- Speaker #0
À quoi ressemblerait ta crèche si tu pouvais t'entourer des meilleurs ? Moi, c'est ce que j'ai fait. Pendant les 15 dernières années, de la crèche collective associative à la micro-crèche privée, j'ai tout expérimenté. La petite enfance est un métier à forte contrainte, mais aussi à forte valeur ajoutée. Avec les meilleurs psys, pédiatres, directeurs pédagogiques et les meilleures formations, j'ai pu développer la qualité d'accueil et la qualité de vie au travail. Alors si toi aussi tu es motivé par la qualité, Bienvenue dans Références Petite Enfance, bienvenue dans ton podcast. Daniela, comment t'as commencé en fait à travailler dans le milieu de la petite enfance ?
- Speaker #1
J'étais dix ans assistante maternelle. Ah ouais ? Donc j'avais, c'était un métier que je faisais déjà depuis plusieurs années et le métier changeait beaucoup. Beaucoup de parents avaient une autre façon de voir l'assistante maternelle. Alors... J'étais pas trop en phase avec ça et justement, au même moment, j'ai eu la naissance de ma fille. J'ai eu une naissance surprise de ma fille. Ça m'a fait un peu rechercher comment voir l'éducation différemment, ce qui m'a amenée après à aller en nature.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui te plaisait pas, en fait, dans ton travail d'assistante maternelle ? Pourquoi t'étais en train de te dire, moi, ça me correspond pas forcément à 100% ?
- Speaker #1
Parce que j'avais beaucoup de parents qui prenaient un 80% en congé parental. Et le jour du congé parental, j'avais les enfants toute la journée, toutes les semaines. Et je ne juge pas du tout les parents, il n'y avait pas de soucis là-dessus. Sauf que moi, ça ne me mettait pas trop en phase avec mon métier, qui était vraiment d'apporter un besoin auprès des parents qui avaient besoin d'un mode de garde. Au même moment, j'ai eu la naissance surprise de ma fille. Et je me suis dit, mes enfants sont grands, ils ont 12 et 17 ans. Comment je pourrais, par exemple, me remettre à la page, même si je suis assistante maternelle et que je fais beaucoup de formation, je pourrais peut-être me remettre à la page et chercher comment on peut ramener des pédagogies alternatives, ce que je n'ai pas fait avec mes grands. Donc j'ai regardé Frobel, Waldorf, Freinet, Montessori, et j'ai vu qu'ils avaient tous un point commun. Et le point commun qu'ils avaient tous, c'est de mettre l'enfant en nature. Je me suis dit, je vais mettre ma fille en nature et on verra bien. Et comme j'étais un peu déconnectée de la nature, je me suis dit, je vais faire des formations, je vais regarder des webinaires, je vais lire des livres pour voir vraiment comment ça se passe. J'ai commencé une formation avec les CPN, les clubs nature. J'ai fait une formation de connexion à la nature par le sensible. Quand je suis rentrée de la formation, j'ai emmené ma fille à la crèche. Elle avait 18 mois et elle s'est arrêtée devant un arbre et elle a fait un câlin à l'arbre. Et je me suis dit... Je suis en train de faire des formations, je suis en train de lire des livres, regarder des webinaires pour apprendre à me connecter à la nature pour que ma fille le soit aussi, alors qu'elle est déjà connectée. À 18 mois, elle n'avait pas besoin de formation pour comprendre qu'il fallait faire des câlins aux arbres. Alors je me suis dit, j'ai pris le problème à l'envers. Ce n'est pas à moi de connecter ma fille à la nature, c'est plutôt, comme on dit toujours en nature, les enfants naissent sauvages. C'est qu'elle a déjà ce lien-là. Elle a déjà ce lien de connexion à la nature dès la grossesse. Et c'est juste à moi, parce qu'elle est dépendante de moi entre 0 et 3 ans, où elle se développe le plus, c'est à moi de juste garder ce lien. De lui mettre à proximité un environnement riche d'expérience, un environnement sain, d'être dehors, pour qu'elle garde ce lien de sauvage.
- Speaker #0
Et du coup, comment tu as fait à ce moment-là ? Parce que c'est intéressant. Moi, je crois aussi beaucoup à notre nature animale et au fait que quand on est petit, on a cette... cette part d'être sauvage, et qu'ensuite on change en grandissant. Mais comment tu as fait pour en tirer le maximum de cette qualité ?
- Speaker #1
J'ai juste suivi ma fille. Je l'ai suivie, je lui ai offert un environnement riche, et je l'ai regardée faire. Je la voyais quand elle sortait même de l'école, elle allait tout de suite faire des câlins aux arbres. Elle avait besoin de sortir. Et en tant qu'assistante maternelle, ce qui était chouette, c'est que les enfants que je gardais la suivaient elles aussi. Par effet neurone miroir, elle sortait de l'école, elle faisait un câlin aux arbres. Les enfants que je gardais le faisaient aussi. Et je me suis dit, il faut que je mette ça dans ma pratique professionnelle. Parce que c'est super important aussi en tant qu'assistante maternelle ou en tant que professionnelle de la petite enfance, de comprendre que c'est nécessaire pour nous aussi.
- Speaker #0
C'était en quelle année tout ça ?
- Speaker #1
Alors ma fille est née en 2017.
- Speaker #0
C'est assez récent.
- Speaker #1
C'est ça. Et donc je l'ai compris en tant que maman. Je l'ai compris en tant que professionnelle de la petite enfance. Et j'ai commencé par aller dans les relais petite enfance. Des assistantes maternelles qui me connaissaient déjà, elles parlaient à leur animateur de relais petite enfance en leur disant il y a une assistante maternelle qui fait des choses autour de la nature, ça serait bien qu'elle vienne faire des ateliers d'éveil à la nature au sein du relais petite enfance.
- Speaker #0
Donc là, tu es dans quelle région ?
- Speaker #1
En Haute-Normandie. Et donc j'ai commencé comme ça à faire des petits ateliers d'éveil à la nature dans les relais petite enfance auprès des assistantes maternelles. Et au fur et à mesure, j'ai commencé à travailler avec des crèches. Et puis ça a tellement bien marché que je me suis dit je vais arrêter d'être assistante maternelle. Je vais me mettre à mon compte. Donc j'ai créé l'association et l'auto-entreprise Vanupié. Parce qu'à l'époque avec ma fille, on prenait beaucoup la marche pieds nus, on marchait beaucoup pieds nus. J'ai créé l'association et j'ai eu la chance. Au moment où j'ai arrêté d'être assistante maternelle, il y a une ferme pédagogique qui n'était pas loin de chez moi qui était en train de fermer. Et quand la ferme pédagogique fermait, c'était un terrain de 3000 m² et elle savait que je faisais de l'éveil à la nature. Elle m'a dit, est-ce que tu veux récupérer le terrain pour toi pour faire de l'éveil à la nature ? Et je me suis dit, c'est chouette. J'avais 3000 m² entièrement clos, juste à côté d'une forêt.
- Speaker #0
Incroyable.
- Speaker #1
Dans un quartier accessible en bus, à côté d'un centre de loisirs. Et là, j'ai cherché encore plus. J'ai affiné encore plus mes recherches pour savoir comment la nature peut aider dans le développement de l'enfant, comment on peut mettre en avant les compétences des tout-petits grâce et dans la nature. Et donc là, j'ai fait des recherches, j'ai cherché, j'ai compris qu'entre 0 et 3 ans, c'était un peu comme quand on parle des 1000 jours, c'était une période très cruciale pour les enfants et que c'était vraiment important pour eux à ce moment-là de développer leurs compétences dans la nature. Donc j'ai fait des recherches, j'ai cherché ce qu'on pouvait mettre en avant. Et j'ai créé un terrain d'aventure de 3000 m² avec plein de pôles dans le terrain. Et par le biais du jeu libre, les enfants peuvent mettre en avant leurs compétences. Par exemple, pour la cuisine de Gadouf, on va mettre en avant tout ce qui est les compétences psychosociales. On va apprendre à partager, à attendre son tour. On va mettre des grosses gamelles en ferraille, comme ça les enfants vont se remuscler. On a un parcours de motricité avec des gros troncs d'arbres où les enfants peuvent évaluer le risque qu'ils veulent prendre, tout comme le toboggan de Gadouf.
- Speaker #0
Il y a plein d'aspects psychosociaux, comme tu dis, la motricité, des choix, plein de choses qui peuvent développer. Tu as eu quand même beaucoup de chance. Est-ce que cette ferme pédagogique, elle fermait parce qu'elle n'arrivait pas à maintenir son modèle économique ou c'était pour d'autres raisons ?
- Speaker #1
C'était justement après Covid. C'était une ferme pédagogique qui se déplaçait souvent sur les événements avec les animaux qui faisaient venir du monde. Et avec le Covid, l'activité de l'association... Elle a vraiment baissé et ça ne lui a pas permis de garder le terrain et de garder son activité.
- Speaker #0
Et toi, tu ne t'es pas dit, mais moi non plus, je ne vais pas réussir à maintenir, à rentabiliser et pouvoir garder ce terrain ?
- Speaker #1
L'avantage, c'est que moi, je connais très bien le maire de la ville. Le truc chouette avec la ville, c'est qu'ils m'ont fait une convention pour le terrain. Donc, ils me le prêtent gratuitement.
- Speaker #0
Ah ouais, c'est génial.
- Speaker #1
Tout ce qu'ils me demandaient, c'était juste d'être présente sur le terrain. Parce que le souci, c'est qu'avant, les jeunes du quartier s'en servaient comme terrain de crosse. Et ça gênait vraiment les habitants du quartier. C'était vraiment pas cool pour eux. Tous les dimanches, ils avaient plein de motocross. Donc le maire avait fait une clôture sur 3 000 m2 pour la ferme pédagogique. Et moi, après, je l'ai récupérée. J'avoue que quand j'ai récupéré le terrain, je n'imaginais même pas arriver là où j'en suis aujourd'hui. D'arriver aussi loin dans les bienfaits de la nature sur le développement de l'enfant. Ça s'est fait au fur et à mesure, j'ai commencé à mettre une cuisine de gadou, et puis après j'ai mis des pupitres pour faire de la peinture dehors, et au fur et à mesure la ville m'a ramené beaucoup de matériel, comme des buses pour faire des gros tunnels en nature, et aujourd'hui ça a pris une proportion beaucoup plus grande que ce que même j'avais prévu dès le départ, parce que je l'ai même spécialisé maintenant pour des enfants porteurs de handicap.
- Speaker #0
Alors il y a plein de questions dans ce que tu dis déjà. Tu avais quand même un plan, tu avais quand même une vision à 5 ans, tu te disais je vais faire ça, ça et ça, ou tu as vraiment fait un peu au jour le jour ? Parce que donc en 2017, tu as eu ta fille, si j'ai bien compris, et donc ça, ce terrain, quand est-ce que tu as arrêté d'être assistante maternelle ?
- Speaker #1
En 2020.
- Speaker #0
En 2020, donc tu as récupéré le terrain juste au même moment.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
2020, là on est en 2024, c'était quoi en fait, comment tu as fait pour vivre ? C'était quoi ton... tes revenus, comment tu faisais pour vivre au début ?
- Speaker #1
Ce que j'ai fait, c'est que quand j'étais assistante maternelle... Il y avait une journée dans la semaine où je ne travaillais pas, et donc j'en profitais pour faire les ateliers d'éveil à la nature. Et j'ai fait ça pendant deux ans. J'ai fait mon travail d'auto-entrepreneur et d'assistante maternelle, et j'ai attendu d'avoir vraiment une qualité de client, un catalogue de clients plus important. Donc pendant deux ans, je suis intervenue en tant qu'assistante maternelle et auto-entrepreneuse. Je me suis permise de me faire connaître pendant deux ans. J'avais la sécurité du chômage en attendant, donc je me suis lancée. Et pendant les deux ans que j'avais du chômage, j'ai peaufiné encore plus le terrain, mon offre aussi. J'avais le catalogue, mais il fallait aussi proposer une offre beaucoup plus importante. Je me suis mise après à faire des formations. Je me suis mise aussi à faire des conférences. Je fais des conférences sur les bienfaits de la nature, sur le développement de l'enfant. J'ai agrandi mon catalogue, mon champ des possibles, comme pour les enfants porteurs de handicap. Au fur et à mesure, ça a grandi vraiment comme une boule de neige. Ce n'était vraiment pas prévu. Il n'y avait pas de business plan. Il n'y avait pas de vues sur deux ans, sur trois ans, sur cinq ans. Ça s'est vraiment fait au fur et à mesure.
- Speaker #0
Pôle emploi, c'est un peu notre startup studio à la française.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Donc grâce à cette aide bien française de l'État, tu as pu développer ton entreprise. Donc en fait, tu avais déjà commencé à sécuriser, à vérifier le besoin, à vérifier que ça marchait, que ça intéressait les RPE, les clients, etc. Et c'était le cas. Et ensuite, pendant cette période de deux ans, tu as pu mettre en place ce terrain d'aventure. C'est assez impressionnant. Il y a beaucoup de crèches maintenant qui veulent faire du plein air ou de porteurs de projets qui voudraient... ouvrir des crèches en plein air, mais on sait que c'est pas simple simple, parce que dans une crèche il y a aussi beaucoup de techniques la salle de change, aller ou le dortoir aller, etc. Et donc c'est des grosses questions que se posent les crèches j'imagine que t'as des gens qui te demandent justement d'intervenir pour ces projets en semi-plein air Oui,
- Speaker #1
j'interviens beaucoup dans les structures de petite enfance, beaucoup dans les crèches je fais des conférences justement, parce que je veux mettre d'abord en avant auprès des professionnels de la théorie. Je trouve que c'est super important... que les professionnels comprennent vraiment l'impact qu'elles ont en mettant les enfants dans la nature. Ce n'est pas juste parce qu'ils vont salir ou parce qu'ils ont besoin de respirer et de sortir. Il y a vraiment tellement de bienfaits sur le développement de l'enfant que c'est important de le comprendre et d'avoir des arguments. Je dis toujours, c'est en étant convaincu qu'on est convaincant. Et donc je leur apporte vraiment aussi des pièces importantes au niveau de la théorie, de leur faire comprendre qu'elles vont travailler sur la proprioception, qu'elles vont travailler sur le centre de gravité, sur le sens vestibulaire. sur les neuf sens. Et quand elles l'ont bien compris, après, il y a beaucoup de freins qui vont se lever tout seuls. Parce qu'il y a des freins qui sont, des fois, de peur, plus que de logistique.
- Speaker #0
Donc ça, c'est quand tu fais de la formation. J'imagine que tu t'es lancée dans Calliope pour être formateur, c'est ça ? Alors,
- Speaker #1
je passe par le Greign-Normandie, qui ont le Calliope. Et c'est eux qui se chargent du Calliope. Avec eux, je passe...
- Speaker #0
Tu es un genre de sous-traitant ?
- Speaker #1
C'est ça, oui.
- Speaker #0
Le grain,
- Speaker #1
je ne sais pas ce que c'est. Je ne sais plus du tout l'acronyme. Ça s'écrit graine Normandie, mais il y a un acronyme sur le mot graine.
- Speaker #0
Donc en fait, tu es un peu sous-traitant, mais c'est toi qui es formatrice. Quand tu rencontres les professionnels, en général, c'est à qui ils te suivent à fond ? Ou tu dois les convaincre et tu sens qu'il y a des réticences ?
- Speaker #1
Alors, j'ai les deux. J'ai des professionnels qui sont très motivés, qui comprennent vraiment l'enjeu, autant pour elles que pour les enfants, parce que je le mets beaucoup en avant aussi, que c'est important aussi pour les professionnels de la petite enfance. Et j'ai des personnes qui sont réticentes. Le plus embêtant, c'est quand, par exemple, l'équipe de professionnels n'est pas en accord avec une direction qui voudrait justement mettre en avant la nature. Et inversement, des fois, une équipe qui est très motivée et la direction moins, ou à l'intérieur d'une équipe où tout le monde n'est pas trop motivé pour le... pour être dehors. L'année dernière, j'ai fait une formation et il y a une professionnelle qui m'a dit, quand j'ai posé la question, quelles sont vos attentes pour la formation ? Elle ne m'a dit rien, je n'ai rien demandé.
- Speaker #0
J'imagine très bien. En plus, il y a des gens qui ont peur du froid, qui ont peur de la pluie, qui n'ont pas envie d'être enmitouflés, qui veulent rester à l'intérieur en fait. Oui,
- Speaker #1
alors quand justement je leur montre les bienfaits pour les enfants et pour elles-mêmes, des fois, ça débloque des situations. Et le truc aussi, c'est de faire comprendre aux professionnels qu'il faut y aller étape par étape. Évidemment, si on a des freins et qu'on se dit qu'il faut à tout prix sortir deux heures par jour dehors tous les jours, ça va être compliqué. Par contre, si on y va de temps en temps, si comme pour le terrain, on met des choses en place, on offre un environnement riche d'expérience à l'enfant, la professionnelle va voir vraiment l'impact sur l'enfant. Ça va lui permettre d'observer l'enfant et de voir justement qu'il travaille lui. qu'il a besoin de mettre en place pour checker des compétences.
- Speaker #0
Grâce à ce projet, tu as l'impression d'aider vraiment les professionnels, d'apporter quelque chose pour les enfants. C'est quoi aujourd'hui ton sentiment d'accomplissement par rapport à ce que tu faisais avant ?
- Speaker #1
C'est vraiment auprès des professionnels de faire comprendre que ce n'est pas parce qu'il y a du budget ou parce que c'est à la mode de mettre les enfants en nature qu'on le fait. On le fait vraiment parce qu'en tant que professionnels de la petite enfance, j'essaie aussi de valoriser ce métier-là et de leur faire comprendre qu'elles sont là pour répondre à des besoins en tant que professionnels. Et de répondre à des besoins, c'est aussi ça, c'est aussi laisser un enfant crier, courir, avoir de l'espace. Et j'aime aussi leur montrer qu'elles peuvent revoir leur posture des fois et que leur posture, elle est super importante pour eux aussi. En tant que professionnel, c'est important de prendre soin de soi et de penser aussi différemment pour aller dehors, pouvoir être beaucoup moins stressé, avoir beaucoup moins de consignes, beaucoup moins de contraintes qu'en intérieur.
- Speaker #0
Tu sillones un peu la France ou t'es beaucoup en Normandie ? Comment ça se passe tes interventions ?
- Speaker #1
Je suis beaucoup en Normandie, je suis sur Fécamp, sur Le Havre, là je vais aller sur Amiens, mais je suis partie à l'international dernièrement. J'ai été en Belgique, chez une amie en Belgique, et j'ai animé un ciné des bases sur le film Tous dehors.
- Speaker #0
D'accord, que tu nous recommandes, Jimé.
- Speaker #1
Oui, il est super ce film-là parce qu'il met beaucoup en avant le jeu libre de l'enfant en nature. Donc, on voit des petites scènes d'enfants en nature, en jeux libres. Et en parallèle, on voit des professionnels comme Jean Epstein et Lise Mareuil. Ils vont expliquer vraiment les situations et apporter aussi des éléments importants pour comprendre pourquoi il faut mettre les enfants dehors. Mais voilà, j'étais en Belgique, donc je vais à l'international maintenant.
- Speaker #0
C'est incroyable. Tu as l'impression d'avoir parcouru un sacré chemin, je l'imagine.
- Speaker #1
Oui, oui. J'essaie d'aller au maximum. Je fais aussi des formations en Sologne. J'accompagne Laura Nicolas de Ma Petite Forêt, qui fait des stages pratiques. Et dans les stages pratiques, je fais la partie, justement, petite enfance, quand il y a des crèches qui veulent se mettre à aménager leur terrain, ou mettre les enfants dehors, savoir comment démarrer, comment s'y prendre.
- Speaker #0
Et tu connais les sociétés comme Wildchild ou Plantin, ce genre de crèche qui mettent ce type de projet en place aussi ?
- Speaker #1
Alors Plantin, je ne connais pas, mais Wildchild, je connais, je suis. Et je suis vraiment pour ces crèches-là parce que c'est du vrai dehors. On l'a vu au Giraffe Award, on a rigolé avec l'animatrice du relais Petite Enfance parce que tous les projets qui étaient autour de la nature, il n'y avait pas un enfant sale. Il n'y avait pas un enfant avec de la terre sur lui, c'était de la nature propre.
- Speaker #0
Oui, quand on n'a pas l'habitude, c'est vrai qu'il y a un fossé un petit peu quand même. Tu parles des girafes-le-wound, moi c'est là que je me suis dit, tiens, ça a l'air super intéressant son projet. Donc, est-ce que tu peux raconter un petit peu ce qui s'est passé ? Tu t'es dit, tiens, je vais candidater. C'était quoi ton histoire avec les girafes-le-wound ?
- Speaker #1
Alors, sur le terrain, il y a la... L'animatrice du relais petite enfance qui vient avec les assistantes maternelles. Et c'est chouette parce que quand on parlait justement de promouvoir et de voir l'évolution qu'il y a eu, on a des assistantes maternelles qui font beaucoup de trajets à pied avec les poussettes. En plus pour venir au terrain c'est un peu en hauteur donc il faut monter une grande pente. Et on les a vu évoluer. On les a vu au début réticentes venir que de mars à juin. Et je les ai poussées un petit peu plus l'année d'après, de venir septembre, octobre, de faire quand même quelques mois au niveau de l'automne. Elles se sont mis de plus en plus à apprécier, à aller dehors même quand il pleuvait. On restait dehors même quand il pleuvait. On a remarqué par exemple en tant que professionnels que nous on est les épaules bien serrées autour des oreilles parce qu'il pleut et que les enfants jouent naturellement sans même se poser la question s'il pleuvait ou pas. On a vu l'évolution de plus en plus. Elles ont apprécié à venir sur le terrain. Elles ont investi dans des combinaisons et elles sont venues de plus en plus. Et l'animatrice du relais Petite Enfance, elle a dit, j'ai vu un concours, les Giraf Awards, sur la semaine de la Petite Enfance. Le thème, c'est Viens, je t'emmène. Et elle a dit, quand j'ai lu le descriptif du concours, je me suis dit, c'est vraiment ce qu'on fait sur le projet avec Daniela de Vanupié. Donc elle est venue m'en parler, elle est venue m'expliquer ce que c'était le concours. Et j'ai adhéré autant qu'elle. Le service communication est venu nous filmer sur plusieurs demi-journées où les assistantes maternelles étaient présentes. Et on a fait le petit film qui a été présenté lors du concours.
- Speaker #0
Tu t'y attendais ?
- Speaker #1
Je l'espérais beaucoup parce que l'animatrice du relais Petite Enfance avait mis beaucoup de cœur à remplir le projet. On avait mis beaucoup de cœur aussi à mettre en avant ce qu'on faisait sur le terrain, de vraiment laisser l'enfant libre sur le terrain pour qu'il explore, pour qu'il l'expérimente, pour qu'il observe tout seul, vraiment favoriser l'autonomie de l'enfant. Et donc j'espérais vraiment secrètement, oui, d'avoir quelque chose d'un prix et d'avoir vraiment quelque chose comme un coup de cœur du jury ou autre. Et c'était le cas. Et en plus, ce qui était drôle, c'est que pendant la remise du prix, ils ont passé l'extrait où l'enfant descend le toboggan gadou. C'était très drôle de voir la réaction du public quand ils ont vu justement les petits descendre le toboggan gadou.
- Speaker #0
C'est la girafe de bronze que tu as eue, je crois.
- Speaker #1
Tout à fait, oui, la girafe de bronze. Et l'animatrice du relais Petite Enfance était très contente, elle était vraiment heureuse. Ça a été vraiment un projet qui a été fait avec le cœur. que ça soit récompensé aussi ça, c'était chouette.
- Speaker #0
Ma félicitation, c'est assez impressionnant. Le travail que tu fais, moi ça me fait penser à ce qu'on appelle parfois l'écologie intégrale ou ce genre de choses, parce que j'ai vu quelques projets récemment sur Youtube des gens qui créent des écosystèmes dans la nature, etc. Et là j'ai l'impression que tu es en train de créer quelque chose. d'assez jusqu'au boutiste, quoi. J'imagine que t'es très écolo.
- Speaker #1
Quand j'ai commencé, il y a 4 ans, je passais pour une extraterrestre. Parce que proposer des activités pour les moins de 3 ans, des ateliers pour les moins de 3 ans, on ne trouvait pas. C'était beaucoup à partir de 3 ou 4 ans, quand ils sont à la maternelle. Donc déjà, de m'intéresser à des enfants qu'on sous-estime au niveau de leurs compétences, je passais un peu pour une extraterrestre. Et en même temps, de dire qu'il faut les mettre dehors, c'était très, on va dire, pas avant-gardiste, mais quand même. original on va dire, et au fur et à mesure j'ai vu quand on parlait tout à l'heure de l'évolution, j'ai vu l'évolution et maintenant j'ai beaucoup de personnes, des animateurs nature qui se disent c'est vrai que je peux aller en crèche, c'est vrai que je peux aller en relais petite enfance j'ai mis beaucoup ça en avant aussi dans mon projet de faire rencontrer les professionnels de la petite enfance et les professionnels de l'éducation à la nature parce que c'est deux mondes différents les éducateurs à la nature, alors souvent c'est marrant, ils disent on a peur des tout petits Parce qu'on ne les connaît pas, ils ne parlent pas, des fois ils ne marchent pas, donc on ne sait pas comment être avec eux. Et les professionnels de la petite enfance qui disent Ah mais moi c'est compliqué parce que je ne sais pas comment aller en nature, je ne sais pas quoi faire, je ne connais pas les plantes, donc c'est difficile pour moi de sortir avec les petits en forêt. Et au sein du collectif Éduquer la nature en Normandie, je suis responsable du groupe de travail des tout-petits et je fais des journées de rencontres entre les professionnels de la petite enfance et les éducateurs à la nature. Et on fait plein de petits trucs comme ça aussi. J'interviens pour Hyperia. Je fais la formation sensibilisation à l'environnement et activité à moindre coût. Et sur cette formation-là, je mets beaucoup en avant auprès des assistantes maternelles le fait de mettre en avant déjà des gestes écologiques chez les enfants parce qu'ils sont vraiment preneurs à cet âge-là. C'est des éponges, ils aiment bien qu'on leur donne des responsabilités. Donc on fait par exemple le jeu Un jour, un déchet. C'est des petits trucs comme ça où on l'instaure dès le plus jeune âge. Bref, quand ils grandissent, c'est naturel aussi pour eux, comme de grimper aux arbres.
- Speaker #0
Alors, tu es passée de assistante maternelle pendant une dizaine d'années à maintenant chef d'entreprise dans un secteur hyper innovant, avec en plus un terrain d'aventure. Ce n'est quand même pas tout le monde qui fait ça. C'est quoi aujourd'hui tes journées ? C'est quoi la répartition de ton temps ? Est-ce que tu es beaucoup sur le terrain ou est-ce que tu vas plutôt dans les établissements ? Tu fais quoi ? 20% de formation et 80% de gestion du terrain ? Comment ça se passe ?
- Speaker #1
Oui, je fais à peu près deux grandes formations de quatre jours que je fais sur mon terrain. Je vais aussi faire des formations dans les structures. J'interviens beaucoup aussi sur les journées nationales des assistantes maternelles, par exemple, ou sur des journées pédagogiques dans les structures petite enfance. Alors au niveau pourcentage, je ne saurais pas trop dire, mais ça serait à peu près, oui. 40% de formation, de conférences, de journées pédagogiques et 60% de terrain. Dans les 60% de terrain, il y aurait 30% sur mon terrain à moi et 30% dans les structures.
- Speaker #0
En gros, tu vas être sur ton terrain d'aventure, tu vas y être au moins deux jours par semaine. Oui,
- Speaker #1
j'ai des groupes réguliers qui viennent toutes les semaines. Sur le terrain, j'ai créé un club nature, un club CPN. Les clubs CPN, c'est connaître et protéger la nature. J'ai créé le club CPN. mammouths. Ça veut dire mon assistante maternelle dehors. Les mammouths.
- Speaker #0
C'est génial.
- Speaker #1
Voilà. Et donc, tous les vendredis matins, le créneau est réservé pour les assistantes maternelles pour qu'elles passent au moins une demi-journée entière dehors, par tous les temps et par toutes les saisons. Donc ça, c'est régulier. J'ai aussi deux groupes réguliers qui viennent la semaine. C'est des hôpitaux de jour avec des enfants autistes. On fait aussi la Forest School le mercredi et pendant les vacances scolaires, on fait pour les particuliers. Il y a ce qu'il faut pour changer les enfants. Il y a un grand bol à feu, donc on fait toujours un goûter, une collation autour du feu avec les enfants. Sinon, j'interviens dans les structures d'enfants porteurs de handicap.
- Speaker #0
Oui, tu parles beaucoup de cet aspect-là. C'est vraiment quelque chose que tu as voulu développer. Comment ça se fait ? C'est parce que tu as croisé un enfant qui avait un handicap et tu t'es dit, tiens, ça a l'air de vraiment l'intéresser. C'est quoi l'histoire ?
- Speaker #1
J'ai une amie qui était assistante maternelle avant et qui s'est reconvertie auprès d'enfants porteurs de handicap. Et quand elle a vu ce que je faisais, elle me dit Ah mais c'est super ce que tu fais auprès des enfants. J'en suis sûre que les enfants de ma structure, ils seraient vraiment sensibilisés et ils seraient vraiment heureux que tu le fasses pour eux aussi. Je me suis dit que ce n'était pas trop mon domaine, les enfants porteurs de handicap, surtout que ce sont des enfants polyhandicapés, qui sont en fauteuil, qui ne peuvent pas bouger ni les bras ni les jambes, qui ne parlent pas. Je me suis sentie un petit peu démunie sur ce sujet-là, donc je me suis formée. J'ai été dans les Pyrénées auprès de Louis Espinassou. C'est une référence chez nous en nature. Auprès de Louis Espinassou, j'ai fait la formation Adapter vos activités nature à tous les handicaps Donc j'ai appris comment gérer ma posture auprès d'un enfant trisomique, d'un enfant autiste, d'un enfant polyhandicapé, comment vraiment les toucher, comment les aborder. Et quand j'ai récupéré le terrain, il y avait déjà l'hôpital de jour de Kevilly qui venait, donc j'ai gardé ce créneau-là. Et au final, je me suis dit, mais je me dis que c'est vraiment porteur pour les enfants entre 0 et 3 ans. C'est important pour eux, mais ça l'est tout autant pour les enfants porteurs de handicap qui sont très sensibles au niveau des sens. Et quand ils sont en nature, ils sont beaucoup plus apaisés, ils sont beaucoup plus concentrés. Et donc, au fur et à mesure, je me suis un peu plus renseignée. Pareil, j'ai creusé aussi après ma formation et avec l'expérience à force de recevoir des enfants. De plus en plus, j'ai d'autres structures qui viennent. Et là, par exemple, la petite pépite qu'on a eue dernièrement, il y a des éducateurs qui sont venus avec des enfants polyhandicapés en fauteuil. Et ils m'ont dit, on fait quoi cet après-midi ? Je lui ai dit si vous voulez, on peut mettre de la boue sur les enfants, comme ça, au niveau sensoriel, c'est très bien pour eux. Ils m'ont dit on ne fait pas le toboggan de gadou ? Je ne l'ai jamais fait avec les enfants, le fauteuil ne va pas jusqu'en haut, il faudrait porter les enfants à bras. Pourquoi pas, on essaye. Je me suis mis en haut du toboggan. Les éducateurs ont porté les enfants jusqu'en haut, ils les ont mis sur moi, et j'ai fait le toboggan de gadou avec des enfants polyhandicapés qui ne connaissent pas du tout la notion de vitesse. Ils sont arrivés avec le sourire et c'était une grande pépite pour moi ce jour-là. Et c'est pour ça que je fais ce métier-là aussi. C'est vraiment pour apporter tous les bienfaits de la nature pour tous. Et quand on voit des petites pépites comme ça, c'est génial.
- Speaker #0
C'est vrai que par rapport à cette histoire, on a l'impression que ça peut être tellement riche pour les enfants qui portent ces handicaps. Et c'est vrai qu'il y a beaucoup de crèches où on n'a même pas d'extérieur. Donc ça donne vraiment envie de venir découvrir ton travail. Aujourd'hui, comment tu sens le secteur dans lequel tu évolues ? Tu as dit que tu travaillais aussi pour Hyperia, tu travailles pour DRP, donc je pense que tu vois beaucoup d'assistantes maternelles, mais tu vois aussi des crèches. Comment tu sens le secteur en ce moment ?
- Speaker #1
Je le sens très bien, parce que les crèches sont de plus en plus, par exemple les nouvelles crèches qui se mettent en place, sont beaucoup plus à se poser les bonnes questions au niveau de la peinture sur les murs, de mettre plus des couleurs pastelles que des couleurs vives, de comprendre au niveau des sens des enfants. et de penser beaucoup plus l'intérieur et l'extérieur au niveau du tout petit. Je suis encore plus motivée maintenant à faire ce métier-là, parce que je vois vraiment que ça évolue dans le bon sens. On comprend vraiment que c'est important pour l'enfant, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Je vais beaucoup dans des structures pour aménager des cuisines de gadou par exemple, ou juste des petites palettes pour travailler le sens vestibulaire au niveau des enfants. Et ça évolue vraiment dans le beau sens, parce qu'on se pose vraiment les bonnes questions. La seule crainte que j'ai quand je vois cette émergence de bonnes idées au niveau de l'extérieur, c'est que ça soit comme un soufflé et que ça retombe après.
- Speaker #0
Oui, que ce soit plus une mode.
- Speaker #1
Voilà, vraiment, je milite. Quand j'interviens dans les structures petite enfance, dans les crèches, je leur dis toujours, c'est pas parce que vous avez du budget, c'est pas parce que c'est à la mode qu'il faut sortir les enfants, c'est vraiment devenu vital parce qu'on a changé la morphologie de nos enfants. On a des enfants qui sont beaucoup plus obèses, moins endurants, des enfants qui sont de plus en plus myopes. C'est vraiment devenu vital de les sortir et je me bats pour que cette motivation des professionnels de la petite enfance dans les structures, elles durent vraiment derrière.
- Speaker #0
Que ce soit durable. En tout cas, ça fait plaisir parce qu'en ce moment, on entend beaucoup de négatifs sur le secteur et c'est rare d'avoir un point de vue comme le tien, donc de dire que ça évolue dans le bon sens. Donc merci pour ça. Je suis assez d'accord avec toi sur ce qu'on peut constater. Moi, quand j'ai commencé en 2007, c'était assez étouffant les crèches au niveau environnemental. C'était criard, ça sentait les produits d'entretien. Il y avait une ambiance quand même plus fatigante, en tout cas dans l'aspect. peut-être plus matériel dans l'environnement. Et je pense qu'aujourd'hui, on est sensibilisés avec tout ce qu'on a pu entendre dans les médias et les porteurs de projets ou les gestionnaires de crèche ont envie d'améliorer les choses avec leurs professionnels, avec leurs équipes. Maintenant, c'est sûr qu'être dehors, ça coûte quand même à l'équipe. Il faut qu'elle accepte d'endurer le froid, de bien se couvrir, etc. Donc, ce n'est pas magique. En fait, il y a toute une culture à développer. Parce que c'est facile de dire on va faire une crèche en plein air quand ce n'est pas nous qui sommes en plein air. Si je suis chef d'entreprise et que je me lance là-dedans, mais qu'en fait, moi, je suis bien au chaud dans mon bureau. Donc après, c'est aussi qui va être dehors et est-ce qu'il faut que cette personne, il faut qu'elle soit convaincue, qu'elle adhère au projet et qu'elle puisse se sentir bien aussi à l'extérieur.
- Speaker #1
C'est drôle quand tu dis ça, j'ai une anecdote en tête. C'est que la dernière fois, c'était l'inverse. C'était une crèche qui sortait, qui disait... Tous les jours, les enfants doivent aller au moins une demi-heure dehors. Et il y a une personne de la mairie qui est venue dans la crèche pour faire une visite, pour voir comment ça se passait, comment c'était. Et la professionnelle dit, ben on sort tous les jours au moins une demi-heure. Et la dame de la mairie, elle fait, mais vous êtes sûre ? Parce que si les enfants ne veulent pas, vous faites comment ? Et elle a dit, ben je ne savais pas quoi répondre. Et là, c'était justement quelqu'un qui était dans le bureau, qui était étonné de voir que les professionnels sortaient tous les jours avec les enfants. Et ça l'inquiétait. Et c'était drôle. Et lui dit, vous proposez à cette dame de la mairie qui est dans le bureau qu'elle vienne une journée avec vous et vous restez dans la structure petite enfance. Vous ne sortez pas de la journée. Vous restez toute la journée avec elle, enfermée avec les enfants. Et vous lui dites de revenir une autre journée où vous sortez les enfants et qu'elle comprenne elle-même en tant qu'adulte et en tant qu'enfant la difficulté de rester enfermée toute la journée.
- Speaker #0
Là, tu marques des points, c'est sûr.
- Speaker #1
Voilà, c'est ce que je dis toujours aux professionnels de la petite enfance. Oui, je sais, moi j'étais assistante maternelle, je sais ce que c'est la logistique pour 4 enfants en bas âge, j'en avais. C'est vrai que de mettre 4 paires de chaussures, 4 manteaux, de sortir, de rentrer, de changer les enfants, de renlever 4 paires de chaussures, ça prend du temps, ça prend de l'énergie. Mais derrière, ils vont dormir peut-être une heure de plus parce que l'endormissement va être plus facile et la qualité de sommeil de la sieste va être beaucoup plus longue. Donc cette demi-heure-là, on va la regagner. Je sais que c'est facile, des fois c'est utopique, de dire qu'il faut sortir tous les jours les enfants. Mais c'est un peu comme quand on fait son jogging. Au début, on n'a pas trop envie de sortir. On va faire 1 km ou 2 km avec difficulté. Et puis au final, quand on va rentrer, on va se dire, ça fait du bien. Et donc, la semaine d'après, on va peut-être courir 5 km. Et puis quand on va voir que, oui, c'est vrai que quand il pleut, d'aller mettre son jogging et d'aller courir, ce n'est pas très motivant. Mais quand on va revenir et qu'on aura senti dans notre corps que ça fait du bien, après on ira faire 10 km et ça sera devenu après une habitude. Donc comme je disais tout à l'heure, il faut vraiment y aller étape par étape. Il ne faut pas se dire, il faut que je fasse une demi-heure de route pour aller en forêt, pour sortir les enfants. Non, on peut sortir une demi-heure dans la cour de la crèche, juste dans le jardin, même si c'est que bétonné. Mais courir, crier, les laisser courir, les laisser avoir de l'espace, les laisser découvrir des choses grâce à la nature, sans leur imposer une activité clé.
- Speaker #0
Là, tu as vraiment touché du doigt les problématiques qu'on rencontre dans notre quotidien, c'est-à-dire la logistique, l'ergonomie, comment habiller. Une assistante maternelle, ça va être 4 enfants. Une micro-crèche, ça peut être 12, voire 13 enfants. Et puis, les habiller, les sortir. Ah ben zut, il y en a un qui a fait pipi. Ah ben mince, il y en a un qui a le nez qui coule. Et en fait, c'est toute cette logistique qui fait que... que c'est tout un process à mettre en place. Et puis après, il y a tout ce qu'on peut en retirer. Donc c'est peut-être faire un petit effort pour tous les bénéfices qu'on peut en retirer et puis trouver les bonnes façons de faire pour que ça devienne plus léger. Comme tu as dit aussi, c'est se simplifier la vie. On n'est pas obligé de faire un truc incroyable et partir à une demi-heure, comme tu disais, pour aller au bois. Il faut trouver ce qui est faisable, ce qui est simple, ce qui est accessible pour chaque équipe. Mais c'est sûr que les bénéfices sont énormes. Et je comprends complètement ce que tu vis. En fait, le fait d'avoir pu te reconnecter comme ça à la nature. D'ailleurs, en ce moment, Aurélie, qui travaille avec moi sur le podcast, m'a prêté un livre qui s'appelle Je suis une île de Tassmin Kalidas. Je ne sais pas si tu l'as lu. Non,
- Speaker #1
il faut que je regarde.
- Speaker #0
C'est un livre dans lequel elle décrit vraiment, voilà, je suis une île si tu veux le lire, dans lequel elle décrit vraiment la nature brute et comment elle se confronte à la nature. Et c'est un livre que j'apprécie énormément. Donc, pour les auditeurs, je le conseille. Il est vraiment très, très beau et facile à lire.
- Speaker #1
Moi, je vais te conseiller aussi et conseiller aux auditeurs un livre qui s'appelle Dehors les enfants Et en sous-titre, c'est Réapprendre aux enfants à jouer dehors et à oublier les tablettes Il est super ce livre-là. Moi, c'est ma Bible, parce qu'on parle souvent des défenses immunitaires, de la créativité quand ils sont dehors. Mais c'est un des rares livres où on parlait de la proprioception, on parlait du sens vestibulaire, on parlait des sens. Et ce livre-là, il est super bien.
- Speaker #0
C'est un livre qui est facile à lire. Pour les pros, tout le monde peut... Oui,
- Speaker #1
oui, oui, tout à fait. Et il apporte beaucoup de connaissances et de compréhension sur l'impact que nous avons à mettre les enfants dehors.
- Speaker #0
Je le note, je vais l'acheter. C'est le livre Dehors les enfants Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour l'avenir ? Est-ce que tu es heureuse maintenant de faire ce métier ? Est-ce que tu regrettes un peu ton métier d'assistante maternelle ? Ou est-ce que le changement est réussi ?
- Speaker #1
J'aimais beaucoup mon métier d'assistante maternelle parce que c'est un métier de cœur et de corps. C'est un métier qui est vraiment valorisant quand on voit l'évolution des enfants. Il y a souvent des parents qui m'offraient un cadeau en me disant merci de m'avoir aidé à grandir de la part des enfants. C'est un métier que j'adorais vraiment beaucoup et je suis super contente de pouvoir continuer à travailler avec les assistantes maternelles, à pouvoir les accompagner et valoriser leur métier. Donc pour ça, je suis heureuse dans mon métier pour ça. Et on me demande souvent, est-ce que tu arrives à en vivre ? Je me demande, c'est quoi vraiment la question ? Est-ce que j'arrive à en vivre financièrement ou est-ce que j'arrive à en vivre autrement ? Et je leur dis toujours, je vis bien. Parce que tous les matins quand je me lève, je suis heureuse de faire ce métier-là. Je suis heureuse de transmettre mes convictions et ce que j'ai pu apprendre en tant que parent et en tant que professionnel de la petite enfance. Et je suis heureuse d'avoir des retours positifs, comme là aussi d'avoir eu un prix au Gira Forward. C'est quelque chose de très valorisant de pouvoir transmettre. Je trouve que c'est important. Et d'apprendre à transmettre, c'est vraiment essentiel pour nous maintenant. C'est quelque chose qu'on a oublié. Avant, on transmettait les contes, on transmettait les légendes, on transmettait de parents en enfants. Et je trouve que si on pouvait retransmettre et retrouver ça, la connexion à la nature, ça serait génial.
- Speaker #0
Donc pour toi, ça prime sur l'aspect pécunier. Je pense que les gens, ce qu'ils se demandent, c'est est-ce qu'on peut gagner aussi bien sa vie en faisant une reconversion ou est-ce qu'on est obligé de sacrifier une partie de son salaire ? Je pense que la question derrière, c'est un peu ça, non ?
- Speaker #1
Alors, la question financière, moi, personnellement, j'ai un salaire. Alors, je ne cherche pas à avoir des millions non plus, mais j'ai un bon salaire. Je m'en sors très bien. Alors après, je ne compte pas mes heures.
- Speaker #0
Oui, tu es chef d'entreprise.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça. La semaine prochaine, je vais travailler tout le samedi sur une journée nationale des assistantes maternelles. Si on ramène mon salaire au nombre d'heures que je passe à mon travail, on va dire que je ne gagne pas beaucoup. Moi, j'ai le salaire que j'ai envie d'avoir. Ça dépend des mois. Mais grâce aux conférences, grâce aux formations. Ce n'est pas par rapport aux ateliers d'éveil à la nature que je gagne plus d'argent, c'est beaucoup plus au niveau des conférences, au niveau des formations que je gagne plus. J'équilibre les deux. Ça va me permettre de pouvoir faire justement un tarif plus intéressant aux enfants portant un handicap ou aux assistantes maternelles et gagner plus quand je travaille sur un événement pour une ville. Après, je ne compte pas mes heures, mais je me lève avec le sourire le matin. Ça, c'est un bon signe. Quand on se lève le matin avec le sourire pour aller au travail, Pour moi, c'est le plus beau des salaires. C'est un peu comme quand les enfants, à la fin de l'atelier, viennent nous dire Merci, c'était chouette, je me suis bien amusée. La dernière fois, un petit garçon est venu me voir et a fait Madame, vous êtes belle ! C'était pour me dire qu'il avait passé un beau moment. Et ça, pour moi, c'est un salaire qui est très important. Les câlins, les retours des enfants. Ce matin, je suis intervenue bénévolement dans la classe de ma fille pour faire classe dehors. Parce que j'avais, pour une fois, alors ce qui est très rare, une matinée libre. Je suis intervenue dans l'école de ma fille et j'ai fait un petit tour de parole à la fin pour avoir les retours des enfants. Ils sont venus me faire des câlins et des bisous parce qu'ils avaient passé un super bon moment ce matin dehors. Et ça, c'est le plus beau des salaires.
- Speaker #0
En fait, ce que tu dis, c'est qu'il y a beaucoup de choses, beaucoup d'aspects dans cette nouvelle vie. Il n'y a pas que l'aspect gagner sa vie financièrement. Tu dis que tu viens de te séparer. Et je rebondis parce que j'ai vu que les filles du podcast Thune viennent de publier un épisode qui s'appelle, je crois que ça s'appelle La famille monoparentable. Et j'ai trouvé que c'était...
- Speaker #1
Je vais regarder ça.
- Speaker #0
Voilà, donc je te le conseille. Moi, j'adore ce podcast. Et moi aussi, il y a quelques temps, il y a quelques années. Je me suis retrouvée en famille monoparentable, donc j'ai dû. Je me suis reconvertie, tout comme toi aussi à cette époque-là. Et bon, on est des warriors, on s'en sort.
- Speaker #1
Mais oui, tout à fait. Alors moi, tu vois, pour le côté rigolo, je suis passée au juge des affaires familiales pour la garde de ma fille. Et mon futur ex-mari a noté, oui, elle a quitté son travail d'assistante maternelle pour vivre de sa passion.
- Speaker #0
Et bah écoute Daniela je te félicite d'avoir quitté un emploi qui déjà te plaisait pour en prendre un autre qui te plaît encore plus
- Speaker #1
Mais voilà c'est ça pour dire tu vois que au regard des gens le métier de pédagogue par la nature c'est une passion c'est un métier passion qui est pas forcément toujours valorisé parce que par exemple une fois il y a une maman qui m'a dit est-ce que je peux venir gratuitement à l'atelier parce que mon assistante maternelle elle a payé l'adhésion Alors je lui dis, bah non, c'est pas possible, ça n'a rien à voir entre l'assistante maternelle et vous qui venez en tant que parent. Et elle me dit, oui, mais c'est un coup pour moi. Je dis, oui, c'est un coup pour moi aussi, c'est mon travail. Et elle m'a dit, si c'est pour payer pour jouer avec deux bâtons au fond du jardin, je peux le faire. Et je lui ai dit, mais je suis super heureuse de savoir que vous pouvez jouer au fond de votre jardin avec deux bâtons avec votre enfant. Allez-y, faites-le. Et souvent, dans les trucs nature, bah voilà, c'est pas valorisé parce que, bah, jouer à la cuisine de gadou, c'est pas forcément un métier. Alors que derrière... On ne voit pas toutes les compétences qui sont mises en avant, toutes les recherches qu'il y a eues. Donc, c'est ça aussi qui ne montre pas la valeur du travail. Un peu comme les professionnels de la petite enfance où on leur dit, vous gardez les enfants toute la journée, ça va, ce n'est pas difficile.
- Speaker #0
On leur dit ça ou alors on leur dit, c'est un métier passion. Et d'ailleurs, on ne dit jamais, c'est un métier passion quand on parle des hommes. C'est toujours pour les femmes, les métiers passion. Je ne sais pas si tu as remarqué.
- Speaker #1
Mais oui, c'est vrai. On a, en tant que femme entrepreneuse, on a beaucoup plus de barrières à ouvrir. Mais il ne faut pas lâcher, il faut vraiment, quand on est convaincu sur quelque chose, quand on met notre cœur dans notre métier, on peut toujours s'en sortir, même financièrement ou autrement. Quand je vois, quand j'interviens dans des relais petite enfance ou dans des crèches, où il y a des protocoles très stricts, les professionnels ne sont pas libres de faire comme elles veulent, même si c'est elles qui sont sur le terrain, elles sont dirigées par des personnes dans les bureaux, je me dis que je suis heureuse moi. de pouvoir diriger mon métier comme j'ai envie de le faire.
- Speaker #0
Bon, avis à tous les managers, il faut travailler main dans la main avec l'équipe. Tiens d'ailleurs, Daniela, si moi j'ai une crèche et j'ai envie de mettre en place une cuisine gadou, combien ça va me coûter si je fais appel à toi ? Est-ce que c'est accessible ?
- Speaker #1
Oui, ça dépend après de la taille de la cour, du travail qui est déjà mis en place. Mais voilà, moi je suis toujours accessible. J'aime que justement le financier ne soit pas une barrière. Par exemple, quand je fais mes tarifs, je n'ai pas de tarif fixe. Je m'adapte vraiment aux structures. Si c'est une association d'assistantes maternelles, je vais faire un tarif différent que si c'est la ville qui intervient. Parce qu'ils ont des subventions, parce qu'ils ont du budget. Donc vraiment, moi, j'ai à cœur que le financier ne soit pas une barrière.
- Speaker #0
Une barrière, un frein. C'est-à-dire que tu as ton prix, ton vrai prix pour les communes ou autres. Mais quand tu tombes sur un truc qui n'a pas les moyens, tu essayes de trouver une solution, en fait. C'est ça que tu dis.
- Speaker #1
C'est ça, tout à fait. Voilà, on peut toujours trouver une solution. Je peux, par exemple, juste accompagner pour conseiller, pour expliquer aux gens ce qu'ils doivent faire. Ou alors, je peux aller jusqu'au bout du projet, s'il y a plus de financement, et vraiment, moi, installer et aménager la cour de la crèche, par exemple.
- Speaker #0
Et quand tu parles de cours, ça veut dire que si je suis même en ville, à Paris ou autre, je peux quand même le faire ou il faut vraiment avoir un vrai jardin en terre ?
- Speaker #1
Plus on est accessible à la terre, mieux c'est. Parce qu'au niveau, par exemple, rien que de la microbiote, au niveau des défenses immunitaires, le contact avec la terre, c'est beaucoup moins stressant. Ça apporte plus à l'enfant. Mais par exemple, dernièrement, j'ai fait une formation dans une crèche à Pantin. Donc ils avaient une petite cour et ils avaient un beau parc à pas loin, vraiment très proche. Donc on a été dans la cour voir ce qu'on pouvait mettre en place. Et après, on a été dans le parc, voir ce qu'on pouvait aussi faire avec notre proximité. Et il y avait une crèche à Clichy qui n'avait pas du tout de cours, qui n'avait pas du tout de parc. Et bien, c'est pareil. Je les ai conseillées, je leur ai montré ce qu'elles pouvaient faire aussi à l'intérieur et comment elles pouvaient aménager l'intérieur de la crèche. Alors bon, ça demande beaucoup plus de logistique quand on met de la gadoue à l'intérieur que quand on va à l'extérieur, mais c'est possible. À Paris, autour de béton, j'interviens des fois dans des relais petite enfance. où la cour est entièrement bétonnée, donc je ramène un peu de nature. Ce n'est pas forcément l'idéal, mais des fois, on n'a pas le choix. Nous, on a une grande ville à côté qui s'appelle Rouen, où il y a des crèches qui n'ont pas du tout de cour. Mais j'interviens quand même. On peut aussi trouver des solutions.
- Speaker #0
C'est mieux que de ne rien faire du tout. Et je pense, comme tu dis, il y a quand même beaucoup de gens qui habitent en milieu urbain, il y a quand même beaucoup de crèches qui sont en milieu urbain. Et le milieu urbain, c'est aussi varié. Donc il y en a qui ont un jardin, mais il y en a beaucoup qui n'en ont pas. Et puis, il faut dire aussi que pendant de nombreuses années, les PMI nous ont demandé d'enlever la terre plus ou moins directement. Mais voilà, on a eu beaucoup de crèches où il fallait enlever les jardins, mettre du sol synthétique, etc. Et maintenant, c'est en train de s'inverser. Il ne faut pas hésiter à te contacter. Je mettrai tes coordonnées dans les notes de l'épisode. Si tu as envie d'écouter d'autres épisodes d'ailleurs qui rejoignent ton message, on a fait plusieurs épisodes. qui sont un peu dans le même message. Je ne sais pas si tu connais Cathy Gobert, qui aide les crèches à avoir un objectif zéro déchet, donc avec des mises en place de compost ou des démarches qu'on peut faire de façon plus ou moins facile, en fait, dans les crèches. Donc, c'est un épisode que tu pourrais beaucoup aimer.
- Speaker #1
Oui, je vais regarder.
- Speaker #0
Et puis, écoute, on va te suivre. Si jamais tu as envie de revenir sur le podcast, tu seras toujours la bienvenue. Super. Je te remercie beaucoup, Daniela.
- Speaker #1
J'accompagne beaucoup de personnes par téléphone, je conseille beaucoup, je suis beaucoup sur le partage. Le but, ce n'est pas de garder ce que j'ai et ce que j'ai fait comme une exclusivité, c'est vraiment sur le partage et de semer des petites graines et d'aider toutes les personnes qui sont en demande de mettre les enfants dehors.
- Speaker #0
Écoute, nous, on a envie que ton projet fonctionne, qu'il soit rentable pour que tu puisses continuer avec le terrain d'aventure. et continuer à évangéliser le secteur sur l'intérêt d'aller dehors. Donc il faut que les crèches et les RPE et toutes les communes, tous les organismes qui peuvent, fassent appel à des gens comme toi pour les aider aussi à être durables. Parce que mine de rien, c'est beaucoup de travail et il faut des moyens pour tout ça. Donc voilà, moi j'encourage aussi les auditeurs à soutenir des activités qui ont une réelle vision d'avenir comme ça. d'écologie intégrale ou de durabilité. Je trouve ça hyper innovant ce que tu fais. Et pour ça, je te remercie parce que c'est pour le bien commun ce que tu fais. C'est pour nous tous.
- Speaker #1
On se pose toujours la question, quelle planète on voudrait laisser à nos enfants ? Et si on arrivait à se poser la question inverse, quel enfant on voudrait laisser à notre planète ? Ça répondrait à beaucoup de nos freins.
- Speaker #0
On va conclure là-dessus. Je te dis à très bientôt. Je te remercie beaucoup d'avoir participé.
- Speaker #1
Merci pour l'invitation.
- Speaker #0
Avec... plaisir.
- Speaker #1
C'était chouette, c'était une première pour moi et c'était super chouette.
- Speaker #0
T'as très bien parlé, Daniela, avec beaucoup de spontanéité. Donc je pense que les auditeurs vont beaucoup apprécier et je te dis à très bientôt.
- Speaker #1
Ça marche, à bientôt.
- Speaker #0
Allez, au revoir.
- Speaker #1
Au revoir.
- Speaker #0
Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il t'a plu et que tu en ressors inspiré. Si c'est le cas, abonne-toi pour ne rater aucun épisode. Parles-en autour de toi et surtout laisse-moi une note 5 étoiles et un avis sur Apple Podcasts ou Spotify. À la semaine prochaine.