- Speaker #0
Je voyais tout ce qu'il y avait à faire et je me disais, je ne vais jamais y arriver. Et en fait, je me disais, regarde, si on disait que le marathon, il ne fallait pas y arriver, il y est arrivé. Donc, prends étape par étape, prends des minutes d'objectifs, interprète. Et en fait, je me suis beaucoup servie de ce que j'ai vécu dans le sport et comment j'ai eu comme des dépenses possibles pour tenir bon.
- Speaker #1
Et si on décryptait ensemble la recette du courage ? Bienvenue dans The Patron. Le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer et ça sans avoir toutes les réponses. A travers tous ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur que tu vis est normal. Et que ça ne doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on ne sort jamais de sa zone de confort, on l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman ? de créer ta boîte ou d'apprendre à dire non, que ce soit à ton boss ou à qui que ce soit, tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'accueille Agathe Vermio, qui est connue sur les réseaux sociaux comme Agathe Runs Bordeaux. Agathe est chargée de communication externe à la Banque Populaire Aquitaine et elle a transformé sa vie en 2016 et c'est un parcours très atypique et inspirant. Et je suis très heureuse de t'accueillir aujourd'hui sur ce nouvel épisode du podcast. Bienvenue, Agathe.
- Speaker #0
Merci à toi de m'accueillir. Merci pour cette proposition.
- Speaker #1
Effectivement, tu as un parcours qui m'a beaucoup marquée et que j'ai trouvé très inspirant et qui est parti d'un déclic. Besoin de perdre du poids. Alors, je ne voudrais pas que les personnes pensent qu'on est sur un podcast grossophobe et on respecte... Toutes les personnes, quelle que soit leur morphologie et quel que soit leur besoin. Mais en tout cas, toi, à un moment, tu as envie de perdre du poids et de te remettre en forme. J'imagine, c'était quoi ton intention ?
- Speaker #0
Oui, en fait, je n'étais pas bien dans mon corps, pas bien dans ma peau. Je commençais à avoir des problèmes de santé physique. Quand ton médecin te dit, là, il va falloir envisager de perdre du poids. J'avais mal au dos, j'avais mal. Enfin, donc, voilà. Au-delà de l'aspect physique, il y a l'aspect d'être bien dans son corps, de pouvoir faire ce qu'on aime, de pouvoir bouger librement. Et là, clairement, je n'y étais pas du tout. Et donc, le déclic, il est venu... En fait, à ce moment-là, j'ai enchaîné beaucoup de déconvenues professionnelles. J'avais des contrats assez courts à horizon six mois, sans me chercher d'excuses. Mais pour autant, c'était compliqué, quand tu es focus, à essayer de trouver un job un peu... d'être en tout cas un peu sereine d'un point de vue professionnel. Ma santé, ce n'était pas du tout ma priorité à ce moment-là, ce qui est une erreur d'ailleurs, mais à ce moment-là, ce n'était pas ma priorité. On ne peut pas mener tous les combats. Il y a des moments où il faut être plus focus sur une chose plutôt que l'autre. Et donc, j'étais focalisée là-dessus. J'étais arrivée à un point, franchement, quand tu vois que la balance commence à afficher... plus de 95 kilos, que tu approches des 100 kilos, là, tu te dis, oulala, il va falloir faire quelque chose. C'est vraiment pas... C'est vraiment pas sain, comme rapport au corps, parce que je me changeais, j'éteignais la lumière, enfin, je me changeais quasiment dans le noir, pour pas trop à regarder, à voir, enfin, tu sais, un peu en mode autruche, un peu aussi. Et puis, je me souviens regarder des... Tu sais, ces petits trucs où tu regardes des séries, tu te dis, oh Elle est belle, j'aimerais bien être comme elle, j'aimerais bien avoir son corps, j'aimerais bien faire... Et puis, à un moment donné, pourquoi je ne pourrais pas, en fait, tout simplement ?
- Speaker #1
Pourquoi tu ne pourrais pas, moi aussi, être mon corps, tout simplement ?
- Speaker #0
Exactement. Et en fait, le déclic, il est venu quand je me suis posée, stabilisée d'un point de vue professionnel, quand j'ai signé mon CDI.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
J'ai signé le CDI, trop cool. Et en fait, mon entreprise, à l'époque... proposé, avait un partenariat avec une salle de sport donc la carte de sport était gratuite j'ai déjà un bon coup de pouce j'avais pas trop d'excuses du coup pour ne pas aller à la salle de sport donc j'avais commencé un petit peu au début, j'avais un peu commencé à aller à la salle avec les collègues et puis bon c'était un peu par-ci par-là sans trop qu'il y ait de logique et de stratégie derrière et puis à l'été parce que c'est vrai que l'été c'est toujours un moment ... On parle toujours du... d'avoir le summer body. Mais c'est vrai que c'est le moment où tu te mets un peu en maillot, tu te mets un peu plus à nu. C'est vrai que c'est un peu plus propice pour avoir un déclic. Et donc, je l'ai eu à ce moment-là. Et je me suis dit, OK, maintenant, c'est bon, mets-toi en mouvement. On va remédier à tout ça. Et donc, j'ai commencé à aller à la salle. Et puis, en fait, très vite, je me suis dit, OK, je veux... je veux changer, mais autant faire ça bien. Donc, j'ai commencé à faire des recherches en me disant comment je peux perdre du poids, mais de façon efficace, de façon à pouvoir maximiser ma perte de poids et être le plus percutante possible, que ça fonctionne.
- Speaker #1
Il y avait un plan.
- Speaker #0
Il y avait un plan.
- Speaker #1
Il y a un plan précis par rapport à l'objectif.
- Speaker #0
Exactement. Vous comprendrez que je fais... quand j'ai une idée en tête, après je me mets en ordre de marche et puis ça y va. Et donc j'ai commencé, je me suis dit, ok, pour être efficace, il faut à la fois faire du cardio, mais il ne faut pas négliger le renfort, et si possible de faire d'abord le renfort et après le cardio, et après certes il y avait l'aspect sport, mais il y avait l'aspect aussi alimentation, forcément. Et donc, ne serait-ce que de prendre conscience de ce qu'on mange, parce qu'en fait, des fois, on n'a pas l'impression de mal manger ou de manger en trop grande quantité. Puis quand on commence un petit peu à calculer, en fait, quand on additionne tout, ben oui, on n'est pas du tout bon, en fait.
- Speaker #1
Ça fait trop.
- Speaker #0
Ça fait trop. C'est pas possible, ça ne marchera pas.
- Speaker #1
La pizza entière et le tiramisu, ça fait trop, malheureusement.
- Speaker #0
Exactement. Donc, du coup, ne serait-ce que d'avoir une appris assez simple. J'en ai testé plusieurs, il y en a une avec laquelle j'ai accroché, où je pouvais facilement mettre les calories que je mangeais. Du coup, juste de voir, d'être conscient de la réalité.
- Speaker #1
Donc, si on répète déjà, juste récapitule les outils, c'est un, se fixer un objectif, deux, étudier la bonne méthode et commencer à mesurer. Tout ce que tu ingères déjà, tout ce que tu manges.
- Speaker #0
Exactement. Et du coup, ça m'a permis d'avoir une vision la moins tronquée possible de la situation. Et à partir de là, déjà le fait d'avoir l'application pour suivre, je vois l'application me dit, votre repas c'est bien, mais si à la place d'avoir repris tel dessert, vous auriez pris une pomme, ça aurait été encore mieux. Donc c'était vraiment bien. Ça m'a vraiment permis de... Et en fait, ça m'a accompagnée dans une sorte de rééquilibrage alimentaire parce que je n'ai pas fait de régime strict. Je ne me suis pas privée. J'ai juste diminué les quantités. J'ai mangé tout. J'ai continué à manger de la viande, des glucides, bien évidemment des légumes. J'ai vraiment mangé tout. Je me suis toujours gardée des repas à plaisir le week-end pour ne pas être dans la frustration. Et au final, je pensais un petit peu aussi... Pas que à la journée, mais à la semaine. C'est-à-dire, s'il y a une journée où, ok, bon, je ne sais pas ce que j'en avais besoin, parce qu'il ne faut pas se le cacher, des fois, il y a des pics de stress, des pics où on a besoin d'un petit réconfortant. Si j'ai pris un petit gâteau à un moment donné, bon, ce n'est pas ça qui va mettre tout à plat la stratégie. J'essaie de penser aussi, dans la globalité, sur la semaine, on me dit, bon, Là, peut-être que le début de semaine, je fais plus attention. La fin de semaine, je peux un peu plus me lâcher. En tout cas, c'était de pouvoir avoir quelque chose de cohérent sur la semaine et de ne pas être en mode hyper restrictif, parce que sinon, c'est comme ça qu'on n'y arrive pas.
- Speaker #1
Et du coup, c'est une bonne stratégie. En même temps, j'imagine que les résultats sont moins rapides. Quand on n'est pas en mode, on supprime tous les glucides et on... Ça s'est fait comment pour toi ? T'as eu des résultats encourageants ?
- Speaker #0
Oui, c'était très encourageant. Après, je pense que, et ça, je le dis toujours, chaque personne est différente. On a tous des métabolismes différents. Dans une perte de poids, on n'est pas tous logés à la même enseigne. Moi, c'est vrai que ça a plutôt bien fonctionné assez vite et de façon assez linéaire. Je n'ai pas eu de moments de stagnation. Je n'ai pas eu les paliers qu'on peut avoir par moment. Mais voilà, je sais qu'on n'est pas tous logés à la même...
- Speaker #1
Pas tous,
- Speaker #0
ouais. Pas dessus. Et en fait, il y a des semaines, je pouvais perdre un kilo, un kilo cinq par semaine. Donc, ça fonctionnait bien. Alors après, j'étais un peu extrême dans le sport. J'en ai vraiment fait beaucoup. C'était pas juste 30 minutes de sport. Parfois, c'était deux heures de sport par jour. Donc, ça a été... un peu extrême dans cette approche.
- Speaker #1
Deux heures par jour, tous les jours ?
- Speaker #0
Il y a des semaines, du lundi au vendredi, ça y allait un peu.
- Speaker #1
On peut bien rentabiliser l'abonnement à la salle de sport.
- Speaker #0
En fait, ce que j'avais fait, c'est que j'avais ciblé les cours collectifs, parce que je me suis dit... En fait, je ne peux pas partir au milieu du cours collectif, ça craint. Donc, en fait, c'est un bon moyen d'être obligée de rester jusqu'au bout. Alors, je ne te cache pas que les premières fois, c'est très compliqué. Je me dis, mais qu'est-ce que je fais là ? Mais pourquoi j'ai fait ce choix-là ? Et pourquoi je m'inflige ça, vraiment ?
- Speaker #1
Oui, parce qu'en plus, c'est dur quand on approche des 100 kilos. Elle est... Enfin, c'est... ça demande encore plus d'efforts de suivre un cours collectif comme ça.
- Speaker #0
Et quand autour de toi, t'as que des nanas hyper bien gaulées, tu te dis, bon, je me mets au fond de la salle et puis je vais faire mon truc. Ça demande beaucoup de courage,
- Speaker #1
en vrai, d'aller chercher ses limites comme ça quand il y a un tel décalage avec les autres personnes. Est-ce qu'il y a des moments où la gêne t'a empêché de le faire ? Qu'est-ce qui a fait que... Tu t'es dit non mais c'est bon je continue.
- Speaker #0
Au moment où j'y étais, il y avait des très bons profs dans ces groupes-là, dans ces activités-là de collectif. Et du coup, ils étaient tellement avec beaucoup d'énergie et ils passaient régulièrement au milieu des personnes pour corriger les mouvements. Et donc du coup, je n'ai pas senti un regard qui juge. et même auprès des autres. Et puis, à un moment donné, il faut passer outre ça, parce que, OK, d'accord, aujourd'hui, je n'ai pas forcément un corps optimal, mais justement, je viens le chercher. Il faut aussi faire confiance au processus. Bon, on part de quelque chose qui n'est pas forcément optimal au départ, mais justement, on est là pour ça. Donc, je n'ai pas forcément eu de gêne par rapport à ça. Et puis, je me disais, bon, il faut vraiment y aller à fond. Donc, j'avais ciblé les cours. où on pouvait perdre le plus de calories.
- Speaker #1
Ah d'accord, c'était ça ta...
- Speaker #0
C'était ma stratégie. Quitte à y aller, autant que ce soit pour perdre... Donc j'avais ciblé...
- Speaker #1
Que ce soit possible, il va à fond. Ok.
- Speaker #0
Donc body attack, RPM, enfin tous les trucs un peu violents cardio. Donc je mixais ça. Et puis généralement, j'essayais d'enchaîner un cours de renfort, un cours de cardio. Donc il y avait... Hum... je ne sais plus le nom, bref, c'est un cours où on fait du renforcement musculaire et en fait, ça cible toutes les parties du corps avec des poids. Moi, je n'avais jamais utilisé des poids de ma vie pour prendre une barre chargée avec des poids. Je me suis dit, qu'est-ce que je suis en train de faire ? Mais bon, au début, il y avait des petits poids et puis comme ça, pour appréhender les mouvements, appréhender le truc et puis bon, après, c'était un des cours que j'ai préféré faire et tu te défoules. En plus, à ce moment-là, j'avais des journées très chargées. Je travaillais dans un club de rugby professionnel, donc avec un rythme très intense parce que je travaillais le week-end aussi. Et finalement, c'était un peu ma bulle aussi de décompression où je relâchais un peu toute la tension de la journée. Donc, ça m'a fait beaucoup de bien. Et d'ailleurs, je suis quelqu'un qui est de nature assez anxieuse et qui fait de l'eczéma. Et le fait de faire du sport, ça m'a limité mon eczéma. J'ai eu un... un effet aussi mental, en fait. C'était pas que le physique. Ça m'a aidée à canaliser tout ça. Et puis, le processus a suivi son cours et j'ai perdu pas mal de poids rapidement. Au final, c'était assez linéaire. Donc, quand je voyais les résultats, ça donnait encore plus envie de continuer. Donc, là-dessus, je ne sais pas si c'est de la chance ou voilà, mais en tout cas, j'ai pu vraiment avoir perdre de poids assez rapide parce que j'avais pas mal de poids à perdre. Et en final, en 7 mois, j'avais perdu plus de 30 kilos. Donc, la stratégie a fonctionné.
- Speaker #1
Incroyable, ouais. Incroyable, 30 kilos en 5 mois, c'est fou. Et puis, une vraie transformation physique parce que t'as gagné du muscle en plus.
- Speaker #0
Et oui, en fait, vu que j'ai fait du renfort en plus du cardio, j'ai pas eu la sensation d'avoir la peau qui pend ou d'avoir... J'ai pas eu du tout ça. Donc... Donc, vraiment, de façon très harmonieuse. Et puis, à un moment, en fait, j'ai eu des moments avec plus d'accélération que d'autres. Même mes collègues de travail, pourtant, qui me voyaient tous les jours, ils me disaient, mais attends, Agathe, t'as encore perdu combien de kilos, là ? Donc, ils me disaient, ça se voyait. Après, du coup, les gens, ils me disaient, mais est-ce que tu ne fais pas trop de sport ? Est-ce que ce n'est pas trop ? Alors, quand ce n'est pas assez, ça ne va pas ? Quand c'est trop,
- Speaker #1
ça va.
- Speaker #0
À un moment donné, il ne faut pas juger. Il faut mettre les moyens aussi.
- Speaker #1
Et ça paye. J'ai une question parce qu'on parle souvent du... Est-ce que tu avais toujours été en surpoids ou c'est quelque chose qui est arrivé au début de ta carrière professionnelle ?
- Speaker #0
Ça est arrivé au début de ma carrière professionnelle parce que j'étais sportive en étant adolescente.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Je l'ai fait pendant de mes 6-7 ans à mes 16 ans, j'avais fait de la natation. Donc je pense que le corps a une mémoire. C'est aussi pour ça que je dis qu'on n'est pas tous égaux face à ça. Et que je pense que ma perte de poids a été aussi linéaire.
- Speaker #1
Facilité.
- Speaker #0
Voilà, c'est facilité parce que je pense que le corps avait une mémoire de ce que j'avais pu faire quand j'étais ado. Alors par contre, quand j'étais ado... C'était nager, oui, mais tout autre sport, non.
- Speaker #1
Mais du coup, tu avais cette habitude à pousser ton corps, à aller chercher l'effort.
- Speaker #0
Oui, parce que j'ai fait de la compétition, de la natation en compétition, donc j'ai toujours eu cet esprit d'aller chercher le mal. Un peu de compétition, quand je joue, c'est pour gagner. Je suis un peu perdante, par contre. Mais quand je joue, c'est pour gagner. Il ne faut pas jouer avec moi à un jeu de société.
- Speaker #1
Il n'y aura pas de gentil coup. Et du coup, ma deuxième question, c'est est-ce qu'il y avait un lien émotionnel ? Est-ce que tu avais une relation émotionnelle avec la nourriture ? Parce que là, on a l'impression que tu as réussi à te rééquilibrer de manière très naturelle. Il y a beaucoup de personnes pour qui c'est plus difficile parce qu'il y a un lien émotionnel avec ce qu'ils mangent.
- Speaker #0
Alors, je ne dirais pas que j'avais un lien émotionnel avec la nourriture. Pour autant, quand je suis stressée, je compense en mangeant.
- Speaker #1
Ok. Alors,
- Speaker #0
je ne sais pas si c'est du coup un lien émotionnel. Mais après, il y avait aussi le fait que mon conjoint, à cette époque-là, il faisait aussi beaucoup de sport. Alors, en fait, c'est... Ses entraînements étaient tard le soir et du coup, je l'attendais pour manger. Donc, on mangeait très tard. Donc, on avait des horaires décalés. Et vu que lui, il avait un gros volume de sport, il mangeait beaucoup de pâtes. Du coup, je mangeais la même quantité de pâtes que lui. Du coup, j'avais des acédés. En fait, c'était des ajustements à faire. Après, c'est sûr que, par exemple, je mangeais énormément de beurre. J'adore le beurre. Aujourd'hui, une plaquette de beurre, elle peut faire cinq mois dans le frigo. Enfin, j'extrapole, mais voilà. Je ne pouvais pas manger un yaourt nature sans sucre parce qu'on devient addictif au sucre. En fait, plus on mange de sucre, plus on a envie de sucre. Au début, c'était très dur parce que ne pas mettre de sucre dans mon yaourt, c'était difficile. C'est triste. Voilà. Et en fait, après, ton palais s'habitue. Et aujourd'hui, je ne pourrais plus en reprendre avec du sucre. Et donc, en fait, c'est des réhabitudes à prendre. Au début, c'était dur. Des fois, j'avais des fringales. À cette époque-là, j'ai commencé à boire du thé parce que j'avais vu que c'était un peu coup de faim, le fait de boire et de prendre un peu de thé. Du coup, maintenant, je suis accro au thé. Je ne bois plus du thé, trop de thé. Mais bon, il vaut mieux être accro au thé. C'est ça.
- Speaker #1
Je te dirais, je suis même passée à l'infusion parce qu'on m'a expliqué que le thé n'hydratait pas le corps. et qu'il fallait plutôt boire des infusions. Alors, je ne sais pas, à vérifier avec une meilleure source, mais voilà, on m'a dit, le thé ne permet pas d'augmenter son niveau d'hydratation et il faut mieux boire des infusions qui n'ont pas de théine.
- Speaker #0
Alors, ce que je fais, parce que justement, en fait, je me prends du thé le matin et en fait, en prenant du thé en vrac, donc du thé... d'assez bonne qualité. En fait, mon thé, il me sert toute la journée et je remets de l'eau. De l'eau, oui. Et en fait, la théine, elle est lâchée dans les premières tasses et après, il n'y a plus de théine. Donc, en fait, j'ai ma théine le matin et en fait, tout au fil de la journée, finalement...
- Speaker #1
Ça devient une infusion.
- Speaker #0
Ça devient une infusion, en quelque sorte. Donc,
- Speaker #1
ça passe.
- Speaker #0
Ça passe, ça passe. Du coup, il a fallu un peu... Au début, c'était dur. Je ne dis pas que ce n'était pas dur. Il y a des moments où j'avais faim. Il y a des moments où je me disais... J'ai eu des moments. de craquage, des moments... Mais en fait, il ne faut pas avoir... Il ne faut pas porter un mauvais... Alors, je sais que c'est dur. Je suis passée par là, donc j'en ai conscience. Quand on a envie de faire quelque chose et que finalement on craque, en fait, on se juge beaucoup soi-même. Et en fait, à ce moment-là, il faut se dire... Ok, j'en avais besoin. J'avais besoin de prendre ce petit gâteau. J'avais besoin de... Parce que j'en avais besoin. Pour autant, il ne faut pas que ça devienne... Il ne faut pas se mettre qu'à en manger. Mais il ne faut pas non plus se jeter la pierre à se dire qu'on a mangé un gâteau. Ce n'est pas très grave en fait en soi. Ce n'est pas ça qui... En fait, il faut prendre au global. Il faut avoir une vision globale. Ce n'est pas le petit gâteau qu'on a mangé à la pause de 16 heures qui va changer quelque chose au final. Si on arrive justement à se dire, bon, OK, j'avais besoin de manger ce gâteau, je l'ai mangé. Bon, je vais peut-être faire un peu plus d'attention ce soir. Je ne vais pas me resservir. Je vais prendre un peu plus de légumes ou quoi. Et en fait, en ayant cette vision globale, ça m'a vraiment aidé à pouvoir aller au bout de mon objectif.
- Speaker #1
Alors, ça fonctionne quand à un moment, on se régule. Parce que moi, j'ai cette stratégie de, oh, ce n'est pas le petit chocolat en plus qui veut faire quelque chose. Et après, je les accumule et au bout d'un moment, ça fait quelque chose. Mais effectivement, si tu te dis, bon, ce n'est pas grave si là, j'ai pris ça. Maintenant, je rééquilibre, je fais attention sur les deux prochains jours ou d'ici demain, c'est une bonne idée. Donc, on entend bien ta stratégie que tu as déployée pour cette perte de poids. On notera aussi quand même qu'un des gros risques, on ne le dit pas assez souvent, donc... Un des gros risques de la prise de poids féminine, c'est de se mettre en couple.
- Speaker #0
Non, mais vraiment, parce qu'en plus, je me suis mis en couple avec un Italien. Donc, ça n'a pas du tout aidé.
- Speaker #1
Non, mais c'est vrai qu'on a tendance, du coup, à plus manger. Et si on ne fait pas attention à manger les mêmes quantités qu'eux. Et c'est vrai que c'est souvent le début d'une bonne prise de poids pour les femmes. Donc, ça arrive à tout âge. En tout cas, vraiment une transformation. Et en plus, à quel moment est-ce que toi, tu as décidé de documenter ça sur Instagram ? Parce que tu as créé une communauté autour de ta transformation.
- Speaker #0
En fait, dans mon processus de cette transformation, j'avais besoin d'aller chercher de la motivation aussi à travers les réseaux sociaux pour m'aider. Et en fait, j'ai ciblé des comptes qui m'inspiraient parce qu'ils... Parce que c'était des nanas qui, soit, étaient en perte de poids aussi, ou qui étaient déjà bien dans leur corps et qui, du coup, faisaient sa séance de sport. Et du coup, moi, je me disais, quand des fois j'avais la flemme, ça arrive très fréquemment, même encore aujourd'hui, de me dire, OK, elle a eu la flemme, mais elle y est allée quand même. Et en fait, ça m'insufflait aussi cette motivation. Et du coup, à un moment donné, je me suis dit, pourquoi moi, je ne partagerais pas également ça. Et en fait, ça m'a beaucoup aidée aussi dans mon processus parce qu'en essayant de renvoyer quelque chose à des gens, on est obligé d'avoir un peu un regard critique sur soi. Et du coup, ça permet aussi de prendre du recul sur tout ça et ça m'a beaucoup aidée. Et donc, ça m'a permis de... Et en fait, j'avais un peu l'impression d'avoir... Alors qu'au début, j'avais une toute petite communauté, mais j'avais l'impression d'être redevable, de devoir dire, alors je suis là, j'ai fait ça. Et en fait, ça m'a permis d'aider. Alors, il faut prendre beaucoup de recul parce qu'avec les réseaux sociaux, on peut vite être perverti, on peut vite se laisser embarquer dans des choses. Mais en ayant, je pense, avoir eu à ce moment-là, en tout cas, une relation plutôt saine en me disant ça vient me nourrir et je prends ce que j'ai à prendre et j'enlève le reste, j'exclus le reste et ça vient me nourrir. Donc, ça m'a vraiment aidé. Et après, quand j'ai fait évoluer ma pratique où il y a eu la partie... on va dire perdre de poids, et après je suis allée plus loin dans ma pratique sportive. Et donc c'est là où ça a pris plus d'ampleur, parce que j'ai pu partager les courses que j'ai faites, les défis que je me suis lancés. Et en fait, ça fait quelque part, quand tu regardes sur les réseaux sociaux, tu as envie de voir des choses que tu n'as pas l'habitude de... qui sortent un peu de l'ordinaire, qui sortent de ton quotidien, et te dire « ah oui, moi aussi j'ai envie de faire ça » . Et donc en fait... Je pense que c'est aussi pour ça que là, ça a grossi à ce moment-là.
- Speaker #1
C'est effectivement un des trucs qui est super avec ton compte. C'est les incroyables défis que tu t'es lancés et la manière aussi où tu les vis et où tu les racontes. Donc, tu as fait évidemment semi-marathon. Oui. Commencer par quoi ?
- Speaker #0
Commencer par un semi-marathon, ce n'est pas forcément la différence. par laquelle il faut commencer. Mais en fait, pour la petite histoire, ça a été le premier déclenchement. C'est en fait... Donc, allez. Je faisais beaucoup de sport et forcément, mes collègues voyaient que je faisais beaucoup de sport. Et en fait, à un moment donné, je ne sais pas pourquoi, je me souviens très bien que c'était en novembre. On devait être en 2016, novembre 2016. Et en fait, j'avais la flemme de repartir à la salle et je voulais quand même faire du sport. Donc, j'ai mis mes chaussures et je suis allée courir, chose que je n'ai jamais fait de ma vie.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Il faisait froid. Je ne savais pas où aller. Donc, j'ai fait des tours dans mon lotissement. J'habitais en ville. Enfin, j'avais fait un parcours très bizarre, mais bon, bref. Et puis, je me suis dit, OK. Et en fait, en me documentant, j'ai vu que, toujours pour aller optimiser ma stratégie, j'ai dit que si je me mettais à courir, c'était aussi un bon vecteur pour perdre des calories. Et si j'y allais à jeun, c'était pas mal aussi. D'accord. C'était directement dans les graisses. Donc, du coup, je me suis dit, OK, je vais intégrer. Mais ça, c'est... pas été au début parce qu'au début j'avais déjà perdu un certain nombre de poids parce que je pense que pour courir au début t'es pas forcément à l'aise si t'es trop lourd là j'ai dû commencer à courir, je devais être à 75 kilos entre 75 kilos donc j'avais quand même déjà perdu du poids et ouais 75-80 kilos je devais être et du coup je me suis dit ok dans un premier temps je viens optimiser toujours ma perte de poids, je me mets à courir et je me suis mis à courir une fois deux fois, trois fois par semaine et je me suis dit Et puis, mes collègues me disent, mais Agathe, tu cours trois fois par semaine. Il y a le semi-marathon qui arrive. Pourquoi tu ne t'inscris pas ? Au début, j'aurais dit, mais n'importe quoi. Et en fait, moi, il ne faut pas me lancer un défi. Juste pour vouloir le réaliser, je vais me lancer. Et donc, j'ai commencé à regarder à mon signe. Et avant même la fin de la journée, je me suis dit... Ok, je vais le faire. Il n'en faut pas beaucoup pour te provoquer quand même. Il me restait, je crois, deux mois, deux mois et demi. Ce qui est correct pour envisager une prépa, parce que je ne suis pas folle non plus, ce n'était pas une semaine après. Je me suis dit, ok, je vais faire les choses bien. J'ai essayé de trouver un plan d'entraînement, mais au début, je ne comprenais rien. VO de max, fréquence, je ne sais pas quoi.
- Speaker #1
C'est plus facile aujourd'hui. Il y a des applis comme Campus Code qui nous aident vraiment à...
- Speaker #0
À l'époque, j'avais trouvé justement un plan d'entraînement de Running Addict qui a lancé Campus Coach et il était assez simple à comprendre. C'était assez OK. Il y avait des trucs de fractionner, je ne comprenais pas trop encore trop le fractionner. Mais bon, je me suis dit OK, je vais me lancer. Donc, il a fallu que je m'achète des chaussures parce que j'avais les baskets que j'avais. Ça n'allait pas. Ça n'allait pas. J'ai investi dans une montre. Je n'ai pas fait un trop grand investissement. Je me suis basée sur du reconditionné. Ça ne m'a pas trop coûté trop cher. Et comme ça, j'avais quand même une honte pour suivre les trucs. Je voulais quand même faire les choses bien. Et du coup, je me suis lancée dans cette prépa de semi. Et du coup, je me suis lancée. J'ai fait la prépa. J'ai couru mon premier semi-marathon. Et ça s'est très bien passé. Je l'ai fait en 2h15. Il y avait les derniers kilomètres qui tiraient forcément. C'est génial. La plupart du temps, je me suis bien sentie. Et j'ai tellement adoré que je me suis dit, OK, je vais en refaire. Et en fait, ça a été le début d'une longue série de semi-marathons. Et en fait, il y a un point sur lequel je voudrais appuyer, c'est que ce premier semi-marathon, ce n'est pas moi qui ai cru en moi, c'est les autres qui m'ont dit, tu pourrais le faire. Et en fait, oui, ça m'a lancée. Mais pour les fois d'après, c'est moi qui ai cru en moi. Mais moi qui avais des visions où les gens me disaient « Mais non, mais pourquoi ? »
- Speaker #1
Arrête,
- Speaker #0
repose-toi. Je me disais « Mais si, si, si, tu vas voir, ça va le faire. » Et au final, s'il y a un conseil que je peux donner, c'est d'essayer d'avoir une vision pour soi. Alors, quand on ne connaît pas au début, c'est difficile. Mais voilà, j'ai eu cette première perche, je l'ai prise. Et en fait, ça a été le déclenchement de plein de choses derrière. Du coup, j'ai fait des semi-marathons, on en a fait un certain nombre. Et à un moment donné, je me suis dit, ok, je vais me lancer sur marathon, maintenant que j'ai fait des semi-marathons. Par contre, j'ai fait des erreurs, c'est que j'ai fait des erreurs de débutant, mais je ne regrette pas d'avoir fait ces erreurs, parce que ça m'a permis d'avancer sur la suite. Je me suis trop entraînée, je négligeais la récupération, je l'ai trop fait. Et du coup, je me suis blessée, et je devais faire le marathon de la Rochelle, donc j'ai quand même pris le départ. je suis un peu têtue, mais force est de constater qu'à un moment donné, quand tu pleures parce que tu as mal, ça ne sert à rien. Je me suis dit que je suis déçue parce que je dois abandonner. Je suis quand même allée jusqu'au semi. C'était déjà difficile. Je me suis dit que ce serait idiot de continuer. J'ai bien fait parce que j'avais une tendinite du long fibulaire à chaque jambe. J'avais vraiment fait une grosse blessure. Et donc là, j'ai fait du cliné, j'ai pris le temps de... Mais au moins, j'ai appris. J'ai fait des erreurs.
- Speaker #1
C'est dur, c'est plus dur quand on commence à devenir dépendant du sport pour sa santé mentale. Les blessures sont un double choc parce qu'on n'a plus ce défouloir pour notre stress. Là, tu en parles de manière très apaisée, mais sur le coup, le fait de devoir ralentir au niveau sport, ça a été ? Comment tu l'as vécu ?
- Speaker #0
Du coup, je me suis investie dans les séances de kiné.
- Speaker #1
C'est bien. Garde son os. Gardez toujours un os.
- Speaker #0
Je n'ai pas souvenir que j'avais une frustration particulière. C'est sûr que c'est chiant parce que c'était un peu symbolique. Un an après avoir commencé la course à pied, je cours un marathon. Et puis après, je me suis aussi pris du recul. Je me suis dit, attends, tu as perdu plus de 30 kilos, 35 kilos. Tu as commencé à courir. À un moment donné, le corps, il ne peut pas tout encaisser. Et en fait, c'est aussi un rappel de dire « Oula, oui, d'accord, mais fais attention. » Donc, je ne regrette pas parce que... Alors, c'est sûr que si j'avais fini mon premier raton, bien évidemment, j'aurais une grande fierté et ça aurait été un succès. Mais pour autant, ça ne sert pas à rien. Je n'ai plus à prendre. Et donc, bon. Là, je me suis dit, OK.
- Speaker #1
Une petite remise de toute façon.
- Speaker #0
Une petite remise. Et après, je me suis soignée, tout ça. Et en fait, j'avais regardé, j'aime bien regarder. J'adore les voyages. J'ai eu la chance de beaucoup voyager. Et du coup, de pouvoir allier sport et voyage, c'est un truc que je kiffe. Et j'étais tombée toujours dans l'Odère. Tu as compris que les défis, ça m'anime et ça me passionne. Et du coup, je suis tombée sur une des courses un peu très atypique, une des courses les plus dures au monde, qui est le marathon de la Grande Muraille de Fille. Et en fait, cette course, je n'arrivais pas à me l'enlever de la tête. Je ne faisais que d'y penser. Je me suis dit, OK, bon, si j'en ai envie, pourquoi pas ? Et donc, j'ai commencé à me dire, OK, qu'est-ce qui ferait que je pourrais la faire ? J'ai essayé de me dire, bon, ça coûte de l'argent, il faut aller jusqu'en Chine. En plus... Le format de la course t'impose de rester 10 jours sur place. Donc, tu as un package qui n'est pas neutre en termes de coût. Après, je me suis dit, OK, j'ai mon expérience du marathon de la Rochelle où je me suis chiée quand même. Donc, si je fais ça, il faut que j'ai une bonne prépa. OK, donc il faut que j'ai un prépa physique. Mais il y a la notion mentale. Bon, ça serait bien que j'ai un préparateur mental. Je me suis dit, OK, ça serait bien que j'ai tout ça. Et donc, ça coûte combien ? J'ai commencé à faire des devis, je me suis renseignée et j'ai estimé un budget. Un budget... minimum. Je me suis dit que je commençais à avoir une communauté qui me suivait. Je me suis dit que je vais essayer d'aller chercher des sponsors. Si j'ai un rêve, si j'ai vraiment envie de le faire, je vais au bout. Je me donne les moyens de le faire. Je pense qu'à ce moment-là, pour rappel, je n'avais encore jamais terminé un marathon. Le marathon de la Grande Marée de Chine, c'est un des marathons où tu as 5000 marches à monter, mais à descendre aussi. Et ça ne fait que monter et descendre. Et là, je pense que mon entourage s'est dit, mais pourquoi ?
- Speaker #1
Quelle idée !
- Speaker #0
Mais qu'est-ce qu'elle fait ? Et du coup, mon conjoint, quand j'en ai parlé, il me dit, si tu trouves les sponsors, l'argent, pourquoi pas, on part. Il y avait une version 10 kilomètres, il me dit, moi je ferai la version 10 kilomètres. Je t'attendrai ! Et du coup, j'ai commencé à prospecter dans mon carnet d'adresses. Ok, bon ben... Donc je vais voir des marques, je me prends plein de noms, je me prends même plein de fois des non-réponses, mais je ratisse hyper large, j'essaie de faire une stratégie et tout. Puis je commence à avoir des rendez-vous, et je signe des partenaires des marques qui sont prêts à me suivre dans ce projet-là. Je signe un partenariat avec une marque, juste une marque, pour 6 000 euros. Donc, truc insensé. J'étais là, ouais, ok, super.
- Speaker #1
Et à l'époque, tu avais une communauté de combien sur Insta ?
- Speaker #0
Je devais avoir 15 000, un truc comme ça. Ok. Mais ma force, c'est que je travaille dans la com, donc j'ai essayé de rendre, j'ai fait un dossier hyper sexy. Aussi, pas dans le sens où je mettais des photos sexy. où les potes sont canons, il y a l'objectif qui est clairement affiché. En fait, il y a le contenu, mais il ne faut pas négliger la forme parce que si tu donnes envie, que c'est attrayant, les gens vont avoir envie d'écouter, ils vont avoir envie de creuser le sujet. Donc, j'ai tout misé sur mes points forts. J'ai fait un beau dossier de présentation et puis j'ai expliqué les objectifs, des projections de plans de com' qu'on pouvait créer ensemble, de la création de contenu. ça peut porter leur sujet RSE en entreprise. J'ai vraiment travaillé le truc.
- Speaker #1
Tu as vraiment joué ta carte de stratégie de communication pour venir servir ton propre rêve.
- Speaker #0
Je me rends compte que je mets souvent en place des stratégies.
- Speaker #1
Je pense que stratégie est une de tes qualités. Je pense.
- Speaker #0
J'ai pu rencontrer une personne lors d'une soirée de réseautage qui... pas du tout dans le même domaine que moi, qui faisait de la couture, et qui avait pu vivre son rêve de signer avec des éditeurs pour faire des livres sur la couture. Et puis en en discutant, elle me dit « mais tu pourrais le faire toi aussi avec ton projet et tout ça ? » Je me suis dit « ah mais oui ! » Et là je me suis dit « mais Agathe, t'interdis pas de rêver, de façon au pire tu risques quoi ? Qu'on te dise non ? Au moins t'auras essayé. » Donc j'ai réfléchi à un synopsis d'un livre. Donc j'ai écrit le synopsis de mon livre, machin, et j'ai essayé de me projeter sur des objectifs, livre que je ne pouvais pas encore écrire, que c'était pour raconter tout mon cheminement jusqu'au marathon de la Grande Maraïque de Chine. Donc j'ai prévu des objectifs en me disant, bon ben, voilà les étapes de préparation, les moments de doute, les trucs, les machins et tout. Et j'envoie ça à des éditeurs. Et à un moment donné, j'ai un appel avec un éditeur. Et là, il me commence et tout, et il me dit, ben moi j'adore votre projet. Et du coup, j'y crois tellement que je suis prête à vous faire une avance de droit d'auteur de 2500 euros. Et là, je me suis dit, waouh, comme quoi, il ne faut vraiment pas se mettre de limites. Et en fait, à un moment donné, j'ai signé un contrat d'édition. Bon, il s'avère qu'il y a eu la pandémie de Covid qui est arrivée. Donc forcément, aller en Chine, c'était compliqué. Ça a du coup un peu tout remis en question, mais je ne l'ai pas vécu comme un échec. parce que ce n'était pas moi. Moi, j'avais tout fait. Je m'étais préparée. J'avais mon préparateur physique, mon prépa mental. J'avais trouvé mes partenaires. J'avais ficelé mon budget. J'avais même, et c'est pour vous dire à quel point des fois, je suis allée loin dans mon truc. J'avais contacté des entreprises en Chine. Donc, j'étais en échange avec une agence de voyage en Chine. Donc, on discute en anglais. Et j'avais réussi à négocier de pouvoir mettre en avant la destination Chine de leur agence de voyage dans mon contenu. Et donc, du coup, je n'avais pas négocié du financier, mais j'avais négocié qu'il m'organisait tout mon voyage histoire de rester plus longtemps sur place. Et il m'offrait des journées pour moi et ma famille. Voilà, pour l'expérience. Et du coup, je ne sais pas si maintenant de le raconter, je me dis, mais où est-ce que je suis allée chercher tout ça ?
- Speaker #1
C'est dingue ! Tu es vraiment allée pousser les limites de ce qui est imaginable. En fait, c'est dingue l'imagination que tu as eue pour créer ce projet.
- Speaker #0
Et comme quoi, vraiment, s'il y a un message, enfin, il y a plusieurs messages que je vais faire passer, mais c'est de se dire, en fait, il ne faut pas se mettre de limites dans ses rêves. Au pire des cas, ça ne marche pas et on saura que s'y prendre de cette façon-là, ça ne fonctionne pas ou peut-être que ce n'était pas le bon moment. Après, oui, ça n'a pas pu se faire à cause du Covid, mais je sais que... je l'avais obtenu, que j'en suis capable et que si je veux des choses, oui, je n'ai pas pu le vivre parce que ça, c'est... Je ne peux pas le nier, il y a quand même une pointe de frustration, mais je sais que ce projet du livre, il reste dans un coin de ma tête. Je le reprendrai d'une façon ou d'une autre. Et je sais que j'ai réussi un jour à convaincre quelqu'un pour suivre dans mon idée. Donc, c'est ça que je retiens.
- Speaker #1
Ça montre ton côté positif et ce qu'on appelle le growth mindset. C'est vraiment, tu vas chercher l'apprentissage et tu cherches l'opportunité dans chacune des situations, même quand c'est des difficultés, même quand c'est des déceptions. Tu en tires le maximum.
- Speaker #0
Pendant cette période du Covid, sans rentrer dans les détails, j'avais des choses qui ne m'allaient pas avec mon préparateur physique, donc j'ai décidé de changer. Et opportunité. Marine Leleu ouvre des coachings sur Bordeaux. Marine Leleu, qui est une grande sportive, qui fait de nombreux défis sportifs. Et du coup, je la contacte. Et j'avais encore l'espoir que le marathon de la Grande Muraille de Chine pouvait être reprogrammé. Et en fait, il s'avère que Marine Leleu avait aussi cet objectif-là. C'est trop rigolo. Et du coup, on s'est préparé. Elle m'a préparée, elle m'a coachée pour l'éventualité où ça réouvrirait pour faire cette course-là. Bon, ça n'a pas réouvert. Le plan B, moins exotique, j'ai fait le marathon de Paris.
- Speaker #1
Fort sympathique. De même, un petit peu moins de marche.
- Speaker #0
Un petit peu moins de marche, quoique, non, mais moins de marche quand même. Et surtout, en étant en contact de Marine Leleu, je me suis dit, OK, Marine Leleu, elle est surtout connue pour faire du triathlon. Et du coup, ça a commencé à pointer des graines de triathlon dans ma tête. Et je me suis dit, et pourquoi je ne me mettrais pas ?
- Speaker #1
Et pourquoi pas ? Toi, c'est ta phrase, je crois. Et pourquoi pas ?
- Speaker #0
Exactement. Et je me suis dit, tant qu'à faire, pourquoi pas faire un half Ironman ? Histoire de bien mettre dès le début.
- Speaker #1
Oui, oui, tu n'as pas fait un petit, tu as commencé par un demi.
- Speaker #0
Sachant que j'avais un vélo, j'avais un VTT, mais je n'avais pas de vélo de route. Je n'avais jamais fait de vélo de route. Alors, je savais nager, puisque j'ai fait de la natation à dos.
- Speaker #1
courir.
- Speaker #0
J'arrive à courir au moins jusqu'au marathon. Donc, je pense que voilà. Et le vélo, je me suis dit, il n'y a pas de raison que je n'y arrive pas. Et donc, je me souviens, je me suis inscrite en juillet de, je ne sais plus quelle année, ça devait être 2021. Oui, ça devait être ça. Juillet 2021, je m'inscris à l'Alfa Ironman des Sables d'Olonne. Mais je n'avais pas de vélo. Je ne m'étais jamais entraînée pour du triathlon. Et j'avais un an pour me préparer.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Je me suis dit, ok, quel est le frein pour que je commence le triathlon ? Bon, ben, je n'ai pas de vélo. Un vélo, ça coûte. Tu n'as pas un vélo. Bon, ben, il faut que je trouve un vélo. Donc, je me suis dit, qui pourrait me trouver un vélo ? Bon, ben, je vais aller toquer à la porte de Decathlon. Je dis, bonjour Decathlon. J'ai un projet de faire le High Fireman des Sables de Nolone. Et du coup, j'ai réussi à les embarquer dans mon projet. Alors, ils ne m'ont pas offert le vélo, mais ils m'ont fait le vélo à prix goûtant. qui est quand même pas négligeable. Et surtout, ils m'ont offert tout le reste à côté. Donc, toutes les tenues, le casque, les accessoires,
- Speaker #1
les trucs qui s'accumulent,
- Speaker #0
ça coûte très cher. Et donc, en fait, je me suis dit, super, super partenariat et tout. Donc, j'avais mon vélo, j'avais mon matos. Et là, je me suis dit, bon, je ne voulais pas non plus faire n'importe quoi. J'ai trouvé un coach qui était spécialisé dans le triathlon. Et du coup, il m'a fait ma prépa comme ça. Et donc, je me suis... entraîné, de septembre à au mois de juin, je crois, le Sable d'Olonne, ou début juillet, avec des moments de doute, parce que quand tu te lances sur une course comme ça, puis le triathlon, c'est très... Il y a beaucoup de transitions, il y a beaucoup de choses à penser, il y a beaucoup de choses... C'était pas facile à se projeter dans ce genre de course. J'avais fait quand même quelques courses intermédiaires, pour me tester. sur des formats plus petits, format S, format M. Et du coup, ça m'a permis, j'ai pris le départ des Alpes. Alors, ce n'était pas facile. Je ne dis pas que c'était le truc, à ce moment-là, c'était le truc le plus dur que j'ai jamais fait. De toute façon, quand j'ai couru un marathon, je me suis dit, c'est le truc le plus dur que j'ai jamais fait. Après, j'ai fait un Alpe d'Aronne. Je me suis dit, c'est le truc le plus dur que j'ai jamais fait. Et vous verrez par la suite que je me suis encore dit, c'était le truc le plus dur.
- Speaker #1
tu repousses les limites qu'on soit bien clair parce que là on a l'impression que t'es une athlète professionnelle parce que tu charges des sponsors tu fais des courses de plus en plus dures toi ton objectif c'est de terminer avec un classement ou c'est juste de terminer quand
- Speaker #0
tu te lances ton objectif c'est juste de terminer parce que je suis même plutôt dans le milieu milieu tableau des classements ok ok Et du coup, mon seul objectif, c'est... de me prouver que j'en suis capable, de me dire que mon corps, que je n'ai pas toujours bien entretenu, ou pendant un moment donné...
- Speaker #1
Tu l'as un peu délaissé.
- Speaker #0
Voilà, je l'ai délaissé, j'en ai eu honte. Aujourd'hui, c'est ma plus grande... Ça me permet de faire plein de choses, c'est ma plus grande force, ça me permet d'aller au-delà de ce que je peux faire et d'aller chercher... J'aime bien aller hors de ma zone de confort. C'est quelque chose que j'apprécie. que ce soit dans le boulot ou dans le sport, même si ce n'est pas du tout confortable. C'est vrai que j'ai déjà dans mon entourage des gens qui me disent « mais là, ce n'est pas très confortable » . Je me sens
- Speaker #1
« oui, oui,
- Speaker #0
oui, ce n'est pas confortable, mais je m'adapte » . En fait, j'ai cette capacité à m'adapter et j'y prouve. Après, on pourrait se dire que ça fait un peu le toujours plus, que ce n'est pas forcément très sain non plus. mais en fait de vivre des choses vivre des expériences, vivre des aventures c'est quelque chose qui me plaît je sais bien que je ne vais pas pouvoir repousser éternellement mais voilà en tout cas de vivre des choses comme ça, ça me plaît beaucoup après c'est sûr que vers la fin du Alpha Ironman ça a été très dur j'ai cru que j'allais tomber dans les vapes parce que j'étais en hypoglycémie je pense ça n'était pas facile ... d'ailleurs je me suis mis à pleurer en passant la ligne d'arrivée ce qui ne m'était jamais arrivé quand tu te lèves à 4h du matin parce que tu as toute la logistique autour tu fais un effort de 8h forcément qu'à un moment donné ton corps... après ce genre d'événement je vais tant puiser physiquement que mentalement parce que c'est une épreuve mentale je mets du temps à m'en remettre quand je vois des gens qui se disent c'est bon j'ai fait une coupure de 2 semaines je repars, moi je n'en suis pas capable Il me faut des fois deux mois pour m'en remettre parce que je suis allée chercher loin, parce que je n'ai pas une aisance dans le sport, particulièrement dans le sens où je ne vais pas courir à 4 minutes au kilomètre. Maintenant, je vais plutôt être à 6, 30, 7. Mais mon objectif, c'est de finir, de me dire « Ok, j'ai vécu une belle expérience, je suis allée au fond, tout donné, c'est ça qui m'intéresse. »
- Speaker #1
C'est fort et je vois que tu le fais sérieusement, même si tu vas vraiment chercher tes limites à chaque fois. On voit que tu prends du plaisir à te lancer des nouveaux défis et que tu allies en plus la découverte, le voyage à cette passion. Mais tu le fais avec beaucoup d'humilité. Tu m'avais montré cette image de toi qui m'a beaucoup marquée. Je l'ai souvent en tête quand je suis dans des défis. Je crois que c'est ton marathon de, j'ai envie de dire, Séville ou Bilbao ?
- Speaker #0
C'était Bilbao, oui. Ah, je ne sais pas, j'allais quand même. Donc c'est quand je préparais en fait le marathon de la Grande Muraille de Chine. Bon, à un moment donné, il fallait quand même que je finisse un marathon avant. Et donc je m'étais mis un marathon intermédiaire qui était le marathon de Bilbao, qui était mon premier marathon. Et en fait, j'ai vraiment beaucoup, beaucoup souffert sur cette course. Normalement, tu as un mur qui arrive vers le 30e kilomètre. En fait, moi, je l'ai pris dès le semi parce qu'il y avait des conditions difficiles. Je ne veux pas me trouver d'excuses, mais... Il pleuvait,
- Speaker #1
il faisait froid.
- Speaker #0
C'était un marathon nocturne. Il pleuvait. Et en fait, du fait qu'il pleuvait, que c'était tard dans la nuit, passer le semi-marathon, il n'y avait plus personne au bord des routes. Mentalement, physiquement, ça m'a lâchée. En fait, j'avais beaucoup de mal. En fait, le parcours était... est très compliqué aussi parce que t'as des grandes lignes droites où tu vois les gens revenir ils t'en font plein comme ça très dur psychologiquement parce que tu sais que ça va être long et en fait quand on se déjà passé le semi c'est dur il reste encore un semi quoi et du coup il y a cette photo où je suis en complet désarroi sous la pluie toute seule dans le noir en train de marcher, le regard fixe en disant « j'avance quand même » .
- Speaker #1
Non mais moi cette image, elle m'a vraiment marquée. Et pour moi, elle symbolise la persévérance. Même quand il n'y a plus rien qui justifie le fait de s'infliger ça, tu as persévéré parce que moi je t'ai rencontrée bien après ça. Et je sais que même si cette expérience, elle avait été difficile, tu avais terminé et tu avais recommencé. Et j'y pense souvent.
- Speaker #0
Et c'est vrai que cette course-là, alors ça peut paraître bateau dit comme ça, mais je m'en sers beaucoup en référence. Quand je suis face à une difficulté, je me dis, mais repense au moment où tu étais au plus bas. Et en fait, à ce moment-là, sur cette photo-là, j'étais dans un passage très compliqué. J'ai dû marcher pendant huit kilomètres. C'est difficile le marathon. C'était mon premier jour de règle. En plus, il y avait plein de choses qui n'étaient pas arrangeantes du tout. Et en fait, à un moment donné, j'avais quand même recommencé à courir. Et en fait, en Espagne, il y a des barrières horaires qui étaient plus courtes qu'en France. Donc, c'était cinq heures. Et en fait, je devais être au 35e ou 36e kilomètre. Et tu as la voiture balai qui se rapproche de moi et qui m'explique en espèce de français, anglais, espagnol. Soit vous vous arrêtez là sur le trottoir, soit vous continuez, mais sans avoir la conviction que la ligne d'arrivée soit ouverte quand vous passez. Et en fait, là, j'ai brillé, mais dans le bon sens du terme. C'est-à-dire qu'à un moment donné, je n'ai pas fait tout ça pour ça. C'était juste pas pour m'arrêter là,
- Speaker #1
sur ce trottoir, seule,
- Speaker #0
dans la nuit,
- Speaker #1
sous la pluie.
- Speaker #0
Et donc là, je me suis mise à courir. Alors, j'avais l'impression de courir vite, mais je ne courais pas vite. Mais en fait, j'ai dit, OK, je ne m'arrête plus, j'y vais à fond. Et pour la petite histoire, mon copain me suivait en trottinette électrique. Et à un moment donné, il n'avait plus de batterie. Et donc, il s'est mis à courir à côté de la trottinette, à côté de moi. Donc, on avait l'air deux personnes complètement ahuries. Et en fait, on est arrivé sur la... Je suis arrivé en 5h02 ou 3 minutes. Je ne sais plus exactement le temps. Ils avaient commencé à démonter, mais il y avait encore le chrono qui tournait. Et j'étais dans les dernières personnes où ils enregistraient le temps. Donc, j'ai réussi. Mais il n'y avait personne dans le noir. Il devait être minuit et demi. Je me souviens, j'ai pris mon coca, ma médaille. Je me suis dit, je suis marathonienne. Je voudrais le plus long.
- Speaker #1
C'est dur, parce que 5 heures, c'est court pour un marathon.
- Speaker #0
Le premier marathon, tu ne sais pas à quoi t'attendre. Tu as les pandas qui te diront, oui, mais tu as marché. Oui, mais ça reste quand même une distance. Et en fait, je me sers de ce moment-là, même quand j'ai des difficultés. dans mon boulot ou ailleurs je me dis ok bon bah il ya des moments où tu seras au plus bas mais en fait tu as des pics de d'énergie qui vont revenir à reviendra et ça et il faut pas s'accrocher enfin il faut s'accrocher il faut pas abandonner il faut continuer et c'est ce que j'ai fait et du coup je suis fier de ça et du coup voilà certes je suis pas je sais pas faire en quatre heures ou en trois heures et demie voilà mais je suis allé au bout j'ai fini et c'était mon objectif c'était principal Et ça, ça me porte en fait dans tout ce que je fais. Et suite au triathlon Alpha Ironman, je me suis dit, OK, il y avait une chose que je rêvais de faire et je me disais que je n'en étais pas capable, c'était de faire les courses des marathons des sables, des half marathons des sables. Alors le marathon des sables complet, il est très costaud et je ne me sens pas… Voilà, c'est 250 kilomètres dans le désert, mais il y a la version… Half Marathon des Sables, alors ils ne l'appellent plus comme ça, mais c'est le concept, où en plus, ils ont fait un truc hyper accessible, on peut choisir, on peut faire 70, 100 ou 120 kilomètres, switcher d'ailleurs, donc c'est un côté rassurant aussi, et je m'étais dit que je n'en étais pas capable, et en fait, à un moment donné, je me suis dit, mais Agathe, pourquoi pas ? Elle est capable, si elle a les moyens, elle n'a pas de raison, et je me souviens, l'ouverture, c'était au mois de décembre, Et je me souviens que j'étais allée, donc je travaille sur les, j'ai changé d'entreprise, mais je travaille sur les quais à Bordeaux. Et donc j'avais fait mon traditionnel tour des quais à Bordeaux, c'est le truc quand on m'aime. Donc c'était en hiver, donc il faisait froid, il faisait nuit, et je m'étais dit ok, il faut que je revienne avant 18h, parce qu'il y a l'ouverture des trucs. Et je me souviens très bien, j'étais sur le parking de mon entreprise, donc j'étais allée courir, donc j'étais transpirante, machin. Et j'avais de la buée dans ma voiture. Et là, j'étais en train de me dire, OK, je clique ou je ne clique pas ?
- Speaker #1
Pour la grande chose.
- Speaker #0
Et en fait, l'avantage de ces courses-là, justement, pour ne pas que tu aies de frein à te lancer, c'est que tu peux te lancer et... Tu peux te désister sans frais. Tu es vraiment patient. Je me suis dit, au pire des cas, je me désisterai. Et du coup, j'ai validé mon inscription. Mais j'ai dû rester 5 minutes à regarder mon écran en me disant,
- Speaker #1
j'y vais, j'y vais pas.
- Speaker #0
t'es capable, t'es pas capable, t'as fait plein de trucs, y'a pas de raison, tu vas faire en sorte que tu ailles plus loin. Et en fait cette course là, c'est encore plus fort que les autres, il y a tout ce processus. Parce que certes, il y a le processus de se préparer physiquement, mais il faut préparer son matériel parce qu'on est en autosuffisance alimentaire. Et en fait, c'est une aventure dans l'aventure. Il faut préparer son sac, il faut trouver le matériel, il faut arriver à jongler entre le prix, parce que ça coûte cher, et le poids, parce qu'il faut que je le porte après sur moi. Il faut arriver à trouver les bons compromis. Et j'ai adoré... Passé du temps, mais même si ça me faisait flipper au possible, mais j'ai pris du temps. Alors, j'ai noué quelques partenariats qui étaient des partenariats matériels. Par exemple, j'ai contacté Polar, qui m'ont offert une montre. J'ai pu obtenir des petites choses matérielles. Je n'ai pas obtenu du financier, mais je voulais aussi, c'était quelque part, ce n'est pas que c'était forcément volontaire de ma part, mais... C'était un projet où ça me tenait vraiment à cœur et je ne voulais pas être contrainte de devoir produire tel ou tel contenu pour un partenaire parce que forcément, quand ils s'engagent financièrement, c'est contre des contreparties. Ils ne sont pas gratuits. Du coup, mon objectif, c'était aussi de... Je voulais vivre cette Ausha. Du coup, je n'ai pas forcément cherché, comme ce que j'ai pu faire dans mes autres défis, le côté financier.
- Speaker #1
Donc, tu voulais vivre ton aventure à fond.
- Speaker #0
Voilà, exactement. Et du coup, bah...
- Speaker #1
Incroyable. Les photos étaient dingues.
- Speaker #0
En Jordanie, parce que du coup, c'était le cadre. Et donc, ça Ausha le fait de... Le voyage, le défi, l'aventure, ça coche plein de cases.
- Speaker #1
C'est dans ma bucket list.
- Speaker #0
Ouais, mais franchement, quand il y a des gens qui me disent « Ah, mais c'est incroyable ! » Et quand je dis « Ouais, mais tu verras, fais-le, c'est hyper accessible ! » Les gens me disent « Mais n'importe quoi, c'est pas du tout ! » si si alors oui c'est très dur mais en fait on est capable parce qu'en fait là c'est pas vraiment de la course à pied c'est du trail en fait c'est plus de la marche dans les conditions d'être dans du sable mou avec un sac de 9 kilos sur le dos enfin on va pas courir pendant 8 heures faut pas rêver c'est plutôt de la marche et en fait oui c'est dur j'en ai chié et c'était le truc le plus dur que j'avais oui Mais ça reste accessible. C'est avant tout une aventure. C'est sortir complètement de sa zone de confort. Et au final, je suis partie seule. Et mine de rien, c'est plus facile de partir à plusieurs parce qu'on peut se soutenir à plusieurs. Et si je le refais un jour, ça sera pour le partager avec quelqu'un. Parce que même si tu rencontres des gens, tu discutes avec des gens, c'est quand même dur mentalement. Il y a eu des moments très, très, très durs. Je ne dirais pas que, oui, j'ai kiffé le faire dans son ensemble. Il m'a fallu plusieurs jours pour me dire, OK, je l'ai fait et waouh, c'est super. Waouh, c'était quelque chose. Quand je me souviens, quand je suis revenue à la chambre d'hôtel, Je n'avais pas pleuré comme ça depuis... Je me suis mis à pleurer, mais des larmes, mais je n'avais jamais pleuré comme ça. Et c'était... Je ne savais même pas dire ce que c'était. C'était un mélange de souffrance, de fatigue, de c'est enfin fini, de... De soulagement. De soulagement. Parce que oui, c'est grandiose. Ça reste quand même accessible physiquement. Après, moi, j'ai eu des ampoules, donc ça m'a compliqué fortement l'aventure. C'est ça aussi qui m'a fait souffrir. Mais il ne faut pas négliger le fait que ça m'a... Mentalement, j'ai puisé comme jamais dans mes réserves mentales. Enfin, vraiment. J'ai mis un moment à m'en remettre.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Ça te chamboule, en fait. Vraiment.
- Speaker #1
Ah, c'est fou. C'est vrai que c'est une épreuve qui fait peur et en même temps qui donne envie. Les paysages sont incroyables. Et oui, c'est une...
- Speaker #0
Mais dans toute avance, il y a des gains, mais il y a aussi un chamboulement. Et en fait, le chamboulement passe... Quand j'ai eu ma perte de poids, oui, j'ai perdu plein de poids. Mais pendant quelques mois, ça a été difficile parce qu'en fait, j'ai changé en assez rapidement. Et à un moment donné, je ne savais plus qui j'étais. Il y avait un petit peu une dissonance entre ce que mon cerveau percevait de moi,
- Speaker #1
ce que les gens voyaient.
- Speaker #0
qui j'envoyais qui était dessus et en fait je suis un peu perdue sur qui j'étais pendant plusieurs mois il faut aussi changer toute ta garde-robe il faut enfin Il faut aussi avoir conscience que dans tout processus, Il y a des changements, il y a des remises en question. Ce n'est pas linéaire.
- Speaker #1
Même si la perte de poids est linéaire, la transformation ne l'est pas. Voilà. C'est intéressant ce que tu dis. Et moi, ce que je trouve aussi génial dans ton parcours, c'est que tu nous l'as dit, tu étais sportive jeune. Après, ça s'est un petit peu perdu. Tu l'as retrouvé. Et puis finalement, maintenant, le sport est vraiment haut. cœur de ton activité, puisque tu t'occupes, pour la Banque Populaire, des partenariats sportifs, et tu as été hyper impliquée, notamment sur les Jeux Olympiques, expérience incroyable. Comment est-ce que les deux ont convergé, finalement ?
- Speaker #0
En fait, ma perte de poids, je l'ai commencée, comme je disais tout à l'heure, quand j'ai travaillé dans un club sportif, un club de rugby professionnel de Bordeaux, à l'Union Bordeaux-Belgues, vous l'aurez compris, du coup. Et ce serait que... déjà d'être entourée de sportifs. Et quand toi, tu es un peu la petite grosse du service, tu te dis bon, tu ne te sens pas forcément à ta place. Bref. Et finalement, j'ai perdu du poids. Super, ça m'a permis de me défouler. Mais voilà, j'étais dans cet univers sportif. Très bien. J'ai fait ce changement, ces défis sportifs. Et à un moment donné, j'avais besoin de renouveau dans mon cadre professionnel. J'ai du coup décidé de changer d'emploi. Et il y avait cette offre à la Banque. Populaire, donc j'ai postulé, et pour la petite histoire, quand j'ai passé l'entretien, donc la Banque Populaire, depuis pas mal, enfin depuis 2019, ils ont signé un partenariat pour être partenaire des Jeux Olympiques, et quand ils ont cherché leur nouvelle personne du service communication, ils avaient en tête ce projet Jeux Olympiques, en essayant de trouver aussi un profil qui colle pour ce projet qui est un peu hors normes, et du coup quand j'ai passé l'entretien, en fait, c'est Moi, il faut savoir, j'ai un bac plus 3, je n'ai pas forcément voulu aller plus loin. Je sais que je suis souvent en concurrence avec des gens qui ont un profil qui ont plus de diplômes que moi. Pas forcément plus d'expérience, mais plus de diplômes. Et des fois, j'ai un peu un complexe par rapport à ça. Mais le fait de valoriser qui j'étais, les expériences que j'ai faites.
- Speaker #1
Les défis de partie.
- Speaker #0
C'est vrai que ça m'a permis de me démarquer face aux autres. Et en fait, j'ai pu convaincre à l'entretien parce qu'ils se sont dit, OK, elle est capable de faire ça d'un point de vue sportif, donc elle sera capable de mettre la même énergie dans le travail, dans ses projets. Et donc du coup, quand on dit qu'il faut arriver à trouver le petit truc qui nous permet de nous démarquer en entretien, mais vraiment, ça a une vraie utilité et ce n'est pas pour faire joli qu'on dit ça. Et puis c'est vrai que quand...
- Speaker #1
Quand tu arrives et que tu montres vraiment qui tu es et ce qui t'anime en dehors du travail, ça donne envie dans le cadre professionnel aussi, en fait. Parce qu'on n'est pas obligé d'être une personne au travail et une autre personne à la maison. Finalement, c'est bien de montrer ce qui t'anime vraiment.
- Speaker #0
Exactement. Et en fait, après, il y a eu une conjoncture d'effets qui a fait qu'il y a des personnes qui sont parties du service, qui étaient sur le projet Jio. Et en fait... De fil en aiguille, et aussi parce que j'ai fait comprendre que le projet m'intéressait, on m'a attribué le projet et je suis devenue chef de projet du partenariat Jeux Olympiques pour la Banque Populaire en Nouvelle-Aquitaine. Et c'était assez colossal et assez vertigineux. Je me rappelle des premières réunions que j'ai faites à l'échelle du groupe et quand je voyais tout ce qu'il y avait à faire et je me disais « Oh ! » Je ne vais jamais y arriver. Et en fait, je me disais, mais regarde, tu disais que les marathons, tu n'allais pas y arriver. Et tu y es arrivé. Donc, prends étape par étape. Fixe-toi des mini-objectifs en termes d'hier. Et en fait, je me suis beaucoup servie de ce que j'ai vécu dans le sport et comment j'ai vécu mes différences sportives pour tenir bon. Parce que c'était un projet de longue haleine. J'ai travaillé deux ans et demi sur ce projet-là. Donc, c'est énorme comme objectif. Et en fait, des fois, j'ai des faces à des gens. Bon, ce n'est pas le cœur de métier d'une banque. Donc, de se dire, c'est quoi le sport ? Mais du coup, j'ai une fois une réflexion quand je présentais mes missions et il y a des gens qui m'ont répondu « Ah, mais il y en a qui ont des métiers plus durs que d'autres. » « Venez avec moi au quotidien. » Et au final, petit à petit, j'ai pu vraiment mettre ma patte et... Et vu que c'était aussi une passion qui m'animait, travailler pour les Jeux Olympiques, c'est aussi quelque chose qui me faisait vibrer. Je voulais vraiment prendre part à cette aventure. Des fois, j'étais un peu trop optimiste, mais j'y suis vraiment allée. Et je sais que... Alors, c'est peut-être un peu prétentieux de dire ça, mais je sais que ma nature a contribué à faire ce projet parce que je n'ai pas lâché, parce que je n'ai pas abandonné, alors qu'il y avait des moments où, honnêtement, il y avait de quoi vouloir abandonner. Et en fait, je suis fière de moi d'avoir pu maintenir ça. Je me souviens, il y a un an, on était à l'aube de l'année 2024, où il y a tout ça à faire, tellement de choses à mettre en place. Et je me disais, tiens, tu vas y arriver, tu vas être tellement fière après. J'ai approché à ça. Et en fait, de pouvoir visualiser ce qu'on va ressentir après, je pense que ça aide aussi pour motiver tout au long du processus. Et ça a été hyper important. Et je n'ai pas tout fait tout bien. Parce qu'il y a des choses que j'ai apprises sur le sein. Je me suis retrouvée à faire des choses de couteau suisse. Des choses que j'ai appris et rectifiées. Mais voilà, c'était une très belle aventure. Et en plus, j'ai eu la belle occasion de porter la flamme.
- Speaker #1
Ouais, ça c'est chouette.
- Speaker #0
Au final, ça a beaucoup de sens. Parce que je me dis avec le parcours. que j'ai eues, de me dire là où j'en suis maintenant. Des fois, je me dis, mais rends-toi compte, Agathe, il y a 10 ans, 95 kilos, tu étais là, tu ne faisais rien dans ton canapé. Là, tu as fait tout ça et en plus, tu as porté la flamme.
- Speaker #1
C'est génial. C'est génial.
- Speaker #0
Il ne faut pas cesser de croire en ses rêves.
- Speaker #1
Oui, et croire en ses rêves et en même temps, j'ai envie de dire, parfois, c'est un peu intimidant, les rêves, parce qu'on... On oublie de rêver, certaines personnes n'arrivent plus à avoir des rêves, mais en tout cas, là, ce que je vois avec toi, c'est que tu te lances des défis, il y a une idée qui arrive et tu te dis, pourquoi pas moi ? Et derrière, quand même, il y a un énorme travail pour visualiser l'objectif, mais ensuite, le décomposer en différentes étapes. Tu mets aussi le boulot nécessaire pour atteindre chacune de ces étapes. Et il y a des périodes difficiles, et il y a des déceptions, et il y a des échecs. Et en même temps, tu lâches pas. Et tu te dis, ça fait partie du process.
- Speaker #0
Exactement. Je me dis, en fait, toutes les personnes qui réussissent dans la vie, toutes font face à des échecs. Donc, je ne vois pas pourquoi, moi, je dérogerais à la règle. Et donc, je me dis, bon, ça fait partie du processus, et il faut faire avec. Et en fait, essayer de comprendre, bon, qu'est-ce qui a fait que ça n'a pas marché, ou comment je pourrais faire mieux la prochaine fois. Comme ça, ça paraît simple, mais il y a des moments où je ne vais pas avoir des pensées très positives, ça va même être plutôt négatif. Et puis, je me dis, de toute façon, le mouvement, le fait d'avancer, ça te rapprochera forcément de ton objectif. Donc, autant essayer d'avancer, même s'il faut faire un petit détour, ça avance quand même.
- Speaker #1
L'important, c'est d'avancer. Trop bien.
- Speaker #0
Et d'avoir une vision pour soi-même, comme tu l'as dit, en fait, c'est... OK, en fait, c'est pas les gens qui imagineront des choses pour toi. Si toi, t'es pas capable de l'imaginer pour toi, les gens, ils le feront pas. Donc, il faut vraiment... Et pas se mettre de limites. Comme un brainstorming, de lâcher toutes les idées, et puis après, on voit comment... Comment concrètement on peut les mettre en place ? Et en fait, en essayant de se dire, OK, j'ai envie de faire ça. Bon, concrètement, j'ai besoin de quoi pour faire ça ? Et de s'énumérer les choses. Mais en fait, on se rend compte que ce n'est pas si inaccessible que ça.
- Speaker #1
J'aime bien cette idée d'oser aller explorer des options qui paraissent peut-être un peu folles.