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« Etre à l’aise avec l’inconfort et ne pas avoir peur de déconstruire ce qu’on a appris » : Christèle Jalady (Ubisoft) cover
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Voix d’entrepreneurs du droit

« Etre à l’aise avec l’inconfort et ne pas avoir peur de déconstruire ce qu’on a appris » : Christèle Jalady (Ubisoft)

« Etre à l’aise avec l’inconfort et ne pas avoir peur de déconstruire ce qu’on a appris » : Christèle Jalady (Ubisoft)

33min |17/11/2025|

13

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« Etre à l’aise avec l’inconfort et ne pas avoir peur de déconstruire ce qu’on a appris » : Christèle Jalady (Ubisoft) cover
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Voix d’entrepreneurs du droit

« Etre à l’aise avec l’inconfort et ne pas avoir peur de déconstruire ce qu’on a appris » : Christèle Jalady (Ubisoft)

« Etre à l’aise avec l’inconfort et ne pas avoir peur de déconstruire ce qu’on a appris » : Christèle Jalady (Ubisoft)

33min |17/11/2025|

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Description

Christèle Jalady se rêvait interprète, a fait Hypokhâgne et Khâgne, et pourtant… c’est dans le droit qu’elle s’est épanouie. Et pas n’importe où : chez Ubisoft, où elle est aujourd’hui directrice juridique.

Christèle a étudié le droit de la propriété intellectuelle à l’Université de Grenoble, à Stanford et à McGill. Elle commence sa carrière chez Hachette Filipacchi, sur des sujets médias et licensing. En 2008, elle rejoint Ubisoft comme senior legal counsel. Dix-sept ans plus tard, elle dirige une équipe de 60 juristes.

Dans cet épisode de Voix d’Entrepreneurs du Droit, au micro d’Audrey Déléris, Manager Executive chez Fed Legal, Christèle revient sur son parcours, sa vision du management et du leadership, et sur ce qui la pousse à façonner sa carrière.

On a parlé de la valeur “shape your job” chère à Ubisoft, de l’importance d’apprendre à déconstruire, à sortir du cadre, à être à l’aise avec l’inconfort.

De voyages, de la beauté du monde. De cette conviction que nous sommes le premier moteur de notre carrière.

Une conversation inspirante, fluide et lumineuse, qui donne envie de tracer sa propre voie avec exigence, ouverture et audace.


Voici les références de ce podcast :

  • Le podcast avec Philippe ANDRAU où l’on a parlé des changements de secteurs d’activités

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Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix de recruteurs"

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Qui sommes-nous ?

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière.

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    FED Group

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FED Legal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du monde du droit. Leurs points communs ? Une vision entrepreneuriale de leur métier. Des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute !

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Audrey Deleris et je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit, le podcast de Faits de Légal. Aujourd'hui, je reçois Christelle Jaladie, la Chief Legal Officer d'Ubisoft. Christelle, tu as étudié le droit de la propriété intellectuelle à McGill, à l'Université de Grenoble et ensuite à Stanford. Ton premier poste, c'était chez H7 Philippe Aki sur des sujets donc médias et licensing. Et en 2008, tu rejoins Ubisoft où tu es toujours. Donc d'abord, au tout début, en tant que senior legal counsel, et tu as gravi au fur et à mesure les échelons jusqu'à en devenir la directrice juridique en 2024. Alors bonjour Christelle, comment ça va ? Très bien. Ça va ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que j'ai oublié quelque chose dans cette présentation ?

  • Speaker #2

    Je crois pas, c'est un bon résumé.

  • Speaker #0

    Ok, de toute façon, on va en discuter. Et je te remercie beaucoup d'être à mon micro, parce que je crois que tu n'es pas familière de faire des podcasts, donc merci beaucoup de jouer le jeu. Mais bon, comme vous le savez, chers auditeurs, je promets toujours aux personnes qui viennent à mon micro de passer un bon moment. Donc j'espère, en tout cas, je vais tout faire pour que tu passes un bon moment. Première question que j'aime bien poser, c'est comment est-ce que tu t'es retrouvée sur les bancs de la fac de droit ? Ça arrivait comment ?

  • Speaker #2

    J'ai plutôt essayé de ne pas faire du droit au début, vraiment. Parce qu'en fait, mon père était toujours avocat. Et donc je m'étais dit surtout ne pas faire comme mes parents, donc ni avocat, ni prof. Et puis, en fait, après le bon bac, j'ai fait Hippocane. Et après Hippocane, je me suis dit, je n'ai pas du tout envie de faire encore toutes ces matières spécialités. Et donc, je me suis laissée convaincre en me disant, ça va m'ouvrir à plein de choses. Et puis, voilà, on verra bien. Et donc, j'ai testé ça et en fait, j'ai adoré tout de suite.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a plu, justement ?

  • Speaker #2

    En fait, à l'époque, j'ai même commencé par adorer le droit public, qui pour un juriste aujourd'hui me paraît un peu bizarre. Mais je trouvais ça passionnant, en fait, le très pratique. Je trouvais ça intéressant. bosser de droit qu'on se tite, etc. Enfin, bref, tout ce que je ne fais pas aujourd'hui. Et après, c'est plutôt à la fac. J'ai toujours voulu partir à l'étranger. Donc, j'ai fait une partie de mes études à l'étranger. Donc, à McGill, tu le disais tout à l'heure, puis après à Stoneform. Et à McGill, j'ai découvert la propriété intellectuelle. Et ça, c'était vraiment... Là, je me suis dit, ah, en fait, le droit privé, c'est sympa. Et j'ai tout de suite aimé, finalement, la proximité avec l'entreprise, avec le business, avec la création. C'est ça que j'ai trouvé hyper intéressant dans la propriété intellectuelle. Donc, j'ai commencé à Maggie là-bas, qui n'est pas tout à fait notre droit à nous en France, mais c'était déjà très intéressant.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup. En tout cas, tu aurais pu finir prof de droit.

  • Speaker #2

    J'aurais pu finir prof de droit.

  • Speaker #0

    Ça aurait pu être pire.

  • Speaker #2

    Je suis sûre que c'est passionnant aussi, en fait.

  • Speaker #0

    Et alors là, je voudrais venir sur ton expérience chez Hachette. Du coup, tu as géré la partie médias et licences. Mais ça consistait en quoi concrètement ?

  • Speaker #2

    Alors, ce n'est pas Hachette les bouquins. C'est Hachette-Philippaquis, c'était la partie presse à l'époque, qui déjà à l'époque est devenue la gardère active. Et donc en fait, moi j'étais dans le service qui s'occupait de tout ce qui est finalement dérivé de la presse magazine, Elle, Match, etc. Et en fait, on accompagnait toute l'activité de diversification du groupe. Et à un moment, il y avait une activité film, et il y avait un projet où en fait, on devait un petit peu rationaliser le portefeuille. et on a ensuite géré comme un projet la fermeture, enfin le transfert et ensuite la fermeture de cette activité film. Et j'ai trouvé ça hyper intéressant. Voilà, c'est ça, c'est d'être à côté dans l'entreprise, à côté de la création et d'accompagner le développement. C'était intéressant.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à une personne qui nous a été émue parler dans le podcast de Clirance, justement. Je pense que c'est une familière de ça, mais je ne connaissais pas du tout, qui travaille justement avec les films, c'est Myriam. Rack Alambic, du coup, qui travaille sur ces sujets, c'était passionnant aussi. Oui, c'est très intéressant. Justement, donc là, tu as bien corrigé, c'est Hachette Philippe Aki, justement, et pas Hachette tout court. Et après, en 2008, tu as décidé de rejoindre Ubisoft. Et je crois savoir ce qu'on avait parlé quand on s'était rencontrés une première fois, qu'au départ, tu n'étais pas non plus fan de jeux vidéo. Absolument. Comment tu rejoins un géant du secteur sans être fan ? Forcément. Moi, j'imagine, même à la direction juridique, tous les gens avec des manettes dans les mains, en train de jouer.

  • Speaker #2

    Oui. Enfin, pas tout le temps. Ils en rêveraient, mais pas tout le temps. Mais oui. En fait, à l'époque, c'était pas le produit qui m'importait. Ce qui importait, c'était une entreprise internationale. Je voulais absolument garder ça dans mon... Enfin, travailler sur des sujets qui n'étaient pas uniquement franco-français. Ça, c'était important. Une entreprise innovante. Encore une fois, j'avais envie d'accompagner la création et le développement. Et puis, j'avais envie d'être dans une entreprise. française ou pas, mais j'avais envie d'être proche du centre de décision. Je pense que c'est... Je suis toujours convaincue aujourd'hui, mais c'était ça qui me tentait. C'est là que la fonction juridique est la plus intéressante à mon avis, la plus riche. Et donc, je me suis dit, tu es folle, en fait. Tu es complètement folle. Donc, évidemment, je me suis acheté une console à l'époque.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Oui,

  • Speaker #2

    bien sûr. Oui.

  • Speaker #0

    Ok, et depuis tu joues un peu plus ?

  • Speaker #2

    À peine.

  • Speaker #0

    À peine ? À peine. Mais ça n'empêche pas d'être une très bonne directrice. Ça marche,

  • Speaker #2

    j'embauche plein de gens qui jouent.

  • Speaker #0

    Bon, ça va alors. On en a discuté avec Philippe Andraud, qui est l'ancien directeur juridique de Suez et avant de Thomson Technicolor. Et justement, j'ai posé la question des secteurs, parce qu'entre Suez et Thomson, il y a quand même un grand écart. Et pour lui, il ne faut pas forcément être quelqu'un du secteur, ou passionné, ou que justement quelqu'un qui arrive avec un regard un peu nouveau et Il va se former à ces sujets-là sans forcément être passionné.

  • Speaker #2

    Il faut s'intéresser parce que derrière, il faut comprendre l'activité et les enjeux de chacun, etc. Mais il n'est pas obligé d'être tombé dedans quand on est petit.

  • Speaker #0

    J'ai le cas dans un mandat pour l'automobile aussi. On m'avait dit surtout pas de gens trop passionnés. Parce que justement, ça peut altérer un peu le... Dans la direction, il y a des gens qui adorent la voiture et pas forcément... Les paniques. Donc c'est valable aussi pour Ubisoft. T'es arrivé, vous étiez combien dans la direction juridique ?

  • Speaker #2

    Moins de 10.

  • Speaker #0

    Donc petite direction juridique. Oui, oui. Ok. Et depuis, ça a été grandit ?

  • Speaker #2

    Depuis, on a grandi énormément. On a grandi en même temps que le groupe, en fait. Quand je suis arrivée, je pense que le groupe, c'était à peu près 5000 personnes et on était moins de 10 juristes. Et aujourd'hui, on doit être 17 000. Et effectivement, dans la direction juridique, on est un peu moins de 60.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est énorme. Et donc, à l'époque, on faisait... Enfin, j'allais dire, on était plus généraliste, mais on était quand même tous... propriété intellectuelle et droit des affaires, finalement. Et on avait tous soit une expérience professionnelle, soit une étude à l'étranger. Oui, c'était vraiment priorité, ça, pour beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. D'où la volonté d'être dans un groupe international. Absolument. Donc, on ne va pas refaire toutes les étapes de la direction juridique, mais surtout là, pour parler de toi aussi, comment on évolue, justement, dans une direction juridique où vous êtes moins de 10 et là, fois 6 ? euh euh Toi, tu as gravi les gestions. Je n'ai pas mis toute la liste, mais j'ai vu sur LinkedIn, il y a eu plusieurs titres pour le coup. Comme tu disais, tu as grandi avec la direction juridique. Comment ça se passe concrètement ?

  • Speaker #2

    En fait, la direction juridique a évolué parce qu'on a grandi. On a aussi fait de plus en plus de choses parce que le groupe faisait de plus en plus d'activités. Le groupe s'est diversifié. On s'est mis à faire des bouquins, des produits dérivés, des vidéos, des séries télé, des films, etc. On a accompagné cette activité, la blockchain, etc. Donc, on fait de plus en plus de choses. On a grandi en termes de taille d'équipe. Donc, on a dû manager. Il y a des gens qui ont managé. Et moi, c'est un truc qui me passionne encore aujourd'hui. C'est vraiment cette casquette de manager, people manager, c'est-à-dire accompagner les gens. Moi, j'ai eu la chance d'avoir des managers qui m'ont accompagnée. Et je pense que c'est important de transmettre. Ça m'intéresse beaucoup. Donc, voilà, à un moment, on s'est spécialisé. Au sein de la direction, on s'est dit, OK, on ne peut pas tous continuer à faire de tout. Il faut aussi qu'on accompagne, en plus de précision, plus de technicité, certains sujets. Et donc, on a créé des sous-groupes ou des départements, si tu veux, des expertises privacy, musique, droit de la conso, etc., droit du travail, au fur et à mesure.

  • Speaker #0

    Et toi, tu étais toujours, évidemment, avec une partie IP.

  • Speaker #2

    Oui, il y a toujours de l'IP, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et c'est Cécile Russel qui t'a recrutée à l'époque ? Oui, bien sûr. Qui est donc l'ancienne directrice juridique qui a évolué dans le groupe. Exact. Et t'es quand même restée longtemps. Enfin, ça en tuait toujours, du coup. Et je me permets de dire ça parce que moi, ça fait 15 ans, donc ça fait un tout petit peu moins, mais on est quand même pas loin. Et comment on reste aussi longtemps dans une structure ? Même si je sais, au fond, moi, est-ce que je pense qu'on pense la même chose ? Mais toi, pourquoi t'es restée aussi longtemps ? Oui, pourquoi et comment ça se passe ? Parce qu'il y a plein de gens qui bougent, surtout, il faut le cliché de dire ça, mais il y a des gens qui bougent tous les 2-3 ans, c'est vrai, pas forcément, mais pas mal. Et quand c'est assez rare, maintenant, les gens qui restent aussi dans une structure ?

  • Speaker #2

    Alors, ce n'était pas intentionnel, clairement. Je me souviens, la première année, je découvrais tellement de choses que je me disais à chaque découverte, je me disais, mais ne t'inquiète pas, un jour, ça fera un an que tu es là et tu sauras tout. beaucoup plus de choses et tu seras beaucoup plus confortable. Bon, effectivement, je suis restée plus longtemps. Je ne sais pas. En fait, j'ai l'impression mille vies pro à l'intérieur du bi. C'est pour ça que moi, je suis restée. L'ensemble du groupe est comme ça, c'est-à-dire qu'il t'offre toujours plein d'opportunités. Il y a plein de possibles. Et effectivement, Cécile Roussel que tu mentionnais m'a toujours... permis ça, nous a toujours permis, j'ai l'impression. Après, effectivement, il faut saisir les opportunités, etc. Mais moi, je faisais de la propriété intellectuelle, après manager, un, puis deux, puis trois, et puis plus. Après, on se met sur des contentieux, on se met sur des acquisitions. Je n'avais jamais fait de MNR avant d'arriver chez Ubi, puis on en a fait plusieurs. Donc, il y a cette volonté de faire grandir. et puis je te dis, j'ai vraiment l'impression d'avoir fait Plein de jobs. Donc en fait, même si des fois tu te dis tiens, pourquoi pas ? Oui, parce que tu vois bien, comme tu disais tout à l'heure, les gens qui bougent autour. Moi, j'ai bougé en interne en fait, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Et justement, tous ces sujets qui sont venus se rajouter, comment ça s'est fait ? Est-ce que c'est toi qui as levé la main en disant je voudrais travailler sur d'autres sujets ? Est-ce qu'on t'a imposé parce que quelqu'un le fasse, comme ça arrive parfois ? Ou on t'a posé la question, Christelle, est-ce que tu es prête à faire d'autres choses ?

  • Speaker #2

    Les deux. En fait, il y a vraiment des sujets où, effectivement, on découvrait tous. C'était 2016-2017, je pense. Il y a eu la grande époque, la grande découverte des patent straws. Donc, c'est ces sociétés qui rachètent des brevets et qui, derrière, assignent la terre entière pour les monnayer. Donc, on n'avait ni les uns ni les autres fait particulièrement de brevets. Et du coup, on a un peu tous... On était plusieurs seniors à l'époque et on a été plusieurs... Se mettre au droit des brevets avec des cabinets US et on a bossé, on a monté en compétence sur ces sujets-là. On n'est bien sûr pas devenus des experts en droit des brevets, mais suffisamment pour gérer en étant in-house avec les cabinets. Donc, il y a une partie qui s'impose à toi parce qu'un jour, tu es assigné.

  • Speaker #0

    Oui, donc il faut le gérer. Donc,

  • Speaker #2

    il faut le gérer, c'est tout. Le groupe va faire tel ou tel. Encore une fois, je mentionnais la blockchain. Les séries télé, quand on se met à faire ça, bien sûr que la direction juridique accompagne cette activité-là. Donc ça, ça s'impose à nous, mais c'est passionnant. Je trouve d'enrichir constamment sa palette pour un jury, c'est intéressant. Et puis après, il y a des fois, effectivement, il faut lever la main. Il ne faut rien, mais si on veut, on peut lever la main. On dit souvent chez Ubi, tu peux shape ton job. Donc tu peux essayer de le façonner. Et c'est assez vrai, oui, vraiment. Et effectivement, ça devait être 2020 ou 2021, je pense, je me suis dit, bon, j'avais déjà fait énormément de choses et je maîtrisais, on va dire, plus ou moins ces choses-là. Et je me suis dit, tiens, il y a un point qui était en train de se développer, mais de façon un peu organique, comme très souvent chez Ubi. C'était le droit du travail, on va dire, international. pur droit français. Et effectivement, j'ai levé la main, entre guillemets, en me disant, moi, ça, ça m'intéresserait si t'as envie que j'aide à structurer, si j'ai une place pour que je contribue, ça m'intéresse. Et du coup, ouais, bon coup.

  • Speaker #0

    J'ai récupéré.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, ils sont nombreux. Je ne suis toujours pas experte en droits du travail, pour le coup, mais ce n'est pas mon rôle.

  • Speaker #0

    Oui, tu as le regard qui fait de voir ce qui ne va pas ou comment le faire et d'aller vers les personnes expertes.

  • Speaker #2

    On a structuré une équipe. Et puis, effectivement, c'est aussi accompagner le développement du groupe parce qu'à un moment, il y a eu besoin de se dire qu'on est 17 000, etc. Il y a beaucoup d'indépendance chez Ubi dans les filiales, etc. Ce qui est voulu et ce qui est très, très bien. Et à un moment, on s'est dit, il faut quand même qu'il y ait une harmonisation, une cohérence dans la façon de gérer l'humain à travers l'intégralité du groupe, sur certains sujets clés. Donc, on contribue à ça.

  • Speaker #0

    Ok. Et il y a quelque chose que tu as dit qui est vraiment important, c'est que Cécile Russel, ton ancienne directrice juridique, qui est toujours là, elle t'a laissé faire aussi... Et ça, je pense que c'est un point hyper important, parce que ceux qui écoutent ce podcast, je répète beaucoup les choses, mais je suis convaincue en fait que C'est aussi à nous, à n'importe qui dans n'importe quel secteur, de faire notre job pour le coup, enfin de faire notre job, de le façonner justement. Je suis assez d'accord avec ça, qu'il ne faut pas attendre qu'on nous donne les choses, il faut aussi aller les chercher, même si ça veut dire sortir de sa fiche de poste, et même si ça veut dire faire du 120%, si on a vraiment envie de faire les choses, il faut aller les décrocher nous-mêmes, mais il faut aussi qu'on nous laisse faire les choses. Et c'est vrai que les gens, malheureusement, n'ont pas la structure et pas forcément les managers qui sont ouverts à ça. et c'est vrai que c'est une rencontre de deux personnalités, deux projets il faut que ça s'amène bien donc je suis contente que tu aies eu toi l'envie de faire ça et qu'on t'ait laissé faire aussi parce que c'est une carrière,

  • Speaker #2

    ça se construit oui ça se construit comme ça tu bâtis sur ce que tu as fait avant donc il y a une confiance finalement qui se construit tu connais l'implication l'engagement qu'il va y avoir voilà Je me suis mis à acheter des bouquins de droit social, et j'ai arrêté. Mais je veux dire, tu sais comment vont interagir les personnes, et puis après, tu n'es pas toute seule non plus. Bien sûr, mais effectivement, souvent, je trouve qu'aujourd'hui, on attend que ça vienne à soi. Et ça, c'est vraiment, on est le premier moteur de sa propre carrière, de ses envies. Moi, je dis souvent à l'équipe, ou quand j'ai l'occasion de... On est en évolution dans la structure de l'équipe, etc. régulièrement. En fait, si je ne sais pas ce dont vous avez envie, c'est difficile de penser aux gens sur autre chose, comme tu disais, un tout petit peu plus que le poste actuel.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #2

    il faut l'exprimer.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et parfois, les gens ne le disent pas. Et c'est dur d'aller le chercher pour le coup, et les gens n'osent pas trop. Ils se disent « je suis content, c'est bien » , et au final, ils pensent qu'il leur manque quelque chose. Et du coup,

  • Speaker #2

    ils vont chercher ailleurs.

  • Speaker #0

    Oui, alors je trouve que... Je peux faire que les gens restent. Oui, exactement. Donc non, ça c'est hyper intéressant et c'est vraiment... Moi, je suis persuadée que c'est à chacun d'entre nous de faire en sorte d'aller aussi se développer en interne, même si pour faire autre chose. Mais en tout cas, il faut aussi laisser faire ses équipes.

  • Speaker #2

    Exactement, il faut l'accueillir aussi, absolument.

  • Speaker #0

    On parlait de projet et que tu as du coup forcément élargi ton périmètre, surtout en donnant directeur juridique. Comment on devient directrice juridique d'une équipe dans laquelle on est depuis 16 ans, quand tu es devenue directrice juridique du coup ?

  • Speaker #2

    Écoute, ça implique sur les raisons pourquoi c'est moi. J'ai envie de te dire, je ne sais pas exactement. Je pense que j'avais... Justement, moi, je ne suis pas experte. Je ne me suis pas construite dans une expertise en me disant « je vais rester dans cette expertise-là » . J'ai toujours eu envie d'avoir une grande variété de sujets aussi. Donc, je pense que ça, ça a joué. Et puis, le fait d'être vraiment people manager et avoir envie de continuer à construire ça, même si c'est parfois très énergivore, on va dire ça comme ça. Donc, je pense que c'est cette double casquette, entre guillemets, qui était logique. Après, ça implique un changement de posture, un petit peu en interne, c'est sûr, qui ne vient pas forcément tout de suite, mais qui se développe. En conscience, intentionnellement, il faut se dire je ne suis plus exactement dans le même rôle qu'avant, dans la même posture qu'avant. Il faut l'accepter aussi parce que forcément, le regard des autres change ou la parole des autres change. Donc pour moi, il était important de m'entourer de personnes qui continuent à me dire les choses. Ça, c'est clé. En tout cas, pour moi, c'est clé. Donc effectivement, il faut... J'héritais d'une structure, mais je voulais, et de personnes évidemment, et ils sont top, donc j'ai beaucoup de chance. Mais il fallait aussi qu'on se mette d'accord sur de nouvelles règles, entre guillemets. Et en fait, j'ai effectivement besoin de continuer à avoir des gens qui sont capables de me dire, là tu te plantes, ou est-ce que vraiment tu as pensé à ça, etc. Parce que sinon, la meilleure façon de se planter, c'est d'être tout seul et de faire ses choix tout seul, sans considérer d'autres prismes que sa propre. propres perspectives,

  • Speaker #0

    etc. Mais ça, c'est en effet un élément hyper important, ça revient tout seul, parce qu'on est dans un peu ce qu'on appelle la voie d'entrepreneur, aussi d'entrepreneuriat, même si on est en interne pour le coup, et ce qui revient tout le temps, c'est qu'on n'est jamais tout seul, on ne peut jamais faire les choses qui sont en interne, en externe, qu'on soit avec sa tête de sa propre société ou salariée, on n'y arrive jamais tout seul, en tout cas, ou on le ferait moins bien, en tout cas.

  • Speaker #2

    On le fait moins bien, mais c'est moins sympa aussi, pour être honnête. Moi j'ai encore envie de m'amuser, d'apprendre, et donc effectivement, il faut avoir envie de... Il faut s'entourer de personnes qui te challengent, qui te nourrissent, qui te donnent envie, etc. Et effectivement, de gens qui performent. C'est l'équipe qui fait avancer. Moi, je suis là, mais toute seule, je ne fais rien.

  • Speaker #0

    Et justement, là, je parle un peu d'entrepreneuriat. Est-ce que tu te considères un peu comme intrapreneur, entrepreneur depuis 16 ans ? Enfin, 17 ans, du coup, que tu es chez Miseoft ? Tu as le droit de dire non, même si le titre du podcast s'appelle Entrepreneur du droit. Je ne t'en voudrais pas.

  • Speaker #2

    C'est ton liberté. Je ne sais pas si je me sens entrepreneur. Je me sens... Parce qu'en fait, j'ai beaucoup de respect pour les gens qui osent se lancer tout seuls, qui construisent quelque chose, qui se trompent plein de fois, qui recommencent. Je ne sais pas si j'ai tout ça. Mais... Ce que je retrouve, c'est effectivement cette volonté de construire, d'avancer, d'évoluer, d'apprendre, pas avoir peur de se tromper. Effectivement, c'est des points dans lesquels je me retrouve, que j'essaie d'expliquer, d'appliquer toujours. Je ne te dis pas que j'adore me tromper.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    mais les gens connaissent qu'ils rigoleraient en m'entendant. J'adore pas me tromper, mais c'est le jeu en fait. Parce que sinon, on fait toujours la même chose. Et moi, c'est ce qui me nourrit. J'ai envie de continuer à apprendre, à avancer, à évoluer.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que Ubisoft t'a permis de faire ça avec toutes les matières que tu as citées. Et là, c'est vrai qu'il y a plein de projets, j'imagine, dont on n'a pas connaissance, pour le coup, qui sont venus depuis le début. Et là, il y a un projet bien particulier chez Ubisoft. C'est la création d'une nouvelle filiale. On prononce Vantage. Vantage Studio. pas correctement, qui est co-détenue par les gens chinois Tencent. Pour le coup, tu peux nous en parler un petit peu. J'imagine que la direction juridique a été un petit peu...

  • Speaker #2

    Alors écoute, c'est pas tout débouclé, donc je...

  • Speaker #0

    Donc on ne saura rien aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Non, c'est pas ça. Mais effectivement, sur l'opération elle-même, je ne peux pas dire grand-chose. En revanche, c'est absolument passionnant pour l'équipe et pour une direction juridique d'accompagner une opération comme celle-là, qui implique effectivement un investissement minoritaire. un grand patronariat, une structuration du groupe différente de ce qu'elle a été pendant longtemps. Effectivement, on place plusieurs franchises très connues et très célèbres dans cette filiale. J'ai lu

  • Speaker #0

    Assassin's Creed. Oui, Assassin's Creed, Far Cry, Rainbow Six, absolument.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai que du coup, pour nous juristes, d'accompagner ça, c'est absolument passionnant. On fait des choses qu'on n'a jamais faites. On est au cœur du réacteur. Oui,

  • Speaker #0

    la direction qui est vraiment impliquée dans le projet. Absolument,

  • Speaker #2

    absolument. Alors, c'est énormément de choses à faire, c'est plein de petites choses, plein de méga choses. Mais effectivement, ça a fait intervenir beaucoup de spécialités dans l'équipe aussi. Donc, c'est vrai que c'est un projet autour duquel on se regroupe, on se resserre, on veut tous avancer. On a des délais, bien sûr, etc. Mais c'est vraiment un projet... Tellement impactant pour le groupe que c'est passionnant d'en faire partie.

  • Speaker #0

    Oui, chacun a sa fidélité, j'imagine. Absolument. Elle a sa petite patte, mais tellement importante. Exactement. Rapportée, oui. Génial. Et c'est vrai que c'est quelque chose qui revient souvent, que ce soit les acquisitions, les revendes, les partenariats, même parfois les situations très, très compliquées pour le coup. J'ai pas mal de juristes que je vends d'entretien, puis parfois me le disent un peu à demi-mot, mais même si c'est extrêmement compliqué au niveau humain, quand il y a des débats, par exemple. Les juristes, en général... Ils ont du mal à le dire, mais c'éclate en fait. C'est très dur humainement, mais parce que c'est juridiquement hyper intéressant. Et ça montre encore une fois que le juriste est extrêmement important pour l'entreprise, pour le groupe, quand ça va bien, mais aussi quand ça va mal, quand il y a plein de projets.

  • Speaker #2

    C'est impactant humainement. Donc, effectivement, parfois, c'est dur en fonction de la nature du projet qu'on doit accompagner. Mais effectivement, encore une fois, on ne fait pas 45 fois la même chose. Parce qu'effectivement, sinon, au bout de deux ans, on change.

  • Speaker #0

    Épreuve en est, tu as fait plein de choses différentes.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    Maintenant, je fais juste un petit virage pour parler d'IA, parce que maintenant, on ne peut pas passer d'échange sans parler d'IA.

  • Speaker #2

    On ne peut pas prendre la parole sans en parler. C'est impossible, du coup.

  • Speaker #0

    J'ai écouté l'une des interviews. Tu veux dire la seule ? C'est toi qui l'as dit, du coup.

  • Speaker #2

    La seule. Ils sont très intéressants, du coup.

  • Speaker #0

    Avec Christophe Roquilly et Nicolas Martin d'Hermès. C'est un interview croisé. Je vous mettrai le lien dans le podcast, parce que c'était très intéressant d'avoir cet interview croisé. Et quand tu parlais d'IA générative, je vais me permettre de te citer, pour le coup. Tu as dit, au sein de la direction juridique, on a appris à prompter. Ça s'apprend plus difficilement pour moi que pour les plus jeunes dans l'équipe. Est-ce que c'est vrai, du coup, que c'est plus compliqué ?

  • Speaker #2

    Malheureusement pour moi, oui, c'est vrai. C'est vrai ? Je ne veux pas faire de généralité, mais oui, je ne suis pas un orlé adopteur, ce n'est pas aisé pour moi. Je ne dis pas que je suis encore au pigeon voyageur, mais il y a des choses qui s'apprennent plus difficilement. Quand on a pris l'habitude, ce n'est pas tellement une question d'âge, mais c'est quand on a pris l'habitude de faire certaines choses d'une certaine façon. Donc oui, j'ai plein de... plus jeunes que moi, qui apprennent beaucoup plus vite, qui...

  • Speaker #0

    Sur le prompt lui-même, c'est ça du coup ? Oui,

  • Speaker #2

    sur le prompt, qui testent plein d'outils différents, etc. Plus naturellement que moi.

  • Speaker #0

    Et du coup, eux, ils apprennent au reste de l'équipe aussi ? Ils testent des choses ?

  • Speaker #2

    Oui, absolument. On a depuis longtemps une structure innovation au sein de la direction juridique qui justement nous pique pour qu'on avance, pour qu'on évolue, pour qu'on regarde ce qui se fait ailleurs. C'est clé, en fait.

  • Speaker #0

    Au sein de la direction juridique ? Oui, absolument. Vous aviez gagné, je crois, le trophée... le trophée du droit de l'innovation, c'est ça ? Juste comme ça, du coup ? C'était quelque chose avec les lapins crétins ? Oui,

  • Speaker #2

    on avait fait des vidéos. En fait, on avait...

  • Speaker #0

    Avec un chat de botte ou une...

  • Speaker #2

    Il y avait des vidéos lapins crétins pour justement expliquer la privacy. Oui,

  • Speaker #0

    génial.

  • Speaker #2

    Oui, c'était très fun. Oui, c'est important. En plus, sur des sujets comme la privacy, mais c'est important de faire comprendre par des moyens plus...

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    plus fun. Et Ubisoft permet en plus d'écouter ton personnage. Oui,

  • Speaker #0

    Ubisoft, c'est une bonne candidature pour ça, c'est clair. C'est vrai que c'est une question qui revient souvent avec l'IA, forcément, puis j'enfonce vraiment des portes ouvertes en disant ça, mais il y a quand même beaucoup qui disent, en tout cas pas mal de gens, de directeurs juridiques que je rencontre, qui disent qu'en effet, les plus jeunes juristes savent prompter, ce qui est très curieux pour le coup, mais ils n'ont pas forcément le recul pour analyser, en fait, ils n'ont pas de recul forcément pour bien poser le bon prompt avec les bons angles. Et aussi pour bien analyser la réponse. Parce qu'il n'y a pas forcément toute l'expérience juridique derrière.

  • Speaker #2

    Oui. Tu n'es pas forcément d'accord avec ça ? Non, je n'ai pas vraiment expérimenté ça. Après, de toute façon, ils font rarement... Je veux dire, s'ils sont vraiment juniors, ils font rarement tout seuls. Donc, effectivement, il y a quelqu'un qui est leur manager qui va les aider à réfléchir, faire ensemble. Ce n'est pas spécifiquement lié à l'IA ou autre chose. Mais je n'ai pas... particulièrement remarqué ça en fait. Ok, intéressant.

  • Speaker #0

    Merci pour ce point de vue. On va revenir à toi. Est-ce que t'as eu des mentors dans ta carrière ?

  • Speaker #2

    J'ai toujours eu, ouais, j'ai eu beaucoup de chance. Tu citais Cécile Roussel tout à l'heure. J'ai eu beaucoup de chance avec mes managers. Cécile comme manager depuis 17 ans, j'ai énormément de chance. Et avant, également chez Hachette, Philippe Aki. En fait, Cécile, elle t'accompagne, elle te fait grandir, elle te laisse, c'est ce que tu disais tout à l'heure. Et en fait, quand tu as envie d'évoluer et de voir si tu es capable d'autre chose, il faut quelqu'un qui accueille ça. Et effectivement, Cécile, elle est capable de faire ça, de donner sa confiance tout en permettant de grandir, tout en stimulant aussi. Donc oui, je la rangerais dans cette catégorie de personnes.

  • Speaker #0

    Je pense qu'elle sera contente si elle écoute.

  • Speaker #2

    Si jamais elle écoute.

  • Speaker #0

    Et alors, tu n'es pas devenue juriste. Est-ce que tu avais un rêve d'enfant, un métier passionné ? Oui,

  • Speaker #2

    et puis quand ça ne s'est pas fait, c'était la fin. La fin du monde.

  • Speaker #0

    On peut savoir ce que c'est. Oui,

  • Speaker #2

    bien sûr. Je voulais faire interprète.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    Oui, je voulais faire interprète. Et donc, à l'époque, je ne sais plus si ça existe toujours aujourd'hui, mais il y avait une école d'interprétariat à Genève. À Genève, je ne sais pas. Ok. Je ne sais pas pourquoi je m'étais mise en idée d'aller là-bas, bref. Et alors, quand je n'ai pas été prise directe, c'était la fin du monde. J'avais l'impression que... Mais c'était ça que je voulais faire. Je voulais faire interprète. Je trouve ça passionnant. D'abord, je trouve qu'ils ont une capacité à entendre et à parler en même temps qu'ils et à traduire qui. Juste impressionnant. Et je trouvais intéressant de... Oui,

  • Speaker #0

    c'est vraiment pas de doctrine, c'est vraiment interprète. Interprète, live, à l'oral. Oui, oui.

  • Speaker #2

    Oui, pas à l'écrit.

  • Speaker #0

    Je peux me permettre de te demander comment tu as eu cette idée ? C'est quand même ultra précis, du coup. Eh bien,

  • Speaker #2

    je ne me souviens pas.

  • Speaker #0

    D'accord. C'était très très jeune ou c'était quand même déjà un peu plus grand ?

  • Speaker #2

    Non, j'étais quand même à l'école. Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    C'est quand même très précis.

  • Speaker #2

    Et je trouvais ça passionnant de faire que les gens arrivent à se parler. Les gens qui n'ont pas la même langue et qui n'ont pas la même culture, etc. arrivent à se comprendre. Je trouve ça génial.

  • Speaker #0

    De manière très simultanée. Oui, absolument.

  • Speaker #2

    Je trouve ça incroyable. Et donc j'aurais adoré ça. Je pense que j'aurais adoré. Mais bon,

  • Speaker #0

    c'est très bien ça. Mais non,

  • Speaker #2

    je pense que je faisais que des langues pas... Pas assez original.

  • Speaker #0

    Français, anglais, espagnol. Et puis, je m'étais mis au chinois, mais ce n'est pas du tout assez haut niveau pour en faire un job. Voilà.

  • Speaker #1

    OK, merci. Heureusement que le droit est passé par là. Est-ce que tu as des inspirations dans la vie que tu voudrais bien nous partager ? Des choses que tu aimes faire, à part lire des livres de droit social ?

  • Speaker #0

    Je crois que j'ai dit que je ne l'avais pas lu en entier. En fait, ce que j'aime par-dessus tout, en dehors, c'est voyager.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    En famille, bien sûr. la plupart du temps, ou entre amis, mais voyager. Découvrir d'autres choses, découvrir, un, la beauté du monde. La France, c'est super, et j'adore Paris, mais il y a quand même pas mal d'autres choses sympas. Oui, c'est vraiment les voyages. C'est ce que je préfère.

  • Speaker #1

    Et t'as un prochain voyage en tête sur Tatoo ? Ou le voyage de rêve que t'as pas encore réalisé, que t'aimerais faire ? Oh, mais il y en a plein !

  • Speaker #0

    J'aimerais aller au Japon. Je suis jamais allée au Japon.

  • Speaker #1

    il me saoult qu'on m'avait parlé en plus, je crois. Je suis jamais allée au Japon,

  • Speaker #0

    ça m'intrigue beaucoup ce mix de civilisations très anciennes et puis trucs complètement futuristes. Et je voudrais retourner en Égypte, parce que ça date. Alors je suis sûre que les pyramides n'ont pas beaucoup changé, mais j'ai quand même très envie de retourner.

  • Speaker #1

    On te souhaite d'aller au Japon et de retourner en Égypte. Voilà. Est-ce que tu as un conseil que tu aimerais donner ou que tu aurais aimé qu'on te donne à l'époque quand tu as commencé ta carrière ?

  • Speaker #0

    Une bonne question. En fait, oui. Finalement, c'est ne pas avoir peur de, quelque part, de déconstruire ce qu'on a appris à la fac. C'est-à-dire qu'il faut absolument apprendre, bien sûr, ses clés. Et d'ailleurs, on ne recrute que des gens qui ont un savoir, un parcours, etc. Mais on est tout le temps en train d'apprendre. Et finalement, sur la somme des choses qu'on a apprises à la fac, en pratique, on ne sert pas toujours de tout ou pas beaucoup de tout ou pas beaucoup de grand-chose. Et en fait, il faut être à l'aise avec ça. C'est-à-dire qu'il faut avoir acquis beaucoup de choses, mais surtout une façon de réfléchir, une façon de continuer à apprendre. Avoir envie. Pas de se dire, c'est comme ça qu'on fait. Je sais, je sais. Non, les gens qui disent, moi je sais, je sais, je sais. On n'apprend plus rien, quoi. Donc, c'est peut-être ça. Parce que ça génère un inconfort. C'est plus rassurant quand on sait. Donc, il faut être à l'aise avec l'inconfort. De se dire, je ne sais pas tout, et je vais probablement changer de façon de faire. En apprendre d'autres. Voilà.

  • Speaker #1

    Donc être à l'aise avec l'inconfort et oser dire qu'on ne sait pas.

  • Speaker #0

    Oui, et puis mettre en cause ce qu'on a appris ou être à l'aise avec ça. Ok,

  • Speaker #1

    merci Christelle pour ce partage. Merci Audrey. Est-ce que tu as un dernier mot pour les auditeurs, pour qui tu veux ?

  • Speaker #0

    Oui, deux probablement. Faites du droit, ça mène à des tonnes de choses absolument passionnantes. Et n'ayez pas peur de façonner votre job. C'est clé. Pas grand monde le fera pour vous sinon.

  • Speaker #1

    Merci pour ce dernier mot très impactant pour le coup. Est-ce que tu as passé un bon moment, Christelle ?

  • Speaker #0

    Très bon.

  • Speaker #1

    Ça va ? Tu vois ?

  • Speaker #0

    Ça va être la deuxième interview, mais c'est OK.

  • Speaker #1

    OK. Bon, écoutez, si vous avez envie d'interviewer Christelle, c'est le moment, du coup. Merci en tout cas d'avoir accepté. Moi aussi, j'ai passé un très bon moment, je suis sûre. que nos auditeurs aussi. Merci encore pour ta sincérité et on a un petit peu ri aussi parce que je crois que tes collaborateurs aiment bien t'entendre rire. Écoute,

  • Speaker #0

    parfois ils m'entendent rire. C'est important. C'est important. Autre chose à s'amuser.

  • Speaker #1

    Exactement. Merci encore Christelle et merci à tous de nous avoir écoutés. J'espère que vous avez passé un bon moment comme moi j'ai pu le passer aujourd'hui avec Christelle. Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Merci à tous.

  • Speaker #2

    Merci pour votre écoute Nous espérons que ce temps de partage vous a plu Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière

Description

Christèle Jalady se rêvait interprète, a fait Hypokhâgne et Khâgne, et pourtant… c’est dans le droit qu’elle s’est épanouie. Et pas n’importe où : chez Ubisoft, où elle est aujourd’hui directrice juridique.

Christèle a étudié le droit de la propriété intellectuelle à l’Université de Grenoble, à Stanford et à McGill. Elle commence sa carrière chez Hachette Filipacchi, sur des sujets médias et licensing. En 2008, elle rejoint Ubisoft comme senior legal counsel. Dix-sept ans plus tard, elle dirige une équipe de 60 juristes.

Dans cet épisode de Voix d’Entrepreneurs du Droit, au micro d’Audrey Déléris, Manager Executive chez Fed Legal, Christèle revient sur son parcours, sa vision du management et du leadership, et sur ce qui la pousse à façonner sa carrière.

On a parlé de la valeur “shape your job” chère à Ubisoft, de l’importance d’apprendre à déconstruire, à sortir du cadre, à être à l’aise avec l’inconfort.

De voyages, de la beauté du monde. De cette conviction que nous sommes le premier moteur de notre carrière.

Une conversation inspirante, fluide et lumineuse, qui donne envie de tracer sa propre voie avec exigence, ouverture et audace.


Voici les références de ce podcast :

  • Le podcast avec Philippe ANDRAU où l’on a parlé des changements de secteurs d’activités

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Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix de recruteurs"

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Qui sommes-nous ?

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière.

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    FED Group

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FED Legal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du monde du droit. Leurs points communs ? Une vision entrepreneuriale de leur métier. Des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute !

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Audrey Deleris et je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit, le podcast de Faits de Légal. Aujourd'hui, je reçois Christelle Jaladie, la Chief Legal Officer d'Ubisoft. Christelle, tu as étudié le droit de la propriété intellectuelle à McGill, à l'Université de Grenoble et ensuite à Stanford. Ton premier poste, c'était chez H7 Philippe Aki sur des sujets donc médias et licensing. Et en 2008, tu rejoins Ubisoft où tu es toujours. Donc d'abord, au tout début, en tant que senior legal counsel, et tu as gravi au fur et à mesure les échelons jusqu'à en devenir la directrice juridique en 2024. Alors bonjour Christelle, comment ça va ? Très bien. Ça va ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que j'ai oublié quelque chose dans cette présentation ?

  • Speaker #2

    Je crois pas, c'est un bon résumé.

  • Speaker #0

    Ok, de toute façon, on va en discuter. Et je te remercie beaucoup d'être à mon micro, parce que je crois que tu n'es pas familière de faire des podcasts, donc merci beaucoup de jouer le jeu. Mais bon, comme vous le savez, chers auditeurs, je promets toujours aux personnes qui viennent à mon micro de passer un bon moment. Donc j'espère, en tout cas, je vais tout faire pour que tu passes un bon moment. Première question que j'aime bien poser, c'est comment est-ce que tu t'es retrouvée sur les bancs de la fac de droit ? Ça arrivait comment ?

  • Speaker #2

    J'ai plutôt essayé de ne pas faire du droit au début, vraiment. Parce qu'en fait, mon père était toujours avocat. Et donc je m'étais dit surtout ne pas faire comme mes parents, donc ni avocat, ni prof. Et puis, en fait, après le bon bac, j'ai fait Hippocane. Et après Hippocane, je me suis dit, je n'ai pas du tout envie de faire encore toutes ces matières spécialités. Et donc, je me suis laissée convaincre en me disant, ça va m'ouvrir à plein de choses. Et puis, voilà, on verra bien. Et donc, j'ai testé ça et en fait, j'ai adoré tout de suite.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a plu, justement ?

  • Speaker #2

    En fait, à l'époque, j'ai même commencé par adorer le droit public, qui pour un juriste aujourd'hui me paraît un peu bizarre. Mais je trouvais ça passionnant, en fait, le très pratique. Je trouvais ça intéressant. bosser de droit qu'on se tite, etc. Enfin, bref, tout ce que je ne fais pas aujourd'hui. Et après, c'est plutôt à la fac. J'ai toujours voulu partir à l'étranger. Donc, j'ai fait une partie de mes études à l'étranger. Donc, à McGill, tu le disais tout à l'heure, puis après à Stoneform. Et à McGill, j'ai découvert la propriété intellectuelle. Et ça, c'était vraiment... Là, je me suis dit, ah, en fait, le droit privé, c'est sympa. Et j'ai tout de suite aimé, finalement, la proximité avec l'entreprise, avec le business, avec la création. C'est ça que j'ai trouvé hyper intéressant dans la propriété intellectuelle. Donc, j'ai commencé à Maggie là-bas, qui n'est pas tout à fait notre droit à nous en France, mais c'était déjà très intéressant.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup. En tout cas, tu aurais pu finir prof de droit.

  • Speaker #2

    J'aurais pu finir prof de droit.

  • Speaker #0

    Ça aurait pu être pire.

  • Speaker #2

    Je suis sûre que c'est passionnant aussi, en fait.

  • Speaker #0

    Et alors là, je voudrais venir sur ton expérience chez Hachette. Du coup, tu as géré la partie médias et licences. Mais ça consistait en quoi concrètement ?

  • Speaker #2

    Alors, ce n'est pas Hachette les bouquins. C'est Hachette-Philippaquis, c'était la partie presse à l'époque, qui déjà à l'époque est devenue la gardère active. Et donc en fait, moi j'étais dans le service qui s'occupait de tout ce qui est finalement dérivé de la presse magazine, Elle, Match, etc. Et en fait, on accompagnait toute l'activité de diversification du groupe. Et à un moment, il y avait une activité film, et il y avait un projet où en fait, on devait un petit peu rationaliser le portefeuille. et on a ensuite géré comme un projet la fermeture, enfin le transfert et ensuite la fermeture de cette activité film. Et j'ai trouvé ça hyper intéressant. Voilà, c'est ça, c'est d'être à côté dans l'entreprise, à côté de la création et d'accompagner le développement. C'était intéressant.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à une personne qui nous a été émue parler dans le podcast de Clirance, justement. Je pense que c'est une familière de ça, mais je ne connaissais pas du tout, qui travaille justement avec les films, c'est Myriam. Rack Alambic, du coup, qui travaille sur ces sujets, c'était passionnant aussi. Oui, c'est très intéressant. Justement, donc là, tu as bien corrigé, c'est Hachette Philippe Aki, justement, et pas Hachette tout court. Et après, en 2008, tu as décidé de rejoindre Ubisoft. Et je crois savoir ce qu'on avait parlé quand on s'était rencontrés une première fois, qu'au départ, tu n'étais pas non plus fan de jeux vidéo. Absolument. Comment tu rejoins un géant du secteur sans être fan ? Forcément. Moi, j'imagine, même à la direction juridique, tous les gens avec des manettes dans les mains, en train de jouer.

  • Speaker #2

    Oui. Enfin, pas tout le temps. Ils en rêveraient, mais pas tout le temps. Mais oui. En fait, à l'époque, c'était pas le produit qui m'importait. Ce qui importait, c'était une entreprise internationale. Je voulais absolument garder ça dans mon... Enfin, travailler sur des sujets qui n'étaient pas uniquement franco-français. Ça, c'était important. Une entreprise innovante. Encore une fois, j'avais envie d'accompagner la création et le développement. Et puis, j'avais envie d'être dans une entreprise. française ou pas, mais j'avais envie d'être proche du centre de décision. Je pense que c'est... Je suis toujours convaincue aujourd'hui, mais c'était ça qui me tentait. C'est là que la fonction juridique est la plus intéressante à mon avis, la plus riche. Et donc, je me suis dit, tu es folle, en fait. Tu es complètement folle. Donc, évidemment, je me suis acheté une console à l'époque.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Oui,

  • Speaker #2

    bien sûr. Oui.

  • Speaker #0

    Ok, et depuis tu joues un peu plus ?

  • Speaker #2

    À peine.

  • Speaker #0

    À peine ? À peine. Mais ça n'empêche pas d'être une très bonne directrice. Ça marche,

  • Speaker #2

    j'embauche plein de gens qui jouent.

  • Speaker #0

    Bon, ça va alors. On en a discuté avec Philippe Andraud, qui est l'ancien directeur juridique de Suez et avant de Thomson Technicolor. Et justement, j'ai posé la question des secteurs, parce qu'entre Suez et Thomson, il y a quand même un grand écart. Et pour lui, il ne faut pas forcément être quelqu'un du secteur, ou passionné, ou que justement quelqu'un qui arrive avec un regard un peu nouveau et Il va se former à ces sujets-là sans forcément être passionné.

  • Speaker #2

    Il faut s'intéresser parce que derrière, il faut comprendre l'activité et les enjeux de chacun, etc. Mais il n'est pas obligé d'être tombé dedans quand on est petit.

  • Speaker #0

    J'ai le cas dans un mandat pour l'automobile aussi. On m'avait dit surtout pas de gens trop passionnés. Parce que justement, ça peut altérer un peu le... Dans la direction, il y a des gens qui adorent la voiture et pas forcément... Les paniques. Donc c'est valable aussi pour Ubisoft. T'es arrivé, vous étiez combien dans la direction juridique ?

  • Speaker #2

    Moins de 10.

  • Speaker #0

    Donc petite direction juridique. Oui, oui. Ok. Et depuis, ça a été grandit ?

  • Speaker #2

    Depuis, on a grandi énormément. On a grandi en même temps que le groupe, en fait. Quand je suis arrivée, je pense que le groupe, c'était à peu près 5000 personnes et on était moins de 10 juristes. Et aujourd'hui, on doit être 17 000. Et effectivement, dans la direction juridique, on est un peu moins de 60.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est énorme. Et donc, à l'époque, on faisait... Enfin, j'allais dire, on était plus généraliste, mais on était quand même tous... propriété intellectuelle et droit des affaires, finalement. Et on avait tous soit une expérience professionnelle, soit une étude à l'étranger. Oui, c'était vraiment priorité, ça, pour beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. D'où la volonté d'être dans un groupe international. Absolument. Donc, on ne va pas refaire toutes les étapes de la direction juridique, mais surtout là, pour parler de toi aussi, comment on évolue, justement, dans une direction juridique où vous êtes moins de 10 et là, fois 6 ? euh euh Toi, tu as gravi les gestions. Je n'ai pas mis toute la liste, mais j'ai vu sur LinkedIn, il y a eu plusieurs titres pour le coup. Comme tu disais, tu as grandi avec la direction juridique. Comment ça se passe concrètement ?

  • Speaker #2

    En fait, la direction juridique a évolué parce qu'on a grandi. On a aussi fait de plus en plus de choses parce que le groupe faisait de plus en plus d'activités. Le groupe s'est diversifié. On s'est mis à faire des bouquins, des produits dérivés, des vidéos, des séries télé, des films, etc. On a accompagné cette activité, la blockchain, etc. Donc, on fait de plus en plus de choses. On a grandi en termes de taille d'équipe. Donc, on a dû manager. Il y a des gens qui ont managé. Et moi, c'est un truc qui me passionne encore aujourd'hui. C'est vraiment cette casquette de manager, people manager, c'est-à-dire accompagner les gens. Moi, j'ai eu la chance d'avoir des managers qui m'ont accompagnée. Et je pense que c'est important de transmettre. Ça m'intéresse beaucoup. Donc, voilà, à un moment, on s'est spécialisé. Au sein de la direction, on s'est dit, OK, on ne peut pas tous continuer à faire de tout. Il faut aussi qu'on accompagne, en plus de précision, plus de technicité, certains sujets. Et donc, on a créé des sous-groupes ou des départements, si tu veux, des expertises privacy, musique, droit de la conso, etc., droit du travail, au fur et à mesure.

  • Speaker #0

    Et toi, tu étais toujours, évidemment, avec une partie IP.

  • Speaker #2

    Oui, il y a toujours de l'IP, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et c'est Cécile Russel qui t'a recrutée à l'époque ? Oui, bien sûr. Qui est donc l'ancienne directrice juridique qui a évolué dans le groupe. Exact. Et t'es quand même restée longtemps. Enfin, ça en tuait toujours, du coup. Et je me permets de dire ça parce que moi, ça fait 15 ans, donc ça fait un tout petit peu moins, mais on est quand même pas loin. Et comment on reste aussi longtemps dans une structure ? Même si je sais, au fond, moi, est-ce que je pense qu'on pense la même chose ? Mais toi, pourquoi t'es restée aussi longtemps ? Oui, pourquoi et comment ça se passe ? Parce qu'il y a plein de gens qui bougent, surtout, il faut le cliché de dire ça, mais il y a des gens qui bougent tous les 2-3 ans, c'est vrai, pas forcément, mais pas mal. Et quand c'est assez rare, maintenant, les gens qui restent aussi dans une structure ?

  • Speaker #2

    Alors, ce n'était pas intentionnel, clairement. Je me souviens, la première année, je découvrais tellement de choses que je me disais à chaque découverte, je me disais, mais ne t'inquiète pas, un jour, ça fera un an que tu es là et tu sauras tout. beaucoup plus de choses et tu seras beaucoup plus confortable. Bon, effectivement, je suis restée plus longtemps. Je ne sais pas. En fait, j'ai l'impression mille vies pro à l'intérieur du bi. C'est pour ça que moi, je suis restée. L'ensemble du groupe est comme ça, c'est-à-dire qu'il t'offre toujours plein d'opportunités. Il y a plein de possibles. Et effectivement, Cécile Roussel que tu mentionnais m'a toujours... permis ça, nous a toujours permis, j'ai l'impression. Après, effectivement, il faut saisir les opportunités, etc. Mais moi, je faisais de la propriété intellectuelle, après manager, un, puis deux, puis trois, et puis plus. Après, on se met sur des contentieux, on se met sur des acquisitions. Je n'avais jamais fait de MNR avant d'arriver chez Ubi, puis on en a fait plusieurs. Donc, il y a cette volonté de faire grandir. et puis je te dis, j'ai vraiment l'impression d'avoir fait Plein de jobs. Donc en fait, même si des fois tu te dis tiens, pourquoi pas ? Oui, parce que tu vois bien, comme tu disais tout à l'heure, les gens qui bougent autour. Moi, j'ai bougé en interne en fait, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Et justement, tous ces sujets qui sont venus se rajouter, comment ça s'est fait ? Est-ce que c'est toi qui as levé la main en disant je voudrais travailler sur d'autres sujets ? Est-ce qu'on t'a imposé parce que quelqu'un le fasse, comme ça arrive parfois ? Ou on t'a posé la question, Christelle, est-ce que tu es prête à faire d'autres choses ?

  • Speaker #2

    Les deux. En fait, il y a vraiment des sujets où, effectivement, on découvrait tous. C'était 2016-2017, je pense. Il y a eu la grande époque, la grande découverte des patent straws. Donc, c'est ces sociétés qui rachètent des brevets et qui, derrière, assignent la terre entière pour les monnayer. Donc, on n'avait ni les uns ni les autres fait particulièrement de brevets. Et du coup, on a un peu tous... On était plusieurs seniors à l'époque et on a été plusieurs... Se mettre au droit des brevets avec des cabinets US et on a bossé, on a monté en compétence sur ces sujets-là. On n'est bien sûr pas devenus des experts en droit des brevets, mais suffisamment pour gérer en étant in-house avec les cabinets. Donc, il y a une partie qui s'impose à toi parce qu'un jour, tu es assigné.

  • Speaker #0

    Oui, donc il faut le gérer. Donc,

  • Speaker #2

    il faut le gérer, c'est tout. Le groupe va faire tel ou tel. Encore une fois, je mentionnais la blockchain. Les séries télé, quand on se met à faire ça, bien sûr que la direction juridique accompagne cette activité-là. Donc ça, ça s'impose à nous, mais c'est passionnant. Je trouve d'enrichir constamment sa palette pour un jury, c'est intéressant. Et puis après, il y a des fois, effectivement, il faut lever la main. Il ne faut rien, mais si on veut, on peut lever la main. On dit souvent chez Ubi, tu peux shape ton job. Donc tu peux essayer de le façonner. Et c'est assez vrai, oui, vraiment. Et effectivement, ça devait être 2020 ou 2021, je pense, je me suis dit, bon, j'avais déjà fait énormément de choses et je maîtrisais, on va dire, plus ou moins ces choses-là. Et je me suis dit, tiens, il y a un point qui était en train de se développer, mais de façon un peu organique, comme très souvent chez Ubi. C'était le droit du travail, on va dire, international. pur droit français. Et effectivement, j'ai levé la main, entre guillemets, en me disant, moi, ça, ça m'intéresserait si t'as envie que j'aide à structurer, si j'ai une place pour que je contribue, ça m'intéresse. Et du coup, ouais, bon coup.

  • Speaker #0

    J'ai récupéré.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, ils sont nombreux. Je ne suis toujours pas experte en droits du travail, pour le coup, mais ce n'est pas mon rôle.

  • Speaker #0

    Oui, tu as le regard qui fait de voir ce qui ne va pas ou comment le faire et d'aller vers les personnes expertes.

  • Speaker #2

    On a structuré une équipe. Et puis, effectivement, c'est aussi accompagner le développement du groupe parce qu'à un moment, il y a eu besoin de se dire qu'on est 17 000, etc. Il y a beaucoup d'indépendance chez Ubi dans les filiales, etc. Ce qui est voulu et ce qui est très, très bien. Et à un moment, on s'est dit, il faut quand même qu'il y ait une harmonisation, une cohérence dans la façon de gérer l'humain à travers l'intégralité du groupe, sur certains sujets clés. Donc, on contribue à ça.

  • Speaker #0

    Ok. Et il y a quelque chose que tu as dit qui est vraiment important, c'est que Cécile Russel, ton ancienne directrice juridique, qui est toujours là, elle t'a laissé faire aussi... Et ça, je pense que c'est un point hyper important, parce que ceux qui écoutent ce podcast, je répète beaucoup les choses, mais je suis convaincue en fait que C'est aussi à nous, à n'importe qui dans n'importe quel secteur, de faire notre job pour le coup, enfin de faire notre job, de le façonner justement. Je suis assez d'accord avec ça, qu'il ne faut pas attendre qu'on nous donne les choses, il faut aussi aller les chercher, même si ça veut dire sortir de sa fiche de poste, et même si ça veut dire faire du 120%, si on a vraiment envie de faire les choses, il faut aller les décrocher nous-mêmes, mais il faut aussi qu'on nous laisse faire les choses. Et c'est vrai que les gens, malheureusement, n'ont pas la structure et pas forcément les managers qui sont ouverts à ça. et c'est vrai que c'est une rencontre de deux personnalités, deux projets il faut que ça s'amène bien donc je suis contente que tu aies eu toi l'envie de faire ça et qu'on t'ait laissé faire aussi parce que c'est une carrière,

  • Speaker #2

    ça se construit oui ça se construit comme ça tu bâtis sur ce que tu as fait avant donc il y a une confiance finalement qui se construit tu connais l'implication l'engagement qu'il va y avoir voilà Je me suis mis à acheter des bouquins de droit social, et j'ai arrêté. Mais je veux dire, tu sais comment vont interagir les personnes, et puis après, tu n'es pas toute seule non plus. Bien sûr, mais effectivement, souvent, je trouve qu'aujourd'hui, on attend que ça vienne à soi. Et ça, c'est vraiment, on est le premier moteur de sa propre carrière, de ses envies. Moi, je dis souvent à l'équipe, ou quand j'ai l'occasion de... On est en évolution dans la structure de l'équipe, etc. régulièrement. En fait, si je ne sais pas ce dont vous avez envie, c'est difficile de penser aux gens sur autre chose, comme tu disais, un tout petit peu plus que le poste actuel.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #2

    il faut l'exprimer.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et parfois, les gens ne le disent pas. Et c'est dur d'aller le chercher pour le coup, et les gens n'osent pas trop. Ils se disent « je suis content, c'est bien » , et au final, ils pensent qu'il leur manque quelque chose. Et du coup,

  • Speaker #2

    ils vont chercher ailleurs.

  • Speaker #0

    Oui, alors je trouve que... Je peux faire que les gens restent. Oui, exactement. Donc non, ça c'est hyper intéressant et c'est vraiment... Moi, je suis persuadée que c'est à chacun d'entre nous de faire en sorte d'aller aussi se développer en interne, même si pour faire autre chose. Mais en tout cas, il faut aussi laisser faire ses équipes.

  • Speaker #2

    Exactement, il faut l'accueillir aussi, absolument.

  • Speaker #0

    On parlait de projet et que tu as du coup forcément élargi ton périmètre, surtout en donnant directeur juridique. Comment on devient directrice juridique d'une équipe dans laquelle on est depuis 16 ans, quand tu es devenue directrice juridique du coup ?

  • Speaker #2

    Écoute, ça implique sur les raisons pourquoi c'est moi. J'ai envie de te dire, je ne sais pas exactement. Je pense que j'avais... Justement, moi, je ne suis pas experte. Je ne me suis pas construite dans une expertise en me disant « je vais rester dans cette expertise-là » . J'ai toujours eu envie d'avoir une grande variété de sujets aussi. Donc, je pense que ça, ça a joué. Et puis, le fait d'être vraiment people manager et avoir envie de continuer à construire ça, même si c'est parfois très énergivore, on va dire ça comme ça. Donc, je pense que c'est cette double casquette, entre guillemets, qui était logique. Après, ça implique un changement de posture, un petit peu en interne, c'est sûr, qui ne vient pas forcément tout de suite, mais qui se développe. En conscience, intentionnellement, il faut se dire je ne suis plus exactement dans le même rôle qu'avant, dans la même posture qu'avant. Il faut l'accepter aussi parce que forcément, le regard des autres change ou la parole des autres change. Donc pour moi, il était important de m'entourer de personnes qui continuent à me dire les choses. Ça, c'est clé. En tout cas, pour moi, c'est clé. Donc effectivement, il faut... J'héritais d'une structure, mais je voulais, et de personnes évidemment, et ils sont top, donc j'ai beaucoup de chance. Mais il fallait aussi qu'on se mette d'accord sur de nouvelles règles, entre guillemets. Et en fait, j'ai effectivement besoin de continuer à avoir des gens qui sont capables de me dire, là tu te plantes, ou est-ce que vraiment tu as pensé à ça, etc. Parce que sinon, la meilleure façon de se planter, c'est d'être tout seul et de faire ses choix tout seul, sans considérer d'autres prismes que sa propre. propres perspectives,

  • Speaker #0

    etc. Mais ça, c'est en effet un élément hyper important, ça revient tout seul, parce qu'on est dans un peu ce qu'on appelle la voie d'entrepreneur, aussi d'entrepreneuriat, même si on est en interne pour le coup, et ce qui revient tout le temps, c'est qu'on n'est jamais tout seul, on ne peut jamais faire les choses qui sont en interne, en externe, qu'on soit avec sa tête de sa propre société ou salariée, on n'y arrive jamais tout seul, en tout cas, ou on le ferait moins bien, en tout cas.

  • Speaker #2

    On le fait moins bien, mais c'est moins sympa aussi, pour être honnête. Moi j'ai encore envie de m'amuser, d'apprendre, et donc effectivement, il faut avoir envie de... Il faut s'entourer de personnes qui te challengent, qui te nourrissent, qui te donnent envie, etc. Et effectivement, de gens qui performent. C'est l'équipe qui fait avancer. Moi, je suis là, mais toute seule, je ne fais rien.

  • Speaker #0

    Et justement, là, je parle un peu d'entrepreneuriat. Est-ce que tu te considères un peu comme intrapreneur, entrepreneur depuis 16 ans ? Enfin, 17 ans, du coup, que tu es chez Miseoft ? Tu as le droit de dire non, même si le titre du podcast s'appelle Entrepreneur du droit. Je ne t'en voudrais pas.

  • Speaker #2

    C'est ton liberté. Je ne sais pas si je me sens entrepreneur. Je me sens... Parce qu'en fait, j'ai beaucoup de respect pour les gens qui osent se lancer tout seuls, qui construisent quelque chose, qui se trompent plein de fois, qui recommencent. Je ne sais pas si j'ai tout ça. Mais... Ce que je retrouve, c'est effectivement cette volonté de construire, d'avancer, d'évoluer, d'apprendre, pas avoir peur de se tromper. Effectivement, c'est des points dans lesquels je me retrouve, que j'essaie d'expliquer, d'appliquer toujours. Je ne te dis pas que j'adore me tromper.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    mais les gens connaissent qu'ils rigoleraient en m'entendant. J'adore pas me tromper, mais c'est le jeu en fait. Parce que sinon, on fait toujours la même chose. Et moi, c'est ce qui me nourrit. J'ai envie de continuer à apprendre, à avancer, à évoluer.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que Ubisoft t'a permis de faire ça avec toutes les matières que tu as citées. Et là, c'est vrai qu'il y a plein de projets, j'imagine, dont on n'a pas connaissance, pour le coup, qui sont venus depuis le début. Et là, il y a un projet bien particulier chez Ubisoft. C'est la création d'une nouvelle filiale. On prononce Vantage. Vantage Studio. pas correctement, qui est co-détenue par les gens chinois Tencent. Pour le coup, tu peux nous en parler un petit peu. J'imagine que la direction juridique a été un petit peu...

  • Speaker #2

    Alors écoute, c'est pas tout débouclé, donc je...

  • Speaker #0

    Donc on ne saura rien aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Non, c'est pas ça. Mais effectivement, sur l'opération elle-même, je ne peux pas dire grand-chose. En revanche, c'est absolument passionnant pour l'équipe et pour une direction juridique d'accompagner une opération comme celle-là, qui implique effectivement un investissement minoritaire. un grand patronariat, une structuration du groupe différente de ce qu'elle a été pendant longtemps. Effectivement, on place plusieurs franchises très connues et très célèbres dans cette filiale. J'ai lu

  • Speaker #0

    Assassin's Creed. Oui, Assassin's Creed, Far Cry, Rainbow Six, absolument.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai que du coup, pour nous juristes, d'accompagner ça, c'est absolument passionnant. On fait des choses qu'on n'a jamais faites. On est au cœur du réacteur. Oui,

  • Speaker #0

    la direction qui est vraiment impliquée dans le projet. Absolument,

  • Speaker #2

    absolument. Alors, c'est énormément de choses à faire, c'est plein de petites choses, plein de méga choses. Mais effectivement, ça a fait intervenir beaucoup de spécialités dans l'équipe aussi. Donc, c'est vrai que c'est un projet autour duquel on se regroupe, on se resserre, on veut tous avancer. On a des délais, bien sûr, etc. Mais c'est vraiment un projet... Tellement impactant pour le groupe que c'est passionnant d'en faire partie.

  • Speaker #0

    Oui, chacun a sa fidélité, j'imagine. Absolument. Elle a sa petite patte, mais tellement importante. Exactement. Rapportée, oui. Génial. Et c'est vrai que c'est quelque chose qui revient souvent, que ce soit les acquisitions, les revendes, les partenariats, même parfois les situations très, très compliquées pour le coup. J'ai pas mal de juristes que je vends d'entretien, puis parfois me le disent un peu à demi-mot, mais même si c'est extrêmement compliqué au niveau humain, quand il y a des débats, par exemple. Les juristes, en général... Ils ont du mal à le dire, mais c'éclate en fait. C'est très dur humainement, mais parce que c'est juridiquement hyper intéressant. Et ça montre encore une fois que le juriste est extrêmement important pour l'entreprise, pour le groupe, quand ça va bien, mais aussi quand ça va mal, quand il y a plein de projets.

  • Speaker #2

    C'est impactant humainement. Donc, effectivement, parfois, c'est dur en fonction de la nature du projet qu'on doit accompagner. Mais effectivement, encore une fois, on ne fait pas 45 fois la même chose. Parce qu'effectivement, sinon, au bout de deux ans, on change.

  • Speaker #0

    Épreuve en est, tu as fait plein de choses différentes.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    Maintenant, je fais juste un petit virage pour parler d'IA, parce que maintenant, on ne peut pas passer d'échange sans parler d'IA.

  • Speaker #2

    On ne peut pas prendre la parole sans en parler. C'est impossible, du coup.

  • Speaker #0

    J'ai écouté l'une des interviews. Tu veux dire la seule ? C'est toi qui l'as dit, du coup.

  • Speaker #2

    La seule. Ils sont très intéressants, du coup.

  • Speaker #0

    Avec Christophe Roquilly et Nicolas Martin d'Hermès. C'est un interview croisé. Je vous mettrai le lien dans le podcast, parce que c'était très intéressant d'avoir cet interview croisé. Et quand tu parlais d'IA générative, je vais me permettre de te citer, pour le coup. Tu as dit, au sein de la direction juridique, on a appris à prompter. Ça s'apprend plus difficilement pour moi que pour les plus jeunes dans l'équipe. Est-ce que c'est vrai, du coup, que c'est plus compliqué ?

  • Speaker #2

    Malheureusement pour moi, oui, c'est vrai. C'est vrai ? Je ne veux pas faire de généralité, mais oui, je ne suis pas un orlé adopteur, ce n'est pas aisé pour moi. Je ne dis pas que je suis encore au pigeon voyageur, mais il y a des choses qui s'apprennent plus difficilement. Quand on a pris l'habitude, ce n'est pas tellement une question d'âge, mais c'est quand on a pris l'habitude de faire certaines choses d'une certaine façon. Donc oui, j'ai plein de... plus jeunes que moi, qui apprennent beaucoup plus vite, qui...

  • Speaker #0

    Sur le prompt lui-même, c'est ça du coup ? Oui,

  • Speaker #2

    sur le prompt, qui testent plein d'outils différents, etc. Plus naturellement que moi.

  • Speaker #0

    Et du coup, eux, ils apprennent au reste de l'équipe aussi ? Ils testent des choses ?

  • Speaker #2

    Oui, absolument. On a depuis longtemps une structure innovation au sein de la direction juridique qui justement nous pique pour qu'on avance, pour qu'on évolue, pour qu'on regarde ce qui se fait ailleurs. C'est clé, en fait.

  • Speaker #0

    Au sein de la direction juridique ? Oui, absolument. Vous aviez gagné, je crois, le trophée... le trophée du droit de l'innovation, c'est ça ? Juste comme ça, du coup ? C'était quelque chose avec les lapins crétins ? Oui,

  • Speaker #2

    on avait fait des vidéos. En fait, on avait...

  • Speaker #0

    Avec un chat de botte ou une...

  • Speaker #2

    Il y avait des vidéos lapins crétins pour justement expliquer la privacy. Oui,

  • Speaker #0

    génial.

  • Speaker #2

    Oui, c'était très fun. Oui, c'est important. En plus, sur des sujets comme la privacy, mais c'est important de faire comprendre par des moyens plus...

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    plus fun. Et Ubisoft permet en plus d'écouter ton personnage. Oui,

  • Speaker #0

    Ubisoft, c'est une bonne candidature pour ça, c'est clair. C'est vrai que c'est une question qui revient souvent avec l'IA, forcément, puis j'enfonce vraiment des portes ouvertes en disant ça, mais il y a quand même beaucoup qui disent, en tout cas pas mal de gens, de directeurs juridiques que je rencontre, qui disent qu'en effet, les plus jeunes juristes savent prompter, ce qui est très curieux pour le coup, mais ils n'ont pas forcément le recul pour analyser, en fait, ils n'ont pas de recul forcément pour bien poser le bon prompt avec les bons angles. Et aussi pour bien analyser la réponse. Parce qu'il n'y a pas forcément toute l'expérience juridique derrière.

  • Speaker #2

    Oui. Tu n'es pas forcément d'accord avec ça ? Non, je n'ai pas vraiment expérimenté ça. Après, de toute façon, ils font rarement... Je veux dire, s'ils sont vraiment juniors, ils font rarement tout seuls. Donc, effectivement, il y a quelqu'un qui est leur manager qui va les aider à réfléchir, faire ensemble. Ce n'est pas spécifiquement lié à l'IA ou autre chose. Mais je n'ai pas... particulièrement remarqué ça en fait. Ok, intéressant.

  • Speaker #0

    Merci pour ce point de vue. On va revenir à toi. Est-ce que t'as eu des mentors dans ta carrière ?

  • Speaker #2

    J'ai toujours eu, ouais, j'ai eu beaucoup de chance. Tu citais Cécile Roussel tout à l'heure. J'ai eu beaucoup de chance avec mes managers. Cécile comme manager depuis 17 ans, j'ai énormément de chance. Et avant, également chez Hachette, Philippe Aki. En fait, Cécile, elle t'accompagne, elle te fait grandir, elle te laisse, c'est ce que tu disais tout à l'heure. Et en fait, quand tu as envie d'évoluer et de voir si tu es capable d'autre chose, il faut quelqu'un qui accueille ça. Et effectivement, Cécile, elle est capable de faire ça, de donner sa confiance tout en permettant de grandir, tout en stimulant aussi. Donc oui, je la rangerais dans cette catégorie de personnes.

  • Speaker #0

    Je pense qu'elle sera contente si elle écoute.

  • Speaker #2

    Si jamais elle écoute.

  • Speaker #0

    Et alors, tu n'es pas devenue juriste. Est-ce que tu avais un rêve d'enfant, un métier passionné ? Oui,

  • Speaker #2

    et puis quand ça ne s'est pas fait, c'était la fin. La fin du monde.

  • Speaker #0

    On peut savoir ce que c'est. Oui,

  • Speaker #2

    bien sûr. Je voulais faire interprète.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    Oui, je voulais faire interprète. Et donc, à l'époque, je ne sais plus si ça existe toujours aujourd'hui, mais il y avait une école d'interprétariat à Genève. À Genève, je ne sais pas. Ok. Je ne sais pas pourquoi je m'étais mise en idée d'aller là-bas, bref. Et alors, quand je n'ai pas été prise directe, c'était la fin du monde. J'avais l'impression que... Mais c'était ça que je voulais faire. Je voulais faire interprète. Je trouve ça passionnant. D'abord, je trouve qu'ils ont une capacité à entendre et à parler en même temps qu'ils et à traduire qui. Juste impressionnant. Et je trouvais intéressant de... Oui,

  • Speaker #0

    c'est vraiment pas de doctrine, c'est vraiment interprète. Interprète, live, à l'oral. Oui, oui.

  • Speaker #2

    Oui, pas à l'écrit.

  • Speaker #0

    Je peux me permettre de te demander comment tu as eu cette idée ? C'est quand même ultra précis, du coup. Eh bien,

  • Speaker #2

    je ne me souviens pas.

  • Speaker #0

    D'accord. C'était très très jeune ou c'était quand même déjà un peu plus grand ?

  • Speaker #2

    Non, j'étais quand même à l'école. Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    C'est quand même très précis.

  • Speaker #2

    Et je trouvais ça passionnant de faire que les gens arrivent à se parler. Les gens qui n'ont pas la même langue et qui n'ont pas la même culture, etc. arrivent à se comprendre. Je trouve ça génial.

  • Speaker #0

    De manière très simultanée. Oui, absolument.

  • Speaker #2

    Je trouve ça incroyable. Et donc j'aurais adoré ça. Je pense que j'aurais adoré. Mais bon,

  • Speaker #0

    c'est très bien ça. Mais non,

  • Speaker #2

    je pense que je faisais que des langues pas... Pas assez original.

  • Speaker #0

    Français, anglais, espagnol. Et puis, je m'étais mis au chinois, mais ce n'est pas du tout assez haut niveau pour en faire un job. Voilà.

  • Speaker #1

    OK, merci. Heureusement que le droit est passé par là. Est-ce que tu as des inspirations dans la vie que tu voudrais bien nous partager ? Des choses que tu aimes faire, à part lire des livres de droit social ?

  • Speaker #0

    Je crois que j'ai dit que je ne l'avais pas lu en entier. En fait, ce que j'aime par-dessus tout, en dehors, c'est voyager.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    En famille, bien sûr. la plupart du temps, ou entre amis, mais voyager. Découvrir d'autres choses, découvrir, un, la beauté du monde. La France, c'est super, et j'adore Paris, mais il y a quand même pas mal d'autres choses sympas. Oui, c'est vraiment les voyages. C'est ce que je préfère.

  • Speaker #1

    Et t'as un prochain voyage en tête sur Tatoo ? Ou le voyage de rêve que t'as pas encore réalisé, que t'aimerais faire ? Oh, mais il y en a plein !

  • Speaker #0

    J'aimerais aller au Japon. Je suis jamais allée au Japon.

  • Speaker #1

    il me saoult qu'on m'avait parlé en plus, je crois. Je suis jamais allée au Japon,

  • Speaker #0

    ça m'intrigue beaucoup ce mix de civilisations très anciennes et puis trucs complètement futuristes. Et je voudrais retourner en Égypte, parce que ça date. Alors je suis sûre que les pyramides n'ont pas beaucoup changé, mais j'ai quand même très envie de retourner.

  • Speaker #1

    On te souhaite d'aller au Japon et de retourner en Égypte. Voilà. Est-ce que tu as un conseil que tu aimerais donner ou que tu aurais aimé qu'on te donne à l'époque quand tu as commencé ta carrière ?

  • Speaker #0

    Une bonne question. En fait, oui. Finalement, c'est ne pas avoir peur de, quelque part, de déconstruire ce qu'on a appris à la fac. C'est-à-dire qu'il faut absolument apprendre, bien sûr, ses clés. Et d'ailleurs, on ne recrute que des gens qui ont un savoir, un parcours, etc. Mais on est tout le temps en train d'apprendre. Et finalement, sur la somme des choses qu'on a apprises à la fac, en pratique, on ne sert pas toujours de tout ou pas beaucoup de tout ou pas beaucoup de grand-chose. Et en fait, il faut être à l'aise avec ça. C'est-à-dire qu'il faut avoir acquis beaucoup de choses, mais surtout une façon de réfléchir, une façon de continuer à apprendre. Avoir envie. Pas de se dire, c'est comme ça qu'on fait. Je sais, je sais. Non, les gens qui disent, moi je sais, je sais, je sais. On n'apprend plus rien, quoi. Donc, c'est peut-être ça. Parce que ça génère un inconfort. C'est plus rassurant quand on sait. Donc, il faut être à l'aise avec l'inconfort. De se dire, je ne sais pas tout, et je vais probablement changer de façon de faire. En apprendre d'autres. Voilà.

  • Speaker #1

    Donc être à l'aise avec l'inconfort et oser dire qu'on ne sait pas.

  • Speaker #0

    Oui, et puis mettre en cause ce qu'on a appris ou être à l'aise avec ça. Ok,

  • Speaker #1

    merci Christelle pour ce partage. Merci Audrey. Est-ce que tu as un dernier mot pour les auditeurs, pour qui tu veux ?

  • Speaker #0

    Oui, deux probablement. Faites du droit, ça mène à des tonnes de choses absolument passionnantes. Et n'ayez pas peur de façonner votre job. C'est clé. Pas grand monde le fera pour vous sinon.

  • Speaker #1

    Merci pour ce dernier mot très impactant pour le coup. Est-ce que tu as passé un bon moment, Christelle ?

  • Speaker #0

    Très bon.

  • Speaker #1

    Ça va ? Tu vois ?

  • Speaker #0

    Ça va être la deuxième interview, mais c'est OK.

  • Speaker #1

    OK. Bon, écoutez, si vous avez envie d'interviewer Christelle, c'est le moment, du coup. Merci en tout cas d'avoir accepté. Moi aussi, j'ai passé un très bon moment, je suis sûre. que nos auditeurs aussi. Merci encore pour ta sincérité et on a un petit peu ri aussi parce que je crois que tes collaborateurs aiment bien t'entendre rire. Écoute,

  • Speaker #0

    parfois ils m'entendent rire. C'est important. C'est important. Autre chose à s'amuser.

  • Speaker #1

    Exactement. Merci encore Christelle et merci à tous de nous avoir écoutés. J'espère que vous avez passé un bon moment comme moi j'ai pu le passer aujourd'hui avec Christelle. Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Merci à tous.

  • Speaker #2

    Merci pour votre écoute Nous espérons que ce temps de partage vous a plu Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière

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Description

Christèle Jalady se rêvait interprète, a fait Hypokhâgne et Khâgne, et pourtant… c’est dans le droit qu’elle s’est épanouie. Et pas n’importe où : chez Ubisoft, où elle est aujourd’hui directrice juridique.

Christèle a étudié le droit de la propriété intellectuelle à l’Université de Grenoble, à Stanford et à McGill. Elle commence sa carrière chez Hachette Filipacchi, sur des sujets médias et licensing. En 2008, elle rejoint Ubisoft comme senior legal counsel. Dix-sept ans plus tard, elle dirige une équipe de 60 juristes.

Dans cet épisode de Voix d’Entrepreneurs du Droit, au micro d’Audrey Déléris, Manager Executive chez Fed Legal, Christèle revient sur son parcours, sa vision du management et du leadership, et sur ce qui la pousse à façonner sa carrière.

On a parlé de la valeur “shape your job” chère à Ubisoft, de l’importance d’apprendre à déconstruire, à sortir du cadre, à être à l’aise avec l’inconfort.

De voyages, de la beauté du monde. De cette conviction que nous sommes le premier moteur de notre carrière.

Une conversation inspirante, fluide et lumineuse, qui donne envie de tracer sa propre voie avec exigence, ouverture et audace.


Voici les références de ce podcast :

  • Le podcast avec Philippe ANDRAU où l’on a parlé des changements de secteurs d’activités

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Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix de recruteurs"

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Qui sommes-nous ?

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière.

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    FED Group

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FED Legal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du monde du droit. Leurs points communs ? Une vision entrepreneuriale de leur métier. Des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute !

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Audrey Deleris et je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit, le podcast de Faits de Légal. Aujourd'hui, je reçois Christelle Jaladie, la Chief Legal Officer d'Ubisoft. Christelle, tu as étudié le droit de la propriété intellectuelle à McGill, à l'Université de Grenoble et ensuite à Stanford. Ton premier poste, c'était chez H7 Philippe Aki sur des sujets donc médias et licensing. Et en 2008, tu rejoins Ubisoft où tu es toujours. Donc d'abord, au tout début, en tant que senior legal counsel, et tu as gravi au fur et à mesure les échelons jusqu'à en devenir la directrice juridique en 2024. Alors bonjour Christelle, comment ça va ? Très bien. Ça va ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que j'ai oublié quelque chose dans cette présentation ?

  • Speaker #2

    Je crois pas, c'est un bon résumé.

  • Speaker #0

    Ok, de toute façon, on va en discuter. Et je te remercie beaucoup d'être à mon micro, parce que je crois que tu n'es pas familière de faire des podcasts, donc merci beaucoup de jouer le jeu. Mais bon, comme vous le savez, chers auditeurs, je promets toujours aux personnes qui viennent à mon micro de passer un bon moment. Donc j'espère, en tout cas, je vais tout faire pour que tu passes un bon moment. Première question que j'aime bien poser, c'est comment est-ce que tu t'es retrouvée sur les bancs de la fac de droit ? Ça arrivait comment ?

  • Speaker #2

    J'ai plutôt essayé de ne pas faire du droit au début, vraiment. Parce qu'en fait, mon père était toujours avocat. Et donc je m'étais dit surtout ne pas faire comme mes parents, donc ni avocat, ni prof. Et puis, en fait, après le bon bac, j'ai fait Hippocane. Et après Hippocane, je me suis dit, je n'ai pas du tout envie de faire encore toutes ces matières spécialités. Et donc, je me suis laissée convaincre en me disant, ça va m'ouvrir à plein de choses. Et puis, voilà, on verra bien. Et donc, j'ai testé ça et en fait, j'ai adoré tout de suite.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a plu, justement ?

  • Speaker #2

    En fait, à l'époque, j'ai même commencé par adorer le droit public, qui pour un juriste aujourd'hui me paraît un peu bizarre. Mais je trouvais ça passionnant, en fait, le très pratique. Je trouvais ça intéressant. bosser de droit qu'on se tite, etc. Enfin, bref, tout ce que je ne fais pas aujourd'hui. Et après, c'est plutôt à la fac. J'ai toujours voulu partir à l'étranger. Donc, j'ai fait une partie de mes études à l'étranger. Donc, à McGill, tu le disais tout à l'heure, puis après à Stoneform. Et à McGill, j'ai découvert la propriété intellectuelle. Et ça, c'était vraiment... Là, je me suis dit, ah, en fait, le droit privé, c'est sympa. Et j'ai tout de suite aimé, finalement, la proximité avec l'entreprise, avec le business, avec la création. C'est ça que j'ai trouvé hyper intéressant dans la propriété intellectuelle. Donc, j'ai commencé à Maggie là-bas, qui n'est pas tout à fait notre droit à nous en France, mais c'était déjà très intéressant.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup. En tout cas, tu aurais pu finir prof de droit.

  • Speaker #2

    J'aurais pu finir prof de droit.

  • Speaker #0

    Ça aurait pu être pire.

  • Speaker #2

    Je suis sûre que c'est passionnant aussi, en fait.

  • Speaker #0

    Et alors là, je voudrais venir sur ton expérience chez Hachette. Du coup, tu as géré la partie médias et licences. Mais ça consistait en quoi concrètement ?

  • Speaker #2

    Alors, ce n'est pas Hachette les bouquins. C'est Hachette-Philippaquis, c'était la partie presse à l'époque, qui déjà à l'époque est devenue la gardère active. Et donc en fait, moi j'étais dans le service qui s'occupait de tout ce qui est finalement dérivé de la presse magazine, Elle, Match, etc. Et en fait, on accompagnait toute l'activité de diversification du groupe. Et à un moment, il y avait une activité film, et il y avait un projet où en fait, on devait un petit peu rationaliser le portefeuille. et on a ensuite géré comme un projet la fermeture, enfin le transfert et ensuite la fermeture de cette activité film. Et j'ai trouvé ça hyper intéressant. Voilà, c'est ça, c'est d'être à côté dans l'entreprise, à côté de la création et d'accompagner le développement. C'était intéressant.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à une personne qui nous a été émue parler dans le podcast de Clirance, justement. Je pense que c'est une familière de ça, mais je ne connaissais pas du tout, qui travaille justement avec les films, c'est Myriam. Rack Alambic, du coup, qui travaille sur ces sujets, c'était passionnant aussi. Oui, c'est très intéressant. Justement, donc là, tu as bien corrigé, c'est Hachette Philippe Aki, justement, et pas Hachette tout court. Et après, en 2008, tu as décidé de rejoindre Ubisoft. Et je crois savoir ce qu'on avait parlé quand on s'était rencontrés une première fois, qu'au départ, tu n'étais pas non plus fan de jeux vidéo. Absolument. Comment tu rejoins un géant du secteur sans être fan ? Forcément. Moi, j'imagine, même à la direction juridique, tous les gens avec des manettes dans les mains, en train de jouer.

  • Speaker #2

    Oui. Enfin, pas tout le temps. Ils en rêveraient, mais pas tout le temps. Mais oui. En fait, à l'époque, c'était pas le produit qui m'importait. Ce qui importait, c'était une entreprise internationale. Je voulais absolument garder ça dans mon... Enfin, travailler sur des sujets qui n'étaient pas uniquement franco-français. Ça, c'était important. Une entreprise innovante. Encore une fois, j'avais envie d'accompagner la création et le développement. Et puis, j'avais envie d'être dans une entreprise. française ou pas, mais j'avais envie d'être proche du centre de décision. Je pense que c'est... Je suis toujours convaincue aujourd'hui, mais c'était ça qui me tentait. C'est là que la fonction juridique est la plus intéressante à mon avis, la plus riche. Et donc, je me suis dit, tu es folle, en fait. Tu es complètement folle. Donc, évidemment, je me suis acheté une console à l'époque.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Oui,

  • Speaker #2

    bien sûr. Oui.

  • Speaker #0

    Ok, et depuis tu joues un peu plus ?

  • Speaker #2

    À peine.

  • Speaker #0

    À peine ? À peine. Mais ça n'empêche pas d'être une très bonne directrice. Ça marche,

  • Speaker #2

    j'embauche plein de gens qui jouent.

  • Speaker #0

    Bon, ça va alors. On en a discuté avec Philippe Andraud, qui est l'ancien directeur juridique de Suez et avant de Thomson Technicolor. Et justement, j'ai posé la question des secteurs, parce qu'entre Suez et Thomson, il y a quand même un grand écart. Et pour lui, il ne faut pas forcément être quelqu'un du secteur, ou passionné, ou que justement quelqu'un qui arrive avec un regard un peu nouveau et Il va se former à ces sujets-là sans forcément être passionné.

  • Speaker #2

    Il faut s'intéresser parce que derrière, il faut comprendre l'activité et les enjeux de chacun, etc. Mais il n'est pas obligé d'être tombé dedans quand on est petit.

  • Speaker #0

    J'ai le cas dans un mandat pour l'automobile aussi. On m'avait dit surtout pas de gens trop passionnés. Parce que justement, ça peut altérer un peu le... Dans la direction, il y a des gens qui adorent la voiture et pas forcément... Les paniques. Donc c'est valable aussi pour Ubisoft. T'es arrivé, vous étiez combien dans la direction juridique ?

  • Speaker #2

    Moins de 10.

  • Speaker #0

    Donc petite direction juridique. Oui, oui. Ok. Et depuis, ça a été grandit ?

  • Speaker #2

    Depuis, on a grandi énormément. On a grandi en même temps que le groupe, en fait. Quand je suis arrivée, je pense que le groupe, c'était à peu près 5000 personnes et on était moins de 10 juristes. Et aujourd'hui, on doit être 17 000. Et effectivement, dans la direction juridique, on est un peu moins de 60.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est énorme. Et donc, à l'époque, on faisait... Enfin, j'allais dire, on était plus généraliste, mais on était quand même tous... propriété intellectuelle et droit des affaires, finalement. Et on avait tous soit une expérience professionnelle, soit une étude à l'étranger. Oui, c'était vraiment priorité, ça, pour beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. D'où la volonté d'être dans un groupe international. Absolument. Donc, on ne va pas refaire toutes les étapes de la direction juridique, mais surtout là, pour parler de toi aussi, comment on évolue, justement, dans une direction juridique où vous êtes moins de 10 et là, fois 6 ? euh euh Toi, tu as gravi les gestions. Je n'ai pas mis toute la liste, mais j'ai vu sur LinkedIn, il y a eu plusieurs titres pour le coup. Comme tu disais, tu as grandi avec la direction juridique. Comment ça se passe concrètement ?

  • Speaker #2

    En fait, la direction juridique a évolué parce qu'on a grandi. On a aussi fait de plus en plus de choses parce que le groupe faisait de plus en plus d'activités. Le groupe s'est diversifié. On s'est mis à faire des bouquins, des produits dérivés, des vidéos, des séries télé, des films, etc. On a accompagné cette activité, la blockchain, etc. Donc, on fait de plus en plus de choses. On a grandi en termes de taille d'équipe. Donc, on a dû manager. Il y a des gens qui ont managé. Et moi, c'est un truc qui me passionne encore aujourd'hui. C'est vraiment cette casquette de manager, people manager, c'est-à-dire accompagner les gens. Moi, j'ai eu la chance d'avoir des managers qui m'ont accompagnée. Et je pense que c'est important de transmettre. Ça m'intéresse beaucoup. Donc, voilà, à un moment, on s'est spécialisé. Au sein de la direction, on s'est dit, OK, on ne peut pas tous continuer à faire de tout. Il faut aussi qu'on accompagne, en plus de précision, plus de technicité, certains sujets. Et donc, on a créé des sous-groupes ou des départements, si tu veux, des expertises privacy, musique, droit de la conso, etc., droit du travail, au fur et à mesure.

  • Speaker #0

    Et toi, tu étais toujours, évidemment, avec une partie IP.

  • Speaker #2

    Oui, il y a toujours de l'IP, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et c'est Cécile Russel qui t'a recrutée à l'époque ? Oui, bien sûr. Qui est donc l'ancienne directrice juridique qui a évolué dans le groupe. Exact. Et t'es quand même restée longtemps. Enfin, ça en tuait toujours, du coup. Et je me permets de dire ça parce que moi, ça fait 15 ans, donc ça fait un tout petit peu moins, mais on est quand même pas loin. Et comment on reste aussi longtemps dans une structure ? Même si je sais, au fond, moi, est-ce que je pense qu'on pense la même chose ? Mais toi, pourquoi t'es restée aussi longtemps ? Oui, pourquoi et comment ça se passe ? Parce qu'il y a plein de gens qui bougent, surtout, il faut le cliché de dire ça, mais il y a des gens qui bougent tous les 2-3 ans, c'est vrai, pas forcément, mais pas mal. Et quand c'est assez rare, maintenant, les gens qui restent aussi dans une structure ?

  • Speaker #2

    Alors, ce n'était pas intentionnel, clairement. Je me souviens, la première année, je découvrais tellement de choses que je me disais à chaque découverte, je me disais, mais ne t'inquiète pas, un jour, ça fera un an que tu es là et tu sauras tout. beaucoup plus de choses et tu seras beaucoup plus confortable. Bon, effectivement, je suis restée plus longtemps. Je ne sais pas. En fait, j'ai l'impression mille vies pro à l'intérieur du bi. C'est pour ça que moi, je suis restée. L'ensemble du groupe est comme ça, c'est-à-dire qu'il t'offre toujours plein d'opportunités. Il y a plein de possibles. Et effectivement, Cécile Roussel que tu mentionnais m'a toujours... permis ça, nous a toujours permis, j'ai l'impression. Après, effectivement, il faut saisir les opportunités, etc. Mais moi, je faisais de la propriété intellectuelle, après manager, un, puis deux, puis trois, et puis plus. Après, on se met sur des contentieux, on se met sur des acquisitions. Je n'avais jamais fait de MNR avant d'arriver chez Ubi, puis on en a fait plusieurs. Donc, il y a cette volonté de faire grandir. et puis je te dis, j'ai vraiment l'impression d'avoir fait Plein de jobs. Donc en fait, même si des fois tu te dis tiens, pourquoi pas ? Oui, parce que tu vois bien, comme tu disais tout à l'heure, les gens qui bougent autour. Moi, j'ai bougé en interne en fait, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Et justement, tous ces sujets qui sont venus se rajouter, comment ça s'est fait ? Est-ce que c'est toi qui as levé la main en disant je voudrais travailler sur d'autres sujets ? Est-ce qu'on t'a imposé parce que quelqu'un le fasse, comme ça arrive parfois ? Ou on t'a posé la question, Christelle, est-ce que tu es prête à faire d'autres choses ?

  • Speaker #2

    Les deux. En fait, il y a vraiment des sujets où, effectivement, on découvrait tous. C'était 2016-2017, je pense. Il y a eu la grande époque, la grande découverte des patent straws. Donc, c'est ces sociétés qui rachètent des brevets et qui, derrière, assignent la terre entière pour les monnayer. Donc, on n'avait ni les uns ni les autres fait particulièrement de brevets. Et du coup, on a un peu tous... On était plusieurs seniors à l'époque et on a été plusieurs... Se mettre au droit des brevets avec des cabinets US et on a bossé, on a monté en compétence sur ces sujets-là. On n'est bien sûr pas devenus des experts en droit des brevets, mais suffisamment pour gérer en étant in-house avec les cabinets. Donc, il y a une partie qui s'impose à toi parce qu'un jour, tu es assigné.

  • Speaker #0

    Oui, donc il faut le gérer. Donc,

  • Speaker #2

    il faut le gérer, c'est tout. Le groupe va faire tel ou tel. Encore une fois, je mentionnais la blockchain. Les séries télé, quand on se met à faire ça, bien sûr que la direction juridique accompagne cette activité-là. Donc ça, ça s'impose à nous, mais c'est passionnant. Je trouve d'enrichir constamment sa palette pour un jury, c'est intéressant. Et puis après, il y a des fois, effectivement, il faut lever la main. Il ne faut rien, mais si on veut, on peut lever la main. On dit souvent chez Ubi, tu peux shape ton job. Donc tu peux essayer de le façonner. Et c'est assez vrai, oui, vraiment. Et effectivement, ça devait être 2020 ou 2021, je pense, je me suis dit, bon, j'avais déjà fait énormément de choses et je maîtrisais, on va dire, plus ou moins ces choses-là. Et je me suis dit, tiens, il y a un point qui était en train de se développer, mais de façon un peu organique, comme très souvent chez Ubi. C'était le droit du travail, on va dire, international. pur droit français. Et effectivement, j'ai levé la main, entre guillemets, en me disant, moi, ça, ça m'intéresserait si t'as envie que j'aide à structurer, si j'ai une place pour que je contribue, ça m'intéresse. Et du coup, ouais, bon coup.

  • Speaker #0

    J'ai récupéré.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, ils sont nombreux. Je ne suis toujours pas experte en droits du travail, pour le coup, mais ce n'est pas mon rôle.

  • Speaker #0

    Oui, tu as le regard qui fait de voir ce qui ne va pas ou comment le faire et d'aller vers les personnes expertes.

  • Speaker #2

    On a structuré une équipe. Et puis, effectivement, c'est aussi accompagner le développement du groupe parce qu'à un moment, il y a eu besoin de se dire qu'on est 17 000, etc. Il y a beaucoup d'indépendance chez Ubi dans les filiales, etc. Ce qui est voulu et ce qui est très, très bien. Et à un moment, on s'est dit, il faut quand même qu'il y ait une harmonisation, une cohérence dans la façon de gérer l'humain à travers l'intégralité du groupe, sur certains sujets clés. Donc, on contribue à ça.

  • Speaker #0

    Ok. Et il y a quelque chose que tu as dit qui est vraiment important, c'est que Cécile Russel, ton ancienne directrice juridique, qui est toujours là, elle t'a laissé faire aussi... Et ça, je pense que c'est un point hyper important, parce que ceux qui écoutent ce podcast, je répète beaucoup les choses, mais je suis convaincue en fait que C'est aussi à nous, à n'importe qui dans n'importe quel secteur, de faire notre job pour le coup, enfin de faire notre job, de le façonner justement. Je suis assez d'accord avec ça, qu'il ne faut pas attendre qu'on nous donne les choses, il faut aussi aller les chercher, même si ça veut dire sortir de sa fiche de poste, et même si ça veut dire faire du 120%, si on a vraiment envie de faire les choses, il faut aller les décrocher nous-mêmes, mais il faut aussi qu'on nous laisse faire les choses. Et c'est vrai que les gens, malheureusement, n'ont pas la structure et pas forcément les managers qui sont ouverts à ça. et c'est vrai que c'est une rencontre de deux personnalités, deux projets il faut que ça s'amène bien donc je suis contente que tu aies eu toi l'envie de faire ça et qu'on t'ait laissé faire aussi parce que c'est une carrière,

  • Speaker #2

    ça se construit oui ça se construit comme ça tu bâtis sur ce que tu as fait avant donc il y a une confiance finalement qui se construit tu connais l'implication l'engagement qu'il va y avoir voilà Je me suis mis à acheter des bouquins de droit social, et j'ai arrêté. Mais je veux dire, tu sais comment vont interagir les personnes, et puis après, tu n'es pas toute seule non plus. Bien sûr, mais effectivement, souvent, je trouve qu'aujourd'hui, on attend que ça vienne à soi. Et ça, c'est vraiment, on est le premier moteur de sa propre carrière, de ses envies. Moi, je dis souvent à l'équipe, ou quand j'ai l'occasion de... On est en évolution dans la structure de l'équipe, etc. régulièrement. En fait, si je ne sais pas ce dont vous avez envie, c'est difficile de penser aux gens sur autre chose, comme tu disais, un tout petit peu plus que le poste actuel.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #2

    il faut l'exprimer.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et parfois, les gens ne le disent pas. Et c'est dur d'aller le chercher pour le coup, et les gens n'osent pas trop. Ils se disent « je suis content, c'est bien » , et au final, ils pensent qu'il leur manque quelque chose. Et du coup,

  • Speaker #2

    ils vont chercher ailleurs.

  • Speaker #0

    Oui, alors je trouve que... Je peux faire que les gens restent. Oui, exactement. Donc non, ça c'est hyper intéressant et c'est vraiment... Moi, je suis persuadée que c'est à chacun d'entre nous de faire en sorte d'aller aussi se développer en interne, même si pour faire autre chose. Mais en tout cas, il faut aussi laisser faire ses équipes.

  • Speaker #2

    Exactement, il faut l'accueillir aussi, absolument.

  • Speaker #0

    On parlait de projet et que tu as du coup forcément élargi ton périmètre, surtout en donnant directeur juridique. Comment on devient directrice juridique d'une équipe dans laquelle on est depuis 16 ans, quand tu es devenue directrice juridique du coup ?

  • Speaker #2

    Écoute, ça implique sur les raisons pourquoi c'est moi. J'ai envie de te dire, je ne sais pas exactement. Je pense que j'avais... Justement, moi, je ne suis pas experte. Je ne me suis pas construite dans une expertise en me disant « je vais rester dans cette expertise-là » . J'ai toujours eu envie d'avoir une grande variété de sujets aussi. Donc, je pense que ça, ça a joué. Et puis, le fait d'être vraiment people manager et avoir envie de continuer à construire ça, même si c'est parfois très énergivore, on va dire ça comme ça. Donc, je pense que c'est cette double casquette, entre guillemets, qui était logique. Après, ça implique un changement de posture, un petit peu en interne, c'est sûr, qui ne vient pas forcément tout de suite, mais qui se développe. En conscience, intentionnellement, il faut se dire je ne suis plus exactement dans le même rôle qu'avant, dans la même posture qu'avant. Il faut l'accepter aussi parce que forcément, le regard des autres change ou la parole des autres change. Donc pour moi, il était important de m'entourer de personnes qui continuent à me dire les choses. Ça, c'est clé. En tout cas, pour moi, c'est clé. Donc effectivement, il faut... J'héritais d'une structure, mais je voulais, et de personnes évidemment, et ils sont top, donc j'ai beaucoup de chance. Mais il fallait aussi qu'on se mette d'accord sur de nouvelles règles, entre guillemets. Et en fait, j'ai effectivement besoin de continuer à avoir des gens qui sont capables de me dire, là tu te plantes, ou est-ce que vraiment tu as pensé à ça, etc. Parce que sinon, la meilleure façon de se planter, c'est d'être tout seul et de faire ses choix tout seul, sans considérer d'autres prismes que sa propre. propres perspectives,

  • Speaker #0

    etc. Mais ça, c'est en effet un élément hyper important, ça revient tout seul, parce qu'on est dans un peu ce qu'on appelle la voie d'entrepreneur, aussi d'entrepreneuriat, même si on est en interne pour le coup, et ce qui revient tout le temps, c'est qu'on n'est jamais tout seul, on ne peut jamais faire les choses qui sont en interne, en externe, qu'on soit avec sa tête de sa propre société ou salariée, on n'y arrive jamais tout seul, en tout cas, ou on le ferait moins bien, en tout cas.

  • Speaker #2

    On le fait moins bien, mais c'est moins sympa aussi, pour être honnête. Moi j'ai encore envie de m'amuser, d'apprendre, et donc effectivement, il faut avoir envie de... Il faut s'entourer de personnes qui te challengent, qui te nourrissent, qui te donnent envie, etc. Et effectivement, de gens qui performent. C'est l'équipe qui fait avancer. Moi, je suis là, mais toute seule, je ne fais rien.

  • Speaker #0

    Et justement, là, je parle un peu d'entrepreneuriat. Est-ce que tu te considères un peu comme intrapreneur, entrepreneur depuis 16 ans ? Enfin, 17 ans, du coup, que tu es chez Miseoft ? Tu as le droit de dire non, même si le titre du podcast s'appelle Entrepreneur du droit. Je ne t'en voudrais pas.

  • Speaker #2

    C'est ton liberté. Je ne sais pas si je me sens entrepreneur. Je me sens... Parce qu'en fait, j'ai beaucoup de respect pour les gens qui osent se lancer tout seuls, qui construisent quelque chose, qui se trompent plein de fois, qui recommencent. Je ne sais pas si j'ai tout ça. Mais... Ce que je retrouve, c'est effectivement cette volonté de construire, d'avancer, d'évoluer, d'apprendre, pas avoir peur de se tromper. Effectivement, c'est des points dans lesquels je me retrouve, que j'essaie d'expliquer, d'appliquer toujours. Je ne te dis pas que j'adore me tromper.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    mais les gens connaissent qu'ils rigoleraient en m'entendant. J'adore pas me tromper, mais c'est le jeu en fait. Parce que sinon, on fait toujours la même chose. Et moi, c'est ce qui me nourrit. J'ai envie de continuer à apprendre, à avancer, à évoluer.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que Ubisoft t'a permis de faire ça avec toutes les matières que tu as citées. Et là, c'est vrai qu'il y a plein de projets, j'imagine, dont on n'a pas connaissance, pour le coup, qui sont venus depuis le début. Et là, il y a un projet bien particulier chez Ubisoft. C'est la création d'une nouvelle filiale. On prononce Vantage. Vantage Studio. pas correctement, qui est co-détenue par les gens chinois Tencent. Pour le coup, tu peux nous en parler un petit peu. J'imagine que la direction juridique a été un petit peu...

  • Speaker #2

    Alors écoute, c'est pas tout débouclé, donc je...

  • Speaker #0

    Donc on ne saura rien aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Non, c'est pas ça. Mais effectivement, sur l'opération elle-même, je ne peux pas dire grand-chose. En revanche, c'est absolument passionnant pour l'équipe et pour une direction juridique d'accompagner une opération comme celle-là, qui implique effectivement un investissement minoritaire. un grand patronariat, une structuration du groupe différente de ce qu'elle a été pendant longtemps. Effectivement, on place plusieurs franchises très connues et très célèbres dans cette filiale. J'ai lu

  • Speaker #0

    Assassin's Creed. Oui, Assassin's Creed, Far Cry, Rainbow Six, absolument.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai que du coup, pour nous juristes, d'accompagner ça, c'est absolument passionnant. On fait des choses qu'on n'a jamais faites. On est au cœur du réacteur. Oui,

  • Speaker #0

    la direction qui est vraiment impliquée dans le projet. Absolument,

  • Speaker #2

    absolument. Alors, c'est énormément de choses à faire, c'est plein de petites choses, plein de méga choses. Mais effectivement, ça a fait intervenir beaucoup de spécialités dans l'équipe aussi. Donc, c'est vrai que c'est un projet autour duquel on se regroupe, on se resserre, on veut tous avancer. On a des délais, bien sûr, etc. Mais c'est vraiment un projet... Tellement impactant pour le groupe que c'est passionnant d'en faire partie.

  • Speaker #0

    Oui, chacun a sa fidélité, j'imagine. Absolument. Elle a sa petite patte, mais tellement importante. Exactement. Rapportée, oui. Génial. Et c'est vrai que c'est quelque chose qui revient souvent, que ce soit les acquisitions, les revendes, les partenariats, même parfois les situations très, très compliquées pour le coup. J'ai pas mal de juristes que je vends d'entretien, puis parfois me le disent un peu à demi-mot, mais même si c'est extrêmement compliqué au niveau humain, quand il y a des débats, par exemple. Les juristes, en général... Ils ont du mal à le dire, mais c'éclate en fait. C'est très dur humainement, mais parce que c'est juridiquement hyper intéressant. Et ça montre encore une fois que le juriste est extrêmement important pour l'entreprise, pour le groupe, quand ça va bien, mais aussi quand ça va mal, quand il y a plein de projets.

  • Speaker #2

    C'est impactant humainement. Donc, effectivement, parfois, c'est dur en fonction de la nature du projet qu'on doit accompagner. Mais effectivement, encore une fois, on ne fait pas 45 fois la même chose. Parce qu'effectivement, sinon, au bout de deux ans, on change.

  • Speaker #0

    Épreuve en est, tu as fait plein de choses différentes.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    Maintenant, je fais juste un petit virage pour parler d'IA, parce que maintenant, on ne peut pas passer d'échange sans parler d'IA.

  • Speaker #2

    On ne peut pas prendre la parole sans en parler. C'est impossible, du coup.

  • Speaker #0

    J'ai écouté l'une des interviews. Tu veux dire la seule ? C'est toi qui l'as dit, du coup.

  • Speaker #2

    La seule. Ils sont très intéressants, du coup.

  • Speaker #0

    Avec Christophe Roquilly et Nicolas Martin d'Hermès. C'est un interview croisé. Je vous mettrai le lien dans le podcast, parce que c'était très intéressant d'avoir cet interview croisé. Et quand tu parlais d'IA générative, je vais me permettre de te citer, pour le coup. Tu as dit, au sein de la direction juridique, on a appris à prompter. Ça s'apprend plus difficilement pour moi que pour les plus jeunes dans l'équipe. Est-ce que c'est vrai, du coup, que c'est plus compliqué ?

  • Speaker #2

    Malheureusement pour moi, oui, c'est vrai. C'est vrai ? Je ne veux pas faire de généralité, mais oui, je ne suis pas un orlé adopteur, ce n'est pas aisé pour moi. Je ne dis pas que je suis encore au pigeon voyageur, mais il y a des choses qui s'apprennent plus difficilement. Quand on a pris l'habitude, ce n'est pas tellement une question d'âge, mais c'est quand on a pris l'habitude de faire certaines choses d'une certaine façon. Donc oui, j'ai plein de... plus jeunes que moi, qui apprennent beaucoup plus vite, qui...

  • Speaker #0

    Sur le prompt lui-même, c'est ça du coup ? Oui,

  • Speaker #2

    sur le prompt, qui testent plein d'outils différents, etc. Plus naturellement que moi.

  • Speaker #0

    Et du coup, eux, ils apprennent au reste de l'équipe aussi ? Ils testent des choses ?

  • Speaker #2

    Oui, absolument. On a depuis longtemps une structure innovation au sein de la direction juridique qui justement nous pique pour qu'on avance, pour qu'on évolue, pour qu'on regarde ce qui se fait ailleurs. C'est clé, en fait.

  • Speaker #0

    Au sein de la direction juridique ? Oui, absolument. Vous aviez gagné, je crois, le trophée... le trophée du droit de l'innovation, c'est ça ? Juste comme ça, du coup ? C'était quelque chose avec les lapins crétins ? Oui,

  • Speaker #2

    on avait fait des vidéos. En fait, on avait...

  • Speaker #0

    Avec un chat de botte ou une...

  • Speaker #2

    Il y avait des vidéos lapins crétins pour justement expliquer la privacy. Oui,

  • Speaker #0

    génial.

  • Speaker #2

    Oui, c'était très fun. Oui, c'est important. En plus, sur des sujets comme la privacy, mais c'est important de faire comprendre par des moyens plus...

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    plus fun. Et Ubisoft permet en plus d'écouter ton personnage. Oui,

  • Speaker #0

    Ubisoft, c'est une bonne candidature pour ça, c'est clair. C'est vrai que c'est une question qui revient souvent avec l'IA, forcément, puis j'enfonce vraiment des portes ouvertes en disant ça, mais il y a quand même beaucoup qui disent, en tout cas pas mal de gens, de directeurs juridiques que je rencontre, qui disent qu'en effet, les plus jeunes juristes savent prompter, ce qui est très curieux pour le coup, mais ils n'ont pas forcément le recul pour analyser, en fait, ils n'ont pas de recul forcément pour bien poser le bon prompt avec les bons angles. Et aussi pour bien analyser la réponse. Parce qu'il n'y a pas forcément toute l'expérience juridique derrière.

  • Speaker #2

    Oui. Tu n'es pas forcément d'accord avec ça ? Non, je n'ai pas vraiment expérimenté ça. Après, de toute façon, ils font rarement... Je veux dire, s'ils sont vraiment juniors, ils font rarement tout seuls. Donc, effectivement, il y a quelqu'un qui est leur manager qui va les aider à réfléchir, faire ensemble. Ce n'est pas spécifiquement lié à l'IA ou autre chose. Mais je n'ai pas... particulièrement remarqué ça en fait. Ok, intéressant.

  • Speaker #0

    Merci pour ce point de vue. On va revenir à toi. Est-ce que t'as eu des mentors dans ta carrière ?

  • Speaker #2

    J'ai toujours eu, ouais, j'ai eu beaucoup de chance. Tu citais Cécile Roussel tout à l'heure. J'ai eu beaucoup de chance avec mes managers. Cécile comme manager depuis 17 ans, j'ai énormément de chance. Et avant, également chez Hachette, Philippe Aki. En fait, Cécile, elle t'accompagne, elle te fait grandir, elle te laisse, c'est ce que tu disais tout à l'heure. Et en fait, quand tu as envie d'évoluer et de voir si tu es capable d'autre chose, il faut quelqu'un qui accueille ça. Et effectivement, Cécile, elle est capable de faire ça, de donner sa confiance tout en permettant de grandir, tout en stimulant aussi. Donc oui, je la rangerais dans cette catégorie de personnes.

  • Speaker #0

    Je pense qu'elle sera contente si elle écoute.

  • Speaker #2

    Si jamais elle écoute.

  • Speaker #0

    Et alors, tu n'es pas devenue juriste. Est-ce que tu avais un rêve d'enfant, un métier passionné ? Oui,

  • Speaker #2

    et puis quand ça ne s'est pas fait, c'était la fin. La fin du monde.

  • Speaker #0

    On peut savoir ce que c'est. Oui,

  • Speaker #2

    bien sûr. Je voulais faire interprète.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    Oui, je voulais faire interprète. Et donc, à l'époque, je ne sais plus si ça existe toujours aujourd'hui, mais il y avait une école d'interprétariat à Genève. À Genève, je ne sais pas. Ok. Je ne sais pas pourquoi je m'étais mise en idée d'aller là-bas, bref. Et alors, quand je n'ai pas été prise directe, c'était la fin du monde. J'avais l'impression que... Mais c'était ça que je voulais faire. Je voulais faire interprète. Je trouve ça passionnant. D'abord, je trouve qu'ils ont une capacité à entendre et à parler en même temps qu'ils et à traduire qui. Juste impressionnant. Et je trouvais intéressant de... Oui,

  • Speaker #0

    c'est vraiment pas de doctrine, c'est vraiment interprète. Interprète, live, à l'oral. Oui, oui.

  • Speaker #2

    Oui, pas à l'écrit.

  • Speaker #0

    Je peux me permettre de te demander comment tu as eu cette idée ? C'est quand même ultra précis, du coup. Eh bien,

  • Speaker #2

    je ne me souviens pas.

  • Speaker #0

    D'accord. C'était très très jeune ou c'était quand même déjà un peu plus grand ?

  • Speaker #2

    Non, j'étais quand même à l'école. Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    C'est quand même très précis.

  • Speaker #2

    Et je trouvais ça passionnant de faire que les gens arrivent à se parler. Les gens qui n'ont pas la même langue et qui n'ont pas la même culture, etc. arrivent à se comprendre. Je trouve ça génial.

  • Speaker #0

    De manière très simultanée. Oui, absolument.

  • Speaker #2

    Je trouve ça incroyable. Et donc j'aurais adoré ça. Je pense que j'aurais adoré. Mais bon,

  • Speaker #0

    c'est très bien ça. Mais non,

  • Speaker #2

    je pense que je faisais que des langues pas... Pas assez original.

  • Speaker #0

    Français, anglais, espagnol. Et puis, je m'étais mis au chinois, mais ce n'est pas du tout assez haut niveau pour en faire un job. Voilà.

  • Speaker #1

    OK, merci. Heureusement que le droit est passé par là. Est-ce que tu as des inspirations dans la vie que tu voudrais bien nous partager ? Des choses que tu aimes faire, à part lire des livres de droit social ?

  • Speaker #0

    Je crois que j'ai dit que je ne l'avais pas lu en entier. En fait, ce que j'aime par-dessus tout, en dehors, c'est voyager.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    En famille, bien sûr. la plupart du temps, ou entre amis, mais voyager. Découvrir d'autres choses, découvrir, un, la beauté du monde. La France, c'est super, et j'adore Paris, mais il y a quand même pas mal d'autres choses sympas. Oui, c'est vraiment les voyages. C'est ce que je préfère.

  • Speaker #1

    Et t'as un prochain voyage en tête sur Tatoo ? Ou le voyage de rêve que t'as pas encore réalisé, que t'aimerais faire ? Oh, mais il y en a plein !

  • Speaker #0

    J'aimerais aller au Japon. Je suis jamais allée au Japon.

  • Speaker #1

    il me saoult qu'on m'avait parlé en plus, je crois. Je suis jamais allée au Japon,

  • Speaker #0

    ça m'intrigue beaucoup ce mix de civilisations très anciennes et puis trucs complètement futuristes. Et je voudrais retourner en Égypte, parce que ça date. Alors je suis sûre que les pyramides n'ont pas beaucoup changé, mais j'ai quand même très envie de retourner.

  • Speaker #1

    On te souhaite d'aller au Japon et de retourner en Égypte. Voilà. Est-ce que tu as un conseil que tu aimerais donner ou que tu aurais aimé qu'on te donne à l'époque quand tu as commencé ta carrière ?

  • Speaker #0

    Une bonne question. En fait, oui. Finalement, c'est ne pas avoir peur de, quelque part, de déconstruire ce qu'on a appris à la fac. C'est-à-dire qu'il faut absolument apprendre, bien sûr, ses clés. Et d'ailleurs, on ne recrute que des gens qui ont un savoir, un parcours, etc. Mais on est tout le temps en train d'apprendre. Et finalement, sur la somme des choses qu'on a apprises à la fac, en pratique, on ne sert pas toujours de tout ou pas beaucoup de tout ou pas beaucoup de grand-chose. Et en fait, il faut être à l'aise avec ça. C'est-à-dire qu'il faut avoir acquis beaucoup de choses, mais surtout une façon de réfléchir, une façon de continuer à apprendre. Avoir envie. Pas de se dire, c'est comme ça qu'on fait. Je sais, je sais. Non, les gens qui disent, moi je sais, je sais, je sais. On n'apprend plus rien, quoi. Donc, c'est peut-être ça. Parce que ça génère un inconfort. C'est plus rassurant quand on sait. Donc, il faut être à l'aise avec l'inconfort. De se dire, je ne sais pas tout, et je vais probablement changer de façon de faire. En apprendre d'autres. Voilà.

  • Speaker #1

    Donc être à l'aise avec l'inconfort et oser dire qu'on ne sait pas.

  • Speaker #0

    Oui, et puis mettre en cause ce qu'on a appris ou être à l'aise avec ça. Ok,

  • Speaker #1

    merci Christelle pour ce partage. Merci Audrey. Est-ce que tu as un dernier mot pour les auditeurs, pour qui tu veux ?

  • Speaker #0

    Oui, deux probablement. Faites du droit, ça mène à des tonnes de choses absolument passionnantes. Et n'ayez pas peur de façonner votre job. C'est clé. Pas grand monde le fera pour vous sinon.

  • Speaker #1

    Merci pour ce dernier mot très impactant pour le coup. Est-ce que tu as passé un bon moment, Christelle ?

  • Speaker #0

    Très bon.

  • Speaker #1

    Ça va ? Tu vois ?

  • Speaker #0

    Ça va être la deuxième interview, mais c'est OK.

  • Speaker #1

    OK. Bon, écoutez, si vous avez envie d'interviewer Christelle, c'est le moment, du coup. Merci en tout cas d'avoir accepté. Moi aussi, j'ai passé un très bon moment, je suis sûre. que nos auditeurs aussi. Merci encore pour ta sincérité et on a un petit peu ri aussi parce que je crois que tes collaborateurs aiment bien t'entendre rire. Écoute,

  • Speaker #0

    parfois ils m'entendent rire. C'est important. C'est important. Autre chose à s'amuser.

  • Speaker #1

    Exactement. Merci encore Christelle et merci à tous de nous avoir écoutés. J'espère que vous avez passé un bon moment comme moi j'ai pu le passer aujourd'hui avec Christelle. Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Merci à tous.

  • Speaker #2

    Merci pour votre écoute Nous espérons que ce temps de partage vous a plu Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière

Description

Christèle Jalady se rêvait interprète, a fait Hypokhâgne et Khâgne, et pourtant… c’est dans le droit qu’elle s’est épanouie. Et pas n’importe où : chez Ubisoft, où elle est aujourd’hui directrice juridique.

Christèle a étudié le droit de la propriété intellectuelle à l’Université de Grenoble, à Stanford et à McGill. Elle commence sa carrière chez Hachette Filipacchi, sur des sujets médias et licensing. En 2008, elle rejoint Ubisoft comme senior legal counsel. Dix-sept ans plus tard, elle dirige une équipe de 60 juristes.

Dans cet épisode de Voix d’Entrepreneurs du Droit, au micro d’Audrey Déléris, Manager Executive chez Fed Legal, Christèle revient sur son parcours, sa vision du management et du leadership, et sur ce qui la pousse à façonner sa carrière.

On a parlé de la valeur “shape your job” chère à Ubisoft, de l’importance d’apprendre à déconstruire, à sortir du cadre, à être à l’aise avec l’inconfort.

De voyages, de la beauté du monde. De cette conviction que nous sommes le premier moteur de notre carrière.

Une conversation inspirante, fluide et lumineuse, qui donne envie de tracer sa propre voie avec exigence, ouverture et audace.


Voici les références de ce podcast :

  • Le podcast avec Philippe ANDRAU où l’on a parlé des changements de secteurs d’activités

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Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix de recruteurs"

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Qui sommes-nous ?

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière.

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    FED Group

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FED Legal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du monde du droit. Leurs points communs ? Une vision entrepreneuriale de leur métier. Des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute !

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Audrey Deleris et je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit, le podcast de Faits de Légal. Aujourd'hui, je reçois Christelle Jaladie, la Chief Legal Officer d'Ubisoft. Christelle, tu as étudié le droit de la propriété intellectuelle à McGill, à l'Université de Grenoble et ensuite à Stanford. Ton premier poste, c'était chez H7 Philippe Aki sur des sujets donc médias et licensing. Et en 2008, tu rejoins Ubisoft où tu es toujours. Donc d'abord, au tout début, en tant que senior legal counsel, et tu as gravi au fur et à mesure les échelons jusqu'à en devenir la directrice juridique en 2024. Alors bonjour Christelle, comment ça va ? Très bien. Ça va ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que j'ai oublié quelque chose dans cette présentation ?

  • Speaker #2

    Je crois pas, c'est un bon résumé.

  • Speaker #0

    Ok, de toute façon, on va en discuter. Et je te remercie beaucoup d'être à mon micro, parce que je crois que tu n'es pas familière de faire des podcasts, donc merci beaucoup de jouer le jeu. Mais bon, comme vous le savez, chers auditeurs, je promets toujours aux personnes qui viennent à mon micro de passer un bon moment. Donc j'espère, en tout cas, je vais tout faire pour que tu passes un bon moment. Première question que j'aime bien poser, c'est comment est-ce que tu t'es retrouvée sur les bancs de la fac de droit ? Ça arrivait comment ?

  • Speaker #2

    J'ai plutôt essayé de ne pas faire du droit au début, vraiment. Parce qu'en fait, mon père était toujours avocat. Et donc je m'étais dit surtout ne pas faire comme mes parents, donc ni avocat, ni prof. Et puis, en fait, après le bon bac, j'ai fait Hippocane. Et après Hippocane, je me suis dit, je n'ai pas du tout envie de faire encore toutes ces matières spécialités. Et donc, je me suis laissée convaincre en me disant, ça va m'ouvrir à plein de choses. Et puis, voilà, on verra bien. Et donc, j'ai testé ça et en fait, j'ai adoré tout de suite.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a plu, justement ?

  • Speaker #2

    En fait, à l'époque, j'ai même commencé par adorer le droit public, qui pour un juriste aujourd'hui me paraît un peu bizarre. Mais je trouvais ça passionnant, en fait, le très pratique. Je trouvais ça intéressant. bosser de droit qu'on se tite, etc. Enfin, bref, tout ce que je ne fais pas aujourd'hui. Et après, c'est plutôt à la fac. J'ai toujours voulu partir à l'étranger. Donc, j'ai fait une partie de mes études à l'étranger. Donc, à McGill, tu le disais tout à l'heure, puis après à Stoneform. Et à McGill, j'ai découvert la propriété intellectuelle. Et ça, c'était vraiment... Là, je me suis dit, ah, en fait, le droit privé, c'est sympa. Et j'ai tout de suite aimé, finalement, la proximité avec l'entreprise, avec le business, avec la création. C'est ça que j'ai trouvé hyper intéressant dans la propriété intellectuelle. Donc, j'ai commencé à Maggie là-bas, qui n'est pas tout à fait notre droit à nous en France, mais c'était déjà très intéressant.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup. En tout cas, tu aurais pu finir prof de droit.

  • Speaker #2

    J'aurais pu finir prof de droit.

  • Speaker #0

    Ça aurait pu être pire.

  • Speaker #2

    Je suis sûre que c'est passionnant aussi, en fait.

  • Speaker #0

    Et alors là, je voudrais venir sur ton expérience chez Hachette. Du coup, tu as géré la partie médias et licences. Mais ça consistait en quoi concrètement ?

  • Speaker #2

    Alors, ce n'est pas Hachette les bouquins. C'est Hachette-Philippaquis, c'était la partie presse à l'époque, qui déjà à l'époque est devenue la gardère active. Et donc en fait, moi j'étais dans le service qui s'occupait de tout ce qui est finalement dérivé de la presse magazine, Elle, Match, etc. Et en fait, on accompagnait toute l'activité de diversification du groupe. Et à un moment, il y avait une activité film, et il y avait un projet où en fait, on devait un petit peu rationaliser le portefeuille. et on a ensuite géré comme un projet la fermeture, enfin le transfert et ensuite la fermeture de cette activité film. Et j'ai trouvé ça hyper intéressant. Voilà, c'est ça, c'est d'être à côté dans l'entreprise, à côté de la création et d'accompagner le développement. C'était intéressant.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à une personne qui nous a été émue parler dans le podcast de Clirance, justement. Je pense que c'est une familière de ça, mais je ne connaissais pas du tout, qui travaille justement avec les films, c'est Myriam. Rack Alambic, du coup, qui travaille sur ces sujets, c'était passionnant aussi. Oui, c'est très intéressant. Justement, donc là, tu as bien corrigé, c'est Hachette Philippe Aki, justement, et pas Hachette tout court. Et après, en 2008, tu as décidé de rejoindre Ubisoft. Et je crois savoir ce qu'on avait parlé quand on s'était rencontrés une première fois, qu'au départ, tu n'étais pas non plus fan de jeux vidéo. Absolument. Comment tu rejoins un géant du secteur sans être fan ? Forcément. Moi, j'imagine, même à la direction juridique, tous les gens avec des manettes dans les mains, en train de jouer.

  • Speaker #2

    Oui. Enfin, pas tout le temps. Ils en rêveraient, mais pas tout le temps. Mais oui. En fait, à l'époque, c'était pas le produit qui m'importait. Ce qui importait, c'était une entreprise internationale. Je voulais absolument garder ça dans mon... Enfin, travailler sur des sujets qui n'étaient pas uniquement franco-français. Ça, c'était important. Une entreprise innovante. Encore une fois, j'avais envie d'accompagner la création et le développement. Et puis, j'avais envie d'être dans une entreprise. française ou pas, mais j'avais envie d'être proche du centre de décision. Je pense que c'est... Je suis toujours convaincue aujourd'hui, mais c'était ça qui me tentait. C'est là que la fonction juridique est la plus intéressante à mon avis, la plus riche. Et donc, je me suis dit, tu es folle, en fait. Tu es complètement folle. Donc, évidemment, je me suis acheté une console à l'époque.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Oui,

  • Speaker #2

    bien sûr. Oui.

  • Speaker #0

    Ok, et depuis tu joues un peu plus ?

  • Speaker #2

    À peine.

  • Speaker #0

    À peine ? À peine. Mais ça n'empêche pas d'être une très bonne directrice. Ça marche,

  • Speaker #2

    j'embauche plein de gens qui jouent.

  • Speaker #0

    Bon, ça va alors. On en a discuté avec Philippe Andraud, qui est l'ancien directeur juridique de Suez et avant de Thomson Technicolor. Et justement, j'ai posé la question des secteurs, parce qu'entre Suez et Thomson, il y a quand même un grand écart. Et pour lui, il ne faut pas forcément être quelqu'un du secteur, ou passionné, ou que justement quelqu'un qui arrive avec un regard un peu nouveau et Il va se former à ces sujets-là sans forcément être passionné.

  • Speaker #2

    Il faut s'intéresser parce que derrière, il faut comprendre l'activité et les enjeux de chacun, etc. Mais il n'est pas obligé d'être tombé dedans quand on est petit.

  • Speaker #0

    J'ai le cas dans un mandat pour l'automobile aussi. On m'avait dit surtout pas de gens trop passionnés. Parce que justement, ça peut altérer un peu le... Dans la direction, il y a des gens qui adorent la voiture et pas forcément... Les paniques. Donc c'est valable aussi pour Ubisoft. T'es arrivé, vous étiez combien dans la direction juridique ?

  • Speaker #2

    Moins de 10.

  • Speaker #0

    Donc petite direction juridique. Oui, oui. Ok. Et depuis, ça a été grandit ?

  • Speaker #2

    Depuis, on a grandi énormément. On a grandi en même temps que le groupe, en fait. Quand je suis arrivée, je pense que le groupe, c'était à peu près 5000 personnes et on était moins de 10 juristes. Et aujourd'hui, on doit être 17 000. Et effectivement, dans la direction juridique, on est un peu moins de 60.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est énorme. Et donc, à l'époque, on faisait... Enfin, j'allais dire, on était plus généraliste, mais on était quand même tous... propriété intellectuelle et droit des affaires, finalement. Et on avait tous soit une expérience professionnelle, soit une étude à l'étranger. Oui, c'était vraiment priorité, ça, pour beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. D'où la volonté d'être dans un groupe international. Absolument. Donc, on ne va pas refaire toutes les étapes de la direction juridique, mais surtout là, pour parler de toi aussi, comment on évolue, justement, dans une direction juridique où vous êtes moins de 10 et là, fois 6 ? euh euh Toi, tu as gravi les gestions. Je n'ai pas mis toute la liste, mais j'ai vu sur LinkedIn, il y a eu plusieurs titres pour le coup. Comme tu disais, tu as grandi avec la direction juridique. Comment ça se passe concrètement ?

  • Speaker #2

    En fait, la direction juridique a évolué parce qu'on a grandi. On a aussi fait de plus en plus de choses parce que le groupe faisait de plus en plus d'activités. Le groupe s'est diversifié. On s'est mis à faire des bouquins, des produits dérivés, des vidéos, des séries télé, des films, etc. On a accompagné cette activité, la blockchain, etc. Donc, on fait de plus en plus de choses. On a grandi en termes de taille d'équipe. Donc, on a dû manager. Il y a des gens qui ont managé. Et moi, c'est un truc qui me passionne encore aujourd'hui. C'est vraiment cette casquette de manager, people manager, c'est-à-dire accompagner les gens. Moi, j'ai eu la chance d'avoir des managers qui m'ont accompagnée. Et je pense que c'est important de transmettre. Ça m'intéresse beaucoup. Donc, voilà, à un moment, on s'est spécialisé. Au sein de la direction, on s'est dit, OK, on ne peut pas tous continuer à faire de tout. Il faut aussi qu'on accompagne, en plus de précision, plus de technicité, certains sujets. Et donc, on a créé des sous-groupes ou des départements, si tu veux, des expertises privacy, musique, droit de la conso, etc., droit du travail, au fur et à mesure.

  • Speaker #0

    Et toi, tu étais toujours, évidemment, avec une partie IP.

  • Speaker #2

    Oui, il y a toujours de l'IP, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et c'est Cécile Russel qui t'a recrutée à l'époque ? Oui, bien sûr. Qui est donc l'ancienne directrice juridique qui a évolué dans le groupe. Exact. Et t'es quand même restée longtemps. Enfin, ça en tuait toujours, du coup. Et je me permets de dire ça parce que moi, ça fait 15 ans, donc ça fait un tout petit peu moins, mais on est quand même pas loin. Et comment on reste aussi longtemps dans une structure ? Même si je sais, au fond, moi, est-ce que je pense qu'on pense la même chose ? Mais toi, pourquoi t'es restée aussi longtemps ? Oui, pourquoi et comment ça se passe ? Parce qu'il y a plein de gens qui bougent, surtout, il faut le cliché de dire ça, mais il y a des gens qui bougent tous les 2-3 ans, c'est vrai, pas forcément, mais pas mal. Et quand c'est assez rare, maintenant, les gens qui restent aussi dans une structure ?

  • Speaker #2

    Alors, ce n'était pas intentionnel, clairement. Je me souviens, la première année, je découvrais tellement de choses que je me disais à chaque découverte, je me disais, mais ne t'inquiète pas, un jour, ça fera un an que tu es là et tu sauras tout. beaucoup plus de choses et tu seras beaucoup plus confortable. Bon, effectivement, je suis restée plus longtemps. Je ne sais pas. En fait, j'ai l'impression mille vies pro à l'intérieur du bi. C'est pour ça que moi, je suis restée. L'ensemble du groupe est comme ça, c'est-à-dire qu'il t'offre toujours plein d'opportunités. Il y a plein de possibles. Et effectivement, Cécile Roussel que tu mentionnais m'a toujours... permis ça, nous a toujours permis, j'ai l'impression. Après, effectivement, il faut saisir les opportunités, etc. Mais moi, je faisais de la propriété intellectuelle, après manager, un, puis deux, puis trois, et puis plus. Après, on se met sur des contentieux, on se met sur des acquisitions. Je n'avais jamais fait de MNR avant d'arriver chez Ubi, puis on en a fait plusieurs. Donc, il y a cette volonté de faire grandir. et puis je te dis, j'ai vraiment l'impression d'avoir fait Plein de jobs. Donc en fait, même si des fois tu te dis tiens, pourquoi pas ? Oui, parce que tu vois bien, comme tu disais tout à l'heure, les gens qui bougent autour. Moi, j'ai bougé en interne en fait, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Et justement, tous ces sujets qui sont venus se rajouter, comment ça s'est fait ? Est-ce que c'est toi qui as levé la main en disant je voudrais travailler sur d'autres sujets ? Est-ce qu'on t'a imposé parce que quelqu'un le fasse, comme ça arrive parfois ? Ou on t'a posé la question, Christelle, est-ce que tu es prête à faire d'autres choses ?

  • Speaker #2

    Les deux. En fait, il y a vraiment des sujets où, effectivement, on découvrait tous. C'était 2016-2017, je pense. Il y a eu la grande époque, la grande découverte des patent straws. Donc, c'est ces sociétés qui rachètent des brevets et qui, derrière, assignent la terre entière pour les monnayer. Donc, on n'avait ni les uns ni les autres fait particulièrement de brevets. Et du coup, on a un peu tous... On était plusieurs seniors à l'époque et on a été plusieurs... Se mettre au droit des brevets avec des cabinets US et on a bossé, on a monté en compétence sur ces sujets-là. On n'est bien sûr pas devenus des experts en droit des brevets, mais suffisamment pour gérer en étant in-house avec les cabinets. Donc, il y a une partie qui s'impose à toi parce qu'un jour, tu es assigné.

  • Speaker #0

    Oui, donc il faut le gérer. Donc,

  • Speaker #2

    il faut le gérer, c'est tout. Le groupe va faire tel ou tel. Encore une fois, je mentionnais la blockchain. Les séries télé, quand on se met à faire ça, bien sûr que la direction juridique accompagne cette activité-là. Donc ça, ça s'impose à nous, mais c'est passionnant. Je trouve d'enrichir constamment sa palette pour un jury, c'est intéressant. Et puis après, il y a des fois, effectivement, il faut lever la main. Il ne faut rien, mais si on veut, on peut lever la main. On dit souvent chez Ubi, tu peux shape ton job. Donc tu peux essayer de le façonner. Et c'est assez vrai, oui, vraiment. Et effectivement, ça devait être 2020 ou 2021, je pense, je me suis dit, bon, j'avais déjà fait énormément de choses et je maîtrisais, on va dire, plus ou moins ces choses-là. Et je me suis dit, tiens, il y a un point qui était en train de se développer, mais de façon un peu organique, comme très souvent chez Ubi. C'était le droit du travail, on va dire, international. pur droit français. Et effectivement, j'ai levé la main, entre guillemets, en me disant, moi, ça, ça m'intéresserait si t'as envie que j'aide à structurer, si j'ai une place pour que je contribue, ça m'intéresse. Et du coup, ouais, bon coup.

  • Speaker #0

    J'ai récupéré.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, ils sont nombreux. Je ne suis toujours pas experte en droits du travail, pour le coup, mais ce n'est pas mon rôle.

  • Speaker #0

    Oui, tu as le regard qui fait de voir ce qui ne va pas ou comment le faire et d'aller vers les personnes expertes.

  • Speaker #2

    On a structuré une équipe. Et puis, effectivement, c'est aussi accompagner le développement du groupe parce qu'à un moment, il y a eu besoin de se dire qu'on est 17 000, etc. Il y a beaucoup d'indépendance chez Ubi dans les filiales, etc. Ce qui est voulu et ce qui est très, très bien. Et à un moment, on s'est dit, il faut quand même qu'il y ait une harmonisation, une cohérence dans la façon de gérer l'humain à travers l'intégralité du groupe, sur certains sujets clés. Donc, on contribue à ça.

  • Speaker #0

    Ok. Et il y a quelque chose que tu as dit qui est vraiment important, c'est que Cécile Russel, ton ancienne directrice juridique, qui est toujours là, elle t'a laissé faire aussi... Et ça, je pense que c'est un point hyper important, parce que ceux qui écoutent ce podcast, je répète beaucoup les choses, mais je suis convaincue en fait que C'est aussi à nous, à n'importe qui dans n'importe quel secteur, de faire notre job pour le coup, enfin de faire notre job, de le façonner justement. Je suis assez d'accord avec ça, qu'il ne faut pas attendre qu'on nous donne les choses, il faut aussi aller les chercher, même si ça veut dire sortir de sa fiche de poste, et même si ça veut dire faire du 120%, si on a vraiment envie de faire les choses, il faut aller les décrocher nous-mêmes, mais il faut aussi qu'on nous laisse faire les choses. Et c'est vrai que les gens, malheureusement, n'ont pas la structure et pas forcément les managers qui sont ouverts à ça. et c'est vrai que c'est une rencontre de deux personnalités, deux projets il faut que ça s'amène bien donc je suis contente que tu aies eu toi l'envie de faire ça et qu'on t'ait laissé faire aussi parce que c'est une carrière,

  • Speaker #2

    ça se construit oui ça se construit comme ça tu bâtis sur ce que tu as fait avant donc il y a une confiance finalement qui se construit tu connais l'implication l'engagement qu'il va y avoir voilà Je me suis mis à acheter des bouquins de droit social, et j'ai arrêté. Mais je veux dire, tu sais comment vont interagir les personnes, et puis après, tu n'es pas toute seule non plus. Bien sûr, mais effectivement, souvent, je trouve qu'aujourd'hui, on attend que ça vienne à soi. Et ça, c'est vraiment, on est le premier moteur de sa propre carrière, de ses envies. Moi, je dis souvent à l'équipe, ou quand j'ai l'occasion de... On est en évolution dans la structure de l'équipe, etc. régulièrement. En fait, si je ne sais pas ce dont vous avez envie, c'est difficile de penser aux gens sur autre chose, comme tu disais, un tout petit peu plus que le poste actuel.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #2

    il faut l'exprimer.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et parfois, les gens ne le disent pas. Et c'est dur d'aller le chercher pour le coup, et les gens n'osent pas trop. Ils se disent « je suis content, c'est bien » , et au final, ils pensent qu'il leur manque quelque chose. Et du coup,

  • Speaker #2

    ils vont chercher ailleurs.

  • Speaker #0

    Oui, alors je trouve que... Je peux faire que les gens restent. Oui, exactement. Donc non, ça c'est hyper intéressant et c'est vraiment... Moi, je suis persuadée que c'est à chacun d'entre nous de faire en sorte d'aller aussi se développer en interne, même si pour faire autre chose. Mais en tout cas, il faut aussi laisser faire ses équipes.

  • Speaker #2

    Exactement, il faut l'accueillir aussi, absolument.

  • Speaker #0

    On parlait de projet et que tu as du coup forcément élargi ton périmètre, surtout en donnant directeur juridique. Comment on devient directrice juridique d'une équipe dans laquelle on est depuis 16 ans, quand tu es devenue directrice juridique du coup ?

  • Speaker #2

    Écoute, ça implique sur les raisons pourquoi c'est moi. J'ai envie de te dire, je ne sais pas exactement. Je pense que j'avais... Justement, moi, je ne suis pas experte. Je ne me suis pas construite dans une expertise en me disant « je vais rester dans cette expertise-là » . J'ai toujours eu envie d'avoir une grande variété de sujets aussi. Donc, je pense que ça, ça a joué. Et puis, le fait d'être vraiment people manager et avoir envie de continuer à construire ça, même si c'est parfois très énergivore, on va dire ça comme ça. Donc, je pense que c'est cette double casquette, entre guillemets, qui était logique. Après, ça implique un changement de posture, un petit peu en interne, c'est sûr, qui ne vient pas forcément tout de suite, mais qui se développe. En conscience, intentionnellement, il faut se dire je ne suis plus exactement dans le même rôle qu'avant, dans la même posture qu'avant. Il faut l'accepter aussi parce que forcément, le regard des autres change ou la parole des autres change. Donc pour moi, il était important de m'entourer de personnes qui continuent à me dire les choses. Ça, c'est clé. En tout cas, pour moi, c'est clé. Donc effectivement, il faut... J'héritais d'une structure, mais je voulais, et de personnes évidemment, et ils sont top, donc j'ai beaucoup de chance. Mais il fallait aussi qu'on se mette d'accord sur de nouvelles règles, entre guillemets. Et en fait, j'ai effectivement besoin de continuer à avoir des gens qui sont capables de me dire, là tu te plantes, ou est-ce que vraiment tu as pensé à ça, etc. Parce que sinon, la meilleure façon de se planter, c'est d'être tout seul et de faire ses choix tout seul, sans considérer d'autres prismes que sa propre. propres perspectives,

  • Speaker #0

    etc. Mais ça, c'est en effet un élément hyper important, ça revient tout seul, parce qu'on est dans un peu ce qu'on appelle la voie d'entrepreneur, aussi d'entrepreneuriat, même si on est en interne pour le coup, et ce qui revient tout le temps, c'est qu'on n'est jamais tout seul, on ne peut jamais faire les choses qui sont en interne, en externe, qu'on soit avec sa tête de sa propre société ou salariée, on n'y arrive jamais tout seul, en tout cas, ou on le ferait moins bien, en tout cas.

  • Speaker #2

    On le fait moins bien, mais c'est moins sympa aussi, pour être honnête. Moi j'ai encore envie de m'amuser, d'apprendre, et donc effectivement, il faut avoir envie de... Il faut s'entourer de personnes qui te challengent, qui te nourrissent, qui te donnent envie, etc. Et effectivement, de gens qui performent. C'est l'équipe qui fait avancer. Moi, je suis là, mais toute seule, je ne fais rien.

  • Speaker #0

    Et justement, là, je parle un peu d'entrepreneuriat. Est-ce que tu te considères un peu comme intrapreneur, entrepreneur depuis 16 ans ? Enfin, 17 ans, du coup, que tu es chez Miseoft ? Tu as le droit de dire non, même si le titre du podcast s'appelle Entrepreneur du droit. Je ne t'en voudrais pas.

  • Speaker #2

    C'est ton liberté. Je ne sais pas si je me sens entrepreneur. Je me sens... Parce qu'en fait, j'ai beaucoup de respect pour les gens qui osent se lancer tout seuls, qui construisent quelque chose, qui se trompent plein de fois, qui recommencent. Je ne sais pas si j'ai tout ça. Mais... Ce que je retrouve, c'est effectivement cette volonté de construire, d'avancer, d'évoluer, d'apprendre, pas avoir peur de se tromper. Effectivement, c'est des points dans lesquels je me retrouve, que j'essaie d'expliquer, d'appliquer toujours. Je ne te dis pas que j'adore me tromper.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    mais les gens connaissent qu'ils rigoleraient en m'entendant. J'adore pas me tromper, mais c'est le jeu en fait. Parce que sinon, on fait toujours la même chose. Et moi, c'est ce qui me nourrit. J'ai envie de continuer à apprendre, à avancer, à évoluer.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que Ubisoft t'a permis de faire ça avec toutes les matières que tu as citées. Et là, c'est vrai qu'il y a plein de projets, j'imagine, dont on n'a pas connaissance, pour le coup, qui sont venus depuis le début. Et là, il y a un projet bien particulier chez Ubisoft. C'est la création d'une nouvelle filiale. On prononce Vantage. Vantage Studio. pas correctement, qui est co-détenue par les gens chinois Tencent. Pour le coup, tu peux nous en parler un petit peu. J'imagine que la direction juridique a été un petit peu...

  • Speaker #2

    Alors écoute, c'est pas tout débouclé, donc je...

  • Speaker #0

    Donc on ne saura rien aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Non, c'est pas ça. Mais effectivement, sur l'opération elle-même, je ne peux pas dire grand-chose. En revanche, c'est absolument passionnant pour l'équipe et pour une direction juridique d'accompagner une opération comme celle-là, qui implique effectivement un investissement minoritaire. un grand patronariat, une structuration du groupe différente de ce qu'elle a été pendant longtemps. Effectivement, on place plusieurs franchises très connues et très célèbres dans cette filiale. J'ai lu

  • Speaker #0

    Assassin's Creed. Oui, Assassin's Creed, Far Cry, Rainbow Six, absolument.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai que du coup, pour nous juristes, d'accompagner ça, c'est absolument passionnant. On fait des choses qu'on n'a jamais faites. On est au cœur du réacteur. Oui,

  • Speaker #0

    la direction qui est vraiment impliquée dans le projet. Absolument,

  • Speaker #2

    absolument. Alors, c'est énormément de choses à faire, c'est plein de petites choses, plein de méga choses. Mais effectivement, ça a fait intervenir beaucoup de spécialités dans l'équipe aussi. Donc, c'est vrai que c'est un projet autour duquel on se regroupe, on se resserre, on veut tous avancer. On a des délais, bien sûr, etc. Mais c'est vraiment un projet... Tellement impactant pour le groupe que c'est passionnant d'en faire partie.

  • Speaker #0

    Oui, chacun a sa fidélité, j'imagine. Absolument. Elle a sa petite patte, mais tellement importante. Exactement. Rapportée, oui. Génial. Et c'est vrai que c'est quelque chose qui revient souvent, que ce soit les acquisitions, les revendes, les partenariats, même parfois les situations très, très compliquées pour le coup. J'ai pas mal de juristes que je vends d'entretien, puis parfois me le disent un peu à demi-mot, mais même si c'est extrêmement compliqué au niveau humain, quand il y a des débats, par exemple. Les juristes, en général... Ils ont du mal à le dire, mais c'éclate en fait. C'est très dur humainement, mais parce que c'est juridiquement hyper intéressant. Et ça montre encore une fois que le juriste est extrêmement important pour l'entreprise, pour le groupe, quand ça va bien, mais aussi quand ça va mal, quand il y a plein de projets.

  • Speaker #2

    C'est impactant humainement. Donc, effectivement, parfois, c'est dur en fonction de la nature du projet qu'on doit accompagner. Mais effectivement, encore une fois, on ne fait pas 45 fois la même chose. Parce qu'effectivement, sinon, au bout de deux ans, on change.

  • Speaker #0

    Épreuve en est, tu as fait plein de choses différentes.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    Maintenant, je fais juste un petit virage pour parler d'IA, parce que maintenant, on ne peut pas passer d'échange sans parler d'IA.

  • Speaker #2

    On ne peut pas prendre la parole sans en parler. C'est impossible, du coup.

  • Speaker #0

    J'ai écouté l'une des interviews. Tu veux dire la seule ? C'est toi qui l'as dit, du coup.

  • Speaker #2

    La seule. Ils sont très intéressants, du coup.

  • Speaker #0

    Avec Christophe Roquilly et Nicolas Martin d'Hermès. C'est un interview croisé. Je vous mettrai le lien dans le podcast, parce que c'était très intéressant d'avoir cet interview croisé. Et quand tu parlais d'IA générative, je vais me permettre de te citer, pour le coup. Tu as dit, au sein de la direction juridique, on a appris à prompter. Ça s'apprend plus difficilement pour moi que pour les plus jeunes dans l'équipe. Est-ce que c'est vrai, du coup, que c'est plus compliqué ?

  • Speaker #2

    Malheureusement pour moi, oui, c'est vrai. C'est vrai ? Je ne veux pas faire de généralité, mais oui, je ne suis pas un orlé adopteur, ce n'est pas aisé pour moi. Je ne dis pas que je suis encore au pigeon voyageur, mais il y a des choses qui s'apprennent plus difficilement. Quand on a pris l'habitude, ce n'est pas tellement une question d'âge, mais c'est quand on a pris l'habitude de faire certaines choses d'une certaine façon. Donc oui, j'ai plein de... plus jeunes que moi, qui apprennent beaucoup plus vite, qui...

  • Speaker #0

    Sur le prompt lui-même, c'est ça du coup ? Oui,

  • Speaker #2

    sur le prompt, qui testent plein d'outils différents, etc. Plus naturellement que moi.

  • Speaker #0

    Et du coup, eux, ils apprennent au reste de l'équipe aussi ? Ils testent des choses ?

  • Speaker #2

    Oui, absolument. On a depuis longtemps une structure innovation au sein de la direction juridique qui justement nous pique pour qu'on avance, pour qu'on évolue, pour qu'on regarde ce qui se fait ailleurs. C'est clé, en fait.

  • Speaker #0

    Au sein de la direction juridique ? Oui, absolument. Vous aviez gagné, je crois, le trophée... le trophée du droit de l'innovation, c'est ça ? Juste comme ça, du coup ? C'était quelque chose avec les lapins crétins ? Oui,

  • Speaker #2

    on avait fait des vidéos. En fait, on avait...

  • Speaker #0

    Avec un chat de botte ou une...

  • Speaker #2

    Il y avait des vidéos lapins crétins pour justement expliquer la privacy. Oui,

  • Speaker #0

    génial.

  • Speaker #2

    Oui, c'était très fun. Oui, c'est important. En plus, sur des sujets comme la privacy, mais c'est important de faire comprendre par des moyens plus...

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    plus fun. Et Ubisoft permet en plus d'écouter ton personnage. Oui,

  • Speaker #0

    Ubisoft, c'est une bonne candidature pour ça, c'est clair. C'est vrai que c'est une question qui revient souvent avec l'IA, forcément, puis j'enfonce vraiment des portes ouvertes en disant ça, mais il y a quand même beaucoup qui disent, en tout cas pas mal de gens, de directeurs juridiques que je rencontre, qui disent qu'en effet, les plus jeunes juristes savent prompter, ce qui est très curieux pour le coup, mais ils n'ont pas forcément le recul pour analyser, en fait, ils n'ont pas de recul forcément pour bien poser le bon prompt avec les bons angles. Et aussi pour bien analyser la réponse. Parce qu'il n'y a pas forcément toute l'expérience juridique derrière.

  • Speaker #2

    Oui. Tu n'es pas forcément d'accord avec ça ? Non, je n'ai pas vraiment expérimenté ça. Après, de toute façon, ils font rarement... Je veux dire, s'ils sont vraiment juniors, ils font rarement tout seuls. Donc, effectivement, il y a quelqu'un qui est leur manager qui va les aider à réfléchir, faire ensemble. Ce n'est pas spécifiquement lié à l'IA ou autre chose. Mais je n'ai pas... particulièrement remarqué ça en fait. Ok, intéressant.

  • Speaker #0

    Merci pour ce point de vue. On va revenir à toi. Est-ce que t'as eu des mentors dans ta carrière ?

  • Speaker #2

    J'ai toujours eu, ouais, j'ai eu beaucoup de chance. Tu citais Cécile Roussel tout à l'heure. J'ai eu beaucoup de chance avec mes managers. Cécile comme manager depuis 17 ans, j'ai énormément de chance. Et avant, également chez Hachette, Philippe Aki. En fait, Cécile, elle t'accompagne, elle te fait grandir, elle te laisse, c'est ce que tu disais tout à l'heure. Et en fait, quand tu as envie d'évoluer et de voir si tu es capable d'autre chose, il faut quelqu'un qui accueille ça. Et effectivement, Cécile, elle est capable de faire ça, de donner sa confiance tout en permettant de grandir, tout en stimulant aussi. Donc oui, je la rangerais dans cette catégorie de personnes.

  • Speaker #0

    Je pense qu'elle sera contente si elle écoute.

  • Speaker #2

    Si jamais elle écoute.

  • Speaker #0

    Et alors, tu n'es pas devenue juriste. Est-ce que tu avais un rêve d'enfant, un métier passionné ? Oui,

  • Speaker #2

    et puis quand ça ne s'est pas fait, c'était la fin. La fin du monde.

  • Speaker #0

    On peut savoir ce que c'est. Oui,

  • Speaker #2

    bien sûr. Je voulais faire interprète.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    Oui, je voulais faire interprète. Et donc, à l'époque, je ne sais plus si ça existe toujours aujourd'hui, mais il y avait une école d'interprétariat à Genève. À Genève, je ne sais pas. Ok. Je ne sais pas pourquoi je m'étais mise en idée d'aller là-bas, bref. Et alors, quand je n'ai pas été prise directe, c'était la fin du monde. J'avais l'impression que... Mais c'était ça que je voulais faire. Je voulais faire interprète. Je trouve ça passionnant. D'abord, je trouve qu'ils ont une capacité à entendre et à parler en même temps qu'ils et à traduire qui. Juste impressionnant. Et je trouvais intéressant de... Oui,

  • Speaker #0

    c'est vraiment pas de doctrine, c'est vraiment interprète. Interprète, live, à l'oral. Oui, oui.

  • Speaker #2

    Oui, pas à l'écrit.

  • Speaker #0

    Je peux me permettre de te demander comment tu as eu cette idée ? C'est quand même ultra précis, du coup. Eh bien,

  • Speaker #2

    je ne me souviens pas.

  • Speaker #0

    D'accord. C'était très très jeune ou c'était quand même déjà un peu plus grand ?

  • Speaker #2

    Non, j'étais quand même à l'école. Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    C'est quand même très précis.

  • Speaker #2

    Et je trouvais ça passionnant de faire que les gens arrivent à se parler. Les gens qui n'ont pas la même langue et qui n'ont pas la même culture, etc. arrivent à se comprendre. Je trouve ça génial.

  • Speaker #0

    De manière très simultanée. Oui, absolument.

  • Speaker #2

    Je trouve ça incroyable. Et donc j'aurais adoré ça. Je pense que j'aurais adoré. Mais bon,

  • Speaker #0

    c'est très bien ça. Mais non,

  • Speaker #2

    je pense que je faisais que des langues pas... Pas assez original.

  • Speaker #0

    Français, anglais, espagnol. Et puis, je m'étais mis au chinois, mais ce n'est pas du tout assez haut niveau pour en faire un job. Voilà.

  • Speaker #1

    OK, merci. Heureusement que le droit est passé par là. Est-ce que tu as des inspirations dans la vie que tu voudrais bien nous partager ? Des choses que tu aimes faire, à part lire des livres de droit social ?

  • Speaker #0

    Je crois que j'ai dit que je ne l'avais pas lu en entier. En fait, ce que j'aime par-dessus tout, en dehors, c'est voyager.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    En famille, bien sûr. la plupart du temps, ou entre amis, mais voyager. Découvrir d'autres choses, découvrir, un, la beauté du monde. La France, c'est super, et j'adore Paris, mais il y a quand même pas mal d'autres choses sympas. Oui, c'est vraiment les voyages. C'est ce que je préfère.

  • Speaker #1

    Et t'as un prochain voyage en tête sur Tatoo ? Ou le voyage de rêve que t'as pas encore réalisé, que t'aimerais faire ? Oh, mais il y en a plein !

  • Speaker #0

    J'aimerais aller au Japon. Je suis jamais allée au Japon.

  • Speaker #1

    il me saoult qu'on m'avait parlé en plus, je crois. Je suis jamais allée au Japon,

  • Speaker #0

    ça m'intrigue beaucoup ce mix de civilisations très anciennes et puis trucs complètement futuristes. Et je voudrais retourner en Égypte, parce que ça date. Alors je suis sûre que les pyramides n'ont pas beaucoup changé, mais j'ai quand même très envie de retourner.

  • Speaker #1

    On te souhaite d'aller au Japon et de retourner en Égypte. Voilà. Est-ce que tu as un conseil que tu aimerais donner ou que tu aurais aimé qu'on te donne à l'époque quand tu as commencé ta carrière ?

  • Speaker #0

    Une bonne question. En fait, oui. Finalement, c'est ne pas avoir peur de, quelque part, de déconstruire ce qu'on a appris à la fac. C'est-à-dire qu'il faut absolument apprendre, bien sûr, ses clés. Et d'ailleurs, on ne recrute que des gens qui ont un savoir, un parcours, etc. Mais on est tout le temps en train d'apprendre. Et finalement, sur la somme des choses qu'on a apprises à la fac, en pratique, on ne sert pas toujours de tout ou pas beaucoup de tout ou pas beaucoup de grand-chose. Et en fait, il faut être à l'aise avec ça. C'est-à-dire qu'il faut avoir acquis beaucoup de choses, mais surtout une façon de réfléchir, une façon de continuer à apprendre. Avoir envie. Pas de se dire, c'est comme ça qu'on fait. Je sais, je sais. Non, les gens qui disent, moi je sais, je sais, je sais. On n'apprend plus rien, quoi. Donc, c'est peut-être ça. Parce que ça génère un inconfort. C'est plus rassurant quand on sait. Donc, il faut être à l'aise avec l'inconfort. De se dire, je ne sais pas tout, et je vais probablement changer de façon de faire. En apprendre d'autres. Voilà.

  • Speaker #1

    Donc être à l'aise avec l'inconfort et oser dire qu'on ne sait pas.

  • Speaker #0

    Oui, et puis mettre en cause ce qu'on a appris ou être à l'aise avec ça. Ok,

  • Speaker #1

    merci Christelle pour ce partage. Merci Audrey. Est-ce que tu as un dernier mot pour les auditeurs, pour qui tu veux ?

  • Speaker #0

    Oui, deux probablement. Faites du droit, ça mène à des tonnes de choses absolument passionnantes. Et n'ayez pas peur de façonner votre job. C'est clé. Pas grand monde le fera pour vous sinon.

  • Speaker #1

    Merci pour ce dernier mot très impactant pour le coup. Est-ce que tu as passé un bon moment, Christelle ?

  • Speaker #0

    Très bon.

  • Speaker #1

    Ça va ? Tu vois ?

  • Speaker #0

    Ça va être la deuxième interview, mais c'est OK.

  • Speaker #1

    OK. Bon, écoutez, si vous avez envie d'interviewer Christelle, c'est le moment, du coup. Merci en tout cas d'avoir accepté. Moi aussi, j'ai passé un très bon moment, je suis sûre. que nos auditeurs aussi. Merci encore pour ta sincérité et on a un petit peu ri aussi parce que je crois que tes collaborateurs aiment bien t'entendre rire. Écoute,

  • Speaker #0

    parfois ils m'entendent rire. C'est important. C'est important. Autre chose à s'amuser.

  • Speaker #1

    Exactement. Merci encore Christelle et merci à tous de nous avoir écoutés. J'espère que vous avez passé un bon moment comme moi j'ai pu le passer aujourd'hui avec Christelle. Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Merci à tous.

  • Speaker #2

    Merci pour votre écoute Nous espérons que ce temps de partage vous a plu Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière

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