Antoine Lacouturière Bonjour, soyez les bienvenus sur Toucher du doigt la santé, le podcast autour des soins, du bien-être et de la santé. Je m'appelle Antoine Lacouturière et aujourd'hui je vous propose un épisode un petit peu différent pour explorer ensemble une autre partie de la santé. Avant de commencer, j'aimerais vous partager une chouette nouvelle. Toucher du doigt la santé évolue, une formation est maintenant disponible. En sciences sportives de haut niveau, ostéopathe et sophrologue depuis dix ans, j'avais à cœur de transmettre des outils pour améliorer nos pratiques, nos positionnements de soignants notamment. Cette première année de podcast, à vos côtés, à interroger des experts dans leur domaine et à acquérir des connaissances complémentaires, à travers ces rencontres inspirantes, vient renforcer cet élan. La formation SophRostéo est donc née tout récemment. Elle se décompose en deux volets. Un premier pour les ostéopathes, kinésithérapeutes et professionnels de santé intéressés. Comment inclure de la sophrologie dans nos pratiques pour optimiser nos soins ? Un second pour les sophrologues et étudiants en sophrologie. Mieux connaître l'anatomie et le système nerveux pour augmenter l'efficacité de nos pratiques. C'est une formation en présentiel, dans un bel espace, avec un carnet de cours remis à chaque participant. Elle sera orientée sur une alternance théorie-pratique avec des publications scientifiques récentes, des invitations à de l'exploration de sensations, de la phénoménologie, et surtout, pour que chacun, chacune, puisse repartir avec des outils concrets à appliquer en cabinet, pour les patients et pour les thérapeutes également. Si vous souhaitez me contacter ou obtenir plus d'informations, je vous donne rendez-vous sur mon site internet antoinelacouturière.fr. Tout de suite, place à l'épisode ! Aujourd'hui, je suis content de vous retrouver avec un format nouveau, un format bonus, un format plus court pour... partager, pour réfléchir ensemble, pour semer des nouvelles graines de santé. Le titre de l'épisode, c'est l'impact des mots, l'impact des mots sur notre corps. Ça peut sous-entendre une notion énergétique, subtile. Je vous propose un éclairage neurophysiologique. avec des faits observables, reproductibles. En 2017, dans les locaux du CNRS à Aix-Marseille, il y a une équipe de chercheurs françaises qui s'est interrogée sur comment est-ce qu'on pouvait observer les changements corporels lors du langage, lors de la lecture. Et c'est des travaux qui ont été menés également en 2019 à Oxford et qui montrent les mêmes résultats. Ce que je trouve passionnant dans cette étude, c'est qu'implicitement on peut l'imaginer, mais là il y a des faits concrets. Les chercheurs vont placer des sujets avec des groupes témoins dans des conditions qui sont reproductibles, etc. pour les plus scientifiques que vous connaissez. Pour les personnes qui découvrent les études scientifiques, l'idée c'est de dire on va reproduire des conditions d'expérience et là l'expérience elle se situe dans une pièce où les paramètres sont stables. Pas de changement au niveau de la luminosité et on va observer avec des appareils pour quantifier, mesurer la taille de la pupille. Donc on regarde les yeux des sujets. On va proposer deux types de méthodes, lecture des mots et l'audition, entendre des mots. Et les mots choisis, c'est des mots qui vont être soleil, luminosité, briller, CF versus nuit, obscurité, ténèbre. Et on analyse ce qui se passe dans les secondes qui suivent au niveau de la pupille, sachant qu'il n'y a aucun autre paramètre qui est modifié. Dans la pièce... par les chercheurs. C'est incroyable les résultats parce que on observe une modification significative en fonction des mots. Il va y avoir un rétrécissement physiologique de la pupille, ce qu'on appelle un myosis, quand les personnes entendent ou lisent les mots soleil, luminosité, briller. A l'inverse, il va y avoir une midriase, donc une dilatation de la pupille, sur les mots nuit, obscurité et ténèbre. Ce que je trouve incroyable dans cette étude, c'est que cette réaction involontaire de nos pupilles, c'est une réaction involontaire, c'est-à-dire que malgré eux, les sujets réagissent à des mots, à des simples mots et à la luminosité évoquée. Ça suggère plusieurs choses. Ça suggère que peut-être... Nous créons des images mentales à l'évocation des mots. Peut-être que ces images sont nécessaires à la compréhension au sens des mots. Peut-être que ces images vont avoir comme conséquence indirecte un traitement du langage dans notre cerveau, comme si le système nerveux se préparait par réflexe à une situation. Ça, c'est des suppositions, des hypothèses par les équipes qui ont mené ces travaux. Il y a des suites sur ces études et j'ai hâte de découvrir ça. Mais je laisse aux chercheurs la recherche et je reviens plutôt sur le côté prise de conscience. Les yeux, c'est un des paramètres objectivables des effets du système nerveux autonome et des deux branches sympathiques et parasympathiques d'activation et de relâchement, de relaxation. Je trouve ça intéressant de se questionner sur si on observe au niveau des yeux une modification. Est-ce que sur les autres organes qui sont soumis à ce système nerveux autonome, comme le cœur, comme les poumons, comme la taille des bronches, comme le système digestif, ou même comme le système musculaire, là je m'adresse au thérapeute manuel, je suis sûr que plein d'entre nous, plein d'entre vous, ou même des patients en observant les enfants, à la simple évocation d'un mot, le corps, le système corporel réagit. Derrière ça, derrière les muscles autour de l'iris, le côté muscle sphincter ou dilatateur, il y a ces branches qui viennent innerver un muscle lisse, donc un muscle involontaire. Ça me donnait vraiment envie, à la lecture de cette étude que je connais depuis un petit moment, qu'on avait évoquée dans le podcast avec les trois cafés gourmands, dans l'épisode 5 notamment, de proposer une invitation. De proposer une invitation, une réflexion, une prise de conscience. sur les relations interpersonnelles, la communication, d'abord avec soi-même, puis avec les autres. Avec soi-même, le dialogue interne. Si c'est vrai à l'extérieur, je m'interroge sur, à l'intérieur, les mots qu'on utilise pour nous-mêmes, dans notre... Je vais dire quotidien de pensées et de mots qu'on s'adresse. Et puis avec les autres. Et là, on est plus objectivable. Parfois, quand on demande aux gens comment ça va, une des réponses communes, c'est de dire ça va pas mal. Ça va pas mal. Pourquoi pas, ça va bien. Alors, c'est le poids des habitudes, mais ça veut dire que derrière, il y a le mot mal. Je serais curieux de voir. L'image mentale suggérée et les réactions involontaires dans le système corporel. C'est un exemple. Avec les enfants, parfois on utilise cours pas, tu vas tomber fais pas ça, sinon il va se passer ça Dans l'exemple de tu vas tomber j'imagine, au-delà de la négation que le cerveau a du mal à comprendre, que l'image mentale créée, c'est tomber. Vous me voyez venir sur le côté santé, avec les patients. notamment dans nos métiers passionnants de thérapeute manuel, ostéo, kiné, pour moi on est très complémentaires. C'est aussi le cas dans d'autres thérapies manuelles, c'est aussi le cas dans du bien-être, c'est vraiment des disciplines que j'apprécie et que j'encourage dans un massage, dans un modelage, dans un moment de bien-être. Quand parfois, maladroitement, on utilise la sémantique de dire c'est complètement bloqué, c'est coincé bloqués, blocages. Là aussi, je m'interroge sur l'image suggérée. Depuis quelque temps, je propose aux patients de dire que c'est moins mobile. C'est-à-dire que ça bouge, mais ça bouge moins. Avec cette intuition de me dire que dans le système corporel du patient, le mot mobilité n'amène pas la même tension. Voilà, c'est une petite graine, mais j'avais envie de partager ça avec vous. Ce n'est pas moi Antoine Lacouturière qui a inventé ça, je rends hommage aux chercheurs qui ont permis de l'objectiver. Et puis aussi à mes enseignants, notamment Patrick à qui j'adresse un petit clin d'œil, qui parlait il y a longtemps déjà des mots barbelés dans les consultations, des mots qu'on utilise en disant attention quand ce mot-là est prononcé, il va y avoir des réactions Sans rentrer dans l'absolu, comme d'habitude, il y a des consultations où il faut parler de ce qui ne va pas, il faut savoir où est la douleur, et où il y a des annonces qui sont difficiles. Je pense notamment au service de cancérologie, quand il faut prononcer ces mots-là, il faut les prononcer. Par contre, les mots qui vont être autour, ils sont enveloppants ou non. Et puis c'est le cas dans un bon nombre de domaines. Les commerciaux le savent très bien, ça fait partie des gens qui maîtrisent souvent ce discours. Les vendeurs. Les enseignants, parfois. Les soignants, un petit peu moins, je trouve. Et puis, dans les remerciements, je pense aussi à Marshall Rosenberg, qui a écrit une initiation à la communication non-violente sur les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs C'était il y a un moment déjà. Il ignorait les recherches qui sont... récente par rapport à la publication. Je trouve ça intéressant de rappeler ces sources inspirantes et puis c'est un livre que je vous encourage à parcourir si vous le connaissez pas, il est puissant. Voilà pour le format bonus du jour. L'épisode se termine, touche à sa fin. Je suis curieux d'avoir vos réactions sur comment est-ce que vous percevez ça, qu'est-ce que ça fait pour vous. Et puis j'aimerais quand même terminer avec une petite note positive. Et derrière, il y a le poids des habitudes, c'est difficile de tout modifier d'un coup, donc l'invitation que je vous propose, c'est peut-être de dire ok, je ne peux pas tout changer d'un coup, par contre peut-être que je peux changer un ou deux mots dans la journée ou sur des moments. Par exemple l'accueil, le bonjour à quelqu'un d'autre, le soyez les bienvenus ou autre, en tout cas d'utiliser des mots qui sont impactants et maintenant on le sait, qui impactent jusque sur la taille de nos pupilles. Avec les enfants, à l'école, bref, là où bon vous semble. En étant positif et doux avec soi-même, c'est difficile de tout changer d'un coup, mais comme Coluche le disait parfois, c'est pas vraiment de ma faute, mais ça le deviendrait si on change rien. Alors, un petit mot, une petite graine par-ci par-là. Je vous souhaite une super belle journée, soirée, nuit. Je vous dis à bientôt. Et je vous remercie aussi de contribuer à la croissance du podcast. Vous avez été nombreux ces derniers temps à me faire, à nous faire des retours, à partager sur les réseaux sociaux, donc j'en profite pour vous remercier de ça. Prenez soin de vous et de vos mots. A bientôt !