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The Patronne

#15 Aude : assumer ses choix difficiles et avoir de l'impact à son échelle

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38min |30/06/2025
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#15 Aude : assumer ses choix difficiles et avoir de l'impact à son échelle

38min |30/06/2025
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Description

Lorsque les prix sont bas, il est indispensable de faire du volume sur chaque référence.


C'est le mythe business qu'Aude Viaud est en train de casser.


En octobre 2016, Aude lance SMALA avec Marie (qui avait l'idée de « Il était plusieurs fois »), une plateforme e-commerce dédiée à la seconde main pour enfants de 0 à 16 ans.


L’objectif : simplifier le quotidien des parents et promouvoir une consommation circulaire et éthique.


La plateforme évolue : accueille des produits de destockage et devient le partenaire de grandes marques pour gérer leur flux de seconde main.


Car derrière cette jolie marque se cache bien entendu une vision :

Rendre la mode enfant durable, accessible et facile.


Mais aussi une expertise logistique incroyable. Un vrai business case.


La complexité des flux découragerait les étudiants en MBA.


Comment est il possible de vendre des produits de 2nd main qui vont être vérifiés, lavés, repassés, photographiés, publiés, reconditionnés; tout çà avec un prix attractif?


Rajoute à ça le fait que ce soit généralement des références uniques (tellement de SKU à gérer dans la BDD!)?


L'équation économique semble impossible.


Pourtant depuis 2024, Aude s'est lancé ce défi: rendre SMALA rentable!


Un objectif ambitieux dans le monde de l'économie circulaire.


Et qui a demandé à Aude une sacrée remise en question en tant que leader.


Retrouvez son histoire de Patronne dès maintenant!




Retrouvez Aude sur https://www.linkedin.com/in/aude-viaud-4b0b0556/


Participez à l'aventure SMALA et investissez via Lita https://fr.lita.co/fr/opportunities/1080-smala?utm_source=smala&utm_medium=entrepreneurship&utm_campaign=smala-2025q1_entrepreneurship?external_origins=245258


Suivez moi sur Linkedin linkedin. com/in/elvire-blasset-9327bb10">www. linkedin. com/in/elvire-blasset-9327bb10



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'univers de la seconde main, c'est vrai qu'il y a beaucoup de militants que j'admire énormément. Mais moi, je ne suis pas militante parce que ce n'est pas forcément avec qui je suis à l'aise, mais par moi. Et puis surtout, dans mon quotidien, je ne me sens pas suffisamment irréprochable pour être militante. Je fais du mieux que je peux.

  • Speaker #1

    Et si on décryptait ensemble la recette du courage ? Bienvenue dans The Patron ! Le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer et ça sans avoir toutes les réponses. À travers tous ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur que tu vis, c'est normal. Et que ça ne doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on ne sort jamais de sa zone de confort, on l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte, d'apprendre à dire non, que ce soit à ton boss, à qui que ce soit, tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'accueille Aude Viau. Aude est la cofondatrice de Smala, la première plateforme de vêtements seconde main pour enfants, seconde main mais pas que, puisqu'on va en parler, cette plateforme distribue également des produits en déstockage et vient de lancer sa première collection. en marque propre, pour justement compléter son offre avec certains produits qui n'étaient jamais disponibles dans certaines tailles sur le site. Aude est, j'ai envie de dire, bien entendue, parce que quand on se lance dans les vêtements pour enfants, on imagine bien que c'est parce qu'on a aussi des enfants et qu'on en a marre de gérer le placard de ceux-ci. Donc Aude a quand même quatre enfants, entre 12 et 1 an et demi. Quatre enfants, je suis admirative, mais en plus quand je vois... Tous les âges, j'ai encore plus de respect. Aude va nous parler de cette aventure entrepreneuriale qui en est aujourd'hui à sa deuxième levée de fonds avec justement une campagne de crowdfunding qui est en cours. Bienvenue Aude sur The Patron.

  • Speaker #0

    Merci Elvia.

  • Speaker #1

    Alors Aude, tu me racontais juste avant le parcours que tu as eu au sein de ce malin. En fait, c'était l'idée de la cofondatrice Marie que tu as rencontrée quand tu as déménagé à Nantes ?

  • Speaker #0

    Exactement. J'ai déménagé à Nantes en 2016 et à ce moment-là, j'ai rencontré Marie qui avait déjà eu l'idée d'une plateforme de seconde main qui offrait un service, une qualité, loin de l'image de la friperie. C'était un moment de ma vie où j'avais quitté mon job et finalement, je me suis dit que c'est le moment où jamais de lancer dans une aventure entrepreneuriale. tu as le temps, potentiellement, t'es accompagnée financièrement parce qu'on est en France et on a la chance de pouvoir se lancer et d'être accompagnée quand on lance une entreprise. Et voilà, c'est un peu une opportunité qui a été mise sur mon chemin et que j'ai saisie à ce moment-là.

  • Speaker #1

    J'aime bien quand tu dis que tu as le temps parce que tu viens d'avoir un deuxième enfant. C'est incroyable comment nous, les femmes, on se dit « Ah, j'ai le temps parce que j'ai un nouveau-né, donc je peux en profiter » .

  • Speaker #0

    Elle était très, très sage.

  • Speaker #1

    Elle était très sage, extraordinaire. Bon, et du coup, le projet devient Smala. C'est aujourd'hui la première plateforme de revente de vêtements. Et donc, on imagine que c'est un volume énorme. Vous vendez à peu près combien de produits par an ?

  • Speaker #0

    Alors, on vend 500 à 600 000 pièces par an. Oui. Oui, c'est un gros volume. Et puis surtout, c'est des flux, c'est-à-dire que c'est des pièces uniques. pour la plupart, hormis le destockage et la marque propre. Donc, ça veut dire qu'en fait, on a un entrepôt à côté de Nantes, de plus de 3500 mètres carrés, où on va réceptionner les vêtements qui arrivent des parents, de nos partenariats avec les marques, etc. Dans nos entrepôts, là, il y a une chaîne logistique, en fait, qu'on a mis en place au travers de toutes ces années pour aller… finalement remettre en circuit ce produit dans le moins de temps possible. Donc, ça va être le tri, le passage, la photo, la mise en ligne, le stockage, etc. Et donc, voilà. Donc, chaque produit est unique. Donc, on traite à peu près 2 500, 3 000 pièces par jour à côté de Nantes.

  • Speaker #1

    En fait, quand tu expliques tout ça, quand je vois le nombre de manipulations que tu dois faire sur un produit, et comme tu dis, à chaque fois, ce sont des pièces uniques parce que dans cette taille de ce modèle, Dans le monde de la seconde main, c'est très rare que tu en aies plusieurs. Moi, je me dis, mais quelle flemme de faire tout ça pour une pièce qui va... Moi, quand je vois, quand je mets un truc en vente sur Vinted et que je l'ai mis à 12 euros parce que déjà... ça fait trop longtemps que je l'ai et que les gens le négocient pour 6 et je me dis mais moi en fait j'ai pas envie de me saouler à juste le mettre dans un paquet pour te l'envoyer pour 6 balles j'imagine que bon au delà de la complication du système c'est aussi par philosophie d'échange et de faire circuler les produits enfin ça peut pas être que ma pauvre logique de flemme non mais en fait ce que tu dis c'est assez marrant Merci.

  • Speaker #0

    Et c'est ça aussi qui nous a créé ce malade. C'est que les vêtements d'enfants, quand tu les revends, en effet, tu ne les revends pas très cher. Mais si tu les vends sur des plateformes, etc., tu dois prendre une photo, faire ton annonce, en négocier. Et comme tu dis, vendre un vêtement au final pour 6 euros, tu vas aller à la poste faire ton colis. Non, non, non. En fait, finalement, ça coûte très vite 6 euros de faire ça dans ton temps. Et nous, c'est un service. C'est parce qu'on observait ça, c'est vraiment un service qu'on voulait rendre aux parents pour leur dire, en fait, avec ce mât-là, on va faire pour toi. Et finalement, tu achètes du temps, tu vois, tu achètes du temps pour toi. Et on sait que, voilà, dans une vie de parent, et en effet, comme tu le disais, j'ai quatre enfants, donc voilà, tu sais qu'on est quand même bien occupés. Le temps, en fait, le temps n'a pas de valeur. On disait, le temps, c'est de l'argent, mais c'est vraiment ça. Donc, c'est ce qu'on a voulu faire. et en effet avec cette philosophie, évidemment, de remettre en circuit des pièces puisque c'est mal au cœur, en fait, de voir toutes ces pièces dans un placard. C'était nickel. Les parents qui avaient la flemme de les remettre en circulation, mais je comprends, puisqu'on est tous concernés. Donc, on s'est dit, on va le faire pour eux et nous, on va les remettre en circulation, ces pièces. Et en plus, on va les certifier, on va certifier la qualité. côté acheteur, les gens vont avoir presque l'impression d'acheter du neuf. C'était vraiment l'idée.

  • Speaker #1

    C'est vraiment super important, cet aspect valorisation du produit pour celui qui achète. Parce que je sais que, c'est peut-être un petit peu bête de ma part, mais acheter en friperie des vêtements pour enfants, j'avais une forme de culpabilité de je ne sais pas ce que je vais mettre sur le dos de mes enfants. Est-ce que... Est-ce que ce n'est pas être irresponsable d'acheter un produit qui a traîné je ne sais où, qui est peut-être très sale ? Alors oui, on peut toujours tout laver, mais j'avais cette retenue émotionnelle en fait, qui n'est pas forcément rationnelle. Mais là, c'est quelque chose que vous supprimez complètement puisque vous avez toute une chaîne de gestion opérative.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Oui, et puis ça passe par plusieurs choses. En effet, déjà que ton produit soit… qualité quand tu achètes sur des plateformes où il n'y a pas de vérification de qualité. Tu achètes des pulls qui ont rétréci, tu achètes plein de choses. Surprise, il y a une statistique. 30 %, en fait, les clients qui achètent sur des plateformes, pour 30 %, sont déçus de ce qu'ils reçoivent. C'est quand même énorme. Nous, on a voulu lever ça. On a un service à pré-vente. Si jamais il y a un problème, tu peux faire tes retours. C'était de se dire Voilà. Pourquoi tu ne peux pas avoir la même qualité et le même plaisir à acheter de seconde main que du neuf ? Pourquoi on différencie tant les choses ? Et je dirais même, en fait, globalement, ton produit pourrait presque avoir plus de valeur en seconde main parce qu'il a été retraité, parce qu'il y a eu beaucoup d'opérations. Mais voilà, aujourd'hui, on a encore quand même cette image de seconde main très, très bradée. mais on voit quand même que Il y a pas mal d'initiatives qui tentent de redonner de la valeur à la seconde main, dont Smala.

  • Speaker #1

    Grâce à Smala, vous levez énormément de freins à l'achat de la seconde main. Vous permettez de diminuer aussi la production de certaines marques. Est-ce qu'il y a des marques de vêtements ? Parce que là, tu as fait des accords avec certaines marques pour du déstockage, mais ces maisons-là, elles pourraient être inquiètes de voir ces produits en seconde main ? Ça y est, les mentalités ont évolué ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que les mentalités ont évolué. Si tu veux, on n'a pas le même business, la même mission que les marques. Les marques, aujourd'hui, il faut qu'elles travaillent davantage. Ce sont des créateurs. Par contre, il faut créer des produits qui peuvent se transmettre. Je trouve que c'est vraiment l'enjeu aujourd'hui des marques, c'est de penser la qualité de leurs produits pour justement que ces produits aient une seconde vie, une troisième vie, une quatrième vie. Je trouve que c'est vraiment leur mission, leur boulot, vraiment assez marques. Au début, elles nous voyaient en effet comme concurrentes. De toute façon, le marché est tel maintenant qu'il y a en effet la seconde main qui a pris quand même pas mal de place. Et donc ces marques, elles s'adaptent. En fait, tout le monde est en train de trouver sa place sur le marché. Et nous, on a des partenariats avec Jack Eddy, avec Verbaudé, avec IKKS et certainement une quatrième marque très bientôt. On gère leur flux de seconde main. On va gérer toute la gestion de leur seconde main pour qu'elles puissent proposer à leurs clients un service de reprise des articles qu'ils ont achetés chez eux. Et nous, on va gérer tout l'opérationnel derrière.

  • Speaker #1

    Effectivement, on constate que les mentalités évoluent beaucoup, surtout sur ce segment-là. Aujourd'hui, Smala a 8 ans, presque 9. Et il y a 3 ans, vous avez fait une première levée de fonds pour vous aider dans votre développement. Donc, une levée de fonds, ça veut dire que tu accueilles chez toi des nouveaux actionnaires. Oui. Ça a été aussi l'opportunité pour Marie, ta cofondatrice, de quitter l'opérationnel de Smala. Oui. Comment tu l'as vécu, cette période ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'était tout nouveau. Alors déjà, une levée de fond, c'était tout nouveau pour moi. C'est quelque chose que je n'avais jamais fait. Alors, hyper intéressant intellectuellement. Et puis, c'est des périodes où tu rencontres énormément de gens. Donc ça, c'est très, très chouette. Après, c'est des moments où tu as quand même pas mal de pression. Et puis, ce n'est pas un exercice où j'étais super à l'aise. Moi, je suis habituée à faire mon job au quotidien. C'était très pragmatique et dans ma boîte. Mais c'est vrai que là, c'est un... un angle tout autre que tu dois présenter, mais néanmoins super intéressant. Et après, en effet, Marie, ça faisait quelques... Si tu veux, Marie, en effet, a été créatrice et c'est quelqu'un qui adore créer, partir d'une feuille blanche. Et on en était à un stade de la boîte, qui s'appelait... Il était plusieurs fois à l'époque, d'ailleurs, où il fallait se développer, structurer, grandir. Et c'est un exercice où elle s'éclatait un peu moins. peut-être qu'elle était un peu moins à l'aise aussi. Donc, finalement, elle avait aussi potentiellement envie de partir. Cette levée de fonds m'a permis qu'elle puisse partir. Elle est toujours actionnaire aujourd'hui. C'est un moment qui n'est pas évident, puisque, en fait, à ce moment-là, tu discutes, en effet, d'un départ de ta cofondatrice. Et toi, en fait, tu dois négocier entre le fonds et Marie. On a fait ça en bonne intelligence, mais C'est vrai, quand tu fais une levée de fonds, l'argent arrive pour une entreprise directement comme Smala. Et donc, tout l'argent que tu vas dégager pour que l'autre personne puisse être récompensée, entre guillemets, de toutes ces années de travail, c'est quelque chose que tu as au moins dans ta boîte. Donc, tout ça, en fait, tu essaies d'aligner toutes les planètes. Tu as un peu le cul entre deux chaises, tu vois, je dois dire, parce que tu essaies d'avoir le meilleur. pour la personne qui va partir, le meilleur pour ta boîte, de satisfaire que le deal se fasse en même temps avec ton fond. C'est loin d'être évident. Et puis, c'est des moments où forcément, c'est des moments de gros changements. C'est des moments où même si Marie avait l'envie de partir, ce n'est pas évident de quitter une boîte que tu as créée.

  • Speaker #1

    Tu lâches ton bébé.

  • Speaker #0

    Tu lâches ton bébé. Donc, humainement, ce ne sont pas des choses évidentes, mais comme je le dis, je pense qu'on a essayé de gérer la chose en bonne intelligence. Aujourd'hui, avec du recul, je pense que l'une et l'autre, on sait que Marie, je pense qu'elle est ultra heureuse dans sa vie maintenant, mais c'est sûr que c'est un deuil à faire. Et le jour où ça m'arrivera, si un jour ça m'arrive, je pense que c'est hyper dur de quitter ton bébé. Je pense que ça te renvoie à plein de choses. Et puis, quand tu es entrepreneur, je trouve qu'il y a un truc où tu te dis que tant que tu es dans l'action, tu n'as jamais franchi la ligne d'arrivée. En fait, tu sais, la ligne d'arrivée,

  • Speaker #1

    elle se recule à chaque fois.

  • Speaker #0

    Et le moment où tu quittes ta boîte, à ce moment-là, tu te dis que tu n'as pas franchi la ligne d'arrivée. Je pense que tu as presque un sentiment un peu d'échec. Et c'est qu'après, une fois que tu fais tout un travail sur toi, tu te dis qu'en fait... J'avais franchi ma ligne d'arrivée. J'ai refait les... J'ai donné le relais à quelqu'un d'autre. Je pense qu'on a tous un moment de la boîte où tu vas apporter quelque chose dans ta boîte et puis à un moment, il faut que tu donnes le relais à quelqu'un d'autre pour que la boîte avance. Voilà. Donc, des moments pas évidents parce que tu as une pression financière, parce que tu as une pression émotionnelle, parce qu'en interne, il faut gérer le changement. Et tout ça, c'est sur tes petites épaules.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à... À deux éléments. La première chose, ça me rappelle quand tu décides de quitter un job, soit pour une promotion en interne, soit en externe. Moi, j'ai souvent eu cette impression que je n'avais pas assez de temps pour finir ma mission, notamment au moment de la passation. Et c'est vrai que... On ne peut jamais finir. On ne peut jamais laisser un job. Tu ne laisseras jamais un job en ayant complètement fini ta mission. Et donc, ce sentiment d'inachevé, je trouve qu'en fin de compte, il est positif. Parce que si un jour, tu arrives complètement à la fin de ta mission, ça veut dire que tu laisses, il n'y a plus rien. C'est fini. Tu ne peux pas passer le relais. Il n'y a plus rien à en faire. Et ce que tu dis est très juste sur le fait que... finalement la ligne d'arrivée elle est que pour soi donc c'est arriver à sa ligne d'arrivée puisque en fait ce n'est pas parce qu'on a plus assez à donner à un projet que ce projet ne doit pas avoir une autre vie derrière il y avait un comédien américain qui je ne retrouve pas son nom mais dans un podcast il avait parlé de c'était le host d'une super émission aux Etats-Unis, un talk show le soir Et il a décidé de quitter pour des raisons complètement personnelles, à un moment où tout le monde lui disait, mais il ne faut pas partir maintenant, ce n'est pas le moment. Et elle lui disait que, en fait, ce projet, pour lui, c'était comme un ballon gonflé à l'hélium. Et que c'était un magnifique ballon qu'il adorait regarder. Et qu'en même temps, ce ballon, il préférait le laisser partir quand il avait encore un hélium un peu frais pour le regarder s'envoler, plutôt qu'attendre que le ballon soit complètement fripé et tombe de lui-même. En fait, lâcher son bébé à un moment où il peut encore s'envoler, finalement, ça paraît peut-être trop tôt ou dur. Et en même temps, c'est ce qui permet de le voir, lui, continuer sa route.

  • Speaker #0

    Mais c'est un peu comme avec les enfants, tu vois. C'est de se dire à un moment, il faut que tu lâches ton enfant. Tu l'accompagnes différemment. Alors voilà, Marie, elle est partie complètement de l'opérationnel. Je sais qu'il y a plein de boîtes où le fondateur ou la fondatrice se met plus à un poste de développement, de stratégie et laisse toute la partie ultra opérationnelle à une personne de confiance. Donc, ça peut se manifester sous plein de formes, en fait, de laisser un peu ton bébé s'envoler. Mais en fait, justement, ton enfant n'a qu'un souhait quand tu l'as créé. c'est que ça s'envole, c'est que ça marche, c'est qu'ils grandissent, tu vois. Et c'est pareil pour une voix de quelques... Finalement, toi, tu te mets de côté, en fait, pour ton enfant, presque, parfois.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que c'est aussi un deuil.

  • Speaker #0

    Et c'est un deuil, exactement.

  • Speaker #1

    Ouais. Et ce que tu disais, quand tu disais que tu étais le cul entre deux chaises, j'aimais beaucoup cette image. quand on est patronne ouais On se retrouve souvent dans ces situations-là parce que finalement, dans la situation que tu décrivais, les intérêts des uns allaient un petit peu à l'encontre des intérêts des autres. En tout cas, quand on parle de somme d'argent, forcément, tout l'argent que tu donnes à l'associé qui quitte, c'est de l'argent en moins sur le compte en banque pour investir, pour recruter des nouvelles personnes. donc même si t'as envie que ton ex-BFF du boulot partent le mieux possible. Tu ne peux pas te tirer une balle dans le pied. Comment tu as fait, toi, pour trouver ta boussole ? Comment je dois prendre cette décision ? Comment je manœuvre ?

  • Speaker #0

    Franchement, ce n'est pas évident. J'ai manœuvré, en fait. On a essayé de... On a essayé, moi et Marie, d'avoir la discussion la plus transparente. possible. C'est-à-dire, écoute, dis-moi concrètement toi ce que tu envisages et moi je vais te dire, ok, c'est jouable ou c'est pas jouable pour les actionnaires, pour ce malin. Et en fait, c'était ça. C'était de se dire, d'essayer d'avoir la plus grande transparence possible avec ce qu'aimerait, ce que souhaite l'autre. ton cofondatrice. Je pense que c'est ça qui a permis que ça se passe bien.

  • Speaker #1

    C'est une excellente technique d'influence. L'influence est souvent confondue avec la manipulation, mais en réalité, c'est ça la clé pour influencer. C'est déjà accepter de pouvoir être influencé quand on est dans la conversation. Donc, ce n'est pas arriver avec ses demandes et avoir zéro souplesse. Et c'est réussir à créer une conversation où on découvre les résistances de l'autre. Ce qui est important pour lui. Pourquoi est-ce que cette personne va tenir sur telle et telle chose ? Et tu as eu raison, enfin vous avez eu raison de mener cette conversation en toute transparence puisque c'est la meilleure manière de trouver une convergence. Alors évidemment, il y a toujours besoin de lâcher un petit peu d'un côté ou de l'autre,

  • Speaker #0

    mais ça fait partie du jeu.

  • Speaker #1

    Donc il y a trois ans, première levée de fonds, départ de ta cofondatrice et objectif, nouvel objectif assumé, ce mal-là devient rentable. Comment tu arrives à emmener un projet qui... Ce vœu d'une économie circulaire, qui est un projet humain, j'imagine que tous les collaborateurs sont super engagés dans la mission de l'entreprise. Et là, tu as cet objectif de rentabilité. Comment tu gères cette transition ?

  • Speaker #0

    Oui, et surtout, tu passes 2022-2023, grosse croissance. C'est génial quand tu es dans des périodes de croissance, parce que tu as plein de projets. Tu vas de l'avant, si tu veux. Mais c'est vrai qu'au bout d'un moment... Il faut qu'une entreprise soit rentable. Sur le secteur de la seconde main, il y a très peu de modèles qui ont réussi à atteindre cette rentabilité. Donc, il y a quand même un gros challenge. Mais en même temps, c'est assez intéressant. Le challenge de rendre ta boîte rentable est aussi intéressant. Mais évidemment, c'est quand même plus compliqué de dire aux gens « Attends, on va tailler dans les coups » plutôt que de dire « Tiens, on va faire une campagne sur telle ou telle chose. » Voilà, ce n'est pas tout à fait pareil.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est moins motivant.

  • Speaker #0

    C'est moins motivant. et donc en plus on a une société où c'est génial c'est que les personnes en tout cas qui avaient rejoint le projet depuis le début était pleinement dans l'aventuré qu'un lien émotionnel très très fort et donc cette phase de 2024 on dit on va réduire les coûts les réduction des en fait quand tu veux quand tu veux rendre une entreprise rentable n'y a pas 40 moyens c'est généralement une réduction des coûts la réduction des coûts espace à tous les étages des achats ton transport d'étudier toutes les choses, toutes les petites lignes partout et l'organisation humaine aussi donc c'est à ce moment là où on a dû procéder à quelques départs c'est assez dur parce que tu dois endosser à ce moment là tu dois endosser une casquette qui ne te fait vraiment pas plaisir, en fait tu ne le fais pas par plaisir tu le fais par nécessité et puis surtout tu as ce truc de comment je pourrais faire pour éviter de ces départs, ces licenciements en fait tu ne peux pas

  • Speaker #1

    pas les éviter. Tu peux pas éviter d'être perçue comme la méchante dans l'histoire.

  • Speaker #0

    En plus, moi, j'avais un peu ce truc-là, de dire « Ok, je le fais, mais c'est un déchirement, en fait, de faire ça. » Moi, je me disais, en fait, « Ouais, je suis vraiment la méchante de l'histoire. C'est terrible. Donc, il faut mettre ça de côté. Ton cerveau, tu vois, t'as ton cœur et ton cerveau, et puis, il faut, à ce moment-là, penser plus avec ton cerveau, mais t'as quand même toujours qui tu es qui ressort. Donc, pas évident à gérer en interne puisque, en effet, tu as cette casquette, mais que je ne suis pas sûre en tout cas que les personnes en interne pensent ça, mais toi, tu te dis, ils vont penser que je suis la méchante, tu vois. Alors, en tout cas, moi, je me disais ça, je ne le vivais pas super bien, mais il faut que tu le fasses. et surtout, en fait, je trouve que ça... D'une société où on investit... Ce que je veux dire, c'est que ce changement un peu, cette route vers la rentabilité, eh bien, ça t'ancre, tu changes un peu la philosophie de ta boîte et comment les gens travaillent à l'intérieur. Et là, tout d'un coup, il faut, je me rappelle, les gens avaient dit, arrêtez pas de me dire, non mais avant, on ne faisait pas comme ça. Non mais avant, c'était mieux à l'autre côté, c'était mieux avant. Oui, mais en fait, c'était mieux avant, mais avant, on n'était pas rentable, tu vois. Et c'est vrai que ces départs m'ont été très compliqués à gérer, même si les gens comprenaient. Il y avait de l'incompréhension, même si les gens comprenaient. Et puis, ça entraîne une méchéance en disant, attends, là, il y a eu trois départs. Est-ce que je suis la prochaine ? Tu dois te réassurer, même si toi, tu essaies d'avoir le plan le plus clair possible. À ce moment-là, il y a des cailloux qui se mettent sur ta route. Donc, ton plan, tu l'adaptes. Donc, vraiment pas évident à gérer humainement. Même toi, tu vois, c'est quand même pas évident de faire ça. Après, moi, si tu veux, toutes les personnes en tout cas qui sont parties, j'ai essayé, c'était des personnes jeunes et tout, je n'avais aucun doute pour elles qu'elles retrouvent un job. Et puis finalement, moi, je suis persuadée que, en tout cas, tu peux retrouver et que tu passes à une nouvelle étape de ta vie. En tout cas, je me suis toujours dit… J'allais accompagner les personnes le mieux possible, en tout cas pour justement essayer de les accompagner dans leur recherche de job. Et ça s'est très bien passé pour tout le monde. Et aujourd'hui, ce malade a atteint sa rentabilité sur le premier trimestre 2025. Donc, c'est trop…

  • Speaker #1

    Énorme.

  • Speaker #0

    C'est génial. Voilà. Et enfin, tu te dis, c'était des décisions qui étaient dures à prendre, mais qui étaient nécessaires et qui portent leurs fruits aujourd'hui. Donc voilà, il vaut mieux enlever trois personnes plutôt que tout ton château de cartes. C'est cool si tu veux. C'est ça. Tu vois, tu ne peux pas tenir sinon. Et donc là, c'est malinventable. C'est très cool parce que sur le modèle, je pense qu'on est la première boîte de seconde main à atteindre ces économiques-là. Donc, c'est très chouette sur le marché. C'est des signaux assez positifs. En plus, il y a eu pas mal de boîtes de seconde main qui ont fermé les portes. Mais parce que... parce qu'ils n'avaient pas trouvé leur modèle économique. En tout cas, nous, croisez les doigts pour le T2, mais c'est en très bonne voie. L'aventure, finalement, c'était le bon choix à faire. Mais j'observe aujourd'hui, en tout cas, que c'est vrai qu'il y a un petit changement, forcément, il y a un changement un peu d'état d'esprit en interne, mais je pense que c'est nécessaire aussi. On change, les gens doivent, on doit tous évoluer avec l'avancée de ce mal-là aussi. Donc, tu changes, tu professionnalises. C'est un peu différent.

  • Speaker #1

    En quoi, toi, tu as pu changer ?

  • Speaker #0

    Moi, ça, ça m'a fait vachement changer, tu vois, de justement structurer, d'aller chercher les coûts. J'ai compris qu'en fait, je le savais, une société doit gagner de l'argent. Mais en fait, j'ai compris qu'il y a des choix que tu dois faire pour ta boîte, en fait, qui sont… Peut-être pas les choix que tu aurais fait de cœur, tu vois. Et avant, j'étais très portée par le cœur. Et là, pour faire avancer une boîte, il faut parfois…

  • Speaker #1

    Prendre des décisions dures.

  • Speaker #0

    Prendre des décisions dures. Et là où je t'ai dit, tu vois, je me passais pour la méchante, maintenant, je me suis quand même un tout petit peu détachée de ça. Parce qu'en fait, c'est mon job. C'est mon job de faire que cette boîte, elle est rentable. Tu vois, il faut voir ta mission pas forcément comme... C'est pas ta personne, c'est ton job. Tu vois ? Il faut essayer de décorréler un petit peu les choses. Bien sûr, ton job, tu le fais avec ta personne et qui tu es. Ce n'est pas Aude qui voulait licencier ces personnes. C'est ce matin-là, pour être rentable, il fallait faire des économies de coûts. C'est un peu la différence. Et ça, j'ai un peu travaillé là-dessus. Le résultat, j'ai dû changer à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Et en quoi tu as adapté ton management ?

  • Speaker #0

    J'ai adapté mon management sur le côté peut-être décisionnaire, c'est-à-dire être plus tranchée sur les décisions plus rapidement. Moins prendre un avis collaboratif, chose que je pense que j'avais tendance à prendre avant. T'essayer de satisfaire. En fait, tu ne peux pas satisfaire tout le monde. Et il faut se détacher de ça, en fait. Tu ne peux pas satisfaire tout le monde. Et ton job n'est pas de satisfaire tout le monde. Ton job, c'est de faire le mieux pour ce malin. Et donc, quand tu travailles trop... Bien sûr, de nature, je vais prendre les avis, je vais faire en sorte que tout le monde soit heureux, mais la première chose à prendre en compte, c'est la réussite de ton projet.

  • Speaker #1

    La priorité n'est pas d'être aimée par tout le monde.

  • Speaker #0

    La priorité n'est pas d'être aimée par tout le monde parce que si tu recherches ça, ça va mal se passer à la fin. En fait, tu ne feras pas les bons choix si tu ne fais que des choix de cœur. Voilà, ça ne peut pas marcher. Faire des choix de raison avec un peu de cœur. Voilà.

  • Speaker #1

    Ce qui est intéressant quand je te vois, c'est que depuis le début de notre échange, et on avait échangé un peu avant, tu es quelqu'un d'hypersolaire, tu as le contact facile, clairement, tu aimes les relations humaines. Et j'imagine à quel point ce parcours a dû te coûter aussi. Et j'entends en fait que c'est vraiment ta mission de... à la fois que c'est une mission d'essayer de rationaliser pour que ce mal-là vive, tout simplement, et en même temps, tu essaies quand même de t'assurer que tout le monde soit bien. Oui.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est ça. En tout cas, le caractère que j'ai, ce n'est peut-être pas évident parce que tu fais des choses qui ne sont pas pleinement... Enfin, tu vois, c'est ça qui n'est pas évident. Et tu dois, tu sais, un peu, hop, enfiler une autre casquette. Allez, je prends ce costume-là, je prends ce costume-là, je l'endosse, j'assume. Et puis assumer, en fait, aussi, de se dire, c'est mon choix, c'est nécessaire, j'assume la responsabilité, alors qu'au fond, ça te déchire. assumer ses responsabilités et avec l'objectif prioritaire en tête. Tout est une question de priorisation, en fait. Je vois le temps qui défile. Trois questions qui sont le rituel de ce podcast. Donc, si je t'offre un panneau publicitaire dans la ville de ton choix, tu peux y afficher ce que tu veux, des millions de personnes passeront devant. Quel est ton message au monde, Aude ?

  • Speaker #1

    On peut tous, je dirais, une petite phrase. On peut tous changer le monde à notre échelle, tu vois. Le côté, les petits gestes font les grandes rivières. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.

  • Speaker #0

    Les petits ruisseaux font les grandes rivières. C'est vrai que, tu me le disais, tu n'es pas une grande militante. Tu es simplement pragmatique et tu as envie... à ton échelle, d'avoir de l'impact. Et tu arrives à faire ça via ce malin.

  • Speaker #1

    Exactement. Ouais, pour moi, je le fais avec le bon sens. Je fais du mieux que je peux. En fait, le côté... En fait, il vaut mieux faire du mieux que tu puisses plutôt de ne rien faire, tu vois. Essaye et essaye. Et puis, on a tous... Qu'est-ce qu'on risque à essayer de faire quelque chose, tu vois ? Qu'est-ce que tu risques à essayer de faire un petit peu changer les choses ? Et en effet, je ne suis pas une grande militante. Et ça, dans l'univers de la seconde main, c'est vrai qu'il y a beaucoup de militants que j'admire énormément. Mais moi, je ne suis pas militante parce que ce n'est pas forcément ce avec quoi je suis allée, ce n'est pas moi. Et puis surtout, dans mon quotidien, je ne me sens pas suffisamment irréprochable pour être militante. Je fais du mieux que je peux. Il y a des trucs, ce n'est pas idéal, mais du moins, voilà, on fait ce qu'on veut.

  • Speaker #0

    Et on ne se juge pas pour une commande Amazon passer en urgence parce qu'on a zappé un cadeau. C'est tout à fait exact. Et en parlant de cadeaux pour enfants, tu te retrouves face à Aude disant quels conseils tu lui donnes si tu voyages dans le temps ?

  • Speaker #1

    J'essaie de lui dire, mais c'est un peu le même d'ailleurs, c'est un peu la même chose. Essaye, tente, vas-y, avance quoi. Enfin, tu vois, avance, essaie de faire des choses, tente, fais-toi confiance, ça va marcher. Et puis, ce n'est pas grave si ça ne marche pas. Tu vois, ce n'est pas grave, mais je pense qu'il n'y a rien de pire que l'immobilisme. Et puis, surtout, n'essaie pas de coller à des schémas, soit… comme tu es et essaie de faire les choses à ta sauce et voilà je dirais ça c'est comme ça et fais-toi confiance fais-toi confiance vas-y sens faire des petits pas faire des petits pas en gardant son style ça sera ça sera un énorme pas et quel est le projet que tu

  • Speaker #0

    aimerais lancer mais t'as pas encore osé

  • Speaker #1

    Quel est le projet que j'aimerais lancer ? Alors, en fait, je vais avoir du mal à te répondre à cette question. Parce que, en fait, dans mon cas-là, je me sens… Je ne suis pas pleinement libre, en fait. Je ne me sens pas pleinement libre, en tout cas, de mes choix de vie, si tu veux. Donc, je n'ai pas toute la liberté, en tout cas, de pouvoir lancer des projets. Je me dis parfois, tiens, il y a des gens qui se posent la question de, tiens, est-ce que je n'irais pas vivre en Espagne ? Mais moi, aujourd'hui, je ne peux pas me poser cette question, en fait. Enfin, je ne peux pas. Je suis un peu prisonnière. Alors, ce n'est pas une prison noire, c'est une très belle prison. En tout cas, c'est plus cette relation à la liberté de choix de vie où je ne suis pas totalement libre. Et en même temps, je suis très heureuse comme ça.

  • Speaker #0

    Moi, ce que j'entends, c'est que tu es tellement engagée dans le projet SMALA, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de place.

  • Speaker #1

    En fait, c'est ça. Je suis tellement engagée dans mon projet qu'il y a des questions que je ne me pose pas. Je ne me pose pas parce que je suis tellement occupée, tellement engagée que c'est ma vie. Et c'est ma vie actuellement. Et j'ai du mal à... Je n'ai pas la bande passante ou l'esprit suffisamment libre pour me dire, tiens, c'est quoi la... Qu'est-ce que t'aimerais faire ? Et puis, je pense que je suis très heureuse comme ça aussi.

  • Speaker #0

    Ce qui est bien, c'est que t'es dans le présent. T'as pas besoin d'autre chose pour te projeter un peu plus loin. Là, t'es à fond dans ton présent et dans le futur de ce mal-là. Mais en tout cas...

  • Speaker #1

    Ouais, et puis je pense que je suis très occupée entre ce mal-là, entre mes enfants, entre toute ma vie. Et en même temps, c'est cool d'être dans le présent, je vais te dire. Parce que tu te poses un peu moins de questions.

  • Speaker #0

    Et tu me dis, je suis très occupée, tu me fais une liste et tu ne parles pas beaucoup de toi. C'est quoi le truc que tu fais pour toi, pour prendre soin de toi ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas terrible. Là-dessus, je suis très mauvaise. Je sais que je devrais le faire. Non, non, mais c'est une de mes résolutions. C'est une de mes résolutions. Mais en vrai, cette année, je m'étais mise à la sculpture en me disant, tiens, je vais travailler. Tu vois, j'adore ça. C'est top. Mais tu vois, je n'arrive même pas à le faire toutes les semaines. Mais quand je le fais, je suis ravie. Déjà, c'est un petit sas de décompression. Mais je sais qu'il faut… En tout cas, je fais l'erreur, mais vraiment… prévue de me corriger, c'est que si tu ne prends pas du temps pour toi, tu as les idées, tu n'as pas les idées claires, il faut prendre du recul, il faut prendre... Tu vois, je discutais avec une entrepreneuse hier, qui a une super belle boîte qui s'appelle Claire Dunderdog. Elle a une boîte qui fait du reconditionnement comme nous, mais pour l'électroménager. Et elle me disait, à juste titre, elle disait, moi j'ai discuté pas mal avec des entrepreneurs et mes actionnaires et je bosse tellement. que finalement, j'ai besoin d'énormément de vacances. C'est nécessaire à ma clarté d'esprit. Et je comprends ça. Donc, ça a résolution rentrée 2025, Elvire.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est ça le projet que tu n'as pas encore lancé. C'est de prioriser un peu plus.

  • Speaker #1

    C'est peut-être ça, ouais.

  • Speaker #0

    En tout cas, on te souhaite et je te ferai un petit message à la rentrée pour être sûre. que tu as dédié un petit peu de temps à Aude à partir de septembre. En tout cas, si vous voulez investir dans ce malin et dans ce projet qui est absolument merveilleux, c'est le moment. Je vais vous mettre le lien dans les commentaires pour participer dès que possible à cette levée de fonds. Vous pouvez tout faire avec l'ITA.

  • Speaker #1

    Ça s'appelle l'ITA, la plateforme de financement.

  • Speaker #0

    Plateforme de financement l'ITA. Donc, allez-y et puis n'hésitez pas pour vos futurs achats. En plus, l'âge est très large puisque vous avez des produits jusqu'à 16 ans, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Oui, 0 à 16 ans et seconde main, déstockage et notre marque maintenant, Smala Collection.

  • Speaker #0

    Et avec une garantie de qualité et de plaisir au moment de déballer son paquet. Donc, c'est super chouette. Merci beaucoup, Aude. On te souhaite énormément de succès pour le reste de l'aventure Smala et surtout beaucoup de bons moments pour toi. Prends soin de toi, patronne, et à très vite.

  • Speaker #1

    Merci, Elvire.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'être restée jusqu'au bout. J'espère que cet épisode t'aura pu intriguer, inspirer. Et n'hésite pas à le partager, ainsi que de laisser une évaluation, un commentaire. Ça aidera énormément le podcast à être plus diffusé. Merci et à très bientôt sur The Patron Podcast. Merci.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Aude Viau

    00:00

  • Le parcours entrepreneurial d'Aude et la création de Smala

    01:12

  • Levée de fonds et départ de la cofondatrice Marie

    09:20

  • Objectif de rentabilité et défis de croissance

    20:55

  • Réflexion sur les décisions difficiles et le management

    24:54

  • Questions finales et message au monde

    30:10

Description

Lorsque les prix sont bas, il est indispensable de faire du volume sur chaque référence.


C'est le mythe business qu'Aude Viaud est en train de casser.


En octobre 2016, Aude lance SMALA avec Marie (qui avait l'idée de « Il était plusieurs fois »), une plateforme e-commerce dédiée à la seconde main pour enfants de 0 à 16 ans.


L’objectif : simplifier le quotidien des parents et promouvoir une consommation circulaire et éthique.


La plateforme évolue : accueille des produits de destockage et devient le partenaire de grandes marques pour gérer leur flux de seconde main.


Car derrière cette jolie marque se cache bien entendu une vision :

Rendre la mode enfant durable, accessible et facile.


Mais aussi une expertise logistique incroyable. Un vrai business case.


La complexité des flux découragerait les étudiants en MBA.


Comment est il possible de vendre des produits de 2nd main qui vont être vérifiés, lavés, repassés, photographiés, publiés, reconditionnés; tout çà avec un prix attractif?


Rajoute à ça le fait que ce soit généralement des références uniques (tellement de SKU à gérer dans la BDD!)?


L'équation économique semble impossible.


Pourtant depuis 2024, Aude s'est lancé ce défi: rendre SMALA rentable!


Un objectif ambitieux dans le monde de l'économie circulaire.


Et qui a demandé à Aude une sacrée remise en question en tant que leader.


Retrouvez son histoire de Patronne dès maintenant!




Retrouvez Aude sur https://www.linkedin.com/in/aude-viaud-4b0b0556/


Participez à l'aventure SMALA et investissez via Lita https://fr.lita.co/fr/opportunities/1080-smala?utm_source=smala&utm_medium=entrepreneurship&utm_campaign=smala-2025q1_entrepreneurship?external_origins=245258


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'univers de la seconde main, c'est vrai qu'il y a beaucoup de militants que j'admire énormément. Mais moi, je ne suis pas militante parce que ce n'est pas forcément avec qui je suis à l'aise, mais par moi. Et puis surtout, dans mon quotidien, je ne me sens pas suffisamment irréprochable pour être militante. Je fais du mieux que je peux.

  • Speaker #1

    Et si on décryptait ensemble la recette du courage ? Bienvenue dans The Patron ! Le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer et ça sans avoir toutes les réponses. À travers tous ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur que tu vis, c'est normal. Et que ça ne doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on ne sort jamais de sa zone de confort, on l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte, d'apprendre à dire non, que ce soit à ton boss, à qui que ce soit, tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'accueille Aude Viau. Aude est la cofondatrice de Smala, la première plateforme de vêtements seconde main pour enfants, seconde main mais pas que, puisqu'on va en parler, cette plateforme distribue également des produits en déstockage et vient de lancer sa première collection. en marque propre, pour justement compléter son offre avec certains produits qui n'étaient jamais disponibles dans certaines tailles sur le site. Aude est, j'ai envie de dire, bien entendue, parce que quand on se lance dans les vêtements pour enfants, on imagine bien que c'est parce qu'on a aussi des enfants et qu'on en a marre de gérer le placard de ceux-ci. Donc Aude a quand même quatre enfants, entre 12 et 1 an et demi. Quatre enfants, je suis admirative, mais en plus quand je vois... Tous les âges, j'ai encore plus de respect. Aude va nous parler de cette aventure entrepreneuriale qui en est aujourd'hui à sa deuxième levée de fonds avec justement une campagne de crowdfunding qui est en cours. Bienvenue Aude sur The Patron.

  • Speaker #0

    Merci Elvia.

  • Speaker #1

    Alors Aude, tu me racontais juste avant le parcours que tu as eu au sein de ce malin. En fait, c'était l'idée de la cofondatrice Marie que tu as rencontrée quand tu as déménagé à Nantes ?

  • Speaker #0

    Exactement. J'ai déménagé à Nantes en 2016 et à ce moment-là, j'ai rencontré Marie qui avait déjà eu l'idée d'une plateforme de seconde main qui offrait un service, une qualité, loin de l'image de la friperie. C'était un moment de ma vie où j'avais quitté mon job et finalement, je me suis dit que c'est le moment où jamais de lancer dans une aventure entrepreneuriale. tu as le temps, potentiellement, t'es accompagnée financièrement parce qu'on est en France et on a la chance de pouvoir se lancer et d'être accompagnée quand on lance une entreprise. Et voilà, c'est un peu une opportunité qui a été mise sur mon chemin et que j'ai saisie à ce moment-là.

  • Speaker #1

    J'aime bien quand tu dis que tu as le temps parce que tu viens d'avoir un deuxième enfant. C'est incroyable comment nous, les femmes, on se dit « Ah, j'ai le temps parce que j'ai un nouveau-né, donc je peux en profiter » .

  • Speaker #0

    Elle était très, très sage.

  • Speaker #1

    Elle était très sage, extraordinaire. Bon, et du coup, le projet devient Smala. C'est aujourd'hui la première plateforme de revente de vêtements. Et donc, on imagine que c'est un volume énorme. Vous vendez à peu près combien de produits par an ?

  • Speaker #0

    Alors, on vend 500 à 600 000 pièces par an. Oui. Oui, c'est un gros volume. Et puis surtout, c'est des flux, c'est-à-dire que c'est des pièces uniques. pour la plupart, hormis le destockage et la marque propre. Donc, ça veut dire qu'en fait, on a un entrepôt à côté de Nantes, de plus de 3500 mètres carrés, où on va réceptionner les vêtements qui arrivent des parents, de nos partenariats avec les marques, etc. Dans nos entrepôts, là, il y a une chaîne logistique, en fait, qu'on a mis en place au travers de toutes ces années pour aller… finalement remettre en circuit ce produit dans le moins de temps possible. Donc, ça va être le tri, le passage, la photo, la mise en ligne, le stockage, etc. Et donc, voilà. Donc, chaque produit est unique. Donc, on traite à peu près 2 500, 3 000 pièces par jour à côté de Nantes.

  • Speaker #1

    En fait, quand tu expliques tout ça, quand je vois le nombre de manipulations que tu dois faire sur un produit, et comme tu dis, à chaque fois, ce sont des pièces uniques parce que dans cette taille de ce modèle, Dans le monde de la seconde main, c'est très rare que tu en aies plusieurs. Moi, je me dis, mais quelle flemme de faire tout ça pour une pièce qui va... Moi, quand je vois, quand je mets un truc en vente sur Vinted et que je l'ai mis à 12 euros parce que déjà... ça fait trop longtemps que je l'ai et que les gens le négocient pour 6 et je me dis mais moi en fait j'ai pas envie de me saouler à juste le mettre dans un paquet pour te l'envoyer pour 6 balles j'imagine que bon au delà de la complication du système c'est aussi par philosophie d'échange et de faire circuler les produits enfin ça peut pas être que ma pauvre logique de flemme non mais en fait ce que tu dis c'est assez marrant Merci.

  • Speaker #0

    Et c'est ça aussi qui nous a créé ce malade. C'est que les vêtements d'enfants, quand tu les revends, en effet, tu ne les revends pas très cher. Mais si tu les vends sur des plateformes, etc., tu dois prendre une photo, faire ton annonce, en négocier. Et comme tu dis, vendre un vêtement au final pour 6 euros, tu vas aller à la poste faire ton colis. Non, non, non. En fait, finalement, ça coûte très vite 6 euros de faire ça dans ton temps. Et nous, c'est un service. C'est parce qu'on observait ça, c'est vraiment un service qu'on voulait rendre aux parents pour leur dire, en fait, avec ce mât-là, on va faire pour toi. Et finalement, tu achètes du temps, tu vois, tu achètes du temps pour toi. Et on sait que, voilà, dans une vie de parent, et en effet, comme tu le disais, j'ai quatre enfants, donc voilà, tu sais qu'on est quand même bien occupés. Le temps, en fait, le temps n'a pas de valeur. On disait, le temps, c'est de l'argent, mais c'est vraiment ça. Donc, c'est ce qu'on a voulu faire. et en effet avec cette philosophie, évidemment, de remettre en circuit des pièces puisque c'est mal au cœur, en fait, de voir toutes ces pièces dans un placard. C'était nickel. Les parents qui avaient la flemme de les remettre en circulation, mais je comprends, puisqu'on est tous concernés. Donc, on s'est dit, on va le faire pour eux et nous, on va les remettre en circulation, ces pièces. Et en plus, on va les certifier, on va certifier la qualité. côté acheteur, les gens vont avoir presque l'impression d'acheter du neuf. C'était vraiment l'idée.

  • Speaker #1

    C'est vraiment super important, cet aspect valorisation du produit pour celui qui achète. Parce que je sais que, c'est peut-être un petit peu bête de ma part, mais acheter en friperie des vêtements pour enfants, j'avais une forme de culpabilité de je ne sais pas ce que je vais mettre sur le dos de mes enfants. Est-ce que... Est-ce que ce n'est pas être irresponsable d'acheter un produit qui a traîné je ne sais où, qui est peut-être très sale ? Alors oui, on peut toujours tout laver, mais j'avais cette retenue émotionnelle en fait, qui n'est pas forcément rationnelle. Mais là, c'est quelque chose que vous supprimez complètement puisque vous avez toute une chaîne de gestion opérative.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Oui, et puis ça passe par plusieurs choses. En effet, déjà que ton produit soit… qualité quand tu achètes sur des plateformes où il n'y a pas de vérification de qualité. Tu achètes des pulls qui ont rétréci, tu achètes plein de choses. Surprise, il y a une statistique. 30 %, en fait, les clients qui achètent sur des plateformes, pour 30 %, sont déçus de ce qu'ils reçoivent. C'est quand même énorme. Nous, on a voulu lever ça. On a un service à pré-vente. Si jamais il y a un problème, tu peux faire tes retours. C'était de se dire Voilà. Pourquoi tu ne peux pas avoir la même qualité et le même plaisir à acheter de seconde main que du neuf ? Pourquoi on différencie tant les choses ? Et je dirais même, en fait, globalement, ton produit pourrait presque avoir plus de valeur en seconde main parce qu'il a été retraité, parce qu'il y a eu beaucoup d'opérations. Mais voilà, aujourd'hui, on a encore quand même cette image de seconde main très, très bradée. mais on voit quand même que Il y a pas mal d'initiatives qui tentent de redonner de la valeur à la seconde main, dont Smala.

  • Speaker #1

    Grâce à Smala, vous levez énormément de freins à l'achat de la seconde main. Vous permettez de diminuer aussi la production de certaines marques. Est-ce qu'il y a des marques de vêtements ? Parce que là, tu as fait des accords avec certaines marques pour du déstockage, mais ces maisons-là, elles pourraient être inquiètes de voir ces produits en seconde main ? Ça y est, les mentalités ont évolué ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que les mentalités ont évolué. Si tu veux, on n'a pas le même business, la même mission que les marques. Les marques, aujourd'hui, il faut qu'elles travaillent davantage. Ce sont des créateurs. Par contre, il faut créer des produits qui peuvent se transmettre. Je trouve que c'est vraiment l'enjeu aujourd'hui des marques, c'est de penser la qualité de leurs produits pour justement que ces produits aient une seconde vie, une troisième vie, une quatrième vie. Je trouve que c'est vraiment leur mission, leur boulot, vraiment assez marques. Au début, elles nous voyaient en effet comme concurrentes. De toute façon, le marché est tel maintenant qu'il y a en effet la seconde main qui a pris quand même pas mal de place. Et donc ces marques, elles s'adaptent. En fait, tout le monde est en train de trouver sa place sur le marché. Et nous, on a des partenariats avec Jack Eddy, avec Verbaudé, avec IKKS et certainement une quatrième marque très bientôt. On gère leur flux de seconde main. On va gérer toute la gestion de leur seconde main pour qu'elles puissent proposer à leurs clients un service de reprise des articles qu'ils ont achetés chez eux. Et nous, on va gérer tout l'opérationnel derrière.

  • Speaker #1

    Effectivement, on constate que les mentalités évoluent beaucoup, surtout sur ce segment-là. Aujourd'hui, Smala a 8 ans, presque 9. Et il y a 3 ans, vous avez fait une première levée de fonds pour vous aider dans votre développement. Donc, une levée de fonds, ça veut dire que tu accueilles chez toi des nouveaux actionnaires. Oui. Ça a été aussi l'opportunité pour Marie, ta cofondatrice, de quitter l'opérationnel de Smala. Oui. Comment tu l'as vécu, cette période ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'était tout nouveau. Alors déjà, une levée de fond, c'était tout nouveau pour moi. C'est quelque chose que je n'avais jamais fait. Alors, hyper intéressant intellectuellement. Et puis, c'est des périodes où tu rencontres énormément de gens. Donc ça, c'est très, très chouette. Après, c'est des moments où tu as quand même pas mal de pression. Et puis, ce n'est pas un exercice où j'étais super à l'aise. Moi, je suis habituée à faire mon job au quotidien. C'était très pragmatique et dans ma boîte. Mais c'est vrai que là, c'est un... un angle tout autre que tu dois présenter, mais néanmoins super intéressant. Et après, en effet, Marie, ça faisait quelques... Si tu veux, Marie, en effet, a été créatrice et c'est quelqu'un qui adore créer, partir d'une feuille blanche. Et on en était à un stade de la boîte, qui s'appelait... Il était plusieurs fois à l'époque, d'ailleurs, où il fallait se développer, structurer, grandir. Et c'est un exercice où elle s'éclatait un peu moins. peut-être qu'elle était un peu moins à l'aise aussi. Donc, finalement, elle avait aussi potentiellement envie de partir. Cette levée de fonds m'a permis qu'elle puisse partir. Elle est toujours actionnaire aujourd'hui. C'est un moment qui n'est pas évident, puisque, en fait, à ce moment-là, tu discutes, en effet, d'un départ de ta cofondatrice. Et toi, en fait, tu dois négocier entre le fonds et Marie. On a fait ça en bonne intelligence, mais C'est vrai, quand tu fais une levée de fonds, l'argent arrive pour une entreprise directement comme Smala. Et donc, tout l'argent que tu vas dégager pour que l'autre personne puisse être récompensée, entre guillemets, de toutes ces années de travail, c'est quelque chose que tu as au moins dans ta boîte. Donc, tout ça, en fait, tu essaies d'aligner toutes les planètes. Tu as un peu le cul entre deux chaises, tu vois, je dois dire, parce que tu essaies d'avoir le meilleur. pour la personne qui va partir, le meilleur pour ta boîte, de satisfaire que le deal se fasse en même temps avec ton fond. C'est loin d'être évident. Et puis, c'est des moments où forcément, c'est des moments de gros changements. C'est des moments où même si Marie avait l'envie de partir, ce n'est pas évident de quitter une boîte que tu as créée.

  • Speaker #1

    Tu lâches ton bébé.

  • Speaker #0

    Tu lâches ton bébé. Donc, humainement, ce ne sont pas des choses évidentes, mais comme je le dis, je pense qu'on a essayé de gérer la chose en bonne intelligence. Aujourd'hui, avec du recul, je pense que l'une et l'autre, on sait que Marie, je pense qu'elle est ultra heureuse dans sa vie maintenant, mais c'est sûr que c'est un deuil à faire. Et le jour où ça m'arrivera, si un jour ça m'arrive, je pense que c'est hyper dur de quitter ton bébé. Je pense que ça te renvoie à plein de choses. Et puis, quand tu es entrepreneur, je trouve qu'il y a un truc où tu te dis que tant que tu es dans l'action, tu n'as jamais franchi la ligne d'arrivée. En fait, tu sais, la ligne d'arrivée,

  • Speaker #1

    elle se recule à chaque fois.

  • Speaker #0

    Et le moment où tu quittes ta boîte, à ce moment-là, tu te dis que tu n'as pas franchi la ligne d'arrivée. Je pense que tu as presque un sentiment un peu d'échec. Et c'est qu'après, une fois que tu fais tout un travail sur toi, tu te dis qu'en fait... J'avais franchi ma ligne d'arrivée. J'ai refait les... J'ai donné le relais à quelqu'un d'autre. Je pense qu'on a tous un moment de la boîte où tu vas apporter quelque chose dans ta boîte et puis à un moment, il faut que tu donnes le relais à quelqu'un d'autre pour que la boîte avance. Voilà. Donc, des moments pas évidents parce que tu as une pression financière, parce que tu as une pression émotionnelle, parce qu'en interne, il faut gérer le changement. Et tout ça, c'est sur tes petites épaules.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à... À deux éléments. La première chose, ça me rappelle quand tu décides de quitter un job, soit pour une promotion en interne, soit en externe. Moi, j'ai souvent eu cette impression que je n'avais pas assez de temps pour finir ma mission, notamment au moment de la passation. Et c'est vrai que... On ne peut jamais finir. On ne peut jamais laisser un job. Tu ne laisseras jamais un job en ayant complètement fini ta mission. Et donc, ce sentiment d'inachevé, je trouve qu'en fin de compte, il est positif. Parce que si un jour, tu arrives complètement à la fin de ta mission, ça veut dire que tu laisses, il n'y a plus rien. C'est fini. Tu ne peux pas passer le relais. Il n'y a plus rien à en faire. Et ce que tu dis est très juste sur le fait que... finalement la ligne d'arrivée elle est que pour soi donc c'est arriver à sa ligne d'arrivée puisque en fait ce n'est pas parce qu'on a plus assez à donner à un projet que ce projet ne doit pas avoir une autre vie derrière il y avait un comédien américain qui je ne retrouve pas son nom mais dans un podcast il avait parlé de c'était le host d'une super émission aux Etats-Unis, un talk show le soir Et il a décidé de quitter pour des raisons complètement personnelles, à un moment où tout le monde lui disait, mais il ne faut pas partir maintenant, ce n'est pas le moment. Et elle lui disait que, en fait, ce projet, pour lui, c'était comme un ballon gonflé à l'hélium. Et que c'était un magnifique ballon qu'il adorait regarder. Et qu'en même temps, ce ballon, il préférait le laisser partir quand il avait encore un hélium un peu frais pour le regarder s'envoler, plutôt qu'attendre que le ballon soit complètement fripé et tombe de lui-même. En fait, lâcher son bébé à un moment où il peut encore s'envoler, finalement, ça paraît peut-être trop tôt ou dur. Et en même temps, c'est ce qui permet de le voir, lui, continuer sa route.

  • Speaker #0

    Mais c'est un peu comme avec les enfants, tu vois. C'est de se dire à un moment, il faut que tu lâches ton enfant. Tu l'accompagnes différemment. Alors voilà, Marie, elle est partie complètement de l'opérationnel. Je sais qu'il y a plein de boîtes où le fondateur ou la fondatrice se met plus à un poste de développement, de stratégie et laisse toute la partie ultra opérationnelle à une personne de confiance. Donc, ça peut se manifester sous plein de formes, en fait, de laisser un peu ton bébé s'envoler. Mais en fait, justement, ton enfant n'a qu'un souhait quand tu l'as créé. c'est que ça s'envole, c'est que ça marche, c'est qu'ils grandissent, tu vois. Et c'est pareil pour une voix de quelques... Finalement, toi, tu te mets de côté, en fait, pour ton enfant, presque, parfois.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que c'est aussi un deuil.

  • Speaker #0

    Et c'est un deuil, exactement.

  • Speaker #1

    Ouais. Et ce que tu disais, quand tu disais que tu étais le cul entre deux chaises, j'aimais beaucoup cette image. quand on est patronne ouais On se retrouve souvent dans ces situations-là parce que finalement, dans la situation que tu décrivais, les intérêts des uns allaient un petit peu à l'encontre des intérêts des autres. En tout cas, quand on parle de somme d'argent, forcément, tout l'argent que tu donnes à l'associé qui quitte, c'est de l'argent en moins sur le compte en banque pour investir, pour recruter des nouvelles personnes. donc même si t'as envie que ton ex-BFF du boulot partent le mieux possible. Tu ne peux pas te tirer une balle dans le pied. Comment tu as fait, toi, pour trouver ta boussole ? Comment je dois prendre cette décision ? Comment je manœuvre ?

  • Speaker #0

    Franchement, ce n'est pas évident. J'ai manœuvré, en fait. On a essayé de... On a essayé, moi et Marie, d'avoir la discussion la plus transparente. possible. C'est-à-dire, écoute, dis-moi concrètement toi ce que tu envisages et moi je vais te dire, ok, c'est jouable ou c'est pas jouable pour les actionnaires, pour ce malin. Et en fait, c'était ça. C'était de se dire, d'essayer d'avoir la plus grande transparence possible avec ce qu'aimerait, ce que souhaite l'autre. ton cofondatrice. Je pense que c'est ça qui a permis que ça se passe bien.

  • Speaker #1

    C'est une excellente technique d'influence. L'influence est souvent confondue avec la manipulation, mais en réalité, c'est ça la clé pour influencer. C'est déjà accepter de pouvoir être influencé quand on est dans la conversation. Donc, ce n'est pas arriver avec ses demandes et avoir zéro souplesse. Et c'est réussir à créer une conversation où on découvre les résistances de l'autre. Ce qui est important pour lui. Pourquoi est-ce que cette personne va tenir sur telle et telle chose ? Et tu as eu raison, enfin vous avez eu raison de mener cette conversation en toute transparence puisque c'est la meilleure manière de trouver une convergence. Alors évidemment, il y a toujours besoin de lâcher un petit peu d'un côté ou de l'autre,

  • Speaker #0

    mais ça fait partie du jeu.

  • Speaker #1

    Donc il y a trois ans, première levée de fonds, départ de ta cofondatrice et objectif, nouvel objectif assumé, ce mal-là devient rentable. Comment tu arrives à emmener un projet qui... Ce vœu d'une économie circulaire, qui est un projet humain, j'imagine que tous les collaborateurs sont super engagés dans la mission de l'entreprise. Et là, tu as cet objectif de rentabilité. Comment tu gères cette transition ?

  • Speaker #0

    Oui, et surtout, tu passes 2022-2023, grosse croissance. C'est génial quand tu es dans des périodes de croissance, parce que tu as plein de projets. Tu vas de l'avant, si tu veux. Mais c'est vrai qu'au bout d'un moment... Il faut qu'une entreprise soit rentable. Sur le secteur de la seconde main, il y a très peu de modèles qui ont réussi à atteindre cette rentabilité. Donc, il y a quand même un gros challenge. Mais en même temps, c'est assez intéressant. Le challenge de rendre ta boîte rentable est aussi intéressant. Mais évidemment, c'est quand même plus compliqué de dire aux gens « Attends, on va tailler dans les coups » plutôt que de dire « Tiens, on va faire une campagne sur telle ou telle chose. » Voilà, ce n'est pas tout à fait pareil.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est moins motivant.

  • Speaker #0

    C'est moins motivant. et donc en plus on a une société où c'est génial c'est que les personnes en tout cas qui avaient rejoint le projet depuis le début était pleinement dans l'aventuré qu'un lien émotionnel très très fort et donc cette phase de 2024 on dit on va réduire les coûts les réduction des en fait quand tu veux quand tu veux rendre une entreprise rentable n'y a pas 40 moyens c'est généralement une réduction des coûts la réduction des coûts espace à tous les étages des achats ton transport d'étudier toutes les choses, toutes les petites lignes partout et l'organisation humaine aussi donc c'est à ce moment là où on a dû procéder à quelques départs c'est assez dur parce que tu dois endosser à ce moment là tu dois endosser une casquette qui ne te fait vraiment pas plaisir, en fait tu ne le fais pas par plaisir tu le fais par nécessité et puis surtout tu as ce truc de comment je pourrais faire pour éviter de ces départs, ces licenciements en fait tu ne peux pas

  • Speaker #1

    pas les éviter. Tu peux pas éviter d'être perçue comme la méchante dans l'histoire.

  • Speaker #0

    En plus, moi, j'avais un peu ce truc-là, de dire « Ok, je le fais, mais c'est un déchirement, en fait, de faire ça. » Moi, je me disais, en fait, « Ouais, je suis vraiment la méchante de l'histoire. C'est terrible. Donc, il faut mettre ça de côté. Ton cerveau, tu vois, t'as ton cœur et ton cerveau, et puis, il faut, à ce moment-là, penser plus avec ton cerveau, mais t'as quand même toujours qui tu es qui ressort. Donc, pas évident à gérer en interne puisque, en effet, tu as cette casquette, mais que je ne suis pas sûre en tout cas que les personnes en interne pensent ça, mais toi, tu te dis, ils vont penser que je suis la méchante, tu vois. Alors, en tout cas, moi, je me disais ça, je ne le vivais pas super bien, mais il faut que tu le fasses. et surtout, en fait, je trouve que ça... D'une société où on investit... Ce que je veux dire, c'est que ce changement un peu, cette route vers la rentabilité, eh bien, ça t'ancre, tu changes un peu la philosophie de ta boîte et comment les gens travaillent à l'intérieur. Et là, tout d'un coup, il faut, je me rappelle, les gens avaient dit, arrêtez pas de me dire, non mais avant, on ne faisait pas comme ça. Non mais avant, c'était mieux à l'autre côté, c'était mieux avant. Oui, mais en fait, c'était mieux avant, mais avant, on n'était pas rentable, tu vois. Et c'est vrai que ces départs m'ont été très compliqués à gérer, même si les gens comprenaient. Il y avait de l'incompréhension, même si les gens comprenaient. Et puis, ça entraîne une méchéance en disant, attends, là, il y a eu trois départs. Est-ce que je suis la prochaine ? Tu dois te réassurer, même si toi, tu essaies d'avoir le plan le plus clair possible. À ce moment-là, il y a des cailloux qui se mettent sur ta route. Donc, ton plan, tu l'adaptes. Donc, vraiment pas évident à gérer humainement. Même toi, tu vois, c'est quand même pas évident de faire ça. Après, moi, si tu veux, toutes les personnes en tout cas qui sont parties, j'ai essayé, c'était des personnes jeunes et tout, je n'avais aucun doute pour elles qu'elles retrouvent un job. Et puis finalement, moi, je suis persuadée que, en tout cas, tu peux retrouver et que tu passes à une nouvelle étape de ta vie. En tout cas, je me suis toujours dit… J'allais accompagner les personnes le mieux possible, en tout cas pour justement essayer de les accompagner dans leur recherche de job. Et ça s'est très bien passé pour tout le monde. Et aujourd'hui, ce malade a atteint sa rentabilité sur le premier trimestre 2025. Donc, c'est trop…

  • Speaker #1

    Énorme.

  • Speaker #0

    C'est génial. Voilà. Et enfin, tu te dis, c'était des décisions qui étaient dures à prendre, mais qui étaient nécessaires et qui portent leurs fruits aujourd'hui. Donc voilà, il vaut mieux enlever trois personnes plutôt que tout ton château de cartes. C'est cool si tu veux. C'est ça. Tu vois, tu ne peux pas tenir sinon. Et donc là, c'est malinventable. C'est très cool parce que sur le modèle, je pense qu'on est la première boîte de seconde main à atteindre ces économiques-là. Donc, c'est très chouette sur le marché. C'est des signaux assez positifs. En plus, il y a eu pas mal de boîtes de seconde main qui ont fermé les portes. Mais parce que... parce qu'ils n'avaient pas trouvé leur modèle économique. En tout cas, nous, croisez les doigts pour le T2, mais c'est en très bonne voie. L'aventure, finalement, c'était le bon choix à faire. Mais j'observe aujourd'hui, en tout cas, que c'est vrai qu'il y a un petit changement, forcément, il y a un changement un peu d'état d'esprit en interne, mais je pense que c'est nécessaire aussi. On change, les gens doivent, on doit tous évoluer avec l'avancée de ce mal-là aussi. Donc, tu changes, tu professionnalises. C'est un peu différent.

  • Speaker #1

    En quoi, toi, tu as pu changer ?

  • Speaker #0

    Moi, ça, ça m'a fait vachement changer, tu vois, de justement structurer, d'aller chercher les coûts. J'ai compris qu'en fait, je le savais, une société doit gagner de l'argent. Mais en fait, j'ai compris qu'il y a des choix que tu dois faire pour ta boîte, en fait, qui sont… Peut-être pas les choix que tu aurais fait de cœur, tu vois. Et avant, j'étais très portée par le cœur. Et là, pour faire avancer une boîte, il faut parfois…

  • Speaker #1

    Prendre des décisions dures.

  • Speaker #0

    Prendre des décisions dures. Et là où je t'ai dit, tu vois, je me passais pour la méchante, maintenant, je me suis quand même un tout petit peu détachée de ça. Parce qu'en fait, c'est mon job. C'est mon job de faire que cette boîte, elle est rentable. Tu vois, il faut voir ta mission pas forcément comme... C'est pas ta personne, c'est ton job. Tu vois ? Il faut essayer de décorréler un petit peu les choses. Bien sûr, ton job, tu le fais avec ta personne et qui tu es. Ce n'est pas Aude qui voulait licencier ces personnes. C'est ce matin-là, pour être rentable, il fallait faire des économies de coûts. C'est un peu la différence. Et ça, j'ai un peu travaillé là-dessus. Le résultat, j'ai dû changer à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Et en quoi tu as adapté ton management ?

  • Speaker #0

    J'ai adapté mon management sur le côté peut-être décisionnaire, c'est-à-dire être plus tranchée sur les décisions plus rapidement. Moins prendre un avis collaboratif, chose que je pense que j'avais tendance à prendre avant. T'essayer de satisfaire. En fait, tu ne peux pas satisfaire tout le monde. Et il faut se détacher de ça, en fait. Tu ne peux pas satisfaire tout le monde. Et ton job n'est pas de satisfaire tout le monde. Ton job, c'est de faire le mieux pour ce malin. Et donc, quand tu travailles trop... Bien sûr, de nature, je vais prendre les avis, je vais faire en sorte que tout le monde soit heureux, mais la première chose à prendre en compte, c'est la réussite de ton projet.

  • Speaker #1

    La priorité n'est pas d'être aimée par tout le monde.

  • Speaker #0

    La priorité n'est pas d'être aimée par tout le monde parce que si tu recherches ça, ça va mal se passer à la fin. En fait, tu ne feras pas les bons choix si tu ne fais que des choix de cœur. Voilà, ça ne peut pas marcher. Faire des choix de raison avec un peu de cœur. Voilà.

  • Speaker #1

    Ce qui est intéressant quand je te vois, c'est que depuis le début de notre échange, et on avait échangé un peu avant, tu es quelqu'un d'hypersolaire, tu as le contact facile, clairement, tu aimes les relations humaines. Et j'imagine à quel point ce parcours a dû te coûter aussi. Et j'entends en fait que c'est vraiment ta mission de... à la fois que c'est une mission d'essayer de rationaliser pour que ce mal-là vive, tout simplement, et en même temps, tu essaies quand même de t'assurer que tout le monde soit bien. Oui.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est ça. En tout cas, le caractère que j'ai, ce n'est peut-être pas évident parce que tu fais des choses qui ne sont pas pleinement... Enfin, tu vois, c'est ça qui n'est pas évident. Et tu dois, tu sais, un peu, hop, enfiler une autre casquette. Allez, je prends ce costume-là, je prends ce costume-là, je l'endosse, j'assume. Et puis assumer, en fait, aussi, de se dire, c'est mon choix, c'est nécessaire, j'assume la responsabilité, alors qu'au fond, ça te déchire. assumer ses responsabilités et avec l'objectif prioritaire en tête. Tout est une question de priorisation, en fait. Je vois le temps qui défile. Trois questions qui sont le rituel de ce podcast. Donc, si je t'offre un panneau publicitaire dans la ville de ton choix, tu peux y afficher ce que tu veux, des millions de personnes passeront devant. Quel est ton message au monde, Aude ?

  • Speaker #1

    On peut tous, je dirais, une petite phrase. On peut tous changer le monde à notre échelle, tu vois. Le côté, les petits gestes font les grandes rivières. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.

  • Speaker #0

    Les petits ruisseaux font les grandes rivières. C'est vrai que, tu me le disais, tu n'es pas une grande militante. Tu es simplement pragmatique et tu as envie... à ton échelle, d'avoir de l'impact. Et tu arrives à faire ça via ce malin.

  • Speaker #1

    Exactement. Ouais, pour moi, je le fais avec le bon sens. Je fais du mieux que je peux. En fait, le côté... En fait, il vaut mieux faire du mieux que tu puisses plutôt de ne rien faire, tu vois. Essaye et essaye. Et puis, on a tous... Qu'est-ce qu'on risque à essayer de faire quelque chose, tu vois ? Qu'est-ce que tu risques à essayer de faire un petit peu changer les choses ? Et en effet, je ne suis pas une grande militante. Et ça, dans l'univers de la seconde main, c'est vrai qu'il y a beaucoup de militants que j'admire énormément. Mais moi, je ne suis pas militante parce que ce n'est pas forcément ce avec quoi je suis allée, ce n'est pas moi. Et puis surtout, dans mon quotidien, je ne me sens pas suffisamment irréprochable pour être militante. Je fais du mieux que je peux. Il y a des trucs, ce n'est pas idéal, mais du moins, voilà, on fait ce qu'on veut.

  • Speaker #0

    Et on ne se juge pas pour une commande Amazon passer en urgence parce qu'on a zappé un cadeau. C'est tout à fait exact. Et en parlant de cadeaux pour enfants, tu te retrouves face à Aude disant quels conseils tu lui donnes si tu voyages dans le temps ?

  • Speaker #1

    J'essaie de lui dire, mais c'est un peu le même d'ailleurs, c'est un peu la même chose. Essaye, tente, vas-y, avance quoi. Enfin, tu vois, avance, essaie de faire des choses, tente, fais-toi confiance, ça va marcher. Et puis, ce n'est pas grave si ça ne marche pas. Tu vois, ce n'est pas grave, mais je pense qu'il n'y a rien de pire que l'immobilisme. Et puis, surtout, n'essaie pas de coller à des schémas, soit… comme tu es et essaie de faire les choses à ta sauce et voilà je dirais ça c'est comme ça et fais-toi confiance fais-toi confiance vas-y sens faire des petits pas faire des petits pas en gardant son style ça sera ça sera un énorme pas et quel est le projet que tu

  • Speaker #0

    aimerais lancer mais t'as pas encore osé

  • Speaker #1

    Quel est le projet que j'aimerais lancer ? Alors, en fait, je vais avoir du mal à te répondre à cette question. Parce que, en fait, dans mon cas-là, je me sens… Je ne suis pas pleinement libre, en fait. Je ne me sens pas pleinement libre, en tout cas, de mes choix de vie, si tu veux. Donc, je n'ai pas toute la liberté, en tout cas, de pouvoir lancer des projets. Je me dis parfois, tiens, il y a des gens qui se posent la question de, tiens, est-ce que je n'irais pas vivre en Espagne ? Mais moi, aujourd'hui, je ne peux pas me poser cette question, en fait. Enfin, je ne peux pas. Je suis un peu prisonnière. Alors, ce n'est pas une prison noire, c'est une très belle prison. En tout cas, c'est plus cette relation à la liberté de choix de vie où je ne suis pas totalement libre. Et en même temps, je suis très heureuse comme ça.

  • Speaker #0

    Moi, ce que j'entends, c'est que tu es tellement engagée dans le projet SMALA, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de place.

  • Speaker #1

    En fait, c'est ça. Je suis tellement engagée dans mon projet qu'il y a des questions que je ne me pose pas. Je ne me pose pas parce que je suis tellement occupée, tellement engagée que c'est ma vie. Et c'est ma vie actuellement. Et j'ai du mal à... Je n'ai pas la bande passante ou l'esprit suffisamment libre pour me dire, tiens, c'est quoi la... Qu'est-ce que t'aimerais faire ? Et puis, je pense que je suis très heureuse comme ça aussi.

  • Speaker #0

    Ce qui est bien, c'est que t'es dans le présent. T'as pas besoin d'autre chose pour te projeter un peu plus loin. Là, t'es à fond dans ton présent et dans le futur de ce mal-là. Mais en tout cas...

  • Speaker #1

    Ouais, et puis je pense que je suis très occupée entre ce mal-là, entre mes enfants, entre toute ma vie. Et en même temps, c'est cool d'être dans le présent, je vais te dire. Parce que tu te poses un peu moins de questions.

  • Speaker #0

    Et tu me dis, je suis très occupée, tu me fais une liste et tu ne parles pas beaucoup de toi. C'est quoi le truc que tu fais pour toi, pour prendre soin de toi ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas terrible. Là-dessus, je suis très mauvaise. Je sais que je devrais le faire. Non, non, mais c'est une de mes résolutions. C'est une de mes résolutions. Mais en vrai, cette année, je m'étais mise à la sculpture en me disant, tiens, je vais travailler. Tu vois, j'adore ça. C'est top. Mais tu vois, je n'arrive même pas à le faire toutes les semaines. Mais quand je le fais, je suis ravie. Déjà, c'est un petit sas de décompression. Mais je sais qu'il faut… En tout cas, je fais l'erreur, mais vraiment… prévue de me corriger, c'est que si tu ne prends pas du temps pour toi, tu as les idées, tu n'as pas les idées claires, il faut prendre du recul, il faut prendre... Tu vois, je discutais avec une entrepreneuse hier, qui a une super belle boîte qui s'appelle Claire Dunderdog. Elle a une boîte qui fait du reconditionnement comme nous, mais pour l'électroménager. Et elle me disait, à juste titre, elle disait, moi j'ai discuté pas mal avec des entrepreneurs et mes actionnaires et je bosse tellement. que finalement, j'ai besoin d'énormément de vacances. C'est nécessaire à ma clarté d'esprit. Et je comprends ça. Donc, ça a résolution rentrée 2025, Elvire.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est ça le projet que tu n'as pas encore lancé. C'est de prioriser un peu plus.

  • Speaker #1

    C'est peut-être ça, ouais.

  • Speaker #0

    En tout cas, on te souhaite et je te ferai un petit message à la rentrée pour être sûre. que tu as dédié un petit peu de temps à Aude à partir de septembre. En tout cas, si vous voulez investir dans ce malin et dans ce projet qui est absolument merveilleux, c'est le moment. Je vais vous mettre le lien dans les commentaires pour participer dès que possible à cette levée de fonds. Vous pouvez tout faire avec l'ITA.

  • Speaker #1

    Ça s'appelle l'ITA, la plateforme de financement.

  • Speaker #0

    Plateforme de financement l'ITA. Donc, allez-y et puis n'hésitez pas pour vos futurs achats. En plus, l'âge est très large puisque vous avez des produits jusqu'à 16 ans, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Oui, 0 à 16 ans et seconde main, déstockage et notre marque maintenant, Smala Collection.

  • Speaker #0

    Et avec une garantie de qualité et de plaisir au moment de déballer son paquet. Donc, c'est super chouette. Merci beaucoup, Aude. On te souhaite énormément de succès pour le reste de l'aventure Smala et surtout beaucoup de bons moments pour toi. Prends soin de toi, patronne, et à très vite.

  • Speaker #1

    Merci, Elvire.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'être restée jusqu'au bout. J'espère que cet épisode t'aura pu intriguer, inspirer. Et n'hésite pas à le partager, ainsi que de laisser une évaluation, un commentaire. Ça aidera énormément le podcast à être plus diffusé. Merci et à très bientôt sur The Patron Podcast. Merci.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Aude Viau

    00:00

  • Le parcours entrepreneurial d'Aude et la création de Smala

    01:12

  • Levée de fonds et départ de la cofondatrice Marie

    09:20

  • Objectif de rentabilité et défis de croissance

    20:55

  • Réflexion sur les décisions difficiles et le management

    24:54

  • Questions finales et message au monde

    30:10

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Description

Lorsque les prix sont bas, il est indispensable de faire du volume sur chaque référence.


C'est le mythe business qu'Aude Viaud est en train de casser.


En octobre 2016, Aude lance SMALA avec Marie (qui avait l'idée de « Il était plusieurs fois »), une plateforme e-commerce dédiée à la seconde main pour enfants de 0 à 16 ans.


L’objectif : simplifier le quotidien des parents et promouvoir une consommation circulaire et éthique.


La plateforme évolue : accueille des produits de destockage et devient le partenaire de grandes marques pour gérer leur flux de seconde main.


Car derrière cette jolie marque se cache bien entendu une vision :

Rendre la mode enfant durable, accessible et facile.


Mais aussi une expertise logistique incroyable. Un vrai business case.


La complexité des flux découragerait les étudiants en MBA.


Comment est il possible de vendre des produits de 2nd main qui vont être vérifiés, lavés, repassés, photographiés, publiés, reconditionnés; tout çà avec un prix attractif?


Rajoute à ça le fait que ce soit généralement des références uniques (tellement de SKU à gérer dans la BDD!)?


L'équation économique semble impossible.


Pourtant depuis 2024, Aude s'est lancé ce défi: rendre SMALA rentable!


Un objectif ambitieux dans le monde de l'économie circulaire.


Et qui a demandé à Aude une sacrée remise en question en tant que leader.


Retrouvez son histoire de Patronne dès maintenant!




Retrouvez Aude sur https://www.linkedin.com/in/aude-viaud-4b0b0556/


Participez à l'aventure SMALA et investissez via Lita https://fr.lita.co/fr/opportunities/1080-smala?utm_source=smala&utm_medium=entrepreneurship&utm_campaign=smala-2025q1_entrepreneurship?external_origins=245258


Suivez moi sur Linkedin linkedin. com/in/elvire-blasset-9327bb10">www. linkedin. com/in/elvire-blasset-9327bb10



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'univers de la seconde main, c'est vrai qu'il y a beaucoup de militants que j'admire énormément. Mais moi, je ne suis pas militante parce que ce n'est pas forcément avec qui je suis à l'aise, mais par moi. Et puis surtout, dans mon quotidien, je ne me sens pas suffisamment irréprochable pour être militante. Je fais du mieux que je peux.

  • Speaker #1

    Et si on décryptait ensemble la recette du courage ? Bienvenue dans The Patron ! Le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer et ça sans avoir toutes les réponses. À travers tous ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur que tu vis, c'est normal. Et que ça ne doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on ne sort jamais de sa zone de confort, on l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte, d'apprendre à dire non, que ce soit à ton boss, à qui que ce soit, tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'accueille Aude Viau. Aude est la cofondatrice de Smala, la première plateforme de vêtements seconde main pour enfants, seconde main mais pas que, puisqu'on va en parler, cette plateforme distribue également des produits en déstockage et vient de lancer sa première collection. en marque propre, pour justement compléter son offre avec certains produits qui n'étaient jamais disponibles dans certaines tailles sur le site. Aude est, j'ai envie de dire, bien entendue, parce que quand on se lance dans les vêtements pour enfants, on imagine bien que c'est parce qu'on a aussi des enfants et qu'on en a marre de gérer le placard de ceux-ci. Donc Aude a quand même quatre enfants, entre 12 et 1 an et demi. Quatre enfants, je suis admirative, mais en plus quand je vois... Tous les âges, j'ai encore plus de respect. Aude va nous parler de cette aventure entrepreneuriale qui en est aujourd'hui à sa deuxième levée de fonds avec justement une campagne de crowdfunding qui est en cours. Bienvenue Aude sur The Patron.

  • Speaker #0

    Merci Elvia.

  • Speaker #1

    Alors Aude, tu me racontais juste avant le parcours que tu as eu au sein de ce malin. En fait, c'était l'idée de la cofondatrice Marie que tu as rencontrée quand tu as déménagé à Nantes ?

  • Speaker #0

    Exactement. J'ai déménagé à Nantes en 2016 et à ce moment-là, j'ai rencontré Marie qui avait déjà eu l'idée d'une plateforme de seconde main qui offrait un service, une qualité, loin de l'image de la friperie. C'était un moment de ma vie où j'avais quitté mon job et finalement, je me suis dit que c'est le moment où jamais de lancer dans une aventure entrepreneuriale. tu as le temps, potentiellement, t'es accompagnée financièrement parce qu'on est en France et on a la chance de pouvoir se lancer et d'être accompagnée quand on lance une entreprise. Et voilà, c'est un peu une opportunité qui a été mise sur mon chemin et que j'ai saisie à ce moment-là.

  • Speaker #1

    J'aime bien quand tu dis que tu as le temps parce que tu viens d'avoir un deuxième enfant. C'est incroyable comment nous, les femmes, on se dit « Ah, j'ai le temps parce que j'ai un nouveau-né, donc je peux en profiter » .

  • Speaker #0

    Elle était très, très sage.

  • Speaker #1

    Elle était très sage, extraordinaire. Bon, et du coup, le projet devient Smala. C'est aujourd'hui la première plateforme de revente de vêtements. Et donc, on imagine que c'est un volume énorme. Vous vendez à peu près combien de produits par an ?

  • Speaker #0

    Alors, on vend 500 à 600 000 pièces par an. Oui. Oui, c'est un gros volume. Et puis surtout, c'est des flux, c'est-à-dire que c'est des pièces uniques. pour la plupart, hormis le destockage et la marque propre. Donc, ça veut dire qu'en fait, on a un entrepôt à côté de Nantes, de plus de 3500 mètres carrés, où on va réceptionner les vêtements qui arrivent des parents, de nos partenariats avec les marques, etc. Dans nos entrepôts, là, il y a une chaîne logistique, en fait, qu'on a mis en place au travers de toutes ces années pour aller… finalement remettre en circuit ce produit dans le moins de temps possible. Donc, ça va être le tri, le passage, la photo, la mise en ligne, le stockage, etc. Et donc, voilà. Donc, chaque produit est unique. Donc, on traite à peu près 2 500, 3 000 pièces par jour à côté de Nantes.

  • Speaker #1

    En fait, quand tu expliques tout ça, quand je vois le nombre de manipulations que tu dois faire sur un produit, et comme tu dis, à chaque fois, ce sont des pièces uniques parce que dans cette taille de ce modèle, Dans le monde de la seconde main, c'est très rare que tu en aies plusieurs. Moi, je me dis, mais quelle flemme de faire tout ça pour une pièce qui va... Moi, quand je vois, quand je mets un truc en vente sur Vinted et que je l'ai mis à 12 euros parce que déjà... ça fait trop longtemps que je l'ai et que les gens le négocient pour 6 et je me dis mais moi en fait j'ai pas envie de me saouler à juste le mettre dans un paquet pour te l'envoyer pour 6 balles j'imagine que bon au delà de la complication du système c'est aussi par philosophie d'échange et de faire circuler les produits enfin ça peut pas être que ma pauvre logique de flemme non mais en fait ce que tu dis c'est assez marrant Merci.

  • Speaker #0

    Et c'est ça aussi qui nous a créé ce malade. C'est que les vêtements d'enfants, quand tu les revends, en effet, tu ne les revends pas très cher. Mais si tu les vends sur des plateformes, etc., tu dois prendre une photo, faire ton annonce, en négocier. Et comme tu dis, vendre un vêtement au final pour 6 euros, tu vas aller à la poste faire ton colis. Non, non, non. En fait, finalement, ça coûte très vite 6 euros de faire ça dans ton temps. Et nous, c'est un service. C'est parce qu'on observait ça, c'est vraiment un service qu'on voulait rendre aux parents pour leur dire, en fait, avec ce mât-là, on va faire pour toi. Et finalement, tu achètes du temps, tu vois, tu achètes du temps pour toi. Et on sait que, voilà, dans une vie de parent, et en effet, comme tu le disais, j'ai quatre enfants, donc voilà, tu sais qu'on est quand même bien occupés. Le temps, en fait, le temps n'a pas de valeur. On disait, le temps, c'est de l'argent, mais c'est vraiment ça. Donc, c'est ce qu'on a voulu faire. et en effet avec cette philosophie, évidemment, de remettre en circuit des pièces puisque c'est mal au cœur, en fait, de voir toutes ces pièces dans un placard. C'était nickel. Les parents qui avaient la flemme de les remettre en circulation, mais je comprends, puisqu'on est tous concernés. Donc, on s'est dit, on va le faire pour eux et nous, on va les remettre en circulation, ces pièces. Et en plus, on va les certifier, on va certifier la qualité. côté acheteur, les gens vont avoir presque l'impression d'acheter du neuf. C'était vraiment l'idée.

  • Speaker #1

    C'est vraiment super important, cet aspect valorisation du produit pour celui qui achète. Parce que je sais que, c'est peut-être un petit peu bête de ma part, mais acheter en friperie des vêtements pour enfants, j'avais une forme de culpabilité de je ne sais pas ce que je vais mettre sur le dos de mes enfants. Est-ce que... Est-ce que ce n'est pas être irresponsable d'acheter un produit qui a traîné je ne sais où, qui est peut-être très sale ? Alors oui, on peut toujours tout laver, mais j'avais cette retenue émotionnelle en fait, qui n'est pas forcément rationnelle. Mais là, c'est quelque chose que vous supprimez complètement puisque vous avez toute une chaîne de gestion opérative.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Oui, et puis ça passe par plusieurs choses. En effet, déjà que ton produit soit… qualité quand tu achètes sur des plateformes où il n'y a pas de vérification de qualité. Tu achètes des pulls qui ont rétréci, tu achètes plein de choses. Surprise, il y a une statistique. 30 %, en fait, les clients qui achètent sur des plateformes, pour 30 %, sont déçus de ce qu'ils reçoivent. C'est quand même énorme. Nous, on a voulu lever ça. On a un service à pré-vente. Si jamais il y a un problème, tu peux faire tes retours. C'était de se dire Voilà. Pourquoi tu ne peux pas avoir la même qualité et le même plaisir à acheter de seconde main que du neuf ? Pourquoi on différencie tant les choses ? Et je dirais même, en fait, globalement, ton produit pourrait presque avoir plus de valeur en seconde main parce qu'il a été retraité, parce qu'il y a eu beaucoup d'opérations. Mais voilà, aujourd'hui, on a encore quand même cette image de seconde main très, très bradée. mais on voit quand même que Il y a pas mal d'initiatives qui tentent de redonner de la valeur à la seconde main, dont Smala.

  • Speaker #1

    Grâce à Smala, vous levez énormément de freins à l'achat de la seconde main. Vous permettez de diminuer aussi la production de certaines marques. Est-ce qu'il y a des marques de vêtements ? Parce que là, tu as fait des accords avec certaines marques pour du déstockage, mais ces maisons-là, elles pourraient être inquiètes de voir ces produits en seconde main ? Ça y est, les mentalités ont évolué ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que les mentalités ont évolué. Si tu veux, on n'a pas le même business, la même mission que les marques. Les marques, aujourd'hui, il faut qu'elles travaillent davantage. Ce sont des créateurs. Par contre, il faut créer des produits qui peuvent se transmettre. Je trouve que c'est vraiment l'enjeu aujourd'hui des marques, c'est de penser la qualité de leurs produits pour justement que ces produits aient une seconde vie, une troisième vie, une quatrième vie. Je trouve que c'est vraiment leur mission, leur boulot, vraiment assez marques. Au début, elles nous voyaient en effet comme concurrentes. De toute façon, le marché est tel maintenant qu'il y a en effet la seconde main qui a pris quand même pas mal de place. Et donc ces marques, elles s'adaptent. En fait, tout le monde est en train de trouver sa place sur le marché. Et nous, on a des partenariats avec Jack Eddy, avec Verbaudé, avec IKKS et certainement une quatrième marque très bientôt. On gère leur flux de seconde main. On va gérer toute la gestion de leur seconde main pour qu'elles puissent proposer à leurs clients un service de reprise des articles qu'ils ont achetés chez eux. Et nous, on va gérer tout l'opérationnel derrière.

  • Speaker #1

    Effectivement, on constate que les mentalités évoluent beaucoup, surtout sur ce segment-là. Aujourd'hui, Smala a 8 ans, presque 9. Et il y a 3 ans, vous avez fait une première levée de fonds pour vous aider dans votre développement. Donc, une levée de fonds, ça veut dire que tu accueilles chez toi des nouveaux actionnaires. Oui. Ça a été aussi l'opportunité pour Marie, ta cofondatrice, de quitter l'opérationnel de Smala. Oui. Comment tu l'as vécu, cette période ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'était tout nouveau. Alors déjà, une levée de fond, c'était tout nouveau pour moi. C'est quelque chose que je n'avais jamais fait. Alors, hyper intéressant intellectuellement. Et puis, c'est des périodes où tu rencontres énormément de gens. Donc ça, c'est très, très chouette. Après, c'est des moments où tu as quand même pas mal de pression. Et puis, ce n'est pas un exercice où j'étais super à l'aise. Moi, je suis habituée à faire mon job au quotidien. C'était très pragmatique et dans ma boîte. Mais c'est vrai que là, c'est un... un angle tout autre que tu dois présenter, mais néanmoins super intéressant. Et après, en effet, Marie, ça faisait quelques... Si tu veux, Marie, en effet, a été créatrice et c'est quelqu'un qui adore créer, partir d'une feuille blanche. Et on en était à un stade de la boîte, qui s'appelait... Il était plusieurs fois à l'époque, d'ailleurs, où il fallait se développer, structurer, grandir. Et c'est un exercice où elle s'éclatait un peu moins. peut-être qu'elle était un peu moins à l'aise aussi. Donc, finalement, elle avait aussi potentiellement envie de partir. Cette levée de fonds m'a permis qu'elle puisse partir. Elle est toujours actionnaire aujourd'hui. C'est un moment qui n'est pas évident, puisque, en fait, à ce moment-là, tu discutes, en effet, d'un départ de ta cofondatrice. Et toi, en fait, tu dois négocier entre le fonds et Marie. On a fait ça en bonne intelligence, mais C'est vrai, quand tu fais une levée de fonds, l'argent arrive pour une entreprise directement comme Smala. Et donc, tout l'argent que tu vas dégager pour que l'autre personne puisse être récompensée, entre guillemets, de toutes ces années de travail, c'est quelque chose que tu as au moins dans ta boîte. Donc, tout ça, en fait, tu essaies d'aligner toutes les planètes. Tu as un peu le cul entre deux chaises, tu vois, je dois dire, parce que tu essaies d'avoir le meilleur. pour la personne qui va partir, le meilleur pour ta boîte, de satisfaire que le deal se fasse en même temps avec ton fond. C'est loin d'être évident. Et puis, c'est des moments où forcément, c'est des moments de gros changements. C'est des moments où même si Marie avait l'envie de partir, ce n'est pas évident de quitter une boîte que tu as créée.

  • Speaker #1

    Tu lâches ton bébé.

  • Speaker #0

    Tu lâches ton bébé. Donc, humainement, ce ne sont pas des choses évidentes, mais comme je le dis, je pense qu'on a essayé de gérer la chose en bonne intelligence. Aujourd'hui, avec du recul, je pense que l'une et l'autre, on sait que Marie, je pense qu'elle est ultra heureuse dans sa vie maintenant, mais c'est sûr que c'est un deuil à faire. Et le jour où ça m'arrivera, si un jour ça m'arrive, je pense que c'est hyper dur de quitter ton bébé. Je pense que ça te renvoie à plein de choses. Et puis, quand tu es entrepreneur, je trouve qu'il y a un truc où tu te dis que tant que tu es dans l'action, tu n'as jamais franchi la ligne d'arrivée. En fait, tu sais, la ligne d'arrivée,

  • Speaker #1

    elle se recule à chaque fois.

  • Speaker #0

    Et le moment où tu quittes ta boîte, à ce moment-là, tu te dis que tu n'as pas franchi la ligne d'arrivée. Je pense que tu as presque un sentiment un peu d'échec. Et c'est qu'après, une fois que tu fais tout un travail sur toi, tu te dis qu'en fait... J'avais franchi ma ligne d'arrivée. J'ai refait les... J'ai donné le relais à quelqu'un d'autre. Je pense qu'on a tous un moment de la boîte où tu vas apporter quelque chose dans ta boîte et puis à un moment, il faut que tu donnes le relais à quelqu'un d'autre pour que la boîte avance. Voilà. Donc, des moments pas évidents parce que tu as une pression financière, parce que tu as une pression émotionnelle, parce qu'en interne, il faut gérer le changement. Et tout ça, c'est sur tes petites épaules.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à... À deux éléments. La première chose, ça me rappelle quand tu décides de quitter un job, soit pour une promotion en interne, soit en externe. Moi, j'ai souvent eu cette impression que je n'avais pas assez de temps pour finir ma mission, notamment au moment de la passation. Et c'est vrai que... On ne peut jamais finir. On ne peut jamais laisser un job. Tu ne laisseras jamais un job en ayant complètement fini ta mission. Et donc, ce sentiment d'inachevé, je trouve qu'en fin de compte, il est positif. Parce que si un jour, tu arrives complètement à la fin de ta mission, ça veut dire que tu laisses, il n'y a plus rien. C'est fini. Tu ne peux pas passer le relais. Il n'y a plus rien à en faire. Et ce que tu dis est très juste sur le fait que... finalement la ligne d'arrivée elle est que pour soi donc c'est arriver à sa ligne d'arrivée puisque en fait ce n'est pas parce qu'on a plus assez à donner à un projet que ce projet ne doit pas avoir une autre vie derrière il y avait un comédien américain qui je ne retrouve pas son nom mais dans un podcast il avait parlé de c'était le host d'une super émission aux Etats-Unis, un talk show le soir Et il a décidé de quitter pour des raisons complètement personnelles, à un moment où tout le monde lui disait, mais il ne faut pas partir maintenant, ce n'est pas le moment. Et elle lui disait que, en fait, ce projet, pour lui, c'était comme un ballon gonflé à l'hélium. Et que c'était un magnifique ballon qu'il adorait regarder. Et qu'en même temps, ce ballon, il préférait le laisser partir quand il avait encore un hélium un peu frais pour le regarder s'envoler, plutôt qu'attendre que le ballon soit complètement fripé et tombe de lui-même. En fait, lâcher son bébé à un moment où il peut encore s'envoler, finalement, ça paraît peut-être trop tôt ou dur. Et en même temps, c'est ce qui permet de le voir, lui, continuer sa route.

  • Speaker #0

    Mais c'est un peu comme avec les enfants, tu vois. C'est de se dire à un moment, il faut que tu lâches ton enfant. Tu l'accompagnes différemment. Alors voilà, Marie, elle est partie complètement de l'opérationnel. Je sais qu'il y a plein de boîtes où le fondateur ou la fondatrice se met plus à un poste de développement, de stratégie et laisse toute la partie ultra opérationnelle à une personne de confiance. Donc, ça peut se manifester sous plein de formes, en fait, de laisser un peu ton bébé s'envoler. Mais en fait, justement, ton enfant n'a qu'un souhait quand tu l'as créé. c'est que ça s'envole, c'est que ça marche, c'est qu'ils grandissent, tu vois. Et c'est pareil pour une voix de quelques... Finalement, toi, tu te mets de côté, en fait, pour ton enfant, presque, parfois.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que c'est aussi un deuil.

  • Speaker #0

    Et c'est un deuil, exactement.

  • Speaker #1

    Ouais. Et ce que tu disais, quand tu disais que tu étais le cul entre deux chaises, j'aimais beaucoup cette image. quand on est patronne ouais On se retrouve souvent dans ces situations-là parce que finalement, dans la situation que tu décrivais, les intérêts des uns allaient un petit peu à l'encontre des intérêts des autres. En tout cas, quand on parle de somme d'argent, forcément, tout l'argent que tu donnes à l'associé qui quitte, c'est de l'argent en moins sur le compte en banque pour investir, pour recruter des nouvelles personnes. donc même si t'as envie que ton ex-BFF du boulot partent le mieux possible. Tu ne peux pas te tirer une balle dans le pied. Comment tu as fait, toi, pour trouver ta boussole ? Comment je dois prendre cette décision ? Comment je manœuvre ?

  • Speaker #0

    Franchement, ce n'est pas évident. J'ai manœuvré, en fait. On a essayé de... On a essayé, moi et Marie, d'avoir la discussion la plus transparente. possible. C'est-à-dire, écoute, dis-moi concrètement toi ce que tu envisages et moi je vais te dire, ok, c'est jouable ou c'est pas jouable pour les actionnaires, pour ce malin. Et en fait, c'était ça. C'était de se dire, d'essayer d'avoir la plus grande transparence possible avec ce qu'aimerait, ce que souhaite l'autre. ton cofondatrice. Je pense que c'est ça qui a permis que ça se passe bien.

  • Speaker #1

    C'est une excellente technique d'influence. L'influence est souvent confondue avec la manipulation, mais en réalité, c'est ça la clé pour influencer. C'est déjà accepter de pouvoir être influencé quand on est dans la conversation. Donc, ce n'est pas arriver avec ses demandes et avoir zéro souplesse. Et c'est réussir à créer une conversation où on découvre les résistances de l'autre. Ce qui est important pour lui. Pourquoi est-ce que cette personne va tenir sur telle et telle chose ? Et tu as eu raison, enfin vous avez eu raison de mener cette conversation en toute transparence puisque c'est la meilleure manière de trouver une convergence. Alors évidemment, il y a toujours besoin de lâcher un petit peu d'un côté ou de l'autre,

  • Speaker #0

    mais ça fait partie du jeu.

  • Speaker #1

    Donc il y a trois ans, première levée de fonds, départ de ta cofondatrice et objectif, nouvel objectif assumé, ce mal-là devient rentable. Comment tu arrives à emmener un projet qui... Ce vœu d'une économie circulaire, qui est un projet humain, j'imagine que tous les collaborateurs sont super engagés dans la mission de l'entreprise. Et là, tu as cet objectif de rentabilité. Comment tu gères cette transition ?

  • Speaker #0

    Oui, et surtout, tu passes 2022-2023, grosse croissance. C'est génial quand tu es dans des périodes de croissance, parce que tu as plein de projets. Tu vas de l'avant, si tu veux. Mais c'est vrai qu'au bout d'un moment... Il faut qu'une entreprise soit rentable. Sur le secteur de la seconde main, il y a très peu de modèles qui ont réussi à atteindre cette rentabilité. Donc, il y a quand même un gros challenge. Mais en même temps, c'est assez intéressant. Le challenge de rendre ta boîte rentable est aussi intéressant. Mais évidemment, c'est quand même plus compliqué de dire aux gens « Attends, on va tailler dans les coups » plutôt que de dire « Tiens, on va faire une campagne sur telle ou telle chose. » Voilà, ce n'est pas tout à fait pareil.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est moins motivant.

  • Speaker #0

    C'est moins motivant. et donc en plus on a une société où c'est génial c'est que les personnes en tout cas qui avaient rejoint le projet depuis le début était pleinement dans l'aventuré qu'un lien émotionnel très très fort et donc cette phase de 2024 on dit on va réduire les coûts les réduction des en fait quand tu veux quand tu veux rendre une entreprise rentable n'y a pas 40 moyens c'est généralement une réduction des coûts la réduction des coûts espace à tous les étages des achats ton transport d'étudier toutes les choses, toutes les petites lignes partout et l'organisation humaine aussi donc c'est à ce moment là où on a dû procéder à quelques départs c'est assez dur parce que tu dois endosser à ce moment là tu dois endosser une casquette qui ne te fait vraiment pas plaisir, en fait tu ne le fais pas par plaisir tu le fais par nécessité et puis surtout tu as ce truc de comment je pourrais faire pour éviter de ces départs, ces licenciements en fait tu ne peux pas

  • Speaker #1

    pas les éviter. Tu peux pas éviter d'être perçue comme la méchante dans l'histoire.

  • Speaker #0

    En plus, moi, j'avais un peu ce truc-là, de dire « Ok, je le fais, mais c'est un déchirement, en fait, de faire ça. » Moi, je me disais, en fait, « Ouais, je suis vraiment la méchante de l'histoire. C'est terrible. Donc, il faut mettre ça de côté. Ton cerveau, tu vois, t'as ton cœur et ton cerveau, et puis, il faut, à ce moment-là, penser plus avec ton cerveau, mais t'as quand même toujours qui tu es qui ressort. Donc, pas évident à gérer en interne puisque, en effet, tu as cette casquette, mais que je ne suis pas sûre en tout cas que les personnes en interne pensent ça, mais toi, tu te dis, ils vont penser que je suis la méchante, tu vois. Alors, en tout cas, moi, je me disais ça, je ne le vivais pas super bien, mais il faut que tu le fasses. et surtout, en fait, je trouve que ça... D'une société où on investit... Ce que je veux dire, c'est que ce changement un peu, cette route vers la rentabilité, eh bien, ça t'ancre, tu changes un peu la philosophie de ta boîte et comment les gens travaillent à l'intérieur. Et là, tout d'un coup, il faut, je me rappelle, les gens avaient dit, arrêtez pas de me dire, non mais avant, on ne faisait pas comme ça. Non mais avant, c'était mieux à l'autre côté, c'était mieux avant. Oui, mais en fait, c'était mieux avant, mais avant, on n'était pas rentable, tu vois. Et c'est vrai que ces départs m'ont été très compliqués à gérer, même si les gens comprenaient. Il y avait de l'incompréhension, même si les gens comprenaient. Et puis, ça entraîne une méchéance en disant, attends, là, il y a eu trois départs. Est-ce que je suis la prochaine ? Tu dois te réassurer, même si toi, tu essaies d'avoir le plan le plus clair possible. À ce moment-là, il y a des cailloux qui se mettent sur ta route. Donc, ton plan, tu l'adaptes. Donc, vraiment pas évident à gérer humainement. Même toi, tu vois, c'est quand même pas évident de faire ça. Après, moi, si tu veux, toutes les personnes en tout cas qui sont parties, j'ai essayé, c'était des personnes jeunes et tout, je n'avais aucun doute pour elles qu'elles retrouvent un job. Et puis finalement, moi, je suis persuadée que, en tout cas, tu peux retrouver et que tu passes à une nouvelle étape de ta vie. En tout cas, je me suis toujours dit… J'allais accompagner les personnes le mieux possible, en tout cas pour justement essayer de les accompagner dans leur recherche de job. Et ça s'est très bien passé pour tout le monde. Et aujourd'hui, ce malade a atteint sa rentabilité sur le premier trimestre 2025. Donc, c'est trop…

  • Speaker #1

    Énorme.

  • Speaker #0

    C'est génial. Voilà. Et enfin, tu te dis, c'était des décisions qui étaient dures à prendre, mais qui étaient nécessaires et qui portent leurs fruits aujourd'hui. Donc voilà, il vaut mieux enlever trois personnes plutôt que tout ton château de cartes. C'est cool si tu veux. C'est ça. Tu vois, tu ne peux pas tenir sinon. Et donc là, c'est malinventable. C'est très cool parce que sur le modèle, je pense qu'on est la première boîte de seconde main à atteindre ces économiques-là. Donc, c'est très chouette sur le marché. C'est des signaux assez positifs. En plus, il y a eu pas mal de boîtes de seconde main qui ont fermé les portes. Mais parce que... parce qu'ils n'avaient pas trouvé leur modèle économique. En tout cas, nous, croisez les doigts pour le T2, mais c'est en très bonne voie. L'aventure, finalement, c'était le bon choix à faire. Mais j'observe aujourd'hui, en tout cas, que c'est vrai qu'il y a un petit changement, forcément, il y a un changement un peu d'état d'esprit en interne, mais je pense que c'est nécessaire aussi. On change, les gens doivent, on doit tous évoluer avec l'avancée de ce mal-là aussi. Donc, tu changes, tu professionnalises. C'est un peu différent.

  • Speaker #1

    En quoi, toi, tu as pu changer ?

  • Speaker #0

    Moi, ça, ça m'a fait vachement changer, tu vois, de justement structurer, d'aller chercher les coûts. J'ai compris qu'en fait, je le savais, une société doit gagner de l'argent. Mais en fait, j'ai compris qu'il y a des choix que tu dois faire pour ta boîte, en fait, qui sont… Peut-être pas les choix que tu aurais fait de cœur, tu vois. Et avant, j'étais très portée par le cœur. Et là, pour faire avancer une boîte, il faut parfois…

  • Speaker #1

    Prendre des décisions dures.

  • Speaker #0

    Prendre des décisions dures. Et là où je t'ai dit, tu vois, je me passais pour la méchante, maintenant, je me suis quand même un tout petit peu détachée de ça. Parce qu'en fait, c'est mon job. C'est mon job de faire que cette boîte, elle est rentable. Tu vois, il faut voir ta mission pas forcément comme... C'est pas ta personne, c'est ton job. Tu vois ? Il faut essayer de décorréler un petit peu les choses. Bien sûr, ton job, tu le fais avec ta personne et qui tu es. Ce n'est pas Aude qui voulait licencier ces personnes. C'est ce matin-là, pour être rentable, il fallait faire des économies de coûts. C'est un peu la différence. Et ça, j'ai un peu travaillé là-dessus. Le résultat, j'ai dû changer à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Et en quoi tu as adapté ton management ?

  • Speaker #0

    J'ai adapté mon management sur le côté peut-être décisionnaire, c'est-à-dire être plus tranchée sur les décisions plus rapidement. Moins prendre un avis collaboratif, chose que je pense que j'avais tendance à prendre avant. T'essayer de satisfaire. En fait, tu ne peux pas satisfaire tout le monde. Et il faut se détacher de ça, en fait. Tu ne peux pas satisfaire tout le monde. Et ton job n'est pas de satisfaire tout le monde. Ton job, c'est de faire le mieux pour ce malin. Et donc, quand tu travailles trop... Bien sûr, de nature, je vais prendre les avis, je vais faire en sorte que tout le monde soit heureux, mais la première chose à prendre en compte, c'est la réussite de ton projet.

  • Speaker #1

    La priorité n'est pas d'être aimée par tout le monde.

  • Speaker #0

    La priorité n'est pas d'être aimée par tout le monde parce que si tu recherches ça, ça va mal se passer à la fin. En fait, tu ne feras pas les bons choix si tu ne fais que des choix de cœur. Voilà, ça ne peut pas marcher. Faire des choix de raison avec un peu de cœur. Voilà.

  • Speaker #1

    Ce qui est intéressant quand je te vois, c'est que depuis le début de notre échange, et on avait échangé un peu avant, tu es quelqu'un d'hypersolaire, tu as le contact facile, clairement, tu aimes les relations humaines. Et j'imagine à quel point ce parcours a dû te coûter aussi. Et j'entends en fait que c'est vraiment ta mission de... à la fois que c'est une mission d'essayer de rationaliser pour que ce mal-là vive, tout simplement, et en même temps, tu essaies quand même de t'assurer que tout le monde soit bien. Oui.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est ça. En tout cas, le caractère que j'ai, ce n'est peut-être pas évident parce que tu fais des choses qui ne sont pas pleinement... Enfin, tu vois, c'est ça qui n'est pas évident. Et tu dois, tu sais, un peu, hop, enfiler une autre casquette. Allez, je prends ce costume-là, je prends ce costume-là, je l'endosse, j'assume. Et puis assumer, en fait, aussi, de se dire, c'est mon choix, c'est nécessaire, j'assume la responsabilité, alors qu'au fond, ça te déchire. assumer ses responsabilités et avec l'objectif prioritaire en tête. Tout est une question de priorisation, en fait. Je vois le temps qui défile. Trois questions qui sont le rituel de ce podcast. Donc, si je t'offre un panneau publicitaire dans la ville de ton choix, tu peux y afficher ce que tu veux, des millions de personnes passeront devant. Quel est ton message au monde, Aude ?

  • Speaker #1

    On peut tous, je dirais, une petite phrase. On peut tous changer le monde à notre échelle, tu vois. Le côté, les petits gestes font les grandes rivières. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.

  • Speaker #0

    Les petits ruisseaux font les grandes rivières. C'est vrai que, tu me le disais, tu n'es pas une grande militante. Tu es simplement pragmatique et tu as envie... à ton échelle, d'avoir de l'impact. Et tu arrives à faire ça via ce malin.

  • Speaker #1

    Exactement. Ouais, pour moi, je le fais avec le bon sens. Je fais du mieux que je peux. En fait, le côté... En fait, il vaut mieux faire du mieux que tu puisses plutôt de ne rien faire, tu vois. Essaye et essaye. Et puis, on a tous... Qu'est-ce qu'on risque à essayer de faire quelque chose, tu vois ? Qu'est-ce que tu risques à essayer de faire un petit peu changer les choses ? Et en effet, je ne suis pas une grande militante. Et ça, dans l'univers de la seconde main, c'est vrai qu'il y a beaucoup de militants que j'admire énormément. Mais moi, je ne suis pas militante parce que ce n'est pas forcément ce avec quoi je suis allée, ce n'est pas moi. Et puis surtout, dans mon quotidien, je ne me sens pas suffisamment irréprochable pour être militante. Je fais du mieux que je peux. Il y a des trucs, ce n'est pas idéal, mais du moins, voilà, on fait ce qu'on veut.

  • Speaker #0

    Et on ne se juge pas pour une commande Amazon passer en urgence parce qu'on a zappé un cadeau. C'est tout à fait exact. Et en parlant de cadeaux pour enfants, tu te retrouves face à Aude disant quels conseils tu lui donnes si tu voyages dans le temps ?

  • Speaker #1

    J'essaie de lui dire, mais c'est un peu le même d'ailleurs, c'est un peu la même chose. Essaye, tente, vas-y, avance quoi. Enfin, tu vois, avance, essaie de faire des choses, tente, fais-toi confiance, ça va marcher. Et puis, ce n'est pas grave si ça ne marche pas. Tu vois, ce n'est pas grave, mais je pense qu'il n'y a rien de pire que l'immobilisme. Et puis, surtout, n'essaie pas de coller à des schémas, soit… comme tu es et essaie de faire les choses à ta sauce et voilà je dirais ça c'est comme ça et fais-toi confiance fais-toi confiance vas-y sens faire des petits pas faire des petits pas en gardant son style ça sera ça sera un énorme pas et quel est le projet que tu

  • Speaker #0

    aimerais lancer mais t'as pas encore osé

  • Speaker #1

    Quel est le projet que j'aimerais lancer ? Alors, en fait, je vais avoir du mal à te répondre à cette question. Parce que, en fait, dans mon cas-là, je me sens… Je ne suis pas pleinement libre, en fait. Je ne me sens pas pleinement libre, en tout cas, de mes choix de vie, si tu veux. Donc, je n'ai pas toute la liberté, en tout cas, de pouvoir lancer des projets. Je me dis parfois, tiens, il y a des gens qui se posent la question de, tiens, est-ce que je n'irais pas vivre en Espagne ? Mais moi, aujourd'hui, je ne peux pas me poser cette question, en fait. Enfin, je ne peux pas. Je suis un peu prisonnière. Alors, ce n'est pas une prison noire, c'est une très belle prison. En tout cas, c'est plus cette relation à la liberté de choix de vie où je ne suis pas totalement libre. Et en même temps, je suis très heureuse comme ça.

  • Speaker #0

    Moi, ce que j'entends, c'est que tu es tellement engagée dans le projet SMALA, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de place.

  • Speaker #1

    En fait, c'est ça. Je suis tellement engagée dans mon projet qu'il y a des questions que je ne me pose pas. Je ne me pose pas parce que je suis tellement occupée, tellement engagée que c'est ma vie. Et c'est ma vie actuellement. Et j'ai du mal à... Je n'ai pas la bande passante ou l'esprit suffisamment libre pour me dire, tiens, c'est quoi la... Qu'est-ce que t'aimerais faire ? Et puis, je pense que je suis très heureuse comme ça aussi.

  • Speaker #0

    Ce qui est bien, c'est que t'es dans le présent. T'as pas besoin d'autre chose pour te projeter un peu plus loin. Là, t'es à fond dans ton présent et dans le futur de ce mal-là. Mais en tout cas...

  • Speaker #1

    Ouais, et puis je pense que je suis très occupée entre ce mal-là, entre mes enfants, entre toute ma vie. Et en même temps, c'est cool d'être dans le présent, je vais te dire. Parce que tu te poses un peu moins de questions.

  • Speaker #0

    Et tu me dis, je suis très occupée, tu me fais une liste et tu ne parles pas beaucoup de toi. C'est quoi le truc que tu fais pour toi, pour prendre soin de toi ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas terrible. Là-dessus, je suis très mauvaise. Je sais que je devrais le faire. Non, non, mais c'est une de mes résolutions. C'est une de mes résolutions. Mais en vrai, cette année, je m'étais mise à la sculpture en me disant, tiens, je vais travailler. Tu vois, j'adore ça. C'est top. Mais tu vois, je n'arrive même pas à le faire toutes les semaines. Mais quand je le fais, je suis ravie. Déjà, c'est un petit sas de décompression. Mais je sais qu'il faut… En tout cas, je fais l'erreur, mais vraiment… prévue de me corriger, c'est que si tu ne prends pas du temps pour toi, tu as les idées, tu n'as pas les idées claires, il faut prendre du recul, il faut prendre... Tu vois, je discutais avec une entrepreneuse hier, qui a une super belle boîte qui s'appelle Claire Dunderdog. Elle a une boîte qui fait du reconditionnement comme nous, mais pour l'électroménager. Et elle me disait, à juste titre, elle disait, moi j'ai discuté pas mal avec des entrepreneurs et mes actionnaires et je bosse tellement. que finalement, j'ai besoin d'énormément de vacances. C'est nécessaire à ma clarté d'esprit. Et je comprends ça. Donc, ça a résolution rentrée 2025, Elvire.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est ça le projet que tu n'as pas encore lancé. C'est de prioriser un peu plus.

  • Speaker #1

    C'est peut-être ça, ouais.

  • Speaker #0

    En tout cas, on te souhaite et je te ferai un petit message à la rentrée pour être sûre. que tu as dédié un petit peu de temps à Aude à partir de septembre. En tout cas, si vous voulez investir dans ce malin et dans ce projet qui est absolument merveilleux, c'est le moment. Je vais vous mettre le lien dans les commentaires pour participer dès que possible à cette levée de fonds. Vous pouvez tout faire avec l'ITA.

  • Speaker #1

    Ça s'appelle l'ITA, la plateforme de financement.

  • Speaker #0

    Plateforme de financement l'ITA. Donc, allez-y et puis n'hésitez pas pour vos futurs achats. En plus, l'âge est très large puisque vous avez des produits jusqu'à 16 ans, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Oui, 0 à 16 ans et seconde main, déstockage et notre marque maintenant, Smala Collection.

  • Speaker #0

    Et avec une garantie de qualité et de plaisir au moment de déballer son paquet. Donc, c'est super chouette. Merci beaucoup, Aude. On te souhaite énormément de succès pour le reste de l'aventure Smala et surtout beaucoup de bons moments pour toi. Prends soin de toi, patronne, et à très vite.

  • Speaker #1

    Merci, Elvire.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'être restée jusqu'au bout. J'espère que cet épisode t'aura pu intriguer, inspirer. Et n'hésite pas à le partager, ainsi que de laisser une évaluation, un commentaire. Ça aidera énormément le podcast à être plus diffusé. Merci et à très bientôt sur The Patron Podcast. Merci.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Aude Viau

    00:00

  • Le parcours entrepreneurial d'Aude et la création de Smala

    01:12

  • Levée de fonds et départ de la cofondatrice Marie

    09:20

  • Objectif de rentabilité et défis de croissance

    20:55

  • Réflexion sur les décisions difficiles et le management

    24:54

  • Questions finales et message au monde

    30:10

Description

Lorsque les prix sont bas, il est indispensable de faire du volume sur chaque référence.


C'est le mythe business qu'Aude Viaud est en train de casser.


En octobre 2016, Aude lance SMALA avec Marie (qui avait l'idée de « Il était plusieurs fois »), une plateforme e-commerce dédiée à la seconde main pour enfants de 0 à 16 ans.


L’objectif : simplifier le quotidien des parents et promouvoir une consommation circulaire et éthique.


La plateforme évolue : accueille des produits de destockage et devient le partenaire de grandes marques pour gérer leur flux de seconde main.


Car derrière cette jolie marque se cache bien entendu une vision :

Rendre la mode enfant durable, accessible et facile.


Mais aussi une expertise logistique incroyable. Un vrai business case.


La complexité des flux découragerait les étudiants en MBA.


Comment est il possible de vendre des produits de 2nd main qui vont être vérifiés, lavés, repassés, photographiés, publiés, reconditionnés; tout çà avec un prix attractif?


Rajoute à ça le fait que ce soit généralement des références uniques (tellement de SKU à gérer dans la BDD!)?


L'équation économique semble impossible.


Pourtant depuis 2024, Aude s'est lancé ce défi: rendre SMALA rentable!


Un objectif ambitieux dans le monde de l'économie circulaire.


Et qui a demandé à Aude une sacrée remise en question en tant que leader.


Retrouvez son histoire de Patronne dès maintenant!




Retrouvez Aude sur https://www.linkedin.com/in/aude-viaud-4b0b0556/


Participez à l'aventure SMALA et investissez via Lita https://fr.lita.co/fr/opportunities/1080-smala?utm_source=smala&utm_medium=entrepreneurship&utm_campaign=smala-2025q1_entrepreneurship?external_origins=245258


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'univers de la seconde main, c'est vrai qu'il y a beaucoup de militants que j'admire énormément. Mais moi, je ne suis pas militante parce que ce n'est pas forcément avec qui je suis à l'aise, mais par moi. Et puis surtout, dans mon quotidien, je ne me sens pas suffisamment irréprochable pour être militante. Je fais du mieux que je peux.

  • Speaker #1

    Et si on décryptait ensemble la recette du courage ? Bienvenue dans The Patron ! Le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer et ça sans avoir toutes les réponses. À travers tous ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur que tu vis, c'est normal. Et que ça ne doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on ne sort jamais de sa zone de confort, on l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte, d'apprendre à dire non, que ce soit à ton boss, à qui que ce soit, tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'accueille Aude Viau. Aude est la cofondatrice de Smala, la première plateforme de vêtements seconde main pour enfants, seconde main mais pas que, puisqu'on va en parler, cette plateforme distribue également des produits en déstockage et vient de lancer sa première collection. en marque propre, pour justement compléter son offre avec certains produits qui n'étaient jamais disponibles dans certaines tailles sur le site. Aude est, j'ai envie de dire, bien entendue, parce que quand on se lance dans les vêtements pour enfants, on imagine bien que c'est parce qu'on a aussi des enfants et qu'on en a marre de gérer le placard de ceux-ci. Donc Aude a quand même quatre enfants, entre 12 et 1 an et demi. Quatre enfants, je suis admirative, mais en plus quand je vois... Tous les âges, j'ai encore plus de respect. Aude va nous parler de cette aventure entrepreneuriale qui en est aujourd'hui à sa deuxième levée de fonds avec justement une campagne de crowdfunding qui est en cours. Bienvenue Aude sur The Patron.

  • Speaker #0

    Merci Elvia.

  • Speaker #1

    Alors Aude, tu me racontais juste avant le parcours que tu as eu au sein de ce malin. En fait, c'était l'idée de la cofondatrice Marie que tu as rencontrée quand tu as déménagé à Nantes ?

  • Speaker #0

    Exactement. J'ai déménagé à Nantes en 2016 et à ce moment-là, j'ai rencontré Marie qui avait déjà eu l'idée d'une plateforme de seconde main qui offrait un service, une qualité, loin de l'image de la friperie. C'était un moment de ma vie où j'avais quitté mon job et finalement, je me suis dit que c'est le moment où jamais de lancer dans une aventure entrepreneuriale. tu as le temps, potentiellement, t'es accompagnée financièrement parce qu'on est en France et on a la chance de pouvoir se lancer et d'être accompagnée quand on lance une entreprise. Et voilà, c'est un peu une opportunité qui a été mise sur mon chemin et que j'ai saisie à ce moment-là.

  • Speaker #1

    J'aime bien quand tu dis que tu as le temps parce que tu viens d'avoir un deuxième enfant. C'est incroyable comment nous, les femmes, on se dit « Ah, j'ai le temps parce que j'ai un nouveau-né, donc je peux en profiter » .

  • Speaker #0

    Elle était très, très sage.

  • Speaker #1

    Elle était très sage, extraordinaire. Bon, et du coup, le projet devient Smala. C'est aujourd'hui la première plateforme de revente de vêtements. Et donc, on imagine que c'est un volume énorme. Vous vendez à peu près combien de produits par an ?

  • Speaker #0

    Alors, on vend 500 à 600 000 pièces par an. Oui. Oui, c'est un gros volume. Et puis surtout, c'est des flux, c'est-à-dire que c'est des pièces uniques. pour la plupart, hormis le destockage et la marque propre. Donc, ça veut dire qu'en fait, on a un entrepôt à côté de Nantes, de plus de 3500 mètres carrés, où on va réceptionner les vêtements qui arrivent des parents, de nos partenariats avec les marques, etc. Dans nos entrepôts, là, il y a une chaîne logistique, en fait, qu'on a mis en place au travers de toutes ces années pour aller… finalement remettre en circuit ce produit dans le moins de temps possible. Donc, ça va être le tri, le passage, la photo, la mise en ligne, le stockage, etc. Et donc, voilà. Donc, chaque produit est unique. Donc, on traite à peu près 2 500, 3 000 pièces par jour à côté de Nantes.

  • Speaker #1

    En fait, quand tu expliques tout ça, quand je vois le nombre de manipulations que tu dois faire sur un produit, et comme tu dis, à chaque fois, ce sont des pièces uniques parce que dans cette taille de ce modèle, Dans le monde de la seconde main, c'est très rare que tu en aies plusieurs. Moi, je me dis, mais quelle flemme de faire tout ça pour une pièce qui va... Moi, quand je vois, quand je mets un truc en vente sur Vinted et que je l'ai mis à 12 euros parce que déjà... ça fait trop longtemps que je l'ai et que les gens le négocient pour 6 et je me dis mais moi en fait j'ai pas envie de me saouler à juste le mettre dans un paquet pour te l'envoyer pour 6 balles j'imagine que bon au delà de la complication du système c'est aussi par philosophie d'échange et de faire circuler les produits enfin ça peut pas être que ma pauvre logique de flemme non mais en fait ce que tu dis c'est assez marrant Merci.

  • Speaker #0

    Et c'est ça aussi qui nous a créé ce malade. C'est que les vêtements d'enfants, quand tu les revends, en effet, tu ne les revends pas très cher. Mais si tu les vends sur des plateformes, etc., tu dois prendre une photo, faire ton annonce, en négocier. Et comme tu dis, vendre un vêtement au final pour 6 euros, tu vas aller à la poste faire ton colis. Non, non, non. En fait, finalement, ça coûte très vite 6 euros de faire ça dans ton temps. Et nous, c'est un service. C'est parce qu'on observait ça, c'est vraiment un service qu'on voulait rendre aux parents pour leur dire, en fait, avec ce mât-là, on va faire pour toi. Et finalement, tu achètes du temps, tu vois, tu achètes du temps pour toi. Et on sait que, voilà, dans une vie de parent, et en effet, comme tu le disais, j'ai quatre enfants, donc voilà, tu sais qu'on est quand même bien occupés. Le temps, en fait, le temps n'a pas de valeur. On disait, le temps, c'est de l'argent, mais c'est vraiment ça. Donc, c'est ce qu'on a voulu faire. et en effet avec cette philosophie, évidemment, de remettre en circuit des pièces puisque c'est mal au cœur, en fait, de voir toutes ces pièces dans un placard. C'était nickel. Les parents qui avaient la flemme de les remettre en circulation, mais je comprends, puisqu'on est tous concernés. Donc, on s'est dit, on va le faire pour eux et nous, on va les remettre en circulation, ces pièces. Et en plus, on va les certifier, on va certifier la qualité. côté acheteur, les gens vont avoir presque l'impression d'acheter du neuf. C'était vraiment l'idée.

  • Speaker #1

    C'est vraiment super important, cet aspect valorisation du produit pour celui qui achète. Parce que je sais que, c'est peut-être un petit peu bête de ma part, mais acheter en friperie des vêtements pour enfants, j'avais une forme de culpabilité de je ne sais pas ce que je vais mettre sur le dos de mes enfants. Est-ce que... Est-ce que ce n'est pas être irresponsable d'acheter un produit qui a traîné je ne sais où, qui est peut-être très sale ? Alors oui, on peut toujours tout laver, mais j'avais cette retenue émotionnelle en fait, qui n'est pas forcément rationnelle. Mais là, c'est quelque chose que vous supprimez complètement puisque vous avez toute une chaîne de gestion opérative.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Oui, et puis ça passe par plusieurs choses. En effet, déjà que ton produit soit… qualité quand tu achètes sur des plateformes où il n'y a pas de vérification de qualité. Tu achètes des pulls qui ont rétréci, tu achètes plein de choses. Surprise, il y a une statistique. 30 %, en fait, les clients qui achètent sur des plateformes, pour 30 %, sont déçus de ce qu'ils reçoivent. C'est quand même énorme. Nous, on a voulu lever ça. On a un service à pré-vente. Si jamais il y a un problème, tu peux faire tes retours. C'était de se dire Voilà. Pourquoi tu ne peux pas avoir la même qualité et le même plaisir à acheter de seconde main que du neuf ? Pourquoi on différencie tant les choses ? Et je dirais même, en fait, globalement, ton produit pourrait presque avoir plus de valeur en seconde main parce qu'il a été retraité, parce qu'il y a eu beaucoup d'opérations. Mais voilà, aujourd'hui, on a encore quand même cette image de seconde main très, très bradée. mais on voit quand même que Il y a pas mal d'initiatives qui tentent de redonner de la valeur à la seconde main, dont Smala.

  • Speaker #1

    Grâce à Smala, vous levez énormément de freins à l'achat de la seconde main. Vous permettez de diminuer aussi la production de certaines marques. Est-ce qu'il y a des marques de vêtements ? Parce que là, tu as fait des accords avec certaines marques pour du déstockage, mais ces maisons-là, elles pourraient être inquiètes de voir ces produits en seconde main ? Ça y est, les mentalités ont évolué ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que les mentalités ont évolué. Si tu veux, on n'a pas le même business, la même mission que les marques. Les marques, aujourd'hui, il faut qu'elles travaillent davantage. Ce sont des créateurs. Par contre, il faut créer des produits qui peuvent se transmettre. Je trouve que c'est vraiment l'enjeu aujourd'hui des marques, c'est de penser la qualité de leurs produits pour justement que ces produits aient une seconde vie, une troisième vie, une quatrième vie. Je trouve que c'est vraiment leur mission, leur boulot, vraiment assez marques. Au début, elles nous voyaient en effet comme concurrentes. De toute façon, le marché est tel maintenant qu'il y a en effet la seconde main qui a pris quand même pas mal de place. Et donc ces marques, elles s'adaptent. En fait, tout le monde est en train de trouver sa place sur le marché. Et nous, on a des partenariats avec Jack Eddy, avec Verbaudé, avec IKKS et certainement une quatrième marque très bientôt. On gère leur flux de seconde main. On va gérer toute la gestion de leur seconde main pour qu'elles puissent proposer à leurs clients un service de reprise des articles qu'ils ont achetés chez eux. Et nous, on va gérer tout l'opérationnel derrière.

  • Speaker #1

    Effectivement, on constate que les mentalités évoluent beaucoup, surtout sur ce segment-là. Aujourd'hui, Smala a 8 ans, presque 9. Et il y a 3 ans, vous avez fait une première levée de fonds pour vous aider dans votre développement. Donc, une levée de fonds, ça veut dire que tu accueilles chez toi des nouveaux actionnaires. Oui. Ça a été aussi l'opportunité pour Marie, ta cofondatrice, de quitter l'opérationnel de Smala. Oui. Comment tu l'as vécu, cette période ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'était tout nouveau. Alors déjà, une levée de fond, c'était tout nouveau pour moi. C'est quelque chose que je n'avais jamais fait. Alors, hyper intéressant intellectuellement. Et puis, c'est des périodes où tu rencontres énormément de gens. Donc ça, c'est très, très chouette. Après, c'est des moments où tu as quand même pas mal de pression. Et puis, ce n'est pas un exercice où j'étais super à l'aise. Moi, je suis habituée à faire mon job au quotidien. C'était très pragmatique et dans ma boîte. Mais c'est vrai que là, c'est un... un angle tout autre que tu dois présenter, mais néanmoins super intéressant. Et après, en effet, Marie, ça faisait quelques... Si tu veux, Marie, en effet, a été créatrice et c'est quelqu'un qui adore créer, partir d'une feuille blanche. Et on en était à un stade de la boîte, qui s'appelait... Il était plusieurs fois à l'époque, d'ailleurs, où il fallait se développer, structurer, grandir. Et c'est un exercice où elle s'éclatait un peu moins. peut-être qu'elle était un peu moins à l'aise aussi. Donc, finalement, elle avait aussi potentiellement envie de partir. Cette levée de fonds m'a permis qu'elle puisse partir. Elle est toujours actionnaire aujourd'hui. C'est un moment qui n'est pas évident, puisque, en fait, à ce moment-là, tu discutes, en effet, d'un départ de ta cofondatrice. Et toi, en fait, tu dois négocier entre le fonds et Marie. On a fait ça en bonne intelligence, mais C'est vrai, quand tu fais une levée de fonds, l'argent arrive pour une entreprise directement comme Smala. Et donc, tout l'argent que tu vas dégager pour que l'autre personne puisse être récompensée, entre guillemets, de toutes ces années de travail, c'est quelque chose que tu as au moins dans ta boîte. Donc, tout ça, en fait, tu essaies d'aligner toutes les planètes. Tu as un peu le cul entre deux chaises, tu vois, je dois dire, parce que tu essaies d'avoir le meilleur. pour la personne qui va partir, le meilleur pour ta boîte, de satisfaire que le deal se fasse en même temps avec ton fond. C'est loin d'être évident. Et puis, c'est des moments où forcément, c'est des moments de gros changements. C'est des moments où même si Marie avait l'envie de partir, ce n'est pas évident de quitter une boîte que tu as créée.

  • Speaker #1

    Tu lâches ton bébé.

  • Speaker #0

    Tu lâches ton bébé. Donc, humainement, ce ne sont pas des choses évidentes, mais comme je le dis, je pense qu'on a essayé de gérer la chose en bonne intelligence. Aujourd'hui, avec du recul, je pense que l'une et l'autre, on sait que Marie, je pense qu'elle est ultra heureuse dans sa vie maintenant, mais c'est sûr que c'est un deuil à faire. Et le jour où ça m'arrivera, si un jour ça m'arrive, je pense que c'est hyper dur de quitter ton bébé. Je pense que ça te renvoie à plein de choses. Et puis, quand tu es entrepreneur, je trouve qu'il y a un truc où tu te dis que tant que tu es dans l'action, tu n'as jamais franchi la ligne d'arrivée. En fait, tu sais, la ligne d'arrivée,

  • Speaker #1

    elle se recule à chaque fois.

  • Speaker #0

    Et le moment où tu quittes ta boîte, à ce moment-là, tu te dis que tu n'as pas franchi la ligne d'arrivée. Je pense que tu as presque un sentiment un peu d'échec. Et c'est qu'après, une fois que tu fais tout un travail sur toi, tu te dis qu'en fait... J'avais franchi ma ligne d'arrivée. J'ai refait les... J'ai donné le relais à quelqu'un d'autre. Je pense qu'on a tous un moment de la boîte où tu vas apporter quelque chose dans ta boîte et puis à un moment, il faut que tu donnes le relais à quelqu'un d'autre pour que la boîte avance. Voilà. Donc, des moments pas évidents parce que tu as une pression financière, parce que tu as une pression émotionnelle, parce qu'en interne, il faut gérer le changement. Et tout ça, c'est sur tes petites épaules.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à... À deux éléments. La première chose, ça me rappelle quand tu décides de quitter un job, soit pour une promotion en interne, soit en externe. Moi, j'ai souvent eu cette impression que je n'avais pas assez de temps pour finir ma mission, notamment au moment de la passation. Et c'est vrai que... On ne peut jamais finir. On ne peut jamais laisser un job. Tu ne laisseras jamais un job en ayant complètement fini ta mission. Et donc, ce sentiment d'inachevé, je trouve qu'en fin de compte, il est positif. Parce que si un jour, tu arrives complètement à la fin de ta mission, ça veut dire que tu laisses, il n'y a plus rien. C'est fini. Tu ne peux pas passer le relais. Il n'y a plus rien à en faire. Et ce que tu dis est très juste sur le fait que... finalement la ligne d'arrivée elle est que pour soi donc c'est arriver à sa ligne d'arrivée puisque en fait ce n'est pas parce qu'on a plus assez à donner à un projet que ce projet ne doit pas avoir une autre vie derrière il y avait un comédien américain qui je ne retrouve pas son nom mais dans un podcast il avait parlé de c'était le host d'une super émission aux Etats-Unis, un talk show le soir Et il a décidé de quitter pour des raisons complètement personnelles, à un moment où tout le monde lui disait, mais il ne faut pas partir maintenant, ce n'est pas le moment. Et elle lui disait que, en fait, ce projet, pour lui, c'était comme un ballon gonflé à l'hélium. Et que c'était un magnifique ballon qu'il adorait regarder. Et qu'en même temps, ce ballon, il préférait le laisser partir quand il avait encore un hélium un peu frais pour le regarder s'envoler, plutôt qu'attendre que le ballon soit complètement fripé et tombe de lui-même. En fait, lâcher son bébé à un moment où il peut encore s'envoler, finalement, ça paraît peut-être trop tôt ou dur. Et en même temps, c'est ce qui permet de le voir, lui, continuer sa route.

  • Speaker #0

    Mais c'est un peu comme avec les enfants, tu vois. C'est de se dire à un moment, il faut que tu lâches ton enfant. Tu l'accompagnes différemment. Alors voilà, Marie, elle est partie complètement de l'opérationnel. Je sais qu'il y a plein de boîtes où le fondateur ou la fondatrice se met plus à un poste de développement, de stratégie et laisse toute la partie ultra opérationnelle à une personne de confiance. Donc, ça peut se manifester sous plein de formes, en fait, de laisser un peu ton bébé s'envoler. Mais en fait, justement, ton enfant n'a qu'un souhait quand tu l'as créé. c'est que ça s'envole, c'est que ça marche, c'est qu'ils grandissent, tu vois. Et c'est pareil pour une voix de quelques... Finalement, toi, tu te mets de côté, en fait, pour ton enfant, presque, parfois.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que c'est aussi un deuil.

  • Speaker #0

    Et c'est un deuil, exactement.

  • Speaker #1

    Ouais. Et ce que tu disais, quand tu disais que tu étais le cul entre deux chaises, j'aimais beaucoup cette image. quand on est patronne ouais On se retrouve souvent dans ces situations-là parce que finalement, dans la situation que tu décrivais, les intérêts des uns allaient un petit peu à l'encontre des intérêts des autres. En tout cas, quand on parle de somme d'argent, forcément, tout l'argent que tu donnes à l'associé qui quitte, c'est de l'argent en moins sur le compte en banque pour investir, pour recruter des nouvelles personnes. donc même si t'as envie que ton ex-BFF du boulot partent le mieux possible. Tu ne peux pas te tirer une balle dans le pied. Comment tu as fait, toi, pour trouver ta boussole ? Comment je dois prendre cette décision ? Comment je manœuvre ?

  • Speaker #0

    Franchement, ce n'est pas évident. J'ai manœuvré, en fait. On a essayé de... On a essayé, moi et Marie, d'avoir la discussion la plus transparente. possible. C'est-à-dire, écoute, dis-moi concrètement toi ce que tu envisages et moi je vais te dire, ok, c'est jouable ou c'est pas jouable pour les actionnaires, pour ce malin. Et en fait, c'était ça. C'était de se dire, d'essayer d'avoir la plus grande transparence possible avec ce qu'aimerait, ce que souhaite l'autre. ton cofondatrice. Je pense que c'est ça qui a permis que ça se passe bien.

  • Speaker #1

    C'est une excellente technique d'influence. L'influence est souvent confondue avec la manipulation, mais en réalité, c'est ça la clé pour influencer. C'est déjà accepter de pouvoir être influencé quand on est dans la conversation. Donc, ce n'est pas arriver avec ses demandes et avoir zéro souplesse. Et c'est réussir à créer une conversation où on découvre les résistances de l'autre. Ce qui est important pour lui. Pourquoi est-ce que cette personne va tenir sur telle et telle chose ? Et tu as eu raison, enfin vous avez eu raison de mener cette conversation en toute transparence puisque c'est la meilleure manière de trouver une convergence. Alors évidemment, il y a toujours besoin de lâcher un petit peu d'un côté ou de l'autre,

  • Speaker #0

    mais ça fait partie du jeu.

  • Speaker #1

    Donc il y a trois ans, première levée de fonds, départ de ta cofondatrice et objectif, nouvel objectif assumé, ce mal-là devient rentable. Comment tu arrives à emmener un projet qui... Ce vœu d'une économie circulaire, qui est un projet humain, j'imagine que tous les collaborateurs sont super engagés dans la mission de l'entreprise. Et là, tu as cet objectif de rentabilité. Comment tu gères cette transition ?

  • Speaker #0

    Oui, et surtout, tu passes 2022-2023, grosse croissance. C'est génial quand tu es dans des périodes de croissance, parce que tu as plein de projets. Tu vas de l'avant, si tu veux. Mais c'est vrai qu'au bout d'un moment... Il faut qu'une entreprise soit rentable. Sur le secteur de la seconde main, il y a très peu de modèles qui ont réussi à atteindre cette rentabilité. Donc, il y a quand même un gros challenge. Mais en même temps, c'est assez intéressant. Le challenge de rendre ta boîte rentable est aussi intéressant. Mais évidemment, c'est quand même plus compliqué de dire aux gens « Attends, on va tailler dans les coups » plutôt que de dire « Tiens, on va faire une campagne sur telle ou telle chose. » Voilà, ce n'est pas tout à fait pareil.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est moins motivant.

  • Speaker #0

    C'est moins motivant. et donc en plus on a une société où c'est génial c'est que les personnes en tout cas qui avaient rejoint le projet depuis le début était pleinement dans l'aventuré qu'un lien émotionnel très très fort et donc cette phase de 2024 on dit on va réduire les coûts les réduction des en fait quand tu veux quand tu veux rendre une entreprise rentable n'y a pas 40 moyens c'est généralement une réduction des coûts la réduction des coûts espace à tous les étages des achats ton transport d'étudier toutes les choses, toutes les petites lignes partout et l'organisation humaine aussi donc c'est à ce moment là où on a dû procéder à quelques départs c'est assez dur parce que tu dois endosser à ce moment là tu dois endosser une casquette qui ne te fait vraiment pas plaisir, en fait tu ne le fais pas par plaisir tu le fais par nécessité et puis surtout tu as ce truc de comment je pourrais faire pour éviter de ces départs, ces licenciements en fait tu ne peux pas

  • Speaker #1

    pas les éviter. Tu peux pas éviter d'être perçue comme la méchante dans l'histoire.

  • Speaker #0

    En plus, moi, j'avais un peu ce truc-là, de dire « Ok, je le fais, mais c'est un déchirement, en fait, de faire ça. » Moi, je me disais, en fait, « Ouais, je suis vraiment la méchante de l'histoire. C'est terrible. Donc, il faut mettre ça de côté. Ton cerveau, tu vois, t'as ton cœur et ton cerveau, et puis, il faut, à ce moment-là, penser plus avec ton cerveau, mais t'as quand même toujours qui tu es qui ressort. Donc, pas évident à gérer en interne puisque, en effet, tu as cette casquette, mais que je ne suis pas sûre en tout cas que les personnes en interne pensent ça, mais toi, tu te dis, ils vont penser que je suis la méchante, tu vois. Alors, en tout cas, moi, je me disais ça, je ne le vivais pas super bien, mais il faut que tu le fasses. et surtout, en fait, je trouve que ça... D'une société où on investit... Ce que je veux dire, c'est que ce changement un peu, cette route vers la rentabilité, eh bien, ça t'ancre, tu changes un peu la philosophie de ta boîte et comment les gens travaillent à l'intérieur. Et là, tout d'un coup, il faut, je me rappelle, les gens avaient dit, arrêtez pas de me dire, non mais avant, on ne faisait pas comme ça. Non mais avant, c'était mieux à l'autre côté, c'était mieux avant. Oui, mais en fait, c'était mieux avant, mais avant, on n'était pas rentable, tu vois. Et c'est vrai que ces départs m'ont été très compliqués à gérer, même si les gens comprenaient. Il y avait de l'incompréhension, même si les gens comprenaient. Et puis, ça entraîne une méchéance en disant, attends, là, il y a eu trois départs. Est-ce que je suis la prochaine ? Tu dois te réassurer, même si toi, tu essaies d'avoir le plan le plus clair possible. À ce moment-là, il y a des cailloux qui se mettent sur ta route. Donc, ton plan, tu l'adaptes. Donc, vraiment pas évident à gérer humainement. Même toi, tu vois, c'est quand même pas évident de faire ça. Après, moi, si tu veux, toutes les personnes en tout cas qui sont parties, j'ai essayé, c'était des personnes jeunes et tout, je n'avais aucun doute pour elles qu'elles retrouvent un job. Et puis finalement, moi, je suis persuadée que, en tout cas, tu peux retrouver et que tu passes à une nouvelle étape de ta vie. En tout cas, je me suis toujours dit… J'allais accompagner les personnes le mieux possible, en tout cas pour justement essayer de les accompagner dans leur recherche de job. Et ça s'est très bien passé pour tout le monde. Et aujourd'hui, ce malade a atteint sa rentabilité sur le premier trimestre 2025. Donc, c'est trop…

  • Speaker #1

    Énorme.

  • Speaker #0

    C'est génial. Voilà. Et enfin, tu te dis, c'était des décisions qui étaient dures à prendre, mais qui étaient nécessaires et qui portent leurs fruits aujourd'hui. Donc voilà, il vaut mieux enlever trois personnes plutôt que tout ton château de cartes. C'est cool si tu veux. C'est ça. Tu vois, tu ne peux pas tenir sinon. Et donc là, c'est malinventable. C'est très cool parce que sur le modèle, je pense qu'on est la première boîte de seconde main à atteindre ces économiques-là. Donc, c'est très chouette sur le marché. C'est des signaux assez positifs. En plus, il y a eu pas mal de boîtes de seconde main qui ont fermé les portes. Mais parce que... parce qu'ils n'avaient pas trouvé leur modèle économique. En tout cas, nous, croisez les doigts pour le T2, mais c'est en très bonne voie. L'aventure, finalement, c'était le bon choix à faire. Mais j'observe aujourd'hui, en tout cas, que c'est vrai qu'il y a un petit changement, forcément, il y a un changement un peu d'état d'esprit en interne, mais je pense que c'est nécessaire aussi. On change, les gens doivent, on doit tous évoluer avec l'avancée de ce mal-là aussi. Donc, tu changes, tu professionnalises. C'est un peu différent.

  • Speaker #1

    En quoi, toi, tu as pu changer ?

  • Speaker #0

    Moi, ça, ça m'a fait vachement changer, tu vois, de justement structurer, d'aller chercher les coûts. J'ai compris qu'en fait, je le savais, une société doit gagner de l'argent. Mais en fait, j'ai compris qu'il y a des choix que tu dois faire pour ta boîte, en fait, qui sont… Peut-être pas les choix que tu aurais fait de cœur, tu vois. Et avant, j'étais très portée par le cœur. Et là, pour faire avancer une boîte, il faut parfois…

  • Speaker #1

    Prendre des décisions dures.

  • Speaker #0

    Prendre des décisions dures. Et là où je t'ai dit, tu vois, je me passais pour la méchante, maintenant, je me suis quand même un tout petit peu détachée de ça. Parce qu'en fait, c'est mon job. C'est mon job de faire que cette boîte, elle est rentable. Tu vois, il faut voir ta mission pas forcément comme... C'est pas ta personne, c'est ton job. Tu vois ? Il faut essayer de décorréler un petit peu les choses. Bien sûr, ton job, tu le fais avec ta personne et qui tu es. Ce n'est pas Aude qui voulait licencier ces personnes. C'est ce matin-là, pour être rentable, il fallait faire des économies de coûts. C'est un peu la différence. Et ça, j'ai un peu travaillé là-dessus. Le résultat, j'ai dû changer à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Et en quoi tu as adapté ton management ?

  • Speaker #0

    J'ai adapté mon management sur le côté peut-être décisionnaire, c'est-à-dire être plus tranchée sur les décisions plus rapidement. Moins prendre un avis collaboratif, chose que je pense que j'avais tendance à prendre avant. T'essayer de satisfaire. En fait, tu ne peux pas satisfaire tout le monde. Et il faut se détacher de ça, en fait. Tu ne peux pas satisfaire tout le monde. Et ton job n'est pas de satisfaire tout le monde. Ton job, c'est de faire le mieux pour ce malin. Et donc, quand tu travailles trop... Bien sûr, de nature, je vais prendre les avis, je vais faire en sorte que tout le monde soit heureux, mais la première chose à prendre en compte, c'est la réussite de ton projet.

  • Speaker #1

    La priorité n'est pas d'être aimée par tout le monde.

  • Speaker #0

    La priorité n'est pas d'être aimée par tout le monde parce que si tu recherches ça, ça va mal se passer à la fin. En fait, tu ne feras pas les bons choix si tu ne fais que des choix de cœur. Voilà, ça ne peut pas marcher. Faire des choix de raison avec un peu de cœur. Voilà.

  • Speaker #1

    Ce qui est intéressant quand je te vois, c'est que depuis le début de notre échange, et on avait échangé un peu avant, tu es quelqu'un d'hypersolaire, tu as le contact facile, clairement, tu aimes les relations humaines. Et j'imagine à quel point ce parcours a dû te coûter aussi. Et j'entends en fait que c'est vraiment ta mission de... à la fois que c'est une mission d'essayer de rationaliser pour que ce mal-là vive, tout simplement, et en même temps, tu essaies quand même de t'assurer que tout le monde soit bien. Oui.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est ça. En tout cas, le caractère que j'ai, ce n'est peut-être pas évident parce que tu fais des choses qui ne sont pas pleinement... Enfin, tu vois, c'est ça qui n'est pas évident. Et tu dois, tu sais, un peu, hop, enfiler une autre casquette. Allez, je prends ce costume-là, je prends ce costume-là, je l'endosse, j'assume. Et puis assumer, en fait, aussi, de se dire, c'est mon choix, c'est nécessaire, j'assume la responsabilité, alors qu'au fond, ça te déchire. assumer ses responsabilités et avec l'objectif prioritaire en tête. Tout est une question de priorisation, en fait. Je vois le temps qui défile. Trois questions qui sont le rituel de ce podcast. Donc, si je t'offre un panneau publicitaire dans la ville de ton choix, tu peux y afficher ce que tu veux, des millions de personnes passeront devant. Quel est ton message au monde, Aude ?

  • Speaker #1

    On peut tous, je dirais, une petite phrase. On peut tous changer le monde à notre échelle, tu vois. Le côté, les petits gestes font les grandes rivières. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.

  • Speaker #0

    Les petits ruisseaux font les grandes rivières. C'est vrai que, tu me le disais, tu n'es pas une grande militante. Tu es simplement pragmatique et tu as envie... à ton échelle, d'avoir de l'impact. Et tu arrives à faire ça via ce malin.

  • Speaker #1

    Exactement. Ouais, pour moi, je le fais avec le bon sens. Je fais du mieux que je peux. En fait, le côté... En fait, il vaut mieux faire du mieux que tu puisses plutôt de ne rien faire, tu vois. Essaye et essaye. Et puis, on a tous... Qu'est-ce qu'on risque à essayer de faire quelque chose, tu vois ? Qu'est-ce que tu risques à essayer de faire un petit peu changer les choses ? Et en effet, je ne suis pas une grande militante. Et ça, dans l'univers de la seconde main, c'est vrai qu'il y a beaucoup de militants que j'admire énormément. Mais moi, je ne suis pas militante parce que ce n'est pas forcément ce avec quoi je suis allée, ce n'est pas moi. Et puis surtout, dans mon quotidien, je ne me sens pas suffisamment irréprochable pour être militante. Je fais du mieux que je peux. Il y a des trucs, ce n'est pas idéal, mais du moins, voilà, on fait ce qu'on veut.

  • Speaker #0

    Et on ne se juge pas pour une commande Amazon passer en urgence parce qu'on a zappé un cadeau. C'est tout à fait exact. Et en parlant de cadeaux pour enfants, tu te retrouves face à Aude disant quels conseils tu lui donnes si tu voyages dans le temps ?

  • Speaker #1

    J'essaie de lui dire, mais c'est un peu le même d'ailleurs, c'est un peu la même chose. Essaye, tente, vas-y, avance quoi. Enfin, tu vois, avance, essaie de faire des choses, tente, fais-toi confiance, ça va marcher. Et puis, ce n'est pas grave si ça ne marche pas. Tu vois, ce n'est pas grave, mais je pense qu'il n'y a rien de pire que l'immobilisme. Et puis, surtout, n'essaie pas de coller à des schémas, soit… comme tu es et essaie de faire les choses à ta sauce et voilà je dirais ça c'est comme ça et fais-toi confiance fais-toi confiance vas-y sens faire des petits pas faire des petits pas en gardant son style ça sera ça sera un énorme pas et quel est le projet que tu

  • Speaker #0

    aimerais lancer mais t'as pas encore osé

  • Speaker #1

    Quel est le projet que j'aimerais lancer ? Alors, en fait, je vais avoir du mal à te répondre à cette question. Parce que, en fait, dans mon cas-là, je me sens… Je ne suis pas pleinement libre, en fait. Je ne me sens pas pleinement libre, en tout cas, de mes choix de vie, si tu veux. Donc, je n'ai pas toute la liberté, en tout cas, de pouvoir lancer des projets. Je me dis parfois, tiens, il y a des gens qui se posent la question de, tiens, est-ce que je n'irais pas vivre en Espagne ? Mais moi, aujourd'hui, je ne peux pas me poser cette question, en fait. Enfin, je ne peux pas. Je suis un peu prisonnière. Alors, ce n'est pas une prison noire, c'est une très belle prison. En tout cas, c'est plus cette relation à la liberté de choix de vie où je ne suis pas totalement libre. Et en même temps, je suis très heureuse comme ça.

  • Speaker #0

    Moi, ce que j'entends, c'est que tu es tellement engagée dans le projet SMALA, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de place.

  • Speaker #1

    En fait, c'est ça. Je suis tellement engagée dans mon projet qu'il y a des questions que je ne me pose pas. Je ne me pose pas parce que je suis tellement occupée, tellement engagée que c'est ma vie. Et c'est ma vie actuellement. Et j'ai du mal à... Je n'ai pas la bande passante ou l'esprit suffisamment libre pour me dire, tiens, c'est quoi la... Qu'est-ce que t'aimerais faire ? Et puis, je pense que je suis très heureuse comme ça aussi.

  • Speaker #0

    Ce qui est bien, c'est que t'es dans le présent. T'as pas besoin d'autre chose pour te projeter un peu plus loin. Là, t'es à fond dans ton présent et dans le futur de ce mal-là. Mais en tout cas...

  • Speaker #1

    Ouais, et puis je pense que je suis très occupée entre ce mal-là, entre mes enfants, entre toute ma vie. Et en même temps, c'est cool d'être dans le présent, je vais te dire. Parce que tu te poses un peu moins de questions.

  • Speaker #0

    Et tu me dis, je suis très occupée, tu me fais une liste et tu ne parles pas beaucoup de toi. C'est quoi le truc que tu fais pour toi, pour prendre soin de toi ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas terrible. Là-dessus, je suis très mauvaise. Je sais que je devrais le faire. Non, non, mais c'est une de mes résolutions. C'est une de mes résolutions. Mais en vrai, cette année, je m'étais mise à la sculpture en me disant, tiens, je vais travailler. Tu vois, j'adore ça. C'est top. Mais tu vois, je n'arrive même pas à le faire toutes les semaines. Mais quand je le fais, je suis ravie. Déjà, c'est un petit sas de décompression. Mais je sais qu'il faut… En tout cas, je fais l'erreur, mais vraiment… prévue de me corriger, c'est que si tu ne prends pas du temps pour toi, tu as les idées, tu n'as pas les idées claires, il faut prendre du recul, il faut prendre... Tu vois, je discutais avec une entrepreneuse hier, qui a une super belle boîte qui s'appelle Claire Dunderdog. Elle a une boîte qui fait du reconditionnement comme nous, mais pour l'électroménager. Et elle me disait, à juste titre, elle disait, moi j'ai discuté pas mal avec des entrepreneurs et mes actionnaires et je bosse tellement. que finalement, j'ai besoin d'énormément de vacances. C'est nécessaire à ma clarté d'esprit. Et je comprends ça. Donc, ça a résolution rentrée 2025, Elvire.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est ça le projet que tu n'as pas encore lancé. C'est de prioriser un peu plus.

  • Speaker #1

    C'est peut-être ça, ouais.

  • Speaker #0

    En tout cas, on te souhaite et je te ferai un petit message à la rentrée pour être sûre. que tu as dédié un petit peu de temps à Aude à partir de septembre. En tout cas, si vous voulez investir dans ce malin et dans ce projet qui est absolument merveilleux, c'est le moment. Je vais vous mettre le lien dans les commentaires pour participer dès que possible à cette levée de fonds. Vous pouvez tout faire avec l'ITA.

  • Speaker #1

    Ça s'appelle l'ITA, la plateforme de financement.

  • Speaker #0

    Plateforme de financement l'ITA. Donc, allez-y et puis n'hésitez pas pour vos futurs achats. En plus, l'âge est très large puisque vous avez des produits jusqu'à 16 ans, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Oui, 0 à 16 ans et seconde main, déstockage et notre marque maintenant, Smala Collection.

  • Speaker #0

    Et avec une garantie de qualité et de plaisir au moment de déballer son paquet. Donc, c'est super chouette. Merci beaucoup, Aude. On te souhaite énormément de succès pour le reste de l'aventure Smala et surtout beaucoup de bons moments pour toi. Prends soin de toi, patronne, et à très vite.

  • Speaker #1

    Merci, Elvire.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'être restée jusqu'au bout. J'espère que cet épisode t'aura pu intriguer, inspirer. Et n'hésite pas à le partager, ainsi que de laisser une évaluation, un commentaire. Ça aidera énormément le podcast à être plus diffusé. Merci et à très bientôt sur The Patron Podcast. Merci.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Aude Viau

    00:00

  • Le parcours entrepreneurial d'Aude et la création de Smala

    01:12

  • Levée de fonds et départ de la cofondatrice Marie

    09:20

  • Objectif de rentabilité et défis de croissance

    20:55

  • Réflexion sur les décisions difficiles et le management

    24:54

  • Questions finales et message au monde

    30:10

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