre. Mais jamais je ne l'ai entendu par rapport au cycle féminin.

  • Speaker #0

    Alors moi, je fais un parallèle quand j'interviens. Je fais toujours un parallèle avec les saisons. Si on observe les saisons dans la nature, et là on est à bonne école parce qu'on est en pleine éclosion printanière, qu'est-ce qu'on voit dans la nature ? On voit bien ces quatre phases. Et on voit bien qu'avant l'explosion printanière, là c'est vraiment un jaillissement de couleurs, de corolles de fleurs, qu'est-ce qu'on voit avant ? On est dans l'hiver. On est dans l'hiver où les arbres se sont dépouillés au maximum de ce qui est énergivore pour eux, c'est-à-dire l'entretien d'un feuillage, l'entretien de fleurs, de fruits. Ils se sont totalement dépouillés pour s'adapter à la nourriture et à la lumière disponibles. Il y en a moins. Donc, ils fonctionnent en état de réserve, ils fonctionnent au ralenti. Et pour ça, ils sont dépouillés de leurs attributs, on va dire, esthétiques pour beaucoup, mais pas qu'eux, ils sont aussi nutritifs, ils sont aussi utiles pour la photosynthèse, ils sont utiles pour les insectes pollinisateurs, tout ça. Mais non, eux, tout le monde se met plus ou moins… au repos, au ralenti. Parce que la nature ne s'arrête pas. Les arbres ne meurent pas en hiver, mais ils se mettent au ralenti. Et ce faisant, quand vient le printemps, quand il y a plus de lumière, quand la nourriture revient de manière plus abondante, d'un seul coup, il y a un regain. Et on le voit là, si on observe bien, si vous avez la chance de pouvoir observer de la nature dans votre environnement, que ce soit dans un parc, dans un jardin, dans un paysage qui vous entoure, observez bien combien la nature a repli toute sa flamboyance, quasiment spontanément, ça a pris quelques jours, vraiment pour revoir des bourgeons, des feuilles. Et ensuite, qu'est-ce qui se passe ? Il y a une maturation de cette végétation. En été, après la floraison, vient le temps des fruits. Et puis, à nouveau... La lumière va commencer à décliner. En plus, ça décline à partir du 21 juin, à partir du solstice d'été. Donc, la lumière commence à décliner et à l'automne, les arbres commencent à se mettre, se préparer à la phase où il y aura moins de lumière, moins de nutriments. Et donc ça, nous fonctionnons de la même façon. Et si on s'intéresse à un des paires, on va dire du colu. considéré comme un des pères du coaching qui est Frédéric Hudson, il a schématisé aussi le cycle de vie d'un projet en utilisant les saisons. Et finalement, on se rend compte qu'on fonctionne, nous les humains, très très souvent dans cette énergie cyclique. C'est-à-dire que là, je vous ai donné la nature, on parle du cycle féminin, mais un projet aussi a un cycle. Il y a l'idée, il y a le démarrage, il y a, à partir du moment où on le lance, Merci. Ça y est, le projet est en pleine vie, puis vient le moment des doutes, le moment des questionnements, le moment parfois du désengagement. On n'a plus la même appétence pour porter le projet. Et donc, le projet va connaître son cycle dépressif à lui aussi, c'est-à-dire un petit peu à l'abandon, il va vivoter, il va être moins attractif. Et puis, tout le challenge, évidemment, c'est de voir ce qu'on fait quand le projet tombe un peu dans cet état dépressif, un peu d'inertie. Est-ce qu'on le maintient ? et qu'on lui redonne de l'élan par des idées nouvelles, ou est-ce qu'on en change ? Est-ce qu'on acte qu'on a mis fin à ce projet et on repart sur autre chose ? Donc finalement, si on observe bien, tout est cycle. Et j'ai adoré, quand j'ai enseigné, montrer aux élèves qui m'étaient confiés travailler sur le cycle de vie d'une plante ou d'un animal. Et c'est très formateur, c'est très intéressant. Ça leur montre bien qu'il y a cette énergie de… Voilà, il y a la… pour une plante, il y a la germination, il y a la croissance, il y a ensuite la reproduction et il y a la mort. l'atténuation et hop ça repart. Donc c'est très très important de se rappeler que nous aussi nous faisons partie du vivant et faisant partie du vivant, nous avons ce fonctionnement naturellement à notre disposition.

  • Speaker #1

    La pensée qui m'a traversée quand tu comparais notre cycle aux saisons c'est que c'est pas forcément cohérent mais je disais oui mais ce qui galère c'est que là l'hiver il revient trop vite.

  • Speaker #0

    Oui, 28-30 jours selon les femmes. Voilà,

  • Speaker #1

    ça revient trop vite. Et du coup, d'un côté, ça peut être vu comme une opportunité, puisque ça nous permet finalement de récupérer et de se remettre à flot sur des plus petites périodes. Mais j'ai souvent l'impression que, vu que notre vie va tellement vite, le fait que ce soit Un cycle court, je trouve ça difficile à gérer. Finalement, l'hiver, je m'y adapte parce que je n'ai pas le temps. Et puis bon, si j'ai besoin, je vais faire un tour en Espagne pour avoir un peu plus de soleil. Mais en gros, le fait d'avoir tous les 28-30 jours cette période douloureuse, en fait, quand même de fatigue forte et de douleur, je trouve ça un peu déprimant en réalité. Comme si on... Tu n'as pas le temps de te remettre sur pied que ça revient.

  • Speaker #0

    Ça, c'est le cas quand on subit, quand on n'est pas de sens et quand on n'utilise pas son cycle. Pour moi, ma plus grande liberté aujourd'hui, c'est de fonctionner selon mon rythme personnel. Donc, mon rythme personnel, même après mes no-pause, parce que j'ai développé des façons de m'observer, de repérer en moi. ce qui fonctionne facilement et ce qui me demande un peu plus d'effort dans différentes phases. Et ce faisant, je respecte mon rythme et j'adapte mon activité à mon rythme et non l'inverse. Or, on est dans une société qui nous demande de nier carrément notre rythme et donc de nous conformer au rythme qui nous est imposé. Mais il nous est aussi imposé par ignorance. Par ignorance, c'est-à-dire qu'à force d'ignorer que la femme a ce fonctionnement cyclique qui lui est propre, et qui pourrait être un allié, il est invisible. Donc, rendu invisible, il y a énormément de femmes qui font comme toi, c'est-à-dire qui subissent et qui sont dans l'incapacité de fonctionner en accord avec ça. Or, je sais que j'ai diffusé aussi beaucoup, beaucoup ces informations dans des cercles de femmes que j'ai animées, et des femmes de tous âges. Et il y a des femmes d'un certain âge, même certaines qui étaient retraitées, qui m'ont dit « mais si seulement j'avais su ça avant ! » Parce que le cycle, là je parle un peu sur l'aspect activité professionnelle, mais c'est la même chose pour notre vie intime, on n'a pas une sexualité linéaire. Donc là aussi, au lieu de lutter dans cette sphère-là, en pensant qu'il faut s'adapter au rythme de l'autre, aux envies de l'autre, écoutons nos propres envies, on va en voir, on va en percevoir toute la richesse. Mais simplement, ça aussi... Pour l'instant, c'était tu. Voilà. Parce que, alors, tu disais qu'on ne t'a jamais enseigné ça. Il faut savoir que déjà, tout ce qui concerne le fonctionnement féminin, là, la ménopause, la préménopause, c'est rentré dans le cursus des futurs médecins que depuis 2020. Oui, on est contents. Mais oui, parce que la médecine, originellement, elle a été pensée par et pour des hommes. D'ailleurs, très longtemps, tout ce qui concernait le cycle menstruel, a été mis un peu sous l'angle de « les femmes sont hystériques » . Voilà, elles ont leurs humeurs, elles ont leurs règles, elles sont hystériques. On a résumé le fonctionnement féminin à ce mot et toutes les croyances qui peuvent en découler. Donc, on ne s'est pas intéressé pendant des années, des années, des siècles même, je pourrais dire, aux spécificités féminines. Pourquoi ? Parce que c'est aussi un levier de puissance féminine. Un levier de puissance douce, l'idée ce n'est pas d'aller prendre le pouvoir sur quelqu'un, sur quiconque. C'est un levier de fonctionnement plus libre, plus responsable de soi, plus responsable de la vie qu'on veut se créer. Ça veut dire que là, on va moins obéir aussi à des injonctions extérieures. Voilà, là où moi je mets l'opportunité de puissance des femmes dans notre cycle, parce que c'est aussi une réalité, qu'on a besoin de se réapproprier. Parce qu'il y a longtemps, les femmes vivaient plus aussi comme ça, et d'ailleurs même les femmes paysannes, parce que les femmes ont toujours travaillé, ça aussi c'est une belle lubie de nous dire qu'on a travaillé depuis les années pré-guerre. Non, c'est faux, les femmes ont toujours travaillé, et quand la société était beaucoup plus rurale, qu'elle ne l'est aujourd'hui, les femmes travaillaient. Elles travaillaient au champ, mais les femmes au champ, il y avait le fonctionnement de la lune, le fonctionnement des saisons. En fait, elles étaient tout le temps connectées à ça. Donc, elles savaient reconnaître, observer leur corps. D'ailleurs, elles se respectaient tellement qu'il y a certaines femmes qui allaient enceintes, continuaient de travailler au champ. On accouchait debout parce qu'accoucher debout… C'est beaucoup plus sensé que d'accoucher allongé comme ça où on va demander des efforts surhumains au corps alors qu'en fait, voilà.

  • Speaker #1

    La gravité aide.

  • Speaker #0

    La gravité fait que, oui, il y a encore des cultures où on accouche accroupi ou on accouche debout. Voilà, ça c'est très occidental d'être allé chercher des postures qui sont plus favorables aux praticiens qu'à la femme qui accouche. Mais ça explique aussi. beaucoup de choses, cette ignorance qu'on a du fonctionnement féminin.

  • Speaker #1

    Oui, tu évoquais la nature et il y a une information qui m'a toujours fait un peu sourire qui est ce lien entre la lune, notre cycle féminin et les marées. Les marées quotidiennes sont liées à la lune, notre cycle aussi est lié à la lune et en même temps, je trouve ce lien fabuleux et on en parle peu. Il paraît presque mystique. Oui,

  • Speaker #0

    il y a aussi, alors moi, par chemin personnel aussi, je mets du sens, je mets beaucoup de sens spirituel dans la réappropriation de mon fonctionnement et effectivement dans cette connexion à l'énergie lunaire. Quand on commence à observer son cycle personnel, je le propose notamment aux femmes qui n'ont plus de flux, parce que quand il n'y a plus de flux, Le flux, c'est un bon repère. On a le flux, donc on va commencer l'observation depuis ces dernières règles, les règles à venir. Mais quand on n'a plus ce flux, pour observer son fonctionnement, on peut prendre comme repère certaines phases de lune. Et observer, il y a énormément de critères observables, si je puis dire, de données observables sur son fonctionnement personnel en les connectant comme ça aux phases lunaires. Et oui, on se rend compte de même que des femmes qui vivent ensemble, des mamans avec des filles, des sœurs entre elles, elles témoignent que leur flux arrive quasiment en même temps. Elles se synchronisent, elles s'auto-synchronisent.

  • Speaker #1

    Effectivement, quand j'étais en colocation, on avait fini par être synchronisés. Ce n'était pas le cas au début. À la fin, on était synchronisés. Et c'est vrai que ça, on le sait. Ça, on le sait. Mais c'est intéressant aussi de se dire que, moi, quelque chose que je vis comme, encore une fois, alors je vais, promis, Nathalie, je vais essayer de me renseigner pour être un petit peu plus au fait de comment mon cycle peut être mon allié. Et ce que je trouve terrible dans ce que tu me dis, c'est que moi qui, jusqu'à présent, avait envie de supprimer mon cycle. D'ailleurs, à un moment, j'ai même été sous pilule qui m'enlevait complètement mes règles pour ne pas avoir ces accoutumants du flux. Et bien, ce que j'entends de plus en plus, c'est que je vais regretter cette période-là puisque la périménopause et la ménopause vont apporter d'autres chamboulements et que je n'aurai plus ce repère temporel avec les règles. donc À quoi je peux me préparer ?

  • Speaker #0

    Alors, moi j'ai découvert, moi je suis en pleine préménopause, j'ai bientôt 52 ans, et en fait, j'ai découvert que en ayant fait ce chemin de connaissance vers moi-même à travers mon cycle menstruel, finalement, je me suis outillée. Je me suis outillée pour décrypter les messages que mon corps m'envoie maintenant en préménopause. C'est-à-dire que... d'avoir mis en œuvre cette observation régulière et de fonctionner beaucoup plus à mon rythme, si je puis dire. Ça me donne des clés de lecture et aussi des clés d'anticipation ou de correction de certaines habitudes. Ça veut dire que je suis capable d'atténuer mon exposition à certains symptômes parce que je les anticipe. Mais je ne les anticipe pas parce que j'ai lu que la femme a emprimé nos pauses, elle vit ça ou ça. Je les anticipe parce que je reconnais les signaux que m'envoie mon corps. Et donc, à partir du moment où je reçois le signal, je suis capable de le décrypter, de l'accueillir. et de prendre les mesures qui me sont adaptées.

  • Speaker #1

    Tu peux donner un exemple ?

  • Speaker #0

    Par exemple, clairement, les premières bouffées de chaleur. Parce que les premières bouffées de chaleur, elles me sont arrivées, même un petit peu, j'ai découvert que c'était l'après-ménopause, parce que l'après-ménopause, elle peut démarrer autour de 41 ans de manière naturelle. Après, elle peut venir plutôt pour des femmes qui ont subi des traitements particuliers, mais en tout cas, de manière naturelle, les premiers, voilà. Ça peut démarrer à 41 ans, mais on va dire qu'autour de 45 ans, ça commence vraiment à s'installer pour une majorité de femmes. Et bien, ces premières bouffées de chaleur, au début, je ne comprenais pas. Je me dis, mais tiens, pourquoi j'ai chaud ? Alors, j'ai beaucoup de chance. Moi, je ne rougis pas, je ne commence pas à suer de tous les côtés, mais d'un seul coup, j'ai très chaud. Donc, au débarrage, qu'est-ce que j'ai fait comme beaucoup ? J'ai pris un petit éventail ou un petit ventilateur pendant que je travaillais. Mais évidemment, ça, ça me soulage sur le moment. Ça ne vient pas régler. en fait, cette question des bouffées de chaleur. Et comme moi, je fais partie des femmes qui ne peuvent pas avoir de traitement hormonal particulier, voilà, au personnel aussi, et par rapport à mes antécédents, familiaux notamment, je trouve des solutions. Voilà, donc je fais attention, par exemple, à ce que je mange. Donc, je réfléchis à une autre alimentation. J'augmente ma pratique, mon activité physique. Je fais attention quand je me vêtis à porter des matières plus adaptées. Je prends des mesures qui font que je ne suis pas gênée par les bouffées de chaleur. Je ne peux pas dire que je ne sais pas si j'en aurai pas dans l'avenir, mais là, je n'en ai plus. Parce que j'ai eu les choses en main. Je me suis décidée à ne pas subir. et je ressens que plus... J'ai accueilli ma féminité et comme tu le sais, dans mon parcours personnel, ça n'a pas forcément été simple parce que la féminité a pu être vue aussi comme un outil de prédation. Donc, quand on fait un travail de la thérapie sur soi, quand on va régler un certain nombre de blessures, et d'ailleurs j'en dirais deux mots pour la ménopause, on peut avoir ce rapport à sa féminité qui a été altéré. Je le constate aussi chez des femmes qui m'ont partagé. le fait qu'elles sont sujettes à de l'endométriose, il y a tellement une lutte permanente entre ces douleurs, le corps et elles, que quelque part leur rapport à la féminité est altéré. Or, se réapproprier un rapport sain à notre féminité, ça permet aussi de mieux la comprendre et de mieux la gérer. Donc on n'a plus forcément à tout subir. Et pour moi, je suis persuadée avec le temps, de plus en plus, que oui, je peux traiter mes symptômes avec des gélules, avec ci ou ça, très bien. Mais si je ne vais pas voir la cause, ça va revenir à un moment ou à un autre. Et justement, il y a quelque chose de très important que j'aurais partagé ici, c'est que les femmes qui arrivent en pré-ménopause et plus sûrement en ménopause, en n'ayant pas réglé un certain nombre de blessures émotionnelles qu'elles portent en elles, alors la ménopause peut être une déflagration. Parce que c'est une phase de changement important dans notre vie. Changement dans le corps, changement souvent dans la vie personnelle, parce que ça correspond plus ou moins au départ des enfants, de la maison. Qu'est-ce qu'on a fait de son couple ? Est-ce qu'on a continué tout en étant parent à nourrir son couple ou pas ? Quel est le regard de l'autre sur nos changements ? Et comment on en parle avec l'autre ? Et donc, tout ça, ça va influencer aussi notre manière d'entrer dans ces phases-là. Et moi, j'ai décidé… par mes accompagnements, de proposer aux femmes d'utiliser cette phase comme une superbe opportunité de métamorphose. C'est-à-dire, enfin, quand elles n'ont pas pu le faire avant, c'est de s'autoriser à saisir cette phase pour se métamorphoser, aller vraiment à la rencontre d'elles-mêmes et en se connaissant, en vivant plus en respect de qui elles sont. elles vont agir autrement dans le monde et elles vont se respecter. Et en se respectant, elles sont inspirantes pour leurs filles, elles sont inspirantes pour d'autres, elles sont performantes, elles sont plus alignées, plus sereines. Et même s'il y a des symptômes de ménopause, elles apprennent à les gérer, elles apprennent à les anticiper. Et ça, pour moi, se donner ces clés de liberté, pour moi aujourd'hui, dans le monde dans lequel on vit, c'est fondamental.

  • Speaker #1

    J'aime ce mot que tu utilises de métamorphose, puisqu'on voit bien que de toute façon, c'est une phase où on évolue, où il y a une sorte de mutation interne, on a les hormones qui se stabilisent différemment. Il y a ce shift d'énergie et effectivement, c'est une belle opportunité pour réorienter et en faire quelque chose de positif et pas le vivre comme une perte, comme un deuil ou en tout cas comme quelque chose qui vient pénaliser la suite. Bien sûr, c'est une étape et il faut le gérer et il y a une opportunité pour le transformer. J'aime bien aussi dans ce que tu dis, cette idée de s'écouter, de mieux se comprendre. Et je pense à toutes mes amies et beaucoup de femmes qui sont autour de moi qui vont avoir ce sentiment d'épuisement, de lutte contre les éléments. Et on parle beaucoup justement de la charge mentale, du fait qu'on est des générations de superwomen qui doivent avoir et la carrière et... le corps en corps sexy après les enfants et les goûter fait maison et et et et toujours beaucoup beaucoup de choses que l'on doit gérer et je me dis en t'écoutant que finalement peut-être le premier pas pour reprendre le contrôle sur sur cette vie qui défile c'est d'accélérer et de réaccélérer en fonction de notre cycle Et si on avait cette conduite un peu plus habile de notre véhicule, pendant ces périodes-là, on arriverait certainement à plus récupérer et donc à être plus performant quand on peut l'être. À vouloir être trop performant tout le temps, même quand ça devient extrêmement difficile, finalement on vient puiser très très loin dans nos ressources et on a plus de difficultés. À repartir.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on fait tous quand notre téléphone a une batterie proche de la fin ou qui s'éteint ? Qu'est-ce qu'on fait ?

  • Speaker #1

    On pose et on le recharge.

  • Speaker #0

    Et on le met à charger, exactement. Et ça, je prends toujours cet exemple parce qu'il est d'une banalité affligeante. C'est des automatismes qu'on a tous développés. On ne veut pas avoir notre téléphone, on ne veut pas avoir la batterie du téléphone qui s'éteint. parce qu'on est beaucoup et nombreux à avoir une part de notre vie en lien avec ce fameux téléphone. Et donc, je le vois même quand je vais à des séminaires. Enfin, voilà, il y a tout le temps quelqu'un qui cherche à brancher son téléphone. Parfois, ce téléphone s'étale. Eh bien, je dirais que le bon sens voudrait qu'avant de penser à notre téléphone, on pense d'abord à notre premier véhicule, celui sans lequel rien n'est possible, notre corps. Tout simplement, rien, absolument rien n'est possible si notre corps a ses batteries à plat.

  • Speaker #1

    Mais on n'a pas le petit signal qui nous dit que là, on est à moins de 20% et qu'il faut qu'on se mette en économie d'énergie. Le mode économie d'énergie, on le connaît mal et on est vraiment capable, en plus, de se dire qu'on n'en est pas du tout là.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ce n'est pas qu'on ne l'a pas le signal, c'est qu'on ne le perçoit pas. Voilà, parce que les signaux, il y en a. Il y a des signaux faibles d'abord, puis après les signaux qui s'amplifient. Puis après, ça devient de plus en plus amplifié jusqu'à des personnes qui deviennent insomniaques, qui ne dorment plus, tellement épuisées. On a tellement tiré sur la corde qu'on se met dans des états où même le sommeil devient problématique alors qu'on en a besoin. Donc, c'est vraiment réapprendre à s'observer. D'ailleurs, c'est très drôle. On est cette discussion aujourd'hui parce que c'est exactement le sujet de mon poste du jour. Pour inviter les femmes, notamment dirigeantes et leaders, à se demander si l'avenir, c'est toujours la course du livrier ou si au contraire, ce n'est pas accepter de ralentir pour fonctionner différemment. Et moi, je suis évidemment persuadée de cela. C'est vraiment le message que je diffuse. Et quand je vais en entreprise et que j'en parle, le fait de bien montrer Merci. comment l'énergie disponible est différente à chaque phase de cycle, il y a des femmes qui spontanément disent « Attends, je vais revoir mon agenda, je vais m'organiser différemment. » Et là, on a déjà gagné. Parce que le but, c'est pas de... Alors moi, j'ai une position très tranchée sur le congé menstruel. Le but, c'est pas de s'arrêter. Le but, c'est de mieux fonctionner en respect de qui on est et de son rythme. Voilà. Évidemment, comme tu l'as pointé tout à l'heure, on ne va pas ralentir tout au même moment. De même qu'on ne va pas accélérer tout au même moment. Simplement, si on est dans une équipe de femmes, il peut y arriver qu'il y ait de la synchronisation aussi. Mais sinon, quand chacune est outillée pour s'observer, ça va faire un amalgame très sympa finalement parce que personne ne va fonctionner à contrephase ou si on le fait, on va le faire en conscience. Donc, ça va mieux se caler dans les obligations du groupe. Et en plus, il y a une chose que je propose aussi qui est un module dédié plutôt au manager sur comment on fait pour communiquer quand on a des femmes dans ses équipes et qui évidemment… Il n'est pas question d'aller demander quelle phase de cycle elle est. Mais comment on s'assure, quand on fait une communication écrite, par exemple, qu'on parle à toutes les femmes, quelle que soit leur phase ? Voilà. Aussi, c'est une richesse. C'est-à-dire que, de toute façon, par mon expérience de formatrice, je sais très bien qu'on peut montrer la même slide à 50 personnes. Il n'y a pas 50 personnes qui voient la même chose sur la slide.

  • Speaker #1

    Les perceptions ont adopté à entendre les femmes.

  • Speaker #0

    Et pourtant, on a bien fait cette slide avec les mots, avec tout ce qui va bien. Donc, c'est la même chose dans une réunion ou dans un événement professionnel. Il n'y a jamais 100 % des gens qui voient ou qui lisent la même chose. Mais si on prend la peine, quand on doit rédiger un écrit, d'utiliser des mots, des formules qui vont faire que chaque femme, selon là où elle en est dans sa phase, va sentir qu'on s'adresse à elle. Alors là, écoutez, je dirais que c'est l'objectif ultime. qu'on atteigne tous ce degré de prise en compte pour améliorer encore notre communication, et professionnelle, et relationnelle d'ailleurs. Parce que là aussi, il y a quelque chose qui est encore moins, mais alors encore moins connu, c'est que nos partenaires masculins, notamment si on est une femme qui vit avec un homme, peuvent aussi jouer un rôle extrêmement précieux et précis selon les phases que l'on traverse. Mais ça, ça va demander que madame se connaisse bien, qu'elle soit capable, évidemment, de communiquer sur ces sujets à son partenaire et ensuite que son partenaire ait suffisamment, on va dire, d'envie.

  • Speaker #1

    D'intelligence professionnelle ?

  • Speaker #0

    Oui, d'intelligence. Mais en général, je me rends compte qu'il y a énormément d'hommes qui ont envie de comprendre. Simplement, ils n'ont pas les clés. Ils n'ont pas les clés, ils observent, ou parfois ils subissent sans rien comprendre. Mais qui a pris la peine de leur expliquer ? Moi, je commence. Voilà, c'est mon premier pas. Et donc, oui, je réfléchis même à créer un parcours dédié aux hommes pour comprendre le fonctionnement féminin et aussi leur donner des clés pour que leurs attitudes Merci. puissent être soutenantes, sans rien leur enlever à eux, de leur masculinité, de l'homme qu'ils ont envie d'être. Mais au contraire, de leur apporter ce supplément d'âme et ce supplément dans une masculinité beaucoup plus attentionnée.

  • Speaker #1

    Il y a une tendance en ce moment sur Instagram de... Instagram, TikTok, de vidéos d'hommes qui apprennent que leurs partenaires ont leurs règles et qui, d'un seul coup, sont en mode bouillotte, petites attentions. J'en ai vu plusieurs comme ça et je me suis dit, waouh ! Et c'est bizarre. J'ai quand même cette première réaction. Je ne dis pas que mon mari est un goujat sur le sujet, mais... C'est vrai que ce n'est pas un sujet que j'aime aborder particulièrement. Et donc, je ne lui ai jamais donné l'opportunité d'être aussi attentionnée. Je vais peut-être commencer, on verra, ce sera peut-être un test pour lui. Comme il n'écoute pas mes podcasts, je n'ai pas d'inquiétude. Mais je vais le tester juste pour voir. C'est vrai qu'encore une fois, il y a un gros travail. Et moi, j'ai envie de le faire pour ma fille, surtout, et même pour mon fils. Pour la première fois hier de ma vie, j'ai dit à ma famille, je ne suis pas bien parce que j'ai mes règles. Et donc, j'ai eu la conversation avec mon fils qui a 7 ans, où j'ai essayé de lui expliquer ce que ça voulait dire. Et je l'ai vécu un peu comme un acte de rébellion, très honnêtement. Et je pense qu'il faut qu'on transforme le discours, les conversations. J'ai eu la conversation avec ma fille du fait que moi, le jour où j'ai eu mes règles, pour la première fois, ma mère m'a giflé par tradition. C'est certainement une des seules fois où ma mère m'a giflé dans ma vie. Et j'étais grande puisque j'ai eu mes règles très tard. J'étais en seconde. Donc, personnellement, je les attendais. Je savais qu'elles allaient venir un jour. J'étais la dernière de mes copines. Mais j'étais très mal. Et c'est vrai qu'on a parlé toutes les deux ans avant le podcast ce cette tradition n'aide pas à accueillir cette phase de notre vie. Et donc, il y a beaucoup de petites choses que nous pouvons faire pour transformer les conversations et les attitudes et que les femmes se sentent plus soutenues tout au long de leur cycle.

  • Speaker #0

    Clairement, démarrer une expérience comme celle-là par une violence physique, qui n'est pas toujours explicite d'ailleurs, qui est juste une perpétuation d'une tradition qu'on n'a pas réinterrogée. On sait que notre corps garde les émotions les plus fortes en mémoire et elles reviennent ces émotions quand une situation peut nous ramener justement dans cette émotion-là. Donc si quand on a nos premiers flux, c'est corrélé à un moment où on reçoit une violence physique, évidemment que ça va nourrir la croyance que là, C'est de la douleur, c'est de la souffrance, c'est de la violence. Ça se passe de manière inconsciente, mais oui, bien sûr que ça vient s'engrammer en nous. Alors que c'est un moment où on a besoin d'explicitation, d'explication, de compréhension, de mots M-O-T-S pour adoucir peut-être les mots M-A-U-X parce que très souvent à la mise en place du flux, oui, il peut y avoir des crampes utérines, il peut y avoir des douleurs dont on ne sait même pas l'origine, on ne comprend même pas d'où ça vient. on a besoin à ce moment-là de soutien et on reçoit une gifle. Donc, on nous met déjà dans les dispositions de subir, parce que là, on subit la gifle. On ne la voit même pas arriver souvent, d'ailleurs. Peut-être que tu te dis très bien, ma mère ne m'a jamais giflé juste à ce moment-là. Donc, c'est encore plus incompréhensible. Et ça vient d'une femme qui gifle une autre femme. C'est vraiment des choses à réinterroger rapidement et surtout, j'espère que ça y est, ça n'existe plus. que c'est vraiment dramatique. C'est vraiment dramatique pour les femmes qui commencent leur rentrée dans leur pleine féminité biologique comme ça, par un geste violent.

  • Speaker #1

    Ta période à toi de première règle a été accompagnée d'un lourd traumatisme et on peut en faire un lien aussi avec la première décision que tu as prise qui était extrêmement courageuse. Est-ce que tu veux bien nous partager ce qui s'est passé à ce moment-là pour toi ?

  • Speaker #0

    Oui, moi, mon entrée, on va dire quelques mois après mes règles, je n'ai pas pris de gifle, en tout cas par ma mère. Mais par contre, j'ai eu un père qui s'est octroyé le droit de me prendre comme objet sexuel. Donc, j'ai vécu de l'inceste, on va dire à peu près en sixième, au milieu de la sixième, jusqu'en troisième. Un jour, je me suis levée. et avec cette énergie en moi, je ne pourrais pas dire d'où elle est venue, mais j'ai trouvé l'énergie de lui dire maintenant c'est stop ou alors je te dénonce à la police. Et il faut se rappeler du contexte qui à l'époque, on est en plein milieu des années 80, on ne parle pas de ces sujets, on n'en parle pas à la télé, on n'en parle pas à l'école. Moi je lisais bien quelques magazines de jeunes filles, ce n'était pas des sujets qui étaient traités. même pas dans les rubriques, il y avait toujours un docteur qui venait répondre aux questions des jeunes filles. Il n'y avait même pas ces sujets-là qui étaient traités dans ces colonnes-là. Donc voilà, j'ai trouvé cette énergie-là. Je te disais, c'est devenu comme une fulgurance parce que je n'ai pas du tout ruiné ça pendant des mois. C'est vraiment un matin, je me suis levée, j'ai dit stop. Donc j'ai réussi à faire changer la peur de quand et j'ai été écoutée. Voilà, mais je pense que... Je ressens encore parce que je pars. Cette énergie, elle est peut-être quelque part encore en moi. Je me souviens très bien que le non et le stop avaient une énergie de non négociable. Je pense que je portais une énergie… où je devais montrer que je n'étais pas en train de... Oui, ce n'était pas négociable. Ce n'était pas des paroles en l'air. Voilà, c'est stop, tu ne me touches plus jamais, sinon, voilà ce qui va se passer. Et j'ai tenu cette menace, j'en ai même joué. J'ai pris un peu le pouvoir aussi sur ce personnage qui, au départ, aurait dû être mon guide dans la vie et qui ne l'a pas du tout été. Et en fait, ça m'a... Ça m'a donné une espèce de force intérieure. Et moi, je pourrais dire que mon entrée dans ma pleine féminité, ça a été d'avoir affaire à un prédateur. Donc, j'aurais pu sombrer beaucoup plus que je ne l'ai fait finalement, parce que j'ai réussi à mener une vie. Je te disais, j'ai bien sûr des blessures que j'ai traînées inconsciemment pendant quelques décennies derrière, puisque moi, j'ai décidé de ne pas aller en justice. j'ai fait le choix de ne jamais aller en justice, même quand il était question d'un droit de prescription augmenté. Je n'ai plus voulu parce que j'ai compris que ça n'était pas là que j'allais trouver mon chemin de résilience. J'ai pu accéder à des thérapies, notamment l'UMDR, pour enlever tout l'aspect trauma et douleur. Et après une thérapie de pleine conscience, pour mettre du sens finalement à la fois sur ma démarche, sur ma décision, sur l'expérience aussi. Et c'est, je pense, ce qui a fait aussi que j'ai eu à cœur et que j'ai à cœur d'accompagner des femmes à retrouver leur plein pouvoir, leur liberté d'être. Parce que pour moi, c'est comme ça aussi qu'on va déjà inspirer les générations derrière nous, les générations qu'on éduque aussi, pour lesquelles on sert de modèle. et finalement de dire aux femmes Attention, nous ne sommes pas des victimes permanentes. On peut à un moment donné être victime d'une situation, d'un être. On n'a pas à y rester dans ce statut. C'est un statut intermédiaire qu'il est important de reconnaître. Et moi, ça a été reconnu par mes thérapeutes. Donc, ça a été reconnu quand même par l'extérieur. Mais je n'ai pas vécu la double humiliation que la justice, à mon sens, dans tout ce que je lis aujourd'hui, fait vivre aux femmes victimes, c'est-à-dire Les questionnements outranciers, les allusions, la mise en doute aussi de la parole, alors qu'il y a moult examens gynécologiques, médicaux, qui montrent bien qu'il y a bien eu agression. Voilà, je n'ai pas vécu cette humiliation-là, et je pense que c'est une force aussi pour moi pour avoir pu entrer dans une pleine résilience, et surtout restaurer mon rapport à une pleine féminité de manière allégée. Voilà. Aujourd'hui, je suis très bien dans mon corps. J'ai de nouveau fait confiance à un homme, mais en étant dans la pleine conscience, parce que j'ai été mariée deux fois, j'ai eu des expériences longues avec des hommes, mais je me suis rendue compte, en faisant l'analyse de mes relations, que j'étais dans la dépendance affective dans ces relations. Je n'ai pas du tout apporté les mêmes choses qu'aujourd'hui. Donc, de retrouver mon rapport à ma pleine féminité, aujourd'hui de m'octroyer, de vivre, de m'autoriser, c'est vraiment ça, c'est ma liberté d'être à tous les niveaux. Voilà, j'ai envie de dire que c'est ce que je souhaite à toutes mes consoeurs, franchement.

  • Speaker #1

    C'est un parcours qui est très fort et qui est très courageux et je trouve intéressant le lien que tu fais justement avec ton combat actuel qui n'est pas le combat de l'inceste. Puisque ça, ça a été une partie de ta vie et tu as fait un travail pour toi pour finalement mettre ton énergie sur un autre combat, qui est celui de donner plus de pouvoir aux femmes avec une meilleure connaissance de leur cycle. Et ce que tu me disais aussi, c'est qu'il y a ce lien également dans la gestion de nos émotions et de nos traumas à travers le cycle. Et j'ai été choquée quand je l'ai appris. Et je ne sais pas si tous ceux qui nous écoutent auront ces informations-là. des femmes qui ont été victimes d'inceste ou d'actes pédophiles pendant leur jeunesse et qui peuvent avoir été dans le déni de ce qui s'est passé, leur vie de femme va faire ressortir ces traumatismes. C'est souvent, soit au moment des grossesses, des accouchements ou de la ménopause, que ces traumatismes qui n'ont pas été gérés parce qu'ils ont été ignorés et parce que le cerveau fait un blocage pour... pour permettre à la femme de continuer sa vie. Mais au moment de ces transformations, de ces variations fortes, hormonale, les traumatismes ressortent et donc c'est effectivement très important d'avoir cette lecture.

  • Speaker #0

    de l'impact de notre cycle et de nos fortes variations sur notre santé mentale finalement.

  • Speaker #1

    Ah mais clairement, très très clairement, c'est fondamental. Pour nous, c'est fondamental. Et comme il est fondamental aussi de parler, d'aller parler de ces traumas, d'aller parler de ces blessures émotionnelles pour ne pas arriver dans ces phases, comme tu l'as dit, de transformation importante. avec ces caillasses-là dans notre sac à dos, parce que ça va ne faire qu'alourdir ces moments de passage. Voilà, la maternité, c'est une transition aussi. On devient maman, on n'est pas inné de manière innée, même si on a une matrice qui permet de procréer si on en fait le choix. Devenir maman, c'est un chemin aussi, et c'est un chemin qu'on fait auprès de ses enfants. Donc, il y a vraiment... ça à comprendre que plus on va éliminer de nos vies les tabous quels qu'ils soient, et là on est sur nos tabous liés à notre féminité, plus on va se permettre aussi d'alléger le bagage et aussi on ouvre la voie pour nos filles on ouvre la voie pour nos fils de vivre dans une société plus résiliente plus bienveillante, plus accueillante de tout ça donc au-delà de nous j'ai envie de dire C'est aussi un acte d'inspiration et d'apaisement pour les générations qui arrivent. Voilà, il y a quelque chose qui m'a toujours marquée, c'est quand j'ai été… Donc, tu vois, moi, j'ai commencé dans l'entreprise privée. Ensuite, je suis allée du côté de la fonction publique et j'étais sidérée de voir qu'on envoyait les jeunes professeurs dans les contextes les plus difficiles. Pour moi, ça n'avait pas de sens. Et on me répondait « Oui, alors moi, j'ai vécu ça, alors il n'y a pas de raison qu'eux ne vivent pas. » pas. Moi, je ne veux pas de ce monde, en fait. Je ne veux pas de ce monde.

  • Speaker #0

    Un monde où on dégoûte les jeunes générations.

  • Speaker #1

    Et où on va finalement reproduire des schémas de violence, parce qu'on est dans l'irrespect, parce qu'on n'est pas dans l'accueil. Moi, je me dis que chaque femme qui va faire le pas de mieux se connaître et d'en parler avec simplicité, dans son entourage proche, dans sa famille, dire à sa famille, cette semaine, je vais vous déléguer un certain nombre de tâches parce que moi... j'ai besoin de me reposer, ça devrait être une évidence. Ça ne l'est pas. Donc, arriver à ça, c'est faire un acte, pour moi, c'est beaucoup plus parlant que de faire des textes et des textes et des textes sur les hommes ne partagent pas les tâches ménagères. Tant qu'on en parle, il ne se passe rien. Par contre, si dans sa vie, on se prend en main et que dans sa façon d'être femme, on inspire, on délègue, on met tout le monde à contribution simplement, et bien oui là on a des chances de faire évoluer concrètement les choses pour ces générations là et on a de plus en plus d'hommes ouverts,

  • Speaker #0

    intelligents émotionnellement, qui s'intéressent moi je suis entourée je trouve d'hommes qui sont fabuleux qui ont envie de vivre dans cette société là aussi bien sûr, mais bien sûr c'est important de ne pas faire ça contre les hommes Moi, je me sens très féministe et en même temps, je considère que c'est un nouveau monde pour nous tous. Et il y a beaucoup d'hommes qui ont envie d'en faire partie. Et d'ailleurs, dans la communauté The Patron, il y a énormément d'hommes qui ont cette sensibilité, cette ouverture-là, cette humanité.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'ils ont compris que les valeurs qu'on aura besoin de faire vivre, c'est la mixité. Autant que la sororité, la fraternité, la mixité est très importante. Et pour que la mixité fonctionne... Il y a besoin de comprendre. Il y a besoin de comprendre l'autre. Voilà, dans son fonctionnement, dans ses réalités.

  • Speaker #0

    Oui, et aussi, je pense qu'il y a beaucoup d'hommes qui aiment les femmes, qui sont admiratifs de femmes pour leur qualité, pour leur force, pour leur différence, qui aussi s'épanouissent dans leur rôle de père et ont envie de vivre ces expériences-là avec leurs enfants. C'est vraiment une forme d'amour pour les femmes, pour les enfants et qui ne se reconnaissent pas forcément dans certains schémas. Moi, je trouve qu'on est de mieux en mieux entourés. Il y a encore beaucoup de personnes qui ont du chemin à faire. Mais j'entends qu'en réalité, ils sont aussi prêts que moi à parler du cycle féminin et des règles. Et qu'il va falloir que... que je commence moi-même à... Enfin, j'espère le faire avec cet épisode, mais que je commence moi-même à changer de perspective sur le sujet.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup cette citation. qu'on attribue à Gandhi, c'est soit le changement que tu veux voir dans le monde. J'aime bien parce que le monde ne change pas de l'extérieur comme ça par un claquement de doigts. Chaque pas qu'on fait pour faire évoluer une cause qui nous tient à cœur compte en fait. Voilà, et donc ce qu'on peut changer en soi, sa façon d'être au monde, le fait de ralentir, de se respecter dans ses rythmes. Comme on recharge son téléphone quand il n'a plus de batterie, il va recharger son corps. Quand les batteries commencent à montrer des signaux d'affaiblissement, ça me semble sain, c'est une attitude saine et c'est une attitude inspirante pour nos enfants. On montre à nos enfants qu'on est humain, qu'on a des limites physiques, qu'on a aussi des magnifiques opportunités, des capacités émotionnelles, physiques, spirituelles très intéressantes. Mais c'est important de leur montrer, d'être explicite. Quoi de mieux que de modéliser ça, en fait, de vivre comme ça, parce qu'on n'est pas un modèle parce qu'on parle et qu'on exige des autres de faire comme ci ou comme ça. On est un modèle par les actions qu'on pose, par l'exemple qu'on montre.

  • Speaker #0

    On voit que ça résonne beaucoup pour toi et que tu mènes cette mission avec presque du militantisme, ce que je trouve fabuleux, puisque la manière dont tu abordes le sujet se veut utile et inclusive. Ce que j'ai envie de retenir, c'est que tu veux embarquer tout le monde et lever un tabou. Et même si, tu vois, moi aujourd'hui, je ne sais pas si un jour j'arriverai à célébrer une de mes saisons de mon cycle, j'ai envie d'être plus raisonnable, de gérer mon cycle avec un peu plus d'intelligence. Parce que finalement, ma gestion actuelle était un petit peu naïve et à vouloir être forte. et ne pas me plaindre, je n'ai pas été raisonnable. Je n'ai donc pas été une bonne gestionnaire de mon énergie et de mon corps. Et pour le coup, gérer mon énergie, c'est une priorité pour moi pour avoir la vie que je veux finalement. Si je ne gère pas mon énergie, je ne peux pas être une maman patiente, je ne peux pas être performante dans mon activité professionnelle, je ne peux pas avoir des conversations même agréables avec mes amis. Parce que si je suis épuisée, même si je sors le soir pour un dîner, je ne vais pas être très agréable parce que je suis trop fatiguée pour l'être. Je me dois d'être un petit peu plus raisonnable et maligne dans ma gestion.

  • Speaker #1

    C'est un bon mot de la fin.

  • Speaker #0

    Je pose toujours cette question à mes invités sur si je t'offre un panneau publicitaire dans la ville de ton choix, tu peux y inscrire et y afficher ce que tu veux, c'est ton message au monde.

  • Speaker #1

    Suis tes rêves, ils connaissent le chemin.

  • Speaker #0

    Suis tes rêves, ils connaissent le chemin.

  • Speaker #1

    Oui, suis tes rêves, ils connaissent le chemin. C'est aussi une façon de dire, fais-toi confiance, écoute-toi, respecte-toi. Tes rêves, ils t'appartiennent. Ils sont en toi, ils ont une part de toi et ils vont nous guider.

  • Speaker #0

    On a le GPS intégré. Il suffit de savoir l'exécuter.

  • Speaker #1

    Et encore plus, nous les femmes, on a un GPS hyper, hyper performant.

  • Speaker #0

    Faisons confiance un peu plus à notre intuition. Elle est bien forte. Et si tu te retrouvais face à Nathalie, 10 ans, alors c'est un âge particulier pour toi, quels conseils tu lui donnerais ?

  • Speaker #1

    À 10 ans, j'étais encore dans l'insouciance de l'enfance, on va dire. Mais aujourd'hui, avec le parcours que j'ai, je dirais tu es précieuse au monde, révèle ta lumière et inspire-nous.

  • Speaker #0

    Une phrase que tous les enfants de 10 ans devraient entendre. Voilà. Est-ce qu'il y a une chose que tu aimerais faire et tu n'as pas encore eu le courage de le faire ? Ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, le courage. Je ne sais pas parce que j'ose beaucoup de choses. Bon, après, je ne suis pas quelqu'un de très téméraire non plus, a priori. Mais, oui, voir plus grand, en fait, encore. Voir plus grand pour mon activité, mettre en œuvre ce qu'il faut pour que la grandeur de la vision se prenne dans la matière.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un peu plus écouter tes rêves ou est-ce que c'est prendre le temps d'élargir la vision ? Est-ce que la vision est déjà là ?

  • Speaker #1

    La vision est là, donc c'est vraiment persévérer pour que la vision dans sa grandeur puisse vraiment voir le jour. Là, j'ai l'impression d'être au balbutiement.

  • Speaker #0

    En même temps, tu as beaucoup de choses qui vont arriver. Je sais que... Tu travailles sur des programmes d'accompagnement pour justement aider les femmes. Tu m'as parlé d'accompagnement pour la ménopause, mais aussi pour mieux comprendre son cycle. Et tu m'as aussi parlé d'un programme à destination des hommes, pour qu'ils puissent justement être des partenaires de vie et des partenaires professionnels un peu plus conscients et attentionnés. Donc, on attend ça pour cette année ?

  • Speaker #1

    Écoute, oui, pour cette année, clairement, sur les parcours. Alors, je parle plutôt de parcours que de programme parce que la programmation ne me convient pas. Donc, je suis vraiment dans des parcours. Et les parcours, oui, pour comprendre son cycle menstruel complet dans ses quatre phases, comprendre son cycle, comment c'est un allié pour sa carrière professionnelle, comment c'est un allié pour sa vie intime et relationnelle. Et puis, j'aimerais créer un parcours pour les hommes, qui sera lui aussi avec un accompagnement où ils pourront poser des questions, parce que je sais que ça peut être challengeant pour eux de ne pas pouvoir poser des questions, de ne pas oser, de ne pas avoir l'espace pour poser leurs questions sans jugement, sans être jugé et sans être tout de suite mis à l'index d'un quelconque sexisme ou je ne sais quoi, de déplacer. Donc là, non, ça serait un espace pour eux. Dans les parcours, il y aura toujours deux formules, une formule en ligne sans moi ou sans trop moi et une formule accompagnée où je serai présente par des rendez-vous individuels. Et puis, une expérience, l'expérience M. Là, je donne un peu son mot. Là, c'est plus pour accompagner les femmes en pré et en ménopause de manière totalement personnalisée avec des expertes en plus de mon expertise. pour les aider par rapport à des questions, des symptômes ou des choses qu'elles ont besoin de régler pour vivre au mieux cette phase. Parce que pour moi, il ne suffit pas d'aller voir des professionnels de santé qui, eux, vont agir pour réduire l'impact des symptômes potentiellement. Mais j'ai bien compris que la ménopause, c'est une métamorphose beaucoup plus grande que ça. Et ça me tient à cœur d'accompagner les femmes qui le souhaitent. à vivre ce moment-là comme ça. Donc, aime pour, aime-toi, aime pour métamorphose, aime pour ménopause. Voilà, transformer.

  • Speaker #0

    Excellent. On a hâte de voir tous les parcours que tu proposes. Merci, Nathalie, pour ton temps. Merci pour ton ouverture et merci pour ton travail puisqu'il est nécessaire et nous avons besoin de plus d'informations et de plus de sensibilisation sur ces sujets. Puisque qu'on le veuille ou non, ça fait partie de notre vie. Et on sera plus efficace en étant en conscience. C'est aussi la base du coaching. Donc, on est bien alignés là-dessus. Merci Nathalie. Vous pouvez bien entendu suivre Nathalie sur LinkedIn, mais aussi via son site internet pour avoir toutes les actualités de Nathalie. Merci Nathalie et à bientôt. Merci à toi d'être restée jusqu'au bout. J'espère que cet épisode... t'auras plu, intrigué, inspiré et n'hésite pas à le partager ainsi que de laisser une évaluation ou un commentaire, ça aidera énormément le podcast à être plus diffusé. Merci et à très bientôt sur The Patron Podcast.

Description

L'empowerment féminin a fait fausse route : "oui, tu peux le faire!".


Grâce à la "bonne" protection, oublie que tu as tes règles ; continue de vivre pleinement, comme si de rien était.


Et nous allons droit dans le mur.


49% des femmes salariées présentent des signes de dépression ou d'épuisement, contre 36% des hommes (étude OpinionWay, mars 2023)


Demandez à 5 femmes autour de vous si elles se sentent fatiguées et le constat sera rapide.


Demandez-leur comment elles vivent leurs règles. Vous serez surpris.


Maintenant posez-leur cette question :


"est-ce que tu t'organises différemment pendant tes règles?"


La majorité répondra avec un petit rire nerveux et une certaine irritation.


"genre, je peux ralentir juste parce que j'ai mes règles? et qui va s'occuper de..."


J'ai longtemps pensé que cela ne devait pas être un sujet.


Voire que cela faisait partie de ma liberté en tant femme moderne ; les règles ne m'empêcheront pas de vivre la vie que je souhaite!


Nathalie DESTIN m'a donc gentiment secouée lors du dernier épisode de "the Patronne podcast".


Elle m'a expliqué que :

- nier mon cycle est lié à une forme de conditionnement (pas très femme libérée du coup)

- ignorer les différents phases et les besoins spécifiques de mon corps à chaque phase m'empêche de récupérer et donc d'être performante

- il est temps de changer les conversations


Découvrez la notre (et ma résistance sur le sujet) lors du nouvel épisode maintenant disponible!


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Transcription

  • Speaker #0

    Je respecte mon rythme et j'adapte mon activité à mon rythme et non l'inverse. Or, on est dans une société qui nous demande de nier carrément notre rythme et donc de nous conformer au rythme qui nous est imposé. Mais il nous est aussi imposé par ignorance. Et si on décryptait ensemble la recette du courage ?

  • Speaker #1

    Bienvenue dans The Patron, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les... prise de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer et ça sans avoir toutes les réponses. A travers tous ces récits, j'espère te montrer que le chaos intérieur que tu vis est normal et que ça doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on sort jamais de sa zone de confort. On l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou d'apprendre à dire non, que ce soit ton boss. qui que ce soit, tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'accueille Nathalie Destin. Destin, oui, ce nom de famille est incroyable et il est à l'image du parcours de Nathalie. Nathalie a démarré sa carrière avec d'abord 6 ans en tant que conseillère financière et ensuite plus de 15 ans dans l'éducation nationale. Elle a été professeure des écoles et aussi maître formateur.

  • Speaker #0

    Et

  • Speaker #1

    2020 arrive, le Covid, une idée qu'elle avait déjà en tête commence à prendre forme et Nathalie décide de devenir entrepreneur. Aujourd'hui, Nathalie est consultante et elle accompagne les entreprises à mieux prendre en compte les spécificités du cycle féminin pour améliorer les conditions de travail des femmes, mais également leur performance au travail. Donc évidemment, quand on parle de spécificité du cycle féminin, on a en tête... nos règles, mais aussi les sujets d'endométriose, de périménopause, de ménopause, un sujet que je n'aime pas, mais qui est pourtant si intéressant et qu'on va aborder aujourd'hui avec Nathalie. Merci Nathalie d'être là.

  • Speaker #0

    Merci Elvire pour ta confiance et pour ton invitation et c'est avec plaisir et joie que je participe à diffuser une autre approche de notre pleine féminité qui, oui, effectivement est cyclique.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est cyclique et j'en ai parlé il y a quelques temps. Personnellement, je vis très très mal mes cycles menstruels et je vois à quel point c'est pénalisant dans mon activité et je n'aime pas en parler comme je disais. Toi, selon toi, c'est une erreur de ne pas en parler et tu aimerais que l'on célèbre plus nos cycles plutôt qu'on les ignore. Est-ce que tu peux m'expliquer comment on peut célébrer quelque chose d'aussi pénible ?

  • Speaker #0

    Alors, peut-être avant d'expliquer pourquoi c'est important de célébrer, c'est important de rappeler qu'on est toutes conditionnées par notre environnement sociétal, familial, culturel, sur ce sujet spécifique qui est notre cycle menstruel. Et j'aimerais juste rappeler que notre cycle, il fait partie de notre biologie féminine. C'est-à-dire qu'on ne le choisit pas, bien sûr, il est là, il est en nous. dès qu'on a des ovaires en état de fonctionner. D'ailleurs, c'est même installé dès la petite enfance, même s'il n'y a pas encore de flux. Et en fait, on est dans une société, une culture occidentale qui amène beaucoup, beaucoup d'énergie à invisibiliser ce fonctionnement cyclique, mais aussi à le rendre antipathique. Voilà, parce qu'on parle souvent, on parle régulièrement des douleurs, on parle des maux. On parle des risques, risques de grossesse. N'oublions pas que la grossesse dans notre culture est devenue un risque. Donc, tout ça, ça nourrit aussi les imaginaires, ça nourrit nos croyances, ça nous conditionne, quelque part, à rejeter cet aspect de notre biologie féminine originelle. Et donc, ça va créer intérieurement, plus ou moins consciemment, des luttes. C'est-à-dire qu'on va rejeter ce moment, on n'a pas envie d'y aller, on va amplifier le fait que c'est pénible. On va sentir toutefois qu'au moment du flux, et je distingue bien le flux du cycle, parce que le cycle, ce n'est pas uniquement la phase des règles, c'est bien plus riche que ça. Mais quand on commence à s'approcher de notre phase de règles, il y a des femmes qui ont des douleurs, effectivement. Et ça, je ne le nie pas, la douleur a une réalité. Et c'est intéressant d'aller chercher l'origine. de ces douleurs et pas uniquement de traiter le symptôme douloureux. Et oui, il y a des cultures qui ont fait le choix de célébrer cet aspect-là de la féminité parce que c'est corrélé à la vie. Tout simplement. Et comme j'aime à le dire régulièrement, notre cycle menstruel, c'est aussi notre allié de créativité, notre allié pour fonctionner en accord avec qui on est, en accord avec nos propres rythmes, nos propres saisons internes. Voilà, et je crois que c'est ça qui est à restaurer dans notre société parce qu'on vit dans une société androcentrée qui a pensé les choses par et pour des hommes et qui a mis un certain nombre d'éléments liés aux femmes de côté, voire qui les ignorent totalement. D'ailleurs, aujourd'hui, c'est très intéressant de remarquer que dans les dirigeants qui viennent à moi, beaucoup d'hommes sont priants de vouloir comprendre, parce que ces hommes, ils ont beau être dirigeants, ils sont aussi souvent accompagnés de femmes dans leur vie, ils peuvent être papa de fille, ils peuvent avoir des sœurs, ils ont évidemment une mère, et donc ça leur donne des clés de compréhension aussi. de leur rapport aux femmes. Donc oui, j'ai une curiosité saine qui me vient des hommes pour mieux comprendre le fonctionnement des femmes. Et pour les entreprises où j'ai eu la chance d'intervenir, certains managers qui se disent, mais oui, effectivement, je vais revoir ma posture ou en tout cas mes exigences maintenant que je sais qu'une femme ne fonctionne pas de manière linéaire. Donc, pas après pas, nous avançons. Donc oui, célébrons, célébrons notre féminité, parce que plus on va la célébrer et l'accueillir, cette féminité cyclique, moins on va créer de terrain de tension intérieure. On a déjà assez d'occasion d'être dans le stress par des éléments extérieurs. Si on peut s'apaiser intérieurement, avoir des clés de lecture de soi-même, des clés de compréhension de son fonctionnement, eh bien ça donne beaucoup, beaucoup de plaisir. plus de sérénité, ça permet de réduire notre charge mentale aussi. Je fais une aparté, il y a eu, il y a peu de temps, un très très joli documentaire qui est paru sur la qualité du sang des règles, en fait. Et on comprend qu'on le gaspille, nous, alors qu'en fait c'est un sang qui est différent de celui qui coule dans nos veines parce qu'il pourrait être porteur de cellules souches. Et vous savez que les cellules souches sont des cellules qui peuvent devenir à peu près n'importe quoi, puisqu'elles sont à l'origine de toute la création de nos organes. Donc, c'est très intéressant ce qui se passe en ce moment autour de cette réappropriation du cycle féminin, du sang des règles, tout comme on a parlé, fut un temps, du fameux cordon ombilical ou du placenta pour les jeunes mamans.

  • Speaker #1

    Alors, c'est rigolo quand tu dis ça. c'est que j'ai tout de suite une réaction de dégoût personnellement. Quand tu évoques ça, l'idée de récolter le sang des règles, ça ne me plaît pas. Et j'entends que je suis certainement très fortement conditionnée pour, comme beaucoup de personnes, quand j'associe les règles, effectivement, à quelque chose de douloureux, de pénible, de détestable. se dira qu'elle va avoir ses règles ou qu'elle a ses règles, c'est forcément parce qu'on est de mauvaise humeur ou qu'on n'est pas sympa. Je trouve difficile cette idée de voir ça comme une opportunité. En quoi mieux connaître son cycle peut devenir une opportunité ?

  • Speaker #0

    Tout simplement parce que, tu viens de le dire dans ton propos, on a réduit le cycle au flux menstruel. Donc, on a réduit le cycle féminin. aux règles. Or, c'est une seule phase du cycle qui en comporte quatre. Et chacune de ces phases est porteuse, on va dire, d'un capital d'énergie. Alors, c'est au départ en lien, bien sûr, avec des sécrétions hormonales. Je le rappelle, notre cycle menstruel, c'est ce qui permet originellement de pouvoir porter la vie. Donc, on a un cycle qui est prévu, si je puis dire. D'ailleurs, il a été prouvé que nos ovaires contiennent un certain nombre d'ovocytes qui vont être créés tout au long de notre vie cyclique, en tout cas de notre vie menstruelle avec un flux. Et on est au départ conçu comme ça. Donc chaque phase du cycle prépare en quelque sorte, il y a des phases qui préparent une éventuelle ovulation et à partir du moment où il n'y a pas eu ovulation, le corps se libère. de ce qui n'a pas été fécondé. On ne stocke pas ce qui n'a pas été fécondé. Et donc, c'est déjà hyper important de comprendre ça pour se libérer d'une forme de dégoût. Parce que pourquoi on est dégoûté ? Parce que 9 fois sur 10, on ne comprend pas ce qu'est ce sang. En plus, il a une couleur particulière, parfois il peut avoir même une odeur. Son aspect peut varier pendant la période des règles. Il peut être plus ou moins rouge, plus ou moins marron. On a énormément de méconnaissances de ce sang, de ce qu'il est, de ce qu'il représente. Donc forcément, comme tout ce qui est inconnu, très souvent, on met des craintes, on a peur, on n'est pas à l'aise. on a du mal à y aller. Alors, je ne suis pas en train de dire qu'il faut aller décortiquer son sang et regarder. Non, dans le reportage que j'ai évoqué, il était question, bien sûr, que la médecine récupère d'une certaine façon ce sang pour pouvoir mieux soigner les femmes, justement. Voilà, donc c'est en ce sens que je parlais d'une forme de gaspillage. On n'en est pas encore, comme dans certaines sociétés, où les femmes, à chaque fois qu'elles ont leurs règles, Merci. récupèrent leur sang et s'en servent soit dans de l'art, soit par des rituels qui sont soutenants pour leur féminité. Nous, on n'en est pas là, ce n'est pas le sujet. Pas du tout là. Mais c'est important pour moi de faire comprendre que notre cycle menstruel ne se limite pas au flux. Et c'est là qu'est le nerf de la guerre, parce qu'on a trois autres phases. On en a deux qui sont très porteuses, où si on a... su bien utiliser la phase des règles justement pour s'écouter, pour ralentir, pour déléguer, pour se reposer. Parce que quand le corps est dans une période de libération, de nettoyage et de purification, mais pas au sens religieux du terme comme je l'entends souvent, mais juste au sens de garder. dans les ovaires ou dans le système reproducteur féminin, on ne va pas garder ce qui n'a pas été fécondé puisqu'il faut, la création d'autres ovocytes est lancée. Donc, il y a besoin de libérer ça. Tout ça, ce nettoyage, ça prend l'énergie et ça explique que beaucoup de femmes, dans ces moments-là, sont plus fatiguées, ont besoin de ralentir. Mais qu'est-ce qui se passe dans notre société merveilleuse ? On leur a expliqué, mais non, tu n'as pas... pas ralentir, tu vas mettre tes protections et tu vas continuer à vivre comme si de rien n'était. D'ailleurs, les publicités qui vendent ces produits-là ne disent pas autre chose. La dernière en date, alors oui, ils ont changé. Maintenant, le liquide n'est plus bleu, il est rouge. Voilà, on va dire qu'ils ont fait un peu de cosmétique pour dire, vous voyez, on regarde les règles autrement, mais c'est faux. Parce qu'une des dernières publicités qui a été très diffusée, c'était une jeune femme Merci. qui faisait du patinage artistique et qui repartait de plus belle à l'entraînement dans la phase où c'est le moins conseillé, la phase des règles. Et on la voit, elle tourne, elle tourne. Il y a une notion de vitesse, il y a une notion de performance dans cette publicité qui est contre-performante pour les femmes. Alors aujourd'hui…

  • Speaker #1

    C'est un point sur lequel je voudrais revenir. Concrètement, on ne devrait pas faire du… sport, on ne devrait pas s'entraîner de la même manière pendant nos règles.

  • Speaker #0

    Exactement. Quand on est dans la période de règles, on peut continuer à faire du sport, de l'activité physique, mais ce n'est pas le moment de rechercher la performance, ce n'est pas le moment d'être dans l'endurance et ce n'est pas le moment d'être dans, comment dire, le fait de pousser ces performances. C'est au contraire peut-être le moment d'aller vers des pratiques qui vont soutenir des performances à venir par des choses plus tournées vers les étirements, vers la marche, vers de l'entretien, mais certainement pas vers de l'intensif. Voilà, je l'ai expliqué, c'est lié à la libération de notre corps, au nettoyage que fait notre corps à ce moment-là et où le corps a besoin de se mettre au ralenti. Voilà. Et donc, si on comprend ça, on voit aujourd'hui tout le problème des femmes, que ce soit d'ailleurs même en entreprise. En entreprise, on a demandé aux femmes de fonctionner de manière linéaire, c'est-à-dire d'avoir les mêmes performances du 1er au 31 du mois.

  • Speaker #1

    Mais t'imagines l'enfer dans une équipe où t'as 10 nanas, si tu peux pas faire la réunion où tout le monde doit être à fond parce que ça tombe forcément... pendant le moment des règles d'une... Enfin, tu vois, il y a un moment où le groupe ne peut pas s'adapter de cette manière-là.

  • Speaker #0

    Alors, le groupe ne va pas s'adapter, mais la femme va se mettre en disposition de... C'est-à-dire que si je sais que j'ai mes règles à tel moment et que j'ai des éléments indispensables, je suis obligée d'aller sur une foire commerciale, je suis obligée de faire ma prospection, je suis obligée de passer un entretien à ce moment-là parce que je n'ai pas décidé de la date et du moment. Ce n'est pas la même chose si j'y vais inconsciente et que je suis complètement à la ramasse, fatiguée, que je n'en peux plus, donc je vais y aller, mais finalement, je ne vais pas être au mieux de mes performances. je vais donner le minimum, voire je vais laisser mon esprit vagabonder parce que je ne serai pas en état d'être vraiment concentrée, que si je le sais et que je m'y prépare, donc je sais qu'en plein milieu de mes règles, mince, là, j'ai une super réunion hyper importante, je ne peux pas la décaler, je vais me préparer en connaissance de cause et surtout, je vais anticiper, c'est-à-dire que je vais amplifier mon repos avant. et je vais surtout m'autoriser du repos ou du ralenti après. Mais sur le moment, je vais pouvoir être opérationnelle et compétente parce que je vais y aller en conscience. Ce n'est pas du tout la même chose. Et quand je dis se préparer, c'est sur le plan physique, c'est ralentir, c'est avoir une alimentation soutenante aussi qui va me permettre d'avoir des nutriments, des vitamines qui vont me porter pour ce moment-là. Et puis, une fois que j'ai donné tout ce que j'avais à donner pour cette réunion qui n'a pas été décidée par moi, très bien, je vais pouvoir faire ralentir, m'organiser un peu différemment et déléguer tout ce que je peux déléguer. C'est-à-dire, au lieu que ce soit la énième réunion empilée sur des agendas déjà bien chargés, je vais voir ce que je peux reporter, ce que je peux déléguer, ce que je peux différer.

  • Speaker #1

    Prioriser, en fait.

  • Speaker #0

    prioriser ce que ne font pas l'essentiel des femmes parce que elles ont elles reçoivent comme une injonction d'être performant tout le temps et d'être performant de manière linéaire mais ça que je veux dire voilà donc ça c'est déjà contraire à notre fonctionnement Hormonale et notre fonctionnement et qu'est ce qui se passe quand les femmes font ça donc pendant les règles elle continue allez on y va à fond en fait au lieu de profiter de cette période où elle pourrait se régénérer et en plus gagner aussi en intuition, en connexion un peu plus subtile avec elles-mêmes, écouter leur corps, comprendre ce qui se passe, quand elles ne le font pas, les phases qui sont censées être porteuses après, elles n'en profitent pas parce qu'elles sont épuisées. Et donc, c'est comme ça que la charge mentale s'installe. Et c'est comme ça que la culpabilité vient en plus de la charge mentale parce qu'elles ressentent bien au fond d'elles-mêmes qu'elles ne donnent pas le meilleur. Elles ressentent bien au fond d'elles-mêmes qu'elles ont une difficulté à tout gérer. Et comme elles ont compris, ou plutôt, elles ont été conditionnées à être performantes tout le temps, ça vient percuter, ça. Elles ont l'impression, elles se dévalorisent elles-mêmes, elles s'auto-dévalorisent, elles disent « Ouais, mais non, mais je ne peux pas, je ne suis pas performante, c'est nul, je suis nulle, voilà, je ne suis bonne à rien, je n'y arrive pas, je suis épuisée. » Ben oui, et pour cause, je suis épuisée. Si au moment où mon corps en a le plus besoin, je continue à courir comme un lévrier après un leurre, évidemment que quand les phases plus porteuses arrivent, où je pourrais être plus performante et compétente presque naturellement, je n'en profite pas parce que je suis épuisée en fait. Donc, je passe plus de temps à chercher comment fonctionner dans l'épuisement plutôt qu'à régler le problème d'épuisement. Évidemment, ce phénomène va être amplifié quand on arrive en pré-ménopause et en ménopause, où la baisse des oestrogènes, le yo-yo hormonal entre la progestérone et les oestrogènes, font que là, oui, les oestrogènes jouent en moins leur rôle. On va connaître peut-être des sueurs nocturnes, on va avoir un sommeil haché la nuit. Donc, vous voyez, tout ça, c'est amplifié encore plus si on n'a jamais pris le temps d'écouter son corps. de repérer ses besoins et d'y répondre. Or ça, personne, absolument personne, ne peut le faire à notre place.

  • Speaker #1

    Ce que je trouve fou, excuse-moi, c'est qu'effectivement, on n'a à aucun moment, enfin moi en tout cas, à aucun moment de ma vie, J'ai eu la moindre sensibilisation, éducation, information sur le fait que j'avais des besoins cycliques. J'avais mes règles qui étaient dans le cycle et que ça allait être un mauvais moment à passer. Mais à aucun moment, j'ai été formée à comment m'adapter. En gros, c'est... peut-être que tu vas être complètement à plat pendant 24 heures, 48 heures à cause de tes règles, mais ça va revenir. C'est comme si tu étais handicapé pendant deux jours et après tu repars. Je ne me suis jamais dit ou on ne m'a jamais dit, pendant cette période-là, c'est hyper important que tu te reposes autant que possible, que tu limites telle ou telle activité qui n'est pas nécessaire pour pouvoir... récupérer et repartir de plus belle. Et pourtant, ça, je l'entends pour tout entraînement sportif. La récupération est indispensable pour la performance sportive. S'entraîner tous les jours sans aucune phase de repos ne permet pas aux muscles de se régénérer, etc., et au corps de reprendre. Mais jamais je ne l'ai entendu par rapport au cycle féminin.

  • Speaker #0

    Alors moi, je fais un parallèle quand j'interviens. Je fais toujours un parallèle avec les saisons. Si on observe les saisons dans la nature, et là on est à bonne école parce qu'on est en pleine éclosion printanière, qu'est-ce qu'on voit dans la nature ? On voit bien ces quatre phases. Et on voit bien qu'avant l'explosion printanière, là c'est vraiment un jaillissement de couleurs, de corolles de fleurs, qu'est-ce qu'on voit avant ? On est dans l'hiver. On est dans l'hiver où les arbres se sont dépouillés au maximum de ce qui est énergivore pour eux, c'est-à-dire l'entretien d'un feuillage, l'entretien de fleurs, de fruits. Ils se sont totalement dépouillés pour s'adapter à la nourriture et à la lumière disponibles. Il y en a moins. Donc, ils fonctionnent en état de réserve, ils fonctionnent au ralenti. Et pour ça, ils sont dépouillés de leurs attributs, on va dire, esthétiques pour beaucoup, mais pas qu'eux, ils sont aussi nutritifs, ils sont aussi utiles pour la photosynthèse, ils sont utiles pour les insectes pollinisateurs, tout ça. Mais non, eux, tout le monde se met plus ou moins… au repos, au ralenti. Parce que la nature ne s'arrête pas. Les arbres ne meurent pas en hiver, mais ils se mettent au ralenti. Et ce faisant, quand vient le printemps, quand il y a plus de lumière, quand la nourriture revient de manière plus abondante, d'un seul coup, il y a un regain. Et on le voit là, si on observe bien, si vous avez la chance de pouvoir observer de la nature dans votre environnement, que ce soit dans un parc, dans un jardin, dans un paysage qui vous entoure, observez bien combien la nature a repli toute sa flamboyance, quasiment spontanément, ça a pris quelques jours, vraiment pour revoir des bourgeons, des feuilles. Et ensuite, qu'est-ce qui se passe ? Il y a une maturation de cette végétation. En été, après la floraison, vient le temps des fruits. Et puis, à nouveau... La lumière va commencer à décliner. En plus, ça décline à partir du 21 juin, à partir du solstice d'été. Donc, la lumière commence à décliner et à l'automne, les arbres commencent à se mettre, se préparer à la phase où il y aura moins de lumière, moins de nutriments. Et donc ça, nous fonctionnons de la même façon. Et si on s'intéresse à un des paires, on va dire du colu. considéré comme un des pères du coaching qui est Frédéric Hudson, il a schématisé aussi le cycle de vie d'un projet en utilisant les saisons. Et finalement, on se rend compte qu'on fonctionne, nous les humains, très très souvent dans cette énergie cyclique. C'est-à-dire que là, je vous ai donné la nature, on parle du cycle féminin, mais un projet aussi a un cycle. Il y a l'idée, il y a le démarrage, il y a, à partir du moment où on le lance, Merci. Ça y est, le projet est en pleine vie, puis vient le moment des doutes, le moment des questionnements, le moment parfois du désengagement. On n'a plus la même appétence pour porter le projet. Et donc, le projet va connaître son cycle dépressif à lui aussi, c'est-à-dire un petit peu à l'abandon, il va vivoter, il va être moins attractif. Et puis, tout le challenge, évidemment, c'est de voir ce qu'on fait quand le projet tombe un peu dans cet état dépressif, un peu d'inertie. Est-ce qu'on le maintient ? et qu'on lui redonne de l'élan par des idées nouvelles, ou est-ce qu'on en change ? Est-ce qu'on acte qu'on a mis fin à ce projet et on repart sur autre chose ? Donc finalement, si on observe bien, tout est cycle. Et j'ai adoré, quand j'ai enseigné, montrer aux élèves qui m'étaient confiés travailler sur le cycle de vie d'une plante ou d'un animal. Et c'est très formateur, c'est très intéressant. Ça leur montre bien qu'il y a cette énergie de… Voilà, il y a la… pour une plante, il y a la germination, il y a la croissance, il y a ensuite la reproduction et il y a la mort. l'atténuation et hop ça repart. Donc c'est très très important de se rappeler que nous aussi nous faisons partie du vivant et faisant partie du vivant, nous avons ce fonctionnement naturellement à notre disposition.

  • Speaker #1

    La pensée qui m'a traversée quand tu comparais notre cycle aux saisons c'est que c'est pas forcément cohérent mais je disais oui mais ce qui galère c'est que là l'hiver il revient trop vite.

  • Speaker #0

    Oui, 28-30 jours selon les femmes. Voilà,

  • Speaker #1

    ça revient trop vite. Et du coup, d'un côté, ça peut être vu comme une opportunité, puisque ça nous permet finalement de récupérer et de se remettre à flot sur des plus petites périodes. Mais j'ai souvent l'impression que, vu que notre vie va tellement vite, le fait que ce soit Un cycle court, je trouve ça difficile à gérer. Finalement, l'hiver, je m'y adapte parce que je n'ai pas le temps. Et puis bon, si j'ai besoin, je vais faire un tour en Espagne pour avoir un peu plus de soleil. Mais en gros, le fait d'avoir tous les 28-30 jours cette période douloureuse, en fait, quand même de fatigue forte et de douleur, je trouve ça un peu déprimant en réalité. Comme si on... Tu n'as pas le temps de te remettre sur pied que ça revient.

  • Speaker #0

    Ça, c'est le cas quand on subit, quand on n'est pas de sens et quand on n'utilise pas son cycle. Pour moi, ma plus grande liberté aujourd'hui, c'est de fonctionner selon mon rythme personnel. Donc, mon rythme personnel, même après mes no-pause, parce que j'ai développé des façons de m'observer, de repérer en moi. ce qui fonctionne facilement et ce qui me demande un peu plus d'effort dans différentes phases. Et ce faisant, je respecte mon rythme et j'adapte mon activité à mon rythme et non l'inverse. Or, on est dans une société qui nous demande de nier carrément notre rythme et donc de nous conformer au rythme qui nous est imposé. Mais il nous est aussi imposé par ignorance. Par ignorance, c'est-à-dire qu'à force d'ignorer que la femme a ce fonctionnement cyclique qui lui est propre, et qui pourrait être un allié, il est invisible. Donc, rendu invisible, il y a énormément de femmes qui font comme toi, c'est-à-dire qui subissent et qui sont dans l'incapacité de fonctionner en accord avec ça. Or, je sais que j'ai diffusé aussi beaucoup, beaucoup ces informations dans des cercles de femmes que j'ai animées, et des femmes de tous âges. Et il y a des femmes d'un certain âge, même certaines qui étaient retraitées, qui m'ont dit « mais si seulement j'avais su ça avant ! » Parce que le cycle, là je parle un peu sur l'aspect activité professionnelle, mais c'est la même chose pour notre vie intime, on n'a pas une sexualité linéaire. Donc là aussi, au lieu de lutter dans cette sphère-là, en pensant qu'il faut s'adapter au rythme de l'autre, aux envies de l'autre, écoutons nos propres envies, on va en voir, on va en percevoir toute la richesse. Mais simplement, ça aussi... Pour l'instant, c'était tu. Voilà. Parce que, alors, tu disais qu'on ne t'a jamais enseigné ça. Il faut savoir que déjà, tout ce qui concerne le fonctionnement féminin, là, la ménopause, la préménopause, c'est rentré dans le cursus des futurs médecins que depuis 2020. Oui, on est contents. Mais oui, parce que la médecine, originellement, elle a été pensée par et pour des hommes. D'ailleurs, très longtemps, tout ce qui concernait le cycle menstruel, a été mis un peu sous l'angle de « les femmes sont hystériques » . Voilà, elles ont leurs humeurs, elles ont leurs règles, elles sont hystériques. On a résumé le fonctionnement féminin à ce mot et toutes les croyances qui peuvent en découler. Donc, on ne s'est pas intéressé pendant des années, des années, des siècles même, je pourrais dire, aux spécificités féminines. Pourquoi ? Parce que c'est aussi un levier de puissance féminine. Un levier de puissance douce, l'idée ce n'est pas d'aller prendre le pouvoir sur quelqu'un, sur quiconque. C'est un levier de fonctionnement plus libre, plus responsable de soi, plus responsable de la vie qu'on veut se créer. Ça veut dire que là, on va moins obéir aussi à des injonctions extérieures. Voilà, là où moi je mets l'opportunité de puissance des femmes dans notre cycle, parce que c'est aussi une réalité, qu'on a besoin de se réapproprier. Parce qu'il y a longtemps, les femmes vivaient plus aussi comme ça, et d'ailleurs même les femmes paysannes, parce que les femmes ont toujours travaillé, ça aussi c'est une belle lubie de nous dire qu'on a travaillé depuis les années pré-guerre. Non, c'est faux, les femmes ont toujours travaillé, et quand la société était beaucoup plus rurale, qu'elle ne l'est aujourd'hui, les femmes travaillaient. Elles travaillaient au champ, mais les femmes au champ, il y avait le fonctionnement de la lune, le fonctionnement des saisons. En fait, elles étaient tout le temps connectées à ça. Donc, elles savaient reconnaître, observer leur corps. D'ailleurs, elles se respectaient tellement qu'il y a certaines femmes qui allaient enceintes, continuaient de travailler au champ. On accouchait debout parce qu'accoucher debout… C'est beaucoup plus sensé que d'accoucher allongé comme ça où on va demander des efforts surhumains au corps alors qu'en fait, voilà.

  • Speaker #1

    La gravité aide.

  • Speaker #0

    La gravité fait que, oui, il y a encore des cultures où on accouche accroupi ou on accouche debout. Voilà, ça c'est très occidental d'être allé chercher des postures qui sont plus favorables aux praticiens qu'à la femme qui accouche. Mais ça explique aussi. beaucoup de choses, cette ignorance qu'on a du fonctionnement féminin.

  • Speaker #1

    Oui, tu évoquais la nature et il y a une information qui m'a toujours fait un peu sourire qui est ce lien entre la lune, notre cycle féminin et les marées. Les marées quotidiennes sont liées à la lune, notre cycle aussi est lié à la lune et en même temps, je trouve ce lien fabuleux et on en parle peu. Il paraît presque mystique. Oui,

  • Speaker #0

    il y a aussi, alors moi, par chemin personnel aussi, je mets du sens, je mets beaucoup de sens spirituel dans la réappropriation de mon fonctionnement et effectivement dans cette connexion à l'énergie lunaire. Quand on commence à observer son cycle personnel, je le propose notamment aux femmes qui n'ont plus de flux, parce que quand il n'y a plus de flux, Le flux, c'est un bon repère. On a le flux, donc on va commencer l'observation depuis ces dernières règles, les règles à venir. Mais quand on n'a plus ce flux, pour observer son fonctionnement, on peut prendre comme repère certaines phases de lune. Et observer, il y a énormément de critères observables, si je puis dire, de données observables sur son fonctionnement personnel en les connectant comme ça aux phases lunaires. Et oui, on se rend compte de même que des femmes qui vivent ensemble, des mamans avec des filles, des sœurs entre elles, elles témoignent que leur flux arrive quasiment en même temps. Elles se synchronisent, elles s'auto-synchronisent.

  • Speaker #1

    Effectivement, quand j'étais en colocation, on avait fini par être synchronisés. Ce n'était pas le cas au début. À la fin, on était synchronisés. Et c'est vrai que ça, on le sait. Ça, on le sait. Mais c'est intéressant aussi de se dire que, moi, quelque chose que je vis comme, encore une fois, alors je vais, promis, Nathalie, je vais essayer de me renseigner pour être un petit peu plus au fait de comment mon cycle peut être mon allié. Et ce que je trouve terrible dans ce que tu me dis, c'est que moi qui, jusqu'à présent, avait envie de supprimer mon cycle. D'ailleurs, à un moment, j'ai même été sous pilule qui m'enlevait complètement mes règles pour ne pas avoir ces accoutumants du flux. Et bien, ce que j'entends de plus en plus, c'est que je vais regretter cette période-là puisque la périménopause et la ménopause vont apporter d'autres chamboulements et que je n'aurai plus ce repère temporel avec les règles. donc À quoi je peux me préparer ?

  • Speaker #0

    Alors, moi j'ai découvert, moi je suis en pleine préménopause, j'ai bientôt 52 ans, et en fait, j'ai découvert que en ayant fait ce chemin de connaissance vers moi-même à travers mon cycle menstruel, finalement, je me suis outillée. Je me suis outillée pour décrypter les messages que mon corps m'envoie maintenant en préménopause. C'est-à-dire que... d'avoir mis en œuvre cette observation régulière et de fonctionner beaucoup plus à mon rythme, si je puis dire. Ça me donne des clés de lecture et aussi des clés d'anticipation ou de correction de certaines habitudes. Ça veut dire que je suis capable d'atténuer mon exposition à certains symptômes parce que je les anticipe. Mais je ne les anticipe pas parce que j'ai lu que la femme a emprimé nos pauses, elle vit ça ou ça. Je les anticipe parce que je reconnais les signaux que m'envoie mon corps. Et donc, à partir du moment où je reçois le signal, je suis capable de le décrypter, de l'accueillir. et de prendre les mesures qui me sont adaptées.

  • Speaker #1

    Tu peux donner un exemple ?

  • Speaker #0

    Par exemple, clairement, les premières bouffées de chaleur. Parce que les premières bouffées de chaleur, elles me sont arrivées, même un petit peu, j'ai découvert que c'était l'après-ménopause, parce que l'après-ménopause, elle peut démarrer autour de 41 ans de manière naturelle. Après, elle peut venir plutôt pour des femmes qui ont subi des traitements particuliers, mais en tout cas, de manière naturelle, les premiers, voilà. Ça peut démarrer à 41 ans, mais on va dire qu'autour de 45 ans, ça commence vraiment à s'installer pour une majorité de femmes. Et bien, ces premières bouffées de chaleur, au début, je ne comprenais pas. Je me dis, mais tiens, pourquoi j'ai chaud ? Alors, j'ai beaucoup de chance. Moi, je ne rougis pas, je ne commence pas à suer de tous les côtés, mais d'un seul coup, j'ai très chaud. Donc, au débarrage, qu'est-ce que j'ai fait comme beaucoup ? J'ai pris un petit éventail ou un petit ventilateur pendant que je travaillais. Mais évidemment, ça, ça me soulage sur le moment. Ça ne vient pas régler. en fait, cette question des bouffées de chaleur. Et comme moi, je fais partie des femmes qui ne peuvent pas avoir de traitement hormonal particulier, voilà, au personnel aussi, et par rapport à mes antécédents, familiaux notamment, je trouve des solutions. Voilà, donc je fais attention, par exemple, à ce que je mange. Donc, je réfléchis à une autre alimentation. J'augmente ma pratique, mon activité physique. Je fais attention quand je me vêtis à porter des matières plus adaptées. Je prends des mesures qui font que je ne suis pas gênée par les bouffées de chaleur. Je ne peux pas dire que je ne sais pas si j'en aurai pas dans l'avenir, mais là, je n'en ai plus. Parce que j'ai eu les choses en main. Je me suis décidée à ne pas subir. et je ressens que plus... J'ai accueilli ma féminité et comme tu le sais, dans mon parcours personnel, ça n'a pas forcément été simple parce que la féminité a pu être vue aussi comme un outil de prédation. Donc, quand on fait un travail de la thérapie sur soi, quand on va régler un certain nombre de blessures, et d'ailleurs j'en dirais deux mots pour la ménopause, on peut avoir ce rapport à sa féminité qui a été altéré. Je le constate aussi chez des femmes qui m'ont partagé. le fait qu'elles sont sujettes à de l'endométriose, il y a tellement une lutte permanente entre ces douleurs, le corps et elles, que quelque part leur rapport à la féminité est altéré. Or, se réapproprier un rapport sain à notre féminité, ça permet aussi de mieux la comprendre et de mieux la gérer. Donc on n'a plus forcément à tout subir. Et pour moi, je suis persuadée avec le temps, de plus en plus, que oui, je peux traiter mes symptômes avec des gélules, avec ci ou ça, très bien. Mais si je ne vais pas voir la cause, ça va revenir à un moment ou à un autre. Et justement, il y a quelque chose de très important que j'aurais partagé ici, c'est que les femmes qui arrivent en pré-ménopause et plus sûrement en ménopause, en n'ayant pas réglé un certain nombre de blessures émotionnelles qu'elles portent en elles, alors la ménopause peut être une déflagration. Parce que c'est une phase de changement important dans notre vie. Changement dans le corps, changement souvent dans la vie personnelle, parce que ça correspond plus ou moins au départ des enfants, de la maison. Qu'est-ce qu'on a fait de son couple ? Est-ce qu'on a continué tout en étant parent à nourrir son couple ou pas ? Quel est le regard de l'autre sur nos changements ? Et comment on en parle avec l'autre ? Et donc, tout ça, ça va influencer aussi notre manière d'entrer dans ces phases-là. Et moi, j'ai décidé… par mes accompagnements, de proposer aux femmes d'utiliser cette phase comme une superbe opportunité de métamorphose. C'est-à-dire, enfin, quand elles n'ont pas pu le faire avant, c'est de s'autoriser à saisir cette phase pour se métamorphoser, aller vraiment à la rencontre d'elles-mêmes et en se connaissant, en vivant plus en respect de qui elles sont. elles vont agir autrement dans le monde et elles vont se respecter. Et en se respectant, elles sont inspirantes pour leurs filles, elles sont inspirantes pour d'autres, elles sont performantes, elles sont plus alignées, plus sereines. Et même s'il y a des symptômes de ménopause, elles apprennent à les gérer, elles apprennent à les anticiper. Et ça, pour moi, se donner ces clés de liberté, pour moi aujourd'hui, dans le monde dans lequel on vit, c'est fondamental.

  • Speaker #1

    J'aime ce mot que tu utilises de métamorphose, puisqu'on voit bien que de toute façon, c'est une phase où on évolue, où il y a une sorte de mutation interne, on a les hormones qui se stabilisent différemment. Il y a ce shift d'énergie et effectivement, c'est une belle opportunité pour réorienter et en faire quelque chose de positif et pas le vivre comme une perte, comme un deuil ou en tout cas comme quelque chose qui vient pénaliser la suite. Bien sûr, c'est une étape et il faut le gérer et il y a une opportunité pour le transformer. J'aime bien aussi dans ce que tu dis, cette idée de s'écouter, de mieux se comprendre. Et je pense à toutes mes amies et beaucoup de femmes qui sont autour de moi qui vont avoir ce sentiment d'épuisement, de lutte contre les éléments. Et on parle beaucoup justement de la charge mentale, du fait qu'on est des générations de superwomen qui doivent avoir et la carrière et... le corps en corps sexy après les enfants et les goûter fait maison et et et et toujours beaucoup beaucoup de choses que l'on doit gérer et je me dis en t'écoutant que finalement peut-être le premier pas pour reprendre le contrôle sur sur cette vie qui défile c'est d'accélérer et de réaccélérer en fonction de notre cycle Et si on avait cette conduite un peu plus habile de notre véhicule, pendant ces périodes-là, on arriverait certainement à plus récupérer et donc à être plus performant quand on peut l'être. À vouloir être trop performant tout le temps, même quand ça devient extrêmement difficile, finalement on vient puiser très très loin dans nos ressources et on a plus de difficultés. À repartir.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on fait tous quand notre téléphone a une batterie proche de la fin ou qui s'éteint ? Qu'est-ce qu'on fait ?

  • Speaker #1

    On pose et on le recharge.

  • Speaker #0

    Et on le met à charger, exactement. Et ça, je prends toujours cet exemple parce qu'il est d'une banalité affligeante. C'est des automatismes qu'on a tous développés. On ne veut pas avoir notre téléphone, on ne veut pas avoir la batterie du téléphone qui s'éteint. parce qu'on est beaucoup et nombreux à avoir une part de notre vie en lien avec ce fameux téléphone. Et donc, je le vois même quand je vais à des séminaires. Enfin, voilà, il y a tout le temps quelqu'un qui cherche à brancher son téléphone. Parfois, ce téléphone s'étale. Eh bien, je dirais que le bon sens voudrait qu'avant de penser à notre téléphone, on pense d'abord à notre premier véhicule, celui sans lequel rien n'est possible, notre corps. Tout simplement, rien, absolument rien n'est possible si notre corps a ses batteries à plat.

  • Speaker #1

    Mais on n'a pas le petit signal qui nous dit que là, on est à moins de 20% et qu'il faut qu'on se mette en économie d'énergie. Le mode économie d'énergie, on le connaît mal et on est vraiment capable, en plus, de se dire qu'on n'en est pas du tout là.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ce n'est pas qu'on ne l'a pas le signal, c'est qu'on ne le perçoit pas. Voilà, parce que les signaux, il y en a. Il y a des signaux faibles d'abord, puis après les signaux qui s'amplifient. Puis après, ça devient de plus en plus amplifié jusqu'à des personnes qui deviennent insomniaques, qui ne dorment plus, tellement épuisées. On a tellement tiré sur la corde qu'on se met dans des états où même le sommeil devient problématique alors qu'on en a besoin. Donc, c'est vraiment réapprendre à s'observer. D'ailleurs, c'est très drôle. On est cette discussion aujourd'hui parce que c'est exactement le sujet de mon poste du jour. Pour inviter les femmes, notamment dirigeantes et leaders, à se demander si l'avenir, c'est toujours la course du livrier ou si au contraire, ce n'est pas accepter de ralentir pour fonctionner différemment. Et moi, je suis évidemment persuadée de cela. C'est vraiment le message que je diffuse. Et quand je vais en entreprise et que j'en parle, le fait de bien montrer Merci. comment l'énergie disponible est différente à chaque phase de cycle, il y a des femmes qui spontanément disent « Attends, je vais revoir mon agenda, je vais m'organiser différemment. » Et là, on a déjà gagné. Parce que le but, c'est pas de... Alors moi, j'ai une position très tranchée sur le congé menstruel. Le but, c'est pas de s'arrêter. Le but, c'est de mieux fonctionner en respect de qui on est et de son rythme. Voilà. Évidemment, comme tu l'as pointé tout à l'heure, on ne va pas ralentir tout au même moment. De même qu'on ne va pas accélérer tout au même moment. Simplement, si on est dans une équipe de femmes, il peut y arriver qu'il y ait de la synchronisation aussi. Mais sinon, quand chacune est outillée pour s'observer, ça va faire un amalgame très sympa finalement parce que personne ne va fonctionner à contrephase ou si on le fait, on va le faire en conscience. Donc, ça va mieux se caler dans les obligations du groupe. Et en plus, il y a une chose que je propose aussi qui est un module dédié plutôt au manager sur comment on fait pour communiquer quand on a des femmes dans ses équipes et qui évidemment… Il n'est pas question d'aller demander quelle phase de cycle elle est. Mais comment on s'assure, quand on fait une communication écrite, par exemple, qu'on parle à toutes les femmes, quelle que soit leur phase ? Voilà. Aussi, c'est une richesse. C'est-à-dire que, de toute façon, par mon expérience de formatrice, je sais très bien qu'on peut montrer la même slide à 50 personnes. Il n'y a pas 50 personnes qui voient la même chose sur la slide.

  • Speaker #1

    Les perceptions ont adopté à entendre les femmes.

  • Speaker #0

    Et pourtant, on a bien fait cette slide avec les mots, avec tout ce qui va bien. Donc, c'est la même chose dans une réunion ou dans un événement professionnel. Il n'y a jamais 100 % des gens qui voient ou qui lisent la même chose. Mais si on prend la peine, quand on doit rédiger un écrit, d'utiliser des mots, des formules qui vont faire que chaque femme, selon là où elle en est dans sa phase, va sentir qu'on s'adresse à elle. Alors là, écoutez, je dirais que c'est l'objectif ultime. qu'on atteigne tous ce degré de prise en compte pour améliorer encore notre communication, et professionnelle, et relationnelle d'ailleurs. Parce que là aussi, il y a quelque chose qui est encore moins, mais alors encore moins connu, c'est que nos partenaires masculins, notamment si on est une femme qui vit avec un homme, peuvent aussi jouer un rôle extrêmement précieux et précis selon les phases que l'on traverse. Mais ça, ça va demander que madame se connaisse bien, qu'elle soit capable, évidemment, de communiquer sur ces sujets à son partenaire et ensuite que son partenaire ait suffisamment, on va dire, d'envie.

  • Speaker #1

    D'intelligence professionnelle ?

  • Speaker #0

    Oui, d'intelligence. Mais en général, je me rends compte qu'il y a énormément d'hommes qui ont envie de comprendre. Simplement, ils n'ont pas les clés. Ils n'ont pas les clés, ils observent, ou parfois ils subissent sans rien comprendre. Mais qui a pris la peine de leur expliquer ? Moi, je commence. Voilà, c'est mon premier pas. Et donc, oui, je réfléchis même à créer un parcours dédié aux hommes pour comprendre le fonctionnement féminin et aussi leur donner des clés pour que leurs attitudes Merci. puissent être soutenantes, sans rien leur enlever à eux, de leur masculinité, de l'homme qu'ils ont envie d'être. Mais au contraire, de leur apporter ce supplément d'âme et ce supplément dans une masculinité beaucoup plus attentionnée.

  • Speaker #1

    Il y a une tendance en ce moment sur Instagram de... Instagram, TikTok, de vidéos d'hommes qui apprennent que leurs partenaires ont leurs règles et qui, d'un seul coup, sont en mode bouillotte, petites attentions. J'en ai vu plusieurs comme ça et je me suis dit, waouh ! Et c'est bizarre. J'ai quand même cette première réaction. Je ne dis pas que mon mari est un goujat sur le sujet, mais... C'est vrai que ce n'est pas un sujet que j'aime aborder particulièrement. Et donc, je ne lui ai jamais donné l'opportunité d'être aussi attentionnée. Je vais peut-être commencer, on verra, ce sera peut-être un test pour lui. Comme il n'écoute pas mes podcasts, je n'ai pas d'inquiétude. Mais je vais le tester juste pour voir. C'est vrai qu'encore une fois, il y a un gros travail. Et moi, j'ai envie de le faire pour ma fille, surtout, et même pour mon fils. Pour la première fois hier de ma vie, j'ai dit à ma famille, je ne suis pas bien parce que j'ai mes règles. Et donc, j'ai eu la conversation avec mon fils qui a 7 ans, où j'ai essayé de lui expliquer ce que ça voulait dire. Et je l'ai vécu un peu comme un acte de rébellion, très honnêtement. Et je pense qu'il faut qu'on transforme le discours, les conversations. J'ai eu la conversation avec ma fille du fait que moi, le jour où j'ai eu mes règles, pour la première fois, ma mère m'a giflé par tradition. C'est certainement une des seules fois où ma mère m'a giflé dans ma vie. Et j'étais grande puisque j'ai eu mes règles très tard. J'étais en seconde. Donc, personnellement, je les attendais. Je savais qu'elles allaient venir un jour. J'étais la dernière de mes copines. Mais j'étais très mal. Et c'est vrai qu'on a parlé toutes les deux ans avant le podcast ce cette tradition n'aide pas à accueillir cette phase de notre vie. Et donc, il y a beaucoup de petites choses que nous pouvons faire pour transformer les conversations et les attitudes et que les femmes se sentent plus soutenues tout au long de leur cycle.

  • Speaker #0

    Clairement, démarrer une expérience comme celle-là par une violence physique, qui n'est pas toujours explicite d'ailleurs, qui est juste une perpétuation d'une tradition qu'on n'a pas réinterrogée. On sait que notre corps garde les émotions les plus fortes en mémoire et elles reviennent ces émotions quand une situation peut nous ramener justement dans cette émotion-là. Donc si quand on a nos premiers flux, c'est corrélé à un moment où on reçoit une violence physique, évidemment que ça va nourrir la croyance que là, C'est de la douleur, c'est de la souffrance, c'est de la violence. Ça se passe de manière inconsciente, mais oui, bien sûr que ça vient s'engrammer en nous. Alors que c'est un moment où on a besoin d'explicitation, d'explication, de compréhension, de mots M-O-T-S pour adoucir peut-être les mots M-A-U-X parce que très souvent à la mise en place du flux, oui, il peut y avoir des crampes utérines, il peut y avoir des douleurs dont on ne sait même pas l'origine, on ne comprend même pas d'où ça vient. on a besoin à ce moment-là de soutien et on reçoit une gifle. Donc, on nous met déjà dans les dispositions de subir, parce que là, on subit la gifle. On ne la voit même pas arriver souvent, d'ailleurs. Peut-être que tu te dis très bien, ma mère ne m'a jamais giflé juste à ce moment-là. Donc, c'est encore plus incompréhensible. Et ça vient d'une femme qui gifle une autre femme. C'est vraiment des choses à réinterroger rapidement et surtout, j'espère que ça y est, ça n'existe plus. que c'est vraiment dramatique. C'est vraiment dramatique pour les femmes qui commencent leur rentrée dans leur pleine féminité biologique comme ça, par un geste violent.

  • Speaker #1

    Ta période à toi de première règle a été accompagnée d'un lourd traumatisme et on peut en faire un lien aussi avec la première décision que tu as prise qui était extrêmement courageuse. Est-ce que tu veux bien nous partager ce qui s'est passé à ce moment-là pour toi ?

  • Speaker #0

    Oui, moi, mon entrée, on va dire quelques mois après mes règles, je n'ai pas pris de gifle, en tout cas par ma mère. Mais par contre, j'ai eu un père qui s'est octroyé le droit de me prendre comme objet sexuel. Donc, j'ai vécu de l'inceste, on va dire à peu près en sixième, au milieu de la sixième, jusqu'en troisième. Un jour, je me suis levée. et avec cette énergie en moi, je ne pourrais pas dire d'où elle est venue, mais j'ai trouvé l'énergie de lui dire maintenant c'est stop ou alors je te dénonce à la police. Et il faut se rappeler du contexte qui à l'époque, on est en plein milieu des années 80, on ne parle pas de ces sujets, on n'en parle pas à la télé, on n'en parle pas à l'école. Moi je lisais bien quelques magazines de jeunes filles, ce n'était pas des sujets qui étaient traités. même pas dans les rubriques, il y avait toujours un docteur qui venait répondre aux questions des jeunes filles. Il n'y avait même pas ces sujets-là qui étaient traités dans ces colonnes-là. Donc voilà, j'ai trouvé cette énergie-là. Je te disais, c'est devenu comme une fulgurance parce que je n'ai pas du tout ruiné ça pendant des mois. C'est vraiment un matin, je me suis levée, j'ai dit stop. Donc j'ai réussi à faire changer la peur de quand et j'ai été écoutée. Voilà, mais je pense que... Je ressens encore parce que je pars. Cette énergie, elle est peut-être quelque part encore en moi. Je me souviens très bien que le non et le stop avaient une énergie de non négociable. Je pense que je portais une énergie… où je devais montrer que je n'étais pas en train de... Oui, ce n'était pas négociable. Ce n'était pas des paroles en l'air. Voilà, c'est stop, tu ne me touches plus jamais, sinon, voilà ce qui va se passer. Et j'ai tenu cette menace, j'en ai même joué. J'ai pris un peu le pouvoir aussi sur ce personnage qui, au départ, aurait dû être mon guide dans la vie et qui ne l'a pas du tout été. Et en fait, ça m'a... Ça m'a donné une espèce de force intérieure. Et moi, je pourrais dire que mon entrée dans ma pleine féminité, ça a été d'avoir affaire à un prédateur. Donc, j'aurais pu sombrer beaucoup plus que je ne l'ai fait finalement, parce que j'ai réussi à mener une vie. Je te disais, j'ai bien sûr des blessures que j'ai traînées inconsciemment pendant quelques décennies derrière, puisque moi, j'ai décidé de ne pas aller en justice. j'ai fait le choix de ne jamais aller en justice, même quand il était question d'un droit de prescription augmenté. Je n'ai plus voulu parce que j'ai compris que ça n'était pas là que j'allais trouver mon chemin de résilience. J'ai pu accéder à des thérapies, notamment l'UMDR, pour enlever tout l'aspect trauma et douleur. Et après une thérapie de pleine conscience, pour mettre du sens finalement à la fois sur ma démarche, sur ma décision, sur l'expérience aussi. Et c'est, je pense, ce qui a fait aussi que j'ai eu à cœur et que j'ai à cœur d'accompagner des femmes à retrouver leur plein pouvoir, leur liberté d'être. Parce que pour moi, c'est comme ça aussi qu'on va déjà inspirer les générations derrière nous, les générations qu'on éduque aussi, pour lesquelles on sert de modèle. et finalement de dire aux femmes Attention, nous ne sommes pas des victimes permanentes. On peut à un moment donné être victime d'une situation, d'un être. On n'a pas à y rester dans ce statut. C'est un statut intermédiaire qu'il est important de reconnaître. Et moi, ça a été reconnu par mes thérapeutes. Donc, ça a été reconnu quand même par l'extérieur. Mais je n'ai pas vécu la double humiliation que la justice, à mon sens, dans tout ce que je lis aujourd'hui, fait vivre aux femmes victimes, c'est-à-dire Les questionnements outranciers, les allusions, la mise en doute aussi de la parole, alors qu'il y a moult examens gynécologiques, médicaux, qui montrent bien qu'il y a bien eu agression. Voilà, je n'ai pas vécu cette humiliation-là, et je pense que c'est une force aussi pour moi pour avoir pu entrer dans une pleine résilience, et surtout restaurer mon rapport à une pleine féminité de manière allégée. Voilà. Aujourd'hui, je suis très bien dans mon corps. J'ai de nouveau fait confiance à un homme, mais en étant dans la pleine conscience, parce que j'ai été mariée deux fois, j'ai eu des expériences longues avec des hommes, mais je me suis rendue compte, en faisant l'analyse de mes relations, que j'étais dans la dépendance affective dans ces relations. Je n'ai pas du tout apporté les mêmes choses qu'aujourd'hui. Donc, de retrouver mon rapport à ma pleine féminité, aujourd'hui de m'octroyer, de vivre, de m'autoriser, c'est vraiment ça, c'est ma liberté d'être à tous les niveaux. Voilà, j'ai envie de dire que c'est ce que je souhaite à toutes mes consoeurs, franchement.

  • Speaker #1

    C'est un parcours qui est très fort et qui est très courageux et je trouve intéressant le lien que tu fais justement avec ton combat actuel qui n'est pas le combat de l'inceste. Puisque ça, ça a été une partie de ta vie et tu as fait un travail pour toi pour finalement mettre ton énergie sur un autre combat, qui est celui de donner plus de pouvoir aux femmes avec une meilleure connaissance de leur cycle. Et ce que tu me disais aussi, c'est qu'il y a ce lien également dans la gestion de nos émotions et de nos traumas à travers le cycle. Et j'ai été choquée quand je l'ai appris. Et je ne sais pas si tous ceux qui nous écoutent auront ces informations-là. des femmes qui ont été victimes d'inceste ou d'actes pédophiles pendant leur jeunesse et qui peuvent avoir été dans le déni de ce qui s'est passé, leur vie de femme va faire ressortir ces traumatismes. C'est souvent, soit au moment des grossesses, des accouchements ou de la ménopause, que ces traumatismes qui n'ont pas été gérés parce qu'ils ont été ignorés et parce que le cerveau fait un blocage pour... pour permettre à la femme de continuer sa vie. Mais au moment de ces transformations, de ces variations fortes, hormonale, les traumatismes ressortent et donc c'est effectivement très important d'avoir cette lecture.

  • Speaker #0

    de l'impact de notre cycle et de nos fortes variations sur notre santé mentale finalement.

  • Speaker #1

    Ah mais clairement, très très clairement, c'est fondamental. Pour nous, c'est fondamental. Et comme il est fondamental aussi de parler, d'aller parler de ces traumas, d'aller parler de ces blessures émotionnelles pour ne pas arriver dans ces phases, comme tu l'as dit, de transformation importante. avec ces caillasses-là dans notre sac à dos, parce que ça va ne faire qu'alourdir ces moments de passage. Voilà, la maternité, c'est une transition aussi. On devient maman, on n'est pas inné de manière innée, même si on a une matrice qui permet de procréer si on en fait le choix. Devenir maman, c'est un chemin aussi, et c'est un chemin qu'on fait auprès de ses enfants. Donc, il y a vraiment... ça à comprendre que plus on va éliminer de nos vies les tabous quels qu'ils soient, et là on est sur nos tabous liés à notre féminité, plus on va se permettre aussi d'alléger le bagage et aussi on ouvre la voie pour nos filles on ouvre la voie pour nos fils de vivre dans une société plus résiliente plus bienveillante, plus accueillante de tout ça donc au-delà de nous j'ai envie de dire C'est aussi un acte d'inspiration et d'apaisement pour les générations qui arrivent. Voilà, il y a quelque chose qui m'a toujours marquée, c'est quand j'ai été… Donc, tu vois, moi, j'ai commencé dans l'entreprise privée. Ensuite, je suis allée du côté de la fonction publique et j'étais sidérée de voir qu'on envoyait les jeunes professeurs dans les contextes les plus difficiles. Pour moi, ça n'avait pas de sens. Et on me répondait « Oui, alors moi, j'ai vécu ça, alors il n'y a pas de raison qu'eux ne vivent pas. » pas. Moi, je ne veux pas de ce monde, en fait. Je ne veux pas de ce monde.

  • Speaker #0

    Un monde où on dégoûte les jeunes générations.

  • Speaker #1

    Et où on va finalement reproduire des schémas de violence, parce qu'on est dans l'irrespect, parce qu'on n'est pas dans l'accueil. Moi, je me dis que chaque femme qui va faire le pas de mieux se connaître et d'en parler avec simplicité, dans son entourage proche, dans sa famille, dire à sa famille, cette semaine, je vais vous déléguer un certain nombre de tâches parce que moi... j'ai besoin de me reposer, ça devrait être une évidence. Ça ne l'est pas. Donc, arriver à ça, c'est faire un acte, pour moi, c'est beaucoup plus parlant que de faire des textes et des textes et des textes sur les hommes ne partagent pas les tâches ménagères. Tant qu'on en parle, il ne se passe rien. Par contre, si dans sa vie, on se prend en main et que dans sa façon d'être femme, on inspire, on délègue, on met tout le monde à contribution simplement, et bien oui là on a des chances de faire évoluer concrètement les choses pour ces générations là et on a de plus en plus d'hommes ouverts,

  • Speaker #0

    intelligents émotionnellement, qui s'intéressent moi je suis entourée je trouve d'hommes qui sont fabuleux qui ont envie de vivre dans cette société là aussi bien sûr, mais bien sûr c'est important de ne pas faire ça contre les hommes Moi, je me sens très féministe et en même temps, je considère que c'est un nouveau monde pour nous tous. Et il y a beaucoup d'hommes qui ont envie d'en faire partie. Et d'ailleurs, dans la communauté The Patron, il y a énormément d'hommes qui ont cette sensibilité, cette ouverture-là, cette humanité.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'ils ont compris que les valeurs qu'on aura besoin de faire vivre, c'est la mixité. Autant que la sororité, la fraternité, la mixité est très importante. Et pour que la mixité fonctionne... Il y a besoin de comprendre. Il y a besoin de comprendre l'autre. Voilà, dans son fonctionnement, dans ses réalités.

  • Speaker #0

    Oui, et aussi, je pense qu'il y a beaucoup d'hommes qui aiment les femmes, qui sont admiratifs de femmes pour leur qualité, pour leur force, pour leur différence, qui aussi s'épanouissent dans leur rôle de père et ont envie de vivre ces expériences-là avec leurs enfants. C'est vraiment une forme d'amour pour les femmes, pour les enfants et qui ne se reconnaissent pas forcément dans certains schémas. Moi, je trouve qu'on est de mieux en mieux entourés. Il y a encore beaucoup de personnes qui ont du chemin à faire. Mais j'entends qu'en réalité, ils sont aussi prêts que moi à parler du cycle féminin et des règles. Et qu'il va falloir que... que je commence moi-même à... Enfin, j'espère le faire avec cet épisode, mais que je commence moi-même à changer de perspective sur le sujet.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup cette citation. qu'on attribue à Gandhi, c'est soit le changement que tu veux voir dans le monde. J'aime bien parce que le monde ne change pas de l'extérieur comme ça par un claquement de doigts. Chaque pas qu'on fait pour faire évoluer une cause qui nous tient à cœur compte en fait. Voilà, et donc ce qu'on peut changer en soi, sa façon d'être au monde, le fait de ralentir, de se respecter dans ses rythmes. Comme on recharge son téléphone quand il n'a plus de batterie, il va recharger son corps. Quand les batteries commencent à montrer des signaux d'affaiblissement, ça me semble sain, c'est une attitude saine et c'est une attitude inspirante pour nos enfants. On montre à nos enfants qu'on est humain, qu'on a des limites physiques, qu'on a aussi des magnifiques opportunités, des capacités émotionnelles, physiques, spirituelles très intéressantes. Mais c'est important de leur montrer, d'être explicite. Quoi de mieux que de modéliser ça, en fait, de vivre comme ça, parce qu'on n'est pas un modèle parce qu'on parle et qu'on exige des autres de faire comme ci ou comme ça. On est un modèle par les actions qu'on pose, par l'exemple qu'on montre.

  • Speaker #0

    On voit que ça résonne beaucoup pour toi et que tu mènes cette mission avec presque du militantisme, ce que je trouve fabuleux, puisque la manière dont tu abordes le sujet se veut utile et inclusive. Ce que j'ai envie de retenir, c'est que tu veux embarquer tout le monde et lever un tabou. Et même si, tu vois, moi aujourd'hui, je ne sais pas si un jour j'arriverai à célébrer une de mes saisons de mon cycle, j'ai envie d'être plus raisonnable, de gérer mon cycle avec un peu plus d'intelligence. Parce que finalement, ma gestion actuelle était un petit peu naïve et à vouloir être forte. et ne pas me plaindre, je n'ai pas été raisonnable. Je n'ai donc pas été une bonne gestionnaire de mon énergie et de mon corps. Et pour le coup, gérer mon énergie, c'est une priorité pour moi pour avoir la vie que je veux finalement. Si je ne gère pas mon énergie, je ne peux pas être une maman patiente, je ne peux pas être performante dans mon activité professionnelle, je ne peux pas avoir des conversations même agréables avec mes amis. Parce que si je suis épuisée, même si je sors le soir pour un dîner, je ne vais pas être très agréable parce que je suis trop fatiguée pour l'être. Je me dois d'être un petit peu plus raisonnable et maligne dans ma gestion.

  • Speaker #1

    C'est un bon mot de la fin.

  • Speaker #0

    Je pose toujours cette question à mes invités sur si je t'offre un panneau publicitaire dans la ville de ton choix, tu peux y inscrire et y afficher ce que tu veux, c'est ton message au monde.

  • Speaker #1

    Suis tes rêves, ils connaissent le chemin.

  • Speaker #0

    Suis tes rêves, ils connaissent le chemin.

  • Speaker #1

    Oui, suis tes rêves, ils connaissent le chemin. C'est aussi une façon de dire, fais-toi confiance, écoute-toi, respecte-toi. Tes rêves, ils t'appartiennent. Ils sont en toi, ils ont une part de toi et ils vont nous guider.

  • Speaker #0

    On a le GPS intégré. Il suffit de savoir l'exécuter.

  • Speaker #1

    Et encore plus, nous les femmes, on a un GPS hyper, hyper performant.

  • Speaker #0

    Faisons confiance un peu plus à notre intuition. Elle est bien forte. Et si tu te retrouvais face à Nathalie, 10 ans, alors c'est un âge particulier pour toi, quels conseils tu lui donnerais ?

  • Speaker #1

    À 10 ans, j'étais encore dans l'insouciance de l'enfance, on va dire. Mais aujourd'hui, avec le parcours que j'ai, je dirais tu es précieuse au monde, révèle ta lumière et inspire-nous.

  • Speaker #0

    Une phrase que tous les enfants de 10 ans devraient entendre. Voilà. Est-ce qu'il y a une chose que tu aimerais faire et tu n'as pas encore eu le courage de le faire ? Ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, le courage. Je ne sais pas parce que j'ose beaucoup de choses. Bon, après, je ne suis pas quelqu'un de très téméraire non plus, a priori. Mais, oui, voir plus grand, en fait, encore. Voir plus grand pour mon activité, mettre en œuvre ce qu'il faut pour que la grandeur de la vision se prenne dans la matière.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un peu plus écouter tes rêves ou est-ce que c'est prendre le temps d'élargir la vision ? Est-ce que la vision est déjà là ?

  • Speaker #1

    La vision est là, donc c'est vraiment persévérer pour que la vision dans sa grandeur puisse vraiment voir le jour. Là, j'ai l'impression d'être au balbutiement.

  • Speaker #0

    En même temps, tu as beaucoup de choses qui vont arriver. Je sais que... Tu travailles sur des programmes d'accompagnement pour justement aider les femmes. Tu m'as parlé d'accompagnement pour la ménopause, mais aussi pour mieux comprendre son cycle. Et tu m'as aussi parlé d'un programme à destination des hommes, pour qu'ils puissent justement être des partenaires de vie et des partenaires professionnels un peu plus conscients et attentionnés. Donc, on attend ça pour cette année ?

  • Speaker #1

    Écoute, oui, pour cette année, clairement, sur les parcours. Alors, je parle plutôt de parcours que de programme parce que la programmation ne me convient pas. Donc, je suis vraiment dans des parcours. Et les parcours, oui, pour comprendre son cycle menstruel complet dans ses quatre phases, comprendre son cycle, comment c'est un allié pour sa carrière professionnelle, comment c'est un allié pour sa vie intime et relationnelle. Et puis, j'aimerais créer un parcours pour les hommes, qui sera lui aussi avec un accompagnement où ils pourront poser des questions, parce que je sais que ça peut être challengeant pour eux de ne pas pouvoir poser des questions, de ne pas oser, de ne pas avoir l'espace pour poser leurs questions sans jugement, sans être jugé et sans être tout de suite mis à l'index d'un quelconque sexisme ou je ne sais quoi, de déplacer. Donc là, non, ça serait un espace pour eux. Dans les parcours, il y aura toujours deux formules, une formule en ligne sans moi ou sans trop moi et une formule accompagnée où je serai présente par des rendez-vous individuels. Et puis, une expérience, l'expérience M. Là, je donne un peu son mot. Là, c'est plus pour accompagner les femmes en pré et en ménopause de manière totalement personnalisée avec des expertes en plus de mon expertise. pour les aider par rapport à des questions, des symptômes ou des choses qu'elles ont besoin de régler pour vivre au mieux cette phase. Parce que pour moi, il ne suffit pas d'aller voir des professionnels de santé qui, eux, vont agir pour réduire l'impact des symptômes potentiellement. Mais j'ai bien compris que la ménopause, c'est une métamorphose beaucoup plus grande que ça. Et ça me tient à cœur d'accompagner les femmes qui le souhaitent. à vivre ce moment-là comme ça. Donc, aime pour, aime-toi, aime pour métamorphose, aime pour ménopause. Voilà, transformer.

  • Speaker #0

    Excellent. On a hâte de voir tous les parcours que tu proposes. Merci, Nathalie, pour ton temps. Merci pour ton ouverture et merci pour ton travail puisqu'il est nécessaire et nous avons besoin de plus d'informations et de plus de sensibilisation sur ces sujets. Puisque qu'on le veuille ou non, ça fait partie de notre vie. Et on sera plus efficace en étant en conscience. C'est aussi la base du coaching. Donc, on est bien alignés là-dessus. Merci Nathalie. Vous pouvez bien entendu suivre Nathalie sur LinkedIn, mais aussi via son site internet pour avoir toutes les actualités de Nathalie. Merci Nathalie et à bientôt. Merci à toi d'être restée jusqu'au bout. J'espère que cet épisode... t'auras plu, intrigué, inspiré et n'hésite pas à le partager ainsi que de laisser une évaluation ou un commentaire, ça aidera énormément le podcast à être plus diffusé. Merci et à très bientôt sur The Patron Podcast.

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