- Delphine Herman
Mon podcast IMMO
- Baptiste Julien Blandet
Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode de mon podcast IMO, votre rendez-vous IMMO. Je suis Baptiste Julien Blandé, journaliste à MySweetImmo. Nous sommes au salon RENT, porte de Versailles, et j'ai le plaisir d'accueillir sur notre studio Delphine Herman, directrice de l'offre et de la marque du réseau Guy Hoquet. Bonjour.
- Delphine Herman
Bonjour, merci de me recevoir.
- Baptiste Julien Blandet
Dans ce salon, c'est le salon de l'innovation, on a beaucoup parlé d'intelligence artificielle avec de multiples usages. Au niveau de Guillaumet, est-ce qu'il y a des usages particuliers que vous avez avec cette intelligence artificielle ?
- Delphine Herman
Alors oui, on a un usage trĂšs particulier de l'intelligence artificielle parce que plutĂŽt que de prioriser l'idĂ©e de l'embarquer sur notamment de la communication comme beaucoup ont fait. On a plutĂŽt cherchĂ© Ă voir comment ça pourrait nous aider pour aller plus loin dans ce qu'on dĂ©livre en termes de formation. Puisque le modĂšle de la franchise Guillaumet, notamment depuis 4 ans, est vraiment axĂ© sur la formation des collaborateurs et des franchisĂ©s, en prĂ©sentiel comme en distanciel. Et ce qu'on a fait, et ce qu'on a vu comme opportunitĂ© dans l'intelligence artificielle, c'est la possibilitĂ© de crĂ©er des avatars de nos formateurs, donc de gens comme vous et moi, qui pendant 10-15 minutes tournent devant une camĂ©ra. Et puis une fois que ce tournage est fait, qu'on a enregistrĂ© votre façon d'ĂȘtre, votre voix, votre façon de parler, on va ensuite donner des textes Ă la machine qui sont des scripts de formation trĂšs courts pour gĂ©nĂ©rer des vidĂ©os de deux minutes maximum qui vont se retrouver sur la plateforme d'e-learning du collaborateur et qui va lui permettre de revoir une action juste avant d'aller rencontrer un client par exemple, se dire j'ai ce client que je vais recevoir, il va vouloir visiter ce bien, je pense que ce bien n'est pas pertinent pour lui. Comment on dit dĂ©jĂ non Ă une visite ? Je pense notamment aux collaborateurs dĂ©butants. Juste avant ça, il a un petit coach dans sa poche, sur son tĂ©lĂ©phone, qui va en deux minutes, via l'avatar, lui permettre de revoir comment on dit non et pourquoi on dit non.
- Baptiste Julien Blandet
Et c'est un avatar qui est réagi en temps réel aux besoins du franchisé ? Ou c'est préenregistré, c'est en fonction des besoins ?
- Delphine Herman
Alors aujourd'hui, la premiĂšre pierre, c'Ă©tait effectivement de prĂ©enregistrer tous ces modules. Quand on parle de ça, on a segmentĂ© toute la formation par gestes, c'est-Ă -dire par... tout petit moment, tout petit morceau pour ne pas faire de module de plus de deux minutes. Et donc, l'avatar nous permet de produire en grande quantitĂ©. C'est le premier point. Et le deuxiĂšme point, c'est que ça nous permet aussi d'adapter en fonction des changements. Je pense notamment aux changements lĂ©gislatifs ou fiscaux. Le jour oĂč un texte change, on change deux phrases dans notre texte, on renvoie la vidĂ©o et c'est rĂ©glĂ©. En revanche, la deuxiĂšme Ă©tape, justement, c'est d'avoir un coach qui va vous rĂ©pondre. Et donc, on est en train de mettre en place un moteur de cherche intelligent. qui va permettre au collaborateur, par exemple, de poser des questions. Qu'est-ce que le dĂ©ficit foncier ? Et la machine va lui rĂ©pondre. Aujourd'hui, la machine lui rĂ©pond par Ă©crit. Demain, la machine va lui rĂ©pondre sous la forme de l'avatar, qui sera donc la personne avec qui il va pouvoir s'entraĂźner.
- Baptiste Julien Blandet
Et éventuellement, quand c'est un entraßnement de posture, est-ce que la posture est convaincante, pas convaincante ?
- Delphine Herman
Ăa, c'est notre troisiĂšme break. Non, non, mais c'est exactement le sens de l'histoire, clairement. Et c'est pour ça qu'on l'a embarquĂ© trĂšs tĂŽt. Et on est les seuls Ă avoir embarquĂ© l'IA de cette façon-lĂ pour l'instant, aujourd'hui. parce qu'on y voit vraiment un moyen d'apporter au plus prĂšs du collaborateur, au moment oĂč il en a besoin, juste avant d'avoir une action avec le client, cette facilitĂ© de pouvoir revoir des fondamentaux parfois, ou des points beaucoup plus prĂ©cis et spĂ©cifiques pour des collaborateurs qui sont eux, pas juniors, mais plutĂŽt seniors. On est vraiment dans l'idĂ©e de rapprocher l'apprentissage du geste pour crĂ©er la compĂ©tence.
- Baptiste Julien Blandet
Tout ça rentre dans un environnement, on l'a beaucoup Ă©voquĂ© sur MySuite, Il y a cette difficultĂ© du marchĂ© immobilier, des espoirs que ça aille mieux dans les prochains mois. On est dans une pĂ©riode d'entre-deux, des agents immobiliers qui doivent un peu aussi surveiller leurs finances parce qu'il y a moins de biens, donc il faut faire attention. Au niveau de Guillaume, comment vous percevez la conjoncture du moment ? Est-ce que vous ĂȘtes de ceux qui disent oui, c'est bon, ça repart et un autonisme plutĂŽt marquĂ©, ou il y a des Ă©lĂ©ments qui laissent Ă penser que ça va repartir, mais plus dense ?
- Delphine Herman
Alors effectivement, on note des signaux faibles plutĂŽt positifs depuis quelque temps. On sent qu'a priori, le plus difficile est plutĂŽt derriĂšre nous. Maintenant, l'idĂ©e, ce n'est pas de dire ça y est, c'est reparti, tout est formidable Il y a quand mĂȘme des agences et des agents commerciaux qui ont traversĂ© des difficultĂ©s. Et on a un marchĂ© qui s'est contractĂ© trĂšs, trĂšs fortement, brutalement. En fait, c'est la rapiditĂ© qui Ă©tait compliquĂ©e Ă vivre. Et puis, juste avant une phase qui s'Ă©tait envolĂ©e et qui avait créé des vocations. Ce qui est intĂ©ressant, lĂ , c'est de voir l'atterrissage. Et l'atterrissage, ce qu'on imagine, c'est qu'entre 2025 et 2026, on va revenir Ă un volume de transactions qui est relativement classique et normal pour le marchĂ© immobilier, entre 800 000 et 900 000 transactions dans l'ancien. Les signaux faibles qu'on enregistre en ce moment nous font imaginer ça pour les deux prochaines annĂ©es. Donc c'est un optimisme nuancĂ©.
- Baptiste Julien Blandet
Oui, parce que derriÚre, c'est les prix en fait. Aujourd'hui, les prix, est-ce qu'ils ont assez baissé pour tenir ce marché ? Est-ce qu'ils ne vont pas, si les tensions sont un peu moindres, repartir trop vite à la hausse et du coup refroidir trop vite les acheteurs ? En fait,
- Delphine Herman
si on veut baisser durablement les prix, on l'a beaucoup dit, notamment ces deux derniĂšres annĂ©es chez Guillaumet. Ă un moment, il va falloir avoir plus d'offres. Ce qui fait que les prix ont peu baissĂ© ou vont potentiellement arrĂȘter de baisser, c'est qu'on a beaucoup trop de demandes par rapport Ă l'offre qui est aujourd'hui existante. Donc tant qu'on ne construira pas plus, tant qu'on n'aura pas une vraie politique du logement et du vivre ensemble, avec des mesures Ă trĂšs trĂšs court terme pour soutenir la demande, et des mesures Ă plutĂŽt moyen long terme pour, pour le coup, produire de l'offre en fonction des besoins qu'on a sociodĂ©mographiques aujourd'hui, les prix ne baisseront jamais significativement. On est vraiment dans cette logique d'offre et de demande qui en fait est le basique d'un marchĂ© quel qu'il soit. Ce n'est pas vrai que dans l'immobilier, ce que je dis lĂ . Mais si on veut une baisse de prix durable, il va falloir remettre des logements sur le marchĂ©. C'est vrai Ă©videmment en transaction, c'est vrai aussi en location, parce que la consĂ©quence premiĂšre de la trĂšs forte contraction du marchĂ© de la transaction, c'est qu'on n'a plus non plus de biens Ă louer, puisqu'on a des primo-accĂ©dants qui ont Ă©tĂ© empĂȘchĂ©s d'acheter, donc qui sont restĂ©s locataires. Donc des logements qui ne sont pas revenus dans le parc locatif. On a des investisseurs. qui peuvent ĂȘtre des particuliers, comme vous et moi, qui n'ont pas pu acheter non plus pour mettre en location. Donc on a tout un tas de biens qui, avant, alimentaient le marchĂ© locatif, qu'on n'a pas retrouvĂ© sur le marchĂ© depuis un ou deux ans. Donc il y a une vraie difficultĂ© aujourd'hui pour les Français Ă se loger. Et si on ne relance pas la machine de l'offre, on ne trouvera aucune solution durable pour pouvoir inverser un petit peu la tendance.
- Baptiste Julien Blandet
Et là , avec le nouveau gouvernement, le fait d'avoir un ministÚre de plein droit, est-ce que ces sujets-là vous semblent... écouter, entendus et est-ce qu'il y a des esquisses de réponses qui vous paraissent satisfaisantes ou amorcer une réalité, la réalité que vous pointez ?
- Delphine Herman
Alors, un ministre de plein exercice, nombreux d'entre nous le rĂ©clamaient depuis longtemps, donc on va dire que c'est un vrai premier signal positif. Maintenant la question c'est de savoir quelle est sa marge de manĆuvre, d'abord au sein du gouvernement, quel est son pouvoir de dĂ©cision si je puis dire, c'est le premier point, et ensuite quel sera son pouvoir j'ai envie de dire fiscal ou financier ? puisque ça va se jouer aussi sur ces plans-lĂ , et on sait l'Ă©tat dans lequel est aujourd'hui le budget du pays. Donc il va y avoir aussi peut-ĂȘtre une dichotomie entre ce qu'on voudra faire et ce qu'on pourra faire. Donc l'exercice me semble assez compliquĂ©. Maintenant, le logement, c'est encore une fois quelque chose qui ne se pense pas qu'Ă court terme, c'est quelque chose qui doit se penser Ă moyen, voire long terme. Donc un ministre du logement, c'est bien, mais un ministre du logement qui dure, si on veut des mesures Ă moyen ou long terme, c'est mieux. Et potentiellement mĂȘme, on a eu et on a toujours officiellement un commissaire au plan. Le plan, c'est quelque chose qui normalement doit justement penser la France de dans 10 ans, dans 20 ans, dans 30 ans. Et le logement, je le rappelle quand mĂȘme dans la pyramide de Maslow, la fameuse qu'on a toute apprise, ça fait partie des besoins fondamentaux. On a tous besoin de respirer, de boire, de manger et d'avoir un toit sur la tĂȘte. Donc, Ă mon sens, ça devrait mĂȘme devenir une cause nationale en rĂ©alitĂ©.
- Baptiste Julien Blandet
Merci beaucoup, DĂ©phine Hermand, d'ĂȘtre venue.
- Delphine Herman
Merci Ă vous pour l'invitation.
- Baptiste Julien Blandet
Je vous rappelle, vous avez des reprises de l'offre et de la marque du rĂ©seau Guy Hoquet. Ă bientĂŽt pour un prochain Ă©pisode de mon podcast IMMO. Et vous pouvez bien sĂ»r retrouver tous les prĂ©cĂ©dents Ă©pisodes, mĂȘme les regarder sur le site MySweetImmo ou sur les plateformes de streaming. Et puis surtout, vous commentez, vous partagez, vous likez.
- Delphine Herman
Mon podcast IMO.