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Africa Fashion Tour

Namissa Thera Sow, fondatrice de la marque Ikalook

Namissa Thera Sow, fondatrice de la marque Ikalook

57min |06/02/2025
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Namissa Thera Sow, fondatrice de la marque Ikalook

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57min |06/02/2025
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Description

Comment valoriser l'artisanat local dans la mode africaine ?


Namissa Thera Sow, fondatrice de la marque Ikalook, partage son expérience et sa vision dans un nouvel épisode d'Africa Fashion Tour.

Elle nous explique comment elle intègre le savoir-faire artisanal dans ses créations et comment elle contribue à préserver les traditions textiles du Mali.


Elle souligne l'importance de soutenir les artisans locaux et de créer une mode éthique et durable. Son témoignage offre une perspective unique sur les enjeux de la valorisation de l'artisanat dans l'industrie de la mode africaine.


Dans cet épisode, Namissa Thera Sow aborde également les défis de la production locale et son engagement pour une mode plus responsable.

Un entretien passionnant pour tous les acteurs de la mode africaine et les défenseurs de l'artisanat.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Namissa

    créer mon propre métier parce que la façon dont je fais avec la particularité de notre pays et mon projet, comment je le vois, c'est vraiment tous les jours jusqu'à aujourd'hui, il faut inventer le chemin en fait.

  • Ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo. Je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai hésité à ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Namissa Terrasso. Namissa est styliste et fondatrice de la marque Ikanuk. Elle est basée au Mali. Pour développer son activité, elle participe à différents événements de mode. Elle a également une boutique collaborative dans laquelle elle accueille des marques de jeunes créateurs. Elle est à l'origine de la Semaine du Boubou, une initiative organisée pour les fêtes. Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de son parcours et des challenges du développement de sa marque. Bienvenue Namissa, comment vas-tu ?

  • Namissa

    Bien, merci beaucoup. Merci, je vais très bien. Merci d'avoir invité sur ton podcast, ça fait plaisir.

  • Ramata

    Écoute, le plaisir est pour moi. Alors, on va commencer cette interview comme je le fais avec tous mes invités. Je vais te demander de te présenter.

  • Namissa

    Alors, je m'appelle Madame Souhna Misatira. Je suis maman de deux enfants. Je suis la fondatrice de la marque IKALOOK que j'ai créée en 2016. Avec IKALOOK, nous utilisons principalement des matières locales et des savoir-faire locaux pour faire des vêtements chic et moderne pour les personnes qui désirent consommer des produits de qualité fabriqués en Afrique et principalement au Mali. Voilà un peu ce que j'ai fait. que je fais avec IKALOOK, même si depuis le début jusqu'à aujourd'hui, il y a eu beaucoup d'évolutions et il y a d'autres projets en ce moment. Je pense qu'on aura l'occasion d'en parler.

  • Ramata

    Effectivement, l'idée dans ce podcast, c'est qu'ils puissent nous parler de tous les projets qu'ils voulaient savoir.

  • Namissa

    Le coréal, etc.

  • Ramata

    Donc,

  • Namissa

    toi, est-ce que tu as,

  • Ramata

    en termes d'études, quel est ton background ? Est-ce que tu as étudié le stylisme, la mode ou est-ce que tu viens d'un univers totalement différent ?

  • Namissa

    Totalement différent parce que moi j'ai fait l'école de médecine. Effectivement. Voilà, j'ai fait l'école de médecine et moi ma maman elle est mauritanienne. Généralement chez nous, enfin du côté de ma maman, les gens se marient très vite. Une jeune fille qui se met sur le chemin de longues études et tout ça, c'était pas très très... Voilà, ça c'était pas pour elle. Elle trouvait que je pourrais faire des études qui soient peut-être un peu moins longues et tout ça. Mais moi j'étais vraiment partie parce que depuis toute petite, je voulais être pédiatre. C'était mon rêve. Enfin, c'est ce que je pensais. Quand j'ai commencé à l'école de médecine, je suis allée jusqu'en troisième année. Et c'est à partir de là que... J'ai perdu mon papa cette année-là et du coup c'était un peu difficile pour ma maman. Donc vu que j'étais sa plus grande fille à côté d'elle, l'idée c'était de la soulager et de faire les choses un peu comme elle voulait. Donc c'est pour ça au final... J'ai quitté l'école de médecine pendant un an. Maintenant, pour ne pas rester à la maison, je suis allée dans une école de commerce où j'ai découvert le marketing et tout. Donc, je pense que tout a commencé à partir de là. Et j'ai adoré ces... J'ai adoré le marketing, ils avaient demandé dès la première année de faire un projet et tout ça. En fait, ça m'a beaucoup plu, ce côté business. Du coup, finalement, voilà, c'est à partir de là que tout ce que j'ai désiré, parce que parallèlement, j'ai toujours aimé la mode, mais je ne savais pas. Parce que nous, en Afrique, en tout cas spécialement au Mali, j'avais jamais vu le potentiel business de la mode. quand j'étais petite, même si j'avais une tante qui avait une machine à coudre, elle faisait plutôt des habits pour des enfants. Et elle avait plein de magazines et tout. Des fois, je feuilletais et je dessinais des modèles et tout que je faisais faire par un détailleur. Même ma maman, quand elle me faisait des habits, toujours je changeais, je voulais modifier, ou je prenais les hauts, je les portais avec des jeans. Et... On a grandi aussi avec les dampettes et les tissus en voile de coton très léger. On le nouait comme ça, mais moi toujours, je faisais des pantalons, des petits hauts avec et tout ça. Mais sincèrement, je n'avais jamais vraiment vu le potentiel business de cette passion-là. C'est à partir de 2010-2011. 2011, je commençais à voir quand même ce phénomène Made in Africa se développer. C'est sur un documentaire où j'ai vu un jeune Sud-Africain qui avait développé sa marque et c'était basé sur les matières africaines et tout ça. J'ai dit, tiens, c'est déjà ce que je fais. Donc, c'est à partir de là, de fil à l'aiguille, j'ai commencé à demander à ma mère, du coup, d'aller dans une école de mode. Elle ne voulait pas que je reste, vu que j'étais la plus grande à la maison et tout. Donc, voilà, c'est à partir de là, moi, j'ai vraiment commencé à m'intéresser à ce secteur à partir de là. J'ai fait une auto-formation pendant, on va dire, près de cinq ans. où j'étais vraiment assidue, je prenais tout ce qui passait, des livres, des formations en ligne, tout ce qui pouvait m'aider à me comprendre ou à comprendre ce que moi, je peux apporter dans ce secteur-là qui soit différent et même voir si moi, ce que j'apporte, ça peut intéresser des gens si j'avais ce petit truc-là en moi qui... D'abord, j'ai cherché dans les biographies, déjà, voir à peu près, par exemple, j'ai lu la biographie à l'époque de Coco Chanel, de McQueen, de plein d'autres, de Saint-Laurent et tout. En fait, l'idée derrière, c'était de savoir qu'est-ce que, dans leur histoire, leur a permis de trouver en eux ce petit truc qui, finalement, leur a fait. leur a fait comprendre qu'ils peuvent en faire un métier et moi, parallèlement, voir si moi, j'avais un truc aussi en moi qui pourrait éventuellement apporter un truc différent dans le secteur. Donc, c'est à partir de là, moi, j'ai vraiment commencé à amasser tout ce que je pouvais avoir comme informations, formations. J'ai vu des blogs. À l'époque, il y avait beaucoup de blogs, de modes. des magazines et tout ça. Donc l'idée en fait c'était vraiment de m'auto-former, même si j'ai voulu aller dans une école de mode. Finalement j'ai pas pu, mais j'ai tout fait pour que ma sœur y aille. Donc voilà, j'ai piqué ses cours et tout, donc voilà. C'est un peu comme ça, c'était vraiment une auto-formation qui m'a amenée jusqu'à là.

  • Ramata

    Très bien, très intéressant de voir à quel point Ton côté autodidacte, en fait, t'as pris le dessus et t'as vraiment cherché par toi-même de te former à quelques compétences et finalement, quelque part, un peu créer ton propre métier.

  • Namissa

    Absolument, c'est ça. Et c'est ça, exactement ça, c'est créer mon propre métier. Parce que la façon dont je fais avec la particularité de notre pays et mon projet, comment je le vois, c'est vraiment tous les jours. Jusqu'à aujourd'hui, il faut inventer le chemin en fait.

  • Ramata

    Exactement, j'aime bien cette expression, inventer le chemin. Du coup, est-ce que tu peux nous parler du coup de... Il caloue qu'en fait, c'est quoi la particularité quand tu t'es formée, tu as défini ce que tu as envie de faire et tu t'es dit en lisant des biographies, tu disais tout à l'heure que tu voulais être sûre que tu avais, on va dire, le feu sacré du créateur. Quels ont été les moments que tu as voulu intégrer dans ta marque Igiallou qui font vraiment sa particularité, sa originalité ?

  • Namissa

    C'est ça. En fait, quand j'ai lu les biographies, l'histoire de celle qui m'a vraiment touchée, c'était l'histoire de Coco Chanel. Et à l'époque, ce que j'avais tenu du livre, c'était que de base, elle a pris une matière qui n'était pas forcément... on va dire comme une matière noble ou quelque chose que les gens considèrent, c'était le tweed à l'époque. Et il y avait aussi l'époque des corsets, des grandes robes, qui a complètement révolutionné en amenant son style un peu androgyne, avec des vestes, avec une silhouette plus épurée et tout ça, avec... la matière qui est le treat. Moi, à l'époque, je me suis dit, en fait, elle a un côté tellement impertinent, tellement... J'ai aimé ce côté rebelle de se dire, OK, moi, je choisis cette matière-là et je choisis ce style-là et je vais l'imposer d'une certaine manière jusqu'à avoir Chanel qu'on connaît aujourd'hui. En fait, c'est derrière ce qui m'avait touchée, c'est le côté de... de choisir cette Ausha qui finalement, elle a pu en faire ce qu'il y en a aujourd'hui. Donc à l'époque, j'ai cherché à voir les matières qui pourraient moins me toucher, que je trouvais pas mal. Et déjà, c'était à l'époque, j'utilisais déjà les dents de pays que ma maman nous donnait. Donc en fait, à partir de là, moi j'ai commencé à me dire, déjà moi c'est le style que je fais déjà donc j'ai essayé de voir si ça peut faire des vestes, des pantalons et avant les dampers j'ai commencé à utiliser les wax et le borrelant et je faisais des vestes des tops et tout ça et c'est avec le temps il y avait le Mali on a une histoire textile qui est très très forte... Par exemple, on a le bazar que tout le monde connaît. À l'époque, je pense qu'il commençait à y avoir un bazar qui s'appelle le gizner. Le Mali a toujours eu la teinture et toutes ces techniques-là qui ont donné au bazar cette notoriété. Et le gizner, du coup, c'était vraiment une matière déjà teinte. Donc, les basans venaient déjà finis. Du coup, on... J'ai une tante aussi qui est teinturière et j'ai des amis de ma mère qui finalement n'avaient plus de marché, elles ne pouvaient plus travailler et il y a beaucoup qui ont arrêté parce que les gens achetaient un peu plus les gaz. Ça c'est vraiment l'histoire que je reprends. Et à l'époque ça me touchait énormément. J'avais l'impression que... C'est un truc qui m'a appelée à ce niveau-là. Donc c'est là que j'ai commencé à prendre les dampers que je faisais et j'ai commencé la teinture comme ça. Et j'en ai vraiment fait mon combat, ou en tout cas quelque chose qui me tenait énormément à cœur. Et c'est à partir de là que j'ai commencé à me lancer. dans la confection des pièces avec cette matière-là. Au début, ce n'était pas facile parce que j'avais plein de gens qui disaient Ah, ça se froisse, le taïndai, ce n'est pas africain parce qu'à l'époque, on était vraiment dans un truc africain, météo à l'Afrique. Pour tout le monde, c'était le bogolon, c'était le wax. Le taïndai, à l'époque, tout le monde trouvait que ce n'était pas assez… Ça faisait peut-être un peu plus universel qu'Africa, alors que depuis les années 60 et tout, le premier président du Mali envoyait des femmes se former au Japon. En tout cas, j'ai vraiment pris ça de manière, on va dire un peu personnelle, c'était hyper, hyper important pour moi. En 2013, je faisais des choses comme ça sans forcément... Enfin, c'était pas... Écalou, c'est pas encore créé, mais je... Je faisais des petites collections, je faisais des trucs pour les gens, des amis et tout ça. C'est vraiment à partir de 2016 que j'ai dit, écoute, ce métier, c'est vraiment quelque chose que j'ai envie de faire et que j'ai envie de faire de manière vraiment sérieuse. Je n'ai envie de faire que ça, en fait. Donc, c'est à partir de là que j'ai lancé. en 2016 que j'ai lancé. Et voilà. Et depuis, on a développé plusieurs lignes des collections pour l'été. Parce que, à partir de 2016, quand j'ai lancé, 2017, j'ai ouvert la boutique, la boutique Abamako. C'était hyper sympa parce que quand j'ai commencé, j'étais à la maison en 2016. J'étais à la maison, j'avais un petit magasin, il y avait un tailleur, un sous-tailleur dans le magasin et moi, j'ai créé une boutique en ligne à l'époque. C'était en 2016. Je voulais avoir une boutique en ligne. C'était, je ne sais pas, à l'époque, ça n'a pas marché parce que les gens voulaient venir à la... Les gens voulaient venir toucher, essayer. C'était pas encore... La mentalité n'était pas encore prête pour... pour la vente en ligne des vêtements, en tout cas localement. Donc du coup, j'ai dû vite fait trouver un local. Mais je voulais quand même quelque chose de top, parce que j'ai cette façon de faire qui est quand j'ai une idée en tête, il faut que ça soit d'une certaine manière. Je pense que c'est mon plus grand... Je ne sais pas, ça peut être un défaut, ça peut être aussi un avantage. Un avantage parce que quand ça a fini, du coup, c'est bien. Mais là où ça peut être un frein, c'est qu'il y a un minimum de standards que je veux toujours. Du coup, quand on commence petit, ça prend du temps. Ça prend énormément de temps. Et voilà, la boutique, elle m'a pris une année à finir. parce que je la voulais d'une certaine manière. Tu sais, un peu comme les boutiques dans les Hamptons, avec le toit en cas... J'avais une idée très, très, très fixée sur ce que je voulais. Et un jour en passant, j'étais justement avec Hakim dans la voiture et on a vu ce lieu-là. J'ai dit, c'est ça, c'est ça. Ça a trouvé que ça faisait quelques mois qu'on cherchait. Donc là, j'ai dit, c'est ça, c'est exactement un endroit comme ça. C'était un vieux entrepôt. du coup on s'est arrêté et on a demandé on a pu avoir le local et je l'ai confié à mon amie Fatouma Fatouma Edara qui est comment dire qui est designer d'intérieur donc elle m'a fait tout un concept Et ça nous a pris à peu près un an à finir, mais franchement, je n'ai pas regretté parce que c'était magnifique. Du coup, ça c'était 2017 ans. C'était fin 2017 dont j'ai lancé une collection. Et c'est à partir de là que j'ai commencé ce système. Comme je disais tout à l'heure, j'ai inventé mon chemin en faisant un mélange parce que généralement... En Afrique, en général, on sort les collections au gré des événements, des choses comme ça. Et moi, à l'époque, je me disais, mais tiens, en fait, pourquoi on a des saisons dans la mode à l'international, mondialement, et nous, en Afrique, on n'a pas de saisons et tout. Donc, à partir de là, j'ai créé, on va dire, deux saisons. La première saison, c'est Tilema, la saison du soleil, ce qui est une collection... très estivales avec le couteau léger comme je fais, qui est l'Aden de Iqalou, qui est très fluide, qui est très bohème. C'est des vêtements qui respirent vraiment la légèreté et tout ça. Ça, c'est la collection que je fais entre le mois de mars et à peu près le mois de juillet. C'est la collection d'été. Et j'ai une autre collection, c'est les deux. L'idée à l'époque c'était de voir, ok, on a Thilema, est-ce qu'on fait, je trouve, le nom de la saison. la saison pluvieuse et tout ça, donc on a un peu creusé, creusé les millèges. Mais j'ai trouvé que la saison qui suit, ça coïncidait un petit peu avec la rentrée et tout, donc j'ai décidé d'appeler cette collection Bara. Bara qui est le mois de septembre, novembre, qui correspond un petit peu à la rentrée. Et cette collection Bara, Bara ça veut dire travail. Donc les pièces, c'est dans les pailletissiers, des matières un peu rigides, toujours des matières africaines. Moi, c'est hyper important pour moi le côté local. C'est très difficile parce que c'est le parcours du combattant, mais vraiment, j'ai eu plusieurs fois l'opportunité parce que c'est hyper difficile. Vraiment, c'est vraiment compliqué. de faire la production localement, que ce soit les matières premières, parce que je fais tout, des matières premières à la confection et à la commercialisation. Mais c'est très difficile parce que la ressource humaine est telle que chaque pièce, même quand tu l'as fait 100 fois, la cinquième fois, si tu ne gardes pas la même attention, il peut se passer des choses. qui ne vont pas forcément être à la qualité que moi, en tout cas le minimum de standard que moi je veux. Et plusieurs fois, j'ai vraiment douté, j'ai eu envie d'abandonner parce que même si ce n'est pas abandonner, c'est au moins aller produire soit au Maroc, soit en Turquie où j'ai eu. plusieurs propositions parce que il y a une usine souvent qui me fait mes cotons en Turquie. C'est vrai que je ne sais pas si je l'ai dit, soit on fabrique tous les tissus de A à Z, soit on a au moins 60% d'intervention sur le tissu. Ça veut dire qu'on prend le tissu brut et on met soit dans la teinture, on met Tout ce qui est technique traditionnelle, technique de chevron, d'impression et tout ça. Donc des fois, on a des matières qu'on fait localement avec les tisserands et des fois on a des matières qu'on va prendre brut comme ça et après on va les transformer pour avoir nos matières. Donc souvent, l'usine me propose de faire... de faire mes pièces et tout, mais j'ai jamais jusqu'à présent, c'est quelque chose que j'ai pas envie de faire, parce que quand ça devient très difficile, et que tous mes amis me conseillent, mais tu peux, parce qu'il y a une grande demande. Bizarrement, moi j'ai, on va dire, trois à cinq fois plus de demandes que ma capacité de production. Vraiment. Et c'est tentant d'avoir cette envie de production ailleurs, mais à chaque fois je me remets en question, je me dis, je me demande en fait, qu'est-ce qui fait que j'ai fait ce métier-là ? J'ai fait ce métier pour valoriser nos savoir-faire, pour créer de l'emploi. Je ne sais pas, je suis très touchée par tous ces savoir-faire que nous, on a. Des personnes qui sont toutes aussi valables que n'importe quelle autre personne qui est dans des ateliers, que ce soit en Europe, en Chine ou en Turquie. On a des personnes qui ont largement la capacité. Et c'est vrai que les gens manquent d'encadrement. Il y a ce côté... standardisation, le fait de comprendre comment on fait des choses et tout ça. C'est clair qu'il y a des choses qui nous manquent, mais on a des personnes qui ont quand même le talent qu'il faut pour faire ces vêtements qu'on fait n'importe où dans le monde. Et moi j'ai toujours été touchée par le fait que si les gens sont capables de le faire, qu'il faut organiser le secteur, entraver le secteur pour leur... permettre de faire ce travail en vue de créer des emplois, de valoriser un secteur et tout, c'est vraiment quelque chose, c'est un sujet qui me touche énormément. Et même si c'est difficile, c'est un sujet sur lequel ça fait quand même 7 ans que je reste là-dessus. Et j'ai vraiment pas envie de... Moi, le local est hyper important pour moi. Le fait d'avoir des matières faites localement, la confection faite localement, créer des emplois, valoriser... nos ressources et tout, c'est un sujet qui est très important pour moi. Valoriser nos ressources et tout, c'est un sujet qui est très important pour moi.

  • Ramata

    Effectivement, on comprend dans ce que tu évoques que la dimension de préservation de savoir-faire, valorisation de savoir-faire, elle est trop importante pour toi et elle fait partie intégrante de la... développement d'activités et que du coup tu ne choisis pas la facilité parce que effectivement c'est plus difficile et que il y aura des chemins et d'ailleurs des chemins que certains créateurs prennent pour développer leur activité. Maintenant cette volonté de préserver en fait quelque part des emplois, des techniques, des savoir-faire, c'est une dimension qui est très noble. Toi, aujourd'hui, ça fait plusieurs années que ta marque existe au Mali. Tu as développé des clientèles. J'imagine que tu as des clients qui viennent justement consommer Ikanouk parce qu'ils sont conscients de cette notion de savoir-faire que tu cherches à préserver. Est-ce que ça, c'est quelque chose que tu ressens ?

  • Namissa

    Absolument, parce que moi, de base, quand je pense au Made in Africa déjà et quand je pense au Made in local, au Made in Mali, Il y a quand même une première notion qui reste hyper importante pour moi parce que je me dis que les gens déjà doivent avoir ce dont ils ont besoin. C'est-à-dire que je ne suis pas du tout pour ce made in local, consommer le made in local juste pour le consommer. Il faut que ce que déjà on fait en tant que créateur, ça correspond à un certain standard, à une certaine demande, à un besoin que les gens ont. Et du coup, je m'efforce. énormément, a toujours essayé de fleurer les besoins, a toujours amélioré le travail et tout ça. Mais clairement, aujourd'hui, la valorisation, c'est hyper important pour moi. La création des vêtements qui mettent en avant nos ressources, que ce soit les matières, que ce soit les imprimés, les savoir-faire. Déjà, pour une clientèle locale et même ailleurs, mais majoritairement locale, parce que généralement, IKALUK est demandé à... un peu, on va dire que ce soit dans la sous-région que ce soit dans la diaspora c'est demandé, mais il y a une demande locale qui est hyper forte et c'est ce que j'ai dit les gens apprécient les gens locaux à Bamako, au Mali, les gens apprécient Bukalou, c'est quelque chose qui me touche énormément, je les remercie d'ailleurs infiniment, à chaque fois je profite pour le faire parce que Tout ce qu'ils calouquent aujourd'hui, c'est grâce à eux. Et j'essaie à chaque fois de quand même faire des choses, même si il y a ce côté artistique que j'essaie de mettre en avant, mais j'essaie en tout premier lieu de faire des choses qui les valorisent et qui répondent à certains besoins et qui aussi redonnent une certaine fierté de porter des créateurs qui ont fait... qui font des vêtements locaux, par exemple, la plupart de mes clients me disent quand je voyage, à chaque fois, je porte une calouque parce que quand je sors, les gens me regardent, les gens me demandent et tout ça. Et c'est une fierté de porter quelque chose qui est fait chez toi. Quand tu pars dans un autre pays, les gens te demandent et tu peux dire en fait, c'est des choses... Je ne sais pas, ce côté valorisation... Du Mali, de l'Afrique, c'est hyper important pour moi parce que je me dis, c'est en tout cas le combat que j'ai choisi parce que chacun le fait à sa manière, mais moi je me dis, faire quelque chose qui répond à des besoins de personnes, qui parallèlement crée des emplois, en même temps valorise le pays, c'est ce côté impact et sens. Moi, c'est ce qui me motive. Et le fait de... d'être encouragée et qui achète et tout ça, ça me donne le courage de continuer. Parce que l'impact, la création d'emplois, c'est vraiment des points qui, moi, me tiennent à cœur.

  • Ramata

    Dans ton organisation pour le développement, un marque, il y a en fait le fait de... Donc toi, des l'idée par ce que tu as évoqué, c'est... Tu as créé un site internet dès 2016, une science 2016-2017. Tu as tenu un local à Bamako dans lequel pouvoir présenter et vendre tes collections. Et puis, tu es également à l'origine d'un événement. Donc, j'ai l'impression que toi, dans ton profil, il y a une dimension créative qui est très forte.

  • Namissa

    Et en même temps,

  • Ramata

    il y a également une dimension business, entrepreneur, qui va prendre des décisions de façon à... T'assurer que, OK, la partie savoir-faire et la partie mise en avant des collections créatives, elle est importante, mais derrière, il y a une logique business qui est devant, en fait. Et je voudrais bien que tu nous parles de ce côté-là, comment tu mets en œuvre toutes ces idées pour t'assurer que derrière, tu vas pouvoir vendre ta marque.

  • Namissa

    C'est justement là où, moi, j'insiste souvent auprès des jeunes créateurs. parce qu'on peut rester dans notre philosophie artistique, créative et tout ça, mais je pense qu'on a une mission, on a un devoir de faire en sorte que nos créations correspondent aux besoins des personnes pour qu'ils puissent en retour aussi acheter nos créations. Donc moi j'ai vraiment ce côté créatif qui est là. quand il le faut, mais j'ai ce côté aussi business qui est hyper important pour moi parce que quand on est dans cet esprit juste artistique, c'est bien dans d'autres pays, mais dans les pays comme les nôtres, si on reste juste dans les dimensions artistiques, ce qu'on fait, ça ne va pas aller bien loin. Donc c'est ça que j'ai compris depuis le début, c'est ce qui fait que maintenant, J'essaie vraiment de faire des collections qui correspondent aux besoins des gens. Et à chaque fois, en fait, j'essaie de réfléchir, d'être à l'écoute de l'environnement. Quand j'ai ouvert la boutique en 2017, dès 2018, j'ai commencé l'internationalisation. En 2019, là, on a travaillé ensemble. un certain moment avec une jeune fille qui avait sa boutique in Africa à Dakar, où j'ai envoyé des créations à vendre à Dakar et à Bijon. D'ailleurs, je continue, mais le plus important, c'est de répondre déjà à une demande qui est déjà locale et qui est hyper forte sur Ecalook. Donc, à chaque fois, j'essaie de voir comment mieux... gérer les demandes, comment mieux correspondre aux demandes locales. C'est ce qui fait qu'à chaque fois, je vais créer des événements ou des collections qui vont répondre à un certain besoin du moment. Et c'est ce qui fait que en 2020, j'ai commencé par créer pour les fêtes une pièce qui est qui s'appelle Ika Bobo. Ika Bobo, c'est la marque Ika Lung, qui est le bobo mélangé. L'idée, en fait, c'était de faire une collection capsule pour la fête de 50 à 80 pièces, et pas une de plus. Et c'est une collection édition limitée. Et généralement, on écoule 48 heures, c'est fini. Donc, j'ai commencé en 2020. Donc je l'ai fait pour la fête de Ramadan, la fête de Tabaski. Donc ça c'était Ika Boubou, première édition, deuxième édition, jusqu'en 2022, où je commençais à voir qu'en fait, après, vu que c'est une édition limitée, quand je finis les pièces. Il y a un autre moment qui fait qu'il y a beaucoup de gens qui sont frustrés après parce qu'ils n'arrivent pas à se procurer. Parce que moi, le côté aussi édition limitée, c'est quelque chose que je voulais garder. Donc, c'est comme ça en fait que l'idée de Ika Bobo a évolué vers la semaine du Bobo. Parce que j'ai commencé à intégrer d'autres créateurs dans ce système-là. Parce que moi, quand je fais l'édition limitée, Je finis très vite et comme j'ai dit, ce qui me motive pour faire ce que je fais aujourd'hui, c'est vraiment la valorisation, l'impact, la création d'emplois et tout. Donc, aider aussi les jeunes créateurs, ça va dans ce sens-là. Aider d'autres personnes et surtout aussi, j'adore mes clients. Je ne sais pas, j'aime beaucoup mes clients. C'est quelque chose que je ne sais pas comment expliquer. Et du coup, pouvoir trouver aussi des solutions et moi. tout en faisant les choses que j'aime, parce que j'aime allier les deux, faire ce qui me fait plaisir, faire ce que j'aime, mais aussi essayer d'aider les gens autour de moi, que ce soit mes collaborateurs, que ce soit mes clients et tout. Je reste toujours à l'écoute de voir qu'est-ce que je peux faire au mieux. C'est comme ça, en fait, que j'ai intégré les autres créateurs dans le phénomène que j'ai créé, qui est Ika Bobo, qui est la collection capsule à chaque fête. Donc c'est comme ça que Ika Boubou s'est transformé à la semaine du Boubou. Comme ça, il y a non seulement les Ika Boubou qui est moi, ma collection capsule, mais aussi les Boubou d'autres jeunes créateurs, que ce soit au Mali, que ce soit la première édition, on a fait avec les jeunes au Mali. La deuxième, on a fait avec Madomar et Mea, c'était le thème du Sénégal. Donc c'est comme ça en fait que l'idée de IKA, la semaine du bobo est venue de ma collection, Capsule édition limitée de IKA bobo, voilà, est venue en fait.

  • Ramata

    Super intéressant en tout cas la manière dont tu as, quelque part en fait on sent bien, tu l'as dit, tu as fait des études de marketing, donc on sent que tu as cette dimension-là qui est intégrée. dans la manière dont tu organises ton business. C'est vrai que la compréhension de son marché, de son consommateur, c'est essentiel pour pouvoir bloquer une activité. Je sais qu'au quotidien, en termes de communication, tu travailles notamment avec Akin, j'ai déjà eu l'occasion d'intervenir. Et que toi, la dimension, effectivement, prendre la parole sur les réseaux sociaux pour communiquer avec ton audience, c'est quelque chose qui fait vraiment partie... du quotidien de la marque Calou et tu me présentes sur ton compte Instagram pour parler des différents changements et des lancements que tu fais. Est-ce que tu peux nous parler un peu de cette stratégie de communication, de comment est-ce que tu en es venue à utiliser les réseaux sociaux comme un outil de dialogue avec tes consommateurs ?

  • Namissa

    C'est naturel et je le dirais même aujourd'hui, je le fais peut-être à Même pas 10% de ce que je devrais faire parce que le quotidien est hyper prudent. Comme j'ai dit au Mali, la ressource humaine, c'est vraiment quelque chose qui est le point le plus difficile pour tous les entrepreneurs. Donc, je suis sur plusieurs choses en même temps. Donc, moi, le quotidien fait en sorte que je ne communique, on va dire, qu'à 10% de ce que je devrais faire normalement. Mais... Principalement dès qu'il y a une collection, dès que je fais quelque chose, en tout cas je fais au mieux pour partager les process, les idées. Même souvent au début, c'est vrai que j'ai arrêté pendant 2-3 ans, mais au tout début, je partageais énormément les difficultés, les problèmes aussi sur mes réseaux. Je me souviens même, il y a une jeune fille qui est venue me dire un jour Mais tu sais que t'es pas obligée de parler de tout ça, si tu le dis pas, on peut même pas le savoir. Et à l'époque, j'ai commencé à douter, j'ai dit Ah, peut-être qu'elle a raison, peut-être que je devrais arrêter d'en parler. Ça a trouvé que, on va dire, ce côté maintenant qui est un peu plus trendy, de partager un peu les coulisses. n'était pas aussi développée. Donc à l'époque, ça m'a fait un peu douter, donc j'avais levé un peu le pied sur le fait de raconter tout ce qui se passe à Iqalou, on va dire pendant 2-3 ans. Mais en ce moment, je recommence un peu à le faire parce que je ne sais pas. Je réorganise un peu la vision, je réorganise un peu les choses pour être, on va dire, beaucoup plus utile parce que le côté impact, comme je dis, le fait que ça soit vraiment quelque chose d'important, ça fait que j'essaie aujourd'hui de peut-être un peu plus montrer et partager aussi avec des jeunes créateurs comment ça se passe quand on choisit de... de faire des choses localement et parallèlement peut-être diminuer un petit peu plus la production parce que j'étais déjà à une équipe de 50 couturiers en 2022. Mais il y a eu énormément de... enfin ça demande, c'est hyper intense, ça demande... un travail, un poids sur le cœur de fou. Donc, c'est vraiment, c'était hyper prenant. Ça fait que j'ai eu cette déconnexion, on va dire, d'Amakom, même si je gardais quand même le minimum. L'idée, en fait, que je veux faire passer, c'est que c'est vrai que je communique, mais je ne communique pas beaucoup. Je ne communique pas comme je devrais, en tout cas, pas autant que j'ai envie. parce que le quotidien est hyper prenant. Mais cette année, j'ai décidé de changer un peu les choses. Parce que, comme j'ai dit, là j'ai intégré plusieurs jeunes créateurs au niveau de l'Ikado, que ce soit dans la boutique, je les accompagne aussi en quelques-unes. Je les coach. pour leur expliquer un peu les réalités. Moi, l'expérience que j'ai eue, j'essaie de partager ça avec eux. Donc, j'essaie vraiment de faire en sorte que le travail soit moins, on va dire, moins dans le faire, mais plus dans le partage avec, que ce soit mon équipe, que ce soit d'autres jeunes créateurs qui sont autour de moi. et partager avec eux tout le parcours que j'ai eu. Du coup, ça va eux aussi les aider, ça va dynamiser un peu plus le secteur, rassembler aussi quelques jeunes créateurs parce qu'on a aussi un groupement avec Hakin de jeunes créateurs émergents. Là, en ce moment, vraiment, ce qui fait que je vais peut-être être, même si ce n'est toujours pas moi aujourd'hui, à la hauteur comme je le souhaite parce que le quotidien est encore... très très prénant. Aujourd'hui, le but c'est vraiment de montrer que ce secteur-là a tout pour attirer et même faire vivre des personnes qui décident de travailler là-dedans, parce que c'est la chose qui est le plus au Mali, localement. Dernièrement, ça change et j'essaie vraiment aussi d'incarner ce côté qu'on peut aussi réussir dans ce secteur-là, pareil que quand tu es un médecin, quand tu es un avocat, qu'on peut aussi réussir dans ce secteur-là. Parce que les parents ne soutiennent pas beaucoup les jeunes qui se lancent sur ce chemin-là. Donc l'idée maintenant c'est vraiment d'essayer de partager et de faire voir le potentiel économique de ce secteur-là. En même temps, il faut aussi être réaliste, donc c'est pour ça que je partage aussi avec eux les difficultés et ne pas aussi rester dans ce côté créatif, artiste et tout ça. de faire des choses dont les gens ont besoin, d'être à l'écoute et tout ça. Donc, je ne partage pas autant que je le souhaite, mais c'est des choses sur lesquelles je travaille énormément en ce moment pour essayer d'encore plus développer ce côté-là.

  • Ramata

    Eh bien, écoute, je pense que tu es vraiment quelqu'un qui se challenge énormément parce que dans ta manière de préciser que tu... Tu ne communiques pas autant que tu le souhaiterais. Moi, pour avoir regardé ton compte Instagram, je trouve qu'en tout cas, chaque fois qu'il y a un post où tu prends la parole face à la caméra et où tu partages des news de ta marque, je trouve que le contenu est extrêmement qualifié, que tu as vraiment envie d'en savoir plus et que parfois, il vaut mieux communiquer peu, mais bien. plutôt que d'être présent de manière continue. Et finalement, on n'a pas grand-chose à dire. On montre la même robe une fois, il n'y a pas grand-chose de nouveau. Donc moi, je te félicite en tout cas pour ce que tu arrives à faire. Et si c'est que 10%, mais j'ai hâte de voir 15%, déjà, ce sera énorme. Donc moi, en tout cas, je trouve que le travail que j'ai fait est à d'un an dit, en fait. et qu'il n'y en a pas beaucoup qui savent le faire bien. Et je sais à quel point se mettre face à la caméra et raconter sa petite histoire, ce n'est pas un exercice aussi facile que ça. Donc moi, j'encourage tous les designers qui arrivent à le faire, mais il n'y a pas forcément, je pense, il n'y a pas d'obligation à se dire, il faut faire ça tous les jours. Je pense que de toute façon, quand on est à la tête d'une marque de mode, on fait tout. Donc, on n'a pas à dire qu'on... Quand on est que devant la caméra, ça veut dire qu'on n'est pas derrière la machine. Donc, c'est un problème en fait. Pour moi, c'est tout à fait normal. Je préfère que tu sois à l'atelier que devant la caméra, sinon, il n'y a pas de collection à proposer. Donc, je sais que dans ta... On a parlé du fait que tu faisais, dont tu avais, comment dire, la semaine du Boubou et tout un événementiel autour du Boubou. Ce que tu fais aussi, c'est que tu participes à des événements au Mali, notamment Fashion Empire, il me semble, l'événement de Jean Cassis. Est-ce que tu peux nous parler aussi de cette dimension-là, événementielle, défilée ? J'ai aussi parti de la stratégie de ta marque.

  • Namissa

    Oui, totalement. Comment ? Parce que... Les événements mode, c'est ce qui nous donne aussi cette visibilité, c'est ce qui dynamise un peu aussi le secteur, c'est ce qui fait aussi que les gens vont encore plus s'intéresser à notre travail, qu'ils nous voient autrement. Quand on est à la boutique et que les clients viennent, quand on fait une collection, que c'est des shootings et tout ça, c'est bien, mais les défilés, ça fait vraiment vivre une expérience. au client et pour moi participer que ce soit au Mali Mod Show ou au Mali Fashion Empire c'est une manière pour moi aussi de non seulement être présente mais aussi partager ce côté fashionista et ce côté mode. qu'on a, c'est des choses comme ça qui nous nourrit en tant que créateur. Et le fait de le partager aussi avec d'autres créateurs, les mêmes scènes et tout, c'est vraiment hyper enrichissant. Et voilà, ça fait partie intégrante aussi de la mode de participer à des événements pour se faire connaître, pour vivre l'expérience, pour non seulement partager avec avec des clients, une autre façon de... une autre expression de notre travail. C'est hyper, c'est enrichissant et moi ça me fait toujours plaisir. J'en ai fait d'autres aussi à l'international, mais je ne sais pas, j'ai toujours ce côté local qui est important pour moi de valoriser, dynamiser et faire en sorte que ça bouge déjà ici. que ça soit vraiment vivant. Et le fait de participer, je fais de mon mieux. À chaque fois qu'il y a quelque chose qu'on me demande de faire, j'essaie de faire de belles collections, de faire une collection qui moi me rend fière, mais aussi même la personne qui a organisé l'événement, qu'elle ne puisse pas dire ah, vraiment merci, tu nous as honorés Donc, voilà, c'est... Les défilés, c'est vraiment indispensable aussi à notre écosystème. Très bien.

  • Ramata

    Là, on arrive à la fin de notre échange. On a balayé en fait toute la partie, à la fois la partie business et la partie créative. Je pense que c'est vraiment les deux piliers sur lesquels toi tu appuies pour pouvoir développer ton activité. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de l'année 2025, comment elle se profile pour toi ? Alors s'il y a des secrets, si tu veux bien nous les parler.

  • Namissa

    De savoir, oui.

  • Ramata

    En tout cas, quels sont les éléments d'actualité qu'il faut suivre avec IKALINK en 2025 ?

  • Namissa

    En 2025, ça va vraiment être ce côté impact, comme j'ai dit, que je vais essayer de développer avec... l'accompagnement et l'encadrement de jeunes créateurs avec déjà le développement parce que j'ai commencé, j'ai mis ça en place mais on n'a pas encore solidifié et lancé aussi bien que je le souhaite. L'idée c'est de vraiment bien mettre ça en place du côté distribution qui est IKALUKENKO. IKALUKENKO c'est on va dire la marque distributrice. la marque de distribution que j'ai envie de développer à côté de IKALUK, parce que j'ai remarqué qu'au Mali, les jeunes ont plus du mal à se mettre en avant, à comprendre le secteur. Et moi, tout le parcours que j'ai fait, aujourd'hui j'essaie de repenser à tout ce que j'ai manqué, c'est-à-dire déjà de conseils, de mentors. d'école de monde. Dans mes projets, aujourd'hui, il y a l'encadrement de jeunes créateurs, il y a le côté distribution de Ika Lukenko pour les mettre en valeur, mettre en valeur leur travail, mais en attendant, avant d'arriver à la mise en valeur de leur création, à la mise en vente même. de leur création avec IKALU Kenko. On a quelque chose, on a une structure que j'ai appelée IKALDEV, comme IKALU Développement, qui aide les jeunes à, comment dire, je les accompagne dans tout le processus, que ce soit la création, la gestion des équipes, le management un peu de la mode, la communication. tout ce côté qui les soutient parce que nous on n'a pas eu la chance ici d'avoir une école et tout le monde n'a pas la force de caractère, on va dire que moi j'ai pu faire preuve pour en arriver jusque là. Donc aujourd'hui j'essaie de partager l'expérience que moi j'ai eue et j'essaie de voir tout ce que j'ai manqué qui m'aurait vraiment aidé. J'essaie de mettre ça ou en tout cas de... de réfléchir à comment apporter ça à la nouvelle génération pour qu'ils puissent avoir des outils. Parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui ont beaucoup de talent ici, il y en a énormément. Mais malheureusement, il n'y a pas d'accompagnement, c'est pas encadré, il n'y a pas de structuration du secteur. Et ça fait que des gens finissent par se décourager et laisser tomber. Donc j'essaie de, moi à mon niveau, avec IKL Dev, le coaching, le IKL Kenco, pour essayer de les soutenir. Et le projet qui me tient même le plus à cœur, c'est, comme j'ai dit, moi j'ai manqué de faire une école de mode et j'aurais adoré. Donc dans mes projets 2025, je suis en train de travailler. Sur une école de mode, non seulement le côté formation des couturiers, des techniciens qui travaillent dans les ateliers, aussi le côté management de la mode, création de marques et comment gérer sa marque et tout ça. Donc l'idée en fait cette année c'est de développer ces trois projets. Voilà. Et en même temps, continuer avec IKALU, comme en ce moment, j'ai vraiment limité encore plus la production pour laisser aussi la place dans la boutique à d'autres créateurs, de reprendre aussi aux clientèles qui viennent à la boutique. Du coup, l'idée, c'est vraiment de développer tous ces projets-là. Si à la fin 2025, je vois que voilà. Italo Kenko est consolidé, IKL Dev avec le coaching aussi est consolidé. IKL Dev, non seulement j'investis aussi dans d'autres marques, dans les marques des jeunes, parce qu'il y en a qui peut-être vont manquer aussi de moyens, même s'ils ont beaucoup d'idées. Donc voilà, il y a ce côté-là aussi, que ce soit le coaching, que ce soit l'investissement et l'école. C'est les trois projets sur lesquels... Je vais vraiment développer cette année-là, sur laquelle je vais travailler cette année. En plus du reste, la semaine du babou qui est aussi... Je serai un peu plus consolidée cette année, avec les collections de IKALUK aussi qui vont continuer. Voilà, c'est les projets pour 2025. Ils ont un petit peu commencé, tous les points sont un peu commencés parce qu'il y a déjà un côté IKALUK & Co qui est déjà à la boutique. Ça fait pratiquement une année et demie que je teste, même si je n'en parle pas. IKLDF pareil, j'accompagne quatre de manière très très... Depuis un an que j'accompagne, ils sont passés... Il y en a deux qui ont vraiment beaucoup développé leur marque depuis l'accompagnement. C'est vrai que j'en parle pas, mais c'est quelque chose que je fais au quotidien. J'accompagne quatre jeunes marques en ce moment depuis quelques mois. Et voilà, l'école de mode, c'est la seule... C'est le seul projet qui n'a pas encore commencé.

  • Ramata

    Très bien. Écoute, c'est tout à ton honneur de nous partager cette initiative dont tu ne parles pas forcément habituellement. C'est vrai que moi, je suis assez partisane de mieux faire, que ça avance. Et puis, on plante la graine. Et quand, en fait, on voit l'arbre sortir à ce moment-là, on peut venir expliquer comment on a pu être présents pour accompagner. C'est pas la peine de parler trop tôt, en fait. Et puis, la communication, il faut choisir les moments perçus pour le faire. En tout cas, il y a énormément d'ambition et de vision dans tous les projets que tu as pu nous partager jusqu'ici. J'ai envie de dire, ce ne sont pas des projets, ce sont des initiatives, puisque comme tu l'as dit, c'est des choses qui existent, que tu as mises en place. Donc, on ne peut que te souhaiter pleine réussite. dans ces différentes initiatives. Moi, j'intègre en note l'épisode, les liens vers ton compte Instagram et tous les éléments pour qu'ils puissent prendre contact avec toi, passer commande. Si éventuellement, il y a des marques qui sont intéressées par de l'accompagnement, qu'elles n'hésitent pas, je pense, à prendre contact avec toi. Moi, j'ai été ravie d'avoir une opportunité d'écouter raconter ton histoire en roche. et en fait des filles que tu relèves au quotidien pour pouvoir développer une marque made in Africa avec une dimension de préservation de savoir-faire Ben écoute, je te remercie beaucoup je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs Merci beaucoup,

  • Namissa

    merci Ramata Merci

  • Ramata

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcasts ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Namissa Terrasso

    00:00

  • Le parcours de Namissa et la création de sa marque Ikanuk

    01:27

  • La transition de la médecine à la mode et l'auto-formation

    03:15

  • Les défis de la production locale et la valorisation des savoir-faire

    08:51

  • Développement de la marque et événements de mode au Mali

    18:15

  • Projets futurs et impact social de la mode en Afrique

    48:41

Description

Comment valoriser l'artisanat local dans la mode africaine ?


Namissa Thera Sow, fondatrice de la marque Ikalook, partage son expérience et sa vision dans un nouvel épisode d'Africa Fashion Tour.

Elle nous explique comment elle intègre le savoir-faire artisanal dans ses créations et comment elle contribue à préserver les traditions textiles du Mali.


Elle souligne l'importance de soutenir les artisans locaux et de créer une mode éthique et durable. Son témoignage offre une perspective unique sur les enjeux de la valorisation de l'artisanat dans l'industrie de la mode africaine.


Dans cet épisode, Namissa Thera Sow aborde également les défis de la production locale et son engagement pour une mode plus responsable.

Un entretien passionnant pour tous les acteurs de la mode africaine et les défenseurs de l'artisanat.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Namissa

    créer mon propre métier parce que la façon dont je fais avec la particularité de notre pays et mon projet, comment je le vois, c'est vraiment tous les jours jusqu'à aujourd'hui, il faut inventer le chemin en fait.

  • Ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo. Je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai hésité à ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Namissa Terrasso. Namissa est styliste et fondatrice de la marque Ikanuk. Elle est basée au Mali. Pour développer son activité, elle participe à différents événements de mode. Elle a également une boutique collaborative dans laquelle elle accueille des marques de jeunes créateurs. Elle est à l'origine de la Semaine du Boubou, une initiative organisée pour les fêtes. Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de son parcours et des challenges du développement de sa marque. Bienvenue Namissa, comment vas-tu ?

  • Namissa

    Bien, merci beaucoup. Merci, je vais très bien. Merci d'avoir invité sur ton podcast, ça fait plaisir.

  • Ramata

    Écoute, le plaisir est pour moi. Alors, on va commencer cette interview comme je le fais avec tous mes invités. Je vais te demander de te présenter.

  • Namissa

    Alors, je m'appelle Madame Souhna Misatira. Je suis maman de deux enfants. Je suis la fondatrice de la marque IKALOOK que j'ai créée en 2016. Avec IKALOOK, nous utilisons principalement des matières locales et des savoir-faire locaux pour faire des vêtements chic et moderne pour les personnes qui désirent consommer des produits de qualité fabriqués en Afrique et principalement au Mali. Voilà un peu ce que j'ai fait. que je fais avec IKALOOK, même si depuis le début jusqu'à aujourd'hui, il y a eu beaucoup d'évolutions et il y a d'autres projets en ce moment. Je pense qu'on aura l'occasion d'en parler.

  • Ramata

    Effectivement, l'idée dans ce podcast, c'est qu'ils puissent nous parler de tous les projets qu'ils voulaient savoir.

  • Namissa

    Le coréal, etc.

  • Ramata

    Donc,

  • Namissa

    toi, est-ce que tu as,

  • Ramata

    en termes d'études, quel est ton background ? Est-ce que tu as étudié le stylisme, la mode ou est-ce que tu viens d'un univers totalement différent ?

  • Namissa

    Totalement différent parce que moi j'ai fait l'école de médecine. Effectivement. Voilà, j'ai fait l'école de médecine et moi ma maman elle est mauritanienne. Généralement chez nous, enfin du côté de ma maman, les gens se marient très vite. Une jeune fille qui se met sur le chemin de longues études et tout ça, c'était pas très très... Voilà, ça c'était pas pour elle. Elle trouvait que je pourrais faire des études qui soient peut-être un peu moins longues et tout ça. Mais moi j'étais vraiment partie parce que depuis toute petite, je voulais être pédiatre. C'était mon rêve. Enfin, c'est ce que je pensais. Quand j'ai commencé à l'école de médecine, je suis allée jusqu'en troisième année. Et c'est à partir de là que... J'ai perdu mon papa cette année-là et du coup c'était un peu difficile pour ma maman. Donc vu que j'étais sa plus grande fille à côté d'elle, l'idée c'était de la soulager et de faire les choses un peu comme elle voulait. Donc c'est pour ça au final... J'ai quitté l'école de médecine pendant un an. Maintenant, pour ne pas rester à la maison, je suis allée dans une école de commerce où j'ai découvert le marketing et tout. Donc, je pense que tout a commencé à partir de là. Et j'ai adoré ces... J'ai adoré le marketing, ils avaient demandé dès la première année de faire un projet et tout ça. En fait, ça m'a beaucoup plu, ce côté business. Du coup, finalement, voilà, c'est à partir de là que tout ce que j'ai désiré, parce que parallèlement, j'ai toujours aimé la mode, mais je ne savais pas. Parce que nous, en Afrique, en tout cas spécialement au Mali, j'avais jamais vu le potentiel business de la mode. quand j'étais petite, même si j'avais une tante qui avait une machine à coudre, elle faisait plutôt des habits pour des enfants. Et elle avait plein de magazines et tout. Des fois, je feuilletais et je dessinais des modèles et tout que je faisais faire par un détailleur. Même ma maman, quand elle me faisait des habits, toujours je changeais, je voulais modifier, ou je prenais les hauts, je les portais avec des jeans. Et... On a grandi aussi avec les dampettes et les tissus en voile de coton très léger. On le nouait comme ça, mais moi toujours, je faisais des pantalons, des petits hauts avec et tout ça. Mais sincèrement, je n'avais jamais vraiment vu le potentiel business de cette passion-là. C'est à partir de 2010-2011. 2011, je commençais à voir quand même ce phénomène Made in Africa se développer. C'est sur un documentaire où j'ai vu un jeune Sud-Africain qui avait développé sa marque et c'était basé sur les matières africaines et tout ça. J'ai dit, tiens, c'est déjà ce que je fais. Donc, c'est à partir de là, de fil à l'aiguille, j'ai commencé à demander à ma mère, du coup, d'aller dans une école de mode. Elle ne voulait pas que je reste, vu que j'étais la plus grande à la maison et tout. Donc, voilà, c'est à partir de là, moi, j'ai vraiment commencé à m'intéresser à ce secteur à partir de là. J'ai fait une auto-formation pendant, on va dire, près de cinq ans. où j'étais vraiment assidue, je prenais tout ce qui passait, des livres, des formations en ligne, tout ce qui pouvait m'aider à me comprendre ou à comprendre ce que moi, je peux apporter dans ce secteur-là qui soit différent et même voir si moi, ce que j'apporte, ça peut intéresser des gens si j'avais ce petit truc-là en moi qui... D'abord, j'ai cherché dans les biographies, déjà, voir à peu près, par exemple, j'ai lu la biographie à l'époque de Coco Chanel, de McQueen, de plein d'autres, de Saint-Laurent et tout. En fait, l'idée derrière, c'était de savoir qu'est-ce que, dans leur histoire, leur a permis de trouver en eux ce petit truc qui, finalement, leur a fait. leur a fait comprendre qu'ils peuvent en faire un métier et moi, parallèlement, voir si moi, j'avais un truc aussi en moi qui pourrait éventuellement apporter un truc différent dans le secteur. Donc, c'est à partir de là, moi, j'ai vraiment commencé à amasser tout ce que je pouvais avoir comme informations, formations. J'ai vu des blogs. À l'époque, il y avait beaucoup de blogs, de modes. des magazines et tout ça. Donc l'idée en fait c'était vraiment de m'auto-former, même si j'ai voulu aller dans une école de mode. Finalement j'ai pas pu, mais j'ai tout fait pour que ma sœur y aille. Donc voilà, j'ai piqué ses cours et tout, donc voilà. C'est un peu comme ça, c'était vraiment une auto-formation qui m'a amenée jusqu'à là.

  • Ramata

    Très bien, très intéressant de voir à quel point Ton côté autodidacte, en fait, t'as pris le dessus et t'as vraiment cherché par toi-même de te former à quelques compétences et finalement, quelque part, un peu créer ton propre métier.

  • Namissa

    Absolument, c'est ça. Et c'est ça, exactement ça, c'est créer mon propre métier. Parce que la façon dont je fais avec la particularité de notre pays et mon projet, comment je le vois, c'est vraiment tous les jours. Jusqu'à aujourd'hui, il faut inventer le chemin en fait.

  • Ramata

    Exactement, j'aime bien cette expression, inventer le chemin. Du coup, est-ce que tu peux nous parler du coup de... Il caloue qu'en fait, c'est quoi la particularité quand tu t'es formée, tu as défini ce que tu as envie de faire et tu t'es dit en lisant des biographies, tu disais tout à l'heure que tu voulais être sûre que tu avais, on va dire, le feu sacré du créateur. Quels ont été les moments que tu as voulu intégrer dans ta marque Igiallou qui font vraiment sa particularité, sa originalité ?

  • Namissa

    C'est ça. En fait, quand j'ai lu les biographies, l'histoire de celle qui m'a vraiment touchée, c'était l'histoire de Coco Chanel. Et à l'époque, ce que j'avais tenu du livre, c'était que de base, elle a pris une matière qui n'était pas forcément... on va dire comme une matière noble ou quelque chose que les gens considèrent, c'était le tweed à l'époque. Et il y avait aussi l'époque des corsets, des grandes robes, qui a complètement révolutionné en amenant son style un peu androgyne, avec des vestes, avec une silhouette plus épurée et tout ça, avec... la matière qui est le treat. Moi, à l'époque, je me suis dit, en fait, elle a un côté tellement impertinent, tellement... J'ai aimé ce côté rebelle de se dire, OK, moi, je choisis cette matière-là et je choisis ce style-là et je vais l'imposer d'une certaine manière jusqu'à avoir Chanel qu'on connaît aujourd'hui. En fait, c'est derrière ce qui m'avait touchée, c'est le côté de... de choisir cette Ausha qui finalement, elle a pu en faire ce qu'il y en a aujourd'hui. Donc à l'époque, j'ai cherché à voir les matières qui pourraient moins me toucher, que je trouvais pas mal. Et déjà, c'était à l'époque, j'utilisais déjà les dents de pays que ma maman nous donnait. Donc en fait, à partir de là, moi j'ai commencé à me dire, déjà moi c'est le style que je fais déjà donc j'ai essayé de voir si ça peut faire des vestes, des pantalons et avant les dampers j'ai commencé à utiliser les wax et le borrelant et je faisais des vestes des tops et tout ça et c'est avec le temps il y avait le Mali on a une histoire textile qui est très très forte... Par exemple, on a le bazar que tout le monde connaît. À l'époque, je pense qu'il commençait à y avoir un bazar qui s'appelle le gizner. Le Mali a toujours eu la teinture et toutes ces techniques-là qui ont donné au bazar cette notoriété. Et le gizner, du coup, c'était vraiment une matière déjà teinte. Donc, les basans venaient déjà finis. Du coup, on... J'ai une tante aussi qui est teinturière et j'ai des amis de ma mère qui finalement n'avaient plus de marché, elles ne pouvaient plus travailler et il y a beaucoup qui ont arrêté parce que les gens achetaient un peu plus les gaz. Ça c'est vraiment l'histoire que je reprends. Et à l'époque ça me touchait énormément. J'avais l'impression que... C'est un truc qui m'a appelée à ce niveau-là. Donc c'est là que j'ai commencé à prendre les dampers que je faisais et j'ai commencé la teinture comme ça. Et j'en ai vraiment fait mon combat, ou en tout cas quelque chose qui me tenait énormément à cœur. Et c'est à partir de là que j'ai commencé à me lancer. dans la confection des pièces avec cette matière-là. Au début, ce n'était pas facile parce que j'avais plein de gens qui disaient Ah, ça se froisse, le taïndai, ce n'est pas africain parce qu'à l'époque, on était vraiment dans un truc africain, météo à l'Afrique. Pour tout le monde, c'était le bogolon, c'était le wax. Le taïndai, à l'époque, tout le monde trouvait que ce n'était pas assez… Ça faisait peut-être un peu plus universel qu'Africa, alors que depuis les années 60 et tout, le premier président du Mali envoyait des femmes se former au Japon. En tout cas, j'ai vraiment pris ça de manière, on va dire un peu personnelle, c'était hyper, hyper important pour moi. En 2013, je faisais des choses comme ça sans forcément... Enfin, c'était pas... Écalou, c'est pas encore créé, mais je... Je faisais des petites collections, je faisais des trucs pour les gens, des amis et tout ça. C'est vraiment à partir de 2016 que j'ai dit, écoute, ce métier, c'est vraiment quelque chose que j'ai envie de faire et que j'ai envie de faire de manière vraiment sérieuse. Je n'ai envie de faire que ça, en fait. Donc, c'est à partir de là que j'ai lancé. en 2016 que j'ai lancé. Et voilà. Et depuis, on a développé plusieurs lignes des collections pour l'été. Parce que, à partir de 2016, quand j'ai lancé, 2017, j'ai ouvert la boutique, la boutique Abamako. C'était hyper sympa parce que quand j'ai commencé, j'étais à la maison en 2016. J'étais à la maison, j'avais un petit magasin, il y avait un tailleur, un sous-tailleur dans le magasin et moi, j'ai créé une boutique en ligne à l'époque. C'était en 2016. Je voulais avoir une boutique en ligne. C'était, je ne sais pas, à l'époque, ça n'a pas marché parce que les gens voulaient venir à la... Les gens voulaient venir toucher, essayer. C'était pas encore... La mentalité n'était pas encore prête pour... pour la vente en ligne des vêtements, en tout cas localement. Donc du coup, j'ai dû vite fait trouver un local. Mais je voulais quand même quelque chose de top, parce que j'ai cette façon de faire qui est quand j'ai une idée en tête, il faut que ça soit d'une certaine manière. Je pense que c'est mon plus grand... Je ne sais pas, ça peut être un défaut, ça peut être aussi un avantage. Un avantage parce que quand ça a fini, du coup, c'est bien. Mais là où ça peut être un frein, c'est qu'il y a un minimum de standards que je veux toujours. Du coup, quand on commence petit, ça prend du temps. Ça prend énormément de temps. Et voilà, la boutique, elle m'a pris une année à finir. parce que je la voulais d'une certaine manière. Tu sais, un peu comme les boutiques dans les Hamptons, avec le toit en cas... J'avais une idée très, très, très fixée sur ce que je voulais. Et un jour en passant, j'étais justement avec Hakim dans la voiture et on a vu ce lieu-là. J'ai dit, c'est ça, c'est ça. Ça a trouvé que ça faisait quelques mois qu'on cherchait. Donc là, j'ai dit, c'est ça, c'est exactement un endroit comme ça. C'était un vieux entrepôt. du coup on s'est arrêté et on a demandé on a pu avoir le local et je l'ai confié à mon amie Fatouma Fatouma Edara qui est comment dire qui est designer d'intérieur donc elle m'a fait tout un concept Et ça nous a pris à peu près un an à finir, mais franchement, je n'ai pas regretté parce que c'était magnifique. Du coup, ça c'était 2017 ans. C'était fin 2017 dont j'ai lancé une collection. Et c'est à partir de là que j'ai commencé ce système. Comme je disais tout à l'heure, j'ai inventé mon chemin en faisant un mélange parce que généralement... En Afrique, en général, on sort les collections au gré des événements, des choses comme ça. Et moi, à l'époque, je me disais, mais tiens, en fait, pourquoi on a des saisons dans la mode à l'international, mondialement, et nous, en Afrique, on n'a pas de saisons et tout. Donc, à partir de là, j'ai créé, on va dire, deux saisons. La première saison, c'est Tilema, la saison du soleil, ce qui est une collection... très estivales avec le couteau léger comme je fais, qui est l'Aden de Iqalou, qui est très fluide, qui est très bohème. C'est des vêtements qui respirent vraiment la légèreté et tout ça. Ça, c'est la collection que je fais entre le mois de mars et à peu près le mois de juillet. C'est la collection d'été. Et j'ai une autre collection, c'est les deux. L'idée à l'époque c'était de voir, ok, on a Thilema, est-ce qu'on fait, je trouve, le nom de la saison. la saison pluvieuse et tout ça, donc on a un peu creusé, creusé les millèges. Mais j'ai trouvé que la saison qui suit, ça coïncidait un petit peu avec la rentrée et tout, donc j'ai décidé d'appeler cette collection Bara. Bara qui est le mois de septembre, novembre, qui correspond un petit peu à la rentrée. Et cette collection Bara, Bara ça veut dire travail. Donc les pièces, c'est dans les pailletissiers, des matières un peu rigides, toujours des matières africaines. Moi, c'est hyper important pour moi le côté local. C'est très difficile parce que c'est le parcours du combattant, mais vraiment, j'ai eu plusieurs fois l'opportunité parce que c'est hyper difficile. Vraiment, c'est vraiment compliqué. de faire la production localement, que ce soit les matières premières, parce que je fais tout, des matières premières à la confection et à la commercialisation. Mais c'est très difficile parce que la ressource humaine est telle que chaque pièce, même quand tu l'as fait 100 fois, la cinquième fois, si tu ne gardes pas la même attention, il peut se passer des choses. qui ne vont pas forcément être à la qualité que moi, en tout cas le minimum de standard que moi je veux. Et plusieurs fois, j'ai vraiment douté, j'ai eu envie d'abandonner parce que même si ce n'est pas abandonner, c'est au moins aller produire soit au Maroc, soit en Turquie où j'ai eu. plusieurs propositions parce que il y a une usine souvent qui me fait mes cotons en Turquie. C'est vrai que je ne sais pas si je l'ai dit, soit on fabrique tous les tissus de A à Z, soit on a au moins 60% d'intervention sur le tissu. Ça veut dire qu'on prend le tissu brut et on met soit dans la teinture, on met Tout ce qui est technique traditionnelle, technique de chevron, d'impression et tout ça. Donc des fois, on a des matières qu'on fait localement avec les tisserands et des fois on a des matières qu'on va prendre brut comme ça et après on va les transformer pour avoir nos matières. Donc souvent, l'usine me propose de faire... de faire mes pièces et tout, mais j'ai jamais jusqu'à présent, c'est quelque chose que j'ai pas envie de faire, parce que quand ça devient très difficile, et que tous mes amis me conseillent, mais tu peux, parce qu'il y a une grande demande. Bizarrement, moi j'ai, on va dire, trois à cinq fois plus de demandes que ma capacité de production. Vraiment. Et c'est tentant d'avoir cette envie de production ailleurs, mais à chaque fois je me remets en question, je me dis, je me demande en fait, qu'est-ce qui fait que j'ai fait ce métier-là ? J'ai fait ce métier pour valoriser nos savoir-faire, pour créer de l'emploi. Je ne sais pas, je suis très touchée par tous ces savoir-faire que nous, on a. Des personnes qui sont toutes aussi valables que n'importe quelle autre personne qui est dans des ateliers, que ce soit en Europe, en Chine ou en Turquie. On a des personnes qui ont largement la capacité. Et c'est vrai que les gens manquent d'encadrement. Il y a ce côté... standardisation, le fait de comprendre comment on fait des choses et tout ça. C'est clair qu'il y a des choses qui nous manquent, mais on a des personnes qui ont quand même le talent qu'il faut pour faire ces vêtements qu'on fait n'importe où dans le monde. Et moi j'ai toujours été touchée par le fait que si les gens sont capables de le faire, qu'il faut organiser le secteur, entraver le secteur pour leur... permettre de faire ce travail en vue de créer des emplois, de valoriser un secteur et tout, c'est vraiment quelque chose, c'est un sujet qui me touche énormément. Et même si c'est difficile, c'est un sujet sur lequel ça fait quand même 7 ans que je reste là-dessus. Et j'ai vraiment pas envie de... Moi, le local est hyper important pour moi. Le fait d'avoir des matières faites localement, la confection faite localement, créer des emplois, valoriser... nos ressources et tout, c'est un sujet qui est très important pour moi. Valoriser nos ressources et tout, c'est un sujet qui est très important pour moi.

  • Ramata

    Effectivement, on comprend dans ce que tu évoques que la dimension de préservation de savoir-faire, valorisation de savoir-faire, elle est trop importante pour toi et elle fait partie intégrante de la... développement d'activités et que du coup tu ne choisis pas la facilité parce que effectivement c'est plus difficile et que il y aura des chemins et d'ailleurs des chemins que certains créateurs prennent pour développer leur activité. Maintenant cette volonté de préserver en fait quelque part des emplois, des techniques, des savoir-faire, c'est une dimension qui est très noble. Toi, aujourd'hui, ça fait plusieurs années que ta marque existe au Mali. Tu as développé des clientèles. J'imagine que tu as des clients qui viennent justement consommer Ikanouk parce qu'ils sont conscients de cette notion de savoir-faire que tu cherches à préserver. Est-ce que ça, c'est quelque chose que tu ressens ?

  • Namissa

    Absolument, parce que moi, de base, quand je pense au Made in Africa déjà et quand je pense au Made in local, au Made in Mali, Il y a quand même une première notion qui reste hyper importante pour moi parce que je me dis que les gens déjà doivent avoir ce dont ils ont besoin. C'est-à-dire que je ne suis pas du tout pour ce made in local, consommer le made in local juste pour le consommer. Il faut que ce que déjà on fait en tant que créateur, ça correspond à un certain standard, à une certaine demande, à un besoin que les gens ont. Et du coup, je m'efforce. énormément, a toujours essayé de fleurer les besoins, a toujours amélioré le travail et tout ça. Mais clairement, aujourd'hui, la valorisation, c'est hyper important pour moi. La création des vêtements qui mettent en avant nos ressources, que ce soit les matières, que ce soit les imprimés, les savoir-faire. Déjà, pour une clientèle locale et même ailleurs, mais majoritairement locale, parce que généralement, IKALUK est demandé à... un peu, on va dire que ce soit dans la sous-région que ce soit dans la diaspora c'est demandé, mais il y a une demande locale qui est hyper forte et c'est ce que j'ai dit les gens apprécient les gens locaux à Bamako, au Mali, les gens apprécient Bukalou, c'est quelque chose qui me touche énormément, je les remercie d'ailleurs infiniment, à chaque fois je profite pour le faire parce que Tout ce qu'ils calouquent aujourd'hui, c'est grâce à eux. Et j'essaie à chaque fois de quand même faire des choses, même si il y a ce côté artistique que j'essaie de mettre en avant, mais j'essaie en tout premier lieu de faire des choses qui les valorisent et qui répondent à certains besoins et qui aussi redonnent une certaine fierté de porter des créateurs qui ont fait... qui font des vêtements locaux, par exemple, la plupart de mes clients me disent quand je voyage, à chaque fois, je porte une calouque parce que quand je sors, les gens me regardent, les gens me demandent et tout ça. Et c'est une fierté de porter quelque chose qui est fait chez toi. Quand tu pars dans un autre pays, les gens te demandent et tu peux dire en fait, c'est des choses... Je ne sais pas, ce côté valorisation... Du Mali, de l'Afrique, c'est hyper important pour moi parce que je me dis, c'est en tout cas le combat que j'ai choisi parce que chacun le fait à sa manière, mais moi je me dis, faire quelque chose qui répond à des besoins de personnes, qui parallèlement crée des emplois, en même temps valorise le pays, c'est ce côté impact et sens. Moi, c'est ce qui me motive. Et le fait de... d'être encouragée et qui achète et tout ça, ça me donne le courage de continuer. Parce que l'impact, la création d'emplois, c'est vraiment des points qui, moi, me tiennent à cœur.

  • Ramata

    Dans ton organisation pour le développement, un marque, il y a en fait le fait de... Donc toi, des l'idée par ce que tu as évoqué, c'est... Tu as créé un site internet dès 2016, une science 2016-2017. Tu as tenu un local à Bamako dans lequel pouvoir présenter et vendre tes collections. Et puis, tu es également à l'origine d'un événement. Donc, j'ai l'impression que toi, dans ton profil, il y a une dimension créative qui est très forte.

  • Namissa

    Et en même temps,

  • Ramata

    il y a également une dimension business, entrepreneur, qui va prendre des décisions de façon à... T'assurer que, OK, la partie savoir-faire et la partie mise en avant des collections créatives, elle est importante, mais derrière, il y a une logique business qui est devant, en fait. Et je voudrais bien que tu nous parles de ce côté-là, comment tu mets en œuvre toutes ces idées pour t'assurer que derrière, tu vas pouvoir vendre ta marque.

  • Namissa

    C'est justement là où, moi, j'insiste souvent auprès des jeunes créateurs. parce qu'on peut rester dans notre philosophie artistique, créative et tout ça, mais je pense qu'on a une mission, on a un devoir de faire en sorte que nos créations correspondent aux besoins des personnes pour qu'ils puissent en retour aussi acheter nos créations. Donc moi j'ai vraiment ce côté créatif qui est là. quand il le faut, mais j'ai ce côté aussi business qui est hyper important pour moi parce que quand on est dans cet esprit juste artistique, c'est bien dans d'autres pays, mais dans les pays comme les nôtres, si on reste juste dans les dimensions artistiques, ce qu'on fait, ça ne va pas aller bien loin. Donc c'est ça que j'ai compris depuis le début, c'est ce qui fait que maintenant, J'essaie vraiment de faire des collections qui correspondent aux besoins des gens. Et à chaque fois, en fait, j'essaie de réfléchir, d'être à l'écoute de l'environnement. Quand j'ai ouvert la boutique en 2017, dès 2018, j'ai commencé l'internationalisation. En 2019, là, on a travaillé ensemble. un certain moment avec une jeune fille qui avait sa boutique in Africa à Dakar, où j'ai envoyé des créations à vendre à Dakar et à Bijon. D'ailleurs, je continue, mais le plus important, c'est de répondre déjà à une demande qui est déjà locale et qui est hyper forte sur Ecalook. Donc, à chaque fois, j'essaie de voir comment mieux... gérer les demandes, comment mieux correspondre aux demandes locales. C'est ce qui fait qu'à chaque fois, je vais créer des événements ou des collections qui vont répondre à un certain besoin du moment. Et c'est ce qui fait que en 2020, j'ai commencé par créer pour les fêtes une pièce qui est qui s'appelle Ika Bobo. Ika Bobo, c'est la marque Ika Lung, qui est le bobo mélangé. L'idée, en fait, c'était de faire une collection capsule pour la fête de 50 à 80 pièces, et pas une de plus. Et c'est une collection édition limitée. Et généralement, on écoule 48 heures, c'est fini. Donc, j'ai commencé en 2020. Donc je l'ai fait pour la fête de Ramadan, la fête de Tabaski. Donc ça c'était Ika Boubou, première édition, deuxième édition, jusqu'en 2022, où je commençais à voir qu'en fait, après, vu que c'est une édition limitée, quand je finis les pièces. Il y a un autre moment qui fait qu'il y a beaucoup de gens qui sont frustrés après parce qu'ils n'arrivent pas à se procurer. Parce que moi, le côté aussi édition limitée, c'est quelque chose que je voulais garder. Donc, c'est comme ça en fait que l'idée de Ika Bobo a évolué vers la semaine du Bobo. Parce que j'ai commencé à intégrer d'autres créateurs dans ce système-là. Parce que moi, quand je fais l'édition limitée, Je finis très vite et comme j'ai dit, ce qui me motive pour faire ce que je fais aujourd'hui, c'est vraiment la valorisation, l'impact, la création d'emplois et tout. Donc, aider aussi les jeunes créateurs, ça va dans ce sens-là. Aider d'autres personnes et surtout aussi, j'adore mes clients. Je ne sais pas, j'aime beaucoup mes clients. C'est quelque chose que je ne sais pas comment expliquer. Et du coup, pouvoir trouver aussi des solutions et moi. tout en faisant les choses que j'aime, parce que j'aime allier les deux, faire ce qui me fait plaisir, faire ce que j'aime, mais aussi essayer d'aider les gens autour de moi, que ce soit mes collaborateurs, que ce soit mes clients et tout. Je reste toujours à l'écoute de voir qu'est-ce que je peux faire au mieux. C'est comme ça, en fait, que j'ai intégré les autres créateurs dans le phénomène que j'ai créé, qui est Ika Bobo, qui est la collection capsule à chaque fête. Donc c'est comme ça que Ika Boubou s'est transformé à la semaine du Boubou. Comme ça, il y a non seulement les Ika Boubou qui est moi, ma collection capsule, mais aussi les Boubou d'autres jeunes créateurs, que ce soit au Mali, que ce soit la première édition, on a fait avec les jeunes au Mali. La deuxième, on a fait avec Madomar et Mea, c'était le thème du Sénégal. Donc c'est comme ça en fait que l'idée de IKA, la semaine du bobo est venue de ma collection, Capsule édition limitée de IKA bobo, voilà, est venue en fait.

  • Ramata

    Super intéressant en tout cas la manière dont tu as, quelque part en fait on sent bien, tu l'as dit, tu as fait des études de marketing, donc on sent que tu as cette dimension-là qui est intégrée. dans la manière dont tu organises ton business. C'est vrai que la compréhension de son marché, de son consommateur, c'est essentiel pour pouvoir bloquer une activité. Je sais qu'au quotidien, en termes de communication, tu travailles notamment avec Akin, j'ai déjà eu l'occasion d'intervenir. Et que toi, la dimension, effectivement, prendre la parole sur les réseaux sociaux pour communiquer avec ton audience, c'est quelque chose qui fait vraiment partie... du quotidien de la marque Calou et tu me présentes sur ton compte Instagram pour parler des différents changements et des lancements que tu fais. Est-ce que tu peux nous parler un peu de cette stratégie de communication, de comment est-ce que tu en es venue à utiliser les réseaux sociaux comme un outil de dialogue avec tes consommateurs ?

  • Namissa

    C'est naturel et je le dirais même aujourd'hui, je le fais peut-être à Même pas 10% de ce que je devrais faire parce que le quotidien est hyper prudent. Comme j'ai dit au Mali, la ressource humaine, c'est vraiment quelque chose qui est le point le plus difficile pour tous les entrepreneurs. Donc, je suis sur plusieurs choses en même temps. Donc, moi, le quotidien fait en sorte que je ne communique, on va dire, qu'à 10% de ce que je devrais faire normalement. Mais... Principalement dès qu'il y a une collection, dès que je fais quelque chose, en tout cas je fais au mieux pour partager les process, les idées. Même souvent au début, c'est vrai que j'ai arrêté pendant 2-3 ans, mais au tout début, je partageais énormément les difficultés, les problèmes aussi sur mes réseaux. Je me souviens même, il y a une jeune fille qui est venue me dire un jour Mais tu sais que t'es pas obligée de parler de tout ça, si tu le dis pas, on peut même pas le savoir. Et à l'époque, j'ai commencé à douter, j'ai dit Ah, peut-être qu'elle a raison, peut-être que je devrais arrêter d'en parler. Ça a trouvé que, on va dire, ce côté maintenant qui est un peu plus trendy, de partager un peu les coulisses. n'était pas aussi développée. Donc à l'époque, ça m'a fait un peu douter, donc j'avais levé un peu le pied sur le fait de raconter tout ce qui se passe à Iqalou, on va dire pendant 2-3 ans. Mais en ce moment, je recommence un peu à le faire parce que je ne sais pas. Je réorganise un peu la vision, je réorganise un peu les choses pour être, on va dire, beaucoup plus utile parce que le côté impact, comme je dis, le fait que ça soit vraiment quelque chose d'important, ça fait que j'essaie aujourd'hui de peut-être un peu plus montrer et partager aussi avec des jeunes créateurs comment ça se passe quand on choisit de... de faire des choses localement et parallèlement peut-être diminuer un petit peu plus la production parce que j'étais déjà à une équipe de 50 couturiers en 2022. Mais il y a eu énormément de... enfin ça demande, c'est hyper intense, ça demande... un travail, un poids sur le cœur de fou. Donc, c'est vraiment, c'était hyper prenant. Ça fait que j'ai eu cette déconnexion, on va dire, d'Amakom, même si je gardais quand même le minimum. L'idée, en fait, que je veux faire passer, c'est que c'est vrai que je communique, mais je ne communique pas beaucoup. Je ne communique pas comme je devrais, en tout cas, pas autant que j'ai envie. parce que le quotidien est hyper prenant. Mais cette année, j'ai décidé de changer un peu les choses. Parce que, comme j'ai dit, là j'ai intégré plusieurs jeunes créateurs au niveau de l'Ikado, que ce soit dans la boutique, je les accompagne aussi en quelques-unes. Je les coach. pour leur expliquer un peu les réalités. Moi, l'expérience que j'ai eue, j'essaie de partager ça avec eux. Donc, j'essaie vraiment de faire en sorte que le travail soit moins, on va dire, moins dans le faire, mais plus dans le partage avec, que ce soit mon équipe, que ce soit d'autres jeunes créateurs qui sont autour de moi. et partager avec eux tout le parcours que j'ai eu. Du coup, ça va eux aussi les aider, ça va dynamiser un peu plus le secteur, rassembler aussi quelques jeunes créateurs parce qu'on a aussi un groupement avec Hakin de jeunes créateurs émergents. Là, en ce moment, vraiment, ce qui fait que je vais peut-être être, même si ce n'est toujours pas moi aujourd'hui, à la hauteur comme je le souhaite parce que le quotidien est encore... très très prénant. Aujourd'hui, le but c'est vraiment de montrer que ce secteur-là a tout pour attirer et même faire vivre des personnes qui décident de travailler là-dedans, parce que c'est la chose qui est le plus au Mali, localement. Dernièrement, ça change et j'essaie vraiment aussi d'incarner ce côté qu'on peut aussi réussir dans ce secteur-là, pareil que quand tu es un médecin, quand tu es un avocat, qu'on peut aussi réussir dans ce secteur-là. Parce que les parents ne soutiennent pas beaucoup les jeunes qui se lancent sur ce chemin-là. Donc l'idée maintenant c'est vraiment d'essayer de partager et de faire voir le potentiel économique de ce secteur-là. En même temps, il faut aussi être réaliste, donc c'est pour ça que je partage aussi avec eux les difficultés et ne pas aussi rester dans ce côté créatif, artiste et tout ça. de faire des choses dont les gens ont besoin, d'être à l'écoute et tout ça. Donc, je ne partage pas autant que je le souhaite, mais c'est des choses sur lesquelles je travaille énormément en ce moment pour essayer d'encore plus développer ce côté-là.

  • Ramata

    Eh bien, écoute, je pense que tu es vraiment quelqu'un qui se challenge énormément parce que dans ta manière de préciser que tu... Tu ne communiques pas autant que tu le souhaiterais. Moi, pour avoir regardé ton compte Instagram, je trouve qu'en tout cas, chaque fois qu'il y a un post où tu prends la parole face à la caméra et où tu partages des news de ta marque, je trouve que le contenu est extrêmement qualifié, que tu as vraiment envie d'en savoir plus et que parfois, il vaut mieux communiquer peu, mais bien. plutôt que d'être présent de manière continue. Et finalement, on n'a pas grand-chose à dire. On montre la même robe une fois, il n'y a pas grand-chose de nouveau. Donc moi, je te félicite en tout cas pour ce que tu arrives à faire. Et si c'est que 10%, mais j'ai hâte de voir 15%, déjà, ce sera énorme. Donc moi, en tout cas, je trouve que le travail que j'ai fait est à d'un an dit, en fait. et qu'il n'y en a pas beaucoup qui savent le faire bien. Et je sais à quel point se mettre face à la caméra et raconter sa petite histoire, ce n'est pas un exercice aussi facile que ça. Donc moi, j'encourage tous les designers qui arrivent à le faire, mais il n'y a pas forcément, je pense, il n'y a pas d'obligation à se dire, il faut faire ça tous les jours. Je pense que de toute façon, quand on est à la tête d'une marque de mode, on fait tout. Donc, on n'a pas à dire qu'on... Quand on est que devant la caméra, ça veut dire qu'on n'est pas derrière la machine. Donc, c'est un problème en fait. Pour moi, c'est tout à fait normal. Je préfère que tu sois à l'atelier que devant la caméra, sinon, il n'y a pas de collection à proposer. Donc, je sais que dans ta... On a parlé du fait que tu faisais, dont tu avais, comment dire, la semaine du Boubou et tout un événementiel autour du Boubou. Ce que tu fais aussi, c'est que tu participes à des événements au Mali, notamment Fashion Empire, il me semble, l'événement de Jean Cassis. Est-ce que tu peux nous parler aussi de cette dimension-là, événementielle, défilée ? J'ai aussi parti de la stratégie de ta marque.

  • Namissa

    Oui, totalement. Comment ? Parce que... Les événements mode, c'est ce qui nous donne aussi cette visibilité, c'est ce qui dynamise un peu aussi le secteur, c'est ce qui fait aussi que les gens vont encore plus s'intéresser à notre travail, qu'ils nous voient autrement. Quand on est à la boutique et que les clients viennent, quand on fait une collection, que c'est des shootings et tout ça, c'est bien, mais les défilés, ça fait vraiment vivre une expérience. au client et pour moi participer que ce soit au Mali Mod Show ou au Mali Fashion Empire c'est une manière pour moi aussi de non seulement être présente mais aussi partager ce côté fashionista et ce côté mode. qu'on a, c'est des choses comme ça qui nous nourrit en tant que créateur. Et le fait de le partager aussi avec d'autres créateurs, les mêmes scènes et tout, c'est vraiment hyper enrichissant. Et voilà, ça fait partie intégrante aussi de la mode de participer à des événements pour se faire connaître, pour vivre l'expérience, pour non seulement partager avec avec des clients, une autre façon de... une autre expression de notre travail. C'est hyper, c'est enrichissant et moi ça me fait toujours plaisir. J'en ai fait d'autres aussi à l'international, mais je ne sais pas, j'ai toujours ce côté local qui est important pour moi de valoriser, dynamiser et faire en sorte que ça bouge déjà ici. que ça soit vraiment vivant. Et le fait de participer, je fais de mon mieux. À chaque fois qu'il y a quelque chose qu'on me demande de faire, j'essaie de faire de belles collections, de faire une collection qui moi me rend fière, mais aussi même la personne qui a organisé l'événement, qu'elle ne puisse pas dire ah, vraiment merci, tu nous as honorés Donc, voilà, c'est... Les défilés, c'est vraiment indispensable aussi à notre écosystème. Très bien.

  • Ramata

    Là, on arrive à la fin de notre échange. On a balayé en fait toute la partie, à la fois la partie business et la partie créative. Je pense que c'est vraiment les deux piliers sur lesquels toi tu appuies pour pouvoir développer ton activité. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de l'année 2025, comment elle se profile pour toi ? Alors s'il y a des secrets, si tu veux bien nous les parler.

  • Namissa

    De savoir, oui.

  • Ramata

    En tout cas, quels sont les éléments d'actualité qu'il faut suivre avec IKALINK en 2025 ?

  • Namissa

    En 2025, ça va vraiment être ce côté impact, comme j'ai dit, que je vais essayer de développer avec... l'accompagnement et l'encadrement de jeunes créateurs avec déjà le développement parce que j'ai commencé, j'ai mis ça en place mais on n'a pas encore solidifié et lancé aussi bien que je le souhaite. L'idée c'est de vraiment bien mettre ça en place du côté distribution qui est IKALUKENKO. IKALUKENKO c'est on va dire la marque distributrice. la marque de distribution que j'ai envie de développer à côté de IKALUK, parce que j'ai remarqué qu'au Mali, les jeunes ont plus du mal à se mettre en avant, à comprendre le secteur. Et moi, tout le parcours que j'ai fait, aujourd'hui j'essaie de repenser à tout ce que j'ai manqué, c'est-à-dire déjà de conseils, de mentors. d'école de monde. Dans mes projets, aujourd'hui, il y a l'encadrement de jeunes créateurs, il y a le côté distribution de Ika Lukenko pour les mettre en valeur, mettre en valeur leur travail, mais en attendant, avant d'arriver à la mise en valeur de leur création, à la mise en vente même. de leur création avec IKALU Kenko. On a quelque chose, on a une structure que j'ai appelée IKALDEV, comme IKALU Développement, qui aide les jeunes à, comment dire, je les accompagne dans tout le processus, que ce soit la création, la gestion des équipes, le management un peu de la mode, la communication. tout ce côté qui les soutient parce que nous on n'a pas eu la chance ici d'avoir une école et tout le monde n'a pas la force de caractère, on va dire que moi j'ai pu faire preuve pour en arriver jusque là. Donc aujourd'hui j'essaie de partager l'expérience que moi j'ai eue et j'essaie de voir tout ce que j'ai manqué qui m'aurait vraiment aidé. J'essaie de mettre ça ou en tout cas de... de réfléchir à comment apporter ça à la nouvelle génération pour qu'ils puissent avoir des outils. Parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui ont beaucoup de talent ici, il y en a énormément. Mais malheureusement, il n'y a pas d'accompagnement, c'est pas encadré, il n'y a pas de structuration du secteur. Et ça fait que des gens finissent par se décourager et laisser tomber. Donc j'essaie de, moi à mon niveau, avec IKL Dev, le coaching, le IKL Kenco, pour essayer de les soutenir. Et le projet qui me tient même le plus à cœur, c'est, comme j'ai dit, moi j'ai manqué de faire une école de mode et j'aurais adoré. Donc dans mes projets 2025, je suis en train de travailler. Sur une école de mode, non seulement le côté formation des couturiers, des techniciens qui travaillent dans les ateliers, aussi le côté management de la mode, création de marques et comment gérer sa marque et tout ça. Donc l'idée en fait cette année c'est de développer ces trois projets. Voilà. Et en même temps, continuer avec IKALU, comme en ce moment, j'ai vraiment limité encore plus la production pour laisser aussi la place dans la boutique à d'autres créateurs, de reprendre aussi aux clientèles qui viennent à la boutique. Du coup, l'idée, c'est vraiment de développer tous ces projets-là. Si à la fin 2025, je vois que voilà. Italo Kenko est consolidé, IKL Dev avec le coaching aussi est consolidé. IKL Dev, non seulement j'investis aussi dans d'autres marques, dans les marques des jeunes, parce qu'il y en a qui peut-être vont manquer aussi de moyens, même s'ils ont beaucoup d'idées. Donc voilà, il y a ce côté-là aussi, que ce soit le coaching, que ce soit l'investissement et l'école. C'est les trois projets sur lesquels... Je vais vraiment développer cette année-là, sur laquelle je vais travailler cette année. En plus du reste, la semaine du babou qui est aussi... Je serai un peu plus consolidée cette année, avec les collections de IKALUK aussi qui vont continuer. Voilà, c'est les projets pour 2025. Ils ont un petit peu commencé, tous les points sont un peu commencés parce qu'il y a déjà un côté IKALUK & Co qui est déjà à la boutique. Ça fait pratiquement une année et demie que je teste, même si je n'en parle pas. IKLDF pareil, j'accompagne quatre de manière très très... Depuis un an que j'accompagne, ils sont passés... Il y en a deux qui ont vraiment beaucoup développé leur marque depuis l'accompagnement. C'est vrai que j'en parle pas, mais c'est quelque chose que je fais au quotidien. J'accompagne quatre jeunes marques en ce moment depuis quelques mois. Et voilà, l'école de mode, c'est la seule... C'est le seul projet qui n'a pas encore commencé.

  • Ramata

    Très bien. Écoute, c'est tout à ton honneur de nous partager cette initiative dont tu ne parles pas forcément habituellement. C'est vrai que moi, je suis assez partisane de mieux faire, que ça avance. Et puis, on plante la graine. Et quand, en fait, on voit l'arbre sortir à ce moment-là, on peut venir expliquer comment on a pu être présents pour accompagner. C'est pas la peine de parler trop tôt, en fait. Et puis, la communication, il faut choisir les moments perçus pour le faire. En tout cas, il y a énormément d'ambition et de vision dans tous les projets que tu as pu nous partager jusqu'ici. J'ai envie de dire, ce ne sont pas des projets, ce sont des initiatives, puisque comme tu l'as dit, c'est des choses qui existent, que tu as mises en place. Donc, on ne peut que te souhaiter pleine réussite. dans ces différentes initiatives. Moi, j'intègre en note l'épisode, les liens vers ton compte Instagram et tous les éléments pour qu'ils puissent prendre contact avec toi, passer commande. Si éventuellement, il y a des marques qui sont intéressées par de l'accompagnement, qu'elles n'hésitent pas, je pense, à prendre contact avec toi. Moi, j'ai été ravie d'avoir une opportunité d'écouter raconter ton histoire en roche. et en fait des filles que tu relèves au quotidien pour pouvoir développer une marque made in Africa avec une dimension de préservation de savoir-faire Ben écoute, je te remercie beaucoup je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs Merci beaucoup,

  • Namissa

    merci Ramata Merci

  • Ramata

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcasts ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Namissa Terrasso

    00:00

  • Le parcours de Namissa et la création de sa marque Ikanuk

    01:27

  • La transition de la médecine à la mode et l'auto-formation

    03:15

  • Les défis de la production locale et la valorisation des savoir-faire

    08:51

  • Développement de la marque et événements de mode au Mali

    18:15

  • Projets futurs et impact social de la mode en Afrique

    48:41

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Description

Comment valoriser l'artisanat local dans la mode africaine ?


Namissa Thera Sow, fondatrice de la marque Ikalook, partage son expérience et sa vision dans un nouvel épisode d'Africa Fashion Tour.

Elle nous explique comment elle intègre le savoir-faire artisanal dans ses créations et comment elle contribue à préserver les traditions textiles du Mali.


Elle souligne l'importance de soutenir les artisans locaux et de créer une mode éthique et durable. Son témoignage offre une perspective unique sur les enjeux de la valorisation de l'artisanat dans l'industrie de la mode africaine.


Dans cet épisode, Namissa Thera Sow aborde également les défis de la production locale et son engagement pour une mode plus responsable.

Un entretien passionnant pour tous les acteurs de la mode africaine et les défenseurs de l'artisanat.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Namissa

    créer mon propre métier parce que la façon dont je fais avec la particularité de notre pays et mon projet, comment je le vois, c'est vraiment tous les jours jusqu'à aujourd'hui, il faut inventer le chemin en fait.

  • Ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo. Je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai hésité à ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Namissa Terrasso. Namissa est styliste et fondatrice de la marque Ikanuk. Elle est basée au Mali. Pour développer son activité, elle participe à différents événements de mode. Elle a également une boutique collaborative dans laquelle elle accueille des marques de jeunes créateurs. Elle est à l'origine de la Semaine du Boubou, une initiative organisée pour les fêtes. Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de son parcours et des challenges du développement de sa marque. Bienvenue Namissa, comment vas-tu ?

  • Namissa

    Bien, merci beaucoup. Merci, je vais très bien. Merci d'avoir invité sur ton podcast, ça fait plaisir.

  • Ramata

    Écoute, le plaisir est pour moi. Alors, on va commencer cette interview comme je le fais avec tous mes invités. Je vais te demander de te présenter.

  • Namissa

    Alors, je m'appelle Madame Souhna Misatira. Je suis maman de deux enfants. Je suis la fondatrice de la marque IKALOOK que j'ai créée en 2016. Avec IKALOOK, nous utilisons principalement des matières locales et des savoir-faire locaux pour faire des vêtements chic et moderne pour les personnes qui désirent consommer des produits de qualité fabriqués en Afrique et principalement au Mali. Voilà un peu ce que j'ai fait. que je fais avec IKALOOK, même si depuis le début jusqu'à aujourd'hui, il y a eu beaucoup d'évolutions et il y a d'autres projets en ce moment. Je pense qu'on aura l'occasion d'en parler.

  • Ramata

    Effectivement, l'idée dans ce podcast, c'est qu'ils puissent nous parler de tous les projets qu'ils voulaient savoir.

  • Namissa

    Le coréal, etc.

  • Ramata

    Donc,

  • Namissa

    toi, est-ce que tu as,

  • Ramata

    en termes d'études, quel est ton background ? Est-ce que tu as étudié le stylisme, la mode ou est-ce que tu viens d'un univers totalement différent ?

  • Namissa

    Totalement différent parce que moi j'ai fait l'école de médecine. Effectivement. Voilà, j'ai fait l'école de médecine et moi ma maman elle est mauritanienne. Généralement chez nous, enfin du côté de ma maman, les gens se marient très vite. Une jeune fille qui se met sur le chemin de longues études et tout ça, c'était pas très très... Voilà, ça c'était pas pour elle. Elle trouvait que je pourrais faire des études qui soient peut-être un peu moins longues et tout ça. Mais moi j'étais vraiment partie parce que depuis toute petite, je voulais être pédiatre. C'était mon rêve. Enfin, c'est ce que je pensais. Quand j'ai commencé à l'école de médecine, je suis allée jusqu'en troisième année. Et c'est à partir de là que... J'ai perdu mon papa cette année-là et du coup c'était un peu difficile pour ma maman. Donc vu que j'étais sa plus grande fille à côté d'elle, l'idée c'était de la soulager et de faire les choses un peu comme elle voulait. Donc c'est pour ça au final... J'ai quitté l'école de médecine pendant un an. Maintenant, pour ne pas rester à la maison, je suis allée dans une école de commerce où j'ai découvert le marketing et tout. Donc, je pense que tout a commencé à partir de là. Et j'ai adoré ces... J'ai adoré le marketing, ils avaient demandé dès la première année de faire un projet et tout ça. En fait, ça m'a beaucoup plu, ce côté business. Du coup, finalement, voilà, c'est à partir de là que tout ce que j'ai désiré, parce que parallèlement, j'ai toujours aimé la mode, mais je ne savais pas. Parce que nous, en Afrique, en tout cas spécialement au Mali, j'avais jamais vu le potentiel business de la mode. quand j'étais petite, même si j'avais une tante qui avait une machine à coudre, elle faisait plutôt des habits pour des enfants. Et elle avait plein de magazines et tout. Des fois, je feuilletais et je dessinais des modèles et tout que je faisais faire par un détailleur. Même ma maman, quand elle me faisait des habits, toujours je changeais, je voulais modifier, ou je prenais les hauts, je les portais avec des jeans. Et... On a grandi aussi avec les dampettes et les tissus en voile de coton très léger. On le nouait comme ça, mais moi toujours, je faisais des pantalons, des petits hauts avec et tout ça. Mais sincèrement, je n'avais jamais vraiment vu le potentiel business de cette passion-là. C'est à partir de 2010-2011. 2011, je commençais à voir quand même ce phénomène Made in Africa se développer. C'est sur un documentaire où j'ai vu un jeune Sud-Africain qui avait développé sa marque et c'était basé sur les matières africaines et tout ça. J'ai dit, tiens, c'est déjà ce que je fais. Donc, c'est à partir de là, de fil à l'aiguille, j'ai commencé à demander à ma mère, du coup, d'aller dans une école de mode. Elle ne voulait pas que je reste, vu que j'étais la plus grande à la maison et tout. Donc, voilà, c'est à partir de là, moi, j'ai vraiment commencé à m'intéresser à ce secteur à partir de là. J'ai fait une auto-formation pendant, on va dire, près de cinq ans. où j'étais vraiment assidue, je prenais tout ce qui passait, des livres, des formations en ligne, tout ce qui pouvait m'aider à me comprendre ou à comprendre ce que moi, je peux apporter dans ce secteur-là qui soit différent et même voir si moi, ce que j'apporte, ça peut intéresser des gens si j'avais ce petit truc-là en moi qui... D'abord, j'ai cherché dans les biographies, déjà, voir à peu près, par exemple, j'ai lu la biographie à l'époque de Coco Chanel, de McQueen, de plein d'autres, de Saint-Laurent et tout. En fait, l'idée derrière, c'était de savoir qu'est-ce que, dans leur histoire, leur a permis de trouver en eux ce petit truc qui, finalement, leur a fait. leur a fait comprendre qu'ils peuvent en faire un métier et moi, parallèlement, voir si moi, j'avais un truc aussi en moi qui pourrait éventuellement apporter un truc différent dans le secteur. Donc, c'est à partir de là, moi, j'ai vraiment commencé à amasser tout ce que je pouvais avoir comme informations, formations. J'ai vu des blogs. À l'époque, il y avait beaucoup de blogs, de modes. des magazines et tout ça. Donc l'idée en fait c'était vraiment de m'auto-former, même si j'ai voulu aller dans une école de mode. Finalement j'ai pas pu, mais j'ai tout fait pour que ma sœur y aille. Donc voilà, j'ai piqué ses cours et tout, donc voilà. C'est un peu comme ça, c'était vraiment une auto-formation qui m'a amenée jusqu'à là.

  • Ramata

    Très bien, très intéressant de voir à quel point Ton côté autodidacte, en fait, t'as pris le dessus et t'as vraiment cherché par toi-même de te former à quelques compétences et finalement, quelque part, un peu créer ton propre métier.

  • Namissa

    Absolument, c'est ça. Et c'est ça, exactement ça, c'est créer mon propre métier. Parce que la façon dont je fais avec la particularité de notre pays et mon projet, comment je le vois, c'est vraiment tous les jours. Jusqu'à aujourd'hui, il faut inventer le chemin en fait.

  • Ramata

    Exactement, j'aime bien cette expression, inventer le chemin. Du coup, est-ce que tu peux nous parler du coup de... Il caloue qu'en fait, c'est quoi la particularité quand tu t'es formée, tu as défini ce que tu as envie de faire et tu t'es dit en lisant des biographies, tu disais tout à l'heure que tu voulais être sûre que tu avais, on va dire, le feu sacré du créateur. Quels ont été les moments que tu as voulu intégrer dans ta marque Igiallou qui font vraiment sa particularité, sa originalité ?

  • Namissa

    C'est ça. En fait, quand j'ai lu les biographies, l'histoire de celle qui m'a vraiment touchée, c'était l'histoire de Coco Chanel. Et à l'époque, ce que j'avais tenu du livre, c'était que de base, elle a pris une matière qui n'était pas forcément... on va dire comme une matière noble ou quelque chose que les gens considèrent, c'était le tweed à l'époque. Et il y avait aussi l'époque des corsets, des grandes robes, qui a complètement révolutionné en amenant son style un peu androgyne, avec des vestes, avec une silhouette plus épurée et tout ça, avec... la matière qui est le treat. Moi, à l'époque, je me suis dit, en fait, elle a un côté tellement impertinent, tellement... J'ai aimé ce côté rebelle de se dire, OK, moi, je choisis cette matière-là et je choisis ce style-là et je vais l'imposer d'une certaine manière jusqu'à avoir Chanel qu'on connaît aujourd'hui. En fait, c'est derrière ce qui m'avait touchée, c'est le côté de... de choisir cette Ausha qui finalement, elle a pu en faire ce qu'il y en a aujourd'hui. Donc à l'époque, j'ai cherché à voir les matières qui pourraient moins me toucher, que je trouvais pas mal. Et déjà, c'était à l'époque, j'utilisais déjà les dents de pays que ma maman nous donnait. Donc en fait, à partir de là, moi j'ai commencé à me dire, déjà moi c'est le style que je fais déjà donc j'ai essayé de voir si ça peut faire des vestes, des pantalons et avant les dampers j'ai commencé à utiliser les wax et le borrelant et je faisais des vestes des tops et tout ça et c'est avec le temps il y avait le Mali on a une histoire textile qui est très très forte... Par exemple, on a le bazar que tout le monde connaît. À l'époque, je pense qu'il commençait à y avoir un bazar qui s'appelle le gizner. Le Mali a toujours eu la teinture et toutes ces techniques-là qui ont donné au bazar cette notoriété. Et le gizner, du coup, c'était vraiment une matière déjà teinte. Donc, les basans venaient déjà finis. Du coup, on... J'ai une tante aussi qui est teinturière et j'ai des amis de ma mère qui finalement n'avaient plus de marché, elles ne pouvaient plus travailler et il y a beaucoup qui ont arrêté parce que les gens achetaient un peu plus les gaz. Ça c'est vraiment l'histoire que je reprends. Et à l'époque ça me touchait énormément. J'avais l'impression que... C'est un truc qui m'a appelée à ce niveau-là. Donc c'est là que j'ai commencé à prendre les dampers que je faisais et j'ai commencé la teinture comme ça. Et j'en ai vraiment fait mon combat, ou en tout cas quelque chose qui me tenait énormément à cœur. Et c'est à partir de là que j'ai commencé à me lancer. dans la confection des pièces avec cette matière-là. Au début, ce n'était pas facile parce que j'avais plein de gens qui disaient Ah, ça se froisse, le taïndai, ce n'est pas africain parce qu'à l'époque, on était vraiment dans un truc africain, météo à l'Afrique. Pour tout le monde, c'était le bogolon, c'était le wax. Le taïndai, à l'époque, tout le monde trouvait que ce n'était pas assez… Ça faisait peut-être un peu plus universel qu'Africa, alors que depuis les années 60 et tout, le premier président du Mali envoyait des femmes se former au Japon. En tout cas, j'ai vraiment pris ça de manière, on va dire un peu personnelle, c'était hyper, hyper important pour moi. En 2013, je faisais des choses comme ça sans forcément... Enfin, c'était pas... Écalou, c'est pas encore créé, mais je... Je faisais des petites collections, je faisais des trucs pour les gens, des amis et tout ça. C'est vraiment à partir de 2016 que j'ai dit, écoute, ce métier, c'est vraiment quelque chose que j'ai envie de faire et que j'ai envie de faire de manière vraiment sérieuse. Je n'ai envie de faire que ça, en fait. Donc, c'est à partir de là que j'ai lancé. en 2016 que j'ai lancé. Et voilà. Et depuis, on a développé plusieurs lignes des collections pour l'été. Parce que, à partir de 2016, quand j'ai lancé, 2017, j'ai ouvert la boutique, la boutique Abamako. C'était hyper sympa parce que quand j'ai commencé, j'étais à la maison en 2016. J'étais à la maison, j'avais un petit magasin, il y avait un tailleur, un sous-tailleur dans le magasin et moi, j'ai créé une boutique en ligne à l'époque. C'était en 2016. Je voulais avoir une boutique en ligne. C'était, je ne sais pas, à l'époque, ça n'a pas marché parce que les gens voulaient venir à la... Les gens voulaient venir toucher, essayer. C'était pas encore... La mentalité n'était pas encore prête pour... pour la vente en ligne des vêtements, en tout cas localement. Donc du coup, j'ai dû vite fait trouver un local. Mais je voulais quand même quelque chose de top, parce que j'ai cette façon de faire qui est quand j'ai une idée en tête, il faut que ça soit d'une certaine manière. Je pense que c'est mon plus grand... Je ne sais pas, ça peut être un défaut, ça peut être aussi un avantage. Un avantage parce que quand ça a fini, du coup, c'est bien. Mais là où ça peut être un frein, c'est qu'il y a un minimum de standards que je veux toujours. Du coup, quand on commence petit, ça prend du temps. Ça prend énormément de temps. Et voilà, la boutique, elle m'a pris une année à finir. parce que je la voulais d'une certaine manière. Tu sais, un peu comme les boutiques dans les Hamptons, avec le toit en cas... J'avais une idée très, très, très fixée sur ce que je voulais. Et un jour en passant, j'étais justement avec Hakim dans la voiture et on a vu ce lieu-là. J'ai dit, c'est ça, c'est ça. Ça a trouvé que ça faisait quelques mois qu'on cherchait. Donc là, j'ai dit, c'est ça, c'est exactement un endroit comme ça. C'était un vieux entrepôt. du coup on s'est arrêté et on a demandé on a pu avoir le local et je l'ai confié à mon amie Fatouma Fatouma Edara qui est comment dire qui est designer d'intérieur donc elle m'a fait tout un concept Et ça nous a pris à peu près un an à finir, mais franchement, je n'ai pas regretté parce que c'était magnifique. Du coup, ça c'était 2017 ans. C'était fin 2017 dont j'ai lancé une collection. Et c'est à partir de là que j'ai commencé ce système. Comme je disais tout à l'heure, j'ai inventé mon chemin en faisant un mélange parce que généralement... En Afrique, en général, on sort les collections au gré des événements, des choses comme ça. Et moi, à l'époque, je me disais, mais tiens, en fait, pourquoi on a des saisons dans la mode à l'international, mondialement, et nous, en Afrique, on n'a pas de saisons et tout. Donc, à partir de là, j'ai créé, on va dire, deux saisons. La première saison, c'est Tilema, la saison du soleil, ce qui est une collection... très estivales avec le couteau léger comme je fais, qui est l'Aden de Iqalou, qui est très fluide, qui est très bohème. C'est des vêtements qui respirent vraiment la légèreté et tout ça. Ça, c'est la collection que je fais entre le mois de mars et à peu près le mois de juillet. C'est la collection d'été. Et j'ai une autre collection, c'est les deux. L'idée à l'époque c'était de voir, ok, on a Thilema, est-ce qu'on fait, je trouve, le nom de la saison. la saison pluvieuse et tout ça, donc on a un peu creusé, creusé les millèges. Mais j'ai trouvé que la saison qui suit, ça coïncidait un petit peu avec la rentrée et tout, donc j'ai décidé d'appeler cette collection Bara. Bara qui est le mois de septembre, novembre, qui correspond un petit peu à la rentrée. Et cette collection Bara, Bara ça veut dire travail. Donc les pièces, c'est dans les pailletissiers, des matières un peu rigides, toujours des matières africaines. Moi, c'est hyper important pour moi le côté local. C'est très difficile parce que c'est le parcours du combattant, mais vraiment, j'ai eu plusieurs fois l'opportunité parce que c'est hyper difficile. Vraiment, c'est vraiment compliqué. de faire la production localement, que ce soit les matières premières, parce que je fais tout, des matières premières à la confection et à la commercialisation. Mais c'est très difficile parce que la ressource humaine est telle que chaque pièce, même quand tu l'as fait 100 fois, la cinquième fois, si tu ne gardes pas la même attention, il peut se passer des choses. qui ne vont pas forcément être à la qualité que moi, en tout cas le minimum de standard que moi je veux. Et plusieurs fois, j'ai vraiment douté, j'ai eu envie d'abandonner parce que même si ce n'est pas abandonner, c'est au moins aller produire soit au Maroc, soit en Turquie où j'ai eu. plusieurs propositions parce que il y a une usine souvent qui me fait mes cotons en Turquie. C'est vrai que je ne sais pas si je l'ai dit, soit on fabrique tous les tissus de A à Z, soit on a au moins 60% d'intervention sur le tissu. Ça veut dire qu'on prend le tissu brut et on met soit dans la teinture, on met Tout ce qui est technique traditionnelle, technique de chevron, d'impression et tout ça. Donc des fois, on a des matières qu'on fait localement avec les tisserands et des fois on a des matières qu'on va prendre brut comme ça et après on va les transformer pour avoir nos matières. Donc souvent, l'usine me propose de faire... de faire mes pièces et tout, mais j'ai jamais jusqu'à présent, c'est quelque chose que j'ai pas envie de faire, parce que quand ça devient très difficile, et que tous mes amis me conseillent, mais tu peux, parce qu'il y a une grande demande. Bizarrement, moi j'ai, on va dire, trois à cinq fois plus de demandes que ma capacité de production. Vraiment. Et c'est tentant d'avoir cette envie de production ailleurs, mais à chaque fois je me remets en question, je me dis, je me demande en fait, qu'est-ce qui fait que j'ai fait ce métier-là ? J'ai fait ce métier pour valoriser nos savoir-faire, pour créer de l'emploi. Je ne sais pas, je suis très touchée par tous ces savoir-faire que nous, on a. Des personnes qui sont toutes aussi valables que n'importe quelle autre personne qui est dans des ateliers, que ce soit en Europe, en Chine ou en Turquie. On a des personnes qui ont largement la capacité. Et c'est vrai que les gens manquent d'encadrement. Il y a ce côté... standardisation, le fait de comprendre comment on fait des choses et tout ça. C'est clair qu'il y a des choses qui nous manquent, mais on a des personnes qui ont quand même le talent qu'il faut pour faire ces vêtements qu'on fait n'importe où dans le monde. Et moi j'ai toujours été touchée par le fait que si les gens sont capables de le faire, qu'il faut organiser le secteur, entraver le secteur pour leur... permettre de faire ce travail en vue de créer des emplois, de valoriser un secteur et tout, c'est vraiment quelque chose, c'est un sujet qui me touche énormément. Et même si c'est difficile, c'est un sujet sur lequel ça fait quand même 7 ans que je reste là-dessus. Et j'ai vraiment pas envie de... Moi, le local est hyper important pour moi. Le fait d'avoir des matières faites localement, la confection faite localement, créer des emplois, valoriser... nos ressources et tout, c'est un sujet qui est très important pour moi. Valoriser nos ressources et tout, c'est un sujet qui est très important pour moi.

  • Ramata

    Effectivement, on comprend dans ce que tu évoques que la dimension de préservation de savoir-faire, valorisation de savoir-faire, elle est trop importante pour toi et elle fait partie intégrante de la... développement d'activités et que du coup tu ne choisis pas la facilité parce que effectivement c'est plus difficile et que il y aura des chemins et d'ailleurs des chemins que certains créateurs prennent pour développer leur activité. Maintenant cette volonté de préserver en fait quelque part des emplois, des techniques, des savoir-faire, c'est une dimension qui est très noble. Toi, aujourd'hui, ça fait plusieurs années que ta marque existe au Mali. Tu as développé des clientèles. J'imagine que tu as des clients qui viennent justement consommer Ikanouk parce qu'ils sont conscients de cette notion de savoir-faire que tu cherches à préserver. Est-ce que ça, c'est quelque chose que tu ressens ?

  • Namissa

    Absolument, parce que moi, de base, quand je pense au Made in Africa déjà et quand je pense au Made in local, au Made in Mali, Il y a quand même une première notion qui reste hyper importante pour moi parce que je me dis que les gens déjà doivent avoir ce dont ils ont besoin. C'est-à-dire que je ne suis pas du tout pour ce made in local, consommer le made in local juste pour le consommer. Il faut que ce que déjà on fait en tant que créateur, ça correspond à un certain standard, à une certaine demande, à un besoin que les gens ont. Et du coup, je m'efforce. énormément, a toujours essayé de fleurer les besoins, a toujours amélioré le travail et tout ça. Mais clairement, aujourd'hui, la valorisation, c'est hyper important pour moi. La création des vêtements qui mettent en avant nos ressources, que ce soit les matières, que ce soit les imprimés, les savoir-faire. Déjà, pour une clientèle locale et même ailleurs, mais majoritairement locale, parce que généralement, IKALUK est demandé à... un peu, on va dire que ce soit dans la sous-région que ce soit dans la diaspora c'est demandé, mais il y a une demande locale qui est hyper forte et c'est ce que j'ai dit les gens apprécient les gens locaux à Bamako, au Mali, les gens apprécient Bukalou, c'est quelque chose qui me touche énormément, je les remercie d'ailleurs infiniment, à chaque fois je profite pour le faire parce que Tout ce qu'ils calouquent aujourd'hui, c'est grâce à eux. Et j'essaie à chaque fois de quand même faire des choses, même si il y a ce côté artistique que j'essaie de mettre en avant, mais j'essaie en tout premier lieu de faire des choses qui les valorisent et qui répondent à certains besoins et qui aussi redonnent une certaine fierté de porter des créateurs qui ont fait... qui font des vêtements locaux, par exemple, la plupart de mes clients me disent quand je voyage, à chaque fois, je porte une calouque parce que quand je sors, les gens me regardent, les gens me demandent et tout ça. Et c'est une fierté de porter quelque chose qui est fait chez toi. Quand tu pars dans un autre pays, les gens te demandent et tu peux dire en fait, c'est des choses... Je ne sais pas, ce côté valorisation... Du Mali, de l'Afrique, c'est hyper important pour moi parce que je me dis, c'est en tout cas le combat que j'ai choisi parce que chacun le fait à sa manière, mais moi je me dis, faire quelque chose qui répond à des besoins de personnes, qui parallèlement crée des emplois, en même temps valorise le pays, c'est ce côté impact et sens. Moi, c'est ce qui me motive. Et le fait de... d'être encouragée et qui achète et tout ça, ça me donne le courage de continuer. Parce que l'impact, la création d'emplois, c'est vraiment des points qui, moi, me tiennent à cœur.

  • Ramata

    Dans ton organisation pour le développement, un marque, il y a en fait le fait de... Donc toi, des l'idée par ce que tu as évoqué, c'est... Tu as créé un site internet dès 2016, une science 2016-2017. Tu as tenu un local à Bamako dans lequel pouvoir présenter et vendre tes collections. Et puis, tu es également à l'origine d'un événement. Donc, j'ai l'impression que toi, dans ton profil, il y a une dimension créative qui est très forte.

  • Namissa

    Et en même temps,

  • Ramata

    il y a également une dimension business, entrepreneur, qui va prendre des décisions de façon à... T'assurer que, OK, la partie savoir-faire et la partie mise en avant des collections créatives, elle est importante, mais derrière, il y a une logique business qui est devant, en fait. Et je voudrais bien que tu nous parles de ce côté-là, comment tu mets en œuvre toutes ces idées pour t'assurer que derrière, tu vas pouvoir vendre ta marque.

  • Namissa

    C'est justement là où, moi, j'insiste souvent auprès des jeunes créateurs. parce qu'on peut rester dans notre philosophie artistique, créative et tout ça, mais je pense qu'on a une mission, on a un devoir de faire en sorte que nos créations correspondent aux besoins des personnes pour qu'ils puissent en retour aussi acheter nos créations. Donc moi j'ai vraiment ce côté créatif qui est là. quand il le faut, mais j'ai ce côté aussi business qui est hyper important pour moi parce que quand on est dans cet esprit juste artistique, c'est bien dans d'autres pays, mais dans les pays comme les nôtres, si on reste juste dans les dimensions artistiques, ce qu'on fait, ça ne va pas aller bien loin. Donc c'est ça que j'ai compris depuis le début, c'est ce qui fait que maintenant, J'essaie vraiment de faire des collections qui correspondent aux besoins des gens. Et à chaque fois, en fait, j'essaie de réfléchir, d'être à l'écoute de l'environnement. Quand j'ai ouvert la boutique en 2017, dès 2018, j'ai commencé l'internationalisation. En 2019, là, on a travaillé ensemble. un certain moment avec une jeune fille qui avait sa boutique in Africa à Dakar, où j'ai envoyé des créations à vendre à Dakar et à Bijon. D'ailleurs, je continue, mais le plus important, c'est de répondre déjà à une demande qui est déjà locale et qui est hyper forte sur Ecalook. Donc, à chaque fois, j'essaie de voir comment mieux... gérer les demandes, comment mieux correspondre aux demandes locales. C'est ce qui fait qu'à chaque fois, je vais créer des événements ou des collections qui vont répondre à un certain besoin du moment. Et c'est ce qui fait que en 2020, j'ai commencé par créer pour les fêtes une pièce qui est qui s'appelle Ika Bobo. Ika Bobo, c'est la marque Ika Lung, qui est le bobo mélangé. L'idée, en fait, c'était de faire une collection capsule pour la fête de 50 à 80 pièces, et pas une de plus. Et c'est une collection édition limitée. Et généralement, on écoule 48 heures, c'est fini. Donc, j'ai commencé en 2020. Donc je l'ai fait pour la fête de Ramadan, la fête de Tabaski. Donc ça c'était Ika Boubou, première édition, deuxième édition, jusqu'en 2022, où je commençais à voir qu'en fait, après, vu que c'est une édition limitée, quand je finis les pièces. Il y a un autre moment qui fait qu'il y a beaucoup de gens qui sont frustrés après parce qu'ils n'arrivent pas à se procurer. Parce que moi, le côté aussi édition limitée, c'est quelque chose que je voulais garder. Donc, c'est comme ça en fait que l'idée de Ika Bobo a évolué vers la semaine du Bobo. Parce que j'ai commencé à intégrer d'autres créateurs dans ce système-là. Parce que moi, quand je fais l'édition limitée, Je finis très vite et comme j'ai dit, ce qui me motive pour faire ce que je fais aujourd'hui, c'est vraiment la valorisation, l'impact, la création d'emplois et tout. Donc, aider aussi les jeunes créateurs, ça va dans ce sens-là. Aider d'autres personnes et surtout aussi, j'adore mes clients. Je ne sais pas, j'aime beaucoup mes clients. C'est quelque chose que je ne sais pas comment expliquer. Et du coup, pouvoir trouver aussi des solutions et moi. tout en faisant les choses que j'aime, parce que j'aime allier les deux, faire ce qui me fait plaisir, faire ce que j'aime, mais aussi essayer d'aider les gens autour de moi, que ce soit mes collaborateurs, que ce soit mes clients et tout. Je reste toujours à l'écoute de voir qu'est-ce que je peux faire au mieux. C'est comme ça, en fait, que j'ai intégré les autres créateurs dans le phénomène que j'ai créé, qui est Ika Bobo, qui est la collection capsule à chaque fête. Donc c'est comme ça que Ika Boubou s'est transformé à la semaine du Boubou. Comme ça, il y a non seulement les Ika Boubou qui est moi, ma collection capsule, mais aussi les Boubou d'autres jeunes créateurs, que ce soit au Mali, que ce soit la première édition, on a fait avec les jeunes au Mali. La deuxième, on a fait avec Madomar et Mea, c'était le thème du Sénégal. Donc c'est comme ça en fait que l'idée de IKA, la semaine du bobo est venue de ma collection, Capsule édition limitée de IKA bobo, voilà, est venue en fait.

  • Ramata

    Super intéressant en tout cas la manière dont tu as, quelque part en fait on sent bien, tu l'as dit, tu as fait des études de marketing, donc on sent que tu as cette dimension-là qui est intégrée. dans la manière dont tu organises ton business. C'est vrai que la compréhension de son marché, de son consommateur, c'est essentiel pour pouvoir bloquer une activité. Je sais qu'au quotidien, en termes de communication, tu travailles notamment avec Akin, j'ai déjà eu l'occasion d'intervenir. Et que toi, la dimension, effectivement, prendre la parole sur les réseaux sociaux pour communiquer avec ton audience, c'est quelque chose qui fait vraiment partie... du quotidien de la marque Calou et tu me présentes sur ton compte Instagram pour parler des différents changements et des lancements que tu fais. Est-ce que tu peux nous parler un peu de cette stratégie de communication, de comment est-ce que tu en es venue à utiliser les réseaux sociaux comme un outil de dialogue avec tes consommateurs ?

  • Namissa

    C'est naturel et je le dirais même aujourd'hui, je le fais peut-être à Même pas 10% de ce que je devrais faire parce que le quotidien est hyper prudent. Comme j'ai dit au Mali, la ressource humaine, c'est vraiment quelque chose qui est le point le plus difficile pour tous les entrepreneurs. Donc, je suis sur plusieurs choses en même temps. Donc, moi, le quotidien fait en sorte que je ne communique, on va dire, qu'à 10% de ce que je devrais faire normalement. Mais... Principalement dès qu'il y a une collection, dès que je fais quelque chose, en tout cas je fais au mieux pour partager les process, les idées. Même souvent au début, c'est vrai que j'ai arrêté pendant 2-3 ans, mais au tout début, je partageais énormément les difficultés, les problèmes aussi sur mes réseaux. Je me souviens même, il y a une jeune fille qui est venue me dire un jour Mais tu sais que t'es pas obligée de parler de tout ça, si tu le dis pas, on peut même pas le savoir. Et à l'époque, j'ai commencé à douter, j'ai dit Ah, peut-être qu'elle a raison, peut-être que je devrais arrêter d'en parler. Ça a trouvé que, on va dire, ce côté maintenant qui est un peu plus trendy, de partager un peu les coulisses. n'était pas aussi développée. Donc à l'époque, ça m'a fait un peu douter, donc j'avais levé un peu le pied sur le fait de raconter tout ce qui se passe à Iqalou, on va dire pendant 2-3 ans. Mais en ce moment, je recommence un peu à le faire parce que je ne sais pas. Je réorganise un peu la vision, je réorganise un peu les choses pour être, on va dire, beaucoup plus utile parce que le côté impact, comme je dis, le fait que ça soit vraiment quelque chose d'important, ça fait que j'essaie aujourd'hui de peut-être un peu plus montrer et partager aussi avec des jeunes créateurs comment ça se passe quand on choisit de... de faire des choses localement et parallèlement peut-être diminuer un petit peu plus la production parce que j'étais déjà à une équipe de 50 couturiers en 2022. Mais il y a eu énormément de... enfin ça demande, c'est hyper intense, ça demande... un travail, un poids sur le cœur de fou. Donc, c'est vraiment, c'était hyper prenant. Ça fait que j'ai eu cette déconnexion, on va dire, d'Amakom, même si je gardais quand même le minimum. L'idée, en fait, que je veux faire passer, c'est que c'est vrai que je communique, mais je ne communique pas beaucoup. Je ne communique pas comme je devrais, en tout cas, pas autant que j'ai envie. parce que le quotidien est hyper prenant. Mais cette année, j'ai décidé de changer un peu les choses. Parce que, comme j'ai dit, là j'ai intégré plusieurs jeunes créateurs au niveau de l'Ikado, que ce soit dans la boutique, je les accompagne aussi en quelques-unes. Je les coach. pour leur expliquer un peu les réalités. Moi, l'expérience que j'ai eue, j'essaie de partager ça avec eux. Donc, j'essaie vraiment de faire en sorte que le travail soit moins, on va dire, moins dans le faire, mais plus dans le partage avec, que ce soit mon équipe, que ce soit d'autres jeunes créateurs qui sont autour de moi. et partager avec eux tout le parcours que j'ai eu. Du coup, ça va eux aussi les aider, ça va dynamiser un peu plus le secteur, rassembler aussi quelques jeunes créateurs parce qu'on a aussi un groupement avec Hakin de jeunes créateurs émergents. Là, en ce moment, vraiment, ce qui fait que je vais peut-être être, même si ce n'est toujours pas moi aujourd'hui, à la hauteur comme je le souhaite parce que le quotidien est encore... très très prénant. Aujourd'hui, le but c'est vraiment de montrer que ce secteur-là a tout pour attirer et même faire vivre des personnes qui décident de travailler là-dedans, parce que c'est la chose qui est le plus au Mali, localement. Dernièrement, ça change et j'essaie vraiment aussi d'incarner ce côté qu'on peut aussi réussir dans ce secteur-là, pareil que quand tu es un médecin, quand tu es un avocat, qu'on peut aussi réussir dans ce secteur-là. Parce que les parents ne soutiennent pas beaucoup les jeunes qui se lancent sur ce chemin-là. Donc l'idée maintenant c'est vraiment d'essayer de partager et de faire voir le potentiel économique de ce secteur-là. En même temps, il faut aussi être réaliste, donc c'est pour ça que je partage aussi avec eux les difficultés et ne pas aussi rester dans ce côté créatif, artiste et tout ça. de faire des choses dont les gens ont besoin, d'être à l'écoute et tout ça. Donc, je ne partage pas autant que je le souhaite, mais c'est des choses sur lesquelles je travaille énormément en ce moment pour essayer d'encore plus développer ce côté-là.

  • Ramata

    Eh bien, écoute, je pense que tu es vraiment quelqu'un qui se challenge énormément parce que dans ta manière de préciser que tu... Tu ne communiques pas autant que tu le souhaiterais. Moi, pour avoir regardé ton compte Instagram, je trouve qu'en tout cas, chaque fois qu'il y a un post où tu prends la parole face à la caméra et où tu partages des news de ta marque, je trouve que le contenu est extrêmement qualifié, que tu as vraiment envie d'en savoir plus et que parfois, il vaut mieux communiquer peu, mais bien. plutôt que d'être présent de manière continue. Et finalement, on n'a pas grand-chose à dire. On montre la même robe une fois, il n'y a pas grand-chose de nouveau. Donc moi, je te félicite en tout cas pour ce que tu arrives à faire. Et si c'est que 10%, mais j'ai hâte de voir 15%, déjà, ce sera énorme. Donc moi, en tout cas, je trouve que le travail que j'ai fait est à d'un an dit, en fait. et qu'il n'y en a pas beaucoup qui savent le faire bien. Et je sais à quel point se mettre face à la caméra et raconter sa petite histoire, ce n'est pas un exercice aussi facile que ça. Donc moi, j'encourage tous les designers qui arrivent à le faire, mais il n'y a pas forcément, je pense, il n'y a pas d'obligation à se dire, il faut faire ça tous les jours. Je pense que de toute façon, quand on est à la tête d'une marque de mode, on fait tout. Donc, on n'a pas à dire qu'on... Quand on est que devant la caméra, ça veut dire qu'on n'est pas derrière la machine. Donc, c'est un problème en fait. Pour moi, c'est tout à fait normal. Je préfère que tu sois à l'atelier que devant la caméra, sinon, il n'y a pas de collection à proposer. Donc, je sais que dans ta... On a parlé du fait que tu faisais, dont tu avais, comment dire, la semaine du Boubou et tout un événementiel autour du Boubou. Ce que tu fais aussi, c'est que tu participes à des événements au Mali, notamment Fashion Empire, il me semble, l'événement de Jean Cassis. Est-ce que tu peux nous parler aussi de cette dimension-là, événementielle, défilée ? J'ai aussi parti de la stratégie de ta marque.

  • Namissa

    Oui, totalement. Comment ? Parce que... Les événements mode, c'est ce qui nous donne aussi cette visibilité, c'est ce qui dynamise un peu aussi le secteur, c'est ce qui fait aussi que les gens vont encore plus s'intéresser à notre travail, qu'ils nous voient autrement. Quand on est à la boutique et que les clients viennent, quand on fait une collection, que c'est des shootings et tout ça, c'est bien, mais les défilés, ça fait vraiment vivre une expérience. au client et pour moi participer que ce soit au Mali Mod Show ou au Mali Fashion Empire c'est une manière pour moi aussi de non seulement être présente mais aussi partager ce côté fashionista et ce côté mode. qu'on a, c'est des choses comme ça qui nous nourrit en tant que créateur. Et le fait de le partager aussi avec d'autres créateurs, les mêmes scènes et tout, c'est vraiment hyper enrichissant. Et voilà, ça fait partie intégrante aussi de la mode de participer à des événements pour se faire connaître, pour vivre l'expérience, pour non seulement partager avec avec des clients, une autre façon de... une autre expression de notre travail. C'est hyper, c'est enrichissant et moi ça me fait toujours plaisir. J'en ai fait d'autres aussi à l'international, mais je ne sais pas, j'ai toujours ce côté local qui est important pour moi de valoriser, dynamiser et faire en sorte que ça bouge déjà ici. que ça soit vraiment vivant. Et le fait de participer, je fais de mon mieux. À chaque fois qu'il y a quelque chose qu'on me demande de faire, j'essaie de faire de belles collections, de faire une collection qui moi me rend fière, mais aussi même la personne qui a organisé l'événement, qu'elle ne puisse pas dire ah, vraiment merci, tu nous as honorés Donc, voilà, c'est... Les défilés, c'est vraiment indispensable aussi à notre écosystème. Très bien.

  • Ramata

    Là, on arrive à la fin de notre échange. On a balayé en fait toute la partie, à la fois la partie business et la partie créative. Je pense que c'est vraiment les deux piliers sur lesquels toi tu appuies pour pouvoir développer ton activité. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de l'année 2025, comment elle se profile pour toi ? Alors s'il y a des secrets, si tu veux bien nous les parler.

  • Namissa

    De savoir, oui.

  • Ramata

    En tout cas, quels sont les éléments d'actualité qu'il faut suivre avec IKALINK en 2025 ?

  • Namissa

    En 2025, ça va vraiment être ce côté impact, comme j'ai dit, que je vais essayer de développer avec... l'accompagnement et l'encadrement de jeunes créateurs avec déjà le développement parce que j'ai commencé, j'ai mis ça en place mais on n'a pas encore solidifié et lancé aussi bien que je le souhaite. L'idée c'est de vraiment bien mettre ça en place du côté distribution qui est IKALUKENKO. IKALUKENKO c'est on va dire la marque distributrice. la marque de distribution que j'ai envie de développer à côté de IKALUK, parce que j'ai remarqué qu'au Mali, les jeunes ont plus du mal à se mettre en avant, à comprendre le secteur. Et moi, tout le parcours que j'ai fait, aujourd'hui j'essaie de repenser à tout ce que j'ai manqué, c'est-à-dire déjà de conseils, de mentors. d'école de monde. Dans mes projets, aujourd'hui, il y a l'encadrement de jeunes créateurs, il y a le côté distribution de Ika Lukenko pour les mettre en valeur, mettre en valeur leur travail, mais en attendant, avant d'arriver à la mise en valeur de leur création, à la mise en vente même. de leur création avec IKALU Kenko. On a quelque chose, on a une structure que j'ai appelée IKALDEV, comme IKALU Développement, qui aide les jeunes à, comment dire, je les accompagne dans tout le processus, que ce soit la création, la gestion des équipes, le management un peu de la mode, la communication. tout ce côté qui les soutient parce que nous on n'a pas eu la chance ici d'avoir une école et tout le monde n'a pas la force de caractère, on va dire que moi j'ai pu faire preuve pour en arriver jusque là. Donc aujourd'hui j'essaie de partager l'expérience que moi j'ai eue et j'essaie de voir tout ce que j'ai manqué qui m'aurait vraiment aidé. J'essaie de mettre ça ou en tout cas de... de réfléchir à comment apporter ça à la nouvelle génération pour qu'ils puissent avoir des outils. Parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui ont beaucoup de talent ici, il y en a énormément. Mais malheureusement, il n'y a pas d'accompagnement, c'est pas encadré, il n'y a pas de structuration du secteur. Et ça fait que des gens finissent par se décourager et laisser tomber. Donc j'essaie de, moi à mon niveau, avec IKL Dev, le coaching, le IKL Kenco, pour essayer de les soutenir. Et le projet qui me tient même le plus à cœur, c'est, comme j'ai dit, moi j'ai manqué de faire une école de mode et j'aurais adoré. Donc dans mes projets 2025, je suis en train de travailler. Sur une école de mode, non seulement le côté formation des couturiers, des techniciens qui travaillent dans les ateliers, aussi le côté management de la mode, création de marques et comment gérer sa marque et tout ça. Donc l'idée en fait cette année c'est de développer ces trois projets. Voilà. Et en même temps, continuer avec IKALU, comme en ce moment, j'ai vraiment limité encore plus la production pour laisser aussi la place dans la boutique à d'autres créateurs, de reprendre aussi aux clientèles qui viennent à la boutique. Du coup, l'idée, c'est vraiment de développer tous ces projets-là. Si à la fin 2025, je vois que voilà. Italo Kenko est consolidé, IKL Dev avec le coaching aussi est consolidé. IKL Dev, non seulement j'investis aussi dans d'autres marques, dans les marques des jeunes, parce qu'il y en a qui peut-être vont manquer aussi de moyens, même s'ils ont beaucoup d'idées. Donc voilà, il y a ce côté-là aussi, que ce soit le coaching, que ce soit l'investissement et l'école. C'est les trois projets sur lesquels... Je vais vraiment développer cette année-là, sur laquelle je vais travailler cette année. En plus du reste, la semaine du babou qui est aussi... Je serai un peu plus consolidée cette année, avec les collections de IKALUK aussi qui vont continuer. Voilà, c'est les projets pour 2025. Ils ont un petit peu commencé, tous les points sont un peu commencés parce qu'il y a déjà un côté IKALUK & Co qui est déjà à la boutique. Ça fait pratiquement une année et demie que je teste, même si je n'en parle pas. IKLDF pareil, j'accompagne quatre de manière très très... Depuis un an que j'accompagne, ils sont passés... Il y en a deux qui ont vraiment beaucoup développé leur marque depuis l'accompagnement. C'est vrai que j'en parle pas, mais c'est quelque chose que je fais au quotidien. J'accompagne quatre jeunes marques en ce moment depuis quelques mois. Et voilà, l'école de mode, c'est la seule... C'est le seul projet qui n'a pas encore commencé.

  • Ramata

    Très bien. Écoute, c'est tout à ton honneur de nous partager cette initiative dont tu ne parles pas forcément habituellement. C'est vrai que moi, je suis assez partisane de mieux faire, que ça avance. Et puis, on plante la graine. Et quand, en fait, on voit l'arbre sortir à ce moment-là, on peut venir expliquer comment on a pu être présents pour accompagner. C'est pas la peine de parler trop tôt, en fait. Et puis, la communication, il faut choisir les moments perçus pour le faire. En tout cas, il y a énormément d'ambition et de vision dans tous les projets que tu as pu nous partager jusqu'ici. J'ai envie de dire, ce ne sont pas des projets, ce sont des initiatives, puisque comme tu l'as dit, c'est des choses qui existent, que tu as mises en place. Donc, on ne peut que te souhaiter pleine réussite. dans ces différentes initiatives. Moi, j'intègre en note l'épisode, les liens vers ton compte Instagram et tous les éléments pour qu'ils puissent prendre contact avec toi, passer commande. Si éventuellement, il y a des marques qui sont intéressées par de l'accompagnement, qu'elles n'hésitent pas, je pense, à prendre contact avec toi. Moi, j'ai été ravie d'avoir une opportunité d'écouter raconter ton histoire en roche. et en fait des filles que tu relèves au quotidien pour pouvoir développer une marque made in Africa avec une dimension de préservation de savoir-faire Ben écoute, je te remercie beaucoup je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs Merci beaucoup,

  • Namissa

    merci Ramata Merci

  • Ramata

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcasts ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Namissa Terrasso

    00:00

  • Le parcours de Namissa et la création de sa marque Ikanuk

    01:27

  • La transition de la médecine à la mode et l'auto-formation

    03:15

  • Les défis de la production locale et la valorisation des savoir-faire

    08:51

  • Développement de la marque et événements de mode au Mali

    18:15

  • Projets futurs et impact social de la mode en Afrique

    48:41

Description

Comment valoriser l'artisanat local dans la mode africaine ?


Namissa Thera Sow, fondatrice de la marque Ikalook, partage son expérience et sa vision dans un nouvel épisode d'Africa Fashion Tour.

Elle nous explique comment elle intègre le savoir-faire artisanal dans ses créations et comment elle contribue à préserver les traditions textiles du Mali.


Elle souligne l'importance de soutenir les artisans locaux et de créer une mode éthique et durable. Son témoignage offre une perspective unique sur les enjeux de la valorisation de l'artisanat dans l'industrie de la mode africaine.


Dans cet épisode, Namissa Thera Sow aborde également les défis de la production locale et son engagement pour une mode plus responsable.

Un entretien passionnant pour tous les acteurs de la mode africaine et les défenseurs de l'artisanat.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


Et, pensez à vous abonner et à laisser un commentaire sur Apple Podcast et Spotify, l’impact de ce petit geste pour la visibilité du podcast est immense


A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Namissa

    créer mon propre métier parce que la façon dont je fais avec la particularité de notre pays et mon projet, comment je le vois, c'est vraiment tous les jours jusqu'à aujourd'hui, il faut inventer le chemin en fait.

  • Ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo. Je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai hésité à ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Namissa Terrasso. Namissa est styliste et fondatrice de la marque Ikanuk. Elle est basée au Mali. Pour développer son activité, elle participe à différents événements de mode. Elle a également une boutique collaborative dans laquelle elle accueille des marques de jeunes créateurs. Elle est à l'origine de la Semaine du Boubou, une initiative organisée pour les fêtes. Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de son parcours et des challenges du développement de sa marque. Bienvenue Namissa, comment vas-tu ?

  • Namissa

    Bien, merci beaucoup. Merci, je vais très bien. Merci d'avoir invité sur ton podcast, ça fait plaisir.

  • Ramata

    Écoute, le plaisir est pour moi. Alors, on va commencer cette interview comme je le fais avec tous mes invités. Je vais te demander de te présenter.

  • Namissa

    Alors, je m'appelle Madame Souhna Misatira. Je suis maman de deux enfants. Je suis la fondatrice de la marque IKALOOK que j'ai créée en 2016. Avec IKALOOK, nous utilisons principalement des matières locales et des savoir-faire locaux pour faire des vêtements chic et moderne pour les personnes qui désirent consommer des produits de qualité fabriqués en Afrique et principalement au Mali. Voilà un peu ce que j'ai fait. que je fais avec IKALOOK, même si depuis le début jusqu'à aujourd'hui, il y a eu beaucoup d'évolutions et il y a d'autres projets en ce moment. Je pense qu'on aura l'occasion d'en parler.

  • Ramata

    Effectivement, l'idée dans ce podcast, c'est qu'ils puissent nous parler de tous les projets qu'ils voulaient savoir.

  • Namissa

    Le coréal, etc.

  • Ramata

    Donc,

  • Namissa

    toi, est-ce que tu as,

  • Ramata

    en termes d'études, quel est ton background ? Est-ce que tu as étudié le stylisme, la mode ou est-ce que tu viens d'un univers totalement différent ?

  • Namissa

    Totalement différent parce que moi j'ai fait l'école de médecine. Effectivement. Voilà, j'ai fait l'école de médecine et moi ma maman elle est mauritanienne. Généralement chez nous, enfin du côté de ma maman, les gens se marient très vite. Une jeune fille qui se met sur le chemin de longues études et tout ça, c'était pas très très... Voilà, ça c'était pas pour elle. Elle trouvait que je pourrais faire des études qui soient peut-être un peu moins longues et tout ça. Mais moi j'étais vraiment partie parce que depuis toute petite, je voulais être pédiatre. C'était mon rêve. Enfin, c'est ce que je pensais. Quand j'ai commencé à l'école de médecine, je suis allée jusqu'en troisième année. Et c'est à partir de là que... J'ai perdu mon papa cette année-là et du coup c'était un peu difficile pour ma maman. Donc vu que j'étais sa plus grande fille à côté d'elle, l'idée c'était de la soulager et de faire les choses un peu comme elle voulait. Donc c'est pour ça au final... J'ai quitté l'école de médecine pendant un an. Maintenant, pour ne pas rester à la maison, je suis allée dans une école de commerce où j'ai découvert le marketing et tout. Donc, je pense que tout a commencé à partir de là. Et j'ai adoré ces... J'ai adoré le marketing, ils avaient demandé dès la première année de faire un projet et tout ça. En fait, ça m'a beaucoup plu, ce côté business. Du coup, finalement, voilà, c'est à partir de là que tout ce que j'ai désiré, parce que parallèlement, j'ai toujours aimé la mode, mais je ne savais pas. Parce que nous, en Afrique, en tout cas spécialement au Mali, j'avais jamais vu le potentiel business de la mode. quand j'étais petite, même si j'avais une tante qui avait une machine à coudre, elle faisait plutôt des habits pour des enfants. Et elle avait plein de magazines et tout. Des fois, je feuilletais et je dessinais des modèles et tout que je faisais faire par un détailleur. Même ma maman, quand elle me faisait des habits, toujours je changeais, je voulais modifier, ou je prenais les hauts, je les portais avec des jeans. Et... On a grandi aussi avec les dampettes et les tissus en voile de coton très léger. On le nouait comme ça, mais moi toujours, je faisais des pantalons, des petits hauts avec et tout ça. Mais sincèrement, je n'avais jamais vraiment vu le potentiel business de cette passion-là. C'est à partir de 2010-2011. 2011, je commençais à voir quand même ce phénomène Made in Africa se développer. C'est sur un documentaire où j'ai vu un jeune Sud-Africain qui avait développé sa marque et c'était basé sur les matières africaines et tout ça. J'ai dit, tiens, c'est déjà ce que je fais. Donc, c'est à partir de là, de fil à l'aiguille, j'ai commencé à demander à ma mère, du coup, d'aller dans une école de mode. Elle ne voulait pas que je reste, vu que j'étais la plus grande à la maison et tout. Donc, voilà, c'est à partir de là, moi, j'ai vraiment commencé à m'intéresser à ce secteur à partir de là. J'ai fait une auto-formation pendant, on va dire, près de cinq ans. où j'étais vraiment assidue, je prenais tout ce qui passait, des livres, des formations en ligne, tout ce qui pouvait m'aider à me comprendre ou à comprendre ce que moi, je peux apporter dans ce secteur-là qui soit différent et même voir si moi, ce que j'apporte, ça peut intéresser des gens si j'avais ce petit truc-là en moi qui... D'abord, j'ai cherché dans les biographies, déjà, voir à peu près, par exemple, j'ai lu la biographie à l'époque de Coco Chanel, de McQueen, de plein d'autres, de Saint-Laurent et tout. En fait, l'idée derrière, c'était de savoir qu'est-ce que, dans leur histoire, leur a permis de trouver en eux ce petit truc qui, finalement, leur a fait. leur a fait comprendre qu'ils peuvent en faire un métier et moi, parallèlement, voir si moi, j'avais un truc aussi en moi qui pourrait éventuellement apporter un truc différent dans le secteur. Donc, c'est à partir de là, moi, j'ai vraiment commencé à amasser tout ce que je pouvais avoir comme informations, formations. J'ai vu des blogs. À l'époque, il y avait beaucoup de blogs, de modes. des magazines et tout ça. Donc l'idée en fait c'était vraiment de m'auto-former, même si j'ai voulu aller dans une école de mode. Finalement j'ai pas pu, mais j'ai tout fait pour que ma sœur y aille. Donc voilà, j'ai piqué ses cours et tout, donc voilà. C'est un peu comme ça, c'était vraiment une auto-formation qui m'a amenée jusqu'à là.

  • Ramata

    Très bien, très intéressant de voir à quel point Ton côté autodidacte, en fait, t'as pris le dessus et t'as vraiment cherché par toi-même de te former à quelques compétences et finalement, quelque part, un peu créer ton propre métier.

  • Namissa

    Absolument, c'est ça. Et c'est ça, exactement ça, c'est créer mon propre métier. Parce que la façon dont je fais avec la particularité de notre pays et mon projet, comment je le vois, c'est vraiment tous les jours. Jusqu'à aujourd'hui, il faut inventer le chemin en fait.

  • Ramata

    Exactement, j'aime bien cette expression, inventer le chemin. Du coup, est-ce que tu peux nous parler du coup de... Il caloue qu'en fait, c'est quoi la particularité quand tu t'es formée, tu as défini ce que tu as envie de faire et tu t'es dit en lisant des biographies, tu disais tout à l'heure que tu voulais être sûre que tu avais, on va dire, le feu sacré du créateur. Quels ont été les moments que tu as voulu intégrer dans ta marque Igiallou qui font vraiment sa particularité, sa originalité ?

  • Namissa

    C'est ça. En fait, quand j'ai lu les biographies, l'histoire de celle qui m'a vraiment touchée, c'était l'histoire de Coco Chanel. Et à l'époque, ce que j'avais tenu du livre, c'était que de base, elle a pris une matière qui n'était pas forcément... on va dire comme une matière noble ou quelque chose que les gens considèrent, c'était le tweed à l'époque. Et il y avait aussi l'époque des corsets, des grandes robes, qui a complètement révolutionné en amenant son style un peu androgyne, avec des vestes, avec une silhouette plus épurée et tout ça, avec... la matière qui est le treat. Moi, à l'époque, je me suis dit, en fait, elle a un côté tellement impertinent, tellement... J'ai aimé ce côté rebelle de se dire, OK, moi, je choisis cette matière-là et je choisis ce style-là et je vais l'imposer d'une certaine manière jusqu'à avoir Chanel qu'on connaît aujourd'hui. En fait, c'est derrière ce qui m'avait touchée, c'est le côté de... de choisir cette Ausha qui finalement, elle a pu en faire ce qu'il y en a aujourd'hui. Donc à l'époque, j'ai cherché à voir les matières qui pourraient moins me toucher, que je trouvais pas mal. Et déjà, c'était à l'époque, j'utilisais déjà les dents de pays que ma maman nous donnait. Donc en fait, à partir de là, moi j'ai commencé à me dire, déjà moi c'est le style que je fais déjà donc j'ai essayé de voir si ça peut faire des vestes, des pantalons et avant les dampers j'ai commencé à utiliser les wax et le borrelant et je faisais des vestes des tops et tout ça et c'est avec le temps il y avait le Mali on a une histoire textile qui est très très forte... Par exemple, on a le bazar que tout le monde connaît. À l'époque, je pense qu'il commençait à y avoir un bazar qui s'appelle le gizner. Le Mali a toujours eu la teinture et toutes ces techniques-là qui ont donné au bazar cette notoriété. Et le gizner, du coup, c'était vraiment une matière déjà teinte. Donc, les basans venaient déjà finis. Du coup, on... J'ai une tante aussi qui est teinturière et j'ai des amis de ma mère qui finalement n'avaient plus de marché, elles ne pouvaient plus travailler et il y a beaucoup qui ont arrêté parce que les gens achetaient un peu plus les gaz. Ça c'est vraiment l'histoire que je reprends. Et à l'époque ça me touchait énormément. J'avais l'impression que... C'est un truc qui m'a appelée à ce niveau-là. Donc c'est là que j'ai commencé à prendre les dampers que je faisais et j'ai commencé la teinture comme ça. Et j'en ai vraiment fait mon combat, ou en tout cas quelque chose qui me tenait énormément à cœur. Et c'est à partir de là que j'ai commencé à me lancer. dans la confection des pièces avec cette matière-là. Au début, ce n'était pas facile parce que j'avais plein de gens qui disaient Ah, ça se froisse, le taïndai, ce n'est pas africain parce qu'à l'époque, on était vraiment dans un truc africain, météo à l'Afrique. Pour tout le monde, c'était le bogolon, c'était le wax. Le taïndai, à l'époque, tout le monde trouvait que ce n'était pas assez… Ça faisait peut-être un peu plus universel qu'Africa, alors que depuis les années 60 et tout, le premier président du Mali envoyait des femmes se former au Japon. En tout cas, j'ai vraiment pris ça de manière, on va dire un peu personnelle, c'était hyper, hyper important pour moi. En 2013, je faisais des choses comme ça sans forcément... Enfin, c'était pas... Écalou, c'est pas encore créé, mais je... Je faisais des petites collections, je faisais des trucs pour les gens, des amis et tout ça. C'est vraiment à partir de 2016 que j'ai dit, écoute, ce métier, c'est vraiment quelque chose que j'ai envie de faire et que j'ai envie de faire de manière vraiment sérieuse. Je n'ai envie de faire que ça, en fait. Donc, c'est à partir de là que j'ai lancé. en 2016 que j'ai lancé. Et voilà. Et depuis, on a développé plusieurs lignes des collections pour l'été. Parce que, à partir de 2016, quand j'ai lancé, 2017, j'ai ouvert la boutique, la boutique Abamako. C'était hyper sympa parce que quand j'ai commencé, j'étais à la maison en 2016. J'étais à la maison, j'avais un petit magasin, il y avait un tailleur, un sous-tailleur dans le magasin et moi, j'ai créé une boutique en ligne à l'époque. C'était en 2016. Je voulais avoir une boutique en ligne. C'était, je ne sais pas, à l'époque, ça n'a pas marché parce que les gens voulaient venir à la... Les gens voulaient venir toucher, essayer. C'était pas encore... La mentalité n'était pas encore prête pour... pour la vente en ligne des vêtements, en tout cas localement. Donc du coup, j'ai dû vite fait trouver un local. Mais je voulais quand même quelque chose de top, parce que j'ai cette façon de faire qui est quand j'ai une idée en tête, il faut que ça soit d'une certaine manière. Je pense que c'est mon plus grand... Je ne sais pas, ça peut être un défaut, ça peut être aussi un avantage. Un avantage parce que quand ça a fini, du coup, c'est bien. Mais là où ça peut être un frein, c'est qu'il y a un minimum de standards que je veux toujours. Du coup, quand on commence petit, ça prend du temps. Ça prend énormément de temps. Et voilà, la boutique, elle m'a pris une année à finir. parce que je la voulais d'une certaine manière. Tu sais, un peu comme les boutiques dans les Hamptons, avec le toit en cas... J'avais une idée très, très, très fixée sur ce que je voulais. Et un jour en passant, j'étais justement avec Hakim dans la voiture et on a vu ce lieu-là. J'ai dit, c'est ça, c'est ça. Ça a trouvé que ça faisait quelques mois qu'on cherchait. Donc là, j'ai dit, c'est ça, c'est exactement un endroit comme ça. C'était un vieux entrepôt. du coup on s'est arrêté et on a demandé on a pu avoir le local et je l'ai confié à mon amie Fatouma Fatouma Edara qui est comment dire qui est designer d'intérieur donc elle m'a fait tout un concept Et ça nous a pris à peu près un an à finir, mais franchement, je n'ai pas regretté parce que c'était magnifique. Du coup, ça c'était 2017 ans. C'était fin 2017 dont j'ai lancé une collection. Et c'est à partir de là que j'ai commencé ce système. Comme je disais tout à l'heure, j'ai inventé mon chemin en faisant un mélange parce que généralement... En Afrique, en général, on sort les collections au gré des événements, des choses comme ça. Et moi, à l'époque, je me disais, mais tiens, en fait, pourquoi on a des saisons dans la mode à l'international, mondialement, et nous, en Afrique, on n'a pas de saisons et tout. Donc, à partir de là, j'ai créé, on va dire, deux saisons. La première saison, c'est Tilema, la saison du soleil, ce qui est une collection... très estivales avec le couteau léger comme je fais, qui est l'Aden de Iqalou, qui est très fluide, qui est très bohème. C'est des vêtements qui respirent vraiment la légèreté et tout ça. Ça, c'est la collection que je fais entre le mois de mars et à peu près le mois de juillet. C'est la collection d'été. Et j'ai une autre collection, c'est les deux. L'idée à l'époque c'était de voir, ok, on a Thilema, est-ce qu'on fait, je trouve, le nom de la saison. la saison pluvieuse et tout ça, donc on a un peu creusé, creusé les millèges. Mais j'ai trouvé que la saison qui suit, ça coïncidait un petit peu avec la rentrée et tout, donc j'ai décidé d'appeler cette collection Bara. Bara qui est le mois de septembre, novembre, qui correspond un petit peu à la rentrée. Et cette collection Bara, Bara ça veut dire travail. Donc les pièces, c'est dans les pailletissiers, des matières un peu rigides, toujours des matières africaines. Moi, c'est hyper important pour moi le côté local. C'est très difficile parce que c'est le parcours du combattant, mais vraiment, j'ai eu plusieurs fois l'opportunité parce que c'est hyper difficile. Vraiment, c'est vraiment compliqué. de faire la production localement, que ce soit les matières premières, parce que je fais tout, des matières premières à la confection et à la commercialisation. Mais c'est très difficile parce que la ressource humaine est telle que chaque pièce, même quand tu l'as fait 100 fois, la cinquième fois, si tu ne gardes pas la même attention, il peut se passer des choses. qui ne vont pas forcément être à la qualité que moi, en tout cas le minimum de standard que moi je veux. Et plusieurs fois, j'ai vraiment douté, j'ai eu envie d'abandonner parce que même si ce n'est pas abandonner, c'est au moins aller produire soit au Maroc, soit en Turquie où j'ai eu. plusieurs propositions parce que il y a une usine souvent qui me fait mes cotons en Turquie. C'est vrai que je ne sais pas si je l'ai dit, soit on fabrique tous les tissus de A à Z, soit on a au moins 60% d'intervention sur le tissu. Ça veut dire qu'on prend le tissu brut et on met soit dans la teinture, on met Tout ce qui est technique traditionnelle, technique de chevron, d'impression et tout ça. Donc des fois, on a des matières qu'on fait localement avec les tisserands et des fois on a des matières qu'on va prendre brut comme ça et après on va les transformer pour avoir nos matières. Donc souvent, l'usine me propose de faire... de faire mes pièces et tout, mais j'ai jamais jusqu'à présent, c'est quelque chose que j'ai pas envie de faire, parce que quand ça devient très difficile, et que tous mes amis me conseillent, mais tu peux, parce qu'il y a une grande demande. Bizarrement, moi j'ai, on va dire, trois à cinq fois plus de demandes que ma capacité de production. Vraiment. Et c'est tentant d'avoir cette envie de production ailleurs, mais à chaque fois je me remets en question, je me dis, je me demande en fait, qu'est-ce qui fait que j'ai fait ce métier-là ? J'ai fait ce métier pour valoriser nos savoir-faire, pour créer de l'emploi. Je ne sais pas, je suis très touchée par tous ces savoir-faire que nous, on a. Des personnes qui sont toutes aussi valables que n'importe quelle autre personne qui est dans des ateliers, que ce soit en Europe, en Chine ou en Turquie. On a des personnes qui ont largement la capacité. Et c'est vrai que les gens manquent d'encadrement. Il y a ce côté... standardisation, le fait de comprendre comment on fait des choses et tout ça. C'est clair qu'il y a des choses qui nous manquent, mais on a des personnes qui ont quand même le talent qu'il faut pour faire ces vêtements qu'on fait n'importe où dans le monde. Et moi j'ai toujours été touchée par le fait que si les gens sont capables de le faire, qu'il faut organiser le secteur, entraver le secteur pour leur... permettre de faire ce travail en vue de créer des emplois, de valoriser un secteur et tout, c'est vraiment quelque chose, c'est un sujet qui me touche énormément. Et même si c'est difficile, c'est un sujet sur lequel ça fait quand même 7 ans que je reste là-dessus. Et j'ai vraiment pas envie de... Moi, le local est hyper important pour moi. Le fait d'avoir des matières faites localement, la confection faite localement, créer des emplois, valoriser... nos ressources et tout, c'est un sujet qui est très important pour moi. Valoriser nos ressources et tout, c'est un sujet qui est très important pour moi.

  • Ramata

    Effectivement, on comprend dans ce que tu évoques que la dimension de préservation de savoir-faire, valorisation de savoir-faire, elle est trop importante pour toi et elle fait partie intégrante de la... développement d'activités et que du coup tu ne choisis pas la facilité parce que effectivement c'est plus difficile et que il y aura des chemins et d'ailleurs des chemins que certains créateurs prennent pour développer leur activité. Maintenant cette volonté de préserver en fait quelque part des emplois, des techniques, des savoir-faire, c'est une dimension qui est très noble. Toi, aujourd'hui, ça fait plusieurs années que ta marque existe au Mali. Tu as développé des clientèles. J'imagine que tu as des clients qui viennent justement consommer Ikanouk parce qu'ils sont conscients de cette notion de savoir-faire que tu cherches à préserver. Est-ce que ça, c'est quelque chose que tu ressens ?

  • Namissa

    Absolument, parce que moi, de base, quand je pense au Made in Africa déjà et quand je pense au Made in local, au Made in Mali, Il y a quand même une première notion qui reste hyper importante pour moi parce que je me dis que les gens déjà doivent avoir ce dont ils ont besoin. C'est-à-dire que je ne suis pas du tout pour ce made in local, consommer le made in local juste pour le consommer. Il faut que ce que déjà on fait en tant que créateur, ça correspond à un certain standard, à une certaine demande, à un besoin que les gens ont. Et du coup, je m'efforce. énormément, a toujours essayé de fleurer les besoins, a toujours amélioré le travail et tout ça. Mais clairement, aujourd'hui, la valorisation, c'est hyper important pour moi. La création des vêtements qui mettent en avant nos ressources, que ce soit les matières, que ce soit les imprimés, les savoir-faire. Déjà, pour une clientèle locale et même ailleurs, mais majoritairement locale, parce que généralement, IKALUK est demandé à... un peu, on va dire que ce soit dans la sous-région que ce soit dans la diaspora c'est demandé, mais il y a une demande locale qui est hyper forte et c'est ce que j'ai dit les gens apprécient les gens locaux à Bamako, au Mali, les gens apprécient Bukalou, c'est quelque chose qui me touche énormément, je les remercie d'ailleurs infiniment, à chaque fois je profite pour le faire parce que Tout ce qu'ils calouquent aujourd'hui, c'est grâce à eux. Et j'essaie à chaque fois de quand même faire des choses, même si il y a ce côté artistique que j'essaie de mettre en avant, mais j'essaie en tout premier lieu de faire des choses qui les valorisent et qui répondent à certains besoins et qui aussi redonnent une certaine fierté de porter des créateurs qui ont fait... qui font des vêtements locaux, par exemple, la plupart de mes clients me disent quand je voyage, à chaque fois, je porte une calouque parce que quand je sors, les gens me regardent, les gens me demandent et tout ça. Et c'est une fierté de porter quelque chose qui est fait chez toi. Quand tu pars dans un autre pays, les gens te demandent et tu peux dire en fait, c'est des choses... Je ne sais pas, ce côté valorisation... Du Mali, de l'Afrique, c'est hyper important pour moi parce que je me dis, c'est en tout cas le combat que j'ai choisi parce que chacun le fait à sa manière, mais moi je me dis, faire quelque chose qui répond à des besoins de personnes, qui parallèlement crée des emplois, en même temps valorise le pays, c'est ce côté impact et sens. Moi, c'est ce qui me motive. Et le fait de... d'être encouragée et qui achète et tout ça, ça me donne le courage de continuer. Parce que l'impact, la création d'emplois, c'est vraiment des points qui, moi, me tiennent à cœur.

  • Ramata

    Dans ton organisation pour le développement, un marque, il y a en fait le fait de... Donc toi, des l'idée par ce que tu as évoqué, c'est... Tu as créé un site internet dès 2016, une science 2016-2017. Tu as tenu un local à Bamako dans lequel pouvoir présenter et vendre tes collections. Et puis, tu es également à l'origine d'un événement. Donc, j'ai l'impression que toi, dans ton profil, il y a une dimension créative qui est très forte.

  • Namissa

    Et en même temps,

  • Ramata

    il y a également une dimension business, entrepreneur, qui va prendre des décisions de façon à... T'assurer que, OK, la partie savoir-faire et la partie mise en avant des collections créatives, elle est importante, mais derrière, il y a une logique business qui est devant, en fait. Et je voudrais bien que tu nous parles de ce côté-là, comment tu mets en œuvre toutes ces idées pour t'assurer que derrière, tu vas pouvoir vendre ta marque.

  • Namissa

    C'est justement là où, moi, j'insiste souvent auprès des jeunes créateurs. parce qu'on peut rester dans notre philosophie artistique, créative et tout ça, mais je pense qu'on a une mission, on a un devoir de faire en sorte que nos créations correspondent aux besoins des personnes pour qu'ils puissent en retour aussi acheter nos créations. Donc moi j'ai vraiment ce côté créatif qui est là. quand il le faut, mais j'ai ce côté aussi business qui est hyper important pour moi parce que quand on est dans cet esprit juste artistique, c'est bien dans d'autres pays, mais dans les pays comme les nôtres, si on reste juste dans les dimensions artistiques, ce qu'on fait, ça ne va pas aller bien loin. Donc c'est ça que j'ai compris depuis le début, c'est ce qui fait que maintenant, J'essaie vraiment de faire des collections qui correspondent aux besoins des gens. Et à chaque fois, en fait, j'essaie de réfléchir, d'être à l'écoute de l'environnement. Quand j'ai ouvert la boutique en 2017, dès 2018, j'ai commencé l'internationalisation. En 2019, là, on a travaillé ensemble. un certain moment avec une jeune fille qui avait sa boutique in Africa à Dakar, où j'ai envoyé des créations à vendre à Dakar et à Bijon. D'ailleurs, je continue, mais le plus important, c'est de répondre déjà à une demande qui est déjà locale et qui est hyper forte sur Ecalook. Donc, à chaque fois, j'essaie de voir comment mieux... gérer les demandes, comment mieux correspondre aux demandes locales. C'est ce qui fait qu'à chaque fois, je vais créer des événements ou des collections qui vont répondre à un certain besoin du moment. Et c'est ce qui fait que en 2020, j'ai commencé par créer pour les fêtes une pièce qui est qui s'appelle Ika Bobo. Ika Bobo, c'est la marque Ika Lung, qui est le bobo mélangé. L'idée, en fait, c'était de faire une collection capsule pour la fête de 50 à 80 pièces, et pas une de plus. Et c'est une collection édition limitée. Et généralement, on écoule 48 heures, c'est fini. Donc, j'ai commencé en 2020. Donc je l'ai fait pour la fête de Ramadan, la fête de Tabaski. Donc ça c'était Ika Boubou, première édition, deuxième édition, jusqu'en 2022, où je commençais à voir qu'en fait, après, vu que c'est une édition limitée, quand je finis les pièces. Il y a un autre moment qui fait qu'il y a beaucoup de gens qui sont frustrés après parce qu'ils n'arrivent pas à se procurer. Parce que moi, le côté aussi édition limitée, c'est quelque chose que je voulais garder. Donc, c'est comme ça en fait que l'idée de Ika Bobo a évolué vers la semaine du Bobo. Parce que j'ai commencé à intégrer d'autres créateurs dans ce système-là. Parce que moi, quand je fais l'édition limitée, Je finis très vite et comme j'ai dit, ce qui me motive pour faire ce que je fais aujourd'hui, c'est vraiment la valorisation, l'impact, la création d'emplois et tout. Donc, aider aussi les jeunes créateurs, ça va dans ce sens-là. Aider d'autres personnes et surtout aussi, j'adore mes clients. Je ne sais pas, j'aime beaucoup mes clients. C'est quelque chose que je ne sais pas comment expliquer. Et du coup, pouvoir trouver aussi des solutions et moi. tout en faisant les choses que j'aime, parce que j'aime allier les deux, faire ce qui me fait plaisir, faire ce que j'aime, mais aussi essayer d'aider les gens autour de moi, que ce soit mes collaborateurs, que ce soit mes clients et tout. Je reste toujours à l'écoute de voir qu'est-ce que je peux faire au mieux. C'est comme ça, en fait, que j'ai intégré les autres créateurs dans le phénomène que j'ai créé, qui est Ika Bobo, qui est la collection capsule à chaque fête. Donc c'est comme ça que Ika Boubou s'est transformé à la semaine du Boubou. Comme ça, il y a non seulement les Ika Boubou qui est moi, ma collection capsule, mais aussi les Boubou d'autres jeunes créateurs, que ce soit au Mali, que ce soit la première édition, on a fait avec les jeunes au Mali. La deuxième, on a fait avec Madomar et Mea, c'était le thème du Sénégal. Donc c'est comme ça en fait que l'idée de IKA, la semaine du bobo est venue de ma collection, Capsule édition limitée de IKA bobo, voilà, est venue en fait.

  • Ramata

    Super intéressant en tout cas la manière dont tu as, quelque part en fait on sent bien, tu l'as dit, tu as fait des études de marketing, donc on sent que tu as cette dimension-là qui est intégrée. dans la manière dont tu organises ton business. C'est vrai que la compréhension de son marché, de son consommateur, c'est essentiel pour pouvoir bloquer une activité. Je sais qu'au quotidien, en termes de communication, tu travailles notamment avec Akin, j'ai déjà eu l'occasion d'intervenir. Et que toi, la dimension, effectivement, prendre la parole sur les réseaux sociaux pour communiquer avec ton audience, c'est quelque chose qui fait vraiment partie... du quotidien de la marque Calou et tu me présentes sur ton compte Instagram pour parler des différents changements et des lancements que tu fais. Est-ce que tu peux nous parler un peu de cette stratégie de communication, de comment est-ce que tu en es venue à utiliser les réseaux sociaux comme un outil de dialogue avec tes consommateurs ?

  • Namissa

    C'est naturel et je le dirais même aujourd'hui, je le fais peut-être à Même pas 10% de ce que je devrais faire parce que le quotidien est hyper prudent. Comme j'ai dit au Mali, la ressource humaine, c'est vraiment quelque chose qui est le point le plus difficile pour tous les entrepreneurs. Donc, je suis sur plusieurs choses en même temps. Donc, moi, le quotidien fait en sorte que je ne communique, on va dire, qu'à 10% de ce que je devrais faire normalement. Mais... Principalement dès qu'il y a une collection, dès que je fais quelque chose, en tout cas je fais au mieux pour partager les process, les idées. Même souvent au début, c'est vrai que j'ai arrêté pendant 2-3 ans, mais au tout début, je partageais énormément les difficultés, les problèmes aussi sur mes réseaux. Je me souviens même, il y a une jeune fille qui est venue me dire un jour Mais tu sais que t'es pas obligée de parler de tout ça, si tu le dis pas, on peut même pas le savoir. Et à l'époque, j'ai commencé à douter, j'ai dit Ah, peut-être qu'elle a raison, peut-être que je devrais arrêter d'en parler. Ça a trouvé que, on va dire, ce côté maintenant qui est un peu plus trendy, de partager un peu les coulisses. n'était pas aussi développée. Donc à l'époque, ça m'a fait un peu douter, donc j'avais levé un peu le pied sur le fait de raconter tout ce qui se passe à Iqalou, on va dire pendant 2-3 ans. Mais en ce moment, je recommence un peu à le faire parce que je ne sais pas. Je réorganise un peu la vision, je réorganise un peu les choses pour être, on va dire, beaucoup plus utile parce que le côté impact, comme je dis, le fait que ça soit vraiment quelque chose d'important, ça fait que j'essaie aujourd'hui de peut-être un peu plus montrer et partager aussi avec des jeunes créateurs comment ça se passe quand on choisit de... de faire des choses localement et parallèlement peut-être diminuer un petit peu plus la production parce que j'étais déjà à une équipe de 50 couturiers en 2022. Mais il y a eu énormément de... enfin ça demande, c'est hyper intense, ça demande... un travail, un poids sur le cœur de fou. Donc, c'est vraiment, c'était hyper prenant. Ça fait que j'ai eu cette déconnexion, on va dire, d'Amakom, même si je gardais quand même le minimum. L'idée, en fait, que je veux faire passer, c'est que c'est vrai que je communique, mais je ne communique pas beaucoup. Je ne communique pas comme je devrais, en tout cas, pas autant que j'ai envie. parce que le quotidien est hyper prenant. Mais cette année, j'ai décidé de changer un peu les choses. Parce que, comme j'ai dit, là j'ai intégré plusieurs jeunes créateurs au niveau de l'Ikado, que ce soit dans la boutique, je les accompagne aussi en quelques-unes. Je les coach. pour leur expliquer un peu les réalités. Moi, l'expérience que j'ai eue, j'essaie de partager ça avec eux. Donc, j'essaie vraiment de faire en sorte que le travail soit moins, on va dire, moins dans le faire, mais plus dans le partage avec, que ce soit mon équipe, que ce soit d'autres jeunes créateurs qui sont autour de moi. et partager avec eux tout le parcours que j'ai eu. Du coup, ça va eux aussi les aider, ça va dynamiser un peu plus le secteur, rassembler aussi quelques jeunes créateurs parce qu'on a aussi un groupement avec Hakin de jeunes créateurs émergents. Là, en ce moment, vraiment, ce qui fait que je vais peut-être être, même si ce n'est toujours pas moi aujourd'hui, à la hauteur comme je le souhaite parce que le quotidien est encore... très très prénant. Aujourd'hui, le but c'est vraiment de montrer que ce secteur-là a tout pour attirer et même faire vivre des personnes qui décident de travailler là-dedans, parce que c'est la chose qui est le plus au Mali, localement. Dernièrement, ça change et j'essaie vraiment aussi d'incarner ce côté qu'on peut aussi réussir dans ce secteur-là, pareil que quand tu es un médecin, quand tu es un avocat, qu'on peut aussi réussir dans ce secteur-là. Parce que les parents ne soutiennent pas beaucoup les jeunes qui se lancent sur ce chemin-là. Donc l'idée maintenant c'est vraiment d'essayer de partager et de faire voir le potentiel économique de ce secteur-là. En même temps, il faut aussi être réaliste, donc c'est pour ça que je partage aussi avec eux les difficultés et ne pas aussi rester dans ce côté créatif, artiste et tout ça. de faire des choses dont les gens ont besoin, d'être à l'écoute et tout ça. Donc, je ne partage pas autant que je le souhaite, mais c'est des choses sur lesquelles je travaille énormément en ce moment pour essayer d'encore plus développer ce côté-là.

  • Ramata

    Eh bien, écoute, je pense que tu es vraiment quelqu'un qui se challenge énormément parce que dans ta manière de préciser que tu... Tu ne communiques pas autant que tu le souhaiterais. Moi, pour avoir regardé ton compte Instagram, je trouve qu'en tout cas, chaque fois qu'il y a un post où tu prends la parole face à la caméra et où tu partages des news de ta marque, je trouve que le contenu est extrêmement qualifié, que tu as vraiment envie d'en savoir plus et que parfois, il vaut mieux communiquer peu, mais bien. plutôt que d'être présent de manière continue. Et finalement, on n'a pas grand-chose à dire. On montre la même robe une fois, il n'y a pas grand-chose de nouveau. Donc moi, je te félicite en tout cas pour ce que tu arrives à faire. Et si c'est que 10%, mais j'ai hâte de voir 15%, déjà, ce sera énorme. Donc moi, en tout cas, je trouve que le travail que j'ai fait est à d'un an dit, en fait. et qu'il n'y en a pas beaucoup qui savent le faire bien. Et je sais à quel point se mettre face à la caméra et raconter sa petite histoire, ce n'est pas un exercice aussi facile que ça. Donc moi, j'encourage tous les designers qui arrivent à le faire, mais il n'y a pas forcément, je pense, il n'y a pas d'obligation à se dire, il faut faire ça tous les jours. Je pense que de toute façon, quand on est à la tête d'une marque de mode, on fait tout. Donc, on n'a pas à dire qu'on... Quand on est que devant la caméra, ça veut dire qu'on n'est pas derrière la machine. Donc, c'est un problème en fait. Pour moi, c'est tout à fait normal. Je préfère que tu sois à l'atelier que devant la caméra, sinon, il n'y a pas de collection à proposer. Donc, je sais que dans ta... On a parlé du fait que tu faisais, dont tu avais, comment dire, la semaine du Boubou et tout un événementiel autour du Boubou. Ce que tu fais aussi, c'est que tu participes à des événements au Mali, notamment Fashion Empire, il me semble, l'événement de Jean Cassis. Est-ce que tu peux nous parler aussi de cette dimension-là, événementielle, défilée ? J'ai aussi parti de la stratégie de ta marque.

  • Namissa

    Oui, totalement. Comment ? Parce que... Les événements mode, c'est ce qui nous donne aussi cette visibilité, c'est ce qui dynamise un peu aussi le secteur, c'est ce qui fait aussi que les gens vont encore plus s'intéresser à notre travail, qu'ils nous voient autrement. Quand on est à la boutique et que les clients viennent, quand on fait une collection, que c'est des shootings et tout ça, c'est bien, mais les défilés, ça fait vraiment vivre une expérience. au client et pour moi participer que ce soit au Mali Mod Show ou au Mali Fashion Empire c'est une manière pour moi aussi de non seulement être présente mais aussi partager ce côté fashionista et ce côté mode. qu'on a, c'est des choses comme ça qui nous nourrit en tant que créateur. Et le fait de le partager aussi avec d'autres créateurs, les mêmes scènes et tout, c'est vraiment hyper enrichissant. Et voilà, ça fait partie intégrante aussi de la mode de participer à des événements pour se faire connaître, pour vivre l'expérience, pour non seulement partager avec avec des clients, une autre façon de... une autre expression de notre travail. C'est hyper, c'est enrichissant et moi ça me fait toujours plaisir. J'en ai fait d'autres aussi à l'international, mais je ne sais pas, j'ai toujours ce côté local qui est important pour moi de valoriser, dynamiser et faire en sorte que ça bouge déjà ici. que ça soit vraiment vivant. Et le fait de participer, je fais de mon mieux. À chaque fois qu'il y a quelque chose qu'on me demande de faire, j'essaie de faire de belles collections, de faire une collection qui moi me rend fière, mais aussi même la personne qui a organisé l'événement, qu'elle ne puisse pas dire ah, vraiment merci, tu nous as honorés Donc, voilà, c'est... Les défilés, c'est vraiment indispensable aussi à notre écosystème. Très bien.

  • Ramata

    Là, on arrive à la fin de notre échange. On a balayé en fait toute la partie, à la fois la partie business et la partie créative. Je pense que c'est vraiment les deux piliers sur lesquels toi tu appuies pour pouvoir développer ton activité. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de l'année 2025, comment elle se profile pour toi ? Alors s'il y a des secrets, si tu veux bien nous les parler.

  • Namissa

    De savoir, oui.

  • Ramata

    En tout cas, quels sont les éléments d'actualité qu'il faut suivre avec IKALINK en 2025 ?

  • Namissa

    En 2025, ça va vraiment être ce côté impact, comme j'ai dit, que je vais essayer de développer avec... l'accompagnement et l'encadrement de jeunes créateurs avec déjà le développement parce que j'ai commencé, j'ai mis ça en place mais on n'a pas encore solidifié et lancé aussi bien que je le souhaite. L'idée c'est de vraiment bien mettre ça en place du côté distribution qui est IKALUKENKO. IKALUKENKO c'est on va dire la marque distributrice. la marque de distribution que j'ai envie de développer à côté de IKALUK, parce que j'ai remarqué qu'au Mali, les jeunes ont plus du mal à se mettre en avant, à comprendre le secteur. Et moi, tout le parcours que j'ai fait, aujourd'hui j'essaie de repenser à tout ce que j'ai manqué, c'est-à-dire déjà de conseils, de mentors. d'école de monde. Dans mes projets, aujourd'hui, il y a l'encadrement de jeunes créateurs, il y a le côté distribution de Ika Lukenko pour les mettre en valeur, mettre en valeur leur travail, mais en attendant, avant d'arriver à la mise en valeur de leur création, à la mise en vente même. de leur création avec IKALU Kenko. On a quelque chose, on a une structure que j'ai appelée IKALDEV, comme IKALU Développement, qui aide les jeunes à, comment dire, je les accompagne dans tout le processus, que ce soit la création, la gestion des équipes, le management un peu de la mode, la communication. tout ce côté qui les soutient parce que nous on n'a pas eu la chance ici d'avoir une école et tout le monde n'a pas la force de caractère, on va dire que moi j'ai pu faire preuve pour en arriver jusque là. Donc aujourd'hui j'essaie de partager l'expérience que moi j'ai eue et j'essaie de voir tout ce que j'ai manqué qui m'aurait vraiment aidé. J'essaie de mettre ça ou en tout cas de... de réfléchir à comment apporter ça à la nouvelle génération pour qu'ils puissent avoir des outils. Parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui ont beaucoup de talent ici, il y en a énormément. Mais malheureusement, il n'y a pas d'accompagnement, c'est pas encadré, il n'y a pas de structuration du secteur. Et ça fait que des gens finissent par se décourager et laisser tomber. Donc j'essaie de, moi à mon niveau, avec IKL Dev, le coaching, le IKL Kenco, pour essayer de les soutenir. Et le projet qui me tient même le plus à cœur, c'est, comme j'ai dit, moi j'ai manqué de faire une école de mode et j'aurais adoré. Donc dans mes projets 2025, je suis en train de travailler. Sur une école de mode, non seulement le côté formation des couturiers, des techniciens qui travaillent dans les ateliers, aussi le côté management de la mode, création de marques et comment gérer sa marque et tout ça. Donc l'idée en fait cette année c'est de développer ces trois projets. Voilà. Et en même temps, continuer avec IKALU, comme en ce moment, j'ai vraiment limité encore plus la production pour laisser aussi la place dans la boutique à d'autres créateurs, de reprendre aussi aux clientèles qui viennent à la boutique. Du coup, l'idée, c'est vraiment de développer tous ces projets-là. Si à la fin 2025, je vois que voilà. Italo Kenko est consolidé, IKL Dev avec le coaching aussi est consolidé. IKL Dev, non seulement j'investis aussi dans d'autres marques, dans les marques des jeunes, parce qu'il y en a qui peut-être vont manquer aussi de moyens, même s'ils ont beaucoup d'idées. Donc voilà, il y a ce côté-là aussi, que ce soit le coaching, que ce soit l'investissement et l'école. C'est les trois projets sur lesquels... Je vais vraiment développer cette année-là, sur laquelle je vais travailler cette année. En plus du reste, la semaine du babou qui est aussi... Je serai un peu plus consolidée cette année, avec les collections de IKALUK aussi qui vont continuer. Voilà, c'est les projets pour 2025. Ils ont un petit peu commencé, tous les points sont un peu commencés parce qu'il y a déjà un côté IKALUK & Co qui est déjà à la boutique. Ça fait pratiquement une année et demie que je teste, même si je n'en parle pas. IKLDF pareil, j'accompagne quatre de manière très très... Depuis un an que j'accompagne, ils sont passés... Il y en a deux qui ont vraiment beaucoup développé leur marque depuis l'accompagnement. C'est vrai que j'en parle pas, mais c'est quelque chose que je fais au quotidien. J'accompagne quatre jeunes marques en ce moment depuis quelques mois. Et voilà, l'école de mode, c'est la seule... C'est le seul projet qui n'a pas encore commencé.

  • Ramata

    Très bien. Écoute, c'est tout à ton honneur de nous partager cette initiative dont tu ne parles pas forcément habituellement. C'est vrai que moi, je suis assez partisane de mieux faire, que ça avance. Et puis, on plante la graine. Et quand, en fait, on voit l'arbre sortir à ce moment-là, on peut venir expliquer comment on a pu être présents pour accompagner. C'est pas la peine de parler trop tôt, en fait. Et puis, la communication, il faut choisir les moments perçus pour le faire. En tout cas, il y a énormément d'ambition et de vision dans tous les projets que tu as pu nous partager jusqu'ici. J'ai envie de dire, ce ne sont pas des projets, ce sont des initiatives, puisque comme tu l'as dit, c'est des choses qui existent, que tu as mises en place. Donc, on ne peut que te souhaiter pleine réussite. dans ces différentes initiatives. Moi, j'intègre en note l'épisode, les liens vers ton compte Instagram et tous les éléments pour qu'ils puissent prendre contact avec toi, passer commande. Si éventuellement, il y a des marques qui sont intéressées par de l'accompagnement, qu'elles n'hésitent pas, je pense, à prendre contact avec toi. Moi, j'ai été ravie d'avoir une opportunité d'écouter raconter ton histoire en roche. et en fait des filles que tu relèves au quotidien pour pouvoir développer une marque made in Africa avec une dimension de préservation de savoir-faire Ben écoute, je te remercie beaucoup je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs Merci beaucoup,

  • Namissa

    merci Ramata Merci

  • Ramata

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcasts ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Namissa Terrasso

    00:00

  • Le parcours de Namissa et la création de sa marque Ikanuk

    01:27

  • La transition de la médecine à la mode et l'auto-formation

    03:15

  • Les défis de la production locale et la valorisation des savoir-faire

    08:51

  • Développement de la marque et événements de mode au Mali

    18:15

  • Projets futurs et impact social de la mode en Afrique

    48:41

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