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Mon podcast IMMO.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel Ă©pisode de Mon Podcast Immobilier, votre rendez-vous avec l'immobilier. Je suis Ariane Artinian, journaliste fondatrice de MySweetImmo et aujourd'hui j'ai le plaisir de recevoir SĂ©bastien Kuperfis. Vous ĂȘtes prĂ©sident de Junot, vous ĂȘtes une figure clĂ© de l'immobilier de luxe Ă Paris. notamment. Pour dĂ©marrer, vous nous faites un petit bilan de l'annĂ©e 2024 sur ce marchĂ© du luxe.
- Sébastien Kuperfis (Junot)
Merci Ariane pour cette introduction trĂšs sympathique. Oui, sur 2024, Ă©coutez, on sort d'une crise quand mĂȘme, il faut le dire, il faut employer les mots. Si vous regardez ce qui s'est passĂ© en 2024 sur l'immobilier de luxe Ă Paris, on a une activitĂ©... activitĂ© en gĂ©nĂ©ral qui s'est rĂ©duite Ă peu prĂšs Ă 50% par rapport au pic de 2022. Pourquoi est-ce qu'on a 50% ? Parce qu'on a eu Ă peu prĂšs 40% de transactions en moins et 10% de baisse de prix. Donc si vous regardez le marchĂ© de la vente immobiliĂšre dans le luxe Ă Paris, on est Ă peu prĂšs Ă moins 50% d'activitĂ©. Dans ce contexte de crise, c'est vrai qu'on a la chance, Juno, de bien s'en ĂȘtre sorti. On a fait une annĂ©e qui va ĂȘtre... trĂšs lĂ©gĂšre des croissances par rapport Ă 2023, mais qui est, on va dire, pas loin de la stabilitĂ©. Et puis ça, hors croissance, puisqu'on a fait pas mal de croissances externes, mais on en parlera peut-ĂȘtre aprĂšs. Et donc, le bilan de l'annĂ©e, c'est quoi ? Baisse de prix de 10%. Et ce qui est intĂ©ressant aussi de noter, c'est qu'il y a un Ă©cart type des prix qui a beaucoup augmentĂ©. Donc, je m'explique. On a calculĂ© l'Ă©cart moyen entre les prix de vente entre 2021 et 2024. Et en fait, ça a augmentĂ© de 20%. Et donc ça, ça illustre quelque chose qu'on connaĂźt bien, c'est-Ă -dire ce marchĂ© Ă deux vitesses. Donc les prix baissent, mais en rĂ©alitĂ©, ils baissent plus fortement pour certains biens qui n'ont pas toutes les qualitĂ©s requises que pour d'autres qui restent extrĂȘmement recherchĂ©s, comme les biens rĂ©novĂ©s par architectes, trĂšs bien placĂ©s, qui correspondent Ă une demande trĂšs forte.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Est-ce que les prix continuent de baisser pour certains biens ou vous avez l'impression que le marché est en train de se calmer ?
- Sébastien Kuperfis (Junot)
On est dans un contexte qui est meilleur en ce dĂ©but d'annĂ©e, trĂšs clairement. Beaucoup plus de demandes. On voit une explosion des requĂȘtes sur notre site internet et sur nos sites internet partenaires. Et puis, il y a des chiffres aussi qui sont trĂšs bons. Est-ce que ça a un impact pour l'instant sur le prix ? C'est difficile, c'est un peu trop tĂŽt pour le dire. Quand je parle, moi, aux Ă©quipes, la perception qu'ils ont, c'est qu'on va avoir encore une baisse de prix lĂ©gĂšre sur les biens qui ont des dĂ©fauts et une stabilitĂ©. pour les biens de qualitĂ©. Nous, c'est notre sentiment pour ce dĂ©but d'annĂ©e et l'annĂ©e Ă venir.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
2025, donc moins 50%, un redémarrage de l'activité noté par certains de vos confrÚres au dernier trimestre. Vous l'avez constaté et 2025, ça s'annonce.
- Sébastien Kuperfis (Junot)
Ăa s'annonce particuliĂšrement bien puisque nous, on a en chiffre d'affaires, premier trimestre 2025 par rapport Ă 2024, on est Ă plus 55% de prĂ©visionnel. C'est Ă©norme. Et ça, c'est toute l'activitĂ© prĂ©vue pour le dĂ©but d'annĂ©e, les offres acceptĂ©es en fin d'annĂ©e 2024 et les promesses et les ventes. Ăa veut dire quoi ? Ăa veut dire que le marchĂ© a redĂ©marrĂ© assez fortement en fin d'annĂ©e 2024 et en ce dĂ©but d'annĂ©e. Il y a plusieurs explications à ça. D'abord, il y a une baisse des taux, une dĂ©tente sur les taux d'intĂ©rĂȘt. Donc nous, notre marchĂ©... Il est... MĂȘme si on a beaucoup de clients qui n'empruntent pas, pour tout un tas de raisons, le volume et la demande est directement corrĂ©lĂ© au taux d'intĂ©rĂȘt. C'est la hausse des taux en 2023-2024 qui a rĂ©duit le volume. Comme les taux se sont dĂ©tendus jusqu'Ă maintenant, puisque lĂ les OAT sont en train de remonter, et jusqu'Ă maintenant il y a eu une dĂ©tente, on voit que l'activitĂ© repart. La hausse, on peut aussi l'expliquer de 55% par un effet de dĂ©calage, parce que notre marchĂ© c'est comme un espĂšce de torrent. Et en fait, quand le torrent s'arrĂȘte, ce qui a Ă©tĂ© le cas... Pendant le Covid aussi. Alors, il y a eu le Covid, Ă©videmment, derriĂšre l'explosion qu'on a connue. Et puis nous, en France, on a eu une pĂ©riode quand mĂȘme d'incertitude politique assez forte au moment des Ă©lections, qui a bloquĂ© le marchĂ©. Et donc, on bloque, c'est un peu comme de l'eau, on la bloque, elle s'arrĂȘte, elle s'arrĂȘte, elle s'accumule. Et dĂšs que ça repart, les vannes sont ouvertes. Et donc, aujourd'hui, on a une clientĂšle qui cherchait, qui a redĂ©clenchĂ© son projet d'acquisition. Donc... Donc, pas de changement majeur, peut-ĂȘtre sur l'immobilier d'ultra luxe. On note une augmentation de la demande des clients chinois qui reprĂ©sente sur notre dĂ©partement ultra luxe.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
C'est quoi l'ultra luxe pour vous ?
- Sébastien Kuperfis (Junot)
Alors, l'ultra luxe, Juno fait de l'immobilier luxe, mais a aussi un dĂ©partement qu'on appelle l'ultra luxe, qui s'appelle Juno Fine Properties Night Frank, qui... Ă un prix moyen de vente. Alors cette annĂ©e, enfin l'annĂ©e en 2024, ça a Ă©tĂ© 6 millions. En 2023, ça a Ă©tĂ© 17 millions parce qu'il y a eu des deals trĂšs importants. Donc l'ultra luxe, c'est vraiment des biens, on va dire, on commence Ă 5 millions d'euros jusqu'Ă 100 millions et plus. Donc c'est des biens trĂšs particuliers sur des durĂ©es de vente assez longues et surtout avec une clientĂšle trĂšs internationale puisque dans ce secteur-lĂ , chez Juno, on a 85% de clients Ă©trangers. Et donc cette demande chinoise, elle est trĂšs claire pour nous. Et ce qu'on note, que ce sont des Chinois de la nouvelle gĂ©nĂ©ration. C'est-Ă -dire que lĂ oĂč on avait il y a quelques annĂ©es des Chinois de premiĂšre gĂ©nĂ©ration qui achetaient plutĂŽt des biens dans le triangle d'or, plutĂŽt un peu bling-bling, mais on va dire avec des caractĂ©ristiques assez fortes, lĂ on a une deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration qui achĂšte rive gauche, qui cherche des choses un peu discrĂštes, des trĂšs beaux appartements haussmanniens, et qui adore Paris et qui adore la France.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Les quartiers vers lesquels ils vont dans la rive gauche ?
- Sébastien Kuperfis (Junot)
SixiÚme, septiÚme, Saint-Germain. Le septiÚme a de trÚs trÚs belles propriétés, trÚs beaux hÎtels particuliers. C'est un quartier qui est calme, qui a de bonnes écoles. C'est un quartier qui est trÚs apprécié, la clientÚle fortunée.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Et ces investisseurs chinois, ils ont quel ùge ? Ils font quel métier ? C'est des entrepreneurs ? Il y a un profil type qui se dégage ?
- Sébastien Kuperfis (Junot)
D'abord, ils sont internationaux, parce que souvent, ils ne sont pas forcément de Chine, ils sont de Singapour, de Hong Kong. Franchement, il y a un peu de tout. Il y a des dynasties familiales, il y a des gens de la tech, il y a des self-made women et self-made men. Franchement, il y a un peu de tout.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Et au-delĂ des endroits oĂč ils investissent, est-ce que vous remarquez des nouvelles façons d'habiter ou de vouloir habiter ?
- Sébastien Kuperfis (Junot)
Les Chinois... comme les américains sont trÚs friands de ce qu'on appelle les turnkey apartments on en a déjà parlé, c'est-à -dire ces appartements qui sont entiÚrement rénovés chez Juno Fine Properties Night Frank c'est 67% de nos ventes 67% de nos ventes sont des appartements rénovés par architectes, sublimes généralement décorés avec de la clim avec un ascenseur avec des prestations vraiment parfaites et donc c'est cette demande là , cette demande pour ces typologies de biens est trÚs forte chez les chinois... AprÚs, on y rajoute des éléments de feng shui, d'ambiance, qui sont pour certains d'entre eux trÚs importants, puisqu'ils font venir leur maßtre feng shui, pour certains d'entre eux, dans les propriétés, pour vérifier que ça correspond bien à l'ùme qu'ils souhaitent avoir.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Les architectes réputés que cette clientÚle aime bien ?
- Sébastien Kuperfis (Junot)
Il y en a plein, je ne vais pas tous les citer, mais lĂ , dans le magazine Juno, on parle d'Hugo Toro, qui a... beaucoup de succĂšs et qui fait des rĂ©novations absolument magnifiques. Je ne vais pas tous les citer, mais aujourd'hui, il y a un certain nombre de dĂ©corateurs qui ne sont d'ailleurs pas que en France, qui sont un peu dans le monde entier et qui rĂ©ussissent Ă faire des choses. Ce que je trouve le plus rĂ©ussi, c'est quand on a quelque chose qui est Ă la fois trĂšs français, trĂšs parisien, qu'on rĂ©ussit Ă garder cette touche que finalement les gens qui viennent de l'Ă©tranger recherchent. Tout. tout en le rendant acceptable et dĂ©sirable pour des gens qui viennent de l'autre bout du monde et qui n'ont pas forcĂ©ment les mĂȘmes critĂšres de goĂ»t.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Vous pourriez nous partager quelques transactions remarquables réalisées cette année ou l'année derniÚre, récemment en tout cas par Juno ?
- Sébastien Kuperfis (Junot)
Je peux vous parler de quelques ventes. Par exemple, je peux vous parler d'un appartement qu'on a vendu dans le 7e Ă Saint-Dominique. qui s'est vendu un peu plus de 14 millions d'euros, et donc un peu en dessous de 40 000 euros du mĂštre carrĂ©. Et ça, c'est un appartement familial de 366 mĂštres carrĂ©s, rĂ©novĂ© par un architecte. Et on est typiquement dans les appartements turnkey, qui a Ă©tĂ© vendu Ă des AmĂ©ricains qui vont s'en servir en pied-Ă -terre. Donc lĂ , on est vraiment dans l'appartement typique. Alors, on n'a pas les images, mais c'est trĂšs, trĂšs joli, trĂšs, trĂšs beau. trĂšs Ă©purĂ© avec des beaux matĂ©riaux. On a assez envie d'y aller quand mĂȘme.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Alors, on a vu en 2024 un marchĂ© qui a plongĂ©. Le dĂ©but de l'annĂ©e 2025 se prĂ©sente mieux. Qu'est-ce que vous fixez, vous, comme objectif de dĂ©veloppement pour Juno dans ce contexte un peu compliquĂ©, qui reste quand mĂȘme un peu compliquĂ©, au moins politiquement parlant ?
- Sébastien Kuperfis (Junot)
Oui, alors, Ă l'instar de Marc Aurel, j'ai envie de dire qu'il faut essayer de se concentrer sur ce qu'on peut changer. et d'essayer d'oublier ce qu'on ne peut pas changer. Le contexte politique, on n'y peut pas grand-chose. Les taux d'intĂ©rĂȘt non plus. Donc en fait, on a un contexte global qui Ă©volue. Nous, notre ambition chez Juno, elle est toujours la mĂȘme, c'est-Ă -dire elle est d'apporter de la valeur ajoutĂ©e Ă nos clients, d'apporter un service de qualitĂ©, et de le faire lĂ oĂč ça a du sens et lĂ oĂč ça apporte quelque chose. Donc notre ambition, c'est de continuer Ă ... amĂ©liorer nos services, parce qu'on est toujours en amĂ©lioration permanente de nos process, de nos outils, de notre façon de travailler. Et puis, aussi gĂ©ographiquement, de continuer Ă grandir lĂ oĂč, encore une fois, on peut apporter quelque chose. Et notamment avec notre rĂ©seau de clients parisiens qui rayonnent dans d'autres endroits en France et Ă l'international. C'est une des raisons pour lesquelles on a apportĂ© achetĂ© une trĂšs jolie sociĂ©tĂ© familiale belge cette annĂ©e Ă Bruxelles, qui a deux trĂšs belles agences, une agence qui s'appelle Victoire, qui est depuis 30 ans Ă Bruxelles, et qui partage notre ADN et nos valeurs, et qui a aussi du sens en termes de business, puisque dans les quartiers oĂč nous sommes lĂ -bas, c'est-Ă -dire principalement Hucle et VoluĂ©e, il y a Ă peu prĂšs 50% de Français dans certains endroits.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Et puis vous comptez vous développer sur le marché des chùteaux, des vignobles.
- Sébastien Kuperfis (Junot)
Tout Ă fait. Donc on a la chance d'avoir Olivier Ausha, qui a Ă©tĂ© le directeur gĂ©nĂ©ral d'un groupe connu et spĂ©cialisĂ© dans les chĂąteaux pendant plusieurs annĂ©es, qui nous a rejoints. Parce qu'on s'est aperçu qu'on avait pas mal de demandes, soit Ă l'acquisition, soit Ă la mise en vente de chĂąteaux en France. Et que jusqu'Ă maintenant, on a fait ce qu'on fait tout le temps. C'est-Ă -dire que quand on ne sait pas faire, on ne prend pas et puis on envoie Ă nos confrĂšres. Mais comme c'Ă©tait assez rĂ©pĂ©titif, on s'est dit qu'il serait pas mal de s'en occuper. Et par ailleurs, ce cĂŽtĂ© belles pierres françaises rĂ©sonne vraiment avec les belles pierres qu'on aime Ă Paris et notre ADN Montmartre 3 de jolies choses. Il y a pas mal d'Ă©toiles qui se sont alignĂ©es pour qu'on commence Ă traiter ce marchĂ© qui va faire de la vente de chĂąteaux, mais aussi et surtout de la vente de propriĂ©tĂ©s agricoles, viticoles. de forĂȘt et de chasse.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
DerniĂšre question, vous avez des projets de recrutement ?
- Sébastien Kuperfis (Junot)
La direction générale s'est bien musclée puisqu'on a un directeur général qui est arrivé en la personne de Nicolas Pétex cette année.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Vous avez recruté des poils lourds ?
- Sébastien Kuperfis (Junot)
Ăcoutez, si on veut bien faire les choses, il faut les meilleurs. C'est vrai qu'on a beaucoup de chance d'avoir des gens de grande qualitĂ© qui nous ont rejoints. On a beaucoup de recrutement en cours, mais on prend toujours notre temps. de temps parce qu'on veut, encore une fois, on veut que les gens qui rejoignent le projet familial Juno partagent notre ADN. Votre ADN, c'est de travailler beaucoup, m'a-t-on dit ?
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Oui, je crois qu'on n'obtient rien sans travailler beaucoup et donc on travaille beaucoup pour nos clients.
- Sébastien Kuperfis (Junot)
Merci beaucoup, SĂ©bastien Kuperfis. Je rappelle que vous ĂȘtes prĂ©sident de la maison Juno.
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Merci Ariane.