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Toucher du doigt la santé

#11.1 Ostéopathie pédiatrique. Utilisation du carnet de santé, entre permissions et « devoirs ». Avec Gianni Marangelli

#11.1 Ostéopathie pédiatrique. Utilisation du carnet de santé, entre permissions et « devoirs ». Avec Gianni Marangelli

1h19 |03/09/2024
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#11.1 Ostéopathie pédiatrique. Utilisation du carnet de santé, entre permissions et « devoirs ». Avec Gianni Marangelli

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Description

Episode rempli de conseils/recommandations 🧰 Pour les parents et pour les professionnels.

Différents éléments autour de l’usage du carnet de santé en ostéopathie

🤔 Avons nous le droit de le consulter ? D’écrire dedans ? Si oui, quoi ?


Deux éléments qui nous tiennent à cœur ressortent de cet épisode :

  • l’importance d’un travail pluridisciplinaire, chacun avec ses compétences

  • Agir le plus tôt possible, conformément aux recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé)


Citation de l’épisode : « La tête plate c’est le témoin d’un problème de mobilité »


TIMELINE :

0-7… : présentation

7-   : L’usage du carnet de santé en ostéopathie, Secret professionnel.

17 : diagnostic ostéopathique

24 : quoi écrire dans un carnet de santé ? Comment examiner ?

31 : Torticolis postural. Retrouver une posture préférentielle ? "Empreinte utérine"

39 : collaborations 41 : quels signes observer pour les parents ? 👁️

47 : arrêter de dire « ce n’est pas grave », « ça passera avec le temps » !

👉🏼 conséquences sur le développement psycho moteur global d’une déformation crânienne positionnelle (plagiocéphalie, brachycéphalie)

52 : Traitement ostéopathique. Quoi, comment ?

1.02 : En grandissant ? (Marche, les axes, les postures, …) Dépistage précoce.


🗣️ Gianni Marangelli : Instagram ; LinkedIn

Le livre : ici ; Ses Formations : Le site de son cabinet


📚 : "L’usage du carnet de santé en ostéopathie », dans la Revue Générale du Droit Médical n° 90. 👥 Co-auteurs : Pierre-Luc L'Hermite, Paola Tavernier, Gianni Marangelli


📲 Retrouvons nous sur : Instagram ; Facebook ; LinkedIn


Si vous appréciez le podcast, je vous invite à nous laisser 5 ⭐️

Sur Apple sur Spotify (C'est gratuit, fait en quelques secondes) 😌

🤝 Merci d’avance pour la reconnaissance du travail


Belle écoute, Antoine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Gianni Marangelli

    Bonjour, soyez les bienvenus sur Toucher du doigt la santé, le podcast autour des soins, du bien-être et de la santé. Je m'appelle Antoine Lacouturière, ancien sportif de haut niveau, j'exerce l'ostéopathie et la sophrologie depuis 10 ans maintenant. A travers la rencontre d'invités passionnés par leur métier, je vous propose de partager avec vous des questionnements sur le fonctionnement du corps humain et des nombreuses manières d'en prendre soin. Aujourd'hui, nous avons le plaisir et l'honneur de recevoir Gianni Marangeli, un ostéopathe qui s'est orienté vers l'ostéopathie pédiatrique et qui est aujourd'hui une référence sur le sujet en France. Modeste, abordable, délicat dans ses propos et son approche, il est pourtant particulièrement inspirant à différents égards. Il fait partie de ces personnes positives qui ne critiquent pas pour le plaisir et qui investissent leur temps, leur énergie et leur talent dans la construction d'une nouvelle manière de voir et de pratiquer l'ostéopathie. Nous avons évoqué différents sujets qui nous semblaient importants, retrouvant ainsi plusieurs fils rouges du podcast, la pluridisciplinarité, la force du travail en équipe, et aussi le fait que non, ne rien faire n'est pas la solution, une déformation crânienne positionnelle, un méplat, une tête plate, une plagiocéphalie, tous ces termes qui font partie du quotidien de Gianni à la maternité ou dans son cabinet, peuvent venir perturber la croissance d'un enfant. Bien sûr, en complément du monde médical, nous verrons que l'ostéopathe a un rôle à jouer. C'est aussi une des raisons qui a amené Gianni et ses co-auteurs à publier différents articles. Un nous intéresse particulièrement aujourd'hui, l'usage du carnet de santé. Avons-nous le droit de le consulter ? Avons-nous le droit... décrire des choses dedans, si, oui, quoi, comment, combien, des questions que bon nombre d'entre nous se posent au quotidien. Progressivement, l'ostéopathie intègre le monde de la santé. J'espère que cet échange vous plaira, j'espère qu'il fournira des éléments de réponse à vos questions et sèmera aussi des graines pour faire évoluer notre très beau métier. Je vous donne rendez-vous sur les réseaux, nous avons hâte de recueillir vos retours. Et je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Diane. Bonjour Antoine.

  • Antoine Lacouturière

    Je te remercie de m'accueillir chez toi aujourd'hui.

  • Gianni Marangelli

    Merci à toi d'être là aussi.

  • Antoine Lacouturière

    Donc on est à Lyon et aujourd'hui j'ai le plaisir de venir te rencontrer pour parler de tes différentes activités, notamment des dernières publications que toi et tes collègues vous avez faites. Avant de rentrer dans le vif du sujet, ce que je te propose de faire, c'est une petite présentation pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore.

  • Gianni Marangelli

    D'accord.

  • Antoine Lacouturière

    Alors, j'ai quelques mots à poser et puis si c'est ok pour toi, je te laisserai compléter.

  • Gianni Marangelli

    D'accord, très bien.

  • Antoine Lacouturière

    Donc, Gianni, tu es praticien. Pour moi, c'est ce que je ressens quand je te lis, quand je t'écoute. Donc, praticien en cabinet libéral et aussi en centre hospitalier.

  • Gianni Marangelli

    Tout à fait.

  • Antoine Lacouturière

    Tu es... On va dire un ostéopathe exclusif, mais avec une spécificité. Je te laisserai mieux la détailler sur les déformations crâniennes positionnelles, les torticolis, la plagiocéphalie. Tu en parleras tout à l'heure. Tu es aussi formateur dans le monde de la pédiatrie en ostéopathie, conférencier, t'interviens dans différents types de domaines. Par exemple, l'orthodontie, mais pas que. Tu as été consultant pour la HAS, la Haute Autorité de Santé. Et puis tu as aussi une casquette... Je dis entre guillemets de chercheur et d'auteur. C'est ça qui m'amène ici et j'en profite pour faire un petit clin d'œil à Grégory Plané. Salut Greg du podcast Le Cabinet d'Ostéopathie.

  • Gianni Marangelli

    On te salue Greg.

  • Antoine Lacouturière

    Parce que c'est grâce à lui que moi je t'ai connu et donc à travers ton livre Les déformations crâniennes positionnelles du nourrisson, une prise en charge pluridisciplinaire, ça je crois que c'est vraiment important pour toi.

  • Gianni Marangelli

    Oui.

  • Antoine Lacouturière

    Voilà, en quelques mots, il me reste à dire qu'au milieu de toutes ces activités, tu es aussi papa et que ça, ça change dans la pratique.

  • Gianni Marangelli

    Oui.

  • Antoine Lacouturière

    Et voilà, pour l'essentiel, avec quelques mots, est-ce que tu veux compléter ça ?

  • Gianni Marangelli

    Oui, j'insisterai sur le premier point que tu as abordé qui est la pratique. C'est vrai que l'essentiel de mon activité, c'est la pratique au cabinet et une demi-journée à la maternité. Et ça, j'y tiens beaucoup. parce qu'aujourd'hui, ça fait 11 ans que j'exerce et je ne me sentirais pas de faire plus de formation, par exemple, ou plus d'activités de recherche que de cabinet. Donc pour moi, c'est vraiment important que ma semaine soit, qu'il y ait le plus de temps possible consacré à l'activité en cabinet, parce que c'est vraiment là où je m'épanouis le plus. Et en tant qu'ostéopathe, ça me paraît vraiment important de garder ce pied dans la clinique. et au contact des bébés et de leurs parents.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait combien de temps que tu travailles avec la maternité ?

  • Gianni Marangelli

    J'ai commencé en 2016 et après on a changé de structure. Et donc la nouvelle structure dans laquelle je suis, c'est tout simplement on a changé de maternité, d'endroit. Et ça c'est depuis 2019, 1er janvier 2019. Donc fin 2016 pour les débuts et 1er janvier 2019 pour là où je suis actuellement.

  • Antoine Lacouturière

    D'accord. On a fait connaissance hier... Habituellement, on partage un verre. Là, on a été courir ensemble et on a discuté un petit peu. Alors, pas trop dans la montée pour Fourvière, mais après, on a discuté sur la répartition de ta pratique. Je crois que tu as une spécificité, spécialité, c'est ça qu'on peut dire, pédiatrique. Tu peux nous préciser un petit peu pour que les auditeurs, les auditrices puissent se rendre compte des tranches d'âge et à peu près des proportions que tu vois ?

  • Gianni Marangelli

    Oui, bien sûr. Le terme spécialité est toujours un petit peu controversé en ostéopathie, puisque pour certains, il ne devrait pas y avoir de spécialité, et puis pour d'autres aussi. Moi, je trouve ça intéressant d'avoir ce côté spécialité, parce que notamment en pédiatrie, je pense qu'il faut vraiment avoir des compétences précises, aussi bien théoriques que pratiques, et des responsabilités assez importantes vis-à-vis de l'enfant et de ses parents. Et en tout cas, moi, dans ma pratique, ça me semblait vraiment important d'aujourd'hui faire que ça. Et depuis quelques années où je fais vraiment que ça et je ne reçois plus d'adultes au cabinet, hormis quelques femmes enceintes parce que j'en vois encore à la maternité. Mais sinon, je n'ai pas d'autres adultes que les femmes enceintes. Et ça représente vraiment une petite proportion de ma patientèle, les femmes enceintes. Et donc, cette spécialité, elle se centralise même sur le 0-2 ans. C'est-à-dire que... Facile, 80-85% de ma patientèle au cabinet, c'est 0-2 ans. Et je pourrais même dire 0-6 mois, encore plus. Et donc jusqu'à la marche, concrètement. Et pour après, je dirais 2-10 ans, ça représente peut-être 10%. Et entre 10 et 16 ans, moins de 5%.

  • Antoine Lacouturière

    Ça nous permet de mieux nous rendre compte. Un des fils rouges du podcast, c'est le travail pluridisciplinaire. C'est quelque chose qui nous relie, je crois. dès le début de ton ouvrage le sous-titre c'est une prise en charge pluridisciplinaire donc au quotidien je crois que vous travaillez à plusieurs dans le cabinet et que les adultes ne sont pas exclus du cabinet tout à fait,

  • Gianni Marangelli

    oui oui on est quatre collaborateurs et j'ai trois collaboratrices dont ma conjointe qui travaille avec moi et effectivement moi je suis le seul à faire que de la pédiatrie ma conjointe fait et au moins 50% voire 75% de pédiatrie, mais elles continuent de recevoir quelques adultes. Et nos deux autres collaboratrices reçoivent des adultes au quotidien. Donc tout à fait, on n'est pas un centre que de pédiatrie. Et notamment parce que moi, j'ai commencé avec les adultes, comme tout le monde. Et donc ces adultes-là, ça me semblait important qu'il y ait une transition, une continuité des soins. Et donc c'est mes collaboratrices qui ont repris le suivi de mes anciens patients adultes de l'époque, enfin de l'époque, il y a quelques années.

  • Antoine Lacouturière

    C'est un détail, mais ça permet aussi de préciser un petit peu la démarche, parce que finalement, la sensation que ça me donne, c'est que l'ostéopathie pédiatrique, on est peu armé en sortant de l'école, et que c'est quelque chose qui nécessite des formations, et qu'acquérir cette compétence-là pour assumer la responsabilité dont tu parlais, ça demande une certaine maturation. Tout à fait,

  • Gianni Marangelli

    et c'est aussi ça qui m'a donné envie d'aller vers la formation. parce qu'il y a plusieurs organismes qui m'ont demandé de participer à faire de la formation, dont le premier a été Cookie, et maintenant je travaille avec Livco. Et ça me plaît beaucoup déjà de participer à la formation, bien que je considère que j'ai encore aussi moi beaucoup de choses à apprendre, c'est pour ça que je continue de faire à minima une formation par an. Mais je trouve ça vraiment aussi intéressant de pouvoir participer à la formation, que ce soit des jeunes diplômés, mais même des plus anciens. Il y en a qui sont... qui ont même plus d'expérience que moi, voire même qui ont été mes enseignants et qui viennent à mes formations. Donc c'est vrai que c'est assez touchant de voir ça et de participer à des échanges comme ça.

  • Antoine Lacouturière

    Merci pour le témoignage. Sacrée preuve d'humilité de leur part et de reconnaissance aussi de la qualité du travail que tu as mis en place ces dernières années. Je te propose de faire une transition sur vos travaux. notamment les dernières publications. Donc il y a eu la sortie du livre il y a un peu plus d'un an maintenant ?

  • Gianni Marangelli

    Oui, c'était en août 2022.

  • Antoine Lacouturière

    Donc on est à presque deux ans. Et je viens vers toi notamment pour la sortie de deux articles que tu as co-écrits. Le premier que je te propose d'aborder ensemble, c'est l'usage du carnet de santé en ostéopathie. Alors, vous l'avez écrit avec Paola Tavernier et Pierre-Luc Lhermitte. Oui. C'est bien ça ?

  • Gianni Marangelli

    Oui.

  • Antoine Lacouturière

    Et pour moi, c'est intéressant de commencer cet échange avec toi sur cet angle-là, puisqu'on parlait du pluri-professionnel. Là, on a parlé des différents ostéos dans ton cabinet, mais dans le livre, on voit très clairement qu'il y a beaucoup de métiers différents qui gravitent autour de la prise en soin d'un enfant en ostéopathie. Et le carnet de santé, je trouve que c'est un petit peu le lien entre ce qu'on va pouvoir écrire qui est objectivable, les observations, ce qu'on va pouvoir faire comme lien avec les autres professionnels de santé qui ne connaissent pas forcément notre métier. Et puis, au sein de la population ostéopathique, oser écrire dans un carnet de santé, c'est loin d'être si facile. Donc, ce que je te propose de faire avant de détailler les différents points du carnet de santé, c'est peut-être me dire un petit peu comment vous en êtes arrivé à dire Ok, on écrit ça Alors,

  • Gianni Marangelli

    je reviens juste d'abord sur le livre. C'est vrai que ça nous importait beaucoup. Ce côté pluridisciplinaire, c'est pour ça que ça figure dans le titre, c'est pour ça que dans les trois co-auteurs principaux, il y a une kinesthérapeute, Marion Foubert, une médecin, un pédiatre, Dr Marie-Caroline Ploton et moi-même en tant qu'ostéopathe. Et on a tenu à ce que dans tous les co-auteurs qui ont écrit avec nous, il y ait vraiment un éventail assez large de professionnels qui interviennent auprès des enfants dans la prise en charge des formations crènes positionnelles. Donc ça, effectivement, c'était vraiment important pour nous. Et donc, l'article sur le carnet de santé s'inscrit toujours un peu dans cette idée-là de pluridisciplinarité et de comment est-ce qu'en tant qu'ostéopathe, on peut s'inscrire dans la prise en charge de l'enfant et comment est-ce qu'on peut peut-être utiliser le carnet de santé pour communiquer avec les autres professionnels de santé sur nos actions en ostéopathie, qu'est-ce qu'on peut apporter à un enfant, à un nourrisson et comment est-ce qu'on peut le communiquer avec notamment les médecins, les pédiatres. qui sont certainement ceux qui utilisent le plus le carnet de santé. Donc, je dirais que l'idée de départ a été, en fait, si je retrace un petit peu l'historique, l'idée de départ, ça a été pendant une formation que j'ai donnée, où en fait, depuis que j'ai commencé à donner des formations, je parle du carnet de santé. Et c'est vrai que jusqu'ici, je disais toujours, en fait, jamais personne n'a réfléchi au sujet. Est-ce qu'on a vraiment le droit d'écrire dans le carnet de santé ? Et quand on regarde bien le carnet de santé, à plusieurs endroits, c'est écrit professionnel de santé. parce que nous ne sommes pas en tant qu'ostéopathe dans le sens où nous ne sommes pas inscrits dans le code de santé publique et donc on était en droit de se poser la question est-ce que vraiment on a le droit en tant qu'ostéopathe de consulter d'une part et puis d'écrire d'autre part dans le carnet de santé et donc pour ça il fallait des compétences en matière de droit et donc là forcément la personne la plus à même de répondre à ces questions là actuellement je pense que c'est Pierre-Luc Lhermitte qui est docteur en droit et donc naturellement je me suis tourné vers lui et avec l'aide de Paola Tavagné aussi et donc qui connaît aussi très bien le sujet à la fois de la pédiatrie et puis le domaine de la recherche, on a eu cette idée de, non seulement de réfléchir à cette question, mais d'en faire un article publié dans une revue, donc dans la revue générale de droit médical, qui, et ça je l'ignorais, mais en fait quand on publie dans une revue comme celle-ci, ça fait doctrine, c'est-à-dire que, par exemple, un juge peut utiliser cette publication. à l'avenir, puisqu'il n'y a actuellement aucun autre écrit en matière de droit sur le sujet. Donc jusqu'à ce qu'il y ait peut-être un jour un texte officiel, un décret qui sorte ou autre, aujourd'hui, on va dire que c'est l'article qui fait référence, en tout cas.

  • Antoine Lacouturière

    Alors, plusieurs choses. D'abord, la première chose qui me vient, c'est bravo. Bravo parce que, objectivement, l'article fait une quinzaine de pages. Je crois qu'il y a plus de 60, peut-être 70 références. sur des textes ou sur des citations, sur des extraits de codes. Donc, on sent que le travail, il est vraiment important. Alors,

  • Gianni Marangelli

    je précise quand même que c'est surtout à Pierre-Luc Lhermitte qu'il faut dire bravo, parce que vraiment, c'est lui qui a, il faut être honnête, c'est lui qui a fait le plus gros du travail et tous ses extraits de codes, etc. Moi, je ne suis absolument pas capable de pouvoir faire ça. Je n'ai pas eu toutes les compétences. Et donc, moi, j'aime bien rendre à César ce qui est à César.

  • Antoine Lacouturière

    Ça s'entend et merci pour ça Gianni tu es plus compétent avec les mains et des petits bouts et des parents qu'avec des extraits du code Ah bah sur cette notion là autant sur le livre sur les déformations de crènes professionnelles là oui c'est mon domaine donc là oui

  • Gianni Marangelli

    je peux dire que j'ai grandement contribué à tout ça mais sinon sur celui-ci on va dire qu'il y a eu l'idée, il y a eu la réflexion et puis l'essentiel c'est quand même

  • Antoine Lacouturière

    Et une nouvelle fois, c'est un travail d'équipe et donc bravo à toute l'équipe pour ça, chacun avec vos actions différentes. Je reviens un tout petit peu en arrière parce qu'une partie des auditeurs ne font pas la différence entre professionnels de santé, professionnels de la santé et peut-être que certains se disent les ostéopathes quoi, comment. C'est une nuance de sémantique et en ostéo, on la connaît bien, mais tu peux juste préciser pour ceux qui ne connaissent pas ça.

  • Gianni Marangelli

    Oui, c'est une nuance qui, là encore, il me semble qu'on la doit à Pierre-Luc Lhermitte, qui en parle dans ses ouvrages et ses écrits. En fait, c'est juste de dire qu'aujourd'hui, il semble difficile de dire que les ostéopathes sont exclus du domaine de la santé, c'est-à-dire qu'on intervient quand même, on est quand même vraiment assimilés au domaine de la santé, vu notre place actuelle dans le paysage de la santé, mais pour autant, on n'est pas dans le code de la santé publique. C'est en ce sens qu'on ne peut pas être considéré comme professionnel de santé et c'est... important de le reconnaître, mais pour autant, on a quand même un rôle à jouer dans le domaine de la santé, au sens de la définition de l'Organisation mondiale de la santé, etc. Puis il y a des décrets aussi qui sont en place et qui expliquent bien ce qu'on a le droit de faire, ce qu'on n'a pas le droit de faire. Et en ce sens, la nuance professionnelle de la santé, elle peut être un peu considérée comme, voilà, on joue sur les mots, mais en fait, c'est juste pour dire, nous ne sommes pas professionnels de santé, mais on a un rôle à jouer quand même. En tout cas, moi, je le vois comme ça. Pierre-Luc en parlerait certainement bien mieux que moi, mais je dirais, moi, ça serait un peu comme ça que je le verrais.

  • Antoine Lacouturière

    Je fais juste une parenthèse, mais je crois que c'est quand même important de recontextualiser parce qu'on n'a pas un diplôme d'État au sens identique au métier de la rééducation, comme sage-femme, comme kiné, comme orthophoniste. Ceci étant, on a des compétences croisées, communes, et je veux dire qu'on est un petit peu... Alors complémentaire, c'est sûr, mais en marche, c'est pas tout à fait le terme. Disons qu'on n'a pas tout à fait la même législation. Et puis, il y a simplement l'assurance maladie qui rembourse ou non. Et donc, toutes ces nuances-là, pour moi, vous en parlez très bien dans l'article sur le côté permission. S'il y a deux mots pour revenir sur l'article, donc il y a permission et devoir. Est-ce qu'on peut, est-ce qu'on a le droit, parce qu'on a cette posture, un petit peu entre deux ? On est des professionnels qui participent à la santé, et ça, je crois que c'est de plus en plus admis. votre livre est un exemple mais il y a de plus en plus d'ostéo qui intègre les équipes de France, qui intègre différents parcours hospitaliers et tant mieux. Donc permission, la première partie c'est est-ce qu'on a le droit de le faire ? Donc la réponse sur l'article, je spoil un peu, je fais court mais c'est après l'analyse des textes de droit et l'interprétation, la réponse est oui.

  • Gianni Marangelli

    A priori oui on a le droit jusqu'à ce qu'il y ait un autre article ou texte qui sorte pour l'instant avec l'analyse que... On en a fait, oui.

  • Antoine Lacouturière

    La première chose, c'est d'abord de dire qu'on peut le consulter avec l'accord des parents, évidemment.

  • Gianni Marangelli

    Et j'insiste parce que là, on va vite, du coup, on synthétise, mais il y a une vraie analyse derrière. Et il faut bien comprendre pourquoi on en est arrivé à cette conclusion qu'on a le droit.

  • Antoine Lacouturière

    Est-ce que tu veux nous en parler un petit peu plus ?

  • Gianni Marangelli

    C'est important. Je pense que c'est bien de pouvoir... Parce que ça fait l'objet d'une certaine réflexion. Et je pense que c'est bien pour les gens qui sont intéressés... d'aller directement voir l'article en question.

  • Antoine Lacouturière

    On les renvoie vers ça ? Oui. Super.

  • Gianni Marangelli

    C'est bien de pouvoir faire une synthèse comme ça, ça me paraît important, parce que c'est pour ceux qui veulent aller à l'essentiel, et puis pour peut-être ceux qui veulent en savoir vraiment plus sur pourquoi est-ce qu'on est arrivé à cette conclusion, c'est bien de pouvoir lire l'article.

  • Antoine Lacouturière

    On renverra dans les notes de l'épisode les articles cités, et puis le lien vers les réseaux, et peut-être les réseaux des auteurs, puisque là on parle de toi, mais ça sera aussi l'occasion de créer du lien avec les auteurs. Tout à fait. Les co-auteurs. Donc, une fois qu'on sait qu'on est concerné par la santé, qu'on sait qu'on est soumis au secret professionnel, qui est un des éléments centrales de l'article.

  • Gianni Marangelli

    Ça fait partie des éléments qui devaient être soulignés.

  • Antoine Lacouturière

    On a accès à la possibilité d'agir et peut-être d'écrire. Le devoir, quels sont les devoirs ? Alors, on va y arriver. Avant d'arriver à ça, il y a une notion que j'aimerais aborder avec toi. C'est... Peut-être les garde-fous, les premiers recours. C'est-à-dire, on est une profession de premiers recours, avec, avant de parler de nos devoirs d'ostéo, et qu'est-ce qu'on va faire en pratique, qu'est-ce que tu fais, comment tu poses les mains, combien de temps, et qu'est-ce que tu écris, on va aller vers ça, mais avant d'arriver à ça, il y a la notion de diagnostic ostéopathique qui se décompose en deux diagnostics différents. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Gianni Marangelli

    Alors, effectivement, selon les textes, le diagnostic ostéopathique se décompose en... D'une part, le diagnostic d'opportunité et le diagnostic fonctionnel. Le diagnostic d'opportunité, c'est que l'ostéopathe, avant toute chose, doit être capable de repérer des signes d'alerte qui nécessiteraient une prise en charge médicale avant toute prise en charge ostéopathique. Et ça, c'est typiquement ce qu'on apprend en formation initiale pour être pas dangereux et sécuritaire. Et c'est pour ça que, durant les études d'ostéopathie, il y a beaucoup de matière médicale, parce que c'est vraiment important d'avoir ces connaissances-là. pour la sécurité des patients, que ce soit en pédiatrie ou chez les adultes également. Et le deuxième point, une fois qu'on a écarté ces éléments-là, grâce à une anamnèse approfondie et un examen clinique rigoureux, le diagnostic fonctionnel, tel que c'est décrit dans les textes, ça rejoint le terme de dysfonction ostéopathique, c'est-à-dire établir à travers notre examen ostéopathique, établir les dysfonctions ostéopathiques et puis les corriger par la suite dans le traitement. Le terme de dysfonction est plus ou moins remis en question en ce moment. Mais c'est l'idée de s'inscrire en tout cas dans la prise en charge des troubles fonctionnels. Moi, j'aime beaucoup ces termes de troubles fonctionnels et de mobilité. C'est-à-dire qu'on n'est pas dans de la pathologie, qui concerne plutôt les pathologies organiques, qui concerne plutôt la prise en charge médicale. Nous, on s'inscrit vraiment dans les troubles fonctionnels et la recherche de mobilité.

  • Antoine Lacouturière

    Recherche de mobilité, on est vraiment sur la base. Est-ce qu'on peut mettre des synonymes sur... dysfonction, restriction de mobilité, ça te va ?

  • Gianni Marangelli

    Moi, je trouve ça assez pertinent comme terme, bien que c'est certainement...

  • Antoine Lacouturière

    C'est limitant ?

  • Gianni Marangelli

    Voilà, c'est limitant, il y a bien d'autres choses, mais je dirais que pour remplacer ça, oui, ça me paraît bien.

  • Antoine Lacouturière

    La sensation que ça me donne, c'est que ça permet d'avoir une valeur objectivable, de dire que ça bouge moins bien. On est en dehors des drapeaux jaunes et des drapeaux rouges qui nous disent, bon, là, ce n'est pas pour nous, on est dans notre champ de compétences, et on sent sous nos mains qu'il y a des zones qui bougent mieux que d'autres et certaines qui, en bougeant moins, amènent une dysfonction, une problématique de la fonction.

  • Gianni Marangelli

    À la fois sous nos mains, mais même à l'observation. C'est-à-dire que même les parents, moi en l'occurrence en pédiatrie, les parents peuvent le voir. Et c'est pour ça que j'aime beaucoup parler de mobilité. C'est qu'avant la séance, les parents, ils voient que l'enfant ne tourne pas la tête d'un côté. Quand je lui fais tel test, que je lui amène un objet d'un côté, il voit que l'enfant ne suit pas bien la cible ou le hochet. Et en fin de séance, je refais le même test et il voit que l'enfant suit mieux. Donc ça pour moi, c'est... typiquement objectivables sans même avoir besoin de mettre les mains dessus, que ce soit par un ostéopathe ou par les parents ou un kiné ou autre. C'est juste qu'on regarde et on voit que ça bouge mieux. Que l'enfant bouge mieux.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait partie de la magie, entre guillemets, ostéopathique qui est aussi dans d'autres thérapies. Mais le avant-après, l'objectivité en tout cas. Je souligne plutôt le fait de dire que c'est objectif.

  • Gianni Marangelli

    Ça c'est vraiment important et ça rejoint... On va certainement en parler après, mais ça rejoint ce qu'on peut noter dans le carnet de santé, à mon sens.

  • Antoine Lacouturière

    Eh bien, transition idéale. On va vers ça. Donc concrètement, le carnet de santé, c'est de la naissance jusqu'à bien plus tard. Toi, aujourd'hui, on a compris que tu intervenais principalement de zéro à six mois, mais tu l'as dit jusqu'à la marche et après, il y a quelques pourcentages dédiés. Donc, ce que je te propose, c'est peut-être à la fois pour les parents et aussi pour les professionnels qui nous écoutent de dire On sait qu'on a la permission de le regarder, on sait qu'on a même le devoir d'écrire dedans. C'est grâce à ton expérience du quotidien, grâce à tes écrits. Ok, qu'est-ce qu'on regarde ? Qu'est-ce que toi, Gianni, quand il y a un enfant qui vient avec ses parents, à la naissance, quelques jours, qu'est-ce que tu regardes, qu'est-ce que tu vas écrire ? C'est deux grandes questions, on va pouvoir dire plein de choses, je te laisse l'aborder comme tu le sens.

  • Gianni Marangelli

    Je rebondis juste sur la notion de devoir. Il ne faut pas non plus, je pense, que tous les osteopathes se mettent à écrire du jour au lendemain dans le carnet de santé parce qu'on a écrit cet article-là. Il faut quand même qu'ils comprennent que ça engage quand même des responsabilités. Il faut être sûr quand même d'avoir les compétences pour le faire. Déjà pour recevoir des bébés et puis pour écrire dans le carnet de santé. Et puis surtout, ne pas écrire n'importe quoi. Donc la notion de devoir, elle était juste pour se dire, tiens, vu qu'on fait partie du paysage, je dois... de la santé et qu'on intervient auprès des bébés, ça paraît important aussi de laisser une trace dans le suivi de l'enfant. En fait, c'est important pour le suivi de l'enfant et que le pédiatre puisse savoir que le nourrisson a été vu par un ostéopathe, qu'est-ce qui a été fait, qu'est-ce qu'il en est ressorti. Et surtout, s'il y a des éléments qui doivent être surveillés par le pédiatre qui suit l'enfant, le médecin qui suit l'enfant. Donc ça, c'est une chose. Et donc, l'autre point, c'était sur le... Tu m'as dit... les âges. Oui,

  • Antoine Lacouturière

    alors ce que je peux faire, je vais t'aider entre guillemets à fragmenter parce que la question est très ouverte, mais je reviens juste sur le devoir, je le synthétise trop, c'est un raccourci, dans l'article, la phrase de fin, je crois, il ne semble pas inapproprié, donc la nuance est bien plus grande de dire que si vous êtes formé, que vous avez les compétences, parce que ça nécessite des compétences, des connaissances, de la physiologie, des compétences, de la capacité de réorienter et assez d'expérience pratique pour dire j'ai objectivé ça, on peut écrire et c'est ok d'écrire. Dit comme ça,

  • Gianni Marangelli

    c'est peut-être plus... C'est vrai que je tiens beaucoup à ça, c'est pour ça que je trouve ça très bien de synthétiser et je te remercie de cet échange par rapport à ça, mais c'est important d'aller vraiment voir toute la réflexion et le raisonnement et le cheminement qu'il y a eu derrière pour arriver à ces conclusions. Il ne faut pas aller trop vite à la suite de cet article et se dire qu'on peut le faire. J'écris tout et n'importe quoi. D'ailleurs, ça fait partie de la réflexion qu'on a en cours avec les deux mêmes auteurs. C'est de savoir maintenant qu'on peut écrire, qu'est-ce qu'on pourrait écrire, comment, etc. Donc là, ça fait partie des réflexions qu'on a actuellement et qu'on aimerait soumettre à publication prochainement.

  • Antoine Lacouturière

    On a hâte de découvrir ça, Diane. Je reviens sur le côté pratico-pratique. Au cabinet, dans les grands motifs de consultation, il y a les DCP, déformation crânienne positionnelle, et puis il y a aussi les troubles de succion dont on parlera peut-être après. Est-ce que tu veux bien nous faire sans forcément être exhaustif ? Parce que ça, on ne l'a pas préparé, tu n'as pas de notes sous tes yeux, tu es juste là pour répondre à mes questions avec ton savoir et tes compétences. Qu'est-ce que tu écris concrètement, toi, dans un carnet ?

  • Gianni Marangelli

    Alors, moi, c'est souvent la même chose, en fait. Déjà, sur le principe, j'écris que des éléments objectivables, c'est-à-dire j'écris des éléments d'anamnèse, ce que me reportent les parents, donc qui peuvent me dire à moi, mais qui pourraient dire aussi à un médecin, un pédiatre, un kiné, etc.

  • Antoine Lacouturière

    À des infirmières de PMI, par exemple, qui font partie des gens qui écrivent aussi dans les carnets.

  • Gianni Marangelli

    Voilà. Et donc, typiquement, l'élément d'anamnèse qu'on me rapporte le plus, c'est... préférence à la rotation d'un côté de la tête, donc préférence à la rotation droite de la tête, ça c'est quelque chose que j'écris tous les jours dans le carnet. Et ensuite, des éléments d'examen clinique, donc observables, là encore. Donc par exemple, méplat occipitoparietal droit, puisque en général, la suite logique d'une préférence à la rotation droite de la tête, c'est un méplat occipitoparietal droit, qu'on pourrait appeler plagiocéphalie, mais... justement, ça fait partie des questions auxquelles on doit réfléchir, c'est est-ce qu'on a le droit d'écrire plage de céphalie dans le carré de santé dans le sens où ça pourrait être considéré comme un diagnostic médical et donc, est-ce qu'on a le droit ? Donc plutôt que d'écrire plage de céphalie, maintenant, j'écris plutôt mépla-oxy-pytoparital droit, puisque ça c'est un élément clinique observable, c'est pas un diagnostic. On observe juste que le crâne s'aplatit à tel endroit, mais là encore, on va aussi réfléchir à ces sujets-là et est-ce que je suis dans le... dans mon droit d'écrire ça aussi. Je suis aussi critique envers moi-même et ce n'est pas parce que j'écris ça depuis plusieurs années maintenant que je continuerai d'écrire comme ça après l'analyse qu'on va en faire peut-être bientôt. Donc pour ça, ensuite je n'écris pas forcément le traitement parce que c'est complexe d'écrire le traitement, mais j'écris les conseils. Donc stimuler la rotation gauche à la maison par les parents, par exemple. Et j'écris le suivi. c'est-à-dire revoir dans 2, 3,

  • Antoine Lacouturière

    4 semaines selon les cas quand tu dis que tu n'écris pas forcément le traitement je rentre sur une question délicate mais tu peux nous dire comment est-ce que tu travailles ? est-ce que tu as des types de techniques préférentielles ? je m'appuie aussi sur le podcast précédent mais je m'appuie sur ton livre donc on a compris que tu observais la mobilité beaucoup et tu peux nous en dire un petit peu plus ? donc il y a cette phase d'observation peut-être donner aussi la... Qu'est-ce que tu observes et qu'est-ce que tu utilises comme technique ?

  • Gianni Marangelli

    L'observation, c'est vraiment important. Je dis souvent en formation que ça découle... J'aime bien que tout soit logique. Quand les parents me disent, par exemple, Oui, je vois que mon enfant tourne plus la tête à droite à la maison une des premières choses que je vais rechercher à l'examen, ça dépend aussi de l'état d'éveil de l'enfant. L'idéal, c'est que l'enfant soit en stade 3 de l'échelle de Prechtel, comme on dit, donc c'est l'état d'éveil calme. Et donc, c'est ce qui nous permet d'avoir le plus d'informations. aussi bien sur sa mobilité, son tonus, etc. Et donc, s'il est dans cet état d'éveil-là, l'une des premières choses que je vais faire, c'est de tester sa mobilité en rotation. Et donc, moi, j'utilise beaucoup le test de la cible contrastée que je montre en formation, qui est utilisé par les médecins aussi, mais dans un but différent. Moi, je l'utilise vraiment dans un but d'évaluer la mobilité complète de l'enfant en rotation droite et gauche jusqu'à 90 degrés. de chaque côté et sa capacité à rester

  • Antoine Lacouturière

    en rotation à 90 degrés. C'est-à-dire que bien souvent, quand un enfant a une préférence à la rotation droite, on va l'amener à gauche, il va plus ou moins bien pouvoir tourner. Il y en a qui ne vont déjà pas, donc là déjà ça nous donne un élément direct. Mais il y en a qui vont pouvoir tourner, parfois jusqu'à 90 degrés, et en fait ils vont rapidement revenir sur le côté droit. Et ça c'est quelque chose vraiment, une fois qu'on l'a expérimenté et qu'on arrive à examiner ça cliniquement, c'est assez parlant. Et donc, ça confirme ce que nous aurons dit les parents à l'anamnèse. Et si on observe par la suite l'arrière du crâne en vue du dessus, qui est la meilleure vue pour observer l'arrière du crâne d'un bébé, et de mettre en évidence un méplat, on observera en général, selon l'âge de l'enfant, un méplat du côté de la rotation préférentielle.

  • Gianni Marangelli

    Alors, je reviens sur un élément. Donc, ils sont inconfortables, en fait. C'est un petit peu ça qui transpire. Ils peuvent être inconfortables dans le fait, toujours sur la rotation droite préférentielle, et... Ils vont à gauche, mais ils n'y restent pas, ils n'arrivent pas à rester. Il y a plein de choses dans ce que tu dis. Donc, tu n'observes finalement pas que la forme de la tête.

  • Antoine Lacouturière

    Ah non, je dirais presque même que c'est... Sauf si l'enfant dort. Là, oui, c'est la première chose que je vais observer, puisque il dort et donc je n'ai pas vraiment de possibilité d'examiner sa mobilité active, du moins. Mais s'il est éveillé, c'est une des dernières choses que je vais regarder.

  • Gianni Marangelli

    Ça, ça me paraît important, tu vois, parce que pour faire le lien avec le carnet de santé, quand quelqu'un vient pour... un méplat occipital et que tu regardes les membres inférieurs, pour nous, en ostéo, c'est évident, ça ne l'est pas forcément.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, et à tel point que des fois, les parents, à la fin de la consultation, ils me disent, un peu moins maintenant, mais il y a eu quelques fois où ils m'ont dit, mais vous n'avez presque pas touché la tête de mon bébé. Et oui, parce qu'en fait, comme on le dit toujours, la tête plate, c'est le témoin d'un problème de mobilité. Et donc, à partir du moment où la tête d'un bébé s'aplatit, c'est que l'enfant ne bouge pas bien. Et donc, c'est ça qui nous importe, c'est de trouver où est-ce que ça ne bouge pas et bien sûr de l'aider à ce que ça rebouge mieux. Mais donc, le problème, en tout cas avec les connaissances qu'on a aujourd'hui, ne vient pas vraiment du crâne. Bien que je sais que certains courants en ostéopathie ne sont pas d'accord avec ça, mais avec les connaissances qu'on a aujourd'hui, c'est plus plausible. de penser que c'est parce que l'enfant a un problème de mobilité, pas au niveau du crâne, mais ailleurs, que son crâne se déforme.

  • Gianni Marangelli

    Je te rejoins en tout cas sur cette sensation-là, cette impression. Et puis, il y a une notion de posture préférentielle. J'aimerais bien recueillir ton avis, ton impression de ça. Au cabinet, souvent, on observe des concavités droites, concavités gauches préférentielles, une forme un petit peu de banane. C'est très vulgarisé, ce n'est pas tout à fait que ça. Oui. C'est observable et je trouve que c'est un exemple pour illustrer ce que tu dis. Tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, bien sûr. Le terme officiel qui a été utilisé dans les recommandations de la Haute Autorité de Santé, tu en as parlé en préambule, ça s'appelle torticolie posturale, qui est à différencier du torticolie musculaire congénitale. Le torticolie posturale, c'est ce qui concerne le plus d'enfants en réalité. On considère qu'il y a à peu près un nouveau-né sur deux qui, dès la naissance, tourne la tête plus d'un côté que de l'autre. Et donc, ça va nous donner cette attitude en banane ou en virgule, avec une convexité du côté de la rotation de la tête. Par exemple, un enfant qui tourne la tête plutôt à droite, il va avoir une convexité droite avec son corps qui fait une banane à convexité droite. Et donc ça, on pense que, en tout cas, les études actuelles vont plutôt dans le sens que ça viendrait d'une position in utero. Ça, à peu près, tout le monde est d'accord là-dessus. Et donc, le nourrisson, le nouveau-né ou le nourrisson, selon l'âge, reprend cette position qu'il a connue plus ou moins longtemps in utero. Donc ça veut dire qu'il n'y a pas vraiment un support lésionnel comme c'est le cas dans le torticolis musculaire congénital où là on est vraiment sur une lésion du muscle sternocleidomastoïdien et où là l'enfant a vraiment une mobilité qu'elle soit active ou passive très limitée. Dans le torticolis postural, la mobilité active peut être limitée mais la mobilité passive n'est pas limitée et donc c'est un enfant qui va être plus souvent d'un côté mais qui peut tourner des deux côtés. Donc ça c'est vraiment la définition du torticolis postural. et c'est ce qui en rend le diagnostic difficile, c'est que l'enfant tourne bien la tête, donc si on l'examine rapidement on peut passer à côté facilement donc c'est là où vraiment je pense que nous en tant qu'ostéopathe on peut avoir un examen vraiment précis et venir en aide par exemple au médecin ou au pédiatre qui effectivement a tellement d'autres choses à regarder qu'ils peuvent passer à côté sur un examen un peu rapide parce qu'il y a beaucoup de choses à voir à l'examen du 15e jour ou du premier mois ou même du deuxième mois. Donc, il peut être bien de participer à ce dépistage-là, je dirais, et donc ensuite de les informer à travers le carnet de santé, justement.

  • Gianni Marangelli

    Bien joué pour le revenir sur le sujet initial. Et c'était vraiment ça ma question, parce que, alors, en tant que praticien, ça fait quelques années que j'ose, entre guillemets, écrire dans le carnet, mais pour en parler autour de moi avec d'autres collègues, il y a souvent cette appréhension à dire, ah non, mais j'écris pas, parce que je suis pas légitime, parce que le pédiatre va penser que, parce que...

  • Antoine Lacouturière

    Et excuse-moi, je te coupe, mais ça, je trouve ça très bien comme démarche, c'est-à-dire qu'il vaut mieux ne pas écrire si on se sent pas. plutôt que d'écrire parce que maintenant on a le droit et du coup écrire alors que...

  • Gianni Marangelli

    Et c'est toujours...

  • Antoine Lacouturière

    Ça c'est important.

  • Gianni Marangelli

    Et pour l'ostéopathie, pour l'image de l'ostéopathie, et pour les parents, et pour les relations avec le pédiatre, j'aime à croire qu'il y a quand même une forme de compétence professionnelle pour savoir ce sur quoi on peut agir et pas. Tout à fait. Et c'est l'intérêt du podcast aussi aujourd'hui avec toi, de dire qu'est-ce qu'on peut voir, qu'est-ce qu'on est en capacité de faire bouger.

  • Antoine Lacouturière

    Et par extension, je dirais même... Donc c'est pareil, ne serait-ce que pour recevoir des nourrissons. Je sais qu'il y a des osteopathes qui ne reçoivent pas des nourrissons parce qu'ils ne se sentent pas les compétences. Et ça, je trouve ça très humble finalement et c'est très bien. De la même manière que c'est aussi une des raisons qui a fait que moi j'arrête de voir des adultes. C'est qu'à un moment donné, je voyais tellement de bébés que je me sentais plus compétent comme je l'étais au départ pour recevoir des adultes. Et donc quand on venait me voir avec une lombalgie, je perdais vraiment les réflexes et là je commençais à me dire mais en fait je commence à ne plus être compétent avec les adultes. Donc c'est important aussi de se sentir capable et compétent pour recevoir des nourrissons. Je dirais que même avant de parler du carré de santé, c'est surtout ça, c'est déjà de recevoir des nourrissons en toute sécurité et efficacité.

  • Gianni Marangelli

    Merci pour la remise dans le contexte et puis aussi pour l'invitation à ne pas forcer.

  • Antoine Lacouturière

    Oui.

  • Gianni Marangelli

    Là, l'échange tous les deux, il est sous le signe de la bienveillance et l'idée, c'est vraiment de proposer des éléments de compréhension nouveaux et de donner envie de faire avancer les choses, plutôt que de forcer en disant il faut absolument écrire, c'est nous les meilleurs, c'est vraiment pas le thème Donc, merci pour la précision. Dans les différents signes, Gianni, je reviens. Donc là, on a parlé d'une posture préférentielle. Est-ce qu'on peut parler d'empreinte utérine ? C'est un mot que tu connais, ça ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, c'est un mot que je connais, que j'utilise même parfois avec les parents, et qui, pour le coup, peut être compréhensible parce que la littérature scientifique, c'est un mot qui est très important. va dans ce sens-là. Et donc, moi, j'aime bien que tout ce que je dis soit plutôt appuyé par... Enfin, pas tout, parce que c'est difficile de tout appuyer sur de la science et c'est peut-être pas forcément même le but recherché, mais en tout cas, ça me paraît important quand j'explique des choses à des parents ou même à des pédiatres dans le cadre, puisque je donne aussi des cours que ce soit pour les médecins, les sages-femmes, les péricultrices, c'est important que ce que je leur dis soit appuyé par des données scientifiques. En tout cas, moi, ça me paraît important. Et donc... Pareil pour les parents, quand je leur explique, parce que les parents aiment bien savoir. Pourquoi est-ce que mon bébé tourne plus la tête à droite qu'à gauche ? Pourquoi est-ce qu'il y a une plage de céphalie droite ? J'aime bien leur expliquer pourquoi avec les connaissances qu'on a aujourd'hui sur le sujet. Et donc, a priori, les connaissances qu'on a aujourd'hui, c'est cette empreinte in utero. Donc voilà, qu'on pourrait appeler empreinte, qu'on pourrait appeler position intra-utérine. Mais c'est cette idée-là que, effectivement, déjà les ostéopathes, il y a des dizaines d'années en arrière, avaient déjà évoqué. et peut-être pas que les ostéopathes, mais en tout cas, moi, étant ostéopathe, c'est ça que je connais surtout. Et donc, ce qui est intéressant, c'est de se dire que ce qu'ils avaient pensé à l'époque est aujourd'hui confirmé par des études scientifiques. Et donc, c'est ça qui est intéressant. Et c'est en ce sens qu'à mon sens, les études scientifiques peuvent confirmer, ou en tout cas aller dans le sens d'éléments que les ostéopathes avaient ressentis en clinique, je dirais. Peut-être pas pour tout, mais en tout cas, pour ça, oui.

  • Gianni Marangelli

    je trouve ça je trouve ça intéressant et même plus qu'intéressant je trouve ça subtil et inspirant de relier ben j'aime bien cette phrase de jean claude ameysène qui dit sur les épaules des géants voir plus loin à travers l'espace et à travers le temps c'est se rappeler d'où on vient en bas ils ont eu des intuitions ils ont eu des palpations nos prédécesseurs en ostéo c'est pas parfait c'est pas magique c'est pas mais c'était là Merci d'avoir fait tout ça et aujourd'hui avec nos compétences, nos outils, les études, le fait de le recoupler et de dire voilà on arrive à ça, je trouve que c'est une voie de sagesse dans ce monde de guerre sur qui a raison ou pas. Top pour la précision. Donc je reviens avec mon idée que les parents puissent se dire tiens, bon, alors les pros qu'est-ce qu'on écrit et puis après les parents qu'est-ce qu'on observe ? Donc sur les pros. Toi, tu vas mettre des valeurs objectives, donc la mobilité globale au niveau crânien, au niveau de la... posture globale dans les conseils des stimulations tu écris ça sur le carnet par exemple j'ai conseillé conseil de points stimulation en phase d'éveil en phase de veille dans les bras tu précises non je reste très simple je le précise aux parents de manière très détaillée bien sûr mais

  • Antoine Lacouturière

    mais dans le carnet non il faut rester succinct je pense bah aussi parce que j'ai cette on va dire j'essaye de rester à ma place quoi et de pas prendre trop de place dans le carnet de santé déjà c'est Déjà,

  • Gianni Marangelli

    il n'y a pas la place d'écrire dans le calendrier de santé.

  • Antoine Lacouturière

    Certes, on a le droit, peut-être même le devoir, mais il ne faut pas non plus prendre toute la place. Moi, j'écris vraiment en général deux, trois petites lignes. J'essaye de me faire petit et d'être à ma place. Je reste succinct et je vais juste écrire. Quand c'est vraiment très long, j'écris conseil habituel, vraiment pour être succinct. Et sinon, j'écris conseil de stimulation en rotation.

  • Gianni Marangelli

    Et aux parents t'expliquer. Tu leur dis, évitez de rester dans la même posture, dans les phases de transport, évitez les conseils habituels sur le fait de ne pas donner le biberon toujours du même côté si c'est un biberon, le fait d'alterner les bras pour le portage, etc. C'est des petits conseils, mais je pense qu'on peut quand même l'utiliser là.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, et puis je dirais même, parfois c'est même plus que des petits conseils, c'est-à-dire que je pense que dans certains cas, c'est au moins aussi important que ce qu'on a fait en pratique.

  • Gianni Marangelli

    30, 35, 40, 45, allez une heure, mais même si je pense qu'une heure avec un bébé c'est beaucoup, mais de conseils, proportionnellement au reste du temps de la vie, clairement la base elle est là.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, et j'en profite aussi pour parler quand même du rôle du kiné, où il m'arrive aussi très fréquemment, alors c'est toujours un peu délicat parce que c'est pas à nous d'estimer en tant qu'ostéopathe si l'enfant doit faire de la kiné, mais le fait est que... Du fait qu'on est un des praticiens de premier recours, les parents ont accès à nos consultations sans passer par le médecin, sans avoir besoin d'ordonnance ou de certificat. Et donc, parfois, on reçoit des bébés qui auraient besoin de kinesthérapie et qui n'en ont pas. Et donc, je pense qu'un bébé pourrait avoir du moins, peut-être pas le besoin de kiné, mais en tout cas, sensibiliser le médecin à se poser la question est-ce qu'il aurait besoin de kinesthérapie ? J'écris avis du médecin pour prise en charge kiné ? Point d'interrogation. Ça, c'est un peu ma phrase toute faite que j'utilise tout le temps. C'est juste pour, toujours en respectant mon champ de compétences, en restant à ma place, mais juste en sensibilisant le médecin. Et c'est vrai que maintenant, la plupart des médecins et des pédiatres, je pense qu'ils me voient écrire dans le carrière de santé depuis un certain nombre d'années. Et donc, souvent, les parents me disent, bah oui, il vous connaît. Je pense qu'il y a aussi ce fait-là qui fait qu'ils me font confiance, sans forcément me connaître ou m'avoir déjà vu en vrai, mais il y a cette confiance-là. Mais je dirais pour les ostéopathes qui nous écoutent et pour qui on n'aide pas ce réseau-là en pratique, juste d'éveiller l'intérêt et la conscience du médecin sur est-ce qu'il y aurait besoin de la kiné. Mais bien sûr, et je dis toujours aux parents, ne dites pas au médecin, l'ostéo a dit qu'il fallait faire de la kiné. Parce que ce n'est pas notre rôle, ce n'est pas dans notre champ de compétences de dire ça. C'est vraiment le médecin qui décide et qui fait l'ordonnance.

  • Gianni Marangelli

    Oui, tout à fait. Les kinés, pour moi, c'est un... Un couple, une équipe en fait. On n'agit pas de la même manière. Ils ont des compétences manuelles qui sont importantes et puis ils ont aussi l'opportunité de faire des traitements répétés.

  • Antoine Lacouturière

    C'est ça. C'est vraiment cette idée de rééducation et de répétition. Donc en général, dans le cadre d'un torticulé postural, c'est une prise en charge d'une fois par semaine. Donc il y a cette notion de répétition qu'on n'a pas en ostéo et ce n'est pas le même travail.

  • Gianni Marangelli

    Non, tout à fait, c'est complémentaire. Je pense que là, c'est assez clair. pour les parents, qu'est-ce qu'ils peuvent observer ? tu peux nous dire ça ? quel signe ? donc il y a la mobilité dont tu viens de parler ils dorent toujours la tête du même côté on regarde vu de dessus, en vue apical vu d'avion là, il y a un méplat en arrière, mais je pense qu'il y a aussi des signes peut-être en avant, sur les oreilles je triche un peu, dans le livre tu le décris très bien, mais tu vois je pense aux parents parce qu'il y a pas mal de parents qui écoutent, qui nous font des retours en disant j'ai appris ça, et je me dis tiens petite checklist de quels sont les signes principaux ou s'il y a ça ? Alors, comme un enfant sur deux est concerné, ça veut dire beaucoup. On ne va pas ne rien faire. On ne va pas ne rien faire. Quels sont les signes ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, c'est intéressant. Oui, je dirais la principale chose, c'est de surveiller qu'un enfant tourne aussi bien la tête à droite et à gauche. C'est-à-dire qu'il ne doit pas y avoir de préférence de rotation, ou du moins qu'il persiste si au bout de deux, trois semaines, l'enfant reste plus d'un côté que de l'autre, bien qu'il puisse tourner des deux côtés, mais s'il est plus souvent d'un côté que de l'autre. c'est qu'il y a un inconfort quelque part et qu'il faut l'aider. Ou à minima, il faut le stimuler de l'autre côté, le positionner de l'autre côté. Donc déjà, observer sa capacité à tourner aussi souvent. C'est vraiment cette notion de fréquence à droite et à gauche. Ensuite, oui, comme tu l'as dit, il y a le méplat en vue du dessus. Il peut y avoir aussi, les parents le voient parfois dès la naissance, un œil plus ouvert que l'autre. Donc en général, l'œil est plus ouvert du côté du méplat. Donc si on est sur un enfant qui tourne plus la tête à droite, on va avoir un méplat à droite et un œil droit plus ouvert. On peut avoir aussi, c'est un peu plus subtil à voir, mais on peut avoir une mâchoire un peu plus fermée d'un côté. Donc typiquement, un enfant qui tourne plus la tête à droite, c'est associé en général à une inclinaison gauche. Et donc avec une posture in utero. en inclinaison gauche, rotation droite, avec donc un oeil plus ouvert que l'autre à droite, et on va avoir la mâchoire à gauche qui va être plus fermée qu'à droite. Donc vraiment l'espace entre la gencive inférieure et la gencive supérieure qui va être plus fermée à gauche. Et donc ça, typiquement, on peut avoir des signes de difficulté de succion.

  • Gianni Marangelli

    On va en parler après, mais bien joué. Oui, là, alors moi, je te vois faire. Pour les personnes qui écoutent, là, il faut imaginer Gianni avec la tête inclinée d'un côté, tourne la tête de l'autre et on imagine l'orbite, l'espace de l'œil autour qui est plus grand d'un côté la mâchoire, je te laisse de l'espace après pour la succion parce que là on va faire du lien avec les professionnels concernés donc on en est mobilité gauche droite cette préférence l'ouverture de la bouche d'un côté,

  • Antoine Lacouturière

    l'œil le méplat un peu plus difficile à voir pour les parents mais quand on leur montre ça leur saute aux yeux, c'est l'avancée de l'oreille Donc toujours du côté du méplat, c'est forcément du même côté que le méplat et du même côté que la rotation préférentielle de la tête. Et ça, une fois qu'on leur montre, souvent ils regardent avec des grands yeux comme ça et ils disent mais c'est incroyable, je ne l'avais jamais vu. Alors qu'en fait, quand on leur montre, ils disent mais comment j'ai fait pour ne pas le voir ?

  • Gianni Marangelli

    Ça, ça fait vraiment écho avec ma pratique au quotidien. Les premières fois que j'ai commencé à le montrer, je me suis dit mais en fait, ça c'est objectivable. Parce que... Alors j'exerce dans un milieu plus rural que le tien où aujourd'hui j'ai un réseau et tant mieux et je travaille avec des professionnels exceptionnels que je salue qui ont fait confiance à ça. Mais l'avancée de l'oreille, tu vois la distance qui diminue entre l'orbite et le conduit auditif externe pour que ça soit connu. Tu utilises les repères mais les repères ils sont moins connus en anat. Une fois que le parent a vu ça, ça devient existant.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, tout à fait. Et c'est important. pour moi de leur montrer, à la fois toujours pour ce côté objectivable, et aussi pour qu'ils prennent conscience qu'il y a un problème, en fait. Parce qu'il y a certaines personnes, même des professionnels, qui disent c'est pas grave, c'est normal de tourner la tête plus d'un côté que de l'autre, c'est normal d'avoir un côté plus aplati, depuis que les bébés sont sur le dos, oui, c'est normal que ça soit un peu plat, ça va revenir tout seul. Oui, ça peut revenir tout seul quand on est sur des formes légères ou modérées, mais dès lors qu'il y a une asymétrie des oreilles, ça veut dire qu'il y a une asymétrie de la base du crâne. et que donc il peut y avoir des répercussions maxillofaciales derrière. Il peut, je dis bien il peut, pas dans tous les cas. Donc voilà, on a suffisamment de connaissances maintenant pour dire que maintenant c'est un problème qui doit être pris en charge et que ce n'est pas anodin. Et j'insiste aussi sur le fait que quand je montre, je ne le fais jamais dans une optique de faire peur aux parents parce que ça peut faire peur de voir ce décalage qui est des fois très important entre les deux oreilles. Et donc je dis toujours aux parents, si je vous le montre, c'est vraiment juste pour que vous compreniez. Et on va mettre tout en place pour que ça se passe bien. Et donc, ce n'est pas du tout pour leur faire peur, mais c'est juste pour leur expliquer qu'il y a des choses qui sont en train de se passer et on va tout faire pour y remédier.

  • Gianni Marangelli

    On reconnaît là cette tonalité bienveillante, ces précautions. Et je crois que dans l'interaction avec un parent, rentrer en disant vous êtes coupable de quelque chose, c'est impossible Et puis on est tous parents, on est tous imparfaits. On souligne ça, bien sûr.

  • Antoine Lacouturière

    Et c'est pour ça, je te remercie d'avoir souligné au début le côté parent. Je ne pense pas qu'il faille être parent pour être bon ostéopathe pédiatrique, mais c'est juste que le fait de comprendre ce qu'est la parentalité, pour moi, ça a été vraiment quelque chose qui a quand même révolutionné ma pratique. Et puis même encore maintenant, les parents me demandent souvent Est-ce que vous, vous avez des enfants ? Hier, encore au cabinet, c'est comme s'ils se disent Ah bah tiens, il comprend Il comprend ce que je vis, il comprend...

  • Gianni Marangelli

    Il est passé par là.

  • Antoine Lacouturière

    Voilà, c'est ça.

  • Gianni Marangelli

    Diani, j'ai envie de revenir sur un élément important dont tu parles dans le livre et puis dans les autres écrits, c'est les conséquences des déformations sur les différentes parties du corps. Donc on n'est pas là pour faire peur, on vient de le dire, on le souligne, on est juste là pour dire que parfois, une déformation légère, ça passe, mais... Je crois que toi et moi, on partage le fait de dire que c'est important d'arrêter de dire c'est pas grave, c'est juste esthétique, les cheveux vont pousser, on le verra plus.

  • Antoine Lacouturière

    C'est ça. Oui, tout à fait. Et surtout, il faut bien comprendre que là, on parle de la déformation du crâne, mais finalement, ce qui est le plus important, et là où il y a le plus de données scientifiques et le plus de répercussions, c'est sur la mobilité de l'enfant et donc sur les conséquences sur le développement psychomoteur global. Donc, c'est surtout ça que... Ce que j'essaye de faire comprendre aux parents, c'est toujours de dire ce qui m'importe, c'est que votre enfant, il rebouche bien. Donc, remettre les choses dans son contexte, et là, ça rejoint un peu les fondements de l'ostéopathie, de cette globalité, et pas juste de s'attarder sur le crâne. Ça, c'est important parce que les parents, eux, ce qu'ils voient surtout, c'est le méplat, c'est la plage de céphalie, ou la brachycéphalie. Donc, je leur explique toujours que si votre enfant, il a un aplatissement, c'est parce que sa mobilité n'est pas normale.

  • Gianni Marangelli

    Donc, dans les... Donc conséquences, je ne sais pas si on dit un petit mot, dans le livre tu parles des conséquences avérées sur la sphère ORL, l'occlusion, la vision, le langage et ce dont tu viens de parler, la posture globale et la mobilité, et à minima, je crois que vous l'écrivez comme ça, à minima esthétique. Donc l'idée c'est encore une fois de proposer des éléments de compréhension pour ne pas venir impacter l'occlusion et devoir faire de l'orthodontie plus tard. Pour dire que le contenant et le contenu, il y a un lien et qu'on agit potentiellement sur ces niveaux-là précocement.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, tout à fait. Alors oui, les domaines que tu as cités sont très justes. Je dirais que c'est important d'écarter d'emblée le côté neurologique, parce que c'est une des grandes questions des parents, c'est est-ce qu'il y a des répercussions neurologiques sur le cerveau ? Donc là, avec l'état des connaissances actuelles, on peut dire que non. Il n'y a aucune étude qui montre qu'il y a des répercussions sur le cerveau en développement, dans le sens où le périmètre crânien reste normal dans le cadre d'une déformation crânienne positionnelle, que ce soit une pluricephalie ou une brachycephalie, et donc le cerveau s'adapte à l'intérieur de la boîte crânienne et il grandit quand même normalement, contrairement à une crânio-sténose par exemple. Et aussi il y a la scoliose qu'on entend souvent, est-ce qu'une déformation crânienne positionnelle peut entraîner une scoliose ? Là encore, ce n'est pas la déformation crânienne positionnelle qui peut entraîner une scoliose, c'est éventuellement le torticolis qui... peut entraîner une attitude scoliotique. On a très peu de données sur le lien de causalité entre un torticolis et une scoliose, mais on commence à avoir quelques données dont on parle d'ailleurs dans le livre et dont je développe encore plus en formation ces idées-là parce que c'est vraiment passionnant. Mais là encore, il faut vraiment garder du... on va dire prendre du recul, de la nuance et ne pas chercher des conséquences là où il n'y en a pas. Mais par contre oui, sur le côté esthétique, là oui on a de la donnée et cliniquement ça s'observe, c'est objectivable. Sur le côté maxillofacial, là aussi on a de la donnée et on a publié une étude avec justement deux orthodontistes sur le sujet, il y a l'année dernière qui est venue accroître un petit peu ces connaissances théoriques sur les conséquences qu'il peut y avoir sur l'impact de l'occlusion, donc on pourra mettre le lien de cet article aussi pour ceux que ça intéresse. Et sur la vision et le côté ORL, on a moins de données. Il y a quelques études qui d'ailleurs sont contradictoires. Donc ça, on l'explique bien aussi dans l'ouvrage et je l'explique bien en formation aussi. Et sur la posture, là oui, on a des données aussi. Mais c'est plutôt le torticolis et pas la plébiscite en elle-même qui va impacter la posture de l'enfant et la motricité, le développement psychomoteur.

  • Gianni Marangelli

    Ça me donne envie de résumer pour les parents, je pense que les pros ils te suivent à 100% point par point, pour les parents qui éventuellement s'interrogent là-dessus, est-ce que si on résume en disant que ces signes observables dont on vient de parler, la mobilité, un orbite légèrement plus grand, donc la taille de la cavité autour de l'œil, une oreille qui avance, un méplat, une posture vraiment préférentielle, ça concerne quand même quasiment un enfant sur deux au départ, donc c'est quelque chose de commun, que... on les rassure, ça n'entraîne pas une différence de vision entre les yeux, par exemple, que quelque part, la nature s'adapte avec une avancée au niveau de la face, une adaptation, et donc on n'est pas sur quelque chose de grave, par contre, qui a des liens sur l'après. Par exemple, des dysfonctions sur l'occlusion et le fait de peut-être recourir plus fréquemment des traitements orthodontiques, que peut-être la succion va s'installer de façon différente, etc. Est-ce que ça, on peut le dire comme ça ? Oui,

  • Antoine Lacouturière

    on peut le dire.

  • Gianni Marangelli

    comme ça. Gianni, on vient de parler de l'observation, ce que les professionnels pouvaient observer, ce que les parents pouvaient voir avec leurs yeux de parents. et faire évoluer vers, on va peut-être consulter. Concrètement, est-ce que tu veux bien revenir sur la partie traitement manuel ? Qu'est-ce que toi, tu mets en pratique au cabinet ?

  • Antoine Lacouturière

    Bien sûr, c'est d'ailleurs le plus intéressant, je pense. Admettons qu'on reste dans cette idée de, les parents constatent un enfant qui tourne plus la tête à droite, à la maison. On a examiné qu'il y avait effectivement un méplat oxyptoparital droit avec les... les différentes modifications dont on vient de parler sur l'oreille, l'orbite, etc. On fait le test à la fois de la cible contrastée, donc la mobilité active, et puis en mobilité passive, nous en ostéo, on met en évidence des zones qui bougent moins bien que d'autres, et donc notamment qui font que la rotation gauche est limitée. Et donc en général, on a sur une préférence à la rotation droite, une rotation gauche limitée. et un enfant qui est plutôt en inclinaison gauche, donc une inclinaison droite qui est limitée. Du coup, le traitement, pour ma part, il est plutôt en direct, c'est-à-dire que je vais chercher à amener l'enfant tout de suite dans la position inverse et donc je passe systématiquement dans les bras. C'est-à-dire que je porte l'enfant et je le mets dans sa virgule opposée, en fait, sa position en banane opposée, mais sans jamais forcer. C'est-à-dire que je vais mettre les... les paramètres, mes appuis je dirais, ou plutôt le placement de mes mains, parce que les appuis c'est presque un terme un peu fort, pour qu'ils se sentent à l'aise dans cette position-là et qu'ils me laissent passer. J'attends qu'ils me laissent passer, donc c'est ce qui fait que c'est des techniques qui peuvent être assez longues, parce que j'essaye de toujours faire en sorte qu'ils soient confortables, et je me sers aussi des parents, c'est-à-dire qu'en général je tourne autour des parents, de manière à ce que l'enfant et le parent aient un contact systématique sur l'un et sur l'autre, pendant que je travaille. Et puis je demande aux parents d'agiter si besoin un objet, etc. pour gagner dans la rotation gauche en l'occurrence, pour une difficulté à tourner la tête à gauche. Et donc c'est une technique qui peut me prendre une minute si on est sur un torticolis postural léger, et qui peut me prendre 5, voire plus, voire 10 minutes, le temps d'arriver à bien relâcher ça. Donc ça on va dire que c'est la première technique que je vais utiliser, et après je complète par des techniques soit sur la table, soit avec la sution, je complète avec la sution en plus spécifique sur certaines zones, que ce soit au niveau cervical, au niveau thorax, au niveau bassin, toujours avec démobilisation pour respecter notre champ de compétences sans aucune manipulation et aucune manœuvre forcée avec impulsion. Sans aucune manœuvre forcée et impulsion. En général, soit le Souvent, sur les bébés de moins de deux mois, ils peuvent dormir soit tout le long, soit une bonne partie de la séance. Et donc, ça ne me pose pas de problème. En tout cas, j'essaye de faire en sorte qu'ils ne pleurent pas. Ça, c'est important pour moi, bien que ça arrive des fois qu'il y ait des bébés qui pleurent pendant la séance. Mais s'ils pleurent, c'est important pour moi que ce ne soit pas moi qui les fasse pleurer à travers mes mobilisations. C'est-à-dire que s'ils pleurent, c'est parce qu'il a faim ou parce qu'il est fatigué. Et donc auquel cas, s'il a faim, il peut prendre le sein ou le biberon pendant la séance et je m'adapte. Et s'il est fatigué, le fait de l'avoir dans les bras justement et de marcher et de le bercer, ça arrive qu'il s'endorme pendant la séance. Ou du moins, s'il ne s'endort pas, il se calme parce que je marche et que je le berce. Donc ce qui fait que finalement, ça arrive assez peu souvent que les bébés pleurent pendant les séances. Et ça, c'est important pour moi que l'enfant se sente bien, que le parent se sente bien aussi et qu'il y ait une bonne atmosphère, on va dire, durant le traitement. pour synthétiser.

  • Gianni Marangelli

    Merci pour la précision. Bien sûr. Je reviens sur un point peut-être plus technique pour les thérapeutes manuels qui travaillent avec des enfants et des bébés. Une fois que tu as obtenu le relâchement, c'est une fonte dans les tissus, c'est la barrière qui progressivement se laisse aller, c'est-à-dire que on est dans le cadre d'une convexité droite, par exemple, aussi au niveau du bassin. J'imagine que tu n'as pas que la tête, tu tiens le bassin. Et une fois que tu as obtenu l'acceptation des tissus, dans le confort, c'est OK pour toi ? C'est-à-dire que le message est suffisant ?

  • Antoine Lacouturière

    C'est là où je vais compléter. Déjà, je vais réexaminer, retester, comme on dit. Et en général, il y a besoin de compléter après par d'autres techniques de mobilisation, plus segmentaires,

  • Gianni Marangelli

    spécifiques,

  • Antoine Lacouturière

    etc. Mais par contre, oui, on sent vraiment... cette sorte de libération, de relâchement, qui est souvent traduite chez l'enfant par un soupir. Les parents l'entendent, et eux-mêmes, ils voient que l'enfant se sent bien.

  • Gianni Marangelli

    Il y a une modification de la respiration.

  • Antoine Lacouturière

    Des fois ils se mettent à gazouiller, s'ils sont en âge de le faire. C'est ça que je trouve aussi incroyable de travailler avec les bébés. et je le dis souvent en formation aussi, c'est qu'il y a vraiment un échange et un dialogue et il n'y a pas de filtre. Et je dis souvent, par exemple, si jamais il m'arrive des fois de penser à autre chose pendant la séance, le bébé va faire quelque chose qui va me ramener ici, à l'instant. C'est-à-dire qu'il va se mettre, je ne sais pas, à faire un son, à faire un pleur, à faire un petit cri. Comme si... C'est assez incroyable. J'aurais du mal à... Je ne sais même pas d'ailleurs si c'est peut-être moi une interprétation que je me fais. Mais je trouve que c'est le côté, l'interaction qu'il y a à la fois avec l'enfant et les parents. Moi, c'est vraiment... Et c'est pour ça que je tiens à ce que ça reste le principal de mon activité dans ma semaine. C'est ça, c'est là où c'est vraiment plaisant.

  • Gianni Marangelli

    Ça me donne envie de rebondir sur deux choses. À chaud, partage d'expérience sur le fait de dire le bébé te ramène dans le présent, en disant t'es pas avec moi, reviens. J'exagère un peu, mais... Je serais curieux d'avoir l'avis des pratiquants avec des animaux, où parfois, en non-verbal, entre guillemets, il y a un message qui dit que ce n'est pas tout à fait juste. Je pense que ça parlera à certains. Et ça fait aussi partie de notre travail, parce que finalement, on en reparlera dans la deuxième partie de l'épisode avec tout ce qui concerne la sucion et les autres études. le consentement, le langage, est-ce que c'est ok les signes qu'on peut observer sans le verbal, mais je crois que c'est important d'intégrer cette dimension-là du bien-être en fait.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, et merci Dom d'amener le terme de consentement, parce qu'on n'en avait pas encore parlé jusqu'ici, et c'est quelque chose qui me paraît vraiment fondamental aussi, le consentement à la fois de l'enfant et des parents, dans tout ce qu'on va leur proposer, en termes de prise en charge, c'est vraiment quelque chose de fondamental. pour tous les patients, mais je pense peut-être encore plus en pédiatrie. Et notamment sur l'aspect intrabucal.

  • Gianni Marangelli

    On verra dans la deuxième partie de l'épisode. Ça me donne le sentiment que tu crées une forme de bulle. Tu vois, en t'écoutant parler, j'imagine la scène, je ne t'ai pas encore vu travailler, on passera peut-être au cabinet tout à l'heure, mais ça me donne le sentiment de créer cet environnement favorable à du lâcher prise, à du bien-être. Et sans le côté ésotérique du mot bien-être, au contraire, au sens du système nerveux autonome, du message que tu envoies, de dire c'est safe, c'est confort. Ça facilite le soin, ça, pour toi, Gianni ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, je pense. Ça fait partie de tout ce qu'on peut appeler les effets contextuels. Oui, c'est clair. Et d'ailleurs, mon cabinet, j'aurais du mal à travailler ailleurs. C'est-à-dire que c'est vraiment penser. pour que ça me facilite la tâche au quotidien. J'ai une petite musique d'ambiance que les parents aiment bien d'ailleurs. Ils me disent on est bien chez vous, ça me donne presque envie de dormir J'ai beaucoup de parents qui, pendant que je traite leur bébé, ils me disent on voit que bébé est bien et ça me donne envie de dormir Il faut aussi comprendre que si c'est une maman qui est dans le postpartum, qui alète et qui ne dort pas beaucoup, on peut comprendre qu'elle soit aussi fatiguée. Et puis j'ai encore le souvenir d'une maman qui me disait Je suis son enfant qui doit avoir peut-être 4 ans aujourd'hui et qui me dit, je me souviens encore de la première séance chez vous. Il faisait beau, il y avait la fenêtre ouverte, les arbres, une musique douce, on était bien. Pour moi, c'est vraiment important qu'ils se sentent bien, qu'ils se sentent en confiance. La première chose, c'est qu'ils se sentent en confiance et qu'ils voient que ça fait du bien à leur bébé. Toujours ce côté objectivable, le fait de dire, je suis venu, j'ai vu, il a répondu à mes attentes et mon bébé va mieux, quel que soit le motif. Mon bébé va mieux, alors c'est pas... Toujours le cas, bien sûr, on n'a jamais 100% de réussite, mais du moins qu'ils aient été écoutés et que j'ai pu essayer de répondre à leurs demandes de manière la plus précise possible.

  • Gianni Marangelli

    C'est quelque chose qui est souvent mis de côté, ce qu'on vient d'évoquer, l'ambiance, qui me paraît intéressante. On en a parlé avec d'autres professionnels sur le... à la fois professionnelle de santé, orthodontiste notamment, on en avait parlé avec Virginie, mais aussi avec les artisans culinaires, le restaurant étoilé, où l'ambiance, en fait, elle va amener un état d'être qui est différent. Dit comme ça, ça paraît naïf, mais ça me tient à cœur de faire passer ce message de... c'est une composante de notre état, et donc indirectement de notre santé.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, et c'est valable, t'as raison de le souligner, c'est valable dans d'autres domaines comme... la restauration, oui, tout à fait. C'est vrai que quand je vais dans un restaurant, ça joue aussi.

  • Gianni Marangelli

    C'est quelque chose qui me fait réfléchir en ce moment. Vraiment. On sème quelques graines, on verra ce que ça donne. Je reviens sur la partie très... Un carnet de santé, on a beaucoup parlé de ta spécificité. Est-ce que tu peux nous dire quelques mots de ce que tu observes pour un bébé qui est en train d'acquérir la marche et si à ce moment-là de la vie, tu mets aussi des observations dans le carnet de santé ? Tu vois, je pense par exemple aux axes, beaucoup de rotation interne, rotation externe, les pieds qui rentrent, qui sortent, au valgus, même aux postures des membres inférieurs, à cette posture du W qui fait beaucoup parler. Est-ce qu'il y a des choses qui reviennent comme ça un petit peu régulièrement que tu peux partager ?

  • Antoine Lacouturière

    Je crois que tu as dit l'essentiel des motifs de consultation, avec la marche en pointe des pieds aussi. Oui, c'est une conversation que j'aime beaucoup, la marche, parce qu'il y a des professionnels, des médecins, des pédiatres qui ne regardent pas les enfants marcher. Là encore, ce n'est pas une critique, mais c'est peut-être par manque de temps ou de connaissances sur le sujet, je ne sais pas. Mais en tout cas... Il y a des parents qui aiment bien venir à la marche parce qu'ils me disent au moins vous regardez marcher. Mais toujours sans cette idée de ne pas se substituer au rôle du pédiatre. Et dès qu'il y a un souci qui me paraît toujours pareil, dépasser mon champ de compétences, je vais en informer le pédiatre à travers le carnet de santé. Mais en fait, cette consultation, elle sert presque dans l'immense majorité des cas à de la rassurance. Parce que la marche sur la pointe des pieds, la marche en rotation externe ou la marche en rotation interne, l'immense majorité des cas, c'est un peu comme ça. même le W dans une moindre mesure, souvent c'est banal en fait. Et c'est des petits défauts, entre guillemets, qui en fait n'en sont presque pas. C'est-à-dire que c'est une question de temps en général avant que la marche se mette bien en place. Bien sûr, dans certains cas, ce n'est pas le cas. Il faudra quand même justement être là pour l'observer, l'examiner et le prendre en charge s'il y a un besoin de le prendre en charge. Mais quand même, dans la majorité des cas, l'enfant va bien, il marche bien. Donc ça, c'est important de le souligner et de le dire aux parents. Moi, j'aime bien leur dire ça va bien Et ça, c'est vrai que je le dis souvent aussi en formation, j'ai mis du temps avant de dire aux parents votre enfant, il va bien Et en fait, le soulagement, j'imagine que ça leur fait de dire ça va en fait, tout va bien

  • Gianni Marangelli

    Il y a une forme de réassurance, tu fais un bilan global et ça bouge bien, c'est chaud, ça circule, ça fonctionne, c'est OK. Il y a une petite asymétrie avec une... Asymétrie, c'est pas tout à fait ça. Je crois qu'il y a une nuance sur ça. Oui,

  • Antoine Lacouturière

    il y a une nuance. C'est vrai qu'on emploie beaucoup le terme asymétrie, mais a priori, en langue française, c'est plutôt dissymétrie.

  • Gianni Marangelli

    Donc ça, je crois que c'est...

  • Antoine Lacouturière

    On le précise au tout début de l'ouvrage. Ça, je l'ai appris grâce aux orthodontistes.

  • Gianni Marangelli

    Donc petit clin d'œil aux orthodontistes. Donc ces différences-là qui sont visibles pour les parents, la sensation que ça me donne, c'est quand il y en a une Par exemple, une vraie préférence en rotation interne d'un pied qui entraîne des chutes, c'est un petit peu, on sort du cas où dans la grande majorité des cas, il y a une résolution spontanée et c'est même physiologique. Quand il y a des notions de chute, comment tu gères ça ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, c'est là où il faut être justement en mesure d'examiner l'enfant et de vérifier si on n'a pas une restriction de mobilité justement en rotation externe d'une hanche par exemple. qui pourraient favoriser ces chutes, voire même quelque chose d'ordre pédical. Quand je dis restriction de mobilité, ça serait plutôt fonctionnel, et donc dans notre champ de compétences en ostéo. Mais il peut y avoir aussi ne pas passer à côté d'un diagnostic différentiel d'opportunité qui nécessiterait une consultation chez le médecin. Mais en fait, c'est vraiment important de bien comprendre qu'il y a des red flags à ne pas passer à côté. mais aussi de ne pas chercher des problèmes là où il n'y en a pas. Et c'est vrai que ça, pour moi, c'est important, parce que c'est une des critiques qui est faite aux ostéopathes, c'est de dire pourquoi est-ce qu'on viendrait vous voir pour la marche, pourquoi est-ce qu'on viendrait vous voir pour un bébé, alors que tout va bien ? C'est vrai, c'est une vraie question. Je ne fais pas partie des ostéopathes qui pensent que tous les bébés, tous les enfants doivent voir un ostéopathe, c'est si les parents le souhaitent et en font la demande. Mais les intérêts, ce serait justement un peu tout ce dont on discute depuis le début, c'est-à-dire de... d'observer et d'examiner l'enfant peut-être un petit peu différemment de ce que fait le médecin et le pédiatre et de repérer des troubles fonctionnels qui peut-être n'auraient pas été vus parce que la médecine classique s'attache plutôt aux troubles pathologiques, aux troubles organiques et ont tellement de choses à voir que ça peut aller vite de passer à côté d'un trouble fonctionnel comme peut l'être une préférence à la rotation interticulée posturale, etc. Et pour les troubles de la marche, ça rejoint ça. Pas dire à des parents... votre enfant marche en rotation externe, il va lui falloir une séance par mois pendant un an. Non, je ne pense pas. Dans la majorité des cas, ce ne sera pas ça. Il y a ce côté vraiment rassurance et conscience de ne pas leur raconter n'importe quoi sous prétexte de les faire revenir plusieurs fois, etc. Ça, c'est vraiment important pour moi.

  • Gianni Marangelli

    On le perçoit. On le perçoit, c'est dans les écrits et je pense que c'est ok, le cadre il est clair et puis tu travailles avec cette équipe autour de toi, ça veut dire que quand ça sort de ta compétence, tu renvoies. Tu vois d'autres choses, là je pense à la marche, des fois c'est vrai que c'est des motifs communs du cabinet, est-ce qu'il y a d'autres motifs qui te viennent dans ce que tu vois régulièrement ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, il y a une consultation que j'aime bien aux alentours des 6 mois. je propose toujours aux parents quand je les vois à la naissance par exemple que tout va bien je leur dis si vous souhaitez qu'on se revoit aux alentours des 6 mois je suis disponible et c'est notamment pour surveiller l'évolution et le développement psychomoteur parce que il y a des bébés qui parfois ont du mal à se retourner du dos au ventre, du ventre au dos se retournent plus d'un côté que de l'autre se retournent en extension et ont du mal à s'enrouler on est un peu plus sur des termes techniques mais... C'est toutes des choses qui sont vraiment intéressantes à vérifier. Et certains enfants le font très bien. Et dans ces cas-là, très bien, pas besoin de se revoir. Et du coup, je leur propose de se revoir à la marche, après la marche. Mais pour ceux chez qui on sent que tout ça n'est pas encore bien en place à six mois, c'est intéressant de venir corriger certaines choses, ajuster certaines choses en ostéo, pour leur permettre d'avoir une motricité derrière qui sera plus symétrique, plus dans l'enroulement, plus physiologique, tout simplement. Et je pense que si à six mois, un enfant se retourne bien dos, ventre, ventre, dos, alors à peu près, je donne six mois, mais on va dire entre quatre et sept, on va dire, se retourne bien en enroulement dos, ventre, ventre, dos, gauche, droite, et qu'il est à l'aise dans sa motricité et qu'il est correctement stimulé par la suite, je pense que les étapes du rampé, du quatre pattes, puis de la marche vont se mettre en place correctement. Et je pense qu'on est encore loin de s'imaginer toutes les répercussions qu'un défaut de mobilité ou de motricité peut avoir chez l'enfant. Mais je pense qu'à l'avenir, il va y avoir de plus en plus de données, je pense, sur ce sujet-là. Et moi, je fais partie de ceux qui sont assez convaincus. Un peu comme les travaux de Michel Forestier, que je salue au passage. Je pense vraiment que si l'enfant ne bouge pas correctement et ne se déplace pas correctement, ne se développe pas correctement sur l'aspect motricité, ça peut conditionner sa motricité future. Plus ou moins, impacté plus ou moins. Je pense qu'il y a quelque chose de cet ordre-là, qui aujourd'hui n'est pas mis en évidence clairement, il faut être honnête, mais ça ne m'étonnerait pas que ça le soit plus tard.

  • Gianni Marangelli

    Dans les ouvrages qu'on peut conseiller, en plus du tien, le sien est référence ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, on peut dire. Il est surtout très bien pour les parents, je trouve.

  • Gianni Marangelli

    Très illustré.

  • Antoine Lacouturière

    Il est très illustré, très bien. Même pour les professionnels, et notamment pour les novices il est très bien aussi. Même pour ceux qui ne sont pas novices, d'ailleurs. Moi, je lui dis souvent, enfin, je lui avais dit, la première fois que je l'ai vu, j'ai dit, mais ton livre, en fait, c'est rare que j'aie eu cette sensation-là. C'est-à-dire que j'étais d'accord presque avec chaque phrase qu'elle disait. Et c'est des choses que je disais moi-même aux parents. Donc, ça m'a à la fois conforté dans ma pratique, dans mes connaissances. Et bien sûr, j'ai appris aussi des choses parce que je l'ai lu il y a quelques années déjà, avant même qu'elle ait sa deuxième réédition. Donc, vraiment, ça fait partie vraiment des ouvrages de référence sur le développement psychomoteur. de la naissance au premier pas.

  • Gianni Marangelli

    Je trouve que l'image des fondations de la maison, avec la période plutôt horizontale, puis verticale, puis le sommet, je trouve la métaphore très pertinente. Donc là, je reviens sur toi. Six mois, tu fais un lien avec les lossifications des sutures, avec les bébés dans tes consultes. Comment tu gères ça ? En fonction du moment des traitements, tu vois où je veux aller ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, oui. Dans le cas d'une déformation crânio-positionnelle, oui, clairement. Sur l'aspect développement psychomoteur, moins du coup. Mais dans le cas d'une pléiocéphalie ou d'une brachycéphalie, oui. Et d'ailleurs, c'est l'âge en général à partir duquel on peut commencer à envisager un casque pour les déformations sévères. Donc oui, tout à fait, à six mois, la haute autorité de santé dit à la fin du premier semestre. Donc voilà, entre quatre et six mois, c'est le moment où on va avoir... Les sutures qui vont commencer à être moins ouvertes et le crâne qui va aussi commencer à être moins malléable. Et donc, quand je dis moins malléable, ce n'est pas dans le sens où on va pouvoir moins agir sur un ostéo, mais c'est surtout qu'il va y avoir une capacité de récupération qui va être moindre naturellement, sans parler de technique sur nous en ostéo. Donc voilà, c'est là où il peut y avoir besoin d'envisager un casque. Donc oui, ça fait partie des éléments et c'est souvent une des questions des parents. Donc c'est... jusqu'à quel âge on peut agir dessus.

  • Gianni Marangelli

    Ça me paraissait important, tu vois, ça veut dire que le sous-entendu c'est... Dans les premiers mois de vie, si on a le choix qu'on voit ces signes-là, on n'attend pas les six mois où le traitement est moins efficace. C'est première semaine, pas forcément premier jour, mais première semaine.

  • Antoine Lacouturière

    Et c'est bien ce que dit la HAS, et ça c'est vraiment important. Il y a vraiment une question de temps. Et là, je dis surtout ça, s'il y a des médecins ou des pédiatres qui écoutent, ce n'est pas la peine d'attendre. Dès qu'on voit un début de méplat, dès qu'on voit une asymétrie dans la mobilité, ce n'est pas la peine d'attendre tout de suite. lancer la prise en charge kiné et idéalement ostéo et donner des conseils aux parents pour que très vite la mobilité soit restaurée, symétrique et que le crâne ne se déforme pas trop, voire pas du tout dans l'idéal.

  • Gianni Marangelli

    Je fais un petit complément, je me permets, sur les sages-femmes qui sont de plus en plus formées et qui, ça fait quelques quelques semaines, mois, quelques années que je vois apparaître dans les dans les comptes-rendus des sages-femmes, il y en a qui écrivent pas, je trouve ça dommage, mais celles qui écrivent dans les comptes-rendus. Tu vois, il commence à y avoir ces indications, et quand à J5, J10, J15, c'est déjà présent, je trouve que la perte de chance, du coup là, on optimise le fait de dire Ok, ça a été détecté, très vite, on y va, donc petit clin d'œil aux sages-femmes.

  • Antoine Lacouturière

    C'est clair, et c'est pour ça que ça me tient à cœur de former, ça fait plusieurs années que je forme les sages-femmes, donc en formation initiale à l'université de sages-femmes, sur le...... dépistage, des formations de craine positionnelle, sages-femmes et puricultrices, elles sont vraiment en première ligne sur à la fois les conseils qu'elles peuvent donner en amont pour éviter que ça apparaisse, et sur le début de prise en charge si jamais elles observent des problématiques dès le début.

  • Gianni Marangelli

    Et tout ça, Gianni, ça nous permet de faire un lien sur l'intérêt du carnet de santé pour toutes ces facettes de l'approche de la santé de l'enfant avec les différents professionnels de santé. Est-ce que tu as envie de rajouter quelque chose sur cette première partie de l'épisode ?

  • Antoine Lacouturière

    Je pense qu'on a bien fait le tour. Je pourrais juste dire pour ceux qui veulent en savoir plus, parce que c'est toujours difficile, j'aurais envie d'en dire beaucoup plus, mais après c'est délicat sur un format podcast comme ça. Mais ne pas hésiter à aller voir les articles qu'on mettra en lien, ou le livre, ou éventuellement les formations. que je peux donner sur le sujet parce que vraiment c'est un sujet qui est passionnant et on aurait envie d'en parler pendant des heures et des heures et c'est génial,

  • Gianni Marangelli

    on se sent passionné c'est aussi ça le côté magnifique de l'histoire c'est un métier, on fait du bien, on sait pas tout tu continues de former et il y a cette passion qui perspire, transpire je me lance pas dans un résumé j'aime bien synthétiser un petit peu mais là on a dit beaucoup de choses on a parlé des signes de qu'est-ce que que les parents pouvaient voir, de qu'est-ce qui devait nous alerter, du fait que ça concernait quand même quasiment un enfant sur deux, la fréquence, elle est importante, et du réseau global. Ce que je te propose, c'est qu'on aille explorer maintenant, dans l'épisode numéro 2, les deux autres articles, notamment sur les recommandations pour l'approche intra-bucale chez l'enfant en ostéopathie. Prérequis juridique, évaluation des bénéfices-risques et normes d'hygiène. Ça, c'est le titre. Ça va nous permettre de parler, là où je t'ai interrompu tout à l'heure, mes excuses pour ça, de la sussion, des troubles de sussion, parce qu'il y a aussi dans nos motifs de consultation au cabinet une vraie action à jouer là-dessus. Et comme c'est passionnant, ça va nous prendre du temps. Donc pour cet épisode, Diany, je te remercie. Je ferai un vrai mot de remerciement sur l'épisode 2, sur l'épisode suite. Mais merci pour ton expertise sur le sujet et à très bientôt.

  • Antoine Lacouturière

    Merci à toi.

  • Gianni Marangelli

    L'épisode touche sa fin avec ces mots, et j'espère que vous pourrez en retirer quelque chose de positif. Une image, une idée, une prise de conscience, et peut-être toucher du doigt des ingrédients de la santé. Si c'est le cas, je vous propose de prendre quelques secondes pour mettre 5 étoiles sur l'application Apple Podcast ou Spotify de votre voisin, copain, cousin, de vos proches, bref, des applications autour de vous. Comme je vous l'explique de temps en temps, c'est une des meilleures manières de nous aider à faire monter le podcast dans les référencements et pouvoir continuer d'inviter de nouvelles personnes inspirantes, inspirées, passionnantes, passionnées et vous proposer ce contenu de manière gratuite. Je vous remercie par avance pour ces quelques instants que vous prendrez qui nous aideront vraiment et je vous souhaite une très belle fin de journée.

Description

Episode rempli de conseils/recommandations 🧰 Pour les parents et pour les professionnels.

Différents éléments autour de l’usage du carnet de santé en ostéopathie

🤔 Avons nous le droit de le consulter ? D’écrire dedans ? Si oui, quoi ?


Deux éléments qui nous tiennent à cœur ressortent de cet épisode :

  • l’importance d’un travail pluridisciplinaire, chacun avec ses compétences

  • Agir le plus tôt possible, conformément aux recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé)


Citation de l’épisode : « La tête plate c’est le témoin d’un problème de mobilité »


TIMELINE :

0-7… : présentation

7-   : L’usage du carnet de santé en ostéopathie, Secret professionnel.

17 : diagnostic ostéopathique

24 : quoi écrire dans un carnet de santé ? Comment examiner ?

31 : Torticolis postural. Retrouver une posture préférentielle ? "Empreinte utérine"

39 : collaborations 41 : quels signes observer pour les parents ? 👁️

47 : arrêter de dire « ce n’est pas grave », « ça passera avec le temps » !

👉🏼 conséquences sur le développement psycho moteur global d’une déformation crânienne positionnelle (plagiocéphalie, brachycéphalie)

52 : Traitement ostéopathique. Quoi, comment ?

1.02 : En grandissant ? (Marche, les axes, les postures, …) Dépistage précoce.


🗣️ Gianni Marangelli : Instagram ; LinkedIn

Le livre : ici ; Ses Formations : Le site de son cabinet


📚 : "L’usage du carnet de santé en ostéopathie », dans la Revue Générale du Droit Médical n° 90. 👥 Co-auteurs : Pierre-Luc L'Hermite, Paola Tavernier, Gianni Marangelli


📲 Retrouvons nous sur : Instagram ; Facebook ; LinkedIn


Si vous appréciez le podcast, je vous invite à nous laisser 5 ⭐️

Sur Apple sur Spotify (C'est gratuit, fait en quelques secondes) 😌

🤝 Merci d’avance pour la reconnaissance du travail


Belle écoute, Antoine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Gianni Marangelli

    Bonjour, soyez les bienvenus sur Toucher du doigt la santé, le podcast autour des soins, du bien-être et de la santé. Je m'appelle Antoine Lacouturière, ancien sportif de haut niveau, j'exerce l'ostéopathie et la sophrologie depuis 10 ans maintenant. A travers la rencontre d'invités passionnés par leur métier, je vous propose de partager avec vous des questionnements sur le fonctionnement du corps humain et des nombreuses manières d'en prendre soin. Aujourd'hui, nous avons le plaisir et l'honneur de recevoir Gianni Marangeli, un ostéopathe qui s'est orienté vers l'ostéopathie pédiatrique et qui est aujourd'hui une référence sur le sujet en France. Modeste, abordable, délicat dans ses propos et son approche, il est pourtant particulièrement inspirant à différents égards. Il fait partie de ces personnes positives qui ne critiquent pas pour le plaisir et qui investissent leur temps, leur énergie et leur talent dans la construction d'une nouvelle manière de voir et de pratiquer l'ostéopathie. Nous avons évoqué différents sujets qui nous semblaient importants, retrouvant ainsi plusieurs fils rouges du podcast, la pluridisciplinarité, la force du travail en équipe, et aussi le fait que non, ne rien faire n'est pas la solution, une déformation crânienne positionnelle, un méplat, une tête plate, une plagiocéphalie, tous ces termes qui font partie du quotidien de Gianni à la maternité ou dans son cabinet, peuvent venir perturber la croissance d'un enfant. Bien sûr, en complément du monde médical, nous verrons que l'ostéopathe a un rôle à jouer. C'est aussi une des raisons qui a amené Gianni et ses co-auteurs à publier différents articles. Un nous intéresse particulièrement aujourd'hui, l'usage du carnet de santé. Avons-nous le droit de le consulter ? Avons-nous le droit... décrire des choses dedans, si, oui, quoi, comment, combien, des questions que bon nombre d'entre nous se posent au quotidien. Progressivement, l'ostéopathie intègre le monde de la santé. J'espère que cet échange vous plaira, j'espère qu'il fournira des éléments de réponse à vos questions et sèmera aussi des graines pour faire évoluer notre très beau métier. Je vous donne rendez-vous sur les réseaux, nous avons hâte de recueillir vos retours. Et je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Diane. Bonjour Antoine.

  • Antoine Lacouturière

    Je te remercie de m'accueillir chez toi aujourd'hui.

  • Gianni Marangelli

    Merci à toi d'être là aussi.

  • Antoine Lacouturière

    Donc on est à Lyon et aujourd'hui j'ai le plaisir de venir te rencontrer pour parler de tes différentes activités, notamment des dernières publications que toi et tes collègues vous avez faites. Avant de rentrer dans le vif du sujet, ce que je te propose de faire, c'est une petite présentation pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore.

  • Gianni Marangelli

    D'accord.

  • Antoine Lacouturière

    Alors, j'ai quelques mots à poser et puis si c'est ok pour toi, je te laisserai compléter.

  • Gianni Marangelli

    D'accord, très bien.

  • Antoine Lacouturière

    Donc, Gianni, tu es praticien. Pour moi, c'est ce que je ressens quand je te lis, quand je t'écoute. Donc, praticien en cabinet libéral et aussi en centre hospitalier.

  • Gianni Marangelli

    Tout à fait.

  • Antoine Lacouturière

    Tu es... On va dire un ostéopathe exclusif, mais avec une spécificité. Je te laisserai mieux la détailler sur les déformations crâniennes positionnelles, les torticolis, la plagiocéphalie. Tu en parleras tout à l'heure. Tu es aussi formateur dans le monde de la pédiatrie en ostéopathie, conférencier, t'interviens dans différents types de domaines. Par exemple, l'orthodontie, mais pas que. Tu as été consultant pour la HAS, la Haute Autorité de Santé. Et puis tu as aussi une casquette... Je dis entre guillemets de chercheur et d'auteur. C'est ça qui m'amène ici et j'en profite pour faire un petit clin d'œil à Grégory Plané. Salut Greg du podcast Le Cabinet d'Ostéopathie.

  • Gianni Marangelli

    On te salue Greg.

  • Antoine Lacouturière

    Parce que c'est grâce à lui que moi je t'ai connu et donc à travers ton livre Les déformations crâniennes positionnelles du nourrisson, une prise en charge pluridisciplinaire, ça je crois que c'est vraiment important pour toi.

  • Gianni Marangelli

    Oui.

  • Antoine Lacouturière

    Voilà, en quelques mots, il me reste à dire qu'au milieu de toutes ces activités, tu es aussi papa et que ça, ça change dans la pratique.

  • Gianni Marangelli

    Oui.

  • Antoine Lacouturière

    Et voilà, pour l'essentiel, avec quelques mots, est-ce que tu veux compléter ça ?

  • Gianni Marangelli

    Oui, j'insisterai sur le premier point que tu as abordé qui est la pratique. C'est vrai que l'essentiel de mon activité, c'est la pratique au cabinet et une demi-journée à la maternité. Et ça, j'y tiens beaucoup. parce qu'aujourd'hui, ça fait 11 ans que j'exerce et je ne me sentirais pas de faire plus de formation, par exemple, ou plus d'activités de recherche que de cabinet. Donc pour moi, c'est vraiment important que ma semaine soit, qu'il y ait le plus de temps possible consacré à l'activité en cabinet, parce que c'est vraiment là où je m'épanouis le plus. Et en tant qu'ostéopathe, ça me paraît vraiment important de garder ce pied dans la clinique. et au contact des bébés et de leurs parents.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait combien de temps que tu travailles avec la maternité ?

  • Gianni Marangelli

    J'ai commencé en 2016 et après on a changé de structure. Et donc la nouvelle structure dans laquelle je suis, c'est tout simplement on a changé de maternité, d'endroit. Et ça c'est depuis 2019, 1er janvier 2019. Donc fin 2016 pour les débuts et 1er janvier 2019 pour là où je suis actuellement.

  • Antoine Lacouturière

    D'accord. On a fait connaissance hier... Habituellement, on partage un verre. Là, on a été courir ensemble et on a discuté un petit peu. Alors, pas trop dans la montée pour Fourvière, mais après, on a discuté sur la répartition de ta pratique. Je crois que tu as une spécificité, spécialité, c'est ça qu'on peut dire, pédiatrique. Tu peux nous préciser un petit peu pour que les auditeurs, les auditrices puissent se rendre compte des tranches d'âge et à peu près des proportions que tu vois ?

  • Gianni Marangelli

    Oui, bien sûr. Le terme spécialité est toujours un petit peu controversé en ostéopathie, puisque pour certains, il ne devrait pas y avoir de spécialité, et puis pour d'autres aussi. Moi, je trouve ça intéressant d'avoir ce côté spécialité, parce que notamment en pédiatrie, je pense qu'il faut vraiment avoir des compétences précises, aussi bien théoriques que pratiques, et des responsabilités assez importantes vis-à-vis de l'enfant et de ses parents. Et en tout cas, moi, dans ma pratique, ça me semblait vraiment important d'aujourd'hui faire que ça. Et depuis quelques années où je fais vraiment que ça et je ne reçois plus d'adultes au cabinet, hormis quelques femmes enceintes parce que j'en vois encore à la maternité. Mais sinon, je n'ai pas d'autres adultes que les femmes enceintes. Et ça représente vraiment une petite proportion de ma patientèle, les femmes enceintes. Et donc, cette spécialité, elle se centralise même sur le 0-2 ans. C'est-à-dire que... Facile, 80-85% de ma patientèle au cabinet, c'est 0-2 ans. Et je pourrais même dire 0-6 mois, encore plus. Et donc jusqu'à la marche, concrètement. Et pour après, je dirais 2-10 ans, ça représente peut-être 10%. Et entre 10 et 16 ans, moins de 5%.

  • Antoine Lacouturière

    Ça nous permet de mieux nous rendre compte. Un des fils rouges du podcast, c'est le travail pluridisciplinaire. C'est quelque chose qui nous relie, je crois. dès le début de ton ouvrage le sous-titre c'est une prise en charge pluridisciplinaire donc au quotidien je crois que vous travaillez à plusieurs dans le cabinet et que les adultes ne sont pas exclus du cabinet tout à fait,

  • Gianni Marangelli

    oui oui on est quatre collaborateurs et j'ai trois collaboratrices dont ma conjointe qui travaille avec moi et effectivement moi je suis le seul à faire que de la pédiatrie ma conjointe fait et au moins 50% voire 75% de pédiatrie, mais elles continuent de recevoir quelques adultes. Et nos deux autres collaboratrices reçoivent des adultes au quotidien. Donc tout à fait, on n'est pas un centre que de pédiatrie. Et notamment parce que moi, j'ai commencé avec les adultes, comme tout le monde. Et donc ces adultes-là, ça me semblait important qu'il y ait une transition, une continuité des soins. Et donc c'est mes collaboratrices qui ont repris le suivi de mes anciens patients adultes de l'époque, enfin de l'époque, il y a quelques années.

  • Antoine Lacouturière

    C'est un détail, mais ça permet aussi de préciser un petit peu la démarche, parce que finalement, la sensation que ça me donne, c'est que l'ostéopathie pédiatrique, on est peu armé en sortant de l'école, et que c'est quelque chose qui nécessite des formations, et qu'acquérir cette compétence-là pour assumer la responsabilité dont tu parlais, ça demande une certaine maturation. Tout à fait,

  • Gianni Marangelli

    et c'est aussi ça qui m'a donné envie d'aller vers la formation. parce qu'il y a plusieurs organismes qui m'ont demandé de participer à faire de la formation, dont le premier a été Cookie, et maintenant je travaille avec Livco. Et ça me plaît beaucoup déjà de participer à la formation, bien que je considère que j'ai encore aussi moi beaucoup de choses à apprendre, c'est pour ça que je continue de faire à minima une formation par an. Mais je trouve ça vraiment aussi intéressant de pouvoir participer à la formation, que ce soit des jeunes diplômés, mais même des plus anciens. Il y en a qui sont... qui ont même plus d'expérience que moi, voire même qui ont été mes enseignants et qui viennent à mes formations. Donc c'est vrai que c'est assez touchant de voir ça et de participer à des échanges comme ça.

  • Antoine Lacouturière

    Merci pour le témoignage. Sacrée preuve d'humilité de leur part et de reconnaissance aussi de la qualité du travail que tu as mis en place ces dernières années. Je te propose de faire une transition sur vos travaux. notamment les dernières publications. Donc il y a eu la sortie du livre il y a un peu plus d'un an maintenant ?

  • Gianni Marangelli

    Oui, c'était en août 2022.

  • Antoine Lacouturière

    Donc on est à presque deux ans. Et je viens vers toi notamment pour la sortie de deux articles que tu as co-écrits. Le premier que je te propose d'aborder ensemble, c'est l'usage du carnet de santé en ostéopathie. Alors, vous l'avez écrit avec Paola Tavernier et Pierre-Luc Lhermitte. Oui. C'est bien ça ?

  • Gianni Marangelli

    Oui.

  • Antoine Lacouturière

    Et pour moi, c'est intéressant de commencer cet échange avec toi sur cet angle-là, puisqu'on parlait du pluri-professionnel. Là, on a parlé des différents ostéos dans ton cabinet, mais dans le livre, on voit très clairement qu'il y a beaucoup de métiers différents qui gravitent autour de la prise en soin d'un enfant en ostéopathie. Et le carnet de santé, je trouve que c'est un petit peu le lien entre ce qu'on va pouvoir écrire qui est objectivable, les observations, ce qu'on va pouvoir faire comme lien avec les autres professionnels de santé qui ne connaissent pas forcément notre métier. Et puis, au sein de la population ostéopathique, oser écrire dans un carnet de santé, c'est loin d'être si facile. Donc, ce que je te propose de faire avant de détailler les différents points du carnet de santé, c'est peut-être me dire un petit peu comment vous en êtes arrivé à dire Ok, on écrit ça Alors,

  • Gianni Marangelli

    je reviens juste d'abord sur le livre. C'est vrai que ça nous importait beaucoup. Ce côté pluridisciplinaire, c'est pour ça que ça figure dans le titre, c'est pour ça que dans les trois co-auteurs principaux, il y a une kinesthérapeute, Marion Foubert, une médecin, un pédiatre, Dr Marie-Caroline Ploton et moi-même en tant qu'ostéopathe. Et on a tenu à ce que dans tous les co-auteurs qui ont écrit avec nous, il y ait vraiment un éventail assez large de professionnels qui interviennent auprès des enfants dans la prise en charge des formations crènes positionnelles. Donc ça, effectivement, c'était vraiment important pour nous. Et donc, l'article sur le carnet de santé s'inscrit toujours un peu dans cette idée-là de pluridisciplinarité et de comment est-ce qu'en tant qu'ostéopathe, on peut s'inscrire dans la prise en charge de l'enfant et comment est-ce qu'on peut peut-être utiliser le carnet de santé pour communiquer avec les autres professionnels de santé sur nos actions en ostéopathie, qu'est-ce qu'on peut apporter à un enfant, à un nourrisson et comment est-ce qu'on peut le communiquer avec notamment les médecins, les pédiatres. qui sont certainement ceux qui utilisent le plus le carnet de santé. Donc, je dirais que l'idée de départ a été, en fait, si je retrace un petit peu l'historique, l'idée de départ, ça a été pendant une formation que j'ai donnée, où en fait, depuis que j'ai commencé à donner des formations, je parle du carnet de santé. Et c'est vrai que jusqu'ici, je disais toujours, en fait, jamais personne n'a réfléchi au sujet. Est-ce qu'on a vraiment le droit d'écrire dans le carnet de santé ? Et quand on regarde bien le carnet de santé, à plusieurs endroits, c'est écrit professionnel de santé. parce que nous ne sommes pas en tant qu'ostéopathe dans le sens où nous ne sommes pas inscrits dans le code de santé publique et donc on était en droit de se poser la question est-ce que vraiment on a le droit en tant qu'ostéopathe de consulter d'une part et puis d'écrire d'autre part dans le carnet de santé et donc pour ça il fallait des compétences en matière de droit et donc là forcément la personne la plus à même de répondre à ces questions là actuellement je pense que c'est Pierre-Luc Lhermitte qui est docteur en droit et donc naturellement je me suis tourné vers lui et avec l'aide de Paola Tavagné aussi et donc qui connaît aussi très bien le sujet à la fois de la pédiatrie et puis le domaine de la recherche, on a eu cette idée de, non seulement de réfléchir à cette question, mais d'en faire un article publié dans une revue, donc dans la revue générale de droit médical, qui, et ça je l'ignorais, mais en fait quand on publie dans une revue comme celle-ci, ça fait doctrine, c'est-à-dire que, par exemple, un juge peut utiliser cette publication. à l'avenir, puisqu'il n'y a actuellement aucun autre écrit en matière de droit sur le sujet. Donc jusqu'à ce qu'il y ait peut-être un jour un texte officiel, un décret qui sorte ou autre, aujourd'hui, on va dire que c'est l'article qui fait référence, en tout cas.

  • Antoine Lacouturière

    Alors, plusieurs choses. D'abord, la première chose qui me vient, c'est bravo. Bravo parce que, objectivement, l'article fait une quinzaine de pages. Je crois qu'il y a plus de 60, peut-être 70 références. sur des textes ou sur des citations, sur des extraits de codes. Donc, on sent que le travail, il est vraiment important. Alors,

  • Gianni Marangelli

    je précise quand même que c'est surtout à Pierre-Luc Lhermitte qu'il faut dire bravo, parce que vraiment, c'est lui qui a, il faut être honnête, c'est lui qui a fait le plus gros du travail et tous ses extraits de codes, etc. Moi, je ne suis absolument pas capable de pouvoir faire ça. Je n'ai pas eu toutes les compétences. Et donc, moi, j'aime bien rendre à César ce qui est à César.

  • Antoine Lacouturière

    Ça s'entend et merci pour ça Gianni tu es plus compétent avec les mains et des petits bouts et des parents qu'avec des extraits du code Ah bah sur cette notion là autant sur le livre sur les déformations de crènes professionnelles là oui c'est mon domaine donc là oui

  • Gianni Marangelli

    je peux dire que j'ai grandement contribué à tout ça mais sinon sur celui-ci on va dire qu'il y a eu l'idée, il y a eu la réflexion et puis l'essentiel c'est quand même

  • Antoine Lacouturière

    Et une nouvelle fois, c'est un travail d'équipe et donc bravo à toute l'équipe pour ça, chacun avec vos actions différentes. Je reviens un tout petit peu en arrière parce qu'une partie des auditeurs ne font pas la différence entre professionnels de santé, professionnels de la santé et peut-être que certains se disent les ostéopathes quoi, comment. C'est une nuance de sémantique et en ostéo, on la connaît bien, mais tu peux juste préciser pour ceux qui ne connaissent pas ça.

  • Gianni Marangelli

    Oui, c'est une nuance qui, là encore, il me semble qu'on la doit à Pierre-Luc Lhermitte, qui en parle dans ses ouvrages et ses écrits. En fait, c'est juste de dire qu'aujourd'hui, il semble difficile de dire que les ostéopathes sont exclus du domaine de la santé, c'est-à-dire qu'on intervient quand même, on est quand même vraiment assimilés au domaine de la santé, vu notre place actuelle dans le paysage de la santé, mais pour autant, on n'est pas dans le code de la santé publique. C'est en ce sens qu'on ne peut pas être considéré comme professionnel de santé et c'est... important de le reconnaître, mais pour autant, on a quand même un rôle à jouer dans le domaine de la santé, au sens de la définition de l'Organisation mondiale de la santé, etc. Puis il y a des décrets aussi qui sont en place et qui expliquent bien ce qu'on a le droit de faire, ce qu'on n'a pas le droit de faire. Et en ce sens, la nuance professionnelle de la santé, elle peut être un peu considérée comme, voilà, on joue sur les mots, mais en fait, c'est juste pour dire, nous ne sommes pas professionnels de santé, mais on a un rôle à jouer quand même. En tout cas, moi, je le vois comme ça. Pierre-Luc en parlerait certainement bien mieux que moi, mais je dirais, moi, ça serait un peu comme ça que je le verrais.

  • Antoine Lacouturière

    Je fais juste une parenthèse, mais je crois que c'est quand même important de recontextualiser parce qu'on n'a pas un diplôme d'État au sens identique au métier de la rééducation, comme sage-femme, comme kiné, comme orthophoniste. Ceci étant, on a des compétences croisées, communes, et je veux dire qu'on est un petit peu... Alors complémentaire, c'est sûr, mais en marche, c'est pas tout à fait le terme. Disons qu'on n'a pas tout à fait la même législation. Et puis, il y a simplement l'assurance maladie qui rembourse ou non. Et donc, toutes ces nuances-là, pour moi, vous en parlez très bien dans l'article sur le côté permission. S'il y a deux mots pour revenir sur l'article, donc il y a permission et devoir. Est-ce qu'on peut, est-ce qu'on a le droit, parce qu'on a cette posture, un petit peu entre deux ? On est des professionnels qui participent à la santé, et ça, je crois que c'est de plus en plus admis. votre livre est un exemple mais il y a de plus en plus d'ostéo qui intègre les équipes de France, qui intègre différents parcours hospitaliers et tant mieux. Donc permission, la première partie c'est est-ce qu'on a le droit de le faire ? Donc la réponse sur l'article, je spoil un peu, je fais court mais c'est après l'analyse des textes de droit et l'interprétation, la réponse est oui.

  • Gianni Marangelli

    A priori oui on a le droit jusqu'à ce qu'il y ait un autre article ou texte qui sorte pour l'instant avec l'analyse que... On en a fait, oui.

  • Antoine Lacouturière

    La première chose, c'est d'abord de dire qu'on peut le consulter avec l'accord des parents, évidemment.

  • Gianni Marangelli

    Et j'insiste parce que là, on va vite, du coup, on synthétise, mais il y a une vraie analyse derrière. Et il faut bien comprendre pourquoi on en est arrivé à cette conclusion qu'on a le droit.

  • Antoine Lacouturière

    Est-ce que tu veux nous en parler un petit peu plus ?

  • Gianni Marangelli

    C'est important. Je pense que c'est bien de pouvoir... Parce que ça fait l'objet d'une certaine réflexion. Et je pense que c'est bien pour les gens qui sont intéressés... d'aller directement voir l'article en question.

  • Antoine Lacouturière

    On les renvoie vers ça ? Oui. Super.

  • Gianni Marangelli

    C'est bien de pouvoir faire une synthèse comme ça, ça me paraît important, parce que c'est pour ceux qui veulent aller à l'essentiel, et puis pour peut-être ceux qui veulent en savoir vraiment plus sur pourquoi est-ce qu'on est arrivé à cette conclusion, c'est bien de pouvoir lire l'article.

  • Antoine Lacouturière

    On renverra dans les notes de l'épisode les articles cités, et puis le lien vers les réseaux, et peut-être les réseaux des auteurs, puisque là on parle de toi, mais ça sera aussi l'occasion de créer du lien avec les auteurs. Tout à fait. Les co-auteurs. Donc, une fois qu'on sait qu'on est concerné par la santé, qu'on sait qu'on est soumis au secret professionnel, qui est un des éléments centrales de l'article.

  • Gianni Marangelli

    Ça fait partie des éléments qui devaient être soulignés.

  • Antoine Lacouturière

    On a accès à la possibilité d'agir et peut-être d'écrire. Le devoir, quels sont les devoirs ? Alors, on va y arriver. Avant d'arriver à ça, il y a une notion que j'aimerais aborder avec toi. C'est... Peut-être les garde-fous, les premiers recours. C'est-à-dire, on est une profession de premiers recours, avec, avant de parler de nos devoirs d'ostéo, et qu'est-ce qu'on va faire en pratique, qu'est-ce que tu fais, comment tu poses les mains, combien de temps, et qu'est-ce que tu écris, on va aller vers ça, mais avant d'arriver à ça, il y a la notion de diagnostic ostéopathique qui se décompose en deux diagnostics différents. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Gianni Marangelli

    Alors, effectivement, selon les textes, le diagnostic ostéopathique se décompose en... D'une part, le diagnostic d'opportunité et le diagnostic fonctionnel. Le diagnostic d'opportunité, c'est que l'ostéopathe, avant toute chose, doit être capable de repérer des signes d'alerte qui nécessiteraient une prise en charge médicale avant toute prise en charge ostéopathique. Et ça, c'est typiquement ce qu'on apprend en formation initiale pour être pas dangereux et sécuritaire. Et c'est pour ça que, durant les études d'ostéopathie, il y a beaucoup de matière médicale, parce que c'est vraiment important d'avoir ces connaissances-là. pour la sécurité des patients, que ce soit en pédiatrie ou chez les adultes également. Et le deuxième point, une fois qu'on a écarté ces éléments-là, grâce à une anamnèse approfondie et un examen clinique rigoureux, le diagnostic fonctionnel, tel que c'est décrit dans les textes, ça rejoint le terme de dysfonction ostéopathique, c'est-à-dire établir à travers notre examen ostéopathique, établir les dysfonctions ostéopathiques et puis les corriger par la suite dans le traitement. Le terme de dysfonction est plus ou moins remis en question en ce moment. Mais c'est l'idée de s'inscrire en tout cas dans la prise en charge des troubles fonctionnels. Moi, j'aime beaucoup ces termes de troubles fonctionnels et de mobilité. C'est-à-dire qu'on n'est pas dans de la pathologie, qui concerne plutôt les pathologies organiques, qui concerne plutôt la prise en charge médicale. Nous, on s'inscrit vraiment dans les troubles fonctionnels et la recherche de mobilité.

  • Antoine Lacouturière

    Recherche de mobilité, on est vraiment sur la base. Est-ce qu'on peut mettre des synonymes sur... dysfonction, restriction de mobilité, ça te va ?

  • Gianni Marangelli

    Moi, je trouve ça assez pertinent comme terme, bien que c'est certainement...

  • Antoine Lacouturière

    C'est limitant ?

  • Gianni Marangelli

    Voilà, c'est limitant, il y a bien d'autres choses, mais je dirais que pour remplacer ça, oui, ça me paraît bien.

  • Antoine Lacouturière

    La sensation que ça me donne, c'est que ça permet d'avoir une valeur objectivable, de dire que ça bouge moins bien. On est en dehors des drapeaux jaunes et des drapeaux rouges qui nous disent, bon, là, ce n'est pas pour nous, on est dans notre champ de compétences, et on sent sous nos mains qu'il y a des zones qui bougent mieux que d'autres et certaines qui, en bougeant moins, amènent une dysfonction, une problématique de la fonction.

  • Gianni Marangelli

    À la fois sous nos mains, mais même à l'observation. C'est-à-dire que même les parents, moi en l'occurrence en pédiatrie, les parents peuvent le voir. Et c'est pour ça que j'aime beaucoup parler de mobilité. C'est qu'avant la séance, les parents, ils voient que l'enfant ne tourne pas la tête d'un côté. Quand je lui fais tel test, que je lui amène un objet d'un côté, il voit que l'enfant ne suit pas bien la cible ou le hochet. Et en fin de séance, je refais le même test et il voit que l'enfant suit mieux. Donc ça pour moi, c'est... typiquement objectivables sans même avoir besoin de mettre les mains dessus, que ce soit par un ostéopathe ou par les parents ou un kiné ou autre. C'est juste qu'on regarde et on voit que ça bouge mieux. Que l'enfant bouge mieux.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait partie de la magie, entre guillemets, ostéopathique qui est aussi dans d'autres thérapies. Mais le avant-après, l'objectivité en tout cas. Je souligne plutôt le fait de dire que c'est objectif.

  • Gianni Marangelli

    Ça c'est vraiment important et ça rejoint... On va certainement en parler après, mais ça rejoint ce qu'on peut noter dans le carnet de santé, à mon sens.

  • Antoine Lacouturière

    Eh bien, transition idéale. On va vers ça. Donc concrètement, le carnet de santé, c'est de la naissance jusqu'à bien plus tard. Toi, aujourd'hui, on a compris que tu intervenais principalement de zéro à six mois, mais tu l'as dit jusqu'à la marche et après, il y a quelques pourcentages dédiés. Donc, ce que je te propose, c'est peut-être à la fois pour les parents et aussi pour les professionnels qui nous écoutent de dire On sait qu'on a la permission de le regarder, on sait qu'on a même le devoir d'écrire dedans. C'est grâce à ton expérience du quotidien, grâce à tes écrits. Ok, qu'est-ce qu'on regarde ? Qu'est-ce que toi, Gianni, quand il y a un enfant qui vient avec ses parents, à la naissance, quelques jours, qu'est-ce que tu regardes, qu'est-ce que tu vas écrire ? C'est deux grandes questions, on va pouvoir dire plein de choses, je te laisse l'aborder comme tu le sens.

  • Gianni Marangelli

    Je rebondis juste sur la notion de devoir. Il ne faut pas non plus, je pense, que tous les osteopathes se mettent à écrire du jour au lendemain dans le carnet de santé parce qu'on a écrit cet article-là. Il faut quand même qu'ils comprennent que ça engage quand même des responsabilités. Il faut être sûr quand même d'avoir les compétences pour le faire. Déjà pour recevoir des bébés et puis pour écrire dans le carnet de santé. Et puis surtout, ne pas écrire n'importe quoi. Donc la notion de devoir, elle était juste pour se dire, tiens, vu qu'on fait partie du paysage, je dois... de la santé et qu'on intervient auprès des bébés, ça paraît important aussi de laisser une trace dans le suivi de l'enfant. En fait, c'est important pour le suivi de l'enfant et que le pédiatre puisse savoir que le nourrisson a été vu par un ostéopathe, qu'est-ce qui a été fait, qu'est-ce qu'il en est ressorti. Et surtout, s'il y a des éléments qui doivent être surveillés par le pédiatre qui suit l'enfant, le médecin qui suit l'enfant. Donc ça, c'est une chose. Et donc, l'autre point, c'était sur le... Tu m'as dit... les âges. Oui,

  • Antoine Lacouturière

    alors ce que je peux faire, je vais t'aider entre guillemets à fragmenter parce que la question est très ouverte, mais je reviens juste sur le devoir, je le synthétise trop, c'est un raccourci, dans l'article, la phrase de fin, je crois, il ne semble pas inapproprié, donc la nuance est bien plus grande de dire que si vous êtes formé, que vous avez les compétences, parce que ça nécessite des compétences, des connaissances, de la physiologie, des compétences, de la capacité de réorienter et assez d'expérience pratique pour dire j'ai objectivé ça, on peut écrire et c'est ok d'écrire. Dit comme ça,

  • Gianni Marangelli

    c'est peut-être plus... C'est vrai que je tiens beaucoup à ça, c'est pour ça que je trouve ça très bien de synthétiser et je te remercie de cet échange par rapport à ça, mais c'est important d'aller vraiment voir toute la réflexion et le raisonnement et le cheminement qu'il y a eu derrière pour arriver à ces conclusions. Il ne faut pas aller trop vite à la suite de cet article et se dire qu'on peut le faire. J'écris tout et n'importe quoi. D'ailleurs, ça fait partie de la réflexion qu'on a en cours avec les deux mêmes auteurs. C'est de savoir maintenant qu'on peut écrire, qu'est-ce qu'on pourrait écrire, comment, etc. Donc là, ça fait partie des réflexions qu'on a actuellement et qu'on aimerait soumettre à publication prochainement.

  • Antoine Lacouturière

    On a hâte de découvrir ça, Diane. Je reviens sur le côté pratico-pratique. Au cabinet, dans les grands motifs de consultation, il y a les DCP, déformation crânienne positionnelle, et puis il y a aussi les troubles de succion dont on parlera peut-être après. Est-ce que tu veux bien nous faire sans forcément être exhaustif ? Parce que ça, on ne l'a pas préparé, tu n'as pas de notes sous tes yeux, tu es juste là pour répondre à mes questions avec ton savoir et tes compétences. Qu'est-ce que tu écris concrètement, toi, dans un carnet ?

  • Gianni Marangelli

    Alors, moi, c'est souvent la même chose, en fait. Déjà, sur le principe, j'écris que des éléments objectivables, c'est-à-dire j'écris des éléments d'anamnèse, ce que me reportent les parents, donc qui peuvent me dire à moi, mais qui pourraient dire aussi à un médecin, un pédiatre, un kiné, etc.

  • Antoine Lacouturière

    À des infirmières de PMI, par exemple, qui font partie des gens qui écrivent aussi dans les carnets.

  • Gianni Marangelli

    Voilà. Et donc, typiquement, l'élément d'anamnèse qu'on me rapporte le plus, c'est... préférence à la rotation d'un côté de la tête, donc préférence à la rotation droite de la tête, ça c'est quelque chose que j'écris tous les jours dans le carnet. Et ensuite, des éléments d'examen clinique, donc observables, là encore. Donc par exemple, méplat occipitoparietal droit, puisque en général, la suite logique d'une préférence à la rotation droite de la tête, c'est un méplat occipitoparietal droit, qu'on pourrait appeler plagiocéphalie, mais... justement, ça fait partie des questions auxquelles on doit réfléchir, c'est est-ce qu'on a le droit d'écrire plage de céphalie dans le carré de santé dans le sens où ça pourrait être considéré comme un diagnostic médical et donc, est-ce qu'on a le droit ? Donc plutôt que d'écrire plage de céphalie, maintenant, j'écris plutôt mépla-oxy-pytoparital droit, puisque ça c'est un élément clinique observable, c'est pas un diagnostic. On observe juste que le crâne s'aplatit à tel endroit, mais là encore, on va aussi réfléchir à ces sujets-là et est-ce que je suis dans le... dans mon droit d'écrire ça aussi. Je suis aussi critique envers moi-même et ce n'est pas parce que j'écris ça depuis plusieurs années maintenant que je continuerai d'écrire comme ça après l'analyse qu'on va en faire peut-être bientôt. Donc pour ça, ensuite je n'écris pas forcément le traitement parce que c'est complexe d'écrire le traitement, mais j'écris les conseils. Donc stimuler la rotation gauche à la maison par les parents, par exemple. Et j'écris le suivi. c'est-à-dire revoir dans 2, 3,

  • Antoine Lacouturière

    4 semaines selon les cas quand tu dis que tu n'écris pas forcément le traitement je rentre sur une question délicate mais tu peux nous dire comment est-ce que tu travailles ? est-ce que tu as des types de techniques préférentielles ? je m'appuie aussi sur le podcast précédent mais je m'appuie sur ton livre donc on a compris que tu observais la mobilité beaucoup et tu peux nous en dire un petit peu plus ? donc il y a cette phase d'observation peut-être donner aussi la... Qu'est-ce que tu observes et qu'est-ce que tu utilises comme technique ?

  • Gianni Marangelli

    L'observation, c'est vraiment important. Je dis souvent en formation que ça découle... J'aime bien que tout soit logique. Quand les parents me disent, par exemple, Oui, je vois que mon enfant tourne plus la tête à droite à la maison une des premières choses que je vais rechercher à l'examen, ça dépend aussi de l'état d'éveil de l'enfant. L'idéal, c'est que l'enfant soit en stade 3 de l'échelle de Prechtel, comme on dit, donc c'est l'état d'éveil calme. Et donc, c'est ce qui nous permet d'avoir le plus d'informations. aussi bien sur sa mobilité, son tonus, etc. Et donc, s'il est dans cet état d'éveil-là, l'une des premières choses que je vais faire, c'est de tester sa mobilité en rotation. Et donc, moi, j'utilise beaucoup le test de la cible contrastée que je montre en formation, qui est utilisé par les médecins aussi, mais dans un but différent. Moi, je l'utilise vraiment dans un but d'évaluer la mobilité complète de l'enfant en rotation droite et gauche jusqu'à 90 degrés. de chaque côté et sa capacité à rester

  • Antoine Lacouturière

    en rotation à 90 degrés. C'est-à-dire que bien souvent, quand un enfant a une préférence à la rotation droite, on va l'amener à gauche, il va plus ou moins bien pouvoir tourner. Il y en a qui ne vont déjà pas, donc là déjà ça nous donne un élément direct. Mais il y en a qui vont pouvoir tourner, parfois jusqu'à 90 degrés, et en fait ils vont rapidement revenir sur le côté droit. Et ça c'est quelque chose vraiment, une fois qu'on l'a expérimenté et qu'on arrive à examiner ça cliniquement, c'est assez parlant. Et donc, ça confirme ce que nous aurons dit les parents à l'anamnèse. Et si on observe par la suite l'arrière du crâne en vue du dessus, qui est la meilleure vue pour observer l'arrière du crâne d'un bébé, et de mettre en évidence un méplat, on observera en général, selon l'âge de l'enfant, un méplat du côté de la rotation préférentielle.

  • Gianni Marangelli

    Alors, je reviens sur un élément. Donc, ils sont inconfortables, en fait. C'est un petit peu ça qui transpire. Ils peuvent être inconfortables dans le fait, toujours sur la rotation droite préférentielle, et... Ils vont à gauche, mais ils n'y restent pas, ils n'arrivent pas à rester. Il y a plein de choses dans ce que tu dis. Donc, tu n'observes finalement pas que la forme de la tête.

  • Antoine Lacouturière

    Ah non, je dirais presque même que c'est... Sauf si l'enfant dort. Là, oui, c'est la première chose que je vais observer, puisque il dort et donc je n'ai pas vraiment de possibilité d'examiner sa mobilité active, du moins. Mais s'il est éveillé, c'est une des dernières choses que je vais regarder.

  • Gianni Marangelli

    Ça, ça me paraît important, tu vois, parce que pour faire le lien avec le carnet de santé, quand quelqu'un vient pour... un méplat occipital et que tu regardes les membres inférieurs, pour nous, en ostéo, c'est évident, ça ne l'est pas forcément.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, et à tel point que des fois, les parents, à la fin de la consultation, ils me disent, un peu moins maintenant, mais il y a eu quelques fois où ils m'ont dit, mais vous n'avez presque pas touché la tête de mon bébé. Et oui, parce qu'en fait, comme on le dit toujours, la tête plate, c'est le témoin d'un problème de mobilité. Et donc, à partir du moment où la tête d'un bébé s'aplatit, c'est que l'enfant ne bouge pas bien. Et donc, c'est ça qui nous importe, c'est de trouver où est-ce que ça ne bouge pas et bien sûr de l'aider à ce que ça rebouge mieux. Mais donc, le problème, en tout cas avec les connaissances qu'on a aujourd'hui, ne vient pas vraiment du crâne. Bien que je sais que certains courants en ostéopathie ne sont pas d'accord avec ça, mais avec les connaissances qu'on a aujourd'hui, c'est plus plausible. de penser que c'est parce que l'enfant a un problème de mobilité, pas au niveau du crâne, mais ailleurs, que son crâne se déforme.

  • Gianni Marangelli

    Je te rejoins en tout cas sur cette sensation-là, cette impression. Et puis, il y a une notion de posture préférentielle. J'aimerais bien recueillir ton avis, ton impression de ça. Au cabinet, souvent, on observe des concavités droites, concavités gauches préférentielles, une forme un petit peu de banane. C'est très vulgarisé, ce n'est pas tout à fait que ça. Oui. C'est observable et je trouve que c'est un exemple pour illustrer ce que tu dis. Tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, bien sûr. Le terme officiel qui a été utilisé dans les recommandations de la Haute Autorité de Santé, tu en as parlé en préambule, ça s'appelle torticolie posturale, qui est à différencier du torticolie musculaire congénitale. Le torticolie posturale, c'est ce qui concerne le plus d'enfants en réalité. On considère qu'il y a à peu près un nouveau-né sur deux qui, dès la naissance, tourne la tête plus d'un côté que de l'autre. Et donc, ça va nous donner cette attitude en banane ou en virgule, avec une convexité du côté de la rotation de la tête. Par exemple, un enfant qui tourne la tête plutôt à droite, il va avoir une convexité droite avec son corps qui fait une banane à convexité droite. Et donc ça, on pense que, en tout cas, les études actuelles vont plutôt dans le sens que ça viendrait d'une position in utero. Ça, à peu près, tout le monde est d'accord là-dessus. Et donc, le nourrisson, le nouveau-né ou le nourrisson, selon l'âge, reprend cette position qu'il a connue plus ou moins longtemps in utero. Donc ça veut dire qu'il n'y a pas vraiment un support lésionnel comme c'est le cas dans le torticolis musculaire congénital où là on est vraiment sur une lésion du muscle sternocleidomastoïdien et où là l'enfant a vraiment une mobilité qu'elle soit active ou passive très limitée. Dans le torticolis postural, la mobilité active peut être limitée mais la mobilité passive n'est pas limitée et donc c'est un enfant qui va être plus souvent d'un côté mais qui peut tourner des deux côtés. Donc ça c'est vraiment la définition du torticolis postural. et c'est ce qui en rend le diagnostic difficile, c'est que l'enfant tourne bien la tête, donc si on l'examine rapidement on peut passer à côté facilement donc c'est là où vraiment je pense que nous en tant qu'ostéopathe on peut avoir un examen vraiment précis et venir en aide par exemple au médecin ou au pédiatre qui effectivement a tellement d'autres choses à regarder qu'ils peuvent passer à côté sur un examen un peu rapide parce qu'il y a beaucoup de choses à voir à l'examen du 15e jour ou du premier mois ou même du deuxième mois. Donc, il peut être bien de participer à ce dépistage-là, je dirais, et donc ensuite de les informer à travers le carnet de santé, justement.

  • Gianni Marangelli

    Bien joué pour le revenir sur le sujet initial. Et c'était vraiment ça ma question, parce que, alors, en tant que praticien, ça fait quelques années que j'ose, entre guillemets, écrire dans le carnet, mais pour en parler autour de moi avec d'autres collègues, il y a souvent cette appréhension à dire, ah non, mais j'écris pas, parce que je suis pas légitime, parce que le pédiatre va penser que, parce que...

  • Antoine Lacouturière

    Et excuse-moi, je te coupe, mais ça, je trouve ça très bien comme démarche, c'est-à-dire qu'il vaut mieux ne pas écrire si on se sent pas. plutôt que d'écrire parce que maintenant on a le droit et du coup écrire alors que...

  • Gianni Marangelli

    Et c'est toujours...

  • Antoine Lacouturière

    Ça c'est important.

  • Gianni Marangelli

    Et pour l'ostéopathie, pour l'image de l'ostéopathie, et pour les parents, et pour les relations avec le pédiatre, j'aime à croire qu'il y a quand même une forme de compétence professionnelle pour savoir ce sur quoi on peut agir et pas. Tout à fait. Et c'est l'intérêt du podcast aussi aujourd'hui avec toi, de dire qu'est-ce qu'on peut voir, qu'est-ce qu'on est en capacité de faire bouger.

  • Antoine Lacouturière

    Et par extension, je dirais même... Donc c'est pareil, ne serait-ce que pour recevoir des nourrissons. Je sais qu'il y a des osteopathes qui ne reçoivent pas des nourrissons parce qu'ils ne se sentent pas les compétences. Et ça, je trouve ça très humble finalement et c'est très bien. De la même manière que c'est aussi une des raisons qui a fait que moi j'arrête de voir des adultes. C'est qu'à un moment donné, je voyais tellement de bébés que je me sentais plus compétent comme je l'étais au départ pour recevoir des adultes. Et donc quand on venait me voir avec une lombalgie, je perdais vraiment les réflexes et là je commençais à me dire mais en fait je commence à ne plus être compétent avec les adultes. Donc c'est important aussi de se sentir capable et compétent pour recevoir des nourrissons. Je dirais que même avant de parler du carré de santé, c'est surtout ça, c'est déjà de recevoir des nourrissons en toute sécurité et efficacité.

  • Gianni Marangelli

    Merci pour la remise dans le contexte et puis aussi pour l'invitation à ne pas forcer.

  • Antoine Lacouturière

    Oui.

  • Gianni Marangelli

    Là, l'échange tous les deux, il est sous le signe de la bienveillance et l'idée, c'est vraiment de proposer des éléments de compréhension nouveaux et de donner envie de faire avancer les choses, plutôt que de forcer en disant il faut absolument écrire, c'est nous les meilleurs, c'est vraiment pas le thème Donc, merci pour la précision. Dans les différents signes, Gianni, je reviens. Donc là, on a parlé d'une posture préférentielle. Est-ce qu'on peut parler d'empreinte utérine ? C'est un mot que tu connais, ça ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, c'est un mot que je connais, que j'utilise même parfois avec les parents, et qui, pour le coup, peut être compréhensible parce que la littérature scientifique, c'est un mot qui est très important. va dans ce sens-là. Et donc, moi, j'aime bien que tout ce que je dis soit plutôt appuyé par... Enfin, pas tout, parce que c'est difficile de tout appuyer sur de la science et c'est peut-être pas forcément même le but recherché, mais en tout cas, ça me paraît important quand j'explique des choses à des parents ou même à des pédiatres dans le cadre, puisque je donne aussi des cours que ce soit pour les médecins, les sages-femmes, les péricultrices, c'est important que ce que je leur dis soit appuyé par des données scientifiques. En tout cas, moi, ça me paraît important. Et donc... Pareil pour les parents, quand je leur explique, parce que les parents aiment bien savoir. Pourquoi est-ce que mon bébé tourne plus la tête à droite qu'à gauche ? Pourquoi est-ce qu'il y a une plage de céphalie droite ? J'aime bien leur expliquer pourquoi avec les connaissances qu'on a aujourd'hui sur le sujet. Et donc, a priori, les connaissances qu'on a aujourd'hui, c'est cette empreinte in utero. Donc voilà, qu'on pourrait appeler empreinte, qu'on pourrait appeler position intra-utérine. Mais c'est cette idée-là que, effectivement, déjà les ostéopathes, il y a des dizaines d'années en arrière, avaient déjà évoqué. et peut-être pas que les ostéopathes, mais en tout cas, moi, étant ostéopathe, c'est ça que je connais surtout. Et donc, ce qui est intéressant, c'est de se dire que ce qu'ils avaient pensé à l'époque est aujourd'hui confirmé par des études scientifiques. Et donc, c'est ça qui est intéressant. Et c'est en ce sens qu'à mon sens, les études scientifiques peuvent confirmer, ou en tout cas aller dans le sens d'éléments que les ostéopathes avaient ressentis en clinique, je dirais. Peut-être pas pour tout, mais en tout cas, pour ça, oui.

  • Gianni Marangelli

    je trouve ça je trouve ça intéressant et même plus qu'intéressant je trouve ça subtil et inspirant de relier ben j'aime bien cette phrase de jean claude ameysène qui dit sur les épaules des géants voir plus loin à travers l'espace et à travers le temps c'est se rappeler d'où on vient en bas ils ont eu des intuitions ils ont eu des palpations nos prédécesseurs en ostéo c'est pas parfait c'est pas magique c'est pas mais c'était là Merci d'avoir fait tout ça et aujourd'hui avec nos compétences, nos outils, les études, le fait de le recoupler et de dire voilà on arrive à ça, je trouve que c'est une voie de sagesse dans ce monde de guerre sur qui a raison ou pas. Top pour la précision. Donc je reviens avec mon idée que les parents puissent se dire tiens, bon, alors les pros qu'est-ce qu'on écrit et puis après les parents qu'est-ce qu'on observe ? Donc sur les pros. Toi, tu vas mettre des valeurs objectives, donc la mobilité globale au niveau crânien, au niveau de la... posture globale dans les conseils des stimulations tu écris ça sur le carnet par exemple j'ai conseillé conseil de points stimulation en phase d'éveil en phase de veille dans les bras tu précises non je reste très simple je le précise aux parents de manière très détaillée bien sûr mais

  • Antoine Lacouturière

    mais dans le carnet non il faut rester succinct je pense bah aussi parce que j'ai cette on va dire j'essaye de rester à ma place quoi et de pas prendre trop de place dans le carnet de santé déjà c'est Déjà,

  • Gianni Marangelli

    il n'y a pas la place d'écrire dans le calendrier de santé.

  • Antoine Lacouturière

    Certes, on a le droit, peut-être même le devoir, mais il ne faut pas non plus prendre toute la place. Moi, j'écris vraiment en général deux, trois petites lignes. J'essaye de me faire petit et d'être à ma place. Je reste succinct et je vais juste écrire. Quand c'est vraiment très long, j'écris conseil habituel, vraiment pour être succinct. Et sinon, j'écris conseil de stimulation en rotation.

  • Gianni Marangelli

    Et aux parents t'expliquer. Tu leur dis, évitez de rester dans la même posture, dans les phases de transport, évitez les conseils habituels sur le fait de ne pas donner le biberon toujours du même côté si c'est un biberon, le fait d'alterner les bras pour le portage, etc. C'est des petits conseils, mais je pense qu'on peut quand même l'utiliser là.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, et puis je dirais même, parfois c'est même plus que des petits conseils, c'est-à-dire que je pense que dans certains cas, c'est au moins aussi important que ce qu'on a fait en pratique.

  • Gianni Marangelli

    30, 35, 40, 45, allez une heure, mais même si je pense qu'une heure avec un bébé c'est beaucoup, mais de conseils, proportionnellement au reste du temps de la vie, clairement la base elle est là.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, et j'en profite aussi pour parler quand même du rôle du kiné, où il m'arrive aussi très fréquemment, alors c'est toujours un peu délicat parce que c'est pas à nous d'estimer en tant qu'ostéopathe si l'enfant doit faire de la kiné, mais le fait est que... Du fait qu'on est un des praticiens de premier recours, les parents ont accès à nos consultations sans passer par le médecin, sans avoir besoin d'ordonnance ou de certificat. Et donc, parfois, on reçoit des bébés qui auraient besoin de kinesthérapie et qui n'en ont pas. Et donc, je pense qu'un bébé pourrait avoir du moins, peut-être pas le besoin de kiné, mais en tout cas, sensibiliser le médecin à se poser la question est-ce qu'il aurait besoin de kinesthérapie ? J'écris avis du médecin pour prise en charge kiné ? Point d'interrogation. Ça, c'est un peu ma phrase toute faite que j'utilise tout le temps. C'est juste pour, toujours en respectant mon champ de compétences, en restant à ma place, mais juste en sensibilisant le médecin. Et c'est vrai que maintenant, la plupart des médecins et des pédiatres, je pense qu'ils me voient écrire dans le carrière de santé depuis un certain nombre d'années. Et donc, souvent, les parents me disent, bah oui, il vous connaît. Je pense qu'il y a aussi ce fait-là qui fait qu'ils me font confiance, sans forcément me connaître ou m'avoir déjà vu en vrai, mais il y a cette confiance-là. Mais je dirais pour les ostéopathes qui nous écoutent et pour qui on n'aide pas ce réseau-là en pratique, juste d'éveiller l'intérêt et la conscience du médecin sur est-ce qu'il y aurait besoin de la kiné. Mais bien sûr, et je dis toujours aux parents, ne dites pas au médecin, l'ostéo a dit qu'il fallait faire de la kiné. Parce que ce n'est pas notre rôle, ce n'est pas dans notre champ de compétences de dire ça. C'est vraiment le médecin qui décide et qui fait l'ordonnance.

  • Gianni Marangelli

    Oui, tout à fait. Les kinés, pour moi, c'est un... Un couple, une équipe en fait. On n'agit pas de la même manière. Ils ont des compétences manuelles qui sont importantes et puis ils ont aussi l'opportunité de faire des traitements répétés.

  • Antoine Lacouturière

    C'est ça. C'est vraiment cette idée de rééducation et de répétition. Donc en général, dans le cadre d'un torticulé postural, c'est une prise en charge d'une fois par semaine. Donc il y a cette notion de répétition qu'on n'a pas en ostéo et ce n'est pas le même travail.

  • Gianni Marangelli

    Non, tout à fait, c'est complémentaire. Je pense que là, c'est assez clair. pour les parents, qu'est-ce qu'ils peuvent observer ? tu peux nous dire ça ? quel signe ? donc il y a la mobilité dont tu viens de parler ils dorent toujours la tête du même côté on regarde vu de dessus, en vue apical vu d'avion là, il y a un méplat en arrière, mais je pense qu'il y a aussi des signes peut-être en avant, sur les oreilles je triche un peu, dans le livre tu le décris très bien, mais tu vois je pense aux parents parce qu'il y a pas mal de parents qui écoutent, qui nous font des retours en disant j'ai appris ça, et je me dis tiens petite checklist de quels sont les signes principaux ou s'il y a ça ? Alors, comme un enfant sur deux est concerné, ça veut dire beaucoup. On ne va pas ne rien faire. On ne va pas ne rien faire. Quels sont les signes ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, c'est intéressant. Oui, je dirais la principale chose, c'est de surveiller qu'un enfant tourne aussi bien la tête à droite et à gauche. C'est-à-dire qu'il ne doit pas y avoir de préférence de rotation, ou du moins qu'il persiste si au bout de deux, trois semaines, l'enfant reste plus d'un côté que de l'autre, bien qu'il puisse tourner des deux côtés, mais s'il est plus souvent d'un côté que de l'autre. c'est qu'il y a un inconfort quelque part et qu'il faut l'aider. Ou à minima, il faut le stimuler de l'autre côté, le positionner de l'autre côté. Donc déjà, observer sa capacité à tourner aussi souvent. C'est vraiment cette notion de fréquence à droite et à gauche. Ensuite, oui, comme tu l'as dit, il y a le méplat en vue du dessus. Il peut y avoir aussi, les parents le voient parfois dès la naissance, un œil plus ouvert que l'autre. Donc en général, l'œil est plus ouvert du côté du méplat. Donc si on est sur un enfant qui tourne plus la tête à droite, on va avoir un méplat à droite et un œil droit plus ouvert. On peut avoir aussi, c'est un peu plus subtil à voir, mais on peut avoir une mâchoire un peu plus fermée d'un côté. Donc typiquement, un enfant qui tourne plus la tête à droite, c'est associé en général à une inclinaison gauche. Et donc avec une posture in utero. en inclinaison gauche, rotation droite, avec donc un oeil plus ouvert que l'autre à droite, et on va avoir la mâchoire à gauche qui va être plus fermée qu'à droite. Donc vraiment l'espace entre la gencive inférieure et la gencive supérieure qui va être plus fermée à gauche. Et donc ça, typiquement, on peut avoir des signes de difficulté de succion.

  • Gianni Marangelli

    On va en parler après, mais bien joué. Oui, là, alors moi, je te vois faire. Pour les personnes qui écoutent, là, il faut imaginer Gianni avec la tête inclinée d'un côté, tourne la tête de l'autre et on imagine l'orbite, l'espace de l'œil autour qui est plus grand d'un côté la mâchoire, je te laisse de l'espace après pour la succion parce que là on va faire du lien avec les professionnels concernés donc on en est mobilité gauche droite cette préférence l'ouverture de la bouche d'un côté,

  • Antoine Lacouturière

    l'œil le méplat un peu plus difficile à voir pour les parents mais quand on leur montre ça leur saute aux yeux, c'est l'avancée de l'oreille Donc toujours du côté du méplat, c'est forcément du même côté que le méplat et du même côté que la rotation préférentielle de la tête. Et ça, une fois qu'on leur montre, souvent ils regardent avec des grands yeux comme ça et ils disent mais c'est incroyable, je ne l'avais jamais vu. Alors qu'en fait, quand on leur montre, ils disent mais comment j'ai fait pour ne pas le voir ?

  • Gianni Marangelli

    Ça, ça fait vraiment écho avec ma pratique au quotidien. Les premières fois que j'ai commencé à le montrer, je me suis dit mais en fait, ça c'est objectivable. Parce que... Alors j'exerce dans un milieu plus rural que le tien où aujourd'hui j'ai un réseau et tant mieux et je travaille avec des professionnels exceptionnels que je salue qui ont fait confiance à ça. Mais l'avancée de l'oreille, tu vois la distance qui diminue entre l'orbite et le conduit auditif externe pour que ça soit connu. Tu utilises les repères mais les repères ils sont moins connus en anat. Une fois que le parent a vu ça, ça devient existant.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, tout à fait. Et c'est important. pour moi de leur montrer, à la fois toujours pour ce côté objectivable, et aussi pour qu'ils prennent conscience qu'il y a un problème, en fait. Parce qu'il y a certaines personnes, même des professionnels, qui disent c'est pas grave, c'est normal de tourner la tête plus d'un côté que de l'autre, c'est normal d'avoir un côté plus aplati, depuis que les bébés sont sur le dos, oui, c'est normal que ça soit un peu plat, ça va revenir tout seul. Oui, ça peut revenir tout seul quand on est sur des formes légères ou modérées, mais dès lors qu'il y a une asymétrie des oreilles, ça veut dire qu'il y a une asymétrie de la base du crâne. et que donc il peut y avoir des répercussions maxillofaciales derrière. Il peut, je dis bien il peut, pas dans tous les cas. Donc voilà, on a suffisamment de connaissances maintenant pour dire que maintenant c'est un problème qui doit être pris en charge et que ce n'est pas anodin. Et j'insiste aussi sur le fait que quand je montre, je ne le fais jamais dans une optique de faire peur aux parents parce que ça peut faire peur de voir ce décalage qui est des fois très important entre les deux oreilles. Et donc je dis toujours aux parents, si je vous le montre, c'est vraiment juste pour que vous compreniez. Et on va mettre tout en place pour que ça se passe bien. Et donc, ce n'est pas du tout pour leur faire peur, mais c'est juste pour leur expliquer qu'il y a des choses qui sont en train de se passer et on va tout faire pour y remédier.

  • Gianni Marangelli

    On reconnaît là cette tonalité bienveillante, ces précautions. Et je crois que dans l'interaction avec un parent, rentrer en disant vous êtes coupable de quelque chose, c'est impossible Et puis on est tous parents, on est tous imparfaits. On souligne ça, bien sûr.

  • Antoine Lacouturière

    Et c'est pour ça, je te remercie d'avoir souligné au début le côté parent. Je ne pense pas qu'il faille être parent pour être bon ostéopathe pédiatrique, mais c'est juste que le fait de comprendre ce qu'est la parentalité, pour moi, ça a été vraiment quelque chose qui a quand même révolutionné ma pratique. Et puis même encore maintenant, les parents me demandent souvent Est-ce que vous, vous avez des enfants ? Hier, encore au cabinet, c'est comme s'ils se disent Ah bah tiens, il comprend Il comprend ce que je vis, il comprend...

  • Gianni Marangelli

    Il est passé par là.

  • Antoine Lacouturière

    Voilà, c'est ça.

  • Gianni Marangelli

    Diani, j'ai envie de revenir sur un élément important dont tu parles dans le livre et puis dans les autres écrits, c'est les conséquences des déformations sur les différentes parties du corps. Donc on n'est pas là pour faire peur, on vient de le dire, on le souligne, on est juste là pour dire que parfois, une déformation légère, ça passe, mais... Je crois que toi et moi, on partage le fait de dire que c'est important d'arrêter de dire c'est pas grave, c'est juste esthétique, les cheveux vont pousser, on le verra plus.

  • Antoine Lacouturière

    C'est ça. Oui, tout à fait. Et surtout, il faut bien comprendre que là, on parle de la déformation du crâne, mais finalement, ce qui est le plus important, et là où il y a le plus de données scientifiques et le plus de répercussions, c'est sur la mobilité de l'enfant et donc sur les conséquences sur le développement psychomoteur global. Donc, c'est surtout ça que... Ce que j'essaye de faire comprendre aux parents, c'est toujours de dire ce qui m'importe, c'est que votre enfant, il rebouche bien. Donc, remettre les choses dans son contexte, et là, ça rejoint un peu les fondements de l'ostéopathie, de cette globalité, et pas juste de s'attarder sur le crâne. Ça, c'est important parce que les parents, eux, ce qu'ils voient surtout, c'est le méplat, c'est la plage de céphalie, ou la brachycéphalie. Donc, je leur explique toujours que si votre enfant, il a un aplatissement, c'est parce que sa mobilité n'est pas normale.

  • Gianni Marangelli

    Donc, dans les... Donc conséquences, je ne sais pas si on dit un petit mot, dans le livre tu parles des conséquences avérées sur la sphère ORL, l'occlusion, la vision, le langage et ce dont tu viens de parler, la posture globale et la mobilité, et à minima, je crois que vous l'écrivez comme ça, à minima esthétique. Donc l'idée c'est encore une fois de proposer des éléments de compréhension pour ne pas venir impacter l'occlusion et devoir faire de l'orthodontie plus tard. Pour dire que le contenant et le contenu, il y a un lien et qu'on agit potentiellement sur ces niveaux-là précocement.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, tout à fait. Alors oui, les domaines que tu as cités sont très justes. Je dirais que c'est important d'écarter d'emblée le côté neurologique, parce que c'est une des grandes questions des parents, c'est est-ce qu'il y a des répercussions neurologiques sur le cerveau ? Donc là, avec l'état des connaissances actuelles, on peut dire que non. Il n'y a aucune étude qui montre qu'il y a des répercussions sur le cerveau en développement, dans le sens où le périmètre crânien reste normal dans le cadre d'une déformation crânienne positionnelle, que ce soit une pluricephalie ou une brachycephalie, et donc le cerveau s'adapte à l'intérieur de la boîte crânienne et il grandit quand même normalement, contrairement à une crânio-sténose par exemple. Et aussi il y a la scoliose qu'on entend souvent, est-ce qu'une déformation crânienne positionnelle peut entraîner une scoliose ? Là encore, ce n'est pas la déformation crânienne positionnelle qui peut entraîner une scoliose, c'est éventuellement le torticolis qui... peut entraîner une attitude scoliotique. On a très peu de données sur le lien de causalité entre un torticolis et une scoliose, mais on commence à avoir quelques données dont on parle d'ailleurs dans le livre et dont je développe encore plus en formation ces idées-là parce que c'est vraiment passionnant. Mais là encore, il faut vraiment garder du... on va dire prendre du recul, de la nuance et ne pas chercher des conséquences là où il n'y en a pas. Mais par contre oui, sur le côté esthétique, là oui on a de la donnée et cliniquement ça s'observe, c'est objectivable. Sur le côté maxillofacial, là aussi on a de la donnée et on a publié une étude avec justement deux orthodontistes sur le sujet, il y a l'année dernière qui est venue accroître un petit peu ces connaissances théoriques sur les conséquences qu'il peut y avoir sur l'impact de l'occlusion, donc on pourra mettre le lien de cet article aussi pour ceux que ça intéresse. Et sur la vision et le côté ORL, on a moins de données. Il y a quelques études qui d'ailleurs sont contradictoires. Donc ça, on l'explique bien aussi dans l'ouvrage et je l'explique bien en formation aussi. Et sur la posture, là oui, on a des données aussi. Mais c'est plutôt le torticolis et pas la plébiscite en elle-même qui va impacter la posture de l'enfant et la motricité, le développement psychomoteur.

  • Gianni Marangelli

    Ça me donne envie de résumer pour les parents, je pense que les pros ils te suivent à 100% point par point, pour les parents qui éventuellement s'interrogent là-dessus, est-ce que si on résume en disant que ces signes observables dont on vient de parler, la mobilité, un orbite légèrement plus grand, donc la taille de la cavité autour de l'œil, une oreille qui avance, un méplat, une posture vraiment préférentielle, ça concerne quand même quasiment un enfant sur deux au départ, donc c'est quelque chose de commun, que... on les rassure, ça n'entraîne pas une différence de vision entre les yeux, par exemple, que quelque part, la nature s'adapte avec une avancée au niveau de la face, une adaptation, et donc on n'est pas sur quelque chose de grave, par contre, qui a des liens sur l'après. Par exemple, des dysfonctions sur l'occlusion et le fait de peut-être recourir plus fréquemment des traitements orthodontiques, que peut-être la succion va s'installer de façon différente, etc. Est-ce que ça, on peut le dire comme ça ? Oui,

  • Antoine Lacouturière

    on peut le dire.

  • Gianni Marangelli

    comme ça. Gianni, on vient de parler de l'observation, ce que les professionnels pouvaient observer, ce que les parents pouvaient voir avec leurs yeux de parents. et faire évoluer vers, on va peut-être consulter. Concrètement, est-ce que tu veux bien revenir sur la partie traitement manuel ? Qu'est-ce que toi, tu mets en pratique au cabinet ?

  • Antoine Lacouturière

    Bien sûr, c'est d'ailleurs le plus intéressant, je pense. Admettons qu'on reste dans cette idée de, les parents constatent un enfant qui tourne plus la tête à droite, à la maison. On a examiné qu'il y avait effectivement un méplat oxyptoparital droit avec les... les différentes modifications dont on vient de parler sur l'oreille, l'orbite, etc. On fait le test à la fois de la cible contrastée, donc la mobilité active, et puis en mobilité passive, nous en ostéo, on met en évidence des zones qui bougent moins bien que d'autres, et donc notamment qui font que la rotation gauche est limitée. Et donc en général, on a sur une préférence à la rotation droite, une rotation gauche limitée. et un enfant qui est plutôt en inclinaison gauche, donc une inclinaison droite qui est limitée. Du coup, le traitement, pour ma part, il est plutôt en direct, c'est-à-dire que je vais chercher à amener l'enfant tout de suite dans la position inverse et donc je passe systématiquement dans les bras. C'est-à-dire que je porte l'enfant et je le mets dans sa virgule opposée, en fait, sa position en banane opposée, mais sans jamais forcer. C'est-à-dire que je vais mettre les... les paramètres, mes appuis je dirais, ou plutôt le placement de mes mains, parce que les appuis c'est presque un terme un peu fort, pour qu'ils se sentent à l'aise dans cette position-là et qu'ils me laissent passer. J'attends qu'ils me laissent passer, donc c'est ce qui fait que c'est des techniques qui peuvent être assez longues, parce que j'essaye de toujours faire en sorte qu'ils soient confortables, et je me sers aussi des parents, c'est-à-dire qu'en général je tourne autour des parents, de manière à ce que l'enfant et le parent aient un contact systématique sur l'un et sur l'autre, pendant que je travaille. Et puis je demande aux parents d'agiter si besoin un objet, etc. pour gagner dans la rotation gauche en l'occurrence, pour une difficulté à tourner la tête à gauche. Et donc c'est une technique qui peut me prendre une minute si on est sur un torticolis postural léger, et qui peut me prendre 5, voire plus, voire 10 minutes, le temps d'arriver à bien relâcher ça. Donc ça on va dire que c'est la première technique que je vais utiliser, et après je complète par des techniques soit sur la table, soit avec la sution, je complète avec la sution en plus spécifique sur certaines zones, que ce soit au niveau cervical, au niveau thorax, au niveau bassin, toujours avec démobilisation pour respecter notre champ de compétences sans aucune manipulation et aucune manœuvre forcée avec impulsion. Sans aucune manœuvre forcée et impulsion. En général, soit le Souvent, sur les bébés de moins de deux mois, ils peuvent dormir soit tout le long, soit une bonne partie de la séance. Et donc, ça ne me pose pas de problème. En tout cas, j'essaye de faire en sorte qu'ils ne pleurent pas. Ça, c'est important pour moi, bien que ça arrive des fois qu'il y ait des bébés qui pleurent pendant la séance. Mais s'ils pleurent, c'est important pour moi que ce ne soit pas moi qui les fasse pleurer à travers mes mobilisations. C'est-à-dire que s'ils pleurent, c'est parce qu'il a faim ou parce qu'il est fatigué. Et donc auquel cas, s'il a faim, il peut prendre le sein ou le biberon pendant la séance et je m'adapte. Et s'il est fatigué, le fait de l'avoir dans les bras justement et de marcher et de le bercer, ça arrive qu'il s'endorme pendant la séance. Ou du moins, s'il ne s'endort pas, il se calme parce que je marche et que je le berce. Donc ce qui fait que finalement, ça arrive assez peu souvent que les bébés pleurent pendant les séances. Et ça, c'est important pour moi que l'enfant se sente bien, que le parent se sente bien aussi et qu'il y ait une bonne atmosphère, on va dire, durant le traitement. pour synthétiser.

  • Gianni Marangelli

    Merci pour la précision. Bien sûr. Je reviens sur un point peut-être plus technique pour les thérapeutes manuels qui travaillent avec des enfants et des bébés. Une fois que tu as obtenu le relâchement, c'est une fonte dans les tissus, c'est la barrière qui progressivement se laisse aller, c'est-à-dire que on est dans le cadre d'une convexité droite, par exemple, aussi au niveau du bassin. J'imagine que tu n'as pas que la tête, tu tiens le bassin. Et une fois que tu as obtenu l'acceptation des tissus, dans le confort, c'est OK pour toi ? C'est-à-dire que le message est suffisant ?

  • Antoine Lacouturière

    C'est là où je vais compléter. Déjà, je vais réexaminer, retester, comme on dit. Et en général, il y a besoin de compléter après par d'autres techniques de mobilisation, plus segmentaires,

  • Gianni Marangelli

    spécifiques,

  • Antoine Lacouturière

    etc. Mais par contre, oui, on sent vraiment... cette sorte de libération, de relâchement, qui est souvent traduite chez l'enfant par un soupir. Les parents l'entendent, et eux-mêmes, ils voient que l'enfant se sent bien.

  • Gianni Marangelli

    Il y a une modification de la respiration.

  • Antoine Lacouturière

    Des fois ils se mettent à gazouiller, s'ils sont en âge de le faire. C'est ça que je trouve aussi incroyable de travailler avec les bébés. et je le dis souvent en formation aussi, c'est qu'il y a vraiment un échange et un dialogue et il n'y a pas de filtre. Et je dis souvent, par exemple, si jamais il m'arrive des fois de penser à autre chose pendant la séance, le bébé va faire quelque chose qui va me ramener ici, à l'instant. C'est-à-dire qu'il va se mettre, je ne sais pas, à faire un son, à faire un pleur, à faire un petit cri. Comme si... C'est assez incroyable. J'aurais du mal à... Je ne sais même pas d'ailleurs si c'est peut-être moi une interprétation que je me fais. Mais je trouve que c'est le côté, l'interaction qu'il y a à la fois avec l'enfant et les parents. Moi, c'est vraiment... Et c'est pour ça que je tiens à ce que ça reste le principal de mon activité dans ma semaine. C'est ça, c'est là où c'est vraiment plaisant.

  • Gianni Marangelli

    Ça me donne envie de rebondir sur deux choses. À chaud, partage d'expérience sur le fait de dire le bébé te ramène dans le présent, en disant t'es pas avec moi, reviens. J'exagère un peu, mais... Je serais curieux d'avoir l'avis des pratiquants avec des animaux, où parfois, en non-verbal, entre guillemets, il y a un message qui dit que ce n'est pas tout à fait juste. Je pense que ça parlera à certains. Et ça fait aussi partie de notre travail, parce que finalement, on en reparlera dans la deuxième partie de l'épisode avec tout ce qui concerne la sucion et les autres études. le consentement, le langage, est-ce que c'est ok les signes qu'on peut observer sans le verbal, mais je crois que c'est important d'intégrer cette dimension-là du bien-être en fait.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, et merci Dom d'amener le terme de consentement, parce qu'on n'en avait pas encore parlé jusqu'ici, et c'est quelque chose qui me paraît vraiment fondamental aussi, le consentement à la fois de l'enfant et des parents, dans tout ce qu'on va leur proposer, en termes de prise en charge, c'est vraiment quelque chose de fondamental. pour tous les patients, mais je pense peut-être encore plus en pédiatrie. Et notamment sur l'aspect intrabucal.

  • Gianni Marangelli

    On verra dans la deuxième partie de l'épisode. Ça me donne le sentiment que tu crées une forme de bulle. Tu vois, en t'écoutant parler, j'imagine la scène, je ne t'ai pas encore vu travailler, on passera peut-être au cabinet tout à l'heure, mais ça me donne le sentiment de créer cet environnement favorable à du lâcher prise, à du bien-être. Et sans le côté ésotérique du mot bien-être, au contraire, au sens du système nerveux autonome, du message que tu envoies, de dire c'est safe, c'est confort. Ça facilite le soin, ça, pour toi, Gianni ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, je pense. Ça fait partie de tout ce qu'on peut appeler les effets contextuels. Oui, c'est clair. Et d'ailleurs, mon cabinet, j'aurais du mal à travailler ailleurs. C'est-à-dire que c'est vraiment penser. pour que ça me facilite la tâche au quotidien. J'ai une petite musique d'ambiance que les parents aiment bien d'ailleurs. Ils me disent on est bien chez vous, ça me donne presque envie de dormir J'ai beaucoup de parents qui, pendant que je traite leur bébé, ils me disent on voit que bébé est bien et ça me donne envie de dormir Il faut aussi comprendre que si c'est une maman qui est dans le postpartum, qui alète et qui ne dort pas beaucoup, on peut comprendre qu'elle soit aussi fatiguée. Et puis j'ai encore le souvenir d'une maman qui me disait Je suis son enfant qui doit avoir peut-être 4 ans aujourd'hui et qui me dit, je me souviens encore de la première séance chez vous. Il faisait beau, il y avait la fenêtre ouverte, les arbres, une musique douce, on était bien. Pour moi, c'est vraiment important qu'ils se sentent bien, qu'ils se sentent en confiance. La première chose, c'est qu'ils se sentent en confiance et qu'ils voient que ça fait du bien à leur bébé. Toujours ce côté objectivable, le fait de dire, je suis venu, j'ai vu, il a répondu à mes attentes et mon bébé va mieux, quel que soit le motif. Mon bébé va mieux, alors c'est pas... Toujours le cas, bien sûr, on n'a jamais 100% de réussite, mais du moins qu'ils aient été écoutés et que j'ai pu essayer de répondre à leurs demandes de manière la plus précise possible.

  • Gianni Marangelli

    C'est quelque chose qui est souvent mis de côté, ce qu'on vient d'évoquer, l'ambiance, qui me paraît intéressante. On en a parlé avec d'autres professionnels sur le... à la fois professionnelle de santé, orthodontiste notamment, on en avait parlé avec Virginie, mais aussi avec les artisans culinaires, le restaurant étoilé, où l'ambiance, en fait, elle va amener un état d'être qui est différent. Dit comme ça, ça paraît naïf, mais ça me tient à cœur de faire passer ce message de... c'est une composante de notre état, et donc indirectement de notre santé.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, et c'est valable, t'as raison de le souligner, c'est valable dans d'autres domaines comme... la restauration, oui, tout à fait. C'est vrai que quand je vais dans un restaurant, ça joue aussi.

  • Gianni Marangelli

    C'est quelque chose qui me fait réfléchir en ce moment. Vraiment. On sème quelques graines, on verra ce que ça donne. Je reviens sur la partie très... Un carnet de santé, on a beaucoup parlé de ta spécificité. Est-ce que tu peux nous dire quelques mots de ce que tu observes pour un bébé qui est en train d'acquérir la marche et si à ce moment-là de la vie, tu mets aussi des observations dans le carnet de santé ? Tu vois, je pense par exemple aux axes, beaucoup de rotation interne, rotation externe, les pieds qui rentrent, qui sortent, au valgus, même aux postures des membres inférieurs, à cette posture du W qui fait beaucoup parler. Est-ce qu'il y a des choses qui reviennent comme ça un petit peu régulièrement que tu peux partager ?

  • Antoine Lacouturière

    Je crois que tu as dit l'essentiel des motifs de consultation, avec la marche en pointe des pieds aussi. Oui, c'est une conversation que j'aime beaucoup, la marche, parce qu'il y a des professionnels, des médecins, des pédiatres qui ne regardent pas les enfants marcher. Là encore, ce n'est pas une critique, mais c'est peut-être par manque de temps ou de connaissances sur le sujet, je ne sais pas. Mais en tout cas... Il y a des parents qui aiment bien venir à la marche parce qu'ils me disent au moins vous regardez marcher. Mais toujours sans cette idée de ne pas se substituer au rôle du pédiatre. Et dès qu'il y a un souci qui me paraît toujours pareil, dépasser mon champ de compétences, je vais en informer le pédiatre à travers le carnet de santé. Mais en fait, cette consultation, elle sert presque dans l'immense majorité des cas à de la rassurance. Parce que la marche sur la pointe des pieds, la marche en rotation externe ou la marche en rotation interne, l'immense majorité des cas, c'est un peu comme ça. même le W dans une moindre mesure, souvent c'est banal en fait. Et c'est des petits défauts, entre guillemets, qui en fait n'en sont presque pas. C'est-à-dire que c'est une question de temps en général avant que la marche se mette bien en place. Bien sûr, dans certains cas, ce n'est pas le cas. Il faudra quand même justement être là pour l'observer, l'examiner et le prendre en charge s'il y a un besoin de le prendre en charge. Mais quand même, dans la majorité des cas, l'enfant va bien, il marche bien. Donc ça, c'est important de le souligner et de le dire aux parents. Moi, j'aime bien leur dire ça va bien Et ça, c'est vrai que je le dis souvent aussi en formation, j'ai mis du temps avant de dire aux parents votre enfant, il va bien Et en fait, le soulagement, j'imagine que ça leur fait de dire ça va en fait, tout va bien

  • Gianni Marangelli

    Il y a une forme de réassurance, tu fais un bilan global et ça bouge bien, c'est chaud, ça circule, ça fonctionne, c'est OK. Il y a une petite asymétrie avec une... Asymétrie, c'est pas tout à fait ça. Je crois qu'il y a une nuance sur ça. Oui,

  • Antoine Lacouturière

    il y a une nuance. C'est vrai qu'on emploie beaucoup le terme asymétrie, mais a priori, en langue française, c'est plutôt dissymétrie.

  • Gianni Marangelli

    Donc ça, je crois que c'est...

  • Antoine Lacouturière

    On le précise au tout début de l'ouvrage. Ça, je l'ai appris grâce aux orthodontistes.

  • Gianni Marangelli

    Donc petit clin d'œil aux orthodontistes. Donc ces différences-là qui sont visibles pour les parents, la sensation que ça me donne, c'est quand il y en a une Par exemple, une vraie préférence en rotation interne d'un pied qui entraîne des chutes, c'est un petit peu, on sort du cas où dans la grande majorité des cas, il y a une résolution spontanée et c'est même physiologique. Quand il y a des notions de chute, comment tu gères ça ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, c'est là où il faut être justement en mesure d'examiner l'enfant et de vérifier si on n'a pas une restriction de mobilité justement en rotation externe d'une hanche par exemple. qui pourraient favoriser ces chutes, voire même quelque chose d'ordre pédical. Quand je dis restriction de mobilité, ça serait plutôt fonctionnel, et donc dans notre champ de compétences en ostéo. Mais il peut y avoir aussi ne pas passer à côté d'un diagnostic différentiel d'opportunité qui nécessiterait une consultation chez le médecin. Mais en fait, c'est vraiment important de bien comprendre qu'il y a des red flags à ne pas passer à côté. mais aussi de ne pas chercher des problèmes là où il n'y en a pas. Et c'est vrai que ça, pour moi, c'est important, parce que c'est une des critiques qui est faite aux ostéopathes, c'est de dire pourquoi est-ce qu'on viendrait vous voir pour la marche, pourquoi est-ce qu'on viendrait vous voir pour un bébé, alors que tout va bien ? C'est vrai, c'est une vraie question. Je ne fais pas partie des ostéopathes qui pensent que tous les bébés, tous les enfants doivent voir un ostéopathe, c'est si les parents le souhaitent et en font la demande. Mais les intérêts, ce serait justement un peu tout ce dont on discute depuis le début, c'est-à-dire de... d'observer et d'examiner l'enfant peut-être un petit peu différemment de ce que fait le médecin et le pédiatre et de repérer des troubles fonctionnels qui peut-être n'auraient pas été vus parce que la médecine classique s'attache plutôt aux troubles pathologiques, aux troubles organiques et ont tellement de choses à voir que ça peut aller vite de passer à côté d'un trouble fonctionnel comme peut l'être une préférence à la rotation interticulée posturale, etc. Et pour les troubles de la marche, ça rejoint ça. Pas dire à des parents... votre enfant marche en rotation externe, il va lui falloir une séance par mois pendant un an. Non, je ne pense pas. Dans la majorité des cas, ce ne sera pas ça. Il y a ce côté vraiment rassurance et conscience de ne pas leur raconter n'importe quoi sous prétexte de les faire revenir plusieurs fois, etc. Ça, c'est vraiment important pour moi.

  • Gianni Marangelli

    On le perçoit. On le perçoit, c'est dans les écrits et je pense que c'est ok, le cadre il est clair et puis tu travailles avec cette équipe autour de toi, ça veut dire que quand ça sort de ta compétence, tu renvoies. Tu vois d'autres choses, là je pense à la marche, des fois c'est vrai que c'est des motifs communs du cabinet, est-ce qu'il y a d'autres motifs qui te viennent dans ce que tu vois régulièrement ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, il y a une consultation que j'aime bien aux alentours des 6 mois. je propose toujours aux parents quand je les vois à la naissance par exemple que tout va bien je leur dis si vous souhaitez qu'on se revoit aux alentours des 6 mois je suis disponible et c'est notamment pour surveiller l'évolution et le développement psychomoteur parce que il y a des bébés qui parfois ont du mal à se retourner du dos au ventre, du ventre au dos se retournent plus d'un côté que de l'autre se retournent en extension et ont du mal à s'enrouler on est un peu plus sur des termes techniques mais... C'est toutes des choses qui sont vraiment intéressantes à vérifier. Et certains enfants le font très bien. Et dans ces cas-là, très bien, pas besoin de se revoir. Et du coup, je leur propose de se revoir à la marche, après la marche. Mais pour ceux chez qui on sent que tout ça n'est pas encore bien en place à six mois, c'est intéressant de venir corriger certaines choses, ajuster certaines choses en ostéo, pour leur permettre d'avoir une motricité derrière qui sera plus symétrique, plus dans l'enroulement, plus physiologique, tout simplement. Et je pense que si à six mois, un enfant se retourne bien dos, ventre, ventre, dos, alors à peu près, je donne six mois, mais on va dire entre quatre et sept, on va dire, se retourne bien en enroulement dos, ventre, ventre, dos, gauche, droite, et qu'il est à l'aise dans sa motricité et qu'il est correctement stimulé par la suite, je pense que les étapes du rampé, du quatre pattes, puis de la marche vont se mettre en place correctement. Et je pense qu'on est encore loin de s'imaginer toutes les répercussions qu'un défaut de mobilité ou de motricité peut avoir chez l'enfant. Mais je pense qu'à l'avenir, il va y avoir de plus en plus de données, je pense, sur ce sujet-là. Et moi, je fais partie de ceux qui sont assez convaincus. Un peu comme les travaux de Michel Forestier, que je salue au passage. Je pense vraiment que si l'enfant ne bouge pas correctement et ne se déplace pas correctement, ne se développe pas correctement sur l'aspect motricité, ça peut conditionner sa motricité future. Plus ou moins, impacté plus ou moins. Je pense qu'il y a quelque chose de cet ordre-là, qui aujourd'hui n'est pas mis en évidence clairement, il faut être honnête, mais ça ne m'étonnerait pas que ça le soit plus tard.

  • Gianni Marangelli

    Dans les ouvrages qu'on peut conseiller, en plus du tien, le sien est référence ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, on peut dire. Il est surtout très bien pour les parents, je trouve.

  • Gianni Marangelli

    Très illustré.

  • Antoine Lacouturière

    Il est très illustré, très bien. Même pour les professionnels, et notamment pour les novices il est très bien aussi. Même pour ceux qui ne sont pas novices, d'ailleurs. Moi, je lui dis souvent, enfin, je lui avais dit, la première fois que je l'ai vu, j'ai dit, mais ton livre, en fait, c'est rare que j'aie eu cette sensation-là. C'est-à-dire que j'étais d'accord presque avec chaque phrase qu'elle disait. Et c'est des choses que je disais moi-même aux parents. Donc, ça m'a à la fois conforté dans ma pratique, dans mes connaissances. Et bien sûr, j'ai appris aussi des choses parce que je l'ai lu il y a quelques années déjà, avant même qu'elle ait sa deuxième réédition. Donc, vraiment, ça fait partie vraiment des ouvrages de référence sur le développement psychomoteur. de la naissance au premier pas.

  • Gianni Marangelli

    Je trouve que l'image des fondations de la maison, avec la période plutôt horizontale, puis verticale, puis le sommet, je trouve la métaphore très pertinente. Donc là, je reviens sur toi. Six mois, tu fais un lien avec les lossifications des sutures, avec les bébés dans tes consultes. Comment tu gères ça ? En fonction du moment des traitements, tu vois où je veux aller ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, oui. Dans le cas d'une déformation crânio-positionnelle, oui, clairement. Sur l'aspect développement psychomoteur, moins du coup. Mais dans le cas d'une pléiocéphalie ou d'une brachycéphalie, oui. Et d'ailleurs, c'est l'âge en général à partir duquel on peut commencer à envisager un casque pour les déformations sévères. Donc oui, tout à fait, à six mois, la haute autorité de santé dit à la fin du premier semestre. Donc voilà, entre quatre et six mois, c'est le moment où on va avoir... Les sutures qui vont commencer à être moins ouvertes et le crâne qui va aussi commencer à être moins malléable. Et donc, quand je dis moins malléable, ce n'est pas dans le sens où on va pouvoir moins agir sur un ostéo, mais c'est surtout qu'il va y avoir une capacité de récupération qui va être moindre naturellement, sans parler de technique sur nous en ostéo. Donc voilà, c'est là où il peut y avoir besoin d'envisager un casque. Donc oui, ça fait partie des éléments et c'est souvent une des questions des parents. Donc c'est... jusqu'à quel âge on peut agir dessus.

  • Gianni Marangelli

    Ça me paraissait important, tu vois, ça veut dire que le sous-entendu c'est... Dans les premiers mois de vie, si on a le choix qu'on voit ces signes-là, on n'attend pas les six mois où le traitement est moins efficace. C'est première semaine, pas forcément premier jour, mais première semaine.

  • Antoine Lacouturière

    Et c'est bien ce que dit la HAS, et ça c'est vraiment important. Il y a vraiment une question de temps. Et là, je dis surtout ça, s'il y a des médecins ou des pédiatres qui écoutent, ce n'est pas la peine d'attendre. Dès qu'on voit un début de méplat, dès qu'on voit une asymétrie dans la mobilité, ce n'est pas la peine d'attendre tout de suite. lancer la prise en charge kiné et idéalement ostéo et donner des conseils aux parents pour que très vite la mobilité soit restaurée, symétrique et que le crâne ne se déforme pas trop, voire pas du tout dans l'idéal.

  • Gianni Marangelli

    Je fais un petit complément, je me permets, sur les sages-femmes qui sont de plus en plus formées et qui, ça fait quelques quelques semaines, mois, quelques années que je vois apparaître dans les dans les comptes-rendus des sages-femmes, il y en a qui écrivent pas, je trouve ça dommage, mais celles qui écrivent dans les comptes-rendus. Tu vois, il commence à y avoir ces indications, et quand à J5, J10, J15, c'est déjà présent, je trouve que la perte de chance, du coup là, on optimise le fait de dire Ok, ça a été détecté, très vite, on y va, donc petit clin d'œil aux sages-femmes.

  • Antoine Lacouturière

    C'est clair, et c'est pour ça que ça me tient à cœur de former, ça fait plusieurs années que je forme les sages-femmes, donc en formation initiale à l'université de sages-femmes, sur le...... dépistage, des formations de craine positionnelle, sages-femmes et puricultrices, elles sont vraiment en première ligne sur à la fois les conseils qu'elles peuvent donner en amont pour éviter que ça apparaisse, et sur le début de prise en charge si jamais elles observent des problématiques dès le début.

  • Gianni Marangelli

    Et tout ça, Gianni, ça nous permet de faire un lien sur l'intérêt du carnet de santé pour toutes ces facettes de l'approche de la santé de l'enfant avec les différents professionnels de santé. Est-ce que tu as envie de rajouter quelque chose sur cette première partie de l'épisode ?

  • Antoine Lacouturière

    Je pense qu'on a bien fait le tour. Je pourrais juste dire pour ceux qui veulent en savoir plus, parce que c'est toujours difficile, j'aurais envie d'en dire beaucoup plus, mais après c'est délicat sur un format podcast comme ça. Mais ne pas hésiter à aller voir les articles qu'on mettra en lien, ou le livre, ou éventuellement les formations. que je peux donner sur le sujet parce que vraiment c'est un sujet qui est passionnant et on aurait envie d'en parler pendant des heures et des heures et c'est génial,

  • Gianni Marangelli

    on se sent passionné c'est aussi ça le côté magnifique de l'histoire c'est un métier, on fait du bien, on sait pas tout tu continues de former et il y a cette passion qui perspire, transpire je me lance pas dans un résumé j'aime bien synthétiser un petit peu mais là on a dit beaucoup de choses on a parlé des signes de qu'est-ce que que les parents pouvaient voir, de qu'est-ce qui devait nous alerter, du fait que ça concernait quand même quasiment un enfant sur deux, la fréquence, elle est importante, et du réseau global. Ce que je te propose, c'est qu'on aille explorer maintenant, dans l'épisode numéro 2, les deux autres articles, notamment sur les recommandations pour l'approche intra-bucale chez l'enfant en ostéopathie. Prérequis juridique, évaluation des bénéfices-risques et normes d'hygiène. Ça, c'est le titre. Ça va nous permettre de parler, là où je t'ai interrompu tout à l'heure, mes excuses pour ça, de la sussion, des troubles de sussion, parce qu'il y a aussi dans nos motifs de consultation au cabinet une vraie action à jouer là-dessus. Et comme c'est passionnant, ça va nous prendre du temps. Donc pour cet épisode, Diany, je te remercie. Je ferai un vrai mot de remerciement sur l'épisode 2, sur l'épisode suite. Mais merci pour ton expertise sur le sujet et à très bientôt.

  • Antoine Lacouturière

    Merci à toi.

  • Gianni Marangelli

    L'épisode touche sa fin avec ces mots, et j'espère que vous pourrez en retirer quelque chose de positif. Une image, une idée, une prise de conscience, et peut-être toucher du doigt des ingrédients de la santé. Si c'est le cas, je vous propose de prendre quelques secondes pour mettre 5 étoiles sur l'application Apple Podcast ou Spotify de votre voisin, copain, cousin, de vos proches, bref, des applications autour de vous. Comme je vous l'explique de temps en temps, c'est une des meilleures manières de nous aider à faire monter le podcast dans les référencements et pouvoir continuer d'inviter de nouvelles personnes inspirantes, inspirées, passionnantes, passionnées et vous proposer ce contenu de manière gratuite. Je vous remercie par avance pour ces quelques instants que vous prendrez qui nous aideront vraiment et je vous souhaite une très belle fin de journée.

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Description

Episode rempli de conseils/recommandations 🧰 Pour les parents et pour les professionnels.

Différents éléments autour de l’usage du carnet de santé en ostéopathie

🤔 Avons nous le droit de le consulter ? D’écrire dedans ? Si oui, quoi ?


Deux éléments qui nous tiennent à cœur ressortent de cet épisode :

  • l’importance d’un travail pluridisciplinaire, chacun avec ses compétences

  • Agir le plus tôt possible, conformément aux recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé)


Citation de l’épisode : « La tête plate c’est le témoin d’un problème de mobilité »


TIMELINE :

0-7… : présentation

7-   : L’usage du carnet de santé en ostéopathie, Secret professionnel.

17 : diagnostic ostéopathique

24 : quoi écrire dans un carnet de santé ? Comment examiner ?

31 : Torticolis postural. Retrouver une posture préférentielle ? "Empreinte utérine"

39 : collaborations 41 : quels signes observer pour les parents ? 👁️

47 : arrêter de dire « ce n’est pas grave », « ça passera avec le temps » !

👉🏼 conséquences sur le développement psycho moteur global d’une déformation crânienne positionnelle (plagiocéphalie, brachycéphalie)

52 : Traitement ostéopathique. Quoi, comment ?

1.02 : En grandissant ? (Marche, les axes, les postures, …) Dépistage précoce.


🗣️ Gianni Marangelli : Instagram ; LinkedIn

Le livre : ici ; Ses Formations : Le site de son cabinet


📚 : "L’usage du carnet de santé en ostéopathie », dans la Revue Générale du Droit Médical n° 90. 👥 Co-auteurs : Pierre-Luc L'Hermite, Paola Tavernier, Gianni Marangelli


📲 Retrouvons nous sur : Instagram ; Facebook ; LinkedIn


Si vous appréciez le podcast, je vous invite à nous laisser 5 ⭐️

Sur Apple sur Spotify (C'est gratuit, fait en quelques secondes) 😌

🤝 Merci d’avance pour la reconnaissance du travail


Belle écoute, Antoine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Gianni Marangelli

    Bonjour, soyez les bienvenus sur Toucher du doigt la santé, le podcast autour des soins, du bien-être et de la santé. Je m'appelle Antoine Lacouturière, ancien sportif de haut niveau, j'exerce l'ostéopathie et la sophrologie depuis 10 ans maintenant. A travers la rencontre d'invités passionnés par leur métier, je vous propose de partager avec vous des questionnements sur le fonctionnement du corps humain et des nombreuses manières d'en prendre soin. Aujourd'hui, nous avons le plaisir et l'honneur de recevoir Gianni Marangeli, un ostéopathe qui s'est orienté vers l'ostéopathie pédiatrique et qui est aujourd'hui une référence sur le sujet en France. Modeste, abordable, délicat dans ses propos et son approche, il est pourtant particulièrement inspirant à différents égards. Il fait partie de ces personnes positives qui ne critiquent pas pour le plaisir et qui investissent leur temps, leur énergie et leur talent dans la construction d'une nouvelle manière de voir et de pratiquer l'ostéopathie. Nous avons évoqué différents sujets qui nous semblaient importants, retrouvant ainsi plusieurs fils rouges du podcast, la pluridisciplinarité, la force du travail en équipe, et aussi le fait que non, ne rien faire n'est pas la solution, une déformation crânienne positionnelle, un méplat, une tête plate, une plagiocéphalie, tous ces termes qui font partie du quotidien de Gianni à la maternité ou dans son cabinet, peuvent venir perturber la croissance d'un enfant. Bien sûr, en complément du monde médical, nous verrons que l'ostéopathe a un rôle à jouer. C'est aussi une des raisons qui a amené Gianni et ses co-auteurs à publier différents articles. Un nous intéresse particulièrement aujourd'hui, l'usage du carnet de santé. Avons-nous le droit de le consulter ? Avons-nous le droit... décrire des choses dedans, si, oui, quoi, comment, combien, des questions que bon nombre d'entre nous se posent au quotidien. Progressivement, l'ostéopathie intègre le monde de la santé. J'espère que cet échange vous plaira, j'espère qu'il fournira des éléments de réponse à vos questions et sèmera aussi des graines pour faire évoluer notre très beau métier. Je vous donne rendez-vous sur les réseaux, nous avons hâte de recueillir vos retours. Et je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Diane. Bonjour Antoine.

  • Antoine Lacouturière

    Je te remercie de m'accueillir chez toi aujourd'hui.

  • Gianni Marangelli

    Merci à toi d'être là aussi.

  • Antoine Lacouturière

    Donc on est à Lyon et aujourd'hui j'ai le plaisir de venir te rencontrer pour parler de tes différentes activités, notamment des dernières publications que toi et tes collègues vous avez faites. Avant de rentrer dans le vif du sujet, ce que je te propose de faire, c'est une petite présentation pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore.

  • Gianni Marangelli

    D'accord.

  • Antoine Lacouturière

    Alors, j'ai quelques mots à poser et puis si c'est ok pour toi, je te laisserai compléter.

  • Gianni Marangelli

    D'accord, très bien.

  • Antoine Lacouturière

    Donc, Gianni, tu es praticien. Pour moi, c'est ce que je ressens quand je te lis, quand je t'écoute. Donc, praticien en cabinet libéral et aussi en centre hospitalier.

  • Gianni Marangelli

    Tout à fait.

  • Antoine Lacouturière

    Tu es... On va dire un ostéopathe exclusif, mais avec une spécificité. Je te laisserai mieux la détailler sur les déformations crâniennes positionnelles, les torticolis, la plagiocéphalie. Tu en parleras tout à l'heure. Tu es aussi formateur dans le monde de la pédiatrie en ostéopathie, conférencier, t'interviens dans différents types de domaines. Par exemple, l'orthodontie, mais pas que. Tu as été consultant pour la HAS, la Haute Autorité de Santé. Et puis tu as aussi une casquette... Je dis entre guillemets de chercheur et d'auteur. C'est ça qui m'amène ici et j'en profite pour faire un petit clin d'œil à Grégory Plané. Salut Greg du podcast Le Cabinet d'Ostéopathie.

  • Gianni Marangelli

    On te salue Greg.

  • Antoine Lacouturière

    Parce que c'est grâce à lui que moi je t'ai connu et donc à travers ton livre Les déformations crâniennes positionnelles du nourrisson, une prise en charge pluridisciplinaire, ça je crois que c'est vraiment important pour toi.

  • Gianni Marangelli

    Oui.

  • Antoine Lacouturière

    Voilà, en quelques mots, il me reste à dire qu'au milieu de toutes ces activités, tu es aussi papa et que ça, ça change dans la pratique.

  • Gianni Marangelli

    Oui.

  • Antoine Lacouturière

    Et voilà, pour l'essentiel, avec quelques mots, est-ce que tu veux compléter ça ?

  • Gianni Marangelli

    Oui, j'insisterai sur le premier point que tu as abordé qui est la pratique. C'est vrai que l'essentiel de mon activité, c'est la pratique au cabinet et une demi-journée à la maternité. Et ça, j'y tiens beaucoup. parce qu'aujourd'hui, ça fait 11 ans que j'exerce et je ne me sentirais pas de faire plus de formation, par exemple, ou plus d'activités de recherche que de cabinet. Donc pour moi, c'est vraiment important que ma semaine soit, qu'il y ait le plus de temps possible consacré à l'activité en cabinet, parce que c'est vraiment là où je m'épanouis le plus. Et en tant qu'ostéopathe, ça me paraît vraiment important de garder ce pied dans la clinique. et au contact des bébés et de leurs parents.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait combien de temps que tu travailles avec la maternité ?

  • Gianni Marangelli

    J'ai commencé en 2016 et après on a changé de structure. Et donc la nouvelle structure dans laquelle je suis, c'est tout simplement on a changé de maternité, d'endroit. Et ça c'est depuis 2019, 1er janvier 2019. Donc fin 2016 pour les débuts et 1er janvier 2019 pour là où je suis actuellement.

  • Antoine Lacouturière

    D'accord. On a fait connaissance hier... Habituellement, on partage un verre. Là, on a été courir ensemble et on a discuté un petit peu. Alors, pas trop dans la montée pour Fourvière, mais après, on a discuté sur la répartition de ta pratique. Je crois que tu as une spécificité, spécialité, c'est ça qu'on peut dire, pédiatrique. Tu peux nous préciser un petit peu pour que les auditeurs, les auditrices puissent se rendre compte des tranches d'âge et à peu près des proportions que tu vois ?

  • Gianni Marangelli

    Oui, bien sûr. Le terme spécialité est toujours un petit peu controversé en ostéopathie, puisque pour certains, il ne devrait pas y avoir de spécialité, et puis pour d'autres aussi. Moi, je trouve ça intéressant d'avoir ce côté spécialité, parce que notamment en pédiatrie, je pense qu'il faut vraiment avoir des compétences précises, aussi bien théoriques que pratiques, et des responsabilités assez importantes vis-à-vis de l'enfant et de ses parents. Et en tout cas, moi, dans ma pratique, ça me semblait vraiment important d'aujourd'hui faire que ça. Et depuis quelques années où je fais vraiment que ça et je ne reçois plus d'adultes au cabinet, hormis quelques femmes enceintes parce que j'en vois encore à la maternité. Mais sinon, je n'ai pas d'autres adultes que les femmes enceintes. Et ça représente vraiment une petite proportion de ma patientèle, les femmes enceintes. Et donc, cette spécialité, elle se centralise même sur le 0-2 ans. C'est-à-dire que... Facile, 80-85% de ma patientèle au cabinet, c'est 0-2 ans. Et je pourrais même dire 0-6 mois, encore plus. Et donc jusqu'à la marche, concrètement. Et pour après, je dirais 2-10 ans, ça représente peut-être 10%. Et entre 10 et 16 ans, moins de 5%.

  • Antoine Lacouturière

    Ça nous permet de mieux nous rendre compte. Un des fils rouges du podcast, c'est le travail pluridisciplinaire. C'est quelque chose qui nous relie, je crois. dès le début de ton ouvrage le sous-titre c'est une prise en charge pluridisciplinaire donc au quotidien je crois que vous travaillez à plusieurs dans le cabinet et que les adultes ne sont pas exclus du cabinet tout à fait,

  • Gianni Marangelli

    oui oui on est quatre collaborateurs et j'ai trois collaboratrices dont ma conjointe qui travaille avec moi et effectivement moi je suis le seul à faire que de la pédiatrie ma conjointe fait et au moins 50% voire 75% de pédiatrie, mais elles continuent de recevoir quelques adultes. Et nos deux autres collaboratrices reçoivent des adultes au quotidien. Donc tout à fait, on n'est pas un centre que de pédiatrie. Et notamment parce que moi, j'ai commencé avec les adultes, comme tout le monde. Et donc ces adultes-là, ça me semblait important qu'il y ait une transition, une continuité des soins. Et donc c'est mes collaboratrices qui ont repris le suivi de mes anciens patients adultes de l'époque, enfin de l'époque, il y a quelques années.

  • Antoine Lacouturière

    C'est un détail, mais ça permet aussi de préciser un petit peu la démarche, parce que finalement, la sensation que ça me donne, c'est que l'ostéopathie pédiatrique, on est peu armé en sortant de l'école, et que c'est quelque chose qui nécessite des formations, et qu'acquérir cette compétence-là pour assumer la responsabilité dont tu parlais, ça demande une certaine maturation. Tout à fait,

  • Gianni Marangelli

    et c'est aussi ça qui m'a donné envie d'aller vers la formation. parce qu'il y a plusieurs organismes qui m'ont demandé de participer à faire de la formation, dont le premier a été Cookie, et maintenant je travaille avec Livco. Et ça me plaît beaucoup déjà de participer à la formation, bien que je considère que j'ai encore aussi moi beaucoup de choses à apprendre, c'est pour ça que je continue de faire à minima une formation par an. Mais je trouve ça vraiment aussi intéressant de pouvoir participer à la formation, que ce soit des jeunes diplômés, mais même des plus anciens. Il y en a qui sont... qui ont même plus d'expérience que moi, voire même qui ont été mes enseignants et qui viennent à mes formations. Donc c'est vrai que c'est assez touchant de voir ça et de participer à des échanges comme ça.

  • Antoine Lacouturière

    Merci pour le témoignage. Sacrée preuve d'humilité de leur part et de reconnaissance aussi de la qualité du travail que tu as mis en place ces dernières années. Je te propose de faire une transition sur vos travaux. notamment les dernières publications. Donc il y a eu la sortie du livre il y a un peu plus d'un an maintenant ?

  • Gianni Marangelli

    Oui, c'était en août 2022.

  • Antoine Lacouturière

    Donc on est à presque deux ans. Et je viens vers toi notamment pour la sortie de deux articles que tu as co-écrits. Le premier que je te propose d'aborder ensemble, c'est l'usage du carnet de santé en ostéopathie. Alors, vous l'avez écrit avec Paola Tavernier et Pierre-Luc Lhermitte. Oui. C'est bien ça ?

  • Gianni Marangelli

    Oui.

  • Antoine Lacouturière

    Et pour moi, c'est intéressant de commencer cet échange avec toi sur cet angle-là, puisqu'on parlait du pluri-professionnel. Là, on a parlé des différents ostéos dans ton cabinet, mais dans le livre, on voit très clairement qu'il y a beaucoup de métiers différents qui gravitent autour de la prise en soin d'un enfant en ostéopathie. Et le carnet de santé, je trouve que c'est un petit peu le lien entre ce qu'on va pouvoir écrire qui est objectivable, les observations, ce qu'on va pouvoir faire comme lien avec les autres professionnels de santé qui ne connaissent pas forcément notre métier. Et puis, au sein de la population ostéopathique, oser écrire dans un carnet de santé, c'est loin d'être si facile. Donc, ce que je te propose de faire avant de détailler les différents points du carnet de santé, c'est peut-être me dire un petit peu comment vous en êtes arrivé à dire Ok, on écrit ça Alors,

  • Gianni Marangelli

    je reviens juste d'abord sur le livre. C'est vrai que ça nous importait beaucoup. Ce côté pluridisciplinaire, c'est pour ça que ça figure dans le titre, c'est pour ça que dans les trois co-auteurs principaux, il y a une kinesthérapeute, Marion Foubert, une médecin, un pédiatre, Dr Marie-Caroline Ploton et moi-même en tant qu'ostéopathe. Et on a tenu à ce que dans tous les co-auteurs qui ont écrit avec nous, il y ait vraiment un éventail assez large de professionnels qui interviennent auprès des enfants dans la prise en charge des formations crènes positionnelles. Donc ça, effectivement, c'était vraiment important pour nous. Et donc, l'article sur le carnet de santé s'inscrit toujours un peu dans cette idée-là de pluridisciplinarité et de comment est-ce qu'en tant qu'ostéopathe, on peut s'inscrire dans la prise en charge de l'enfant et comment est-ce qu'on peut peut-être utiliser le carnet de santé pour communiquer avec les autres professionnels de santé sur nos actions en ostéopathie, qu'est-ce qu'on peut apporter à un enfant, à un nourrisson et comment est-ce qu'on peut le communiquer avec notamment les médecins, les pédiatres. qui sont certainement ceux qui utilisent le plus le carnet de santé. Donc, je dirais que l'idée de départ a été, en fait, si je retrace un petit peu l'historique, l'idée de départ, ça a été pendant une formation que j'ai donnée, où en fait, depuis que j'ai commencé à donner des formations, je parle du carnet de santé. Et c'est vrai que jusqu'ici, je disais toujours, en fait, jamais personne n'a réfléchi au sujet. Est-ce qu'on a vraiment le droit d'écrire dans le carnet de santé ? Et quand on regarde bien le carnet de santé, à plusieurs endroits, c'est écrit professionnel de santé. parce que nous ne sommes pas en tant qu'ostéopathe dans le sens où nous ne sommes pas inscrits dans le code de santé publique et donc on était en droit de se poser la question est-ce que vraiment on a le droit en tant qu'ostéopathe de consulter d'une part et puis d'écrire d'autre part dans le carnet de santé et donc pour ça il fallait des compétences en matière de droit et donc là forcément la personne la plus à même de répondre à ces questions là actuellement je pense que c'est Pierre-Luc Lhermitte qui est docteur en droit et donc naturellement je me suis tourné vers lui et avec l'aide de Paola Tavagné aussi et donc qui connaît aussi très bien le sujet à la fois de la pédiatrie et puis le domaine de la recherche, on a eu cette idée de, non seulement de réfléchir à cette question, mais d'en faire un article publié dans une revue, donc dans la revue générale de droit médical, qui, et ça je l'ignorais, mais en fait quand on publie dans une revue comme celle-ci, ça fait doctrine, c'est-à-dire que, par exemple, un juge peut utiliser cette publication. à l'avenir, puisqu'il n'y a actuellement aucun autre écrit en matière de droit sur le sujet. Donc jusqu'à ce qu'il y ait peut-être un jour un texte officiel, un décret qui sorte ou autre, aujourd'hui, on va dire que c'est l'article qui fait référence, en tout cas.

  • Antoine Lacouturière

    Alors, plusieurs choses. D'abord, la première chose qui me vient, c'est bravo. Bravo parce que, objectivement, l'article fait une quinzaine de pages. Je crois qu'il y a plus de 60, peut-être 70 références. sur des textes ou sur des citations, sur des extraits de codes. Donc, on sent que le travail, il est vraiment important. Alors,

  • Gianni Marangelli

    je précise quand même que c'est surtout à Pierre-Luc Lhermitte qu'il faut dire bravo, parce que vraiment, c'est lui qui a, il faut être honnête, c'est lui qui a fait le plus gros du travail et tous ses extraits de codes, etc. Moi, je ne suis absolument pas capable de pouvoir faire ça. Je n'ai pas eu toutes les compétences. Et donc, moi, j'aime bien rendre à César ce qui est à César.

  • Antoine Lacouturière

    Ça s'entend et merci pour ça Gianni tu es plus compétent avec les mains et des petits bouts et des parents qu'avec des extraits du code Ah bah sur cette notion là autant sur le livre sur les déformations de crènes professionnelles là oui c'est mon domaine donc là oui

  • Gianni Marangelli

    je peux dire que j'ai grandement contribué à tout ça mais sinon sur celui-ci on va dire qu'il y a eu l'idée, il y a eu la réflexion et puis l'essentiel c'est quand même

  • Antoine Lacouturière

    Et une nouvelle fois, c'est un travail d'équipe et donc bravo à toute l'équipe pour ça, chacun avec vos actions différentes. Je reviens un tout petit peu en arrière parce qu'une partie des auditeurs ne font pas la différence entre professionnels de santé, professionnels de la santé et peut-être que certains se disent les ostéopathes quoi, comment. C'est une nuance de sémantique et en ostéo, on la connaît bien, mais tu peux juste préciser pour ceux qui ne connaissent pas ça.

  • Gianni Marangelli

    Oui, c'est une nuance qui, là encore, il me semble qu'on la doit à Pierre-Luc Lhermitte, qui en parle dans ses ouvrages et ses écrits. En fait, c'est juste de dire qu'aujourd'hui, il semble difficile de dire que les ostéopathes sont exclus du domaine de la santé, c'est-à-dire qu'on intervient quand même, on est quand même vraiment assimilés au domaine de la santé, vu notre place actuelle dans le paysage de la santé, mais pour autant, on n'est pas dans le code de la santé publique. C'est en ce sens qu'on ne peut pas être considéré comme professionnel de santé et c'est... important de le reconnaître, mais pour autant, on a quand même un rôle à jouer dans le domaine de la santé, au sens de la définition de l'Organisation mondiale de la santé, etc. Puis il y a des décrets aussi qui sont en place et qui expliquent bien ce qu'on a le droit de faire, ce qu'on n'a pas le droit de faire. Et en ce sens, la nuance professionnelle de la santé, elle peut être un peu considérée comme, voilà, on joue sur les mots, mais en fait, c'est juste pour dire, nous ne sommes pas professionnels de santé, mais on a un rôle à jouer quand même. En tout cas, moi, je le vois comme ça. Pierre-Luc en parlerait certainement bien mieux que moi, mais je dirais, moi, ça serait un peu comme ça que je le verrais.

  • Antoine Lacouturière

    Je fais juste une parenthèse, mais je crois que c'est quand même important de recontextualiser parce qu'on n'a pas un diplôme d'État au sens identique au métier de la rééducation, comme sage-femme, comme kiné, comme orthophoniste. Ceci étant, on a des compétences croisées, communes, et je veux dire qu'on est un petit peu... Alors complémentaire, c'est sûr, mais en marche, c'est pas tout à fait le terme. Disons qu'on n'a pas tout à fait la même législation. Et puis, il y a simplement l'assurance maladie qui rembourse ou non. Et donc, toutes ces nuances-là, pour moi, vous en parlez très bien dans l'article sur le côté permission. S'il y a deux mots pour revenir sur l'article, donc il y a permission et devoir. Est-ce qu'on peut, est-ce qu'on a le droit, parce qu'on a cette posture, un petit peu entre deux ? On est des professionnels qui participent à la santé, et ça, je crois que c'est de plus en plus admis. votre livre est un exemple mais il y a de plus en plus d'ostéo qui intègre les équipes de France, qui intègre différents parcours hospitaliers et tant mieux. Donc permission, la première partie c'est est-ce qu'on a le droit de le faire ? Donc la réponse sur l'article, je spoil un peu, je fais court mais c'est après l'analyse des textes de droit et l'interprétation, la réponse est oui.

  • Gianni Marangelli

    A priori oui on a le droit jusqu'à ce qu'il y ait un autre article ou texte qui sorte pour l'instant avec l'analyse que... On en a fait, oui.

  • Antoine Lacouturière

    La première chose, c'est d'abord de dire qu'on peut le consulter avec l'accord des parents, évidemment.

  • Gianni Marangelli

    Et j'insiste parce que là, on va vite, du coup, on synthétise, mais il y a une vraie analyse derrière. Et il faut bien comprendre pourquoi on en est arrivé à cette conclusion qu'on a le droit.

  • Antoine Lacouturière

    Est-ce que tu veux nous en parler un petit peu plus ?

  • Gianni Marangelli

    C'est important. Je pense que c'est bien de pouvoir... Parce que ça fait l'objet d'une certaine réflexion. Et je pense que c'est bien pour les gens qui sont intéressés... d'aller directement voir l'article en question.

  • Antoine Lacouturière

    On les renvoie vers ça ? Oui. Super.

  • Gianni Marangelli

    C'est bien de pouvoir faire une synthèse comme ça, ça me paraît important, parce que c'est pour ceux qui veulent aller à l'essentiel, et puis pour peut-être ceux qui veulent en savoir vraiment plus sur pourquoi est-ce qu'on est arrivé à cette conclusion, c'est bien de pouvoir lire l'article.

  • Antoine Lacouturière

    On renverra dans les notes de l'épisode les articles cités, et puis le lien vers les réseaux, et peut-être les réseaux des auteurs, puisque là on parle de toi, mais ça sera aussi l'occasion de créer du lien avec les auteurs. Tout à fait. Les co-auteurs. Donc, une fois qu'on sait qu'on est concerné par la santé, qu'on sait qu'on est soumis au secret professionnel, qui est un des éléments centrales de l'article.

  • Gianni Marangelli

    Ça fait partie des éléments qui devaient être soulignés.

  • Antoine Lacouturière

    On a accès à la possibilité d'agir et peut-être d'écrire. Le devoir, quels sont les devoirs ? Alors, on va y arriver. Avant d'arriver à ça, il y a une notion que j'aimerais aborder avec toi. C'est... Peut-être les garde-fous, les premiers recours. C'est-à-dire, on est une profession de premiers recours, avec, avant de parler de nos devoirs d'ostéo, et qu'est-ce qu'on va faire en pratique, qu'est-ce que tu fais, comment tu poses les mains, combien de temps, et qu'est-ce que tu écris, on va aller vers ça, mais avant d'arriver à ça, il y a la notion de diagnostic ostéopathique qui se décompose en deux diagnostics différents. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Gianni Marangelli

    Alors, effectivement, selon les textes, le diagnostic ostéopathique se décompose en... D'une part, le diagnostic d'opportunité et le diagnostic fonctionnel. Le diagnostic d'opportunité, c'est que l'ostéopathe, avant toute chose, doit être capable de repérer des signes d'alerte qui nécessiteraient une prise en charge médicale avant toute prise en charge ostéopathique. Et ça, c'est typiquement ce qu'on apprend en formation initiale pour être pas dangereux et sécuritaire. Et c'est pour ça que, durant les études d'ostéopathie, il y a beaucoup de matière médicale, parce que c'est vraiment important d'avoir ces connaissances-là. pour la sécurité des patients, que ce soit en pédiatrie ou chez les adultes également. Et le deuxième point, une fois qu'on a écarté ces éléments-là, grâce à une anamnèse approfondie et un examen clinique rigoureux, le diagnostic fonctionnel, tel que c'est décrit dans les textes, ça rejoint le terme de dysfonction ostéopathique, c'est-à-dire établir à travers notre examen ostéopathique, établir les dysfonctions ostéopathiques et puis les corriger par la suite dans le traitement. Le terme de dysfonction est plus ou moins remis en question en ce moment. Mais c'est l'idée de s'inscrire en tout cas dans la prise en charge des troubles fonctionnels. Moi, j'aime beaucoup ces termes de troubles fonctionnels et de mobilité. C'est-à-dire qu'on n'est pas dans de la pathologie, qui concerne plutôt les pathologies organiques, qui concerne plutôt la prise en charge médicale. Nous, on s'inscrit vraiment dans les troubles fonctionnels et la recherche de mobilité.

  • Antoine Lacouturière

    Recherche de mobilité, on est vraiment sur la base. Est-ce qu'on peut mettre des synonymes sur... dysfonction, restriction de mobilité, ça te va ?

  • Gianni Marangelli

    Moi, je trouve ça assez pertinent comme terme, bien que c'est certainement...

  • Antoine Lacouturière

    C'est limitant ?

  • Gianni Marangelli

    Voilà, c'est limitant, il y a bien d'autres choses, mais je dirais que pour remplacer ça, oui, ça me paraît bien.

  • Antoine Lacouturière

    La sensation que ça me donne, c'est que ça permet d'avoir une valeur objectivable, de dire que ça bouge moins bien. On est en dehors des drapeaux jaunes et des drapeaux rouges qui nous disent, bon, là, ce n'est pas pour nous, on est dans notre champ de compétences, et on sent sous nos mains qu'il y a des zones qui bougent mieux que d'autres et certaines qui, en bougeant moins, amènent une dysfonction, une problématique de la fonction.

  • Gianni Marangelli

    À la fois sous nos mains, mais même à l'observation. C'est-à-dire que même les parents, moi en l'occurrence en pédiatrie, les parents peuvent le voir. Et c'est pour ça que j'aime beaucoup parler de mobilité. C'est qu'avant la séance, les parents, ils voient que l'enfant ne tourne pas la tête d'un côté. Quand je lui fais tel test, que je lui amène un objet d'un côté, il voit que l'enfant ne suit pas bien la cible ou le hochet. Et en fin de séance, je refais le même test et il voit que l'enfant suit mieux. Donc ça pour moi, c'est... typiquement objectivables sans même avoir besoin de mettre les mains dessus, que ce soit par un ostéopathe ou par les parents ou un kiné ou autre. C'est juste qu'on regarde et on voit que ça bouge mieux. Que l'enfant bouge mieux.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait partie de la magie, entre guillemets, ostéopathique qui est aussi dans d'autres thérapies. Mais le avant-après, l'objectivité en tout cas. Je souligne plutôt le fait de dire que c'est objectif.

  • Gianni Marangelli

    Ça c'est vraiment important et ça rejoint... On va certainement en parler après, mais ça rejoint ce qu'on peut noter dans le carnet de santé, à mon sens.

  • Antoine Lacouturière

    Eh bien, transition idéale. On va vers ça. Donc concrètement, le carnet de santé, c'est de la naissance jusqu'à bien plus tard. Toi, aujourd'hui, on a compris que tu intervenais principalement de zéro à six mois, mais tu l'as dit jusqu'à la marche et après, il y a quelques pourcentages dédiés. Donc, ce que je te propose, c'est peut-être à la fois pour les parents et aussi pour les professionnels qui nous écoutent de dire On sait qu'on a la permission de le regarder, on sait qu'on a même le devoir d'écrire dedans. C'est grâce à ton expérience du quotidien, grâce à tes écrits. Ok, qu'est-ce qu'on regarde ? Qu'est-ce que toi, Gianni, quand il y a un enfant qui vient avec ses parents, à la naissance, quelques jours, qu'est-ce que tu regardes, qu'est-ce que tu vas écrire ? C'est deux grandes questions, on va pouvoir dire plein de choses, je te laisse l'aborder comme tu le sens.

  • Gianni Marangelli

    Je rebondis juste sur la notion de devoir. Il ne faut pas non plus, je pense, que tous les osteopathes se mettent à écrire du jour au lendemain dans le carnet de santé parce qu'on a écrit cet article-là. Il faut quand même qu'ils comprennent que ça engage quand même des responsabilités. Il faut être sûr quand même d'avoir les compétences pour le faire. Déjà pour recevoir des bébés et puis pour écrire dans le carnet de santé. Et puis surtout, ne pas écrire n'importe quoi. Donc la notion de devoir, elle était juste pour se dire, tiens, vu qu'on fait partie du paysage, je dois... de la santé et qu'on intervient auprès des bébés, ça paraît important aussi de laisser une trace dans le suivi de l'enfant. En fait, c'est important pour le suivi de l'enfant et que le pédiatre puisse savoir que le nourrisson a été vu par un ostéopathe, qu'est-ce qui a été fait, qu'est-ce qu'il en est ressorti. Et surtout, s'il y a des éléments qui doivent être surveillés par le pédiatre qui suit l'enfant, le médecin qui suit l'enfant. Donc ça, c'est une chose. Et donc, l'autre point, c'était sur le... Tu m'as dit... les âges. Oui,

  • Antoine Lacouturière

    alors ce que je peux faire, je vais t'aider entre guillemets à fragmenter parce que la question est très ouverte, mais je reviens juste sur le devoir, je le synthétise trop, c'est un raccourci, dans l'article, la phrase de fin, je crois, il ne semble pas inapproprié, donc la nuance est bien plus grande de dire que si vous êtes formé, que vous avez les compétences, parce que ça nécessite des compétences, des connaissances, de la physiologie, des compétences, de la capacité de réorienter et assez d'expérience pratique pour dire j'ai objectivé ça, on peut écrire et c'est ok d'écrire. Dit comme ça,

  • Gianni Marangelli

    c'est peut-être plus... C'est vrai que je tiens beaucoup à ça, c'est pour ça que je trouve ça très bien de synthétiser et je te remercie de cet échange par rapport à ça, mais c'est important d'aller vraiment voir toute la réflexion et le raisonnement et le cheminement qu'il y a eu derrière pour arriver à ces conclusions. Il ne faut pas aller trop vite à la suite de cet article et se dire qu'on peut le faire. J'écris tout et n'importe quoi. D'ailleurs, ça fait partie de la réflexion qu'on a en cours avec les deux mêmes auteurs. C'est de savoir maintenant qu'on peut écrire, qu'est-ce qu'on pourrait écrire, comment, etc. Donc là, ça fait partie des réflexions qu'on a actuellement et qu'on aimerait soumettre à publication prochainement.

  • Antoine Lacouturière

    On a hâte de découvrir ça, Diane. Je reviens sur le côté pratico-pratique. Au cabinet, dans les grands motifs de consultation, il y a les DCP, déformation crânienne positionnelle, et puis il y a aussi les troubles de succion dont on parlera peut-être après. Est-ce que tu veux bien nous faire sans forcément être exhaustif ? Parce que ça, on ne l'a pas préparé, tu n'as pas de notes sous tes yeux, tu es juste là pour répondre à mes questions avec ton savoir et tes compétences. Qu'est-ce que tu écris concrètement, toi, dans un carnet ?

  • Gianni Marangelli

    Alors, moi, c'est souvent la même chose, en fait. Déjà, sur le principe, j'écris que des éléments objectivables, c'est-à-dire j'écris des éléments d'anamnèse, ce que me reportent les parents, donc qui peuvent me dire à moi, mais qui pourraient dire aussi à un médecin, un pédiatre, un kiné, etc.

  • Antoine Lacouturière

    À des infirmières de PMI, par exemple, qui font partie des gens qui écrivent aussi dans les carnets.

  • Gianni Marangelli

    Voilà. Et donc, typiquement, l'élément d'anamnèse qu'on me rapporte le plus, c'est... préférence à la rotation d'un côté de la tête, donc préférence à la rotation droite de la tête, ça c'est quelque chose que j'écris tous les jours dans le carnet. Et ensuite, des éléments d'examen clinique, donc observables, là encore. Donc par exemple, méplat occipitoparietal droit, puisque en général, la suite logique d'une préférence à la rotation droite de la tête, c'est un méplat occipitoparietal droit, qu'on pourrait appeler plagiocéphalie, mais... justement, ça fait partie des questions auxquelles on doit réfléchir, c'est est-ce qu'on a le droit d'écrire plage de céphalie dans le carré de santé dans le sens où ça pourrait être considéré comme un diagnostic médical et donc, est-ce qu'on a le droit ? Donc plutôt que d'écrire plage de céphalie, maintenant, j'écris plutôt mépla-oxy-pytoparital droit, puisque ça c'est un élément clinique observable, c'est pas un diagnostic. On observe juste que le crâne s'aplatit à tel endroit, mais là encore, on va aussi réfléchir à ces sujets-là et est-ce que je suis dans le... dans mon droit d'écrire ça aussi. Je suis aussi critique envers moi-même et ce n'est pas parce que j'écris ça depuis plusieurs années maintenant que je continuerai d'écrire comme ça après l'analyse qu'on va en faire peut-être bientôt. Donc pour ça, ensuite je n'écris pas forcément le traitement parce que c'est complexe d'écrire le traitement, mais j'écris les conseils. Donc stimuler la rotation gauche à la maison par les parents, par exemple. Et j'écris le suivi. c'est-à-dire revoir dans 2, 3,

  • Antoine Lacouturière

    4 semaines selon les cas quand tu dis que tu n'écris pas forcément le traitement je rentre sur une question délicate mais tu peux nous dire comment est-ce que tu travailles ? est-ce que tu as des types de techniques préférentielles ? je m'appuie aussi sur le podcast précédent mais je m'appuie sur ton livre donc on a compris que tu observais la mobilité beaucoup et tu peux nous en dire un petit peu plus ? donc il y a cette phase d'observation peut-être donner aussi la... Qu'est-ce que tu observes et qu'est-ce que tu utilises comme technique ?

  • Gianni Marangelli

    L'observation, c'est vraiment important. Je dis souvent en formation que ça découle... J'aime bien que tout soit logique. Quand les parents me disent, par exemple, Oui, je vois que mon enfant tourne plus la tête à droite à la maison une des premières choses que je vais rechercher à l'examen, ça dépend aussi de l'état d'éveil de l'enfant. L'idéal, c'est que l'enfant soit en stade 3 de l'échelle de Prechtel, comme on dit, donc c'est l'état d'éveil calme. Et donc, c'est ce qui nous permet d'avoir le plus d'informations. aussi bien sur sa mobilité, son tonus, etc. Et donc, s'il est dans cet état d'éveil-là, l'une des premières choses que je vais faire, c'est de tester sa mobilité en rotation. Et donc, moi, j'utilise beaucoup le test de la cible contrastée que je montre en formation, qui est utilisé par les médecins aussi, mais dans un but différent. Moi, je l'utilise vraiment dans un but d'évaluer la mobilité complète de l'enfant en rotation droite et gauche jusqu'à 90 degrés. de chaque côté et sa capacité à rester

  • Antoine Lacouturière

    en rotation à 90 degrés. C'est-à-dire que bien souvent, quand un enfant a une préférence à la rotation droite, on va l'amener à gauche, il va plus ou moins bien pouvoir tourner. Il y en a qui ne vont déjà pas, donc là déjà ça nous donne un élément direct. Mais il y en a qui vont pouvoir tourner, parfois jusqu'à 90 degrés, et en fait ils vont rapidement revenir sur le côté droit. Et ça c'est quelque chose vraiment, une fois qu'on l'a expérimenté et qu'on arrive à examiner ça cliniquement, c'est assez parlant. Et donc, ça confirme ce que nous aurons dit les parents à l'anamnèse. Et si on observe par la suite l'arrière du crâne en vue du dessus, qui est la meilleure vue pour observer l'arrière du crâne d'un bébé, et de mettre en évidence un méplat, on observera en général, selon l'âge de l'enfant, un méplat du côté de la rotation préférentielle.

  • Gianni Marangelli

    Alors, je reviens sur un élément. Donc, ils sont inconfortables, en fait. C'est un petit peu ça qui transpire. Ils peuvent être inconfortables dans le fait, toujours sur la rotation droite préférentielle, et... Ils vont à gauche, mais ils n'y restent pas, ils n'arrivent pas à rester. Il y a plein de choses dans ce que tu dis. Donc, tu n'observes finalement pas que la forme de la tête.

  • Antoine Lacouturière

    Ah non, je dirais presque même que c'est... Sauf si l'enfant dort. Là, oui, c'est la première chose que je vais observer, puisque il dort et donc je n'ai pas vraiment de possibilité d'examiner sa mobilité active, du moins. Mais s'il est éveillé, c'est une des dernières choses que je vais regarder.

  • Gianni Marangelli

    Ça, ça me paraît important, tu vois, parce que pour faire le lien avec le carnet de santé, quand quelqu'un vient pour... un méplat occipital et que tu regardes les membres inférieurs, pour nous, en ostéo, c'est évident, ça ne l'est pas forcément.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, et à tel point que des fois, les parents, à la fin de la consultation, ils me disent, un peu moins maintenant, mais il y a eu quelques fois où ils m'ont dit, mais vous n'avez presque pas touché la tête de mon bébé. Et oui, parce qu'en fait, comme on le dit toujours, la tête plate, c'est le témoin d'un problème de mobilité. Et donc, à partir du moment où la tête d'un bébé s'aplatit, c'est que l'enfant ne bouge pas bien. Et donc, c'est ça qui nous importe, c'est de trouver où est-ce que ça ne bouge pas et bien sûr de l'aider à ce que ça rebouge mieux. Mais donc, le problème, en tout cas avec les connaissances qu'on a aujourd'hui, ne vient pas vraiment du crâne. Bien que je sais que certains courants en ostéopathie ne sont pas d'accord avec ça, mais avec les connaissances qu'on a aujourd'hui, c'est plus plausible. de penser que c'est parce que l'enfant a un problème de mobilité, pas au niveau du crâne, mais ailleurs, que son crâne se déforme.

  • Gianni Marangelli

    Je te rejoins en tout cas sur cette sensation-là, cette impression. Et puis, il y a une notion de posture préférentielle. J'aimerais bien recueillir ton avis, ton impression de ça. Au cabinet, souvent, on observe des concavités droites, concavités gauches préférentielles, une forme un petit peu de banane. C'est très vulgarisé, ce n'est pas tout à fait que ça. Oui. C'est observable et je trouve que c'est un exemple pour illustrer ce que tu dis. Tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, bien sûr. Le terme officiel qui a été utilisé dans les recommandations de la Haute Autorité de Santé, tu en as parlé en préambule, ça s'appelle torticolie posturale, qui est à différencier du torticolie musculaire congénitale. Le torticolie posturale, c'est ce qui concerne le plus d'enfants en réalité. On considère qu'il y a à peu près un nouveau-né sur deux qui, dès la naissance, tourne la tête plus d'un côté que de l'autre. Et donc, ça va nous donner cette attitude en banane ou en virgule, avec une convexité du côté de la rotation de la tête. Par exemple, un enfant qui tourne la tête plutôt à droite, il va avoir une convexité droite avec son corps qui fait une banane à convexité droite. Et donc ça, on pense que, en tout cas, les études actuelles vont plutôt dans le sens que ça viendrait d'une position in utero. Ça, à peu près, tout le monde est d'accord là-dessus. Et donc, le nourrisson, le nouveau-né ou le nourrisson, selon l'âge, reprend cette position qu'il a connue plus ou moins longtemps in utero. Donc ça veut dire qu'il n'y a pas vraiment un support lésionnel comme c'est le cas dans le torticolis musculaire congénital où là on est vraiment sur une lésion du muscle sternocleidomastoïdien et où là l'enfant a vraiment une mobilité qu'elle soit active ou passive très limitée. Dans le torticolis postural, la mobilité active peut être limitée mais la mobilité passive n'est pas limitée et donc c'est un enfant qui va être plus souvent d'un côté mais qui peut tourner des deux côtés. Donc ça c'est vraiment la définition du torticolis postural. et c'est ce qui en rend le diagnostic difficile, c'est que l'enfant tourne bien la tête, donc si on l'examine rapidement on peut passer à côté facilement donc c'est là où vraiment je pense que nous en tant qu'ostéopathe on peut avoir un examen vraiment précis et venir en aide par exemple au médecin ou au pédiatre qui effectivement a tellement d'autres choses à regarder qu'ils peuvent passer à côté sur un examen un peu rapide parce qu'il y a beaucoup de choses à voir à l'examen du 15e jour ou du premier mois ou même du deuxième mois. Donc, il peut être bien de participer à ce dépistage-là, je dirais, et donc ensuite de les informer à travers le carnet de santé, justement.

  • Gianni Marangelli

    Bien joué pour le revenir sur le sujet initial. Et c'était vraiment ça ma question, parce que, alors, en tant que praticien, ça fait quelques années que j'ose, entre guillemets, écrire dans le carnet, mais pour en parler autour de moi avec d'autres collègues, il y a souvent cette appréhension à dire, ah non, mais j'écris pas, parce que je suis pas légitime, parce que le pédiatre va penser que, parce que...

  • Antoine Lacouturière

    Et excuse-moi, je te coupe, mais ça, je trouve ça très bien comme démarche, c'est-à-dire qu'il vaut mieux ne pas écrire si on se sent pas. plutôt que d'écrire parce que maintenant on a le droit et du coup écrire alors que...

  • Gianni Marangelli

    Et c'est toujours...

  • Antoine Lacouturière

    Ça c'est important.

  • Gianni Marangelli

    Et pour l'ostéopathie, pour l'image de l'ostéopathie, et pour les parents, et pour les relations avec le pédiatre, j'aime à croire qu'il y a quand même une forme de compétence professionnelle pour savoir ce sur quoi on peut agir et pas. Tout à fait. Et c'est l'intérêt du podcast aussi aujourd'hui avec toi, de dire qu'est-ce qu'on peut voir, qu'est-ce qu'on est en capacité de faire bouger.

  • Antoine Lacouturière

    Et par extension, je dirais même... Donc c'est pareil, ne serait-ce que pour recevoir des nourrissons. Je sais qu'il y a des osteopathes qui ne reçoivent pas des nourrissons parce qu'ils ne se sentent pas les compétences. Et ça, je trouve ça très humble finalement et c'est très bien. De la même manière que c'est aussi une des raisons qui a fait que moi j'arrête de voir des adultes. C'est qu'à un moment donné, je voyais tellement de bébés que je me sentais plus compétent comme je l'étais au départ pour recevoir des adultes. Et donc quand on venait me voir avec une lombalgie, je perdais vraiment les réflexes et là je commençais à me dire mais en fait je commence à ne plus être compétent avec les adultes. Donc c'est important aussi de se sentir capable et compétent pour recevoir des nourrissons. Je dirais que même avant de parler du carré de santé, c'est surtout ça, c'est déjà de recevoir des nourrissons en toute sécurité et efficacité.

  • Gianni Marangelli

    Merci pour la remise dans le contexte et puis aussi pour l'invitation à ne pas forcer.

  • Antoine Lacouturière

    Oui.

  • Gianni Marangelli

    Là, l'échange tous les deux, il est sous le signe de la bienveillance et l'idée, c'est vraiment de proposer des éléments de compréhension nouveaux et de donner envie de faire avancer les choses, plutôt que de forcer en disant il faut absolument écrire, c'est nous les meilleurs, c'est vraiment pas le thème Donc, merci pour la précision. Dans les différents signes, Gianni, je reviens. Donc là, on a parlé d'une posture préférentielle. Est-ce qu'on peut parler d'empreinte utérine ? C'est un mot que tu connais, ça ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, c'est un mot que je connais, que j'utilise même parfois avec les parents, et qui, pour le coup, peut être compréhensible parce que la littérature scientifique, c'est un mot qui est très important. va dans ce sens-là. Et donc, moi, j'aime bien que tout ce que je dis soit plutôt appuyé par... Enfin, pas tout, parce que c'est difficile de tout appuyer sur de la science et c'est peut-être pas forcément même le but recherché, mais en tout cas, ça me paraît important quand j'explique des choses à des parents ou même à des pédiatres dans le cadre, puisque je donne aussi des cours que ce soit pour les médecins, les sages-femmes, les péricultrices, c'est important que ce que je leur dis soit appuyé par des données scientifiques. En tout cas, moi, ça me paraît important. Et donc... Pareil pour les parents, quand je leur explique, parce que les parents aiment bien savoir. Pourquoi est-ce que mon bébé tourne plus la tête à droite qu'à gauche ? Pourquoi est-ce qu'il y a une plage de céphalie droite ? J'aime bien leur expliquer pourquoi avec les connaissances qu'on a aujourd'hui sur le sujet. Et donc, a priori, les connaissances qu'on a aujourd'hui, c'est cette empreinte in utero. Donc voilà, qu'on pourrait appeler empreinte, qu'on pourrait appeler position intra-utérine. Mais c'est cette idée-là que, effectivement, déjà les ostéopathes, il y a des dizaines d'années en arrière, avaient déjà évoqué. et peut-être pas que les ostéopathes, mais en tout cas, moi, étant ostéopathe, c'est ça que je connais surtout. Et donc, ce qui est intéressant, c'est de se dire que ce qu'ils avaient pensé à l'époque est aujourd'hui confirmé par des études scientifiques. Et donc, c'est ça qui est intéressant. Et c'est en ce sens qu'à mon sens, les études scientifiques peuvent confirmer, ou en tout cas aller dans le sens d'éléments que les ostéopathes avaient ressentis en clinique, je dirais. Peut-être pas pour tout, mais en tout cas, pour ça, oui.

  • Gianni Marangelli

    je trouve ça je trouve ça intéressant et même plus qu'intéressant je trouve ça subtil et inspirant de relier ben j'aime bien cette phrase de jean claude ameysène qui dit sur les épaules des géants voir plus loin à travers l'espace et à travers le temps c'est se rappeler d'où on vient en bas ils ont eu des intuitions ils ont eu des palpations nos prédécesseurs en ostéo c'est pas parfait c'est pas magique c'est pas mais c'était là Merci d'avoir fait tout ça et aujourd'hui avec nos compétences, nos outils, les études, le fait de le recoupler et de dire voilà on arrive à ça, je trouve que c'est une voie de sagesse dans ce monde de guerre sur qui a raison ou pas. Top pour la précision. Donc je reviens avec mon idée que les parents puissent se dire tiens, bon, alors les pros qu'est-ce qu'on écrit et puis après les parents qu'est-ce qu'on observe ? Donc sur les pros. Toi, tu vas mettre des valeurs objectives, donc la mobilité globale au niveau crânien, au niveau de la... posture globale dans les conseils des stimulations tu écris ça sur le carnet par exemple j'ai conseillé conseil de points stimulation en phase d'éveil en phase de veille dans les bras tu précises non je reste très simple je le précise aux parents de manière très détaillée bien sûr mais

  • Antoine Lacouturière

    mais dans le carnet non il faut rester succinct je pense bah aussi parce que j'ai cette on va dire j'essaye de rester à ma place quoi et de pas prendre trop de place dans le carnet de santé déjà c'est Déjà,

  • Gianni Marangelli

    il n'y a pas la place d'écrire dans le calendrier de santé.

  • Antoine Lacouturière

    Certes, on a le droit, peut-être même le devoir, mais il ne faut pas non plus prendre toute la place. Moi, j'écris vraiment en général deux, trois petites lignes. J'essaye de me faire petit et d'être à ma place. Je reste succinct et je vais juste écrire. Quand c'est vraiment très long, j'écris conseil habituel, vraiment pour être succinct. Et sinon, j'écris conseil de stimulation en rotation.

  • Gianni Marangelli

    Et aux parents t'expliquer. Tu leur dis, évitez de rester dans la même posture, dans les phases de transport, évitez les conseils habituels sur le fait de ne pas donner le biberon toujours du même côté si c'est un biberon, le fait d'alterner les bras pour le portage, etc. C'est des petits conseils, mais je pense qu'on peut quand même l'utiliser là.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, et puis je dirais même, parfois c'est même plus que des petits conseils, c'est-à-dire que je pense que dans certains cas, c'est au moins aussi important que ce qu'on a fait en pratique.

  • Gianni Marangelli

    30, 35, 40, 45, allez une heure, mais même si je pense qu'une heure avec un bébé c'est beaucoup, mais de conseils, proportionnellement au reste du temps de la vie, clairement la base elle est là.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, et j'en profite aussi pour parler quand même du rôle du kiné, où il m'arrive aussi très fréquemment, alors c'est toujours un peu délicat parce que c'est pas à nous d'estimer en tant qu'ostéopathe si l'enfant doit faire de la kiné, mais le fait est que... Du fait qu'on est un des praticiens de premier recours, les parents ont accès à nos consultations sans passer par le médecin, sans avoir besoin d'ordonnance ou de certificat. Et donc, parfois, on reçoit des bébés qui auraient besoin de kinesthérapie et qui n'en ont pas. Et donc, je pense qu'un bébé pourrait avoir du moins, peut-être pas le besoin de kiné, mais en tout cas, sensibiliser le médecin à se poser la question est-ce qu'il aurait besoin de kinesthérapie ? J'écris avis du médecin pour prise en charge kiné ? Point d'interrogation. Ça, c'est un peu ma phrase toute faite que j'utilise tout le temps. C'est juste pour, toujours en respectant mon champ de compétences, en restant à ma place, mais juste en sensibilisant le médecin. Et c'est vrai que maintenant, la plupart des médecins et des pédiatres, je pense qu'ils me voient écrire dans le carrière de santé depuis un certain nombre d'années. Et donc, souvent, les parents me disent, bah oui, il vous connaît. Je pense qu'il y a aussi ce fait-là qui fait qu'ils me font confiance, sans forcément me connaître ou m'avoir déjà vu en vrai, mais il y a cette confiance-là. Mais je dirais pour les ostéopathes qui nous écoutent et pour qui on n'aide pas ce réseau-là en pratique, juste d'éveiller l'intérêt et la conscience du médecin sur est-ce qu'il y aurait besoin de la kiné. Mais bien sûr, et je dis toujours aux parents, ne dites pas au médecin, l'ostéo a dit qu'il fallait faire de la kiné. Parce que ce n'est pas notre rôle, ce n'est pas dans notre champ de compétences de dire ça. C'est vraiment le médecin qui décide et qui fait l'ordonnance.

  • Gianni Marangelli

    Oui, tout à fait. Les kinés, pour moi, c'est un... Un couple, une équipe en fait. On n'agit pas de la même manière. Ils ont des compétences manuelles qui sont importantes et puis ils ont aussi l'opportunité de faire des traitements répétés.

  • Antoine Lacouturière

    C'est ça. C'est vraiment cette idée de rééducation et de répétition. Donc en général, dans le cadre d'un torticulé postural, c'est une prise en charge d'une fois par semaine. Donc il y a cette notion de répétition qu'on n'a pas en ostéo et ce n'est pas le même travail.

  • Gianni Marangelli

    Non, tout à fait, c'est complémentaire. Je pense que là, c'est assez clair. pour les parents, qu'est-ce qu'ils peuvent observer ? tu peux nous dire ça ? quel signe ? donc il y a la mobilité dont tu viens de parler ils dorent toujours la tête du même côté on regarde vu de dessus, en vue apical vu d'avion là, il y a un méplat en arrière, mais je pense qu'il y a aussi des signes peut-être en avant, sur les oreilles je triche un peu, dans le livre tu le décris très bien, mais tu vois je pense aux parents parce qu'il y a pas mal de parents qui écoutent, qui nous font des retours en disant j'ai appris ça, et je me dis tiens petite checklist de quels sont les signes principaux ou s'il y a ça ? Alors, comme un enfant sur deux est concerné, ça veut dire beaucoup. On ne va pas ne rien faire. On ne va pas ne rien faire. Quels sont les signes ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, c'est intéressant. Oui, je dirais la principale chose, c'est de surveiller qu'un enfant tourne aussi bien la tête à droite et à gauche. C'est-à-dire qu'il ne doit pas y avoir de préférence de rotation, ou du moins qu'il persiste si au bout de deux, trois semaines, l'enfant reste plus d'un côté que de l'autre, bien qu'il puisse tourner des deux côtés, mais s'il est plus souvent d'un côté que de l'autre. c'est qu'il y a un inconfort quelque part et qu'il faut l'aider. Ou à minima, il faut le stimuler de l'autre côté, le positionner de l'autre côté. Donc déjà, observer sa capacité à tourner aussi souvent. C'est vraiment cette notion de fréquence à droite et à gauche. Ensuite, oui, comme tu l'as dit, il y a le méplat en vue du dessus. Il peut y avoir aussi, les parents le voient parfois dès la naissance, un œil plus ouvert que l'autre. Donc en général, l'œil est plus ouvert du côté du méplat. Donc si on est sur un enfant qui tourne plus la tête à droite, on va avoir un méplat à droite et un œil droit plus ouvert. On peut avoir aussi, c'est un peu plus subtil à voir, mais on peut avoir une mâchoire un peu plus fermée d'un côté. Donc typiquement, un enfant qui tourne plus la tête à droite, c'est associé en général à une inclinaison gauche. Et donc avec une posture in utero. en inclinaison gauche, rotation droite, avec donc un oeil plus ouvert que l'autre à droite, et on va avoir la mâchoire à gauche qui va être plus fermée qu'à droite. Donc vraiment l'espace entre la gencive inférieure et la gencive supérieure qui va être plus fermée à gauche. Et donc ça, typiquement, on peut avoir des signes de difficulté de succion.

  • Gianni Marangelli

    On va en parler après, mais bien joué. Oui, là, alors moi, je te vois faire. Pour les personnes qui écoutent, là, il faut imaginer Gianni avec la tête inclinée d'un côté, tourne la tête de l'autre et on imagine l'orbite, l'espace de l'œil autour qui est plus grand d'un côté la mâchoire, je te laisse de l'espace après pour la succion parce que là on va faire du lien avec les professionnels concernés donc on en est mobilité gauche droite cette préférence l'ouverture de la bouche d'un côté,

  • Antoine Lacouturière

    l'œil le méplat un peu plus difficile à voir pour les parents mais quand on leur montre ça leur saute aux yeux, c'est l'avancée de l'oreille Donc toujours du côté du méplat, c'est forcément du même côté que le méplat et du même côté que la rotation préférentielle de la tête. Et ça, une fois qu'on leur montre, souvent ils regardent avec des grands yeux comme ça et ils disent mais c'est incroyable, je ne l'avais jamais vu. Alors qu'en fait, quand on leur montre, ils disent mais comment j'ai fait pour ne pas le voir ?

  • Gianni Marangelli

    Ça, ça fait vraiment écho avec ma pratique au quotidien. Les premières fois que j'ai commencé à le montrer, je me suis dit mais en fait, ça c'est objectivable. Parce que... Alors j'exerce dans un milieu plus rural que le tien où aujourd'hui j'ai un réseau et tant mieux et je travaille avec des professionnels exceptionnels que je salue qui ont fait confiance à ça. Mais l'avancée de l'oreille, tu vois la distance qui diminue entre l'orbite et le conduit auditif externe pour que ça soit connu. Tu utilises les repères mais les repères ils sont moins connus en anat. Une fois que le parent a vu ça, ça devient existant.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, tout à fait. Et c'est important. pour moi de leur montrer, à la fois toujours pour ce côté objectivable, et aussi pour qu'ils prennent conscience qu'il y a un problème, en fait. Parce qu'il y a certaines personnes, même des professionnels, qui disent c'est pas grave, c'est normal de tourner la tête plus d'un côté que de l'autre, c'est normal d'avoir un côté plus aplati, depuis que les bébés sont sur le dos, oui, c'est normal que ça soit un peu plat, ça va revenir tout seul. Oui, ça peut revenir tout seul quand on est sur des formes légères ou modérées, mais dès lors qu'il y a une asymétrie des oreilles, ça veut dire qu'il y a une asymétrie de la base du crâne. et que donc il peut y avoir des répercussions maxillofaciales derrière. Il peut, je dis bien il peut, pas dans tous les cas. Donc voilà, on a suffisamment de connaissances maintenant pour dire que maintenant c'est un problème qui doit être pris en charge et que ce n'est pas anodin. Et j'insiste aussi sur le fait que quand je montre, je ne le fais jamais dans une optique de faire peur aux parents parce que ça peut faire peur de voir ce décalage qui est des fois très important entre les deux oreilles. Et donc je dis toujours aux parents, si je vous le montre, c'est vraiment juste pour que vous compreniez. Et on va mettre tout en place pour que ça se passe bien. Et donc, ce n'est pas du tout pour leur faire peur, mais c'est juste pour leur expliquer qu'il y a des choses qui sont en train de se passer et on va tout faire pour y remédier.

  • Gianni Marangelli

    On reconnaît là cette tonalité bienveillante, ces précautions. Et je crois que dans l'interaction avec un parent, rentrer en disant vous êtes coupable de quelque chose, c'est impossible Et puis on est tous parents, on est tous imparfaits. On souligne ça, bien sûr.

  • Antoine Lacouturière

    Et c'est pour ça, je te remercie d'avoir souligné au début le côté parent. Je ne pense pas qu'il faille être parent pour être bon ostéopathe pédiatrique, mais c'est juste que le fait de comprendre ce qu'est la parentalité, pour moi, ça a été vraiment quelque chose qui a quand même révolutionné ma pratique. Et puis même encore maintenant, les parents me demandent souvent Est-ce que vous, vous avez des enfants ? Hier, encore au cabinet, c'est comme s'ils se disent Ah bah tiens, il comprend Il comprend ce que je vis, il comprend...

  • Gianni Marangelli

    Il est passé par là.

  • Antoine Lacouturière

    Voilà, c'est ça.

  • Gianni Marangelli

    Diani, j'ai envie de revenir sur un élément important dont tu parles dans le livre et puis dans les autres écrits, c'est les conséquences des déformations sur les différentes parties du corps. Donc on n'est pas là pour faire peur, on vient de le dire, on le souligne, on est juste là pour dire que parfois, une déformation légère, ça passe, mais... Je crois que toi et moi, on partage le fait de dire que c'est important d'arrêter de dire c'est pas grave, c'est juste esthétique, les cheveux vont pousser, on le verra plus.

  • Antoine Lacouturière

    C'est ça. Oui, tout à fait. Et surtout, il faut bien comprendre que là, on parle de la déformation du crâne, mais finalement, ce qui est le plus important, et là où il y a le plus de données scientifiques et le plus de répercussions, c'est sur la mobilité de l'enfant et donc sur les conséquences sur le développement psychomoteur global. Donc, c'est surtout ça que... Ce que j'essaye de faire comprendre aux parents, c'est toujours de dire ce qui m'importe, c'est que votre enfant, il rebouche bien. Donc, remettre les choses dans son contexte, et là, ça rejoint un peu les fondements de l'ostéopathie, de cette globalité, et pas juste de s'attarder sur le crâne. Ça, c'est important parce que les parents, eux, ce qu'ils voient surtout, c'est le méplat, c'est la plage de céphalie, ou la brachycéphalie. Donc, je leur explique toujours que si votre enfant, il a un aplatissement, c'est parce que sa mobilité n'est pas normale.

  • Gianni Marangelli

    Donc, dans les... Donc conséquences, je ne sais pas si on dit un petit mot, dans le livre tu parles des conséquences avérées sur la sphère ORL, l'occlusion, la vision, le langage et ce dont tu viens de parler, la posture globale et la mobilité, et à minima, je crois que vous l'écrivez comme ça, à minima esthétique. Donc l'idée c'est encore une fois de proposer des éléments de compréhension pour ne pas venir impacter l'occlusion et devoir faire de l'orthodontie plus tard. Pour dire que le contenant et le contenu, il y a un lien et qu'on agit potentiellement sur ces niveaux-là précocement.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, tout à fait. Alors oui, les domaines que tu as cités sont très justes. Je dirais que c'est important d'écarter d'emblée le côté neurologique, parce que c'est une des grandes questions des parents, c'est est-ce qu'il y a des répercussions neurologiques sur le cerveau ? Donc là, avec l'état des connaissances actuelles, on peut dire que non. Il n'y a aucune étude qui montre qu'il y a des répercussions sur le cerveau en développement, dans le sens où le périmètre crânien reste normal dans le cadre d'une déformation crânienne positionnelle, que ce soit une pluricephalie ou une brachycephalie, et donc le cerveau s'adapte à l'intérieur de la boîte crânienne et il grandit quand même normalement, contrairement à une crânio-sténose par exemple. Et aussi il y a la scoliose qu'on entend souvent, est-ce qu'une déformation crânienne positionnelle peut entraîner une scoliose ? Là encore, ce n'est pas la déformation crânienne positionnelle qui peut entraîner une scoliose, c'est éventuellement le torticolis qui... peut entraîner une attitude scoliotique. On a très peu de données sur le lien de causalité entre un torticolis et une scoliose, mais on commence à avoir quelques données dont on parle d'ailleurs dans le livre et dont je développe encore plus en formation ces idées-là parce que c'est vraiment passionnant. Mais là encore, il faut vraiment garder du... on va dire prendre du recul, de la nuance et ne pas chercher des conséquences là où il n'y en a pas. Mais par contre oui, sur le côté esthétique, là oui on a de la donnée et cliniquement ça s'observe, c'est objectivable. Sur le côté maxillofacial, là aussi on a de la donnée et on a publié une étude avec justement deux orthodontistes sur le sujet, il y a l'année dernière qui est venue accroître un petit peu ces connaissances théoriques sur les conséquences qu'il peut y avoir sur l'impact de l'occlusion, donc on pourra mettre le lien de cet article aussi pour ceux que ça intéresse. Et sur la vision et le côté ORL, on a moins de données. Il y a quelques études qui d'ailleurs sont contradictoires. Donc ça, on l'explique bien aussi dans l'ouvrage et je l'explique bien en formation aussi. Et sur la posture, là oui, on a des données aussi. Mais c'est plutôt le torticolis et pas la plébiscite en elle-même qui va impacter la posture de l'enfant et la motricité, le développement psychomoteur.

  • Gianni Marangelli

    Ça me donne envie de résumer pour les parents, je pense que les pros ils te suivent à 100% point par point, pour les parents qui éventuellement s'interrogent là-dessus, est-ce que si on résume en disant que ces signes observables dont on vient de parler, la mobilité, un orbite légèrement plus grand, donc la taille de la cavité autour de l'œil, une oreille qui avance, un méplat, une posture vraiment préférentielle, ça concerne quand même quasiment un enfant sur deux au départ, donc c'est quelque chose de commun, que... on les rassure, ça n'entraîne pas une différence de vision entre les yeux, par exemple, que quelque part, la nature s'adapte avec une avancée au niveau de la face, une adaptation, et donc on n'est pas sur quelque chose de grave, par contre, qui a des liens sur l'après. Par exemple, des dysfonctions sur l'occlusion et le fait de peut-être recourir plus fréquemment des traitements orthodontiques, que peut-être la succion va s'installer de façon différente, etc. Est-ce que ça, on peut le dire comme ça ? Oui,

  • Antoine Lacouturière

    on peut le dire.

  • Gianni Marangelli

    comme ça. Gianni, on vient de parler de l'observation, ce que les professionnels pouvaient observer, ce que les parents pouvaient voir avec leurs yeux de parents. et faire évoluer vers, on va peut-être consulter. Concrètement, est-ce que tu veux bien revenir sur la partie traitement manuel ? Qu'est-ce que toi, tu mets en pratique au cabinet ?

  • Antoine Lacouturière

    Bien sûr, c'est d'ailleurs le plus intéressant, je pense. Admettons qu'on reste dans cette idée de, les parents constatent un enfant qui tourne plus la tête à droite, à la maison. On a examiné qu'il y avait effectivement un méplat oxyptoparital droit avec les... les différentes modifications dont on vient de parler sur l'oreille, l'orbite, etc. On fait le test à la fois de la cible contrastée, donc la mobilité active, et puis en mobilité passive, nous en ostéo, on met en évidence des zones qui bougent moins bien que d'autres, et donc notamment qui font que la rotation gauche est limitée. Et donc en général, on a sur une préférence à la rotation droite, une rotation gauche limitée. et un enfant qui est plutôt en inclinaison gauche, donc une inclinaison droite qui est limitée. Du coup, le traitement, pour ma part, il est plutôt en direct, c'est-à-dire que je vais chercher à amener l'enfant tout de suite dans la position inverse et donc je passe systématiquement dans les bras. C'est-à-dire que je porte l'enfant et je le mets dans sa virgule opposée, en fait, sa position en banane opposée, mais sans jamais forcer. C'est-à-dire que je vais mettre les... les paramètres, mes appuis je dirais, ou plutôt le placement de mes mains, parce que les appuis c'est presque un terme un peu fort, pour qu'ils se sentent à l'aise dans cette position-là et qu'ils me laissent passer. J'attends qu'ils me laissent passer, donc c'est ce qui fait que c'est des techniques qui peuvent être assez longues, parce que j'essaye de toujours faire en sorte qu'ils soient confortables, et je me sers aussi des parents, c'est-à-dire qu'en général je tourne autour des parents, de manière à ce que l'enfant et le parent aient un contact systématique sur l'un et sur l'autre, pendant que je travaille. Et puis je demande aux parents d'agiter si besoin un objet, etc. pour gagner dans la rotation gauche en l'occurrence, pour une difficulté à tourner la tête à gauche. Et donc c'est une technique qui peut me prendre une minute si on est sur un torticolis postural léger, et qui peut me prendre 5, voire plus, voire 10 minutes, le temps d'arriver à bien relâcher ça. Donc ça on va dire que c'est la première technique que je vais utiliser, et après je complète par des techniques soit sur la table, soit avec la sution, je complète avec la sution en plus spécifique sur certaines zones, que ce soit au niveau cervical, au niveau thorax, au niveau bassin, toujours avec démobilisation pour respecter notre champ de compétences sans aucune manipulation et aucune manœuvre forcée avec impulsion. Sans aucune manœuvre forcée et impulsion. En général, soit le Souvent, sur les bébés de moins de deux mois, ils peuvent dormir soit tout le long, soit une bonne partie de la séance. Et donc, ça ne me pose pas de problème. En tout cas, j'essaye de faire en sorte qu'ils ne pleurent pas. Ça, c'est important pour moi, bien que ça arrive des fois qu'il y ait des bébés qui pleurent pendant la séance. Mais s'ils pleurent, c'est important pour moi que ce ne soit pas moi qui les fasse pleurer à travers mes mobilisations. C'est-à-dire que s'ils pleurent, c'est parce qu'il a faim ou parce qu'il est fatigué. Et donc auquel cas, s'il a faim, il peut prendre le sein ou le biberon pendant la séance et je m'adapte. Et s'il est fatigué, le fait de l'avoir dans les bras justement et de marcher et de le bercer, ça arrive qu'il s'endorme pendant la séance. Ou du moins, s'il ne s'endort pas, il se calme parce que je marche et que je le berce. Donc ce qui fait que finalement, ça arrive assez peu souvent que les bébés pleurent pendant les séances. Et ça, c'est important pour moi que l'enfant se sente bien, que le parent se sente bien aussi et qu'il y ait une bonne atmosphère, on va dire, durant le traitement. pour synthétiser.

  • Gianni Marangelli

    Merci pour la précision. Bien sûr. Je reviens sur un point peut-être plus technique pour les thérapeutes manuels qui travaillent avec des enfants et des bébés. Une fois que tu as obtenu le relâchement, c'est une fonte dans les tissus, c'est la barrière qui progressivement se laisse aller, c'est-à-dire que on est dans le cadre d'une convexité droite, par exemple, aussi au niveau du bassin. J'imagine que tu n'as pas que la tête, tu tiens le bassin. Et une fois que tu as obtenu l'acceptation des tissus, dans le confort, c'est OK pour toi ? C'est-à-dire que le message est suffisant ?

  • Antoine Lacouturière

    C'est là où je vais compléter. Déjà, je vais réexaminer, retester, comme on dit. Et en général, il y a besoin de compléter après par d'autres techniques de mobilisation, plus segmentaires,

  • Gianni Marangelli

    spécifiques,

  • Antoine Lacouturière

    etc. Mais par contre, oui, on sent vraiment... cette sorte de libération, de relâchement, qui est souvent traduite chez l'enfant par un soupir. Les parents l'entendent, et eux-mêmes, ils voient que l'enfant se sent bien.

  • Gianni Marangelli

    Il y a une modification de la respiration.

  • Antoine Lacouturière

    Des fois ils se mettent à gazouiller, s'ils sont en âge de le faire. C'est ça que je trouve aussi incroyable de travailler avec les bébés. et je le dis souvent en formation aussi, c'est qu'il y a vraiment un échange et un dialogue et il n'y a pas de filtre. Et je dis souvent, par exemple, si jamais il m'arrive des fois de penser à autre chose pendant la séance, le bébé va faire quelque chose qui va me ramener ici, à l'instant. C'est-à-dire qu'il va se mettre, je ne sais pas, à faire un son, à faire un pleur, à faire un petit cri. Comme si... C'est assez incroyable. J'aurais du mal à... Je ne sais même pas d'ailleurs si c'est peut-être moi une interprétation que je me fais. Mais je trouve que c'est le côté, l'interaction qu'il y a à la fois avec l'enfant et les parents. Moi, c'est vraiment... Et c'est pour ça que je tiens à ce que ça reste le principal de mon activité dans ma semaine. C'est ça, c'est là où c'est vraiment plaisant.

  • Gianni Marangelli

    Ça me donne envie de rebondir sur deux choses. À chaud, partage d'expérience sur le fait de dire le bébé te ramène dans le présent, en disant t'es pas avec moi, reviens. J'exagère un peu, mais... Je serais curieux d'avoir l'avis des pratiquants avec des animaux, où parfois, en non-verbal, entre guillemets, il y a un message qui dit que ce n'est pas tout à fait juste. Je pense que ça parlera à certains. Et ça fait aussi partie de notre travail, parce que finalement, on en reparlera dans la deuxième partie de l'épisode avec tout ce qui concerne la sucion et les autres études. le consentement, le langage, est-ce que c'est ok les signes qu'on peut observer sans le verbal, mais je crois que c'est important d'intégrer cette dimension-là du bien-être en fait.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, et merci Dom d'amener le terme de consentement, parce qu'on n'en avait pas encore parlé jusqu'ici, et c'est quelque chose qui me paraît vraiment fondamental aussi, le consentement à la fois de l'enfant et des parents, dans tout ce qu'on va leur proposer, en termes de prise en charge, c'est vraiment quelque chose de fondamental. pour tous les patients, mais je pense peut-être encore plus en pédiatrie. Et notamment sur l'aspect intrabucal.

  • Gianni Marangelli

    On verra dans la deuxième partie de l'épisode. Ça me donne le sentiment que tu crées une forme de bulle. Tu vois, en t'écoutant parler, j'imagine la scène, je ne t'ai pas encore vu travailler, on passera peut-être au cabinet tout à l'heure, mais ça me donne le sentiment de créer cet environnement favorable à du lâcher prise, à du bien-être. Et sans le côté ésotérique du mot bien-être, au contraire, au sens du système nerveux autonome, du message que tu envoies, de dire c'est safe, c'est confort. Ça facilite le soin, ça, pour toi, Gianni ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, je pense. Ça fait partie de tout ce qu'on peut appeler les effets contextuels. Oui, c'est clair. Et d'ailleurs, mon cabinet, j'aurais du mal à travailler ailleurs. C'est-à-dire que c'est vraiment penser. pour que ça me facilite la tâche au quotidien. J'ai une petite musique d'ambiance que les parents aiment bien d'ailleurs. Ils me disent on est bien chez vous, ça me donne presque envie de dormir J'ai beaucoup de parents qui, pendant que je traite leur bébé, ils me disent on voit que bébé est bien et ça me donne envie de dormir Il faut aussi comprendre que si c'est une maman qui est dans le postpartum, qui alète et qui ne dort pas beaucoup, on peut comprendre qu'elle soit aussi fatiguée. Et puis j'ai encore le souvenir d'une maman qui me disait Je suis son enfant qui doit avoir peut-être 4 ans aujourd'hui et qui me dit, je me souviens encore de la première séance chez vous. Il faisait beau, il y avait la fenêtre ouverte, les arbres, une musique douce, on était bien. Pour moi, c'est vraiment important qu'ils se sentent bien, qu'ils se sentent en confiance. La première chose, c'est qu'ils se sentent en confiance et qu'ils voient que ça fait du bien à leur bébé. Toujours ce côté objectivable, le fait de dire, je suis venu, j'ai vu, il a répondu à mes attentes et mon bébé va mieux, quel que soit le motif. Mon bébé va mieux, alors c'est pas... Toujours le cas, bien sûr, on n'a jamais 100% de réussite, mais du moins qu'ils aient été écoutés et que j'ai pu essayer de répondre à leurs demandes de manière la plus précise possible.

  • Gianni Marangelli

    C'est quelque chose qui est souvent mis de côté, ce qu'on vient d'évoquer, l'ambiance, qui me paraît intéressante. On en a parlé avec d'autres professionnels sur le... à la fois professionnelle de santé, orthodontiste notamment, on en avait parlé avec Virginie, mais aussi avec les artisans culinaires, le restaurant étoilé, où l'ambiance, en fait, elle va amener un état d'être qui est différent. Dit comme ça, ça paraît naïf, mais ça me tient à cœur de faire passer ce message de... c'est une composante de notre état, et donc indirectement de notre santé.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, et c'est valable, t'as raison de le souligner, c'est valable dans d'autres domaines comme... la restauration, oui, tout à fait. C'est vrai que quand je vais dans un restaurant, ça joue aussi.

  • Gianni Marangelli

    C'est quelque chose qui me fait réfléchir en ce moment. Vraiment. On sème quelques graines, on verra ce que ça donne. Je reviens sur la partie très... Un carnet de santé, on a beaucoup parlé de ta spécificité. Est-ce que tu peux nous dire quelques mots de ce que tu observes pour un bébé qui est en train d'acquérir la marche et si à ce moment-là de la vie, tu mets aussi des observations dans le carnet de santé ? Tu vois, je pense par exemple aux axes, beaucoup de rotation interne, rotation externe, les pieds qui rentrent, qui sortent, au valgus, même aux postures des membres inférieurs, à cette posture du W qui fait beaucoup parler. Est-ce qu'il y a des choses qui reviennent comme ça un petit peu régulièrement que tu peux partager ?

  • Antoine Lacouturière

    Je crois que tu as dit l'essentiel des motifs de consultation, avec la marche en pointe des pieds aussi. Oui, c'est une conversation que j'aime beaucoup, la marche, parce qu'il y a des professionnels, des médecins, des pédiatres qui ne regardent pas les enfants marcher. Là encore, ce n'est pas une critique, mais c'est peut-être par manque de temps ou de connaissances sur le sujet, je ne sais pas. Mais en tout cas... Il y a des parents qui aiment bien venir à la marche parce qu'ils me disent au moins vous regardez marcher. Mais toujours sans cette idée de ne pas se substituer au rôle du pédiatre. Et dès qu'il y a un souci qui me paraît toujours pareil, dépasser mon champ de compétences, je vais en informer le pédiatre à travers le carnet de santé. Mais en fait, cette consultation, elle sert presque dans l'immense majorité des cas à de la rassurance. Parce que la marche sur la pointe des pieds, la marche en rotation externe ou la marche en rotation interne, l'immense majorité des cas, c'est un peu comme ça. même le W dans une moindre mesure, souvent c'est banal en fait. Et c'est des petits défauts, entre guillemets, qui en fait n'en sont presque pas. C'est-à-dire que c'est une question de temps en général avant que la marche se mette bien en place. Bien sûr, dans certains cas, ce n'est pas le cas. Il faudra quand même justement être là pour l'observer, l'examiner et le prendre en charge s'il y a un besoin de le prendre en charge. Mais quand même, dans la majorité des cas, l'enfant va bien, il marche bien. Donc ça, c'est important de le souligner et de le dire aux parents. Moi, j'aime bien leur dire ça va bien Et ça, c'est vrai que je le dis souvent aussi en formation, j'ai mis du temps avant de dire aux parents votre enfant, il va bien Et en fait, le soulagement, j'imagine que ça leur fait de dire ça va en fait, tout va bien

  • Gianni Marangelli

    Il y a une forme de réassurance, tu fais un bilan global et ça bouge bien, c'est chaud, ça circule, ça fonctionne, c'est OK. Il y a une petite asymétrie avec une... Asymétrie, c'est pas tout à fait ça. Je crois qu'il y a une nuance sur ça. Oui,

  • Antoine Lacouturière

    il y a une nuance. C'est vrai qu'on emploie beaucoup le terme asymétrie, mais a priori, en langue française, c'est plutôt dissymétrie.

  • Gianni Marangelli

    Donc ça, je crois que c'est...

  • Antoine Lacouturière

    On le précise au tout début de l'ouvrage. Ça, je l'ai appris grâce aux orthodontistes.

  • Gianni Marangelli

    Donc petit clin d'œil aux orthodontistes. Donc ces différences-là qui sont visibles pour les parents, la sensation que ça me donne, c'est quand il y en a une Par exemple, une vraie préférence en rotation interne d'un pied qui entraîne des chutes, c'est un petit peu, on sort du cas où dans la grande majorité des cas, il y a une résolution spontanée et c'est même physiologique. Quand il y a des notions de chute, comment tu gères ça ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, c'est là où il faut être justement en mesure d'examiner l'enfant et de vérifier si on n'a pas une restriction de mobilité justement en rotation externe d'une hanche par exemple. qui pourraient favoriser ces chutes, voire même quelque chose d'ordre pédical. Quand je dis restriction de mobilité, ça serait plutôt fonctionnel, et donc dans notre champ de compétences en ostéo. Mais il peut y avoir aussi ne pas passer à côté d'un diagnostic différentiel d'opportunité qui nécessiterait une consultation chez le médecin. Mais en fait, c'est vraiment important de bien comprendre qu'il y a des red flags à ne pas passer à côté. mais aussi de ne pas chercher des problèmes là où il n'y en a pas. Et c'est vrai que ça, pour moi, c'est important, parce que c'est une des critiques qui est faite aux ostéopathes, c'est de dire pourquoi est-ce qu'on viendrait vous voir pour la marche, pourquoi est-ce qu'on viendrait vous voir pour un bébé, alors que tout va bien ? C'est vrai, c'est une vraie question. Je ne fais pas partie des ostéopathes qui pensent que tous les bébés, tous les enfants doivent voir un ostéopathe, c'est si les parents le souhaitent et en font la demande. Mais les intérêts, ce serait justement un peu tout ce dont on discute depuis le début, c'est-à-dire de... d'observer et d'examiner l'enfant peut-être un petit peu différemment de ce que fait le médecin et le pédiatre et de repérer des troubles fonctionnels qui peut-être n'auraient pas été vus parce que la médecine classique s'attache plutôt aux troubles pathologiques, aux troubles organiques et ont tellement de choses à voir que ça peut aller vite de passer à côté d'un trouble fonctionnel comme peut l'être une préférence à la rotation interticulée posturale, etc. Et pour les troubles de la marche, ça rejoint ça. Pas dire à des parents... votre enfant marche en rotation externe, il va lui falloir une séance par mois pendant un an. Non, je ne pense pas. Dans la majorité des cas, ce ne sera pas ça. Il y a ce côté vraiment rassurance et conscience de ne pas leur raconter n'importe quoi sous prétexte de les faire revenir plusieurs fois, etc. Ça, c'est vraiment important pour moi.

  • Gianni Marangelli

    On le perçoit. On le perçoit, c'est dans les écrits et je pense que c'est ok, le cadre il est clair et puis tu travailles avec cette équipe autour de toi, ça veut dire que quand ça sort de ta compétence, tu renvoies. Tu vois d'autres choses, là je pense à la marche, des fois c'est vrai que c'est des motifs communs du cabinet, est-ce qu'il y a d'autres motifs qui te viennent dans ce que tu vois régulièrement ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, il y a une consultation que j'aime bien aux alentours des 6 mois. je propose toujours aux parents quand je les vois à la naissance par exemple que tout va bien je leur dis si vous souhaitez qu'on se revoit aux alentours des 6 mois je suis disponible et c'est notamment pour surveiller l'évolution et le développement psychomoteur parce que il y a des bébés qui parfois ont du mal à se retourner du dos au ventre, du ventre au dos se retournent plus d'un côté que de l'autre se retournent en extension et ont du mal à s'enrouler on est un peu plus sur des termes techniques mais... C'est toutes des choses qui sont vraiment intéressantes à vérifier. Et certains enfants le font très bien. Et dans ces cas-là, très bien, pas besoin de se revoir. Et du coup, je leur propose de se revoir à la marche, après la marche. Mais pour ceux chez qui on sent que tout ça n'est pas encore bien en place à six mois, c'est intéressant de venir corriger certaines choses, ajuster certaines choses en ostéo, pour leur permettre d'avoir une motricité derrière qui sera plus symétrique, plus dans l'enroulement, plus physiologique, tout simplement. Et je pense que si à six mois, un enfant se retourne bien dos, ventre, ventre, dos, alors à peu près, je donne six mois, mais on va dire entre quatre et sept, on va dire, se retourne bien en enroulement dos, ventre, ventre, dos, gauche, droite, et qu'il est à l'aise dans sa motricité et qu'il est correctement stimulé par la suite, je pense que les étapes du rampé, du quatre pattes, puis de la marche vont se mettre en place correctement. Et je pense qu'on est encore loin de s'imaginer toutes les répercussions qu'un défaut de mobilité ou de motricité peut avoir chez l'enfant. Mais je pense qu'à l'avenir, il va y avoir de plus en plus de données, je pense, sur ce sujet-là. Et moi, je fais partie de ceux qui sont assez convaincus. Un peu comme les travaux de Michel Forestier, que je salue au passage. Je pense vraiment que si l'enfant ne bouge pas correctement et ne se déplace pas correctement, ne se développe pas correctement sur l'aspect motricité, ça peut conditionner sa motricité future. Plus ou moins, impacté plus ou moins. Je pense qu'il y a quelque chose de cet ordre-là, qui aujourd'hui n'est pas mis en évidence clairement, il faut être honnête, mais ça ne m'étonnerait pas que ça le soit plus tard.

  • Gianni Marangelli

    Dans les ouvrages qu'on peut conseiller, en plus du tien, le sien est référence ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, on peut dire. Il est surtout très bien pour les parents, je trouve.

  • Gianni Marangelli

    Très illustré.

  • Antoine Lacouturière

    Il est très illustré, très bien. Même pour les professionnels, et notamment pour les novices il est très bien aussi. Même pour ceux qui ne sont pas novices, d'ailleurs. Moi, je lui dis souvent, enfin, je lui avais dit, la première fois que je l'ai vu, j'ai dit, mais ton livre, en fait, c'est rare que j'aie eu cette sensation-là. C'est-à-dire que j'étais d'accord presque avec chaque phrase qu'elle disait. Et c'est des choses que je disais moi-même aux parents. Donc, ça m'a à la fois conforté dans ma pratique, dans mes connaissances. Et bien sûr, j'ai appris aussi des choses parce que je l'ai lu il y a quelques années déjà, avant même qu'elle ait sa deuxième réédition. Donc, vraiment, ça fait partie vraiment des ouvrages de référence sur le développement psychomoteur. de la naissance au premier pas.

  • Gianni Marangelli

    Je trouve que l'image des fondations de la maison, avec la période plutôt horizontale, puis verticale, puis le sommet, je trouve la métaphore très pertinente. Donc là, je reviens sur toi. Six mois, tu fais un lien avec les lossifications des sutures, avec les bébés dans tes consultes. Comment tu gères ça ? En fonction du moment des traitements, tu vois où je veux aller ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, oui. Dans le cas d'une déformation crânio-positionnelle, oui, clairement. Sur l'aspect développement psychomoteur, moins du coup. Mais dans le cas d'une pléiocéphalie ou d'une brachycéphalie, oui. Et d'ailleurs, c'est l'âge en général à partir duquel on peut commencer à envisager un casque pour les déformations sévères. Donc oui, tout à fait, à six mois, la haute autorité de santé dit à la fin du premier semestre. Donc voilà, entre quatre et six mois, c'est le moment où on va avoir... Les sutures qui vont commencer à être moins ouvertes et le crâne qui va aussi commencer à être moins malléable. Et donc, quand je dis moins malléable, ce n'est pas dans le sens où on va pouvoir moins agir sur un ostéo, mais c'est surtout qu'il va y avoir une capacité de récupération qui va être moindre naturellement, sans parler de technique sur nous en ostéo. Donc voilà, c'est là où il peut y avoir besoin d'envisager un casque. Donc oui, ça fait partie des éléments et c'est souvent une des questions des parents. Donc c'est... jusqu'à quel âge on peut agir dessus.

  • Gianni Marangelli

    Ça me paraissait important, tu vois, ça veut dire que le sous-entendu c'est... Dans les premiers mois de vie, si on a le choix qu'on voit ces signes-là, on n'attend pas les six mois où le traitement est moins efficace. C'est première semaine, pas forcément premier jour, mais première semaine.

  • Antoine Lacouturière

    Et c'est bien ce que dit la HAS, et ça c'est vraiment important. Il y a vraiment une question de temps. Et là, je dis surtout ça, s'il y a des médecins ou des pédiatres qui écoutent, ce n'est pas la peine d'attendre. Dès qu'on voit un début de méplat, dès qu'on voit une asymétrie dans la mobilité, ce n'est pas la peine d'attendre tout de suite. lancer la prise en charge kiné et idéalement ostéo et donner des conseils aux parents pour que très vite la mobilité soit restaurée, symétrique et que le crâne ne se déforme pas trop, voire pas du tout dans l'idéal.

  • Gianni Marangelli

    Je fais un petit complément, je me permets, sur les sages-femmes qui sont de plus en plus formées et qui, ça fait quelques quelques semaines, mois, quelques années que je vois apparaître dans les dans les comptes-rendus des sages-femmes, il y en a qui écrivent pas, je trouve ça dommage, mais celles qui écrivent dans les comptes-rendus. Tu vois, il commence à y avoir ces indications, et quand à J5, J10, J15, c'est déjà présent, je trouve que la perte de chance, du coup là, on optimise le fait de dire Ok, ça a été détecté, très vite, on y va, donc petit clin d'œil aux sages-femmes.

  • Antoine Lacouturière

    C'est clair, et c'est pour ça que ça me tient à cœur de former, ça fait plusieurs années que je forme les sages-femmes, donc en formation initiale à l'université de sages-femmes, sur le...... dépistage, des formations de craine positionnelle, sages-femmes et puricultrices, elles sont vraiment en première ligne sur à la fois les conseils qu'elles peuvent donner en amont pour éviter que ça apparaisse, et sur le début de prise en charge si jamais elles observent des problématiques dès le début.

  • Gianni Marangelli

    Et tout ça, Gianni, ça nous permet de faire un lien sur l'intérêt du carnet de santé pour toutes ces facettes de l'approche de la santé de l'enfant avec les différents professionnels de santé. Est-ce que tu as envie de rajouter quelque chose sur cette première partie de l'épisode ?

  • Antoine Lacouturière

    Je pense qu'on a bien fait le tour. Je pourrais juste dire pour ceux qui veulent en savoir plus, parce que c'est toujours difficile, j'aurais envie d'en dire beaucoup plus, mais après c'est délicat sur un format podcast comme ça. Mais ne pas hésiter à aller voir les articles qu'on mettra en lien, ou le livre, ou éventuellement les formations. que je peux donner sur le sujet parce que vraiment c'est un sujet qui est passionnant et on aurait envie d'en parler pendant des heures et des heures et c'est génial,

  • Gianni Marangelli

    on se sent passionné c'est aussi ça le côté magnifique de l'histoire c'est un métier, on fait du bien, on sait pas tout tu continues de former et il y a cette passion qui perspire, transpire je me lance pas dans un résumé j'aime bien synthétiser un petit peu mais là on a dit beaucoup de choses on a parlé des signes de qu'est-ce que que les parents pouvaient voir, de qu'est-ce qui devait nous alerter, du fait que ça concernait quand même quasiment un enfant sur deux, la fréquence, elle est importante, et du réseau global. Ce que je te propose, c'est qu'on aille explorer maintenant, dans l'épisode numéro 2, les deux autres articles, notamment sur les recommandations pour l'approche intra-bucale chez l'enfant en ostéopathie. Prérequis juridique, évaluation des bénéfices-risques et normes d'hygiène. Ça, c'est le titre. Ça va nous permettre de parler, là où je t'ai interrompu tout à l'heure, mes excuses pour ça, de la sussion, des troubles de sussion, parce qu'il y a aussi dans nos motifs de consultation au cabinet une vraie action à jouer là-dessus. Et comme c'est passionnant, ça va nous prendre du temps. Donc pour cet épisode, Diany, je te remercie. Je ferai un vrai mot de remerciement sur l'épisode 2, sur l'épisode suite. Mais merci pour ton expertise sur le sujet et à très bientôt.

  • Antoine Lacouturière

    Merci à toi.

  • Gianni Marangelli

    L'épisode touche sa fin avec ces mots, et j'espère que vous pourrez en retirer quelque chose de positif. Une image, une idée, une prise de conscience, et peut-être toucher du doigt des ingrédients de la santé. Si c'est le cas, je vous propose de prendre quelques secondes pour mettre 5 étoiles sur l'application Apple Podcast ou Spotify de votre voisin, copain, cousin, de vos proches, bref, des applications autour de vous. Comme je vous l'explique de temps en temps, c'est une des meilleures manières de nous aider à faire monter le podcast dans les référencements et pouvoir continuer d'inviter de nouvelles personnes inspirantes, inspirées, passionnantes, passionnées et vous proposer ce contenu de manière gratuite. Je vous remercie par avance pour ces quelques instants que vous prendrez qui nous aideront vraiment et je vous souhaite une très belle fin de journée.

Description

Episode rempli de conseils/recommandations 🧰 Pour les parents et pour les professionnels.

Différents éléments autour de l’usage du carnet de santé en ostéopathie

🤔 Avons nous le droit de le consulter ? D’écrire dedans ? Si oui, quoi ?


Deux éléments qui nous tiennent à cœur ressortent de cet épisode :

  • l’importance d’un travail pluridisciplinaire, chacun avec ses compétences

  • Agir le plus tôt possible, conformément aux recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé)


Citation de l’épisode : « La tête plate c’est le témoin d’un problème de mobilité »


TIMELINE :

0-7… : présentation

7-   : L’usage du carnet de santé en ostéopathie, Secret professionnel.

17 : diagnostic ostéopathique

24 : quoi écrire dans un carnet de santé ? Comment examiner ?

31 : Torticolis postural. Retrouver une posture préférentielle ? "Empreinte utérine"

39 : collaborations 41 : quels signes observer pour les parents ? 👁️

47 : arrêter de dire « ce n’est pas grave », « ça passera avec le temps » !

👉🏼 conséquences sur le développement psycho moteur global d’une déformation crânienne positionnelle (plagiocéphalie, brachycéphalie)

52 : Traitement ostéopathique. Quoi, comment ?

1.02 : En grandissant ? (Marche, les axes, les postures, …) Dépistage précoce.


🗣️ Gianni Marangelli : Instagram ; LinkedIn

Le livre : ici ; Ses Formations : Le site de son cabinet


📚 : "L’usage du carnet de santé en ostéopathie », dans la Revue Générale du Droit Médical n° 90. 👥 Co-auteurs : Pierre-Luc L'Hermite, Paola Tavernier, Gianni Marangelli


📲 Retrouvons nous sur : Instagram ; Facebook ; LinkedIn


Si vous appréciez le podcast, je vous invite à nous laisser 5 ⭐️

Sur Apple sur Spotify (C'est gratuit, fait en quelques secondes) 😌

🤝 Merci d’avance pour la reconnaissance du travail


Belle écoute, Antoine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Gianni Marangelli

    Bonjour, soyez les bienvenus sur Toucher du doigt la santé, le podcast autour des soins, du bien-être et de la santé. Je m'appelle Antoine Lacouturière, ancien sportif de haut niveau, j'exerce l'ostéopathie et la sophrologie depuis 10 ans maintenant. A travers la rencontre d'invités passionnés par leur métier, je vous propose de partager avec vous des questionnements sur le fonctionnement du corps humain et des nombreuses manières d'en prendre soin. Aujourd'hui, nous avons le plaisir et l'honneur de recevoir Gianni Marangeli, un ostéopathe qui s'est orienté vers l'ostéopathie pédiatrique et qui est aujourd'hui une référence sur le sujet en France. Modeste, abordable, délicat dans ses propos et son approche, il est pourtant particulièrement inspirant à différents égards. Il fait partie de ces personnes positives qui ne critiquent pas pour le plaisir et qui investissent leur temps, leur énergie et leur talent dans la construction d'une nouvelle manière de voir et de pratiquer l'ostéopathie. Nous avons évoqué différents sujets qui nous semblaient importants, retrouvant ainsi plusieurs fils rouges du podcast, la pluridisciplinarité, la force du travail en équipe, et aussi le fait que non, ne rien faire n'est pas la solution, une déformation crânienne positionnelle, un méplat, une tête plate, une plagiocéphalie, tous ces termes qui font partie du quotidien de Gianni à la maternité ou dans son cabinet, peuvent venir perturber la croissance d'un enfant. Bien sûr, en complément du monde médical, nous verrons que l'ostéopathe a un rôle à jouer. C'est aussi une des raisons qui a amené Gianni et ses co-auteurs à publier différents articles. Un nous intéresse particulièrement aujourd'hui, l'usage du carnet de santé. Avons-nous le droit de le consulter ? Avons-nous le droit... décrire des choses dedans, si, oui, quoi, comment, combien, des questions que bon nombre d'entre nous se posent au quotidien. Progressivement, l'ostéopathie intègre le monde de la santé. J'espère que cet échange vous plaira, j'espère qu'il fournira des éléments de réponse à vos questions et sèmera aussi des graines pour faire évoluer notre très beau métier. Je vous donne rendez-vous sur les réseaux, nous avons hâte de recueillir vos retours. Et je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Diane. Bonjour Antoine.

  • Antoine Lacouturière

    Je te remercie de m'accueillir chez toi aujourd'hui.

  • Gianni Marangelli

    Merci à toi d'être là aussi.

  • Antoine Lacouturière

    Donc on est à Lyon et aujourd'hui j'ai le plaisir de venir te rencontrer pour parler de tes différentes activités, notamment des dernières publications que toi et tes collègues vous avez faites. Avant de rentrer dans le vif du sujet, ce que je te propose de faire, c'est une petite présentation pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore.

  • Gianni Marangelli

    D'accord.

  • Antoine Lacouturière

    Alors, j'ai quelques mots à poser et puis si c'est ok pour toi, je te laisserai compléter.

  • Gianni Marangelli

    D'accord, très bien.

  • Antoine Lacouturière

    Donc, Gianni, tu es praticien. Pour moi, c'est ce que je ressens quand je te lis, quand je t'écoute. Donc, praticien en cabinet libéral et aussi en centre hospitalier.

  • Gianni Marangelli

    Tout à fait.

  • Antoine Lacouturière

    Tu es... On va dire un ostéopathe exclusif, mais avec une spécificité. Je te laisserai mieux la détailler sur les déformations crâniennes positionnelles, les torticolis, la plagiocéphalie. Tu en parleras tout à l'heure. Tu es aussi formateur dans le monde de la pédiatrie en ostéopathie, conférencier, t'interviens dans différents types de domaines. Par exemple, l'orthodontie, mais pas que. Tu as été consultant pour la HAS, la Haute Autorité de Santé. Et puis tu as aussi une casquette... Je dis entre guillemets de chercheur et d'auteur. C'est ça qui m'amène ici et j'en profite pour faire un petit clin d'œil à Grégory Plané. Salut Greg du podcast Le Cabinet d'Ostéopathie.

  • Gianni Marangelli

    On te salue Greg.

  • Antoine Lacouturière

    Parce que c'est grâce à lui que moi je t'ai connu et donc à travers ton livre Les déformations crâniennes positionnelles du nourrisson, une prise en charge pluridisciplinaire, ça je crois que c'est vraiment important pour toi.

  • Gianni Marangelli

    Oui.

  • Antoine Lacouturière

    Voilà, en quelques mots, il me reste à dire qu'au milieu de toutes ces activités, tu es aussi papa et que ça, ça change dans la pratique.

  • Gianni Marangelli

    Oui.

  • Antoine Lacouturière

    Et voilà, pour l'essentiel, avec quelques mots, est-ce que tu veux compléter ça ?

  • Gianni Marangelli

    Oui, j'insisterai sur le premier point que tu as abordé qui est la pratique. C'est vrai que l'essentiel de mon activité, c'est la pratique au cabinet et une demi-journée à la maternité. Et ça, j'y tiens beaucoup. parce qu'aujourd'hui, ça fait 11 ans que j'exerce et je ne me sentirais pas de faire plus de formation, par exemple, ou plus d'activités de recherche que de cabinet. Donc pour moi, c'est vraiment important que ma semaine soit, qu'il y ait le plus de temps possible consacré à l'activité en cabinet, parce que c'est vraiment là où je m'épanouis le plus. Et en tant qu'ostéopathe, ça me paraît vraiment important de garder ce pied dans la clinique. et au contact des bébés et de leurs parents.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait combien de temps que tu travailles avec la maternité ?

  • Gianni Marangelli

    J'ai commencé en 2016 et après on a changé de structure. Et donc la nouvelle structure dans laquelle je suis, c'est tout simplement on a changé de maternité, d'endroit. Et ça c'est depuis 2019, 1er janvier 2019. Donc fin 2016 pour les débuts et 1er janvier 2019 pour là où je suis actuellement.

  • Antoine Lacouturière

    D'accord. On a fait connaissance hier... Habituellement, on partage un verre. Là, on a été courir ensemble et on a discuté un petit peu. Alors, pas trop dans la montée pour Fourvière, mais après, on a discuté sur la répartition de ta pratique. Je crois que tu as une spécificité, spécialité, c'est ça qu'on peut dire, pédiatrique. Tu peux nous préciser un petit peu pour que les auditeurs, les auditrices puissent se rendre compte des tranches d'âge et à peu près des proportions que tu vois ?

  • Gianni Marangelli

    Oui, bien sûr. Le terme spécialité est toujours un petit peu controversé en ostéopathie, puisque pour certains, il ne devrait pas y avoir de spécialité, et puis pour d'autres aussi. Moi, je trouve ça intéressant d'avoir ce côté spécialité, parce que notamment en pédiatrie, je pense qu'il faut vraiment avoir des compétences précises, aussi bien théoriques que pratiques, et des responsabilités assez importantes vis-à-vis de l'enfant et de ses parents. Et en tout cas, moi, dans ma pratique, ça me semblait vraiment important d'aujourd'hui faire que ça. Et depuis quelques années où je fais vraiment que ça et je ne reçois plus d'adultes au cabinet, hormis quelques femmes enceintes parce que j'en vois encore à la maternité. Mais sinon, je n'ai pas d'autres adultes que les femmes enceintes. Et ça représente vraiment une petite proportion de ma patientèle, les femmes enceintes. Et donc, cette spécialité, elle se centralise même sur le 0-2 ans. C'est-à-dire que... Facile, 80-85% de ma patientèle au cabinet, c'est 0-2 ans. Et je pourrais même dire 0-6 mois, encore plus. Et donc jusqu'à la marche, concrètement. Et pour après, je dirais 2-10 ans, ça représente peut-être 10%. Et entre 10 et 16 ans, moins de 5%.

  • Antoine Lacouturière

    Ça nous permet de mieux nous rendre compte. Un des fils rouges du podcast, c'est le travail pluridisciplinaire. C'est quelque chose qui nous relie, je crois. dès le début de ton ouvrage le sous-titre c'est une prise en charge pluridisciplinaire donc au quotidien je crois que vous travaillez à plusieurs dans le cabinet et que les adultes ne sont pas exclus du cabinet tout à fait,

  • Gianni Marangelli

    oui oui on est quatre collaborateurs et j'ai trois collaboratrices dont ma conjointe qui travaille avec moi et effectivement moi je suis le seul à faire que de la pédiatrie ma conjointe fait et au moins 50% voire 75% de pédiatrie, mais elles continuent de recevoir quelques adultes. Et nos deux autres collaboratrices reçoivent des adultes au quotidien. Donc tout à fait, on n'est pas un centre que de pédiatrie. Et notamment parce que moi, j'ai commencé avec les adultes, comme tout le monde. Et donc ces adultes-là, ça me semblait important qu'il y ait une transition, une continuité des soins. Et donc c'est mes collaboratrices qui ont repris le suivi de mes anciens patients adultes de l'époque, enfin de l'époque, il y a quelques années.

  • Antoine Lacouturière

    C'est un détail, mais ça permet aussi de préciser un petit peu la démarche, parce que finalement, la sensation que ça me donne, c'est que l'ostéopathie pédiatrique, on est peu armé en sortant de l'école, et que c'est quelque chose qui nécessite des formations, et qu'acquérir cette compétence-là pour assumer la responsabilité dont tu parlais, ça demande une certaine maturation. Tout à fait,

  • Gianni Marangelli

    et c'est aussi ça qui m'a donné envie d'aller vers la formation. parce qu'il y a plusieurs organismes qui m'ont demandé de participer à faire de la formation, dont le premier a été Cookie, et maintenant je travaille avec Livco. Et ça me plaît beaucoup déjà de participer à la formation, bien que je considère que j'ai encore aussi moi beaucoup de choses à apprendre, c'est pour ça que je continue de faire à minima une formation par an. Mais je trouve ça vraiment aussi intéressant de pouvoir participer à la formation, que ce soit des jeunes diplômés, mais même des plus anciens. Il y en a qui sont... qui ont même plus d'expérience que moi, voire même qui ont été mes enseignants et qui viennent à mes formations. Donc c'est vrai que c'est assez touchant de voir ça et de participer à des échanges comme ça.

  • Antoine Lacouturière

    Merci pour le témoignage. Sacrée preuve d'humilité de leur part et de reconnaissance aussi de la qualité du travail que tu as mis en place ces dernières années. Je te propose de faire une transition sur vos travaux. notamment les dernières publications. Donc il y a eu la sortie du livre il y a un peu plus d'un an maintenant ?

  • Gianni Marangelli

    Oui, c'était en août 2022.

  • Antoine Lacouturière

    Donc on est à presque deux ans. Et je viens vers toi notamment pour la sortie de deux articles que tu as co-écrits. Le premier que je te propose d'aborder ensemble, c'est l'usage du carnet de santé en ostéopathie. Alors, vous l'avez écrit avec Paola Tavernier et Pierre-Luc Lhermitte. Oui. C'est bien ça ?

  • Gianni Marangelli

    Oui.

  • Antoine Lacouturière

    Et pour moi, c'est intéressant de commencer cet échange avec toi sur cet angle-là, puisqu'on parlait du pluri-professionnel. Là, on a parlé des différents ostéos dans ton cabinet, mais dans le livre, on voit très clairement qu'il y a beaucoup de métiers différents qui gravitent autour de la prise en soin d'un enfant en ostéopathie. Et le carnet de santé, je trouve que c'est un petit peu le lien entre ce qu'on va pouvoir écrire qui est objectivable, les observations, ce qu'on va pouvoir faire comme lien avec les autres professionnels de santé qui ne connaissent pas forcément notre métier. Et puis, au sein de la population ostéopathique, oser écrire dans un carnet de santé, c'est loin d'être si facile. Donc, ce que je te propose de faire avant de détailler les différents points du carnet de santé, c'est peut-être me dire un petit peu comment vous en êtes arrivé à dire Ok, on écrit ça Alors,

  • Gianni Marangelli

    je reviens juste d'abord sur le livre. C'est vrai que ça nous importait beaucoup. Ce côté pluridisciplinaire, c'est pour ça que ça figure dans le titre, c'est pour ça que dans les trois co-auteurs principaux, il y a une kinesthérapeute, Marion Foubert, une médecin, un pédiatre, Dr Marie-Caroline Ploton et moi-même en tant qu'ostéopathe. Et on a tenu à ce que dans tous les co-auteurs qui ont écrit avec nous, il y ait vraiment un éventail assez large de professionnels qui interviennent auprès des enfants dans la prise en charge des formations crènes positionnelles. Donc ça, effectivement, c'était vraiment important pour nous. Et donc, l'article sur le carnet de santé s'inscrit toujours un peu dans cette idée-là de pluridisciplinarité et de comment est-ce qu'en tant qu'ostéopathe, on peut s'inscrire dans la prise en charge de l'enfant et comment est-ce qu'on peut peut-être utiliser le carnet de santé pour communiquer avec les autres professionnels de santé sur nos actions en ostéopathie, qu'est-ce qu'on peut apporter à un enfant, à un nourrisson et comment est-ce qu'on peut le communiquer avec notamment les médecins, les pédiatres. qui sont certainement ceux qui utilisent le plus le carnet de santé. Donc, je dirais que l'idée de départ a été, en fait, si je retrace un petit peu l'historique, l'idée de départ, ça a été pendant une formation que j'ai donnée, où en fait, depuis que j'ai commencé à donner des formations, je parle du carnet de santé. Et c'est vrai que jusqu'ici, je disais toujours, en fait, jamais personne n'a réfléchi au sujet. Est-ce qu'on a vraiment le droit d'écrire dans le carnet de santé ? Et quand on regarde bien le carnet de santé, à plusieurs endroits, c'est écrit professionnel de santé. parce que nous ne sommes pas en tant qu'ostéopathe dans le sens où nous ne sommes pas inscrits dans le code de santé publique et donc on était en droit de se poser la question est-ce que vraiment on a le droit en tant qu'ostéopathe de consulter d'une part et puis d'écrire d'autre part dans le carnet de santé et donc pour ça il fallait des compétences en matière de droit et donc là forcément la personne la plus à même de répondre à ces questions là actuellement je pense que c'est Pierre-Luc Lhermitte qui est docteur en droit et donc naturellement je me suis tourné vers lui et avec l'aide de Paola Tavagné aussi et donc qui connaît aussi très bien le sujet à la fois de la pédiatrie et puis le domaine de la recherche, on a eu cette idée de, non seulement de réfléchir à cette question, mais d'en faire un article publié dans une revue, donc dans la revue générale de droit médical, qui, et ça je l'ignorais, mais en fait quand on publie dans une revue comme celle-ci, ça fait doctrine, c'est-à-dire que, par exemple, un juge peut utiliser cette publication. à l'avenir, puisqu'il n'y a actuellement aucun autre écrit en matière de droit sur le sujet. Donc jusqu'à ce qu'il y ait peut-être un jour un texte officiel, un décret qui sorte ou autre, aujourd'hui, on va dire que c'est l'article qui fait référence, en tout cas.

  • Antoine Lacouturière

    Alors, plusieurs choses. D'abord, la première chose qui me vient, c'est bravo. Bravo parce que, objectivement, l'article fait une quinzaine de pages. Je crois qu'il y a plus de 60, peut-être 70 références. sur des textes ou sur des citations, sur des extraits de codes. Donc, on sent que le travail, il est vraiment important. Alors,

  • Gianni Marangelli

    je précise quand même que c'est surtout à Pierre-Luc Lhermitte qu'il faut dire bravo, parce que vraiment, c'est lui qui a, il faut être honnête, c'est lui qui a fait le plus gros du travail et tous ses extraits de codes, etc. Moi, je ne suis absolument pas capable de pouvoir faire ça. Je n'ai pas eu toutes les compétences. Et donc, moi, j'aime bien rendre à César ce qui est à César.

  • Antoine Lacouturière

    Ça s'entend et merci pour ça Gianni tu es plus compétent avec les mains et des petits bouts et des parents qu'avec des extraits du code Ah bah sur cette notion là autant sur le livre sur les déformations de crènes professionnelles là oui c'est mon domaine donc là oui

  • Gianni Marangelli

    je peux dire que j'ai grandement contribué à tout ça mais sinon sur celui-ci on va dire qu'il y a eu l'idée, il y a eu la réflexion et puis l'essentiel c'est quand même

  • Antoine Lacouturière

    Et une nouvelle fois, c'est un travail d'équipe et donc bravo à toute l'équipe pour ça, chacun avec vos actions différentes. Je reviens un tout petit peu en arrière parce qu'une partie des auditeurs ne font pas la différence entre professionnels de santé, professionnels de la santé et peut-être que certains se disent les ostéopathes quoi, comment. C'est une nuance de sémantique et en ostéo, on la connaît bien, mais tu peux juste préciser pour ceux qui ne connaissent pas ça.

  • Gianni Marangelli

    Oui, c'est une nuance qui, là encore, il me semble qu'on la doit à Pierre-Luc Lhermitte, qui en parle dans ses ouvrages et ses écrits. En fait, c'est juste de dire qu'aujourd'hui, il semble difficile de dire que les ostéopathes sont exclus du domaine de la santé, c'est-à-dire qu'on intervient quand même, on est quand même vraiment assimilés au domaine de la santé, vu notre place actuelle dans le paysage de la santé, mais pour autant, on n'est pas dans le code de la santé publique. C'est en ce sens qu'on ne peut pas être considéré comme professionnel de santé et c'est... important de le reconnaître, mais pour autant, on a quand même un rôle à jouer dans le domaine de la santé, au sens de la définition de l'Organisation mondiale de la santé, etc. Puis il y a des décrets aussi qui sont en place et qui expliquent bien ce qu'on a le droit de faire, ce qu'on n'a pas le droit de faire. Et en ce sens, la nuance professionnelle de la santé, elle peut être un peu considérée comme, voilà, on joue sur les mots, mais en fait, c'est juste pour dire, nous ne sommes pas professionnels de santé, mais on a un rôle à jouer quand même. En tout cas, moi, je le vois comme ça. Pierre-Luc en parlerait certainement bien mieux que moi, mais je dirais, moi, ça serait un peu comme ça que je le verrais.

  • Antoine Lacouturière

    Je fais juste une parenthèse, mais je crois que c'est quand même important de recontextualiser parce qu'on n'a pas un diplôme d'État au sens identique au métier de la rééducation, comme sage-femme, comme kiné, comme orthophoniste. Ceci étant, on a des compétences croisées, communes, et je veux dire qu'on est un petit peu... Alors complémentaire, c'est sûr, mais en marche, c'est pas tout à fait le terme. Disons qu'on n'a pas tout à fait la même législation. Et puis, il y a simplement l'assurance maladie qui rembourse ou non. Et donc, toutes ces nuances-là, pour moi, vous en parlez très bien dans l'article sur le côté permission. S'il y a deux mots pour revenir sur l'article, donc il y a permission et devoir. Est-ce qu'on peut, est-ce qu'on a le droit, parce qu'on a cette posture, un petit peu entre deux ? On est des professionnels qui participent à la santé, et ça, je crois que c'est de plus en plus admis. votre livre est un exemple mais il y a de plus en plus d'ostéo qui intègre les équipes de France, qui intègre différents parcours hospitaliers et tant mieux. Donc permission, la première partie c'est est-ce qu'on a le droit de le faire ? Donc la réponse sur l'article, je spoil un peu, je fais court mais c'est après l'analyse des textes de droit et l'interprétation, la réponse est oui.

  • Gianni Marangelli

    A priori oui on a le droit jusqu'à ce qu'il y ait un autre article ou texte qui sorte pour l'instant avec l'analyse que... On en a fait, oui.

  • Antoine Lacouturière

    La première chose, c'est d'abord de dire qu'on peut le consulter avec l'accord des parents, évidemment.

  • Gianni Marangelli

    Et j'insiste parce que là, on va vite, du coup, on synthétise, mais il y a une vraie analyse derrière. Et il faut bien comprendre pourquoi on en est arrivé à cette conclusion qu'on a le droit.

  • Antoine Lacouturière

    Est-ce que tu veux nous en parler un petit peu plus ?

  • Gianni Marangelli

    C'est important. Je pense que c'est bien de pouvoir... Parce que ça fait l'objet d'une certaine réflexion. Et je pense que c'est bien pour les gens qui sont intéressés... d'aller directement voir l'article en question.

  • Antoine Lacouturière

    On les renvoie vers ça ? Oui. Super.

  • Gianni Marangelli

    C'est bien de pouvoir faire une synthèse comme ça, ça me paraît important, parce que c'est pour ceux qui veulent aller à l'essentiel, et puis pour peut-être ceux qui veulent en savoir vraiment plus sur pourquoi est-ce qu'on est arrivé à cette conclusion, c'est bien de pouvoir lire l'article.

  • Antoine Lacouturière

    On renverra dans les notes de l'épisode les articles cités, et puis le lien vers les réseaux, et peut-être les réseaux des auteurs, puisque là on parle de toi, mais ça sera aussi l'occasion de créer du lien avec les auteurs. Tout à fait. Les co-auteurs. Donc, une fois qu'on sait qu'on est concerné par la santé, qu'on sait qu'on est soumis au secret professionnel, qui est un des éléments centrales de l'article.

  • Gianni Marangelli

    Ça fait partie des éléments qui devaient être soulignés.

  • Antoine Lacouturière

    On a accès à la possibilité d'agir et peut-être d'écrire. Le devoir, quels sont les devoirs ? Alors, on va y arriver. Avant d'arriver à ça, il y a une notion que j'aimerais aborder avec toi. C'est... Peut-être les garde-fous, les premiers recours. C'est-à-dire, on est une profession de premiers recours, avec, avant de parler de nos devoirs d'ostéo, et qu'est-ce qu'on va faire en pratique, qu'est-ce que tu fais, comment tu poses les mains, combien de temps, et qu'est-ce que tu écris, on va aller vers ça, mais avant d'arriver à ça, il y a la notion de diagnostic ostéopathique qui se décompose en deux diagnostics différents. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Gianni Marangelli

    Alors, effectivement, selon les textes, le diagnostic ostéopathique se décompose en... D'une part, le diagnostic d'opportunité et le diagnostic fonctionnel. Le diagnostic d'opportunité, c'est que l'ostéopathe, avant toute chose, doit être capable de repérer des signes d'alerte qui nécessiteraient une prise en charge médicale avant toute prise en charge ostéopathique. Et ça, c'est typiquement ce qu'on apprend en formation initiale pour être pas dangereux et sécuritaire. Et c'est pour ça que, durant les études d'ostéopathie, il y a beaucoup de matière médicale, parce que c'est vraiment important d'avoir ces connaissances-là. pour la sécurité des patients, que ce soit en pédiatrie ou chez les adultes également. Et le deuxième point, une fois qu'on a écarté ces éléments-là, grâce à une anamnèse approfondie et un examen clinique rigoureux, le diagnostic fonctionnel, tel que c'est décrit dans les textes, ça rejoint le terme de dysfonction ostéopathique, c'est-à-dire établir à travers notre examen ostéopathique, établir les dysfonctions ostéopathiques et puis les corriger par la suite dans le traitement. Le terme de dysfonction est plus ou moins remis en question en ce moment. Mais c'est l'idée de s'inscrire en tout cas dans la prise en charge des troubles fonctionnels. Moi, j'aime beaucoup ces termes de troubles fonctionnels et de mobilité. C'est-à-dire qu'on n'est pas dans de la pathologie, qui concerne plutôt les pathologies organiques, qui concerne plutôt la prise en charge médicale. Nous, on s'inscrit vraiment dans les troubles fonctionnels et la recherche de mobilité.

  • Antoine Lacouturière

    Recherche de mobilité, on est vraiment sur la base. Est-ce qu'on peut mettre des synonymes sur... dysfonction, restriction de mobilité, ça te va ?

  • Gianni Marangelli

    Moi, je trouve ça assez pertinent comme terme, bien que c'est certainement...

  • Antoine Lacouturière

    C'est limitant ?

  • Gianni Marangelli

    Voilà, c'est limitant, il y a bien d'autres choses, mais je dirais que pour remplacer ça, oui, ça me paraît bien.

  • Antoine Lacouturière

    La sensation que ça me donne, c'est que ça permet d'avoir une valeur objectivable, de dire que ça bouge moins bien. On est en dehors des drapeaux jaunes et des drapeaux rouges qui nous disent, bon, là, ce n'est pas pour nous, on est dans notre champ de compétences, et on sent sous nos mains qu'il y a des zones qui bougent mieux que d'autres et certaines qui, en bougeant moins, amènent une dysfonction, une problématique de la fonction.

  • Gianni Marangelli

    À la fois sous nos mains, mais même à l'observation. C'est-à-dire que même les parents, moi en l'occurrence en pédiatrie, les parents peuvent le voir. Et c'est pour ça que j'aime beaucoup parler de mobilité. C'est qu'avant la séance, les parents, ils voient que l'enfant ne tourne pas la tête d'un côté. Quand je lui fais tel test, que je lui amène un objet d'un côté, il voit que l'enfant ne suit pas bien la cible ou le hochet. Et en fin de séance, je refais le même test et il voit que l'enfant suit mieux. Donc ça pour moi, c'est... typiquement objectivables sans même avoir besoin de mettre les mains dessus, que ce soit par un ostéopathe ou par les parents ou un kiné ou autre. C'est juste qu'on regarde et on voit que ça bouge mieux. Que l'enfant bouge mieux.

  • Antoine Lacouturière

    Ça fait partie de la magie, entre guillemets, ostéopathique qui est aussi dans d'autres thérapies. Mais le avant-après, l'objectivité en tout cas. Je souligne plutôt le fait de dire que c'est objectif.

  • Gianni Marangelli

    Ça c'est vraiment important et ça rejoint... On va certainement en parler après, mais ça rejoint ce qu'on peut noter dans le carnet de santé, à mon sens.

  • Antoine Lacouturière

    Eh bien, transition idéale. On va vers ça. Donc concrètement, le carnet de santé, c'est de la naissance jusqu'à bien plus tard. Toi, aujourd'hui, on a compris que tu intervenais principalement de zéro à six mois, mais tu l'as dit jusqu'à la marche et après, il y a quelques pourcentages dédiés. Donc, ce que je te propose, c'est peut-être à la fois pour les parents et aussi pour les professionnels qui nous écoutent de dire On sait qu'on a la permission de le regarder, on sait qu'on a même le devoir d'écrire dedans. C'est grâce à ton expérience du quotidien, grâce à tes écrits. Ok, qu'est-ce qu'on regarde ? Qu'est-ce que toi, Gianni, quand il y a un enfant qui vient avec ses parents, à la naissance, quelques jours, qu'est-ce que tu regardes, qu'est-ce que tu vas écrire ? C'est deux grandes questions, on va pouvoir dire plein de choses, je te laisse l'aborder comme tu le sens.

  • Gianni Marangelli

    Je rebondis juste sur la notion de devoir. Il ne faut pas non plus, je pense, que tous les osteopathes se mettent à écrire du jour au lendemain dans le carnet de santé parce qu'on a écrit cet article-là. Il faut quand même qu'ils comprennent que ça engage quand même des responsabilités. Il faut être sûr quand même d'avoir les compétences pour le faire. Déjà pour recevoir des bébés et puis pour écrire dans le carnet de santé. Et puis surtout, ne pas écrire n'importe quoi. Donc la notion de devoir, elle était juste pour se dire, tiens, vu qu'on fait partie du paysage, je dois... de la santé et qu'on intervient auprès des bébés, ça paraît important aussi de laisser une trace dans le suivi de l'enfant. En fait, c'est important pour le suivi de l'enfant et que le pédiatre puisse savoir que le nourrisson a été vu par un ostéopathe, qu'est-ce qui a été fait, qu'est-ce qu'il en est ressorti. Et surtout, s'il y a des éléments qui doivent être surveillés par le pédiatre qui suit l'enfant, le médecin qui suit l'enfant. Donc ça, c'est une chose. Et donc, l'autre point, c'était sur le... Tu m'as dit... les âges. Oui,

  • Antoine Lacouturière

    alors ce que je peux faire, je vais t'aider entre guillemets à fragmenter parce que la question est très ouverte, mais je reviens juste sur le devoir, je le synthétise trop, c'est un raccourci, dans l'article, la phrase de fin, je crois, il ne semble pas inapproprié, donc la nuance est bien plus grande de dire que si vous êtes formé, que vous avez les compétences, parce que ça nécessite des compétences, des connaissances, de la physiologie, des compétences, de la capacité de réorienter et assez d'expérience pratique pour dire j'ai objectivé ça, on peut écrire et c'est ok d'écrire. Dit comme ça,

  • Gianni Marangelli

    c'est peut-être plus... C'est vrai que je tiens beaucoup à ça, c'est pour ça que je trouve ça très bien de synthétiser et je te remercie de cet échange par rapport à ça, mais c'est important d'aller vraiment voir toute la réflexion et le raisonnement et le cheminement qu'il y a eu derrière pour arriver à ces conclusions. Il ne faut pas aller trop vite à la suite de cet article et se dire qu'on peut le faire. J'écris tout et n'importe quoi. D'ailleurs, ça fait partie de la réflexion qu'on a en cours avec les deux mêmes auteurs. C'est de savoir maintenant qu'on peut écrire, qu'est-ce qu'on pourrait écrire, comment, etc. Donc là, ça fait partie des réflexions qu'on a actuellement et qu'on aimerait soumettre à publication prochainement.

  • Antoine Lacouturière

    On a hâte de découvrir ça, Diane. Je reviens sur le côté pratico-pratique. Au cabinet, dans les grands motifs de consultation, il y a les DCP, déformation crânienne positionnelle, et puis il y a aussi les troubles de succion dont on parlera peut-être après. Est-ce que tu veux bien nous faire sans forcément être exhaustif ? Parce que ça, on ne l'a pas préparé, tu n'as pas de notes sous tes yeux, tu es juste là pour répondre à mes questions avec ton savoir et tes compétences. Qu'est-ce que tu écris concrètement, toi, dans un carnet ?

  • Gianni Marangelli

    Alors, moi, c'est souvent la même chose, en fait. Déjà, sur le principe, j'écris que des éléments objectivables, c'est-à-dire j'écris des éléments d'anamnèse, ce que me reportent les parents, donc qui peuvent me dire à moi, mais qui pourraient dire aussi à un médecin, un pédiatre, un kiné, etc.

  • Antoine Lacouturière

    À des infirmières de PMI, par exemple, qui font partie des gens qui écrivent aussi dans les carnets.

  • Gianni Marangelli

    Voilà. Et donc, typiquement, l'élément d'anamnèse qu'on me rapporte le plus, c'est... préférence à la rotation d'un côté de la tête, donc préférence à la rotation droite de la tête, ça c'est quelque chose que j'écris tous les jours dans le carnet. Et ensuite, des éléments d'examen clinique, donc observables, là encore. Donc par exemple, méplat occipitoparietal droit, puisque en général, la suite logique d'une préférence à la rotation droite de la tête, c'est un méplat occipitoparietal droit, qu'on pourrait appeler plagiocéphalie, mais... justement, ça fait partie des questions auxquelles on doit réfléchir, c'est est-ce qu'on a le droit d'écrire plage de céphalie dans le carré de santé dans le sens où ça pourrait être considéré comme un diagnostic médical et donc, est-ce qu'on a le droit ? Donc plutôt que d'écrire plage de céphalie, maintenant, j'écris plutôt mépla-oxy-pytoparital droit, puisque ça c'est un élément clinique observable, c'est pas un diagnostic. On observe juste que le crâne s'aplatit à tel endroit, mais là encore, on va aussi réfléchir à ces sujets-là et est-ce que je suis dans le... dans mon droit d'écrire ça aussi. Je suis aussi critique envers moi-même et ce n'est pas parce que j'écris ça depuis plusieurs années maintenant que je continuerai d'écrire comme ça après l'analyse qu'on va en faire peut-être bientôt. Donc pour ça, ensuite je n'écris pas forcément le traitement parce que c'est complexe d'écrire le traitement, mais j'écris les conseils. Donc stimuler la rotation gauche à la maison par les parents, par exemple. Et j'écris le suivi. c'est-à-dire revoir dans 2, 3,

  • Antoine Lacouturière

    4 semaines selon les cas quand tu dis que tu n'écris pas forcément le traitement je rentre sur une question délicate mais tu peux nous dire comment est-ce que tu travailles ? est-ce que tu as des types de techniques préférentielles ? je m'appuie aussi sur le podcast précédent mais je m'appuie sur ton livre donc on a compris que tu observais la mobilité beaucoup et tu peux nous en dire un petit peu plus ? donc il y a cette phase d'observation peut-être donner aussi la... Qu'est-ce que tu observes et qu'est-ce que tu utilises comme technique ?

  • Gianni Marangelli

    L'observation, c'est vraiment important. Je dis souvent en formation que ça découle... J'aime bien que tout soit logique. Quand les parents me disent, par exemple, Oui, je vois que mon enfant tourne plus la tête à droite à la maison une des premières choses que je vais rechercher à l'examen, ça dépend aussi de l'état d'éveil de l'enfant. L'idéal, c'est que l'enfant soit en stade 3 de l'échelle de Prechtel, comme on dit, donc c'est l'état d'éveil calme. Et donc, c'est ce qui nous permet d'avoir le plus d'informations. aussi bien sur sa mobilité, son tonus, etc. Et donc, s'il est dans cet état d'éveil-là, l'une des premières choses que je vais faire, c'est de tester sa mobilité en rotation. Et donc, moi, j'utilise beaucoup le test de la cible contrastée que je montre en formation, qui est utilisé par les médecins aussi, mais dans un but différent. Moi, je l'utilise vraiment dans un but d'évaluer la mobilité complète de l'enfant en rotation droite et gauche jusqu'à 90 degrés. de chaque côté et sa capacité à rester

  • Antoine Lacouturière

    en rotation à 90 degrés. C'est-à-dire que bien souvent, quand un enfant a une préférence à la rotation droite, on va l'amener à gauche, il va plus ou moins bien pouvoir tourner. Il y en a qui ne vont déjà pas, donc là déjà ça nous donne un élément direct. Mais il y en a qui vont pouvoir tourner, parfois jusqu'à 90 degrés, et en fait ils vont rapidement revenir sur le côté droit. Et ça c'est quelque chose vraiment, une fois qu'on l'a expérimenté et qu'on arrive à examiner ça cliniquement, c'est assez parlant. Et donc, ça confirme ce que nous aurons dit les parents à l'anamnèse. Et si on observe par la suite l'arrière du crâne en vue du dessus, qui est la meilleure vue pour observer l'arrière du crâne d'un bébé, et de mettre en évidence un méplat, on observera en général, selon l'âge de l'enfant, un méplat du côté de la rotation préférentielle.

  • Gianni Marangelli

    Alors, je reviens sur un élément. Donc, ils sont inconfortables, en fait. C'est un petit peu ça qui transpire. Ils peuvent être inconfortables dans le fait, toujours sur la rotation droite préférentielle, et... Ils vont à gauche, mais ils n'y restent pas, ils n'arrivent pas à rester. Il y a plein de choses dans ce que tu dis. Donc, tu n'observes finalement pas que la forme de la tête.

  • Antoine Lacouturière

    Ah non, je dirais presque même que c'est... Sauf si l'enfant dort. Là, oui, c'est la première chose que je vais observer, puisque il dort et donc je n'ai pas vraiment de possibilité d'examiner sa mobilité active, du moins. Mais s'il est éveillé, c'est une des dernières choses que je vais regarder.

  • Gianni Marangelli

    Ça, ça me paraît important, tu vois, parce que pour faire le lien avec le carnet de santé, quand quelqu'un vient pour... un méplat occipital et que tu regardes les membres inférieurs, pour nous, en ostéo, c'est évident, ça ne l'est pas forcément.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, et à tel point que des fois, les parents, à la fin de la consultation, ils me disent, un peu moins maintenant, mais il y a eu quelques fois où ils m'ont dit, mais vous n'avez presque pas touché la tête de mon bébé. Et oui, parce qu'en fait, comme on le dit toujours, la tête plate, c'est le témoin d'un problème de mobilité. Et donc, à partir du moment où la tête d'un bébé s'aplatit, c'est que l'enfant ne bouge pas bien. Et donc, c'est ça qui nous importe, c'est de trouver où est-ce que ça ne bouge pas et bien sûr de l'aider à ce que ça rebouge mieux. Mais donc, le problème, en tout cas avec les connaissances qu'on a aujourd'hui, ne vient pas vraiment du crâne. Bien que je sais que certains courants en ostéopathie ne sont pas d'accord avec ça, mais avec les connaissances qu'on a aujourd'hui, c'est plus plausible. de penser que c'est parce que l'enfant a un problème de mobilité, pas au niveau du crâne, mais ailleurs, que son crâne se déforme.

  • Gianni Marangelli

    Je te rejoins en tout cas sur cette sensation-là, cette impression. Et puis, il y a une notion de posture préférentielle. J'aimerais bien recueillir ton avis, ton impression de ça. Au cabinet, souvent, on observe des concavités droites, concavités gauches préférentielles, une forme un petit peu de banane. C'est très vulgarisé, ce n'est pas tout à fait que ça. Oui. C'est observable et je trouve que c'est un exemple pour illustrer ce que tu dis. Tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, bien sûr. Le terme officiel qui a été utilisé dans les recommandations de la Haute Autorité de Santé, tu en as parlé en préambule, ça s'appelle torticolie posturale, qui est à différencier du torticolie musculaire congénitale. Le torticolie posturale, c'est ce qui concerne le plus d'enfants en réalité. On considère qu'il y a à peu près un nouveau-né sur deux qui, dès la naissance, tourne la tête plus d'un côté que de l'autre. Et donc, ça va nous donner cette attitude en banane ou en virgule, avec une convexité du côté de la rotation de la tête. Par exemple, un enfant qui tourne la tête plutôt à droite, il va avoir une convexité droite avec son corps qui fait une banane à convexité droite. Et donc ça, on pense que, en tout cas, les études actuelles vont plutôt dans le sens que ça viendrait d'une position in utero. Ça, à peu près, tout le monde est d'accord là-dessus. Et donc, le nourrisson, le nouveau-né ou le nourrisson, selon l'âge, reprend cette position qu'il a connue plus ou moins longtemps in utero. Donc ça veut dire qu'il n'y a pas vraiment un support lésionnel comme c'est le cas dans le torticolis musculaire congénital où là on est vraiment sur une lésion du muscle sternocleidomastoïdien et où là l'enfant a vraiment une mobilité qu'elle soit active ou passive très limitée. Dans le torticolis postural, la mobilité active peut être limitée mais la mobilité passive n'est pas limitée et donc c'est un enfant qui va être plus souvent d'un côté mais qui peut tourner des deux côtés. Donc ça c'est vraiment la définition du torticolis postural. et c'est ce qui en rend le diagnostic difficile, c'est que l'enfant tourne bien la tête, donc si on l'examine rapidement on peut passer à côté facilement donc c'est là où vraiment je pense que nous en tant qu'ostéopathe on peut avoir un examen vraiment précis et venir en aide par exemple au médecin ou au pédiatre qui effectivement a tellement d'autres choses à regarder qu'ils peuvent passer à côté sur un examen un peu rapide parce qu'il y a beaucoup de choses à voir à l'examen du 15e jour ou du premier mois ou même du deuxième mois. Donc, il peut être bien de participer à ce dépistage-là, je dirais, et donc ensuite de les informer à travers le carnet de santé, justement.

  • Gianni Marangelli

    Bien joué pour le revenir sur le sujet initial. Et c'était vraiment ça ma question, parce que, alors, en tant que praticien, ça fait quelques années que j'ose, entre guillemets, écrire dans le carnet, mais pour en parler autour de moi avec d'autres collègues, il y a souvent cette appréhension à dire, ah non, mais j'écris pas, parce que je suis pas légitime, parce que le pédiatre va penser que, parce que...

  • Antoine Lacouturière

    Et excuse-moi, je te coupe, mais ça, je trouve ça très bien comme démarche, c'est-à-dire qu'il vaut mieux ne pas écrire si on se sent pas. plutôt que d'écrire parce que maintenant on a le droit et du coup écrire alors que...

  • Gianni Marangelli

    Et c'est toujours...

  • Antoine Lacouturière

    Ça c'est important.

  • Gianni Marangelli

    Et pour l'ostéopathie, pour l'image de l'ostéopathie, et pour les parents, et pour les relations avec le pédiatre, j'aime à croire qu'il y a quand même une forme de compétence professionnelle pour savoir ce sur quoi on peut agir et pas. Tout à fait. Et c'est l'intérêt du podcast aussi aujourd'hui avec toi, de dire qu'est-ce qu'on peut voir, qu'est-ce qu'on est en capacité de faire bouger.

  • Antoine Lacouturière

    Et par extension, je dirais même... Donc c'est pareil, ne serait-ce que pour recevoir des nourrissons. Je sais qu'il y a des osteopathes qui ne reçoivent pas des nourrissons parce qu'ils ne se sentent pas les compétences. Et ça, je trouve ça très humble finalement et c'est très bien. De la même manière que c'est aussi une des raisons qui a fait que moi j'arrête de voir des adultes. C'est qu'à un moment donné, je voyais tellement de bébés que je me sentais plus compétent comme je l'étais au départ pour recevoir des adultes. Et donc quand on venait me voir avec une lombalgie, je perdais vraiment les réflexes et là je commençais à me dire mais en fait je commence à ne plus être compétent avec les adultes. Donc c'est important aussi de se sentir capable et compétent pour recevoir des nourrissons. Je dirais que même avant de parler du carré de santé, c'est surtout ça, c'est déjà de recevoir des nourrissons en toute sécurité et efficacité.

  • Gianni Marangelli

    Merci pour la remise dans le contexte et puis aussi pour l'invitation à ne pas forcer.

  • Antoine Lacouturière

    Oui.

  • Gianni Marangelli

    Là, l'échange tous les deux, il est sous le signe de la bienveillance et l'idée, c'est vraiment de proposer des éléments de compréhension nouveaux et de donner envie de faire avancer les choses, plutôt que de forcer en disant il faut absolument écrire, c'est nous les meilleurs, c'est vraiment pas le thème Donc, merci pour la précision. Dans les différents signes, Gianni, je reviens. Donc là, on a parlé d'une posture préférentielle. Est-ce qu'on peut parler d'empreinte utérine ? C'est un mot que tu connais, ça ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, c'est un mot que je connais, que j'utilise même parfois avec les parents, et qui, pour le coup, peut être compréhensible parce que la littérature scientifique, c'est un mot qui est très important. va dans ce sens-là. Et donc, moi, j'aime bien que tout ce que je dis soit plutôt appuyé par... Enfin, pas tout, parce que c'est difficile de tout appuyer sur de la science et c'est peut-être pas forcément même le but recherché, mais en tout cas, ça me paraît important quand j'explique des choses à des parents ou même à des pédiatres dans le cadre, puisque je donne aussi des cours que ce soit pour les médecins, les sages-femmes, les péricultrices, c'est important que ce que je leur dis soit appuyé par des données scientifiques. En tout cas, moi, ça me paraît important. Et donc... Pareil pour les parents, quand je leur explique, parce que les parents aiment bien savoir. Pourquoi est-ce que mon bébé tourne plus la tête à droite qu'à gauche ? Pourquoi est-ce qu'il y a une plage de céphalie droite ? J'aime bien leur expliquer pourquoi avec les connaissances qu'on a aujourd'hui sur le sujet. Et donc, a priori, les connaissances qu'on a aujourd'hui, c'est cette empreinte in utero. Donc voilà, qu'on pourrait appeler empreinte, qu'on pourrait appeler position intra-utérine. Mais c'est cette idée-là que, effectivement, déjà les ostéopathes, il y a des dizaines d'années en arrière, avaient déjà évoqué. et peut-être pas que les ostéopathes, mais en tout cas, moi, étant ostéopathe, c'est ça que je connais surtout. Et donc, ce qui est intéressant, c'est de se dire que ce qu'ils avaient pensé à l'époque est aujourd'hui confirmé par des études scientifiques. Et donc, c'est ça qui est intéressant. Et c'est en ce sens qu'à mon sens, les études scientifiques peuvent confirmer, ou en tout cas aller dans le sens d'éléments que les ostéopathes avaient ressentis en clinique, je dirais. Peut-être pas pour tout, mais en tout cas, pour ça, oui.

  • Gianni Marangelli

    je trouve ça je trouve ça intéressant et même plus qu'intéressant je trouve ça subtil et inspirant de relier ben j'aime bien cette phrase de jean claude ameysène qui dit sur les épaules des géants voir plus loin à travers l'espace et à travers le temps c'est se rappeler d'où on vient en bas ils ont eu des intuitions ils ont eu des palpations nos prédécesseurs en ostéo c'est pas parfait c'est pas magique c'est pas mais c'était là Merci d'avoir fait tout ça et aujourd'hui avec nos compétences, nos outils, les études, le fait de le recoupler et de dire voilà on arrive à ça, je trouve que c'est une voie de sagesse dans ce monde de guerre sur qui a raison ou pas. Top pour la précision. Donc je reviens avec mon idée que les parents puissent se dire tiens, bon, alors les pros qu'est-ce qu'on écrit et puis après les parents qu'est-ce qu'on observe ? Donc sur les pros. Toi, tu vas mettre des valeurs objectives, donc la mobilité globale au niveau crânien, au niveau de la... posture globale dans les conseils des stimulations tu écris ça sur le carnet par exemple j'ai conseillé conseil de points stimulation en phase d'éveil en phase de veille dans les bras tu précises non je reste très simple je le précise aux parents de manière très détaillée bien sûr mais

  • Antoine Lacouturière

    mais dans le carnet non il faut rester succinct je pense bah aussi parce que j'ai cette on va dire j'essaye de rester à ma place quoi et de pas prendre trop de place dans le carnet de santé déjà c'est Déjà,

  • Gianni Marangelli

    il n'y a pas la place d'écrire dans le calendrier de santé.

  • Antoine Lacouturière

    Certes, on a le droit, peut-être même le devoir, mais il ne faut pas non plus prendre toute la place. Moi, j'écris vraiment en général deux, trois petites lignes. J'essaye de me faire petit et d'être à ma place. Je reste succinct et je vais juste écrire. Quand c'est vraiment très long, j'écris conseil habituel, vraiment pour être succinct. Et sinon, j'écris conseil de stimulation en rotation.

  • Gianni Marangelli

    Et aux parents t'expliquer. Tu leur dis, évitez de rester dans la même posture, dans les phases de transport, évitez les conseils habituels sur le fait de ne pas donner le biberon toujours du même côté si c'est un biberon, le fait d'alterner les bras pour le portage, etc. C'est des petits conseils, mais je pense qu'on peut quand même l'utiliser là.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, et puis je dirais même, parfois c'est même plus que des petits conseils, c'est-à-dire que je pense que dans certains cas, c'est au moins aussi important que ce qu'on a fait en pratique.

  • Gianni Marangelli

    30, 35, 40, 45, allez une heure, mais même si je pense qu'une heure avec un bébé c'est beaucoup, mais de conseils, proportionnellement au reste du temps de la vie, clairement la base elle est là.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, et j'en profite aussi pour parler quand même du rôle du kiné, où il m'arrive aussi très fréquemment, alors c'est toujours un peu délicat parce que c'est pas à nous d'estimer en tant qu'ostéopathe si l'enfant doit faire de la kiné, mais le fait est que... Du fait qu'on est un des praticiens de premier recours, les parents ont accès à nos consultations sans passer par le médecin, sans avoir besoin d'ordonnance ou de certificat. Et donc, parfois, on reçoit des bébés qui auraient besoin de kinesthérapie et qui n'en ont pas. Et donc, je pense qu'un bébé pourrait avoir du moins, peut-être pas le besoin de kiné, mais en tout cas, sensibiliser le médecin à se poser la question est-ce qu'il aurait besoin de kinesthérapie ? J'écris avis du médecin pour prise en charge kiné ? Point d'interrogation. Ça, c'est un peu ma phrase toute faite que j'utilise tout le temps. C'est juste pour, toujours en respectant mon champ de compétences, en restant à ma place, mais juste en sensibilisant le médecin. Et c'est vrai que maintenant, la plupart des médecins et des pédiatres, je pense qu'ils me voient écrire dans le carrière de santé depuis un certain nombre d'années. Et donc, souvent, les parents me disent, bah oui, il vous connaît. Je pense qu'il y a aussi ce fait-là qui fait qu'ils me font confiance, sans forcément me connaître ou m'avoir déjà vu en vrai, mais il y a cette confiance-là. Mais je dirais pour les ostéopathes qui nous écoutent et pour qui on n'aide pas ce réseau-là en pratique, juste d'éveiller l'intérêt et la conscience du médecin sur est-ce qu'il y aurait besoin de la kiné. Mais bien sûr, et je dis toujours aux parents, ne dites pas au médecin, l'ostéo a dit qu'il fallait faire de la kiné. Parce que ce n'est pas notre rôle, ce n'est pas dans notre champ de compétences de dire ça. C'est vraiment le médecin qui décide et qui fait l'ordonnance.

  • Gianni Marangelli

    Oui, tout à fait. Les kinés, pour moi, c'est un... Un couple, une équipe en fait. On n'agit pas de la même manière. Ils ont des compétences manuelles qui sont importantes et puis ils ont aussi l'opportunité de faire des traitements répétés.

  • Antoine Lacouturière

    C'est ça. C'est vraiment cette idée de rééducation et de répétition. Donc en général, dans le cadre d'un torticulé postural, c'est une prise en charge d'une fois par semaine. Donc il y a cette notion de répétition qu'on n'a pas en ostéo et ce n'est pas le même travail.

  • Gianni Marangelli

    Non, tout à fait, c'est complémentaire. Je pense que là, c'est assez clair. pour les parents, qu'est-ce qu'ils peuvent observer ? tu peux nous dire ça ? quel signe ? donc il y a la mobilité dont tu viens de parler ils dorent toujours la tête du même côté on regarde vu de dessus, en vue apical vu d'avion là, il y a un méplat en arrière, mais je pense qu'il y a aussi des signes peut-être en avant, sur les oreilles je triche un peu, dans le livre tu le décris très bien, mais tu vois je pense aux parents parce qu'il y a pas mal de parents qui écoutent, qui nous font des retours en disant j'ai appris ça, et je me dis tiens petite checklist de quels sont les signes principaux ou s'il y a ça ? Alors, comme un enfant sur deux est concerné, ça veut dire beaucoup. On ne va pas ne rien faire. On ne va pas ne rien faire. Quels sont les signes ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, c'est intéressant. Oui, je dirais la principale chose, c'est de surveiller qu'un enfant tourne aussi bien la tête à droite et à gauche. C'est-à-dire qu'il ne doit pas y avoir de préférence de rotation, ou du moins qu'il persiste si au bout de deux, trois semaines, l'enfant reste plus d'un côté que de l'autre, bien qu'il puisse tourner des deux côtés, mais s'il est plus souvent d'un côté que de l'autre. c'est qu'il y a un inconfort quelque part et qu'il faut l'aider. Ou à minima, il faut le stimuler de l'autre côté, le positionner de l'autre côté. Donc déjà, observer sa capacité à tourner aussi souvent. C'est vraiment cette notion de fréquence à droite et à gauche. Ensuite, oui, comme tu l'as dit, il y a le méplat en vue du dessus. Il peut y avoir aussi, les parents le voient parfois dès la naissance, un œil plus ouvert que l'autre. Donc en général, l'œil est plus ouvert du côté du méplat. Donc si on est sur un enfant qui tourne plus la tête à droite, on va avoir un méplat à droite et un œil droit plus ouvert. On peut avoir aussi, c'est un peu plus subtil à voir, mais on peut avoir une mâchoire un peu plus fermée d'un côté. Donc typiquement, un enfant qui tourne plus la tête à droite, c'est associé en général à une inclinaison gauche. Et donc avec une posture in utero. en inclinaison gauche, rotation droite, avec donc un oeil plus ouvert que l'autre à droite, et on va avoir la mâchoire à gauche qui va être plus fermée qu'à droite. Donc vraiment l'espace entre la gencive inférieure et la gencive supérieure qui va être plus fermée à gauche. Et donc ça, typiquement, on peut avoir des signes de difficulté de succion.

  • Gianni Marangelli

    On va en parler après, mais bien joué. Oui, là, alors moi, je te vois faire. Pour les personnes qui écoutent, là, il faut imaginer Gianni avec la tête inclinée d'un côté, tourne la tête de l'autre et on imagine l'orbite, l'espace de l'œil autour qui est plus grand d'un côté la mâchoire, je te laisse de l'espace après pour la succion parce que là on va faire du lien avec les professionnels concernés donc on en est mobilité gauche droite cette préférence l'ouverture de la bouche d'un côté,

  • Antoine Lacouturière

    l'œil le méplat un peu plus difficile à voir pour les parents mais quand on leur montre ça leur saute aux yeux, c'est l'avancée de l'oreille Donc toujours du côté du méplat, c'est forcément du même côté que le méplat et du même côté que la rotation préférentielle de la tête. Et ça, une fois qu'on leur montre, souvent ils regardent avec des grands yeux comme ça et ils disent mais c'est incroyable, je ne l'avais jamais vu. Alors qu'en fait, quand on leur montre, ils disent mais comment j'ai fait pour ne pas le voir ?

  • Gianni Marangelli

    Ça, ça fait vraiment écho avec ma pratique au quotidien. Les premières fois que j'ai commencé à le montrer, je me suis dit mais en fait, ça c'est objectivable. Parce que... Alors j'exerce dans un milieu plus rural que le tien où aujourd'hui j'ai un réseau et tant mieux et je travaille avec des professionnels exceptionnels que je salue qui ont fait confiance à ça. Mais l'avancée de l'oreille, tu vois la distance qui diminue entre l'orbite et le conduit auditif externe pour que ça soit connu. Tu utilises les repères mais les repères ils sont moins connus en anat. Une fois que le parent a vu ça, ça devient existant.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, tout à fait. Et c'est important. pour moi de leur montrer, à la fois toujours pour ce côté objectivable, et aussi pour qu'ils prennent conscience qu'il y a un problème, en fait. Parce qu'il y a certaines personnes, même des professionnels, qui disent c'est pas grave, c'est normal de tourner la tête plus d'un côté que de l'autre, c'est normal d'avoir un côté plus aplati, depuis que les bébés sont sur le dos, oui, c'est normal que ça soit un peu plat, ça va revenir tout seul. Oui, ça peut revenir tout seul quand on est sur des formes légères ou modérées, mais dès lors qu'il y a une asymétrie des oreilles, ça veut dire qu'il y a une asymétrie de la base du crâne. et que donc il peut y avoir des répercussions maxillofaciales derrière. Il peut, je dis bien il peut, pas dans tous les cas. Donc voilà, on a suffisamment de connaissances maintenant pour dire que maintenant c'est un problème qui doit être pris en charge et que ce n'est pas anodin. Et j'insiste aussi sur le fait que quand je montre, je ne le fais jamais dans une optique de faire peur aux parents parce que ça peut faire peur de voir ce décalage qui est des fois très important entre les deux oreilles. Et donc je dis toujours aux parents, si je vous le montre, c'est vraiment juste pour que vous compreniez. Et on va mettre tout en place pour que ça se passe bien. Et donc, ce n'est pas du tout pour leur faire peur, mais c'est juste pour leur expliquer qu'il y a des choses qui sont en train de se passer et on va tout faire pour y remédier.

  • Gianni Marangelli

    On reconnaît là cette tonalité bienveillante, ces précautions. Et je crois que dans l'interaction avec un parent, rentrer en disant vous êtes coupable de quelque chose, c'est impossible Et puis on est tous parents, on est tous imparfaits. On souligne ça, bien sûr.

  • Antoine Lacouturière

    Et c'est pour ça, je te remercie d'avoir souligné au début le côté parent. Je ne pense pas qu'il faille être parent pour être bon ostéopathe pédiatrique, mais c'est juste que le fait de comprendre ce qu'est la parentalité, pour moi, ça a été vraiment quelque chose qui a quand même révolutionné ma pratique. Et puis même encore maintenant, les parents me demandent souvent Est-ce que vous, vous avez des enfants ? Hier, encore au cabinet, c'est comme s'ils se disent Ah bah tiens, il comprend Il comprend ce que je vis, il comprend...

  • Gianni Marangelli

    Il est passé par là.

  • Antoine Lacouturière

    Voilà, c'est ça.

  • Gianni Marangelli

    Diani, j'ai envie de revenir sur un élément important dont tu parles dans le livre et puis dans les autres écrits, c'est les conséquences des déformations sur les différentes parties du corps. Donc on n'est pas là pour faire peur, on vient de le dire, on le souligne, on est juste là pour dire que parfois, une déformation légère, ça passe, mais... Je crois que toi et moi, on partage le fait de dire que c'est important d'arrêter de dire c'est pas grave, c'est juste esthétique, les cheveux vont pousser, on le verra plus.

  • Antoine Lacouturière

    C'est ça. Oui, tout à fait. Et surtout, il faut bien comprendre que là, on parle de la déformation du crâne, mais finalement, ce qui est le plus important, et là où il y a le plus de données scientifiques et le plus de répercussions, c'est sur la mobilité de l'enfant et donc sur les conséquences sur le développement psychomoteur global. Donc, c'est surtout ça que... Ce que j'essaye de faire comprendre aux parents, c'est toujours de dire ce qui m'importe, c'est que votre enfant, il rebouche bien. Donc, remettre les choses dans son contexte, et là, ça rejoint un peu les fondements de l'ostéopathie, de cette globalité, et pas juste de s'attarder sur le crâne. Ça, c'est important parce que les parents, eux, ce qu'ils voient surtout, c'est le méplat, c'est la plage de céphalie, ou la brachycéphalie. Donc, je leur explique toujours que si votre enfant, il a un aplatissement, c'est parce que sa mobilité n'est pas normale.

  • Gianni Marangelli

    Donc, dans les... Donc conséquences, je ne sais pas si on dit un petit mot, dans le livre tu parles des conséquences avérées sur la sphère ORL, l'occlusion, la vision, le langage et ce dont tu viens de parler, la posture globale et la mobilité, et à minima, je crois que vous l'écrivez comme ça, à minima esthétique. Donc l'idée c'est encore une fois de proposer des éléments de compréhension pour ne pas venir impacter l'occlusion et devoir faire de l'orthodontie plus tard. Pour dire que le contenant et le contenu, il y a un lien et qu'on agit potentiellement sur ces niveaux-là précocement.

  • Antoine Lacouturière

    Oui, tout à fait. Alors oui, les domaines que tu as cités sont très justes. Je dirais que c'est important d'écarter d'emblée le côté neurologique, parce que c'est une des grandes questions des parents, c'est est-ce qu'il y a des répercussions neurologiques sur le cerveau ? Donc là, avec l'état des connaissances actuelles, on peut dire que non. Il n'y a aucune étude qui montre qu'il y a des répercussions sur le cerveau en développement, dans le sens où le périmètre crânien reste normal dans le cadre d'une déformation crânienne positionnelle, que ce soit une pluricephalie ou une brachycephalie, et donc le cerveau s'adapte à l'intérieur de la boîte crânienne et il grandit quand même normalement, contrairement à une crânio-sténose par exemple. Et aussi il y a la scoliose qu'on entend souvent, est-ce qu'une déformation crânienne positionnelle peut entraîner une scoliose ? Là encore, ce n'est pas la déformation crânienne positionnelle qui peut entraîner une scoliose, c'est éventuellement le torticolis qui... peut entraîner une attitude scoliotique. On a très peu de données sur le lien de causalité entre un torticolis et une scoliose, mais on commence à avoir quelques données dont on parle d'ailleurs dans le livre et dont je développe encore plus en formation ces idées-là parce que c'est vraiment passionnant. Mais là encore, il faut vraiment garder du... on va dire prendre du recul, de la nuance et ne pas chercher des conséquences là où il n'y en a pas. Mais par contre oui, sur le côté esthétique, là oui on a de la donnée et cliniquement ça s'observe, c'est objectivable. Sur le côté maxillofacial, là aussi on a de la donnée et on a publié une étude avec justement deux orthodontistes sur le sujet, il y a l'année dernière qui est venue accroître un petit peu ces connaissances théoriques sur les conséquences qu'il peut y avoir sur l'impact de l'occlusion, donc on pourra mettre le lien de cet article aussi pour ceux que ça intéresse. Et sur la vision et le côté ORL, on a moins de données. Il y a quelques études qui d'ailleurs sont contradictoires. Donc ça, on l'explique bien aussi dans l'ouvrage et je l'explique bien en formation aussi. Et sur la posture, là oui, on a des données aussi. Mais c'est plutôt le torticolis et pas la plébiscite en elle-même qui va impacter la posture de l'enfant et la motricité, le développement psychomoteur.

  • Gianni Marangelli

    Ça me donne envie de résumer pour les parents, je pense que les pros ils te suivent à 100% point par point, pour les parents qui éventuellement s'interrogent là-dessus, est-ce que si on résume en disant que ces signes observables dont on vient de parler, la mobilité, un orbite légèrement plus grand, donc la taille de la cavité autour de l'œil, une oreille qui avance, un méplat, une posture vraiment préférentielle, ça concerne quand même quasiment un enfant sur deux au départ, donc c'est quelque chose de commun, que... on les rassure, ça n'entraîne pas une différence de vision entre les yeux, par exemple, que quelque part, la nature s'adapte avec une avancée au niveau de la face, une adaptation, et donc on n'est pas sur quelque chose de grave, par contre, qui a des liens sur l'après. Par exemple, des dysfonctions sur l'occlusion et le fait de peut-être recourir plus fréquemment des traitements orthodontiques, que peut-être la succion va s'installer de façon différente, etc. Est-ce que ça, on peut le dire comme ça ? Oui,

  • Antoine Lacouturière

    on peut le dire.

  • Gianni Marangelli

    comme ça. Gianni, on vient de parler de l'observation, ce que les professionnels pouvaient observer, ce que les parents pouvaient voir avec leurs yeux de parents. et faire évoluer vers, on va peut-être consulter. Concrètement, est-ce que tu veux bien revenir sur la partie traitement manuel ? Qu'est-ce que toi, tu mets en pratique au cabinet ?

  • Antoine Lacouturière

    Bien sûr, c'est d'ailleurs le plus intéressant, je pense. Admettons qu'on reste dans cette idée de, les parents constatent un enfant qui tourne plus la tête à droite, à la maison. On a examiné qu'il y avait effectivement un méplat oxyptoparital droit avec les... les différentes modifications dont on vient de parler sur l'oreille, l'orbite, etc. On fait le test à la fois de la cible contrastée, donc la mobilité active, et puis en mobilité passive, nous en ostéo, on met en évidence des zones qui bougent moins bien que d'autres, et donc notamment qui font que la rotation gauche est limitée. Et donc en général, on a sur une préférence à la rotation droite, une rotation gauche limitée. et un enfant qui est plutôt en inclinaison gauche, donc une inclinaison droite qui est limitée. Du coup, le traitement, pour ma part, il est plutôt en direct, c'est-à-dire que je vais chercher à amener l'enfant tout de suite dans la position inverse et donc je passe systématiquement dans les bras. C'est-à-dire que je porte l'enfant et je le mets dans sa virgule opposée, en fait, sa position en banane opposée, mais sans jamais forcer. C'est-à-dire que je vais mettre les... les paramètres, mes appuis je dirais, ou plutôt le placement de mes mains, parce que les appuis c'est presque un terme un peu fort, pour qu'ils se sentent à l'aise dans cette position-là et qu'ils me laissent passer. J'attends qu'ils me laissent passer, donc c'est ce qui fait que c'est des techniques qui peuvent être assez longues, parce que j'essaye de toujours faire en sorte qu'ils soient confortables, et je me sers aussi des parents, c'est-à-dire qu'en général je tourne autour des parents, de manière à ce que l'enfant et le parent aient un contact systématique sur l'un et sur l'autre, pendant que je travaille. Et puis je demande aux parents d'agiter si besoin un objet, etc. pour gagner dans la rotation gauche en l'occurrence, pour une difficulté à tourner la tête à gauche. Et donc c'est une technique qui peut me prendre une minute si on est sur un torticolis postural léger, et qui peut me prendre 5, voire plus, voire 10 minutes, le temps d'arriver à bien relâcher ça. Donc ça on va dire que c'est la première technique que je vais utiliser, et après je complète par des techniques soit sur la table, soit avec la sution, je complète avec la sution en plus spécifique sur certaines zones, que ce soit au niveau cervical, au niveau thorax, au niveau bassin, toujours avec démobilisation pour respecter notre champ de compétences sans aucune manipulation et aucune manœuvre forcée avec impulsion. Sans aucune manœuvre forcée et impulsion. En général, soit le Souvent, sur les bébés de moins de deux mois, ils peuvent dormir soit tout le long, soit une bonne partie de la séance. Et donc, ça ne me pose pas de problème. En tout cas, j'essaye de faire en sorte qu'ils ne pleurent pas. Ça, c'est important pour moi, bien que ça arrive des fois qu'il y ait des bébés qui pleurent pendant la séance. Mais s'ils pleurent, c'est important pour moi que ce ne soit pas moi qui les fasse pleurer à travers mes mobilisations. C'est-à-dire que s'ils pleurent, c'est parce qu'il a faim ou parce qu'il est fatigué. Et donc auquel cas, s'il a faim, il peut prendre le sein ou le biberon pendant la séance et je m'adapte. Et s'il est fatigué, le fait de l'avoir dans les bras justement et de marcher et de le bercer, ça arrive qu'il s'endorme pendant la séance. Ou du moins, s'il ne s'endort pas, il se calme parce que je marche et que je le berce. Donc ce qui fait que finalement, ça arrive assez peu souvent que les bébés pleurent pendant les séances. Et ça, c'est important pour moi que l'enfant se sente bien, que le parent se sente bien aussi et qu'il y ait une bonne atmosphère, on va dire, durant le traitement. pour synthétiser.

  • Gianni Marangelli

    Merci pour la précision. Bien sûr. Je reviens sur un point peut-être plus technique pour les thérapeutes manuels qui travaillent avec des enfants et des bébés. Une fois que tu as obtenu le relâchement, c'est une fonte dans les tissus, c'est la barrière qui progressivement se laisse aller, c'est-à-dire que on est dans le cadre d'une convexité droite, par exemple, aussi au niveau du bassin. J'imagine que tu n'as pas que la tête, tu tiens le bassin. Et une fois que tu as obtenu l'acceptation des tissus, dans le confort, c'est OK pour toi ? C'est-à-dire que le message est suffisant ?

  • Antoine Lacouturière

    C'est là où je vais compléter. Déjà, je vais réexaminer, retester, comme on dit. Et en général, il y a besoin de compléter après par d'autres techniques de mobilisation, plus segmentaires,

  • Gianni Marangelli

    spécifiques,

  • Antoine Lacouturière

    etc. Mais par contre, oui, on sent vraiment... cette sorte de libération, de relâchement, qui est souvent traduite chez l'enfant par un soupir. Les parents l'entendent, et eux-mêmes, ils voient que l'enfant se sent bien.

  • Gianni Marangelli

    Il y a une modification de la respiration.

  • Antoine Lacouturière

    Des fois ils se mettent à gazouiller, s'ils sont en âge de le faire. C'est ça que je trouve aussi incroyable de travailler avec les bébés. et je le dis souvent en formation aussi, c'est qu'il y a vraiment un échange et un dialogue et il n'y a pas de filtre. Et je dis souvent, par exemple, si jamais il m'arrive des fois de penser à autre chose pendant la séance, le bébé va faire quelque chose qui va me ramener ici, à l'instant. C'est-à-dire qu'il va se mettre, je ne sais pas, à faire un son, à faire un pleur, à faire un petit cri. Comme si... C'est assez incroyable. J'aurais du mal à... Je ne sais même pas d'ailleurs si c'est peut-être moi une interprétation que je me fais. Mais je trouve que c'est le côté, l'interaction qu'il y a à la fois avec l'enfant et les parents. Moi, c'est vraiment... Et c'est pour ça que je tiens à ce que ça reste le principal de mon activité dans ma semaine. C'est ça, c'est là où c'est vraiment plaisant.

  • Gianni Marangelli

    Ça me donne envie de rebondir sur deux choses. À chaud, partage d'expérience sur le fait de dire le bébé te ramène dans le présent, en disant t'es pas avec moi, reviens. J'exagère un peu, mais... Je serais curieux d'avoir l'avis des pratiquants avec des animaux, où parfois, en non-verbal, entre guillemets, il y a un message qui dit que ce n'est pas tout à fait juste. Je pense que ça parlera à certains. Et ça fait aussi partie de notre travail, parce que finalement, on en reparlera dans la deuxième partie de l'épisode avec tout ce qui concerne la sucion et les autres études. le consentement, le langage, est-ce que c'est ok les signes qu'on peut observer sans le verbal, mais je crois que c'est important d'intégrer cette dimension-là du bien-être en fait.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, et merci Dom d'amener le terme de consentement, parce qu'on n'en avait pas encore parlé jusqu'ici, et c'est quelque chose qui me paraît vraiment fondamental aussi, le consentement à la fois de l'enfant et des parents, dans tout ce qu'on va leur proposer, en termes de prise en charge, c'est vraiment quelque chose de fondamental. pour tous les patients, mais je pense peut-être encore plus en pédiatrie. Et notamment sur l'aspect intrabucal.

  • Gianni Marangelli

    On verra dans la deuxième partie de l'épisode. Ça me donne le sentiment que tu crées une forme de bulle. Tu vois, en t'écoutant parler, j'imagine la scène, je ne t'ai pas encore vu travailler, on passera peut-être au cabinet tout à l'heure, mais ça me donne le sentiment de créer cet environnement favorable à du lâcher prise, à du bien-être. Et sans le côté ésotérique du mot bien-être, au contraire, au sens du système nerveux autonome, du message que tu envoies, de dire c'est safe, c'est confort. Ça facilite le soin, ça, pour toi, Gianni ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, je pense. Ça fait partie de tout ce qu'on peut appeler les effets contextuels. Oui, c'est clair. Et d'ailleurs, mon cabinet, j'aurais du mal à travailler ailleurs. C'est-à-dire que c'est vraiment penser. pour que ça me facilite la tâche au quotidien. J'ai une petite musique d'ambiance que les parents aiment bien d'ailleurs. Ils me disent on est bien chez vous, ça me donne presque envie de dormir J'ai beaucoup de parents qui, pendant que je traite leur bébé, ils me disent on voit que bébé est bien et ça me donne envie de dormir Il faut aussi comprendre que si c'est une maman qui est dans le postpartum, qui alète et qui ne dort pas beaucoup, on peut comprendre qu'elle soit aussi fatiguée. Et puis j'ai encore le souvenir d'une maman qui me disait Je suis son enfant qui doit avoir peut-être 4 ans aujourd'hui et qui me dit, je me souviens encore de la première séance chez vous. Il faisait beau, il y avait la fenêtre ouverte, les arbres, une musique douce, on était bien. Pour moi, c'est vraiment important qu'ils se sentent bien, qu'ils se sentent en confiance. La première chose, c'est qu'ils se sentent en confiance et qu'ils voient que ça fait du bien à leur bébé. Toujours ce côté objectivable, le fait de dire, je suis venu, j'ai vu, il a répondu à mes attentes et mon bébé va mieux, quel que soit le motif. Mon bébé va mieux, alors c'est pas... Toujours le cas, bien sûr, on n'a jamais 100% de réussite, mais du moins qu'ils aient été écoutés et que j'ai pu essayer de répondre à leurs demandes de manière la plus précise possible.

  • Gianni Marangelli

    C'est quelque chose qui est souvent mis de côté, ce qu'on vient d'évoquer, l'ambiance, qui me paraît intéressante. On en a parlé avec d'autres professionnels sur le... à la fois professionnelle de santé, orthodontiste notamment, on en avait parlé avec Virginie, mais aussi avec les artisans culinaires, le restaurant étoilé, où l'ambiance, en fait, elle va amener un état d'être qui est différent. Dit comme ça, ça paraît naïf, mais ça me tient à cœur de faire passer ce message de... c'est une composante de notre état, et donc indirectement de notre santé.

  • Antoine Lacouturière

    Tout à fait, et c'est valable, t'as raison de le souligner, c'est valable dans d'autres domaines comme... la restauration, oui, tout à fait. C'est vrai que quand je vais dans un restaurant, ça joue aussi.

  • Gianni Marangelli

    C'est quelque chose qui me fait réfléchir en ce moment. Vraiment. On sème quelques graines, on verra ce que ça donne. Je reviens sur la partie très... Un carnet de santé, on a beaucoup parlé de ta spécificité. Est-ce que tu peux nous dire quelques mots de ce que tu observes pour un bébé qui est en train d'acquérir la marche et si à ce moment-là de la vie, tu mets aussi des observations dans le carnet de santé ? Tu vois, je pense par exemple aux axes, beaucoup de rotation interne, rotation externe, les pieds qui rentrent, qui sortent, au valgus, même aux postures des membres inférieurs, à cette posture du W qui fait beaucoup parler. Est-ce qu'il y a des choses qui reviennent comme ça un petit peu régulièrement que tu peux partager ?

  • Antoine Lacouturière

    Je crois que tu as dit l'essentiel des motifs de consultation, avec la marche en pointe des pieds aussi. Oui, c'est une conversation que j'aime beaucoup, la marche, parce qu'il y a des professionnels, des médecins, des pédiatres qui ne regardent pas les enfants marcher. Là encore, ce n'est pas une critique, mais c'est peut-être par manque de temps ou de connaissances sur le sujet, je ne sais pas. Mais en tout cas... Il y a des parents qui aiment bien venir à la marche parce qu'ils me disent au moins vous regardez marcher. Mais toujours sans cette idée de ne pas se substituer au rôle du pédiatre. Et dès qu'il y a un souci qui me paraît toujours pareil, dépasser mon champ de compétences, je vais en informer le pédiatre à travers le carnet de santé. Mais en fait, cette consultation, elle sert presque dans l'immense majorité des cas à de la rassurance. Parce que la marche sur la pointe des pieds, la marche en rotation externe ou la marche en rotation interne, l'immense majorité des cas, c'est un peu comme ça. même le W dans une moindre mesure, souvent c'est banal en fait. Et c'est des petits défauts, entre guillemets, qui en fait n'en sont presque pas. C'est-à-dire que c'est une question de temps en général avant que la marche se mette bien en place. Bien sûr, dans certains cas, ce n'est pas le cas. Il faudra quand même justement être là pour l'observer, l'examiner et le prendre en charge s'il y a un besoin de le prendre en charge. Mais quand même, dans la majorité des cas, l'enfant va bien, il marche bien. Donc ça, c'est important de le souligner et de le dire aux parents. Moi, j'aime bien leur dire ça va bien Et ça, c'est vrai que je le dis souvent aussi en formation, j'ai mis du temps avant de dire aux parents votre enfant, il va bien Et en fait, le soulagement, j'imagine que ça leur fait de dire ça va en fait, tout va bien

  • Gianni Marangelli

    Il y a une forme de réassurance, tu fais un bilan global et ça bouge bien, c'est chaud, ça circule, ça fonctionne, c'est OK. Il y a une petite asymétrie avec une... Asymétrie, c'est pas tout à fait ça. Je crois qu'il y a une nuance sur ça. Oui,

  • Antoine Lacouturière

    il y a une nuance. C'est vrai qu'on emploie beaucoup le terme asymétrie, mais a priori, en langue française, c'est plutôt dissymétrie.

  • Gianni Marangelli

    Donc ça, je crois que c'est...

  • Antoine Lacouturière

    On le précise au tout début de l'ouvrage. Ça, je l'ai appris grâce aux orthodontistes.

  • Gianni Marangelli

    Donc petit clin d'œil aux orthodontistes. Donc ces différences-là qui sont visibles pour les parents, la sensation que ça me donne, c'est quand il y en a une Par exemple, une vraie préférence en rotation interne d'un pied qui entraîne des chutes, c'est un petit peu, on sort du cas où dans la grande majorité des cas, il y a une résolution spontanée et c'est même physiologique. Quand il y a des notions de chute, comment tu gères ça ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, c'est là où il faut être justement en mesure d'examiner l'enfant et de vérifier si on n'a pas une restriction de mobilité justement en rotation externe d'une hanche par exemple. qui pourraient favoriser ces chutes, voire même quelque chose d'ordre pédical. Quand je dis restriction de mobilité, ça serait plutôt fonctionnel, et donc dans notre champ de compétences en ostéo. Mais il peut y avoir aussi ne pas passer à côté d'un diagnostic différentiel d'opportunité qui nécessiterait une consultation chez le médecin. Mais en fait, c'est vraiment important de bien comprendre qu'il y a des red flags à ne pas passer à côté. mais aussi de ne pas chercher des problèmes là où il n'y en a pas. Et c'est vrai que ça, pour moi, c'est important, parce que c'est une des critiques qui est faite aux ostéopathes, c'est de dire pourquoi est-ce qu'on viendrait vous voir pour la marche, pourquoi est-ce qu'on viendrait vous voir pour un bébé, alors que tout va bien ? C'est vrai, c'est une vraie question. Je ne fais pas partie des ostéopathes qui pensent que tous les bébés, tous les enfants doivent voir un ostéopathe, c'est si les parents le souhaitent et en font la demande. Mais les intérêts, ce serait justement un peu tout ce dont on discute depuis le début, c'est-à-dire de... d'observer et d'examiner l'enfant peut-être un petit peu différemment de ce que fait le médecin et le pédiatre et de repérer des troubles fonctionnels qui peut-être n'auraient pas été vus parce que la médecine classique s'attache plutôt aux troubles pathologiques, aux troubles organiques et ont tellement de choses à voir que ça peut aller vite de passer à côté d'un trouble fonctionnel comme peut l'être une préférence à la rotation interticulée posturale, etc. Et pour les troubles de la marche, ça rejoint ça. Pas dire à des parents... votre enfant marche en rotation externe, il va lui falloir une séance par mois pendant un an. Non, je ne pense pas. Dans la majorité des cas, ce ne sera pas ça. Il y a ce côté vraiment rassurance et conscience de ne pas leur raconter n'importe quoi sous prétexte de les faire revenir plusieurs fois, etc. Ça, c'est vraiment important pour moi.

  • Gianni Marangelli

    On le perçoit. On le perçoit, c'est dans les écrits et je pense que c'est ok, le cadre il est clair et puis tu travailles avec cette équipe autour de toi, ça veut dire que quand ça sort de ta compétence, tu renvoies. Tu vois d'autres choses, là je pense à la marche, des fois c'est vrai que c'est des motifs communs du cabinet, est-ce qu'il y a d'autres motifs qui te viennent dans ce que tu vois régulièrement ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, il y a une consultation que j'aime bien aux alentours des 6 mois. je propose toujours aux parents quand je les vois à la naissance par exemple que tout va bien je leur dis si vous souhaitez qu'on se revoit aux alentours des 6 mois je suis disponible et c'est notamment pour surveiller l'évolution et le développement psychomoteur parce que il y a des bébés qui parfois ont du mal à se retourner du dos au ventre, du ventre au dos se retournent plus d'un côté que de l'autre se retournent en extension et ont du mal à s'enrouler on est un peu plus sur des termes techniques mais... C'est toutes des choses qui sont vraiment intéressantes à vérifier. Et certains enfants le font très bien. Et dans ces cas-là, très bien, pas besoin de se revoir. Et du coup, je leur propose de se revoir à la marche, après la marche. Mais pour ceux chez qui on sent que tout ça n'est pas encore bien en place à six mois, c'est intéressant de venir corriger certaines choses, ajuster certaines choses en ostéo, pour leur permettre d'avoir une motricité derrière qui sera plus symétrique, plus dans l'enroulement, plus physiologique, tout simplement. Et je pense que si à six mois, un enfant se retourne bien dos, ventre, ventre, dos, alors à peu près, je donne six mois, mais on va dire entre quatre et sept, on va dire, se retourne bien en enroulement dos, ventre, ventre, dos, gauche, droite, et qu'il est à l'aise dans sa motricité et qu'il est correctement stimulé par la suite, je pense que les étapes du rampé, du quatre pattes, puis de la marche vont se mettre en place correctement. Et je pense qu'on est encore loin de s'imaginer toutes les répercussions qu'un défaut de mobilité ou de motricité peut avoir chez l'enfant. Mais je pense qu'à l'avenir, il va y avoir de plus en plus de données, je pense, sur ce sujet-là. Et moi, je fais partie de ceux qui sont assez convaincus. Un peu comme les travaux de Michel Forestier, que je salue au passage. Je pense vraiment que si l'enfant ne bouge pas correctement et ne se déplace pas correctement, ne se développe pas correctement sur l'aspect motricité, ça peut conditionner sa motricité future. Plus ou moins, impacté plus ou moins. Je pense qu'il y a quelque chose de cet ordre-là, qui aujourd'hui n'est pas mis en évidence clairement, il faut être honnête, mais ça ne m'étonnerait pas que ça le soit plus tard.

  • Gianni Marangelli

    Dans les ouvrages qu'on peut conseiller, en plus du tien, le sien est référence ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, on peut dire. Il est surtout très bien pour les parents, je trouve.

  • Gianni Marangelli

    Très illustré.

  • Antoine Lacouturière

    Il est très illustré, très bien. Même pour les professionnels, et notamment pour les novices il est très bien aussi. Même pour ceux qui ne sont pas novices, d'ailleurs. Moi, je lui dis souvent, enfin, je lui avais dit, la première fois que je l'ai vu, j'ai dit, mais ton livre, en fait, c'est rare que j'aie eu cette sensation-là. C'est-à-dire que j'étais d'accord presque avec chaque phrase qu'elle disait. Et c'est des choses que je disais moi-même aux parents. Donc, ça m'a à la fois conforté dans ma pratique, dans mes connaissances. Et bien sûr, j'ai appris aussi des choses parce que je l'ai lu il y a quelques années déjà, avant même qu'elle ait sa deuxième réédition. Donc, vraiment, ça fait partie vraiment des ouvrages de référence sur le développement psychomoteur. de la naissance au premier pas.

  • Gianni Marangelli

    Je trouve que l'image des fondations de la maison, avec la période plutôt horizontale, puis verticale, puis le sommet, je trouve la métaphore très pertinente. Donc là, je reviens sur toi. Six mois, tu fais un lien avec les lossifications des sutures, avec les bébés dans tes consultes. Comment tu gères ça ? En fonction du moment des traitements, tu vois où je veux aller ?

  • Antoine Lacouturière

    Oui, oui. Dans le cas d'une déformation crânio-positionnelle, oui, clairement. Sur l'aspect développement psychomoteur, moins du coup. Mais dans le cas d'une pléiocéphalie ou d'une brachycéphalie, oui. Et d'ailleurs, c'est l'âge en général à partir duquel on peut commencer à envisager un casque pour les déformations sévères. Donc oui, tout à fait, à six mois, la haute autorité de santé dit à la fin du premier semestre. Donc voilà, entre quatre et six mois, c'est le moment où on va avoir... Les sutures qui vont commencer à être moins ouvertes et le crâne qui va aussi commencer à être moins malléable. Et donc, quand je dis moins malléable, ce n'est pas dans le sens où on va pouvoir moins agir sur un ostéo, mais c'est surtout qu'il va y avoir une capacité de récupération qui va être moindre naturellement, sans parler de technique sur nous en ostéo. Donc voilà, c'est là où il peut y avoir besoin d'envisager un casque. Donc oui, ça fait partie des éléments et c'est souvent une des questions des parents. Donc c'est... jusqu'à quel âge on peut agir dessus.

  • Gianni Marangelli

    Ça me paraissait important, tu vois, ça veut dire que le sous-entendu c'est... Dans les premiers mois de vie, si on a le choix qu'on voit ces signes-là, on n'attend pas les six mois où le traitement est moins efficace. C'est première semaine, pas forcément premier jour, mais première semaine.

  • Antoine Lacouturière

    Et c'est bien ce que dit la HAS, et ça c'est vraiment important. Il y a vraiment une question de temps. Et là, je dis surtout ça, s'il y a des médecins ou des pédiatres qui écoutent, ce n'est pas la peine d'attendre. Dès qu'on voit un début de méplat, dès qu'on voit une asymétrie dans la mobilité, ce n'est pas la peine d'attendre tout de suite. lancer la prise en charge kiné et idéalement ostéo et donner des conseils aux parents pour que très vite la mobilité soit restaurée, symétrique et que le crâne ne se déforme pas trop, voire pas du tout dans l'idéal.

  • Gianni Marangelli

    Je fais un petit complément, je me permets, sur les sages-femmes qui sont de plus en plus formées et qui, ça fait quelques quelques semaines, mois, quelques années que je vois apparaître dans les dans les comptes-rendus des sages-femmes, il y en a qui écrivent pas, je trouve ça dommage, mais celles qui écrivent dans les comptes-rendus. Tu vois, il commence à y avoir ces indications, et quand à J5, J10, J15, c'est déjà présent, je trouve que la perte de chance, du coup là, on optimise le fait de dire Ok, ça a été détecté, très vite, on y va, donc petit clin d'œil aux sages-femmes.

  • Antoine Lacouturière

    C'est clair, et c'est pour ça que ça me tient à cœur de former, ça fait plusieurs années que je forme les sages-femmes, donc en formation initiale à l'université de sages-femmes, sur le...... dépistage, des formations de craine positionnelle, sages-femmes et puricultrices, elles sont vraiment en première ligne sur à la fois les conseils qu'elles peuvent donner en amont pour éviter que ça apparaisse, et sur le début de prise en charge si jamais elles observent des problématiques dès le début.

  • Gianni Marangelli

    Et tout ça, Gianni, ça nous permet de faire un lien sur l'intérêt du carnet de santé pour toutes ces facettes de l'approche de la santé de l'enfant avec les différents professionnels de santé. Est-ce que tu as envie de rajouter quelque chose sur cette première partie de l'épisode ?

  • Antoine Lacouturière

    Je pense qu'on a bien fait le tour. Je pourrais juste dire pour ceux qui veulent en savoir plus, parce que c'est toujours difficile, j'aurais envie d'en dire beaucoup plus, mais après c'est délicat sur un format podcast comme ça. Mais ne pas hésiter à aller voir les articles qu'on mettra en lien, ou le livre, ou éventuellement les formations. que je peux donner sur le sujet parce que vraiment c'est un sujet qui est passionnant et on aurait envie d'en parler pendant des heures et des heures et c'est génial,

  • Gianni Marangelli

    on se sent passionné c'est aussi ça le côté magnifique de l'histoire c'est un métier, on fait du bien, on sait pas tout tu continues de former et il y a cette passion qui perspire, transpire je me lance pas dans un résumé j'aime bien synthétiser un petit peu mais là on a dit beaucoup de choses on a parlé des signes de qu'est-ce que que les parents pouvaient voir, de qu'est-ce qui devait nous alerter, du fait que ça concernait quand même quasiment un enfant sur deux, la fréquence, elle est importante, et du réseau global. Ce que je te propose, c'est qu'on aille explorer maintenant, dans l'épisode numéro 2, les deux autres articles, notamment sur les recommandations pour l'approche intra-bucale chez l'enfant en ostéopathie. Prérequis juridique, évaluation des bénéfices-risques et normes d'hygiène. Ça, c'est le titre. Ça va nous permettre de parler, là où je t'ai interrompu tout à l'heure, mes excuses pour ça, de la sussion, des troubles de sussion, parce qu'il y a aussi dans nos motifs de consultation au cabinet une vraie action à jouer là-dessus. Et comme c'est passionnant, ça va nous prendre du temps. Donc pour cet épisode, Diany, je te remercie. Je ferai un vrai mot de remerciement sur l'épisode 2, sur l'épisode suite. Mais merci pour ton expertise sur le sujet et à très bientôt.

  • Antoine Lacouturière

    Merci à toi.

  • Gianni Marangelli

    L'épisode touche sa fin avec ces mots, et j'espère que vous pourrez en retirer quelque chose de positif. Une image, une idée, une prise de conscience, et peut-être toucher du doigt des ingrédients de la santé. Si c'est le cas, je vous propose de prendre quelques secondes pour mettre 5 étoiles sur l'application Apple Podcast ou Spotify de votre voisin, copain, cousin, de vos proches, bref, des applications autour de vous. Comme je vous l'explique de temps en temps, c'est une des meilleures manières de nous aider à faire monter le podcast dans les référencements et pouvoir continuer d'inviter de nouvelles personnes inspirantes, inspirées, passionnantes, passionnées et vous proposer ce contenu de manière gratuite. Je vous remercie par avance pour ces quelques instants que vous prendrez qui nous aideront vraiment et je vous souhaite une très belle fin de journée.

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