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Toucher du doigt la santé

#10 Santé Buccodentaire et bien être : comment transformer la visite chez le dentiste en une expérience apaisante ? Dr Camille Laulan

#10 Santé Buccodentaire et bien être : comment transformer la visite chez le dentiste en une expérience apaisante ? Dr Camille Laulan

1h07 |20/06/2024
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Description

La bouche est un élément fondamental de notre santé et une personne sur deux craint d’aller chez le dentiste…😱 1 / 2 ! Pourquoi !? Et comment faire évoluer cela ?


Pour explorer ce questionnement nous avons le plaisir de vous présenter une soignante particulièrement investie, le Docteur Camille Laulan, Maman de deux enfants, aux multiples casquettes.

Chirurgien dentiste, omnipraticienne avec des spécificités en

  • 🧒 dentisterie pédiatrique

  • 😁 dentisterie conservatrice et esthétique (alignements dentaires, éclaircissements, …)

  • 🦷 créatrice de contenus pour faire de la prévention et diffuser une autre image des soins dentaires

    • oui c’est possible de ne pas faire / avoir mal  !

    • Et oui, prendre soin de son sourire, c’est important

  • 👩‍🎓 formatrice et conférencière

  • 🫧 créatrice du centre pluridisciplinaire « Dent Ta Bulle »

Un lieu regroupant une quinzaine de professionnels (de santé et de soins ), avec une vision globale où chaque détails a été pensé pour favoriser une expérience agréable de soin 😌

Un exemple inspirant de travail pluridisciplinaire et de positionnement bienveillant vis à vis des patient.e.s (petits et grands)


🌱 Il ressort de nos échanges de nombreux conseils applicables directement et des questionnements autour de la santé et de la santé buccodentaire particulièrement.


TIMELINE :

0 Présentation : chirurgien dentiste, omnipraticienne

10 La santé ? et la santé bucco-dentaire ? L’importance du sourire : LIEN SOCIAL

15 comment c’est fait une bouche ?

16 impact et importance des dents de lait, rendre ludique le brossage 🪥

24 écosystème buccal ; maladie bucco-dentaire transmissible 🦠

30 Recommandations et conseils

37 Pourquoi « traînons-nous » pour aller consulter un dentiste ?

😰Peur, phobie et compétences pour gérer les émotions…

39 Notions de nerfs crâniens, d’intimité

Comment les soins se déroulent ils ?

43 « Dent ta bulle » Équipe pluridisciplinaire 🫧

Aménagement conscientisé du cabinet, les 5 sens, l’hypnose conversationnelle

Créer une relation de confiance. Le bien-être dans les soins dentaires

48 Ambiance de travail partagée (patients, professionnels de santé, professionnels du bien être) 👥

54 Formation, transmission, gestion

59 Des spécificités du métier de dentiste, stressant sur différents plans, une autre vision de la réalité


« On ne peut pas être en bonne santé si on n’est pas en bonne santé bucco-dentaire… »


👉 Poursuivons la discussion après l’écoute de ce podcast.

Sur Instagram et sur Facebook


👥🎧

Podcast conseillé par Camille dans l’épisode : Florence Etcheverry

https://entretienavecundentiste.com


👩‍⚕️ Retrouvez le Dr. Camille Laulan sur les réseaux :

Instagram

Facebook

🫧 Son cabinet pluridisciplinaire à Ambarès-et-Lagrave :

"Dent Ta Bulle, Soins dentaires pour toute la famille".

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Si vous aimez le podcast, je vous invite à

💜 nous laisser 5 étoiles ou un commentaire sur l'application Apple Podcast.

💚 vous pouvez aussi noter les épisodes sur Spotify dans la partie "A propos"


C'est gratuit, fait en quelques secondes et cela nous aide à faire grandir "Toucher Du Doigt La Santé"


Merci d’avance, c’est précieux pour nous.


Belle écoute et à bientôt 👋

Antoine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Antoine Lacouturière

    Bonjour, soyez les bienvenus sur Toucher du doigt la santé, le podcast autour des soins, du bien-être et de la santé. Je m'appelle Antoine Lacouturière, ancien sportif de haut niveau, j'exerce l'ostéopathie et la sophrologie depuis 10 ans maintenant. A travers la rencontre d'invités passionnés par leur métier, je vous propose de partager avec vous des questionnements sur le fonctionnement du corps humain et des nombreuses manières d'en prendre soin. Aujourd'hui, nous avons le plaisir de recevoir Camille Lolland, docteur en chirurgie dentaire aux multiples casquettes. Elle s'est orientée en pédodoncie, en dentisterie conservatrice et esthétique notamment. Savez-vous qu'une personne sur deux craint d'aller chez le dentiste ? Une personne sur deux ! Quand on sait à quel point la bouche est importante pour la santé, cette statistique m'interpelle. Et vous ? En parallèle de ses activités de soins, Camille est aussi formatrice, créatrice de contenus sur les réseaux et chef d'entreprise d'une toute nouvelle structure qui réunit une quinzaine de professionnels de santé et de soins dans Tabulle et Soigne Tabulle dans la région bordelaise. Un exemple fort inspirant de travail en équipe pluridisciplinaire avec des remises en question, des découvertes, des formations continues, la prévention. Un centre moderne qui permet de recevoir et soigner les patients dans des conditions optimales où chaque détail compte. Je vous propose d'explorer avec Camille l'importance de la bouche dans la santé, anatomiquement et socialement parlant. Pourquoi prendre soin des dents de lait ? comment créer des conditions favorisant les soins dentaires et le bien-être. Oui, c'est possible d'allier les deux. Et aussi, beaucoup de petits conseils applicables directement pour nous et nos enfants. Je vous donne rendez-vous sur les réseaux, Dr. Lolland, Dentabule, et Touchez du Doigt la Santé pour poursuivre ensemble la discussion. Et je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Camille.

  • Dr Camille Laulan

    Bonjour Antoine.

  • Antoine Lacouturière

    Merci de me recevoir aujourd'hui dans ton cabinet. À Bordeaux, à côté de Bordeaux, on est où exactement ?

  • Dr Camille Laulan

    On est à Embarès, c'est Bordeaux-Rive-Droite, à côté de la Garonne.

  • Antoine Lacouturière

    Merci pour la précision. Aujourd'hui, on est là pour parler de santé, de santé buccodentaire. Et pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore, avant de rentrer dans le sujet, est-ce que tu veux bien nous faire une petite présentation de toi, s'il te plaît ?

  • Dr Camille Laulan

    Bonjour à tous, je m'appelle Camille Lolland, je suis dentiste depuis maintenant bientôt 10 ans, enfin depuis 10 ans, maman de deux enfants, Augustin et Léonore, 4 et 2, bébé chef d'entreprise, formatrice aussi, et voilà, je suis passionnée par mon métier, et donc je pense que c'est pour ça que j'avais envie qu'on s'en parle un peu aujourd'hui.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, effectivement, passionné par ton métier et puis par ses différentes facettes, j'ai envie de dire. En préparant l'interview, je me disais multi-casquette dans la façon de te présenter. On peut rajouter formatrice et puis aussi influenceuse on va dire plutôt apporteuse d'informations, de prévention et d'images de ce que c'est la vie d'un cabinet dentaire et ce qu'on peut faire dedans Ça fait partie effectivement des choses qui m'intéressent aujourd'hui. Ce que je te propose qu'on fasse pour qu'on puisse se situer un petit peu, aujourd'hui on est dans ta bulle, à dans ta bulle, la structure que tu as créée, ton troisième bébé. On va en parler un petit peu plus loin dans l'interview. Est-ce que tu peux nous faire l'anatomie de ta semaine aujourd'hui ? Une semaine type, entre ces différents...

  • Dr Camille Laulan

    Entre mes différentes casquettes. Alors du coup, en début de semaine, en général, mon conjoint est en déplacement. Donc le lundi matin, je gère les enfants. J'arrive au cabinet. Le lundi, c'est une journée mixte. En fait, je suis dentiste, mais... J'ai deux casquettes même en tant que dentiste parce que je suis épée de dentiste et dentiste généraliste, donc omnipraticienne. Et donc j'ai partagé ma semaine, j'ai un jour et demi adulte, un jour et demi enfant. Donc le lundi matin, je fais les adultes. L'après-midi, c'est consacré à l'administration du cabinet, parce qu'il y a beaucoup de choses à gérer, c'est ça, avec un gros cabinet. Le mardi, donc après je m'occupe des enfants, en général, milieu de semaine. Mardi, ma journée entière consacrée à mes patients, pareil, omnipratiques, plutôt quand même orientés, dentisterie moderne, esthétique, conservatrice, etc. Le mercredi matin, donc là c'est les enfants, donc je moque toujours des enfants le mercredi matin, et donc du coup c'est les enfants aussi au cabinet, et mercredi après-midi, j'ai toujours de l'administratif, en général je débauche. Je suis censée débaucher plus tôt. Là, c'est l'ouverture du cabinet, donc ce n'est pas forcément le cas. Et ça m'arrive après de partir à Paris, parce que dans une semaine assez type sur un mois, le jeudi, c'est consacré aux formations. Donc si c'est à Paris, je pars la veille au soir, et c'est là où mon conjoint me prend le relais avec les enfants. C'est un peu priorisé. Luc est prioritaire pour ses déplacements début de semaine et après on inverse sur la fin de semaine. Donc le jeudi, journée de formation à droite à gauche, mais le but c'est que maintenant avec la structure, il y ait de plus en plus de formations qui se fassent sur place chez Dantabule à Bordeaux. Et après je rentre le soir et le vendredi c'est ma journée entière consacrée aux enfants.

  • Antoine Lacouturière

    Merci pour l'anatomie de la semaine et puis tu partages aussi un peu d'intime dans la partie gestion avec ton conjoint, ton compagnon merci pour ça

  • Dr Camille Laulan

    C'est un deuxième travail ça aussi gérer les enfants solo c'est une organisation

  • Antoine Lacouturière

    Oui, on imagine bien. Et merci pour le petit clin d'œil parce que pour bien travailler, on est nombreux en tant que soignants, en tant que praticiens à aussi gérer l'emploi du temps. Ça fait partie des questions qui reviennent souvent dans comment est-ce que vous faites pour concilier la vie pro, la vie perso, d'autant plus quand on est passionné, investi, formateur, etc. Ok, donc ça nous permet, je pense, de mieux visualiser le cabinet qui est en cours, dont on reparlera tout à l'heure. les déplacements de l'un et de l'autre, la gestion et la présence des enfants, les tiens, les autres cabinets. Omnipraticien, pour ceux qui ne sont pas dans le monde dentaire, tu peux nous dire en quelques mots ce que ça veut dire concrètement ?

  • Dr Camille Laulan

    Un omnipraticien, c'est un dentiste généraliste, qui va faire aussi bien les soins de conservateur, de carie, qui va faire les détartrages, les prothèses, etc. Alors après, omnipraticien, ça veut tout et rien dire, parce qu'en fait, quand on sort de la fac, on est omnipraticien. Donc on est censé faire de tout. Normalement, un omnipraticien, il soigne aussi les enfants, il soigne les personnes âgées. On est censé faire de la chirurgie, au moins extraire les dents, etc. Et en fait, après, on se spécialise parce qu'il y a des omnipraticiens qui ne reçoivent plus forcément d'enfants, des omnipraticiens qui ne font pas de chirurgie. On est tous chirurgiens, dentistes, mais en fait, il y en a qui n'aiment pas et ils ont le droit de ne pas être à l'aise avec ça. Donc après, on se spécialise quand même avec nos domaines de prédilection et ce qu'on préfère. Et donc c'est pour ça que je disais que j'étais omnipraticienne, mais orientée quand même esthétique et dentisterie conservatrice. Je ne fais pas de couronne en métal, je fais de l'alignement dentaire, je vais faire des éclaircissements. Je suis quand même assez portée sur l'esthétique, sur ma partie dentaire omnipratique.

  • Antoine Lacouturière

    Ok, c'est devenu une forme de spécificité entre guillemets, c'est-à-dire que vous avez tous le même DE, diplôme d'état, et en fonction des préférences, des affinités, des compétences, vous spécialisez. Toi aujourd'hui, c'est celle dont on vient de parler, et je pense que pour les auditeurs qui ne connaissent pas vraiment OmniPratik, c'est un peu flou, ça permet de dire le dentiste.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, le dentiste généraliste, c'est comme le médecin généraliste, il y a le dentiste généraliste, et après il y a... Peu de spécialités en dentaire reconnues, il y a l'orthodontie, il y a la médecine buccale et la dermatologie buccale, mais mis à part ça, après c'est juste des domaines d'exercice de spécialité, parce qu'on n'a pas le droit de parler de spécialiste, où en fait on va se former avec des formations privées, alors il y a des formations aussi à la fac, des DU, etc., mais après vraiment la thèse et le diplôme de chirurgien dentiste, et c'est comme ça qu'on va s'orienter un peu plus vers des... On peut avoir un exercice exclusif. Il y en a qui ont un exercice exclusif dans les enfants, c'est pas une spécialité, alors que ça devrait l'être, mais ça c'est un autre débat, mais voilà on peut exercer de manière exclusive une des spécialités. Et il y a un plateau technique qui va avec, il y a des compétences, enfin dans tous les cas, je connais certaines personnes qui sont bonnes partout. Mais c'est difficile. En général, si on veut être bon, il faut en faire beaucoup et donc se spécialiser dans certains domaines.

  • Antoine Lacouturière

    D'autant plus que là, vous êtes quand même sur une partie très manuelle. Il y a une répétition de gestes qui est importante.

  • Dr Camille Laulan

    Et puis c'est petit.

  • Antoine Lacouturière

    C'est plus que ça. C'est petit, c'est fin, c'est quelque chose de précis. Ça fait des liens avec les ostéos sur la partie recevoir un bébé de quelques jours préma ou une personne âgée ou un sportif pro ou un ado. Dans les mains, ce n'est pas les mêmes tissus, ce n'est pas les mêmes techniques, ce n'est pas la même façon de faire. Ce sont des parallèles qu'on peut faire avec la thérapie manuelle, en kiné, en rééducation globale. Ok, on visualise mieux ton quotidien. La santé pour toi en quelques mots, si on se rapproche du thème du podcast, est-ce que tu veux bien nous dire ? donner ta vision de la santé et puis après on dérivera dans le santé buccodentaire.

  • Dr Camille Laulan

    Alors la santé en général je dirais que c'est un bien-être physique, psychique, relationnel aussi. La santé, on est bien dans sa peau, dans son corps, dans sa tête, dans son métier. Il y a plein de choses dans la santé et je ne peux pas parler de santé sans que tu dis qu'on parle de buccodentaire après. Mais pour moi, c'est important que mes patients prennent conscience qu'on ne peut pas être en bonne santé générale si on n'est pas en bonne santé buccodentaire. Donc je ne peux pas le dissocier de la définition de la santé même.

  • Antoine Lacouturière

    Ok, celle-ci on la reprendra peut-être dans les phrases d'introduction. Et est-ce que si je pose la question santé buccodentaire, pour coller un petit peu à ta vision, donc la santé c'est proche de la définition de l'OMS que tu nous donnes là comme ça, il n'y a pas de notes, c'est deux têtes je précise pour les auditeurs, c'est sans préparation. Santé buccodentaire, tu peux préciser ? En termes de définition, qu'est-ce que c'est être en bonne santé buccodentaire ?

  • Dr Camille Laulan

    Une bonne santé buccodentaire, c'est pour moi avoir des dents qui nous permettent déjà d'avoir un lien social épanouissant. Il y a combien de patients qui parfois, pour une petite chose, ne pas sourire, ne pas sourire sur les photos, etc. Et donc déjà... Pour être épanoui, sourire et ne pas avoir peur de montrer ses dents, c'est important. Des dents, ça sert aussi à manger. Donc pouvoir bien mastiquer, on sait très bien que c'est la première étape de la digestion, c'est là où la salive, les enzymes commencent à digérer le bol alimentaire, donc si on gobe parce qu'on n'a pas de quoi mastiquer, on peut avoir des problèmes de digestion, etc. Donc ça sert aussi à ça les dents, ça sert à parler. Je me suis cassé une dent quand j'étais petite, je suis en train encore une fois de la refaire, quand il me manque une dent devant, je ne peux plus parler. Donc aussi dans le lien social, avoir des dents qui manquent, c'est problématique. Donc c'est vraiment pouvoir avoir, ne pas se soucier de nos dents en fait. Que ça soit un atout qu'on puisse croquer dans une pomme. Là, moi j'ai une couronne devant, je suis en bonne santé buccodentaire parce que j'ai pas de douleur, parce que j'arrive à manger, mais je peux pas croquer dans une pomme. je peux plus, depuis que je me suis cassé la dent je pourrais plus jamais croquer dans une pomme parce que c'est trop fragile et que dès qu'un enfant tombe sur ses dents etc je leur dis, mais par contre on évite là tout ce qui est incision donc bonne santé buccodentaire c'est pouvoir croquer la vie à plein de dents et sourire après comme dans les pubs quoi

  • Antoine Lacouturière

    Génial beaucoup de choses dans ce que tu dis le lien social, un des éléments qui ressort mieux de tout ça c'est le lien social tu vois Ça me touche particulièrement au cabinet. J'ai plein d'images d'ados avec des traitements orthodontiques en cours. Il y a vraiment le fait de venir cacher, pincer pour pas qu'on voit.

  • Dr Camille Laulan

    Il y en a qui sont encore traumatisés, leurs traitements d'orthodontie ados.

  • Antoine Lacouturière

    Et c'est exactement ce que j'allais dire. C'est-à-dire que sur les jeunes adultes, on voit encore parfois ces petits rictus de contraction pour pas laisser aller complètement le sourire. Et entendu comme ça, ça me fait prendre conscience de l'impact. de laisser sourire complètement les muscles de son visage ou tenir, retenir, contenir ça ?

  • Dr Camille Laulan

    Le sourire, c'est contagieux. C'est ce qu'on voit le premier chez une personne. C'est vraiment... Et quand on réhabilite le sourire de quelqu'un, on le voit, en fait, qu'il y a des personnes qui se métamorphosent. Elles sont un peu voûtées en salle d'attente. Et plus on avance, plus elles reprennent confiance dans leur sourire, que ce soit par un éclaircissement, un alignement. En fait, elles s'ouvrent. Alors il y en a qui viennent nous voir quand ils divorcent et d'autres ils divorcent après. C'est pour montrer l'impact des dents et de la confiance que peuvent avoir un sourire sur la confiance en soi des gens, et que ce soit des adultes et des enfants. Enfin, même tout petit, en fait, un enfant qui va se casser la dent à 3 ans, ce n'est pas l'âge où, en fait, on est censé avoir une dent qui part, qui a la petite souris. À un moment donné, ils ont tous des trous devant, donc ce n'est pas problématique. Mais il y a un âge où ce n'est pas censé être le cas. Il y en a beaucoup qui peuvent se moquer. Et il y a des enfants qui vont plus ou moins être capables de gérer ces moqueries-là. Il y en a, ils vont se renfermer sur eux-mêmes. Donc, il n'y a pas que le côté... Il y a le côté fonctionnel, il y a le côté esthétique, il y a plein de choses qui rentrent en jeu, et donc les dents, c'est hyper important. C'est le reflet de la santé, je trouve.

  • Antoine Lacouturière

    C'est joli, m'ont dit, le reflet de la santé. Ça fait lien avec le regard des autres. Comment est-ce que je me positionne ? Comment est-ce que je me sens ? La mastication, on en a parlé dans des podcasts précédents, l'importance de l'articulation aussi. Et puis ton exemple de vie perso, dentaire, qui a vécu ça. J'en parlerai pas mieux que toi, je m'arrête là-dessus. Ok, merci pour ça. C'est une partie importante de notre santé. Et d'un point de vue anatomique, neurologique, sensoriel, tu peux nous en parler aussi un petit peu ? Comment tu perçois ça, toi, aujourd'hui, après tes dix ans de pratique, après ta vie de maman, de voir grandir tes petits bouts, les différentes formations que tu fais ? Qu'est-ce qu'il y a dans la bouche, pour les personnes qui ne sont pas professionnelles du secteur, ou les parents qui écoutent ? Comment s'est faite une bouche ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors une bouche, il y a des mâchoires, donc un os, il y a un ligament. Donc ça, souvent, on n'a pas conscience, on peut se faire une entorse de la dent. Parce que forcément, toi, tu le sais, mais la dent est dans un ligament, et donc on peut se la luxer, elle peut bouger. Ça permet de servir de capteur de pression aussi, ça nous protège. En fait, on va croquer sur un aliment très dur. le ligament va envoyer un message au cerveau qui dit hop, ouvre ! et donc ça permet de relâcher, de ne pas casser la dent. C'est tout un écosystème qui est complexe. Les dents de lait, le dédoublement des gencives, les dents de lait qui poussent, qui sont risalisées, grignotées, la racine de la dent de lait va être grignotée pour laisser la place à la dent définitive. Et ce qui peut peut-être m'embêter le plus, c'est que parfois on dévalorise la... L'impact et l'importance des dents de lait, en disant c'est pas grave, il y a une carie, mais si une dent de lait va tomber, en fait les dernières dents de lait tombent vers 13 ans. C'est les moyennes, comme la première dent elle arrive vers environ 6 mois, parfois il y a des enfants qui les ont à 4 mois, d'autres à 14, la première dent, donc c'est toujours des moyennes. Mais en fait les dernières dents de lait tombent tardivement et elles sont là pour préparer la cavité buccale à accueillir et à garder la place pour la sortie des dents définitives. C'est complexe tout ça. Quand il y a les poussées dentaires, il y a des douleurs. Même en tant que maman, parfois on se sent impuissant. Parce que moi je peux... Là, Eleonore s'est cassé un petit coin dedans. Bon, si c'est que ça, à la limite je suis contente parce qu'elle est assez kamikaze, mais je serais capable de les aider. Alors des poussées dentaires, on peut se sentir impuissant. Les douleurs dentaires, c'est important. Et c'est ça qui fait que le métier est complexe. Parce que les patients, ils ont peur. il y a beaucoup de douleurs qui peuvent être associées aux dents. Une douleur dentaire, ça fait très mal. Donc après, aller chez un dentiste, et on a cette mauvaise réputation d'un menteur comme un arracheur de dents, ou la pub à Flelou, j'étais là quand ça faisait mal. Ça me rend folle, ces choses-là.

  • Antoine Lacouturière

    On voit bien. Alors attends, il y a plein de choses, mais il y en a dans l'ordre, j'aimerais revenir. Les arracheurs de dents, on va revenir là-dessus. Mais avant ça, tu as dit quelque chose qui m'intéresse. Fort t'a dit...

  • Dr Camille Laulan

    Il faut valoriser les dents de lait.

  • Antoine Lacouturière

    Il faut prendre soin de ses dents de lait. Ah bon ? Ah bon, il faut prendre soin de ses dents de lait ? Tu veux bien nous expliquer ? Là, on comprend en fait, en t'écoutant, qu'il y a un impact parce que ça dure longtemps. Par exemple, une carie, une infection, qu'elle peut être là jusqu'à l'adolescence ou la pré-adolescence en tout cas. Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que c'est important ? Parce que là, je suis sûr que ça va toucher beaucoup de personnes qui nous écoutent. Cette image-là, elle est presque inconsciente de dire, c'est une dandelée. Ah, mais ça va, c'est pas grave.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, et puis il y a encore des professionnels, comme des pédiatres, qui disent que c'est pas grave de se brosser les dents qu'à partir de 3 ans, de dentifrice sans fluor, etc. En fait, les dandelées, de base, elles sont censées rester une dizaine d'années en bouche. Donc forcément, elles sont plus fragiles que les dents définitives. Elles se construisent plus rapidement aussi. Elles ont un émail qui est plus fin. Elles n'ont pas la même... le même rôle dans la cavité buccale et pour l'être humain. Donc il faut en prendre soin parce qu'elles sont plus fragiles, elles n'ont pas la même anatomie, et c'est aussi plus compliqué de soigner les enfants. Donc...

  • Antoine Lacouturière

    Ça c'est le deuxième point. Tant qu'on est sur le premier, je t'interromps une seconde, excuse-moi. Les dents de lait, cette importance-là, souvent au cabinet, avec les petits bouts, je le constate moi en tant qu'ostéo, et pourtant, même si je fais spécifique bébé une partie de la semaine, Les instituteurs, les institutrices, les personnels de crèche, bref, il y a énormément de monde en dehors des soignants, chez qui cette information-là, pour moi, elle est vraiment fondamentale en termes de prévention. En gros, à partir de quand est-ce qu'on commence ? Dès la première dent, c'est un peu ce que tu dis sur les réseaux, je crois. Dès la première dent, il faut être attentif, on est actif même.

  • Dr Camille Laulan

    En fait, ça paraît logique. On mange, il y a une dent, on la brosse. Après oui, forcément, dès la première apparition du tout petit bord libre de la première petite quenotte, on ne va pas brosser pendant deux minutes. Voilà, donc il y a des étapes, mais c'est sûr qu'un enfant à trois ans, si on ne lui a jamais brossé les dents et qu'on va lui dire ah ben tiens, allez, là maintenant on se brosse les dents deux minutes, trois fois par jour il va dire mais qu'est-ce qu'elle devient par jour ma mère ? Et puis il peut y avoir aussi qu'est-ce qu'elle va mettre dans ma bouche ? C'est intrusif la bouche, on fait un métier en plus hyper humain. On rentre dans la sphère très proche des gens. Les ostéopathes, c'est pareil, mais nous, on rentre à l'intérieur. C'est un des métiers où il y a ce stress-là de rentrer dans la sphère très intime. Ce n'est pas comme si on viole, mais ça peut être perçu comme vraiment très intrusif. Et si on commence effectivement qu'à trois ans, l'enfant ne va pas être habitué. Donc, il faut que ça rentre dans la routine. C'est vrai que parfois... Moi, je donnais des conseils aux parents et on me disait c'est facile, ça se voit, vous avez des enfants Alors non, je n'en avais pas et donc peut-être que j'avais des conseils un petit peu plus cadrés où je disais non, mais moi je ferais comme ci, comme ça Non, on fait comme on peut, effectivement. Quand on est parent, on fait toujours de notre mieux, mais on sait un peu la norme. Et si on essaye et si on le fait régulièrement, moi à deux ans et demi, Et Léonore, parfois, effectivement, elle n'est pas trop d'accord. Et je lui ai dit non, non, elle sait qu'on ne va pas déroger, on va brosser les dents le matin. Et Augustin, là maintenant, il a 4 ans et ce n'est plus du tout un problème.

  • Antoine Lacouturière

    C'est devenu dans la routine habituelle.

  • Dr Camille Laulan

    Voilà, c'est normal. Et en fait, ah oui, mais je ne veux pas le forcer. Oui, mais en fait, tu le forces bien à s'habiller, tu le forces bien à se laver. En fait, ça fait partie de l'hygiène qu'on doit enseigner à nos enfants. Et voilà, ce n'est pas l'éducation, mais c'est les bonnes habitudes. en fait, et ça fait partie d'une bonne santé générale. Donc en fait, on manque un peu à notre devoir de parent si on ne prend pas bien soin des dents de nos enfants. Et si on ne met pas tout en œuvre pour éviter qu'il y ait des catastrophes et qu'on soit obligé d'opérer les enfants sous anesthésie générale quand à trois ans, toutes les dents sont carriées.

  • Antoine Lacouturière

    C'est important ce que tu dis et ça me donne envie de souligner ça, de dire... Un des objectifs du podcast, c'est de transmettre de l'information avec des experts comme toi aujourd'hui, à un public large, mais aussi d'informer d'autres professionnels, parce qu'au sein même des dentistes, tout le monde ne dit pas la même chose, au sein même de chaque communauté de métier, il y a des divergences, mais quand il y a un consensus, notamment avec du bon sens, comme celui qu'on est en train d'évoquer par rapport aux apparitions des premières dents et au fait d'en prendre soin, si ce message-là est diffuse, pour moi c'est une bonne idée. on est loin de la critique, de dire les parents ils ont raté ça, ils sont nuls, on est parents tous les deux, beaucoup de monde se reconnaîtront. L'idée c'est pas de faire parfaitement mais c'est d'être informé dès le départ pour faire le mieux possible. J'ai une petite nuance, et dans cette nuance là, je te rejoins, non, le consentement, on en parle beaucoup en ce moment, et c'est important, et on en reparlera tout à l'heure sur la partie sédation, méopathe et phobie, mais... un enfant qui traverserait la route à deux ans, alors que le feu est vert et qu'il y a des voitures qui circulent, on l'arrêterait. C'est-à-dire qu'il soit d'accord ou pas, on va l'arrêter, parce que c'est dangereux pour lui. Et je trouvais ça important de souligner que, oui, c'est contraignant au départ, ces routines-là, mais pour sa santé globale, c'est quelque chose qui est fondamental. Oui,

  • Dr Camille Laulan

    et puis c'est contraignant, mais il y a des moyens de le rendre ludique. Il y a plein de brosses à dents différentes. Moi, ils ont une brosse à dents électrique, une brosse à dents manuelle. On change, il y a des comptines. Enfin voilà, on peut mettre des positions différentes. On peut chanter en même temps. On peut faire sur les poupées. Parfois, Léonore, elle me le fait en même temps avec ma brosse à dents que je lui brosse aussi. Donc, il y a des moyens que l'enfant trouve ça intéressant. Déjà, les enfants veulent faire comme papa et maman. Donc, on peut faire aussi en même temps. Je ne suis pas en train de leur dire que je les attache pour leur brosser les dents et qu'ils partent avec les dents nickel. Cool.

  • Antoine Lacouturière

    Tu les attaches pas toi ?

  • Dr Camille Laulan

    Non mais par contre tu vois une fois Augustin un matin on avait oublié voilà je suis dentiste et pourtant un matin on est dans le speed du matin on a oublié de brosser les dents je sais pas je crois que Léonore avait fait un caca au dernier moment j'ai changé la couche bref on a pas brossé les dents maman je vais avoir les petites bébêtes on a pas brossé les dents du coup arrivé à l'école il a fallu que je lui rince la bouche pour enlever les petites bébêtes. Et parce que c'est inclus, en fait, il le sait. Et que du coup, c'est pour son bien, on enlève les bébêtes. Et autant... Après, il y a des enfants qui sont différents. Et Léonore, elle veut le faire toute seule. Elle a deux ans et demi, elle ne peut pas, en fait. Elle ne peut pas le faire toute seule. Donc, il faut que je galère pour essayer de repasser derrière elle. Et bien, Augustin, il a quatre ans. Il ne veut pas faire tout seul. C'est maman qui fait tout le temps. Donc, on s'adapte à notre enfant. Mais on sait qu'il faut que ça soit dans les bases de ce qu'on lui inculque pour sa bonne santé. Et ça va lui servir. toute la vie, parce qu'en fait, l'écosystème buccal, on le transmet aussi à ce moment-là. S'il y a des bactéries qui sont agressives, quand il y a des caries partout, même si on soigne tout, l'écosystème, des bactéries, on a des bactéries agressives quand il y a des caries, mais ça met bien un an, un an et demi, les études montrent, avant d'avoir une flore bactérienne qui ne soit pas pathogène et pas agressive. Donc, ce n'est pas juste qu'on a tout soigné et c'est comme ça. Et c'est pareil, il y a des notions à savoir en tant que parent. C'est tout bête, mais quand l'enfant naît, il n'a pas de bactéries en bouche. Donc vite il va en avoir, mais le fait de goûter si c'est trop chaud avec la même cuillère que l'enfant, nettoyer la tétine qui est tombée par terre en la mettant dans notre bouche. Oui on enlève les bactéries qui sont par terre et on évite qu'ils se brûlent si c'est trop chaud, mais en fait on lui donne des bactéries, nos bactéries à nous, qui sont hyper agressives. Donc ça dépend quelle hygiène buccodentaire, quelle santé buccodentaire on a aussi, mais pourquoi on dit, ah mais dans tous les cas, moi mes parents ils ont perdu leurs dents, j'ai des mauvaises dents comme mes parents. Mais parce que les bactéries, elles se transmettent. La maladie buccodentaire, c'est une maladie infectieuse transmissible.

  • Antoine Lacouturière

    Des points de suspension pour que le temps me... C'est colossal, le message que tu fais passer. On parlait d'un conscient collectif tout à l'heure. je sais pas les stats mais combien on est allez je m'inclus dedans, combien on est à avoir fait ça, transmettre la cuillère, boire dans le même verre, c'est quelque chose qui est assez frais dans la prise de conscience globale de dire attention, il y a des vecteurs on transmet des choses tu l'as appris à la fac ça ou c'est après que t'en as pris conscience de ça ? J'ai l'impression que c'est assez frais en fait tout ça. Sur les réseaux ça sort, dans les formations on va dire croisées c'est en train de sortir aussi, mais malgré tout j'ai l'impression que c'est pas si commun.

  • Dr Camille Laulan

    Mais parce qu'en France on est mauvais sur la prévention. J'ai fait ma dernière année d'études au Canada, déjà ils sont beaucoup plus conscients de tout ça et du côté prévention. On l'apprend un petit peu à la fac, mais après on est beaucoup plus conscient. Et je pense que c'est le côté dentiste pédiatrique qui fait qu'on est encore plus conscient de ça, côté prévention, côté transmission, etc. Moi, ça me fend le cœur quand il y a des mamans qui arrivent et qui pensaient bien faire pour leur enfant, et quand je leur dis qu'il y a des caries partout, ou du moins sur beaucoup de dents. Et en fait, elles se mettent à pleurer parce qu'elles se disent mais pourquoi on ne m'a pas dit ça avant ? Moi, je pensais bien faire. Je ne vais pas dire pourquoi on en est arrivé là, il y a des facteurs différents, mais en fait, la prévention et les messages ne sont pas assez délivrés. Nous, parfois, quand on les voit, c'est déjà trop tard. Parce qu'on les voit quand il y a déjà des caries ou quand il y a déjà des problèmes.

  • Antoine Lacouturière

    Tu veux dire qu'il est temps de réparer, il n'est plus temps de prendre soin.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, on est dans la guérison, on n'est plus dans la prévention.

  • Antoine Lacouturière

    Thérapeutique, on est dans du curatif.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, et c'est un peu le système français qui veut ça. Malheureusement, on est plus dans le...

  • Antoine Lacouturière

    Là, pour le coup, j'ai jeté un oeil sur les quotations d'actes en termes de... L'assurance maladie, sur le fait d'arracher une dent ou le fait d'en prendre soin avant, de prévenir. C'est quelque chose qui m'a laissé quelques réflexions.

  • Dr Camille Laulan

    Dans beaucoup d'autres pays, la prévention est moins chère que le fait de soigner. En France, c'est l'inverse.

  • Antoine Lacouturière

    C'est ça qui est dingue. C'est-à-dire que c'est moins cher d'arracher des dents...

  • Dr Camille Laulan

    Ouais, que de les soigner. Alors là maintenant c'est en train quand même de changer et on est super content parce que maintenant les applications de Fluor, il y a des codes qui sont rentrés dans la CCM, il y a un remboursement entre 3 et 24 ans, mais déjà c'est nul que ça soit que... Au début, c'était entre 6 et 9. Donc déjà, on est content, maintenant c'est entre 3 et 24. Mais pourquoi ça n'allait pas rembourser avant 3 ans et pourquoi ça n'allait plus après ? Pourquoi au début c'était qu'entre 6 et 9 ans ? C'était quand même un âge clé, parce qu'en fait, à 6 ans, c'est là où la première dent définitive fait son apparition en bouche. Donc c'est au fond. Vu qu'il n'y a pas de dents de lait qui sont tombées, ça peut passer inaperçu, en fait, cette sortie de dent définitive. Et quand elles arrivent en bouche, elles sont quand même immatures. Donc l'émail n'est pas encore complètement dur, il peut se carrier beaucoup plus vite, c'est là où les enfants gagnent en autonomie, donc parfois ils peuvent se brosser les dents tout seuls, même si normalement jusqu'à 7-8 ans l'enfant n'a pas la dextérité pour bien se brosser les dents tout seul, il peut commencer, il peut finir, mais il faut qu'il y ait un brossage parental aussi.

  • Antoine Lacouturière

    Là tu rejoins des conseils de Virginie qui était sur un des podcasts précédents et qui nous disait c'est jusqu'à 8 ans. Et c'était surprenant, on a eu quelques réactions de surprise sur les autres. On a pu dire quoi 8 ans ? Mais comment ça ? L'explication que tu donnes de l'apparition des dents définitives, de la posture, de l'accès pas facile en postérieur.

  • Dr Camille Laulan

    Oui c'est la dextérité aussi. En fait il faut qu'ils soient capables de lasser leurs chaussures. ou d'écrire en lettres cursives vraiment pour avoir bien la dextérité d'aller brosser sur la gencive d'aller dans tous les recoins etc de la bouche donc je parlais des quotations on va voir le côté positif on va faire un peu de sofro pour le coup le côté positif ça a évolué c'était

  • Antoine Lacouturière

    en train d'arriver et on est passé de 6 à 3 et puis il y a aussi plein de choses il y a des comptes Instagram il y a des réseaux, il y a des podcasts pour faire prendre conscience aussi du fait que non ça commence bien plus tôt dès l'apparition de la première dent Ok, donc ça nous permet d'y voir plus clair sur la partie prévention. Est-ce que tu vois des choses à rajouter ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors oui, sur la partie prévention, on parlait de fluor au cabinet dentaire, mais il y a aussi ce qu'on fait à la maison. Et côté prévention, il y a les dentifrices au fluor. C'est une polémique un peu parce qu'il y a 30% de plus de caries chez les enfants ces dernières années, avec un peu l'avènement des dentifrices bio, maison, sans fluor, etc. En fait, un adulte... qui vient me voir, qui n'a pas de problème aux dents, qui n'a pas de sensibilité, qui n'a pas eu de carie, qui vient me voir régulièrement, il utilise un dentifrice en fleur, soit un enfant, les dents de lait sont plus fragiles, les dents définitives, quand elles arrivent en bouche, elles sont hypomatures, l'HAS et l'UFSBD, ils parlent de perte de chance pour l'enfant si on n'utilise pas un dentifrice fleuré. Donc, c'est là où en fait il y a des problèmes avec le fluor, parce que là je sais que ça va faire un peu débat. En fait, la mauvaise presse du fluor, elle vient des Etats-Unis. Elle vient des Etats-Unis parce que le fluor est rajouté dans l'eau potable. En France, ce n'est pas le cas. Donc ça c'est déjà vraiment quelque chose d'important à souligner. Et après ce qui fait peur c'est les fluoroses. Parce qu'on peut avoir des petites taches blanches, on a eu trop de fluor, ou tantifrice, on a peur des fluoroses. Déjà la fluorose, elle vient par le fluor qu'on ingère par voie générale, ce qu'on appelle par voie systémique. Et on s'est rendu compte que ce fluor là, il va agir sur les dents en formation. Nous, ce qu'on veut, c'est protéger les dents qui sont en bouche, qui vont être déminéralisées parce qu'il y a le goûter, on ne se brosse pas les dents après le goûter, et parfois on peut grignoter, etc. Le seul aliment pas cariogène, c'est l'eau. Donc à partir du moment où on met autre chose dans notre bouche que de l'eau, la dent va avoir un petit temps de déminéralisation. Après, on a le pouvoir tampon de la salive qui fait que ça va contrebalancer. Et là, on n'est pas tous égaux, on a des salives qui sont plus ou moins efficaces pour rebasculer cette acidité buccale. Donc en fait ce qu'on veut c'est qu'il y ait du fluor par voie locale sur les dents.

  • Antoine Lacouturière

    Appliqué là où on en a besoin.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, et donc c'est là où les dentifrices sont importants. D'où le fait que maintenant c'est plus dans les recommandations de donner des gouttes de fluor. Donc ça il y a encore des pédiatres qui le font et non ce n'est plus dans les recommandations. C'est dans des cas particuliers de situations de handicap et c'est après un bilan fluoré. Sinon on a diminué, donc on n'a plus de gouttes. Par contre on a augmenté la quantité de fluor dans les dentifrices. Parce qu'on veut ce fureur-là par voie locale. Donc là, j'entends déjà des parents qui vont me dire Oui, mais ils mangent le dentifrice. C'est vrai. Les enfants, avant 6 ans, en général, ils avalent une certaine quantité de dentifrice. C'est pour ça qu'on va adapter la quantité sur la brosse à dents. Déjà, la banane de dentifrice, c'était pour la pub à coiffre fraîche. On voit les trois couleurs. Mais ça n'a aucun intérêt. C'est pour nous faire consommer plus de dentifrice.

  • Antoine Lacouturière

    C'est vrai qu'on en met plus du coup.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, pour voir les trois couleurs, mais ça ne sert à rien. Donc on adapte, c'est vraiment, on trempouille les poils de la brosse à dents quand ils sont tout petits, après c'est un petit grain de riz, une petite lentille, et au maximum on est sur un petit poids en fait. On n'a pas besoin d'avoir plus de dentifrice.

  • Antoine Lacouturière

    Maximum, tu veux dire pour tout le monde ?

  • Dr Camille Laulan

    Oui, en adulte, un petit poids ça suffit en fait.

  • Antoine Lacouturière

    Ça méritait de venir jusqu'à Embarès aujourd'hui.

  • Dr Camille Laulan

    Et après on ne crache pas, enfin non pardon, et après on crache les excédents mais on ne se rince pas.

  • Antoine Lacouturière

    Là, je pense que là, 99% des auditrices, des auditeurs vont dire qu'on ne se rince pas. C'est une blague.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais si tu te mets de la crème hydratante sur les mains, est-ce que tu vas te laver les mains après, sous l'eau ? Non, c'est abéant. Et donc là, tu te mets du fleur sur les dents pour que la dent puisse capter le fleur et se renforcer. Et tu vas te rincer après.

  • Antoine Lacouturière

    Non, je me prête au jeu du petit jeu de roche.

  • Dr Camille Laulan

    Mais tu l'avais déjà vu !

  • Antoine Lacouturière

    Je l'ai vu sur les réseaux et je pense que c'est un de tes posts où j'avais peut-être réagi en me disant Mais waouh, c'est quelque chose qui est du bon sens quand on le réfléchit, quand on l'entend dit comme ça, mais qui se pratique peu. J'imagine qu'une partie des patients te disent Ah bon ? J'imagine les surprises.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais parce que c'est là où le pouvoir de la communication et aussi des publicités, on voit dans le... Et des habitudes aussi. Parce qu'après, à partir du moment où on a pris l'habitude de se rincer la bouche, il y en a qui vont dire Moi, je ne peux pas. Mais changer les habitudes, c'est hyper dur.

  • Antoine Lacouturière

    Ça, ça mériterait un podcast à part entière.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais bon...

  • Antoine Lacouturière

    Donc, on a plusieurs petits tips, plusieurs petits conseils, là. Si on fait un micro-point résumé, on évite de transmettre les cuillères quand on a testé ou pas. On ne prend pas en bouche la tétine qui vient de tomber par terre. On ne transmet pas avec nos bactéries à nous de l'écosystème particulier d'un adulte aux enfants. on prend bien soin des dents depuis le départ dès la première, on met un petit peu de dentifrice un petit poids au maximum vous voyez l'image d'un petit poids, je pense que ça va rester Et puis, ça nous permet quand même d'avoir quelques conseils pratico-pratiques. On brosse combien de temps ? C'est deux minutes, c'est ça la norme ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors, en France, ils ont diminué, parce que vu qu'on est des mauvais élèves, ils ont diminué de deux fois par jour, matin et soir, deux minutes. Parce que de dire trois fois par jour, trois minutes, ça faisait inatteignable, entre guillemets. Mais en France, au Canada, lors de ma dernière année, tous les gens sont dans les toilettes entre midi et deux. Pour se brosser les dents, les bouteilles de bain de bouche font 2 litres, parce que c'est une autre piste de conscience, et ils sont beaucoup plus dentaux conscients. Et comme je disais, les soins curatifs coûtent excessivement cher, donc en fait ils sont eux beaucoup plus dans la prévention. Il y a des pays où les mutuelles ne vont pas vous rembourser si vous ne faites pas vos contrôles réguliers chez le dentiste, parce qu'ils savent qu'en fait le curatif, ça coûte beaucoup plus cher que la prévention. Souvent, on entend oui, mais j'ai pas mal aux dents, alors j'y vais pas Mais justement, en fait, c'est pas quand on a mal qu'il faut aller chez le dentiste. Parce que si on y va quand on a mal, c'est déjà peut-être une dent qui est à dévitaliser, à couronner, donc ça fait plus de séances, le coût est plus élevé. Peut-être que les sensibilités, j'ai pas envie de parler de douleur, mais les sensibilités sont quand même plus importantes. Alors que si on y va régulièrement, mais parfois, maintenant, on a des processus qui permettent de reminéraliser des petites caries débutantes, de protéger, d'enlever justement le tartre avant que ça... ça devient une maladie parodontale avec du tartre sous la gencive, etc. Mais c'est le changement de conscience qui a opéré aussi en France.

  • Antoine Lacouturière

    C'est des graines dans la prise de conscience que tu lances aussi, en disant qu'on est en train d'aller vers ça et qu'il est temps de le faire. Ça donne un peu cette sensation-là de dire, inversons le rapport du curatif-préventif.

  • Dr Camille Laulan

    Et encore plus si on a peur. Parce qu'en fait, si on a peur d'y aller, il vaut mieux y aller qu'il n'y ait rien, et qu'on y aille qu'une fois par an, plutôt qu'on y aille une fois tous les 5 à 10 ans, et qu'à chaque fois, ça soit des chantiers, parce qu'il y a 2-3 ans à refaire, et que ça soit plus embêtant financièrement, etc. Donc...

  • Antoine Lacouturière

    Si je résume plus justement, le message c'est allez-y avant d'avoir mal.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, c'est dans les... Après, la première idée qui me vient à l'esprit, c'est au niveau gynéco, on sait qu'il faut faire un frottis tous les ans. Mais ça fait partie des bonnes pratiques d'aller chez son dentiste tous les ans. Et si on a des problèmes spécifiques, peut-être que parfois, c'est tous les six mois, voire tous les trois mois, mais tous les ans, c'est ce qu'il faut garder en tête.

  • Antoine Lacouturière

    Super, un petit tips de plus. D'ailleurs Camille, en écoutant tout ça, je me pose la question, j'ai une idée, mais pourquoi est-ce que les gens ils viennent pas ?

  • Dr Camille Laulan

    Parce qu'ils ont peur. Quasiment la moitié des gens disent qu'ils n'ont pas envie d'aller chez le dentiste. Il y a peut-être pas une semaine, mais combien de fois on va me dire j'ai rien contre vous, mais j'aime pas le dentiste En fait, il y a cette peur-là ancrée de tomère générationnelle. Et les dentistes d'avant, c'est plus pareil que maintenant. Là, tu as vu le cabinet, le fauteuil enfant. Il y a plein de choses qui sont faites pour les enfants. Ils n'ont plus peur d'aller chez le dentiste. C'est vraiment ça qui me tenait à cœur en créant le cabinet et toute l'ambiance. Je sais qu'on y reviendra un petit peu après. J'ai aussi beaucoup d'adultes. Souvent, vu que je fais et les enfants et les adultes, j'ai des parents qui me disent Vous faites les adultes aussi ? Parce qu'ils voient comment on prend soin de leur enfant.

  • Antoine Lacouturière

    Vous prenez soin de leur petit bout ? Ils posent la question.

  • Dr Camille Laulan

    Parce qu'en fait, eux, ils peuvent avoir eu des expériences un peu traumatisantes. et donc en fait ils n'ont pas envie de ramener leur enfant. Parfois je préfère aussi que certains parents, quand il y en a un des deux qui est très très phobique, je préfère que ce soit l'autre qui m'amène l'enfant, parce qu'en fait les enfants c'est des éponges, donc ils ressentent ça en fait d'aller chez le dentiste. Et comme je disais, les dentaires ça peut être des douleurs qui sont très fortes, donc en fait il faut être capable de prendre le patient, de le rassurer, de pouvoir le soulager, et c'est quelque chose qui est difficile. Je pense.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait partie des raisons pour lesquelles les gens traînent à venir, peut-être. Tu crois en tout cas, le fait qu'il y ait cette appréhension.

  • Dr Camille Laulan

    Ah oui, il y en a tellement peur qu'ils attendent de... Il y a des douleurs qui passent et ils ne consultent pas, ils ne consultent pas. Ou alors ils consultent quand vraiment ils n'en peuvent plus. Parce que la peur est plus ancrée que la douleur.

  • Antoine Lacouturière

    Avant d'aller dans le sujet de comment est-ce que tu fais pour diminuer la peur, parce que finalement, une des compétences que tu as, c'est ça, que vous avez, certains dentistes, ça m'intéresse quand même, en préparant l'interview, on regardait les chiffres et c'est quasiment un adulte sur deux qui a une appréhension, voire une phobie, à aller se faire soigner par un dentiste. C'est colossal, je trouve.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais on a une mauvaise presse, de toute manière. Le dentiste, c'est vraiment... Je parlais de la pub, j'étais là quand ça faisait mal. Menteur comme un arracheur de dents. C'est là-dessus. C'est aussi pour ça que je suis sur les réseaux sociaux, pour humaniser un peu le dentiste et redorer l'image. Non, on n'est pas méchant. On peut soigner sans quai de sensibilité. Et je disais, moi... La plus belle chose qu'on peut me dire, c'est que vous m'avez réconciliée avec le dentiste. Et justement, j'ai des patients qui sont phobiques, vu que j'ai le côté enfant, le côté adulte. J'utilise mes techniques d'enfant adaptées à l'adulte. Et on arrive à récupérer des confiances, parce qu'il faut que le... On clive en fait, si vous voulez, un cercle vicieux où en fait ils ont mal, ils ont peur, etc. Et après on récupère la confiance. J'ai des patients, par exemple, on commence avec du méopa toute la séance. Ensuite on va faire que le début. Dès que ça commence à être simple, j'enlève le méopa. Après c'est que l'anesthésie. Et dernièrement, j'ai une patiente qui m'a dit, Non mais aujourd'hui, pourtant il y avait une anesthésie. Elle me dit, Je veux essayer sans méopa. et du coup elle a fait des économies elle a pu s'offrir quelque chose parce que c'est un coût aussi tout ce qu'on peut mettre en place en plus mais voilà quand on me dit vous m'avez réconcilé avec le dentiste je trouve que ça c'est ultra chouette oui c'est nourrissant c'est

  • Antoine Lacouturière

    nourrissant la bouche c'est c'est presque la moitié des nerfs crâniens j'exagère un peu entre 4 et 5 quand même sur les 12 paires de nerfs crâniens on disait tout à l'heure voilà que c'est intime de rentrer dans un espace au sens littéral du terme, et puis il y a énormément d'informations. Tu parlais déligamment de la pression, de la sensibilité. Il y a un petit bonhomme que j'aime bien qui s'appelle l'homunculus de Penfield qui a ses défauts, mais l'image de toute simple de dire Imaginez un grain de sable dans le dos, on peut peut-être ne pas le sentir. Imaginez un grain de sable sur le ventre, peut-être qu'on peut ne pas le sentir. Un grain de sable sur le bout des doigts, il y a peu de chances qu'on ne le sente pas. Mais un grain de sable dans la bouche, a priori, on le sent. Et ça, ça m'intéresse de voir comment est-ce que tu fais. pour prendre en soin les petits bouts, les grands, avec cette symphonie dans la bouche de sensations qui viennent avec tous ces nerfs-là. Est-ce que tu veux bien nous raconter les soins du quotidien ? Comment est-ce que tu prends soin de tes petits bouts ? Des petits bouts tout courts et puis des grands bouts aussi ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors, en fait, je pense que c'est une prise en charge globale, dans le sens où pour moi, ça commence dès l'entrée du cabinet. En fait, le fait de se sentir en confiance, et ça c'était une volonté en créant le cabinet, de ne pas que ça soit aseptisé, que ça soit tout blanc, que ça ne sente pas le dentiste, parce que justement quand on est stressé, on a aussi les cinq sens qui rentrent en arrière, donc il y a les bruits, le métier de dentiste, on a des odeurs fortes, on a des bruits forts, on a des lumières qui sont fortes, donc le fait que déjà quand le patient il rentre et il se dise waouh, c'est joli, c'est apaisant J'ai mis un aquarium dans la salle d'attente. Pour moi, c'était un rêve de pouvoir apaiser les patients qui attendent. Ça arrive, on a des urgences, on peut être en retard. On regarde les poissons, on est apaisé. Il y a le bruit de l'eau. Je trouve ça top. J'ai mis une odeur aussi dans le cabinet pour que ça ne sente pas le cabinet dentaire. Et après, j'ai fait une formation en hypnose conversationnelle aussi. Mais il y a aussi le côté, on écoute le patient. Il y a des patients, quand ils arrivent, ils ont peur. Ils vont... se mettre à pleurer en face de moi. Et en fait, je leur dis, mais là, vous inquiétez pas, dans tous les cas, aujourd'hui, on ne fait rien. On apprend à se connaître. C'est, voilà, la relation de confiance. Il faut les écouter. Et après, on va petit à petit dans la bouche. Pour les enfants, on parle du tel chaudou. En fait, on va dire ce qu'on va faire. On le montre et après, on le fait. On ne va pas d'entrée. Paf, lui mettre le miroir, ou Bon, on va compter les dents alors aujourd'hui, et regarde, ça c'est mon petit miroir, est-ce que tu peux te voir dedans ? Ah, comme ça, après, je vais pouvoir aller regarder les dents, etc. Donc, c'est des étapes qui font qu'on va gagner la confiance si on n'y va pas de manière frontale, sinon c'est fini. Chez les enfants, souvent, on va nous reprocher en tant que spécialiste. de ne pas soigner directement. Parce qu'en fait, on arrive parfois en fin de parcours de soins, l'enfant, il a pu avoir fait d'autres dentistes qui ne sont pas spécialisés. Et donc, on arrive un peu comme le Messie, enfin, elle va réussir à le soigner. Et en fait, quand on ne soigne pas au premier rendez-vous, c'est la grosse déception. Il y en a qui font beaucoup de kilomètres pour venir chez des dentistes spécialisés. Et en fait, après, ils le comprennent parce qu'ils sont déçus. Et quand ils voient qu'après, l'enfant, il dit, il me tarde trop de retourner chez la dentiste. Et qu'en fait, ça se passe bien. Alors que parfois, il n'y a rien de plus. C'est pas la tresse de réponse, mais non, le fait qu'il y ait des jeux, que la salle d'attente soit adaptée aussi aux enfants, que dans le fauteuil il y ait des petites peluches, etc., qu'il y ait un petit cadeau à la fin, ça fait qu'en fait l'enfant il a envie de revenir, il a confiance en nous, il sait que ce qu'on a dit, on lui a fait en bouche et il n'a pas été surpris, et donc on arrive à soigner les enfants qui nous sont adressés pour soins sous méopathe, qu'on soigne sans méopathe. juste par l'approche qu'on a avec les enfants et avec les adultes aussi. Ce n'est pas le meilleur dentiste qui fait les choses, c'est celui qui arrive à faire comprendre l'intérêt du soin au patient et à gagner sa confiance.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait du bien d'entendre ça. Ça fait du bien d'entendre ça. On entend les... la partie contexte et puis l'information pour le système nerveux autonome sur la partie inconsciente, tous les messages que vous délivrez aux patients avec l'expérience que j'ai vécue en traversant la petite porte d'entrée avec toutes les bulles et puis le regard plutôt bienveillant et agréable de l'accueil tout de suite, l'odeur maintenant que tu le dis, ben oui effectivement ça sentait pas comme ça peut sentir des fois et puis toute cette mise en scène ça fait partie du soin finalement En te posant la question de comment tu fais, tu nous as parlé à la fois de la compétence, de l'environnement qui met à l'aise ou pas, et aussi de la partie technique, de ta compétence de savoir être, de te mettre au niveau de l'enfant, de gagner sa confiance, et après tu vas faire les soins techniques. c'est ça merci pour ça dit comme ça encore plus pour un dentiste je pense que c'est un versant du métier qu'on sous-estime je pense tous soignants quand tu vois l'ambiance d'une salle d'attente en règle générale ou quand tu vois les odeurs dans les cabinets en général ça aussi c'est une prise de conscience qui mérite d'être soulignée cet environnement-là, il va impacter le soin. Merci Camille pour ton expérience, pour ton retour. Je trouve que ça fait du bien d'entendre ça. Ça fait écho avec un podcast tourné à Annecy avec le Claude Essence et avec Thomas L'Orival, chef sommelier et Franck Derouet, chef cuisine. Rien à voir avec le métier de la santé directe, mais en fait, on avait parlé dans le podcast de l'importance de l'environnement pour l'expérience. Et il nous parlait de... L'accueil, de l'importance d'une table bien propre, du dressage, de la qualité des produits qu'ils utilisaient, et de la démarche éco-responsable, le fait dire qu'ils vont chercher dans le jardin, qu'ils transforment dans la cuisine, qu'ils le servent aux patients, aux clients pour le coup, ça fait un écho sur l'importance de l'environnement qui va influer sur l'expérience.

  • Dr Camille Laulan

    Mais les patients deviennent de plus en plus clients de la santé et c'est un parallèle. Moi, c'est comme ça que j'ai construit le cabinet. Je veux qu'on soit un cabinet trois étoiles. Dans l'expérience patient, j'ai une chargée de communication, tout est réfléchi dans les couleurs. Tout est soigné, en fait. C'est un ensemble qui fait que, oui, c'est joli, mais en fait, tout est réfléchi. Et on a des retours comme ça, où des patients qui nous disent, mais jusqu'aux moindres petits détails, oui, dans les courriers qu'on peut envoyer, dans l'odeur, même dans les toilettes, on a soigné. Il y a plein de choses qui font que je veux que le patient, ça soit vraiment une expérience agréable, qu'il vienne chercher des soins de qualité. mais que ça soit une bonne expérience et d'où le dentabule, le cocooning, le bien-être dans les soins dentaires.

  • Antoine Lacouturière

    Dans les soins dentaires au sens large, parce que le sentiment que ça me donne, finalement, dans le peu d'expériences que j'ai fait pour arriver jusqu'à ton bureau, j'ai croisé des enfants, mais il y a aussi des grands.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, c'est ça. En plus, c'est cocooning, mais c'est pour toute la famille. On a différentes spécialités et je voulais que tout le monde se sente bien, autant adulte qu'enfant, qu'on puisse proposer des soins pour toute la famille et qu'on puisse s'adresser les patientes les unes les autres, travailler en pluridisciplinarité aussi. C'est hyper intéressant sur le terme dentaire, parce qu'on a différentes spécialités de dentaire. Donc on a une orthodontiste, une dentiste plus généraliste, une pédodontiste, mais aussi le côté pluridisciplinaire, le pôle pluridisciplinaire qui est dans la salle d'attente d'à côté, où on a un ostéopathe, une orthophoniste, deux naturopathes, une sophrologue, une psychologue et une infirmière IBCLC. Et c'est là. Le rapport et les échanges qu'on peut avoir les uns avec les autres, c'était mon cabinet rêvé de travailler comme ça pour la prise en charge globale des patients.

  • Antoine Lacouturière

    Bravo pour ça

  • Dr Camille Laulan

    C'est du travail

  • Antoine Lacouturière

    On imagine Ah c'est bien Et puis en plus c'est la période de lancement et encore vous êtes encore dans la partie fin de chantier là tout n'est pas encore complètement en place

  • Dr Camille Laulan

    Non c'est ça, ça fait deux mois et demi qu'on a ouvert, bientôt trois donc oui c'est encore le... Les patients sont hyper compréhensifs, honnêtement, dès qu'on a des petits bugs informatiques, etc. Et eux, ils voient tellement le waouh c'est trop beau, qu'ils ne voient pas les petits détails encore qui sont à fignoler, qui sont à améliorer. Donc voilà, ils sont ultra compréhensifs. On a des super retours. Donc ça, vraiment, ça nous booste et on est hyper heureux de ça parce que c'est ce qu'on voulait. Et tu disais, dans le 3 étoiles, il y a des marchés co-responsables aussi. Donc on essaye de mettre en place aussi plein de choses avec un compost, avec... Le dentaire c'est difficile d'être vraiment éco-responsable parce qu'on a des normes de sécurité, d'hygiène qui font qu'on est obligé de jeter certaines choses et pas faire du tri de tout. Mais il y a plein de petites choses qu'on peut mettre en place. Donc oui, on est qu'au début du cabinet, il y a plein plein de choses à faire sur le cabinet, dans l'organisation et entre nous dans la prise en charge des patients.

  • Antoine Lacouturière

    C'est une chouette invitation, je trouve. C'est une chouette question pour chacun, de dire qu'est-ce que je peux faire comme petit geste qui, multiplié par 60 millions, va donner un impact important, sans chercher de l'absolu. Donc on va dire que vous êtes sur deux étoiles et demie et il y a encore une petite marque de progression. On rajoute une casquette. Ça fait beaucoup de casquettes. Une de plus sur la partie gestion d'une équipe. Un des fils rouges du podcast, c'est la pluridisciplinarité. Là, comment ça se passe concrètement ? Vous faites des réunions d'équipe, vous mangez ensemble. J'ai vu qu'il y avait une immense salle de pause.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, en fait, j'ai... Imaginez le cabinet avec justement un espace commun. Et en fait, la salle de pause, de repos et qui est aussi la salle de formation, c'est vraiment pour le pôle pluridisciplinaire. Ils n'ont pas de cuisine en bas, ils viennent avec nous. Donc on mange tous les midis, on a nos pauses en même temps. Et donc on va manger avec l'orthophoniste, avec l'ostéopathe. Et voilà, parfois on discute de patients ou juste tout simplement, on apprend à se connaître, à connaître la discipline de l'autre. On a fait une réunion, parce que là, le pôle pluridisciplinaire, c'est soit une tabule. Il y a la semaine dernière, et chaque personne s'est présentée, a présenté un peu sa spécialité. Et en fait, j'en ai vachement appris encore. Et je me suis dit, mais j'ai de la chance d'être aussi bien entourée. c'est pas évident de monter une structure et je me dis mais là je vais pouvoir aller à droite à gauche pour m'aider un peu plus pour pas attendre d'avoir mal quelque part pour aller consulter c'est difficile cette casquette de chef d'entreprise de RH je me fais accompagner, je me fais coacher en perso j'ai un coaching d'entreprise de... Il y a des groupes qui vont monter, qui ont créé beaucoup de cabinets, qui vont conseiller sur ce qui se fait le plus souvent. Puis il y a des choses, ce n'est pas notre métier. Moi, j'ai appris à être dentiste, je n'ai pas appris à être chef d'entreprise, à faire des entretiens d'embauche, à parfois même licencier. C'est compliqué. Et je savais que j'avais besoin de me faire coacher parce que je me suis dit, moi je suis trop, pas humaine, mais je suis trop empathique, je suis trop gentille, je vais me faire manger en fait. Donc sans être méchante, mais en fait il faut repositionner, mettre un peu de distance, et puis parfois on est obligé de prendre des décisions et de ne pas faire plaisir à tout le monde. Et ceux qui ont fait un peu de coaching, le sois parfaite et fais plaisir et on prend un coup quand il faut prendre des décisions et dire non quand ça ne va pas. Donc cette casquette de RH, elle est nouvelle et c'est la plus challengeante. énergivore en ce moment. Donc je suis contente d'être dans une équipe pluridisciplinaire, que ce soit la sophro, la psychologie, l'ostéo, bien manger aussi. Il y a juste l'orthophonie, on parle plus avec des patients, même si j'en ai fait enfant, je ne pense pas devoir aller la voir, mais sinon, c'est chouette. Je suis quand même fière de ce que j'ai réussi à faire. Je suis encore fatiguée pour prendre pleinement conscience et être complètement contente de tout ça parce qu'il y a encore plein de choses à mettre en place et à régler. Mais j'adore, j'adore ce concept-là et je suis heureuse.

  • Antoine Lacouturière

    Ça se sent, ça perspire à travers tes mots. Il manque les mains qui bougent autour du micro et les yeux que vous pouvez imaginer. Mais c'est un... C'est un magnifique exemple de pluridisciplinarité dans le même endroit, et puis de s'entraider les uns les autres et aussi de s'apprendre les uns les autres. Ça fait écho avec tes formations où tu continues d'être active en tant qu'apprenti, tu continues d'apprendre des sauges, et puis je crois que tu commences à donner aussi des formations de manière plus régulière, où à ton nom il n'y a pas quelque chose de nouveau sur le versant des formations.

  • Dr Camille Laulan

    Alors la chose de nouvelle, c'est le centre de formation qu'on est en train de créer pour le cabinet et au cabinet pour éviter que je me déplace beaucoup. Mais sinon, ça fait déjà... J'ai commencé en 2017, moi, de donner des formations. C'est toujours quelque chose qui m'a attirée de transmettre. Il y a eu prof de sport, prof de bio, etc. Je voulais transmettre. Et du coup, c'est vrai que partager avec mes collègues, les aider à mieux prendre en charge les enfants, les aider à aligner les dents, etc. C'est enrichissant parce que j'apprends toujours aussi des apprenants parce qu'ils ont d'autres domaines de prédilection. Et c'est une autre facette de mon métier que j'aime. C'est stimulant parce que le fait de devoir apprendre et de devoir transmettre, forcément, on se tient au courant des dernières avancées. Nous, on va se former pour être capable de transmettre la meilleure chose et les choses à jour. Parce qu'en fait, pour transmettre une chose, il faut en savoir dix. Pour être capable de répondre aux questions d'à côté, etc. Et du coup, c'est stimulant de ne pas rester sur mes acquis. Là, on me dit qu'il y a une nouveauté qui s'utilise en Suisse. Là, on vient de le mettre sur le sol français, du coup, c'est moi qui vais le tester en exclusivité, c'est très prévention, etc. Donc, c'est une autre casquette que j'aime beaucoup à la formation.

  • Antoine Lacouturière

    C'est finalement assez complet en t'écoutant. Il y a aussi la partie stimulation intellectuelle. On imagine la précision pour venir travailler avec des outils très fins, manuels. Et puis toute cette stimulation intellectuelle de rester proche des dernières études, des dernières publications.

  • Dr Camille Laulan

    Ça évolue vite, la médecine, sur plein de choses. On prend conscience de plein de choses. C'est vrai que... Et bien ne pas rester dans... Maintenant, c'est obligatoire, on a des formations continues. Maintenant, le conseil de l'ordre, etc., c'est une obligation. Et heureusement, moi, il faut que je me freine dans mes formations. Comment ça ? Avec le cabinet, je limite les formations que moi-même je fais et que je donne aussi parce que je ne peux pas être partout, mais ça m'a toujours attirée et ça sera toujours partie de ma vie et j'aime les deux facettes. Maintenant, il faut savoir bien doser. Merci.

  • Antoine Lacouturière

    Camille, ça fait beaucoup de casquettes en t'écoutant, je disais que la passion elle perspire, elle transpire ça fait plein d'activités, très actifs, hyper actifs j'oserais pas le dire, mais en tout cas très engagés et c'est pour le sourire de tes patients, de tes enfants de tes proches, la question qui me vient en tant que soignant en quotidien et qui partage une partie de ce mode de fonctionnement avec une échelle différente, c'est comment est-ce que tu fais pour gérer tout ça ? Alors c'est difficile et je pense que c'est l'un des plus gros challenges d'arriver à organiser les différentes casquettes de tout ça. J'ai ce côté hyperactif, c'est sûr. Je faisais beaucoup de sport avant, blessée, donc j'en fais moins. C'est je pense que l'énergie que je mettais sur les terrains de handball que je ne peux plus mettre, il est parti dans les formations et c'est pour ça que... Je ferais du hand encore actuellement, je pense que je ne serais pas formatrice, parce que le week-end, je serais sur les terrains, comme encore certains de mes amis, même en ayant des enfants. Après, ce qui est sûr, et je pense qu'on peut sensibiliser les gens là-dessus, c'est le métier de dentiste. En fait, effectivement, on peut être passionné. Et il faut savoir que c'est le métier où il y a beaucoup de suicides, où là, il y a pas mal de prévention contre le burn-out. C'est un métier qui est très stressant, mais sur plein d'environnements différents. On a dit que les patients sont stressés, donc nous, c'est en hypnose qu'on l'a appris, mais le syndrome du sac à dos, on va prendre le stress des patients. C'est un métier où on a le stress visuel, on est concentré au niveau oculaire, nos yeux travaillent beaucoup, on a des lumières qui sont très fortes pour bien voir dans la bouche, on a le stress auditif. parce que du coup, on a des instruments qui font du bruit. Normalement, on devrait avoir des protections d'ailleurs, un d'oreille, parce que c'est des bruits très intenses. Le stress olfactif aussi, on a des résines qui vont sentir très fort. On a le stress financier, parce qu'en fait, on va brasser pas mal d'argent, mais en fait, on en redonne aussi beaucoup. Et il y a le fait de gérer et d'être responsable des assistantes, des collaboratrices. C'est beaucoup, beaucoup de stress. Donc là je dirais, je suis à une période où je gère pas tout parfaitement bien, et on a le droit, et c'est normal, et j'apprends, et je sais que je suis bien entourée, que ça soit ma famille, mes amis, et je pense que c'est hyper important d'être bien entourée aussi, et de s'écouter, alors là je mets ma petite voix de côté un peu trop en ce moment, mais c'est un lancement, et voilà, j'ai l'impression d'être en mode première année de médecine. où on sait qu'on tient pour quelque chose de mieux après. Je pense qu'il y a des périodes où on peut se dire Ok, là, c'est intense, mais après, il ne faut pas que ça dure. Parce que, alors c'est plus facile à dire qu'à faire, mais on travaille pour vivre et on ne vit pas pour travailler. Il faut avoir cet équilibre-là, j'en ai conscience. Donc, c'est difficile de tout concilier et il faut faire attention. Il faut prendre soin de soi, surtout en tant que soignant, parce que si on n'est pas bien, nous, on ne peut pas prendre soin des autres.

  • Dr Camille Laulan

    Merci pour le témoignage du moment vécu et puis pour l'invitation pour les soignants à prendre soin d'eux. C'est quelque chose qui revient souvent. Est-ce que sur ces sujets-là, tu nous parlais de coaching et d'environnement stable, sécure, safe avec les proches, la famille, plein de soignants différents. Est-ce que tu as une ressource particulière à nous conseiller pour accompagner ces moments de vie, notamment chez les dentistes, mais chez les soignants et prévenir d'arriver jusqu'à ces épuisements-là ?

  • Antoine Lacouturière

    Je pense que maintenant, avec l'avènement des réseaux sociaux, il y a tellement de ressources qu'on peut trouver de manière gratuite en suivant certains comptes. Et là, je pourrais parler de Florence Hatcheverry, qui est une dentiste qui fait des podcasts aussi. Et elle avait fait un triptyque sur... Je ne sais pas si ça se dit pour les podcasts, mais du moins, il y avait une série de trois podcasts sur le burn-out qui était hyper intéressante. Et je pense que... Plus on en parle, plus on peut aussi l'éviter, éviter cette sensation d'épuisement. Je pense que c'est quelque chose qui peut être intéressant pour les dentistes qui écoutent, ou même ne serait-ce que pour les patients, pour comprendre aussi que le dentiste n'est pas juste Ah, mais c'était cinq minutes, ça a coûté tant Non, en fait, il y a tout ce qui est à côté et dont ils ne se rendent pas forcément compte.

  • Dr Camille Laulan

    Je te rejoins à 100% et puis on peut même aller au-delà du dentiste, c'est-à-dire qu'on n'est pas soumis au même bruit, aux mêmes odeurs, au même chiffrage financier parce que vous avez du matériel qui vaut aussi excessivement cher. les pros de santé, de soins de bien-être et aussi les patients, je pense que là l'information elle est globale, donc merci pour la référence, on la mettra dans les notes de l'épisode. Et puis on invite aussi, c'est le moment réseau, à venir te suivre toi, tu fais partie des comptes qui... qui publient quand même régulièrement des articles de qualité avec des associations. Tu as fait des chirurgiens dentistes en collaboration, mais il y a aussi d'autres disciplines. plutôt gastro je crois, et puis je vais pas tous les nommer parce qu'il y en a beaucoup, pharma conseil, mais dans plusieurs secteurs différents.

  • Antoine Lacouturière

    On retrouve la pluridisciplinarité parce que la bouche ça vient dans un corps, et on est un être humain à part entière, et le corps c'est complexe, il y a tellement de liens avec différentes spécialités.

  • Dr Camille Laulan

    et là les collaborations de ton réseau sont l'illustration, une partie de l'illustration du podcast donc on vous invite à rejoindre le docteur Lolan sur les réseaux même chose on le mettra dans les notes de l'épisode Camille est-ce qu'il y a un autre dernier petit point conseil que tu veux rajouter à tout ça ?

  • Antoine Lacouturière

    Alors oui, je pense que ce qui est trop souvent oublié, les mal aimés de l'hygiène buccodentaire, c'est les espaces interdentaires. Et il n'y a que 13% des gens qui vont passer un moyen de brossage interdentaire. Alors ça peut être le fil dentaire, ça peut être les brossettes interdentaires, ça peut être les hydropulseurs. Mais en fait, il faut savoir, c'est encore un petit chiffre choc, mais si on ne brosse que ses dents, on ne brosse que 60%. On n'enlève que 60% de la plaque dentaire et on en oublie 40 entre les dents. et du coup ayez un moyen de brossage interdentaire surtout le soir à privilégier parce qu'on a moins de salive la nuit et donc ça peut potentialiser un petit peu donc voilà ayez un dentifrice au fluor deux fois par jour le midi si vous êtes à la maison faites-le aussi le midi faites des rendez-vous réguliers chez le dentiste et ayez un moyen de brossage interdentaire et c'est là où vous allez longue vie à vos dents longue vie à vos dents c'est bien comme formule

  • Dr Camille Laulan

    Camille, on se rapproche de la fin et il me reste une dernière chose à faire, c'est de te remercier de m'avoir reçu aujourd'hui dans la structure toute fraîche qui est le fruit d'un travail commun avec ton conjoint, ta famille, ton soutien, tes idées. Puis on sent aussi que c'est toutes ces années d'expérience où c'est une expérience sensorielle et cette expérience sensorielle, elle prépare le soin et le soin, il est mené avec un savoir-être qui... qui est quand même pas si facile que ça. On sent l'hypnose, on sent aussi le mobilier adapté, on sent toute cette réflexion derrière et l'équipe qui t'entoure. Donc, merci pour l'accueil aujourd'hui. Merci pour l'exemple que ça donne. Et puis, les graines que tu sèmes sur les réseaux et ailleurs, de dire, c'est possible de faire autrement. C'est possible de ne pas avoir mal chez le dentiste et même de sortir avec un grand sourire et de se dire, trop cool, je vais y aller la prochaine fois.

  • Antoine Lacouturière

    Et j'ai envie de revenir.

  • Dr Camille Laulan

    Voilà. J'ai terminé, je te laisse le petit mot de la fin.

  • Antoine Lacouturière

    Je vous dirais, prenez soin de vous, de vos dents, et c'est important, et puis comme ça vous souriez à la vie, et c'est important aussi.

  • Dr Camille Laulan

    L'épisode touche sa fin avec ces mots, et j'espère que vous pourrez en retirer quelque chose de positif. Une image, une idée, une prise de conscience, et peut-être toucher du doigt des ingrédients de la santé. Si c'est le cas, je vous propose de prendre quelques secondes pour mettre 5 étoiles sur l'application Apple Podcast ou Spotify de votre voisin, copain, cousin, de vos proches, bref, des applications autour de vous. comme je vous l'explique de temps en temps c'est une des meilleures manières de nous aider à faire monter le podcast dans les référencements et pouvoir continuer d'inviter de nouvelles personnes inspirantes, inspirées, passionnantes passionnées et vous proposer ce contenu de manière gratuite je vous remercie par avance pour ces quelques instants que vous prendrez qui nous aideront vraiment et je vous souhaite une très belle fin de journée

Description

La bouche est un élément fondamental de notre santé et une personne sur deux craint d’aller chez le dentiste…😱 1 / 2 ! Pourquoi !? Et comment faire évoluer cela ?


Pour explorer ce questionnement nous avons le plaisir de vous présenter une soignante particulièrement investie, le Docteur Camille Laulan, Maman de deux enfants, aux multiples casquettes.

Chirurgien dentiste, omnipraticienne avec des spécificités en

  • 🧒 dentisterie pédiatrique

  • 😁 dentisterie conservatrice et esthétique (alignements dentaires, éclaircissements, …)

  • 🦷 créatrice de contenus pour faire de la prévention et diffuser une autre image des soins dentaires

    • oui c’est possible de ne pas faire / avoir mal  !

    • Et oui, prendre soin de son sourire, c’est important

  • 👩‍🎓 formatrice et conférencière

  • 🫧 créatrice du centre pluridisciplinaire « Dent Ta Bulle »

Un lieu regroupant une quinzaine de professionnels (de santé et de soins ), avec une vision globale où chaque détails a été pensé pour favoriser une expérience agréable de soin 😌

Un exemple inspirant de travail pluridisciplinaire et de positionnement bienveillant vis à vis des patient.e.s (petits et grands)


🌱 Il ressort de nos échanges de nombreux conseils applicables directement et des questionnements autour de la santé et de la santé buccodentaire particulièrement.


TIMELINE :

0 Présentation : chirurgien dentiste, omnipraticienne

10 La santé ? et la santé bucco-dentaire ? L’importance du sourire : LIEN SOCIAL

15 comment c’est fait une bouche ?

16 impact et importance des dents de lait, rendre ludique le brossage 🪥

24 écosystème buccal ; maladie bucco-dentaire transmissible 🦠

30 Recommandations et conseils

37 Pourquoi « traînons-nous » pour aller consulter un dentiste ?

😰Peur, phobie et compétences pour gérer les émotions…

39 Notions de nerfs crâniens, d’intimité

Comment les soins se déroulent ils ?

43 « Dent ta bulle » Équipe pluridisciplinaire 🫧

Aménagement conscientisé du cabinet, les 5 sens, l’hypnose conversationnelle

Créer une relation de confiance. Le bien-être dans les soins dentaires

48 Ambiance de travail partagée (patients, professionnels de santé, professionnels du bien être) 👥

54 Formation, transmission, gestion

59 Des spécificités du métier de dentiste, stressant sur différents plans, une autre vision de la réalité


« On ne peut pas être en bonne santé si on n’est pas en bonne santé bucco-dentaire… »


👉 Poursuivons la discussion après l’écoute de ce podcast.

Sur Instagram et sur Facebook


👥🎧

Podcast conseillé par Camille dans l’épisode : Florence Etcheverry

https://entretienavecundentiste.com


👩‍⚕️ Retrouvez le Dr. Camille Laulan sur les réseaux :

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🫧 Son cabinet pluridisciplinaire à Ambarès-et-Lagrave :

"Dent Ta Bulle, Soins dentaires pour toute la famille".

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💚 vous pouvez aussi noter les épisodes sur Spotify dans la partie "A propos"


C'est gratuit, fait en quelques secondes et cela nous aide à faire grandir "Toucher Du Doigt La Santé"


Merci d’avance, c’est précieux pour nous.


Belle écoute et à bientôt 👋

Antoine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Antoine Lacouturière

    Bonjour, soyez les bienvenus sur Toucher du doigt la santé, le podcast autour des soins, du bien-être et de la santé. Je m'appelle Antoine Lacouturière, ancien sportif de haut niveau, j'exerce l'ostéopathie et la sophrologie depuis 10 ans maintenant. A travers la rencontre d'invités passionnés par leur métier, je vous propose de partager avec vous des questionnements sur le fonctionnement du corps humain et des nombreuses manières d'en prendre soin. Aujourd'hui, nous avons le plaisir de recevoir Camille Lolland, docteur en chirurgie dentaire aux multiples casquettes. Elle s'est orientée en pédodoncie, en dentisterie conservatrice et esthétique notamment. Savez-vous qu'une personne sur deux craint d'aller chez le dentiste ? Une personne sur deux ! Quand on sait à quel point la bouche est importante pour la santé, cette statistique m'interpelle. Et vous ? En parallèle de ses activités de soins, Camille est aussi formatrice, créatrice de contenus sur les réseaux et chef d'entreprise d'une toute nouvelle structure qui réunit une quinzaine de professionnels de santé et de soins dans Tabulle et Soigne Tabulle dans la région bordelaise. Un exemple fort inspirant de travail en équipe pluridisciplinaire avec des remises en question, des découvertes, des formations continues, la prévention. Un centre moderne qui permet de recevoir et soigner les patients dans des conditions optimales où chaque détail compte. Je vous propose d'explorer avec Camille l'importance de la bouche dans la santé, anatomiquement et socialement parlant. Pourquoi prendre soin des dents de lait ? comment créer des conditions favorisant les soins dentaires et le bien-être. Oui, c'est possible d'allier les deux. Et aussi, beaucoup de petits conseils applicables directement pour nous et nos enfants. Je vous donne rendez-vous sur les réseaux, Dr. Lolland, Dentabule, et Touchez du Doigt la Santé pour poursuivre ensemble la discussion. Et je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Camille.

  • Dr Camille Laulan

    Bonjour Antoine.

  • Antoine Lacouturière

    Merci de me recevoir aujourd'hui dans ton cabinet. À Bordeaux, à côté de Bordeaux, on est où exactement ?

  • Dr Camille Laulan

    On est à Embarès, c'est Bordeaux-Rive-Droite, à côté de la Garonne.

  • Antoine Lacouturière

    Merci pour la précision. Aujourd'hui, on est là pour parler de santé, de santé buccodentaire. Et pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore, avant de rentrer dans le sujet, est-ce que tu veux bien nous faire une petite présentation de toi, s'il te plaît ?

  • Dr Camille Laulan

    Bonjour à tous, je m'appelle Camille Lolland, je suis dentiste depuis maintenant bientôt 10 ans, enfin depuis 10 ans, maman de deux enfants, Augustin et Léonore, 4 et 2, bébé chef d'entreprise, formatrice aussi, et voilà, je suis passionnée par mon métier, et donc je pense que c'est pour ça que j'avais envie qu'on s'en parle un peu aujourd'hui.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, effectivement, passionné par ton métier et puis par ses différentes facettes, j'ai envie de dire. En préparant l'interview, je me disais multi-casquette dans la façon de te présenter. On peut rajouter formatrice et puis aussi influenceuse on va dire plutôt apporteuse d'informations, de prévention et d'images de ce que c'est la vie d'un cabinet dentaire et ce qu'on peut faire dedans Ça fait partie effectivement des choses qui m'intéressent aujourd'hui. Ce que je te propose qu'on fasse pour qu'on puisse se situer un petit peu, aujourd'hui on est dans ta bulle, à dans ta bulle, la structure que tu as créée, ton troisième bébé. On va en parler un petit peu plus loin dans l'interview. Est-ce que tu peux nous faire l'anatomie de ta semaine aujourd'hui ? Une semaine type, entre ces différents...

  • Dr Camille Laulan

    Entre mes différentes casquettes. Alors du coup, en début de semaine, en général, mon conjoint est en déplacement. Donc le lundi matin, je gère les enfants. J'arrive au cabinet. Le lundi, c'est une journée mixte. En fait, je suis dentiste, mais... J'ai deux casquettes même en tant que dentiste parce que je suis épée de dentiste et dentiste généraliste, donc omnipraticienne. Et donc j'ai partagé ma semaine, j'ai un jour et demi adulte, un jour et demi enfant. Donc le lundi matin, je fais les adultes. L'après-midi, c'est consacré à l'administration du cabinet, parce qu'il y a beaucoup de choses à gérer, c'est ça, avec un gros cabinet. Le mardi, donc après je m'occupe des enfants, en général, milieu de semaine. Mardi, ma journée entière consacrée à mes patients, pareil, omnipratiques, plutôt quand même orientés, dentisterie moderne, esthétique, conservatrice, etc. Le mercredi matin, donc là c'est les enfants, donc je moque toujours des enfants le mercredi matin, et donc du coup c'est les enfants aussi au cabinet, et mercredi après-midi, j'ai toujours de l'administratif, en général je débauche. Je suis censée débaucher plus tôt. Là, c'est l'ouverture du cabinet, donc ce n'est pas forcément le cas. Et ça m'arrive après de partir à Paris, parce que dans une semaine assez type sur un mois, le jeudi, c'est consacré aux formations. Donc si c'est à Paris, je pars la veille au soir, et c'est là où mon conjoint me prend le relais avec les enfants. C'est un peu priorisé. Luc est prioritaire pour ses déplacements début de semaine et après on inverse sur la fin de semaine. Donc le jeudi, journée de formation à droite à gauche, mais le but c'est que maintenant avec la structure, il y ait de plus en plus de formations qui se fassent sur place chez Dantabule à Bordeaux. Et après je rentre le soir et le vendredi c'est ma journée entière consacrée aux enfants.

  • Antoine Lacouturière

    Merci pour l'anatomie de la semaine et puis tu partages aussi un peu d'intime dans la partie gestion avec ton conjoint, ton compagnon merci pour ça

  • Dr Camille Laulan

    C'est un deuxième travail ça aussi gérer les enfants solo c'est une organisation

  • Antoine Lacouturière

    Oui, on imagine bien. Et merci pour le petit clin d'œil parce que pour bien travailler, on est nombreux en tant que soignants, en tant que praticiens à aussi gérer l'emploi du temps. Ça fait partie des questions qui reviennent souvent dans comment est-ce que vous faites pour concilier la vie pro, la vie perso, d'autant plus quand on est passionné, investi, formateur, etc. Ok, donc ça nous permet, je pense, de mieux visualiser le cabinet qui est en cours, dont on reparlera tout à l'heure. les déplacements de l'un et de l'autre, la gestion et la présence des enfants, les tiens, les autres cabinets. Omnipraticien, pour ceux qui ne sont pas dans le monde dentaire, tu peux nous dire en quelques mots ce que ça veut dire concrètement ?

  • Dr Camille Laulan

    Un omnipraticien, c'est un dentiste généraliste, qui va faire aussi bien les soins de conservateur, de carie, qui va faire les détartrages, les prothèses, etc. Alors après, omnipraticien, ça veut tout et rien dire, parce qu'en fait, quand on sort de la fac, on est omnipraticien. Donc on est censé faire de tout. Normalement, un omnipraticien, il soigne aussi les enfants, il soigne les personnes âgées. On est censé faire de la chirurgie, au moins extraire les dents, etc. Et en fait, après, on se spécialise parce qu'il y a des omnipraticiens qui ne reçoivent plus forcément d'enfants, des omnipraticiens qui ne font pas de chirurgie. On est tous chirurgiens, dentistes, mais en fait, il y en a qui n'aiment pas et ils ont le droit de ne pas être à l'aise avec ça. Donc après, on se spécialise quand même avec nos domaines de prédilection et ce qu'on préfère. Et donc c'est pour ça que je disais que j'étais omnipraticienne, mais orientée quand même esthétique et dentisterie conservatrice. Je ne fais pas de couronne en métal, je fais de l'alignement dentaire, je vais faire des éclaircissements. Je suis quand même assez portée sur l'esthétique, sur ma partie dentaire omnipratique.

  • Antoine Lacouturière

    Ok, c'est devenu une forme de spécificité entre guillemets, c'est-à-dire que vous avez tous le même DE, diplôme d'état, et en fonction des préférences, des affinités, des compétences, vous spécialisez. Toi aujourd'hui, c'est celle dont on vient de parler, et je pense que pour les auditeurs qui ne connaissent pas vraiment OmniPratik, c'est un peu flou, ça permet de dire le dentiste.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, le dentiste généraliste, c'est comme le médecin généraliste, il y a le dentiste généraliste, et après il y a... Peu de spécialités en dentaire reconnues, il y a l'orthodontie, il y a la médecine buccale et la dermatologie buccale, mais mis à part ça, après c'est juste des domaines d'exercice de spécialité, parce qu'on n'a pas le droit de parler de spécialiste, où en fait on va se former avec des formations privées, alors il y a des formations aussi à la fac, des DU, etc., mais après vraiment la thèse et le diplôme de chirurgien dentiste, et c'est comme ça qu'on va s'orienter un peu plus vers des... On peut avoir un exercice exclusif. Il y en a qui ont un exercice exclusif dans les enfants, c'est pas une spécialité, alors que ça devrait l'être, mais ça c'est un autre débat, mais voilà on peut exercer de manière exclusive une des spécialités. Et il y a un plateau technique qui va avec, il y a des compétences, enfin dans tous les cas, je connais certaines personnes qui sont bonnes partout. Mais c'est difficile. En général, si on veut être bon, il faut en faire beaucoup et donc se spécialiser dans certains domaines.

  • Antoine Lacouturière

    D'autant plus que là, vous êtes quand même sur une partie très manuelle. Il y a une répétition de gestes qui est importante.

  • Dr Camille Laulan

    Et puis c'est petit.

  • Antoine Lacouturière

    C'est plus que ça. C'est petit, c'est fin, c'est quelque chose de précis. Ça fait des liens avec les ostéos sur la partie recevoir un bébé de quelques jours préma ou une personne âgée ou un sportif pro ou un ado. Dans les mains, ce n'est pas les mêmes tissus, ce n'est pas les mêmes techniques, ce n'est pas la même façon de faire. Ce sont des parallèles qu'on peut faire avec la thérapie manuelle, en kiné, en rééducation globale. Ok, on visualise mieux ton quotidien. La santé pour toi en quelques mots, si on se rapproche du thème du podcast, est-ce que tu veux bien nous dire ? donner ta vision de la santé et puis après on dérivera dans le santé buccodentaire.

  • Dr Camille Laulan

    Alors la santé en général je dirais que c'est un bien-être physique, psychique, relationnel aussi. La santé, on est bien dans sa peau, dans son corps, dans sa tête, dans son métier. Il y a plein de choses dans la santé et je ne peux pas parler de santé sans que tu dis qu'on parle de buccodentaire après. Mais pour moi, c'est important que mes patients prennent conscience qu'on ne peut pas être en bonne santé générale si on n'est pas en bonne santé buccodentaire. Donc je ne peux pas le dissocier de la définition de la santé même.

  • Antoine Lacouturière

    Ok, celle-ci on la reprendra peut-être dans les phrases d'introduction. Et est-ce que si je pose la question santé buccodentaire, pour coller un petit peu à ta vision, donc la santé c'est proche de la définition de l'OMS que tu nous donnes là comme ça, il n'y a pas de notes, c'est deux têtes je précise pour les auditeurs, c'est sans préparation. Santé buccodentaire, tu peux préciser ? En termes de définition, qu'est-ce que c'est être en bonne santé buccodentaire ?

  • Dr Camille Laulan

    Une bonne santé buccodentaire, c'est pour moi avoir des dents qui nous permettent déjà d'avoir un lien social épanouissant. Il y a combien de patients qui parfois, pour une petite chose, ne pas sourire, ne pas sourire sur les photos, etc. Et donc déjà... Pour être épanoui, sourire et ne pas avoir peur de montrer ses dents, c'est important. Des dents, ça sert aussi à manger. Donc pouvoir bien mastiquer, on sait très bien que c'est la première étape de la digestion, c'est là où la salive, les enzymes commencent à digérer le bol alimentaire, donc si on gobe parce qu'on n'a pas de quoi mastiquer, on peut avoir des problèmes de digestion, etc. Donc ça sert aussi à ça les dents, ça sert à parler. Je me suis cassé une dent quand j'étais petite, je suis en train encore une fois de la refaire, quand il me manque une dent devant, je ne peux plus parler. Donc aussi dans le lien social, avoir des dents qui manquent, c'est problématique. Donc c'est vraiment pouvoir avoir, ne pas se soucier de nos dents en fait. Que ça soit un atout qu'on puisse croquer dans une pomme. Là, moi j'ai une couronne devant, je suis en bonne santé buccodentaire parce que j'ai pas de douleur, parce que j'arrive à manger, mais je peux pas croquer dans une pomme. je peux plus, depuis que je me suis cassé la dent je pourrais plus jamais croquer dans une pomme parce que c'est trop fragile et que dès qu'un enfant tombe sur ses dents etc je leur dis, mais par contre on évite là tout ce qui est incision donc bonne santé buccodentaire c'est pouvoir croquer la vie à plein de dents et sourire après comme dans les pubs quoi

  • Antoine Lacouturière

    Génial beaucoup de choses dans ce que tu dis le lien social, un des éléments qui ressort mieux de tout ça c'est le lien social tu vois Ça me touche particulièrement au cabinet. J'ai plein d'images d'ados avec des traitements orthodontiques en cours. Il y a vraiment le fait de venir cacher, pincer pour pas qu'on voit.

  • Dr Camille Laulan

    Il y en a qui sont encore traumatisés, leurs traitements d'orthodontie ados.

  • Antoine Lacouturière

    Et c'est exactement ce que j'allais dire. C'est-à-dire que sur les jeunes adultes, on voit encore parfois ces petits rictus de contraction pour pas laisser aller complètement le sourire. Et entendu comme ça, ça me fait prendre conscience de l'impact. de laisser sourire complètement les muscles de son visage ou tenir, retenir, contenir ça ?

  • Dr Camille Laulan

    Le sourire, c'est contagieux. C'est ce qu'on voit le premier chez une personne. C'est vraiment... Et quand on réhabilite le sourire de quelqu'un, on le voit, en fait, qu'il y a des personnes qui se métamorphosent. Elles sont un peu voûtées en salle d'attente. Et plus on avance, plus elles reprennent confiance dans leur sourire, que ce soit par un éclaircissement, un alignement. En fait, elles s'ouvrent. Alors il y en a qui viennent nous voir quand ils divorcent et d'autres ils divorcent après. C'est pour montrer l'impact des dents et de la confiance que peuvent avoir un sourire sur la confiance en soi des gens, et que ce soit des adultes et des enfants. Enfin, même tout petit, en fait, un enfant qui va se casser la dent à 3 ans, ce n'est pas l'âge où, en fait, on est censé avoir une dent qui part, qui a la petite souris. À un moment donné, ils ont tous des trous devant, donc ce n'est pas problématique. Mais il y a un âge où ce n'est pas censé être le cas. Il y en a beaucoup qui peuvent se moquer. Et il y a des enfants qui vont plus ou moins être capables de gérer ces moqueries-là. Il y en a, ils vont se renfermer sur eux-mêmes. Donc, il n'y a pas que le côté... Il y a le côté fonctionnel, il y a le côté esthétique, il y a plein de choses qui rentrent en jeu, et donc les dents, c'est hyper important. C'est le reflet de la santé, je trouve.

  • Antoine Lacouturière

    C'est joli, m'ont dit, le reflet de la santé. Ça fait lien avec le regard des autres. Comment est-ce que je me positionne ? Comment est-ce que je me sens ? La mastication, on en a parlé dans des podcasts précédents, l'importance de l'articulation aussi. Et puis ton exemple de vie perso, dentaire, qui a vécu ça. J'en parlerai pas mieux que toi, je m'arrête là-dessus. Ok, merci pour ça. C'est une partie importante de notre santé. Et d'un point de vue anatomique, neurologique, sensoriel, tu peux nous en parler aussi un petit peu ? Comment tu perçois ça, toi, aujourd'hui, après tes dix ans de pratique, après ta vie de maman, de voir grandir tes petits bouts, les différentes formations que tu fais ? Qu'est-ce qu'il y a dans la bouche, pour les personnes qui ne sont pas professionnelles du secteur, ou les parents qui écoutent ? Comment s'est faite une bouche ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors une bouche, il y a des mâchoires, donc un os, il y a un ligament. Donc ça, souvent, on n'a pas conscience, on peut se faire une entorse de la dent. Parce que forcément, toi, tu le sais, mais la dent est dans un ligament, et donc on peut se la luxer, elle peut bouger. Ça permet de servir de capteur de pression aussi, ça nous protège. En fait, on va croquer sur un aliment très dur. le ligament va envoyer un message au cerveau qui dit hop, ouvre ! et donc ça permet de relâcher, de ne pas casser la dent. C'est tout un écosystème qui est complexe. Les dents de lait, le dédoublement des gencives, les dents de lait qui poussent, qui sont risalisées, grignotées, la racine de la dent de lait va être grignotée pour laisser la place à la dent définitive. Et ce qui peut peut-être m'embêter le plus, c'est que parfois on dévalorise la... L'impact et l'importance des dents de lait, en disant c'est pas grave, il y a une carie, mais si une dent de lait va tomber, en fait les dernières dents de lait tombent vers 13 ans. C'est les moyennes, comme la première dent elle arrive vers environ 6 mois, parfois il y a des enfants qui les ont à 4 mois, d'autres à 14, la première dent, donc c'est toujours des moyennes. Mais en fait les dernières dents de lait tombent tardivement et elles sont là pour préparer la cavité buccale à accueillir et à garder la place pour la sortie des dents définitives. C'est complexe tout ça. Quand il y a les poussées dentaires, il y a des douleurs. Même en tant que maman, parfois on se sent impuissant. Parce que moi je peux... Là, Eleonore s'est cassé un petit coin dedans. Bon, si c'est que ça, à la limite je suis contente parce qu'elle est assez kamikaze, mais je serais capable de les aider. Alors des poussées dentaires, on peut se sentir impuissant. Les douleurs dentaires, c'est important. Et c'est ça qui fait que le métier est complexe. Parce que les patients, ils ont peur. il y a beaucoup de douleurs qui peuvent être associées aux dents. Une douleur dentaire, ça fait très mal. Donc après, aller chez un dentiste, et on a cette mauvaise réputation d'un menteur comme un arracheur de dents, ou la pub à Flelou, j'étais là quand ça faisait mal. Ça me rend folle, ces choses-là.

  • Antoine Lacouturière

    On voit bien. Alors attends, il y a plein de choses, mais il y en a dans l'ordre, j'aimerais revenir. Les arracheurs de dents, on va revenir là-dessus. Mais avant ça, tu as dit quelque chose qui m'intéresse. Fort t'a dit...

  • Dr Camille Laulan

    Il faut valoriser les dents de lait.

  • Antoine Lacouturière

    Il faut prendre soin de ses dents de lait. Ah bon ? Ah bon, il faut prendre soin de ses dents de lait ? Tu veux bien nous expliquer ? Là, on comprend en fait, en t'écoutant, qu'il y a un impact parce que ça dure longtemps. Par exemple, une carie, une infection, qu'elle peut être là jusqu'à l'adolescence ou la pré-adolescence en tout cas. Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que c'est important ? Parce que là, je suis sûr que ça va toucher beaucoup de personnes qui nous écoutent. Cette image-là, elle est presque inconsciente de dire, c'est une dandelée. Ah, mais ça va, c'est pas grave.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, et puis il y a encore des professionnels, comme des pédiatres, qui disent que c'est pas grave de se brosser les dents qu'à partir de 3 ans, de dentifrice sans fluor, etc. En fait, les dandelées, de base, elles sont censées rester une dizaine d'années en bouche. Donc forcément, elles sont plus fragiles que les dents définitives. Elles se construisent plus rapidement aussi. Elles ont un émail qui est plus fin. Elles n'ont pas la même... le même rôle dans la cavité buccale et pour l'être humain. Donc il faut en prendre soin parce qu'elles sont plus fragiles, elles n'ont pas la même anatomie, et c'est aussi plus compliqué de soigner les enfants. Donc...

  • Antoine Lacouturière

    Ça c'est le deuxième point. Tant qu'on est sur le premier, je t'interromps une seconde, excuse-moi. Les dents de lait, cette importance-là, souvent au cabinet, avec les petits bouts, je le constate moi en tant qu'ostéo, et pourtant, même si je fais spécifique bébé une partie de la semaine, Les instituteurs, les institutrices, les personnels de crèche, bref, il y a énormément de monde en dehors des soignants, chez qui cette information-là, pour moi, elle est vraiment fondamentale en termes de prévention. En gros, à partir de quand est-ce qu'on commence ? Dès la première dent, c'est un peu ce que tu dis sur les réseaux, je crois. Dès la première dent, il faut être attentif, on est actif même.

  • Dr Camille Laulan

    En fait, ça paraît logique. On mange, il y a une dent, on la brosse. Après oui, forcément, dès la première apparition du tout petit bord libre de la première petite quenotte, on ne va pas brosser pendant deux minutes. Voilà, donc il y a des étapes, mais c'est sûr qu'un enfant à trois ans, si on ne lui a jamais brossé les dents et qu'on va lui dire ah ben tiens, allez, là maintenant on se brosse les dents deux minutes, trois fois par jour il va dire mais qu'est-ce qu'elle devient par jour ma mère ? Et puis il peut y avoir aussi qu'est-ce qu'elle va mettre dans ma bouche ? C'est intrusif la bouche, on fait un métier en plus hyper humain. On rentre dans la sphère très proche des gens. Les ostéopathes, c'est pareil, mais nous, on rentre à l'intérieur. C'est un des métiers où il y a ce stress-là de rentrer dans la sphère très intime. Ce n'est pas comme si on viole, mais ça peut être perçu comme vraiment très intrusif. Et si on commence effectivement qu'à trois ans, l'enfant ne va pas être habitué. Donc, il faut que ça rentre dans la routine. C'est vrai que parfois... Moi, je donnais des conseils aux parents et on me disait c'est facile, ça se voit, vous avez des enfants Alors non, je n'en avais pas et donc peut-être que j'avais des conseils un petit peu plus cadrés où je disais non, mais moi je ferais comme ci, comme ça Non, on fait comme on peut, effectivement. Quand on est parent, on fait toujours de notre mieux, mais on sait un peu la norme. Et si on essaye et si on le fait régulièrement, moi à deux ans et demi, Et Léonore, parfois, effectivement, elle n'est pas trop d'accord. Et je lui ai dit non, non, elle sait qu'on ne va pas déroger, on va brosser les dents le matin. Et Augustin, là maintenant, il a 4 ans et ce n'est plus du tout un problème.

  • Antoine Lacouturière

    C'est devenu dans la routine habituelle.

  • Dr Camille Laulan

    Voilà, c'est normal. Et en fait, ah oui, mais je ne veux pas le forcer. Oui, mais en fait, tu le forces bien à s'habiller, tu le forces bien à se laver. En fait, ça fait partie de l'hygiène qu'on doit enseigner à nos enfants. Et voilà, ce n'est pas l'éducation, mais c'est les bonnes habitudes. en fait, et ça fait partie d'une bonne santé générale. Donc en fait, on manque un peu à notre devoir de parent si on ne prend pas bien soin des dents de nos enfants. Et si on ne met pas tout en œuvre pour éviter qu'il y ait des catastrophes et qu'on soit obligé d'opérer les enfants sous anesthésie générale quand à trois ans, toutes les dents sont carriées.

  • Antoine Lacouturière

    C'est important ce que tu dis et ça me donne envie de souligner ça, de dire... Un des objectifs du podcast, c'est de transmettre de l'information avec des experts comme toi aujourd'hui, à un public large, mais aussi d'informer d'autres professionnels, parce qu'au sein même des dentistes, tout le monde ne dit pas la même chose, au sein même de chaque communauté de métier, il y a des divergences, mais quand il y a un consensus, notamment avec du bon sens, comme celui qu'on est en train d'évoquer par rapport aux apparitions des premières dents et au fait d'en prendre soin, si ce message-là est diffuse, pour moi c'est une bonne idée. on est loin de la critique, de dire les parents ils ont raté ça, ils sont nuls, on est parents tous les deux, beaucoup de monde se reconnaîtront. L'idée c'est pas de faire parfaitement mais c'est d'être informé dès le départ pour faire le mieux possible. J'ai une petite nuance, et dans cette nuance là, je te rejoins, non, le consentement, on en parle beaucoup en ce moment, et c'est important, et on en reparlera tout à l'heure sur la partie sédation, méopathe et phobie, mais... un enfant qui traverserait la route à deux ans, alors que le feu est vert et qu'il y a des voitures qui circulent, on l'arrêterait. C'est-à-dire qu'il soit d'accord ou pas, on va l'arrêter, parce que c'est dangereux pour lui. Et je trouvais ça important de souligner que, oui, c'est contraignant au départ, ces routines-là, mais pour sa santé globale, c'est quelque chose qui est fondamental. Oui,

  • Dr Camille Laulan

    et puis c'est contraignant, mais il y a des moyens de le rendre ludique. Il y a plein de brosses à dents différentes. Moi, ils ont une brosse à dents électrique, une brosse à dents manuelle. On change, il y a des comptines. Enfin voilà, on peut mettre des positions différentes. On peut chanter en même temps. On peut faire sur les poupées. Parfois, Léonore, elle me le fait en même temps avec ma brosse à dents que je lui brosse aussi. Donc, il y a des moyens que l'enfant trouve ça intéressant. Déjà, les enfants veulent faire comme papa et maman. Donc, on peut faire aussi en même temps. Je ne suis pas en train de leur dire que je les attache pour leur brosser les dents et qu'ils partent avec les dents nickel. Cool.

  • Antoine Lacouturière

    Tu les attaches pas toi ?

  • Dr Camille Laulan

    Non mais par contre tu vois une fois Augustin un matin on avait oublié voilà je suis dentiste et pourtant un matin on est dans le speed du matin on a oublié de brosser les dents je sais pas je crois que Léonore avait fait un caca au dernier moment j'ai changé la couche bref on a pas brossé les dents maman je vais avoir les petites bébêtes on a pas brossé les dents du coup arrivé à l'école il a fallu que je lui rince la bouche pour enlever les petites bébêtes. Et parce que c'est inclus, en fait, il le sait. Et que du coup, c'est pour son bien, on enlève les bébêtes. Et autant... Après, il y a des enfants qui sont différents. Et Léonore, elle veut le faire toute seule. Elle a deux ans et demi, elle ne peut pas, en fait. Elle ne peut pas le faire toute seule. Donc, il faut que je galère pour essayer de repasser derrière elle. Et bien, Augustin, il a quatre ans. Il ne veut pas faire tout seul. C'est maman qui fait tout le temps. Donc, on s'adapte à notre enfant. Mais on sait qu'il faut que ça soit dans les bases de ce qu'on lui inculque pour sa bonne santé. Et ça va lui servir. toute la vie, parce qu'en fait, l'écosystème buccal, on le transmet aussi à ce moment-là. S'il y a des bactéries qui sont agressives, quand il y a des caries partout, même si on soigne tout, l'écosystème, des bactéries, on a des bactéries agressives quand il y a des caries, mais ça met bien un an, un an et demi, les études montrent, avant d'avoir une flore bactérienne qui ne soit pas pathogène et pas agressive. Donc, ce n'est pas juste qu'on a tout soigné et c'est comme ça. Et c'est pareil, il y a des notions à savoir en tant que parent. C'est tout bête, mais quand l'enfant naît, il n'a pas de bactéries en bouche. Donc vite il va en avoir, mais le fait de goûter si c'est trop chaud avec la même cuillère que l'enfant, nettoyer la tétine qui est tombée par terre en la mettant dans notre bouche. Oui on enlève les bactéries qui sont par terre et on évite qu'ils se brûlent si c'est trop chaud, mais en fait on lui donne des bactéries, nos bactéries à nous, qui sont hyper agressives. Donc ça dépend quelle hygiène buccodentaire, quelle santé buccodentaire on a aussi, mais pourquoi on dit, ah mais dans tous les cas, moi mes parents ils ont perdu leurs dents, j'ai des mauvaises dents comme mes parents. Mais parce que les bactéries, elles se transmettent. La maladie buccodentaire, c'est une maladie infectieuse transmissible.

  • Antoine Lacouturière

    Des points de suspension pour que le temps me... C'est colossal, le message que tu fais passer. On parlait d'un conscient collectif tout à l'heure. je sais pas les stats mais combien on est allez je m'inclus dedans, combien on est à avoir fait ça, transmettre la cuillère, boire dans le même verre, c'est quelque chose qui est assez frais dans la prise de conscience globale de dire attention, il y a des vecteurs on transmet des choses tu l'as appris à la fac ça ou c'est après que t'en as pris conscience de ça ? J'ai l'impression que c'est assez frais en fait tout ça. Sur les réseaux ça sort, dans les formations on va dire croisées c'est en train de sortir aussi, mais malgré tout j'ai l'impression que c'est pas si commun.

  • Dr Camille Laulan

    Mais parce qu'en France on est mauvais sur la prévention. J'ai fait ma dernière année d'études au Canada, déjà ils sont beaucoup plus conscients de tout ça et du côté prévention. On l'apprend un petit peu à la fac, mais après on est beaucoup plus conscient. Et je pense que c'est le côté dentiste pédiatrique qui fait qu'on est encore plus conscient de ça, côté prévention, côté transmission, etc. Moi, ça me fend le cœur quand il y a des mamans qui arrivent et qui pensaient bien faire pour leur enfant, et quand je leur dis qu'il y a des caries partout, ou du moins sur beaucoup de dents. Et en fait, elles se mettent à pleurer parce qu'elles se disent mais pourquoi on ne m'a pas dit ça avant ? Moi, je pensais bien faire. Je ne vais pas dire pourquoi on en est arrivé là, il y a des facteurs différents, mais en fait, la prévention et les messages ne sont pas assez délivrés. Nous, parfois, quand on les voit, c'est déjà trop tard. Parce qu'on les voit quand il y a déjà des caries ou quand il y a déjà des problèmes.

  • Antoine Lacouturière

    Tu veux dire qu'il est temps de réparer, il n'est plus temps de prendre soin.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, on est dans la guérison, on n'est plus dans la prévention.

  • Antoine Lacouturière

    Thérapeutique, on est dans du curatif.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, et c'est un peu le système français qui veut ça. Malheureusement, on est plus dans le...

  • Antoine Lacouturière

    Là, pour le coup, j'ai jeté un oeil sur les quotations d'actes en termes de... L'assurance maladie, sur le fait d'arracher une dent ou le fait d'en prendre soin avant, de prévenir. C'est quelque chose qui m'a laissé quelques réflexions.

  • Dr Camille Laulan

    Dans beaucoup d'autres pays, la prévention est moins chère que le fait de soigner. En France, c'est l'inverse.

  • Antoine Lacouturière

    C'est ça qui est dingue. C'est-à-dire que c'est moins cher d'arracher des dents...

  • Dr Camille Laulan

    Ouais, que de les soigner. Alors là maintenant c'est en train quand même de changer et on est super content parce que maintenant les applications de Fluor, il y a des codes qui sont rentrés dans la CCM, il y a un remboursement entre 3 et 24 ans, mais déjà c'est nul que ça soit que... Au début, c'était entre 6 et 9. Donc déjà, on est content, maintenant c'est entre 3 et 24. Mais pourquoi ça n'allait pas rembourser avant 3 ans et pourquoi ça n'allait plus après ? Pourquoi au début c'était qu'entre 6 et 9 ans ? C'était quand même un âge clé, parce qu'en fait, à 6 ans, c'est là où la première dent définitive fait son apparition en bouche. Donc c'est au fond. Vu qu'il n'y a pas de dents de lait qui sont tombées, ça peut passer inaperçu, en fait, cette sortie de dent définitive. Et quand elles arrivent en bouche, elles sont quand même immatures. Donc l'émail n'est pas encore complètement dur, il peut se carrier beaucoup plus vite, c'est là où les enfants gagnent en autonomie, donc parfois ils peuvent se brosser les dents tout seuls, même si normalement jusqu'à 7-8 ans l'enfant n'a pas la dextérité pour bien se brosser les dents tout seul, il peut commencer, il peut finir, mais il faut qu'il y ait un brossage parental aussi.

  • Antoine Lacouturière

    Là tu rejoins des conseils de Virginie qui était sur un des podcasts précédents et qui nous disait c'est jusqu'à 8 ans. Et c'était surprenant, on a eu quelques réactions de surprise sur les autres. On a pu dire quoi 8 ans ? Mais comment ça ? L'explication que tu donnes de l'apparition des dents définitives, de la posture, de l'accès pas facile en postérieur.

  • Dr Camille Laulan

    Oui c'est la dextérité aussi. En fait il faut qu'ils soient capables de lasser leurs chaussures. ou d'écrire en lettres cursives vraiment pour avoir bien la dextérité d'aller brosser sur la gencive d'aller dans tous les recoins etc de la bouche donc je parlais des quotations on va voir le côté positif on va faire un peu de sofro pour le coup le côté positif ça a évolué c'était

  • Antoine Lacouturière

    en train d'arriver et on est passé de 6 à 3 et puis il y a aussi plein de choses il y a des comptes Instagram il y a des réseaux, il y a des podcasts pour faire prendre conscience aussi du fait que non ça commence bien plus tôt dès l'apparition de la première dent Ok, donc ça nous permet d'y voir plus clair sur la partie prévention. Est-ce que tu vois des choses à rajouter ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors oui, sur la partie prévention, on parlait de fluor au cabinet dentaire, mais il y a aussi ce qu'on fait à la maison. Et côté prévention, il y a les dentifrices au fluor. C'est une polémique un peu parce qu'il y a 30% de plus de caries chez les enfants ces dernières années, avec un peu l'avènement des dentifrices bio, maison, sans fluor, etc. En fait, un adulte... qui vient me voir, qui n'a pas de problème aux dents, qui n'a pas de sensibilité, qui n'a pas eu de carie, qui vient me voir régulièrement, il utilise un dentifrice en fleur, soit un enfant, les dents de lait sont plus fragiles, les dents définitives, quand elles arrivent en bouche, elles sont hypomatures, l'HAS et l'UFSBD, ils parlent de perte de chance pour l'enfant si on n'utilise pas un dentifrice fleuré. Donc, c'est là où en fait il y a des problèmes avec le fluor, parce que là je sais que ça va faire un peu débat. En fait, la mauvaise presse du fluor, elle vient des Etats-Unis. Elle vient des Etats-Unis parce que le fluor est rajouté dans l'eau potable. En France, ce n'est pas le cas. Donc ça c'est déjà vraiment quelque chose d'important à souligner. Et après ce qui fait peur c'est les fluoroses. Parce qu'on peut avoir des petites taches blanches, on a eu trop de fluor, ou tantifrice, on a peur des fluoroses. Déjà la fluorose, elle vient par le fluor qu'on ingère par voie générale, ce qu'on appelle par voie systémique. Et on s'est rendu compte que ce fluor là, il va agir sur les dents en formation. Nous, ce qu'on veut, c'est protéger les dents qui sont en bouche, qui vont être déminéralisées parce qu'il y a le goûter, on ne se brosse pas les dents après le goûter, et parfois on peut grignoter, etc. Le seul aliment pas cariogène, c'est l'eau. Donc à partir du moment où on met autre chose dans notre bouche que de l'eau, la dent va avoir un petit temps de déminéralisation. Après, on a le pouvoir tampon de la salive qui fait que ça va contrebalancer. Et là, on n'est pas tous égaux, on a des salives qui sont plus ou moins efficaces pour rebasculer cette acidité buccale. Donc en fait ce qu'on veut c'est qu'il y ait du fluor par voie locale sur les dents.

  • Antoine Lacouturière

    Appliqué là où on en a besoin.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, et donc c'est là où les dentifrices sont importants. D'où le fait que maintenant c'est plus dans les recommandations de donner des gouttes de fluor. Donc ça il y a encore des pédiatres qui le font et non ce n'est plus dans les recommandations. C'est dans des cas particuliers de situations de handicap et c'est après un bilan fluoré. Sinon on a diminué, donc on n'a plus de gouttes. Par contre on a augmenté la quantité de fluor dans les dentifrices. Parce qu'on veut ce fureur-là par voie locale. Donc là, j'entends déjà des parents qui vont me dire Oui, mais ils mangent le dentifrice. C'est vrai. Les enfants, avant 6 ans, en général, ils avalent une certaine quantité de dentifrice. C'est pour ça qu'on va adapter la quantité sur la brosse à dents. Déjà, la banane de dentifrice, c'était pour la pub à coiffre fraîche. On voit les trois couleurs. Mais ça n'a aucun intérêt. C'est pour nous faire consommer plus de dentifrice.

  • Antoine Lacouturière

    C'est vrai qu'on en met plus du coup.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, pour voir les trois couleurs, mais ça ne sert à rien. Donc on adapte, c'est vraiment, on trempouille les poils de la brosse à dents quand ils sont tout petits, après c'est un petit grain de riz, une petite lentille, et au maximum on est sur un petit poids en fait. On n'a pas besoin d'avoir plus de dentifrice.

  • Antoine Lacouturière

    Maximum, tu veux dire pour tout le monde ?

  • Dr Camille Laulan

    Oui, en adulte, un petit poids ça suffit en fait.

  • Antoine Lacouturière

    Ça méritait de venir jusqu'à Embarès aujourd'hui.

  • Dr Camille Laulan

    Et après on ne crache pas, enfin non pardon, et après on crache les excédents mais on ne se rince pas.

  • Antoine Lacouturière

    Là, je pense que là, 99% des auditrices, des auditeurs vont dire qu'on ne se rince pas. C'est une blague.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais si tu te mets de la crème hydratante sur les mains, est-ce que tu vas te laver les mains après, sous l'eau ? Non, c'est abéant. Et donc là, tu te mets du fleur sur les dents pour que la dent puisse capter le fleur et se renforcer. Et tu vas te rincer après.

  • Antoine Lacouturière

    Non, je me prête au jeu du petit jeu de roche.

  • Dr Camille Laulan

    Mais tu l'avais déjà vu !

  • Antoine Lacouturière

    Je l'ai vu sur les réseaux et je pense que c'est un de tes posts où j'avais peut-être réagi en me disant Mais waouh, c'est quelque chose qui est du bon sens quand on le réfléchit, quand on l'entend dit comme ça, mais qui se pratique peu. J'imagine qu'une partie des patients te disent Ah bon ? J'imagine les surprises.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais parce que c'est là où le pouvoir de la communication et aussi des publicités, on voit dans le... Et des habitudes aussi. Parce qu'après, à partir du moment où on a pris l'habitude de se rincer la bouche, il y en a qui vont dire Moi, je ne peux pas. Mais changer les habitudes, c'est hyper dur.

  • Antoine Lacouturière

    Ça, ça mériterait un podcast à part entière.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais bon...

  • Antoine Lacouturière

    Donc, on a plusieurs petits tips, plusieurs petits conseils, là. Si on fait un micro-point résumé, on évite de transmettre les cuillères quand on a testé ou pas. On ne prend pas en bouche la tétine qui vient de tomber par terre. On ne transmet pas avec nos bactéries à nous de l'écosystème particulier d'un adulte aux enfants. on prend bien soin des dents depuis le départ dès la première, on met un petit peu de dentifrice un petit poids au maximum vous voyez l'image d'un petit poids, je pense que ça va rester Et puis, ça nous permet quand même d'avoir quelques conseils pratico-pratiques. On brosse combien de temps ? C'est deux minutes, c'est ça la norme ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors, en France, ils ont diminué, parce que vu qu'on est des mauvais élèves, ils ont diminué de deux fois par jour, matin et soir, deux minutes. Parce que de dire trois fois par jour, trois minutes, ça faisait inatteignable, entre guillemets. Mais en France, au Canada, lors de ma dernière année, tous les gens sont dans les toilettes entre midi et deux. Pour se brosser les dents, les bouteilles de bain de bouche font 2 litres, parce que c'est une autre piste de conscience, et ils sont beaucoup plus dentaux conscients. Et comme je disais, les soins curatifs coûtent excessivement cher, donc en fait ils sont eux beaucoup plus dans la prévention. Il y a des pays où les mutuelles ne vont pas vous rembourser si vous ne faites pas vos contrôles réguliers chez le dentiste, parce qu'ils savent qu'en fait le curatif, ça coûte beaucoup plus cher que la prévention. Souvent, on entend oui, mais j'ai pas mal aux dents, alors j'y vais pas Mais justement, en fait, c'est pas quand on a mal qu'il faut aller chez le dentiste. Parce que si on y va quand on a mal, c'est déjà peut-être une dent qui est à dévitaliser, à couronner, donc ça fait plus de séances, le coût est plus élevé. Peut-être que les sensibilités, j'ai pas envie de parler de douleur, mais les sensibilités sont quand même plus importantes. Alors que si on y va régulièrement, mais parfois, maintenant, on a des processus qui permettent de reminéraliser des petites caries débutantes, de protéger, d'enlever justement le tartre avant que ça... ça devient une maladie parodontale avec du tartre sous la gencive, etc. Mais c'est le changement de conscience qui a opéré aussi en France.

  • Antoine Lacouturière

    C'est des graines dans la prise de conscience que tu lances aussi, en disant qu'on est en train d'aller vers ça et qu'il est temps de le faire. Ça donne un peu cette sensation-là de dire, inversons le rapport du curatif-préventif.

  • Dr Camille Laulan

    Et encore plus si on a peur. Parce qu'en fait, si on a peur d'y aller, il vaut mieux y aller qu'il n'y ait rien, et qu'on y aille qu'une fois par an, plutôt qu'on y aille une fois tous les 5 à 10 ans, et qu'à chaque fois, ça soit des chantiers, parce qu'il y a 2-3 ans à refaire, et que ça soit plus embêtant financièrement, etc. Donc...

  • Antoine Lacouturière

    Si je résume plus justement, le message c'est allez-y avant d'avoir mal.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, c'est dans les... Après, la première idée qui me vient à l'esprit, c'est au niveau gynéco, on sait qu'il faut faire un frottis tous les ans. Mais ça fait partie des bonnes pratiques d'aller chez son dentiste tous les ans. Et si on a des problèmes spécifiques, peut-être que parfois, c'est tous les six mois, voire tous les trois mois, mais tous les ans, c'est ce qu'il faut garder en tête.

  • Antoine Lacouturière

    Super, un petit tips de plus. D'ailleurs Camille, en écoutant tout ça, je me pose la question, j'ai une idée, mais pourquoi est-ce que les gens ils viennent pas ?

  • Dr Camille Laulan

    Parce qu'ils ont peur. Quasiment la moitié des gens disent qu'ils n'ont pas envie d'aller chez le dentiste. Il y a peut-être pas une semaine, mais combien de fois on va me dire j'ai rien contre vous, mais j'aime pas le dentiste En fait, il y a cette peur-là ancrée de tomère générationnelle. Et les dentistes d'avant, c'est plus pareil que maintenant. Là, tu as vu le cabinet, le fauteuil enfant. Il y a plein de choses qui sont faites pour les enfants. Ils n'ont plus peur d'aller chez le dentiste. C'est vraiment ça qui me tenait à cœur en créant le cabinet et toute l'ambiance. Je sais qu'on y reviendra un petit peu après. J'ai aussi beaucoup d'adultes. Souvent, vu que je fais et les enfants et les adultes, j'ai des parents qui me disent Vous faites les adultes aussi ? Parce qu'ils voient comment on prend soin de leur enfant.

  • Antoine Lacouturière

    Vous prenez soin de leur petit bout ? Ils posent la question.

  • Dr Camille Laulan

    Parce qu'en fait, eux, ils peuvent avoir eu des expériences un peu traumatisantes. et donc en fait ils n'ont pas envie de ramener leur enfant. Parfois je préfère aussi que certains parents, quand il y en a un des deux qui est très très phobique, je préfère que ce soit l'autre qui m'amène l'enfant, parce qu'en fait les enfants c'est des éponges, donc ils ressentent ça en fait d'aller chez le dentiste. Et comme je disais, les dentaires ça peut être des douleurs qui sont très fortes, donc en fait il faut être capable de prendre le patient, de le rassurer, de pouvoir le soulager, et c'est quelque chose qui est difficile. Je pense.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait partie des raisons pour lesquelles les gens traînent à venir, peut-être. Tu crois en tout cas, le fait qu'il y ait cette appréhension.

  • Dr Camille Laulan

    Ah oui, il y en a tellement peur qu'ils attendent de... Il y a des douleurs qui passent et ils ne consultent pas, ils ne consultent pas. Ou alors ils consultent quand vraiment ils n'en peuvent plus. Parce que la peur est plus ancrée que la douleur.

  • Antoine Lacouturière

    Avant d'aller dans le sujet de comment est-ce que tu fais pour diminuer la peur, parce que finalement, une des compétences que tu as, c'est ça, que vous avez, certains dentistes, ça m'intéresse quand même, en préparant l'interview, on regardait les chiffres et c'est quasiment un adulte sur deux qui a une appréhension, voire une phobie, à aller se faire soigner par un dentiste. C'est colossal, je trouve.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais on a une mauvaise presse, de toute manière. Le dentiste, c'est vraiment... Je parlais de la pub, j'étais là quand ça faisait mal. Menteur comme un arracheur de dents. C'est là-dessus. C'est aussi pour ça que je suis sur les réseaux sociaux, pour humaniser un peu le dentiste et redorer l'image. Non, on n'est pas méchant. On peut soigner sans quai de sensibilité. Et je disais, moi... La plus belle chose qu'on peut me dire, c'est que vous m'avez réconciliée avec le dentiste. Et justement, j'ai des patients qui sont phobiques, vu que j'ai le côté enfant, le côté adulte. J'utilise mes techniques d'enfant adaptées à l'adulte. Et on arrive à récupérer des confiances, parce qu'il faut que le... On clive en fait, si vous voulez, un cercle vicieux où en fait ils ont mal, ils ont peur, etc. Et après on récupère la confiance. J'ai des patients, par exemple, on commence avec du méopa toute la séance. Ensuite on va faire que le début. Dès que ça commence à être simple, j'enlève le méopa. Après c'est que l'anesthésie. Et dernièrement, j'ai une patiente qui m'a dit, Non mais aujourd'hui, pourtant il y avait une anesthésie. Elle me dit, Je veux essayer sans méopa. et du coup elle a fait des économies elle a pu s'offrir quelque chose parce que c'est un coût aussi tout ce qu'on peut mettre en place en plus mais voilà quand on me dit vous m'avez réconcilé avec le dentiste je trouve que ça c'est ultra chouette oui c'est nourrissant c'est

  • Antoine Lacouturière

    nourrissant la bouche c'est c'est presque la moitié des nerfs crâniens j'exagère un peu entre 4 et 5 quand même sur les 12 paires de nerfs crâniens on disait tout à l'heure voilà que c'est intime de rentrer dans un espace au sens littéral du terme, et puis il y a énormément d'informations. Tu parlais déligamment de la pression, de la sensibilité. Il y a un petit bonhomme que j'aime bien qui s'appelle l'homunculus de Penfield qui a ses défauts, mais l'image de toute simple de dire Imaginez un grain de sable dans le dos, on peut peut-être ne pas le sentir. Imaginez un grain de sable sur le ventre, peut-être qu'on peut ne pas le sentir. Un grain de sable sur le bout des doigts, il y a peu de chances qu'on ne le sente pas. Mais un grain de sable dans la bouche, a priori, on le sent. Et ça, ça m'intéresse de voir comment est-ce que tu fais. pour prendre en soin les petits bouts, les grands, avec cette symphonie dans la bouche de sensations qui viennent avec tous ces nerfs-là. Est-ce que tu veux bien nous raconter les soins du quotidien ? Comment est-ce que tu prends soin de tes petits bouts ? Des petits bouts tout courts et puis des grands bouts aussi ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors, en fait, je pense que c'est une prise en charge globale, dans le sens où pour moi, ça commence dès l'entrée du cabinet. En fait, le fait de se sentir en confiance, et ça c'était une volonté en créant le cabinet, de ne pas que ça soit aseptisé, que ça soit tout blanc, que ça ne sente pas le dentiste, parce que justement quand on est stressé, on a aussi les cinq sens qui rentrent en arrière, donc il y a les bruits, le métier de dentiste, on a des odeurs fortes, on a des bruits forts, on a des lumières qui sont fortes, donc le fait que déjà quand le patient il rentre et il se dise waouh, c'est joli, c'est apaisant J'ai mis un aquarium dans la salle d'attente. Pour moi, c'était un rêve de pouvoir apaiser les patients qui attendent. Ça arrive, on a des urgences, on peut être en retard. On regarde les poissons, on est apaisé. Il y a le bruit de l'eau. Je trouve ça top. J'ai mis une odeur aussi dans le cabinet pour que ça ne sente pas le cabinet dentaire. Et après, j'ai fait une formation en hypnose conversationnelle aussi. Mais il y a aussi le côté, on écoute le patient. Il y a des patients, quand ils arrivent, ils ont peur. Ils vont... se mettre à pleurer en face de moi. Et en fait, je leur dis, mais là, vous inquiétez pas, dans tous les cas, aujourd'hui, on ne fait rien. On apprend à se connaître. C'est, voilà, la relation de confiance. Il faut les écouter. Et après, on va petit à petit dans la bouche. Pour les enfants, on parle du tel chaudou. En fait, on va dire ce qu'on va faire. On le montre et après, on le fait. On ne va pas d'entrée. Paf, lui mettre le miroir, ou Bon, on va compter les dents alors aujourd'hui, et regarde, ça c'est mon petit miroir, est-ce que tu peux te voir dedans ? Ah, comme ça, après, je vais pouvoir aller regarder les dents, etc. Donc, c'est des étapes qui font qu'on va gagner la confiance si on n'y va pas de manière frontale, sinon c'est fini. Chez les enfants, souvent, on va nous reprocher en tant que spécialiste. de ne pas soigner directement. Parce qu'en fait, on arrive parfois en fin de parcours de soins, l'enfant, il a pu avoir fait d'autres dentistes qui ne sont pas spécialisés. Et donc, on arrive un peu comme le Messie, enfin, elle va réussir à le soigner. Et en fait, quand on ne soigne pas au premier rendez-vous, c'est la grosse déception. Il y en a qui font beaucoup de kilomètres pour venir chez des dentistes spécialisés. Et en fait, après, ils le comprennent parce qu'ils sont déçus. Et quand ils voient qu'après, l'enfant, il dit, il me tarde trop de retourner chez la dentiste. Et qu'en fait, ça se passe bien. Alors que parfois, il n'y a rien de plus. C'est pas la tresse de réponse, mais non, le fait qu'il y ait des jeux, que la salle d'attente soit adaptée aussi aux enfants, que dans le fauteuil il y ait des petites peluches, etc., qu'il y ait un petit cadeau à la fin, ça fait qu'en fait l'enfant il a envie de revenir, il a confiance en nous, il sait que ce qu'on a dit, on lui a fait en bouche et il n'a pas été surpris, et donc on arrive à soigner les enfants qui nous sont adressés pour soins sous méopathe, qu'on soigne sans méopathe. juste par l'approche qu'on a avec les enfants et avec les adultes aussi. Ce n'est pas le meilleur dentiste qui fait les choses, c'est celui qui arrive à faire comprendre l'intérêt du soin au patient et à gagner sa confiance.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait du bien d'entendre ça. Ça fait du bien d'entendre ça. On entend les... la partie contexte et puis l'information pour le système nerveux autonome sur la partie inconsciente, tous les messages que vous délivrez aux patients avec l'expérience que j'ai vécue en traversant la petite porte d'entrée avec toutes les bulles et puis le regard plutôt bienveillant et agréable de l'accueil tout de suite, l'odeur maintenant que tu le dis, ben oui effectivement ça sentait pas comme ça peut sentir des fois et puis toute cette mise en scène ça fait partie du soin finalement En te posant la question de comment tu fais, tu nous as parlé à la fois de la compétence, de l'environnement qui met à l'aise ou pas, et aussi de la partie technique, de ta compétence de savoir être, de te mettre au niveau de l'enfant, de gagner sa confiance, et après tu vas faire les soins techniques. c'est ça merci pour ça dit comme ça encore plus pour un dentiste je pense que c'est un versant du métier qu'on sous-estime je pense tous soignants quand tu vois l'ambiance d'une salle d'attente en règle générale ou quand tu vois les odeurs dans les cabinets en général ça aussi c'est une prise de conscience qui mérite d'être soulignée cet environnement-là, il va impacter le soin. Merci Camille pour ton expérience, pour ton retour. Je trouve que ça fait du bien d'entendre ça. Ça fait écho avec un podcast tourné à Annecy avec le Claude Essence et avec Thomas L'Orival, chef sommelier et Franck Derouet, chef cuisine. Rien à voir avec le métier de la santé directe, mais en fait, on avait parlé dans le podcast de l'importance de l'environnement pour l'expérience. Et il nous parlait de... L'accueil, de l'importance d'une table bien propre, du dressage, de la qualité des produits qu'ils utilisaient, et de la démarche éco-responsable, le fait dire qu'ils vont chercher dans le jardin, qu'ils transforment dans la cuisine, qu'ils le servent aux patients, aux clients pour le coup, ça fait un écho sur l'importance de l'environnement qui va influer sur l'expérience.

  • Dr Camille Laulan

    Mais les patients deviennent de plus en plus clients de la santé et c'est un parallèle. Moi, c'est comme ça que j'ai construit le cabinet. Je veux qu'on soit un cabinet trois étoiles. Dans l'expérience patient, j'ai une chargée de communication, tout est réfléchi dans les couleurs. Tout est soigné, en fait. C'est un ensemble qui fait que, oui, c'est joli, mais en fait, tout est réfléchi. Et on a des retours comme ça, où des patients qui nous disent, mais jusqu'aux moindres petits détails, oui, dans les courriers qu'on peut envoyer, dans l'odeur, même dans les toilettes, on a soigné. Il y a plein de choses qui font que je veux que le patient, ça soit vraiment une expérience agréable, qu'il vienne chercher des soins de qualité. mais que ça soit une bonne expérience et d'où le dentabule, le cocooning, le bien-être dans les soins dentaires.

  • Antoine Lacouturière

    Dans les soins dentaires au sens large, parce que le sentiment que ça me donne, finalement, dans le peu d'expériences que j'ai fait pour arriver jusqu'à ton bureau, j'ai croisé des enfants, mais il y a aussi des grands.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, c'est ça. En plus, c'est cocooning, mais c'est pour toute la famille. On a différentes spécialités et je voulais que tout le monde se sente bien, autant adulte qu'enfant, qu'on puisse proposer des soins pour toute la famille et qu'on puisse s'adresser les patientes les unes les autres, travailler en pluridisciplinarité aussi. C'est hyper intéressant sur le terme dentaire, parce qu'on a différentes spécialités de dentaire. Donc on a une orthodontiste, une dentiste plus généraliste, une pédodontiste, mais aussi le côté pluridisciplinaire, le pôle pluridisciplinaire qui est dans la salle d'attente d'à côté, où on a un ostéopathe, une orthophoniste, deux naturopathes, une sophrologue, une psychologue et une infirmière IBCLC. Et c'est là. Le rapport et les échanges qu'on peut avoir les uns avec les autres, c'était mon cabinet rêvé de travailler comme ça pour la prise en charge globale des patients.

  • Antoine Lacouturière

    Bravo pour ça

  • Dr Camille Laulan

    C'est du travail

  • Antoine Lacouturière

    On imagine Ah c'est bien Et puis en plus c'est la période de lancement et encore vous êtes encore dans la partie fin de chantier là tout n'est pas encore complètement en place

  • Dr Camille Laulan

    Non c'est ça, ça fait deux mois et demi qu'on a ouvert, bientôt trois donc oui c'est encore le... Les patients sont hyper compréhensifs, honnêtement, dès qu'on a des petits bugs informatiques, etc. Et eux, ils voient tellement le waouh c'est trop beau, qu'ils ne voient pas les petits détails encore qui sont à fignoler, qui sont à améliorer. Donc voilà, ils sont ultra compréhensifs. On a des super retours. Donc ça, vraiment, ça nous booste et on est hyper heureux de ça parce que c'est ce qu'on voulait. Et tu disais, dans le 3 étoiles, il y a des marchés co-responsables aussi. Donc on essaye de mettre en place aussi plein de choses avec un compost, avec... Le dentaire c'est difficile d'être vraiment éco-responsable parce qu'on a des normes de sécurité, d'hygiène qui font qu'on est obligé de jeter certaines choses et pas faire du tri de tout. Mais il y a plein de petites choses qu'on peut mettre en place. Donc oui, on est qu'au début du cabinet, il y a plein plein de choses à faire sur le cabinet, dans l'organisation et entre nous dans la prise en charge des patients.

  • Antoine Lacouturière

    C'est une chouette invitation, je trouve. C'est une chouette question pour chacun, de dire qu'est-ce que je peux faire comme petit geste qui, multiplié par 60 millions, va donner un impact important, sans chercher de l'absolu. Donc on va dire que vous êtes sur deux étoiles et demie et il y a encore une petite marque de progression. On rajoute une casquette. Ça fait beaucoup de casquettes. Une de plus sur la partie gestion d'une équipe. Un des fils rouges du podcast, c'est la pluridisciplinarité. Là, comment ça se passe concrètement ? Vous faites des réunions d'équipe, vous mangez ensemble. J'ai vu qu'il y avait une immense salle de pause.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, en fait, j'ai... Imaginez le cabinet avec justement un espace commun. Et en fait, la salle de pause, de repos et qui est aussi la salle de formation, c'est vraiment pour le pôle pluridisciplinaire. Ils n'ont pas de cuisine en bas, ils viennent avec nous. Donc on mange tous les midis, on a nos pauses en même temps. Et donc on va manger avec l'orthophoniste, avec l'ostéopathe. Et voilà, parfois on discute de patients ou juste tout simplement, on apprend à se connaître, à connaître la discipline de l'autre. On a fait une réunion, parce que là, le pôle pluridisciplinaire, c'est soit une tabule. Il y a la semaine dernière, et chaque personne s'est présentée, a présenté un peu sa spécialité. Et en fait, j'en ai vachement appris encore. Et je me suis dit, mais j'ai de la chance d'être aussi bien entourée. c'est pas évident de monter une structure et je me dis mais là je vais pouvoir aller à droite à gauche pour m'aider un peu plus pour pas attendre d'avoir mal quelque part pour aller consulter c'est difficile cette casquette de chef d'entreprise de RH je me fais accompagner, je me fais coacher en perso j'ai un coaching d'entreprise de... Il y a des groupes qui vont monter, qui ont créé beaucoup de cabinets, qui vont conseiller sur ce qui se fait le plus souvent. Puis il y a des choses, ce n'est pas notre métier. Moi, j'ai appris à être dentiste, je n'ai pas appris à être chef d'entreprise, à faire des entretiens d'embauche, à parfois même licencier. C'est compliqué. Et je savais que j'avais besoin de me faire coacher parce que je me suis dit, moi je suis trop, pas humaine, mais je suis trop empathique, je suis trop gentille, je vais me faire manger en fait. Donc sans être méchante, mais en fait il faut repositionner, mettre un peu de distance, et puis parfois on est obligé de prendre des décisions et de ne pas faire plaisir à tout le monde. Et ceux qui ont fait un peu de coaching, le sois parfaite et fais plaisir et on prend un coup quand il faut prendre des décisions et dire non quand ça ne va pas. Donc cette casquette de RH, elle est nouvelle et c'est la plus challengeante. énergivore en ce moment. Donc je suis contente d'être dans une équipe pluridisciplinaire, que ce soit la sophro, la psychologie, l'ostéo, bien manger aussi. Il y a juste l'orthophonie, on parle plus avec des patients, même si j'en ai fait enfant, je ne pense pas devoir aller la voir, mais sinon, c'est chouette. Je suis quand même fière de ce que j'ai réussi à faire. Je suis encore fatiguée pour prendre pleinement conscience et être complètement contente de tout ça parce qu'il y a encore plein de choses à mettre en place et à régler. Mais j'adore, j'adore ce concept-là et je suis heureuse.

  • Antoine Lacouturière

    Ça se sent, ça perspire à travers tes mots. Il manque les mains qui bougent autour du micro et les yeux que vous pouvez imaginer. Mais c'est un... C'est un magnifique exemple de pluridisciplinarité dans le même endroit, et puis de s'entraider les uns les autres et aussi de s'apprendre les uns les autres. Ça fait écho avec tes formations où tu continues d'être active en tant qu'apprenti, tu continues d'apprendre des sauges, et puis je crois que tu commences à donner aussi des formations de manière plus régulière, où à ton nom il n'y a pas quelque chose de nouveau sur le versant des formations.

  • Dr Camille Laulan

    Alors la chose de nouvelle, c'est le centre de formation qu'on est en train de créer pour le cabinet et au cabinet pour éviter que je me déplace beaucoup. Mais sinon, ça fait déjà... J'ai commencé en 2017, moi, de donner des formations. C'est toujours quelque chose qui m'a attirée de transmettre. Il y a eu prof de sport, prof de bio, etc. Je voulais transmettre. Et du coup, c'est vrai que partager avec mes collègues, les aider à mieux prendre en charge les enfants, les aider à aligner les dents, etc. C'est enrichissant parce que j'apprends toujours aussi des apprenants parce qu'ils ont d'autres domaines de prédilection. Et c'est une autre facette de mon métier que j'aime. C'est stimulant parce que le fait de devoir apprendre et de devoir transmettre, forcément, on se tient au courant des dernières avancées. Nous, on va se former pour être capable de transmettre la meilleure chose et les choses à jour. Parce qu'en fait, pour transmettre une chose, il faut en savoir dix. Pour être capable de répondre aux questions d'à côté, etc. Et du coup, c'est stimulant de ne pas rester sur mes acquis. Là, on me dit qu'il y a une nouveauté qui s'utilise en Suisse. Là, on vient de le mettre sur le sol français, du coup, c'est moi qui vais le tester en exclusivité, c'est très prévention, etc. Donc, c'est une autre casquette que j'aime beaucoup à la formation.

  • Antoine Lacouturière

    C'est finalement assez complet en t'écoutant. Il y a aussi la partie stimulation intellectuelle. On imagine la précision pour venir travailler avec des outils très fins, manuels. Et puis toute cette stimulation intellectuelle de rester proche des dernières études, des dernières publications.

  • Dr Camille Laulan

    Ça évolue vite, la médecine, sur plein de choses. On prend conscience de plein de choses. C'est vrai que... Et bien ne pas rester dans... Maintenant, c'est obligatoire, on a des formations continues. Maintenant, le conseil de l'ordre, etc., c'est une obligation. Et heureusement, moi, il faut que je me freine dans mes formations. Comment ça ? Avec le cabinet, je limite les formations que moi-même je fais et que je donne aussi parce que je ne peux pas être partout, mais ça m'a toujours attirée et ça sera toujours partie de ma vie et j'aime les deux facettes. Maintenant, il faut savoir bien doser. Merci.

  • Antoine Lacouturière

    Camille, ça fait beaucoup de casquettes en t'écoutant, je disais que la passion elle perspire, elle transpire ça fait plein d'activités, très actifs, hyper actifs j'oserais pas le dire, mais en tout cas très engagés et c'est pour le sourire de tes patients, de tes enfants de tes proches, la question qui me vient en tant que soignant en quotidien et qui partage une partie de ce mode de fonctionnement avec une échelle différente, c'est comment est-ce que tu fais pour gérer tout ça ? Alors c'est difficile et je pense que c'est l'un des plus gros challenges d'arriver à organiser les différentes casquettes de tout ça. J'ai ce côté hyperactif, c'est sûr. Je faisais beaucoup de sport avant, blessée, donc j'en fais moins. C'est je pense que l'énergie que je mettais sur les terrains de handball que je ne peux plus mettre, il est parti dans les formations et c'est pour ça que... Je ferais du hand encore actuellement, je pense que je ne serais pas formatrice, parce que le week-end, je serais sur les terrains, comme encore certains de mes amis, même en ayant des enfants. Après, ce qui est sûr, et je pense qu'on peut sensibiliser les gens là-dessus, c'est le métier de dentiste. En fait, effectivement, on peut être passionné. Et il faut savoir que c'est le métier où il y a beaucoup de suicides, où là, il y a pas mal de prévention contre le burn-out. C'est un métier qui est très stressant, mais sur plein d'environnements différents. On a dit que les patients sont stressés, donc nous, c'est en hypnose qu'on l'a appris, mais le syndrome du sac à dos, on va prendre le stress des patients. C'est un métier où on a le stress visuel, on est concentré au niveau oculaire, nos yeux travaillent beaucoup, on a des lumières qui sont très fortes pour bien voir dans la bouche, on a le stress auditif. parce que du coup, on a des instruments qui font du bruit. Normalement, on devrait avoir des protections d'ailleurs, un d'oreille, parce que c'est des bruits très intenses. Le stress olfactif aussi, on a des résines qui vont sentir très fort. On a le stress financier, parce qu'en fait, on va brasser pas mal d'argent, mais en fait, on en redonne aussi beaucoup. Et il y a le fait de gérer et d'être responsable des assistantes, des collaboratrices. C'est beaucoup, beaucoup de stress. Donc là je dirais, je suis à une période où je gère pas tout parfaitement bien, et on a le droit, et c'est normal, et j'apprends, et je sais que je suis bien entourée, que ça soit ma famille, mes amis, et je pense que c'est hyper important d'être bien entourée aussi, et de s'écouter, alors là je mets ma petite voix de côté un peu trop en ce moment, mais c'est un lancement, et voilà, j'ai l'impression d'être en mode première année de médecine. où on sait qu'on tient pour quelque chose de mieux après. Je pense qu'il y a des périodes où on peut se dire Ok, là, c'est intense, mais après, il ne faut pas que ça dure. Parce que, alors c'est plus facile à dire qu'à faire, mais on travaille pour vivre et on ne vit pas pour travailler. Il faut avoir cet équilibre-là, j'en ai conscience. Donc, c'est difficile de tout concilier et il faut faire attention. Il faut prendre soin de soi, surtout en tant que soignant, parce que si on n'est pas bien, nous, on ne peut pas prendre soin des autres.

  • Dr Camille Laulan

    Merci pour le témoignage du moment vécu et puis pour l'invitation pour les soignants à prendre soin d'eux. C'est quelque chose qui revient souvent. Est-ce que sur ces sujets-là, tu nous parlais de coaching et d'environnement stable, sécure, safe avec les proches, la famille, plein de soignants différents. Est-ce que tu as une ressource particulière à nous conseiller pour accompagner ces moments de vie, notamment chez les dentistes, mais chez les soignants et prévenir d'arriver jusqu'à ces épuisements-là ?

  • Antoine Lacouturière

    Je pense que maintenant, avec l'avènement des réseaux sociaux, il y a tellement de ressources qu'on peut trouver de manière gratuite en suivant certains comptes. Et là, je pourrais parler de Florence Hatcheverry, qui est une dentiste qui fait des podcasts aussi. Et elle avait fait un triptyque sur... Je ne sais pas si ça se dit pour les podcasts, mais du moins, il y avait une série de trois podcasts sur le burn-out qui était hyper intéressante. Et je pense que... Plus on en parle, plus on peut aussi l'éviter, éviter cette sensation d'épuisement. Je pense que c'est quelque chose qui peut être intéressant pour les dentistes qui écoutent, ou même ne serait-ce que pour les patients, pour comprendre aussi que le dentiste n'est pas juste Ah, mais c'était cinq minutes, ça a coûté tant Non, en fait, il y a tout ce qui est à côté et dont ils ne se rendent pas forcément compte.

  • Dr Camille Laulan

    Je te rejoins à 100% et puis on peut même aller au-delà du dentiste, c'est-à-dire qu'on n'est pas soumis au même bruit, aux mêmes odeurs, au même chiffrage financier parce que vous avez du matériel qui vaut aussi excessivement cher. les pros de santé, de soins de bien-être et aussi les patients, je pense que là l'information elle est globale, donc merci pour la référence, on la mettra dans les notes de l'épisode. Et puis on invite aussi, c'est le moment réseau, à venir te suivre toi, tu fais partie des comptes qui... qui publient quand même régulièrement des articles de qualité avec des associations. Tu as fait des chirurgiens dentistes en collaboration, mais il y a aussi d'autres disciplines. plutôt gastro je crois, et puis je vais pas tous les nommer parce qu'il y en a beaucoup, pharma conseil, mais dans plusieurs secteurs différents.

  • Antoine Lacouturière

    On retrouve la pluridisciplinarité parce que la bouche ça vient dans un corps, et on est un être humain à part entière, et le corps c'est complexe, il y a tellement de liens avec différentes spécialités.

  • Dr Camille Laulan

    et là les collaborations de ton réseau sont l'illustration, une partie de l'illustration du podcast donc on vous invite à rejoindre le docteur Lolan sur les réseaux même chose on le mettra dans les notes de l'épisode Camille est-ce qu'il y a un autre dernier petit point conseil que tu veux rajouter à tout ça ?

  • Antoine Lacouturière

    Alors oui, je pense que ce qui est trop souvent oublié, les mal aimés de l'hygiène buccodentaire, c'est les espaces interdentaires. Et il n'y a que 13% des gens qui vont passer un moyen de brossage interdentaire. Alors ça peut être le fil dentaire, ça peut être les brossettes interdentaires, ça peut être les hydropulseurs. Mais en fait, il faut savoir, c'est encore un petit chiffre choc, mais si on ne brosse que ses dents, on ne brosse que 60%. On n'enlève que 60% de la plaque dentaire et on en oublie 40 entre les dents. et du coup ayez un moyen de brossage interdentaire surtout le soir à privilégier parce qu'on a moins de salive la nuit et donc ça peut potentialiser un petit peu donc voilà ayez un dentifrice au fluor deux fois par jour le midi si vous êtes à la maison faites-le aussi le midi faites des rendez-vous réguliers chez le dentiste et ayez un moyen de brossage interdentaire et c'est là où vous allez longue vie à vos dents longue vie à vos dents c'est bien comme formule

  • Dr Camille Laulan

    Camille, on se rapproche de la fin et il me reste une dernière chose à faire, c'est de te remercier de m'avoir reçu aujourd'hui dans la structure toute fraîche qui est le fruit d'un travail commun avec ton conjoint, ta famille, ton soutien, tes idées. Puis on sent aussi que c'est toutes ces années d'expérience où c'est une expérience sensorielle et cette expérience sensorielle, elle prépare le soin et le soin, il est mené avec un savoir-être qui... qui est quand même pas si facile que ça. On sent l'hypnose, on sent aussi le mobilier adapté, on sent toute cette réflexion derrière et l'équipe qui t'entoure. Donc, merci pour l'accueil aujourd'hui. Merci pour l'exemple que ça donne. Et puis, les graines que tu sèmes sur les réseaux et ailleurs, de dire, c'est possible de faire autrement. C'est possible de ne pas avoir mal chez le dentiste et même de sortir avec un grand sourire et de se dire, trop cool, je vais y aller la prochaine fois.

  • Antoine Lacouturière

    Et j'ai envie de revenir.

  • Dr Camille Laulan

    Voilà. J'ai terminé, je te laisse le petit mot de la fin.

  • Antoine Lacouturière

    Je vous dirais, prenez soin de vous, de vos dents, et c'est important, et puis comme ça vous souriez à la vie, et c'est important aussi.

  • Dr Camille Laulan

    L'épisode touche sa fin avec ces mots, et j'espère que vous pourrez en retirer quelque chose de positif. Une image, une idée, une prise de conscience, et peut-être toucher du doigt des ingrédients de la santé. Si c'est le cas, je vous propose de prendre quelques secondes pour mettre 5 étoiles sur l'application Apple Podcast ou Spotify de votre voisin, copain, cousin, de vos proches, bref, des applications autour de vous. comme je vous l'explique de temps en temps c'est une des meilleures manières de nous aider à faire monter le podcast dans les référencements et pouvoir continuer d'inviter de nouvelles personnes inspirantes, inspirées, passionnantes passionnées et vous proposer ce contenu de manière gratuite je vous remercie par avance pour ces quelques instants que vous prendrez qui nous aideront vraiment et je vous souhaite une très belle fin de journée

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Description

La bouche est un élément fondamental de notre santé et une personne sur deux craint d’aller chez le dentiste…😱 1 / 2 ! Pourquoi !? Et comment faire évoluer cela ?


Pour explorer ce questionnement nous avons le plaisir de vous présenter une soignante particulièrement investie, le Docteur Camille Laulan, Maman de deux enfants, aux multiples casquettes.

Chirurgien dentiste, omnipraticienne avec des spécificités en

  • 🧒 dentisterie pédiatrique

  • 😁 dentisterie conservatrice et esthétique (alignements dentaires, éclaircissements, …)

  • 🦷 créatrice de contenus pour faire de la prévention et diffuser une autre image des soins dentaires

    • oui c’est possible de ne pas faire / avoir mal  !

    • Et oui, prendre soin de son sourire, c’est important

  • 👩‍🎓 formatrice et conférencière

  • 🫧 créatrice du centre pluridisciplinaire « Dent Ta Bulle »

Un lieu regroupant une quinzaine de professionnels (de santé et de soins ), avec une vision globale où chaque détails a été pensé pour favoriser une expérience agréable de soin 😌

Un exemple inspirant de travail pluridisciplinaire et de positionnement bienveillant vis à vis des patient.e.s (petits et grands)


🌱 Il ressort de nos échanges de nombreux conseils applicables directement et des questionnements autour de la santé et de la santé buccodentaire particulièrement.


TIMELINE :

0 Présentation : chirurgien dentiste, omnipraticienne

10 La santé ? et la santé bucco-dentaire ? L’importance du sourire : LIEN SOCIAL

15 comment c’est fait une bouche ?

16 impact et importance des dents de lait, rendre ludique le brossage 🪥

24 écosystème buccal ; maladie bucco-dentaire transmissible 🦠

30 Recommandations et conseils

37 Pourquoi « traînons-nous » pour aller consulter un dentiste ?

😰Peur, phobie et compétences pour gérer les émotions…

39 Notions de nerfs crâniens, d’intimité

Comment les soins se déroulent ils ?

43 « Dent ta bulle » Équipe pluridisciplinaire 🫧

Aménagement conscientisé du cabinet, les 5 sens, l’hypnose conversationnelle

Créer une relation de confiance. Le bien-être dans les soins dentaires

48 Ambiance de travail partagée (patients, professionnels de santé, professionnels du bien être) 👥

54 Formation, transmission, gestion

59 Des spécificités du métier de dentiste, stressant sur différents plans, une autre vision de la réalité


« On ne peut pas être en bonne santé si on n’est pas en bonne santé bucco-dentaire… »


👉 Poursuivons la discussion après l’écoute de ce podcast.

Sur Instagram et sur Facebook


👥🎧

Podcast conseillé par Camille dans l’épisode : Florence Etcheverry

https://entretienavecundentiste.com


👩‍⚕️ Retrouvez le Dr. Camille Laulan sur les réseaux :

Instagram

Facebook

🫧 Son cabinet pluridisciplinaire à Ambarès-et-Lagrave :

"Dent Ta Bulle, Soins dentaires pour toute la famille".

Instagram


Si vous aimez le podcast, je vous invite à

💜 nous laisser 5 étoiles ou un commentaire sur l'application Apple Podcast.

💚 vous pouvez aussi noter les épisodes sur Spotify dans la partie "A propos"


C'est gratuit, fait en quelques secondes et cela nous aide à faire grandir "Toucher Du Doigt La Santé"


Merci d’avance, c’est précieux pour nous.


Belle écoute et à bientôt 👋

Antoine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Antoine Lacouturière

    Bonjour, soyez les bienvenus sur Toucher du doigt la santé, le podcast autour des soins, du bien-être et de la santé. Je m'appelle Antoine Lacouturière, ancien sportif de haut niveau, j'exerce l'ostéopathie et la sophrologie depuis 10 ans maintenant. A travers la rencontre d'invités passionnés par leur métier, je vous propose de partager avec vous des questionnements sur le fonctionnement du corps humain et des nombreuses manières d'en prendre soin. Aujourd'hui, nous avons le plaisir de recevoir Camille Lolland, docteur en chirurgie dentaire aux multiples casquettes. Elle s'est orientée en pédodoncie, en dentisterie conservatrice et esthétique notamment. Savez-vous qu'une personne sur deux craint d'aller chez le dentiste ? Une personne sur deux ! Quand on sait à quel point la bouche est importante pour la santé, cette statistique m'interpelle. Et vous ? En parallèle de ses activités de soins, Camille est aussi formatrice, créatrice de contenus sur les réseaux et chef d'entreprise d'une toute nouvelle structure qui réunit une quinzaine de professionnels de santé et de soins dans Tabulle et Soigne Tabulle dans la région bordelaise. Un exemple fort inspirant de travail en équipe pluridisciplinaire avec des remises en question, des découvertes, des formations continues, la prévention. Un centre moderne qui permet de recevoir et soigner les patients dans des conditions optimales où chaque détail compte. Je vous propose d'explorer avec Camille l'importance de la bouche dans la santé, anatomiquement et socialement parlant. Pourquoi prendre soin des dents de lait ? comment créer des conditions favorisant les soins dentaires et le bien-être. Oui, c'est possible d'allier les deux. Et aussi, beaucoup de petits conseils applicables directement pour nous et nos enfants. Je vous donne rendez-vous sur les réseaux, Dr. Lolland, Dentabule, et Touchez du Doigt la Santé pour poursuivre ensemble la discussion. Et je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Camille.

  • Dr Camille Laulan

    Bonjour Antoine.

  • Antoine Lacouturière

    Merci de me recevoir aujourd'hui dans ton cabinet. À Bordeaux, à côté de Bordeaux, on est où exactement ?

  • Dr Camille Laulan

    On est à Embarès, c'est Bordeaux-Rive-Droite, à côté de la Garonne.

  • Antoine Lacouturière

    Merci pour la précision. Aujourd'hui, on est là pour parler de santé, de santé buccodentaire. Et pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore, avant de rentrer dans le sujet, est-ce que tu veux bien nous faire une petite présentation de toi, s'il te plaît ?

  • Dr Camille Laulan

    Bonjour à tous, je m'appelle Camille Lolland, je suis dentiste depuis maintenant bientôt 10 ans, enfin depuis 10 ans, maman de deux enfants, Augustin et Léonore, 4 et 2, bébé chef d'entreprise, formatrice aussi, et voilà, je suis passionnée par mon métier, et donc je pense que c'est pour ça que j'avais envie qu'on s'en parle un peu aujourd'hui.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, effectivement, passionné par ton métier et puis par ses différentes facettes, j'ai envie de dire. En préparant l'interview, je me disais multi-casquette dans la façon de te présenter. On peut rajouter formatrice et puis aussi influenceuse on va dire plutôt apporteuse d'informations, de prévention et d'images de ce que c'est la vie d'un cabinet dentaire et ce qu'on peut faire dedans Ça fait partie effectivement des choses qui m'intéressent aujourd'hui. Ce que je te propose qu'on fasse pour qu'on puisse se situer un petit peu, aujourd'hui on est dans ta bulle, à dans ta bulle, la structure que tu as créée, ton troisième bébé. On va en parler un petit peu plus loin dans l'interview. Est-ce que tu peux nous faire l'anatomie de ta semaine aujourd'hui ? Une semaine type, entre ces différents...

  • Dr Camille Laulan

    Entre mes différentes casquettes. Alors du coup, en début de semaine, en général, mon conjoint est en déplacement. Donc le lundi matin, je gère les enfants. J'arrive au cabinet. Le lundi, c'est une journée mixte. En fait, je suis dentiste, mais... J'ai deux casquettes même en tant que dentiste parce que je suis épée de dentiste et dentiste généraliste, donc omnipraticienne. Et donc j'ai partagé ma semaine, j'ai un jour et demi adulte, un jour et demi enfant. Donc le lundi matin, je fais les adultes. L'après-midi, c'est consacré à l'administration du cabinet, parce qu'il y a beaucoup de choses à gérer, c'est ça, avec un gros cabinet. Le mardi, donc après je m'occupe des enfants, en général, milieu de semaine. Mardi, ma journée entière consacrée à mes patients, pareil, omnipratiques, plutôt quand même orientés, dentisterie moderne, esthétique, conservatrice, etc. Le mercredi matin, donc là c'est les enfants, donc je moque toujours des enfants le mercredi matin, et donc du coup c'est les enfants aussi au cabinet, et mercredi après-midi, j'ai toujours de l'administratif, en général je débauche. Je suis censée débaucher plus tôt. Là, c'est l'ouverture du cabinet, donc ce n'est pas forcément le cas. Et ça m'arrive après de partir à Paris, parce que dans une semaine assez type sur un mois, le jeudi, c'est consacré aux formations. Donc si c'est à Paris, je pars la veille au soir, et c'est là où mon conjoint me prend le relais avec les enfants. C'est un peu priorisé. Luc est prioritaire pour ses déplacements début de semaine et après on inverse sur la fin de semaine. Donc le jeudi, journée de formation à droite à gauche, mais le but c'est que maintenant avec la structure, il y ait de plus en plus de formations qui se fassent sur place chez Dantabule à Bordeaux. Et après je rentre le soir et le vendredi c'est ma journée entière consacrée aux enfants.

  • Antoine Lacouturière

    Merci pour l'anatomie de la semaine et puis tu partages aussi un peu d'intime dans la partie gestion avec ton conjoint, ton compagnon merci pour ça

  • Dr Camille Laulan

    C'est un deuxième travail ça aussi gérer les enfants solo c'est une organisation

  • Antoine Lacouturière

    Oui, on imagine bien. Et merci pour le petit clin d'œil parce que pour bien travailler, on est nombreux en tant que soignants, en tant que praticiens à aussi gérer l'emploi du temps. Ça fait partie des questions qui reviennent souvent dans comment est-ce que vous faites pour concilier la vie pro, la vie perso, d'autant plus quand on est passionné, investi, formateur, etc. Ok, donc ça nous permet, je pense, de mieux visualiser le cabinet qui est en cours, dont on reparlera tout à l'heure. les déplacements de l'un et de l'autre, la gestion et la présence des enfants, les tiens, les autres cabinets. Omnipraticien, pour ceux qui ne sont pas dans le monde dentaire, tu peux nous dire en quelques mots ce que ça veut dire concrètement ?

  • Dr Camille Laulan

    Un omnipraticien, c'est un dentiste généraliste, qui va faire aussi bien les soins de conservateur, de carie, qui va faire les détartrages, les prothèses, etc. Alors après, omnipraticien, ça veut tout et rien dire, parce qu'en fait, quand on sort de la fac, on est omnipraticien. Donc on est censé faire de tout. Normalement, un omnipraticien, il soigne aussi les enfants, il soigne les personnes âgées. On est censé faire de la chirurgie, au moins extraire les dents, etc. Et en fait, après, on se spécialise parce qu'il y a des omnipraticiens qui ne reçoivent plus forcément d'enfants, des omnipraticiens qui ne font pas de chirurgie. On est tous chirurgiens, dentistes, mais en fait, il y en a qui n'aiment pas et ils ont le droit de ne pas être à l'aise avec ça. Donc après, on se spécialise quand même avec nos domaines de prédilection et ce qu'on préfère. Et donc c'est pour ça que je disais que j'étais omnipraticienne, mais orientée quand même esthétique et dentisterie conservatrice. Je ne fais pas de couronne en métal, je fais de l'alignement dentaire, je vais faire des éclaircissements. Je suis quand même assez portée sur l'esthétique, sur ma partie dentaire omnipratique.

  • Antoine Lacouturière

    Ok, c'est devenu une forme de spécificité entre guillemets, c'est-à-dire que vous avez tous le même DE, diplôme d'état, et en fonction des préférences, des affinités, des compétences, vous spécialisez. Toi aujourd'hui, c'est celle dont on vient de parler, et je pense que pour les auditeurs qui ne connaissent pas vraiment OmniPratik, c'est un peu flou, ça permet de dire le dentiste.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, le dentiste généraliste, c'est comme le médecin généraliste, il y a le dentiste généraliste, et après il y a... Peu de spécialités en dentaire reconnues, il y a l'orthodontie, il y a la médecine buccale et la dermatologie buccale, mais mis à part ça, après c'est juste des domaines d'exercice de spécialité, parce qu'on n'a pas le droit de parler de spécialiste, où en fait on va se former avec des formations privées, alors il y a des formations aussi à la fac, des DU, etc., mais après vraiment la thèse et le diplôme de chirurgien dentiste, et c'est comme ça qu'on va s'orienter un peu plus vers des... On peut avoir un exercice exclusif. Il y en a qui ont un exercice exclusif dans les enfants, c'est pas une spécialité, alors que ça devrait l'être, mais ça c'est un autre débat, mais voilà on peut exercer de manière exclusive une des spécialités. Et il y a un plateau technique qui va avec, il y a des compétences, enfin dans tous les cas, je connais certaines personnes qui sont bonnes partout. Mais c'est difficile. En général, si on veut être bon, il faut en faire beaucoup et donc se spécialiser dans certains domaines.

  • Antoine Lacouturière

    D'autant plus que là, vous êtes quand même sur une partie très manuelle. Il y a une répétition de gestes qui est importante.

  • Dr Camille Laulan

    Et puis c'est petit.

  • Antoine Lacouturière

    C'est plus que ça. C'est petit, c'est fin, c'est quelque chose de précis. Ça fait des liens avec les ostéos sur la partie recevoir un bébé de quelques jours préma ou une personne âgée ou un sportif pro ou un ado. Dans les mains, ce n'est pas les mêmes tissus, ce n'est pas les mêmes techniques, ce n'est pas la même façon de faire. Ce sont des parallèles qu'on peut faire avec la thérapie manuelle, en kiné, en rééducation globale. Ok, on visualise mieux ton quotidien. La santé pour toi en quelques mots, si on se rapproche du thème du podcast, est-ce que tu veux bien nous dire ? donner ta vision de la santé et puis après on dérivera dans le santé buccodentaire.

  • Dr Camille Laulan

    Alors la santé en général je dirais que c'est un bien-être physique, psychique, relationnel aussi. La santé, on est bien dans sa peau, dans son corps, dans sa tête, dans son métier. Il y a plein de choses dans la santé et je ne peux pas parler de santé sans que tu dis qu'on parle de buccodentaire après. Mais pour moi, c'est important que mes patients prennent conscience qu'on ne peut pas être en bonne santé générale si on n'est pas en bonne santé buccodentaire. Donc je ne peux pas le dissocier de la définition de la santé même.

  • Antoine Lacouturière

    Ok, celle-ci on la reprendra peut-être dans les phrases d'introduction. Et est-ce que si je pose la question santé buccodentaire, pour coller un petit peu à ta vision, donc la santé c'est proche de la définition de l'OMS que tu nous donnes là comme ça, il n'y a pas de notes, c'est deux têtes je précise pour les auditeurs, c'est sans préparation. Santé buccodentaire, tu peux préciser ? En termes de définition, qu'est-ce que c'est être en bonne santé buccodentaire ?

  • Dr Camille Laulan

    Une bonne santé buccodentaire, c'est pour moi avoir des dents qui nous permettent déjà d'avoir un lien social épanouissant. Il y a combien de patients qui parfois, pour une petite chose, ne pas sourire, ne pas sourire sur les photos, etc. Et donc déjà... Pour être épanoui, sourire et ne pas avoir peur de montrer ses dents, c'est important. Des dents, ça sert aussi à manger. Donc pouvoir bien mastiquer, on sait très bien que c'est la première étape de la digestion, c'est là où la salive, les enzymes commencent à digérer le bol alimentaire, donc si on gobe parce qu'on n'a pas de quoi mastiquer, on peut avoir des problèmes de digestion, etc. Donc ça sert aussi à ça les dents, ça sert à parler. Je me suis cassé une dent quand j'étais petite, je suis en train encore une fois de la refaire, quand il me manque une dent devant, je ne peux plus parler. Donc aussi dans le lien social, avoir des dents qui manquent, c'est problématique. Donc c'est vraiment pouvoir avoir, ne pas se soucier de nos dents en fait. Que ça soit un atout qu'on puisse croquer dans une pomme. Là, moi j'ai une couronne devant, je suis en bonne santé buccodentaire parce que j'ai pas de douleur, parce que j'arrive à manger, mais je peux pas croquer dans une pomme. je peux plus, depuis que je me suis cassé la dent je pourrais plus jamais croquer dans une pomme parce que c'est trop fragile et que dès qu'un enfant tombe sur ses dents etc je leur dis, mais par contre on évite là tout ce qui est incision donc bonne santé buccodentaire c'est pouvoir croquer la vie à plein de dents et sourire après comme dans les pubs quoi

  • Antoine Lacouturière

    Génial beaucoup de choses dans ce que tu dis le lien social, un des éléments qui ressort mieux de tout ça c'est le lien social tu vois Ça me touche particulièrement au cabinet. J'ai plein d'images d'ados avec des traitements orthodontiques en cours. Il y a vraiment le fait de venir cacher, pincer pour pas qu'on voit.

  • Dr Camille Laulan

    Il y en a qui sont encore traumatisés, leurs traitements d'orthodontie ados.

  • Antoine Lacouturière

    Et c'est exactement ce que j'allais dire. C'est-à-dire que sur les jeunes adultes, on voit encore parfois ces petits rictus de contraction pour pas laisser aller complètement le sourire. Et entendu comme ça, ça me fait prendre conscience de l'impact. de laisser sourire complètement les muscles de son visage ou tenir, retenir, contenir ça ?

  • Dr Camille Laulan

    Le sourire, c'est contagieux. C'est ce qu'on voit le premier chez une personne. C'est vraiment... Et quand on réhabilite le sourire de quelqu'un, on le voit, en fait, qu'il y a des personnes qui se métamorphosent. Elles sont un peu voûtées en salle d'attente. Et plus on avance, plus elles reprennent confiance dans leur sourire, que ce soit par un éclaircissement, un alignement. En fait, elles s'ouvrent. Alors il y en a qui viennent nous voir quand ils divorcent et d'autres ils divorcent après. C'est pour montrer l'impact des dents et de la confiance que peuvent avoir un sourire sur la confiance en soi des gens, et que ce soit des adultes et des enfants. Enfin, même tout petit, en fait, un enfant qui va se casser la dent à 3 ans, ce n'est pas l'âge où, en fait, on est censé avoir une dent qui part, qui a la petite souris. À un moment donné, ils ont tous des trous devant, donc ce n'est pas problématique. Mais il y a un âge où ce n'est pas censé être le cas. Il y en a beaucoup qui peuvent se moquer. Et il y a des enfants qui vont plus ou moins être capables de gérer ces moqueries-là. Il y en a, ils vont se renfermer sur eux-mêmes. Donc, il n'y a pas que le côté... Il y a le côté fonctionnel, il y a le côté esthétique, il y a plein de choses qui rentrent en jeu, et donc les dents, c'est hyper important. C'est le reflet de la santé, je trouve.

  • Antoine Lacouturière

    C'est joli, m'ont dit, le reflet de la santé. Ça fait lien avec le regard des autres. Comment est-ce que je me positionne ? Comment est-ce que je me sens ? La mastication, on en a parlé dans des podcasts précédents, l'importance de l'articulation aussi. Et puis ton exemple de vie perso, dentaire, qui a vécu ça. J'en parlerai pas mieux que toi, je m'arrête là-dessus. Ok, merci pour ça. C'est une partie importante de notre santé. Et d'un point de vue anatomique, neurologique, sensoriel, tu peux nous en parler aussi un petit peu ? Comment tu perçois ça, toi, aujourd'hui, après tes dix ans de pratique, après ta vie de maman, de voir grandir tes petits bouts, les différentes formations que tu fais ? Qu'est-ce qu'il y a dans la bouche, pour les personnes qui ne sont pas professionnelles du secteur, ou les parents qui écoutent ? Comment s'est faite une bouche ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors une bouche, il y a des mâchoires, donc un os, il y a un ligament. Donc ça, souvent, on n'a pas conscience, on peut se faire une entorse de la dent. Parce que forcément, toi, tu le sais, mais la dent est dans un ligament, et donc on peut se la luxer, elle peut bouger. Ça permet de servir de capteur de pression aussi, ça nous protège. En fait, on va croquer sur un aliment très dur. le ligament va envoyer un message au cerveau qui dit hop, ouvre ! et donc ça permet de relâcher, de ne pas casser la dent. C'est tout un écosystème qui est complexe. Les dents de lait, le dédoublement des gencives, les dents de lait qui poussent, qui sont risalisées, grignotées, la racine de la dent de lait va être grignotée pour laisser la place à la dent définitive. Et ce qui peut peut-être m'embêter le plus, c'est que parfois on dévalorise la... L'impact et l'importance des dents de lait, en disant c'est pas grave, il y a une carie, mais si une dent de lait va tomber, en fait les dernières dents de lait tombent vers 13 ans. C'est les moyennes, comme la première dent elle arrive vers environ 6 mois, parfois il y a des enfants qui les ont à 4 mois, d'autres à 14, la première dent, donc c'est toujours des moyennes. Mais en fait les dernières dents de lait tombent tardivement et elles sont là pour préparer la cavité buccale à accueillir et à garder la place pour la sortie des dents définitives. C'est complexe tout ça. Quand il y a les poussées dentaires, il y a des douleurs. Même en tant que maman, parfois on se sent impuissant. Parce que moi je peux... Là, Eleonore s'est cassé un petit coin dedans. Bon, si c'est que ça, à la limite je suis contente parce qu'elle est assez kamikaze, mais je serais capable de les aider. Alors des poussées dentaires, on peut se sentir impuissant. Les douleurs dentaires, c'est important. Et c'est ça qui fait que le métier est complexe. Parce que les patients, ils ont peur. il y a beaucoup de douleurs qui peuvent être associées aux dents. Une douleur dentaire, ça fait très mal. Donc après, aller chez un dentiste, et on a cette mauvaise réputation d'un menteur comme un arracheur de dents, ou la pub à Flelou, j'étais là quand ça faisait mal. Ça me rend folle, ces choses-là.

  • Antoine Lacouturière

    On voit bien. Alors attends, il y a plein de choses, mais il y en a dans l'ordre, j'aimerais revenir. Les arracheurs de dents, on va revenir là-dessus. Mais avant ça, tu as dit quelque chose qui m'intéresse. Fort t'a dit...

  • Dr Camille Laulan

    Il faut valoriser les dents de lait.

  • Antoine Lacouturière

    Il faut prendre soin de ses dents de lait. Ah bon ? Ah bon, il faut prendre soin de ses dents de lait ? Tu veux bien nous expliquer ? Là, on comprend en fait, en t'écoutant, qu'il y a un impact parce que ça dure longtemps. Par exemple, une carie, une infection, qu'elle peut être là jusqu'à l'adolescence ou la pré-adolescence en tout cas. Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que c'est important ? Parce que là, je suis sûr que ça va toucher beaucoup de personnes qui nous écoutent. Cette image-là, elle est presque inconsciente de dire, c'est une dandelée. Ah, mais ça va, c'est pas grave.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, et puis il y a encore des professionnels, comme des pédiatres, qui disent que c'est pas grave de se brosser les dents qu'à partir de 3 ans, de dentifrice sans fluor, etc. En fait, les dandelées, de base, elles sont censées rester une dizaine d'années en bouche. Donc forcément, elles sont plus fragiles que les dents définitives. Elles se construisent plus rapidement aussi. Elles ont un émail qui est plus fin. Elles n'ont pas la même... le même rôle dans la cavité buccale et pour l'être humain. Donc il faut en prendre soin parce qu'elles sont plus fragiles, elles n'ont pas la même anatomie, et c'est aussi plus compliqué de soigner les enfants. Donc...

  • Antoine Lacouturière

    Ça c'est le deuxième point. Tant qu'on est sur le premier, je t'interromps une seconde, excuse-moi. Les dents de lait, cette importance-là, souvent au cabinet, avec les petits bouts, je le constate moi en tant qu'ostéo, et pourtant, même si je fais spécifique bébé une partie de la semaine, Les instituteurs, les institutrices, les personnels de crèche, bref, il y a énormément de monde en dehors des soignants, chez qui cette information-là, pour moi, elle est vraiment fondamentale en termes de prévention. En gros, à partir de quand est-ce qu'on commence ? Dès la première dent, c'est un peu ce que tu dis sur les réseaux, je crois. Dès la première dent, il faut être attentif, on est actif même.

  • Dr Camille Laulan

    En fait, ça paraît logique. On mange, il y a une dent, on la brosse. Après oui, forcément, dès la première apparition du tout petit bord libre de la première petite quenotte, on ne va pas brosser pendant deux minutes. Voilà, donc il y a des étapes, mais c'est sûr qu'un enfant à trois ans, si on ne lui a jamais brossé les dents et qu'on va lui dire ah ben tiens, allez, là maintenant on se brosse les dents deux minutes, trois fois par jour il va dire mais qu'est-ce qu'elle devient par jour ma mère ? Et puis il peut y avoir aussi qu'est-ce qu'elle va mettre dans ma bouche ? C'est intrusif la bouche, on fait un métier en plus hyper humain. On rentre dans la sphère très proche des gens. Les ostéopathes, c'est pareil, mais nous, on rentre à l'intérieur. C'est un des métiers où il y a ce stress-là de rentrer dans la sphère très intime. Ce n'est pas comme si on viole, mais ça peut être perçu comme vraiment très intrusif. Et si on commence effectivement qu'à trois ans, l'enfant ne va pas être habitué. Donc, il faut que ça rentre dans la routine. C'est vrai que parfois... Moi, je donnais des conseils aux parents et on me disait c'est facile, ça se voit, vous avez des enfants Alors non, je n'en avais pas et donc peut-être que j'avais des conseils un petit peu plus cadrés où je disais non, mais moi je ferais comme ci, comme ça Non, on fait comme on peut, effectivement. Quand on est parent, on fait toujours de notre mieux, mais on sait un peu la norme. Et si on essaye et si on le fait régulièrement, moi à deux ans et demi, Et Léonore, parfois, effectivement, elle n'est pas trop d'accord. Et je lui ai dit non, non, elle sait qu'on ne va pas déroger, on va brosser les dents le matin. Et Augustin, là maintenant, il a 4 ans et ce n'est plus du tout un problème.

  • Antoine Lacouturière

    C'est devenu dans la routine habituelle.

  • Dr Camille Laulan

    Voilà, c'est normal. Et en fait, ah oui, mais je ne veux pas le forcer. Oui, mais en fait, tu le forces bien à s'habiller, tu le forces bien à se laver. En fait, ça fait partie de l'hygiène qu'on doit enseigner à nos enfants. Et voilà, ce n'est pas l'éducation, mais c'est les bonnes habitudes. en fait, et ça fait partie d'une bonne santé générale. Donc en fait, on manque un peu à notre devoir de parent si on ne prend pas bien soin des dents de nos enfants. Et si on ne met pas tout en œuvre pour éviter qu'il y ait des catastrophes et qu'on soit obligé d'opérer les enfants sous anesthésie générale quand à trois ans, toutes les dents sont carriées.

  • Antoine Lacouturière

    C'est important ce que tu dis et ça me donne envie de souligner ça, de dire... Un des objectifs du podcast, c'est de transmettre de l'information avec des experts comme toi aujourd'hui, à un public large, mais aussi d'informer d'autres professionnels, parce qu'au sein même des dentistes, tout le monde ne dit pas la même chose, au sein même de chaque communauté de métier, il y a des divergences, mais quand il y a un consensus, notamment avec du bon sens, comme celui qu'on est en train d'évoquer par rapport aux apparitions des premières dents et au fait d'en prendre soin, si ce message-là est diffuse, pour moi c'est une bonne idée. on est loin de la critique, de dire les parents ils ont raté ça, ils sont nuls, on est parents tous les deux, beaucoup de monde se reconnaîtront. L'idée c'est pas de faire parfaitement mais c'est d'être informé dès le départ pour faire le mieux possible. J'ai une petite nuance, et dans cette nuance là, je te rejoins, non, le consentement, on en parle beaucoup en ce moment, et c'est important, et on en reparlera tout à l'heure sur la partie sédation, méopathe et phobie, mais... un enfant qui traverserait la route à deux ans, alors que le feu est vert et qu'il y a des voitures qui circulent, on l'arrêterait. C'est-à-dire qu'il soit d'accord ou pas, on va l'arrêter, parce que c'est dangereux pour lui. Et je trouvais ça important de souligner que, oui, c'est contraignant au départ, ces routines-là, mais pour sa santé globale, c'est quelque chose qui est fondamental. Oui,

  • Dr Camille Laulan

    et puis c'est contraignant, mais il y a des moyens de le rendre ludique. Il y a plein de brosses à dents différentes. Moi, ils ont une brosse à dents électrique, une brosse à dents manuelle. On change, il y a des comptines. Enfin voilà, on peut mettre des positions différentes. On peut chanter en même temps. On peut faire sur les poupées. Parfois, Léonore, elle me le fait en même temps avec ma brosse à dents que je lui brosse aussi. Donc, il y a des moyens que l'enfant trouve ça intéressant. Déjà, les enfants veulent faire comme papa et maman. Donc, on peut faire aussi en même temps. Je ne suis pas en train de leur dire que je les attache pour leur brosser les dents et qu'ils partent avec les dents nickel. Cool.

  • Antoine Lacouturière

    Tu les attaches pas toi ?

  • Dr Camille Laulan

    Non mais par contre tu vois une fois Augustin un matin on avait oublié voilà je suis dentiste et pourtant un matin on est dans le speed du matin on a oublié de brosser les dents je sais pas je crois que Léonore avait fait un caca au dernier moment j'ai changé la couche bref on a pas brossé les dents maman je vais avoir les petites bébêtes on a pas brossé les dents du coup arrivé à l'école il a fallu que je lui rince la bouche pour enlever les petites bébêtes. Et parce que c'est inclus, en fait, il le sait. Et que du coup, c'est pour son bien, on enlève les bébêtes. Et autant... Après, il y a des enfants qui sont différents. Et Léonore, elle veut le faire toute seule. Elle a deux ans et demi, elle ne peut pas, en fait. Elle ne peut pas le faire toute seule. Donc, il faut que je galère pour essayer de repasser derrière elle. Et bien, Augustin, il a quatre ans. Il ne veut pas faire tout seul. C'est maman qui fait tout le temps. Donc, on s'adapte à notre enfant. Mais on sait qu'il faut que ça soit dans les bases de ce qu'on lui inculque pour sa bonne santé. Et ça va lui servir. toute la vie, parce qu'en fait, l'écosystème buccal, on le transmet aussi à ce moment-là. S'il y a des bactéries qui sont agressives, quand il y a des caries partout, même si on soigne tout, l'écosystème, des bactéries, on a des bactéries agressives quand il y a des caries, mais ça met bien un an, un an et demi, les études montrent, avant d'avoir une flore bactérienne qui ne soit pas pathogène et pas agressive. Donc, ce n'est pas juste qu'on a tout soigné et c'est comme ça. Et c'est pareil, il y a des notions à savoir en tant que parent. C'est tout bête, mais quand l'enfant naît, il n'a pas de bactéries en bouche. Donc vite il va en avoir, mais le fait de goûter si c'est trop chaud avec la même cuillère que l'enfant, nettoyer la tétine qui est tombée par terre en la mettant dans notre bouche. Oui on enlève les bactéries qui sont par terre et on évite qu'ils se brûlent si c'est trop chaud, mais en fait on lui donne des bactéries, nos bactéries à nous, qui sont hyper agressives. Donc ça dépend quelle hygiène buccodentaire, quelle santé buccodentaire on a aussi, mais pourquoi on dit, ah mais dans tous les cas, moi mes parents ils ont perdu leurs dents, j'ai des mauvaises dents comme mes parents. Mais parce que les bactéries, elles se transmettent. La maladie buccodentaire, c'est une maladie infectieuse transmissible.

  • Antoine Lacouturière

    Des points de suspension pour que le temps me... C'est colossal, le message que tu fais passer. On parlait d'un conscient collectif tout à l'heure. je sais pas les stats mais combien on est allez je m'inclus dedans, combien on est à avoir fait ça, transmettre la cuillère, boire dans le même verre, c'est quelque chose qui est assez frais dans la prise de conscience globale de dire attention, il y a des vecteurs on transmet des choses tu l'as appris à la fac ça ou c'est après que t'en as pris conscience de ça ? J'ai l'impression que c'est assez frais en fait tout ça. Sur les réseaux ça sort, dans les formations on va dire croisées c'est en train de sortir aussi, mais malgré tout j'ai l'impression que c'est pas si commun.

  • Dr Camille Laulan

    Mais parce qu'en France on est mauvais sur la prévention. J'ai fait ma dernière année d'études au Canada, déjà ils sont beaucoup plus conscients de tout ça et du côté prévention. On l'apprend un petit peu à la fac, mais après on est beaucoup plus conscient. Et je pense que c'est le côté dentiste pédiatrique qui fait qu'on est encore plus conscient de ça, côté prévention, côté transmission, etc. Moi, ça me fend le cœur quand il y a des mamans qui arrivent et qui pensaient bien faire pour leur enfant, et quand je leur dis qu'il y a des caries partout, ou du moins sur beaucoup de dents. Et en fait, elles se mettent à pleurer parce qu'elles se disent mais pourquoi on ne m'a pas dit ça avant ? Moi, je pensais bien faire. Je ne vais pas dire pourquoi on en est arrivé là, il y a des facteurs différents, mais en fait, la prévention et les messages ne sont pas assez délivrés. Nous, parfois, quand on les voit, c'est déjà trop tard. Parce qu'on les voit quand il y a déjà des caries ou quand il y a déjà des problèmes.

  • Antoine Lacouturière

    Tu veux dire qu'il est temps de réparer, il n'est plus temps de prendre soin.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, on est dans la guérison, on n'est plus dans la prévention.

  • Antoine Lacouturière

    Thérapeutique, on est dans du curatif.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, et c'est un peu le système français qui veut ça. Malheureusement, on est plus dans le...

  • Antoine Lacouturière

    Là, pour le coup, j'ai jeté un oeil sur les quotations d'actes en termes de... L'assurance maladie, sur le fait d'arracher une dent ou le fait d'en prendre soin avant, de prévenir. C'est quelque chose qui m'a laissé quelques réflexions.

  • Dr Camille Laulan

    Dans beaucoup d'autres pays, la prévention est moins chère que le fait de soigner. En France, c'est l'inverse.

  • Antoine Lacouturière

    C'est ça qui est dingue. C'est-à-dire que c'est moins cher d'arracher des dents...

  • Dr Camille Laulan

    Ouais, que de les soigner. Alors là maintenant c'est en train quand même de changer et on est super content parce que maintenant les applications de Fluor, il y a des codes qui sont rentrés dans la CCM, il y a un remboursement entre 3 et 24 ans, mais déjà c'est nul que ça soit que... Au début, c'était entre 6 et 9. Donc déjà, on est content, maintenant c'est entre 3 et 24. Mais pourquoi ça n'allait pas rembourser avant 3 ans et pourquoi ça n'allait plus après ? Pourquoi au début c'était qu'entre 6 et 9 ans ? C'était quand même un âge clé, parce qu'en fait, à 6 ans, c'est là où la première dent définitive fait son apparition en bouche. Donc c'est au fond. Vu qu'il n'y a pas de dents de lait qui sont tombées, ça peut passer inaperçu, en fait, cette sortie de dent définitive. Et quand elles arrivent en bouche, elles sont quand même immatures. Donc l'émail n'est pas encore complètement dur, il peut se carrier beaucoup plus vite, c'est là où les enfants gagnent en autonomie, donc parfois ils peuvent se brosser les dents tout seuls, même si normalement jusqu'à 7-8 ans l'enfant n'a pas la dextérité pour bien se brosser les dents tout seul, il peut commencer, il peut finir, mais il faut qu'il y ait un brossage parental aussi.

  • Antoine Lacouturière

    Là tu rejoins des conseils de Virginie qui était sur un des podcasts précédents et qui nous disait c'est jusqu'à 8 ans. Et c'était surprenant, on a eu quelques réactions de surprise sur les autres. On a pu dire quoi 8 ans ? Mais comment ça ? L'explication que tu donnes de l'apparition des dents définitives, de la posture, de l'accès pas facile en postérieur.

  • Dr Camille Laulan

    Oui c'est la dextérité aussi. En fait il faut qu'ils soient capables de lasser leurs chaussures. ou d'écrire en lettres cursives vraiment pour avoir bien la dextérité d'aller brosser sur la gencive d'aller dans tous les recoins etc de la bouche donc je parlais des quotations on va voir le côté positif on va faire un peu de sofro pour le coup le côté positif ça a évolué c'était

  • Antoine Lacouturière

    en train d'arriver et on est passé de 6 à 3 et puis il y a aussi plein de choses il y a des comptes Instagram il y a des réseaux, il y a des podcasts pour faire prendre conscience aussi du fait que non ça commence bien plus tôt dès l'apparition de la première dent Ok, donc ça nous permet d'y voir plus clair sur la partie prévention. Est-ce que tu vois des choses à rajouter ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors oui, sur la partie prévention, on parlait de fluor au cabinet dentaire, mais il y a aussi ce qu'on fait à la maison. Et côté prévention, il y a les dentifrices au fluor. C'est une polémique un peu parce qu'il y a 30% de plus de caries chez les enfants ces dernières années, avec un peu l'avènement des dentifrices bio, maison, sans fluor, etc. En fait, un adulte... qui vient me voir, qui n'a pas de problème aux dents, qui n'a pas de sensibilité, qui n'a pas eu de carie, qui vient me voir régulièrement, il utilise un dentifrice en fleur, soit un enfant, les dents de lait sont plus fragiles, les dents définitives, quand elles arrivent en bouche, elles sont hypomatures, l'HAS et l'UFSBD, ils parlent de perte de chance pour l'enfant si on n'utilise pas un dentifrice fleuré. Donc, c'est là où en fait il y a des problèmes avec le fluor, parce que là je sais que ça va faire un peu débat. En fait, la mauvaise presse du fluor, elle vient des Etats-Unis. Elle vient des Etats-Unis parce que le fluor est rajouté dans l'eau potable. En France, ce n'est pas le cas. Donc ça c'est déjà vraiment quelque chose d'important à souligner. Et après ce qui fait peur c'est les fluoroses. Parce qu'on peut avoir des petites taches blanches, on a eu trop de fluor, ou tantifrice, on a peur des fluoroses. Déjà la fluorose, elle vient par le fluor qu'on ingère par voie générale, ce qu'on appelle par voie systémique. Et on s'est rendu compte que ce fluor là, il va agir sur les dents en formation. Nous, ce qu'on veut, c'est protéger les dents qui sont en bouche, qui vont être déminéralisées parce qu'il y a le goûter, on ne se brosse pas les dents après le goûter, et parfois on peut grignoter, etc. Le seul aliment pas cariogène, c'est l'eau. Donc à partir du moment où on met autre chose dans notre bouche que de l'eau, la dent va avoir un petit temps de déminéralisation. Après, on a le pouvoir tampon de la salive qui fait que ça va contrebalancer. Et là, on n'est pas tous égaux, on a des salives qui sont plus ou moins efficaces pour rebasculer cette acidité buccale. Donc en fait ce qu'on veut c'est qu'il y ait du fluor par voie locale sur les dents.

  • Antoine Lacouturière

    Appliqué là où on en a besoin.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, et donc c'est là où les dentifrices sont importants. D'où le fait que maintenant c'est plus dans les recommandations de donner des gouttes de fluor. Donc ça il y a encore des pédiatres qui le font et non ce n'est plus dans les recommandations. C'est dans des cas particuliers de situations de handicap et c'est après un bilan fluoré. Sinon on a diminué, donc on n'a plus de gouttes. Par contre on a augmenté la quantité de fluor dans les dentifrices. Parce qu'on veut ce fureur-là par voie locale. Donc là, j'entends déjà des parents qui vont me dire Oui, mais ils mangent le dentifrice. C'est vrai. Les enfants, avant 6 ans, en général, ils avalent une certaine quantité de dentifrice. C'est pour ça qu'on va adapter la quantité sur la brosse à dents. Déjà, la banane de dentifrice, c'était pour la pub à coiffre fraîche. On voit les trois couleurs. Mais ça n'a aucun intérêt. C'est pour nous faire consommer plus de dentifrice.

  • Antoine Lacouturière

    C'est vrai qu'on en met plus du coup.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, pour voir les trois couleurs, mais ça ne sert à rien. Donc on adapte, c'est vraiment, on trempouille les poils de la brosse à dents quand ils sont tout petits, après c'est un petit grain de riz, une petite lentille, et au maximum on est sur un petit poids en fait. On n'a pas besoin d'avoir plus de dentifrice.

  • Antoine Lacouturière

    Maximum, tu veux dire pour tout le monde ?

  • Dr Camille Laulan

    Oui, en adulte, un petit poids ça suffit en fait.

  • Antoine Lacouturière

    Ça méritait de venir jusqu'à Embarès aujourd'hui.

  • Dr Camille Laulan

    Et après on ne crache pas, enfin non pardon, et après on crache les excédents mais on ne se rince pas.

  • Antoine Lacouturière

    Là, je pense que là, 99% des auditrices, des auditeurs vont dire qu'on ne se rince pas. C'est une blague.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais si tu te mets de la crème hydratante sur les mains, est-ce que tu vas te laver les mains après, sous l'eau ? Non, c'est abéant. Et donc là, tu te mets du fleur sur les dents pour que la dent puisse capter le fleur et se renforcer. Et tu vas te rincer après.

  • Antoine Lacouturière

    Non, je me prête au jeu du petit jeu de roche.

  • Dr Camille Laulan

    Mais tu l'avais déjà vu !

  • Antoine Lacouturière

    Je l'ai vu sur les réseaux et je pense que c'est un de tes posts où j'avais peut-être réagi en me disant Mais waouh, c'est quelque chose qui est du bon sens quand on le réfléchit, quand on l'entend dit comme ça, mais qui se pratique peu. J'imagine qu'une partie des patients te disent Ah bon ? J'imagine les surprises.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais parce que c'est là où le pouvoir de la communication et aussi des publicités, on voit dans le... Et des habitudes aussi. Parce qu'après, à partir du moment où on a pris l'habitude de se rincer la bouche, il y en a qui vont dire Moi, je ne peux pas. Mais changer les habitudes, c'est hyper dur.

  • Antoine Lacouturière

    Ça, ça mériterait un podcast à part entière.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais bon...

  • Antoine Lacouturière

    Donc, on a plusieurs petits tips, plusieurs petits conseils, là. Si on fait un micro-point résumé, on évite de transmettre les cuillères quand on a testé ou pas. On ne prend pas en bouche la tétine qui vient de tomber par terre. On ne transmet pas avec nos bactéries à nous de l'écosystème particulier d'un adulte aux enfants. on prend bien soin des dents depuis le départ dès la première, on met un petit peu de dentifrice un petit poids au maximum vous voyez l'image d'un petit poids, je pense que ça va rester Et puis, ça nous permet quand même d'avoir quelques conseils pratico-pratiques. On brosse combien de temps ? C'est deux minutes, c'est ça la norme ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors, en France, ils ont diminué, parce que vu qu'on est des mauvais élèves, ils ont diminué de deux fois par jour, matin et soir, deux minutes. Parce que de dire trois fois par jour, trois minutes, ça faisait inatteignable, entre guillemets. Mais en France, au Canada, lors de ma dernière année, tous les gens sont dans les toilettes entre midi et deux. Pour se brosser les dents, les bouteilles de bain de bouche font 2 litres, parce que c'est une autre piste de conscience, et ils sont beaucoup plus dentaux conscients. Et comme je disais, les soins curatifs coûtent excessivement cher, donc en fait ils sont eux beaucoup plus dans la prévention. Il y a des pays où les mutuelles ne vont pas vous rembourser si vous ne faites pas vos contrôles réguliers chez le dentiste, parce qu'ils savent qu'en fait le curatif, ça coûte beaucoup plus cher que la prévention. Souvent, on entend oui, mais j'ai pas mal aux dents, alors j'y vais pas Mais justement, en fait, c'est pas quand on a mal qu'il faut aller chez le dentiste. Parce que si on y va quand on a mal, c'est déjà peut-être une dent qui est à dévitaliser, à couronner, donc ça fait plus de séances, le coût est plus élevé. Peut-être que les sensibilités, j'ai pas envie de parler de douleur, mais les sensibilités sont quand même plus importantes. Alors que si on y va régulièrement, mais parfois, maintenant, on a des processus qui permettent de reminéraliser des petites caries débutantes, de protéger, d'enlever justement le tartre avant que ça... ça devient une maladie parodontale avec du tartre sous la gencive, etc. Mais c'est le changement de conscience qui a opéré aussi en France.

  • Antoine Lacouturière

    C'est des graines dans la prise de conscience que tu lances aussi, en disant qu'on est en train d'aller vers ça et qu'il est temps de le faire. Ça donne un peu cette sensation-là de dire, inversons le rapport du curatif-préventif.

  • Dr Camille Laulan

    Et encore plus si on a peur. Parce qu'en fait, si on a peur d'y aller, il vaut mieux y aller qu'il n'y ait rien, et qu'on y aille qu'une fois par an, plutôt qu'on y aille une fois tous les 5 à 10 ans, et qu'à chaque fois, ça soit des chantiers, parce qu'il y a 2-3 ans à refaire, et que ça soit plus embêtant financièrement, etc. Donc...

  • Antoine Lacouturière

    Si je résume plus justement, le message c'est allez-y avant d'avoir mal.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, c'est dans les... Après, la première idée qui me vient à l'esprit, c'est au niveau gynéco, on sait qu'il faut faire un frottis tous les ans. Mais ça fait partie des bonnes pratiques d'aller chez son dentiste tous les ans. Et si on a des problèmes spécifiques, peut-être que parfois, c'est tous les six mois, voire tous les trois mois, mais tous les ans, c'est ce qu'il faut garder en tête.

  • Antoine Lacouturière

    Super, un petit tips de plus. D'ailleurs Camille, en écoutant tout ça, je me pose la question, j'ai une idée, mais pourquoi est-ce que les gens ils viennent pas ?

  • Dr Camille Laulan

    Parce qu'ils ont peur. Quasiment la moitié des gens disent qu'ils n'ont pas envie d'aller chez le dentiste. Il y a peut-être pas une semaine, mais combien de fois on va me dire j'ai rien contre vous, mais j'aime pas le dentiste En fait, il y a cette peur-là ancrée de tomère générationnelle. Et les dentistes d'avant, c'est plus pareil que maintenant. Là, tu as vu le cabinet, le fauteuil enfant. Il y a plein de choses qui sont faites pour les enfants. Ils n'ont plus peur d'aller chez le dentiste. C'est vraiment ça qui me tenait à cœur en créant le cabinet et toute l'ambiance. Je sais qu'on y reviendra un petit peu après. J'ai aussi beaucoup d'adultes. Souvent, vu que je fais et les enfants et les adultes, j'ai des parents qui me disent Vous faites les adultes aussi ? Parce qu'ils voient comment on prend soin de leur enfant.

  • Antoine Lacouturière

    Vous prenez soin de leur petit bout ? Ils posent la question.

  • Dr Camille Laulan

    Parce qu'en fait, eux, ils peuvent avoir eu des expériences un peu traumatisantes. et donc en fait ils n'ont pas envie de ramener leur enfant. Parfois je préfère aussi que certains parents, quand il y en a un des deux qui est très très phobique, je préfère que ce soit l'autre qui m'amène l'enfant, parce qu'en fait les enfants c'est des éponges, donc ils ressentent ça en fait d'aller chez le dentiste. Et comme je disais, les dentaires ça peut être des douleurs qui sont très fortes, donc en fait il faut être capable de prendre le patient, de le rassurer, de pouvoir le soulager, et c'est quelque chose qui est difficile. Je pense.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait partie des raisons pour lesquelles les gens traînent à venir, peut-être. Tu crois en tout cas, le fait qu'il y ait cette appréhension.

  • Dr Camille Laulan

    Ah oui, il y en a tellement peur qu'ils attendent de... Il y a des douleurs qui passent et ils ne consultent pas, ils ne consultent pas. Ou alors ils consultent quand vraiment ils n'en peuvent plus. Parce que la peur est plus ancrée que la douleur.

  • Antoine Lacouturière

    Avant d'aller dans le sujet de comment est-ce que tu fais pour diminuer la peur, parce que finalement, une des compétences que tu as, c'est ça, que vous avez, certains dentistes, ça m'intéresse quand même, en préparant l'interview, on regardait les chiffres et c'est quasiment un adulte sur deux qui a une appréhension, voire une phobie, à aller se faire soigner par un dentiste. C'est colossal, je trouve.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais on a une mauvaise presse, de toute manière. Le dentiste, c'est vraiment... Je parlais de la pub, j'étais là quand ça faisait mal. Menteur comme un arracheur de dents. C'est là-dessus. C'est aussi pour ça que je suis sur les réseaux sociaux, pour humaniser un peu le dentiste et redorer l'image. Non, on n'est pas méchant. On peut soigner sans quai de sensibilité. Et je disais, moi... La plus belle chose qu'on peut me dire, c'est que vous m'avez réconciliée avec le dentiste. Et justement, j'ai des patients qui sont phobiques, vu que j'ai le côté enfant, le côté adulte. J'utilise mes techniques d'enfant adaptées à l'adulte. Et on arrive à récupérer des confiances, parce qu'il faut que le... On clive en fait, si vous voulez, un cercle vicieux où en fait ils ont mal, ils ont peur, etc. Et après on récupère la confiance. J'ai des patients, par exemple, on commence avec du méopa toute la séance. Ensuite on va faire que le début. Dès que ça commence à être simple, j'enlève le méopa. Après c'est que l'anesthésie. Et dernièrement, j'ai une patiente qui m'a dit, Non mais aujourd'hui, pourtant il y avait une anesthésie. Elle me dit, Je veux essayer sans méopa. et du coup elle a fait des économies elle a pu s'offrir quelque chose parce que c'est un coût aussi tout ce qu'on peut mettre en place en plus mais voilà quand on me dit vous m'avez réconcilé avec le dentiste je trouve que ça c'est ultra chouette oui c'est nourrissant c'est

  • Antoine Lacouturière

    nourrissant la bouche c'est c'est presque la moitié des nerfs crâniens j'exagère un peu entre 4 et 5 quand même sur les 12 paires de nerfs crâniens on disait tout à l'heure voilà que c'est intime de rentrer dans un espace au sens littéral du terme, et puis il y a énormément d'informations. Tu parlais déligamment de la pression, de la sensibilité. Il y a un petit bonhomme que j'aime bien qui s'appelle l'homunculus de Penfield qui a ses défauts, mais l'image de toute simple de dire Imaginez un grain de sable dans le dos, on peut peut-être ne pas le sentir. Imaginez un grain de sable sur le ventre, peut-être qu'on peut ne pas le sentir. Un grain de sable sur le bout des doigts, il y a peu de chances qu'on ne le sente pas. Mais un grain de sable dans la bouche, a priori, on le sent. Et ça, ça m'intéresse de voir comment est-ce que tu fais. pour prendre en soin les petits bouts, les grands, avec cette symphonie dans la bouche de sensations qui viennent avec tous ces nerfs-là. Est-ce que tu veux bien nous raconter les soins du quotidien ? Comment est-ce que tu prends soin de tes petits bouts ? Des petits bouts tout courts et puis des grands bouts aussi ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors, en fait, je pense que c'est une prise en charge globale, dans le sens où pour moi, ça commence dès l'entrée du cabinet. En fait, le fait de se sentir en confiance, et ça c'était une volonté en créant le cabinet, de ne pas que ça soit aseptisé, que ça soit tout blanc, que ça ne sente pas le dentiste, parce que justement quand on est stressé, on a aussi les cinq sens qui rentrent en arrière, donc il y a les bruits, le métier de dentiste, on a des odeurs fortes, on a des bruits forts, on a des lumières qui sont fortes, donc le fait que déjà quand le patient il rentre et il se dise waouh, c'est joli, c'est apaisant J'ai mis un aquarium dans la salle d'attente. Pour moi, c'était un rêve de pouvoir apaiser les patients qui attendent. Ça arrive, on a des urgences, on peut être en retard. On regarde les poissons, on est apaisé. Il y a le bruit de l'eau. Je trouve ça top. J'ai mis une odeur aussi dans le cabinet pour que ça ne sente pas le cabinet dentaire. Et après, j'ai fait une formation en hypnose conversationnelle aussi. Mais il y a aussi le côté, on écoute le patient. Il y a des patients, quand ils arrivent, ils ont peur. Ils vont... se mettre à pleurer en face de moi. Et en fait, je leur dis, mais là, vous inquiétez pas, dans tous les cas, aujourd'hui, on ne fait rien. On apprend à se connaître. C'est, voilà, la relation de confiance. Il faut les écouter. Et après, on va petit à petit dans la bouche. Pour les enfants, on parle du tel chaudou. En fait, on va dire ce qu'on va faire. On le montre et après, on le fait. On ne va pas d'entrée. Paf, lui mettre le miroir, ou Bon, on va compter les dents alors aujourd'hui, et regarde, ça c'est mon petit miroir, est-ce que tu peux te voir dedans ? Ah, comme ça, après, je vais pouvoir aller regarder les dents, etc. Donc, c'est des étapes qui font qu'on va gagner la confiance si on n'y va pas de manière frontale, sinon c'est fini. Chez les enfants, souvent, on va nous reprocher en tant que spécialiste. de ne pas soigner directement. Parce qu'en fait, on arrive parfois en fin de parcours de soins, l'enfant, il a pu avoir fait d'autres dentistes qui ne sont pas spécialisés. Et donc, on arrive un peu comme le Messie, enfin, elle va réussir à le soigner. Et en fait, quand on ne soigne pas au premier rendez-vous, c'est la grosse déception. Il y en a qui font beaucoup de kilomètres pour venir chez des dentistes spécialisés. Et en fait, après, ils le comprennent parce qu'ils sont déçus. Et quand ils voient qu'après, l'enfant, il dit, il me tarde trop de retourner chez la dentiste. Et qu'en fait, ça se passe bien. Alors que parfois, il n'y a rien de plus. C'est pas la tresse de réponse, mais non, le fait qu'il y ait des jeux, que la salle d'attente soit adaptée aussi aux enfants, que dans le fauteuil il y ait des petites peluches, etc., qu'il y ait un petit cadeau à la fin, ça fait qu'en fait l'enfant il a envie de revenir, il a confiance en nous, il sait que ce qu'on a dit, on lui a fait en bouche et il n'a pas été surpris, et donc on arrive à soigner les enfants qui nous sont adressés pour soins sous méopathe, qu'on soigne sans méopathe. juste par l'approche qu'on a avec les enfants et avec les adultes aussi. Ce n'est pas le meilleur dentiste qui fait les choses, c'est celui qui arrive à faire comprendre l'intérêt du soin au patient et à gagner sa confiance.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait du bien d'entendre ça. Ça fait du bien d'entendre ça. On entend les... la partie contexte et puis l'information pour le système nerveux autonome sur la partie inconsciente, tous les messages que vous délivrez aux patients avec l'expérience que j'ai vécue en traversant la petite porte d'entrée avec toutes les bulles et puis le regard plutôt bienveillant et agréable de l'accueil tout de suite, l'odeur maintenant que tu le dis, ben oui effectivement ça sentait pas comme ça peut sentir des fois et puis toute cette mise en scène ça fait partie du soin finalement En te posant la question de comment tu fais, tu nous as parlé à la fois de la compétence, de l'environnement qui met à l'aise ou pas, et aussi de la partie technique, de ta compétence de savoir être, de te mettre au niveau de l'enfant, de gagner sa confiance, et après tu vas faire les soins techniques. c'est ça merci pour ça dit comme ça encore plus pour un dentiste je pense que c'est un versant du métier qu'on sous-estime je pense tous soignants quand tu vois l'ambiance d'une salle d'attente en règle générale ou quand tu vois les odeurs dans les cabinets en général ça aussi c'est une prise de conscience qui mérite d'être soulignée cet environnement-là, il va impacter le soin. Merci Camille pour ton expérience, pour ton retour. Je trouve que ça fait du bien d'entendre ça. Ça fait écho avec un podcast tourné à Annecy avec le Claude Essence et avec Thomas L'Orival, chef sommelier et Franck Derouet, chef cuisine. Rien à voir avec le métier de la santé directe, mais en fait, on avait parlé dans le podcast de l'importance de l'environnement pour l'expérience. Et il nous parlait de... L'accueil, de l'importance d'une table bien propre, du dressage, de la qualité des produits qu'ils utilisaient, et de la démarche éco-responsable, le fait dire qu'ils vont chercher dans le jardin, qu'ils transforment dans la cuisine, qu'ils le servent aux patients, aux clients pour le coup, ça fait un écho sur l'importance de l'environnement qui va influer sur l'expérience.

  • Dr Camille Laulan

    Mais les patients deviennent de plus en plus clients de la santé et c'est un parallèle. Moi, c'est comme ça que j'ai construit le cabinet. Je veux qu'on soit un cabinet trois étoiles. Dans l'expérience patient, j'ai une chargée de communication, tout est réfléchi dans les couleurs. Tout est soigné, en fait. C'est un ensemble qui fait que, oui, c'est joli, mais en fait, tout est réfléchi. Et on a des retours comme ça, où des patients qui nous disent, mais jusqu'aux moindres petits détails, oui, dans les courriers qu'on peut envoyer, dans l'odeur, même dans les toilettes, on a soigné. Il y a plein de choses qui font que je veux que le patient, ça soit vraiment une expérience agréable, qu'il vienne chercher des soins de qualité. mais que ça soit une bonne expérience et d'où le dentabule, le cocooning, le bien-être dans les soins dentaires.

  • Antoine Lacouturière

    Dans les soins dentaires au sens large, parce que le sentiment que ça me donne, finalement, dans le peu d'expériences que j'ai fait pour arriver jusqu'à ton bureau, j'ai croisé des enfants, mais il y a aussi des grands.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, c'est ça. En plus, c'est cocooning, mais c'est pour toute la famille. On a différentes spécialités et je voulais que tout le monde se sente bien, autant adulte qu'enfant, qu'on puisse proposer des soins pour toute la famille et qu'on puisse s'adresser les patientes les unes les autres, travailler en pluridisciplinarité aussi. C'est hyper intéressant sur le terme dentaire, parce qu'on a différentes spécialités de dentaire. Donc on a une orthodontiste, une dentiste plus généraliste, une pédodontiste, mais aussi le côté pluridisciplinaire, le pôle pluridisciplinaire qui est dans la salle d'attente d'à côté, où on a un ostéopathe, une orthophoniste, deux naturopathes, une sophrologue, une psychologue et une infirmière IBCLC. Et c'est là. Le rapport et les échanges qu'on peut avoir les uns avec les autres, c'était mon cabinet rêvé de travailler comme ça pour la prise en charge globale des patients.

  • Antoine Lacouturière

    Bravo pour ça

  • Dr Camille Laulan

    C'est du travail

  • Antoine Lacouturière

    On imagine Ah c'est bien Et puis en plus c'est la période de lancement et encore vous êtes encore dans la partie fin de chantier là tout n'est pas encore complètement en place

  • Dr Camille Laulan

    Non c'est ça, ça fait deux mois et demi qu'on a ouvert, bientôt trois donc oui c'est encore le... Les patients sont hyper compréhensifs, honnêtement, dès qu'on a des petits bugs informatiques, etc. Et eux, ils voient tellement le waouh c'est trop beau, qu'ils ne voient pas les petits détails encore qui sont à fignoler, qui sont à améliorer. Donc voilà, ils sont ultra compréhensifs. On a des super retours. Donc ça, vraiment, ça nous booste et on est hyper heureux de ça parce que c'est ce qu'on voulait. Et tu disais, dans le 3 étoiles, il y a des marchés co-responsables aussi. Donc on essaye de mettre en place aussi plein de choses avec un compost, avec... Le dentaire c'est difficile d'être vraiment éco-responsable parce qu'on a des normes de sécurité, d'hygiène qui font qu'on est obligé de jeter certaines choses et pas faire du tri de tout. Mais il y a plein de petites choses qu'on peut mettre en place. Donc oui, on est qu'au début du cabinet, il y a plein plein de choses à faire sur le cabinet, dans l'organisation et entre nous dans la prise en charge des patients.

  • Antoine Lacouturière

    C'est une chouette invitation, je trouve. C'est une chouette question pour chacun, de dire qu'est-ce que je peux faire comme petit geste qui, multiplié par 60 millions, va donner un impact important, sans chercher de l'absolu. Donc on va dire que vous êtes sur deux étoiles et demie et il y a encore une petite marque de progression. On rajoute une casquette. Ça fait beaucoup de casquettes. Une de plus sur la partie gestion d'une équipe. Un des fils rouges du podcast, c'est la pluridisciplinarité. Là, comment ça se passe concrètement ? Vous faites des réunions d'équipe, vous mangez ensemble. J'ai vu qu'il y avait une immense salle de pause.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, en fait, j'ai... Imaginez le cabinet avec justement un espace commun. Et en fait, la salle de pause, de repos et qui est aussi la salle de formation, c'est vraiment pour le pôle pluridisciplinaire. Ils n'ont pas de cuisine en bas, ils viennent avec nous. Donc on mange tous les midis, on a nos pauses en même temps. Et donc on va manger avec l'orthophoniste, avec l'ostéopathe. Et voilà, parfois on discute de patients ou juste tout simplement, on apprend à se connaître, à connaître la discipline de l'autre. On a fait une réunion, parce que là, le pôle pluridisciplinaire, c'est soit une tabule. Il y a la semaine dernière, et chaque personne s'est présentée, a présenté un peu sa spécialité. Et en fait, j'en ai vachement appris encore. Et je me suis dit, mais j'ai de la chance d'être aussi bien entourée. c'est pas évident de monter une structure et je me dis mais là je vais pouvoir aller à droite à gauche pour m'aider un peu plus pour pas attendre d'avoir mal quelque part pour aller consulter c'est difficile cette casquette de chef d'entreprise de RH je me fais accompagner, je me fais coacher en perso j'ai un coaching d'entreprise de... Il y a des groupes qui vont monter, qui ont créé beaucoup de cabinets, qui vont conseiller sur ce qui se fait le plus souvent. Puis il y a des choses, ce n'est pas notre métier. Moi, j'ai appris à être dentiste, je n'ai pas appris à être chef d'entreprise, à faire des entretiens d'embauche, à parfois même licencier. C'est compliqué. Et je savais que j'avais besoin de me faire coacher parce que je me suis dit, moi je suis trop, pas humaine, mais je suis trop empathique, je suis trop gentille, je vais me faire manger en fait. Donc sans être méchante, mais en fait il faut repositionner, mettre un peu de distance, et puis parfois on est obligé de prendre des décisions et de ne pas faire plaisir à tout le monde. Et ceux qui ont fait un peu de coaching, le sois parfaite et fais plaisir et on prend un coup quand il faut prendre des décisions et dire non quand ça ne va pas. Donc cette casquette de RH, elle est nouvelle et c'est la plus challengeante. énergivore en ce moment. Donc je suis contente d'être dans une équipe pluridisciplinaire, que ce soit la sophro, la psychologie, l'ostéo, bien manger aussi. Il y a juste l'orthophonie, on parle plus avec des patients, même si j'en ai fait enfant, je ne pense pas devoir aller la voir, mais sinon, c'est chouette. Je suis quand même fière de ce que j'ai réussi à faire. Je suis encore fatiguée pour prendre pleinement conscience et être complètement contente de tout ça parce qu'il y a encore plein de choses à mettre en place et à régler. Mais j'adore, j'adore ce concept-là et je suis heureuse.

  • Antoine Lacouturière

    Ça se sent, ça perspire à travers tes mots. Il manque les mains qui bougent autour du micro et les yeux que vous pouvez imaginer. Mais c'est un... C'est un magnifique exemple de pluridisciplinarité dans le même endroit, et puis de s'entraider les uns les autres et aussi de s'apprendre les uns les autres. Ça fait écho avec tes formations où tu continues d'être active en tant qu'apprenti, tu continues d'apprendre des sauges, et puis je crois que tu commences à donner aussi des formations de manière plus régulière, où à ton nom il n'y a pas quelque chose de nouveau sur le versant des formations.

  • Dr Camille Laulan

    Alors la chose de nouvelle, c'est le centre de formation qu'on est en train de créer pour le cabinet et au cabinet pour éviter que je me déplace beaucoup. Mais sinon, ça fait déjà... J'ai commencé en 2017, moi, de donner des formations. C'est toujours quelque chose qui m'a attirée de transmettre. Il y a eu prof de sport, prof de bio, etc. Je voulais transmettre. Et du coup, c'est vrai que partager avec mes collègues, les aider à mieux prendre en charge les enfants, les aider à aligner les dents, etc. C'est enrichissant parce que j'apprends toujours aussi des apprenants parce qu'ils ont d'autres domaines de prédilection. Et c'est une autre facette de mon métier que j'aime. C'est stimulant parce que le fait de devoir apprendre et de devoir transmettre, forcément, on se tient au courant des dernières avancées. Nous, on va se former pour être capable de transmettre la meilleure chose et les choses à jour. Parce qu'en fait, pour transmettre une chose, il faut en savoir dix. Pour être capable de répondre aux questions d'à côté, etc. Et du coup, c'est stimulant de ne pas rester sur mes acquis. Là, on me dit qu'il y a une nouveauté qui s'utilise en Suisse. Là, on vient de le mettre sur le sol français, du coup, c'est moi qui vais le tester en exclusivité, c'est très prévention, etc. Donc, c'est une autre casquette que j'aime beaucoup à la formation.

  • Antoine Lacouturière

    C'est finalement assez complet en t'écoutant. Il y a aussi la partie stimulation intellectuelle. On imagine la précision pour venir travailler avec des outils très fins, manuels. Et puis toute cette stimulation intellectuelle de rester proche des dernières études, des dernières publications.

  • Dr Camille Laulan

    Ça évolue vite, la médecine, sur plein de choses. On prend conscience de plein de choses. C'est vrai que... Et bien ne pas rester dans... Maintenant, c'est obligatoire, on a des formations continues. Maintenant, le conseil de l'ordre, etc., c'est une obligation. Et heureusement, moi, il faut que je me freine dans mes formations. Comment ça ? Avec le cabinet, je limite les formations que moi-même je fais et que je donne aussi parce que je ne peux pas être partout, mais ça m'a toujours attirée et ça sera toujours partie de ma vie et j'aime les deux facettes. Maintenant, il faut savoir bien doser. Merci.

  • Antoine Lacouturière

    Camille, ça fait beaucoup de casquettes en t'écoutant, je disais que la passion elle perspire, elle transpire ça fait plein d'activités, très actifs, hyper actifs j'oserais pas le dire, mais en tout cas très engagés et c'est pour le sourire de tes patients, de tes enfants de tes proches, la question qui me vient en tant que soignant en quotidien et qui partage une partie de ce mode de fonctionnement avec une échelle différente, c'est comment est-ce que tu fais pour gérer tout ça ? Alors c'est difficile et je pense que c'est l'un des plus gros challenges d'arriver à organiser les différentes casquettes de tout ça. J'ai ce côté hyperactif, c'est sûr. Je faisais beaucoup de sport avant, blessée, donc j'en fais moins. C'est je pense que l'énergie que je mettais sur les terrains de handball que je ne peux plus mettre, il est parti dans les formations et c'est pour ça que... Je ferais du hand encore actuellement, je pense que je ne serais pas formatrice, parce que le week-end, je serais sur les terrains, comme encore certains de mes amis, même en ayant des enfants. Après, ce qui est sûr, et je pense qu'on peut sensibiliser les gens là-dessus, c'est le métier de dentiste. En fait, effectivement, on peut être passionné. Et il faut savoir que c'est le métier où il y a beaucoup de suicides, où là, il y a pas mal de prévention contre le burn-out. C'est un métier qui est très stressant, mais sur plein d'environnements différents. On a dit que les patients sont stressés, donc nous, c'est en hypnose qu'on l'a appris, mais le syndrome du sac à dos, on va prendre le stress des patients. C'est un métier où on a le stress visuel, on est concentré au niveau oculaire, nos yeux travaillent beaucoup, on a des lumières qui sont très fortes pour bien voir dans la bouche, on a le stress auditif. parce que du coup, on a des instruments qui font du bruit. Normalement, on devrait avoir des protections d'ailleurs, un d'oreille, parce que c'est des bruits très intenses. Le stress olfactif aussi, on a des résines qui vont sentir très fort. On a le stress financier, parce qu'en fait, on va brasser pas mal d'argent, mais en fait, on en redonne aussi beaucoup. Et il y a le fait de gérer et d'être responsable des assistantes, des collaboratrices. C'est beaucoup, beaucoup de stress. Donc là je dirais, je suis à une période où je gère pas tout parfaitement bien, et on a le droit, et c'est normal, et j'apprends, et je sais que je suis bien entourée, que ça soit ma famille, mes amis, et je pense que c'est hyper important d'être bien entourée aussi, et de s'écouter, alors là je mets ma petite voix de côté un peu trop en ce moment, mais c'est un lancement, et voilà, j'ai l'impression d'être en mode première année de médecine. où on sait qu'on tient pour quelque chose de mieux après. Je pense qu'il y a des périodes où on peut se dire Ok, là, c'est intense, mais après, il ne faut pas que ça dure. Parce que, alors c'est plus facile à dire qu'à faire, mais on travaille pour vivre et on ne vit pas pour travailler. Il faut avoir cet équilibre-là, j'en ai conscience. Donc, c'est difficile de tout concilier et il faut faire attention. Il faut prendre soin de soi, surtout en tant que soignant, parce que si on n'est pas bien, nous, on ne peut pas prendre soin des autres.

  • Dr Camille Laulan

    Merci pour le témoignage du moment vécu et puis pour l'invitation pour les soignants à prendre soin d'eux. C'est quelque chose qui revient souvent. Est-ce que sur ces sujets-là, tu nous parlais de coaching et d'environnement stable, sécure, safe avec les proches, la famille, plein de soignants différents. Est-ce que tu as une ressource particulière à nous conseiller pour accompagner ces moments de vie, notamment chez les dentistes, mais chez les soignants et prévenir d'arriver jusqu'à ces épuisements-là ?

  • Antoine Lacouturière

    Je pense que maintenant, avec l'avènement des réseaux sociaux, il y a tellement de ressources qu'on peut trouver de manière gratuite en suivant certains comptes. Et là, je pourrais parler de Florence Hatcheverry, qui est une dentiste qui fait des podcasts aussi. Et elle avait fait un triptyque sur... Je ne sais pas si ça se dit pour les podcasts, mais du moins, il y avait une série de trois podcasts sur le burn-out qui était hyper intéressante. Et je pense que... Plus on en parle, plus on peut aussi l'éviter, éviter cette sensation d'épuisement. Je pense que c'est quelque chose qui peut être intéressant pour les dentistes qui écoutent, ou même ne serait-ce que pour les patients, pour comprendre aussi que le dentiste n'est pas juste Ah, mais c'était cinq minutes, ça a coûté tant Non, en fait, il y a tout ce qui est à côté et dont ils ne se rendent pas forcément compte.

  • Dr Camille Laulan

    Je te rejoins à 100% et puis on peut même aller au-delà du dentiste, c'est-à-dire qu'on n'est pas soumis au même bruit, aux mêmes odeurs, au même chiffrage financier parce que vous avez du matériel qui vaut aussi excessivement cher. les pros de santé, de soins de bien-être et aussi les patients, je pense que là l'information elle est globale, donc merci pour la référence, on la mettra dans les notes de l'épisode. Et puis on invite aussi, c'est le moment réseau, à venir te suivre toi, tu fais partie des comptes qui... qui publient quand même régulièrement des articles de qualité avec des associations. Tu as fait des chirurgiens dentistes en collaboration, mais il y a aussi d'autres disciplines. plutôt gastro je crois, et puis je vais pas tous les nommer parce qu'il y en a beaucoup, pharma conseil, mais dans plusieurs secteurs différents.

  • Antoine Lacouturière

    On retrouve la pluridisciplinarité parce que la bouche ça vient dans un corps, et on est un être humain à part entière, et le corps c'est complexe, il y a tellement de liens avec différentes spécialités.

  • Dr Camille Laulan

    et là les collaborations de ton réseau sont l'illustration, une partie de l'illustration du podcast donc on vous invite à rejoindre le docteur Lolan sur les réseaux même chose on le mettra dans les notes de l'épisode Camille est-ce qu'il y a un autre dernier petit point conseil que tu veux rajouter à tout ça ?

  • Antoine Lacouturière

    Alors oui, je pense que ce qui est trop souvent oublié, les mal aimés de l'hygiène buccodentaire, c'est les espaces interdentaires. Et il n'y a que 13% des gens qui vont passer un moyen de brossage interdentaire. Alors ça peut être le fil dentaire, ça peut être les brossettes interdentaires, ça peut être les hydropulseurs. Mais en fait, il faut savoir, c'est encore un petit chiffre choc, mais si on ne brosse que ses dents, on ne brosse que 60%. On n'enlève que 60% de la plaque dentaire et on en oublie 40 entre les dents. et du coup ayez un moyen de brossage interdentaire surtout le soir à privilégier parce qu'on a moins de salive la nuit et donc ça peut potentialiser un petit peu donc voilà ayez un dentifrice au fluor deux fois par jour le midi si vous êtes à la maison faites-le aussi le midi faites des rendez-vous réguliers chez le dentiste et ayez un moyen de brossage interdentaire et c'est là où vous allez longue vie à vos dents longue vie à vos dents c'est bien comme formule

  • Dr Camille Laulan

    Camille, on se rapproche de la fin et il me reste une dernière chose à faire, c'est de te remercier de m'avoir reçu aujourd'hui dans la structure toute fraîche qui est le fruit d'un travail commun avec ton conjoint, ta famille, ton soutien, tes idées. Puis on sent aussi que c'est toutes ces années d'expérience où c'est une expérience sensorielle et cette expérience sensorielle, elle prépare le soin et le soin, il est mené avec un savoir-être qui... qui est quand même pas si facile que ça. On sent l'hypnose, on sent aussi le mobilier adapté, on sent toute cette réflexion derrière et l'équipe qui t'entoure. Donc, merci pour l'accueil aujourd'hui. Merci pour l'exemple que ça donne. Et puis, les graines que tu sèmes sur les réseaux et ailleurs, de dire, c'est possible de faire autrement. C'est possible de ne pas avoir mal chez le dentiste et même de sortir avec un grand sourire et de se dire, trop cool, je vais y aller la prochaine fois.

  • Antoine Lacouturière

    Et j'ai envie de revenir.

  • Dr Camille Laulan

    Voilà. J'ai terminé, je te laisse le petit mot de la fin.

  • Antoine Lacouturière

    Je vous dirais, prenez soin de vous, de vos dents, et c'est important, et puis comme ça vous souriez à la vie, et c'est important aussi.

  • Dr Camille Laulan

    L'épisode touche sa fin avec ces mots, et j'espère que vous pourrez en retirer quelque chose de positif. Une image, une idée, une prise de conscience, et peut-être toucher du doigt des ingrédients de la santé. Si c'est le cas, je vous propose de prendre quelques secondes pour mettre 5 étoiles sur l'application Apple Podcast ou Spotify de votre voisin, copain, cousin, de vos proches, bref, des applications autour de vous. comme je vous l'explique de temps en temps c'est une des meilleures manières de nous aider à faire monter le podcast dans les référencements et pouvoir continuer d'inviter de nouvelles personnes inspirantes, inspirées, passionnantes passionnées et vous proposer ce contenu de manière gratuite je vous remercie par avance pour ces quelques instants que vous prendrez qui nous aideront vraiment et je vous souhaite une très belle fin de journée

Description

La bouche est un élément fondamental de notre santé et une personne sur deux craint d’aller chez le dentiste…😱 1 / 2 ! Pourquoi !? Et comment faire évoluer cela ?


Pour explorer ce questionnement nous avons le plaisir de vous présenter une soignante particulièrement investie, le Docteur Camille Laulan, Maman de deux enfants, aux multiples casquettes.

Chirurgien dentiste, omnipraticienne avec des spécificités en

  • 🧒 dentisterie pédiatrique

  • 😁 dentisterie conservatrice et esthétique (alignements dentaires, éclaircissements, …)

  • 🦷 créatrice de contenus pour faire de la prévention et diffuser une autre image des soins dentaires

    • oui c’est possible de ne pas faire / avoir mal  !

    • Et oui, prendre soin de son sourire, c’est important

  • 👩‍🎓 formatrice et conférencière

  • 🫧 créatrice du centre pluridisciplinaire « Dent Ta Bulle »

Un lieu regroupant une quinzaine de professionnels (de santé et de soins ), avec une vision globale où chaque détails a été pensé pour favoriser une expérience agréable de soin 😌

Un exemple inspirant de travail pluridisciplinaire et de positionnement bienveillant vis à vis des patient.e.s (petits et grands)


🌱 Il ressort de nos échanges de nombreux conseils applicables directement et des questionnements autour de la santé et de la santé buccodentaire particulièrement.


TIMELINE :

0 Présentation : chirurgien dentiste, omnipraticienne

10 La santé ? et la santé bucco-dentaire ? L’importance du sourire : LIEN SOCIAL

15 comment c’est fait une bouche ?

16 impact et importance des dents de lait, rendre ludique le brossage 🪥

24 écosystème buccal ; maladie bucco-dentaire transmissible 🦠

30 Recommandations et conseils

37 Pourquoi « traînons-nous » pour aller consulter un dentiste ?

😰Peur, phobie et compétences pour gérer les émotions…

39 Notions de nerfs crâniens, d’intimité

Comment les soins se déroulent ils ?

43 « Dent ta bulle » Équipe pluridisciplinaire 🫧

Aménagement conscientisé du cabinet, les 5 sens, l’hypnose conversationnelle

Créer une relation de confiance. Le bien-être dans les soins dentaires

48 Ambiance de travail partagée (patients, professionnels de santé, professionnels du bien être) 👥

54 Formation, transmission, gestion

59 Des spécificités du métier de dentiste, stressant sur différents plans, une autre vision de la réalité


« On ne peut pas être en bonne santé si on n’est pas en bonne santé bucco-dentaire… »


👉 Poursuivons la discussion après l’écoute de ce podcast.

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👥🎧

Podcast conseillé par Camille dans l’épisode : Florence Etcheverry

https://entretienavecundentiste.com


👩‍⚕️ Retrouvez le Dr. Camille Laulan sur les réseaux :

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🫧 Son cabinet pluridisciplinaire à Ambarès-et-Lagrave :

"Dent Ta Bulle, Soins dentaires pour toute la famille".

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💚 vous pouvez aussi noter les épisodes sur Spotify dans la partie "A propos"


C'est gratuit, fait en quelques secondes et cela nous aide à faire grandir "Toucher Du Doigt La Santé"


Merci d’avance, c’est précieux pour nous.


Belle écoute et à bientôt 👋

Antoine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Antoine Lacouturière

    Bonjour, soyez les bienvenus sur Toucher du doigt la santé, le podcast autour des soins, du bien-être et de la santé. Je m'appelle Antoine Lacouturière, ancien sportif de haut niveau, j'exerce l'ostéopathie et la sophrologie depuis 10 ans maintenant. A travers la rencontre d'invités passionnés par leur métier, je vous propose de partager avec vous des questionnements sur le fonctionnement du corps humain et des nombreuses manières d'en prendre soin. Aujourd'hui, nous avons le plaisir de recevoir Camille Lolland, docteur en chirurgie dentaire aux multiples casquettes. Elle s'est orientée en pédodoncie, en dentisterie conservatrice et esthétique notamment. Savez-vous qu'une personne sur deux craint d'aller chez le dentiste ? Une personne sur deux ! Quand on sait à quel point la bouche est importante pour la santé, cette statistique m'interpelle. Et vous ? En parallèle de ses activités de soins, Camille est aussi formatrice, créatrice de contenus sur les réseaux et chef d'entreprise d'une toute nouvelle structure qui réunit une quinzaine de professionnels de santé et de soins dans Tabulle et Soigne Tabulle dans la région bordelaise. Un exemple fort inspirant de travail en équipe pluridisciplinaire avec des remises en question, des découvertes, des formations continues, la prévention. Un centre moderne qui permet de recevoir et soigner les patients dans des conditions optimales où chaque détail compte. Je vous propose d'explorer avec Camille l'importance de la bouche dans la santé, anatomiquement et socialement parlant. Pourquoi prendre soin des dents de lait ? comment créer des conditions favorisant les soins dentaires et le bien-être. Oui, c'est possible d'allier les deux. Et aussi, beaucoup de petits conseils applicables directement pour nous et nos enfants. Je vous donne rendez-vous sur les réseaux, Dr. Lolland, Dentabule, et Touchez du Doigt la Santé pour poursuivre ensemble la discussion. Et je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Camille.

  • Dr Camille Laulan

    Bonjour Antoine.

  • Antoine Lacouturière

    Merci de me recevoir aujourd'hui dans ton cabinet. À Bordeaux, à côté de Bordeaux, on est où exactement ?

  • Dr Camille Laulan

    On est à Embarès, c'est Bordeaux-Rive-Droite, à côté de la Garonne.

  • Antoine Lacouturière

    Merci pour la précision. Aujourd'hui, on est là pour parler de santé, de santé buccodentaire. Et pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore, avant de rentrer dans le sujet, est-ce que tu veux bien nous faire une petite présentation de toi, s'il te plaît ?

  • Dr Camille Laulan

    Bonjour à tous, je m'appelle Camille Lolland, je suis dentiste depuis maintenant bientôt 10 ans, enfin depuis 10 ans, maman de deux enfants, Augustin et Léonore, 4 et 2, bébé chef d'entreprise, formatrice aussi, et voilà, je suis passionnée par mon métier, et donc je pense que c'est pour ça que j'avais envie qu'on s'en parle un peu aujourd'hui.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, effectivement, passionné par ton métier et puis par ses différentes facettes, j'ai envie de dire. En préparant l'interview, je me disais multi-casquette dans la façon de te présenter. On peut rajouter formatrice et puis aussi influenceuse on va dire plutôt apporteuse d'informations, de prévention et d'images de ce que c'est la vie d'un cabinet dentaire et ce qu'on peut faire dedans Ça fait partie effectivement des choses qui m'intéressent aujourd'hui. Ce que je te propose qu'on fasse pour qu'on puisse se situer un petit peu, aujourd'hui on est dans ta bulle, à dans ta bulle, la structure que tu as créée, ton troisième bébé. On va en parler un petit peu plus loin dans l'interview. Est-ce que tu peux nous faire l'anatomie de ta semaine aujourd'hui ? Une semaine type, entre ces différents...

  • Dr Camille Laulan

    Entre mes différentes casquettes. Alors du coup, en début de semaine, en général, mon conjoint est en déplacement. Donc le lundi matin, je gère les enfants. J'arrive au cabinet. Le lundi, c'est une journée mixte. En fait, je suis dentiste, mais... J'ai deux casquettes même en tant que dentiste parce que je suis épée de dentiste et dentiste généraliste, donc omnipraticienne. Et donc j'ai partagé ma semaine, j'ai un jour et demi adulte, un jour et demi enfant. Donc le lundi matin, je fais les adultes. L'après-midi, c'est consacré à l'administration du cabinet, parce qu'il y a beaucoup de choses à gérer, c'est ça, avec un gros cabinet. Le mardi, donc après je m'occupe des enfants, en général, milieu de semaine. Mardi, ma journée entière consacrée à mes patients, pareil, omnipratiques, plutôt quand même orientés, dentisterie moderne, esthétique, conservatrice, etc. Le mercredi matin, donc là c'est les enfants, donc je moque toujours des enfants le mercredi matin, et donc du coup c'est les enfants aussi au cabinet, et mercredi après-midi, j'ai toujours de l'administratif, en général je débauche. Je suis censée débaucher plus tôt. Là, c'est l'ouverture du cabinet, donc ce n'est pas forcément le cas. Et ça m'arrive après de partir à Paris, parce que dans une semaine assez type sur un mois, le jeudi, c'est consacré aux formations. Donc si c'est à Paris, je pars la veille au soir, et c'est là où mon conjoint me prend le relais avec les enfants. C'est un peu priorisé. Luc est prioritaire pour ses déplacements début de semaine et après on inverse sur la fin de semaine. Donc le jeudi, journée de formation à droite à gauche, mais le but c'est que maintenant avec la structure, il y ait de plus en plus de formations qui se fassent sur place chez Dantabule à Bordeaux. Et après je rentre le soir et le vendredi c'est ma journée entière consacrée aux enfants.

  • Antoine Lacouturière

    Merci pour l'anatomie de la semaine et puis tu partages aussi un peu d'intime dans la partie gestion avec ton conjoint, ton compagnon merci pour ça

  • Dr Camille Laulan

    C'est un deuxième travail ça aussi gérer les enfants solo c'est une organisation

  • Antoine Lacouturière

    Oui, on imagine bien. Et merci pour le petit clin d'œil parce que pour bien travailler, on est nombreux en tant que soignants, en tant que praticiens à aussi gérer l'emploi du temps. Ça fait partie des questions qui reviennent souvent dans comment est-ce que vous faites pour concilier la vie pro, la vie perso, d'autant plus quand on est passionné, investi, formateur, etc. Ok, donc ça nous permet, je pense, de mieux visualiser le cabinet qui est en cours, dont on reparlera tout à l'heure. les déplacements de l'un et de l'autre, la gestion et la présence des enfants, les tiens, les autres cabinets. Omnipraticien, pour ceux qui ne sont pas dans le monde dentaire, tu peux nous dire en quelques mots ce que ça veut dire concrètement ?

  • Dr Camille Laulan

    Un omnipraticien, c'est un dentiste généraliste, qui va faire aussi bien les soins de conservateur, de carie, qui va faire les détartrages, les prothèses, etc. Alors après, omnipraticien, ça veut tout et rien dire, parce qu'en fait, quand on sort de la fac, on est omnipraticien. Donc on est censé faire de tout. Normalement, un omnipraticien, il soigne aussi les enfants, il soigne les personnes âgées. On est censé faire de la chirurgie, au moins extraire les dents, etc. Et en fait, après, on se spécialise parce qu'il y a des omnipraticiens qui ne reçoivent plus forcément d'enfants, des omnipraticiens qui ne font pas de chirurgie. On est tous chirurgiens, dentistes, mais en fait, il y en a qui n'aiment pas et ils ont le droit de ne pas être à l'aise avec ça. Donc après, on se spécialise quand même avec nos domaines de prédilection et ce qu'on préfère. Et donc c'est pour ça que je disais que j'étais omnipraticienne, mais orientée quand même esthétique et dentisterie conservatrice. Je ne fais pas de couronne en métal, je fais de l'alignement dentaire, je vais faire des éclaircissements. Je suis quand même assez portée sur l'esthétique, sur ma partie dentaire omnipratique.

  • Antoine Lacouturière

    Ok, c'est devenu une forme de spécificité entre guillemets, c'est-à-dire que vous avez tous le même DE, diplôme d'état, et en fonction des préférences, des affinités, des compétences, vous spécialisez. Toi aujourd'hui, c'est celle dont on vient de parler, et je pense que pour les auditeurs qui ne connaissent pas vraiment OmniPratik, c'est un peu flou, ça permet de dire le dentiste.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, le dentiste généraliste, c'est comme le médecin généraliste, il y a le dentiste généraliste, et après il y a... Peu de spécialités en dentaire reconnues, il y a l'orthodontie, il y a la médecine buccale et la dermatologie buccale, mais mis à part ça, après c'est juste des domaines d'exercice de spécialité, parce qu'on n'a pas le droit de parler de spécialiste, où en fait on va se former avec des formations privées, alors il y a des formations aussi à la fac, des DU, etc., mais après vraiment la thèse et le diplôme de chirurgien dentiste, et c'est comme ça qu'on va s'orienter un peu plus vers des... On peut avoir un exercice exclusif. Il y en a qui ont un exercice exclusif dans les enfants, c'est pas une spécialité, alors que ça devrait l'être, mais ça c'est un autre débat, mais voilà on peut exercer de manière exclusive une des spécialités. Et il y a un plateau technique qui va avec, il y a des compétences, enfin dans tous les cas, je connais certaines personnes qui sont bonnes partout. Mais c'est difficile. En général, si on veut être bon, il faut en faire beaucoup et donc se spécialiser dans certains domaines.

  • Antoine Lacouturière

    D'autant plus que là, vous êtes quand même sur une partie très manuelle. Il y a une répétition de gestes qui est importante.

  • Dr Camille Laulan

    Et puis c'est petit.

  • Antoine Lacouturière

    C'est plus que ça. C'est petit, c'est fin, c'est quelque chose de précis. Ça fait des liens avec les ostéos sur la partie recevoir un bébé de quelques jours préma ou une personne âgée ou un sportif pro ou un ado. Dans les mains, ce n'est pas les mêmes tissus, ce n'est pas les mêmes techniques, ce n'est pas la même façon de faire. Ce sont des parallèles qu'on peut faire avec la thérapie manuelle, en kiné, en rééducation globale. Ok, on visualise mieux ton quotidien. La santé pour toi en quelques mots, si on se rapproche du thème du podcast, est-ce que tu veux bien nous dire ? donner ta vision de la santé et puis après on dérivera dans le santé buccodentaire.

  • Dr Camille Laulan

    Alors la santé en général je dirais que c'est un bien-être physique, psychique, relationnel aussi. La santé, on est bien dans sa peau, dans son corps, dans sa tête, dans son métier. Il y a plein de choses dans la santé et je ne peux pas parler de santé sans que tu dis qu'on parle de buccodentaire après. Mais pour moi, c'est important que mes patients prennent conscience qu'on ne peut pas être en bonne santé générale si on n'est pas en bonne santé buccodentaire. Donc je ne peux pas le dissocier de la définition de la santé même.

  • Antoine Lacouturière

    Ok, celle-ci on la reprendra peut-être dans les phrases d'introduction. Et est-ce que si je pose la question santé buccodentaire, pour coller un petit peu à ta vision, donc la santé c'est proche de la définition de l'OMS que tu nous donnes là comme ça, il n'y a pas de notes, c'est deux têtes je précise pour les auditeurs, c'est sans préparation. Santé buccodentaire, tu peux préciser ? En termes de définition, qu'est-ce que c'est être en bonne santé buccodentaire ?

  • Dr Camille Laulan

    Une bonne santé buccodentaire, c'est pour moi avoir des dents qui nous permettent déjà d'avoir un lien social épanouissant. Il y a combien de patients qui parfois, pour une petite chose, ne pas sourire, ne pas sourire sur les photos, etc. Et donc déjà... Pour être épanoui, sourire et ne pas avoir peur de montrer ses dents, c'est important. Des dents, ça sert aussi à manger. Donc pouvoir bien mastiquer, on sait très bien que c'est la première étape de la digestion, c'est là où la salive, les enzymes commencent à digérer le bol alimentaire, donc si on gobe parce qu'on n'a pas de quoi mastiquer, on peut avoir des problèmes de digestion, etc. Donc ça sert aussi à ça les dents, ça sert à parler. Je me suis cassé une dent quand j'étais petite, je suis en train encore une fois de la refaire, quand il me manque une dent devant, je ne peux plus parler. Donc aussi dans le lien social, avoir des dents qui manquent, c'est problématique. Donc c'est vraiment pouvoir avoir, ne pas se soucier de nos dents en fait. Que ça soit un atout qu'on puisse croquer dans une pomme. Là, moi j'ai une couronne devant, je suis en bonne santé buccodentaire parce que j'ai pas de douleur, parce que j'arrive à manger, mais je peux pas croquer dans une pomme. je peux plus, depuis que je me suis cassé la dent je pourrais plus jamais croquer dans une pomme parce que c'est trop fragile et que dès qu'un enfant tombe sur ses dents etc je leur dis, mais par contre on évite là tout ce qui est incision donc bonne santé buccodentaire c'est pouvoir croquer la vie à plein de dents et sourire après comme dans les pubs quoi

  • Antoine Lacouturière

    Génial beaucoup de choses dans ce que tu dis le lien social, un des éléments qui ressort mieux de tout ça c'est le lien social tu vois Ça me touche particulièrement au cabinet. J'ai plein d'images d'ados avec des traitements orthodontiques en cours. Il y a vraiment le fait de venir cacher, pincer pour pas qu'on voit.

  • Dr Camille Laulan

    Il y en a qui sont encore traumatisés, leurs traitements d'orthodontie ados.

  • Antoine Lacouturière

    Et c'est exactement ce que j'allais dire. C'est-à-dire que sur les jeunes adultes, on voit encore parfois ces petits rictus de contraction pour pas laisser aller complètement le sourire. Et entendu comme ça, ça me fait prendre conscience de l'impact. de laisser sourire complètement les muscles de son visage ou tenir, retenir, contenir ça ?

  • Dr Camille Laulan

    Le sourire, c'est contagieux. C'est ce qu'on voit le premier chez une personne. C'est vraiment... Et quand on réhabilite le sourire de quelqu'un, on le voit, en fait, qu'il y a des personnes qui se métamorphosent. Elles sont un peu voûtées en salle d'attente. Et plus on avance, plus elles reprennent confiance dans leur sourire, que ce soit par un éclaircissement, un alignement. En fait, elles s'ouvrent. Alors il y en a qui viennent nous voir quand ils divorcent et d'autres ils divorcent après. C'est pour montrer l'impact des dents et de la confiance que peuvent avoir un sourire sur la confiance en soi des gens, et que ce soit des adultes et des enfants. Enfin, même tout petit, en fait, un enfant qui va se casser la dent à 3 ans, ce n'est pas l'âge où, en fait, on est censé avoir une dent qui part, qui a la petite souris. À un moment donné, ils ont tous des trous devant, donc ce n'est pas problématique. Mais il y a un âge où ce n'est pas censé être le cas. Il y en a beaucoup qui peuvent se moquer. Et il y a des enfants qui vont plus ou moins être capables de gérer ces moqueries-là. Il y en a, ils vont se renfermer sur eux-mêmes. Donc, il n'y a pas que le côté... Il y a le côté fonctionnel, il y a le côté esthétique, il y a plein de choses qui rentrent en jeu, et donc les dents, c'est hyper important. C'est le reflet de la santé, je trouve.

  • Antoine Lacouturière

    C'est joli, m'ont dit, le reflet de la santé. Ça fait lien avec le regard des autres. Comment est-ce que je me positionne ? Comment est-ce que je me sens ? La mastication, on en a parlé dans des podcasts précédents, l'importance de l'articulation aussi. Et puis ton exemple de vie perso, dentaire, qui a vécu ça. J'en parlerai pas mieux que toi, je m'arrête là-dessus. Ok, merci pour ça. C'est une partie importante de notre santé. Et d'un point de vue anatomique, neurologique, sensoriel, tu peux nous en parler aussi un petit peu ? Comment tu perçois ça, toi, aujourd'hui, après tes dix ans de pratique, après ta vie de maman, de voir grandir tes petits bouts, les différentes formations que tu fais ? Qu'est-ce qu'il y a dans la bouche, pour les personnes qui ne sont pas professionnelles du secteur, ou les parents qui écoutent ? Comment s'est faite une bouche ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors une bouche, il y a des mâchoires, donc un os, il y a un ligament. Donc ça, souvent, on n'a pas conscience, on peut se faire une entorse de la dent. Parce que forcément, toi, tu le sais, mais la dent est dans un ligament, et donc on peut se la luxer, elle peut bouger. Ça permet de servir de capteur de pression aussi, ça nous protège. En fait, on va croquer sur un aliment très dur. le ligament va envoyer un message au cerveau qui dit hop, ouvre ! et donc ça permet de relâcher, de ne pas casser la dent. C'est tout un écosystème qui est complexe. Les dents de lait, le dédoublement des gencives, les dents de lait qui poussent, qui sont risalisées, grignotées, la racine de la dent de lait va être grignotée pour laisser la place à la dent définitive. Et ce qui peut peut-être m'embêter le plus, c'est que parfois on dévalorise la... L'impact et l'importance des dents de lait, en disant c'est pas grave, il y a une carie, mais si une dent de lait va tomber, en fait les dernières dents de lait tombent vers 13 ans. C'est les moyennes, comme la première dent elle arrive vers environ 6 mois, parfois il y a des enfants qui les ont à 4 mois, d'autres à 14, la première dent, donc c'est toujours des moyennes. Mais en fait les dernières dents de lait tombent tardivement et elles sont là pour préparer la cavité buccale à accueillir et à garder la place pour la sortie des dents définitives. C'est complexe tout ça. Quand il y a les poussées dentaires, il y a des douleurs. Même en tant que maman, parfois on se sent impuissant. Parce que moi je peux... Là, Eleonore s'est cassé un petit coin dedans. Bon, si c'est que ça, à la limite je suis contente parce qu'elle est assez kamikaze, mais je serais capable de les aider. Alors des poussées dentaires, on peut se sentir impuissant. Les douleurs dentaires, c'est important. Et c'est ça qui fait que le métier est complexe. Parce que les patients, ils ont peur. il y a beaucoup de douleurs qui peuvent être associées aux dents. Une douleur dentaire, ça fait très mal. Donc après, aller chez un dentiste, et on a cette mauvaise réputation d'un menteur comme un arracheur de dents, ou la pub à Flelou, j'étais là quand ça faisait mal. Ça me rend folle, ces choses-là.

  • Antoine Lacouturière

    On voit bien. Alors attends, il y a plein de choses, mais il y en a dans l'ordre, j'aimerais revenir. Les arracheurs de dents, on va revenir là-dessus. Mais avant ça, tu as dit quelque chose qui m'intéresse. Fort t'a dit...

  • Dr Camille Laulan

    Il faut valoriser les dents de lait.

  • Antoine Lacouturière

    Il faut prendre soin de ses dents de lait. Ah bon ? Ah bon, il faut prendre soin de ses dents de lait ? Tu veux bien nous expliquer ? Là, on comprend en fait, en t'écoutant, qu'il y a un impact parce que ça dure longtemps. Par exemple, une carie, une infection, qu'elle peut être là jusqu'à l'adolescence ou la pré-adolescence en tout cas. Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que c'est important ? Parce que là, je suis sûr que ça va toucher beaucoup de personnes qui nous écoutent. Cette image-là, elle est presque inconsciente de dire, c'est une dandelée. Ah, mais ça va, c'est pas grave.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, et puis il y a encore des professionnels, comme des pédiatres, qui disent que c'est pas grave de se brosser les dents qu'à partir de 3 ans, de dentifrice sans fluor, etc. En fait, les dandelées, de base, elles sont censées rester une dizaine d'années en bouche. Donc forcément, elles sont plus fragiles que les dents définitives. Elles se construisent plus rapidement aussi. Elles ont un émail qui est plus fin. Elles n'ont pas la même... le même rôle dans la cavité buccale et pour l'être humain. Donc il faut en prendre soin parce qu'elles sont plus fragiles, elles n'ont pas la même anatomie, et c'est aussi plus compliqué de soigner les enfants. Donc...

  • Antoine Lacouturière

    Ça c'est le deuxième point. Tant qu'on est sur le premier, je t'interromps une seconde, excuse-moi. Les dents de lait, cette importance-là, souvent au cabinet, avec les petits bouts, je le constate moi en tant qu'ostéo, et pourtant, même si je fais spécifique bébé une partie de la semaine, Les instituteurs, les institutrices, les personnels de crèche, bref, il y a énormément de monde en dehors des soignants, chez qui cette information-là, pour moi, elle est vraiment fondamentale en termes de prévention. En gros, à partir de quand est-ce qu'on commence ? Dès la première dent, c'est un peu ce que tu dis sur les réseaux, je crois. Dès la première dent, il faut être attentif, on est actif même.

  • Dr Camille Laulan

    En fait, ça paraît logique. On mange, il y a une dent, on la brosse. Après oui, forcément, dès la première apparition du tout petit bord libre de la première petite quenotte, on ne va pas brosser pendant deux minutes. Voilà, donc il y a des étapes, mais c'est sûr qu'un enfant à trois ans, si on ne lui a jamais brossé les dents et qu'on va lui dire ah ben tiens, allez, là maintenant on se brosse les dents deux minutes, trois fois par jour il va dire mais qu'est-ce qu'elle devient par jour ma mère ? Et puis il peut y avoir aussi qu'est-ce qu'elle va mettre dans ma bouche ? C'est intrusif la bouche, on fait un métier en plus hyper humain. On rentre dans la sphère très proche des gens. Les ostéopathes, c'est pareil, mais nous, on rentre à l'intérieur. C'est un des métiers où il y a ce stress-là de rentrer dans la sphère très intime. Ce n'est pas comme si on viole, mais ça peut être perçu comme vraiment très intrusif. Et si on commence effectivement qu'à trois ans, l'enfant ne va pas être habitué. Donc, il faut que ça rentre dans la routine. C'est vrai que parfois... Moi, je donnais des conseils aux parents et on me disait c'est facile, ça se voit, vous avez des enfants Alors non, je n'en avais pas et donc peut-être que j'avais des conseils un petit peu plus cadrés où je disais non, mais moi je ferais comme ci, comme ça Non, on fait comme on peut, effectivement. Quand on est parent, on fait toujours de notre mieux, mais on sait un peu la norme. Et si on essaye et si on le fait régulièrement, moi à deux ans et demi, Et Léonore, parfois, effectivement, elle n'est pas trop d'accord. Et je lui ai dit non, non, elle sait qu'on ne va pas déroger, on va brosser les dents le matin. Et Augustin, là maintenant, il a 4 ans et ce n'est plus du tout un problème.

  • Antoine Lacouturière

    C'est devenu dans la routine habituelle.

  • Dr Camille Laulan

    Voilà, c'est normal. Et en fait, ah oui, mais je ne veux pas le forcer. Oui, mais en fait, tu le forces bien à s'habiller, tu le forces bien à se laver. En fait, ça fait partie de l'hygiène qu'on doit enseigner à nos enfants. Et voilà, ce n'est pas l'éducation, mais c'est les bonnes habitudes. en fait, et ça fait partie d'une bonne santé générale. Donc en fait, on manque un peu à notre devoir de parent si on ne prend pas bien soin des dents de nos enfants. Et si on ne met pas tout en œuvre pour éviter qu'il y ait des catastrophes et qu'on soit obligé d'opérer les enfants sous anesthésie générale quand à trois ans, toutes les dents sont carriées.

  • Antoine Lacouturière

    C'est important ce que tu dis et ça me donne envie de souligner ça, de dire... Un des objectifs du podcast, c'est de transmettre de l'information avec des experts comme toi aujourd'hui, à un public large, mais aussi d'informer d'autres professionnels, parce qu'au sein même des dentistes, tout le monde ne dit pas la même chose, au sein même de chaque communauté de métier, il y a des divergences, mais quand il y a un consensus, notamment avec du bon sens, comme celui qu'on est en train d'évoquer par rapport aux apparitions des premières dents et au fait d'en prendre soin, si ce message-là est diffuse, pour moi c'est une bonne idée. on est loin de la critique, de dire les parents ils ont raté ça, ils sont nuls, on est parents tous les deux, beaucoup de monde se reconnaîtront. L'idée c'est pas de faire parfaitement mais c'est d'être informé dès le départ pour faire le mieux possible. J'ai une petite nuance, et dans cette nuance là, je te rejoins, non, le consentement, on en parle beaucoup en ce moment, et c'est important, et on en reparlera tout à l'heure sur la partie sédation, méopathe et phobie, mais... un enfant qui traverserait la route à deux ans, alors que le feu est vert et qu'il y a des voitures qui circulent, on l'arrêterait. C'est-à-dire qu'il soit d'accord ou pas, on va l'arrêter, parce que c'est dangereux pour lui. Et je trouvais ça important de souligner que, oui, c'est contraignant au départ, ces routines-là, mais pour sa santé globale, c'est quelque chose qui est fondamental. Oui,

  • Dr Camille Laulan

    et puis c'est contraignant, mais il y a des moyens de le rendre ludique. Il y a plein de brosses à dents différentes. Moi, ils ont une brosse à dents électrique, une brosse à dents manuelle. On change, il y a des comptines. Enfin voilà, on peut mettre des positions différentes. On peut chanter en même temps. On peut faire sur les poupées. Parfois, Léonore, elle me le fait en même temps avec ma brosse à dents que je lui brosse aussi. Donc, il y a des moyens que l'enfant trouve ça intéressant. Déjà, les enfants veulent faire comme papa et maman. Donc, on peut faire aussi en même temps. Je ne suis pas en train de leur dire que je les attache pour leur brosser les dents et qu'ils partent avec les dents nickel. Cool.

  • Antoine Lacouturière

    Tu les attaches pas toi ?

  • Dr Camille Laulan

    Non mais par contre tu vois une fois Augustin un matin on avait oublié voilà je suis dentiste et pourtant un matin on est dans le speed du matin on a oublié de brosser les dents je sais pas je crois que Léonore avait fait un caca au dernier moment j'ai changé la couche bref on a pas brossé les dents maman je vais avoir les petites bébêtes on a pas brossé les dents du coup arrivé à l'école il a fallu que je lui rince la bouche pour enlever les petites bébêtes. Et parce que c'est inclus, en fait, il le sait. Et que du coup, c'est pour son bien, on enlève les bébêtes. Et autant... Après, il y a des enfants qui sont différents. Et Léonore, elle veut le faire toute seule. Elle a deux ans et demi, elle ne peut pas, en fait. Elle ne peut pas le faire toute seule. Donc, il faut que je galère pour essayer de repasser derrière elle. Et bien, Augustin, il a quatre ans. Il ne veut pas faire tout seul. C'est maman qui fait tout le temps. Donc, on s'adapte à notre enfant. Mais on sait qu'il faut que ça soit dans les bases de ce qu'on lui inculque pour sa bonne santé. Et ça va lui servir. toute la vie, parce qu'en fait, l'écosystème buccal, on le transmet aussi à ce moment-là. S'il y a des bactéries qui sont agressives, quand il y a des caries partout, même si on soigne tout, l'écosystème, des bactéries, on a des bactéries agressives quand il y a des caries, mais ça met bien un an, un an et demi, les études montrent, avant d'avoir une flore bactérienne qui ne soit pas pathogène et pas agressive. Donc, ce n'est pas juste qu'on a tout soigné et c'est comme ça. Et c'est pareil, il y a des notions à savoir en tant que parent. C'est tout bête, mais quand l'enfant naît, il n'a pas de bactéries en bouche. Donc vite il va en avoir, mais le fait de goûter si c'est trop chaud avec la même cuillère que l'enfant, nettoyer la tétine qui est tombée par terre en la mettant dans notre bouche. Oui on enlève les bactéries qui sont par terre et on évite qu'ils se brûlent si c'est trop chaud, mais en fait on lui donne des bactéries, nos bactéries à nous, qui sont hyper agressives. Donc ça dépend quelle hygiène buccodentaire, quelle santé buccodentaire on a aussi, mais pourquoi on dit, ah mais dans tous les cas, moi mes parents ils ont perdu leurs dents, j'ai des mauvaises dents comme mes parents. Mais parce que les bactéries, elles se transmettent. La maladie buccodentaire, c'est une maladie infectieuse transmissible.

  • Antoine Lacouturière

    Des points de suspension pour que le temps me... C'est colossal, le message que tu fais passer. On parlait d'un conscient collectif tout à l'heure. je sais pas les stats mais combien on est allez je m'inclus dedans, combien on est à avoir fait ça, transmettre la cuillère, boire dans le même verre, c'est quelque chose qui est assez frais dans la prise de conscience globale de dire attention, il y a des vecteurs on transmet des choses tu l'as appris à la fac ça ou c'est après que t'en as pris conscience de ça ? J'ai l'impression que c'est assez frais en fait tout ça. Sur les réseaux ça sort, dans les formations on va dire croisées c'est en train de sortir aussi, mais malgré tout j'ai l'impression que c'est pas si commun.

  • Dr Camille Laulan

    Mais parce qu'en France on est mauvais sur la prévention. J'ai fait ma dernière année d'études au Canada, déjà ils sont beaucoup plus conscients de tout ça et du côté prévention. On l'apprend un petit peu à la fac, mais après on est beaucoup plus conscient. Et je pense que c'est le côté dentiste pédiatrique qui fait qu'on est encore plus conscient de ça, côté prévention, côté transmission, etc. Moi, ça me fend le cœur quand il y a des mamans qui arrivent et qui pensaient bien faire pour leur enfant, et quand je leur dis qu'il y a des caries partout, ou du moins sur beaucoup de dents. Et en fait, elles se mettent à pleurer parce qu'elles se disent mais pourquoi on ne m'a pas dit ça avant ? Moi, je pensais bien faire. Je ne vais pas dire pourquoi on en est arrivé là, il y a des facteurs différents, mais en fait, la prévention et les messages ne sont pas assez délivrés. Nous, parfois, quand on les voit, c'est déjà trop tard. Parce qu'on les voit quand il y a déjà des caries ou quand il y a déjà des problèmes.

  • Antoine Lacouturière

    Tu veux dire qu'il est temps de réparer, il n'est plus temps de prendre soin.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, on est dans la guérison, on n'est plus dans la prévention.

  • Antoine Lacouturière

    Thérapeutique, on est dans du curatif.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, et c'est un peu le système français qui veut ça. Malheureusement, on est plus dans le...

  • Antoine Lacouturière

    Là, pour le coup, j'ai jeté un oeil sur les quotations d'actes en termes de... L'assurance maladie, sur le fait d'arracher une dent ou le fait d'en prendre soin avant, de prévenir. C'est quelque chose qui m'a laissé quelques réflexions.

  • Dr Camille Laulan

    Dans beaucoup d'autres pays, la prévention est moins chère que le fait de soigner. En France, c'est l'inverse.

  • Antoine Lacouturière

    C'est ça qui est dingue. C'est-à-dire que c'est moins cher d'arracher des dents...

  • Dr Camille Laulan

    Ouais, que de les soigner. Alors là maintenant c'est en train quand même de changer et on est super content parce que maintenant les applications de Fluor, il y a des codes qui sont rentrés dans la CCM, il y a un remboursement entre 3 et 24 ans, mais déjà c'est nul que ça soit que... Au début, c'était entre 6 et 9. Donc déjà, on est content, maintenant c'est entre 3 et 24. Mais pourquoi ça n'allait pas rembourser avant 3 ans et pourquoi ça n'allait plus après ? Pourquoi au début c'était qu'entre 6 et 9 ans ? C'était quand même un âge clé, parce qu'en fait, à 6 ans, c'est là où la première dent définitive fait son apparition en bouche. Donc c'est au fond. Vu qu'il n'y a pas de dents de lait qui sont tombées, ça peut passer inaperçu, en fait, cette sortie de dent définitive. Et quand elles arrivent en bouche, elles sont quand même immatures. Donc l'émail n'est pas encore complètement dur, il peut se carrier beaucoup plus vite, c'est là où les enfants gagnent en autonomie, donc parfois ils peuvent se brosser les dents tout seuls, même si normalement jusqu'à 7-8 ans l'enfant n'a pas la dextérité pour bien se brosser les dents tout seul, il peut commencer, il peut finir, mais il faut qu'il y ait un brossage parental aussi.

  • Antoine Lacouturière

    Là tu rejoins des conseils de Virginie qui était sur un des podcasts précédents et qui nous disait c'est jusqu'à 8 ans. Et c'était surprenant, on a eu quelques réactions de surprise sur les autres. On a pu dire quoi 8 ans ? Mais comment ça ? L'explication que tu donnes de l'apparition des dents définitives, de la posture, de l'accès pas facile en postérieur.

  • Dr Camille Laulan

    Oui c'est la dextérité aussi. En fait il faut qu'ils soient capables de lasser leurs chaussures. ou d'écrire en lettres cursives vraiment pour avoir bien la dextérité d'aller brosser sur la gencive d'aller dans tous les recoins etc de la bouche donc je parlais des quotations on va voir le côté positif on va faire un peu de sofro pour le coup le côté positif ça a évolué c'était

  • Antoine Lacouturière

    en train d'arriver et on est passé de 6 à 3 et puis il y a aussi plein de choses il y a des comptes Instagram il y a des réseaux, il y a des podcasts pour faire prendre conscience aussi du fait que non ça commence bien plus tôt dès l'apparition de la première dent Ok, donc ça nous permet d'y voir plus clair sur la partie prévention. Est-ce que tu vois des choses à rajouter ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors oui, sur la partie prévention, on parlait de fluor au cabinet dentaire, mais il y a aussi ce qu'on fait à la maison. Et côté prévention, il y a les dentifrices au fluor. C'est une polémique un peu parce qu'il y a 30% de plus de caries chez les enfants ces dernières années, avec un peu l'avènement des dentifrices bio, maison, sans fluor, etc. En fait, un adulte... qui vient me voir, qui n'a pas de problème aux dents, qui n'a pas de sensibilité, qui n'a pas eu de carie, qui vient me voir régulièrement, il utilise un dentifrice en fleur, soit un enfant, les dents de lait sont plus fragiles, les dents définitives, quand elles arrivent en bouche, elles sont hypomatures, l'HAS et l'UFSBD, ils parlent de perte de chance pour l'enfant si on n'utilise pas un dentifrice fleuré. Donc, c'est là où en fait il y a des problèmes avec le fluor, parce que là je sais que ça va faire un peu débat. En fait, la mauvaise presse du fluor, elle vient des Etats-Unis. Elle vient des Etats-Unis parce que le fluor est rajouté dans l'eau potable. En France, ce n'est pas le cas. Donc ça c'est déjà vraiment quelque chose d'important à souligner. Et après ce qui fait peur c'est les fluoroses. Parce qu'on peut avoir des petites taches blanches, on a eu trop de fluor, ou tantifrice, on a peur des fluoroses. Déjà la fluorose, elle vient par le fluor qu'on ingère par voie générale, ce qu'on appelle par voie systémique. Et on s'est rendu compte que ce fluor là, il va agir sur les dents en formation. Nous, ce qu'on veut, c'est protéger les dents qui sont en bouche, qui vont être déminéralisées parce qu'il y a le goûter, on ne se brosse pas les dents après le goûter, et parfois on peut grignoter, etc. Le seul aliment pas cariogène, c'est l'eau. Donc à partir du moment où on met autre chose dans notre bouche que de l'eau, la dent va avoir un petit temps de déminéralisation. Après, on a le pouvoir tampon de la salive qui fait que ça va contrebalancer. Et là, on n'est pas tous égaux, on a des salives qui sont plus ou moins efficaces pour rebasculer cette acidité buccale. Donc en fait ce qu'on veut c'est qu'il y ait du fluor par voie locale sur les dents.

  • Antoine Lacouturière

    Appliqué là où on en a besoin.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, et donc c'est là où les dentifrices sont importants. D'où le fait que maintenant c'est plus dans les recommandations de donner des gouttes de fluor. Donc ça il y a encore des pédiatres qui le font et non ce n'est plus dans les recommandations. C'est dans des cas particuliers de situations de handicap et c'est après un bilan fluoré. Sinon on a diminué, donc on n'a plus de gouttes. Par contre on a augmenté la quantité de fluor dans les dentifrices. Parce qu'on veut ce fureur-là par voie locale. Donc là, j'entends déjà des parents qui vont me dire Oui, mais ils mangent le dentifrice. C'est vrai. Les enfants, avant 6 ans, en général, ils avalent une certaine quantité de dentifrice. C'est pour ça qu'on va adapter la quantité sur la brosse à dents. Déjà, la banane de dentifrice, c'était pour la pub à coiffre fraîche. On voit les trois couleurs. Mais ça n'a aucun intérêt. C'est pour nous faire consommer plus de dentifrice.

  • Antoine Lacouturière

    C'est vrai qu'on en met plus du coup.

  • Dr Camille Laulan

    C'est ça, pour voir les trois couleurs, mais ça ne sert à rien. Donc on adapte, c'est vraiment, on trempouille les poils de la brosse à dents quand ils sont tout petits, après c'est un petit grain de riz, une petite lentille, et au maximum on est sur un petit poids en fait. On n'a pas besoin d'avoir plus de dentifrice.

  • Antoine Lacouturière

    Maximum, tu veux dire pour tout le monde ?

  • Dr Camille Laulan

    Oui, en adulte, un petit poids ça suffit en fait.

  • Antoine Lacouturière

    Ça méritait de venir jusqu'à Embarès aujourd'hui.

  • Dr Camille Laulan

    Et après on ne crache pas, enfin non pardon, et après on crache les excédents mais on ne se rince pas.

  • Antoine Lacouturière

    Là, je pense que là, 99% des auditrices, des auditeurs vont dire qu'on ne se rince pas. C'est une blague.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais si tu te mets de la crème hydratante sur les mains, est-ce que tu vas te laver les mains après, sous l'eau ? Non, c'est abéant. Et donc là, tu te mets du fleur sur les dents pour que la dent puisse capter le fleur et se renforcer. Et tu vas te rincer après.

  • Antoine Lacouturière

    Non, je me prête au jeu du petit jeu de roche.

  • Dr Camille Laulan

    Mais tu l'avais déjà vu !

  • Antoine Lacouturière

    Je l'ai vu sur les réseaux et je pense que c'est un de tes posts où j'avais peut-être réagi en me disant Mais waouh, c'est quelque chose qui est du bon sens quand on le réfléchit, quand on l'entend dit comme ça, mais qui se pratique peu. J'imagine qu'une partie des patients te disent Ah bon ? J'imagine les surprises.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais parce que c'est là où le pouvoir de la communication et aussi des publicités, on voit dans le... Et des habitudes aussi. Parce qu'après, à partir du moment où on a pris l'habitude de se rincer la bouche, il y en a qui vont dire Moi, je ne peux pas. Mais changer les habitudes, c'est hyper dur.

  • Antoine Lacouturière

    Ça, ça mériterait un podcast à part entière.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais bon...

  • Antoine Lacouturière

    Donc, on a plusieurs petits tips, plusieurs petits conseils, là. Si on fait un micro-point résumé, on évite de transmettre les cuillères quand on a testé ou pas. On ne prend pas en bouche la tétine qui vient de tomber par terre. On ne transmet pas avec nos bactéries à nous de l'écosystème particulier d'un adulte aux enfants. on prend bien soin des dents depuis le départ dès la première, on met un petit peu de dentifrice un petit poids au maximum vous voyez l'image d'un petit poids, je pense que ça va rester Et puis, ça nous permet quand même d'avoir quelques conseils pratico-pratiques. On brosse combien de temps ? C'est deux minutes, c'est ça la norme ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors, en France, ils ont diminué, parce que vu qu'on est des mauvais élèves, ils ont diminué de deux fois par jour, matin et soir, deux minutes. Parce que de dire trois fois par jour, trois minutes, ça faisait inatteignable, entre guillemets. Mais en France, au Canada, lors de ma dernière année, tous les gens sont dans les toilettes entre midi et deux. Pour se brosser les dents, les bouteilles de bain de bouche font 2 litres, parce que c'est une autre piste de conscience, et ils sont beaucoup plus dentaux conscients. Et comme je disais, les soins curatifs coûtent excessivement cher, donc en fait ils sont eux beaucoup plus dans la prévention. Il y a des pays où les mutuelles ne vont pas vous rembourser si vous ne faites pas vos contrôles réguliers chez le dentiste, parce qu'ils savent qu'en fait le curatif, ça coûte beaucoup plus cher que la prévention. Souvent, on entend oui, mais j'ai pas mal aux dents, alors j'y vais pas Mais justement, en fait, c'est pas quand on a mal qu'il faut aller chez le dentiste. Parce que si on y va quand on a mal, c'est déjà peut-être une dent qui est à dévitaliser, à couronner, donc ça fait plus de séances, le coût est plus élevé. Peut-être que les sensibilités, j'ai pas envie de parler de douleur, mais les sensibilités sont quand même plus importantes. Alors que si on y va régulièrement, mais parfois, maintenant, on a des processus qui permettent de reminéraliser des petites caries débutantes, de protéger, d'enlever justement le tartre avant que ça... ça devient une maladie parodontale avec du tartre sous la gencive, etc. Mais c'est le changement de conscience qui a opéré aussi en France.

  • Antoine Lacouturière

    C'est des graines dans la prise de conscience que tu lances aussi, en disant qu'on est en train d'aller vers ça et qu'il est temps de le faire. Ça donne un peu cette sensation-là de dire, inversons le rapport du curatif-préventif.

  • Dr Camille Laulan

    Et encore plus si on a peur. Parce qu'en fait, si on a peur d'y aller, il vaut mieux y aller qu'il n'y ait rien, et qu'on y aille qu'une fois par an, plutôt qu'on y aille une fois tous les 5 à 10 ans, et qu'à chaque fois, ça soit des chantiers, parce qu'il y a 2-3 ans à refaire, et que ça soit plus embêtant financièrement, etc. Donc...

  • Antoine Lacouturière

    Si je résume plus justement, le message c'est allez-y avant d'avoir mal.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, c'est dans les... Après, la première idée qui me vient à l'esprit, c'est au niveau gynéco, on sait qu'il faut faire un frottis tous les ans. Mais ça fait partie des bonnes pratiques d'aller chez son dentiste tous les ans. Et si on a des problèmes spécifiques, peut-être que parfois, c'est tous les six mois, voire tous les trois mois, mais tous les ans, c'est ce qu'il faut garder en tête.

  • Antoine Lacouturière

    Super, un petit tips de plus. D'ailleurs Camille, en écoutant tout ça, je me pose la question, j'ai une idée, mais pourquoi est-ce que les gens ils viennent pas ?

  • Dr Camille Laulan

    Parce qu'ils ont peur. Quasiment la moitié des gens disent qu'ils n'ont pas envie d'aller chez le dentiste. Il y a peut-être pas une semaine, mais combien de fois on va me dire j'ai rien contre vous, mais j'aime pas le dentiste En fait, il y a cette peur-là ancrée de tomère générationnelle. Et les dentistes d'avant, c'est plus pareil que maintenant. Là, tu as vu le cabinet, le fauteuil enfant. Il y a plein de choses qui sont faites pour les enfants. Ils n'ont plus peur d'aller chez le dentiste. C'est vraiment ça qui me tenait à cœur en créant le cabinet et toute l'ambiance. Je sais qu'on y reviendra un petit peu après. J'ai aussi beaucoup d'adultes. Souvent, vu que je fais et les enfants et les adultes, j'ai des parents qui me disent Vous faites les adultes aussi ? Parce qu'ils voient comment on prend soin de leur enfant.

  • Antoine Lacouturière

    Vous prenez soin de leur petit bout ? Ils posent la question.

  • Dr Camille Laulan

    Parce qu'en fait, eux, ils peuvent avoir eu des expériences un peu traumatisantes. et donc en fait ils n'ont pas envie de ramener leur enfant. Parfois je préfère aussi que certains parents, quand il y en a un des deux qui est très très phobique, je préfère que ce soit l'autre qui m'amène l'enfant, parce qu'en fait les enfants c'est des éponges, donc ils ressentent ça en fait d'aller chez le dentiste. Et comme je disais, les dentaires ça peut être des douleurs qui sont très fortes, donc en fait il faut être capable de prendre le patient, de le rassurer, de pouvoir le soulager, et c'est quelque chose qui est difficile. Je pense.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait partie des raisons pour lesquelles les gens traînent à venir, peut-être. Tu crois en tout cas, le fait qu'il y ait cette appréhension.

  • Dr Camille Laulan

    Ah oui, il y en a tellement peur qu'ils attendent de... Il y a des douleurs qui passent et ils ne consultent pas, ils ne consultent pas. Ou alors ils consultent quand vraiment ils n'en peuvent plus. Parce que la peur est plus ancrée que la douleur.

  • Antoine Lacouturière

    Avant d'aller dans le sujet de comment est-ce que tu fais pour diminuer la peur, parce que finalement, une des compétences que tu as, c'est ça, que vous avez, certains dentistes, ça m'intéresse quand même, en préparant l'interview, on regardait les chiffres et c'est quasiment un adulte sur deux qui a une appréhension, voire une phobie, à aller se faire soigner par un dentiste. C'est colossal, je trouve.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, mais on a une mauvaise presse, de toute manière. Le dentiste, c'est vraiment... Je parlais de la pub, j'étais là quand ça faisait mal. Menteur comme un arracheur de dents. C'est là-dessus. C'est aussi pour ça que je suis sur les réseaux sociaux, pour humaniser un peu le dentiste et redorer l'image. Non, on n'est pas méchant. On peut soigner sans quai de sensibilité. Et je disais, moi... La plus belle chose qu'on peut me dire, c'est que vous m'avez réconciliée avec le dentiste. Et justement, j'ai des patients qui sont phobiques, vu que j'ai le côté enfant, le côté adulte. J'utilise mes techniques d'enfant adaptées à l'adulte. Et on arrive à récupérer des confiances, parce qu'il faut que le... On clive en fait, si vous voulez, un cercle vicieux où en fait ils ont mal, ils ont peur, etc. Et après on récupère la confiance. J'ai des patients, par exemple, on commence avec du méopa toute la séance. Ensuite on va faire que le début. Dès que ça commence à être simple, j'enlève le méopa. Après c'est que l'anesthésie. Et dernièrement, j'ai une patiente qui m'a dit, Non mais aujourd'hui, pourtant il y avait une anesthésie. Elle me dit, Je veux essayer sans méopa. et du coup elle a fait des économies elle a pu s'offrir quelque chose parce que c'est un coût aussi tout ce qu'on peut mettre en place en plus mais voilà quand on me dit vous m'avez réconcilé avec le dentiste je trouve que ça c'est ultra chouette oui c'est nourrissant c'est

  • Antoine Lacouturière

    nourrissant la bouche c'est c'est presque la moitié des nerfs crâniens j'exagère un peu entre 4 et 5 quand même sur les 12 paires de nerfs crâniens on disait tout à l'heure voilà que c'est intime de rentrer dans un espace au sens littéral du terme, et puis il y a énormément d'informations. Tu parlais déligamment de la pression, de la sensibilité. Il y a un petit bonhomme que j'aime bien qui s'appelle l'homunculus de Penfield qui a ses défauts, mais l'image de toute simple de dire Imaginez un grain de sable dans le dos, on peut peut-être ne pas le sentir. Imaginez un grain de sable sur le ventre, peut-être qu'on peut ne pas le sentir. Un grain de sable sur le bout des doigts, il y a peu de chances qu'on ne le sente pas. Mais un grain de sable dans la bouche, a priori, on le sent. Et ça, ça m'intéresse de voir comment est-ce que tu fais. pour prendre en soin les petits bouts, les grands, avec cette symphonie dans la bouche de sensations qui viennent avec tous ces nerfs-là. Est-ce que tu veux bien nous raconter les soins du quotidien ? Comment est-ce que tu prends soin de tes petits bouts ? Des petits bouts tout courts et puis des grands bouts aussi ?

  • Dr Camille Laulan

    Alors, en fait, je pense que c'est une prise en charge globale, dans le sens où pour moi, ça commence dès l'entrée du cabinet. En fait, le fait de se sentir en confiance, et ça c'était une volonté en créant le cabinet, de ne pas que ça soit aseptisé, que ça soit tout blanc, que ça ne sente pas le dentiste, parce que justement quand on est stressé, on a aussi les cinq sens qui rentrent en arrière, donc il y a les bruits, le métier de dentiste, on a des odeurs fortes, on a des bruits forts, on a des lumières qui sont fortes, donc le fait que déjà quand le patient il rentre et il se dise waouh, c'est joli, c'est apaisant J'ai mis un aquarium dans la salle d'attente. Pour moi, c'était un rêve de pouvoir apaiser les patients qui attendent. Ça arrive, on a des urgences, on peut être en retard. On regarde les poissons, on est apaisé. Il y a le bruit de l'eau. Je trouve ça top. J'ai mis une odeur aussi dans le cabinet pour que ça ne sente pas le cabinet dentaire. Et après, j'ai fait une formation en hypnose conversationnelle aussi. Mais il y a aussi le côté, on écoute le patient. Il y a des patients, quand ils arrivent, ils ont peur. Ils vont... se mettre à pleurer en face de moi. Et en fait, je leur dis, mais là, vous inquiétez pas, dans tous les cas, aujourd'hui, on ne fait rien. On apprend à se connaître. C'est, voilà, la relation de confiance. Il faut les écouter. Et après, on va petit à petit dans la bouche. Pour les enfants, on parle du tel chaudou. En fait, on va dire ce qu'on va faire. On le montre et après, on le fait. On ne va pas d'entrée. Paf, lui mettre le miroir, ou Bon, on va compter les dents alors aujourd'hui, et regarde, ça c'est mon petit miroir, est-ce que tu peux te voir dedans ? Ah, comme ça, après, je vais pouvoir aller regarder les dents, etc. Donc, c'est des étapes qui font qu'on va gagner la confiance si on n'y va pas de manière frontale, sinon c'est fini. Chez les enfants, souvent, on va nous reprocher en tant que spécialiste. de ne pas soigner directement. Parce qu'en fait, on arrive parfois en fin de parcours de soins, l'enfant, il a pu avoir fait d'autres dentistes qui ne sont pas spécialisés. Et donc, on arrive un peu comme le Messie, enfin, elle va réussir à le soigner. Et en fait, quand on ne soigne pas au premier rendez-vous, c'est la grosse déception. Il y en a qui font beaucoup de kilomètres pour venir chez des dentistes spécialisés. Et en fait, après, ils le comprennent parce qu'ils sont déçus. Et quand ils voient qu'après, l'enfant, il dit, il me tarde trop de retourner chez la dentiste. Et qu'en fait, ça se passe bien. Alors que parfois, il n'y a rien de plus. C'est pas la tresse de réponse, mais non, le fait qu'il y ait des jeux, que la salle d'attente soit adaptée aussi aux enfants, que dans le fauteuil il y ait des petites peluches, etc., qu'il y ait un petit cadeau à la fin, ça fait qu'en fait l'enfant il a envie de revenir, il a confiance en nous, il sait que ce qu'on a dit, on lui a fait en bouche et il n'a pas été surpris, et donc on arrive à soigner les enfants qui nous sont adressés pour soins sous méopathe, qu'on soigne sans méopathe. juste par l'approche qu'on a avec les enfants et avec les adultes aussi. Ce n'est pas le meilleur dentiste qui fait les choses, c'est celui qui arrive à faire comprendre l'intérêt du soin au patient et à gagner sa confiance.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait du bien d'entendre ça. Ça fait du bien d'entendre ça. On entend les... la partie contexte et puis l'information pour le système nerveux autonome sur la partie inconsciente, tous les messages que vous délivrez aux patients avec l'expérience que j'ai vécue en traversant la petite porte d'entrée avec toutes les bulles et puis le regard plutôt bienveillant et agréable de l'accueil tout de suite, l'odeur maintenant que tu le dis, ben oui effectivement ça sentait pas comme ça peut sentir des fois et puis toute cette mise en scène ça fait partie du soin finalement En te posant la question de comment tu fais, tu nous as parlé à la fois de la compétence, de l'environnement qui met à l'aise ou pas, et aussi de la partie technique, de ta compétence de savoir être, de te mettre au niveau de l'enfant, de gagner sa confiance, et après tu vas faire les soins techniques. c'est ça merci pour ça dit comme ça encore plus pour un dentiste je pense que c'est un versant du métier qu'on sous-estime je pense tous soignants quand tu vois l'ambiance d'une salle d'attente en règle générale ou quand tu vois les odeurs dans les cabinets en général ça aussi c'est une prise de conscience qui mérite d'être soulignée cet environnement-là, il va impacter le soin. Merci Camille pour ton expérience, pour ton retour. Je trouve que ça fait du bien d'entendre ça. Ça fait écho avec un podcast tourné à Annecy avec le Claude Essence et avec Thomas L'Orival, chef sommelier et Franck Derouet, chef cuisine. Rien à voir avec le métier de la santé directe, mais en fait, on avait parlé dans le podcast de l'importance de l'environnement pour l'expérience. Et il nous parlait de... L'accueil, de l'importance d'une table bien propre, du dressage, de la qualité des produits qu'ils utilisaient, et de la démarche éco-responsable, le fait dire qu'ils vont chercher dans le jardin, qu'ils transforment dans la cuisine, qu'ils le servent aux patients, aux clients pour le coup, ça fait un écho sur l'importance de l'environnement qui va influer sur l'expérience.

  • Dr Camille Laulan

    Mais les patients deviennent de plus en plus clients de la santé et c'est un parallèle. Moi, c'est comme ça que j'ai construit le cabinet. Je veux qu'on soit un cabinet trois étoiles. Dans l'expérience patient, j'ai une chargée de communication, tout est réfléchi dans les couleurs. Tout est soigné, en fait. C'est un ensemble qui fait que, oui, c'est joli, mais en fait, tout est réfléchi. Et on a des retours comme ça, où des patients qui nous disent, mais jusqu'aux moindres petits détails, oui, dans les courriers qu'on peut envoyer, dans l'odeur, même dans les toilettes, on a soigné. Il y a plein de choses qui font que je veux que le patient, ça soit vraiment une expérience agréable, qu'il vienne chercher des soins de qualité. mais que ça soit une bonne expérience et d'où le dentabule, le cocooning, le bien-être dans les soins dentaires.

  • Antoine Lacouturière

    Dans les soins dentaires au sens large, parce que le sentiment que ça me donne, finalement, dans le peu d'expériences que j'ai fait pour arriver jusqu'à ton bureau, j'ai croisé des enfants, mais il y a aussi des grands.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, c'est ça. En plus, c'est cocooning, mais c'est pour toute la famille. On a différentes spécialités et je voulais que tout le monde se sente bien, autant adulte qu'enfant, qu'on puisse proposer des soins pour toute la famille et qu'on puisse s'adresser les patientes les unes les autres, travailler en pluridisciplinarité aussi. C'est hyper intéressant sur le terme dentaire, parce qu'on a différentes spécialités de dentaire. Donc on a une orthodontiste, une dentiste plus généraliste, une pédodontiste, mais aussi le côté pluridisciplinaire, le pôle pluridisciplinaire qui est dans la salle d'attente d'à côté, où on a un ostéopathe, une orthophoniste, deux naturopathes, une sophrologue, une psychologue et une infirmière IBCLC. Et c'est là. Le rapport et les échanges qu'on peut avoir les uns avec les autres, c'était mon cabinet rêvé de travailler comme ça pour la prise en charge globale des patients.

  • Antoine Lacouturière

    Bravo pour ça

  • Dr Camille Laulan

    C'est du travail

  • Antoine Lacouturière

    On imagine Ah c'est bien Et puis en plus c'est la période de lancement et encore vous êtes encore dans la partie fin de chantier là tout n'est pas encore complètement en place

  • Dr Camille Laulan

    Non c'est ça, ça fait deux mois et demi qu'on a ouvert, bientôt trois donc oui c'est encore le... Les patients sont hyper compréhensifs, honnêtement, dès qu'on a des petits bugs informatiques, etc. Et eux, ils voient tellement le waouh c'est trop beau, qu'ils ne voient pas les petits détails encore qui sont à fignoler, qui sont à améliorer. Donc voilà, ils sont ultra compréhensifs. On a des super retours. Donc ça, vraiment, ça nous booste et on est hyper heureux de ça parce que c'est ce qu'on voulait. Et tu disais, dans le 3 étoiles, il y a des marchés co-responsables aussi. Donc on essaye de mettre en place aussi plein de choses avec un compost, avec... Le dentaire c'est difficile d'être vraiment éco-responsable parce qu'on a des normes de sécurité, d'hygiène qui font qu'on est obligé de jeter certaines choses et pas faire du tri de tout. Mais il y a plein de petites choses qu'on peut mettre en place. Donc oui, on est qu'au début du cabinet, il y a plein plein de choses à faire sur le cabinet, dans l'organisation et entre nous dans la prise en charge des patients.

  • Antoine Lacouturière

    C'est une chouette invitation, je trouve. C'est une chouette question pour chacun, de dire qu'est-ce que je peux faire comme petit geste qui, multiplié par 60 millions, va donner un impact important, sans chercher de l'absolu. Donc on va dire que vous êtes sur deux étoiles et demie et il y a encore une petite marque de progression. On rajoute une casquette. Ça fait beaucoup de casquettes. Une de plus sur la partie gestion d'une équipe. Un des fils rouges du podcast, c'est la pluridisciplinarité. Là, comment ça se passe concrètement ? Vous faites des réunions d'équipe, vous mangez ensemble. J'ai vu qu'il y avait une immense salle de pause.

  • Dr Camille Laulan

    Oui, en fait, j'ai... Imaginez le cabinet avec justement un espace commun. Et en fait, la salle de pause, de repos et qui est aussi la salle de formation, c'est vraiment pour le pôle pluridisciplinaire. Ils n'ont pas de cuisine en bas, ils viennent avec nous. Donc on mange tous les midis, on a nos pauses en même temps. Et donc on va manger avec l'orthophoniste, avec l'ostéopathe. Et voilà, parfois on discute de patients ou juste tout simplement, on apprend à se connaître, à connaître la discipline de l'autre. On a fait une réunion, parce que là, le pôle pluridisciplinaire, c'est soit une tabule. Il y a la semaine dernière, et chaque personne s'est présentée, a présenté un peu sa spécialité. Et en fait, j'en ai vachement appris encore. Et je me suis dit, mais j'ai de la chance d'être aussi bien entourée. c'est pas évident de monter une structure et je me dis mais là je vais pouvoir aller à droite à gauche pour m'aider un peu plus pour pas attendre d'avoir mal quelque part pour aller consulter c'est difficile cette casquette de chef d'entreprise de RH je me fais accompagner, je me fais coacher en perso j'ai un coaching d'entreprise de... Il y a des groupes qui vont monter, qui ont créé beaucoup de cabinets, qui vont conseiller sur ce qui se fait le plus souvent. Puis il y a des choses, ce n'est pas notre métier. Moi, j'ai appris à être dentiste, je n'ai pas appris à être chef d'entreprise, à faire des entretiens d'embauche, à parfois même licencier. C'est compliqué. Et je savais que j'avais besoin de me faire coacher parce que je me suis dit, moi je suis trop, pas humaine, mais je suis trop empathique, je suis trop gentille, je vais me faire manger en fait. Donc sans être méchante, mais en fait il faut repositionner, mettre un peu de distance, et puis parfois on est obligé de prendre des décisions et de ne pas faire plaisir à tout le monde. Et ceux qui ont fait un peu de coaching, le sois parfaite et fais plaisir et on prend un coup quand il faut prendre des décisions et dire non quand ça ne va pas. Donc cette casquette de RH, elle est nouvelle et c'est la plus challengeante. énergivore en ce moment. Donc je suis contente d'être dans une équipe pluridisciplinaire, que ce soit la sophro, la psychologie, l'ostéo, bien manger aussi. Il y a juste l'orthophonie, on parle plus avec des patients, même si j'en ai fait enfant, je ne pense pas devoir aller la voir, mais sinon, c'est chouette. Je suis quand même fière de ce que j'ai réussi à faire. Je suis encore fatiguée pour prendre pleinement conscience et être complètement contente de tout ça parce qu'il y a encore plein de choses à mettre en place et à régler. Mais j'adore, j'adore ce concept-là et je suis heureuse.

  • Antoine Lacouturière

    Ça se sent, ça perspire à travers tes mots. Il manque les mains qui bougent autour du micro et les yeux que vous pouvez imaginer. Mais c'est un... C'est un magnifique exemple de pluridisciplinarité dans le même endroit, et puis de s'entraider les uns les autres et aussi de s'apprendre les uns les autres. Ça fait écho avec tes formations où tu continues d'être active en tant qu'apprenti, tu continues d'apprendre des sauges, et puis je crois que tu commences à donner aussi des formations de manière plus régulière, où à ton nom il n'y a pas quelque chose de nouveau sur le versant des formations.

  • Dr Camille Laulan

    Alors la chose de nouvelle, c'est le centre de formation qu'on est en train de créer pour le cabinet et au cabinet pour éviter que je me déplace beaucoup. Mais sinon, ça fait déjà... J'ai commencé en 2017, moi, de donner des formations. C'est toujours quelque chose qui m'a attirée de transmettre. Il y a eu prof de sport, prof de bio, etc. Je voulais transmettre. Et du coup, c'est vrai que partager avec mes collègues, les aider à mieux prendre en charge les enfants, les aider à aligner les dents, etc. C'est enrichissant parce que j'apprends toujours aussi des apprenants parce qu'ils ont d'autres domaines de prédilection. Et c'est une autre facette de mon métier que j'aime. C'est stimulant parce que le fait de devoir apprendre et de devoir transmettre, forcément, on se tient au courant des dernières avancées. Nous, on va se former pour être capable de transmettre la meilleure chose et les choses à jour. Parce qu'en fait, pour transmettre une chose, il faut en savoir dix. Pour être capable de répondre aux questions d'à côté, etc. Et du coup, c'est stimulant de ne pas rester sur mes acquis. Là, on me dit qu'il y a une nouveauté qui s'utilise en Suisse. Là, on vient de le mettre sur le sol français, du coup, c'est moi qui vais le tester en exclusivité, c'est très prévention, etc. Donc, c'est une autre casquette que j'aime beaucoup à la formation.

  • Antoine Lacouturière

    C'est finalement assez complet en t'écoutant. Il y a aussi la partie stimulation intellectuelle. On imagine la précision pour venir travailler avec des outils très fins, manuels. Et puis toute cette stimulation intellectuelle de rester proche des dernières études, des dernières publications.

  • Dr Camille Laulan

    Ça évolue vite, la médecine, sur plein de choses. On prend conscience de plein de choses. C'est vrai que... Et bien ne pas rester dans... Maintenant, c'est obligatoire, on a des formations continues. Maintenant, le conseil de l'ordre, etc., c'est une obligation. Et heureusement, moi, il faut que je me freine dans mes formations. Comment ça ? Avec le cabinet, je limite les formations que moi-même je fais et que je donne aussi parce que je ne peux pas être partout, mais ça m'a toujours attirée et ça sera toujours partie de ma vie et j'aime les deux facettes. Maintenant, il faut savoir bien doser. Merci.

  • Antoine Lacouturière

    Camille, ça fait beaucoup de casquettes en t'écoutant, je disais que la passion elle perspire, elle transpire ça fait plein d'activités, très actifs, hyper actifs j'oserais pas le dire, mais en tout cas très engagés et c'est pour le sourire de tes patients, de tes enfants de tes proches, la question qui me vient en tant que soignant en quotidien et qui partage une partie de ce mode de fonctionnement avec une échelle différente, c'est comment est-ce que tu fais pour gérer tout ça ? Alors c'est difficile et je pense que c'est l'un des plus gros challenges d'arriver à organiser les différentes casquettes de tout ça. J'ai ce côté hyperactif, c'est sûr. Je faisais beaucoup de sport avant, blessée, donc j'en fais moins. C'est je pense que l'énergie que je mettais sur les terrains de handball que je ne peux plus mettre, il est parti dans les formations et c'est pour ça que... Je ferais du hand encore actuellement, je pense que je ne serais pas formatrice, parce que le week-end, je serais sur les terrains, comme encore certains de mes amis, même en ayant des enfants. Après, ce qui est sûr, et je pense qu'on peut sensibiliser les gens là-dessus, c'est le métier de dentiste. En fait, effectivement, on peut être passionné. Et il faut savoir que c'est le métier où il y a beaucoup de suicides, où là, il y a pas mal de prévention contre le burn-out. C'est un métier qui est très stressant, mais sur plein d'environnements différents. On a dit que les patients sont stressés, donc nous, c'est en hypnose qu'on l'a appris, mais le syndrome du sac à dos, on va prendre le stress des patients. C'est un métier où on a le stress visuel, on est concentré au niveau oculaire, nos yeux travaillent beaucoup, on a des lumières qui sont très fortes pour bien voir dans la bouche, on a le stress auditif. parce que du coup, on a des instruments qui font du bruit. Normalement, on devrait avoir des protections d'ailleurs, un d'oreille, parce que c'est des bruits très intenses. Le stress olfactif aussi, on a des résines qui vont sentir très fort. On a le stress financier, parce qu'en fait, on va brasser pas mal d'argent, mais en fait, on en redonne aussi beaucoup. Et il y a le fait de gérer et d'être responsable des assistantes, des collaboratrices. C'est beaucoup, beaucoup de stress. Donc là je dirais, je suis à une période où je gère pas tout parfaitement bien, et on a le droit, et c'est normal, et j'apprends, et je sais que je suis bien entourée, que ça soit ma famille, mes amis, et je pense que c'est hyper important d'être bien entourée aussi, et de s'écouter, alors là je mets ma petite voix de côté un peu trop en ce moment, mais c'est un lancement, et voilà, j'ai l'impression d'être en mode première année de médecine. où on sait qu'on tient pour quelque chose de mieux après. Je pense qu'il y a des périodes où on peut se dire Ok, là, c'est intense, mais après, il ne faut pas que ça dure. Parce que, alors c'est plus facile à dire qu'à faire, mais on travaille pour vivre et on ne vit pas pour travailler. Il faut avoir cet équilibre-là, j'en ai conscience. Donc, c'est difficile de tout concilier et il faut faire attention. Il faut prendre soin de soi, surtout en tant que soignant, parce que si on n'est pas bien, nous, on ne peut pas prendre soin des autres.

  • Dr Camille Laulan

    Merci pour le témoignage du moment vécu et puis pour l'invitation pour les soignants à prendre soin d'eux. C'est quelque chose qui revient souvent. Est-ce que sur ces sujets-là, tu nous parlais de coaching et d'environnement stable, sécure, safe avec les proches, la famille, plein de soignants différents. Est-ce que tu as une ressource particulière à nous conseiller pour accompagner ces moments de vie, notamment chez les dentistes, mais chez les soignants et prévenir d'arriver jusqu'à ces épuisements-là ?

  • Antoine Lacouturière

    Je pense que maintenant, avec l'avènement des réseaux sociaux, il y a tellement de ressources qu'on peut trouver de manière gratuite en suivant certains comptes. Et là, je pourrais parler de Florence Hatcheverry, qui est une dentiste qui fait des podcasts aussi. Et elle avait fait un triptyque sur... Je ne sais pas si ça se dit pour les podcasts, mais du moins, il y avait une série de trois podcasts sur le burn-out qui était hyper intéressante. Et je pense que... Plus on en parle, plus on peut aussi l'éviter, éviter cette sensation d'épuisement. Je pense que c'est quelque chose qui peut être intéressant pour les dentistes qui écoutent, ou même ne serait-ce que pour les patients, pour comprendre aussi que le dentiste n'est pas juste Ah, mais c'était cinq minutes, ça a coûté tant Non, en fait, il y a tout ce qui est à côté et dont ils ne se rendent pas forcément compte.

  • Dr Camille Laulan

    Je te rejoins à 100% et puis on peut même aller au-delà du dentiste, c'est-à-dire qu'on n'est pas soumis au même bruit, aux mêmes odeurs, au même chiffrage financier parce que vous avez du matériel qui vaut aussi excessivement cher. les pros de santé, de soins de bien-être et aussi les patients, je pense que là l'information elle est globale, donc merci pour la référence, on la mettra dans les notes de l'épisode. Et puis on invite aussi, c'est le moment réseau, à venir te suivre toi, tu fais partie des comptes qui... qui publient quand même régulièrement des articles de qualité avec des associations. Tu as fait des chirurgiens dentistes en collaboration, mais il y a aussi d'autres disciplines. plutôt gastro je crois, et puis je vais pas tous les nommer parce qu'il y en a beaucoup, pharma conseil, mais dans plusieurs secteurs différents.

  • Antoine Lacouturière

    On retrouve la pluridisciplinarité parce que la bouche ça vient dans un corps, et on est un être humain à part entière, et le corps c'est complexe, il y a tellement de liens avec différentes spécialités.

  • Dr Camille Laulan

    et là les collaborations de ton réseau sont l'illustration, une partie de l'illustration du podcast donc on vous invite à rejoindre le docteur Lolan sur les réseaux même chose on le mettra dans les notes de l'épisode Camille est-ce qu'il y a un autre dernier petit point conseil que tu veux rajouter à tout ça ?

  • Antoine Lacouturière

    Alors oui, je pense que ce qui est trop souvent oublié, les mal aimés de l'hygiène buccodentaire, c'est les espaces interdentaires. Et il n'y a que 13% des gens qui vont passer un moyen de brossage interdentaire. Alors ça peut être le fil dentaire, ça peut être les brossettes interdentaires, ça peut être les hydropulseurs. Mais en fait, il faut savoir, c'est encore un petit chiffre choc, mais si on ne brosse que ses dents, on ne brosse que 60%. On n'enlève que 60% de la plaque dentaire et on en oublie 40 entre les dents. et du coup ayez un moyen de brossage interdentaire surtout le soir à privilégier parce qu'on a moins de salive la nuit et donc ça peut potentialiser un petit peu donc voilà ayez un dentifrice au fluor deux fois par jour le midi si vous êtes à la maison faites-le aussi le midi faites des rendez-vous réguliers chez le dentiste et ayez un moyen de brossage interdentaire et c'est là où vous allez longue vie à vos dents longue vie à vos dents c'est bien comme formule

  • Dr Camille Laulan

    Camille, on se rapproche de la fin et il me reste une dernière chose à faire, c'est de te remercier de m'avoir reçu aujourd'hui dans la structure toute fraîche qui est le fruit d'un travail commun avec ton conjoint, ta famille, ton soutien, tes idées. Puis on sent aussi que c'est toutes ces années d'expérience où c'est une expérience sensorielle et cette expérience sensorielle, elle prépare le soin et le soin, il est mené avec un savoir-être qui... qui est quand même pas si facile que ça. On sent l'hypnose, on sent aussi le mobilier adapté, on sent toute cette réflexion derrière et l'équipe qui t'entoure. Donc, merci pour l'accueil aujourd'hui. Merci pour l'exemple que ça donne. Et puis, les graines que tu sèmes sur les réseaux et ailleurs, de dire, c'est possible de faire autrement. C'est possible de ne pas avoir mal chez le dentiste et même de sortir avec un grand sourire et de se dire, trop cool, je vais y aller la prochaine fois.

  • Antoine Lacouturière

    Et j'ai envie de revenir.

  • Dr Camille Laulan

    Voilà. J'ai terminé, je te laisse le petit mot de la fin.

  • Antoine Lacouturière

    Je vous dirais, prenez soin de vous, de vos dents, et c'est important, et puis comme ça vous souriez à la vie, et c'est important aussi.

  • Dr Camille Laulan

    L'épisode touche sa fin avec ces mots, et j'espère que vous pourrez en retirer quelque chose de positif. Une image, une idée, une prise de conscience, et peut-être toucher du doigt des ingrédients de la santé. Si c'est le cas, je vous propose de prendre quelques secondes pour mettre 5 étoiles sur l'application Apple Podcast ou Spotify de votre voisin, copain, cousin, de vos proches, bref, des applications autour de vous. comme je vous l'explique de temps en temps c'est une des meilleures manières de nous aider à faire monter le podcast dans les référencements et pouvoir continuer d'inviter de nouvelles personnes inspirantes, inspirées, passionnantes passionnées et vous proposer ce contenu de manière gratuite je vous remercie par avance pour ces quelques instants que vous prendrez qui nous aideront vraiment et je vous souhaite une très belle fin de journée

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