- Speaker #0
Mon podcast imo.
- Speaker #1
Bonjour, bienvenue dans ce nouvel Ă©pisode de mon podcast imo, votre rendez-vous avec l'immobilier. Aujourd'hui, on parle du marchĂ©, on va dresser un bilan de l'annĂ©e Ă©coulĂ©e. On va regarder 2025 avec Ăric Allouche. Bonjour.
- Speaker #0
Bonjour Ariane.
- Speaker #1
Ăric, vous ĂȘtes directeur exĂ©cutif du rĂ©seau d'agences immobiliĂšres. et rats.
- Speaker #0
Exact.
- Speaker #1
Comment s'est passé l'année 2024 ?
- Speaker #0
Alors l'annĂ©e 2024 n'a pas Ă©tĂ© une annĂ©e excellente comme tout le monde sait. Alors elle a Ă©tĂ© trĂšs mauvaise au regard des informations officielles puisqu'on a sur une pĂ©riode d'un an, enfin pas tout Ă fait d'un an, mais les statistiques immobiliĂšres Ă©tant toujours un petit peu en retard. Les actes authentiques au mois d'aoĂ»t, septembre, on a les mĂȘmes chiffres d'ailleurs me semble-t-il. Donc d'une... Sur 12 mois glissants antĂ©rieurs, donc en gros aoĂ»t 2023, aoĂ»t 2024, on Ă©tait Ă une baisse de 26% du marchĂ© en termes de volume. Donc ce qui effectivement est le signe d'une mauvaise annĂ©e, trĂšs clairement. Alors cette situation-lĂ , on l'a subie, on l'a subie tous. Alors heureusement, chez ERA, on a souffert aussi un petit peu, mais moins bien que ça. Alors on a souffert aussi puisqu'on est en nĂ©gatif, mais on est Ă moins 1,37% en termes de volume de vente par agence au cours de cette mĂȘme pĂ©riode.
- Speaker #1
Donc moins de ventes, moins 26% au niveau national, au niveau général, moins 1% chez...
- Speaker #0
Moins 1,37%.
- Speaker #1
Moins 1,37%, mais sur un nombre d'agences qui s'est aussi contracté ?
- Speaker #0
Qui s'est aussi contracté, absolument. Il y a effectivement des agences qui ont fermé, des gens qui ont souhaité réduire leur succursale. On a aussi des agences qui ont été revendues. Voilà .
- Speaker #1
Est-ce que tout ça, c'était prévisible ? Vous l'aviez senti ou pas ? Vous l'aviez préparé ?
- Speaker #0
Alors c'Ă©tait prĂ©visible, oui, parce que de toute façon, on sait que dans l'immobilier, il y a des cycles. Donc on Ă©tait sur un cycle qui avait Ă©tĂ© trĂšs trĂšs haut pendant une certaine pĂ©riode, qui Ă©tait dĂ» Ă un certain nombre de paramĂštres qui n'existaient plus. Donc forcĂ©ment, les paramĂštres qui sont constitutifs d'une situation, Ă partir du moment oĂč il n'existe plus, on retombe sur d'autres rĂ©sultats. Donc les taux de crĂ©dit ayant montĂ© de maniĂšre assez importante, Ă©videmment, il Ă©tait clair que le volume de transaction allait baisser. VoilĂ , donc ça c'Ă©tait normal. VoilĂ , et puisque effectivement cette pĂ©riode extraordinaire qu'on a connue un temps ne pouvait pas durer, il faut bien comprendre ça. Ceci dit, l'immobilier c'est des cycles et l'immobilier, il faut aussi comprendre que c'est quelque chose qui est indispensable pour tous. Tout le monde a besoin de se loger, c'est-Ă -dire au-delĂ des phĂ©nomĂšnes de mode, au-delĂ mĂȘme des cycles, l'immobilier reste une nĂ©cessitĂ©. Donc investir dans l'immobilier et ĂȘtre propriĂ©taire de sa rĂ©sidence principale de toute façon est toujours une bonne chose, tout simplement parce qu'il vaut mieux payer un crĂ©dit. PlutĂŽt que de payer un loyer. Et ça, c'est toujours vrai. Et si on regarde ce qui s'est passĂ© au cours d'annĂ©es quand mĂȘme, effectivement, l'immobilier, c'est du temps long. Donc on ne peut pas juger l'immobilier sur 2-3 ans. C'est du temps long. Le temps long, c'est au minimum 7 ans, voire beaucoup plus. On s'aperçoit que l'immobilier a toujours pris de la valeur. Et ça, ça a toujours Ă©tĂ© vrai. Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas aujourd'hui.
- Speaker #1
Est-ce que c'est le bon moment pour autant pour faire de l'immobilier, pour ĂȘtre agent immobilier ?
- Speaker #0
Alors... C'est plus difficile, Ă©videmment, puisque le gĂąteau est plus petit, forcĂ©ment. Donc s'il y a un gĂąteau plus petit et il y a encore beaucoup de gens qui mangent dessus, forcĂ©ment, c'est un peu plus difficile. Ceci dit, quand vous avez des mĂ©thodes, si vous avez les qualitĂ©s personnelles pour cela, vous pouvez tout Ă fait faire de l'immobilier, puisque a priori, comme on Ă©tait dans un creux de la vague, quand on est dans un creux de la vague, on ne peut que monter. Donc les perspectives sont plutĂŽt positives, a priori. Puisque d'ailleurs, on le voit aujourd'hui, nous avons des signes trĂšs concrets, puisque nous avons des taux qui baissent. Nous avons, je vous le dirai peut-ĂȘtre aprĂšs si vous me posez la question, nous avons Ă©galement des volumes de compromis chez nous qui montent.
- Speaker #1
Alors justement, tiens, je vous pose la question, comment se porte le business depuis la rentrée ?
- Speaker #0
Alors, donc le business depuis la rentrĂ©e, alors c'est pas transcendant, on revient pas Ă des volumes qu'on a connus antĂ©rieurement, mais tout simplement parce que les taux de crĂ©dit, mĂȘme s'ils ont baissĂ© un petit peu, On parle de 0,5%, on parle encore d'une nouvelle baisse qui devrait intervenir d'ici la fin de l'annĂ©e, puisque les taux de la BCE, a priori, ont baissĂ© dĂ©jĂ et vont peut-ĂȘtre continuer encore Ă baisser. Mais lĂ , c'est pareil, on n'y voit pas vraiment clair sur le long terme. Donc on a des signes d'amĂ©lioration. Par exemple, chez ERA, depuis le dĂ©but de l'annĂ©e, on constate, depuis le dĂ©but de l'annĂ©e de 1er janvier 2024 Ă fin octobre, on constate une augmentation en termes de volume de vente, donc de compromis par agence. qui a augmentĂ©, on regarde de la mĂȘme pĂ©riode de 2023, de 11%. Donc ça va quand mĂȘme dans ce sens-lĂ . On va dans une amĂ©lioration de la situation. A priori, le creux de la vague est derriĂšre nous. AprĂšs, on ne peut jamais savoir parce qu'on n'est pas Ă l'abri de phĂ©nomĂšnes extĂ©rieurs. On n'est pas Ă l'abri non plus d'une difficultĂ© spĂ©cifique Ă la France aussi. Heureusement, nous sommes dans l'espace europĂ©en. Donc quelque part, nous sommes un peu protĂ©gĂ©s par la BCE qui, effectivement, nous protĂšge dans le sens oĂč... on a toujours des possibilitĂ©s d'emprunts qui restent quand mĂȘme assez bas. Donc tout ça, c'est plutĂŽt positif.
- Speaker #1
Et quel est votre regard, Ăric Allouche, sur la crise politique ?
- Speaker #0
Alors cette crise politique, je dirais, c'est un peu pathĂ©tique parce qu'on crie... Les acteurs de l'immobilier disent tous la mĂȘme chose. Ils crient depuis un petit moment sur le peu d'attention. Et je vais dire ça comme ça pour ĂȘtre poli. Le peu d'attention qu'ont nos gouvernants de la part de l'immobilier, du logement en gĂ©nĂ©ral. Il faut savoir que le logement, ça concerne tout le monde. Ăa ne concerne pas quelques-uns. Le logement, ce n'est pas une histoire de riches. Le logement, c'est une histoire de besoins fondamentaux. Et le logement, c'est du temps long. Le logement, ce n'est pas de la com. Le logement, ce n'est pas du 2%. Ce n'est pas une vision au regard de la prochaine Ă©lection. Ce n'est pas de ce qui sort et qui doit rapporter immĂ©diatement. Non, c'est du temps long. C'est un investissement, le logement. Mais si j'aide effectivement le logement, entre guillemets j'aide, on va plutĂŽt dire j'investis dans le logement, l'Ătat est quand mĂȘme gagnant. MĂȘme s'il redonne une partie, il est gagnant. Parce que si je ne fais rien, il ne va rien se passer. Alors l'Ătat ne donne rien, mais ne gagne rien non plus. Donc l'Ătat, en premier, a tout Ă fait intĂ©rĂȘt pour des raisons politiques, aussi parce que quelque part, c'est le job des hommes politiques de veiller aux besoins de la population. Ăa me paraĂźt Ă©vident. Et mĂȘme en termes d'investissement, c'est absolument essentiel qu'il y ait une incitation et un accompagnement vis-Ă -vis de la population concernant la possibilitĂ© d'acquĂ©rir des logements, que ce soit pour la rĂ©sidence principale ou pour le logement locatif, puisque je rappelle quand mĂȘme que tout ce qui se passe aujourd'hui, les tensions, on ne vit pas seulement des tensions sur le logement. Je dirais rĂ©sidence principale, mais Ă©galement sur le locatif, des tensions qui sont extrĂȘmement graves et on ne rĂšgle pas le problĂšme avec des plafonnements. Le plafonnement ne rĂšgle rien. Le plafonnement permet Ă des gens peut-ĂȘtre de se loger Ă un prix infĂ©rieur, mais si vous n'avez pas de logement, et c'est ce qui se passe aujourd'hui, vous ne pouvez pas vous loger, mĂȘme si c'est plafonnĂ©.
- Speaker #1
Alors quand on vous écoute, tout ça, ça semble évident, mais comment vous expliquez la frilosité du gouvernement, en tout cas du président de la République, depuis des années sur cette question du logement ?
- Speaker #0
Alors Ă©coutez, je vais ĂȘtre un peu direct, brutal, et puis de toute façon, je dis ce que j'ai Ă dire. Je pense qu'ils s'en foutent, tout simplement. Je pense que c'est pas une prĂ©occupation. C'est vraiment pas une prĂ©occupation. Je dirais qu'il y a d'autres intĂ©rĂȘts en termes de communication, en termes de visibilitĂ© Ă court terme. Ăa n'a pas un impact extrĂȘmement intĂ©ressant, ce qui est une erreur pour moi, parce que ça, ça concerne tout le monde. Ăa a un impact vis-Ă -vis de la majoritĂ© de la population. Et je trouve ça trĂšs triste. Je trouve ça trĂšs triste parce que ça affecte Ă long terme... Un secteur qui est essentiel, qui encore une fois est un secteur de temps long, et l'absence de vision, l'absence de mesures, l'absence de stabilitĂ© dramatique. Aujourd'hui, vous ne savez pas quel est le plan du logement, quelle est l'ambition de l'Ătat dans les trois prochaines annĂ©es sur le logement. On ne sait pas, je ne sais pas. Si quelqu'un sait, j'aimerais bien qu'il me le dise. On ne sait pas. Et quand vous ne savez pas, comment vous pouvez investir, comment vous pouvez tabler sur le long terme, comment vous pouvez avoir une ambition ? Il n'y a absolument aucune ambition dans ce domaine-lĂ . Alors c'est un peu triste Ă dire. On n'attend rien. On attend des actions. Vous savez, on attend plutĂŽt des preuves d'amour immobilier plutĂŽt que de l'amour immobilier. Vous voyez ce que je veux dire.
- Speaker #1
Je vois ce que vous voulez dire. Mais vous savez aussi bien que moi que les caisses sont vides néanmoins.
- Speaker #0
Oui, les caisses sont vides. Mais on ne demande pas. On ne fait pas l'aumĂŽne. On ne fait pas la manche. Mais il faut bien comprendre que les investissements sont nĂ©cessaires. Les investissements, ce n'est pas donner de l'argent en pure perte. Et ce n'est pas ça que je suis en train de dire. C'est donner de l'argent ou d'inciter plutĂŽt les gens Ă investir dans l'immobilier. Et la dĂ©monstration que j'ai faite tout Ă l'heure, si effectivement l'Ătat donne, mettons, 100 en faveur de l'immobilier, mais que derriĂšre, ça lui rapporte 50, c'est beaucoup mieux que si elle ne fait rien. Parce que si elle ne fait rien, il ne se passe rien. Sans compter toute la chaĂźne immobiliĂšre qui est alimentĂ©e avec l'emploi qui est derriĂšre, avec aussi le rĂŽle social de l'immobilier, puisque le logement des gens, c'est aussi un facteur d'apaisement social. Quand les gens ne trouvent pas Ă se loger, qu'ils sont travailleurs et qu'ils dorment dans leur voiture, ou qu'ils doivent faire je ne sais pas combien de kilomĂštres pour se loger alors qu'ils travaillent, c'est quand mĂȘme un problĂšme. Et ce problĂšme-lĂ , il relĂšve du politique, il relĂšve de mesures qui doivent ĂȘtre prises. Donc ce n'est pas une question uniquement de tableur Excel, c'est une question aussi de dĂ©cisions politiques qui doivent ĂȘtre prises.
- Speaker #1
Merci beaucoup Ăric Allouche. On retient que vous attendez des preuves d'amour immobilier.
- Speaker #0
Exact, merci.
- Speaker #1
Je rappelle que vous ĂȘtes directeur du rĂ©seau
- Speaker #0
ERA. Mon podcast immo.