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Mon podcast IMO.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon podcast IMMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Xavier Lépine. Bonjour.
- Xavier Lepine (Neoproprio)
Bonjour.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Vous avez dirigĂ© la Française, vous prĂ©sidez l'IEIF, l'Institut de l'Ă©pargne immobiliĂšre et fonciĂšre, vous dirigez Paris-Ile-de-France-Capital. Ă©conomique et aujourd'hui vous ĂȘtes lĂ pour nous parler de NĂ©oproprio. Vous ĂȘtes associĂ© dans NĂ©oproprio avec Julien Deormandie. C'est quoi NĂ©oproprio, Xavier LĂ©pine ?
- Xavier Lepine (Neoproprio)
Alors NĂ©oproprio, c'est un mode d'acquisition de son logement pour permettre aux classes moyennes d'acquĂ©rir leur logement. Comme vous le savez, vous l'avez bien remarquĂ© que la marche maintenant pour devenir propriĂ©taire, c'Ă©tait extrĂȘmement compliquĂ©. Et c'est d'ailleurs pas tellement plus simple de louer, puisqu'il n'y a pas grand chose Ă louer. Donc voilĂ , c'est un montage financier original qui a Ă©tĂ© fait sans modification lĂ©gislative et sans subvention.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Alors comment vous vous y prenez pour permettre ou pour promettre au plus grand nombre de se loger ?
- Xavier Lepine (Neoproprio)
Alors, on va procĂ©der par comparaison. Aujourd'hui, tout le monde connaĂźt le leasing de voiture. Les voitures, c'est un peu comme le logement. Ăa a Ă©tĂ© multipliĂ©, en fait, les voitures par trois depuis une vingtaine d'annĂ©es. Et vous apercevez qu'il y a une voiture sur deux qui est vendue en leasing. Finalement, ce que l'on a fait, c'est d'adapter Ă l'immobilier ce qui est dĂ©jĂ fait sur la voiture. Mais il y a deux diffĂ©rences essentielles entre une voiture et un logement. Il y a une diffĂ©rence Ă©motionnelle absolument Ă©vidente. Je veux dire, on peut ĂȘtre assez dĂ©tachĂ© de sa voiture et on est... bien ĂȘtre chez soi pour des raisons qui sont assez faciles Ă comprendre et multiples. Et la deuxiĂšme raison, peut-ĂȘtre plus essentielle pour permettre de crĂ©er un modĂšle financier, c'est qu'une voiture perd de la valeur tout ce que vous payez tous les mois, y compris le premier loyer, est perdu alors qu'un logement prend de la valeur. Il la conserve, il la prend et sur le long terme, il a mĂȘme tendance Ă en prendre pas mal. Donc en fait, ça permet de mettre en place des montages financiers qui ne seraient... absolument pas envisageable dans le cas d'un leasing de voiture. Et c'est ce que nous avons mis en place.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Comment ça marche ?
- Xavier Lepine (Neoproprio)
Alors, en fait, sur le plan juridique, c'est un bail amphithĂ©otique de 25 ans. Donc vous ĂȘtes propriĂ©taire, vous acquĂ©rez auprĂšs d'une fonciĂšre un bail amphithĂ©otique de 25 ans qui vous donne tous les droits et toutes les obligations du propriĂ©taire. Tout se passe comme si vous achetiez moitiĂ© prix ce logement, et vous pouvez emprunter Ă©videmment cette somme auprĂšs d'une banque, puisque c'est un droit rĂ©el immobilier. Donc vous allez payer un remboursement de crĂ©dit qui est strictement la moitiĂ© de ce que vous auriez payĂ© si vous aviez achetĂ© classiquement, et vous payez une petite redevance complĂ©mentaire qui est de 0,1% par mois. En fait, c'est un petit peu comme si vous achetiez une partie et que vous louiez l'autre partie. Puisque vous achetez et que vous payez 50%, c'est comme si vous louiez l'autre partie. Mais au lieu de payer un loyer, qui serait assez important, puisque le loyer en gĂ©nĂ©ral c'est 4% du prix, bien lĂ vous allez payer 0,1% par mois, c'est-Ă -dire 1,2% par an. Ce qui n'est pas beaucoup, donc ça c'est la premiĂšre Ă©tape, mais du coup vous allez payer Ă peine plus cher qu'un loyer. Sauf que vous ĂȘtes chez vous.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Pendant 25 ans.
- Xavier Lepine (Neoproprio)
Pendant 25 ans. Qui reste 25 ans dans son logement ? Pas grand monde. TrÚs concrÚtement, on s'adresse aux primo-accédants, on s'adresse aux jeunes ménages, on s'adresse aux familles monoparentales, on s'adresse aux optimistes qui se remarient et qui ont besoin de place. On s'adresse à beaucoup de monde. On s'adresse aussi aux seniors qui, eux, ne peuvent ni louer ni acheter. Donc le néopropriétaire, il est là , il ne va pas rester 25 ans. Il va, par exemple, rester une dizaine d'années. Et nous, on lui dit, à tout moment, tu as deux possibilités. La premiÚre possibilité, c'est que tu as besoin de déménager pour quelque raison que ce soit. Donc nous, on s'engage à te racheter au prix auquel on te l'a vendu. Tu vas nous payer le différé de loyer contractuel qu'il y avait, mais qui n'est pas un loyer variable indexé qui est fixe. Et on va te donner la moitié de la plus-value sur la partie que tu avais acquise.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Petit bĂ©mol, on est dans un marchĂ© qui ralentit. Si les prix baissent, vous rachetez quand mĂȘme ?
- Xavier Lepine (Neoproprio)
Bien sûr. Bien sûr, et on lui rachÚte selon cette formule, simplement il n'a pas de plus-value, mais par contre il ne prend pas le risque de baisse. Et si, voilà , donc ça c'est sa premiÚre option. Sa deuxiÚme option c'est, s'il gagne plus d'argent ou s'il est hérité, il peut acheter le solde de la propriété qu'il n'avait pas. TroisiÚme option, il reste 25 ans et il repart avec. Le prix qu'il a mis au départ et qu'il avait emprunté, plus la moitié de la plus-value, moins les loyers qu'il n'avait pas payés. Donc il va épargner automatiquement de l'ordre de 30% de tout ce qu'il a payé.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Vous avez beaucoup de biens aujourd'hui, comment ça fonctionne ?
- Xavier Lepine (Neoproprio)
Alors on commence.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Parce que ça fait trÚs envie d'acheter à 50% du prix.
- Xavier Lepine (Neoproprio)
Alors on achĂšte mais que pour 25 ans quand mĂȘme, on n'a pas toute la plus-value, on n'en a que la moitiĂ©. Donc ça c'est quand mĂȘme un petit bĂ©mol. Donc aujourd'hui on a commencĂ© avec... le promoteur de Mathieu Barre Immobilier avec quatre opĂ©rations en mĂȘme temps, une Ă Noisille-Grand, une Ă Nantes, une Ă Rennes et une Ă Tassin-la-Demilune. Et on discute avec plein d'autres gens et on a Ă©galement le soutien de la Banque des Territoires. Alors lĂ oĂč on rĂ©concilie, et pour terminer sur la prĂ©sentation, c'est pourquoi un investisseur rationnel ferait-il cela ? Bien tout simplement parce que l'investisseur qui est des fonciĂšres, disent finalement... Au lieu d'investir 100 dans le logement et avoir un loyer, je n'ai investi que 50, puisque l'autre investit 50. Il me paye une redevance, il me paye un complĂ©ment de redevance quand il s'en va, qui me redonne un rendement normal. Et je prends finalement la moitiĂ© de la plus-value sur ce qu'il a investi, lui. Donc j'ai un effet de levier gratuit. Et surtout, je n'ai pas les ennuis d'avoir des locataires. Je ne paye pas les taxes fonciĂšres, je ne paye pas les travaux, je ne vais pas aux rĂ©unions de GoPro. Tout ce qui fait que l'usus et le fructus aujourd'hui que l'on reçoit est gĂ©nĂ©ralement infĂ©rieur aux emmerdurus qu'ont les propriĂ©taires qui louent des logements.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Est-ce que le grand public est Ă mĂȘme de comprendre le fonctionnement du dispositif ? Est-ce que ce n'est pas ça votre principale difficultĂ© ?
- Xavier Lepine (Neoproprio)
La principale difficultĂ© aujourd'hui, c'est surtout de convaincre les investisseurs de revenir sur le logement. On est le seul pays d'Occidentale oĂč il n'y a pas d'investisseurs institutionnels sur les logements. Les particuliers, oui, il faut expliquer. J'avais fait un test quand je dirigeais la française sur un modĂšle beaucoup plus frustre. On avait tout vendu trĂšs rapidement. Vous savez, il y a des gens qui ne le feront jamais, ça c'est trĂšs clair. Et puis il y en a d'autres qui disent, mais c'est quoi mon alternative ? C'est de trouver un logement en location que je n'arrive pas Ă trouver ? oĂč finalement c'est d'Ă©conomiser une trĂšs forte partie de ce loyer, c'est de me payer la piĂšce en plus dont j'ai besoin, c'est de mettre mes enfants dans l'Ă©cole qui me convient. Vous savez, Ă un moment donnĂ©, vous faites des choix. Alors bien sĂ»r, il faut comprendre, il ne faut absolument pas lĂ©ser, c'est un acte notariĂ©, ce n'est pas un contrat de leasing que vous signez par Internet. Donc le notaire explique, nous expliquons, c'est de l'Ă©ducation. C'est trĂšs frĂ©quent en Angleterre puisqu'ils ont l'ISOL et le Freehold. Mais nous, on est allĂ© au-delĂ parce qu'on a la chance d'avoir en France des crĂ©dits Ă taux fixe, ce que n'ont pas les Anglais. C'est vrai que ça permet de faire des choses assez Ă©tonnantes.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
DerriĂšre ma question, est-ce que l'inconscient du candidat Ă l'accession français, ce n'est pas d'ĂȘtre propriĂ©taire Ă 100% ad vitam aeternam, mĂȘme s'il y reste que 7 ans en moyenne ?
- Xavier Lepine (Neoproprio)
Bien sĂ»r que oui, et ils ont raison. Mais aujourd'hui, on est Ă 57% de propriĂ©taires en France. On est Ă 70% en moyenne en Europe, on est Ă 65% en Angleterre, 65% aux Etats-Unis. C'est un rĂȘve mais qui est devenu totalement inaccessible. Nous ce qu'on leur propose c'est une Ă©tape, c'est un parcours, c'est pas une finalitĂ©.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Merci beaucoup Xavier Lépine, associé avec Julien Denormandie de Néoproprio.
- Speaker #0
Merci.