- Speaker #0
Bienvenue chez Women, le podcast sans filtre qui s'intéresse au sujet de la femme, du sport, à la santé pelvienne, en passant par des sujets souvent méconnus et parfois tabous.
- Speaker #1
Au micro, Laura, Lise, kinés spécialisées dans le sport, mais aussi dans la santé pelvienne de la femme. Ici, dans ce podcast, on va échanger ensemble, on va clarifier, vulgariser, casser des mythes autour des spécificités de la femme.
- Speaker #0
Bonne écoute ! Bienvenue sur ce nouvel épisode de podcast. Aujourd'hui, on a la chance d'accueillir Florence, Florence Morisseau. On a eu envie de parler de la femme avant de parler de la kiné et on voulait te laisser le choix de te présenter de la façon dont tu voulais que ce soit toi, ta pratique kiné et aussi ton expérience sportive.
- Speaker #2
C'est adorable. Merci à toutes les deux. Donc effectivement, je suis Florence Morisseau. J'ai 52 ans. Il paraît que c'est une période où il y a des trucs bizarres, qu'on se prend un 38 tonnes dans la figure et que tout part un petit peu en cacahuètes. Pour l'instant, je dois dire que je passe entre les gouttes et je me suis laissée convaincre que 20% des femmes n'avaient aucun symptôme de ménopause. Donc je suis persuadée que je vais être dans ces mains-là et je pense qu'en me persuadant, ça va m'aider. Et sinon, je suis kiné, je suis kiné spécialisée dans les pathologies en lien... essentiellement avec la pratique sportive et la course à pied. Je suis aussi spécialisée dans la prise en charge des nombres algiers et des rachialgies. J'ai une expérience au cabinet, j'ai un travail au cabinet qui m'occupe une à deux journées par semaine et sinon j'enseigne pour la clinique du coureur et pour l'Institut McKenzie. Côté de ça, je suis maman. J'ai deux enfants qui ont 16 mois d'écart, qui ont 22 et 21 ans, qui vivent leur meilleure vie en ce moment d'étudiants, tous les deux sportifs aussi. Et puis, je suis coureuse à pied avec plutôt une grande appétence pour les courses qui durent longtemps. Donc, plutôt pour l'ultra-endurance. Voilà, je pense que ça fait déjà pas mal.
- Speaker #0
C'est pas mal. Moi, je me souviens que...
- Speaker #2
J'ai aussi un mari patient, pardon.
- Speaker #0
Et sportif aussi.
- Speaker #2
Et je l'ai même convaincue de se mettre à la course à pied alors qu'il était à l'honneur. Donc, quand même.
- Speaker #0
Ça, c'est pas mal. On se disait avec Laura en préparant l'épisode que nous, on était super contentes de te recevoir parce que tu as fait partie des premières formatrices, en tout cas pour moi. en formation Mackenzie, le premier module. Donc, ça remonte à quelques années. Mais bon, ça ne nous rajeunit pas de dire ça. Mais du coup, on était hyper contentes. Et on vous laisse que tu nous expliques un petit peu ton parcours de kiné. Parce que là, tu nous as dit que tu faisais des prises en charge autour du rachis, des prises en charge autour de la course à pied, que tu passes un moment au cabinet. Et du coup, des jours qui sont dédiés aux formations. Comment tu arrives à organiser ta vie de kiné, de maman, de sportive ?
- Speaker #2
Bon. Je pense qu'il faut juste que je redise, j'ai un mari extrêmement patient. En fait, j'ai vraiment coutume de dire qu'en 2007, quand je rencontre la méthode McKenzie, ça vient répondre aux attentes que j'ai à l'instant. Et vraiment, ça vient fiter avec quelque chose qui est comme une espèce d'urgence pour moi. Ça faisait presque pas tout à fait dix ans que j'étais kiné. J'avais créé mon cabinet, j'avais ma famille, j'avais mes deux enfants. Mais je commençais à ronronner dans une espèce de pratique où je ne savais pas trop si j'améliorais les gens parce que je leur parlais gentiment, si c'est parce qu'à l'époque, j'avais une bonne tête, si c'est parce que je leur faisais quelque chose, si c'est parce que j'accompagnais l'histoire naturelle de leur maladie. Et finalement, la proposition que j'ai reçue lors de cette formation McKenzie, c'est venu me structurer, me proposer de prendre dans les patients, de faire un bilan, de prendre des marqueurs, de tester des interventions, etc. Et donc ça, ça m'a vraiment... convaincu et ça m'a vraiment relancé. Et donc, j'ai fait toute la formation McKenzie en deux ans. Et derrière, je sentais bien qu'il y avait un truc qui se passait autour de cette mouvance d'empowerment du patient, etc. Je me suis dit, tiens, pourquoi pas devenir enseignante ? Et là, il y avait le problème de la langue parce que je ne parlais pas anglais. Donc, je suis partie neuf mois en Angleterre. Donc, mon mari est resté avec les enfants. À l'époque, on avait une nourrice à domicile, ce qui a beaucoup, beaucoup, beaucoup aidé. Et j'avais neuf mois pour apprendre l'anglais et revenir avec le TOEFL. On avait calculé que je pouvais être absente du cabinet, on pouvait se passer de mon salaire pendant neuf mois. Enfin, c'est un peu... J'avais pas neuf mois une semaine, j'avais neuf mois. Et donc, je suis revenue, j'avais mon TOEFL et après, j'ai pu embarquer pour la formation internationale. Et j'ai commencé à donner cours en solo en 2015. Et entre-temps... J'étais déjà coureuse, j'étais déjà plutôt coureuse d'ultra. Et quelque part, cette formation McKenzie, je l'ai complètement gérée comme un ultra. Tu sais, les frissons, place de l'église, quand Ludocollet commence à parler pour donner le départ de l'UTMB, quand j'ai commencé la formation internationale, puis au bout de 20 kilomètres ou au bout de deux mois de formation, tu te dis « Waouh, ça va être quand même très très long » . Puis en fait, tu enchaînes comme ça des hauts et des bas, puis si tu sais pourquoi tu le fais, si tu sais ce que tu vas chercher au bout, finalement, ça passe. Et cette expérience de course en ultra m'a é... vraiment, vraiment, vraiment aidé à aller au bout de cette formation. Et après, j'ai un peu l'impression que ça m'a ouvert des portes à la fois professionnelles, parce que je pense que je n'aurais pas rencontré la Clinique du Coureur si je n'avais pas appris l'anglais, plein de choses comme ça, et aussi plein de portes qui ont attisé ma curiosité sur le plan du voyage, des rencontres. Donc vraiment, ça m'a un peu émancipée. Et c'est vrai que j'avais de la chance que mon mari était à 200% avec moi pour ça. Et puis les enfants aussi, parce que finalement, ils avaient 5 et 6 ans quand je suis partie.
- Speaker #0
J'avais demandé quel âge ils avaient à ce moment-là.
- Speaker #2
Et pour eux, je pense que ça a dû être difficile. Mais il y avait une espèce de structure immuable dans le foyer, en termes d'organisation, en termes de, peut-être, je ne sais pas, d'espèce de loyauté ou de... qui faisait que je revenais, je reprenais ma place. C'était comme si je n'étais pas partie. Et puis eux ont bénéficié d'occasions incroyables. Ils sont venus trois ou quatre fois à Londres. Et du coup, on a beaucoup voyagé. Du coup, ils ont eu aussi une ouverture, je pense, en lien avec cette opportunité-là. Mais c'est vrai qu'à l'époque... Et je me rends compte des fois que... C'est un combat que je ne me suis pas approprié parce que je ne me suis jamais posé la question que le fait d'être une femme pouvait être un obstacle à faire ça. Et maintenant que j'ai une fille de 21 ans qui est une fervente féministe, je me dis qu'est-ce que j'ai loupé pour que moi je ne me pose pas la question et qu'elle se sente une mission de défendre ce droit.
- Speaker #0
Parce qu'à l'époque où tu es partie, tu n'étais pas... heurté à ses freins de dire je suis maman, je ne peux pas partir à l'étranger et tout ça, tu as vécu comme un ultra,
- Speaker #2
comme une compétition et du coup sans vraiment du coup tu n'as pas forcément heurté à des limites non plus en fait je n'ai pas eu l'impression d'avoir de bâton dans les rots, je n'ai pas cherché à savoir ce que les autres en pensaient en tout cas si j'étais confrontée à des réflexions je ne les ai pas je les ai Je ne les ai pas perçues. Et je pense que peut-être,
- Speaker #1
alors peut-être que maintenant, ça change encore un petit peu, mais au moment où je l'ai fait, j'ai l'impression que dix ans après, c'était presque encore plus dur.
- Speaker #2
Et tu vois, ça fait partie des petites choses. Je me dis, dans ce combat un peu de reconnaissance et de possibilité d'épanouissement de la femme, j'ai l'impression que certaines fois... bah Ça a régressé par rapport à moi quand j'ai saisi des opportunités.
- Speaker #1
C'est intéressant. Peut-être qu'on a des fois des modèles où on est beaucoup moins... En tout cas, je compare à des copines qui sont mamans, d'être vraiment parfaites, autant en tant que femme qu'en tant que maman. Et j'ai l'impression qu'on se met des barrières ou des choses à atteindre qui, des fois, c'est peut-être bien de ne pas se poser des questions et de s'écouter. et de faire ce qu'on a envie.
- Speaker #2
Moi, je me suis toujours dit qu'il valait mieux que j'aille courir le dimanche de 7h30 ou de 8h à 10h et d'être cool,
- Speaker #1
rester après,
- Speaker #2
que d'être là au petit déjeuner à attendre qu'ils finissent son petit déjeuner pour pouvoir aller courir après. Et alors, c'est vrai que je l'ai nourrie de pas trop de réflexions. Un moment, peut-être... À mon avantage, ou peut-être que j'ai fait des dommages collatéraux à ce moment-là aussi, j'en sais rien.
- Speaker #1
Parce que tu arrivais à t'entraîner un peu tous les jours de la semaine. Comment tu t'entraînes, toi, habituellement ? Comment tu faisais, même à l'époque ? Alors, à l'époque,
- Speaker #2
j'étais au cabinet cinq jours semaine encore.
- Speaker #1
Donc, je faisais entraînement lundi, mardi, vendredi midi.
- Speaker #2
Et là, c'était non négociable. C'était du genre le patient de midi qui restait jusqu'à midi et nuit. S'il avait cinq minutes de retard, je te garantis qu'il portait quand même un midi et demi. De toute façon, j'étais en basket. Et donc là, c'était vraiment cool d'avoir ces trois jours entre midi et deux. Ça n'impactait pas du tout la famille.
- Speaker #1
Tu t'es intégrée dans ton emploi du temps, dans ton planning pro aussi. Et puis après, je m'entraînais en club le mercredi soir.
- Speaker #2
Et le dimanche, en fait, je ne m'entraînais pas que le jeudi. Samedi, dimanche, je faisais souvent un petit mix de une heure le samedi, puis une sortie longue le dimanche. Ok.
- Speaker #0
Et donc maintenant, ton quotidien d'orgasme, tu as l'impression que c'est plus souple qu'à l'époque ?
- Speaker #2
Oui, alors c'est vrai qu'à un moment donné, et c'était presque peut-être avant même que je commence à... à me mettre en mouvement. Et je pense que ça a été une des choses qui m'a fait me mettre en mouvement. J'avais vraiment l'impression de gérer une PME. Une activité libérale, deux enfants qu'on cesse mois d'écart, un mari qui est pris aussi parce qu'il a une activité professionnelle, une maison, machin et tout. J'avais vraiment l'impression de gérer une PME. Et c'est là où je me suis mis en mouvement pour me nourrir d'autres choses que juste d'organisationnel. Et aujourd'hui, je suis quand même beaucoup, beaucoup partie. Ma valise n'est quand même jamais défaite. Mais en fait, j'allais presque dire personne ne m'attend. Dans le sens où, c'est bien évidemment qu'Antoine m'attend. Et puis, c'est quand même chouette quand on peut faire des choses ensemble. Mais j'ai plus d'enfants à la maison. Oui,
- Speaker #0
ils sont grands, donc ça te libère un peu plus de temps.
- Speaker #2
La semaine prochaine, je vais donner cours à Paris et à l'IC à Paris. Donc, je me réjouis d'aller à Paris.
- Speaker #0
J'aime bien cette image de PME et je pense que ça va parler à beaucoup, beaucoup de femmes de réussir à gérer la maison, le mari, le travail, les enfants et le sport en plus. C'est vrai que c'est une image qui est assez parlante. Et du coup, on revient un peu sur le sujet de la femme, de la santé palmière. Tu nous as parlé de tes enfants. Est-ce que dans ta pratique actuelle ou est-ce que tu as une expérience des dernières années ? Dans ta pratique kiné, est-ce que c'est des choses que tu intègres avant que tu sois maman ou après, ou au fur et à mesure de ta pratique, comme tu parlais un peu potentiellement d'avancer en âge dans tes entraînements et que toi, tu n'as aucun symptôme, tu passes à travers. Est-ce que ta pratique kiné a évolué ou est-ce que c'est des choses que tu intègres dans ta pratique, la sphère santé féminine ?
- Speaker #2
Très clairement, ça a énormément évolué. On se disait qu'on avait un peu des patients qui nous ressemblaient. en fait Quand tu es jeune maman, tu as des jeunes mamans en soins. Quand tu as des enfants qui ont 10-12 ans, tu as plein de gamins qui ont une maladie sévère dont les parents t'emmènent parce qu'ils sont à l'école avec les tiens. Et puis là aujourd'hui, j'ai des femmes avec des tondinopathies du moyen fessier. Donc qui sont un petit peu plus avancées aussi dans l'âge et qui sont aussi impactées par ces changements en lien avec les changements hormonaux. et qui sont extrêmement concernés par trouver quelque chose qui leur va et qui n'est pas non plus téléguidé par qui parle le mieux et qui parle le plus fort dans l'environnement, réseaux sociaux, etc. qui serait prête à aller du bon conseil, mais qui potentiellement serait aussi juste une appétence commerciale.
- Speaker #1
Je pense que là, tu mets le doigt sur quelque chose. Je pense que c'est difficile de nos jours de démêler le vrai du faux. Et parce qu'en fait, c'est normal, on a énormément d'informations, donc on pourrait presque s'auto-diagnostiquer et se dire, OK, il faut que je fasse ça, ça, ça, ça va aller mieux. Mais je pense qu'en fait, on se perd totalement et que c'est difficile maintenant de savoir quoi faire sans faire trop de bêtises.
- Speaker #2
Oui, et puis en fait, on a l'impression qu'aujourd'hui, quelqu'un qui a... Je ne sais pas moi... 150 000 abonnés a presque plus d'arguments d'autorité que quelqu'un qui a un cursus universitaire. Donc, c'est compliqué de se dépatouiller là-dedans. Et j'ai aussi l'impression que la situation et la transition hormonale de la femme, elle est ultra singulière.
- Speaker #1
entièrement, comme la plupart des symptômes des femmes,
- Speaker #2
c'est ça et en fait on essaye de faire des généralités de proposer des one fit all size un petit peu et j'en parlais, alors c'est rigolo parce qu'avant de venir vous voir j'étais chez ma psy et franchement, voilà mon âge et franchement ça m'a visuellement impactée et vraiment fait plaisir de la voir en forme physique beaucoup plus qu'elle n'était au mois de juin, la dernière fois où je l'avais vu. Et c'était flagrant. Et c'est quelqu'un qui a une grosse expérience de Qigong, qui a toujours fait beaucoup de... Alors, pas de sport, pas de crossfit, pas de trucs à impact, mais avec une conscience de son corps extrêmement aiguisée. Et j'avais un peu le sentiment qu'elle perdait, qu'elle se perdait dans son corps. Et là, je lui ai dit, elle me dit, ça me fait plaisir que vous l'ayez remarqué. Et j'ai dit, vous avez dû trouver ce qui vous va parce que c'est flagrant. Elle me dit, en fait, j'essaye, je teste. J'ai quand même une bonne idée de ce qui pourrait être bien pour moi, mais on est noyé. Et du coup, j'essaye un petit coup de ça, j'essaye un petit coup de ça. Et c'est que l'expérience perso qui peut dire que ça, ça me convient, donc je garde et on va voir combien de temps ça va durer. Donc, c'est sûr que pour revenir à la question, je rembobine, pour revenir à ta question principale, c'est que mon activité, elle a beaucoup changé. Puis elle a beaucoup changé aussi avec ce qu'on connaît de la santé féminine. Je me souviens en 2003-2004, quand j'ai fait ma formation au Euro. c'était très peu de manuels. On faisait quand même un bilan manuel. Et puis après, on avait la sonde et puis le biofeedback. C'est tout, quoi. Donc, il n'y avait aucune... Je pense que ça ne nous effleurait même pas l'esprit que ça pouvait marcher en charge, tu vois.
- Speaker #0
Et du coup, toi, tu faisais autant de courses à pied au moment où tu as eu tes enfants. Est-ce que tu as trouvé dans les rééducations qu'on t'a proposées quelque chose qui pouvait fitter avec ton énergie, ton mode de vie, ton activité physique ? Comment tu as réussi à faire ton poste ?
- Speaker #2
Je n'ai rien trouvé du tout. Je préférais courir et gagner des courses en faisant pipi que d'être grosse et pas être à l'arrière des courses. C'est d'une brutalité et d'une réalité un peu dramatique.
- Speaker #1
Je trouve ça super déjà que tu le dises parce que je pense qu'il y a beaucoup de femmes qui sont dans ton cas. Et ce qui est dingue, c'est que ça veut dire que quand même, les rééducations proposées à l'époque, mais même encore actuellement, ne répondent pas aux attentes des femmes et qu'elles se disent, comme tu l'as dit, en fait, si je vais voir un professionnel, sûrement, je vais arrêter ma pratique ou en tout cas, je ne vais pas performer comme avant. Donc, c'est non négociable, ma pratique. Donc, je préfère qu'il y ait des dysfonctions et faire avec. Oui,
- Speaker #2
vraiment. Et j'allais dire, je me suis arrangée avec ça jusqu'à ce que je commence à moins performer.
- Speaker #1
C'est ça, mais c'est ça. Parce que la Géno-coaching,
- Speaker #2
parce que, en fait, le ratio bénéfice-risque, enfin, le ratio bénéfice-pas-risque, mais le ratio bénéfice-contrainte,
- Speaker #1
tu vois,
- Speaker #2
ben, tu t'en arranges tant que tu gagnes des courses, que tu fais des chronos qui te plaisent, tu t'en arranges, c'est pas un souci. Puis en ultra, moi, ça m'arrivait quand même beaucoup moins, parce que là, tu pars pour
- Speaker #1
24 heures, 30 heures.
- Speaker #2
donc t'as moins de soucis que quand tu fais un 10 km c'est ça,
- Speaker #1
tu mets peut-être moins d'intensité t'es plus dans l'économie et puis tu t'arrêtes quoi,
- Speaker #2
c'est un problème et en fait c'est quand j'ai commencé à plus trop performer ou moins, ou pas à la hauteur de ce que je voulais, que je vais commencer à me rendre compte que je m'entraînais que toute seule, que je m'entraînais que à jeun,
- Speaker #1
que je m'entraînais que de nuit ça commence à faire beaucoup donc c'est des stratégies que t'avais mis en place pour pas justement que ça se voit, pour ne pas être embêtée, etc.
- Speaker #2
Très clairement. Et puis, peut-être que c'est quelque chose que vous aviez entendu parler, mais je me suis fait opérer d'une endofibrose, de l'artériac externe en 2023, qui s'est très mal passée. J'ai eu tout un moment de convalescence et j'ai été quand même opérée trois fois en 24 heures, donc trois ouvertures importantes. Et là, c'était la catastrophe. Je marchais, ça était insupportable. Alors que je ne pouvais plus que marcher parce que j'avais un problème vasculaire en plus. Et donc, je me suis vraiment pris en main. Et là, je me suis quand même heurtée à une sage-femme qui était géniale,
- Speaker #1
mais qui m'a dit, je ne peux rien pour vous, tout fonctionne bien. Oui. Parce que centré sur le périnée, que ton périnée devait être suffisamment répondant ou tonique lors de son toucher. Donc elle s'est dit, en fait, malheureusement, elles ne sont pas assez formées. Elle s'est dit, OK, je n'ai pas d'autres outils pour l'aider dans sa pratique sportive. Déjà, c'est incroyable qu'elle l'ait dit.
- Speaker #0
Oui, exactement. Parce qu'il y a énormément de femmes qui font ces retours-là, énormément de sportives qui se disent, j'ai été voir le kiné, la sage-femme qui a dit, tout semble OK. et du coup, les explications sont dures à trouver. C'est vrai, comme tu disais, c'est bien qu'elle ait réussi à dire en fait, je ne sais pas, plutôt que... Et alors, quel conseil elle t'a donné après ?
- Speaker #2
J'avais quand même des compétences autour de moi qui faisaient l'exaction. Et je ne remercierai jamais assez Marina de la Clinique du Coureur. Marina m'a dit, mais attends Flo, je te fais un bilan. Et puis en fait, elle m'a prescrit un féminin. Et puis, ça change tout. Je suis tranquille. En fait, c'était vraisemblablement surtout une instabilité de l'urètre. Parce que j'avais déjà essayé d'autres devices, tu vois. Mais je n'avais jamais trouvé que ça changeait les choses sur deux, trois séances. Puis après, ça ne changeait plus. Et là, j'étais à la Rosière cet été en stage d'école de trail. Je faisais des entraînements avec les gens.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #2
ça change tout.
- Speaker #1
Et avant, tu ne t'autorisais pas spécialement à faire ça.
- Speaker #2
Ah non. Donc, ça, c'est un petit peu... J'ai un peu centré sur moi, quand même.
- Speaker #1
Non, mais c'est l'objectif. C'est entièrement l'objectif.
- Speaker #2
C'est vrai. Donc, du coup, ça me... Moi, je n'ai pas les compétences pour recevoir et pour adresser mes patients. Mais par contre, aujourd'hui, j'ai su m'entourer d'un réseau qui me permet déjà un de... De leur dire non, la réponse qu'on vous a donnée n'est pas satisfaisante. Et deux, il y a d'autres opportunités, il y a d'autres possibilités. Et j'ai cette collègue-là, ou ne serait-ce que faites une téléconsultation. Elle, je suis sûre qu'elle va pouvoir vous donner d'autres adresses, etc. Ou d'autres conseils. En tout cas, j'ai vraiment à cœur d'être vigilante et de réadresser de façon hyper efficace. et puis moi je travaille sur des choses un petit peu peut-être simples au départ j'essaye de regarder le travail du transvers, j'essaye juste de savoir si elle arrive à percevoir et à engager son périnée j'essaye de voir je suis équipée du blue back donc sur le transvers au moins je peux voir si il y a une dysfonction dans la fonction un problème de commande dans la fonction et puis si il y a besoin d'aller plus loin franchement je... Tu réorientes.
- Speaker #1
Je réoriente, oui. Ok. Mais du coup, tu as tendance à poser facilement la question. Chez les femmes qui font de la course à pied ou des lombalgies, tu parles facilement de ça. Oui,
- Speaker #2
c'est quelque chose qui vient assez facilement. Alors, c'est pareil, je pense que c'est un petit peu le... Moi, je ne vois qu'un patient par un... Enfin, mon bilan, il dure une heure. Je ne vois qu'un patient en même temps. Même dans les revisites, je suis une demi-heure avec le patient. On est dans une salle où il n'y a personne d'autre. La partie manuelle est la partie plus... réathlétisation, travail de force, tout se fait dans la même pièce. Donc, c'est un contexte qui laisse un petit peu la place au fait qu'on peut parler relativement facilement.
- Speaker #0
OK. Et donc, justement, tes patientes, elles arrivent dans ce cadre-là à se confier à toi et à te donner des informations sur leur santé pelvienne. Et justement, on se posait la question, parce que comme tu as de l'expérience, c'est que tu as eu... vu pas mal de coureurs ou de longs Belgiques et que j'imagine que les gens viennent te voir pour Florence Morisseau, l'acnique du coureur et Mackenzie. Et du coup, on se demandait est-ce que tu as vu un peu des généralités comme ça dans des prises en charge centrées autour de des coureurs ou dans des prises en charge centrées autour de Mackenzie ? Est-ce que tu peux distinguer un peu certains profils, des problématiques des femmes autour de leur santé belvienne ? Ou pas forcément, mais est-ce qu'il y a des choses qui te viennent en tête ?
- Speaker #2
J'ai pas l'impression qu'il y ait des patterns. très claires qui se dessinent. Hormis, peut-être, quand même, des personnes qui auraient des sensibilités sacroiliacales. Peut-être que j'aurais pu... Mais c'est vraiment...
- Speaker #1
Et puis,
- Speaker #2
c'est vraiment de la corrélation. Ce n'est pas de la science ce que je suis en train de faire. Oui, mais c'est justement ton éclat. J'ai l'impression que les personnes qui souffrent régulièrement ... de symptomatologie sacroiliac, alors ça peut être douleur vraiment sacroiliac, mais un petit peu sur la crétilia, qui est un petit peu irradiée dans le membre inférieur. Chez des femmes, il y a souvent un truc associé au niveau du périnée.
- Speaker #1
Après, c'est pas étonnant parce que c'est vrai que le périnée, il est coaptateur de ses articulations, il permet au bassin d'être bien rigide et donc potentiellement, s'il fait pas son job, ça peut avoir un impact sur ses articulations-là. Et en même temps,
- Speaker #2
une instabilité pourrait entraîner aussi des défauts de recrutement ou une douleur. Sacro-iliaque pourrait aussi potentiellement... C'est l'explication que je me laisse potentielle, même si ce n'est pas...
- Speaker #1
Est-ce que toi, tu as vu, par exemple, des femmes... Tu accompagnes des fois des femmes en pré-partum, post-partum ?
- Speaker #2
Aujourd'hui, très peu.
- Speaker #1
Ce n'est pas spécialement ta prise en charge.
- Speaker #0
Donc plutôt périménopause maintenant ?
- Speaker #2
En fait, elles ne viennent pas me voir pour ça. Mais il se trouve qu'aujourd'hui, j'ai plutôt des femmes autour de la ménopause que des femmes attendant des... des enfants.
- Speaker #1
Et justement, sur ce lien un peu des hormones, est-ce que tu fais attention un petit peu, parce que tu dois avoir des athlètes aussi, de tout ce qui est un peu des symptômes, des syndromes de Redes, est-ce que t'en constates beaucoup, toi, justement, vu que tu fais l'ultra-tri, quand même, ça peut être propice à ce type de symptômes-là ?
- Speaker #2
Ouais, c'est clair. Et puis, je suis particulièrement sensibilisée, parce que c'est quelque chose qui me touche, à titre perso. Mais Mais ouais, et ce que j'aime rappeler aussi, c'est qu'on peut avoir des gens ou des femmes ou des hommes en déficience énergétique ou en syndrome de déficience énergétique qui ne sont pas maigres.
- Speaker #1
C'est ça. Alors juste pour faire un petit rappel, pour essayer de vulgariser ce dont on vient de parler. Quand on a des troubles hormonaux qui peuvent être liés à une activité physique, Ce qui se passe, c'est qu'on va avoir un déséquilibre entre ce qu'on apporte à notre corps et par rapport aux entraînements, aux dépenses qu'on a. Et ce déséquilibre va engendrer des troubles, potentiellement des troubles hormonaux, qui vont avoir un impact sur notre système physiologique, métabolique, et qui peut créer pas mal de problématiques. Donc, par exemple, se blesser davantage, être fatigué, être plus souvent malade, avoir une perte de libido. Ça peut nuire aux performances, avoir des difficultés à récupérer après un entraînement. Ça peut être pas mal un tableau clinique assez large. Ça peut engendrer des fuites urinaires. Ça peut être une des causes. Et il y a quelque chose qui en ressort, c'est que souvent, on pense que c'est des femmes qui sont maigres et qui ont un IMC très faible. Et ce n'est pas toujours le cas. Parce qu'en fait, le corps, quand il est dans ces situations-là, il va se mettre en mode survie. Et donc, pour certaines femmes, ça va... engendrer que dès qu'elles vont manger, le corps va garder, va stocker. Et donc, on ne voit pas l'impression qu'elle est maigre, mais c'est parce qu'en fait, le corps a décidé de, pour survivre, tout stocker. Et donc, du coup, elle n'aura pas un IMC spécialement bas.
- Speaker #2
Et au détriment d'autres fonctions.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et c'est vrai que c'est hyper intéressant ce que vous dites, parce qu'on a cette image, comme tu disais, Laura, de troubles hormonaux, de la jeune athlète qui va avoir... Enfin, qui va être... très maigres potentiellement associées. Et en fait, nous, on a aussi beaucoup de nos coachés qui ont plus de 40 ans, qui viennent nous voir pour les fuites urinaires et comme c'est un facteur associé, elles sont stressées. Elles font hyper attention à leur alimentation. Mais en fait, sur le papier, on ne pense pas forcément directement aux déficits énergétiques, troubles hormonaux, parce qu'elles ne sont pas forcément maigres. Elles peuvent même être en surpoids. Et quand on commence à creuser un petit peu, potentiellement, on découvre aussi des troubles sur le sujet hormonal.
- Speaker #1
C'est ça. Parce qu'en fait, il y a eu beaucoup de raccourcis, je pense, sur ce sujet-là, où on pensait que c'était vraiment juste du surentraînement et qu'il fallait diminuer l'entraînement. C'est plus complexe que ça. Il y a vraiment aussi un aspect alimentation, où il va falloir vraiment regarder dans l'alimentation si elle est suffisamment équilibrée. Est-ce que vous amenez suffisamment de protéines ? De bon gras, parce que souvent les femmes l'oublient, mais c'est très important, des glucides, etc. Pour compenser déjà vos entraînements, mais aussi à prendre en compte tout ce qui est récupération. Et comme l'a dit Lise, il y a beaucoup de femmes qui pensent qu'elles ne sont pas en surentraînement parce qu'elles s'entraînent, je ne sais pas, quatre fois par semaine. Mais à côté de ça, en fait, elles ne peuvent pas récupérer parce qu'elles ont des enfants à gérer, une entreprise à gérer, elles dorment très peu, genre cinq heures par nuit. et en fait l'association de tout ça va faire que le corps est en stress important et que ça va engendrer ces symptômes-là et pourtant elle ne s'identifie pas parce qu'elle pense qu'elles ne sont pas sportives de haut niveau. C'est bien de le rappeler, je pense. Oui,
- Speaker #2
vraiment.
- Speaker #1
Et comment tu as fait ? Tu disais que tu avais été un peu touchée par ça ?
- Speaker #2
Oui, alors je pense, encore une fois, parce que c'est... T'analyses une fois que t'as des données. Moi, je pense que j'ai... en déficience énergétique de, je ne sais pas, de 2005 à 2018. Dans le sens où, je ne sais pas, je devais avoir mes règles deux fois par an. Et ça m'allait, mais très, très bien. J'étais hyper confortable avec ça. Et en plus, je pense que j'ai une bonne génétique qui faisait que je ne me blessais pas. Et que finalement, le symptôme unique qui allait avec cette... ce stress exagéré, c'était le fait de ne pas avoir mes règles.
- Speaker #0
Et vu que ça m'arrangeait et que je n'avais pas d'autres symptômes, je n'ai jamais eu de fracture de stress, j'ai une immunité redoutable, je me suis arrangée avec ça.
- Speaker #1
Et à partir de quand, du coup, ça t'a alertée un petit peu ?
- Speaker #0
En fait, j'ai été alertée plusieurs fois. Parce que déjà, pour procréer, c'est quand même mieux. Même avant 2003, parce que pour Elliot, j'avais dû prendre un petit traitement pour rebooster. Et puis après... Très bas. On avait eu nos deux enfants coup sur coup. On était contents. À un moment donné, on pensait à un troisième. Mais on n'était pas en phase, donc on n'a pas réussi. Et puis, à un moment donné, c'était bizarre quand même. Il te manque quelque chose quand même dans ta féminité. Donc, j'avais consulté. Oui, c'est normal, vous faites beaucoup de sport. Mais tout ce qu'on entendait, il y a encore
- Speaker #1
15 ans de ça.
- Speaker #0
Et puis, euh non Et puis, j'avais fini par lâcher un peu l'affaire. Et en 2018, je me souviens bien parce que j'étais sur un trail qui s'appelait The Alps Ocean. C'était un ultra dans l'île du sud de Nouvelle-Zélande et qui reliait le Mont Cook à l'océan. Et c'était sur sept jours, 330 kilomètres en montée suffisante. Il fallait porter son... un peu comme le marathon des sables. mais en Nouvelle-Zélande c'était vraiment chouette et donc mais moi jamais j'ai pris le départ d'une course en me souciant que je pourrais avoir mes règles vous avez aimé ? tu les as eues sur la course et de ce jour là et c'est pour ça que je me dis si ça a repoussé d'autant ma ménopause je vais avoir mes règles jusqu'à 70 ans et donc en fait je sais exactement la fin de cette situation là Parce que c'était lors de ce trail-là.
- Speaker #2
Que ton corps a commencé à refonctionner un peu normalement. Oui,
- Speaker #0
alors je pense que c'est une période où j'avais repris un petit peu de poids aussi.
- Speaker #2
J'allais te demander qu'est-ce que tu avais changé avant ce trail-là.
- Speaker #0
Je pense que je n'avais rien changé de dramatique. Mais je pense que j'avais une vie que je contrôlais moins dans le sens où je faisais beaucoup de déplacements. Et c'est ce qui m'est dur aujourd'hui. C'est que quand tu enchaînes cinq jours à l'hôtel... par semaine ou 4 jours à l'hôtel par semaine, c'est 4 jours où tu ne manges pas comme chez toi. Même si tu prends une salade au resto, elle est transformée quand même. C'est pas pareil qu'à la maison. C'est pas les mêmes rythmes. Et ça, ça m'a fait reprendre un petit peu de poids. Et puis, ma santé hormonale m'en a remercié.
- Speaker #1
Parce que j'allais dire, c'est vrai que ça fait partie d'un des symptômes d'avoir des déficiences énergétiques, c'est de ne plus avoir ses règles. Après, il faut juste se méfier parce que... Toi, du coup, tu n'avais pas de contraception. Exactement. Donc, ça te permet de vraiment savoir. Alors que si vous êtes sous pilule, c'est un peu biaisé. Donc, il ne faudra pas prendre ce symptôme-là comme un hic. Oui, c'est ça.
- Speaker #2
Du coup, ça t'a mis la puce à l'oreille ? Ou tu t'es dit, c'est arrivé sur ce trail ? Qu'est-ce qui a changé ? Pourquoi j'ai mes règles comme ça ?
- Speaker #0
En fait, non. Je l'ai pris... Ça m'a un peu embêtée sur le coup. Mais après, j'ai eu la chance que... Les rares fois où j'étais réglée, je n'ai jamais eu de symptôme. Prémenstruel, j'ai jamais été malade.
- Speaker #1
Tu l'as toujours bien vécu.
- Speaker #0
J'ai été hyper privilégiée là-dessus. Ce qui fait que même des fois, ces combats de reconnaissance, de particularité féminine, j'avais du mal à m'identifier aussi. La lutte contre le congé pour symptômes prémenstruels, j'ai du mal à me... J'ai du mal à m'identifier.
- Speaker #2
Parce que toi, tu ne l'as pas vécu.
- Speaker #0
Mais voilà. Et t'imagines si des femmes ont du mal à s'identifier, le gap pour que des hommes comprennent un tout petit peu. Et en même temps, c'est une réalité.
- Speaker #2
Et du coup, justement, j'ai l'impression, alors nous, on a un peu, si je peux dire, le nez dedans, mais on a l'impression que c'est des sujets qui sont très à la mode ou en vogue ou dont on parle beaucoup en ce moment. dans la kinésithérapie, dans le milieu médical, la santé de la femme. Est-ce que toi, tu as l'impression que dans le trail, en tant qu'athlète aussi, on en parle plus maintenant qu'à l'époque ? Même si à l'époque, du coup, tu n'en faisais pas. Il y a quelques années, tu n'en faisais pas plus attention. Est-ce que tu n'avais pas ces préoccupations-là ?
- Speaker #0
Il y a des choses qui bougent. La proportion des femmes qui participent au trail n'augmente pas tant que ça. Mais il y a des choses qui bougent, ne serait-ce qu'en accessibilité de choses un peu confort qui est sur des trails des toilettes réservées aux femmes qui est la possibilité d'y trouver des protections hygiéniques qui est la possibilité de se laver les mains qui est la possibilité de... Je ne sais pas quelle protection et quel système utilisent les femmes mais moi... Le jour où j'ai découvert la coupelle, j'ai dit c'est génial, mais si tu fais un trail, il faut que tu puisses quand même avoir des conditions d'hygiène qui soient rassurantes et correctes. Et je trouve qu'il y a quand même un vrai changement, il y a une vraie volonté de mettre les femmes en avant. Il y a un vrai respect de la performance féminine qui commence à... à devenir quelque chose de normal. Et puis, il y a aussi un début de commencement d'adaptation d'entraînement à une physiologie qui n'est pas celle sur laquelle ont été validées toutes les techniques d'entraînement en sciences du sport.
- Speaker #1
Basées sur des hommes.
- Speaker #0
Donc là, j'ai l'impression... Mais encore une fois, on est... énormément biaisé par nos centres d'intérêt.
- Speaker #1
Entièrement.
- Speaker #0
Mais quand même, il y a des filles comme Sabine Erström qui sont des physiologistes de l'effort, qui ont une voix, qui mènent des combats, et puis qui ne se laissent pas marcher dessus. Donc, je trouve que c'est plutôt chouette. Et puis, il y a aussi des filles qui sont d'une pertinence redoutable. Et à chaque fois, je pense à Manon d'Auvergne. Et où Manon a dit, attention, quoi. Oui, il y a énormément de prises de conscience. On a franchi un gap. Mais pour l'instant, ça ne veut pas dire que toutes les femmes sont les mêmes et sont plus performantes à telle période. Malheureusement,
- Speaker #1
c'est vrai qu'on a pris conscience de certaines choses. Et un peu comme ce qu'on a pu échanger ensemble sur la méthode Mackenzie, là, il y a beaucoup de raccourcis qui se font. Clairement. Et des méthodes commerciales qui se mettent en place pour vendre tel ou tel produit parce que, soit disant, ça serait bien pour la femme, où globalement, c'est du bullshit et que la santé, c'est un peu plus compliqué que ça. Et qu'il y a plein d'études scientifiques qui sont en cours et qu'il y a plein de choses qui ne sont pas validées.
- Speaker #0
Et je me souviens, je ne sais plus dans quel... où j'ai vu ça, mais c'était une fille qui racontait qu'en fait, elle, le moment où elle est surpuissante, c'est le premier jour de ses règles.
- Speaker #2
Ouais.
- Speaker #0
Bah, t'en as qui sont au fond de leur lit, quoi. et donc se dire on va donner une méthode on va essayer de proposer des principes d'entraînement basés sur la physiologie féminine qui est la même chez tout le monde c'est des énormes raccourcis totalement,
- Speaker #2
c'est pas possible on est bien d'accord il n'y a pas de recette un peu pour tous les sujets de santé finalement mais c'est vrai que c'est bien de mettre en lumière ces sujets là mais il ne faut pas forcément non plus faire de la généralité Et toi, dans ta pratique sportive, est-ce que maintenant que tu as connaissance de tout ça, est-ce que tu as changé ta façon de t'entraîner ? As-tu fait des adaptations ? Est-ce que tu t'écoutes plus peut-être qu'avant ?
- Speaker #0
Oui, il y a vraiment des choses avec lesquelles je ne fais plus de compromis. C'est mon heure de coucher. Et tu vois, là, jeudi, j'ai une visio à 20h30. Il faut qu'à 21h30, elle soit finie. Je ne fais plus de compromis sur mon heure de coucher. Et moi, je suis du matin. Donc, ça veut dire qu'il faut que je me couche de bonne heure. Donc, du genre, 10h30, il faut que je sois dans mon lit. Et puis, je suis quand même beaucoup plus attentive à la qualité de... J'ai toujours été très... J'ai toujours été dans le contrôle de la bouffe. Donc, j'ai toujours été attentive à ce qui rentrait. Dans le sens où ce qui rentrait devait me faire plaisir. Mais je crois que je suis beaucoup plus attentive à la qualité et puis à tout ce qui est apport protéinique, sur lequel j'étais sûrement très légère avant. Donc ça, c'est pareil. C'est des choses avec lesquelles j'ai progressé. Et puis, ça, c'est un petit peu plus en lien avec le fait que je dois adapter mes entraînements et puis je dois adapter mes objectifs aussi. rythme que je subis ou que j'ai choisi. Je sais que ce n'est pas la peine que je me mette une échéance sportive fin juin, début juillet, même s'il y a des courses sur lesquelles j'ai d'excellents souvenirs, comme l'Horreur du Golfe de Marmilla, en ultramarine. Mais je ne peux pas me le mettre parce que j'arrive dans un état de fatigue en juin qui est trop important. Donc, à ces moments-là, je ne m'entraîne pas. Je fais de la préservation. d'un niveau minimal. Et puis, je sais qu'il y a des moments comme par exemple septembre, octobre, je suis vraiment, vraiment bien. Donc, j'essaye de... De ne pas être moins exigeante, de moins vouloir tout le temps. Parce qu'en fait, si je ne respecte pas ça, je me renvoie des mauvaises ondes. Parce que je suis en échec et derrière, j'ai grandi. La sagesse.
- Speaker #2
On va apprendre ça aussi, nous, à l'avenir. Est-ce que tu prépares une course en ce moment ?
- Speaker #0
Alors, je ne prépare pas une course, je prépare un autre projet. Mais que je vais préparer un peu comme un ultra.
- Speaker #2
Ouais.
- Speaker #0
J'ai fait une rencontre, enfin, j'ai pas fait une rencontre, mais j'ai passé du temps avec une fille que j'adore, qui s'appelle Solène, Solène Guérin, qui est à Nantes. C'est une super athlète. Et qui, malheureusement, a un cancer du sein. Et qui est une super fighteuse. Et on s'était vues plusieurs fois cet hiver, et elle a toujours couru. Et elle me dit, j'ai quand même besoin de projets. Et on s'était mis le trial des Hauts-Forts à Morzine ensemble au mois d'août. Et puis, je lui pose la question, je dis, qu'est-ce que la maladie, enfin, ton cancer t'a pris de primordial que tu voudrais partager en première intention ? Elle me dit, on me propose, je fais.
- Speaker #2
Wow, ok.
- Speaker #0
Et puis voilà, ça reste dans ma tête. Et j'ai une autre copine qui vient randonner avec moi et elle me dit, ouais... J'ai fait un stage d'orientation. Puis là, j'ai fait un stage de préparation du probatoire pour être accompagnateur en montagne. Et puis, ces premières semaines de septembre, à Chamonix. Moi, je suis à Chamonix jusqu'au 28 août. Le probatoire, ça fait cinq ou six ans que j'ai cette idée-là, mais que j'appuie un peu dessus parce qu'il y a toujours des priorités. Et puis, voilà, j'ai ouvert mes chakras. Donc, je me suis inscrite au stage de préparation. Et je me suis rendue compte que... Un, c'était faisable, mais que deux, ça allait me demander quand même beaucoup de travail. Donc, en fait, j'aimerais physiquement et techniquement être en capacité de faire l'examen du probatoire en septembre de l'année prochaine, qui est une course d'orientation qui est assez sélective.
- Speaker #2
Ah ouais. Et donc, tu le fais avec Solène ?
- Speaker #0
Alors, Solène, je vais le faire aussi, oui, et avec vraisemblablement Aude. Donc on risque d'être toutes les trois. Très bien, c'est génial ça. Mais physiquement, ça va vraiment demander de se préparer. Donc ça va faire un peu comme... Donc à suivre.
- Speaker #2
Trop bien. Il reste toujours des défis, des nouvelles choses. Parce que tu as l'impression d'avoir fait un peu le... D'avoir fait toutes les courses que tu avais cherchées à faire en trail ou c'est parce que tu avais envie d'autre chose ?
- Speaker #0
Non, je pense qu'aujourd'hui j'ai envie de... Alors... Ça a toujours été un peu ma façon de voir le trail, de participer à un trail pour découvrir. Mais peut-être, j'ai un peu envie de ralentir. En tout cas, de ne pas avoir de pression de résultat. Mais c'est moi qui me l'aimais. Mais me dire, c'est OK, je pars en itinérance pendant cinq jours et j'ai un sac à dos et je marche. Et ça, c'est OK.
- Speaker #2
Trop chouette. Merci beaucoup, on suivra ça alors.
- Speaker #0
C'est gentil.
- Speaker #2
On avait une question, enfin on a deux questions pour arriver à la fin de ce podcast. Est-ce qu'il y a un sujet que tu considères comme tabou, dont tu aimerais soit parler, soit que nous on approfondisse derrière ? Est-ce que tu as quelque chose en tête comme ça ? Sujet de la femme, de la santé paludienne ?
- Speaker #0
Je pense qu'il y a des choses sur lesquelles on a vachement progressé qui est quand même Le fait de parler de la santé pelvienne d'un point de vue mécanique, d'un point de vue dysfonction, ce n'est pas encore super, super libéré de parler de la fonction sexuelle. C'est vrai. J'avais eu l'occasion d'enregistrer un podcast avec... J'ai mangé son nom, ça ne va pas être bien du tout, mais vous allez le retrouver pour le mettre en fin d'épisode. Elisa, qui est à Paris, qui est spécialisée en... en santé pelvienne et sexuelle. Et je m'étais dit, mais en fait, on est à des années-lumières de parler de ça naturellement. Donc, je pense que ça va faire son bout de chemin. Et puis, il faut que ce soit verbalisé par des gens pertinents. Qui en parlent simplement, qui en parlent avec une bonne connaissance. Donc, je pense que c'est des choses qui méritent d'être approfondies. Je me souviens qu'on avait fait un pot de... pendant l'enregistrement du podcast avec elle je lui avais dit que presque c'était moi qui n'étais pas la plus à l'aise pour l'enregistrer sur ce sujet alors que ma fille m'annonçait le jour même que le jour de ses 18 ans avec sa meilleure copine elle s'offrait un sextoy Et là, je me suis dit,
- Speaker #1
waouh ! Ça fait beaucoup !
- Speaker #0
Et en même temps, je ne pouvais pas ne pas m'empêcher de me réjouir qu'elle me dise ça et qu'elle s'achète un sex-toy.
- Speaker #1
Et qu'elle soit à l'aise de te le dire.
- Speaker #0
Et puis qu'elle me dise que je suis allée dans un magasin et puis la dame était trop sympa. Elle m'a dit que pour les premiers, ça, c'était super. Mais yes !
- Speaker #2
Cool !
- Speaker #0
Donc ça, c'est peut-être des choses qui vont encore changer. Mais j'ai envie d'un peu de poésie, puis d'un petit peu de finesse dans le sujet.
- Speaker #2
Mais c'est vrai que c'est bien à approfondir. Et c'est marrant ce que tu dis quand tu racontes cette anecdote et que tu es presque mal à l'aise alors que tu te trouves dans le fond que c'est génial. On s'était fait cette réflexion avec Laura aussi parce qu'on a accompagné des femmes qui ont justement des douleurs au moment de leur sexualité. Et en fait, dans les bilans de parler de ça, tu gardes un cadre médical. Et même dans ce cadre-là, tu te dis toujours « t'entres dans l'intimité de la femme en posant ces questions-là » . Et en fait, quand elle nous disait « ah, ça va mieux » , j'ai eu de nouveau des relations sexuelles avec mon conjoint et tout. Et en fait, nous, on était super contentes parce que on se réjouit que nos patientes aillent mieux. Et après, en regardant un peu la situation, on se disait, c'est quand même drôle de se réjouir autant qu'une autre femme et des relations sexuelles. Et ça nous a mis un peu dans une position d'inconfort alors que la situation est vraiment chouette parce que la patiente progresse. Ça, c'est quelque chose qu'il faut qu'on approfondisse aussi. Chouette, on note. Dernière question. C'est une question qu'on aime bien faire, bien poser. Est-ce que tu as une anecdote, soit dans ta pratique pro, soit dans ta pratique sportive, au sujet de la santé pelvienne ? Quelque chose qui est soit marquant, impactant ou qui t'a fait rire, que tu voudrais partager pour tous ceux et celles qui nous écoutent à l'aise ?
- Speaker #1
Je crois que je me suis spoilée un peu avec les règles, c'est ça ?
- Speaker #0
Oui, je pense que c'est ça qui... Alors, ce n'est pas... l'anecdote du siècle. Mais je me souviens arriver... En plus, c'était en autosuffisance, donc t'as rien dans ton sac, quoi. Et il y avait quand même un physiothérapeute et une infirmière qui étaient là. Et je me suis dit, on va y aller, période !
- Speaker #2
On va y aller,
- Speaker #0
période !
- Speaker #2
Alors du coup, comment t'as fait ? Ils avaient ce qu'il fallait ? Ouais,
- Speaker #0
ils avaient tout ce qu'il fallait.
- Speaker #2
Ok, d'accord. Donc les filles, si ça vous arrive aussi...
- Speaker #0
Ne vous inquiétez pas, ils auront tout ce qu'ils ont.
- Speaker #1
Ils auront tout ce qu'ils ont.
- Speaker #2
Très chouette. Merci beaucoup, Florence, en tout cas. C'était un plaisir.
- Speaker #1
Oui, totalement. Où est-ce qu'on peut te retrouver ?
- Speaker #0
Eh bien, sur les réseaux, assez facilement. Sur Insta ou sur LinkedIn.
- Speaker #1
Instagram, c'est ?
- Speaker #0
F.Morisseau.
- Speaker #1
OK, trop bien.
- Speaker #2
On va vous mettre tout ça en description. Merci encore. Merci à vous aussi d'être restés avec nous tout le long de cet épisode. On espère que ça vous a plu et on vous retrouve très vite.