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Voix d’entrepreneurs du droit

"Quand on travaille pour soi, on travaille pour l’entreprise" : Corinne Caillaud (Microsoft France)

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34min |14/10/2025|

90

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Voix d’entrepreneurs du droit

"Quand on travaille pour soi, on travaille pour l’entreprise" : Corinne Caillaud (Microsoft France)

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34min |14/10/2025|

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Description

Elle s’est toujours rêvée juriste, et son parcours témoigne d’un engagement constant pour un droit vivant, stratégique et profondément humain. Corinne Caillaud, Former AGC chez Microsoft France, est l’invitée du nouvel épisode de Voix d’Entrepreneur du Droit, au micro d’Audrey Déléris, Manager Executive chez Fed Legal.

Elle débute sa carrière à la CMA CGM en tant que corporate legal counsel, avant de rejoindre McDonald’s sur des sujets IT.
Elle devient ensuite Directrice juridique Europe du Sud chez Cognos (filiale d’IBM), avant que Microsoft ne lui confie la mission de créer et structurer la direction juridique France.

Ensuite, direction l’île Maurice, où elle continue d’intervenir sur des projets internationaux pour Microsoft.

En 2016, retour en France : elle prend le poste de General Counsel, avec un périmètre élargi.
Sept ans plus tard, elle relève un nouveau défi chez GitHub, filiale de Microsoft.

 

Dans cet épisode, Corinne partage sa vision du juriste comme un chef d’orchestre à la fois stratégique, curieux, novateur, commercial, en tant qu’accélérateur de croissance et aussi profondément humain.
On a parlé de sa famille (son père, ses enfants, sa sœur, sa mère), du film Le Sens de la fête, de Garcimore, de Shelley McKinley… mais aussi de sa passion pour la mise en scène et la boucherie (il va falloir écouter ce podcast pour en savoir plus !)

 

"Quand on travaille pour soi, on travaille pour l’entreprise" : une conviction forte, portée avec sincérité, humour et exigence.

Un épisode vivant, inspirant et porteur d’une belle vision du droit.


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Voici les références du podcast :

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Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix de recruteurs"

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Qui sommes-nous ?

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière.

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    groupe.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du même du droit, leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode du podcast Voix d'entrepreneur du droit VEDD by FEDLégal et je suis Audrey Lénéris et aujourd'hui je reçois Corinne Caillot, directrice juridique. Corinne, bonjour, comment allez-vous ?

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, je vais très bien, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors je crois que c'est votre premier podcast ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est mon premier podcast, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et bien merci de me faire cet honneur d'être mon invitée du coup et comme je vous l'ai promis, je fais rarement des promesses mais normalement vous allez passer un bon moment.

  • Speaker #0

    Je n'en doute pas. J'en profite. Merci beaucoup d'avoir invité parce que c'est très intéressant d'avoir ce petit micro en face de soi.

  • Speaker #1

    Et vous ne nous voyez pas, mais Corinne a un micro rose du coup. Oui, voilà,

  • Speaker #0

    c'est pour le micro rose. C'est magnifique.

  • Speaker #1

    Alors, ceci étant dit, je vais commencer par vous présenter Corinne. Vous avez étudié à la Sorbonne et a diplômé d'un Master 2 en droit des affaires. Vous avez commencé votre carrière à la CMACGM à Marseille en tant que corporate égale cancel. avant de rejoindre McDonald's en tant que responsable juridique avec des sujets un peu plus IT. Puis ensuite, vous devenez directrice juridique Europe du Sud de Cognos, qui est une filiale d'IBM. Et après 9 ans chez Microsoft, Microsoft vous recrute pour créer le poste de directrice juridique France et créer toute l'équipe juridique. 6 ans plus tard, vous partez vivre à Lille-Maurice, avec un climat un peu plus ensoleillé qu'ici, et continuez d'accompagner Microsoft pour des projets internationaux. 2016, c'est l'année du retour en France sur le poste de général console avec un périmètre plus large que celui que vous aviez avant de partir de France. Et au bout de 7 ans, gros challenge puisque vous devenez senior legal counsel Europe de GitHub qui est une filiale de Microsoft. Et vous êtes la seule juriste sur cette zone et participez au lancement et la vente de Copilot. Est-ce que j'ai oublié de dire quelque chose ?

  • Speaker #0

    Alors non ! Non, vous avez parfaitement couvert Audrey. Juste de petite précision, en fait, c'est assez intéressant parce que je vais remonter un peu mon parcours, qui a effectivement débuté avec la CMA CGM, mais en fait, ce n'était pas à Marseille. Ce qui avait de super intéressant, c'est que c'était à Surenne à l'époque. D'accord. Et l'opportunité que j'ai eue, en fait, c'est de pouvoir. Elle était encore étatique, elle était non privatisable, mais elle l'a été. et j'ai pu aussi faire une expérience très intéressante quand le groupe en fait, de Jacques Saadé, l'a racheté il y a un petit peu plus de 20 ans de ça. Donc voilà, mais sinon le reste c'est parfait.

  • Speaker #1

    D'accord, merci en tout cas pour cette correction. Et je vais commencer par une première question, comment est-ce que vous vous êtes retrouvée juriste ? Est-ce que ça a toujours été une envie enfant de devenir juriste ? Ou est-ce que ça s'est fait un peu comme par hasard, comme beaucoup de gens ?

  • Speaker #0

    Alors non, moi ça a été vraiment une envie en fait, un peu comme Obélix, je suis tombée dedans. quand j'étais toute petite, parce que je viens d'une famille qui est une famille de juristes. Et notamment, la vraie personne, la figure de Proust a été mon père, qui nous a transmis avec ma sœur, tout savoir, cette passion de la justice au début, et cette passion du droit. et il partageait. Donc on avait ces moments où en fait, je pense qu'il rentrait très tard du bureau. Donc moi quand j'étais petite, je suis allée le voir, je lui ai dit « mon frère, t'as vu l'heure ? » « C'est pas bien et tout » parce que je protégeais énormément mon père à cette époque-là, je ne sais pas pourquoi. Et je me souviens qu'il me disait « mais tu sais, parce que j'ai fait des choses très intéressantes » . Donc c'est un peu une logique, je ne me serais pas vue… Voilà, c'est une logique, ma maman n'est pas du tout en fait dedans. C'était plutôt dans les vêtements, mais ça a été une logique et ça a été quelque chose que j'ai vraiment voulu porter, à la fois étudier et puis je n'ai pas envisagé d'autre carrière.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, pour vous, c'est quoi un bon juriste ?

  • Speaker #0

    Ah !

  • Speaker #1

    Grosse question !

  • Speaker #0

    Un bon juriste ? Alors moi, je pense qu'il faut... C'est très intéressant en fait. Et ça va faire écho un peu à la raison pour laquelle j'ai choisi le droit. Je pense qu'il faut être très, très curieux, déjà. Très animé, en fait. Donc, il y a une espèce de curiosité qu'il faut avoir tout le temps. Je crois qu'aussi, il faut aimer les gens. Et puis, vouloir les protéger. Je faisais le petit retour avec mon père, mais voilà, un petit côté. il faut aussi un petit peu les protéger et je dirais que la troisième qualité et là on parle vraiment des soft skills c'est l'écoute Je pense que pour être juriste, il faut être profondément humain.

  • Speaker #1

    Je pense que vous avez raison. Ce sont des qualités qui me sont souvent citées aussi, la curiosité. Protéger les gens, pas forcément. On ne l'a pas forcément cité d'ailleurs, je crois que vous êtes la première à me citer ça. C'est hyper intéressant. Et l'écoute, oui. En effet, pour être vraiment très proche du business et trouver des solutions et avancer avec les gens pour lesquels vous travaillez. Quand vous dites protéger les gens, c'est vrai qu'on pense... Moi, ça me fait penser en tout cas à l'avocat qui protège les gens, ce qui est souvent parfois une vocation de certains étudiants qui veulent commencer par ça et qui ensuite sont juristes en entreprise. Est-ce qu'on protège quand même aussi les gens d'étant juristes en entreprise ?

  • Speaker #0

    Oui, je crois foncier. Et c'est intéressant ce que vous dites parce que quand j'ai commencé, il y a plus de 25 ans, quand je parlais vraiment de cette idée de justice, cette idée d'aider et de protéger, c'est aussi protéger l'entreprise de manière générale, son client. Et je pense qu'aujourd'hui, cette nouvelle génération de juristes, et en tant que manager, j'ai pu le voir aussi, il faut du sens. Il faut donner un sens, alors pas uniquement aux fonctions juridiques ou à ce qu'on a envie de faire, mais je crois donner un sens à tout ce qu'on fait est important. Et je trouve intéressante cette valeur, en fait, qu'on a peut-être un petit peu de tendance, et surtout dans l'industrie dans laquelle j'évolue, je continue d'évoluer, et j'ai toujours évolué, qui a été cette industrie du numérique. Je pense qu'il y a un vrai sujet aujourd'hui. de pouvoir apporter ce côté éthique aussi et cette transparence dans ce qu'on a envie d'apporter en termes de soutien juridique à une entreprise et à ses clients internes, qui sont avant tout des êtres humains.

  • Speaker #1

    Justement, vous avez déjà partiellement répondu à ma prochaine question, c'est qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier de juriste et ou de directrice juriste ? C'est aussi un métier pas forcément différent, mais complémentaire d'être manager. Donc là, vous m'avez parlé de protéger l'entreprise. d'être curieux ? Est-ce qu'il y a d'autres choses qui vous plaisent en tant que juriste et d'ailleurs en tant que manager ?

  • Speaker #0

    En tant que juriste, il y en a tellement de choses. Je crois qu'un juriste, c'est un chef d'orchestre. Et encore une fois, je vais revenir un petit peu à mon enfance. Pendant mes études, j'ai eu la chance d'être accompagnée par des grands professeurs de droit dans des universités, oui, à Paris et notamment à la Sorbonne. Mais je crois que j'ai eu cette phrase un jour qui m'a été dite par un chargé de... de travaux dirigés en fiscalité internationale. Rien de très florichon. D'ailleurs, je n'étais pas très douée. Mais il m'a dit que le droit menait à tout. Et je crois que c'est vraiment vrai. C'est vraiment vrai. Alors, évidemment, le droit ne m'aide pas à une carrière médicale. Attention pour ceux qui auraient envie soudainement de devenir médecin. Remarquez, on a bien vu un ministre le faire. Mais bon, il avait quand même une base. Mais je crois qu'il y a un vrai sujet, en fait, de pouvoir être partout en même temps. Moi, ce qui me plaît, c'est Merci. c'est de pouvoir être en amont, évidemment, c'est de pouvoir conseiller, c'est d'avoir aussi développé une connaissance. Donc, il faut une expertise. Ça ne s'invente pas. Il faut continuer d'apprendre, d'où la curiosité, continuer de se former. Et je crois que c'est très, très important, les entreprises aujourd'hui qui investissent dans ces formations, parce qu'évidemment, l'obligation de formation est moindre pour les juristes d'entreprise que par rapport à la profession d'avocat. Mais c'est vrai que ces entreprises et ces managers qui prennent aussi la décision d'investir dans des formations qui ne sont peut-être pas nécessairement très liées à l'activité du collaborateur, mais qui vont l'être à un moment donné, c'est vraiment important parce que ça permet aussi d'être toujours en capacité à la fois de répondre à des besoins. Moi je trouve que le juriste aussi, ce qui m'a plu encore une fois et ce qui continue de me plaire, c'est qu'un juriste c'est aussi un accélérateur de croissance dans une entreprise. En fait c'est aussi un commercial. et dans les expériences que j'ai pu avoir. Et c'est vrai que ma carrière a été principalement autour du transactionnel. Qu'est-ce que je fais pour augmenter les ventes, pour avoir un impact sur mon entreprise, comment je dirige cet impact et comment je fais finalement pour avoir cette continuité dans une réalisation de chiffre d'affaires. Parce qu'en fait, c'est marrant parce que je... Je pense qu'il y a plusieurs casquettes. C'est un peu comme les magiciens qui vont sortir aussi à un moment donné. Soit des Garcimor. Je pense à Garcimor. Je pense que là, personne ne va savoir qui c'est, mais il était très drôle. Il faut le voir quand même. Avec ses petits poussins ou ses petits machins. Il faut à la fois prendre un risque, évidemment. Parce que parfois, il faut aussi être novateur. C'est un peu de création. Mais il faut aussi protéger. On revient un peu à cette idée de protection. et aussi être... quand même responsable de la sécurité à la fois du groupe, des personnes. Donc je trouve que ces deux idées sont un peu schizophréniques finalement, quand on y pense, mais ça permet à un juriste de développer une palette de compétences qu'on ne retrouve pas dans toutes les professions,

  • Speaker #1

    je trouve. On a bien compris que vous êtes passionnée par votre métier. Qu'est-ce qui vous plaît moins ? Votre métier ?

  • Speaker #0

    L'absence de temps.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    ce qui est vraiment vrai dans ce métier, c'est... Et en même temps, il faut être agile, donc il y a aussi une idée. Alors, je parle vraiment du juriste d'entreprise. C'est ce qui me plaît moins, c'est vraiment... Et c'est aussi lié à la nature même de l'activité que finalement j'ai pratiquée. Quand on est dans des contrats commerciaux, de la négociation, etc., il y a un timing. Et ce timing-là, parfois, j'aimerais bien qu'il soit un peu plus large.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Est-ce qu'il y a vraiment un dossier ou un moment, quelque chose que vous allez particulièrement apprécier, un de vos meilleurs souvenirs en tant que juriste ?

  • Speaker #0

    Alors, sur les dossiers en tant que tel, il y en a énormément. Et principalement, évidemment, dans ces industries du numérique, où ça va super vite, où il faut s'adapter. Mais moi, ce n'est pas tant des dossiers. qui m'ont vraiment inspirée et qui ont fait que ces moments étaient chouettes. C'est l'équipe avec qui j'ai travaillé. Et c'est des moments de fourrir absolument extraordinaires. J'en ai un sur un dossier, on ne va pas le dire parce qu'il était très sérieux. Mais cette cohésion, cette force encore une fois du collectif, quand on est sur finalement des dossiers très complexes, là, évidemment, ça concerne... C'était sur l'avènement du règlement de protection des données du RGPD. Et on a eu un vaste sujet sur lequel il faut anticiper tout le temps. On ne peut pas tout le temps s'anticiper. Mais la veille, on lance une campagne de formation vis-à-vis de 10 000 partenaires en France. Et la veille, on a oublié quelque chose de très important. Et on ne peut plus rien faire. Toutes les campagnes sont prêtes. Moi, demain, j'interviens devant les journalistes. C'est une catastrophe. Je me dis qu'on va mourir. ça va être l'horreur. Eh ben non, on n'est pas mort. Non, ça a été un moment superbe.

  • Speaker #1

    Comment on fait, sans révéler que ce soit confidentiel, mais comment on fait quand on s'aperçoit qu'il y a un oubli comme ça énorme ? Enfin, énorme, je ne sais pas ce que c'est, donc j'imagine,

  • Speaker #0

    je rentre un petit peu dans l'histoire.

  • Speaker #1

    Est-ce que, vis-à-vis de son équipe aussi, comment on réagit ?

  • Speaker #0

    Alors, deux choses, et je ne l'ai pas inventé, et c'est un excellent film que je vais citer après. dont je suis fan, beaucoup d'humour, d'où le fou rire, et surtout, on s'adapte. Et surtout, on s'adapte. Et là, ça vient d'un film, c'est Jean-Pierre Bacry et c'est le sens de la fête. Et c'est assez extraordinaire quand on a... Et alors, j'ai rien inventé non plus, il y a... Mais je crois qu'il faut s'adapter. C'est... Voilà. Donc, il y a... S'adapter et puis se dire la prochaine fois on va mieux faire. S'appuyer aussi sur les équipes, surtout maintenir le cap. Je crois que c'est très important pour ces équipes de pouvoir maintenir un cap précis. Faire relâcher la pression, mais alors super vite. Et j'ai l'habitude d'avoir cette phrase qui a beaucoup fait rire mon équipe pendant très très longtemps. C'est-à-dire qu'en fait, mon équipe avait quand même très peu confiance en moi, en fait, quand on s'en aperçoit. Et je me rends. Grande présentation à Seattle devant les 150 plus grands. General Counsel de la Terre, et notamment américain, et je répète avec un de mes collaborateurs que j'adore, parce qu'il faut répéter, il faut répéter, il faut répéter, et je dois présenter 15 minutes. Et là, on est dans la chambre d'hôtel, il doit être 2h du matin, je dois commencer à 6h, il me regarde et il me dit « Je m'en veux tellement, je m'en veux tellement. » Pourquoi tu t'en veux ? T'es pas prête ?

  • Speaker #1

    À mince. Ok.

  • Speaker #0

    Et le « à mince » , ouais, c'est pas mal. Et là, je lui dis « Mais tu sais quoi ? » C'est pas grave. Si je dois m'éclater, je vais m'éclater, mais avec classe.

  • Speaker #1

    Et alors ?

  • Speaker #0

    C'est devenu une grande phase. Alors non, je ne me suis absolument pas éclatée. Ça s'est extrêmement bien passé, heureusement. Je lui ai dit, maintenant, tu as confiance en moi. Mais voilà, ce sont ces moments où... Non, parce qu'en fait, il était... Je me souviens de son regard qui était... Il a travaillé, travaillé, travaillé, et puis là, il me dit, mais tu n'es pas prête, en fait.

  • Speaker #1

    Et finalement,

  • Speaker #0

    l'avenir de l'État est un passé. L'avenir est un tort. Et je crois que la leçon qu'il faut prendre, c'est toujours se dire qu'effectivement, ça peut arriver. Et ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    Ça s'est bien passé, c'est ce qu'on va retenir du coup.

  • Speaker #0

    Ça s'est très bien passé.

  • Speaker #1

    Corinne, vous avez été dans des structures différentes, de tailles, de nationalités différentes, de secteurs différents. Qu'est-ce qui a guidé vos choix de carrière ?

  • Speaker #0

    J'allais dire principalement, c'est à la fois le scope, évidemment, les enjeux, mais l'équipe aussi. Je crois que le manager est aussi extrêmement important. Et même quand j'étais, évidemment, secrétaire générale Microsoft France, on reporte bien évidemment à soit la présidente, soit le General Counsel Europe. Donc, c'est important d'avoir cette relation de confiance avec son manager. Et après, c'est les choix qu'il faut faire. Il faut être passionné. C'est-à-dire qu'il y a peut-être un des sujets sur lesquels on se dit, non, mais ce n'est pas grave, ça va passer. et puis... puis on verra bien et je vais me former, c'est compliqué. Ça, c'est vrai quand on est en début de carrière, ou je pense aussi qu'on est même mid-senior, et on peut se dire, bon ben voilà, avec un peu de formation, c'est beaucoup moins vrai quand on va évoluer, et surtout parce qu'il y a des attentes aussi qui augmentent. Donc c'est important de se sentir extrêmement à l'aise, d'être très clair, en fait, très aligné dans ce qu'on a envie de faire, parce qu'après ça va se voir très vite.

  • Speaker #1

    Autre question maintenant, vous avez... évolué au sein du groupe Microsoft en travaillant au siège France, puis l'île Maurice, puis au sein d'une filiale. J'ai deux questions déjà à travers cette même question. Comment est-ce qu'on arrive à se faire un réseau en interne ? C'est-à-dire, quand on arrive dans une entreprise que vous connaissiez très bien, je pense. Déjà, comment on arrive à se faire un réseau en interne ? Et le corollaire de ça, c'est comment on fait en sorte qu'on pense à nous quand on est dans un groupe comme celui-ci ? Parce que ça, c'est vraiment... Mais je vous bataille pour le coup. Très important, il ne faut pas attendre qu'on vienne nous chercher. C'est à nous de faire en sorte qu'on pense à nous. Et comment vous, a priori, ça a marché, puisque vous êtes resté dans cette structure. Comment vous avez réussi ? Voilà, à la fois le réseau interne, et j'imagine que ce réseau interne a fait qu'aussi, on a pensé à vous après.

  • Speaker #0

    Ah mais c'est, et je trouve très intéressant, c'est même aujourd'hui, je dirais même que dans les, finalement dans les compétences, dans ce qu'on a envie de mettre en place quand on va prendre un rôle ou un poste, c'est démarrer tout de suite effectivement son réseau. D'abord parce qu'à toutes les étapes de la carrière, qu'elles soient sur trois ans, sur neuf ans ou quatorze ans comme la mienne dans une structure, c'est extrêmement important parce qu'il va y avoir aussi un partage d'informations. Et même dans des... Que ce soit d'ailleurs... Et quel que soit le type de structure, et ça c'est important également, c'est véritablement de travailler en collaboration et d'essayer de se dire, allez, tous les jours, j'ai au moins 10 à 15 minutes dans lesquelles je vais travailler ce réseau. Pour l'entreprise, mais aussi pour moi. Et je crois que c'est très important. Et en fin de compte, il ne faut pas se dire... Mais bon, et ça m'est arrivé, moi ça m'est arrivé, parce qu'on est très vite un peu la tête dans le guidon, on a aussi nos vies, et donc... de se dire, c'est pas grave, je vais pas aller faire cette formation parce que c'est pas important. Mais quand on travaille pour soi, on travaille pour l'entreprise. Et c'est là où finalement, aujourd'hui, l'enjeu, c'est de se dire, quel est l'impact que je veux avoir dans cette entreprise ? Et pour avoir ce niveau d'impact, il faut que je travaille pour moi, en interne, que je demande du feedback. Il y a quelque chose de très... Alors, c'est vrai que le feedback perspective, on l'appelle comme on veut, mais... Il ne faut pas le demander à n'importe qui. Parce qu'il faut quand même rester motivé. Mais il faut aussi, parce que ça sert également à se dire, non seulement je vais savoir aussi quels sont les postes dans lesquels il y a peut-être une possibilité d'évolution, qu'est-ce qui va faire que moi, aujourd'hui, je peux apporter tout de suite quelque chose, ou j'ai besoin de me former sur ça, ou j'ai besoin peut-être aussi de continuer à comprendre un peu le système. Et puis surtout, il faut travailler son offre de service. En entreprise, on est en permanence en offre de service. Si je n'ai pas une offre de service, voilà. Alors, le danger, et c'est pour ça, le danger dans tout ça, c'est de se laisser aussi porter un petit peu et de se laisser absorber par la machine. La machine, il y en a partout. Et ce n'est pas parce que c'est Microsoft, moi je l'ai connue partout. Ce n'est pas une machine, c'est simplement, effectivement, c'est une entreprise. Donc, ça n'est pas un être humain. Donc, lui, voilà, ça va. Là, je dis lui, mais elle aussi, mais ça va bouger. Mais quand on est... dans une entreprise, il ne faut jamais oublier qu'on travaille aussi pour soi. Parce que c'est sa marque, parce que c'est important. Et de se dire, finalement, non, non, non, mais non, mais moi, je vais travailler pour la boîte. Non. Il faut revenir à des fondamentaux. Je pense que la capacité des collaborateurs, mais aussi des managers, c'est aussi à se dire je vais travailler pour moi, je vais m'en mettre en cause, je vais voir un petit peu qu'est-ce qui se passe parce que je vais pouvoir faire du bien à l'entreprise.

  • Speaker #1

    Ça c'est un point extrêmement important, vous prêchez vraiment de convaincu, parce que le réseau c'est extrêmement important. Et j'ai un peu tous les cas de figure que je vois en entretien à tous les niveaux d'expérience. et à la fois des personnes où c'est naturel pour eux de faire du réseau. Et peu importe qu'ils recherchent ou pas, d'ailleurs, c'est juste, ça fait partie du quotidien. Il y en a d'autres qui, je me souviens d'une personne qui a un gros réseau, mais à partir du moment où elle a voulu changer, elle n'a pas osé contacter son réseau. C'est quand même dommage, je ne voulais pas profiter de ça. Et puis, il y en a d'autres qui sont un peu enfermés dans leur tour d'ivoire. Ils ont un peu de réseau quand même en interne pour faire à peu près bien leur travail. Mais en externe, ils ne prennent pas le temps, parce que ça prend en effet énormément de temps. Et ce que vous dites est vraiment important, de se dire, quand on travaille pour soi, on travaille aussi pour l'entreprise, que plus on est meilleur, plus on a de contacts en interne, en externe, plus on va pouvoir aussi aller demander un avis, demander, contacter ses pairs pour pouvoir...

  • Speaker #0

    Il ne faut pas s'oublier. Et encore une fois, je ne dis pas qu'il y a des moments où je ne l'ai pas fait. Et j'ai très vite vu que ce n'était pas bon pour moi et ce n'était pas bon pour l'entreprise. et voilà. Après, C'est vrai que c'est aussi très très féminin, la deuxième version, qui est de ne pas oser demander. C'est très féminin, certainement masculin également, mais c'est quand même très très féminin. Parce que c'est aussi quelque chose sur lequel il faut travailler. Dans le sens, il ne faut pas hésiter aussi à demander du coaching. et à identifier là où on a besoin finalement d'être aidé aussi parce qu'on n'est pas des surhommes, on n'est pas aidé sur femme, je ne sais pas si on peut le dire, mais voilà. Il y a un vrai besoin de se poser, de passer du temps et de se dire de quoi j'ai besoin finalement parce que moi je vois ma trajectoire, je vois où je veux aller parce que c'est important que je sois bien. Si je ne suis pas bien, c'est... Et je sais, il y a des fois, on ne peut pas. parce qu'on est dans la roue du système, parce qu'on est extrêmement sollicité, parce qu'il y a énormément de travail. Et puis, ça ne va pas aller en s'arrangeant, parce qu'encore une fois, on est là pour faire un chiffre d'affaires. On n'est pas nécessairement là aussi pour faire de la philanthropie ou le reste. Mais c'est exactement ce que moi, je demande en tant que manager et ce que mon manager m'a demandé. Ça aussi, c'est important de se dire. Moi, quand je voyais, on avait annuellement en fait un système, effectivement, de... de revues de performance, qui ne s'appelle plus comme ça, mais qui est plutôt la perspective, qu'est-ce qu'on voit, etc. Quand mes collaborateurs revenaient en me disant, je n'ai pas eu le temps, parce qu'ils avaient de super excuses, mais Corinne, on était en closing, tu ne t'imagines pas, j'ai préféré accompagner mon client sur ce sujet-là, je lui ai dit, ça ne va pas. Donc, comment on fait pour que, un, tu puisses me dire, au moins deux mois à l'avance, parce que j'avais quand même essayé d'anticiper un maximum, etc. Et puis, Et puis il fallait venir me voir et dire « moi je t'aurais mis ailleurs » parce que c'est important que toi tu travailles sur toi pour pouvoir aider les autres et pour pouvoir être effectivement un accélérateur de croissance et pas quelqu'un qui aura loupé un train.

  • Speaker #1

    D'accord. En tout cas merci de remettre un point important dessus. En effet, moi j'en mets aussi une petite couche, mais en effet, travailler sur soi c'est travailler sur le réseau, mais pas que quand on veut changer de poste, c'est pour être efficace maintenant, demain, quand on veut changer de poste. Ça prend aussi un peu de hauteur aussi.

  • Speaker #0

    Oui, et encore une fois, celui qui va fonctionner, alors peut-être qu'il y a des étapes aussi un peu différentes. Pour ma part, quand on veut, quand on a une évolution de carrière ou qu'on a envie de changer de poste, le réseau qui va fonctionner, c'est celui sur lequel on aura investi aussi. Il y a du temps. Parce que c'est des vraies relations. Et je crois que peut-être une des personnes qui vous a dit « Oui, mais moi j'ai un super réseau, mais j'ose pas. » Il y a aussi quelque chose à travailler. Voilà. Parce qu'on doit pouvoir oser si on a investi. Et c'est du temps. C'est du temps. C'est pas... Je vais aller les 150 personnes et on verra bien s'il y en a un qui... Non.

  • Speaker #1

    On choisit les bonnes personnes et puis on arrive évidemment à l'air subtil. Bien, coucou, je vais changer de poste. C'est plutôt... Je m'interroge.

  • Speaker #0

    Exactement. Et il y a plusieurs, voilà, où on est aussi, on peut être aussi, voilà, c'est plus on va investir dans son raison et plus on aura un retour qui sera, voilà. Et on se présente aussi. Enfin, c'est aussi un investissement. Ça ne veut pas dire juste je vais passer du temps avec la personne. C'est aussi dire voilà ce que je fais, ce que j'aimerais faire. Et que ce ne soit pas une surprise aussi.

  • Speaker #1

    Exactement. Merci en tout cas, encore une fois. Avec plaisir. Je reviens sur le titre du podcast qui s'appelle Voix d'entrepreneur du droit. Alors... J'ai déjà entendu plusieurs personnes qui m'ont dit mais on peut pas être entrepreneur quand on est salarié dans une entreprise, là où moi je pense que si on peut être entrepreneur, alors certains appellent ça intrapreneur, il y a plein de terminologies possibles pour le coup déjà. Ma première question, est-ce que Corinne, selon vous, on peut être entrepreneur, notamment du droit, en ce qui nous concerne, dans une entreprise ?

  • Speaker #0

    Ah mais je pense que, depuis le début, c'est ce que je dis, on est entrepreneur, de toute façon. On a son entreprise et on va la faire fonctionner comme tout entrepreneur qui va démarrer une activité. C'est comme ça en tout cas que moi, j'ai immédiatement envisagé mon rôle. C'était de se dire, je vais le créer en fait, ce rôle-là, sur une base et une connaissance bien évidemment, et sur des diplômes, et oui, je n'ai pas rêvé. Alors parfois, ça a coincé, parce que j'étais un peu jeune et un peu très enthousiaste. J'ai pris deux, trois petites claques très adorables, mais bon, voilà. Mais je pense qu'il faut, il faut effectivement, et construire finalement son... Moi je disais, c'est une offre de service qu'il faut donner. Et pour ma part, moi, j'ai toujours aimé le faire parce que j'ai aussi monté, évidemment, des sociétés de consulting depuis 2012. Donc, je fais de la formation où il y a des choses qui, voilà, au management de transition ou des choses comme ça. Mais cette double casquette est importante parce que moi, quand j'étais à l'île Maurice, ça m'a appris. Alors, bien évidemment, j'ai une énorme opportunité, c'est d'avoir Microsoft. Mais ça m'a appris aussi d'un poste de direction juridique à finalement être consultante. Je n'étais plus du tout décisionnaire. Donc ça ajoute des compétences incroyables aussi à un CV finalement et même à une expertise globale. Et je crois que c'est ça qui leur a plu. Et donc voilà, ils sont revenus me chercher pour cette partie-là, cette vision un peu stratégique de je vais faire attention à effectivement les coûts, je vais... essayer d'avoir une vision à court terme sur un an, c'est quels sont les objectifs que je vais atteindre pour moi-même, pour mon équipe. Oui, pour moi, on est entrepreneur de droit.

  • Speaker #1

    Merci. Ça m'arrange que vous le disiez, du coup. Là, j'aimerais revenir aussi sur... Vous, on parlait des choix que vous avez eus, et vous disiez juste avant que vous alliez être alliée avec ces choix, avec ces envies, avec ce qu'on avait envie de faire, surtout, avant tout, l'envie. Est-ce qu'il y a eu des mentors ? Est-ce que vous en avez aussi d'ailleurs des personnes qui vous ont guidées, qui vous guident encore dans vos choix de carrière, dans votre vie ? Est-ce que vous voulez bien nous dire là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Alors, forcément, il y a très, très longtemps, mon père a été un de mes premiers mentors qui vraiment voulait, mais de manière très… très douce, très subtile, que ces filles soient avocates, soit éventuellement juristes. Alors moi, ça a été très, très vite. J'ai été prise à la CGM assez rapidement, donc je n'ai même pas eu le sujet de savoir est-ce que je vais être avocate ou pas. Après, dans ma carrière, ce qui a été essentiel, et je l'ai redit, et je ne le disais pas pour rien, c'est vraiment le réseau qu'on va développer. Parce qu'au-delà d'un réseau, pour réseauter, entre guillemets on va aussi avoir ce coaching, ce mentorship, cette capacité à trouver des gens assez exceptionnels. Moi, j'en ai une qui est encore extraordinaire et qui m'a accompagnée finalement et qui a cru en moi. Elle a vraiment cru en moi. Elle continue de croire en moi. C'est incroyable et je n'ai aucun mal à la citer. Il s'agit du Chief Legal Officer de GitHub, Shelley McKinley, qui croit en moi. je ne peux pas dire l'inverse alors je suis toujours très surprise je me dis mais t'es sûre mais elle m'a donné alors elle est très exigeante elle revient toujours en disant tu sais franchement mais elle a donné cette impulsion et ce qui m'a permis moi de me dire allez on y va c'est pas grave,

  • Speaker #1

    ça m'a l'air gros ce que là mais bah j'y allais qui vous donne confiance en tout cas pour les thèmes d'après et dans la vie en général qu'est-ce qui vous inspire ?

  • Speaker #0

    Dans la vie en général, je peux être aussi mes petits mentors. C'est assez bateau. C'est mon fils et ma fille. Je trouve que c'est une source d'inspiration. Et puis la jeunesse, de manière globale, je peux passer du temps. Et je sais que les programmes qu'on avait développés au sein de Microsoft, c'était vraiment avec GitHub pareil. C'est ce mentorship de jeunes femmes qui arrivaient et qui se disaient que ça se voit en affaires publiques d'ailleurs aussi. Mais c'est vrai que oui, c'est mon fils, ma fille, qui sont deux personnages complètement différents et qui m'inspirent beaucoup. J'aime beaucoup votre réponse. Et alors, justement, comme vous parlez de vos enfants, c'était quoi votre rêve d'enfant à vous ? Parce que vous disiez que c'est très tôt que vous avez su que vous seriez dans le monde du droit. Est-ce qu'il y avait un autre rêve, évidemment ? Et qu'est-ce que c'est, si vous voulez dire ?

  • Speaker #1

    J'en avais deux autres.

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #1

    j'étais absolument fascinée par les bouchées. Alors, petite, maintenant j'ai 4 ans. Alors, donc moi, je me suis dit, il y a 4 ans, je vais ouvrir une boucherie. Ah, mais là ! Alors, j'étais fascinée par quoi ? Par la découpe de la viande. Tout le monde va se dire « mon dieu ! »

  • Speaker #0

    Je n'attendais pas de dire cette réponse pour ce que vous allez dire.

  • Speaker #1

    J'adore la viande. Alors voilà, j'adore ça. Mais je trouvais l'ambiance. Alors c'était la petite boucherie de quartier. Donc j'avais 4-5 ans. En plus, c'était un moment où j'étais certainement avec mon père ou ma mère. Mais je trouvais cet espace. Alors généralement, c'est un couple. Il y avait le boucher qui coupait la viande, le petit commis et la femme au bout.

  • Speaker #0

    C'était familial. Voilà,

  • Speaker #1

    le côté. J'ai mince. tout est réglé à la minute, etc. Et j'adorais cette viande, ce découpage. Et c'était pas du tout sanglant,

  • Speaker #0

    je tiens à le dire.

  • Speaker #1

    Mais je sais pas, j'aimais beaucoup. J'aimais bien quand ils tranchaient le jambon. Bon, bref. Pendant longtemps, j'ai fait ça. Et après, je me suis quand même dit, bon, à 7 ans, je me suis dit, bon, écoute, Corinne, franchement, non. Alors ça, c'est un vrai rêve qui continue d'être. J'aurais absolument adoré être metteur en scène.

  • Speaker #0

    Il n'y a rien à voir avec la bouche. Vous ne vous demandez pas du tout à l'un comme à l'autre.

  • Speaker #1

    Toujours cette idée de backstage, d'être un peu, mais de créer, de transformer, d'apporter un peu...

  • Speaker #0

    De jouer un peu les chefs d'orchestre.

  • Speaker #1

    Cette vision, un peu, de construire un film qu'on peut regarder. Parce que j'ai vraiment des expériences aussi cinématographiques magnifiques. D'accord.

  • Speaker #0

    Écoutez, je vous souhaite en tout cas de réaliser ce rêve un jour.

  • Speaker #1

    On peut essayer. Alors là, on fait des petits... Voilà, le podcast est déjà un rêve. C'est super.

  • Speaker #0

    Bon, écoutez, vous viendrez nous parler soit de la mise en scène d'un film avec des bouchées,

  • Speaker #1

    des genoux, je ne sais pas. Non, maintenant, je ne sais pas. Maintenant, il y a tellement... Et puis bon, il y a l'IA, donc on ne va pas nécessairement y aller. Mais c'est vrai que...

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est intéressant de partager ses rêves. Et question aussi, là, on revient encore un petit peu en arrière. Donc là, un petit peu plus tard, vous voulez être juriste, ça y est, vous avez fait vos études de droit. Et qu'est-ce que vous diriez à la Corinne de l'époque qui sort de la fac de droit, justement, comme conseil que vous auriez adoré qu'on vous donne à l'époque ?

  • Speaker #1

    Arrête de te prendre la tête. Ça,

  • Speaker #0

    c'est un truc que j'aurais adoré qu'on me dise.

  • Speaker #1

    J'aurais adoré qu'on me dise... Alors, autre époque, autre génération, et ça a beaucoup... Je pense que c'est encore le cas. Tu vas y arriver et tu vas vraiment faire ce que tu aimes. Parce qu'il y a toujours... Arrête d'avoir des doutes. Voilà ce que j'aurais dit.

  • Speaker #0

    C'est beau message. Est-ce que vous auriez un dernier mot à partager avec notre public, du coup, avec nos auditeurs qui vont nous écouter ? Ensuite.

  • Speaker #1

    C'est vraiment... C'est compliqué, le dernier mot de la fin, mais... Non, mais c'est... Oui, soyez des entrepreneurs à la fois de vos vies. Ça, c'est aussi très important. Je crois que c'est essentiel de se mettre en avant. Je crois que... qu'aujourd'hui, l'avènement un petit peu du développement personnel à titre, j'ai presque envie de dire, dans sa vie personnelle, il faut aussi l'appliquer dans la vie professionnelle parce que c'est comme ça qu'on va être bien, c'est comme ça qu'on va réussir. Et les entreprises, elles ont besoin de gens performants, pas de gens qui sont, qui doutent, qui se disent ben non, non. Donc pensez à vous,

  • Speaker #0

    surtout. Merci pour ce beau message, Corinne. Je vous en prie. Nous arrivons à la fin du podcast. Est-ce que vous avez passé un bon moment ?

  • Speaker #1

    très bon moment avec ce petit coureur rose que j'ai un peu mangé.

  • Speaker #0

    Écoutez, je suis contente que vous ayez passé un moment parce que j'avais fait une promesse. Je suis contente d'avoir réussi. En tout cas, c'était un très bon moment pour moi aussi pour le coup et j'ai hâte d'avoir des retours sur ce podcast une fois que nous le sortions à la rentrée parce que nous sommes à la veille des vacances quand nous enregistrons ce podcast. Merci beaucoup Corinne.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, merci à vous.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté de participer à ce podcast et d'avoir échangé sur votre... parcours, avec tous vos beaux conseils et votre sincérité et votre enthousiasme. En tout cas, j'espère que vous aussi, vous avez passé tout comme moi un bon moment à écouter Corine. Et merci d'avoir écouté ce podcast et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FedLegal.

  • Speaker #2

    Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière fed-group.

  • Speaker #0

    Vite groupe !

Description

Elle s’est toujours rêvée juriste, et son parcours témoigne d’un engagement constant pour un droit vivant, stratégique et profondément humain. Corinne Caillaud, Former AGC chez Microsoft France, est l’invitée du nouvel épisode de Voix d’Entrepreneur du Droit, au micro d’Audrey Déléris, Manager Executive chez Fed Legal.

Elle débute sa carrière à la CMA CGM en tant que corporate legal counsel, avant de rejoindre McDonald’s sur des sujets IT.
Elle devient ensuite Directrice juridique Europe du Sud chez Cognos (filiale d’IBM), avant que Microsoft ne lui confie la mission de créer et structurer la direction juridique France.

Ensuite, direction l’île Maurice, où elle continue d’intervenir sur des projets internationaux pour Microsoft.

En 2016, retour en France : elle prend le poste de General Counsel, avec un périmètre élargi.
Sept ans plus tard, elle relève un nouveau défi chez GitHub, filiale de Microsoft.

 

Dans cet épisode, Corinne partage sa vision du juriste comme un chef d’orchestre à la fois stratégique, curieux, novateur, commercial, en tant qu’accélérateur de croissance et aussi profondément humain.
On a parlé de sa famille (son père, ses enfants, sa sœur, sa mère), du film Le Sens de la fête, de Garcimore, de Shelley McKinley… mais aussi de sa passion pour la mise en scène et la boucherie (il va falloir écouter ce podcast pour en savoir plus !)

 

"Quand on travaille pour soi, on travaille pour l’entreprise" : une conviction forte, portée avec sincérité, humour et exigence.

Un épisode vivant, inspirant et porteur d’une belle vision du droit.


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Voici les références du podcast :

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- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix de recruteurs"

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Qui sommes-nous ?

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière.

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    groupe.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du même du droit, leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode du podcast Voix d'entrepreneur du droit VEDD by FEDLégal et je suis Audrey Lénéris et aujourd'hui je reçois Corinne Caillot, directrice juridique. Corinne, bonjour, comment allez-vous ?

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, je vais très bien, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors je crois que c'est votre premier podcast ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est mon premier podcast, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et bien merci de me faire cet honneur d'être mon invitée du coup et comme je vous l'ai promis, je fais rarement des promesses mais normalement vous allez passer un bon moment.

  • Speaker #0

    Je n'en doute pas. J'en profite. Merci beaucoup d'avoir invité parce que c'est très intéressant d'avoir ce petit micro en face de soi.

  • Speaker #1

    Et vous ne nous voyez pas, mais Corinne a un micro rose du coup. Oui, voilà,

  • Speaker #0

    c'est pour le micro rose. C'est magnifique.

  • Speaker #1

    Alors, ceci étant dit, je vais commencer par vous présenter Corinne. Vous avez étudié à la Sorbonne et a diplômé d'un Master 2 en droit des affaires. Vous avez commencé votre carrière à la CMACGM à Marseille en tant que corporate égale cancel. avant de rejoindre McDonald's en tant que responsable juridique avec des sujets un peu plus IT. Puis ensuite, vous devenez directrice juridique Europe du Sud de Cognos, qui est une filiale d'IBM. Et après 9 ans chez Microsoft, Microsoft vous recrute pour créer le poste de directrice juridique France et créer toute l'équipe juridique. 6 ans plus tard, vous partez vivre à Lille-Maurice, avec un climat un peu plus ensoleillé qu'ici, et continuez d'accompagner Microsoft pour des projets internationaux. 2016, c'est l'année du retour en France sur le poste de général console avec un périmètre plus large que celui que vous aviez avant de partir de France. Et au bout de 7 ans, gros challenge puisque vous devenez senior legal counsel Europe de GitHub qui est une filiale de Microsoft. Et vous êtes la seule juriste sur cette zone et participez au lancement et la vente de Copilot. Est-ce que j'ai oublié de dire quelque chose ?

  • Speaker #0

    Alors non ! Non, vous avez parfaitement couvert Audrey. Juste de petite précision, en fait, c'est assez intéressant parce que je vais remonter un peu mon parcours, qui a effectivement débuté avec la CMA CGM, mais en fait, ce n'était pas à Marseille. Ce qui avait de super intéressant, c'est que c'était à Surenne à l'époque. D'accord. Et l'opportunité que j'ai eue, en fait, c'est de pouvoir. Elle était encore étatique, elle était non privatisable, mais elle l'a été. et j'ai pu aussi faire une expérience très intéressante quand le groupe en fait, de Jacques Saadé, l'a racheté il y a un petit peu plus de 20 ans de ça. Donc voilà, mais sinon le reste c'est parfait.

  • Speaker #1

    D'accord, merci en tout cas pour cette correction. Et je vais commencer par une première question, comment est-ce que vous vous êtes retrouvée juriste ? Est-ce que ça a toujours été une envie enfant de devenir juriste ? Ou est-ce que ça s'est fait un peu comme par hasard, comme beaucoup de gens ?

  • Speaker #0

    Alors non, moi ça a été vraiment une envie en fait, un peu comme Obélix, je suis tombée dedans. quand j'étais toute petite, parce que je viens d'une famille qui est une famille de juristes. Et notamment, la vraie personne, la figure de Proust a été mon père, qui nous a transmis avec ma sœur, tout savoir, cette passion de la justice au début, et cette passion du droit. et il partageait. Donc on avait ces moments où en fait, je pense qu'il rentrait très tard du bureau. Donc moi quand j'étais petite, je suis allée le voir, je lui ai dit « mon frère, t'as vu l'heure ? » « C'est pas bien et tout » parce que je protégeais énormément mon père à cette époque-là, je ne sais pas pourquoi. Et je me souviens qu'il me disait « mais tu sais, parce que j'ai fait des choses très intéressantes » . Donc c'est un peu une logique, je ne me serais pas vue… Voilà, c'est une logique, ma maman n'est pas du tout en fait dedans. C'était plutôt dans les vêtements, mais ça a été une logique et ça a été quelque chose que j'ai vraiment voulu porter, à la fois étudier et puis je n'ai pas envisagé d'autre carrière.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, pour vous, c'est quoi un bon juriste ?

  • Speaker #0

    Ah !

  • Speaker #1

    Grosse question !

  • Speaker #0

    Un bon juriste ? Alors moi, je pense qu'il faut... C'est très intéressant en fait. Et ça va faire écho un peu à la raison pour laquelle j'ai choisi le droit. Je pense qu'il faut être très, très curieux, déjà. Très animé, en fait. Donc, il y a une espèce de curiosité qu'il faut avoir tout le temps. Je crois qu'aussi, il faut aimer les gens. Et puis, vouloir les protéger. Je faisais le petit retour avec mon père, mais voilà, un petit côté. il faut aussi un petit peu les protéger et je dirais que la troisième qualité et là on parle vraiment des soft skills c'est l'écoute Je pense que pour être juriste, il faut être profondément humain.

  • Speaker #1

    Je pense que vous avez raison. Ce sont des qualités qui me sont souvent citées aussi, la curiosité. Protéger les gens, pas forcément. On ne l'a pas forcément cité d'ailleurs, je crois que vous êtes la première à me citer ça. C'est hyper intéressant. Et l'écoute, oui. En effet, pour être vraiment très proche du business et trouver des solutions et avancer avec les gens pour lesquels vous travaillez. Quand vous dites protéger les gens, c'est vrai qu'on pense... Moi, ça me fait penser en tout cas à l'avocat qui protège les gens, ce qui est souvent parfois une vocation de certains étudiants qui veulent commencer par ça et qui ensuite sont juristes en entreprise. Est-ce qu'on protège quand même aussi les gens d'étant juristes en entreprise ?

  • Speaker #0

    Oui, je crois foncier. Et c'est intéressant ce que vous dites parce que quand j'ai commencé, il y a plus de 25 ans, quand je parlais vraiment de cette idée de justice, cette idée d'aider et de protéger, c'est aussi protéger l'entreprise de manière générale, son client. Et je pense qu'aujourd'hui, cette nouvelle génération de juristes, et en tant que manager, j'ai pu le voir aussi, il faut du sens. Il faut donner un sens, alors pas uniquement aux fonctions juridiques ou à ce qu'on a envie de faire, mais je crois donner un sens à tout ce qu'on fait est important. Et je trouve intéressante cette valeur, en fait, qu'on a peut-être un petit peu de tendance, et surtout dans l'industrie dans laquelle j'évolue, je continue d'évoluer, et j'ai toujours évolué, qui a été cette industrie du numérique. Je pense qu'il y a un vrai sujet aujourd'hui. de pouvoir apporter ce côté éthique aussi et cette transparence dans ce qu'on a envie d'apporter en termes de soutien juridique à une entreprise et à ses clients internes, qui sont avant tout des êtres humains.

  • Speaker #1

    Justement, vous avez déjà partiellement répondu à ma prochaine question, c'est qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier de juriste et ou de directrice juriste ? C'est aussi un métier pas forcément différent, mais complémentaire d'être manager. Donc là, vous m'avez parlé de protéger l'entreprise. d'être curieux ? Est-ce qu'il y a d'autres choses qui vous plaisent en tant que juriste et d'ailleurs en tant que manager ?

  • Speaker #0

    En tant que juriste, il y en a tellement de choses. Je crois qu'un juriste, c'est un chef d'orchestre. Et encore une fois, je vais revenir un petit peu à mon enfance. Pendant mes études, j'ai eu la chance d'être accompagnée par des grands professeurs de droit dans des universités, oui, à Paris et notamment à la Sorbonne. Mais je crois que j'ai eu cette phrase un jour qui m'a été dite par un chargé de... de travaux dirigés en fiscalité internationale. Rien de très florichon. D'ailleurs, je n'étais pas très douée. Mais il m'a dit que le droit menait à tout. Et je crois que c'est vraiment vrai. C'est vraiment vrai. Alors, évidemment, le droit ne m'aide pas à une carrière médicale. Attention pour ceux qui auraient envie soudainement de devenir médecin. Remarquez, on a bien vu un ministre le faire. Mais bon, il avait quand même une base. Mais je crois qu'il y a un vrai sujet, en fait, de pouvoir être partout en même temps. Moi, ce qui me plaît, c'est Merci. c'est de pouvoir être en amont, évidemment, c'est de pouvoir conseiller, c'est d'avoir aussi développé une connaissance. Donc, il faut une expertise. Ça ne s'invente pas. Il faut continuer d'apprendre, d'où la curiosité, continuer de se former. Et je crois que c'est très, très important, les entreprises aujourd'hui qui investissent dans ces formations, parce qu'évidemment, l'obligation de formation est moindre pour les juristes d'entreprise que par rapport à la profession d'avocat. Mais c'est vrai que ces entreprises et ces managers qui prennent aussi la décision d'investir dans des formations qui ne sont peut-être pas nécessairement très liées à l'activité du collaborateur, mais qui vont l'être à un moment donné, c'est vraiment important parce que ça permet aussi d'être toujours en capacité à la fois de répondre à des besoins. Moi je trouve que le juriste aussi, ce qui m'a plu encore une fois et ce qui continue de me plaire, c'est qu'un juriste c'est aussi un accélérateur de croissance dans une entreprise. En fait c'est aussi un commercial. et dans les expériences que j'ai pu avoir. Et c'est vrai que ma carrière a été principalement autour du transactionnel. Qu'est-ce que je fais pour augmenter les ventes, pour avoir un impact sur mon entreprise, comment je dirige cet impact et comment je fais finalement pour avoir cette continuité dans une réalisation de chiffre d'affaires. Parce qu'en fait, c'est marrant parce que je... Je pense qu'il y a plusieurs casquettes. C'est un peu comme les magiciens qui vont sortir aussi à un moment donné. Soit des Garcimor. Je pense à Garcimor. Je pense que là, personne ne va savoir qui c'est, mais il était très drôle. Il faut le voir quand même. Avec ses petits poussins ou ses petits machins. Il faut à la fois prendre un risque, évidemment. Parce que parfois, il faut aussi être novateur. C'est un peu de création. Mais il faut aussi protéger. On revient un peu à cette idée de protection. et aussi être... quand même responsable de la sécurité à la fois du groupe, des personnes. Donc je trouve que ces deux idées sont un peu schizophréniques finalement, quand on y pense, mais ça permet à un juriste de développer une palette de compétences qu'on ne retrouve pas dans toutes les professions,

  • Speaker #1

    je trouve. On a bien compris que vous êtes passionnée par votre métier. Qu'est-ce qui vous plaît moins ? Votre métier ?

  • Speaker #0

    L'absence de temps.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    ce qui est vraiment vrai dans ce métier, c'est... Et en même temps, il faut être agile, donc il y a aussi une idée. Alors, je parle vraiment du juriste d'entreprise. C'est ce qui me plaît moins, c'est vraiment... Et c'est aussi lié à la nature même de l'activité que finalement j'ai pratiquée. Quand on est dans des contrats commerciaux, de la négociation, etc., il y a un timing. Et ce timing-là, parfois, j'aimerais bien qu'il soit un peu plus large.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Est-ce qu'il y a vraiment un dossier ou un moment, quelque chose que vous allez particulièrement apprécier, un de vos meilleurs souvenirs en tant que juriste ?

  • Speaker #0

    Alors, sur les dossiers en tant que tel, il y en a énormément. Et principalement, évidemment, dans ces industries du numérique, où ça va super vite, où il faut s'adapter. Mais moi, ce n'est pas tant des dossiers. qui m'ont vraiment inspirée et qui ont fait que ces moments étaient chouettes. C'est l'équipe avec qui j'ai travaillé. Et c'est des moments de fourrir absolument extraordinaires. J'en ai un sur un dossier, on ne va pas le dire parce qu'il était très sérieux. Mais cette cohésion, cette force encore une fois du collectif, quand on est sur finalement des dossiers très complexes, là, évidemment, ça concerne... C'était sur l'avènement du règlement de protection des données du RGPD. Et on a eu un vaste sujet sur lequel il faut anticiper tout le temps. On ne peut pas tout le temps s'anticiper. Mais la veille, on lance une campagne de formation vis-à-vis de 10 000 partenaires en France. Et la veille, on a oublié quelque chose de très important. Et on ne peut plus rien faire. Toutes les campagnes sont prêtes. Moi, demain, j'interviens devant les journalistes. C'est une catastrophe. Je me dis qu'on va mourir. ça va être l'horreur. Eh ben non, on n'est pas mort. Non, ça a été un moment superbe.

  • Speaker #1

    Comment on fait, sans révéler que ce soit confidentiel, mais comment on fait quand on s'aperçoit qu'il y a un oubli comme ça énorme ? Enfin, énorme, je ne sais pas ce que c'est, donc j'imagine,

  • Speaker #0

    je rentre un petit peu dans l'histoire.

  • Speaker #1

    Est-ce que, vis-à-vis de son équipe aussi, comment on réagit ?

  • Speaker #0

    Alors, deux choses, et je ne l'ai pas inventé, et c'est un excellent film que je vais citer après. dont je suis fan, beaucoup d'humour, d'où le fou rire, et surtout, on s'adapte. Et surtout, on s'adapte. Et là, ça vient d'un film, c'est Jean-Pierre Bacry et c'est le sens de la fête. Et c'est assez extraordinaire quand on a... Et alors, j'ai rien inventé non plus, il y a... Mais je crois qu'il faut s'adapter. C'est... Voilà. Donc, il y a... S'adapter et puis se dire la prochaine fois on va mieux faire. S'appuyer aussi sur les équipes, surtout maintenir le cap. Je crois que c'est très important pour ces équipes de pouvoir maintenir un cap précis. Faire relâcher la pression, mais alors super vite. Et j'ai l'habitude d'avoir cette phrase qui a beaucoup fait rire mon équipe pendant très très longtemps. C'est-à-dire qu'en fait, mon équipe avait quand même très peu confiance en moi, en fait, quand on s'en aperçoit. Et je me rends. Grande présentation à Seattle devant les 150 plus grands. General Counsel de la Terre, et notamment américain, et je répète avec un de mes collaborateurs que j'adore, parce qu'il faut répéter, il faut répéter, il faut répéter, et je dois présenter 15 minutes. Et là, on est dans la chambre d'hôtel, il doit être 2h du matin, je dois commencer à 6h, il me regarde et il me dit « Je m'en veux tellement, je m'en veux tellement. » Pourquoi tu t'en veux ? T'es pas prête ?

  • Speaker #1

    À mince. Ok.

  • Speaker #0

    Et le « à mince » , ouais, c'est pas mal. Et là, je lui dis « Mais tu sais quoi ? » C'est pas grave. Si je dois m'éclater, je vais m'éclater, mais avec classe.

  • Speaker #1

    Et alors ?

  • Speaker #0

    C'est devenu une grande phase. Alors non, je ne me suis absolument pas éclatée. Ça s'est extrêmement bien passé, heureusement. Je lui ai dit, maintenant, tu as confiance en moi. Mais voilà, ce sont ces moments où... Non, parce qu'en fait, il était... Je me souviens de son regard qui était... Il a travaillé, travaillé, travaillé, et puis là, il me dit, mais tu n'es pas prête, en fait.

  • Speaker #1

    Et finalement,

  • Speaker #0

    l'avenir de l'État est un passé. L'avenir est un tort. Et je crois que la leçon qu'il faut prendre, c'est toujours se dire qu'effectivement, ça peut arriver. Et ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    Ça s'est bien passé, c'est ce qu'on va retenir du coup.

  • Speaker #0

    Ça s'est très bien passé.

  • Speaker #1

    Corinne, vous avez été dans des structures différentes, de tailles, de nationalités différentes, de secteurs différents. Qu'est-ce qui a guidé vos choix de carrière ?

  • Speaker #0

    J'allais dire principalement, c'est à la fois le scope, évidemment, les enjeux, mais l'équipe aussi. Je crois que le manager est aussi extrêmement important. Et même quand j'étais, évidemment, secrétaire générale Microsoft France, on reporte bien évidemment à soit la présidente, soit le General Counsel Europe. Donc, c'est important d'avoir cette relation de confiance avec son manager. Et après, c'est les choix qu'il faut faire. Il faut être passionné. C'est-à-dire qu'il y a peut-être un des sujets sur lesquels on se dit, non, mais ce n'est pas grave, ça va passer. et puis... puis on verra bien et je vais me former, c'est compliqué. Ça, c'est vrai quand on est en début de carrière, ou je pense aussi qu'on est même mid-senior, et on peut se dire, bon ben voilà, avec un peu de formation, c'est beaucoup moins vrai quand on va évoluer, et surtout parce qu'il y a des attentes aussi qui augmentent. Donc c'est important de se sentir extrêmement à l'aise, d'être très clair, en fait, très aligné dans ce qu'on a envie de faire, parce qu'après ça va se voir très vite.

  • Speaker #1

    Autre question maintenant, vous avez... évolué au sein du groupe Microsoft en travaillant au siège France, puis l'île Maurice, puis au sein d'une filiale. J'ai deux questions déjà à travers cette même question. Comment est-ce qu'on arrive à se faire un réseau en interne ? C'est-à-dire, quand on arrive dans une entreprise que vous connaissiez très bien, je pense. Déjà, comment on arrive à se faire un réseau en interne ? Et le corollaire de ça, c'est comment on fait en sorte qu'on pense à nous quand on est dans un groupe comme celui-ci ? Parce que ça, c'est vraiment... Mais je vous bataille pour le coup. Très important, il ne faut pas attendre qu'on vienne nous chercher. C'est à nous de faire en sorte qu'on pense à nous. Et comment vous, a priori, ça a marché, puisque vous êtes resté dans cette structure. Comment vous avez réussi ? Voilà, à la fois le réseau interne, et j'imagine que ce réseau interne a fait qu'aussi, on a pensé à vous après.

  • Speaker #0

    Ah mais c'est, et je trouve très intéressant, c'est même aujourd'hui, je dirais même que dans les, finalement dans les compétences, dans ce qu'on a envie de mettre en place quand on va prendre un rôle ou un poste, c'est démarrer tout de suite effectivement son réseau. D'abord parce qu'à toutes les étapes de la carrière, qu'elles soient sur trois ans, sur neuf ans ou quatorze ans comme la mienne dans une structure, c'est extrêmement important parce qu'il va y avoir aussi un partage d'informations. Et même dans des... Que ce soit d'ailleurs... Et quel que soit le type de structure, et ça c'est important également, c'est véritablement de travailler en collaboration et d'essayer de se dire, allez, tous les jours, j'ai au moins 10 à 15 minutes dans lesquelles je vais travailler ce réseau. Pour l'entreprise, mais aussi pour moi. Et je crois que c'est très important. Et en fin de compte, il ne faut pas se dire... Mais bon, et ça m'est arrivé, moi ça m'est arrivé, parce qu'on est très vite un peu la tête dans le guidon, on a aussi nos vies, et donc... de se dire, c'est pas grave, je vais pas aller faire cette formation parce que c'est pas important. Mais quand on travaille pour soi, on travaille pour l'entreprise. Et c'est là où finalement, aujourd'hui, l'enjeu, c'est de se dire, quel est l'impact que je veux avoir dans cette entreprise ? Et pour avoir ce niveau d'impact, il faut que je travaille pour moi, en interne, que je demande du feedback. Il y a quelque chose de très... Alors, c'est vrai que le feedback perspective, on l'appelle comme on veut, mais... Il ne faut pas le demander à n'importe qui. Parce qu'il faut quand même rester motivé. Mais il faut aussi, parce que ça sert également à se dire, non seulement je vais savoir aussi quels sont les postes dans lesquels il y a peut-être une possibilité d'évolution, qu'est-ce qui va faire que moi, aujourd'hui, je peux apporter tout de suite quelque chose, ou j'ai besoin de me former sur ça, ou j'ai besoin peut-être aussi de continuer à comprendre un peu le système. Et puis surtout, il faut travailler son offre de service. En entreprise, on est en permanence en offre de service. Si je n'ai pas une offre de service, voilà. Alors, le danger, et c'est pour ça, le danger dans tout ça, c'est de se laisser aussi porter un petit peu et de se laisser absorber par la machine. La machine, il y en a partout. Et ce n'est pas parce que c'est Microsoft, moi je l'ai connue partout. Ce n'est pas une machine, c'est simplement, effectivement, c'est une entreprise. Donc, ça n'est pas un être humain. Donc, lui, voilà, ça va. Là, je dis lui, mais elle aussi, mais ça va bouger. Mais quand on est... dans une entreprise, il ne faut jamais oublier qu'on travaille aussi pour soi. Parce que c'est sa marque, parce que c'est important. Et de se dire, finalement, non, non, non, mais non, mais moi, je vais travailler pour la boîte. Non. Il faut revenir à des fondamentaux. Je pense que la capacité des collaborateurs, mais aussi des managers, c'est aussi à se dire je vais travailler pour moi, je vais m'en mettre en cause, je vais voir un petit peu qu'est-ce qui se passe parce que je vais pouvoir faire du bien à l'entreprise.

  • Speaker #1

    Ça c'est un point extrêmement important, vous prêchez vraiment de convaincu, parce que le réseau c'est extrêmement important. Et j'ai un peu tous les cas de figure que je vois en entretien à tous les niveaux d'expérience. et à la fois des personnes où c'est naturel pour eux de faire du réseau. Et peu importe qu'ils recherchent ou pas, d'ailleurs, c'est juste, ça fait partie du quotidien. Il y en a d'autres qui, je me souviens d'une personne qui a un gros réseau, mais à partir du moment où elle a voulu changer, elle n'a pas osé contacter son réseau. C'est quand même dommage, je ne voulais pas profiter de ça. Et puis, il y en a d'autres qui sont un peu enfermés dans leur tour d'ivoire. Ils ont un peu de réseau quand même en interne pour faire à peu près bien leur travail. Mais en externe, ils ne prennent pas le temps, parce que ça prend en effet énormément de temps. Et ce que vous dites est vraiment important, de se dire, quand on travaille pour soi, on travaille aussi pour l'entreprise, que plus on est meilleur, plus on a de contacts en interne, en externe, plus on va pouvoir aussi aller demander un avis, demander, contacter ses pairs pour pouvoir...

  • Speaker #0

    Il ne faut pas s'oublier. Et encore une fois, je ne dis pas qu'il y a des moments où je ne l'ai pas fait. Et j'ai très vite vu que ce n'était pas bon pour moi et ce n'était pas bon pour l'entreprise. et voilà. Après, C'est vrai que c'est aussi très très féminin, la deuxième version, qui est de ne pas oser demander. C'est très féminin, certainement masculin également, mais c'est quand même très très féminin. Parce que c'est aussi quelque chose sur lequel il faut travailler. Dans le sens, il ne faut pas hésiter aussi à demander du coaching. et à identifier là où on a besoin finalement d'être aidé aussi parce qu'on n'est pas des surhommes, on n'est pas aidé sur femme, je ne sais pas si on peut le dire, mais voilà. Il y a un vrai besoin de se poser, de passer du temps et de se dire de quoi j'ai besoin finalement parce que moi je vois ma trajectoire, je vois où je veux aller parce que c'est important que je sois bien. Si je ne suis pas bien, c'est... Et je sais, il y a des fois, on ne peut pas. parce qu'on est dans la roue du système, parce qu'on est extrêmement sollicité, parce qu'il y a énormément de travail. Et puis, ça ne va pas aller en s'arrangeant, parce qu'encore une fois, on est là pour faire un chiffre d'affaires. On n'est pas nécessairement là aussi pour faire de la philanthropie ou le reste. Mais c'est exactement ce que moi, je demande en tant que manager et ce que mon manager m'a demandé. Ça aussi, c'est important de se dire. Moi, quand je voyais, on avait annuellement en fait un système, effectivement, de... de revues de performance, qui ne s'appelle plus comme ça, mais qui est plutôt la perspective, qu'est-ce qu'on voit, etc. Quand mes collaborateurs revenaient en me disant, je n'ai pas eu le temps, parce qu'ils avaient de super excuses, mais Corinne, on était en closing, tu ne t'imagines pas, j'ai préféré accompagner mon client sur ce sujet-là, je lui ai dit, ça ne va pas. Donc, comment on fait pour que, un, tu puisses me dire, au moins deux mois à l'avance, parce que j'avais quand même essayé d'anticiper un maximum, etc. Et puis, Et puis il fallait venir me voir et dire « moi je t'aurais mis ailleurs » parce que c'est important que toi tu travailles sur toi pour pouvoir aider les autres et pour pouvoir être effectivement un accélérateur de croissance et pas quelqu'un qui aura loupé un train.

  • Speaker #1

    D'accord. En tout cas merci de remettre un point important dessus. En effet, moi j'en mets aussi une petite couche, mais en effet, travailler sur soi c'est travailler sur le réseau, mais pas que quand on veut changer de poste, c'est pour être efficace maintenant, demain, quand on veut changer de poste. Ça prend aussi un peu de hauteur aussi.

  • Speaker #0

    Oui, et encore une fois, celui qui va fonctionner, alors peut-être qu'il y a des étapes aussi un peu différentes. Pour ma part, quand on veut, quand on a une évolution de carrière ou qu'on a envie de changer de poste, le réseau qui va fonctionner, c'est celui sur lequel on aura investi aussi. Il y a du temps. Parce que c'est des vraies relations. Et je crois que peut-être une des personnes qui vous a dit « Oui, mais moi j'ai un super réseau, mais j'ose pas. » Il y a aussi quelque chose à travailler. Voilà. Parce qu'on doit pouvoir oser si on a investi. Et c'est du temps. C'est du temps. C'est pas... Je vais aller les 150 personnes et on verra bien s'il y en a un qui... Non.

  • Speaker #1

    On choisit les bonnes personnes et puis on arrive évidemment à l'air subtil. Bien, coucou, je vais changer de poste. C'est plutôt... Je m'interroge.

  • Speaker #0

    Exactement. Et il y a plusieurs, voilà, où on est aussi, on peut être aussi, voilà, c'est plus on va investir dans son raison et plus on aura un retour qui sera, voilà. Et on se présente aussi. Enfin, c'est aussi un investissement. Ça ne veut pas dire juste je vais passer du temps avec la personne. C'est aussi dire voilà ce que je fais, ce que j'aimerais faire. Et que ce ne soit pas une surprise aussi.

  • Speaker #1

    Exactement. Merci en tout cas, encore une fois. Avec plaisir. Je reviens sur le titre du podcast qui s'appelle Voix d'entrepreneur du droit. Alors... J'ai déjà entendu plusieurs personnes qui m'ont dit mais on peut pas être entrepreneur quand on est salarié dans une entreprise, là où moi je pense que si on peut être entrepreneur, alors certains appellent ça intrapreneur, il y a plein de terminologies possibles pour le coup déjà. Ma première question, est-ce que Corinne, selon vous, on peut être entrepreneur, notamment du droit, en ce qui nous concerne, dans une entreprise ?

  • Speaker #0

    Ah mais je pense que, depuis le début, c'est ce que je dis, on est entrepreneur, de toute façon. On a son entreprise et on va la faire fonctionner comme tout entrepreneur qui va démarrer une activité. C'est comme ça en tout cas que moi, j'ai immédiatement envisagé mon rôle. C'était de se dire, je vais le créer en fait, ce rôle-là, sur une base et une connaissance bien évidemment, et sur des diplômes, et oui, je n'ai pas rêvé. Alors parfois, ça a coincé, parce que j'étais un peu jeune et un peu très enthousiaste. J'ai pris deux, trois petites claques très adorables, mais bon, voilà. Mais je pense qu'il faut, il faut effectivement, et construire finalement son... Moi je disais, c'est une offre de service qu'il faut donner. Et pour ma part, moi, j'ai toujours aimé le faire parce que j'ai aussi monté, évidemment, des sociétés de consulting depuis 2012. Donc, je fais de la formation où il y a des choses qui, voilà, au management de transition ou des choses comme ça. Mais cette double casquette est importante parce que moi, quand j'étais à l'île Maurice, ça m'a appris. Alors, bien évidemment, j'ai une énorme opportunité, c'est d'avoir Microsoft. Mais ça m'a appris aussi d'un poste de direction juridique à finalement être consultante. Je n'étais plus du tout décisionnaire. Donc ça ajoute des compétences incroyables aussi à un CV finalement et même à une expertise globale. Et je crois que c'est ça qui leur a plu. Et donc voilà, ils sont revenus me chercher pour cette partie-là, cette vision un peu stratégique de je vais faire attention à effectivement les coûts, je vais... essayer d'avoir une vision à court terme sur un an, c'est quels sont les objectifs que je vais atteindre pour moi-même, pour mon équipe. Oui, pour moi, on est entrepreneur de droit.

  • Speaker #1

    Merci. Ça m'arrange que vous le disiez, du coup. Là, j'aimerais revenir aussi sur... Vous, on parlait des choix que vous avez eus, et vous disiez juste avant que vous alliez être alliée avec ces choix, avec ces envies, avec ce qu'on avait envie de faire, surtout, avant tout, l'envie. Est-ce qu'il y a eu des mentors ? Est-ce que vous en avez aussi d'ailleurs des personnes qui vous ont guidées, qui vous guident encore dans vos choix de carrière, dans votre vie ? Est-ce que vous voulez bien nous dire là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Alors, forcément, il y a très, très longtemps, mon père a été un de mes premiers mentors qui vraiment voulait, mais de manière très… très douce, très subtile, que ces filles soient avocates, soit éventuellement juristes. Alors moi, ça a été très, très vite. J'ai été prise à la CGM assez rapidement, donc je n'ai même pas eu le sujet de savoir est-ce que je vais être avocate ou pas. Après, dans ma carrière, ce qui a été essentiel, et je l'ai redit, et je ne le disais pas pour rien, c'est vraiment le réseau qu'on va développer. Parce qu'au-delà d'un réseau, pour réseauter, entre guillemets on va aussi avoir ce coaching, ce mentorship, cette capacité à trouver des gens assez exceptionnels. Moi, j'en ai une qui est encore extraordinaire et qui m'a accompagnée finalement et qui a cru en moi. Elle a vraiment cru en moi. Elle continue de croire en moi. C'est incroyable et je n'ai aucun mal à la citer. Il s'agit du Chief Legal Officer de GitHub, Shelley McKinley, qui croit en moi. je ne peux pas dire l'inverse alors je suis toujours très surprise je me dis mais t'es sûre mais elle m'a donné alors elle est très exigeante elle revient toujours en disant tu sais franchement mais elle a donné cette impulsion et ce qui m'a permis moi de me dire allez on y va c'est pas grave,

  • Speaker #1

    ça m'a l'air gros ce que là mais bah j'y allais qui vous donne confiance en tout cas pour les thèmes d'après et dans la vie en général qu'est-ce qui vous inspire ?

  • Speaker #0

    Dans la vie en général, je peux être aussi mes petits mentors. C'est assez bateau. C'est mon fils et ma fille. Je trouve que c'est une source d'inspiration. Et puis la jeunesse, de manière globale, je peux passer du temps. Et je sais que les programmes qu'on avait développés au sein de Microsoft, c'était vraiment avec GitHub pareil. C'est ce mentorship de jeunes femmes qui arrivaient et qui se disaient que ça se voit en affaires publiques d'ailleurs aussi. Mais c'est vrai que oui, c'est mon fils, ma fille, qui sont deux personnages complètement différents et qui m'inspirent beaucoup. J'aime beaucoup votre réponse. Et alors, justement, comme vous parlez de vos enfants, c'était quoi votre rêve d'enfant à vous ? Parce que vous disiez que c'est très tôt que vous avez su que vous seriez dans le monde du droit. Est-ce qu'il y avait un autre rêve, évidemment ? Et qu'est-ce que c'est, si vous voulez dire ?

  • Speaker #1

    J'en avais deux autres.

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #1

    j'étais absolument fascinée par les bouchées. Alors, petite, maintenant j'ai 4 ans. Alors, donc moi, je me suis dit, il y a 4 ans, je vais ouvrir une boucherie. Ah, mais là ! Alors, j'étais fascinée par quoi ? Par la découpe de la viande. Tout le monde va se dire « mon dieu ! »

  • Speaker #0

    Je n'attendais pas de dire cette réponse pour ce que vous allez dire.

  • Speaker #1

    J'adore la viande. Alors voilà, j'adore ça. Mais je trouvais l'ambiance. Alors c'était la petite boucherie de quartier. Donc j'avais 4-5 ans. En plus, c'était un moment où j'étais certainement avec mon père ou ma mère. Mais je trouvais cet espace. Alors généralement, c'est un couple. Il y avait le boucher qui coupait la viande, le petit commis et la femme au bout.

  • Speaker #0

    C'était familial. Voilà,

  • Speaker #1

    le côté. J'ai mince. tout est réglé à la minute, etc. Et j'adorais cette viande, ce découpage. Et c'était pas du tout sanglant,

  • Speaker #0

    je tiens à le dire.

  • Speaker #1

    Mais je sais pas, j'aimais beaucoup. J'aimais bien quand ils tranchaient le jambon. Bon, bref. Pendant longtemps, j'ai fait ça. Et après, je me suis quand même dit, bon, à 7 ans, je me suis dit, bon, écoute, Corinne, franchement, non. Alors ça, c'est un vrai rêve qui continue d'être. J'aurais absolument adoré être metteur en scène.

  • Speaker #0

    Il n'y a rien à voir avec la bouche. Vous ne vous demandez pas du tout à l'un comme à l'autre.

  • Speaker #1

    Toujours cette idée de backstage, d'être un peu, mais de créer, de transformer, d'apporter un peu...

  • Speaker #0

    De jouer un peu les chefs d'orchestre.

  • Speaker #1

    Cette vision, un peu, de construire un film qu'on peut regarder. Parce que j'ai vraiment des expériences aussi cinématographiques magnifiques. D'accord.

  • Speaker #0

    Écoutez, je vous souhaite en tout cas de réaliser ce rêve un jour.

  • Speaker #1

    On peut essayer. Alors là, on fait des petits... Voilà, le podcast est déjà un rêve. C'est super.

  • Speaker #0

    Bon, écoutez, vous viendrez nous parler soit de la mise en scène d'un film avec des bouchées,

  • Speaker #1

    des genoux, je ne sais pas. Non, maintenant, je ne sais pas. Maintenant, il y a tellement... Et puis bon, il y a l'IA, donc on ne va pas nécessairement y aller. Mais c'est vrai que...

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est intéressant de partager ses rêves. Et question aussi, là, on revient encore un petit peu en arrière. Donc là, un petit peu plus tard, vous voulez être juriste, ça y est, vous avez fait vos études de droit. Et qu'est-ce que vous diriez à la Corinne de l'époque qui sort de la fac de droit, justement, comme conseil que vous auriez adoré qu'on vous donne à l'époque ?

  • Speaker #1

    Arrête de te prendre la tête. Ça,

  • Speaker #0

    c'est un truc que j'aurais adoré qu'on me dise.

  • Speaker #1

    J'aurais adoré qu'on me dise... Alors, autre époque, autre génération, et ça a beaucoup... Je pense que c'est encore le cas. Tu vas y arriver et tu vas vraiment faire ce que tu aimes. Parce qu'il y a toujours... Arrête d'avoir des doutes. Voilà ce que j'aurais dit.

  • Speaker #0

    C'est beau message. Est-ce que vous auriez un dernier mot à partager avec notre public, du coup, avec nos auditeurs qui vont nous écouter ? Ensuite.

  • Speaker #1

    C'est vraiment... C'est compliqué, le dernier mot de la fin, mais... Non, mais c'est... Oui, soyez des entrepreneurs à la fois de vos vies. Ça, c'est aussi très important. Je crois que c'est essentiel de se mettre en avant. Je crois que... qu'aujourd'hui, l'avènement un petit peu du développement personnel à titre, j'ai presque envie de dire, dans sa vie personnelle, il faut aussi l'appliquer dans la vie professionnelle parce que c'est comme ça qu'on va être bien, c'est comme ça qu'on va réussir. Et les entreprises, elles ont besoin de gens performants, pas de gens qui sont, qui doutent, qui se disent ben non, non. Donc pensez à vous,

  • Speaker #0

    surtout. Merci pour ce beau message, Corinne. Je vous en prie. Nous arrivons à la fin du podcast. Est-ce que vous avez passé un bon moment ?

  • Speaker #1

    très bon moment avec ce petit coureur rose que j'ai un peu mangé.

  • Speaker #0

    Écoutez, je suis contente que vous ayez passé un moment parce que j'avais fait une promesse. Je suis contente d'avoir réussi. En tout cas, c'était un très bon moment pour moi aussi pour le coup et j'ai hâte d'avoir des retours sur ce podcast une fois que nous le sortions à la rentrée parce que nous sommes à la veille des vacances quand nous enregistrons ce podcast. Merci beaucoup Corinne.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, merci à vous.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté de participer à ce podcast et d'avoir échangé sur votre... parcours, avec tous vos beaux conseils et votre sincérité et votre enthousiasme. En tout cas, j'espère que vous aussi, vous avez passé tout comme moi un bon moment à écouter Corine. Et merci d'avoir écouté ce podcast et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FedLegal.

  • Speaker #2

    Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière fed-group.

  • Speaker #0

    Vite groupe !

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Description

Elle s’est toujours rêvée juriste, et son parcours témoigne d’un engagement constant pour un droit vivant, stratégique et profondément humain. Corinne Caillaud, Former AGC chez Microsoft France, est l’invitée du nouvel épisode de Voix d’Entrepreneur du Droit, au micro d’Audrey Déléris, Manager Executive chez Fed Legal.

Elle débute sa carrière à la CMA CGM en tant que corporate legal counsel, avant de rejoindre McDonald’s sur des sujets IT.
Elle devient ensuite Directrice juridique Europe du Sud chez Cognos (filiale d’IBM), avant que Microsoft ne lui confie la mission de créer et structurer la direction juridique France.

Ensuite, direction l’île Maurice, où elle continue d’intervenir sur des projets internationaux pour Microsoft.

En 2016, retour en France : elle prend le poste de General Counsel, avec un périmètre élargi.
Sept ans plus tard, elle relève un nouveau défi chez GitHub, filiale de Microsoft.

 

Dans cet épisode, Corinne partage sa vision du juriste comme un chef d’orchestre à la fois stratégique, curieux, novateur, commercial, en tant qu’accélérateur de croissance et aussi profondément humain.
On a parlé de sa famille (son père, ses enfants, sa sœur, sa mère), du film Le Sens de la fête, de Garcimore, de Shelley McKinley… mais aussi de sa passion pour la mise en scène et la boucherie (il va falloir écouter ce podcast pour en savoir plus !)

 

"Quand on travaille pour soi, on travaille pour l’entreprise" : une conviction forte, portée avec sincérité, humour et exigence.

Un épisode vivant, inspirant et porteur d’une belle vision du droit.


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Voici les références du podcast :

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Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix de recruteurs"

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Qui sommes-nous ?

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière.

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    groupe.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du même du droit, leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode du podcast Voix d'entrepreneur du droit VEDD by FEDLégal et je suis Audrey Lénéris et aujourd'hui je reçois Corinne Caillot, directrice juridique. Corinne, bonjour, comment allez-vous ?

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, je vais très bien, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors je crois que c'est votre premier podcast ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est mon premier podcast, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et bien merci de me faire cet honneur d'être mon invitée du coup et comme je vous l'ai promis, je fais rarement des promesses mais normalement vous allez passer un bon moment.

  • Speaker #0

    Je n'en doute pas. J'en profite. Merci beaucoup d'avoir invité parce que c'est très intéressant d'avoir ce petit micro en face de soi.

  • Speaker #1

    Et vous ne nous voyez pas, mais Corinne a un micro rose du coup. Oui, voilà,

  • Speaker #0

    c'est pour le micro rose. C'est magnifique.

  • Speaker #1

    Alors, ceci étant dit, je vais commencer par vous présenter Corinne. Vous avez étudié à la Sorbonne et a diplômé d'un Master 2 en droit des affaires. Vous avez commencé votre carrière à la CMACGM à Marseille en tant que corporate égale cancel. avant de rejoindre McDonald's en tant que responsable juridique avec des sujets un peu plus IT. Puis ensuite, vous devenez directrice juridique Europe du Sud de Cognos, qui est une filiale d'IBM. Et après 9 ans chez Microsoft, Microsoft vous recrute pour créer le poste de directrice juridique France et créer toute l'équipe juridique. 6 ans plus tard, vous partez vivre à Lille-Maurice, avec un climat un peu plus ensoleillé qu'ici, et continuez d'accompagner Microsoft pour des projets internationaux. 2016, c'est l'année du retour en France sur le poste de général console avec un périmètre plus large que celui que vous aviez avant de partir de France. Et au bout de 7 ans, gros challenge puisque vous devenez senior legal counsel Europe de GitHub qui est une filiale de Microsoft. Et vous êtes la seule juriste sur cette zone et participez au lancement et la vente de Copilot. Est-ce que j'ai oublié de dire quelque chose ?

  • Speaker #0

    Alors non ! Non, vous avez parfaitement couvert Audrey. Juste de petite précision, en fait, c'est assez intéressant parce que je vais remonter un peu mon parcours, qui a effectivement débuté avec la CMA CGM, mais en fait, ce n'était pas à Marseille. Ce qui avait de super intéressant, c'est que c'était à Surenne à l'époque. D'accord. Et l'opportunité que j'ai eue, en fait, c'est de pouvoir. Elle était encore étatique, elle était non privatisable, mais elle l'a été. et j'ai pu aussi faire une expérience très intéressante quand le groupe en fait, de Jacques Saadé, l'a racheté il y a un petit peu plus de 20 ans de ça. Donc voilà, mais sinon le reste c'est parfait.

  • Speaker #1

    D'accord, merci en tout cas pour cette correction. Et je vais commencer par une première question, comment est-ce que vous vous êtes retrouvée juriste ? Est-ce que ça a toujours été une envie enfant de devenir juriste ? Ou est-ce que ça s'est fait un peu comme par hasard, comme beaucoup de gens ?

  • Speaker #0

    Alors non, moi ça a été vraiment une envie en fait, un peu comme Obélix, je suis tombée dedans. quand j'étais toute petite, parce que je viens d'une famille qui est une famille de juristes. Et notamment, la vraie personne, la figure de Proust a été mon père, qui nous a transmis avec ma sœur, tout savoir, cette passion de la justice au début, et cette passion du droit. et il partageait. Donc on avait ces moments où en fait, je pense qu'il rentrait très tard du bureau. Donc moi quand j'étais petite, je suis allée le voir, je lui ai dit « mon frère, t'as vu l'heure ? » « C'est pas bien et tout » parce que je protégeais énormément mon père à cette époque-là, je ne sais pas pourquoi. Et je me souviens qu'il me disait « mais tu sais, parce que j'ai fait des choses très intéressantes » . Donc c'est un peu une logique, je ne me serais pas vue… Voilà, c'est une logique, ma maman n'est pas du tout en fait dedans. C'était plutôt dans les vêtements, mais ça a été une logique et ça a été quelque chose que j'ai vraiment voulu porter, à la fois étudier et puis je n'ai pas envisagé d'autre carrière.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, pour vous, c'est quoi un bon juriste ?

  • Speaker #0

    Ah !

  • Speaker #1

    Grosse question !

  • Speaker #0

    Un bon juriste ? Alors moi, je pense qu'il faut... C'est très intéressant en fait. Et ça va faire écho un peu à la raison pour laquelle j'ai choisi le droit. Je pense qu'il faut être très, très curieux, déjà. Très animé, en fait. Donc, il y a une espèce de curiosité qu'il faut avoir tout le temps. Je crois qu'aussi, il faut aimer les gens. Et puis, vouloir les protéger. Je faisais le petit retour avec mon père, mais voilà, un petit côté. il faut aussi un petit peu les protéger et je dirais que la troisième qualité et là on parle vraiment des soft skills c'est l'écoute Je pense que pour être juriste, il faut être profondément humain.

  • Speaker #1

    Je pense que vous avez raison. Ce sont des qualités qui me sont souvent citées aussi, la curiosité. Protéger les gens, pas forcément. On ne l'a pas forcément cité d'ailleurs, je crois que vous êtes la première à me citer ça. C'est hyper intéressant. Et l'écoute, oui. En effet, pour être vraiment très proche du business et trouver des solutions et avancer avec les gens pour lesquels vous travaillez. Quand vous dites protéger les gens, c'est vrai qu'on pense... Moi, ça me fait penser en tout cas à l'avocat qui protège les gens, ce qui est souvent parfois une vocation de certains étudiants qui veulent commencer par ça et qui ensuite sont juristes en entreprise. Est-ce qu'on protège quand même aussi les gens d'étant juristes en entreprise ?

  • Speaker #0

    Oui, je crois foncier. Et c'est intéressant ce que vous dites parce que quand j'ai commencé, il y a plus de 25 ans, quand je parlais vraiment de cette idée de justice, cette idée d'aider et de protéger, c'est aussi protéger l'entreprise de manière générale, son client. Et je pense qu'aujourd'hui, cette nouvelle génération de juristes, et en tant que manager, j'ai pu le voir aussi, il faut du sens. Il faut donner un sens, alors pas uniquement aux fonctions juridiques ou à ce qu'on a envie de faire, mais je crois donner un sens à tout ce qu'on fait est important. Et je trouve intéressante cette valeur, en fait, qu'on a peut-être un petit peu de tendance, et surtout dans l'industrie dans laquelle j'évolue, je continue d'évoluer, et j'ai toujours évolué, qui a été cette industrie du numérique. Je pense qu'il y a un vrai sujet aujourd'hui. de pouvoir apporter ce côté éthique aussi et cette transparence dans ce qu'on a envie d'apporter en termes de soutien juridique à une entreprise et à ses clients internes, qui sont avant tout des êtres humains.

  • Speaker #1

    Justement, vous avez déjà partiellement répondu à ma prochaine question, c'est qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier de juriste et ou de directrice juriste ? C'est aussi un métier pas forcément différent, mais complémentaire d'être manager. Donc là, vous m'avez parlé de protéger l'entreprise. d'être curieux ? Est-ce qu'il y a d'autres choses qui vous plaisent en tant que juriste et d'ailleurs en tant que manager ?

  • Speaker #0

    En tant que juriste, il y en a tellement de choses. Je crois qu'un juriste, c'est un chef d'orchestre. Et encore une fois, je vais revenir un petit peu à mon enfance. Pendant mes études, j'ai eu la chance d'être accompagnée par des grands professeurs de droit dans des universités, oui, à Paris et notamment à la Sorbonne. Mais je crois que j'ai eu cette phrase un jour qui m'a été dite par un chargé de... de travaux dirigés en fiscalité internationale. Rien de très florichon. D'ailleurs, je n'étais pas très douée. Mais il m'a dit que le droit menait à tout. Et je crois que c'est vraiment vrai. C'est vraiment vrai. Alors, évidemment, le droit ne m'aide pas à une carrière médicale. Attention pour ceux qui auraient envie soudainement de devenir médecin. Remarquez, on a bien vu un ministre le faire. Mais bon, il avait quand même une base. Mais je crois qu'il y a un vrai sujet, en fait, de pouvoir être partout en même temps. Moi, ce qui me plaît, c'est Merci. c'est de pouvoir être en amont, évidemment, c'est de pouvoir conseiller, c'est d'avoir aussi développé une connaissance. Donc, il faut une expertise. Ça ne s'invente pas. Il faut continuer d'apprendre, d'où la curiosité, continuer de se former. Et je crois que c'est très, très important, les entreprises aujourd'hui qui investissent dans ces formations, parce qu'évidemment, l'obligation de formation est moindre pour les juristes d'entreprise que par rapport à la profession d'avocat. Mais c'est vrai que ces entreprises et ces managers qui prennent aussi la décision d'investir dans des formations qui ne sont peut-être pas nécessairement très liées à l'activité du collaborateur, mais qui vont l'être à un moment donné, c'est vraiment important parce que ça permet aussi d'être toujours en capacité à la fois de répondre à des besoins. Moi je trouve que le juriste aussi, ce qui m'a plu encore une fois et ce qui continue de me plaire, c'est qu'un juriste c'est aussi un accélérateur de croissance dans une entreprise. En fait c'est aussi un commercial. et dans les expériences que j'ai pu avoir. Et c'est vrai que ma carrière a été principalement autour du transactionnel. Qu'est-ce que je fais pour augmenter les ventes, pour avoir un impact sur mon entreprise, comment je dirige cet impact et comment je fais finalement pour avoir cette continuité dans une réalisation de chiffre d'affaires. Parce qu'en fait, c'est marrant parce que je... Je pense qu'il y a plusieurs casquettes. C'est un peu comme les magiciens qui vont sortir aussi à un moment donné. Soit des Garcimor. Je pense à Garcimor. Je pense que là, personne ne va savoir qui c'est, mais il était très drôle. Il faut le voir quand même. Avec ses petits poussins ou ses petits machins. Il faut à la fois prendre un risque, évidemment. Parce que parfois, il faut aussi être novateur. C'est un peu de création. Mais il faut aussi protéger. On revient un peu à cette idée de protection. et aussi être... quand même responsable de la sécurité à la fois du groupe, des personnes. Donc je trouve que ces deux idées sont un peu schizophréniques finalement, quand on y pense, mais ça permet à un juriste de développer une palette de compétences qu'on ne retrouve pas dans toutes les professions,

  • Speaker #1

    je trouve. On a bien compris que vous êtes passionnée par votre métier. Qu'est-ce qui vous plaît moins ? Votre métier ?

  • Speaker #0

    L'absence de temps.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    ce qui est vraiment vrai dans ce métier, c'est... Et en même temps, il faut être agile, donc il y a aussi une idée. Alors, je parle vraiment du juriste d'entreprise. C'est ce qui me plaît moins, c'est vraiment... Et c'est aussi lié à la nature même de l'activité que finalement j'ai pratiquée. Quand on est dans des contrats commerciaux, de la négociation, etc., il y a un timing. Et ce timing-là, parfois, j'aimerais bien qu'il soit un peu plus large.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Est-ce qu'il y a vraiment un dossier ou un moment, quelque chose que vous allez particulièrement apprécier, un de vos meilleurs souvenirs en tant que juriste ?

  • Speaker #0

    Alors, sur les dossiers en tant que tel, il y en a énormément. Et principalement, évidemment, dans ces industries du numérique, où ça va super vite, où il faut s'adapter. Mais moi, ce n'est pas tant des dossiers. qui m'ont vraiment inspirée et qui ont fait que ces moments étaient chouettes. C'est l'équipe avec qui j'ai travaillé. Et c'est des moments de fourrir absolument extraordinaires. J'en ai un sur un dossier, on ne va pas le dire parce qu'il était très sérieux. Mais cette cohésion, cette force encore une fois du collectif, quand on est sur finalement des dossiers très complexes, là, évidemment, ça concerne... C'était sur l'avènement du règlement de protection des données du RGPD. Et on a eu un vaste sujet sur lequel il faut anticiper tout le temps. On ne peut pas tout le temps s'anticiper. Mais la veille, on lance une campagne de formation vis-à-vis de 10 000 partenaires en France. Et la veille, on a oublié quelque chose de très important. Et on ne peut plus rien faire. Toutes les campagnes sont prêtes. Moi, demain, j'interviens devant les journalistes. C'est une catastrophe. Je me dis qu'on va mourir. ça va être l'horreur. Eh ben non, on n'est pas mort. Non, ça a été un moment superbe.

  • Speaker #1

    Comment on fait, sans révéler que ce soit confidentiel, mais comment on fait quand on s'aperçoit qu'il y a un oubli comme ça énorme ? Enfin, énorme, je ne sais pas ce que c'est, donc j'imagine,

  • Speaker #0

    je rentre un petit peu dans l'histoire.

  • Speaker #1

    Est-ce que, vis-à-vis de son équipe aussi, comment on réagit ?

  • Speaker #0

    Alors, deux choses, et je ne l'ai pas inventé, et c'est un excellent film que je vais citer après. dont je suis fan, beaucoup d'humour, d'où le fou rire, et surtout, on s'adapte. Et surtout, on s'adapte. Et là, ça vient d'un film, c'est Jean-Pierre Bacry et c'est le sens de la fête. Et c'est assez extraordinaire quand on a... Et alors, j'ai rien inventé non plus, il y a... Mais je crois qu'il faut s'adapter. C'est... Voilà. Donc, il y a... S'adapter et puis se dire la prochaine fois on va mieux faire. S'appuyer aussi sur les équipes, surtout maintenir le cap. Je crois que c'est très important pour ces équipes de pouvoir maintenir un cap précis. Faire relâcher la pression, mais alors super vite. Et j'ai l'habitude d'avoir cette phrase qui a beaucoup fait rire mon équipe pendant très très longtemps. C'est-à-dire qu'en fait, mon équipe avait quand même très peu confiance en moi, en fait, quand on s'en aperçoit. Et je me rends. Grande présentation à Seattle devant les 150 plus grands. General Counsel de la Terre, et notamment américain, et je répète avec un de mes collaborateurs que j'adore, parce qu'il faut répéter, il faut répéter, il faut répéter, et je dois présenter 15 minutes. Et là, on est dans la chambre d'hôtel, il doit être 2h du matin, je dois commencer à 6h, il me regarde et il me dit « Je m'en veux tellement, je m'en veux tellement. » Pourquoi tu t'en veux ? T'es pas prête ?

  • Speaker #1

    À mince. Ok.

  • Speaker #0

    Et le « à mince » , ouais, c'est pas mal. Et là, je lui dis « Mais tu sais quoi ? » C'est pas grave. Si je dois m'éclater, je vais m'éclater, mais avec classe.

  • Speaker #1

    Et alors ?

  • Speaker #0

    C'est devenu une grande phase. Alors non, je ne me suis absolument pas éclatée. Ça s'est extrêmement bien passé, heureusement. Je lui ai dit, maintenant, tu as confiance en moi. Mais voilà, ce sont ces moments où... Non, parce qu'en fait, il était... Je me souviens de son regard qui était... Il a travaillé, travaillé, travaillé, et puis là, il me dit, mais tu n'es pas prête, en fait.

  • Speaker #1

    Et finalement,

  • Speaker #0

    l'avenir de l'État est un passé. L'avenir est un tort. Et je crois que la leçon qu'il faut prendre, c'est toujours se dire qu'effectivement, ça peut arriver. Et ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    Ça s'est bien passé, c'est ce qu'on va retenir du coup.

  • Speaker #0

    Ça s'est très bien passé.

  • Speaker #1

    Corinne, vous avez été dans des structures différentes, de tailles, de nationalités différentes, de secteurs différents. Qu'est-ce qui a guidé vos choix de carrière ?

  • Speaker #0

    J'allais dire principalement, c'est à la fois le scope, évidemment, les enjeux, mais l'équipe aussi. Je crois que le manager est aussi extrêmement important. Et même quand j'étais, évidemment, secrétaire générale Microsoft France, on reporte bien évidemment à soit la présidente, soit le General Counsel Europe. Donc, c'est important d'avoir cette relation de confiance avec son manager. Et après, c'est les choix qu'il faut faire. Il faut être passionné. C'est-à-dire qu'il y a peut-être un des sujets sur lesquels on se dit, non, mais ce n'est pas grave, ça va passer. et puis... puis on verra bien et je vais me former, c'est compliqué. Ça, c'est vrai quand on est en début de carrière, ou je pense aussi qu'on est même mid-senior, et on peut se dire, bon ben voilà, avec un peu de formation, c'est beaucoup moins vrai quand on va évoluer, et surtout parce qu'il y a des attentes aussi qui augmentent. Donc c'est important de se sentir extrêmement à l'aise, d'être très clair, en fait, très aligné dans ce qu'on a envie de faire, parce qu'après ça va se voir très vite.

  • Speaker #1

    Autre question maintenant, vous avez... évolué au sein du groupe Microsoft en travaillant au siège France, puis l'île Maurice, puis au sein d'une filiale. J'ai deux questions déjà à travers cette même question. Comment est-ce qu'on arrive à se faire un réseau en interne ? C'est-à-dire, quand on arrive dans une entreprise que vous connaissiez très bien, je pense. Déjà, comment on arrive à se faire un réseau en interne ? Et le corollaire de ça, c'est comment on fait en sorte qu'on pense à nous quand on est dans un groupe comme celui-ci ? Parce que ça, c'est vraiment... Mais je vous bataille pour le coup. Très important, il ne faut pas attendre qu'on vienne nous chercher. C'est à nous de faire en sorte qu'on pense à nous. Et comment vous, a priori, ça a marché, puisque vous êtes resté dans cette structure. Comment vous avez réussi ? Voilà, à la fois le réseau interne, et j'imagine que ce réseau interne a fait qu'aussi, on a pensé à vous après.

  • Speaker #0

    Ah mais c'est, et je trouve très intéressant, c'est même aujourd'hui, je dirais même que dans les, finalement dans les compétences, dans ce qu'on a envie de mettre en place quand on va prendre un rôle ou un poste, c'est démarrer tout de suite effectivement son réseau. D'abord parce qu'à toutes les étapes de la carrière, qu'elles soient sur trois ans, sur neuf ans ou quatorze ans comme la mienne dans une structure, c'est extrêmement important parce qu'il va y avoir aussi un partage d'informations. Et même dans des... Que ce soit d'ailleurs... Et quel que soit le type de structure, et ça c'est important également, c'est véritablement de travailler en collaboration et d'essayer de se dire, allez, tous les jours, j'ai au moins 10 à 15 minutes dans lesquelles je vais travailler ce réseau. Pour l'entreprise, mais aussi pour moi. Et je crois que c'est très important. Et en fin de compte, il ne faut pas se dire... Mais bon, et ça m'est arrivé, moi ça m'est arrivé, parce qu'on est très vite un peu la tête dans le guidon, on a aussi nos vies, et donc... de se dire, c'est pas grave, je vais pas aller faire cette formation parce que c'est pas important. Mais quand on travaille pour soi, on travaille pour l'entreprise. Et c'est là où finalement, aujourd'hui, l'enjeu, c'est de se dire, quel est l'impact que je veux avoir dans cette entreprise ? Et pour avoir ce niveau d'impact, il faut que je travaille pour moi, en interne, que je demande du feedback. Il y a quelque chose de très... Alors, c'est vrai que le feedback perspective, on l'appelle comme on veut, mais... Il ne faut pas le demander à n'importe qui. Parce qu'il faut quand même rester motivé. Mais il faut aussi, parce que ça sert également à se dire, non seulement je vais savoir aussi quels sont les postes dans lesquels il y a peut-être une possibilité d'évolution, qu'est-ce qui va faire que moi, aujourd'hui, je peux apporter tout de suite quelque chose, ou j'ai besoin de me former sur ça, ou j'ai besoin peut-être aussi de continuer à comprendre un peu le système. Et puis surtout, il faut travailler son offre de service. En entreprise, on est en permanence en offre de service. Si je n'ai pas une offre de service, voilà. Alors, le danger, et c'est pour ça, le danger dans tout ça, c'est de se laisser aussi porter un petit peu et de se laisser absorber par la machine. La machine, il y en a partout. Et ce n'est pas parce que c'est Microsoft, moi je l'ai connue partout. Ce n'est pas une machine, c'est simplement, effectivement, c'est une entreprise. Donc, ça n'est pas un être humain. Donc, lui, voilà, ça va. Là, je dis lui, mais elle aussi, mais ça va bouger. Mais quand on est... dans une entreprise, il ne faut jamais oublier qu'on travaille aussi pour soi. Parce que c'est sa marque, parce que c'est important. Et de se dire, finalement, non, non, non, mais non, mais moi, je vais travailler pour la boîte. Non. Il faut revenir à des fondamentaux. Je pense que la capacité des collaborateurs, mais aussi des managers, c'est aussi à se dire je vais travailler pour moi, je vais m'en mettre en cause, je vais voir un petit peu qu'est-ce qui se passe parce que je vais pouvoir faire du bien à l'entreprise.

  • Speaker #1

    Ça c'est un point extrêmement important, vous prêchez vraiment de convaincu, parce que le réseau c'est extrêmement important. Et j'ai un peu tous les cas de figure que je vois en entretien à tous les niveaux d'expérience. et à la fois des personnes où c'est naturel pour eux de faire du réseau. Et peu importe qu'ils recherchent ou pas, d'ailleurs, c'est juste, ça fait partie du quotidien. Il y en a d'autres qui, je me souviens d'une personne qui a un gros réseau, mais à partir du moment où elle a voulu changer, elle n'a pas osé contacter son réseau. C'est quand même dommage, je ne voulais pas profiter de ça. Et puis, il y en a d'autres qui sont un peu enfermés dans leur tour d'ivoire. Ils ont un peu de réseau quand même en interne pour faire à peu près bien leur travail. Mais en externe, ils ne prennent pas le temps, parce que ça prend en effet énormément de temps. Et ce que vous dites est vraiment important, de se dire, quand on travaille pour soi, on travaille aussi pour l'entreprise, que plus on est meilleur, plus on a de contacts en interne, en externe, plus on va pouvoir aussi aller demander un avis, demander, contacter ses pairs pour pouvoir...

  • Speaker #0

    Il ne faut pas s'oublier. Et encore une fois, je ne dis pas qu'il y a des moments où je ne l'ai pas fait. Et j'ai très vite vu que ce n'était pas bon pour moi et ce n'était pas bon pour l'entreprise. et voilà. Après, C'est vrai que c'est aussi très très féminin, la deuxième version, qui est de ne pas oser demander. C'est très féminin, certainement masculin également, mais c'est quand même très très féminin. Parce que c'est aussi quelque chose sur lequel il faut travailler. Dans le sens, il ne faut pas hésiter aussi à demander du coaching. et à identifier là où on a besoin finalement d'être aidé aussi parce qu'on n'est pas des surhommes, on n'est pas aidé sur femme, je ne sais pas si on peut le dire, mais voilà. Il y a un vrai besoin de se poser, de passer du temps et de se dire de quoi j'ai besoin finalement parce que moi je vois ma trajectoire, je vois où je veux aller parce que c'est important que je sois bien. Si je ne suis pas bien, c'est... Et je sais, il y a des fois, on ne peut pas. parce qu'on est dans la roue du système, parce qu'on est extrêmement sollicité, parce qu'il y a énormément de travail. Et puis, ça ne va pas aller en s'arrangeant, parce qu'encore une fois, on est là pour faire un chiffre d'affaires. On n'est pas nécessairement là aussi pour faire de la philanthropie ou le reste. Mais c'est exactement ce que moi, je demande en tant que manager et ce que mon manager m'a demandé. Ça aussi, c'est important de se dire. Moi, quand je voyais, on avait annuellement en fait un système, effectivement, de... de revues de performance, qui ne s'appelle plus comme ça, mais qui est plutôt la perspective, qu'est-ce qu'on voit, etc. Quand mes collaborateurs revenaient en me disant, je n'ai pas eu le temps, parce qu'ils avaient de super excuses, mais Corinne, on était en closing, tu ne t'imagines pas, j'ai préféré accompagner mon client sur ce sujet-là, je lui ai dit, ça ne va pas. Donc, comment on fait pour que, un, tu puisses me dire, au moins deux mois à l'avance, parce que j'avais quand même essayé d'anticiper un maximum, etc. Et puis, Et puis il fallait venir me voir et dire « moi je t'aurais mis ailleurs » parce que c'est important que toi tu travailles sur toi pour pouvoir aider les autres et pour pouvoir être effectivement un accélérateur de croissance et pas quelqu'un qui aura loupé un train.

  • Speaker #1

    D'accord. En tout cas merci de remettre un point important dessus. En effet, moi j'en mets aussi une petite couche, mais en effet, travailler sur soi c'est travailler sur le réseau, mais pas que quand on veut changer de poste, c'est pour être efficace maintenant, demain, quand on veut changer de poste. Ça prend aussi un peu de hauteur aussi.

  • Speaker #0

    Oui, et encore une fois, celui qui va fonctionner, alors peut-être qu'il y a des étapes aussi un peu différentes. Pour ma part, quand on veut, quand on a une évolution de carrière ou qu'on a envie de changer de poste, le réseau qui va fonctionner, c'est celui sur lequel on aura investi aussi. Il y a du temps. Parce que c'est des vraies relations. Et je crois que peut-être une des personnes qui vous a dit « Oui, mais moi j'ai un super réseau, mais j'ose pas. » Il y a aussi quelque chose à travailler. Voilà. Parce qu'on doit pouvoir oser si on a investi. Et c'est du temps. C'est du temps. C'est pas... Je vais aller les 150 personnes et on verra bien s'il y en a un qui... Non.

  • Speaker #1

    On choisit les bonnes personnes et puis on arrive évidemment à l'air subtil. Bien, coucou, je vais changer de poste. C'est plutôt... Je m'interroge.

  • Speaker #0

    Exactement. Et il y a plusieurs, voilà, où on est aussi, on peut être aussi, voilà, c'est plus on va investir dans son raison et plus on aura un retour qui sera, voilà. Et on se présente aussi. Enfin, c'est aussi un investissement. Ça ne veut pas dire juste je vais passer du temps avec la personne. C'est aussi dire voilà ce que je fais, ce que j'aimerais faire. Et que ce ne soit pas une surprise aussi.

  • Speaker #1

    Exactement. Merci en tout cas, encore une fois. Avec plaisir. Je reviens sur le titre du podcast qui s'appelle Voix d'entrepreneur du droit. Alors... J'ai déjà entendu plusieurs personnes qui m'ont dit mais on peut pas être entrepreneur quand on est salarié dans une entreprise, là où moi je pense que si on peut être entrepreneur, alors certains appellent ça intrapreneur, il y a plein de terminologies possibles pour le coup déjà. Ma première question, est-ce que Corinne, selon vous, on peut être entrepreneur, notamment du droit, en ce qui nous concerne, dans une entreprise ?

  • Speaker #0

    Ah mais je pense que, depuis le début, c'est ce que je dis, on est entrepreneur, de toute façon. On a son entreprise et on va la faire fonctionner comme tout entrepreneur qui va démarrer une activité. C'est comme ça en tout cas que moi, j'ai immédiatement envisagé mon rôle. C'était de se dire, je vais le créer en fait, ce rôle-là, sur une base et une connaissance bien évidemment, et sur des diplômes, et oui, je n'ai pas rêvé. Alors parfois, ça a coincé, parce que j'étais un peu jeune et un peu très enthousiaste. J'ai pris deux, trois petites claques très adorables, mais bon, voilà. Mais je pense qu'il faut, il faut effectivement, et construire finalement son... Moi je disais, c'est une offre de service qu'il faut donner. Et pour ma part, moi, j'ai toujours aimé le faire parce que j'ai aussi monté, évidemment, des sociétés de consulting depuis 2012. Donc, je fais de la formation où il y a des choses qui, voilà, au management de transition ou des choses comme ça. Mais cette double casquette est importante parce que moi, quand j'étais à l'île Maurice, ça m'a appris. Alors, bien évidemment, j'ai une énorme opportunité, c'est d'avoir Microsoft. Mais ça m'a appris aussi d'un poste de direction juridique à finalement être consultante. Je n'étais plus du tout décisionnaire. Donc ça ajoute des compétences incroyables aussi à un CV finalement et même à une expertise globale. Et je crois que c'est ça qui leur a plu. Et donc voilà, ils sont revenus me chercher pour cette partie-là, cette vision un peu stratégique de je vais faire attention à effectivement les coûts, je vais... essayer d'avoir une vision à court terme sur un an, c'est quels sont les objectifs que je vais atteindre pour moi-même, pour mon équipe. Oui, pour moi, on est entrepreneur de droit.

  • Speaker #1

    Merci. Ça m'arrange que vous le disiez, du coup. Là, j'aimerais revenir aussi sur... Vous, on parlait des choix que vous avez eus, et vous disiez juste avant que vous alliez être alliée avec ces choix, avec ces envies, avec ce qu'on avait envie de faire, surtout, avant tout, l'envie. Est-ce qu'il y a eu des mentors ? Est-ce que vous en avez aussi d'ailleurs des personnes qui vous ont guidées, qui vous guident encore dans vos choix de carrière, dans votre vie ? Est-ce que vous voulez bien nous dire là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Alors, forcément, il y a très, très longtemps, mon père a été un de mes premiers mentors qui vraiment voulait, mais de manière très… très douce, très subtile, que ces filles soient avocates, soit éventuellement juristes. Alors moi, ça a été très, très vite. J'ai été prise à la CGM assez rapidement, donc je n'ai même pas eu le sujet de savoir est-ce que je vais être avocate ou pas. Après, dans ma carrière, ce qui a été essentiel, et je l'ai redit, et je ne le disais pas pour rien, c'est vraiment le réseau qu'on va développer. Parce qu'au-delà d'un réseau, pour réseauter, entre guillemets on va aussi avoir ce coaching, ce mentorship, cette capacité à trouver des gens assez exceptionnels. Moi, j'en ai une qui est encore extraordinaire et qui m'a accompagnée finalement et qui a cru en moi. Elle a vraiment cru en moi. Elle continue de croire en moi. C'est incroyable et je n'ai aucun mal à la citer. Il s'agit du Chief Legal Officer de GitHub, Shelley McKinley, qui croit en moi. je ne peux pas dire l'inverse alors je suis toujours très surprise je me dis mais t'es sûre mais elle m'a donné alors elle est très exigeante elle revient toujours en disant tu sais franchement mais elle a donné cette impulsion et ce qui m'a permis moi de me dire allez on y va c'est pas grave,

  • Speaker #1

    ça m'a l'air gros ce que là mais bah j'y allais qui vous donne confiance en tout cas pour les thèmes d'après et dans la vie en général qu'est-ce qui vous inspire ?

  • Speaker #0

    Dans la vie en général, je peux être aussi mes petits mentors. C'est assez bateau. C'est mon fils et ma fille. Je trouve que c'est une source d'inspiration. Et puis la jeunesse, de manière globale, je peux passer du temps. Et je sais que les programmes qu'on avait développés au sein de Microsoft, c'était vraiment avec GitHub pareil. C'est ce mentorship de jeunes femmes qui arrivaient et qui se disaient que ça se voit en affaires publiques d'ailleurs aussi. Mais c'est vrai que oui, c'est mon fils, ma fille, qui sont deux personnages complètement différents et qui m'inspirent beaucoup. J'aime beaucoup votre réponse. Et alors, justement, comme vous parlez de vos enfants, c'était quoi votre rêve d'enfant à vous ? Parce que vous disiez que c'est très tôt que vous avez su que vous seriez dans le monde du droit. Est-ce qu'il y avait un autre rêve, évidemment ? Et qu'est-ce que c'est, si vous voulez dire ?

  • Speaker #1

    J'en avais deux autres.

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #1

    j'étais absolument fascinée par les bouchées. Alors, petite, maintenant j'ai 4 ans. Alors, donc moi, je me suis dit, il y a 4 ans, je vais ouvrir une boucherie. Ah, mais là ! Alors, j'étais fascinée par quoi ? Par la découpe de la viande. Tout le monde va se dire « mon dieu ! »

  • Speaker #0

    Je n'attendais pas de dire cette réponse pour ce que vous allez dire.

  • Speaker #1

    J'adore la viande. Alors voilà, j'adore ça. Mais je trouvais l'ambiance. Alors c'était la petite boucherie de quartier. Donc j'avais 4-5 ans. En plus, c'était un moment où j'étais certainement avec mon père ou ma mère. Mais je trouvais cet espace. Alors généralement, c'est un couple. Il y avait le boucher qui coupait la viande, le petit commis et la femme au bout.

  • Speaker #0

    C'était familial. Voilà,

  • Speaker #1

    le côté. J'ai mince. tout est réglé à la minute, etc. Et j'adorais cette viande, ce découpage. Et c'était pas du tout sanglant,

  • Speaker #0

    je tiens à le dire.

  • Speaker #1

    Mais je sais pas, j'aimais beaucoup. J'aimais bien quand ils tranchaient le jambon. Bon, bref. Pendant longtemps, j'ai fait ça. Et après, je me suis quand même dit, bon, à 7 ans, je me suis dit, bon, écoute, Corinne, franchement, non. Alors ça, c'est un vrai rêve qui continue d'être. J'aurais absolument adoré être metteur en scène.

  • Speaker #0

    Il n'y a rien à voir avec la bouche. Vous ne vous demandez pas du tout à l'un comme à l'autre.

  • Speaker #1

    Toujours cette idée de backstage, d'être un peu, mais de créer, de transformer, d'apporter un peu...

  • Speaker #0

    De jouer un peu les chefs d'orchestre.

  • Speaker #1

    Cette vision, un peu, de construire un film qu'on peut regarder. Parce que j'ai vraiment des expériences aussi cinématographiques magnifiques. D'accord.

  • Speaker #0

    Écoutez, je vous souhaite en tout cas de réaliser ce rêve un jour.

  • Speaker #1

    On peut essayer. Alors là, on fait des petits... Voilà, le podcast est déjà un rêve. C'est super.

  • Speaker #0

    Bon, écoutez, vous viendrez nous parler soit de la mise en scène d'un film avec des bouchées,

  • Speaker #1

    des genoux, je ne sais pas. Non, maintenant, je ne sais pas. Maintenant, il y a tellement... Et puis bon, il y a l'IA, donc on ne va pas nécessairement y aller. Mais c'est vrai que...

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est intéressant de partager ses rêves. Et question aussi, là, on revient encore un petit peu en arrière. Donc là, un petit peu plus tard, vous voulez être juriste, ça y est, vous avez fait vos études de droit. Et qu'est-ce que vous diriez à la Corinne de l'époque qui sort de la fac de droit, justement, comme conseil que vous auriez adoré qu'on vous donne à l'époque ?

  • Speaker #1

    Arrête de te prendre la tête. Ça,

  • Speaker #0

    c'est un truc que j'aurais adoré qu'on me dise.

  • Speaker #1

    J'aurais adoré qu'on me dise... Alors, autre époque, autre génération, et ça a beaucoup... Je pense que c'est encore le cas. Tu vas y arriver et tu vas vraiment faire ce que tu aimes. Parce qu'il y a toujours... Arrête d'avoir des doutes. Voilà ce que j'aurais dit.

  • Speaker #0

    C'est beau message. Est-ce que vous auriez un dernier mot à partager avec notre public, du coup, avec nos auditeurs qui vont nous écouter ? Ensuite.

  • Speaker #1

    C'est vraiment... C'est compliqué, le dernier mot de la fin, mais... Non, mais c'est... Oui, soyez des entrepreneurs à la fois de vos vies. Ça, c'est aussi très important. Je crois que c'est essentiel de se mettre en avant. Je crois que... qu'aujourd'hui, l'avènement un petit peu du développement personnel à titre, j'ai presque envie de dire, dans sa vie personnelle, il faut aussi l'appliquer dans la vie professionnelle parce que c'est comme ça qu'on va être bien, c'est comme ça qu'on va réussir. Et les entreprises, elles ont besoin de gens performants, pas de gens qui sont, qui doutent, qui se disent ben non, non. Donc pensez à vous,

  • Speaker #0

    surtout. Merci pour ce beau message, Corinne. Je vous en prie. Nous arrivons à la fin du podcast. Est-ce que vous avez passé un bon moment ?

  • Speaker #1

    très bon moment avec ce petit coureur rose que j'ai un peu mangé.

  • Speaker #0

    Écoutez, je suis contente que vous ayez passé un moment parce que j'avais fait une promesse. Je suis contente d'avoir réussi. En tout cas, c'était un très bon moment pour moi aussi pour le coup et j'ai hâte d'avoir des retours sur ce podcast une fois que nous le sortions à la rentrée parce que nous sommes à la veille des vacances quand nous enregistrons ce podcast. Merci beaucoup Corinne.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, merci à vous.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté de participer à ce podcast et d'avoir échangé sur votre... parcours, avec tous vos beaux conseils et votre sincérité et votre enthousiasme. En tout cas, j'espère que vous aussi, vous avez passé tout comme moi un bon moment à écouter Corine. Et merci d'avoir écouté ce podcast et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FedLegal.

  • Speaker #2

    Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière fed-group.

  • Speaker #0

    Vite groupe !

Description

Elle s’est toujours rêvée juriste, et son parcours témoigne d’un engagement constant pour un droit vivant, stratégique et profondément humain. Corinne Caillaud, Former AGC chez Microsoft France, est l’invitée du nouvel épisode de Voix d’Entrepreneur du Droit, au micro d’Audrey Déléris, Manager Executive chez Fed Legal.

Elle débute sa carrière à la CMA CGM en tant que corporate legal counsel, avant de rejoindre McDonald’s sur des sujets IT.
Elle devient ensuite Directrice juridique Europe du Sud chez Cognos (filiale d’IBM), avant que Microsoft ne lui confie la mission de créer et structurer la direction juridique France.

Ensuite, direction l’île Maurice, où elle continue d’intervenir sur des projets internationaux pour Microsoft.

En 2016, retour en France : elle prend le poste de General Counsel, avec un périmètre élargi.
Sept ans plus tard, elle relève un nouveau défi chez GitHub, filiale de Microsoft.

 

Dans cet épisode, Corinne partage sa vision du juriste comme un chef d’orchestre à la fois stratégique, curieux, novateur, commercial, en tant qu’accélérateur de croissance et aussi profondément humain.
On a parlé de sa famille (son père, ses enfants, sa sœur, sa mère), du film Le Sens de la fête, de Garcimore, de Shelley McKinley… mais aussi de sa passion pour la mise en scène et la boucherie (il va falloir écouter ce podcast pour en savoir plus !)

 

"Quand on travaille pour soi, on travaille pour l’entreprise" : une conviction forte, portée avec sincérité, humour et exigence.

Un épisode vivant, inspirant et porteur d’une belle vision du droit.


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Voici les références du podcast :

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Qui sommes-nous ?

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière.

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    groupe.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du même du droit, leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode du podcast Voix d'entrepreneur du droit VEDD by FEDLégal et je suis Audrey Lénéris et aujourd'hui je reçois Corinne Caillot, directrice juridique. Corinne, bonjour, comment allez-vous ?

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, je vais très bien, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors je crois que c'est votre premier podcast ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est mon premier podcast, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et bien merci de me faire cet honneur d'être mon invitée du coup et comme je vous l'ai promis, je fais rarement des promesses mais normalement vous allez passer un bon moment.

  • Speaker #0

    Je n'en doute pas. J'en profite. Merci beaucoup d'avoir invité parce que c'est très intéressant d'avoir ce petit micro en face de soi.

  • Speaker #1

    Et vous ne nous voyez pas, mais Corinne a un micro rose du coup. Oui, voilà,

  • Speaker #0

    c'est pour le micro rose. C'est magnifique.

  • Speaker #1

    Alors, ceci étant dit, je vais commencer par vous présenter Corinne. Vous avez étudié à la Sorbonne et a diplômé d'un Master 2 en droit des affaires. Vous avez commencé votre carrière à la CMACGM à Marseille en tant que corporate égale cancel. avant de rejoindre McDonald's en tant que responsable juridique avec des sujets un peu plus IT. Puis ensuite, vous devenez directrice juridique Europe du Sud de Cognos, qui est une filiale d'IBM. Et après 9 ans chez Microsoft, Microsoft vous recrute pour créer le poste de directrice juridique France et créer toute l'équipe juridique. 6 ans plus tard, vous partez vivre à Lille-Maurice, avec un climat un peu plus ensoleillé qu'ici, et continuez d'accompagner Microsoft pour des projets internationaux. 2016, c'est l'année du retour en France sur le poste de général console avec un périmètre plus large que celui que vous aviez avant de partir de France. Et au bout de 7 ans, gros challenge puisque vous devenez senior legal counsel Europe de GitHub qui est une filiale de Microsoft. Et vous êtes la seule juriste sur cette zone et participez au lancement et la vente de Copilot. Est-ce que j'ai oublié de dire quelque chose ?

  • Speaker #0

    Alors non ! Non, vous avez parfaitement couvert Audrey. Juste de petite précision, en fait, c'est assez intéressant parce que je vais remonter un peu mon parcours, qui a effectivement débuté avec la CMA CGM, mais en fait, ce n'était pas à Marseille. Ce qui avait de super intéressant, c'est que c'était à Surenne à l'époque. D'accord. Et l'opportunité que j'ai eue, en fait, c'est de pouvoir. Elle était encore étatique, elle était non privatisable, mais elle l'a été. et j'ai pu aussi faire une expérience très intéressante quand le groupe en fait, de Jacques Saadé, l'a racheté il y a un petit peu plus de 20 ans de ça. Donc voilà, mais sinon le reste c'est parfait.

  • Speaker #1

    D'accord, merci en tout cas pour cette correction. Et je vais commencer par une première question, comment est-ce que vous vous êtes retrouvée juriste ? Est-ce que ça a toujours été une envie enfant de devenir juriste ? Ou est-ce que ça s'est fait un peu comme par hasard, comme beaucoup de gens ?

  • Speaker #0

    Alors non, moi ça a été vraiment une envie en fait, un peu comme Obélix, je suis tombée dedans. quand j'étais toute petite, parce que je viens d'une famille qui est une famille de juristes. Et notamment, la vraie personne, la figure de Proust a été mon père, qui nous a transmis avec ma sœur, tout savoir, cette passion de la justice au début, et cette passion du droit. et il partageait. Donc on avait ces moments où en fait, je pense qu'il rentrait très tard du bureau. Donc moi quand j'étais petite, je suis allée le voir, je lui ai dit « mon frère, t'as vu l'heure ? » « C'est pas bien et tout » parce que je protégeais énormément mon père à cette époque-là, je ne sais pas pourquoi. Et je me souviens qu'il me disait « mais tu sais, parce que j'ai fait des choses très intéressantes » . Donc c'est un peu une logique, je ne me serais pas vue… Voilà, c'est une logique, ma maman n'est pas du tout en fait dedans. C'était plutôt dans les vêtements, mais ça a été une logique et ça a été quelque chose que j'ai vraiment voulu porter, à la fois étudier et puis je n'ai pas envisagé d'autre carrière.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, pour vous, c'est quoi un bon juriste ?

  • Speaker #0

    Ah !

  • Speaker #1

    Grosse question !

  • Speaker #0

    Un bon juriste ? Alors moi, je pense qu'il faut... C'est très intéressant en fait. Et ça va faire écho un peu à la raison pour laquelle j'ai choisi le droit. Je pense qu'il faut être très, très curieux, déjà. Très animé, en fait. Donc, il y a une espèce de curiosité qu'il faut avoir tout le temps. Je crois qu'aussi, il faut aimer les gens. Et puis, vouloir les protéger. Je faisais le petit retour avec mon père, mais voilà, un petit côté. il faut aussi un petit peu les protéger et je dirais que la troisième qualité et là on parle vraiment des soft skills c'est l'écoute Je pense que pour être juriste, il faut être profondément humain.

  • Speaker #1

    Je pense que vous avez raison. Ce sont des qualités qui me sont souvent citées aussi, la curiosité. Protéger les gens, pas forcément. On ne l'a pas forcément cité d'ailleurs, je crois que vous êtes la première à me citer ça. C'est hyper intéressant. Et l'écoute, oui. En effet, pour être vraiment très proche du business et trouver des solutions et avancer avec les gens pour lesquels vous travaillez. Quand vous dites protéger les gens, c'est vrai qu'on pense... Moi, ça me fait penser en tout cas à l'avocat qui protège les gens, ce qui est souvent parfois une vocation de certains étudiants qui veulent commencer par ça et qui ensuite sont juristes en entreprise. Est-ce qu'on protège quand même aussi les gens d'étant juristes en entreprise ?

  • Speaker #0

    Oui, je crois foncier. Et c'est intéressant ce que vous dites parce que quand j'ai commencé, il y a plus de 25 ans, quand je parlais vraiment de cette idée de justice, cette idée d'aider et de protéger, c'est aussi protéger l'entreprise de manière générale, son client. Et je pense qu'aujourd'hui, cette nouvelle génération de juristes, et en tant que manager, j'ai pu le voir aussi, il faut du sens. Il faut donner un sens, alors pas uniquement aux fonctions juridiques ou à ce qu'on a envie de faire, mais je crois donner un sens à tout ce qu'on fait est important. Et je trouve intéressante cette valeur, en fait, qu'on a peut-être un petit peu de tendance, et surtout dans l'industrie dans laquelle j'évolue, je continue d'évoluer, et j'ai toujours évolué, qui a été cette industrie du numérique. Je pense qu'il y a un vrai sujet aujourd'hui. de pouvoir apporter ce côté éthique aussi et cette transparence dans ce qu'on a envie d'apporter en termes de soutien juridique à une entreprise et à ses clients internes, qui sont avant tout des êtres humains.

  • Speaker #1

    Justement, vous avez déjà partiellement répondu à ma prochaine question, c'est qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier de juriste et ou de directrice juriste ? C'est aussi un métier pas forcément différent, mais complémentaire d'être manager. Donc là, vous m'avez parlé de protéger l'entreprise. d'être curieux ? Est-ce qu'il y a d'autres choses qui vous plaisent en tant que juriste et d'ailleurs en tant que manager ?

  • Speaker #0

    En tant que juriste, il y en a tellement de choses. Je crois qu'un juriste, c'est un chef d'orchestre. Et encore une fois, je vais revenir un petit peu à mon enfance. Pendant mes études, j'ai eu la chance d'être accompagnée par des grands professeurs de droit dans des universités, oui, à Paris et notamment à la Sorbonne. Mais je crois que j'ai eu cette phrase un jour qui m'a été dite par un chargé de... de travaux dirigés en fiscalité internationale. Rien de très florichon. D'ailleurs, je n'étais pas très douée. Mais il m'a dit que le droit menait à tout. Et je crois que c'est vraiment vrai. C'est vraiment vrai. Alors, évidemment, le droit ne m'aide pas à une carrière médicale. Attention pour ceux qui auraient envie soudainement de devenir médecin. Remarquez, on a bien vu un ministre le faire. Mais bon, il avait quand même une base. Mais je crois qu'il y a un vrai sujet, en fait, de pouvoir être partout en même temps. Moi, ce qui me plaît, c'est Merci. c'est de pouvoir être en amont, évidemment, c'est de pouvoir conseiller, c'est d'avoir aussi développé une connaissance. Donc, il faut une expertise. Ça ne s'invente pas. Il faut continuer d'apprendre, d'où la curiosité, continuer de se former. Et je crois que c'est très, très important, les entreprises aujourd'hui qui investissent dans ces formations, parce qu'évidemment, l'obligation de formation est moindre pour les juristes d'entreprise que par rapport à la profession d'avocat. Mais c'est vrai que ces entreprises et ces managers qui prennent aussi la décision d'investir dans des formations qui ne sont peut-être pas nécessairement très liées à l'activité du collaborateur, mais qui vont l'être à un moment donné, c'est vraiment important parce que ça permet aussi d'être toujours en capacité à la fois de répondre à des besoins. Moi je trouve que le juriste aussi, ce qui m'a plu encore une fois et ce qui continue de me plaire, c'est qu'un juriste c'est aussi un accélérateur de croissance dans une entreprise. En fait c'est aussi un commercial. et dans les expériences que j'ai pu avoir. Et c'est vrai que ma carrière a été principalement autour du transactionnel. Qu'est-ce que je fais pour augmenter les ventes, pour avoir un impact sur mon entreprise, comment je dirige cet impact et comment je fais finalement pour avoir cette continuité dans une réalisation de chiffre d'affaires. Parce qu'en fait, c'est marrant parce que je... Je pense qu'il y a plusieurs casquettes. C'est un peu comme les magiciens qui vont sortir aussi à un moment donné. Soit des Garcimor. Je pense à Garcimor. Je pense que là, personne ne va savoir qui c'est, mais il était très drôle. Il faut le voir quand même. Avec ses petits poussins ou ses petits machins. Il faut à la fois prendre un risque, évidemment. Parce que parfois, il faut aussi être novateur. C'est un peu de création. Mais il faut aussi protéger. On revient un peu à cette idée de protection. et aussi être... quand même responsable de la sécurité à la fois du groupe, des personnes. Donc je trouve que ces deux idées sont un peu schizophréniques finalement, quand on y pense, mais ça permet à un juriste de développer une palette de compétences qu'on ne retrouve pas dans toutes les professions,

  • Speaker #1

    je trouve. On a bien compris que vous êtes passionnée par votre métier. Qu'est-ce qui vous plaît moins ? Votre métier ?

  • Speaker #0

    L'absence de temps.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    ce qui est vraiment vrai dans ce métier, c'est... Et en même temps, il faut être agile, donc il y a aussi une idée. Alors, je parle vraiment du juriste d'entreprise. C'est ce qui me plaît moins, c'est vraiment... Et c'est aussi lié à la nature même de l'activité que finalement j'ai pratiquée. Quand on est dans des contrats commerciaux, de la négociation, etc., il y a un timing. Et ce timing-là, parfois, j'aimerais bien qu'il soit un peu plus large.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Est-ce qu'il y a vraiment un dossier ou un moment, quelque chose que vous allez particulièrement apprécier, un de vos meilleurs souvenirs en tant que juriste ?

  • Speaker #0

    Alors, sur les dossiers en tant que tel, il y en a énormément. Et principalement, évidemment, dans ces industries du numérique, où ça va super vite, où il faut s'adapter. Mais moi, ce n'est pas tant des dossiers. qui m'ont vraiment inspirée et qui ont fait que ces moments étaient chouettes. C'est l'équipe avec qui j'ai travaillé. Et c'est des moments de fourrir absolument extraordinaires. J'en ai un sur un dossier, on ne va pas le dire parce qu'il était très sérieux. Mais cette cohésion, cette force encore une fois du collectif, quand on est sur finalement des dossiers très complexes, là, évidemment, ça concerne... C'était sur l'avènement du règlement de protection des données du RGPD. Et on a eu un vaste sujet sur lequel il faut anticiper tout le temps. On ne peut pas tout le temps s'anticiper. Mais la veille, on lance une campagne de formation vis-à-vis de 10 000 partenaires en France. Et la veille, on a oublié quelque chose de très important. Et on ne peut plus rien faire. Toutes les campagnes sont prêtes. Moi, demain, j'interviens devant les journalistes. C'est une catastrophe. Je me dis qu'on va mourir. ça va être l'horreur. Eh ben non, on n'est pas mort. Non, ça a été un moment superbe.

  • Speaker #1

    Comment on fait, sans révéler que ce soit confidentiel, mais comment on fait quand on s'aperçoit qu'il y a un oubli comme ça énorme ? Enfin, énorme, je ne sais pas ce que c'est, donc j'imagine,

  • Speaker #0

    je rentre un petit peu dans l'histoire.

  • Speaker #1

    Est-ce que, vis-à-vis de son équipe aussi, comment on réagit ?

  • Speaker #0

    Alors, deux choses, et je ne l'ai pas inventé, et c'est un excellent film que je vais citer après. dont je suis fan, beaucoup d'humour, d'où le fou rire, et surtout, on s'adapte. Et surtout, on s'adapte. Et là, ça vient d'un film, c'est Jean-Pierre Bacry et c'est le sens de la fête. Et c'est assez extraordinaire quand on a... Et alors, j'ai rien inventé non plus, il y a... Mais je crois qu'il faut s'adapter. C'est... Voilà. Donc, il y a... S'adapter et puis se dire la prochaine fois on va mieux faire. S'appuyer aussi sur les équipes, surtout maintenir le cap. Je crois que c'est très important pour ces équipes de pouvoir maintenir un cap précis. Faire relâcher la pression, mais alors super vite. Et j'ai l'habitude d'avoir cette phrase qui a beaucoup fait rire mon équipe pendant très très longtemps. C'est-à-dire qu'en fait, mon équipe avait quand même très peu confiance en moi, en fait, quand on s'en aperçoit. Et je me rends. Grande présentation à Seattle devant les 150 plus grands. General Counsel de la Terre, et notamment américain, et je répète avec un de mes collaborateurs que j'adore, parce qu'il faut répéter, il faut répéter, il faut répéter, et je dois présenter 15 minutes. Et là, on est dans la chambre d'hôtel, il doit être 2h du matin, je dois commencer à 6h, il me regarde et il me dit « Je m'en veux tellement, je m'en veux tellement. » Pourquoi tu t'en veux ? T'es pas prête ?

  • Speaker #1

    À mince. Ok.

  • Speaker #0

    Et le « à mince » , ouais, c'est pas mal. Et là, je lui dis « Mais tu sais quoi ? » C'est pas grave. Si je dois m'éclater, je vais m'éclater, mais avec classe.

  • Speaker #1

    Et alors ?

  • Speaker #0

    C'est devenu une grande phase. Alors non, je ne me suis absolument pas éclatée. Ça s'est extrêmement bien passé, heureusement. Je lui ai dit, maintenant, tu as confiance en moi. Mais voilà, ce sont ces moments où... Non, parce qu'en fait, il était... Je me souviens de son regard qui était... Il a travaillé, travaillé, travaillé, et puis là, il me dit, mais tu n'es pas prête, en fait.

  • Speaker #1

    Et finalement,

  • Speaker #0

    l'avenir de l'État est un passé. L'avenir est un tort. Et je crois que la leçon qu'il faut prendre, c'est toujours se dire qu'effectivement, ça peut arriver. Et ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    Ça s'est bien passé, c'est ce qu'on va retenir du coup.

  • Speaker #0

    Ça s'est très bien passé.

  • Speaker #1

    Corinne, vous avez été dans des structures différentes, de tailles, de nationalités différentes, de secteurs différents. Qu'est-ce qui a guidé vos choix de carrière ?

  • Speaker #0

    J'allais dire principalement, c'est à la fois le scope, évidemment, les enjeux, mais l'équipe aussi. Je crois que le manager est aussi extrêmement important. Et même quand j'étais, évidemment, secrétaire générale Microsoft France, on reporte bien évidemment à soit la présidente, soit le General Counsel Europe. Donc, c'est important d'avoir cette relation de confiance avec son manager. Et après, c'est les choix qu'il faut faire. Il faut être passionné. C'est-à-dire qu'il y a peut-être un des sujets sur lesquels on se dit, non, mais ce n'est pas grave, ça va passer. et puis... puis on verra bien et je vais me former, c'est compliqué. Ça, c'est vrai quand on est en début de carrière, ou je pense aussi qu'on est même mid-senior, et on peut se dire, bon ben voilà, avec un peu de formation, c'est beaucoup moins vrai quand on va évoluer, et surtout parce qu'il y a des attentes aussi qui augmentent. Donc c'est important de se sentir extrêmement à l'aise, d'être très clair, en fait, très aligné dans ce qu'on a envie de faire, parce qu'après ça va se voir très vite.

  • Speaker #1

    Autre question maintenant, vous avez... évolué au sein du groupe Microsoft en travaillant au siège France, puis l'île Maurice, puis au sein d'une filiale. J'ai deux questions déjà à travers cette même question. Comment est-ce qu'on arrive à se faire un réseau en interne ? C'est-à-dire, quand on arrive dans une entreprise que vous connaissiez très bien, je pense. Déjà, comment on arrive à se faire un réseau en interne ? Et le corollaire de ça, c'est comment on fait en sorte qu'on pense à nous quand on est dans un groupe comme celui-ci ? Parce que ça, c'est vraiment... Mais je vous bataille pour le coup. Très important, il ne faut pas attendre qu'on vienne nous chercher. C'est à nous de faire en sorte qu'on pense à nous. Et comment vous, a priori, ça a marché, puisque vous êtes resté dans cette structure. Comment vous avez réussi ? Voilà, à la fois le réseau interne, et j'imagine que ce réseau interne a fait qu'aussi, on a pensé à vous après.

  • Speaker #0

    Ah mais c'est, et je trouve très intéressant, c'est même aujourd'hui, je dirais même que dans les, finalement dans les compétences, dans ce qu'on a envie de mettre en place quand on va prendre un rôle ou un poste, c'est démarrer tout de suite effectivement son réseau. D'abord parce qu'à toutes les étapes de la carrière, qu'elles soient sur trois ans, sur neuf ans ou quatorze ans comme la mienne dans une structure, c'est extrêmement important parce qu'il va y avoir aussi un partage d'informations. Et même dans des... Que ce soit d'ailleurs... Et quel que soit le type de structure, et ça c'est important également, c'est véritablement de travailler en collaboration et d'essayer de se dire, allez, tous les jours, j'ai au moins 10 à 15 minutes dans lesquelles je vais travailler ce réseau. Pour l'entreprise, mais aussi pour moi. Et je crois que c'est très important. Et en fin de compte, il ne faut pas se dire... Mais bon, et ça m'est arrivé, moi ça m'est arrivé, parce qu'on est très vite un peu la tête dans le guidon, on a aussi nos vies, et donc... de se dire, c'est pas grave, je vais pas aller faire cette formation parce que c'est pas important. Mais quand on travaille pour soi, on travaille pour l'entreprise. Et c'est là où finalement, aujourd'hui, l'enjeu, c'est de se dire, quel est l'impact que je veux avoir dans cette entreprise ? Et pour avoir ce niveau d'impact, il faut que je travaille pour moi, en interne, que je demande du feedback. Il y a quelque chose de très... Alors, c'est vrai que le feedback perspective, on l'appelle comme on veut, mais... Il ne faut pas le demander à n'importe qui. Parce qu'il faut quand même rester motivé. Mais il faut aussi, parce que ça sert également à se dire, non seulement je vais savoir aussi quels sont les postes dans lesquels il y a peut-être une possibilité d'évolution, qu'est-ce qui va faire que moi, aujourd'hui, je peux apporter tout de suite quelque chose, ou j'ai besoin de me former sur ça, ou j'ai besoin peut-être aussi de continuer à comprendre un peu le système. Et puis surtout, il faut travailler son offre de service. En entreprise, on est en permanence en offre de service. Si je n'ai pas une offre de service, voilà. Alors, le danger, et c'est pour ça, le danger dans tout ça, c'est de se laisser aussi porter un petit peu et de se laisser absorber par la machine. La machine, il y en a partout. Et ce n'est pas parce que c'est Microsoft, moi je l'ai connue partout. Ce n'est pas une machine, c'est simplement, effectivement, c'est une entreprise. Donc, ça n'est pas un être humain. Donc, lui, voilà, ça va. Là, je dis lui, mais elle aussi, mais ça va bouger. Mais quand on est... dans une entreprise, il ne faut jamais oublier qu'on travaille aussi pour soi. Parce que c'est sa marque, parce que c'est important. Et de se dire, finalement, non, non, non, mais non, mais moi, je vais travailler pour la boîte. Non. Il faut revenir à des fondamentaux. Je pense que la capacité des collaborateurs, mais aussi des managers, c'est aussi à se dire je vais travailler pour moi, je vais m'en mettre en cause, je vais voir un petit peu qu'est-ce qui se passe parce que je vais pouvoir faire du bien à l'entreprise.

  • Speaker #1

    Ça c'est un point extrêmement important, vous prêchez vraiment de convaincu, parce que le réseau c'est extrêmement important. Et j'ai un peu tous les cas de figure que je vois en entretien à tous les niveaux d'expérience. et à la fois des personnes où c'est naturel pour eux de faire du réseau. Et peu importe qu'ils recherchent ou pas, d'ailleurs, c'est juste, ça fait partie du quotidien. Il y en a d'autres qui, je me souviens d'une personne qui a un gros réseau, mais à partir du moment où elle a voulu changer, elle n'a pas osé contacter son réseau. C'est quand même dommage, je ne voulais pas profiter de ça. Et puis, il y en a d'autres qui sont un peu enfermés dans leur tour d'ivoire. Ils ont un peu de réseau quand même en interne pour faire à peu près bien leur travail. Mais en externe, ils ne prennent pas le temps, parce que ça prend en effet énormément de temps. Et ce que vous dites est vraiment important, de se dire, quand on travaille pour soi, on travaille aussi pour l'entreprise, que plus on est meilleur, plus on a de contacts en interne, en externe, plus on va pouvoir aussi aller demander un avis, demander, contacter ses pairs pour pouvoir...

  • Speaker #0

    Il ne faut pas s'oublier. Et encore une fois, je ne dis pas qu'il y a des moments où je ne l'ai pas fait. Et j'ai très vite vu que ce n'était pas bon pour moi et ce n'était pas bon pour l'entreprise. et voilà. Après, C'est vrai que c'est aussi très très féminin, la deuxième version, qui est de ne pas oser demander. C'est très féminin, certainement masculin également, mais c'est quand même très très féminin. Parce que c'est aussi quelque chose sur lequel il faut travailler. Dans le sens, il ne faut pas hésiter aussi à demander du coaching. et à identifier là où on a besoin finalement d'être aidé aussi parce qu'on n'est pas des surhommes, on n'est pas aidé sur femme, je ne sais pas si on peut le dire, mais voilà. Il y a un vrai besoin de se poser, de passer du temps et de se dire de quoi j'ai besoin finalement parce que moi je vois ma trajectoire, je vois où je veux aller parce que c'est important que je sois bien. Si je ne suis pas bien, c'est... Et je sais, il y a des fois, on ne peut pas. parce qu'on est dans la roue du système, parce qu'on est extrêmement sollicité, parce qu'il y a énormément de travail. Et puis, ça ne va pas aller en s'arrangeant, parce qu'encore une fois, on est là pour faire un chiffre d'affaires. On n'est pas nécessairement là aussi pour faire de la philanthropie ou le reste. Mais c'est exactement ce que moi, je demande en tant que manager et ce que mon manager m'a demandé. Ça aussi, c'est important de se dire. Moi, quand je voyais, on avait annuellement en fait un système, effectivement, de... de revues de performance, qui ne s'appelle plus comme ça, mais qui est plutôt la perspective, qu'est-ce qu'on voit, etc. Quand mes collaborateurs revenaient en me disant, je n'ai pas eu le temps, parce qu'ils avaient de super excuses, mais Corinne, on était en closing, tu ne t'imagines pas, j'ai préféré accompagner mon client sur ce sujet-là, je lui ai dit, ça ne va pas. Donc, comment on fait pour que, un, tu puisses me dire, au moins deux mois à l'avance, parce que j'avais quand même essayé d'anticiper un maximum, etc. Et puis, Et puis il fallait venir me voir et dire « moi je t'aurais mis ailleurs » parce que c'est important que toi tu travailles sur toi pour pouvoir aider les autres et pour pouvoir être effectivement un accélérateur de croissance et pas quelqu'un qui aura loupé un train.

  • Speaker #1

    D'accord. En tout cas merci de remettre un point important dessus. En effet, moi j'en mets aussi une petite couche, mais en effet, travailler sur soi c'est travailler sur le réseau, mais pas que quand on veut changer de poste, c'est pour être efficace maintenant, demain, quand on veut changer de poste. Ça prend aussi un peu de hauteur aussi.

  • Speaker #0

    Oui, et encore une fois, celui qui va fonctionner, alors peut-être qu'il y a des étapes aussi un peu différentes. Pour ma part, quand on veut, quand on a une évolution de carrière ou qu'on a envie de changer de poste, le réseau qui va fonctionner, c'est celui sur lequel on aura investi aussi. Il y a du temps. Parce que c'est des vraies relations. Et je crois que peut-être une des personnes qui vous a dit « Oui, mais moi j'ai un super réseau, mais j'ose pas. » Il y a aussi quelque chose à travailler. Voilà. Parce qu'on doit pouvoir oser si on a investi. Et c'est du temps. C'est du temps. C'est pas... Je vais aller les 150 personnes et on verra bien s'il y en a un qui... Non.

  • Speaker #1

    On choisit les bonnes personnes et puis on arrive évidemment à l'air subtil. Bien, coucou, je vais changer de poste. C'est plutôt... Je m'interroge.

  • Speaker #0

    Exactement. Et il y a plusieurs, voilà, où on est aussi, on peut être aussi, voilà, c'est plus on va investir dans son raison et plus on aura un retour qui sera, voilà. Et on se présente aussi. Enfin, c'est aussi un investissement. Ça ne veut pas dire juste je vais passer du temps avec la personne. C'est aussi dire voilà ce que je fais, ce que j'aimerais faire. Et que ce ne soit pas une surprise aussi.

  • Speaker #1

    Exactement. Merci en tout cas, encore une fois. Avec plaisir. Je reviens sur le titre du podcast qui s'appelle Voix d'entrepreneur du droit. Alors... J'ai déjà entendu plusieurs personnes qui m'ont dit mais on peut pas être entrepreneur quand on est salarié dans une entreprise, là où moi je pense que si on peut être entrepreneur, alors certains appellent ça intrapreneur, il y a plein de terminologies possibles pour le coup déjà. Ma première question, est-ce que Corinne, selon vous, on peut être entrepreneur, notamment du droit, en ce qui nous concerne, dans une entreprise ?

  • Speaker #0

    Ah mais je pense que, depuis le début, c'est ce que je dis, on est entrepreneur, de toute façon. On a son entreprise et on va la faire fonctionner comme tout entrepreneur qui va démarrer une activité. C'est comme ça en tout cas que moi, j'ai immédiatement envisagé mon rôle. C'était de se dire, je vais le créer en fait, ce rôle-là, sur une base et une connaissance bien évidemment, et sur des diplômes, et oui, je n'ai pas rêvé. Alors parfois, ça a coincé, parce que j'étais un peu jeune et un peu très enthousiaste. J'ai pris deux, trois petites claques très adorables, mais bon, voilà. Mais je pense qu'il faut, il faut effectivement, et construire finalement son... Moi je disais, c'est une offre de service qu'il faut donner. Et pour ma part, moi, j'ai toujours aimé le faire parce que j'ai aussi monté, évidemment, des sociétés de consulting depuis 2012. Donc, je fais de la formation où il y a des choses qui, voilà, au management de transition ou des choses comme ça. Mais cette double casquette est importante parce que moi, quand j'étais à l'île Maurice, ça m'a appris. Alors, bien évidemment, j'ai une énorme opportunité, c'est d'avoir Microsoft. Mais ça m'a appris aussi d'un poste de direction juridique à finalement être consultante. Je n'étais plus du tout décisionnaire. Donc ça ajoute des compétences incroyables aussi à un CV finalement et même à une expertise globale. Et je crois que c'est ça qui leur a plu. Et donc voilà, ils sont revenus me chercher pour cette partie-là, cette vision un peu stratégique de je vais faire attention à effectivement les coûts, je vais... essayer d'avoir une vision à court terme sur un an, c'est quels sont les objectifs que je vais atteindre pour moi-même, pour mon équipe. Oui, pour moi, on est entrepreneur de droit.

  • Speaker #1

    Merci. Ça m'arrange que vous le disiez, du coup. Là, j'aimerais revenir aussi sur... Vous, on parlait des choix que vous avez eus, et vous disiez juste avant que vous alliez être alliée avec ces choix, avec ces envies, avec ce qu'on avait envie de faire, surtout, avant tout, l'envie. Est-ce qu'il y a eu des mentors ? Est-ce que vous en avez aussi d'ailleurs des personnes qui vous ont guidées, qui vous guident encore dans vos choix de carrière, dans votre vie ? Est-ce que vous voulez bien nous dire là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Alors, forcément, il y a très, très longtemps, mon père a été un de mes premiers mentors qui vraiment voulait, mais de manière très… très douce, très subtile, que ces filles soient avocates, soit éventuellement juristes. Alors moi, ça a été très, très vite. J'ai été prise à la CGM assez rapidement, donc je n'ai même pas eu le sujet de savoir est-ce que je vais être avocate ou pas. Après, dans ma carrière, ce qui a été essentiel, et je l'ai redit, et je ne le disais pas pour rien, c'est vraiment le réseau qu'on va développer. Parce qu'au-delà d'un réseau, pour réseauter, entre guillemets on va aussi avoir ce coaching, ce mentorship, cette capacité à trouver des gens assez exceptionnels. Moi, j'en ai une qui est encore extraordinaire et qui m'a accompagnée finalement et qui a cru en moi. Elle a vraiment cru en moi. Elle continue de croire en moi. C'est incroyable et je n'ai aucun mal à la citer. Il s'agit du Chief Legal Officer de GitHub, Shelley McKinley, qui croit en moi. je ne peux pas dire l'inverse alors je suis toujours très surprise je me dis mais t'es sûre mais elle m'a donné alors elle est très exigeante elle revient toujours en disant tu sais franchement mais elle a donné cette impulsion et ce qui m'a permis moi de me dire allez on y va c'est pas grave,

  • Speaker #1

    ça m'a l'air gros ce que là mais bah j'y allais qui vous donne confiance en tout cas pour les thèmes d'après et dans la vie en général qu'est-ce qui vous inspire ?

  • Speaker #0

    Dans la vie en général, je peux être aussi mes petits mentors. C'est assez bateau. C'est mon fils et ma fille. Je trouve que c'est une source d'inspiration. Et puis la jeunesse, de manière globale, je peux passer du temps. Et je sais que les programmes qu'on avait développés au sein de Microsoft, c'était vraiment avec GitHub pareil. C'est ce mentorship de jeunes femmes qui arrivaient et qui se disaient que ça se voit en affaires publiques d'ailleurs aussi. Mais c'est vrai que oui, c'est mon fils, ma fille, qui sont deux personnages complètement différents et qui m'inspirent beaucoup. J'aime beaucoup votre réponse. Et alors, justement, comme vous parlez de vos enfants, c'était quoi votre rêve d'enfant à vous ? Parce que vous disiez que c'est très tôt que vous avez su que vous seriez dans le monde du droit. Est-ce qu'il y avait un autre rêve, évidemment ? Et qu'est-ce que c'est, si vous voulez dire ?

  • Speaker #1

    J'en avais deux autres.

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #1

    j'étais absolument fascinée par les bouchées. Alors, petite, maintenant j'ai 4 ans. Alors, donc moi, je me suis dit, il y a 4 ans, je vais ouvrir une boucherie. Ah, mais là ! Alors, j'étais fascinée par quoi ? Par la découpe de la viande. Tout le monde va se dire « mon dieu ! »

  • Speaker #0

    Je n'attendais pas de dire cette réponse pour ce que vous allez dire.

  • Speaker #1

    J'adore la viande. Alors voilà, j'adore ça. Mais je trouvais l'ambiance. Alors c'était la petite boucherie de quartier. Donc j'avais 4-5 ans. En plus, c'était un moment où j'étais certainement avec mon père ou ma mère. Mais je trouvais cet espace. Alors généralement, c'est un couple. Il y avait le boucher qui coupait la viande, le petit commis et la femme au bout.

  • Speaker #0

    C'était familial. Voilà,

  • Speaker #1

    le côté. J'ai mince. tout est réglé à la minute, etc. Et j'adorais cette viande, ce découpage. Et c'était pas du tout sanglant,

  • Speaker #0

    je tiens à le dire.

  • Speaker #1

    Mais je sais pas, j'aimais beaucoup. J'aimais bien quand ils tranchaient le jambon. Bon, bref. Pendant longtemps, j'ai fait ça. Et après, je me suis quand même dit, bon, à 7 ans, je me suis dit, bon, écoute, Corinne, franchement, non. Alors ça, c'est un vrai rêve qui continue d'être. J'aurais absolument adoré être metteur en scène.

  • Speaker #0

    Il n'y a rien à voir avec la bouche. Vous ne vous demandez pas du tout à l'un comme à l'autre.

  • Speaker #1

    Toujours cette idée de backstage, d'être un peu, mais de créer, de transformer, d'apporter un peu...

  • Speaker #0

    De jouer un peu les chefs d'orchestre.

  • Speaker #1

    Cette vision, un peu, de construire un film qu'on peut regarder. Parce que j'ai vraiment des expériences aussi cinématographiques magnifiques. D'accord.

  • Speaker #0

    Écoutez, je vous souhaite en tout cas de réaliser ce rêve un jour.

  • Speaker #1

    On peut essayer. Alors là, on fait des petits... Voilà, le podcast est déjà un rêve. C'est super.

  • Speaker #0

    Bon, écoutez, vous viendrez nous parler soit de la mise en scène d'un film avec des bouchées,

  • Speaker #1

    des genoux, je ne sais pas. Non, maintenant, je ne sais pas. Maintenant, il y a tellement... Et puis bon, il y a l'IA, donc on ne va pas nécessairement y aller. Mais c'est vrai que...

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est intéressant de partager ses rêves. Et question aussi, là, on revient encore un petit peu en arrière. Donc là, un petit peu plus tard, vous voulez être juriste, ça y est, vous avez fait vos études de droit. Et qu'est-ce que vous diriez à la Corinne de l'époque qui sort de la fac de droit, justement, comme conseil que vous auriez adoré qu'on vous donne à l'époque ?

  • Speaker #1

    Arrête de te prendre la tête. Ça,

  • Speaker #0

    c'est un truc que j'aurais adoré qu'on me dise.

  • Speaker #1

    J'aurais adoré qu'on me dise... Alors, autre époque, autre génération, et ça a beaucoup... Je pense que c'est encore le cas. Tu vas y arriver et tu vas vraiment faire ce que tu aimes. Parce qu'il y a toujours... Arrête d'avoir des doutes. Voilà ce que j'aurais dit.

  • Speaker #0

    C'est beau message. Est-ce que vous auriez un dernier mot à partager avec notre public, du coup, avec nos auditeurs qui vont nous écouter ? Ensuite.

  • Speaker #1

    C'est vraiment... C'est compliqué, le dernier mot de la fin, mais... Non, mais c'est... Oui, soyez des entrepreneurs à la fois de vos vies. Ça, c'est aussi très important. Je crois que c'est essentiel de se mettre en avant. Je crois que... qu'aujourd'hui, l'avènement un petit peu du développement personnel à titre, j'ai presque envie de dire, dans sa vie personnelle, il faut aussi l'appliquer dans la vie professionnelle parce que c'est comme ça qu'on va être bien, c'est comme ça qu'on va réussir. Et les entreprises, elles ont besoin de gens performants, pas de gens qui sont, qui doutent, qui se disent ben non, non. Donc pensez à vous,

  • Speaker #0

    surtout. Merci pour ce beau message, Corinne. Je vous en prie. Nous arrivons à la fin du podcast. Est-ce que vous avez passé un bon moment ?

  • Speaker #1

    très bon moment avec ce petit coureur rose que j'ai un peu mangé.

  • Speaker #0

    Écoutez, je suis contente que vous ayez passé un moment parce que j'avais fait une promesse. Je suis contente d'avoir réussi. En tout cas, c'était un très bon moment pour moi aussi pour le coup et j'ai hâte d'avoir des retours sur ce podcast une fois que nous le sortions à la rentrée parce que nous sommes à la veille des vacances quand nous enregistrons ce podcast. Merci beaucoup Corinne.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, merci à vous.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté de participer à ce podcast et d'avoir échangé sur votre... parcours, avec tous vos beaux conseils et votre sincérité et votre enthousiasme. En tout cas, j'espère que vous aussi, vous avez passé tout comme moi un bon moment à écouter Corine. Et merci d'avoir écouté ce podcast et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FedLegal.

  • Speaker #2

    Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière fed-group.

  • Speaker #0

    Vite groupe !

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