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Loïc Cantin (FNAIM) : "Les liquidations d'agences immobilières explosent" #886 cover
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Loïc Cantin (FNAIM) : "Les liquidations d'agences immobilières explosent" #886

Loïc Cantin (FNAIM) : "Les liquidations d'agences immobilières explosent" #886

09min |17/06/2024
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09min |17/06/2024
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Description

Loïc Cantin, président de la FNAIM est l'invité de Mon Podcast Immo. Au micro d'Ariane Artinian, il dresse le bilan de l'activité au cours du premier semestre 2024.

Le président de la FNAIM ne mâche pas ses mots. "Les liquidations d'agences immobilières n'ont jamais été si élevées, déclare-t-il. 1120 agences ont fermé leurs portes entre avril 2023 et avril 2024". Un chiffre alarmant qui rappelle les sombres jours de la crise des subprimes en 2009. Si le marché immobilier s'enfonce dans la crise, il fait preuve aussi de résilience insiste Loïc Cantin, notamment sur le front de l'emploi.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Mon podcast imo

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de mon podcast IMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Où en est le marché ? Est-ce que la baisse des taux relance vraiment les ventes comme certains le prétendent encore ici et là ? Non, répond l'AFNAIM et on en parle tout de suite avec son président Loïc Quentin. Bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour Ariane.

  • Speaker #1

    Vous êtes président donc de la Fédération Nationale de l'Immobilier et n'en déplaise à certains partisans de la méthode CUE qui parle d'un réveil du marché. Oui. Votre bilan est beaucoup plus sombre.

  • Speaker #2

    On l'a déjà exprimé sur notamment les tendances que l'on a observées. Il y a eu un rattrapage de décisions antérieures qui n'avaient pas été prises, plutôt qu'un redémarrage de l'activité. Rattrapage qui a été permis parce qu'on a assisté à une baisse des taux qui a été réalisable parce que les banques se sont refinancées à des conditions, notamment sur le marché des EOAT, qui était au plus bas, qui avait perdu un demi-point en peu de temps, et ainsi de reconstituer la marge. Mais on a vu l'impact. 0,5% de baisse des taux d'intérêt n'a eu un effet si faible. Et en plus, dans un marché qui est un marché saisonnier. Tous les ans, à cette même période, on constate un rebond. C'est les mutations, ce sont les gens qui se déplacent pour aller sur une autre ville, dans le cadre d'une mutation professionnelle, et qui, notamment, aussi, ont été invités à réaliser, concrétiser leur accord parce que la baisse des taux est constituée d'une belle aubaine. Donc, ce n'est pas un rattrapage, c'est une fluctuation. Mais qui est si faible, elle ne permet pas d'anticiper sur une reprise du marché. Nos projections sont toujours les mêmes. La reprise du marché passe par une correction des prix. On a assisté aujourd'hui, on a une baisse des prix de 4,8% sur une année lissée, mais qui était insuffisante encore. Il faudra aller autour de 7% pour arriver au moins à une stabilisation, notamment du volume des transactions. Aujourd'hui, les transactions continuent de baisser. Nous étions les seuls à annoncer à la fin de l'année 2023 que l'année 2024 allait voir encore la baisse des volumes se poursuivre. Rappelez-vous, 869 000 transactions à fin décembre 2023 et on a projeté à 800 000 qui serait le palier, voire un peu en deçà. On va atteindre les 800 000 à l'été.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, vous disiez que ça pourrait même descendre à 780 000 dans vos hypothèses.

  • Speaker #2

    Voire même 760 000 en fonction de l'évolution. Des données économiques et des conditions d'accompagnement des acquéreurs aujourd'hui. On n'a pas échappé que nous rentrons dans une instabilité politique particulièrement inquiétante et qui de nature à ne pas rassurer les marchés économiques. Et les marchés économiques sont dictés aussi par une politique du crédit.

  • Speaker #1

    Alors ça on va en parler, mais avant pour qu'on comprenne bien, depuis le début de la crise, combien de ventes en moins ?

  • Speaker #2

    Depuis le début de la crise, au plus fort on était à 1,2 millions de ventes. Aujourd'hui nous sommes à 822 000 à fin mars 2024. réalisé, acté. Donc vous voyez, ça fait quasiment 380 000 ventes, si je compte vite, en moins.

  • Speaker #1

    Et combien de baisses de prix au total en cumulent ?

  • Speaker #2

    Les baisses de prix aujourd'hui cumulées, on atteint, selon les marchés, on a environ 7 à 9% de baisses cumulées. Donc à peu près, ce qui est insuffisant à rattraper notamment la dépréciation du pouvoir d'achat des ménages français. Alors bien évidemment... Dans cet intervalle de temps, nous avons connu une inflation de 14% en 3 ans. Cette inflation n'a pas impacté les prix d'immobilier. En période normale, de conjoncture normale, l'inflation aurait impacté les prix. En euro constant, ils ont été stabilisés, voire ont légèrement baissé. Et on attend justement cette baisse de prix complémentaire, complétée d'une hausse du pouvoir d'achat des ménages par une augmentation des salaires, pour avoir l'effet correctif et de rattrapage pour redonner et atteindre un plateau et permettre au marché une dynamique et au moins une stabilisation.

  • Speaker #1

    En tout cas, pour l'instant, on n'y est pas.

  • Speaker #2

    On n'y est pas encore.

  • Speaker #1

    La baisse, elle est uniforme sur l'ensemble du territoire.

  • Speaker #2

    Donc, on le souhaite, tout le monde souhaite le marché repart, mais simplement, je crois qu'il faut être clair, on ne peut pas prétendre à faire comprendre aux Français propriétaires, notamment d'avoir de l'urgence à baisser leur prix, en voyant chaque trimestre qui s'écoule un redémarche du marché. Il faut avoir une cible, un objectif, et notamment cet objectif, il est incompressible, et notamment, il doit être atteint. La baisse des prix permettra uniquement le redémarrage du marché dans les conditions souhaitées.

  • Speaker #1

    Vos prévisions pour les mois qui viennent ?

  • Speaker #2

    Les mois qui viennent vont totalement dépendre, je dirais, de notre horizon politique. totalement suspendu à la nouvelle composition parlementaire. Aujourd'hui, au moment où je vous parle, nous ne connaissons même pas encore les candidats aux législatives, dont les candidatures doivent être déposées dans trois jours. Nous ne connaissons pas les programmes des prétendants, donc grande inquiétude, incertitude. Et d'ailleurs, les marchés aujourd'hui réagissent face à cette incertitude. et une instabilité politique qui peut être préjudiciable.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça a comme impact sur l'immobilier, ce changement, en tout cas ce durcissement du climat politique ?

  • Speaker #2

    Ce changement a été vite traduit par une réaction des marchés financiers. L'instabilité politique est plus dangereuse que l'instabilité financière. L'instabilité politique peut conduire à une instabilité économique, une instabilité financière et avoir de graves répercussions sur la politique du logement. En quelque sorte, le logement va être la variable d'ajustement et le souffre-dolore. de cette instabilité politique. Première réaction, en deux jours, le taux des OAT a bondi de 25 points de base et continue de progresser. Le spread qui est la référence avec l'Allemagne est en augmentation. Donc c'est-à-dire que nous perdons, je dirais, en dynamique et en attractivité au niveau de nos taux d'intérêt. C'est-à-dire qu'on va payer l'argent plus cher et les banques se refinancent soit... Au travers du taux des OAT ou au travers des prêts consentis par l'ABCE. Si on se finance sur le marché des OAT, ce qui veut dire qu'aujourd'hui on va être confronté, si la tendance se poursuit, à une nouvelle augmentation des taux d'intérêt. La hausse, la baisse prévue par l'ABCE a déjà été consommée par la baisse antérieure consentie. Et aujourd'hui, si une hausse des taux des OAT vient venir, on va être confronté, si elle ne se rétablit pas, à une hausse des taux d'intérêt.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous avez envie de dire, vous, candidat ? Au futur candidat, au candidat aux législatives.

  • Speaker #2

    J'ai une inquiétude, je ne sais même pas si le logement fera partie des grands sujets de cette campagne politique pour les législatives. Une fois de plus, deviendra coutume, puisque nous sommes habitués à ce que le logement ne soit pas au cœur des préoccupations des Français, des politiques, pardon, et pourtant c'est une urgence pour tous les Français. Et je crois que nous espérons beaucoup que le sujet logement prenne toute sa place et qu'on ait une véritable feuille de route. Mais au-delà de tout ça, le logement ne peut pas être la variable d'ajustement des crises politiques, des crises financières et des crises économiques ou budgétaires. Le logement doit trouver toute sa place et avoir une véritable stratégie de stabilité et permettre la lisibilité indispensable aux Français pour se projeter dans leur avenir. On ne peut pas jouer avec le logement des Français et je tairai être soumis à de telles évolutions, de telles variations en fonction des crises financières, économiques ou politiques. Il faut de la stabilité.

  • Speaker #1

    Les victimes ce sont effectivement les Français dont les projets sont au point mort et puis aussi et surtout pour l'instant les agents immobiliers, les professionnels. Oui,

  • Speaker #2

    les professionnels bien évidemment et au quotidien nous souffrons tous de cette situation. Une difficulté notamment rencontrée dans le marché des transactions, mais pas uniquement dans la transaction. Je crois que la crise, elle affecte nos trois métiers. Il y a aussi des administrateurs de biens qui s'ouvrent, des syndicats de copropriété. Nos métiers sont difficiles à exercer aujourd'hui et sont de plus en plus compliqués avec une inflation législative, réglementaire, normative et qui impacte nos métiers. Une perte de confiance aussi, une difficulté de recrutement, une perte de chiffre d'affaires. Donc la situation est compliquée et on le voit dans les chiffres. Les liquidations judiciaires d'agences immobilières n'ont jamais été aussi importantes. On vient d'atteindre le pic de 1120 liquidations judiciaires en avril 2024. Il y a juste une année, j'avais dit que nous ne serions pas en deçà de ce que nous avons connu en 2009, lors de la crise des subprimes, qui était à 1400, et nous allons certainement dépasser les 1400 liquidations judiciaires. Alors une bonne chose, c'est quand même que... Du côté de l'emploi, on ne se porte pas trop mal quand même. On voit que les collaborateurs salariés sont en augmentation. On a eu en l'espace de 4 ans 12 000 créations d'emplois dans les services chez les collaborateurs habilités. C'est un bon signe. Ce qui veut dire que notre secteur est un secteur économique vivant, dynamique et qui répond à un besoin des Français.

  • Speaker #1

    En tant que patron de fédération, comment vous boostez le moral de vos adhérents aujourd'hui ? Est-ce que vous y arrivez ?

  • Speaker #2

    Par une expression combative de la foi dans nos propositions, de l'audace et aussi, je dirais, de la ténacité à poursuivre. On ne peut pas fléchir. Je crois que notre fédération a toujours existé, elle s'est toujours illustrée dans ces moments de crise. Et c'est à nous de le démontrer. Et on va même démontrer qu'il est important aujourd'hui que toute la profession se rallie et soutienne la force syndicale. S'il n'y a pas de syndicat, demain la politique du logement sera véritablement en danger. Et c'est le message que je veux adresser. Je crois qu'il est salutaire que tout professionnel immobilier rejoigne un syndicat, le syndicat de son choix, mais au moins se syndicalise. Nous avons besoin d'une force d'expression et de combat dans ce pays pour agir. pour le logement.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Loïc Quentin, président de la Fédération nationale de l'immobilier.

  • Speaker #2

    Merci Ariane.

Description

Loïc Cantin, président de la FNAIM est l'invité de Mon Podcast Immo. Au micro d'Ariane Artinian, il dresse le bilan de l'activité au cours du premier semestre 2024.

Le président de la FNAIM ne mâche pas ses mots. "Les liquidations d'agences immobilières n'ont jamais été si élevées, déclare-t-il. 1120 agences ont fermé leurs portes entre avril 2023 et avril 2024". Un chiffre alarmant qui rappelle les sombres jours de la crise des subprimes en 2009. Si le marché immobilier s'enfonce dans la crise, il fait preuve aussi de résilience insiste Loïc Cantin, notamment sur le front de l'emploi.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Mon podcast imo

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de mon podcast IMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Où en est le marché ? Est-ce que la baisse des taux relance vraiment les ventes comme certains le prétendent encore ici et là ? Non, répond l'AFNAIM et on en parle tout de suite avec son président Loïc Quentin. Bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour Ariane.

  • Speaker #1

    Vous êtes président donc de la Fédération Nationale de l'Immobilier et n'en déplaise à certains partisans de la méthode CUE qui parle d'un réveil du marché. Oui. Votre bilan est beaucoup plus sombre.

  • Speaker #2

    On l'a déjà exprimé sur notamment les tendances que l'on a observées. Il y a eu un rattrapage de décisions antérieures qui n'avaient pas été prises, plutôt qu'un redémarrage de l'activité. Rattrapage qui a été permis parce qu'on a assisté à une baisse des taux qui a été réalisable parce que les banques se sont refinancées à des conditions, notamment sur le marché des EOAT, qui était au plus bas, qui avait perdu un demi-point en peu de temps, et ainsi de reconstituer la marge. Mais on a vu l'impact. 0,5% de baisse des taux d'intérêt n'a eu un effet si faible. Et en plus, dans un marché qui est un marché saisonnier. Tous les ans, à cette même période, on constate un rebond. C'est les mutations, ce sont les gens qui se déplacent pour aller sur une autre ville, dans le cadre d'une mutation professionnelle, et qui, notamment, aussi, ont été invités à réaliser, concrétiser leur accord parce que la baisse des taux est constituée d'une belle aubaine. Donc, ce n'est pas un rattrapage, c'est une fluctuation. Mais qui est si faible, elle ne permet pas d'anticiper sur une reprise du marché. Nos projections sont toujours les mêmes. La reprise du marché passe par une correction des prix. On a assisté aujourd'hui, on a une baisse des prix de 4,8% sur une année lissée, mais qui était insuffisante encore. Il faudra aller autour de 7% pour arriver au moins à une stabilisation, notamment du volume des transactions. Aujourd'hui, les transactions continuent de baisser. Nous étions les seuls à annoncer à la fin de l'année 2023 que l'année 2024 allait voir encore la baisse des volumes se poursuivre. Rappelez-vous, 869 000 transactions à fin décembre 2023 et on a projeté à 800 000 qui serait le palier, voire un peu en deçà. On va atteindre les 800 000 à l'été.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, vous disiez que ça pourrait même descendre à 780 000 dans vos hypothèses.

  • Speaker #2

    Voire même 760 000 en fonction de l'évolution. Des données économiques et des conditions d'accompagnement des acquéreurs aujourd'hui. On n'a pas échappé que nous rentrons dans une instabilité politique particulièrement inquiétante et qui de nature à ne pas rassurer les marchés économiques. Et les marchés économiques sont dictés aussi par une politique du crédit.

  • Speaker #1

    Alors ça on va en parler, mais avant pour qu'on comprenne bien, depuis le début de la crise, combien de ventes en moins ?

  • Speaker #2

    Depuis le début de la crise, au plus fort on était à 1,2 millions de ventes. Aujourd'hui nous sommes à 822 000 à fin mars 2024. réalisé, acté. Donc vous voyez, ça fait quasiment 380 000 ventes, si je compte vite, en moins.

  • Speaker #1

    Et combien de baisses de prix au total en cumulent ?

  • Speaker #2

    Les baisses de prix aujourd'hui cumulées, on atteint, selon les marchés, on a environ 7 à 9% de baisses cumulées. Donc à peu près, ce qui est insuffisant à rattraper notamment la dépréciation du pouvoir d'achat des ménages français. Alors bien évidemment... Dans cet intervalle de temps, nous avons connu une inflation de 14% en 3 ans. Cette inflation n'a pas impacté les prix d'immobilier. En période normale, de conjoncture normale, l'inflation aurait impacté les prix. En euro constant, ils ont été stabilisés, voire ont légèrement baissé. Et on attend justement cette baisse de prix complémentaire, complétée d'une hausse du pouvoir d'achat des ménages par une augmentation des salaires, pour avoir l'effet correctif et de rattrapage pour redonner et atteindre un plateau et permettre au marché une dynamique et au moins une stabilisation.

  • Speaker #1

    En tout cas, pour l'instant, on n'y est pas.

  • Speaker #2

    On n'y est pas encore.

  • Speaker #1

    La baisse, elle est uniforme sur l'ensemble du territoire.

  • Speaker #2

    Donc, on le souhaite, tout le monde souhaite le marché repart, mais simplement, je crois qu'il faut être clair, on ne peut pas prétendre à faire comprendre aux Français propriétaires, notamment d'avoir de l'urgence à baisser leur prix, en voyant chaque trimestre qui s'écoule un redémarche du marché. Il faut avoir une cible, un objectif, et notamment cet objectif, il est incompressible, et notamment, il doit être atteint. La baisse des prix permettra uniquement le redémarrage du marché dans les conditions souhaitées.

  • Speaker #1

    Vos prévisions pour les mois qui viennent ?

  • Speaker #2

    Les mois qui viennent vont totalement dépendre, je dirais, de notre horizon politique. totalement suspendu à la nouvelle composition parlementaire. Aujourd'hui, au moment où je vous parle, nous ne connaissons même pas encore les candidats aux législatives, dont les candidatures doivent être déposées dans trois jours. Nous ne connaissons pas les programmes des prétendants, donc grande inquiétude, incertitude. Et d'ailleurs, les marchés aujourd'hui réagissent face à cette incertitude. et une instabilité politique qui peut être préjudiciable.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça a comme impact sur l'immobilier, ce changement, en tout cas ce durcissement du climat politique ?

  • Speaker #2

    Ce changement a été vite traduit par une réaction des marchés financiers. L'instabilité politique est plus dangereuse que l'instabilité financière. L'instabilité politique peut conduire à une instabilité économique, une instabilité financière et avoir de graves répercussions sur la politique du logement. En quelque sorte, le logement va être la variable d'ajustement et le souffre-dolore. de cette instabilité politique. Première réaction, en deux jours, le taux des OAT a bondi de 25 points de base et continue de progresser. Le spread qui est la référence avec l'Allemagne est en augmentation. Donc c'est-à-dire que nous perdons, je dirais, en dynamique et en attractivité au niveau de nos taux d'intérêt. C'est-à-dire qu'on va payer l'argent plus cher et les banques se refinancent soit... Au travers du taux des OAT ou au travers des prêts consentis par l'ABCE. Si on se finance sur le marché des OAT, ce qui veut dire qu'aujourd'hui on va être confronté, si la tendance se poursuit, à une nouvelle augmentation des taux d'intérêt. La hausse, la baisse prévue par l'ABCE a déjà été consommée par la baisse antérieure consentie. Et aujourd'hui, si une hausse des taux des OAT vient venir, on va être confronté, si elle ne se rétablit pas, à une hausse des taux d'intérêt.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous avez envie de dire, vous, candidat ? Au futur candidat, au candidat aux législatives.

  • Speaker #2

    J'ai une inquiétude, je ne sais même pas si le logement fera partie des grands sujets de cette campagne politique pour les législatives. Une fois de plus, deviendra coutume, puisque nous sommes habitués à ce que le logement ne soit pas au cœur des préoccupations des Français, des politiques, pardon, et pourtant c'est une urgence pour tous les Français. Et je crois que nous espérons beaucoup que le sujet logement prenne toute sa place et qu'on ait une véritable feuille de route. Mais au-delà de tout ça, le logement ne peut pas être la variable d'ajustement des crises politiques, des crises financières et des crises économiques ou budgétaires. Le logement doit trouver toute sa place et avoir une véritable stratégie de stabilité et permettre la lisibilité indispensable aux Français pour se projeter dans leur avenir. On ne peut pas jouer avec le logement des Français et je tairai être soumis à de telles évolutions, de telles variations en fonction des crises financières, économiques ou politiques. Il faut de la stabilité.

  • Speaker #1

    Les victimes ce sont effectivement les Français dont les projets sont au point mort et puis aussi et surtout pour l'instant les agents immobiliers, les professionnels. Oui,

  • Speaker #2

    les professionnels bien évidemment et au quotidien nous souffrons tous de cette situation. Une difficulté notamment rencontrée dans le marché des transactions, mais pas uniquement dans la transaction. Je crois que la crise, elle affecte nos trois métiers. Il y a aussi des administrateurs de biens qui s'ouvrent, des syndicats de copropriété. Nos métiers sont difficiles à exercer aujourd'hui et sont de plus en plus compliqués avec une inflation législative, réglementaire, normative et qui impacte nos métiers. Une perte de confiance aussi, une difficulté de recrutement, une perte de chiffre d'affaires. Donc la situation est compliquée et on le voit dans les chiffres. Les liquidations judiciaires d'agences immobilières n'ont jamais été aussi importantes. On vient d'atteindre le pic de 1120 liquidations judiciaires en avril 2024. Il y a juste une année, j'avais dit que nous ne serions pas en deçà de ce que nous avons connu en 2009, lors de la crise des subprimes, qui était à 1400, et nous allons certainement dépasser les 1400 liquidations judiciaires. Alors une bonne chose, c'est quand même que... Du côté de l'emploi, on ne se porte pas trop mal quand même. On voit que les collaborateurs salariés sont en augmentation. On a eu en l'espace de 4 ans 12 000 créations d'emplois dans les services chez les collaborateurs habilités. C'est un bon signe. Ce qui veut dire que notre secteur est un secteur économique vivant, dynamique et qui répond à un besoin des Français.

  • Speaker #1

    En tant que patron de fédération, comment vous boostez le moral de vos adhérents aujourd'hui ? Est-ce que vous y arrivez ?

  • Speaker #2

    Par une expression combative de la foi dans nos propositions, de l'audace et aussi, je dirais, de la ténacité à poursuivre. On ne peut pas fléchir. Je crois que notre fédération a toujours existé, elle s'est toujours illustrée dans ces moments de crise. Et c'est à nous de le démontrer. Et on va même démontrer qu'il est important aujourd'hui que toute la profession se rallie et soutienne la force syndicale. S'il n'y a pas de syndicat, demain la politique du logement sera véritablement en danger. Et c'est le message que je veux adresser. Je crois qu'il est salutaire que tout professionnel immobilier rejoigne un syndicat, le syndicat de son choix, mais au moins se syndicalise. Nous avons besoin d'une force d'expression et de combat dans ce pays pour agir. pour le logement.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Loïc Quentin, président de la Fédération nationale de l'immobilier.

  • Speaker #2

    Merci Ariane.

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Le président de la FNAIM ne mâche pas ses mots. "Les liquidations d'agences immobilières n'ont jamais été si élevées, déclare-t-il. 1120 agences ont fermé leurs portes entre avril 2023 et avril 2024". Un chiffre alarmant qui rappelle les sombres jours de la crise des subprimes en 2009. Si le marché immobilier s'enfonce dans la crise, il fait preuve aussi de résilience insiste Loïc Cantin, notamment sur le front de l'emploi.


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    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de mon podcast IMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Où en est le marché ? Est-ce que la baisse des taux relance vraiment les ventes comme certains le prétendent encore ici et là ? Non, répond l'AFNAIM et on en parle tout de suite avec son président Loïc Quentin. Bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour Ariane.

  • Speaker #1

    Vous êtes président donc de la Fédération Nationale de l'Immobilier et n'en déplaise à certains partisans de la méthode CUE qui parle d'un réveil du marché. Oui. Votre bilan est beaucoup plus sombre.

  • Speaker #2

    On l'a déjà exprimé sur notamment les tendances que l'on a observées. Il y a eu un rattrapage de décisions antérieures qui n'avaient pas été prises, plutôt qu'un redémarrage de l'activité. Rattrapage qui a été permis parce qu'on a assisté à une baisse des taux qui a été réalisable parce que les banques se sont refinancées à des conditions, notamment sur le marché des EOAT, qui était au plus bas, qui avait perdu un demi-point en peu de temps, et ainsi de reconstituer la marge. Mais on a vu l'impact. 0,5% de baisse des taux d'intérêt n'a eu un effet si faible. Et en plus, dans un marché qui est un marché saisonnier. Tous les ans, à cette même période, on constate un rebond. C'est les mutations, ce sont les gens qui se déplacent pour aller sur une autre ville, dans le cadre d'une mutation professionnelle, et qui, notamment, aussi, ont été invités à réaliser, concrétiser leur accord parce que la baisse des taux est constituée d'une belle aubaine. Donc, ce n'est pas un rattrapage, c'est une fluctuation. Mais qui est si faible, elle ne permet pas d'anticiper sur une reprise du marché. Nos projections sont toujours les mêmes. La reprise du marché passe par une correction des prix. On a assisté aujourd'hui, on a une baisse des prix de 4,8% sur une année lissée, mais qui était insuffisante encore. Il faudra aller autour de 7% pour arriver au moins à une stabilisation, notamment du volume des transactions. Aujourd'hui, les transactions continuent de baisser. Nous étions les seuls à annoncer à la fin de l'année 2023 que l'année 2024 allait voir encore la baisse des volumes se poursuivre. Rappelez-vous, 869 000 transactions à fin décembre 2023 et on a projeté à 800 000 qui serait le palier, voire un peu en deçà. On va atteindre les 800 000 à l'été.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, vous disiez que ça pourrait même descendre à 780 000 dans vos hypothèses.

  • Speaker #2

    Voire même 760 000 en fonction de l'évolution. Des données économiques et des conditions d'accompagnement des acquéreurs aujourd'hui. On n'a pas échappé que nous rentrons dans une instabilité politique particulièrement inquiétante et qui de nature à ne pas rassurer les marchés économiques. Et les marchés économiques sont dictés aussi par une politique du crédit.

  • Speaker #1

    Alors ça on va en parler, mais avant pour qu'on comprenne bien, depuis le début de la crise, combien de ventes en moins ?

  • Speaker #2

    Depuis le début de la crise, au plus fort on était à 1,2 millions de ventes. Aujourd'hui nous sommes à 822 000 à fin mars 2024. réalisé, acté. Donc vous voyez, ça fait quasiment 380 000 ventes, si je compte vite, en moins.

  • Speaker #1

    Et combien de baisses de prix au total en cumulent ?

  • Speaker #2

    Les baisses de prix aujourd'hui cumulées, on atteint, selon les marchés, on a environ 7 à 9% de baisses cumulées. Donc à peu près, ce qui est insuffisant à rattraper notamment la dépréciation du pouvoir d'achat des ménages français. Alors bien évidemment... Dans cet intervalle de temps, nous avons connu une inflation de 14% en 3 ans. Cette inflation n'a pas impacté les prix d'immobilier. En période normale, de conjoncture normale, l'inflation aurait impacté les prix. En euro constant, ils ont été stabilisés, voire ont légèrement baissé. Et on attend justement cette baisse de prix complémentaire, complétée d'une hausse du pouvoir d'achat des ménages par une augmentation des salaires, pour avoir l'effet correctif et de rattrapage pour redonner et atteindre un plateau et permettre au marché une dynamique et au moins une stabilisation.

  • Speaker #1

    En tout cas, pour l'instant, on n'y est pas.

  • Speaker #2

    On n'y est pas encore.

  • Speaker #1

    La baisse, elle est uniforme sur l'ensemble du territoire.

  • Speaker #2

    Donc, on le souhaite, tout le monde souhaite le marché repart, mais simplement, je crois qu'il faut être clair, on ne peut pas prétendre à faire comprendre aux Français propriétaires, notamment d'avoir de l'urgence à baisser leur prix, en voyant chaque trimestre qui s'écoule un redémarche du marché. Il faut avoir une cible, un objectif, et notamment cet objectif, il est incompressible, et notamment, il doit être atteint. La baisse des prix permettra uniquement le redémarrage du marché dans les conditions souhaitées.

  • Speaker #1

    Vos prévisions pour les mois qui viennent ?

  • Speaker #2

    Les mois qui viennent vont totalement dépendre, je dirais, de notre horizon politique. totalement suspendu à la nouvelle composition parlementaire. Aujourd'hui, au moment où je vous parle, nous ne connaissons même pas encore les candidats aux législatives, dont les candidatures doivent être déposées dans trois jours. Nous ne connaissons pas les programmes des prétendants, donc grande inquiétude, incertitude. Et d'ailleurs, les marchés aujourd'hui réagissent face à cette incertitude. et une instabilité politique qui peut être préjudiciable.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça a comme impact sur l'immobilier, ce changement, en tout cas ce durcissement du climat politique ?

  • Speaker #2

    Ce changement a été vite traduit par une réaction des marchés financiers. L'instabilité politique est plus dangereuse que l'instabilité financière. L'instabilité politique peut conduire à une instabilité économique, une instabilité financière et avoir de graves répercussions sur la politique du logement. En quelque sorte, le logement va être la variable d'ajustement et le souffre-dolore. de cette instabilité politique. Première réaction, en deux jours, le taux des OAT a bondi de 25 points de base et continue de progresser. Le spread qui est la référence avec l'Allemagne est en augmentation. Donc c'est-à-dire que nous perdons, je dirais, en dynamique et en attractivité au niveau de nos taux d'intérêt. C'est-à-dire qu'on va payer l'argent plus cher et les banques se refinancent soit... Au travers du taux des OAT ou au travers des prêts consentis par l'ABCE. Si on se finance sur le marché des OAT, ce qui veut dire qu'aujourd'hui on va être confronté, si la tendance se poursuit, à une nouvelle augmentation des taux d'intérêt. La hausse, la baisse prévue par l'ABCE a déjà été consommée par la baisse antérieure consentie. Et aujourd'hui, si une hausse des taux des OAT vient venir, on va être confronté, si elle ne se rétablit pas, à une hausse des taux d'intérêt.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous avez envie de dire, vous, candidat ? Au futur candidat, au candidat aux législatives.

  • Speaker #2

    J'ai une inquiétude, je ne sais même pas si le logement fera partie des grands sujets de cette campagne politique pour les législatives. Une fois de plus, deviendra coutume, puisque nous sommes habitués à ce que le logement ne soit pas au cœur des préoccupations des Français, des politiques, pardon, et pourtant c'est une urgence pour tous les Français. Et je crois que nous espérons beaucoup que le sujet logement prenne toute sa place et qu'on ait une véritable feuille de route. Mais au-delà de tout ça, le logement ne peut pas être la variable d'ajustement des crises politiques, des crises financières et des crises économiques ou budgétaires. Le logement doit trouver toute sa place et avoir une véritable stratégie de stabilité et permettre la lisibilité indispensable aux Français pour se projeter dans leur avenir. On ne peut pas jouer avec le logement des Français et je tairai être soumis à de telles évolutions, de telles variations en fonction des crises financières, économiques ou politiques. Il faut de la stabilité.

  • Speaker #1

    Les victimes ce sont effectivement les Français dont les projets sont au point mort et puis aussi et surtout pour l'instant les agents immobiliers, les professionnels. Oui,

  • Speaker #2

    les professionnels bien évidemment et au quotidien nous souffrons tous de cette situation. Une difficulté notamment rencontrée dans le marché des transactions, mais pas uniquement dans la transaction. Je crois que la crise, elle affecte nos trois métiers. Il y a aussi des administrateurs de biens qui s'ouvrent, des syndicats de copropriété. Nos métiers sont difficiles à exercer aujourd'hui et sont de plus en plus compliqués avec une inflation législative, réglementaire, normative et qui impacte nos métiers. Une perte de confiance aussi, une difficulté de recrutement, une perte de chiffre d'affaires. Donc la situation est compliquée et on le voit dans les chiffres. Les liquidations judiciaires d'agences immobilières n'ont jamais été aussi importantes. On vient d'atteindre le pic de 1120 liquidations judiciaires en avril 2024. Il y a juste une année, j'avais dit que nous ne serions pas en deçà de ce que nous avons connu en 2009, lors de la crise des subprimes, qui était à 1400, et nous allons certainement dépasser les 1400 liquidations judiciaires. Alors une bonne chose, c'est quand même que... Du côté de l'emploi, on ne se porte pas trop mal quand même. On voit que les collaborateurs salariés sont en augmentation. On a eu en l'espace de 4 ans 12 000 créations d'emplois dans les services chez les collaborateurs habilités. C'est un bon signe. Ce qui veut dire que notre secteur est un secteur économique vivant, dynamique et qui répond à un besoin des Français.

  • Speaker #1

    En tant que patron de fédération, comment vous boostez le moral de vos adhérents aujourd'hui ? Est-ce que vous y arrivez ?

  • Speaker #2

    Par une expression combative de la foi dans nos propositions, de l'audace et aussi, je dirais, de la ténacité à poursuivre. On ne peut pas fléchir. Je crois que notre fédération a toujours existé, elle s'est toujours illustrée dans ces moments de crise. Et c'est à nous de le démontrer. Et on va même démontrer qu'il est important aujourd'hui que toute la profession se rallie et soutienne la force syndicale. S'il n'y a pas de syndicat, demain la politique du logement sera véritablement en danger. Et c'est le message que je veux adresser. Je crois qu'il est salutaire que tout professionnel immobilier rejoigne un syndicat, le syndicat de son choix, mais au moins se syndicalise. Nous avons besoin d'une force d'expression et de combat dans ce pays pour agir. pour le logement.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Loïc Quentin, président de la Fédération nationale de l'immobilier.

  • Speaker #2

    Merci Ariane.

Description

Loïc Cantin, président de la FNAIM est l'invité de Mon Podcast Immo. Au micro d'Ariane Artinian, il dresse le bilan de l'activité au cours du premier semestre 2024.

Le président de la FNAIM ne mâche pas ses mots. "Les liquidations d'agences immobilières n'ont jamais été si élevées, déclare-t-il. 1120 agences ont fermé leurs portes entre avril 2023 et avril 2024". Un chiffre alarmant qui rappelle les sombres jours de la crise des subprimes en 2009. Si le marché immobilier s'enfonce dans la crise, il fait preuve aussi de résilience insiste Loïc Cantin, notamment sur le front de l'emploi.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Mon podcast imo

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de mon podcast IMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Où en est le marché ? Est-ce que la baisse des taux relance vraiment les ventes comme certains le prétendent encore ici et là ? Non, répond l'AFNAIM et on en parle tout de suite avec son président Loïc Quentin. Bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour Ariane.

  • Speaker #1

    Vous êtes président donc de la Fédération Nationale de l'Immobilier et n'en déplaise à certains partisans de la méthode CUE qui parle d'un réveil du marché. Oui. Votre bilan est beaucoup plus sombre.

  • Speaker #2

    On l'a déjà exprimé sur notamment les tendances que l'on a observées. Il y a eu un rattrapage de décisions antérieures qui n'avaient pas été prises, plutôt qu'un redémarrage de l'activité. Rattrapage qui a été permis parce qu'on a assisté à une baisse des taux qui a été réalisable parce que les banques se sont refinancées à des conditions, notamment sur le marché des EOAT, qui était au plus bas, qui avait perdu un demi-point en peu de temps, et ainsi de reconstituer la marge. Mais on a vu l'impact. 0,5% de baisse des taux d'intérêt n'a eu un effet si faible. Et en plus, dans un marché qui est un marché saisonnier. Tous les ans, à cette même période, on constate un rebond. C'est les mutations, ce sont les gens qui se déplacent pour aller sur une autre ville, dans le cadre d'une mutation professionnelle, et qui, notamment, aussi, ont été invités à réaliser, concrétiser leur accord parce que la baisse des taux est constituée d'une belle aubaine. Donc, ce n'est pas un rattrapage, c'est une fluctuation. Mais qui est si faible, elle ne permet pas d'anticiper sur une reprise du marché. Nos projections sont toujours les mêmes. La reprise du marché passe par une correction des prix. On a assisté aujourd'hui, on a une baisse des prix de 4,8% sur une année lissée, mais qui était insuffisante encore. Il faudra aller autour de 7% pour arriver au moins à une stabilisation, notamment du volume des transactions. Aujourd'hui, les transactions continuent de baisser. Nous étions les seuls à annoncer à la fin de l'année 2023 que l'année 2024 allait voir encore la baisse des volumes se poursuivre. Rappelez-vous, 869 000 transactions à fin décembre 2023 et on a projeté à 800 000 qui serait le palier, voire un peu en deçà. On va atteindre les 800 000 à l'été.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, vous disiez que ça pourrait même descendre à 780 000 dans vos hypothèses.

  • Speaker #2

    Voire même 760 000 en fonction de l'évolution. Des données économiques et des conditions d'accompagnement des acquéreurs aujourd'hui. On n'a pas échappé que nous rentrons dans une instabilité politique particulièrement inquiétante et qui de nature à ne pas rassurer les marchés économiques. Et les marchés économiques sont dictés aussi par une politique du crédit.

  • Speaker #1

    Alors ça on va en parler, mais avant pour qu'on comprenne bien, depuis le début de la crise, combien de ventes en moins ?

  • Speaker #2

    Depuis le début de la crise, au plus fort on était à 1,2 millions de ventes. Aujourd'hui nous sommes à 822 000 à fin mars 2024. réalisé, acté. Donc vous voyez, ça fait quasiment 380 000 ventes, si je compte vite, en moins.

  • Speaker #1

    Et combien de baisses de prix au total en cumulent ?

  • Speaker #2

    Les baisses de prix aujourd'hui cumulées, on atteint, selon les marchés, on a environ 7 à 9% de baisses cumulées. Donc à peu près, ce qui est insuffisant à rattraper notamment la dépréciation du pouvoir d'achat des ménages français. Alors bien évidemment... Dans cet intervalle de temps, nous avons connu une inflation de 14% en 3 ans. Cette inflation n'a pas impacté les prix d'immobilier. En période normale, de conjoncture normale, l'inflation aurait impacté les prix. En euro constant, ils ont été stabilisés, voire ont légèrement baissé. Et on attend justement cette baisse de prix complémentaire, complétée d'une hausse du pouvoir d'achat des ménages par une augmentation des salaires, pour avoir l'effet correctif et de rattrapage pour redonner et atteindre un plateau et permettre au marché une dynamique et au moins une stabilisation.

  • Speaker #1

    En tout cas, pour l'instant, on n'y est pas.

  • Speaker #2

    On n'y est pas encore.

  • Speaker #1

    La baisse, elle est uniforme sur l'ensemble du territoire.

  • Speaker #2

    Donc, on le souhaite, tout le monde souhaite le marché repart, mais simplement, je crois qu'il faut être clair, on ne peut pas prétendre à faire comprendre aux Français propriétaires, notamment d'avoir de l'urgence à baisser leur prix, en voyant chaque trimestre qui s'écoule un redémarche du marché. Il faut avoir une cible, un objectif, et notamment cet objectif, il est incompressible, et notamment, il doit être atteint. La baisse des prix permettra uniquement le redémarrage du marché dans les conditions souhaitées.

  • Speaker #1

    Vos prévisions pour les mois qui viennent ?

  • Speaker #2

    Les mois qui viennent vont totalement dépendre, je dirais, de notre horizon politique. totalement suspendu à la nouvelle composition parlementaire. Aujourd'hui, au moment où je vous parle, nous ne connaissons même pas encore les candidats aux législatives, dont les candidatures doivent être déposées dans trois jours. Nous ne connaissons pas les programmes des prétendants, donc grande inquiétude, incertitude. Et d'ailleurs, les marchés aujourd'hui réagissent face à cette incertitude. et une instabilité politique qui peut être préjudiciable.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça a comme impact sur l'immobilier, ce changement, en tout cas ce durcissement du climat politique ?

  • Speaker #2

    Ce changement a été vite traduit par une réaction des marchés financiers. L'instabilité politique est plus dangereuse que l'instabilité financière. L'instabilité politique peut conduire à une instabilité économique, une instabilité financière et avoir de graves répercussions sur la politique du logement. En quelque sorte, le logement va être la variable d'ajustement et le souffre-dolore. de cette instabilité politique. Première réaction, en deux jours, le taux des OAT a bondi de 25 points de base et continue de progresser. Le spread qui est la référence avec l'Allemagne est en augmentation. Donc c'est-à-dire que nous perdons, je dirais, en dynamique et en attractivité au niveau de nos taux d'intérêt. C'est-à-dire qu'on va payer l'argent plus cher et les banques se refinancent soit... Au travers du taux des OAT ou au travers des prêts consentis par l'ABCE. Si on se finance sur le marché des OAT, ce qui veut dire qu'aujourd'hui on va être confronté, si la tendance se poursuit, à une nouvelle augmentation des taux d'intérêt. La hausse, la baisse prévue par l'ABCE a déjà été consommée par la baisse antérieure consentie. Et aujourd'hui, si une hausse des taux des OAT vient venir, on va être confronté, si elle ne se rétablit pas, à une hausse des taux d'intérêt.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous avez envie de dire, vous, candidat ? Au futur candidat, au candidat aux législatives.

  • Speaker #2

    J'ai une inquiétude, je ne sais même pas si le logement fera partie des grands sujets de cette campagne politique pour les législatives. Une fois de plus, deviendra coutume, puisque nous sommes habitués à ce que le logement ne soit pas au cœur des préoccupations des Français, des politiques, pardon, et pourtant c'est une urgence pour tous les Français. Et je crois que nous espérons beaucoup que le sujet logement prenne toute sa place et qu'on ait une véritable feuille de route. Mais au-delà de tout ça, le logement ne peut pas être la variable d'ajustement des crises politiques, des crises financières et des crises économiques ou budgétaires. Le logement doit trouver toute sa place et avoir une véritable stratégie de stabilité et permettre la lisibilité indispensable aux Français pour se projeter dans leur avenir. On ne peut pas jouer avec le logement des Français et je tairai être soumis à de telles évolutions, de telles variations en fonction des crises financières, économiques ou politiques. Il faut de la stabilité.

  • Speaker #1

    Les victimes ce sont effectivement les Français dont les projets sont au point mort et puis aussi et surtout pour l'instant les agents immobiliers, les professionnels. Oui,

  • Speaker #2

    les professionnels bien évidemment et au quotidien nous souffrons tous de cette situation. Une difficulté notamment rencontrée dans le marché des transactions, mais pas uniquement dans la transaction. Je crois que la crise, elle affecte nos trois métiers. Il y a aussi des administrateurs de biens qui s'ouvrent, des syndicats de copropriété. Nos métiers sont difficiles à exercer aujourd'hui et sont de plus en plus compliqués avec une inflation législative, réglementaire, normative et qui impacte nos métiers. Une perte de confiance aussi, une difficulté de recrutement, une perte de chiffre d'affaires. Donc la situation est compliquée et on le voit dans les chiffres. Les liquidations judiciaires d'agences immobilières n'ont jamais été aussi importantes. On vient d'atteindre le pic de 1120 liquidations judiciaires en avril 2024. Il y a juste une année, j'avais dit que nous ne serions pas en deçà de ce que nous avons connu en 2009, lors de la crise des subprimes, qui était à 1400, et nous allons certainement dépasser les 1400 liquidations judiciaires. Alors une bonne chose, c'est quand même que... Du côté de l'emploi, on ne se porte pas trop mal quand même. On voit que les collaborateurs salariés sont en augmentation. On a eu en l'espace de 4 ans 12 000 créations d'emplois dans les services chez les collaborateurs habilités. C'est un bon signe. Ce qui veut dire que notre secteur est un secteur économique vivant, dynamique et qui répond à un besoin des Français.

  • Speaker #1

    En tant que patron de fédération, comment vous boostez le moral de vos adhérents aujourd'hui ? Est-ce que vous y arrivez ?

  • Speaker #2

    Par une expression combative de la foi dans nos propositions, de l'audace et aussi, je dirais, de la ténacité à poursuivre. On ne peut pas fléchir. Je crois que notre fédération a toujours existé, elle s'est toujours illustrée dans ces moments de crise. Et c'est à nous de le démontrer. Et on va même démontrer qu'il est important aujourd'hui que toute la profession se rallie et soutienne la force syndicale. S'il n'y a pas de syndicat, demain la politique du logement sera véritablement en danger. Et c'est le message que je veux adresser. Je crois qu'il est salutaire que tout professionnel immobilier rejoigne un syndicat, le syndicat de son choix, mais au moins se syndicalise. Nous avons besoin d'une force d'expression et de combat dans ce pays pour agir. pour le logement.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Loïc Quentin, président de la Fédération nationale de l'immobilier.

  • Speaker #2

    Merci Ariane.

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