- Antoine Lacouturière
Bonjour, soyez les bienvenus sur Toucher du doigt la santé, le podcast autour des soins, du bien-être et de la santé. A travers la rencontre d'invités passionnés par leur métier, je vous propose de découvrir ensemble des questionnements sur le fonctionnement du corps humain et des nombreuses manières d'en prendre soin. Aujourd'hui, je vous invite à découvrir en quelques minutes les extraits du prochain épisode. J'espère que cela vous questionnera, vous donnera envie d'en savoir plus. et sèmera des petites graines de santé. Je vous donne rendez-vous sur les réseaux et je vous souhaite une belle écoute.
- Gianni Marangelli
Alors, je reviens juste d'abord sur le livre. C'est vrai que ça nous importait beaucoup ce côté pluridisciplinaire. C'est pour ça que ça figure dans le titre. C'est pour ça que dans les trois co-auteurs principaux, il y a une kinésithérapeute, Marion Foubert, une médecin, un pédiatre, docteur Marie-Caroline Ploton et moi-même en tant qu'ostéopathe. Et on a... tenu à ce que dans tous les co-auteurs qui ont écrit avec nous, il y ait vraiment un éventail assez large de professionnels qui interviennent auprès des enfants dans la prise en charge des formations crènes positionnelles. Donc ça, effectivement, c'était vraiment important pour nous. Et donc, l'article sur le carnet de santé s'inscrit toujours un peu dans cette idée-là de pluridisciplinarité et de comment est-ce qu'en tant qu'ostéopathe, on peut s'inscrire dans la prise en charge de l'enfant et comment est-ce qu'on peut peut-être utiliser le carnet de santé pour communiquer. avec les autres professionnels de santé sur nos actions en ostéopathie. Qu'est-ce qu'on peut apporter à un enfant, à un nourrisson ? Et comment est-ce qu'on peut le communiquer avec notamment les médecins, les pédiatres, qui sont certainement ceux qui utilisent le plus le carnet de santé ?
- Antoine Lacouturière
Il y a plein de choses dans ce que tu dis, donc tu n'observes finalement pas que la forme de la tête.
- Gianni Marangelli
Ah non, je dirais presque même que c'est... Sauf si l'enfant dort, là oui, c'est la première chose que je vais observer, puisque il dort et donc je n'ai pas vraiment de possibilité d'examiner sa mobilité active du moins. Mais s'il est éveillé, c'est une des dernières choses que je vais regarder.
- Antoine Lacouturière
Ça, ça me paraît important, tu vois, parce que pour faire le lien avec le carnet de santé, quand quelqu'un vient pour un méplat occipital et que tu regardes les membres inférieurs, pour nous, en ostéo, c'est évident, ça ne l'est pas forcément.
- Gianni Marangelli
Ah oui, et à tel point que des fois, les parents, à la fin de la consultation, ils me disent, un peu moins maintenant, mais il y a eu quelques fois où ils m'ont dit, mais vous n'avez presque pas touché la tête de mon bébé, en fait. Et oui, parce qu'en fait, comme on le dit toujours, la tête plate. C'est le témoin d'un problème de mobilité. Et donc, à partir du moment où la tête d'un bébé s'aplatit, c'est que l'enfant ne bouge pas bien. Et donc, c'est ça qui nous importe, c'est de trouver où est-ce que ça ne bouge pas et bien sûr de l'aider à ce que ça rebouge mieux. Mais donc, le problème, en tout cas avec les connaissances qu'on a aujourd'hui, ne vient pas vraiment du crâne. Bien que je sais que certains courants en ostéopathie ne sont pas d'accord avec ça, mais avec les connaissances qu'on a aujourd'hui, c'est plus plausible de penser que c'est parce que l'enfant a un problème de mobilité, pas au niveau du crâne, mais ailleurs, que son crâne se déforme. Le terme officiel qui a été utilisé dans les recommandations de la Haute Autorité de Santé, tu en as parlé en préambule, ça s'appelle torticolis postural, qui est à différencier du torticolis musculaire congénital. Le torticolis postural, c'est ce qui concerne le plus d'enfants en réalité. on considère qu'il y a à peu près un nouveau-né sur deux qui, dès la naissance, tourne la tête plus d'un côté que de l'autre. Et donc, ça va nous donner cette attitude en banane ou en virgule avec une convexité du côté de la rotation de la tête. Par exemple, un enfant qui tourne la tête plutôt à droite, il va avoir une convexité droite avec son corps qui fait une banane à convexité droite. Et donc ça, on pense que, en tout cas, les études actuelles vont plutôt dans le sens que ça viendrait d'une position in utero. Ça, à peu près, tout le monde est d'accord là-dessus. Et donc, le nourrisson, le nouveau-né ou nourrisson, selon l'âge, reprend cette position qu'il a connue longtemps, plus ou moins longtemps, in utero. Donc, ça veut dire qu'il n'y a pas vraiment un support lésionnel comme c'est le cas dans le torticolis musculaire congénital, où là, on est vraiment sur une lésion du muscle sternocleidomastoïdien, et où là, l'enfant a vraiment une mobilité, qu'elle soit active ou passive, très limitée. Dans le torticolis postural, la mobilité active peut être limitée, mais la mobilité passive n'est pas limitée. Et donc, c'est un enfant qui va être plus souvent d'un côté, mais qui peut tourner des deux côtés. Donc ça, c'est vraiment la définition du torticolis postural. Et c'est ce qui en rend le diagnostic difficile, c'est que l'enfant tourne bien la tête, donc si on l'examine rapidement, on peut passer à côté facilement.
- Antoine Lacouturière
Donc on n'est pas là pour faire peur, on vient de le dire, on le souligne, on est juste là pour dire que parfois une déformation légère ça passe, mais je crois que toi et moi on partage le fait de dire que c'est important d'arrêter de dire c'est pas grave, c'est juste esthétique, les cheveux vont pousser, on le verra plus.
- Gianni Marangelli
Oui tout à fait, et surtout il faut bien comprendre que là on parle de la déformation du crâne, mais finalement ce qui est le plus important, et là où il y a le plus de données scientifiques et le plus de répercussions, c'est sur la mobilité de l'enfant. et donc sur les conséquences sur le développement psychomoteur global. Donc c'est surtout ça que j'essaye de faire comprendre aux parents, c'est toujours de dire, ce qui m'importe c'est que votre enfant, il rebouche bien. Donc remettre les choses dans son contexte, et là ça rejoint un peu les fondements de l'ostéopathie, de cette globalité, et pas juste de s'attarder sur le crâne. Et ça c'est important parce que les parents eux, ce qu'ils voient surtout, c'est le méplat, c'est la plage de céphalie, ou la brachycéphalie. Je leur explique toujours que si votre enfant a un appâtissement, c'est parce que sa mobilité n'est pas normale.
- Antoine Lacouturière
Et voilà en quelques mots une partie de notre échange. Je vous donne rendez-vous dans quelques heures ou dans quelques jours pour découvrir l'intégralité. Vous pouvez nous retrouver sur les réseaux, toucher du doigt la santé, et je vous souhaite une belle fin de journée. A bientôt !