- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur Toute Puissante, le podcast des femmes qui veulent tout et qui l'obtiennent. Je suis Kauthar Trojet, votre hôte, fondatrice du Club de Pouvoir, coach exécutif de dirigeante et experte des dynamiques de pouvoir. Ici, nous pulvérisons le plafond de verre à un épisode à la fois. Bienvenue sur ce nouvel épisode de Toutes Puissantes. Aujourd'hui, j'ai la joie de recevoir Hélène Brisset, directrice numérique chez Île-de-France Mobilité. Bonjour Hélène.
- Speaker #1
Bonjour Kauthar.
- Speaker #0
Je te remercie d'avoir accepté mon invitation. Les confidences des Toutes Puissantes, c'est une série d'épisodes où des femmes à des postes d'influence et de responsabilité vont témoigner sur un des obstacles qu'elles ont rencontrés dans leur parcours professionnel. Alors, Hélène Brisset... Tu es polytechnicienne, ingénieure générale des mines et tu agis depuis 25 ans dans la transformation numérique de l'État et des institutions publiques. Tu as travaillé au cœur de l'État et de l'interministériel depuis 2009, entre autres comme directrice de cabinet du secrétaire d'État chargé au numérique. Et depuis 2022, tu es directrice du numérique d'Île-de-France Mobilité, où tu as notamment piloté l'application Transport public Paris 2024, l'année des Jeux olympiques et paralympiques, pour laquelle... Tu as été primée, et pour d'autres choses également. Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation. Aujourd'hui, ensemble, j'aimerais que nous abordions une problématique encore assez taboue dans le monde du travail. C'est celle de la maladie, et en particulier, le cancer. Je me souviens de Muriel Pénicaud, ancienne ministre du Travail, qui a confié qu'elle avait eu un cancer alors qu'elle était ministre, et qu'elle avait choisi de le garder pour elle à l'époque, pour ne pas subir d'attaques politiques notamment. Et en off, plusieurs femmes m'ont déjà confié avoir traversé un cancer ou une maladie et l'impact que ça a pu avoir sur leur vie et leur carrière. Pourtant, j'ai remarqué qu'on entend très peu de témoignages sur ce sujet. Et je trouve que ça peut ajouter une forme de solitude, de doute ou de culpabilité aux femmes qui le vivent. Alors, quand j'ai découvert que toi, tu prenais la parole, que tu osais l'afficher carrément sur les réseaux sociaux et sur LinkedIn en particulier, Je me suis dit qu'il y avait vraiment une conversation à avoir là-dessus et j'ai voulu te poser des questions à ce sujet.
- Speaker #1
Merci beaucoup, je suis ravi de cet échange, Kauthar, et avec plaisir pour en parler.
- Speaker #0
Super. Alors Hélène, le cancer, est-ce que ça t'est arrivé ?
- Speaker #1
Ça m'est arrivé deux fois. Une fois à 38 ans où j'avais tué les choses parce que c'était plus petit, plus simple, plus facile et que je n'assumais pas complètement. Et l'an dernier, pendant l'année des JO, où la situation était plus grave, donc je savais que je ne pourrais pas faire les choses, en tout cas que ce serait visible, j'ai décidé de l'assumer et de filer sur les réseaux à plusieurs reprises pour dire « j'ai un cancer, je vais perdre mes cheveux, je vais bien » . Et j'ai eu que des messages extrêmement positifs et énormément de soutien, donc je suis très contente d'avoir parlé. Parce que c'était plus simple et parce que ça amenait beaucoup d'amour, en fait.
- Speaker #0
Wow, c'est impressionnant. Et qu'est-ce qui t'a décidé, d'autant plus si tu l'avais déjà vécu et traversé, qu'est-ce qui t'a décidé à en parler publiquement et largement ?
- Speaker #1
Plusieurs raisons. D'une part, 2024, tu l'as dit tout à l'heure, Kauthar, c'était une année particulière, puisque Jeux Olympiques, où mes équipes étaient très fortement mobilisées. Donc, il a fallu gérer ça, de dire jusqu'à quand je peux être actif, je peux travailler et à quel moment je dois être... Je peux être moins présente parce que pendant les traitements, on est moins disponible et plus fatigué. Donc, il a fallu accompagner ça. Et ce qui a été compliqué, ce n'est pas de le dire sur les réseaux, c'est de le dire à mes équipes. Parce que tu peux dire à une personne, deux personnes, trois personnes, je suis malade, il se passe telle chose. Quand tu le dis à plusieurs dizaines de personnes, j'avais un peu la voix de Julien Clerc qui montait en chevrotement. Mais on a réussi à le dire face à face à tout le monde. Et il y a eu là aussi beaucoup de... Beaucoup d'amitié, beaucoup de compassion, beaucoup d'attention derrière. Donc déjà, année particulière et je ne pouvais pas me cacher. Et la première fois que j'ai été malade, je n'ai pas voulu le dire. Je me sentais un peu coupable, gênée. Je n'ai pas été là ou je n'ai pas assumé. On a l'impression de porter quelque chose. Je me suis dit, mais je ne suis pour rien. Si je suis pour quelque chose, je ne sais pas. Et je préfère gérer la communication, éviter le « mais tu as l'air fatigué, mais ça ne va pas » . Je me suis dit, oui, ok, j'ai peut-être une sale tête. j'avance, je vais aussi bien que possible et ça m'a évité toutes ces questions-là et ça m'a permis de moins subir aussi, de gérer la communication, de me couper les cheveux directement sans attendre qu'ils tombent complètement. Ça m'a donné l'impression d'être active et de dire « ok, j'en fais un moment » . où il va se passer plein de choses que je n'anticipe pas nécessairement, mais que je subis moins.
- Speaker #0
C'est très intéressant, cette notion déjà d'écart entre les deux expériences, où la première fois, il y a eu une forme de culpabilité et de « je vais cacher et peut-être que ça ne se verra pas » , et la deuxième fois, justement, une reprise du narratif et de se dire « en fait, si c'est moi qui contrôle le flux d'informations, si c'est moi qui contrôle à quel moment je dis quoi et je fais quoi, d'une certaine façon, je... je reprends le contrôle, je reprends le pouvoir sur une étape qui m'échappe ou d'autres éléments qui m'échappent, c'est ça ?
- Speaker #1
Tout à fait, tout à fait. Et la première fois, ça ne s'est pas vu. Mais je l'ai dit quelques années plus tard. Et là, je me suis dit, mais en fait, je n'ai rien à cacher. De toute façon, ça va se voir. Et je n'ai rien à cacher. Et c'est un révélateur aussi des relations entre les gens. Je te disais, j'ai reçu beaucoup d'amour, littéralement, y compris de gens que je n'avais pas vus parfois depuis 30 ans, de gens avec qui j'avais une relation. professionnelle un peu stricte, parfois presque contractuelle dans le cadre de réalisation de prestations. Et oui, j'ai eu beaucoup d'affections, parfois très inattendues, mais toujours très touchantes. Et voilà, rien que pour ça, on a une vraie expérience de vie.
- Speaker #0
Ça contraste avec justement les peurs qu'on a de se dire, mais si j'en parle, je vais être vue comme plus faible ou peut-être pas en capacité. de faire ce qu'on attend de moi. Alors que là, ce que tu nous expliques, c'est qu'au contraire, ça a permis même de créer des liens plus forts dans les liens professionnels.
- Speaker #1
Y compris dans les liens professionnels, oui. Amico, bien sûr, mais professionnels aussi. Et j'ai été porté par plein de messages venant de gens dont je n'étais pas spécialement proche avant, qui, du coup, ont vraiment renforcé les liens et permis de découvrir d'autres personnes. On ne peut pas avoir de lien avec tout le monde en même temps. ça permet un vrai rapprochement. Et sur le fait d'être plus faible, je pense effectivement que c'est vraiment le contraire. Après, il ne faut pas communiquer sur n'importe quoi. Il peut y avoir des communications qui sont parfois un peu trash. Moi, j'ai choisi ce que je montrais, mais j'ai montré ce que j'assume humainement. Et du coup, tu te dis, un, je ne perds pas le contrôle, même s'il y a des jours où tu as l'impression de faire des traversées de... de l'océan Pacifique par jour de tempête. Bon, ce n'est pas très long, mais il y a ces jours-là aussi, des jours où tu n'es pas bien et c'est normal. Pour autant, ça dit, il va se passer des choses après, il se passe des choses pendant, et tu te sens finalement plus fort. Et je me sens beaucoup plus forte maintenant aussi, parce qu'on sait qu'on peut traverser plein de choses. D'une part, parce que ça soigne de mieux en mieux et on a en France un corps médical et une recherche médicale qui sont exceptionnelles. un accompagnement qui sont exceptionnels et merci très sincèrement à eux parce que sinon je serais peut-être pas là. Il y a 15 ou 20 ans on disait cancer, on était stichule pleureux parce qu'on était peut-être mort quelques semaines ou mois plus tard. C'est plus du tout le cas aujourd'hui. Donc on a la chance d'habiter en France, on a la chance de pouvoir être soigné très bien. Parce que je suis sous surveillance et je ne suis pas sûr que mon expérience de vie ait tellement changé en fait. Il faut juste que je sois plus régulièrement surveillé. Donc j'ai des rendez-vous médicaux jusqu'en 2029, c'est pas grave. Mais on se dit, on peut traverser plein de choses. Et ce n'est pas ce que tu traverses qui compte, c'est ce que tu en fais.
- Speaker #0
C'est hyper inspirant. J'aimerais revenir sur, justement, le cœur de la tempête. Tu nous as expliqué que c'était en 2024, l'année des JO, l'année où il faut délivrer une application où il y a des délais très stricts, donc beaucoup d'enjeux majeurs. professionnels, sociétaux, tout ce qu'on sait, tous les enjeux qu'il y a eu autour des JO. Je pense que tout le monde sait.
- Speaker #1
Planétaire, oui.
- Speaker #0
C'est ça. Et toi, tu es au cœur de cette direction qui doit fournir une partie à ces clés du puzzle, on va dire. Et là, tu as une annonce. Enfin, voilà, tu fais des examens médicaux qui t'annoncent que tu as un cancer. Comment tu gères professionnellement ? Quoi communiquer ? Quand le communiquer ? Quoi garder ? Quoi ne pas garder ? Est-ce que tu vas continuer de travailler ? Comment tu gères ?
- Speaker #1
Peut-être quelques éléments de temporalité pour qu'on puisse voir ce qui s'est passé et quand. Je l'ai su au mois de mars, sachant que tout le travail à mon sur l'application avait démarré 18 mois avant et que j'avais demandé à ce qu'il y ait un gel fort pour permettre qu'on soit sur un système stable au moment des jeux. et qu'on n'ait pas de « changez-moi tel truc à la dernière seconde » , ce qui nous aurait mis dans une instabilité. Donc, à partir de mi-avril, j'avais demandé, mais des mois avant, qu'on ne touche plus au système pour être sûr d'être stable, en dehors des exceptions, failles cyber, etc. Mais j'avais déjà stabilisé avant de savoir que j'allais être malade. Et ça nous a sauvés de faire ça. De toute façon, indépendamment du reste. En marche, j'apprends que je suis malade, j'apprends que je vais être opéré au mois de mai. Le mois de mai, c'est plutôt calme, il y a des ponts, on dit que ça va aller. En fait, la tumeur était repartie sous ma prothèse. J'étais opéré en 2014, c'était pris très tôt, mais on m'avait mis une prothèse à ce moment-là. Je pensais que de ce côté-là, il n'allait rien se passer. Sauf que ça repartit dessous. Et c'est reparti dessous, une tumeur assez véloce. Donc j'ai appris fin mai que ça n'allait pas se passer comme prévu avec juste une opération, un petit peu de rayon et tout va bien. Mais que j'allais passer par une chimio assez lourde puisque j'ai eu deux chimios complémentaires. J'ai eu quatre séances un peu compliquées. Je te parlais des jours de haute merde à 24-48 heures après où il vaut mieux se poser, attendre que ça se passe. Je me couchais très tôt et ça repartait le lendemain. Et après j'ai eu 16 semaines une fois par semaine d'une autre chimio, donc jusqu'à fin d'année. J'ai perdu mes cheveux, j'ai perdu mes cils, j'ai perdu mes sourcils, ça abîme un peu les ongles, tu peux avoir des sensations de fourmillement. Mais globalement, à part ça, qui sont des symptômes visibles, je l'ai plutôt très bien supporté. Mais j'ai dû m'arrêter de travailler fin juin au démarrage de la chimio. Et j'ai repris le travail, je te raconte ensuite. Pendant les Jeux, j'ai prévenu les équipes, je ne sais plus quand, début juin, mi-juin, de dire qu'il se passe quelque chose. je vais devoir m'arrêter, j'essaierai d'être avec vous le plus possible, parce que je ne voulais pas les laisser me dire, bon, salut, franchissez les jeux, on se revoit dans trois mois. Je ne voulais pas. Donc, j'ai pu travailler formellement, mais j'ai gardé quelques visios, quelques échanges. Alors, je mettais un foulard, c'est un peu paysanne moldave, mais bon, ça évitait de surprendre avec ma nouvelle coupe. Parfois, je ne mettais pas la caméra. Mais je pouvais être là sur les points les plus importants, notamment les points qui permettaient de conserver le gel pendant les jeux. de protéger l'application. Et mon rôle, en fait, il a été à la fois de soutenir les équipes et de les accompagner. Et je pense que ça leur a, avant tout, c'est ce qu'elle dit, donné le coup d'énergie, de dire « la chef est malade, mais la chef est là. Donc, il faut qu'on soit là et on ne peut pas la laisser. » Et ça les a plutôt boostés, plutôt que de dire « on est tout seuls » . Ça leur a donné de l'énergie aussi que je garde, même si je n'étais pas présente comme d'habitude, que je garde une présence relative. Et d'autre part, ça permet de servir de garde-fou. notamment pour le gel sur l'application, de continuer à la protéger, de dire, ok, ça c'est stratégique, il faut le faire, parce qu'il y a du fonctionnel important ou il y a un risque cyber, donc on y va et on assume d'y aller. Quelque part, j'assumais le non pour les autres, on ne modifie pas, on n'y va pas. Je pense que finalement, les deux points les plus importants pour un manager, ce n'est pas de rentrer dans la finesse des dossiers, parce que là, j'ai dû lâcher pendant les jeux, parce que j'étais moins présent, donc j'allais juste rajouter du bazar si je voulais. piloter comme d'habitude, mais c'était à la fois accompagner, donner l'envie, donner l'impulsion, ce que j'appelle en caricaturant agiter les pompons, mais c'est beaucoup plus que ça, et d'autre part servir de garde-fou. Et ça m'a permis de me recentrer sur ce qui était essentiel en tant que manager. Voilà, ça c'était pendant. J'ai repris le travail officiellement en août. J'avais une séance de chimio une fois par semaine, que je faisais le vendredi après-midi. Donc mon assistante avait calé l'agenda pour que... Il n'y a rien à ce moment-là. L'assistant du directeur général aussi était au courant. Donc, c'était bloqué. Si vous avez besoin de moi, ce n'est pas à ce moment-là. Je faisais ma séance. Je rentrais chez moi. Je me couchais tôt. Et le samedi matin, j'étais à nouveau en forme salée. Donc, j'ai pu avoir une vie quasi normale à partir du début septembre. Et après, il n'y a qu'une séance de radiothérapie. Et puis, je suis vivant maintenant. Mais voilà, c'est passé. Ce qui est compliqué, ce n'est pas les enchaînements unitaires. Parce qu'une fois qu'on est parti pour une séance, on se dit... Voilà, bon, 16, on les enlève, on se dit, la moitié est faite, il y a deux tiers. On arrive à trouver ce qu'il faut pour dire on avance. Ce qui est compliqué, c'est les enchaînements, de se dire, il faut repartir pour 16, il faut repartir pour 15. Là, il y a un petit de, laissez-moi tranquille, ça suffit. Mais bon, voilà, une fois que c'est reparti, c'est reparti. Et je vais bien, c'est passé. Je suis fier de la façon dont ça s'est passé. Et comme je te disais, je me sens plus vivante, plus forte. peut-être plus recentrée sur ce qui me semble vraiment important.
- Speaker #0
Ok, donc si je comprends bien, je vais essayer de résumer selon ma compréhension. Donc il y a eu la phase avant, donc avant même que tu saches que tu étais malade, qui était très stratégique de dire, on ne va pas s'amuser à développer l'application jusqu'au bout, jusqu'au début, jusqu'à la dernière minute. Il faut que trois mois avant les JO, tout soit bouclé et tout soit gelé et qu'après, ce soit juste maintenir à ce niveau-là ou gérer des problèmes critiques.
- Speaker #1
Voilà, exactement.
- Speaker #0
Donc là, déjà, il y avait un enjeu hyper stratégique qui était plus un enjeu de comment on s'assure, qu'on minimise et qu'on prévienne n'importe quel accident, problème qui pourrait avoir lieu dans la dernière marche avant le début des JO.
- Speaker #1
Oui, et qui donne beaucoup de sérénité aux équipes opérationnelles. Et je pense que c'est complètement indépendant de ma maladie, mais je pense que c'est assez vertueux de se dire, il faut s'arrêter. Il faut savoir s'arrêter et pas courir jusqu'à la dernière minute.
- Speaker #0
C'est ça. Et ça, il faut le prévoir à l'avance et de façon vraiment stricte, de garder en tête que la deadline, c'est fin février, par exemple. Je ne sais pas exactement c'était quand, mais c'est ça la deadline. Et ce n'est pas, oui, mais on a encore le temps.
- Speaker #1
Ce n'est pas le jour de la cérémonie de version.
- Speaker #0
C'est ça. Donc ça, c'est un élément qui a l'air de rien, mais en fait, qui permet après d'avoir de la sérénité et de ne pas être en mode pompier pour n'importe quel hors-piste qui puisse se passer. Puis une fois qu'il y a eu le pendant, le hors-piste, là, ce que tu nous as dit, j'ai noté plusieurs éléments. Il y a eu déjà le fait de l'avoir communiqué, de l'avoir communiqué assez tôt. D'avoir prévu, OK, il y a un moment où moi, je vais partir, donc autant en parler et aviser. Il y a eu aussi le fait de recalibrer et reprioriser ton rôle dans l'équipe, qui est de dire, il y a des choses que je vais abandonner, en particulier le suivi de l'opérationnel et le détail du quotidien de l'opérationnel, et te recentrer sur ce qui, pour toi... était primordiale en tant que directrice et tu as identifié deux points. Le premier, c'était agiter les pompons, donc être là, emmener les équipes, on va dire, être là en soutien. Et même si c'est plus ponctuellement, même si ce n'est pas en présentiel, etc., mais être là et montrer que... C'est un peu comme un jeu d'échecs où le roi ne fait pas grand-chose, mais il est là.
- Speaker #1
Il est sur les chiquiers, même si c'est lui qui bouge le moins.
- Speaker #0
C'est ça, exactement. Et il rassure par sa présence le reste du contingent, finalement. C'est tout le boulot, c'est ça.
- Speaker #1
Mais s'il n'y a plus de roi, ça ne marche pas, en fait. C'est moins catégorique dans l'univers professionnel, puisque personne n'est indispensable, mais en tout cas, ça montre qu'on peut avoir effectivement un rôle, même si on est moins actif que d'habitude.
- Speaker #0
Exactement. Même dans les monarchies actuellement dans le monde, c'est un peu comme ça aussi. Les monarques ne sont pas forcément ceux qui prennent les décisions, mais ils sont là en représentation et en symbolique.
- Speaker #1
Et peut-être en garantir quelque chose aussi dans certains cas.
- Speaker #0
Tout à fait. Et c'est là que, justement, arrive le deuxième rôle stratégique qui était être garante du gel de l'application, donc du fait qu'on ne va pas rajouter autre chose et que la réponse par défaut, ça va être non. Et donc, d'être là vraiment pour les arbitrages décisionnels stratégiques en cas d'urgence ou en cas de problème. Oui. Et que du coup, ça, ça t'a permis justement de recentrer, toi, ton rôle en tant que maladie. en tant que directrice même, en tant que dirigeante de cette unité, de rester là sans ni d'une part te fatiguer, ni d'autre part jouer un peu à cache-cache avec les équipes ou micromanager ou être sur des sujets sans être vraiment dessus, etc. Donc, laisser la liberté aux équipes, mais garder, toi, la présence un peu stratégique. Et puis, un autre truc que j'ai noté aussi, c'est qu'à partir du moment où tu es revenu fin août et que tu as enchaîné sur... sur les sessions de chimio hebdomadaire, il y a eu cette idée de définir une date pour les événements, pour les chimios, et du coup, de prévenir en amont. Et donc, ça devient un peu la règle du jeu. Si vous voulez avoir accès à moi, ce ne sera pas le vendredi après-midi. Et là, en fait, il n'y a plus besoin de dire non. Il n'y a plus besoin de... Ah, on t'a mis un meeting ? Ah non, mais non, mais ce jour-là, ça ne m'arrange pas. Parce que les règles sont claires et établies dès le début. Et ça, c'est quelque chose, je pense, très important aussi. maladie ou pas maladie, qu'on peut retenir et se dire qu'il y a des choses qui pourraient rentrer dans ma liste de règles du jeu pour accéder à moi, finalement.
- Speaker #1
Et comment on fait pour rester le plus confortable possible, même quand il y a une pression importante, une pression qui peut venir de plusieurs côtés ?
- Speaker #0
Exactement. Et donc, comment gérer les différentes parties prenantes en amont ? plutôt qu'après essayer de jongler, de dire « ah oui, mais non, mais ça, je ne peux pas » , ou essayer de trouver des façons de ne pas dire non, qui nous arrangent quand même. Donc là, en fait, tu as fixé des limites.
- Speaker #1
C'est possible tout le temps, sauf à tel moment.
- Speaker #0
Exactement, c'est ça. Donc en fait, ce n'est plus un non, c'est les règles du jeu. Top, top, top, top. Du coup, qu'est-ce qui a été le plus difficile à vivre pendant la phase un peu difficile de la maladie et du traitement ? Merci.
- Speaker #1
compliqué, enfin, il y a plusieurs moments compliqués. Le moment le plus compliqué, c'est l'annonce. Parce que t'es tranquille et on te dit, vous allez rire, vos examens, ils sont pas chouettes et ils sont particulièrement pas chouettes parce qu'ils... cancer de stade 3 ou tel... tel diagnostic. Donc ça, il faut pouvoir l'assumer, l'entendre. Après, le médecin m'a fait rire, il m'a dit, vous en avez déjà eu un, vous savez, je dis non, non, non. Vous allez m'expliquer ce que ça veut dire et ce que ça veut dire en termes de probabilité, globalement, quelle est la trajectoire. Donc, ne pas hésiter à poser les questions. Et moi, j'avais besoin de pouvoir me projeter, de me dire, voilà, il va se passer ça, de quoi je suis sûr, de quoi je ne suis pas sûr. Garder les fondamentaux et me projeter dans les mois qui venaient. Vous m'ont compliqué l'annonce. Le moment compliqué, c'est les enchaînements. Comme il y a eu plusieurs phases de traitement lourd, j'ai à peu près quatre phases. L'opération elle-même, c'est assez facile. C'est plus classique. On sait à quoi s'attendre, on sait qu'il y a un peu de rééducation. Ce n'est pas compliqué de le comprendre. Chimio, on ne comprend pas tant qu'on ne l'a pas vécu. Il y a plusieurs formes de chimio. On peut projeter plein de choses. Ce qui m'embêtait, c'était des choses qui étaient complètement... futile finalement, symbolique mais futile. Les cheveux, pour les femmes, c'est important. En fait, une fois que tu les as perdus et coupés, t'en fiches, c'est pas grave. C'est pas ça qui compte, c'est ton visage, c'est l'expression. Mais tant que tu l'as pas fait, tu dis « Je veux pas perdre mes cheveux » . Bon, voilà. Une fois qu'ils sont tombés, pas de problème. Et compliqué de dire « Je repars » . Il faut recommencer un nouveau cycle. Il faut dire « Ok, c'est pas fini. Allez, j'ai 15 jours de rayon » . Les rayons, c'est pas le plus compliqué, mais il faut y aller tous les jours. Et donc, tu as une petite... Il faut se remotiver pour la nouvelle étape. Après, une fois que tu es parti, tu es parti.
- Speaker #0
D'accord, donc c'est vraiment les transitions.
- Speaker #1
Oui, les transitions et le démarrage. Et ne pas hésiter à demander ce qu'il faut, pouvoir se projeter, même si ce n'est que probabiliste et qu'après, chaque chemin, je ne parcourrai d'une chose. Là aussi, j'ai construit ce dont j'avais besoin pour avancer.
- Speaker #0
C'était quoi justement ce que tu as construit et qui t'a aidé pour avancer ?
- Speaker #1
C'est tout petit, mais c'est... OK, la chimio, ça va être le vendredi. La première commence juste après le comité stratégique numérique du mois de juin. Je fais le comité, c'est bouclé, je pars en chimio, nouvelle phase. Je m'arrête de bosser à tel moment. Je sais qu'il y en aura une autre plus tard, mais je vais essayer symboliquement de partir une semaine en vacances entre les deux pour dire que je ne suis pas malade, je suis en vacances, je profite de mes vacances. Je n'ai pas gravi l'Himalaya. J'ai fait des trucs sympas et ça m'a sorti. C'est des petites projections de je suis mon fil, je me construis un fil.
- Speaker #0
Et de garder le contrôle sur les dates, sur les moments clés. Là, on ne va pas commencer à ce moment-là, mais on va attendre un petit peu. C'est ces choses-là, c'est ça ?
- Speaker #1
Ça permet de savoir un peu ce qui va se passer, même si tu ne sais pas entre-temps. Tu ne sais pas comment tu vas réagir au traitement. Tu ne sais pas si tu vas être KO. J'aurais pu être complètement KO pendant... pendant toute une semaine, voire une semaine et demie, avant d'avoir l'injection suivante, ce qui était tous les 15 jours pour les injections les plus lourdes. Je ne savais pas combien de temps j'allais être, sachant que c'est cumulatif aussi pour l'organisme. Les premiers six, tu les supportes bien, les derniers, tu es plus fatigué et c'est moins bien. Je ne sais pas, il faut juste prendre ce dont on a besoin, qui n'est peut-être pas grand. Est-ce que j'avais besoin d'avoir un livre avec moi pendant les séances ? J'avais besoin de faire des petits trucs, des petits rituels qui peuvent... qui peuvent t'aider. J'allais prendre un café juste après les séances de radiothérapie, c'est tous les matins. C'était une boulangerie très sympa, qui n'est pas loin de l'hôpital. Tu te crées ce qui t'accompagne et ce qui t'aide à avancer. Qui peut être dérisoire, mais qui te fait du bien.
- Speaker #0
Je comprends. Ça me fait penser... Il y a une femme qui a vécu plusieurs cancers et elle s'est mise à l'aquarelle. pendant ces traitements, et maintenant, elle expose. Et c'est fou de se dire, ben voilà. C'est magnifique. C'est ça. C'est parti de créer un rituel de quoi j'ai vraiment besoin à ce moment et qu'est-ce qui m'apporterait du plaisir et de la joie et que je peux contrôler, finalement, qui est en mon...
- Speaker #1
Qu'est-ce qui me fait du bien ? Même si tu ne le contrôles pas, qu'est-ce qui te fait du bien ?
- Speaker #0
Oui, mais contrôler dans le sens qui est à sa portée.
- Speaker #1
Ouais, ouais, ouais.
- Speaker #0
C'est ça, c'est comme aller prendre un café, comme, ben voilà, ça, c'est là. ça ne va pas bouger et j'y ai accès.
- Speaker #1
Oui, parce que sur le reste, tu lâches complètement l'emprise. Donc, tu as besoin de ces petits trucs-là. En tout cas, ça fait du bien.
- Speaker #0
Donc, maintenant, tu es encore en traitement ?
- Speaker #1
Maintenant, j'ai un médicament à prendre quotidiennement. Il faut juste penser à le prendre quotidiennement. J'ai une piqûre une fois par mois pour limiter les effets de ce médicament, notamment sur les os. Je te dis, j'ai des examens médicaux planifiés jusqu'en juillet 2029. Je sais ce que je fais le 26 juillet 2029, ce qui est extrêmement utile aujourd'hui. Mais je n'ai plus de traitement lourd et j'ai des surveillances annuelles.
- Speaker #0
D'accord. Et depuis que tu as arrêté les traitements lourds, donc les dernières phases de rayon, qu'est-ce que tu as mis en place pour te reconstruire ?
- Speaker #1
Je n'ai rien mis de spécial en place. parce que j'étais plutôt bien dans ma vie en fait. Je n'ai pas bougé tellement de choses. Il y a une seule chose visible que j'ai changée, c'est ça. C'est-à-dire que je ne vais pas laisser repousser mes cheveux parce que j'aime bien les cheveux courts en fait, ce que je n'aurais jamais fait spontanément. Je me suis fait faire un tatouage. Je me suis fait faire un tatouage de pieuvre sur un endroit qui n'est pas visible du tout. Il y a très peu de gens qui le savent avant que je t'en parle là. Parce qu'une pieuvre, c'est le seul prédateur du crabe. donc je me suis dit allez on va mettre une petite pieuvre quelque part, qui est mon histoire à moi, et qui dit, j'en fais quelque chose, même si c'est graphique et symbolique, mais voilà.
- Speaker #0
J'aime beaucoup.
- Speaker #1
C'est deux choses que j'ai changées.
- Speaker #0
Oui, j'aime beaucoup la symbolique. Excellent. Et après coup, en quoi est-ce que cette expérience t'a changée ?
- Speaker #1
Je ne sais pas si elle m'a vraiment changée. Je suis toujours moi-même. J'ai l'impression peut-être d'être plus moi-même, en plus concentré. Je ne sais pas, parce que tu sais ce qui est... super important de rester aligné avec ce qu'on aime, avec ses valeurs, avec ne pas être en contradiction avec soi-même, en tout cas ce qu'on ressent profondément. Et il y a d'autres trucs où tu te dis que finalement, ce n'est pas grave. C'est contrariant sur le moment, mais ce n'est pas grave. J'étais très embêtée quand j'ai perdu mes sourcils parce que ça change le regard, la personnalité. Donc, pour le coup, j'ai fait un tatouage. Maintenant, on s'en fout, ça ne se voit plus du tout. Donc, tu sais accompagner ça. Je ne sais pas ce qui a vraiment changé. J'ai l'impression d'être plus moi-même, c'est tout. Il n'y a rien de révolutionnaire.
- Speaker #0
C'est finalement un retour à soi en plus concentré.
- Speaker #1
Oui, tu te dis qu'il y a encore une partie de vie, on va en faire quelque chose de chouette.
- Speaker #0
J'ai une dernière question pour toi. Est-ce qu'à posteriori, il y a des choses que tu ferais différemment aujourd'hui ?
- Speaker #1
Pour les événements de l'année dernière, je ne suis pas sûre. Non, je trouve que même si c'est un peu tâtonnant, même si il faut faire ce qu'on peut et ce avec quoi on est le mieux à chacune des étapes, je trouve que j'ai été courageuse, que j'ai avancé, que ça m'a apporté des choses et que je me sens bien maintenant. Est-ce que j'aurais changé la Hélène de 2014, peut-être ? En mode, qu'est-ce que tu risques ? Pourquoi tu n'en parles pas ? de ta faute. En même temps, c'était pas des pensées qui venaient en boucle, si tu veux. C'était juste j'avais décidé de ne pas en parler. Tu suis le fil et c'est plus simple. Mais je me dirais ce que je pense profondément, c'est-à-dire qu'en fait, quand on assume, on risque pas grand-chose. C'est d'ailleurs un truc qu'on m'avait appris. J'ai commencé ma carrière, je travaillais au ministère de la Défense dans un service un peu sensible. Et ce qu'on m'a appris, c'est que vous pouvez faire presque tout, quasiment tout, à condition de pouvoir l'assumer derrière. Et donc, on peut vivre Merci à tous. à condition de s'autoriser à l'assumer derrière.
- Speaker #0
Finalement, c'était le fait de l'assumer qui changeait la donne.
- Speaker #1
En tout cas, ça m'a fait du bien. C'est ce que j'ai décidé de faire. Du coup, j'ai suivi ma ligne, même si après, il faut ajuster. Je te l'ai raconté de manière un peu linéaire. Il y a plein de mini-péripéties pendant, évidemment. Je vous renais bien, des jours, on aimera bien. Mais ça donne un fil. un fil à suivre et ça contribue à donner du sens à un truc qui n'en a pas par ailleurs.
- Speaker #0
Et la première fois où ça t'est arrivé en 2014, tu assumais de ne pas en parler ? C'est ça ce que tu voulais dire ?
- Speaker #1
J'ai juste été opéré, en fait. Je n'ai pas eu de traitement lourd derrière, donc il n'y avait pas de signe visible. J'ai eu une prothèse tout de suite, donc ça se voyait. Enfin, habillé, ça ne se voyait pas. Personne ne le savait en dehors de mes très proches. Et ça s'est passé en juillet, je crois. Donc, j'étais un peu absent l'été, mais aucun impact derrière. Donc, je n'avais pas besoin d'en parler. parler particulièrement. Et je te dis, je l'ai fait quelques années plus tard, mais ça ne me préoccupait pas plus que ça. Tellement que à tel point que j'étais un peu, peut-être pas suffisamment sérieuse dans le suivi de ce qui se fait passer en 2024. Parce que pour moi, c'était fini.
- Speaker #0
D'accord, je comprends.
- Speaker #1
Mais bon, voilà, il faut rester vigilant là-dessus.
- Speaker #0
Et à refaire, est-ce que tu en aurais parlé ?
- Speaker #1
Je ne sais pas.
- Speaker #0
Je ne regarde pas tellement dans le passé. Je l'ai fait comme je pouvais le faire à ce moment-là. Et c'est tout. Simplement, dix ans plus tard, tu te dis, j'ai fini. Peut-être qu'on a su plus de choses, on est plus fort, ou d'autres choses sont plus importantes. Ça joue sur tes choix d'aujourd'hui ou de demain. Mais les choix d'hier, c'est les choix d'hier. Et c'est ce dont j'avais besoin à ce moment-là. Donc, par défaut, ils ont été bons à ce moment-là.
- Speaker #1
C'est hyper inspirant, justement. De voir que finalement, quelle que soit la décision, de le dire ou de ne pas le dire, d'en parler ou de ne pas en parler, ce n'est pas tant ça qui permet d'avancer que justement ce que tu disais, d'assumer, de se sentir bien avec ses choix et de faire ce qui, à ce moment-là, nous paraît le plus judicieux ou même ce qui nous semble à notre portée à ce moment-là aussi.
- Speaker #0
Et c'est le choix de chacune ou de chacun qui est le bon, en fait. C'est un vrai choix.
- Speaker #1
Oui, de chacune de chacun. à ce moment-là, dans sa vie, dans son parcours, selon les circonstances, etc.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Génial. C'est hyper inspirant parce que, justement, le fait que tu aies vécu deux expériences différentes et que tu aies fait des choix différents, ça apporte encore plus de nuances sur le fait qu'il n'y a pas une bonne façon de vivre un cancer ou de communiquer sur un cancer. Mais voilà, il n'y a pas... Il y a des options et c'est intéressant aussi de savoir qu'il y a différentes options.
- Speaker #0
Oui, et qu'il n'y a aucune culpabilité à avoir, quel que soit le choix qu'on fait.
- Speaker #1
Exactement. Est-ce que tu as un mot de la fin ?
- Speaker #0
Non, peut-être juste une chose que je voudrais partager aussi. En 2014, ce qui m'avait le plus préoccupé, j'en ai pas parlé, c'était ma fille. Elle avait 7 ans, qui était inquiète, qui m'avait vu rentrer de l'hôpital avec un pansement. Et c'était vraiment vers elle. que j'allais tourner mon énergie à ce moment-là pour qu'elle soit le moins perturbée possible. Et j'ai l'impression qu'il y a plusieurs phases dans une vie. Après, les enfants grandissent. Bon, là, en 2024, elle avait 17, donc ce n'était pas du tout les mêmes interactions, les mêmes échanges. Et moi, je ne l'ai pas gérée pareil. Je l'ai plus gérée vers la sphère professionnelle. Et peut-être se dire, oui, on est bien frais. Je crois que c'est l'un des Beatles qui dit « La vie, c'est ce qui arrive quand on est occupé à d'autres projets. » C'est ça. bon, il faut juste accepter ça et faire ce qu'on a envie d'en faire. Donc, c'est soit de chacun ou de chacune, ce sera bien. En tout cas, il peut y avoir plein de surprises dedans.
- Speaker #1
C'est vrai qu'on n'a pas du tout parlé du contexte personnel versus professionnel dans les deux situations. Il y a tellement à dire, en fait. Mais c'est déjà génial d'avoir pu aborder tous ces sujets avec toi, Hélène. Merci beaucoup de t'être confiée au micro de Toute Puissante.
- Speaker #0
Merci, Kauthar, c'était un plaisir.
- Speaker #1
et Et puis voilà, c'est déjà la fin de cet épisode. Continuez à pulvériser tous les plafonds de verre et on se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode plein de puissance.
- Speaker #2
Et voilà, c'est déjà la fin de notre rendez-vous. J'espère que vous repartez plus armés, inspirés et prêts à affronter vos défis avec audace et intelligence. Je suis Kauthar Trojet et vous avez écouté Toute Puissance. Continuez de pulvériser tous les plafonds de verre. À très bientôt pour un nouvel épisode. plein de puissance.