Speaker #0Aujourd'hui, en bref, le podcast du Céreq évoque les débuts de carrière contrastés des diplômés de master universitaire. En 10 ans, le nombre de jeunes entrants sur le marché du travail avec un diplôme de master a doublé. L'étude des premières années de vie active de ces diplômés montre que leur parcours professionnel varie considérablement selon leur spécialité de formation. remettant en question l'idée d'une insertion homogène pour les titulaires de master. Les données de l'enquête Génération 2017 du Céreq, qui a suivi pendant trois ans les diplômés sortis du système éducatif en 2017, ont permis de construire une typologie de leurs trois premières années de vie active. Elles dévoilent sept parcours-types d'insertion professionnelle pour les diplômés de master universitaires. Ces trajectoires vont des plus favorables, caractérisés par des emplois stables de cadres bien rémunérés, aux plus difficiles, marqués par le chômage et la précarité. Voici quelques chiffres clés. 85% des diplômés de master sont en emploi 3 ans après l'obtention de leur diplôme. Leur salaire moyen à cette date s'élève à 2170 euros net mensuel. Près de 9 diplômés sur 10 en emploi à la date de l'enquête déclarent ce réel professionnellement. 26% des diplômés de master suivent le parcours type le plus favorable, dominé par des emplois de bonne qualité et des revenus supérieurs à la moyenne. Enfin, 16% connaissent la trajectoire la moins favorable, marquée par du chômage combiné à des emplois de mauvaise qualité. Pour expliquer ces situations pour le moins contrastées, la spécialité du master est un facteur déterminant. Le rôle clé de la spécialité est lié à la qualité des emplois et au niveau de rémunération de chaque secteur professionnel. Par exemple, les diplômés en informatique et réseau et les diplômés en finance et banque connaissent les meilleures insertions. Respectivement, 59% et 54% d'entre eux suivent la trajectoire la plus favorable. A l'opposé, seuls 7% des diplômés en arts et lettres et 6% des diplômés en éducation et formation empruntent cette voie. Les écarts de salaire sont également marqués. 2 480 euros en moyenne pour la spécialité finance et banque, contre 1 720 euros pour la spécialité éducation et formation. Pour autant, d'autres facteurs influencent positivement l'insertion. Par exemple, l'alternance en dernière année, qui concerne 22% des diplômés de master, augmente de 40% les chances de suivre la meilleure trajectoire. Autre exemple, le fait d'habiter en Ile-de-France double les chances de connaître la meilleure insertion. Enfin, l'origine sociale joue également un rôle. Les enfants de deux parents cadres ont 30% de chances en plus d'avoir le meilleur parcours que ceux issus des catégories intermédiaires. En conclusion, ces résultats soulèvent des questions sur les effets potentiels de la nouvelle plateforme MonMaster, mise en place pour la rentrée 2023. L'intégration d'une hiérarchisation des vœux contribuera-t-elle à accroître ou à réduire ces disparités observées ? Cette étude met en lumière l'hétérogénéité des parcours professionnels en début de vie active des diplômés de master et les facteurs qui les influencent, même s'il faut garder en tête que tous les masters n'ont pas les mêmes objectifs formatifs ni les mêmes objectifs d'insertion professionnelle.