- SG
Bonjour, bienvenue sur Échos de Territoires, le podcast inspirant de la Convention des entreprises pour le climat, qui donne la parole aux acteurs engagés et passionnés qui construisent l'économie régénérative de demain. Je suis Stéphane Gonzalès, alumni de la promotion 2023, et je vous emmène sur les territoires du bassin lyonnais et des Alpes, à la rencontre de dirigeantes et de dirigeants qui contribuent à dessiner les contours d'un avenir durable. Alors aujourd'hui, nous avons la chance de vous partager le témoignage du dirigeant d'une belle association lyonnaise, mais qui essaime beaucoup plus large et qui oeuvre pour l'emploi, le groupe ARÈS, Association pour la réinsertion économique et sociale. Et ce dirigeant, c'est Guillaume Hérisson, avec qui nous allons échanger sur son engagement vers l'économie dite régénérative. Guillaume, bonjour.
- GH
Bonjour.
- SG
Ce que je te propose, c'est qu'on se tutoie. On ne se connaît pas trop, on se croise de temps en temps, régulièrement au sein du mouvement Impact France. C'est là où on se croise. Et puis, en préparant cet entretien, j'ai évidemment parcouru les engagements de votre feuille de route. Je me suis arrêté sur toute la dernière phrase pour introduire en fait cet entretien, parce que je l'ai trouvé jolie. Alors c'est la bascule aujourd'hui, point d'interrogation. On n'y est pas encore, mais Arès vit une bifurcation joyeuse, un pas de géant vers cette société inclusive et juste, durable et féconde. Donc je pense qu'on va avoir le temps, dès que tu nous expliques cette phrase, et déjà dans un premier temps, présente nous Ares.
- GH
Super, merci beaucoup Stéphane. En quelques mots, Ares, effectivement, on est un groupe associatif. Donc une association qui a été créée en 1991, il y a 33 ans, autour d'une mission qui est de bâtir une société plus inclusive, où chaque personne trouve sa place et a sa place dans la vie en société. Aujourd'hui, ARES, c'est... 65 millions d'euros de budget, à peu près 4000 personnes accompagnées par an. Et autour des activités, on est multi-activité, on va travailler essentiellement sur des métiers comme la logistique, le numérique, l'économie circulaire, le BTP. Et notre modèle, grosso modo, c'est un groupe avec 75% de notre budget qui vient de nos prestations de services, donc du chiffre d'affaires. Et puis 25%, c'est des subventions publiques ou privées pour réaliser notre mission d'insertion.
- SG
D'accord, bon, c'est clair. Alors toi, comment tu arrives chez Arès ? Toi, ton parcours ?
- GH
Écoute, moi, je me décris comme, effectivement, entrepreneur social, engagé, passionné. Moi, mes modèles... Dès mes études, c'était des modèles de personnalités engagées, Mohamed Younous, Mère Thérésa, la grande solidarité internationale. Et puis, il se trouve que j'ai eu la chance, pendant mes études, de croiser le chemin de, on va dire un peu, des mentors. Moi, mes mentors, c'est des gens comme Thibaut Guilluy, Patrick Gagnaire, Philippe Crouzet, des entrepreneurs sociaux historiques qui ont fondé Ares pour Patrick et Philippe Crouzet. Et puis, moi, j'ai eu la chance du coup de suivre la route de Thibault, qui aujourd'hui est patron de France Travail. Il m'a mis le pied à l'étrier. J'ai fait toute ma carrière, du coup, chez Ares, en démarrant par le terrain et puis ensuite en faisant développer Ares. Et on est dans une organisation aujourd'hui de co-direction générale. Donc on est deux DG chez Ares, co-direction générale, qu'on a initiée dès 2018. C'est un format assez intéressant et qui, je pense, explique en grande partie le succès d'Arès sur ces dernières années. Et en plus d'Arès, du coup, j'aime bien tout ce qui est relatif à l'impact. Donc, je m'implique dans le mouvement Impact France. Je suis co-ambassadeur avec Mathilde Harou du mouvement Impact France sur le territoire Auvergne-Rhône-Alpes. Et voilà, et puis après, il y a plein d'autres choses.
- SG
J'imagine qu'il y a plein, plein, plein d'autres choses. Bon, alors là, on va rentrer dans le vif du sujet. On va parler de l'économie régénérative, le fameux régénératif. Alors toi, quand est-ce que tu en as entendu parler pour la première fois ? Le régénératif.
- GH
Pour la première fois, c'est sur les réseaux sociaux. Lorsque les entreprises engagées de la première promo nationale communiquaient sur la CEC, notamment leur feuille de route. Ça a vite fait un écho chez moi. Et je pense que je fais partie de ceux qui, lorsque Caroline et Marianne ont initié la promo Bassin lyonnais Alpes, je fais partie de ceux qui ont engagé tout de suite. Je ne sais pas pourquoi j'ai tout de suite eu la conviction que... c'était là où devait être Arès.
- SG
D'accord. Le déclic, tu l'as eu tout seul. Personne t'a dit, il faut venir ?
- GH
Non. J'ai vu les témoignages d'autres, et en particulier de certains qui étaient issus du monde de l'économie sociale et solidaire. Dans le premier parcours, il me semble qu'il y a Singa, SOS, le groupe Icare ici sur le territoire. Et c'est en voyant ces personnes-là s'impliquer auprès d'un écosystème d'entreprises où je me suis dit, il faut qu'Ares y aille. Et quelque part, il faut que moi j'y aille aussi.
- SG
C'est souvent comme ça, on s'inspire les uns des autres. Et alors justement, si je te posais une colle, l'économie régénérative, ça veut dire quoi pour toi ?
- GH
Au fil du parcours, je me suis rendu compte que, je ne sais pas si on parle d'économie régénérative, moi j'ai plus tendance à me le figurer comme un chemin. Pour moi c'est un chemin régénératif. Chaque entreprise peut faire ce choix, doit faire ce choix, quelque part de s'engager au changement. Et moi le régénératif il fait forcément écho avec mes engagements dans l'économie sociale auprès du mouvement Apex. où clairement on a cette forte croyance que la transition viendra des entreprises, que l'entreprise a son rôle à jouer pleinement, les organisations en tant que telles ont leur rôle à jouer pour transformer la société en une société plus juste. et plus durable. Donc j'ai été poussé mais convaincu qu'entre le régénératif et l'impact, on avait des passerelles à créer.
- SG
Ça veut dire qu'avant d'arriver à la CEC, quelque part, tu avais déjà des convictions fortes sur l'engagement, même environnemental. Imagine. Ou est-ce que tu as découvert des choses ?
- GH
Non, détrompe-toi, je pense que je me suis beaucoup caché pendant 15 ans, moi personnellement, sur l'engagement et la mission sociale du groupe Ares, en écartant un peu le... la question du régénératif et de la planète et des enjeux environnementaux. J'en avais conscience à titre personnel, mais je l'écartais de la mission d'Ares. Et c'est ce que... que les équipes d'Ares m'ont retransmis, m'ont poussé. C'est parce qu'il y avait des équipes qui étaient là pour me pousser que j'ai été chercher la CEC, plus d'un point de vue personnel, pour me mettre au niveau, apprendre et voir où est-ce que ça allait justement provoquer une bascule ou des prises de conscience.
- SG
D'accord. Pendant huit mois, on sait que c'est un gros travail de réflexion, de remise en question. Donc peut-être qu'on peut un peu parler de ta feuille de route finalement, des sursauts, des...
- GH
leviers qu'est ce que vous allez mettre en place ou qu'elles sont les difficultés bref feuilles de route ou plutôt moment de bascule après avoir reçu beaucoup et titillé dans les sessions une et deux là du début de parcours sur le constat nous le point de bascule je trouve il vient à un moment dans cette session 2 3 ou On se rend compte avec Amel, la planète championne qui m'a accompagné, qu'en fait, on est des champions du régénératif sur les hommes et les femmes. On détient des clés du modèle de comment... Comment on refait société ? Et notre bascule, elle vient sur le moment où on se rend compte que, je te rappelais notre mission qui est de bâtir une société plus inclusive, où chacun a sa place, et où on vient rajouter dans notre question régénérative et du coup dans notre feuille de route derrière, le ok, chacun a sa place et comment on fait pour rendre chacun acteur de la transition environnementale. On touche, je te disais, 4000 personnes tous les ans qui sont... sont des publics vulnérables, des personnes en difficulté qui viennent chez nous pour reprendre confiance. Nous, on se donne l'ambition de leur redonner une place dans la société. Et pourquoi pas se donner la chance pendant leur parcours chez nous, qui dure 12, 24 mois, voire plus pour certains. Comment on peut faire pour se redonner la chance que ces personnes soient des acteurs de la transition environnementale au même niveau que les dirigeants et dirigeantes, au même niveau que toutes les strates de la société ? Et c'est un peu notre... notre quête à nous, et qui est assez ambitieuse, qui est de se dire comment on peut refaire société en s'appuyant sur le défi environnemental et la transition vers le gratin.
- SG
Ça veut dire quoi ? Ça veut dire, j'imagine, qu'il y a des gens qui viennent d'Afrique, c'est les faire témoigner sur eux aussi comment finalement ils sont résilients, sur ce qu'ils ont vu.
- GH
Après, c'est se mettre en égalité, tous autour de la table, pour se dire... J'ai autant besoin que nos salariés, nos bénéficiaires, des personnes en difficulté, j'ai autant besoin qu'elles d'être déjà sensibilisées, d'avoir accès à ce savoir. N'en restons pas qu'à sensibiliser les dirigeants. C'est génial. La CEC, ça permet des changements et des bascules, mais il faut aussi veiller à ce qu'on embarque beaucoup plus largement. Et sur le sujet des vulnérabilités de la planète, je... Je pense qu'on peut être tous égaux face à ces défis-là. En tout cas, il y a cet enjeu de ne pas créer un nouveau clivage, de ne pas renforcer les clivages de la société.
- SG
D'accord. Surtout que j'imagine qu'il y a des gens qui viennent chez vous qui sont finalement, malheureusement, une conséquence du réchauffement climatique.
- GH
Une conséquence qui subisse les aléas climatiques plus que n'importe qui, parce qu'on sait que dans toutes les crises, c'est souvent les plus vulnérables qui sont touchés en premier. Et donc c'est là qu'on va essayer de trouver, je pense qu'on a matière à se dire comment on trouve des solutions ensemble pour mieux vivre en société avec les aléas climatiques et les changements climatiques qui sont autour de nous, la mobilité, le logement, l'éducation. sont des sujets où la santé sont des sujets à traiter ensemble plutôt qu'à traiter comme des clivages.
- SG
Du coup, vous avez déjà une idée d'un plan d'action ? Qu'est-ce que vous mettez en place concrètement, par exemple ?
- GH
Pour le coup, on se met en route assez vite. On a établi une feuille de route. La feuille de route qu'on a établie, elle va bien au-delà de la CEC. En fait, on s'est servi de la CEC pour écrire une feuille de route stratégique pour Arès, aller vers 2030 avec Arès, qui englobe du coup tous nos enseignements qu'on a eus dans la CEC. Donc le premier sujet, ça a été de mettre les enjeux climatiques au même niveau que les enjeux sociaux dans une feuille de route commune. On a déclenché très vite, en fin d'année dernière et en début 2024, des pilotes. pile en carbone pour toutes nos entités. On a déjà initié des coopérations qui sont le fruit de liens qu'on a pu tisser dans le cadre de nos parcours, avec des alumnis et des entreprises engagées dans la CEC. Et puis, on a beaucoup avancé dans une des grosses briques de notre plan d'action, qui est monter un programme de sensibilisation pour tous, qu'on co-construit avec des acteurs comme Make Sense. Et une des premières touches de ce programme-là, qui est en train d'être monté, qui va passer en phase d'ingénierie et en expérimentation début 2025, ça a été de mettre l'eau à la bouche de l'ensemble de nos salariés, lors d'un séminaire fin septembre, où on a invité Heidi Sévestre, glaciologue, docteur, experte d'épaule, et qui est venue transmettre... sont le défi des glaces à l'ensemble des collaborateurs d'Ares et où justement, on a fait se croiser nos salariés en parcours, les bénéficiaires et l'ensemble des équipes de permanents. C'était assez intéressant de voir comment nos salariés justement interagissaient avec Haïdi sur des enjeux climatiques en Tanzanie, dans les dom-toms, etc.
- SG
Justement, tu m'as coupé l'arbre sur le pied parce que c'était la question. J'allais dire comment tu embarques parce que finalement, la plus grosse difficulté, c'est d'embarquer. qui est tout le monde dans l'aventure. C'est pour ça que ça m'a fait aussi titre le côté joyeux. C'est le récit qu'on raconte finalement pour emmener les gens dans... Donc ça n'a pas été un... Aujourd'hui, tu penses, tu sens qu'il y a un vrai élan chez vos collaborateurs ?
- GH
Oui, il y a un vrai élan. On a un terreau chez nous favorable avec... L'intelligence collective, l'esprit d'équipe, les valeurs et la mission d'Arès sont ancrées chez nous. On a la chance, on est parmi ces modèles de l'économie sociale et solidaire où... l'impact, le sens au travail sont présents. La fierté sont des choses qui sont cultivées dans la façon de travailler ensemble, de travailler en collectif entre permanents. Donc oui, on s'appuie beaucoup sur ces techniques d'intelligence collective qu'on a revues tout au long du parcours de la CEC pour déployer notre feuille de route. Et on a rendu cette feuille de route CEC, on lui a donné plus d'ampleur en l'intégrant dans notre feuille de route stratégique, nos fameuses orientations d'ARES à horizon 2030.
- SG
Ok, alors si on se place en 10 ans, c'est quoi le signe le plus tangible de réussite dans la démarche régénérative d'ARES ?
- GH
Quand on voit à 10 ans, nous, notre... Le point de signe le plus palpable, ce serait d'avoir relevé le challenge de l'inclusion. Moi, je crois beaucoup dans cet axe qui consiste à dire que le régénératif passe par l'inclusion des hommes et des femmes. Et pour ça, on va savoir nous le mesurer en regardant à quel point on aura transformé les cultures d'entreprise de l'intérieur pour qu'elles soient plus en capacité d'intégrer et d'accueillir. les publics issus de la diversité. Moi, mon défi, il est d'agir pour une société moins divisée, plus inclusive, où chacun a sa place, et où on a un rôle pour faire changer le processeur. Il faut qu'on change le processeur, il faut qu'on fasse de l'intégration un atout dans notre société, qu'on sache accueillir les publics issus de la diversité. Il faut qu'on accompagne les entreprises à savoir capitaliser sur les vulnérabilités de leurs collaborateurs et rendre ces vulnérabilités des forces en entreprise.
- SG
C'est-à-dire que ta mission, là on parle de partie prenante, écosystème, c'est vraiment... Tu as parlé des collaborateurs, tu as parlé des bénéficiaires, j'imagine que c'est des bénéficiaires, mais tu as toutes tes entreprises clientes, en effet.
- GH
On a effectivement toutes nos entreprises clientes et on sait que ça fait partie des piliers de fondateurs d'Ares. On a un lien étroit avec le monde de l'entreprise. Les salariés qu'on accueille et qu'on veut accompagner... à être partie prenante de la société, vont passer par le monde de l'entreprise. Et donc, on a ces liens étroits avec l'entreprise. On a, je pense, un savoir-faire autour des hommes et des femmes qu'on est capable de transmettre aux entreprises avec lesquelles on travaille. Et d'ailleurs, c'est ça qui est intéressant dans la CEC territoriale, c'est d'arriver à coopérer avec des acteurs du territoire qui ont suivi ce parcours CEC et qui ont, pour la plupart, une soif d'agir. Et nous, on a reçu beaucoup d'échos favorables à nos modèles d'inclusion dans les rencontres du parcours de la CEC.
- SG
On peut s'étayer de secret, savoir quel type de coopération ? Un exemple, par exemple, avec une entreprise ?
- GH
Un exemple, on vient de signer typiquement... un contrat avec Keolis pour travailler autour de ces questions de recrutement inclusif, comment transformer le regard des équipes sur ce que c'est que l'inclusion. Donc, on va travailler là avec les équipes de Keolis qui l'ont, avec lesquelles on était en camp de base ensemble. Ça a favorisé les liens. Et puis après, c'est plein de discussions, mais pour établir la feuille de route, la première des choses, c'est regarder le regard des autres. de nos camps de base qui changent sur l'inclusion, c'est regarder aussi comment les autres portent un regard sur comment nous, on doit changer. Et la CEC, nous, nous a fait aussi changer sur notre manière de nous engager, sur la manière de prendre plus conscience du rôle qu'on avait à jouer de sensibilisation auprès de tous les publics issus de l'insertion, des structures d'insertion, entreprises adaptées, monde du social en général. Et voilà, donc comment tu croises ces regards, c'est déjà... déjà coopéré sur le territoire. Oui,
- SG
déjà faire changer le regard, même sur l'économie sociale et solidaire, pour un dirigeant, c'est pas mal.
- GH
Et la CEC territoriale, je trouve, apporte ce supplément d'impact où typiquement autour de nous, il y avait la métropole, il y avait France Travail parmi les collaborations et les coopérations qu'on a initiées. Nous, à RESS, on travaille main dans la main avec France Travail. On mène des projets expérimentaux pour le territoire, mais c'est également avec des gens comme Impact France où là... On croise le fer avec les équipes de la CEC pour des questions de plaidoyer. On travaille avec des acteurs comme France Travail sur l'emploi auprès des acteurs engagés et des entrepreneurs engagés, que ce soit de la CEC ou d'Impact France. Donc, on a des choses à créer aussi sur comment rendre le territoire plus résilient et à impact en croisant justement ces réseaux entre Impact France, CEC et tous les entrepreneurs engagés.
- SG
Toutes les énergies sont bonnes, il n'y a pas de concurrence, on est bien d'accord, c'est ça la coopération. Et maintenant, si on parlait plus de toi, est-ce que toi, ça t'a changé dans ton leadership ? Est-ce que tu es différent après la CEC ?
- GH
Moi, perso, je pense avoir... Il y a un sujet sur lequel j'ai beaucoup évolué, c'est l'éco-anxiété. Pendant le parcours, je me suis rendu compte qu'il y a des moments où j'ai pu tomber dans des formes d'éco-anxiété moi-même. Et surtout, j'ai changé de regard. sur ce que c'était que l'éco-anxiété. Par le témoignage de dirigeants qui eux-mêmes vivaient l'expérience en tant que père ou mère et témoignant de l'éco-anxiété de leurs enfants ou de leurs salariés, ça a répondu à des questions. que j'avais ou du... où je mesurais pas le phénomène. Et puis, ben non, moi, perso, ça m'a complé... ça m'a rendu sans doute encore plus écolo convaincu. J'essaie de m'appliquer au maximum les concepts, là, de vélo végétarien, le vintage. Mais voilà, faut... chacun a ses petits efforts à faire qui le concernent. Et puis après, en tant que dirigeant, non, je pense que ça... ça a renforcé des convictions et ça m'a... surtout permis de me rendre compte à quel point j'étais fier du modèle d'Ares, de la qualité de notre projet, fier de voir les équipes d'Ares, les collaborateurs. porter un idéal de société, une mission, et se fédérer autour de valeurs clés pour changer la société.
- SG
Ok, du coup, moi j'ai envie de te dire, déjà c'est très inspirant ce que tu nous racontes comme aventure. Si tu avais un conseil ou si tu avais des choses à transmettre à un dirigeant qui a envie de se lancer dans l'économie régénérative, tu lui dirais quoi ?
- GH
Un, d'y aller à fond. De ne pas s'arrêter. au premier obstacle qui est le temps, mais de plonger dans l'expérience CEC et de l'économie régénérative et à impact, je pense que c'est plein de richesses. Si on est prêt à se donner le temps, si on est prêt à donner du temps à ses équipes pour essayer, expérimenter, et si on est dans une posture pour savoir... Je pense qu'il faut être prêt à soit savoir coopérer ou apprendre à coopérer.
- SG
Et penser un peu autrement, peut-être aussi.
- GH
Penser autrement, exactement.
- SG
Ok, on s'approche de la fin de ce podcast. Première question, pas toujours évidente, mais bon, comme je t'ai envoyé les questions, j'espère que tu as préparé quand même. C'est quoi les trois mots que tu pourrais nous donner pour caractériser la démarche vers l'économie régénérative ?
- GH
Se questionner, se nourrir et s'aventurer. Se questionner parce que... Je pense qu'on a tous des choses à apprendre. Et donc la CEC, l'économie régénérative et l'impact permettent d'éveiller de la curiosité, d'aller sur des terrains inconnus, donc se questionner, se nourrir. Parce que je pense que c'est... essentiel de s'ouvrir au modèle des autres, comprendre ce que c'est cette diversité d'organisations, les associations, l'entreprise, le monde des organisations publiques et les coopératives, se nourrir pour casser les frontières. le modèle de la coopération territoriale de demain, il faut l'inventer. En tout cas, nous, on est volontaires pour l'inventer. Mais pour ça, il faut casser les frontières, casser les idées reçues sur ce que c'est que le monde associatif, de l'impact ou le monde des entreprises, et puis s'aventurer dans le côté... Il faut tester, il faut apprendre à se casser la gueule. Et il faut revoir sa notion d'évaluation sur le temps, en tout cas se donner du temps que des initiatives puissent marcher. marché, le régénératif ou le... Moi, je vois dans l'économie circulaire ou l'innovation sociale, c'est pas des choses où on peut mesurer l'impact à 3 mois, à 6 mois, il faut se donner un peu plus de temps. Donc voilà, se questionner, se nourrir et s'aventurer.
- SG
Le temps long, c'est pas le récit dominant, ça, le temps long. Mais bon, c'est le récit alternatif, on espère qu'il prendra sa place à un moment quand même, assez rapidement. Si t'avais une baguette magique, que tu désidais de changer les règles du jeu économique, tu changerais quoi ?
- GH
Je donnerais la chance à tous les dirigeants et à Planet Champion, mais je pourrais même élargir aux jeunes qui font des grandes études, d'avoir la chance de... S'immerger dans le monde de l'inclusion et de venir découvrir la richesse de ce que c'est que de travailler au quotidien pour une organisation qui a un idéal de société et où je suis entouré. du sourire des personnes qu'on accompagne au quotidien. Et ça, si chaque dirigeant avait le temps de s'immerger et de découvrir ça, je pense qu'on aurait plus de facilité à transformer le monde et à utiliser le potentiel de l'inclusion.
- SG
Parler avec le cœur, c'est un peu ça. Et alors, qu'est-ce qui te rend... Déjà là, t'es plutôt dans le sourire, mais qu'est-ce qui te rend confiant pour l'avenir ?
- GH
Mes enfants. Je pense que la génération de demain sera le changement et appréhendra différemment les défis auxquels peut-être que nous nous voyons. que nous ne voulons pas voir. Donc mes enfants et les jeunes générations. Je crois beaucoup dans ce pouvoir des jeunes générations de transformer la société, de relever les défis. Et on le voit dans la CEC. le fait quand je vois l'énergie transformatrice que portent des personnes comme Heidi Sévestre, comme Camille Etienne et en tant que dirigeant moi-même engagé, ça me donne confiance dans le monde de demain.
- SG
Écoute, merci Guillaume, c'était un échange qui était direct, qui était franc, en plus on a tenu le timing, donc tu vois t'as été très très bon, je terminerai par une citation de la chercheuse américaine donc Temple... Quarandin, que je ne connaissais pas, qui a dit ni un plus, ni un moins, tout simplement un autrement. Je pense que ça peut bien caractériser notre interview. Encore merci.
- GH
Merci Stéphane.