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Flammes des années 80. Le podcast qui allume la femme.

Changement de carrière, alignement avec soi, deux femmes nous livrent leurs nouveau parcours.

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57min |08/09/2024
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Description

La flamme de la Carrière: Quand deux femmes nous livrent leurs nouveau parcours.


Sara et Angélica ont reçu Lili Barbery, créatrice, autrice spécialisée en méditation et yoga et Céline Bailleux, artiste, illustratrice.


Elles nous ont livré leurs parcours, leurs cheminements, leurs changements de vie et leur vision de l'éducation..


Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir à les écouter que nous avons eu à les accueillir sous notre tente.


Quelques citations de l'épisode:


Lili Barbery :

"Le yoga est arrivé dans ma vie y a pas si longtemps, seulement en 2016 et ça fait maintenant 6 ans que je l’enseigne."


"Je crois beaucoup au pouvoir de l’intuition,  qu’il faut évidement mettre en perspective avec une logique économique et financière."


"Le 1er cours de Kundalini je ne voulais pas y a aller, une copine m’a dit on chante des mantras , j’ai dit non merci… Puis j’ai essayé et ça m’a fait du bien , ça m’a intrigué donc j’y suis revenue par curiosité et je suis devenue accro à cette pratique."


"On a beaucoup surfé avec la gratuité, on s’est tous beaucoup habitués à avoir des services gratuits et si on veut avoir des contenus de qualité il faut prendre conscience que ça ne peut pas être gratuit."


"Y a des enfants qui ont une autre manière d’apprendre mais qui n’est pas du tout valorisée dans la scolarité."


"J’ai eu un parcours atypique et ça m’a beaucoup appris, j’ai vu qu’on peut rebondir."


Céline Bailleux:

"De suivre son instinct et d’oser c’est primordial, on a du mal à se faire confiance et quand on ose, ça marche c’est très bien, ça marche pas on ose autre chose, c’est pas grave!"


"J’ai toujours dessiné mais quand je suis arrivée à paris et que j’ai pris mon boulot serieux et que j’ai eu les enfants , je dessinait plus trop… je m’y suis remise après mon licenciement économique."


"C’est pas la question d’être fort en dessin, quand vous regardez les illustrateurs de presse, y en a plein qui dessinent pas forcément bien, en revanche ils ont une patte et ils ont un discours et c’est ça qui marche."


"Je suis vraiment dans le dessin d’humour  sur ma vie de femme, de maman, de galères… et du coup y a une résonance auprès des gens."


"On vit dans une société où à l’école il faut être bon, fort, le 1er… Et moi ma fille elle est pas bonne à l’école mais elle est super bonne dans la vie en fait et je pense que c’est elle qui a tout compris."


"On s’empêche de faire les choses qu’on aime, on est nos propres freins car on a peur du changement…"



On va parler de:

Femmes. Flammes. Allumer. Podcast. Maternité. Amour. Sexe. Psychologie. Témoignages inspirants. Développement personnel. Année 80. Santé. Bien être. Psychologie. Spiritualité. Désirs. Carrières.

Changement de carrières. Idées. Buisness. Conseils. Entreprises. Entrepreneur.


Retrouvez Flammes des années 80, le podcast qui éveille la femme sur toutes les plateformes


D'une petite flamme peut naître un grand feu alors abonnez vous  ! 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, alors on est très heureuse de parler de carrière et on a la chance aujourd'hui de recevoir Lily Barbery et Céline Bailleux qui ont plein de choses à nous raconter. Est-ce que vous voulez vous présenter les filles ? Je ne sais pas, qui a envie de commencer ?

  • Speaker #2

    Eh bien bonjour, je m'appelle Céline Bailleux, je suis illustratrice et autrice de BD.

  • Speaker #3

    Et moi, je m'appelle Lily Barbery et j'ai bien du mal à résumer ce que je fais en une phrase.

  • Speaker #0

    Tu peux utiliser plusieurs phrases.

  • Speaker #3

    J'ai le droit d'utiliser plusieurs phrases. Donc voilà, j'écris. Ça, c'est l'essentiel de mon travail. À la fois du travail de création de livres, mais aussi j'écris une newsletter chaque semaine, ce qui me prend pas mal de temps. J'écris des... tonnes de textes à droite à gauche et je donne des cours de méditation et de yoga, à la fois en vrai, une fois par semaine, et en ligne. Voilà, et cette plateforme que j'ai créée, eh bien, il y a aussi des vidéos d'art de vivre, de cuisine, de voyage, etc. Donc du coup, je n'arrive pas à résumer ça en une phrase.

  • Speaker #0

    C'est un vrai voyage.

  • Speaker #3

    Mais si vous m'aidez à trouver une baseline aujourd'hui, je serais ravie. franchement vous pouvez nous envoyer vos idées on va transmettre et en fait ce qui est intéressant c'est que vous n'avez pas toujours été enfin écrire je pense que tu as toujours écrit mais avec tu as écrit sur d'autres supports ta vie a un peu changé à un moment donné en tout cas j'ai été journaliste oui pendant 15 ans j'ai travaillé pour Vogue ensuite pour M le magazine du monde avec des périodes de piv où j'ai travaillé pour d'autres d'autres journaux entre ces deux phases là et non j'ai pas Enfin, je n'ai pas toujours enseigné la méditation et le yoga, ça ne m'intéressait pas du tout d'ailleurs. En revanche, le bien-être et l'art de vivre m'ont toujours intéressée. Et moi, j'étais spécialisée dans la beauté. Donc en fait, de la beauté au bien-être, il n'y avait quand même pas non plus un grand écart. Et le yoga est arrivé dans ma vie en 2016 seulement, donc c'était il n'y a pas si longtemps. Et ça fait maintenant six ans que je l'enseigne.

  • Speaker #0

    Super, et moi je t'ai connue, ça a été mon petit rayon de soleil pendant le Covid. les rendez-vous, je pense que les gens, il y a tellement de gens qui... C'est incroyable ce que tu avais quand même réussi à créer.

  • Speaker #3

    Écoute, c'est une aventure un peu folle, oui. On était, certains soirs, il y avait 15 000 comptes connectés en même temps à ces méditations. Alors, pas tous les soirs, mais quand même. Et puis, il y avait parfois plusieurs personnes derrière un téléphone. Donc, je ne sais pas combien on a été en tout pendant les six semaines de confinement, du premier confinement et puis ensuite, pendant la deuxième partie. de l'année 2020 où j'ai aussi animé encore à 18h des cours de méditation gratuits sur Instagram. Je ne l'avais pas du tout planifié, c'est venu un petit peu parce que les studios étaient fermés, j'avais besoin d'un lieu pour retrouver mes élèves, mais surtout pour moi en fait, pour pouvoir pratiquer et me sentir connectée aux élèves que je connaissais. Et je ne pensais pas du tout que ça plairait, vraiment j'étais convaincue que c'était tellement bizarre que ça ne fonctionnerait pas. Et je pense que parce qu'il n'y avait pas... pas de stratégie, ça a bien pris en fait. J'avais une intention qui n'était pas du tout de séduire ni d'avoir des followers, mais plutôt de me faire du bien et de faire du bien à mes élèves. Et j'ai tout de suite été étonnée le premier soir quand j'ai vu le nombre de personnes connectées, parce que clairement c'était beaucoup plus que mes élèves. Et chaque jour, c'est monté de façon croissante. Puis je suis passée sur TF1 en fait à la fin de cette première semaine, parce que j'avais déjà 3 ou 4 000 personnes qui se connectaient, donc ils avaient repéré les comptes qui explosaient un peu pendant les lives. Ils ont fait un sujet sur moi au 20h, à un moment où le 20h était très regardé puisqu'on était tous... Voilà, on voulait savoir ce qui allait se passer et du coup le lendemain, j'ai vu une vague arriver comme rarement j'ai vu du monde et puis...

  • Speaker #0

    C'est marrant, j'ai vu du monde, sauf que tu n'as vu personne. Je n'ai vu personne,

  • Speaker #3

    mais je voyais tous ces comptes s'abonner aux miens. Et c'est bizarre parce que j'avais à peu près 45 à 50 000 followers à ce moment-là. Donc, j'avais quand même une petite communauté. Mais je pense qu'il y a 50 000 personnes qui sont arrivées en quelques semaines seulement. Donc, c'est beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est incroyable.

  • Speaker #2

    Tu ne gères plus du tout pareil ?

  • Speaker #1

    Du coup, tu n'as plus la même interaction avec les gens qui te suivent ?

  • Speaker #2

    En fait,

  • Speaker #3

    au moment où ça s'est passé, je n'ai pas trop réalisé. C'est plus tard. Les conséquences, d'ailleurs, sur le moment, ont été plutôt très positives. Mais je pense que c'est au moment où on arrête de faire ce qu'on avait choisi de faire. Moi, j'ai fait de la gratuité, en fait, pendant quasiment une année. Et puis il y a eu un moment, il fallait reprendre sa vie normale et je ne pouvais pas être l'animatrice de 18 heures gratuites Advitam. Et juste avant,

  • Speaker #2

    tu faisais quoi ?

  • Speaker #3

    Juste avant le Covid ? Je donnais des cours de yoga et de méditation de manière assez intensive. Je donnais pas mal de cours chaque semaine, j'organisais des retraits de yoga. Je me formais à plein de nouvelles techniques autour du bien-être. Et je participais aussi à former des élèves. J'étais vraiment intensément dans le yoga, j'écrivais déjà, j'avais déjà sorti un livre, mais je dirais que je n'étais pas identifiée jusqu'à 2020 comme faisant tout ça. J'avais encore cette étiquette de journaliste puisque j'avais quitté ce métier peu de temps avant. C'est ce moment qui m'a propulsée et qui m'a permis d'être visible en tant que prof. de méditation active un peu particulière. Ça a fait du bien, je crois, à beaucoup de gens, et d'abord à moi et à ma famille. En revanche, c'est quand on sort du confinement et quand on se retrouve dans la rue et que les gens sont venus me remercier avec beaucoup d'émotion, que là, j'ai pris conscience de ce que ça signifiait et je ne savais pas très bien quoi en penser. Parce que j'avais l'impression qu'on projetait sur moi quelque chose que je n'étais pas du tout. Moi, j'avais fait ça vraiment de manière très spontanée et avec beaucoup de simplicité. J'étais chez moi, j'allumais mon téléphone et d'un seul coup, cette notoriété ne me convenait pas du tout. Et surtout, ce que les gens projetaient comme si j'avais une sagesse particulière, un pouvoir particulier ou que j'étais un genre de gourou. Je n'arrêtais pas de me retourner en regardant derrière mon épaule pour me dire, mais en fait, ce n'est pas du tout moi. Moi, je suis une fille comme tout le monde. J'ai des galères avec ma fille, avec mon mari. Je suis stressée, des fois je hurle. Je veux dire, je suis comme tout le monde. Ce n'est pas parce que je fais de la méditation que je suis sur ma montagne en tailleur toute la journée. Après, je suis plutôt de nature joyeuse et optimiste, mais ça ne fait pas de moi quelqu'un qui... qui auraient des super pouvoirs. Et j'ai senti comme une attente, mais pas une attente qui était saine ni pour moi ni pour l'autre, mais une attente de c'était génial, vous m'avez sauvé, vous m'avez sauvé mon confinement, c'était quelque chose qui revenait beaucoup et qu'on me dit encore. Et moi, je réponds toujours mais c'est vous qui avez fait, en fait. Moi, j'ai juste transmis un outil, mais je n'ai pas fait grand-chose, en fait. Et le temps que j'ai donné... Pour moi, c'était juste complètement normal et naturel. Dans un moment très particulier, il n'y avait vraiment pas de calcul.

  • Speaker #0

    Mais c'est intéressant ce que tu dis, parce que souvent, les choses qui se passent, comme les histoires d'amour, les belles histoires d'amour, ou les succès dans les idées d'entreprise ou d'entrepreneuriat, on imagine que ce sont des choses qui doivent être récalculées. En fait, ce qui marche, c'est aussi quelque chose, ça s'impose, c'est comme ça. Je ne sais pas pourquoi, en fait, ça a fonctionné. Et c'est intéressant parce que comme on parle de carrière en ce moment, c'est aussi ces émissions, elles sont là pour nos auditrices, pour... Ces moments où des fois, tu es un peu en changement de carrière, tu ne sais pas trop ce que tu vas faire, tu as envie de projeter des choses. Voilà, peut-être poser aussi, peut-être un des tips, poser, méditer. Puis des idées, elles vont venir à nourrir aussi, un peu lâcher pour avoir la place.

  • Speaker #3

    Moi, je crois beaucoup au pouvoir de l'intuition, qu'il faut évidemment mettre en perspective avec une logique économique et financière. Là, c'était possible parce qu'on était confinés et qu'à 18h, j'avais que ça à faire. Je pense que ça aurait été un autre moment, je n'aurais pas eu la même idée. Mais je crois beaucoup au fait d'écouter les idées un peu bizarres, saugrenues qu'on peut avoir, mais qui nous excitent. Ou en tout cas, où on se dit, ça c'est mon endroit, je pense que je me sentirais bien à faire ça. Et j'avais pas mal de blocages à l'idée de faire ce premier live, le 15 mars 2020. On n'était pas encore tout à fait confinés. C'était le week-end où on avait encore le droit de sortir. Macron n'avait pas encore annoncé qu'on allait être confinés pour soi-disant 15 jours. Mais tout le monde partait, prenait ses valises. Il y avait plein de gens qui quittaient Paris. Nous, on avait pris la décision. Moi,

  • Speaker #2

    je faisais mes courses.

  • Speaker #3

    Toi, tu faisais tes courses ?

  • Speaker #2

    J'envoyais mon mec faire les courses.

  • Speaker #3

    C'est vrai que c'était quand même un peu fou. À ce moment, on a vécu tous une aventure mondiale d'ailleurs folle. Et je me disais, j'ai très envie de partager avec mes élèves. Mais je vais être ridicule. C'est sûr. Et d'ailleurs, pour certains, et pour certaines personnes qui me connaissaient avant dans ma vie de journaliste et qui m'ont vu d'un seul coup chanter des mantras, faire des respirations un peu bizarres, encore aujourd'hui, il y en a qui disent Non mais Lily, on l'a perdue à ce moment-là Et c'est OK. Je veux dire, ce n'est pas grave. C'est leur perception. Peut-être que moi, quelques années plus tôt, Si une journaliste autour de moi s'était mise à faire ça du jour au lendemain, sans que j'aie eu vraiment les prémices de ce qui s'était passé avant, qui m'avait amenée à faire ceci, je pense que je l'aurais peut-être jugée de la même manière. Je me suis dit, non mais n'importe quoi ! Mais ce qui est drôle, c'est qu'il y a beaucoup de gens d'ailleurs qui ont regardé par curiosité au début en se disant, n'importe quoi, qu'est-ce qu'elle fait ? Parmi les comptes qui étaient connectés. Je pense notamment à... Angèle de la guinguette d'Angèle, qui est cette naturopathe cuisinière qui a une énergie hyper positive. Et elle me l'a raconté au micro de mon podcast en me disant Non mais Lily, au début, je me suis dit mais qu'est-ce qu'elle fait ? Et j'étais au pire moment, à 18h, avec mes enfants en train de cuisiner, de couper des carottes, ça hurlait dans tous les sens. Et puis tu chantais et quand même j'ai fredonné ton truc, quoi. Et je me suis rendue compte que ça m'avait fait vraiment du bien. Donc le lendemain... Quand je t'ai vue, je me suis dit, allez, je le fais, j'essaye. Et en fait, elle est devenue accro, enfin, juste avec le fait d'être intriguée la première fois, d'essayer, et puis ça lui a fait tellement de bien. Et moi, en fait, c'est vraiment ce que je ressens par rapport à cette pratique. C'est que je ne voulais pas y aller. Au premier cours que j'ai essayé, moi, je ne voulais pas y aller parce que j'ai une copine qui m'a dit, ouais, on chante des mantras. Je lui ai dit, non, merci, mais non, merci. Et j'y suis allée, j'ai essayé, ça m'a fait du bien. Et c'est le fait que ça m'ait fait du bien qui m'a intriguée. Donc je suis revenue et par curiosité, après, je suis devenue vraiment accrochée à cette pratique.

  • Speaker #1

    Tu t'es formée ?

  • Speaker #3

    Oui, j'ai été formée pendant quasiment trois ans pleins. Mais on peut enseigner au bout d'une très courte période. Il n'y a pas trop de législation autour de l'enseignement du yoga, malheureusement. Et donc, on a la possibilité d'enseigner au bout d'un certificat de 200 heures de formation. Ce qui, à mon avis, n'est pas très sérieux. Et je pense qu'un jour, ça changera. Mais pour le moment, en tout cas, c'est comme ça. Et moi, ça m'a permis de commencer à enseigner alors que je continuais à me former. Je n'avais pas trop l'intention d'enseigner au moment où je me suis formée.

  • Speaker #1

    Et c'est vraiment la rencontre avec le Kundalini, toi ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est cette pratique-là qui m'a plu. Maintenant, j'ai aussi pris mes distances avec... la pratique telle qu'elle m'a été enseignée. J'ai mis beaucoup de modernité. Je pense que la période de Covid m'y a aidée parce que je me suis adressée à un très grand nombre, y compris des gens qui n'étaient pas du tout des fans de yoga ni des personnes aptes à faire des mouvements difficiles parce que j'avais des personnes très âgées, j'avais des personnes en situation de handicap, j'avais des enfants qui suivaient. Donc vraiment, il y avait des familles entières. Et je... Je ne pouvais pas proposer quelque chose de trop intense physiquement. Et aussi, je ne pouvais pas rentrer dans... Il y a beaucoup de croyances quand même dans ce yoga qui sont présentées comme des réalités scientifiques. Et ça, moi, j'en étais consciente. Et je pense que c'est vraiment un choix personnel de se dire est-ce que je crois, est-ce que je ne crois pas ? Et puis, moi, depuis, j'ai fait beaucoup de tri aussi. Donc... Je n'étais pas la même professeure en 2020 que celle que je suis devenue aujourd'hui, où j'ai trié, j'ai laissé partir beaucoup de choses. Je dirais que j'étais plus ésotérique à cette période-là qu'aujourd'hui. Mais le fait de m'adresser à un très grand nombre, on ne peut pas commencer à parler en long et en large, j'en sais rien moi, de croyances astrologiques. Alors qu'on est en train de s'adresser à un grand nombre qui est en situation d'urgence parce que c'est le Covid et qu'on est tous stressés. Ça, ça m'a quand même pas mal aidée à prendre du recul sur qu'est-ce que je suis en train de dire, pourquoi je le dis. Et quand je regarde quelques vidéos que j'ai gardées de cette époque-là, il y a des choses que je ne dirais plus aujourd'hui de la même manière, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de voir comment on évolue. J'ai envie de... Du coup, on écho par rapport à toi et par rapport à ton histoire. Déjà, comment tu as réussi, toi, à mettre tes illustrations sur Internet, sur Insta ? Alors,

  • Speaker #2

    je vais rebondir à ce que tu disais, toi, c'est de suivre son instinct et d'oser, déjà. Je pense que la base, c'est qu'on a du mal à se faire confiance. Et en fait, quand on ose, on arrive à faire. Et puis après, ça marche, c'est très bien. Ça ne marche pas, ce n'est pas grave, on ose autre chose. Moi, je n'ai pas toujours été illustratrice. J'ai eu un métier très sérieux.

  • Speaker #0

    C'était quoi ce métier très sérieux ?

  • Speaker #2

    J'étais directrice régionale d'une chaîne de magasins. À un moment donné, j'avais 26 magasins à moi. Je gérais les petites vendeuses, les responsables de boutiques, tout ce qui tourne autour de ça, de chiffre d'affaires. Productivité. Oui. J'avais envie de partir, j'avais envie d'arrêter. Et donc, la société n'allait pas très bien. À un moment donné, ils ont commencé à licencier pas mal de personnes. J'ai voulu être licenciée aussi. J'ai été l'une des dernières à partir. Et donc, ils m'ont licenciée de manière économique. Je ne sais pas, je pense trois mois après mon divorce. Donc, à un moment donné où il ne fallait pas finalement. Et donc, je me suis retrouvée toute seule, sans boulot, avec mes deux enfants. Et à me dire, qu'est-ce que je vais faire ? Et l'avantage quand même avec ce système de licenciement économique, c'est que vous avez votre salaire pendant un an ou deux, je crois. Et du coup, j'ai réfléchi en fait. J'ai réfléchi et puis j'ai rencontré mon compagnon actuel qui, lui, était illustrateur et maintenant tatoueur. Et il se lançait dans le tatouage à l'époque. Et du coup, il est dessiné. Donc, je me suis dit, moi aussi, tiens, je vais me remettre à dessiner. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu dessinais déjà.

  • Speaker #2

    Oui, alors pas quand je suis arrivée à Paris, que j'ai commencé à avoir mon boulot sérieux. Et mes enfants, tout ça, je ne dessinais plus trop, quoi. À part des cochons.

  • Speaker #3

    Mais tu dessinais ? Oui,

  • Speaker #2

    oui, toujours. J'ai toujours dessiné.

  • Speaker #1

    Tu as appris ou instinctivement ?

  • Speaker #2

    Alors, j'ai pris des cours quand j'étais ado, ou enfant même, mais c'est tout. Et non, après, j'ai vachement reproduit. Je dessinais sur ma mère et ta bonnette et les loisirs. Je faisais des moustaches sur les posters. Après, je redessinais les gens qu'il y avait sur les cartes. Avec les calques ? Non, même pas.

  • Speaker #0

    Elle était forte, elle.

  • Speaker #2

    Non, pas du tout. Il n'y a pas d'édition d'être forte ou pas, en fait. Ce n'est pas une question d'être forte. Quand vous regardez les illustrateurs de presse, il y en a plein qui dessinent très mal. Mais en revanche, ils ont une patte et ils ont un discours. Et c'est ça qui marche.

  • Speaker #1

    Ils ont une vision, un œil. Oui,

  • Speaker #2

    et puis ils savent manier les mots, ils savent rebondir sur une actu, sur une chose qu'ils ont vécue. Et c'est ça, en fait, que les gens attendent. C'est de ressentir quelque chose quand ils voient quelque chose. Et donc, bref, du coup, je me suis remise à dessiner. Et puis, à un moment donné, je me suis dit, bon, avec l'argent de mon divorce, l'argent de mon chômage, je peux tenir quatre ans. Donc, j'ai quatre ans pour essayer. Et puis après, bon, je... je me reprendrai un boulot sérieux. Et au bout d'un an, j'ai commencé à avoir quelques commandes sans avoir fait grand-chose finalement, juste du bouche-à-oreille. Je bossais dans la com quand même, donc j'avais pas mal de contacts com qui ont commencé à me faire bosser parce qu'on se connaissait.

  • Speaker #0

    Ils te faisaient faire quoi du coup ?

  • Speaker #2

    Des dessins. Pour leur client à eux très sérieux par exemple. Et puis de fil en aiguille, j'ai commencé à avoir suffisamment de commandes et puis j'ai commencé à me lancer. Et alors, pareil, les réseaux sociaux ont un peu explosé. En fait, moi, tout part d'un jeu quand même. C'est que j'aime bien jouer, j'aime bien profiter de la vie, j'aime bien, enfin, je suis spontanée. Et en fait, Instagram, ça a commencé comment ? Parce que mon mec et moi, on a fait notre compte Instagram à peu près en même temps. Et au départ, il avait genre, je ne sais pas, 300 abonnés et moi, j'en avais 250. Et à chaque fois qu'il postait un truc, il gagnait des abonnés. Et moi aussi, mais je n'arrivais pas à le dépasser. Et un jour, je lui ai dit, mais je pense que dans six mois, je te double, quoi. Et je pense que six mois après, j'avais 20 000 abonnés et lui, il était toujours à genre 400.

  • Speaker #3

    Et qu'est-ce qui a fait que tu as compris comment...

  • Speaker #2

    Je n'ai pas compris, j'ai posté mes dessins, point barre. Je trouve qu'avant, je ne les postais pas trop. Puis d'un seul coup, j'ai commencé à poster des dessins. Pour le bac. Au départ, oui. Et c'est vraiment parti d'un jeu entre nous. Puis après, tu te prends au jeu. Et lui,

  • Speaker #3

    il publie autant que toi ?

  • Speaker #2

    Non, je ne pense pas. Je pense que lui, il est moins joueur que moi. Et moi, j'aime bien gagner quand même. Et puis lui, il est illustrateur et tatoueur. Il est plutôt dans le dessin de tatouage. Moi, je suis vraiment dans le dessin d'humour, sur ma vie de femme, de maman, de galère. Et du coup, il y a une résonance, je pense, auprès des gens. Oui, lui,

  • Speaker #1

    il est plus dans un truc un peu de niche aussi, alors que toi, tout le monde peut se reconnaître. Oui,

  • Speaker #2

    voilà. Moi, j'ai des tatoueurs, j'ai des femmes, j'ai des ados, j'ai une communauté hyper... Lui, c'est vraiment les gens qui aiment le tatouage.

  • Speaker #3

    Et puis, il y a une dimension humoristique aussi.

  • Speaker #2

    Oui, il n'est pas très drôle.

  • Speaker #3

    Je ne connais pas son travail, je ne le permettrais pas. Mais du coup, comme j'ai regardé le tien, il y a une dimension d'humour où tu te... Tu te moques de toi et des situations de la vie que tu rencontres au quotidien.

  • Speaker #2

    Voilà. Du coup, ça a marché. Et puis, de fil en aiguille, j'ai eu des commandes par rapport à ça. De fil en aiguille, on m'a proposé de faire un livre ou ce genre de choses. En fait, tout est venu à moi. Je n'ai pas fait grand-chose dans l'histoire, à part publier des dessins.

  • Speaker #0

    Par dessiner quand même.

  • Speaker #2

    Oui, quand même.

  • Speaker #0

    Et tu as fait plusieurs BD, c'est ça ? On peut appeler ça des BD ? Oui,

  • Speaker #2

    j'ai fait deux BD. Happy Family 1 et 2, qui parlent de mon divorce. et de ma reconstruction, enfin de moi en fait et de mon nouveau couple. J'ai illustré la BD d'Élodie Gosselin. J'ai fait quoi d'autre ? J'ai un livre qui sort là sur ma vie avec ma fille qui a un trouble de l'attention. Et là, il y a un bouquin qui sort, un petit livre d'illustration qui sort le 20 septembre sur les parents. Dis-moi que tu es parent sans me dire que tu es parent. Donc c'est assez drôle.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment cette idée t'est venue justement de te mettre en avant ? J'imagine que tu as de l'humour.

  • Speaker #2

    Alors, je n'ai jamais eu l'idée de me mettre en avant. Je déteste être mise en avant. Je n'aime pas qu'on parle de moi. Je n'aime pas qu'on me reconnaisse dans la rue. Je ne sais pas où me foutre à chaque fois. Je n'aime pas ça du tout. Donc, ce n'était pas du tout l'idée de me mettre en avant.

  • Speaker #0

    C'est peut-être que je me suis mal exprimée, de dessiner ta vie.

  • Speaker #2

    C'était plutôt, en fait, je pense, mon divorce a été très, très difficile. Je pense que pendant un an ou deux, allez, un an, j'ai pleuré à quatre pattes dans ma cuisine, toutes les larmes de mon corps. Et c'était très, très difficile. Et puis à un moment donné, je ne sais pas, ce pouvoir d'autodérision que je dois avoir. Et je trouve que de rire de soi, c'est en tout cas pour moi le meilleur des médecins. Et puis finalement, on est tous dans la même galère. En fait, on vit tous à peu près les mêmes choses. Et de pouvoir en rire, je trouve ça pas mal. Donc en fait, c'était l'idée de partager.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai l'impression que tous les artistes utilisent la matière première qui est leur vie et très personnelle. Même si ce n'est pas toujours aussi lisible, mais finalement, il y a cette idée que même si on est dans un roman et que le personnage principal écrit par une romancière est un homme, bien souvent, on arrive, si on connaît son travail, à la reconnaître sous certains aspects des personnages. Et parfois même, tous les personnages sont une partie d'elle-même. Je pense notamment... à Virginie Despentes avec Vernon Subutex, où on sent bien qu'il y a beaucoup d'elle et de sa façon de voir le monde dans chacun des personnages. Et ça, c'est quelque chose qu'on retrouve, en fait, à l'intérieur de fiction. Et dans la peinture, c'est pareil. Mon mari, il est peintre, et il peint quasiment que des femmes. Souvent, on lui demande pourquoi il peint des femmes, et il a du mal à expliquer, mais en fait, moi, je trouve que c'est des versions de lui. C'est lui qui peint en permanence. Elles sont toutes hyper maigres comme lui. Et alors, les gens me disent, ah, mais ça te ressemble vachement. Pas vraiment, non. Pas du tout, même. C'est vraiment, c'est sa morphologie. Mais s'il était une femme, ce serait à chaque fois... Donc...

  • Speaker #2

    On parle bien de ce qu'on connaît, en fait.

  • Speaker #3

    Exactement. C'est cette matière première. Et puis, on est dans une époque où c'est plus facile de partager, je trouve, des récits personnels. Moi, j'apprécie... énormément justement l'humour. Je trouve que c'est une clé essentielle pour traverser l'histoire. des moments difficiles et notre époque elle l'est particulièrement et je trouve que réussir à rire de soi et de ce qu'on vit il faut faire un petit passage quand même c'est pas instantané quand c'est dur t'attends,

  • Speaker #1

    tu digères et après tu peux en rire mais c'est ça qui est super moi je trouve là où on en parle c'est que de quelque chose où tu pleurais dans ta cuisine après tu l'as transformé, t'en as fait une force

  • Speaker #2

    En fait, c'était drôle quand même. Il y a des situations très cocasses quand même. Oui,

  • Speaker #1

    mais quand tu es sur le moment, tu n'arrives pas à le voir.

  • Speaker #2

    Ça m'est arrivé de rire de Moëlle et ça m'est arrivé d'éclater de rire quand même. Genre, mon Dieu, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #0

    Par terre, dans la cuisine, on a tous des moments comme ça, un peu dramatiques. Je sais que moi, j'aime bien avoir du recul sur moi-même. Et des fois, je suis en train de créer des choses encore plus dramatiques et d'avoir le petit recul nécessaire, même si on pleure et même si vraiment c'est la merde, de se regarder un peu et dire... Dans 50, tu en regretteras, ou peut-être même la semaine prochaine, de l'avoir toujours en tête. C'est ça qui est intéressant dans ton travail. C'est que les gens qui sont en train de traverser des choses que toi, tu as peut-être déjà dépassées, comme avec le TDAH de ta fille, ou avec le divorce, si les gens regardent ça et qu'ils sont dedans, ils peuvent se dire, ah non, mais elle, elle a réussi. Donc, en fait, si elle a réussi, en plus, ça, ça me fait rire. Du coup, je rigole aussi un peu de moi.

  • Speaker #2

    Oui, dans l'idée, finalement, ça va aller, quoi. On n'a qu'une seule vie, donc c'est bien d'en profiter et de ne pas trop... Pas trop se morfondre sur ce qu'on vit, en fait. Ça finit par passer, finalement, de manière générale.

  • Speaker #0

    Oui, tout passe.

  • Speaker #2

    Bah oui, donc voilà. Donc j'en suis arrivée là, quoi.

  • Speaker #0

    Et comment ils ont réagi, justement, ta fille, tes enfants ?

  • Speaker #2

    Ah bah eux, ça les a fait rire. Ils étaient super contents, surtout ma fille, de se voir dessiner. Ah, mais c'est moi, mais c'est Adrien. Ah, mais c'est notre chat. Donc ça les fait marrer, quoi. Et ma fille est très, très fière. Dès qu'il y a un bouquin qui sort, elle le montre à toute l'école. C'est ma mère ! Dis-le moi ! Oui, ça aussi. Et puis, ce qui est drôle, c'est que souvent, je dessine dans mon coin et après, je le remonte. Donc, les livres, à part là, sur le TDAH qui la concerne, elle a lu le scénario quand même en amont pour être sûre qu'elle valide tout.

  • Speaker #1

    Et ça, elle a bien validé sans problème. Comment tu lui as dit j'aimerais écrire là-dessus Elle m'a dit moi,

  • Speaker #2

    je veux bien, mais alors je veux passer à la télé Parce qu'elle m'a dit. Donc, écoute, on verra. Non, elle est très contente. Enfin bref, quand elle le lit, quand il lise les trucs, les bouquins, quand ils sont arrivés, il les redécouvre et quand je les entends se marrer tout seul dans leur chambre, je me dis que c'est cool. Ils sont plutôt contents et peut-être un peu fiers même.

  • Speaker #0

    C'est génial.

  • Speaker #2

    Et mon mec, j'ai carte blanche. Une fois, il m'a dit non, ça tu fais pas. Mais sinon, il est plutôt... Il est plutôt bon public et il se reconnaît. Il me dit de toute façon, je ne peux pas dire que ce n'est pas vrai, puisque c'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc, il n'y a même pas de mauvaise poignerie. Non, non.

  • Speaker #2

    Et puis, c'est quand même relativement bienveillant. Je veux dire, il n'y a pas de je me moque gentiment. Déjà, je me moque de moi aussi. Donc, tout est bienveillant. Il n'y a aucune ose de méchanceté dans tout ce que je peux dire. Et puis, je parle de nous. Mais des fois, il y a des gens qui me disent. Oui, mais là, à chaque fois, tu as oublié. Parce que je ne sais pas si je vais parler d'un truc. Elle me dit Oui, mais là, ce n'est pas exactement vrai parce que moi, ce qui se passe... En fait, moi, je parle de moi. Je parle de moi, en fait. Donc, je ne raconte pas tout puisque je ne connais pas tout, mais je parle de moi, de mes scènes à moi, en fait, ou de la manière que j'ai de moi les vivre.

  • Speaker #0

    Et puis, est-ce que tu choisis de partager ou pas ?

  • Speaker #2

    Oui, voilà. Oui, parce qu'évidemment, je ne raconte pas tout, quand même. Ah bon ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une vraie télé.

  • Speaker #2

    J'ai un petit jardin secret, quand même.

  • Speaker #1

    Et la force des réseaux sociaux, comme disait Lily,

  • Speaker #2

    toi, tu...

  • Speaker #1

    Tu ressens que ça a changé quelque chose ? À un moment donné, tu as été un peu perdue comme ça ?

  • Speaker #2

    Alors, j'étais très contente de gagner, déjà. C'est pareil. À plat de couture, quoi. Non, alors au début, tu as une espèce de fierté, d'engouement, tu es contente, tu as plein de cœurs, plein de likes, plein de gens qui s'abonnent, donc voilà. À un moment donné, ça stagne, tu en perds. Donc tu te dis, mince, j'en ai perdu 10 ou j'en ai perdu 100, pourquoi ? Puis aujourd'hui, je m'en fous un peu, en fait. Ma communauté, elle est là, elle est belle. J'espère qu'elle ne disparaîtra pas. Non, je suis plutôt contente, en fait. On échange, on discute en message privé avec certains. Moi, je n'ai pas eu de problème avec ça. Ça n'a pas trop changé ma vie, en fait.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu t'es mis un cadre, par exemple, pour les réseaux sociaux ? Tu t'es dit, alors moi, j'ai posté genre tous les deux, trois jours, j'ai posté un dessin.

  • Speaker #2

    Au départ, oui, tu te fixes une espèce de... Parce que l'algorithme te dit quand même qu'il faut poster régulièrement. D'ailleurs, je n'ai pas posté de l'été. J'ai perdu, je crois, 500 abonnés. Donc oui, on te dit de poster quand même régulièrement. J'ai essayé deux, trois fois par semaine. Après, entre le boulot, la vie de famille, une BD, c'est quand même quasiment du temps plein. Ce n'est pas très bien payé. Donc, tu fais ça le soir, la nuit, les vacances, les week-ends. trouver du temps c'est pas toujours simple non plus mais en même temps Instagram me rapporte du travail mais du travail d'illustration avec des clients très sérieux qui veulent communiquer donc c'est important que je garde quand même cette visibilité là pour une sécurité financière finalement c'est pas partie du travail mais c'est pas évident de trouver le temps donc à un moment donné quand t'as le temps t'as pas beaucoup de travail, oui tu peux faire 2-3 dessins par semaine mais il y a des périodes où c'est plus compliqué.

  • Speaker #1

    Vous n'avez pas de community manager, ni l'une ni l'autre, personne qui gère ?

  • Speaker #3

    Non, mais par contre, je ne travaille pas seule. J'ai une employée, je travaille avec une femme que j'adore. En revanche, elle ne s'occupe pas du tout de mon compte Instagram, mais je ne travaille pas toute seule.

  • Speaker #0

    Et toi, tu travailles toute seule ? Oui. Avec mon chat. Oui, oui.

  • Speaker #1

    J'ai une question que je me pose, c'est que, parce que tu dis, oui, on m'engage pour des travaux très sérieux, pour faire des illustrations, alors que toi, tu as beaucoup d'humour.

  • Speaker #0

    Non, mais alors...

  • Speaker #1

    Est-ce que tu t'en sers quand même ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Alors, au départ, on me demandait, quand j'ai commencé à me lancer dans l'illustration, j'ai eu, est-ce que tu peux me faire un logo ? J'ai besoin d'une affiche. Donc, je me suis trouvée un peu maquettiste, tu vois. que j'avais appris ça à l'école, donc je savais faire. Mais aujourd'hui, on me demande, quand on vient me chercher, c'est pour ce que je fais, en fait. Donc, ça va forcément avoir une note soit humoristique, soit... Là, il y a une campagne sur Octobre Rose qui va sortir. C'est sur la femme. Quand on vient me chercher, c'est pour faire ce que je fais. À chaque fois, carte blanche, même.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, on est presque au mois d'octobre, donc on va faire un petit rappel à toutes les femmes qui, à partir de 40 ans, allaient vraiment faire vos mammographies et vos échographies parce qu'on n'est pas à l'abri et ça n'arrive pas qu'aux autres. Donc voilà, j'avais besoin de... Et palpez-vous ! Et palpez-vous ! Et moi ! Voilà, non mais tout le temps en fait.

  • Speaker #0

    Surtout avant les cycles.

  • Speaker #1

    C'est hyper important.

  • Speaker #2

    Et moi, je voulais revenir un peu sur les réseaux parce que nous, modestement, avec notre podcast quand même, on doit gérer ça et c'est vrai que ça prend beaucoup de temps du coup. Et comme vous êtes pas aidés là-dessus, alors... Toi, tu en as un peu parlé, Céline. Du coup, effectivement, parfois, tu as plus le temps, parfois moins. Et toi, Lily, est-ce que tu ne te fais pas aspirer, justement, par Instagram ? Comment tu arrives à gérer ? Comment vous délimitez vos temps de réseau ? Parce que moi, je trouve que c'est assez compliqué. C'est assez...

  • Speaker #3

    D'abord, je n'ai pas de règles. Ça dépend des moments. C'est-à-dire qu'il y a des moments, c'est plus simple. Alors, tu parles beaucoup de gestion, comme si c'était une corvée, comme si ça faisait partie des choses vraiment lourdes. Moi, en fait, ça a d'abord été vraiment un grand plaisir. Donc, du coup, je n'ai pas ce rapport de me dire, ah là là, il faut absolument. Et d'ailleurs, si c'est devenu ça, comme ça a pu être le cas à certains moments où j'avais la sensation qu'il fallait, du coup, là, je disparais des réseaux sociaux. Moi, je ne vis pas grâce à Instagram. C'est-à-dire qu'Instagram, je ne gagne pas d'argent, je ne fais pas de partenariat avec des marques, etc. pour, par exemple, faire de la mention de produits. Donc, je ne fais pas de travail d'influence. En revanche, plus je suis visible sur Instagram, plus ma plateforme de cours en ligne est susceptible de plaire, etc. Et là, c'est une source économique qui est très importante pour moi. Moi, ça fait, je dirais, deux ans que Instagram, globalement, me déçoit dans sa manière de traiter les gens qui ont participé à créer son succès. Puisque, avant d'avoir... 119 000 followers au tout début, quand j'ai commencé il y a un certain nombre d'années, j'ai fait partie de ceux qui ont beaucoup, beaucoup publié d'images, beaucoup entraîné aussi, ne serait-ce que pendant le confinement en 2020, pour pouvoir me suivre, il fallait avoir un compte Instagram. Il y a plein de gens qui n'avaient pas de compte Instagram, même en 2020. Et je pense notamment à des femmes qui étaient... plus âgés qui avaient été alertés par leurs filles ou par leurs enfants sur ces méditations, qui ont du coup quitté, qui me disaient mais vous ne voulez pas le faire sur Facebook, qui ont quitté Facebook, qui ont créé un compte Instagram en fait pour pouvoir me suivre, etc. Et la manière dont on est traité aujourd'hui par cette plateforme n'est pas du tout juste puisqu'on est invisibilisé au profit de comptes plus jeunes. qui respectent les nouvelles règles de l'algorithme, à savoir faire des vidéos plutôt drôles, très courtes, impactantes tout de suite, et qui vont pouvoir rivaliser avec l'énergie TikTok. Donc moi, ce n'est pas du tout ma façon de faire. Donc il y a des moments, ça m'amuse de jouer avec ça, mais si ça ne m'amuse pas, j'ai tendance un peu à disparaître. Et là où j'ai de plus en plus de plaisir, c'est en partageant ma newsletter. J'ai retrouvé... dans ma newsletter, la possibilité d'avoir des longs textes, ce que je faisais déjà sur Instagram, mais là maintenant les longs textes sont quand même assez peu lus, sauf si on met plein de slides, et je ne prends pas toujours le temps de faire des slides, d'aller sur Canvas pour faire des petites slides, je n'ai pas envie en fait. Donc voilà, je sais ce qui pourrait faire cartonner mon compte, je ne le fais pas parce que ça ne me ressemble pas forcément. En revanche, je me suis dit, Il faut que je fasse attention parce qu'Instagram, ça ne peut pas être ma seule source de communication avec les gens. Et du coup, j'ai commencé à développer cette newsletter, à la rendre de plus en plus régulière. Et maintenant, je suis à une fois par semaine, une fois tous les dix jours. Et elle sera bientôt monétisée via Substack. Parce qu'en fait, je pense qu'on a beaucoup surfé avec la gratuité. On s'est tous beaucoup habitués à avoir des services gratuits. Et je pense que si on veut avoir des contenus de qualité, des articles de qualité, il faut prendre conscience que ça ne peut pas être gratuit. Moi, je suis abonnée à des journaux payants en ligne, je me suis abonnée à certains newsletters. Je suis consciente que ça va constituer au fur et à mesure un petit budget, mais je préfère avoir moins de gens qui m'apportent vraiment des papiers de qualité, des images de qualité, plutôt que de me retrouver happée dans un vortex de vidéogag. C'est du travail,

  • Speaker #2

    cette newsletter.

  • Speaker #3

    C'est énormément de travail. Je passe... quasiment la moitié de ma semaine maintenant à chercher des choses. Je lis énormément pour un livre dont je vais parler, j'en ai lu cinq que je n'ai pas retenus. Donc il y a un aspect culturel, je vais beaucoup au cinéma, au théâtre, voir des spectacles et puis de temps en temps, il va y avoir une chose qui mérite véritablement d'entrer dans cette newsletter, mais je ne fais pas de critiques négatives moi. Donc tout ce qui ne m'a pas plu, je le mets de côté. Mais non, c'est du travail et je pense qu'on s'est mal habitués en fait tous. Donc tant qu'il y a du plaisir, je me dis je suis au bon endroit. Si j'ai de la joie, je suis au bon endroit. Si ça commence à être la corvée, c'est qu'il faut que ça change. Et il n'est pas impossible que je confie un moment mon compte Instagram à ma collaboratrice. Si j'ai de plus en plus de plaisir dans ma newsletter, peut-être que du coup je lui donnerai juste quelques images. C'est pas elle qui créera les contenus, mais c'est plutôt elle qui gérera. Je passe beaucoup, beaucoup de temps à répondre aux messages que je reçois. Je reçois énormément de messages quotidiens. Et ça, c'est pareil, ce chat-là, il va passer via ma newsletter.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est quand même énormément d'énergie et de temps. Et au bout d'un moment,

  • Speaker #3

    c'est énormément de temps. C'est vraiment l'énergie. Moi, ça me fait toujours plaisir d'aider, de répondre à une question. D'ailleurs, si j'ai la réponse, je ne peux pas m'empêcher de ne pas la donner. Je ne sais pas. Je ne peux pas m'empêcher de la donner. J'ai plein de copines qui me disent moi, je ne réponds pas Moi, je ne peux pas faire ça. Je me sens obligée de le faire. C'est comme ça que je suis faite. Mais sauf qu'effectivement, dans la journée, ça a pris tellement de temps qu'il faut que ce soit rééquilibré sur le plan rémunérateur.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu te tiens au courant, par exemple, des... Parce que je sais qu'Instagram change tout le temps, des algorithmes, des trucs. Là, on te dit, si tu mets un lien, ça va être plus cher, machin et tout. Non,

  • Speaker #0

    vous,

  • Speaker #2

    vous faites vraiment avec ça.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que j'entends plein de gens se plaindre d'Instagram, tout ça. Moi, je le garde quand même comme celui qui m'a rapporté des clients, en fait, et de la visibilité gratuite, pour le coup. Et donc, je ne suis pas, je ne lui en veux pas du tout, Instagram. Et puis... Et puis, je prends les choses comme elles viennent. C'est vrai que perdre des abonnés, c'est très bien. J'en gagne, c'est mieux. Mais bon, c'est très bien aussi. Et moi, je veux juste être heureuse. Donc, je ne le vois pas comme un problème encore. Et puis, j'ai du travail. Je suis contente. Je dessine. Je fais ce que j'aime. Je trouve que c'est génial. Après, c'est vrai que c'est du contenu qu'on fournit gratuitement, que ça demande du temps. Et tu as raison. C'est qu'à un moment donné... Si c'est contraignant, que tu n'as pas le temps, tant pis, fais-le pas. Ce n'est pas grave.

  • Speaker #3

    Je ne veux pas vibrer de l'énergie de la frustration.

  • Speaker #0

    Non, moi non plus. J'ai changé de vie pour faire ce que j'aime. Je suis contente et j'espère que ça va durer comme ça. Et puis la vie aussi, elle t'amène. Moi, je n'ai plus les mêmes envies il y a dix ans quand j'ai créé mon compte qu'aujourd'hui. Faire évoluer ses envies, les suivre, voir comment c'est faisable.

  • Speaker #1

    C'est pour avoir ses nouvelles envies.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de bosser avec les enfants, en fait. Enfin, on parle de carrière, pour les carrières des enfants, justement. Déjà, je n'aime pas le mot carrière. Je préfère plutôt le choix de vie et essayer de vivre ta vie le mieux possible. Et je trouve qu'on vit dans une société où, à l'école, il faut être bon, il faut être fort, il faut être le premier, il ne faut pas sécher les cours, il ne faut pas se balancer sur sa chaise, il faut avoir le bon cahier, la bonne couleur. Et puis sinon, tu es collé. C'est un peu comme ça quand même. Je ne sais pas si tu ressens un peu la même chose. Et puis, il faut être bon, surtout. Et moi, ma fille, elle n'est pas bonne à l'école, en fait. Mais elle est super bonne dans la vie, en fait. Et en fait, je pense que c'est elle qui a compris. Et du coup, j'ai commencé il y a deux ans. J'ai fait un atelier illustration pendant un an dans une école, dans l'école de mes enfants, justement, pour voir comment ça se passait. Et en fait, je trouve que ça ne se passe pas très bien. Et je trouve que les enfants ne sont pas bien réconfortés dans leur choix de vie. Et un enfant qui se balance sur sa chaise, moi, je me suis balancée sur ma chaise. J'ai vachement parlé, j'ai vachement papoté avec ma voisine. Et j'ai vachement séché les cours. Et pourtant, ma vie, elle n'est pas nulle. Et en fait, il y a plein de chemins pour la vivre. Du coup, moi, j'ai envie de bosser avec les enfants. Leur expliquer qu'il n'y a pas que la voie scolaire. Si tu es scolaire, c'est super. Mais si tu ne l'es pas, ce n'est pas grave. C'est super aussi.

  • Speaker #2

    Et surtout, vous parliez d'instincts. Et les enfants sont très instinctifs. C'est vrai qu'on bride cet instinct.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, en seconde, il faut que tu choisisses tes options. En première, tu les confirmes et en terminale, tu n'as plus le choix. Mais en seconde, les choix de troisième, je crois qu'ils arrivent en novembre, les premiers vœux. Moi, ma fille, elle redouble sa troisième, en fait. Elle redouble sa troisième, pas parce qu'elle a eu son brevet, pas parce qu'elle est nulle, mais parce qu'elle ne sait pas. Et qu'elle ne veut pas aller en seconde, justement, parce que, voilà, mais elle pourrait. Et en fait, elle a fait ce choix-là, quoi. Et en fait, t'as le choix dans ta vie, t'as 14 ans, mais... Puis tu resteras une année de plus avec maman, c'est pas grave, tu vois.

  • Speaker #3

    Pour moi, ça résonne évidemment beaucoup, puisque j'ai une enfant qui, maintenant, n'est plus tout à fait une enfant. Elle va avoir 17 ans ce mois-ci et elle est multidis, donc à la fois... dyslexique, dysorthographique, dyscalculique. Elle a un trouble de l'attention qui est dû à sa dyslexie, qui est en lien avec sa dyslexie. Et l'école a été pour elle, et du coup pour nous, un long calvaire. Là, elle est en terminale. Je parle de cauchemar. C'est terrible, en fait, de sentir son enfant en souffrance 90% de l'année. C'est-à-dire de le voir tel qu'il est à la maison pendant les vacances. et de le voir s'éteindre complètement. Aujourd'hui, ça a un peu changé quand même parce qu'on a trouvé des accompagnements et surtout, j'ai fait des rencontres en cherchant vraiment. J'ai fini par faire des rencontres, en particulier d'une association qui s'occupe des enfants dyslexiques et qui nous a changé la vie. En tout cas, qui a changé mon regard sur ce type de troubles de l'apprentissage que je connaissais mal parce que moi-même, je ne suis pas dyslexique. Mais j'ai beaucoup appris à travers les neurosciences sur ces enfants qui ont une autre manière d'apprendre, mais qui n'est pas du tout valorisée dans la scolarité. Et je ne blâme pas, c'est tout un système qui participe parce que moi, quand j'ai commencé à partager mon témoignage avec l'accord de ma fille sur ce sujet, j'ai reçu... tellement de messages de parents en souffrance, d'enfants en souffrance, d'adolescents ou d'adultes concernés par le sujet qui ont vécu l'école exactement comme elle, alors que moi ça a été la joie, l'école, que je me suis rendue compte que, en particulier les enseignants qui m'écrivaient me disaient nous on adorait d'abord pouvoir avoir des formations sur le sujet. Mais même quand ils sont formés, avoir le temps de mettre en place des outils, mais dans des classes qui sont très chargées, c'est difficile. Et puis, l'idée, c'est que le programme est fait pour une moyenne. Voilà, sur 30 élèves, il va y avoir une quinzaine d'élèves qui vont bien fonctionner. Mais les 15 autres, en fait, ils ont des troubles tous différents. Enfin, ce n'est pas forcément des troubles, on les appelle comme ça, mais c'est juste des manières d'apprendre qui sont différentes. Et on va les... noter et les considérer comme médiocres, moyens ou mauvais. Alors qu'en fait, dès qu'on a compris comment eux, ils apprenaient, ils n'ont plus aucun problème. C'est juste de capter comment ils apprennent, quelle est leur façon de recevoir l'information.

  • Speaker #0

    C'est l'année du brevet, un cauchemar.

  • Speaker #3

    Alors que qu'est-ce qu'on s'en fout du brevet en plus ?

  • Speaker #0

    Pas pour elle, c'est une question de confiance en soi.

  • Speaker #3

    Exactement. En fait,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #3

    Exactement.

  • Speaker #0

    De se pointer en seconde, là où elle est aujourd'hui, dans une école aussi un peu atypique, en tout cas dans une filière atypique, de se dire, oui, je redouble, j'ai pas eu mon brevet. C'est 90% des élèves qui ont leur brevet. Donc, quand tu fais partie des 10% qui ne l'ont pas eu, t'es la loose, en fait.

  • Speaker #3

    Oui, parce que ça fait ça. C'est ça, ils se valorisent eux-mêmes. En fait, l'estime de soi chez les enfants, elle se construit avec certains piliers. Évidemment, l'amour qu'ils reçoivent et l'attention qu'ils reçoivent à la maison. Mais dans la sphère sociale, ça va être les relations avec les copains et les notes en classe.

  • Speaker #0

    C'est quand même les trois quarts du temps passé. Tu passes dix heures de ta journée, entre le moment où tu pars de la maison ou tu rentres, 8h, 18h, un truc comme ça, tu n'es pas choyé. t'es dans le monde, quand t'as des difficultés, c'est pas facile, quoi.

  • Speaker #2

    Ce que je trouve génial, c'est que avant, il y avait vraiment cette vieille école qui disait il faut faire des études, si tu veux avoir un bon travail, tout ça,

  • Speaker #0

    et quand tu m'entends parler...

  • Speaker #2

    Alors, elle existe encore, mais quand je t'entends parler...

  • Speaker #3

    Elle existe totalement. Oui,

  • Speaker #2

    mais quand je vous entends parler, en fait, les parents... En fait, je trouve que les mentalités ont complètement évolué. Vous êtes à la recherche de... Toi, Lily, tu as trouvé une association, tu parles avec d'autres gens. Pareil pour toi,

  • Speaker #3

    Céline. Pour lui permettre de réussir à l'école. Tu vois, c'est ça qui est terrible. C'est-à-dire que si moi, j'avais véritablement eu le choix totalement, je pense que j'aurais sorti ma fille de l'école. Tellement c'était une souffrance. Et la réalité, c'est qu'on vit encore dans un monde où... Bah oui, pour qu'elle puisse en sortir après et qu'elle fasse des choix, etc., elle est obligée d'aller au bout de sa scolarité, d'abord parce que l'école est obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans, mais là, au-delà, et là, c'est même son choix à elle, c'est de se dire, je n'ai pas envie de me retrouver sans rien, quoi. Donc, c'est pas encore, tu vois, nous, évidemment, on évolue aussi parce que moi, j'ai eu un parcours atypique et que ça m'a beaucoup appris et j'ai vu qu'on peut rebondir. Comme toi, comme tu le disais tout à l'heure, tu as dirigé des magasins, tu t'es retrouvée à manager des gens un peu partout et puis d'un seul coup, tu es chez toi, tu fais des illustrations, ça fonctionne, il y a une autre vie qui est possible. Moi, je crois beaucoup à ça et je suis sûre que si on refaisait ce podcast dans cinq ans, on aura encore des choses différentes à partager parce qu'on est dans une époque qui va nous forcer de toute façon à nous réinventer en permanence. Donc, c'est ce que j'essaye de lui transmettre, mais le fait est qu'on est encore dans un caractère. qui n'a pas beaucoup bougé et nos enfants qui ont ces troubles de l'apprentissage ont des qualités d'empathie hors du commun ils sont capables de scanner les gens quand ils les voient pour la première fois ils sentent mille fois mieux parfois même que moi enfin c'est ils sont extra lucide de plein de façons différentes ils ont des émotions beaucoup plus variés beaucoup plus subtile que les nôtres parce que Nous, on s'est rationalisé la pensée, etc. Et eux sont encore extrêmement ouverts. Ça fait souvent des artistes incroyables, mais surtout des belles personnes, des personnes qui sont capables d'écouter les autres. Ces qualités-là ne sont pas du tout reconnues à l'école. Il y a certaines écoles, en revanche, qui les prennent en compte. Il y a certaines écoles qui prennent en compte, par exemple, le comportement avec les autres. Comment est-ce qu'on est dans le collectif ? Je trouve que c'est essentiel quand même comme qualité. On va bien faire. Avoir un élève qui est exceptionnel, mais qui est horrible avec les autres, pour moi, c'est là qu'on devrait travailler le plus.

  • Speaker #0

    Complètement d'accord. Par rapport à moi, mais ça devrait être comme ça. Quand on réfléchit deux secondes,

  • Speaker #3

    c'est... Et puis, l'éducation, en fait, dans plein d'autres pays qui sont différents, où on se dit, par exemple, quand un enfant est bon dans une matière, En Scandinavie, mais dans les pays anglophones aussi, on va le pousser à fond dans ce vers quoi il est bon. Nous, on a tendance, et pas simplement en France, mais il se trouve qu'en France, c'est particulièrement le cas, à focaliser sur ce qui ne va pas. Par exemple, ma fille, elle a vraiment des difficultés avec les mathématiques, etc. Je l'ai autorisé à ne pas suivre de cours de maths l'année dernière, en première. Je lui ai dit, ok, c'est vraiment l'horreur pour toi ? Oui, c'est l'horreur. C'est l'horreur parce que pendant... Ce temps de cours, c'est l'enfer sur Terre. J'ai l'impression de ne rien comprendre. Ok, j'ai regardé le coef que ça allait représenter pour elle. Et il se trouve qu'elle est passionnée par la littérature. J'ai préféré en fait me dire, j'autorise, et elle est dans une école privée, donc j'ai expliqué mon choix et je l'ai, voilà. Je l'autorise à ne pas aller en mathématiques. Mais en revanche, elle a pris des cours de français en plus. Alors, c'est des moyens qu'il faut... Je me rends compte que je suis extrêmement privilégiée pour pouvoir adapter un emploi du temps comme ça et que tout le monde ne peut pas le faire. Mais résultat, elle a eu 19 à l'oral au bac et je m'en soue qu'elle n'ait pas eu une super moyenne en mathématiques parce que je préfère la pousser à vibrer la joie d'apprendre quelque chose qui lui plaît parce que si elle a de la joie, du coup, elle a du courage pour les trucs qui sont plus difficiles et qui existent dans la vie auxquels on ne peut pas échapper. Et pour moi, c'est vraiment ça. T'es bon dans un truc ? Vas-y, vas-y, mais ça te passionne. Encore plus, tu veux faire du théâtre ? Eh bien, OK, tu vas faire du théâtre. Et de les pousser à fond dans leur passion. Parce que, le directeur de l'école de ma fille, il le dit tout le temps. Il dit, mais si vous les poussez à faire un truc qu'ils adorent, vous allez voir que les résultats, de manière générale, vont augmenter. Mais c'est évident, c'est tellement fou qu'on n'envisage pas la scolarité de cette manière-là. De se dire... poussons-les en fait à vraiment... Et pour nous, c'est pareil, parce qu'évidemment, moi, j'ai beaucoup appris en regardant ma fille, de me dire, ça, vraiment, je déteste le faire, mais est-ce que je n'aurais pas besoin de me faire aider, en fait, sur ce sujet-là ? J'ai mis beaucoup de temps à employer quelqu'un. parce que j'avais peur de ne pas réussir à payer son salaire, etc. Et finalement, ça a changé ma vie de me dire, oui, en fait, je suis bien meilleure dans ce dans quoi j'étais bonne. Et elle, elle peut m'aider sur de l'organisation, surtout de l'application de mes idées, où souvent, je ne suis pas très bonne.

  • Speaker #2

    En fait, ça te dégage aussi du temps. Toi, dans ta tête, pour te concentrer sur ce que t'aimes. Ça, c'est vrai que moi, je me souviens quand j'étais jeune, par exemple, j'adorais art plastique, la matière. Tu sais, t'arrives à la maison et tu disais, oh là là, un art plastique et tout. Oui, d'accord, mais alors, en maths. Et on pensait, qu'est-ce qui s'est passé ? Alors,

  • Speaker #1

    regarde, un art plastique.

  • Speaker #2

    Non, mais voilà, et je me dis, c'est génial. Et je vois ma sœur avec ses enfants. Et voilà, et quand ma nièce, elle arrive, qu'elle raconte des trucs. Ma sœur, elle est un peu comme vous. Et je trouve ça génial quand on la laisse s'exprimer sur ce qu'elle aime. Et puis après, tu as des grands artistes, ou alors quand tu dis que tu es épanouie dans quelque chose, ça te permet d'accepter plus les autres choses dans lesquelles tu es moins épanouie, parce que ça glisse mieux, parce que tu es dans une bonne énergie.

  • Speaker #0

    C'est hyper important. Je vois les enfants, si la scolarité est compliquée, on va dire du CE2 à la terminale, au secours, c'est dix ans de l'aide, c'est la jeunesse.

  • Speaker #3

    Ça marque énormément, ça marque dans les rapports avec les autres. quelqu'un qui sort du cadre et qui va faire un métier qu'il aime, qui devient fromager, boulanger, ou bien même qui devient expert comptable. Parce qu'on pense toujours aux reconversions un peu fun avec notre prisme à nous. Mais pourquoi il n'y aurait pas justement une boulangère qui a toujours rêvé de faire de la compta et qui se forme pour devenir comptable ? Ça doit bien exister aussi. Et ça doit aussi nous faire rêver à partir du moment où la personne fait ce qu'elle aime. C'est ça qui devrait compter le plus possible dans nos choix. Et du coup, moi, je suis toujours en train de me poser la question régulièrement, tous les mois, tous les six mois, de me dire qu'est-ce que j'aime faire ? Qu'est-ce que j'ai envie de faire à nouveau ? Et vers quoi j'ai envie de pousser le curseur à fond ? Peut-être que c'est d'écrire, peut-être que c'est de créer des contenus vidéo, peut-être que c'est de faire le clown, peut-être que c'est de donner des cours de yoga. Mais l'année dernière, il y a eu un moment où je n'avais plus du tout envie de donner de cours et j'ai arrêté. en mai, juin, juillet, août, de donner complètement des cours. Ça m'a fait beaucoup de bien. Et je me dis, pendant ce temps-là, j'ai développé d'autres choses. Je n'ai pas cessé de gagner de l'argent. J'ai développé d'autres trucs.

  • Speaker #1

    C'est un super type de rentrée, ça. Écouter vraiment ses envies,

  • Speaker #3

    faire des petits baromètres et puis les suivre sans vous mettre en danger financièrement, bien sûr.

  • Speaker #0

    En juin, j'ai regardé comment faire pour être CPE.

  • Speaker #3

    Ah,

  • Speaker #0

    génial ! Mais génial ! C'est génial !

  • Speaker #3

    Je ne le ferais pas. On en sait rien. Oui, on en sait rien.

  • Speaker #0

    Non, je crois qu'il y a plus 5 ou je ne sais pas quoi. C'est high level quand même. Je ne m'attendais pas. Et du coup, je me suis dit, en fait, c'est ça qu'il faudrait que je fasse. Je vais sauver tous les jeunes.

  • Speaker #3

    Moi, je connais une fille extraordinaire qui travaillait dans un grand groupe de cosmétiques. Si elle écoute ce podcast, elle se reconnaîtra peut-être. Mais en fait, elle venait de vivre... Une séparation, enfin, non, je crois qu'elle n'était pas encore séparée, mais elle était dans un moment vraiment où elle se cherchait et elle a fait un rendez-vous avec, pas du tout pour un bilan de compétences, mais une astrologue. Et à un moment, l'astrologue lui dit, mais s'il y avait un métier vraiment qui vous fait complètement rêver, ce serait quoi ? Et elle dit en rigolant, genre, j'adorerais être sage-femme, mais genre, c'est impossible, quoi. Elle fait du marketing dans une boîte de cosmétiques. Elle a été diplômée là. Après, c'est hyper difficile de rentrer en école de sage-femme. Ensuite, c'est des années d'études très compliquées. Elle vient de bosser à l'hôpital tout en faisant ses études. Elle a accouché je ne sais pas combien de bébés déjà. Elle a accepté de baisser énormément de salaire. Elle gagnait beaucoup mieux sa vie quand elle travaillait dans la cosmétique. Je l'admire. Parce que tout a changé dans sa vie. Mais elle a été fidèle à un truc qui était... Mais en fait, pourquoi je ne réaliserais pas ce rêve-là ? Ben oui. Pourquoi ce ne serait pas possible ? Et YOLO, effectivement, You Only Live Once, pour moi, c'est hyper important de se dire que c'est court, la vie. C'est très, très court.

  • Speaker #0

    On s'empêche de faire les choses qu'on aime. On est nos propres freins. C'est hallucinant. Alors que... Je ne sais pas, on a plein d'expériences de personnes qui ont changé de vie et pour qui ça marche aussi en fait.

  • Speaker #3

    Oui. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Est-ce qu'il ne faut mieux pas être heureux, même comme vous disiez, même si tu abaisses ton salaire, mais te lever tous les matins, être content d'aller au travail.

  • Speaker #0

    En fait, on a peur du changement quelque part. On a peur du changement.

  • Speaker #2

    Et de perdre la sécurité, mais pour perdre une certaine sécurité, parfois, on va au travail la boule au ventre. Après,

  • Speaker #0

    il faut la légitimer.

  • Speaker #2

    Évidemment, ça se pose.

  • Speaker #3

    Moi, je n'avais pas non plus dans cette mode de la promotion du changement de vie un peu brutale, du genre... Parce que du coup, on se retrouve avec plein de gens qui sont en formation, mais qui après, ce n'est pas toujours simple. Et puis, on peut avoir un centre d'intérêt qu'on va nourrir sans forcément tout changer. Mais parfois, la vie décide un peu pour nous. Tu parlais de cette situation de rupture professionnelle et sentimentale qui t'a poussé à tout réfléchir. Et puis, le dessin est arrivé. Mais moi, c'est pareil, je n'ai pas décidé, je suis journaliste et puis je vais changer. C'est qu'il y a eu un moment, il y a eu quelque chose qui n'était plus du tout supportable pour moi. Et du coup, ça m'a poussée à aller regarder d'autres centres d'intérêt.

  • Speaker #1

    Des fois, l'envie est trop forte. Nous-mêmes, le podcast, on a eu l'idée en octobre. En janvier, c'était notre première émission. On en a 47 aujourd'hui. Et en fait, on n'a pas réfléchi, on avait vraiment envie de faire ça. Ça nous faisait vraiment plaisir. Et ça nous fait encore vraiment plaisir de pouvoir... partagé et c'est un vrai moteur. Donc, tant que ça, c'est allumé, je pense que ça ne se décide pas vraiment. Après, forcément, il y a tout ce qui est financier. Il ne faut pas être complètement... C'est intéressant. Oui,

  • Speaker #3

    mais il y a beaucoup de choses qu'on peut faire gratuitement. Moi, je pense toujours à la chanson d'Aurel San où, genre, si tu as envie de faire un film, tu prends ton téléphone. C'est vraiment...

  • Speaker #1

    Si tu as envie de faire un podcast, tu prends ton micro. Exactement.

  • Speaker #3

    Avec une petite tente. Exactement. On peut même, même si on n'a même pas... pas de micro qui coûte un peu cher. Moi, j'ai déjà vu des podcasts enregistrés avec des applications. D'ailleurs, j'ai participé à ça beaucoup pendant le confinement où on ne pouvait pas être ensemble. Et on faisait ça avec des applications qui essayent de camoufler à peu près le son ou même sur Zoom. En fait, il y a plein de moyens d'être créatifs. Et en plus, on a la chance d'avoir des réseaux sociaux qui sont accessibles gratuitement et qui peuvent nous permettre de commencer. Donc, on a envie de faire un livre. Aujourd'hui, on peut faire de l'auto-édition. On n'a même pas besoin, en fait, d'attendre de trouver un éditeur. On a envie de faire du cinéma. Moi, je dis à ma fille qui adore la réalisation, je dis mais commencez à faire des petites vidéos, commencez à faire des trucs. N'attend pas, en fait, que tout soit parfait et juste vois le plaisir que ça te donne. On veut faire de la photo aujourd'hui et puis il y a mille outils pour pouvoir le faire. Et en plus... S'il n'y a pas de calcul d'argent au début, ce n'est pas grave. Juste, on a tellement... Dans une journée, on a quand même des moments où on peut lâcher son téléphone pour faire un truc qu'on aime vraiment. J'en suis convaincue, moi. C'est bien.

  • Speaker #2

    On arrive sur la fin de cette émission.

  • Speaker #1

    Et c'était une très bonne conclusion. Vous voulez rajouter un petit mot pour la fin encore ? Qu'est-ce que vous aimeriez dire ? Peut-être ce petit conseil. On a donné plein de petits conseils de rentrée, je trouve, à la fois pour les enfants, surtout les parents d'enfants.

  • Speaker #3

    En tout cas, moi, pour les parents qui nous écoutent ou les enfants ou les ados, en fait, qui entendent de loin ce podcast, courage, vous n'êtes pas seuls et on s'en sort.

  • Speaker #0

    Et faites-vous confiance, que ce soit les parents ou les enfants.

  • Speaker #1

    En tout cas,

  • Speaker #3

    c'est un beau mot d'affaire.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir fait confiance. C'était super chouette de vous avoir ensemble sur ce thème.

  • Speaker #0

    C'était un plaisir aussi.

  • Speaker #1

    Merci. Et nous, on se dit à la semaine prochaine. Flamme des années 80.

  • Speaker #2

    Le podcast qui allume la femme.

Description

La flamme de la Carrière: Quand deux femmes nous livrent leurs nouveau parcours.


Sara et Angélica ont reçu Lili Barbery, créatrice, autrice spécialisée en méditation et yoga et Céline Bailleux, artiste, illustratrice.


Elles nous ont livré leurs parcours, leurs cheminements, leurs changements de vie et leur vision de l'éducation..


Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir à les écouter que nous avons eu à les accueillir sous notre tente.


Quelques citations de l'épisode:


Lili Barbery :

"Le yoga est arrivé dans ma vie y a pas si longtemps, seulement en 2016 et ça fait maintenant 6 ans que je l’enseigne."


"Je crois beaucoup au pouvoir de l’intuition,  qu’il faut évidement mettre en perspective avec une logique économique et financière."


"Le 1er cours de Kundalini je ne voulais pas y a aller, une copine m’a dit on chante des mantras , j’ai dit non merci… Puis j’ai essayé et ça m’a fait du bien , ça m’a intrigué donc j’y suis revenue par curiosité et je suis devenue accro à cette pratique."


"On a beaucoup surfé avec la gratuité, on s’est tous beaucoup habitués à avoir des services gratuits et si on veut avoir des contenus de qualité il faut prendre conscience que ça ne peut pas être gratuit."


"Y a des enfants qui ont une autre manière d’apprendre mais qui n’est pas du tout valorisée dans la scolarité."


"J’ai eu un parcours atypique et ça m’a beaucoup appris, j’ai vu qu’on peut rebondir."


Céline Bailleux:

"De suivre son instinct et d’oser c’est primordial, on a du mal à se faire confiance et quand on ose, ça marche c’est très bien, ça marche pas on ose autre chose, c’est pas grave!"


"J’ai toujours dessiné mais quand je suis arrivée à paris et que j’ai pris mon boulot serieux et que j’ai eu les enfants , je dessinait plus trop… je m’y suis remise après mon licenciement économique."


"C’est pas la question d’être fort en dessin, quand vous regardez les illustrateurs de presse, y en a plein qui dessinent pas forcément bien, en revanche ils ont une patte et ils ont un discours et c’est ça qui marche."


"Je suis vraiment dans le dessin d’humour  sur ma vie de femme, de maman, de galères… et du coup y a une résonance auprès des gens."


"On vit dans une société où à l’école il faut être bon, fort, le 1er… Et moi ma fille elle est pas bonne à l’école mais elle est super bonne dans la vie en fait et je pense que c’est elle qui a tout compris."


"On s’empêche de faire les choses qu’on aime, on est nos propres freins car on a peur du changement…"



On va parler de:

Femmes. Flammes. Allumer. Podcast. Maternité. Amour. Sexe. Psychologie. Témoignages inspirants. Développement personnel. Année 80. Santé. Bien être. Psychologie. Spiritualité. Désirs. Carrières.

Changement de carrières. Idées. Buisness. Conseils. Entreprises. Entrepreneur.


Retrouvez Flammes des années 80, le podcast qui éveille la femme sur toutes les plateformes


D'une petite flamme peut naître un grand feu alors abonnez vous  ! 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, alors on est très heureuse de parler de carrière et on a la chance aujourd'hui de recevoir Lily Barbery et Céline Bailleux qui ont plein de choses à nous raconter. Est-ce que vous voulez vous présenter les filles ? Je ne sais pas, qui a envie de commencer ?

  • Speaker #2

    Eh bien bonjour, je m'appelle Céline Bailleux, je suis illustratrice et autrice de BD.

  • Speaker #3

    Et moi, je m'appelle Lily Barbery et j'ai bien du mal à résumer ce que je fais en une phrase.

  • Speaker #0

    Tu peux utiliser plusieurs phrases.

  • Speaker #3

    J'ai le droit d'utiliser plusieurs phrases. Donc voilà, j'écris. Ça, c'est l'essentiel de mon travail. À la fois du travail de création de livres, mais aussi j'écris une newsletter chaque semaine, ce qui me prend pas mal de temps. J'écris des... tonnes de textes à droite à gauche et je donne des cours de méditation et de yoga, à la fois en vrai, une fois par semaine, et en ligne. Voilà, et cette plateforme que j'ai créée, eh bien, il y a aussi des vidéos d'art de vivre, de cuisine, de voyage, etc. Donc du coup, je n'arrive pas à résumer ça en une phrase.

  • Speaker #0

    C'est un vrai voyage.

  • Speaker #3

    Mais si vous m'aidez à trouver une baseline aujourd'hui, je serais ravie. franchement vous pouvez nous envoyer vos idées on va transmettre et en fait ce qui est intéressant c'est que vous n'avez pas toujours été enfin écrire je pense que tu as toujours écrit mais avec tu as écrit sur d'autres supports ta vie a un peu changé à un moment donné en tout cas j'ai été journaliste oui pendant 15 ans j'ai travaillé pour Vogue ensuite pour M le magazine du monde avec des périodes de piv où j'ai travaillé pour d'autres d'autres journaux entre ces deux phases là et non j'ai pas Enfin, je n'ai pas toujours enseigné la méditation et le yoga, ça ne m'intéressait pas du tout d'ailleurs. En revanche, le bien-être et l'art de vivre m'ont toujours intéressée. Et moi, j'étais spécialisée dans la beauté. Donc en fait, de la beauté au bien-être, il n'y avait quand même pas non plus un grand écart. Et le yoga est arrivé dans ma vie en 2016 seulement, donc c'était il n'y a pas si longtemps. Et ça fait maintenant six ans que je l'enseigne.

  • Speaker #0

    Super, et moi je t'ai connue, ça a été mon petit rayon de soleil pendant le Covid. les rendez-vous, je pense que les gens, il y a tellement de gens qui... C'est incroyable ce que tu avais quand même réussi à créer.

  • Speaker #3

    Écoute, c'est une aventure un peu folle, oui. On était, certains soirs, il y avait 15 000 comptes connectés en même temps à ces méditations. Alors, pas tous les soirs, mais quand même. Et puis, il y avait parfois plusieurs personnes derrière un téléphone. Donc, je ne sais pas combien on a été en tout pendant les six semaines de confinement, du premier confinement et puis ensuite, pendant la deuxième partie. de l'année 2020 où j'ai aussi animé encore à 18h des cours de méditation gratuits sur Instagram. Je ne l'avais pas du tout planifié, c'est venu un petit peu parce que les studios étaient fermés, j'avais besoin d'un lieu pour retrouver mes élèves, mais surtout pour moi en fait, pour pouvoir pratiquer et me sentir connectée aux élèves que je connaissais. Et je ne pensais pas du tout que ça plairait, vraiment j'étais convaincue que c'était tellement bizarre que ça ne fonctionnerait pas. Et je pense que parce qu'il n'y avait pas... pas de stratégie, ça a bien pris en fait. J'avais une intention qui n'était pas du tout de séduire ni d'avoir des followers, mais plutôt de me faire du bien et de faire du bien à mes élèves. Et j'ai tout de suite été étonnée le premier soir quand j'ai vu le nombre de personnes connectées, parce que clairement c'était beaucoup plus que mes élèves. Et chaque jour, c'est monté de façon croissante. Puis je suis passée sur TF1 en fait à la fin de cette première semaine, parce que j'avais déjà 3 ou 4 000 personnes qui se connectaient, donc ils avaient repéré les comptes qui explosaient un peu pendant les lives. Ils ont fait un sujet sur moi au 20h, à un moment où le 20h était très regardé puisqu'on était tous... Voilà, on voulait savoir ce qui allait se passer et du coup le lendemain, j'ai vu une vague arriver comme rarement j'ai vu du monde et puis...

  • Speaker #0

    C'est marrant, j'ai vu du monde, sauf que tu n'as vu personne. Je n'ai vu personne,

  • Speaker #3

    mais je voyais tous ces comptes s'abonner aux miens. Et c'est bizarre parce que j'avais à peu près 45 à 50 000 followers à ce moment-là. Donc, j'avais quand même une petite communauté. Mais je pense qu'il y a 50 000 personnes qui sont arrivées en quelques semaines seulement. Donc, c'est beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est incroyable.

  • Speaker #2

    Tu ne gères plus du tout pareil ?

  • Speaker #1

    Du coup, tu n'as plus la même interaction avec les gens qui te suivent ?

  • Speaker #2

    En fait,

  • Speaker #3

    au moment où ça s'est passé, je n'ai pas trop réalisé. C'est plus tard. Les conséquences, d'ailleurs, sur le moment, ont été plutôt très positives. Mais je pense que c'est au moment où on arrête de faire ce qu'on avait choisi de faire. Moi, j'ai fait de la gratuité, en fait, pendant quasiment une année. Et puis il y a eu un moment, il fallait reprendre sa vie normale et je ne pouvais pas être l'animatrice de 18 heures gratuites Advitam. Et juste avant,

  • Speaker #2

    tu faisais quoi ?

  • Speaker #3

    Juste avant le Covid ? Je donnais des cours de yoga et de méditation de manière assez intensive. Je donnais pas mal de cours chaque semaine, j'organisais des retraits de yoga. Je me formais à plein de nouvelles techniques autour du bien-être. Et je participais aussi à former des élèves. J'étais vraiment intensément dans le yoga, j'écrivais déjà, j'avais déjà sorti un livre, mais je dirais que je n'étais pas identifiée jusqu'à 2020 comme faisant tout ça. J'avais encore cette étiquette de journaliste puisque j'avais quitté ce métier peu de temps avant. C'est ce moment qui m'a propulsée et qui m'a permis d'être visible en tant que prof. de méditation active un peu particulière. Ça a fait du bien, je crois, à beaucoup de gens, et d'abord à moi et à ma famille. En revanche, c'est quand on sort du confinement et quand on se retrouve dans la rue et que les gens sont venus me remercier avec beaucoup d'émotion, que là, j'ai pris conscience de ce que ça signifiait et je ne savais pas très bien quoi en penser. Parce que j'avais l'impression qu'on projetait sur moi quelque chose que je n'étais pas du tout. Moi, j'avais fait ça vraiment de manière très spontanée et avec beaucoup de simplicité. J'étais chez moi, j'allumais mon téléphone et d'un seul coup, cette notoriété ne me convenait pas du tout. Et surtout, ce que les gens projetaient comme si j'avais une sagesse particulière, un pouvoir particulier ou que j'étais un genre de gourou. Je n'arrêtais pas de me retourner en regardant derrière mon épaule pour me dire, mais en fait, ce n'est pas du tout moi. Moi, je suis une fille comme tout le monde. J'ai des galères avec ma fille, avec mon mari. Je suis stressée, des fois je hurle. Je veux dire, je suis comme tout le monde. Ce n'est pas parce que je fais de la méditation que je suis sur ma montagne en tailleur toute la journée. Après, je suis plutôt de nature joyeuse et optimiste, mais ça ne fait pas de moi quelqu'un qui... qui auraient des super pouvoirs. Et j'ai senti comme une attente, mais pas une attente qui était saine ni pour moi ni pour l'autre, mais une attente de c'était génial, vous m'avez sauvé, vous m'avez sauvé mon confinement, c'était quelque chose qui revenait beaucoup et qu'on me dit encore. Et moi, je réponds toujours mais c'est vous qui avez fait, en fait. Moi, j'ai juste transmis un outil, mais je n'ai pas fait grand-chose, en fait. Et le temps que j'ai donné... Pour moi, c'était juste complètement normal et naturel. Dans un moment très particulier, il n'y avait vraiment pas de calcul.

  • Speaker #0

    Mais c'est intéressant ce que tu dis, parce que souvent, les choses qui se passent, comme les histoires d'amour, les belles histoires d'amour, ou les succès dans les idées d'entreprise ou d'entrepreneuriat, on imagine que ce sont des choses qui doivent être récalculées. En fait, ce qui marche, c'est aussi quelque chose, ça s'impose, c'est comme ça. Je ne sais pas pourquoi, en fait, ça a fonctionné. Et c'est intéressant parce que comme on parle de carrière en ce moment, c'est aussi ces émissions, elles sont là pour nos auditrices, pour... Ces moments où des fois, tu es un peu en changement de carrière, tu ne sais pas trop ce que tu vas faire, tu as envie de projeter des choses. Voilà, peut-être poser aussi, peut-être un des tips, poser, méditer. Puis des idées, elles vont venir à nourrir aussi, un peu lâcher pour avoir la place.

  • Speaker #3

    Moi, je crois beaucoup au pouvoir de l'intuition, qu'il faut évidemment mettre en perspective avec une logique économique et financière. Là, c'était possible parce qu'on était confinés et qu'à 18h, j'avais que ça à faire. Je pense que ça aurait été un autre moment, je n'aurais pas eu la même idée. Mais je crois beaucoup au fait d'écouter les idées un peu bizarres, saugrenues qu'on peut avoir, mais qui nous excitent. Ou en tout cas, où on se dit, ça c'est mon endroit, je pense que je me sentirais bien à faire ça. Et j'avais pas mal de blocages à l'idée de faire ce premier live, le 15 mars 2020. On n'était pas encore tout à fait confinés. C'était le week-end où on avait encore le droit de sortir. Macron n'avait pas encore annoncé qu'on allait être confinés pour soi-disant 15 jours. Mais tout le monde partait, prenait ses valises. Il y avait plein de gens qui quittaient Paris. Nous, on avait pris la décision. Moi,

  • Speaker #2

    je faisais mes courses.

  • Speaker #3

    Toi, tu faisais tes courses ?

  • Speaker #2

    J'envoyais mon mec faire les courses.

  • Speaker #3

    C'est vrai que c'était quand même un peu fou. À ce moment, on a vécu tous une aventure mondiale d'ailleurs folle. Et je me disais, j'ai très envie de partager avec mes élèves. Mais je vais être ridicule. C'est sûr. Et d'ailleurs, pour certains, et pour certaines personnes qui me connaissaient avant dans ma vie de journaliste et qui m'ont vu d'un seul coup chanter des mantras, faire des respirations un peu bizarres, encore aujourd'hui, il y en a qui disent Non mais Lily, on l'a perdue à ce moment-là Et c'est OK. Je veux dire, ce n'est pas grave. C'est leur perception. Peut-être que moi, quelques années plus tôt, Si une journaliste autour de moi s'était mise à faire ça du jour au lendemain, sans que j'aie eu vraiment les prémices de ce qui s'était passé avant, qui m'avait amenée à faire ceci, je pense que je l'aurais peut-être jugée de la même manière. Je me suis dit, non mais n'importe quoi ! Mais ce qui est drôle, c'est qu'il y a beaucoup de gens d'ailleurs qui ont regardé par curiosité au début en se disant, n'importe quoi, qu'est-ce qu'elle fait ? Parmi les comptes qui étaient connectés. Je pense notamment à... Angèle de la guinguette d'Angèle, qui est cette naturopathe cuisinière qui a une énergie hyper positive. Et elle me l'a raconté au micro de mon podcast en me disant Non mais Lily, au début, je me suis dit mais qu'est-ce qu'elle fait ? Et j'étais au pire moment, à 18h, avec mes enfants en train de cuisiner, de couper des carottes, ça hurlait dans tous les sens. Et puis tu chantais et quand même j'ai fredonné ton truc, quoi. Et je me suis rendue compte que ça m'avait fait vraiment du bien. Donc le lendemain... Quand je t'ai vue, je me suis dit, allez, je le fais, j'essaye. Et en fait, elle est devenue accro, enfin, juste avec le fait d'être intriguée la première fois, d'essayer, et puis ça lui a fait tellement de bien. Et moi, en fait, c'est vraiment ce que je ressens par rapport à cette pratique. C'est que je ne voulais pas y aller. Au premier cours que j'ai essayé, moi, je ne voulais pas y aller parce que j'ai une copine qui m'a dit, ouais, on chante des mantras. Je lui ai dit, non, merci, mais non, merci. Et j'y suis allée, j'ai essayé, ça m'a fait du bien. Et c'est le fait que ça m'ait fait du bien qui m'a intriguée. Donc je suis revenue et par curiosité, après, je suis devenue vraiment accrochée à cette pratique.

  • Speaker #1

    Tu t'es formée ?

  • Speaker #3

    Oui, j'ai été formée pendant quasiment trois ans pleins. Mais on peut enseigner au bout d'une très courte période. Il n'y a pas trop de législation autour de l'enseignement du yoga, malheureusement. Et donc, on a la possibilité d'enseigner au bout d'un certificat de 200 heures de formation. Ce qui, à mon avis, n'est pas très sérieux. Et je pense qu'un jour, ça changera. Mais pour le moment, en tout cas, c'est comme ça. Et moi, ça m'a permis de commencer à enseigner alors que je continuais à me former. Je n'avais pas trop l'intention d'enseigner au moment où je me suis formée.

  • Speaker #1

    Et c'est vraiment la rencontre avec le Kundalini, toi ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est cette pratique-là qui m'a plu. Maintenant, j'ai aussi pris mes distances avec... la pratique telle qu'elle m'a été enseignée. J'ai mis beaucoup de modernité. Je pense que la période de Covid m'y a aidée parce que je me suis adressée à un très grand nombre, y compris des gens qui n'étaient pas du tout des fans de yoga ni des personnes aptes à faire des mouvements difficiles parce que j'avais des personnes très âgées, j'avais des personnes en situation de handicap, j'avais des enfants qui suivaient. Donc vraiment, il y avait des familles entières. Et je... Je ne pouvais pas proposer quelque chose de trop intense physiquement. Et aussi, je ne pouvais pas rentrer dans... Il y a beaucoup de croyances quand même dans ce yoga qui sont présentées comme des réalités scientifiques. Et ça, moi, j'en étais consciente. Et je pense que c'est vraiment un choix personnel de se dire est-ce que je crois, est-ce que je ne crois pas ? Et puis, moi, depuis, j'ai fait beaucoup de tri aussi. Donc... Je n'étais pas la même professeure en 2020 que celle que je suis devenue aujourd'hui, où j'ai trié, j'ai laissé partir beaucoup de choses. Je dirais que j'étais plus ésotérique à cette période-là qu'aujourd'hui. Mais le fait de m'adresser à un très grand nombre, on ne peut pas commencer à parler en long et en large, j'en sais rien moi, de croyances astrologiques. Alors qu'on est en train de s'adresser à un grand nombre qui est en situation d'urgence parce que c'est le Covid et qu'on est tous stressés. Ça, ça m'a quand même pas mal aidée à prendre du recul sur qu'est-ce que je suis en train de dire, pourquoi je le dis. Et quand je regarde quelques vidéos que j'ai gardées de cette époque-là, il y a des choses que je ne dirais plus aujourd'hui de la même manière, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de voir comment on évolue. J'ai envie de... Du coup, on écho par rapport à toi et par rapport à ton histoire. Déjà, comment tu as réussi, toi, à mettre tes illustrations sur Internet, sur Insta ? Alors,

  • Speaker #2

    je vais rebondir à ce que tu disais, toi, c'est de suivre son instinct et d'oser, déjà. Je pense que la base, c'est qu'on a du mal à se faire confiance. Et en fait, quand on ose, on arrive à faire. Et puis après, ça marche, c'est très bien. Ça ne marche pas, ce n'est pas grave, on ose autre chose. Moi, je n'ai pas toujours été illustratrice. J'ai eu un métier très sérieux.

  • Speaker #0

    C'était quoi ce métier très sérieux ?

  • Speaker #2

    J'étais directrice régionale d'une chaîne de magasins. À un moment donné, j'avais 26 magasins à moi. Je gérais les petites vendeuses, les responsables de boutiques, tout ce qui tourne autour de ça, de chiffre d'affaires. Productivité. Oui. J'avais envie de partir, j'avais envie d'arrêter. Et donc, la société n'allait pas très bien. À un moment donné, ils ont commencé à licencier pas mal de personnes. J'ai voulu être licenciée aussi. J'ai été l'une des dernières à partir. Et donc, ils m'ont licenciée de manière économique. Je ne sais pas, je pense trois mois après mon divorce. Donc, à un moment donné où il ne fallait pas finalement. Et donc, je me suis retrouvée toute seule, sans boulot, avec mes deux enfants. Et à me dire, qu'est-ce que je vais faire ? Et l'avantage quand même avec ce système de licenciement économique, c'est que vous avez votre salaire pendant un an ou deux, je crois. Et du coup, j'ai réfléchi en fait. J'ai réfléchi et puis j'ai rencontré mon compagnon actuel qui, lui, était illustrateur et maintenant tatoueur. Et il se lançait dans le tatouage à l'époque. Et du coup, il est dessiné. Donc, je me suis dit, moi aussi, tiens, je vais me remettre à dessiner. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu dessinais déjà.

  • Speaker #2

    Oui, alors pas quand je suis arrivée à Paris, que j'ai commencé à avoir mon boulot sérieux. Et mes enfants, tout ça, je ne dessinais plus trop, quoi. À part des cochons.

  • Speaker #3

    Mais tu dessinais ? Oui,

  • Speaker #2

    oui, toujours. J'ai toujours dessiné.

  • Speaker #1

    Tu as appris ou instinctivement ?

  • Speaker #2

    Alors, j'ai pris des cours quand j'étais ado, ou enfant même, mais c'est tout. Et non, après, j'ai vachement reproduit. Je dessinais sur ma mère et ta bonnette et les loisirs. Je faisais des moustaches sur les posters. Après, je redessinais les gens qu'il y avait sur les cartes. Avec les calques ? Non, même pas.

  • Speaker #0

    Elle était forte, elle.

  • Speaker #2

    Non, pas du tout. Il n'y a pas d'édition d'être forte ou pas, en fait. Ce n'est pas une question d'être forte. Quand vous regardez les illustrateurs de presse, il y en a plein qui dessinent très mal. Mais en revanche, ils ont une patte et ils ont un discours. Et c'est ça qui marche.

  • Speaker #1

    Ils ont une vision, un œil. Oui,

  • Speaker #2

    et puis ils savent manier les mots, ils savent rebondir sur une actu, sur une chose qu'ils ont vécue. Et c'est ça, en fait, que les gens attendent. C'est de ressentir quelque chose quand ils voient quelque chose. Et donc, bref, du coup, je me suis remise à dessiner. Et puis, à un moment donné, je me suis dit, bon, avec l'argent de mon divorce, l'argent de mon chômage, je peux tenir quatre ans. Donc, j'ai quatre ans pour essayer. Et puis après, bon, je... je me reprendrai un boulot sérieux. Et au bout d'un an, j'ai commencé à avoir quelques commandes sans avoir fait grand-chose finalement, juste du bouche-à-oreille. Je bossais dans la com quand même, donc j'avais pas mal de contacts com qui ont commencé à me faire bosser parce qu'on se connaissait.

  • Speaker #0

    Ils te faisaient faire quoi du coup ?

  • Speaker #2

    Des dessins. Pour leur client à eux très sérieux par exemple. Et puis de fil en aiguille, j'ai commencé à avoir suffisamment de commandes et puis j'ai commencé à me lancer. Et alors, pareil, les réseaux sociaux ont un peu explosé. En fait, moi, tout part d'un jeu quand même. C'est que j'aime bien jouer, j'aime bien profiter de la vie, j'aime bien, enfin, je suis spontanée. Et en fait, Instagram, ça a commencé comment ? Parce que mon mec et moi, on a fait notre compte Instagram à peu près en même temps. Et au départ, il avait genre, je ne sais pas, 300 abonnés et moi, j'en avais 250. Et à chaque fois qu'il postait un truc, il gagnait des abonnés. Et moi aussi, mais je n'arrivais pas à le dépasser. Et un jour, je lui ai dit, mais je pense que dans six mois, je te double, quoi. Et je pense que six mois après, j'avais 20 000 abonnés et lui, il était toujours à genre 400.

  • Speaker #3

    Et qu'est-ce qui a fait que tu as compris comment...

  • Speaker #2

    Je n'ai pas compris, j'ai posté mes dessins, point barre. Je trouve qu'avant, je ne les postais pas trop. Puis d'un seul coup, j'ai commencé à poster des dessins. Pour le bac. Au départ, oui. Et c'est vraiment parti d'un jeu entre nous. Puis après, tu te prends au jeu. Et lui,

  • Speaker #3

    il publie autant que toi ?

  • Speaker #2

    Non, je ne pense pas. Je pense que lui, il est moins joueur que moi. Et moi, j'aime bien gagner quand même. Et puis lui, il est illustrateur et tatoueur. Il est plutôt dans le dessin de tatouage. Moi, je suis vraiment dans le dessin d'humour, sur ma vie de femme, de maman, de galère. Et du coup, il y a une résonance, je pense, auprès des gens. Oui, lui,

  • Speaker #1

    il est plus dans un truc un peu de niche aussi, alors que toi, tout le monde peut se reconnaître. Oui,

  • Speaker #2

    voilà. Moi, j'ai des tatoueurs, j'ai des femmes, j'ai des ados, j'ai une communauté hyper... Lui, c'est vraiment les gens qui aiment le tatouage.

  • Speaker #3

    Et puis, il y a une dimension humoristique aussi.

  • Speaker #2

    Oui, il n'est pas très drôle.

  • Speaker #3

    Je ne connais pas son travail, je ne le permettrais pas. Mais du coup, comme j'ai regardé le tien, il y a une dimension d'humour où tu te... Tu te moques de toi et des situations de la vie que tu rencontres au quotidien.

  • Speaker #2

    Voilà. Du coup, ça a marché. Et puis, de fil en aiguille, j'ai eu des commandes par rapport à ça. De fil en aiguille, on m'a proposé de faire un livre ou ce genre de choses. En fait, tout est venu à moi. Je n'ai pas fait grand-chose dans l'histoire, à part publier des dessins.

  • Speaker #0

    Par dessiner quand même.

  • Speaker #2

    Oui, quand même.

  • Speaker #0

    Et tu as fait plusieurs BD, c'est ça ? On peut appeler ça des BD ? Oui,

  • Speaker #2

    j'ai fait deux BD. Happy Family 1 et 2, qui parlent de mon divorce. et de ma reconstruction, enfin de moi en fait et de mon nouveau couple. J'ai illustré la BD d'Élodie Gosselin. J'ai fait quoi d'autre ? J'ai un livre qui sort là sur ma vie avec ma fille qui a un trouble de l'attention. Et là, il y a un bouquin qui sort, un petit livre d'illustration qui sort le 20 septembre sur les parents. Dis-moi que tu es parent sans me dire que tu es parent. Donc c'est assez drôle.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment cette idée t'est venue justement de te mettre en avant ? J'imagine que tu as de l'humour.

  • Speaker #2

    Alors, je n'ai jamais eu l'idée de me mettre en avant. Je déteste être mise en avant. Je n'aime pas qu'on parle de moi. Je n'aime pas qu'on me reconnaisse dans la rue. Je ne sais pas où me foutre à chaque fois. Je n'aime pas ça du tout. Donc, ce n'était pas du tout l'idée de me mettre en avant.

  • Speaker #0

    C'est peut-être que je me suis mal exprimée, de dessiner ta vie.

  • Speaker #2

    C'était plutôt, en fait, je pense, mon divorce a été très, très difficile. Je pense que pendant un an ou deux, allez, un an, j'ai pleuré à quatre pattes dans ma cuisine, toutes les larmes de mon corps. Et c'était très, très difficile. Et puis à un moment donné, je ne sais pas, ce pouvoir d'autodérision que je dois avoir. Et je trouve que de rire de soi, c'est en tout cas pour moi le meilleur des médecins. Et puis finalement, on est tous dans la même galère. En fait, on vit tous à peu près les mêmes choses. Et de pouvoir en rire, je trouve ça pas mal. Donc en fait, c'était l'idée de partager.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai l'impression que tous les artistes utilisent la matière première qui est leur vie et très personnelle. Même si ce n'est pas toujours aussi lisible, mais finalement, il y a cette idée que même si on est dans un roman et que le personnage principal écrit par une romancière est un homme, bien souvent, on arrive, si on connaît son travail, à la reconnaître sous certains aspects des personnages. Et parfois même, tous les personnages sont une partie d'elle-même. Je pense notamment... à Virginie Despentes avec Vernon Subutex, où on sent bien qu'il y a beaucoup d'elle et de sa façon de voir le monde dans chacun des personnages. Et ça, c'est quelque chose qu'on retrouve, en fait, à l'intérieur de fiction. Et dans la peinture, c'est pareil. Mon mari, il est peintre, et il peint quasiment que des femmes. Souvent, on lui demande pourquoi il peint des femmes, et il a du mal à expliquer, mais en fait, moi, je trouve que c'est des versions de lui. C'est lui qui peint en permanence. Elles sont toutes hyper maigres comme lui. Et alors, les gens me disent, ah, mais ça te ressemble vachement. Pas vraiment, non. Pas du tout, même. C'est vraiment, c'est sa morphologie. Mais s'il était une femme, ce serait à chaque fois... Donc...

  • Speaker #2

    On parle bien de ce qu'on connaît, en fait.

  • Speaker #3

    Exactement. C'est cette matière première. Et puis, on est dans une époque où c'est plus facile de partager, je trouve, des récits personnels. Moi, j'apprécie... énormément justement l'humour. Je trouve que c'est une clé essentielle pour traverser l'histoire. des moments difficiles et notre époque elle l'est particulièrement et je trouve que réussir à rire de soi et de ce qu'on vit il faut faire un petit passage quand même c'est pas instantané quand c'est dur t'attends,

  • Speaker #1

    tu digères et après tu peux en rire mais c'est ça qui est super moi je trouve là où on en parle c'est que de quelque chose où tu pleurais dans ta cuisine après tu l'as transformé, t'en as fait une force

  • Speaker #2

    En fait, c'était drôle quand même. Il y a des situations très cocasses quand même. Oui,

  • Speaker #1

    mais quand tu es sur le moment, tu n'arrives pas à le voir.

  • Speaker #2

    Ça m'est arrivé de rire de Moëlle et ça m'est arrivé d'éclater de rire quand même. Genre, mon Dieu, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #0

    Par terre, dans la cuisine, on a tous des moments comme ça, un peu dramatiques. Je sais que moi, j'aime bien avoir du recul sur moi-même. Et des fois, je suis en train de créer des choses encore plus dramatiques et d'avoir le petit recul nécessaire, même si on pleure et même si vraiment c'est la merde, de se regarder un peu et dire... Dans 50, tu en regretteras, ou peut-être même la semaine prochaine, de l'avoir toujours en tête. C'est ça qui est intéressant dans ton travail. C'est que les gens qui sont en train de traverser des choses que toi, tu as peut-être déjà dépassées, comme avec le TDAH de ta fille, ou avec le divorce, si les gens regardent ça et qu'ils sont dedans, ils peuvent se dire, ah non, mais elle, elle a réussi. Donc, en fait, si elle a réussi, en plus, ça, ça me fait rire. Du coup, je rigole aussi un peu de moi.

  • Speaker #2

    Oui, dans l'idée, finalement, ça va aller, quoi. On n'a qu'une seule vie, donc c'est bien d'en profiter et de ne pas trop... Pas trop se morfondre sur ce qu'on vit, en fait. Ça finit par passer, finalement, de manière générale.

  • Speaker #0

    Oui, tout passe.

  • Speaker #2

    Bah oui, donc voilà. Donc j'en suis arrivée là, quoi.

  • Speaker #0

    Et comment ils ont réagi, justement, ta fille, tes enfants ?

  • Speaker #2

    Ah bah eux, ça les a fait rire. Ils étaient super contents, surtout ma fille, de se voir dessiner. Ah, mais c'est moi, mais c'est Adrien. Ah, mais c'est notre chat. Donc ça les fait marrer, quoi. Et ma fille est très, très fière. Dès qu'il y a un bouquin qui sort, elle le montre à toute l'école. C'est ma mère ! Dis-le moi ! Oui, ça aussi. Et puis, ce qui est drôle, c'est que souvent, je dessine dans mon coin et après, je le remonte. Donc, les livres, à part là, sur le TDAH qui la concerne, elle a lu le scénario quand même en amont pour être sûre qu'elle valide tout.

  • Speaker #1

    Et ça, elle a bien validé sans problème. Comment tu lui as dit j'aimerais écrire là-dessus Elle m'a dit moi,

  • Speaker #2

    je veux bien, mais alors je veux passer à la télé Parce qu'elle m'a dit. Donc, écoute, on verra. Non, elle est très contente. Enfin bref, quand elle le lit, quand il lise les trucs, les bouquins, quand ils sont arrivés, il les redécouvre et quand je les entends se marrer tout seul dans leur chambre, je me dis que c'est cool. Ils sont plutôt contents et peut-être un peu fiers même.

  • Speaker #0

    C'est génial.

  • Speaker #2

    Et mon mec, j'ai carte blanche. Une fois, il m'a dit non, ça tu fais pas. Mais sinon, il est plutôt... Il est plutôt bon public et il se reconnaît. Il me dit de toute façon, je ne peux pas dire que ce n'est pas vrai, puisque c'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc, il n'y a même pas de mauvaise poignerie. Non, non.

  • Speaker #2

    Et puis, c'est quand même relativement bienveillant. Je veux dire, il n'y a pas de je me moque gentiment. Déjà, je me moque de moi aussi. Donc, tout est bienveillant. Il n'y a aucune ose de méchanceté dans tout ce que je peux dire. Et puis, je parle de nous. Mais des fois, il y a des gens qui me disent. Oui, mais là, à chaque fois, tu as oublié. Parce que je ne sais pas si je vais parler d'un truc. Elle me dit Oui, mais là, ce n'est pas exactement vrai parce que moi, ce qui se passe... En fait, moi, je parle de moi. Je parle de moi, en fait. Donc, je ne raconte pas tout puisque je ne connais pas tout, mais je parle de moi, de mes scènes à moi, en fait, ou de la manière que j'ai de moi les vivre.

  • Speaker #0

    Et puis, est-ce que tu choisis de partager ou pas ?

  • Speaker #2

    Oui, voilà. Oui, parce qu'évidemment, je ne raconte pas tout, quand même. Ah bon ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une vraie télé.

  • Speaker #2

    J'ai un petit jardin secret, quand même.

  • Speaker #1

    Et la force des réseaux sociaux, comme disait Lily,

  • Speaker #2

    toi, tu...

  • Speaker #1

    Tu ressens que ça a changé quelque chose ? À un moment donné, tu as été un peu perdue comme ça ?

  • Speaker #2

    Alors, j'étais très contente de gagner, déjà. C'est pareil. À plat de couture, quoi. Non, alors au début, tu as une espèce de fierté, d'engouement, tu es contente, tu as plein de cœurs, plein de likes, plein de gens qui s'abonnent, donc voilà. À un moment donné, ça stagne, tu en perds. Donc tu te dis, mince, j'en ai perdu 10 ou j'en ai perdu 100, pourquoi ? Puis aujourd'hui, je m'en fous un peu, en fait. Ma communauté, elle est là, elle est belle. J'espère qu'elle ne disparaîtra pas. Non, je suis plutôt contente, en fait. On échange, on discute en message privé avec certains. Moi, je n'ai pas eu de problème avec ça. Ça n'a pas trop changé ma vie, en fait.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu t'es mis un cadre, par exemple, pour les réseaux sociaux ? Tu t'es dit, alors moi, j'ai posté genre tous les deux, trois jours, j'ai posté un dessin.

  • Speaker #2

    Au départ, oui, tu te fixes une espèce de... Parce que l'algorithme te dit quand même qu'il faut poster régulièrement. D'ailleurs, je n'ai pas posté de l'été. J'ai perdu, je crois, 500 abonnés. Donc oui, on te dit de poster quand même régulièrement. J'ai essayé deux, trois fois par semaine. Après, entre le boulot, la vie de famille, une BD, c'est quand même quasiment du temps plein. Ce n'est pas très bien payé. Donc, tu fais ça le soir, la nuit, les vacances, les week-ends. trouver du temps c'est pas toujours simple non plus mais en même temps Instagram me rapporte du travail mais du travail d'illustration avec des clients très sérieux qui veulent communiquer donc c'est important que je garde quand même cette visibilité là pour une sécurité financière finalement c'est pas partie du travail mais c'est pas évident de trouver le temps donc à un moment donné quand t'as le temps t'as pas beaucoup de travail, oui tu peux faire 2-3 dessins par semaine mais il y a des périodes où c'est plus compliqué.

  • Speaker #1

    Vous n'avez pas de community manager, ni l'une ni l'autre, personne qui gère ?

  • Speaker #3

    Non, mais par contre, je ne travaille pas seule. J'ai une employée, je travaille avec une femme que j'adore. En revanche, elle ne s'occupe pas du tout de mon compte Instagram, mais je ne travaille pas toute seule.

  • Speaker #0

    Et toi, tu travailles toute seule ? Oui. Avec mon chat. Oui, oui.

  • Speaker #1

    J'ai une question que je me pose, c'est que, parce que tu dis, oui, on m'engage pour des travaux très sérieux, pour faire des illustrations, alors que toi, tu as beaucoup d'humour.

  • Speaker #0

    Non, mais alors...

  • Speaker #1

    Est-ce que tu t'en sers quand même ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Alors, au départ, on me demandait, quand j'ai commencé à me lancer dans l'illustration, j'ai eu, est-ce que tu peux me faire un logo ? J'ai besoin d'une affiche. Donc, je me suis trouvée un peu maquettiste, tu vois. que j'avais appris ça à l'école, donc je savais faire. Mais aujourd'hui, on me demande, quand on vient me chercher, c'est pour ce que je fais, en fait. Donc, ça va forcément avoir une note soit humoristique, soit... Là, il y a une campagne sur Octobre Rose qui va sortir. C'est sur la femme. Quand on vient me chercher, c'est pour faire ce que je fais. À chaque fois, carte blanche, même.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, on est presque au mois d'octobre, donc on va faire un petit rappel à toutes les femmes qui, à partir de 40 ans, allaient vraiment faire vos mammographies et vos échographies parce qu'on n'est pas à l'abri et ça n'arrive pas qu'aux autres. Donc voilà, j'avais besoin de... Et palpez-vous ! Et palpez-vous ! Et moi ! Voilà, non mais tout le temps en fait.

  • Speaker #0

    Surtout avant les cycles.

  • Speaker #1

    C'est hyper important.

  • Speaker #2

    Et moi, je voulais revenir un peu sur les réseaux parce que nous, modestement, avec notre podcast quand même, on doit gérer ça et c'est vrai que ça prend beaucoup de temps du coup. Et comme vous êtes pas aidés là-dessus, alors... Toi, tu en as un peu parlé, Céline. Du coup, effectivement, parfois, tu as plus le temps, parfois moins. Et toi, Lily, est-ce que tu ne te fais pas aspirer, justement, par Instagram ? Comment tu arrives à gérer ? Comment vous délimitez vos temps de réseau ? Parce que moi, je trouve que c'est assez compliqué. C'est assez...

  • Speaker #3

    D'abord, je n'ai pas de règles. Ça dépend des moments. C'est-à-dire qu'il y a des moments, c'est plus simple. Alors, tu parles beaucoup de gestion, comme si c'était une corvée, comme si ça faisait partie des choses vraiment lourdes. Moi, en fait, ça a d'abord été vraiment un grand plaisir. Donc, du coup, je n'ai pas ce rapport de me dire, ah là là, il faut absolument. Et d'ailleurs, si c'est devenu ça, comme ça a pu être le cas à certains moments où j'avais la sensation qu'il fallait, du coup, là, je disparais des réseaux sociaux. Moi, je ne vis pas grâce à Instagram. C'est-à-dire qu'Instagram, je ne gagne pas d'argent, je ne fais pas de partenariat avec des marques, etc. pour, par exemple, faire de la mention de produits. Donc, je ne fais pas de travail d'influence. En revanche, plus je suis visible sur Instagram, plus ma plateforme de cours en ligne est susceptible de plaire, etc. Et là, c'est une source économique qui est très importante pour moi. Moi, ça fait, je dirais, deux ans que Instagram, globalement, me déçoit dans sa manière de traiter les gens qui ont participé à créer son succès. Puisque, avant d'avoir... 119 000 followers au tout début, quand j'ai commencé il y a un certain nombre d'années, j'ai fait partie de ceux qui ont beaucoup, beaucoup publié d'images, beaucoup entraîné aussi, ne serait-ce que pendant le confinement en 2020, pour pouvoir me suivre, il fallait avoir un compte Instagram. Il y a plein de gens qui n'avaient pas de compte Instagram, même en 2020. Et je pense notamment à des femmes qui étaient... plus âgés qui avaient été alertés par leurs filles ou par leurs enfants sur ces méditations, qui ont du coup quitté, qui me disaient mais vous ne voulez pas le faire sur Facebook, qui ont quitté Facebook, qui ont créé un compte Instagram en fait pour pouvoir me suivre, etc. Et la manière dont on est traité aujourd'hui par cette plateforme n'est pas du tout juste puisqu'on est invisibilisé au profit de comptes plus jeunes. qui respectent les nouvelles règles de l'algorithme, à savoir faire des vidéos plutôt drôles, très courtes, impactantes tout de suite, et qui vont pouvoir rivaliser avec l'énergie TikTok. Donc moi, ce n'est pas du tout ma façon de faire. Donc il y a des moments, ça m'amuse de jouer avec ça, mais si ça ne m'amuse pas, j'ai tendance un peu à disparaître. Et là où j'ai de plus en plus de plaisir, c'est en partageant ma newsletter. J'ai retrouvé... dans ma newsletter, la possibilité d'avoir des longs textes, ce que je faisais déjà sur Instagram, mais là maintenant les longs textes sont quand même assez peu lus, sauf si on met plein de slides, et je ne prends pas toujours le temps de faire des slides, d'aller sur Canvas pour faire des petites slides, je n'ai pas envie en fait. Donc voilà, je sais ce qui pourrait faire cartonner mon compte, je ne le fais pas parce que ça ne me ressemble pas forcément. En revanche, je me suis dit, Il faut que je fasse attention parce qu'Instagram, ça ne peut pas être ma seule source de communication avec les gens. Et du coup, j'ai commencé à développer cette newsletter, à la rendre de plus en plus régulière. Et maintenant, je suis à une fois par semaine, une fois tous les dix jours. Et elle sera bientôt monétisée via Substack. Parce qu'en fait, je pense qu'on a beaucoup surfé avec la gratuité. On s'est tous beaucoup habitués à avoir des services gratuits. Et je pense que si on veut avoir des contenus de qualité, des articles de qualité, il faut prendre conscience que ça ne peut pas être gratuit. Moi, je suis abonnée à des journaux payants en ligne, je me suis abonnée à certains newsletters. Je suis consciente que ça va constituer au fur et à mesure un petit budget, mais je préfère avoir moins de gens qui m'apportent vraiment des papiers de qualité, des images de qualité, plutôt que de me retrouver happée dans un vortex de vidéogag. C'est du travail,

  • Speaker #2

    cette newsletter.

  • Speaker #3

    C'est énormément de travail. Je passe... quasiment la moitié de ma semaine maintenant à chercher des choses. Je lis énormément pour un livre dont je vais parler, j'en ai lu cinq que je n'ai pas retenus. Donc il y a un aspect culturel, je vais beaucoup au cinéma, au théâtre, voir des spectacles et puis de temps en temps, il va y avoir une chose qui mérite véritablement d'entrer dans cette newsletter, mais je ne fais pas de critiques négatives moi. Donc tout ce qui ne m'a pas plu, je le mets de côté. Mais non, c'est du travail et je pense qu'on s'est mal habitués en fait tous. Donc tant qu'il y a du plaisir, je me dis je suis au bon endroit. Si j'ai de la joie, je suis au bon endroit. Si ça commence à être la corvée, c'est qu'il faut que ça change. Et il n'est pas impossible que je confie un moment mon compte Instagram à ma collaboratrice. Si j'ai de plus en plus de plaisir dans ma newsletter, peut-être que du coup je lui donnerai juste quelques images. C'est pas elle qui créera les contenus, mais c'est plutôt elle qui gérera. Je passe beaucoup, beaucoup de temps à répondre aux messages que je reçois. Je reçois énormément de messages quotidiens. Et ça, c'est pareil, ce chat-là, il va passer via ma newsletter.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est quand même énormément d'énergie et de temps. Et au bout d'un moment,

  • Speaker #3

    c'est énormément de temps. C'est vraiment l'énergie. Moi, ça me fait toujours plaisir d'aider, de répondre à une question. D'ailleurs, si j'ai la réponse, je ne peux pas m'empêcher de ne pas la donner. Je ne sais pas. Je ne peux pas m'empêcher de la donner. J'ai plein de copines qui me disent moi, je ne réponds pas Moi, je ne peux pas faire ça. Je me sens obligée de le faire. C'est comme ça que je suis faite. Mais sauf qu'effectivement, dans la journée, ça a pris tellement de temps qu'il faut que ce soit rééquilibré sur le plan rémunérateur.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu te tiens au courant, par exemple, des... Parce que je sais qu'Instagram change tout le temps, des algorithmes, des trucs. Là, on te dit, si tu mets un lien, ça va être plus cher, machin et tout. Non,

  • Speaker #0

    vous,

  • Speaker #2

    vous faites vraiment avec ça.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que j'entends plein de gens se plaindre d'Instagram, tout ça. Moi, je le garde quand même comme celui qui m'a rapporté des clients, en fait, et de la visibilité gratuite, pour le coup. Et donc, je ne suis pas, je ne lui en veux pas du tout, Instagram. Et puis... Et puis, je prends les choses comme elles viennent. C'est vrai que perdre des abonnés, c'est très bien. J'en gagne, c'est mieux. Mais bon, c'est très bien aussi. Et moi, je veux juste être heureuse. Donc, je ne le vois pas comme un problème encore. Et puis, j'ai du travail. Je suis contente. Je dessine. Je fais ce que j'aime. Je trouve que c'est génial. Après, c'est vrai que c'est du contenu qu'on fournit gratuitement, que ça demande du temps. Et tu as raison. C'est qu'à un moment donné... Si c'est contraignant, que tu n'as pas le temps, tant pis, fais-le pas. Ce n'est pas grave.

  • Speaker #3

    Je ne veux pas vibrer de l'énergie de la frustration.

  • Speaker #0

    Non, moi non plus. J'ai changé de vie pour faire ce que j'aime. Je suis contente et j'espère que ça va durer comme ça. Et puis la vie aussi, elle t'amène. Moi, je n'ai plus les mêmes envies il y a dix ans quand j'ai créé mon compte qu'aujourd'hui. Faire évoluer ses envies, les suivre, voir comment c'est faisable.

  • Speaker #1

    C'est pour avoir ses nouvelles envies.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de bosser avec les enfants, en fait. Enfin, on parle de carrière, pour les carrières des enfants, justement. Déjà, je n'aime pas le mot carrière. Je préfère plutôt le choix de vie et essayer de vivre ta vie le mieux possible. Et je trouve qu'on vit dans une société où, à l'école, il faut être bon, il faut être fort, il faut être le premier, il ne faut pas sécher les cours, il ne faut pas se balancer sur sa chaise, il faut avoir le bon cahier, la bonne couleur. Et puis sinon, tu es collé. C'est un peu comme ça quand même. Je ne sais pas si tu ressens un peu la même chose. Et puis, il faut être bon, surtout. Et moi, ma fille, elle n'est pas bonne à l'école, en fait. Mais elle est super bonne dans la vie, en fait. Et en fait, je pense que c'est elle qui a compris. Et du coup, j'ai commencé il y a deux ans. J'ai fait un atelier illustration pendant un an dans une école, dans l'école de mes enfants, justement, pour voir comment ça se passait. Et en fait, je trouve que ça ne se passe pas très bien. Et je trouve que les enfants ne sont pas bien réconfortés dans leur choix de vie. Et un enfant qui se balance sur sa chaise, moi, je me suis balancée sur ma chaise. J'ai vachement parlé, j'ai vachement papoté avec ma voisine. Et j'ai vachement séché les cours. Et pourtant, ma vie, elle n'est pas nulle. Et en fait, il y a plein de chemins pour la vivre. Du coup, moi, j'ai envie de bosser avec les enfants. Leur expliquer qu'il n'y a pas que la voie scolaire. Si tu es scolaire, c'est super. Mais si tu ne l'es pas, ce n'est pas grave. C'est super aussi.

  • Speaker #2

    Et surtout, vous parliez d'instincts. Et les enfants sont très instinctifs. C'est vrai qu'on bride cet instinct.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, en seconde, il faut que tu choisisses tes options. En première, tu les confirmes et en terminale, tu n'as plus le choix. Mais en seconde, les choix de troisième, je crois qu'ils arrivent en novembre, les premiers vœux. Moi, ma fille, elle redouble sa troisième, en fait. Elle redouble sa troisième, pas parce qu'elle a eu son brevet, pas parce qu'elle est nulle, mais parce qu'elle ne sait pas. Et qu'elle ne veut pas aller en seconde, justement, parce que, voilà, mais elle pourrait. Et en fait, elle a fait ce choix-là, quoi. Et en fait, t'as le choix dans ta vie, t'as 14 ans, mais... Puis tu resteras une année de plus avec maman, c'est pas grave, tu vois.

  • Speaker #3

    Pour moi, ça résonne évidemment beaucoup, puisque j'ai une enfant qui, maintenant, n'est plus tout à fait une enfant. Elle va avoir 17 ans ce mois-ci et elle est multidis, donc à la fois... dyslexique, dysorthographique, dyscalculique. Elle a un trouble de l'attention qui est dû à sa dyslexie, qui est en lien avec sa dyslexie. Et l'école a été pour elle, et du coup pour nous, un long calvaire. Là, elle est en terminale. Je parle de cauchemar. C'est terrible, en fait, de sentir son enfant en souffrance 90% de l'année. C'est-à-dire de le voir tel qu'il est à la maison pendant les vacances. et de le voir s'éteindre complètement. Aujourd'hui, ça a un peu changé quand même parce qu'on a trouvé des accompagnements et surtout, j'ai fait des rencontres en cherchant vraiment. J'ai fini par faire des rencontres, en particulier d'une association qui s'occupe des enfants dyslexiques et qui nous a changé la vie. En tout cas, qui a changé mon regard sur ce type de troubles de l'apprentissage que je connaissais mal parce que moi-même, je ne suis pas dyslexique. Mais j'ai beaucoup appris à travers les neurosciences sur ces enfants qui ont une autre manière d'apprendre, mais qui n'est pas du tout valorisée dans la scolarité. Et je ne blâme pas, c'est tout un système qui participe parce que moi, quand j'ai commencé à partager mon témoignage avec l'accord de ma fille sur ce sujet, j'ai reçu... tellement de messages de parents en souffrance, d'enfants en souffrance, d'adolescents ou d'adultes concernés par le sujet qui ont vécu l'école exactement comme elle, alors que moi ça a été la joie, l'école, que je me suis rendue compte que, en particulier les enseignants qui m'écrivaient me disaient nous on adorait d'abord pouvoir avoir des formations sur le sujet. Mais même quand ils sont formés, avoir le temps de mettre en place des outils, mais dans des classes qui sont très chargées, c'est difficile. Et puis, l'idée, c'est que le programme est fait pour une moyenne. Voilà, sur 30 élèves, il va y avoir une quinzaine d'élèves qui vont bien fonctionner. Mais les 15 autres, en fait, ils ont des troubles tous différents. Enfin, ce n'est pas forcément des troubles, on les appelle comme ça, mais c'est juste des manières d'apprendre qui sont différentes. Et on va les... noter et les considérer comme médiocres, moyens ou mauvais. Alors qu'en fait, dès qu'on a compris comment eux, ils apprenaient, ils n'ont plus aucun problème. C'est juste de capter comment ils apprennent, quelle est leur façon de recevoir l'information.

  • Speaker #0

    C'est l'année du brevet, un cauchemar.

  • Speaker #3

    Alors que qu'est-ce qu'on s'en fout du brevet en plus ?

  • Speaker #0

    Pas pour elle, c'est une question de confiance en soi.

  • Speaker #3

    Exactement. En fait,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #3

    Exactement.

  • Speaker #0

    De se pointer en seconde, là où elle est aujourd'hui, dans une école aussi un peu atypique, en tout cas dans une filière atypique, de se dire, oui, je redouble, j'ai pas eu mon brevet. C'est 90% des élèves qui ont leur brevet. Donc, quand tu fais partie des 10% qui ne l'ont pas eu, t'es la loose, en fait.

  • Speaker #3

    Oui, parce que ça fait ça. C'est ça, ils se valorisent eux-mêmes. En fait, l'estime de soi chez les enfants, elle se construit avec certains piliers. Évidemment, l'amour qu'ils reçoivent et l'attention qu'ils reçoivent à la maison. Mais dans la sphère sociale, ça va être les relations avec les copains et les notes en classe.

  • Speaker #0

    C'est quand même les trois quarts du temps passé. Tu passes dix heures de ta journée, entre le moment où tu pars de la maison ou tu rentres, 8h, 18h, un truc comme ça, tu n'es pas choyé. t'es dans le monde, quand t'as des difficultés, c'est pas facile, quoi.

  • Speaker #2

    Ce que je trouve génial, c'est que avant, il y avait vraiment cette vieille école qui disait il faut faire des études, si tu veux avoir un bon travail, tout ça,

  • Speaker #0

    et quand tu m'entends parler...

  • Speaker #2

    Alors, elle existe encore, mais quand je t'entends parler...

  • Speaker #3

    Elle existe totalement. Oui,

  • Speaker #2

    mais quand je vous entends parler, en fait, les parents... En fait, je trouve que les mentalités ont complètement évolué. Vous êtes à la recherche de... Toi, Lily, tu as trouvé une association, tu parles avec d'autres gens. Pareil pour toi,

  • Speaker #3

    Céline. Pour lui permettre de réussir à l'école. Tu vois, c'est ça qui est terrible. C'est-à-dire que si moi, j'avais véritablement eu le choix totalement, je pense que j'aurais sorti ma fille de l'école. Tellement c'était une souffrance. Et la réalité, c'est qu'on vit encore dans un monde où... Bah oui, pour qu'elle puisse en sortir après et qu'elle fasse des choix, etc., elle est obligée d'aller au bout de sa scolarité, d'abord parce que l'école est obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans, mais là, au-delà, et là, c'est même son choix à elle, c'est de se dire, je n'ai pas envie de me retrouver sans rien, quoi. Donc, c'est pas encore, tu vois, nous, évidemment, on évolue aussi parce que moi, j'ai eu un parcours atypique et que ça m'a beaucoup appris et j'ai vu qu'on peut rebondir. Comme toi, comme tu le disais tout à l'heure, tu as dirigé des magasins, tu t'es retrouvée à manager des gens un peu partout et puis d'un seul coup, tu es chez toi, tu fais des illustrations, ça fonctionne, il y a une autre vie qui est possible. Moi, je crois beaucoup à ça et je suis sûre que si on refaisait ce podcast dans cinq ans, on aura encore des choses différentes à partager parce qu'on est dans une époque qui va nous forcer de toute façon à nous réinventer en permanence. Donc, c'est ce que j'essaye de lui transmettre, mais le fait est qu'on est encore dans un caractère. qui n'a pas beaucoup bougé et nos enfants qui ont ces troubles de l'apprentissage ont des qualités d'empathie hors du commun ils sont capables de scanner les gens quand ils les voient pour la première fois ils sentent mille fois mieux parfois même que moi enfin c'est ils sont extra lucide de plein de façons différentes ils ont des émotions beaucoup plus variés beaucoup plus subtile que les nôtres parce que Nous, on s'est rationalisé la pensée, etc. Et eux sont encore extrêmement ouverts. Ça fait souvent des artistes incroyables, mais surtout des belles personnes, des personnes qui sont capables d'écouter les autres. Ces qualités-là ne sont pas du tout reconnues à l'école. Il y a certaines écoles, en revanche, qui les prennent en compte. Il y a certaines écoles qui prennent en compte, par exemple, le comportement avec les autres. Comment est-ce qu'on est dans le collectif ? Je trouve que c'est essentiel quand même comme qualité. On va bien faire. Avoir un élève qui est exceptionnel, mais qui est horrible avec les autres, pour moi, c'est là qu'on devrait travailler le plus.

  • Speaker #0

    Complètement d'accord. Par rapport à moi, mais ça devrait être comme ça. Quand on réfléchit deux secondes,

  • Speaker #3

    c'est... Et puis, l'éducation, en fait, dans plein d'autres pays qui sont différents, où on se dit, par exemple, quand un enfant est bon dans une matière, En Scandinavie, mais dans les pays anglophones aussi, on va le pousser à fond dans ce vers quoi il est bon. Nous, on a tendance, et pas simplement en France, mais il se trouve qu'en France, c'est particulièrement le cas, à focaliser sur ce qui ne va pas. Par exemple, ma fille, elle a vraiment des difficultés avec les mathématiques, etc. Je l'ai autorisé à ne pas suivre de cours de maths l'année dernière, en première. Je lui ai dit, ok, c'est vraiment l'horreur pour toi ? Oui, c'est l'horreur. C'est l'horreur parce que pendant... Ce temps de cours, c'est l'enfer sur Terre. J'ai l'impression de ne rien comprendre. Ok, j'ai regardé le coef que ça allait représenter pour elle. Et il se trouve qu'elle est passionnée par la littérature. J'ai préféré en fait me dire, j'autorise, et elle est dans une école privée, donc j'ai expliqué mon choix et je l'ai, voilà. Je l'autorise à ne pas aller en mathématiques. Mais en revanche, elle a pris des cours de français en plus. Alors, c'est des moyens qu'il faut... Je me rends compte que je suis extrêmement privilégiée pour pouvoir adapter un emploi du temps comme ça et que tout le monde ne peut pas le faire. Mais résultat, elle a eu 19 à l'oral au bac et je m'en soue qu'elle n'ait pas eu une super moyenne en mathématiques parce que je préfère la pousser à vibrer la joie d'apprendre quelque chose qui lui plaît parce que si elle a de la joie, du coup, elle a du courage pour les trucs qui sont plus difficiles et qui existent dans la vie auxquels on ne peut pas échapper. Et pour moi, c'est vraiment ça. T'es bon dans un truc ? Vas-y, vas-y, mais ça te passionne. Encore plus, tu veux faire du théâtre ? Eh bien, OK, tu vas faire du théâtre. Et de les pousser à fond dans leur passion. Parce que, le directeur de l'école de ma fille, il le dit tout le temps. Il dit, mais si vous les poussez à faire un truc qu'ils adorent, vous allez voir que les résultats, de manière générale, vont augmenter. Mais c'est évident, c'est tellement fou qu'on n'envisage pas la scolarité de cette manière-là. De se dire... poussons-les en fait à vraiment... Et pour nous, c'est pareil, parce qu'évidemment, moi, j'ai beaucoup appris en regardant ma fille, de me dire, ça, vraiment, je déteste le faire, mais est-ce que je n'aurais pas besoin de me faire aider, en fait, sur ce sujet-là ? J'ai mis beaucoup de temps à employer quelqu'un. parce que j'avais peur de ne pas réussir à payer son salaire, etc. Et finalement, ça a changé ma vie de me dire, oui, en fait, je suis bien meilleure dans ce dans quoi j'étais bonne. Et elle, elle peut m'aider sur de l'organisation, surtout de l'application de mes idées, où souvent, je ne suis pas très bonne.

  • Speaker #2

    En fait, ça te dégage aussi du temps. Toi, dans ta tête, pour te concentrer sur ce que t'aimes. Ça, c'est vrai que moi, je me souviens quand j'étais jeune, par exemple, j'adorais art plastique, la matière. Tu sais, t'arrives à la maison et tu disais, oh là là, un art plastique et tout. Oui, d'accord, mais alors, en maths. Et on pensait, qu'est-ce qui s'est passé ? Alors,

  • Speaker #1

    regarde, un art plastique.

  • Speaker #2

    Non, mais voilà, et je me dis, c'est génial. Et je vois ma sœur avec ses enfants. Et voilà, et quand ma nièce, elle arrive, qu'elle raconte des trucs. Ma sœur, elle est un peu comme vous. Et je trouve ça génial quand on la laisse s'exprimer sur ce qu'elle aime. Et puis après, tu as des grands artistes, ou alors quand tu dis que tu es épanouie dans quelque chose, ça te permet d'accepter plus les autres choses dans lesquelles tu es moins épanouie, parce que ça glisse mieux, parce que tu es dans une bonne énergie.

  • Speaker #0

    C'est hyper important. Je vois les enfants, si la scolarité est compliquée, on va dire du CE2 à la terminale, au secours, c'est dix ans de l'aide, c'est la jeunesse.

  • Speaker #3

    Ça marque énormément, ça marque dans les rapports avec les autres. quelqu'un qui sort du cadre et qui va faire un métier qu'il aime, qui devient fromager, boulanger, ou bien même qui devient expert comptable. Parce qu'on pense toujours aux reconversions un peu fun avec notre prisme à nous. Mais pourquoi il n'y aurait pas justement une boulangère qui a toujours rêvé de faire de la compta et qui se forme pour devenir comptable ? Ça doit bien exister aussi. Et ça doit aussi nous faire rêver à partir du moment où la personne fait ce qu'elle aime. C'est ça qui devrait compter le plus possible dans nos choix. Et du coup, moi, je suis toujours en train de me poser la question régulièrement, tous les mois, tous les six mois, de me dire qu'est-ce que j'aime faire ? Qu'est-ce que j'ai envie de faire à nouveau ? Et vers quoi j'ai envie de pousser le curseur à fond ? Peut-être que c'est d'écrire, peut-être que c'est de créer des contenus vidéo, peut-être que c'est de faire le clown, peut-être que c'est de donner des cours de yoga. Mais l'année dernière, il y a eu un moment où je n'avais plus du tout envie de donner de cours et j'ai arrêté. en mai, juin, juillet, août, de donner complètement des cours. Ça m'a fait beaucoup de bien. Et je me dis, pendant ce temps-là, j'ai développé d'autres choses. Je n'ai pas cessé de gagner de l'argent. J'ai développé d'autres trucs.

  • Speaker #1

    C'est un super type de rentrée, ça. Écouter vraiment ses envies,

  • Speaker #3

    faire des petits baromètres et puis les suivre sans vous mettre en danger financièrement, bien sûr.

  • Speaker #0

    En juin, j'ai regardé comment faire pour être CPE.

  • Speaker #3

    Ah,

  • Speaker #0

    génial ! Mais génial ! C'est génial !

  • Speaker #3

    Je ne le ferais pas. On en sait rien. Oui, on en sait rien.

  • Speaker #0

    Non, je crois qu'il y a plus 5 ou je ne sais pas quoi. C'est high level quand même. Je ne m'attendais pas. Et du coup, je me suis dit, en fait, c'est ça qu'il faudrait que je fasse. Je vais sauver tous les jeunes.

  • Speaker #3

    Moi, je connais une fille extraordinaire qui travaillait dans un grand groupe de cosmétiques. Si elle écoute ce podcast, elle se reconnaîtra peut-être. Mais en fait, elle venait de vivre... Une séparation, enfin, non, je crois qu'elle n'était pas encore séparée, mais elle était dans un moment vraiment où elle se cherchait et elle a fait un rendez-vous avec, pas du tout pour un bilan de compétences, mais une astrologue. Et à un moment, l'astrologue lui dit, mais s'il y avait un métier vraiment qui vous fait complètement rêver, ce serait quoi ? Et elle dit en rigolant, genre, j'adorerais être sage-femme, mais genre, c'est impossible, quoi. Elle fait du marketing dans une boîte de cosmétiques. Elle a été diplômée là. Après, c'est hyper difficile de rentrer en école de sage-femme. Ensuite, c'est des années d'études très compliquées. Elle vient de bosser à l'hôpital tout en faisant ses études. Elle a accouché je ne sais pas combien de bébés déjà. Elle a accepté de baisser énormément de salaire. Elle gagnait beaucoup mieux sa vie quand elle travaillait dans la cosmétique. Je l'admire. Parce que tout a changé dans sa vie. Mais elle a été fidèle à un truc qui était... Mais en fait, pourquoi je ne réaliserais pas ce rêve-là ? Ben oui. Pourquoi ce ne serait pas possible ? Et YOLO, effectivement, You Only Live Once, pour moi, c'est hyper important de se dire que c'est court, la vie. C'est très, très court.

  • Speaker #0

    On s'empêche de faire les choses qu'on aime. On est nos propres freins. C'est hallucinant. Alors que... Je ne sais pas, on a plein d'expériences de personnes qui ont changé de vie et pour qui ça marche aussi en fait.

  • Speaker #3

    Oui. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Est-ce qu'il ne faut mieux pas être heureux, même comme vous disiez, même si tu abaisses ton salaire, mais te lever tous les matins, être content d'aller au travail.

  • Speaker #0

    En fait, on a peur du changement quelque part. On a peur du changement.

  • Speaker #2

    Et de perdre la sécurité, mais pour perdre une certaine sécurité, parfois, on va au travail la boule au ventre. Après,

  • Speaker #0

    il faut la légitimer.

  • Speaker #2

    Évidemment, ça se pose.

  • Speaker #3

    Moi, je n'avais pas non plus dans cette mode de la promotion du changement de vie un peu brutale, du genre... Parce que du coup, on se retrouve avec plein de gens qui sont en formation, mais qui après, ce n'est pas toujours simple. Et puis, on peut avoir un centre d'intérêt qu'on va nourrir sans forcément tout changer. Mais parfois, la vie décide un peu pour nous. Tu parlais de cette situation de rupture professionnelle et sentimentale qui t'a poussé à tout réfléchir. Et puis, le dessin est arrivé. Mais moi, c'est pareil, je n'ai pas décidé, je suis journaliste et puis je vais changer. C'est qu'il y a eu un moment, il y a eu quelque chose qui n'était plus du tout supportable pour moi. Et du coup, ça m'a poussée à aller regarder d'autres centres d'intérêt.

  • Speaker #1

    Des fois, l'envie est trop forte. Nous-mêmes, le podcast, on a eu l'idée en octobre. En janvier, c'était notre première émission. On en a 47 aujourd'hui. Et en fait, on n'a pas réfléchi, on avait vraiment envie de faire ça. Ça nous faisait vraiment plaisir. Et ça nous fait encore vraiment plaisir de pouvoir... partagé et c'est un vrai moteur. Donc, tant que ça, c'est allumé, je pense que ça ne se décide pas vraiment. Après, forcément, il y a tout ce qui est financier. Il ne faut pas être complètement... C'est intéressant. Oui,

  • Speaker #3

    mais il y a beaucoup de choses qu'on peut faire gratuitement. Moi, je pense toujours à la chanson d'Aurel San où, genre, si tu as envie de faire un film, tu prends ton téléphone. C'est vraiment...

  • Speaker #1

    Si tu as envie de faire un podcast, tu prends ton micro. Exactement.

  • Speaker #3

    Avec une petite tente. Exactement. On peut même, même si on n'a même pas... pas de micro qui coûte un peu cher. Moi, j'ai déjà vu des podcasts enregistrés avec des applications. D'ailleurs, j'ai participé à ça beaucoup pendant le confinement où on ne pouvait pas être ensemble. Et on faisait ça avec des applications qui essayent de camoufler à peu près le son ou même sur Zoom. En fait, il y a plein de moyens d'être créatifs. Et en plus, on a la chance d'avoir des réseaux sociaux qui sont accessibles gratuitement et qui peuvent nous permettre de commencer. Donc, on a envie de faire un livre. Aujourd'hui, on peut faire de l'auto-édition. On n'a même pas besoin, en fait, d'attendre de trouver un éditeur. On a envie de faire du cinéma. Moi, je dis à ma fille qui adore la réalisation, je dis mais commencez à faire des petites vidéos, commencez à faire des trucs. N'attend pas, en fait, que tout soit parfait et juste vois le plaisir que ça te donne. On veut faire de la photo aujourd'hui et puis il y a mille outils pour pouvoir le faire. Et en plus... S'il n'y a pas de calcul d'argent au début, ce n'est pas grave. Juste, on a tellement... Dans une journée, on a quand même des moments où on peut lâcher son téléphone pour faire un truc qu'on aime vraiment. J'en suis convaincue, moi. C'est bien.

  • Speaker #2

    On arrive sur la fin de cette émission.

  • Speaker #1

    Et c'était une très bonne conclusion. Vous voulez rajouter un petit mot pour la fin encore ? Qu'est-ce que vous aimeriez dire ? Peut-être ce petit conseil. On a donné plein de petits conseils de rentrée, je trouve, à la fois pour les enfants, surtout les parents d'enfants.

  • Speaker #3

    En tout cas, moi, pour les parents qui nous écoutent ou les enfants ou les ados, en fait, qui entendent de loin ce podcast, courage, vous n'êtes pas seuls et on s'en sort.

  • Speaker #0

    Et faites-vous confiance, que ce soit les parents ou les enfants.

  • Speaker #1

    En tout cas,

  • Speaker #3

    c'est un beau mot d'affaire.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir fait confiance. C'était super chouette de vous avoir ensemble sur ce thème.

  • Speaker #0

    C'était un plaisir aussi.

  • Speaker #1

    Merci. Et nous, on se dit à la semaine prochaine. Flamme des années 80.

  • Speaker #2

    Le podcast qui allume la femme.

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Description

La flamme de la Carrière: Quand deux femmes nous livrent leurs nouveau parcours.


Sara et Angélica ont reçu Lili Barbery, créatrice, autrice spécialisée en méditation et yoga et Céline Bailleux, artiste, illustratrice.


Elles nous ont livré leurs parcours, leurs cheminements, leurs changements de vie et leur vision de l'éducation..


Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir à les écouter que nous avons eu à les accueillir sous notre tente.


Quelques citations de l'épisode:


Lili Barbery :

"Le yoga est arrivé dans ma vie y a pas si longtemps, seulement en 2016 et ça fait maintenant 6 ans que je l’enseigne."


"Je crois beaucoup au pouvoir de l’intuition,  qu’il faut évidement mettre en perspective avec une logique économique et financière."


"Le 1er cours de Kundalini je ne voulais pas y a aller, une copine m’a dit on chante des mantras , j’ai dit non merci… Puis j’ai essayé et ça m’a fait du bien , ça m’a intrigué donc j’y suis revenue par curiosité et je suis devenue accro à cette pratique."


"On a beaucoup surfé avec la gratuité, on s’est tous beaucoup habitués à avoir des services gratuits et si on veut avoir des contenus de qualité il faut prendre conscience que ça ne peut pas être gratuit."


"Y a des enfants qui ont une autre manière d’apprendre mais qui n’est pas du tout valorisée dans la scolarité."


"J’ai eu un parcours atypique et ça m’a beaucoup appris, j’ai vu qu’on peut rebondir."


Céline Bailleux:

"De suivre son instinct et d’oser c’est primordial, on a du mal à se faire confiance et quand on ose, ça marche c’est très bien, ça marche pas on ose autre chose, c’est pas grave!"


"J’ai toujours dessiné mais quand je suis arrivée à paris et que j’ai pris mon boulot serieux et que j’ai eu les enfants , je dessinait plus trop… je m’y suis remise après mon licenciement économique."


"C’est pas la question d’être fort en dessin, quand vous regardez les illustrateurs de presse, y en a plein qui dessinent pas forcément bien, en revanche ils ont une patte et ils ont un discours et c’est ça qui marche."


"Je suis vraiment dans le dessin d’humour  sur ma vie de femme, de maman, de galères… et du coup y a une résonance auprès des gens."


"On vit dans une société où à l’école il faut être bon, fort, le 1er… Et moi ma fille elle est pas bonne à l’école mais elle est super bonne dans la vie en fait et je pense que c’est elle qui a tout compris."


"On s’empêche de faire les choses qu’on aime, on est nos propres freins car on a peur du changement…"



On va parler de:

Femmes. Flammes. Allumer. Podcast. Maternité. Amour. Sexe. Psychologie. Témoignages inspirants. Développement personnel. Année 80. Santé. Bien être. Psychologie. Spiritualité. Désirs. Carrières.

Changement de carrières. Idées. Buisness. Conseils. Entreprises. Entrepreneur.


Retrouvez Flammes des années 80, le podcast qui éveille la femme sur toutes les plateformes


D'une petite flamme peut naître un grand feu alors abonnez vous  ! 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, alors on est très heureuse de parler de carrière et on a la chance aujourd'hui de recevoir Lily Barbery et Céline Bailleux qui ont plein de choses à nous raconter. Est-ce que vous voulez vous présenter les filles ? Je ne sais pas, qui a envie de commencer ?

  • Speaker #2

    Eh bien bonjour, je m'appelle Céline Bailleux, je suis illustratrice et autrice de BD.

  • Speaker #3

    Et moi, je m'appelle Lily Barbery et j'ai bien du mal à résumer ce que je fais en une phrase.

  • Speaker #0

    Tu peux utiliser plusieurs phrases.

  • Speaker #3

    J'ai le droit d'utiliser plusieurs phrases. Donc voilà, j'écris. Ça, c'est l'essentiel de mon travail. À la fois du travail de création de livres, mais aussi j'écris une newsletter chaque semaine, ce qui me prend pas mal de temps. J'écris des... tonnes de textes à droite à gauche et je donne des cours de méditation et de yoga, à la fois en vrai, une fois par semaine, et en ligne. Voilà, et cette plateforme que j'ai créée, eh bien, il y a aussi des vidéos d'art de vivre, de cuisine, de voyage, etc. Donc du coup, je n'arrive pas à résumer ça en une phrase.

  • Speaker #0

    C'est un vrai voyage.

  • Speaker #3

    Mais si vous m'aidez à trouver une baseline aujourd'hui, je serais ravie. franchement vous pouvez nous envoyer vos idées on va transmettre et en fait ce qui est intéressant c'est que vous n'avez pas toujours été enfin écrire je pense que tu as toujours écrit mais avec tu as écrit sur d'autres supports ta vie a un peu changé à un moment donné en tout cas j'ai été journaliste oui pendant 15 ans j'ai travaillé pour Vogue ensuite pour M le magazine du monde avec des périodes de piv où j'ai travaillé pour d'autres d'autres journaux entre ces deux phases là et non j'ai pas Enfin, je n'ai pas toujours enseigné la méditation et le yoga, ça ne m'intéressait pas du tout d'ailleurs. En revanche, le bien-être et l'art de vivre m'ont toujours intéressée. Et moi, j'étais spécialisée dans la beauté. Donc en fait, de la beauté au bien-être, il n'y avait quand même pas non plus un grand écart. Et le yoga est arrivé dans ma vie en 2016 seulement, donc c'était il n'y a pas si longtemps. Et ça fait maintenant six ans que je l'enseigne.

  • Speaker #0

    Super, et moi je t'ai connue, ça a été mon petit rayon de soleil pendant le Covid. les rendez-vous, je pense que les gens, il y a tellement de gens qui... C'est incroyable ce que tu avais quand même réussi à créer.

  • Speaker #3

    Écoute, c'est une aventure un peu folle, oui. On était, certains soirs, il y avait 15 000 comptes connectés en même temps à ces méditations. Alors, pas tous les soirs, mais quand même. Et puis, il y avait parfois plusieurs personnes derrière un téléphone. Donc, je ne sais pas combien on a été en tout pendant les six semaines de confinement, du premier confinement et puis ensuite, pendant la deuxième partie. de l'année 2020 où j'ai aussi animé encore à 18h des cours de méditation gratuits sur Instagram. Je ne l'avais pas du tout planifié, c'est venu un petit peu parce que les studios étaient fermés, j'avais besoin d'un lieu pour retrouver mes élèves, mais surtout pour moi en fait, pour pouvoir pratiquer et me sentir connectée aux élèves que je connaissais. Et je ne pensais pas du tout que ça plairait, vraiment j'étais convaincue que c'était tellement bizarre que ça ne fonctionnerait pas. Et je pense que parce qu'il n'y avait pas... pas de stratégie, ça a bien pris en fait. J'avais une intention qui n'était pas du tout de séduire ni d'avoir des followers, mais plutôt de me faire du bien et de faire du bien à mes élèves. Et j'ai tout de suite été étonnée le premier soir quand j'ai vu le nombre de personnes connectées, parce que clairement c'était beaucoup plus que mes élèves. Et chaque jour, c'est monté de façon croissante. Puis je suis passée sur TF1 en fait à la fin de cette première semaine, parce que j'avais déjà 3 ou 4 000 personnes qui se connectaient, donc ils avaient repéré les comptes qui explosaient un peu pendant les lives. Ils ont fait un sujet sur moi au 20h, à un moment où le 20h était très regardé puisqu'on était tous... Voilà, on voulait savoir ce qui allait se passer et du coup le lendemain, j'ai vu une vague arriver comme rarement j'ai vu du monde et puis...

  • Speaker #0

    C'est marrant, j'ai vu du monde, sauf que tu n'as vu personne. Je n'ai vu personne,

  • Speaker #3

    mais je voyais tous ces comptes s'abonner aux miens. Et c'est bizarre parce que j'avais à peu près 45 à 50 000 followers à ce moment-là. Donc, j'avais quand même une petite communauté. Mais je pense qu'il y a 50 000 personnes qui sont arrivées en quelques semaines seulement. Donc, c'est beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est incroyable.

  • Speaker #2

    Tu ne gères plus du tout pareil ?

  • Speaker #1

    Du coup, tu n'as plus la même interaction avec les gens qui te suivent ?

  • Speaker #2

    En fait,

  • Speaker #3

    au moment où ça s'est passé, je n'ai pas trop réalisé. C'est plus tard. Les conséquences, d'ailleurs, sur le moment, ont été plutôt très positives. Mais je pense que c'est au moment où on arrête de faire ce qu'on avait choisi de faire. Moi, j'ai fait de la gratuité, en fait, pendant quasiment une année. Et puis il y a eu un moment, il fallait reprendre sa vie normale et je ne pouvais pas être l'animatrice de 18 heures gratuites Advitam. Et juste avant,

  • Speaker #2

    tu faisais quoi ?

  • Speaker #3

    Juste avant le Covid ? Je donnais des cours de yoga et de méditation de manière assez intensive. Je donnais pas mal de cours chaque semaine, j'organisais des retraits de yoga. Je me formais à plein de nouvelles techniques autour du bien-être. Et je participais aussi à former des élèves. J'étais vraiment intensément dans le yoga, j'écrivais déjà, j'avais déjà sorti un livre, mais je dirais que je n'étais pas identifiée jusqu'à 2020 comme faisant tout ça. J'avais encore cette étiquette de journaliste puisque j'avais quitté ce métier peu de temps avant. C'est ce moment qui m'a propulsée et qui m'a permis d'être visible en tant que prof. de méditation active un peu particulière. Ça a fait du bien, je crois, à beaucoup de gens, et d'abord à moi et à ma famille. En revanche, c'est quand on sort du confinement et quand on se retrouve dans la rue et que les gens sont venus me remercier avec beaucoup d'émotion, que là, j'ai pris conscience de ce que ça signifiait et je ne savais pas très bien quoi en penser. Parce que j'avais l'impression qu'on projetait sur moi quelque chose que je n'étais pas du tout. Moi, j'avais fait ça vraiment de manière très spontanée et avec beaucoup de simplicité. J'étais chez moi, j'allumais mon téléphone et d'un seul coup, cette notoriété ne me convenait pas du tout. Et surtout, ce que les gens projetaient comme si j'avais une sagesse particulière, un pouvoir particulier ou que j'étais un genre de gourou. Je n'arrêtais pas de me retourner en regardant derrière mon épaule pour me dire, mais en fait, ce n'est pas du tout moi. Moi, je suis une fille comme tout le monde. J'ai des galères avec ma fille, avec mon mari. Je suis stressée, des fois je hurle. Je veux dire, je suis comme tout le monde. Ce n'est pas parce que je fais de la méditation que je suis sur ma montagne en tailleur toute la journée. Après, je suis plutôt de nature joyeuse et optimiste, mais ça ne fait pas de moi quelqu'un qui... qui auraient des super pouvoirs. Et j'ai senti comme une attente, mais pas une attente qui était saine ni pour moi ni pour l'autre, mais une attente de c'était génial, vous m'avez sauvé, vous m'avez sauvé mon confinement, c'était quelque chose qui revenait beaucoup et qu'on me dit encore. Et moi, je réponds toujours mais c'est vous qui avez fait, en fait. Moi, j'ai juste transmis un outil, mais je n'ai pas fait grand-chose, en fait. Et le temps que j'ai donné... Pour moi, c'était juste complètement normal et naturel. Dans un moment très particulier, il n'y avait vraiment pas de calcul.

  • Speaker #0

    Mais c'est intéressant ce que tu dis, parce que souvent, les choses qui se passent, comme les histoires d'amour, les belles histoires d'amour, ou les succès dans les idées d'entreprise ou d'entrepreneuriat, on imagine que ce sont des choses qui doivent être récalculées. En fait, ce qui marche, c'est aussi quelque chose, ça s'impose, c'est comme ça. Je ne sais pas pourquoi, en fait, ça a fonctionné. Et c'est intéressant parce que comme on parle de carrière en ce moment, c'est aussi ces émissions, elles sont là pour nos auditrices, pour... Ces moments où des fois, tu es un peu en changement de carrière, tu ne sais pas trop ce que tu vas faire, tu as envie de projeter des choses. Voilà, peut-être poser aussi, peut-être un des tips, poser, méditer. Puis des idées, elles vont venir à nourrir aussi, un peu lâcher pour avoir la place.

  • Speaker #3

    Moi, je crois beaucoup au pouvoir de l'intuition, qu'il faut évidemment mettre en perspective avec une logique économique et financière. Là, c'était possible parce qu'on était confinés et qu'à 18h, j'avais que ça à faire. Je pense que ça aurait été un autre moment, je n'aurais pas eu la même idée. Mais je crois beaucoup au fait d'écouter les idées un peu bizarres, saugrenues qu'on peut avoir, mais qui nous excitent. Ou en tout cas, où on se dit, ça c'est mon endroit, je pense que je me sentirais bien à faire ça. Et j'avais pas mal de blocages à l'idée de faire ce premier live, le 15 mars 2020. On n'était pas encore tout à fait confinés. C'était le week-end où on avait encore le droit de sortir. Macron n'avait pas encore annoncé qu'on allait être confinés pour soi-disant 15 jours. Mais tout le monde partait, prenait ses valises. Il y avait plein de gens qui quittaient Paris. Nous, on avait pris la décision. Moi,

  • Speaker #2

    je faisais mes courses.

  • Speaker #3

    Toi, tu faisais tes courses ?

  • Speaker #2

    J'envoyais mon mec faire les courses.

  • Speaker #3

    C'est vrai que c'était quand même un peu fou. À ce moment, on a vécu tous une aventure mondiale d'ailleurs folle. Et je me disais, j'ai très envie de partager avec mes élèves. Mais je vais être ridicule. C'est sûr. Et d'ailleurs, pour certains, et pour certaines personnes qui me connaissaient avant dans ma vie de journaliste et qui m'ont vu d'un seul coup chanter des mantras, faire des respirations un peu bizarres, encore aujourd'hui, il y en a qui disent Non mais Lily, on l'a perdue à ce moment-là Et c'est OK. Je veux dire, ce n'est pas grave. C'est leur perception. Peut-être que moi, quelques années plus tôt, Si une journaliste autour de moi s'était mise à faire ça du jour au lendemain, sans que j'aie eu vraiment les prémices de ce qui s'était passé avant, qui m'avait amenée à faire ceci, je pense que je l'aurais peut-être jugée de la même manière. Je me suis dit, non mais n'importe quoi ! Mais ce qui est drôle, c'est qu'il y a beaucoup de gens d'ailleurs qui ont regardé par curiosité au début en se disant, n'importe quoi, qu'est-ce qu'elle fait ? Parmi les comptes qui étaient connectés. Je pense notamment à... Angèle de la guinguette d'Angèle, qui est cette naturopathe cuisinière qui a une énergie hyper positive. Et elle me l'a raconté au micro de mon podcast en me disant Non mais Lily, au début, je me suis dit mais qu'est-ce qu'elle fait ? Et j'étais au pire moment, à 18h, avec mes enfants en train de cuisiner, de couper des carottes, ça hurlait dans tous les sens. Et puis tu chantais et quand même j'ai fredonné ton truc, quoi. Et je me suis rendue compte que ça m'avait fait vraiment du bien. Donc le lendemain... Quand je t'ai vue, je me suis dit, allez, je le fais, j'essaye. Et en fait, elle est devenue accro, enfin, juste avec le fait d'être intriguée la première fois, d'essayer, et puis ça lui a fait tellement de bien. Et moi, en fait, c'est vraiment ce que je ressens par rapport à cette pratique. C'est que je ne voulais pas y aller. Au premier cours que j'ai essayé, moi, je ne voulais pas y aller parce que j'ai une copine qui m'a dit, ouais, on chante des mantras. Je lui ai dit, non, merci, mais non, merci. Et j'y suis allée, j'ai essayé, ça m'a fait du bien. Et c'est le fait que ça m'ait fait du bien qui m'a intriguée. Donc je suis revenue et par curiosité, après, je suis devenue vraiment accrochée à cette pratique.

  • Speaker #1

    Tu t'es formée ?

  • Speaker #3

    Oui, j'ai été formée pendant quasiment trois ans pleins. Mais on peut enseigner au bout d'une très courte période. Il n'y a pas trop de législation autour de l'enseignement du yoga, malheureusement. Et donc, on a la possibilité d'enseigner au bout d'un certificat de 200 heures de formation. Ce qui, à mon avis, n'est pas très sérieux. Et je pense qu'un jour, ça changera. Mais pour le moment, en tout cas, c'est comme ça. Et moi, ça m'a permis de commencer à enseigner alors que je continuais à me former. Je n'avais pas trop l'intention d'enseigner au moment où je me suis formée.

  • Speaker #1

    Et c'est vraiment la rencontre avec le Kundalini, toi ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est cette pratique-là qui m'a plu. Maintenant, j'ai aussi pris mes distances avec... la pratique telle qu'elle m'a été enseignée. J'ai mis beaucoup de modernité. Je pense que la période de Covid m'y a aidée parce que je me suis adressée à un très grand nombre, y compris des gens qui n'étaient pas du tout des fans de yoga ni des personnes aptes à faire des mouvements difficiles parce que j'avais des personnes très âgées, j'avais des personnes en situation de handicap, j'avais des enfants qui suivaient. Donc vraiment, il y avait des familles entières. Et je... Je ne pouvais pas proposer quelque chose de trop intense physiquement. Et aussi, je ne pouvais pas rentrer dans... Il y a beaucoup de croyances quand même dans ce yoga qui sont présentées comme des réalités scientifiques. Et ça, moi, j'en étais consciente. Et je pense que c'est vraiment un choix personnel de se dire est-ce que je crois, est-ce que je ne crois pas ? Et puis, moi, depuis, j'ai fait beaucoup de tri aussi. Donc... Je n'étais pas la même professeure en 2020 que celle que je suis devenue aujourd'hui, où j'ai trié, j'ai laissé partir beaucoup de choses. Je dirais que j'étais plus ésotérique à cette période-là qu'aujourd'hui. Mais le fait de m'adresser à un très grand nombre, on ne peut pas commencer à parler en long et en large, j'en sais rien moi, de croyances astrologiques. Alors qu'on est en train de s'adresser à un grand nombre qui est en situation d'urgence parce que c'est le Covid et qu'on est tous stressés. Ça, ça m'a quand même pas mal aidée à prendre du recul sur qu'est-ce que je suis en train de dire, pourquoi je le dis. Et quand je regarde quelques vidéos que j'ai gardées de cette époque-là, il y a des choses que je ne dirais plus aujourd'hui de la même manière, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de voir comment on évolue. J'ai envie de... Du coup, on écho par rapport à toi et par rapport à ton histoire. Déjà, comment tu as réussi, toi, à mettre tes illustrations sur Internet, sur Insta ? Alors,

  • Speaker #2

    je vais rebondir à ce que tu disais, toi, c'est de suivre son instinct et d'oser, déjà. Je pense que la base, c'est qu'on a du mal à se faire confiance. Et en fait, quand on ose, on arrive à faire. Et puis après, ça marche, c'est très bien. Ça ne marche pas, ce n'est pas grave, on ose autre chose. Moi, je n'ai pas toujours été illustratrice. J'ai eu un métier très sérieux.

  • Speaker #0

    C'était quoi ce métier très sérieux ?

  • Speaker #2

    J'étais directrice régionale d'une chaîne de magasins. À un moment donné, j'avais 26 magasins à moi. Je gérais les petites vendeuses, les responsables de boutiques, tout ce qui tourne autour de ça, de chiffre d'affaires. Productivité. Oui. J'avais envie de partir, j'avais envie d'arrêter. Et donc, la société n'allait pas très bien. À un moment donné, ils ont commencé à licencier pas mal de personnes. J'ai voulu être licenciée aussi. J'ai été l'une des dernières à partir. Et donc, ils m'ont licenciée de manière économique. Je ne sais pas, je pense trois mois après mon divorce. Donc, à un moment donné où il ne fallait pas finalement. Et donc, je me suis retrouvée toute seule, sans boulot, avec mes deux enfants. Et à me dire, qu'est-ce que je vais faire ? Et l'avantage quand même avec ce système de licenciement économique, c'est que vous avez votre salaire pendant un an ou deux, je crois. Et du coup, j'ai réfléchi en fait. J'ai réfléchi et puis j'ai rencontré mon compagnon actuel qui, lui, était illustrateur et maintenant tatoueur. Et il se lançait dans le tatouage à l'époque. Et du coup, il est dessiné. Donc, je me suis dit, moi aussi, tiens, je vais me remettre à dessiner. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu dessinais déjà.

  • Speaker #2

    Oui, alors pas quand je suis arrivée à Paris, que j'ai commencé à avoir mon boulot sérieux. Et mes enfants, tout ça, je ne dessinais plus trop, quoi. À part des cochons.

  • Speaker #3

    Mais tu dessinais ? Oui,

  • Speaker #2

    oui, toujours. J'ai toujours dessiné.

  • Speaker #1

    Tu as appris ou instinctivement ?

  • Speaker #2

    Alors, j'ai pris des cours quand j'étais ado, ou enfant même, mais c'est tout. Et non, après, j'ai vachement reproduit. Je dessinais sur ma mère et ta bonnette et les loisirs. Je faisais des moustaches sur les posters. Après, je redessinais les gens qu'il y avait sur les cartes. Avec les calques ? Non, même pas.

  • Speaker #0

    Elle était forte, elle.

  • Speaker #2

    Non, pas du tout. Il n'y a pas d'édition d'être forte ou pas, en fait. Ce n'est pas une question d'être forte. Quand vous regardez les illustrateurs de presse, il y en a plein qui dessinent très mal. Mais en revanche, ils ont une patte et ils ont un discours. Et c'est ça qui marche.

  • Speaker #1

    Ils ont une vision, un œil. Oui,

  • Speaker #2

    et puis ils savent manier les mots, ils savent rebondir sur une actu, sur une chose qu'ils ont vécue. Et c'est ça, en fait, que les gens attendent. C'est de ressentir quelque chose quand ils voient quelque chose. Et donc, bref, du coup, je me suis remise à dessiner. Et puis, à un moment donné, je me suis dit, bon, avec l'argent de mon divorce, l'argent de mon chômage, je peux tenir quatre ans. Donc, j'ai quatre ans pour essayer. Et puis après, bon, je... je me reprendrai un boulot sérieux. Et au bout d'un an, j'ai commencé à avoir quelques commandes sans avoir fait grand-chose finalement, juste du bouche-à-oreille. Je bossais dans la com quand même, donc j'avais pas mal de contacts com qui ont commencé à me faire bosser parce qu'on se connaissait.

  • Speaker #0

    Ils te faisaient faire quoi du coup ?

  • Speaker #2

    Des dessins. Pour leur client à eux très sérieux par exemple. Et puis de fil en aiguille, j'ai commencé à avoir suffisamment de commandes et puis j'ai commencé à me lancer. Et alors, pareil, les réseaux sociaux ont un peu explosé. En fait, moi, tout part d'un jeu quand même. C'est que j'aime bien jouer, j'aime bien profiter de la vie, j'aime bien, enfin, je suis spontanée. Et en fait, Instagram, ça a commencé comment ? Parce que mon mec et moi, on a fait notre compte Instagram à peu près en même temps. Et au départ, il avait genre, je ne sais pas, 300 abonnés et moi, j'en avais 250. Et à chaque fois qu'il postait un truc, il gagnait des abonnés. Et moi aussi, mais je n'arrivais pas à le dépasser. Et un jour, je lui ai dit, mais je pense que dans six mois, je te double, quoi. Et je pense que six mois après, j'avais 20 000 abonnés et lui, il était toujours à genre 400.

  • Speaker #3

    Et qu'est-ce qui a fait que tu as compris comment...

  • Speaker #2

    Je n'ai pas compris, j'ai posté mes dessins, point barre. Je trouve qu'avant, je ne les postais pas trop. Puis d'un seul coup, j'ai commencé à poster des dessins. Pour le bac. Au départ, oui. Et c'est vraiment parti d'un jeu entre nous. Puis après, tu te prends au jeu. Et lui,

  • Speaker #3

    il publie autant que toi ?

  • Speaker #2

    Non, je ne pense pas. Je pense que lui, il est moins joueur que moi. Et moi, j'aime bien gagner quand même. Et puis lui, il est illustrateur et tatoueur. Il est plutôt dans le dessin de tatouage. Moi, je suis vraiment dans le dessin d'humour, sur ma vie de femme, de maman, de galère. Et du coup, il y a une résonance, je pense, auprès des gens. Oui, lui,

  • Speaker #1

    il est plus dans un truc un peu de niche aussi, alors que toi, tout le monde peut se reconnaître. Oui,

  • Speaker #2

    voilà. Moi, j'ai des tatoueurs, j'ai des femmes, j'ai des ados, j'ai une communauté hyper... Lui, c'est vraiment les gens qui aiment le tatouage.

  • Speaker #3

    Et puis, il y a une dimension humoristique aussi.

  • Speaker #2

    Oui, il n'est pas très drôle.

  • Speaker #3

    Je ne connais pas son travail, je ne le permettrais pas. Mais du coup, comme j'ai regardé le tien, il y a une dimension d'humour où tu te... Tu te moques de toi et des situations de la vie que tu rencontres au quotidien.

  • Speaker #2

    Voilà. Du coup, ça a marché. Et puis, de fil en aiguille, j'ai eu des commandes par rapport à ça. De fil en aiguille, on m'a proposé de faire un livre ou ce genre de choses. En fait, tout est venu à moi. Je n'ai pas fait grand-chose dans l'histoire, à part publier des dessins.

  • Speaker #0

    Par dessiner quand même.

  • Speaker #2

    Oui, quand même.

  • Speaker #0

    Et tu as fait plusieurs BD, c'est ça ? On peut appeler ça des BD ? Oui,

  • Speaker #2

    j'ai fait deux BD. Happy Family 1 et 2, qui parlent de mon divorce. et de ma reconstruction, enfin de moi en fait et de mon nouveau couple. J'ai illustré la BD d'Élodie Gosselin. J'ai fait quoi d'autre ? J'ai un livre qui sort là sur ma vie avec ma fille qui a un trouble de l'attention. Et là, il y a un bouquin qui sort, un petit livre d'illustration qui sort le 20 septembre sur les parents. Dis-moi que tu es parent sans me dire que tu es parent. Donc c'est assez drôle.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment cette idée t'est venue justement de te mettre en avant ? J'imagine que tu as de l'humour.

  • Speaker #2

    Alors, je n'ai jamais eu l'idée de me mettre en avant. Je déteste être mise en avant. Je n'aime pas qu'on parle de moi. Je n'aime pas qu'on me reconnaisse dans la rue. Je ne sais pas où me foutre à chaque fois. Je n'aime pas ça du tout. Donc, ce n'était pas du tout l'idée de me mettre en avant.

  • Speaker #0

    C'est peut-être que je me suis mal exprimée, de dessiner ta vie.

  • Speaker #2

    C'était plutôt, en fait, je pense, mon divorce a été très, très difficile. Je pense que pendant un an ou deux, allez, un an, j'ai pleuré à quatre pattes dans ma cuisine, toutes les larmes de mon corps. Et c'était très, très difficile. Et puis à un moment donné, je ne sais pas, ce pouvoir d'autodérision que je dois avoir. Et je trouve que de rire de soi, c'est en tout cas pour moi le meilleur des médecins. Et puis finalement, on est tous dans la même galère. En fait, on vit tous à peu près les mêmes choses. Et de pouvoir en rire, je trouve ça pas mal. Donc en fait, c'était l'idée de partager.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai l'impression que tous les artistes utilisent la matière première qui est leur vie et très personnelle. Même si ce n'est pas toujours aussi lisible, mais finalement, il y a cette idée que même si on est dans un roman et que le personnage principal écrit par une romancière est un homme, bien souvent, on arrive, si on connaît son travail, à la reconnaître sous certains aspects des personnages. Et parfois même, tous les personnages sont une partie d'elle-même. Je pense notamment... à Virginie Despentes avec Vernon Subutex, où on sent bien qu'il y a beaucoup d'elle et de sa façon de voir le monde dans chacun des personnages. Et ça, c'est quelque chose qu'on retrouve, en fait, à l'intérieur de fiction. Et dans la peinture, c'est pareil. Mon mari, il est peintre, et il peint quasiment que des femmes. Souvent, on lui demande pourquoi il peint des femmes, et il a du mal à expliquer, mais en fait, moi, je trouve que c'est des versions de lui. C'est lui qui peint en permanence. Elles sont toutes hyper maigres comme lui. Et alors, les gens me disent, ah, mais ça te ressemble vachement. Pas vraiment, non. Pas du tout, même. C'est vraiment, c'est sa morphologie. Mais s'il était une femme, ce serait à chaque fois... Donc...

  • Speaker #2

    On parle bien de ce qu'on connaît, en fait.

  • Speaker #3

    Exactement. C'est cette matière première. Et puis, on est dans une époque où c'est plus facile de partager, je trouve, des récits personnels. Moi, j'apprécie... énormément justement l'humour. Je trouve que c'est une clé essentielle pour traverser l'histoire. des moments difficiles et notre époque elle l'est particulièrement et je trouve que réussir à rire de soi et de ce qu'on vit il faut faire un petit passage quand même c'est pas instantané quand c'est dur t'attends,

  • Speaker #1

    tu digères et après tu peux en rire mais c'est ça qui est super moi je trouve là où on en parle c'est que de quelque chose où tu pleurais dans ta cuisine après tu l'as transformé, t'en as fait une force

  • Speaker #2

    En fait, c'était drôle quand même. Il y a des situations très cocasses quand même. Oui,

  • Speaker #1

    mais quand tu es sur le moment, tu n'arrives pas à le voir.

  • Speaker #2

    Ça m'est arrivé de rire de Moëlle et ça m'est arrivé d'éclater de rire quand même. Genre, mon Dieu, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #0

    Par terre, dans la cuisine, on a tous des moments comme ça, un peu dramatiques. Je sais que moi, j'aime bien avoir du recul sur moi-même. Et des fois, je suis en train de créer des choses encore plus dramatiques et d'avoir le petit recul nécessaire, même si on pleure et même si vraiment c'est la merde, de se regarder un peu et dire... Dans 50, tu en regretteras, ou peut-être même la semaine prochaine, de l'avoir toujours en tête. C'est ça qui est intéressant dans ton travail. C'est que les gens qui sont en train de traverser des choses que toi, tu as peut-être déjà dépassées, comme avec le TDAH de ta fille, ou avec le divorce, si les gens regardent ça et qu'ils sont dedans, ils peuvent se dire, ah non, mais elle, elle a réussi. Donc, en fait, si elle a réussi, en plus, ça, ça me fait rire. Du coup, je rigole aussi un peu de moi.

  • Speaker #2

    Oui, dans l'idée, finalement, ça va aller, quoi. On n'a qu'une seule vie, donc c'est bien d'en profiter et de ne pas trop... Pas trop se morfondre sur ce qu'on vit, en fait. Ça finit par passer, finalement, de manière générale.

  • Speaker #0

    Oui, tout passe.

  • Speaker #2

    Bah oui, donc voilà. Donc j'en suis arrivée là, quoi.

  • Speaker #0

    Et comment ils ont réagi, justement, ta fille, tes enfants ?

  • Speaker #2

    Ah bah eux, ça les a fait rire. Ils étaient super contents, surtout ma fille, de se voir dessiner. Ah, mais c'est moi, mais c'est Adrien. Ah, mais c'est notre chat. Donc ça les fait marrer, quoi. Et ma fille est très, très fière. Dès qu'il y a un bouquin qui sort, elle le montre à toute l'école. C'est ma mère ! Dis-le moi ! Oui, ça aussi. Et puis, ce qui est drôle, c'est que souvent, je dessine dans mon coin et après, je le remonte. Donc, les livres, à part là, sur le TDAH qui la concerne, elle a lu le scénario quand même en amont pour être sûre qu'elle valide tout.

  • Speaker #1

    Et ça, elle a bien validé sans problème. Comment tu lui as dit j'aimerais écrire là-dessus Elle m'a dit moi,

  • Speaker #2

    je veux bien, mais alors je veux passer à la télé Parce qu'elle m'a dit. Donc, écoute, on verra. Non, elle est très contente. Enfin bref, quand elle le lit, quand il lise les trucs, les bouquins, quand ils sont arrivés, il les redécouvre et quand je les entends se marrer tout seul dans leur chambre, je me dis que c'est cool. Ils sont plutôt contents et peut-être un peu fiers même.

  • Speaker #0

    C'est génial.

  • Speaker #2

    Et mon mec, j'ai carte blanche. Une fois, il m'a dit non, ça tu fais pas. Mais sinon, il est plutôt... Il est plutôt bon public et il se reconnaît. Il me dit de toute façon, je ne peux pas dire que ce n'est pas vrai, puisque c'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc, il n'y a même pas de mauvaise poignerie. Non, non.

  • Speaker #2

    Et puis, c'est quand même relativement bienveillant. Je veux dire, il n'y a pas de je me moque gentiment. Déjà, je me moque de moi aussi. Donc, tout est bienveillant. Il n'y a aucune ose de méchanceté dans tout ce que je peux dire. Et puis, je parle de nous. Mais des fois, il y a des gens qui me disent. Oui, mais là, à chaque fois, tu as oublié. Parce que je ne sais pas si je vais parler d'un truc. Elle me dit Oui, mais là, ce n'est pas exactement vrai parce que moi, ce qui se passe... En fait, moi, je parle de moi. Je parle de moi, en fait. Donc, je ne raconte pas tout puisque je ne connais pas tout, mais je parle de moi, de mes scènes à moi, en fait, ou de la manière que j'ai de moi les vivre.

  • Speaker #0

    Et puis, est-ce que tu choisis de partager ou pas ?

  • Speaker #2

    Oui, voilà. Oui, parce qu'évidemment, je ne raconte pas tout, quand même. Ah bon ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une vraie télé.

  • Speaker #2

    J'ai un petit jardin secret, quand même.

  • Speaker #1

    Et la force des réseaux sociaux, comme disait Lily,

  • Speaker #2

    toi, tu...

  • Speaker #1

    Tu ressens que ça a changé quelque chose ? À un moment donné, tu as été un peu perdue comme ça ?

  • Speaker #2

    Alors, j'étais très contente de gagner, déjà. C'est pareil. À plat de couture, quoi. Non, alors au début, tu as une espèce de fierté, d'engouement, tu es contente, tu as plein de cœurs, plein de likes, plein de gens qui s'abonnent, donc voilà. À un moment donné, ça stagne, tu en perds. Donc tu te dis, mince, j'en ai perdu 10 ou j'en ai perdu 100, pourquoi ? Puis aujourd'hui, je m'en fous un peu, en fait. Ma communauté, elle est là, elle est belle. J'espère qu'elle ne disparaîtra pas. Non, je suis plutôt contente, en fait. On échange, on discute en message privé avec certains. Moi, je n'ai pas eu de problème avec ça. Ça n'a pas trop changé ma vie, en fait.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu t'es mis un cadre, par exemple, pour les réseaux sociaux ? Tu t'es dit, alors moi, j'ai posté genre tous les deux, trois jours, j'ai posté un dessin.

  • Speaker #2

    Au départ, oui, tu te fixes une espèce de... Parce que l'algorithme te dit quand même qu'il faut poster régulièrement. D'ailleurs, je n'ai pas posté de l'été. J'ai perdu, je crois, 500 abonnés. Donc oui, on te dit de poster quand même régulièrement. J'ai essayé deux, trois fois par semaine. Après, entre le boulot, la vie de famille, une BD, c'est quand même quasiment du temps plein. Ce n'est pas très bien payé. Donc, tu fais ça le soir, la nuit, les vacances, les week-ends. trouver du temps c'est pas toujours simple non plus mais en même temps Instagram me rapporte du travail mais du travail d'illustration avec des clients très sérieux qui veulent communiquer donc c'est important que je garde quand même cette visibilité là pour une sécurité financière finalement c'est pas partie du travail mais c'est pas évident de trouver le temps donc à un moment donné quand t'as le temps t'as pas beaucoup de travail, oui tu peux faire 2-3 dessins par semaine mais il y a des périodes où c'est plus compliqué.

  • Speaker #1

    Vous n'avez pas de community manager, ni l'une ni l'autre, personne qui gère ?

  • Speaker #3

    Non, mais par contre, je ne travaille pas seule. J'ai une employée, je travaille avec une femme que j'adore. En revanche, elle ne s'occupe pas du tout de mon compte Instagram, mais je ne travaille pas toute seule.

  • Speaker #0

    Et toi, tu travailles toute seule ? Oui. Avec mon chat. Oui, oui.

  • Speaker #1

    J'ai une question que je me pose, c'est que, parce que tu dis, oui, on m'engage pour des travaux très sérieux, pour faire des illustrations, alors que toi, tu as beaucoup d'humour.

  • Speaker #0

    Non, mais alors...

  • Speaker #1

    Est-ce que tu t'en sers quand même ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Alors, au départ, on me demandait, quand j'ai commencé à me lancer dans l'illustration, j'ai eu, est-ce que tu peux me faire un logo ? J'ai besoin d'une affiche. Donc, je me suis trouvée un peu maquettiste, tu vois. que j'avais appris ça à l'école, donc je savais faire. Mais aujourd'hui, on me demande, quand on vient me chercher, c'est pour ce que je fais, en fait. Donc, ça va forcément avoir une note soit humoristique, soit... Là, il y a une campagne sur Octobre Rose qui va sortir. C'est sur la femme. Quand on vient me chercher, c'est pour faire ce que je fais. À chaque fois, carte blanche, même.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, on est presque au mois d'octobre, donc on va faire un petit rappel à toutes les femmes qui, à partir de 40 ans, allaient vraiment faire vos mammographies et vos échographies parce qu'on n'est pas à l'abri et ça n'arrive pas qu'aux autres. Donc voilà, j'avais besoin de... Et palpez-vous ! Et palpez-vous ! Et moi ! Voilà, non mais tout le temps en fait.

  • Speaker #0

    Surtout avant les cycles.

  • Speaker #1

    C'est hyper important.

  • Speaker #2

    Et moi, je voulais revenir un peu sur les réseaux parce que nous, modestement, avec notre podcast quand même, on doit gérer ça et c'est vrai que ça prend beaucoup de temps du coup. Et comme vous êtes pas aidés là-dessus, alors... Toi, tu en as un peu parlé, Céline. Du coup, effectivement, parfois, tu as plus le temps, parfois moins. Et toi, Lily, est-ce que tu ne te fais pas aspirer, justement, par Instagram ? Comment tu arrives à gérer ? Comment vous délimitez vos temps de réseau ? Parce que moi, je trouve que c'est assez compliqué. C'est assez...

  • Speaker #3

    D'abord, je n'ai pas de règles. Ça dépend des moments. C'est-à-dire qu'il y a des moments, c'est plus simple. Alors, tu parles beaucoup de gestion, comme si c'était une corvée, comme si ça faisait partie des choses vraiment lourdes. Moi, en fait, ça a d'abord été vraiment un grand plaisir. Donc, du coup, je n'ai pas ce rapport de me dire, ah là là, il faut absolument. Et d'ailleurs, si c'est devenu ça, comme ça a pu être le cas à certains moments où j'avais la sensation qu'il fallait, du coup, là, je disparais des réseaux sociaux. Moi, je ne vis pas grâce à Instagram. C'est-à-dire qu'Instagram, je ne gagne pas d'argent, je ne fais pas de partenariat avec des marques, etc. pour, par exemple, faire de la mention de produits. Donc, je ne fais pas de travail d'influence. En revanche, plus je suis visible sur Instagram, plus ma plateforme de cours en ligne est susceptible de plaire, etc. Et là, c'est une source économique qui est très importante pour moi. Moi, ça fait, je dirais, deux ans que Instagram, globalement, me déçoit dans sa manière de traiter les gens qui ont participé à créer son succès. Puisque, avant d'avoir... 119 000 followers au tout début, quand j'ai commencé il y a un certain nombre d'années, j'ai fait partie de ceux qui ont beaucoup, beaucoup publié d'images, beaucoup entraîné aussi, ne serait-ce que pendant le confinement en 2020, pour pouvoir me suivre, il fallait avoir un compte Instagram. Il y a plein de gens qui n'avaient pas de compte Instagram, même en 2020. Et je pense notamment à des femmes qui étaient... plus âgés qui avaient été alertés par leurs filles ou par leurs enfants sur ces méditations, qui ont du coup quitté, qui me disaient mais vous ne voulez pas le faire sur Facebook, qui ont quitté Facebook, qui ont créé un compte Instagram en fait pour pouvoir me suivre, etc. Et la manière dont on est traité aujourd'hui par cette plateforme n'est pas du tout juste puisqu'on est invisibilisé au profit de comptes plus jeunes. qui respectent les nouvelles règles de l'algorithme, à savoir faire des vidéos plutôt drôles, très courtes, impactantes tout de suite, et qui vont pouvoir rivaliser avec l'énergie TikTok. Donc moi, ce n'est pas du tout ma façon de faire. Donc il y a des moments, ça m'amuse de jouer avec ça, mais si ça ne m'amuse pas, j'ai tendance un peu à disparaître. Et là où j'ai de plus en plus de plaisir, c'est en partageant ma newsletter. J'ai retrouvé... dans ma newsletter, la possibilité d'avoir des longs textes, ce que je faisais déjà sur Instagram, mais là maintenant les longs textes sont quand même assez peu lus, sauf si on met plein de slides, et je ne prends pas toujours le temps de faire des slides, d'aller sur Canvas pour faire des petites slides, je n'ai pas envie en fait. Donc voilà, je sais ce qui pourrait faire cartonner mon compte, je ne le fais pas parce que ça ne me ressemble pas forcément. En revanche, je me suis dit, Il faut que je fasse attention parce qu'Instagram, ça ne peut pas être ma seule source de communication avec les gens. Et du coup, j'ai commencé à développer cette newsletter, à la rendre de plus en plus régulière. Et maintenant, je suis à une fois par semaine, une fois tous les dix jours. Et elle sera bientôt monétisée via Substack. Parce qu'en fait, je pense qu'on a beaucoup surfé avec la gratuité. On s'est tous beaucoup habitués à avoir des services gratuits. Et je pense que si on veut avoir des contenus de qualité, des articles de qualité, il faut prendre conscience que ça ne peut pas être gratuit. Moi, je suis abonnée à des journaux payants en ligne, je me suis abonnée à certains newsletters. Je suis consciente que ça va constituer au fur et à mesure un petit budget, mais je préfère avoir moins de gens qui m'apportent vraiment des papiers de qualité, des images de qualité, plutôt que de me retrouver happée dans un vortex de vidéogag. C'est du travail,

  • Speaker #2

    cette newsletter.

  • Speaker #3

    C'est énormément de travail. Je passe... quasiment la moitié de ma semaine maintenant à chercher des choses. Je lis énormément pour un livre dont je vais parler, j'en ai lu cinq que je n'ai pas retenus. Donc il y a un aspect culturel, je vais beaucoup au cinéma, au théâtre, voir des spectacles et puis de temps en temps, il va y avoir une chose qui mérite véritablement d'entrer dans cette newsletter, mais je ne fais pas de critiques négatives moi. Donc tout ce qui ne m'a pas plu, je le mets de côté. Mais non, c'est du travail et je pense qu'on s'est mal habitués en fait tous. Donc tant qu'il y a du plaisir, je me dis je suis au bon endroit. Si j'ai de la joie, je suis au bon endroit. Si ça commence à être la corvée, c'est qu'il faut que ça change. Et il n'est pas impossible que je confie un moment mon compte Instagram à ma collaboratrice. Si j'ai de plus en plus de plaisir dans ma newsletter, peut-être que du coup je lui donnerai juste quelques images. C'est pas elle qui créera les contenus, mais c'est plutôt elle qui gérera. Je passe beaucoup, beaucoup de temps à répondre aux messages que je reçois. Je reçois énormément de messages quotidiens. Et ça, c'est pareil, ce chat-là, il va passer via ma newsletter.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est quand même énormément d'énergie et de temps. Et au bout d'un moment,

  • Speaker #3

    c'est énormément de temps. C'est vraiment l'énergie. Moi, ça me fait toujours plaisir d'aider, de répondre à une question. D'ailleurs, si j'ai la réponse, je ne peux pas m'empêcher de ne pas la donner. Je ne sais pas. Je ne peux pas m'empêcher de la donner. J'ai plein de copines qui me disent moi, je ne réponds pas Moi, je ne peux pas faire ça. Je me sens obligée de le faire. C'est comme ça que je suis faite. Mais sauf qu'effectivement, dans la journée, ça a pris tellement de temps qu'il faut que ce soit rééquilibré sur le plan rémunérateur.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu te tiens au courant, par exemple, des... Parce que je sais qu'Instagram change tout le temps, des algorithmes, des trucs. Là, on te dit, si tu mets un lien, ça va être plus cher, machin et tout. Non,

  • Speaker #0

    vous,

  • Speaker #2

    vous faites vraiment avec ça.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que j'entends plein de gens se plaindre d'Instagram, tout ça. Moi, je le garde quand même comme celui qui m'a rapporté des clients, en fait, et de la visibilité gratuite, pour le coup. Et donc, je ne suis pas, je ne lui en veux pas du tout, Instagram. Et puis... Et puis, je prends les choses comme elles viennent. C'est vrai que perdre des abonnés, c'est très bien. J'en gagne, c'est mieux. Mais bon, c'est très bien aussi. Et moi, je veux juste être heureuse. Donc, je ne le vois pas comme un problème encore. Et puis, j'ai du travail. Je suis contente. Je dessine. Je fais ce que j'aime. Je trouve que c'est génial. Après, c'est vrai que c'est du contenu qu'on fournit gratuitement, que ça demande du temps. Et tu as raison. C'est qu'à un moment donné... Si c'est contraignant, que tu n'as pas le temps, tant pis, fais-le pas. Ce n'est pas grave.

  • Speaker #3

    Je ne veux pas vibrer de l'énergie de la frustration.

  • Speaker #0

    Non, moi non plus. J'ai changé de vie pour faire ce que j'aime. Je suis contente et j'espère que ça va durer comme ça. Et puis la vie aussi, elle t'amène. Moi, je n'ai plus les mêmes envies il y a dix ans quand j'ai créé mon compte qu'aujourd'hui. Faire évoluer ses envies, les suivre, voir comment c'est faisable.

  • Speaker #1

    C'est pour avoir ses nouvelles envies.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de bosser avec les enfants, en fait. Enfin, on parle de carrière, pour les carrières des enfants, justement. Déjà, je n'aime pas le mot carrière. Je préfère plutôt le choix de vie et essayer de vivre ta vie le mieux possible. Et je trouve qu'on vit dans une société où, à l'école, il faut être bon, il faut être fort, il faut être le premier, il ne faut pas sécher les cours, il ne faut pas se balancer sur sa chaise, il faut avoir le bon cahier, la bonne couleur. Et puis sinon, tu es collé. C'est un peu comme ça quand même. Je ne sais pas si tu ressens un peu la même chose. Et puis, il faut être bon, surtout. Et moi, ma fille, elle n'est pas bonne à l'école, en fait. Mais elle est super bonne dans la vie, en fait. Et en fait, je pense que c'est elle qui a compris. Et du coup, j'ai commencé il y a deux ans. J'ai fait un atelier illustration pendant un an dans une école, dans l'école de mes enfants, justement, pour voir comment ça se passait. Et en fait, je trouve que ça ne se passe pas très bien. Et je trouve que les enfants ne sont pas bien réconfortés dans leur choix de vie. Et un enfant qui se balance sur sa chaise, moi, je me suis balancée sur ma chaise. J'ai vachement parlé, j'ai vachement papoté avec ma voisine. Et j'ai vachement séché les cours. Et pourtant, ma vie, elle n'est pas nulle. Et en fait, il y a plein de chemins pour la vivre. Du coup, moi, j'ai envie de bosser avec les enfants. Leur expliquer qu'il n'y a pas que la voie scolaire. Si tu es scolaire, c'est super. Mais si tu ne l'es pas, ce n'est pas grave. C'est super aussi.

  • Speaker #2

    Et surtout, vous parliez d'instincts. Et les enfants sont très instinctifs. C'est vrai qu'on bride cet instinct.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, en seconde, il faut que tu choisisses tes options. En première, tu les confirmes et en terminale, tu n'as plus le choix. Mais en seconde, les choix de troisième, je crois qu'ils arrivent en novembre, les premiers vœux. Moi, ma fille, elle redouble sa troisième, en fait. Elle redouble sa troisième, pas parce qu'elle a eu son brevet, pas parce qu'elle est nulle, mais parce qu'elle ne sait pas. Et qu'elle ne veut pas aller en seconde, justement, parce que, voilà, mais elle pourrait. Et en fait, elle a fait ce choix-là, quoi. Et en fait, t'as le choix dans ta vie, t'as 14 ans, mais... Puis tu resteras une année de plus avec maman, c'est pas grave, tu vois.

  • Speaker #3

    Pour moi, ça résonne évidemment beaucoup, puisque j'ai une enfant qui, maintenant, n'est plus tout à fait une enfant. Elle va avoir 17 ans ce mois-ci et elle est multidis, donc à la fois... dyslexique, dysorthographique, dyscalculique. Elle a un trouble de l'attention qui est dû à sa dyslexie, qui est en lien avec sa dyslexie. Et l'école a été pour elle, et du coup pour nous, un long calvaire. Là, elle est en terminale. Je parle de cauchemar. C'est terrible, en fait, de sentir son enfant en souffrance 90% de l'année. C'est-à-dire de le voir tel qu'il est à la maison pendant les vacances. et de le voir s'éteindre complètement. Aujourd'hui, ça a un peu changé quand même parce qu'on a trouvé des accompagnements et surtout, j'ai fait des rencontres en cherchant vraiment. J'ai fini par faire des rencontres, en particulier d'une association qui s'occupe des enfants dyslexiques et qui nous a changé la vie. En tout cas, qui a changé mon regard sur ce type de troubles de l'apprentissage que je connaissais mal parce que moi-même, je ne suis pas dyslexique. Mais j'ai beaucoup appris à travers les neurosciences sur ces enfants qui ont une autre manière d'apprendre, mais qui n'est pas du tout valorisée dans la scolarité. Et je ne blâme pas, c'est tout un système qui participe parce que moi, quand j'ai commencé à partager mon témoignage avec l'accord de ma fille sur ce sujet, j'ai reçu... tellement de messages de parents en souffrance, d'enfants en souffrance, d'adolescents ou d'adultes concernés par le sujet qui ont vécu l'école exactement comme elle, alors que moi ça a été la joie, l'école, que je me suis rendue compte que, en particulier les enseignants qui m'écrivaient me disaient nous on adorait d'abord pouvoir avoir des formations sur le sujet. Mais même quand ils sont formés, avoir le temps de mettre en place des outils, mais dans des classes qui sont très chargées, c'est difficile. Et puis, l'idée, c'est que le programme est fait pour une moyenne. Voilà, sur 30 élèves, il va y avoir une quinzaine d'élèves qui vont bien fonctionner. Mais les 15 autres, en fait, ils ont des troubles tous différents. Enfin, ce n'est pas forcément des troubles, on les appelle comme ça, mais c'est juste des manières d'apprendre qui sont différentes. Et on va les... noter et les considérer comme médiocres, moyens ou mauvais. Alors qu'en fait, dès qu'on a compris comment eux, ils apprenaient, ils n'ont plus aucun problème. C'est juste de capter comment ils apprennent, quelle est leur façon de recevoir l'information.

  • Speaker #0

    C'est l'année du brevet, un cauchemar.

  • Speaker #3

    Alors que qu'est-ce qu'on s'en fout du brevet en plus ?

  • Speaker #0

    Pas pour elle, c'est une question de confiance en soi.

  • Speaker #3

    Exactement. En fait,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #3

    Exactement.

  • Speaker #0

    De se pointer en seconde, là où elle est aujourd'hui, dans une école aussi un peu atypique, en tout cas dans une filière atypique, de se dire, oui, je redouble, j'ai pas eu mon brevet. C'est 90% des élèves qui ont leur brevet. Donc, quand tu fais partie des 10% qui ne l'ont pas eu, t'es la loose, en fait.

  • Speaker #3

    Oui, parce que ça fait ça. C'est ça, ils se valorisent eux-mêmes. En fait, l'estime de soi chez les enfants, elle se construit avec certains piliers. Évidemment, l'amour qu'ils reçoivent et l'attention qu'ils reçoivent à la maison. Mais dans la sphère sociale, ça va être les relations avec les copains et les notes en classe.

  • Speaker #0

    C'est quand même les trois quarts du temps passé. Tu passes dix heures de ta journée, entre le moment où tu pars de la maison ou tu rentres, 8h, 18h, un truc comme ça, tu n'es pas choyé. t'es dans le monde, quand t'as des difficultés, c'est pas facile, quoi.

  • Speaker #2

    Ce que je trouve génial, c'est que avant, il y avait vraiment cette vieille école qui disait il faut faire des études, si tu veux avoir un bon travail, tout ça,

  • Speaker #0

    et quand tu m'entends parler...

  • Speaker #2

    Alors, elle existe encore, mais quand je t'entends parler...

  • Speaker #3

    Elle existe totalement. Oui,

  • Speaker #2

    mais quand je vous entends parler, en fait, les parents... En fait, je trouve que les mentalités ont complètement évolué. Vous êtes à la recherche de... Toi, Lily, tu as trouvé une association, tu parles avec d'autres gens. Pareil pour toi,

  • Speaker #3

    Céline. Pour lui permettre de réussir à l'école. Tu vois, c'est ça qui est terrible. C'est-à-dire que si moi, j'avais véritablement eu le choix totalement, je pense que j'aurais sorti ma fille de l'école. Tellement c'était une souffrance. Et la réalité, c'est qu'on vit encore dans un monde où... Bah oui, pour qu'elle puisse en sortir après et qu'elle fasse des choix, etc., elle est obligée d'aller au bout de sa scolarité, d'abord parce que l'école est obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans, mais là, au-delà, et là, c'est même son choix à elle, c'est de se dire, je n'ai pas envie de me retrouver sans rien, quoi. Donc, c'est pas encore, tu vois, nous, évidemment, on évolue aussi parce que moi, j'ai eu un parcours atypique et que ça m'a beaucoup appris et j'ai vu qu'on peut rebondir. Comme toi, comme tu le disais tout à l'heure, tu as dirigé des magasins, tu t'es retrouvée à manager des gens un peu partout et puis d'un seul coup, tu es chez toi, tu fais des illustrations, ça fonctionne, il y a une autre vie qui est possible. Moi, je crois beaucoup à ça et je suis sûre que si on refaisait ce podcast dans cinq ans, on aura encore des choses différentes à partager parce qu'on est dans une époque qui va nous forcer de toute façon à nous réinventer en permanence. Donc, c'est ce que j'essaye de lui transmettre, mais le fait est qu'on est encore dans un caractère. qui n'a pas beaucoup bougé et nos enfants qui ont ces troubles de l'apprentissage ont des qualités d'empathie hors du commun ils sont capables de scanner les gens quand ils les voient pour la première fois ils sentent mille fois mieux parfois même que moi enfin c'est ils sont extra lucide de plein de façons différentes ils ont des émotions beaucoup plus variés beaucoup plus subtile que les nôtres parce que Nous, on s'est rationalisé la pensée, etc. Et eux sont encore extrêmement ouverts. Ça fait souvent des artistes incroyables, mais surtout des belles personnes, des personnes qui sont capables d'écouter les autres. Ces qualités-là ne sont pas du tout reconnues à l'école. Il y a certaines écoles, en revanche, qui les prennent en compte. Il y a certaines écoles qui prennent en compte, par exemple, le comportement avec les autres. Comment est-ce qu'on est dans le collectif ? Je trouve que c'est essentiel quand même comme qualité. On va bien faire. Avoir un élève qui est exceptionnel, mais qui est horrible avec les autres, pour moi, c'est là qu'on devrait travailler le plus.

  • Speaker #0

    Complètement d'accord. Par rapport à moi, mais ça devrait être comme ça. Quand on réfléchit deux secondes,

  • Speaker #3

    c'est... Et puis, l'éducation, en fait, dans plein d'autres pays qui sont différents, où on se dit, par exemple, quand un enfant est bon dans une matière, En Scandinavie, mais dans les pays anglophones aussi, on va le pousser à fond dans ce vers quoi il est bon. Nous, on a tendance, et pas simplement en France, mais il se trouve qu'en France, c'est particulièrement le cas, à focaliser sur ce qui ne va pas. Par exemple, ma fille, elle a vraiment des difficultés avec les mathématiques, etc. Je l'ai autorisé à ne pas suivre de cours de maths l'année dernière, en première. Je lui ai dit, ok, c'est vraiment l'horreur pour toi ? Oui, c'est l'horreur. C'est l'horreur parce que pendant... Ce temps de cours, c'est l'enfer sur Terre. J'ai l'impression de ne rien comprendre. Ok, j'ai regardé le coef que ça allait représenter pour elle. Et il se trouve qu'elle est passionnée par la littérature. J'ai préféré en fait me dire, j'autorise, et elle est dans une école privée, donc j'ai expliqué mon choix et je l'ai, voilà. Je l'autorise à ne pas aller en mathématiques. Mais en revanche, elle a pris des cours de français en plus. Alors, c'est des moyens qu'il faut... Je me rends compte que je suis extrêmement privilégiée pour pouvoir adapter un emploi du temps comme ça et que tout le monde ne peut pas le faire. Mais résultat, elle a eu 19 à l'oral au bac et je m'en soue qu'elle n'ait pas eu une super moyenne en mathématiques parce que je préfère la pousser à vibrer la joie d'apprendre quelque chose qui lui plaît parce que si elle a de la joie, du coup, elle a du courage pour les trucs qui sont plus difficiles et qui existent dans la vie auxquels on ne peut pas échapper. Et pour moi, c'est vraiment ça. T'es bon dans un truc ? Vas-y, vas-y, mais ça te passionne. Encore plus, tu veux faire du théâtre ? Eh bien, OK, tu vas faire du théâtre. Et de les pousser à fond dans leur passion. Parce que, le directeur de l'école de ma fille, il le dit tout le temps. Il dit, mais si vous les poussez à faire un truc qu'ils adorent, vous allez voir que les résultats, de manière générale, vont augmenter. Mais c'est évident, c'est tellement fou qu'on n'envisage pas la scolarité de cette manière-là. De se dire... poussons-les en fait à vraiment... Et pour nous, c'est pareil, parce qu'évidemment, moi, j'ai beaucoup appris en regardant ma fille, de me dire, ça, vraiment, je déteste le faire, mais est-ce que je n'aurais pas besoin de me faire aider, en fait, sur ce sujet-là ? J'ai mis beaucoup de temps à employer quelqu'un. parce que j'avais peur de ne pas réussir à payer son salaire, etc. Et finalement, ça a changé ma vie de me dire, oui, en fait, je suis bien meilleure dans ce dans quoi j'étais bonne. Et elle, elle peut m'aider sur de l'organisation, surtout de l'application de mes idées, où souvent, je ne suis pas très bonne.

  • Speaker #2

    En fait, ça te dégage aussi du temps. Toi, dans ta tête, pour te concentrer sur ce que t'aimes. Ça, c'est vrai que moi, je me souviens quand j'étais jeune, par exemple, j'adorais art plastique, la matière. Tu sais, t'arrives à la maison et tu disais, oh là là, un art plastique et tout. Oui, d'accord, mais alors, en maths. Et on pensait, qu'est-ce qui s'est passé ? Alors,

  • Speaker #1

    regarde, un art plastique.

  • Speaker #2

    Non, mais voilà, et je me dis, c'est génial. Et je vois ma sœur avec ses enfants. Et voilà, et quand ma nièce, elle arrive, qu'elle raconte des trucs. Ma sœur, elle est un peu comme vous. Et je trouve ça génial quand on la laisse s'exprimer sur ce qu'elle aime. Et puis après, tu as des grands artistes, ou alors quand tu dis que tu es épanouie dans quelque chose, ça te permet d'accepter plus les autres choses dans lesquelles tu es moins épanouie, parce que ça glisse mieux, parce que tu es dans une bonne énergie.

  • Speaker #0

    C'est hyper important. Je vois les enfants, si la scolarité est compliquée, on va dire du CE2 à la terminale, au secours, c'est dix ans de l'aide, c'est la jeunesse.

  • Speaker #3

    Ça marque énormément, ça marque dans les rapports avec les autres. quelqu'un qui sort du cadre et qui va faire un métier qu'il aime, qui devient fromager, boulanger, ou bien même qui devient expert comptable. Parce qu'on pense toujours aux reconversions un peu fun avec notre prisme à nous. Mais pourquoi il n'y aurait pas justement une boulangère qui a toujours rêvé de faire de la compta et qui se forme pour devenir comptable ? Ça doit bien exister aussi. Et ça doit aussi nous faire rêver à partir du moment où la personne fait ce qu'elle aime. C'est ça qui devrait compter le plus possible dans nos choix. Et du coup, moi, je suis toujours en train de me poser la question régulièrement, tous les mois, tous les six mois, de me dire qu'est-ce que j'aime faire ? Qu'est-ce que j'ai envie de faire à nouveau ? Et vers quoi j'ai envie de pousser le curseur à fond ? Peut-être que c'est d'écrire, peut-être que c'est de créer des contenus vidéo, peut-être que c'est de faire le clown, peut-être que c'est de donner des cours de yoga. Mais l'année dernière, il y a eu un moment où je n'avais plus du tout envie de donner de cours et j'ai arrêté. en mai, juin, juillet, août, de donner complètement des cours. Ça m'a fait beaucoup de bien. Et je me dis, pendant ce temps-là, j'ai développé d'autres choses. Je n'ai pas cessé de gagner de l'argent. J'ai développé d'autres trucs.

  • Speaker #1

    C'est un super type de rentrée, ça. Écouter vraiment ses envies,

  • Speaker #3

    faire des petits baromètres et puis les suivre sans vous mettre en danger financièrement, bien sûr.

  • Speaker #0

    En juin, j'ai regardé comment faire pour être CPE.

  • Speaker #3

    Ah,

  • Speaker #0

    génial ! Mais génial ! C'est génial !

  • Speaker #3

    Je ne le ferais pas. On en sait rien. Oui, on en sait rien.

  • Speaker #0

    Non, je crois qu'il y a plus 5 ou je ne sais pas quoi. C'est high level quand même. Je ne m'attendais pas. Et du coup, je me suis dit, en fait, c'est ça qu'il faudrait que je fasse. Je vais sauver tous les jeunes.

  • Speaker #3

    Moi, je connais une fille extraordinaire qui travaillait dans un grand groupe de cosmétiques. Si elle écoute ce podcast, elle se reconnaîtra peut-être. Mais en fait, elle venait de vivre... Une séparation, enfin, non, je crois qu'elle n'était pas encore séparée, mais elle était dans un moment vraiment où elle se cherchait et elle a fait un rendez-vous avec, pas du tout pour un bilan de compétences, mais une astrologue. Et à un moment, l'astrologue lui dit, mais s'il y avait un métier vraiment qui vous fait complètement rêver, ce serait quoi ? Et elle dit en rigolant, genre, j'adorerais être sage-femme, mais genre, c'est impossible, quoi. Elle fait du marketing dans une boîte de cosmétiques. Elle a été diplômée là. Après, c'est hyper difficile de rentrer en école de sage-femme. Ensuite, c'est des années d'études très compliquées. Elle vient de bosser à l'hôpital tout en faisant ses études. Elle a accouché je ne sais pas combien de bébés déjà. Elle a accepté de baisser énormément de salaire. Elle gagnait beaucoup mieux sa vie quand elle travaillait dans la cosmétique. Je l'admire. Parce que tout a changé dans sa vie. Mais elle a été fidèle à un truc qui était... Mais en fait, pourquoi je ne réaliserais pas ce rêve-là ? Ben oui. Pourquoi ce ne serait pas possible ? Et YOLO, effectivement, You Only Live Once, pour moi, c'est hyper important de se dire que c'est court, la vie. C'est très, très court.

  • Speaker #0

    On s'empêche de faire les choses qu'on aime. On est nos propres freins. C'est hallucinant. Alors que... Je ne sais pas, on a plein d'expériences de personnes qui ont changé de vie et pour qui ça marche aussi en fait.

  • Speaker #3

    Oui. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Est-ce qu'il ne faut mieux pas être heureux, même comme vous disiez, même si tu abaisses ton salaire, mais te lever tous les matins, être content d'aller au travail.

  • Speaker #0

    En fait, on a peur du changement quelque part. On a peur du changement.

  • Speaker #2

    Et de perdre la sécurité, mais pour perdre une certaine sécurité, parfois, on va au travail la boule au ventre. Après,

  • Speaker #0

    il faut la légitimer.

  • Speaker #2

    Évidemment, ça se pose.

  • Speaker #3

    Moi, je n'avais pas non plus dans cette mode de la promotion du changement de vie un peu brutale, du genre... Parce que du coup, on se retrouve avec plein de gens qui sont en formation, mais qui après, ce n'est pas toujours simple. Et puis, on peut avoir un centre d'intérêt qu'on va nourrir sans forcément tout changer. Mais parfois, la vie décide un peu pour nous. Tu parlais de cette situation de rupture professionnelle et sentimentale qui t'a poussé à tout réfléchir. Et puis, le dessin est arrivé. Mais moi, c'est pareil, je n'ai pas décidé, je suis journaliste et puis je vais changer. C'est qu'il y a eu un moment, il y a eu quelque chose qui n'était plus du tout supportable pour moi. Et du coup, ça m'a poussée à aller regarder d'autres centres d'intérêt.

  • Speaker #1

    Des fois, l'envie est trop forte. Nous-mêmes, le podcast, on a eu l'idée en octobre. En janvier, c'était notre première émission. On en a 47 aujourd'hui. Et en fait, on n'a pas réfléchi, on avait vraiment envie de faire ça. Ça nous faisait vraiment plaisir. Et ça nous fait encore vraiment plaisir de pouvoir... partagé et c'est un vrai moteur. Donc, tant que ça, c'est allumé, je pense que ça ne se décide pas vraiment. Après, forcément, il y a tout ce qui est financier. Il ne faut pas être complètement... C'est intéressant. Oui,

  • Speaker #3

    mais il y a beaucoup de choses qu'on peut faire gratuitement. Moi, je pense toujours à la chanson d'Aurel San où, genre, si tu as envie de faire un film, tu prends ton téléphone. C'est vraiment...

  • Speaker #1

    Si tu as envie de faire un podcast, tu prends ton micro. Exactement.

  • Speaker #3

    Avec une petite tente. Exactement. On peut même, même si on n'a même pas... pas de micro qui coûte un peu cher. Moi, j'ai déjà vu des podcasts enregistrés avec des applications. D'ailleurs, j'ai participé à ça beaucoup pendant le confinement où on ne pouvait pas être ensemble. Et on faisait ça avec des applications qui essayent de camoufler à peu près le son ou même sur Zoom. En fait, il y a plein de moyens d'être créatifs. Et en plus, on a la chance d'avoir des réseaux sociaux qui sont accessibles gratuitement et qui peuvent nous permettre de commencer. Donc, on a envie de faire un livre. Aujourd'hui, on peut faire de l'auto-édition. On n'a même pas besoin, en fait, d'attendre de trouver un éditeur. On a envie de faire du cinéma. Moi, je dis à ma fille qui adore la réalisation, je dis mais commencez à faire des petites vidéos, commencez à faire des trucs. N'attend pas, en fait, que tout soit parfait et juste vois le plaisir que ça te donne. On veut faire de la photo aujourd'hui et puis il y a mille outils pour pouvoir le faire. Et en plus... S'il n'y a pas de calcul d'argent au début, ce n'est pas grave. Juste, on a tellement... Dans une journée, on a quand même des moments où on peut lâcher son téléphone pour faire un truc qu'on aime vraiment. J'en suis convaincue, moi. C'est bien.

  • Speaker #2

    On arrive sur la fin de cette émission.

  • Speaker #1

    Et c'était une très bonne conclusion. Vous voulez rajouter un petit mot pour la fin encore ? Qu'est-ce que vous aimeriez dire ? Peut-être ce petit conseil. On a donné plein de petits conseils de rentrée, je trouve, à la fois pour les enfants, surtout les parents d'enfants.

  • Speaker #3

    En tout cas, moi, pour les parents qui nous écoutent ou les enfants ou les ados, en fait, qui entendent de loin ce podcast, courage, vous n'êtes pas seuls et on s'en sort.

  • Speaker #0

    Et faites-vous confiance, que ce soit les parents ou les enfants.

  • Speaker #1

    En tout cas,

  • Speaker #3

    c'est un beau mot d'affaire.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir fait confiance. C'était super chouette de vous avoir ensemble sur ce thème.

  • Speaker #0

    C'était un plaisir aussi.

  • Speaker #1

    Merci. Et nous, on se dit à la semaine prochaine. Flamme des années 80.

  • Speaker #2

    Le podcast qui allume la femme.

Description

La flamme de la Carrière: Quand deux femmes nous livrent leurs nouveau parcours.


Sara et Angélica ont reçu Lili Barbery, créatrice, autrice spécialisée en méditation et yoga et Céline Bailleux, artiste, illustratrice.


Elles nous ont livré leurs parcours, leurs cheminements, leurs changements de vie et leur vision de l'éducation..


Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir à les écouter que nous avons eu à les accueillir sous notre tente.


Quelques citations de l'épisode:


Lili Barbery :

"Le yoga est arrivé dans ma vie y a pas si longtemps, seulement en 2016 et ça fait maintenant 6 ans que je l’enseigne."


"Je crois beaucoup au pouvoir de l’intuition,  qu’il faut évidement mettre en perspective avec une logique économique et financière."


"Le 1er cours de Kundalini je ne voulais pas y a aller, une copine m’a dit on chante des mantras , j’ai dit non merci… Puis j’ai essayé et ça m’a fait du bien , ça m’a intrigué donc j’y suis revenue par curiosité et je suis devenue accro à cette pratique."


"On a beaucoup surfé avec la gratuité, on s’est tous beaucoup habitués à avoir des services gratuits et si on veut avoir des contenus de qualité il faut prendre conscience que ça ne peut pas être gratuit."


"Y a des enfants qui ont une autre manière d’apprendre mais qui n’est pas du tout valorisée dans la scolarité."


"J’ai eu un parcours atypique et ça m’a beaucoup appris, j’ai vu qu’on peut rebondir."


Céline Bailleux:

"De suivre son instinct et d’oser c’est primordial, on a du mal à se faire confiance et quand on ose, ça marche c’est très bien, ça marche pas on ose autre chose, c’est pas grave!"


"J’ai toujours dessiné mais quand je suis arrivée à paris et que j’ai pris mon boulot serieux et que j’ai eu les enfants , je dessinait plus trop… je m’y suis remise après mon licenciement économique."


"C’est pas la question d’être fort en dessin, quand vous regardez les illustrateurs de presse, y en a plein qui dessinent pas forcément bien, en revanche ils ont une patte et ils ont un discours et c’est ça qui marche."


"Je suis vraiment dans le dessin d’humour  sur ma vie de femme, de maman, de galères… et du coup y a une résonance auprès des gens."


"On vit dans une société où à l’école il faut être bon, fort, le 1er… Et moi ma fille elle est pas bonne à l’école mais elle est super bonne dans la vie en fait et je pense que c’est elle qui a tout compris."


"On s’empêche de faire les choses qu’on aime, on est nos propres freins car on a peur du changement…"



On va parler de:

Femmes. Flammes. Allumer. Podcast. Maternité. Amour. Sexe. Psychologie. Témoignages inspirants. Développement personnel. Année 80. Santé. Bien être. Psychologie. Spiritualité. Désirs. Carrières.

Changement de carrières. Idées. Buisness. Conseils. Entreprises. Entrepreneur.


Retrouvez Flammes des années 80, le podcast qui éveille la femme sur toutes les plateformes


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, alors on est très heureuse de parler de carrière et on a la chance aujourd'hui de recevoir Lily Barbery et Céline Bailleux qui ont plein de choses à nous raconter. Est-ce que vous voulez vous présenter les filles ? Je ne sais pas, qui a envie de commencer ?

  • Speaker #2

    Eh bien bonjour, je m'appelle Céline Bailleux, je suis illustratrice et autrice de BD.

  • Speaker #3

    Et moi, je m'appelle Lily Barbery et j'ai bien du mal à résumer ce que je fais en une phrase.

  • Speaker #0

    Tu peux utiliser plusieurs phrases.

  • Speaker #3

    J'ai le droit d'utiliser plusieurs phrases. Donc voilà, j'écris. Ça, c'est l'essentiel de mon travail. À la fois du travail de création de livres, mais aussi j'écris une newsletter chaque semaine, ce qui me prend pas mal de temps. J'écris des... tonnes de textes à droite à gauche et je donne des cours de méditation et de yoga, à la fois en vrai, une fois par semaine, et en ligne. Voilà, et cette plateforme que j'ai créée, eh bien, il y a aussi des vidéos d'art de vivre, de cuisine, de voyage, etc. Donc du coup, je n'arrive pas à résumer ça en une phrase.

  • Speaker #0

    C'est un vrai voyage.

  • Speaker #3

    Mais si vous m'aidez à trouver une baseline aujourd'hui, je serais ravie. franchement vous pouvez nous envoyer vos idées on va transmettre et en fait ce qui est intéressant c'est que vous n'avez pas toujours été enfin écrire je pense que tu as toujours écrit mais avec tu as écrit sur d'autres supports ta vie a un peu changé à un moment donné en tout cas j'ai été journaliste oui pendant 15 ans j'ai travaillé pour Vogue ensuite pour M le magazine du monde avec des périodes de piv où j'ai travaillé pour d'autres d'autres journaux entre ces deux phases là et non j'ai pas Enfin, je n'ai pas toujours enseigné la méditation et le yoga, ça ne m'intéressait pas du tout d'ailleurs. En revanche, le bien-être et l'art de vivre m'ont toujours intéressée. Et moi, j'étais spécialisée dans la beauté. Donc en fait, de la beauté au bien-être, il n'y avait quand même pas non plus un grand écart. Et le yoga est arrivé dans ma vie en 2016 seulement, donc c'était il n'y a pas si longtemps. Et ça fait maintenant six ans que je l'enseigne.

  • Speaker #0

    Super, et moi je t'ai connue, ça a été mon petit rayon de soleil pendant le Covid. les rendez-vous, je pense que les gens, il y a tellement de gens qui... C'est incroyable ce que tu avais quand même réussi à créer.

  • Speaker #3

    Écoute, c'est une aventure un peu folle, oui. On était, certains soirs, il y avait 15 000 comptes connectés en même temps à ces méditations. Alors, pas tous les soirs, mais quand même. Et puis, il y avait parfois plusieurs personnes derrière un téléphone. Donc, je ne sais pas combien on a été en tout pendant les six semaines de confinement, du premier confinement et puis ensuite, pendant la deuxième partie. de l'année 2020 où j'ai aussi animé encore à 18h des cours de méditation gratuits sur Instagram. Je ne l'avais pas du tout planifié, c'est venu un petit peu parce que les studios étaient fermés, j'avais besoin d'un lieu pour retrouver mes élèves, mais surtout pour moi en fait, pour pouvoir pratiquer et me sentir connectée aux élèves que je connaissais. Et je ne pensais pas du tout que ça plairait, vraiment j'étais convaincue que c'était tellement bizarre que ça ne fonctionnerait pas. Et je pense que parce qu'il n'y avait pas... pas de stratégie, ça a bien pris en fait. J'avais une intention qui n'était pas du tout de séduire ni d'avoir des followers, mais plutôt de me faire du bien et de faire du bien à mes élèves. Et j'ai tout de suite été étonnée le premier soir quand j'ai vu le nombre de personnes connectées, parce que clairement c'était beaucoup plus que mes élèves. Et chaque jour, c'est monté de façon croissante. Puis je suis passée sur TF1 en fait à la fin de cette première semaine, parce que j'avais déjà 3 ou 4 000 personnes qui se connectaient, donc ils avaient repéré les comptes qui explosaient un peu pendant les lives. Ils ont fait un sujet sur moi au 20h, à un moment où le 20h était très regardé puisqu'on était tous... Voilà, on voulait savoir ce qui allait se passer et du coup le lendemain, j'ai vu une vague arriver comme rarement j'ai vu du monde et puis...

  • Speaker #0

    C'est marrant, j'ai vu du monde, sauf que tu n'as vu personne. Je n'ai vu personne,

  • Speaker #3

    mais je voyais tous ces comptes s'abonner aux miens. Et c'est bizarre parce que j'avais à peu près 45 à 50 000 followers à ce moment-là. Donc, j'avais quand même une petite communauté. Mais je pense qu'il y a 50 000 personnes qui sont arrivées en quelques semaines seulement. Donc, c'est beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est incroyable.

  • Speaker #2

    Tu ne gères plus du tout pareil ?

  • Speaker #1

    Du coup, tu n'as plus la même interaction avec les gens qui te suivent ?

  • Speaker #2

    En fait,

  • Speaker #3

    au moment où ça s'est passé, je n'ai pas trop réalisé. C'est plus tard. Les conséquences, d'ailleurs, sur le moment, ont été plutôt très positives. Mais je pense que c'est au moment où on arrête de faire ce qu'on avait choisi de faire. Moi, j'ai fait de la gratuité, en fait, pendant quasiment une année. Et puis il y a eu un moment, il fallait reprendre sa vie normale et je ne pouvais pas être l'animatrice de 18 heures gratuites Advitam. Et juste avant,

  • Speaker #2

    tu faisais quoi ?

  • Speaker #3

    Juste avant le Covid ? Je donnais des cours de yoga et de méditation de manière assez intensive. Je donnais pas mal de cours chaque semaine, j'organisais des retraits de yoga. Je me formais à plein de nouvelles techniques autour du bien-être. Et je participais aussi à former des élèves. J'étais vraiment intensément dans le yoga, j'écrivais déjà, j'avais déjà sorti un livre, mais je dirais que je n'étais pas identifiée jusqu'à 2020 comme faisant tout ça. J'avais encore cette étiquette de journaliste puisque j'avais quitté ce métier peu de temps avant. C'est ce moment qui m'a propulsée et qui m'a permis d'être visible en tant que prof. de méditation active un peu particulière. Ça a fait du bien, je crois, à beaucoup de gens, et d'abord à moi et à ma famille. En revanche, c'est quand on sort du confinement et quand on se retrouve dans la rue et que les gens sont venus me remercier avec beaucoup d'émotion, que là, j'ai pris conscience de ce que ça signifiait et je ne savais pas très bien quoi en penser. Parce que j'avais l'impression qu'on projetait sur moi quelque chose que je n'étais pas du tout. Moi, j'avais fait ça vraiment de manière très spontanée et avec beaucoup de simplicité. J'étais chez moi, j'allumais mon téléphone et d'un seul coup, cette notoriété ne me convenait pas du tout. Et surtout, ce que les gens projetaient comme si j'avais une sagesse particulière, un pouvoir particulier ou que j'étais un genre de gourou. Je n'arrêtais pas de me retourner en regardant derrière mon épaule pour me dire, mais en fait, ce n'est pas du tout moi. Moi, je suis une fille comme tout le monde. J'ai des galères avec ma fille, avec mon mari. Je suis stressée, des fois je hurle. Je veux dire, je suis comme tout le monde. Ce n'est pas parce que je fais de la méditation que je suis sur ma montagne en tailleur toute la journée. Après, je suis plutôt de nature joyeuse et optimiste, mais ça ne fait pas de moi quelqu'un qui... qui auraient des super pouvoirs. Et j'ai senti comme une attente, mais pas une attente qui était saine ni pour moi ni pour l'autre, mais une attente de c'était génial, vous m'avez sauvé, vous m'avez sauvé mon confinement, c'était quelque chose qui revenait beaucoup et qu'on me dit encore. Et moi, je réponds toujours mais c'est vous qui avez fait, en fait. Moi, j'ai juste transmis un outil, mais je n'ai pas fait grand-chose, en fait. Et le temps que j'ai donné... Pour moi, c'était juste complètement normal et naturel. Dans un moment très particulier, il n'y avait vraiment pas de calcul.

  • Speaker #0

    Mais c'est intéressant ce que tu dis, parce que souvent, les choses qui se passent, comme les histoires d'amour, les belles histoires d'amour, ou les succès dans les idées d'entreprise ou d'entrepreneuriat, on imagine que ce sont des choses qui doivent être récalculées. En fait, ce qui marche, c'est aussi quelque chose, ça s'impose, c'est comme ça. Je ne sais pas pourquoi, en fait, ça a fonctionné. Et c'est intéressant parce que comme on parle de carrière en ce moment, c'est aussi ces émissions, elles sont là pour nos auditrices, pour... Ces moments où des fois, tu es un peu en changement de carrière, tu ne sais pas trop ce que tu vas faire, tu as envie de projeter des choses. Voilà, peut-être poser aussi, peut-être un des tips, poser, méditer. Puis des idées, elles vont venir à nourrir aussi, un peu lâcher pour avoir la place.

  • Speaker #3

    Moi, je crois beaucoup au pouvoir de l'intuition, qu'il faut évidemment mettre en perspective avec une logique économique et financière. Là, c'était possible parce qu'on était confinés et qu'à 18h, j'avais que ça à faire. Je pense que ça aurait été un autre moment, je n'aurais pas eu la même idée. Mais je crois beaucoup au fait d'écouter les idées un peu bizarres, saugrenues qu'on peut avoir, mais qui nous excitent. Ou en tout cas, où on se dit, ça c'est mon endroit, je pense que je me sentirais bien à faire ça. Et j'avais pas mal de blocages à l'idée de faire ce premier live, le 15 mars 2020. On n'était pas encore tout à fait confinés. C'était le week-end où on avait encore le droit de sortir. Macron n'avait pas encore annoncé qu'on allait être confinés pour soi-disant 15 jours. Mais tout le monde partait, prenait ses valises. Il y avait plein de gens qui quittaient Paris. Nous, on avait pris la décision. Moi,

  • Speaker #2

    je faisais mes courses.

  • Speaker #3

    Toi, tu faisais tes courses ?

  • Speaker #2

    J'envoyais mon mec faire les courses.

  • Speaker #3

    C'est vrai que c'était quand même un peu fou. À ce moment, on a vécu tous une aventure mondiale d'ailleurs folle. Et je me disais, j'ai très envie de partager avec mes élèves. Mais je vais être ridicule. C'est sûr. Et d'ailleurs, pour certains, et pour certaines personnes qui me connaissaient avant dans ma vie de journaliste et qui m'ont vu d'un seul coup chanter des mantras, faire des respirations un peu bizarres, encore aujourd'hui, il y en a qui disent Non mais Lily, on l'a perdue à ce moment-là Et c'est OK. Je veux dire, ce n'est pas grave. C'est leur perception. Peut-être que moi, quelques années plus tôt, Si une journaliste autour de moi s'était mise à faire ça du jour au lendemain, sans que j'aie eu vraiment les prémices de ce qui s'était passé avant, qui m'avait amenée à faire ceci, je pense que je l'aurais peut-être jugée de la même manière. Je me suis dit, non mais n'importe quoi ! Mais ce qui est drôle, c'est qu'il y a beaucoup de gens d'ailleurs qui ont regardé par curiosité au début en se disant, n'importe quoi, qu'est-ce qu'elle fait ? Parmi les comptes qui étaient connectés. Je pense notamment à... Angèle de la guinguette d'Angèle, qui est cette naturopathe cuisinière qui a une énergie hyper positive. Et elle me l'a raconté au micro de mon podcast en me disant Non mais Lily, au début, je me suis dit mais qu'est-ce qu'elle fait ? Et j'étais au pire moment, à 18h, avec mes enfants en train de cuisiner, de couper des carottes, ça hurlait dans tous les sens. Et puis tu chantais et quand même j'ai fredonné ton truc, quoi. Et je me suis rendue compte que ça m'avait fait vraiment du bien. Donc le lendemain... Quand je t'ai vue, je me suis dit, allez, je le fais, j'essaye. Et en fait, elle est devenue accro, enfin, juste avec le fait d'être intriguée la première fois, d'essayer, et puis ça lui a fait tellement de bien. Et moi, en fait, c'est vraiment ce que je ressens par rapport à cette pratique. C'est que je ne voulais pas y aller. Au premier cours que j'ai essayé, moi, je ne voulais pas y aller parce que j'ai une copine qui m'a dit, ouais, on chante des mantras. Je lui ai dit, non, merci, mais non, merci. Et j'y suis allée, j'ai essayé, ça m'a fait du bien. Et c'est le fait que ça m'ait fait du bien qui m'a intriguée. Donc je suis revenue et par curiosité, après, je suis devenue vraiment accrochée à cette pratique.

  • Speaker #1

    Tu t'es formée ?

  • Speaker #3

    Oui, j'ai été formée pendant quasiment trois ans pleins. Mais on peut enseigner au bout d'une très courte période. Il n'y a pas trop de législation autour de l'enseignement du yoga, malheureusement. Et donc, on a la possibilité d'enseigner au bout d'un certificat de 200 heures de formation. Ce qui, à mon avis, n'est pas très sérieux. Et je pense qu'un jour, ça changera. Mais pour le moment, en tout cas, c'est comme ça. Et moi, ça m'a permis de commencer à enseigner alors que je continuais à me former. Je n'avais pas trop l'intention d'enseigner au moment où je me suis formée.

  • Speaker #1

    Et c'est vraiment la rencontre avec le Kundalini, toi ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est cette pratique-là qui m'a plu. Maintenant, j'ai aussi pris mes distances avec... la pratique telle qu'elle m'a été enseignée. J'ai mis beaucoup de modernité. Je pense que la période de Covid m'y a aidée parce que je me suis adressée à un très grand nombre, y compris des gens qui n'étaient pas du tout des fans de yoga ni des personnes aptes à faire des mouvements difficiles parce que j'avais des personnes très âgées, j'avais des personnes en situation de handicap, j'avais des enfants qui suivaient. Donc vraiment, il y avait des familles entières. Et je... Je ne pouvais pas proposer quelque chose de trop intense physiquement. Et aussi, je ne pouvais pas rentrer dans... Il y a beaucoup de croyances quand même dans ce yoga qui sont présentées comme des réalités scientifiques. Et ça, moi, j'en étais consciente. Et je pense que c'est vraiment un choix personnel de se dire est-ce que je crois, est-ce que je ne crois pas ? Et puis, moi, depuis, j'ai fait beaucoup de tri aussi. Donc... Je n'étais pas la même professeure en 2020 que celle que je suis devenue aujourd'hui, où j'ai trié, j'ai laissé partir beaucoup de choses. Je dirais que j'étais plus ésotérique à cette période-là qu'aujourd'hui. Mais le fait de m'adresser à un très grand nombre, on ne peut pas commencer à parler en long et en large, j'en sais rien moi, de croyances astrologiques. Alors qu'on est en train de s'adresser à un grand nombre qui est en situation d'urgence parce que c'est le Covid et qu'on est tous stressés. Ça, ça m'a quand même pas mal aidée à prendre du recul sur qu'est-ce que je suis en train de dire, pourquoi je le dis. Et quand je regarde quelques vidéos que j'ai gardées de cette époque-là, il y a des choses que je ne dirais plus aujourd'hui de la même manière, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de voir comment on évolue. J'ai envie de... Du coup, on écho par rapport à toi et par rapport à ton histoire. Déjà, comment tu as réussi, toi, à mettre tes illustrations sur Internet, sur Insta ? Alors,

  • Speaker #2

    je vais rebondir à ce que tu disais, toi, c'est de suivre son instinct et d'oser, déjà. Je pense que la base, c'est qu'on a du mal à se faire confiance. Et en fait, quand on ose, on arrive à faire. Et puis après, ça marche, c'est très bien. Ça ne marche pas, ce n'est pas grave, on ose autre chose. Moi, je n'ai pas toujours été illustratrice. J'ai eu un métier très sérieux.

  • Speaker #0

    C'était quoi ce métier très sérieux ?

  • Speaker #2

    J'étais directrice régionale d'une chaîne de magasins. À un moment donné, j'avais 26 magasins à moi. Je gérais les petites vendeuses, les responsables de boutiques, tout ce qui tourne autour de ça, de chiffre d'affaires. Productivité. Oui. J'avais envie de partir, j'avais envie d'arrêter. Et donc, la société n'allait pas très bien. À un moment donné, ils ont commencé à licencier pas mal de personnes. J'ai voulu être licenciée aussi. J'ai été l'une des dernières à partir. Et donc, ils m'ont licenciée de manière économique. Je ne sais pas, je pense trois mois après mon divorce. Donc, à un moment donné où il ne fallait pas finalement. Et donc, je me suis retrouvée toute seule, sans boulot, avec mes deux enfants. Et à me dire, qu'est-ce que je vais faire ? Et l'avantage quand même avec ce système de licenciement économique, c'est que vous avez votre salaire pendant un an ou deux, je crois. Et du coup, j'ai réfléchi en fait. J'ai réfléchi et puis j'ai rencontré mon compagnon actuel qui, lui, était illustrateur et maintenant tatoueur. Et il se lançait dans le tatouage à l'époque. Et du coup, il est dessiné. Donc, je me suis dit, moi aussi, tiens, je vais me remettre à dessiner. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu dessinais déjà.

  • Speaker #2

    Oui, alors pas quand je suis arrivée à Paris, que j'ai commencé à avoir mon boulot sérieux. Et mes enfants, tout ça, je ne dessinais plus trop, quoi. À part des cochons.

  • Speaker #3

    Mais tu dessinais ? Oui,

  • Speaker #2

    oui, toujours. J'ai toujours dessiné.

  • Speaker #1

    Tu as appris ou instinctivement ?

  • Speaker #2

    Alors, j'ai pris des cours quand j'étais ado, ou enfant même, mais c'est tout. Et non, après, j'ai vachement reproduit. Je dessinais sur ma mère et ta bonnette et les loisirs. Je faisais des moustaches sur les posters. Après, je redessinais les gens qu'il y avait sur les cartes. Avec les calques ? Non, même pas.

  • Speaker #0

    Elle était forte, elle.

  • Speaker #2

    Non, pas du tout. Il n'y a pas d'édition d'être forte ou pas, en fait. Ce n'est pas une question d'être forte. Quand vous regardez les illustrateurs de presse, il y en a plein qui dessinent très mal. Mais en revanche, ils ont une patte et ils ont un discours. Et c'est ça qui marche.

  • Speaker #1

    Ils ont une vision, un œil. Oui,

  • Speaker #2

    et puis ils savent manier les mots, ils savent rebondir sur une actu, sur une chose qu'ils ont vécue. Et c'est ça, en fait, que les gens attendent. C'est de ressentir quelque chose quand ils voient quelque chose. Et donc, bref, du coup, je me suis remise à dessiner. Et puis, à un moment donné, je me suis dit, bon, avec l'argent de mon divorce, l'argent de mon chômage, je peux tenir quatre ans. Donc, j'ai quatre ans pour essayer. Et puis après, bon, je... je me reprendrai un boulot sérieux. Et au bout d'un an, j'ai commencé à avoir quelques commandes sans avoir fait grand-chose finalement, juste du bouche-à-oreille. Je bossais dans la com quand même, donc j'avais pas mal de contacts com qui ont commencé à me faire bosser parce qu'on se connaissait.

  • Speaker #0

    Ils te faisaient faire quoi du coup ?

  • Speaker #2

    Des dessins. Pour leur client à eux très sérieux par exemple. Et puis de fil en aiguille, j'ai commencé à avoir suffisamment de commandes et puis j'ai commencé à me lancer. Et alors, pareil, les réseaux sociaux ont un peu explosé. En fait, moi, tout part d'un jeu quand même. C'est que j'aime bien jouer, j'aime bien profiter de la vie, j'aime bien, enfin, je suis spontanée. Et en fait, Instagram, ça a commencé comment ? Parce que mon mec et moi, on a fait notre compte Instagram à peu près en même temps. Et au départ, il avait genre, je ne sais pas, 300 abonnés et moi, j'en avais 250. Et à chaque fois qu'il postait un truc, il gagnait des abonnés. Et moi aussi, mais je n'arrivais pas à le dépasser. Et un jour, je lui ai dit, mais je pense que dans six mois, je te double, quoi. Et je pense que six mois après, j'avais 20 000 abonnés et lui, il était toujours à genre 400.

  • Speaker #3

    Et qu'est-ce qui a fait que tu as compris comment...

  • Speaker #2

    Je n'ai pas compris, j'ai posté mes dessins, point barre. Je trouve qu'avant, je ne les postais pas trop. Puis d'un seul coup, j'ai commencé à poster des dessins. Pour le bac. Au départ, oui. Et c'est vraiment parti d'un jeu entre nous. Puis après, tu te prends au jeu. Et lui,

  • Speaker #3

    il publie autant que toi ?

  • Speaker #2

    Non, je ne pense pas. Je pense que lui, il est moins joueur que moi. Et moi, j'aime bien gagner quand même. Et puis lui, il est illustrateur et tatoueur. Il est plutôt dans le dessin de tatouage. Moi, je suis vraiment dans le dessin d'humour, sur ma vie de femme, de maman, de galère. Et du coup, il y a une résonance, je pense, auprès des gens. Oui, lui,

  • Speaker #1

    il est plus dans un truc un peu de niche aussi, alors que toi, tout le monde peut se reconnaître. Oui,

  • Speaker #2

    voilà. Moi, j'ai des tatoueurs, j'ai des femmes, j'ai des ados, j'ai une communauté hyper... Lui, c'est vraiment les gens qui aiment le tatouage.

  • Speaker #3

    Et puis, il y a une dimension humoristique aussi.

  • Speaker #2

    Oui, il n'est pas très drôle.

  • Speaker #3

    Je ne connais pas son travail, je ne le permettrais pas. Mais du coup, comme j'ai regardé le tien, il y a une dimension d'humour où tu te... Tu te moques de toi et des situations de la vie que tu rencontres au quotidien.

  • Speaker #2

    Voilà. Du coup, ça a marché. Et puis, de fil en aiguille, j'ai eu des commandes par rapport à ça. De fil en aiguille, on m'a proposé de faire un livre ou ce genre de choses. En fait, tout est venu à moi. Je n'ai pas fait grand-chose dans l'histoire, à part publier des dessins.

  • Speaker #0

    Par dessiner quand même.

  • Speaker #2

    Oui, quand même.

  • Speaker #0

    Et tu as fait plusieurs BD, c'est ça ? On peut appeler ça des BD ? Oui,

  • Speaker #2

    j'ai fait deux BD. Happy Family 1 et 2, qui parlent de mon divorce. et de ma reconstruction, enfin de moi en fait et de mon nouveau couple. J'ai illustré la BD d'Élodie Gosselin. J'ai fait quoi d'autre ? J'ai un livre qui sort là sur ma vie avec ma fille qui a un trouble de l'attention. Et là, il y a un bouquin qui sort, un petit livre d'illustration qui sort le 20 septembre sur les parents. Dis-moi que tu es parent sans me dire que tu es parent. Donc c'est assez drôle.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment cette idée t'est venue justement de te mettre en avant ? J'imagine que tu as de l'humour.

  • Speaker #2

    Alors, je n'ai jamais eu l'idée de me mettre en avant. Je déteste être mise en avant. Je n'aime pas qu'on parle de moi. Je n'aime pas qu'on me reconnaisse dans la rue. Je ne sais pas où me foutre à chaque fois. Je n'aime pas ça du tout. Donc, ce n'était pas du tout l'idée de me mettre en avant.

  • Speaker #0

    C'est peut-être que je me suis mal exprimée, de dessiner ta vie.

  • Speaker #2

    C'était plutôt, en fait, je pense, mon divorce a été très, très difficile. Je pense que pendant un an ou deux, allez, un an, j'ai pleuré à quatre pattes dans ma cuisine, toutes les larmes de mon corps. Et c'était très, très difficile. Et puis à un moment donné, je ne sais pas, ce pouvoir d'autodérision que je dois avoir. Et je trouve que de rire de soi, c'est en tout cas pour moi le meilleur des médecins. Et puis finalement, on est tous dans la même galère. En fait, on vit tous à peu près les mêmes choses. Et de pouvoir en rire, je trouve ça pas mal. Donc en fait, c'était l'idée de partager.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai l'impression que tous les artistes utilisent la matière première qui est leur vie et très personnelle. Même si ce n'est pas toujours aussi lisible, mais finalement, il y a cette idée que même si on est dans un roman et que le personnage principal écrit par une romancière est un homme, bien souvent, on arrive, si on connaît son travail, à la reconnaître sous certains aspects des personnages. Et parfois même, tous les personnages sont une partie d'elle-même. Je pense notamment... à Virginie Despentes avec Vernon Subutex, où on sent bien qu'il y a beaucoup d'elle et de sa façon de voir le monde dans chacun des personnages. Et ça, c'est quelque chose qu'on retrouve, en fait, à l'intérieur de fiction. Et dans la peinture, c'est pareil. Mon mari, il est peintre, et il peint quasiment que des femmes. Souvent, on lui demande pourquoi il peint des femmes, et il a du mal à expliquer, mais en fait, moi, je trouve que c'est des versions de lui. C'est lui qui peint en permanence. Elles sont toutes hyper maigres comme lui. Et alors, les gens me disent, ah, mais ça te ressemble vachement. Pas vraiment, non. Pas du tout, même. C'est vraiment, c'est sa morphologie. Mais s'il était une femme, ce serait à chaque fois... Donc...

  • Speaker #2

    On parle bien de ce qu'on connaît, en fait.

  • Speaker #3

    Exactement. C'est cette matière première. Et puis, on est dans une époque où c'est plus facile de partager, je trouve, des récits personnels. Moi, j'apprécie... énormément justement l'humour. Je trouve que c'est une clé essentielle pour traverser l'histoire. des moments difficiles et notre époque elle l'est particulièrement et je trouve que réussir à rire de soi et de ce qu'on vit il faut faire un petit passage quand même c'est pas instantané quand c'est dur t'attends,

  • Speaker #1

    tu digères et après tu peux en rire mais c'est ça qui est super moi je trouve là où on en parle c'est que de quelque chose où tu pleurais dans ta cuisine après tu l'as transformé, t'en as fait une force

  • Speaker #2

    En fait, c'était drôle quand même. Il y a des situations très cocasses quand même. Oui,

  • Speaker #1

    mais quand tu es sur le moment, tu n'arrives pas à le voir.

  • Speaker #2

    Ça m'est arrivé de rire de Moëlle et ça m'est arrivé d'éclater de rire quand même. Genre, mon Dieu, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #0

    Par terre, dans la cuisine, on a tous des moments comme ça, un peu dramatiques. Je sais que moi, j'aime bien avoir du recul sur moi-même. Et des fois, je suis en train de créer des choses encore plus dramatiques et d'avoir le petit recul nécessaire, même si on pleure et même si vraiment c'est la merde, de se regarder un peu et dire... Dans 50, tu en regretteras, ou peut-être même la semaine prochaine, de l'avoir toujours en tête. C'est ça qui est intéressant dans ton travail. C'est que les gens qui sont en train de traverser des choses que toi, tu as peut-être déjà dépassées, comme avec le TDAH de ta fille, ou avec le divorce, si les gens regardent ça et qu'ils sont dedans, ils peuvent se dire, ah non, mais elle, elle a réussi. Donc, en fait, si elle a réussi, en plus, ça, ça me fait rire. Du coup, je rigole aussi un peu de moi.

  • Speaker #2

    Oui, dans l'idée, finalement, ça va aller, quoi. On n'a qu'une seule vie, donc c'est bien d'en profiter et de ne pas trop... Pas trop se morfondre sur ce qu'on vit, en fait. Ça finit par passer, finalement, de manière générale.

  • Speaker #0

    Oui, tout passe.

  • Speaker #2

    Bah oui, donc voilà. Donc j'en suis arrivée là, quoi.

  • Speaker #0

    Et comment ils ont réagi, justement, ta fille, tes enfants ?

  • Speaker #2

    Ah bah eux, ça les a fait rire. Ils étaient super contents, surtout ma fille, de se voir dessiner. Ah, mais c'est moi, mais c'est Adrien. Ah, mais c'est notre chat. Donc ça les fait marrer, quoi. Et ma fille est très, très fière. Dès qu'il y a un bouquin qui sort, elle le montre à toute l'école. C'est ma mère ! Dis-le moi ! Oui, ça aussi. Et puis, ce qui est drôle, c'est que souvent, je dessine dans mon coin et après, je le remonte. Donc, les livres, à part là, sur le TDAH qui la concerne, elle a lu le scénario quand même en amont pour être sûre qu'elle valide tout.

  • Speaker #1

    Et ça, elle a bien validé sans problème. Comment tu lui as dit j'aimerais écrire là-dessus Elle m'a dit moi,

  • Speaker #2

    je veux bien, mais alors je veux passer à la télé Parce qu'elle m'a dit. Donc, écoute, on verra. Non, elle est très contente. Enfin bref, quand elle le lit, quand il lise les trucs, les bouquins, quand ils sont arrivés, il les redécouvre et quand je les entends se marrer tout seul dans leur chambre, je me dis que c'est cool. Ils sont plutôt contents et peut-être un peu fiers même.

  • Speaker #0

    C'est génial.

  • Speaker #2

    Et mon mec, j'ai carte blanche. Une fois, il m'a dit non, ça tu fais pas. Mais sinon, il est plutôt... Il est plutôt bon public et il se reconnaît. Il me dit de toute façon, je ne peux pas dire que ce n'est pas vrai, puisque c'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc, il n'y a même pas de mauvaise poignerie. Non, non.

  • Speaker #2

    Et puis, c'est quand même relativement bienveillant. Je veux dire, il n'y a pas de je me moque gentiment. Déjà, je me moque de moi aussi. Donc, tout est bienveillant. Il n'y a aucune ose de méchanceté dans tout ce que je peux dire. Et puis, je parle de nous. Mais des fois, il y a des gens qui me disent. Oui, mais là, à chaque fois, tu as oublié. Parce que je ne sais pas si je vais parler d'un truc. Elle me dit Oui, mais là, ce n'est pas exactement vrai parce que moi, ce qui se passe... En fait, moi, je parle de moi. Je parle de moi, en fait. Donc, je ne raconte pas tout puisque je ne connais pas tout, mais je parle de moi, de mes scènes à moi, en fait, ou de la manière que j'ai de moi les vivre.

  • Speaker #0

    Et puis, est-ce que tu choisis de partager ou pas ?

  • Speaker #2

    Oui, voilà. Oui, parce qu'évidemment, je ne raconte pas tout, quand même. Ah bon ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une vraie télé.

  • Speaker #2

    J'ai un petit jardin secret, quand même.

  • Speaker #1

    Et la force des réseaux sociaux, comme disait Lily,

  • Speaker #2

    toi, tu...

  • Speaker #1

    Tu ressens que ça a changé quelque chose ? À un moment donné, tu as été un peu perdue comme ça ?

  • Speaker #2

    Alors, j'étais très contente de gagner, déjà. C'est pareil. À plat de couture, quoi. Non, alors au début, tu as une espèce de fierté, d'engouement, tu es contente, tu as plein de cœurs, plein de likes, plein de gens qui s'abonnent, donc voilà. À un moment donné, ça stagne, tu en perds. Donc tu te dis, mince, j'en ai perdu 10 ou j'en ai perdu 100, pourquoi ? Puis aujourd'hui, je m'en fous un peu, en fait. Ma communauté, elle est là, elle est belle. J'espère qu'elle ne disparaîtra pas. Non, je suis plutôt contente, en fait. On échange, on discute en message privé avec certains. Moi, je n'ai pas eu de problème avec ça. Ça n'a pas trop changé ma vie, en fait.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu t'es mis un cadre, par exemple, pour les réseaux sociaux ? Tu t'es dit, alors moi, j'ai posté genre tous les deux, trois jours, j'ai posté un dessin.

  • Speaker #2

    Au départ, oui, tu te fixes une espèce de... Parce que l'algorithme te dit quand même qu'il faut poster régulièrement. D'ailleurs, je n'ai pas posté de l'été. J'ai perdu, je crois, 500 abonnés. Donc oui, on te dit de poster quand même régulièrement. J'ai essayé deux, trois fois par semaine. Après, entre le boulot, la vie de famille, une BD, c'est quand même quasiment du temps plein. Ce n'est pas très bien payé. Donc, tu fais ça le soir, la nuit, les vacances, les week-ends. trouver du temps c'est pas toujours simple non plus mais en même temps Instagram me rapporte du travail mais du travail d'illustration avec des clients très sérieux qui veulent communiquer donc c'est important que je garde quand même cette visibilité là pour une sécurité financière finalement c'est pas partie du travail mais c'est pas évident de trouver le temps donc à un moment donné quand t'as le temps t'as pas beaucoup de travail, oui tu peux faire 2-3 dessins par semaine mais il y a des périodes où c'est plus compliqué.

  • Speaker #1

    Vous n'avez pas de community manager, ni l'une ni l'autre, personne qui gère ?

  • Speaker #3

    Non, mais par contre, je ne travaille pas seule. J'ai une employée, je travaille avec une femme que j'adore. En revanche, elle ne s'occupe pas du tout de mon compte Instagram, mais je ne travaille pas toute seule.

  • Speaker #0

    Et toi, tu travailles toute seule ? Oui. Avec mon chat. Oui, oui.

  • Speaker #1

    J'ai une question que je me pose, c'est que, parce que tu dis, oui, on m'engage pour des travaux très sérieux, pour faire des illustrations, alors que toi, tu as beaucoup d'humour.

  • Speaker #0

    Non, mais alors...

  • Speaker #1

    Est-ce que tu t'en sers quand même ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Alors, au départ, on me demandait, quand j'ai commencé à me lancer dans l'illustration, j'ai eu, est-ce que tu peux me faire un logo ? J'ai besoin d'une affiche. Donc, je me suis trouvée un peu maquettiste, tu vois. que j'avais appris ça à l'école, donc je savais faire. Mais aujourd'hui, on me demande, quand on vient me chercher, c'est pour ce que je fais, en fait. Donc, ça va forcément avoir une note soit humoristique, soit... Là, il y a une campagne sur Octobre Rose qui va sortir. C'est sur la femme. Quand on vient me chercher, c'est pour faire ce que je fais. À chaque fois, carte blanche, même.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, on est presque au mois d'octobre, donc on va faire un petit rappel à toutes les femmes qui, à partir de 40 ans, allaient vraiment faire vos mammographies et vos échographies parce qu'on n'est pas à l'abri et ça n'arrive pas qu'aux autres. Donc voilà, j'avais besoin de... Et palpez-vous ! Et palpez-vous ! Et moi ! Voilà, non mais tout le temps en fait.

  • Speaker #0

    Surtout avant les cycles.

  • Speaker #1

    C'est hyper important.

  • Speaker #2

    Et moi, je voulais revenir un peu sur les réseaux parce que nous, modestement, avec notre podcast quand même, on doit gérer ça et c'est vrai que ça prend beaucoup de temps du coup. Et comme vous êtes pas aidés là-dessus, alors... Toi, tu en as un peu parlé, Céline. Du coup, effectivement, parfois, tu as plus le temps, parfois moins. Et toi, Lily, est-ce que tu ne te fais pas aspirer, justement, par Instagram ? Comment tu arrives à gérer ? Comment vous délimitez vos temps de réseau ? Parce que moi, je trouve que c'est assez compliqué. C'est assez...

  • Speaker #3

    D'abord, je n'ai pas de règles. Ça dépend des moments. C'est-à-dire qu'il y a des moments, c'est plus simple. Alors, tu parles beaucoup de gestion, comme si c'était une corvée, comme si ça faisait partie des choses vraiment lourdes. Moi, en fait, ça a d'abord été vraiment un grand plaisir. Donc, du coup, je n'ai pas ce rapport de me dire, ah là là, il faut absolument. Et d'ailleurs, si c'est devenu ça, comme ça a pu être le cas à certains moments où j'avais la sensation qu'il fallait, du coup, là, je disparais des réseaux sociaux. Moi, je ne vis pas grâce à Instagram. C'est-à-dire qu'Instagram, je ne gagne pas d'argent, je ne fais pas de partenariat avec des marques, etc. pour, par exemple, faire de la mention de produits. Donc, je ne fais pas de travail d'influence. En revanche, plus je suis visible sur Instagram, plus ma plateforme de cours en ligne est susceptible de plaire, etc. Et là, c'est une source économique qui est très importante pour moi. Moi, ça fait, je dirais, deux ans que Instagram, globalement, me déçoit dans sa manière de traiter les gens qui ont participé à créer son succès. Puisque, avant d'avoir... 119 000 followers au tout début, quand j'ai commencé il y a un certain nombre d'années, j'ai fait partie de ceux qui ont beaucoup, beaucoup publié d'images, beaucoup entraîné aussi, ne serait-ce que pendant le confinement en 2020, pour pouvoir me suivre, il fallait avoir un compte Instagram. Il y a plein de gens qui n'avaient pas de compte Instagram, même en 2020. Et je pense notamment à des femmes qui étaient... plus âgés qui avaient été alertés par leurs filles ou par leurs enfants sur ces méditations, qui ont du coup quitté, qui me disaient mais vous ne voulez pas le faire sur Facebook, qui ont quitté Facebook, qui ont créé un compte Instagram en fait pour pouvoir me suivre, etc. Et la manière dont on est traité aujourd'hui par cette plateforme n'est pas du tout juste puisqu'on est invisibilisé au profit de comptes plus jeunes. qui respectent les nouvelles règles de l'algorithme, à savoir faire des vidéos plutôt drôles, très courtes, impactantes tout de suite, et qui vont pouvoir rivaliser avec l'énergie TikTok. Donc moi, ce n'est pas du tout ma façon de faire. Donc il y a des moments, ça m'amuse de jouer avec ça, mais si ça ne m'amuse pas, j'ai tendance un peu à disparaître. Et là où j'ai de plus en plus de plaisir, c'est en partageant ma newsletter. J'ai retrouvé... dans ma newsletter, la possibilité d'avoir des longs textes, ce que je faisais déjà sur Instagram, mais là maintenant les longs textes sont quand même assez peu lus, sauf si on met plein de slides, et je ne prends pas toujours le temps de faire des slides, d'aller sur Canvas pour faire des petites slides, je n'ai pas envie en fait. Donc voilà, je sais ce qui pourrait faire cartonner mon compte, je ne le fais pas parce que ça ne me ressemble pas forcément. En revanche, je me suis dit, Il faut que je fasse attention parce qu'Instagram, ça ne peut pas être ma seule source de communication avec les gens. Et du coup, j'ai commencé à développer cette newsletter, à la rendre de plus en plus régulière. Et maintenant, je suis à une fois par semaine, une fois tous les dix jours. Et elle sera bientôt monétisée via Substack. Parce qu'en fait, je pense qu'on a beaucoup surfé avec la gratuité. On s'est tous beaucoup habitués à avoir des services gratuits. Et je pense que si on veut avoir des contenus de qualité, des articles de qualité, il faut prendre conscience que ça ne peut pas être gratuit. Moi, je suis abonnée à des journaux payants en ligne, je me suis abonnée à certains newsletters. Je suis consciente que ça va constituer au fur et à mesure un petit budget, mais je préfère avoir moins de gens qui m'apportent vraiment des papiers de qualité, des images de qualité, plutôt que de me retrouver happée dans un vortex de vidéogag. C'est du travail,

  • Speaker #2

    cette newsletter.

  • Speaker #3

    C'est énormément de travail. Je passe... quasiment la moitié de ma semaine maintenant à chercher des choses. Je lis énormément pour un livre dont je vais parler, j'en ai lu cinq que je n'ai pas retenus. Donc il y a un aspect culturel, je vais beaucoup au cinéma, au théâtre, voir des spectacles et puis de temps en temps, il va y avoir une chose qui mérite véritablement d'entrer dans cette newsletter, mais je ne fais pas de critiques négatives moi. Donc tout ce qui ne m'a pas plu, je le mets de côté. Mais non, c'est du travail et je pense qu'on s'est mal habitués en fait tous. Donc tant qu'il y a du plaisir, je me dis je suis au bon endroit. Si j'ai de la joie, je suis au bon endroit. Si ça commence à être la corvée, c'est qu'il faut que ça change. Et il n'est pas impossible que je confie un moment mon compte Instagram à ma collaboratrice. Si j'ai de plus en plus de plaisir dans ma newsletter, peut-être que du coup je lui donnerai juste quelques images. C'est pas elle qui créera les contenus, mais c'est plutôt elle qui gérera. Je passe beaucoup, beaucoup de temps à répondre aux messages que je reçois. Je reçois énormément de messages quotidiens. Et ça, c'est pareil, ce chat-là, il va passer via ma newsletter.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est quand même énormément d'énergie et de temps. Et au bout d'un moment,

  • Speaker #3

    c'est énormément de temps. C'est vraiment l'énergie. Moi, ça me fait toujours plaisir d'aider, de répondre à une question. D'ailleurs, si j'ai la réponse, je ne peux pas m'empêcher de ne pas la donner. Je ne sais pas. Je ne peux pas m'empêcher de la donner. J'ai plein de copines qui me disent moi, je ne réponds pas Moi, je ne peux pas faire ça. Je me sens obligée de le faire. C'est comme ça que je suis faite. Mais sauf qu'effectivement, dans la journée, ça a pris tellement de temps qu'il faut que ce soit rééquilibré sur le plan rémunérateur.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu te tiens au courant, par exemple, des... Parce que je sais qu'Instagram change tout le temps, des algorithmes, des trucs. Là, on te dit, si tu mets un lien, ça va être plus cher, machin et tout. Non,

  • Speaker #0

    vous,

  • Speaker #2

    vous faites vraiment avec ça.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que j'entends plein de gens se plaindre d'Instagram, tout ça. Moi, je le garde quand même comme celui qui m'a rapporté des clients, en fait, et de la visibilité gratuite, pour le coup. Et donc, je ne suis pas, je ne lui en veux pas du tout, Instagram. Et puis... Et puis, je prends les choses comme elles viennent. C'est vrai que perdre des abonnés, c'est très bien. J'en gagne, c'est mieux. Mais bon, c'est très bien aussi. Et moi, je veux juste être heureuse. Donc, je ne le vois pas comme un problème encore. Et puis, j'ai du travail. Je suis contente. Je dessine. Je fais ce que j'aime. Je trouve que c'est génial. Après, c'est vrai que c'est du contenu qu'on fournit gratuitement, que ça demande du temps. Et tu as raison. C'est qu'à un moment donné... Si c'est contraignant, que tu n'as pas le temps, tant pis, fais-le pas. Ce n'est pas grave.

  • Speaker #3

    Je ne veux pas vibrer de l'énergie de la frustration.

  • Speaker #0

    Non, moi non plus. J'ai changé de vie pour faire ce que j'aime. Je suis contente et j'espère que ça va durer comme ça. Et puis la vie aussi, elle t'amène. Moi, je n'ai plus les mêmes envies il y a dix ans quand j'ai créé mon compte qu'aujourd'hui. Faire évoluer ses envies, les suivre, voir comment c'est faisable.

  • Speaker #1

    C'est pour avoir ses nouvelles envies.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de bosser avec les enfants, en fait. Enfin, on parle de carrière, pour les carrières des enfants, justement. Déjà, je n'aime pas le mot carrière. Je préfère plutôt le choix de vie et essayer de vivre ta vie le mieux possible. Et je trouve qu'on vit dans une société où, à l'école, il faut être bon, il faut être fort, il faut être le premier, il ne faut pas sécher les cours, il ne faut pas se balancer sur sa chaise, il faut avoir le bon cahier, la bonne couleur. Et puis sinon, tu es collé. C'est un peu comme ça quand même. Je ne sais pas si tu ressens un peu la même chose. Et puis, il faut être bon, surtout. Et moi, ma fille, elle n'est pas bonne à l'école, en fait. Mais elle est super bonne dans la vie, en fait. Et en fait, je pense que c'est elle qui a compris. Et du coup, j'ai commencé il y a deux ans. J'ai fait un atelier illustration pendant un an dans une école, dans l'école de mes enfants, justement, pour voir comment ça se passait. Et en fait, je trouve que ça ne se passe pas très bien. Et je trouve que les enfants ne sont pas bien réconfortés dans leur choix de vie. Et un enfant qui se balance sur sa chaise, moi, je me suis balancée sur ma chaise. J'ai vachement parlé, j'ai vachement papoté avec ma voisine. Et j'ai vachement séché les cours. Et pourtant, ma vie, elle n'est pas nulle. Et en fait, il y a plein de chemins pour la vivre. Du coup, moi, j'ai envie de bosser avec les enfants. Leur expliquer qu'il n'y a pas que la voie scolaire. Si tu es scolaire, c'est super. Mais si tu ne l'es pas, ce n'est pas grave. C'est super aussi.

  • Speaker #2

    Et surtout, vous parliez d'instincts. Et les enfants sont très instinctifs. C'est vrai qu'on bride cet instinct.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, en seconde, il faut que tu choisisses tes options. En première, tu les confirmes et en terminale, tu n'as plus le choix. Mais en seconde, les choix de troisième, je crois qu'ils arrivent en novembre, les premiers vœux. Moi, ma fille, elle redouble sa troisième, en fait. Elle redouble sa troisième, pas parce qu'elle a eu son brevet, pas parce qu'elle est nulle, mais parce qu'elle ne sait pas. Et qu'elle ne veut pas aller en seconde, justement, parce que, voilà, mais elle pourrait. Et en fait, elle a fait ce choix-là, quoi. Et en fait, t'as le choix dans ta vie, t'as 14 ans, mais... Puis tu resteras une année de plus avec maman, c'est pas grave, tu vois.

  • Speaker #3

    Pour moi, ça résonne évidemment beaucoup, puisque j'ai une enfant qui, maintenant, n'est plus tout à fait une enfant. Elle va avoir 17 ans ce mois-ci et elle est multidis, donc à la fois... dyslexique, dysorthographique, dyscalculique. Elle a un trouble de l'attention qui est dû à sa dyslexie, qui est en lien avec sa dyslexie. Et l'école a été pour elle, et du coup pour nous, un long calvaire. Là, elle est en terminale. Je parle de cauchemar. C'est terrible, en fait, de sentir son enfant en souffrance 90% de l'année. C'est-à-dire de le voir tel qu'il est à la maison pendant les vacances. et de le voir s'éteindre complètement. Aujourd'hui, ça a un peu changé quand même parce qu'on a trouvé des accompagnements et surtout, j'ai fait des rencontres en cherchant vraiment. J'ai fini par faire des rencontres, en particulier d'une association qui s'occupe des enfants dyslexiques et qui nous a changé la vie. En tout cas, qui a changé mon regard sur ce type de troubles de l'apprentissage que je connaissais mal parce que moi-même, je ne suis pas dyslexique. Mais j'ai beaucoup appris à travers les neurosciences sur ces enfants qui ont une autre manière d'apprendre, mais qui n'est pas du tout valorisée dans la scolarité. Et je ne blâme pas, c'est tout un système qui participe parce que moi, quand j'ai commencé à partager mon témoignage avec l'accord de ma fille sur ce sujet, j'ai reçu... tellement de messages de parents en souffrance, d'enfants en souffrance, d'adolescents ou d'adultes concernés par le sujet qui ont vécu l'école exactement comme elle, alors que moi ça a été la joie, l'école, que je me suis rendue compte que, en particulier les enseignants qui m'écrivaient me disaient nous on adorait d'abord pouvoir avoir des formations sur le sujet. Mais même quand ils sont formés, avoir le temps de mettre en place des outils, mais dans des classes qui sont très chargées, c'est difficile. Et puis, l'idée, c'est que le programme est fait pour une moyenne. Voilà, sur 30 élèves, il va y avoir une quinzaine d'élèves qui vont bien fonctionner. Mais les 15 autres, en fait, ils ont des troubles tous différents. Enfin, ce n'est pas forcément des troubles, on les appelle comme ça, mais c'est juste des manières d'apprendre qui sont différentes. Et on va les... noter et les considérer comme médiocres, moyens ou mauvais. Alors qu'en fait, dès qu'on a compris comment eux, ils apprenaient, ils n'ont plus aucun problème. C'est juste de capter comment ils apprennent, quelle est leur façon de recevoir l'information.

  • Speaker #0

    C'est l'année du brevet, un cauchemar.

  • Speaker #3

    Alors que qu'est-ce qu'on s'en fout du brevet en plus ?

  • Speaker #0

    Pas pour elle, c'est une question de confiance en soi.

  • Speaker #3

    Exactement. En fait,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #3

    Exactement.

  • Speaker #0

    De se pointer en seconde, là où elle est aujourd'hui, dans une école aussi un peu atypique, en tout cas dans une filière atypique, de se dire, oui, je redouble, j'ai pas eu mon brevet. C'est 90% des élèves qui ont leur brevet. Donc, quand tu fais partie des 10% qui ne l'ont pas eu, t'es la loose, en fait.

  • Speaker #3

    Oui, parce que ça fait ça. C'est ça, ils se valorisent eux-mêmes. En fait, l'estime de soi chez les enfants, elle se construit avec certains piliers. Évidemment, l'amour qu'ils reçoivent et l'attention qu'ils reçoivent à la maison. Mais dans la sphère sociale, ça va être les relations avec les copains et les notes en classe.

  • Speaker #0

    C'est quand même les trois quarts du temps passé. Tu passes dix heures de ta journée, entre le moment où tu pars de la maison ou tu rentres, 8h, 18h, un truc comme ça, tu n'es pas choyé. t'es dans le monde, quand t'as des difficultés, c'est pas facile, quoi.

  • Speaker #2

    Ce que je trouve génial, c'est que avant, il y avait vraiment cette vieille école qui disait il faut faire des études, si tu veux avoir un bon travail, tout ça,

  • Speaker #0

    et quand tu m'entends parler...

  • Speaker #2

    Alors, elle existe encore, mais quand je t'entends parler...

  • Speaker #3

    Elle existe totalement. Oui,

  • Speaker #2

    mais quand je vous entends parler, en fait, les parents... En fait, je trouve que les mentalités ont complètement évolué. Vous êtes à la recherche de... Toi, Lily, tu as trouvé une association, tu parles avec d'autres gens. Pareil pour toi,

  • Speaker #3

    Céline. Pour lui permettre de réussir à l'école. Tu vois, c'est ça qui est terrible. C'est-à-dire que si moi, j'avais véritablement eu le choix totalement, je pense que j'aurais sorti ma fille de l'école. Tellement c'était une souffrance. Et la réalité, c'est qu'on vit encore dans un monde où... Bah oui, pour qu'elle puisse en sortir après et qu'elle fasse des choix, etc., elle est obligée d'aller au bout de sa scolarité, d'abord parce que l'école est obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans, mais là, au-delà, et là, c'est même son choix à elle, c'est de se dire, je n'ai pas envie de me retrouver sans rien, quoi. Donc, c'est pas encore, tu vois, nous, évidemment, on évolue aussi parce que moi, j'ai eu un parcours atypique et que ça m'a beaucoup appris et j'ai vu qu'on peut rebondir. Comme toi, comme tu le disais tout à l'heure, tu as dirigé des magasins, tu t'es retrouvée à manager des gens un peu partout et puis d'un seul coup, tu es chez toi, tu fais des illustrations, ça fonctionne, il y a une autre vie qui est possible. Moi, je crois beaucoup à ça et je suis sûre que si on refaisait ce podcast dans cinq ans, on aura encore des choses différentes à partager parce qu'on est dans une époque qui va nous forcer de toute façon à nous réinventer en permanence. Donc, c'est ce que j'essaye de lui transmettre, mais le fait est qu'on est encore dans un caractère. qui n'a pas beaucoup bougé et nos enfants qui ont ces troubles de l'apprentissage ont des qualités d'empathie hors du commun ils sont capables de scanner les gens quand ils les voient pour la première fois ils sentent mille fois mieux parfois même que moi enfin c'est ils sont extra lucide de plein de façons différentes ils ont des émotions beaucoup plus variés beaucoup plus subtile que les nôtres parce que Nous, on s'est rationalisé la pensée, etc. Et eux sont encore extrêmement ouverts. Ça fait souvent des artistes incroyables, mais surtout des belles personnes, des personnes qui sont capables d'écouter les autres. Ces qualités-là ne sont pas du tout reconnues à l'école. Il y a certaines écoles, en revanche, qui les prennent en compte. Il y a certaines écoles qui prennent en compte, par exemple, le comportement avec les autres. Comment est-ce qu'on est dans le collectif ? Je trouve que c'est essentiel quand même comme qualité. On va bien faire. Avoir un élève qui est exceptionnel, mais qui est horrible avec les autres, pour moi, c'est là qu'on devrait travailler le plus.

  • Speaker #0

    Complètement d'accord. Par rapport à moi, mais ça devrait être comme ça. Quand on réfléchit deux secondes,

  • Speaker #3

    c'est... Et puis, l'éducation, en fait, dans plein d'autres pays qui sont différents, où on se dit, par exemple, quand un enfant est bon dans une matière, En Scandinavie, mais dans les pays anglophones aussi, on va le pousser à fond dans ce vers quoi il est bon. Nous, on a tendance, et pas simplement en France, mais il se trouve qu'en France, c'est particulièrement le cas, à focaliser sur ce qui ne va pas. Par exemple, ma fille, elle a vraiment des difficultés avec les mathématiques, etc. Je l'ai autorisé à ne pas suivre de cours de maths l'année dernière, en première. Je lui ai dit, ok, c'est vraiment l'horreur pour toi ? Oui, c'est l'horreur. C'est l'horreur parce que pendant... Ce temps de cours, c'est l'enfer sur Terre. J'ai l'impression de ne rien comprendre. Ok, j'ai regardé le coef que ça allait représenter pour elle. Et il se trouve qu'elle est passionnée par la littérature. J'ai préféré en fait me dire, j'autorise, et elle est dans une école privée, donc j'ai expliqué mon choix et je l'ai, voilà. Je l'autorise à ne pas aller en mathématiques. Mais en revanche, elle a pris des cours de français en plus. Alors, c'est des moyens qu'il faut... Je me rends compte que je suis extrêmement privilégiée pour pouvoir adapter un emploi du temps comme ça et que tout le monde ne peut pas le faire. Mais résultat, elle a eu 19 à l'oral au bac et je m'en soue qu'elle n'ait pas eu une super moyenne en mathématiques parce que je préfère la pousser à vibrer la joie d'apprendre quelque chose qui lui plaît parce que si elle a de la joie, du coup, elle a du courage pour les trucs qui sont plus difficiles et qui existent dans la vie auxquels on ne peut pas échapper. Et pour moi, c'est vraiment ça. T'es bon dans un truc ? Vas-y, vas-y, mais ça te passionne. Encore plus, tu veux faire du théâtre ? Eh bien, OK, tu vas faire du théâtre. Et de les pousser à fond dans leur passion. Parce que, le directeur de l'école de ma fille, il le dit tout le temps. Il dit, mais si vous les poussez à faire un truc qu'ils adorent, vous allez voir que les résultats, de manière générale, vont augmenter. Mais c'est évident, c'est tellement fou qu'on n'envisage pas la scolarité de cette manière-là. De se dire... poussons-les en fait à vraiment... Et pour nous, c'est pareil, parce qu'évidemment, moi, j'ai beaucoup appris en regardant ma fille, de me dire, ça, vraiment, je déteste le faire, mais est-ce que je n'aurais pas besoin de me faire aider, en fait, sur ce sujet-là ? J'ai mis beaucoup de temps à employer quelqu'un. parce que j'avais peur de ne pas réussir à payer son salaire, etc. Et finalement, ça a changé ma vie de me dire, oui, en fait, je suis bien meilleure dans ce dans quoi j'étais bonne. Et elle, elle peut m'aider sur de l'organisation, surtout de l'application de mes idées, où souvent, je ne suis pas très bonne.

  • Speaker #2

    En fait, ça te dégage aussi du temps. Toi, dans ta tête, pour te concentrer sur ce que t'aimes. Ça, c'est vrai que moi, je me souviens quand j'étais jeune, par exemple, j'adorais art plastique, la matière. Tu sais, t'arrives à la maison et tu disais, oh là là, un art plastique et tout. Oui, d'accord, mais alors, en maths. Et on pensait, qu'est-ce qui s'est passé ? Alors,

  • Speaker #1

    regarde, un art plastique.

  • Speaker #2

    Non, mais voilà, et je me dis, c'est génial. Et je vois ma sœur avec ses enfants. Et voilà, et quand ma nièce, elle arrive, qu'elle raconte des trucs. Ma sœur, elle est un peu comme vous. Et je trouve ça génial quand on la laisse s'exprimer sur ce qu'elle aime. Et puis après, tu as des grands artistes, ou alors quand tu dis que tu es épanouie dans quelque chose, ça te permet d'accepter plus les autres choses dans lesquelles tu es moins épanouie, parce que ça glisse mieux, parce que tu es dans une bonne énergie.

  • Speaker #0

    C'est hyper important. Je vois les enfants, si la scolarité est compliquée, on va dire du CE2 à la terminale, au secours, c'est dix ans de l'aide, c'est la jeunesse.

  • Speaker #3

    Ça marque énormément, ça marque dans les rapports avec les autres. quelqu'un qui sort du cadre et qui va faire un métier qu'il aime, qui devient fromager, boulanger, ou bien même qui devient expert comptable. Parce qu'on pense toujours aux reconversions un peu fun avec notre prisme à nous. Mais pourquoi il n'y aurait pas justement une boulangère qui a toujours rêvé de faire de la compta et qui se forme pour devenir comptable ? Ça doit bien exister aussi. Et ça doit aussi nous faire rêver à partir du moment où la personne fait ce qu'elle aime. C'est ça qui devrait compter le plus possible dans nos choix. Et du coup, moi, je suis toujours en train de me poser la question régulièrement, tous les mois, tous les six mois, de me dire qu'est-ce que j'aime faire ? Qu'est-ce que j'ai envie de faire à nouveau ? Et vers quoi j'ai envie de pousser le curseur à fond ? Peut-être que c'est d'écrire, peut-être que c'est de créer des contenus vidéo, peut-être que c'est de faire le clown, peut-être que c'est de donner des cours de yoga. Mais l'année dernière, il y a eu un moment où je n'avais plus du tout envie de donner de cours et j'ai arrêté. en mai, juin, juillet, août, de donner complètement des cours. Ça m'a fait beaucoup de bien. Et je me dis, pendant ce temps-là, j'ai développé d'autres choses. Je n'ai pas cessé de gagner de l'argent. J'ai développé d'autres trucs.

  • Speaker #1

    C'est un super type de rentrée, ça. Écouter vraiment ses envies,

  • Speaker #3

    faire des petits baromètres et puis les suivre sans vous mettre en danger financièrement, bien sûr.

  • Speaker #0

    En juin, j'ai regardé comment faire pour être CPE.

  • Speaker #3

    Ah,

  • Speaker #0

    génial ! Mais génial ! C'est génial !

  • Speaker #3

    Je ne le ferais pas. On en sait rien. Oui, on en sait rien.

  • Speaker #0

    Non, je crois qu'il y a plus 5 ou je ne sais pas quoi. C'est high level quand même. Je ne m'attendais pas. Et du coup, je me suis dit, en fait, c'est ça qu'il faudrait que je fasse. Je vais sauver tous les jeunes.

  • Speaker #3

    Moi, je connais une fille extraordinaire qui travaillait dans un grand groupe de cosmétiques. Si elle écoute ce podcast, elle se reconnaîtra peut-être. Mais en fait, elle venait de vivre... Une séparation, enfin, non, je crois qu'elle n'était pas encore séparée, mais elle était dans un moment vraiment où elle se cherchait et elle a fait un rendez-vous avec, pas du tout pour un bilan de compétences, mais une astrologue. Et à un moment, l'astrologue lui dit, mais s'il y avait un métier vraiment qui vous fait complètement rêver, ce serait quoi ? Et elle dit en rigolant, genre, j'adorerais être sage-femme, mais genre, c'est impossible, quoi. Elle fait du marketing dans une boîte de cosmétiques. Elle a été diplômée là. Après, c'est hyper difficile de rentrer en école de sage-femme. Ensuite, c'est des années d'études très compliquées. Elle vient de bosser à l'hôpital tout en faisant ses études. Elle a accouché je ne sais pas combien de bébés déjà. Elle a accepté de baisser énormément de salaire. Elle gagnait beaucoup mieux sa vie quand elle travaillait dans la cosmétique. Je l'admire. Parce que tout a changé dans sa vie. Mais elle a été fidèle à un truc qui était... Mais en fait, pourquoi je ne réaliserais pas ce rêve-là ? Ben oui. Pourquoi ce ne serait pas possible ? Et YOLO, effectivement, You Only Live Once, pour moi, c'est hyper important de se dire que c'est court, la vie. C'est très, très court.

  • Speaker #0

    On s'empêche de faire les choses qu'on aime. On est nos propres freins. C'est hallucinant. Alors que... Je ne sais pas, on a plein d'expériences de personnes qui ont changé de vie et pour qui ça marche aussi en fait.

  • Speaker #3

    Oui. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Est-ce qu'il ne faut mieux pas être heureux, même comme vous disiez, même si tu abaisses ton salaire, mais te lever tous les matins, être content d'aller au travail.

  • Speaker #0

    En fait, on a peur du changement quelque part. On a peur du changement.

  • Speaker #2

    Et de perdre la sécurité, mais pour perdre une certaine sécurité, parfois, on va au travail la boule au ventre. Après,

  • Speaker #0

    il faut la légitimer.

  • Speaker #2

    Évidemment, ça se pose.

  • Speaker #3

    Moi, je n'avais pas non plus dans cette mode de la promotion du changement de vie un peu brutale, du genre... Parce que du coup, on se retrouve avec plein de gens qui sont en formation, mais qui après, ce n'est pas toujours simple. Et puis, on peut avoir un centre d'intérêt qu'on va nourrir sans forcément tout changer. Mais parfois, la vie décide un peu pour nous. Tu parlais de cette situation de rupture professionnelle et sentimentale qui t'a poussé à tout réfléchir. Et puis, le dessin est arrivé. Mais moi, c'est pareil, je n'ai pas décidé, je suis journaliste et puis je vais changer. C'est qu'il y a eu un moment, il y a eu quelque chose qui n'était plus du tout supportable pour moi. Et du coup, ça m'a poussée à aller regarder d'autres centres d'intérêt.

  • Speaker #1

    Des fois, l'envie est trop forte. Nous-mêmes, le podcast, on a eu l'idée en octobre. En janvier, c'était notre première émission. On en a 47 aujourd'hui. Et en fait, on n'a pas réfléchi, on avait vraiment envie de faire ça. Ça nous faisait vraiment plaisir. Et ça nous fait encore vraiment plaisir de pouvoir... partagé et c'est un vrai moteur. Donc, tant que ça, c'est allumé, je pense que ça ne se décide pas vraiment. Après, forcément, il y a tout ce qui est financier. Il ne faut pas être complètement... C'est intéressant. Oui,

  • Speaker #3

    mais il y a beaucoup de choses qu'on peut faire gratuitement. Moi, je pense toujours à la chanson d'Aurel San où, genre, si tu as envie de faire un film, tu prends ton téléphone. C'est vraiment...

  • Speaker #1

    Si tu as envie de faire un podcast, tu prends ton micro. Exactement.

  • Speaker #3

    Avec une petite tente. Exactement. On peut même, même si on n'a même pas... pas de micro qui coûte un peu cher. Moi, j'ai déjà vu des podcasts enregistrés avec des applications. D'ailleurs, j'ai participé à ça beaucoup pendant le confinement où on ne pouvait pas être ensemble. Et on faisait ça avec des applications qui essayent de camoufler à peu près le son ou même sur Zoom. En fait, il y a plein de moyens d'être créatifs. Et en plus, on a la chance d'avoir des réseaux sociaux qui sont accessibles gratuitement et qui peuvent nous permettre de commencer. Donc, on a envie de faire un livre. Aujourd'hui, on peut faire de l'auto-édition. On n'a même pas besoin, en fait, d'attendre de trouver un éditeur. On a envie de faire du cinéma. Moi, je dis à ma fille qui adore la réalisation, je dis mais commencez à faire des petites vidéos, commencez à faire des trucs. N'attend pas, en fait, que tout soit parfait et juste vois le plaisir que ça te donne. On veut faire de la photo aujourd'hui et puis il y a mille outils pour pouvoir le faire. Et en plus... S'il n'y a pas de calcul d'argent au début, ce n'est pas grave. Juste, on a tellement... Dans une journée, on a quand même des moments où on peut lâcher son téléphone pour faire un truc qu'on aime vraiment. J'en suis convaincue, moi. C'est bien.

  • Speaker #2

    On arrive sur la fin de cette émission.

  • Speaker #1

    Et c'était une très bonne conclusion. Vous voulez rajouter un petit mot pour la fin encore ? Qu'est-ce que vous aimeriez dire ? Peut-être ce petit conseil. On a donné plein de petits conseils de rentrée, je trouve, à la fois pour les enfants, surtout les parents d'enfants.

  • Speaker #3

    En tout cas, moi, pour les parents qui nous écoutent ou les enfants ou les ados, en fait, qui entendent de loin ce podcast, courage, vous n'êtes pas seuls et on s'en sort.

  • Speaker #0

    Et faites-vous confiance, que ce soit les parents ou les enfants.

  • Speaker #1

    En tout cas,

  • Speaker #3

    c'est un beau mot d'affaire.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir fait confiance. C'était super chouette de vous avoir ensemble sur ce thème.

  • Speaker #0

    C'était un plaisir aussi.

  • Speaker #1

    Merci. Et nous, on se dit à la semaine prochaine. Flamme des années 80.

  • Speaker #2

    Le podcast qui allume la femme.

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