Speaker #0Je suis... ancienne professeure de littérature. Et donc, le livre dont je vais parler va avoir un lien avec ce sujet. Et aujourd'hui, j'ai quitté l'éducation nationale depuis deux ans. J'aimais beaucoup ce métier, mais les conditions n'étaient pas réunies pour que je puisse le faire en toute sécurité pour moi-même et pour les autres. Donc, je considère qu'il était nécessaire de partir. Ce livre fait vraiment partie de ma réflexion dans mon changement de... de profession, et c'est pour ça que j'avais envie de parler de celui-ci. Le livre s'appelle « Le français est à nous » , avec comme sous-titre « Petit manuel d'émancipation linguistique » de deux linguistes, Maria Candéa et Laëlia Véron, qui est sortie en 2019 et que j'ai lue à sa sortie. C'est vraiment un livre dont je pense qu'on ne peut pas sortir indifférent, indifférente. C'est un essai, déjà, pour commencer, où en fait ces deux linguistes vont vulgariser un certain nombre de concepts surtout de sociolinguistique, ça veut dire tous les rapports entre la société et la langue et donc les différentes manières dont les deux vont s'influencer. Et finalement, d'où viennent nos prises de conscience et aussi tout ce qui va être la confiance qu'on peut avoir dans sa prise de parole ? Ou à l'inverse, qu'est-ce qui fait qu'on peut se sentir moins à l'aise et qu'en fait tout ça c'est le fruit d'un certain nombre... de discriminations qui vont se croiser et qui remontent à assez loin en fait au 17e siècle. Donc il y a aussi toute une partie sur l'histoire de la langue, sur finalement qui prend des décisions, qu'est-ce que la norme et ça permet d'avoir un regard assez critique dessus. Ce livre il est arrivé dans ma vie donc quand j'étais encore enseignante et que j'étais confrontée à des situations sur lesquelles je mettais pas forcément de mots et ce livre m'a vraiment aidé à les mettre. C'est-à-dire que j'avais des élèves qui pouvaient être en grande difficulté dans leur confiance, dans leur maîtrise du français, alors que c'était des élèves, je précise, de langue maternelle française et qui ne se sentaient pas légitimes dans leur maîtrise du français. Et ça, ça m'a interpellée. J'enseignais au collège, donc des élèves qui pouvaient avoir entre 11 et 14 ans à peu près. Et par exemple, en début d'année, j'avais presque systématiquement des élèves qui venaient me voir en me disant « Mais madame, vous allez voir, moi je suis trop nulle en français » . Alors que par ailleurs, c'est des élèves qui parlaient français, qui n'avaient aucune difficulté à se faire comprendre à l'oral. Et donc le problème était vraiment cristallisé autour de l'écrit. Et aussi, un autre exemple, un élève qui avait un écrit vraiment très très compliqué. Et au cours de l'année, je me suis rendue compte que cet élève était créole, il parlait le créole réunionnais. Et je me suis dit, mais c'est génial en fait, c'est un enfant qui parle plusieurs langues. Sauf que lui, il ne se serait jamais défini comme ça, il le voyait presque plus comme... comme une honte, comme un handicap. Et toutes ces petites choses accumulées ont fait que je me suis rendue compte qu'il y avait vraiment quand même un problème dans la manière d'appréhender la norme linguistique à l'école et les autres langues aussi, le statut qu'on va leur donner. Puisque j'ai aussi travaillé dans un établissement où j'avais des élèves qui étaient bilingues, trilingues, mais de langues socialement plus valorisées, du type anglais. Et là, des élèves qui, du coup, n'avaient aucun mal à dire « oui, je suis bilingue, je lis des livres en anglais » . et qui en étaient très fiers et c'est très bien mais ça me fait encore plus noter l'écart avec des élèves qui parlaient d'autres langues et qui elles ne sont pas valoriser dans la société. J'avais déjà conscience que c'était une question d'imaginaire collectif qu'on a autour de certains pays et donc de certaines langues. Et que derrière, très souvent, c'est quand même du racisme qui se cache derrière. Le mot, c'est bien celui-là. Et qu'en fait, même, c'est une question assez intersectionnelle. Parce que justement, ça va combiner la question de l'origine réelle ou supposée. Mais ça va aussi combiner toutes les questions de milieu social. Puisque milieu social plus favorisé, par exemple, on peut voir... à l'INALCO ou dans les écoles de diplomatie, on va enseigner l'arabe et ça va être très prestigieux. Alors que dans le secondaire, dans des milieux plus défavorisés, ça va être une langue qu'on va plutôt cacher et sur laquelle il va y avoir un statut de honte qui va être associé. Donc on voit bien que même une même langue, selon le milieu social aussi, peut avoir un statut différent. J'ai cherché beaucoup de ressources, de manières de questionner mon propre rapport à la norme puisque quand on est professeur, on a aussi, finalement, on incarne cette norme et donc comment est-ce que Merci. On peut continuer de faire son métier d'enseignante et de transmettre une certaine forme de normes qui est demandée et nécessaire pour pouvoir après s'intégrer dans le monde du travail et en même temps donner les outils et l'esprit critique pour que les élèves se sentent valorisés dans leur diversité. Et je n'ai pas trouvé non plus énormément de ressources d'un point de vue pédagogique, on va dire. Et c'est d'ailleurs quelque chose à laquelle je pense encore aujourd'hui et pour lesquelles j'aimerais peut-être bien créer aussi des choses parce que je trouve que justement ça manque. Il n'y a aucune formation dans l'enseignement sur ces questions-là, alors que pour moi, ça devrait faire partie de tous les cursus d'enseignement, enfin de préparation à l'enseignement. Et dans les choses que j'ai mises en place, j'ai par exemple complètement dissocié l'orthographe des autres compétences que j'évaluais. Et ça, ça a eu des effets assez notables. Par exemple, les rédactions des élèves, je considérais que qu'est-ce que finalement on évalue dans une rédaction ? La capacité à imaginer une histoire, avoir un vocabulaire varié, à répondre à une consigne. Et finalement, l'orthographe, c'est pour les contrôles d'orthographe. Et on sépare bien les choses, et ça permet d'enlever une certaine forme de complexe, de peur, de honte et d'autocensure. Défendre la langue française est devenu un prétexte facilement recevable pour tempêter contre la société contemporaine, décadente, forcément décadente. L'attachement à la langue est souvent brandi, mais à les lire de près, on ne sait pas très bien ce que les armées de puristes grincheux aiment dans la langue. Le 20 novembre 2018, le ministre de l'éducation nationale Jean-Michel Blanquer, auteur de grandes tribunes sur l'importance du passé simple, dans lesquelles il regrettait le, entre guillemets, Manque d'ambition de l'école primaire sur la conjugaison, dans le Parisien 15 avril 2018, s'est révélé incapable, lors d'une dictée surprise, de conjuguer le verbe courir à la première et à la troisième personne du passé simple. Une belle illustration de la différence entre discours sur la langue et pratique de la langue. Bon nombre de personnes ont un mauvais souvenir de la grammaire, et pour cause. On invite les élèves à apprendre par cœur des catégories et des règles quelquefois bien contestables. La langue française, et notamment la grammaire pour beaucoup, Ça s'apprend par cœur, c'est tout. Ce serait un objet qui ne nécessiterait ni réflexion ni remise en question. Présenter la langue comme si elle n'avait pas d'histoire, notamment politique, comme si elle était un phénomène de la nature et non une pratique sociale, peindre la langue uniquement comme un trésor abîmé et réduire son histoire à des anecdotes disparates, ne sont pas seulement factuellement erronées, c'est un choix idéologique. Il permet de dessaisir les francophones d'une partie de leur pouvoir. Il permet de faire passer des choix politiques pour une simple fatalité. Or, la langue française n'appartient pas à l'académie ou aux équipes de rédaction des dictionnaires. Elle appartient à toutes ses locutrices et à tous ses locuteurs. Elle n'est pas un domaine réservé à des experts, d'ailleurs souvent contestable, car l'expertise n'empêche pas d'avoir des biais politiques ou d'être de mauvaise foi. La machine a été lancée, donc professionnellement ça correspondait avec le moment où j'ai quitté peu après l'enseignement. et je me suis demandé ce que je voulais faire par la suite. Ce livre, en fait, il est arrivé en réalité en deuxième position dans l'ordre des livres que j'ai lus sur ces sujets linguistiques. J'avais d'abord lu l'Académie contre la langue française, le dossier féminisation qui a été un peu ma porte d'entrée dans la question de la sociolinguistique et du rapport critique aussi qu'on peut avoir à l'histoire de la langue. Et c'est via ce premier livre que j'ai découvert celui-ci puisque... N'ayant pas fait d'études de linguistique à proprement parler, je n'avais pas forcément une grande connaissance du sujet. Et donc c'est... par curiosité que je suis tombée dessus. Et oui, je l'ai lu d'une traite en prenant plein de notes parce que j'apprenais des choses à chaque chapitre et je tombais de ma chaise en fait, puisque ça m'embrèche beaucoup d'idées reçues sur finalement qu'est-ce que ce serait le bon français, qu'est-ce qui est juste, qu'est-ce qui est faux, et surtout pourquoi et qui détermine ce qui est juste et ce qui est faux. Et vraiment, ça m'a ouvert un monde d'idées que... Je pense que j'en apercevais déjà un peu, mais là, ça a vraiment ouvert beaucoup de choses. Et suite à ce livre, après, la machine était lancée et j'en ai lu plein d'autres sur le même sujet. J'ai écrit la fresque de la langue française, donc il y a un jeu de vulgarisation, justement précisément autour de toutes ces thématiques. Et ce livre lui doit vraiment beaucoup. Au début, je voulais créer un jeu parce que j'utilisais déjà beaucoup le jeu quand j'enseignais. Je considère que c'est une manière de transmettre qui est très efficace. et souvent c'est par le jeu qu'on peut apprendre un certain nombre de choses, c'est beaucoup moins vertical, beaucoup plus horizontal et ça me correspondait bien. Et j'ai découvert le format des fresques, qui est un format qui est beaucoup utilisé notamment en entreprise et je me suis dit mais c'est super en fait, là je tiens la jonction entre tout ça. Et donc j'ai passé six mois à cette fois relire avec beaucoup plus d'attention tous les livres que j'avais pu... lire sur ces sujets-là, j'en ai lu d'autres aussi. Et ça m'a pris, voilà, six mois pour faire des fiches de lecture, créer les cartes, faire des tests, et faire le premier lancement. Donc, voilà. Ben, donc, c'est un jeu de cartes, en fait, où il y a des concepts d'un côté. Donc, ça permet, justement, de brasser un certain nombre d'idées, de concepts en assez peu de temps, finalement, même si ça dure trois heures, mais souvent, ça passe assez vite. Et donc, là, j'ai associé différentes... notions qui venaient de la sociolinguistique mais aussi de la psycholinguistique donc sur les rapports entre le fonctionnement du cerveau et les représentations mentales qui sont liées à la langue et aux mots qu'on utilise donc notamment pour toutes les questions de genre dans la langue ça a été un pilier assez important et puis toute la partie sur l'histoire de la langue et justement qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui on considère quelque chose de juste de faux, qui édicte les normes etc c'est un jeu où La personne qui anime se met le plus possible en retrait. Et c'est vraiment les personnes qui participent à cette fresque qui doivent entre elles discuter des cartes. C'est l'occasion de parler aussi d'expérience personnelle autour de ces notions-là. Je peux prendre l'exemple de la glottophobie. C'est le fait d'être discriminé à cause de ses manières de parler, de son accent. Et en fait, il y a beaucoup de personnes qui se reconnaissent dans cette carte-là. Et souvent, c'est l'occasion de partager des expériences. Et ce qui est génial, c'est que souvent à la fin d'une fresque, des personnes qui ne se connaissaient pas trois heures avant ont partagé des choses assez fortes dans leurs expériences. Il y a des personnes qui ne participent pas à la fresque qui ne sont pas forcément aussi de langue maternelle française et donc ont un regard aussi de langue acquise plus tard dans leur vie. Et ça, c'est super intéressant aussi de confronter les choses parce qu'on a souvent un regard plus distancié quand ce n'est pas notre langue maternelle et avec moins d'affect. et donc faire échanger des personnes. qui ne sait pas forcément une langue maternelle avec d'autres pour qui c'est la langue maternelle, c'est aussi très intéressant. Ce qui arrive souvent, c'est des personnes qui ont un amour de la langue, mais qui, en fait, aient une forme de purisme, qui viennent avec des a priori sur le statut de l'orthographe, le statut d'une personne qui fait des fautes, qui va dire que c'est une forme de paresse ou de manque d'intelligence, même si ce n'est pas dit de manière aussi claire, mais souvent c'est un peu l'idée quand même qu'il y a derrière. avec aussi une vision du langage inclusif qui est assez restreint et assez faux finalement autour du point médian souvent, mais de manière générale, qui n'ont pas en fait une grande connaissance du sujet, mais qui ont quand même déjà leur avis dessus. Et donc la fresque, c'est vraiment de la pensée comme ça, qui est une progressivité dans les lots de cartes pour que ça anticipe certaines réactions. Et en fait, souvent, ça décoince certaines choses avant que le problème arrive. Et plusieurs personnes ont dit que ça les a fait changer, ou en tout cas, ça sème des graines. Moi, je préfère parler de langage inclusif plutôt que d'écriture inclusive, parce que c'est aussi valable à l'oral comme questionnement, positionnement. Il faut savoir aussi que ce n'est pas quelque chose de nouveau. On a l'impression que ça date d'il y a quelques années, mais en fait, ce sont des réflexions qui ont cours depuis assez longtemps. et surtout qui sont une réponse à un précédent positionnement idéologique masculin, masculiniste, qui était d'invisibiliser les femmes dans la langue française. Et ça, ça a clairement commencé, on peut le dater, en 1635 avec la création de l'Académie française. et où en fait on a supprimé un certain nombre de noms de métiers féminins considérés comme socialement prestigieux, et pas leurs pendants socialement moins prestigieux d'ailleurs. Par exemple, on peut penser à autrice-actrice. Actrice n'a jamais eu de problème pour perdre de vrai dans l'histoire, mais autrice par contre, oui. Sachant que c'est des noms de métiers qui étaient utilisés aux féminins pendant tout le Moyen-Âge, le XVIe siècle, donc c'est absolument pas des mots qu'on vient tout juste d'inventer, au contraire c'est plutôt remettre à l'honneur ces noms de métiers qui ont été volontairement supprimés. Mais ça passe aussi par des règles de grammaire. Par exemple, avant, on accordait selon l'ordre latin, c'est-à-dire qu'on accordait l'adjectif ou le participe passé avec le nom qui était le plus proche. Donc si le nom masculin est le plus proche, on accorde au masculin, mais si le nom est féminin, on accorde au féminin. Et cette règle-là a été supprimée et remplacée par la règle qu'on connaît tous et toutes, le masculin l'emporte sur le féminin. Et ça, c'est une règle aussi qui a été explicitement créée pour... Je cite la guénie française parce que le mâle l'emporte sur la femelle. C'est pas forcément inventer de nouvelles choses, en fait, l'écriture inclusive, c'est réutiliser ses noms de métier, c'est réutiliser des accords qu'on faisait avant, et parfois c'est aussi effectivement créer des néologismes, c'est participer aussi aux réflexions sur la question du genre dans la société, puisque soit on va choisir de reféminiser la langue française, ou en tout cas la démalusculiniser, donc rendre visible le féminin, Soit on peut aussi être dans une démarche où on va dégenrer la langue et on va se dire que plutôt le genre n'est pas forcément toujours pertinent, ou des personnes qui ne s'identifient pas comme hommes ou femmes qui sont non-binaires n'ont pas forcément envie qu'on associe une forme genrée dans la phrase. Et donc ça fait toutes ces réflexions-là qui sont autour de la question de l'écriture inclusive et qui rencontrent beaucoup d'opposition. Parce que justement, ça pose des questions de société qui sont très profondes, qui sont sur la question de la place qu'on donne aux uns, aux unes et aux autres. J'essaie de travailler avec des secteurs professionnels où il y a par exemple beaucoup d'hommes et où la question de l'invisibilisation des femmes en particulier dans la langue est très très forte, où on ne va pas du tout masculiniser des noms de métier. Ça m'arrive régulièrement de voir des « Madame le directeur » , des choses comme ça encore en 2025. On a une orthographe en français qui est complexe, beaucoup plus complexe que dans toutes les autres langues romanes, puisqu'on a un certain nombre de lettres étymologiques qu'on n'a pas dans les autres langues. Je peux prendre l'exemple de « pharmacie » . « Pharmacie » , en français, on a un « ph » . Dans aucune autre langue romane, on a un « ph » , on a un « f » à la place. Que ce soit en espagnol, en italien, en roumain, en portugais, etc. Donc, c'est déjà une particularité du français. Et la question, c'est pourquoi est-ce qu'on a cette particularité-là ? Toutes ces lettres étymologiques, en fait, on les a rajoutées pour justifier l'appartenance du français. Quand c'était compliqué de faire valoir le français comme, justement, une langue autre qu'une langue vulgaire, un latin bâtardie, en disant, justement, mais non, le français, ça vient bien de langues nobles comme le latin et le grec. Donc, en rajoutant toutes ces lettres muettes qui ne sont pas du tout prononcées en français, on va pouvoir prouver que le français est bien une langue noble, entre guillemets. Et autre chose, ça permet aussi de faire la distinction entre les personnes qui ont appris le latin et qui ont été scolarisées, sachant qu'au XVIIe siècle, c'était une poignée de personnes qui avaient accès à des études en grec et en latin et qui pouvaient par exemple savoir que pharmacie, ça venait, c'est peut-être un peu anachronique pharmacie, mais en tout cas un autre mot avec une origine latine ou grecque, de pouvoir savoir où mettre les bonnes lettres qu'on n'entend pas. Quand on va avoir cette tendance en français à se dire « mais quelqu'un qui écrit pharmacie avec un F, c'est terrible, l'histoire du mot se perd, etc. » , on pourrait lui rétorquer « je ne pense pas que les personnes qui sont locutrices d'autres langues romanes soient plus bêtes » . Enfin, la maîtrise d'orthographe n'est absolument pas une question d'intelligence, c'est une question de mémoire. Et c'est vraiment important de faire la distinction entre les deux, puisque justement, on a tendance à hiérarchiser les personnes selon leurs compétences. en orthographe, alors qu'il ne s'agit absolument pas d'intelligence, et notamment dans certains métiers, c'est absolument pas pertinent de disqualifier quelqu'un par rapport à son orthographe, et pourtant, c'est encore très fréquemment le cas. Ce que je peux conseiller, c'est le podcast des deux mêmes linguistes qui ont écrit le livre Le français est à nous, qui s'appelle Parler comme jamais, qui est sur Binge Audio. C'est plein de petits épisodes sur tous ces sujets-là liés à la langue et à la société, et comment la langue est perçue dans la société. Et c'est très accessible, c'est très vulgarisé, et en même temps c'est très pertinent, comme porte d'entrée dans le sujet, je recommande grandement. On a souvent l'image d'une langue sacrée, à laquelle on ne pourrait pas toucher, qu'on ne peut pas critiquer, qu'on ne peut pas interroger, alors qu'en fait la langue c'est le fruit de tout le monde, de la société, et donc c'est nous qui choisissons ce qu'on a envie d'en faire.