Antoine Lacouturière Bonjour, soyez les bienvenus sur Toucher du doigt la santé, le podcast autour des soins, du bien-être et de la santé. A l'occasion d'un voyage à venir aux Etats-Unis, Je vous propose de réfléchir ensemble à ces définitions clés de nos quotidiens, à la fois quotidien de soignant et aussi quotidien de patient. Qu'est-ce que c'est la santé ? Qu'est-ce que c'est le bien-être ? Ça veut dire quoi soigner ? Ça veut dire quoi guérir ? Derrière ces mots qu'on utilise au quotidien, je vous propose aujourd'hui une réflexion, un questionnement issu de ma propre expérience. D'abord de patients, d'abord de fils, de parents ayant consulté des spécialistes, des soignants divers et variés, à la fois dans le monde du bien-être et dans le monde du soin, parfois dans le monde de la maladie et de l'accompagnement de moments fort difficiles, comme un grand nombre d'entre nous. À la fois en tant que soignant, depuis plus de dix ans maintenant au cabinet, quasiment tous les jours, avec ce réseau pluridisciplinaire dont nous parlons souvent, et cette... richesse, de nos compétences complémentaires, de nos perceptions différentes et de nos champs d'action qui parfois se rejoignent pour le bien-être, pour la santé de nos patients. Et enfin, riche de cette première année de podcast à vos côtés, c'est l'occasion pour moi de prendre quelques instants pour remercier, pour remercier mes invités. C'était des moments extraordinaires, des moments hors du temps. ces rencontres de différents thérapeutes, de différents professionnels de soins, du bien-être. Je pense aussi aux artistes que j'ai eu la chance d'inviter, qui m'ont fait l'honneur de leur présence. Si aujourd'hui je me pose toutes ces questions-là, c'est aussi grâce à eux. Et si le podcast en est là, c'est clairement grâce à eux. Alors un message pour les reconnaître, pour les saluer, pour les remercier. Et une deuxième partie du message qui vous est directement adressée, c'est... Les auditrices, les auditeurs, à travers vos retours, à travers vos dizaines de milliers d'écoutes maintenant, ça fait chaud au cœur, à travers un certain nombre de messages et d'échanges, souvent dans la discrétion, dans l'intimité, entre guillemets, pas toujours sur les réseaux sociaux, peu sur les réseaux sociaux même, de vos retours concernant les épisodes, des allaitements sauvés grâce aux... aux invités, des repas extraordinaires, des scènes de concert en passant par des soins divers et variés avec toute la sensorialité évoquée dans les différents podcasts, la sophrologie, le sommeil. Je risque de ne pas citer tout le monde, mais j'adresse le message à l'ensemble. Et donc voilà, quelques instants pour commencer le podcast. D'où viennent ces réflexions ? D'où viennent ces propositions ? de cet ensemble-là, avec l'idée de contribuer à d'apporter une pierre à l'édifice, d'apporter un petit bout de chemin sans détenir la vérité absolue, en ayant conscience que certains dysfonctionnements sont présents dans le système de santé actuel, qu'il a le mérite d'exister, et donc l'idée c'est plutôt comment améliorer notre conscience de ces définitions clés. la santé, le bien-être, à la fois en tant que patient, pour proposer aux praticiens peut-être d'autres prises en soins, et puis bien sûr à la communauté de soignants. Alors voilà, ces petits messages distillés, c'est aussi l'occasion pour le faire, j'en profite. Je vous propose pour démarrer l'épisode, une expérimentation, une expérience. Caïs Edo disait souvent, l'expérimentation précède la compréhension. Alors je vous propose d'expérimenter. Installez-vous confortablement. Et la proposition à venir concerne les images mentales. À l'évocation des mots qui vont suivre, je vous propose d'être attentif à l'image qui apparaît dans votre espace mental. Et le premier mot... C'est le mot mer. Certains, certaines voient l'océan apparaître, les vagues, la mer avec l'eau, le rapport au sable, peut-être l'été. Et c'est ok comme ça. Pour d'autres... Mère fait référence à maman maman maternité la mère parent le lien avec l'enfant. Et c'est aussi OK. Un deuxième mot pour illustrer mes propos, c'est le mot tirer Dans certains espaces mentaux, le trait d'union, la touche 6 de l'ordinateur apparaît, le tirer. Dans d'autres... Le tirer pour tirer à la corde, tirer une porte, tirer à l'arc, tirer un coup de fusil ou tirer d'autres choses encore, ce tirer-là fonctionne aussi. Après cette petite expérimentation, je serai curieux à l'évocation du mot santé de pouvoir. voir, de pouvoir percevoir dans nos espaces mentaux respectifs, les images qui arrivent, qu'est ce que c'est la santé, quelle est l'image qui arrive, quelle est la forme, la représentation. Dans ces moments là, j'aimerais être un artiste plus accompli peut-être, pour pouvoir mettre en forme avec des dessins, avec une sculpture, avec de la peinture, avec de la musique, avec une chorégraphie, avec des moyens d'expression artistique, la santé, qu'est-ce que ça peut évoquer comme image, comment est-ce qu'on pourrait le traduire ? Je laisse des points de suspension pour la parenthèse artistique, pour l'ouverture artistique. Je reviens sur la définition de l'OMS, pragmatique. Qu'est-ce que c'est la santé pour l'Organisation Mondiale de la Santé ? C'est un état de complet bien-être, physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. Plusieurs notions importantes, l'absence de maladie ou d'infirmité ne suffit pas à être en bonne santé. Physique, oui on le sait, mental on le sait de plus en plus, social ça peine à arriver, mais c'est en train de venir sur le devant de la scène. Les relations humaines impactent notre quotidien, notre bien-être et donc notre santé. Et c'est... Et là, une partie du génie de la définition de l'OMS, c'est d'élargir les champs d'application de cette définition. D'ailleurs, pour les plus curieux, je vous invite à jeter un oeil à la constitution de l'OMS concernant cette définition de la santé qui va venir préciser un certain nombre d'éléments qui sont passionnants. Donc je reviens sur la base, c'est un état de complet bien-être. Je trouve ça rigolo que pour définir le mot santé, nous ayons besoin du mot bien-être. À l'heure où, en France en tout cas, le bien-être sonne presque péjorativement, il est au cœur de la définition de la santé. Ça m'intéresse, ça m'interpelle, puisqu'une partie du quotidien pour les soignants, c'est gérer la maladie. C'est-à-dire que paradoxalement, on appelle professionnels de santé, les personnes qui ont des diplômes d'état, que ça soit du bas de la pyramide jusque tout en haut, en passant par différents spécialistes, nous avons besoin des professionnels de santé. En cas de maladie avérée grave, en cas d'opération à mener en urgence, nous avons besoin de leurs compétences, et c'est précieux de les avoir. Simplement, l'espace laissé, aujourd'hui en tout cas, au bien-être dans les prises en soins des professionnels de santé me questionne. Je m'interroge aujourd'hui sur quels sont les acteurs de santé. Nous en parlions précédemment dans différents podcasts, notamment avec les trois cafés gourmands, quand nous évoquions l'impact de la musique. dans le système corporel et les bienfaits que ça pouvait amener. J'ai aujourd'hui cette conviction, cette croyance que d'autres professionnels participent à la santé. Alors un petit clin d'œil aux ostéopathes pour le professionnel de la santé, la nuance. Un clin d'œil aussi aux professions de soins, du bien-être, comme un métier... qui fait partie des services d'oncologie. Je pense aux socio-esthéticiennes, aux personnes qui vont redonner le sourire à des patients dans des situations difficiles, en oncologie, en cancérologie, qui ont compris que la représentation du corps, la perception de son propre corps, va avoir un impact sur son état, et donc probablement sur le pronostic. En partie en tout cas. Je me pose la question aujourd'hui de savoir comment est-ce que cette partie du bien-être, elle est intégrée ou non dans le quotidien, dans le quotidien des différents soignants que nous côtoyons. Comment intégrer ces dimensions dans les soins ? Voilà. Alors j'utilise le mot soignant, je me suis aidé là aussi du dictionnaire. Le Robert nous dit soigner, c'est s'occuper du bien-être et du comportement de quelqu'un c'est aussi apporter du soin à ce que l'on fait. Alors, nous sommes un certain nombre de soignants. Soignant au sens, je porte mon attention, je mets une intentionnalité pour améliorer le bien-être et le comportement de quelqu'un. Parfois, la campagne, les paysans, les personnes qui ont des animaux, utilisent l'expression je vais soigner les bêtes, je vais prendre soin des animaux Je crois que c'est aussi un des soins élémentaires. Voilà, j'ai envie de partager avec vous la définition du bien-être. Après la santé et soigner le bien-être, c'est une sensation agréable procurée par la satisfaction de besoins physiques, l'absence de soucis. On retrouve ici le mot absence de soucis qui conditionne cette fois-ci la sensation agréable par la satisfaction des besoins physiques. Une seconde définition, toujours par le dictionnaire le Robert, c'est une situation matérielle qui permet de satisfaire les besoins de l'existence. Waouh ! Les besoins de l'existence. Bien-être. Et là ça m'intéresse. Là ça m'intéresse parce qu'en creusant cette définition de la santé, on va avoir besoin de satisfaire les besoins de l'existence. Et les besoins de l'existence, on en a un certain nombre. J'ai envie de vous parler d'Abraham Maslow, un psychologue américain qui a proposé un concept avec une pyramide que certains connaissent probablement. Tout en bas de la pyramide, il y a les besoins physiologiques. La respiration, la nourriture, l'excrétion des déchets, le sommeil, la sexualité, l'hydratation. Voilà, la partie physiologique en bas, comme les bases d'une maison. Puis en montant d'un cran, on arrive sur des besoins de sécurité. La sécurité du corps, la sécurité de l'espace dans lequel on vit, avoir un toit au-dessus de la tête, la sécurité de sa famille, d'avoir l'accès à de l'hygiène, voilà, on est sur la deuxième strata. Une troisième, ça sera les besoins d'amour et d'appartenance. C'est-à-dire que pour être heureux, pour être avec un état de bien-être, une sensation agréable, l'être bio, psycho, social que nous sommes, l'être humain, l'animal, a besoin de se sentir appartenir à un groupe. Alors il y a quelques exceptions, mais dans la grande majorité des cas, c'est quand même le cas. Un besoin d'estime personnelle, la confiance en soi, la réussite, le respect de soi, des autres. Et puis le dernier, le dernier besoin tout en haut de la pyramide, c'est l'accomplissement de soi, c'est la réalisation de soi. On peut y intégrer une part spirituelle, en tout cas c'est ce sentiment de... d'évolution importante, d'acceptation, d'incarnation. Pour satisfaire ces besoins, nous allons avoir besoin d'un outil, c'est l'expression de ces besoins, c'est la communication. La communication non-verbale, nous en avons parlé déjà, un exemple c'est les enfants, les nouveaux-nés, qui vont exprimer leurs besoins sans les mots, sans la construction complexe. d'un dialogue, d'un langage, et qui pourtant vont se faire comprendre. Donc il y a un premier niveau de communication. Et puis j'aimerais partager ici un autre niveau de communication, avec les mots cette fois-ci, et puis la communication bienveillante, la communication non-violente, dont nous avons également parlé avec Marshall Rosenberg il y a quelques temps. Et j'ai envie d'apporter deux éléments complémentaires. Carl Rogers, il écoute active l'approche centrée sur la personne. Le fait de laisser à l'autre, le fait d'avoir, de créer la capacité, d'entretenir cette capacité d'apprendre, c'est comme les mathématiques, ça s'apprend, à créer un espace d'attention où l'autre va pouvoir exprimer librement ce qu'il a à dire. sans jugement, sans analyse, sans interprétation, une forme d'écoute libre, d'écoute active. Je ne suis pas en train de faire autre chose, mais je ne suis pas en train de juger. C'est un des éléments que je trouve intéressant, important, psychologue américain du XXe siècle. Et puis le dernier, c'est Stephen Purges, la théorie polyvagale, et notamment la reconnaissance faciale des mimiques du visage qui vont nous indiquer, nous orienter vers l'état interne de notre interlocuteur. Pour moi, toutes ces notions, aujourd'hui en tout cas, elles vont interagir. avec l'équilibre de santé. Je suis curieux de découvrir comment aux Etats-Unis, en fonction des thérapeutes, en fonction des praticiens, ces mots avec les référentiels en anglais Care for, soigner, treat, traitement, health, avec un accent fantastique à améliorer, je vous l'accorde. C'est aussi pour ça que je pars aux Etats-Unis. Mais ces mots-là vont amener d'autres notions. Je suis curieux d'aller voir comment est-ce que c'est intégré, comment est-ce que c'est proposé, comment est-ce que les professionnels là-bas le perçoivent. Terminé cet épisode, j'ai envie de revenir sur le mot qui va avec la santé, la maladie c'est guérir et la guérison. En latin, on utilise parfois l'expression ad integrum, comme c'était avant, revenir à l'état identique, redonner l'ensemble des fonctions, des capacités, restaurer complètement. Ça fait écho avec les origines de guérir dans le vieil anglais qui fait référence à refaire, remédier, restaurer, réparer. Et donc quelque part, de ce que je perçois en tout cas, dans la notion de guérir, il y a une notion de revenir à un état antérieur. Alors qu'aujourd'hui j'ai le sentiment qu'une maladie, elle va nécessairement modifier le système. Même une toute petite cicatrice, presque invisible, elle va venir modifier le réseau multifébrilaire avec une adaptation dont nous parlait le docteur Gimberto. On pourrait envisager les petites affections virales dans l'enfance en se disant que ce n'est pas grand-chose. Sauf qu'en étudiant le système immunitaire de façon précise, je suis convaincu que nous retrouverions des traces. Et heureusement, de ces maladies-là. Donc la question que je pose aujourd'hui, c'est comment est-ce que ce mot guérir, il inclut les notions de transformation, d'évolution, de résilience, si on parle d'une guérison sur un traumatisme psychique par exemple, voire même de méta-noïa. pour faire un clin d'œil à Philippe-Andréani. Et puis ça m'amène à cette notion d'équilibre dynamique dont nous parlons régulièrement en sophrologie, cet équilibre de santé entre la maladie, l'état de santé, l'absence de maladie, l'absence d'infirmité et cette recherche. Voilà, ça me tenait à cœur de poser ça avant de rencontrer les êtres de l'autre côté de l'Atlantique. Je suis conscient des 20 minutes, je m'étais dit que ça serait un épisode court. Finalement, les définitions m'ont passionné. J'espère que le message est partagé, en tout cas que ces graines sont semées. Je serai très content de recueillir votre avis concernant cette réflexion sur la santé et puis surtout, de manière constructive, à poser cette question ensemble de comment continuer d'être des acteurs de santé chacun avec ses compétences de comment diffuser ce message là du du premier niveau de l'aide soignant de l'aide soignante au quotidien au lit du malade au lit de la personne en souffrance qui est là pour pour l'aider dans ses premiers gestes jusqu'au chirurgien le plus précis qui peut intervenir sur une toute petite partie de la rétine par exemple en passant par tous les par les pharmaciens qui écoutent dans les officines, par les thérapeutes manuels, par les rééducateurs, par toutes les personnes qui contribuent à accompagner nos enfants, puisque la santé commence ici aussi, dans la prévention, dans la manière de communiquer avec les enfants, dans l'importance de poser des mots plutôt bienveillants. On sait aujourd'hui que les traumatismes reçus dans l'enfance vont avoir des impacts. significatif concernant l'état de santé à venir. Donc là, je m'adresse aussi à toutes les personnes qui sont en lien avec des enfants, qui éveillent, qui éduquent, qui accompagnent la croissance des enfants, aux enseignants, aux accompagnants, aux éducateurs. Bref, j'ai envie de partager ce message d'une santé au sens large, d'une santé où chacun apporte sa pierre en fonction de sa compétence. Voilà, je m'arrête ici pour aujourd'hui, je vous donne rendez-vous sur les réseaux, je suis impatient de recueillir vos idées, vos impressions, vos remarques, vos propositions. Je vous souhaite une très belle santé, puisque c'est d'actualité pour l'année à venir, et pour les années à venir, que vous trouviez en vous les capacités d'installer un équilibre de ces différentes dimensions de l'être humain. En attendant les autres épisodes et l'évocation du concept body, mind, spirit, en attendant l'argent et les soignants, qu'est-ce que c'est le juste prix d'un soin, en attendant les personnages influents, le rôle de la prévention et les autres petites choses que je vous propose d'évoquer, notamment l'attitude et les comportements entre la France et les Etats-Unis par exemple. Sur des formats plus courts, je m'y engage. Je vous souhaite une très belle fin de journée et je vous dis à bientôt.