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LES LOIS NATURELLES – Podcast de naturopathie, santé naturelle, cuisine vivante et plaisir gourmand pour une vie épanouie plein de vitalité!

26- "Naturopathe, un métier d'avenir" avec Aude VERET, Directrice du CENATHO, le Collège Européen de Naturopathie Traditionnelle Holistique

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44min |03/10/2024
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26- "Naturopathe, un métier d'avenir" avec Aude VERET, Directrice du CENATHO, le Collège Européen de Naturopathie Traditionnelle Holistique

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44min |03/10/2024
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Description

Le métier de naturopathe défraye souvent la chronique. Si les frasques de quelques praticiens peu scrupuleux et surtout dénués de formation alimentent la rubrique faits divers des médias, la profession de naturopathe n'en demeure pas moins un métier sérieux qui ne s'apparente en rien à une pratique sectaire.


Pour faire la lumière sur ces questions, Aude VERET, directrice du Cenatho, l'une des écoles incontournables de naturopathie en France, redonne ses lettres de noblesse à la naturopathie. Elle nous rappelle que la naturopathie est une médecine traditionnelle ancestrale au même titre que l'ayurveda et la médecine traditionnelle chinoise. Et qu'il ne faut pas oublier que la naturopathie répond à une demande de plus en plus croissante de la population.


Avec Aude, nous avons parlé:

  • de la profession de naturopathe à l'international,

  • de la structuration de la profession,

  • de la formation au métier de naturopathe,

  • de l'avenir de la profession.


Un hommage est rendu à Daniel KIEFFER, fondateur du Cenatho, qui nous a brusquement quitté quelques jours après l'enregistrement de cet épisode. Merci Daniel pour tes enseignements. Haut les coeurs 😉✨


Je suis Camille LANGLET, naturopathe passionnée de santé naturelle et créatrice du podcast LES LOIS NATURELLES.


C’est en transformant mon hygiène de vie, en particulier mon alimentation, que j’ai découvert toute l’énergie et la vitalité dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation, basée sur des habitudes saines, que je souhaite vous offrir. 💫


Ce podcast s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main : que vous soyez épuisé par le stress, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être, ou que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie en leur inculquant des habitudes de vie saines, et notamment une cuisine santé riche en fruits et légumes variés de saison.


À travers des épisodes en solo ou avec des invités experts et des témoignages inspirants, je vous montre comment la naturopathie peut vous aider à atteindre votre plein potentiel. Ensemble, nous aborderons des sujets comme la santé holistique, la relaxation, la gestion du stress, et comment intégrer une routine de santé intégrative dans votre quotidien.

Convaincue que les meilleures habitudes se cultivent dès le plus jeune âge, je consacre une partie de mon activité à accompagner les parents soucieux de guider leurs enfants, de la petite enfance à l’adolescence, vers une vie saine et équilibrée.


Si vous aimez le podcast Les Lois Naturelles, laisser un avis sur votre plateforme d'écoute, 5 ⭐ de préférence, ou un commentaire sur ApplePodcast.


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🌿 Et si vous souhaitez aller plus loin, je vous invite à prendre rendez-vous pour une consultation en naturopathie. Je vous accompagnerai personnellement dans votre démarche, que ce soit pour manger mieux, retrouver votre vitalité, ou améliorer votre bien-être général.


Pour prendre rendez-vous, contactez-moi via Instagram @lesloisnaturelles, ou envoyez-moi un mail à lesloisnaturelles@gmail.com.


Vous aimerez cet épisode, si vous aimez :

Métamorphose • Live from the heart Podcast • Healthy Living • Bionutrition • 


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast Les Lois Naturelles. Je suis Camille Langlais, naturopathe et fondatrice de ce podcast. C'est en transformant mon hygiène de vie, et particulièrement mon alimentation, que j'ai découvert toute l'énergie dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation que je souhaite vous offrir. Ce podcast s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main, que vous soyez fatigué de vous sentir constamment épuisé, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être ou encore que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie. A travers des épisodes en solo ou avec des invités experts, je vous montre comment la naturopathie peut vous aider à atteindre votre plein potentiel, tant sur le plan physique que sur tous les autres plans de l'être. Et comme je suis convaincue que les meilleures habitudes se cultivent dès le plus jeune âge, Je dédie une partie de mon activité aux parents soucieux d'accompagner leurs enfants, de la petite enfance à l'adolescence, vers une vie saine et équilibrée. Si vous êtes prêt à transformer votre vie ou celle de vos enfants, vous êtes au bon endroit. Si vous aimez le podcast et que vous souhaitez soutenir les lois naturelles, n'oubliez pas de laisser un avis sur votre plateforme d'écoute, 5 étoiles de préférence, ou un commentaire sur Apple Podcast. Cela m'aide énormément à faire découvrir la naturopathie au plus grand nombre. Bonne écoute ! L'épisode que vous allez entendre cette semaine a été enregistré avec Aude Verret, directrice du Sénato, le collège européen de naturopathie traditionnelle holistique. C'est un épisode qui a été enregistré au début de l'été, et quelques jours après cet enregistrement, nous avons appris le décès de Daniel Kieffer, le fondateur du Sénato. Aussi, et avant de laisser place à votre épisode de la semaine, je souhaitais lui rendre hommage en quelques mots. Daniel était incontestablement une figure emblématique de la naturopathie, et c'est donc une immense perte. pour le monde de la santé naturelle et plus particulièrement de la naturopathie. Daniel s'était formé dans les années 70 en psychologie à l'université de Paris VIII, mais aussi en sciences de l'éducation, en botanique et en hypnose clinique. Il a par la suite complété ses formations en naturopathie en Allemagne, au Québec, ainsi qu'en Italie, mais aussi auprès de nombreux experts internationaux, dont le très célèbre Pierre-Valentin Marchesso dans les années 80-90. En 1990, il a fondé le Sénato avec pour mission l'enseignement professionnel d'une naturopathie résolument holistique en tant que synthèse des différents courants de la discipline, mais aussi d'autres approches de soins traditionnels orientales. Son exigence pour la profession l'a toujours poussé à poser les jalons des premières instances de structuration du métier de naturopathe et de son ancien humain. En France, il a cofondé la Phénamane, devenue quelques années plus tard la Phéna, qui regroupe les écoles de formation à la naturopathie, mais qui œuvre également à sa promotion et à son développement. Plus récemment, il a été à l'origine de la création de l'AFNAT, l'Alliance pour la formation professionnelle en naturopathie, aux côtés d'autres écoles de formation reconnues dans le secteur, avec toujours ce projet d'améliorer et de porter au plus haut niveau l'enseignement des naturopathes en France. Il s'est également investi auprès de l'OMNES. L'OMNES, c'est la principale organisation professionnelle de naturopathes. C'est une organisation qui oeuvre depuis 40 ans à structurer le métier, à porter la voix des naturopathes auprès des pouvoirs publics. Daniel était également... très engagé pour la promotion de la naturopathie au niveau international, puisqu'il a cofondé en 2014 la WNF, la World Naturopathic Federation, qui est un acteur incontournable au service du développement de la naturopathie, de son enseignement, mais aussi de son intégration aux différentes politiques de santé à travers le monde entier. Il a aussi toujours eu à cœur de transmettre son savoir au grand public, ce qui a fait de lui un auteur prolifique, avec plus de 40 ouvrages à son actif. sur la santé holistique et les approches de soins complémentaires, auxquelles s'ajoutent plus de 200 conférences animées en France et dans le monde entier. C'est en 2019 qu'il a transmis la direction du Sénato à Aude Verret. Il assurait pourtant encore une partie des enseignements qui lui tenaient le plus à cœur, et c'est ainsi que j'ai eu le plaisir et la chance d'assister à plusieurs de ses cours. C'est d'ailleurs pour la couleur de ses enseignements que personnellement j'ai choisi d'accomplir mon cursus au Sénato, et je ne regrette absolument pas ce choix. Aujourd'hui, je souhaite lui rendre hommage à travers ces quelques mots qui retracent son parcours. Je sais que ses enseignements continueront de vivre à travers les nombreux naturopathes qu'il a contribué à former grâce aux sénataux et je ne peux que vous inviter à découvrir les ouvrages qu'il a écrits sur la naturopathie. Cher Daniel, je te remercie pour ton enseignement et je te souhaite de reposer en paix, où que tu sois. Bonjour et bienvenue dans un nouvel épisode des Lois Naturelles. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de m'entretenir avec Aude Verret pour parler du métier de naturopathe. La naturopathie n'est pas réglementée en France, alors qu'est-ce que ça veut dire clairement ? On a le droit d'être naturopathe ou on n'a pas le droit ? On a le droit. La seule chose, c'est qu'il n'existe pas de diplôme d'État, comme c'est le cas pour les infirmiers notamment, ou pour les sages-femmes. Le naturopathe est libre d'exercer. Totalement libre. Et c'est d'ailleurs bien ce qui nous pose parfois souci. et qui à périodicité régulière défraie la chronique. Car attention, le naturopathe n'est pas une profession de santé, au sens du code de la santé publique, comme nous le concevons juridiquement en France à ce jour. La naturopathie n'est pas un acte médical, c'est écrit noir sur blanc dans le code de la santé publique. Ainsi, dès lors que le naturopathe ne procède à aucun acte médical et ne pose aucun diagnostic, l'exercice de la profession ne pose aucun problème. Ça tombe bien puisque le créneau du naturopathe, c'est la santé et non la maladie, donc le champ d'intervention de la profession de naturopathe s'inscrit dans une parfaite complémentarité de ceux des professions médicales. C'est donc pour cette raison, à savoir l'absence de diplôme d'état, que la formation du naturopathe revêt une importance fondamentale. Et c'est sur cette question plus précisément que je vous propose d'entendre Aude, car Aude est naturopathe mais également directrice du SENATO, le Collège Européen de Naturopathie Traditionnelle. holistique fondée par Daniel Kieffer. Le Sénato forme au métier du bien-être et de la santé naturelle en proposant des cursus de naturopathie, de sophrologie, de relaxologie et de conseillers en nutrition et c'est une référence dans le milieu. Bonjour Aude.

  • Speaker #1

    Bonjour Camille.

  • Speaker #0

    Merci pour ta présence au sein du podcast.

  • Speaker #1

    Merci de ton accueil.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. J'ai présenté rapidement en introduction le cadre d'exercice de la profession en France. On va revenir dessus un petit peu plus en détail. Mais avant cela, j'aimerais bien que tu nous présentes un petit peu ce qu'il en est de la naturopathie au niveau international, puisque la naturopathie est reconnue par l'OMS et qu'il existe une fédération internationale de naturopathie.

  • Speaker #1

    Exactement. La naturopathie, ce n'est pas une affaire française. C'est une affaire mondiale depuis très très longtemps, même si en réalité, les origines de la naturopathie telles qu'elle existe aujourd'hui, telles qu'elle est structurée aujourd'hui, vient... à la fois d'un courant européen et d'un courant nord-américain. Donc on est quand même chez nous, on va dire, dans un des fiefs de l'origine de la naturopathie telle qu'elle existe aujourd'hui et telle qu'on la connaît aujourd'hui. Maintenant, la naturopathie a été apportée dans toutes les régions du monde et aujourd'hui, la Fédération mondiale de naturopathie compte 108 pays dans lesquels sont pratiquées la naturopathie. Alors l'OMS a fait le même benchmark également, alors il ne tombe pas exactement sur les mêmes chiffres. puisque l'OMS annonce 98 pays. Enfin, c'est pour te dire que la naturopathie est pratiquée partout dans le monde et donc pas uniquement en France et que les niveaux de reconnaissance, d'intégration dans les systèmes de santé et de réglementation, en revanche, sont très disparates d'une région du monde à l'autre.

  • Speaker #0

    Et donc, à ton sens, qu'est-ce qu'il faudrait faire en France pour qu'on arrive à atteindre un petit peu les standards internationaux ?

  • Speaker #1

    Alors ce qu'il faut comprendre c'est ce que c'est que le standard international. En fait la WNF, c'est la Fédération Mondiale de Naturopathie, a fait un travail extraordinaire justement en essayant d'aller regarder les pratiques de naturopathie dans le monde à la fois par les praticiens et par les organismes de formation. Et puis elle a fait également un état des lieux de la réglementation de ce métier partout dans le monde. Aujourd'hui la naturopathie elle est réglementée dans 34 pays. C'est-à-dire qu'elle est intégrée au système de santé dans 34 pays. Mais il y a 21 autres pays qui ont un statut intéressant parce que c'est le même statut que la France. C'est-à-dire que la naturopathie n'a pas vraiment de législation propre. Donc il y a un droit de pratique sans être inquiété, on va dire, mais sans avoir réellement de réglementation. Alors parmi ces 21 pays, on va avoir différents niveaux quand même d'intégration. Et effectivement, tu parlais du cas de la France tout à l'heure, régulièrement on est inquiété alors que dans d'autres pays ça fait vraiment partie du système de santé même si ça n'est pas réglementé à proprement parler. Donc que devrait faire la France en fait ? Clairement réglementer la naturopathie, c'est d'ailleurs ce que demande l'OMS depuis un certain temps. L'OMS se penche sur le sujet des médecines traditionnelles et des médecines complémentaires depuis une vingtaine d'années et pousse les gouvernements à se pencher sur le problème pour une raison simple. c'est que la médecine traditionnelle était là bien avant. La médecine moderne telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui, alors c'est évidemment très bien que la médecine ait évolué vers plus de médecine d'urgence, de médecine interventionniste, etc. On en a absolument besoin. Toujours est-il que la médecine traditionnelle était là avant et que dans un certain nombre de pays et de régions du monde, la médecine traditionnelle c'est la médecine de tout un chacun, tout simplement parce que le système de santé n'est pas assez développé, parce que les gens n'ont pas les moyens de se soigner. Parce que le système de santé tel qu'il existe en France, c'est quand même un système totalement à part par rapport aux différentes régions du monde.

  • Speaker #0

    Tu parles de la protection sociale.

  • Speaker #1

    La protection sociale, exactement. Du coup, en fait, l'OMS dit qu'on ne peut pas les ignorer parce que c'est le plus gros système de santé mondial, la médecine traditionnelle, médecine complémentaire, dans lequel est intégrée la naturopathie. La naturopathie fait partie, avec la médecine traditionnelle chinoise et la Ayurveda, des médecines qui sont les plus structurées en termes de médecine non conventionnelle, médecine complémentaire, et qui vient justement complémenter cette médecine moderne qui aujourd'hui représente, on va dire, le système de santé français en l'occurrence. Donc l'OMS dit, on ne peut pas faire sans, c'est extrêmement complémentaire. et la naturopathie fait partie des techniques structurées. Donc vous devez le prendre en compte, donc essayez de le réglementer. Moi j'invite le gouvernement français à se questionner justement sur la place de la naturopathie dans la santé intégrative, parce que clairement la naturopathie a été structurée de cette manière-là. Non pas pour fonctionner en électron libre, mais pour justement travailler à l'intérieur d'un système de santé pour venir compléter les parcours de soins avec tous les soins de confort. qui sont indispensables à la fois en prévention et aussi pendant et après les traitements de pathologies plus ou moins lourdes.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu entends par structuré quand tu dis que les médecines traditionnelles ont été structurées bien avant ?

  • Speaker #1

    Là je parle surtout de la médecine traditionnelle chinoise, de l'Ayurveda et de la naturopathie. C'est-à-dire qu'aujourd'hui en termes de formation et de pratique, on a une structure d'enseignement et une structure de consultation. qui est sensiblement équivalente d'une région du monde à une autre, d'une école à une autre. C'est d'ailleurs toute la problématique de la formation en France, j'imagine qu'on reviendra sur ce sujet après. Mais toujours est-il qu'aujourd'hui, quand on regarde la manière dont sont formés les naturopathes aux Etats-Unis, en Australie, en Afrique, en Suède ou en France, on retrouve les mêmes principes naturopathiques, la même philosophie naturopathique et à quelques ajustements près, les mêmes techniques naturopathiques. Donc, on peut vraiment dire que la naturopathie correspond à un métier structuré, là où d'autres médecines traditionnelles sont plus ancrées dans la culture locale. Et donc, c'est plus un ensemble de pratiques et d'us et coutumes locaux basés sur des plantes médicinales ou des traditions d'ailleurs souvent orales.

  • Speaker #0

    Oui, c'est important de faire la distinction et de le souligner. Est-ce qu'on peut revenir justement sur la WNF ? Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ce que c'est et qu'est-ce que ça regroupe ?

  • Speaker #1

    Alors la WNF, c'est la World Naturopathic Federation, pardon pour mon accent, mais c'est la Fédération Mondiale de Naturopathie. Elle a été créée il y a une dizaine d'années par des acteurs internationaux de la naturopathie qui avaient vraiment très envie de se regrouper justement devant ce constat qui était à l'époque un peu un ressenti de dire mais il y a de la naturopathie partout, mais on ne se connaît pas, on ne se parle pas trop, on sait qu'on a des origines communes, mais ce serait bien qu'on travaille ensemble. Donc cette fédération a vu le jour et le Sénato est membre fondateur de la Fédération Mondiale de Naturopathie puisqu'on était là à cette occasion-là et Daniel Kieffer a fait partie des signataires de la création de cette association. Donc on a suivi vraiment l'évolution de l'association. La première mission de la WNF, ça a été de faire un benchmark mondial de la naturopathie et de comprendre justement comment a été pratiquée et enseignée la naturopathie partout dans le monde. Donc ça a été un gros travail qui a duré plusieurs années pour essayer de comprendre où était pratiquée la naturopathie et à quoi ça ressemblait. Et c'est là justement où le constat a été intéressant de voir qu'on avait énormément de points communs et que globalement on pouvait définir un métier au niveau mondial. Donc les missions de la Fédération mondiale aujourd'hui, il y en a deux majeures qui sont à la fois de pousser la formation de naturopathie au meilleur niveau. pour assurer la garantie d'une sécurité de la pratique de la naturopathie aux usagers de la naturopathie et puis au système de santé dans lequel la naturopathie participe, opère. Et puis, la deuxième grande mission de la WNF, c'est de participer à la réglementation de la naturopathie partout dans le monde, parce que si c'est régulé à droite, ça devrait être régulé à gauche, dans la mesure où on est sur les mêmes critères de formation et les mêmes critères de pratique. Le premier constat de la WNF, ça a été de dire que la naturopathie, évidemment, n'est pas anodine et ne présente pas aucun risque, mais ce n'est pas une pratique à risque parce qu'il y a plein de choses qu'on ne fait pas et qu'à ce titre, on doit rentrer dans les acteurs majeurs de la prévention primaire partout dans le monde, sachant que l'OMS le dit elle-même, c'est vraiment l'enjeu de notre époque, la prévention primaire. Et on fait partie des principaux vecteurs de prévention primaire grâce à l'hygiène de vie. Donc on doit valoriser ce métier-là, donc le réglementer.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous définir la prévention primaire ?

  • Speaker #1

    La prévention primaire, c'est toutes les habitudes de vie qui vont éviter de tomber malade, si je dois le résumer de façon très simple.

  • Speaker #0

    D'accord, l'hygiène de vie.

  • Speaker #1

    Oui, essentiellement oui. Alors ça peut être l'hygiène tout court, ça commence par là bien sûr, mais l'hygiène de vie est un pilier majeur.

  • Speaker #0

    J'aimerais que tu nous donnes l'exemple d'un pays qui reconnaît la naturopathie, en nous citant le pays, celui que tu veux, pour nous dire la formation du naturopathe, le nombre d'heures que ça représente, qu'on puisse avoir un petit peu une idée de comparaison avec la France.

  • Speaker #1

    On va dire que dans nos voisins les plus proches, le bon exemple c'est la Suisse, puisque aujourd'hui le diplôme suisse c'est un diplôme fédéral, donc ça veut dire que la formation en Suisse pour avoir le diplôme fédéral, c'est un diplôme de... plus de 4000 heures de formation. Alors évidemment c'est énorme par rapport à ce qu'on annonce nous en France où aujourd'hui les plus hauts diplômes sont autour de 1800 heures de formation ce qui correspond à peu près à 1200 heures effectives de cours. Ce qu'il faut savoir c'est que le tronc vraiment de formation naturopathique c'est partout dans le monde sur les plus hauts diplômes 2500 heures. Et puis après on est sur l'équivalent d'un tronc commun avec les professions médicales. Donc vraiment les heures supplémentaires après les 2500 heures, c'est vraiment des sciences fondamentales. Donc anatomie, physiologie et surtout pathologie. Voilà, avec le droit d'exercer un certain nombre de choses que ne peut pas faire notamment le naturopathe en France, mais pas uniquement, comme des prescriptions, soit d'analyse, soit de médicaments, de certaines classes de médicaments. Et parfois même dans certains pays, le naturopathe a le droit de faire des actes chirurgicaux mineurs, de l'acupuncture, voilà, prescrire des choses. Donc... Sur les heures supplémentaires aux techniques naturopathiques pures, on est vraiment là-dessus. Après sinon, c'est 2500 heures. Donc en Suisse, le diplôme de naturopathe est à 2500 heures. Et si tu veux être diplômé avec un statut fédéral, c'est-à-dire vraiment reconnu dans le système de santé, c'est un diplôme de 4000 heures. D'accord.

  • Speaker #0

    Donc forcément, on n'est pas dans le cadre de reconversion professionnelle, comme c'est un peu plus courant en France.

  • Speaker #1

    Il y a quand même de la reconversion professionnelle en naturopathie, mais c'est vrai que l'investissement en termes de... temps et puis financier également. Il est énorme. Donc, c'est vrai que là, on a de la primo-formation en naturopathie, notamment aux États-Unis. C'est beaucoup le cas, par exemple.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous parler d'une part de la formation en France et comment s'organise la profession de naturopathe en France, pour qu'on puisse avoir le comparatif ?

  • Speaker #1

    Oui, comme on n'est pas réglementé, on a essayé de s'auto-organiser quand même. Alors, ce n'est pas récent. C'est-à-dire que là, ce n'est même pas notre génération qui essaie d'organiser la naturopathie. Parce qu'on va dire que tous les acteurs majeurs, parmi lesquels Daniel Kieffer, qui est le fondateur du Sénato, se sont déjà posé la question il y a une quarantaine d'années, au moment de la création des premières écoles de naturopathie. Avant, la naturopathie avait été apportée par Pierre-Valentin Marchessault, qui avait formé... D'ailleurs, je crois que c'était un contexte un peu associatif au départ. Il avait formé, on va dire, les premières générations de naturopathes. Et puis ensuite, s'est structurée la profession parce que des écoles se sont construites. Et à partir de là, il y a une première fédération qui a vu le jour qui s'appelait la Phénamane à l'époque et qui n'était pas une fédération d'écoles, mais qui était un regroupement de tous les acteurs de la naturopathie en France pour essayer justement de... cadrer cette profession et déjà à l'époque, avec des velléités, de la faire reconnaître. Donc ça date d'il y a une quarantaine d'années. C'est une quarantaine d'années que la naturopathie essaye de se structurer. Bon, et puis le temps a passé. Évidemment, le métier s'est bien diversifié. Les formations ont énormément augmenté. On est parti de formations autour de 600 heures à l'époque à des formations aujourd'hui, comme je te le disais, qui atteignent 1800 heures. Donc on n'est évidemment pas du tout sur les mêmes choses. Et aujourd'hui, parmi les acteurs majeurs qui représentent la naturopathie en France, on a deux fédérations d'écoles, on a deux associations professionnelles et on a deux acteurs mixtes qui sont à la fois fédérations d'écoles et associations de professionnels. Donc on a six acteurs qui représentent le gros, on va dire, de la formation. Bon, le problème, et ça c'est un gros problème, c'est que la naturopathie a eu énormément de succès, on va dire, cette dernière décennie. Et de nombreuses personnes ont souhaité se former en naturopathie. Donc toutes les écoles ont explosé et de nombreuses écoles ont vu le jour. Aujourd'hui, il faut que tu t'imagines qu'il y a plus de 70 écoles de naturopathie en France. Ce qui est absolument absurde, d'autant plus qu'en termes de niveau de formation, on a des écoles qui te forment en 48 heures et des écoles qui te forment en 1800 heures. Donc c'est pour te dire en fait le gap. Au milieu de tout ça, on a toute une espèce de vaste mix d'écoles. école qui forme plus ou moins bien, de façon plus ou moins sérieuse et plus ou moins aboutie. Et puis évidemment, là-dessus, on a surtout une immense majorité d'acteurs opportunistes qui ont créé des structures à la va-vite dans un contexte où il y avait de la demande. Donc, c'est venu rendre flou quelque chose qui commençait à se structurer de façon un peu sérieuse depuis un certain temps. Et donc, on a dû reprendre les rênes en se disant, bon, là maintenant... Maintenant, il faut vraiment qu'on passe la seconde en termes de structuration de notre métier parce que c'est en train de nous échapper. Et évidemment, des acteurs comme l'Ordre national des médecins ou la Mivilude vont venir pointer du doigt des pratiques complètement déviantes de la naturopathie, mais qui n'appartiennent pas et qui n'ont jamais appartenu à la naturopathie telle qu'elle a toujours été enseignée sérieusement en France. Donc aujourd'hui, on s'est regroupé autour d'un collectif naturopathie. C'est le nom de ce regroupement de structures dont je te parlais tout à l'heure. et qui est là pour essayer de se poser la question de la meilleure manière de se structurer de façon plus formelle que ça ne l'a été jusque là. Et donc aujourd'hui, par exemple, on est en train de rédiger une norme AFNOR, alors c'est une norme volontaire, mais c'est une norme volontaire qui existe déjà dans un certain nombre de pays qui font la même démarche que nous, qui essayent de s'auto-réguler et c'est vrai que souvent, la norme AFNOR, comme l'ont montré les ostéos par exemple avant nous, c'est une première étape vers un jour. la réglementation de notre métier. Donc on est six institutions à être regroupées autour de critères les plus sérieux possibles de la pratique de la naturopathie, de la formation en naturopathie, de la définition des termes utilisés par les naturopathes pour structurer, auto-structurer notre métier. Oui,

  • Speaker #0

    je voudrais juste rebondir rapidement sur ce que tu disais par rapport à la mivilude qui était intervenue, puisque c'est vrai que dans la presse, ces derniers temps, souvent la naturopathie est mise sur le devant de la scène. parce qu'il y a eu des dérives. Et du coup, finalement, ça vient un peu jeter l'opprobre sur tout l'ensemble de la profession.

  • Speaker #1

    Oui, alors effectivement, tu touches du doigt, en fait, un vrai problème de fond auquel on est confronté en ce moment. C'est qu'à la fois, on ne peut pas reprocher à un organisme comme la Mivilud, dont c'est une des missions d'aller dénoncer des pratiques qui sont clairement déviantes et clairement dangereuses. Ce qui est plus problématique, c'est d'assimiler la pratique de trois ou quatre personnes. avec des milliers de naturopathes qui sont installés, qui sont formés sérieusement et qui travaillent sérieusement. Donc à la fois, je comprends la démarche et c'est normal. À la fois, je pense clairement qu'il aurait fallu pointer du doigt des personnes et leurs pratiques plutôt que de faire le lien avec la naturopathie. Pour différentes raisons, la première étant très simple, c'est que toutes les personnes qui ont créé le scandale autour de la naturopathie n'ont pas été formées eux-mêmes en naturopathie. Et encore moins... dans des écoles qui sont des écoles sérieuses et qui forment de manière consciencieuse depuis des décennies. Donc c'est quand même un peu choquant de voir toute une profession dénoncée par des gens qui se prétendent de cette profession mais qui ne le sont même pas par des critères administratifs tout simples. C'est je me suis inscrit dans une école et j'ai un diplôme, même si c'est un diplôme d'établissement privé Donc il aurait quand même fallu faire ce tri-là et être un peu loyal par rapport à la dénonciation. En disant ces gens qui se prétendent être naturopathes sans faire le lien avec toute la profession, en dénonçant nos pratiques qui ne présentent absolument aucun problème au quotidien. Parce que ce qu'il faut voir quand même, c'est que finalement on brandit 4K. On est quand même un des rares métiers à présenter aussi peu de risques. Tout à fait. Donc je trouve ça assez curieux, finalement, de nous présenter comme des gens dangereux qui potentiellement tuent les gens, alors que quand on regarde factuellement les choses, en fait, on ne présente aucun problème parce que justement, on suit la nature et on travaille de façon extrêmement physiologique et en prévention.

  • Speaker #0

    On appelle ça d'ailleurs par ailleurs médecine douce, même si ce n'est pas forcément un terme qu'on trouve adéquat. Mais bon, c'est curieux de l'appeler comme ça, alors que par ailleurs, on peut reprocher des situations dramatiques. Mais ce que tu dis, ce que je retiens, c'est qu'il ne faut vraiment pas faire l'amalgame entre ce qui peut être les scandales qui peuvent être exposés dans les médias et l'ensemble des naturopathes.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc, sans transition, comment toi, quel conseil tu pourrais donner aux personnes qui... veulent prendre un rendez-vous avec un naturopathe, comment le choisir finalement et comment avoir une garantie que la personne qu'on va aller voir, elle a été bien formée et qu'on ne va pas voir un charlatan.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, l'avantage, c'est que cette information-là, on la trouve très facilement. Maintenant, c'est vrai qu'il faut être informé. Ce qui est important, en fait, c'est de savoir où le naturopathe a été formé, donc quelle école il a faite. Ça, quasiment tous les naturopathes, en tout cas tous les naturopathes qui ont été formés dans une bonne école, le mettent sur leur site internet, sur leurs réseaux sociaux. Enfin... on trouve extrêmement facilement l'information. Si vous avez un doute, vous pouvez contacter l'école en question. Nous, par exemple, il nous arrive d'être contactés par des usagers de la naturopathie qui veulent juste vérifier pour être rassurés que la personne qui se prétend diplômée du Sénato l'est bien. Nous, on a évidemment toute la base de données, on donne l'information immédiatement. Donc ça déjà, c'est un critère. Nous, on délivre au Sénato des diplômes d'établissement privé, comme le font toutes les écoles sérieuses de naturopathie. Le diplôme fait partie... des affichages obligatoires dans les cabinets. Donc, normalement, un naturopathe formé sérieusement, non seulement il annonce son école, mais il affiche son diplôme. Donc on peut vérifier l'information facilement. La deuxième étape, c'est d'aller vérifier s'il adhère à une association professionnelle. Par exemple, le Sénato travaille avec l'OMNES, qui est la plus ancienne association professionnelle française. Ce n'est pas la seule, mais c'est la plus ancienne, et en tout cas celle avec laquelle nous, on travaille. Le fait d'être... adhérent à l'OMNES et diplômé du Sénato, qui fait partie de la Fédération AFNAT, présente un certain nombre de garanties pour l'usager. Alors évidemment, il n'y a pas que le Sénato, il n'y a pas que l'AFNAT, il n'y a pas que l'OMNES. Donc, ce n'est pas forcément le sujet de n'aller voir que ces institutions-là, mais d'aller vérifier où a été formé le naturopathe. Et alors après, vraiment, la personne qui souhaite voir un naturopathe et qui vraiment veut avoir des garanties, peut aller vérifier sur le site de la Fédération ou de l'école. La durée de la formation. Une formation en dessous de 1200 heures, aujourd'hui, ce n'est pas une formation suffisante.

  • Speaker #0

    Et après, moi, je voudrais quand même rajouter un petit point, c'est qu'il faut toujours en appeler au discernement des gens.

  • Speaker #1

    Évidemment.

  • Speaker #0

    Voilà, ça, c'est quand même quelque chose que, à mon sens, on souligne pas suffisamment dans les médias.

  • Speaker #1

    Mais t'as tout à fait raison. C'est le discernement des gens, en plus, qui est quand même facile à identifier. On voit bien un thérapeute qui se comporte normalement, qui demande des sommes exorbitantes ou un tarif qui est raisonnable par rapport à la durée de la consultation. Des pratiques où la personne se mêle des affaires personnelles des gens. invite à couper des liens avec telle ou telle personne. Tout ça, ça rentre évidemment dans le cadre des pratiques sectaires. Et la liste des pratiques sectaires est accessible sur le site de la Muvilud. À partir du moment où le praticien rentre dans ce type de pratiques-là, évidemment, il faut fuir, il faut dénoncer, il faut... Voilà, c'est évident.

  • Speaker #0

    Tout ça n'a rien de natureau. Voilà. OK. Donc, on a vu, bien sûr, et c'est le sujet depuis tout à l'heure, qu'il n'y a pas de réglementation. de la profession ni d'ordre professionnel pour les naturopathes aujourd'hui en France. On parle un petit peu des inconvénients, mais est-ce que ça peut constituer aussi un avantage pour les naturopathes ou pour les consultants ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que moi, j'ai tendance à rassurer, quand je le peux, les stagiaires du Sénato sur ce sujet, parce que c'est souvent vraiment une inquiétude de savoir si un jour la naturopathie va être réglementée en France. Donc, je ne sais pas, je le souhaite et je travaille... Vraiment avec toute mon énergie pour que la naturopathie puisse être réglementée un jour. Mais il ne faut pas voir que le mauvais côté des choses. Et c'est vrai que le fait que la naturopathie ne soit pas réglementée présente aussi des avantages pour notre métier. Puisqu'on a un certain nombre de libertés de pratique. Il y a aussi une liberté qui est très simple. Et d'ailleurs, je pense que tous les soignants seraient d'accord avec moi. C'est la liberté de définir ses tarifs. Quand on voit... que les tarifs réglementés mettent dans la difficulté un certain nombre de soignants qui sont dépassés par le temps possible donné aux clients, aux patients pour eux et aux clients pour nous, on sait que nous, le temps passé avec notre client, c'est le cœur de la compétence finalement, parce que nos clients ont besoin d'écoute et qu'on veut passer du temps avec eux, sauf que ce temps doit être rémunéré et donc on arrive à des tarifs de consultation qui sont autour de 70 ou ou 80 euros pour une heure ou une heure et demie de consultation. Bon, vu le niveau de vie actuel, ce n'est absolument pas exorbitant. Toujours est-il qu'on n'aurait certainement pas le droit de fixer des tarifs de ce type-là si on était réglementé. C'est un exemple. Après, en termes de pratique, on conseille un certain nombre de choses, que ce soit des plantes, l'utilisation de certaines huiles essentielles ou d'hydrolats, des conseils alimentaires ou de mouvements. Voilà, on ne sait pas quelle liberté on pourrait garder sur ces conseils-là si on était réglementé. Donc c'est un questionnement, et évidemment, le jour où on sera réglementé, ça fera partie de la négociation. Mais toujours est-il que pour le moment, on peut vraiment avoir une pratique holistique, aussi parce qu'on n'est pas réglementé.

  • Speaker #0

    Non mais ça, je trouve que c'est important de le rappeler quand même, parce qu'on peut toujours s'inquiéter de se dire Oui, ce n'est pas réglementé par l'État, c'est un sujet, ça constitue une difficulté Mais pas nécessairement, il y a quand même beaucoup d'écoles qui sont privées. Moi je pense à des écoles de commerce, des écoles d'ingénieurs qui sont des écoles privées. Ça ne pose pas de soucis plus que ça, d'interrogation. Et puis par ailleurs, on peut aussi s'interroger, on peut être en désaccord avec la politique de l'État, ce que fait l'État, le gouvernement. Et donc encore une fois, j'en appelle au discernement dans le choix de la formation de l'école. Et on peut être soi-même, avoir les capacités de savoir ce qui est bon pour nous ou pas.

  • Speaker #1

    Oui, alors Camille, tu as tout à fait raison. Et ça, d'ailleurs, ça me fait rebondir en fait sur ce que tu dis. Parce qu'en réalité, tu sais, la naturopathie n'est pas réglementée, mais elle existe parce qu'il y a de la demande. C'est-à-dire le gouvernement ne nous réglemente pas. Les soignants nous acceptent plus ou moins de façon informelle ou pas du tout. Mais ceux qui ont besoin de nous et qui continuent à venir, quoi qu'il arrive et quoi qu'on dise sur la naturopathie, dans les cabinets de naturopathie, ce sont les gens qui ont compris que l'hygiène de vie, c'était la solution pour éviter les pathologies chroniques qui sont le fléau en ce moment, pour prévenir toutes les pathologies de civilisation qui sont des pathologies de stress, de métabolisme, bref, qui peuvent être principalement évitées par l'hygiène de vie. Et d'ailleurs, on ne compte plus le nombre d'études. qui disent et qui démontrent que tous les fléaux de santé de notre civilisation pourraient être prévenus par une meilleure alimentation, une meilleure gestion du stress, l'activité physique et un sommeil de qualité. Donc en réalité, on existe et on est reconnu par les gens qui ont besoin de nous. Donc ça rejoint le principe de toutes ces écoles privées où en réalité, à partir du moment où on trouve un travail et où des gens ont besoin de nous avec nos compétences, c'est que le diplôme a de la valeur. Oui,

  • Speaker #0

    donc c'est absolument pas un frein à la profession. Non. C'est lié à la demande. D'ailleurs, tu voulais faire le lien avec l'ostéopathie, qui a quand même été une profession qui n'a pas été réglementée pendant des années, et qui aujourd'hui est réglementée, et très souvent remboursée par les mutuelles. Et c'est vrai que de nos jours, on ne se pose plus la question de savoir si c'est une pratique sectaire que d'aller voir son ostéopathe.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Mais d'ailleurs, un certain nombre de mutuelles remboursent l'ostéopathie, mais la naturopathie aussi. Sauf que s'il y a bien des organismes qui sont concernés par la prévention, C'est bien les mutuelles. S'ils ne pensaient pas que d'aller voir un naturopathe pouvait permettre de réduire les coûts de santé derrière, ils ne nous rembourseraient pas. Donc c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Alors qu'est-ce qui fait, à ton sens, qu'aujourd'hui ça n'est pas reconnu par le gouvernement qui est sans cesse en train de dire de parler du trou de la sécurité sociale et ainsi de suite, que les dépenses de santé augmentent. Alors pourquoi la prévention ? que véhicule la naturopathie, n'est pas investie par les politiques de santé publique.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas investi par les politiques de santé publique en France. Mais aujourd'hui, la France fait quand même figure de bon dernier par rapport aux réflexions sur ces sujets-là. J'ai eu l'occasion, il y a deux ans, d'aller au Parlement européen et de rencontrer un certain nombre d'acteurs, on va dire, des politiques de santé ou en tout cas des lobbies des politiques de santé. Et tous nous disent que le cas français est complètement à part dans cette dynamique-là. Le système de santé français est très conservateur. Donc le médecin est un sachant et le diplôme de médecine, c'est celui qui permet d'avoir un avis sur la santé des gens. Et la santé reste dans ce scope-là avec la participation des paramédicaux. Mais la naturopathie devrait avoir tout à fait sa place. tout un tas d'initiatives aujourd'hui qui sont faites. Je prends l'exemple, par exemple, de l'Institut Raphaël du docteur Toledano, mais des instituts de médecine intégrative en France, il y en a de plus en plus. On commence à les lister et on se rend compte qu'il y a de plus en plus de médecins qui sont évidemment convaincus et qui, quoi qu'on leur dise, et quels que soient les rappels à l'ordre qu'on peut leur faire, brandissent aujourd'hui le fait que les soins de support sont indispensables au bien-être. d'un patient et que la santé ne réside pas uniquement dans l'absence de symptômes et le retour à la norme des indicateurs d'imagerie ou d'analyse sanguine, etc. C'est aussi une santé psychologique, une santé sociale, une santé sexuelle. Voilà un rapport à l'exercice physique, à la nutrition qui redevient quelque chose de normal, de plaisir, de quotidien. Et pour ça, les professions... comme la naturopathie, mais il n'y a pas que nous, doivent faire partie de cet environnement-là. Donc voilà, le gouvernement français et le système de santé français avec les instances qui le dirigent font figure de bons derniers, mais la plupart des médecins commencent à aller dans cette mouvance-là et à reconnaître que la naturopathie doit faire partie de ce paysage-là.

  • Speaker #0

    Alors tout ce que tu dis, j'ai envie de rebondir sur plusieurs sujets. Tu parlais de l'Institut Raphaël, ça me fait penser... directement à ma sœur qui a eu un cancer du sein et donc qui s'est soignée, qui a fait le nécessaire au niveau médical et qui aujourd'hui crée une maison de santé intégrative qui s'appelle la maison Jaya, crée un lieu de soins de suite puisque elle-même, elle est aujourd'hui convaincue qu'à côté de l'allopathie, il y a d'autres pratiques qui sont nécessaires justement pour guérir, pour prendre soin de soi. Donc je pense que aussi les premiers... vecteurs sont aussi les patients qui ont souffert de pathologie ou qui souffrent de pathologie, qui eux-mêmes s'aperçoivent qu'à côté de l'allopathie, ils ont besoin, ils ont d'autres besoins, comme tu disais tout à l'heure, qu'en fait, il y a de la demande. Donc, eux-mêmes, ils sont hyper importants pour faire évoluer le système aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Exactement. Les patients, eux, ils se rendent bien compte que le traitement, il est lourd, il est pénible, il est indispensable. Mais en termes d'équilibre de vie, de santé, de relation aux autres, le traitement ne règle pas le problème du cancer. Il y a quand même pas mal de gens qui, à l'issue d'un cancer, ont perdu leur travail, ont parfois... leur couple n'a pas survécu, ils ne peuvent plus faire ce qu'ils faisaient avant et ils ne pourront peut-être plus jamais le faire. Ils ont une image d'eux qui est complètement dégradée. Ça part dans tous les sens. Ils ne peuvent plus manger ce qu'ils mangeaient, ils ont perdu le goût, ils ne font plus d'exercices physiques, ils n'ont plus de masse musculaire, etc. Mais comment ? On retrouve une vie normale. Juste une annonce de dire c'est bon, vous n'avez plus de cancer ne règle pas le problème. Ce n'est pas suffisant. Voilà, ça règle une partie du problème évidemment, mais ce n'est pas suffisant.

  • Speaker #0

    Et en parallèle, justement, ce que je voulais dire, c'est qu'à côté de ça, donc là, il y a cette prise de conscience qui peut intervenir quand on a été malade, mais en amont... Il y a aussi peut-être un état d'esprit et une prise de responsabilité à faire évoluer un petit peu chez les gens. Parce qu'on sait aussi beaucoup, quand il y a un patient qui vient voir son médecin, souvent le patient s'attend à ce que le médecin lui fasse une ordonnance avec des prescriptions. Et il y a ce côté aussi de se responsabiliser, d'être un acteur de sa santé. Et ça, c'est peut-être quelque chose que les gens n'ont pas encore forcément à l'esprit. Ou alors qu'ils ne sont peut-être pas prêts à... à prendre ses responsabilités, à prendre action et à faire le nécessaire pour leur santé. Et malheureusement, ça peut ne venir qu'après une pathologie où il y a cette prise de conscience. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être. Après, c'est vrai que le naturopathe est tout à fait pertinent aussi en prévention. D'ailleurs, dans les sept principes de la naturopathie qu'on retrouve d'ailleurs partout dans le monde, il y a enseigner. C'est le dernier des sept grands principes de la naturopathie. Et dans les piliers de la formation en naturopathie, il y a ce savoir transmettre. Oui. qui a pour objectif justement de transmettre son savoir et par là même responsabiliser les gens par rapport à leur santé. Et là, je suis d'accord avec toi, il y a encore un gros travail à faire. Et peut-être que c'est là où le système de santé français, où on est très pris en charge dans tous les sens du terme, cette expression, elle prend tout son sens dans ce système-là, fait qu'on se déresponsabilise. Mais je pense quand même qu'il y a de plus en plus d'éveil par rapport à... À cette dynamique-là, parce qu'on se rend compte que les gens sont conscients, beaucoup plus conscients aujourd'hui qu'hier, que bien manger, faire une activité physique, bien dormir, gérer son stress, etc. sont des piliers importants de la prévention. Maintenant, ils ne se rendent peut-être pas compte à quel point. Et notre responsabilité à nous, naturopathes, ce serait peut-être de mieux communiquer, justement, sur l'ampleur de l'efficacité de cette prévention, parce qu'on le sait et que là, pour le coup, c'est scientifiquement prouvé. Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Justement, qu'est-ce que fait clairement le Sénato concrètement comme action pour œuvrer à cette reconnaissance ?

  • Speaker #1

    Le Sénato déjà travaille avec le collectif au travers de l'AFNAT à la rédaction de la norme AFNOR. Donc on est vraiment dans cette dynamique-là depuis le début du projet de la norme AFNOR. Ensuite, au Sénato, Daniel et moi et d'autres formateurs de l'équipe font partie de commissions auprès de la Fédération mondiale de naturopathie. pour travailler sur la définition de la formation de la naturopathie. Et le Sénato fait évoluer en permanence son programme de formation, d'abord pour mettre à jour, toujours dans une dynamique de sourcing, de nos informations et de nos contenus, toutes les matières enseignées au Sénato. Et puis on fait évoluer aussi nos programmes en termes de méthodes pédagogiques, d'objectifs pédagogiques, pour mieux répondre aux besoins d'aujourd'hui, pour monter. les critères de formation vers les standards internationaux. Donc, nous, en termes de pédagogie, on fait un travail quotidien pour former toujours mieux nos naturopathes pour qu'ils soient armés, à la fois pour transmettre et en même temps pour accompagner avec les problématiques du moment. Pour te donner un exemple, aujourd'hui, l'accompagnement en naturopathie du Covid est intégré dans les programmes. Alors, non pas que la naturopathie soigne le Covid, mais en revanche, qu'il y a des pratiques d'hygiène de vie qui permettent de... prévenir la survenue du Covid ou en tout cas la survenue des cas graves de Covid et en cas de Covid, il y a des conseils en hygiène de vie à appliquer qui permettent de récupérer plus rapidement et d'accompagner éventuellement un Covid long. Donc tu vois, on essaye de suivre vraiment ce qui se fait et ça c'est à la suite d'ailleurs d'une publication de la WNF à l'issue de la pandémie, de la première grande pandémie sur toutes les pratiques naturelles qui avaient été mises en place partout dans le monde pendant la pandémie. Oui,

  • Speaker #0

    très intéressant. Mais je me demandais, est-ce qu'il y a des liens directement avec des instances de santé au niveau national ? Est-ce que les écoles peuvent être entendues, les fédérations professionnelles ? Est-ce qu'elles sont sollicitées ? Est-ce que vous frappez à leurs portes ? Est-ce qu'il y a des moyens de se faire entendre ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est très difficile. On mène régulièrement des actions, notamment avec la FNAT, notre fédération. En général, quand on envoie des courriers, c'est lettres mortes. Et quand on essaye d'être reçus, on ne les pas. Mais on ne se décourage pas pour autant, c'est-à-dire qu'on essaye à chaque fois qu'il y a un événement ou à chaque fois qu'il y a une commission gouvernementale de la Mivilud, les assises de la Mivilud, on avait proposé d'y participer, donc on essaye d'être au courant et on essaye de frapper aux portes pour être entendus. Aujourd'hui ce n'est pas le cas, mais je suis persuadée que plus on va multiplier ces actions-là, parce qu'on n'est pas les seuls à le faire et parce que le collectif... va avoir encore plus d'impact que chaque organisation séparément. Avec le temps, on y arrivera et en tout cas, on ne se décourage absolument pas. Mais aujourd'hui... Ça ne donne pas beaucoup de résultats en termes de rendez-vous et de conversations avec le gouvernement.

  • Speaker #0

    D'accord, ça m'offre une transition parfaite pour te demander ton regard sur l'avenir de la profession.

  • Speaker #1

    Je garde un regard extrêmement positif, ne serait-ce que parce qu'il y a besoin de la naturopathie. Donc on ne peut pas disparaître, c'est aussi simple que ça. Les médecines traditionnelles ont existé depuis tout temps, on date à plusieurs milliers d'années avant Jésus-Christ les premières traces de médecine traditionnelle. On sera tout de même. toujours là d'une manière ou d'une autre. Donc la naturopathie existera toujours, il y aura toujours besoin de nous. Après, là, on est un peu dans le dur en ce moment, parce qu'on est dans une période où les choses évoluent, où il y a des opportunistes qui viennent flouter les messages et casser un petit peu le discours qu'on a depuis longtemps, mais ça va se rééquilibrer, il y a des acteurs extrêmement sérieux sur le marché, on se connaît, on travaille ensemble, on travaille avec les instances internationales également, donc on va y arriver. On utilise aujourd'hui les moyens qui sont à notre disposition, comme des fédérations, des organisations, du lobby, une norme AFNOR. Ça évoluera certainement, on va faire évoluer tout ça du mieux qu'on peut, mais de toute façon, un jour, ce sera plus clair et un jour, ce sera plus évident. Comment et à quelle échéance, je ne sais pas, mais je suis très positive là-dessus.

  • Speaker #0

    En tout cas, la naturopathie, c'est loin d'être un effet de mode, c'est ce que tu nous dis. C'est évident.

  • Speaker #1

    Alors, il peut y avoir un effet de mode sur la naturopathie, mais ce n'est pas pour ça que c'est un effet de mode et que ça ne se cantonne qu'à ça.

  • Speaker #0

    Oui, et ce qui se passe peut-être en ce moment, c'est que finalement, la naturopathie a été victime de son succès puisqu'il y a eu beaucoup de demandes un petit peu post-Covid.

  • Speaker #1

    Eh bien, tant mieux. Il faut que l'effet de mode soit autour du retour à la nature, du respect de l'environnement, du respect de la physiologie, que du dernier produit industriel qu'on regrettera dans dix ans parce qu'il crée des obèses. Et donc... Ça me va très bien, même si c'est un effet de mode en ce moment. Et j'espère qu'il va durer.

  • Speaker #0

    On espère aussi. Je te remercie beaucoup pour ton précieux témoignage.

  • Speaker #1

    Merci Camille de ton accueil. À bientôt. À très bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Rejoignez la communauté des lois naturelles en vous abonnant au podcast et découvrez comment mettre en place des changements simples mais puissants dans votre quotidien. Et si vous souhaitez aller plus loin... Je vous invite à prendre rendez-vous pour une consultation en naturopathie où je vous accompagnerai personnellement dans votre démarche de santé naturelle. Ensemble, nous explorerons comment la naturopathie peut transformer votre bien-être et celui de votre famille. Pour prendre rendez-vous, contactez-moi directement via mon compte Instagram, lesloisnaturelles, ou envoyez-moi un mail à l'adresse suivante, lesloisnaturelles.com. Je serai ravie de vous accompagner sur votre chemin vers une meilleure santé. À bientôt !

  • Speaker #1

    Sous-titrage Société Radio-Can

Description

Le métier de naturopathe défraye souvent la chronique. Si les frasques de quelques praticiens peu scrupuleux et surtout dénués de formation alimentent la rubrique faits divers des médias, la profession de naturopathe n'en demeure pas moins un métier sérieux qui ne s'apparente en rien à une pratique sectaire.


Pour faire la lumière sur ces questions, Aude VERET, directrice du Cenatho, l'une des écoles incontournables de naturopathie en France, redonne ses lettres de noblesse à la naturopathie. Elle nous rappelle que la naturopathie est une médecine traditionnelle ancestrale au même titre que l'ayurveda et la médecine traditionnelle chinoise. Et qu'il ne faut pas oublier que la naturopathie répond à une demande de plus en plus croissante de la population.


Avec Aude, nous avons parlé:

  • de la profession de naturopathe à l'international,

  • de la structuration de la profession,

  • de la formation au métier de naturopathe,

  • de l'avenir de la profession.


Un hommage est rendu à Daniel KIEFFER, fondateur du Cenatho, qui nous a brusquement quitté quelques jours après l'enregistrement de cet épisode. Merci Daniel pour tes enseignements. Haut les coeurs 😉✨


Je suis Camille LANGLET, naturopathe passionnée de santé naturelle et créatrice du podcast LES LOIS NATURELLES.


C’est en transformant mon hygiène de vie, en particulier mon alimentation, que j’ai découvert toute l’énergie et la vitalité dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation, basée sur des habitudes saines, que je souhaite vous offrir. 💫


Ce podcast s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main : que vous soyez épuisé par le stress, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être, ou que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie en leur inculquant des habitudes de vie saines, et notamment une cuisine santé riche en fruits et légumes variés de saison.


À travers des épisodes en solo ou avec des invités experts et des témoignages inspirants, je vous montre comment la naturopathie peut vous aider à atteindre votre plein potentiel. Ensemble, nous aborderons des sujets comme la santé holistique, la relaxation, la gestion du stress, et comment intégrer une routine de santé intégrative dans votre quotidien.

Convaincue que les meilleures habitudes se cultivent dès le plus jeune âge, je consacre une partie de mon activité à accompagner les parents soucieux de guider leurs enfants, de la petite enfance à l’adolescence, vers une vie saine et équilibrée.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast Les Lois Naturelles. Je suis Camille Langlais, naturopathe et fondatrice de ce podcast. C'est en transformant mon hygiène de vie, et particulièrement mon alimentation, que j'ai découvert toute l'énergie dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation que je souhaite vous offrir. Ce podcast s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main, que vous soyez fatigué de vous sentir constamment épuisé, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être ou encore que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie. A travers des épisodes en solo ou avec des invités experts, je vous montre comment la naturopathie peut vous aider à atteindre votre plein potentiel, tant sur le plan physique que sur tous les autres plans de l'être. Et comme je suis convaincue que les meilleures habitudes se cultivent dès le plus jeune âge, Je dédie une partie de mon activité aux parents soucieux d'accompagner leurs enfants, de la petite enfance à l'adolescence, vers une vie saine et équilibrée. Si vous êtes prêt à transformer votre vie ou celle de vos enfants, vous êtes au bon endroit. Si vous aimez le podcast et que vous souhaitez soutenir les lois naturelles, n'oubliez pas de laisser un avis sur votre plateforme d'écoute, 5 étoiles de préférence, ou un commentaire sur Apple Podcast. Cela m'aide énormément à faire découvrir la naturopathie au plus grand nombre. Bonne écoute ! L'épisode que vous allez entendre cette semaine a été enregistré avec Aude Verret, directrice du Sénato, le collège européen de naturopathie traditionnelle holistique. C'est un épisode qui a été enregistré au début de l'été, et quelques jours après cet enregistrement, nous avons appris le décès de Daniel Kieffer, le fondateur du Sénato. Aussi, et avant de laisser place à votre épisode de la semaine, je souhaitais lui rendre hommage en quelques mots. Daniel était incontestablement une figure emblématique de la naturopathie, et c'est donc une immense perte. pour le monde de la santé naturelle et plus particulièrement de la naturopathie. Daniel s'était formé dans les années 70 en psychologie à l'université de Paris VIII, mais aussi en sciences de l'éducation, en botanique et en hypnose clinique. Il a par la suite complété ses formations en naturopathie en Allemagne, au Québec, ainsi qu'en Italie, mais aussi auprès de nombreux experts internationaux, dont le très célèbre Pierre-Valentin Marchesso dans les années 80-90. En 1990, il a fondé le Sénato avec pour mission l'enseignement professionnel d'une naturopathie résolument holistique en tant que synthèse des différents courants de la discipline, mais aussi d'autres approches de soins traditionnels orientales. Son exigence pour la profession l'a toujours poussé à poser les jalons des premières instances de structuration du métier de naturopathe et de son ancien humain. En France, il a cofondé la Phénamane, devenue quelques années plus tard la Phéna, qui regroupe les écoles de formation à la naturopathie, mais qui œuvre également à sa promotion et à son développement. Plus récemment, il a été à l'origine de la création de l'AFNAT, l'Alliance pour la formation professionnelle en naturopathie, aux côtés d'autres écoles de formation reconnues dans le secteur, avec toujours ce projet d'améliorer et de porter au plus haut niveau l'enseignement des naturopathes en France. Il s'est également investi auprès de l'OMNES. L'OMNES, c'est la principale organisation professionnelle de naturopathes. C'est une organisation qui oeuvre depuis 40 ans à structurer le métier, à porter la voix des naturopathes auprès des pouvoirs publics. Daniel était également... très engagé pour la promotion de la naturopathie au niveau international, puisqu'il a cofondé en 2014 la WNF, la World Naturopathic Federation, qui est un acteur incontournable au service du développement de la naturopathie, de son enseignement, mais aussi de son intégration aux différentes politiques de santé à travers le monde entier. Il a aussi toujours eu à cœur de transmettre son savoir au grand public, ce qui a fait de lui un auteur prolifique, avec plus de 40 ouvrages à son actif. sur la santé holistique et les approches de soins complémentaires, auxquelles s'ajoutent plus de 200 conférences animées en France et dans le monde entier. C'est en 2019 qu'il a transmis la direction du Sénato à Aude Verret. Il assurait pourtant encore une partie des enseignements qui lui tenaient le plus à cœur, et c'est ainsi que j'ai eu le plaisir et la chance d'assister à plusieurs de ses cours. C'est d'ailleurs pour la couleur de ses enseignements que personnellement j'ai choisi d'accomplir mon cursus au Sénato, et je ne regrette absolument pas ce choix. Aujourd'hui, je souhaite lui rendre hommage à travers ces quelques mots qui retracent son parcours. Je sais que ses enseignements continueront de vivre à travers les nombreux naturopathes qu'il a contribué à former grâce aux sénataux et je ne peux que vous inviter à découvrir les ouvrages qu'il a écrits sur la naturopathie. Cher Daniel, je te remercie pour ton enseignement et je te souhaite de reposer en paix, où que tu sois. Bonjour et bienvenue dans un nouvel épisode des Lois Naturelles. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de m'entretenir avec Aude Verret pour parler du métier de naturopathe. La naturopathie n'est pas réglementée en France, alors qu'est-ce que ça veut dire clairement ? On a le droit d'être naturopathe ou on n'a pas le droit ? On a le droit. La seule chose, c'est qu'il n'existe pas de diplôme d'État, comme c'est le cas pour les infirmiers notamment, ou pour les sages-femmes. Le naturopathe est libre d'exercer. Totalement libre. Et c'est d'ailleurs bien ce qui nous pose parfois souci. et qui à périodicité régulière défraie la chronique. Car attention, le naturopathe n'est pas une profession de santé, au sens du code de la santé publique, comme nous le concevons juridiquement en France à ce jour. La naturopathie n'est pas un acte médical, c'est écrit noir sur blanc dans le code de la santé publique. Ainsi, dès lors que le naturopathe ne procède à aucun acte médical et ne pose aucun diagnostic, l'exercice de la profession ne pose aucun problème. Ça tombe bien puisque le créneau du naturopathe, c'est la santé et non la maladie, donc le champ d'intervention de la profession de naturopathe s'inscrit dans une parfaite complémentarité de ceux des professions médicales. C'est donc pour cette raison, à savoir l'absence de diplôme d'état, que la formation du naturopathe revêt une importance fondamentale. Et c'est sur cette question plus précisément que je vous propose d'entendre Aude, car Aude est naturopathe mais également directrice du SENATO, le Collège Européen de Naturopathie Traditionnelle. holistique fondée par Daniel Kieffer. Le Sénato forme au métier du bien-être et de la santé naturelle en proposant des cursus de naturopathie, de sophrologie, de relaxologie et de conseillers en nutrition et c'est une référence dans le milieu. Bonjour Aude.

  • Speaker #1

    Bonjour Camille.

  • Speaker #0

    Merci pour ta présence au sein du podcast.

  • Speaker #1

    Merci de ton accueil.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. J'ai présenté rapidement en introduction le cadre d'exercice de la profession en France. On va revenir dessus un petit peu plus en détail. Mais avant cela, j'aimerais bien que tu nous présentes un petit peu ce qu'il en est de la naturopathie au niveau international, puisque la naturopathie est reconnue par l'OMS et qu'il existe une fédération internationale de naturopathie.

  • Speaker #1

    Exactement. La naturopathie, ce n'est pas une affaire française. C'est une affaire mondiale depuis très très longtemps, même si en réalité, les origines de la naturopathie telles qu'elle existe aujourd'hui, telles qu'elle est structurée aujourd'hui, vient... à la fois d'un courant européen et d'un courant nord-américain. Donc on est quand même chez nous, on va dire, dans un des fiefs de l'origine de la naturopathie telle qu'elle existe aujourd'hui et telle qu'on la connaît aujourd'hui. Maintenant, la naturopathie a été apportée dans toutes les régions du monde et aujourd'hui, la Fédération mondiale de naturopathie compte 108 pays dans lesquels sont pratiquées la naturopathie. Alors l'OMS a fait le même benchmark également, alors il ne tombe pas exactement sur les mêmes chiffres. puisque l'OMS annonce 98 pays. Enfin, c'est pour te dire que la naturopathie est pratiquée partout dans le monde et donc pas uniquement en France et que les niveaux de reconnaissance, d'intégration dans les systèmes de santé et de réglementation, en revanche, sont très disparates d'une région du monde à l'autre.

  • Speaker #0

    Et donc, à ton sens, qu'est-ce qu'il faudrait faire en France pour qu'on arrive à atteindre un petit peu les standards internationaux ?

  • Speaker #1

    Alors ce qu'il faut comprendre c'est ce que c'est que le standard international. En fait la WNF, c'est la Fédération Mondiale de Naturopathie, a fait un travail extraordinaire justement en essayant d'aller regarder les pratiques de naturopathie dans le monde à la fois par les praticiens et par les organismes de formation. Et puis elle a fait également un état des lieux de la réglementation de ce métier partout dans le monde. Aujourd'hui la naturopathie elle est réglementée dans 34 pays. C'est-à-dire qu'elle est intégrée au système de santé dans 34 pays. Mais il y a 21 autres pays qui ont un statut intéressant parce que c'est le même statut que la France. C'est-à-dire que la naturopathie n'a pas vraiment de législation propre. Donc il y a un droit de pratique sans être inquiété, on va dire, mais sans avoir réellement de réglementation. Alors parmi ces 21 pays, on va avoir différents niveaux quand même d'intégration. Et effectivement, tu parlais du cas de la France tout à l'heure, régulièrement on est inquiété alors que dans d'autres pays ça fait vraiment partie du système de santé même si ça n'est pas réglementé à proprement parler. Donc que devrait faire la France en fait ? Clairement réglementer la naturopathie, c'est d'ailleurs ce que demande l'OMS depuis un certain temps. L'OMS se penche sur le sujet des médecines traditionnelles et des médecines complémentaires depuis une vingtaine d'années et pousse les gouvernements à se pencher sur le problème pour une raison simple. c'est que la médecine traditionnelle était là bien avant. La médecine moderne telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui, alors c'est évidemment très bien que la médecine ait évolué vers plus de médecine d'urgence, de médecine interventionniste, etc. On en a absolument besoin. Toujours est-il que la médecine traditionnelle était là avant et que dans un certain nombre de pays et de régions du monde, la médecine traditionnelle c'est la médecine de tout un chacun, tout simplement parce que le système de santé n'est pas assez développé, parce que les gens n'ont pas les moyens de se soigner. Parce que le système de santé tel qu'il existe en France, c'est quand même un système totalement à part par rapport aux différentes régions du monde.

  • Speaker #0

    Tu parles de la protection sociale.

  • Speaker #1

    La protection sociale, exactement. Du coup, en fait, l'OMS dit qu'on ne peut pas les ignorer parce que c'est le plus gros système de santé mondial, la médecine traditionnelle, médecine complémentaire, dans lequel est intégrée la naturopathie. La naturopathie fait partie, avec la médecine traditionnelle chinoise et la Ayurveda, des médecines qui sont les plus structurées en termes de médecine non conventionnelle, médecine complémentaire, et qui vient justement complémenter cette médecine moderne qui aujourd'hui représente, on va dire, le système de santé français en l'occurrence. Donc l'OMS dit, on ne peut pas faire sans, c'est extrêmement complémentaire. et la naturopathie fait partie des techniques structurées. Donc vous devez le prendre en compte, donc essayez de le réglementer. Moi j'invite le gouvernement français à se questionner justement sur la place de la naturopathie dans la santé intégrative, parce que clairement la naturopathie a été structurée de cette manière-là. Non pas pour fonctionner en électron libre, mais pour justement travailler à l'intérieur d'un système de santé pour venir compléter les parcours de soins avec tous les soins de confort. qui sont indispensables à la fois en prévention et aussi pendant et après les traitements de pathologies plus ou moins lourdes.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu entends par structuré quand tu dis que les médecines traditionnelles ont été structurées bien avant ?

  • Speaker #1

    Là je parle surtout de la médecine traditionnelle chinoise, de l'Ayurveda et de la naturopathie. C'est-à-dire qu'aujourd'hui en termes de formation et de pratique, on a une structure d'enseignement et une structure de consultation. qui est sensiblement équivalente d'une région du monde à une autre, d'une école à une autre. C'est d'ailleurs toute la problématique de la formation en France, j'imagine qu'on reviendra sur ce sujet après. Mais toujours est-il qu'aujourd'hui, quand on regarde la manière dont sont formés les naturopathes aux Etats-Unis, en Australie, en Afrique, en Suède ou en France, on retrouve les mêmes principes naturopathiques, la même philosophie naturopathique et à quelques ajustements près, les mêmes techniques naturopathiques. Donc, on peut vraiment dire que la naturopathie correspond à un métier structuré, là où d'autres médecines traditionnelles sont plus ancrées dans la culture locale. Et donc, c'est plus un ensemble de pratiques et d'us et coutumes locaux basés sur des plantes médicinales ou des traditions d'ailleurs souvent orales.

  • Speaker #0

    Oui, c'est important de faire la distinction et de le souligner. Est-ce qu'on peut revenir justement sur la WNF ? Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ce que c'est et qu'est-ce que ça regroupe ?

  • Speaker #1

    Alors la WNF, c'est la World Naturopathic Federation, pardon pour mon accent, mais c'est la Fédération Mondiale de Naturopathie. Elle a été créée il y a une dizaine d'années par des acteurs internationaux de la naturopathie qui avaient vraiment très envie de se regrouper justement devant ce constat qui était à l'époque un peu un ressenti de dire mais il y a de la naturopathie partout, mais on ne se connaît pas, on ne se parle pas trop, on sait qu'on a des origines communes, mais ce serait bien qu'on travaille ensemble. Donc cette fédération a vu le jour et le Sénato est membre fondateur de la Fédération Mondiale de Naturopathie puisqu'on était là à cette occasion-là et Daniel Kieffer a fait partie des signataires de la création de cette association. Donc on a suivi vraiment l'évolution de l'association. La première mission de la WNF, ça a été de faire un benchmark mondial de la naturopathie et de comprendre justement comment a été pratiquée et enseignée la naturopathie partout dans le monde. Donc ça a été un gros travail qui a duré plusieurs années pour essayer de comprendre où était pratiquée la naturopathie et à quoi ça ressemblait. Et c'est là justement où le constat a été intéressant de voir qu'on avait énormément de points communs et que globalement on pouvait définir un métier au niveau mondial. Donc les missions de la Fédération mondiale aujourd'hui, il y en a deux majeures qui sont à la fois de pousser la formation de naturopathie au meilleur niveau. pour assurer la garantie d'une sécurité de la pratique de la naturopathie aux usagers de la naturopathie et puis au système de santé dans lequel la naturopathie participe, opère. Et puis, la deuxième grande mission de la WNF, c'est de participer à la réglementation de la naturopathie partout dans le monde, parce que si c'est régulé à droite, ça devrait être régulé à gauche, dans la mesure où on est sur les mêmes critères de formation et les mêmes critères de pratique. Le premier constat de la WNF, ça a été de dire que la naturopathie, évidemment, n'est pas anodine et ne présente pas aucun risque, mais ce n'est pas une pratique à risque parce qu'il y a plein de choses qu'on ne fait pas et qu'à ce titre, on doit rentrer dans les acteurs majeurs de la prévention primaire partout dans le monde, sachant que l'OMS le dit elle-même, c'est vraiment l'enjeu de notre époque, la prévention primaire. Et on fait partie des principaux vecteurs de prévention primaire grâce à l'hygiène de vie. Donc on doit valoriser ce métier-là, donc le réglementer.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous définir la prévention primaire ?

  • Speaker #1

    La prévention primaire, c'est toutes les habitudes de vie qui vont éviter de tomber malade, si je dois le résumer de façon très simple.

  • Speaker #0

    D'accord, l'hygiène de vie.

  • Speaker #1

    Oui, essentiellement oui. Alors ça peut être l'hygiène tout court, ça commence par là bien sûr, mais l'hygiène de vie est un pilier majeur.

  • Speaker #0

    J'aimerais que tu nous donnes l'exemple d'un pays qui reconnaît la naturopathie, en nous citant le pays, celui que tu veux, pour nous dire la formation du naturopathe, le nombre d'heures que ça représente, qu'on puisse avoir un petit peu une idée de comparaison avec la France.

  • Speaker #1

    On va dire que dans nos voisins les plus proches, le bon exemple c'est la Suisse, puisque aujourd'hui le diplôme suisse c'est un diplôme fédéral, donc ça veut dire que la formation en Suisse pour avoir le diplôme fédéral, c'est un diplôme de... plus de 4000 heures de formation. Alors évidemment c'est énorme par rapport à ce qu'on annonce nous en France où aujourd'hui les plus hauts diplômes sont autour de 1800 heures de formation ce qui correspond à peu près à 1200 heures effectives de cours. Ce qu'il faut savoir c'est que le tronc vraiment de formation naturopathique c'est partout dans le monde sur les plus hauts diplômes 2500 heures. Et puis après on est sur l'équivalent d'un tronc commun avec les professions médicales. Donc vraiment les heures supplémentaires après les 2500 heures, c'est vraiment des sciences fondamentales. Donc anatomie, physiologie et surtout pathologie. Voilà, avec le droit d'exercer un certain nombre de choses que ne peut pas faire notamment le naturopathe en France, mais pas uniquement, comme des prescriptions, soit d'analyse, soit de médicaments, de certaines classes de médicaments. Et parfois même dans certains pays, le naturopathe a le droit de faire des actes chirurgicaux mineurs, de l'acupuncture, voilà, prescrire des choses. Donc... Sur les heures supplémentaires aux techniques naturopathiques pures, on est vraiment là-dessus. Après sinon, c'est 2500 heures. Donc en Suisse, le diplôme de naturopathe est à 2500 heures. Et si tu veux être diplômé avec un statut fédéral, c'est-à-dire vraiment reconnu dans le système de santé, c'est un diplôme de 4000 heures. D'accord.

  • Speaker #0

    Donc forcément, on n'est pas dans le cadre de reconversion professionnelle, comme c'est un peu plus courant en France.

  • Speaker #1

    Il y a quand même de la reconversion professionnelle en naturopathie, mais c'est vrai que l'investissement en termes de... temps et puis financier également. Il est énorme. Donc, c'est vrai que là, on a de la primo-formation en naturopathie, notamment aux États-Unis. C'est beaucoup le cas, par exemple.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous parler d'une part de la formation en France et comment s'organise la profession de naturopathe en France, pour qu'on puisse avoir le comparatif ?

  • Speaker #1

    Oui, comme on n'est pas réglementé, on a essayé de s'auto-organiser quand même. Alors, ce n'est pas récent. C'est-à-dire que là, ce n'est même pas notre génération qui essaie d'organiser la naturopathie. Parce qu'on va dire que tous les acteurs majeurs, parmi lesquels Daniel Kieffer, qui est le fondateur du Sénato, se sont déjà posé la question il y a une quarantaine d'années, au moment de la création des premières écoles de naturopathie. Avant, la naturopathie avait été apportée par Pierre-Valentin Marchessault, qui avait formé... D'ailleurs, je crois que c'était un contexte un peu associatif au départ. Il avait formé, on va dire, les premières générations de naturopathes. Et puis ensuite, s'est structurée la profession parce que des écoles se sont construites. Et à partir de là, il y a une première fédération qui a vu le jour qui s'appelait la Phénamane à l'époque et qui n'était pas une fédération d'écoles, mais qui était un regroupement de tous les acteurs de la naturopathie en France pour essayer justement de... cadrer cette profession et déjà à l'époque, avec des velléités, de la faire reconnaître. Donc ça date d'il y a une quarantaine d'années. C'est une quarantaine d'années que la naturopathie essaye de se structurer. Bon, et puis le temps a passé. Évidemment, le métier s'est bien diversifié. Les formations ont énormément augmenté. On est parti de formations autour de 600 heures à l'époque à des formations aujourd'hui, comme je te le disais, qui atteignent 1800 heures. Donc on n'est évidemment pas du tout sur les mêmes choses. Et aujourd'hui, parmi les acteurs majeurs qui représentent la naturopathie en France, on a deux fédérations d'écoles, on a deux associations professionnelles et on a deux acteurs mixtes qui sont à la fois fédérations d'écoles et associations de professionnels. Donc on a six acteurs qui représentent le gros, on va dire, de la formation. Bon, le problème, et ça c'est un gros problème, c'est que la naturopathie a eu énormément de succès, on va dire, cette dernière décennie. Et de nombreuses personnes ont souhaité se former en naturopathie. Donc toutes les écoles ont explosé et de nombreuses écoles ont vu le jour. Aujourd'hui, il faut que tu t'imagines qu'il y a plus de 70 écoles de naturopathie en France. Ce qui est absolument absurde, d'autant plus qu'en termes de niveau de formation, on a des écoles qui te forment en 48 heures et des écoles qui te forment en 1800 heures. Donc c'est pour te dire en fait le gap. Au milieu de tout ça, on a toute une espèce de vaste mix d'écoles. école qui forme plus ou moins bien, de façon plus ou moins sérieuse et plus ou moins aboutie. Et puis évidemment, là-dessus, on a surtout une immense majorité d'acteurs opportunistes qui ont créé des structures à la va-vite dans un contexte où il y avait de la demande. Donc, c'est venu rendre flou quelque chose qui commençait à se structurer de façon un peu sérieuse depuis un certain temps. Et donc, on a dû reprendre les rênes en se disant, bon, là maintenant... Maintenant, il faut vraiment qu'on passe la seconde en termes de structuration de notre métier parce que c'est en train de nous échapper. Et évidemment, des acteurs comme l'Ordre national des médecins ou la Mivilude vont venir pointer du doigt des pratiques complètement déviantes de la naturopathie, mais qui n'appartiennent pas et qui n'ont jamais appartenu à la naturopathie telle qu'elle a toujours été enseignée sérieusement en France. Donc aujourd'hui, on s'est regroupé autour d'un collectif naturopathie. C'est le nom de ce regroupement de structures dont je te parlais tout à l'heure. et qui est là pour essayer de se poser la question de la meilleure manière de se structurer de façon plus formelle que ça ne l'a été jusque là. Et donc aujourd'hui, par exemple, on est en train de rédiger une norme AFNOR, alors c'est une norme volontaire, mais c'est une norme volontaire qui existe déjà dans un certain nombre de pays qui font la même démarche que nous, qui essayent de s'auto-réguler et c'est vrai que souvent, la norme AFNOR, comme l'ont montré les ostéos par exemple avant nous, c'est une première étape vers un jour. la réglementation de notre métier. Donc on est six institutions à être regroupées autour de critères les plus sérieux possibles de la pratique de la naturopathie, de la formation en naturopathie, de la définition des termes utilisés par les naturopathes pour structurer, auto-structurer notre métier. Oui,

  • Speaker #0

    je voudrais juste rebondir rapidement sur ce que tu disais par rapport à la mivilude qui était intervenue, puisque c'est vrai que dans la presse, ces derniers temps, souvent la naturopathie est mise sur le devant de la scène. parce qu'il y a eu des dérives. Et du coup, finalement, ça vient un peu jeter l'opprobre sur tout l'ensemble de la profession.

  • Speaker #1

    Oui, alors effectivement, tu touches du doigt, en fait, un vrai problème de fond auquel on est confronté en ce moment. C'est qu'à la fois, on ne peut pas reprocher à un organisme comme la Mivilud, dont c'est une des missions d'aller dénoncer des pratiques qui sont clairement déviantes et clairement dangereuses. Ce qui est plus problématique, c'est d'assimiler la pratique de trois ou quatre personnes. avec des milliers de naturopathes qui sont installés, qui sont formés sérieusement et qui travaillent sérieusement. Donc à la fois, je comprends la démarche et c'est normal. À la fois, je pense clairement qu'il aurait fallu pointer du doigt des personnes et leurs pratiques plutôt que de faire le lien avec la naturopathie. Pour différentes raisons, la première étant très simple, c'est que toutes les personnes qui ont créé le scandale autour de la naturopathie n'ont pas été formées eux-mêmes en naturopathie. Et encore moins... dans des écoles qui sont des écoles sérieuses et qui forment de manière consciencieuse depuis des décennies. Donc c'est quand même un peu choquant de voir toute une profession dénoncée par des gens qui se prétendent de cette profession mais qui ne le sont même pas par des critères administratifs tout simples. C'est je me suis inscrit dans une école et j'ai un diplôme, même si c'est un diplôme d'établissement privé Donc il aurait quand même fallu faire ce tri-là et être un peu loyal par rapport à la dénonciation. En disant ces gens qui se prétendent être naturopathes sans faire le lien avec toute la profession, en dénonçant nos pratiques qui ne présentent absolument aucun problème au quotidien. Parce que ce qu'il faut voir quand même, c'est que finalement on brandit 4K. On est quand même un des rares métiers à présenter aussi peu de risques. Tout à fait. Donc je trouve ça assez curieux, finalement, de nous présenter comme des gens dangereux qui potentiellement tuent les gens, alors que quand on regarde factuellement les choses, en fait, on ne présente aucun problème parce que justement, on suit la nature et on travaille de façon extrêmement physiologique et en prévention.

  • Speaker #0

    On appelle ça d'ailleurs par ailleurs médecine douce, même si ce n'est pas forcément un terme qu'on trouve adéquat. Mais bon, c'est curieux de l'appeler comme ça, alors que par ailleurs, on peut reprocher des situations dramatiques. Mais ce que tu dis, ce que je retiens, c'est qu'il ne faut vraiment pas faire l'amalgame entre ce qui peut être les scandales qui peuvent être exposés dans les médias et l'ensemble des naturopathes.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc, sans transition, comment toi, quel conseil tu pourrais donner aux personnes qui... veulent prendre un rendez-vous avec un naturopathe, comment le choisir finalement et comment avoir une garantie que la personne qu'on va aller voir, elle a été bien formée et qu'on ne va pas voir un charlatan.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, l'avantage, c'est que cette information-là, on la trouve très facilement. Maintenant, c'est vrai qu'il faut être informé. Ce qui est important, en fait, c'est de savoir où le naturopathe a été formé, donc quelle école il a faite. Ça, quasiment tous les naturopathes, en tout cas tous les naturopathes qui ont été formés dans une bonne école, le mettent sur leur site internet, sur leurs réseaux sociaux. Enfin... on trouve extrêmement facilement l'information. Si vous avez un doute, vous pouvez contacter l'école en question. Nous, par exemple, il nous arrive d'être contactés par des usagers de la naturopathie qui veulent juste vérifier pour être rassurés que la personne qui se prétend diplômée du Sénato l'est bien. Nous, on a évidemment toute la base de données, on donne l'information immédiatement. Donc ça déjà, c'est un critère. Nous, on délivre au Sénato des diplômes d'établissement privé, comme le font toutes les écoles sérieuses de naturopathie. Le diplôme fait partie... des affichages obligatoires dans les cabinets. Donc, normalement, un naturopathe formé sérieusement, non seulement il annonce son école, mais il affiche son diplôme. Donc on peut vérifier l'information facilement. La deuxième étape, c'est d'aller vérifier s'il adhère à une association professionnelle. Par exemple, le Sénato travaille avec l'OMNES, qui est la plus ancienne association professionnelle française. Ce n'est pas la seule, mais c'est la plus ancienne, et en tout cas celle avec laquelle nous, on travaille. Le fait d'être... adhérent à l'OMNES et diplômé du Sénato, qui fait partie de la Fédération AFNAT, présente un certain nombre de garanties pour l'usager. Alors évidemment, il n'y a pas que le Sénato, il n'y a pas que l'AFNAT, il n'y a pas que l'OMNES. Donc, ce n'est pas forcément le sujet de n'aller voir que ces institutions-là, mais d'aller vérifier où a été formé le naturopathe. Et alors après, vraiment, la personne qui souhaite voir un naturopathe et qui vraiment veut avoir des garanties, peut aller vérifier sur le site de la Fédération ou de l'école. La durée de la formation. Une formation en dessous de 1200 heures, aujourd'hui, ce n'est pas une formation suffisante.

  • Speaker #0

    Et après, moi, je voudrais quand même rajouter un petit point, c'est qu'il faut toujours en appeler au discernement des gens.

  • Speaker #1

    Évidemment.

  • Speaker #0

    Voilà, ça, c'est quand même quelque chose que, à mon sens, on souligne pas suffisamment dans les médias.

  • Speaker #1

    Mais t'as tout à fait raison. C'est le discernement des gens, en plus, qui est quand même facile à identifier. On voit bien un thérapeute qui se comporte normalement, qui demande des sommes exorbitantes ou un tarif qui est raisonnable par rapport à la durée de la consultation. Des pratiques où la personne se mêle des affaires personnelles des gens. invite à couper des liens avec telle ou telle personne. Tout ça, ça rentre évidemment dans le cadre des pratiques sectaires. Et la liste des pratiques sectaires est accessible sur le site de la Muvilud. À partir du moment où le praticien rentre dans ce type de pratiques-là, évidemment, il faut fuir, il faut dénoncer, il faut... Voilà, c'est évident.

  • Speaker #0

    Tout ça n'a rien de natureau. Voilà. OK. Donc, on a vu, bien sûr, et c'est le sujet depuis tout à l'heure, qu'il n'y a pas de réglementation. de la profession ni d'ordre professionnel pour les naturopathes aujourd'hui en France. On parle un petit peu des inconvénients, mais est-ce que ça peut constituer aussi un avantage pour les naturopathes ou pour les consultants ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que moi, j'ai tendance à rassurer, quand je le peux, les stagiaires du Sénato sur ce sujet, parce que c'est souvent vraiment une inquiétude de savoir si un jour la naturopathie va être réglementée en France. Donc, je ne sais pas, je le souhaite et je travaille... Vraiment avec toute mon énergie pour que la naturopathie puisse être réglementée un jour. Mais il ne faut pas voir que le mauvais côté des choses. Et c'est vrai que le fait que la naturopathie ne soit pas réglementée présente aussi des avantages pour notre métier. Puisqu'on a un certain nombre de libertés de pratique. Il y a aussi une liberté qui est très simple. Et d'ailleurs, je pense que tous les soignants seraient d'accord avec moi. C'est la liberté de définir ses tarifs. Quand on voit... que les tarifs réglementés mettent dans la difficulté un certain nombre de soignants qui sont dépassés par le temps possible donné aux clients, aux patients pour eux et aux clients pour nous, on sait que nous, le temps passé avec notre client, c'est le cœur de la compétence finalement, parce que nos clients ont besoin d'écoute et qu'on veut passer du temps avec eux, sauf que ce temps doit être rémunéré et donc on arrive à des tarifs de consultation qui sont autour de 70 ou ou 80 euros pour une heure ou une heure et demie de consultation. Bon, vu le niveau de vie actuel, ce n'est absolument pas exorbitant. Toujours est-il qu'on n'aurait certainement pas le droit de fixer des tarifs de ce type-là si on était réglementé. C'est un exemple. Après, en termes de pratique, on conseille un certain nombre de choses, que ce soit des plantes, l'utilisation de certaines huiles essentielles ou d'hydrolats, des conseils alimentaires ou de mouvements. Voilà, on ne sait pas quelle liberté on pourrait garder sur ces conseils-là si on était réglementé. Donc c'est un questionnement, et évidemment, le jour où on sera réglementé, ça fera partie de la négociation. Mais toujours est-il que pour le moment, on peut vraiment avoir une pratique holistique, aussi parce qu'on n'est pas réglementé.

  • Speaker #0

    Non mais ça, je trouve que c'est important de le rappeler quand même, parce qu'on peut toujours s'inquiéter de se dire Oui, ce n'est pas réglementé par l'État, c'est un sujet, ça constitue une difficulté Mais pas nécessairement, il y a quand même beaucoup d'écoles qui sont privées. Moi je pense à des écoles de commerce, des écoles d'ingénieurs qui sont des écoles privées. Ça ne pose pas de soucis plus que ça, d'interrogation. Et puis par ailleurs, on peut aussi s'interroger, on peut être en désaccord avec la politique de l'État, ce que fait l'État, le gouvernement. Et donc encore une fois, j'en appelle au discernement dans le choix de la formation de l'école. Et on peut être soi-même, avoir les capacités de savoir ce qui est bon pour nous ou pas.

  • Speaker #1

    Oui, alors Camille, tu as tout à fait raison. Et ça, d'ailleurs, ça me fait rebondir en fait sur ce que tu dis. Parce qu'en réalité, tu sais, la naturopathie n'est pas réglementée, mais elle existe parce qu'il y a de la demande. C'est-à-dire le gouvernement ne nous réglemente pas. Les soignants nous acceptent plus ou moins de façon informelle ou pas du tout. Mais ceux qui ont besoin de nous et qui continuent à venir, quoi qu'il arrive et quoi qu'on dise sur la naturopathie, dans les cabinets de naturopathie, ce sont les gens qui ont compris que l'hygiène de vie, c'était la solution pour éviter les pathologies chroniques qui sont le fléau en ce moment, pour prévenir toutes les pathologies de civilisation qui sont des pathologies de stress, de métabolisme, bref, qui peuvent être principalement évitées par l'hygiène de vie. Et d'ailleurs, on ne compte plus le nombre d'études. qui disent et qui démontrent que tous les fléaux de santé de notre civilisation pourraient être prévenus par une meilleure alimentation, une meilleure gestion du stress, l'activité physique et un sommeil de qualité. Donc en réalité, on existe et on est reconnu par les gens qui ont besoin de nous. Donc ça rejoint le principe de toutes ces écoles privées où en réalité, à partir du moment où on trouve un travail et où des gens ont besoin de nous avec nos compétences, c'est que le diplôme a de la valeur. Oui,

  • Speaker #0

    donc c'est absolument pas un frein à la profession. Non. C'est lié à la demande. D'ailleurs, tu voulais faire le lien avec l'ostéopathie, qui a quand même été une profession qui n'a pas été réglementée pendant des années, et qui aujourd'hui est réglementée, et très souvent remboursée par les mutuelles. Et c'est vrai que de nos jours, on ne se pose plus la question de savoir si c'est une pratique sectaire que d'aller voir son ostéopathe.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Mais d'ailleurs, un certain nombre de mutuelles remboursent l'ostéopathie, mais la naturopathie aussi. Sauf que s'il y a bien des organismes qui sont concernés par la prévention, C'est bien les mutuelles. S'ils ne pensaient pas que d'aller voir un naturopathe pouvait permettre de réduire les coûts de santé derrière, ils ne nous rembourseraient pas. Donc c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Alors qu'est-ce qui fait, à ton sens, qu'aujourd'hui ça n'est pas reconnu par le gouvernement qui est sans cesse en train de dire de parler du trou de la sécurité sociale et ainsi de suite, que les dépenses de santé augmentent. Alors pourquoi la prévention ? que véhicule la naturopathie, n'est pas investie par les politiques de santé publique.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas investi par les politiques de santé publique en France. Mais aujourd'hui, la France fait quand même figure de bon dernier par rapport aux réflexions sur ces sujets-là. J'ai eu l'occasion, il y a deux ans, d'aller au Parlement européen et de rencontrer un certain nombre d'acteurs, on va dire, des politiques de santé ou en tout cas des lobbies des politiques de santé. Et tous nous disent que le cas français est complètement à part dans cette dynamique-là. Le système de santé français est très conservateur. Donc le médecin est un sachant et le diplôme de médecine, c'est celui qui permet d'avoir un avis sur la santé des gens. Et la santé reste dans ce scope-là avec la participation des paramédicaux. Mais la naturopathie devrait avoir tout à fait sa place. tout un tas d'initiatives aujourd'hui qui sont faites. Je prends l'exemple, par exemple, de l'Institut Raphaël du docteur Toledano, mais des instituts de médecine intégrative en France, il y en a de plus en plus. On commence à les lister et on se rend compte qu'il y a de plus en plus de médecins qui sont évidemment convaincus et qui, quoi qu'on leur dise, et quels que soient les rappels à l'ordre qu'on peut leur faire, brandissent aujourd'hui le fait que les soins de support sont indispensables au bien-être. d'un patient et que la santé ne réside pas uniquement dans l'absence de symptômes et le retour à la norme des indicateurs d'imagerie ou d'analyse sanguine, etc. C'est aussi une santé psychologique, une santé sociale, une santé sexuelle. Voilà un rapport à l'exercice physique, à la nutrition qui redevient quelque chose de normal, de plaisir, de quotidien. Et pour ça, les professions... comme la naturopathie, mais il n'y a pas que nous, doivent faire partie de cet environnement-là. Donc voilà, le gouvernement français et le système de santé français avec les instances qui le dirigent font figure de bons derniers, mais la plupart des médecins commencent à aller dans cette mouvance-là et à reconnaître que la naturopathie doit faire partie de ce paysage-là.

  • Speaker #0

    Alors tout ce que tu dis, j'ai envie de rebondir sur plusieurs sujets. Tu parlais de l'Institut Raphaël, ça me fait penser... directement à ma sœur qui a eu un cancer du sein et donc qui s'est soignée, qui a fait le nécessaire au niveau médical et qui aujourd'hui crée une maison de santé intégrative qui s'appelle la maison Jaya, crée un lieu de soins de suite puisque elle-même, elle est aujourd'hui convaincue qu'à côté de l'allopathie, il y a d'autres pratiques qui sont nécessaires justement pour guérir, pour prendre soin de soi. Donc je pense que aussi les premiers... vecteurs sont aussi les patients qui ont souffert de pathologie ou qui souffrent de pathologie, qui eux-mêmes s'aperçoivent qu'à côté de l'allopathie, ils ont besoin, ils ont d'autres besoins, comme tu disais tout à l'heure, qu'en fait, il y a de la demande. Donc, eux-mêmes, ils sont hyper importants pour faire évoluer le système aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Exactement. Les patients, eux, ils se rendent bien compte que le traitement, il est lourd, il est pénible, il est indispensable. Mais en termes d'équilibre de vie, de santé, de relation aux autres, le traitement ne règle pas le problème du cancer. Il y a quand même pas mal de gens qui, à l'issue d'un cancer, ont perdu leur travail, ont parfois... leur couple n'a pas survécu, ils ne peuvent plus faire ce qu'ils faisaient avant et ils ne pourront peut-être plus jamais le faire. Ils ont une image d'eux qui est complètement dégradée. Ça part dans tous les sens. Ils ne peuvent plus manger ce qu'ils mangeaient, ils ont perdu le goût, ils ne font plus d'exercices physiques, ils n'ont plus de masse musculaire, etc. Mais comment ? On retrouve une vie normale. Juste une annonce de dire c'est bon, vous n'avez plus de cancer ne règle pas le problème. Ce n'est pas suffisant. Voilà, ça règle une partie du problème évidemment, mais ce n'est pas suffisant.

  • Speaker #0

    Et en parallèle, justement, ce que je voulais dire, c'est qu'à côté de ça, donc là, il y a cette prise de conscience qui peut intervenir quand on a été malade, mais en amont... Il y a aussi peut-être un état d'esprit et une prise de responsabilité à faire évoluer un petit peu chez les gens. Parce qu'on sait aussi beaucoup, quand il y a un patient qui vient voir son médecin, souvent le patient s'attend à ce que le médecin lui fasse une ordonnance avec des prescriptions. Et il y a ce côté aussi de se responsabiliser, d'être un acteur de sa santé. Et ça, c'est peut-être quelque chose que les gens n'ont pas encore forcément à l'esprit. Ou alors qu'ils ne sont peut-être pas prêts à... à prendre ses responsabilités, à prendre action et à faire le nécessaire pour leur santé. Et malheureusement, ça peut ne venir qu'après une pathologie où il y a cette prise de conscience. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être. Après, c'est vrai que le naturopathe est tout à fait pertinent aussi en prévention. D'ailleurs, dans les sept principes de la naturopathie qu'on retrouve d'ailleurs partout dans le monde, il y a enseigner. C'est le dernier des sept grands principes de la naturopathie. Et dans les piliers de la formation en naturopathie, il y a ce savoir transmettre. Oui. qui a pour objectif justement de transmettre son savoir et par là même responsabiliser les gens par rapport à leur santé. Et là, je suis d'accord avec toi, il y a encore un gros travail à faire. Et peut-être que c'est là où le système de santé français, où on est très pris en charge dans tous les sens du terme, cette expression, elle prend tout son sens dans ce système-là, fait qu'on se déresponsabilise. Mais je pense quand même qu'il y a de plus en plus d'éveil par rapport à... À cette dynamique-là, parce qu'on se rend compte que les gens sont conscients, beaucoup plus conscients aujourd'hui qu'hier, que bien manger, faire une activité physique, bien dormir, gérer son stress, etc. sont des piliers importants de la prévention. Maintenant, ils ne se rendent peut-être pas compte à quel point. Et notre responsabilité à nous, naturopathes, ce serait peut-être de mieux communiquer, justement, sur l'ampleur de l'efficacité de cette prévention, parce qu'on le sait et que là, pour le coup, c'est scientifiquement prouvé. Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Justement, qu'est-ce que fait clairement le Sénato concrètement comme action pour œuvrer à cette reconnaissance ?

  • Speaker #1

    Le Sénato déjà travaille avec le collectif au travers de l'AFNAT à la rédaction de la norme AFNOR. Donc on est vraiment dans cette dynamique-là depuis le début du projet de la norme AFNOR. Ensuite, au Sénato, Daniel et moi et d'autres formateurs de l'équipe font partie de commissions auprès de la Fédération mondiale de naturopathie. pour travailler sur la définition de la formation de la naturopathie. Et le Sénato fait évoluer en permanence son programme de formation, d'abord pour mettre à jour, toujours dans une dynamique de sourcing, de nos informations et de nos contenus, toutes les matières enseignées au Sénato. Et puis on fait évoluer aussi nos programmes en termes de méthodes pédagogiques, d'objectifs pédagogiques, pour mieux répondre aux besoins d'aujourd'hui, pour monter. les critères de formation vers les standards internationaux. Donc, nous, en termes de pédagogie, on fait un travail quotidien pour former toujours mieux nos naturopathes pour qu'ils soient armés, à la fois pour transmettre et en même temps pour accompagner avec les problématiques du moment. Pour te donner un exemple, aujourd'hui, l'accompagnement en naturopathie du Covid est intégré dans les programmes. Alors, non pas que la naturopathie soigne le Covid, mais en revanche, qu'il y a des pratiques d'hygiène de vie qui permettent de... prévenir la survenue du Covid ou en tout cas la survenue des cas graves de Covid et en cas de Covid, il y a des conseils en hygiène de vie à appliquer qui permettent de récupérer plus rapidement et d'accompagner éventuellement un Covid long. Donc tu vois, on essaye de suivre vraiment ce qui se fait et ça c'est à la suite d'ailleurs d'une publication de la WNF à l'issue de la pandémie, de la première grande pandémie sur toutes les pratiques naturelles qui avaient été mises en place partout dans le monde pendant la pandémie. Oui,

  • Speaker #0

    très intéressant. Mais je me demandais, est-ce qu'il y a des liens directement avec des instances de santé au niveau national ? Est-ce que les écoles peuvent être entendues, les fédérations professionnelles ? Est-ce qu'elles sont sollicitées ? Est-ce que vous frappez à leurs portes ? Est-ce qu'il y a des moyens de se faire entendre ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est très difficile. On mène régulièrement des actions, notamment avec la FNAT, notre fédération. En général, quand on envoie des courriers, c'est lettres mortes. Et quand on essaye d'être reçus, on ne les pas. Mais on ne se décourage pas pour autant, c'est-à-dire qu'on essaye à chaque fois qu'il y a un événement ou à chaque fois qu'il y a une commission gouvernementale de la Mivilud, les assises de la Mivilud, on avait proposé d'y participer, donc on essaye d'être au courant et on essaye de frapper aux portes pour être entendus. Aujourd'hui ce n'est pas le cas, mais je suis persuadée que plus on va multiplier ces actions-là, parce qu'on n'est pas les seuls à le faire et parce que le collectif... va avoir encore plus d'impact que chaque organisation séparément. Avec le temps, on y arrivera et en tout cas, on ne se décourage absolument pas. Mais aujourd'hui... Ça ne donne pas beaucoup de résultats en termes de rendez-vous et de conversations avec le gouvernement.

  • Speaker #0

    D'accord, ça m'offre une transition parfaite pour te demander ton regard sur l'avenir de la profession.

  • Speaker #1

    Je garde un regard extrêmement positif, ne serait-ce que parce qu'il y a besoin de la naturopathie. Donc on ne peut pas disparaître, c'est aussi simple que ça. Les médecines traditionnelles ont existé depuis tout temps, on date à plusieurs milliers d'années avant Jésus-Christ les premières traces de médecine traditionnelle. On sera tout de même. toujours là d'une manière ou d'une autre. Donc la naturopathie existera toujours, il y aura toujours besoin de nous. Après, là, on est un peu dans le dur en ce moment, parce qu'on est dans une période où les choses évoluent, où il y a des opportunistes qui viennent flouter les messages et casser un petit peu le discours qu'on a depuis longtemps, mais ça va se rééquilibrer, il y a des acteurs extrêmement sérieux sur le marché, on se connaît, on travaille ensemble, on travaille avec les instances internationales également, donc on va y arriver. On utilise aujourd'hui les moyens qui sont à notre disposition, comme des fédérations, des organisations, du lobby, une norme AFNOR. Ça évoluera certainement, on va faire évoluer tout ça du mieux qu'on peut, mais de toute façon, un jour, ce sera plus clair et un jour, ce sera plus évident. Comment et à quelle échéance, je ne sais pas, mais je suis très positive là-dessus.

  • Speaker #0

    En tout cas, la naturopathie, c'est loin d'être un effet de mode, c'est ce que tu nous dis. C'est évident.

  • Speaker #1

    Alors, il peut y avoir un effet de mode sur la naturopathie, mais ce n'est pas pour ça que c'est un effet de mode et que ça ne se cantonne qu'à ça.

  • Speaker #0

    Oui, et ce qui se passe peut-être en ce moment, c'est que finalement, la naturopathie a été victime de son succès puisqu'il y a eu beaucoup de demandes un petit peu post-Covid.

  • Speaker #1

    Eh bien, tant mieux. Il faut que l'effet de mode soit autour du retour à la nature, du respect de l'environnement, du respect de la physiologie, que du dernier produit industriel qu'on regrettera dans dix ans parce qu'il crée des obèses. Et donc... Ça me va très bien, même si c'est un effet de mode en ce moment. Et j'espère qu'il va durer.

  • Speaker #0

    On espère aussi. Je te remercie beaucoup pour ton précieux témoignage.

  • Speaker #1

    Merci Camille de ton accueil. À bientôt. À très bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Rejoignez la communauté des lois naturelles en vous abonnant au podcast et découvrez comment mettre en place des changements simples mais puissants dans votre quotidien. Et si vous souhaitez aller plus loin... Je vous invite à prendre rendez-vous pour une consultation en naturopathie où je vous accompagnerai personnellement dans votre démarche de santé naturelle. Ensemble, nous explorerons comment la naturopathie peut transformer votre bien-être et celui de votre famille. Pour prendre rendez-vous, contactez-moi directement via mon compte Instagram, lesloisnaturelles, ou envoyez-moi un mail à l'adresse suivante, lesloisnaturelles.com. Je serai ravie de vous accompagner sur votre chemin vers une meilleure santé. À bientôt !

  • Speaker #1

    Sous-titrage Société Radio-Can

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Le métier de naturopathe défraye souvent la chronique. Si les frasques de quelques praticiens peu scrupuleux et surtout dénués de formation alimentent la rubrique faits divers des médias, la profession de naturopathe n'en demeure pas moins un métier sérieux qui ne s'apparente en rien à une pratique sectaire.


Pour faire la lumière sur ces questions, Aude VERET, directrice du Cenatho, l'une des écoles incontournables de naturopathie en France, redonne ses lettres de noblesse à la naturopathie. Elle nous rappelle que la naturopathie est une médecine traditionnelle ancestrale au même titre que l'ayurveda et la médecine traditionnelle chinoise. Et qu'il ne faut pas oublier que la naturopathie répond à une demande de plus en plus croissante de la population.


Avec Aude, nous avons parlé:

  • de la profession de naturopathe à l'international,

  • de la structuration de la profession,

  • de la formation au métier de naturopathe,

  • de l'avenir de la profession.


Un hommage est rendu à Daniel KIEFFER, fondateur du Cenatho, qui nous a brusquement quitté quelques jours après l'enregistrement de cet épisode. Merci Daniel pour tes enseignements. Haut les coeurs 😉✨


Je suis Camille LANGLET, naturopathe passionnée de santé naturelle et créatrice du podcast LES LOIS NATURELLES.


C’est en transformant mon hygiène de vie, en particulier mon alimentation, que j’ai découvert toute l’énergie et la vitalité dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation, basée sur des habitudes saines, que je souhaite vous offrir. 💫


Ce podcast s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main : que vous soyez épuisé par le stress, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être, ou que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie en leur inculquant des habitudes de vie saines, et notamment une cuisine santé riche en fruits et légumes variés de saison.


À travers des épisodes en solo ou avec des invités experts et des témoignages inspirants, je vous montre comment la naturopathie peut vous aider à atteindre votre plein potentiel. Ensemble, nous aborderons des sujets comme la santé holistique, la relaxation, la gestion du stress, et comment intégrer une routine de santé intégrative dans votre quotidien.

Convaincue que les meilleures habitudes se cultivent dès le plus jeune âge, je consacre une partie de mon activité à accompagner les parents soucieux de guider leurs enfants, de la petite enfance à l’adolescence, vers une vie saine et équilibrée.


Si vous aimez le podcast Les Lois Naturelles, laisser un avis sur votre plateforme d'écoute, 5 ⭐ de préférence, ou un commentaire sur ApplePodcast.


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🌿 Et si vous souhaitez aller plus loin, je vous invite à prendre rendez-vous pour une consultation en naturopathie. Je vous accompagnerai personnellement dans votre démarche, que ce soit pour manger mieux, retrouver votre vitalité, ou améliorer votre bien-être général.


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Métamorphose • Live from the heart Podcast • Healthy Living • Bionutrition • 


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  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast Les Lois Naturelles. Je suis Camille Langlais, naturopathe et fondatrice de ce podcast. C'est en transformant mon hygiène de vie, et particulièrement mon alimentation, que j'ai découvert toute l'énergie dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation que je souhaite vous offrir. Ce podcast s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main, que vous soyez fatigué de vous sentir constamment épuisé, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être ou encore que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie. A travers des épisodes en solo ou avec des invités experts, je vous montre comment la naturopathie peut vous aider à atteindre votre plein potentiel, tant sur le plan physique que sur tous les autres plans de l'être. Et comme je suis convaincue que les meilleures habitudes se cultivent dès le plus jeune âge, Je dédie une partie de mon activité aux parents soucieux d'accompagner leurs enfants, de la petite enfance à l'adolescence, vers une vie saine et équilibrée. Si vous êtes prêt à transformer votre vie ou celle de vos enfants, vous êtes au bon endroit. Si vous aimez le podcast et que vous souhaitez soutenir les lois naturelles, n'oubliez pas de laisser un avis sur votre plateforme d'écoute, 5 étoiles de préférence, ou un commentaire sur Apple Podcast. Cela m'aide énormément à faire découvrir la naturopathie au plus grand nombre. Bonne écoute ! L'épisode que vous allez entendre cette semaine a été enregistré avec Aude Verret, directrice du Sénato, le collège européen de naturopathie traditionnelle holistique. C'est un épisode qui a été enregistré au début de l'été, et quelques jours après cet enregistrement, nous avons appris le décès de Daniel Kieffer, le fondateur du Sénato. Aussi, et avant de laisser place à votre épisode de la semaine, je souhaitais lui rendre hommage en quelques mots. Daniel était incontestablement une figure emblématique de la naturopathie, et c'est donc une immense perte. pour le monde de la santé naturelle et plus particulièrement de la naturopathie. Daniel s'était formé dans les années 70 en psychologie à l'université de Paris VIII, mais aussi en sciences de l'éducation, en botanique et en hypnose clinique. Il a par la suite complété ses formations en naturopathie en Allemagne, au Québec, ainsi qu'en Italie, mais aussi auprès de nombreux experts internationaux, dont le très célèbre Pierre-Valentin Marchesso dans les années 80-90. En 1990, il a fondé le Sénato avec pour mission l'enseignement professionnel d'une naturopathie résolument holistique en tant que synthèse des différents courants de la discipline, mais aussi d'autres approches de soins traditionnels orientales. Son exigence pour la profession l'a toujours poussé à poser les jalons des premières instances de structuration du métier de naturopathe et de son ancien humain. En France, il a cofondé la Phénamane, devenue quelques années plus tard la Phéna, qui regroupe les écoles de formation à la naturopathie, mais qui œuvre également à sa promotion et à son développement. Plus récemment, il a été à l'origine de la création de l'AFNAT, l'Alliance pour la formation professionnelle en naturopathie, aux côtés d'autres écoles de formation reconnues dans le secteur, avec toujours ce projet d'améliorer et de porter au plus haut niveau l'enseignement des naturopathes en France. Il s'est également investi auprès de l'OMNES. L'OMNES, c'est la principale organisation professionnelle de naturopathes. C'est une organisation qui oeuvre depuis 40 ans à structurer le métier, à porter la voix des naturopathes auprès des pouvoirs publics. Daniel était également... très engagé pour la promotion de la naturopathie au niveau international, puisqu'il a cofondé en 2014 la WNF, la World Naturopathic Federation, qui est un acteur incontournable au service du développement de la naturopathie, de son enseignement, mais aussi de son intégration aux différentes politiques de santé à travers le monde entier. Il a aussi toujours eu à cœur de transmettre son savoir au grand public, ce qui a fait de lui un auteur prolifique, avec plus de 40 ouvrages à son actif. sur la santé holistique et les approches de soins complémentaires, auxquelles s'ajoutent plus de 200 conférences animées en France et dans le monde entier. C'est en 2019 qu'il a transmis la direction du Sénato à Aude Verret. Il assurait pourtant encore une partie des enseignements qui lui tenaient le plus à cœur, et c'est ainsi que j'ai eu le plaisir et la chance d'assister à plusieurs de ses cours. C'est d'ailleurs pour la couleur de ses enseignements que personnellement j'ai choisi d'accomplir mon cursus au Sénato, et je ne regrette absolument pas ce choix. Aujourd'hui, je souhaite lui rendre hommage à travers ces quelques mots qui retracent son parcours. Je sais que ses enseignements continueront de vivre à travers les nombreux naturopathes qu'il a contribué à former grâce aux sénataux et je ne peux que vous inviter à découvrir les ouvrages qu'il a écrits sur la naturopathie. Cher Daniel, je te remercie pour ton enseignement et je te souhaite de reposer en paix, où que tu sois. Bonjour et bienvenue dans un nouvel épisode des Lois Naturelles. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de m'entretenir avec Aude Verret pour parler du métier de naturopathe. La naturopathie n'est pas réglementée en France, alors qu'est-ce que ça veut dire clairement ? On a le droit d'être naturopathe ou on n'a pas le droit ? On a le droit. La seule chose, c'est qu'il n'existe pas de diplôme d'État, comme c'est le cas pour les infirmiers notamment, ou pour les sages-femmes. Le naturopathe est libre d'exercer. Totalement libre. Et c'est d'ailleurs bien ce qui nous pose parfois souci. et qui à périodicité régulière défraie la chronique. Car attention, le naturopathe n'est pas une profession de santé, au sens du code de la santé publique, comme nous le concevons juridiquement en France à ce jour. La naturopathie n'est pas un acte médical, c'est écrit noir sur blanc dans le code de la santé publique. Ainsi, dès lors que le naturopathe ne procède à aucun acte médical et ne pose aucun diagnostic, l'exercice de la profession ne pose aucun problème. Ça tombe bien puisque le créneau du naturopathe, c'est la santé et non la maladie, donc le champ d'intervention de la profession de naturopathe s'inscrit dans une parfaite complémentarité de ceux des professions médicales. C'est donc pour cette raison, à savoir l'absence de diplôme d'état, que la formation du naturopathe revêt une importance fondamentale. Et c'est sur cette question plus précisément que je vous propose d'entendre Aude, car Aude est naturopathe mais également directrice du SENATO, le Collège Européen de Naturopathie Traditionnelle. holistique fondée par Daniel Kieffer. Le Sénato forme au métier du bien-être et de la santé naturelle en proposant des cursus de naturopathie, de sophrologie, de relaxologie et de conseillers en nutrition et c'est une référence dans le milieu. Bonjour Aude.

  • Speaker #1

    Bonjour Camille.

  • Speaker #0

    Merci pour ta présence au sein du podcast.

  • Speaker #1

    Merci de ton accueil.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. J'ai présenté rapidement en introduction le cadre d'exercice de la profession en France. On va revenir dessus un petit peu plus en détail. Mais avant cela, j'aimerais bien que tu nous présentes un petit peu ce qu'il en est de la naturopathie au niveau international, puisque la naturopathie est reconnue par l'OMS et qu'il existe une fédération internationale de naturopathie.

  • Speaker #1

    Exactement. La naturopathie, ce n'est pas une affaire française. C'est une affaire mondiale depuis très très longtemps, même si en réalité, les origines de la naturopathie telles qu'elle existe aujourd'hui, telles qu'elle est structurée aujourd'hui, vient... à la fois d'un courant européen et d'un courant nord-américain. Donc on est quand même chez nous, on va dire, dans un des fiefs de l'origine de la naturopathie telle qu'elle existe aujourd'hui et telle qu'on la connaît aujourd'hui. Maintenant, la naturopathie a été apportée dans toutes les régions du monde et aujourd'hui, la Fédération mondiale de naturopathie compte 108 pays dans lesquels sont pratiquées la naturopathie. Alors l'OMS a fait le même benchmark également, alors il ne tombe pas exactement sur les mêmes chiffres. puisque l'OMS annonce 98 pays. Enfin, c'est pour te dire que la naturopathie est pratiquée partout dans le monde et donc pas uniquement en France et que les niveaux de reconnaissance, d'intégration dans les systèmes de santé et de réglementation, en revanche, sont très disparates d'une région du monde à l'autre.

  • Speaker #0

    Et donc, à ton sens, qu'est-ce qu'il faudrait faire en France pour qu'on arrive à atteindre un petit peu les standards internationaux ?

  • Speaker #1

    Alors ce qu'il faut comprendre c'est ce que c'est que le standard international. En fait la WNF, c'est la Fédération Mondiale de Naturopathie, a fait un travail extraordinaire justement en essayant d'aller regarder les pratiques de naturopathie dans le monde à la fois par les praticiens et par les organismes de formation. Et puis elle a fait également un état des lieux de la réglementation de ce métier partout dans le monde. Aujourd'hui la naturopathie elle est réglementée dans 34 pays. C'est-à-dire qu'elle est intégrée au système de santé dans 34 pays. Mais il y a 21 autres pays qui ont un statut intéressant parce que c'est le même statut que la France. C'est-à-dire que la naturopathie n'a pas vraiment de législation propre. Donc il y a un droit de pratique sans être inquiété, on va dire, mais sans avoir réellement de réglementation. Alors parmi ces 21 pays, on va avoir différents niveaux quand même d'intégration. Et effectivement, tu parlais du cas de la France tout à l'heure, régulièrement on est inquiété alors que dans d'autres pays ça fait vraiment partie du système de santé même si ça n'est pas réglementé à proprement parler. Donc que devrait faire la France en fait ? Clairement réglementer la naturopathie, c'est d'ailleurs ce que demande l'OMS depuis un certain temps. L'OMS se penche sur le sujet des médecines traditionnelles et des médecines complémentaires depuis une vingtaine d'années et pousse les gouvernements à se pencher sur le problème pour une raison simple. c'est que la médecine traditionnelle était là bien avant. La médecine moderne telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui, alors c'est évidemment très bien que la médecine ait évolué vers plus de médecine d'urgence, de médecine interventionniste, etc. On en a absolument besoin. Toujours est-il que la médecine traditionnelle était là avant et que dans un certain nombre de pays et de régions du monde, la médecine traditionnelle c'est la médecine de tout un chacun, tout simplement parce que le système de santé n'est pas assez développé, parce que les gens n'ont pas les moyens de se soigner. Parce que le système de santé tel qu'il existe en France, c'est quand même un système totalement à part par rapport aux différentes régions du monde.

  • Speaker #0

    Tu parles de la protection sociale.

  • Speaker #1

    La protection sociale, exactement. Du coup, en fait, l'OMS dit qu'on ne peut pas les ignorer parce que c'est le plus gros système de santé mondial, la médecine traditionnelle, médecine complémentaire, dans lequel est intégrée la naturopathie. La naturopathie fait partie, avec la médecine traditionnelle chinoise et la Ayurveda, des médecines qui sont les plus structurées en termes de médecine non conventionnelle, médecine complémentaire, et qui vient justement complémenter cette médecine moderne qui aujourd'hui représente, on va dire, le système de santé français en l'occurrence. Donc l'OMS dit, on ne peut pas faire sans, c'est extrêmement complémentaire. et la naturopathie fait partie des techniques structurées. Donc vous devez le prendre en compte, donc essayez de le réglementer. Moi j'invite le gouvernement français à se questionner justement sur la place de la naturopathie dans la santé intégrative, parce que clairement la naturopathie a été structurée de cette manière-là. Non pas pour fonctionner en électron libre, mais pour justement travailler à l'intérieur d'un système de santé pour venir compléter les parcours de soins avec tous les soins de confort. qui sont indispensables à la fois en prévention et aussi pendant et après les traitements de pathologies plus ou moins lourdes.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu entends par structuré quand tu dis que les médecines traditionnelles ont été structurées bien avant ?

  • Speaker #1

    Là je parle surtout de la médecine traditionnelle chinoise, de l'Ayurveda et de la naturopathie. C'est-à-dire qu'aujourd'hui en termes de formation et de pratique, on a une structure d'enseignement et une structure de consultation. qui est sensiblement équivalente d'une région du monde à une autre, d'une école à une autre. C'est d'ailleurs toute la problématique de la formation en France, j'imagine qu'on reviendra sur ce sujet après. Mais toujours est-il qu'aujourd'hui, quand on regarde la manière dont sont formés les naturopathes aux Etats-Unis, en Australie, en Afrique, en Suède ou en France, on retrouve les mêmes principes naturopathiques, la même philosophie naturopathique et à quelques ajustements près, les mêmes techniques naturopathiques. Donc, on peut vraiment dire que la naturopathie correspond à un métier structuré, là où d'autres médecines traditionnelles sont plus ancrées dans la culture locale. Et donc, c'est plus un ensemble de pratiques et d'us et coutumes locaux basés sur des plantes médicinales ou des traditions d'ailleurs souvent orales.

  • Speaker #0

    Oui, c'est important de faire la distinction et de le souligner. Est-ce qu'on peut revenir justement sur la WNF ? Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ce que c'est et qu'est-ce que ça regroupe ?

  • Speaker #1

    Alors la WNF, c'est la World Naturopathic Federation, pardon pour mon accent, mais c'est la Fédération Mondiale de Naturopathie. Elle a été créée il y a une dizaine d'années par des acteurs internationaux de la naturopathie qui avaient vraiment très envie de se regrouper justement devant ce constat qui était à l'époque un peu un ressenti de dire mais il y a de la naturopathie partout, mais on ne se connaît pas, on ne se parle pas trop, on sait qu'on a des origines communes, mais ce serait bien qu'on travaille ensemble. Donc cette fédération a vu le jour et le Sénato est membre fondateur de la Fédération Mondiale de Naturopathie puisqu'on était là à cette occasion-là et Daniel Kieffer a fait partie des signataires de la création de cette association. Donc on a suivi vraiment l'évolution de l'association. La première mission de la WNF, ça a été de faire un benchmark mondial de la naturopathie et de comprendre justement comment a été pratiquée et enseignée la naturopathie partout dans le monde. Donc ça a été un gros travail qui a duré plusieurs années pour essayer de comprendre où était pratiquée la naturopathie et à quoi ça ressemblait. Et c'est là justement où le constat a été intéressant de voir qu'on avait énormément de points communs et que globalement on pouvait définir un métier au niveau mondial. Donc les missions de la Fédération mondiale aujourd'hui, il y en a deux majeures qui sont à la fois de pousser la formation de naturopathie au meilleur niveau. pour assurer la garantie d'une sécurité de la pratique de la naturopathie aux usagers de la naturopathie et puis au système de santé dans lequel la naturopathie participe, opère. Et puis, la deuxième grande mission de la WNF, c'est de participer à la réglementation de la naturopathie partout dans le monde, parce que si c'est régulé à droite, ça devrait être régulé à gauche, dans la mesure où on est sur les mêmes critères de formation et les mêmes critères de pratique. Le premier constat de la WNF, ça a été de dire que la naturopathie, évidemment, n'est pas anodine et ne présente pas aucun risque, mais ce n'est pas une pratique à risque parce qu'il y a plein de choses qu'on ne fait pas et qu'à ce titre, on doit rentrer dans les acteurs majeurs de la prévention primaire partout dans le monde, sachant que l'OMS le dit elle-même, c'est vraiment l'enjeu de notre époque, la prévention primaire. Et on fait partie des principaux vecteurs de prévention primaire grâce à l'hygiène de vie. Donc on doit valoriser ce métier-là, donc le réglementer.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous définir la prévention primaire ?

  • Speaker #1

    La prévention primaire, c'est toutes les habitudes de vie qui vont éviter de tomber malade, si je dois le résumer de façon très simple.

  • Speaker #0

    D'accord, l'hygiène de vie.

  • Speaker #1

    Oui, essentiellement oui. Alors ça peut être l'hygiène tout court, ça commence par là bien sûr, mais l'hygiène de vie est un pilier majeur.

  • Speaker #0

    J'aimerais que tu nous donnes l'exemple d'un pays qui reconnaît la naturopathie, en nous citant le pays, celui que tu veux, pour nous dire la formation du naturopathe, le nombre d'heures que ça représente, qu'on puisse avoir un petit peu une idée de comparaison avec la France.

  • Speaker #1

    On va dire que dans nos voisins les plus proches, le bon exemple c'est la Suisse, puisque aujourd'hui le diplôme suisse c'est un diplôme fédéral, donc ça veut dire que la formation en Suisse pour avoir le diplôme fédéral, c'est un diplôme de... plus de 4000 heures de formation. Alors évidemment c'est énorme par rapport à ce qu'on annonce nous en France où aujourd'hui les plus hauts diplômes sont autour de 1800 heures de formation ce qui correspond à peu près à 1200 heures effectives de cours. Ce qu'il faut savoir c'est que le tronc vraiment de formation naturopathique c'est partout dans le monde sur les plus hauts diplômes 2500 heures. Et puis après on est sur l'équivalent d'un tronc commun avec les professions médicales. Donc vraiment les heures supplémentaires après les 2500 heures, c'est vraiment des sciences fondamentales. Donc anatomie, physiologie et surtout pathologie. Voilà, avec le droit d'exercer un certain nombre de choses que ne peut pas faire notamment le naturopathe en France, mais pas uniquement, comme des prescriptions, soit d'analyse, soit de médicaments, de certaines classes de médicaments. Et parfois même dans certains pays, le naturopathe a le droit de faire des actes chirurgicaux mineurs, de l'acupuncture, voilà, prescrire des choses. Donc... Sur les heures supplémentaires aux techniques naturopathiques pures, on est vraiment là-dessus. Après sinon, c'est 2500 heures. Donc en Suisse, le diplôme de naturopathe est à 2500 heures. Et si tu veux être diplômé avec un statut fédéral, c'est-à-dire vraiment reconnu dans le système de santé, c'est un diplôme de 4000 heures. D'accord.

  • Speaker #0

    Donc forcément, on n'est pas dans le cadre de reconversion professionnelle, comme c'est un peu plus courant en France.

  • Speaker #1

    Il y a quand même de la reconversion professionnelle en naturopathie, mais c'est vrai que l'investissement en termes de... temps et puis financier également. Il est énorme. Donc, c'est vrai que là, on a de la primo-formation en naturopathie, notamment aux États-Unis. C'est beaucoup le cas, par exemple.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous parler d'une part de la formation en France et comment s'organise la profession de naturopathe en France, pour qu'on puisse avoir le comparatif ?

  • Speaker #1

    Oui, comme on n'est pas réglementé, on a essayé de s'auto-organiser quand même. Alors, ce n'est pas récent. C'est-à-dire que là, ce n'est même pas notre génération qui essaie d'organiser la naturopathie. Parce qu'on va dire que tous les acteurs majeurs, parmi lesquels Daniel Kieffer, qui est le fondateur du Sénato, se sont déjà posé la question il y a une quarantaine d'années, au moment de la création des premières écoles de naturopathie. Avant, la naturopathie avait été apportée par Pierre-Valentin Marchessault, qui avait formé... D'ailleurs, je crois que c'était un contexte un peu associatif au départ. Il avait formé, on va dire, les premières générations de naturopathes. Et puis ensuite, s'est structurée la profession parce que des écoles se sont construites. Et à partir de là, il y a une première fédération qui a vu le jour qui s'appelait la Phénamane à l'époque et qui n'était pas une fédération d'écoles, mais qui était un regroupement de tous les acteurs de la naturopathie en France pour essayer justement de... cadrer cette profession et déjà à l'époque, avec des velléités, de la faire reconnaître. Donc ça date d'il y a une quarantaine d'années. C'est une quarantaine d'années que la naturopathie essaye de se structurer. Bon, et puis le temps a passé. Évidemment, le métier s'est bien diversifié. Les formations ont énormément augmenté. On est parti de formations autour de 600 heures à l'époque à des formations aujourd'hui, comme je te le disais, qui atteignent 1800 heures. Donc on n'est évidemment pas du tout sur les mêmes choses. Et aujourd'hui, parmi les acteurs majeurs qui représentent la naturopathie en France, on a deux fédérations d'écoles, on a deux associations professionnelles et on a deux acteurs mixtes qui sont à la fois fédérations d'écoles et associations de professionnels. Donc on a six acteurs qui représentent le gros, on va dire, de la formation. Bon, le problème, et ça c'est un gros problème, c'est que la naturopathie a eu énormément de succès, on va dire, cette dernière décennie. Et de nombreuses personnes ont souhaité se former en naturopathie. Donc toutes les écoles ont explosé et de nombreuses écoles ont vu le jour. Aujourd'hui, il faut que tu t'imagines qu'il y a plus de 70 écoles de naturopathie en France. Ce qui est absolument absurde, d'autant plus qu'en termes de niveau de formation, on a des écoles qui te forment en 48 heures et des écoles qui te forment en 1800 heures. Donc c'est pour te dire en fait le gap. Au milieu de tout ça, on a toute une espèce de vaste mix d'écoles. école qui forme plus ou moins bien, de façon plus ou moins sérieuse et plus ou moins aboutie. Et puis évidemment, là-dessus, on a surtout une immense majorité d'acteurs opportunistes qui ont créé des structures à la va-vite dans un contexte où il y avait de la demande. Donc, c'est venu rendre flou quelque chose qui commençait à se structurer de façon un peu sérieuse depuis un certain temps. Et donc, on a dû reprendre les rênes en se disant, bon, là maintenant... Maintenant, il faut vraiment qu'on passe la seconde en termes de structuration de notre métier parce que c'est en train de nous échapper. Et évidemment, des acteurs comme l'Ordre national des médecins ou la Mivilude vont venir pointer du doigt des pratiques complètement déviantes de la naturopathie, mais qui n'appartiennent pas et qui n'ont jamais appartenu à la naturopathie telle qu'elle a toujours été enseignée sérieusement en France. Donc aujourd'hui, on s'est regroupé autour d'un collectif naturopathie. C'est le nom de ce regroupement de structures dont je te parlais tout à l'heure. et qui est là pour essayer de se poser la question de la meilleure manière de se structurer de façon plus formelle que ça ne l'a été jusque là. Et donc aujourd'hui, par exemple, on est en train de rédiger une norme AFNOR, alors c'est une norme volontaire, mais c'est une norme volontaire qui existe déjà dans un certain nombre de pays qui font la même démarche que nous, qui essayent de s'auto-réguler et c'est vrai que souvent, la norme AFNOR, comme l'ont montré les ostéos par exemple avant nous, c'est une première étape vers un jour. la réglementation de notre métier. Donc on est six institutions à être regroupées autour de critères les plus sérieux possibles de la pratique de la naturopathie, de la formation en naturopathie, de la définition des termes utilisés par les naturopathes pour structurer, auto-structurer notre métier. Oui,

  • Speaker #0

    je voudrais juste rebondir rapidement sur ce que tu disais par rapport à la mivilude qui était intervenue, puisque c'est vrai que dans la presse, ces derniers temps, souvent la naturopathie est mise sur le devant de la scène. parce qu'il y a eu des dérives. Et du coup, finalement, ça vient un peu jeter l'opprobre sur tout l'ensemble de la profession.

  • Speaker #1

    Oui, alors effectivement, tu touches du doigt, en fait, un vrai problème de fond auquel on est confronté en ce moment. C'est qu'à la fois, on ne peut pas reprocher à un organisme comme la Mivilud, dont c'est une des missions d'aller dénoncer des pratiques qui sont clairement déviantes et clairement dangereuses. Ce qui est plus problématique, c'est d'assimiler la pratique de trois ou quatre personnes. avec des milliers de naturopathes qui sont installés, qui sont formés sérieusement et qui travaillent sérieusement. Donc à la fois, je comprends la démarche et c'est normal. À la fois, je pense clairement qu'il aurait fallu pointer du doigt des personnes et leurs pratiques plutôt que de faire le lien avec la naturopathie. Pour différentes raisons, la première étant très simple, c'est que toutes les personnes qui ont créé le scandale autour de la naturopathie n'ont pas été formées eux-mêmes en naturopathie. Et encore moins... dans des écoles qui sont des écoles sérieuses et qui forment de manière consciencieuse depuis des décennies. Donc c'est quand même un peu choquant de voir toute une profession dénoncée par des gens qui se prétendent de cette profession mais qui ne le sont même pas par des critères administratifs tout simples. C'est je me suis inscrit dans une école et j'ai un diplôme, même si c'est un diplôme d'établissement privé Donc il aurait quand même fallu faire ce tri-là et être un peu loyal par rapport à la dénonciation. En disant ces gens qui se prétendent être naturopathes sans faire le lien avec toute la profession, en dénonçant nos pratiques qui ne présentent absolument aucun problème au quotidien. Parce que ce qu'il faut voir quand même, c'est que finalement on brandit 4K. On est quand même un des rares métiers à présenter aussi peu de risques. Tout à fait. Donc je trouve ça assez curieux, finalement, de nous présenter comme des gens dangereux qui potentiellement tuent les gens, alors que quand on regarde factuellement les choses, en fait, on ne présente aucun problème parce que justement, on suit la nature et on travaille de façon extrêmement physiologique et en prévention.

  • Speaker #0

    On appelle ça d'ailleurs par ailleurs médecine douce, même si ce n'est pas forcément un terme qu'on trouve adéquat. Mais bon, c'est curieux de l'appeler comme ça, alors que par ailleurs, on peut reprocher des situations dramatiques. Mais ce que tu dis, ce que je retiens, c'est qu'il ne faut vraiment pas faire l'amalgame entre ce qui peut être les scandales qui peuvent être exposés dans les médias et l'ensemble des naturopathes.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc, sans transition, comment toi, quel conseil tu pourrais donner aux personnes qui... veulent prendre un rendez-vous avec un naturopathe, comment le choisir finalement et comment avoir une garantie que la personne qu'on va aller voir, elle a été bien formée et qu'on ne va pas voir un charlatan.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, l'avantage, c'est que cette information-là, on la trouve très facilement. Maintenant, c'est vrai qu'il faut être informé. Ce qui est important, en fait, c'est de savoir où le naturopathe a été formé, donc quelle école il a faite. Ça, quasiment tous les naturopathes, en tout cas tous les naturopathes qui ont été formés dans une bonne école, le mettent sur leur site internet, sur leurs réseaux sociaux. Enfin... on trouve extrêmement facilement l'information. Si vous avez un doute, vous pouvez contacter l'école en question. Nous, par exemple, il nous arrive d'être contactés par des usagers de la naturopathie qui veulent juste vérifier pour être rassurés que la personne qui se prétend diplômée du Sénato l'est bien. Nous, on a évidemment toute la base de données, on donne l'information immédiatement. Donc ça déjà, c'est un critère. Nous, on délivre au Sénato des diplômes d'établissement privé, comme le font toutes les écoles sérieuses de naturopathie. Le diplôme fait partie... des affichages obligatoires dans les cabinets. Donc, normalement, un naturopathe formé sérieusement, non seulement il annonce son école, mais il affiche son diplôme. Donc on peut vérifier l'information facilement. La deuxième étape, c'est d'aller vérifier s'il adhère à une association professionnelle. Par exemple, le Sénato travaille avec l'OMNES, qui est la plus ancienne association professionnelle française. Ce n'est pas la seule, mais c'est la plus ancienne, et en tout cas celle avec laquelle nous, on travaille. Le fait d'être... adhérent à l'OMNES et diplômé du Sénato, qui fait partie de la Fédération AFNAT, présente un certain nombre de garanties pour l'usager. Alors évidemment, il n'y a pas que le Sénato, il n'y a pas que l'AFNAT, il n'y a pas que l'OMNES. Donc, ce n'est pas forcément le sujet de n'aller voir que ces institutions-là, mais d'aller vérifier où a été formé le naturopathe. Et alors après, vraiment, la personne qui souhaite voir un naturopathe et qui vraiment veut avoir des garanties, peut aller vérifier sur le site de la Fédération ou de l'école. La durée de la formation. Une formation en dessous de 1200 heures, aujourd'hui, ce n'est pas une formation suffisante.

  • Speaker #0

    Et après, moi, je voudrais quand même rajouter un petit point, c'est qu'il faut toujours en appeler au discernement des gens.

  • Speaker #1

    Évidemment.

  • Speaker #0

    Voilà, ça, c'est quand même quelque chose que, à mon sens, on souligne pas suffisamment dans les médias.

  • Speaker #1

    Mais t'as tout à fait raison. C'est le discernement des gens, en plus, qui est quand même facile à identifier. On voit bien un thérapeute qui se comporte normalement, qui demande des sommes exorbitantes ou un tarif qui est raisonnable par rapport à la durée de la consultation. Des pratiques où la personne se mêle des affaires personnelles des gens. invite à couper des liens avec telle ou telle personne. Tout ça, ça rentre évidemment dans le cadre des pratiques sectaires. Et la liste des pratiques sectaires est accessible sur le site de la Muvilud. À partir du moment où le praticien rentre dans ce type de pratiques-là, évidemment, il faut fuir, il faut dénoncer, il faut... Voilà, c'est évident.

  • Speaker #0

    Tout ça n'a rien de natureau. Voilà. OK. Donc, on a vu, bien sûr, et c'est le sujet depuis tout à l'heure, qu'il n'y a pas de réglementation. de la profession ni d'ordre professionnel pour les naturopathes aujourd'hui en France. On parle un petit peu des inconvénients, mais est-ce que ça peut constituer aussi un avantage pour les naturopathes ou pour les consultants ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que moi, j'ai tendance à rassurer, quand je le peux, les stagiaires du Sénato sur ce sujet, parce que c'est souvent vraiment une inquiétude de savoir si un jour la naturopathie va être réglementée en France. Donc, je ne sais pas, je le souhaite et je travaille... Vraiment avec toute mon énergie pour que la naturopathie puisse être réglementée un jour. Mais il ne faut pas voir que le mauvais côté des choses. Et c'est vrai que le fait que la naturopathie ne soit pas réglementée présente aussi des avantages pour notre métier. Puisqu'on a un certain nombre de libertés de pratique. Il y a aussi une liberté qui est très simple. Et d'ailleurs, je pense que tous les soignants seraient d'accord avec moi. C'est la liberté de définir ses tarifs. Quand on voit... que les tarifs réglementés mettent dans la difficulté un certain nombre de soignants qui sont dépassés par le temps possible donné aux clients, aux patients pour eux et aux clients pour nous, on sait que nous, le temps passé avec notre client, c'est le cœur de la compétence finalement, parce que nos clients ont besoin d'écoute et qu'on veut passer du temps avec eux, sauf que ce temps doit être rémunéré et donc on arrive à des tarifs de consultation qui sont autour de 70 ou ou 80 euros pour une heure ou une heure et demie de consultation. Bon, vu le niveau de vie actuel, ce n'est absolument pas exorbitant. Toujours est-il qu'on n'aurait certainement pas le droit de fixer des tarifs de ce type-là si on était réglementé. C'est un exemple. Après, en termes de pratique, on conseille un certain nombre de choses, que ce soit des plantes, l'utilisation de certaines huiles essentielles ou d'hydrolats, des conseils alimentaires ou de mouvements. Voilà, on ne sait pas quelle liberté on pourrait garder sur ces conseils-là si on était réglementé. Donc c'est un questionnement, et évidemment, le jour où on sera réglementé, ça fera partie de la négociation. Mais toujours est-il que pour le moment, on peut vraiment avoir une pratique holistique, aussi parce qu'on n'est pas réglementé.

  • Speaker #0

    Non mais ça, je trouve que c'est important de le rappeler quand même, parce qu'on peut toujours s'inquiéter de se dire Oui, ce n'est pas réglementé par l'État, c'est un sujet, ça constitue une difficulté Mais pas nécessairement, il y a quand même beaucoup d'écoles qui sont privées. Moi je pense à des écoles de commerce, des écoles d'ingénieurs qui sont des écoles privées. Ça ne pose pas de soucis plus que ça, d'interrogation. Et puis par ailleurs, on peut aussi s'interroger, on peut être en désaccord avec la politique de l'État, ce que fait l'État, le gouvernement. Et donc encore une fois, j'en appelle au discernement dans le choix de la formation de l'école. Et on peut être soi-même, avoir les capacités de savoir ce qui est bon pour nous ou pas.

  • Speaker #1

    Oui, alors Camille, tu as tout à fait raison. Et ça, d'ailleurs, ça me fait rebondir en fait sur ce que tu dis. Parce qu'en réalité, tu sais, la naturopathie n'est pas réglementée, mais elle existe parce qu'il y a de la demande. C'est-à-dire le gouvernement ne nous réglemente pas. Les soignants nous acceptent plus ou moins de façon informelle ou pas du tout. Mais ceux qui ont besoin de nous et qui continuent à venir, quoi qu'il arrive et quoi qu'on dise sur la naturopathie, dans les cabinets de naturopathie, ce sont les gens qui ont compris que l'hygiène de vie, c'était la solution pour éviter les pathologies chroniques qui sont le fléau en ce moment, pour prévenir toutes les pathologies de civilisation qui sont des pathologies de stress, de métabolisme, bref, qui peuvent être principalement évitées par l'hygiène de vie. Et d'ailleurs, on ne compte plus le nombre d'études. qui disent et qui démontrent que tous les fléaux de santé de notre civilisation pourraient être prévenus par une meilleure alimentation, une meilleure gestion du stress, l'activité physique et un sommeil de qualité. Donc en réalité, on existe et on est reconnu par les gens qui ont besoin de nous. Donc ça rejoint le principe de toutes ces écoles privées où en réalité, à partir du moment où on trouve un travail et où des gens ont besoin de nous avec nos compétences, c'est que le diplôme a de la valeur. Oui,

  • Speaker #0

    donc c'est absolument pas un frein à la profession. Non. C'est lié à la demande. D'ailleurs, tu voulais faire le lien avec l'ostéopathie, qui a quand même été une profession qui n'a pas été réglementée pendant des années, et qui aujourd'hui est réglementée, et très souvent remboursée par les mutuelles. Et c'est vrai que de nos jours, on ne se pose plus la question de savoir si c'est une pratique sectaire que d'aller voir son ostéopathe.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Mais d'ailleurs, un certain nombre de mutuelles remboursent l'ostéopathie, mais la naturopathie aussi. Sauf que s'il y a bien des organismes qui sont concernés par la prévention, C'est bien les mutuelles. S'ils ne pensaient pas que d'aller voir un naturopathe pouvait permettre de réduire les coûts de santé derrière, ils ne nous rembourseraient pas. Donc c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Alors qu'est-ce qui fait, à ton sens, qu'aujourd'hui ça n'est pas reconnu par le gouvernement qui est sans cesse en train de dire de parler du trou de la sécurité sociale et ainsi de suite, que les dépenses de santé augmentent. Alors pourquoi la prévention ? que véhicule la naturopathie, n'est pas investie par les politiques de santé publique.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas investi par les politiques de santé publique en France. Mais aujourd'hui, la France fait quand même figure de bon dernier par rapport aux réflexions sur ces sujets-là. J'ai eu l'occasion, il y a deux ans, d'aller au Parlement européen et de rencontrer un certain nombre d'acteurs, on va dire, des politiques de santé ou en tout cas des lobbies des politiques de santé. Et tous nous disent que le cas français est complètement à part dans cette dynamique-là. Le système de santé français est très conservateur. Donc le médecin est un sachant et le diplôme de médecine, c'est celui qui permet d'avoir un avis sur la santé des gens. Et la santé reste dans ce scope-là avec la participation des paramédicaux. Mais la naturopathie devrait avoir tout à fait sa place. tout un tas d'initiatives aujourd'hui qui sont faites. Je prends l'exemple, par exemple, de l'Institut Raphaël du docteur Toledano, mais des instituts de médecine intégrative en France, il y en a de plus en plus. On commence à les lister et on se rend compte qu'il y a de plus en plus de médecins qui sont évidemment convaincus et qui, quoi qu'on leur dise, et quels que soient les rappels à l'ordre qu'on peut leur faire, brandissent aujourd'hui le fait que les soins de support sont indispensables au bien-être. d'un patient et que la santé ne réside pas uniquement dans l'absence de symptômes et le retour à la norme des indicateurs d'imagerie ou d'analyse sanguine, etc. C'est aussi une santé psychologique, une santé sociale, une santé sexuelle. Voilà un rapport à l'exercice physique, à la nutrition qui redevient quelque chose de normal, de plaisir, de quotidien. Et pour ça, les professions... comme la naturopathie, mais il n'y a pas que nous, doivent faire partie de cet environnement-là. Donc voilà, le gouvernement français et le système de santé français avec les instances qui le dirigent font figure de bons derniers, mais la plupart des médecins commencent à aller dans cette mouvance-là et à reconnaître que la naturopathie doit faire partie de ce paysage-là.

  • Speaker #0

    Alors tout ce que tu dis, j'ai envie de rebondir sur plusieurs sujets. Tu parlais de l'Institut Raphaël, ça me fait penser... directement à ma sœur qui a eu un cancer du sein et donc qui s'est soignée, qui a fait le nécessaire au niveau médical et qui aujourd'hui crée une maison de santé intégrative qui s'appelle la maison Jaya, crée un lieu de soins de suite puisque elle-même, elle est aujourd'hui convaincue qu'à côté de l'allopathie, il y a d'autres pratiques qui sont nécessaires justement pour guérir, pour prendre soin de soi. Donc je pense que aussi les premiers... vecteurs sont aussi les patients qui ont souffert de pathologie ou qui souffrent de pathologie, qui eux-mêmes s'aperçoivent qu'à côté de l'allopathie, ils ont besoin, ils ont d'autres besoins, comme tu disais tout à l'heure, qu'en fait, il y a de la demande. Donc, eux-mêmes, ils sont hyper importants pour faire évoluer le système aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Exactement. Les patients, eux, ils se rendent bien compte que le traitement, il est lourd, il est pénible, il est indispensable. Mais en termes d'équilibre de vie, de santé, de relation aux autres, le traitement ne règle pas le problème du cancer. Il y a quand même pas mal de gens qui, à l'issue d'un cancer, ont perdu leur travail, ont parfois... leur couple n'a pas survécu, ils ne peuvent plus faire ce qu'ils faisaient avant et ils ne pourront peut-être plus jamais le faire. Ils ont une image d'eux qui est complètement dégradée. Ça part dans tous les sens. Ils ne peuvent plus manger ce qu'ils mangeaient, ils ont perdu le goût, ils ne font plus d'exercices physiques, ils n'ont plus de masse musculaire, etc. Mais comment ? On retrouve une vie normale. Juste une annonce de dire c'est bon, vous n'avez plus de cancer ne règle pas le problème. Ce n'est pas suffisant. Voilà, ça règle une partie du problème évidemment, mais ce n'est pas suffisant.

  • Speaker #0

    Et en parallèle, justement, ce que je voulais dire, c'est qu'à côté de ça, donc là, il y a cette prise de conscience qui peut intervenir quand on a été malade, mais en amont... Il y a aussi peut-être un état d'esprit et une prise de responsabilité à faire évoluer un petit peu chez les gens. Parce qu'on sait aussi beaucoup, quand il y a un patient qui vient voir son médecin, souvent le patient s'attend à ce que le médecin lui fasse une ordonnance avec des prescriptions. Et il y a ce côté aussi de se responsabiliser, d'être un acteur de sa santé. Et ça, c'est peut-être quelque chose que les gens n'ont pas encore forcément à l'esprit. Ou alors qu'ils ne sont peut-être pas prêts à... à prendre ses responsabilités, à prendre action et à faire le nécessaire pour leur santé. Et malheureusement, ça peut ne venir qu'après une pathologie où il y a cette prise de conscience. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être. Après, c'est vrai que le naturopathe est tout à fait pertinent aussi en prévention. D'ailleurs, dans les sept principes de la naturopathie qu'on retrouve d'ailleurs partout dans le monde, il y a enseigner. C'est le dernier des sept grands principes de la naturopathie. Et dans les piliers de la formation en naturopathie, il y a ce savoir transmettre. Oui. qui a pour objectif justement de transmettre son savoir et par là même responsabiliser les gens par rapport à leur santé. Et là, je suis d'accord avec toi, il y a encore un gros travail à faire. Et peut-être que c'est là où le système de santé français, où on est très pris en charge dans tous les sens du terme, cette expression, elle prend tout son sens dans ce système-là, fait qu'on se déresponsabilise. Mais je pense quand même qu'il y a de plus en plus d'éveil par rapport à... À cette dynamique-là, parce qu'on se rend compte que les gens sont conscients, beaucoup plus conscients aujourd'hui qu'hier, que bien manger, faire une activité physique, bien dormir, gérer son stress, etc. sont des piliers importants de la prévention. Maintenant, ils ne se rendent peut-être pas compte à quel point. Et notre responsabilité à nous, naturopathes, ce serait peut-être de mieux communiquer, justement, sur l'ampleur de l'efficacité de cette prévention, parce qu'on le sait et que là, pour le coup, c'est scientifiquement prouvé. Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Justement, qu'est-ce que fait clairement le Sénato concrètement comme action pour œuvrer à cette reconnaissance ?

  • Speaker #1

    Le Sénato déjà travaille avec le collectif au travers de l'AFNAT à la rédaction de la norme AFNOR. Donc on est vraiment dans cette dynamique-là depuis le début du projet de la norme AFNOR. Ensuite, au Sénato, Daniel et moi et d'autres formateurs de l'équipe font partie de commissions auprès de la Fédération mondiale de naturopathie. pour travailler sur la définition de la formation de la naturopathie. Et le Sénato fait évoluer en permanence son programme de formation, d'abord pour mettre à jour, toujours dans une dynamique de sourcing, de nos informations et de nos contenus, toutes les matières enseignées au Sénato. Et puis on fait évoluer aussi nos programmes en termes de méthodes pédagogiques, d'objectifs pédagogiques, pour mieux répondre aux besoins d'aujourd'hui, pour monter. les critères de formation vers les standards internationaux. Donc, nous, en termes de pédagogie, on fait un travail quotidien pour former toujours mieux nos naturopathes pour qu'ils soient armés, à la fois pour transmettre et en même temps pour accompagner avec les problématiques du moment. Pour te donner un exemple, aujourd'hui, l'accompagnement en naturopathie du Covid est intégré dans les programmes. Alors, non pas que la naturopathie soigne le Covid, mais en revanche, qu'il y a des pratiques d'hygiène de vie qui permettent de... prévenir la survenue du Covid ou en tout cas la survenue des cas graves de Covid et en cas de Covid, il y a des conseils en hygiène de vie à appliquer qui permettent de récupérer plus rapidement et d'accompagner éventuellement un Covid long. Donc tu vois, on essaye de suivre vraiment ce qui se fait et ça c'est à la suite d'ailleurs d'une publication de la WNF à l'issue de la pandémie, de la première grande pandémie sur toutes les pratiques naturelles qui avaient été mises en place partout dans le monde pendant la pandémie. Oui,

  • Speaker #0

    très intéressant. Mais je me demandais, est-ce qu'il y a des liens directement avec des instances de santé au niveau national ? Est-ce que les écoles peuvent être entendues, les fédérations professionnelles ? Est-ce qu'elles sont sollicitées ? Est-ce que vous frappez à leurs portes ? Est-ce qu'il y a des moyens de se faire entendre ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est très difficile. On mène régulièrement des actions, notamment avec la FNAT, notre fédération. En général, quand on envoie des courriers, c'est lettres mortes. Et quand on essaye d'être reçus, on ne les pas. Mais on ne se décourage pas pour autant, c'est-à-dire qu'on essaye à chaque fois qu'il y a un événement ou à chaque fois qu'il y a une commission gouvernementale de la Mivilud, les assises de la Mivilud, on avait proposé d'y participer, donc on essaye d'être au courant et on essaye de frapper aux portes pour être entendus. Aujourd'hui ce n'est pas le cas, mais je suis persuadée que plus on va multiplier ces actions-là, parce qu'on n'est pas les seuls à le faire et parce que le collectif... va avoir encore plus d'impact que chaque organisation séparément. Avec le temps, on y arrivera et en tout cas, on ne se décourage absolument pas. Mais aujourd'hui... Ça ne donne pas beaucoup de résultats en termes de rendez-vous et de conversations avec le gouvernement.

  • Speaker #0

    D'accord, ça m'offre une transition parfaite pour te demander ton regard sur l'avenir de la profession.

  • Speaker #1

    Je garde un regard extrêmement positif, ne serait-ce que parce qu'il y a besoin de la naturopathie. Donc on ne peut pas disparaître, c'est aussi simple que ça. Les médecines traditionnelles ont existé depuis tout temps, on date à plusieurs milliers d'années avant Jésus-Christ les premières traces de médecine traditionnelle. On sera tout de même. toujours là d'une manière ou d'une autre. Donc la naturopathie existera toujours, il y aura toujours besoin de nous. Après, là, on est un peu dans le dur en ce moment, parce qu'on est dans une période où les choses évoluent, où il y a des opportunistes qui viennent flouter les messages et casser un petit peu le discours qu'on a depuis longtemps, mais ça va se rééquilibrer, il y a des acteurs extrêmement sérieux sur le marché, on se connaît, on travaille ensemble, on travaille avec les instances internationales également, donc on va y arriver. On utilise aujourd'hui les moyens qui sont à notre disposition, comme des fédérations, des organisations, du lobby, une norme AFNOR. Ça évoluera certainement, on va faire évoluer tout ça du mieux qu'on peut, mais de toute façon, un jour, ce sera plus clair et un jour, ce sera plus évident. Comment et à quelle échéance, je ne sais pas, mais je suis très positive là-dessus.

  • Speaker #0

    En tout cas, la naturopathie, c'est loin d'être un effet de mode, c'est ce que tu nous dis. C'est évident.

  • Speaker #1

    Alors, il peut y avoir un effet de mode sur la naturopathie, mais ce n'est pas pour ça que c'est un effet de mode et que ça ne se cantonne qu'à ça.

  • Speaker #0

    Oui, et ce qui se passe peut-être en ce moment, c'est que finalement, la naturopathie a été victime de son succès puisqu'il y a eu beaucoup de demandes un petit peu post-Covid.

  • Speaker #1

    Eh bien, tant mieux. Il faut que l'effet de mode soit autour du retour à la nature, du respect de l'environnement, du respect de la physiologie, que du dernier produit industriel qu'on regrettera dans dix ans parce qu'il crée des obèses. Et donc... Ça me va très bien, même si c'est un effet de mode en ce moment. Et j'espère qu'il va durer.

  • Speaker #0

    On espère aussi. Je te remercie beaucoup pour ton précieux témoignage.

  • Speaker #1

    Merci Camille de ton accueil. À bientôt. À très bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Rejoignez la communauté des lois naturelles en vous abonnant au podcast et découvrez comment mettre en place des changements simples mais puissants dans votre quotidien. Et si vous souhaitez aller plus loin... Je vous invite à prendre rendez-vous pour une consultation en naturopathie où je vous accompagnerai personnellement dans votre démarche de santé naturelle. Ensemble, nous explorerons comment la naturopathie peut transformer votre bien-être et celui de votre famille. Pour prendre rendez-vous, contactez-moi directement via mon compte Instagram, lesloisnaturelles, ou envoyez-moi un mail à l'adresse suivante, lesloisnaturelles.com. Je serai ravie de vous accompagner sur votre chemin vers une meilleure santé. À bientôt !

  • Speaker #1

    Sous-titrage Société Radio-Can

Description

Le métier de naturopathe défraye souvent la chronique. Si les frasques de quelques praticiens peu scrupuleux et surtout dénués de formation alimentent la rubrique faits divers des médias, la profession de naturopathe n'en demeure pas moins un métier sérieux qui ne s'apparente en rien à une pratique sectaire.


Pour faire la lumière sur ces questions, Aude VERET, directrice du Cenatho, l'une des écoles incontournables de naturopathie en France, redonne ses lettres de noblesse à la naturopathie. Elle nous rappelle que la naturopathie est une médecine traditionnelle ancestrale au même titre que l'ayurveda et la médecine traditionnelle chinoise. Et qu'il ne faut pas oublier que la naturopathie répond à une demande de plus en plus croissante de la population.


Avec Aude, nous avons parlé:

  • de la profession de naturopathe à l'international,

  • de la structuration de la profession,

  • de la formation au métier de naturopathe,

  • de l'avenir de la profession.


Un hommage est rendu à Daniel KIEFFER, fondateur du Cenatho, qui nous a brusquement quitté quelques jours après l'enregistrement de cet épisode. Merci Daniel pour tes enseignements. Haut les coeurs 😉✨


Je suis Camille LANGLET, naturopathe passionnée de santé naturelle et créatrice du podcast LES LOIS NATURELLES.


C’est en transformant mon hygiène de vie, en particulier mon alimentation, que j’ai découvert toute l’énergie et la vitalité dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation, basée sur des habitudes saines, que je souhaite vous offrir. 💫


Ce podcast s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main : que vous soyez épuisé par le stress, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être, ou que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie en leur inculquant des habitudes de vie saines, et notamment une cuisine santé riche en fruits et légumes variés de saison.


À travers des épisodes en solo ou avec des invités experts et des témoignages inspirants, je vous montre comment la naturopathie peut vous aider à atteindre votre plein potentiel. Ensemble, nous aborderons des sujets comme la santé holistique, la relaxation, la gestion du stress, et comment intégrer une routine de santé intégrative dans votre quotidien.

Convaincue que les meilleures habitudes se cultivent dès le plus jeune âge, je consacre une partie de mon activité à accompagner les parents soucieux de guider leurs enfants, de la petite enfance à l’adolescence, vers une vie saine et équilibrée.


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🌿 Et si vous souhaitez aller plus loin, je vous invite à prendre rendez-vous pour une consultation en naturopathie. Je vous accompagnerai personnellement dans votre démarche, que ce soit pour manger mieux, retrouver votre vitalité, ou améliorer votre bien-être général.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast Les Lois Naturelles. Je suis Camille Langlais, naturopathe et fondatrice de ce podcast. C'est en transformant mon hygiène de vie, et particulièrement mon alimentation, que j'ai découvert toute l'énergie dont mon corps disposait. J'ai ainsi compris à quel point notre corps peut être puissant lorsqu'on lui donne ce dont il a besoin. Cette révélation a changé ma vie, et c'est cette même transformation que je souhaite vous offrir. Ce podcast s'adresse à toutes celles et ceux qui sont prêts à reprendre leur santé en main, que vous soyez fatigué de vous sentir constamment épuisé, que vous cherchiez à améliorer votre bien-être ou encore que vous souhaitiez offrir à vos enfants le meilleur départ possible dans la vie. A travers des épisodes en solo ou avec des invités experts, je vous montre comment la naturopathie peut vous aider à atteindre votre plein potentiel, tant sur le plan physique que sur tous les autres plans de l'être. Et comme je suis convaincue que les meilleures habitudes se cultivent dès le plus jeune âge, Je dédie une partie de mon activité aux parents soucieux d'accompagner leurs enfants, de la petite enfance à l'adolescence, vers une vie saine et équilibrée. Si vous êtes prêt à transformer votre vie ou celle de vos enfants, vous êtes au bon endroit. Si vous aimez le podcast et que vous souhaitez soutenir les lois naturelles, n'oubliez pas de laisser un avis sur votre plateforme d'écoute, 5 étoiles de préférence, ou un commentaire sur Apple Podcast. Cela m'aide énormément à faire découvrir la naturopathie au plus grand nombre. Bonne écoute ! L'épisode que vous allez entendre cette semaine a été enregistré avec Aude Verret, directrice du Sénato, le collège européen de naturopathie traditionnelle holistique. C'est un épisode qui a été enregistré au début de l'été, et quelques jours après cet enregistrement, nous avons appris le décès de Daniel Kieffer, le fondateur du Sénato. Aussi, et avant de laisser place à votre épisode de la semaine, je souhaitais lui rendre hommage en quelques mots. Daniel était incontestablement une figure emblématique de la naturopathie, et c'est donc une immense perte. pour le monde de la santé naturelle et plus particulièrement de la naturopathie. Daniel s'était formé dans les années 70 en psychologie à l'université de Paris VIII, mais aussi en sciences de l'éducation, en botanique et en hypnose clinique. Il a par la suite complété ses formations en naturopathie en Allemagne, au Québec, ainsi qu'en Italie, mais aussi auprès de nombreux experts internationaux, dont le très célèbre Pierre-Valentin Marchesso dans les années 80-90. En 1990, il a fondé le Sénato avec pour mission l'enseignement professionnel d'une naturopathie résolument holistique en tant que synthèse des différents courants de la discipline, mais aussi d'autres approches de soins traditionnels orientales. Son exigence pour la profession l'a toujours poussé à poser les jalons des premières instances de structuration du métier de naturopathe et de son ancien humain. En France, il a cofondé la Phénamane, devenue quelques années plus tard la Phéna, qui regroupe les écoles de formation à la naturopathie, mais qui œuvre également à sa promotion et à son développement. Plus récemment, il a été à l'origine de la création de l'AFNAT, l'Alliance pour la formation professionnelle en naturopathie, aux côtés d'autres écoles de formation reconnues dans le secteur, avec toujours ce projet d'améliorer et de porter au plus haut niveau l'enseignement des naturopathes en France. Il s'est également investi auprès de l'OMNES. L'OMNES, c'est la principale organisation professionnelle de naturopathes. C'est une organisation qui oeuvre depuis 40 ans à structurer le métier, à porter la voix des naturopathes auprès des pouvoirs publics. Daniel était également... très engagé pour la promotion de la naturopathie au niveau international, puisqu'il a cofondé en 2014 la WNF, la World Naturopathic Federation, qui est un acteur incontournable au service du développement de la naturopathie, de son enseignement, mais aussi de son intégration aux différentes politiques de santé à travers le monde entier. Il a aussi toujours eu à cœur de transmettre son savoir au grand public, ce qui a fait de lui un auteur prolifique, avec plus de 40 ouvrages à son actif. sur la santé holistique et les approches de soins complémentaires, auxquelles s'ajoutent plus de 200 conférences animées en France et dans le monde entier. C'est en 2019 qu'il a transmis la direction du Sénato à Aude Verret. Il assurait pourtant encore une partie des enseignements qui lui tenaient le plus à cœur, et c'est ainsi que j'ai eu le plaisir et la chance d'assister à plusieurs de ses cours. C'est d'ailleurs pour la couleur de ses enseignements que personnellement j'ai choisi d'accomplir mon cursus au Sénato, et je ne regrette absolument pas ce choix. Aujourd'hui, je souhaite lui rendre hommage à travers ces quelques mots qui retracent son parcours. Je sais que ses enseignements continueront de vivre à travers les nombreux naturopathes qu'il a contribué à former grâce aux sénataux et je ne peux que vous inviter à découvrir les ouvrages qu'il a écrits sur la naturopathie. Cher Daniel, je te remercie pour ton enseignement et je te souhaite de reposer en paix, où que tu sois. Bonjour et bienvenue dans un nouvel épisode des Lois Naturelles. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de m'entretenir avec Aude Verret pour parler du métier de naturopathe. La naturopathie n'est pas réglementée en France, alors qu'est-ce que ça veut dire clairement ? On a le droit d'être naturopathe ou on n'a pas le droit ? On a le droit. La seule chose, c'est qu'il n'existe pas de diplôme d'État, comme c'est le cas pour les infirmiers notamment, ou pour les sages-femmes. Le naturopathe est libre d'exercer. Totalement libre. Et c'est d'ailleurs bien ce qui nous pose parfois souci. et qui à périodicité régulière défraie la chronique. Car attention, le naturopathe n'est pas une profession de santé, au sens du code de la santé publique, comme nous le concevons juridiquement en France à ce jour. La naturopathie n'est pas un acte médical, c'est écrit noir sur blanc dans le code de la santé publique. Ainsi, dès lors que le naturopathe ne procède à aucun acte médical et ne pose aucun diagnostic, l'exercice de la profession ne pose aucun problème. Ça tombe bien puisque le créneau du naturopathe, c'est la santé et non la maladie, donc le champ d'intervention de la profession de naturopathe s'inscrit dans une parfaite complémentarité de ceux des professions médicales. C'est donc pour cette raison, à savoir l'absence de diplôme d'état, que la formation du naturopathe revêt une importance fondamentale. Et c'est sur cette question plus précisément que je vous propose d'entendre Aude, car Aude est naturopathe mais également directrice du SENATO, le Collège Européen de Naturopathie Traditionnelle. holistique fondée par Daniel Kieffer. Le Sénato forme au métier du bien-être et de la santé naturelle en proposant des cursus de naturopathie, de sophrologie, de relaxologie et de conseillers en nutrition et c'est une référence dans le milieu. Bonjour Aude.

  • Speaker #1

    Bonjour Camille.

  • Speaker #0

    Merci pour ta présence au sein du podcast.

  • Speaker #1

    Merci de ton accueil.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. J'ai présenté rapidement en introduction le cadre d'exercice de la profession en France. On va revenir dessus un petit peu plus en détail. Mais avant cela, j'aimerais bien que tu nous présentes un petit peu ce qu'il en est de la naturopathie au niveau international, puisque la naturopathie est reconnue par l'OMS et qu'il existe une fédération internationale de naturopathie.

  • Speaker #1

    Exactement. La naturopathie, ce n'est pas une affaire française. C'est une affaire mondiale depuis très très longtemps, même si en réalité, les origines de la naturopathie telles qu'elle existe aujourd'hui, telles qu'elle est structurée aujourd'hui, vient... à la fois d'un courant européen et d'un courant nord-américain. Donc on est quand même chez nous, on va dire, dans un des fiefs de l'origine de la naturopathie telle qu'elle existe aujourd'hui et telle qu'on la connaît aujourd'hui. Maintenant, la naturopathie a été apportée dans toutes les régions du monde et aujourd'hui, la Fédération mondiale de naturopathie compte 108 pays dans lesquels sont pratiquées la naturopathie. Alors l'OMS a fait le même benchmark également, alors il ne tombe pas exactement sur les mêmes chiffres. puisque l'OMS annonce 98 pays. Enfin, c'est pour te dire que la naturopathie est pratiquée partout dans le monde et donc pas uniquement en France et que les niveaux de reconnaissance, d'intégration dans les systèmes de santé et de réglementation, en revanche, sont très disparates d'une région du monde à l'autre.

  • Speaker #0

    Et donc, à ton sens, qu'est-ce qu'il faudrait faire en France pour qu'on arrive à atteindre un petit peu les standards internationaux ?

  • Speaker #1

    Alors ce qu'il faut comprendre c'est ce que c'est que le standard international. En fait la WNF, c'est la Fédération Mondiale de Naturopathie, a fait un travail extraordinaire justement en essayant d'aller regarder les pratiques de naturopathie dans le monde à la fois par les praticiens et par les organismes de formation. Et puis elle a fait également un état des lieux de la réglementation de ce métier partout dans le monde. Aujourd'hui la naturopathie elle est réglementée dans 34 pays. C'est-à-dire qu'elle est intégrée au système de santé dans 34 pays. Mais il y a 21 autres pays qui ont un statut intéressant parce que c'est le même statut que la France. C'est-à-dire que la naturopathie n'a pas vraiment de législation propre. Donc il y a un droit de pratique sans être inquiété, on va dire, mais sans avoir réellement de réglementation. Alors parmi ces 21 pays, on va avoir différents niveaux quand même d'intégration. Et effectivement, tu parlais du cas de la France tout à l'heure, régulièrement on est inquiété alors que dans d'autres pays ça fait vraiment partie du système de santé même si ça n'est pas réglementé à proprement parler. Donc que devrait faire la France en fait ? Clairement réglementer la naturopathie, c'est d'ailleurs ce que demande l'OMS depuis un certain temps. L'OMS se penche sur le sujet des médecines traditionnelles et des médecines complémentaires depuis une vingtaine d'années et pousse les gouvernements à se pencher sur le problème pour une raison simple. c'est que la médecine traditionnelle était là bien avant. La médecine moderne telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui, alors c'est évidemment très bien que la médecine ait évolué vers plus de médecine d'urgence, de médecine interventionniste, etc. On en a absolument besoin. Toujours est-il que la médecine traditionnelle était là avant et que dans un certain nombre de pays et de régions du monde, la médecine traditionnelle c'est la médecine de tout un chacun, tout simplement parce que le système de santé n'est pas assez développé, parce que les gens n'ont pas les moyens de se soigner. Parce que le système de santé tel qu'il existe en France, c'est quand même un système totalement à part par rapport aux différentes régions du monde.

  • Speaker #0

    Tu parles de la protection sociale.

  • Speaker #1

    La protection sociale, exactement. Du coup, en fait, l'OMS dit qu'on ne peut pas les ignorer parce que c'est le plus gros système de santé mondial, la médecine traditionnelle, médecine complémentaire, dans lequel est intégrée la naturopathie. La naturopathie fait partie, avec la médecine traditionnelle chinoise et la Ayurveda, des médecines qui sont les plus structurées en termes de médecine non conventionnelle, médecine complémentaire, et qui vient justement complémenter cette médecine moderne qui aujourd'hui représente, on va dire, le système de santé français en l'occurrence. Donc l'OMS dit, on ne peut pas faire sans, c'est extrêmement complémentaire. et la naturopathie fait partie des techniques structurées. Donc vous devez le prendre en compte, donc essayez de le réglementer. Moi j'invite le gouvernement français à se questionner justement sur la place de la naturopathie dans la santé intégrative, parce que clairement la naturopathie a été structurée de cette manière-là. Non pas pour fonctionner en électron libre, mais pour justement travailler à l'intérieur d'un système de santé pour venir compléter les parcours de soins avec tous les soins de confort. qui sont indispensables à la fois en prévention et aussi pendant et après les traitements de pathologies plus ou moins lourdes.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu entends par structuré quand tu dis que les médecines traditionnelles ont été structurées bien avant ?

  • Speaker #1

    Là je parle surtout de la médecine traditionnelle chinoise, de l'Ayurveda et de la naturopathie. C'est-à-dire qu'aujourd'hui en termes de formation et de pratique, on a une structure d'enseignement et une structure de consultation. qui est sensiblement équivalente d'une région du monde à une autre, d'une école à une autre. C'est d'ailleurs toute la problématique de la formation en France, j'imagine qu'on reviendra sur ce sujet après. Mais toujours est-il qu'aujourd'hui, quand on regarde la manière dont sont formés les naturopathes aux Etats-Unis, en Australie, en Afrique, en Suède ou en France, on retrouve les mêmes principes naturopathiques, la même philosophie naturopathique et à quelques ajustements près, les mêmes techniques naturopathiques. Donc, on peut vraiment dire que la naturopathie correspond à un métier structuré, là où d'autres médecines traditionnelles sont plus ancrées dans la culture locale. Et donc, c'est plus un ensemble de pratiques et d'us et coutumes locaux basés sur des plantes médicinales ou des traditions d'ailleurs souvent orales.

  • Speaker #0

    Oui, c'est important de faire la distinction et de le souligner. Est-ce qu'on peut revenir justement sur la WNF ? Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ce que c'est et qu'est-ce que ça regroupe ?

  • Speaker #1

    Alors la WNF, c'est la World Naturopathic Federation, pardon pour mon accent, mais c'est la Fédération Mondiale de Naturopathie. Elle a été créée il y a une dizaine d'années par des acteurs internationaux de la naturopathie qui avaient vraiment très envie de se regrouper justement devant ce constat qui était à l'époque un peu un ressenti de dire mais il y a de la naturopathie partout, mais on ne se connaît pas, on ne se parle pas trop, on sait qu'on a des origines communes, mais ce serait bien qu'on travaille ensemble. Donc cette fédération a vu le jour et le Sénato est membre fondateur de la Fédération Mondiale de Naturopathie puisqu'on était là à cette occasion-là et Daniel Kieffer a fait partie des signataires de la création de cette association. Donc on a suivi vraiment l'évolution de l'association. La première mission de la WNF, ça a été de faire un benchmark mondial de la naturopathie et de comprendre justement comment a été pratiquée et enseignée la naturopathie partout dans le monde. Donc ça a été un gros travail qui a duré plusieurs années pour essayer de comprendre où était pratiquée la naturopathie et à quoi ça ressemblait. Et c'est là justement où le constat a été intéressant de voir qu'on avait énormément de points communs et que globalement on pouvait définir un métier au niveau mondial. Donc les missions de la Fédération mondiale aujourd'hui, il y en a deux majeures qui sont à la fois de pousser la formation de naturopathie au meilleur niveau. pour assurer la garantie d'une sécurité de la pratique de la naturopathie aux usagers de la naturopathie et puis au système de santé dans lequel la naturopathie participe, opère. Et puis, la deuxième grande mission de la WNF, c'est de participer à la réglementation de la naturopathie partout dans le monde, parce que si c'est régulé à droite, ça devrait être régulé à gauche, dans la mesure où on est sur les mêmes critères de formation et les mêmes critères de pratique. Le premier constat de la WNF, ça a été de dire que la naturopathie, évidemment, n'est pas anodine et ne présente pas aucun risque, mais ce n'est pas une pratique à risque parce qu'il y a plein de choses qu'on ne fait pas et qu'à ce titre, on doit rentrer dans les acteurs majeurs de la prévention primaire partout dans le monde, sachant que l'OMS le dit elle-même, c'est vraiment l'enjeu de notre époque, la prévention primaire. Et on fait partie des principaux vecteurs de prévention primaire grâce à l'hygiène de vie. Donc on doit valoriser ce métier-là, donc le réglementer.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous définir la prévention primaire ?

  • Speaker #1

    La prévention primaire, c'est toutes les habitudes de vie qui vont éviter de tomber malade, si je dois le résumer de façon très simple.

  • Speaker #0

    D'accord, l'hygiène de vie.

  • Speaker #1

    Oui, essentiellement oui. Alors ça peut être l'hygiène tout court, ça commence par là bien sûr, mais l'hygiène de vie est un pilier majeur.

  • Speaker #0

    J'aimerais que tu nous donnes l'exemple d'un pays qui reconnaît la naturopathie, en nous citant le pays, celui que tu veux, pour nous dire la formation du naturopathe, le nombre d'heures que ça représente, qu'on puisse avoir un petit peu une idée de comparaison avec la France.

  • Speaker #1

    On va dire que dans nos voisins les plus proches, le bon exemple c'est la Suisse, puisque aujourd'hui le diplôme suisse c'est un diplôme fédéral, donc ça veut dire que la formation en Suisse pour avoir le diplôme fédéral, c'est un diplôme de... plus de 4000 heures de formation. Alors évidemment c'est énorme par rapport à ce qu'on annonce nous en France où aujourd'hui les plus hauts diplômes sont autour de 1800 heures de formation ce qui correspond à peu près à 1200 heures effectives de cours. Ce qu'il faut savoir c'est que le tronc vraiment de formation naturopathique c'est partout dans le monde sur les plus hauts diplômes 2500 heures. Et puis après on est sur l'équivalent d'un tronc commun avec les professions médicales. Donc vraiment les heures supplémentaires après les 2500 heures, c'est vraiment des sciences fondamentales. Donc anatomie, physiologie et surtout pathologie. Voilà, avec le droit d'exercer un certain nombre de choses que ne peut pas faire notamment le naturopathe en France, mais pas uniquement, comme des prescriptions, soit d'analyse, soit de médicaments, de certaines classes de médicaments. Et parfois même dans certains pays, le naturopathe a le droit de faire des actes chirurgicaux mineurs, de l'acupuncture, voilà, prescrire des choses. Donc... Sur les heures supplémentaires aux techniques naturopathiques pures, on est vraiment là-dessus. Après sinon, c'est 2500 heures. Donc en Suisse, le diplôme de naturopathe est à 2500 heures. Et si tu veux être diplômé avec un statut fédéral, c'est-à-dire vraiment reconnu dans le système de santé, c'est un diplôme de 4000 heures. D'accord.

  • Speaker #0

    Donc forcément, on n'est pas dans le cadre de reconversion professionnelle, comme c'est un peu plus courant en France.

  • Speaker #1

    Il y a quand même de la reconversion professionnelle en naturopathie, mais c'est vrai que l'investissement en termes de... temps et puis financier également. Il est énorme. Donc, c'est vrai que là, on a de la primo-formation en naturopathie, notamment aux États-Unis. C'est beaucoup le cas, par exemple.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous parler d'une part de la formation en France et comment s'organise la profession de naturopathe en France, pour qu'on puisse avoir le comparatif ?

  • Speaker #1

    Oui, comme on n'est pas réglementé, on a essayé de s'auto-organiser quand même. Alors, ce n'est pas récent. C'est-à-dire que là, ce n'est même pas notre génération qui essaie d'organiser la naturopathie. Parce qu'on va dire que tous les acteurs majeurs, parmi lesquels Daniel Kieffer, qui est le fondateur du Sénato, se sont déjà posé la question il y a une quarantaine d'années, au moment de la création des premières écoles de naturopathie. Avant, la naturopathie avait été apportée par Pierre-Valentin Marchessault, qui avait formé... D'ailleurs, je crois que c'était un contexte un peu associatif au départ. Il avait formé, on va dire, les premières générations de naturopathes. Et puis ensuite, s'est structurée la profession parce que des écoles se sont construites. Et à partir de là, il y a une première fédération qui a vu le jour qui s'appelait la Phénamane à l'époque et qui n'était pas une fédération d'écoles, mais qui était un regroupement de tous les acteurs de la naturopathie en France pour essayer justement de... cadrer cette profession et déjà à l'époque, avec des velléités, de la faire reconnaître. Donc ça date d'il y a une quarantaine d'années. C'est une quarantaine d'années que la naturopathie essaye de se structurer. Bon, et puis le temps a passé. Évidemment, le métier s'est bien diversifié. Les formations ont énormément augmenté. On est parti de formations autour de 600 heures à l'époque à des formations aujourd'hui, comme je te le disais, qui atteignent 1800 heures. Donc on n'est évidemment pas du tout sur les mêmes choses. Et aujourd'hui, parmi les acteurs majeurs qui représentent la naturopathie en France, on a deux fédérations d'écoles, on a deux associations professionnelles et on a deux acteurs mixtes qui sont à la fois fédérations d'écoles et associations de professionnels. Donc on a six acteurs qui représentent le gros, on va dire, de la formation. Bon, le problème, et ça c'est un gros problème, c'est que la naturopathie a eu énormément de succès, on va dire, cette dernière décennie. Et de nombreuses personnes ont souhaité se former en naturopathie. Donc toutes les écoles ont explosé et de nombreuses écoles ont vu le jour. Aujourd'hui, il faut que tu t'imagines qu'il y a plus de 70 écoles de naturopathie en France. Ce qui est absolument absurde, d'autant plus qu'en termes de niveau de formation, on a des écoles qui te forment en 48 heures et des écoles qui te forment en 1800 heures. Donc c'est pour te dire en fait le gap. Au milieu de tout ça, on a toute une espèce de vaste mix d'écoles. école qui forme plus ou moins bien, de façon plus ou moins sérieuse et plus ou moins aboutie. Et puis évidemment, là-dessus, on a surtout une immense majorité d'acteurs opportunistes qui ont créé des structures à la va-vite dans un contexte où il y avait de la demande. Donc, c'est venu rendre flou quelque chose qui commençait à se structurer de façon un peu sérieuse depuis un certain temps. Et donc, on a dû reprendre les rênes en se disant, bon, là maintenant... Maintenant, il faut vraiment qu'on passe la seconde en termes de structuration de notre métier parce que c'est en train de nous échapper. Et évidemment, des acteurs comme l'Ordre national des médecins ou la Mivilude vont venir pointer du doigt des pratiques complètement déviantes de la naturopathie, mais qui n'appartiennent pas et qui n'ont jamais appartenu à la naturopathie telle qu'elle a toujours été enseignée sérieusement en France. Donc aujourd'hui, on s'est regroupé autour d'un collectif naturopathie. C'est le nom de ce regroupement de structures dont je te parlais tout à l'heure. et qui est là pour essayer de se poser la question de la meilleure manière de se structurer de façon plus formelle que ça ne l'a été jusque là. Et donc aujourd'hui, par exemple, on est en train de rédiger une norme AFNOR, alors c'est une norme volontaire, mais c'est une norme volontaire qui existe déjà dans un certain nombre de pays qui font la même démarche que nous, qui essayent de s'auto-réguler et c'est vrai que souvent, la norme AFNOR, comme l'ont montré les ostéos par exemple avant nous, c'est une première étape vers un jour. la réglementation de notre métier. Donc on est six institutions à être regroupées autour de critères les plus sérieux possibles de la pratique de la naturopathie, de la formation en naturopathie, de la définition des termes utilisés par les naturopathes pour structurer, auto-structurer notre métier. Oui,

  • Speaker #0

    je voudrais juste rebondir rapidement sur ce que tu disais par rapport à la mivilude qui était intervenue, puisque c'est vrai que dans la presse, ces derniers temps, souvent la naturopathie est mise sur le devant de la scène. parce qu'il y a eu des dérives. Et du coup, finalement, ça vient un peu jeter l'opprobre sur tout l'ensemble de la profession.

  • Speaker #1

    Oui, alors effectivement, tu touches du doigt, en fait, un vrai problème de fond auquel on est confronté en ce moment. C'est qu'à la fois, on ne peut pas reprocher à un organisme comme la Mivilud, dont c'est une des missions d'aller dénoncer des pratiques qui sont clairement déviantes et clairement dangereuses. Ce qui est plus problématique, c'est d'assimiler la pratique de trois ou quatre personnes. avec des milliers de naturopathes qui sont installés, qui sont formés sérieusement et qui travaillent sérieusement. Donc à la fois, je comprends la démarche et c'est normal. À la fois, je pense clairement qu'il aurait fallu pointer du doigt des personnes et leurs pratiques plutôt que de faire le lien avec la naturopathie. Pour différentes raisons, la première étant très simple, c'est que toutes les personnes qui ont créé le scandale autour de la naturopathie n'ont pas été formées eux-mêmes en naturopathie. Et encore moins... dans des écoles qui sont des écoles sérieuses et qui forment de manière consciencieuse depuis des décennies. Donc c'est quand même un peu choquant de voir toute une profession dénoncée par des gens qui se prétendent de cette profession mais qui ne le sont même pas par des critères administratifs tout simples. C'est je me suis inscrit dans une école et j'ai un diplôme, même si c'est un diplôme d'établissement privé Donc il aurait quand même fallu faire ce tri-là et être un peu loyal par rapport à la dénonciation. En disant ces gens qui se prétendent être naturopathes sans faire le lien avec toute la profession, en dénonçant nos pratiques qui ne présentent absolument aucun problème au quotidien. Parce que ce qu'il faut voir quand même, c'est que finalement on brandit 4K. On est quand même un des rares métiers à présenter aussi peu de risques. Tout à fait. Donc je trouve ça assez curieux, finalement, de nous présenter comme des gens dangereux qui potentiellement tuent les gens, alors que quand on regarde factuellement les choses, en fait, on ne présente aucun problème parce que justement, on suit la nature et on travaille de façon extrêmement physiologique et en prévention.

  • Speaker #0

    On appelle ça d'ailleurs par ailleurs médecine douce, même si ce n'est pas forcément un terme qu'on trouve adéquat. Mais bon, c'est curieux de l'appeler comme ça, alors que par ailleurs, on peut reprocher des situations dramatiques. Mais ce que tu dis, ce que je retiens, c'est qu'il ne faut vraiment pas faire l'amalgame entre ce qui peut être les scandales qui peuvent être exposés dans les médias et l'ensemble des naturopathes.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc, sans transition, comment toi, quel conseil tu pourrais donner aux personnes qui... veulent prendre un rendez-vous avec un naturopathe, comment le choisir finalement et comment avoir une garantie que la personne qu'on va aller voir, elle a été bien formée et qu'on ne va pas voir un charlatan.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, l'avantage, c'est que cette information-là, on la trouve très facilement. Maintenant, c'est vrai qu'il faut être informé. Ce qui est important, en fait, c'est de savoir où le naturopathe a été formé, donc quelle école il a faite. Ça, quasiment tous les naturopathes, en tout cas tous les naturopathes qui ont été formés dans une bonne école, le mettent sur leur site internet, sur leurs réseaux sociaux. Enfin... on trouve extrêmement facilement l'information. Si vous avez un doute, vous pouvez contacter l'école en question. Nous, par exemple, il nous arrive d'être contactés par des usagers de la naturopathie qui veulent juste vérifier pour être rassurés que la personne qui se prétend diplômée du Sénato l'est bien. Nous, on a évidemment toute la base de données, on donne l'information immédiatement. Donc ça déjà, c'est un critère. Nous, on délivre au Sénato des diplômes d'établissement privé, comme le font toutes les écoles sérieuses de naturopathie. Le diplôme fait partie... des affichages obligatoires dans les cabinets. Donc, normalement, un naturopathe formé sérieusement, non seulement il annonce son école, mais il affiche son diplôme. Donc on peut vérifier l'information facilement. La deuxième étape, c'est d'aller vérifier s'il adhère à une association professionnelle. Par exemple, le Sénato travaille avec l'OMNES, qui est la plus ancienne association professionnelle française. Ce n'est pas la seule, mais c'est la plus ancienne, et en tout cas celle avec laquelle nous, on travaille. Le fait d'être... adhérent à l'OMNES et diplômé du Sénato, qui fait partie de la Fédération AFNAT, présente un certain nombre de garanties pour l'usager. Alors évidemment, il n'y a pas que le Sénato, il n'y a pas que l'AFNAT, il n'y a pas que l'OMNES. Donc, ce n'est pas forcément le sujet de n'aller voir que ces institutions-là, mais d'aller vérifier où a été formé le naturopathe. Et alors après, vraiment, la personne qui souhaite voir un naturopathe et qui vraiment veut avoir des garanties, peut aller vérifier sur le site de la Fédération ou de l'école. La durée de la formation. Une formation en dessous de 1200 heures, aujourd'hui, ce n'est pas une formation suffisante.

  • Speaker #0

    Et après, moi, je voudrais quand même rajouter un petit point, c'est qu'il faut toujours en appeler au discernement des gens.

  • Speaker #1

    Évidemment.

  • Speaker #0

    Voilà, ça, c'est quand même quelque chose que, à mon sens, on souligne pas suffisamment dans les médias.

  • Speaker #1

    Mais t'as tout à fait raison. C'est le discernement des gens, en plus, qui est quand même facile à identifier. On voit bien un thérapeute qui se comporte normalement, qui demande des sommes exorbitantes ou un tarif qui est raisonnable par rapport à la durée de la consultation. Des pratiques où la personne se mêle des affaires personnelles des gens. invite à couper des liens avec telle ou telle personne. Tout ça, ça rentre évidemment dans le cadre des pratiques sectaires. Et la liste des pratiques sectaires est accessible sur le site de la Muvilud. À partir du moment où le praticien rentre dans ce type de pratiques-là, évidemment, il faut fuir, il faut dénoncer, il faut... Voilà, c'est évident.

  • Speaker #0

    Tout ça n'a rien de natureau. Voilà. OK. Donc, on a vu, bien sûr, et c'est le sujet depuis tout à l'heure, qu'il n'y a pas de réglementation. de la profession ni d'ordre professionnel pour les naturopathes aujourd'hui en France. On parle un petit peu des inconvénients, mais est-ce que ça peut constituer aussi un avantage pour les naturopathes ou pour les consultants ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que moi, j'ai tendance à rassurer, quand je le peux, les stagiaires du Sénato sur ce sujet, parce que c'est souvent vraiment une inquiétude de savoir si un jour la naturopathie va être réglementée en France. Donc, je ne sais pas, je le souhaite et je travaille... Vraiment avec toute mon énergie pour que la naturopathie puisse être réglementée un jour. Mais il ne faut pas voir que le mauvais côté des choses. Et c'est vrai que le fait que la naturopathie ne soit pas réglementée présente aussi des avantages pour notre métier. Puisqu'on a un certain nombre de libertés de pratique. Il y a aussi une liberté qui est très simple. Et d'ailleurs, je pense que tous les soignants seraient d'accord avec moi. C'est la liberté de définir ses tarifs. Quand on voit... que les tarifs réglementés mettent dans la difficulté un certain nombre de soignants qui sont dépassés par le temps possible donné aux clients, aux patients pour eux et aux clients pour nous, on sait que nous, le temps passé avec notre client, c'est le cœur de la compétence finalement, parce que nos clients ont besoin d'écoute et qu'on veut passer du temps avec eux, sauf que ce temps doit être rémunéré et donc on arrive à des tarifs de consultation qui sont autour de 70 ou ou 80 euros pour une heure ou une heure et demie de consultation. Bon, vu le niveau de vie actuel, ce n'est absolument pas exorbitant. Toujours est-il qu'on n'aurait certainement pas le droit de fixer des tarifs de ce type-là si on était réglementé. C'est un exemple. Après, en termes de pratique, on conseille un certain nombre de choses, que ce soit des plantes, l'utilisation de certaines huiles essentielles ou d'hydrolats, des conseils alimentaires ou de mouvements. Voilà, on ne sait pas quelle liberté on pourrait garder sur ces conseils-là si on était réglementé. Donc c'est un questionnement, et évidemment, le jour où on sera réglementé, ça fera partie de la négociation. Mais toujours est-il que pour le moment, on peut vraiment avoir une pratique holistique, aussi parce qu'on n'est pas réglementé.

  • Speaker #0

    Non mais ça, je trouve que c'est important de le rappeler quand même, parce qu'on peut toujours s'inquiéter de se dire Oui, ce n'est pas réglementé par l'État, c'est un sujet, ça constitue une difficulté Mais pas nécessairement, il y a quand même beaucoup d'écoles qui sont privées. Moi je pense à des écoles de commerce, des écoles d'ingénieurs qui sont des écoles privées. Ça ne pose pas de soucis plus que ça, d'interrogation. Et puis par ailleurs, on peut aussi s'interroger, on peut être en désaccord avec la politique de l'État, ce que fait l'État, le gouvernement. Et donc encore une fois, j'en appelle au discernement dans le choix de la formation de l'école. Et on peut être soi-même, avoir les capacités de savoir ce qui est bon pour nous ou pas.

  • Speaker #1

    Oui, alors Camille, tu as tout à fait raison. Et ça, d'ailleurs, ça me fait rebondir en fait sur ce que tu dis. Parce qu'en réalité, tu sais, la naturopathie n'est pas réglementée, mais elle existe parce qu'il y a de la demande. C'est-à-dire le gouvernement ne nous réglemente pas. Les soignants nous acceptent plus ou moins de façon informelle ou pas du tout. Mais ceux qui ont besoin de nous et qui continuent à venir, quoi qu'il arrive et quoi qu'on dise sur la naturopathie, dans les cabinets de naturopathie, ce sont les gens qui ont compris que l'hygiène de vie, c'était la solution pour éviter les pathologies chroniques qui sont le fléau en ce moment, pour prévenir toutes les pathologies de civilisation qui sont des pathologies de stress, de métabolisme, bref, qui peuvent être principalement évitées par l'hygiène de vie. Et d'ailleurs, on ne compte plus le nombre d'études. qui disent et qui démontrent que tous les fléaux de santé de notre civilisation pourraient être prévenus par une meilleure alimentation, une meilleure gestion du stress, l'activité physique et un sommeil de qualité. Donc en réalité, on existe et on est reconnu par les gens qui ont besoin de nous. Donc ça rejoint le principe de toutes ces écoles privées où en réalité, à partir du moment où on trouve un travail et où des gens ont besoin de nous avec nos compétences, c'est que le diplôme a de la valeur. Oui,

  • Speaker #0

    donc c'est absolument pas un frein à la profession. Non. C'est lié à la demande. D'ailleurs, tu voulais faire le lien avec l'ostéopathie, qui a quand même été une profession qui n'a pas été réglementée pendant des années, et qui aujourd'hui est réglementée, et très souvent remboursée par les mutuelles. Et c'est vrai que de nos jours, on ne se pose plus la question de savoir si c'est une pratique sectaire que d'aller voir son ostéopathe.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Mais d'ailleurs, un certain nombre de mutuelles remboursent l'ostéopathie, mais la naturopathie aussi. Sauf que s'il y a bien des organismes qui sont concernés par la prévention, C'est bien les mutuelles. S'ils ne pensaient pas que d'aller voir un naturopathe pouvait permettre de réduire les coûts de santé derrière, ils ne nous rembourseraient pas. Donc c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Alors qu'est-ce qui fait, à ton sens, qu'aujourd'hui ça n'est pas reconnu par le gouvernement qui est sans cesse en train de dire de parler du trou de la sécurité sociale et ainsi de suite, que les dépenses de santé augmentent. Alors pourquoi la prévention ? que véhicule la naturopathie, n'est pas investie par les politiques de santé publique.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas investi par les politiques de santé publique en France. Mais aujourd'hui, la France fait quand même figure de bon dernier par rapport aux réflexions sur ces sujets-là. J'ai eu l'occasion, il y a deux ans, d'aller au Parlement européen et de rencontrer un certain nombre d'acteurs, on va dire, des politiques de santé ou en tout cas des lobbies des politiques de santé. Et tous nous disent que le cas français est complètement à part dans cette dynamique-là. Le système de santé français est très conservateur. Donc le médecin est un sachant et le diplôme de médecine, c'est celui qui permet d'avoir un avis sur la santé des gens. Et la santé reste dans ce scope-là avec la participation des paramédicaux. Mais la naturopathie devrait avoir tout à fait sa place. tout un tas d'initiatives aujourd'hui qui sont faites. Je prends l'exemple, par exemple, de l'Institut Raphaël du docteur Toledano, mais des instituts de médecine intégrative en France, il y en a de plus en plus. On commence à les lister et on se rend compte qu'il y a de plus en plus de médecins qui sont évidemment convaincus et qui, quoi qu'on leur dise, et quels que soient les rappels à l'ordre qu'on peut leur faire, brandissent aujourd'hui le fait que les soins de support sont indispensables au bien-être. d'un patient et que la santé ne réside pas uniquement dans l'absence de symptômes et le retour à la norme des indicateurs d'imagerie ou d'analyse sanguine, etc. C'est aussi une santé psychologique, une santé sociale, une santé sexuelle. Voilà un rapport à l'exercice physique, à la nutrition qui redevient quelque chose de normal, de plaisir, de quotidien. Et pour ça, les professions... comme la naturopathie, mais il n'y a pas que nous, doivent faire partie de cet environnement-là. Donc voilà, le gouvernement français et le système de santé français avec les instances qui le dirigent font figure de bons derniers, mais la plupart des médecins commencent à aller dans cette mouvance-là et à reconnaître que la naturopathie doit faire partie de ce paysage-là.

  • Speaker #0

    Alors tout ce que tu dis, j'ai envie de rebondir sur plusieurs sujets. Tu parlais de l'Institut Raphaël, ça me fait penser... directement à ma sœur qui a eu un cancer du sein et donc qui s'est soignée, qui a fait le nécessaire au niveau médical et qui aujourd'hui crée une maison de santé intégrative qui s'appelle la maison Jaya, crée un lieu de soins de suite puisque elle-même, elle est aujourd'hui convaincue qu'à côté de l'allopathie, il y a d'autres pratiques qui sont nécessaires justement pour guérir, pour prendre soin de soi. Donc je pense que aussi les premiers... vecteurs sont aussi les patients qui ont souffert de pathologie ou qui souffrent de pathologie, qui eux-mêmes s'aperçoivent qu'à côté de l'allopathie, ils ont besoin, ils ont d'autres besoins, comme tu disais tout à l'heure, qu'en fait, il y a de la demande. Donc, eux-mêmes, ils sont hyper importants pour faire évoluer le système aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Exactement. Les patients, eux, ils se rendent bien compte que le traitement, il est lourd, il est pénible, il est indispensable. Mais en termes d'équilibre de vie, de santé, de relation aux autres, le traitement ne règle pas le problème du cancer. Il y a quand même pas mal de gens qui, à l'issue d'un cancer, ont perdu leur travail, ont parfois... leur couple n'a pas survécu, ils ne peuvent plus faire ce qu'ils faisaient avant et ils ne pourront peut-être plus jamais le faire. Ils ont une image d'eux qui est complètement dégradée. Ça part dans tous les sens. Ils ne peuvent plus manger ce qu'ils mangeaient, ils ont perdu le goût, ils ne font plus d'exercices physiques, ils n'ont plus de masse musculaire, etc. Mais comment ? On retrouve une vie normale. Juste une annonce de dire c'est bon, vous n'avez plus de cancer ne règle pas le problème. Ce n'est pas suffisant. Voilà, ça règle une partie du problème évidemment, mais ce n'est pas suffisant.

  • Speaker #0

    Et en parallèle, justement, ce que je voulais dire, c'est qu'à côté de ça, donc là, il y a cette prise de conscience qui peut intervenir quand on a été malade, mais en amont... Il y a aussi peut-être un état d'esprit et une prise de responsabilité à faire évoluer un petit peu chez les gens. Parce qu'on sait aussi beaucoup, quand il y a un patient qui vient voir son médecin, souvent le patient s'attend à ce que le médecin lui fasse une ordonnance avec des prescriptions. Et il y a ce côté aussi de se responsabiliser, d'être un acteur de sa santé. Et ça, c'est peut-être quelque chose que les gens n'ont pas encore forcément à l'esprit. Ou alors qu'ils ne sont peut-être pas prêts à... à prendre ses responsabilités, à prendre action et à faire le nécessaire pour leur santé. Et malheureusement, ça peut ne venir qu'après une pathologie où il y a cette prise de conscience. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être. Après, c'est vrai que le naturopathe est tout à fait pertinent aussi en prévention. D'ailleurs, dans les sept principes de la naturopathie qu'on retrouve d'ailleurs partout dans le monde, il y a enseigner. C'est le dernier des sept grands principes de la naturopathie. Et dans les piliers de la formation en naturopathie, il y a ce savoir transmettre. Oui. qui a pour objectif justement de transmettre son savoir et par là même responsabiliser les gens par rapport à leur santé. Et là, je suis d'accord avec toi, il y a encore un gros travail à faire. Et peut-être que c'est là où le système de santé français, où on est très pris en charge dans tous les sens du terme, cette expression, elle prend tout son sens dans ce système-là, fait qu'on se déresponsabilise. Mais je pense quand même qu'il y a de plus en plus d'éveil par rapport à... À cette dynamique-là, parce qu'on se rend compte que les gens sont conscients, beaucoup plus conscients aujourd'hui qu'hier, que bien manger, faire une activité physique, bien dormir, gérer son stress, etc. sont des piliers importants de la prévention. Maintenant, ils ne se rendent peut-être pas compte à quel point. Et notre responsabilité à nous, naturopathes, ce serait peut-être de mieux communiquer, justement, sur l'ampleur de l'efficacité de cette prévention, parce qu'on le sait et que là, pour le coup, c'est scientifiquement prouvé. Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Justement, qu'est-ce que fait clairement le Sénato concrètement comme action pour œuvrer à cette reconnaissance ?

  • Speaker #1

    Le Sénato déjà travaille avec le collectif au travers de l'AFNAT à la rédaction de la norme AFNOR. Donc on est vraiment dans cette dynamique-là depuis le début du projet de la norme AFNOR. Ensuite, au Sénato, Daniel et moi et d'autres formateurs de l'équipe font partie de commissions auprès de la Fédération mondiale de naturopathie. pour travailler sur la définition de la formation de la naturopathie. Et le Sénato fait évoluer en permanence son programme de formation, d'abord pour mettre à jour, toujours dans une dynamique de sourcing, de nos informations et de nos contenus, toutes les matières enseignées au Sénato. Et puis on fait évoluer aussi nos programmes en termes de méthodes pédagogiques, d'objectifs pédagogiques, pour mieux répondre aux besoins d'aujourd'hui, pour monter. les critères de formation vers les standards internationaux. Donc, nous, en termes de pédagogie, on fait un travail quotidien pour former toujours mieux nos naturopathes pour qu'ils soient armés, à la fois pour transmettre et en même temps pour accompagner avec les problématiques du moment. Pour te donner un exemple, aujourd'hui, l'accompagnement en naturopathie du Covid est intégré dans les programmes. Alors, non pas que la naturopathie soigne le Covid, mais en revanche, qu'il y a des pratiques d'hygiène de vie qui permettent de... prévenir la survenue du Covid ou en tout cas la survenue des cas graves de Covid et en cas de Covid, il y a des conseils en hygiène de vie à appliquer qui permettent de récupérer plus rapidement et d'accompagner éventuellement un Covid long. Donc tu vois, on essaye de suivre vraiment ce qui se fait et ça c'est à la suite d'ailleurs d'une publication de la WNF à l'issue de la pandémie, de la première grande pandémie sur toutes les pratiques naturelles qui avaient été mises en place partout dans le monde pendant la pandémie. Oui,

  • Speaker #0

    très intéressant. Mais je me demandais, est-ce qu'il y a des liens directement avec des instances de santé au niveau national ? Est-ce que les écoles peuvent être entendues, les fédérations professionnelles ? Est-ce qu'elles sont sollicitées ? Est-ce que vous frappez à leurs portes ? Est-ce qu'il y a des moyens de se faire entendre ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est très difficile. On mène régulièrement des actions, notamment avec la FNAT, notre fédération. En général, quand on envoie des courriers, c'est lettres mortes. Et quand on essaye d'être reçus, on ne les pas. Mais on ne se décourage pas pour autant, c'est-à-dire qu'on essaye à chaque fois qu'il y a un événement ou à chaque fois qu'il y a une commission gouvernementale de la Mivilud, les assises de la Mivilud, on avait proposé d'y participer, donc on essaye d'être au courant et on essaye de frapper aux portes pour être entendus. Aujourd'hui ce n'est pas le cas, mais je suis persuadée que plus on va multiplier ces actions-là, parce qu'on n'est pas les seuls à le faire et parce que le collectif... va avoir encore plus d'impact que chaque organisation séparément. Avec le temps, on y arrivera et en tout cas, on ne se décourage absolument pas. Mais aujourd'hui... Ça ne donne pas beaucoup de résultats en termes de rendez-vous et de conversations avec le gouvernement.

  • Speaker #0

    D'accord, ça m'offre une transition parfaite pour te demander ton regard sur l'avenir de la profession.

  • Speaker #1

    Je garde un regard extrêmement positif, ne serait-ce que parce qu'il y a besoin de la naturopathie. Donc on ne peut pas disparaître, c'est aussi simple que ça. Les médecines traditionnelles ont existé depuis tout temps, on date à plusieurs milliers d'années avant Jésus-Christ les premières traces de médecine traditionnelle. On sera tout de même. toujours là d'une manière ou d'une autre. Donc la naturopathie existera toujours, il y aura toujours besoin de nous. Après, là, on est un peu dans le dur en ce moment, parce qu'on est dans une période où les choses évoluent, où il y a des opportunistes qui viennent flouter les messages et casser un petit peu le discours qu'on a depuis longtemps, mais ça va se rééquilibrer, il y a des acteurs extrêmement sérieux sur le marché, on se connaît, on travaille ensemble, on travaille avec les instances internationales également, donc on va y arriver. On utilise aujourd'hui les moyens qui sont à notre disposition, comme des fédérations, des organisations, du lobby, une norme AFNOR. Ça évoluera certainement, on va faire évoluer tout ça du mieux qu'on peut, mais de toute façon, un jour, ce sera plus clair et un jour, ce sera plus évident. Comment et à quelle échéance, je ne sais pas, mais je suis très positive là-dessus.

  • Speaker #0

    En tout cas, la naturopathie, c'est loin d'être un effet de mode, c'est ce que tu nous dis. C'est évident.

  • Speaker #1

    Alors, il peut y avoir un effet de mode sur la naturopathie, mais ce n'est pas pour ça que c'est un effet de mode et que ça ne se cantonne qu'à ça.

  • Speaker #0

    Oui, et ce qui se passe peut-être en ce moment, c'est que finalement, la naturopathie a été victime de son succès puisqu'il y a eu beaucoup de demandes un petit peu post-Covid.

  • Speaker #1

    Eh bien, tant mieux. Il faut que l'effet de mode soit autour du retour à la nature, du respect de l'environnement, du respect de la physiologie, que du dernier produit industriel qu'on regrettera dans dix ans parce qu'il crée des obèses. Et donc... Ça me va très bien, même si c'est un effet de mode en ce moment. Et j'espère qu'il va durer.

  • Speaker #0

    On espère aussi. Je te remercie beaucoup pour ton précieux témoignage.

  • Speaker #1

    Merci Camille de ton accueil. À bientôt. À très bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Rejoignez la communauté des lois naturelles en vous abonnant au podcast et découvrez comment mettre en place des changements simples mais puissants dans votre quotidien. Et si vous souhaitez aller plus loin... Je vous invite à prendre rendez-vous pour une consultation en naturopathie où je vous accompagnerai personnellement dans votre démarche de santé naturelle. Ensemble, nous explorerons comment la naturopathie peut transformer votre bien-être et celui de votre famille. Pour prendre rendez-vous, contactez-moi directement via mon compte Instagram, lesloisnaturelles, ou envoyez-moi un mail à l'adresse suivante, lesloisnaturelles.com. Je serai ravie de vous accompagner sur votre chemin vers une meilleure santé. À bientôt !

  • Speaker #1

    Sous-titrage Société Radio-Can

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