Antoine Lacouturière Bonjour, soyez les bienvenus sur Toucher du Doigt la Santé, le podcast autour des soins, du bien-être et de la santé. On se retrouve aujourd'hui pour la série Le Soin Vu D'Ailleurs, Rencontre aux USA, avec l'épisode La place de la prévention, chez les enfants notamment, celle du sport également. L'intention de l'épisode, c'est de déposer le constat. Je m'interroge sur la place occupée par la prévention dans le quotidien des soignants américains, dans le quotidien des parents, dans le quotidien des enfants. Un exemple qui me vient à l'esprit, c'est le docteur Camille Hollande qui nous confiait dans l'épisode 10 qu'il était plus facile en France d'extraire une dent malade que de la soigner en la préservant. Je mets des guillemets, j'explique. La sécurité sociale rembourse mieux, plus facilement un soin d'extraction, rapide, facile, mais qui va avoir des conséquences sur du long terme, des conséquences importantes sur la fonction, sur la structure, sur la suite de l'évolution, de la croissance. par rapport au fait de prendre soin, de préserver, de restaurer les fonctions de la dent en question. Alors, on ne peut pas tout demander à la sécurité sociale, simplement ça illustre aussi une partie de l'attitude et du comportement. Traiter plutôt que prévenir, attendre qu'un problème apparaisse. C'était aussi le cas dans l'épisode avec le docteur Virginie D'Angelo, qui nous disait, la prévention, on en parle, on agit. la prévention c'est tout de suite maintenant et c'est pourquoi attendre pourquoi attendre qu'un problème se manifeste ça rejoint assez fortement la philosophie de l'ostéopathie le fait de maintenir en bonne santé, ça rejoint aussi la médecine traditionnelle chinoise l'orient au sens large dans le fait de prendre soin avant qu'un problème apparaisse et bien sûr une partie de la médecine occidentale Hippocrate en parlait, c'était il y a deux millénaires déjà et un certain nombre de soignants, de chercheurs, de chirurgiens, de médecins, de scientifiques ont vraiment poussé le travail sur l'importance de la prévention. Sur un autre secteur, les enseignants ont aussi, selon moi, un rôle à jouer important dans la prévention. les enseignants au sens large, le personnel éducatif, les personnes, les êtres humains en contact avec des enfants. Parce qu'à travers leur manière de vivre, leur manière d'être, de faire, il y aura à voir des conséquences qui seront différentes. Les mots que j'utilise impactent le système nerveux des personnes présentes. Volontairement, consciemment ou inconsciemment, il va y avoir une répercussion. Ça veut dire que ce personnel éducatif autour des enfants, autour de nos enfants, est-ce qu'il a conscience, est-ce qu'ils ont conscience de l'impact, de l'influence sur la santé des enfants ? J'aimerais semer ces graines-là jusqu'ici. L'impact des mots, l'impact du comportement et bien sûr l'impact des actions de santé. Et dans les actions de santé, il y a toute la partie... professionnel, c'est-à-dire faire des ateliers de prévention sur l'éducation à, l'éducation à la sexualité, l'éducation à la gestion de ses émotions, l'éducation à une meilleure connaissance de son propre corps, l'éducation à de la communication, parce qu'on a vraiment besoin d'apprendre à mieux communiquer. Tout ça, on est dans des formes qui peuvent être diverses et variées, de midi-conférences, d'ateliers, de participations, en tout cas, je crois. C'est important de faire participer les enfants. Et donc je m'interroge sur comment est-ce que, aux Etats-Unis, on donne la place à cette prévention-là. Quand je regarde ce qu'on fait en France, il y a des actions qui sont magnifiques, qui permettent d'avancer et il faut les encourager. Il y a des infographies qui sont sorties ces dernières années, extraordinaires pour sensibiliser, pour informer sur certains thèmes de santé, avec quelques images. Il y a des slogans... Et là, c'est un des bons côtés de l'assurance maladie. Le mouvement, c'est la vie, c'est Léonard de Vinci. Sur une lombalgie, il y a quelques années, on pensait qu'il fallait s'arrêter de bouger. Aujourd'hui, l'assurance maladie, je reviens là-dessus, après Léonard de Vinci, elle nous dit... Le médicament, c'est le mouvement. Et ça, c'est en train d'arriver dans l'esprit des gens. Il y a aussi des influenceurs de santé qui ont des travers, bien sûr, mais qui ont aussi des compétences importantes et qui participent à faire évoluer cette conscience de la santé sur l'importance du mouvement, l'importance de l'activité sportive. C'est l'autre thème que j'aimerais rajouter, que j'aimerais relier à la prévention, l'importance du mouvement. Comment est-ce qu'en France on favorise le mouvement ? Et là, je crois que l'école a un rôle important à nouveau et que les enseignants ont conscience de ça, qu'il y a de plus en plus d'institutrices, d'instituteurs, dès la maternelle, qui proposent de l'éveil sensoriel, qui proposent des comptines chantées, bougées. Et je ne peux que saluer et qu'encourager ces mouvements, ces initiations, ces propositions aux enfants. Rester assis, sans bouger. Pendant des heures, ça tue plus que la cigarette. C'est terrible dit comme ça. C'était le titre d'une étude danoise, je crois, sur l'impact de la sédentarité et le fait de rester assis pendant longtemps. Une petite invitation sur le monde étudiant. En réfléchissant, je me dis que j'ai passé quelques milliers d'heures assis à écouter sans bouger sagement. Aujourd'hui, c'est de plus en plus difficile à faire pour moi. J'imagine qu'on est un certain nombre de personnes dans ce cas-là. Et donc je me demande comment le sport, l'activité physique, le mouvement est proposé aux Etats-Unis, les temps de cours et puis aussi comment les soignants intègrent à leurs soins cette notion de la prévention. Voilà, en quelques mots. Chacun, chacune d'entre nous avons des réponses pour la partie soignant. sur l'intégration dans les consultations, d'un temps de conseil, d'un temps d'échange avec les patients, pour ceux qui ont le temps de le faire, pour celles qui ont le temps, qui le prennent. C'est un travail très individuel à l'échelle d'une consultation, et il est nécessaire, il est magnifique. Il est très partagé, je crois, et une nouvelle fois, j'ai la conviction que nous sommes beaucoup à influencer la santé. Alors je pars chercher aussi ça, cette place-là. mieux prévenir. Je vous donne rendez-vous sur les réseaux pour recueillir vos idées, vos remarques, vos propositions, vos questionnements. Et puis, je vous souhaite une très belle fin de journée.