- Speaker #0
Bonjour, je m'appelle Pauline Maria, bienvenue dans Virage. Le podcast est sur la vie et ses tournants qui nous font rire, parfois pleurer, mais qui toujours nous inspire. Je suis ravie de vous accueillir dans cette quatrième saison de Virage qui promet d'être riche d'invités incroyables. Si vous voulez ne rien rater et soutenir ce podcast, je vous invite à vous abonner sur votre plateforme d'écoute. Et pour venir avec moi en coulisses, vous pouvez me suivre sur Instagram, pauline-du-bas-virage et sur TikTok, virage.podcast. Je vous laisse avec l'invité du jour et je vous souhaite une très bonne écoute. Bonjour Antoine.
- Speaker #1
Bonjour Pauline.
- Speaker #0
Comment ça va ?
- Speaker #1
Très bien, merci de m'accueillir sur ton podcast. J'avoue que je crois que c'est le deuxième podcast sur lequel j'interviens, donc ça fait plaisir de pouvoir parler des paternités. Et j'espère au père, dans ton audience, je ne sais pas si tu as déjà un retour sur le pourcentage d'hommes et de femmes qui écoutent ton podcast.
- Speaker #0
Oui, j'ai un retour pour le nombre de femmes et d'hommes qui écoutent mon podcast, mais je ne pense pas que tu aies envie d'avoir ce chiffre. Je suis très contente qu'on enregistre un épisode, un épisode qui est important parce que tu as créé une association qui s'appelle Devenir Papa, qui permet en fait une préparation à la paternité, puisqu'au moment où tu es toi-même devenu père, tu t'es aperçu qu'il y avait peu de contenu à destination des futurs pères. On s'adressait beaucoup à la mère, en fait, quand on faisait soit des vidéos et tu t'es demandé tout simplement pourquoi il y a des cours de préparation à la maternité et rien pour se préparer à la paternité. Donc comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, tu as décidé de créer cette formation et ce programme. Est-ce que tu peux me parler en fait du moment où tu as compris qu'il manquait un petit peu des pièces du puzzle pour te permettre de vraiment te préparer à ce nouveau rôle que tu allais endosser ?
- Speaker #1
Ça arrivait vraiment tout au début et en fait cette préparation de la paternité, elle me trottait en tête depuis ce démarrage, mais elle a vraiment été réalisée. Là aujourd'hui, maintenant que j'ai deux enfants et mon aîné a 5 ans, donc 5 ans après, et après avoir réalisé le début 1000 jours à la fac de médecine de Lille, et juste avant ça me trottait en tête parce que j'ai voulu tout de suite m'investir dans ma parentalité, j'ai été papa à 25 ans. Et ma compagne, elle était plus âgée, elle avait déjà une petite soeur quand elle avait 15 ans. Moi, je n'avais jamais tenu de bébé dans les bras, en fait, et donc tout de suite, je me sentais en décalage. Et donc, je me suis dit, je vais aller me renseigner. Et à ce moment-là, je suis allé sur YouTube et je n'ai vu que des mamans parler à des mamans. Je me suis dit, moi, ça ne me parle pas du tout, ce n'est pas du tout le ton. Elles s'adressaient vraiment à des femmes dans leurs vidéos. Et donc il y avait les vidéos des maternelles, il y avait un peu l'histoire de Daron, sur des outils très concrets, quel est mon rôle, comment je peux m'investir, il n'y avait rien. J'étais tout le temps obligé aussi de demander à ma femme et donc j'en avais marre. Et donc on a écrit une to-do list ensemble. C'est la première chose que j'ai faite avant de créer cette préparation à la paternité aujourd'hui, c'était mettre une to-do list à disposition des papas. pour qu'ils puissent avoir tous les sujets évoqués, qu'ils puissent avoir aussi sur cette to-do liste, par exemple, des sujets de l'administratif, où ils peuvent avoir les codes CAF qui sont écrits aussi de leur compagne, les codes de mutuel, pour pouvoir eux aussi faire les démarches administratives facilement. Parce que comme c'est la maman, la patiente, c'est elle justement qui est enregistrée aussi partout. Et puis les sujets abordés, est-ce que je veux faire de l'autonomie, les prénoms, parce que j'entends aussi beaucoup de femmes me dire qu'elles relancent aussi beaucoup leurs mecs sur les prénoms, où t'en es, est-ce que t'as réfléchi, donc ça c'est les premières cases qui sont aussi affichées, la date de tous les rendez-vous. J'interviewais une femme dans une maternité, elle me disait, là où ça m'aurait vraiment soulagé aussi au niveau de la charge mentale, c'est qu'ils puissent m'aider à me rappeler aussi de tous les rendez-vous, parce qu'il y en a énormément pendant la grossesse. Et donc, voilà, c'est possible de noter tous les rendez-vous. Bref, il y a cinq pages sur cette to-do liste pour une base d'échange. Et ça a été la première chose que j'ai créée quand je me suis investi sur ce sujet.
- Speaker #0
Ouais, c'est hyper intéressant. Mais tu vois, je rebondis sur ce que tu viens de dire, parce que quand tu parles des rendez-vous, je pense qu'il y a quand même des mauvaises habitudes qui sont prises pendant cette période-là, puisque tu vois, les chiffres de Doctolib sont vraiment alarmants. Je crois qu'il y a 85% des rendez-vous médicaux pris pour les enfants qui sont pris par les mères. Ça veut bien dire quand même que la plupart des hommes se reposent pour tout le côté charge mentale sur leur compagne. Et peut-être que le point de départ serait de prendre déjà un rôle actif dès les moments des rendez-vous de grossesse. Puisque comme tu dis justement, en fait c'est vrai que comme la femme a l'habitude de porter un peu tous ses rendez-vous toute seule dans la plupart des cas. de devoir se rappeler des rendez-vous, etc. Puisque ça concerne ton corps au départ. Peut-être que c'est le terreau des inégalités en fait.
- Speaker #1
Pour moi c'est vraiment le terreau et le point de départ parce que en fait les deux n'y connaissent rien au début, ni le père ni la mère. Il y a justement cette croyance que c'est du coup plus naturel pour la femme parce que nous, comme je te disais au tout début, on a peut-être justement moins eu ces modèles de maternage, de s'occuper d'un enfant, alors que justement il y a plus de petites filles qui font du babysitting et puis dans les chiffres, Les assistantes maternelles, c'est 98% de femmes. Même les maîtresses, jusqu'à l'âge de 10 ans, c'est 70-80% de maîtresses. Donc ceux qui s'occupent des enfants, c'est globalement les femmes. Et donc pour moi, c'est vraiment le terreau, le point de départ. Si pendant la grossesse, on avance ensemble et on apprend ensemble, forcément, il ne va pas y avoir de décalage avec un apprenant et une sachante. Et justement, c'est ce qui va suivre après. parce que Je raconte souvent cet exemple, c'est que si la femme achète les bodys, elle va les ranger dans l'armoire, donc elle va savoir où ils sont rangés. Et le moment où le bébé est arrivé, déjà le papa, il faut qu'il ait déjà entendu ce terme, body, et après il faut qu'il sache où c'est rangé. Et donc il va la solliciter, il ne va pas être déjà autonome dans cette démarche de savoir comment habiller son enfant, quoi lui mettre, et puis où c'est rangé.
- Speaker #0
Ouais et puis en fait On se rend compte que c'est aussi tout le long de l'apprentissage. Parce que tu vois, c'est vrai que statistiquement aussi, là, je n'ai pas les chiffres en tête, mais c'est beaucoup les femmes qui vont se renseigner sur tout ce qui concerne l'éducation. Tu vois, qui vont beaucoup lire des livres, par exemple, sur le fonctionnement du cerveau des enfants, etc. Et donc, du coup, souvent, l'homme va poser la question parce que... Forcément, comme on fait cet épisode ensemble, on se base sur un couple hétérosexuel en partant du principe que les coparents, en l'occurrence, sont un père et une mère, même s'il y a plein de modèles de familles différents. Mais en l'occurrence, là, on va se baser sur ce retour d'expérience là. Mais donc, du coup, cette charge aussi, c'est très lourd parfois pour les femmes de devoir sans cesse se renseigner pour toutes les étapes. Et comme tu dis, c'est peut-être que le wagon n'est pas pris au départ. tu vois les termes par exemple Les femmes non plus ne sont pas nées en sachant ce que c'est qu'une combipilote, une turbulette. Et du coup, c'est vrai que s'y intéresser à deux au moment de la grossesse, c'est hyper intéressant. Et donc, concrètement, ta formation, qu'est-ce qu'elle propose comme niveau de connaissance ? Et qu'est-ce que tu penses que ça pourrait changer quand on la suit ?
- Speaker #1
Ce que me disent les papas, c'est globalement qu'ils se sentent plus confiants en eux. Et moi, c'est ce que je recherchais aussi comme information, c'était de pouvoir aussi être plus confiant en moi. En fait, ce qui va se passer dans la préparation à la paternité, c'est qu'il va y avoir vraiment un avant où à la fois ce que vit la mère est expliqué, parce qu'il y a des témoignages de père aussi pendant les vidéos. Et les pères le disent bien, c'est que pendant la grossesse, on ne se rend pas compte de ce que vit aussi la femme. Donc parfois, les mots M-A-U-X sont minimisés. De dire, ah bah tiens, t'as ça, t'as ça, t'es encore malade. et en fait Parfois, c'est incompréhensible pour nous de savoir ce qu'elle vit. Et donc déjà, de base, savoir ce qu'elle vit. Et puis aussi se rendre compte concrètement de ce qui va nous arriver. Parce qu'en fait, on te dit beaucoup, ça va être le plus beau jour de ta vie, ça va être génial. Et puis après, tu arrives à la maternité et il y a un papa qui m'a dit, ça m'a choqué. On m'a donné des prospectus sur le syndrome du bébé secoué et la dépression postpartum. Alors que moi, dans ma tête, je suis arrivé en mode, c'est le plus beau jour de ma vie. Et donc le but c'est vraiment d'en parler, de pouvoir commencer à justement anticiper tout ce qui va arriver pour que ce soit le moins brutal possible, à la fois pour soi mais aussi pour son couple, et de créer la meilleure relation possible. On peut créer une relation avec son bébé dès la grossesse, donc ça j'en parle aussi. Et puis après, du coup il y a une quarantaine d'épisodes vidéo qui durent entre 5 et 10 minutes, donc ça fait 3 heures en tout. Du coup ça c'est une grosse préoccupation des pères aussi, c'est... Comment je vais faire pour prendre soin, pour changer une couche, pour vraiment donner le bain ? Et là, on a fait des vidéos avec un puits réculteur sur un vrai bébé de deux jours.
- Speaker #0
Ah ok, super !
- Speaker #1
Donc il y a vraiment aussi cette condition qui est mise en regardant les vidéos de « Ah oui, ça va se passer comme ça ! » Parce que souvent, justement, même les ateliers en physique qu'on peut faire, c'est sur des poupons. Donc là, en vidéo, on se rend vraiment compte. À un moment donné, il y a même une vidéo de 10 minutes où le papa... fait tout le processus complet, bain, cordon, change, habillage, et donc on voit le bébé qui pleure à un moment donné, et donc comment il fait pour aussi gérer ça ?
- Speaker #0
Oui, parce que pour les personnes qui nous écoutent qui ne sont pas parents, quand l'enfant naît, il faut nettoyer un petit peu autour du cordon jusqu'à ce qu'il tombe. Et donc, ça peut être un peu impressionnant au début. Et par rapport à ce que tu disais aussi, il y a quelque chose qui m'interpelle, c'est que tu sais, tu dois avoir les chiffres, mais il y a un couple sur trois, je crois, qui se séparent, qui connaît ce qu'on appelle le baby clash et qui se séparent dans la première ou les deux premières années de vie d'un enfant. Moi, je pense que c'est beaucoup aussi, tu sais, c'est toujours ce quotidien, cette répartition inégalitaire de la charge mentale qui peut donner lieu à beaucoup d'injustices qui sont vécues dans les couples. C'est difficile de tenir le cap. Est-ce que tu penses que de ce côté-là aussi, ça pourrait être très, beaucoup soutenir les couples que de laisser l'homme prendre correctement sa place ?
- Speaker #1
Ah bah c'est sûr. Il y a même une ville, la ville de Viroflé, à côté de Versailles, ils ont mis en place un conseiller conjugal gratuit dans la ville parce que 50% de leur aide sociale, c'était sur les familles monoparentales. Donc il y a un vrai enjeu à comment on fait pour faire couple, pour discuter en couple. Et ça, je l'évoque aussi à l'intérieur de la préparation à la paternité parce que même en groupe de parole de père, tous les mois, j'anime des groupes de parole de père et là, à l'intérieur aussi de la préparation, il y en a aussi tous les mois. Le couple, c'est un des sujets qui est quasiment tout le temps abordé, même si on parle de la reproduction des modèles, même si on parle du travail, du rapport au travail. Il y a toujours, à un moment donné, le couple qui va arriver sur le tapis. Et c'est primordial de construire cette relation de couple parce qu'il y a même un papa qui me disait, ça fait dix ans qu'on est ensemble, on ne s'est jamais autant engueulé, et on n'a jamais eu ce niveau d'engueulade depuis qu'on est parents, alors que pendant dix ans, tout se passait bien. C'est un vrai chamboulement.
- Speaker #0
C'est un vrai chamboulement. Et tu vois, par exemple, j'ai fait un épisode avec Jérémy Charbonnel. Et dans l'épisode, il expliquait qu'en fait, lui, il avait tout de suite réussi à prendre sa place et endosser son rôle de père, tu vois, et répartir équitablement les tâches, etc. et être autonome avec son fils. Mais que par contre, selon lui, il n'avait pas réussi à être un bon conjoint et tu vois, à entourer sa femme correctement. Et il disait que selon lui, c'était hyper dommage qu'on ne parle pas assez de tout ce par quoi les femmes sont traversées émotionnellement pendant cette période et que du coup souvent les hommes sont démunis et pas assez armés pour pouvoir suffisamment nous entourer et c'est pour ça que tu vois je trouve ça intéressant parce que je pense que il y a quelque chose aussi qui est un peu dur c'est que les hommes sont pas élevés dans le fait d'être dans le caire tu dis aussi par rapport aux professions qui s'occupent des enfants etc et du coup il y a un peu ce côté qui peut exister du syndrome du personnage principal et de la peur d'avoir ce désir d'avoir une place, mais tu vois, un peu entre guillemets, à tout prix, et que parfois la meilleure place que tu peux avoir, c'est aussi d'être le plus soutenant possible avec ta compagne. Je pense, par exemple, en cas d'allaitement, tu vois, si ta compagne souhaite allaiter, parfois, ton rôle, il va être un peu dans le fait de, par exemple, tu vois, je te donne des exemples hyper concrets, mais faire en sorte que ta compagne puisse avoir un super bon repas, gérer plus l'intendance, des trucs comme ça et tout, est-ce que ça fait partie de la formation ? que d'apprendre aussi pendant le tout début aux hommes d'être vraiment un pilier pour sa compagne et d'accepter d'être pas au second plan vis-à-vis de l'enfant, mais que ta prise de place passe aussi beaucoup par le soutien.
- Speaker #1
Il y a un épisode notamment sur la charge mentale. Et après, justement, il y a le postpartum de la mère qui est évoqué. Et dans le postpartum de la mère aussi, euh Il y a un autre épisode sur le postpartum du père, mais il y a aussi tout ce qui est préparable en amont. Donc là, je vois aussi, je ne sais pas si tu connais Vieux Machin Bidule sur les réseaux. Il va accoucher d'un troisième enfant et il prépare là plein, plein, plein de plats pour justement le postpartum. Donc, il y a vraiment ça qui peut aussi être fait par le compagnon pour justement être au petit soin. Le moment venu. Le moment venu. Je pense que c'est important. Par exemple, pour l'allaitement, il y a beaucoup cette histoire-là de se dire « Tiens, je suis mis à l'écart. » Et sur les pères, j'ai l'impression que justement, le fait de comprendre comment fonctionne un enfant, le fait de comprendre tous ses bénéfices de l'allaitement, c'est ce qui aide aussi à être au petit soin. Parce que si on sait exactement pourquoi la femme, elle allaite, qu'est-ce que ça apporte au bébé, qu'est-ce que ça lui apporte à elle, Et bah... forcément, ça va nous donner encore plus envie de prendre soin. Mais ça, ça demande de se renseigner. Et en général, c'est la femme qui s'est renseignée sur tout ce sujet-là.
- Speaker #0
Et puis savoir aussi comment soutenir correctement. Parce que tu vois, par exemple, l'allaitement, c'est vrai que la mise en place d'un allaitement, ça peut être difficile et que tu as besoin de soutien et de soutien émotionnel aussi. Et du coup, tu vois, peut-être qu'un homme qui ne sait pas vraiment ce que ça implique, à quel point, par exemple, ça peut... tenir à cœur à la personne peut avoir tendance à dire « Oh, ben, t'as qu'à arrêter si ça te plaît pas, etc. » Du coup, ça crée un fossé et une distance dans le couple parce que, clairement, en général, c'est pas ce que tu attends qu'on te réponde.
- Speaker #1
Nous, en tout cas, dans notre couple, ce qui nous a beaucoup, beaucoup aidé, c'est de connaître aussi les besoins fondamentaux de l'autre dans le quotidien. Mais ça demande aussi d'avoir fait un tout petit peu d'introspection, de savoir ce que c'est. de quoi moi j'ai besoin. Et moi, je me suis rendu compte que j'avais besoin de liens très forts. C'est-à-dire que si je ne vois personne pendant un ou deux jours, je me sens mal. Donc j'ai besoin de voir du monde, d'inviter du monde à la maison ou de sortir pour voir du monde. Par contre, ma femme, elle, elle a besoin de calme. Et donc, comment on trouve à partir de là, justement, ce compromis ? Moi, j'arrête le week-end de le blinder en invitant plein de monde. et on fait plus à la dernière minute et puis après de temps en temps du coup on se rejoint avec des compromis et au fur et à mesure du temps c'est elle maintenant qui me propose moi je lui dis bah tiens on se prend qu'un moment en famille et donc voilà chacun après fait un pas vers l'autre mais au moins en sachant son besoin à elle ça va forcément être plus facile pour moi de le respecter vu que je l'ai compris je sais que c'est vraiment viscéral pour elle pour être bien
- Speaker #0
Bien sûr, c'est inhérent à son bien-être. Et toi, qui as vécu l'arrivée dans la parentalité sans ta formation, par exemple, qu'est-ce qui t'a manqué ? Qu'est-ce que tu n'as pas réussi à trouver comme information ? Est-ce que tu as pu constater des choses où tu n'étais pas traité sur un pied d'égalité ?
- Speaker #1
Déjà, aller à la préparation à la maternité, parce qu'il n'y avait pas d'autres hommes. J'ai été refusé par les sages-femmes parce que c'était trop...
- Speaker #0
2020 ? Covid ou pas du tout ?
- Speaker #1
Ouais, c'était juste avant le Covid 2020 et puis 2023.
- Speaker #0
Et 2023 aussi, t'étais refusé ?
- Speaker #1
2023 aussi, ouais, il n'y avait pas de proposition. En tout cas, à chaque fois, ma femme demandait si je pouvais venir au prochain cours et ce n'était pas possible. Et pourtant, c'était une maternité IHAB.
- Speaker #0
Ok, c'est hyper rare pour le coup, non ?
- Speaker #1
Je pense que c'était juste qu'il y avait peut-être d'autres femmes pour lesquelles ils avaient peur que ce soit trop impudique.
- Speaker #0
Ah, ok.
- Speaker #1
Et après, moi, c'était vraiment aussi sur tous les tutos administratifs. Notamment, en 2020, j'étais auto-entrepreneur et c'est une galère pour pouvoir demander son congé paternité. En tout cas, c'est quand même facile. Moi, j'ai toujours ces réflexes-là d'aller chercher sur YouTube un tuto dès que je ne comprends pas. Et bien là, du coup, s'il faut rajouter à la carte vitale son enfant, sur sa carte vitale, si justement il faut faire une démarche sur son congé paternité, le but c'est vraiment de simplifier au maximum la vie du papa pour qu'il prenne en charge.
- Speaker #0
C'est hyper intéressant parce que tu vois, j'ai l'impression que ta démarche, elle part quand même déjà de ta réalité, quelque chose que tu as expérimenté, que tu as vécu dans ta chair, etc. Mais elle est hyper bénéfique. pour la société de manière générale parce qu'en fait, une fois qu'on aura réglé ce problème-là, à savoir, tu vois, permis au couple de prendre chacun leur part, en fait, je pense qu'il y aura une bien meilleure répartition de la charge mentale et du coup, tu vois, moins d'inégalités.
- Speaker #1
C'est le but, c'est à la fois justement de réduire ces inégalités et au final, moi j'adore ce livre d'Antoine de Gabrieli, c'est que le meilleur moyen globalement aussi de l'égalité au travail comme à la maison, C'est que l'homme baisse en temps de travail et que si on n'est pas présent à la maison, même si justement on a vu toutes les formations possibles, si après derrière on n'est pas présent à la maison, dans tous les cas l'égalité elle ne sera jamais là. Donc c'est comment après on voit en couple pour pouvoir, maintenant qu'on n'est plus à l'époque de nos parents et de nos grands-parents, comment on fait justement pour se partager équitablement ce temps domestique.
- Speaker #0
Ouais, pour tout simplement vivre une nouvelle parentalité quoi.
- Speaker #1
C'est ça. Je ne sais pas si toi, c'est vraiment un sujet que tu entends et qui te parle, justement, de réussir à trouver cet équilibre dans les couples.
- Speaker #0
Oui, ça me parle, même à titre personnel. Et puis, c'est vrai que je l'entends beaucoup autour de moi, mais notamment, tu vois, par exemple, ce qui me parle beaucoup, et c'est ce qui m'a séduit quand j'ai entendu parler de ta formation, c'est que moi, autour de moi, les hommes, je n'en connais pas un seul qui est père et qui ne m'a pas dit, mais moi, je ne réalisais pas du tout, en fait. Pour moi, c'était hyper abstrait. jusqu'à ce que j'ai mon bébé dans les bras, je ne savais pas du tout. Et du coup, le nombre aussi d'hommes qui disent « j'avais trop peur, le fait que le bébé ne tienne pas bien sa tête » et donc du coup, réaliser les soins au début, c'était difficile. Mais il y a aussi un très gros problème de représentation. Même quand on commence à s'intéresser un peu à tout ça, quand on est concerné, on ne voit que ça. Très rarement des tables de change dans les toilettes pour hommes, par exemple.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Tu vois, c'est tout le temps mis dans les toilettes pour femmes. L'inconscient collectif n'imagine pas tellement que ce soit l'homme qui puisse prendre soin, et encore plus dans les premiers jours. Et d'ailleurs, on va poser des questions à des hommes qu'on ne poserait pas à des femmes. Tu vois, on va leur demander « ça va, t'es pas trop impressionné ? » Alors que bon, si la femme est impressionnée et que l'homme est impressionné, malheureusement l'enfant n'est pas changé, tu vois. Et donc c'est un peu dommage. Tout ça, je trouve que c'est hyper bien qu'il y ait des gens qui agissent pour faire en sorte que ça change, que les représentations changent, qu'on attende plus des hommes, tout simplement.
- Speaker #1
Et c'est pour ça que là aussi, les professionnels de santé ont un grand rôle à jouer là-dessus. C'est vraiment aussi, si l'homme est là, pouvoir lui poser au moins une question. Les puricultrices à l'hôpital, de pouvoir proposer au papa, justement, de changer, de soigner le bébé, plutôt qu'à la maman qui est allongée sur le lit. C'est vraiment, je trouve aussi un axe très important s'il y a des puricultrices qui nous écoutent et des sages-femmes, voire des gynécos aussi, qui puissent justement avoir ce regard envers les pères. Et là, c'est justement le prochain axe que j'aimerais développer avec l'association. C'est s'il y a des associations de parentalité, le père est aussi parfois en angle mort. Ils ont envie, mais il y a un lexique qui ne s'adresse pas du tout à eux. Il y avait un flyer pour les pères qui était tout en rose. C'est encore très stéréotypé, mais du coup, ça va beaucoup moins appeler le papa si le flyer est tout rose. C'est plein de stéréotypes qu'on a parfois en tête, parce que même les assistantes maternelles, ce qui me vient là tout de suite, c'est que dans nos phrases, c'est vraiment de l'inconscient. Il y a un petit garçon à la crèche qui va avoir un sac. Elle va lui dire... Ah, tu pars en voyage, il y a une petite fille, elle va lui dire, tu vas faire les courses.
- Speaker #0
Oui, bien sûr.
- Speaker #1
En fait, c'est vraiment inconscient, en tant qu'homme et en tant que femme, du coup, de pouvoir se...
- Speaker #0
J'ai une fille et un garçon, donc tu sais, je vois très bien ce qu'on leur dit différemment. Et d'ailleurs, pareil, ce qui est hyper intéressant par rapport aussi au truc, c'est que quand ils sont petits, parfois, on peut confondre. Et moi, ma fille, quand elle était petite et qu'on la prenait pour un garçon, tu vois, c'était jamais un sujet. mon fils, quand on le prend pour une fille, on s'excuse auprès de moi, comme si c'était tu vois, comme si on venait d'insulter mes ancêtres, quoi, tu vois vraiment, il y a un côté comme ça et alors évidemment, tu vois sur les jeux, c'est complètement ça on leur dit pas du tout la même chose, ou même dans la manière de vouloir faire attention à eux on va pas les complimenter sur les mêmes choses non plus, une fille, on va tout de suite lui dire t'es hyper élégante, nanana, enfin tu vois alors qu'un garçon, on va le complimenter sur d'autres trucs enfin bref Et même sur ce que tu dis, le fait qu'on parle d'assistante maternelle, ça en dit long. On devrait parler d'assistante parentale en réalité, parce qu'on n'est pas là simplement pour soulager les mères et venir assister les mères dans la mission d'élever de jeunes enfants.
- Speaker #1
Exactement, tu as tout dit. Après, comme le mot congé, c'est un congé maternité.
- Speaker #0
Ça c'est sûr, on ne se repose pas beaucoup dans ce congé maternité. Et par rapport au congé paternité et au retour que tu as eu des personnes qui ont pu suivre ta formation, moi, ce qui m'intéressait, c'est quel était le point de départ, en fait, la motivation de départ pour suivre ta formation ?
- Speaker #1
Donc, c'est vraiment gagner en confiance et pouvoir partager équitablement les tâches et comment, justement, je fais pour moi trouver ma place en tant que père. Notamment, pendant l'accouchement, il y a beaucoup de pères qui se sentent démunis. et bien là On a vraiment travaillé ça avec la maternité de Tourcoing sur quelle est ma place à la maison, comment justement je peux être là, qu'est-ce que je peux faire. Et pareil à la maternité, quel est mon rôle, comment je le prends. C'est intéressant parce qu'il y a même un papa, du coup sa femme est sage-femme. Et donc là, c'est encore un autre niveau parce qu'elle a vraiment des connaissances. Elle a cinq ans d'études, maintenant six ans. Et donc, il y a déjà un gap entre les deux. Et donc lui, il a vraiment envie d'apprendre tout seul pour ne pas toujours avoir à lui demander et qu'il y ait un équilibre dans le couple et que lui puisse facilement trouver sa place. Moi, c'est vraiment ce que j'ai ressenti aussi. C'était comment je fais, comment j'arrive à prendre ma place. Et comme tu le dis, il y a aussi la place à la maison où moi, ma mère, quand j'ai eu un enfant, elle m'a quand même dit t'oublieras pas ton enfant au supermarché. pour te dire à quel point je partais aussi de loin. Je pense que ta femme,
- Speaker #0
personne ne lui a dit.
- Speaker #1
Oui, voilà. Mais en fait, on s'est construit vraiment ensemble parce que j'ai eu un enfant avec elle au bout de six mois. Et donc, on a vraiment appris à se connaître complètement avec la parentalité, en fait.
- Speaker #0
Bravo, parce que déjà que quand tu es ensemble depuis longtemps, c'est dur.
- Speaker #1
Ça a été très riche pour tous les deux parce qu'aujourd'hui, on s'est même associés sur une entreprise. On est vraiment très complémentaires, mais on est aussi très, très, très différents. Et donc, c'est ce qui est très riche, mais ce qui nous demande aussi un travail quotidien énorme, parce qu'on ne se comprend parfois absolument pas sur des visions. Mais par contre, ce qui est fou, c'est quand on a quand même les mêmes projets de vie.
- Speaker #0
Vous allez dans la même direction. C'est ça. Et par rapport à ce que tu disais sur ce que disait ta mère, comment toi, tu as répondu ? Et est-ce que tu constatais aussi parmi les hommes qui... qui font de la formation que... Il y a un peu ce postulat de base où leur entourage part du principe qu'ils seront incompétents dans la paternité et qu'en fait, ils ont tout à apprendre. Et l'inverse est vrai aussi, c'est-à-dire que tu vois, les femmes, on a tendance à attendre d'elles qu'elles sachent tout de suite, ce qui peut être hyper désarmant aussi parce qu'en réalité, comme tu le sais puisque tu es parent, on ne sait rien du tout. Au début, quand on nous donne un enfant dans les bras, c'est vertigineux, tu vois. Pourquoi tu penses qu'il y a ce regard sur les hommes ?
- Speaker #1
Je pense qu'il y a un changement et il y a une certaine pression finalement qui est mise sur les hommes pour assurer aussi sur le champ de la parentalité. Et je trouve que c'est bien aussi parce qu'il y a beaucoup de culpabilité après pour les hommes de mettre trop d'énergie après dans la parentalité. Mais je pense que ça construit des fondations pour tout le reste de la vie. si on s'investit, et c'est le principe des 1000 premiers jours, si on s'investit... À fond dans les 1000 premiers jours de son enfant, on va créer des bonnes habitudes et un lien très fort pour tout le reste de la vie de son enfant. La base des 1000 premiers jours, la première chose que Boris Cyrulnik dit, c'est que les 1000 premiers jours de vie conditionnent la trajectoire de santé de la vie de son enfant. Et donc ça construit aussi le lien, ça construit... Nous on change aussi, notre parc hormonal change aussi. C'est pour ça que si on s'investit dès le début, on va être beaucoup plus attentif aussi à ses besoins hormonalement parlant, parce qu'on va avoir beaucoup plus d'ocytocine, notre niveau d'ocytocine va se synchroniser avec celui de la maman, et donc on va être beaucoup plus en phase aussi dans le couple en fait, alors que si on est décorrélé de son enfant, on va être moins en phase aussi et moins empathique par rapport à ce que vit la mère.
- Speaker #0
Ouais, bien sûr. Et quand tu viens... pour présenter ta formation dans les hôpitaux ? Est-ce que tu sens que l'accueil est bon et qu'il y a vraiment un véritable besoin justement de créer cette possibilité pour les pères de se former finalement à la paternité ?
- Speaker #1
Il y a un besoin pour les pères aussi d'en parler en fait, surtout de pouvoir dire, c'est possible.
- Speaker #0
Moi aussi j'ai ma place et je te parle surtout parce que pour l'instant j'ai pas fait de préparation en physique dans des maternités. J'ai surtout fait des groupes de paroles de pères et ce que me disent les pères en groupe de paroles c'est je n'ai jamais osé en parler en fait à mes amis des sujets que j'ai évoqués ce soir. Parfois même il y en a certains ils n'en parlent même pas à leur femme et c'est surtout ils se disent en fait on vit tous la même chose. Et pourquoi on n'en parle pas quoi ?
- Speaker #1
Du fait de la difficulté de prendre sa place, déjà, est-ce que tu ne penses pas que le problème est aussi peut-être à la base le fait que les hommes aient beaucoup de mal avec les émotions, l'accueil des émotions et le fait de parler de leurs émotions peut-être aussi ?
- Speaker #0
Ah bah c'est sûr, oui, carrément. Être plus vulnérable, juste oser dire les choses, c'est quand même très difficile. On parle de notre enfance. Nous, en tant qu'hommes, c'est quoi l'image de l'homme avec lequel on a grandi ? C'est Rocky, Schwarzy, c'est vraiment on a joué avec des action-mans. C'est que des hommes forts. On a grandi avec cette image. Et tout le temps, il y a ce mythe qui revient du chasseur. Nous, on était chasseurs. Donc forcément, nous, on pourvoit aux besoins de la famille. Et en fait, ça, c'est totalement faux aussi. On a découvert dans les tombes, une fois qu'il y a eu des anthropologues femmes dans les équipes, elles se sont dit, on va aller analyser les bassins dans les tombes des chasseurs. Et en fait, ils se sont rendus compte qu'il y avait 30 à 40 % de femmes. dans les tombes de chasseurs. Et donc ça, c'était une découverte qui a totalement cassé ce mythe, sauf qu'il est encore très très présent dans la société. Le nombre de personnes qui te sortent ça, mais nous, de toute façon, depuis la nuit des temps, c'est nous qui allons chercher la viande, c'est nous qui chassons.
- Speaker #1
Et puis depuis, quand même, chasser te prend un peu moins de temps, donc tu prends ta place plus facilement. C'est ça. Donc ça, c'est un peu la mauvaise foi, tu sais.
- Speaker #0
Et il y a un sociologue, justement, et ça me fait penser à ça, il y a un sociologue qui a fait une étude dernièrement sur comment changer ça, justement, auprès de nos fils. Eh bien, on va plus lui donner un exemple et on va pouvoir l'influencer sur sa capacité à prendre en main les choses quand il sera plus grand, en nous, en étant un exemple en tant que père, en faisant les tâches ménagères, plutôt que s'occuper de lui ou jouer avec lui.
- Speaker #1
Ouais. Et par rapport aux hommes que tu as pu accompagner et aux familles que tu accompagnes, est-ce que tu as eu aussi des retours de leurs compagnes qui ont pu être agréablement surprises par la transformation que ça a pu apporter ? Tu vois que de se préparer davantage, parce que tu me disais avant qu'on enregistre que tu avais des personnes qui étaient venues te voir pour l'accueil de leur deuxième enfant, qui savaient déjà ce que c'était que d'être parent et donc que ça allait avec un lot de difficultés. et qui, pour leur deuxième enfant, ont décidé de se faire accompagner. Est-ce que tu as pu parler avec eux, bien entendu, mais aussi avec leurs compagnes qui ont pu témoigner d'un avant-après, d'un postpartum sans formation, postpartum avec formation ?
- Speaker #0
Je n'ai jamais discuté avec les compagnes, mais par contre, les hommes eux-mêmes, quand ils reviennent en groupe de parole, en deux ans, il y en a un qui a complètement changé de métier. La première fois, il se disait « je vais avoir un enfant dans cinq mois, je ne sais pas comment je vais faire » . Parce que j'ai augmenté en poste, je vais avoir une équipe, je ne me vois pas partir avant eux du boulot et je suis déjà overbooké. Quand je rentre le soir à la maison, je suis KO pour pouvoir justement prendre en charge les charges domestiques. Et donc forcément, ça crée des conflits de couple. Et en deux ans, en fait, il a changé de boulot. Il a décidé de dire à son boss, voilà, moi, je termine à 17h30 et il a décidé de prioriser aujourd'hui. sa vie familiale aussi. Il a revu comme ça son système, et là, il a même réussi aussi à prendre du temps pour lui, à se remettre au sport, sans justement partir dans des marathons ou dans des préparations sportives. Mais le but, c'est vraiment de trouver son équilibre. Et forcément, si on met tout le curseur sur le travail, ça déséquilibre les autres curseurs. Et moi, c'est vraiment un... un travail aussi personnel, parce que j'ai vu mon père principalement le week-end aussi, et il rentrait le soir très tard la semaine, donc c'est une culture aussi que j'ai en moi, et aujourd'hui je suis à 80%, et ne pas travailler le mercredi. J'ai mis quatre ans, je crois, à apprécier de ne pas travailler le mercredi parce que j'avais toujours un peu cette culpabilité en fond, cette envie de travailler ou parfois la tête ailleurs quand je passais du coup un moment de jeu avec mes enfants. Et je trouve que c'est vraiment un travail de longue haleine aussi de travailler sur sa parentalité. C'est un travail sur soi. En fait, pour moi, c'est une occasion magique de vie, une opportunité de pouvoir... évoluer et grandir.
- Speaker #1
On élève les enfants autant qu'ils nous élèvent, je trouve. Et aussi, ce que tu me disais, c'était par rapport au fait d'être véritablement présent dans le moment, de l'importance de partager ses sentiments, de dire je t'aime à ses enfants, mais également de l'incarner. Est-ce que tu veux développer cette idée ?
- Speaker #0
Oui, carrément. En fait, ça sort d'un livre aussi de Belle Hooks qui s'appelle justement À propos d'amour. Et donc, dans son livre, elle dit ... L'amour est ce que l'amour fait. L'amour est un acte de volonté, c'est-à-dire à la fois une intention et une action. Et donc nous ne sommes pas obligés d'aimer, nous choisissons d'aimer. Et en fait, pour moi, cette phrase, elle résonne beaucoup parce qu'il y a beaucoup de pères qui disent « Moi, mon père, il ne m'a jamais dit je t'aime et c'est ce que j'ai envie de changer. J'ai envie de dire plus je t'aime à mon enfant. » Mais donc, dans ce qu'elle dit là, dire je t'aime, c'est aussi l'incarner. L'incarner en étant présent au repas, en changeant une couche, en répondant aux pleurs de son enfant la nuit, en posant son téléphone pour le regarder jouer. Et en fait, tout ça, c'est vraiment des actes d'amour qui se construisent par l'action. Et donc, elle rajoute vraiment considérer l'amour comme une action plutôt qu'un sentiment. C'est assumer une responsabilité. Et donc, voilà, dire je t'aime à son enfant pour qu'il se sente aimé, il peut le ressentir vraiment fort quand aussi c'est montré par les actes et c'est fait de manière aussi constante. Et ça, ça va vraiment lui apporter beaucoup de sécurité intérieure. Et je trouve qu'en tant que papa aussi, ça va vraiment aussi avoir ce sentiment de fierté, de lien très fort qui se crée avec l'enfant. Et ça, c'est beau parce que ça reste après pour toute la vie.
- Speaker #1
Et aussi, c'est hyper important de le dire, que les enfants grandissent avec ce sentiment de sécurité affective, même quand ils ne peuvent pas nous répondre. Et ça, c'est vrai que parfois, c'est plus difficile pour les hommes. d'intégrer cette donnée-là. Et parfois, les hommes ont plus de mal avec la toute petite enfance. Oui,
- Speaker #0
j'ai beaucoup de retours là-dessus et je pense qu'on pourrait passer tout un épisode sur l'attachement, mais globalement, répondre aux pleurs de son enfant, répondre à son enfant et encore plus la nuit aussi en tant que père, parce que si pendant le congé maternité, la femme est à la maison toute la journée avec l'enfant, nous, on peut créer ce lien aussi la nuit. Si la femme a lait, on peut le sortir du berceau pour l'apporter au lit. Ou changer la couche après, par exemple. Voilà, changer la couche après, être en interaction avec lui. Et donc, même pendant l'allaitement, créer ce lien très fort. Et en fait, ce que je dis à beaucoup de papas quand ils me disent « Mais l'enfant, il ne comprend rien avant deux ans. » Moi, j'aime bien aussi quand il grandit. Les deux premières années de vie, il va créer autant de neurones que les 25 autres années après. Il y en a les trois quarts qui ne vont pas lui servir, qui seront élagués. Mais en fait, le moindre geste, pour lui, il apprend. Il apprend tout. Et donc si on a ce regard comme ça de se dire quand mon bébé, il bouge un bras, il fait une action, en fait, ça lui demande énormément d'efforts et c'est un nouvel apprentissage pour lui. Ça va développer aussi notre regard d'admiration. Et moi, je suis tombé amoureux de mon fils quand justement il avait 6 mois parce que je ne faisais plus les tâches machinalement en mode il faut faire ci, il faut faire ça. Je me suis posé à côté de lui, je l'ai regardé, j'ai rien fait.
- Speaker #1
On a plein de conscience.
- Speaker #0
Et là, c'était fou, quoi. Et je me suis dit, c'est exactement pareil pendant l'accouchement, de pouvoir juste, après accueillir ton bébé, lâcher mon portable. Moi, c'est la grosse erreur que j'ai faite à la naissance du premier enfant. Au bout de dix minutes, j'ai pris une photo pour prévenir la famille. Ça m'a coupé totalement toutes mes émotions. Et donc, vraiment, de pouvoir être juste là, ne rien faire, juste profiter, en fait, et le regarder. Et déjà, on va commencer à sentir plein de choses en soi.
- Speaker #1
Je te remercie beaucoup Antoine, c'était super intéressant de discuter de ta formation et de ton parcours. Et j'espère qu'il y aura de plus en plus de personnes qui pourront prendre leur place grâce à ta formation.
- Speaker #0
Oui, j'espère aussi que ça va aider du monde. En tout cas, pour trouver facilement cette formation, elle est disponible sur l'Instagram Devenir Papa. Et après, si vous avez des questions, n'hésitez pas aussi sur Instagram à venir directement me poser des questions. Je vous répondrai avec plaisir.
- Speaker #1
Super. Eh bien, je te remercie et je te dis à très bientôt.
- Speaker #0
Un grand merci à toi Pauline.
- Speaker #1
À bientôt. Voilà, le moment est venu de se quitter. J'espère que vous avez apprécié cet épisode. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir un nouvel invité, un nouveau parcours et se faire embarquer dans un nouveau virage. En attendant, prenez soin de vous et bonne semaine.