- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur Toute Puissante, le podcast des femmes qui veulent tout et qui l'obtiennent. Je suis Kauthar Trojet, votre hôte, fondatrice du Club de Pouvoir, coach exécutif de dirigeante et experte des dynamiques de pouvoir. Ici, nous pulvérisons le plafond de verre à un épisode à la fois. Bienvenue sur ce nouvel épisode de Toute Puissante. Aujourd'hui, j'ai la joie de recevoir Lucille Paille. Bonjour Lucille.
- Speaker #1
Bonjour Caruthar.
- Speaker #0
Alors, Lucille est conseillère en images et experte en visibilité professionnelle. Elle aide les salariés et les entrepreneurs à reprendre le pouvoir sur leur image pour en faire une force dans leur vie et dans leur carrière. Son approche, elle leur apprend à s'affirmer grâce à leur style vestimentaire, leur expression morale. et leur communication sur LinkedIn. Et aujourd'hui, Lucille, on est là pour aborder un sujet qui, moi, me tient très à cœur. C'est le sujet de l'image professionnelle que l'on véhicule de soi. Comment la comprendre ? Comment se réconcilier avec ? Comment la maîtriser ? Et comment s'en servir à notre avantage ? Alors, Lucille, déjà, aujourd'hui, tu es conseillère en images, mais tu n'as pas toujours fait ce métier. Alors, comment tu en es arrivée à devenir conseillère en images ? Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ton... parcours ?
- Speaker #1
Alors, ça n'a pas été un déclic du jour au lendemain où je me suis réveillée un matin en me disant « je vais changer de vie » . Ça a été un long cheminement qui s'est fait en trois étapes. La première étape qui est assez originale, c'est qu'en fait, je me suis intéressée au style de Kate Middleton, donc aujourd'hui qui est connue sous le nom de la Duchesse de Cambridge. En fait, quand j'étais en prépa, tu vois, quand j'étais en hippocampe, j'étais fascinée par son style. Je trouvais que c'était l'incarnation de l'élégance. Et puis, le lendemain de ma dernière épreuve du concours de l'ANS, c'était le mariage de Kate avec William. Donc, avec mes amis, on a... Je suis Lisa de manière passionnée. Et en fait, à partir de là, est née une espèce de petite passion pour Kate Middleton et son style vestimentaire. Et cette passion s'est transformée en un intérêt un peu plus global sur la monarchie britannique. Et j'ai commencé à m'intéresser un petit peu aux articles que je voyais passer de temps en temps, qui interprétaient quand la reine s'habillait de telle manière, est-ce qu'elle essayait de faire passer un message politique à tel sommet auquel elle assistait, etc. Ça me faisait doucement sourire. Puis à force de lire des articles comme ça, je me suis de plus en plus intéressée à l'image qu'on renvoie et comment elle est interprétée par les médias. Et du coup, j'ai décidé de faire mon mémoire de fin d'études en master d'école de commerce en communication sur en quoi le couple exogamique formé par Kate et William était utilisé dans la stratégie de communication de la monarchie britannique pour redorer leur image. Donc ça, c'est la première fois, c'est comme ça que j'ai commencé à m'intéresser aux notions d'image. Ensuite, là où vraiment j'ai mis un pied dans le monde du conseil en image, c'est quand j'ai commencé à travailler. donc à la fin de mon école de commerce. Ça me tenait très à cœur d'avoir un engagement associatif bénévole. Et du coup, je me suis intéressée en fait à la cravate solidaire. Alors, je ne sais pas si tu connais la cravate solidaire, si tu en as déjà entendu parler. C'est une association d'aide à la réinsertion professionnelle qui récupère les vêtements dont les gens ne veulent plus. C'est-à-dire quand toi ou moi, on fait du tri dans notre dressing et qu'on veut se débarrasser de notre vêtement, plutôt que de les jeter ou de les mettre dans les bennes à vêtements, et on sait très bien que ça finit en décharge naturelle dans des pays moins développés malheureusement. et bien en fait l'association elle récupère ses vêtements ce qui fait que du coup ils ont un stock de vêtements ensuite ils travaillent avec des publics qui sont éloignés du monde de l'emploi et les bénéficiaires viennent à l'association ils ont une heure avec un conseiller, une conseillère en image bénévole qui les aide à trouver une tenue et ensuite ils ont une heure avec un DRH bénévole qui leur fait passer une simulation d'entretien d'embauche dans leur tenue donc en fait ça recrée toutes les conditions pour aider ces personnes qui sont souvent sorties du monde du travail depuis longtemps à repasser un entretien d'embauche dans une tenue dans laquelle ils se sentent beaux, belles, puissants ... dans laquelle ils se sentent crédibles. Et à la fin, la tenue leur est offerte. Donc c'est super parce qu'il y a un vrai travail de donner une seconde vie aux vêtements. Et ils repartent avec. C'est super parce que c'est quand même des populations qui n'ont souvent pas forcément le capital économique pour s'acheter ce type de vêtements. Et donc, c'est comme ça que j'ai découvert le métier du conseiller en images grâce à cette activité bénévole parce que moi, j'étais passionnée par Nouveau Look pour une nouvelle vie. Mais je trouvais ça assez superficiel. Et là, j'ai vraiment trouvé une manière de faire du conseiller en images qui avait du sens et qui aidait vraiment les gens. Et je me souviens encore qu'à la première réunion d'information, je suis ressortie là en me disant « mince, j'ai raté ma vocation » . Vraiment, je venais de découvrir qu'en fait, ça a été comme une évidence. Je me suis dit « ok, en fait, tu as fait des études littéraires, tu as fait des études de communication, tu viens de sortir de ton école de commerce et en fait, tu viens de découvrir le métier pour lequel tu étais faite depuis toujours et tu n'as pas fait les études pour... » Je me souviens que ça m'a fait un peu une douche froide parce que je me suis dit ah c'est super j'ai découvert une activité que j'adore et je vais faire de manière bénévole et en même temps je me suis dit ah mince t'es un peu en train de passer à côté de ta vie professionnelle parce que t'aurais dû faire ça. Et donc, j'ai continué à faire cette activité bénévole pendant sept ans en parallèle de mes années de salariat. Et puis, à un moment donné quand même, lorsque je travaillais en agence de communication digitale, j'ai eu un petit peu un déclic, alors un déclic progressif. En fait, je travaille dans une agence de communication digitale. Ça se passait très bien. Tout le monde était très content de mon travail. Et puis, à chaque fois que j'avais des entretiens annuels, ça se passait super. Et quand je demandais qu'on officialise ma prise de responsabilité avec une promotion et l'augmentation qui allait avec, on trouvait toujours des moyens de me dire d'un... Tu fais du très bon travail, mais tu dois faire tes preuves, tu dois t'affirmer, tu dois gagner en séniorité. Tu sais, le genre de petites phrases très abstraites, très théoriques qui ne veulent rien dire et qui ne sont pas du tout concrètes. Donc, ça a commencé à générer une certaine frustration de mon côté. Et en fait, un jour, totalement par hasard, je suis tombée sur un article de Slate qui parlait du syndrome de la bonne élève. Et alors là, Ausha, comment te dire que j'ai découvert un monde qui était ouvert à moi. En fait, c'est simple, j'ai lu cet article de Slate sur le syndrome de la bonne élève et j'ai eu l'impression que je ne me lisais moi. C'est-à-dire que dans l'article, j'ai eu l'impression que l'article me résumait ma vie professionnelle. À la fois, c'était rassurant parce que je me suis dit, tu n'es pas folle. Tout ce que tu vis existe et est expérimenté par d'autres femmes que toi. Et ça a un nom qui a été étudié, on appelle ça le syndrome de la bonne élève. Et en même temps, je me suis dit, misère, là, il faut donner un grand coup de pied dans la fourmilière pour changer tout ça. Et c'est comme ça que j'ai décidé de devenir conseillère en image parce que je me suis dit, « Bon, ben, petit, j'adore faire ça, je m'épanouis beaucoup plus dans mon activité bénévole que dans mon activité salariée. » Et surtout, petit 2, je me suis dit, en fait, ce n'est pas possible que moi, avec un bac plus 5, 6 années dans le salariat, etc., j'entende seulement parler du syndrome de la bonne élève et surtout que je découvre seulement à 29 ans l'importance de savoir se mettre en avant dans le monde du travail pour réussir. Donc, je me suis dit que j'allais devenir conseillère en images pour accélérer un petit peu le processus pour d'autres personnes et aider d'autres personnes comme moi qui ont tout pour réussir dans leur J-Pro, mais qui, parce qu'elles ne savent pas se mettre en avant, elles ont tendance à stagner et du coup à être frustrées. Donc voilà mes trois déclics. Le mémoire, le bénévolat, le salariat.
- Speaker #0
Top. Et c'est intéressant parce que c'est comme si, finalement, le dernier volet de « je lis un article de presse » , t'avais donné la permission de concrétiser une vocation que toi, tu avais découverte déjà il y a longtemps.
- Speaker #1
Oui, complètement. Parce qu'en fait, je pensais que c'était superficiel, l'image. Et c'est un point commun que j'ai avec toutes mes clientes et tous mes clients. En fait, comme beaucoup d'autres, si tu veux, moi, j'étais la bonne élève. J'avais toujours bien réussi mes études, j'avais fait des études supérieures, etc. Et donc, pour moi, bien évidemment, quand je suis arrivée dans le monde du travail, j'étais profondément convaincue que le plus important dans le monde du travail, c'était les compétences, qu'on évoluait dans le monde du travail grâce à la méritocratie. C'est-à-dire, plus tu travailles bien, plus tu bosses dur, plus tu t'investis dans ton travail, plus tu te donnes à fond et plus tu obtiens de bons résultats. parce que bien sûr aussi c'est une question de performance que tu obtiens dans l'entreprise. forcément tes managers et tes responsables vont s'apercevoir de ton mérite, de ta valeur et de fait vont t'accorder les évolutions que tu mérites si tu t'investis à fond. Et donc je pensais que l'image, quelque part, c'était très superficiel. Tu vois, je t'évoquais tout à l'heure l'émission Nouveau Look pour une nouvelle vie que j'aimais beaucoup parce que c'était très fantasy, très ludique et j'adorais voir les transformations waouh des gens, mais il y avait quand même un côté très show télévisuel, très superficiel. et moi j'aime les vêtements mais j'aime pas forcément la mode tu vois pour le côté un peu justement encore une autre référence le diable s'habille en prada c'était pas trop ça qui m'attirait et là en fait d'abord en découvrant l'association et surtout en lisant cet article je me suis rendu compte en fait de l'importance de l'image pour réussir dans le monde du travail et ça n'a rien de superficiel ou alors si ça a un côté superficiel c'est parce qu'on vit dans un monde superficiel mais comme je peux pas changer le monde bah en fait je préfère aider les gens à changer leur image pour que au lieu que leur image les desserve ça soit vraiment un outil Merci. qu'ils peuvent utiliser et solliciter dans leur réussite professionnelle. Donc ouais, cet article de presse m'a fait prendre conscience à quel point l'image, ce n'était pas du tout superficiel et c'était même nécessaire pour réussir aujourd'hui dans le monde du travail, quel que soit le travail qu'on fait.
- Speaker #0
Alors, c'est hyper intéressant ce que tu évoques. Deux choses sur lesquelles j'ai envie qu'on revienne. La première, c'est que tu évoques vraiment ce concept d'image et dans un contexte professionnel, d'image professionnelle. Est-ce que tu peux développer ce que c'est que l'image professionnelle pour les personnes pour qui c'est... pas forcément clair ou pour s'assurer que tout le monde comprend exactement la même chose.
- Speaker #1
Oui, tu as tout à fait raison. L'image professionnelle, c'est à la fois ce que toi, tu penses dégager et c'est aussi ce que les autres perçoivent de toi. Ce qui déjà introduit un petit peu une notion un petit peu complexe, c'est qu'il y a souvent un fossé entre l'image qu'on pense renvoyer et ce que les autres perçoivent réellement de nous. Donc déjà, premier niveau de complexité. Mais en fait, l'image professionnelle, pour moi, tu la communiques selon trois aspects. Premier aspect, c'est ton apparence extérieure. c'est-à-dire ton style vestimentaire, mais aussi ta coupe de cheveux, ton maquillage si tu te maquilles, Bref, tout ce qui fait que... Qu'est-ce que les gens s'imaginent de toi quand ils te jettent le premier coup d'œil ? Tu vois, je pose souvent cette question à mes clientes au début de leur accompagnement. Qu'est-ce que tu as envie qu'on s'imagine de toi quand tu rentres dans un restaurant pour la première fois ? Voilà, c'est ce qu'on s'imagine de toi en un claquement de doigts. Donc, ton apparence extérieure. Deuxième aspect, c'est ta manière de parler, c'est-à-dire ce que tu dis, mais aussi ton body language, ta gestuelle, les expressions de ton visage, toute ta communication non-verbale. Et le troisième aspect que moi, j'aime bien inclure dans l'image professionnelle pour vraiment boucler la... donc la 360°, c'est ton image digitale, c'est-à-dire l'image que tu renvoies sur tes réseaux sociaux et en particulier sur les réseaux sociaux que tu utilises à des fins professionnelles. Parce qu'aujourd'hui, on a tous quasiment un profil LinkedIn, on n'est pas tous habitilisés, mais en tout cas, on a tous un profil LinkedIn et qu'on ait un profil, qu'on l'utilise ou pas, qu'on communique ou pas, on renvoie tous une certaine image sur les réseaux sociaux, y compris sur nos réseaux sociaux personnels d'ailleurs et les DRH te diront que c'est un de leurs premiers réflexes quand ils veulent recruter un salarié, c'est de taper le nom et le prénom dans Google et de voir s'il y a ça. L'image professionnelle, c'est ton apparence, ta manière de parler et ton image digitale.
- Speaker #0
Ok, top. Tu nous as parlé justement de cette apparence professionnelle. Et puis, tu as évoqué ce terme en disant que ça revenait beaucoup de superficialité, que toi-même et beaucoup de tes clients, clientes, pensaient, pas forcément à raison, que l'image, c'était très superficiel. Justement, en quoi finalement cette image, elle n'est pas simplement superficielle comme tu as pu le croire ?
- Speaker #1
En fait, à partir du moment où on vit dans un monde où on juge en fonction des apparences et où on est jugé en fonction des apparences, on ne peut pas dire que l'image est superficielle. En fait, elle est nécessaire. Alors peut-être que le fait de juger les gens en fonction des apparences, c'est superficiel. Mais il y a un moment donné, c'est ce que je dis, en fait, on ne vit pas dans le monde des bises de l'honneur s'il faut se réveiller. Et ce n'est pas moi qui ai décidé des règles du jeu. Par contre, je préfère donner toutes mes connaissances aux personnes que j'accompagne pour qu'elles maîtrisent les règles du jeu à leur avantage. et en l'occurrence les règles de l'image et de l'impact que ça a dans leur monde professionnel. C'est un réflexe qui est humain et primitif, en fait, de juger en fonction des apparences. On le fait tous et toutes inconsciemment sans s'en rendre compte. Tu marches dans la rue, tu croises le regard de quelqu'un. En une fraction de seconde, ton cerveau, il a vu son expression faciale, il a analysé ses vêtements, sa posture, et tu t'imagines une vie sur cette personne. Et tu peux t'imaginer quelque chose de positif, quelque chose de moins positif. En tout cas, tu t'imagines quelque chose de cette personne. C'est presque instinctif, en fait, le premier sens qu'on utilise. Pour juger du danger d'une situation, je reviens à des choses un peu primitives, mais je pense que toi, tu l'expliqueras mieux que moi, c'est la vue, en fait, tout simplement. Si on baladait les yeux fermés, peut-être qu'on jugerait d'abord notre environnement en fonction de ce qu'on entend. Bref, tout ça pour dire que du coup, on juge en fonction des apparences, en fonction de ce qu'on voit. Et en fait, ça nous arrive dans la vie de tous les jours. Je t'avais raconté que j'avais emmené ma chatte chez un vétérinaire un jour, qui n'était pas mon vétérinaire habituel. j'arrive, tu vois situation anodine j'arrive, le vétérinaire avait leur force sympathique en apparence mais sa blouse elle était sale Il avait du noir sous les doigts. Il a commencé à me tutoyer et à me faire des blagues, comme si j'étais sa copine, ou comme dirait ma grand-mère, comme si on avait élevé les cochons ensemble, alors que clairement pas. Bref, il avait une attitude, une apparence extérieure qui, pour moi, donnait l'impression que c'était quelqu'un de négligé, en tout cas quelqu'un de pas hygiénique. Et en plus de ça, dans sa manière de s'adresser à moi, plutôt que de me parler avec une posture de professionnelle de santé pour un jour, qui s'adresse à une patiente qui, toi, dis-toi en passant, s'apprête à lâcher une somme assez rondelette. pour soigner son animal de compagnie. Il a vraiment voulu être over-friendly et me faire des blagues à tir l'arigot pour détendre l'atmosphère. Mais du coup, à mon sens, moi, ça me manquait de professionnalisme, surtout que j'étais dans un moment où j'étais inquiète, en fait, pour la santé de mon animal. Je n'avais pas envie qu'on me fasse des blagues. Et en fait, je n'ai pas eu faire de mi-tour parce que tout dans son image, que ce soit son apparence extérieure, mais aussi l'attitude, la manière avec laquelle il me parlait, son body language, me disait, cet homme n'est pas professionnel, je ne peux pas lui faire confiance pour lui confier la santé de mon animal de compagnie. Tout de suite, on pense image professionnelle, on a envie de dire les cadres supérieurs dans les bureaux, les grands dirigeants, mais en fait, l'image professionnelle, elle est impactante dans tous les métiers et dans toutes les situations du quotidien. C'est une première anecdote. Il s'avère qu'en l'occurrence, je suis restée, mais potentiellement, le fait de renvoyer cette image-là aurait pu lui coûter une cliente potentielle. En l'occurrence, pour moi, l'image n'est pas juste super fictielle parce qu'il y a quelque chose dont il faut qu'on se rende compte quand on arrive dans le monde du travail, c'est que le monde du travail, ce n'est pas l'école. Je suis d'accord, dit comme ça, ce n'est pas la phrase la plus intelligente de l'année, on est d'accord. Mais si tu veux, moi qui ai été bonne élève, je pense que les bonnes élèves qui nous écoutent se reconnaîtront. Quand tu vas à l'école, en fait, on te fait croire, on t'apprend le principe de la méritocratie. C'est-à-dire que tu fais toutes tes années d'école et ensuite d'études supérieures, selon le principe qui récompense, ce qui bosse, ce sont ceux qui sont les plus méritants, ceux qui travaillent dur. qui ne font pas de bazar en classe, etc. Ce sont eux qui obtiennent les bonnes notes. Et si tu obtiens les bonnes notes, tu passes dans la classe supérieure avec les félicitations du conseil de classe, etc. Finalement, l'école, si tu fais ce qu'on te dit de faire, c'est un parcours assez linéaire. Et c'est assez facile. Après, bien sûr, on n'est pas tous égaux devant la nature, etc. Je ne mets pas... Je veux dire, je mets de côté si on a des problèmes, tu vois, de dyslexie, etc. Mais entre guillemets, si tu n'as pas de problème comme ça et que tu fais ce qu'on te dit et que tu fais ton travail, ce n'est pas difficile d'avoir des bonnes notes et de passer dans la classe supérieure. Du coup, quand tu arrives dans le monde du travail et que tu crois que ce principe de méritocratie s'applique toujours, tu te fais avoir. Parce que si tu arrives dans le monde du travail et que tu te contentes de faire ton travail, même de le faire très bien, mais que tu me fais... dans ton coin. C'est-à-dire que toi, tu n'as pas d'orgueil, tu n'as pas d'écho, donc tu ne ressens pas le besoin de te mettre en avant, tu ne ressens pas le besoin de crier sous tous les toits à quel point tu fais du bon travail, tu ne ressens pas le besoin de te la péter devant tes collègues parce que toi, tu as l'amour du travail bien fait, que pour toi, ça fait partie de tes valeurs hautes de faire correctement son travail et même, j'ai envie de te dire, de tout donner pour rendre le travail le plus impeccable possible. Du coup, les années se passent dans ton travail et puis ton travail est bien fait, tes responsables sont hyper contents, tout le monde est hyper content de ton travail, mais en fait... Ce n'est pas à toi qu'on file le projet qui était le plus intéressant et qui va te permettre d'évoluer dans la boîte. Ce n'est pas à toi qu'on file le poste de responsable ou de manager de telle équipe. Non, c'est à ton collègue qui englante deux fois moins que toi, mais qui lui, par contre, il est le premier à lever la main en réunion. Il est le premier à aller taper la tchatche avec le boss à la machine à café. Il est le premier aussi peut-être à te couper la parole en réunion pour s'approprier tes idées. Bon, ça, c'est un autre débat. En tout cas, ton voisin qui travaille deux fois moins que toi, mais qui lui, par contre, passe beaucoup plus de temps à se mettre en avant, comme par hasard C'est lui qui obtient les promotions, les augmentations, les évolutions professionnelles que toi, tu ambitionnais. Et ça, c'est pour la simple et bonne raison qu'en fait, la méritocratie ne s'applique pas à 100% dans le monde du travail. Alors, je ne dis pas qu'il y a zéro méritocratie. Je ne dis pas que dans le monde du travail, il suffit de travailler son image pour évoluer. Ce n'est pas du tout ça que je suis en train de dire. Mais en fait, dans le monde du travail, si tu veux évoluer, que tu sois salarié ou que tu sois indépendant, ta réussite professionnelle dépend à 50% certes de tes compétences et de la qualité du travail que tu fournis et à 50% de ta capacité à le faire savoir. Et le problème, c'est que quand tu es bon élève, tu as intégré depuis l'enfance, ce qui était le plus important, et il n'y avait que ça d'important, c'est le savoir-faire. Alors qu'en fait, dans le monde du travail, le savoir est aussi important que le savoir-faire. Donc c'est pour ça, pour répondre à ta question de départ, qu'on ne peut pas dire que l'image, c'est superficiel. L'image, c'est un outil qui est indispensable pour être crédible auprès des personnes qui sont stratégiques dans ton évolution professionnelle.
- Speaker #0
Totalement d'accord. vécu, moi, mes clientes, c'est ce que je vois tous les jours, on est complètement raccord là-dessus. Et du coup, venons-en à des choses très actionnables, très concrètes pour les auditrices. Tu nous as parlé du syndrome de bonne élève. Est-ce que ça s'applique aussi dans le rapport à l'image ? Est-ce que tu vois ça avec tes clientes ? Est-ce que toi-même, tu l'as vécu ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr, carrément, parce que pour moi, le syndrome de la bonne élève, c'est Merci. quand tu penses qu'il suffit de bien faire ton travail pour être reconnu. Moi, je le vois chez toutes les personnes que j'accompagne, en majorité des femmes, mais ça peut aussi se présenter chez des hommes ou des personnes non-binaires, peu importe. Ce qui passe chez ces personnes qui sont atteintes du syndrome de la bonne élève, c'est qu'en fait, c'est des personnes qui se concentrent sur leur travail, leurs compétences, leurs résultats. Et en fait, elles mettent l'image au second plan parce qu'elles s'en méfient, voire elles ont peur de passer comme étant des personnes superficielles si elles se soucient un petit peu trop de leur image. Ou alors elles ont peur de prendre trop de place, d'être jugées, d'être critiquées. Et du coup, le problème, c'est que, comme je te le disais tout à l'heure, l'image dans le monde pro, ça joue sur ton évolution professionnelle, que tu le veuilles ou non, que tu t'en rendes compte ou non. Et en fait, c'est ça, si tu veux, pour moi, on a le syndrome de la bonne élève quand on ne se rend pas compte que notre image joue contre nous dans notre évolution professionnelle. En fait, elles n'en ont pas conscience de l'importance de l'image. Et le problème, tu vois, de toutes ces personnes qui sont atteintes du syndrome de la bonne élève, c'est pas qu'elles ne sont pas compétentes, c'est qu'elles ne sont pas perçues comme étant compétentes. Elles ne sont pas perçues à la hauteur de leurs valeurs professionnelles. Tu vois, tout à l'heure, je te parlais de l'image qui a un delta entre l'image qu'on pense renvoyer et l'image avec laquelle on est perçu. C'est là que réside le problème, en fait. C'est dans ce gap de perception. Moi, tu vois, les personnes que j'accompagne, je suis là pour les aider à se mettre en avant, pour qu'elles soient perçues comme des personnes compétentes. Et le problème, si tu veux aussi, c'est que, à mon sens, la société éduque les femmes pour qu'elles soient discrètes et on ne leur apprend pas à se mettre en valeur. au contraire on leur apprend plutôt à être la plus discrète possible. Et c'est un petit peu ce à quoi j'essaye de pallier avec mes accompagnements, leur apprendre à être visible sans se renier.
- Speaker #0
Alors justement, c'est intéressant parce que là, tu commences à toucher justement ces injonctions contradictoires de quand on est une femme, il faut qu'on soit assertive, mais sans trop se la ramener. Il faut qu'on soit visible, mais en étant un peu discrète. Comment on fait dans son image, justement, pour concilier les deux ? Comment on sort de cette... double contradiction. J'aime bien appeler ça la double impasse. Ça s'appelle le double bind, la double contrainte. Mais en vrai, pour une femme, c'est ressenti, perçu comme une double impasse parce que, face, tu perds, pile, je gagne. Les femmes perdent à tous les coups. Comment réconcilies-tu et comment aides-tu tes clientes à réconcilier cette double impasse, cette double contrainte ?
- Speaker #1
En fait, pour moi, ces injonctions contradictoires, elles existent. Tant qu'elles existent, j'ai envie de te dire qu'on n'a pas trop de pouvoir là-dessus. C'est-à-dire que j'estime qu'en fait, mon combat, il est sur deux niveaux, il est à deux vitesses. C'est-à-dire que tu as mon combat un petit peu militantisme pour faire évoluer la société, mais ça, on sait que la société va évoluer très lentement. Et donc moi, en tant que conseillère en images, quand j'accompagne les gens à ma petite échelle, je me dis, en fait, comment on peut les aider, ces personnes-là, elles, à reprendre le pouvoir sur leur image pour que du coup, ce soit plutôt... une arme, une force, plutôt qu'une contrainte et quelque chose qu'elle subit. Et ça, du coup, ça se fait dans un temps plus court, parce qu'on a du pouvoir sur l'image que nous, on renvoie. Et en fait, pour réussir à sortir de ces injonctions paradoxales qui t'invitent à être élégante, mais pas trop sophistiquée, à te maquiller, mais il faut que tu aies l'air naturel, à être un peu séduisante, mais il ne faut pas que tu sois une grosse allumeuse, etc. En fait, je leur dis toujours à mes clientes, pour reprendre le pouvoir sur son image, il faut juste être soi. C'est-à-dire qu'il faut accepter, il faut être ok avec le fait d'être soi. de s'assumer et il faut aussi se faire à l'idée que si on s'autorise à être soi, ça va forcément déranger certaines personnes. En fait, c'est impossible de plaire à tout le monde. C'est ça le problème, c'est que parce que les femmes veulent plaire à tout le monde, elles ont tendance à se faire discrète, à se réduire, à se minimiser parce qu'elles ne veulent pas prendre trop de place, elles ne veulent pas parler trop fort, elles ne veulent pas qu'on ait l'impression qu'elles se la pètent, qu'elles se mettent trop en avant, etc. Et donc, les femmes, elles se... Bon, les gens qui nous écoutent, vous ne voyez pas, mais je suis en train de mimer avec mes mains le fait qu'elles se recroquillent dans leurs coquilles. Mais du coup, elles se minimisent en permanence. Et en fait, pour moi, pour sortir de ces injonctions-là, il faut s'autoriser à prendre sa place. Pas toute la place. Ce n'est pas parce qu'on s'autorise à prendre sa place qu'on prend toute la place. Ce n'est pas parce qu'on devient visible que ça veut dire que ça y est, on va s'habiller comme un clown multicolore en mode harlequin. Mais en fait, s'autoriser à être soi, à être visible, à prendre sa place, à être entendue, vue et reconnue. Pour moi, c'est comme ça qu'on sort un petit peu de ces... injonctions contradictoires. Et après, d'une personne à une autre, ça va être très différent comment ça va se manifester en termes d'apparence extérieure, de manière de s'exprimer à l'oral ou même de manière de poster sur les réseaux sociaux parce qu'en fonction de la personnalité d'un individu à un autre, ça va vraiment varier. Mais ce qui fait qu'on sort de ces injonctions contradictoires, c'est quand on s'autorise à être soi et à prendre la place qui nous revient et sans s'excuser d'exister.
- Speaker #0
Ça me parle beaucoup ce que tu dis, Lucille. C'est ce que moi j'appelle l'ancrage. Et la façon dont je vois les choses, et nous, on travaille beaucoup au sein du club de pouvoir cet ancrage de nos membres, et je pense que ça vient compléter ce que toi, tu dis sur l'apparence physique, ça s'applique aussi, par exemple, à la façon d'affirmer son leadership, par exemple. Et l'idée, derrière, moi, j'aime bien cette analogie de baisser le son du monde extérieur et d'augmenter le son intérieur pour venir, d'une part, moins entendre les sons parasites, on va dire, et plutôt se recentrer sur sa propre radio interne et sa propre boussole. Et du coup, venir se dire, en fait, je m'en fous d'être trop ou pas assez, moi, j'ai envie d'être plus moi. Comment je me rapproche de moi ? Et après, apprendre en étant soi, à s'ancrer dans ça, plutôt que dans la validation externe. Et du coup, être plus ancré, non seulement dans soi, mais en plus... envers et contre les bruits externes qui vont être là, puisqu'on ne peut pas changer grand-chose à ça, mais qu'on va moins percevoir et qui vont glisser sur soi. C'est ça ?
- Speaker #1
Complètement. Je suis complètement d'accord avec toi. On connaît tous l'exemple de quelqu'un dans notre entourage avec qui on a travaillé. C'est une personne qui a une personnalité forte. On la reconnaît tous parce qu'en fait, elle ne s'excuse pas d'être là. Elle n'a pas peur de donner son avis quand on a des réunions de groupe ou devant les boss, etc. Et en fait, cette personne va... On ne va jamais remettre en question ses décisions ou sa manière d'être parce qu'elle assume tellement sa personnalité que pour tout le monde, c'est une évidence que cette personne, elle est juste telle qu'elle est et qu'elle a souvent, on la retrouve vachement de charisme. Tu vois, ces personnes-là, on se dit, cette personne, elle a quand même vachement de charisme. Mais le charisme, ce n'est pas forcément être Steve Jobs ou Obama. En fait, le charisme, c'est juste s'autoriser à être soi et ne pas s'excuser d'être soi. Et rien que ça, c'est hyper impressionnant pour l'entourage.
- Speaker #0
Tout à fait. Pour moi, le charisme, justement, c'est être ancré dans soi. Ce qui fait que pour les gens, on incarne cet ancrage finalement. Et ce qui attire, ce n'est pas forcément la personnalité ou la façon de s'habiller ou la façon d'être, mais c'est cet élément central qui est cet ancrage à l'intérieur de soi, peu importe la façon dont ça se manifeste physiquement ou par quelles idées.
- Speaker #1
Et l'énergie que tu dégages grâce à ça.
- Speaker #0
Exactement. On va revenir sur cette histoire de superficialité. Je sais qu'à chaque fois que, et je pense que toi aussi ça doit t'arriver, à chaque fois que je parle justement de pouvoir par les vêtements, par la posture, par le non-verbal, il y a des gens qui vont venir me dire « Oui, alors c'est bien joli, mais c'est quand même plus important d'aller travailler un vrai ancrage. » Sans comprendre qu'en fait les deux sont très liés. Est-ce que tu peux partager un exemple de transformation, justement, peut-être d'une des clientes que tu as accompagnées, qui a eu un impact concret sur l'ancrage de la personne, sa capacité d'agir, son pouvoir, sa carrière ?
- Speaker #1
J'en ai un qui est parfait. C'est ma toute première cliente, juste après que j'ai eu ma certification de conseillère en images. Elle s'appelle Anaïs, elle avait 24 ans à l'époque. Et Anaïs, elle est venue me voir parce qu'elle travaille en tant que secrétaire dans une mairie, dans un petit patelin à la campagne. donc secrétaire de mairie et en fait elle est venue me voir parce qu'elle avait cette problématique de travailler avec un maire qui correspondait malheureusement à la caricature un peu du maire de 50 ans 60 ans blanc patriarque etc et elle me disait qu'en fait elle avait un souci c'est que on la prenait pas au sérieux au travail parce que elle elle continue de s'habiller comme une adolescente alors qu'elle était mariée qu'elle était maman qu'elle faisait bien son travail Du coup, le maire s'adressait à elle comme si elle était la stagiaire de service plutôt que comme une collaboratrice à part entière. En plus, malheureusement, Anaïs, elle a des problèmes de dyslexie qui fait qu'au niveau de l'orthographe, c'était compliqué. Elle avait bien évidemment averti son employeur de cette difficulté. Et en fait, la relation était vraiment en train de se dégrader. C'est-à-dire que plus le temps passait, plus ses collaborateurs, en l'occurrence la hiérarchie, lui tombaient dessus sur toutes les fautes qu'elle pouvait faire, etc. Et vraiment, on ne la prenait pas au sérieux. Et il était question, quand elle est venue me voir, pour mettre fin à son contrat de travail. Donc elle en était à ce stade-là. Et elle a ressenti le besoin de travailler sur son image, parce qu'elle voulait ne plus renvoyer l'image d'une adolescente, mais renvoyer l'image d'une femme adulte, alors d'une jeune femme sainte, mais d'une femme adulte, qui travaillait, qui avait des responsabilités, aussi bien dans la vie professionnelle qu'à la maison, puisqu'elle était maman, comme je te le disais. Et donc on a fait tout un travail sur son apparence extérieure, pour le coup, pas sur sa prise de parole publique, ni son image d'éditeur, mais vraiment sur son style étimentaire, sa coupe de cheveux, la manière de se mettre en beauté le matin, etc. L'accompagnement s'est super bien passé, elle était hyper contente quand elle est repartie, mais surtout, ce qui a été le plus flagrant, c'est qu'elle m'a écrit quelques temps après être rentrée, et elle m'a dit, Lucille, c'est incroyable comme le comportement des gens au travail a changé avec moi.
- Speaker #0
C'est-à-dire que maintenant, j'ai le sentiment qu'on me parle comme une adulte et pas comme une ado, que je suis plus écoutée quand je prends la parole en réunion. Et ma relation avec le maire s'est tellement améliorée que mon contrat de travail a été prolongé. Alors, je ne m'attribue bien évidemment pas tout le mérite de la prolongation de son contrat de travail, mais ce que moi j'y vois et ce qu'elle m'a dit aussi par la suite, c'est qu'en fait, elle se sentait tellement bien dans cette incarnation à l'extérieur de qui elle était à l'intérieur. qu'elle-même, ça lui a donné le courage de s'affirmer au travail et elle-même d'adopter une posture qui n'était plus la posture d'une petite fille qui s'excuse d'être là, mais la posture d'une femme qui est compétente, qui fait son travail. Et oui, parfois, il lui arrive de faire des erreurs et alors qu'il n'en fait pas. Et elle a trouvé la force de s'affirmer face à sa hiérarchie et de négocier la prolongation de son contrat de travail, qu'elle a réussi avec brio. Bien évidemment, son contrat de travail n'a pas été prolongé parce qu'elle portait une robe bleue. Ce n'est pas du tout ça, mon métier. Mais sa situation professionnelle s'est améliorée parce qu'elle a fait ce travail sur son image qui lui a donné l'assurance nécessaire pour s'affirmer dans son environnement professionnel. Donc ça, je pense que c'est un de mes plus beaux exemples. Après, j'en ai eu plein d'autres par la suite, mais la liste est longue.
- Speaker #1
C'est super. Et celles qui nous écoutent et qui connaissent ce qu'on appelle, ça me fait penser directement à l'analyse transactionnelle. Je ne sais pas si tu connais, Lucille, l'analyse transactionnelle, c'est une grille de lecture des dynamiques. entre différents individus. Il y a trois rôles, grosso modo dans tout échange, par exemple toi et moi là, il y a trois rôles possibles, le rôle d'adulte, le rôle de parent et le rôle d'enfant. Et en fait, tous les échanges peuvent avoir lieu, mais tous ne seront pas aussi vertueux ou collaboratifs. S'il s'installe une dynamique entre deux personnes, d'un parent et d'un enfant, si en fait, celui qui joue le rôle d'enfant ... veut devenir vue comme un adulte et s'émanciper, ça peut causer des problèmes dans la relation. Et puis là, en l'occurrence, ce que tu me dis de cet échange, c'est que, grosso modo, elle était bloquée dans cette place d'enfant et elle-même. C'est-à-dire que l'idée, ce n'est pas qu'on te met dans une place d'enfant, c'est que toi, tu t'y mets, les gens t'y mettent aussi et qu'après, les gens sont bloqués dans ce schéma de parents-enfants. Et donc, ce que vous avez travaillé ensemble, et ce travail sur l'apparence, et pas que, parce que finalement, ce n'est pas que de l'apparence, le travail sur l'image, c'est venu lui donner une image différente d'elle-même, une perception différente d'elle-même, pour lui permettre d'affirmer une place d'adulte et d'être crédible dans cette place d'adulte par l'autre personne en face qui accepte du coup d'être adulte en face. Et donc, à chacun de reprendre à la fois son pouvoir et ses responsabilités. Et on n'est plus dans « fais ceci, pourquoi tu n'as pas fait ci » , qui est plus un rapport de parent à enfant.
- Speaker #0
Exactement, et c'est très pertinent quand tu dis que ce n'est pas juste une question d'apparence, parce que moi, je parle souvent d'incarnation. Alors d'incarnation, pas dans un sens mystique, je ne sais pas quoi, mais dans le sens où souvent, c'est ce qui revient souvent dans la bouche de mes clients, tous mes clients, c'est qu'ils ont envie d'incarner à l'extérieur comment ils se sentent à l'intérieur. C'est-à-dire que souvent, mes clients viennent me voir parce qu'il y a un décalage entre comment ils se sentent eux en tant que personnes, en tant qu'individus à l'intérieur dans leur personnalité et le problème c'est qu'ils n'arrivent pas à incarner ça dans leur apparence extérieure et donc il y a un petit peu une dissonance si tu veux entre qui ils sont vraiment profondément au fond d'eux et l'image qu'ils renvoient et du coup l'image qui est perçue par des tierces personnes. Donc c'est pour ça que moi j'aime bien, j'aime beaucoup le fait que tu dises que c'est pas juste une question d'apparence, pour moi c'est vraiment une question d'incarnation et donc du coup travailler son image ça veut pas dire se travestir ou se déguiser. Ça veut juste dire incarner notre personnalité.
- Speaker #1
Et du coup, quels conseils tu donnerais concrètement en écoutant ce podcast ? Il y a beaucoup de femmes qui vont se dire, OK, d'accord, maintenant, concrètement, je fais quoi ? Quels sont les trois conseils que tu donnerais à une femme qui veut commencer et renforcer son image professionnelle ?
- Speaker #0
Je vais te donner un conseil principal qui va chapeauter tous les autres. C'est celui d'oser. Alors, je sais, c'est vu, vu et revu. On l'entend partout. Et franchement, des fois, quand tu es une femme, t'en as marre de t'entendre dire d'oser à toutes les sauces. Mais c'est vrai. C'est tellement vrai. Moi, je le vois à titre personnel aussi. Depuis que je m'autorise à être moi-même, que je m'autorise à tenir, mais sans en faire des caisses, ça change ma vie professionnelle. Donc, en fait, oser être soi.
- Speaker #1
Et concrètement ? Concrètement, concrètement. C'est-à-dire, je suis une femme, ça veut dire quoi ? Oser être moi ? Comment se trouve-t-on ?
- Speaker #0
Concrètement, ça veut dire arrêter de s'habiller pour les autres. arrêter de s'habiller en fonction de ce qu'on attend ou ce que tu t'imagines qu'on aimerait que tu t'habilles, enfin comment tu t'habilles, c'est peut-être commencer par changer un détail dans ta tenue en portant une pièce que tu as achetée mais que tu n'oses jamais porter parce que tu l'as achetée, tu as eu un coup de cœur, tu l'adores, ça te correspond à ta personnalité, mais après tu trouves mille et une raisons pour ne pas la porter au quotidien parce que tu te dis « mais qu'est-ce qu'on va penser de moi ? » et les gens vont trouver que je me la pète. et est-ce que ça fait vraiment sérieux, est-ce que ça fait crédible ? En fait, autorise-toi à la porter. Ça peut être un accessoire, ça peut être une pièce, ça peut être une paire de chaussures, peu importe. Sur le plan de la prise de parole, ça peut être déjà oser prendre la parole en réunion. Si ce n'était pas quelque chose que vous faisiez avant, si tous les lundis, dans la réunion d'équipe, du service, etc., jusqu'à maintenant, vous vous écoutiez abonigieusement en prenant des notes discrètement dans votre coin, challengez-vous et faites-vous violence pour prendre la parole une fois dans cette réunion, au moins une fois par semaine, pour que déjà on remarque votre présence et qu'on sache qui vous êtes. et que vous avez quelque chose à dire. Et franchement, c'est dur. La première fois que tu essaies de faire ça, parce que tu te dis, je vais prendre la parole, mais pas pour dire des bêtises. Du coup, il faut préparer sa prise de parole. Il faut essayer de s'autoriser à prendre la parole pour dire quelque chose de pertinent.
- Speaker #1
Justement, pour étoffer ce conseil-là, si vous ne savez pas quoi dire, commencez par les prises de parole pour appuyer ce que d'autres disent.
- Speaker #0
Super, j'adore ça.
- Speaker #1
Ça, c'est plus facile.
- Speaker #0
C'est Jean-Jacques qui s'approprie votre travail.
- Speaker #1
Non, mais justement, il y a des façons de le faire. Mais justement, si on ne sait pas trop quoi dire, on commence par piggyback, donc par quelqu'un dit quelque chose et nous, on est hyper d'accord, on fait savoir qu'on est hyper d'accord. On dit, oui, tout à fait, Jean-Jacques, je suis totalement d'accord avec ce que tu dis d'ailleurs.
- Speaker #0
Exactement, ça commence par un petit pas. Et en troisième conseil, pour boucler avec l'image digitale, je dirais, mettez à jour votre profil LinkedIn ou alors... mettez-vous comme défi, enfin donnez-vous comme défi de poster un post par mois. Si je savais le nombre de personnes que j'accompagne, qui bien évidemment ont un profil LinkedIn, et elles me disent « mais alors moi, je n'ai jamais publié parce que je n'ai rien à dire, et j'ai tellement peur d'être ridicule et de me taper la honte. » Les gens, je te jure, les gens sont terrorisés à l'idée de poster sur LinkedIn, on dirait qu'ils jouent leur vie. Vraiment, moi, ça me fait toujours sourire. Mais en fait, tout le monde a quelque chose d'intéressant à dire, et vous pouvez très bien faire. un poste par mois sur LinkedIn, ça en fait 12 dans l'année, c'est clairement pas la mer à bois, pour juste donner un petit peu des nouvelles à votre réseau, à votre environnement professionnel, leur montrer ce que vous faites, sur quel projet vous êtes en train de travailler. Peut-être que votre entreprise a remporté tel prix et que c'est grâce au travail que vous avez mené avec votre équipe. Bref, peu importe, faites un poste par mois sur LinkedIn pour vous rendre visible auprès de votre réseau professionnel. Je termine avec ça, mais moi, tu vois, ce soir, je vais boire un verre avec une femme qui était en école de commerce avec moi. Donc ça date d'il y a plus de dix ans. Ça ne me rajeunit pas. Ce n'était pas spécialement... On s'entendait bien, mais ce n'est pas devenu une année avec le temps. Mais comme cette fille, ça fait dix ans qu'elle poste sur LinkedIn régulièrement et qu'elle apparaît dans mon fil d'actualité, je sais exactement qui c'est, ce qu'elle fait aujourd'hui, quelle a été sa trajectoire. Et quand elle est venue me proposer qu'on se revoit ce soir, qu'on aille prendre un verre pour se donner des nouvelles et je ne sais pas, peut-être que ça donnerait naissance à une forme de collaboration, de partenariat, etc. bah en fait, même si cette fille c'était pas ma copine et que ça fait 10 ans que je l'ai pas vue Je sais exactement qui fait ce qu'elle fait, c'était quoi son parcours, et c'est quoi toutes ces réussites et ces accomplissements qu'elle a fait ces dernières années. Simplement parce que, régulièrement, quand je me connecte sur LinkedIn, peut-être six fois par an, je vois passer un post d'elle. Ben oui, mais c'est six fois plus que tous les gens qui postent rien. Vous pouvez poster au moins une fois par mois. Challengez-vous, rendez-vous visible.
- Speaker #1
Ah, c'est cool comme conseil. Et là, pareil. Alors moi, je comprends tout à fait. Moi aussi, pendant des années, j'étais complètement terrorisée, peur d'avoir... honte, peur qu'on me juge de poster sur les réseaux. Et j'adore ce conseil de se dire, parce que je vois beaucoup de femmes qui se disent, bon, allez, je vais me motiver pour poster une fois. Sauf que du coup, elles se mettent énormément de pression et elles veulent un post parfait. Alors que si on se dit, je vais poster une fois par mois ce que j'ai fait ce mois-ci ou quels sont mes accomplissements ou mes gratitudes ou peu importe de ce mois-ci. Là, en fait, ça fait retomber la pression parce qu'il va falloir sortir de plusieurs postes. Et donc, on a moins le temps de s'écouter, avoir peur ou d'écouter tout ce qui va nous passer par la tête. Donc, génialissime. Et c'est génial, cette camarade de promo ou d'école avec qui tu as gardé contact, même de loin, juste parce qu'elle dit ce qu'elle fait.
- Speaker #0
Oui, et je pense que la raison pour laquelle... Elle est revenue vers moi cette année. C'est aussi parce que moi, depuis un an, je me suis mise à devenir beaucoup plus active sur LinkedIn qu'avant. Parce qu'il n'y a pas faute de photos. Si j'accompagne les personnes concernant de la bonne lèvre, c'est parce que moi-même, je suis passée par là. Moi, la première, je sais de quoi je parle. Mais comme ça fait un an que je me rends beaucoup plus visible et que je communique massivement sur LinkedIn, comme par hasard, cette personne que je n'ai pas vue depuis dix ans me propose d'aller boire un verre. Ce n'est pas anodin.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Donc nos visibilités respectives ont été utiles pour recréer un contact. Et en fait, la vie professionnelle, tout le monde vous le dira, c'est que ça, c'est que des opportunités, c'est que des mises en contact. Donc, à vous de créer les opportunités en vous rendant visible pour que du coup, vous soyez vu par les bonnes personnes au bon moment. Et c'est ça, moi, je pense, quand on dit on crée sa chance, en fait.
- Speaker #1
Génial. Merci beaucoup, Lucille. C'est passionnant. Je pense qu'on pourrait en parler des heures et des heures.
- Speaker #0
Absolument.
- Speaker #1
Et voilà, c'est déjà la fin de cet épisode. Merci d'avoir écouté. Continuez à pulvériser tous les plafonds de verre et à très bientôt pour un nouvel épisode plein de puissance.
- Speaker #2
Et voilà, c'est déjà la fin de notre rendez-vous. J'espère que vous repartez plus armés, inspirés et prêts à affronter vos défis avec audace et intelligence. Je suis Kaotar Trojet et vous avez écouté Toute Puissante. Continuez de pulvériser tous les plafonds de verre. À très bientôt pour un nouvel épisode. Merci. plein de puissance.