- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans Voix de soignant by FED Medical. Dans ce podcast, nous recevons des professionnels de la santé. Immergez-vous dans leur quotidien de passion et de vocation en écoutant leurs témoignages inspirants. Bonne écoute ! Bonjour à tous et ravie de vous retrouver pour ce nouveau numéro de Voix de soignant. Ce podcast s'adresse à tous les actuels et futurs professionnels de la santé, mais aussi à tous ceux qui souhaitent bénéficier d'informations sur ce secteur et l'ensemble de ses métiers. Je suis Maëva Ramsahai, chef de projet Content Marketing chez FED Group. Et j'ai le plaisir d'accueillir aujourd'hui Amaury Motte, ostéopathe, qui nous parlera de son métier et de son quotidien. Bonjour Amaury.
- Speaker #1
Bonjour Eva, bonjour à tous.
- Speaker #0
Alors, avant d'aborder votre quotidien d'ostéopathe, est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qu'est l'ostéopathie ?
- Speaker #1
Bien sûr. Alors l'ostéopathie, c'est une approche thérapeutique qui naît à la fin du XIXe siècle aux Etats-Unis et qui arrive en France un petit peu plus tard. Et aujourd'hui, ce qui est rigolo, c'est qu'elle est née aux Etats-Unis, mais elle est beaucoup plus développée en France aujourd'hui qu'aux Etats-Unis. Il y a eu un vrai essor, fin du XXe siècle surtout. Et en fait, l'ostéopathie, elle naît d'un médecin, d'un chirurgien, pendant la guerre de sécession aux Etats-Unis. Donc il a remarqué, lui, il faisait beaucoup de dissections, il était sur le terrain, médecin militaire. Et en fait, c'est né à ce moment-là, et lui a trouvé beaucoup de limites. à ce qu'il faisait. Il a cherché de nouveaux concepts, il a développé de nouveaux concepts et mis au point ce qu'on appelle aujourd'hui l'ostéopathie. Ça repose sur différentes choses. Aujourd'hui, on parle de trois piliers qui permettent de définir ce qu'est l'ostéopathie. À la fois, le concept de globalité, le concept d'interrelation entre la structure et la fonction. Et le troisième, c'est l'homéostasie. Pour tout vous dire, pour vous expliquer un petit peu ce que sont ces différents facteurs, si je commence par la globalité, en fait, en ostéopathie, on va chercher à mettre le patient dans une histoire, le recontextualiser dans son histoire. On parle de globalité temporelle, en fait. Il vient un jour à l'instant T, et l'idée, ça va être de le remettre dans sa chronologie. Donc connaître, essayer de reconnaître son passé, par ses antécédents médicaux, etc. Et essayer de projeter notre patient dans le futur. Donc ça, c'est de la globalité temporelle. Après, on peut parler de la globalité d'un point de vue un petit peu plus anatomique. Donc par exemple, ça va être lié, je ne sais pas, les pieds à la tête, les différents systèmes entre eux, le système musculaire avec le système vasculaire, etc. Donc cette notion d'unité, en fait. C'est un peu le principe aristotélicien de se dire que le tout est plus grand que la somme des parties. Et donc c'est vraiment dans cette dynamique-là que l'ostéopathie s'est développée. Je parlais aussi de l'interrelation de la structure et de la fonction. Qu'est-ce que la structure, qu'est-ce que la fonction ? La structure, ça va être un peu l'anatomie, et la fonction, ça va être la physiologie, donc le fonctionnement un peu de nos organes. Et donc l'idée en ostéopathie, c'est qu'on vient essayer de lier les deux, et vraiment de travailler sur l'ensemble. Une troisième chose, je parlais d'homéostasie, donc le troisième concept. L'homéostasie, qu'est-ce que c'est ? c'est, pour qu'on ait un exemple simple, c'est si on prend l'exemple de la cicatrisation. La cicatrisation, qu'est-ce qui se passe dans notre corps lors de la cicatrisation ? C'est nos tissus qui viennent réparer par eux-mêmes une blessure. Et en fait, l'homéostasie, c'est ça. C'est notre corps qui rétablit ses lésions par lui-même. Et donc, l'idée en ostéopathie, c'est de travailler avec ça et donc d'accompagner. Et en fait, l'homéostasie, ça arrivait un peu plus tard. C'est un concept qui est français. Il me semble que c'est Auguste Comte, au 19e. Et en fait, ça a été repris. encore une fois aux États-Unis, par Canon, donc c'est moitié du vingtième. Et donc lui pose le terme d'homostasie, le terme né à ce moment-là, et c'est vraiment la définition un peu de lui. Il la définit comme la tendance à l'uniformité ou à la stabilité de l'organisme. Et donc c'est vraiment cette recherche de cohérence, d'harmonie en fait.
- Speaker #0
Oui, dans le corps, oui.
- Speaker #1
Tout simplement.
- Speaker #0
Ok. Et donc, est-ce que là, de ce que vous m'avez expliqué, il y a une différence avec... la kinésithérapie ?
- Speaker #1
C'est une bonne question. C'est une question qu'on pose souvent, d'ailleurs. Oui, bien sûr. Alors, bien sûr, il y a des distinctions, mais il y a beaucoup de similitudes. Les distinctions, en soi, aujourd'hui, elles sont d'ordre un peu structurel, je dirais. Dans l'organisation du système de santé en France, le kinésithérapeute a une place que l'ostéopathe n'a pas. Et bien sûr qu'après, d'un point de vue un petit peu plus... Je vous parlais tout à l'heure un peu de concepts sur lesquels se définissait l'ostéopathie, si on cherche à définir ce qu'est l'ostéopathie. Bien sûr que d'un point de vue conceptuel, il y a des différences aussi. Donc en fait, les différences un peu conceptuelles, bien sûr, en découlent des différences dans la prise en charge. Et en fait, la principale différence que je vois, en fait, il y en a plusieurs. La première, ça va être que le kinésithérapeute... Il va être réorienté par le médecin. Je vous parlais d'intégration du kiné et de l'ostéo dans le système de santé en France. Typiquement, le kiné, il a une place qui est vraiment prédéfinie. Et le médecin généraliste va reconduire son patient vers un kinésithérapeute pour tel ou tel motif de consultation. L'ostéopathe, vous pouvez y aller, toquer à sa porte, sans passer par un médecin avant. Et donc, c'est ce qu'on définit. On parle de médecine de première intention. Vous pouvez aller chez l'ostéopathe sans avoir vu de médecin. Donc, typiquement, nous, dans nos études et dans la prise en charge de nos patients, on est obligé de considérer le patient comme quelqu'un qui, potentiellement, peut avoir quelque chose de grave.
- Speaker #0
Et donc,
- Speaker #1
se dire, il n'a pas vu de médecin, il faut que je sois en capacité de savoir si je peux le prendre en charge ou non. Parce qu'on est limité, nous aussi. Et donc, il y a des motifs de consultation qu'on ne peut pas prendre en charge. Et donc, ça, c'est une dimension qui est, je trouve, très intéressante. Parce que le kiné... Donc ça peut être plus confortable, il y a des contraintes aussi, mais le médecin est déjà passé par là, il est déjà passé avant lui en fait.
- Speaker #0
Donc grosse responsabilité quand même sur vos épaules.
- Speaker #1
Alors notamment, oui, et c'est très intéressant. Après, il y a d'autres différences aussi, je ne sais pas, vous êtes patient, vous allez chez le kinésithérapeute, vous pouvez, alors ça, ça a tendance à changer, vous pouvez aller chez le kiné, et il y aura plusieurs patients en même temps.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Mais ça, parce qu'en fait, les kinés, ils peuvent rien. Je vous parlais de leur place dans le système de santé français. Eux, ils sont remboursés par la sécurité sociale. Pas nous. Donc nous, on peut fixer nos honoraires comme on le désire. Eux, pas. Et donc en fait, ils ont cette contrainte. Et donc, pour pouvoir gagner plus, ils sont obligés de diminuer leur temps de consultation ou de prendre différents patients en même temps. C'est comme ça. Le système est ainsi fait. Et donc eux, en fait, si vous voulez, nous, on va prendre un patient à la fois. Eux, ils peuvent en avoir plusieurs, mais ça, franchement, la jeune génération de kinés a tendance à y revenir un peu là-dessus, parce qu'ils savent très bien qu'en fait, prendre en charge un patient à la fois, ça optimise la prise en charge.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Et les résultats. Et donc, aussi, le niveau de temps de consultation. Vous pouvez être plusieurs, et en fait, votre temps de consultation aussi, il est minime. Enfin, minime. Il est inférieur au temps de consultation en osteopathie. Nous, on attend... ça varie. Ça varie entre 45 minutes et 1 heure. Généralement, en école, on est formé à 45 minutes, 1 heure de prise en charge. Là où l'équiné, je ne sais plus exactement. Il faudrait vérifier, mais je crois que c'est... Je ne sais plus exactement. Est-ce que c'est 20 euros, il me semble, la consultation ? Je crois,
- Speaker #0
oui.
- Speaker #1
Et en fait, on parle en demi-heure, voire un peu moins.
- Speaker #0
30 minutes, je crois.
- Speaker #1
Parce que gagner 20 euros en 1 heure... Vous voyez, avec un métier, avec autant de responsabilités et autant d'études. Donc c'est pour ça, en fait, ils ont une place qui est assez difficile, mine de rien, les kinésithérapeutes. Et donc, en fait, c'est toutes ces différences, vous voyez, parce que ça en découle, en fait, dans la prise en charge. Moi, en tant qu'ostéo, je vais avoir le confort d'avoir beaucoup plus de temps qu'eux. Je vais avoir le confort d'avoir un seul patient à la fois. C'est royal pour moi. Enfin, vraiment, c'est une chance. Donc il y a ces différences là pour la prise en charge Au niveau du patient Et après en terme de Un petit peu plus médical Dans les prises en charge de pathologie On va être un peu différent Pour schématiser vous allez aller Aujourd'hui chez le kiné Vous faites une entorse Sur un terrain de foot ou que sais-je Vous allez voir votre médecin Il vous prescrit une radio, une imagerie Cette imagerie donne un résultat Le médecin lit ce résultat et adapte la prise en charge. Donc admettons, on a une entorse de cheville, vous passez chez le kiné, temps de séance de kiné. Et à partir de ce moment-là, le kiné va vous prendre en charge et lui, son but, ça va être de rétablir la mobilité de la cheville. Tout simplement. Enfin, tout simplement. Pas si facile. Tandis que nous, c'est ce que je vous disais tout à l'heure, on n'est pas obligé de passer par un médecin. Les patientes ne sont pas obligées de passer par un médecin avant. Et donc, dans les prises en charge, ça va être totalement différent. Et en fait, on va avoir des pathologies qui seront un peu similaires. Mais en fait, on y reviendra sans doute dans la suite du podcast. Mais en fait, dans notre façon de prendre en charge le patient, il y a des similitudes, mais il y a aussi un peu... Oui,
- Speaker #0
ça va être plus différent. Il y a peut-être un système aussi là avec les kinés de rééducation, alors que là, c'est...
- Speaker #1
Oui, pour schématiser, eux, ils rééduquent. Ils ne font pas que ça,
- Speaker #0
en l'occurrence.
- Speaker #1
Mais ouais, c'est ça un peu. Ouais, ouais, tout à fait.
- Speaker #0
Très bien. Merci pour cette entrée en matière. On va passer à vous et votre profil. Est-ce que vous pouvez revenir rapidement sur votre parcours de formation pour devenir ostéopathe ?
- Speaker #1
Alors, j'ai passé un bac ES à l'époque. Donc c'est quoi ? C'est les spécialités ? Aujourd'hui, ça correspondrait à l'économie et maths.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai que ça a tellement changé maintenant.
- Speaker #1
Donc c'est ça. Et après, je suis sorti. En fait, à ce moment-là, je voulais devenir ostéopathe.
- Speaker #0
D'accord. Donc depuis quand même...
- Speaker #1
Voilà, au lycée, j'avais cette aspiration pour différentes raisons. De notamment parce que j'y voyais un peu cette perspective de médecin de famille.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Je trouvais que c'est ce qui se rapprochait un petit peu le plus de ce qui existait autrefois en tant que médecin de famille. Bref. Et donc la deuxième raison, c'était parce que j'avais consulté un ostéopathe, tout simplement. Et donc c'était vraiment une expérience. Voilà. Et donc ça m'a plu. Merci. Donc ça, c'était au bac. Je sors de là, vu la conjoncture actuelle de l'ostéopathie, on m'avait conseillé de combiner avec la kinésithérapie.
- Speaker #0
Ah, on y revient.
- Speaker #1
Parce qu'on peut passer en école de kinésithérapie, nombreux kinésithérapeutes se forment ensuite à l'ostéopathie.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Tandis que l'inverse, ce n'est pas possible. On ne peut pas être ostéopathe, former en ostéopathie, et ensuite aller se former en kiné. Ou du moins, il faut repartir à zéro. Là où le kiné, avec ses bases, puis ensuite En formation parallèle, formation continue, se former à l'ostéopathe. Se développer. C'est pas possible dans le temps. Ok. Donc voilà, c'est pour cette raison-là. Et je vous parlais de la place de l'ostéo et du kiné dans le système de soins. Bah oui, l'ostéopathe est beaucoup moins reconnu. Et donc, par sécurité, on m'avait conseillé de combiner avec la kinésithérapie. Et je me suis dit, j'ai 18 ans, pourquoi pas essayer ? Je ne perds rien à essayer. Et donc, je suis allé en première année d'études de santé. Donc à l'époque, ce qu'on appelait la PACES. Et donc pour essayer ce concours pour intégrer une école de kiné. Et donc je n'ai pas eu ce concours-là. Et donc je suis allé directement en école d'ostéopathie.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Tout simplement.
- Speaker #0
Oui, donc il y a quand même une voie directe sans passer par le concours. Mais en fait,
- Speaker #1
c'est très confortable. C'est que ce sont des écoles privées et on les intègre post-bac.
- Speaker #0
Oui, donc...
- Speaker #1
Et donc c'est pour ça, moi, je me disais que je n'avais rien à perdre de tester, quitte à rebondir ensuite. Et en fait, moi, je suis bien content. C'était ma première aspiration, c'était d'être ostéo. Et aujourd'hui, maintenant, avec la modeste expérience que j'ai et le recul que j'ai, je préfère être 100% ostéopathe plutôt qu'être double diplômé, en fait. Oui, complètement. Donc, je m'y retrouve complètement et je suis très content.
- Speaker #0
Ok. Bon, ben, ça a payé parce que vous avez eu votre diplôme, vous êtes ostéopathe. Et donc là, vous avez ouvert votre cabinet. Est-ce que vous pouvez m'expliquer pourquoi cette envie d'entrepreneuriat ? Pourquoi pas autre chose ?
- Speaker #1
Alors, je suis sorti d'école et j'ai créé mon cabinet directement à la sortie de l'école. Pour la première raison, c'est parce que je trouvais que quand on est en profession libérale, alors à la fois, on exerce notre domaine d'activité, à savoir l'ostéopathie. Mais on a un peu cet aspect aussi entrepreneurial. Vous me parliez. Et ça, on est très peu formé. Très, très, très peu formé. Et donc, c'est un peu un angle mort dans la formation. Et donc, je me disais, quoi qu'il arrive, en fait, plus tard, j'en aurais besoin. J'aurais besoin d'être formé à cet aspect-là. Parce que je n'aspirais pas, je ne sais pas, à faire des remplacements toute ma vie. Et donc, je me suis dit, quitte à ce... quitte à se former, autant le faire maintenant. Quitte à se confronter à la réalité, autant le faire maintenant. Et donc là, j'ai cette chance-là de pouvoir monter mon cabinet, et donc c'est ce que j'ai réalisé. Et donc, c'est la vie d'indépendant, en fait. Et donc ça, c'est très chouette aussi.
- Speaker #0
Oui, vous avez vos propres règles, votre propre planning.
- Speaker #1
Tout à fait, cette liberté-là. Parce qu'en fait, à la sortie d'école, on a plusieurs possibilités. On peut soit monter son cabinet, et donc là, on dépend que de nous-mêmes. et les patients viennent pour nous. Ou bien, travailler en remplacement. Donc admettons, je ne sais pas, une ostéopathe qui part en congé maternité ou un ostéopathe qui part en congé tout simplement, mais il désire que son cabinet continue à tourner pour que les patients soient toujours pris en charge. Il fait appel à un remplaçant. Et donc il y a cette possibilité-là. Et troisième possibilité, ça va être de travailler en collaboration. Donc s'installer avec un autre ostéopathe. Sous le... en fait... sous le régime de cet ostéopathe. C'est lui qui nous accueille dans son cabinet et on vient travailler avec lui. Donc, il y a encore un peu ce sentiment de dépendance. Là où, en fait, lorsqu'on monte son cabinet, on monte sa propre entreprise et là, on dépend que de nous-mêmes avec les bénéfices et les inconvénients qui vont avec.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Bien sûr, ça fait partie du jeu.
- Speaker #0
Peut-être qu'on y reviendra aussi à la fin. Mais il y a quand même des bénéfices. Eh bien, on va rentrer aussi quand même dans votre quotidien. En quoi consistent vos missions dans votre cabinet ?
- Speaker #1
Alors, en cabinet, mes missions consistent à prendre soin du patient qui vient chez moi. Tout simplement. Ça, c'est ma première mission, prendre soin de lui. Comment ça se décompose ? Le patient, quand il vient au cabinet, il vient pour une demande, ce qu'on appelle un motif de consultation. Et donc, moi, ma mission, ça va être de... Ma première mission, ça va être de savoir si je peux le prendre en charge. ce patient-là.
- Speaker #0
Est-ce que vous pouvez refuser ?
- Speaker #1
Mais en fait, je n'ai pas la formation pour pouvoir tout prendre en charge. J'ai des limites. Et donc ça, il faut en avoir conscience. Il faut savoir reconduire quand il le faut. Donc typiquement aux médecins généralistes, aux urgences ou que sais-je. Donc ça, c'est ma première mission. Elle est vraiment l'aspect sécuritaire. Et ensuite, une fois que j'ai défini le motif de consultation du patient, une fois que je peux le prendre en charge, je définis avec lui un projet thérapeutique. Je définis en fait ses attentes, ce qui l'attend de moi, pourquoi il est venu et ce qui l'attend de moi réellement. Et l'enjeu, c'est ce que je vous expliquais avec les trois concepts fondateurs de l'ostéopathie. Je viens de remettre dans un contexte historique, en reprenant un peu tous ces antécédents médicaux, mais même ce qui s'est passé avant en fait. Est-ce que ce monsieur est célibataire ou pas ? Est-ce qu'il a eu un accident de la voie publique il y a 10 ans ? Ou bien, est-ce qu'il a été viré de son boulot il y a 10 ans ? Ça a aussi une répercussion sur sa santé, en l'occurrence. Et donc, moi, je travaille avec tous ces déterminants de la santé. Et l'idée, c'est d'accompagner, en tant que professionnel de santé, d'accompagner mon patient vers une meilleure santé. Là où, en fait, aujourd'hui, et pour différentes raisons, mais on a tendance, en fait, nos professionnels de santé ont tendance, en fait, à... professionnels un peu de la maladie. Oui,
- Speaker #0
de régler juste le problème et pas de prendre en compte ce qu'il y a autour.
- Speaker #1
Et ça, c'est un peu dommage. Et donc, moi j'essaye au quotidien de garder cet aspect-là et de me dire, bon, je vais essayer d'accompagner mon patient vers une meilleure santé avec ce que je peux faire. Parce que je ne vais pas le sauver. Mais le soigne. Voilà, le soigner. Et pour le soigner correctement, l'idée, c'est de l'intégrer Merci. Dans une équipe soignante. Parce qu'à une problématique, je ne pourrais pas répondre à toutes ces problématiques, en fait. Et donc, l'idée, c'est d'être accompagné. Et donc, tout à l'heure, je vous disais que je m'étais installé en libéral. J'ai eu la chance, en fait, d'intégrer un cabinet médical.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Un centre médical, précisément. Donc, avec une médecin généraliste et une pédiatre. C'est un exemple. Mais donc, au moins, moi, ça va me permettre de travailler, donc, typiquement avec une médecin généraliste, qui est aujourd'hui la boussole dans le système de santé français. C'est celui qui réoriente. Donc ça me permet de travailler avec eux, et l'idée, si on parle de mon expérience, ça va être de développer aussi mon réseau avec d'autres professionnels de santé. J'ai la chance d'avoir deux autres centres médicaux juste à côté de mon cabinet, avec des kinés, des podologues, etc. C'est considérer en fait le patient comme l'acteur principal de sa santé, et nous, professionnels de santé, on gravite un peu autour pour essayer de mener notre patient. vers un mieux-être, en fait, tout simplement.
- Speaker #0
Oui, vous travaillez avec les autres professionnels pour conseiller au mieux le patient.
- Speaker #1
J'essaye de travailler avec les autres professionnels. Parce qu'en fait, ce n'est pas toujours facile et ce n'est pas toujours évident. On en parlait tout à l'heure. Pourquoi ce n'est pas évident ? C'est parce que la première chose, c'est qu'en études, on est formé à notre propre discipline.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et on ne sait pas trop ce que font les autres. Et ça, c'est vrai que c'est un peu dommageable. Donc on ressort d'études, on ne sait pas ce que font les autres professionnels de santé. Donc on aspire à travailler avec les autres, parce qu'on sait que pour notre patient c'est mieux, mais en fait on ne sait pas ce qu'ils font. Donc à partir de ce moment-là, comment on règle le problème ? Et donc c'est pour ça, moi j'essaye d'aller observer un petit peu d'autres professionnels de santé. Typiquement, gentiment, j'ai un copain qui est allé chez une chiropractrice. un chiropracteur. Et donc, je l'ai accompagné pour voir un peu comment il travaillait. Et là, je sais que je vais aller voir, observer une personne qui travaille avec le MDR.
- Speaker #0
Ah oui,
- Speaker #1
Pour moi, c'est une technique, mais je me renseigne un petit peu sur ce que c'est, mais fondamentalement, je ne sais pas ce que c'est. Et quand est-ce qu'il faut orienter vers l'EMDR ? Quand est-ce qu'il ne faut pas ? Quelles sont les limites, les avantages, les inconvénients ? Bref, et donc moi,
- Speaker #0
j'essaye par moi-même d'aller chercher à ce qui se fait.
- Speaker #1
Et ça, c'est passé. Là, je vous parle de cette expérience-là en allant dans les cabinets, mais c'est aussi en échangeant avec d'autres professionnels de santé. Et ça, c'est d'autres aspects. d'autres aspects où j'ai la chance de pouvoir, en fait, que ce soit j'ai fait un travail de recherche auprès de personnels soignants, auprès du personnel d'annonce, précisément, en cancérologie. Et donc là, j'ai pu aller découvrir un peu, je m'intéressais au vécu de ce personnel d'annonce. Et donc j'ai rencontré infirmières, psychologues, médecins, chefs de service, où j'allais investir en fait leur vécu. Et donc moi, ça me permettait aussi de mieux connaître... C'est ce que je vous disais, leur vécu, leur façon de travailler, quelles sont leurs limites, et de reconnaître un peu plus. Oui,
- Speaker #0
ça vous aide aussi dans votre pratique au quotidien.
- Speaker #1
Ça m'aide dans ma pratique au quotidien pour pouvoir mieux aider les patients, complètement. Oui, tout à fait.
- Speaker #0
Par exemple, durant une consultation, est-ce que vous vous êtes amené à manipuler systématiquement les patients ? Parce qu'on a souvent un peu cette idée reçue d'aller chez l'ostéopathe pour se faire craquer un peu dans tous les sens. Est-ce que vous avez cette manipulation systématique ou pas ?
- Speaker #1
Oui, c'est intéressant. D'un point de vue un peu plus pragmatique, comment on prend en charge les patients ? On a différents outils dans notre boîte à outils. Et l'idée, ça va être de sortir l'outil le plus adapté à chaque patient. Parce qu'on repart de cette première considération que de se dire, le patient que je reçois, il est différent du précédent, il sera différent du suivant. Et on vient vraiment chercher cette singularité du patient. On travaille avec la singularité des gens. et donc dans notre façon de prendre en charge les gens, d'un point de vue de nos techniques, de notre traitement, c'est pareil, on va adapter notre traitement en fonction de différents facteurs du patient. Et donc, on parlait de technique structurelle, avec ce fameux crack qu'on voit beaucoup passer sur les réseaux sociaux, c'est une technique comme une autre. C'est une simple technique comme une autre, qui va être adaptée à certains patients et qui ne va pas être adaptée à d'autres patients. Un patient qui a une fracture au niveau d'une vertèbre, ou un patient qui a de l'ostéoporose, c'est le genre de technique qu'on ne lui fera pas. Parce que d'un point de vue sécurité, ce ne sera pas adapté. Donc c'est contre-indiqué. Et même pour d'autres patients pour lesquels on n'aurait pas cet empêchement, parfois on ne le fait pas parce qu'il y a d'autres techniques qui sont plus efficaces. C'est pour ça aussi, c'est ce qu'on constate. Les gens vont beaucoup chez l'ostéopathe, et c'est très bien. Les Français vont beaucoup chez l'ostéopathe et tant mieux. Mais c'est vrai qu'il y a une grande diversité de prises en charge. On le voit d'un ostéopathe à l'autre, ça peut être complètement différent. Et en fait, il y a deux facteurs. Ça dépend de la sensibilité de l'ostéopathe et ça dépend de la sensibilité du patient. Et donc, c'est pour ça que je me suis efforcé à me dire pendant mes études, je dois essayer de m'oublier. Il ne faut pas que je prenne en compte ma propre sensibilité. Donc, il faut que je me forme à toutes les techniques, que j'essaye de tout maîtriser. ce qui est impossible, c'est de la théorie, mais pour pouvoir mieux m'adapter au patient. Et en fait, en fonction de la demande du patient, je sortirai tel ou tel outil.
- Speaker #0
Oui, en fonction de...
- Speaker #1
Complètement, complètement.
- Speaker #0
Ok. C'est une très bonne transition pour la suite. Comment vous définirez-vous votre rapport avec les patients ? Est-ce que vous avez un rôle particulier auprès d'eux ?
- Speaker #1
Alors, mon rôle, ça va être de prendre soin d'eux. Comment je vais faire ça ? Mon rapport, on parle beaucoup, en fait, dans le domaine médical, on parle beaucoup d'alliance thérapeutique. Donc, c'est vraiment cette relation entre le soignant et le soigné. Et donc, il y a eu beaucoup d'écrits là-dessus. Et c'est très, très intéressant, cette relation entre le soignant et le soigné. Parce qu'il y a plusieurs dimensions. L'un a une blouse, l'autre n'a pas de blouse. L'un a mal et l'autre pas. L'un est censé faire du bien à l'autre. l'un et même... censé guérir l'autre. Parfois, on parle de guérison. Donc, en fait, il y a cette dimension où il y a différents facteurs qui jouent dans cette relation entre le soignant et le soigné. Et en fait, elle est très très belle, cette relation. Comment on fonctionne ? Enfin, moi, je vais en revenir à ce que je disais tout à l'heure. C'est se mettre à la place de l'autre. C'est cette notion un peu d'empathie, où on vient essayer de se confondre et de se mêler à l'histoire. et à la personnalité de notre patient, pour pouvoir mieux le prendre en charge. Et donc ça va passer par la compréhension de l'autre, essayer de mieux le comprendre pour pouvoir mieux répondre à ce qu'il désire, chercher à mieux le comprendre pour pouvoir... par l'accompagner vers une meilleure santé. Donc, l'alliance thérapeutique, après, ça repose sur pas mal de choses. Mais au-delà de ça, de cette relation soignant-soigné qu'ont tous les soignants, nous, on a une particularité en ostéopathie, c'est qu'on vient toucher nos patients.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai.
- Speaker #1
On est des soignants qui touchons nos patients. Et en fait, cette dimension du toucher, elle est vertigineuse.
- Speaker #0
Oui, parce qu'on rentre vraiment dans l'espace de l'autre.
- Speaker #1
On rentre vraiment dans cette... C'est cette notion d'espace où, en effet, on est dans un espace d'intimité avec l'autre. Et en fait, cette dimension-là, elle est splendide. Et nous, on l'utilise aussi pour la thérapeutique. Pour que le patient aille mieux, on utilise ça aussi. Et c'est un élément qu'on prend en compte. Et en fait, se toucher... Vous savez, on parle parfois, en termes de sensibilité, on dit « j'ai été touché par quelque chose » .
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
« Ah, ça, ça m'a touché » . C'est significatif, mine de rien, que de dire ça. Et nous, on passe notre quotidien à toucher les gens au sens propre.
- Speaker #0
C'est vraiment littéral.
- Speaker #1
Sauf que derrière le sens littéral se cache aussi le sens figuré. Et on est là pour toucher nos patients. Et l'idée, ce n'est pas seulement les toucher pour les toucher. Il faut toujours remettre ce contexte et cette finalité du toucher. Mais oui, c'est une dimension très forte. je vois, il y a de nombreux patients qui... « Je suis allé chez mon médecin, il ne m'a même pas touché, il ne m'a même pas regardé. »
- Speaker #0
Oui, c'est vrai qu'on entend souvent ça.
- Speaker #1
« Il ne m'a pas pris ma tension. » Ça peut être ce genre de choses. On sait qu'en thérapeutique, aujourd'hui, juste de toucher quelqu'un, ça lui fait du bien. Ça diminue sa douleur. Juste de toucher la zone douloureuse.
- Speaker #0
C'est très lié avec les idées ressources sur le fait qu'on aille chez le médecin et qu'il doit avoir une manipulation. C'est bien de déconstruire ça, je trouve.
- Speaker #1
Tout à fait. Et donc, c'est pour ça. Ce métier, et ça, c'est une grosse singularité de ce métier-là. J'en ai pas parlé tout à l'heure avec la différence avec la kiné ou avec la médecine actuelle. C'est que nous, on vient toucher nos patients. Au-delà du temps qu'on passe avec eux, on vient les toucher. Et mine de rien, c'est pas anodin. C'est vraiment pas anodin. Parce que le kiné, ils font un peu de thérapie manuelle aussi. par moment, suivant leur prise en charge, je rebondis sur la question de tout à l'heure, ils vont aussi utiliser des instruments.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai.
- Speaker #1
Beaucoup. Parce que ça peut être très efficace dans certains moments, et pour certaines pathologies, certaines prises en charge. Nous, on n'utilise que nos mains. Et en fait, c'est une dimension qui est splendide, je trouve, dans ce métier. En fait, on utilise seulement nos cinq sens. Nos outils sont nos cinq sens. Et donc, c'est très primaire.
- Speaker #0
Il y a quand même... Pour le coup, il y a une vraie différence avec la kiné, comme on va se le dire au début. Oui,
- Speaker #1
complètement. Et donc, en fait, c'est assez chouette parce qu'en fait, pour essayer d'être meilleur ostéopathe, je pense qu'il faut essayer de développer tout simplement ses cinq sens. C'est génial.
- Speaker #0
Bon, alors, tout à l'heure aussi, vous m'aviez un peu évoqué ce que vous aimiez dans votre métier. Est-ce qu'on peut y revenir et puis aussi parler des inconvénients ?
- Speaker #1
Bien sûr. Là, on vient de finir sur un gros atout de notre métier. Ce que j'aime beaucoup dans ce métier, c'est la dimension du soin. On n'a pas fini de l'investiguer, cette notion. Prendre soin de l'autre, je pense que c'est un puissant fond. On ne pourra jamais réussir à très bien prendre soin de l'autre. C'est très compliqué et génial. Je pense que c'est le travail d'une vie que de prendre soin de quelqu'un d'autre. pouvoir bien prendre soin de quelqu'un d'autre. Et en fait, je dis quelqu'un d'autre, en fait, de cette altérité, souvent, en fait, qu'on ne connaît pas. Enfin, la personne qui pousse la porte de notre cabinet, on ne la connaît pas et on a une heure, on a la chance, elle nous accorde une heure de son temps. Et l'idée, c'est en une heure, essayer de comprendre un maximum de choses sur notre patient, pour pouvoir l'accompagner au mieux, quoi. Et donc, cette dimension du soin, elle est un peu vertigineuse aussi, parce que Il faut avoir cette prétention de se dire « je vais apporter quelque chose à l'autre » .
- Speaker #0
Ce n'est pas une prétention, je trouve, mais...
- Speaker #1
C'est se dire « j'ai quand même des atouts pour pouvoir faire du bien à l'autre » . Il faut avoir cette prétention-là de départ, quand même. C'est délicat. Bref, ça oblige. En fait, cette dimension du son, elle l'oblige et c'est ça qui est très chouette. D'autres avantages... Là, si on parle de la vie de cabinet, on est obligé de se remettre en question tout le temps pour être meilleur à chaque fois. Donc il y a vraiment ce travail d'introspection qui peut être très délicat aussi. Ça oblige à être meilleur à chaque fois. Et en fait, chaque patient est différent. Et donc systématiquement, on est confronté à un nouveau problème. J'allais dire qu'il faut résoudre, ça peut être un peu simpliste, parce que la nature humaine est bien plus complexe qu'un cluedo ou ce genre de choses, mais c'est un peu ça. Et ça, c'est très très chouette aussi.
- Speaker #0
C'est un avantage pour vous.
- Speaker #1
Ah ouais, c'est splendide. Il n'y a pas deux journées qui sont pareilles et il n'y a pas deux consultations qui sont similaires. Pour la même plainte, pour le même motif de consultation, on a deux personnes différentes.
- Speaker #0
Et donc, en fait, la plainte, elle va se manifester de façon différente. Dans le quotidien de notre patient, la répercussion ne sera pas la même, en fait, d'un patient à un autre. Et donc, pour la prendre en charge au mieux possible, on va individualiser ça. Et donc, notre prise en charge, elle sera différente entre le patient de 10 heures et le patient de 11 heures. Quand même, ils ont la même problématique. Et donc, c'est très, très chouette. Oui, c'est très, très chouette. Et donc, oui, je vous parlais de cette remise en question. Ça nous permet, en fait, d'apprendre tout le temps. Et donc apprendre, c'est quoi ? Ça va être de la théorie, apprendre, je sais pas, l'anatomie, la physiologie, la sémiologie, parce que oui, on est attendu là-dessus, on a quand même une responsabilité, mais apprendre aussi sur la psychologie humaine, en fait. Apprendre sur la nature humaine, et c'est un puissant fond, donc ça on n'a pas terminé. Donc c'est chouette, en fait, d'investiguer des gouffres qui... On ne connaît pas la fin, quoi. On sait pas jusqu'où on va, donc c'est chouette. Pour les limites, parce que vous me posiez cette question aussi... Les limites de mon quotidien ? Je dirais qu'aujourd'hui, première limite de mon quotidien, c'est... On parlait d'entrepreneuriat tout à l'heure. Enfin, tout bêtement, moi, je dirais que c'est la paperasse pour aujourd'hui.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai que ça va avec son lot d'administratifs.
- Speaker #0
C'est ce que je disais tout à l'heure, je ne suis pas formé à ça. On a été très peu formés, on a eu quelques petites notions, mais en fait, à l'époque, c'est des notions qui ne nous intéressent pas, donc on préfère s'intéresser à d'autres matières, qu'on soit de l'idée d'autres matières plutôt que la gestion de cabinet, la comptabilité. Ça n'est pas mon domaine. Mais bon, c'est sympa, ça nous permet de découvrir d'autres choses. C'est toujours cette curiosité, il faut essayer d'être curieux. Mais quand bien même, c'est un peu compliqué parfois. Donc c'est cette notion de gestion de cabinet qui est un peu délicate. Mais bon, je pense qu'on s'y fait au fur et à mesure. Et après, une autre limite, je dirais que ce serait nos propres limites. Ce qui est délicat, c'est d'avoir conscience de nos propres limites. Et je pense que pour pouvoir bien prendre en charge quelqu'un, il faut avoir conscience de ses propres limites. Donc déjà, il y a un travail d'analyse. Et ensuite, une fois cette analyse faite, il faut les considérer, ses propres limites. Et en fait, c'est un peu délicat. Il faut se dire, bah ouais, là-dessus... Mais c'est génial comme travail.
- Speaker #1
C'est un combat un peu aussi avec soi-même, quoi. Ouais, complètement.
- Speaker #0
Ah oui, parce qu'on est tout seul en cabinet. Ah oui ? On parlait d'interdisciplinarité tout à l'heure, travailler avec les autres. Ouais, on est un peu tout seul. après on fait équipe avec le patient, c'est ça qui est génial. On est à la fois tout seul, mais on n'est jamais seul.
- Speaker #1
Oui, et puis après, vous pouvez aussi avoir des conseils des confrères, si il faut, mais oui, oui.
- Speaker #0
Tout à fait. Et ça, je sais que j'ai de la chance parce que j'ai commencé un peu d'enseignement, et en fait, cette chance-là, c'est l'aspect de l'enseignement. Et moi, on parlait de ce qui me plaisait dans mon quotidien, ça, ça me plaît beaucoup de transmettre ce que j'ai reçu, par l'enseignement, c'est splendide. Et pourquoi je vous parle de ça ? C'est parce que ça permet d'échanger aussi avec d'autres confrères. Et oui, ça, c'est très agréable.
- Speaker #1
Bien, merci pour tout ce retour d'expérience. Peut-être que pour conclure, vous avez des conseils à donner aux étudiants ou aux futurs professionnels qui aimeraient faire de l'ostéopathie ?
- Speaker #0
C'est délicat, ça. Quels conseils je pourrais donner aux étudiants ? Je pense que... Un étudiant qui s'intéresse un petit peu à l'ostéopathie ou même à la santé tout court, parce que je pense que c'est compliqué que d'avoir conscience quand on s'intéresse un peu à ça, je pense qu'on est plus attiré par prendre soin de l'autre, souvent c'est les premières motivations. On se dit « comment je peux aider l'autre ? » Et quel conseil je pourrais donner, c'est de se renseigner et essayer d'aller regarder un petit peu les particularités qu'il y a entre chaque métier, parce qu'on a des professions qui sont quand même bien différentes, on prend en charge le patient de manière bien différente. Et chaque métier a un peu sa particularité. Et bien souvent, ce sont des particularités qui sont très chouettes. Donc la première chose, j'aurais tendance à dire, renseignez-vous. Ça peut être par la lecture, ça peut être par l'écoute de podcasts typiquement. Et là, on est sur un très bon sujet, par exemple. Je vous conseille d'écouter les autres podcasts de Voix de Soignant, parce qu'il y a eu d'autres professionnels qui le demandaient. Et en fait, ça permet de connaître un petit peu ce que font les autres. Et ça peut être aussi... Je pense qu'il ne faut pas se réduire, je ne sais pas si c'est intéressant de dire ça, mais il ne faut pas se réduire aux réseaux sociaux. C'est vrai qu'aujourd'hui, on a beaucoup tendance à ne vivre un peu qu'avec ça, à se renseigner qu'avec ça. Mais non, essayez de découvrir d'autres univers, parce qu'en fait, dans le monde de la santé, ce ne sera que ça, tous les jours, ce sera ça. Et développez votre curiosité, en fait. Parce que si vous voulez prendre soin des autres, il faut être curieux, il faut aller chercher dans de nombreuses disciplines, parce que la nature humaine, en fait, elle est très complexe. Il faut aller chercher, il faut aller tirer dans tous les coins en fait. Que ce soit en philosophie, que ce soit en éthique, que ce soit dans de nombreux domaines. Et donc, développez votre curiosité. Et n'hésitez pas. Et donc pour ça, ça passe par là. Et après, la curiosité, je pourrais parler aussi de l'empathie, développer votre empathie, votre amour de l'autre, de la différence. Je parlais d'altérité tout à l'heure, mais c'est prendre conscience que l'autre va vous apporter beaucoup et vous avez beaucoup de choses à apprendre de l'autre, de quelqu'un qui pense différemment de vous, de quelqu'un qui est différent, qui n'a pas la même éducation, etc. Nourrissez-vous de tout ça. Vous en aurez besoin, et au cabinet, vous n'aurez pas que des gens comme vous, sinon ce n'est pas intéressant. Et ce n'est pas à ces gens-là que vous pourrez apporter grand-chose. Je pense que c'est de l'altérité qu'on grandit. Et nourrissez aussi votre nuance. Je pense qu'on est de plus en plus polarisés dans nos avis. Cultivez votre nuance, quoi. Et donc tout ça, un conseil, c'est la lecture. Pour ça, je pense que c'est pique-mots. Il ne faut pas hésiter. Mais n'importe quel bouquin, la littérature française, mais tout, en fait. parce que Là, je prends encore l'exemple d'un bouquin que je suis en train de lire. Mais typiquement, on investigue la nature humaine en littérature. Et c'est très chouette. En fait, on gagne des années d'expérience. On gagne des années d'expérience. Donc, lisez.
- Speaker #1
Se renseigner, il faut lire. Et puis, ouvrir chaque fois d'autres professions. Ne pas rester...
- Speaker #0
Complètement. Et pour ça, ça peut être aussi aller en cabinet. Demander aux professionnels.
- Speaker #1
Oui, d'aller...
- Speaker #0
Votre médecin généraliste, est-ce que je pourrais passer une demi-journée avec vous ? Oui, c'est vrai. L'ostéopathe, passez une demi-journée avec vous. Ils vous accueilleront bien souvent. Ils vous ouvriront la porte. Et au moins, vous pourrez découvrir ce qu'ils font. Donc, d'un point de vue vraiment empirique, vous allez vraiment découvrir. Et après, vous aurez des moments d'échange avec eux.
- Speaker #1
Ok. Bon, ben, merci beaucoup pour tous ces conseils et votre retour d'expérience.
- Speaker #0
Merci à vous pour votre accueil.
- Speaker #1
Avec plaisir. Si, en tout cas, vous avez besoin d'un ostéopathe à Maurice Rave, là, pour vous, on n'a pas donné le... Vous avez le nom de votre cabinet ?
- Speaker #0
Je pratique à Marseille, dans le 12e arrondissement.
- Speaker #1
D'accord. Alors, tous ceux qui sont de cette région, n'hésitez pas à aller le voir. Et pour ma part, je vous donne rendez-vous pour un prochain épisode. À bientôt.
- Speaker #0
Au revoir.
- Speaker #1
Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière, ped-groupe.fr.
- Speaker #0
St-groupe.