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Christophe Mali au café Les Rigoles cover
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Un café au comptoir - masterclass art, littérature et création

Christophe Mali au café Les Rigoles

Christophe Mali au café Les Rigoles

41min |13/09/2024
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Un café au comptoir - masterclass art, littérature et création

Christophe Mali au café Les Rigoles

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41min |13/09/2024
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Description

J'ai eu l'honneur de discuter avec le chanteur de TRYO, Christophe Mali, au café Les Rigoles, 334 Rue des Pyrénées à Paris (20e).


Mon invité, je dois le confesser, je l’ai détesté. Longtemps. Pour une seule et unique raison : ma petite amie de l’époque de l’université Paris III en Deug de Théâtre, était la fan absolue du groupe dont je reçois aujourd’hui le chanteur.

 

Parfois nous connaissions de franches disputes pour peu que je lui proposais de varier sa playlist, enfin, non, de changer de CD (car nous en étions encore là à cette époque lointaine du siècle précédent) afin de faire tourner la rondelle de Sinsemillia, ou bien celle de Louise Attaque, les Orgues de Barback ou encore Zebda. Mais non, pour elle rien ne surpassait l’Hymne de nos campagnes comme réveil matin, cette chanson qui ouvre le premier album du groupe Tryo, LE quatuor français de reggae acoustique, tendance raggamuffin.

Alors, parfois on s’engueulait très fort, elle me menaçait de me quitter pour partir rejoindre ce groupe qui portait mieux le pantacourt que moi, et qui sans doute – selon elle- savait bien faire pousser leur herbe, eux, aux doux sons de leurs guitares. Un jour on s’est lassés de se chanter l’un l’autre « désolé pour hier soir… » et j’ai émis « un jugement sans appel » c’était « toi et moi », on a vécu « une saison de trop », alors « bye-bye ». « Si la vie m’a mis là » ce ne sera pas « la débandade », et finalement je lui ai dit « j’ai trouvé des amis ». 

Je précise pour ceux qui sont passés à côté des 13 albums de la discographie de Tryo et de leur 30 ans de carrière, que je viens de placer ici huit titres de ce groupe. À vous de jouer pour les retrouver et de vous les passer en boucle dans vos têtes. 


Inspiré par Brassens Renaud Hubert Felix Thieffaine, ce compositeur interprète, est aussi fan d’Alain Souchon !


Mais ce bourreau de travail n’a pas que la scène en tête ! Ce qui lui plait, c’est aider, conseiller, transmettre son savoir scénique, et c’est ce qu’il fait depuis près de 20 ans, aux chantiers des Francos, l’antichambre du festival les Francofolies de la Rochelle. Et c’est comme ça que ce coach d’artistes émergeants a toujours su rester « in touch » avec la scène française actuelle. Preuve en est, le single « derniers humains » sorti dernièrement comme un avant-goût de son second album solo, et qui est l’occasion d’un duo avec Lucie Lebrun du groupe LEJ (Elijay), le trio féminin qui avait remporté en 2013 un concours organisé par Tryo, son groupe, actuellement « en pause » !


Aussi c’est pour évoquer sa carrière solo, son inspiration, sa vision artistique que j’ai convié ce showman sensible au café Les Rigoles dans le 20e arrondissement pour partager avec moi un café au comptoir.


présenté par Alexis Himeros :

https://www.instagram.com/alexishimeros/


instagram Christophe Mali :
https://www.instagram.com/christophe_mali_tryo/


Album solo "Humain" en préparation…
Nouveau single feat. @lucielebrn





Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans un café, tout le monde y passe et chacun s'y retrouve. Je suis Alexis Himéros et j'adore découvrir ces bars, ces cafés, où il fait bon prendre la boisson de son choix pour admirer le temps qui passe. J'ai demandé à des personnalités de m'inviter à partager leurs zincs préférés pour prendre avec elles un café au contour. Café au contour.

  • Speaker #1

    Un café au contour.

  • Speaker #0

    Mon invité du jour, je dois le confesser, je l'ai détesté. Longtemps. Et pour... Une seule et unique raison, ma petite amie de l'époque de l'université Paris 3, en duc de théâtre, était la fan absolue du groupe dont je reçois aujourd'hui le chanteur. Elle connaissait toutes les chansons de leur premier album autoproduit, elle les fredonnait à longueur de temps en s'accompagnant d'un djembé tout en secouant ses dreadlocks au rythme des paroles Mais qu'est-ce qu'il faut faire ? Mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Histoire vraie. Parfois nous connaissions de franches disputes, pour peu que je lui proposais de varier sa playlist. Enfin non, de changer de CD car nous en étions encore là à cette époque lointaine du siècle précédent afin de faire tourner la rondelle de Cinzimilia ou bien celle de Louis Zatac, les ogres de Barbac ou encore Zebda. Mais non, pour elle, rien ne surpassait l'hymne de nos campagnes comme Réveil Matin, cette chanson qui ouvre le premier album du groupe trio Le Quatuor français de reggae acoustique tendance ragamuffin. Alors parfois on s'engueulait très fort, elle me menaçait de me quitter pour partir rejoindre ce groupe. qui portaient mieux le pentacourt que moi, qui sans doute, selon elles, savaient bien faire pousser leur herbe, eux, au doux son de leur guitare. Un jour, on s'est lassés de se chanter l'un l'autre Désolé pour hier soir et j'ai émis un jugement sans appel. C'était toi et moi, on a vécu une saison de trop, alors bye bye. Si la vie m'a mis là, ce ne sera pas la débandade et finalement, je lui ai dit J'ai trouvé des amis Je précise pour ceux qui sont passés à côté des 13 albums de la discographie de Trio et de leur 30 ans de carrière, que je viens de placer ici 8 titres de ce groupe, à vous de jouer pour les retrouver et vous les passer en boucle dans vos têtes. Allez, maintenant que je vous ai laissé des indices pour découvrir l'identité de mon invité, j'aimerais attirer votre attention sur sa personnalité, et ce, indépendamment du groupe qu'il a participé à fonder. Car si ma copine de l'époque a failli sonner chez lui, lui a vraiment frappé chez Jacques Higelin quand il était adolescent. L'histoire est belle puisque le poète chanteur, même s'il l'a d'abord pris pour un fou, l'a ensuite pris sous son aile protectrice. Inspiré par Brassens, Renaud, Hubert-Félix Thieffen, ce compositeur-interprète est aussi fan d'Alain Souchon et c'est à lui qu'il pense toujours quand il se trouve sur une plage du Nord. Autre particularité qui ne saute pas à l'oreille quand on écoute ses chansons, son premier amour, c'est le théâtre et la mise en scène. Petit, il invitait même ses voisins à venir le voir jouer dans sa chambre et ensuite... Il a fait partie de Troupe. D'ailleurs, dès que son groupe lui en laissait le loisir, il retournait à ce jeu entre cours et jardin, sous la direction de plusieurs metteurs en scène, dont le fameux Alexis Michalik. Mais ce bourreau de travail n'a pas que la scène en tête. Ce qui lui plaît, c'est aider, conseiller, transmettre son savoir scénique. Et c'est ce qu'il fait depuis près de 20 ans au chantier des Franco, l'antichambre du festival Les Francofolies de la Rochelle. Et c'est comme ça que ce coach d'artiste émergent a toujours su rester in touch avec la scène française actuelle. Épreuve en est le single Derniers Humains, sorti dernièrement comme un avant-goût de son dernier album solo et qui est l'occasion d'un duo avec Lucie Lebrun du groupe L.E.J., le trio féminin qui avait remporté en 2013 un concours organisé par... Bah trio ! Son groupe actuellement en pause. Aussi c'est pour évoquer sa carrière solo, son inspiration, sa vision artistique, que j'ai convié ce showman sensible au café Les Rigoles, dans le 20ème arrondissement, pour partager avec moi un café au comptoir. Bonjour Christophe Mali.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Je reprends mon souffle.

  • Speaker #1

    Tu reprends ton souffle après cette jolie tirade qui nous a fait voyager à travers le temps et qui m'a fait bien plaisir.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Moi je me demandais, quand on écrit une chanson, on écrit pour qui et on écrit pour quoi ?

  • Speaker #1

    Ça dépend des chansons, ça dépend des moments, ça évolue. Moi je pense que quand on écrit une chanson, on l'écrit pour soi. Moi je suis, quand j'écris, ou quand j'écris... chansons dont je commence par le texte ou guitare mais souvent par le texte en fait je décris pour moi aucun moment je me dis tiens je vais chanter cette chanson elle va faire partie de trio il ya des milliers de personnes qui pour la chanter ou alors je veux défendre un truc pas qu'on y est c'est vraiment un truc à très très personnel et quelle que soit la chanson des fois des fois tu es cliente aux dix ans que tu ailles quand il ya des choses qui te touche une chose qui t'énerve et c'est donc c'est un exutoire en fait tout simplement tu te sers de l'écriture finalement pour Ou alors pour régler des problèmes. Des problèmes, des fois, il faut de fuir, je sais pas, passer un message, mais je suis très... J'écris pas mal de chansons qui parlent de gens, qui sont des hommages à des personnes. Et souvent... Et souvent, je me doute pas du tout que la chanson va faire Putain, sur une scène en fait, au moment où je l'écris. Et c'est arrivé plein de fois, et même des chansons... On parlait de chansons très connues comme Désolé pour hier soir. Désolé pour hier soir, à la base, c'est une blague. Je sortais de l'anniversaire de Guiz et je lui ai écrit une chanson pour le remercier. Ça s'appelait Désolé pour hier soir. À aucun moment, je me suis dit que ça allait être... Comme quand tu fais une chanson pour un mariage, tu sais. Tu fais une chanson pour les mariés, tu l'écris pour eux. À aucun moment, tu te dis, je vais la mettre sur un album. Finalement, des fois, tu as des surprises. Parmi toutes ces chansons, il y en a qui finissent sur les albums. Donc finalement, c'est pour... Alors pour toi, c'est un peu le contraire. Il y a un paradoxe dans ce que je dis. Parce que quelque part... pour d'autres, parce que c'est des hommages à d'autres personnes. Mais si je fais cet hommage, c'est aussi pour moi. C'est parce que j'ai envie de sortir quelque chose de moi-même, pour eux, de leur faire un cadeau.

  • Speaker #0

    C'est une erreur de se dire, j'écris absolument pour le public et puis j'essaie de plaire absolument à son public ?

  • Speaker #1

    Non, parce que ça peut arriver dans un second temps. Moi, je sais que dans l'écriture, je n'essaie pas de plaire à mon public. À aucun moment, je n'y pense. À aucun moment, je me dis, si j'aborde ce thème, ça va être génial, les gens vont adorer. Parce qu'en fait... Ça peut marcher peut-être au début, tu vois, mais avec le temps, ça s'épuise, ce mode de pensée, je pense. Enfin moi, en tout cas, pour moi, ça s'épuise. Par contre, dans l'écriture, je ne pense pas, mais après, j'y pense. Ça, je peux y penser dans les étapes d'après, dans la réalisation d'un album, pour être très franc, dans la conception d'un concert, clairement. C'est-à-dire que quand tu fais un concert, tu sais que les gens viennent te voir, les gens ont des attentes. C'est bien de les surprendre, c'est bien de les frustrer, mais c'est bien aussi de répondre à leurs attentes. Et des fois, tu réponds à leurs attentes par des choses qui toi, tu vas dans des directions où tu ne serais pas forcément allé. Mais tu dis bon, je me dois quand même d'aller dans cette direction parce que c'est ce qu'on attend de moi et c'est normal. Et je respecte, c'est mon job, c'est mon... Voilà. Et puis, carrément, dans la réalisation d'un album, oui, moi, je... Encore une étape très, très différente. Mais quand tu réalises un album, il y a un moment donné, tu peux formater. Oui, carrément, tu peux formater ta musique parce que tu sais que Si tu mets un pied sur tous les temps, tu auras plus de chance, je schématise, mais tu auras plus de chance de passer en radio et tout. Moi, je n'ai pas honte de le dire, je me pose ces questions-là et je n'hésite pas à raboter carrément des chansons pour qu'elles plaisent au plus grand nombre. Alors, il faut garder quand même, on a le final cut au final, on ne fait pas n'importe quoi. Et puis, on a l'expérience aussi. Mais oui, je pense qu'il y a peut-être des artistes qui ne le disent pas, moi, je le dis.

  • Speaker #0

    Ça vous arrive d'écrire pour rien également ?

  • Speaker #1

    Oui. Bah écrire pour rien, non. Comment dire, d'avoir des pages qui restent...

  • Speaker #0

    Vous me direz, non, ça je le garde pour moi.

  • Speaker #1

    Ouais, mais c'est la majorité. Ah bah la majorité des choses que j'écris, je les garde pour moi, ouais. Ah oui, complètement. C'est-à-dire que je pense que sur toutes les chansons que j'ai écrites, l'autre fois je regardais ma fichu Cupidia, parce que j'ai fait des modifications et tout, et je regardais le nombre de chansons, je me disais, moi en fait j'écris un peu de chansons au final. Parce qu'en fait, il y en a tellement que j'ai écrites et qui ne sont jamais sorties en fait. J'ai beaucoup vécu en groupe. Dans un groupe, j'écris des chansons. Des autres, aussi. Des chansons. À la fin, il faut qu'on s'entende sur un album de 15 titres. Sur 15 titres, il y aura moitié-moitié. Il n'y a pas de règle, mais moitié-moitié. Ça fait 7 titres. 7 titres en 3 ans.

  • Speaker #0

    Tu es démocratique.

  • Speaker #1

    7 titres en 3 ans. J'ai écrit 7 chansons en 3 ans. Non, j'en écris plus. J'écris des morceaux et des textes qui sont à mon téléphone. Mes notes, il y en a partout. Et puis, des fois, tu sais quand tu es… Quand tu es en panne, des fois je vais regarder des notes. J'ai même des vieux cahiers d'il y a 15 ans, je vais regarder.

  • Speaker #0

    Ça ravive l'inspiration ?

  • Speaker #1

    Oui, ça ravive l'inspiration, exactement. Parce que des fois, tu lis tes textes, le texte est pourri, puis dedans il y a une phrase, tu rebondis dessus, puis ça permet de rebondir. C'est un exercice d'écriture qui est intéressant.

  • Speaker #0

    Et justement, cet exercice, parce que j'ai l'impression qu'il faut faire travailler la machine, c'est un exercice du quotidien, c'est quand ça vient, l'inspiration. Ça se passe comment ?

  • Speaker #1

    Ça dépend des moments. Alors moi, quand j'écris, c'est pas du tout le genre... Moi, je me force, mais... Moi, j'aime bien procrastiner, donc je veux très bien rester chez moi, sans rien faire. Non, mais c'est la réalité. Vraiment, à me nourrir, justement, l'écriture des autres. Voilà, donc moi, je sais que je me force. Est-ce que c'est quotidien ? Non, absolument pas. Il y a des périodes. C'est des périodes, ça dépend. Je peux créer des fois, des moments, tout le temps. Quand j'étais... Quand j'ai fait cet album solo, j'ai eu une période d'un an où je n'arrêtais pas quasiment tous les jours. C'était mon truc, sport, après bam, après j'écris, après je me mets au piano. Donc des périodes, puis des périodes où je ne fais plus rien. Mais en règle générale, toutes ces dernières années, moi ce qui m'inspire le plus, c'est les autres. C'est-à-dire que quand je lis un super bouquin, j'ai trop envie de faire un bouquin. Quand j'écoute une super chanson... J'ai trop envie de faire une chanson.

  • Speaker #0

    C'est l'émulation.

  • Speaker #1

    Je te jure, quand je... En plus, moi, je suis hyper sensible. Je regarde des films, je passe mon temps à pleurer devant les films. A chaque fois que je... Il faut que je fasse un film. Donc c'est ça qui m'inspire à fond. Il n'y a pas longtemps, j'ai regardé le documentaire sur Céline Dion. Putain, j'avais envie de faire Céline Dion après.

  • Speaker #0

    Vous voulez chanter du Céline Dion ?

  • Speaker #1

    Mais ouais ! Je voulais écrire en Céline Dion. Donc l'inspiration vient souvent de là, des autres. Mais je me force, je ne suis pas genre là. Je me force à écrire. Il y a des choses qui viennent toutes seules, mais je me force.

  • Speaker #0

    Il y a un documentaire sur Michael Jackson, vous savez.

  • Speaker #1

    Je sais. Je sais parce que... Parce que quand j'ai regardé la documentation de Michael Jackson, après, je me suis mis à faire de la danse et à faire du moonwalk. Et j'y suis arrivé. Je ferai une démonstration plus tard.

  • Speaker #0

    Je le laisse passer de M. Hamoto. Votre écriture a souvent été engagée. Est-ce que quand les temps se font plus durs, la plume devient encore plus acerbe ?

  • Speaker #1

    Oui, forcément, parce qu'il y a... Encore une fois, on se nourrit de l'actualité, on se nourrit de ce qui... Donc quand il y a une période un peu oxygène, on est un peu énervé, on a peur. Donc oui, en effet, la plume devient un peu plus tranchante, je crois. C'est marrant parce que tu vois le côté engagé, etc. Donc oui, on a un côté engagé, notre art est cryo, etc. En même temps, on fait aussi des chansons très légères et tout. On le fait parce que voilà, ça fait partie de notre ADN qu'on porte un regard comme ça sur le monde et qu'on se sert de l'écriture pour l'exprimer. Mais je ne parle jamais de responsabilité, pour moi c'est quelque chose de... On n'a pas vraiment de responsabilité. Puis là, en ce moment, vu la période, j'ai l'impression qu'on a une responsabilité de chanteur qui est double. D'un côté, de prendre la parole. C'est-à-dire qu'autant on nous a accusés de faire du bon sentiment pendant des années avec Trio, et pourtant, aujourd'hui, ces bons sentiments-là ne font pas partie de la doxa, en tout cas de la majorité. Donc, responsabilité de prendre la parole, etc. Et en même temps, double responsabilité, qui est aussi, l'artiste doit, c'est paradoxal, mais doit aussi faire évader les gens. C'est-à-dire que dans une période anxiogène comme ça, on a envie d'artistes engagés, mais on a aussi de légèreté totale. Il y a une espèce de paradoxe entre les deux, de se dire Ah, mais en même temps, il faut que je sois mon Renaud et que je donne mon énervement ou ma tristesse ou mon anxiété par rapport à cette période. Et en même temps, j'ai envie de la mettre de côté. En disant Attends, c'est bon, arrête. Les gens sont puteux. Ils sont autant dans le... dans ce climat que toi, donc notre rôle, notre responsabilité, c'est aussi de les faire rêver, de les faire s'évader. Donc c'est assez complexe, finalement.

  • Speaker #0

    Mais c'est le propre de beaucoup de chansonniers, si vous permettez que je mette ce terme-là, c'est de réussir à la fois à galvaniser les foules de façon très joyeuse, et puis de les sentir se concerner. Renaud a fait ça, Trio a fait ça, Sebda a fait ça aussi.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, et je pense que c'est la partie de notre ADN à nous aussi, c'est-à-dire de traiter des sujets quand même assez... assez délicat, sociétaux, et d'y mettre un brin de recul, un brin d'ironie, un brin de folie, qui permet, donc ça donne des thèmes graves sur des accords majeurs, quoi. Donc ouais, ça fait partie de notre politique. Donc ouais, on fait partie de cette vague-là totalement. Mais j'ai peur de comment les gens considèrent la politique, en fait. Comme si c'était quelque chose qui, comme si ça n'avait pas d'importance.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que la politique a bien considéré les gens ?

  • Speaker #1

    Non, la politique, c'est complètement déconnecté. C'est complètement déconnecté des gens. D'ailleurs, on a écrit une chanson qui parle de ça. Et ça fait longtemps, d'ailleurs, que la politique est complètement déconnectée des gens. C'est-à-dire qu'il y a trop d'écarts aujourd'hui entre les personnes qui arrivent au pouvoir et la réalité. Et ça, on le vit au jour le jour. Et même des fois, quand on a l'impression qu'un responsable politique va être un peu plus proche de nous, etc., très, très vite, il est pris dans le... dans la dynamique du pouvoir et qui reste quand même très ancienne, très archaïque finalement en France. Et voilà, et là, c'est une déconnexion totale. Et puis bon, l'histoire de Macron en est un exemple frappant.

  • Speaker #0

    On va faire un vrai ou faux. Jingle ! C'est un vrai ou faux, il y en a dans tous les sens. Vrai ou faux, justement, j'avais évoqué Jacques Higelin dans mon portrait. Vous étiez tellement fan d'Ijlin que vous vous habillez comme lui.

  • Speaker #1

    Vrai. Ah bah vrai, ouais.

  • Speaker #0

    Comment on s'habille comme Jacques Ijlin ?

  • Speaker #1

    Bah écoute, on suit ses périodes. Il a eu des périodes, Jacques Ijlin, moi quand j'étais fan de lui, c'était tombé du ciel. Et après, tu sais, il avait donné naissance à Isia, donc il avait les cheveux longs, puis il avait une espèce de couette comme ça dans le haut du crâne, comme sa fille. Il expliquait que c'était comme sa fille. Donc moi, j'avais les cheveux longs et j'avais la même couette comme ça. Et puis il avait des grands... Comment dire, des grandes tuniques comme ça, assez longues, et toujours dans des matières extrêmement légères, comme ça, quand il marchait, qu'il dansait dans les rues, t'avais le vent qui s'engouffrait comme ça dans sa tenue, et donc ça donnait un côté très vaporeux à son allure, etc. Et puis il sautillait en marchant, alors moi je sautillais en marchant, j'avais les mêmes tuniques très très longues que j'allais chercher ou même me faire confectionner. J'étais complètement taré, mais j'étais fan quoi, vraiment fan. J'étais, comme tu disais, je t'ai sonné chez lui.

  • Speaker #0

    Cœur quoi !

  • Speaker #1

    J'ai attendu des heures devant le Grand Rex, j'ai vu son spectacle au Grand Rex, j'ai dû le voir 15 fois, j'attendais devant. Je l'attendais en balance, Ah, salut Christophe ! Et puis il m'a même invité au balance, à aller le voir, etc. Et puis ma vie artistique n'aurait pas été la même si je n'avais pas eu la rencontre d'Igelin, parce que c'est par Jacques Igelin que j'ai rencontré une directrice de trouble de théâtre qui a pris ma prise sous son aile pendant plusieurs années. C'est par lui que je l'ai rencontré, et puis j'ai fait pas mal de rencontres avec lui, et puis c'est lui qui m'a donné envie de l'écrire, etc. Je suis devenu son voisin. Donc on a passé énormément de temps ensemble. Il m'appelait le soir. Stop, j'ai du fromage,

  • Speaker #0

    j'ai du vin. Génial.

  • Speaker #1

    Donc j'ai passé des nuits entières chez lui à Pantin. Enfin voilà, je m'habillais comme lui. Grand fan. Belle histoire. Et nostalgique de cette magnifique période, de ces années incroyables.

  • Speaker #0

    Une belle histoire. Vrai ou faux ? Bon alors franchement, cette affirmation, elle vaut ce qu'elle vaut. Mais voilà, vrai ou faux, vous êtes anti 4x4.

  • Speaker #1

    anti 4 4 j'ai vu ça pas anti 4 4 nous ou là là c'est compliqué anti cac oui oui sur le fond je suis anti 4 4 parce que parce que voilà parce que les colos parce que colo et en même temps c'est pas obligé de donner une réponse absolument politique non non non non non non je suis pas politiquement correct mais c'est parce que j'ai des amis et suivez 4 4 et c'est qui ont des difficultés à l'acquis qui rendent par besoin et par nécessité donc ça c'est compliqué mais ouais en tout cas en tout cas à paris où est anti 4 4

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, vous avez écrit avec David Hallyday.

  • Speaker #1

    Vrai ? Vrai ? Que j'ai croisé il n'y a pas longtemps. Oui, j'ai écrit avec David Hallyday pour l'ONG One. One, qui est l'ONG de Bono, etc., qui fait énormément pour l'extrême pauvreté dans le monde. C'est une ONG que je suis depuis maintenant plus de dix ans. Je fais pas mal de choses avec eux, notamment suivre un petit peu l'aide aux... de développement au Sénégal, etc. Bref, j'ai fait plein d'actions avec eux. Et Najed Vallaud-Belkacem, qui est la directrice de One, voulait créer l'hymne de One. Donc, elle a contacté plusieurs artistes qui étaient des adhérents et des activistes. Et moi, j'en faisais partie avec David Hallyday. Du coup, j'ai fait les paroles et lui a fait la musique. Et nous avons travaillé ensemble. Et ça a été une rencontre. Moi, j'ai adoré bosser avec David Hallyday. Et c'est un mec absolument adorable. qui a une histoire complètement folle, histoire artistique, histoire familiale aussi. Et voilà, c'est un mec super et j'ai adoré écrire avec lui. Donc je sais que c'est étonnant. Quand j'ai vu la photo,

  • Speaker #0

    j'étais déjà

  • Speaker #1

    Quoi ? Quoi ? Vite, Christophe Malik, comment ça ? Mais moi, j'aime bien ça. J'aime bien justement ces espèces de frontières, de les casser un petit peu.

  • Speaker #0

    Un plombier d'Evreux a reçu des centaines d'appels de fans de trio. Parce que son numéro de portable s'était retrouvé par erreur dans une chanson d'un des albums du groupe.

  • Speaker #1

    Ça n'a aucun sens cette histoire. Oui, c'est vrai. Oui, c'est vrai. Oui, c'est vrai en fait. Non mais c'est n'importe quand. Je vais expliquer aux gens, en fait, on fait une chanson qui s'appelle du cinéma. On évoque plein d'actrices comme ça et tout. Chanson que j'adore d'ailleurs. Bref, et à la fin, et donc le refrain, c'est Ah, on voudrait faire du cinéma Nous, on voudrait faire du cinéma. C'est à la fois assez poétique dans cette chanson et puis à la fois assez drôle. Et puis quand on enregistre le titre en studio, Gizmo à la fin fait... C'est l'improvisation. On improvise, on improvise. Il fait Allez, on va faire du cinéma, appelle-moi Il fait Appelle-moi au 06 25 32 Il dit un numéro au hasard, totalement au hasard. Puis voilà, on trouve ça drôle. Mais c'est vraiment une erreur de débutant. Je ne sais même pas comment on a pu faire pour garder ça bref. Puis nous, on a laissé le truc. Puis on écoutait le numéro et à aucun moment donné, on s'est dit C'est peut-être le numéro de quelqu'un Je te jure, mais c'est n'importe quoi. Donc on a laissé le morceau. Alors qu'on aurait dû bipper au moins le dernier numéro. Enfin, tu vois, la blague, ça l'aurait fait quand même. Non, non, on a laissé le numéro. Tu vois, là, l'album est sorti. Et là, on apprend. Et c'est marrant parce que ça a fait le buzz, mais c'est vraiment pas un buzz volontaire. En fait, ça a fait le buzz, tout le monde en a parlé parce que le plombier a commencé à dire Ah, mais c'est pas possible. On a appelé le plombier, on a été vraiment désolés. On a récupéré le numéro de téléphone, on lui a offert une nouvelle ligne. Et on s'est servi de ce numéro comme une espèce de hotline trio. Donc, je ne sais pas ce qu'il est devenu, ce numéro.

  • Speaker #0

    Pauvre plombier.

  • Speaker #1

    Pauvre plombier,

  • Speaker #0

    ouais. Ça l'a bien emmerdé quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Bon, il nous en a voulu au début. Il nous en a vraiment voulu parce que c'est chiant. Mais après, il a eu son petit période de gloire aussi.

  • Speaker #0

    Après, il est devenu fan de Christophe Mali.

  • Speaker #1

    Je ne le dirais pas jusque-là. Peut-être.

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, la première version de Derniers Humains, qui est le single qui est sorti en radio il y a quelques semaines, était très apocalyptique et vous avez retravaillé les paroles pour la rendre plus optimiste, cette chanson.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. C'est vrai, en fait, cette chanson Derniers Humains, elle vient de ma rencontre avec d'autres auteurs compositeurs. Moi, j'ai toujours composé seul, toujours. Et un jour, on m'a invité dans une session d'écriture. Je sais que ça se fait beaucoup, mais moi, je ne connaissais pas. Donc, session d'écriture où c'était... les ennemis en fait, qui se retrouvent. Donc là, il y avait Sylvain Dutuy de Boulevard Désert, il y avait... Il y avait Jules Giaconelli, il y avait Vincha, il y avait Lamarca, on était plein. Romain Berguin. Et on était... Tibs, qui devait venir, puis qui finalement... Bref. Et on est tous dans une énorme maison, il y a plusieurs postes, et puis tout le monde fait des chansons. Il y en a qui font des chansons pour Yannick Noah, il y en a qui font des chansons pour tel, pour lui, pour machin. Puis moi, j'étais là, je leur ai dit, moi j'ai jamais fait ça les gars, j'ai peur. Mais non. Si si, parce qu'en fait... Tu viens avec un bout de refrain, tu viens pas avec des chansons, tu viens avec un bout de refrain, un bout de truc, puis à la fin de la journée, t'as deux chansons qui sont faites, quoi. C'est vraiment génial. Moi, ça a été la révélation. J'ai adoré en plus travailler avec toutes ces personnes que j'ai citées, ça a été super. Et lors de ces sessions d'écriture, il y a une Vincha et Lamarquin ont écrit Les Derniers Humains sur cette terre. C'est eux qui ont eu l'idée. C'est eux qui ont eu l'idée du thème, etc. Ça vient d'eux. Et donc, un jour, on se fait écouter les trucs, et j'écris cette chanson, et je leur dis, Ma chanson, elle est super, moi j'adore ! Donc la musique était déjà faite, à part le pont, moi j'ai rajouté un petit peu de trucs sur le pont. Peut-être j'ai changé quelques trucs de mélodie. Et au niveau du texte, c'est très apocalyptique. Il y avait vraiment un côté, la terre est brûlée, c'est la mort, ils sont juste deux dessus. Ils vont essayer juste de s'embrasser, mais ils ne vont pas y arriver. Il y a vraiment le côté très imagé, très cinématographique. Je leur disais, non, c'est le contraire. C'est le contraire, on va faire un truc optimiste, on va essayer de mettre de la lumière là-dedans, de faire respirer ce renouveau en fait. C'est vraiment la fleur, la fleur qui naît. Donc oui, on a... complètement retravailler les textes pour en faire une chanson parce qu'elle n'aurait pas eu le même impact en fait clairement et le message n'aurait pas été le même et là donc il ya une envie de nouvel album je dis une envie parce que il est en train de se construire et fini de se construire l'album est fini il est fini il n'y a plus que le mixage à valider donc l'album est fini les chansons sont là il ya quinze chansons sur les 15 je sais pas si les 15 mois être sur l'album ça on n'a pas encore fait de choix peut-être qu'on aura 12 13 on en regardera sous le coude donc l'album est fini Il va sortir je pense peut-être début 2025. Ouais non, il est fini et puis l'envie, bah ouais l'envie. En fait, je me suis pas dit tiens j'ai envie de faire un album solo, c'est pas comme ça s'est passé. C'est qu'en fait j'ai commencé à écrire justement avec des nouveaux auteurs etc. et j'ai commencé à aborder des thèmes beaucoup plus intimes que j'avais pas forcément abordé jusque là. Et j'ai commencé comme ça à empiler des textes, des choses que j'avais jamais chanté. des terrains sur lesquels je n'avais jamais été, des portes que je n'avais jamais ouvertes. Et du coup, quand je me suis retrouvé avec ces chansons, je ne me sentais pas les proposer à Trio. Ça ne pouvait pas... Comment dire ? J'avais vraiment envie que ces chansons voient le jour, et je savais qu'avec Trio, elles n'allaient pas voir le jour. Que sur les 6-7 chansons...

  • Speaker #0

    C'était trop personnel ?

  • Speaker #1

    C'était trop personnel. Et je comprends d'ailleurs, ce n'est pas du tout un reproche. Je suis sûr que Les Derniers Humains aurait pu avoir sa place sur un album de Trio. C'est là où il n'y a pas de problème. Mais quand l'album sortira, vous écouterez, il y a pas mal de choses que je ne pouvais pas. Et je savais très bien que j'allais leur dire... c'est trop personnel, regarde moi j'ai une chanson qui parle de ça une chanson qui parle de ça il y a aussi un cadre donc du coup comme le cadre ne convenait pas je me suis dit bon bah en fait la seule manière de faire vivre ces chansons c'est de les défendre toi même parce qu'en plus c'était pas des chansons que j'aurais pu offrir à d'autres personnes et puis aussi c'était vital pour moi de les chanter et c'est comme ça qu'est né l'album et du coup par nécessité je vous avais vu il y a quelques années à l'Européen et c'était déjà une

  • Speaker #0

    première incursion dans le monde solitaire de la musique hors groupe.

  • Speaker #1

    J'adorais, j'étais seul au piano.

  • Speaker #0

    Et c'était très théâtral. Et c'était très... J'allais dire, c'était très higelin, finalement. Est-ce que c'est toujours cette même veine qui est creusée ?

  • Speaker #1

    Ouais, complètement, puisque par exemple, sur le premier album, j'étais au piano, je faisais un spectacle, c'était quoi, 1h45, un truc comme ça. J'étais tout seul et on était vraiment entre le compteur, je ne dis pas le stand-up parce que c'est un mot quand même, mais c'est-à-dire qu'il y avait beaucoup de chansons, mais il y avait beaucoup de… Ça parlait au public,

  • Speaker #0

    vous alliez même dans le public avec une guitare.

  • Speaker #1

    Exactement, il y avait beaucoup d'improvisations, etc. C'est ça qui m'intéresse dans la scène, clairement, c'est ça que j'aime. J'aime les spectacles très calés, tout ça, il n'y a pas… Je sais faire et j'aime les travailler comme ça aussi. Mais j'aime aussi quand un spectacle déborde parce que voilà, parce que j'acquies je l'impe, parce que je viens de cette école-là. Donc oui, je suis en train de réfléchir au live. Je repars en tournée à partir de janvier 2025. Je suis en train d'y réfléchir et je veux qu'il y ait aussi bien de la musique, mais qu'il y ait aussi cette part de parler avec les gens, etc. D'imprévu, parce que c'est ça le côté, le côté on a l'impression de voir un spectacle qu'une seule fois et qu'on nous l'offre vraiment à nous, à nous en tant que public. Qu'il est unique, c'est ça qui me plaît. Donc part de théâtre, oui, il y en a trop parce que je ne sais pas non plus.

  • Speaker #0

    Et la différence entre les deux albums ?

  • Speaker #1

    La différence c'est que mon premier album, la grande inspiration c'était Ygelin. Je l'ai fait avec Edith Fambouena, mon premier album, elle me dit moi j'aimerais bien avoir des références. Je lui ai amené La tombée du ciel, j'ai fait moi je veux faire Tomber du ciel. Donc un album qui part dans tous les sens, qui est extrêmement généreux, où il y a d'un côté des guitares voiles, des trucs très épurés, et d'un côté des chansons avec des instruments à foison, des pistes à foison. Je veux que ce soit généreux, je veux que ce soit tout flux, je veux qu'il y ait énormément de choses. C'était vraiment le...

  • Speaker #0

    Le Sergent Paper.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était la référence. Et d'ailleurs, elle a réussi, je suis hyper content. Et c'est vrai que c'est un album, je vous emmène, qui part vraiment dans plein de directions.

  • Speaker #0

    Et là ?

  • Speaker #1

    Et là, beaucoup plus calme, beaucoup plus posé. Là, s'il y avait une référence de l'album, ça serait sous-champ. Ça serait vraiment, on serait sur C'est déjà ça ou ce type d'album. Donc à la fois, il y a un côté très solaire, etc. On retrouve sur Les derniers humains des chansons hyper joyeuses, etc. Et il y a des moments très calmes, des moments d'introspection sur soi-même, des moments d'émotion. Voilà, ça serait ça. Donc c'est ça qui change entre les deux. Et après, musicalement, ça part moins dans tous les sens. On est sur un côté plus pop, quoi. Pop, on pourrait dire ça.

  • Speaker #0

    Vous le travaillez comment cet album ? Vous l'avez travaillé comment ? C'est seul au niveau de la production ? C'est du partage avec un groupe que vous recréez autour de vous ?

  • Speaker #1

    Il y a des chansons que j'ai écrites vraiment seul, piano, voix, vraiment seul. Il y a des chansons, comme je disais, que j'ai écrites la plupart. En général, c'est moi qui fais les textes, où on fait les textes à deux et on co-compose la musique. En général, c'est comme ça. Donc là, c'est la nouveauté, c'est que j'ai beaucoup travaillé comme ça. Et ensuite, j'ai travaillé avec deux réales, enfin un plus précisément et un autre qui a été co-réal sur certains titres. Et il s'appelle Jules Giaconelli. Voilà, et Jules Giaconelli, c'est un jeune réalisateur avec qui j'ai co-écrit quelques morceaux sur l'album. Et c'est très simple, je lui amène les morceaux, je lui donne le brief et il se débrouille. Alors je suis derrière lui, mais il se débrouille. Alors je sais que ça paraît ouf. Non mais vraiment, c'est-à-dire que moi j'arrive, j'amène des chansons, je choisis un réal, je lui donne une couleur. Ensuite, je donne les clés de la maison et je lui dis vas-y, tu fais ce que tu veux, tu décores Moi, je te donne les tendances, je te donne ce que j'aime, vers là où je vais aller. Je ne suis pas derrière lui à chaque titre. Ah là là, machin ! Pas du tout. Moi, quand je travaille avec les gens, en tout cas sur les réels, je suis toujours travaillé comme ça. Je donne les clés, je fais vas-y, étonne-moi,

  • Speaker #0

    c'est parti C'est une condition de confiance ?

  • Speaker #1

    Oui, de confiance. Et confiance en moi aussi. Parce qu'en fait, moi, j'ai confiance. Je sais que je ramène des chansons, c'est très prétentieux, mais j'estime qu'elles sont en béton armé, mes chansons. J'estime que les fondations, elles sont là. Donc après, lui, c'est la déco. Alors, avec la déco, tu peux tout casser, tu peux la maison, tu peux... On en parle avant, il y avait une grosse discussion. Mais en général, je laisse... Enfin, quand je dis le réalisateur, je le laisse, quoi. Je le laisse décorer, je le laisse installer son climat, je le laisse installer son... Parce que c'est pour ça que j'ai choisi. Donc, je ne veux pas les... Donc, c'est comme ça que j'ai travaillé. Donc, Jules, morceau après morceau, a travaillé, titre par titre. Et puis, il me faisait écouter à la fin, où j'étais derrière lui, mais... J'écoutais juste à la fin de la journée. Alors après, s'il y a des choses, évidemment, je ne sais pas, après, je peux peaufiner certaines choses. Mais je lui fais confiance. Et puis, on a fait ça. Donc, il y a eu 15 morceaux comme ça. Ensuite, on a été mixé. Donc là, on est en plein mixage. On mixe avec Lionel Capouillet, qui est un Belge qui habite à côté de Bruxelles, qui est très connu parce que c'est la personne qui a beaucoup travaillé avec Stromae. entre autres et qui travaille beaucoup dans l'électro. D'accord. La dance et tout, donc rien à voir avec moi où j'arrête des planos voix et tout. Mais c'est un super gars et là on est sur la phase de mixage. Et puis avant, on enregistrait le duo avec Lucie et puis un autre duo avec justement, je parlais d'Alain Souchon, Alain Souchon participe à l'album. Il vient poser, c'est la dernière voix qu'on a posée, la dernière piste de l'album ça a été la voix d'Alain Souchon.

  • Speaker #0

    Qui n'est pas une voix chantée, on m'a dit.

  • Speaker #1

    Si, c'est une voix chantée, mais ce n'est pas un duo. C'est-à-dire que c'est une apparition. J'évoque dans une chanson Alain Souchon en parlant de mon père et en parlant des plages du Touquet, et à un moment donné, il fait une apparition. Mais ce n'est pas un duo, il va chanter sur les refrains. Il est là, il plane sur la chanson et à la fin, il apparaît et il disparaît.

  • Speaker #0

    J'ai creusé un petit peu parce que je voulais en savoir plus sur ces chansons. Et puis, j'ai réussi à savoir qu'il y avait des thèmes qui étaient très importants pour vous dans ces chansons, des thèmes qui vont parler de votre vie, de votre famille, de votre façon de voir la vie. Même de sexualité ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Je ne vais pas tout dévoiler là. Quand je dis que c'est des choses très intimes, c'est des choses complètement... La famille, complètement, parce que moi, j'ai une famille où on a pas mal vécu la guerre, enfin la guerre, la guerre familiale. Je suis de cette génération de parents qui ne se séparent pas parce qu'il faut rester, parce que les enfants sont là, mais du coup, ça provoque des... Ouais c'est des situations extrêmement difficiles à vivre pour les parents mais bon ils tiennent le coup et puis pour les enfants parce que ça laisse des blessures. Donc c'est quelque chose que j'évoque et puis il y a une chanson qui parle aussi de mon frère, je parle d'une thématique un peu psychanalytique qui parle de l'enfant préféré dans une famille. Il y a souvent un enfant préféré. Et vous ? Ça je vous laisserai le découvrir. On appelle ça l'enfant doré en psychanalyse. Quand j'ai appris qu'on appelait ça l'Enfant Doré, j'ai fait Ah putain, mais c'est incroyable, l'Enfant Doré. Pourquoi l'Enfant Doré ? Après quelques recherches, j'ai écrit une chanson qui parle de ça. Du coup, je me suis retrouvé à écrire, quand je me suis posé la question au début de l'entretien Pour qui vous écrivez ? Moi, du coup, j'écris pour moi. Parce qu'en fait, j'écris pour moi et ensuite les chansons, la première personne à qui je les ai fait écouter, c'est mon frère, c'est ma mère, c'est mon père. Je leur ai dit Regarde, j'ai écouté ça. Et alors là, c'était genre Ah, ok ! Ok d'accord, mais tu vas le mettre sur un album ? Bah ouais, je te demande pas la permission, je te la fais écouter. Je sais même pas si je vais la mettre sur un album, en tout cas la chanson elle est là et tout. Donc c'est des choses assez... Ça et puis de sexualité, après la sexualité, tout le rapport à la bisexualité etc. Ou même à l'homosexualité, c'est quelque chose que j'ai déjà énormément abordé. pas de manière frontale parce que j'en ai parlé beaucoup en parlant d'autres d'histoire d'autres personnes de Brian Williamson avec trio parler d'homophobie même dans mon premier album en écrivant pour Jean-Guy Denis également en écrivant pour Jean-Guy Denis aussi donc c'est un peu en finigrane donc là il y a un côté un peu plus frontal ouais après la période permet aussi d'être un peu plus libéré sur ces sujets-là donc c'est important d'être un peu plus libéré là-dessus Mais je n'en dirai pas plus, les gens vont s'imaginer des choses. C'est un teasing incroyable. C'est un teasing, voilà, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et il y aura de la scène, car je sais qu'il y a déjà des scènes prévues en

  • Speaker #1

    2025. Oui, il y a le Café de la Danse 24-25-26, mars. Et il y a d'autres dates qui vont arriver autour de ce Café de la Danse partout en France. Et puis après, il y a quelques festivals qui vont arriver. On est dessus en ce moment. Et puis après... Et puis après, ça repart en tournée qu'on travaille déjà à partir de septembre 2025, jusqu'à trois petits points dessus.

  • Speaker #0

    Donc en ce moment, c'est une période de gestation. Comment on le vit, en fait, physiquement ? Est-ce que c'est bon, j'ai envie que ça aille vite, j'ai envie que ça aille vite Ou est-ce qu'au contraire, c'est ok, c'est cool, ça se passe bien, c'est une respresse tranquille, je ne parle pas de votre physique du tout ?

  • Speaker #1

    Non, non, moi, j'ai envie que ça aille vite, on veut toujours que ça aille vite, mais après, je me suis fait une raison. C'est-à-dire que moi, je voulais que l'album, il y a un an, je voulais qu'il sorte. Et à un moment donné, j'ai dit ah, ben là, je voulais qu'il sorte en septembre attendre que ça aille vite et tout. Et en fait, je travaille des équipes où on me dit non, mais Christophe, prends ton temps, prends ton temps, prends ton temps. Donc, du coup, je me suis fait une raison. Je prends mon temps. Donc, je le vis très bien, même si on a toujours envie que ça aille plus vite, ce qui me permet aussi de travailler sur d'autres projets. Donc, du coup, je me suis dit bon, puisque ça ne sort pas maintenant, je vais faire autre chose. Donc, je fais autre chose en ce moment. J'ai écrit.

  • Speaker #0

    Et vous faites quoi ?

  • Speaker #1

    J'essaie de finaliser un truc pour les enfants. Et puis, comme je lis plein de livres, quand j'ai envie d'écrire un livre. Puis comme je regarde plein de films, j'ai envie d'écrire un film. Bref, c'est ce que j'étais là. Le plus dur, c'est la scène. Clairement. Mais vraiment. Et ça, je pense que c'est vraiment… Autant que l'album sorte et tout. La dernière scène que j'ai faite, c'était le 14 juillet dernier avec Léo. Puis là, j'ai fait des scènes, mais qui sont en promo. Je fais de la promo pour mon projet. Je fais des télés, des plateaux radio. Et c'est génial. J'arrive, je joue deux titres. Deux titres, trois titres. Souvent, c'est en PBO.

  • Speaker #0

    Ça détend la guitare. Hein ? Ça détend la guitare.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça, même pas elle est pas branchée la guitare c'est du PBO alors je vais te dire j'ai une guitare Non ça détend les cordes vocales tu vois mais putain donc c'est cool mais en même temps ça me frustre Je veux dire quand t'as bouffé 30 ans de scène c'est fou à quel point ça manque quoi J'ai déjà vécu c'est pas la peine L'adrénaline c'est ça ? Ah non mais c'est un truc de fou mais c'est vraiment incroyable Je sais que je vais y aller donc je prépare et tout mais ça me manque terriblement Et comme je fais de la mise en scène pour d'autres artistes Là, j'ai mis en scène le dernier spectacle d'Ali G, elle partait en festival, putain, je suis dégoûté, je me suis dit, emmenez-moi, quoi. C'est genre, tu restes sur le quai, tu as travaillé le spectacle, et tu vois le bus s'en aller avec les filles à l'intérieur qui font, salut, Christophe. Et toi, tu restes, et moi, emmenez-moi. Non, mais c'est vraiment, ça me manque terriblement. J'ai vu, là, encore, je ne sais plus, il n'y a pas longtemps, je regardais le reportage, là, sur Céline Dion, où, je vais faire un lien, je ne suis pas Céline Dion. Non,

  • Speaker #0

    mais... J'avais pensé qu'on parlerait de Céline Dion.

  • Speaker #1

    Non, mais... Mais tu sais, c'est très émouvant parce qu'à un moment donné, qu'on aime ou qu'on n'aime pas Céline Dion, à un moment donné, elle est privée de ses possibilités à pouvoir chanter. Et quand elle en parle, c'est fou parce que tu vois, quel que soit ce qu'on pense de cet artiste, tu vois que c'est vital. Tu vois qu'à un moment donné, elle a vécu toute sa vie avec ses cordes vocales, avec sa voix, avec cette possibilité, cette facilité à chanter, à émouvoir des foules et à chanter. Et tout d'un coup, on lui prive, on lui casse ça. Elle ne peut plus. Et ça donne des images complètement bouleversantes. Et là, on se dit, à un moment donné, l'artiste est nourri à quelque chose. Et il y a quelque chose qui le nourrit, et c'est au-delà de... C'est vraiment de la nourriture. Donc s'il n'en a pas, il meurt. S'il n'en a pas, il tombe en dépression. Il explose. Et bien voilà. Moi, j'ai la chance encore de pouvoir chanter ça, mais je sais que pour faire comprendre un petit peu ce qu'on peut ressentir, quand il n'y a plus la scène... Ça tient trois mois, quatre mois, cinq mois, six mois. Il y a un moment donné, il y a un truc qui est comme si on a l'impression de ne servir à rien. Et c'est bien d'écrire des chansons, de faire du studio, de répondre, de faire de la promo, de répondre à des entretiens, de rencontrer des gens, de rencontrer des journalistes, d'autres artistes. C'est génial. Il y a un truc pour lequel, en effet, on a l'impression qu'on ne le fait pas. Et vraiment, on a l'impression de ne servir à rien. C'est terrible. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Question rituelle dans un café au comptoir. Et si vous n'aviez pas fait ça, qu'auriez-vous fait ?

  • Speaker #1

    Je peux te répondre très précisément, j'aurais été prof de philo. Puisque moi je ne voulais pas être musicien à la base, je voulais être comédien. J'ai tout fait pour ça, je voulais faire des études de théâtre, je voulais faire le conservatoire de Paris ou la rue Blanche. C'était vraiment mon but. Et mes parents me disaient, tu pourras faire du théâtre, mais il faut que tu assures tes études. Donc j'ai toujours fait des études. Et même quand trio cartonné, je faisais mes études en même temps. Mais non. Oui, puisque j'ai fait ma licence. Tout ce qui est la fin de mon doc et la licence, je l'ai fait à distance. Je travaille sur la route, etc. Ou dans les jours off. Et pareil, j'avais un doc de psychosocial et un doc de logique aussi. J'étais un bon étudiant, moi. J'adorais ça. Et donc, je m'ai toujours dit, si je n'arrive pas à faire la musique, enfin le théâtre en l'occurrence, ce n'est pas grave. Je ferai, j'irai. jusqu'au master, tout ça. Et puis, je deviendrai chercheur ou prof. Et ça me plaisait beaucoup. Je ne me disais pas, ça va être horrible. Non, non. C'était vraiment deux voies qui me plaisaient énormément.

  • Speaker #0

    Et tenir un café, une boîte.

  • Speaker #1

    J'adorais. Non, je l'adorais. Mais ça, c'est plus pour après. Mais oui, j'adorais. J'y pense. Ça fait un petit moment que j'y pense. J'ai failli le faire à un moment donné, puis ça a capoté. J'aimerais beaucoup. Mais il faut faire attention, parce que moi, tous les potes qui ont... Tous les potes qui ont vers des cafés, ils sont venus alcoolo, celui de direct. Mais vraiment, j'en ai plein des exemples. Donc plutôt un café-resto, un lieu de rencontre.

  • Speaker #0

    Alors je vais vous poser trois questions dans l'univers de la boisson. Pour voir si vraiment, vous pourriez avoir une touch là-dessus. Quelle boisson pour les lendemains trop alcoolisés ?

  • Speaker #1

    Pour les lendemains trop alcoolisés, quelle boisson ? L'alcool. Bah oui, c'est terrible à dire, mais en fait quand tu es... Quand tu es vraiment lendemain de cuite, tu dis que tu as un intérêt assez horrible, mieux tu reprends une bière. Une, il ne faut pas te remettre le couvert. Tu reprends une, ça va mieux. Oui, sinon l'eau.

  • Speaker #0

    La bonne réponse, c'est l'eau.

  • Speaker #1

    Il y avait une bonne réponse.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas prendre de café qui déshydrate, mais il faut boire beaucoup d'eau. Quelle est la boisson la plus consommée chez les Rasta ? En tout cas, vous avez des clients Rasta.

  • Speaker #1

    La boisson, tu sais comme dans le hip hop, tu sais les gourdes de jus de fruits, comment on appelle ça ? Mais si, l'espèce de gourde de jus de fruits où ils pètent la paille dedans et ils... Le Capri Sun. Oui, c'est le Capri Sun. Je crois. Mais c'est vrai en plus, le Capri Sun. Tu ne t'attendais pas à ça, mais je crois que c'est le Capri Sun. Comme je suis le rappeur, le Capri Sun. Genre, et bam, le Capri Sun, c'est ça.

  • Speaker #0

    et bien non pas du tout en fait il y a vraiment une réponse il y a vraiment une réponse j'ai vécu en Jamaïque et tout c'est le thé à la ganja et on ne rigole pas oui consommé dans les cérémonies de raisonnement parce que c'est une boisson et c'est un élément central du rituel et de la culture rasta moi je ne fais plus ça,

  • Speaker #1

    j'ai arrêté complètement justement ça peut être une façon de

  • Speaker #0

    Et quelle chanson d'Igelin fait l'apologie d'une boisson pétillante ? Facile.

  • Speaker #1

    Attends,

  • Speaker #0

    une chanson d'Igelin qui fait l'apologie d'une boisson pétillante ?

  • Speaker #1

    Il y en a...

  • Speaker #0

    Il y en a surtout une.

  • Speaker #1

    Alors ça, là tu me bluffes totalement, je ne vois pas du tout. Attends, une boisson pétillante ? Bah, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Ne t'inquiète pas, je voulais faire comme dans le jeu d'Emi. C'est quoi, ce n'est pas ? Bah, champagne. Putain,

  • Speaker #1

    mais je suis grave. Non, mais vraiment, je suis grave. Parce que c'est en face de moi. Parce que c'est juste là, devant moi. Parce qu'on est au champagne. Exactement. Ok. Bah, honte sur moi, champagne.

  • Speaker #0

    Bon, non, finalement, vous n'allez pas perdre.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais dans autre chose que l'alcool. Non,

  • Speaker #0

    mais j'entends.

  • Speaker #1

    J'étais dans autre chose que l'alcool. Et puis, je sais qu'il s'est pas mal. Ouais, non. Bon, champagne, évidemment.

  • Speaker #0

    Vous allez rester sur la musique. avec un formidable deuxième album et puis beaucoup de scènes parce que c'est tout ce qu'on vous souhaite et merci beaucoup d'avoir répondu à cette interview et maintenant on va pouvoir retourner au comptoir et prendre un café au comptoir merci Christophe Mali vous avez écouté un café au comptoir petit mot habituel de chaque fin de podcast allez sur Apple Podcast mettez 5 étoiles c'est encore mieux et puis surtout laissez nous un petit mot pour expliquer comment c'était bien ce podcast, comment vous l'avez aimé vous mettez n'importe quel pseudo, on s'en fout, en tout cas, ça nous offre de la visibilité. Allez partager ce podcast avec vos amis, vos collègues, votre famille, qui vous voulez. En tout cas, merci d'être ici, et à très très très très bientôt pour un nouveau café.

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    21:36

Description

J'ai eu l'honneur de discuter avec le chanteur de TRYO, Christophe Mali, au café Les Rigoles, 334 Rue des Pyrénées à Paris (20e).


Mon invité, je dois le confesser, je l’ai détesté. Longtemps. Pour une seule et unique raison : ma petite amie de l’époque de l’université Paris III en Deug de Théâtre, était la fan absolue du groupe dont je reçois aujourd’hui le chanteur.

 

Parfois nous connaissions de franches disputes pour peu que je lui proposais de varier sa playlist, enfin, non, de changer de CD (car nous en étions encore là à cette époque lointaine du siècle précédent) afin de faire tourner la rondelle de Sinsemillia, ou bien celle de Louise Attaque, les Orgues de Barback ou encore Zebda. Mais non, pour elle rien ne surpassait l’Hymne de nos campagnes comme réveil matin, cette chanson qui ouvre le premier album du groupe Tryo, LE quatuor français de reggae acoustique, tendance raggamuffin.

Alors, parfois on s’engueulait très fort, elle me menaçait de me quitter pour partir rejoindre ce groupe qui portait mieux le pantacourt que moi, et qui sans doute – selon elle- savait bien faire pousser leur herbe, eux, aux doux sons de leurs guitares. Un jour on s’est lassés de se chanter l’un l’autre « désolé pour hier soir… » et j’ai émis « un jugement sans appel » c’était « toi et moi », on a vécu « une saison de trop », alors « bye-bye ». « Si la vie m’a mis là » ce ne sera pas « la débandade », et finalement je lui ai dit « j’ai trouvé des amis ». 

Je précise pour ceux qui sont passés à côté des 13 albums de la discographie de Tryo et de leur 30 ans de carrière, que je viens de placer ici huit titres de ce groupe. À vous de jouer pour les retrouver et de vous les passer en boucle dans vos têtes. 


Inspiré par Brassens Renaud Hubert Felix Thieffaine, ce compositeur interprète, est aussi fan d’Alain Souchon !


Mais ce bourreau de travail n’a pas que la scène en tête ! Ce qui lui plait, c’est aider, conseiller, transmettre son savoir scénique, et c’est ce qu’il fait depuis près de 20 ans, aux chantiers des Francos, l’antichambre du festival les Francofolies de la Rochelle. Et c’est comme ça que ce coach d’artistes émergeants a toujours su rester « in touch » avec la scène française actuelle. Preuve en est, le single « derniers humains » sorti dernièrement comme un avant-goût de son second album solo, et qui est l’occasion d’un duo avec Lucie Lebrun du groupe LEJ (Elijay), le trio féminin qui avait remporté en 2013 un concours organisé par Tryo, son groupe, actuellement « en pause » !


Aussi c’est pour évoquer sa carrière solo, son inspiration, sa vision artistique que j’ai convié ce showman sensible au café Les Rigoles dans le 20e arrondissement pour partager avec moi un café au comptoir.


présenté par Alexis Himeros :

https://www.instagram.com/alexishimeros/


instagram Christophe Mali :
https://www.instagram.com/christophe_mali_tryo/


Album solo "Humain" en préparation…
Nouveau single feat. @lucielebrn





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Transcription

  • Speaker #0

    Dans un café, tout le monde y passe et chacun s'y retrouve. Je suis Alexis Himéros et j'adore découvrir ces bars, ces cafés, où il fait bon prendre la boisson de son choix pour admirer le temps qui passe. J'ai demandé à des personnalités de m'inviter à partager leurs zincs préférés pour prendre avec elles un café au contour. Café au contour.

  • Speaker #1

    Un café au contour.

  • Speaker #0

    Mon invité du jour, je dois le confesser, je l'ai détesté. Longtemps. Et pour... Une seule et unique raison, ma petite amie de l'époque de l'université Paris 3, en duc de théâtre, était la fan absolue du groupe dont je reçois aujourd'hui le chanteur. Elle connaissait toutes les chansons de leur premier album autoproduit, elle les fredonnait à longueur de temps en s'accompagnant d'un djembé tout en secouant ses dreadlocks au rythme des paroles Mais qu'est-ce qu'il faut faire ? Mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Histoire vraie. Parfois nous connaissions de franches disputes, pour peu que je lui proposais de varier sa playlist. Enfin non, de changer de CD car nous en étions encore là à cette époque lointaine du siècle précédent afin de faire tourner la rondelle de Cinzimilia ou bien celle de Louis Zatac, les ogres de Barbac ou encore Zebda. Mais non, pour elle, rien ne surpassait l'hymne de nos campagnes comme Réveil Matin, cette chanson qui ouvre le premier album du groupe trio Le Quatuor français de reggae acoustique tendance ragamuffin. Alors parfois on s'engueulait très fort, elle me menaçait de me quitter pour partir rejoindre ce groupe. qui portaient mieux le pentacourt que moi, qui sans doute, selon elles, savaient bien faire pousser leur herbe, eux, au doux son de leur guitare. Un jour, on s'est lassés de se chanter l'un l'autre Désolé pour hier soir et j'ai émis un jugement sans appel. C'était toi et moi, on a vécu une saison de trop, alors bye bye. Si la vie m'a mis là, ce ne sera pas la débandade et finalement, je lui ai dit J'ai trouvé des amis Je précise pour ceux qui sont passés à côté des 13 albums de la discographie de Trio et de leur 30 ans de carrière, que je viens de placer ici 8 titres de ce groupe, à vous de jouer pour les retrouver et vous les passer en boucle dans vos têtes. Allez, maintenant que je vous ai laissé des indices pour découvrir l'identité de mon invité, j'aimerais attirer votre attention sur sa personnalité, et ce, indépendamment du groupe qu'il a participé à fonder. Car si ma copine de l'époque a failli sonner chez lui, lui a vraiment frappé chez Jacques Higelin quand il était adolescent. L'histoire est belle puisque le poète chanteur, même s'il l'a d'abord pris pour un fou, l'a ensuite pris sous son aile protectrice. Inspiré par Brassens, Renaud, Hubert-Félix Thieffen, ce compositeur-interprète est aussi fan d'Alain Souchon et c'est à lui qu'il pense toujours quand il se trouve sur une plage du Nord. Autre particularité qui ne saute pas à l'oreille quand on écoute ses chansons, son premier amour, c'est le théâtre et la mise en scène. Petit, il invitait même ses voisins à venir le voir jouer dans sa chambre et ensuite... Il a fait partie de Troupe. D'ailleurs, dès que son groupe lui en laissait le loisir, il retournait à ce jeu entre cours et jardin, sous la direction de plusieurs metteurs en scène, dont le fameux Alexis Michalik. Mais ce bourreau de travail n'a pas que la scène en tête. Ce qui lui plaît, c'est aider, conseiller, transmettre son savoir scénique. Et c'est ce qu'il fait depuis près de 20 ans au chantier des Franco, l'antichambre du festival Les Francofolies de la Rochelle. Et c'est comme ça que ce coach d'artiste émergent a toujours su rester in touch avec la scène française actuelle. Épreuve en est le single Derniers Humains, sorti dernièrement comme un avant-goût de son dernier album solo et qui est l'occasion d'un duo avec Lucie Lebrun du groupe L.E.J., le trio féminin qui avait remporté en 2013 un concours organisé par... Bah trio ! Son groupe actuellement en pause. Aussi c'est pour évoquer sa carrière solo, son inspiration, sa vision artistique, que j'ai convié ce showman sensible au café Les Rigoles, dans le 20ème arrondissement, pour partager avec moi un café au comptoir. Bonjour Christophe Mali.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Je reprends mon souffle.

  • Speaker #1

    Tu reprends ton souffle après cette jolie tirade qui nous a fait voyager à travers le temps et qui m'a fait bien plaisir.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Moi je me demandais, quand on écrit une chanson, on écrit pour qui et on écrit pour quoi ?

  • Speaker #1

    Ça dépend des chansons, ça dépend des moments, ça évolue. Moi je pense que quand on écrit une chanson, on l'écrit pour soi. Moi je suis, quand j'écris, ou quand j'écris... chansons dont je commence par le texte ou guitare mais souvent par le texte en fait je décris pour moi aucun moment je me dis tiens je vais chanter cette chanson elle va faire partie de trio il ya des milliers de personnes qui pour la chanter ou alors je veux défendre un truc pas qu'on y est c'est vraiment un truc à très très personnel et quelle que soit la chanson des fois des fois tu es cliente aux dix ans que tu ailles quand il ya des choses qui te touche une chose qui t'énerve et c'est donc c'est un exutoire en fait tout simplement tu te sers de l'écriture finalement pour Ou alors pour régler des problèmes. Des problèmes, des fois, il faut de fuir, je sais pas, passer un message, mais je suis très... J'écris pas mal de chansons qui parlent de gens, qui sont des hommages à des personnes. Et souvent... Et souvent, je me doute pas du tout que la chanson va faire Putain, sur une scène en fait, au moment où je l'écris. Et c'est arrivé plein de fois, et même des chansons... On parlait de chansons très connues comme Désolé pour hier soir. Désolé pour hier soir, à la base, c'est une blague. Je sortais de l'anniversaire de Guiz et je lui ai écrit une chanson pour le remercier. Ça s'appelait Désolé pour hier soir. À aucun moment, je me suis dit que ça allait être... Comme quand tu fais une chanson pour un mariage, tu sais. Tu fais une chanson pour les mariés, tu l'écris pour eux. À aucun moment, tu te dis, je vais la mettre sur un album. Finalement, des fois, tu as des surprises. Parmi toutes ces chansons, il y en a qui finissent sur les albums. Donc finalement, c'est pour... Alors pour toi, c'est un peu le contraire. Il y a un paradoxe dans ce que je dis. Parce que quelque part... pour d'autres, parce que c'est des hommages à d'autres personnes. Mais si je fais cet hommage, c'est aussi pour moi. C'est parce que j'ai envie de sortir quelque chose de moi-même, pour eux, de leur faire un cadeau.

  • Speaker #0

    C'est une erreur de se dire, j'écris absolument pour le public et puis j'essaie de plaire absolument à son public ?

  • Speaker #1

    Non, parce que ça peut arriver dans un second temps. Moi, je sais que dans l'écriture, je n'essaie pas de plaire à mon public. À aucun moment, je n'y pense. À aucun moment, je me dis, si j'aborde ce thème, ça va être génial, les gens vont adorer. Parce qu'en fait... Ça peut marcher peut-être au début, tu vois, mais avec le temps, ça s'épuise, ce mode de pensée, je pense. Enfin moi, en tout cas, pour moi, ça s'épuise. Par contre, dans l'écriture, je ne pense pas, mais après, j'y pense. Ça, je peux y penser dans les étapes d'après, dans la réalisation d'un album, pour être très franc, dans la conception d'un concert, clairement. C'est-à-dire que quand tu fais un concert, tu sais que les gens viennent te voir, les gens ont des attentes. C'est bien de les surprendre, c'est bien de les frustrer, mais c'est bien aussi de répondre à leurs attentes. Et des fois, tu réponds à leurs attentes par des choses qui toi, tu vas dans des directions où tu ne serais pas forcément allé. Mais tu dis bon, je me dois quand même d'aller dans cette direction parce que c'est ce qu'on attend de moi et c'est normal. Et je respecte, c'est mon job, c'est mon... Voilà. Et puis, carrément, dans la réalisation d'un album, oui, moi, je... Encore une étape très, très différente. Mais quand tu réalises un album, il y a un moment donné, tu peux formater. Oui, carrément, tu peux formater ta musique parce que tu sais que Si tu mets un pied sur tous les temps, tu auras plus de chance, je schématise, mais tu auras plus de chance de passer en radio et tout. Moi, je n'ai pas honte de le dire, je me pose ces questions-là et je n'hésite pas à raboter carrément des chansons pour qu'elles plaisent au plus grand nombre. Alors, il faut garder quand même, on a le final cut au final, on ne fait pas n'importe quoi. Et puis, on a l'expérience aussi. Mais oui, je pense qu'il y a peut-être des artistes qui ne le disent pas, moi, je le dis.

  • Speaker #0

    Ça vous arrive d'écrire pour rien également ?

  • Speaker #1

    Oui. Bah écrire pour rien, non. Comment dire, d'avoir des pages qui restent...

  • Speaker #0

    Vous me direz, non, ça je le garde pour moi.

  • Speaker #1

    Ouais, mais c'est la majorité. Ah bah la majorité des choses que j'écris, je les garde pour moi, ouais. Ah oui, complètement. C'est-à-dire que je pense que sur toutes les chansons que j'ai écrites, l'autre fois je regardais ma fichu Cupidia, parce que j'ai fait des modifications et tout, et je regardais le nombre de chansons, je me disais, moi en fait j'écris un peu de chansons au final. Parce qu'en fait, il y en a tellement que j'ai écrites et qui ne sont jamais sorties en fait. J'ai beaucoup vécu en groupe. Dans un groupe, j'écris des chansons. Des autres, aussi. Des chansons. À la fin, il faut qu'on s'entende sur un album de 15 titres. Sur 15 titres, il y aura moitié-moitié. Il n'y a pas de règle, mais moitié-moitié. Ça fait 7 titres. 7 titres en 3 ans.

  • Speaker #0

    Tu es démocratique.

  • Speaker #1

    7 titres en 3 ans. J'ai écrit 7 chansons en 3 ans. Non, j'en écris plus. J'écris des morceaux et des textes qui sont à mon téléphone. Mes notes, il y en a partout. Et puis, des fois, tu sais quand tu es… Quand tu es en panne, des fois je vais regarder des notes. J'ai même des vieux cahiers d'il y a 15 ans, je vais regarder.

  • Speaker #0

    Ça ravive l'inspiration ?

  • Speaker #1

    Oui, ça ravive l'inspiration, exactement. Parce que des fois, tu lis tes textes, le texte est pourri, puis dedans il y a une phrase, tu rebondis dessus, puis ça permet de rebondir. C'est un exercice d'écriture qui est intéressant.

  • Speaker #0

    Et justement, cet exercice, parce que j'ai l'impression qu'il faut faire travailler la machine, c'est un exercice du quotidien, c'est quand ça vient, l'inspiration. Ça se passe comment ?

  • Speaker #1

    Ça dépend des moments. Alors moi, quand j'écris, c'est pas du tout le genre... Moi, je me force, mais... Moi, j'aime bien procrastiner, donc je veux très bien rester chez moi, sans rien faire. Non, mais c'est la réalité. Vraiment, à me nourrir, justement, l'écriture des autres. Voilà, donc moi, je sais que je me force. Est-ce que c'est quotidien ? Non, absolument pas. Il y a des périodes. C'est des périodes, ça dépend. Je peux créer des fois, des moments, tout le temps. Quand j'étais... Quand j'ai fait cet album solo, j'ai eu une période d'un an où je n'arrêtais pas quasiment tous les jours. C'était mon truc, sport, après bam, après j'écris, après je me mets au piano. Donc des périodes, puis des périodes où je ne fais plus rien. Mais en règle générale, toutes ces dernières années, moi ce qui m'inspire le plus, c'est les autres. C'est-à-dire que quand je lis un super bouquin, j'ai trop envie de faire un bouquin. Quand j'écoute une super chanson... J'ai trop envie de faire une chanson.

  • Speaker #0

    C'est l'émulation.

  • Speaker #1

    Je te jure, quand je... En plus, moi, je suis hyper sensible. Je regarde des films, je passe mon temps à pleurer devant les films. A chaque fois que je... Il faut que je fasse un film. Donc c'est ça qui m'inspire à fond. Il n'y a pas longtemps, j'ai regardé le documentaire sur Céline Dion. Putain, j'avais envie de faire Céline Dion après.

  • Speaker #0

    Vous voulez chanter du Céline Dion ?

  • Speaker #1

    Mais ouais ! Je voulais écrire en Céline Dion. Donc l'inspiration vient souvent de là, des autres. Mais je me force, je ne suis pas genre là. Je me force à écrire. Il y a des choses qui viennent toutes seules, mais je me force.

  • Speaker #0

    Il y a un documentaire sur Michael Jackson, vous savez.

  • Speaker #1

    Je sais. Je sais parce que... Parce que quand j'ai regardé la documentation de Michael Jackson, après, je me suis mis à faire de la danse et à faire du moonwalk. Et j'y suis arrivé. Je ferai une démonstration plus tard.

  • Speaker #0

    Je le laisse passer de M. Hamoto. Votre écriture a souvent été engagée. Est-ce que quand les temps se font plus durs, la plume devient encore plus acerbe ?

  • Speaker #1

    Oui, forcément, parce qu'il y a... Encore une fois, on se nourrit de l'actualité, on se nourrit de ce qui... Donc quand il y a une période un peu oxygène, on est un peu énervé, on a peur. Donc oui, en effet, la plume devient un peu plus tranchante, je crois. C'est marrant parce que tu vois le côté engagé, etc. Donc oui, on a un côté engagé, notre art est cryo, etc. En même temps, on fait aussi des chansons très légères et tout. On le fait parce que voilà, ça fait partie de notre ADN qu'on porte un regard comme ça sur le monde et qu'on se sert de l'écriture pour l'exprimer. Mais je ne parle jamais de responsabilité, pour moi c'est quelque chose de... On n'a pas vraiment de responsabilité. Puis là, en ce moment, vu la période, j'ai l'impression qu'on a une responsabilité de chanteur qui est double. D'un côté, de prendre la parole. C'est-à-dire qu'autant on nous a accusés de faire du bon sentiment pendant des années avec Trio, et pourtant, aujourd'hui, ces bons sentiments-là ne font pas partie de la doxa, en tout cas de la majorité. Donc, responsabilité de prendre la parole, etc. Et en même temps, double responsabilité, qui est aussi, l'artiste doit, c'est paradoxal, mais doit aussi faire évader les gens. C'est-à-dire que dans une période anxiogène comme ça, on a envie d'artistes engagés, mais on a aussi de légèreté totale. Il y a une espèce de paradoxe entre les deux, de se dire Ah, mais en même temps, il faut que je sois mon Renaud et que je donne mon énervement ou ma tristesse ou mon anxiété par rapport à cette période. Et en même temps, j'ai envie de la mettre de côté. En disant Attends, c'est bon, arrête. Les gens sont puteux. Ils sont autant dans le... dans ce climat que toi, donc notre rôle, notre responsabilité, c'est aussi de les faire rêver, de les faire s'évader. Donc c'est assez complexe, finalement.

  • Speaker #0

    Mais c'est le propre de beaucoup de chansonniers, si vous permettez que je mette ce terme-là, c'est de réussir à la fois à galvaniser les foules de façon très joyeuse, et puis de les sentir se concerner. Renaud a fait ça, Trio a fait ça, Sebda a fait ça aussi.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, et je pense que c'est la partie de notre ADN à nous aussi, c'est-à-dire de traiter des sujets quand même assez... assez délicat, sociétaux, et d'y mettre un brin de recul, un brin d'ironie, un brin de folie, qui permet, donc ça donne des thèmes graves sur des accords majeurs, quoi. Donc ouais, ça fait partie de notre politique. Donc ouais, on fait partie de cette vague-là totalement. Mais j'ai peur de comment les gens considèrent la politique, en fait. Comme si c'était quelque chose qui, comme si ça n'avait pas d'importance.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que la politique a bien considéré les gens ?

  • Speaker #1

    Non, la politique, c'est complètement déconnecté. C'est complètement déconnecté des gens. D'ailleurs, on a écrit une chanson qui parle de ça. Et ça fait longtemps, d'ailleurs, que la politique est complètement déconnectée des gens. C'est-à-dire qu'il y a trop d'écarts aujourd'hui entre les personnes qui arrivent au pouvoir et la réalité. Et ça, on le vit au jour le jour. Et même des fois, quand on a l'impression qu'un responsable politique va être un peu plus proche de nous, etc., très, très vite, il est pris dans le... dans la dynamique du pouvoir et qui reste quand même très ancienne, très archaïque finalement en France. Et voilà, et là, c'est une déconnexion totale. Et puis bon, l'histoire de Macron en est un exemple frappant.

  • Speaker #0

    On va faire un vrai ou faux. Jingle ! C'est un vrai ou faux, il y en a dans tous les sens. Vrai ou faux, justement, j'avais évoqué Jacques Higelin dans mon portrait. Vous étiez tellement fan d'Ijlin que vous vous habillez comme lui.

  • Speaker #1

    Vrai. Ah bah vrai, ouais.

  • Speaker #0

    Comment on s'habille comme Jacques Ijlin ?

  • Speaker #1

    Bah écoute, on suit ses périodes. Il a eu des périodes, Jacques Ijlin, moi quand j'étais fan de lui, c'était tombé du ciel. Et après, tu sais, il avait donné naissance à Isia, donc il avait les cheveux longs, puis il avait une espèce de couette comme ça dans le haut du crâne, comme sa fille. Il expliquait que c'était comme sa fille. Donc moi, j'avais les cheveux longs et j'avais la même couette comme ça. Et puis il avait des grands... Comment dire, des grandes tuniques comme ça, assez longues, et toujours dans des matières extrêmement légères, comme ça, quand il marchait, qu'il dansait dans les rues, t'avais le vent qui s'engouffrait comme ça dans sa tenue, et donc ça donnait un côté très vaporeux à son allure, etc. Et puis il sautillait en marchant, alors moi je sautillais en marchant, j'avais les mêmes tuniques très très longues que j'allais chercher ou même me faire confectionner. J'étais complètement taré, mais j'étais fan quoi, vraiment fan. J'étais, comme tu disais, je t'ai sonné chez lui.

  • Speaker #0

    Cœur quoi !

  • Speaker #1

    J'ai attendu des heures devant le Grand Rex, j'ai vu son spectacle au Grand Rex, j'ai dû le voir 15 fois, j'attendais devant. Je l'attendais en balance, Ah, salut Christophe ! Et puis il m'a même invité au balance, à aller le voir, etc. Et puis ma vie artistique n'aurait pas été la même si je n'avais pas eu la rencontre d'Igelin, parce que c'est par Jacques Igelin que j'ai rencontré une directrice de trouble de théâtre qui a pris ma prise sous son aile pendant plusieurs années. C'est par lui que je l'ai rencontré, et puis j'ai fait pas mal de rencontres avec lui, et puis c'est lui qui m'a donné envie de l'écrire, etc. Je suis devenu son voisin. Donc on a passé énormément de temps ensemble. Il m'appelait le soir. Stop, j'ai du fromage,

  • Speaker #0

    j'ai du vin. Génial.

  • Speaker #1

    Donc j'ai passé des nuits entières chez lui à Pantin. Enfin voilà, je m'habillais comme lui. Grand fan. Belle histoire. Et nostalgique de cette magnifique période, de ces années incroyables.

  • Speaker #0

    Une belle histoire. Vrai ou faux ? Bon alors franchement, cette affirmation, elle vaut ce qu'elle vaut. Mais voilà, vrai ou faux, vous êtes anti 4x4.

  • Speaker #1

    anti 4 4 j'ai vu ça pas anti 4 4 nous ou là là c'est compliqué anti cac oui oui sur le fond je suis anti 4 4 parce que parce que voilà parce que les colos parce que colo et en même temps c'est pas obligé de donner une réponse absolument politique non non non non non non je suis pas politiquement correct mais c'est parce que j'ai des amis et suivez 4 4 et c'est qui ont des difficultés à l'acquis qui rendent par besoin et par nécessité donc ça c'est compliqué mais ouais en tout cas en tout cas à paris où est anti 4 4

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, vous avez écrit avec David Hallyday.

  • Speaker #1

    Vrai ? Vrai ? Que j'ai croisé il n'y a pas longtemps. Oui, j'ai écrit avec David Hallyday pour l'ONG One. One, qui est l'ONG de Bono, etc., qui fait énormément pour l'extrême pauvreté dans le monde. C'est une ONG que je suis depuis maintenant plus de dix ans. Je fais pas mal de choses avec eux, notamment suivre un petit peu l'aide aux... de développement au Sénégal, etc. Bref, j'ai fait plein d'actions avec eux. Et Najed Vallaud-Belkacem, qui est la directrice de One, voulait créer l'hymne de One. Donc, elle a contacté plusieurs artistes qui étaient des adhérents et des activistes. Et moi, j'en faisais partie avec David Hallyday. Du coup, j'ai fait les paroles et lui a fait la musique. Et nous avons travaillé ensemble. Et ça a été une rencontre. Moi, j'ai adoré bosser avec David Hallyday. Et c'est un mec absolument adorable. qui a une histoire complètement folle, histoire artistique, histoire familiale aussi. Et voilà, c'est un mec super et j'ai adoré écrire avec lui. Donc je sais que c'est étonnant. Quand j'ai vu la photo,

  • Speaker #0

    j'étais déjà

  • Speaker #1

    Quoi ? Quoi ? Vite, Christophe Malik, comment ça ? Mais moi, j'aime bien ça. J'aime bien justement ces espèces de frontières, de les casser un petit peu.

  • Speaker #0

    Un plombier d'Evreux a reçu des centaines d'appels de fans de trio. Parce que son numéro de portable s'était retrouvé par erreur dans une chanson d'un des albums du groupe.

  • Speaker #1

    Ça n'a aucun sens cette histoire. Oui, c'est vrai. Oui, c'est vrai. Oui, c'est vrai en fait. Non mais c'est n'importe quand. Je vais expliquer aux gens, en fait, on fait une chanson qui s'appelle du cinéma. On évoque plein d'actrices comme ça et tout. Chanson que j'adore d'ailleurs. Bref, et à la fin, et donc le refrain, c'est Ah, on voudrait faire du cinéma Nous, on voudrait faire du cinéma. C'est à la fois assez poétique dans cette chanson et puis à la fois assez drôle. Et puis quand on enregistre le titre en studio, Gizmo à la fin fait... C'est l'improvisation. On improvise, on improvise. Il fait Allez, on va faire du cinéma, appelle-moi Il fait Appelle-moi au 06 25 32 Il dit un numéro au hasard, totalement au hasard. Puis voilà, on trouve ça drôle. Mais c'est vraiment une erreur de débutant. Je ne sais même pas comment on a pu faire pour garder ça bref. Puis nous, on a laissé le truc. Puis on écoutait le numéro et à aucun moment donné, on s'est dit C'est peut-être le numéro de quelqu'un Je te jure, mais c'est n'importe quoi. Donc on a laissé le morceau. Alors qu'on aurait dû bipper au moins le dernier numéro. Enfin, tu vois, la blague, ça l'aurait fait quand même. Non, non, on a laissé le numéro. Tu vois, là, l'album est sorti. Et là, on apprend. Et c'est marrant parce que ça a fait le buzz, mais c'est vraiment pas un buzz volontaire. En fait, ça a fait le buzz, tout le monde en a parlé parce que le plombier a commencé à dire Ah, mais c'est pas possible. On a appelé le plombier, on a été vraiment désolés. On a récupéré le numéro de téléphone, on lui a offert une nouvelle ligne. Et on s'est servi de ce numéro comme une espèce de hotline trio. Donc, je ne sais pas ce qu'il est devenu, ce numéro.

  • Speaker #0

    Pauvre plombier.

  • Speaker #1

    Pauvre plombier,

  • Speaker #0

    ouais. Ça l'a bien emmerdé quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Bon, il nous en a voulu au début. Il nous en a vraiment voulu parce que c'est chiant. Mais après, il a eu son petit période de gloire aussi.

  • Speaker #0

    Après, il est devenu fan de Christophe Mali.

  • Speaker #1

    Je ne le dirais pas jusque-là. Peut-être.

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, la première version de Derniers Humains, qui est le single qui est sorti en radio il y a quelques semaines, était très apocalyptique et vous avez retravaillé les paroles pour la rendre plus optimiste, cette chanson.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. C'est vrai, en fait, cette chanson Derniers Humains, elle vient de ma rencontre avec d'autres auteurs compositeurs. Moi, j'ai toujours composé seul, toujours. Et un jour, on m'a invité dans une session d'écriture. Je sais que ça se fait beaucoup, mais moi, je ne connaissais pas. Donc, session d'écriture où c'était... les ennemis en fait, qui se retrouvent. Donc là, il y avait Sylvain Dutuy de Boulevard Désert, il y avait... Il y avait Jules Giaconelli, il y avait Vincha, il y avait Lamarca, on était plein. Romain Berguin. Et on était... Tibs, qui devait venir, puis qui finalement... Bref. Et on est tous dans une énorme maison, il y a plusieurs postes, et puis tout le monde fait des chansons. Il y en a qui font des chansons pour Yannick Noah, il y en a qui font des chansons pour tel, pour lui, pour machin. Puis moi, j'étais là, je leur ai dit, moi j'ai jamais fait ça les gars, j'ai peur. Mais non. Si si, parce qu'en fait... Tu viens avec un bout de refrain, tu viens pas avec des chansons, tu viens avec un bout de refrain, un bout de truc, puis à la fin de la journée, t'as deux chansons qui sont faites, quoi. C'est vraiment génial. Moi, ça a été la révélation. J'ai adoré en plus travailler avec toutes ces personnes que j'ai citées, ça a été super. Et lors de ces sessions d'écriture, il y a une Vincha et Lamarquin ont écrit Les Derniers Humains sur cette terre. C'est eux qui ont eu l'idée. C'est eux qui ont eu l'idée du thème, etc. Ça vient d'eux. Et donc, un jour, on se fait écouter les trucs, et j'écris cette chanson, et je leur dis, Ma chanson, elle est super, moi j'adore ! Donc la musique était déjà faite, à part le pont, moi j'ai rajouté un petit peu de trucs sur le pont. Peut-être j'ai changé quelques trucs de mélodie. Et au niveau du texte, c'est très apocalyptique. Il y avait vraiment un côté, la terre est brûlée, c'est la mort, ils sont juste deux dessus. Ils vont essayer juste de s'embrasser, mais ils ne vont pas y arriver. Il y a vraiment le côté très imagé, très cinématographique. Je leur disais, non, c'est le contraire. C'est le contraire, on va faire un truc optimiste, on va essayer de mettre de la lumière là-dedans, de faire respirer ce renouveau en fait. C'est vraiment la fleur, la fleur qui naît. Donc oui, on a... complètement retravailler les textes pour en faire une chanson parce qu'elle n'aurait pas eu le même impact en fait clairement et le message n'aurait pas été le même et là donc il ya une envie de nouvel album je dis une envie parce que il est en train de se construire et fini de se construire l'album est fini il est fini il n'y a plus que le mixage à valider donc l'album est fini les chansons sont là il ya quinze chansons sur les 15 je sais pas si les 15 mois être sur l'album ça on n'a pas encore fait de choix peut-être qu'on aura 12 13 on en regardera sous le coude donc l'album est fini Il va sortir je pense peut-être début 2025. Ouais non, il est fini et puis l'envie, bah ouais l'envie. En fait, je me suis pas dit tiens j'ai envie de faire un album solo, c'est pas comme ça s'est passé. C'est qu'en fait j'ai commencé à écrire justement avec des nouveaux auteurs etc. et j'ai commencé à aborder des thèmes beaucoup plus intimes que j'avais pas forcément abordé jusque là. Et j'ai commencé comme ça à empiler des textes, des choses que j'avais jamais chanté. des terrains sur lesquels je n'avais jamais été, des portes que je n'avais jamais ouvertes. Et du coup, quand je me suis retrouvé avec ces chansons, je ne me sentais pas les proposer à Trio. Ça ne pouvait pas... Comment dire ? J'avais vraiment envie que ces chansons voient le jour, et je savais qu'avec Trio, elles n'allaient pas voir le jour. Que sur les 6-7 chansons...

  • Speaker #0

    C'était trop personnel ?

  • Speaker #1

    C'était trop personnel. Et je comprends d'ailleurs, ce n'est pas du tout un reproche. Je suis sûr que Les Derniers Humains aurait pu avoir sa place sur un album de Trio. C'est là où il n'y a pas de problème. Mais quand l'album sortira, vous écouterez, il y a pas mal de choses que je ne pouvais pas. Et je savais très bien que j'allais leur dire... c'est trop personnel, regarde moi j'ai une chanson qui parle de ça une chanson qui parle de ça il y a aussi un cadre donc du coup comme le cadre ne convenait pas je me suis dit bon bah en fait la seule manière de faire vivre ces chansons c'est de les défendre toi même parce qu'en plus c'était pas des chansons que j'aurais pu offrir à d'autres personnes et puis aussi c'était vital pour moi de les chanter et c'est comme ça qu'est né l'album et du coup par nécessité je vous avais vu il y a quelques années à l'Européen et c'était déjà une

  • Speaker #0

    première incursion dans le monde solitaire de la musique hors groupe.

  • Speaker #1

    J'adorais, j'étais seul au piano.

  • Speaker #0

    Et c'était très théâtral. Et c'était très... J'allais dire, c'était très higelin, finalement. Est-ce que c'est toujours cette même veine qui est creusée ?

  • Speaker #1

    Ouais, complètement, puisque par exemple, sur le premier album, j'étais au piano, je faisais un spectacle, c'était quoi, 1h45, un truc comme ça. J'étais tout seul et on était vraiment entre le compteur, je ne dis pas le stand-up parce que c'est un mot quand même, mais c'est-à-dire qu'il y avait beaucoup de chansons, mais il y avait beaucoup de… Ça parlait au public,

  • Speaker #0

    vous alliez même dans le public avec une guitare.

  • Speaker #1

    Exactement, il y avait beaucoup d'improvisations, etc. C'est ça qui m'intéresse dans la scène, clairement, c'est ça que j'aime. J'aime les spectacles très calés, tout ça, il n'y a pas… Je sais faire et j'aime les travailler comme ça aussi. Mais j'aime aussi quand un spectacle déborde parce que voilà, parce que j'acquies je l'impe, parce que je viens de cette école-là. Donc oui, je suis en train de réfléchir au live. Je repars en tournée à partir de janvier 2025. Je suis en train d'y réfléchir et je veux qu'il y ait aussi bien de la musique, mais qu'il y ait aussi cette part de parler avec les gens, etc. D'imprévu, parce que c'est ça le côté, le côté on a l'impression de voir un spectacle qu'une seule fois et qu'on nous l'offre vraiment à nous, à nous en tant que public. Qu'il est unique, c'est ça qui me plaît. Donc part de théâtre, oui, il y en a trop parce que je ne sais pas non plus.

  • Speaker #0

    Et la différence entre les deux albums ?

  • Speaker #1

    La différence c'est que mon premier album, la grande inspiration c'était Ygelin. Je l'ai fait avec Edith Fambouena, mon premier album, elle me dit moi j'aimerais bien avoir des références. Je lui ai amené La tombée du ciel, j'ai fait moi je veux faire Tomber du ciel. Donc un album qui part dans tous les sens, qui est extrêmement généreux, où il y a d'un côté des guitares voiles, des trucs très épurés, et d'un côté des chansons avec des instruments à foison, des pistes à foison. Je veux que ce soit généreux, je veux que ce soit tout flux, je veux qu'il y ait énormément de choses. C'était vraiment le...

  • Speaker #0

    Le Sergent Paper.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était la référence. Et d'ailleurs, elle a réussi, je suis hyper content. Et c'est vrai que c'est un album, je vous emmène, qui part vraiment dans plein de directions.

  • Speaker #0

    Et là ?

  • Speaker #1

    Et là, beaucoup plus calme, beaucoup plus posé. Là, s'il y avait une référence de l'album, ça serait sous-champ. Ça serait vraiment, on serait sur C'est déjà ça ou ce type d'album. Donc à la fois, il y a un côté très solaire, etc. On retrouve sur Les derniers humains des chansons hyper joyeuses, etc. Et il y a des moments très calmes, des moments d'introspection sur soi-même, des moments d'émotion. Voilà, ça serait ça. Donc c'est ça qui change entre les deux. Et après, musicalement, ça part moins dans tous les sens. On est sur un côté plus pop, quoi. Pop, on pourrait dire ça.

  • Speaker #0

    Vous le travaillez comment cet album ? Vous l'avez travaillé comment ? C'est seul au niveau de la production ? C'est du partage avec un groupe que vous recréez autour de vous ?

  • Speaker #1

    Il y a des chansons que j'ai écrites vraiment seul, piano, voix, vraiment seul. Il y a des chansons, comme je disais, que j'ai écrites la plupart. En général, c'est moi qui fais les textes, où on fait les textes à deux et on co-compose la musique. En général, c'est comme ça. Donc là, c'est la nouveauté, c'est que j'ai beaucoup travaillé comme ça. Et ensuite, j'ai travaillé avec deux réales, enfin un plus précisément et un autre qui a été co-réal sur certains titres. Et il s'appelle Jules Giaconelli. Voilà, et Jules Giaconelli, c'est un jeune réalisateur avec qui j'ai co-écrit quelques morceaux sur l'album. Et c'est très simple, je lui amène les morceaux, je lui donne le brief et il se débrouille. Alors je suis derrière lui, mais il se débrouille. Alors je sais que ça paraît ouf. Non mais vraiment, c'est-à-dire que moi j'arrive, j'amène des chansons, je choisis un réal, je lui donne une couleur. Ensuite, je donne les clés de la maison et je lui dis vas-y, tu fais ce que tu veux, tu décores Moi, je te donne les tendances, je te donne ce que j'aime, vers là où je vais aller. Je ne suis pas derrière lui à chaque titre. Ah là là, machin ! Pas du tout. Moi, quand je travaille avec les gens, en tout cas sur les réels, je suis toujours travaillé comme ça. Je donne les clés, je fais vas-y, étonne-moi,

  • Speaker #0

    c'est parti C'est une condition de confiance ?

  • Speaker #1

    Oui, de confiance. Et confiance en moi aussi. Parce qu'en fait, moi, j'ai confiance. Je sais que je ramène des chansons, c'est très prétentieux, mais j'estime qu'elles sont en béton armé, mes chansons. J'estime que les fondations, elles sont là. Donc après, lui, c'est la déco. Alors, avec la déco, tu peux tout casser, tu peux la maison, tu peux... On en parle avant, il y avait une grosse discussion. Mais en général, je laisse... Enfin, quand je dis le réalisateur, je le laisse, quoi. Je le laisse décorer, je le laisse installer son climat, je le laisse installer son... Parce que c'est pour ça que j'ai choisi. Donc, je ne veux pas les... Donc, c'est comme ça que j'ai travaillé. Donc, Jules, morceau après morceau, a travaillé, titre par titre. Et puis, il me faisait écouter à la fin, où j'étais derrière lui, mais... J'écoutais juste à la fin de la journée. Alors après, s'il y a des choses, évidemment, je ne sais pas, après, je peux peaufiner certaines choses. Mais je lui fais confiance. Et puis, on a fait ça. Donc, il y a eu 15 morceaux comme ça. Ensuite, on a été mixé. Donc là, on est en plein mixage. On mixe avec Lionel Capouillet, qui est un Belge qui habite à côté de Bruxelles, qui est très connu parce que c'est la personne qui a beaucoup travaillé avec Stromae. entre autres et qui travaille beaucoup dans l'électro. D'accord. La dance et tout, donc rien à voir avec moi où j'arrête des planos voix et tout. Mais c'est un super gars et là on est sur la phase de mixage. Et puis avant, on enregistrait le duo avec Lucie et puis un autre duo avec justement, je parlais d'Alain Souchon, Alain Souchon participe à l'album. Il vient poser, c'est la dernière voix qu'on a posée, la dernière piste de l'album ça a été la voix d'Alain Souchon.

  • Speaker #0

    Qui n'est pas une voix chantée, on m'a dit.

  • Speaker #1

    Si, c'est une voix chantée, mais ce n'est pas un duo. C'est-à-dire que c'est une apparition. J'évoque dans une chanson Alain Souchon en parlant de mon père et en parlant des plages du Touquet, et à un moment donné, il fait une apparition. Mais ce n'est pas un duo, il va chanter sur les refrains. Il est là, il plane sur la chanson et à la fin, il apparaît et il disparaît.

  • Speaker #0

    J'ai creusé un petit peu parce que je voulais en savoir plus sur ces chansons. Et puis, j'ai réussi à savoir qu'il y avait des thèmes qui étaient très importants pour vous dans ces chansons, des thèmes qui vont parler de votre vie, de votre famille, de votre façon de voir la vie. Même de sexualité ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Je ne vais pas tout dévoiler là. Quand je dis que c'est des choses très intimes, c'est des choses complètement... La famille, complètement, parce que moi, j'ai une famille où on a pas mal vécu la guerre, enfin la guerre, la guerre familiale. Je suis de cette génération de parents qui ne se séparent pas parce qu'il faut rester, parce que les enfants sont là, mais du coup, ça provoque des... Ouais c'est des situations extrêmement difficiles à vivre pour les parents mais bon ils tiennent le coup et puis pour les enfants parce que ça laisse des blessures. Donc c'est quelque chose que j'évoque et puis il y a une chanson qui parle aussi de mon frère, je parle d'une thématique un peu psychanalytique qui parle de l'enfant préféré dans une famille. Il y a souvent un enfant préféré. Et vous ? Ça je vous laisserai le découvrir. On appelle ça l'enfant doré en psychanalyse. Quand j'ai appris qu'on appelait ça l'Enfant Doré, j'ai fait Ah putain, mais c'est incroyable, l'Enfant Doré. Pourquoi l'Enfant Doré ? Après quelques recherches, j'ai écrit une chanson qui parle de ça. Du coup, je me suis retrouvé à écrire, quand je me suis posé la question au début de l'entretien Pour qui vous écrivez ? Moi, du coup, j'écris pour moi. Parce qu'en fait, j'écris pour moi et ensuite les chansons, la première personne à qui je les ai fait écouter, c'est mon frère, c'est ma mère, c'est mon père. Je leur ai dit Regarde, j'ai écouté ça. Et alors là, c'était genre Ah, ok ! Ok d'accord, mais tu vas le mettre sur un album ? Bah ouais, je te demande pas la permission, je te la fais écouter. Je sais même pas si je vais la mettre sur un album, en tout cas la chanson elle est là et tout. Donc c'est des choses assez... Ça et puis de sexualité, après la sexualité, tout le rapport à la bisexualité etc. Ou même à l'homosexualité, c'est quelque chose que j'ai déjà énormément abordé. pas de manière frontale parce que j'en ai parlé beaucoup en parlant d'autres d'histoire d'autres personnes de Brian Williamson avec trio parler d'homophobie même dans mon premier album en écrivant pour Jean-Guy Denis également en écrivant pour Jean-Guy Denis aussi donc c'est un peu en finigrane donc là il y a un côté un peu plus frontal ouais après la période permet aussi d'être un peu plus libéré sur ces sujets-là donc c'est important d'être un peu plus libéré là-dessus Mais je n'en dirai pas plus, les gens vont s'imaginer des choses. C'est un teasing incroyable. C'est un teasing, voilà, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et il y aura de la scène, car je sais qu'il y a déjà des scènes prévues en

  • Speaker #1

    2025. Oui, il y a le Café de la Danse 24-25-26, mars. Et il y a d'autres dates qui vont arriver autour de ce Café de la Danse partout en France. Et puis après, il y a quelques festivals qui vont arriver. On est dessus en ce moment. Et puis après... Et puis après, ça repart en tournée qu'on travaille déjà à partir de septembre 2025, jusqu'à trois petits points dessus.

  • Speaker #0

    Donc en ce moment, c'est une période de gestation. Comment on le vit, en fait, physiquement ? Est-ce que c'est bon, j'ai envie que ça aille vite, j'ai envie que ça aille vite Ou est-ce qu'au contraire, c'est ok, c'est cool, ça se passe bien, c'est une respresse tranquille, je ne parle pas de votre physique du tout ?

  • Speaker #1

    Non, non, moi, j'ai envie que ça aille vite, on veut toujours que ça aille vite, mais après, je me suis fait une raison. C'est-à-dire que moi, je voulais que l'album, il y a un an, je voulais qu'il sorte. Et à un moment donné, j'ai dit ah, ben là, je voulais qu'il sorte en septembre attendre que ça aille vite et tout. Et en fait, je travaille des équipes où on me dit non, mais Christophe, prends ton temps, prends ton temps, prends ton temps. Donc, du coup, je me suis fait une raison. Je prends mon temps. Donc, je le vis très bien, même si on a toujours envie que ça aille plus vite, ce qui me permet aussi de travailler sur d'autres projets. Donc, du coup, je me suis dit bon, puisque ça ne sort pas maintenant, je vais faire autre chose. Donc, je fais autre chose en ce moment. J'ai écrit.

  • Speaker #0

    Et vous faites quoi ?

  • Speaker #1

    J'essaie de finaliser un truc pour les enfants. Et puis, comme je lis plein de livres, quand j'ai envie d'écrire un livre. Puis comme je regarde plein de films, j'ai envie d'écrire un film. Bref, c'est ce que j'étais là. Le plus dur, c'est la scène. Clairement. Mais vraiment. Et ça, je pense que c'est vraiment… Autant que l'album sorte et tout. La dernière scène que j'ai faite, c'était le 14 juillet dernier avec Léo. Puis là, j'ai fait des scènes, mais qui sont en promo. Je fais de la promo pour mon projet. Je fais des télés, des plateaux radio. Et c'est génial. J'arrive, je joue deux titres. Deux titres, trois titres. Souvent, c'est en PBO.

  • Speaker #0

    Ça détend la guitare. Hein ? Ça détend la guitare.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça, même pas elle est pas branchée la guitare c'est du PBO alors je vais te dire j'ai une guitare Non ça détend les cordes vocales tu vois mais putain donc c'est cool mais en même temps ça me frustre Je veux dire quand t'as bouffé 30 ans de scène c'est fou à quel point ça manque quoi J'ai déjà vécu c'est pas la peine L'adrénaline c'est ça ? Ah non mais c'est un truc de fou mais c'est vraiment incroyable Je sais que je vais y aller donc je prépare et tout mais ça me manque terriblement Et comme je fais de la mise en scène pour d'autres artistes Là, j'ai mis en scène le dernier spectacle d'Ali G, elle partait en festival, putain, je suis dégoûté, je me suis dit, emmenez-moi, quoi. C'est genre, tu restes sur le quai, tu as travaillé le spectacle, et tu vois le bus s'en aller avec les filles à l'intérieur qui font, salut, Christophe. Et toi, tu restes, et moi, emmenez-moi. Non, mais c'est vraiment, ça me manque terriblement. J'ai vu, là, encore, je ne sais plus, il n'y a pas longtemps, je regardais le reportage, là, sur Céline Dion, où, je vais faire un lien, je ne suis pas Céline Dion. Non,

  • Speaker #0

    mais... J'avais pensé qu'on parlerait de Céline Dion.

  • Speaker #1

    Non, mais... Mais tu sais, c'est très émouvant parce qu'à un moment donné, qu'on aime ou qu'on n'aime pas Céline Dion, à un moment donné, elle est privée de ses possibilités à pouvoir chanter. Et quand elle en parle, c'est fou parce que tu vois, quel que soit ce qu'on pense de cet artiste, tu vois que c'est vital. Tu vois qu'à un moment donné, elle a vécu toute sa vie avec ses cordes vocales, avec sa voix, avec cette possibilité, cette facilité à chanter, à émouvoir des foules et à chanter. Et tout d'un coup, on lui prive, on lui casse ça. Elle ne peut plus. Et ça donne des images complètement bouleversantes. Et là, on se dit, à un moment donné, l'artiste est nourri à quelque chose. Et il y a quelque chose qui le nourrit, et c'est au-delà de... C'est vraiment de la nourriture. Donc s'il n'en a pas, il meurt. S'il n'en a pas, il tombe en dépression. Il explose. Et bien voilà. Moi, j'ai la chance encore de pouvoir chanter ça, mais je sais que pour faire comprendre un petit peu ce qu'on peut ressentir, quand il n'y a plus la scène... Ça tient trois mois, quatre mois, cinq mois, six mois. Il y a un moment donné, il y a un truc qui est comme si on a l'impression de ne servir à rien. Et c'est bien d'écrire des chansons, de faire du studio, de répondre, de faire de la promo, de répondre à des entretiens, de rencontrer des gens, de rencontrer des journalistes, d'autres artistes. C'est génial. Il y a un truc pour lequel, en effet, on a l'impression qu'on ne le fait pas. Et vraiment, on a l'impression de ne servir à rien. C'est terrible. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Question rituelle dans un café au comptoir. Et si vous n'aviez pas fait ça, qu'auriez-vous fait ?

  • Speaker #1

    Je peux te répondre très précisément, j'aurais été prof de philo. Puisque moi je ne voulais pas être musicien à la base, je voulais être comédien. J'ai tout fait pour ça, je voulais faire des études de théâtre, je voulais faire le conservatoire de Paris ou la rue Blanche. C'était vraiment mon but. Et mes parents me disaient, tu pourras faire du théâtre, mais il faut que tu assures tes études. Donc j'ai toujours fait des études. Et même quand trio cartonné, je faisais mes études en même temps. Mais non. Oui, puisque j'ai fait ma licence. Tout ce qui est la fin de mon doc et la licence, je l'ai fait à distance. Je travaille sur la route, etc. Ou dans les jours off. Et pareil, j'avais un doc de psychosocial et un doc de logique aussi. J'étais un bon étudiant, moi. J'adorais ça. Et donc, je m'ai toujours dit, si je n'arrive pas à faire la musique, enfin le théâtre en l'occurrence, ce n'est pas grave. Je ferai, j'irai. jusqu'au master, tout ça. Et puis, je deviendrai chercheur ou prof. Et ça me plaisait beaucoup. Je ne me disais pas, ça va être horrible. Non, non. C'était vraiment deux voies qui me plaisaient énormément.

  • Speaker #0

    Et tenir un café, une boîte.

  • Speaker #1

    J'adorais. Non, je l'adorais. Mais ça, c'est plus pour après. Mais oui, j'adorais. J'y pense. Ça fait un petit moment que j'y pense. J'ai failli le faire à un moment donné, puis ça a capoté. J'aimerais beaucoup. Mais il faut faire attention, parce que moi, tous les potes qui ont... Tous les potes qui ont vers des cafés, ils sont venus alcoolo, celui de direct. Mais vraiment, j'en ai plein des exemples. Donc plutôt un café-resto, un lieu de rencontre.

  • Speaker #0

    Alors je vais vous poser trois questions dans l'univers de la boisson. Pour voir si vraiment, vous pourriez avoir une touch là-dessus. Quelle boisson pour les lendemains trop alcoolisés ?

  • Speaker #1

    Pour les lendemains trop alcoolisés, quelle boisson ? L'alcool. Bah oui, c'est terrible à dire, mais en fait quand tu es... Quand tu es vraiment lendemain de cuite, tu dis que tu as un intérêt assez horrible, mieux tu reprends une bière. Une, il ne faut pas te remettre le couvert. Tu reprends une, ça va mieux. Oui, sinon l'eau.

  • Speaker #0

    La bonne réponse, c'est l'eau.

  • Speaker #1

    Il y avait une bonne réponse.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas prendre de café qui déshydrate, mais il faut boire beaucoup d'eau. Quelle est la boisson la plus consommée chez les Rasta ? En tout cas, vous avez des clients Rasta.

  • Speaker #1

    La boisson, tu sais comme dans le hip hop, tu sais les gourdes de jus de fruits, comment on appelle ça ? Mais si, l'espèce de gourde de jus de fruits où ils pètent la paille dedans et ils... Le Capri Sun. Oui, c'est le Capri Sun. Je crois. Mais c'est vrai en plus, le Capri Sun. Tu ne t'attendais pas à ça, mais je crois que c'est le Capri Sun. Comme je suis le rappeur, le Capri Sun. Genre, et bam, le Capri Sun, c'est ça.

  • Speaker #0

    et bien non pas du tout en fait il y a vraiment une réponse il y a vraiment une réponse j'ai vécu en Jamaïque et tout c'est le thé à la ganja et on ne rigole pas oui consommé dans les cérémonies de raisonnement parce que c'est une boisson et c'est un élément central du rituel et de la culture rasta moi je ne fais plus ça,

  • Speaker #1

    j'ai arrêté complètement justement ça peut être une façon de

  • Speaker #0

    Et quelle chanson d'Igelin fait l'apologie d'une boisson pétillante ? Facile.

  • Speaker #1

    Attends,

  • Speaker #0

    une chanson d'Igelin qui fait l'apologie d'une boisson pétillante ?

  • Speaker #1

    Il y en a...

  • Speaker #0

    Il y en a surtout une.

  • Speaker #1

    Alors ça, là tu me bluffes totalement, je ne vois pas du tout. Attends, une boisson pétillante ? Bah, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Ne t'inquiète pas, je voulais faire comme dans le jeu d'Emi. C'est quoi, ce n'est pas ? Bah, champagne. Putain,

  • Speaker #1

    mais je suis grave. Non, mais vraiment, je suis grave. Parce que c'est en face de moi. Parce que c'est juste là, devant moi. Parce qu'on est au champagne. Exactement. Ok. Bah, honte sur moi, champagne.

  • Speaker #0

    Bon, non, finalement, vous n'allez pas perdre.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais dans autre chose que l'alcool. Non,

  • Speaker #0

    mais j'entends.

  • Speaker #1

    J'étais dans autre chose que l'alcool. Et puis, je sais qu'il s'est pas mal. Ouais, non. Bon, champagne, évidemment.

  • Speaker #0

    Vous allez rester sur la musique. avec un formidable deuxième album et puis beaucoup de scènes parce que c'est tout ce qu'on vous souhaite et merci beaucoup d'avoir répondu à cette interview et maintenant on va pouvoir retourner au comptoir et prendre un café au comptoir merci Christophe Mali vous avez écouté un café au comptoir petit mot habituel de chaque fin de podcast allez sur Apple Podcast mettez 5 étoiles c'est encore mieux et puis surtout laissez nous un petit mot pour expliquer comment c'était bien ce podcast, comment vous l'avez aimé vous mettez n'importe quel pseudo, on s'en fout, en tout cas, ça nous offre de la visibilité. Allez partager ce podcast avec vos amis, vos collègues, votre famille, qui vous voulez. En tout cas, merci d'être ici, et à très très très très bientôt pour un nouveau café.

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Description

J'ai eu l'honneur de discuter avec le chanteur de TRYO, Christophe Mali, au café Les Rigoles, 334 Rue des Pyrénées à Paris (20e).


Mon invité, je dois le confesser, je l’ai détesté. Longtemps. Pour une seule et unique raison : ma petite amie de l’époque de l’université Paris III en Deug de Théâtre, était la fan absolue du groupe dont je reçois aujourd’hui le chanteur.

 

Parfois nous connaissions de franches disputes pour peu que je lui proposais de varier sa playlist, enfin, non, de changer de CD (car nous en étions encore là à cette époque lointaine du siècle précédent) afin de faire tourner la rondelle de Sinsemillia, ou bien celle de Louise Attaque, les Orgues de Barback ou encore Zebda. Mais non, pour elle rien ne surpassait l’Hymne de nos campagnes comme réveil matin, cette chanson qui ouvre le premier album du groupe Tryo, LE quatuor français de reggae acoustique, tendance raggamuffin.

Alors, parfois on s’engueulait très fort, elle me menaçait de me quitter pour partir rejoindre ce groupe qui portait mieux le pantacourt que moi, et qui sans doute – selon elle- savait bien faire pousser leur herbe, eux, aux doux sons de leurs guitares. Un jour on s’est lassés de se chanter l’un l’autre « désolé pour hier soir… » et j’ai émis « un jugement sans appel » c’était « toi et moi », on a vécu « une saison de trop », alors « bye-bye ». « Si la vie m’a mis là » ce ne sera pas « la débandade », et finalement je lui ai dit « j’ai trouvé des amis ». 

Je précise pour ceux qui sont passés à côté des 13 albums de la discographie de Tryo et de leur 30 ans de carrière, que je viens de placer ici huit titres de ce groupe. À vous de jouer pour les retrouver et de vous les passer en boucle dans vos têtes. 


Inspiré par Brassens Renaud Hubert Felix Thieffaine, ce compositeur interprète, est aussi fan d’Alain Souchon !


Mais ce bourreau de travail n’a pas que la scène en tête ! Ce qui lui plait, c’est aider, conseiller, transmettre son savoir scénique, et c’est ce qu’il fait depuis près de 20 ans, aux chantiers des Francos, l’antichambre du festival les Francofolies de la Rochelle. Et c’est comme ça que ce coach d’artistes émergeants a toujours su rester « in touch » avec la scène française actuelle. Preuve en est, le single « derniers humains » sorti dernièrement comme un avant-goût de son second album solo, et qui est l’occasion d’un duo avec Lucie Lebrun du groupe LEJ (Elijay), le trio féminin qui avait remporté en 2013 un concours organisé par Tryo, son groupe, actuellement « en pause » !


Aussi c’est pour évoquer sa carrière solo, son inspiration, sa vision artistique que j’ai convié ce showman sensible au café Les Rigoles dans le 20e arrondissement pour partager avec moi un café au comptoir.


présenté par Alexis Himeros :

https://www.instagram.com/alexishimeros/


instagram Christophe Mali :
https://www.instagram.com/christophe_mali_tryo/


Album solo "Humain" en préparation…
Nouveau single feat. @lucielebrn





Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans un café, tout le monde y passe et chacun s'y retrouve. Je suis Alexis Himéros et j'adore découvrir ces bars, ces cafés, où il fait bon prendre la boisson de son choix pour admirer le temps qui passe. J'ai demandé à des personnalités de m'inviter à partager leurs zincs préférés pour prendre avec elles un café au contour. Café au contour.

  • Speaker #1

    Un café au contour.

  • Speaker #0

    Mon invité du jour, je dois le confesser, je l'ai détesté. Longtemps. Et pour... Une seule et unique raison, ma petite amie de l'époque de l'université Paris 3, en duc de théâtre, était la fan absolue du groupe dont je reçois aujourd'hui le chanteur. Elle connaissait toutes les chansons de leur premier album autoproduit, elle les fredonnait à longueur de temps en s'accompagnant d'un djembé tout en secouant ses dreadlocks au rythme des paroles Mais qu'est-ce qu'il faut faire ? Mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Histoire vraie. Parfois nous connaissions de franches disputes, pour peu que je lui proposais de varier sa playlist. Enfin non, de changer de CD car nous en étions encore là à cette époque lointaine du siècle précédent afin de faire tourner la rondelle de Cinzimilia ou bien celle de Louis Zatac, les ogres de Barbac ou encore Zebda. Mais non, pour elle, rien ne surpassait l'hymne de nos campagnes comme Réveil Matin, cette chanson qui ouvre le premier album du groupe trio Le Quatuor français de reggae acoustique tendance ragamuffin. Alors parfois on s'engueulait très fort, elle me menaçait de me quitter pour partir rejoindre ce groupe. qui portaient mieux le pentacourt que moi, qui sans doute, selon elles, savaient bien faire pousser leur herbe, eux, au doux son de leur guitare. Un jour, on s'est lassés de se chanter l'un l'autre Désolé pour hier soir et j'ai émis un jugement sans appel. C'était toi et moi, on a vécu une saison de trop, alors bye bye. Si la vie m'a mis là, ce ne sera pas la débandade et finalement, je lui ai dit J'ai trouvé des amis Je précise pour ceux qui sont passés à côté des 13 albums de la discographie de Trio et de leur 30 ans de carrière, que je viens de placer ici 8 titres de ce groupe, à vous de jouer pour les retrouver et vous les passer en boucle dans vos têtes. Allez, maintenant que je vous ai laissé des indices pour découvrir l'identité de mon invité, j'aimerais attirer votre attention sur sa personnalité, et ce, indépendamment du groupe qu'il a participé à fonder. Car si ma copine de l'époque a failli sonner chez lui, lui a vraiment frappé chez Jacques Higelin quand il était adolescent. L'histoire est belle puisque le poète chanteur, même s'il l'a d'abord pris pour un fou, l'a ensuite pris sous son aile protectrice. Inspiré par Brassens, Renaud, Hubert-Félix Thieffen, ce compositeur-interprète est aussi fan d'Alain Souchon et c'est à lui qu'il pense toujours quand il se trouve sur une plage du Nord. Autre particularité qui ne saute pas à l'oreille quand on écoute ses chansons, son premier amour, c'est le théâtre et la mise en scène. Petit, il invitait même ses voisins à venir le voir jouer dans sa chambre et ensuite... Il a fait partie de Troupe. D'ailleurs, dès que son groupe lui en laissait le loisir, il retournait à ce jeu entre cours et jardin, sous la direction de plusieurs metteurs en scène, dont le fameux Alexis Michalik. Mais ce bourreau de travail n'a pas que la scène en tête. Ce qui lui plaît, c'est aider, conseiller, transmettre son savoir scénique. Et c'est ce qu'il fait depuis près de 20 ans au chantier des Franco, l'antichambre du festival Les Francofolies de la Rochelle. Et c'est comme ça que ce coach d'artiste émergent a toujours su rester in touch avec la scène française actuelle. Épreuve en est le single Derniers Humains, sorti dernièrement comme un avant-goût de son dernier album solo et qui est l'occasion d'un duo avec Lucie Lebrun du groupe L.E.J., le trio féminin qui avait remporté en 2013 un concours organisé par... Bah trio ! Son groupe actuellement en pause. Aussi c'est pour évoquer sa carrière solo, son inspiration, sa vision artistique, que j'ai convié ce showman sensible au café Les Rigoles, dans le 20ème arrondissement, pour partager avec moi un café au comptoir. Bonjour Christophe Mali.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Je reprends mon souffle.

  • Speaker #1

    Tu reprends ton souffle après cette jolie tirade qui nous a fait voyager à travers le temps et qui m'a fait bien plaisir.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Moi je me demandais, quand on écrit une chanson, on écrit pour qui et on écrit pour quoi ?

  • Speaker #1

    Ça dépend des chansons, ça dépend des moments, ça évolue. Moi je pense que quand on écrit une chanson, on l'écrit pour soi. Moi je suis, quand j'écris, ou quand j'écris... chansons dont je commence par le texte ou guitare mais souvent par le texte en fait je décris pour moi aucun moment je me dis tiens je vais chanter cette chanson elle va faire partie de trio il ya des milliers de personnes qui pour la chanter ou alors je veux défendre un truc pas qu'on y est c'est vraiment un truc à très très personnel et quelle que soit la chanson des fois des fois tu es cliente aux dix ans que tu ailles quand il ya des choses qui te touche une chose qui t'énerve et c'est donc c'est un exutoire en fait tout simplement tu te sers de l'écriture finalement pour Ou alors pour régler des problèmes. Des problèmes, des fois, il faut de fuir, je sais pas, passer un message, mais je suis très... J'écris pas mal de chansons qui parlent de gens, qui sont des hommages à des personnes. Et souvent... Et souvent, je me doute pas du tout que la chanson va faire Putain, sur une scène en fait, au moment où je l'écris. Et c'est arrivé plein de fois, et même des chansons... On parlait de chansons très connues comme Désolé pour hier soir. Désolé pour hier soir, à la base, c'est une blague. Je sortais de l'anniversaire de Guiz et je lui ai écrit une chanson pour le remercier. Ça s'appelait Désolé pour hier soir. À aucun moment, je me suis dit que ça allait être... Comme quand tu fais une chanson pour un mariage, tu sais. Tu fais une chanson pour les mariés, tu l'écris pour eux. À aucun moment, tu te dis, je vais la mettre sur un album. Finalement, des fois, tu as des surprises. Parmi toutes ces chansons, il y en a qui finissent sur les albums. Donc finalement, c'est pour... Alors pour toi, c'est un peu le contraire. Il y a un paradoxe dans ce que je dis. Parce que quelque part... pour d'autres, parce que c'est des hommages à d'autres personnes. Mais si je fais cet hommage, c'est aussi pour moi. C'est parce que j'ai envie de sortir quelque chose de moi-même, pour eux, de leur faire un cadeau.

  • Speaker #0

    C'est une erreur de se dire, j'écris absolument pour le public et puis j'essaie de plaire absolument à son public ?

  • Speaker #1

    Non, parce que ça peut arriver dans un second temps. Moi, je sais que dans l'écriture, je n'essaie pas de plaire à mon public. À aucun moment, je n'y pense. À aucun moment, je me dis, si j'aborde ce thème, ça va être génial, les gens vont adorer. Parce qu'en fait... Ça peut marcher peut-être au début, tu vois, mais avec le temps, ça s'épuise, ce mode de pensée, je pense. Enfin moi, en tout cas, pour moi, ça s'épuise. Par contre, dans l'écriture, je ne pense pas, mais après, j'y pense. Ça, je peux y penser dans les étapes d'après, dans la réalisation d'un album, pour être très franc, dans la conception d'un concert, clairement. C'est-à-dire que quand tu fais un concert, tu sais que les gens viennent te voir, les gens ont des attentes. C'est bien de les surprendre, c'est bien de les frustrer, mais c'est bien aussi de répondre à leurs attentes. Et des fois, tu réponds à leurs attentes par des choses qui toi, tu vas dans des directions où tu ne serais pas forcément allé. Mais tu dis bon, je me dois quand même d'aller dans cette direction parce que c'est ce qu'on attend de moi et c'est normal. Et je respecte, c'est mon job, c'est mon... Voilà. Et puis, carrément, dans la réalisation d'un album, oui, moi, je... Encore une étape très, très différente. Mais quand tu réalises un album, il y a un moment donné, tu peux formater. Oui, carrément, tu peux formater ta musique parce que tu sais que Si tu mets un pied sur tous les temps, tu auras plus de chance, je schématise, mais tu auras plus de chance de passer en radio et tout. Moi, je n'ai pas honte de le dire, je me pose ces questions-là et je n'hésite pas à raboter carrément des chansons pour qu'elles plaisent au plus grand nombre. Alors, il faut garder quand même, on a le final cut au final, on ne fait pas n'importe quoi. Et puis, on a l'expérience aussi. Mais oui, je pense qu'il y a peut-être des artistes qui ne le disent pas, moi, je le dis.

  • Speaker #0

    Ça vous arrive d'écrire pour rien également ?

  • Speaker #1

    Oui. Bah écrire pour rien, non. Comment dire, d'avoir des pages qui restent...

  • Speaker #0

    Vous me direz, non, ça je le garde pour moi.

  • Speaker #1

    Ouais, mais c'est la majorité. Ah bah la majorité des choses que j'écris, je les garde pour moi, ouais. Ah oui, complètement. C'est-à-dire que je pense que sur toutes les chansons que j'ai écrites, l'autre fois je regardais ma fichu Cupidia, parce que j'ai fait des modifications et tout, et je regardais le nombre de chansons, je me disais, moi en fait j'écris un peu de chansons au final. Parce qu'en fait, il y en a tellement que j'ai écrites et qui ne sont jamais sorties en fait. J'ai beaucoup vécu en groupe. Dans un groupe, j'écris des chansons. Des autres, aussi. Des chansons. À la fin, il faut qu'on s'entende sur un album de 15 titres. Sur 15 titres, il y aura moitié-moitié. Il n'y a pas de règle, mais moitié-moitié. Ça fait 7 titres. 7 titres en 3 ans.

  • Speaker #0

    Tu es démocratique.

  • Speaker #1

    7 titres en 3 ans. J'ai écrit 7 chansons en 3 ans. Non, j'en écris plus. J'écris des morceaux et des textes qui sont à mon téléphone. Mes notes, il y en a partout. Et puis, des fois, tu sais quand tu es… Quand tu es en panne, des fois je vais regarder des notes. J'ai même des vieux cahiers d'il y a 15 ans, je vais regarder.

  • Speaker #0

    Ça ravive l'inspiration ?

  • Speaker #1

    Oui, ça ravive l'inspiration, exactement. Parce que des fois, tu lis tes textes, le texte est pourri, puis dedans il y a une phrase, tu rebondis dessus, puis ça permet de rebondir. C'est un exercice d'écriture qui est intéressant.

  • Speaker #0

    Et justement, cet exercice, parce que j'ai l'impression qu'il faut faire travailler la machine, c'est un exercice du quotidien, c'est quand ça vient, l'inspiration. Ça se passe comment ?

  • Speaker #1

    Ça dépend des moments. Alors moi, quand j'écris, c'est pas du tout le genre... Moi, je me force, mais... Moi, j'aime bien procrastiner, donc je veux très bien rester chez moi, sans rien faire. Non, mais c'est la réalité. Vraiment, à me nourrir, justement, l'écriture des autres. Voilà, donc moi, je sais que je me force. Est-ce que c'est quotidien ? Non, absolument pas. Il y a des périodes. C'est des périodes, ça dépend. Je peux créer des fois, des moments, tout le temps. Quand j'étais... Quand j'ai fait cet album solo, j'ai eu une période d'un an où je n'arrêtais pas quasiment tous les jours. C'était mon truc, sport, après bam, après j'écris, après je me mets au piano. Donc des périodes, puis des périodes où je ne fais plus rien. Mais en règle générale, toutes ces dernières années, moi ce qui m'inspire le plus, c'est les autres. C'est-à-dire que quand je lis un super bouquin, j'ai trop envie de faire un bouquin. Quand j'écoute une super chanson... J'ai trop envie de faire une chanson.

  • Speaker #0

    C'est l'émulation.

  • Speaker #1

    Je te jure, quand je... En plus, moi, je suis hyper sensible. Je regarde des films, je passe mon temps à pleurer devant les films. A chaque fois que je... Il faut que je fasse un film. Donc c'est ça qui m'inspire à fond. Il n'y a pas longtemps, j'ai regardé le documentaire sur Céline Dion. Putain, j'avais envie de faire Céline Dion après.

  • Speaker #0

    Vous voulez chanter du Céline Dion ?

  • Speaker #1

    Mais ouais ! Je voulais écrire en Céline Dion. Donc l'inspiration vient souvent de là, des autres. Mais je me force, je ne suis pas genre là. Je me force à écrire. Il y a des choses qui viennent toutes seules, mais je me force.

  • Speaker #0

    Il y a un documentaire sur Michael Jackson, vous savez.

  • Speaker #1

    Je sais. Je sais parce que... Parce que quand j'ai regardé la documentation de Michael Jackson, après, je me suis mis à faire de la danse et à faire du moonwalk. Et j'y suis arrivé. Je ferai une démonstration plus tard.

  • Speaker #0

    Je le laisse passer de M. Hamoto. Votre écriture a souvent été engagée. Est-ce que quand les temps se font plus durs, la plume devient encore plus acerbe ?

  • Speaker #1

    Oui, forcément, parce qu'il y a... Encore une fois, on se nourrit de l'actualité, on se nourrit de ce qui... Donc quand il y a une période un peu oxygène, on est un peu énervé, on a peur. Donc oui, en effet, la plume devient un peu plus tranchante, je crois. C'est marrant parce que tu vois le côté engagé, etc. Donc oui, on a un côté engagé, notre art est cryo, etc. En même temps, on fait aussi des chansons très légères et tout. On le fait parce que voilà, ça fait partie de notre ADN qu'on porte un regard comme ça sur le monde et qu'on se sert de l'écriture pour l'exprimer. Mais je ne parle jamais de responsabilité, pour moi c'est quelque chose de... On n'a pas vraiment de responsabilité. Puis là, en ce moment, vu la période, j'ai l'impression qu'on a une responsabilité de chanteur qui est double. D'un côté, de prendre la parole. C'est-à-dire qu'autant on nous a accusés de faire du bon sentiment pendant des années avec Trio, et pourtant, aujourd'hui, ces bons sentiments-là ne font pas partie de la doxa, en tout cas de la majorité. Donc, responsabilité de prendre la parole, etc. Et en même temps, double responsabilité, qui est aussi, l'artiste doit, c'est paradoxal, mais doit aussi faire évader les gens. C'est-à-dire que dans une période anxiogène comme ça, on a envie d'artistes engagés, mais on a aussi de légèreté totale. Il y a une espèce de paradoxe entre les deux, de se dire Ah, mais en même temps, il faut que je sois mon Renaud et que je donne mon énervement ou ma tristesse ou mon anxiété par rapport à cette période. Et en même temps, j'ai envie de la mettre de côté. En disant Attends, c'est bon, arrête. Les gens sont puteux. Ils sont autant dans le... dans ce climat que toi, donc notre rôle, notre responsabilité, c'est aussi de les faire rêver, de les faire s'évader. Donc c'est assez complexe, finalement.

  • Speaker #0

    Mais c'est le propre de beaucoup de chansonniers, si vous permettez que je mette ce terme-là, c'est de réussir à la fois à galvaniser les foules de façon très joyeuse, et puis de les sentir se concerner. Renaud a fait ça, Trio a fait ça, Sebda a fait ça aussi.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, et je pense que c'est la partie de notre ADN à nous aussi, c'est-à-dire de traiter des sujets quand même assez... assez délicat, sociétaux, et d'y mettre un brin de recul, un brin d'ironie, un brin de folie, qui permet, donc ça donne des thèmes graves sur des accords majeurs, quoi. Donc ouais, ça fait partie de notre politique. Donc ouais, on fait partie de cette vague-là totalement. Mais j'ai peur de comment les gens considèrent la politique, en fait. Comme si c'était quelque chose qui, comme si ça n'avait pas d'importance.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que la politique a bien considéré les gens ?

  • Speaker #1

    Non, la politique, c'est complètement déconnecté. C'est complètement déconnecté des gens. D'ailleurs, on a écrit une chanson qui parle de ça. Et ça fait longtemps, d'ailleurs, que la politique est complètement déconnectée des gens. C'est-à-dire qu'il y a trop d'écarts aujourd'hui entre les personnes qui arrivent au pouvoir et la réalité. Et ça, on le vit au jour le jour. Et même des fois, quand on a l'impression qu'un responsable politique va être un peu plus proche de nous, etc., très, très vite, il est pris dans le... dans la dynamique du pouvoir et qui reste quand même très ancienne, très archaïque finalement en France. Et voilà, et là, c'est une déconnexion totale. Et puis bon, l'histoire de Macron en est un exemple frappant.

  • Speaker #0

    On va faire un vrai ou faux. Jingle ! C'est un vrai ou faux, il y en a dans tous les sens. Vrai ou faux, justement, j'avais évoqué Jacques Higelin dans mon portrait. Vous étiez tellement fan d'Ijlin que vous vous habillez comme lui.

  • Speaker #1

    Vrai. Ah bah vrai, ouais.

  • Speaker #0

    Comment on s'habille comme Jacques Ijlin ?

  • Speaker #1

    Bah écoute, on suit ses périodes. Il a eu des périodes, Jacques Ijlin, moi quand j'étais fan de lui, c'était tombé du ciel. Et après, tu sais, il avait donné naissance à Isia, donc il avait les cheveux longs, puis il avait une espèce de couette comme ça dans le haut du crâne, comme sa fille. Il expliquait que c'était comme sa fille. Donc moi, j'avais les cheveux longs et j'avais la même couette comme ça. Et puis il avait des grands... Comment dire, des grandes tuniques comme ça, assez longues, et toujours dans des matières extrêmement légères, comme ça, quand il marchait, qu'il dansait dans les rues, t'avais le vent qui s'engouffrait comme ça dans sa tenue, et donc ça donnait un côté très vaporeux à son allure, etc. Et puis il sautillait en marchant, alors moi je sautillais en marchant, j'avais les mêmes tuniques très très longues que j'allais chercher ou même me faire confectionner. J'étais complètement taré, mais j'étais fan quoi, vraiment fan. J'étais, comme tu disais, je t'ai sonné chez lui.

  • Speaker #0

    Cœur quoi !

  • Speaker #1

    J'ai attendu des heures devant le Grand Rex, j'ai vu son spectacle au Grand Rex, j'ai dû le voir 15 fois, j'attendais devant. Je l'attendais en balance, Ah, salut Christophe ! Et puis il m'a même invité au balance, à aller le voir, etc. Et puis ma vie artistique n'aurait pas été la même si je n'avais pas eu la rencontre d'Igelin, parce que c'est par Jacques Igelin que j'ai rencontré une directrice de trouble de théâtre qui a pris ma prise sous son aile pendant plusieurs années. C'est par lui que je l'ai rencontré, et puis j'ai fait pas mal de rencontres avec lui, et puis c'est lui qui m'a donné envie de l'écrire, etc. Je suis devenu son voisin. Donc on a passé énormément de temps ensemble. Il m'appelait le soir. Stop, j'ai du fromage,

  • Speaker #0

    j'ai du vin. Génial.

  • Speaker #1

    Donc j'ai passé des nuits entières chez lui à Pantin. Enfin voilà, je m'habillais comme lui. Grand fan. Belle histoire. Et nostalgique de cette magnifique période, de ces années incroyables.

  • Speaker #0

    Une belle histoire. Vrai ou faux ? Bon alors franchement, cette affirmation, elle vaut ce qu'elle vaut. Mais voilà, vrai ou faux, vous êtes anti 4x4.

  • Speaker #1

    anti 4 4 j'ai vu ça pas anti 4 4 nous ou là là c'est compliqué anti cac oui oui sur le fond je suis anti 4 4 parce que parce que voilà parce que les colos parce que colo et en même temps c'est pas obligé de donner une réponse absolument politique non non non non non non je suis pas politiquement correct mais c'est parce que j'ai des amis et suivez 4 4 et c'est qui ont des difficultés à l'acquis qui rendent par besoin et par nécessité donc ça c'est compliqué mais ouais en tout cas en tout cas à paris où est anti 4 4

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, vous avez écrit avec David Hallyday.

  • Speaker #1

    Vrai ? Vrai ? Que j'ai croisé il n'y a pas longtemps. Oui, j'ai écrit avec David Hallyday pour l'ONG One. One, qui est l'ONG de Bono, etc., qui fait énormément pour l'extrême pauvreté dans le monde. C'est une ONG que je suis depuis maintenant plus de dix ans. Je fais pas mal de choses avec eux, notamment suivre un petit peu l'aide aux... de développement au Sénégal, etc. Bref, j'ai fait plein d'actions avec eux. Et Najed Vallaud-Belkacem, qui est la directrice de One, voulait créer l'hymne de One. Donc, elle a contacté plusieurs artistes qui étaient des adhérents et des activistes. Et moi, j'en faisais partie avec David Hallyday. Du coup, j'ai fait les paroles et lui a fait la musique. Et nous avons travaillé ensemble. Et ça a été une rencontre. Moi, j'ai adoré bosser avec David Hallyday. Et c'est un mec absolument adorable. qui a une histoire complètement folle, histoire artistique, histoire familiale aussi. Et voilà, c'est un mec super et j'ai adoré écrire avec lui. Donc je sais que c'est étonnant. Quand j'ai vu la photo,

  • Speaker #0

    j'étais déjà

  • Speaker #1

    Quoi ? Quoi ? Vite, Christophe Malik, comment ça ? Mais moi, j'aime bien ça. J'aime bien justement ces espèces de frontières, de les casser un petit peu.

  • Speaker #0

    Un plombier d'Evreux a reçu des centaines d'appels de fans de trio. Parce que son numéro de portable s'était retrouvé par erreur dans une chanson d'un des albums du groupe.

  • Speaker #1

    Ça n'a aucun sens cette histoire. Oui, c'est vrai. Oui, c'est vrai. Oui, c'est vrai en fait. Non mais c'est n'importe quand. Je vais expliquer aux gens, en fait, on fait une chanson qui s'appelle du cinéma. On évoque plein d'actrices comme ça et tout. Chanson que j'adore d'ailleurs. Bref, et à la fin, et donc le refrain, c'est Ah, on voudrait faire du cinéma Nous, on voudrait faire du cinéma. C'est à la fois assez poétique dans cette chanson et puis à la fois assez drôle. Et puis quand on enregistre le titre en studio, Gizmo à la fin fait... C'est l'improvisation. On improvise, on improvise. Il fait Allez, on va faire du cinéma, appelle-moi Il fait Appelle-moi au 06 25 32 Il dit un numéro au hasard, totalement au hasard. Puis voilà, on trouve ça drôle. Mais c'est vraiment une erreur de débutant. Je ne sais même pas comment on a pu faire pour garder ça bref. Puis nous, on a laissé le truc. Puis on écoutait le numéro et à aucun moment donné, on s'est dit C'est peut-être le numéro de quelqu'un Je te jure, mais c'est n'importe quoi. Donc on a laissé le morceau. Alors qu'on aurait dû bipper au moins le dernier numéro. Enfin, tu vois, la blague, ça l'aurait fait quand même. Non, non, on a laissé le numéro. Tu vois, là, l'album est sorti. Et là, on apprend. Et c'est marrant parce que ça a fait le buzz, mais c'est vraiment pas un buzz volontaire. En fait, ça a fait le buzz, tout le monde en a parlé parce que le plombier a commencé à dire Ah, mais c'est pas possible. On a appelé le plombier, on a été vraiment désolés. On a récupéré le numéro de téléphone, on lui a offert une nouvelle ligne. Et on s'est servi de ce numéro comme une espèce de hotline trio. Donc, je ne sais pas ce qu'il est devenu, ce numéro.

  • Speaker #0

    Pauvre plombier.

  • Speaker #1

    Pauvre plombier,

  • Speaker #0

    ouais. Ça l'a bien emmerdé quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Bon, il nous en a voulu au début. Il nous en a vraiment voulu parce que c'est chiant. Mais après, il a eu son petit période de gloire aussi.

  • Speaker #0

    Après, il est devenu fan de Christophe Mali.

  • Speaker #1

    Je ne le dirais pas jusque-là. Peut-être.

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, la première version de Derniers Humains, qui est le single qui est sorti en radio il y a quelques semaines, était très apocalyptique et vous avez retravaillé les paroles pour la rendre plus optimiste, cette chanson.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. C'est vrai, en fait, cette chanson Derniers Humains, elle vient de ma rencontre avec d'autres auteurs compositeurs. Moi, j'ai toujours composé seul, toujours. Et un jour, on m'a invité dans une session d'écriture. Je sais que ça se fait beaucoup, mais moi, je ne connaissais pas. Donc, session d'écriture où c'était... les ennemis en fait, qui se retrouvent. Donc là, il y avait Sylvain Dutuy de Boulevard Désert, il y avait... Il y avait Jules Giaconelli, il y avait Vincha, il y avait Lamarca, on était plein. Romain Berguin. Et on était... Tibs, qui devait venir, puis qui finalement... Bref. Et on est tous dans une énorme maison, il y a plusieurs postes, et puis tout le monde fait des chansons. Il y en a qui font des chansons pour Yannick Noah, il y en a qui font des chansons pour tel, pour lui, pour machin. Puis moi, j'étais là, je leur ai dit, moi j'ai jamais fait ça les gars, j'ai peur. Mais non. Si si, parce qu'en fait... Tu viens avec un bout de refrain, tu viens pas avec des chansons, tu viens avec un bout de refrain, un bout de truc, puis à la fin de la journée, t'as deux chansons qui sont faites, quoi. C'est vraiment génial. Moi, ça a été la révélation. J'ai adoré en plus travailler avec toutes ces personnes que j'ai citées, ça a été super. Et lors de ces sessions d'écriture, il y a une Vincha et Lamarquin ont écrit Les Derniers Humains sur cette terre. C'est eux qui ont eu l'idée. C'est eux qui ont eu l'idée du thème, etc. Ça vient d'eux. Et donc, un jour, on se fait écouter les trucs, et j'écris cette chanson, et je leur dis, Ma chanson, elle est super, moi j'adore ! Donc la musique était déjà faite, à part le pont, moi j'ai rajouté un petit peu de trucs sur le pont. Peut-être j'ai changé quelques trucs de mélodie. Et au niveau du texte, c'est très apocalyptique. Il y avait vraiment un côté, la terre est brûlée, c'est la mort, ils sont juste deux dessus. Ils vont essayer juste de s'embrasser, mais ils ne vont pas y arriver. Il y a vraiment le côté très imagé, très cinématographique. Je leur disais, non, c'est le contraire. C'est le contraire, on va faire un truc optimiste, on va essayer de mettre de la lumière là-dedans, de faire respirer ce renouveau en fait. C'est vraiment la fleur, la fleur qui naît. Donc oui, on a... complètement retravailler les textes pour en faire une chanson parce qu'elle n'aurait pas eu le même impact en fait clairement et le message n'aurait pas été le même et là donc il ya une envie de nouvel album je dis une envie parce que il est en train de se construire et fini de se construire l'album est fini il est fini il n'y a plus que le mixage à valider donc l'album est fini les chansons sont là il ya quinze chansons sur les 15 je sais pas si les 15 mois être sur l'album ça on n'a pas encore fait de choix peut-être qu'on aura 12 13 on en regardera sous le coude donc l'album est fini Il va sortir je pense peut-être début 2025. Ouais non, il est fini et puis l'envie, bah ouais l'envie. En fait, je me suis pas dit tiens j'ai envie de faire un album solo, c'est pas comme ça s'est passé. C'est qu'en fait j'ai commencé à écrire justement avec des nouveaux auteurs etc. et j'ai commencé à aborder des thèmes beaucoup plus intimes que j'avais pas forcément abordé jusque là. Et j'ai commencé comme ça à empiler des textes, des choses que j'avais jamais chanté. des terrains sur lesquels je n'avais jamais été, des portes que je n'avais jamais ouvertes. Et du coup, quand je me suis retrouvé avec ces chansons, je ne me sentais pas les proposer à Trio. Ça ne pouvait pas... Comment dire ? J'avais vraiment envie que ces chansons voient le jour, et je savais qu'avec Trio, elles n'allaient pas voir le jour. Que sur les 6-7 chansons...

  • Speaker #0

    C'était trop personnel ?

  • Speaker #1

    C'était trop personnel. Et je comprends d'ailleurs, ce n'est pas du tout un reproche. Je suis sûr que Les Derniers Humains aurait pu avoir sa place sur un album de Trio. C'est là où il n'y a pas de problème. Mais quand l'album sortira, vous écouterez, il y a pas mal de choses que je ne pouvais pas. Et je savais très bien que j'allais leur dire... c'est trop personnel, regarde moi j'ai une chanson qui parle de ça une chanson qui parle de ça il y a aussi un cadre donc du coup comme le cadre ne convenait pas je me suis dit bon bah en fait la seule manière de faire vivre ces chansons c'est de les défendre toi même parce qu'en plus c'était pas des chansons que j'aurais pu offrir à d'autres personnes et puis aussi c'était vital pour moi de les chanter et c'est comme ça qu'est né l'album et du coup par nécessité je vous avais vu il y a quelques années à l'Européen et c'était déjà une

  • Speaker #0

    première incursion dans le monde solitaire de la musique hors groupe.

  • Speaker #1

    J'adorais, j'étais seul au piano.

  • Speaker #0

    Et c'était très théâtral. Et c'était très... J'allais dire, c'était très higelin, finalement. Est-ce que c'est toujours cette même veine qui est creusée ?

  • Speaker #1

    Ouais, complètement, puisque par exemple, sur le premier album, j'étais au piano, je faisais un spectacle, c'était quoi, 1h45, un truc comme ça. J'étais tout seul et on était vraiment entre le compteur, je ne dis pas le stand-up parce que c'est un mot quand même, mais c'est-à-dire qu'il y avait beaucoup de chansons, mais il y avait beaucoup de… Ça parlait au public,

  • Speaker #0

    vous alliez même dans le public avec une guitare.

  • Speaker #1

    Exactement, il y avait beaucoup d'improvisations, etc. C'est ça qui m'intéresse dans la scène, clairement, c'est ça que j'aime. J'aime les spectacles très calés, tout ça, il n'y a pas… Je sais faire et j'aime les travailler comme ça aussi. Mais j'aime aussi quand un spectacle déborde parce que voilà, parce que j'acquies je l'impe, parce que je viens de cette école-là. Donc oui, je suis en train de réfléchir au live. Je repars en tournée à partir de janvier 2025. Je suis en train d'y réfléchir et je veux qu'il y ait aussi bien de la musique, mais qu'il y ait aussi cette part de parler avec les gens, etc. D'imprévu, parce que c'est ça le côté, le côté on a l'impression de voir un spectacle qu'une seule fois et qu'on nous l'offre vraiment à nous, à nous en tant que public. Qu'il est unique, c'est ça qui me plaît. Donc part de théâtre, oui, il y en a trop parce que je ne sais pas non plus.

  • Speaker #0

    Et la différence entre les deux albums ?

  • Speaker #1

    La différence c'est que mon premier album, la grande inspiration c'était Ygelin. Je l'ai fait avec Edith Fambouena, mon premier album, elle me dit moi j'aimerais bien avoir des références. Je lui ai amené La tombée du ciel, j'ai fait moi je veux faire Tomber du ciel. Donc un album qui part dans tous les sens, qui est extrêmement généreux, où il y a d'un côté des guitares voiles, des trucs très épurés, et d'un côté des chansons avec des instruments à foison, des pistes à foison. Je veux que ce soit généreux, je veux que ce soit tout flux, je veux qu'il y ait énormément de choses. C'était vraiment le...

  • Speaker #0

    Le Sergent Paper.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était la référence. Et d'ailleurs, elle a réussi, je suis hyper content. Et c'est vrai que c'est un album, je vous emmène, qui part vraiment dans plein de directions.

  • Speaker #0

    Et là ?

  • Speaker #1

    Et là, beaucoup plus calme, beaucoup plus posé. Là, s'il y avait une référence de l'album, ça serait sous-champ. Ça serait vraiment, on serait sur C'est déjà ça ou ce type d'album. Donc à la fois, il y a un côté très solaire, etc. On retrouve sur Les derniers humains des chansons hyper joyeuses, etc. Et il y a des moments très calmes, des moments d'introspection sur soi-même, des moments d'émotion. Voilà, ça serait ça. Donc c'est ça qui change entre les deux. Et après, musicalement, ça part moins dans tous les sens. On est sur un côté plus pop, quoi. Pop, on pourrait dire ça.

  • Speaker #0

    Vous le travaillez comment cet album ? Vous l'avez travaillé comment ? C'est seul au niveau de la production ? C'est du partage avec un groupe que vous recréez autour de vous ?

  • Speaker #1

    Il y a des chansons que j'ai écrites vraiment seul, piano, voix, vraiment seul. Il y a des chansons, comme je disais, que j'ai écrites la plupart. En général, c'est moi qui fais les textes, où on fait les textes à deux et on co-compose la musique. En général, c'est comme ça. Donc là, c'est la nouveauté, c'est que j'ai beaucoup travaillé comme ça. Et ensuite, j'ai travaillé avec deux réales, enfin un plus précisément et un autre qui a été co-réal sur certains titres. Et il s'appelle Jules Giaconelli. Voilà, et Jules Giaconelli, c'est un jeune réalisateur avec qui j'ai co-écrit quelques morceaux sur l'album. Et c'est très simple, je lui amène les morceaux, je lui donne le brief et il se débrouille. Alors je suis derrière lui, mais il se débrouille. Alors je sais que ça paraît ouf. Non mais vraiment, c'est-à-dire que moi j'arrive, j'amène des chansons, je choisis un réal, je lui donne une couleur. Ensuite, je donne les clés de la maison et je lui dis vas-y, tu fais ce que tu veux, tu décores Moi, je te donne les tendances, je te donne ce que j'aime, vers là où je vais aller. Je ne suis pas derrière lui à chaque titre. Ah là là, machin ! Pas du tout. Moi, quand je travaille avec les gens, en tout cas sur les réels, je suis toujours travaillé comme ça. Je donne les clés, je fais vas-y, étonne-moi,

  • Speaker #0

    c'est parti C'est une condition de confiance ?

  • Speaker #1

    Oui, de confiance. Et confiance en moi aussi. Parce qu'en fait, moi, j'ai confiance. Je sais que je ramène des chansons, c'est très prétentieux, mais j'estime qu'elles sont en béton armé, mes chansons. J'estime que les fondations, elles sont là. Donc après, lui, c'est la déco. Alors, avec la déco, tu peux tout casser, tu peux la maison, tu peux... On en parle avant, il y avait une grosse discussion. Mais en général, je laisse... Enfin, quand je dis le réalisateur, je le laisse, quoi. Je le laisse décorer, je le laisse installer son climat, je le laisse installer son... Parce que c'est pour ça que j'ai choisi. Donc, je ne veux pas les... Donc, c'est comme ça que j'ai travaillé. Donc, Jules, morceau après morceau, a travaillé, titre par titre. Et puis, il me faisait écouter à la fin, où j'étais derrière lui, mais... J'écoutais juste à la fin de la journée. Alors après, s'il y a des choses, évidemment, je ne sais pas, après, je peux peaufiner certaines choses. Mais je lui fais confiance. Et puis, on a fait ça. Donc, il y a eu 15 morceaux comme ça. Ensuite, on a été mixé. Donc là, on est en plein mixage. On mixe avec Lionel Capouillet, qui est un Belge qui habite à côté de Bruxelles, qui est très connu parce que c'est la personne qui a beaucoup travaillé avec Stromae. entre autres et qui travaille beaucoup dans l'électro. D'accord. La dance et tout, donc rien à voir avec moi où j'arrête des planos voix et tout. Mais c'est un super gars et là on est sur la phase de mixage. Et puis avant, on enregistrait le duo avec Lucie et puis un autre duo avec justement, je parlais d'Alain Souchon, Alain Souchon participe à l'album. Il vient poser, c'est la dernière voix qu'on a posée, la dernière piste de l'album ça a été la voix d'Alain Souchon.

  • Speaker #0

    Qui n'est pas une voix chantée, on m'a dit.

  • Speaker #1

    Si, c'est une voix chantée, mais ce n'est pas un duo. C'est-à-dire que c'est une apparition. J'évoque dans une chanson Alain Souchon en parlant de mon père et en parlant des plages du Touquet, et à un moment donné, il fait une apparition. Mais ce n'est pas un duo, il va chanter sur les refrains. Il est là, il plane sur la chanson et à la fin, il apparaît et il disparaît.

  • Speaker #0

    J'ai creusé un petit peu parce que je voulais en savoir plus sur ces chansons. Et puis, j'ai réussi à savoir qu'il y avait des thèmes qui étaient très importants pour vous dans ces chansons, des thèmes qui vont parler de votre vie, de votre famille, de votre façon de voir la vie. Même de sexualité ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Je ne vais pas tout dévoiler là. Quand je dis que c'est des choses très intimes, c'est des choses complètement... La famille, complètement, parce que moi, j'ai une famille où on a pas mal vécu la guerre, enfin la guerre, la guerre familiale. Je suis de cette génération de parents qui ne se séparent pas parce qu'il faut rester, parce que les enfants sont là, mais du coup, ça provoque des... Ouais c'est des situations extrêmement difficiles à vivre pour les parents mais bon ils tiennent le coup et puis pour les enfants parce que ça laisse des blessures. Donc c'est quelque chose que j'évoque et puis il y a une chanson qui parle aussi de mon frère, je parle d'une thématique un peu psychanalytique qui parle de l'enfant préféré dans une famille. Il y a souvent un enfant préféré. Et vous ? Ça je vous laisserai le découvrir. On appelle ça l'enfant doré en psychanalyse. Quand j'ai appris qu'on appelait ça l'Enfant Doré, j'ai fait Ah putain, mais c'est incroyable, l'Enfant Doré. Pourquoi l'Enfant Doré ? Après quelques recherches, j'ai écrit une chanson qui parle de ça. Du coup, je me suis retrouvé à écrire, quand je me suis posé la question au début de l'entretien Pour qui vous écrivez ? Moi, du coup, j'écris pour moi. Parce qu'en fait, j'écris pour moi et ensuite les chansons, la première personne à qui je les ai fait écouter, c'est mon frère, c'est ma mère, c'est mon père. Je leur ai dit Regarde, j'ai écouté ça. Et alors là, c'était genre Ah, ok ! Ok d'accord, mais tu vas le mettre sur un album ? Bah ouais, je te demande pas la permission, je te la fais écouter. Je sais même pas si je vais la mettre sur un album, en tout cas la chanson elle est là et tout. Donc c'est des choses assez... Ça et puis de sexualité, après la sexualité, tout le rapport à la bisexualité etc. Ou même à l'homosexualité, c'est quelque chose que j'ai déjà énormément abordé. pas de manière frontale parce que j'en ai parlé beaucoup en parlant d'autres d'histoire d'autres personnes de Brian Williamson avec trio parler d'homophobie même dans mon premier album en écrivant pour Jean-Guy Denis également en écrivant pour Jean-Guy Denis aussi donc c'est un peu en finigrane donc là il y a un côté un peu plus frontal ouais après la période permet aussi d'être un peu plus libéré sur ces sujets-là donc c'est important d'être un peu plus libéré là-dessus Mais je n'en dirai pas plus, les gens vont s'imaginer des choses. C'est un teasing incroyable. C'est un teasing, voilà, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et il y aura de la scène, car je sais qu'il y a déjà des scènes prévues en

  • Speaker #1

    2025. Oui, il y a le Café de la Danse 24-25-26, mars. Et il y a d'autres dates qui vont arriver autour de ce Café de la Danse partout en France. Et puis après, il y a quelques festivals qui vont arriver. On est dessus en ce moment. Et puis après... Et puis après, ça repart en tournée qu'on travaille déjà à partir de septembre 2025, jusqu'à trois petits points dessus.

  • Speaker #0

    Donc en ce moment, c'est une période de gestation. Comment on le vit, en fait, physiquement ? Est-ce que c'est bon, j'ai envie que ça aille vite, j'ai envie que ça aille vite Ou est-ce qu'au contraire, c'est ok, c'est cool, ça se passe bien, c'est une respresse tranquille, je ne parle pas de votre physique du tout ?

  • Speaker #1

    Non, non, moi, j'ai envie que ça aille vite, on veut toujours que ça aille vite, mais après, je me suis fait une raison. C'est-à-dire que moi, je voulais que l'album, il y a un an, je voulais qu'il sorte. Et à un moment donné, j'ai dit ah, ben là, je voulais qu'il sorte en septembre attendre que ça aille vite et tout. Et en fait, je travaille des équipes où on me dit non, mais Christophe, prends ton temps, prends ton temps, prends ton temps. Donc, du coup, je me suis fait une raison. Je prends mon temps. Donc, je le vis très bien, même si on a toujours envie que ça aille plus vite, ce qui me permet aussi de travailler sur d'autres projets. Donc, du coup, je me suis dit bon, puisque ça ne sort pas maintenant, je vais faire autre chose. Donc, je fais autre chose en ce moment. J'ai écrit.

  • Speaker #0

    Et vous faites quoi ?

  • Speaker #1

    J'essaie de finaliser un truc pour les enfants. Et puis, comme je lis plein de livres, quand j'ai envie d'écrire un livre. Puis comme je regarde plein de films, j'ai envie d'écrire un film. Bref, c'est ce que j'étais là. Le plus dur, c'est la scène. Clairement. Mais vraiment. Et ça, je pense que c'est vraiment… Autant que l'album sorte et tout. La dernière scène que j'ai faite, c'était le 14 juillet dernier avec Léo. Puis là, j'ai fait des scènes, mais qui sont en promo. Je fais de la promo pour mon projet. Je fais des télés, des plateaux radio. Et c'est génial. J'arrive, je joue deux titres. Deux titres, trois titres. Souvent, c'est en PBO.

  • Speaker #0

    Ça détend la guitare. Hein ? Ça détend la guitare.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça, même pas elle est pas branchée la guitare c'est du PBO alors je vais te dire j'ai une guitare Non ça détend les cordes vocales tu vois mais putain donc c'est cool mais en même temps ça me frustre Je veux dire quand t'as bouffé 30 ans de scène c'est fou à quel point ça manque quoi J'ai déjà vécu c'est pas la peine L'adrénaline c'est ça ? Ah non mais c'est un truc de fou mais c'est vraiment incroyable Je sais que je vais y aller donc je prépare et tout mais ça me manque terriblement Et comme je fais de la mise en scène pour d'autres artistes Là, j'ai mis en scène le dernier spectacle d'Ali G, elle partait en festival, putain, je suis dégoûté, je me suis dit, emmenez-moi, quoi. C'est genre, tu restes sur le quai, tu as travaillé le spectacle, et tu vois le bus s'en aller avec les filles à l'intérieur qui font, salut, Christophe. Et toi, tu restes, et moi, emmenez-moi. Non, mais c'est vraiment, ça me manque terriblement. J'ai vu, là, encore, je ne sais plus, il n'y a pas longtemps, je regardais le reportage, là, sur Céline Dion, où, je vais faire un lien, je ne suis pas Céline Dion. Non,

  • Speaker #0

    mais... J'avais pensé qu'on parlerait de Céline Dion.

  • Speaker #1

    Non, mais... Mais tu sais, c'est très émouvant parce qu'à un moment donné, qu'on aime ou qu'on n'aime pas Céline Dion, à un moment donné, elle est privée de ses possibilités à pouvoir chanter. Et quand elle en parle, c'est fou parce que tu vois, quel que soit ce qu'on pense de cet artiste, tu vois que c'est vital. Tu vois qu'à un moment donné, elle a vécu toute sa vie avec ses cordes vocales, avec sa voix, avec cette possibilité, cette facilité à chanter, à émouvoir des foules et à chanter. Et tout d'un coup, on lui prive, on lui casse ça. Elle ne peut plus. Et ça donne des images complètement bouleversantes. Et là, on se dit, à un moment donné, l'artiste est nourri à quelque chose. Et il y a quelque chose qui le nourrit, et c'est au-delà de... C'est vraiment de la nourriture. Donc s'il n'en a pas, il meurt. S'il n'en a pas, il tombe en dépression. Il explose. Et bien voilà. Moi, j'ai la chance encore de pouvoir chanter ça, mais je sais que pour faire comprendre un petit peu ce qu'on peut ressentir, quand il n'y a plus la scène... Ça tient trois mois, quatre mois, cinq mois, six mois. Il y a un moment donné, il y a un truc qui est comme si on a l'impression de ne servir à rien. Et c'est bien d'écrire des chansons, de faire du studio, de répondre, de faire de la promo, de répondre à des entretiens, de rencontrer des gens, de rencontrer des journalistes, d'autres artistes. C'est génial. Il y a un truc pour lequel, en effet, on a l'impression qu'on ne le fait pas. Et vraiment, on a l'impression de ne servir à rien. C'est terrible. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Question rituelle dans un café au comptoir. Et si vous n'aviez pas fait ça, qu'auriez-vous fait ?

  • Speaker #1

    Je peux te répondre très précisément, j'aurais été prof de philo. Puisque moi je ne voulais pas être musicien à la base, je voulais être comédien. J'ai tout fait pour ça, je voulais faire des études de théâtre, je voulais faire le conservatoire de Paris ou la rue Blanche. C'était vraiment mon but. Et mes parents me disaient, tu pourras faire du théâtre, mais il faut que tu assures tes études. Donc j'ai toujours fait des études. Et même quand trio cartonné, je faisais mes études en même temps. Mais non. Oui, puisque j'ai fait ma licence. Tout ce qui est la fin de mon doc et la licence, je l'ai fait à distance. Je travaille sur la route, etc. Ou dans les jours off. Et pareil, j'avais un doc de psychosocial et un doc de logique aussi. J'étais un bon étudiant, moi. J'adorais ça. Et donc, je m'ai toujours dit, si je n'arrive pas à faire la musique, enfin le théâtre en l'occurrence, ce n'est pas grave. Je ferai, j'irai. jusqu'au master, tout ça. Et puis, je deviendrai chercheur ou prof. Et ça me plaisait beaucoup. Je ne me disais pas, ça va être horrible. Non, non. C'était vraiment deux voies qui me plaisaient énormément.

  • Speaker #0

    Et tenir un café, une boîte.

  • Speaker #1

    J'adorais. Non, je l'adorais. Mais ça, c'est plus pour après. Mais oui, j'adorais. J'y pense. Ça fait un petit moment que j'y pense. J'ai failli le faire à un moment donné, puis ça a capoté. J'aimerais beaucoup. Mais il faut faire attention, parce que moi, tous les potes qui ont... Tous les potes qui ont vers des cafés, ils sont venus alcoolo, celui de direct. Mais vraiment, j'en ai plein des exemples. Donc plutôt un café-resto, un lieu de rencontre.

  • Speaker #0

    Alors je vais vous poser trois questions dans l'univers de la boisson. Pour voir si vraiment, vous pourriez avoir une touch là-dessus. Quelle boisson pour les lendemains trop alcoolisés ?

  • Speaker #1

    Pour les lendemains trop alcoolisés, quelle boisson ? L'alcool. Bah oui, c'est terrible à dire, mais en fait quand tu es... Quand tu es vraiment lendemain de cuite, tu dis que tu as un intérêt assez horrible, mieux tu reprends une bière. Une, il ne faut pas te remettre le couvert. Tu reprends une, ça va mieux. Oui, sinon l'eau.

  • Speaker #0

    La bonne réponse, c'est l'eau.

  • Speaker #1

    Il y avait une bonne réponse.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas prendre de café qui déshydrate, mais il faut boire beaucoup d'eau. Quelle est la boisson la plus consommée chez les Rasta ? En tout cas, vous avez des clients Rasta.

  • Speaker #1

    La boisson, tu sais comme dans le hip hop, tu sais les gourdes de jus de fruits, comment on appelle ça ? Mais si, l'espèce de gourde de jus de fruits où ils pètent la paille dedans et ils... Le Capri Sun. Oui, c'est le Capri Sun. Je crois. Mais c'est vrai en plus, le Capri Sun. Tu ne t'attendais pas à ça, mais je crois que c'est le Capri Sun. Comme je suis le rappeur, le Capri Sun. Genre, et bam, le Capri Sun, c'est ça.

  • Speaker #0

    et bien non pas du tout en fait il y a vraiment une réponse il y a vraiment une réponse j'ai vécu en Jamaïque et tout c'est le thé à la ganja et on ne rigole pas oui consommé dans les cérémonies de raisonnement parce que c'est une boisson et c'est un élément central du rituel et de la culture rasta moi je ne fais plus ça,

  • Speaker #1

    j'ai arrêté complètement justement ça peut être une façon de

  • Speaker #0

    Et quelle chanson d'Igelin fait l'apologie d'une boisson pétillante ? Facile.

  • Speaker #1

    Attends,

  • Speaker #0

    une chanson d'Igelin qui fait l'apologie d'une boisson pétillante ?

  • Speaker #1

    Il y en a...

  • Speaker #0

    Il y en a surtout une.

  • Speaker #1

    Alors ça, là tu me bluffes totalement, je ne vois pas du tout. Attends, une boisson pétillante ? Bah, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Ne t'inquiète pas, je voulais faire comme dans le jeu d'Emi. C'est quoi, ce n'est pas ? Bah, champagne. Putain,

  • Speaker #1

    mais je suis grave. Non, mais vraiment, je suis grave. Parce que c'est en face de moi. Parce que c'est juste là, devant moi. Parce qu'on est au champagne. Exactement. Ok. Bah, honte sur moi, champagne.

  • Speaker #0

    Bon, non, finalement, vous n'allez pas perdre.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais dans autre chose que l'alcool. Non,

  • Speaker #0

    mais j'entends.

  • Speaker #1

    J'étais dans autre chose que l'alcool. Et puis, je sais qu'il s'est pas mal. Ouais, non. Bon, champagne, évidemment.

  • Speaker #0

    Vous allez rester sur la musique. avec un formidable deuxième album et puis beaucoup de scènes parce que c'est tout ce qu'on vous souhaite et merci beaucoup d'avoir répondu à cette interview et maintenant on va pouvoir retourner au comptoir et prendre un café au comptoir merci Christophe Mali vous avez écouté un café au comptoir petit mot habituel de chaque fin de podcast allez sur Apple Podcast mettez 5 étoiles c'est encore mieux et puis surtout laissez nous un petit mot pour expliquer comment c'était bien ce podcast, comment vous l'avez aimé vous mettez n'importe quel pseudo, on s'en fout, en tout cas, ça nous offre de la visibilité. Allez partager ce podcast avec vos amis, vos collègues, votre famille, qui vous voulez. En tout cas, merci d'être ici, et à très très très très bientôt pour un nouveau café.

Chapters

  • ici c'est la moitié

    21:36

Description

J'ai eu l'honneur de discuter avec le chanteur de TRYO, Christophe Mali, au café Les Rigoles, 334 Rue des Pyrénées à Paris (20e).


Mon invité, je dois le confesser, je l’ai détesté. Longtemps. Pour une seule et unique raison : ma petite amie de l’époque de l’université Paris III en Deug de Théâtre, était la fan absolue du groupe dont je reçois aujourd’hui le chanteur.

 

Parfois nous connaissions de franches disputes pour peu que je lui proposais de varier sa playlist, enfin, non, de changer de CD (car nous en étions encore là à cette époque lointaine du siècle précédent) afin de faire tourner la rondelle de Sinsemillia, ou bien celle de Louise Attaque, les Orgues de Barback ou encore Zebda. Mais non, pour elle rien ne surpassait l’Hymne de nos campagnes comme réveil matin, cette chanson qui ouvre le premier album du groupe Tryo, LE quatuor français de reggae acoustique, tendance raggamuffin.

Alors, parfois on s’engueulait très fort, elle me menaçait de me quitter pour partir rejoindre ce groupe qui portait mieux le pantacourt que moi, et qui sans doute – selon elle- savait bien faire pousser leur herbe, eux, aux doux sons de leurs guitares. Un jour on s’est lassés de se chanter l’un l’autre « désolé pour hier soir… » et j’ai émis « un jugement sans appel » c’était « toi et moi », on a vécu « une saison de trop », alors « bye-bye ». « Si la vie m’a mis là » ce ne sera pas « la débandade », et finalement je lui ai dit « j’ai trouvé des amis ». 

Je précise pour ceux qui sont passés à côté des 13 albums de la discographie de Tryo et de leur 30 ans de carrière, que je viens de placer ici huit titres de ce groupe. À vous de jouer pour les retrouver et de vous les passer en boucle dans vos têtes. 


Inspiré par Brassens Renaud Hubert Felix Thieffaine, ce compositeur interprète, est aussi fan d’Alain Souchon !


Mais ce bourreau de travail n’a pas que la scène en tête ! Ce qui lui plait, c’est aider, conseiller, transmettre son savoir scénique, et c’est ce qu’il fait depuis près de 20 ans, aux chantiers des Francos, l’antichambre du festival les Francofolies de la Rochelle. Et c’est comme ça que ce coach d’artistes émergeants a toujours su rester « in touch » avec la scène française actuelle. Preuve en est, le single « derniers humains » sorti dernièrement comme un avant-goût de son second album solo, et qui est l’occasion d’un duo avec Lucie Lebrun du groupe LEJ (Elijay), le trio féminin qui avait remporté en 2013 un concours organisé par Tryo, son groupe, actuellement « en pause » !


Aussi c’est pour évoquer sa carrière solo, son inspiration, sa vision artistique que j’ai convié ce showman sensible au café Les Rigoles dans le 20e arrondissement pour partager avec moi un café au comptoir.


présenté par Alexis Himeros :

https://www.instagram.com/alexishimeros/


instagram Christophe Mali :
https://www.instagram.com/christophe_mali_tryo/


Album solo "Humain" en préparation…
Nouveau single feat. @lucielebrn





Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans un café, tout le monde y passe et chacun s'y retrouve. Je suis Alexis Himéros et j'adore découvrir ces bars, ces cafés, où il fait bon prendre la boisson de son choix pour admirer le temps qui passe. J'ai demandé à des personnalités de m'inviter à partager leurs zincs préférés pour prendre avec elles un café au contour. Café au contour.

  • Speaker #1

    Un café au contour.

  • Speaker #0

    Mon invité du jour, je dois le confesser, je l'ai détesté. Longtemps. Et pour... Une seule et unique raison, ma petite amie de l'époque de l'université Paris 3, en duc de théâtre, était la fan absolue du groupe dont je reçois aujourd'hui le chanteur. Elle connaissait toutes les chansons de leur premier album autoproduit, elle les fredonnait à longueur de temps en s'accompagnant d'un djembé tout en secouant ses dreadlocks au rythme des paroles Mais qu'est-ce qu'il faut faire ? Mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Histoire vraie. Parfois nous connaissions de franches disputes, pour peu que je lui proposais de varier sa playlist. Enfin non, de changer de CD car nous en étions encore là à cette époque lointaine du siècle précédent afin de faire tourner la rondelle de Cinzimilia ou bien celle de Louis Zatac, les ogres de Barbac ou encore Zebda. Mais non, pour elle, rien ne surpassait l'hymne de nos campagnes comme Réveil Matin, cette chanson qui ouvre le premier album du groupe trio Le Quatuor français de reggae acoustique tendance ragamuffin. Alors parfois on s'engueulait très fort, elle me menaçait de me quitter pour partir rejoindre ce groupe. qui portaient mieux le pentacourt que moi, qui sans doute, selon elles, savaient bien faire pousser leur herbe, eux, au doux son de leur guitare. Un jour, on s'est lassés de se chanter l'un l'autre Désolé pour hier soir et j'ai émis un jugement sans appel. C'était toi et moi, on a vécu une saison de trop, alors bye bye. Si la vie m'a mis là, ce ne sera pas la débandade et finalement, je lui ai dit J'ai trouvé des amis Je précise pour ceux qui sont passés à côté des 13 albums de la discographie de Trio et de leur 30 ans de carrière, que je viens de placer ici 8 titres de ce groupe, à vous de jouer pour les retrouver et vous les passer en boucle dans vos têtes. Allez, maintenant que je vous ai laissé des indices pour découvrir l'identité de mon invité, j'aimerais attirer votre attention sur sa personnalité, et ce, indépendamment du groupe qu'il a participé à fonder. Car si ma copine de l'époque a failli sonner chez lui, lui a vraiment frappé chez Jacques Higelin quand il était adolescent. L'histoire est belle puisque le poète chanteur, même s'il l'a d'abord pris pour un fou, l'a ensuite pris sous son aile protectrice. Inspiré par Brassens, Renaud, Hubert-Félix Thieffen, ce compositeur-interprète est aussi fan d'Alain Souchon et c'est à lui qu'il pense toujours quand il se trouve sur une plage du Nord. Autre particularité qui ne saute pas à l'oreille quand on écoute ses chansons, son premier amour, c'est le théâtre et la mise en scène. Petit, il invitait même ses voisins à venir le voir jouer dans sa chambre et ensuite... Il a fait partie de Troupe. D'ailleurs, dès que son groupe lui en laissait le loisir, il retournait à ce jeu entre cours et jardin, sous la direction de plusieurs metteurs en scène, dont le fameux Alexis Michalik. Mais ce bourreau de travail n'a pas que la scène en tête. Ce qui lui plaît, c'est aider, conseiller, transmettre son savoir scénique. Et c'est ce qu'il fait depuis près de 20 ans au chantier des Franco, l'antichambre du festival Les Francofolies de la Rochelle. Et c'est comme ça que ce coach d'artiste émergent a toujours su rester in touch avec la scène française actuelle. Épreuve en est le single Derniers Humains, sorti dernièrement comme un avant-goût de son dernier album solo et qui est l'occasion d'un duo avec Lucie Lebrun du groupe L.E.J., le trio féminin qui avait remporté en 2013 un concours organisé par... Bah trio ! Son groupe actuellement en pause. Aussi c'est pour évoquer sa carrière solo, son inspiration, sa vision artistique, que j'ai convié ce showman sensible au café Les Rigoles, dans le 20ème arrondissement, pour partager avec moi un café au comptoir. Bonjour Christophe Mali.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Je reprends mon souffle.

  • Speaker #1

    Tu reprends ton souffle après cette jolie tirade qui nous a fait voyager à travers le temps et qui m'a fait bien plaisir.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Moi je me demandais, quand on écrit une chanson, on écrit pour qui et on écrit pour quoi ?

  • Speaker #1

    Ça dépend des chansons, ça dépend des moments, ça évolue. Moi je pense que quand on écrit une chanson, on l'écrit pour soi. Moi je suis, quand j'écris, ou quand j'écris... chansons dont je commence par le texte ou guitare mais souvent par le texte en fait je décris pour moi aucun moment je me dis tiens je vais chanter cette chanson elle va faire partie de trio il ya des milliers de personnes qui pour la chanter ou alors je veux défendre un truc pas qu'on y est c'est vraiment un truc à très très personnel et quelle que soit la chanson des fois des fois tu es cliente aux dix ans que tu ailles quand il ya des choses qui te touche une chose qui t'énerve et c'est donc c'est un exutoire en fait tout simplement tu te sers de l'écriture finalement pour Ou alors pour régler des problèmes. Des problèmes, des fois, il faut de fuir, je sais pas, passer un message, mais je suis très... J'écris pas mal de chansons qui parlent de gens, qui sont des hommages à des personnes. Et souvent... Et souvent, je me doute pas du tout que la chanson va faire Putain, sur une scène en fait, au moment où je l'écris. Et c'est arrivé plein de fois, et même des chansons... On parlait de chansons très connues comme Désolé pour hier soir. Désolé pour hier soir, à la base, c'est une blague. Je sortais de l'anniversaire de Guiz et je lui ai écrit une chanson pour le remercier. Ça s'appelait Désolé pour hier soir. À aucun moment, je me suis dit que ça allait être... Comme quand tu fais une chanson pour un mariage, tu sais. Tu fais une chanson pour les mariés, tu l'écris pour eux. À aucun moment, tu te dis, je vais la mettre sur un album. Finalement, des fois, tu as des surprises. Parmi toutes ces chansons, il y en a qui finissent sur les albums. Donc finalement, c'est pour... Alors pour toi, c'est un peu le contraire. Il y a un paradoxe dans ce que je dis. Parce que quelque part... pour d'autres, parce que c'est des hommages à d'autres personnes. Mais si je fais cet hommage, c'est aussi pour moi. C'est parce que j'ai envie de sortir quelque chose de moi-même, pour eux, de leur faire un cadeau.

  • Speaker #0

    C'est une erreur de se dire, j'écris absolument pour le public et puis j'essaie de plaire absolument à son public ?

  • Speaker #1

    Non, parce que ça peut arriver dans un second temps. Moi, je sais que dans l'écriture, je n'essaie pas de plaire à mon public. À aucun moment, je n'y pense. À aucun moment, je me dis, si j'aborde ce thème, ça va être génial, les gens vont adorer. Parce qu'en fait... Ça peut marcher peut-être au début, tu vois, mais avec le temps, ça s'épuise, ce mode de pensée, je pense. Enfin moi, en tout cas, pour moi, ça s'épuise. Par contre, dans l'écriture, je ne pense pas, mais après, j'y pense. Ça, je peux y penser dans les étapes d'après, dans la réalisation d'un album, pour être très franc, dans la conception d'un concert, clairement. C'est-à-dire que quand tu fais un concert, tu sais que les gens viennent te voir, les gens ont des attentes. C'est bien de les surprendre, c'est bien de les frustrer, mais c'est bien aussi de répondre à leurs attentes. Et des fois, tu réponds à leurs attentes par des choses qui toi, tu vas dans des directions où tu ne serais pas forcément allé. Mais tu dis bon, je me dois quand même d'aller dans cette direction parce que c'est ce qu'on attend de moi et c'est normal. Et je respecte, c'est mon job, c'est mon... Voilà. Et puis, carrément, dans la réalisation d'un album, oui, moi, je... Encore une étape très, très différente. Mais quand tu réalises un album, il y a un moment donné, tu peux formater. Oui, carrément, tu peux formater ta musique parce que tu sais que Si tu mets un pied sur tous les temps, tu auras plus de chance, je schématise, mais tu auras plus de chance de passer en radio et tout. Moi, je n'ai pas honte de le dire, je me pose ces questions-là et je n'hésite pas à raboter carrément des chansons pour qu'elles plaisent au plus grand nombre. Alors, il faut garder quand même, on a le final cut au final, on ne fait pas n'importe quoi. Et puis, on a l'expérience aussi. Mais oui, je pense qu'il y a peut-être des artistes qui ne le disent pas, moi, je le dis.

  • Speaker #0

    Ça vous arrive d'écrire pour rien également ?

  • Speaker #1

    Oui. Bah écrire pour rien, non. Comment dire, d'avoir des pages qui restent...

  • Speaker #0

    Vous me direz, non, ça je le garde pour moi.

  • Speaker #1

    Ouais, mais c'est la majorité. Ah bah la majorité des choses que j'écris, je les garde pour moi, ouais. Ah oui, complètement. C'est-à-dire que je pense que sur toutes les chansons que j'ai écrites, l'autre fois je regardais ma fichu Cupidia, parce que j'ai fait des modifications et tout, et je regardais le nombre de chansons, je me disais, moi en fait j'écris un peu de chansons au final. Parce qu'en fait, il y en a tellement que j'ai écrites et qui ne sont jamais sorties en fait. J'ai beaucoup vécu en groupe. Dans un groupe, j'écris des chansons. Des autres, aussi. Des chansons. À la fin, il faut qu'on s'entende sur un album de 15 titres. Sur 15 titres, il y aura moitié-moitié. Il n'y a pas de règle, mais moitié-moitié. Ça fait 7 titres. 7 titres en 3 ans.

  • Speaker #0

    Tu es démocratique.

  • Speaker #1

    7 titres en 3 ans. J'ai écrit 7 chansons en 3 ans. Non, j'en écris plus. J'écris des morceaux et des textes qui sont à mon téléphone. Mes notes, il y en a partout. Et puis, des fois, tu sais quand tu es… Quand tu es en panne, des fois je vais regarder des notes. J'ai même des vieux cahiers d'il y a 15 ans, je vais regarder.

  • Speaker #0

    Ça ravive l'inspiration ?

  • Speaker #1

    Oui, ça ravive l'inspiration, exactement. Parce que des fois, tu lis tes textes, le texte est pourri, puis dedans il y a une phrase, tu rebondis dessus, puis ça permet de rebondir. C'est un exercice d'écriture qui est intéressant.

  • Speaker #0

    Et justement, cet exercice, parce que j'ai l'impression qu'il faut faire travailler la machine, c'est un exercice du quotidien, c'est quand ça vient, l'inspiration. Ça se passe comment ?

  • Speaker #1

    Ça dépend des moments. Alors moi, quand j'écris, c'est pas du tout le genre... Moi, je me force, mais... Moi, j'aime bien procrastiner, donc je veux très bien rester chez moi, sans rien faire. Non, mais c'est la réalité. Vraiment, à me nourrir, justement, l'écriture des autres. Voilà, donc moi, je sais que je me force. Est-ce que c'est quotidien ? Non, absolument pas. Il y a des périodes. C'est des périodes, ça dépend. Je peux créer des fois, des moments, tout le temps. Quand j'étais... Quand j'ai fait cet album solo, j'ai eu une période d'un an où je n'arrêtais pas quasiment tous les jours. C'était mon truc, sport, après bam, après j'écris, après je me mets au piano. Donc des périodes, puis des périodes où je ne fais plus rien. Mais en règle générale, toutes ces dernières années, moi ce qui m'inspire le plus, c'est les autres. C'est-à-dire que quand je lis un super bouquin, j'ai trop envie de faire un bouquin. Quand j'écoute une super chanson... J'ai trop envie de faire une chanson.

  • Speaker #0

    C'est l'émulation.

  • Speaker #1

    Je te jure, quand je... En plus, moi, je suis hyper sensible. Je regarde des films, je passe mon temps à pleurer devant les films. A chaque fois que je... Il faut que je fasse un film. Donc c'est ça qui m'inspire à fond. Il n'y a pas longtemps, j'ai regardé le documentaire sur Céline Dion. Putain, j'avais envie de faire Céline Dion après.

  • Speaker #0

    Vous voulez chanter du Céline Dion ?

  • Speaker #1

    Mais ouais ! Je voulais écrire en Céline Dion. Donc l'inspiration vient souvent de là, des autres. Mais je me force, je ne suis pas genre là. Je me force à écrire. Il y a des choses qui viennent toutes seules, mais je me force.

  • Speaker #0

    Il y a un documentaire sur Michael Jackson, vous savez.

  • Speaker #1

    Je sais. Je sais parce que... Parce que quand j'ai regardé la documentation de Michael Jackson, après, je me suis mis à faire de la danse et à faire du moonwalk. Et j'y suis arrivé. Je ferai une démonstration plus tard.

  • Speaker #0

    Je le laisse passer de M. Hamoto. Votre écriture a souvent été engagée. Est-ce que quand les temps se font plus durs, la plume devient encore plus acerbe ?

  • Speaker #1

    Oui, forcément, parce qu'il y a... Encore une fois, on se nourrit de l'actualité, on se nourrit de ce qui... Donc quand il y a une période un peu oxygène, on est un peu énervé, on a peur. Donc oui, en effet, la plume devient un peu plus tranchante, je crois. C'est marrant parce que tu vois le côté engagé, etc. Donc oui, on a un côté engagé, notre art est cryo, etc. En même temps, on fait aussi des chansons très légères et tout. On le fait parce que voilà, ça fait partie de notre ADN qu'on porte un regard comme ça sur le monde et qu'on se sert de l'écriture pour l'exprimer. Mais je ne parle jamais de responsabilité, pour moi c'est quelque chose de... On n'a pas vraiment de responsabilité. Puis là, en ce moment, vu la période, j'ai l'impression qu'on a une responsabilité de chanteur qui est double. D'un côté, de prendre la parole. C'est-à-dire qu'autant on nous a accusés de faire du bon sentiment pendant des années avec Trio, et pourtant, aujourd'hui, ces bons sentiments-là ne font pas partie de la doxa, en tout cas de la majorité. Donc, responsabilité de prendre la parole, etc. Et en même temps, double responsabilité, qui est aussi, l'artiste doit, c'est paradoxal, mais doit aussi faire évader les gens. C'est-à-dire que dans une période anxiogène comme ça, on a envie d'artistes engagés, mais on a aussi de légèreté totale. Il y a une espèce de paradoxe entre les deux, de se dire Ah, mais en même temps, il faut que je sois mon Renaud et que je donne mon énervement ou ma tristesse ou mon anxiété par rapport à cette période. Et en même temps, j'ai envie de la mettre de côté. En disant Attends, c'est bon, arrête. Les gens sont puteux. Ils sont autant dans le... dans ce climat que toi, donc notre rôle, notre responsabilité, c'est aussi de les faire rêver, de les faire s'évader. Donc c'est assez complexe, finalement.

  • Speaker #0

    Mais c'est le propre de beaucoup de chansonniers, si vous permettez que je mette ce terme-là, c'est de réussir à la fois à galvaniser les foules de façon très joyeuse, et puis de les sentir se concerner. Renaud a fait ça, Trio a fait ça, Sebda a fait ça aussi.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, et je pense que c'est la partie de notre ADN à nous aussi, c'est-à-dire de traiter des sujets quand même assez... assez délicat, sociétaux, et d'y mettre un brin de recul, un brin d'ironie, un brin de folie, qui permet, donc ça donne des thèmes graves sur des accords majeurs, quoi. Donc ouais, ça fait partie de notre politique. Donc ouais, on fait partie de cette vague-là totalement. Mais j'ai peur de comment les gens considèrent la politique, en fait. Comme si c'était quelque chose qui, comme si ça n'avait pas d'importance.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que la politique a bien considéré les gens ?

  • Speaker #1

    Non, la politique, c'est complètement déconnecté. C'est complètement déconnecté des gens. D'ailleurs, on a écrit une chanson qui parle de ça. Et ça fait longtemps, d'ailleurs, que la politique est complètement déconnectée des gens. C'est-à-dire qu'il y a trop d'écarts aujourd'hui entre les personnes qui arrivent au pouvoir et la réalité. Et ça, on le vit au jour le jour. Et même des fois, quand on a l'impression qu'un responsable politique va être un peu plus proche de nous, etc., très, très vite, il est pris dans le... dans la dynamique du pouvoir et qui reste quand même très ancienne, très archaïque finalement en France. Et voilà, et là, c'est une déconnexion totale. Et puis bon, l'histoire de Macron en est un exemple frappant.

  • Speaker #0

    On va faire un vrai ou faux. Jingle ! C'est un vrai ou faux, il y en a dans tous les sens. Vrai ou faux, justement, j'avais évoqué Jacques Higelin dans mon portrait. Vous étiez tellement fan d'Ijlin que vous vous habillez comme lui.

  • Speaker #1

    Vrai. Ah bah vrai, ouais.

  • Speaker #0

    Comment on s'habille comme Jacques Ijlin ?

  • Speaker #1

    Bah écoute, on suit ses périodes. Il a eu des périodes, Jacques Ijlin, moi quand j'étais fan de lui, c'était tombé du ciel. Et après, tu sais, il avait donné naissance à Isia, donc il avait les cheveux longs, puis il avait une espèce de couette comme ça dans le haut du crâne, comme sa fille. Il expliquait que c'était comme sa fille. Donc moi, j'avais les cheveux longs et j'avais la même couette comme ça. Et puis il avait des grands... Comment dire, des grandes tuniques comme ça, assez longues, et toujours dans des matières extrêmement légères, comme ça, quand il marchait, qu'il dansait dans les rues, t'avais le vent qui s'engouffrait comme ça dans sa tenue, et donc ça donnait un côté très vaporeux à son allure, etc. Et puis il sautillait en marchant, alors moi je sautillais en marchant, j'avais les mêmes tuniques très très longues que j'allais chercher ou même me faire confectionner. J'étais complètement taré, mais j'étais fan quoi, vraiment fan. J'étais, comme tu disais, je t'ai sonné chez lui.

  • Speaker #0

    Cœur quoi !

  • Speaker #1

    J'ai attendu des heures devant le Grand Rex, j'ai vu son spectacle au Grand Rex, j'ai dû le voir 15 fois, j'attendais devant. Je l'attendais en balance, Ah, salut Christophe ! Et puis il m'a même invité au balance, à aller le voir, etc. Et puis ma vie artistique n'aurait pas été la même si je n'avais pas eu la rencontre d'Igelin, parce que c'est par Jacques Igelin que j'ai rencontré une directrice de trouble de théâtre qui a pris ma prise sous son aile pendant plusieurs années. C'est par lui que je l'ai rencontré, et puis j'ai fait pas mal de rencontres avec lui, et puis c'est lui qui m'a donné envie de l'écrire, etc. Je suis devenu son voisin. Donc on a passé énormément de temps ensemble. Il m'appelait le soir. Stop, j'ai du fromage,

  • Speaker #0

    j'ai du vin. Génial.

  • Speaker #1

    Donc j'ai passé des nuits entières chez lui à Pantin. Enfin voilà, je m'habillais comme lui. Grand fan. Belle histoire. Et nostalgique de cette magnifique période, de ces années incroyables.

  • Speaker #0

    Une belle histoire. Vrai ou faux ? Bon alors franchement, cette affirmation, elle vaut ce qu'elle vaut. Mais voilà, vrai ou faux, vous êtes anti 4x4.

  • Speaker #1

    anti 4 4 j'ai vu ça pas anti 4 4 nous ou là là c'est compliqué anti cac oui oui sur le fond je suis anti 4 4 parce que parce que voilà parce que les colos parce que colo et en même temps c'est pas obligé de donner une réponse absolument politique non non non non non non je suis pas politiquement correct mais c'est parce que j'ai des amis et suivez 4 4 et c'est qui ont des difficultés à l'acquis qui rendent par besoin et par nécessité donc ça c'est compliqué mais ouais en tout cas en tout cas à paris où est anti 4 4

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, vous avez écrit avec David Hallyday.

  • Speaker #1

    Vrai ? Vrai ? Que j'ai croisé il n'y a pas longtemps. Oui, j'ai écrit avec David Hallyday pour l'ONG One. One, qui est l'ONG de Bono, etc., qui fait énormément pour l'extrême pauvreté dans le monde. C'est une ONG que je suis depuis maintenant plus de dix ans. Je fais pas mal de choses avec eux, notamment suivre un petit peu l'aide aux... de développement au Sénégal, etc. Bref, j'ai fait plein d'actions avec eux. Et Najed Vallaud-Belkacem, qui est la directrice de One, voulait créer l'hymne de One. Donc, elle a contacté plusieurs artistes qui étaient des adhérents et des activistes. Et moi, j'en faisais partie avec David Hallyday. Du coup, j'ai fait les paroles et lui a fait la musique. Et nous avons travaillé ensemble. Et ça a été une rencontre. Moi, j'ai adoré bosser avec David Hallyday. Et c'est un mec absolument adorable. qui a une histoire complètement folle, histoire artistique, histoire familiale aussi. Et voilà, c'est un mec super et j'ai adoré écrire avec lui. Donc je sais que c'est étonnant. Quand j'ai vu la photo,

  • Speaker #0

    j'étais déjà

  • Speaker #1

    Quoi ? Quoi ? Vite, Christophe Malik, comment ça ? Mais moi, j'aime bien ça. J'aime bien justement ces espèces de frontières, de les casser un petit peu.

  • Speaker #0

    Un plombier d'Evreux a reçu des centaines d'appels de fans de trio. Parce que son numéro de portable s'était retrouvé par erreur dans une chanson d'un des albums du groupe.

  • Speaker #1

    Ça n'a aucun sens cette histoire. Oui, c'est vrai. Oui, c'est vrai. Oui, c'est vrai en fait. Non mais c'est n'importe quand. Je vais expliquer aux gens, en fait, on fait une chanson qui s'appelle du cinéma. On évoque plein d'actrices comme ça et tout. Chanson que j'adore d'ailleurs. Bref, et à la fin, et donc le refrain, c'est Ah, on voudrait faire du cinéma Nous, on voudrait faire du cinéma. C'est à la fois assez poétique dans cette chanson et puis à la fois assez drôle. Et puis quand on enregistre le titre en studio, Gizmo à la fin fait... C'est l'improvisation. On improvise, on improvise. Il fait Allez, on va faire du cinéma, appelle-moi Il fait Appelle-moi au 06 25 32 Il dit un numéro au hasard, totalement au hasard. Puis voilà, on trouve ça drôle. Mais c'est vraiment une erreur de débutant. Je ne sais même pas comment on a pu faire pour garder ça bref. Puis nous, on a laissé le truc. Puis on écoutait le numéro et à aucun moment donné, on s'est dit C'est peut-être le numéro de quelqu'un Je te jure, mais c'est n'importe quoi. Donc on a laissé le morceau. Alors qu'on aurait dû bipper au moins le dernier numéro. Enfin, tu vois, la blague, ça l'aurait fait quand même. Non, non, on a laissé le numéro. Tu vois, là, l'album est sorti. Et là, on apprend. Et c'est marrant parce que ça a fait le buzz, mais c'est vraiment pas un buzz volontaire. En fait, ça a fait le buzz, tout le monde en a parlé parce que le plombier a commencé à dire Ah, mais c'est pas possible. On a appelé le plombier, on a été vraiment désolés. On a récupéré le numéro de téléphone, on lui a offert une nouvelle ligne. Et on s'est servi de ce numéro comme une espèce de hotline trio. Donc, je ne sais pas ce qu'il est devenu, ce numéro.

  • Speaker #0

    Pauvre plombier.

  • Speaker #1

    Pauvre plombier,

  • Speaker #0

    ouais. Ça l'a bien emmerdé quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Bon, il nous en a voulu au début. Il nous en a vraiment voulu parce que c'est chiant. Mais après, il a eu son petit période de gloire aussi.

  • Speaker #0

    Après, il est devenu fan de Christophe Mali.

  • Speaker #1

    Je ne le dirais pas jusque-là. Peut-être.

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, la première version de Derniers Humains, qui est le single qui est sorti en radio il y a quelques semaines, était très apocalyptique et vous avez retravaillé les paroles pour la rendre plus optimiste, cette chanson.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. C'est vrai, en fait, cette chanson Derniers Humains, elle vient de ma rencontre avec d'autres auteurs compositeurs. Moi, j'ai toujours composé seul, toujours. Et un jour, on m'a invité dans une session d'écriture. Je sais que ça se fait beaucoup, mais moi, je ne connaissais pas. Donc, session d'écriture où c'était... les ennemis en fait, qui se retrouvent. Donc là, il y avait Sylvain Dutuy de Boulevard Désert, il y avait... Il y avait Jules Giaconelli, il y avait Vincha, il y avait Lamarca, on était plein. Romain Berguin. Et on était... Tibs, qui devait venir, puis qui finalement... Bref. Et on est tous dans une énorme maison, il y a plusieurs postes, et puis tout le monde fait des chansons. Il y en a qui font des chansons pour Yannick Noah, il y en a qui font des chansons pour tel, pour lui, pour machin. Puis moi, j'étais là, je leur ai dit, moi j'ai jamais fait ça les gars, j'ai peur. Mais non. Si si, parce qu'en fait... Tu viens avec un bout de refrain, tu viens pas avec des chansons, tu viens avec un bout de refrain, un bout de truc, puis à la fin de la journée, t'as deux chansons qui sont faites, quoi. C'est vraiment génial. Moi, ça a été la révélation. J'ai adoré en plus travailler avec toutes ces personnes que j'ai citées, ça a été super. Et lors de ces sessions d'écriture, il y a une Vincha et Lamarquin ont écrit Les Derniers Humains sur cette terre. C'est eux qui ont eu l'idée. C'est eux qui ont eu l'idée du thème, etc. Ça vient d'eux. Et donc, un jour, on se fait écouter les trucs, et j'écris cette chanson, et je leur dis, Ma chanson, elle est super, moi j'adore ! Donc la musique était déjà faite, à part le pont, moi j'ai rajouté un petit peu de trucs sur le pont. Peut-être j'ai changé quelques trucs de mélodie. Et au niveau du texte, c'est très apocalyptique. Il y avait vraiment un côté, la terre est brûlée, c'est la mort, ils sont juste deux dessus. Ils vont essayer juste de s'embrasser, mais ils ne vont pas y arriver. Il y a vraiment le côté très imagé, très cinématographique. Je leur disais, non, c'est le contraire. C'est le contraire, on va faire un truc optimiste, on va essayer de mettre de la lumière là-dedans, de faire respirer ce renouveau en fait. C'est vraiment la fleur, la fleur qui naît. Donc oui, on a... complètement retravailler les textes pour en faire une chanson parce qu'elle n'aurait pas eu le même impact en fait clairement et le message n'aurait pas été le même et là donc il ya une envie de nouvel album je dis une envie parce que il est en train de se construire et fini de se construire l'album est fini il est fini il n'y a plus que le mixage à valider donc l'album est fini les chansons sont là il ya quinze chansons sur les 15 je sais pas si les 15 mois être sur l'album ça on n'a pas encore fait de choix peut-être qu'on aura 12 13 on en regardera sous le coude donc l'album est fini Il va sortir je pense peut-être début 2025. Ouais non, il est fini et puis l'envie, bah ouais l'envie. En fait, je me suis pas dit tiens j'ai envie de faire un album solo, c'est pas comme ça s'est passé. C'est qu'en fait j'ai commencé à écrire justement avec des nouveaux auteurs etc. et j'ai commencé à aborder des thèmes beaucoup plus intimes que j'avais pas forcément abordé jusque là. Et j'ai commencé comme ça à empiler des textes, des choses que j'avais jamais chanté. des terrains sur lesquels je n'avais jamais été, des portes que je n'avais jamais ouvertes. Et du coup, quand je me suis retrouvé avec ces chansons, je ne me sentais pas les proposer à Trio. Ça ne pouvait pas... Comment dire ? J'avais vraiment envie que ces chansons voient le jour, et je savais qu'avec Trio, elles n'allaient pas voir le jour. Que sur les 6-7 chansons...

  • Speaker #0

    C'était trop personnel ?

  • Speaker #1

    C'était trop personnel. Et je comprends d'ailleurs, ce n'est pas du tout un reproche. Je suis sûr que Les Derniers Humains aurait pu avoir sa place sur un album de Trio. C'est là où il n'y a pas de problème. Mais quand l'album sortira, vous écouterez, il y a pas mal de choses que je ne pouvais pas. Et je savais très bien que j'allais leur dire... c'est trop personnel, regarde moi j'ai une chanson qui parle de ça une chanson qui parle de ça il y a aussi un cadre donc du coup comme le cadre ne convenait pas je me suis dit bon bah en fait la seule manière de faire vivre ces chansons c'est de les défendre toi même parce qu'en plus c'était pas des chansons que j'aurais pu offrir à d'autres personnes et puis aussi c'était vital pour moi de les chanter et c'est comme ça qu'est né l'album et du coup par nécessité je vous avais vu il y a quelques années à l'Européen et c'était déjà une

  • Speaker #0

    première incursion dans le monde solitaire de la musique hors groupe.

  • Speaker #1

    J'adorais, j'étais seul au piano.

  • Speaker #0

    Et c'était très théâtral. Et c'était très... J'allais dire, c'était très higelin, finalement. Est-ce que c'est toujours cette même veine qui est creusée ?

  • Speaker #1

    Ouais, complètement, puisque par exemple, sur le premier album, j'étais au piano, je faisais un spectacle, c'était quoi, 1h45, un truc comme ça. J'étais tout seul et on était vraiment entre le compteur, je ne dis pas le stand-up parce que c'est un mot quand même, mais c'est-à-dire qu'il y avait beaucoup de chansons, mais il y avait beaucoup de… Ça parlait au public,

  • Speaker #0

    vous alliez même dans le public avec une guitare.

  • Speaker #1

    Exactement, il y avait beaucoup d'improvisations, etc. C'est ça qui m'intéresse dans la scène, clairement, c'est ça que j'aime. J'aime les spectacles très calés, tout ça, il n'y a pas… Je sais faire et j'aime les travailler comme ça aussi. Mais j'aime aussi quand un spectacle déborde parce que voilà, parce que j'acquies je l'impe, parce que je viens de cette école-là. Donc oui, je suis en train de réfléchir au live. Je repars en tournée à partir de janvier 2025. Je suis en train d'y réfléchir et je veux qu'il y ait aussi bien de la musique, mais qu'il y ait aussi cette part de parler avec les gens, etc. D'imprévu, parce que c'est ça le côté, le côté on a l'impression de voir un spectacle qu'une seule fois et qu'on nous l'offre vraiment à nous, à nous en tant que public. Qu'il est unique, c'est ça qui me plaît. Donc part de théâtre, oui, il y en a trop parce que je ne sais pas non plus.

  • Speaker #0

    Et la différence entre les deux albums ?

  • Speaker #1

    La différence c'est que mon premier album, la grande inspiration c'était Ygelin. Je l'ai fait avec Edith Fambouena, mon premier album, elle me dit moi j'aimerais bien avoir des références. Je lui ai amené La tombée du ciel, j'ai fait moi je veux faire Tomber du ciel. Donc un album qui part dans tous les sens, qui est extrêmement généreux, où il y a d'un côté des guitares voiles, des trucs très épurés, et d'un côté des chansons avec des instruments à foison, des pistes à foison. Je veux que ce soit généreux, je veux que ce soit tout flux, je veux qu'il y ait énormément de choses. C'était vraiment le...

  • Speaker #0

    Le Sergent Paper.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était la référence. Et d'ailleurs, elle a réussi, je suis hyper content. Et c'est vrai que c'est un album, je vous emmène, qui part vraiment dans plein de directions.

  • Speaker #0

    Et là ?

  • Speaker #1

    Et là, beaucoup plus calme, beaucoup plus posé. Là, s'il y avait une référence de l'album, ça serait sous-champ. Ça serait vraiment, on serait sur C'est déjà ça ou ce type d'album. Donc à la fois, il y a un côté très solaire, etc. On retrouve sur Les derniers humains des chansons hyper joyeuses, etc. Et il y a des moments très calmes, des moments d'introspection sur soi-même, des moments d'émotion. Voilà, ça serait ça. Donc c'est ça qui change entre les deux. Et après, musicalement, ça part moins dans tous les sens. On est sur un côté plus pop, quoi. Pop, on pourrait dire ça.

  • Speaker #0

    Vous le travaillez comment cet album ? Vous l'avez travaillé comment ? C'est seul au niveau de la production ? C'est du partage avec un groupe que vous recréez autour de vous ?

  • Speaker #1

    Il y a des chansons que j'ai écrites vraiment seul, piano, voix, vraiment seul. Il y a des chansons, comme je disais, que j'ai écrites la plupart. En général, c'est moi qui fais les textes, où on fait les textes à deux et on co-compose la musique. En général, c'est comme ça. Donc là, c'est la nouveauté, c'est que j'ai beaucoup travaillé comme ça. Et ensuite, j'ai travaillé avec deux réales, enfin un plus précisément et un autre qui a été co-réal sur certains titres. Et il s'appelle Jules Giaconelli. Voilà, et Jules Giaconelli, c'est un jeune réalisateur avec qui j'ai co-écrit quelques morceaux sur l'album. Et c'est très simple, je lui amène les morceaux, je lui donne le brief et il se débrouille. Alors je suis derrière lui, mais il se débrouille. Alors je sais que ça paraît ouf. Non mais vraiment, c'est-à-dire que moi j'arrive, j'amène des chansons, je choisis un réal, je lui donne une couleur. Ensuite, je donne les clés de la maison et je lui dis vas-y, tu fais ce que tu veux, tu décores Moi, je te donne les tendances, je te donne ce que j'aime, vers là où je vais aller. Je ne suis pas derrière lui à chaque titre. Ah là là, machin ! Pas du tout. Moi, quand je travaille avec les gens, en tout cas sur les réels, je suis toujours travaillé comme ça. Je donne les clés, je fais vas-y, étonne-moi,

  • Speaker #0

    c'est parti C'est une condition de confiance ?

  • Speaker #1

    Oui, de confiance. Et confiance en moi aussi. Parce qu'en fait, moi, j'ai confiance. Je sais que je ramène des chansons, c'est très prétentieux, mais j'estime qu'elles sont en béton armé, mes chansons. J'estime que les fondations, elles sont là. Donc après, lui, c'est la déco. Alors, avec la déco, tu peux tout casser, tu peux la maison, tu peux... On en parle avant, il y avait une grosse discussion. Mais en général, je laisse... Enfin, quand je dis le réalisateur, je le laisse, quoi. Je le laisse décorer, je le laisse installer son climat, je le laisse installer son... Parce que c'est pour ça que j'ai choisi. Donc, je ne veux pas les... Donc, c'est comme ça que j'ai travaillé. Donc, Jules, morceau après morceau, a travaillé, titre par titre. Et puis, il me faisait écouter à la fin, où j'étais derrière lui, mais... J'écoutais juste à la fin de la journée. Alors après, s'il y a des choses, évidemment, je ne sais pas, après, je peux peaufiner certaines choses. Mais je lui fais confiance. Et puis, on a fait ça. Donc, il y a eu 15 morceaux comme ça. Ensuite, on a été mixé. Donc là, on est en plein mixage. On mixe avec Lionel Capouillet, qui est un Belge qui habite à côté de Bruxelles, qui est très connu parce que c'est la personne qui a beaucoup travaillé avec Stromae. entre autres et qui travaille beaucoup dans l'électro. D'accord. La dance et tout, donc rien à voir avec moi où j'arrête des planos voix et tout. Mais c'est un super gars et là on est sur la phase de mixage. Et puis avant, on enregistrait le duo avec Lucie et puis un autre duo avec justement, je parlais d'Alain Souchon, Alain Souchon participe à l'album. Il vient poser, c'est la dernière voix qu'on a posée, la dernière piste de l'album ça a été la voix d'Alain Souchon.

  • Speaker #0

    Qui n'est pas une voix chantée, on m'a dit.

  • Speaker #1

    Si, c'est une voix chantée, mais ce n'est pas un duo. C'est-à-dire que c'est une apparition. J'évoque dans une chanson Alain Souchon en parlant de mon père et en parlant des plages du Touquet, et à un moment donné, il fait une apparition. Mais ce n'est pas un duo, il va chanter sur les refrains. Il est là, il plane sur la chanson et à la fin, il apparaît et il disparaît.

  • Speaker #0

    J'ai creusé un petit peu parce que je voulais en savoir plus sur ces chansons. Et puis, j'ai réussi à savoir qu'il y avait des thèmes qui étaient très importants pour vous dans ces chansons, des thèmes qui vont parler de votre vie, de votre famille, de votre façon de voir la vie. Même de sexualité ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Je ne vais pas tout dévoiler là. Quand je dis que c'est des choses très intimes, c'est des choses complètement... La famille, complètement, parce que moi, j'ai une famille où on a pas mal vécu la guerre, enfin la guerre, la guerre familiale. Je suis de cette génération de parents qui ne se séparent pas parce qu'il faut rester, parce que les enfants sont là, mais du coup, ça provoque des... Ouais c'est des situations extrêmement difficiles à vivre pour les parents mais bon ils tiennent le coup et puis pour les enfants parce que ça laisse des blessures. Donc c'est quelque chose que j'évoque et puis il y a une chanson qui parle aussi de mon frère, je parle d'une thématique un peu psychanalytique qui parle de l'enfant préféré dans une famille. Il y a souvent un enfant préféré. Et vous ? Ça je vous laisserai le découvrir. On appelle ça l'enfant doré en psychanalyse. Quand j'ai appris qu'on appelait ça l'Enfant Doré, j'ai fait Ah putain, mais c'est incroyable, l'Enfant Doré. Pourquoi l'Enfant Doré ? Après quelques recherches, j'ai écrit une chanson qui parle de ça. Du coup, je me suis retrouvé à écrire, quand je me suis posé la question au début de l'entretien Pour qui vous écrivez ? Moi, du coup, j'écris pour moi. Parce qu'en fait, j'écris pour moi et ensuite les chansons, la première personne à qui je les ai fait écouter, c'est mon frère, c'est ma mère, c'est mon père. Je leur ai dit Regarde, j'ai écouté ça. Et alors là, c'était genre Ah, ok ! Ok d'accord, mais tu vas le mettre sur un album ? Bah ouais, je te demande pas la permission, je te la fais écouter. Je sais même pas si je vais la mettre sur un album, en tout cas la chanson elle est là et tout. Donc c'est des choses assez... Ça et puis de sexualité, après la sexualité, tout le rapport à la bisexualité etc. Ou même à l'homosexualité, c'est quelque chose que j'ai déjà énormément abordé. pas de manière frontale parce que j'en ai parlé beaucoup en parlant d'autres d'histoire d'autres personnes de Brian Williamson avec trio parler d'homophobie même dans mon premier album en écrivant pour Jean-Guy Denis également en écrivant pour Jean-Guy Denis aussi donc c'est un peu en finigrane donc là il y a un côté un peu plus frontal ouais après la période permet aussi d'être un peu plus libéré sur ces sujets-là donc c'est important d'être un peu plus libéré là-dessus Mais je n'en dirai pas plus, les gens vont s'imaginer des choses. C'est un teasing incroyable. C'est un teasing, voilà, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et il y aura de la scène, car je sais qu'il y a déjà des scènes prévues en

  • Speaker #1

    2025. Oui, il y a le Café de la Danse 24-25-26, mars. Et il y a d'autres dates qui vont arriver autour de ce Café de la Danse partout en France. Et puis après, il y a quelques festivals qui vont arriver. On est dessus en ce moment. Et puis après... Et puis après, ça repart en tournée qu'on travaille déjà à partir de septembre 2025, jusqu'à trois petits points dessus.

  • Speaker #0

    Donc en ce moment, c'est une période de gestation. Comment on le vit, en fait, physiquement ? Est-ce que c'est bon, j'ai envie que ça aille vite, j'ai envie que ça aille vite Ou est-ce qu'au contraire, c'est ok, c'est cool, ça se passe bien, c'est une respresse tranquille, je ne parle pas de votre physique du tout ?

  • Speaker #1

    Non, non, moi, j'ai envie que ça aille vite, on veut toujours que ça aille vite, mais après, je me suis fait une raison. C'est-à-dire que moi, je voulais que l'album, il y a un an, je voulais qu'il sorte. Et à un moment donné, j'ai dit ah, ben là, je voulais qu'il sorte en septembre attendre que ça aille vite et tout. Et en fait, je travaille des équipes où on me dit non, mais Christophe, prends ton temps, prends ton temps, prends ton temps. Donc, du coup, je me suis fait une raison. Je prends mon temps. Donc, je le vis très bien, même si on a toujours envie que ça aille plus vite, ce qui me permet aussi de travailler sur d'autres projets. Donc, du coup, je me suis dit bon, puisque ça ne sort pas maintenant, je vais faire autre chose. Donc, je fais autre chose en ce moment. J'ai écrit.

  • Speaker #0

    Et vous faites quoi ?

  • Speaker #1

    J'essaie de finaliser un truc pour les enfants. Et puis, comme je lis plein de livres, quand j'ai envie d'écrire un livre. Puis comme je regarde plein de films, j'ai envie d'écrire un film. Bref, c'est ce que j'étais là. Le plus dur, c'est la scène. Clairement. Mais vraiment. Et ça, je pense que c'est vraiment… Autant que l'album sorte et tout. La dernière scène que j'ai faite, c'était le 14 juillet dernier avec Léo. Puis là, j'ai fait des scènes, mais qui sont en promo. Je fais de la promo pour mon projet. Je fais des télés, des plateaux radio. Et c'est génial. J'arrive, je joue deux titres. Deux titres, trois titres. Souvent, c'est en PBO.

  • Speaker #0

    Ça détend la guitare. Hein ? Ça détend la guitare.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça, même pas elle est pas branchée la guitare c'est du PBO alors je vais te dire j'ai une guitare Non ça détend les cordes vocales tu vois mais putain donc c'est cool mais en même temps ça me frustre Je veux dire quand t'as bouffé 30 ans de scène c'est fou à quel point ça manque quoi J'ai déjà vécu c'est pas la peine L'adrénaline c'est ça ? Ah non mais c'est un truc de fou mais c'est vraiment incroyable Je sais que je vais y aller donc je prépare et tout mais ça me manque terriblement Et comme je fais de la mise en scène pour d'autres artistes Là, j'ai mis en scène le dernier spectacle d'Ali G, elle partait en festival, putain, je suis dégoûté, je me suis dit, emmenez-moi, quoi. C'est genre, tu restes sur le quai, tu as travaillé le spectacle, et tu vois le bus s'en aller avec les filles à l'intérieur qui font, salut, Christophe. Et toi, tu restes, et moi, emmenez-moi. Non, mais c'est vraiment, ça me manque terriblement. J'ai vu, là, encore, je ne sais plus, il n'y a pas longtemps, je regardais le reportage, là, sur Céline Dion, où, je vais faire un lien, je ne suis pas Céline Dion. Non,

  • Speaker #0

    mais... J'avais pensé qu'on parlerait de Céline Dion.

  • Speaker #1

    Non, mais... Mais tu sais, c'est très émouvant parce qu'à un moment donné, qu'on aime ou qu'on n'aime pas Céline Dion, à un moment donné, elle est privée de ses possibilités à pouvoir chanter. Et quand elle en parle, c'est fou parce que tu vois, quel que soit ce qu'on pense de cet artiste, tu vois que c'est vital. Tu vois qu'à un moment donné, elle a vécu toute sa vie avec ses cordes vocales, avec sa voix, avec cette possibilité, cette facilité à chanter, à émouvoir des foules et à chanter. Et tout d'un coup, on lui prive, on lui casse ça. Elle ne peut plus. Et ça donne des images complètement bouleversantes. Et là, on se dit, à un moment donné, l'artiste est nourri à quelque chose. Et il y a quelque chose qui le nourrit, et c'est au-delà de... C'est vraiment de la nourriture. Donc s'il n'en a pas, il meurt. S'il n'en a pas, il tombe en dépression. Il explose. Et bien voilà. Moi, j'ai la chance encore de pouvoir chanter ça, mais je sais que pour faire comprendre un petit peu ce qu'on peut ressentir, quand il n'y a plus la scène... Ça tient trois mois, quatre mois, cinq mois, six mois. Il y a un moment donné, il y a un truc qui est comme si on a l'impression de ne servir à rien. Et c'est bien d'écrire des chansons, de faire du studio, de répondre, de faire de la promo, de répondre à des entretiens, de rencontrer des gens, de rencontrer des journalistes, d'autres artistes. C'est génial. Il y a un truc pour lequel, en effet, on a l'impression qu'on ne le fait pas. Et vraiment, on a l'impression de ne servir à rien. C'est terrible. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Question rituelle dans un café au comptoir. Et si vous n'aviez pas fait ça, qu'auriez-vous fait ?

  • Speaker #1

    Je peux te répondre très précisément, j'aurais été prof de philo. Puisque moi je ne voulais pas être musicien à la base, je voulais être comédien. J'ai tout fait pour ça, je voulais faire des études de théâtre, je voulais faire le conservatoire de Paris ou la rue Blanche. C'était vraiment mon but. Et mes parents me disaient, tu pourras faire du théâtre, mais il faut que tu assures tes études. Donc j'ai toujours fait des études. Et même quand trio cartonné, je faisais mes études en même temps. Mais non. Oui, puisque j'ai fait ma licence. Tout ce qui est la fin de mon doc et la licence, je l'ai fait à distance. Je travaille sur la route, etc. Ou dans les jours off. Et pareil, j'avais un doc de psychosocial et un doc de logique aussi. J'étais un bon étudiant, moi. J'adorais ça. Et donc, je m'ai toujours dit, si je n'arrive pas à faire la musique, enfin le théâtre en l'occurrence, ce n'est pas grave. Je ferai, j'irai. jusqu'au master, tout ça. Et puis, je deviendrai chercheur ou prof. Et ça me plaisait beaucoup. Je ne me disais pas, ça va être horrible. Non, non. C'était vraiment deux voies qui me plaisaient énormément.

  • Speaker #0

    Et tenir un café, une boîte.

  • Speaker #1

    J'adorais. Non, je l'adorais. Mais ça, c'est plus pour après. Mais oui, j'adorais. J'y pense. Ça fait un petit moment que j'y pense. J'ai failli le faire à un moment donné, puis ça a capoté. J'aimerais beaucoup. Mais il faut faire attention, parce que moi, tous les potes qui ont... Tous les potes qui ont vers des cafés, ils sont venus alcoolo, celui de direct. Mais vraiment, j'en ai plein des exemples. Donc plutôt un café-resto, un lieu de rencontre.

  • Speaker #0

    Alors je vais vous poser trois questions dans l'univers de la boisson. Pour voir si vraiment, vous pourriez avoir une touch là-dessus. Quelle boisson pour les lendemains trop alcoolisés ?

  • Speaker #1

    Pour les lendemains trop alcoolisés, quelle boisson ? L'alcool. Bah oui, c'est terrible à dire, mais en fait quand tu es... Quand tu es vraiment lendemain de cuite, tu dis que tu as un intérêt assez horrible, mieux tu reprends une bière. Une, il ne faut pas te remettre le couvert. Tu reprends une, ça va mieux. Oui, sinon l'eau.

  • Speaker #0

    La bonne réponse, c'est l'eau.

  • Speaker #1

    Il y avait une bonne réponse.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas prendre de café qui déshydrate, mais il faut boire beaucoup d'eau. Quelle est la boisson la plus consommée chez les Rasta ? En tout cas, vous avez des clients Rasta.

  • Speaker #1

    La boisson, tu sais comme dans le hip hop, tu sais les gourdes de jus de fruits, comment on appelle ça ? Mais si, l'espèce de gourde de jus de fruits où ils pètent la paille dedans et ils... Le Capri Sun. Oui, c'est le Capri Sun. Je crois. Mais c'est vrai en plus, le Capri Sun. Tu ne t'attendais pas à ça, mais je crois que c'est le Capri Sun. Comme je suis le rappeur, le Capri Sun. Genre, et bam, le Capri Sun, c'est ça.

  • Speaker #0

    et bien non pas du tout en fait il y a vraiment une réponse il y a vraiment une réponse j'ai vécu en Jamaïque et tout c'est le thé à la ganja et on ne rigole pas oui consommé dans les cérémonies de raisonnement parce que c'est une boisson et c'est un élément central du rituel et de la culture rasta moi je ne fais plus ça,

  • Speaker #1

    j'ai arrêté complètement justement ça peut être une façon de

  • Speaker #0

    Et quelle chanson d'Igelin fait l'apologie d'une boisson pétillante ? Facile.

  • Speaker #1

    Attends,

  • Speaker #0

    une chanson d'Igelin qui fait l'apologie d'une boisson pétillante ?

  • Speaker #1

    Il y en a...

  • Speaker #0

    Il y en a surtout une.

  • Speaker #1

    Alors ça, là tu me bluffes totalement, je ne vois pas du tout. Attends, une boisson pétillante ? Bah, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Ne t'inquiète pas, je voulais faire comme dans le jeu d'Emi. C'est quoi, ce n'est pas ? Bah, champagne. Putain,

  • Speaker #1

    mais je suis grave. Non, mais vraiment, je suis grave. Parce que c'est en face de moi. Parce que c'est juste là, devant moi. Parce qu'on est au champagne. Exactement. Ok. Bah, honte sur moi, champagne.

  • Speaker #0

    Bon, non, finalement, vous n'allez pas perdre.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais dans autre chose que l'alcool. Non,

  • Speaker #0

    mais j'entends.

  • Speaker #1

    J'étais dans autre chose que l'alcool. Et puis, je sais qu'il s'est pas mal. Ouais, non. Bon, champagne, évidemment.

  • Speaker #0

    Vous allez rester sur la musique. avec un formidable deuxième album et puis beaucoup de scènes parce que c'est tout ce qu'on vous souhaite et merci beaucoup d'avoir répondu à cette interview et maintenant on va pouvoir retourner au comptoir et prendre un café au comptoir merci Christophe Mali vous avez écouté un café au comptoir petit mot habituel de chaque fin de podcast allez sur Apple Podcast mettez 5 étoiles c'est encore mieux et puis surtout laissez nous un petit mot pour expliquer comment c'était bien ce podcast, comment vous l'avez aimé vous mettez n'importe quel pseudo, on s'en fout, en tout cas, ça nous offre de la visibilité. Allez partager ce podcast avec vos amis, vos collègues, votre famille, qui vous voulez. En tout cas, merci d'être ici, et à très très très très bientôt pour un nouveau café.

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