- Namissa
Ennu vient du mot Akan en Afrique de l'Ouest, qui veut dire le cinquième enfant. Quand on a un cinquième enfant, on l'appelle Ennu. Mais je ne pouvais pas déposer la marque Ennu, parce que ça ressemblait à d'autres marques en termes de son ou en termes d'écriture. Donc on m'a dit, écoute, si tu veux déposer la marque, il va falloir que tu rajoutes autre chose. Et donc, Dium veut dire qui baigne dans la lumière. divine ou qui est illuminée, on va dire. Donc, c'est le cinquième enfant qui est illuminé. Et ensuite, il fallait aussi s'assurer que je puisse avoir le Inudium.com.
- Ramata
Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo, je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai hésité à ma première Fashion Week en Afrique. Et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Rand Sakseri. Ramissa est la fondatrice de la marque de beauté Enidium. Enidium est une marque de skincare qui a la particularité d'allier des ingrédients africains traditionnels et les dernières avancées de la chimie cosmétique. La marque propose des produits uniques adaptés aux peaux noires et à toutes les autres. Je l'ai arrêtée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de son parcours et des challenges qu'elle rencontre dans le développement de sa marque de beauté. Bienvenue Ramissa, comment vas-tu ?
- Namissa
Bonjour, je vais très bien. Merci de m'avoir invitée, Ramata.
- Ramata
Avec plaisir. C'est moi qui te remercie d'avoir accepté mon invitation. Écoute, on va commencer cette interview comme je le fais à chaque démarrage du podcast. Je vais te demander de te présenter.
- Namissa
D'accord. Alors, je m'appelle Samisa Gzéry. Je suis tchadienne. Je vis en Afrique. Et voilà. Il y a sept ans à peu près, j'ai vu qu'il y avait un manque de produits cosmétiques élevés qui soient disponibles sur le continent, en Afrique. Et c'est suite à ça, de fil en aiguille, que j'ai fini par créer Inudium. Et pour ça, j'ai eu à étudier la formulation, j'ai eu à étudier... l'aromathérapie et ensuite j'ai trouvé un laboratoire avec lequel j'ai collaboré qui est basé en Afrique du Sud, dont nos produits viennent d'Afrique du Sud. Et voilà, j'avais fait mes études à Paris, donc j'ai fait de la compta et après j'ai fait des études de business international avec option marketing sur Paris. Et voilà, j'ai commencé Inudium je dirais assez tard. Dans ma vie, on vivait Ausha avec mon mari et ma famille. Et ensuite, on s'est déplacé un peu partout. On a voyagé au Moyen-Orient, au Bénin. Et c'est au cours de ces voyages-là que j'ai eu souvent l'occasion de tomber sur des produits très intéressants qui répondaient à mes besoins, où j'avais des gros problèmes de manque de confort de la peau. parce que je vivais souvent dans des conditions assez difficiles, assez arides, que ce soit en Afrique, que ce soit Ausha, où il peut faire sec et chaud, ou dans le désert, quand on a vécu en Arabie Saoudite, à Dubaï par exemple. Et donc voilà, c'est au retour, quand on est venu s'installer au Bénin, que je m'étais dit, comment je vais faire pour pouvoir trouver ces produits-là ? Ces petites pépites que j'avais aussi trouvées en voyageant aux États-Unis, en France, etc. Et je m'étais dit, tiens, il y a vraiment un manque de choix. Et ça a généré, ça a suscité une vraie frustration de ma part en me disant que c'est quand même incroyable qu'il y ait si peu d'offres en termes de soins fabriqués en Afrique, disponibles chez nous et qui répondent à nos besoins et aussi à nos besoins climatiques.
- Ramata
Merci pour cette introduction qui nous a fait voyager à travers différents pays du continent et également à l'extérieur du continent. Et on comprend bien avec ce que tu viens de nous partager ce qui a été à la genèse de la création de ta marque de beauté. Donc, ce que tu nous expliquais, c'est qu'en termes de background, à la base, toi, tu n'avais pas forcément travaillé dans le secteur de la beauté avant de créer ta marque.
- Namissa
Non, pas du tout. J'avais travaillé, j'avais fait du marketing et ensuite j'ai travaillé, quand j'étais encore Ausha, j'ai travaillé pour des sociétés de téléphonie mobile, donc ça n'avait absolument rien à voir. Et c'est quand j'avais commencé à faire mes recherches, à me poser des questions, que j'ai découvert qu'en fait il était possible de créer une marque cosmétique, parce que j'avais toujours imaginé, moi, enfin je ne me suis même pas vraiment posé la question. J'ai toujours cru qu'il fallait être dans des grands laboratoires comme L'Oréal pour pouvoir avoir accès à la possibilité de lancer sa propre marque cosmétique. Et c'est en faisant des recherches que j'ai trouvé que des personnes comme tout le monde... Quel que soit le background, on pouvait décider de lancer, travailler avec des laboratoires et créer des formules, lancer des formules ou utiliser des formules déjà existantes aussi. C'est ce qu'ils font. Il y a des laboratoires qui ont des formules, j'appelle ça les formules tiroirs. Ils ont plein de formules déjà prêtes et les gens viennent, ils disent bon voilà, je veux faire quelque chose qui est un peu, je ne sais pas moi, fusée à la rose. Donc ils vont un peu manipuler, changer quelques ingrédients et voilà, vous lancez une marque. Comme ça. Et donc moi je voulais aller plus loin, je voulais comprendre comment ça allait, comment on créait les formules. Et c'est comme ça que j'ai décidé de me former dans la formulation cosmétique, d'avoir un vrai diplôme, d'avoir étudié la stabilité, la préservation, la création de briefs. Quand on veut créer une marque, quand on veut créer des produits, il y a un brief. qui nous est présenté par le laboratoire, qui nous demande « qu'est-ce que vous voulez faire ? » « Qu'est-ce que vous voulez apporter ? » « Qu'est-ce que vous voulez changer ? » Et j'ai aussi étudié l'aromathérapie, parce que je me suis dit « tiens, il y a souvent des huiles essentielles et des senteurs dans les produits cosmétiques. » Mais petit à petit, en étudiant et en faisant beaucoup de recherches, j'ai fini par comprendre… Déjà en étudiant l'aromathérapie, on finit par comprendre que les huiles essentielles ont leurs limites. Beaucoup d'entre elles sont pleines de propriétés, c'est indiscutable, mais pas nécessairement toujours dans les soins du visage ou dans des peaux exposées au soleil ou à des conditions assez difficiles, assez arides. parce qu'elles peuvent être phototoxiques, elles peuvent être sensibilisantes. Donc il y a vraiment des limites, il y a des indications et des règles à respecter. Et finalement, l'excès d'utilisation, l'utilisation répétitive de produits qui ont beaucoup de parfums, beaucoup d'huiles essentielles, peuvent créer des inflammations, peuvent sensibiliser la peau. Donc finalement, c'est un élément que j'ai étudié, que j'ai adoré. mais que j'ai retiré complètement de mes briefs pour créer mes produits, sur le travail de mes produits. Je les ai complètement écartés. Je pourrais les réintroduire dans d'autres types de formules, mais pas pour les soins pour le visage. Alors,
- Ramata
on se rend compte que toi, tu as vraiment cherché à développer une expertise dans le domaine pour pouvoir être à même de créer ta marque. Quand tu as eu cette idée de création de marque, tu avais une idée de créer... un produit spécifique pour répondre à un besoin ou tu avais déjà une ambition de créer une gamme avec plusieurs produits différents ?
- Namissa
Oui, j'avais déjà cette ambition-là parce que parce que tout... Oui, j'avais déjà préparé ça parce que bon, après, quand on étudie la formulation cosmétique, il nous aide aussi à travailler l'aspect, on va dire, entrepreneurial. de... dans ce qui est de la cosmétique. Donc ils vous demandent qu'est-ce que vous voulez faire ? Est-ce que vous voulez juste apprendre à formuler pour faire des petits produits, pour les vendre comme ci comme ça ? Ou vous avez des vraies ambitions internationales ? Et là c'est vrai que... Quand vous proposez qu'un produit, des fois il est un peu difficile d'avoir accès à des retailers, à des revendeurs, parce qu'ils ont souvent tendance à demander au minimum deux, trois produits. Et de toutes les façons, j'avais déjà une vision globale, je savais déjà que je voulais une gamme complète. Donc on a développé plusieurs formules. Des sérums, des crèmes, une crème solaire, des produits pour le corps, des nettoyants que l'on pouvait utiliser seul, que tout le monde pouvait intégrer dans une routine déjà existante ou alors créer sa routine avec les produits Enidium de A à Z. Voilà, je débrouille.
- Ramata
Donc, du coup, toi, dès le départ, au moment du lancement, tu avais déjà une gamme complète qui pouvait à un moment donné… rentrer en boutique avec un meuble ou un présentoir Enodium qui présenterait différents produits et pourquoi pas permettre d'avoir une routine boutique Enodium avec plusieurs produits de la même gamme.
- Namissa
Exactement, j'avais déjà une vision claire de ce que je voulais faire. C'est-à-dire que je voyais Enodium dans les plus beaux magasins d'Afrique, d'Europe, d'Asie, d'Amérique. même si on est encore loin et qu'on est au début, il fallait que j'ai cet objectif-là. Il faut avoir cet objectif-là quand on est entrepreneur, se dire « qu'est-ce que je veux accomplir ? » Et je veux pouvoir créer des produits premium en Afrique de très haute qualité, en utilisant des ingrédients de très haute qualité, en alliant nos connaissances et en utilisant nos plantes et nos botaniques. plantes traditionnellement utilisées, mais qui sont aujourd'hui qui ont été renforcées, élevées grâce à des techniques d'extraction de pointes, et donc ces extraits-là à d'autres actifs aussi de pointes de dernière génération, dont par exemple les fûts truvés, ou des complexes de céramide, ou par exemple le bêta-glucan qu'on utilise à la place de l'acide hyaluronique. Donc, j'avais déjà une vision claires et de ce que je voulais utiliser et de ce que je voulais proposer en termes de différenciation et en termes de routine.
- Ramata
Est-ce que tu peux nous décrire un peu les produits de ta gamme ? Alors, je pense, sans forcément détailler chacun des produits, mais en tout cas, dans le skincare, quels sont les produits phares, j'ai envie de dire, de la marque EmuDiamant ?
- Namissa
Voilà, pour le moment, ce qu'on a fait, c'est qu'on a commencé par trois produits, donc une crème solaire, qui est pour moi le produit le plus important de toute routine, pour toutes les couleurs de peau. C'est la clé de tout, une crème solaire. Donc c'est vrai que c'est un challenge parce qu'il y a très peu de... petites marques et de marques niches qui commencent par lancer les crèmes solaires. Elles sont assez difficiles et assez complexes à formuler, à stabiliser. Donc c'était un gros risque, mais c'était très important, surtout pour toutes les peaux d'ailleurs, et encore plus pour nous qui vivons dans des pays à très forte exposition solaire, d'avoir une protection solaire, quelle que soit la pleure. J'insiste sur ça, c'est-à-dire même les peaux foncées bénéficient et doivent utiliser, les personnes aux peaux foncées doivent utiliser une crème solaire. Et c'est quelque chose qui a été longuement réfléchi, longuement développé avec mon laboratoire, qui m'a dit qu'il faut vraiment que tu travailles à promouvoir l'utilisation de crème solaire, même pour les peaux foncées, même pour les peaux noires. En Afrique, c'est crucial. Rien ne marche à côté. Et on viendra de manière plus détaillée du pourquoi. Rien ne peut marcher réellement sans avoir, sans introduire une crème solaire dans sa routine. Ensuite, il y avait une crème barrière. Donc notre crème essentielle, elle est essentielle. Pourquoi ? Parce qu'elle associe des actifs réparateurs pour améliorer la santé, le volume de l'épiderme, c'est-à-dire la repulper, la rendre plus confortable. mais elle a cette spécificité de contenir un complexe de céramides. Et ce complexe-là, les céramides, sont un élément que l'on peut comparer, par exemple, à du ciment, on va dire. Dans notre peau, nous produisons déjà des céramides. Mais quand on a la peau foncée, on en produit moins. Et ces céramides-là permettent de sceller les cellules de la peau et de créer... C'est comme si vous avez une maison avec des briques, mais que vous n'avez pas de ciment pour lier ces briques-là. Donc, ce qui est à l'intérieur de la maison peut sortir, ce qui est à l'extérieur de la maison peut rentrer, parce que vous avez juste des briques, mais vous n'avez pas de liant. Et ce liant-là est indispensable pour préserver la barrière de la peau, pour préserver l'hydratation de la peau. et pour bloquer la pénétration d'éléments extérieurs nocifs dans la peau. Donc c'est un élément crucial dont on a tous besoin, et particulièrement les peaux foncées. Donc c'est aussi une crème anti-inflammatoire, donc on a mis du centella qu'on a associé avec par exemple du calendula et de l'arnica, et de la glycérine, parce qu'ils sont anti-inflammatoires. calmante parce que justement les effets aujourd'hui auxquels on est exposé qui affectent notre peau, c'est les facteurs extérieurs. La pollution, le soleil qui crée un stress oxydatif qui crée de l'inflammation. Donc on a besoin pour avoir une peau en bonne santé, pour qu'elle soit résiliente, de la renforcer déjà à ce niveau-là. renforcer déjà la fonction elle-même de la peau qui est de nous protéger, donc de venir en soutien à la peau. Et ensuite, on a créé une crème pour le corps qui allie des actifs innovants raffermissants avec un mélange d'extraits de plantes qui ont été cliniquement testés pour raffermir, lisser et aussi la réparer, la doucir. Et voilà, ce sont les trois premiers produits avec lesquels on a commencé, qui sont aussi facilement intégrables dans n'importe quelle routine. Ils sont sans parfum, sans huile essentielle. Et donc, si par exemple quelqu'un adore utiliser des sérums avec du rétinol qui peut être sensibilisant pour la peau, cette crème-là peut être utilisée. comme base, la crème essentielle, la crème barrière, parce que justement, elle n'a pas de parfum, elle va être anti-inflammatoire, elle va être calmante. Donc on va très bien travailler par exemple avec un rituel qui inclut des actifs comme le rétinol, aujourd'hui il y a beaucoup de gens qui sont très friands de ces acides comme l'acide glycolique, etc., qui sont exfoliants. et qui, quand ils sont utilisés un peu trop régulièrement, peuvent sensibiliser aussi la barrière de la peau. Donc c'est vraiment une crème qui est facile à utiliser dans n'importe quelle routine. Pareil pour la crème pour le corps, elle est légère. Nos textures sont légères parce qu'on veut pouvoir aussi les utiliser en Afrique. Il fait chaud. Beaucoup de ces crèmes qu'on importe sont souvent très riches parce que pas développées pour nos conditions climatiques. Donc il était très important d'apporter aussi cet élément-là, de tenir compte de l'humidité, de la chaleur, pour créer des textures agréables à utiliser aussi en Afrique, mais tout en restant très hydratantes, très protectrices. Et voilà, et la crème solaire qui est absolument indispensable, parce que sans elle, tout ce que vous allez utiliser sera en vain. Tous les investissements que vous allez faire, c'est-à-dire acheter des sérums pour, par exemple, un problème d'hyperpigmentation ou un problème de ride, le soleil cause 80% des dommages de la peau. Les UV causent 80% des dommages de la peau visibles. L'hyperpigmentation, la perte en élasticité, la perte en collagène... les UVB vont endommager aussi les UVA, mais les UVB vont endommager l'ADN. Il y aura un affaissement du collagène qui sera attaqué. Ça va provoquer des rides prématurées. Donc, une crème solaire va servir de bouclier et de, j'aime bien l'appeler un peu comme une garantie, une assurance pour que votre rituel après, c'est-à-dire votre routine qui va intégrer un produit anti-tâche ou anti-rides, soit efficace, parce que vous n'allez pas laisser le soleil provoquer ou exacerber ces problèmes-là.
- Ramata
Très bien, on sent que tu es passionnée par le scripteur, un niveau de précision dans les explications des spécificités de chacun des produits et comment tu les as réfléchis. Donc, aujourd'hui, on sent bien que toi, tu as pris du temps à formuler, à identifier quels étaient les besoins et quel était le type de produit que tu voulais proposer et à qui. En termes de distribution, en termes de vente, quelle a été ta stratégie ?
- Namissa
Ma stratégie était, j'avais vu, déjà, pour pouvoir s'internationaliser, c'est pas facile dans le sens où chaque région a ses propres standards. Donc, par exemple, vous allez avoir des régulations. Les États-Unis vont avoir leurs propres régulations, l'Union européenne va avoir ses propres régulations. L'Asie aussi, le Japon va avoir des régulations différentes, la Chine. Donc quand on veut s'internationaliser, ma stratégie était de dire quelle était déjà la certification la plus difficile à obtenir, la plus stricte et la plus respectée. Et c'est la certification européenne. Peut-être parce qu'elle a connu plusieurs pays, mais en tout cas, c'est les plus respectés. Donc quand on a la certification européenne, on peut déjà distribuer parce que j'avais déjà l'envie de m'internationaliser et donc de commencer par l'Afrique, mais aussi l'Europe où il y a une grande diaspora et beaucoup de personnes issues de la diversité et qui pourraient aussi bénéficier de ces produits-là qui ont été aussi pensés pour eux et pour toutes les peaux d'ailleurs. Mais voilà, ma stratégie était de me dire, je vais obtenir donc la certification comme quoi mes produits passent par un contrôle très poussé pour s'assurer que chaque ingrédient, chaque formule est bien conforme à leur nombre de sécurité. Et pareil pour la crème solaire, on l'a testée pour certifier que c'était bien une crème solaire. donc qu'elle a un SPF de 32, même si on expose que c'est un SPF 30, mais elle a un SPF de 32, donc on doit respecter des normes ISO européennes très strictes. Et donc voilà, je savais que je voulais toucher le marché africain et le marché européen, et après le marché américain, on va dire, qui est un peu moins strict. Vous pouvez vendre aux États-Unis sans avoir à suivre... Ils imposent de plus en plus de régulations maintenant aux États-Unis, le FDA, donc les produits par exemple, mais le processus est beaucoup moins complexe. Ils ont besoin de savoir... Vous devez enregistrer vos produits dans un système présent aux États-Unis pour ceux qui veulent importer des produits, mais la certification européenne est beaucoup plus poussée, beaucoup plus profonde et beaucoup plus rassurante. Donc, c'est comme ça que j'ai commencé. Donc, aujourd'hui, on est effectivement en Afrique, bientôt en Belgique et on est aussi présent aux États-Unis.
- Ramata
Quand tu dis que vous êtes présent en Afrique, est-ce que tu peux nous citer des points de vente ou des pays dans lesquels on peut retrouver la marque ?
- Namissa
Oui, on est à Dakar, au Garden Concept Store. et on est en discussion avec un autre magasin et d'autres boutiques sur Dakar. A Bijon, on est au Kinty Spa. Au Nigeria, on est à Lagos, à Beauty Hut Africa. Aux États-Unis, on est à Los Angeles, donc on est en boutique à Los Angeles dans la boutique qui s'appelle AMP Beauty et on est sur Target.com. Et on est aussi disponible, on va dire, en France sur Amazon.fr, en Europe on est sur Amazon. Et en Afrique du Sud, bientôt on va commencer la distribution physique en boutique et aussi... par une plateforme qui s'appelle Techelot, qui est similaire à Amazon, et qui distribue et qui revend des produits sur toute l'Afrique du Sud et dans la sous-région aussi. Donc petit à petit, on essaie de s'étendre. Très bien.
- Ramata
C'est quoi un peu les perspectives d'avenir en termes de distribution ? Ce que je n'ai pas demandé aussi, c'est est-ce que du coup c'est possible d'acheter en ligne ? Si jamais on ne peut pas accéder à ces différents points de vente sur lesquels je suis présente ?
- Namissa
Oui, c'est possible de les acheter en ligne, bien sûr. Mais la particularité des soins de la peau, c'est que les gens ont souvent tendance à avoir envie de les toucher, de les tester. Et donc, je suis en train de préparer, si vous voulez, un événement marketing avec Bossema. Ils vont recevoir les produits et ils seront disponibles à leur communauté pour venir tester les produits. Mais sinon, oui, absolument, ils sont disponibles en ligne sur le site internet inujam.com.
- Ramata
Très bien. Donc là, on va toutes les informations normalement pour pouvoir acheter des produits, les tester, les découvrir. Aujourd'hui, en termes de perspectives, si on parle de Enneudium dans quelques années, quels sont les points de vente ou les lieux dans lesquels tu aimerais qu'on puisse retrouver la marque ?
- Namissa
Oui, je serais ravie d'avoir une opportunité, par exemple, si on arrive à se développer. à développer plus de produits et qu'on arrive à pénétrer par exemple Sephora, ce serait quand même super. Aux États-Unis, on est sur target.com mais on est disponible en ligne et c'est de pouvoir aussi être dans les boutiques comme Bloomingdale's par exemple. On est en train de travailler pour être sur Bloomingdale's.com mais d'être en boutique. et de pouvoir offrir la possibilité de vraiment vivre une expérience, c'est-à-dire toucher les produits, les tester, même s'ils n'ont pas d'huile essentielle. On a utilisé des beurres qui donnent une légère senteur, si vous voulez, par exemple le beurre de Moabi, qui a une odeur de caramel un petit peu, qui fait qu'il y a une petite senteur, mais vraiment d'avoir une expérience sensorielle des produits, c'est très important. Et éventuellement, oui, pourquoi pas avoir des boutiques plus tard inudium et offrir des soins sur place, offrir des produits et vraiment développer la gamme sur autre chose que la cosmétique ou le solaire, peut-être les cheveux, peut-être les compliments, parce qu'il y a vraiment des... Il y a en Afrique la possibilité de créer des tisanes, des thés, des compléments alimentaires grâce justement à ces plantes et ces fruits qui sont absolument des sources absolument extraordinaires en composants anti-inflammatoires, en composants qui ont des propriétés antioxydantes extrêmement bénéfiques pour la santé, pour la fourche. Donc oui, je vois les choses en grand maintenant. Maintenant, il faut faire le chemin petit à petit, petit à petit. Mais déjà commencer à faire connaître. Et par exemple, un événement comme l'événement que j'ai connu, que j'ai découvert d'ailleurs grâce à toi à Boussouma à Lille, ça va être déjà une introduction en France et les gens pourront venir de Belgique les tester. Et après, on va pouvoir communiquer sur... le lancement à Bruxelles d'Inglium. Donc oui, voilà.
- Ramata
Très bien, mais il faut envoyer des messages à l'univers. Oui,
- Namissa
absolument, absolument. Oui, ce serait extraordinaire aussi de pouvoir être distribué en Asie, en Australie, partout. C'est-à-dire que ça reste un business quand même. Donc le business va là où... Là où les opportunités se présentent, en Amérique latine, pourquoi pas ? Parce qu'après tout, en Afrique, on a bien des produits qui viennent d'Europe, des États-Unis. Donc maintenant, vous allez à Beauty Hut, par exemple, à Lagos, ils distribuent aussi des marques sud-coréennes. Donc pourquoi pas inverser cette tendance-là et commencer à exporter de l'Afrique qui montrait notre potentiel, notre savoir-faire. et de l'innovation, parce qu'apporter des produits grâce à ces actifs-là, ces extraits de plantes qui sont avancés, parce que ce n'est pas juste des extraits de plantes comme ça, c'est-à-dire qu'on utilise vraiment des technologies de pointe qui vont cibler des molécules clés de ces plantes-là. Donc quand on utilise par exemple notre extrait de Baobab, Quand on utilise l'extrait de Kijelia, il est testé cliniquement, il est extrait pour une fonction très ciblée. Le Kijelia va avoir une action antioxydante, anti-inflammatoire, mais aussi raffermissant. Le Baobab est riche en vitamine C. Donc il y a vraiment de quoi surprendre le monde entier et montrer le potentiel. est absolument extraordinaire qu'il y a sur l'Afrique et ce qu'on peut créer, ce qu'on peut apporter, donc tout le monde peut bénéficier.
- Ramata
Je suis complètement alignée avec toi par rapport à cette vision qu'il n'y a pas de raison qu'on... En tout cas, qu'il est important aujourd'hui d'avoir des marques made in Africa avec des ingrédients africains qui vont s'exporter à travers le monde et que ça se passe dans ce sens-là aussi. En termes de communication, pour faire connaître ta marque, tu as... Comment est-ce que tu travailles ?
- Namissa
Je travaille avec une agence pléaire, Anna Touré, qui est basée en France, au Sénégal, de même Côte d'Ivoire et à New York, et donc qui nous a permis d'avoir des articles, par exemple dans El Codivoire, dans Naïf Magazine. On a fait un très bel article, c'est un très beau, un très beau, un gros magazine de... Comment on appelle ça ? Oui, pratiquement comme un livre. C'est une très belle publication. On a des articles avec des très jolies photos. Nous avons aussi Afropolitane. On a travaillé avec Jeune. On a travaillé avec Ayana Magazine. Et on va continuer sur ça. Et on a aussi une agence qui s'occupe des réseaux sociaux. Et là, je vais commencer petit à petit à un peu me mettre sur TikTok et à essayer de filmer. des vidéos pour justement partager Inudium, parler d'Inudium, expliquer un peu ce qu'on fait et les bienfaits de notre mission qui est de développer la résilience de la peau justement, de la renforcer pour qu'elle soit en meilleure santé. Et donc voilà, on a d'autres parutions qui vont avoir lieu, et les réseaux sociaux, on est sur Instagram. sur TikTok et on a aussi une chaîne YouTube. Donc, voilà.
- Ramata
Très bien. Écoute, de toute façon, moi, je mettrais en note de bas de l'épisode les liens vers le compte Instagram, le compte TikTok s'il existe, et le site Internet, de façon à ce qu'entre tous les auditeurs puissent aller directement découvrir la marque. Toi, aujourd'hui, en termes de consommateurs, est-ce que tu as une majorité de personnes à peau noire ou est-ce que c'est plutôt varié ? puisque effectivement tu as un discours qui est très, un narratif qui est très orienté par rapport à la frite, mais pour autant tes produits sont adaptés pour tout type de peau. Donc comment ça se traduit au niveau de tes ventes ?
- Namissa
C'est assez mixte. C'est assez mixte, oui. Par exemple, sur AMP Beauty, c'est vrai que c'est une boutique... qui est spécialisé dans les marques BIPOC, c'est-à-dire les marques de personnes de couleur. Donc, ils attirent beaucoup de gens de la diversité. Donc, je pense que pour le moment, je n'ai pas vraiment des statistiques. Et ce n'est pas vraiment ce que j'ai cherché pour le moment à savoir. C'est vraiment pour le moment, le plus important, c'est de pouvoir les mettre à disposition pour que les gens puissent les tester. avoir une expérience sensorielle, par exemple, à Los Angeles, mais je pense que leur clientèle est assez variée, par exemple. Mais oui, sur Dakar, bien sûr, en archéologie, c'est en majorité des gens de couleur.
- Ramata
Après, c'est important de préciser que les produits, en tout cas, ils n'ont pas de couleur, si on peut dire. Ils sont vraiment à tout type de peau. Toi, aujourd'hui, en termes d'inspiration ou de concurrence dans le secteur de la beauté, est-ce que tu regardes déjà et en tout cas, quelles sont les marques qui t'inspirent ? Quels sont les produits ou les techniques ? Toi, tu peux te dire, il y a une success story qui est inspirante pour moi et c'est ce que j'aimerais faire demain.
- Namissa
Oui, bien sûr, bien sûr. Ce ne sont même pas des marques concurrentes. C'est parce que chacun est différent. Et les gens ont toujours... Plein de marques différentes dans leur douche, dans leur beauty bag. Dans son vanity, on a toujours plein de marques des plus chères ou moins chères, des produits pharmaceutiques, aux huiles très simples. Donc il n'y a pas vraiment de notion de concurrence. Il y a de toutes les manières, dans chaque salle de bain, tout le monde peut vous citer au minimum 10 marques peut-être. des savons différents, ça va du savon d'auve à peut-être un sérum, je ne sais pas moi, Clarins, des rouges à lèvres Sephora, etc. Donc c'était plutôt, j'ai vraiment été inspirée par pas mal de marques, donc des marques les plus connues comme Drunk Elephant, comme Dr. Stern, comme Ouai. qui n'est pas du tout une marque de cosmétiques, mais qui font du haircare. J'étais aussi bien inspirée par leur innovation, la manière dont ils se différencient, mais aussi par leur identité visuelle, c'est-à-dire comment bâtir une marque. Et une marque va au-delà juste des ingrédients, parce que quand vous avez fini de parler des ingrédients, alors... ou d'un ingrédient, si vous êtes porté par exemple, je ne sais pas, tout à l'heure j'avais cité l'exemple de quelqu'un qui voudrait lancer des produits à base de rose, une fois que vous avez fini de parler de la rose, vous parlez de quoi ? Donc il fallait apporter autre chose, et toutes ces marques créent une véritable communauté, des fans, des gens qui les suivent. Et ça, c'est en créant une vraie marque, une vraie identité visuelle, en offrant des produits qui leur sont propres, qui répondent à des besoins qu'ils ont ciblés eux-mêmes, et qui se différencient comme ça, et qui peuvent attirer des personnes différentes. Donc chacun a son propre style. passé un certain nombre de temps, vraiment des années à étudier et à voir comment déjà en 2017, quand je commençais à me poser des questions, ça peut être une petite marque comme L'Instrum, par exemple, qui était spécialisée dans les huiles essentielles. À l'époque, quand j'étudiais l'aromathérapie, je regardais les marques qui étaient très portées sur l'aromathérapie, qui utilisent beaucoup d'huiles essentielles. qui vont décider d'avoir, par exemple, que 5, 6 produits, pas plus. Ils ne veulent même pas aller plus loin à des marques comme Drunk Elephant, qui a commencé avec quelques produits et qui aujourd'hui se développent et a lancé des produits pour les cheveux, des produits pour le corps, et de voir comment leur histoire se développe, comment ils ont commencé. et où est-ce qu'ils en sont aujourd'hui ? Et quand vous lisez beaucoup, parce que je suis bien sûr au fil de ce qui se passe dans l'industrie cosmétique, je lis beaucoup d'articles, et on découvre quels sont leurs objectifs. C'est toujours la diversification, dans le sens où ils vont aussi s'exporter, parce qu'ils connaissent un réel succès chez eux, surtout aux États-Unis. Par exemple, la marque Dr. Stern, qui est vraiment dans le Uberlux et qui a commencé avec une ou deux crèmes et qui aujourd'hui est distribuée partout au Moyen-Orient, en Afrique du Sud, je veux dire en France, aux États-Unis. Donc, j'étudie leur formule, j'étudie leur histoire, je regarde comment ils s'adressent aux gens, comment ils parlent aux gens, comment ils s'adressent à leur communauté, comment ils ont développé leurs réseaux sociaux. Qu'est-ce qui me... plaît, pourquoi je voudrais, par exemple, je me pose la question, pourquoi je voudrais acheter ce sérum-là chez telle marque, cette crème chez telle marque. Donc, c'était vraiment des sources d'apprentissage pour moi. C'était des... Comme tu l'as dit, c'était vraiment des... Il y a vraiment beaucoup de marques très inspirantes qui ont commencé petites et c'est ça qui est génial, c'est qu'ils vous permettent de croire à votre rêve. parce qu'ils l'ont réalisé eux-mêmes. Et si on ne teste pas, si on ne se lance pas, si on n'ose pas, ce n'est pas possible. Si elles ont réussi, c'est parce qu'elles ont joué. Elles ont joué, elles ont fait le pari, elles ont cru à leur histoire, et voilà, elles ont créé des communautés. C'est ce qui est important, et c'est ce que toutes les marques doivent faire, les marques africaines. On doit... Parler, s'adresser aux gens de manière à les attirer, à développer cette communauté-là de fans, de clients récurrents, parce qu'ils ont testé les produits, parce qu'ils les ont aimés, parce qu'ils font confiance. Oui, je ne vois même pas de la concurrence. À chaque fois que je vois quelque chose de différent, je me dis, « Tiens, pourquoi ça m'attire ? Pourquoi ça a attiré mon regard ? Pourquoi ça a attiré mon attention ? Pourquoi j'ai passé autant de temps à aller de la première page de leur site internet, au blog, à la manière dont ils connectent leurs formules, comment ils connectent, comment ils arrivent à développer une routine ? » Donc, ça va commencer avec le sérum, le nettoyage, ça va aller jusqu'au complément alimentaire. alimentaire jusqu'au tisane. Et j'adore ça, j'adore que ce soit holistique. Et c'est ce que je souhaite pouvoir développer dans le futur pour une vie.
- Ramata
Très bien, on sent que tu as beaucoup d'ambition pour cette marque. Est-ce que tu dirais à toi ce que tu as raconté au départ, j'ai envie de revenir dessus, sur ton parcours. C'est un background avec une expertise marketing, comptabilité, et puis tu es allée te former sur l'aromathérapie et sur la formulation. Du coup, toi, aujourd'hui, cette expertise marketing, business, comptabilité, tu penses qu'elle a... Tu t'en sers toujours, c'est vraiment quelque chose qui est clé dans la manière dont tu développes et tu gères ton entreprise ?
- Namissa
Si, si, absolument. Parce que justement, quand on étudie le marketing, on va dire le marketing, c'est un moyen de faire connaître et de pouvoir avoir les éléments clés pour attirer les gens pour vendre un produit. présenté de manière très simple. Donc je comprends l'importance de tous ces éléments-là que j'ai dû travailler, que j'ai dû construire, que ce soit le packaging, le site internet, la qualité des photos, le message, le copywriting, les gens avec qui j'ai travaillé, qui m'ont aidé à trouver les mots, parce que c'est pas toujours évident, et comme j'ai un peu J'ai fait ça toute seule, j'avais besoin d'aide. Donc j'ai travaillé avec des gens qui ont compris que je cherchais vraiment à créer quelque chose de différent, d'impactant. Je ne cherchais pas spécialement à créer une marque qui dit tout de suite et tout le temps c'est africain, c'est africain, ou par exemple utiliser un packaging noir ou marron, comme ce qu'on a toujours tendance à imaginer. d'une marque qui est fabriquée en Afrique, on voit les choses de manière toujours assez sobre, noir, marron, et en fait, non, je voulais de la couleur, je voulais du peps, parce que c'est ce qu'il y a en Afrique, c'est ensoleillé, c'est coloré, c'est vivant, c'est diversifié. Donc, c'est pour ça, par exemple, j'ai mis ce gradient de couleurs qui représente que vous alliez du Maroc, des marchés du Maroc, quand vous voyez ces couleurs dans les sous que vous passez par la région subsaharienne, par le Sahel, une fine ligne de jaune, et après on arrive sur le vert et le vert foncé pour représenter justement nos forêts. Je voulais représenter l'Afrique de manière assez colorée, mais tout le reste du packaging est donc une ode aux technologies, on va dire, en ce qui concerne la cosmétique et la beauté cosmétique. La chimie cosmétique, c'est ces technologies avancées, il y a un côté très clean, très sobre, très moderne. Donc vous avez à la fois ces couleurs et ce packaging qui est très simple après avec un fond blanc, et les produits eux-mêmes sont blancs et simples. Donc oui, je savais quand je travaillais, pourquoi les gens avec qui je travaillais me disaient « Bon, maintenant on a besoin de… » de travailler sur le brand development. Oui, j'ai besoin du brand development. Qu'est-ce que je veux faire passer comme message ? Il fallait vraiment réussir à coudre tous ces éléments-là pour arriver à créer une idiome du logo aux couleurs, au site internet et de faire appel à des gens créatifs aussi. Oui, mon background m'a permis de comprendre l'importance de ces éléments-là et surtout l'investissement qu'il faut faire. Parce que cet investissement est très important financier. Ce site internet, les photos de très très bonne qualité, travailler avec des modèles, avec des photographes, parce que tout ça a un impact. Et aujourd'hui, quand j'envoie les produits à des personnes, quand ils reçoivent les produits et qu'ils les testent, ils commencent déjà par dire « Ah, le packaging est super, on adore la boîte, la qualité du papier. » Et tout ça, petit à petit, ne va pas. permettre de positionner Inudium comme une vraie marque premium. Il ne suffit pas de le dire, pas de dire c'est une marque de luxe, c'est bien, mais il faut encore le montrer concrètement. Et donc, mon background de marketing et de business international, oui, m'a permis de voir cet aspect d'internationalisation, le renversement de cette tendance et de dire, de l'Afrique, ça peut aller ailleurs, ça peut être exporté, ça peut être aimé. Et en plus, il faut le communiquer. Et donc, l'importance de cette communication-là, oui, le support marketing est très important, bien sûr. Et mon background m'a vraiment aidée à le comprendre.
- Ramata
Très bien, donc c'est intéressant que tu nous précises ce point-là. Une fois qu'on a l'idée du produit et qu'on a le produit, il y a tout un travail ensuite sur la com qui est extrêmement important et chaque détail compte, comme tu l'as bien expliqué, pour pouvoir positionner une marque en tant que marque premium. Donc toi aujourd'hui, en termes d'équipe, tu travailles avec qui et comment en fait ?
- Namissa
Donc je travaille avec mon laboratoire, j'ai des collaborateurs qui sont en Afrique du Sud, qui me permettent de mettre en place, en fait si tu veux, travaillons seuls pour le moment, j'ai des sous-traitants, donc j'ai des personnes qui vont s'occuper, donc l'agence qui va s'occuper des réseaux sociaux, j'ai l'agence qui s'occupe du PR. J'ai par exemple l'équipe qui s'occupe du site internet, de la maintenance du site internet, des mises à jour, etc. J'ai aussi des photographes, je travaille avec deux photographes par exemple, principalement, qui ont fait les photos. Et là, on va continuer à faire des photos. On va aussi travailler avec l'agence des réseaux sociaux pour créer du contenu. Donc j'ai vraiment toute une équipe de personnes, c'est-à-dire que j'ai rassemblé autour de moi des personnes qui maintenant, ça y est, connaissent la marque, comprennent la marque, et j'ai toujours mes chimistes avec qui je continue encore de travailler, de travailler sur d'autres formules, sur tester régulièrement nos produits actuellement, parce que même si on a fait la production, il faut quand même... pour recontrôler leur stabilité, pour s'assurer que des produits soient toujours de très bonne qualité quand on les envoie. Ensuite, j'ai aussi une société qui s'occupe de shipper les produits, c'est-à-dire de manière à ce que ce soit sans friction. Donc, dès qu'il y a une commande, tout est géré automatiquement par une équipe qui va suivre et qui va s'assurer que la... La livraison se fait sans problème dans les plus brefs délais. En général, c'est un délai de 2-3 jours même, ce qui est pas mal pour des produits qui partent d'Afrique du Sud et qui sont livrés en Europe ou aux États-Unis. Ça peut prendre 4-5 jours, mais c'est quand même pas mal et ça se passerait bien. Donc, j'ai une équipe de personnes là. J'ai mon mari qui est mon collaborateur aussi.
- Ramata
Tu fais bien une équipe au complet pour assurer le succès d'InnoGym. Est-ce que j'ai demandé, comment tu as choisi le nom de la marque ? Est-ce qu'il a une signification ?
- Namissa
Oui, alors, ça aussi, c'était un sacré travail, parce qu'il fallait que je puisse y trouver un nom qui ait un sens pour moi, qui ait... Ensuite, où je peux avoir le .com ? Ce n'est pas évident, parce que souvent, quand on crée des noms, quand on veut lancer une marque, c'est ce que je conseille d'ailleurs à des entrepreneurs ou des futurs entrepreneurs, de penser à tous ces aspects-là, à l'aspect trait de marque, pouvoir déposer la marque, pouvoir avoir le site internet .com, qui est bien sûr le plus réputé, le plus facile aux gens de retenir, et donc, quelque chose qui est à la fois du sens. C'est un sacré travail. Mais comme je suis maman de 4 enfants, disons qu'Ennudium est devenu mon cinquième enfant. Donc Ennu vient du mot Akan en Afrique de l'Ouest, qui veut dire le cinquième enfant. Quand on a un cinquième enfant, on l'appelle Ennu. Mais je ne pouvais pas déposer la marque Ennu, parce que ça ressemblait à d'autres marques en termes de son. en termes d'écriture. Donc, on m'a dit, écoute, si tu veux déposer la marque, il va falloir que tu rajoutes autre chose. Et donc, Inudium veut dire qui baigne dans la lumière divine, ou voilà, qui est illuminée, on va dire. Donc, c'est le cinquième enfant qui est illuminé. Et ensuite, il fallait aussi s'assurer que je puisse avoir le Inudium.com. Donc, voilà. C'est le cinquième enfant, oui.
- Ramata
Très bien, super intéressant, parce qu'on sent qu'il y a d'un côté une démarche très cartésienne... Une chose de très créatif, mais les deux ensemble, c'est-à-dire, il ne faut pas oublier d'avoir le .com parce que pour faire du business, j'en ai besoin. Et en même temps, c'est le cinquième ensemble de la fréquence,
- Namissa
on peut aller à le petit dernier. Un petit peu au-delà de ça.
- Ramata
Mais donc, du coup, toi, tu disais que tu étais basée au Bénin. Est-ce qu'en termes de, je dirais, d'influence, on a parlé un petit peu de tes envies en termes de perspectives ? un peu lointaine en tout cas sur le long terme. Est-ce que toi, tu fais des collaborations avec des influenceurs, des créateurs de contenu ? Parce qu'on voit beaucoup ça sur les réseaux sociaux, un créateur de contenu, expert en beauté, qui va faire un unboxing de produits et qui va venir essayer et vous expliquer les bienfaits de tel ou tel produit. Est-ce que ça, ça fait partie de ta stratégie de communication ?
- Namissa
Oui, absolument, absolument. Je travaille avec une agence qui est basée à Londres et là maintenant, je vais commencer à travailler sur l'Afrique du Sud aussi pour créer du contenu. Donc, on utilise les services des créateurs, les UGC, comme User Generated Content, c'est-à-dire ils vont générer du contenu, ils vont recevoir les produits et ils vont les essayer, ils vont en parler, par exemple, les... Ils essaient les produits et se maquillent après. J'aime beaucoup aussi le fameux « get ready with me » parce que comme c'est des formules légères et très agréables, j'aime bien l'idée de montrer aux gens que c'est très sympa de pouvoir utiliser cette crème solaire et de se maquiller derrière, ou la crème essentielle, et de se maquiller derrière le soir aussi. et qu'elle soit légère et agréable et hydratante sans être trop grasse parce que bon les maquillages aussi sont déjà assez gras parce que très riche en silicone ou en polymère ou en émollients donc c'est donc voilà j'ai fait quelques collaborations aussi sur instagram on peut les voir et puis je vais en faire d'autres là je suis en train d'en préparer d'autres et aussi pour Bientôt sur les États-Unis. Les États-Unis, il y a eu les incendies, malheureusement, qui ont eu lieu à Los Angeles. Mais on va reprendre ça petit à petit. On va pouvoir revenir sur plus de content creation. Et d'ailleurs, j'ai fait une collaboration avec Germinus. Germinus, j'étais très honorée qu'elle ait accepté. Elle est très suivie. C'est une influenceuse assez réputée, très réputée d'ailleurs même en Afrique. J'ai vraiment aimé ça, j'ai vraiment aimé la vidéo qu'elle avait faite. J'ai travaillé aussi une autre influenceuse en Afrique du Sud sur trois mois d'ailleurs. Elle a travaillé sur trois mois pour créer du contenu, Lisa Jane. Et voilà, petit à petit.
- Ramata
Très bien, on sait qu'aujourd'hui, pour faire connaître des marques, l'influence, surtout dans le secteur de la beauté, l'influence devient un passage obligé. Maintenant, l'idée, c'est de trouver des créateurs de contenu qui proposent des contenus de qualité et qui aient le bon niveau de notoriété, qui soient appréciés. Là, de ce que tu me cites, on est plutôt dans le haut de gamme. Donc, c'est complètement aligné avec le positionnement de ta marque. On arrive à la fin de cette interview. J'ai balayé l'essentiel des questions que vous voulez poser. Ce qui m'intéressait peut-être, c'était de revenir un peu sur ce que je comprends en termes d'engagement. Quand tu as créé la marque, il y avait une volonté d'utiliser des ingrédients qui viennent d'Afrique, d'utiliser un terroir africain. Pourquoi est-ce que cette notion-là, elle était aussi importante pour toi ?
- Namissa
Si tu veux, la... Ces plantes ne sont pas juste intéressantes parce qu'elles sont africaines, elles ont un profil particulier dans le sens où la nature les a dotées d'une capacité extraordinaire à survivre dans des conditions extrailes, donc sécheresse, UV, intense, sol aride. Elles ont donc développé un mécanisme d'adaptation. qui grâce aujourd'hui aux technologies d'extraction de pointes que j'avais mentionné plus tôt, grâce à ces technologies-là, ces mécanismes sont transférables à la peau à travers nos formules. Par exemple, quand on utilise le Kijelia, comme je l'avais cité, on l'a mis par exemple dans notre crème solaire. Pourquoi ? Parce qu'elle a des propriétés raffermissantes, antioxydantes, et elle rend la peau plus ferme, plus éclatante. C'est pareil par exemple pour la plante de résurrection, qui est un de mes préférés, qui pousse dans le désert en Afrique subsaharienne. notamment en Namibie. Et lors d'un voyage en Namibie, on était dans le désert et j'avais acheté des livres. Je suis allée acheter des livres justement pour étudier ces plantes ethnobotaniques. Et on découvre déjà qu'il y a une quantité énorme de plantes avec des bienfaits absolument extraordinaires. Et notamment cette plante de résurrection-là, parce qu'elle contient un composant qu'on appelle le triallose, par exemple. Et c'est un sucre qui va protéger les cellules d'une déshydratation complète. Donc cette plante qui est dans le désert, qui a l'air complètement sèche, complètement morte, complètement déshydratée, en fait n'est pas morte. Elle est presque dans un état comateux, on va dire. Et ce trihalose-là va maintenir la structure des cellules de cette plante, ce qui va faire que... Quand elle va avoir accès à l'eau, quand il va pleuvoir, elle va reprendre vie. Elle va se réhydrater et relancer la génération cellulaire de la plante. Et on a découvert qu'en fait, cette plante de résurrection était donc utilisée traditionnellement pour soulager des problèmes comme les problèmes d'eczéma, des problèmes d'inflammation cutanée. Qu'est-ce qu'il y avait d'autre ? Par exemple, dans un des produits, un des gels nettoyants qu'on va utiliser, on va utiliser l'acide salicylique qui est très connu pour les problèmes de peau comme l'acné, mais on va l'associer par exemple à un extrait qu'on appelle la griffe du diable. Et c'est un nom comme ça qui est assez... qui est assez étonnant, mais qui est en fait adoucissant, anti-inflammatoire, mais aussi le thé de brousse qu'on appelle le petit balai, qui a été traditionnellement utilisé pour purifier la peau et cibler les problèmes d'acné, traditionnellement. Donc, ce sont des plantes qui ont développé... une résilience extraordinaire, des propriétés absolument extraordinaires qui sont très bénéfiques pour la peau. Et donc, voilà pourquoi j'ai prêté attention à elle, parce que ça avait commencé avec une huile très simple que m'avait remise ma mère une fois en me disant, mais tu connais cette huile-là, c'est l'huile de Dati du Désert. Dati du Désert, par exemple, vient de, on appelle ça Ausha Higélite. Et ça pousse au Sénégal, ça pousse dans les régions arides. C'est un fruit qui pousse dans un épignon, on l'appelle le savonnier d'ailleurs. Et on extrait une huile. Et cette huile est utilisée en fait depuis l'époque des pharaons, parce que justement elle soulage les problèmes de peau. Quand la peau est exposée au soleil et qu'elle est sensibilisée ou inflammée, elle va... calmer la peau, relancer la régénération cellulaire grâce à ces composants. Donc, quand elle m'a remis cette huile, c'est en fait cette huile qui m'a permis de me poser vraiment des questions sur ce qu'il y avait de disponible sur le continent. Mais il fallait encore qu'il fallait trouver accès à des laboratoires qui, justement, travaillent sur ces extraits-là. Et c'est juste grâce à mes cours de formulation cosmétique que j'ai pu découvrir qu'il y avait autre chose que du beurre de karité en Afrique, parce que franchement, il y a autre chose que ça. Je ne comprends même pas que partout, on n'utilise que le beurre de karité, alors que vous avez du beurre de Moabi, du beurre de Pantadesma, du beurre de Martura, du beurre d'Alam Blakia. Je veux dire, ils sont extraordinaires. Et donc, j'ai voulu me différencier. Ça faisait aussi partie de ce que je voulais faire. C'était vraiment différencier l'immunium et de pouvoir... créer des formules premium avec ces beurres-là rarement utilisés ou très peu connus qui ont un profil, qui ont des propriétés absolument extraordinaires, réparatrices de la peau, qui sont riches en oméga, en acides gras essentiels. par exemple, et de me dire que voilà, qu'est-ce qu'il y avait d'autre ? C'est-à-dire que ces cours-là m'ont permis, m'ont suscité cette curiosité. Et quand j'ai recherché des laboratoires en Afrique du Sud, j'ai rencontré donc une dame qui m'a dit, « Écoute, moi j'ai des trucs absolument extraordinaires à te présenter. » Elle a commencé à me parler du quiguelia, du roisibos vert, du… de la plante de résurrection, de l'extrait de Baobab, l'extrait de Moringa. Mais vraiment, je me suis dit, il y a quand même de quoi faire. Et ça a été une découverte extraordinaire. Comme un enfant qui rentre un petit peu dans un magasin de bonbons, moi j'adore aller dans ces laboratoires-là et puis voir que bon voilà, aujourd'hui on a... lancer maintenant du Santé-Lat. Maintenant, je vais pouvoir me sourcer en Santé-Lat aussi directement en Afrique du Sud. L'estrée de rose musquée que je vais pouvoir... qu'on utilise par exemple dans notre crème nettoyante associée à du céramide, par exemple, parce qu'elle est aussi riche en vitamine C. Qu'est-ce qu'il y a d'autre ? Donc, j'ai vraiment trouvé... J'adore, je peux passer des heures à en parler, à parler de tous ces petits trésors-là. Donc je les ai découverts et il y en a que j'ai connus. En fait, par exemple, le Kijelia était utilisé traditionnellement. Ma mère m'en parlait en me disant, mais on utilisait traditionnellement cette plante-là, ce fruit-là, pour affermir la poitrine des fruits. des femmes qui avaient accouché et qui avaient perdu l'élasticité, par exemple, au niveau de leur poitrine. Donc j'ai dit, ah mais donc, effectivement, l'utilisation traditionnelle a guidé des recherches sur ces plantes-là, et les chercheurs se demandaient donc pourquoi on utilise cette plante pour ce problème-là. Une fois qu'ils étudient le profil chimique de ces plantes-là, de ces extraits-là, ils comprennent tous ces éléments, tous ces composants qui ont ces propriétés raffermissantes, antioxydantes, anti-inflammatoires, purifiantes, antimicrobiennes, etc.
- Ramata
Donc très bien, on sent que tu es vraiment passionné. Comme tu le disais, tu pourrais en parler pendant des heures. Dans les perspectives de développement de la marque, est-ce qu'il y a justement des ingrédients qui viennent d'Afrique que tu... penses que tu vas intégrer pour des nouveaux produits ?
- Namissa
Oui, c'est déjà fait. Là, par exemple, on est en train de travailler sur un sérum hydratant mais qui justement contient ce fameux tréhalose, ce sucre qu'on retrouve dans la plante de résurrection et on va l'associer à des actifs unifiants. et calmant, anti-inflammatoire. Donc voilà, par exemple, le centella, l'extrait de licoris, de réglisse, je crois qu'on dit en français, le licoris extract. Donc oui, on va continuer à OU. Oui, j'ai tellement d'idées de formulations possibles de produits. J'ai énormément de formules qui sont dans mon notebook. Tous les jours, dès que j'ai une idée, je pense à des associations en me disant, tiens, cet extrait-là, pour marcher avec celui-là, pour tel ou tel besoin, et toujours en collaboration avec ce laboratoire. Dès qu'ils ont un nouvel extrait, ils me l'envoient, ils m'envoient la présentation, et ça y est, les idées commencent à aller, à se mettre en place.
- Ramata
Ok, donc du coup, Inudium a un grand avire devant lui en proposition de nouveaux produits. Et quelque part, c'est l'opportunité aussi pour nous de découvrir un terroir africain qu'on connaît peu et qu'on connaît mal. Donc du coup, la marque, elle a vraiment deux... Elle remplit deux missions, c'est-à-dire que déjà on va avoir du skin care et en même temps on peut découvrir des produits qui ne sont pas forcément utilisés par les marques qu'on peut trouver partout ailleurs plus accessibles. Oui,
- Namissa
nos formules sont uniques et vraiment développées par Enudium pour Enudium. Allez, je suis une mise d'Enudium.
- Ramata
C'est ce qu'on appelle le mot de la fin. J'étais ravie de pouvoir échanger avec quelqu'un d'aussi expert que toi sur le sujet de la beauté. Parce que c'est vrai que c'est parfois quand on parle de mode et de beauté, on peut avoir le sentiment que ce sont des sujets un peu superficiels, de gens qui s'attachent à leur apparence. Et quand on rentre dans le détail avec toi de tout le travail que tu as fait pour développer ta marque, on se rend compte que c'est beaucoup plus profond que ça. Donc, je te remercie beaucoup pour le temps que tu m'as accordé. Et puis pour aussi ce que tu fais en termes de développement pour cette marque Inudium.
- Namissa
Merci beaucoup, merci de m'avoir reçu. C'est mon premier podcast, donc je suis très honorée. Et puis franchement, merci pour les questions que tu as posées et de m'avoir donné cette opportunité d'aller plus profondément et vraiment de partager ce qu'il y avait derrière cette envie de faire du bien aux gens. Et si je peux participer... humblement avec mes produits et nous dire, mais apporter du réconfort, du confort, c'est mon objectif.
- Ramata
Très bien. Ben écoute, merci à toi et à très bientôt en Afrique ou ailleurs. Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcasts. ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les 5 étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.