- Speaker #0
Bienvenue dans ce sixième épisode de Mission Anxiété Zéro. Aujourd'hui, je partage le micro avec Alexia Etzel, coach pour adultes avec un TDAH, le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité. Dans cet épisode, Alexia est venue partager une partie de son histoire avec le TDAH et nous donner également quelques pistes de réflexion sur les façons pour mieux le gérer dans sa vie pro comme dans sa vie personne. Bienvenue dans Mission Anxiété Zéro. Ici, c'est ton Safe Space sans langue de bois dans lequel je vais t'aider à questionner tes automatismes émotionnels. Moi c'est Sandra, je suis sophro analyste et ma mission c'est d'accompagner mes clients à prendre soin de leur bien-être mental pour être plus heureux, mieux concentrés et mettre plus de sens dans leur quotidien. Alors si toi aussi tu cherches des solutions complètes et actionnables pour gérer tes émotions et mettre ton anxiété à zéro, installe-toi, tu es au bon endroit. Avant de commencer cet épisode, je t'annonce que Mission Anxiété Zéro sera désormais plus qu'un podcast. J'ouvre désormais les inscriptions pour des accompagnements sur mesure sur une durée de 4 mois pour t'aider à venir à bout de ton anxiété. Chaque semaine, nous irons travailler tes blocages émotionnels et pacifier les traumas qui provoquent tes moments d'anxiété. Les inscriptions sont actuellement ouvertes et si tu as envie d'en savoir plus, tu peux réserver dès maintenant ton rendez-vous pour un appel découverte gratuit et sans engagement grâce au lien dans la description de cet épisode. Bonjour Alexia et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mission Anxiété Zéro.
- Speaker #1
Bonjour Sandra, merci de m'avoir.
- Speaker #0
Comment tu vas aujourd'hui ?
- Speaker #1
Écoute, ça va, ça va. C'était la course jusqu'à maintenant et ça sera la course après maintenant, mais tout va bien.
- Speaker #0
Ok, les joies du TDAH.
- Speaker #1
Entre autres, ouais.
- Speaker #0
Alors, je suis super heureuse de te recevoir sur le podcast, notamment pour parler des liens entre l'anxiété et la neurodiversité, mais plus particulièrement, le cas qui nous concerne toutes les deux, le TDAH. Ça me tenait à cœur de faire un épisode sur le sujet et tu étais l'invité rêvé pour partager cet épisode avec moi. Du coup, pour résumer ton parcours, et corrige-moi si je me trompe, tu as fait des études de droit en Angleterre avant de revenir au Luxembourg, où tu as travaillé en entreprise pendant quelques années, avant de devenir coach pour adultes avec un TDAH. Est-ce que c'est bien correct ?
- Speaker #1
Dans les grandes lignes, oui. Tout est bon, tout est bon. C'est là que j'en suis.
- Speaker #0
Ok. Est-ce que toi, de base, tu te définis ou tu te définissais comme une personne anxieuse ou stressée ?
- Speaker #1
Alors, déjà, je pense que stressée, oui. Anxieuse, je ne sais pas trop. Mais stressée dans le sens où j'avais l'impression de... de courir après le temps, de courir après moi-même, de ne pas voir le temps passer. Ça m'a créé en fait une manière de vivre qui était un petit peu en sprint. Ça n'a jamais été un marathon, ça n'a jamais été régulier, c'était plutôt des sprints. Donc ça, c'est, je dirais, quelque chose qui me caractérise et donc ça a créé du stress. Je suis moins sûre pour l'anxiété en réalité.
- Speaker #0
Avant le diagnostic ?
- Speaker #1
Avant le diagnostic, oui, je vois beaucoup de pics de stress, mais c'est vrai que j'ai la chance de ne pas avoir eu énormément d'anxiété dans le sens d'imaginer tous les scénarios négatifs. J'étais trop dans le stress pour être anxieuse.
- Speaker #0
Alors, est-ce que tu peux expliquer aux auditeurs ce que c'est que le TDAH ?
- Speaker #1
Oui, je peux. Alors, je peux essayer parce que la réalité que je trouve super intéressante, d'ailleurs, autour du TDAH, c'est que... les contours finalement de ce diagnostic, la manière dont il est nommé, la manière dont il est abordé, ce n'est pas toujours très clair. Et en plus, on n'en connaît pas vraiment la cause, la cause réelle. Donc, je vais faire une tentative et je vais essayer de le faire de manière simple pour un trouble qui finalement est plein de paradoxes, plein de contradictions et plein de choses compliquées. Merci. Avoir un TDAH, ça veut dire être né avec un cerveau qui ne produit pas autant de dopamine ou en tout cas surtout pas de manière fiable ou constante comme la majorité des gens. Et donc la dopamine, c'est le neurotransmetteur qui régit toutes les choses très utiles de la vie de tous les jours et qui nous met en action. Et c'est tout ce qui nous aide finalement à donner suite à nos idées et à nos intentions. Donc avoir un TDAH, c'est avoir un cerveau qui rigole bien parce qu'il te dit que des fois tu vas pouvoir et des fois tu ne vas pas pouvoir. Et j'aime bien reprendre une définition. qui explique que les fonctions exécutives, donc tout ce qui a besoin de dopamine et donc tous les trucs avec lesquels les TDAH galèrent finalement, ça peut être résumé en la description d'avoir un plan, être en mesure de garder ce plan en tête, connaître les étapes pour aller vers ce plan et savoir couper les distractions émotionnelles ou autres pour y arriver. Le plan pouvant être se brosser les dents ou changer de carrière. On est d'accord, on est dans des gros plans et des petits plans. Et donc, c'est ça, avoir un cerveau moins prévisible et moins fiable quand on lui demande d'aider à définir une priorité, de s'en souvenir. Et donc, de la même manière, finalement, que certaines personnes ont les yeux bleus, d'autres ont les yeux bruns, il y en a certains entre nous qui sont nés avec ce type de cerveau qui a besoin constamment de chercher plus de stimulation que les autres pour activer cette dopamine, justement, et fonctionner. fonctionner à la base, déjà ça nous demande énormément de stimulation. Donc on a un cerveau qui fait attention à tout et on n'a pas un déficit de l'attention en réalité. Donc je trouve que le trouble porte très mal son nom. On fait attention à tout, on n'a pas de filtre, on est constamment en train de recevoir des informations tout le temps et on n'a pas ce gendarme qui nous dit ça c'est important, ça c'est pas important. On a une attention multifocalisée comme disent les canadiens. Et donc, c'est pour ça aussi qu'on a du mal à séquencer les choses, à prioriser. Voilà.
- Speaker #0
Ok, merci pour cette explication. Je t'entendais parler et puis j'ai juste regardé le dos de la porte de mon bureau, tu sais. Et il y a une grande fiche électrostatique que tu colles dessus avec toutes les choses que j'ai à faire. Et il y a des petites cases qu'il faut que je remplisse au fur et à mesure que je fais des trucs. Et en fait, je t'entendais, je disais, ah oui, c'est donc ça. Ok. Du coup... toi, cette façon de voir la grande image en permanence, pour toi, c'est un super pouvoir ou une malédiction ?
- Speaker #1
La grande image, donc là, tu nous as francisé Big Picture Thinking, c'est ça ? Alors, ça dépend, ça dépend, c'est-à-dire que moi, j'adore cette question parce que D'un côté, ça peut être extrêmement, extrêmement douloureux. Et je vais donner peut-être... Peut-être que je vais partager une anecdote, en fait. Je n'y avais pas pensé. Mais je vais donner, en fait, un exemple négatif et un exemple positif de ce big picture thinking. Je me souviens que j'étais en voyage de noces, en Grèce, dans les Cyclades. J'étais censée être détendue et bien, au soleil. Enfin, tout était parfait. Et puis, un matin, j'ai commencé à... à penser à une problématique autour du TDAH pour Luxembourg, avec le système de santé, un truc qui n'allait pas. J'ai commencé à avoir plein d'idées de ce que je pourrais faire. Je pourrais créer un plaidoyer, je pourrais contacter telle association, je pourrais écrire tel article. Et en fait, je suis partie dans une explosion d'idées. Et je pense que cinq minutes après, j'étais en larmes. Et donc, mon mari ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Je n'arrivais même pas à le décrire. Mais ce qui s'est passé, c'est que j'ai d'un seul coup explosé en idée. J'ai eu une arborescence qui s'est dessinée, mais j'ai surtout été submergée par le fait que je devais accepter que je n'étais qu'une personne et que je n'allais probablement pas pouvoir réaliser tous ces trucs, ou en tout cas, pas tout de suite. Donc, il y avait une espèce d'intensité et d'impatience. Et de... Voilà, quand on voit les choses... de cette manière et qu'on est tout le temps en train de voir tout ce qui est possible ça peut être extrêmement douloureux, moi ça peut ça m'a déjà fait pleurer de constater en fait toutes les avenues possibles et de se dire mais j'aurai même pas le temps dans une vie donc ça c'est un exemple je dirais où ça peut être vraiment compliqué, ceci étant dit avoir cette espèce de cerveau qui perçoit tout, qui sent tout qui est en fait constamment en hypervigilance. Ça veut aussi dire qu'on remarque plein de choses que les autres ne remarquent pas. Et ça veut dire qu'on peut arriver à, notamment, être de très bons entrepreneurs ou en tout cas de très bons créateurs d'idées. Et c'est vrai que ça, c'est une question qui m'intéresse beaucoup actuellement parce que c'est de plus en plus prouvé finalement que cette manière de voir les choses de façon globale, de voir les choses dans leur globalité, de voir tous les liens. c'est quelque chose qui peut vraiment servir à créer un service, créer une entreprise, créer un produit, ou être hyper utile aussi en entreprise sans qu'on soit entrepreneur. On est vraiment les personnes qui vont pouvoir voir les ramifications et les impacts de tout. Donc moi, je pense que ça dépend. Il y a des moments où c'est très, très compliqué quand il s'agit de calculer comment on va pouvoir agir sur toutes ces idées. Voilà. Et il y a toujours un petit deuil qui doit se faire, parce que moi, je pense que je dois avoir 30 idées par jour grâce à cette manière de voir les choses globales. Je suis obligée d'en laisser quelques-unes de côté et d'espérer qu'elles me reviendront. Mais l'avantage, c'est que si on apprend à agir sur les aspects positifs de cette pensée, alors on peut en faire un trésor de créativité, de productivité et de bonheur.
- Speaker #0
C'est vrai. On sait aussi très bien, toi et moi, que ce n'est pas toujours si bien vu que ça, même encore en 2024, à l'heure où on enregistre cet épisode, en entreprise, de faire partie de la neurodiversité et d'avoir un TDAH.
- Speaker #1
Oui. Alors, je réagis puisqu'il n'y avait pas de questions. Donc, je vais te dire que je sens. ce que tu veux dire. Je l'ai entendu, mais je l'ai senti. On a beau être sur une plateforme en virtuel, je sens vraiment au fond de moi ce que tu veux dire et les personnes qui se sentent concernées vont le sentir aussi. Effectivement, le TDAH au travail, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on est souvent associé à être des grandes gueules parce qu'on n'a pas de filtre, parce qu'on n'aime pas l'injustice, on n'aime pas les choses qui ne font pas de sens. Comme on voit justement, on a cette pensée très systémique, on voit bien comment une attitude ou un égo ou un process qui ne se passe pas bien ou une absurdité dans les lourdes heures administratives ou tout ça, tous ces trucs super qu'on rencontre dans le monde du travail, on arrive très vite à voir et à ressentir pleinement l'inutilité ou les points négatifs de cette chose. Et on a vraiment une tolérance pas très élevée à ça. Et en plus de ça, on n'a pas de filtre, donc on l'extrime. Donc c'est vrai qu'être TDAH en entreprise, on peut nous coller des étiquettes comme Madame je sais tout ou comme une personne peut-être qui manque de tact, voire de politesse, mais surtout quelqu'un qui n'a juste pas compris les codes de l'entreprise, parce que ça peut vouloir aussi dire, en tout cas c'était mon cas, Moi, j'étais totalement à l'aise de m'exprimer sur les points positifs et négatifs de tout, que ce soit avec une personne qui était dans mon équipe ou que ce soit avec le PDG de la boîte. Donc, il y a aussi ce côté que les codes de l'entreprise qui sont déjà dessinés, ce n'est pas forcément qu'on ne les voit pas. Moi, je pense qu'on les voit, mais on n'en a rien. Je ne dirais pas qu'on n'en a rien à foutre, mais dans le moment… Dis-le,
- Speaker #0
dis-en.
- Speaker #1
parce que souvent on est dans cet élan il faut savoir aussi que quand on est dans le dans le débat ou la dispute ça peut être aussi une manière de nous médicamenter c'est finalement aussi notre cerveau qui va chercher vraiment la stimulation, c'est pour ça qu'on est très bon à la résolution de problèmes parce qu'on va vraiment creuser et creuser et on va continuer à appuyer là où ça fait mal et encore et encore et encore Alors, encore une fois, il y a des choses pour lesquelles c'est hyper utile. Mais quand il s'agit de vraiment ne pas lâcher quelque chose en entreprise parce qu'on te répète, c'est juste comme ça et ferme ta gueule,
- Speaker #0
ça ne passe pas. Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis parce qu'en réalité, le fait de pouvoir voir tout et d'avoir vraiment une bonne projection de l'image telle qu'elle est, de la totalité de l'image, Quand on nous confie une mission, quand on vient nous chercher parce qu'on est créatif, parce qu'on pense à plein de choses, parce que quelque part on va nous considérer comme des couteaux suisses, la plupart du temps, ce que mes employeurs me disaient, on ne sait pas comment tu fais pour que ça marche, mais fais-le. Ok, abracadabra. Et en même temps, d'un autre côté, quand tu viens avec trop d'idées qui vont apporter une solution concrète aux problèmes rencontrés, parce que c'est des entreprises, on nous demande de la productivité, on nous demande du chiffre, etc. Mais s'il y a trop d'idées, c'est trop innovant, si ça résout trop le problème, en fait, on n'aime pas non plus. Ça, c'était quelque chose de super frustrant pour moi. Mais il faut avoir des idées. mais pas trop, parce que bon, tu sais bien, on n'aime pas trop le changement, mais qu'est-ce que vous attendez de moi en fait ? Et ça, je trouve que c'est vraiment difficile de se positionner par rapport à ça en tant qu'employée en réalité. Oui,
- Speaker #1
en tant qu'employée et en tant que personne aussi, parce que finalement, on se dit, mais où est cette limite finalement entre, est-ce que c'est moi qui cloche ? Est-ce que vraiment, vraiment, c'est moi qui ai un problème ? On peut aussi commencer à se questionner de manière plus globale en disant, mais pourquoi est-ce que je n'arrive pas ? à filer tout droit comme les autres. Pourquoi est-ce que si quelque chose ne fait pas de sens pour moi, je dois pousser comme ça ? Pourquoi ? Et on peut remettre en question son soi professionnel et son soi tout court.
- Speaker #0
Parce que toi, tu coaches maintenant des adultes depuis un petit temps, maintenant. Qu'est-ce que tu aurais comme conseil pour les recruteurs ou les RH qui vont commettre ? peut-être des maladresses vis-à-vis de la neurodiversité. Et qu'est-ce que tu aimerais donner comme conseil aux salariés qui ont un TDAH et qui ne savent pas comment se positionner dans l'entreprise pour laquelle ils travaillent ?
- Speaker #1
Ok, alors je vais répondre à ta question dans le sens inverse de ta question. Je vais commencer par les salariés. C'est vraiment une opinion qui ne tient qu'à moi. qui n'engage que moi, je pense qu'il faut commencer par prendre sa part de responsabilité. Parce que mon travail s'inscrit complètement dans la mouvance, puisque je coach des particuliers et je fais aussi de la consultance en entreprise, où justement je forme des personnes en ressources humaines ou des managers. à mieux accueillir et à mieux tirer profit de ce type de profit. Cependant, c'est hyper important que le salarié prenne sa part de responsabilité et fasse déjà son taf sur lui. Je sais que moi, je suis passée par là et je n'aurais jamais pu me sentir mieux si je ne l'avais pas fait. À un moment donné, il faut prendre conscience quand même de l'amplitude, en fait. On n'est pas obligé de réajuster notre intensité, mais déjà, on peut quand même en prendre conscience et se rendre compte parfois de la violence. Et vraiment, en tout cas, moi, je peux l'employer dans mon histoire, la violence parfois de mes réactions. Pas violence physique, mais vraiment, c'était des coups de sang. C'était vraiment quelque chose de… Ça peut être vraiment compliqué à recevoir par les autres. Il y a un énorme travail à faire sur soi. mais sans nécessairement se changer. Et c'est possible. On peut arrondir les angles de son TDAH, on peut polir quelques petits trucs dedans qui ne nous plaisent pas, et on peut quand même rester nous-mêmes. Et c'est hyper intéressant de le faire en plus, on peut le voir comme un jeu. Ok, je ne suis pas très patiente et diplomate, je vais me faire un petit peu de muscle de diplomatie et de muscle de patience. Et c'est totalement ok. Donc il y a une partie du travail qui va avec le salarié. Je pense aussi, moi, c'est un truc qui m'a vraiment, vraiment beaucoup aidée. C'est le meilleur conseil qu'on m'ait jamais donné pour le monde professionnel. Et ça peut servir dans d'autres domaines aussi. C'est choisir ou en tout cas prendre conscience de la différence entre avoir raison et obtenir ce qu'on veut.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Le TDAH, il a... En plus, ça qui est le pire. On a souvent raison puisqu'on a cette pensée tellement logique, tellement systémique, tellement bien. Mais il ne s'agit pas d'avoir raison dans le monde du travail. Il s'agit de pouvoir convaincre et de pouvoir amener et de pouvoir consensualiser. Et donc, dans cette optique, avoir raison, finalement, ce n'est pas le but. Donc, on doit toujours se poser la question quand on est en lutte et qu'on voit qu'il y a une absurdité ou quand on voit qu'il y a un non-sens et qu'on est constamment en train de se taper la tête contre, c'est Ok, j'ai raison. Ok, soit. Mais ce n'est pas le but. avoir raison, ça n'avance rien. Qu'est-ce que j'essaie d'obtenir ? Et comment je vais y arriver ? Et là, c'est le jeu, et là, c'est super drôle. Et ça peut tout changer.
- Speaker #0
Merci, Dajara.
- Speaker #1
Non, mais ça... S'il y a des petits trucs comme ça, que, enfin, limite, j'aurais pu le lire sur... sur Instagram ou sur un... sur un sachet de thé, tu vois, mais il y a des petits trucs comme ça qui peuvent vraiment devenir des mots de sagesse que tu emportes avec toi après toute ta vie. Donc, ça, c'est vraiment mon premier message. C'est, il n'y a pas de, oui, j'ai un TDA, vous devez me prendre comme je suis, et puis basta. Non, moi, je n'aime pas ce discours, en fait. Ce n'est pas quelqu'un qui veut se développer, ça. Voilà. Et après, pour ce qui est des employeurs ou des managers, Alors, c'est compliqué parce qu'il y a toutes sortes de profils, mais je pense que c'est déjà bien de s'informer, tout simplement, sur les profils. Je pense que c'est bien aussi de ne pas avoir peur éventuellement d'avoir des moments de maladresse. S'il y a de la bienveillance, je pense que la maladresse, c'est OK. Un TDAH va préférer une maladresse sans langue de bois que... qu'un discours très fleuri, très corporel, avec des détours. Donc, moi, j'ai envie de dire, voilà, s'il faut employer des termes très directs, très spontanés, je pense que c'est OK. Je ne sais pas si ça s'applique pour tous les profils neurodivergents, mais en tout cas, pour le TDAH, je pense qu'il ne faut pas avoir peur, dans la bienveillance, d'être très direct et d'être maladroit. Et aussi, il faut surtout demander à la personne ce dont elle a besoin. C'est-à-dire, ok, je vois que tu fais tel effort, moi j'ai besoin de ça de ta part, mais tu te connais, toi, tu es l'expert en toi, de quoi tu as besoin pour réussir tes missions au mieux et te sentir pas trop mal ? Posez la question, posez la question.
- Speaker #0
Demander de quoi ils ont besoin.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Et dire les choses clairement.
- Speaker #1
dire les choses clairement, demander ce dont ils ont besoin. Ça ne veut pas dire qu'ils auront tout, mais ça peut aider aussi à comprendre un petit peu. Donc je pense que ce qui est important, c'est aussi de responsabiliser la personne et de lui dire, ouais, mais moi, je ne peux pas deviner pour toi. OK, j'ai fait une formation sur les neurodiversités, mais je ne me suis pas transformée en un expert maintenant. Et surtout si on n'a pas fait la formation en neurodiversité. Mais je pense qu'il ne faut pas hésiter à encourager les salariés à prendre conscience de leurs besoins. En leur demandant de les expliquer.
- Speaker #0
Toi, tu as été diagnostiquée à quel âge ?
- Speaker #1
Moi, j'ai été diagnostiquée à l'âge de 27 ans. Il y a 13 ans.
- Speaker #0
Waouh ! Voilà. C'était comment ? C'était comment de prendre conscience de ça ?
- Speaker #1
Alors, je dois avouer que pour moi, ça s'est vraiment fait en deux temps. Parce que j'ai été diagnostiquée à 27 ans suite à deux burn-out et dépression consécutives. Mais je n'ai rien fait avec ce diagnostic pendant longtemps. J'ai pris des médicaments et je ne me suis pas trop informée. Ce n'était même pas que ça ne m'intéressait pas. Je ne sais pas, ça s'est passé sous le radar. J'ai été prise par d'autres choses. Je n'en ai vraiment rien fait. Le diagnostic et la prise de conscience, pour moi, ont été en décalage. Le diagnostic, j'avais 27 ans. et la prise de conscience c'était en 2018 donc il y a six ans et donc mes mathématiques sont beaucoup d'années plus tard et la prise de conscience elle a été grâce à un coach TDAH en fait que j'ai rencontré à luxembourg qui venait des pays bas qui m'a fait une session Et il m'a vraiment poussée dans mes retranchements jusqu'à ce que je commence à m'exprimer de manière... Voilà, toutes les frustrations du monde du travail ressortaient, etc. On était surtout sur le professionnel. Et vraiment, je parlais fort et tout. Et il m'a laissée déballer et puis il m'a dit Mais est-ce que tu vois ça ? Est-ce que tu vois comment tu t'exprimes et est-ce que tu arrives à envisager que ça puisse être mal interprété, mal perçu, mal ressenti ? Donc en fait, voilà, on a passé deux heures ensemble finalement, il m'a mis une énorme claque dans la gueule, donc j'avais bien, bien, bien besoin. et c'est là que j'ai vraiment commencé à me dire ah ouais non mais c'était pas juste un diagnostic pour me donner des médocs en fait il ya vraiment vraiment un truc et là c'est parti là je suis là je suis parti à fond sur ce c'est comme ça que j'ai décidé de devenir coach d'ailleurs c'était la question j'allais te poser parce que tu aurais juste pu te dire bah je vais me faire aider je dis exprès je vais me faire soigner mais pour moi en réalité
- Speaker #0
rien à soigner, il y a juste à accepter notre mode de fonctionnement. Donc tu aurais juste pu dire, je vais me faire aider, je vais me réapproprier le fonctionnement de mon cerveau et puis je vais continuer à vivre ma vie normalement sans pour autant devenir coach et vouloir aider des personnes avec un TDAH. C'est pour ça que tu travailles qu'avec les adultes.
- Speaker #1
Je ne sais pas si c'est pour ça que je travaille avec des adultes, mais je pense aussi que c'est parce que, oui, ça pourrait être pour ça. Forcément, je vais voir leur parcours et je vais voir leur diagnostic tardif particulièrement. Alors, ils ne sont pas tous diagnostiqués tardivement, mes clients, mais c'est vrai que je vais avoir une capacité à bien saisir les problématiques auxquelles ils font face. Et puis honnêtement, c'est parce que ça m'intéresse de coacher les adultes. Je trouve que la problématique du TDAH adulte, elle est hyper intéressante par rapport à la friction qu'on peut retrouver entre le profil TDAH et la société d'aujourd'hui et comment elle est organisée. Et donc, je me fais plaisir intellectuellement. Je suis tout le temps sur des thématiques avec mes clients qui me passionnent.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Et donc, c'est vrai que j'aurais pu me dire, je vais juste… Faire une transformation personnelle et faire des ajustements dans ma vie en tant que TDAH, mais garder le cap de la même carrière. Cependant, j'ai eu une envie immédiate après cette première expérience de coaching TDAH. Je me suis dit, OK, il faut qu'il y ait plus de gens qui aient ça. Donc, j'avais cette envie de multiplier. J'avais cette envie de rendre ça disponible instantanément. Je pressentais aussi, et ça a été complètement le cas, que me former au coaching TDAH allait être ma propre transformation personnelle et ma propre thérapie. Ce qui a été vraiment, vraiment très, très chouette. Et donc, je me suis dit, c'est hyper efficace parce que du coup, je me crée une nouvelle voie de carrière. Et en même temps, je me fais une thérapie, mais magnifique. C'est du plus plus. Et ce qui était aussi intéressant, c'est que vraiment, le moment où j'ai décidé, c'est le moment où j'ai claqué la porte de ce coach. Je me suis dit, un jour, je veux faire ça. Sauf qu'un jour, c'est devenu tout de suite. Et dans la semaine, j'étais inscrite à ma première formation de coaching. Et pour une fois, le un jour, il n'est pas resté un jour. Parce que ça, c'est très TDAH. Un jour, j'aimerais bien faire ça. Un jour, je vais améliorer ceci, améliorer cela. Et là, le un jour, il était tout de suite. Et il s'est fait ressentir comme une évidence.
- Speaker #0
Ok. Ça résonne beaucoup ce que tu dis parce que tu parlais tout à l'heure de ce fait de prendre sa part de responsabilité. Et quand je t'entends raconter ça, je pense à moi quand j'ai fait mon burn-out en 2013. Et à l'époque, je me disais, j'avais 28 ans, et je me disais quand j'aurai 40 ans et qu'ils m'auront tous fait chier, je taperai ma crise de la quarantaine et j'irai me former à l'Institut européen de sophro-analyse, qui est l'école que j'ai finalement faite plus tôt. Et le burn-out est arrivé. Et en fait, j'ai dit, OK, c'est maintenant qu'ils m'ont suffisamment tous fait chier. J'y vais. Et c'est à ce moment-là que, en fait, je n'ai pas attendu d'avoir 40 ans pour me former. Et c'est assez drôle parce que je reconnais souvent... Alors, tous les TDAH sont différents, mais il y a quand même des morceaux de programme un peu que je reconnais chez différentes personnes, et notamment dans le fait de prendre ça. Ça part de responsabilité. J'aimerais que tu me dises ce que toi t'en penses. Ça, c'est mon ressenti à moi et c'est très personnel par rapport à la façon de vivre mon TDAH. Mais moi, j'ai le sentiment que je n'aurais pas pu avoir le diagnostic et retourner dans la vie d'avant. Et juste adapter mon fonctionnement à ma vie d'avant tout en disant Ok je continue juste sur la lancée sur laquelle j'étais parce que du coup le sens de tout ça de tout ce qu'il y avait dans ma vie avant avait changé c'est pas que ça n'avait tout à coup plus de sens mais je ne pouvais plus tolérer dans ma vie les choses qui n'avaient pas ou moins de sens et en ce sens j'étais obligé de m'engager sur sur ce cheminement là je n'aurais pas pu faire différemment.
- Speaker #1
C'est une vocation. C'est ça la vocation. C'est pas... Et ce n'est pas le cas de tout le monde. Je pense qu'il y a des personnes comme toi et moi qui vont voir ça plutôt comme une manière de...
- Speaker #0
de s'extirper d'un milieu qui est frustrant pour en faire quelque chose de constructif. Mais mes clients, ils ne sont pas tous en train de devenir des coachs TDAH ou de changer leur vie radicalement. Il y a effectivement un peu un avant et un après. Mais dans la prise de responsabilité, je vois vraiment des points d'inflexion. Donc, des gens qui viennent me voir et qui se disent, OK, OK. j'ai commencé à comprendre mes besoins et je vais adapter ce que je peux adapter dans mon travail à mon TDAH mais j'ai aussi envie moi de savoir mieux le gérer de savoir mieux anticiper mes besoins de savoir mieux anticiper mes pics de performance etc donc je pense que revenir au même job ou à la même carrière avec ces nouvelles connaissances c'est quand même du nouveau il y a quand même les... Il faudrait leur demander, mais en tout cas de ce qu'ils me disent jusqu'à présent, ils ne reviennent pas de la même façon. Mais en bien, il y a toute la partie effectivement d'acceptation, de Ah, en fait, il y avait une explication à tout ça. Ah, ok. Donc en fait, je n'étais pas juste folle ou je n'étais pas juste un con qui était têtu au travail et qui emmerdait tout le monde. Non. j'ai un cerveau qui faisait que ces situations-là étaient plus compliquées pour moi à gérer et plus compliquées pour moi à exprimer. Donc oui, il y a ce côté acceptation. Et donc, j'encourage beaucoup mes clients à devenir un peu leurs meilleurs potes. Parce que c'est vrai que pendant longtemps, du coup, le discours interne, c'était Ah, mais ça ne va vraiment pas. C'est quoi mon problème ? Puis d'un seul coup, on se rend compte qu'on peut… On peut juste se dire mais c'est ok, c'est ok, et on va travailler avec ça Donc ça, c'est déjà le truc énorme. Il y a aussi parfois une phase de deuil avant ça, de toutes les choses que j'aurais pu faire avec ma vie si j'avais su. Mais ça, c'est aussi un travail à faire, et ça fait aussi partie de tout le travail de prendre ses responsabilités, c'est ça, c'est vraiment faire ces étapes, cette étape de deuil, cette étape d'acceptation. Et puis après, cette étape de, OK, est-ce que je veux garder plus ou moins le même job ? Est-ce que je veux faire des changements ? Et donc, il y a un, je vais faire un anglicisme, un redesign qui s'impose. Et ça peut passer par un changement de carrière ou ça peut passer par un œil nouveau sur notre carrière existante.
- Speaker #1
C'est une période assez particulière à gérer tout en sachant que... Les personnes avec un TDAH ont un rapport particulier au temps. Et d'ailleurs, j'aime assez la façon dont tu l'expliques dans ta conférence TED. D'ailleurs, je mettrai le lien vers la conférence dans la description de l'épisode, où tu expliques que c'est comme si nous étions face à un domino, avec plein d'autres dominos empilés derrière. mais que nous, on ne voyait pas et qu'on n'avait pas la possibilité de pouvoir les voir.
- Speaker #0
C'est comme ça qu'on me l'a expliqué dans mon école de coaching TDAH aux États-Unis. Et il faut savoir que sur 20 personnes dans la classe, on était 19 à avoir le TDAH. Et donc, d'un seul coup, il y a 19 bouches sur Zoom qui sont ouvertes. On était scotchés. Mais ouais, c'est trop ça en fait, comment tu sais ? Ah là là, ce moment magique. Ouais, ouais, les dominos. Puis le rapport au temps, c'est hyper abstrait. Alors c'est marrant parce qu'encore ce matin, j'ai coaché deux personnes autour du rapport au temps. C'est abstrait, c'est maintenant ou pas maintenant. Si on se dit, j'ai un mois pour faire mon mémoire, ce qui est mon cas, d'ailleurs c'est même plus le cas puisque j'ai plus que trois semaines. Mais on se dit, j'ai trois semaines pour faire mon mémoire. c'est beaucoup trois semaines. On a l'impression que c'est élastique comme ça, que c'est géant, que c'est flottant, que c'est énorme. Et puis après, on déduit les heures où on dort, les heures où on mange, les heures où on regarde Netflix, les heures où on a d'autres trucs à faire. Et puis on se dit, alors j'ai en fait 72 heures pour faire mon mémoire. Là, ça devient beaucoup plus réel. Mais même là, ça peut être tronqué. Mais oui, le rapport au temps, il est… Pour moi, le temps, c'est un concept abstrait. Encore et toujours. Voilà, encore et toujours.
- Speaker #1
Il y a des petits outils pour nous aider, mais clairement, le temps, c'est tellement... C'est comme s'il y avait deux modes dans le temps. celui où il est super extensible et on a le temps de placer plein de trucs et celui où en fait il est en marche accélérée et on comprend rien à ce qui se passe et t'as pas le temps de préparer ta conférence et en fait elle était hier Il y a alors c'est plus ou moins lié aux facteurs du temps mais il y a Un mot que tu as utilisé dans un de tes articles de blog que j'ai assez bien aimé, parce qu'on nous bassine partout avec la procrastination à tout va, dans tous les sens, à tort et à travers. Et tu as posé le terme de percolation.
- Speaker #0
Ouais, ouais.
- Speaker #1
Et qu'en réalité, alors moi je vais t'expliquer comment je l'ai vécu cet article, parce que la procrastination, de manière générale, c'est un peu diabolisé. On va dire c'est mal. C'est de l'improductivité, sauf que ce que je passe beaucoup de temps à expliquer en cabinet aux personnes que j'accompagne qui ont un TDAH et qui viennent en thérapie pour fonctionner avec leur TDAH, c'est que tant qu'ils sont encore ces moments dits de procrastination, d'ailleurs je parle de percolation maintenant depuis que j'ai vu ça chez toi, Et qu'en réalité, il y a des temps qui sont nécessaires pour processer aussi les informations et permettre au cerveau de rassembler ces wagons ensemble. Et que si on n'a pas ces moments-là, jamais de la vie, on sait être productif pour la tâche d'après. Donc, c'est super important de respecter ces temps-là et de les cadrer. Merci d'avoir parlé de ça. Est-ce que tu peux développer un petit peu en quelques mots ce principe de percolation ?
- Speaker #0
Oui, oui. Alors, il y a… Le principe de percolation, pareil, c'est quelque chose que j'ai appris en formation et qui a scotché tout le monde et qui, pour moi, a changé beaucoup de choses. Tout ça, c'est lié avec cette étiquette de la procrastination et du manque d'activité, finalement. Et donc, parfois, les TDAH, surtout, culpabilisent et pensent qu'ils sont en train de procrastiner. En réalité, ça peut être... Alors, je vais mentionner quand même au passage les transitions aussi, puisque ça peut être aussi un besoin de... On n'a pas la même flexibilité cognitive pour passer d'un type de tâche ou d'un mode, on va dire, à un autre. Par exemple, moi, j'ai un mode gens, un mode people, un mode où je suis avec les autres, où je dois interagir. Puis j'ai un mode écriture, par exemple. Et je ne peux pas passer de l'un à l'autre comme ça. Ce n'est pas possible. Mon cerveau, il a besoin... d'un logiciel pour un et d'un autre logiciel pour l'autre. Et en fait, éteindre un logiciel et charger le deuxième, ça c'est une transition. Et les transitions sont un peu plus compliquées pour le cerveau TDAH, en raison toujours liée à la dopamine. Et donc la procrastination, ça peut être parfois juste un besoin de faire une transition. Maintenant si on revient à la percolation, et donc effectivement c'est un concept qui est chouette. La percolation, en termes, dans le vocabulaire, on va dire TDAH, je suis ravie que le mot se réponde, c'est un petit peu comme l'incubation dans le domaine créatif et d'innovation. Quand on est en recherche de solutions de problèmes, quand on est dans le processus créatif, on dit qu'il y a une période d'incubation et c'est la période pendant laquelle on va justement... s'éloigner du problème. On va prendre une distance finalement mnémonique avec le problème. Donc on ne va plus y penser. Ça va rester dans un coin de la tête et ça va un petit peu infuser, mais on ne va pas directement être dans la gestion de ce problème. Ça, dans le processus de solutionnement de problèmes créatifs, c'est totalement accepté comme une étape légitime finalement du processus. C'est ce côté, ok, je me retire et puis je vais y penser. Et pour moi, la percolation pour le TDAH, c'est pareil. Ça peut, c'est très marrant parce que du coup, une fois que j'explique ça aux gens, ils me disent, ah mais c'est pour ça, parce que je n'arrive pas à expliquer des fois à ma femme que ce n'est pas parce que je suis affalée sur le canapé et que j'ai l'air de ne rien faire, qu'elle peut venir me parler d'un truc qui n'a rien à voir. Elle me dit, mais là, tu avais l'air libre. Oui. J'ai l'air libre, mais en réalité, je suis en train de faire un étirement un petit peu dans mon cerveau, un relâchement. Et un relâchement actif, alors je sais que ça peut paraître contradictoire tout ça, mais ça c'est la magie du TDAH, c'est-à-dire que c'est pendant qu'on se laisse avoir ce moment de zone out, où on vagabonde mentalement, c'est souvent là qu'on va être en train, à l'arrière du cerveau, de solutionner un problème, ou de créer une idée, ou d'aboutir à une conclusion. Moi, je sais que mes présentations, maintenant, j'accepte ce processus de percolation. Je crois que je procrastine pendant des semaines, mais non, je ne procrastine pas. Elles sont dans ma tête et je récolte en plus au fur et à mesure de mes lectures et de mes discussions et de la vie de tous les jours, plein d'éléments que je suis en train de stocker en fait dans ce petit compartiment de ma tête que j'ai dédié à cette présentation qui va être dans, je ne sais pas, trois semaines admettons. Et c'est quelques jours avant que je vais faire un download. Je vais télécharger, je vais aller chercher le produit de cette percolation dans ma tête et je vais la mettre sur papier ou sur digital ou peu importe. Et donc, je pense que c'est hyper important parce que souvent, on culpabilise de procrastiner et la procrastination, elle existe. Mais parfois, on est en train de faire, on n'est juste pas en train de taper sur un ordi, quoi. C'est tout.
- Speaker #1
Mais ça me parle tellement. Et là, en t'écoutant, je crois que j'ai compris pourquoi. Parce que c'est vrai qu'en tant que TDAH, je me suis souvent dit, bon c'est vrai, je fais partie des gens qui considèrent ça plus comme un super pouvoir que comme une malédiction. Mais je me suis souvent dit, ça pourrait être quand même bien si j'étais pas obligée d'aller dans cet état de fatigue à parfois en deux jours produire le travail de trois semaines. Et en réalité, je me rends compte que ça peut être en fait une conséquence de la percolation.
- Speaker #0
Oui, mais en fait, le travail, il avait déjà commencé. Ce n'est pas parce qu'il n'était pas encore sur papier ou sur ordinateur qu'il n'avait pas commencé. Alors après, bien entendu, comme je l'ai dit, la percolation n'exclut pas la procrastination. La procrastination, c'est vraiment quand on a complètement ignoré un truc et vraiment, vraiment, on fait un blocage et on ne bouge pas. Mais la percolation, c'est que oui, ça va peut-être mettre deux jours pour mettre en forme les choses. mais le travail il avait commencé c'est ça,
- Speaker #1
mais tu sais du fait qu'il y a un peu quand t'as un TDAH c'est ce que tu ne vois pas ce qui n'existe pas en fait donc un concept qui est encore dans ta tête même si tu sais que t'as commencé déjà à le produire mentalement tant que ton support n'existe pas t'as un peu tendance à dire alors que c'est pas vrai ouais
- Speaker #0
Alors ça, je ne sais pas. Moi, je me pose des questions là-dessus. Moi, j'ai l'impression que ça, c'est un truc qu'on a effectivement internalisé, mais qui ne vient pas forcément du TDAH, mais plutôt de l'extérieur. C'est-à-dire que c'est plus, si je n'ai pas un truc sur papier, si je n'ai pas un rapport, si je n'ai pas le livrable de manière palpable, alors ça n'existe pas. Je ne suis pas sûre, je ne sais pas. Mais en tout cas, ce que je vois aussi chez mes clients, c'est que… et je le vois chez moi aussi, c'est que la percolation, elle peut nous faire démarrer tard aussi parce que, surtout pour les inattentifs, le profil inattentif du TDAH, surtout pour eux, mais aussi de manière plus générale, passer énormément de temps avec une tâche, ça nous donne l'impression de l'avoir faite. Donc j'ai aussi ces personnes qui reviennent souvent vers moi en me disant, mais voilà, j'ai passé énormément de temps dans ma tête avec ce problème ou avec ce projet. Et donc, c'est vrai que c'est un peu notre vie intérieure, elle est passionnante. On est super intéressé. C'est ça le jus, c'est ça le truc le plus intéressant pour nous, c'est tout ce qu'on va conceptualiser et imaginer et aborder dans nos têtes et débattre. Et puis, on va se contredire tout seul aussi. C'est génial. Enfin, voilà. Donc, le travail qui est fait dans la tête, il est tellement intéressant que parfois, j'ai des gens qui me disent, mais... J'ai l'impression que la satisfaction de la tâche, elle est déjà derrière moi. Le gros de la satisfaction de la tâche, elle est déjà derrière moi, alors que je ne l'ai même pas encore exécutée.
- Speaker #1
Ok. Ça peut être dangereux, ça.
- Speaker #0
Ça peut être dangereux. Ça peut être dangereux. C'est pour ça qu'il faut avoir des plans pour s'y mettre, etc. Mais voilà, ça peut être dangereux. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que la percolation, elle est productive. après comment on exécute quand on exécute, comment on s'y prend ça c'est une autre chose aller dans l'action c'est autre chose mais la percolation donc le temps passé Avec la tâche, ce n'est pas forcément contre-productif du tout.
- Speaker #1
Ok. Est-ce que tu peux nous dire deux mots sur la fatigabilité autour du profil TDAH et de l'effort de concentration et peut-être donner un ou deux trucs pour aider à la prendre en main ou à la gérer ?
- Speaker #0
Oui, alors ça, c'est une très, très grande question aussi. Il y a plusieurs choses selon moi à faire, mais je pense que la première, c'est déjà de se foutre un peu la paix. Le côté... Alors, j'ai plein de mots qui reviennent chez mes clients quand ils me disent, mais je devrais quand même pouvoir faire ça de manière plus simple. Je devrais... OK, selon qui ? Selon qui ? Selon quoi ? Selon quel référentiel ? Ou alors le juste. Mais en fait, je dois juste... mieux m'organiser ou je dois juste mieux prioriser. Alors le juste, moi j'adore Nike, la marque de sport, mais alors ils nous ont tués avec leur just do it parce que vraiment le mot juste il est partout chez le TDAH. Mais je devrais juste… Oui, mais tu vois bien que ça fait 40 ans que le juste, il est en fait énorme. Donc, sois un peu honnête avec toi-même. C'est OK, c'est OK, ce n'est pas grave. On se détend. Voilà. Déjà, moi, c'est vraiment le premier truc que je conseillerais. Il y a un autre truc aussi, c'est toute l'énergie qui est dépensée. Donc, c'est vrai que les TDAH sont très fatigués. Pourquoi ? Parce que des tâches qui sont plus simples pour les autres le sont moins pour eux. La manière aussi de pouvoir accomplir les tâches est moins faite pour nous. Enfin, je veux dire, voilà, moi, je vis dans un pays, le Luxembourg, où on doit encore envoyer nos factures médicales, papiers. par la poste, se faire rembourser. J'ai envie de pleurer à chaque fois parce que je ne sais plus si je l'ai envoyée ou pas. Je ne la trouve plus. Du coup, maintenant, je m'imprime des lettres pour mettre en en-tête, pour être sûre que j'ai un système pour savoir ce que j'ai envoyé et quand je l'ai envoyé. Puis après, c'est mon imprimante qui ne marche pas. Puis après, je dois me souvenir de mettre le truc dans l'enveloppe. Je dois me souvenir de mettre l'enveloppe à un endroit où je vais l'avoir. Je ne dois absolument pas laisser deux ou trois semaines s'écouler avec cette enveloppe-là. Pourquoi ? Parce que sinon, après, mon cerveau absorbe la présence de cette enveloppe et elle devient une partie du décor et elle disparaît pour toujours puisqu'elle n'est plus un rappel visuel. Bref, il y a aussi des choses qui sont faites pour la majorité et qui sont tout simplement incompatibles et donc extrêmement fatigantes pour le TDAH. Après, il y a aussi toute cette vie intérieure. Finalement, les gens parfois se disent Mais tu n'as rien fait aujourd'hui. En fait, on est épuisé. Mais si tu savais ce qui s'est passé dans ma tête. Donc, effectivement, prendre conscience de tout ça, l'accepter et se dire que ça fait partie de nous pour le meilleur et pour le pire, ça, c'est la première chose. Ensuite, ne pas sous-estimer les temps de recharge et les temps de transition aussi dont je parlais. Les TDAH ont un problème avec le fait d'avoir des vides. des vides dans la conversation, des blancs dans la conversation, des vides dans leur agenda. Il y a vraiment un côté un peu, ils me disent, même quand j'essaie de me détendre, je culpabilise, j'ai l'impression que je ne le mérite pas. Bon, voilà, ça, c'est aussi des choses que je travaille beaucoup avec mes clients pour qu'ils essayent un petit peu de lâcher. Ensuite, on a aussi une mauvaise lecture de notre propre fatigabilité nous-mêmes. la personne TDAH on sait maintenant il y a même des recherches qui ont commencé à vraiment démontrer ça on a une lecture moins claire de l'énergie qui nous reste dans notre corps on a une lecture moins claire de quand est-ce que c'est trop quand est-ce qu'on va trop loin et donc l'apprentissage finalement des signes qui nous montrent qu'on a besoin de recharger ça peut être très important je donne un exemple tout bête Personnellement, j'aime que mes ongles soient toujours nickels. Ils ne doivent pas être nécessairement manucurés avec le vernis à ongles et tout, mais ils sont toujours bien. Sauf quand j'ai des périodes où je me suis négligée, où je ne me suis pas assez reposée, où je n'ai pas pris le temps pour moi, où j'ai voulu peut-être faire trop. Et donc c'est un super repère visuel. Si je baisse les yeux et que je vois que mes ongles sont pourris, je me dis Ah ! Ça c'est un signe que je suis en train de faire. d'en faire trop. Ça peut paraître tout bête, le petit truc des ongles, en plus ça fait un peu superficiel et tout, je sais, mais je m'en fous. C'est mon truc, c'est mon petit truc, c'est mes petits signaux, mes petits drapeaux pour me dire, ah, là, je suis peut-être en train, je me suis surchargée ou j'ai sous-estimé mon temps de recharge. Donc ça je pense que c'est hyper important et puis l'aménagement de l'espace aussi. J'ai une cliente qui utilise le terme ADHD proofing, donc elle est en train de ADHD proof, rendre donc son appartement compatible avec son TDAH en fait. En rendant les espaces de tâches ménagères plus esthétiquement plaisants, plus faciles à utiliser, en rendant les choses aussi plus visibles, parce que pour nous, loin des yeux, loin du cœur. On a des oublis et des retards et de la fatigue aussi, parce qu'on ne voit pas les trucs qui sont dans les placards. Et puis, il y a la fatigue aussi après dû au masking. Donc, cette mascarade journalière du TDAH qui va au travail et qui peut-être est sous l'eau, mais n'a aucune intention de demander de l'aide ou d'admettre qu'il est sous l'eau, parce qu'il aurait dû juste. pouvoir faire telle ou telle tâche plus vite ou comme les autres ou à temps.
- Speaker #1
C'est des profils qui ont tendance à se mettre plus facilement en danger sans s'en rendre compte ?
- Speaker #0
Encore une fois ça s'est documenté aussi de manière tout à fait scientifique la réponse est oui. Ce sont des personnes qui ont des... Statistiquement, les personnes TDAH vont plus aller vers des choix de vie malsains. Donc, que ce soit au niveau de leur santé, ils vont être plus pro-nos addictions. aux comportements sexuels à risque, aux comportements sociaux à risque, aux sports extrêmes ou prise de risque en général. Donc oui, et c'est d'un côté, c'est quelque chose de très beau dans le TDAH. mais voilà si on veut continuer à exploiter le côté très beau du tdh il faut se préserver et il faut quand même qu'on prenne soin de nous
- Speaker #1
Je t'ai entendu parler tout à l'heure du gap qu'il y a eu entre le moment où tu as été diagnostiquée et celui où tu as réellement pris conscience de ton tdh et que la seule action que tu avais prise au moment du diagnostic c'était d'accepter la médication est ce que ça veut dire que pendant toutes ces années ça a été sous médication ou est-ce que ça a duré moins longtemps que ça ?
- Speaker #0
j'ai été sous médication depuis que j'ai eu mon diagnostic j'ai toujours été sous médication une différence ? c'est marrant parce que quand j'ai commencé avec le premier médicament c'était la Ritalin à l'époque c'est mon entourage qui a vu la différence mais pas moi c'est intéressant mon mari me disait tu m'interromps quand même moins souvent t'essayes moins de finir mes phrases j'ai moins de mal à te suivre t'as plus de suite dans mes idées j'allais moins du coq à l'âne visiblement quand j'ai discuté avec les gens donc j'ai l'impression que pour eux ça a fait une vraie différence après j'avoue que pour moi c'était le même bordel à l'intérieur après je sais aussi que les effets sont très différents d'une personne à l'autre mais ça n'a pas pour moi en tout cas et c'est pour ça que je pense que la médication elle couvre vraiment qu'une toute petite partie du problème elle peut vraiment servir de levier pour mettre en place d'autres choses ça c'est sûr mais clairement pour moi ça n'a eu aucun impact sur ma performance ou le degré auquel je me sentais bien dans ma vie ou à jour avec mes trucs les effets liés à la productivité ou aux choses que c'est censé faciliter pour moi ça n'avait pas du tout marché ce qui a marché c'est que plus tard j'ai essayé plus tard une molécule un non stimulant bien plus tard... Et autour du moment d'ailleurs où j'ai commencé mon virage professionnel et que j'ai commencé les cours de coaching, etc. C'est autour de cette période-là que j'ai essayé un autre médicament qui, lui, pendant quatre ans, m'a vraiment changé la vie. d'un seul coup je pouvais lire. La lecture c'est quelque chose que j'ai toujours adoré, mais que je n'ai jamais su faire sous pression quand il fallait lire pour une certaine date. Et là d'un seul coup j'y ai arrivé, je me rappelle encore de ce jour où j'ai pu lire. Sans que ce soit difficile et douloureux. Et là, j'étais extrêmement reconnaissante. C'était très clair que c'était ce médicament. Donc, voilà. Donc, des expériences mitigées qui sont propres à moi.
- Speaker #1
Je suis assez d'accord sur le fait que la médication ne traite qu'une seule partie du problème. Et en réalité, surtout lorsque ça nous... permet de ne pas fonctionner comme des cerveaux typiques, mais de pouvoir relationner avec des cerveaux typiques, et que pour nous, en réalité, ça ne change pas grand-chose que ça. Je me souviens, le seul vrai moment où j'ai senti une différence sous médication, que j'ai maintenant arrêté il y a quelques semaines, c'est la toute première prise de MediKinette. Là, j'ai vraiment senti, c'est comme si j'entendais mes pensées arriver au ralenti par rapport à d'habitude. D'habitude, c'est genre le sac à main, le méga sac à main que tu prends et que tu retournes. Ça, c'est ce qui se passe dans ma tête, mes pensées là. Et puis, des mères de toit pour tout remettre en ordre. Et là, elles arrivaient à un flux ralenti, mais suffisamment ralenti pour que je puisse les traiter au moment où elles arrivent et les classer. Et là, je me suis dit, waouh, c'est vachement bien. Mais ça n'a pas duré très longtemps cet effet-là et en réalité j'ai dû prendre des médicaments peut-être entre 2022 et mi-2024 donc j'ai pas pris si longtemps que ça parce que ça m'a aidé à mettre en place des nouvelles routines, à retrouver du moins mes routines TDAH qui existaient avant. mais une fois que c'était mis en place en réalité il n'y avait plus vraiment de je le prenais, je ne le prenais pas d'ailleurs à la fin c'est comme ça que j'ai arrêté de le prendre j'ai oublié de le prendre pendant 3 semaines et ça ne m'a pas empêché de faire ma vie et puis bon bah du coup voilà j'ai mis d'accord avec le médecin pour dire que vous pouvez arrêter oui oui oui non mais c'est vrai que même
- Speaker #0
si je ne suis pas médecin que je ne donne jamais de conseil médical et que je le dis à chacun de mes clients... Ils veulent tous savoir à un moment donné ce que je pense des médicaments. Et c'est vrai que je leur dis souvent ça, c'est qu'il y a beaucoup de personnes, pas toutes, mais beaucoup, qui disent que ça peut totalement aider dans la mise en place de ce redesign dont je parlais tout à l'heure. Quand on décide de mettre en place des choses dans sa vie et des changements pour que le TDAH se vive mieux. On a besoin d'un certain degré de conscience finalement des endroits où ça frictionne et où ça ne va pas trop. Et c'est vrai que c'est une période pendant laquelle la médication peut aider à voir un petit peu plus clair justement ces points-là. Et vraiment à les remarquer en fait. À remarquer. Donc ça, c'est vrai que pour la prise de clarté du début et le... Tout début de la mise en place, c'est le retour que j'ai de pas mal de personnes, c'est que oui, pour mettre en place tout le reste, ça peut aider de commencer avec des médicaments. Mais il ne faut vraiment pas ignorer tout le reste. C'est-à-dire, tu en as parlé, la routine, les habitudes, les rituels. Habitudes, routines, rituels, c'est trois degrés différents. Je pense que pour les TDAH...... Le rituel, c'est peut-être le mieux, je dirais, parce que l'habitude, on ne la fait pas consciemment. La routine, on la fait consciemment. Le rituel, on le fait consciemment avec une intention derrière. C'est vrai que le TDAH, il a quand même besoin de trouver du sens dans tout ce qu'il fait. Donc effectivement, il y a ce côté routine, ce côté aménagement de l'espace que je m'intéresse de plus en plus. éventuellement mettre des choses au clair avec l'employeur, s'il y a des choses à mettre en place, voire s'il ne faut pas oublier aussi qu'on parle de famille, on parle de couple, il y a aussi tout un travail à faire après un diagnostic TDAH chez une personne qui veut redesigner sa vie. C'est beaucoup plus simple pour quelqu'un comme moi qui suis désormais célibataire et qui vit seule sans enfant que pour une personne qui doit prendre en compte deux ou trois petits êtres humains et puis un compagne ou un compagnon voilà mais ce travail il ne doit absolument pas être négligé et je connais plein de personnes qui fonctionnent très bien sans médicaments parce
- Speaker #1
qu'ils ont mis tout ça en place comment tu non quels sont tes meilleurs outils de gestion des émotions, parce que c'est quelque chose quand même d'assez... Parce qu'il y a la psychoéducation, il y a l'organisation, c'est super important pour les profils TDH, mais il y a aussi la gestion des émotions, et notamment la gestion de la frustration, de la colère, de l'impulsivité. Est-ce que tu as des trucs à nous partager ? Qu'est-ce qui marche pour toi ? Qu'est-ce que tu peux nous en dire ? Qu'est-ce que tu as envie de nous en dire ?
- Speaker #2
C'est trop souvent...
- Speaker #0
Ignorer, on va dire, c'est vraiment... Rien que dans le diagnostic, les critères diagnostiques de base du TDAH, c'est vrai que c'est un pan très, très présent dans le TDAH qui est juste complètement ignoré. C'est cette dysrégulation émotionnelle. Alors, moi, j'ai plein d'outils qui, parfois, n'ont ni queue ni tête et qui sont très différents, mais les premiers qui me viennent à l'esprit, c'est... Alors déjà,
- Speaker #2
il faut savoir que j'ai appris à faire pause.
- Speaker #0
Et je dis faire pause en appuyant sur mon poignet, parce qu'au poignet droit, j'ai un bouton pause tatoué. Alors pourquoi j'ai un bouton pause tatoué ? C'est parce que quand j'ai fait ma formation de coaching spécialisé TDAH, on nous a exposé au pouvoir de la pause. Donc c'est vrai que le TDAH, il ne sait pas... S'arrêter juste deux minutes, prendre une respiration et juste remarquer ce qui est en train de se passer. Déjà ça, c'est un truc... Alors je sais que ça peut paraître simple, mais le TDAH, c'est ça le trouble en fait. C'est que les choses simples et qui aident et qui sont évidentes, on n'arrive pas trop à les mettre en place. Donc moi, j'ai ce tatouage parce qu'il me fallait, je savais qu'il me fallait pour le reste de ma life, tu vois, un rappel visuel. que c'était possible. Donc, c'est vraiment quelque chose que j'ai tellement ancré dans mes journées que je l'ai ancré dans ma peau.
- Speaker #2
Voilà.
- Speaker #0
Donc, si on n'arrive pas à le faire automatiquement, alors même se mettre des rappels de, OK, je prends juste un moment ici. Ça, c'est un truc qui est pas mal. Ensuite. Si on arrive à faire pause, nommer les émotions. Quand on a une dysrégulation émotionnelle et qu'on a un TDAH, on a aussi souvent une alexithymie, on a du mal à nommer les émotions aussi parce qu'elles sont très mélangées, on n'arrive pas à aller dans un niveau de granularité hyper fort. En gros, on sait si on est content ou pas content, mais on a du mal à aller plus bas. Et la beauté de ce truc, ce n'est pas tellement le résultat auquel on va arriver. Trouver le bon mot ou pas trouver le bon mot, oui, ça peut servir et je vais en parler, mais c'est surtout de devoir faire ce processus de nommage. Ça se dit nommage ? Je ne sais pas. Ça se dit maintenant. Voilà.
- Speaker #2
Parce que ça,
- Speaker #0
le fait de devoir aller chercher cette information dans sa tête et la localiser et trouver le bon mot, ça nous fait retourner dans la partie rationnelle de notre cerveau et ça va déjà nous calmer. Rien que le fait de devoir aller dans un répertoire de mots, dans quelque chose d'un petit peu plus objectif, ça fait déjà redescendre un petit peu l'excitabilité ou la panique, peu importe l'intensité du truc. Ensuite, avoir nommé, ça peut vouloir dire qu'on a un petit peu plus de contrôle dessus. Et donc j'ai pas mal de clients qui ont développé finalement une réponse à chacune de ces émotions. Genre, ah ouais mais toi t'es mon imposteur, ok donc tu me crées telle et telle sensibilité. je sais que je ne peux pas te faire confiance donc ça c'est aussi c'est aussi quelque chose qui moi me sert beaucoup je sais qu'il y a des moments où je suis en train de m'énerver, où ça monte et le seul truc que je me dis je ne me dis pas t'es nul ou je vais le tuer j'essaye de ne pas aller vers ça mais je me dis, bon là tu ne peux pas faire confiance à ce que ton cerveau est en train de te dire juste, genre, laisse le parler... Mais pour l'instant, tu ne l'écoutes pas. Un peu comme quand tu as la gueule de bois. Tu vois ce que je veux dire ? Quand tu es avec la gueule de bois, tu vois tout en noir, tu es fatigué, ce n'est pas bien, tout est dur et tout. Tu sais que tu ne peux pas faire confiance à ton cerveau quand tu as la gueule de bois. Les émotions que tu vas ressentir le jour-là, elles ne sont pas aux repères habituels. Donc, c'est vrai que c'est un exercice hyper difficile à automatiser. Mais donc, avoir un repère visuel qui nous encourage à faire la... pause, éventuellement essayer d'identifier l'émotion, tout ça, ça, ça peut servir. De manière plus générale, cependant, moi, je suis plus dans la prévention de la dysrégulation émotionnelle par tout ce que j'expliquais avant, donc être bien reposé, être bien nourri, enfin, les besoins physiologiques de base, déjà, ça va beaucoup,
- Speaker #2
beaucoup,
- Speaker #0
beaucoup aider. Moi, je fais énormément de sport, je vois vraiment la différence aussi depuis que j'en fais sur... la gestion de mes réactions, et la prévention dans le sens où, comment est-ce qu'on peut faire pour ne pas se mettre dans une situation qui va nous déréguler, qui va nous créer une réaction intense, démesurée, etc. Je pense notamment au R... rejection sensitivity dysphoria, en français, c'est la dysphorie de quoi ? Dysphorie de sensibilité au rejet ou quelque chose comme ça. Ce qui est un vrai caractéristique, pas que TDAH, mais qui est très présent dans le TDAH, c'est aussi savoir que, un peu comme avec la gueule de bois et un peu comme ce que je disais tout à l'heure, c'est que juste savoir que ce qu'on est en train de ressentir, on est fait pour le ressentir de manière plus intense. Et donc, ne pas se mettre dans des situations où ça peut éventuellement arriver. Ne pas poser une question à laquelle on n'est pas vraiment sûr de bien gérer la réponse. Si on est fatigué et qu'on avait des plans avec les potes,
- Speaker #2
ben...
- Speaker #0
on annule parce que peut-être qu'ils vont nous dire un truc qui un jour serait bien passé mais le jour là va nous vexer c'est aussi voilà toute cette hygiène aussi sociale j'ai envie de dire à mettre en place que ce soit dans le travail ou dans les relations privées pour nous exposer moins à ces choses là donc la prévention en prenant soin de moi en essayant de rester reposé en essayant de faire en sorte que déjà physiologiquement, je peux encaisser, savoir que tout ce que je vais ressentir, ça va forcément être décuplé, et aussi essayer de ne pas me mettre dans des situations où je sais que je peux surréagir. Et sinon, pour les frustrations, voilà, il y en a qui méditent, il y en a qui tapent dans une balle. Moi, j'ai de la musique, voilà, j'ai de la musique un peu fuck you comme ça, tu vois, que je mets quand j'ai vraiment envie de me défouler. Et pour tout ce qui se passe dans le travail, moi, j'appelle ça ma secret clap, c'est-à-dire mon applaudissement secret. Parce que... Dans le monde du travail, il y a très longtemps, j'avais eu un départ d'un manager que je n'aimais pas du tout. Je le trouvais très incompétent. Il me frustrait énormément. Je le trouvais lent. Quand il a annoncé son départ, j'étais tellement soulagée. C'était avant que je gère bien mon TDAH, mais je n'étais diagnostiquée pas. J'ai applaudi. C'est sorti tout seul, j'ai applaudi. Et je n'étais pas fière. Je n'étais vraiment pas fière, mais c'était vraiment sorti tout seul. C'est magique. On en rit maintenant, tu vois. Je ne sais jamais si ça se trouve, cette personne, elle va même écouter cet épisode et ça serait quand même rigolo. Mais voilà, j'ai applaudi de soulagement. La joie se lisait sur mon visage et je trouve que c'est vraiment pas cool. Voilà, je ne suis pas fière de ça. Et je me suis dit, mais il faut que j'ai une manière d'avoir mon applaudissement secret, tu vois, il faut que je puisse... dans ces moments-là, avoir ma célébration interne.
- Speaker #2
Et donc, après,
- Speaker #0
chacun peut chercher sa petite célébration interne, mais il ne faut pas forcément l'annuler ou se dire qu'elle n'existe pas.
- Speaker #1
L'idée, c'est de sortir la charge émotionnelle, en fait, sans pour autant applaudir le départ du manager incompétent, mais pouvoir sortir physiquement la charge émotionnelle qui est liée à ça, pour ne pas la garder en soi, en fait.
- Speaker #0
C'est ça, c'est ça. Parler aussi, pour ceux qui peuvent, moi j'ai des clients qui ont mis en place un call de bitching avec un ami deux, trois fois par semaine, vraiment l'appel téléphonique où on va pouvoir sortir tout ça à quelqu'un qui nous aime et qui a la patience de nous écouter.
- Speaker #1
Comment tu as choisi, toi, les personnes pour t'accompagner par rapport à tes problématiques dans le TDAH ? Et comment est-ce que ça t'a permis, ou pas, de gérer tes symptômes ?
- Speaker #0
Alors, je me suis entourée, ça s'est fait vraiment progressivement et petit morceau par petit morceau. Mais c'est vrai que j'avoue que la structure de soutien, finalement, elle a été... Elle s'est amenuisée, pas parce que les personnes n'étaient pas compétentes, mais parce que moi, je devenais de plus en plus compétente pour m'aider moi-même. Donc, effectivement, j'ai un généraliste que je trouve fantastique, qui croit au TDAH, donc qui ne fait pas partie de ces médecins, qui me dit oui, oui, madame, le nouveau truc à la mode,
- Speaker #2
vous êtes gentille
- Speaker #0
L'avantage pour moi de ce généraliste, c'est aussi que je l'ai gardé tellement longtemps. Il a vraiment toute l'historie, ce qui est non seulement en pratique pour qu'il ait une vision globale de ma santé, mais aussi parce que moi, j'ai oublié en fait. Heureusement qu'il a tout dans le système. Parce que si je devais raconter à chaque fois à un nouveau médecin, quand vous trouvez un bon médecin, gardez-le. Et je n'ai pas vraiment choisi dans le sens où c'est chez lui que je suis allée pour mon premier burn-out dépression. Et c'est lui qui m'a dit qu'il m'envoyait chez un psychiatre. Et il m'a dit lequel. Et donc, je n'ai pas choisi mon psychiatre. Ceci étant dit, j'ai eu énormément de chance, puisqu'il n'est pas du tout spécialisé dans le TDAH. Et il est d'ailleurs à la base spécialisé en psychiatrie gériatrique. Ce à quoi j'ai rigolé, parce que je lui ai dit, ben, j'en suis loin quand même. Et puis, il m'a répondu, oui, de moins en moins,
- Speaker #2
quand même.
- Speaker #0
Voilà, ça fait toujours plaisir. Non, mais voilà, donc, une personne qui n'était pas du tout dans ce type, on va dire, de pathologie ou de profil, mais qui a su observer le côté un peu cyclique de ce qui m'arrivait, puisque ça arrivait deux fois de suite. Et il a fait ses recherches, en fait, voilà. il a commencé à faire des recherches, à demander des conseils à droite, à gauche. Et c'est lui qui est revenu avec deux hypothèses de diagnostic et qui m'a fait passer des tests. Donc là, j'ai vraiment… Je l'ai gardé aussi, je le vois pas très, très souvent. Mais comme je continue à prendre des médicaments, j'aime bien qu'il supervise un petit peu tout ça. Et je ne l'ai pas lâché non plus, parce qu'il a beau toujours être spécialisé en psychiatrie gériatrique,
- Speaker #2
je…
- Speaker #0
Je vois qu'il a cette curiosité d'aller chercher et d'étendre un petit peu ses connaissances, si c'est pour m'aider. Je mise aussi énormément sur ma gynécologue, parce qu'il fallait parler à un moment donné du vagin, ou en tout cas de son présent. Non, mais voilà, parce que...
- Speaker #1
Parle-nous du vagin, Alicia.
- Speaker #0
Voilà, je trouve, non je ne vais pas en fait parler du vagin, mais je vais parler de la gynécologue que je trouve super, et qui, pourquoi je la trouve super, parce qu'elle est aussi très holistique, c'est-à-dire que, avant la consultation, on passe dans un premier bureau où elle prend son thé, et elle te demande comment tu vas dans ta vie, comment tu te sens, et donc en fait, il y a vraiment, elle veut d'abord sentir un petit peu où t'en es. avant d'aller regarder ton corps. Et je trouve que ça, c'est très riche. Et puis, voilà, elle croit aussi au TDAH. Elle a une approche très holistique où elle explique un petit peu à la personne aussi... tout ce qui peut être lié au stress, etc. Enfin, voilà. Et aussi, elle s'est informée, du coup, à cause de moi ou grâce à moi et d'autres patientes, sur le lien hormone-neurotransmetteur, hormone,
- Speaker #1
enfin,
- Speaker #0
au gène dopamine, puisqu'il faut savoir qu'avoir une personne qui comprend la santé féminine et qui s'informe sur le TDAH, c'est aussi clé,
- Speaker #2
puisque notre...
- Speaker #0
notre côté cyclique en tant que femme va avoir un impact sur notre TDAH. Et aussi, normalement, en théorie, on n'a pas le luxe ici encore d'avoir des personnes assez, on va dire, compétentes sur ce point précis. Mais au Royaume-Uni, aux États-Unis, le traitement médicamenteux pour le TDAH, il est modifié selon le cycle menstruel.
- Speaker #1
Wow ! Énorme !
- Speaker #0
On veut faire les choses bien, normalement, c'est comme ça qu'on fait. Voilà, donc moi, ce ne sont pas des personnes que j'ai choisies parmi d'autres. Je suis tombée sur chacune d'entre elles par hasard, mais j'ai eu une chance incroyable et je les garde. Et encore une fois, c'est toute cette historique aussi que je trouve très reposante parce que des fois, ils sont là, Ah, vous avez ça ? Ah, ça me rappelle la fois où… Et moi, je suis complètement zappée. Et puis d'ailleurs, imaginez quoi, à l'habitude de la réponse à la question, c'était quand vos dernières règles ? A chaque fois, c'est le gros blanc. J'ai aucune idée, ça pouvait être avant-hier comme ça pouvait être deux semaines avant, j'en ai aucune idée. Donc maintenant, j'ai une appli et quand je m'en souviens, je vais prendre l'appli, mais voilà. Voilà, donc ça, c'est vraiment, j'ai envie de dire, mon équipe de base. et sinon le reste ils ne sont pas choisis spécifiquement autour du TDAH. J'ai passé un petit peu de temps avec une pédiatre qui s'occupe aussi d'adultes TDAH de temps en temps, qui elle m'avait bien aiguillée à un moment donné pour les différents types de médicaments aussi, mais ça c'était un suivi plus ponctuel. Les personnes qui m'accompagnent sous un volet qui n'est pas médical, c'est mon mentor, j'ai un superviseur en fait, un coach TDH, mais beaucoup plus expérimenté que moi,
- Speaker #2
beaucoup plus vieux que moi,
- Speaker #0
et qui, voilà, que je vois régulièrement, et qui parfois va me coacher en tant que coach, mais souvent va aussi encore appliquer le prisme TDH sur moi, puisque voilà, ça reste ça reste ce... un profil magique et de temps en temps un peu spiky que j'ai à régler.
- Speaker #2
Donc voilà.
- Speaker #0
Et pour réduire l'anxiété, j'ai la chance vraiment, j'insiste, de ne pas connaître énormément d'anxiété. Mais dans ces cas-là, pour moi, c'est vraiment les personnes qui vont me faire rire et les personnes qui vont me faire transpirer. Donc les personnes avec qui je peux faire du sport.
- Speaker #1
voilà et les personnes avec qui je peux rire mais c'est pas des professionnels est ce que c'est ok pour toi de peut-être donner un mot ou l'autre sur la spécificité du tdh chez les femmes comme tu es arrivé sur comme tu es arrivé sur le terrain de la gynéco et du monde hormonal avec ce traitement justement qui qui est combiné au cycle féminin. Je suis un peu curieuse de savoir plus. Qu'est-ce que tu peux nous dire sur le TDAH chez la femme ?
- Speaker #0
Alors, avec plaisir, déjà, je communiquerai des liens, ou au moins un lien avec une ressource assez complète sur le sujet, puisque ça devient enfin un sujet, un vrai sujet avec des vraies recherches et des vrais professionnels qui s'y intéressent. Donc voilà, 2024, célébration. Mais c'est vrai que je ne vais pas parler trop des aspects médicaux parce que je ne suis pas experte, mais il y a un lien oestrogène-dopamine qui est prouvé et qui cause le cycle menstruel d'agir sur le TDAH à différents points et de différentes manières. Et il y a aussi beaucoup de femmes qui viennent me voir en coaching autour de l'âge de nos âges. la fin de la trentaine, début quarantaine, voire un petit peu après, qui me disent mais je ne comprends pas, j'arrivais à gérer jusqu'à maintenant et là je ne peux plus Et ça, ce n'est pas anormal en termes purement médicaux, puisque au fur et à mesure qu'on est en préménopause, puis périménopause, puis ménopause, l'oestrogène quitte notre corps, les capteurs d'oestrogène, les capteurs de dopamine s'est liés. Donc ça veut dire aussi qu'on a des chutes de dopamine assez conséquentes. Et le TDAH peut être amplifié. Je le vois chez moi. J'ai jamais souffert, jusqu'à l'année dernière, j'avais jamais souffert de la fameuse brain fog, le brouillard cérébral que beaucoup de TDAH connaissent souvent le matin. J'avais eu cette chance de jamais, jamais le connaître. Moi, j'étais toujours du matin, pump it up dès que le réveil sonne. Et depuis 8-10 mois, là,
- Speaker #2
je vois vraiment que ça s'est vraiment augmenté.
- Speaker #0
Voilà. Je vais avoir 40 ans dans quelques jours.
- Speaker #2
Et donc,
- Speaker #0
pour situer ça, pour ceux qui écoutent, ça fait quelques mois que je remarque ça. Les pertes de mémoire vont potentiellement être plus conséquentes aussi. Les changements d'humeur également. Mais voilà, on arrive à s'imaginer un petit peu le tableau de ce qui peut être amplifié. Maintenant, en ce qui concerne le TDAH des femmes de manière plus globale et j'ai envie de dire presque comportementale, ce qu'on sait aussi, c'est que les femmes sont diagnostiquées moins. et plus tard que les hommes. Donc les filles et les femmes sont moins diagnostiquées et plus tard que les hommes. Et je pense qu'il y a plusieurs raisons à ça. Si on parle vraiment des différents profils de TDAH, on a tendance à voir le profil hyperactif, donc hyperactif physique en mouvement, plus chez les garçons. Voilà.
- Speaker #2
Donc c'est le fait qu'ils fassent du bruit.
- Speaker #0
le fait qu'ils se bagarrent, le fait qu'ils ne tiennent pas en place, c'est plus remarqué chez les garçons. Ça viendrait aussi... Alors, il y a une autre couche qui s'ajoute là-dessus. Donc, il y a des filles qui sont comme ça. Il y a des filles qui sont comme ça aussi. Après, on va souvent les appeler des garçons. C'est vrai que les garçons de des âges vont souvent aller chercher la stimulation dans les choses qui bougent, qui font du bruit, qui sont dans le mouvement. qui sont dans l'opposition aussi, le conflit ou la tchatche, c'est quelque chose qui sort beaucoup. Et pour les filles, ça va plus souvent être des rêveuses, elles vont avoir plutôt une vie et une hyperactivité intérieure, donc une hyperactivité plutôt cognitive, qui est tout aussi épuisante, mais qui ne se voit pas de la même manière. Il y a des attentes, je pense, autour du genre aussi, de ça. C'est vrai que les filles... Il y a quand même une tendance dominante à essayer de répondre plus près aux attentes qui sont associées avec l'école, à être plus sage, plus obéissante, plus diligente, s'exprimer moins, bouger moins, etc. Et donc les filles TDAH, leur H, il va souvent s'exprimer par une hyperactivité cognitive. D'ailleurs, il y a des personnes qui croient encore au TDA. Personnellement, je n'ai jamais pensé que le TDA pouvait se détacher du H. l'hyperactivité elle est soit visible extérieure soit elle est à l'intérieur mais je n'ai jusqu'à maintenant en tout cas j'ai toujours pas rencontré de TDA donc ça c'est pour moi c'est une grosse différence c'est qu'il y a pas mal de femmes qui vont me dire moi j'ai un TDA t'as un TDA sauf que Tu l'as contenu, gardé dans ta tête, stocké. Tu as lutté contre éventuellement.
- Speaker #1
Ok. C'est quoi, toi, du coup, tes petits trucs pour zénifier ton TDAH ?
- Speaker #0
Zénifier le TDAH. Alors, je suis un monstre de routine. Voilà, il me faut une routine vraiment, vraiment stricte. je sais quel sport je fais, quel jour, de quelle à quelle heure. En fait, je préprends les décisions. Je fais tout pour minimiser la prise de décision dans ma journée. Donc, tout est planifié de manière stricte et en même temps avec toujours un petit peu de, pas forcément de flexibilité, mais je suis plus objective aussi avec mon temps. Donc, je m'accorde du temps de transition, le fameux temps de transition. Donc voilà, la routine et accommoder les temps de transition. Un autre truc aussi que je fais depuis, je dirais un an et demi, c'est m'autoriser à faire un reset de temps en temps. Parce que la pensée TDAH, elle est souvent tout noire, tout blanc, surtout quand on a mis en place une routine. J'ai remarqué ça chez moi, j'ai remarqué chez mes clients. Oui, c'est bien la routine, sauf qu'en fait, si j'ai raté un point de routine un matin, mon cerveau, il va me dire, en fait, foutu pour foutu, je ne vais rien respecter du reste de la journée et tout est foutu. Puis alors après, si par hasard, ce n'était pas un lundi, mais c'était un jeudi, alors on va se dire, vendredi, il est foutu aussi. Et puis, on peut vraiment complètement… amplifier le truc et donc notre pensée très binaire va dire ok j'ai pas fait le point numéro deux de routine aujourd'hui donc tout tombe à l'eau et je laisse tomber j'ai mis en place une manière toute simple en tout cas qui a marché pour moi c'est de m'autoriser et de mettre dans mon calendrier dans mon planning je le regarde là il est sous mes yeux le mid day regroup je l'ai appelé comme ça c'est une demi heure au milieu de ma journée. Et le milieu de la journée, c'est chacun le sent comme il veut, c'est pas une heure fixe, c'est je regarde ce que j'ai à faire, je sens où est à peu près le milieu de la journée et je mets cette demi-heure. Et ça, c'est la demi-heure où, si j'ai besoin d'une sieste, je la prends, mais surtout, peu importe ce qui s'est passé avant, la journée recommence. Je m'autorise à retravailler le plan ou aller chercher les trucs qui étaient vraiment prioritaires du matin mais je m'autorise à me dire c'est le nouveau zéro là ok et donc j'ai moins cette tendance à laisser la journée m'échapper ensuite je pense que ça c'est des gros trucs qui m'ont vraiment vraiment aidé sur les dernières années ok
- Speaker #1
et le sport le sport le sport le sport le sport je déteste le sport mais j'en fais quasi tous les jours c'est vrai ou est ce que tu trouves un tu détestes le sport comment tu trouves la motivation
- Speaker #0
Je ne la trouve pas. Je rends la tâche tellement inévitable et attractive. Pour moi, par exemple, c'est le sport le matin. Le fait de le faire au lever, j'ai l'impression après, quand je suis à mon bureau à 9h, que je n'en ai même pas fait. C'est un petit peu comme si ça faisait partie. Ça se mélange aussi assez bien avec le brouillard cérébral, finalement. d'aller courir, ça nous fait des réflexions et tout. Et donc finalement, j'utilise aussi ce temps. Et la journée a commencé et j'ai déjà fait le sport. Parce que je sais que si je le mets à la fin de la journée, je vais procrastiner, je vais le repousser.
- Speaker #2
Donc le coincer comme ça,
- Speaker #0
vraiment, dans cet horaire-là, pour moi, ça m'aide beaucoup. Je me mets la pile de vêtements pour la course à pied ou autre sport dans l'ordre dans lequel je vais mettre chaque vêtement.
- Speaker #1
Super important. Ça peut paraître de la blague, mais c'est super important. Sinon, ça peut te gâcher la matinée.
- Speaker #0
Ça peut te gâcher la matinée.
- Speaker #1
Enfin, à moi, en tout cas, ça pourrait, ouais.
- Speaker #0
Il faut que les fringues soient prêtes, il faut qu'elles soient dans une pile. Et moi, je les mets dans l'ordre où je les mets sur mon corps. Donc, j'ai zéro réflexion à faire. Je le mets soit en bas du lit, soit en bas de l'escalier. Enfin, je le mets dans le chemin. Donc, en fait, je mets le sport. Le sport devient une embûche et un truc qui vient me chercher. Genre, je suis là. Ah, tu t'étais promis de courir. Mais vraiment, quoi, vraiment. Je me le mets dans mon chemin permanence. Et en fait, il va presque falloir de la volonté pour ne pas le faire, quoi. Donc, en fait, c'est vraiment un piège. Je retourne le fonctionnement de mon cerveau et j'essaie de l'utiliser à mon avantage.
- Speaker #1
Excellent. Il y a quoi dans ta playlist en ce moment ?
- Speaker #0
Modern Love de Zao de... Zao de quelque chose, Zao de sa gance, il y a ça, il y a, j'écoute en boucle Never Snitch,
- Speaker #2
de,
- Speaker #0
je ne sais plus qui, c'est du rap. Et une que j'adore qui me met la patate. Ah, j'ai une playlist qui me met la patate aussi. Très important, les playlists. Ouais,
- Speaker #1
c'est pour ça que je te pose la question.
- Speaker #0
Can't Stop My Shine de Soul Plus Mind. Et sinon, une que je recommande aussi qui donne la patate que j'ai écoutée hier, c'est les Bousculaires, les Parisiennes. Leur chanson de leur dernier album, We Want It Loud. Alors ça, ça donne la patate.
- Speaker #1
Oh cool. Si on veut te contacter, où est-ce qu'on peut te trouver Alexia ?
- Speaker #0
Alors,
- Speaker #2
on me trouve sur toutes,
- Speaker #0
par tous les moyens à peu près. moderne et que j'ai eu la patience de mettre en place mon site web monde des coachs point m e je suis aussi sur Instagram, sur LinkedIn pour l'instant la plupart de mes articles sont sur LinkedIn mais bientôt je vais les rapatrier avec mon site web donc voilà il faut aller voir mon site web mondaycoach.me et tout est là et
- Speaker #1
je mettrai aussi les liens dans la description de l'épisode c'est déjà la fin de cette interview ça a passé très vite ça a passé super vite un grand merci Alexia C'était vraiment un plaisir de te recevoir pour parler de ce thème plus que d'actualité du TDAH. C'était vraiment la personne idéale pour répondre à ces questions et pour diffuser les informations auprès des auditeurs. Un énorme merci.
- Speaker #0
Merci à toi, ça m'a fait plaisir.
- Speaker #2
Si tu t'es reconnu dans la liste des symptômes évoqués dans l'épisode, n'hésite pas à te rapprocher de professionnels adéquats pour réaliser un diagnostic. Le diagnostic en lui-même ne changera rien à ta vie, mais il te permettra de mieux comprendre le fonctionnement de ton cerveau et surtout de comprendre pourquoi ce qui fonctionne pour la majorité des autres ne pourra jamais fonctionner pour toi. Et en ce sens, il t'aidera à t'accepter sans culpabilité et à trouver la façon qui fonctionne pour toi pour accomplir les choses à ta manière avec les accompagnants appropriés. Si cet épisode t'a plu, je serais gratitude que tu me laisses 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée pour m'aider à faire connaître Mission Anxiété Zéro aux personnes qui en ont le plus besoin. Tu trouveras en description de cet épisode les liens pour contacter Alexia et regarder sa conférence, et tu y trouveras aussi le lien pour télécharger le patch Anxiété Zéro pour apprendre à gérer tes crises d'anxiété avec autonomie. Et si tu veux rejoindre mon accompagnement de 4 mois qui débutera au mois d'octobre, je te laisse aussi le lien pour réserver gratuitement ton appel découverte. D'ici le prochain épisode, je te souhaite tout le meilleur et n'oublie pas, quoi que tu traverses, tu n'es pas seul.