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Un café au comptoir - masterclass art, littérature et création

Lescop, chanteur, au café Le Papillon

Lescop, chanteur, au café Le Papillon

36min |06/05/2024
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Un café au comptoir - masterclass art, littérature et création

Lescop, chanteur, au café Le Papillon

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36min |06/05/2024
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Description

Un café au comptoir avec Lescop, chanteur.

enregistré au Café Le Papillon à Paris, 144 rue de Bagnolet Paris (20e)


Mon invité du jour a commencé sa carrière à l’âge de 17 ans, à la Rochelle, en qualité de chanteur dans un groupe de punk rock auquel il en manquait un . C’est au sein de cette formation qu’il apprendra et peaufinera l’art d’écrire des textes exigeants pour des chansons romanesques, mélancoliques et exaltées. Pendant près de quinze ans, avec Asyl il apprendra la scène. D’abord, celles , confidentielles, des bars régionaux puis d’autres ensuite plus impressionnantes des festivals et des tournées. Avec ce groupe il fera les premières parties d’Indochine, de Blink 182, des Stranglers mais aussi de Daniel Darc, une rencontre majeure pour le jeune auteur qu’il était alors . 


C’est que les deux artistes, malgré les 20 ans  qui les séparent, semblent avoir beaucoup en commun. Le goût du beau, pourvu qu’il soit sombre, de l’interdit, pourvu qu’il soit jouissif, des sons électroniques aussi, pourvu qu’ils soient élégamment maquillés de noir  et de rouge, les  couleurs de la révolte.

Et comme un feu couvant , elle est bien présente la révolte dans ses chansons qui font la part belle à l'ombre et célèbrent  la  nuit . On sent bien que cela l’arrange, de ne pas être en plein soleil, de ne pas devoir tout dévoiler, de laisser planer le mystère sur son personnage dans tout son paradoxe . 


Il a grandi  dans un milieu militant d’extrême gauche  dont il a gardé les indignations qu'il distille dans ses interviews ou au détour de ses textes qu’il chante sur des rhythmiques aussi réjouissantes que désanchantées. Elle évoquent la musique de Jacno, le groupe mathématiques modernes ou encore d’Artefact. Pourtant, lui, il cite des artistes plus mainstream comme Yves Simon, Daniel Balavoine, ou Indochine. L’éclectisme, encore.  


Même s’il fut biberonné aux sons d’Eddie Cochran, d’autres voies que celles de la musique auraient pu être les siennes. Lui, rêvait d’être comédien – il a fait dans ce but le conservatoire d’art dramatique de Bordeaux – avant d abandonner les planches des théatres pour celles des salles de musiques amplifiées. Il est revenu cependant à sa première  passion -on l’a vu comme acteur au cinéma et dans la série tv d’Ovidie-  avant de sacrifier  à nouveau aux dieux de la musique. S’il ne cache pas son amour de la rupture, sa ligne de vie sinueuse , elle, le mène heureusement et toujours à écrire de bonnes chansons.

Les figures qui l’inspirent éclairent un peu  sa personnalité : il dit lire Bret Easton Ellis, Rimbaud, écouter Joy Division comme Jim Morrisson, et se délecter du spectacle des tableaux de Jerôme Bosch comme du visionnage de Roger Rabbit. Qu’en est-il du vrai ? Du faux? De ce qu’il cache derrière ses nuages nocturnes ? De ce qu’il révèle à la lueur de la lune ? Doit on l’appeler par son prénom ? Doit on s’en tenir au pseudo qu’il affirme avoir hérité de ses grands parents ?


 Pour tenter de le savoir, j’ai retrouvé ce poète juste avant qu’il ne parte en tournée pour défendre son troisième album dans un bar du 20e arrondissement où il a ses habitudes. Nous sommes donc au café Le Papillon.


Emission présenté par Alexis Himeros

https://instagram.com/alexishimeros


Avec Lescop

https://www.instagram.com/lescop_officiel/


Son album Rêve Parti :

https://lescop.shop/products/copie-de-cd-l-nouvel-album-reve-parti-l-lescop



Merci au Papillon - Paris !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Alexis Himéros et vous écoutez Un Café au Comptoir. Mon invité du jour a commencé sa carrière à l'âge de 17 ans. à la Rochelle, en qualité de chanteur dans un groupe de punk rock auquel il en manquait un. C'est au sein de cette formation qu'il apprendra et peaufinera l'art d'écrire des textes exigeants pour des chansons romanesques, mélancoliques et exaltées. Pendant près de 15 ans avec Azil, il apprendra la scène, d'abord celle confidentielle des bars régionaux, puis d'autres, ensuite plus impressionnantes, des festivals et des tournées. Avec ce groupe, il fera les premières parties d'Indochine, de Blink-182, des Stranglers, mais aussi de Daniel Dark, une rencontre majeure. Pour le jeune auteur qu'il était alors, c'est que les deux artistes, malgré les 20 ans qui les séparent, semblent avoir beaucoup en commun. Le goût du beau, pourvu qu'il soit sombre, de l'interdit, pourvu qu'il soit jouissif, des sons électroniques aussi, pourvu qu'il soit illégalement maquillé de noir et de rouge, les couleurs de Harry Volt. Et comme un feu couvent, elle est bien présente, la révolte, dans ses chansons qui font la part belle à l'ombre et célèbre la nuit. On sent bien que cela l'arrange de ne pas être en plein soleil, de ne pas devoir tout dévoiler, de laisser planer le mystère sur son personnage dans tout son paradoxe. Il a grandi dans un milieu militant d'extrême gauche dont il a gardé les indignations qu'il distille dans ses interviews et au détour de ses textes, qu'il chante sur des rythmiques aussi réjouissantes que désenchantées. Elles évoquent la musique de Jacques Naud, le groupe mathématique moderne ou encore Artéfact, Et pourtant, lui, il cite des artistes plus mainstream comme Yves Simon, Daniel Balavoine ou Indochine, l'éclectisme encore. Même s'il fut biberonné au son d'Eddie Cochrane, d'autres voix que celles de la musique auraient pu être les siennes. Lui rêvait d'être comédien, il a fait dans ce but le conservatoire d'art dramatique de Bordeaux avant d'abandonner les planches des théâtres pour celles des salles de musique exemplifiées. Il est revenu cependant à sa première passion, on l'a vu comme acteur au cinéma et dans la série télé d'Ovidi, avant de sacrifier à nouveau au dieu de la musique. Et s'il ne cache pas son amour de la rupture, sa ligne de vie sinueuse, elle le mène heureusement et toujours à écrire de bonnes chansons. Les figures qui l'inspirent éclairent un peu sa personnalité. Il dit lire Bret Easton Ellis, Rimbaud, écouter Joy Division comme Jim Morrison et se délecter du spectacle des tableaux de Jérôme Bosch comme du visionnage de Roger Rabbit. J'ai lu tout ça. Qu'en est-il du vrai, du faux, de ce qu'il cache derrière ces nuages nocturnes, de ce qu'il révèle à la lueur de la lune ? Doit-on l'appeler par son prénom ? Doit-on s'en tenir au pseudo qu'il affirme avoir hérité de ses grands-parents ? Pour tenter de le savoir, j'ai retrouvé ce poète, juste avant qu'il ne parte en tournée pour défendre son troisième album, dans un bar du 20e arrondissement où il a ses habitudes. Nous sommes donc au café Les Papillons. Bonjour, Let's Cop.

  • Speaker #1

    Bonjour, bonjour, bonsoir, je sais pas.

  • Speaker #0

    Vous êtes un homme ou un garçon ?

  • Speaker #1

    Je suis les deux, j'imagine. Je sais pas, il n'y a pas de... Pour moi, je n'ai jamais compris la différence.

  • Speaker #0

    Parce que votre dernier titre qui sort de ce nouvel album, ce troisième album, parle tout à fait de cela. Vous-même, vous avez évolué, vous n'êtes plus tout à fait un garçon.

  • Speaker #1

    Je ne suis plus un jeune homme en tout cas. Vous n'êtes plus un jeune Mais, oui, enfin, je... Comme tout le monde, je pense. On grandit, on vieillit, mais c'est pas plus mal.

  • Speaker #0

    Ça fait partie des thèmes que vous distillez dans les chansons. Il y a une chanson qui est dédiée à votre fils. Cette paternité, ça joue en tant qu'artiste ? On voit les choses différemment ?

  • Speaker #1

    Bah oui, de fait, on voit les choses différemment. On a une approche qui est différente de la vie, donc du métier. Moi, c'est sûr que quand j'ai commencé à l'époque d'asile, je ne me voyais pas père, je ne me voyais pas non plus... faire long feu dans l'existence.

  • Speaker #0

    Toi, vous étiez très jeune.

  • Speaker #1

    Oui, j'étais très jeune, mais justement, on s'en fout un peu à cet âge-là. Et on se dit, mourir jeune, ce n'est pas grave. Ça fera un beau cadavre, comme disait... Qui disait ça déjà ? On parlait de l'identité, on disait ça sur James Dean. Bref, je me voyais avec une espèce de trajectoire comme ça. Mais en fait, justement... Quand on devient père, après, on se dit qu'on a une responsabilité, on ne fait pas que pour soi. Les choses, on ne les fait pas que pour soi, on les fait pour quelqu'un aussi et c'est une bonne chose. Je pense que c'est bien. C'est peut-être ça qui fait que je suis devenu plus un homme,

  • Speaker #0

    un jeune homme. Ça fait changer la nature des textes, la nature des thèmes ?

  • Speaker #1

    Peut-être un peu. C'est sûr que cette chanson, Effrayé par la nuit, je ne l'aurais jamais écrite si je n'avais pas été père. Mais après, je pense que je continue de... de peaufiner mon geste comme un artisan et de d'aller toujours dans des thèmes qui sont les miens qui sont souvent des thèmes un peu mélancolique un peu et où aussi il ya une certaine ils sont empreintes d'une certaine lumière noirceur en même temps oui une lumière dans la noirceur exactement mais parce que je pense que tout ce qui m'intéresse c'est C'est là-dedans, moi, il n'y a rien qui me déprime plus que les gens trop solaires. Je ne sais pas, les gens qui ne vous parlent que de bien-être, où tout a l'air positif. Non, mais pourtant, je fais de la méditation. Et d'ailleurs, mon fils aussi, il en fait. On en fait tous les deux. Mais je...

  • Speaker #0

    On va se méfier du positivisme ?

  • Speaker #1

    Pardon ?

  • Speaker #0

    On va se méfier du positivisme ?

  • Speaker #1

    Du positivisme, je ne sais pas, mais de la pensée positive, oui. Il faut se méfier de... je pense que les gens qui essaient de tout transformer en trucs positifs je les crois pas c'est une escroquerie il n'y a pas que du bon dans le monde et sinon ça ne donnerait aucune valeur aux bonnes choses et aux bonnes personnes donc il faut accepter que le monde a sa part d'ombre et de violence

  • Speaker #0

    Est-ce que l'artiste il a pour vocation de réparer un peu ça c'est à dire l'artiste en général pas que vous mais ça fait partie également de votre mission de faire en sorte que le monde de montrer sa noirceur mais en même temps de montrer le côté un peu on peut réparer ça d'une certaine manière oui après on va pas je pense que d'ailleurs

  • Speaker #1

    c'est aussi ça voilà on peut pas tout changer et puis C'est peut-être aussi ça que j'apprends en vieillissant. C'est que peut-être il y avait des choses que... Quand j'étais jeune, j'étais très naïf, je pense penser. Peut-être que j'allais être de ceux qui changeraient le monde.

  • Speaker #0

    Tout en désirant une trajectoire courte.

  • Speaker #1

    Ouais, mais peut-être que...

  • Speaker #0

    C'était le gang des 27.

  • Speaker #1

    Le gang des 27, ouais. Non, non, j'étais... J'avais commencé, j'étais un peu parti pour faire ça, pour être dans le club des 27. Mais je...

  • Speaker #0

    Donc vous avez quitté, il y a toute cette ambivalence finalement entre une certaine... Une fois dans le no future, c'est assez marrant de dire ça finalement, une fois dans le no future et passer par peut-être un peu d'autodestruction, ce qui est évoqué dans certains thèmes de chansons. Et en même temps de se dire, ben si... On va faire danser les gens et on va tenter de leur apporter un peu de joie.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est au final, ce métier m'a rendu joyeux. Et je me suis rendu compte que ça pouvait aussi donner du bonheur aux gens. Et je pense que ça, c'est peut-être ce que j'ai fait de plus révolutionnaire. Même si, voilà, moi j'ai comme tu disais tout à l'heure, j'ai grandi dans un milieu de militants, mes parents étaient militants d'extrême gauche et…

  • Speaker #0

    C'est important l'engagement ?

  • Speaker #1

    Non. Non ? Pas pour moi, non. D'accord. Non. C'est une conviction personnelle. C'est des convictions personnelles, mais c'est pas… En tant qu'artiste, c'est pas… Je pense que pourtant je connais ça très très bien parce que j'ai milité très très jeune et dès 14-15 ans donc je connais ça très bien mais bizarrement je pense pas que ce soit unique. Les changements de société n'arrivent pas seulement comme ça. Ils arrivent... Brutalement ? Non, non. Des fois, ils arrivent brutalement. Des fois, ils arrivent autrement. Il y a aussi des gens... D'autres gens qui changent le monde. Moi, je connais des gens... C'est marrant que je me suis rapproché... Enfin, j'ai retrouvé un ami de La Rochelle. qui est tout l'inverse d'un militant et qui est tout l'inverse de quelqu'un d'exalté et de peut-être un petit peu vindicatif comme moi j'étais quand on s'est connus, on s'est connus au lycée. Et lui, il a une trajectoire complètement différente. Et c'est vraiment, ça a toujours été une bonne personne, quelqu'un de très calme, très doux, comme moi j'étais pas, et très bien élevé, comme moi j'étais pas. Et je pense qu'à sa manière, il contribue à... à rendre le monde meilleur. Et au moins, il a pour lui que il n'a jamais fait de conneries. Contrairement à moi.

  • Speaker #0

    C'est quoi les conneries ? On a le droit de les dire ou pas ?

  • Speaker #1

    J'ai fait plein de conneries, mais je ne vais pas toutes les raconter. Je comprends. Mais non, non. Non, mais je ne sais pas, mal se conduire. Pendant des années, quand j'étais plus jeune, j'étais persuadé que de mal se conduire, c'était une forme de subversion, que c'était bien, que c'était cool. Et aujourd'hui, je ne crois plus à ça.

  • Speaker #0

    La subversion, ce n'est pas également d'être artiste, finalement, et puis de se dire j'ai envie de mener ma vie comme je l'entends. Souvent, dans les cafés, il y a plein de gens qui sont en train de travailler avec leur laptop juste devant. On est dans une culture de la win. Et être artiste, c'est un travail hyper dur. C'est un engagement, c'est un sacerdoce. Vous le vivez comment ?

  • Speaker #1

    Moi, bien, c'est un métier que j'aime. Après, c'est un métier qui comporte ses hauts et ses bas et qui est compliqué parfois à gérer.

  • Speaker #0

    des fois c'est compliqué parce que vous faites pas la course au top 50 Un peu, si,

  • Speaker #1

    d'une certaine manière. Non, je ne veux pas, je vais être franc.

  • Speaker #0

    On sent que ce que vous faites, ça vous plaît, vous n'êtes pas en train de vous dire j'ai calculé ce truc pour que ça fasse un tube

  • Speaker #1

    Non, bien sûr, mais en même temps, ce n'est pas parce que je ne fais pas ça. Effectivement, je n'ai jamais fait ça. Et c'est ça qui rend les carrières compliquées. Mais je n'ai jamais fait ça, mais ça ne veut pas dire que je n'ai pas envie d'en faire des tubes. Et d'ailleurs, ça ne veut pas dire que je n'en ai pas fait. Ce serait bien. Mais moi, je préfère me planter avec quelque chose que j'aime que de réussir avec quelque chose que je n'aime pas. Après, j'aime encore plus réussir avec quelque chose que j'aime. Parce que même si j'ai eu des parents qui étaient d'extrême gauche, ça n'empêchait pas que c'était des gens très élitistes. Mon père était quelqu'un de très élitiste. Enfin, il est toujours Et la réussite... c'était quelque chose d'important chez nous. Réussir intellectuellement, s'épanouir.

  • Speaker #0

    Parce que t'es trop plus de classe un peu ?

  • Speaker #1

    Oui, peut-être qu'on était des transclasses, comme dit un bégodo, mais c'est aussi une idée qu'avaient mes parents, de montrer au système qu'on n'a pas... qu'on n'a pas besoin de lui. Ce n'est pas réservé à une élite. Ce n'est pas réservé à une élite. L'excellence, ce n'est pas réservé à une élite. Mes parents faisaient les cours du soir. Pour les ouvriers, le savoir, la connaissance, le fait de toujours apprendre, c'est quelque chose de très important dans mon histoire familiale.

  • Speaker #0

    Et vous, vous avez appris à faire des chansons et des bonnes chansons.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'ai appris tout seul. En plus, c'est étrange parce que j'ai vraiment fait le métier pour lequel j'étais le moins doué et puis celui que je n'ai absolument pas appris. C'est mon côté...

  • Speaker #0

    Ça fait partie des contradictions.

  • Speaker #1

    Ouais. Et je... Moi, j'avais appris... J'avais fait un conservatoire, comme tu disais tout à l'heure.

  • Speaker #0

    D'art dramatique.

  • Speaker #1

    D'art dramatique, ouais. Et je me destine plutôt à être ça, à être comédien. Et puis, finalement, j'ai fait autre chose. Et c'est tant mieux.

  • Speaker #0

    Mais c'est toujours là et puis ça vient de temps en temps.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    On va faire un vrai ou faux Vrai ou faux En vrai ce qui craint chez Mylène Farmer ce sont ses fans

  • Speaker #1

    C'est moi qui ai dit ça Il paraît

  • Speaker #0

    Vous êtes fan de Mylène Farmer on est vraiment désolé Faut prendre ça au second degré

  • Speaker #1

    D'ailleurs Je peux le dire vraiment avec la conscience tranquille puisque je fais partie de ses fans Donc C'est vrai que Ouais il y a des des artistes comme ça où ils ont tellement un univers singulier que ça attire des gens un peu de tous les...

  • Speaker #0

    C'est un peu comme quand on va chez Disney et qu'on voit des personnes qui ont des tatouages Disney de partout

  • Speaker #1

    Comme Harry Potter, tu vois un fan d'Harry Potter, c'est à boire et à manger ça peut être hardcore ça peut être un peu embarrassant un fan d'Harry Potter et un fan de Million Farmers Mais moi j'adore, je trouve que, en vrai, je trouve que c'est une sacrée chanteuse, une sacrée...

  • Speaker #0

    Ah oui totalement,

  • Speaker #1

    une carrière incroyable. Une carrière incroyable et je trouve que ses chansons sont incroyables. D'ailleurs je voulais, on m'a demandé une reprise il y a pas longtemps, je voulais reprendre Californie mais je...

  • Speaker #0

    J'ai essayé... Ça va très haut.

  • Speaker #1

    Ouais, je me suis... C'est sexy !

  • Speaker #0

    Je ne vais pas le faire le truc. Voilà, c'était très bien.

  • Speaker #1

    C'était pas mal. Mais je me suis un peu déballonné. Je ne vais pas y arriver. Je ne le sens pas.

  • Speaker #0

    Vrai ou faux ? C'est une question très sérieuse, attention. Vrai ou faux ? Vous n'avez pas d'abdos.

  • Speaker #1

    Ah bah complètement vrai, j'ai pas d'abdos, j'aimerais bien. Moi j'aurais rêvé d'être gaulé comme Mick Jagger, ça aurait été ça mon kiff.

  • Speaker #0

    Iggy Pop ?

  • Speaker #1

    Ouais Mick Jagger, Mick Jagger je trouve qu'il est mieux. Parce que Iggy Pop on a un problème de hanche quand même. Je voudrais pas avoir la hanche de Iggy Pop mais... Mick Jagger, je trouve qu'il est bien foutu.

  • Speaker #0

    Et il continue. Salut Mick, parce qu'il nous écoute. Vrai ou faux, plus jeune, vous aviez une passion pour les stratégies militaires et les uniformes.

  • Speaker #1

    Oui, toujours maintenant.

  • Speaker #0

    Ça se voit pas, pas trop. Pas aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Non, mais j'ai... Ma mère vient d'une famille de militaires, donc mon grand-père était militaire. Quand j'allais en vacances chez eux, j'allais tout le temps dans le grenier où il y avait tous ces uniformes, tous ces... C'était un... Ça me fascinait.

  • Speaker #0

    C'est créer des univers en fait ? Ça évoque des aventures ?

  • Speaker #1

    Je sais pas, il y a quelque chose qui me fait... Je sais pas comment expliquer mais déjà c'est... Il y a quelque chose qui évoque l'aventure dans l'uniforme.

  • Speaker #0

    Et fatalement la guerre.

  • Speaker #1

    Oui la guerre, bien sûr. Mais c'est pas ça qui m'aime. C'est pas forcément ça qui m'aime. Ça éveille un imaginaire d'enfant, je pense, de jouer aux soldats. Je sais que la guerre c'est souhaitable pour personne.

  • Speaker #0

    On est tous passé par là.

  • Speaker #1

    Oui, mais je trouve qu'il y a quelque chose de… Ce qui me fascine dans l'uniforme, c'est le côté pratique. C'est fait pour quelque chose. C'est une utilité fonctionnelle.

  • Speaker #0

    Ça a soit une autorité, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, non, c'est fait pour quelque chose. Ça existe et ça évoque une espèce d'idée de compétence et de fiabilité. Est-ce qu'il faudrait un uniforme pour les musiciens ? Non, mais moi j'aime aussi les costumes. Les costumes, c'est une sorte d'uniforme. Non, je ne sais pas, j'aime... J'aime bien l'ordre, j'aime la discipline, j'aime les poches dans les treillis, j'aime bien l'aspect pratique d'un vêtement. J'aime aussi l'élégance, souvent je trouve que les uniformes c'est assez élégant. Mon grand-père avait des uniformes magnifiques.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'on vous trouve en première page de magazine de mode de temps en temps. J'ai vu ça récemment, c'était Modzik je crois. Bravo. Vrai ou faux, vous aimez l'ennui ?

  • Speaker #1

    Non, si c'est vrai. Non mais j'aime pas ça, mais on a besoin de l'ennui.

  • Speaker #0

    Sans ennui, il n'y a pas de rêverie peut-être ?

  • Speaker #1

    Je l'aime pour ce qui déclenche. C'est vrai que quand on s'ennuie, on crée des choses. Et donc ça donne envie de créer. Si on est tout le temps rassasié, c'est comme de dire j'aime avoir faim. Ou j'aime avoir envie d'éternuer parce qu'on sait que derrière on va éternuer et ça va te secouer la tête là comme ça.

  • Speaker #0

    Il y a peut-être des personnes qui sont un peu addicts à ce truc qui fait...

  • Speaker #1

    Ah mais je crois que j'en fais partie. Ouais ou non mais il y a toutes sortes de trucs comme ça où l'ennui crée du désir. C'est ça qui m'intéresse chez lui.

  • Speaker #0

    L'ennui crée du désir.

  • Speaker #1

    Oui, on veut s'échapper du vide. Donc on a une appétence vers autre chose. Et il faut créer ce autre chose.

  • Speaker #0

    C'est quoi créer ?

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est faire des chansons par exemple, en ce qui me concerne. Mais ça aurait pu être autre chose. Mais moi je sais que c'est en m'ennuyant que j'ai écrit des chansons.

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, vous avez de la peine pour les robots ?

  • Speaker #1

    Non, je trouve que... Ils me font de la peine les robots quand ils essayent d'imiter l'intelligence artificielle.

  • Speaker #0

    C'était ça le sujet quand vous parliez de cette phrase.

  • Speaker #1

    Je trouve ça... Les robots qui veulent ressembler à des humains, vous allez être déçus les amis. C'est pas... Je trouve que, à un robot, pourtant j'adore les robots...

  • Speaker #0

    On met en t-il du désir finalement ? Si ce n'est que celui qu'on leur donne, qu'on leur insuple ?

  • Speaker #1

    Ce que l'intelligence artificielle nous dira, on verra. Peut-être qu'ils finiront par avoir du désir. Et ça, c'est un truc qui me travaille par exemple. Est-ce que les robots d'intelligence artificielle, ils finiront par avoir du désir ? une appétence peut-être mais ils me font de la peine quand ils essayent de copier les humains je trouve ça dommage c'est bizarre quand même on avance dans un monde où c'est où

  • Speaker #0

    les humains font des trucs de plus en plus chiants et les robots se mettent à écrire des chansons et d'ailleurs il en dit quoi l'auteur de ça des chansons qu'on peut écrire avec chat GPT ou Écris-moi une chanson à la façon de Les Scopes.

  • Speaker #1

    C'est là qu'ils me font de la peine les robots. J'ai demandé à Chad GPT l'autre jour d'écrire une chanson, d'écrire un texte à la manière de Les Scopes. C'était pas terrible.

  • Speaker #0

    Tu lui as donné plusieurs textes et puis ensuite il les a...

  • Speaker #1

    Non mais j'ai rien dit. Je lui ai dit est-ce que tu peux m'écrire un texte à la manière de Les Scopes ? Mais je voyais où il voulait en venir, mais ce n'était pas très pertinent. C'est rassurant. L'auteur que je suis voit ça, je suis mon fou en fait. C'est-à-dire que je trouve que c'est... D'accord. Moi, je comprends pas. Moi, je vais aimer une chanson parce que je sais qu'elle vient d'un être humain. Si on me dit qu'elle vient d'un robot, je vais pas... Je sais pas où, alors peut-être un jour je serai surpris, je me dirai Ah oui ! Moi j'aime Kraftwerk parce que c'est des êtres humains qui...

  • Speaker #0

    Il y a une humanité.

  • Speaker #1

    Oui voilà, mais c'est des êtres humains qui faisaient semblant d'être des robots ou qui se fictionalisaient en tant que robots.

  • Speaker #0

    CloseNomy aussi un peu dans les...

  • Speaker #1

    CloseNomy ouais carrément, non mais il y en a plein. Yellow Magic Orchestra, il y a un côté robot comme ça aussi, ou Space, des groupes comme ça. C'était... Il y avait... On imitait un peu les robots et dans la musique électronique,

  • Speaker #0

    il y a aussi ce côté rassurant.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose de rassurant dans la musique électronique. Et l'humanité,

  • Speaker #0

    c'est ce qu'on vient chercher dans l'art peut-être, tout simplement.

  • Speaker #1

    Bah oui, moi je pense qu'on peut pas... C'est touchant, enfin si on me disait que Walk on the Wild Side, ça a été écrit par un robot...

  • Speaker #0

    Je vous rassurais, non.

  • Speaker #1

    Oui voilà, mais c'est pour ça que c'est intéressant cette chanson. C'est pour ça qu'elle est intéressante, c'est parce qu'il n'y a pas de... C'est parce qu'il parle des... Il se raconte lui et les gens de la factory, d'Andy Warhol. Et c'est ça qui fait rêver, s'il nous parlait de boulons et de...

  • Speaker #0

    Donc ce troisième album, Rêve Parti, j'ai l'impression à l'écouter que 1, il n'a pas été fait dans une factory, il n'a pas été fait par des robots, et c'est un peu, j'allais dire, un retour aux sources. J'ai l'impression que c'est un nouveau premier album.

  • Speaker #1

    Complètement, oui. C'est un nouveau premier album dans le sens où, à la fin du premier album, j'ai cassé mon château de sable pour en reconstruire un. plus costaud. Et surtout je me suis rendu compte que à un moment j'essayais d'écouter les gens autour de moi qui disaient qu'il fallait que j'essaye tel ou tel truc, qu'il fallait que je me renouvelle, qu'il fallait que je surprenne les gens avec un son complètement différent et tout ça. Et à un moment je me suis rendu compte qu'en fait ça c'était pas moi. Que moi je suis quelqu'un qui...

  • Speaker #0

    comme je disais tout à l'heure je suis un artisan qui peaufine son geste et même dans la façon de chanter pour préparer cette interview j'ai réécouté tous vos titres et je me suis dit mais en fait on est plus proche de la façon de chanter du premier album que du deuxième.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    Souvent, il y a des chanteurs qui vont avoir une voix un peu plus grave avec l'âge, mais vous non. En fait, on va taper un peu dans les aigus. Il y a eu du travail même à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais aussi parce que... C'est conscient,

  • Speaker #0

    inconscient ? C'est cherché ?

  • Speaker #1

    C'est... C'est militaire. C'est aussi parce que les personnes avec qui je travaillais avant m'empêchaient de faire ça. Chanter plus haut, avec une voix plus fragile, plus chanter en fait. Et je sais pas, dès que je faisais ça, ils me diraient Ah ouais, mais non, c'est pas Dark, c'est pas les scopes, ça va pas avec le personnage. Et en fait, moi je pensais que ça allait, mais c'est impossible de faire quelque chose devant des gens qui... qui sont pas convaincus. C'est difficile d'être soi-même convaincu devant des gens qui vous regardent avec une moude dubitative. Je faisais pas.

  • Speaker #0

    C'est difficile de pas être maître à bord, finalement.

  • Speaker #1

    Ouais, et en fait, c'est pour ça que c'est un nouveau premier album, c'est que maintenant, je suis maître à bord. J'ai tout cassé pour tout reconstruire. J'ai changé d'entourage. de personnes, de gens autour de moi qui étaient toxiques, qui m'empêchaient d'avancer.

  • Speaker #0

    Ça va loin en fait, dans le propos.

  • Speaker #1

    Ouais, mais il y a beaucoup de gens toxiques dans la musique.

  • Speaker #0

    Sans doute, je pose des questions.

  • Speaker #1

    Ouais, non, non, mais je...

  • Speaker #0

    J'en suis parti, je fais dix ans là-dedans et on s'est barré. Ouais. Mais oui, je peux comprendre.

  • Speaker #1

    C'est... Malheureusement, c'est un milieu qui évoque la liberté pour beaucoup et qui invoque ...la liberté aussi, mais malheureusement, il est... truffé de personnes comme ça toxiques et pas très inspirantes il faut s'en éloigner

  • Speaker #0

    Et l'inspiration est-ce qu'elle vient dans des cafés comme celui-ci pour vous ? ça s'appelle Un Café au Comptoir, ce podcast que vous écoutez et auquel nous participons et moi ce qui m'intéresse c'est de savoir d'où elle vient l'inspiration comment ça naît est-ce que l'artiste, l'auteur que vous êtes écrit dans des cafés, est-ce que pas du tout ? ou est-ce que...

  • Speaker #1

    Je l'ai fait à une époque, mais non plus maintenant. Maintenant, j'aime bien écrire chez moi. Non, j'écris plutôt chez moi, des fois un peu dans le train, quand je prends le train. En ce moment, je n'ai pas trop le temps d'écrire parce que je suis en promo et je n'ai pas la tête à ça. Mais oui, non, non, j'écris plus trop dans les cafés. Mais il faudrait que je m'y remette un peu. Peut-être qu'il faudrait aller ailleurs. Je me remets, peut-être qu'il faudrait que j'aille dans d'autres cafés. Je ne sais pas, à Varsovie, à Berlin, à Londres,

  • Speaker #0

    à Ljubljana.

  • Speaker #1

    À Ljubljana, pour écrire peut-être d'autres chansons.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui serait différent là-bas ? C'est le regard qu'on a sur les autres personnes ? Est-ce que ce sont les autres personnes, les personnes autour de soi qui nous paraissent différentes et nous inspirent ?

  • Speaker #1

    People are strange when you're a stranger. Comme disait Jim Morrison. Qui ne nous écoute pas,

  • Speaker #0

    mais qui dort pas loin.

  • Speaker #1

    Il est pas très loin, par la chaise. Et non, mais... Être un étranger, c'est une bonne... C'est bien d'être un étranger. Mon premier album, pas Les Scopes, j'ai vraiment commencé à être Les Scopes à l'étranger, à Londres. Et je pense que c'est bien d'aller à l'étranger, d'être un étranger. pour les autres, d'être différent, de se confronter à l'altérité, et d'être sorti de son contexte dans lequel on a ses habitudes, c'est une bonne manière de... c'est inspirant.

  • Speaker #0

    Vous avez besoin de ça pour écrire ? D'être un personnage ? Je précise ça parce que là vous dites, je suis devenu l'escope à Londres, moi j'ai lu des interviews, il y a des personnes qui me disaient Hey Mathieu ! et puis Est-ce que c'est votre prénom ? Et puis à quelque fois il se marquait Mathieu Lescope, ce qui veut absolument rien dire au final parce que finalement c'est pas vrai votre nom de famille, mais c'est devenu le personnage, comment vous gérez tout ça ? Il a des questions à la con celui-là. Pourquoi suis-je là ?

  • Speaker #1

    Je gère ça d'une manière très simple. Les Scopes, c'est un avatar de moi, c'est mon visage de chanteur. Et Mathieu Les Scopes, c'est comme ça que je suis mentionné comme acteur. Et Mathieu Peudupin, c'est le reste de ma vie.

  • Speaker #0

    C'est les subjetités des impôts.

  • Speaker #1

    C'est... Ouais, mais l'escope aussi, l'escope aussi, il en fait des impôts, je veux dire. Non, mais en vrai, tout ça, c'est des déclinaisons de la même personne.

  • Speaker #0

    Mais il n'y a pas besoin de ça pour écrire. De se mettre dans la peau d'un pertinent. Oh non,

  • Speaker #1

    je ne me mets jamais dans la peau d'un autre. À part celle de Roger Rabbit.

  • Speaker #0

    Je voulais juste revenir sur cet album que je trouve particulièrement réussi il y a très peu d'artistes français qui donnent à la fois de la matière à réfléchir et de la matière à danser et il y a ça là-dedans, dans cet album ça aurait pu être dans une playlist pour le catabar ou pour tout bar rock et en même temps on peut l'écouter dans sa voiture et en même temps on peut l'écouter chez soi, la nuit, n'importe quand ça donne à réfléchir aujourd'hui vous inscrivez où dans ce panorama de la chanson française ? à part, dedans ?

  • Speaker #1

    Dans le panorama de la chanson française, d'une manière générale ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Je suis un peu un genre d'outsider, je dirais. Je suis là, mais je ne suis pas là, comme je dis dans ma chanson.

  • Speaker #0

    Je suis le plus connu des moins connus ou le moins connu des plus connus quoi. Je sais pas, un truc comme ça quoi.

  • Speaker #1

    Ça se travaille parce que là en ce moment vous êtes un peu dans plein de médias.

  • Speaker #0

    Ouais c'est chouette ouais mais je revendique ma punkitude, enfin je revendique ma marginalité dans ce milieu, enfin je la revendique, je l'assume disons, enfin voilà. Non mais je suis pas voilà... Je ne suis pas totalement indé, et je ne suis pas non plus mainstream.

  • Speaker #1

    Daniel Dark, qui a compté pour vous dans votre carrière, il était un peu comme ça ?

  • Speaker #0

    Peut-être, ouais. Il a plus écrit pour de la variété que moi.

  • Speaker #1

    En même temps, vous n'avez que 45 ans, il vous reste encore pas mal de temps pour écrire pour d'autres.

  • Speaker #0

    Pour faire de la variété. Mais je veux dire, Daniel, il était... Un peu électron libre aussi.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui vous rapproche de lui ? Qu'est-ce qui vous différencie de lui ?

  • Speaker #0

    Ce qui me rapproche de lui, je pense que c'est une... Je pense une certaine exigence au niveau de l'écriture, un goût, des goûts pour la lecture, pour avoir envie de, je pense que ça lui tenait à coeur comme moi, de faire partie des gens qui essayent de faire avancer un peu la pop française et de la faire avancer dans un sens où dire... Faire des bons textes en français sur une musique qui pourrait plaire à n'importe qui, et qui pourrait plaire aussi à des anglo-saxons. Parce que chaque fois que je fais écouter Taxi Girl ou Daniel Dark à des anglo-saxons, ils trouvent ça super. Des fois ils connaissent d'ailleurs. Je pense qu'il y a peut-être un peu de ça en commun. Moi, j'ai pas envie à la fois de travailler mes textes, qu'ils soient crédibles à ce niveau-là, au niveau d'un point de vue littéraire, je veux dire. Mais je veux aussi être crédible d'un point de vue musical et esthétique.

  • Speaker #1

    C'est difficile en français parce qu'on n'a pas d'accent tonique. Et en même temps, on peut donner quelque chose avec...

  • Speaker #0

    Oui, l'accent tonique, ça fait pas tout. Ouais, l'accent tonique, je sais pas. C'est surestimé, cet accent tonique, je crois. Mais non, mais... C'est-à-dire que je trouve ça dommage quand il faut comprendre les paroles. C'est ça que je reproche à la chanson française en général. Souvent. C'est que quand il faut comprendre les paroles pour trouver ça bien... Je trouve ça un peu dommage. Je me dis, après évidemment, c'est mieux quand les textes ils sont bien, et c'est ce que j'essaye de faire moi, mais je trouve ça dommage qu'il faille comprendre les paroles, je sais pas, pour trouver ça bien. Si c'est qu'il y a quelque chose qui est raté dans la chanson, c'est ah oui, mais c'est parce que tu comprends pas les paroles Moi je sais pas Bob Dylan, quand j'ai entendu Bob Dylan, je comprenais pas les paroles mais je savais que c'était bien quoi, je savais que c'était des bonnes chansons et c'était quand même bien écrit.

  • Speaker #1

    Et ça peut évoquer plusieurs choses différentes pour des personnes différentes justement.

  • Speaker #0

    Ouais ouais, oui. Et c'est... non mais attention un bon texte ça s'entend, même quand on comprend pas la langue. Je crois à ça.

  • Speaker #1

    Si vous n'aviez pas eu cette carrière d'artiste, ça aurait été quoi ?

  • Speaker #0

    Je pense que le premier métier auquel je pense, c'est comédien, parce que c'est celui que j'ai appris. Donc c'est artiste ? Oui, c'est artiste. Donc si je n'avais pas du tout été artiste...

  • Speaker #1

    C'est pas grave

  • Speaker #0

    Peut-être prof Je trouve prof c'est pas mal J'aurais bien aimé être prof

  • Speaker #1

    On va imaginer que Que vous décidiez de tenir un café Un bar C'est la fiction Mais j'ai trois questions à vous poser pour voir si vous pouvez passer Le CAP de Barman C'est quoi un Charles de Gaulle ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, c'est un cocktail ? Non, ça pourrait mais non.

  • Speaker #1

    C'est ce tire-bouchon qui lève les ailettes, qui lève les bras. Ah ouais ouais ! C'est un Charles de Gaulle. Je vous ai compris ! Exactement, ça fait référence à Charles de Gaulle. C'est quoi verser une bière à la Tchèque ?

  • Speaker #0

    Ça je sais pas C'est quand Vous faites une pression Quand on l'est scoulé un peu avant

  • Speaker #1

    Pas du tout, c'est à dire souvent on met le verre à On le laisse à Ça fait plus de mousse C'est à la tchèque C'est des savoirs inutiles absolument Et pourquoi on sert un verre d'eau avec un café ?

  • Speaker #0

    Je sais pas Parce que ça donne soif le café ?

  • Speaker #1

    Ça donne soif ? Parce que quand on boit un verre d'eau après avoir pris un café, les arômes du café se dégagent mieux dans la bouche. Ça exhale.

  • Speaker #0

    Comme avec le whisky. Ça je sais, pour le whisky. Ça marche pour le whisky ? Je sais que les amateurs du whisky disent qu'il faut rajouter une petite goutte d'eau pour exhaler.

  • Speaker #1

    C'est bien, ça me fait une question de plus à poser pour la prochaine personne.

  • Speaker #0

    Oui, je ne sais plus, il y a un truc avec ça, on m'avait expliqué ça une fois, mais quand j'avais bu du whisky, je l'ai oublié.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Lescop.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je rappelle donc ce troisième formidable album, Rêve Partie. Partie comme... Pas comme la... L'idée partie. Pas comme une partie, pas comme la fête. Rêve partie. C'est un super jeu de mots d'ailleurs. Parce que rêve c'est comme le rêve, celui dont on rêve. Et on tournait pendant un bon moment.

  • Speaker #0

    Je sais pas encore jusqu'à quand mais c'est parti pour un moment là je pense.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Vous avez écouté un café au comptoir. Petit mot habituel de chaque fin de podcast, allez sur Apple Podcast, mettez 5 étoiles, c'est encore mieux. Et puis surtout, laissez-nous un petit mot pour expliquer comment c'était bien ce podcast, comment vous l'avez aimé. Vous mettez n'importe quel pseudo, on s'en fout. En tout cas, nous, ça nous offre de la visibilité. Allez partager ce podcast avec vos amis, vos collègues, votre famille, allez, qui vous voulez. En tout cas, merci d'être ici et à très, très, très, très bientôt pour un nouveau café au comptoir.

Chapters

  • vrai ou faux

    13:22

Description

Un café au comptoir avec Lescop, chanteur.

enregistré au Café Le Papillon à Paris, 144 rue de Bagnolet Paris (20e)


Mon invité du jour a commencé sa carrière à l’âge de 17 ans, à la Rochelle, en qualité de chanteur dans un groupe de punk rock auquel il en manquait un . C’est au sein de cette formation qu’il apprendra et peaufinera l’art d’écrire des textes exigeants pour des chansons romanesques, mélancoliques et exaltées. Pendant près de quinze ans, avec Asyl il apprendra la scène. D’abord, celles , confidentielles, des bars régionaux puis d’autres ensuite plus impressionnantes des festivals et des tournées. Avec ce groupe il fera les premières parties d’Indochine, de Blink 182, des Stranglers mais aussi de Daniel Darc, une rencontre majeure pour le jeune auteur qu’il était alors . 


C’est que les deux artistes, malgré les 20 ans  qui les séparent, semblent avoir beaucoup en commun. Le goût du beau, pourvu qu’il soit sombre, de l’interdit, pourvu qu’il soit jouissif, des sons électroniques aussi, pourvu qu’ils soient élégamment maquillés de noir  et de rouge, les  couleurs de la révolte.

Et comme un feu couvant , elle est bien présente la révolte dans ses chansons qui font la part belle à l'ombre et célèbrent  la  nuit . On sent bien que cela l’arrange, de ne pas être en plein soleil, de ne pas devoir tout dévoiler, de laisser planer le mystère sur son personnage dans tout son paradoxe . 


Il a grandi  dans un milieu militant d’extrême gauche  dont il a gardé les indignations qu'il distille dans ses interviews ou au détour de ses textes qu’il chante sur des rhythmiques aussi réjouissantes que désanchantées. Elle évoquent la musique de Jacno, le groupe mathématiques modernes ou encore d’Artefact. Pourtant, lui, il cite des artistes plus mainstream comme Yves Simon, Daniel Balavoine, ou Indochine. L’éclectisme, encore.  


Même s’il fut biberonné aux sons d’Eddie Cochran, d’autres voies que celles de la musique auraient pu être les siennes. Lui, rêvait d’être comédien – il a fait dans ce but le conservatoire d’art dramatique de Bordeaux – avant d abandonner les planches des théatres pour celles des salles de musiques amplifiées. Il est revenu cependant à sa première  passion -on l’a vu comme acteur au cinéma et dans la série tv d’Ovidie-  avant de sacrifier  à nouveau aux dieux de la musique. S’il ne cache pas son amour de la rupture, sa ligne de vie sinueuse , elle, le mène heureusement et toujours à écrire de bonnes chansons.

Les figures qui l’inspirent éclairent un peu  sa personnalité : il dit lire Bret Easton Ellis, Rimbaud, écouter Joy Division comme Jim Morrisson, et se délecter du spectacle des tableaux de Jerôme Bosch comme du visionnage de Roger Rabbit. Qu’en est-il du vrai ? Du faux? De ce qu’il cache derrière ses nuages nocturnes ? De ce qu’il révèle à la lueur de la lune ? Doit on l’appeler par son prénom ? Doit on s’en tenir au pseudo qu’il affirme avoir hérité de ses grands parents ?


 Pour tenter de le savoir, j’ai retrouvé ce poète juste avant qu’il ne parte en tournée pour défendre son troisième album dans un bar du 20e arrondissement où il a ses habitudes. Nous sommes donc au café Le Papillon.


Emission présenté par Alexis Himeros

https://instagram.com/alexishimeros


Avec Lescop

https://www.instagram.com/lescop_officiel/


Son album Rêve Parti :

https://lescop.shop/products/copie-de-cd-l-nouvel-album-reve-parti-l-lescop



Merci au Papillon - Paris !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Alexis Himéros et vous écoutez Un Café au Comptoir. Mon invité du jour a commencé sa carrière à l'âge de 17 ans. à la Rochelle, en qualité de chanteur dans un groupe de punk rock auquel il en manquait un. C'est au sein de cette formation qu'il apprendra et peaufinera l'art d'écrire des textes exigeants pour des chansons romanesques, mélancoliques et exaltées. Pendant près de 15 ans avec Azil, il apprendra la scène, d'abord celle confidentielle des bars régionaux, puis d'autres, ensuite plus impressionnantes, des festivals et des tournées. Avec ce groupe, il fera les premières parties d'Indochine, de Blink-182, des Stranglers, mais aussi de Daniel Dark, une rencontre majeure. Pour le jeune auteur qu'il était alors, c'est que les deux artistes, malgré les 20 ans qui les séparent, semblent avoir beaucoup en commun. Le goût du beau, pourvu qu'il soit sombre, de l'interdit, pourvu qu'il soit jouissif, des sons électroniques aussi, pourvu qu'il soit illégalement maquillé de noir et de rouge, les couleurs de Harry Volt. Et comme un feu couvent, elle est bien présente, la révolte, dans ses chansons qui font la part belle à l'ombre et célèbre la nuit. On sent bien que cela l'arrange de ne pas être en plein soleil, de ne pas devoir tout dévoiler, de laisser planer le mystère sur son personnage dans tout son paradoxe. Il a grandi dans un milieu militant d'extrême gauche dont il a gardé les indignations qu'il distille dans ses interviews et au détour de ses textes, qu'il chante sur des rythmiques aussi réjouissantes que désenchantées. Elles évoquent la musique de Jacques Naud, le groupe mathématique moderne ou encore Artéfact, Et pourtant, lui, il cite des artistes plus mainstream comme Yves Simon, Daniel Balavoine ou Indochine, l'éclectisme encore. Même s'il fut biberonné au son d'Eddie Cochrane, d'autres voix que celles de la musique auraient pu être les siennes. Lui rêvait d'être comédien, il a fait dans ce but le conservatoire d'art dramatique de Bordeaux avant d'abandonner les planches des théâtres pour celles des salles de musique exemplifiées. Il est revenu cependant à sa première passion, on l'a vu comme acteur au cinéma et dans la série télé d'Ovidi, avant de sacrifier à nouveau au dieu de la musique. Et s'il ne cache pas son amour de la rupture, sa ligne de vie sinueuse, elle le mène heureusement et toujours à écrire de bonnes chansons. Les figures qui l'inspirent éclairent un peu sa personnalité. Il dit lire Bret Easton Ellis, Rimbaud, écouter Joy Division comme Jim Morrison et se délecter du spectacle des tableaux de Jérôme Bosch comme du visionnage de Roger Rabbit. J'ai lu tout ça. Qu'en est-il du vrai, du faux, de ce qu'il cache derrière ces nuages nocturnes, de ce qu'il révèle à la lueur de la lune ? Doit-on l'appeler par son prénom ? Doit-on s'en tenir au pseudo qu'il affirme avoir hérité de ses grands-parents ? Pour tenter de le savoir, j'ai retrouvé ce poète, juste avant qu'il ne parte en tournée pour défendre son troisième album, dans un bar du 20e arrondissement où il a ses habitudes. Nous sommes donc au café Les Papillons. Bonjour, Let's Cop.

  • Speaker #1

    Bonjour, bonjour, bonsoir, je sais pas.

  • Speaker #0

    Vous êtes un homme ou un garçon ?

  • Speaker #1

    Je suis les deux, j'imagine. Je sais pas, il n'y a pas de... Pour moi, je n'ai jamais compris la différence.

  • Speaker #0

    Parce que votre dernier titre qui sort de ce nouvel album, ce troisième album, parle tout à fait de cela. Vous-même, vous avez évolué, vous n'êtes plus tout à fait un garçon.

  • Speaker #1

    Je ne suis plus un jeune homme en tout cas. Vous n'êtes plus un jeune Mais, oui, enfin, je... Comme tout le monde, je pense. On grandit, on vieillit, mais c'est pas plus mal.

  • Speaker #0

    Ça fait partie des thèmes que vous distillez dans les chansons. Il y a une chanson qui est dédiée à votre fils. Cette paternité, ça joue en tant qu'artiste ? On voit les choses différemment ?

  • Speaker #1

    Bah oui, de fait, on voit les choses différemment. On a une approche qui est différente de la vie, donc du métier. Moi, c'est sûr que quand j'ai commencé à l'époque d'asile, je ne me voyais pas père, je ne me voyais pas non plus... faire long feu dans l'existence.

  • Speaker #0

    Toi, vous étiez très jeune.

  • Speaker #1

    Oui, j'étais très jeune, mais justement, on s'en fout un peu à cet âge-là. Et on se dit, mourir jeune, ce n'est pas grave. Ça fera un beau cadavre, comme disait... Qui disait ça déjà ? On parlait de l'identité, on disait ça sur James Dean. Bref, je me voyais avec une espèce de trajectoire comme ça. Mais en fait, justement... Quand on devient père, après, on se dit qu'on a une responsabilité, on ne fait pas que pour soi. Les choses, on ne les fait pas que pour soi, on les fait pour quelqu'un aussi et c'est une bonne chose. Je pense que c'est bien. C'est peut-être ça qui fait que je suis devenu plus un homme,

  • Speaker #0

    un jeune homme. Ça fait changer la nature des textes, la nature des thèmes ?

  • Speaker #1

    Peut-être un peu. C'est sûr que cette chanson, Effrayé par la nuit, je ne l'aurais jamais écrite si je n'avais pas été père. Mais après, je pense que je continue de... de peaufiner mon geste comme un artisan et de d'aller toujours dans des thèmes qui sont les miens qui sont souvent des thèmes un peu mélancolique un peu et où aussi il ya une certaine ils sont empreintes d'une certaine lumière noirceur en même temps oui une lumière dans la noirceur exactement mais parce que je pense que tout ce qui m'intéresse c'est C'est là-dedans, moi, il n'y a rien qui me déprime plus que les gens trop solaires. Je ne sais pas, les gens qui ne vous parlent que de bien-être, où tout a l'air positif. Non, mais pourtant, je fais de la méditation. Et d'ailleurs, mon fils aussi, il en fait. On en fait tous les deux. Mais je...

  • Speaker #0

    On va se méfier du positivisme ?

  • Speaker #1

    Pardon ?

  • Speaker #0

    On va se méfier du positivisme ?

  • Speaker #1

    Du positivisme, je ne sais pas, mais de la pensée positive, oui. Il faut se méfier de... je pense que les gens qui essaient de tout transformer en trucs positifs je les crois pas c'est une escroquerie il n'y a pas que du bon dans le monde et sinon ça ne donnerait aucune valeur aux bonnes choses et aux bonnes personnes donc il faut accepter que le monde a sa part d'ombre et de violence

  • Speaker #0

    Est-ce que l'artiste il a pour vocation de réparer un peu ça c'est à dire l'artiste en général pas que vous mais ça fait partie également de votre mission de faire en sorte que le monde de montrer sa noirceur mais en même temps de montrer le côté un peu on peut réparer ça d'une certaine manière oui après on va pas je pense que d'ailleurs

  • Speaker #1

    c'est aussi ça voilà on peut pas tout changer et puis C'est peut-être aussi ça que j'apprends en vieillissant. C'est que peut-être il y avait des choses que... Quand j'étais jeune, j'étais très naïf, je pense penser. Peut-être que j'allais être de ceux qui changeraient le monde.

  • Speaker #0

    Tout en désirant une trajectoire courte.

  • Speaker #1

    Ouais, mais peut-être que...

  • Speaker #0

    C'était le gang des 27.

  • Speaker #1

    Le gang des 27, ouais. Non, non, j'étais... J'avais commencé, j'étais un peu parti pour faire ça, pour être dans le club des 27. Mais je...

  • Speaker #0

    Donc vous avez quitté, il y a toute cette ambivalence finalement entre une certaine... Une fois dans le no future, c'est assez marrant de dire ça finalement, une fois dans le no future et passer par peut-être un peu d'autodestruction, ce qui est évoqué dans certains thèmes de chansons. Et en même temps de se dire, ben si... On va faire danser les gens et on va tenter de leur apporter un peu de joie.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est au final, ce métier m'a rendu joyeux. Et je me suis rendu compte que ça pouvait aussi donner du bonheur aux gens. Et je pense que ça, c'est peut-être ce que j'ai fait de plus révolutionnaire. Même si, voilà, moi j'ai comme tu disais tout à l'heure, j'ai grandi dans un milieu de militants, mes parents étaient militants d'extrême gauche et…

  • Speaker #0

    C'est important l'engagement ?

  • Speaker #1

    Non. Non ? Pas pour moi, non. D'accord. Non. C'est une conviction personnelle. C'est des convictions personnelles, mais c'est pas… En tant qu'artiste, c'est pas… Je pense que pourtant je connais ça très très bien parce que j'ai milité très très jeune et dès 14-15 ans donc je connais ça très bien mais bizarrement je pense pas que ce soit unique. Les changements de société n'arrivent pas seulement comme ça. Ils arrivent... Brutalement ? Non, non. Des fois, ils arrivent brutalement. Des fois, ils arrivent autrement. Il y a aussi des gens... D'autres gens qui changent le monde. Moi, je connais des gens... C'est marrant que je me suis rapproché... Enfin, j'ai retrouvé un ami de La Rochelle. qui est tout l'inverse d'un militant et qui est tout l'inverse de quelqu'un d'exalté et de peut-être un petit peu vindicatif comme moi j'étais quand on s'est connus, on s'est connus au lycée. Et lui, il a une trajectoire complètement différente. Et c'est vraiment, ça a toujours été une bonne personne, quelqu'un de très calme, très doux, comme moi j'étais pas, et très bien élevé, comme moi j'étais pas. Et je pense qu'à sa manière, il contribue à... à rendre le monde meilleur. Et au moins, il a pour lui que il n'a jamais fait de conneries. Contrairement à moi.

  • Speaker #0

    C'est quoi les conneries ? On a le droit de les dire ou pas ?

  • Speaker #1

    J'ai fait plein de conneries, mais je ne vais pas toutes les raconter. Je comprends. Mais non, non. Non, mais je ne sais pas, mal se conduire. Pendant des années, quand j'étais plus jeune, j'étais persuadé que de mal se conduire, c'était une forme de subversion, que c'était bien, que c'était cool. Et aujourd'hui, je ne crois plus à ça.

  • Speaker #0

    La subversion, ce n'est pas également d'être artiste, finalement, et puis de se dire j'ai envie de mener ma vie comme je l'entends. Souvent, dans les cafés, il y a plein de gens qui sont en train de travailler avec leur laptop juste devant. On est dans une culture de la win. Et être artiste, c'est un travail hyper dur. C'est un engagement, c'est un sacerdoce. Vous le vivez comment ?

  • Speaker #1

    Moi, bien, c'est un métier que j'aime. Après, c'est un métier qui comporte ses hauts et ses bas et qui est compliqué parfois à gérer.

  • Speaker #0

    des fois c'est compliqué parce que vous faites pas la course au top 50 Un peu, si,

  • Speaker #1

    d'une certaine manière. Non, je ne veux pas, je vais être franc.

  • Speaker #0

    On sent que ce que vous faites, ça vous plaît, vous n'êtes pas en train de vous dire j'ai calculé ce truc pour que ça fasse un tube

  • Speaker #1

    Non, bien sûr, mais en même temps, ce n'est pas parce que je ne fais pas ça. Effectivement, je n'ai jamais fait ça. Et c'est ça qui rend les carrières compliquées. Mais je n'ai jamais fait ça, mais ça ne veut pas dire que je n'ai pas envie d'en faire des tubes. Et d'ailleurs, ça ne veut pas dire que je n'en ai pas fait. Ce serait bien. Mais moi, je préfère me planter avec quelque chose que j'aime que de réussir avec quelque chose que je n'aime pas. Après, j'aime encore plus réussir avec quelque chose que j'aime. Parce que même si j'ai eu des parents qui étaient d'extrême gauche, ça n'empêchait pas que c'était des gens très élitistes. Mon père était quelqu'un de très élitiste. Enfin, il est toujours Et la réussite... c'était quelque chose d'important chez nous. Réussir intellectuellement, s'épanouir.

  • Speaker #0

    Parce que t'es trop plus de classe un peu ?

  • Speaker #1

    Oui, peut-être qu'on était des transclasses, comme dit un bégodo, mais c'est aussi une idée qu'avaient mes parents, de montrer au système qu'on n'a pas... qu'on n'a pas besoin de lui. Ce n'est pas réservé à une élite. Ce n'est pas réservé à une élite. L'excellence, ce n'est pas réservé à une élite. Mes parents faisaient les cours du soir. Pour les ouvriers, le savoir, la connaissance, le fait de toujours apprendre, c'est quelque chose de très important dans mon histoire familiale.

  • Speaker #0

    Et vous, vous avez appris à faire des chansons et des bonnes chansons.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'ai appris tout seul. En plus, c'est étrange parce que j'ai vraiment fait le métier pour lequel j'étais le moins doué et puis celui que je n'ai absolument pas appris. C'est mon côté...

  • Speaker #0

    Ça fait partie des contradictions.

  • Speaker #1

    Ouais. Et je... Moi, j'avais appris... J'avais fait un conservatoire, comme tu disais tout à l'heure.

  • Speaker #0

    D'art dramatique.

  • Speaker #1

    D'art dramatique, ouais. Et je me destine plutôt à être ça, à être comédien. Et puis, finalement, j'ai fait autre chose. Et c'est tant mieux.

  • Speaker #0

    Mais c'est toujours là et puis ça vient de temps en temps.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    On va faire un vrai ou faux Vrai ou faux En vrai ce qui craint chez Mylène Farmer ce sont ses fans

  • Speaker #1

    C'est moi qui ai dit ça Il paraît

  • Speaker #0

    Vous êtes fan de Mylène Farmer on est vraiment désolé Faut prendre ça au second degré

  • Speaker #1

    D'ailleurs Je peux le dire vraiment avec la conscience tranquille puisque je fais partie de ses fans Donc C'est vrai que Ouais il y a des des artistes comme ça où ils ont tellement un univers singulier que ça attire des gens un peu de tous les...

  • Speaker #0

    C'est un peu comme quand on va chez Disney et qu'on voit des personnes qui ont des tatouages Disney de partout

  • Speaker #1

    Comme Harry Potter, tu vois un fan d'Harry Potter, c'est à boire et à manger ça peut être hardcore ça peut être un peu embarrassant un fan d'Harry Potter et un fan de Million Farmers Mais moi j'adore, je trouve que, en vrai, je trouve que c'est une sacrée chanteuse, une sacrée...

  • Speaker #0

    Ah oui totalement,

  • Speaker #1

    une carrière incroyable. Une carrière incroyable et je trouve que ses chansons sont incroyables. D'ailleurs je voulais, on m'a demandé une reprise il y a pas longtemps, je voulais reprendre Californie mais je...

  • Speaker #0

    J'ai essayé... Ça va très haut.

  • Speaker #1

    Ouais, je me suis... C'est sexy !

  • Speaker #0

    Je ne vais pas le faire le truc. Voilà, c'était très bien.

  • Speaker #1

    C'était pas mal. Mais je me suis un peu déballonné. Je ne vais pas y arriver. Je ne le sens pas.

  • Speaker #0

    Vrai ou faux ? C'est une question très sérieuse, attention. Vrai ou faux ? Vous n'avez pas d'abdos.

  • Speaker #1

    Ah bah complètement vrai, j'ai pas d'abdos, j'aimerais bien. Moi j'aurais rêvé d'être gaulé comme Mick Jagger, ça aurait été ça mon kiff.

  • Speaker #0

    Iggy Pop ?

  • Speaker #1

    Ouais Mick Jagger, Mick Jagger je trouve qu'il est mieux. Parce que Iggy Pop on a un problème de hanche quand même. Je voudrais pas avoir la hanche de Iggy Pop mais... Mick Jagger, je trouve qu'il est bien foutu.

  • Speaker #0

    Et il continue. Salut Mick, parce qu'il nous écoute. Vrai ou faux, plus jeune, vous aviez une passion pour les stratégies militaires et les uniformes.

  • Speaker #1

    Oui, toujours maintenant.

  • Speaker #0

    Ça se voit pas, pas trop. Pas aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Non, mais j'ai... Ma mère vient d'une famille de militaires, donc mon grand-père était militaire. Quand j'allais en vacances chez eux, j'allais tout le temps dans le grenier où il y avait tous ces uniformes, tous ces... C'était un... Ça me fascinait.

  • Speaker #0

    C'est créer des univers en fait ? Ça évoque des aventures ?

  • Speaker #1

    Je sais pas, il y a quelque chose qui me fait... Je sais pas comment expliquer mais déjà c'est... Il y a quelque chose qui évoque l'aventure dans l'uniforme.

  • Speaker #0

    Et fatalement la guerre.

  • Speaker #1

    Oui la guerre, bien sûr. Mais c'est pas ça qui m'aime. C'est pas forcément ça qui m'aime. Ça éveille un imaginaire d'enfant, je pense, de jouer aux soldats. Je sais que la guerre c'est souhaitable pour personne.

  • Speaker #0

    On est tous passé par là.

  • Speaker #1

    Oui, mais je trouve qu'il y a quelque chose de… Ce qui me fascine dans l'uniforme, c'est le côté pratique. C'est fait pour quelque chose. C'est une utilité fonctionnelle.

  • Speaker #0

    Ça a soit une autorité, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, non, c'est fait pour quelque chose. Ça existe et ça évoque une espèce d'idée de compétence et de fiabilité. Est-ce qu'il faudrait un uniforme pour les musiciens ? Non, mais moi j'aime aussi les costumes. Les costumes, c'est une sorte d'uniforme. Non, je ne sais pas, j'aime... J'aime bien l'ordre, j'aime la discipline, j'aime les poches dans les treillis, j'aime bien l'aspect pratique d'un vêtement. J'aime aussi l'élégance, souvent je trouve que les uniformes c'est assez élégant. Mon grand-père avait des uniformes magnifiques.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'on vous trouve en première page de magazine de mode de temps en temps. J'ai vu ça récemment, c'était Modzik je crois. Bravo. Vrai ou faux, vous aimez l'ennui ?

  • Speaker #1

    Non, si c'est vrai. Non mais j'aime pas ça, mais on a besoin de l'ennui.

  • Speaker #0

    Sans ennui, il n'y a pas de rêverie peut-être ?

  • Speaker #1

    Je l'aime pour ce qui déclenche. C'est vrai que quand on s'ennuie, on crée des choses. Et donc ça donne envie de créer. Si on est tout le temps rassasié, c'est comme de dire j'aime avoir faim. Ou j'aime avoir envie d'éternuer parce qu'on sait que derrière on va éternuer et ça va te secouer la tête là comme ça.

  • Speaker #0

    Il y a peut-être des personnes qui sont un peu addicts à ce truc qui fait...

  • Speaker #1

    Ah mais je crois que j'en fais partie. Ouais ou non mais il y a toutes sortes de trucs comme ça où l'ennui crée du désir. C'est ça qui m'intéresse chez lui.

  • Speaker #0

    L'ennui crée du désir.

  • Speaker #1

    Oui, on veut s'échapper du vide. Donc on a une appétence vers autre chose. Et il faut créer ce autre chose.

  • Speaker #0

    C'est quoi créer ?

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est faire des chansons par exemple, en ce qui me concerne. Mais ça aurait pu être autre chose. Mais moi je sais que c'est en m'ennuyant que j'ai écrit des chansons.

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, vous avez de la peine pour les robots ?

  • Speaker #1

    Non, je trouve que... Ils me font de la peine les robots quand ils essayent d'imiter l'intelligence artificielle.

  • Speaker #0

    C'était ça le sujet quand vous parliez de cette phrase.

  • Speaker #1

    Je trouve ça... Les robots qui veulent ressembler à des humains, vous allez être déçus les amis. C'est pas... Je trouve que, à un robot, pourtant j'adore les robots...

  • Speaker #0

    On met en t-il du désir finalement ? Si ce n'est que celui qu'on leur donne, qu'on leur insuple ?

  • Speaker #1

    Ce que l'intelligence artificielle nous dira, on verra. Peut-être qu'ils finiront par avoir du désir. Et ça, c'est un truc qui me travaille par exemple. Est-ce que les robots d'intelligence artificielle, ils finiront par avoir du désir ? une appétence peut-être mais ils me font de la peine quand ils essayent de copier les humains je trouve ça dommage c'est bizarre quand même on avance dans un monde où c'est où

  • Speaker #0

    les humains font des trucs de plus en plus chiants et les robots se mettent à écrire des chansons et d'ailleurs il en dit quoi l'auteur de ça des chansons qu'on peut écrire avec chat GPT ou Écris-moi une chanson à la façon de Les Scopes.

  • Speaker #1

    C'est là qu'ils me font de la peine les robots. J'ai demandé à Chad GPT l'autre jour d'écrire une chanson, d'écrire un texte à la manière de Les Scopes. C'était pas terrible.

  • Speaker #0

    Tu lui as donné plusieurs textes et puis ensuite il les a...

  • Speaker #1

    Non mais j'ai rien dit. Je lui ai dit est-ce que tu peux m'écrire un texte à la manière de Les Scopes ? Mais je voyais où il voulait en venir, mais ce n'était pas très pertinent. C'est rassurant. L'auteur que je suis voit ça, je suis mon fou en fait. C'est-à-dire que je trouve que c'est... D'accord. Moi, je comprends pas. Moi, je vais aimer une chanson parce que je sais qu'elle vient d'un être humain. Si on me dit qu'elle vient d'un robot, je vais pas... Je sais pas où, alors peut-être un jour je serai surpris, je me dirai Ah oui ! Moi j'aime Kraftwerk parce que c'est des êtres humains qui...

  • Speaker #0

    Il y a une humanité.

  • Speaker #1

    Oui voilà, mais c'est des êtres humains qui faisaient semblant d'être des robots ou qui se fictionalisaient en tant que robots.

  • Speaker #0

    CloseNomy aussi un peu dans les...

  • Speaker #1

    CloseNomy ouais carrément, non mais il y en a plein. Yellow Magic Orchestra, il y a un côté robot comme ça aussi, ou Space, des groupes comme ça. C'était... Il y avait... On imitait un peu les robots et dans la musique électronique,

  • Speaker #0

    il y a aussi ce côté rassurant.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose de rassurant dans la musique électronique. Et l'humanité,

  • Speaker #0

    c'est ce qu'on vient chercher dans l'art peut-être, tout simplement.

  • Speaker #1

    Bah oui, moi je pense qu'on peut pas... C'est touchant, enfin si on me disait que Walk on the Wild Side, ça a été écrit par un robot...

  • Speaker #0

    Je vous rassurais, non.

  • Speaker #1

    Oui voilà, mais c'est pour ça que c'est intéressant cette chanson. C'est pour ça qu'elle est intéressante, c'est parce qu'il n'y a pas de... C'est parce qu'il parle des... Il se raconte lui et les gens de la factory, d'Andy Warhol. Et c'est ça qui fait rêver, s'il nous parlait de boulons et de...

  • Speaker #0

    Donc ce troisième album, Rêve Parti, j'ai l'impression à l'écouter que 1, il n'a pas été fait dans une factory, il n'a pas été fait par des robots, et c'est un peu, j'allais dire, un retour aux sources. J'ai l'impression que c'est un nouveau premier album.

  • Speaker #1

    Complètement, oui. C'est un nouveau premier album dans le sens où, à la fin du premier album, j'ai cassé mon château de sable pour en reconstruire un. plus costaud. Et surtout je me suis rendu compte que à un moment j'essayais d'écouter les gens autour de moi qui disaient qu'il fallait que j'essaye tel ou tel truc, qu'il fallait que je me renouvelle, qu'il fallait que je surprenne les gens avec un son complètement différent et tout ça. Et à un moment je me suis rendu compte qu'en fait ça c'était pas moi. Que moi je suis quelqu'un qui...

  • Speaker #0

    comme je disais tout à l'heure je suis un artisan qui peaufine son geste et même dans la façon de chanter pour préparer cette interview j'ai réécouté tous vos titres et je me suis dit mais en fait on est plus proche de la façon de chanter du premier album que du deuxième.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    Souvent, il y a des chanteurs qui vont avoir une voix un peu plus grave avec l'âge, mais vous non. En fait, on va taper un peu dans les aigus. Il y a eu du travail même à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais aussi parce que... C'est conscient,

  • Speaker #0

    inconscient ? C'est cherché ?

  • Speaker #1

    C'est... C'est militaire. C'est aussi parce que les personnes avec qui je travaillais avant m'empêchaient de faire ça. Chanter plus haut, avec une voix plus fragile, plus chanter en fait. Et je sais pas, dès que je faisais ça, ils me diraient Ah ouais, mais non, c'est pas Dark, c'est pas les scopes, ça va pas avec le personnage. Et en fait, moi je pensais que ça allait, mais c'est impossible de faire quelque chose devant des gens qui... qui sont pas convaincus. C'est difficile d'être soi-même convaincu devant des gens qui vous regardent avec une moude dubitative. Je faisais pas.

  • Speaker #0

    C'est difficile de pas être maître à bord, finalement.

  • Speaker #1

    Ouais, et en fait, c'est pour ça que c'est un nouveau premier album, c'est que maintenant, je suis maître à bord. J'ai tout cassé pour tout reconstruire. J'ai changé d'entourage. de personnes, de gens autour de moi qui étaient toxiques, qui m'empêchaient d'avancer.

  • Speaker #0

    Ça va loin en fait, dans le propos.

  • Speaker #1

    Ouais, mais il y a beaucoup de gens toxiques dans la musique.

  • Speaker #0

    Sans doute, je pose des questions.

  • Speaker #1

    Ouais, non, non, mais je...

  • Speaker #0

    J'en suis parti, je fais dix ans là-dedans et on s'est barré. Ouais. Mais oui, je peux comprendre.

  • Speaker #1

    C'est... Malheureusement, c'est un milieu qui évoque la liberté pour beaucoup et qui invoque ...la liberté aussi, mais malheureusement, il est... truffé de personnes comme ça toxiques et pas très inspirantes il faut s'en éloigner

  • Speaker #0

    Et l'inspiration est-ce qu'elle vient dans des cafés comme celui-ci pour vous ? ça s'appelle Un Café au Comptoir, ce podcast que vous écoutez et auquel nous participons et moi ce qui m'intéresse c'est de savoir d'où elle vient l'inspiration comment ça naît est-ce que l'artiste, l'auteur que vous êtes écrit dans des cafés, est-ce que pas du tout ? ou est-ce que...

  • Speaker #1

    Je l'ai fait à une époque, mais non plus maintenant. Maintenant, j'aime bien écrire chez moi. Non, j'écris plutôt chez moi, des fois un peu dans le train, quand je prends le train. En ce moment, je n'ai pas trop le temps d'écrire parce que je suis en promo et je n'ai pas la tête à ça. Mais oui, non, non, j'écris plus trop dans les cafés. Mais il faudrait que je m'y remette un peu. Peut-être qu'il faudrait aller ailleurs. Je me remets, peut-être qu'il faudrait que j'aille dans d'autres cafés. Je ne sais pas, à Varsovie, à Berlin, à Londres,

  • Speaker #0

    à Ljubljana.

  • Speaker #1

    À Ljubljana, pour écrire peut-être d'autres chansons.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui serait différent là-bas ? C'est le regard qu'on a sur les autres personnes ? Est-ce que ce sont les autres personnes, les personnes autour de soi qui nous paraissent différentes et nous inspirent ?

  • Speaker #1

    People are strange when you're a stranger. Comme disait Jim Morrison. Qui ne nous écoute pas,

  • Speaker #0

    mais qui dort pas loin.

  • Speaker #1

    Il est pas très loin, par la chaise. Et non, mais... Être un étranger, c'est une bonne... C'est bien d'être un étranger. Mon premier album, pas Les Scopes, j'ai vraiment commencé à être Les Scopes à l'étranger, à Londres. Et je pense que c'est bien d'aller à l'étranger, d'être un étranger. pour les autres, d'être différent, de se confronter à l'altérité, et d'être sorti de son contexte dans lequel on a ses habitudes, c'est une bonne manière de... c'est inspirant.

  • Speaker #0

    Vous avez besoin de ça pour écrire ? D'être un personnage ? Je précise ça parce que là vous dites, je suis devenu l'escope à Londres, moi j'ai lu des interviews, il y a des personnes qui me disaient Hey Mathieu ! et puis Est-ce que c'est votre prénom ? Et puis à quelque fois il se marquait Mathieu Lescope, ce qui veut absolument rien dire au final parce que finalement c'est pas vrai votre nom de famille, mais c'est devenu le personnage, comment vous gérez tout ça ? Il a des questions à la con celui-là. Pourquoi suis-je là ?

  • Speaker #1

    Je gère ça d'une manière très simple. Les Scopes, c'est un avatar de moi, c'est mon visage de chanteur. Et Mathieu Les Scopes, c'est comme ça que je suis mentionné comme acteur. Et Mathieu Peudupin, c'est le reste de ma vie.

  • Speaker #0

    C'est les subjetités des impôts.

  • Speaker #1

    C'est... Ouais, mais l'escope aussi, l'escope aussi, il en fait des impôts, je veux dire. Non, mais en vrai, tout ça, c'est des déclinaisons de la même personne.

  • Speaker #0

    Mais il n'y a pas besoin de ça pour écrire. De se mettre dans la peau d'un pertinent. Oh non,

  • Speaker #1

    je ne me mets jamais dans la peau d'un autre. À part celle de Roger Rabbit.

  • Speaker #0

    Je voulais juste revenir sur cet album que je trouve particulièrement réussi il y a très peu d'artistes français qui donnent à la fois de la matière à réfléchir et de la matière à danser et il y a ça là-dedans, dans cet album ça aurait pu être dans une playlist pour le catabar ou pour tout bar rock et en même temps on peut l'écouter dans sa voiture et en même temps on peut l'écouter chez soi, la nuit, n'importe quand ça donne à réfléchir aujourd'hui vous inscrivez où dans ce panorama de la chanson française ? à part, dedans ?

  • Speaker #1

    Dans le panorama de la chanson française, d'une manière générale ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Je suis un peu un genre d'outsider, je dirais. Je suis là, mais je ne suis pas là, comme je dis dans ma chanson.

  • Speaker #0

    Je suis le plus connu des moins connus ou le moins connu des plus connus quoi. Je sais pas, un truc comme ça quoi.

  • Speaker #1

    Ça se travaille parce que là en ce moment vous êtes un peu dans plein de médias.

  • Speaker #0

    Ouais c'est chouette ouais mais je revendique ma punkitude, enfin je revendique ma marginalité dans ce milieu, enfin je la revendique, je l'assume disons, enfin voilà. Non mais je suis pas voilà... Je ne suis pas totalement indé, et je ne suis pas non plus mainstream.

  • Speaker #1

    Daniel Dark, qui a compté pour vous dans votre carrière, il était un peu comme ça ?

  • Speaker #0

    Peut-être, ouais. Il a plus écrit pour de la variété que moi.

  • Speaker #1

    En même temps, vous n'avez que 45 ans, il vous reste encore pas mal de temps pour écrire pour d'autres.

  • Speaker #0

    Pour faire de la variété. Mais je veux dire, Daniel, il était... Un peu électron libre aussi.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui vous rapproche de lui ? Qu'est-ce qui vous différencie de lui ?

  • Speaker #0

    Ce qui me rapproche de lui, je pense que c'est une... Je pense une certaine exigence au niveau de l'écriture, un goût, des goûts pour la lecture, pour avoir envie de, je pense que ça lui tenait à coeur comme moi, de faire partie des gens qui essayent de faire avancer un peu la pop française et de la faire avancer dans un sens où dire... Faire des bons textes en français sur une musique qui pourrait plaire à n'importe qui, et qui pourrait plaire aussi à des anglo-saxons. Parce que chaque fois que je fais écouter Taxi Girl ou Daniel Dark à des anglo-saxons, ils trouvent ça super. Des fois ils connaissent d'ailleurs. Je pense qu'il y a peut-être un peu de ça en commun. Moi, j'ai pas envie à la fois de travailler mes textes, qu'ils soient crédibles à ce niveau-là, au niveau d'un point de vue littéraire, je veux dire. Mais je veux aussi être crédible d'un point de vue musical et esthétique.

  • Speaker #1

    C'est difficile en français parce qu'on n'a pas d'accent tonique. Et en même temps, on peut donner quelque chose avec...

  • Speaker #0

    Oui, l'accent tonique, ça fait pas tout. Ouais, l'accent tonique, je sais pas. C'est surestimé, cet accent tonique, je crois. Mais non, mais... C'est-à-dire que je trouve ça dommage quand il faut comprendre les paroles. C'est ça que je reproche à la chanson française en général. Souvent. C'est que quand il faut comprendre les paroles pour trouver ça bien... Je trouve ça un peu dommage. Je me dis, après évidemment, c'est mieux quand les textes ils sont bien, et c'est ce que j'essaye de faire moi, mais je trouve ça dommage qu'il faille comprendre les paroles, je sais pas, pour trouver ça bien. Si c'est qu'il y a quelque chose qui est raté dans la chanson, c'est ah oui, mais c'est parce que tu comprends pas les paroles Moi je sais pas Bob Dylan, quand j'ai entendu Bob Dylan, je comprenais pas les paroles mais je savais que c'était bien quoi, je savais que c'était des bonnes chansons et c'était quand même bien écrit.

  • Speaker #1

    Et ça peut évoquer plusieurs choses différentes pour des personnes différentes justement.

  • Speaker #0

    Ouais ouais, oui. Et c'est... non mais attention un bon texte ça s'entend, même quand on comprend pas la langue. Je crois à ça.

  • Speaker #1

    Si vous n'aviez pas eu cette carrière d'artiste, ça aurait été quoi ?

  • Speaker #0

    Je pense que le premier métier auquel je pense, c'est comédien, parce que c'est celui que j'ai appris. Donc c'est artiste ? Oui, c'est artiste. Donc si je n'avais pas du tout été artiste...

  • Speaker #1

    C'est pas grave

  • Speaker #0

    Peut-être prof Je trouve prof c'est pas mal J'aurais bien aimé être prof

  • Speaker #1

    On va imaginer que Que vous décidiez de tenir un café Un bar C'est la fiction Mais j'ai trois questions à vous poser pour voir si vous pouvez passer Le CAP de Barman C'est quoi un Charles de Gaulle ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, c'est un cocktail ? Non, ça pourrait mais non.

  • Speaker #1

    C'est ce tire-bouchon qui lève les ailettes, qui lève les bras. Ah ouais ouais ! C'est un Charles de Gaulle. Je vous ai compris ! Exactement, ça fait référence à Charles de Gaulle. C'est quoi verser une bière à la Tchèque ?

  • Speaker #0

    Ça je sais pas C'est quand Vous faites une pression Quand on l'est scoulé un peu avant

  • Speaker #1

    Pas du tout, c'est à dire souvent on met le verre à On le laisse à Ça fait plus de mousse C'est à la tchèque C'est des savoirs inutiles absolument Et pourquoi on sert un verre d'eau avec un café ?

  • Speaker #0

    Je sais pas Parce que ça donne soif le café ?

  • Speaker #1

    Ça donne soif ? Parce que quand on boit un verre d'eau après avoir pris un café, les arômes du café se dégagent mieux dans la bouche. Ça exhale.

  • Speaker #0

    Comme avec le whisky. Ça je sais, pour le whisky. Ça marche pour le whisky ? Je sais que les amateurs du whisky disent qu'il faut rajouter une petite goutte d'eau pour exhaler.

  • Speaker #1

    C'est bien, ça me fait une question de plus à poser pour la prochaine personne.

  • Speaker #0

    Oui, je ne sais plus, il y a un truc avec ça, on m'avait expliqué ça une fois, mais quand j'avais bu du whisky, je l'ai oublié.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Lescop.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je rappelle donc ce troisième formidable album, Rêve Partie. Partie comme... Pas comme la... L'idée partie. Pas comme une partie, pas comme la fête. Rêve partie. C'est un super jeu de mots d'ailleurs. Parce que rêve c'est comme le rêve, celui dont on rêve. Et on tournait pendant un bon moment.

  • Speaker #0

    Je sais pas encore jusqu'à quand mais c'est parti pour un moment là je pense.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Vous avez écouté un café au comptoir. Petit mot habituel de chaque fin de podcast, allez sur Apple Podcast, mettez 5 étoiles, c'est encore mieux. Et puis surtout, laissez-nous un petit mot pour expliquer comment c'était bien ce podcast, comment vous l'avez aimé. Vous mettez n'importe quel pseudo, on s'en fout. En tout cas, nous, ça nous offre de la visibilité. Allez partager ce podcast avec vos amis, vos collègues, votre famille, allez, qui vous voulez. En tout cas, merci d'être ici et à très, très, très, très bientôt pour un nouveau café au comptoir.

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  • vrai ou faux

    13:22

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Description

Un café au comptoir avec Lescop, chanteur.

enregistré au Café Le Papillon à Paris, 144 rue de Bagnolet Paris (20e)


Mon invité du jour a commencé sa carrière à l’âge de 17 ans, à la Rochelle, en qualité de chanteur dans un groupe de punk rock auquel il en manquait un . C’est au sein de cette formation qu’il apprendra et peaufinera l’art d’écrire des textes exigeants pour des chansons romanesques, mélancoliques et exaltées. Pendant près de quinze ans, avec Asyl il apprendra la scène. D’abord, celles , confidentielles, des bars régionaux puis d’autres ensuite plus impressionnantes des festivals et des tournées. Avec ce groupe il fera les premières parties d’Indochine, de Blink 182, des Stranglers mais aussi de Daniel Darc, une rencontre majeure pour le jeune auteur qu’il était alors . 


C’est que les deux artistes, malgré les 20 ans  qui les séparent, semblent avoir beaucoup en commun. Le goût du beau, pourvu qu’il soit sombre, de l’interdit, pourvu qu’il soit jouissif, des sons électroniques aussi, pourvu qu’ils soient élégamment maquillés de noir  et de rouge, les  couleurs de la révolte.

Et comme un feu couvant , elle est bien présente la révolte dans ses chansons qui font la part belle à l'ombre et célèbrent  la  nuit . On sent bien que cela l’arrange, de ne pas être en plein soleil, de ne pas devoir tout dévoiler, de laisser planer le mystère sur son personnage dans tout son paradoxe . 


Il a grandi  dans un milieu militant d’extrême gauche  dont il a gardé les indignations qu'il distille dans ses interviews ou au détour de ses textes qu’il chante sur des rhythmiques aussi réjouissantes que désanchantées. Elle évoquent la musique de Jacno, le groupe mathématiques modernes ou encore d’Artefact. Pourtant, lui, il cite des artistes plus mainstream comme Yves Simon, Daniel Balavoine, ou Indochine. L’éclectisme, encore.  


Même s’il fut biberonné aux sons d’Eddie Cochran, d’autres voies que celles de la musique auraient pu être les siennes. Lui, rêvait d’être comédien – il a fait dans ce but le conservatoire d’art dramatique de Bordeaux – avant d abandonner les planches des théatres pour celles des salles de musiques amplifiées. Il est revenu cependant à sa première  passion -on l’a vu comme acteur au cinéma et dans la série tv d’Ovidie-  avant de sacrifier  à nouveau aux dieux de la musique. S’il ne cache pas son amour de la rupture, sa ligne de vie sinueuse , elle, le mène heureusement et toujours à écrire de bonnes chansons.

Les figures qui l’inspirent éclairent un peu  sa personnalité : il dit lire Bret Easton Ellis, Rimbaud, écouter Joy Division comme Jim Morrisson, et se délecter du spectacle des tableaux de Jerôme Bosch comme du visionnage de Roger Rabbit. Qu’en est-il du vrai ? Du faux? De ce qu’il cache derrière ses nuages nocturnes ? De ce qu’il révèle à la lueur de la lune ? Doit on l’appeler par son prénom ? Doit on s’en tenir au pseudo qu’il affirme avoir hérité de ses grands parents ?


 Pour tenter de le savoir, j’ai retrouvé ce poète juste avant qu’il ne parte en tournée pour défendre son troisième album dans un bar du 20e arrondissement où il a ses habitudes. Nous sommes donc au café Le Papillon.


Emission présenté par Alexis Himeros

https://instagram.com/alexishimeros


Avec Lescop

https://www.instagram.com/lescop_officiel/


Son album Rêve Parti :

https://lescop.shop/products/copie-de-cd-l-nouvel-album-reve-parti-l-lescop



Merci au Papillon - Paris !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Alexis Himéros et vous écoutez Un Café au Comptoir. Mon invité du jour a commencé sa carrière à l'âge de 17 ans. à la Rochelle, en qualité de chanteur dans un groupe de punk rock auquel il en manquait un. C'est au sein de cette formation qu'il apprendra et peaufinera l'art d'écrire des textes exigeants pour des chansons romanesques, mélancoliques et exaltées. Pendant près de 15 ans avec Azil, il apprendra la scène, d'abord celle confidentielle des bars régionaux, puis d'autres, ensuite plus impressionnantes, des festivals et des tournées. Avec ce groupe, il fera les premières parties d'Indochine, de Blink-182, des Stranglers, mais aussi de Daniel Dark, une rencontre majeure. Pour le jeune auteur qu'il était alors, c'est que les deux artistes, malgré les 20 ans qui les séparent, semblent avoir beaucoup en commun. Le goût du beau, pourvu qu'il soit sombre, de l'interdit, pourvu qu'il soit jouissif, des sons électroniques aussi, pourvu qu'il soit illégalement maquillé de noir et de rouge, les couleurs de Harry Volt. Et comme un feu couvent, elle est bien présente, la révolte, dans ses chansons qui font la part belle à l'ombre et célèbre la nuit. On sent bien que cela l'arrange de ne pas être en plein soleil, de ne pas devoir tout dévoiler, de laisser planer le mystère sur son personnage dans tout son paradoxe. Il a grandi dans un milieu militant d'extrême gauche dont il a gardé les indignations qu'il distille dans ses interviews et au détour de ses textes, qu'il chante sur des rythmiques aussi réjouissantes que désenchantées. Elles évoquent la musique de Jacques Naud, le groupe mathématique moderne ou encore Artéfact, Et pourtant, lui, il cite des artistes plus mainstream comme Yves Simon, Daniel Balavoine ou Indochine, l'éclectisme encore. Même s'il fut biberonné au son d'Eddie Cochrane, d'autres voix que celles de la musique auraient pu être les siennes. Lui rêvait d'être comédien, il a fait dans ce but le conservatoire d'art dramatique de Bordeaux avant d'abandonner les planches des théâtres pour celles des salles de musique exemplifiées. Il est revenu cependant à sa première passion, on l'a vu comme acteur au cinéma et dans la série télé d'Ovidi, avant de sacrifier à nouveau au dieu de la musique. Et s'il ne cache pas son amour de la rupture, sa ligne de vie sinueuse, elle le mène heureusement et toujours à écrire de bonnes chansons. Les figures qui l'inspirent éclairent un peu sa personnalité. Il dit lire Bret Easton Ellis, Rimbaud, écouter Joy Division comme Jim Morrison et se délecter du spectacle des tableaux de Jérôme Bosch comme du visionnage de Roger Rabbit. J'ai lu tout ça. Qu'en est-il du vrai, du faux, de ce qu'il cache derrière ces nuages nocturnes, de ce qu'il révèle à la lueur de la lune ? Doit-on l'appeler par son prénom ? Doit-on s'en tenir au pseudo qu'il affirme avoir hérité de ses grands-parents ? Pour tenter de le savoir, j'ai retrouvé ce poète, juste avant qu'il ne parte en tournée pour défendre son troisième album, dans un bar du 20e arrondissement où il a ses habitudes. Nous sommes donc au café Les Papillons. Bonjour, Let's Cop.

  • Speaker #1

    Bonjour, bonjour, bonsoir, je sais pas.

  • Speaker #0

    Vous êtes un homme ou un garçon ?

  • Speaker #1

    Je suis les deux, j'imagine. Je sais pas, il n'y a pas de... Pour moi, je n'ai jamais compris la différence.

  • Speaker #0

    Parce que votre dernier titre qui sort de ce nouvel album, ce troisième album, parle tout à fait de cela. Vous-même, vous avez évolué, vous n'êtes plus tout à fait un garçon.

  • Speaker #1

    Je ne suis plus un jeune homme en tout cas. Vous n'êtes plus un jeune Mais, oui, enfin, je... Comme tout le monde, je pense. On grandit, on vieillit, mais c'est pas plus mal.

  • Speaker #0

    Ça fait partie des thèmes que vous distillez dans les chansons. Il y a une chanson qui est dédiée à votre fils. Cette paternité, ça joue en tant qu'artiste ? On voit les choses différemment ?

  • Speaker #1

    Bah oui, de fait, on voit les choses différemment. On a une approche qui est différente de la vie, donc du métier. Moi, c'est sûr que quand j'ai commencé à l'époque d'asile, je ne me voyais pas père, je ne me voyais pas non plus... faire long feu dans l'existence.

  • Speaker #0

    Toi, vous étiez très jeune.

  • Speaker #1

    Oui, j'étais très jeune, mais justement, on s'en fout un peu à cet âge-là. Et on se dit, mourir jeune, ce n'est pas grave. Ça fera un beau cadavre, comme disait... Qui disait ça déjà ? On parlait de l'identité, on disait ça sur James Dean. Bref, je me voyais avec une espèce de trajectoire comme ça. Mais en fait, justement... Quand on devient père, après, on se dit qu'on a une responsabilité, on ne fait pas que pour soi. Les choses, on ne les fait pas que pour soi, on les fait pour quelqu'un aussi et c'est une bonne chose. Je pense que c'est bien. C'est peut-être ça qui fait que je suis devenu plus un homme,

  • Speaker #0

    un jeune homme. Ça fait changer la nature des textes, la nature des thèmes ?

  • Speaker #1

    Peut-être un peu. C'est sûr que cette chanson, Effrayé par la nuit, je ne l'aurais jamais écrite si je n'avais pas été père. Mais après, je pense que je continue de... de peaufiner mon geste comme un artisan et de d'aller toujours dans des thèmes qui sont les miens qui sont souvent des thèmes un peu mélancolique un peu et où aussi il ya une certaine ils sont empreintes d'une certaine lumière noirceur en même temps oui une lumière dans la noirceur exactement mais parce que je pense que tout ce qui m'intéresse c'est C'est là-dedans, moi, il n'y a rien qui me déprime plus que les gens trop solaires. Je ne sais pas, les gens qui ne vous parlent que de bien-être, où tout a l'air positif. Non, mais pourtant, je fais de la méditation. Et d'ailleurs, mon fils aussi, il en fait. On en fait tous les deux. Mais je...

  • Speaker #0

    On va se méfier du positivisme ?

  • Speaker #1

    Pardon ?

  • Speaker #0

    On va se méfier du positivisme ?

  • Speaker #1

    Du positivisme, je ne sais pas, mais de la pensée positive, oui. Il faut se méfier de... je pense que les gens qui essaient de tout transformer en trucs positifs je les crois pas c'est une escroquerie il n'y a pas que du bon dans le monde et sinon ça ne donnerait aucune valeur aux bonnes choses et aux bonnes personnes donc il faut accepter que le monde a sa part d'ombre et de violence

  • Speaker #0

    Est-ce que l'artiste il a pour vocation de réparer un peu ça c'est à dire l'artiste en général pas que vous mais ça fait partie également de votre mission de faire en sorte que le monde de montrer sa noirceur mais en même temps de montrer le côté un peu on peut réparer ça d'une certaine manière oui après on va pas je pense que d'ailleurs

  • Speaker #1

    c'est aussi ça voilà on peut pas tout changer et puis C'est peut-être aussi ça que j'apprends en vieillissant. C'est que peut-être il y avait des choses que... Quand j'étais jeune, j'étais très naïf, je pense penser. Peut-être que j'allais être de ceux qui changeraient le monde.

  • Speaker #0

    Tout en désirant une trajectoire courte.

  • Speaker #1

    Ouais, mais peut-être que...

  • Speaker #0

    C'était le gang des 27.

  • Speaker #1

    Le gang des 27, ouais. Non, non, j'étais... J'avais commencé, j'étais un peu parti pour faire ça, pour être dans le club des 27. Mais je...

  • Speaker #0

    Donc vous avez quitté, il y a toute cette ambivalence finalement entre une certaine... Une fois dans le no future, c'est assez marrant de dire ça finalement, une fois dans le no future et passer par peut-être un peu d'autodestruction, ce qui est évoqué dans certains thèmes de chansons. Et en même temps de se dire, ben si... On va faire danser les gens et on va tenter de leur apporter un peu de joie.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est au final, ce métier m'a rendu joyeux. Et je me suis rendu compte que ça pouvait aussi donner du bonheur aux gens. Et je pense que ça, c'est peut-être ce que j'ai fait de plus révolutionnaire. Même si, voilà, moi j'ai comme tu disais tout à l'heure, j'ai grandi dans un milieu de militants, mes parents étaient militants d'extrême gauche et…

  • Speaker #0

    C'est important l'engagement ?

  • Speaker #1

    Non. Non ? Pas pour moi, non. D'accord. Non. C'est une conviction personnelle. C'est des convictions personnelles, mais c'est pas… En tant qu'artiste, c'est pas… Je pense que pourtant je connais ça très très bien parce que j'ai milité très très jeune et dès 14-15 ans donc je connais ça très bien mais bizarrement je pense pas que ce soit unique. Les changements de société n'arrivent pas seulement comme ça. Ils arrivent... Brutalement ? Non, non. Des fois, ils arrivent brutalement. Des fois, ils arrivent autrement. Il y a aussi des gens... D'autres gens qui changent le monde. Moi, je connais des gens... C'est marrant que je me suis rapproché... Enfin, j'ai retrouvé un ami de La Rochelle. qui est tout l'inverse d'un militant et qui est tout l'inverse de quelqu'un d'exalté et de peut-être un petit peu vindicatif comme moi j'étais quand on s'est connus, on s'est connus au lycée. Et lui, il a une trajectoire complètement différente. Et c'est vraiment, ça a toujours été une bonne personne, quelqu'un de très calme, très doux, comme moi j'étais pas, et très bien élevé, comme moi j'étais pas. Et je pense qu'à sa manière, il contribue à... à rendre le monde meilleur. Et au moins, il a pour lui que il n'a jamais fait de conneries. Contrairement à moi.

  • Speaker #0

    C'est quoi les conneries ? On a le droit de les dire ou pas ?

  • Speaker #1

    J'ai fait plein de conneries, mais je ne vais pas toutes les raconter. Je comprends. Mais non, non. Non, mais je ne sais pas, mal se conduire. Pendant des années, quand j'étais plus jeune, j'étais persuadé que de mal se conduire, c'était une forme de subversion, que c'était bien, que c'était cool. Et aujourd'hui, je ne crois plus à ça.

  • Speaker #0

    La subversion, ce n'est pas également d'être artiste, finalement, et puis de se dire j'ai envie de mener ma vie comme je l'entends. Souvent, dans les cafés, il y a plein de gens qui sont en train de travailler avec leur laptop juste devant. On est dans une culture de la win. Et être artiste, c'est un travail hyper dur. C'est un engagement, c'est un sacerdoce. Vous le vivez comment ?

  • Speaker #1

    Moi, bien, c'est un métier que j'aime. Après, c'est un métier qui comporte ses hauts et ses bas et qui est compliqué parfois à gérer.

  • Speaker #0

    des fois c'est compliqué parce que vous faites pas la course au top 50 Un peu, si,

  • Speaker #1

    d'une certaine manière. Non, je ne veux pas, je vais être franc.

  • Speaker #0

    On sent que ce que vous faites, ça vous plaît, vous n'êtes pas en train de vous dire j'ai calculé ce truc pour que ça fasse un tube

  • Speaker #1

    Non, bien sûr, mais en même temps, ce n'est pas parce que je ne fais pas ça. Effectivement, je n'ai jamais fait ça. Et c'est ça qui rend les carrières compliquées. Mais je n'ai jamais fait ça, mais ça ne veut pas dire que je n'ai pas envie d'en faire des tubes. Et d'ailleurs, ça ne veut pas dire que je n'en ai pas fait. Ce serait bien. Mais moi, je préfère me planter avec quelque chose que j'aime que de réussir avec quelque chose que je n'aime pas. Après, j'aime encore plus réussir avec quelque chose que j'aime. Parce que même si j'ai eu des parents qui étaient d'extrême gauche, ça n'empêchait pas que c'était des gens très élitistes. Mon père était quelqu'un de très élitiste. Enfin, il est toujours Et la réussite... c'était quelque chose d'important chez nous. Réussir intellectuellement, s'épanouir.

  • Speaker #0

    Parce que t'es trop plus de classe un peu ?

  • Speaker #1

    Oui, peut-être qu'on était des transclasses, comme dit un bégodo, mais c'est aussi une idée qu'avaient mes parents, de montrer au système qu'on n'a pas... qu'on n'a pas besoin de lui. Ce n'est pas réservé à une élite. Ce n'est pas réservé à une élite. L'excellence, ce n'est pas réservé à une élite. Mes parents faisaient les cours du soir. Pour les ouvriers, le savoir, la connaissance, le fait de toujours apprendre, c'est quelque chose de très important dans mon histoire familiale.

  • Speaker #0

    Et vous, vous avez appris à faire des chansons et des bonnes chansons.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'ai appris tout seul. En plus, c'est étrange parce que j'ai vraiment fait le métier pour lequel j'étais le moins doué et puis celui que je n'ai absolument pas appris. C'est mon côté...

  • Speaker #0

    Ça fait partie des contradictions.

  • Speaker #1

    Ouais. Et je... Moi, j'avais appris... J'avais fait un conservatoire, comme tu disais tout à l'heure.

  • Speaker #0

    D'art dramatique.

  • Speaker #1

    D'art dramatique, ouais. Et je me destine plutôt à être ça, à être comédien. Et puis, finalement, j'ai fait autre chose. Et c'est tant mieux.

  • Speaker #0

    Mais c'est toujours là et puis ça vient de temps en temps.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    On va faire un vrai ou faux Vrai ou faux En vrai ce qui craint chez Mylène Farmer ce sont ses fans

  • Speaker #1

    C'est moi qui ai dit ça Il paraît

  • Speaker #0

    Vous êtes fan de Mylène Farmer on est vraiment désolé Faut prendre ça au second degré

  • Speaker #1

    D'ailleurs Je peux le dire vraiment avec la conscience tranquille puisque je fais partie de ses fans Donc C'est vrai que Ouais il y a des des artistes comme ça où ils ont tellement un univers singulier que ça attire des gens un peu de tous les...

  • Speaker #0

    C'est un peu comme quand on va chez Disney et qu'on voit des personnes qui ont des tatouages Disney de partout

  • Speaker #1

    Comme Harry Potter, tu vois un fan d'Harry Potter, c'est à boire et à manger ça peut être hardcore ça peut être un peu embarrassant un fan d'Harry Potter et un fan de Million Farmers Mais moi j'adore, je trouve que, en vrai, je trouve que c'est une sacrée chanteuse, une sacrée...

  • Speaker #0

    Ah oui totalement,

  • Speaker #1

    une carrière incroyable. Une carrière incroyable et je trouve que ses chansons sont incroyables. D'ailleurs je voulais, on m'a demandé une reprise il y a pas longtemps, je voulais reprendre Californie mais je...

  • Speaker #0

    J'ai essayé... Ça va très haut.

  • Speaker #1

    Ouais, je me suis... C'est sexy !

  • Speaker #0

    Je ne vais pas le faire le truc. Voilà, c'était très bien.

  • Speaker #1

    C'était pas mal. Mais je me suis un peu déballonné. Je ne vais pas y arriver. Je ne le sens pas.

  • Speaker #0

    Vrai ou faux ? C'est une question très sérieuse, attention. Vrai ou faux ? Vous n'avez pas d'abdos.

  • Speaker #1

    Ah bah complètement vrai, j'ai pas d'abdos, j'aimerais bien. Moi j'aurais rêvé d'être gaulé comme Mick Jagger, ça aurait été ça mon kiff.

  • Speaker #0

    Iggy Pop ?

  • Speaker #1

    Ouais Mick Jagger, Mick Jagger je trouve qu'il est mieux. Parce que Iggy Pop on a un problème de hanche quand même. Je voudrais pas avoir la hanche de Iggy Pop mais... Mick Jagger, je trouve qu'il est bien foutu.

  • Speaker #0

    Et il continue. Salut Mick, parce qu'il nous écoute. Vrai ou faux, plus jeune, vous aviez une passion pour les stratégies militaires et les uniformes.

  • Speaker #1

    Oui, toujours maintenant.

  • Speaker #0

    Ça se voit pas, pas trop. Pas aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Non, mais j'ai... Ma mère vient d'une famille de militaires, donc mon grand-père était militaire. Quand j'allais en vacances chez eux, j'allais tout le temps dans le grenier où il y avait tous ces uniformes, tous ces... C'était un... Ça me fascinait.

  • Speaker #0

    C'est créer des univers en fait ? Ça évoque des aventures ?

  • Speaker #1

    Je sais pas, il y a quelque chose qui me fait... Je sais pas comment expliquer mais déjà c'est... Il y a quelque chose qui évoque l'aventure dans l'uniforme.

  • Speaker #0

    Et fatalement la guerre.

  • Speaker #1

    Oui la guerre, bien sûr. Mais c'est pas ça qui m'aime. C'est pas forcément ça qui m'aime. Ça éveille un imaginaire d'enfant, je pense, de jouer aux soldats. Je sais que la guerre c'est souhaitable pour personne.

  • Speaker #0

    On est tous passé par là.

  • Speaker #1

    Oui, mais je trouve qu'il y a quelque chose de… Ce qui me fascine dans l'uniforme, c'est le côté pratique. C'est fait pour quelque chose. C'est une utilité fonctionnelle.

  • Speaker #0

    Ça a soit une autorité, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, non, c'est fait pour quelque chose. Ça existe et ça évoque une espèce d'idée de compétence et de fiabilité. Est-ce qu'il faudrait un uniforme pour les musiciens ? Non, mais moi j'aime aussi les costumes. Les costumes, c'est une sorte d'uniforme. Non, je ne sais pas, j'aime... J'aime bien l'ordre, j'aime la discipline, j'aime les poches dans les treillis, j'aime bien l'aspect pratique d'un vêtement. J'aime aussi l'élégance, souvent je trouve que les uniformes c'est assez élégant. Mon grand-père avait des uniformes magnifiques.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'on vous trouve en première page de magazine de mode de temps en temps. J'ai vu ça récemment, c'était Modzik je crois. Bravo. Vrai ou faux, vous aimez l'ennui ?

  • Speaker #1

    Non, si c'est vrai. Non mais j'aime pas ça, mais on a besoin de l'ennui.

  • Speaker #0

    Sans ennui, il n'y a pas de rêverie peut-être ?

  • Speaker #1

    Je l'aime pour ce qui déclenche. C'est vrai que quand on s'ennuie, on crée des choses. Et donc ça donne envie de créer. Si on est tout le temps rassasié, c'est comme de dire j'aime avoir faim. Ou j'aime avoir envie d'éternuer parce qu'on sait que derrière on va éternuer et ça va te secouer la tête là comme ça.

  • Speaker #0

    Il y a peut-être des personnes qui sont un peu addicts à ce truc qui fait...

  • Speaker #1

    Ah mais je crois que j'en fais partie. Ouais ou non mais il y a toutes sortes de trucs comme ça où l'ennui crée du désir. C'est ça qui m'intéresse chez lui.

  • Speaker #0

    L'ennui crée du désir.

  • Speaker #1

    Oui, on veut s'échapper du vide. Donc on a une appétence vers autre chose. Et il faut créer ce autre chose.

  • Speaker #0

    C'est quoi créer ?

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est faire des chansons par exemple, en ce qui me concerne. Mais ça aurait pu être autre chose. Mais moi je sais que c'est en m'ennuyant que j'ai écrit des chansons.

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, vous avez de la peine pour les robots ?

  • Speaker #1

    Non, je trouve que... Ils me font de la peine les robots quand ils essayent d'imiter l'intelligence artificielle.

  • Speaker #0

    C'était ça le sujet quand vous parliez de cette phrase.

  • Speaker #1

    Je trouve ça... Les robots qui veulent ressembler à des humains, vous allez être déçus les amis. C'est pas... Je trouve que, à un robot, pourtant j'adore les robots...

  • Speaker #0

    On met en t-il du désir finalement ? Si ce n'est que celui qu'on leur donne, qu'on leur insuple ?

  • Speaker #1

    Ce que l'intelligence artificielle nous dira, on verra. Peut-être qu'ils finiront par avoir du désir. Et ça, c'est un truc qui me travaille par exemple. Est-ce que les robots d'intelligence artificielle, ils finiront par avoir du désir ? une appétence peut-être mais ils me font de la peine quand ils essayent de copier les humains je trouve ça dommage c'est bizarre quand même on avance dans un monde où c'est où

  • Speaker #0

    les humains font des trucs de plus en plus chiants et les robots se mettent à écrire des chansons et d'ailleurs il en dit quoi l'auteur de ça des chansons qu'on peut écrire avec chat GPT ou Écris-moi une chanson à la façon de Les Scopes.

  • Speaker #1

    C'est là qu'ils me font de la peine les robots. J'ai demandé à Chad GPT l'autre jour d'écrire une chanson, d'écrire un texte à la manière de Les Scopes. C'était pas terrible.

  • Speaker #0

    Tu lui as donné plusieurs textes et puis ensuite il les a...

  • Speaker #1

    Non mais j'ai rien dit. Je lui ai dit est-ce que tu peux m'écrire un texte à la manière de Les Scopes ? Mais je voyais où il voulait en venir, mais ce n'était pas très pertinent. C'est rassurant. L'auteur que je suis voit ça, je suis mon fou en fait. C'est-à-dire que je trouve que c'est... D'accord. Moi, je comprends pas. Moi, je vais aimer une chanson parce que je sais qu'elle vient d'un être humain. Si on me dit qu'elle vient d'un robot, je vais pas... Je sais pas où, alors peut-être un jour je serai surpris, je me dirai Ah oui ! Moi j'aime Kraftwerk parce que c'est des êtres humains qui...

  • Speaker #0

    Il y a une humanité.

  • Speaker #1

    Oui voilà, mais c'est des êtres humains qui faisaient semblant d'être des robots ou qui se fictionalisaient en tant que robots.

  • Speaker #0

    CloseNomy aussi un peu dans les...

  • Speaker #1

    CloseNomy ouais carrément, non mais il y en a plein. Yellow Magic Orchestra, il y a un côté robot comme ça aussi, ou Space, des groupes comme ça. C'était... Il y avait... On imitait un peu les robots et dans la musique électronique,

  • Speaker #0

    il y a aussi ce côté rassurant.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose de rassurant dans la musique électronique. Et l'humanité,

  • Speaker #0

    c'est ce qu'on vient chercher dans l'art peut-être, tout simplement.

  • Speaker #1

    Bah oui, moi je pense qu'on peut pas... C'est touchant, enfin si on me disait que Walk on the Wild Side, ça a été écrit par un robot...

  • Speaker #0

    Je vous rassurais, non.

  • Speaker #1

    Oui voilà, mais c'est pour ça que c'est intéressant cette chanson. C'est pour ça qu'elle est intéressante, c'est parce qu'il n'y a pas de... C'est parce qu'il parle des... Il se raconte lui et les gens de la factory, d'Andy Warhol. Et c'est ça qui fait rêver, s'il nous parlait de boulons et de...

  • Speaker #0

    Donc ce troisième album, Rêve Parti, j'ai l'impression à l'écouter que 1, il n'a pas été fait dans une factory, il n'a pas été fait par des robots, et c'est un peu, j'allais dire, un retour aux sources. J'ai l'impression que c'est un nouveau premier album.

  • Speaker #1

    Complètement, oui. C'est un nouveau premier album dans le sens où, à la fin du premier album, j'ai cassé mon château de sable pour en reconstruire un. plus costaud. Et surtout je me suis rendu compte que à un moment j'essayais d'écouter les gens autour de moi qui disaient qu'il fallait que j'essaye tel ou tel truc, qu'il fallait que je me renouvelle, qu'il fallait que je surprenne les gens avec un son complètement différent et tout ça. Et à un moment je me suis rendu compte qu'en fait ça c'était pas moi. Que moi je suis quelqu'un qui...

  • Speaker #0

    comme je disais tout à l'heure je suis un artisan qui peaufine son geste et même dans la façon de chanter pour préparer cette interview j'ai réécouté tous vos titres et je me suis dit mais en fait on est plus proche de la façon de chanter du premier album que du deuxième.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    Souvent, il y a des chanteurs qui vont avoir une voix un peu plus grave avec l'âge, mais vous non. En fait, on va taper un peu dans les aigus. Il y a eu du travail même à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais aussi parce que... C'est conscient,

  • Speaker #0

    inconscient ? C'est cherché ?

  • Speaker #1

    C'est... C'est militaire. C'est aussi parce que les personnes avec qui je travaillais avant m'empêchaient de faire ça. Chanter plus haut, avec une voix plus fragile, plus chanter en fait. Et je sais pas, dès que je faisais ça, ils me diraient Ah ouais, mais non, c'est pas Dark, c'est pas les scopes, ça va pas avec le personnage. Et en fait, moi je pensais que ça allait, mais c'est impossible de faire quelque chose devant des gens qui... qui sont pas convaincus. C'est difficile d'être soi-même convaincu devant des gens qui vous regardent avec une moude dubitative. Je faisais pas.

  • Speaker #0

    C'est difficile de pas être maître à bord, finalement.

  • Speaker #1

    Ouais, et en fait, c'est pour ça que c'est un nouveau premier album, c'est que maintenant, je suis maître à bord. J'ai tout cassé pour tout reconstruire. J'ai changé d'entourage. de personnes, de gens autour de moi qui étaient toxiques, qui m'empêchaient d'avancer.

  • Speaker #0

    Ça va loin en fait, dans le propos.

  • Speaker #1

    Ouais, mais il y a beaucoup de gens toxiques dans la musique.

  • Speaker #0

    Sans doute, je pose des questions.

  • Speaker #1

    Ouais, non, non, mais je...

  • Speaker #0

    J'en suis parti, je fais dix ans là-dedans et on s'est barré. Ouais. Mais oui, je peux comprendre.

  • Speaker #1

    C'est... Malheureusement, c'est un milieu qui évoque la liberté pour beaucoup et qui invoque ...la liberté aussi, mais malheureusement, il est... truffé de personnes comme ça toxiques et pas très inspirantes il faut s'en éloigner

  • Speaker #0

    Et l'inspiration est-ce qu'elle vient dans des cafés comme celui-ci pour vous ? ça s'appelle Un Café au Comptoir, ce podcast que vous écoutez et auquel nous participons et moi ce qui m'intéresse c'est de savoir d'où elle vient l'inspiration comment ça naît est-ce que l'artiste, l'auteur que vous êtes écrit dans des cafés, est-ce que pas du tout ? ou est-ce que...

  • Speaker #1

    Je l'ai fait à une époque, mais non plus maintenant. Maintenant, j'aime bien écrire chez moi. Non, j'écris plutôt chez moi, des fois un peu dans le train, quand je prends le train. En ce moment, je n'ai pas trop le temps d'écrire parce que je suis en promo et je n'ai pas la tête à ça. Mais oui, non, non, j'écris plus trop dans les cafés. Mais il faudrait que je m'y remette un peu. Peut-être qu'il faudrait aller ailleurs. Je me remets, peut-être qu'il faudrait que j'aille dans d'autres cafés. Je ne sais pas, à Varsovie, à Berlin, à Londres,

  • Speaker #0

    à Ljubljana.

  • Speaker #1

    À Ljubljana, pour écrire peut-être d'autres chansons.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui serait différent là-bas ? C'est le regard qu'on a sur les autres personnes ? Est-ce que ce sont les autres personnes, les personnes autour de soi qui nous paraissent différentes et nous inspirent ?

  • Speaker #1

    People are strange when you're a stranger. Comme disait Jim Morrison. Qui ne nous écoute pas,

  • Speaker #0

    mais qui dort pas loin.

  • Speaker #1

    Il est pas très loin, par la chaise. Et non, mais... Être un étranger, c'est une bonne... C'est bien d'être un étranger. Mon premier album, pas Les Scopes, j'ai vraiment commencé à être Les Scopes à l'étranger, à Londres. Et je pense que c'est bien d'aller à l'étranger, d'être un étranger. pour les autres, d'être différent, de se confronter à l'altérité, et d'être sorti de son contexte dans lequel on a ses habitudes, c'est une bonne manière de... c'est inspirant.

  • Speaker #0

    Vous avez besoin de ça pour écrire ? D'être un personnage ? Je précise ça parce que là vous dites, je suis devenu l'escope à Londres, moi j'ai lu des interviews, il y a des personnes qui me disaient Hey Mathieu ! et puis Est-ce que c'est votre prénom ? Et puis à quelque fois il se marquait Mathieu Lescope, ce qui veut absolument rien dire au final parce que finalement c'est pas vrai votre nom de famille, mais c'est devenu le personnage, comment vous gérez tout ça ? Il a des questions à la con celui-là. Pourquoi suis-je là ?

  • Speaker #1

    Je gère ça d'une manière très simple. Les Scopes, c'est un avatar de moi, c'est mon visage de chanteur. Et Mathieu Les Scopes, c'est comme ça que je suis mentionné comme acteur. Et Mathieu Peudupin, c'est le reste de ma vie.

  • Speaker #0

    C'est les subjetités des impôts.

  • Speaker #1

    C'est... Ouais, mais l'escope aussi, l'escope aussi, il en fait des impôts, je veux dire. Non, mais en vrai, tout ça, c'est des déclinaisons de la même personne.

  • Speaker #0

    Mais il n'y a pas besoin de ça pour écrire. De se mettre dans la peau d'un pertinent. Oh non,

  • Speaker #1

    je ne me mets jamais dans la peau d'un autre. À part celle de Roger Rabbit.

  • Speaker #0

    Je voulais juste revenir sur cet album que je trouve particulièrement réussi il y a très peu d'artistes français qui donnent à la fois de la matière à réfléchir et de la matière à danser et il y a ça là-dedans, dans cet album ça aurait pu être dans une playlist pour le catabar ou pour tout bar rock et en même temps on peut l'écouter dans sa voiture et en même temps on peut l'écouter chez soi, la nuit, n'importe quand ça donne à réfléchir aujourd'hui vous inscrivez où dans ce panorama de la chanson française ? à part, dedans ?

  • Speaker #1

    Dans le panorama de la chanson française, d'une manière générale ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Je suis un peu un genre d'outsider, je dirais. Je suis là, mais je ne suis pas là, comme je dis dans ma chanson.

  • Speaker #0

    Je suis le plus connu des moins connus ou le moins connu des plus connus quoi. Je sais pas, un truc comme ça quoi.

  • Speaker #1

    Ça se travaille parce que là en ce moment vous êtes un peu dans plein de médias.

  • Speaker #0

    Ouais c'est chouette ouais mais je revendique ma punkitude, enfin je revendique ma marginalité dans ce milieu, enfin je la revendique, je l'assume disons, enfin voilà. Non mais je suis pas voilà... Je ne suis pas totalement indé, et je ne suis pas non plus mainstream.

  • Speaker #1

    Daniel Dark, qui a compté pour vous dans votre carrière, il était un peu comme ça ?

  • Speaker #0

    Peut-être, ouais. Il a plus écrit pour de la variété que moi.

  • Speaker #1

    En même temps, vous n'avez que 45 ans, il vous reste encore pas mal de temps pour écrire pour d'autres.

  • Speaker #0

    Pour faire de la variété. Mais je veux dire, Daniel, il était... Un peu électron libre aussi.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui vous rapproche de lui ? Qu'est-ce qui vous différencie de lui ?

  • Speaker #0

    Ce qui me rapproche de lui, je pense que c'est une... Je pense une certaine exigence au niveau de l'écriture, un goût, des goûts pour la lecture, pour avoir envie de, je pense que ça lui tenait à coeur comme moi, de faire partie des gens qui essayent de faire avancer un peu la pop française et de la faire avancer dans un sens où dire... Faire des bons textes en français sur une musique qui pourrait plaire à n'importe qui, et qui pourrait plaire aussi à des anglo-saxons. Parce que chaque fois que je fais écouter Taxi Girl ou Daniel Dark à des anglo-saxons, ils trouvent ça super. Des fois ils connaissent d'ailleurs. Je pense qu'il y a peut-être un peu de ça en commun. Moi, j'ai pas envie à la fois de travailler mes textes, qu'ils soient crédibles à ce niveau-là, au niveau d'un point de vue littéraire, je veux dire. Mais je veux aussi être crédible d'un point de vue musical et esthétique.

  • Speaker #1

    C'est difficile en français parce qu'on n'a pas d'accent tonique. Et en même temps, on peut donner quelque chose avec...

  • Speaker #0

    Oui, l'accent tonique, ça fait pas tout. Ouais, l'accent tonique, je sais pas. C'est surestimé, cet accent tonique, je crois. Mais non, mais... C'est-à-dire que je trouve ça dommage quand il faut comprendre les paroles. C'est ça que je reproche à la chanson française en général. Souvent. C'est que quand il faut comprendre les paroles pour trouver ça bien... Je trouve ça un peu dommage. Je me dis, après évidemment, c'est mieux quand les textes ils sont bien, et c'est ce que j'essaye de faire moi, mais je trouve ça dommage qu'il faille comprendre les paroles, je sais pas, pour trouver ça bien. Si c'est qu'il y a quelque chose qui est raté dans la chanson, c'est ah oui, mais c'est parce que tu comprends pas les paroles Moi je sais pas Bob Dylan, quand j'ai entendu Bob Dylan, je comprenais pas les paroles mais je savais que c'était bien quoi, je savais que c'était des bonnes chansons et c'était quand même bien écrit.

  • Speaker #1

    Et ça peut évoquer plusieurs choses différentes pour des personnes différentes justement.

  • Speaker #0

    Ouais ouais, oui. Et c'est... non mais attention un bon texte ça s'entend, même quand on comprend pas la langue. Je crois à ça.

  • Speaker #1

    Si vous n'aviez pas eu cette carrière d'artiste, ça aurait été quoi ?

  • Speaker #0

    Je pense que le premier métier auquel je pense, c'est comédien, parce que c'est celui que j'ai appris. Donc c'est artiste ? Oui, c'est artiste. Donc si je n'avais pas du tout été artiste...

  • Speaker #1

    C'est pas grave

  • Speaker #0

    Peut-être prof Je trouve prof c'est pas mal J'aurais bien aimé être prof

  • Speaker #1

    On va imaginer que Que vous décidiez de tenir un café Un bar C'est la fiction Mais j'ai trois questions à vous poser pour voir si vous pouvez passer Le CAP de Barman C'est quoi un Charles de Gaulle ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, c'est un cocktail ? Non, ça pourrait mais non.

  • Speaker #1

    C'est ce tire-bouchon qui lève les ailettes, qui lève les bras. Ah ouais ouais ! C'est un Charles de Gaulle. Je vous ai compris ! Exactement, ça fait référence à Charles de Gaulle. C'est quoi verser une bière à la Tchèque ?

  • Speaker #0

    Ça je sais pas C'est quand Vous faites une pression Quand on l'est scoulé un peu avant

  • Speaker #1

    Pas du tout, c'est à dire souvent on met le verre à On le laisse à Ça fait plus de mousse C'est à la tchèque C'est des savoirs inutiles absolument Et pourquoi on sert un verre d'eau avec un café ?

  • Speaker #0

    Je sais pas Parce que ça donne soif le café ?

  • Speaker #1

    Ça donne soif ? Parce que quand on boit un verre d'eau après avoir pris un café, les arômes du café se dégagent mieux dans la bouche. Ça exhale.

  • Speaker #0

    Comme avec le whisky. Ça je sais, pour le whisky. Ça marche pour le whisky ? Je sais que les amateurs du whisky disent qu'il faut rajouter une petite goutte d'eau pour exhaler.

  • Speaker #1

    C'est bien, ça me fait une question de plus à poser pour la prochaine personne.

  • Speaker #0

    Oui, je ne sais plus, il y a un truc avec ça, on m'avait expliqué ça une fois, mais quand j'avais bu du whisky, je l'ai oublié.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Lescop.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je rappelle donc ce troisième formidable album, Rêve Partie. Partie comme... Pas comme la... L'idée partie. Pas comme une partie, pas comme la fête. Rêve partie. C'est un super jeu de mots d'ailleurs. Parce que rêve c'est comme le rêve, celui dont on rêve. Et on tournait pendant un bon moment.

  • Speaker #0

    Je sais pas encore jusqu'à quand mais c'est parti pour un moment là je pense.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Vous avez écouté un café au comptoir. Petit mot habituel de chaque fin de podcast, allez sur Apple Podcast, mettez 5 étoiles, c'est encore mieux. Et puis surtout, laissez-nous un petit mot pour expliquer comment c'était bien ce podcast, comment vous l'avez aimé. Vous mettez n'importe quel pseudo, on s'en fout. En tout cas, nous, ça nous offre de la visibilité. Allez partager ce podcast avec vos amis, vos collègues, votre famille, allez, qui vous voulez. En tout cas, merci d'être ici et à très, très, très, très bientôt pour un nouveau café au comptoir.

Chapters

  • vrai ou faux

    13:22

Description

Un café au comptoir avec Lescop, chanteur.

enregistré au Café Le Papillon à Paris, 144 rue de Bagnolet Paris (20e)


Mon invité du jour a commencé sa carrière à l’âge de 17 ans, à la Rochelle, en qualité de chanteur dans un groupe de punk rock auquel il en manquait un . C’est au sein de cette formation qu’il apprendra et peaufinera l’art d’écrire des textes exigeants pour des chansons romanesques, mélancoliques et exaltées. Pendant près de quinze ans, avec Asyl il apprendra la scène. D’abord, celles , confidentielles, des bars régionaux puis d’autres ensuite plus impressionnantes des festivals et des tournées. Avec ce groupe il fera les premières parties d’Indochine, de Blink 182, des Stranglers mais aussi de Daniel Darc, une rencontre majeure pour le jeune auteur qu’il était alors . 


C’est que les deux artistes, malgré les 20 ans  qui les séparent, semblent avoir beaucoup en commun. Le goût du beau, pourvu qu’il soit sombre, de l’interdit, pourvu qu’il soit jouissif, des sons électroniques aussi, pourvu qu’ils soient élégamment maquillés de noir  et de rouge, les  couleurs de la révolte.

Et comme un feu couvant , elle est bien présente la révolte dans ses chansons qui font la part belle à l'ombre et célèbrent  la  nuit . On sent bien que cela l’arrange, de ne pas être en plein soleil, de ne pas devoir tout dévoiler, de laisser planer le mystère sur son personnage dans tout son paradoxe . 


Il a grandi  dans un milieu militant d’extrême gauche  dont il a gardé les indignations qu'il distille dans ses interviews ou au détour de ses textes qu’il chante sur des rhythmiques aussi réjouissantes que désanchantées. Elle évoquent la musique de Jacno, le groupe mathématiques modernes ou encore d’Artefact. Pourtant, lui, il cite des artistes plus mainstream comme Yves Simon, Daniel Balavoine, ou Indochine. L’éclectisme, encore.  


Même s’il fut biberonné aux sons d’Eddie Cochran, d’autres voies que celles de la musique auraient pu être les siennes. Lui, rêvait d’être comédien – il a fait dans ce but le conservatoire d’art dramatique de Bordeaux – avant d abandonner les planches des théatres pour celles des salles de musiques amplifiées. Il est revenu cependant à sa première  passion -on l’a vu comme acteur au cinéma et dans la série tv d’Ovidie-  avant de sacrifier  à nouveau aux dieux de la musique. S’il ne cache pas son amour de la rupture, sa ligne de vie sinueuse , elle, le mène heureusement et toujours à écrire de bonnes chansons.

Les figures qui l’inspirent éclairent un peu  sa personnalité : il dit lire Bret Easton Ellis, Rimbaud, écouter Joy Division comme Jim Morrisson, et se délecter du spectacle des tableaux de Jerôme Bosch comme du visionnage de Roger Rabbit. Qu’en est-il du vrai ? Du faux? De ce qu’il cache derrière ses nuages nocturnes ? De ce qu’il révèle à la lueur de la lune ? Doit on l’appeler par son prénom ? Doit on s’en tenir au pseudo qu’il affirme avoir hérité de ses grands parents ?


 Pour tenter de le savoir, j’ai retrouvé ce poète juste avant qu’il ne parte en tournée pour défendre son troisième album dans un bar du 20e arrondissement où il a ses habitudes. Nous sommes donc au café Le Papillon.


Emission présenté par Alexis Himeros

https://instagram.com/alexishimeros


Avec Lescop

https://www.instagram.com/lescop_officiel/


Son album Rêve Parti :

https://lescop.shop/products/copie-de-cd-l-nouvel-album-reve-parti-l-lescop



Merci au Papillon - Paris !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Alexis Himéros et vous écoutez Un Café au Comptoir. Mon invité du jour a commencé sa carrière à l'âge de 17 ans. à la Rochelle, en qualité de chanteur dans un groupe de punk rock auquel il en manquait un. C'est au sein de cette formation qu'il apprendra et peaufinera l'art d'écrire des textes exigeants pour des chansons romanesques, mélancoliques et exaltées. Pendant près de 15 ans avec Azil, il apprendra la scène, d'abord celle confidentielle des bars régionaux, puis d'autres, ensuite plus impressionnantes, des festivals et des tournées. Avec ce groupe, il fera les premières parties d'Indochine, de Blink-182, des Stranglers, mais aussi de Daniel Dark, une rencontre majeure. Pour le jeune auteur qu'il était alors, c'est que les deux artistes, malgré les 20 ans qui les séparent, semblent avoir beaucoup en commun. Le goût du beau, pourvu qu'il soit sombre, de l'interdit, pourvu qu'il soit jouissif, des sons électroniques aussi, pourvu qu'il soit illégalement maquillé de noir et de rouge, les couleurs de Harry Volt. Et comme un feu couvent, elle est bien présente, la révolte, dans ses chansons qui font la part belle à l'ombre et célèbre la nuit. On sent bien que cela l'arrange de ne pas être en plein soleil, de ne pas devoir tout dévoiler, de laisser planer le mystère sur son personnage dans tout son paradoxe. Il a grandi dans un milieu militant d'extrême gauche dont il a gardé les indignations qu'il distille dans ses interviews et au détour de ses textes, qu'il chante sur des rythmiques aussi réjouissantes que désenchantées. Elles évoquent la musique de Jacques Naud, le groupe mathématique moderne ou encore Artéfact, Et pourtant, lui, il cite des artistes plus mainstream comme Yves Simon, Daniel Balavoine ou Indochine, l'éclectisme encore. Même s'il fut biberonné au son d'Eddie Cochrane, d'autres voix que celles de la musique auraient pu être les siennes. Lui rêvait d'être comédien, il a fait dans ce but le conservatoire d'art dramatique de Bordeaux avant d'abandonner les planches des théâtres pour celles des salles de musique exemplifiées. Il est revenu cependant à sa première passion, on l'a vu comme acteur au cinéma et dans la série télé d'Ovidi, avant de sacrifier à nouveau au dieu de la musique. Et s'il ne cache pas son amour de la rupture, sa ligne de vie sinueuse, elle le mène heureusement et toujours à écrire de bonnes chansons. Les figures qui l'inspirent éclairent un peu sa personnalité. Il dit lire Bret Easton Ellis, Rimbaud, écouter Joy Division comme Jim Morrison et se délecter du spectacle des tableaux de Jérôme Bosch comme du visionnage de Roger Rabbit. J'ai lu tout ça. Qu'en est-il du vrai, du faux, de ce qu'il cache derrière ces nuages nocturnes, de ce qu'il révèle à la lueur de la lune ? Doit-on l'appeler par son prénom ? Doit-on s'en tenir au pseudo qu'il affirme avoir hérité de ses grands-parents ? Pour tenter de le savoir, j'ai retrouvé ce poète, juste avant qu'il ne parte en tournée pour défendre son troisième album, dans un bar du 20e arrondissement où il a ses habitudes. Nous sommes donc au café Les Papillons. Bonjour, Let's Cop.

  • Speaker #1

    Bonjour, bonjour, bonsoir, je sais pas.

  • Speaker #0

    Vous êtes un homme ou un garçon ?

  • Speaker #1

    Je suis les deux, j'imagine. Je sais pas, il n'y a pas de... Pour moi, je n'ai jamais compris la différence.

  • Speaker #0

    Parce que votre dernier titre qui sort de ce nouvel album, ce troisième album, parle tout à fait de cela. Vous-même, vous avez évolué, vous n'êtes plus tout à fait un garçon.

  • Speaker #1

    Je ne suis plus un jeune homme en tout cas. Vous n'êtes plus un jeune Mais, oui, enfin, je... Comme tout le monde, je pense. On grandit, on vieillit, mais c'est pas plus mal.

  • Speaker #0

    Ça fait partie des thèmes que vous distillez dans les chansons. Il y a une chanson qui est dédiée à votre fils. Cette paternité, ça joue en tant qu'artiste ? On voit les choses différemment ?

  • Speaker #1

    Bah oui, de fait, on voit les choses différemment. On a une approche qui est différente de la vie, donc du métier. Moi, c'est sûr que quand j'ai commencé à l'époque d'asile, je ne me voyais pas père, je ne me voyais pas non plus... faire long feu dans l'existence.

  • Speaker #0

    Toi, vous étiez très jeune.

  • Speaker #1

    Oui, j'étais très jeune, mais justement, on s'en fout un peu à cet âge-là. Et on se dit, mourir jeune, ce n'est pas grave. Ça fera un beau cadavre, comme disait... Qui disait ça déjà ? On parlait de l'identité, on disait ça sur James Dean. Bref, je me voyais avec une espèce de trajectoire comme ça. Mais en fait, justement... Quand on devient père, après, on se dit qu'on a une responsabilité, on ne fait pas que pour soi. Les choses, on ne les fait pas que pour soi, on les fait pour quelqu'un aussi et c'est une bonne chose. Je pense que c'est bien. C'est peut-être ça qui fait que je suis devenu plus un homme,

  • Speaker #0

    un jeune homme. Ça fait changer la nature des textes, la nature des thèmes ?

  • Speaker #1

    Peut-être un peu. C'est sûr que cette chanson, Effrayé par la nuit, je ne l'aurais jamais écrite si je n'avais pas été père. Mais après, je pense que je continue de... de peaufiner mon geste comme un artisan et de d'aller toujours dans des thèmes qui sont les miens qui sont souvent des thèmes un peu mélancolique un peu et où aussi il ya une certaine ils sont empreintes d'une certaine lumière noirceur en même temps oui une lumière dans la noirceur exactement mais parce que je pense que tout ce qui m'intéresse c'est C'est là-dedans, moi, il n'y a rien qui me déprime plus que les gens trop solaires. Je ne sais pas, les gens qui ne vous parlent que de bien-être, où tout a l'air positif. Non, mais pourtant, je fais de la méditation. Et d'ailleurs, mon fils aussi, il en fait. On en fait tous les deux. Mais je...

  • Speaker #0

    On va se méfier du positivisme ?

  • Speaker #1

    Pardon ?

  • Speaker #0

    On va se méfier du positivisme ?

  • Speaker #1

    Du positivisme, je ne sais pas, mais de la pensée positive, oui. Il faut se méfier de... je pense que les gens qui essaient de tout transformer en trucs positifs je les crois pas c'est une escroquerie il n'y a pas que du bon dans le monde et sinon ça ne donnerait aucune valeur aux bonnes choses et aux bonnes personnes donc il faut accepter que le monde a sa part d'ombre et de violence

  • Speaker #0

    Est-ce que l'artiste il a pour vocation de réparer un peu ça c'est à dire l'artiste en général pas que vous mais ça fait partie également de votre mission de faire en sorte que le monde de montrer sa noirceur mais en même temps de montrer le côté un peu on peut réparer ça d'une certaine manière oui après on va pas je pense que d'ailleurs

  • Speaker #1

    c'est aussi ça voilà on peut pas tout changer et puis C'est peut-être aussi ça que j'apprends en vieillissant. C'est que peut-être il y avait des choses que... Quand j'étais jeune, j'étais très naïf, je pense penser. Peut-être que j'allais être de ceux qui changeraient le monde.

  • Speaker #0

    Tout en désirant une trajectoire courte.

  • Speaker #1

    Ouais, mais peut-être que...

  • Speaker #0

    C'était le gang des 27.

  • Speaker #1

    Le gang des 27, ouais. Non, non, j'étais... J'avais commencé, j'étais un peu parti pour faire ça, pour être dans le club des 27. Mais je...

  • Speaker #0

    Donc vous avez quitté, il y a toute cette ambivalence finalement entre une certaine... Une fois dans le no future, c'est assez marrant de dire ça finalement, une fois dans le no future et passer par peut-être un peu d'autodestruction, ce qui est évoqué dans certains thèmes de chansons. Et en même temps de se dire, ben si... On va faire danser les gens et on va tenter de leur apporter un peu de joie.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est au final, ce métier m'a rendu joyeux. Et je me suis rendu compte que ça pouvait aussi donner du bonheur aux gens. Et je pense que ça, c'est peut-être ce que j'ai fait de plus révolutionnaire. Même si, voilà, moi j'ai comme tu disais tout à l'heure, j'ai grandi dans un milieu de militants, mes parents étaient militants d'extrême gauche et…

  • Speaker #0

    C'est important l'engagement ?

  • Speaker #1

    Non. Non ? Pas pour moi, non. D'accord. Non. C'est une conviction personnelle. C'est des convictions personnelles, mais c'est pas… En tant qu'artiste, c'est pas… Je pense que pourtant je connais ça très très bien parce que j'ai milité très très jeune et dès 14-15 ans donc je connais ça très bien mais bizarrement je pense pas que ce soit unique. Les changements de société n'arrivent pas seulement comme ça. Ils arrivent... Brutalement ? Non, non. Des fois, ils arrivent brutalement. Des fois, ils arrivent autrement. Il y a aussi des gens... D'autres gens qui changent le monde. Moi, je connais des gens... C'est marrant que je me suis rapproché... Enfin, j'ai retrouvé un ami de La Rochelle. qui est tout l'inverse d'un militant et qui est tout l'inverse de quelqu'un d'exalté et de peut-être un petit peu vindicatif comme moi j'étais quand on s'est connus, on s'est connus au lycée. Et lui, il a une trajectoire complètement différente. Et c'est vraiment, ça a toujours été une bonne personne, quelqu'un de très calme, très doux, comme moi j'étais pas, et très bien élevé, comme moi j'étais pas. Et je pense qu'à sa manière, il contribue à... à rendre le monde meilleur. Et au moins, il a pour lui que il n'a jamais fait de conneries. Contrairement à moi.

  • Speaker #0

    C'est quoi les conneries ? On a le droit de les dire ou pas ?

  • Speaker #1

    J'ai fait plein de conneries, mais je ne vais pas toutes les raconter. Je comprends. Mais non, non. Non, mais je ne sais pas, mal se conduire. Pendant des années, quand j'étais plus jeune, j'étais persuadé que de mal se conduire, c'était une forme de subversion, que c'était bien, que c'était cool. Et aujourd'hui, je ne crois plus à ça.

  • Speaker #0

    La subversion, ce n'est pas également d'être artiste, finalement, et puis de se dire j'ai envie de mener ma vie comme je l'entends. Souvent, dans les cafés, il y a plein de gens qui sont en train de travailler avec leur laptop juste devant. On est dans une culture de la win. Et être artiste, c'est un travail hyper dur. C'est un engagement, c'est un sacerdoce. Vous le vivez comment ?

  • Speaker #1

    Moi, bien, c'est un métier que j'aime. Après, c'est un métier qui comporte ses hauts et ses bas et qui est compliqué parfois à gérer.

  • Speaker #0

    des fois c'est compliqué parce que vous faites pas la course au top 50 Un peu, si,

  • Speaker #1

    d'une certaine manière. Non, je ne veux pas, je vais être franc.

  • Speaker #0

    On sent que ce que vous faites, ça vous plaît, vous n'êtes pas en train de vous dire j'ai calculé ce truc pour que ça fasse un tube

  • Speaker #1

    Non, bien sûr, mais en même temps, ce n'est pas parce que je ne fais pas ça. Effectivement, je n'ai jamais fait ça. Et c'est ça qui rend les carrières compliquées. Mais je n'ai jamais fait ça, mais ça ne veut pas dire que je n'ai pas envie d'en faire des tubes. Et d'ailleurs, ça ne veut pas dire que je n'en ai pas fait. Ce serait bien. Mais moi, je préfère me planter avec quelque chose que j'aime que de réussir avec quelque chose que je n'aime pas. Après, j'aime encore plus réussir avec quelque chose que j'aime. Parce que même si j'ai eu des parents qui étaient d'extrême gauche, ça n'empêchait pas que c'était des gens très élitistes. Mon père était quelqu'un de très élitiste. Enfin, il est toujours Et la réussite... c'était quelque chose d'important chez nous. Réussir intellectuellement, s'épanouir.

  • Speaker #0

    Parce que t'es trop plus de classe un peu ?

  • Speaker #1

    Oui, peut-être qu'on était des transclasses, comme dit un bégodo, mais c'est aussi une idée qu'avaient mes parents, de montrer au système qu'on n'a pas... qu'on n'a pas besoin de lui. Ce n'est pas réservé à une élite. Ce n'est pas réservé à une élite. L'excellence, ce n'est pas réservé à une élite. Mes parents faisaient les cours du soir. Pour les ouvriers, le savoir, la connaissance, le fait de toujours apprendre, c'est quelque chose de très important dans mon histoire familiale.

  • Speaker #0

    Et vous, vous avez appris à faire des chansons et des bonnes chansons.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'ai appris tout seul. En plus, c'est étrange parce que j'ai vraiment fait le métier pour lequel j'étais le moins doué et puis celui que je n'ai absolument pas appris. C'est mon côté...

  • Speaker #0

    Ça fait partie des contradictions.

  • Speaker #1

    Ouais. Et je... Moi, j'avais appris... J'avais fait un conservatoire, comme tu disais tout à l'heure.

  • Speaker #0

    D'art dramatique.

  • Speaker #1

    D'art dramatique, ouais. Et je me destine plutôt à être ça, à être comédien. Et puis, finalement, j'ai fait autre chose. Et c'est tant mieux.

  • Speaker #0

    Mais c'est toujours là et puis ça vient de temps en temps.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    On va faire un vrai ou faux Vrai ou faux En vrai ce qui craint chez Mylène Farmer ce sont ses fans

  • Speaker #1

    C'est moi qui ai dit ça Il paraît

  • Speaker #0

    Vous êtes fan de Mylène Farmer on est vraiment désolé Faut prendre ça au second degré

  • Speaker #1

    D'ailleurs Je peux le dire vraiment avec la conscience tranquille puisque je fais partie de ses fans Donc C'est vrai que Ouais il y a des des artistes comme ça où ils ont tellement un univers singulier que ça attire des gens un peu de tous les...

  • Speaker #0

    C'est un peu comme quand on va chez Disney et qu'on voit des personnes qui ont des tatouages Disney de partout

  • Speaker #1

    Comme Harry Potter, tu vois un fan d'Harry Potter, c'est à boire et à manger ça peut être hardcore ça peut être un peu embarrassant un fan d'Harry Potter et un fan de Million Farmers Mais moi j'adore, je trouve que, en vrai, je trouve que c'est une sacrée chanteuse, une sacrée...

  • Speaker #0

    Ah oui totalement,

  • Speaker #1

    une carrière incroyable. Une carrière incroyable et je trouve que ses chansons sont incroyables. D'ailleurs je voulais, on m'a demandé une reprise il y a pas longtemps, je voulais reprendre Californie mais je...

  • Speaker #0

    J'ai essayé... Ça va très haut.

  • Speaker #1

    Ouais, je me suis... C'est sexy !

  • Speaker #0

    Je ne vais pas le faire le truc. Voilà, c'était très bien.

  • Speaker #1

    C'était pas mal. Mais je me suis un peu déballonné. Je ne vais pas y arriver. Je ne le sens pas.

  • Speaker #0

    Vrai ou faux ? C'est une question très sérieuse, attention. Vrai ou faux ? Vous n'avez pas d'abdos.

  • Speaker #1

    Ah bah complètement vrai, j'ai pas d'abdos, j'aimerais bien. Moi j'aurais rêvé d'être gaulé comme Mick Jagger, ça aurait été ça mon kiff.

  • Speaker #0

    Iggy Pop ?

  • Speaker #1

    Ouais Mick Jagger, Mick Jagger je trouve qu'il est mieux. Parce que Iggy Pop on a un problème de hanche quand même. Je voudrais pas avoir la hanche de Iggy Pop mais... Mick Jagger, je trouve qu'il est bien foutu.

  • Speaker #0

    Et il continue. Salut Mick, parce qu'il nous écoute. Vrai ou faux, plus jeune, vous aviez une passion pour les stratégies militaires et les uniformes.

  • Speaker #1

    Oui, toujours maintenant.

  • Speaker #0

    Ça se voit pas, pas trop. Pas aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Non, mais j'ai... Ma mère vient d'une famille de militaires, donc mon grand-père était militaire. Quand j'allais en vacances chez eux, j'allais tout le temps dans le grenier où il y avait tous ces uniformes, tous ces... C'était un... Ça me fascinait.

  • Speaker #0

    C'est créer des univers en fait ? Ça évoque des aventures ?

  • Speaker #1

    Je sais pas, il y a quelque chose qui me fait... Je sais pas comment expliquer mais déjà c'est... Il y a quelque chose qui évoque l'aventure dans l'uniforme.

  • Speaker #0

    Et fatalement la guerre.

  • Speaker #1

    Oui la guerre, bien sûr. Mais c'est pas ça qui m'aime. C'est pas forcément ça qui m'aime. Ça éveille un imaginaire d'enfant, je pense, de jouer aux soldats. Je sais que la guerre c'est souhaitable pour personne.

  • Speaker #0

    On est tous passé par là.

  • Speaker #1

    Oui, mais je trouve qu'il y a quelque chose de… Ce qui me fascine dans l'uniforme, c'est le côté pratique. C'est fait pour quelque chose. C'est une utilité fonctionnelle.

  • Speaker #0

    Ça a soit une autorité, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, non, c'est fait pour quelque chose. Ça existe et ça évoque une espèce d'idée de compétence et de fiabilité. Est-ce qu'il faudrait un uniforme pour les musiciens ? Non, mais moi j'aime aussi les costumes. Les costumes, c'est une sorte d'uniforme. Non, je ne sais pas, j'aime... J'aime bien l'ordre, j'aime la discipline, j'aime les poches dans les treillis, j'aime bien l'aspect pratique d'un vêtement. J'aime aussi l'élégance, souvent je trouve que les uniformes c'est assez élégant. Mon grand-père avait des uniformes magnifiques.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'on vous trouve en première page de magazine de mode de temps en temps. J'ai vu ça récemment, c'était Modzik je crois. Bravo. Vrai ou faux, vous aimez l'ennui ?

  • Speaker #1

    Non, si c'est vrai. Non mais j'aime pas ça, mais on a besoin de l'ennui.

  • Speaker #0

    Sans ennui, il n'y a pas de rêverie peut-être ?

  • Speaker #1

    Je l'aime pour ce qui déclenche. C'est vrai que quand on s'ennuie, on crée des choses. Et donc ça donne envie de créer. Si on est tout le temps rassasié, c'est comme de dire j'aime avoir faim. Ou j'aime avoir envie d'éternuer parce qu'on sait que derrière on va éternuer et ça va te secouer la tête là comme ça.

  • Speaker #0

    Il y a peut-être des personnes qui sont un peu addicts à ce truc qui fait...

  • Speaker #1

    Ah mais je crois que j'en fais partie. Ouais ou non mais il y a toutes sortes de trucs comme ça où l'ennui crée du désir. C'est ça qui m'intéresse chez lui.

  • Speaker #0

    L'ennui crée du désir.

  • Speaker #1

    Oui, on veut s'échapper du vide. Donc on a une appétence vers autre chose. Et il faut créer ce autre chose.

  • Speaker #0

    C'est quoi créer ?

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est faire des chansons par exemple, en ce qui me concerne. Mais ça aurait pu être autre chose. Mais moi je sais que c'est en m'ennuyant que j'ai écrit des chansons.

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, vous avez de la peine pour les robots ?

  • Speaker #1

    Non, je trouve que... Ils me font de la peine les robots quand ils essayent d'imiter l'intelligence artificielle.

  • Speaker #0

    C'était ça le sujet quand vous parliez de cette phrase.

  • Speaker #1

    Je trouve ça... Les robots qui veulent ressembler à des humains, vous allez être déçus les amis. C'est pas... Je trouve que, à un robot, pourtant j'adore les robots...

  • Speaker #0

    On met en t-il du désir finalement ? Si ce n'est que celui qu'on leur donne, qu'on leur insuple ?

  • Speaker #1

    Ce que l'intelligence artificielle nous dira, on verra. Peut-être qu'ils finiront par avoir du désir. Et ça, c'est un truc qui me travaille par exemple. Est-ce que les robots d'intelligence artificielle, ils finiront par avoir du désir ? une appétence peut-être mais ils me font de la peine quand ils essayent de copier les humains je trouve ça dommage c'est bizarre quand même on avance dans un monde où c'est où

  • Speaker #0

    les humains font des trucs de plus en plus chiants et les robots se mettent à écrire des chansons et d'ailleurs il en dit quoi l'auteur de ça des chansons qu'on peut écrire avec chat GPT ou Écris-moi une chanson à la façon de Les Scopes.

  • Speaker #1

    C'est là qu'ils me font de la peine les robots. J'ai demandé à Chad GPT l'autre jour d'écrire une chanson, d'écrire un texte à la manière de Les Scopes. C'était pas terrible.

  • Speaker #0

    Tu lui as donné plusieurs textes et puis ensuite il les a...

  • Speaker #1

    Non mais j'ai rien dit. Je lui ai dit est-ce que tu peux m'écrire un texte à la manière de Les Scopes ? Mais je voyais où il voulait en venir, mais ce n'était pas très pertinent. C'est rassurant. L'auteur que je suis voit ça, je suis mon fou en fait. C'est-à-dire que je trouve que c'est... D'accord. Moi, je comprends pas. Moi, je vais aimer une chanson parce que je sais qu'elle vient d'un être humain. Si on me dit qu'elle vient d'un robot, je vais pas... Je sais pas où, alors peut-être un jour je serai surpris, je me dirai Ah oui ! Moi j'aime Kraftwerk parce que c'est des êtres humains qui...

  • Speaker #0

    Il y a une humanité.

  • Speaker #1

    Oui voilà, mais c'est des êtres humains qui faisaient semblant d'être des robots ou qui se fictionalisaient en tant que robots.

  • Speaker #0

    CloseNomy aussi un peu dans les...

  • Speaker #1

    CloseNomy ouais carrément, non mais il y en a plein. Yellow Magic Orchestra, il y a un côté robot comme ça aussi, ou Space, des groupes comme ça. C'était... Il y avait... On imitait un peu les robots et dans la musique électronique,

  • Speaker #0

    il y a aussi ce côté rassurant.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose de rassurant dans la musique électronique. Et l'humanité,

  • Speaker #0

    c'est ce qu'on vient chercher dans l'art peut-être, tout simplement.

  • Speaker #1

    Bah oui, moi je pense qu'on peut pas... C'est touchant, enfin si on me disait que Walk on the Wild Side, ça a été écrit par un robot...

  • Speaker #0

    Je vous rassurais, non.

  • Speaker #1

    Oui voilà, mais c'est pour ça que c'est intéressant cette chanson. C'est pour ça qu'elle est intéressante, c'est parce qu'il n'y a pas de... C'est parce qu'il parle des... Il se raconte lui et les gens de la factory, d'Andy Warhol. Et c'est ça qui fait rêver, s'il nous parlait de boulons et de...

  • Speaker #0

    Donc ce troisième album, Rêve Parti, j'ai l'impression à l'écouter que 1, il n'a pas été fait dans une factory, il n'a pas été fait par des robots, et c'est un peu, j'allais dire, un retour aux sources. J'ai l'impression que c'est un nouveau premier album.

  • Speaker #1

    Complètement, oui. C'est un nouveau premier album dans le sens où, à la fin du premier album, j'ai cassé mon château de sable pour en reconstruire un. plus costaud. Et surtout je me suis rendu compte que à un moment j'essayais d'écouter les gens autour de moi qui disaient qu'il fallait que j'essaye tel ou tel truc, qu'il fallait que je me renouvelle, qu'il fallait que je surprenne les gens avec un son complètement différent et tout ça. Et à un moment je me suis rendu compte qu'en fait ça c'était pas moi. Que moi je suis quelqu'un qui...

  • Speaker #0

    comme je disais tout à l'heure je suis un artisan qui peaufine son geste et même dans la façon de chanter pour préparer cette interview j'ai réécouté tous vos titres et je me suis dit mais en fait on est plus proche de la façon de chanter du premier album que du deuxième.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    Souvent, il y a des chanteurs qui vont avoir une voix un peu plus grave avec l'âge, mais vous non. En fait, on va taper un peu dans les aigus. Il y a eu du travail même à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais aussi parce que... C'est conscient,

  • Speaker #0

    inconscient ? C'est cherché ?

  • Speaker #1

    C'est... C'est militaire. C'est aussi parce que les personnes avec qui je travaillais avant m'empêchaient de faire ça. Chanter plus haut, avec une voix plus fragile, plus chanter en fait. Et je sais pas, dès que je faisais ça, ils me diraient Ah ouais, mais non, c'est pas Dark, c'est pas les scopes, ça va pas avec le personnage. Et en fait, moi je pensais que ça allait, mais c'est impossible de faire quelque chose devant des gens qui... qui sont pas convaincus. C'est difficile d'être soi-même convaincu devant des gens qui vous regardent avec une moude dubitative. Je faisais pas.

  • Speaker #0

    C'est difficile de pas être maître à bord, finalement.

  • Speaker #1

    Ouais, et en fait, c'est pour ça que c'est un nouveau premier album, c'est que maintenant, je suis maître à bord. J'ai tout cassé pour tout reconstruire. J'ai changé d'entourage. de personnes, de gens autour de moi qui étaient toxiques, qui m'empêchaient d'avancer.

  • Speaker #0

    Ça va loin en fait, dans le propos.

  • Speaker #1

    Ouais, mais il y a beaucoup de gens toxiques dans la musique.

  • Speaker #0

    Sans doute, je pose des questions.

  • Speaker #1

    Ouais, non, non, mais je...

  • Speaker #0

    J'en suis parti, je fais dix ans là-dedans et on s'est barré. Ouais. Mais oui, je peux comprendre.

  • Speaker #1

    C'est... Malheureusement, c'est un milieu qui évoque la liberté pour beaucoup et qui invoque ...la liberté aussi, mais malheureusement, il est... truffé de personnes comme ça toxiques et pas très inspirantes il faut s'en éloigner

  • Speaker #0

    Et l'inspiration est-ce qu'elle vient dans des cafés comme celui-ci pour vous ? ça s'appelle Un Café au Comptoir, ce podcast que vous écoutez et auquel nous participons et moi ce qui m'intéresse c'est de savoir d'où elle vient l'inspiration comment ça naît est-ce que l'artiste, l'auteur que vous êtes écrit dans des cafés, est-ce que pas du tout ? ou est-ce que...

  • Speaker #1

    Je l'ai fait à une époque, mais non plus maintenant. Maintenant, j'aime bien écrire chez moi. Non, j'écris plutôt chez moi, des fois un peu dans le train, quand je prends le train. En ce moment, je n'ai pas trop le temps d'écrire parce que je suis en promo et je n'ai pas la tête à ça. Mais oui, non, non, j'écris plus trop dans les cafés. Mais il faudrait que je m'y remette un peu. Peut-être qu'il faudrait aller ailleurs. Je me remets, peut-être qu'il faudrait que j'aille dans d'autres cafés. Je ne sais pas, à Varsovie, à Berlin, à Londres,

  • Speaker #0

    à Ljubljana.

  • Speaker #1

    À Ljubljana, pour écrire peut-être d'autres chansons.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui serait différent là-bas ? C'est le regard qu'on a sur les autres personnes ? Est-ce que ce sont les autres personnes, les personnes autour de soi qui nous paraissent différentes et nous inspirent ?

  • Speaker #1

    People are strange when you're a stranger. Comme disait Jim Morrison. Qui ne nous écoute pas,

  • Speaker #0

    mais qui dort pas loin.

  • Speaker #1

    Il est pas très loin, par la chaise. Et non, mais... Être un étranger, c'est une bonne... C'est bien d'être un étranger. Mon premier album, pas Les Scopes, j'ai vraiment commencé à être Les Scopes à l'étranger, à Londres. Et je pense que c'est bien d'aller à l'étranger, d'être un étranger. pour les autres, d'être différent, de se confronter à l'altérité, et d'être sorti de son contexte dans lequel on a ses habitudes, c'est une bonne manière de... c'est inspirant.

  • Speaker #0

    Vous avez besoin de ça pour écrire ? D'être un personnage ? Je précise ça parce que là vous dites, je suis devenu l'escope à Londres, moi j'ai lu des interviews, il y a des personnes qui me disaient Hey Mathieu ! et puis Est-ce que c'est votre prénom ? Et puis à quelque fois il se marquait Mathieu Lescope, ce qui veut absolument rien dire au final parce que finalement c'est pas vrai votre nom de famille, mais c'est devenu le personnage, comment vous gérez tout ça ? Il a des questions à la con celui-là. Pourquoi suis-je là ?

  • Speaker #1

    Je gère ça d'une manière très simple. Les Scopes, c'est un avatar de moi, c'est mon visage de chanteur. Et Mathieu Les Scopes, c'est comme ça que je suis mentionné comme acteur. Et Mathieu Peudupin, c'est le reste de ma vie.

  • Speaker #0

    C'est les subjetités des impôts.

  • Speaker #1

    C'est... Ouais, mais l'escope aussi, l'escope aussi, il en fait des impôts, je veux dire. Non, mais en vrai, tout ça, c'est des déclinaisons de la même personne.

  • Speaker #0

    Mais il n'y a pas besoin de ça pour écrire. De se mettre dans la peau d'un pertinent. Oh non,

  • Speaker #1

    je ne me mets jamais dans la peau d'un autre. À part celle de Roger Rabbit.

  • Speaker #0

    Je voulais juste revenir sur cet album que je trouve particulièrement réussi il y a très peu d'artistes français qui donnent à la fois de la matière à réfléchir et de la matière à danser et il y a ça là-dedans, dans cet album ça aurait pu être dans une playlist pour le catabar ou pour tout bar rock et en même temps on peut l'écouter dans sa voiture et en même temps on peut l'écouter chez soi, la nuit, n'importe quand ça donne à réfléchir aujourd'hui vous inscrivez où dans ce panorama de la chanson française ? à part, dedans ?

  • Speaker #1

    Dans le panorama de la chanson française, d'une manière générale ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Je suis un peu un genre d'outsider, je dirais. Je suis là, mais je ne suis pas là, comme je dis dans ma chanson.

  • Speaker #0

    Je suis le plus connu des moins connus ou le moins connu des plus connus quoi. Je sais pas, un truc comme ça quoi.

  • Speaker #1

    Ça se travaille parce que là en ce moment vous êtes un peu dans plein de médias.

  • Speaker #0

    Ouais c'est chouette ouais mais je revendique ma punkitude, enfin je revendique ma marginalité dans ce milieu, enfin je la revendique, je l'assume disons, enfin voilà. Non mais je suis pas voilà... Je ne suis pas totalement indé, et je ne suis pas non plus mainstream.

  • Speaker #1

    Daniel Dark, qui a compté pour vous dans votre carrière, il était un peu comme ça ?

  • Speaker #0

    Peut-être, ouais. Il a plus écrit pour de la variété que moi.

  • Speaker #1

    En même temps, vous n'avez que 45 ans, il vous reste encore pas mal de temps pour écrire pour d'autres.

  • Speaker #0

    Pour faire de la variété. Mais je veux dire, Daniel, il était... Un peu électron libre aussi.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui vous rapproche de lui ? Qu'est-ce qui vous différencie de lui ?

  • Speaker #0

    Ce qui me rapproche de lui, je pense que c'est une... Je pense une certaine exigence au niveau de l'écriture, un goût, des goûts pour la lecture, pour avoir envie de, je pense que ça lui tenait à coeur comme moi, de faire partie des gens qui essayent de faire avancer un peu la pop française et de la faire avancer dans un sens où dire... Faire des bons textes en français sur une musique qui pourrait plaire à n'importe qui, et qui pourrait plaire aussi à des anglo-saxons. Parce que chaque fois que je fais écouter Taxi Girl ou Daniel Dark à des anglo-saxons, ils trouvent ça super. Des fois ils connaissent d'ailleurs. Je pense qu'il y a peut-être un peu de ça en commun. Moi, j'ai pas envie à la fois de travailler mes textes, qu'ils soient crédibles à ce niveau-là, au niveau d'un point de vue littéraire, je veux dire. Mais je veux aussi être crédible d'un point de vue musical et esthétique.

  • Speaker #1

    C'est difficile en français parce qu'on n'a pas d'accent tonique. Et en même temps, on peut donner quelque chose avec...

  • Speaker #0

    Oui, l'accent tonique, ça fait pas tout. Ouais, l'accent tonique, je sais pas. C'est surestimé, cet accent tonique, je crois. Mais non, mais... C'est-à-dire que je trouve ça dommage quand il faut comprendre les paroles. C'est ça que je reproche à la chanson française en général. Souvent. C'est que quand il faut comprendre les paroles pour trouver ça bien... Je trouve ça un peu dommage. Je me dis, après évidemment, c'est mieux quand les textes ils sont bien, et c'est ce que j'essaye de faire moi, mais je trouve ça dommage qu'il faille comprendre les paroles, je sais pas, pour trouver ça bien. Si c'est qu'il y a quelque chose qui est raté dans la chanson, c'est ah oui, mais c'est parce que tu comprends pas les paroles Moi je sais pas Bob Dylan, quand j'ai entendu Bob Dylan, je comprenais pas les paroles mais je savais que c'était bien quoi, je savais que c'était des bonnes chansons et c'était quand même bien écrit.

  • Speaker #1

    Et ça peut évoquer plusieurs choses différentes pour des personnes différentes justement.

  • Speaker #0

    Ouais ouais, oui. Et c'est... non mais attention un bon texte ça s'entend, même quand on comprend pas la langue. Je crois à ça.

  • Speaker #1

    Si vous n'aviez pas eu cette carrière d'artiste, ça aurait été quoi ?

  • Speaker #0

    Je pense que le premier métier auquel je pense, c'est comédien, parce que c'est celui que j'ai appris. Donc c'est artiste ? Oui, c'est artiste. Donc si je n'avais pas du tout été artiste...

  • Speaker #1

    C'est pas grave

  • Speaker #0

    Peut-être prof Je trouve prof c'est pas mal J'aurais bien aimé être prof

  • Speaker #1

    On va imaginer que Que vous décidiez de tenir un café Un bar C'est la fiction Mais j'ai trois questions à vous poser pour voir si vous pouvez passer Le CAP de Barman C'est quoi un Charles de Gaulle ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, c'est un cocktail ? Non, ça pourrait mais non.

  • Speaker #1

    C'est ce tire-bouchon qui lève les ailettes, qui lève les bras. Ah ouais ouais ! C'est un Charles de Gaulle. Je vous ai compris ! Exactement, ça fait référence à Charles de Gaulle. C'est quoi verser une bière à la Tchèque ?

  • Speaker #0

    Ça je sais pas C'est quand Vous faites une pression Quand on l'est scoulé un peu avant

  • Speaker #1

    Pas du tout, c'est à dire souvent on met le verre à On le laisse à Ça fait plus de mousse C'est à la tchèque C'est des savoirs inutiles absolument Et pourquoi on sert un verre d'eau avec un café ?

  • Speaker #0

    Je sais pas Parce que ça donne soif le café ?

  • Speaker #1

    Ça donne soif ? Parce que quand on boit un verre d'eau après avoir pris un café, les arômes du café se dégagent mieux dans la bouche. Ça exhale.

  • Speaker #0

    Comme avec le whisky. Ça je sais, pour le whisky. Ça marche pour le whisky ? Je sais que les amateurs du whisky disent qu'il faut rajouter une petite goutte d'eau pour exhaler.

  • Speaker #1

    C'est bien, ça me fait une question de plus à poser pour la prochaine personne.

  • Speaker #0

    Oui, je ne sais plus, il y a un truc avec ça, on m'avait expliqué ça une fois, mais quand j'avais bu du whisky, je l'ai oublié.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Lescop.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je rappelle donc ce troisième formidable album, Rêve Partie. Partie comme... Pas comme la... L'idée partie. Pas comme une partie, pas comme la fête. Rêve partie. C'est un super jeu de mots d'ailleurs. Parce que rêve c'est comme le rêve, celui dont on rêve. Et on tournait pendant un bon moment.

  • Speaker #0

    Je sais pas encore jusqu'à quand mais c'est parti pour un moment là je pense.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Vous avez écouté un café au comptoir. Petit mot habituel de chaque fin de podcast, allez sur Apple Podcast, mettez 5 étoiles, c'est encore mieux. Et puis surtout, laissez-nous un petit mot pour expliquer comment c'était bien ce podcast, comment vous l'avez aimé. Vous mettez n'importe quel pseudo, on s'en fout. En tout cas, nous, ça nous offre de la visibilité. Allez partager ce podcast avec vos amis, vos collègues, votre famille, allez, qui vous voulez. En tout cas, merci d'être ici et à très, très, très, très bientôt pour un nouveau café au comptoir.

Chapters

  • vrai ou faux

    13:22

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