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Mon Podcast Immo, le podcast immobilier by MySweetImmo🩋

Danielle Dubrac (UNIS) : "Le propriétaire bailleur privé est dans un carcan difficile" #965

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09min |27/03/2025
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09min |27/03/2025
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Description

Danielle Dubrac est l’invitĂ©e de ce nouvel Ă©pisode de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, la prĂ©sidente de l’UNIS Ă©voque la flambĂ©e des expulsions locatives, la hausse des charges, l’explosion des impayĂ©s, le casse-tĂȘte du DPE et la nĂ©cessitĂ© d'instaurer un statut du bailleur privĂ©. “Il y a un effet retard post-Covid sur les expulsions”, souligne Danielle Dubrac. “La hausse du coĂ»t de l’énergie, non anticipĂ©, a aggravĂ© la situation.” Elle livre aussi des conseils concrets aux administrateurs de biens : mise en place de protocoles, mobilisation du FSL, suivi des charges.


🎧 Mon Podcast Immo, le podcast immobilier Ă  Ă©couter sans modĂ©ration.
📍 AnimĂ© par Ariane Artinian et les journalistes de MySweetImmo.
đŸŽ™ïž Produit par le Studio MySweetImmo.
🩋 Vous voulez vous aussi votre podcast immo ? Contactez-nous : hello@mysweetimmo.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Mon podcast IMMO.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon podcast IMMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Je suis Ariane Artinian, fondatrice de MySweetImmo et avec mes invités, je vous aide à décrypter, à comprendre l'actualité de l'IMO. Aujourd'hui, on aborde un sujet préoccupant, la hausse des impayés de loyers et des expulsions locatives en France. Et pour en parler, je suis avec Danielle Dubrac. Bonjour.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Bonjour.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Danielle, vous ĂȘtes prĂ©sidente de l'UNIS. Vous nous prĂ©sentez tout d'abord votre mission Ă  l'UNIS.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Alors l'UNIS est un syndicat professionnel avec cinq métiers représentés. Le syndic de copropriété, le gestionnaire locatif, l'expert immobilier, le promoteur rénovateur, les anciens marchands de biens. Et enfin les transactionnaires avec eux. les agences vitrées, les réseaux de mandataires indépendants. Donc on défend la profession et au-delà de ça, on défend bien sûr la clientÚle, qu'elle soit copropriétaire, locataire ou propriétaire.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que vous constatez, vous aussi sur le terrain, est-ce que vos membres, vos adhérents, constatent cette explosion des impayés et des expulsions relevées par les commissaires de justice qui parlent de 87% d'expulsions en plus en 2024 ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Il faut peut-ĂȘtre revenir Ă  la genĂšse du Covid. Pendant le Covid, il n'y a pas eu d'expulsion, il n'y a d'ailleurs pas eu Ă©normĂ©ment de procĂ©dures, et donc du coup il y a un effet retard me semble-t-il par rapport au nombre d'expulsions, au nombre de procĂ©dures, au nombre de commandements de payĂ©s qu'il y avait eu en 2019. Donc ça c'est peut-ĂȘtre un premier constat, c'est le fait qu'il y a un effet retard sur cette observation des loyers impayĂ©s ou des charges de copropriĂ©tĂ© d'ailleurs. Le deuxiĂšme effet, sans doute, c'est liĂ© Ă  l'augmentation de l'Ă©nergie. À un moment donnĂ©, il y a eu effectivement ça. D'ailleurs, l'État avait mis en place le bouclier tarifaire sur l'Ă©nergie. Et cette Ă©nergie, elle n'avait pas Ă©tĂ© comptabilisĂ©e dans son augmentation dans les budgets prĂ©visionnels. Quand on est dans de l'habitat collectif, 60% des locataires sont en copropriĂ©tĂ©. Quand on est dans un habitat collectif, en annĂ©e N, on va approuver les dĂ©penses N-1 et on va voter le budget N-1. Et lĂ , ce qui s'est passĂ©, c'est que non seulement les budgets qui avaient Ă©tĂ© votĂ©s n'avaient pas prĂ©vu l'augmentation, mais les budgets Ă  venir non plus. Donc, qu'est-ce qui s'est passĂ© pour les professionnels de l'immobilier ? Bien entendu, on fait systĂ©matiquement des protocoles liĂ©s Ă  des impayĂ©s, mais il a fallu absorber cet impayĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que vous avez l'impression que la situation ces derniers mois, elle est en train de s'améliorer ou ça continue sur cette tendance qui s'est dessinée au moment du Covid ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    J'ai l'impression que l'augmentation des charges récupérables ou non récupérables, donc ça peut jouer sur les propriétaires, mais aussi sur les locataires. Il y a une augmentation de ces charges. D'abord, il y a une augmentation des normes. Là, ce sont plutÎt les charges qui ne sont pas récupérables. Les propriétaires, donc cette augmentation des normes, a fait que les travaux, l'obligation de travaux, donc s'est cumulée avec les charges courantes, les charges liées à une obligation de travaux, par exemple pour les logements qui sont avec des étiquettes énergétiques G. Et puis en ce qui concerne les locataires, je crois sincÚrement que l'énergie a fait beaucoup, le prix de l'énergie, le coût de l'énergie a fait beaucoup dans l'explosion des charges.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    En tant que présidente de l'UNIS, qu'est-ce que vous donnez, vous, comme consigne à vos administrateurs de biens pour gérer cette situation de trésorerie plus que tendue pour certains locataires ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Alors dĂ©jĂ , nous sommes dans l'observatoire qui est un peu pilotĂ© par l'ANIL sur les impayĂ©s, que nous n'avions pas constatĂ© tout de suite aprĂšs le Covid. Qu'est-ce qu'on donne comme conseil ? Toujours, toujours d'aller au protocole, systĂ©matiquement de nĂ©gocier, de regarder quel est l'impayĂ©. Évidemment si on peut signer, si par exemple c'est un locataire, on va faire des protocoles qui consistent Ă  payer le loyer en cours et une partie de la dette, on se met d'accord sur un Ă©chĂ©ancier parce que de toute façon le tribunal donnera des accords de protocoles et des Ă©chĂ©anciers. Donc autant le faire tout de suite. Et puis en ce qui concerne nos copropriĂ©taires, c'est de mĂȘme nature. On va signer des Ă©chĂ©anciers et si vraiment on voit que la situation ne va pas, on leur conseille d'aller... voire une assistante sociale qui va peut-ĂȘtre mobiliser le FSL, le fonds de solidaritĂ©, sur les loyers impayĂ©s, sur les charges impayĂ©es. Et puis si vraiment ça ne va pas, on va conseiller tout simplement, quand c'est un propriĂ©taire, de vendre le logement. Et ça,

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    ça arrive de plus en plus fréquemment ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Ça arrive. Je n'ai pas constatĂ© la statistique des commissaires de justice, mais c'est un trĂšs bon marqueur. C'est une trĂšs bonne information, l'indicateur du nombre d'expulsions. Il est certain que... Je dirais qu'au niveau de mon cabinet, j'ai constatĂ© une augmentation des loyers payĂ©s, plutĂŽt des charges payĂ©es. Les loyers n'ont pas tellement augmentĂ©. On a regardĂ© l'IRL, il a Ă©tĂ© bloquĂ© pendant un certain nombre de mois. C'est plutĂŽt les charges qui ont augmentĂ©, que ce soit les charges d'eau, charges de chauffage, charges d'Ă©nergie. C'est lĂ -dessus qu'il faut jouer. Il faut peut-ĂȘtre mettre en place un peu plus d'indicateurs, type des compteurs de mesures, pour alerter l'occupant. face Ă  une dĂ©pense qui serait anormale, mais au-delĂ  de ça, le coĂ»t, proprement dit, de l'Ă©nergie a augmentĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que vous avez peur que ces chiffres remettent en question l'approche de l'investissement immobilier ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    De toute façon, les charges pour un investisseur locatif privĂ©, un bailleur particulier privĂ©, ont beaucoup augmentĂ©, puisque parallĂšlement Ă  la non-augmentation du loyer, les loyers sont encadrĂ©s. plafonnĂ©es, les taxes fonciĂšres ont augmentĂ© et les charges non rĂ©cupĂ©rables augmentent. Donc Ă©videmment, le propriĂ©taire bailleur particulier privĂ©, il est quand mĂȘme dans un carcan difficile. Dans certains cas de figure, la rentabilitĂ© de son bien est mĂȘme nĂ©gative. Et donc nous, UNIS, on est lĂ  pour faire la promotion du bailleur privĂ© particulier en tant qu'acteur Ă©conomique et de lui trouver ce qu'on appelle un statut du bailleur privĂ©. C'est-Ă -dire lui donner une fiscalitĂ© qui est intĂ©ressante pour lui, qui puisse amortir son bien, par exemple, tout au long de l'exploitation du bien en location, de façon Ă  quand mĂȘme qu'il s'en sorte parce que ce propriĂ©taire privĂ©, il a un, deux logements, pas plus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et je sais qu'il y a un autre sujet qui vous tient à cƓur, c'est le DPE.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Le DPE, oui. Le DPE collectif. Oui, le DPE, surtout le DPE, face Ă  un certain nombre de dĂ©missions. tĂ©lĂ©visĂ©e qui montre que le DPE peut ĂȘtre un DPE de complaisance, un DPE... Vous avez deux types de problĂšmes, vous avez les arnaqueurs de DPE, puis vous avez les dĂ©traqueurs du DPE. Pour nous, c'est trĂšs important le DPE, puisque c'est la rĂ©fĂ©rence pour donner une Ă©tiquette au logement qui va faire qu'on aura le droit de l'habiter si on est propriĂ©taire occupant, quelle que soit cette Ă©tiquette, et qui fait qu'on n'aura pas le droit de le louer si l'Ă©tiquette est mauvaise. Alors si on n'a plus confiance... Au DPE, comment est-ce qu'on fait ? Donc du coup, dans ce bazar ambiant sur le DPE, on se dit que peut-ĂȘtre le DPE individuel est ce qu'il est, mais que le DPE collectif pourrait ĂȘtre regardĂ©. Le DPE collectif, c'est ce qui permet de donner l'Ă©tiquette au bĂątiment, Ă  l'enveloppe d'un bĂątiment, et donc peut-ĂȘtre de regarder ce DPE qui serait peut-ĂȘtre un peu plus fiable, un peu plus raisonnĂ© par rapport... Ă  toutes ces problĂ©matiques sur le DPE individuel. Mais au-delĂ  de ça, il faut quand mĂȘme remarquer que le DPE, d'abord le calendrier n'est pas le mĂȘme quand on est en France ocĂ©anique et en France hexagonale. En plus, quand on est en Europe, on ne parle pas du mĂȘme DPE, il n'y a pas les mĂȘmes normes de DPE. Quand on est dans du tertiaire, lĂ , le dĂ©cret tertiaire, c'est un DPE spĂ©cifique. Quand on est dans les meublĂ©s, ce n'est pas le mĂȘme calendrier. C'est quand mĂȘme un peu compliquĂ©. toutes ces Ă©volutions de normes dans le DPE. Quand vous ĂȘtes un banquier, vous avez besoin de regarder votre green assiette ratio, c'est-Ă -dire le fait de prĂȘter de l'argent avec une Ă©tiquette Ă©nergĂ©tique trĂšs bonne. Or, le DPE ne correspond pas aux normes bancaires. C'est quand mĂȘme un peu le bazar.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc, il y a un autre chantier encore à explorer pour Valérie Léthard.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Valérie Letart a pris des dispositions par rapport à un certain nombre de difficultés de ce DPE, justement pour rendre confiance, pour qu'on ait confiance en ce DPE, parce que Valérie Letart, comme Unis, on veut rénover les biens, ne serait-ce que pour éviter les impayés liés à l'augmentation des charges d'énergie, et donc faire des économies d'énergie. Comment les faire ? C'est tout simplement en faisant des travaux dans le logement ou dans le bùtiment. Merci beaucoup.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Coucou Daniel Dubrac, je rappelle que vous ĂȘtes prĂ©sidente de l'UNIS. Merci.

  • Speaker #0

    Mon podcast immo.

Description

Danielle Dubrac est l’invitĂ©e de ce nouvel Ă©pisode de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, la prĂ©sidente de l’UNIS Ă©voque la flambĂ©e des expulsions locatives, la hausse des charges, l’explosion des impayĂ©s, le casse-tĂȘte du DPE et la nĂ©cessitĂ© d'instaurer un statut du bailleur privĂ©. “Il y a un effet retard post-Covid sur les expulsions”, souligne Danielle Dubrac. “La hausse du coĂ»t de l’énergie, non anticipĂ©, a aggravĂ© la situation.” Elle livre aussi des conseils concrets aux administrateurs de biens : mise en place de protocoles, mobilisation du FSL, suivi des charges.


🎧 Mon Podcast Immo, le podcast immobilier Ă  Ă©couter sans modĂ©ration.
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  • Mon podcast IMMO.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon podcast IMMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Je suis Ariane Artinian, fondatrice de MySweetImmo et avec mes invités, je vous aide à décrypter, à comprendre l'actualité de l'IMO. Aujourd'hui, on aborde un sujet préoccupant, la hausse des impayés de loyers et des expulsions locatives en France. Et pour en parler, je suis avec Danielle Dubrac. Bonjour.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Bonjour.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Danielle, vous ĂȘtes prĂ©sidente de l'UNIS. Vous nous prĂ©sentez tout d'abord votre mission Ă  l'UNIS.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Alors l'UNIS est un syndicat professionnel avec cinq métiers représentés. Le syndic de copropriété, le gestionnaire locatif, l'expert immobilier, le promoteur rénovateur, les anciens marchands de biens. Et enfin les transactionnaires avec eux. les agences vitrées, les réseaux de mandataires indépendants. Donc on défend la profession et au-delà de ça, on défend bien sûr la clientÚle, qu'elle soit copropriétaire, locataire ou propriétaire.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que vous constatez, vous aussi sur le terrain, est-ce que vos membres, vos adhérents, constatent cette explosion des impayés et des expulsions relevées par les commissaires de justice qui parlent de 87% d'expulsions en plus en 2024 ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Il faut peut-ĂȘtre revenir Ă  la genĂšse du Covid. Pendant le Covid, il n'y a pas eu d'expulsion, il n'y a d'ailleurs pas eu Ă©normĂ©ment de procĂ©dures, et donc du coup il y a un effet retard me semble-t-il par rapport au nombre d'expulsions, au nombre de procĂ©dures, au nombre de commandements de payĂ©s qu'il y avait eu en 2019. Donc ça c'est peut-ĂȘtre un premier constat, c'est le fait qu'il y a un effet retard sur cette observation des loyers impayĂ©s ou des charges de copropriĂ©tĂ© d'ailleurs. Le deuxiĂšme effet, sans doute, c'est liĂ© Ă  l'augmentation de l'Ă©nergie. À un moment donnĂ©, il y a eu effectivement ça. D'ailleurs, l'État avait mis en place le bouclier tarifaire sur l'Ă©nergie. Et cette Ă©nergie, elle n'avait pas Ă©tĂ© comptabilisĂ©e dans son augmentation dans les budgets prĂ©visionnels. Quand on est dans de l'habitat collectif, 60% des locataires sont en copropriĂ©tĂ©. Quand on est dans un habitat collectif, en annĂ©e N, on va approuver les dĂ©penses N-1 et on va voter le budget N-1. Et lĂ , ce qui s'est passĂ©, c'est que non seulement les budgets qui avaient Ă©tĂ© votĂ©s n'avaient pas prĂ©vu l'augmentation, mais les budgets Ă  venir non plus. Donc, qu'est-ce qui s'est passĂ© pour les professionnels de l'immobilier ? Bien entendu, on fait systĂ©matiquement des protocoles liĂ©s Ă  des impayĂ©s, mais il a fallu absorber cet impayĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que vous avez l'impression que la situation ces derniers mois, elle est en train de s'améliorer ou ça continue sur cette tendance qui s'est dessinée au moment du Covid ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    J'ai l'impression que l'augmentation des charges récupérables ou non récupérables, donc ça peut jouer sur les propriétaires, mais aussi sur les locataires. Il y a une augmentation de ces charges. D'abord, il y a une augmentation des normes. Là, ce sont plutÎt les charges qui ne sont pas récupérables. Les propriétaires, donc cette augmentation des normes, a fait que les travaux, l'obligation de travaux, donc s'est cumulée avec les charges courantes, les charges liées à une obligation de travaux, par exemple pour les logements qui sont avec des étiquettes énergétiques G. Et puis en ce qui concerne les locataires, je crois sincÚrement que l'énergie a fait beaucoup, le prix de l'énergie, le coût de l'énergie a fait beaucoup dans l'explosion des charges.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    En tant que présidente de l'UNIS, qu'est-ce que vous donnez, vous, comme consigne à vos administrateurs de biens pour gérer cette situation de trésorerie plus que tendue pour certains locataires ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Alors dĂ©jĂ , nous sommes dans l'observatoire qui est un peu pilotĂ© par l'ANIL sur les impayĂ©s, que nous n'avions pas constatĂ© tout de suite aprĂšs le Covid. Qu'est-ce qu'on donne comme conseil ? Toujours, toujours d'aller au protocole, systĂ©matiquement de nĂ©gocier, de regarder quel est l'impayĂ©. Évidemment si on peut signer, si par exemple c'est un locataire, on va faire des protocoles qui consistent Ă  payer le loyer en cours et une partie de la dette, on se met d'accord sur un Ă©chĂ©ancier parce que de toute façon le tribunal donnera des accords de protocoles et des Ă©chĂ©anciers. Donc autant le faire tout de suite. Et puis en ce qui concerne nos copropriĂ©taires, c'est de mĂȘme nature. On va signer des Ă©chĂ©anciers et si vraiment on voit que la situation ne va pas, on leur conseille d'aller... voire une assistante sociale qui va peut-ĂȘtre mobiliser le FSL, le fonds de solidaritĂ©, sur les loyers impayĂ©s, sur les charges impayĂ©es. Et puis si vraiment ça ne va pas, on va conseiller tout simplement, quand c'est un propriĂ©taire, de vendre le logement. Et ça,

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    ça arrive de plus en plus fréquemment ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Ça arrive. Je n'ai pas constatĂ© la statistique des commissaires de justice, mais c'est un trĂšs bon marqueur. C'est une trĂšs bonne information, l'indicateur du nombre d'expulsions. Il est certain que... Je dirais qu'au niveau de mon cabinet, j'ai constatĂ© une augmentation des loyers payĂ©s, plutĂŽt des charges payĂ©es. Les loyers n'ont pas tellement augmentĂ©. On a regardĂ© l'IRL, il a Ă©tĂ© bloquĂ© pendant un certain nombre de mois. C'est plutĂŽt les charges qui ont augmentĂ©, que ce soit les charges d'eau, charges de chauffage, charges d'Ă©nergie. C'est lĂ -dessus qu'il faut jouer. Il faut peut-ĂȘtre mettre en place un peu plus d'indicateurs, type des compteurs de mesures, pour alerter l'occupant. face Ă  une dĂ©pense qui serait anormale, mais au-delĂ  de ça, le coĂ»t, proprement dit, de l'Ă©nergie a augmentĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que vous avez peur que ces chiffres remettent en question l'approche de l'investissement immobilier ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    De toute façon, les charges pour un investisseur locatif privĂ©, un bailleur particulier privĂ©, ont beaucoup augmentĂ©, puisque parallĂšlement Ă  la non-augmentation du loyer, les loyers sont encadrĂ©s. plafonnĂ©es, les taxes fonciĂšres ont augmentĂ© et les charges non rĂ©cupĂ©rables augmentent. Donc Ă©videmment, le propriĂ©taire bailleur particulier privĂ©, il est quand mĂȘme dans un carcan difficile. Dans certains cas de figure, la rentabilitĂ© de son bien est mĂȘme nĂ©gative. Et donc nous, UNIS, on est lĂ  pour faire la promotion du bailleur privĂ© particulier en tant qu'acteur Ă©conomique et de lui trouver ce qu'on appelle un statut du bailleur privĂ©. C'est-Ă -dire lui donner une fiscalitĂ© qui est intĂ©ressante pour lui, qui puisse amortir son bien, par exemple, tout au long de l'exploitation du bien en location, de façon Ă  quand mĂȘme qu'il s'en sorte parce que ce propriĂ©taire privĂ©, il a un, deux logements, pas plus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et je sais qu'il y a un autre sujet qui vous tient à cƓur, c'est le DPE.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Le DPE, oui. Le DPE collectif. Oui, le DPE, surtout le DPE, face Ă  un certain nombre de dĂ©missions. tĂ©lĂ©visĂ©e qui montre que le DPE peut ĂȘtre un DPE de complaisance, un DPE... Vous avez deux types de problĂšmes, vous avez les arnaqueurs de DPE, puis vous avez les dĂ©traqueurs du DPE. Pour nous, c'est trĂšs important le DPE, puisque c'est la rĂ©fĂ©rence pour donner une Ă©tiquette au logement qui va faire qu'on aura le droit de l'habiter si on est propriĂ©taire occupant, quelle que soit cette Ă©tiquette, et qui fait qu'on n'aura pas le droit de le louer si l'Ă©tiquette est mauvaise. Alors si on n'a plus confiance... Au DPE, comment est-ce qu'on fait ? Donc du coup, dans ce bazar ambiant sur le DPE, on se dit que peut-ĂȘtre le DPE individuel est ce qu'il est, mais que le DPE collectif pourrait ĂȘtre regardĂ©. Le DPE collectif, c'est ce qui permet de donner l'Ă©tiquette au bĂątiment, Ă  l'enveloppe d'un bĂątiment, et donc peut-ĂȘtre de regarder ce DPE qui serait peut-ĂȘtre un peu plus fiable, un peu plus raisonnĂ© par rapport... Ă  toutes ces problĂ©matiques sur le DPE individuel. Mais au-delĂ  de ça, il faut quand mĂȘme remarquer que le DPE, d'abord le calendrier n'est pas le mĂȘme quand on est en France ocĂ©anique et en France hexagonale. En plus, quand on est en Europe, on ne parle pas du mĂȘme DPE, il n'y a pas les mĂȘmes normes de DPE. Quand on est dans du tertiaire, lĂ , le dĂ©cret tertiaire, c'est un DPE spĂ©cifique. Quand on est dans les meublĂ©s, ce n'est pas le mĂȘme calendrier. C'est quand mĂȘme un peu compliquĂ©. toutes ces Ă©volutions de normes dans le DPE. Quand vous ĂȘtes un banquier, vous avez besoin de regarder votre green assiette ratio, c'est-Ă -dire le fait de prĂȘter de l'argent avec une Ă©tiquette Ă©nergĂ©tique trĂšs bonne. Or, le DPE ne correspond pas aux normes bancaires. C'est quand mĂȘme un peu le bazar.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc, il y a un autre chantier encore à explorer pour Valérie Léthard.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Valérie Letart a pris des dispositions par rapport à un certain nombre de difficultés de ce DPE, justement pour rendre confiance, pour qu'on ait confiance en ce DPE, parce que Valérie Letart, comme Unis, on veut rénover les biens, ne serait-ce que pour éviter les impayés liés à l'augmentation des charges d'énergie, et donc faire des économies d'énergie. Comment les faire ? C'est tout simplement en faisant des travaux dans le logement ou dans le bùtiment. Merci beaucoup.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Coucou Daniel Dubrac, je rappelle que vous ĂȘtes prĂ©sidente de l'UNIS. Merci.

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Danielle Dubrac est l’invitĂ©e de ce nouvel Ă©pisode de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, la prĂ©sidente de l’UNIS Ă©voque la flambĂ©e des expulsions locatives, la hausse des charges, l’explosion des impayĂ©s, le casse-tĂȘte du DPE et la nĂ©cessitĂ© d'instaurer un statut du bailleur privĂ©. “Il y a un effet retard post-Covid sur les expulsions”, souligne Danielle Dubrac. “La hausse du coĂ»t de l’énergie, non anticipĂ©, a aggravĂ© la situation.” Elle livre aussi des conseils concrets aux administrateurs de biens : mise en place de protocoles, mobilisation du FSL, suivi des charges.


🎧 Mon Podcast Immo, le podcast immobilier Ă  Ă©couter sans modĂ©ration.
📍 AnimĂ© par Ariane Artinian et les journalistes de MySweetImmo.
đŸŽ™ïž Produit par le Studio MySweetImmo.
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    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon podcast IMMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Je suis Ariane Artinian, fondatrice de MySweetImmo et avec mes invités, je vous aide à décrypter, à comprendre l'actualité de l'IMO. Aujourd'hui, on aborde un sujet préoccupant, la hausse des impayés de loyers et des expulsions locatives en France. Et pour en parler, je suis avec Danielle Dubrac. Bonjour.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Bonjour.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Danielle, vous ĂȘtes prĂ©sidente de l'UNIS. Vous nous prĂ©sentez tout d'abord votre mission Ă  l'UNIS.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Alors l'UNIS est un syndicat professionnel avec cinq métiers représentés. Le syndic de copropriété, le gestionnaire locatif, l'expert immobilier, le promoteur rénovateur, les anciens marchands de biens. Et enfin les transactionnaires avec eux. les agences vitrées, les réseaux de mandataires indépendants. Donc on défend la profession et au-delà de ça, on défend bien sûr la clientÚle, qu'elle soit copropriétaire, locataire ou propriétaire.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que vous constatez, vous aussi sur le terrain, est-ce que vos membres, vos adhérents, constatent cette explosion des impayés et des expulsions relevées par les commissaires de justice qui parlent de 87% d'expulsions en plus en 2024 ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Il faut peut-ĂȘtre revenir Ă  la genĂšse du Covid. Pendant le Covid, il n'y a pas eu d'expulsion, il n'y a d'ailleurs pas eu Ă©normĂ©ment de procĂ©dures, et donc du coup il y a un effet retard me semble-t-il par rapport au nombre d'expulsions, au nombre de procĂ©dures, au nombre de commandements de payĂ©s qu'il y avait eu en 2019. Donc ça c'est peut-ĂȘtre un premier constat, c'est le fait qu'il y a un effet retard sur cette observation des loyers impayĂ©s ou des charges de copropriĂ©tĂ© d'ailleurs. Le deuxiĂšme effet, sans doute, c'est liĂ© Ă  l'augmentation de l'Ă©nergie. À un moment donnĂ©, il y a eu effectivement ça. D'ailleurs, l'État avait mis en place le bouclier tarifaire sur l'Ă©nergie. Et cette Ă©nergie, elle n'avait pas Ă©tĂ© comptabilisĂ©e dans son augmentation dans les budgets prĂ©visionnels. Quand on est dans de l'habitat collectif, 60% des locataires sont en copropriĂ©tĂ©. Quand on est dans un habitat collectif, en annĂ©e N, on va approuver les dĂ©penses N-1 et on va voter le budget N-1. Et lĂ , ce qui s'est passĂ©, c'est que non seulement les budgets qui avaient Ă©tĂ© votĂ©s n'avaient pas prĂ©vu l'augmentation, mais les budgets Ă  venir non plus. Donc, qu'est-ce qui s'est passĂ© pour les professionnels de l'immobilier ? Bien entendu, on fait systĂ©matiquement des protocoles liĂ©s Ă  des impayĂ©s, mais il a fallu absorber cet impayĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que vous avez l'impression que la situation ces derniers mois, elle est en train de s'améliorer ou ça continue sur cette tendance qui s'est dessinée au moment du Covid ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    J'ai l'impression que l'augmentation des charges récupérables ou non récupérables, donc ça peut jouer sur les propriétaires, mais aussi sur les locataires. Il y a une augmentation de ces charges. D'abord, il y a une augmentation des normes. Là, ce sont plutÎt les charges qui ne sont pas récupérables. Les propriétaires, donc cette augmentation des normes, a fait que les travaux, l'obligation de travaux, donc s'est cumulée avec les charges courantes, les charges liées à une obligation de travaux, par exemple pour les logements qui sont avec des étiquettes énergétiques G. Et puis en ce qui concerne les locataires, je crois sincÚrement que l'énergie a fait beaucoup, le prix de l'énergie, le coût de l'énergie a fait beaucoup dans l'explosion des charges.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    En tant que présidente de l'UNIS, qu'est-ce que vous donnez, vous, comme consigne à vos administrateurs de biens pour gérer cette situation de trésorerie plus que tendue pour certains locataires ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Alors dĂ©jĂ , nous sommes dans l'observatoire qui est un peu pilotĂ© par l'ANIL sur les impayĂ©s, que nous n'avions pas constatĂ© tout de suite aprĂšs le Covid. Qu'est-ce qu'on donne comme conseil ? Toujours, toujours d'aller au protocole, systĂ©matiquement de nĂ©gocier, de regarder quel est l'impayĂ©. Évidemment si on peut signer, si par exemple c'est un locataire, on va faire des protocoles qui consistent Ă  payer le loyer en cours et une partie de la dette, on se met d'accord sur un Ă©chĂ©ancier parce que de toute façon le tribunal donnera des accords de protocoles et des Ă©chĂ©anciers. Donc autant le faire tout de suite. Et puis en ce qui concerne nos copropriĂ©taires, c'est de mĂȘme nature. On va signer des Ă©chĂ©anciers et si vraiment on voit que la situation ne va pas, on leur conseille d'aller... voire une assistante sociale qui va peut-ĂȘtre mobiliser le FSL, le fonds de solidaritĂ©, sur les loyers impayĂ©s, sur les charges impayĂ©es. Et puis si vraiment ça ne va pas, on va conseiller tout simplement, quand c'est un propriĂ©taire, de vendre le logement. Et ça,

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    ça arrive de plus en plus fréquemment ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Ça arrive. Je n'ai pas constatĂ© la statistique des commissaires de justice, mais c'est un trĂšs bon marqueur. C'est une trĂšs bonne information, l'indicateur du nombre d'expulsions. Il est certain que... Je dirais qu'au niveau de mon cabinet, j'ai constatĂ© une augmentation des loyers payĂ©s, plutĂŽt des charges payĂ©es. Les loyers n'ont pas tellement augmentĂ©. On a regardĂ© l'IRL, il a Ă©tĂ© bloquĂ© pendant un certain nombre de mois. C'est plutĂŽt les charges qui ont augmentĂ©, que ce soit les charges d'eau, charges de chauffage, charges d'Ă©nergie. C'est lĂ -dessus qu'il faut jouer. Il faut peut-ĂȘtre mettre en place un peu plus d'indicateurs, type des compteurs de mesures, pour alerter l'occupant. face Ă  une dĂ©pense qui serait anormale, mais au-delĂ  de ça, le coĂ»t, proprement dit, de l'Ă©nergie a augmentĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que vous avez peur que ces chiffres remettent en question l'approche de l'investissement immobilier ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    De toute façon, les charges pour un investisseur locatif privĂ©, un bailleur particulier privĂ©, ont beaucoup augmentĂ©, puisque parallĂšlement Ă  la non-augmentation du loyer, les loyers sont encadrĂ©s. plafonnĂ©es, les taxes fonciĂšres ont augmentĂ© et les charges non rĂ©cupĂ©rables augmentent. Donc Ă©videmment, le propriĂ©taire bailleur particulier privĂ©, il est quand mĂȘme dans un carcan difficile. Dans certains cas de figure, la rentabilitĂ© de son bien est mĂȘme nĂ©gative. Et donc nous, UNIS, on est lĂ  pour faire la promotion du bailleur privĂ© particulier en tant qu'acteur Ă©conomique et de lui trouver ce qu'on appelle un statut du bailleur privĂ©. C'est-Ă -dire lui donner une fiscalitĂ© qui est intĂ©ressante pour lui, qui puisse amortir son bien, par exemple, tout au long de l'exploitation du bien en location, de façon Ă  quand mĂȘme qu'il s'en sorte parce que ce propriĂ©taire privĂ©, il a un, deux logements, pas plus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et je sais qu'il y a un autre sujet qui vous tient à cƓur, c'est le DPE.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Le DPE, oui. Le DPE collectif. Oui, le DPE, surtout le DPE, face Ă  un certain nombre de dĂ©missions. tĂ©lĂ©visĂ©e qui montre que le DPE peut ĂȘtre un DPE de complaisance, un DPE... Vous avez deux types de problĂšmes, vous avez les arnaqueurs de DPE, puis vous avez les dĂ©traqueurs du DPE. Pour nous, c'est trĂšs important le DPE, puisque c'est la rĂ©fĂ©rence pour donner une Ă©tiquette au logement qui va faire qu'on aura le droit de l'habiter si on est propriĂ©taire occupant, quelle que soit cette Ă©tiquette, et qui fait qu'on n'aura pas le droit de le louer si l'Ă©tiquette est mauvaise. Alors si on n'a plus confiance... Au DPE, comment est-ce qu'on fait ? Donc du coup, dans ce bazar ambiant sur le DPE, on se dit que peut-ĂȘtre le DPE individuel est ce qu'il est, mais que le DPE collectif pourrait ĂȘtre regardĂ©. Le DPE collectif, c'est ce qui permet de donner l'Ă©tiquette au bĂątiment, Ă  l'enveloppe d'un bĂątiment, et donc peut-ĂȘtre de regarder ce DPE qui serait peut-ĂȘtre un peu plus fiable, un peu plus raisonnĂ© par rapport... Ă  toutes ces problĂ©matiques sur le DPE individuel. Mais au-delĂ  de ça, il faut quand mĂȘme remarquer que le DPE, d'abord le calendrier n'est pas le mĂȘme quand on est en France ocĂ©anique et en France hexagonale. En plus, quand on est en Europe, on ne parle pas du mĂȘme DPE, il n'y a pas les mĂȘmes normes de DPE. Quand on est dans du tertiaire, lĂ , le dĂ©cret tertiaire, c'est un DPE spĂ©cifique. Quand on est dans les meublĂ©s, ce n'est pas le mĂȘme calendrier. C'est quand mĂȘme un peu compliquĂ©. toutes ces Ă©volutions de normes dans le DPE. Quand vous ĂȘtes un banquier, vous avez besoin de regarder votre green assiette ratio, c'est-Ă -dire le fait de prĂȘter de l'argent avec une Ă©tiquette Ă©nergĂ©tique trĂšs bonne. Or, le DPE ne correspond pas aux normes bancaires. C'est quand mĂȘme un peu le bazar.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc, il y a un autre chantier encore à explorer pour Valérie Léthard.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Valérie Letart a pris des dispositions par rapport à un certain nombre de difficultés de ce DPE, justement pour rendre confiance, pour qu'on ait confiance en ce DPE, parce que Valérie Letart, comme Unis, on veut rénover les biens, ne serait-ce que pour éviter les impayés liés à l'augmentation des charges d'énergie, et donc faire des économies d'énergie. Comment les faire ? C'est tout simplement en faisant des travaux dans le logement ou dans le bùtiment. Merci beaucoup.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Coucou Daniel Dubrac, je rappelle que vous ĂȘtes prĂ©sidente de l'UNIS. Merci.

  • Speaker #0

    Mon podcast immo.

Description

Danielle Dubrac est l’invitĂ©e de ce nouvel Ă©pisode de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, la prĂ©sidente de l’UNIS Ă©voque la flambĂ©e des expulsions locatives, la hausse des charges, l’explosion des impayĂ©s, le casse-tĂȘte du DPE et la nĂ©cessitĂ© d'instaurer un statut du bailleur privĂ©. “Il y a un effet retard post-Covid sur les expulsions”, souligne Danielle Dubrac. “La hausse du coĂ»t de l’énergie, non anticipĂ©, a aggravĂ© la situation.” Elle livre aussi des conseils concrets aux administrateurs de biens : mise en place de protocoles, mobilisation du FSL, suivi des charges.


🎧 Mon Podcast Immo, le podcast immobilier Ă  Ă©couter sans modĂ©ration.
📍 AnimĂ© par Ariane Artinian et les journalistes de MySweetImmo.
đŸŽ™ïž Produit par le Studio MySweetImmo.
🩋 Vous voulez vous aussi votre podcast immo ? Contactez-nous : hello@mysweetimmo.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Mon podcast IMMO.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon podcast IMMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Je suis Ariane Artinian, fondatrice de MySweetImmo et avec mes invités, je vous aide à décrypter, à comprendre l'actualité de l'IMO. Aujourd'hui, on aborde un sujet préoccupant, la hausse des impayés de loyers et des expulsions locatives en France. Et pour en parler, je suis avec Danielle Dubrac. Bonjour.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Bonjour.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Danielle, vous ĂȘtes prĂ©sidente de l'UNIS. Vous nous prĂ©sentez tout d'abord votre mission Ă  l'UNIS.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Alors l'UNIS est un syndicat professionnel avec cinq métiers représentés. Le syndic de copropriété, le gestionnaire locatif, l'expert immobilier, le promoteur rénovateur, les anciens marchands de biens. Et enfin les transactionnaires avec eux. les agences vitrées, les réseaux de mandataires indépendants. Donc on défend la profession et au-delà de ça, on défend bien sûr la clientÚle, qu'elle soit copropriétaire, locataire ou propriétaire.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que vous constatez, vous aussi sur le terrain, est-ce que vos membres, vos adhérents, constatent cette explosion des impayés et des expulsions relevées par les commissaires de justice qui parlent de 87% d'expulsions en plus en 2024 ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Il faut peut-ĂȘtre revenir Ă  la genĂšse du Covid. Pendant le Covid, il n'y a pas eu d'expulsion, il n'y a d'ailleurs pas eu Ă©normĂ©ment de procĂ©dures, et donc du coup il y a un effet retard me semble-t-il par rapport au nombre d'expulsions, au nombre de procĂ©dures, au nombre de commandements de payĂ©s qu'il y avait eu en 2019. Donc ça c'est peut-ĂȘtre un premier constat, c'est le fait qu'il y a un effet retard sur cette observation des loyers impayĂ©s ou des charges de copropriĂ©tĂ© d'ailleurs. Le deuxiĂšme effet, sans doute, c'est liĂ© Ă  l'augmentation de l'Ă©nergie. À un moment donnĂ©, il y a eu effectivement ça. D'ailleurs, l'État avait mis en place le bouclier tarifaire sur l'Ă©nergie. Et cette Ă©nergie, elle n'avait pas Ă©tĂ© comptabilisĂ©e dans son augmentation dans les budgets prĂ©visionnels. Quand on est dans de l'habitat collectif, 60% des locataires sont en copropriĂ©tĂ©. Quand on est dans un habitat collectif, en annĂ©e N, on va approuver les dĂ©penses N-1 et on va voter le budget N-1. Et lĂ , ce qui s'est passĂ©, c'est que non seulement les budgets qui avaient Ă©tĂ© votĂ©s n'avaient pas prĂ©vu l'augmentation, mais les budgets Ă  venir non plus. Donc, qu'est-ce qui s'est passĂ© pour les professionnels de l'immobilier ? Bien entendu, on fait systĂ©matiquement des protocoles liĂ©s Ă  des impayĂ©s, mais il a fallu absorber cet impayĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que vous avez l'impression que la situation ces derniers mois, elle est en train de s'améliorer ou ça continue sur cette tendance qui s'est dessinée au moment du Covid ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    J'ai l'impression que l'augmentation des charges récupérables ou non récupérables, donc ça peut jouer sur les propriétaires, mais aussi sur les locataires. Il y a une augmentation de ces charges. D'abord, il y a une augmentation des normes. Là, ce sont plutÎt les charges qui ne sont pas récupérables. Les propriétaires, donc cette augmentation des normes, a fait que les travaux, l'obligation de travaux, donc s'est cumulée avec les charges courantes, les charges liées à une obligation de travaux, par exemple pour les logements qui sont avec des étiquettes énergétiques G. Et puis en ce qui concerne les locataires, je crois sincÚrement que l'énergie a fait beaucoup, le prix de l'énergie, le coût de l'énergie a fait beaucoup dans l'explosion des charges.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    En tant que présidente de l'UNIS, qu'est-ce que vous donnez, vous, comme consigne à vos administrateurs de biens pour gérer cette situation de trésorerie plus que tendue pour certains locataires ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Alors dĂ©jĂ , nous sommes dans l'observatoire qui est un peu pilotĂ© par l'ANIL sur les impayĂ©s, que nous n'avions pas constatĂ© tout de suite aprĂšs le Covid. Qu'est-ce qu'on donne comme conseil ? Toujours, toujours d'aller au protocole, systĂ©matiquement de nĂ©gocier, de regarder quel est l'impayĂ©. Évidemment si on peut signer, si par exemple c'est un locataire, on va faire des protocoles qui consistent Ă  payer le loyer en cours et une partie de la dette, on se met d'accord sur un Ă©chĂ©ancier parce que de toute façon le tribunal donnera des accords de protocoles et des Ă©chĂ©anciers. Donc autant le faire tout de suite. Et puis en ce qui concerne nos copropriĂ©taires, c'est de mĂȘme nature. On va signer des Ă©chĂ©anciers et si vraiment on voit que la situation ne va pas, on leur conseille d'aller... voire une assistante sociale qui va peut-ĂȘtre mobiliser le FSL, le fonds de solidaritĂ©, sur les loyers impayĂ©s, sur les charges impayĂ©es. Et puis si vraiment ça ne va pas, on va conseiller tout simplement, quand c'est un propriĂ©taire, de vendre le logement. Et ça,

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    ça arrive de plus en plus fréquemment ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Ça arrive. Je n'ai pas constatĂ© la statistique des commissaires de justice, mais c'est un trĂšs bon marqueur. C'est une trĂšs bonne information, l'indicateur du nombre d'expulsions. Il est certain que... Je dirais qu'au niveau de mon cabinet, j'ai constatĂ© une augmentation des loyers payĂ©s, plutĂŽt des charges payĂ©es. Les loyers n'ont pas tellement augmentĂ©. On a regardĂ© l'IRL, il a Ă©tĂ© bloquĂ© pendant un certain nombre de mois. C'est plutĂŽt les charges qui ont augmentĂ©, que ce soit les charges d'eau, charges de chauffage, charges d'Ă©nergie. C'est lĂ -dessus qu'il faut jouer. Il faut peut-ĂȘtre mettre en place un peu plus d'indicateurs, type des compteurs de mesures, pour alerter l'occupant. face Ă  une dĂ©pense qui serait anormale, mais au-delĂ  de ça, le coĂ»t, proprement dit, de l'Ă©nergie a augmentĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que vous avez peur que ces chiffres remettent en question l'approche de l'investissement immobilier ?

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    De toute façon, les charges pour un investisseur locatif privĂ©, un bailleur particulier privĂ©, ont beaucoup augmentĂ©, puisque parallĂšlement Ă  la non-augmentation du loyer, les loyers sont encadrĂ©s. plafonnĂ©es, les taxes fonciĂšres ont augmentĂ© et les charges non rĂ©cupĂ©rables augmentent. Donc Ă©videmment, le propriĂ©taire bailleur particulier privĂ©, il est quand mĂȘme dans un carcan difficile. Dans certains cas de figure, la rentabilitĂ© de son bien est mĂȘme nĂ©gative. Et donc nous, UNIS, on est lĂ  pour faire la promotion du bailleur privĂ© particulier en tant qu'acteur Ă©conomique et de lui trouver ce qu'on appelle un statut du bailleur privĂ©. C'est-Ă -dire lui donner une fiscalitĂ© qui est intĂ©ressante pour lui, qui puisse amortir son bien, par exemple, tout au long de l'exploitation du bien en location, de façon Ă  quand mĂȘme qu'il s'en sorte parce que ce propriĂ©taire privĂ©, il a un, deux logements, pas plus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et je sais qu'il y a un autre sujet qui vous tient à cƓur, c'est le DPE.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Le DPE, oui. Le DPE collectif. Oui, le DPE, surtout le DPE, face Ă  un certain nombre de dĂ©missions. tĂ©lĂ©visĂ©e qui montre que le DPE peut ĂȘtre un DPE de complaisance, un DPE... Vous avez deux types de problĂšmes, vous avez les arnaqueurs de DPE, puis vous avez les dĂ©traqueurs du DPE. Pour nous, c'est trĂšs important le DPE, puisque c'est la rĂ©fĂ©rence pour donner une Ă©tiquette au logement qui va faire qu'on aura le droit de l'habiter si on est propriĂ©taire occupant, quelle que soit cette Ă©tiquette, et qui fait qu'on n'aura pas le droit de le louer si l'Ă©tiquette est mauvaise. Alors si on n'a plus confiance... Au DPE, comment est-ce qu'on fait ? Donc du coup, dans ce bazar ambiant sur le DPE, on se dit que peut-ĂȘtre le DPE individuel est ce qu'il est, mais que le DPE collectif pourrait ĂȘtre regardĂ©. Le DPE collectif, c'est ce qui permet de donner l'Ă©tiquette au bĂątiment, Ă  l'enveloppe d'un bĂątiment, et donc peut-ĂȘtre de regarder ce DPE qui serait peut-ĂȘtre un peu plus fiable, un peu plus raisonnĂ© par rapport... Ă  toutes ces problĂ©matiques sur le DPE individuel. Mais au-delĂ  de ça, il faut quand mĂȘme remarquer que le DPE, d'abord le calendrier n'est pas le mĂȘme quand on est en France ocĂ©anique et en France hexagonale. En plus, quand on est en Europe, on ne parle pas du mĂȘme DPE, il n'y a pas les mĂȘmes normes de DPE. Quand on est dans du tertiaire, lĂ , le dĂ©cret tertiaire, c'est un DPE spĂ©cifique. Quand on est dans les meublĂ©s, ce n'est pas le mĂȘme calendrier. C'est quand mĂȘme un peu compliquĂ©. toutes ces Ă©volutions de normes dans le DPE. Quand vous ĂȘtes un banquier, vous avez besoin de regarder votre green assiette ratio, c'est-Ă -dire le fait de prĂȘter de l'argent avec une Ă©tiquette Ă©nergĂ©tique trĂšs bonne. Or, le DPE ne correspond pas aux normes bancaires. C'est quand mĂȘme un peu le bazar.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc, il y a un autre chantier encore à explorer pour Valérie Léthard.

  • Danielle Dubrac (UNIS)

    Valérie Letart a pris des dispositions par rapport à un certain nombre de difficultés de ce DPE, justement pour rendre confiance, pour qu'on ait confiance en ce DPE, parce que Valérie Letart, comme Unis, on veut rénover les biens, ne serait-ce que pour éviter les impayés liés à l'augmentation des charges d'énergie, et donc faire des économies d'énergie. Comment les faire ? C'est tout simplement en faisant des travaux dans le logement ou dans le bùtiment. Merci beaucoup.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Coucou Daniel Dubrac, je rappelle que vous ĂȘtes prĂ©sidente de l'UNIS. Merci.

  • Speaker #0

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