- Speaker #0
Bonjour, je m'appelle Pauline Maria, bienvenue dans Virage. Le podcast est sur la vie et ses tournants qui nous font rire, parfois pleurer, mais qui toujours nous inspirent. Bonjour Charlotte !
- Speaker #1
Bonjour !
- Speaker #0
Comment ça va ?
- Speaker #1
Écoute, ça va très bien, merci.
- Speaker #0
Ah ben je suis très contente qu'on enregistre un épisode ensemble. On n'habite pas dans la même ville, donc c'est super qu'on ait trouvé un moyen de se voir en face à face, c'est quand même plus agréable. On va parler de ton histoire personnelle. puisque tu as un parcours de vie assez fort. Tu as vécu des drames quand tu étais jeune, tu as perdu tes parents. Et tout ça t'a amené à créer une carapace en développant, sans t'en apercevoir, une addiction au shopping. Addiction que tu as pu identifier il y a quelques mois.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et donc, ton contenu sur les réseaux sociaux est vraiment axé sur cette espèce de détox. Quand on est addict au shopping, tu présentes des clés pour aider d'autres gens. Et tu t'es rendu compte qu'en fait, ça a concerné énormément de personnes, principalement, je pense qu'on peut le dire, des femmes.
- Speaker #1
Oui, oui, oui, une majorité de femmes.
- Speaker #0
Qui viennent te parler et pour qui ton contenu est une véritable mine d'or et de ressources. Ça doit être une grande fierté pour toi de pouvoir aider d'autres personnes à sortir de cette addiction. Et on va revenir sur les débuts de ton enfance. Tu as perdu tes parents assez jeunes, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, j'ai perdu ma maman quand j'avais 7 ans et j'ai perdu mon papa. à l'âge de 18 ans. Mais je pense que les questions d'image et d'estime de soi, c'est vraiment lié à l'image de la mère, en tout cas quand on est une fille, en tout cas pour mon cas, je veux éviter de trop généraliser. Et je me suis retrouvée à l'âge de 7 ans sans modèle féminin, sans modèle maternel, sachant qu'en fait mes parents étaient déjà séparés depuis l'âge de mes 2 ans et je voyais très peu ma mère. Donc le fait de ne plus l'avoir du tout, ça a été pour moi une perte de repère, notamment au niveau de la recherche et de la compréhension de la féminité. J'ai essayé de trouver cette féminité dans les objets. Mon papa avait une très bonne amie qui, quand elle venait à la maison, étalait sur la table de notre salon tous ses produits de beauté. Je pense qu'elle aussi, elle avait une addiction au shopping. Et elle étalait, je ne sais pas, peut-être il y avait 30 produits. Donc elle venait dormir à la maison, puis le matin, elle étalait 30 produits. Elle faisait un brushing et elle mettait peut-être une heure à se préparer. Et pour moi, ça a été la première clé de la féminité. C'est que pour être féminine, pour être femme, on doit avoir des choses. On doit se préparer. Et pour des raisons pratiques, mon papa m'a changé d'école pour approcher l'école de son lieu de travail. Et je me suis retrouvée dans un quartier où les classes sociales n'étaient pas du tout les mêmes. Moi, je viens d'un quartier populaire de Marseille et je me suis retrouvée, on va dire, dans les beaux quartiers. Et pour une petite fille de l'âge de... Je crois que c'est arrivé vers mes 8 ans, 8-9 ans, ça a été un choc parce qu'on ne se rend pas compte que les classes sociales existent à cet âge-là. Surtout quand on vit dans... Le milieu dans lequel on a été élevé et qu'on fréquente les enfants de ce milieu et qu'on est parachuté dans une école où les codes changent. Pour s'intégrer, on veut rentrer dans ce moule et absolument se conformer à ces codes. En tout cas, moi, c'est comme ça que je l'ai vécu.
- Speaker #0
Et t'avais quel âge à ce moment-là ?
- Speaker #1
Alors, j'étais en primaire, j'étais en CE2, donc j'avais sauté une classe. Donc, j'étais 7-8 ans.
- Speaker #0
Donc, en plus, c'est un âge où les moqueries, enfin, tu vois, les camarades sont... Pas très sympa, donc c'est pas facile quand les codes changent. Alors,
- Speaker #1
je pense qu'on ne s'est jamais moqué de moi. Ok. On ne m'a jamais fait ressentir que j'étais la plus pauvre, finalement, de ma classe. En revanche, il y a eu des vexations. Les vexations, c'est à des chaussures de ville, qui sont des baskets. Le prof de sport demande qu'on achète une paire de chaussures pour le sport, et en fait, toi, tu ne peux pas. Et ton papa finit par se faire convoquer en disant, il faut acheter des chaussures à votre fille, et le papa dit, je ne peux pas. Ou alors quand la classe part en classe de neige et que tout le monde peut payer la classe de neige, tout le monde paye les équipements, et qu'on est la seule dont le papa est convoqué en disant pourquoi votre fille ne peut pas partir en classe de neige, si elle ne part pas, personne ne peut partir. Donc c'est l'école qui prend en charge mon départ, qui prend en charge mon équipement. Et ça c'est des vexations qu'on n'oublie jamais. Parce que j'avais 8 ans, tu vois aujourd'hui j'en ai 46, et je m'en souviens comme si c'était hier. donc les enfants, c'est vrai qu'ils peuvent être cruels, mais ils n'ont pas été avec moi moi par contre, mon regard sur moi-même a énormément changé à ce moment-là. Et tout ce que je voulais, c'était ressembler aux autres.
- Speaker #0
Et ça passe par quoi alors ? Parce que quand on a 8 ans et qu'on ne peut pas faire un petit boulot pour avoir un peu d'argent, pour acheter un vêtement qui est comme les copains, ou avoir les baskets de marque comme les copains, etc. Comment ça se matérialise dans la tête d'une petite fille de cet âge ?
- Speaker #1
Alors ça se matérialise dans de la frustration à l'extrême. C'est-à-dire que tu regardes ce que les autres portent, la façon dont les autres prennent soin d'elles, parce que je faisais de la natation. et c'est vraiment une anecdote J'avais des cheveux toujours très abîmés et je ne comprenais pas pourquoi. Et en fait, c'est parce que les petites filles, elles avaient des après-shampoings. Et là, ce n'est pas une question de moyens, c'est une question d'éducation. C'est-à-dire que n'ayant pas de maman, je ne savais même pas qu'il fallait un après-shampoing pour mes cheveux. Donc, on peut aussi demander à ses parents ou en l'occurrence à mon père, je lui demandais, non, je veux cette montre. elle coûte au bouquet peut-être 20 à l'époque c'était des francs, peut-être 50 francs de plus que celle que tu me proposes d'acheter mais c'est celle-là que je veux et puis ça finit en crise parce que Le papa ne peut pas. Et toi, tu veux vraiment cette montre parce que c'est la même que celle de tes copines. Donc, c'est des frustrations et des crises. Et en fait, tu ne peux pas rattraper ce niveau quand tu es enfant, effectivement, parce que tu ne peux pas travailler. L'argent de poche, il est ce qu'il est, surtout quand tu viens d'une classe populaire. Donc, ça génère énormément de frustration et que tu gardes. En tout cas, pour moi, je l'ai gardé toute ma vie, cette frustration.
- Speaker #0
Et donc, tu penses que ça nourrit quelque chose en toi. Qui va faire que dès que tu auras accès à un petit peu d'argent, tu vas vouloir acheter beaucoup de choses ?
- Speaker #1
En fait, ça nourrit pas quelque chose en soi, ça nourrit un monstre. C'est un monstre qui se développe en toi, et c'est un monstre d'estime de soi ou de manque d'estime de soi qui est là et qui dit « j'existe, je veux exister, comment je fais ? » Et pour exister, il faut que j'achète, il faut que j'ai les mêmes choses que les autres. Il faut que je sois pareil aux autres. Et je reviens sur le décès de mon papa, qui est donc décédé quand j'ai eu 18 ans. Et à ce moment-là, je faisais des études. Et ce monstre, en fait, il m'a aidée à continuer à vivre, parce que j'aurais pu déprimer, arrêter mes études, me mettre à travailler. Et ce monstre est venu me dire, non mais en fait, tu veux ressembler aux autres, tu veux faire comme les autres, il faut que tu te donnes les moyens. Donc pour être comme les autres, tu vas aller à la fac et tu vas continuer tes études. Il n'y a pas de raison que parce que tout cela t'est arrivé, tu n'aies pas une vie...
- Speaker #0
Tu n'as pas accès à ce graal que tu t'étais expliqué.
- Speaker #1
Exactement, exactement. J'aimerais revenir sur une anecdote pour te montrer à quel point l'addiction, elle est pernicieuse. Parce que souvent on me dit, l'addiction c'est une question de moyens. Si tu n'as pas les moyens d'être... addict au shopping, tu n'es pas addict au shopping. Alors évidemment, je mets de côté les situations de pauvreté extrême où là, si tu n'as pas d'argent, forcément tu ne peux pas le dépenser et tu n'as pas de solution de crédit ou de paiement plusieurs fois. En revanche, moi je me suis retrouvée étudiante ayant très très très peu de moyens pour te dire, c'était tous les midis, sandwich, pain de mie, cacahuète, parce que je ne pouvais pas me payer quoi que ce soit d'autre et je vendais les choses que je possédais pour pouvoir continuer à faire mes études. Donc chez moi, j'avais peut-être hérité d'un micro-ondes, donc je le vendais, etc. Et un jour, ma tante, que j'aime beaucoup, me dit, bon, je vois dans quelle situation tu es, elle a toujours essayé de m'aider. Et elle me dit, écoute, voilà, là, pour ce mois-ci, je te donne 200 euros et ça va te permettre, tu vois, de finir le mois. Et qu'est-ce que je fais avec ces 200 euros ? Je me dis, mais en fait, moi, ma lingerie, ça ne va pas du tout. J'ai ces culottes en coton, ça ne va pas du tout. Il faut absolument que je change de lingerie. C'est les soldes, j'y vais. et je claque les 200 euros que ma tante m'a donné qui m'aurait permis de finir mon mois correctement en lingerie, au Galerie Lafayette en solde et je me retrouve à la caisse avec, je ne sais pas, sept culottes en dentelle, autant de soutien-gorge. Et même, j'ai eu l'impression que le regard de la caissière était étrange parce que je devais porter sur moi le fait que je n'avais pas beaucoup d'argent. Et j'ai donné ces 200 euros en espèces. Et c'était ridicule. Et en même temps, c'est tellement révélateur de ce que ça peut être une addiction au shopping. Où tu te réfugies derrière quelque chose qui n'existe pas.
- Speaker #0
Oui, et peut-être aussi toujours un petit peu en arrière-fond, le côté de je vais y arriver, je vais... trouver une solution pour que l'argent revienne d'une manière ou d'une autre.
- Speaker #1
Oui, et surtout, je veux être quelqu'un d'autre que la personne que je suis actuellement. Je me projette dans cette image de fille qui a une très belle lingerie, alors qu'elle ne peut pas se payer un repas le midi. Tu vois ce que je veux dire ? En fait, tu as une différence entre la personne que tu es et la projection que tu fais de toi-même. Et ça, c'est un gros souci quand tu es addict au shopping, parce que souvent, peut-être que tu l'as entendu parmi tes amis, « Oh, je vais acheter cette robe, je vais me sentir tellement belle, ça va regonfler mon estime de moi. » J'en ai besoin. En fait, non, c'est pas comme ça que tu vas regonfler ton estime de toi. C'est pas avec une robe. Et c'est pas parce que tu la payes 700 euros qu'elle va changer ta vie. Et pourtant, on se projette tous, à un moment ou à un autre de nos vies, sur un vêtement qui va changer potentiellement quelque chose qu'on n'aime pas chez nous.
- Speaker #0
Et puis, on a grandi dans une société où le shopping est présenté comme quelque chose qui console et où vivre au-dessus de ses moyens... C'est cool. On parlait ensemble de Sex and the City et l'impact que ça a eu sur nos générations quand on voyait, par exemple, que Carrie disait la fameuse « moi j'aime que mon argent soit là où je peux le voir » , c'est-à-dire pendu dans mon armoire au lieu d'investir d'une manière ou d'une autre. Mais il y a aussi plein d'influences qui nous ont bercées. Je pense par exemple à la saga de Sophie Kinsella, l'accro au shopping, qui est devenue aussi des livres. Et tu vois, par exemple, dedans... On montre donc une jeune femme qui achète, achète, achète au-dessus de ses moyens, a des appels de son banquier à qui elle raconte des bobards, ment à ses parents parce qu'elle a par exemple des bottines Jimmy Choo et sa mère dit « Ah, elles sont magnifiques tes bottes, elles viennent d'où ? » « Ah bah je les ai trouvées dans une petite friperie, je les ai payées 20 dollars. » Du coup sa mère lui dit « Ah super, tu pourras m'en prendre une la prochaine fois. » Et en fait, nous on a grandi sans voir le problème. On trouvait ça drôle. Alors qu'en fait, que ton banquier t'appelle pour te dire que t'es à découvert, C'est pas drôle que tu ne puisses pas finir le mois, que tu mentes à tes parents parce que tu vis au-dessus de tes moyens et que... Enfin, c'est pas drôle. Et c'est quelque chose qui nous a bercé toute notre jeunesse, toute notre vie et qui nous a mis des idées fausses dans la tête. Est-ce que tu penses que toi, ça a participé ?
- Speaker #1
Oui, ça a participé. Bien sûr, j'ai été biberonnée à Sex and the City. Évidemment, je regarde Sex and the City depuis je ne sais pas quel âge et j'ai vu plusieurs fois la série. J'ai admiré les tenues de Carrie, ses sacs Fendi, sa multitude de robes. Il y a quelque chose qui me gêne maintenant quand je le regarde. Alors c'est pas tant que son mode de vie soit complètement détaché de la réalité dans laquelle on vit, mais c'est surtout qu'en fait elle a un prince charmant qui la sauve de cette situation. C'est-à-dire qu'à un moment, elle peut pas s'acheter la maison de ses rêves. Il faut que Mr Big vienne acheter la maison de ses rêves et son dressing, tu vois ce que je veux dire ? Alors que dans le monde dans lequel je vis, Il faudrait qu'on se dise, je vais d'abord m'acheter la maison de mes rêves et ensuite je verrai si je peux m'acheter les sacs Fendi qui vont avec. Et c'est une erreur, je pense, de ma part, mais aussi une erreur commune de se dire, on va miser sur le paraître. Tu sais, c'est le fameux fake it till you make it. Et ça nous a aussi bercé, nous aussi, en tant que Françaises, à dire, si je suis bien habillée, en fait, tout va bien se passer. Alors que non, en fait, si le compte en banque, il est à zéro ou il est débiteur, tu perds le pouvoir. Tu perds le pouvoir de ta vie, tu perds le pouvoir de tes achats et d'une certaine manière, tu perds vraiment ton indépendance.
- Speaker #0
Tu perds le pouvoir sur la vie, mais aussi, par exemple, ce côté de consommer à l'extrême. C'est-à-dire que dans notre société, on a un petit peu cette croyance qu'il faut, par exemple, dès que tu as un événement, avoir une nouvelle tenue. Mais même, on le voit avec les artistes. Quand une artiste, par exemple, une grande chanteuse, va porter plusieurs fois la même tenue, les journaux vont titrer. dessus. Alors que c'est cool en fait de montrer que on peut renouveler une pièce, on peut l'accessoiriser de manière différente. Mais nous, on a grandi avec l'idée que c'était presque un faux pas que de montrer plusieurs fois la même tenue.
- Speaker #1
Oui, et je crois qu'en plus c'est accentué par les réseaux sociaux qui montrent des profils de gens, alors que ce soit des célébrités, des influenceurs, des stars américaines ou françaises, qui changent de tenue tous les jours et présentent des nouveautés tous les jours. Ça, c'est vraiment quelque chose qui nous fait beaucoup de mal, parce qu'on a l'impression que pour se renouveler et renouveler sa garde-robe, on est obligé d'acheter quelque chose de nouveau quasiment tous les jours.
- Speaker #0
Et donc, tout de suite, quand tu gagnes de l'argent, tu commences à vivre au-dessus de tes moyens.
- Speaker #1
Alors oui, d'autant plus que quand je commence à travailler, je commence à travailler à Paris, donc j'ai fini mes études de journalisme et je me retrouve dans une rédaction du magazine Femmes Actuelles, où c'est... C'est pas Le Diable s'habille en Prada, tu vois, c'est pas Vogue Amérique, mais c'est quand même un magazine qui a pinon sur rue, qui parle de mode aux femmes. Et je vois à ce moment-là, tous les journalistes qui m'entourent et qui sont un peu dans ce mood. J'ai des marques et j'ai des marques de luxe que moi, je n'avais jamais vues à Marseille pendant mes études. Et donc, j'ai commencé à dépenser mes premiers salaires. Je me souviens très bien d'une paire de chaussures Miu Miu. Avec mon petit salaire de pigiste, avec mon loyer parisien, c'était pas du tout approprié. Voilà, donc ça a commencé comme ça, où mes salaires partaient principalement dans des fringues, dans le petit pull. À l'époque, c'était le petit pull cachemire qu'il fallait porter sur le débardeur petit bateau. Enfin, des codes, en fait, je me suis retrouvée à nouveau dans cette injonction personnelle que je me suis imposée à moi-même de rentrer dans des codes de l'environnement dans lequel je vivais.
- Speaker #0
Et est-ce que tu penses que ça a joué aussi notamment dans le fait que tu disais tu as perdu tes parents jeunes et du coup tu n'as pas eu peut-être l'espace dont tu avais besoin pour véritablement faire un deuil et ça t'a permis de créer une carapace qui mettait une distance entre tes émotions et toi ?
- Speaker #1
Je ne sais pas si c'était vraiment une carapace ou je pense que c'était plutôt une recherche d'identité. En fait c'est comme si mon identité elle s'était perdue ou elle n'avait pas eu le temps de se construire. tu sais quand tu perds ta maman Tu la connais pas très bien, tu la perds à 7 ans. Tu perds ton papa à 18 ans qui lui aussi était en manque de repères. Je pense que j'ai eu du mal à savoir qui j'étais et à construire mon identité. Donc c'était un peu presque le caméléon. Tu vois, à l'école, je veux avoir les chaussures qui vont bien. Dans la rédaction de Femmes Actuelles, je veux avoir les chaussures ou le petit pull en cachemire pour me conformer à une image que je pensais qu'on attendait de moi parce que je ne savais pas qui j'étais. Je pense que c'est plus ça, je vois.
- Speaker #0
Et à quel moment... tu commences à véritablement vivre au-dessus de tes moyens, à savoir dépenser plus que ce que tu gagnes.
- Speaker #1
Je pense que ça a toujours été le cas parce que j'ai demandé très tôt de l'aide à ma famille financière. Donc je suis partie après mes années à Paris qui ont été très courtes, ça a duré trois ans. Je suis allée vivre en Nouvelle-Zélande et en Australie et je me suis retrouvée dans le même schéma. Alors tu peux te dire oui, elle part sac à dos et elle va vivre une vie très proche de la nature, etc. Mais je me suis retrouvée pas du tout dans ces conditions-là. Je me suis retrouvée à faire du shopping et à choper les marques. néo-zélandaise ou australienne qui était en vogue à ce moment-là. Et à tel point, j'ai tellement acheté que quand j'ai quitté le pays, j'avais une valise supplémentaire. Je n'avais pas fait le calcul au niveau du poids des bagages. Et je me retrouve et là, ils me disent, c'est 1000 euros pour prendre votre bagage en soute en plus. Et là, je panique et je donne tous mes vêtements, tous mes vêtements achetés à une hôtesse en lui disant, soit je les jette, soit je vous les donne, vous les donnez, soit au Goodwill, une œuvre de charité, soit vous les gardez pour vous. Elle était ultra gênée, mais elle a eu des fringues neuves de marque et que je ne pouvais pas emporter. Je vais te dire, il y a quand même eu des moments de calme. Ou il y a eu des moments où je ne vivais pas au-dessus de mes moyens. Mais par contre, dès que je gagne un peu d'argent, où j'ai l'impression que je me stabilise financièrement, à partir du moment où j'ai un travail régulier, avec un salaire régulier, je vis au-dessus de mes moyens. Et très récemment encore, ma cousine m'aidait financièrement pour payer des charges que je ne pouvais pas payer parce que j'avais fait trop de shopping, notamment de fast fashion.
- Speaker #0
Et dans tes relations personnelles avec ton entourage, est-ce que ça a pu créer des distances, que ce soit peut-être avec la personne qui partage ta vie, avec les membres de ta famille qui t'ont aidée et qui peut-être à un moment donné se sont dit mais on ne peut plus ?
- Speaker #1
Alors j'ai de la chance quand même dans cette addiction, c'est que je ne me suis jamais mise dans des situations extrêmes. C'est-à-dire que j'ai des aspects d'addiction au shopping, mais j'ai quand même cette... petite voie du rationnel et du raisonnable qui est toujours venu c'est à dire que si je demandais 1000 euros à quelqu'un je faisais en sorte de lui rembourser avant d'aller acheter à nouveau donc j'ai cette chance parce que j'ai vu des témoignages qui sont vraiment assez catastrophique dans ce sens là donc ça affectait mes relations en général les gens qui partagent ma vie tic toujours un petit peu en dehors mais était toujours bien habillé tu t'es acheté quelque chose de nouveau donc on sent un petit peu le poids de... Comment tu peux te permettre ça ? Je reste toujours dans le flou. Tu parlais de Sophie Kinsella tout à l'heure. Et moi, effectivement, j'ai énormément menti à mon entourage. Et ça, je pense que c'est quelque chose qui ternit les relations interpersonnelles. J'ai menti, j'ai caché mes sacs en revenant du shopping, j'ai caché mes colis, j'ai ouvert des colis dans la rue pour ne pas revenir avec des boîtes. Et j'ai menti sur le prix aussi de ce que je dépensais. Donc en fait, au final, quand moi, j'ai décidé d'en parler ouvertement, Tout le monde est un peu tombé des nues parce que j'avais été très forte dans la dissimulation. En revanche, et puisqu'on parle d'extrême, moi j'ai décidé aussi d'en parler et j'ai eu un ras-le-bol parce que je me suis rendu compte qu'à mon âge, à 46 ans, j'ai zéro économie. Et je pense à la suite, je pense à l'avenir de mon enfant et je me dis mais si jamais demain, enfin demain, façon de parler, à 18 ans, il veut prendre un studio à Paris pour faire ses études, je ne peux pas l'aider, je ne peux rien faire. Donc ça joue énormément sur les relations humaines passées, présentes et à venir.
- Speaker #0
Et justement, ton enfant, par rapport à ça, j'imagine que la maternité, est-ce que ça a au contraire exacerbé cette addiction ? Ou ça l'a un petit peu calmée ? Je pense notamment à la tentation de tout l'univers enfant. Il y en a tout le temps, puis en plus il change rapidement de taille, il y a tous les petits accessoires, tous les petits jouets. Est-ce que tu l'as déporté sur lui ? Ou est-ce que l'addiction, elle est vraiment constituée sur toi ? De part notamment cette crise identitaire dont tu me parlais.
- Speaker #1
Alors, elle s'est ajoutée. Oui. Elle s'est ajoutée. Donc moi, effectivement, comme tu le dis, c'est vraiment une espèce de crise identitaire qui s'est déployée chez moi. Et le fait d'avoir un enfant, j'ai accumulé.
- Speaker #0
Tu as beaucoup accumulé. Et ta prise de conscience, elle vient d'où ?
- Speaker #1
En fait, j'ai vécu une situation personnelle très difficile. J'ai eu un proche qui a été hospitalisé pendant quatre mois, et c'était en fin d'année dernière. Et j'ai cru que ma vie allait changer. J'ai passé trois semaines à dormir à l'hôpital, on a couru les médecins, c'était vraiment très difficile. Et quand j'ai vécu ça, il y a eu deux choses qui se sont passées très contradictoires. La première, c'est qu'en dormant à l'hôpital, j'ai pris que quelques tenues. Au départ, je me suis dit mais comment je vais tenir parce que je dois aller au travail avec ces tenues. En fait, c'était ok d'avoir trois tenues pour une semaine ou deux semaines. Et je me suis dit, en fait, qu'est-ce que je me suis pris la tête avec mon dressing ? En fait, ça va, tout va bien, j'ai trois pantalons, je pourrais vivre avec ces trois pantalons. en fait. Et deuxième chose qui m'est arrivée, c'est qu'une fois... que mon proche était sorti d'affaires, je me suis mis à faire du shopping compulsif sur les applis, tous les soirs. J'ai acheté quelque chose, et c'était des paniers assez importants. C'est peut-être 100 à 200 euros, pour mon niveau de vie, c'est beaucoup. 100, 200, 300 euros, et j'ai acheté un petit nu. Pour beaucoup de niveau de vie. Une semaine. Et à la fin de cette espèce de crise de shopping que j'ai eue, Je me suis retrouvée un soir chez moi, alors mon proche était rentré de l'hôpital, tous mes colis étaient arrivés ou presque, et là je ressens comme un haut le cœur, un ras-le-bol, mais qui ne m'était jamais arrivé. C'est-à-dire que j'ai toujours été dans le déni, dans la honte, dans la culpabilité du shopping, et aussi dans la dopamine, et dans tout ce qui fait du bien. Quand on parle d'addiction, c'est que ça te fait du bien d'une certaine manière. Et c'est la première fois que je ressentais un dégoût très profond de ce que je faisais, de ce que j'étais devenue, et de ce que représentait mon dressing pour moi. Je me sentais comme esclave. Et j'ai décidé d'en parler ouvertement avec une vidéo sur les réseaux, mais c'était presque à visée thérapeutique. Pour l'afficher et à mon entourage et à mes abonnés en disant, voilà ce qui se passe depuis 23 ans et maintenant je n'en peux plus. Je dis stop. Et c'est là que j'ai dit, j'arrête de faire du shopping pendant un mois, je n'en peux plus, il faut que je me détache de ça.
- Speaker #0
Parce qu'au début, ton compte sur les réseaux sociaux, c'était un compte sur lequel tu partageais justement des conseils shopping. pas du tout spécialisée dans l'addiction au shopping.
- Speaker #1
Mais absolument pas. Ça a été un compte très familial, ensuite Art de Vivre, et puis ce qu'ils aient spécialisé dans la mode il y a 5 ans, où je présentais des tenues quasiment nouvelles tous les jours et ça m'a fait passer par certains extrêmes. Je pense que connaissent pas mal d'influenceuses, c'est-à-dire que je me souviens d'être montée à Paris pour faire ce que l'on appelle un shooting, donc toute seule avec mon trépied et je vais acheter des choses chez Zara, je les porte, une fois je les garde ou alors je les ramène chez Zara et tu rentres dans un espèce de cercle vicieux, non seulement d'apport de vêtements des marques parce que les marques te donnent des vêtements, donc moi je disais oui à tout, sans distinction, parce que j'avais besoin de renouveler mes tenues, tu vois, pour mon compte, et aussi parallèlement à ça j'achetais énormément et ça a été mon fonctionnement ces cinq dernières années. jusqu'à ce que j'ai cette crise personnelle de proches hospitalisés et de dégoût de ce que mon dressing avait pu faire de moi, c'est-à-dire une esclave.
- Speaker #0
Mais donc là, tu prends quand même un risque parce que quand tu fais cette vidéo, tu t'adresses à une communauté qui te suit parce que tu leur donnes justement des conseils de mode, donc qui, par définition, aiment le shopping. Et là, tu prends une prise de parole courageuse pour dire en fait tout ça c'est fini, c'est la mois d'avant. Je suis accro au shopping et je vais faire une détox. Comment réagit ta communauté qui était mordue de mode, on peut dire ?
- Speaker #1
Ce qui est fou, c'est que je ne m'attendais pas à ce que ça ait un impact. Je me suis dit qu'il va y avoir quelques commentaires, ils vont dire oui, très bien, fais ta vie. Et j'ai eu une vague de messages de filles qui disaient mais attends, tu plaisantes, c'est ça qui m'arrive. Je vis ça, moi aussi je fais des 4 fois sans frais pour m'acheter des sacs dont je n'ai pas besoin. Il y a une abonnée qui m'a dit je cache un manteau en fausse fourrure dans mon coffre depuis des mois parce que je ne veux pas dire à mon mari que j'ai acheté ça, ça valait très cher et je ne vais pas avoir l'occasion de le sortir, il fait chaud, ça y est c'est terminé. Et j'ai eu comme ça des dizaines et des dizaines de témoignages qui ont afflué. Et moi qui comptais en fait en faire presque une thérapie à cœur ouvert dans mon coin, alors dans mon coin pas vraiment puisque je comptais le dire justement pour agir sur moi-même, pour me dire j'ai plus le choix, j'en ai parlé sur les réseaux sociaux donc c'est... terminé, je ne ferai plus ça. Et au final, je me suis retrouvée en train de donner moi-même des conseils à ces personnes qui étaient dans une détresse, soit similaire, soit pire que la mienne. Et ce qui a vraiment changé les choses pour moi, c'est de faire une détox et de ne pas acheter pendant 30 jours. Ça a vraiment bouleversé mon mode de consommation à un point que je ne pouvais pas imaginer.
- Speaker #0
Parce que tu t'es rendue compte que ta vie allait tout aussi bien ?
- Speaker #1
Non. Parce que je me suis rendue compte que déjà, c'était une vraie addiction, que la première étape, c'était d'en parler, d'assumer la responsabilité, de dire oui. C'est vrai que j'ai fait ça et que la détox shopping est très dure. Les cinq premiers jours, si tu savais comme j'ai souffert, mais c'était terrible. Alors je ne vais pas le comparer à des addictions avec substance parce que je pense que ça n'a rien à voir. En revanche, c'est vrai que j'ai parti en pensée obsessionnelle pendant cinq jours à me dire il faut que j'achète, il faut que j'achète. J'ai dû supprimer mes applis et j'étais vraiment très très très mal.
- Speaker #0
Parce que ton petit rituel, c'était d'aller par exemple sur l'application Zara, tu regardais et tu avais toujours quelque chose qui t'attirait,
- Speaker #1
c'est ça ? Exactement, puis c'était au-delà d'un rituel, c'est-à-dire que c'était devenu un mode de vie. C'est-à-dire que le soir, je me couche, au lieu de lire un bouquin, de me détendre, je vais sur Zara ou autre appli et je scrolle pendant les deux heures que j'ai dans mon lit. À m'abrutir, parce que c'est vraiment s'abrutir, on est hypnotisé par l'écran. On regarde les tendances, on remplit le panier. Alors, il y a certaines filles qui me disent, oui, mais moi, je remplis le panier, mais je ne le valide pas. Dans mon cas, je le validais souvent, tu vois, et ça va très vite. Et tu t'achètes des choses dont tu n'as pas besoin et qui vont te plaire. Il n'y a pas de problème à s'acheter des choses, mais il y a un problème à acheter des choses en trop grande quantité et à ne pas les porter, à les donner, à les jeter après.
- Speaker #0
Et toi, justement, j'en viens, le fait de les donner et les jeter après, ça t'a amené aussi à une autre prise de conscience, à savoir une prise de conscience en France. environnemental puisque je voyais que dans un des contenus récents que tu avais partagé tu disais que tu sélectionnes aujourd'hui vraiment les portages à savoir les vêtements que tu peux recevoir gratuitement des marques parce que tu ne veux plus non plus accumuler et si la démarche au départ était économique on voit bien que maintenant elle s'inscrit dans une démarche plus large qui est aussi environnementale qu'est ce que tu penses donc au delà des ressources du fait d'accumuler beaucoup de vêtements est ce que tu penses que ça a aussi débloqué quelque chose chez toi Cette prise de conscience-là, que tu as pu m'assurer aujourd'hui ?
- Speaker #1
En fait, je me suis rendue compte que j'acceptais en effet des portages de marques, de vêtements qui ne me plaisaient pas forcément, et que j'accumulais énormément. Je finissais par donner, par vendre, et aussi, je l'avoue avec énormément de honte, à jeter des sacs entiers de vêtements que j'avais achetés ou qu'on m'avait donnés. J'étais dans un déni, alors un déni de l'addiction, mais un déni environnemental, parce qu'en fait, on ne peut pas ne pas savoir ce qui se passe. avec la surconsommation. On est tous sur nos réseaux tout le temps, devant nos écrans, et on voit très bien ces tonnes de vêtements qui partent en Afrique et qui se retrouvent sur les plages. Ça, on ne peut pas ne pas l'avoir vu, on ne peut pas ne pas avoir entendu parler des Ouïghours, on ne peut pas ne pas avoir entendu parler de tous les mauvais côtés de la fast fashion. Mais quand on est soi-même dans un déni, en fait, le déni prend toute la place. C'est-à-dire, oui, je sais qu'ils font travailler des Ouïghours, mais en fait, moi, ce petit top, je le veux. Et je peux te dire que... Moi, je le dis à voix haute, mais il y a plein de gens qui savent très bien ce qui se passe et qui vont continuer à acheter parce qu'en fait, je pense que l'être humain pense d'abord à lui avant de penser aux autres. Sauf exception, évidemment, et personnes admirables qui ont une vision sociale qui prime à leur vision individuelle. Moi, ce n'est pas mon cas, malheureusement, j'ai une vision individuelle. Donc, j'ai fait ce travail sur moi pour réduire ma consommation, pour reprendre le pouvoir sur mes finances. Maintenant que mon déni c'est... t'effacer, que le monstre en moi est sorti, s'est exprimé et a dit voilà je suis addict au shopping, ça l'a calmé. Et maintenant je vois ce qui se passe et je vois la surconsommation qui est faite et je veux plus continuer à promouvoir des marques qui, c'est un peu naïf de dire ça, mais font du mal à la planète et aux générations futures. J'ai plus envie de participer à ce système et de le dire à voix haute et de le dire sur mes réseaux, ça m'oblige à le faire aussi parce que c'est très facile de re-rentrer chez Zara et de se dire Ah non mais attends, le petit top à volant là, pour la tendance printemps-été, ça serait bien de l'avoir. Et j'invite toutes les personnes qui sont addictes au shopping à l'exprimer à un moment donné. Parce que c'est ça qui fait du bien.
- Speaker #0
C'est de pouvoir mettre un mot dessus, verbaliser.
- Speaker #1
C'est ça, verbaliser et accepter aussi la responsabilité. Moi j'ai des gens qui m'ont dit, oui mais la société fait que... On est dans une société de consommation, on a l'exemple de Chine qui est toujours en train de présenter de nouvelles collections. C'est vrai qu'on rentre dans un Zara, on a envie de tout acheter, c'est très beau, c'est magnifique. On est tout le temps ultra sollicités. Il y a des marques qui font des drops tout le temps et tu as envie d'être la première à pouvoir acheter ça. Donc c'est vrai que d'une certaine manière, on est victime de cette société. Mais je pense qu'accepter d'avoir une responsabilité dedans et de se regarder en face en disant « Non, je n'en ai pas besoin. Non, je n'en ai pas envie. Non, ça ne me représente pas. Et non, ça ne correspond pas à mon style de vie parce que ça, c'est quand même super important. Donc je ne vais pas acheter à nouveau dans cette enseigne ou je ne vais pas acheter cette pièce qui me fait envie mais que je ne porterai plus dans un mois.
- Speaker #0
Et par rapport justement au style de vie, une fois que tu sais 5 jours de sevrage sont passés et que l'envie d'aller sur les applis est devenue moins vive... Comment tu t'es sentie petit à petit ? Est-ce que tu as eu progressivement l'impression de reprendre le contrôle sur ta vie et sur tes finances ?
- Speaker #1
Alors pas sur la première détox de 30 jours. La première détox de 30 jours, donc les 5 premiers jours sont très difficiles, presque physiquement tu vois. T'es en manque. 10 jours ça va, tu restes un peu obsédé par certaines choses. 20 jours ça commence à passer. 30 jours t'es bien, mais t'es tu sais comme une personne au régime qui se dit « Si je mange un gâteau c'est terminé, mon régime est foutu » . Donc tu es très fragile et presque que tu as peur d'aller acheter. Et c'est ce qui m'est arrivé ensuite le mois suivant, c'est que j'avais peur d'acheter. J'avais peur de dépenser de l'argent. Donc je réfléchissais à chacun de mes achats comme si c'était une question de vie ou de mort. Donc on passe par plusieurs étapes. Et il faut les accepter. Il faut pouvoir aussi revenir à un achat raisonnable. Parce que moi, je ne suis pas là à prôner la non-consommation, le minimalisme. Non, je dis faites-vous plaisir avec des choses qui vous plaisent, avec des choses qui correspondent à votre style de vie. Et j'insiste sur ça parce que... Moi par exemple, je suis une maman, d'un enfant de 10 ans, je mets tout le temps des baskets parce que je suis à vélo. Si j'achète des talons hauts, ça va être compliqué. Je ne vais pas les mettre tous les jours, je ne vais pas les rentabiliser. Je vais les mettre une fois par an, ça va me faire mal aux pieds. Ça ne va pas être un achat utile. Donc moi je suis vraiment acheter ce qui vous fait plaisir, acheter ce qui vous correspond et acheter ce qui vous est utile.
- Speaker #0
Et tu as mis en place des techniques pour savoir si justement, oui ou non, l'achat est utile ?
- Speaker #1
Alors pour l'instant, je suis plus sur on stoppe l'addiction au shopping. Parce que je crois que c'est le premier pas à faire. Ensuite, la deuxième étape, c'est de faire un tracker de dépenses. C'est-à-dire savoir ce que tu dépenses par semaine ou par mois dans tes achats plaisir. Alors, on peut aller du latté qu'on s'achète le lundi, aux petits magazines, au passage même en boulangerie. Moi, je dépensais énormément dans les boulangeries haut de gamme. En passant par la petite fringue qui te fait plaisir le samedi après-midi. Et quand tu t'es observé, en fait, c'est comme si tu observais ton alimentation dans un régime. Ça ressemble beaucoup à ça. Quand tu t'es observé, te rendre compte de combien tu dépenses et si ça correspond à ton niveau financier. Ensuite, évidemment, il y a des techniques pour savoir si tu as vraiment besoin d'une fringue. Alors déjà, est-ce que tu la possèdes déjà sous une autre forme ? Par exemple, une chemise blanche, est-ce que tu as besoin d'une autre chemise blanche ? Ou est-ce qu'elle a besoin d'être remplacée ? Dans ce cas-là, oui, pourquoi pas. Est-ce qu'elle est de bonne qualité ? Est-ce qu'elle va durer ? donc tu peux regarder les coutures, tu peux regarder la matière dans laquelle elle est fabriquée. En général, il vaut mieux éviter toutes les matières polyester dans lesquelles tu ne vas pas te sentir bien, dans lesquelles il va y avoir des odeurs qui vont se développer et qu'en plus tu ne peux pas garder longtemps. Récemment, d'ailleurs, j'ai une copine qui a acheté un pantalon dans une marque fast fashion pour son enfant et c'était une bonne affaire sur le coup. Mais en fait, au bout de trois lavages, le pantalon bouloche. C'est un pantalon de matière sweet. Du coup, c'est un achat qui est perdu parce que le gamin ne peut plus le porter. Il bouloche énormément. Bon bref. Se poser les bonnes questions, mais je pense qu'en fait, on sait toutes comment se poser les bonnes questions. On n'a pas besoin de guide. Mais il y a une méthode et dont on parle beaucoup, c'est la méthode Bisous, dont j'invite tes auditeurs à aller creuser un petit peu l'histoire. Mais ça, c'est la deuxième partie. C'est quand tu as géré ton addiction au shopping et que tu peux recommencer à acheter.
- Speaker #0
Et donc là, tu proposes ton aide. des personnes qui te suivent ou pas ?
- Speaker #1
Oui, je propose mon aide. J'ai mis en place des outils sur lesquels les personnes qui sont dans cette situation peuvent se baser. Donc, il y a la détox shopping de 30 jours. Il y a aussi une détox shopping de 10 jours où là, tu peux te poser. Tu ne fais que 10 jours et tu te poses sur chaque jour en disant qu'est-ce que j'ai ressenti aujourd'hui ? Pourquoi je me suis sentie bien ? Pourquoi je me suis sentie mal ? Qu'est-ce que j'ai eu envie d'acheter ? Tu vois, un espèce de journal de bord de 10 jours sans achat. Et il y a aussi quelque chose qui est ultra efficace Alors ça a l'air de rien, mais moi des fois j'ai des envies, je me dis qu'est-ce que j'ai envie d'acheter ce sac, qu'est-ce que j'ai envie d'acheter cette vache, j'en peux plus. Je me dis non mais aujourd'hui j'achète rien. Tu sais quand tu sens que ça remonte et que c'est pas une envie raisonnée, mais que c'est une envie d'addiction, tu te dis non mais aujourd'hui j'achète rien, mais vraiment rien. C'est-à-dire que je ne vais pas me prendre quoi que ce soit et je fais une journée sans achat. Et c'est comme si ça faisait une espèce de reset sur ton cerveau. Donc ça c'est très bon. Donc il y a les détox shopping, il y a le tracker de dépenses. Il y a aussi plein de ressources sur la newsletter que je publie chaque semaine et qui s'avèrent être très utiles, notamment comment renouveler sa garde-robe sans acheter. C'est-à-dire se réinventer en mixant les pièces différemment. C'est le shopping dans son dressing.
- Speaker #0
Réaccessoiriser les pièces qu'on possède déjà finalement.
- Speaker #1
Les accessoiriser, les combiner différemment. Tu vois par exemple mettre une chemise rayée avec une ceinture léopard. que normalement tu l'aurais mise avec une ceinture noire et peut-être un jean. Et là, tu vas mixer tes... s'amuser en plus.
- Speaker #0
Une chemise qui est un peu une chemise un peu boyfriend, un peu loose par exemple, que tu la portes rentrée dans ton jean taillote ou que tu la portes un peu lâche sur un pantalon noir, c'est pas la même chemise.
- Speaker #1
Non, non, c'est ça. Et il y a Vivienne Westwood qui disait pas besoin d'avoir de nouveaux vêtements pour avoir du style. Alors, excuse-moi si je... Je ne prends pas exactement la citation, mais pas besoin d'avoir de nouveaux vêtements pour avoir du style. En fait, c'est les vêtements qu'on possède déjà qui font notre style. Et ça, ça m'a énormément libérée. C'est-à-dire que là, tu vois, on est à Paris. Habituellement, pour venir à Paris, déjà, je réfléchissais pendant des semaines à quelle tenue j'allais porter. Puis, arrivé à Paris, je me disais, non, mais les Parisiennes ne sont pas du tout habillées comme ça. Donc, je serais partie en boutique m'acheter des vêtements de Parisienne, tu vois, pour me fondre dans la masse. alors qu'en fait là je me dis non mais en fait c'est mon style c'est moi Donc je me sens complètement à l'aise. Et c'est la première fois que je me sens à l'aise à Paris avec les fringues de Marseille.
- Speaker #0
Mais c'est peut-être que tu vas mieux aussi par rapport à ta recherche d'identité, justement. Est-ce que tu as fait un travail en parallèle, par exemple, avec une ou un psy ?
- Speaker #1
Absolument pas. Pourtant, j'ai cherché de l'aide sur ce sujet de problèmes d'achat. Ça fait des années que j'en parle. J'ai eu des psys, des thérapeutes, et ça n'a jamais rien donné. Alors c'est vrai que je recommande aux personnes qui souffrent d'addiction d'aller chercher de l'aide auprès de... de thérapeute certifiée. D'ailleurs, il y a des liens dans ma bio Instagram pour ça. Mais en tout cas, personnellement, ça ne m'a jamais rien fait parce que je montais à mes thérapeutes et j'étais aussi dans le déni. Et quand je leur demandais de l'aide, il y avait toujours des raisons psychologiques où on allait chercher très loin. Mais au final, il n'y avait pas d'action qui était menée et ça ne m'a jamais rien apporté.
- Speaker #0
Mais en tout cas, on sent quand même que tu t'es trouvée et ça participe au fait, j'imagine, d'être plus apaisée par rapport à ce que tu as déjà à disposition.
- Speaker #1
Mais complètement.
- Speaker #0
La non-recherche de ressembler
- Speaker #1
C'est ça. Et je ne recherche pas, en fait, la Charlotte fantasmée que je trouverais si j'achetais telle veste, telle robe, telle jean. Tu vois, j'imaginais une Charlotte différente, toujours différente de ce qu'elle est vraiment.
- Speaker #0
Et par rapport, justement, à la parentalité, ton petit garçon, il n'est pas grand encore. Je ne pense pas qu'à 10 ans, on soit déjà dans les désirs d'achat, tu vois, d'avoir telle basket, etc. Mais quand je discute avec des parents d'enfants plus grands, je crois que ça arrive quand même assez rapidement. Quel sera ton positionnement, justement, quand ton fils te dira, je veux, je ne suis pas du tout dans le coup, donc je peux dire un truc qui n'est pas du tout dans le coup, mais les Air Max, tu vois, telle chaussure qu'il faut avoir ou telle marque de t-shirt. Comment tu vas gérer pour, justement, peut-être un peu l'encadrer pour éviter qu'il ait cette addiction au shopping ?
- Speaker #1
C'est très compliqué parce que, tu vois, il se retrouve un peu dans la même situation que moi. Où il pourrait avoir un complexe de classe un peu, tu vois, de classe sociale. On a les revenus qu'on a et on l'a mis dans une école, dans une très bonne école de Marseille où les gens ont beaucoup plus de moyens. Et j'ai eu très peur parce que là, les différences sociales ne se voient pas forcément chez les garçons sur la bonne paire de basket, le bon t-shirt ou le bon blouson. Mais plutôt la maison des parents, les voyages, les voitures des parents, ce que nous on n'a pas. Donc on a essayé avec mon compagnon de lui... parler de ça avant qu'il entre dans cette école en le prévenant, lui disant voilà ce qui va se passer. Donc on veut que tu saches qu'on ne pourra pas faire de la compétition, on ne peut pas s'acheter une maison avec piscine, on ne peut pas aller aux Etats-Unis quatre fois par an, ce n'est pas possible. Qu'est-ce que tu en penses ? Et donc là, avec toute sa sagesse d'enfant de dix ans, il nous a dit non mais je sais, et ça m'importe peu. Et lui, il est très peu, contrairement à moi, il est très peu tourné vers l'argent et le paraître, alors que moi je l'étais énormément.
- Speaker #0
Est-ce que tu as verbalisé avec lui cette addiction que tu as ou il est trop petit encore ?
- Speaker #1
Non, je lui ai dit au moment de mon changement. Je lui ai dit, tu sais, je parlais beaucoup de mode et maintenant je me suis rendu compte que j'achetais beaucoup de choses. Et le fait que j'achète moins, j'espère qu'on va pouvoir faire plus de projets ensemble, plus de voyages, plus de choses pour nous en tant que famille, plutôt que pour moi en tant que femme qui aime le shopping. Parce que clairement, et je le dis avec encore beaucoup de honte, même s'il faut que je le dise parce que je... Il y a plein de femmes qui sont dans ce cas-là. Souvent, j'ai préféré acheter un sac de marque plutôt que de me dire « cet argent-là va partir sur des vacances familiales » . Et là, tu prives quand même un petit garçon et ton compagnon de ta participation à quelque chose de plus grand qu'un bien matériel. Les souvenirs, on le dit toujours, et encore une fois, c'est naïf, mais les souvenirs ne seront jamais remplacés par un sac. Et effectivement, tu te retrouves sur ton lit juste avant de mourir à 80 ans, et ce n'est pas le... Parce que t'as acheté un sac de marque, en 2024, c'est pas ça qui va te remplir. Ça sera le souvenir d'être allée, je ne sais où, même d'être allée au café avec ton fils le dimanche sur le Vieux-Port à Marseille. Parce que c'est ce que je fais aussi maintenant, tu vois. Avant, ça me bloquait tout, en fait. Ça me bloquait les restos, les hors-invitations de créatrices de contenu. Mais les petits plaisirs de la vie, j'avais du mal. à lâcher de l'argent sur ça parce que j'en lâchais tellement ailleurs. Oui,
- Speaker #0
et puis j'imagine en plus que de part ton activité de créatrice de contenu, comme tu avais accès, comme tu dis, à certaines invitations, ça ne devait pas forcément non plus te donner l'envie de conserver ce budget-là. Parce que tu devais te dire, de toute façon, j'irai au restaurant, j'aurai le respect qui me sera offert. Forcément, ça t'insiste à consommer encore davantage. Tu avais l'impression d'avoir encore plus de marge que peut-être si tu faisais... Une autre activité.
- Speaker #1
Exactement, et ça déresponsabilise en fait.
- Speaker #0
Et aussi un autre point dont tu parles beaucoup sur tes réseaux sociaux, qui toi, j'ai l'impression, et c'est un petit peu ce qui t'a mis en grande difficulté, c'est les paiements en plusieurs fois sans frais. J'ai l'impression aussi que c'est quelque chose, quand tu as commencé à en parler, qui est énormément revenu de la part de ta communauté. Est-ce que tu penses que c'est un peu finalement le mal du siècle ?
- Speaker #1
Le mal du siècle, je n'irai pas jusqu'à dire ça. En revanche, ça nous met dans des situations extrêmement compliquées. Parce que, alors, pour moi qui suis freelance, mes salaires ne sont pas stables et identiques chaque mois. Donc si j'ai, on va dire, 400 euros de prélèvement de 4 fois sans frais d'hiver qui tombe le mois où j'ai suffisamment d'argent, ça va. Le mois d'après, ça peut être compliqué parce que je n'ai pas eu assez de rentrée d'argent. J'ai reçu beaucoup de témoignages sur le 4 fois sans frais de femmes qui se sont... En général de femmes, parce que je reçois peu de témoignages d'hommes, de femmes qui se sont vraiment beaucoup endettées. Et qui, peut-être dans le déni, chaque mois, voient le mail de Paypal en disant, il n'y a pas que Paypal, mais il y a d'autres organismes de crédit, et qui découvrent, ah mais c'est vrai, j'ai dépensé 120 euros, j'ai dépensé 60 euros, et ça finit par s'accumuler, et ces femmes se réveillent chaque mois en disant, mais c'est pas possible, mon mois commence à moins 500. Je pense qu'on les utilise mal en fait. C'est vraiment un très bon outil pour s'acheter quelque chose de vital ou d'important à notre fonctionnement comme un canapé, une machine à laver, une voiture. On peut acheter des tas de choses à crédit qui sont essentielles à notre vie quotidienne. En revanche, quand tu te retrouves comme moi dans le cas où tu reçois des notifications de tes crédits qui sont débités et que tu ne sais plus à quoi ça correspond, là je trouve que c'est grave.
- Speaker #0
Oui, parce que tu peux dire que tu n'en avais pas besoin.
- Speaker #1
Tu n'en avais pas besoin, tu ne sais même plus à quoi ça correspond. Moi, je reçois encore des débits. Je me dis, mais ça correspond à quoi ? Et j'ai d'ailleurs fait une vidéo où là, c'était noté parce que c'était une marque de chaussures. J'ai dit, mais attendez, cette paire de chaussures, je suis toujours en train de la payer. Je l'ai portée quatre ou cinq fois. Je suis toujours en train de la payer. C'est du délire. Donc, je vais la porter. Il va falloir la rentabiliser. Je suis toujours en train de la payer.
- Speaker #0
Et je rebondis sur quelque chose que tu viens de dire. Est-ce que tu penses qu'il y a une injonction qui pèse sur les femmes dans la société patriarcale dans laquelle on vit, qui fait qu'on pense que pour être une femme, pour que notre féminité puisse être reconnue, il faut qu'on dépense ?
- Speaker #1
Il faut qu'on dépense, c'est surtout parce qu'on a l'injonction d'être parfaite. C'est ça. Ça a commencé avec les ongles un peu, au final, cette histoire. C'est que je me suis rendue compte que quand je portais mes ongles au naturel comme ça, c'est devenu gênant. T'es plus dans la norme. parce que t'as pas le vernis semi-permanent, parce que t'as pas fait les capsules. Alors je pense que ça dépend des villes et des milieux, mais en tout cas, quand t'es à Marseille, sans vouloir dire que c'est une question de cagole ou pas cagole, tu dénotes quand t'as pas le brushing parfait maintenant que tu vois sur les réseaux sociaux partout, le brushing à l'américaine ou bien lissé ou bien bouclé, ça ne va pas. Ça ne va jamais si tu n'as pas les sourcils épilés, si tu n'as pas les cils de cette manière-là. Il y a une injonction à être parfaite qui nous pousse aussi à consommer énormément. Beaucoup plus que les hommes qui, eux, finalement, quand ils sont bien dans leur fringue, ils ont un jean, un t-shirt, ça correspond à leur environnement de travail, il n'y a aucun problème. Ils ne vont pas se dire « Ah non, mais je ne me suis pas fait épiler, je ne me suis pas fait les ongles, je ne me suis pas fait le soin pour la peau. »
- Speaker #0
Je lisais le livre de Lucille Quillet, « Le prix à payer, ce que le couple hétérosexuel coûte aux femmes » . Elle parle de la charge esthétique qui pèse sur les femmes. Et en fait, ça crée des disparités énormes à la base, avec toutes les dépenses qu'on croit. indispensable chaque mois donc tu parlais des ongles il ya aussi l'épilation le coiffeur les couleurs éventuellement si on en a tu vois j'allais même dire si on en a besoin et en fait on part à la base avec un des dépenses mensuelles fixes imposé par la société, qu'on perpétue et qu'on s'impose à nous-mêmes chaque mois. Oui,
- Speaker #1
alors je vais un peu modérer le propos parce que c'est vrai que c'est induit par la société, mais on a aussi le choix d'arrêter. Oui. Tu vois, moi depuis que je ne fais pas les ongles, que les brushings j'ai plus ou moins arrêté, je vais un peu moins chez le coiffeur, vraiment je n'ai pas eu de remarques ni de mon compagnon ni de personne en me disant que ça paraît moins soigné. En revanche, le regard qu'on porte sur nous-mêmes, il est terrible. C'est vrai, des fois je me dis, je vois une fille avec des beaux ongles ou avec des beaux sourcils, je me dis, quand même, je pourrais faire un effort. Donc il y a aussi ce rapport qu'on peut avoir à l'image qu'on a de nous-mêmes et à l'image qu'on perçoit de l'autre qui joue.
- Speaker #0
Et là, le contenu que tu proposes aujourd'hui, tu as été suivie par l'entièreté de ta communauté qui rejoint cette nouvelle ligne éditoriale ?
- Speaker #1
Pas du tout. Il y a des personnes qui n'étaient pas du tout contentes. Je parle de ça, je dis oui, mais... Nous, on aimait quand tu présentais des tenues. En gros, on en a un peu marre que tu parles de ça en boucle. Ce à quoi je réponds, c'est mon choix. C'est mon compte. Mais aussi, c'est une goutte d'eau dans l'océan par rapport aux hauls qui se font sur la fast fashion.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Et par rapport à une blogueuse qui va changer de fringues tous les jours, de sacs tous les jours. Donc, moi, mon discours, au final, il est presque anecdotique par rapport à la vague. de consommation et de surconsommation qui existe sur Instagram. Donc ces personnes-là, je les invite gentiment à se désabonner parce qu'il y a plein d'autres comptes qui promeuvent d'autres choses. Moi, j'ai envie de promouvoir ça maintenant. J'ai des personnes qui sont revenues vers moi en me disant « Écoute Charlotte, je dois te dire un truc. » Et c'est quand même... Il y a une dizaine de personnes. J'étais abonnée à ton compte et puis je me suis désabonnée parce que tu faisais de la promotion de la fast fashion, parce que tu... Tu étais dans la surconsommation parce que moi ça me donnait envie d'acheter aussi, on m'a dit ça, ça me donnait envie d'acheter. Je dépensais trop en voyant ton compte donc j'ai arrêté de te suivre. Et puis ton compte est revenu vers moi, tu sais, sur l'algorithme. Et j'ai eu un coup de cœur, je me suis rendu compte que t'avais changé et donc je me réabonne. Donc ça déjà c'était... Ça fait plaisir. ton contenu était un peu creux donc ça fait un peu de mal tu dis comment ça il était creux oui oui il était creux Ça, ça fait plaisir. Et puis, j'ai des nouvelles abonnées qui viennent en disant « Ton compte, c'est une bouée de sauvetage, ça vient au bon moment dans ma vie, je n'en peux plus. » Et c'est des personnes qui sont en détresse, vraiment. Et qui viennent, qui utilisent les outils, qui me disent aussi chaque jour « J'attends ta vidéo ou ton contenu pour me donner le courage de continuer. »
- Speaker #0
C'est génial, ça doit te donner beaucoup de satisfaction.
- Speaker #1
De la satisfaction, non, mais de la force, en fait, parce que moi, je suis toujours en fait... On travaille sur moi, puisque ça date du 16 janvier, donc c'est quand même très récent. C'est récent, oui. Et je pense que je ne cesserai jamais d'être addict au shopping. Donc, ça peut ressortir à tout moment. Donc, d'avoir cette communauté qui est derrière moi, qui me soutient et que je soutiens, ça aide beaucoup.
- Speaker #0
Je te remercie beaucoup d'avoir partagé ton histoire. C'était un plaisir d'échanger avec toi. Et j'ai hâte d'en savoir plus sur tous les outils que tu vas développer pour nous aider dans cette addiction au shopping.
- Speaker #1
Merci beaucoup pour ton invitation.
- Speaker #0
À très bientôt. Voilà, le moment est venu de se quitter. J'espère que vous avez apprécié cet épisode. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir un nouvel invité, un nouveau parcours et se faire embarquer dans un nouveau virage. En attendant, prenez soin de vous et bonne semaine !