- Speaker #0
Alors que nous, on a besoin d'exemples de femmes. Tu vois ? Elle en fait partie. Et donc, je vais la voir et je lui dis, voilà, on a eu une opportunité. Elle me dit, non mais alors là, tu ne comprends pas du tout ce que tu es en train de faire. Donc, ça veut dire que là, tu abandonnes ta carrière alors que tu étais lancée, alors que je voyais des choses pour toi.
- Speaker #1
Elle me défonce.
- Speaker #0
Non mais, tu ne comprends pas. En fait, tu es en train de tout arrêter pour suivre ton mari.
- Speaker #1
Et si on décrypte ? et ensemble la recette du courage. Bienvenue dans The Patron, le podcast qui normalise les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer, et ça sans avoir de réponse. À travers tous ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur que tu vis est normal et que ça ne doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on ne sort jamais de sa zone de confort, on l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou d'apprendre à dire non, que ce soit à ton boss ou à qui que ce soit, tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'accueille Aurélie Driss-Corbain. Aurélie est maman de trois enfants, deux grandes filles de 20 et 17 ans et un garçon de 14 ans. Et aujourd'hui, Aurélie est PDG du laboratoire CERBA. Alors le laboratoire CERBA, moi je ne connaissais pas, donc c'est un labo de spécialité. Donc tu vas nous expliquer ça Aurélie, mais je donne deux, trois infos. Un laboratoire de spécialité, donc ce n'est pas un laboratoire où nous on va aller pour aller faire notre prise de sang ou un test de Covid. C'est plutôt ces labos-là qui vont envoyer pour certains tests très spécifiques à ce laboratoire qui va faire ces analyses. Et on parle quand même de 800 salariés. et plus de 250 millions d'euros de chiffre d'affaires. Ce n'est pas un petit laboratoire. Je suis très honorée de t'avoir parmi nous sur The Patron. Bienvenue Aurélie.
- Speaker #0
Bonjour Elvire, merci beaucoup. Merci pour ton invitation.
- Speaker #1
Merci à toi. Tu es ma première PDG. Honorée alors. Je suis très émue. Et juste avant, tu m'as un peu parlé de ton parcours. On se connaît via une amie chère commune et j'ai appris que toi, PDG, c'était pas ça ton projet à la base. Toi, tu rêvais d'être médecin. Comme de nombreux médecins en herbe, tu as chuté une première fois, puis une deuxième fois au concours terrible pour intégrer médecine. Et on peut dire que tu as extrêmement bien rebondi puisque tu as réussi le concours de pharmacie. Et tu avais ce projet de te spécialiser en biologie médicale. Alors souvent, comme c'est le cas, il y avait un papa qui était pharmacien et une maman médecin, c'est ça ?
- Speaker #0
Exactement. Oui, c'est vrai que moi, j'ai toujours baigné dans la médecine. Donc maman était médecin et elle, elle était spécialisée en hématologie, dans les maladies hématologiques et plus précisément dans la drépanocytose. C'est une maladie qui touche aux globules rouges. Donc voilà, déjà dans le sang. Papa lui était pharmacien biologiste médical à l'hôpital. Moi, c'était vraiment mon environnement, d'aller dans les hôpitaux, de voir du sang, des tubes. J'ai toujours baigné dedans et j'ai toujours voulu soigner, être dans ce milieu-là. C'est vraiment ce qui m'animait. J'adorais ça, j'adorais la SVT, la biologie. J'avais vraiment le profil pour faire mes défis. Et puis, je ne me suis jamais faute de ces questions. C'est ce que j'ai toujours voulu faire depuis toute petite. Je voulais vraiment... Alors moi, ce que j'adorais, c'était les enfants. Et j'adore toujours ça. Et j'en ai fait trois. Et je suis... Voilà. C'est un truc depuis toujours. J'adorais les enfants. Donc je voulais être pédiatre, en fait. C'est pour ça que j'avais fait médecine. C'est pour être pédiatre. Bon, j'ai fait le concours. Je l'ai loupé deux fois. Ça a été très compliqué. La deuxième fois. Parce que c'est beaucoup, beaucoup de boulot. C'est des années sacrifiées. Enfin, voilà. C'est quand même très compliqué. Puis c'est un échec qui est dur à vivre. Et... et les parents m'ont beaucoup poussée à faire ça. pharmacie, je ne voulais pas du tout, parce que moi, repartir sur une troisième année de concours, c'était no way, il était hors de question, j'avais trop donné, c'était trop compliqué, trop de sacrifices, puis ils ont quand même réussi à me convaincre.
- Speaker #1
Quel a été l'argument, tu penses, qui t'a fait basculer ?
- Speaker #0
Alors, ils m'ont dit, l'argument, c'était, t'as tellement travaillé que forcément ça va te servir, c'est trop dommage de ne pas servir. T'as appris. Et puis derrière, après les arguments c'était surtout que je ne me voyais pas faire d'autres choses. Il y avait tant d'autres qui me plaisaient, mais qu'est-ce que je vais faire si je ne fais pas pharma ? Parce que j'avais le modèle de la biologie médicale qui m'intéressait vachement, la recherche. C'est quand même hyper intéressant, etc. Donc, en fait, avec plein de discussions, et puis, bon, à un moment, tu te dis, allez, je vais le tenter. Ce qui m'a convaincue, c'est que j'avais des copains du lycée qui avaient... que je connaissais depuis hyper longtemps. On était ensemble en maternelle, on était en primaire ensemble, et après, on s'est retrouvés collège-lycée. Et lui, il a eu ce parcours-là. C'était un pote de mon grand frère, donc il avait deux ans de plus que moi. Et il a fait médecine dans la même fac que moi. Il a loupé deux fois. et après il a fait pharma à la faculté de Châtenay où j'étais enfin où je suis allée après et il m'a invité à la fac et il m'a dit mais attends pharma c'est pas du tout l'ambiance de médecine parce que l'ambiance de médecine c'est quand même juste l'enfer en fait avec ce concours etc viens à la fac passer une journée on va prendre des cafés ensemble et tout lui il venait juste d'avoir son concours et en fait je crois que c'est ça qui m'a convaincue c'est l'ambiance c'est le fait que lui il avait réussi je me suis dit pourquoi moi j'y arriverais pas Merci. Et donc voilà, quelques années plus tard, parce qu'on a des potes en commun, je l'avais remercié pour lui dire que c'était aussi un peu grâce à lui, c'était son exemple qui m'avait poussé à faire ça, à prendre ce choix-là.
- Speaker #1
C'est génial, le point que tu as, c'est que parfois on se dit que quelque chose n'est simplement pas possible, et simplement de voir quelqu'un qui l'a fait, qui est passé par un peu la même situation, et où la conclusion est beaucoup plus positive. Ça vient casser les barrières mentales qu'on s'était mises. Et c'est vrai que c'est souvent un conseil que je donne aux personnes qui se sentent coincées, c'est d'aller à la recherche de personnes pour qui ça a été possible, pour justement changer ce biais cognitif-là.
- Speaker #0
Exactement. Parce que c'est vrai qu'on se met beaucoup de pression et qu'on voit... Dans ces moments-là, on voit beaucoup de... Il y a beaucoup de négatifs. Et c'est là, c'est les barrières dont tu parles, c'est les barrières qu'on se met, en se disant « Non, en fait, j'y arriverai pas, c'est trop dur. » Et lui, en fait, le fait de m'avoir invitée dans la fac, de me montrer tout le positif qu'il y avait, c'est ça qui m'a vraiment motivée. Génial. Donc après, j'ai passé des super années en pharma. Mes années à la fac de pharma, c'est vraiment des années où tu as 20 ans. C'est top. Et puis, j'ai adoré les études en elles-mêmes. C'est super intéressant, pharma. Une très bonne ambiance à la fac. Donc voilà. Et puis après, je m'étais... De toute façon, je voulais faire biologie médicale. Donc j'ai passé le concours de l'internat. Donc encore un concours. Donc c'était mon quatrième concours. Celui-ci, c'est un concours national. Et il y a très peu de place pour avoir biologie médicale. Et bon, j'ai réussi le concours. J'étais super contente. Et donc voilà. Et je me destinais, parce que moi, je suis très... On va dire, je suis très la bonne élève qui écoute ses parents, etc. À faire de la biologie dans le public. comme mon père, comme mon père.
- Speaker #1
L'hôpital.
- Speaker #0
Faire de la recherche comme papa l'avait fait, etc. Donc, j'ai fait ça. Je me suis arrêtée pendant mon internat, pendant un an, pour faire un master 2 de recherche. Enfin, voilà, j'étais partie pour faire ça. Et puis, finalement, après l'internat, j'ai pris un poste d'assistante hospitalo-universitaire à l'hôpital, ce qui est la voie pour pouvoir prendre un poste hospitalier par la suite, etc. Et au bout de trois mois... Au bout de trois mois, je me suis dit que ce n'était pas ce que je voulais faire. Ça ne me plaisait pas du tout. C'est le rythme à l'hôpital qui ne me convenait pas. Le rythme des prises de décision, le rythme d'une journée. C'est beaucoup trop lent. Beaucoup trop lent.
- Speaker #1
La lourdeur administrative.
- Speaker #0
La lourdeur administrative, la hiérarchie, c'est très descendant. Tu n'as pas de place à l'autonomie à l'hôpital. Et puis, tu as un parcours encore très contrefin avant de pouvoir être titularisée. Et je ne me voyais pas là-dedans. Et vu que j'avais commencé à faire des remplats pendant mon internat dans des labos privés, j'ai eu l'opportunité de prendre un poste à côté de chez moi, dans un labo dans lequel je faisais des remplats. Et je suis partie. Et là, ça a été avec... avec mon père, ça a été le clash. Parce que j'ai tourné le dos au public. Parce que quand tu quittes cette voie-là, tu n'y reviens pas. Ce n'est pas possible. Et je suis partie dans le privé. Et pour lui, c'était une trahison. Il ne m'a jamais parlé de mon travail. Jamais. Posé de questions, etc. Jusqu'à ce que le labo dans lequel j'étais, qui était un labo privé, a été racheté en 2015 par Serba, le groupe Serba. Et donc on a intégré ce groupe-là et là il a commencé à me reparler parce que CERBA est connu dans le monde de la médecine, dans le monde médical et très connu. Et il y a une vraie reconnaissance de l'expertise. médical, scientifique du groupe et des personnes qui y travaillent. Donc là, il a recommencé à me parler. Là, c'était un autre... On n'était plus dans le laboratoire privé qui, pour lui, était juste là pour... Finotafrique.
- Speaker #1
Et comment tu l'as vécu, toi, du coup, cette fracture entre toi et ton père d'un point de vue conviction, finalement, enfin, d'alignement ?
- Speaker #0
Bah ! On n'était pas d'accord. Enfin, tu vois, à côté de ça, tout le reste se passait super bien. On partage plein d'autres choses. On en a parlé, on partage le basket, le sport. C'est un papy, parce que j'avais déjà deux enfants. Moi, j'ai fait deux enfants pendant l'internat. Mes deux filles, je les ai eues pendant l'internat. Donc, c'est un vrai papy gâteau, hyper présent. Et ça m'a beaucoup aidée dans ma carrière que mes parents soient très présents, et notamment mon papa. Et donc, voilà. Donc, en fait, c'est un sujet tabou. On n'en parlait pas. D'accord. Et voilà. Enfin, moi, je n'avais rien à prouver. Je veux dire, c'était mon choix et je n'avais aucun problème.
- Speaker #1
La petite fille modèle Antoine n'était pas en souffrance absolue. Tu étais assez…
- Speaker #0
Ouais. Non, non. Ça, je n'ai jamais… Quand je prends une décision, je l'assume. Je veux dire, je n'ai pas… Et je… Il y a… Pour d'autres choses, il y a d'autres moments où j'ai culpabilisé. Je ne dis pas que ce n'est pas simple, mais là-dessus, non. C'est mon choix, c'est ma vie. On n'était pas d'accord.
- Speaker #1
Surtout, j'entends que toi, tu ne te sentais pas bien dans le public. Il y avait une frustration, tu rongeais ton frein.
- Speaker #0
Oui, mais ça a duré quatre mois, je crois. Quatre ou cinq mois, et là, je me suis dit, allez, tout.
- Speaker #1
Ça suffit.
- Speaker #0
Ça a été très rapide comme décision. C'est bon.
- Speaker #1
Ok. Et du coup, Serba, comment tu évolues au sein du groupe ?
- Speaker #0
Alors là, c'est pareil. Quand j'ai épousé mon mari, lui, il était en train de faire une école de commerce et il s'est dirigé vers la finance. Donc, il a fait de l'expertise comptable, etc. Et en fait, moi, quand il me parlait de finances, quand il me parlait de PNL, de machin, dans les dîners avec tous ses potes, etc., ça ne m'intéressait pas. Je ne faisais pas ça, mais...
- Speaker #1
Rasoir.
- Speaker #0
Ah ouais, rasoir. Et puis... Parce que moi, dans mon métier, j'étais encore très biologiste, terrain. Je travaillais beaucoup dans des labos privés, mais dans des cliniques privées. Donc, il y avait quand même un côté où j'étais proche des médecins, des réas, des urgentistes. Et en fait, au fur et à mesure que j'ai pris, on m'a donné des responsabilités parce que je pense que je suis quelqu'un qui bosse bien, j'ai toujours beaucoup travaillé. J'ai de l'intérêt et j'aime bien découvrir plein de choses. Et au fur et à mesure des responsabilités, tu rentres de plus en plus dans des questions. économique, financière. PNL. PNL. Mais là, vu que c'était en relation avec mon quotidien, avec ce que je faisais, il fallait que je fasse des budgets, etc., mais c'est pour aller défendre tes projets, défendre des postes. Enfin, voilà. Donc, ça, j'aimais bien. Donc, il fallait quand même que je comprenne de quoi on parle. Et donc, voilà, j'ai commencé à m'y intéresser. Et dans la boîte, chez Cerba, on a la chance d'avoir des programmes. pour développer les biologistes, parce que justement, on est tous soit médecins, soit pharmaciens, et on a eu zéro formation en management, en commercial, marketing, finance, etc. Donc, il y a un partenariat avec l'EMU, et on a un programme qui est développé pour les futurs dirigeants du groupe. Donc, je suis partie faire ce programme en 2016-2017. Donc, avec une semaine tous les mois et demi, tous les mois et demi, deux mois, à l'EMU. Donc, c'est là que...
- Speaker #1
Tu laissais ton mari et tes trois enfants à Paris et tu allais à Lyon. Bûcher dur à Lyon.
- Speaker #0
Et ça, ça te fait aller super vite. Et à l'issue, c'est là que j'ai eu un poste de directrice générale d'une CELAS, donc c'est un regroupement de laboratoires. Donc, il y avait 50 et quelques laboratoires. Et un ou deux ans après, j'ai été présidente de cette structure, de laboratoire de ville, donc les laboratoires Cerb Alliance. Donc là, moi, je m'occupais de toute l'île de France Sud. donc Essonne, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne et c'était là pour le coup tu gères une entreprise c'était j'avais mon PNL j'avais tous tes salariés tous mes salariés, mes relations RH mes relations sociales j'avais tout et finalement en fait j'adore ça maintenant je me rends compte c'est un truc, jamais je ne me serais imaginé faire ça moi j'étais partie pour faire de la recherche pour vraiment être être là dans mon labo etc et puis à la fin tu vois j'en fais plus à ce jour j'en fais plus dans le sens que j'entends c'est à dire un biologiste médical qui valide, qui interprète des résultats etc après dans ma position de PDG et surtout là d'un laboratoire qui est qui est le plus grand laboratoire de France et même d'Europe, je suis obligée au quotidien d'être sur les sujets hyper scientifiques médicaux parce que tous les jours, il y a des questions où il faut trancher sur des choix, sur des choix d'automates, sur des choix de projets, sur des choix d'innovation. Et donc, il faut quand même maîtriser pas mal de choses, pas mal d'aspects vraiment scientifiques. Donc, j'en fais quand même, mais ce n'est plus dans les mêmes applications.
- Speaker #1
Je pense que pour le commun des mortels, on ne se rend pas compte du nombre de décisions qui sont des vraies décisions d'investissement très stratégiques que vous devez prendre pour les changements de machines, de tests. En plus des investissements, on parle de plusieurs millions à chaque fois.
- Speaker #0
Une machine, dans certains secteurs, il y a plusieurs secteurs dans le labo, mais oui, une machine, c'est entre 200 et 500, 600 millions, pardon, 600 000 euros. une machine je m'emballe une machine et j'ai 600 machines au laboratoire donc voilà et puis après tu as des enfin je parle d'innovation mais je parle je prends des je te prends un exemple concret par exemple on a lancé le dosage de la chlordécone parce qu'il y avait ce sujet qui était de la quoi ? la chlordécone alors c'est le pesticide qui est utilisé dans les bananeraies aux Antilles oui d'accord celle-là tu vois ?
- Speaker #1
oui
- Speaker #0
qui est devenu un sujet de santé publique. Souvent, ce qui se passe, c'est que quand il y a des tests qui sont vraiment très spécialisés, ils sont faits dans les hôpitaux, dans ce qu'on appelle les CNR. C'est le laboratoire qui est ultra spécialisé, qui est le centre de référence pour ce dosage-là, pour ce test-là. Et dans les CHU en France, tu as des CHU qui ont chacun leur expertise. et ça on a accès à ces à ces tests-là pour les patients qui vont à l'hôpital la plupart du temps. Dès lors que tu es dans la population, que tu vas dans ton laboratoire de ville, le laboratoire de ville sous-traite au laboratoire CERBA, et donc le laboratoire CERBA doit aussi avoir ces tests qui sont très experts. Donc pour revenir à la chlordécone, c'était au moment où c'est sorti, où il a fallu... Là, c'est l'ARS qui nous avait demandé si on était capable de pouvoir faire des dosages à grande échelle. Et donc là, tu as quand même un BP à monter pour te dire, OK, c'est un investissement. Il faut que je regarde combien je vais avoir de dosages qui vont m'arriver de Martinique. Donc, tu as quand même une rentabilité, même si c'est un test de santé publique. À la fin, tu as quand même une rentabilité à regarder. Parfois, c'est là où... où on doit se positionner, est-ce que je le fais, même si finalement, la rentabilité n'est pas énorme, mais il y a une vraie question de santé publique. Et puis, il y a d'autres tests, ou parfois des tests très innovants, où on n'est pas rentable pendant deux, trois, quatre ans, en fait. Mais c'est aussi hyper stratégique d'être les premiers à monter ces tests-là.
- Speaker #1
En fait, dans ce genre d'industrie, de segment, C'est difficile d'être dans un mindset de test. Vous, à chaque fois, vous devez tout bien verrouiller avant de prendre la moindre décision. C'est difficile de s'autoriser à échouer, finalement.
- Speaker #0
C'est compliqué parce que derrière, quand tu montes un test, c'est parce qu'il y a un besoin, tu réponds à un besoin pour le patient, donc un besoin du prescripteur qui, lui, a besoin du test. Soit... le plus rapide possible, soit le plus précis possible, le plus sensible. Dans mon laboratoire, j'ai 35 biologistes médicaux qui sont experts, chacun dans leur domaine, dans leur spécialité. Et de toute façon, il faut toujours qu'il y ait une preuve scientifique avant de monter un test. C'est qu'on sait que ce test fonctionne, qu'il diagnostique ça ou qu'il permet tel suivi ou qu'il permet de voir tel récidive sur un cancer, etc. Donc c'est là où... C'est ces discussions que moi j'adore, qui sont hyper intéressantes avec les biologistes, parce que c'est eux aussi qui viennent avec la volonté de monter un nouveau test, et puis surtout derrière tu regardes quelle est ta part de marché, quel marché tu vas adresser, comment tu vas l'adresser, parce que ça reste quand même une activité commerciale, on n'est pas une ONG quoi. Mais c'est super intéressant, et c'est vrai que c'est des investissements. C'est des investissements, donc une fois que tu as acheté ta machine, ta techno, ben ouais.
- Speaker #1
Il ne faut pas t'être plantée. Non. Pour l'instant, tu ne t'es pas plantée. Ça va. Jusqu'ici, tout va bien. Et pourtant, ça aurait pu être extrêmement... Alors, tu n'étais pas PDG encore de ce laboratoire à l'époque, mais pendant le Covid... Ça a dû être très dur.
- Speaker #0
Ça a été très, très, très dur. Alors donc là, à l'époque, j'ai été présidente de l'ensemble des laboratoires.
- Speaker #1
54 labos.
- Speaker #0
Là, j'étais vraiment sur du retail. C'était des labos CERB Alliance où on accueille les patients. Et j'avais en plus quatre laboratoires, ce qu'on appelle d'urgence, qui sont ouverts 24, 24, 7, 7 dans des cliniques. privées, mais des cliniques où il y avait de l'AREA, des urgences, de la matière, de la chirurgie cardiaque, donc c'est des grosses cliniques. Et là, les premiers cas de COVID arrivent, ça va très vite quand même, on a les urgences qui sont vite débordées, et le ministère de la Santé ne nous donne pas encore l'accord, nous, aux laboratoires privés, de monter les tests PCR. C'est-à-dire que seuls les laboratoires des CHU pouvaient monter les tests PCR et les faire. Sauf qu'en fait, la demande est telle, dans les urgences dans lesquelles j'avais mes labos, que les urgentistes m'appelaient en me disant « Mais qu'est-ce que vous flûtez ? Pourquoi vous ne montez pas les tests ? » Alors que nous, on savait le faire et qu'on avait déjà acheté les réactifs, on avait tout anticipé. Et j'ai dit « Mais pour l'instant, le ministère ne nous a pas donné le droit. Il y a un décret qui doit sortir, etc. » Et en fait, c'est là où... C'est des décisions que tu prends, c'est un vrai poste de dirigeant. J'ai pris la décision. de monter le test et de le lancer pour mes cliniques uniquement, c'est-à-dire les urgentistes, les réas, etc., et de les faire pour eux alors que le texte n'était pas encore sorti. Parce qu'en fait, il y a un moment, il s'agit de la vie des patients et que tant pis, j'en ai la responsabilité, parce que c'est une peine pénale que tu as, etc., mais bon, j'assume. Je veux dire, je ne peux pas... C'était une telle situation, et le décret est sorti deux, trois jours plus tard. Mais voilà, c'est vrai que c'est des décisions qui sont quand même super engageantes. Après, c'est dans le médical, c'est un peu pareil pour toutes les spécialités médicales. Mais donc, c'est vrai que pendant le Covid, ça, c'était le tout début du Covid. Puis après, il y a eu des histoires, on en a eu pendant six mois, un an. Ça a beaucoup bougé. Il fallait tester toute la population. Ça a été très compliqué. pour nous.
- Speaker #1
Donc, t'es dans le... t'es dans le... c'est l'enfer au quotidien, sauf que quelques mois avant le Covid, vous aviez pris la décision de partir en expatriation.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et le Covid n'a pas changé cette décision, pourtant, il y aurait eu pas mal de raisons de le faire. Mais vas-y, raconte-nous déjà, au moment où... Ton mari te dit, chérie, c'est super ta carrière, mais j'ai une opportunité. Qu'est-ce qui se passe ?
- Speaker #0
Donc voilà, il arrive en me disant... Lui, ça fait des années qu'il voulait partir en expatriation. Donc, il était sur des postes financiers. Et il était chez Dassault Systèmes. Il avait eu, quelques années avant, une opportunité, mais qui ne s'est pas concrétisée aux US. Et on ne l'avait pas vraiment travaillé parce que ce n'était pas une opportunité qui avait été vraiment concrète. Et là, il me dit, ça y est, on me propose un poste. Et on me le propose en Chine, à Shanghai. Moi, je ne connaissais pas du tout. Lui, il y avait déjà été pour le boulot et tout. Il était super motivé. Et moi, il faut savoir qu'il n'y a pas d'équivalence. Il n'y a pas de poste de biologiste médical en Chine. C'est un poste qui est très français. C'est un job qui est très français. Et puis surtout, moi, j'avais... Bon, voilà. Je montais les échelons dans l'entreprise. J'avais la projection dans un ou deux ans de prendre le poste de directeur régional de toute l'île de France. Enfin, voilà, c'était quand même bien.
- Speaker #1
Le plan était clair.
- Speaker #0
Oui, le plan était clair. Et en même temps, décision familiale. Parce que tu dis, les enfants... Donc, j'avais mon aîné qui est en seconde. Oui, je suis plus en... Les deux autres.
- Speaker #1
Elle est en seconde. Oui,
- Speaker #0
et je me dis, c'est... L'opportunité, elle ne va pas se représenter. quand elle se représentera Ninon mon aîné elle sera plus avec nous donc ce sera compliqué de partir à l'autre bout du monde donc en fait plein de choses qui se bousculent et je me dis allez en même temps c'est la dernière fois que ça se c'est la première fois et c'est la dernière fois que ça s'offrira à nous et donc voilà on saute le pas tu fais une croix sur ta carrière je fais une croix sur ma carrière parce que là je sais pas où je vais j'étais partie pour démissionner de mon poste Merci. et d'ailleurs c'est ce que j'ai fait c'est à dire que je suis allée on prend la décision en décembre 2019 et là tout va très vite et en plus moi je rentre dans la période Covid avec mes labos où j'ai pas sorti la tête de l'eau et pour autant il faut quand même que ça avance parce qu'on se dit qu'est-ce qu'on fait donc plusieurs fois on s'est posé la question est-ce qu'on y va, est-ce qu'on y va pas on était quand même bien engagé et une fois que t'as dit oui c'est compliqué de dire derrière à Dassault Systèmes, finalement, on n'y va pas. Et puis, on espérait quand même que...
- Speaker #1
Ce n'est pas comme si une pandémie mondiale devait le remettre en question.
- Speaker #0
Personne ne savait comment ça allait vite.
- Speaker #1
À l'époque, on pensait que ça allait vite passer.
- Speaker #0
Mais oui, tu vois, tu as le confinement, tu as le déconfinement en mai. Bon, ça se passe plutôt pas mal. L'été n'a pas été trop pourri.
- Speaker #1
Puis en Chine, ils ont recommencé à vivre le 14 avril. Les magasins ont réouvert, les ventes explosaient partout. Tout le monde, c'était la fête en Chine.
- Speaker #0
Donc, en fait, tu te dis, si en Chine, ça a duré 4-5 mois, bon, ça va être pareil chez nous. Puis voilà, on est parti vraiment dans cette optique-là. Et pas du tout. Mais dans l'entre-deux et entre tous mes labos à gérer avec le Covid, etc., j'ai quand même réussi à travailler sur un plan. Au début, j'étais allée voir la CEO du groupe pour lui dire que je démissionnais. Mais je ne suis pas allée juste en lui disant que je démissionnais. J'étais allée avec une idée en tête. Parce qu'il y a d'autres business units dans le groupe, dont une qui est beaucoup plus internationale, qui s'appelle Cerba Research et qui fait toute la biologie pour les essais cliniques. Et qui a des partenariats avec des labos en Asie. Et je me suis dit, moi je serai sur le sol chinois. Je pourrais bouger et aller dans tous les cours de l'Asie. Donc ça va être génial, je vais pouvoir animer tout ça, etc. Donc elle, hyper emballée, elle me dit ok, on te crée le poste, etc.
- Speaker #1
Donc en fait, tu as vraiment dit démissionne ou comment tu l'as amené ?
- Speaker #0
Je lui ai vraiment dit que je démissionnais. Je suis vraiment la voie. Et d'ailleurs, elle, elle m'a dit, donc une CEO femme, CEO du groupe femme depuis, elle était là depuis 15 ans. Et j'avais énormément d'admiration pour elle. Et ça a été un vrai exemple de réussite de femme. Je pense qu'en tant que femme, on a... encore besoin d'avoir des exemples de femmes qui réussissent, qui prennent ces postes.
- Speaker #1
Et qu'on apprécie en tant qu'humaines.
- Speaker #0
Voilà. Mais tu vois, je pense que les hommes ne se posent pas ces questions, ils ne se disent pas, j'admire cet homme-là. Alors que nous, on a besoin d'exemples de femmes. Tu vois. Elle en fait partie. Et donc, je vais la voir et je lui dis, voilà, on a eu une opportunité, etc. Elle me dit, non, mais alors là, Aurélie, je ne comprends pas du tout ce que tu es en train de faire. Donc, ça veut dire que là, tu abandonnes ta carrière alors que tu étais lancée, alors que je voyais des choses pour toi. Elle me défonce. Non, mais on ne te comprend pas, en fait. Tu es en train de tout arrêter pour suivre ton mari. Et c'est là que je lui ai dit, je ne voudrais pas tout arrêter, justement. Je pense qu'il y a une opportunité, etc. Mais... Je suis arrivé en lisant je démissionne.
- Speaker #1
Ok. Tu as fait l'effet chaud-froid.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Ça a bien fonctionné.
- Speaker #0
Ce n'était pas prévu, mais c'est l'effet que ça a fait. Oui.
- Speaker #1
Excellent. Et du coup, en fait, c'était non seulement une manager et... Et une mentor, mais aussi une sponsor finalement, parce qu'elle a vraiment appuyé pour te garder, pour t'aider à progresser.
- Speaker #0
Oui, elle a vraiment pris ma proposition comme une opportunité pour le groupe. C'était une opportunité pour moi, mais elle l'a pris aussi comme une opportunité pour le groupe. Et ça, c'est une super marque de confiance. Donc, très rapidement, parce qu'en fait, cette business unit, le siège est en... en Belgique, à Gans. Et donc, au mois d'août, on partait fin août, la dernière semaine d'août, et mi-août, il faut que j'aille vite, vite, vite à Gans faire trois jours de brief. D'onboarding. Prendre mon PC, enfin, tu sais, des trucs. Alors qu'on a dû se parler en juillet. Parce qu'en fait, tout ça a pris beaucoup de temps avec le Covid. En fait, je suis allée la voir, mais je crois que c'était fin juin, début juillet, pour lui dire que je démissionnais, que je partais fin août, en plus. Mais parce qu'en fait, on était tellement dans ce Covid pris par... par tout ce qu'il y avait, on était tellement débordés que tu vois, je n'avais pas pris ce temps-là. Et puis voilà, et puis départ en Chine. Alors là, ça a été un truc que jamais j'aurais imaginé parce qu'en plus, on était cas contact dans l'avion. Donc, on est parti dans une quarantaine, un hôtel de quarantaine pour les cas contact. Donc là, première expérience en Chine, premier pied en Chine où tu vas dans un truc.
- Speaker #1
Premier enfer.
- Speaker #0
Pourri, on était séparés. Pendant 15 jours. Donc moi, j'avais pris mes filles et mon mari avait pris notre fils. Et 15 jours...
- Speaker #1
Vous ne pouviez même pas être tous les cinq ensemble.
- Speaker #0
Parce qu'on n'était qu'à contact. On a vécu chacun de notre côté. Moi, j'ai vécu avec les filles pendant 15 jours dans une chambre où il y avait un lit double, un lit simple, un bureau, une salle de bain, et tu ne bougeais plus. Et là, 15 jours, tu ne peux pas ouvrir les fenêtres et tu es enfermée.
- Speaker #1
C'est l'expérience de la prison, en fait.
- Speaker #0
C'est une prison, c'est ça. Et encore, en prison, tu as le droit de sortir et de marcher.
- Speaker #1
Vous avez tenu psychologiquement ? C'était dur ?
- Speaker #0
C'était dur et... Ma fille aînée, ça a été très dur en seconde de partir, de laisser tous tes potes, d'arriver là en disant « non mais attends, moi j'ai rien demandé » . Et je pense qu'elle en garde encore des traumatismes, de tout ça, de ce déracinement complet à un âge pas facile. Et dans des conditions vraiment chaudes. Ou pendant deux ans, les enfants ne sont pas rentrés en France. Nous, on a chacun fait un aller-retour. Avec refaire des quarantaines, on retourne, etc. On a fait chacun notre tour. Mais les enfants, pendant deux ans, ils n'ont pas vu leurs grands-parents, leurs cousins, leurs anclettes. Ça a été dur, sachant qu'on est très famille. Ça a été très compliqué.
- Speaker #1
Ils en gardent un bon souvenir de cette expérience ou pas du tout ?
- Speaker #0
L'aîné, pas du tout. Mais pas du tout. Un rejet complet de la Chine. Et les deux autres, par contre, ils ont beaucoup aimé. Eux, ils ont adoré. Et eux, ils étaient plus jeunes, ils ont appris le chinois, parce qu'elle a entré en première. En première, ils ne te font pas apprendre le chinois, c'est trop tard. Puis, ils ont adoré le lycée français. Le truc, c'est un concept à l'américaine. C'est vraiment... Ils ont adoré ça. Et eux, ça leur laisse un super sentiment hyper positif.
- Speaker #1
Bon, deux sur trois, c'est pas mal. On va dire ça. Et donc, une expérience que peu de personnes ont, parce que généralement, les expatriés, ils en ont profité pour quitter la Chine et surtout pas y aller. Donc, vous êtes peu nombreux à avoir fait le voyage dans ce sens-là pendant ces années-là. On pourrait faire un épisode complet sur ton expérience du Covid. Mais surtout, ce qui m'intéresse, c'est... Pourquoi tu rentres en France si vite ? C'est la Chine qui te rejette ou c'est la France qui t'appelle ?
- Speaker #0
Alors, il y a plein de choses. Donc, première année en Chine, une fois qu'on est sortis de quarantaine, là, c'est génial. C'est-à-dire que, contrairement à l'Europe, la France, où ce qui restait confiné, où ça a été compliqué, en Chine, il n'y avait plus de Covid. Donc, on vivait notre meilleure vie, tout était ouvert, on allait en boîte, alors qu'à des concerts, des trucs que tu ne pouvais pas... Alors... La Chine était complètement fermée, donc on vivait sur nous. En Shanghai. Voilà, entre nous. Donc première année, top. Deuxième année, il commence à y avoir des cas. Et en fait, dès lors qu'il commence à y avoir des cas, dès lors que tes cas contacts, nous, on l'avait vécu, tu pars en quarantaine, etc. Donc là, tu commences un peu à stresser et à te dire, ça commence à puer, tu ne bouges plus du tout, tu ne vas pas trop dans les endroits où il y a du monde. Enfin voilà, tu sens que ça…
- Speaker #1
Tu dois surveiller aussi.
- Speaker #0
exactement parce qu'en fait en plus tout ça c'est pas du tout publié donc t'as les groupes d'expat tout ça commence à se passer de l'info et donc et puis en fait il y a Omicron qui rentre et là nous on avait déjà commencé à avoir une réflexion à se dire bon on peut pas rester dans ce pays ou de toute façon on peut pas en sortir moi j'avais mon papa qui avait une maladie chronique grave et où ça se dégradait et donc c'était hyper dur pour moi d'être loin de lui donc on avait dit Merci. C'est pas grave. Steven, son poste, mon mari, son poste, c'était Asie-Pacifique. Donc, il n'était pas obligé d'être en Chine. Il pouvait... Donc, on s'est dit, pourquoi pas aller au Japon ? Pourquoi pas aller à Singapour ? Donc, on a commencé à regarder ses options. Et moi, ma CEO me contacte. Elle me dit, écoute, moi, j'ai un poste pour toi. Donc, c'était le fameux poste de PDG du laboratoire CERBA. et donc j'aimerais que tu puisses revenir rapidement si possible début 2022 donc en fait on n'avait pas du tout, nous on était censé rester 4 ans en Asie et là ça faisait un an et demi très court et donc là tu te re-questionnes et tu te dis qu'est-ce qu'on fait est-ce que je priorise la carrière de monsieur ou la vie ? sachant que ma fille était en terminale et qu'elle allait aussi rentrer en France. ou alors aller dans un autre pays en fonction de ce qu'elle allait prendre comme choix. Et donc là, il y avait plein d'options sur la table, dont celle, moi, juste de rentrer avec ma fille et lui, de partir avec les deux petits et on se verrait pour les vacances. On a pensé à des trucs. Maintenant, avec du recul, tu le dis, qu'est-ce qu'on est capable de faire pour nos... pour nous. C'est fou. Et donc, voilà. Donc, c'était une des options sur la table. Là, on est... Donc, moi, je suis toujours en discussion avec les CIE du groupe. Et là, on est enfermés dans nos appart à Shanghai où, là, on est en confinement strict et où tu ne sors plus et tu ne sais pas combien de temps ça va durer. Et donc, là, moi, j'ai dit, j'en peux plus. Je rentre en France. Je prends le job. Et je voulais rentrer très, très vite pour que ma fille puisse passer son bac en France. Parce qu'en fait, là, ils n'étaient pas du tout assurés de pouvoir le passer en Chine, vu qu'on savait pas qu'elle allait rester enfermée. Donc derrière, ça veut dire pas de parcours sup. Donc ça veut dire pas de choix. Enfin, voilà. Donc dès lors, moi, j'accepte le poste. Et je dis, je rentre le plus vite possible de toute façon pour que ma fille puisse passer son bac. donc dès lors qu'il y a eu l'aéroport a rouvert parce qu'il était complètement fermé on a réussi ça a été un casse-tête on ne s'imagine même pas ce que c'est de trouver un vol on a réussi à s'échapper de chez nous parce qu'en fait c'est vraiment ça le terme parce que tout le monde est confiné il n'y a pas de voiture dans la rue il n'y a pas de taxi il n'y a pas de des contrôles des checkpoints etc on y arrive avec un peu l'aide du consulat etc et mon mari reste en Chine et moi je rentre avec les trois enfants ... Je rentre, c'était le 20 et quelques avril et j'ai pris mon poste le 1er juin. Donc voilà, dans la foulée, je lui ai dit allez on enchaîne, on ne se laisse pas de répit. Et je suis restée, je crois que lui il est rentré fin juin, début juillet.
- Speaker #1
Il n'a pas trop tardé.
- Speaker #0
Il n'a pas trop tardé, mais lui pendant un an, ensuite, il s'est fait les alertes en Asie, 15 jours en France, pour pouvoir garder son poste Asie-Pacifique.
- Speaker #1
Et du coup, il allait où ? Parce qu'il y avait toujours la quarantaine.
- Speaker #0
Non, non, il a tout fait sauf la Chine. Pour le coup, il n'avait pas pu voir tous les différents pays. Donc là, en fait, il a profité. Corée, Japon, Singapour, Malaisie. Il a fait le tour des bureaux qu'il n'avait pas pu visiter pendant...
- Speaker #1
Il s'est fait des miles.
- Speaker #0
Exactement. Et donc, voilà.
- Speaker #1
En fait, on oublie ce que c'était cet enfer du confinement et ces décalages qu'il y avait, les mesures qu'il y avait dans certains pays, les histoires terribles qui se sont passées. Et du coup, je me dis, tu es dans un contexte très particulier et quand même, là, ta bosse, elle te propose un poste énorme parce qu'on parle d'un titre de PDG. 800 salariés, encore 250 millions de chiffres. C'est des montants colossaux. À un moment, tu t'es dit, pourquoi moi ? Est-ce que tu as eu un syndrome de l'imposteur ? Ou est-ce que la confiance de ta manager a suffi pour te dire que c'était bon pour toi ?
- Speaker #0
Oui, je crois que vraiment. Comme tu l'as dit, c'était une mentor, vraiment. Et le fait qu'il y avait elle et il y avait la DRH du groupe. aussi, elles étaient toutes les deux, on a beaucoup discuté j'ai eu beaucoup de discussions avec chacune d'elles et c'est vraiment leur confiance qui m'a fait accepter ce poste et en fait, c'est là où ce départ que j'ai choisi en Chine et changer d'orientation, partir sur une autre business unit, ça m'a vachement servi parce qu'en fait, ce que j'ai appris dans les essais cliniques allait me servir dans le nouveau job aussi donc en fait Merci. mon parcours qui dans le groupe je suis la seule à être passée sur trois business units différentes c'est-à-dire les labos de ville labos hospitaliers retail etc labos de routine ensuite toute la biologie d'essai clinique avec là t'as beaucoup plus d'approche commerciale enfin tu travailles avec les industriels pharma c'est tout un autre process il a fallu que je travaille en anglais sachant que moi pendant toute toute ma fac pendant tout mon internat pendant pendant ensuite toute ma carrière en France, je parlais plus anglais. Oui, anglique. Voilà. Et je suis arrivée en Chine, dans la BU Serva Research, où tout était en anglais. Donc, imagine le challenge, quoi. C'est-à-dire qu'au début, c'était une catastrophe. Donc, ça aussi, tu vois, il faut dépasser tes peurs et te dire, bon, en fait, c'est pas grave, j'y vais, quoi. Le principal, c'est qu'ils me comprennent. Bon, voilà. Enfin, ça a été... Bon, j'ai bossé à côté, quand même, mais... Et ça, ça me sert maintenant aussi aujourd'hui. Et en fait, c'est aussi pour ça qu'elle me voyait à ce poste-là, parce que j'amenais finalement une vision que peu avaient dans le groupe ou peu de biologistes ont de ce que sont les clients du laboratoire CERVA que je dirige maintenant, parce que mes clients, c'est les laboratoires de routine qui font du retail et qui ont des patients. Là où tu as le plus de patients. Et je fais aussi beaucoup d'analyse pour l'industrie pharma. pour les essais cliniques, parce qu'on traite pas mal d'échantillons pour les essais cliniques aussi. Donc c'était dans sa vision, tu vois, où elle s'est dit, en fait, elle coche plein de cases. Et en fait, c'est vraiment elle qui m'a convaincue. Et oui, c'est elle qui m'a donné cette confiance en me disant, ben ouais, en fait, je suis la bonne personne pour prendre ce poste.
- Speaker #1
Ce qui est super intéressant dans ton parcours, c'est que t'as une... réelle capacité à transformer tous les obstacles en tremplin. Il y a quelque chose qui est sur ton chemin et on dirait que tu planifies deux, trois trucs pour faire une petite transition et hop, ça te permet de sauter vers un nouveau défi et de faire des jumps énormes. Alors que si tu étais resté sur la ligne droite qui était toute tracée, finalement Non, euh... Enfin, on peut jamais savoir, mais tu aurais pas eu cette opportunité-là, en tout cas.
- Speaker #0
Ouais, et c'est marrant ce que tu dis, parce que c'est vraiment prendre des opportunités, parce que certains te diront, ouais, mais t'as eu la chance d'être au bon moment. Oui. Tu vois, et en fait, je pense que c'est plutôt, je pense que c'est du courage, parce que tu sais pas où tu vas, tu sais pas comment ça va se passer, enfin voilà. Et en fait, je pense que c'est vraiment du courage de se dire « Ouais, je vais le faire, moi. Pourquoi pas moi, en fait ? » C'est toujours moi ce que je dis. Je me dis « Bon, finalement, pourquoi plus quelqu'un d'autre que moi ? » Et puis après, j'aime bien bouger. J'ai beaucoup bougé, en fait. Je ne suis pas restée longtemps à chaque fois dans les postes. Et c'est vrai que j'ai eu des opportunités, mais je pense que tu te crains un peu de monter les échelons. Mais aussi, par curiosité... C'est aussi de la curiosité, c'est aussi de l'intérêt pour pas mal de choses. Le fait de ne pas du tout m'intéresser il y a 20 ans de ça. La finance ? Maintenant, je ne vais pas dire que j'adore ça, mais vraiment, j'en fais tous les jours. Et c'est l'intérêt que tu trouves dans ce que tu fais. Et ça, je le trouve toujours dans l'intérêt, dans les nouveautés que j'ai à gérer ou à regarder.
- Speaker #1
La curiosité permet de... D'apprendre, en fait, et de stimuler le cerveau. J'ai une question, là. Tu fais partie du COMEX. Ta boss est une femme, la DRH est une femme. Vous êtes beaucoup de femmes ?
- Speaker #0
Alors, étaient. Ça fait deux ans que notre studio n'est plus elle. D'accord. Depuis, on a eu, je crois, cinq changements. Parce qu'après, il y a eu un CEO intérimaire. Ensuite, c'est le président du conseil de surveillance. qui a pris l'intérim. Ensuite, on a eu un nouveau CEO pendant un an qui est parti en mars. Ce n'est pas stable du tout. Donc là, j'ai le nouveau CEO qui est parti dans 15 jours. Et donc, c'est un homme. La DRH dont je te parlais n'est plus dans l'entreprise non plus et elle est remplacée par un homme. Donc, vraiment pour le coup, il n'y a eu pas du tout les ratios qu'on a l'habitude de voir. Il y avait beaucoup de femmes au COMEX puisque la directrice juridique, c'était aussi une femme. Finalement, maintenant, on se retrouve au COMEX et à la DAF. Et moi, on est deux femmes maintenant.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Ouais. Alors qu'on était beaucoup plus nombreuses avant.
- Speaker #1
Ça a changé un peu la dynamique ? Bon, là, c'est un peu dit, le nouveau CEO n'est pas là, donc il n'est pas encore arrivé.
- Speaker #0
Ouais, la dynamique a changé dès lors que la CEO qui était là avant et qui avait monté le groupe du laboratoire CERBA que je dirige, c'était le seul laboratoire qui avait le groupe, c'était ça. Et elle en a créé une multinationale, une boîte française de 2 milliards de chiffre d'affaires en 15 ans. Dès lors qu'elle n'était plus là, c'était plus pareil. Parce que c'est vraiment elle qui a monté le groupe là.
- Speaker #1
Est-ce que tu as l'impression que le leadership féminin doit être féminin ou que le leadership doit être le même pour les hommes et les femmes ?
- Speaker #0
Je ne sais pas. Je trouve que ça dépend des personnes quand même. Je trouve que... On pourrait dire que le leadership féminin est plus humain, mais je trouve que ce n'est pas toujours vrai. Il y a quelque chose qui est différent dans le leadership féminin, et je ne sais pas si c'est lié à ce syndrome de l'imposteur, à cette légitimité qu'on a ou qu'on n'a pas, et je trouve qu'il est différent. Je ne serais pas qualifiée. cette différence en fait. Je ne sais pas si c'est réellement de l'humain ou si c'est plus une façon d'aborder les situations. C'est peut-être une sorte d'intelligence émotionnelle qui permet de plus embarquer les gens. Donc c'est du leadership bien évidemment. Avec quand même une position où vraiment tu prends des décisions. Cette CEO-là, je veux te dire, elle prenait des décisions, c'était bien clair, c'était bien tranché. Elle avait ce leadership et qui est masculin ou féminin. Pour le coup, là-dessus, il n'y a pas de différence.
- Speaker #1
L'intelligence émotionnelle n'est pas contradictoire avec le courage de prendre des décisions fortes.
- Speaker #0
Oui, complètement.
- Speaker #1
Quel est le meilleur conseil ? que l'on t'a donné dans ta carrière ?
- Speaker #0
De me faire confiance. Parce que là, comme ça, quand on déroule, on a l'impression que c'est facile, que j'ai pris des décisions, que ça a fonctionné. Mais il y a eu plein de moments de doute. Il y a eu plein de moments où vraiment je me disais, pourquoi moi ? Lui, il est meilleur en ça que moi. Elle, elle est meilleure en ça. Tu vois, moi, j'ai beaucoup, longtemps, je trouve qu'avec le temps, je le fais de moins en moins. Mais je me suis beaucoup comparée, tu vois, et je me dis, finalement, je suis moins bonne sur ce truc-là qu'un tel, je suis moins... Et en fait, vraiment, le conseil, en tout cas, c'est de me dire, mais fais-toi confiance et arrête de s'en arrêter comparée aux autres, en fait. Parce que ce que tu fais, c'est très bien, mais tu vois, c'est quelque chose qui n'est pas palpable. Enfin, quand tu te remets en question, mais c'est normal, c'est aussi ce qui fait avancer de se remettre en question. Mais il faut trouver la bonne balance sur... tu vois parce qu'il faut pas c'est marrant j'étais à un événement Women's First au début de semaine et il y avait Nathalie Péchala qui était là qui était conférencière et elle parlait d'un personnage qu'elle s'est inventé qui s'appelait Monsieur Doute elle l'avait caractérisé, elle lui avait donné un nom elle l'avait humanisé pour pouvoir lui parler parce qu'en fait elle dit et à son niveau, c'est une championne olympique Elle dit que quand Monsieur Doute est trop présent, ça peut aussi te casser complètement. Mais en même temps, tu en as besoin. Tu en as besoin de douter, de te remettre en question. Et en fait, c'est exactement quelle est la balance qui est la bonne pour que tu puisses avancer et te lancer dans des choses. Parce que si tu te remets en permanence en question, tu ne te lances plus.
- Speaker #1
C'est hyper malin d'humaniser comme ça. On parle parfois en coaching de saboteur. Quand tu verbalises... que tu as à voix haute ce dialogue interne ou que tu écris tes doutes, tes peurs, l'exercice de les conscientiser fait qu'ils ont beaucoup beaucoup moins de force. En fait finalement c'est quand on les laisse un peu là flotter autour de nous qui nous paralysent alors que si on les affronte mais gentiment parce que finalement un saboteur il est toujours là pour te protéger de quelque chose peut-être qui d'une mauvaise expérience que tu as eu dans le passé ou ou pour justement t'aider à voir des risques. Et c'est important de prendre des décisions en ayant bien évalué ces risques-là. Mais le simple fait d'avoir cette conversation ou en tout cas d'avoir cette verbalisation, ça permet de les faire baisser en intensité et de se remettre dans une position de choix et donc de courage.
- Speaker #0
Exact.
- Speaker #1
C'est un super outil.
- Speaker #0
En tout cas, c'est ce qu'elle décrivait. Et elle dit que quand ça fait trop longtemps qu'elle n'a pas vu Monsieur Doute... Peace ! Elles se disent, c'est pas normal.
- Speaker #1
Il est où ? Où est-ce qu'il s'est caché ? C'est excellent.
- Speaker #0
J'ai trouvé ça super.
- Speaker #1
On va arriver à la fin de l'épisode, mais j'ai quand même une question avant le rituel des trois dernières questions. Tu as parlé du basket. Tu es d'une famille de basketteurs. Tu as épousé un basketteur. Le basket fait vraiment partie de votre vie, j'imagine, de vos valeurs aussi, le sport co. Comment est-ce que ce sport t'a aidé ou pas dans ton évolution professionnelle ?
- Speaker #0
Moi, je suis convaincue que ça m'a aidé. Donc, j'en ai fait toute petite, très rapidement, parce que mes parents étaient basketteurs, ils se sont rencontrés par le basket. Donc, mes frères faisaient du basket et on passait nos week-ends dans les gymnases. Et donc, le sport collectif, ça m'a apporté plusieurs choses. déjà la force du collectif je pense qu'il n'y a que dans les sports que tu te rends compte à quel point être une équipe travailler en équipe ça te permet d'avancer d'avancer plus vite et surtout ça te permet de te montrer que parce que souvent dans des équipes tu en as un qui est très très bon tu as un très bon élément mais tu te rends compte que lui seul il peut aussi complètement te foirer un match donc c'est ça aussi que ça te montre c'est l'inverse, tu as la force du collectif mais tu as aussi l'individualiste et tous les travers qu'il y a dans l'individualiste. Et ça, les coachs, tu le rappelles bien, quand tu as des bons coachs... tu comprends en fait tout ça donc ça ça m'a apporté ça m'a apporté bien évidemment c'est l'envie de gagner et ça quand c'est cultivé petit tu te défonces pour gagner parce que l'objectif c'est ça tu pars en début d'année avec un objectif et donc tu c'est le travail parce qu'en fait t'as rien sans travailler c'est beaucoup d'entraînement moi j'ai joué en National 2 quand j'étais en terminale donc j'ai été surclassée en fait parce que j'étais pas encore senior ... On est monté en National 1B cette année-là. Au début, on m'avait prévu de me laisser sur le banc parce qu'il faut toujours deux joueurs de moins de 21 ans dans l'équipe, dans le règlement. Normalement, c'est ceux qui font le banc et qui vont me faire entrer quand les matchs vont bien et que le match est plié. Sauf qu'en début de saison, les deux meneuses, il y en a une qui donne sa démission, ça se passe mal avec le président, elle part au début de saison, et l'autre tombe enceinte. Donc, plus de meneuse. Et moi, c'était mon poste. Et donc, j'ai fait toute la saison en rentrant dans le sacre-ger en étant meneuse. Et donc, tu vois la pression. Donc, le travail, j'ai beaucoup, beaucoup travaillé. Mon père m'a beaucoup, beaucoup, pendant l'été, la préparation, il m'a beaucoup fait travailler. Et après, moi, j'ai toujours été bonne élève. Donc, j'écoutais beaucoup, beaucoup ce que me disait le coach. Et j'écoute, j'applique, j'écoute, j'applique. Donc c'est ça que ça m'a appris et ça je le reproduis en permanence dans mon travail en fait. C'est t'écoutes, t'apprends, t'appliques et tu travailles. Et ça, le basket ça m'a beaucoup beaucoup apporté pour ça. Et puis t'apprends à perdre aussi quand tu fais du sport. Parce que sinon je vois pas dans la vie, si tu fais pas de sport, à quel moment t'apprends à perdre et à vivre avec une défaite en fait.
- Speaker #1
C'est vrai.
- Speaker #0
Alors les enjeux, bon ça dépend comment tu fais, le niveau... où tu fais du sport mais bon là au niveau où j'étais il y avait quand même des objectifs il y avait des filles dans l'équipe qui étaient payées qui étaient tu vois c'était déjà un niveau et puis même en fait je pense que son enjeu il s'adapte complètement à ton âge et à quoi tu t'exposes ma fille elle est en U11 même
- Speaker #1
si c'est un petit match il y a de l'enjeu pour elle c'est son match elle veut gagner son match quoi même si tout le monde aura la même médaille à la fin du tournoi ...
- Speaker #0
mais il va gagner c'est l'objectif qu'elle s'est fixé et donc elle met tout en oeuvre pour l'obtenir il y a plein d'autres endroits où tu peux l'apprendre mais je trouve que dans le sport et dans le sport co, quand tu gagnes ensemble c'est quand même une belle victoire bon allez on arrive à la fin de l'épisode,
- Speaker #1
dernière 3 questions donc la première c'est si je t'offre un panneau publicitaire dans, on va dire à Paris Il y a énormément de passages, tu peux y afficher ce que tu veux, c'est ton message au monde. Qu'est-ce que tu y affiches ?
- Speaker #0
Alors, ça va rejoindre ce qu'on vient de se dire. J'ai vraiment été éduquée comme ça. C'est sur la valeur du travail. Et j'ai vraiment envie de dire, parce que je me dis que ce panneau, il va être lu aussi par des plus jeunes. Et c'est de leur dire, le travail, ça ne garantit pas tout. Mais par contre, tu n'as rien sans le travail. Et vraiment, c'est... Je suis très admirative des personnes qui sont parties de rien, qui ont dû beaucoup travailler pour arriver où ils en sont. Et c'est vrai que tu n'es jamais sûre. Tu vois, j'ai beaucoup travaillé pour médecine et puis je ne l'ai pas eu. Donc, ça ne m'a pas garanti d'être médecin. Mais derrière, ça a quand même servi. C'est quand même un énorme tremplin. Et sans le travail, par contre, je ne vois pas trop de situation où tu arrives à quelque chose. Donc, c'est vraiment ça. Et après, j'aimerais bien un panneau quand même, juste pour les femmes. parce que ça s'appelle la patronne quand même ton podcast et en fait j'ai envie de leur dire d'oser quoi et qu'il faut qu'elles prennent leur place et surtout pas qu'elles s'excusent en fait ok
- Speaker #1
osons et prenons notre place et si tu voyageais dans le temps et que tu te retrouvais face à Aurélie disons qu'est-ce que tu lui dirais
- Speaker #0
Je lui dirais d'avoir confiance en elle et de ne pas trop se comparer. Parce que c'est dur. On passe par pas mal d'étapes. Je pense que les petites filles se comparent beaucoup plus que les garçons. Je n'ai pas de stats. Moi, je le vois aussi avec mes enfants. Alors encore plus avec TikTok, avec les réseaux sociaux. Tu passes ton temps à te comparer aux autres. Et je le fais aussi quand je suis sur Instagram. je me dis, ah là là, quelle vie elle a, quelle chance elle a, quelle maison elle a, et en fait, il ne faut pas trop se comparer, il faut se faire confiance à soi, il faut arrêter de tout le temps se mesurer par rapport aux autres, parce que je l'ai fait beaucoup quand j'étais enfant, je l'ai fait beaucoup quand j'étais ado, enfin...
- Speaker #1
Tu aimes faire l'avocat du diable, est-ce que ce n'est pas ça aussi qui t'a poussé à faire des grandes choses ? Est-ce que ça t'a pas un peu challengé ?
- Speaker #0
Ben si, je pense aussi. Je pense aussi, mais du coup, c'est un peu dur aussi. C'est plus facile maintenant. Je pense qu'avec l'âge, on prend plus conscience de ça. Moi, je me compare moins maintenant qu'il y a 10 ans, 15 ans. Et je trouve que c'est beaucoup plus reposant.
- Speaker #1
Ce que j'aime bien, pour rejoindre quelque chose que tu as dit plus tôt, c'est peut-être que c'est bien de se comparer pour se dire, pour être inspirée en voyant que d'autres personnes arrivent à faire des choses qui nous paraissaient peut-être impossibles. Se dire, si eux, ils ont réussi, pourquoi pas moi ?
- Speaker #0
Oui, complètement.
- Speaker #1
Si j'ai envie, si j'en peux. Et pas l'utiliser pour se dire, je ne suis pas assez.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Si je veux faire plus, je peux. Si je veux faire autre, je peux.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
OK. Et quel est le projet ou la chose que tu n'as pas encore osé faire ou que tu aimerais bien oser ? Tu n'as pas encore eu l'opportunité. C'est quoi qu'on veut lancer comme projet pour toi ?
- Speaker #0
Alors, j'aimerais... Si, il y a quelque chose que j'aimerais pouvoir faire et j'en prends de plus en plus conscience, c'est pouvoir... Prendre plus de temps pour moi, mais pas dans le sens... Alors, il faudrait aller faire du sport. Il faudrait, mais ce n'est pas grave. Prendre plus de temps pour moi, et je parle professionnellement, pour pouvoir prendre le recul. Je me suis inscrite au Women First Club pour aussi rencontrer d'autres personnes. Être inspirée, c'est ce que tu disais. Ton podcast en fait partie. Il y a plein de... C'est ralentir. pour pouvoir réfléchir, penser à des nouvelles choses, ouvrir d'autres horizons. Je me dis que de plus en plus, il faut que je saute ce pas. Ça veut dire peut-être, j'ai entendu, c'est une copine du lycée qui a lancé sa marque qui s'appelle String. Je ne sais pas si tu connais. C'est des capsules de lessive. on est client de Spring mon mari commande c'est une entrepreneuse tu pourras l'inviter aussi et donc j'ai écouté un podcast l'autre jour où elle disait qu'elle avait mis dans son agenda c'est vendredi où elle les bloque, elle n'a pas de réunion et c'est sa journée où elle rencontre d'autres personnes où elle va à des conférences où elle écoute des podcasts où elle bloque son temps parce que sinon, t'es toujours dans un rythme où t'y arrives jamais, t'es en fait le hamster dans la roue et en fait, il faudrait que j'arrive à faire ça
- Speaker #1
Ok, mon petit doigt me dit que tu vas y arriver très bientôt, là je pense que c'est assez précis dans ta tête et c'est vrai que c'est essentiel, cela peut prendre plusieurs formes, ça peut être aller à un événement de networking s'inscrire à une masterclass faire un parcours de formation, ce sont plein de choses qui nous paraissent impossibles à rentrer dans le timing ligne. Et en même temps, elles sont essentielles pour sailler la tête, pour réfléchir différemment, pour avoir un peu de hauteur sur les problématiques, regérer les priorités. Et en réalité, quand on bloque le temps, généralement, on arrive à le faire passer. Il faut s'y tenir. Là, c'est un petit trick d'ailleurs pour ne pas casser la routine, c'est jamais s'autoriser à annuler ces moments, parce que sinon... Ça part tout de suite en cacahuète.
- Speaker #0
Non, mais c'est pour ça. Donc, la première étape, c'était le Women First Club où il faut que j'aille, voilà, je m'oblige à aller aux conférences. Parce que très vite, tu peux annuler en disant...
- Speaker #1
Non, j'ai pas le temps.
- Speaker #0
Voilà. Donc, il faut pas. Donc, ça va être la première étape.
- Speaker #1
Excellent. Bravo. Écoute, Aurélie, c'était un échange qui aurait pu durer trois heures de plus. Je suis hyper contente qu'on ait eu cette conversation. Un grand merci pour ton temps. Je te souhaite une très belle fin de journée. À très bientôt Aurélie.
- Speaker #0
Merci beaucoup.
- Speaker #1
Merci à toi d'être restée jusqu'au bout. J'espère que cet épisode t'aura plus intriguée, inspirée. Et n'hésite pas à le partager, ainsi que de laisser une évaluation dans les commentaires. Ça aidera énormément le podcast à être plus diffusé. Merci et à très bientôt sur The Patron Podcast.
- Speaker #0
Merci.